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CONTRIBUTION A L’ÉTUDE DES LATÉRITES COBALTO- NICKELIFERES DE


NKAMOUNA-OUEST (EST-CAMEROUN) : APPROCHE CHIMIQUE ET
MINERALOGIQUE

Research · March 2017


DOI: 10.13140/RG.2.2.14694.84802

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1 author:

Pelagie Kamgang Syapnjeu


Université de Montpellier
5 PUBLICATIONS 38 CITATIONS

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UNIVERSITE DE YAOUNDE 1 UNIVERSITY OF YAOUNDE 1

FACULTÉ DES SCIENCES FACULTY OF SCIENCE

CENTRE DE RECHERCHE ET POST GRADUATE SCHOOL


DE FORMATION DOCTORALE OF SCIENCE, TECHNOLOGY
EN SCIENCES, TECHNOLOGIE AND GEOSCIENCES
ET GEOSCIENCES
RESEARCH AND
UNITE DE RECHERCHE ET
POSTGRADUATE TRAINING
DE FORMATION EN CHIMIE
UNIT IN CHEMISTRY AND
ET APPLICATIONS
APPLICATIONS

DEPARTEMENT DE CHIMIE INORGANIQUE


DEPARTMENT OF INORGANIC CHEMISTRY

LABORATOIRE DE CHIMIE INORGANIQUE APPLIQUEE


LABORATORY OF APPLIED INORGANIC CHEMISTRY

CONTRIBUTION A L’ETUDE DES LATERITES COBALTO-


NICKELIFERES DE NKAMOUNA-OUEST (EST-CAMEROUN) :
APPROCHE CHIMIQUE ET MINERALOGIQUE
QUANTITATIVE.
Mémoire présenté et soutenu publiquement le 03 Mai 2017 par :
KAMGANG SYAPNJEU PELAGIE
Matricule : 06T153

En vue de l’obtention du Diplôme de


Master en Chimie Inorganique
Option : Physico-chimie des Matériaux Minéraux

Devant le jury composé de :


Président : KETCHA Joseph MBADCAM, Professeur (UY1)
Rapporteur : NJOPWOUO Daniel, Professeur (UY1)
Examinateur : NENWA Justin, Professeur (UY1)

Année Académique : 2016/2017


DÉDICACES

Je dédie ce mémoire à :

Mon défunt papa SYAPNJEU DAVID


&
Ma maman DOHOU ODETTE

Qu’ils trouvent ici l’expression de ma profonde gratitude.

i
REMERCIEMENTS

Au moment où s’achève ce travail qui constitue un pas vers la voie de la recherche


scientifique, je ne saurais amorcer sa rédaction sans exprimer ma profonde gratitude à ceux
qui de près ou de loin ont contribué à son élaboration. Raison pour laquelle je tiens à adresser
du plus profond de mon cœur, mes remerciements :
• A mon encadreur, Professeur NJOPWOUO Daniel qui m’a acceptée dans son
équipe de recherche et qui, malgré ses multiples occupations, a trouvé du temps pour
m’orienter et porter toute son attention au cours des différentes étapes de la rédaction
de ce mémoire ;
• A mon co-encadreur Professeur NKOUMBOU Charles qui m’a orientée, suivie et à
montrer sa disponibilité pendant la rédaction de ce mémoire ;
• Au chef de département de chimie inorganique, Professeur KETCHA MBADCAM
Joseph qui m’a acceptée dans son département ;
• Au professeur YONGUE ROSE pour les échantillons gracieusement offerts ;
• Au Docteur TCHAKOUNTE Hervé, pour les analyses IR et DRX faites en
Allemagne. Qu’il trouve ici l’expression de ma profonde reconnaissance ;
• Au Docteur NJOYA Dayirou pour sa sympathie et ses conseils ;
• A mes camarades de promotion : POUNDEU Raïssa C, ONANA Antoine, DJOKO
Pierre, NKUICHEU Laurelle, NTCHAYI Solange, BAENLA Jean pour leur
encouragement, disponibilité et ambiance fraternelle ;
• A mes frères et sœurs : TCHOTCHEU Marcial, SYAPNJEU Cyrille, SYAPNJEU
Nadine et NGUEMBEU Éric pour l’affection et l’encouragement qu’ils expriment à
mon égard.

ii
SOMMAIRE

LISTE DES ABREVIATIONS ET SYMBOLES……………………………………………..v


LISTE DES FIGURES………………………………………………………………………..vi
LISTE DES TABLEAUX……………………………………………………………………vii
RESUME…………………………………………………………………………………….viii
ABSTRACT…………………………………………………………………………………...ix
INTRODUCTION……………………………………………………………………………..1

CHAPITRE I : GÉNÉRALITÉS SUR LES LATERITES…………………………….......3


I.1 Présentation générale des latérites………………………………………………………….3
I.1.1 Définition…………………………………………………………………………3
I.1.2 Caractéristiques des roches ultrabasiques………………………………………...3
I.1.3 Mécanisme d’altération des roches ultrabasiques………………………………...4
I.1.4 Profil latéritique typique………………………………………………………….6
I.1.5 Minéraux des latérites…………………………………………………………….7
I.1.6 Gisements latéritiques de cobalt et de nickel……………………………………..7
I.2 les massifs ultrabasiques de la région de lomié (Est–Cameroun)……………………….....9
I.2.1 Minéralogie…………………………………………………………………….....9
I.2.2 Profil latéritique du plateau de Nkamouna……………………………………...10
I.2.3 Composition chimique des latérites de Nkamouna……………………………...11
I.2.4 Minéralogie des latérites de Nkamouna…………………………………………11
I.3 Caractéristiques et principaux usages du nickel et du cobalt……………………………...12
I.3.1 Caractéristiques du nickel et du cobalt………………………………………….12
I.3.2 Principales utilisations du nickel et du cobalt…………………………………...13

CHAPITRE II : MATERIAUX ETUDIÉS ET MÉTHODES EXPÉRIMENTALES….15


II.1 Matériaux étudiés………………………………………………………………………...15
II.1.1 Origine………………………………………………………………………….15
II.1.2 Echantillonnage et aspects physiques…………………………………………..15
II.2 Méthodes expérimentales………………………………………………………………...15
II.2.1 Analyse chimique ICP………………………………………………………….15
II.2.2 Analyses minéralogiques qualitatives………………………………………….16

iii
II.2.3 Analyse minéralogique quantitative ……………………………………….......18

CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSION……………………………………….20


III.1 Analyses chimiques……………………………………………………………………...20
III.2 Diffractogramme des rayons X……………………………………………….................23
III.3 Analyses thermiques…………………………………………………………………….27
III.4 Spectre Infrarouge……………………………………………………………………….36
III.5 Calculs minéralogiques………………………………………………………………….41
III.5.1 Minéralogie de E1……………………………………………………………..41
III.5.2 Minéralogie de E2……………………………………………………………..45
III.5.3 Minéralogie de E3……………………………………………………………..46

CONCLUSION PERSPECTIVES …………………………………………………………...50


REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES……………………………………………………..52

iv
LISTE DES ABRÉVIATIONS ET SYMBOLES

Å : Amsgström
θ : Angle de diffraction
A.S.T.M: American Society for Testing Material
IR: Infrarouge
DRX : Diffractométrie des Rayons X
ppm : partie par million
Mt : million de tonnes
ATG : Analyse Thermique Gravimétrique
ATD : Analyse Thermique Dilatométrique
CDB : Calorimétrie Différentielle à Balayage
ICP : Inductive Couple Plasma
ICP-MS : Inductive Couple Plasma-Mass Spectroscopy

v
LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Profil latéritique typique……………………………………………………………6

Figure 2 : Diffractogramme des rayons X de l’échantillon E1………………………………24

Figure 3 : Diffractogramme des rayons X de l’échantillon E2………………………………25

Figure 4 : Diffractogramme des rayons X de l’échantillon E3………………………………25

Figure 5 : Courbes ATG et CDB de l’échantillon E1………………………………………..32

Figure 6 : Courbes ATG et CDB de l’échantillon E2………………………………………..33

Figure 7 : Courbes ATG et CDB de l’échantillon E3………………………………………..34

Figure 8 : Domaine des groupements fonctionnels du spectre IR de la gibbsite et de la


kaolinite……………………………………………………………………………………….36

Figure 9 : Domaine de l’empreinte digitale du spectre IR de la boehmite, kaolinite, gibbsite et


hématite pure………………………………………………………………………………….37

Figure 10 : Spectre IR de l’échantillon E1…………………………………………………...37

Figure 11 : Spectre IR de l’échantillon E2…………………………………………………...38

Figure 12 : Spectre IR l’échantillon E3……………………………………………………...38

vi
LISTE DES TABLEAUX

Tableau I : Caractéristiques du nickel et du cobalt…………………………………………..13

Tableau II : Composition chimique des échantillons E1, E2 et E3………………………....20

Tableau III : Résultats de l’analyse élémentaire des échantillons E1, E2 et E3…………….22

Tableau IV : Teneurs en Co et Ni de l’échantillon E2………………………………………22

Tableau V : Récapitulatifs des dhkl correspondants aux différents minéraux………………..26

Tableau VI : Récapitulatifs des données et observations obtenues par ATG et DSC……….35

Tableau VII : Résultats du dépouillement des spectres IR des échantillons E1, E2 et E3…..40

Tableau VIII : Teneurs des minéraux contenus dans les échantillons E1 et E3…………….48

vii
RÉSUMÉ

L’objectif principal de ce travail consiste à faire une étude chimique et minéralogique


quantitative des latérites cobalto-nickelifères de la localité de Nkamouna (Est – Cameroun).
A cet effet, trois échantillons (E1, E2 et E3) prélevés sur le plateau de cette localité ont été
étudiés par spectrométrie ICP, diffractométrie des rayons X, analyses thermiques (ATG et
CDB) et spectroscopie Infrarouge. Les résultats de ces analyses ont montré que :
• Sur le plan chimique, les éléments majeurs sous forme d’oxydes dans les trois échantillons
sont : Fe2O3, Al2O3, SiO2 et MnO. Les oxydes en traces sont : CaO, MgO, Na2O, K2O, Cr2O3,
TiO2, P2O5, SrO, CoO, NiO et BaO.
• Sur le plan minéralogique, les échantillons E1, E2 et E3 contiennent la gibbsite, l’asbolane,
l’hématite, la serpentine et le ferrichromite. Seul E1 et E3 contiennent la goethite et le quartz.
E1 est constitué principalement de 59,0% de gibbsite, E2 de 58,7% d’asbolane et E3 de 56,3%
d’hématite. Ces trois matériaux possèdent des quantités significatives de Co et de Ni (˃ 0,4%
dans E1 et E2 et ˃ 1% dans E2) pouvant être exploitées. Vu les nombreuses utilisations de Co
et du Ni, l’exploitation de ce minerai pourrait contribuer au développement économique du
Cameroun.

Mots clés : latérite, cobalt, nickel, minéralogie, Nkamouna

viii
ABSTRACT

The main objective of this work was to make a chemical and quantitative
mineralogical study of cobalto-nickeliferous laterite of Nkamouna locality (East - Cameroon).
For this purpose, three samples (E1, E2 and E3) taken on the set of this locality have been
studied by X-ray diffraction, thermal analysis, infrared spectroscopy and ICP spectrometry.
The results of these analyses have shown that:
• Chemically, the major elements in oxide form present in the three samples are: Fe2O3,
Al2O3, SiO2 and MnO. Traces oxides are CaO, MgO, Na2O, K2O, Cr2O3, TiO2, P2O5,
SrO and BaO.
• In the Mineralogical plan, E1, E2 and E3 samples contain gibbsite, asbolan, hematite,
serpentine and ferrichromite. Only E1 and E3 contain goethite and quartz.
E1 is principally constituted of gibbsite (59.0%), E2 of asbolan (58.7%) and E3 of hematite
(56.3%). These three samples contain significant amount of Co and Ni (˃ 0.4% for E1 and E2,
˃ 1% for E2) which can be exploitable. Exploitation of this ore can contribute to the
economic development of Cameroon because of the higher uses of Ni and Co in some fields.

Keywords: laterite, cobalt, nickel, Mineralogy, Nkamouna

ix
INTRODUCTION

Les ressources minières jouent un rôle important dans le développement humain. De nos
jours, elles demeurent essentielles pour l’industrialisation et le développement économique
des nations. Il est établi que le nombre de métaux qu'une société consomme est un indicateur
direct du développement de cette société. Parmi les métaux non-ferreux le cobalt, le nickel et
le manganèse, dû à leurs applications hautement spécialisées, jouent des rôles importants dans
l’amélioration des niveaux de vie des populations. Par conséquent, la production soutenue de
ces métaux et leur usage sont essentiels pour le développement.
En zone tropicale humide, dans un environnement ultrabasique, les transferts chimiques
précisément alumineux, à partir des roches acides avoisinantes, favorisent l’individualisation
des phases manganésifères porteuses de cobalt et de nickel (Yongue et al., 2006). La
formation de ces phases manganésifères porteuses de cobalt et de nickel a conduit à la
découverte au Cameroun d’un gisement de classe mondiale des latérites cobalto-nickélifères
dans la région de Nkamouna (Est-Cameroun) entre 1981 et 1988, grâce à un projet financé par
le PNUD. Ce gisement occupe une superficie de moins de 10% d’un des 5 plateaux qui
constituent la région, les réserves sont estimées à près de 54 millions de tonnes (0,2% Co,
0,69% Ni et 1,33% Mn) (GeovicCameroun, 2009).
En général, le cobalt est récupéré comme sous-produit du traitement des minerais de
cuivre et de nickel. Mais le gisement de Nkamouna serait une exception à cette règle étant
donné que le cobalt constituerait le produit dominant de la mine disposant du nickel et
éventuellement du manganèse comme sous-produits (GEOVIC Mining Corp., 2011).
Compte tenu de la variabilité de la composition chimique des latérites et de l’étendue du
plateau Nkamouna, il est important de déterminer les différents constituants minéralogiques
des latérites de Nkamouna-Ouest et la répartition des éléments métalliques constituant le
minerai comme le Fe, Si, Al, Mn, Co, Ni, etc, le long du profil latéritique. En effet, la
composition chimique et la forme minéralogique du minerai sont primordiales pour le choix
du traitement de latérites Nickélifères.
De 1980 à nos jours, les résultats des travaux minéralogiques et géochimiques menés
sur les latérites cobalto-nickélifères de Nkamouna ont révélé une concentration métallifère
particulièrement élevée en cobalt, nickel et manganèse (Yongue et al., 2006 ; Pincock et Holt,
2006 ; Knight piésold, 2007 ; Cromphaut et al., 2008 ; Yongue et al., 2009 ; Geovic, 2009 ;

1
GEOVIC Mining Corp., 2011). Cependant, très peu d’études minéralogiques quantitatives
profondes ont été réalisées sur les matériaux du gisement.
La présente étude s’inscrit donc dans la continuité des travaux ci-dessus cités et vise
particulièrement à faire des études minéralogiques quantitatives sur les matériaux d’une partie
de ce gisement non encore étudiée.

Le présent mémoire comporte trois chapitres : le premier chapitre présente quelques


généralités sur les latérites, les latérites cobalto-nickélifères de Nkamouna et les principaux
usages du nickel et du cobalt ; le second décrit les matériaux étudiés, les sites de prélèvement
et les méthodes expérimentales mises en œuvre ; la troisième porte sur la présentation et la
discussion des résultats obtenus. Une conclusion et des perspectives terminent le mémoire.

2
CHAPITRE I : GÉNÉRALITÉS SUR LES LATERITES

I.1 PRÉSENTATION GÉNÉRALE DES LATERITES

I.1.1 Définition
Le terme latérite vient du latin later qui signifie brique. Il a été employé pour la première
fois par le géologue Buchanan, pour désigner un matériau ferrugineux utilisé en Inde pour
confectionner des briques de terre destinées à la construction. C’est un des meilleurs
matériaux de construction, rempli de cavités et de pores, possédant de grandes quantités de fer
et de coloration rouge et jaune ( Autret, 1983).
Selon the Encyclopedia of the Solid Earth Sciences (1993) les latérites sont les dépôts
résiduels constitués d’oxydes de fer et d’aluminium, résultant de l’altération des roches sous
un climat tropical humide. Schellman (2003) définit les latérites comme des produits
d’intense altération météorique, constitués d’un assemblage minéral qui peut être fait de
goethite, d’hématite, d’hydroxyde d’aluminium, de kaolinite et de quartz.
La définition qui semble faire l’unanimité est celle de Magnien (1982) qui définit les
latérites comme des formations subsuperficielles résultant d'une altération tropicale qui se
caractérise par une perte totale des alcalis, plus ou moins de la silice, et, l'accumulation en
proportions variées d'oxyhydroxydes de fer, d'aluminium, parfois de manganèse, en
association ou non avec de la kaolinite.

I.1.2 Caractéristiques des roches ultrabasiques


Les roches ultrabasiques ou roches ultramafiques sont des roches pauvres en silice (moins
de 45%), contenant généralement plus de 18% de magnésium oxyde, un taux élevé d’oxyde
de fer et un peu de potassium oxyde. Ces roches sont composées majoritairement d’olivine, de
pyroxènes, de serpentines et de spinelles (Sophie, 2011).
L’olivine, les pyroxènes et les serpentines appartiennent au groupe des silicates, qui sont
des minéraux dont le squelette est essentiellement formé des tétraèdres de silicium et
d’oxygène additionnés d’autres éléments (fer, aluminium, magnésium…)
La structure de ces trois types de minéraux diffère par l’arrangement des tétraèdres au sein du
minéral :
- L’olivine appartient au sous-groupe des nésosilicates (ou orthosilicates) constitués par
des tétraèdres de silices isolés, liés entre eux par des cations autres que le silicium ;

3
- Les pyroxènes appartiennent au sous-groupe des inosilicates au sein duquel les
tétraèdres sont associés en chaînes ou en rubans ;
- La serpentine appartient au sous-groupe des phyllosilicates où les tétraèdres partagent
trois sommets sur quatre et forment un feuillet bidimensionnel.
Cette différence d’arrangement des tétraèdres d’oxygène va conférer à ces espèces minérales
des stabilités différentes qui vont s’exprimer dans leurs vitesses respectives d’altération
(Trescases, 1675).

I.1.3 Mécanisme d’altération des roches ultrabasiques


Le processus moteur de formation des couvertures latéritiques est l’hydrolyse des
minéraux primaires constituant les roches. Les premiers stades de l’altération de ces roches se
caractérisent par une libération totale des cations alcalins et alcalino-terreux (Ca, Mg, K, Na)
et du silicium (Beauchamp, 2005). Le Mg, plus soluble dans les conditions oxydantes, quitte
le système en premier, suivi par la silice qui peut précipiter de nouveau, sous forme d’argiles.
Dans les conditions oxydantes, le Fe, mais aussi le Mn sont insolubilisés et vont rapidement
précipiter sous forme d’oxydes. Cela conduit à la formation d’argiles smectitiques associées à
des oxydes comme la goethite (Grandin, 1990 ; Autret, 1983).
En conditions peu drainante, la destruction des olivines peut donner naissance à des
smectites ferrifères et nickélifères. Si la lixiviation est trop importante, l’altération de ces
smectites néoformées va ensuite entraîner la libération du nickel qui les constitue. Celui-ci va
pouvoir être intégré dans la composition des serpentines par substitution du magnésium
(Sophie, 2011).

L’altération des serpentines substituées constitue la deuxième possibilité de formation


de la garniérite, qui pourra elle-même être sujette à l’altération si elle se trouve dans les
conditions de drainage important. La garniérite constitue donc, au sein des sols, une phase
secondaire pouvant être transitoire (drainage important) ou perdurer à la base des profils
d’altération (en cas de drainage plus faible), et qui reste importante dans la dynamique des
métaux (Beauchamp, 2005). En effet, au sein de sa structure, les substitutions atomiques sont
importantes, provoquant un désordre. Celui-ci associé aux faibles charges des feuillets,
facilite l’absorption des molécules variées (eau, cations, molécules organiques) au niveau de
l’espace interfoliaire (d=18Å). Ainsi, certains éléments comme le Ni saute de piège en piège
tout au long du profil en fonction de la stabilité des phases porteuses. La mobilité relative des
éléments au cours de l’altération des massifs ultramafiques est la suivante : Mg˃Si˃ Ni ˃Mn-
Co˃ Al˃ Fe –Cr (Trescases, 1975).

4
Le fer, issu de l’hydrolyse des minéraux primaires (olivines, pyroxènes et serpentines)
mais aussi des minéraux secondaires comme la garniérite est peu mobile en conditions
oxydantes et pour des pH supérieurs à 3. Il s’accumule donc au sein des profils sous forme
d’oxydes de Fe (goethite et hématite) pour former la limonite. Les autres éléments peu
mobiles comme Ni, Al, Cr et Co sont incorporés au sein des oxydes de Fe et de Mn (Manceau
et al., 1992). La substitution aluminique des oxydes de fer, substitution la plus courante, peut
être importante et atteindre respectivement 17% et 33% dans les hématites et les goethites
naturelles. Cette substitution, en milieu intertropical, augmente la stabilité des oxydes d’autant
plus qu’elle est élevée. Des substitutions par du Ni, Mn, Co, Cr et Zn peuvent aussi être
importantes (Trescases, 1975).

Par lixiviation des éléments les plus mobiles, les sols développés sur roches ultrabasiques
en milieu intertropical ont tendance avec le temps à être exclusivement constitués d’oxydes de
Fe substitués, qui forment un continuum depuis des composés amorphes jusqu’aux composés
bien cristallisés. Leur surface spécifique importante (respectivement 60-200 m2g-1 pour les
goethites et les hématites et 305-412 m2g-1 pour les amorphes) leur confère une réactivité
élevée vis-à-vis des métaux, pouvant favoriser ainsi leur incorporation dans les oxydes en
substitution de Fe (Buekers et al., 2008)
En conditions supergènes, le Mn est également rapidement immobilisé au sein des profils
sous formes d’oxydes comme l’asbolane ou la birnessite. Ils sont généralement présents de
manière diffuse au sein des sols (Manceau et al., 1992).
Les oxydes de Mn sont plus complexes et moins bien caractérisés que les oxydes de Fe car, ils
sont moins abondants, souvent dispersés et présentent un désordre cristallin apparent.
Bien que les oxydes de Mn soient généralement peu abondants, ils sont d’une grande
importance dans la dynamique des éléments en traces métalliques puisque leur affinité avec
Co et Ni est forte. Ces oxydes constituent ainsi des phases porteuses de Co, Ni, Ba et Zn très
réactives (Trescartes, 1975).

L'altération des silicates d'alumine libère de l'alumine libre qui, selon les cas, forme des
cristallites d'hydrargillite, reste amorphe ou donne de la kaolinite. Cette argile peut s'altérer
pour donner une seconde génération d'alumine libre. L'alumine peut migrer car il existe des
paillettes d'hydrargillite à l’emplacement d'anciens minéraux non alumineux. La migration du
fer est encore plus marquée ; au voisinage du noyau de roche fraiche ; la latérite blanchit avec
le départ du fer, puis se teinte en rose, rouge et rouge-brun par mouvement centrifuge de cet
élément (Magnien, 1982 ; Bride, 2003).

5
I.1.4 Profil latéritique typique
Les latérites sont des roches où dominent les couleurs rouge, violacé et ocre. Elles sont
indurées fortement pour les cuirasses, faiblement pour les carapaces, à peine pour les argiles
tachetées, pas du tout pour les argiles décolorées et se présentent souvent, dans cet ordre, en
horizons successifs des sols (Grandin, 1990).
Un profil d'altération typique des massifs latéritiques contient du haut vers le bas du profil les
grands ensembles suivants (Bride, 2012) :
• La cuirasse et la carapace : c’est une formation massive à oxydes de fer et
d'aluminium, quartz, kaolinite ;
• Une formation tachetée : c’est une formation nodulaire à oxydes de fer et d'aluminium,
quartz, kaolinite ;
• La saprolite fine ou lithomarge : c’est une zone saturée d'eau à quartz, marquée par la
dominance des minéraux secondaires d'altération ;
• La saprolite grossière ou arène : c’est une formation dominée par la nature de la roche
mère, possédant des fragments de roche et des minéraux primaires en grains séparés ;
• La roche mère silico-alumineuse.
Plus on se trouve en haut dans le profil, plus le taux d'altération chimique est élevé et plus la
présence d'argiles est marquée. Les épaisseurs ont des tailles variables, et peuvent aussi bien
être de quelques mètres que supérieures à 100 mètres (Bride, 2012). La figure 1 donne une
vision schématique d’ensemble des différents horizons correspondant aux stades d’altération
de la roche mère péridotitique.

VII

VI
V
IV
III

II

Figure 1 : profil latéritique typique (Bride, 2012).


Au-dessus de la roche mère (niveau I) ultrabasique, on observe un matériau faiblement altéré :
la saprolite (niveau II) ayant conservé la structure de la roche mère, mais qui est fortement
appauvri en Mg et Si et enrichi principalement en Fe et Ni. Puis vient un matériau

6
complétement altéré (niveau III et IV) ne possédant plus de traces de la structure initiale de la
roche mère. S’ensuit la formation de la latérite jaune (niveau V) d’où la majorité de la silice et
du magnésium a été lixivié ainsi qu’une partie du nickel (limonite). Enfin, le profil est
surmonté par un sol rouge avec des concrétions ferrifères (niveau VI et VII), principalement
composé d’oxydes de fer et pouvant présenter d’importantes teneurs en oxydes de chrome
(Trescases, 1979).

I.1.5 Minéraux des latérites


L'altération des roches à l'origine des sols latéritiques donne lieu à la création des
minéraux de (Tardy, 1985) :
• Fer : limonite, ferrihydrite, ferrichromite, goethite, hématite ;
• Aluminium : gibbsite, cliachite, boehmite, corindon, cliaspore ;
• Titane : anatase ;
• Manganèse : pyrolusite, manganite ;
• silicium: allophane, imogolite, halloysite, kaolinite, ferrikaolinite.
Les solutions solides peuvent être obtenues par mélange de pôles : goethite alumineuse,
hématite alumineuse...

L'altération de roches ultrabasiques provoque l'accumulation du nickel à la base des


profils dans des silicates secondaires (antigorite, talc, saponite, nontronite, garniérites) à des
teneurs de 2 à 6% selon l'importance de l'enrichissement latéral. Le nickel se concentre
également dans les goethites et les concrétions d'asbolanes des saprolites sus-jacentes
(Grandin, 1990). Les gisements de nickel et de cobalt se situent dans un même contexte
géologique de roches magmatiques basiques et ultrabasiques.

I.1.6 Les gisements latéritiques de cobalt et de nickel


Selon la nature et les proportions du métal (cobalt, nickel, fer, aluminium …) présentent
dans une formation latéritique, les gisements peuvent être constitués.

I.1.6.1 Gisement de cobalt


Le cobalt est très peu abondant dans la croûte terrestre où sa teneur moyenne est de
l’ordre de 10 mg/kg soit 10 ppm. Il est également présent dans les météorites (fragments de
corps célestes qui tombent à la surface de la terre) ; Il n’existe pas sous forme de métal natif ;
on le rencontre en concentrations relativement élevées, associé au cuivre, au nickel, au fer, au
manganèse, à l’antimoine et au bismuth sous forme d’oxydes d’asbolane
((Co,Ni)O,2MnO2,4H2O…), d’arséniures (smaltite : CoAs2 …), de sulfures (linnéite :
7
(CoNiFe)S4 ; jaipurite : CoS…), de thioarséniures (cobaltite :CoAsS…), de sulfates
(bieberite : CoSO4.7H2O…) et de carbonates (sphérocobaltite : CoCO3…)… (Cobalt Facts,
2006, CDI ; Bristish Geological Survey, 2009).
Les matériaux latéritiques néoformés (argiles, oxydes, produits cryptocristallins)
présentent, vis-à-vis des métaux de transition, des propriétés de substitution dans les réseaux
cristallins et d'adsorption qui permettent un stockage provisoire (Grandin,1990). C’est le cas
du cobalt qui substitue généralement le manganèse, le fer, le chrome et le nickel. Les minerais
de cobalt sont rares et propres à une localité donnée (Hannis et Tom, 2009 ; World Mineral
Production 2005-2009). Les minéraux contenant du cobalt substitué sont : le skurtterudite
((Co, Ni) As3) la cobaltite (CoAsS), la carolite (CuCo)2S4, la linnaeite (Co3S4) et l’asbolite.
Cependant, les minéraux formés simplement comme l’olivine, le spinelle et le chlorite
possèdent de faibles teneurs en cobalt pouvant cependant être exploités (Hannis et Tom,
2009 ; CDI, 2006). La teneur en cobalt dans ces minerais varie de 0,5 à 2,5 % de Cobalt
métallique.
Les minerais sulfurés ont des teneurs de l'ordre de 0,1 à 0,2 % en cobalt, sous forme
de carrollite, linnéite et pyrite cobaltifère. Les minerais oxydés peuvent atteindre 0,4 % de
cobalt, sous forme d'asbolane et d'hétérogénite. Les gisements de nickel latéritique à cobalt
subordonné peuvent contenir 0,05 à 0,7% de cobalt. Les minerais contenant du cobalt peuvent
être exploités lorsque la teneur dépasse 0,1% (Audion et al., 2014).
D'après les données statistiques du groupe d'étude international du nickel de la
CNUCED), depuis 2000 jusqu’à nos jours, la République Démocratique du Congo est le
premier producteur et exportateur mondial de cobalt (réserves évaluées entre 2,5 et 3,5
millions de tonnes (Mt) représentant 60 à 75% du cobalt mondial). Le minerai contient 0,4 à
2,1 % de cobalt. Les autres pays producteurs sont : le Cuba (1,0 Mt), l'Australie (0,88 Mt), la
Zambie (0,36 Mt), la Nouvelle Calédonie (0,23 Mt), et la Russie (0,14 Mt) (Audion et al.,
2014 ; Cornaille, 2005).

I.1.6.2 Gisement de nickel


Le nickel, le fer et le cobalt présentent des caractéristiques chimiques similaires. Le
nickel présente une affinité importante pour les silicates de Fe et de Mg dans lesquels il
s’insère par substitution au Fe2+. En fait, la configuration électronique de l’ion Ni2+ rend
l’octaèdre d’ions oxygène plus stable qu’avec le fer et le magnésium en son centre (Sophie,
2011).

8
Le nickel peut également s’accumuler au sein des oxydes et hydroxydes dans le profil
d’altération et ce principalement en substitution au sein des oxyhydroxydes de Fe comme la
goethite, mais aussi au sein des oxydes de Mn-Co et d’autres oxydes d’éléments en traces
(asbolanes) présents dans le profil (Manceau et al., 1992)
Les minerais de nickel, se présentent sous deux formes :
• Les minerais sulfurés (65 % de la production mondiale) ont des teneurs variant de 0,7
à 3 % de nickel. Ils peuvent également contenir du cuivre, du cobalt, du platine, du
palladium, de l’argent ou de l’or.
• Les minerais oxydés (35 % de la production mondiale) ne contiennent pas de métaux
précieux, mais renferment du cobalt. Parmi les minerais oxydés, on distingue deux
catégories :
- Les saprolites, appelés aussi garniérites, ont des teneurs en nickel de 2 à 3 % et
contiennent du fer (10 à 30 %) ainsi que du cobalt ;
- Les latérites : ce sont des minerais plus pauvres qui contiennent de 1 à 1,5 %
de nickel, du fer (entre 40 à 50 %), du cobalt (0,1 à 0,2%) et du chrome (2 à
5%). Ils sont exploités à Cuba, en Australie, en Grèce etc.
- Les minerais oxydés, actuellement moins exploités au niveau mondial,
représentent 70 à 80 % des réserves mondiales (Baudchon et Mazzeo, 2002).
Les minerais contenant du nickel peuvent être exploités lorsque la teneur dépasse 0,3%
(Audion et al., 2014). La Nouvelle-Calédonie (1,44% de Ni) renferme dans ses gisements les
deux types de minerais (oxydés et latéritiques) qui produisent 25 % des réserves mondiales de
nickel latéritique (Cornaille, 2005). Les gisements de nickel et de cobalt se situent dans un
même contexte géologique de roches magmatiques basiques et ultrabasiques. C’est le cas du
gisement latéritique cobalto-nickelifère de Nkamouna (Audion et al., 2014).

I .2 LES MASSIFS ULTRABASIQUES DE LA REGION DE LOMIÉ (SUD-EST


CAMEROUN)

I.2.1 Minéralogie
Dans la région de Lomié, l’altération des roches ultrabasiques a créé une épaisse
couverture latéritique contenant le cobalt et le nickel. Les plus fortes concentrations de ces
éléments métalliques sont situées au milieu de la section du profil latéritique. Ces latérites ont
quatre principaux faciès : un faciès non différentié, un faciès constitué de smectite, un autre
riche en quartz et un faciès nodulaire de gibbsite (Yongue et al., 2006).

9
Les minéraux dominants sont les argiles (smectites et kaolinite), la limonite, l’hématite et les
oxydes de manganèse. La section de latérites résulte de la modification des serpentinites
caractérisée par la présence de la serpentine, la silice et le talc. Les roches ultrabasiques
serpentinites contiennent à l’origine le minéral olivine. L’olivine contient 0.3 à 0.4% de nickel
et seulement 0.01% de cobalt. Sous l’effet du climat, l’olivine est détruite et libère le cobalt et
le nickel qui s’incorporent dans d’autres minéraux pour former les minéraux comme
l’asbolane, la nontronite, la garniérite et autres. Les autres constituants des serpentinites
libérés sous l’effet du climat sont : le MgO, le SiO2 et le FeO. FeO s’oxyde pour donner
Fe2O3 qui est très insoluble et reste en surface dans les sols latéritiques. MgO et SiO2
s’immobilise plusieurs mètres et se redéposent à distance variée comme argile, silice et autres
minéraux. Leur comportement spécifique dépend du pH et de l’interaction eau-roche. Les
minéraux comme la chromite et les micas, s’ils sont présents résistent aux intempéries
(yongue et al., 2006 ; Cromphaut et al., 2008 ; GEOVIC Mining Corp., 2011 ; Lambiv et
Gleeson, 2012).

I.2.2 Profil latéritique du plateau de Nkamouna


La zonalité de la formation latéritique sur le plateau de Nkamouna est la suivante de haut
en bas (Projet PNUD et Cameroun, 1980-1981 ; Pincock, 2006) :
• La ferralite terreuse : d’origine toute récente, elle provient de la désagrégation de la
cuirasse latéritique sous-jacente. Elle couvre souvent les flancs du plateau. Sa couleur
est rouge violacée, son épaisseur maximum est de 7,60 mètres ;
• La cuirasse latéritique : elle désigne la partie indurée de la zone ferralitique, ayant une
structure vacuolaire vers le haut du profil à pisolitique vers le bas. L’épaisseur de la
cuirasse latéritique traversée par les sondages varie de 5 à 10 mètres. L’étude aux
rayons x montre qu’elle est constituée en grande partie de la goethite, puis de kaolinite
et la gibbsite y est subordonnée ;
• L’asbolite : correspond à la partie inférieure de la cuirasse latéritique. C’est une zone
de 10 mètres environ d’épaisseur, perméable, de couleur brun noirâtre. Les
constituants minéralogiques principaux sont des oxydes et hydroxydes de manganèse.
Parmi les autres composants minéralogiques on peut noter la magnétite et la goethite
en relative abondance. C’est à ce niveau que sont liées les concentrations cobaltifères ;
• La zone intermédiaire : elle se situe entre la ferralite et la saprolite. Dans certaines
conditions climatiques et pétrologiques, cette zone peut être absente. Par contre elle
est bien marquée dans les régions insuffisamment drainées ce qui est le cas du plateau

10
de Nkamouna. Elle est caractérisée par la présence de reliquats de structures et de
textures de la roche-mère. Elle est généralement composée de nontronite et de quartz ;
• La saprolite : c’est une formation de consistance argileuse brun verdâtre montrant
parfois la structure et la texture de la serpentinite sous-jacente. Elle est constituée
principalement de nontronite (smectite) et d’hydrosilicates nickélifères. La couleur
vert foncé observée dans les saprolites peut être attribuée à une nontronite riche en
chrome. La zone saprolitique passe graduellement, en profondeur, à des serpentinites,
spécialement dans les secteurs affectés par la tectonique. Cette zone constitue, en règle
générale, le meilleur magasin pour les hydrosilicates nickélifères, ce qui n’est pas le
cas du plateau Nkamouna ;
• Le protore : il est une serpentine saine à l’exception des zones fissures.

I.2.3 Composition chimique des latérites de Nkamouna


Yongue et al. (2009) ; Cromphaut et al. (2008) ont montré que les échantillons prélevés au
sommet du profil contiennent le SiO2 (38,26%) et le MgO (41,43%) ; suivi de Fe2O3 (5,08%)
et une petite quantité de Al2O3 (0,53%) qui favorise la formation de la kaolinite et de la
smectite.
SiO2, Al2O3 et Fe2O3 sont des constituants majeurs, avec Fe2O3 dominant vers la surface
(12,48%). Cr2O3, MnO et TiO2 (<3%) sont des oxydes mineurs. Il y a une importante quantité
de MnO en bas du profil. Cette quantité en MnO peut attendre 2,6%. Le NiO et CoO sont en
faible teneur mais significative du point de vue minier (1,44% NiO et 0,95% CoO).

I.2.4 Minéralogie des latérites de Nkamouna


La kaolinite est le minéral argileux le plus abondant de Nkamouna. Cette abondance n’est
pas propre aux latérites cobalto-nickelifères qui, normalement contient des smectites riches en
magnésium et pauvres en Aluminium. Ces smectites se trouvent ici en faible quantité (PMET,
2002). La kaolinite par contraste n’est pas habituellement formée par lessivage des roches
ultrabasiques pauvres en aluminium. Il est possible que la Kaolinite de Nkamouna provienne
des schistes protérozoique adjacents et latéralement transportés pour s’associer aux minéraux
des latérites ultrabasiques (Yongue et al., 2009).
La kaolinite ne contient pas le cobalt et est gênant lors de l’exploitation ou lors du procédé
métallurgique (Pincock et Holt, 2008).
En utilisant les techniques d’analyses suivantes : la diffractométrie des rayons X,
l’analyse microsonde, la microscopie électronique à balayage, la microscopie à transmission

11
électronique et la spectroscopie infrarouge, Yongue et al. (2009) ; Cromphaut et al. (2008) ;
Lambiv (2005) ont montré que l’épaisseur du profil latéritique (> 40m de profondeur)
développée sur les serpentinites ultrabasiques de Nkamouna a une fraction d’argile riche en
fer, avec la goethite comme constituant principal, le quartz comme minéral secondaire et
quelques traces de magnetite-maghemite.
Les argiles silicatées sont moins abondantes et apparaissent vers le sommet du profil.
Au sommet, la kaolinite et un peu de gibbsite sont associés à la goethite. Au fond du profil, il
y a la présence de la smectite et de la kaolinite probablement due au faible drainage de l’eau.
Au sommet où le mouvement de l’eau est rapide, la smectite n’a pas été identifiée. En général,
la composition minéralogique du matériau varie avec le drainage. Les serpentines et les
roches ultrabasiques ont une faible teneur en aluminium. A Nkamouna, l’altération des
minéraux alumineux dans les schistes et principalement les micas et les feldspaths donne un
grand nombre d’ions alumineux mobiles qui migrent latéralement et verticalement puis
précipitent pour former la gibbsite Al(OH)3. La gibbsite est localement abondante à
Nkamouna.
Pincock et Holt (2006) présentent de façon générale les minéraux présents sur le
plateau de Nkamouna. Il s’agit de : l’asbolane, l’ernienickelite, la limonite, la goethite,
l’hématite, la maghémite, la garniérite, la nontronite, la montmorillonite, la kaolinite, la
gibbsite, le quartz, la serpentine, le talc, la magnétite, la chromite et l’olivine. Parmi ces
minéraux, l’asbolane possède une teneur considérable en cobalt et nickel (Yongue et al.,
2006)

I.3 CARACTÉRISTIQUES ET PRINCIPAUX USAGES DU NICKEL ET DU


COBALT
I.3.1 Caractéristiques du nickel et du cobalt
Le tableau I donne quelques propriétés physico-chimiques du cobalt et du nickel

12
Tableau I : caractéristiques du cobalt et du nickel

Noms Nickel Cobalt


Symboles Ni Co
Numéro atomique 28 27
Masse atomique 58,70 g/mol 58,93g/mol
Numéro du groupe 10 9
Numéro de période 4 4
Point de fusion 14550C 14940C
Point d’ébullition 2732ºC 2870 0C

Le nickel est blanc argenté. Il est dur, malléable, quelque peu ferromagnétique, et est un
conducteur de chaleur et d’électricité. Il appartient au groupe de fer–cobalt de métaux et est
principalement valable pour les alliages qu’il forme.
Le cobalt quant à lui est de couleur grisâtre et de teinte brillante et métallique, le cobalt
est disponible sous beaucoup de formes comprenant le clinquant, les morceaux, la poudre, la
tige, et le fil. Le cobalt est un métal de transition avec les propriétés magnétiques semblables à
ceux du fer.

I.3.2 Principales utilisations du nickel et du cobalt


➢ Le nickel : il est principalement employé sous forme d'alliages avec d'autres métaux,
notamment ceux dont on recherche des caractéristiques de résistance à la corrosion, comme
les aciers inoxydables (nickel et chrome alliés au fer). On peut citer les aciers de construction
(fabrication de machines-outils, matériel de transport, armement, etc.) et les superalliages
destinés aux industries aéronautiques, chimiques, électroniques, etc. D'autres alliages du
nickel ont des propriétés électriques et magnétiques qui les rendent très utiles (résistances,
câbles sous-marins, couples thermoélectriques, gaines de moteurs électriques) (Viratelle,
2016).
Le nickel est aussi utilisé dans le verre (coloration verte), en bijouterie (or blanc),
comme catalyseur d'hydrogénation (huiles, graisses, margarine, etc.) et comme couche
protectrice sur d'autres métaux. Cette dernière opération, appelée nickelage, est pratiquée par
l’industrie automobile et pour la fabrication de divers produits comme les appareils
électroménagers ; elle consiste à appliquer une couche de nickel (dont l'épaisseur est

13
généralement inférieure à 30 micromètres) sur les surfaces des pièces en métal oxydable afin
de les protéger de l'oxydation ou de la corrosion. Le nickelage est effectué par électrolyse
(méthode courante) ou par réduction chimique.
Un autre usage ancien du nickel est la frappe de la monnaie. Au XIXe siècle, plusieurs
pays produisaient déjà des pièces de monnaie en cupronickel (généralement 75% de cuivre et
25% de Ni). En 1881, la Suisse frappe la première pièce de monnaie en nickel pur, soit une
pièce de 20 centimes. La pièce canadienne de 5 cents a été fabriquée en nickel pur pour la
première fois en 1922. De nos jours les principaux fabricants de monnaie en nickel sont les
États-Unis, le Canada, le Royaume-Uni et la France. Ce métal permet également de renforcer
les caractéristiques de sécurité des pièces de monnaie. Il est utilisé à de très faibles
concentrations (respectivement 11,3 % et 9,1%) dans les pièces d’un et deux euros (Baudchon
et Mazzeo, 2002).
➢ Le cobalt : il trouve l’une de ses principales applications dans la fabrication des
superalliages, car il améliore la résistance mécanique, la résistance à l’usure et à la corrosion à
haute température. Les superalliages à base de cobalt sont avant tout utilisés dans la
fabrication d’aubes de turbines pour réacteurs d’aéronefs et de turbines pour réacteurs à gaz
pour les compresseurs des pipelines. Les alliages à base de cobalt ont également des
applications spécialisées : les satellites représentent le plus important groupe d’alliages à base
de cobalt. Dans les applications chimiques, l’oxyde de cobalt constitue un important additif
pour la peinture, le verre et les céramiques. Il sert également à accroître l’adhérence de l’émail
à l’acier dans certaines applications comme la fabrication d’appareils électroménagers. Un
composé de cobalt - molybdènes - alumine est employé comme catalyseur dans les procèdes
de désulfuration du pétrole et d’hydrogénation (Baudchon et Mazzeo, 2002).

14
CHAPITRE II : MATÉRIAUX ÉTUDIÉS ET MÉTHODES
EXPÉRIMENTALES

II.1 Matériaux étudiés

II.1.1 Origine
Les matériaux utilisés pour cette étude sont des latérites prélevées sur le plateau de
Nkamouna situé dans la région de l’Est Cameroun, département du Haut Nyong,
arrondissement de Lomié, à environ 400 km au Sud-Est de la capitale Yaoundé.

II.1.2 Echantillonnage et conditionnement des matériaux


Trois échantillons nommés E1, E2 et E3 ont été prélevés sur le site d’étude.
E1 représente le faciès minéralisé gibbsitique fosse 1018 GEOVIC (sondage S5)
E2 représente l’accumulation noirâtre au niveau de la chute versant Est (sondage S7)
E3 représente l’argile litée minéralisée, tranchée du versant Sud-Ouest.
Ces trois échantillons bruts E1, E2 et E3 ont d’abord été broyés dans un broyeur à
boulettes puis, séchés à 105°C dans une étuve de type Heraeus VT5042 EK pendant 48 heures
pour éliminer toutes les molécules d’eau ; ensuite ils ont été pulvérisés dans un mortier en
porcelaine jusqu’à passage intégral au tamis d’ouverture de maille 63μm. La poudre fine ainsi
obtenue est introduite dans des emballages plastiques pour analyses chimiques et
minéralogiques.

II.2 Méthodes expérimentales


Les méthodes expérimentales ont porté sur les analyses chimiques et minéralogiques.

II.2.1 Analyse chimique par ICP


L'analyse chimique élémentaire consiste à doser sous formes d'oxydes les différents
éléments chimiques constituant le matériau. Le dosage par spectrométrie d’émission plasma
(ICP : couplage à plasma inductif) est appliqué sur des échantillons réduits en poudre. Cette
méthode permet essentiellement une analyse élémentaire des échantillons. Elle se distingue
des autres techniques spectroscopiques d’émission par la nature de la source de rayonnement
utilisée, qui est ici un plasma d’argon induit par haute fréquence (27 à 60 MHz). L’échantillon
à analyser est transformé en vapeurs atomiques, et éventuellement ioniques afin d’exciter les
éléments qui le constituent. Les électrons de ceux-ci, portés à des niveaux d’énergie

15
supérieurs au niveau fondamental, repassent spontanément à des niveaux inférieurs en
émettant des radiations qui leur sont spécifiques et permettent de faire des analyses
qualitatives et quantitatives. Le couplage de la spectroscopie d’émission plasma avec un
spectromètre de masse (ICP-MS) permet d’ioniser une plus grande quantité d’éléments. Il
permet d’analyser des traces pour des échantillons de roche. La perte au feu est réalisée à
1000°C et pendant 4 heures. Les dosages ont été effectués au laboratoire de la société
Australian Laboratory service en utilisant :
• ICP pour doser les éléments majeurs (SiO2 Al2O3, Fe2O3, MnO, MgO, CaO, Na2O, K2O
TiO2, P2O5).
• ICP – MS pour doser les éléments mineurs (Ba, Be, Co, Cr, Cu, Ga, Nb, Ni, Rb, Sc, Sr).

II.2.2 Analyses minéralogiques qualitatives


Cette analyse concerne la DRX, les analyses thermiques et l’IR

II.2.2.1 Diffractométrie des Rayons X (DRX).


Cette analyse est utilisée pour déterminer les différentes phases minérales que
comporte un matériau. Elle a été réalisée à l’Institut für Mineralogy Leibniz Universität
Hannover en Allemagne à l’aide d’un diffractomètre de marque Bruker D8, utilisant le
rayonnement CuKα (λ = 1,540598Å). Le balayage angulaire (2θ) étant compris entre 5 et 70°
à 3h dans l’ordre de 0.02°.
L’analyse consiste à envoyer un faisceau de rayons X sur l’échantillon, les rayons
diffractés par une famille de plans réticulaires seront en phase et donneront lieu à une
diffraction maximale et le faisceau résultant sera capté par un détecteur. Un spectre constitué
de rayonnements diffractés en fonction de l’angle de réflexion ou angle de Bragg noté θ est
obtenu. Ce dernier est lié à la distance inter réticulaire des plans hkl par la loi de Bragg :
est l’ordre de diffraction (nombre entier),
2d (hkl) Sinθ = n λ (1) d(hkl) est la distance inter réticulaire des plans hkl,
λ est la longueur d’onde du rayonnement utilisé.
Le diffractogramme obtenu présente des pics successifs correspondant à des distances
interréticulaires d(hkl)et à des angles 2θ des phases cristallines contenus dans l’échantillon
analysé. L’indexation de ces pics aux minéraux correspondants se fait par comparaison de
ceux-ci avec les données fournies par les fichiers ASTM (American Society for Testing and
Materials).

16
II.2.2.2 Analyse thermogravimétrique (ATG) et analyse calorimétrique différentielle à
balayage (DSC)
Ces deux analyses ont été effectuées au laboratoire des matériaux de l’université de
Yaoundé I. L'ATG et la DSC ont été effectuées simultanément entre 25 et 1000 °C sous
balayage d'air à l’aide d’un dispositif de marque Linseis STA-PT-1000. Le matériau de
référence est l'alumine préalablement calcinée à 1500 °C. L’échantillon et la référence sont
placés dans deux creusets identiques en platine. Pour chaque acquisition, les masses de
poudre d’échantillons et de référence sont chacune exactement de 22mg. Une masse identique
a été choisie afin de limiter une dérive trop importante de la ligne de base. La vitesse de
chauffe est de 10 °C/min.
L'analyse thermogravimétrique (ATG) consiste à enregistrer les variations de masse au
cours d’un cycle thermique, liées à des réactions chimiques ou à des départs de constituants
volatils adsorbés ou combinés dans un matériau. Les températures où interviennent ces pertes
de masses constituent des informations complémentaires à celles obtenues par la DSC pour
l’identification des phénomènes physico-chimiques impliqués, les deux caractérisations sont
effectuées simultanément dans le même appareil.
La DSC consiste à déterminer la variation de flux thermique émis ou reçu par un
échantillon lorsqu’il est soumis à une programmation de température, sous atmosphère
contrôlée. Lors d’une chauffe ou d’un refroidissement, toute transformation intervenant dans
un matériau est accompagnée d’un échange de chaleur. Les pics obtenus correspondent à la
cristallisation ou à la fusion du matériau.

II.2.2.3 Spectroscopie Infrarouge a transformé de Fourier


Cette analyse permet de détecter des vibrations caractéristiques des liaisons chimiques,
afin d’identifier les groupements fonctionnels présents dans le matériau.
Elle a été effectuée à l’Institut für Mineralogy, Leibniz Universität Hannover en Allemagne.
Le spectrophotomètre IR utilisé est de marque Bruker Vertex, de caractéristiques : 80v, 2 cm-
1
, balayage 32, mélange 200 mg de KBr et 1 mg d’échantillon.
La spectroscopie infrarouge est basée sur le phénomène d‘absorption des
rayonnements infrarouges qui traversent le matériau à étudier. Le rayonnement est alors
absorbé sélectivement, en fonction des vibrations excitées dans l‘échantillon. En effet, chaque
molécule ou groupement constituant le matériau possèdent des niveaux de vibrations
correspondant à des énergies précises. Lorsque la molécule est excitée à son énergie de

17
vibration propre, elle absorbe l‘énergie incidente, permettant ainsi l‘étude des différentes
liaisons présentes dans le matériau.
Pour l’acquisition des données, quelques milligrammes de la poudre du matériau à
analyser sont déposés à la surface d‘un cristal ATR (Attenuated Total Reflexion) diamant
d’un spectrophotomètre IR Alpha-p de marque Bruker en mode absorbance après avoir
rabattu la manivelle pour recouvrir l’échantillon. Un dispositif d’enregistrement direct mesure
les nombres d’ondes en cm-1 et produit un spectre. Cette étude est réalisée pour un balayage
dont le nombre d‘onde varie entre 4000 et 400 cm-1.

II.2.3 Analyse minéralogique quantitative (Bruand et Prost, 1988)


Le comportement physico-chimique d’un échantillon de sol est lié à la nature des
constituants mais aussi à leurs proportions respectives dans l’échantillon étudié. C’est
pourquoi, l’analyse minéralogique nécessite la caractérisation des différents constituants
minéraux présents et la détermination de leurs proportions dans le mélange.
Après identification des espèces minérales par DRX, ATG et /ou ATD, il importe de
connaître les teneurs des minéraux présents dans le matériau. La détermination de ces teneurs
se fait généralement en associant aux analyses qualitatives précédentes, les résultats
d’analyses chimiques élémentaires, complétés dans certains cas (cas complexes) par ceux de
dosages chimiques ou minéralogiques particuliers.
Lorsque le matériau est constitué par un petit nombre d’espèces minérales, les calculs
minéralogiques sont aisés. Par contre quand le nombre d’espèces minérales est important et
qu’un élément chimique est susceptible d’appartenir à deux ou trois espèces minérales, des
dosages spécifiques s’imposent. Une fois ces dosages (chimiques ou minéralogiques) réalisés
il est généralement possible de faire des calculs minéralogiques précis.

En effet, lorsque dans un matériau (minéral), il existe un minéral déterminé à une


teneur M(%) et contenant un élément a en proportion P(a), la teneur T(a) (%) en l’élément a
dans le matériau s’écrit :

T(a)
T(a) =M.P(a) M(%) = (2)
P(a)

Si le matériau considéré contient n espèces minérales comportant chacun l’élément a, la


teneur T(a) (%) en l’élément a dans le matériau est donné par la relation
𝑛
T(a)= ∑𝑖=1 𝑀𝑖 . 𝑃𝑖(𝑎) (3)

18
avec Mi = teneur (%) en minéral i dans le matériau
Pi (a) = proportion de l’élément a dans le minéral i.

Cette dernière relation est l’équation de base utilisée pour calculer les teneurs en espèces
minérales à partir des données de l’analyse chimique, connaissant les espèces minérales
données par l’analyse qualitative.

19
CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSION

III.1 ANALYSE CHIMIQUE


Le Tableau II présente les résultats de l’analyse chimique des trois échantillons
exprimés en pourcentages massiques des oxydes les plus stables.
Tableau II : composition chimique des échantillons E1, E2 et E3

Oxydes E1 E2 E3
(% en oxydes) (% en oxydes) (% en oxydes)
SiO2 11,20 9,31 10,25
Al2O3 46,00 0,65 10,30
Fe2O3 14,45 18,65 65,80
CaO 0,02 0,39 0,01
MgO 0,2 1,57 0,36
Na2O ˂0,01 0,03 ˂0,01
K2 O ˂0,01 0,05 ˂0,01
Cr2O3 0,42 0,17 1,42
TiO2 0,02 0,01 0,10
MnO 3,91 22,9 1,37
NiO 0,67 1,27 0,72
CoO 0,57 1,27 0,02
P2O5 0,01 0,17 0,02
SrO ˂0,01 0,01 ˂0,01
BaO 0,01 0,86 0,01
Perte au feu 23,50 25,40 8,53
TOTAUX 100,88 82,71 98,91
Coloration Marron-grise Noir-brune Rouge

Ces résultats montrent que :


➢ L’échantillon E1 contient comme oxyde majoritaire Al2O3 (46%). Les oxydes
minoritaires sont : Fe2O3 (14,45%), SiO2 (11,2%) et MnO (3,91%). Les autres oxydes : CaO,
MgO, Na2O, K2O, Cr2O3, TiO2, NiO, CoO, P2O5, SrO, et BaO ont des teneurs très faibles
(˂0,5%). La prédominance de Al2O3 montre que ce matériau contient la gibbsite. La

20
présence de SiO2 marque la présence de la kaolinite et du quartz. Fe2O3 montre la présence
de l’hématite et de la goethite. La couleur marron-grise de cet échantillon est due à la nuance
des couleurs blanches apportées par Al2O3 (46%), rouge apportée par Fe2O3 (14,45) et noire
apportée par MnO (3,91%).
➢ L’échantillon E2 contient comme oxyde majoritaire MnO (22,9%). Les oxydes
minoritaires sont : Fe2O3 (14,45%), SiO2 (9,31%), MgO (1,57%). Les autres oxydes CaO,
Na2O, K2O, Cr2O3, Al2O3, TiO2, P2O5, SrO, BaO ont des teneurs faibles (˂0,9%). Al2O3
montre la présence de la gibbsite. La teneur (14,45%) en oxyde de fer montre la présence de
l’hématite et/ou de la goethite. Cet échantillon possède une forte concentration en oxyde de
manganèse (22,9%). Malgré la valeur très élevée de la perte au feu (25,4%), la composition
chimique de cet échantillon présente un déficit inexplicable de près de 17,83%. Cela est dȗ
au fait que certains éléments n’ont pas probablement été dosés. La couleur noir-brune
observée résulte d’un mélange du noir apporté par MnO (22,9%) et du rouge apporté par
Fe2O3 (18,65%).

L’échantillon E3 contient comme oxyde majoritaire Fe2O3 (65,8%). Les oxydes


minoritaires sont : Al2O3 (10,3%), SiO2 (10,25%), Cr2O (1,42%) et MnO (1,37%). Les autres
oxydes : CaO, MgO, Na2O, K2O, TiO2, P2O5, SrO et BaO ont de très faibles teneurs (˂0,4%).
Al2O3, SiO2 et Fe2O3 marquent la présence de la gibbsite, la kaolinite, le quartz, la goethite et
l’hématite. La couleur rouge observée vient de la prédominance de cet échantillon en Fe2O3
(65,80%).
➢ La perte au feu ou LOI (loss on ignition en anglais) est la perte de masse qui
résulte du chauffage d'un matériau entre 100 et 1000 ºC ; ce chauffage élimine du matériau
les molécules d’eau de constitution. Pour les trois échantillons, cette perte vaut 23,5% pour
E1, 25,4% pour E2 et 8,53% pour E3.
Le tableau III présente la teneur des différents éléments traces contenus dans les trois
échantillons.

21
Tableau III : Résultats de l’analyse élémentaire des échantillons E1, E2 et E3 en ppm
METAUX E1 (teneurs en ppm) E2 (teneurs en ppm) E3 (teneurs en ppm)
Ag ˂0,5 ˂0,5 ˂0,5
As ˂5 ˂5 14
Cd ˂0,5 19,1 ˂0,5
Co 4660 ˃10000 248
Cu 189 45 55
Li 50 ˂10 10
Mo ˂1 ˂1 ˂1
Ni 5280 ˃10000 5670
Pb 35 9 114
Sc 10 4 53
Ti ˂10 40 ˂10
Zn 197 4640 139

Il ressort de ce tableau que les échantillons E1 et E3 contiennent en traces tous ces éléments
métalliques. L’échantillon E2 est particulièrement riche en cobalt (˃10000ppm) et nickel
(˃10000 ppm). Le tableau IV donne les correspondances en % des teneurs en ppm donnés
par le tableau III du Co et Ni.

Tableau IV : Teneurs en Co et Ni des trois échantillons


Echantillons Teneurs en Co (%) Teneurs en Ni (%)
E1 0,47 0,53
E2 ˃1 ˃1
E3 0,02 0,57

Les trois échantillons possèdent des teneurs significatives en Ni (˃ 0,5%) donc ils sont
exploitables car selon Audion et al., 2014 ; Cornaille, 2005, un minerai contenant du nickel à
une teneur d’au moins 0,3% et du cobalt d’au moins 0,1% est exploitable.
E3 possède une très faible teneur en Co (0,02 ˂ 0,1 %) alors que E1 et E2 en possèdent des
teneurs significatives (˃ 0,1%) donc les lieux de prélèvement de E1 et E2 peuvent constitués
un gisement de Co. Les prévisions faites par GEOVIC Cameroon en 2009 pour le gisement
de Nkamouna sont estimés à 0,2% de Co et 0,69% de Ni. Les teneurs en Co des échantillons
E1 et E2 et la teneur en Ni de l’échantillon E2 dépassent largement ces prévisions.
22
III.2 DIFFRACTOGRAMME DES RAYONS X SUR POUDRE
Les figures 4, 5 et 6 ci-dessous présentent les diffractogrammes X des échantillons E1, E2
et E3. Il y ressort que :

▪ Echantillon E1 : le diffractogramme X de cet échantillon présente des pics bien


résolus qui montrent que le matériau est bien cristallisé. Ces pics correspondent à ceux de la
gibbsite (Al(OH)3), la kaolinite (Si2O5Al2(OH)4), le quartz (SiO2), la serpentine
(Si2O5Mg3(OH)4), l’hématite (Fe2O3) et la goethite (FeO.OH) dont les raies les plus intenses
sont observées respectivement à 4,85 Å ; 7,14 Å ; 2,34Å ; 9,4Å ; 2,05Å ; 4,32Å ( fiche JCPDS
no 12 - 0460, no 14-0164, no 46-1045, no 33-0664, no 29-0713).

▪ Echantillon E2 : la gibbsite (Al (OH)3) dont la raie principale est observée à 4,85 Å
(fiche JCPDS no12 – 0460) et l’hématite observée à 2,47 Å (fiche JCPDS no 33-0664) ont des
pics faiblement résolus. Les bruits de fond sont observés parce que le matériau n’est pas bien
cristallisé, les pics sont donc presqu’inexistants. Cependant le pic de la manganosite (MnO),
de la pyrolusite ou d’un autre oxyde de manganèse n’apparaît pas sur le spectre DRX alors
que c’est l’oxyde majoritaire de cet échantillon. Cette absence est due au fait que les oxydes
de manganèse sont faiblement cristallisés et donne des structures cristallines incertaines qui
ne sont pas aisément différentiés par la DRX (Manceau et al., 1992). L’absence des pics de la
kaolinite, du quartz et de la serpentine vient du fait que le SiO2 (9,31%) contenu dans E2 est à
l’état amorphe.

▪ Echantillon E3 : le diffractogramme X de cet échantillon montre la présence des pics


résolus correspondant à la kaolinite, le quartz, l’hématite, la goethite, la gibbsite et la
serpentine dont les raies les plus intenses sont observées respectivement à 2,51 Å, 4,17 Å,
7,16 Å, 2,50 Å, 2,49 Å et 2,35 Å ( fiche JCPDS no 14-0164, no 46-1045, no 33-0664, no 29-
0713, no12 – 0460).

23
1200
He :Hematite
Go: Goethite
1150

Gi+K
K: Kaolinite

Gi
Gi
Gi: Gibbsite
1100 Q : Quartz

K+Se
Se : Serpentine

K+Q

Gi+K+Q+He
1050

Gi+K+He+Se
K
K

K + Se

Gi+K+Q+Se
Gi+K
1000 O

Go

Gi+K

Gi+K+Q
Gi+K

Gi+K

Gi+K
Se

Se

Gi+K

Gi+K+Q+He
Gi+K
Gi+K

Gi+K
Gi+K
Gi+Q

Gi+K
950

Gi+K
Go

Gi+K
K+Go

Gi+K+Q

Gi+K

Gi+K
Gi+K

Gi+K
K

Gi+K
900

Gi
850

800
0 10 20 30 40 50 60 70 80

Figure 2 : Diffractogramme X de l’échantillon E1

24
300
Gi: Gibbsite
He: hématite
250

200 Gi
Gi

Gi +He
He
150
Gi + He

100

50

0
0 10 20 30 40 50 60 70 80

Figure 3 : Diffractogramme X de l’échantillon E2

500
K: Kaolinite
450 Gi: Gibbsite
He: Hematite
400
Go: Goethite
K+Go

350 Se Q: Quartz
Se: Serpentine
300
Gi+K+He
Gi+K+He+Q

Gi+K+He

Gi+K+ He
Gi+K+He
K+ Go

250
Gi+K
Go

Gi+Q

Se
He

Gi+K
K

200 Se
150
He

100

50

0
0 10 20 30 40 50 60 70 80

Figure 4 : Diffractogramme X de l’échantillon E3

Le tableau V donne les différentes valeurs des distances interéticulaires des minéraux
des trois échantillons.

25
Tableau V : Récapitulatifs des dhkl correspondants aux différents minéraux

Minéraux cristallisés 2θ (E1) dhkl (E1) 2θ (E2) dhkl (E2) 2θ (E3) dhkl (E3)
18,24 ; 26,52 ; 26,54 ; 27,98 ; 35,84 ; 37,1 ; 4,85 ; 3,35 ; 3,18 ; 2,50 ; 2,42 ; 2,41 ;
37,18 ; 37,76 ; 38,44 ; 39,42 ; 41,22 ; 43,32 ; 2,38 ; 2,33 ; 2,28 ; 2,18 ; 2,08 ; 2,04 ; 18,24 ; 37,76 ; 4,85 ; 2,38 ; 26,88 ; 36,7 ; 3,31 ; 2,44 ;
44,18 ; 45,44 ; 47,4 ; 48,16 ; 50,56 ; 52,20 ; 1,99 ; 1,91 ; 1,88 ; 1,80 ; 1,75 ; 1,70 ; 60,08 ; 65,22. 1,53 ; 1,42. 37,88 ; 40,30 ; 2,37 ; 2,23 ;
Gibbsite 53,76 ; 54,46 ; 1,68 ; 1,67 ; 49,14 ; 53,3 ; 1,85 ; 1,71 ;
54,64 ; 57,30 ; 58,74 ; 62,20 ; 62,42 ; 63,82 ; 1,60 ; 1,57 ; 1,49 ; 1,48 ; 1,45 ; 1,40 ; 56,98 ; 63,54. 1,61 ; 1,46.
66,6 ; 68,92. 1,36.

30,26 ; 33,12 ; 2,95 ; 2 ,70 ;


44,18 ; 54,46 ; 63,82. 2,04 ; 1,68 ; 1,45. 36,26 ; 60,08 ; 2,47 ; 1,53 ; 36,7 ; 40,30 ; 2,44 ; 2,23 ;
Hématite 65,22. 1,42. 49,14 ; 53,3 ; 1,85 ; 1,71 ;
55,56 ; 63,54. 1,65 ; 1,46

21,24 ; 24,84 ; 4,17 ; 3,58 ;


Goethite 20,54 ; 30,26 ; 33,24 4,32 ; 2,95 ; 2,69. / / 33,12 ; 35,64. 2,70 ; 2,52.
12,38 ; 20,26 ; 23,1 ; 24,98 ; 26,52 ; 26,54 ; 7,14 ; 4,37 ; 3,84 ; 3,56 ; 3,35 ; 3,18 ;
27,98 ; 33,24 ; 34,98 ; 35,64 ; 37,1 ; 37,18 ; 2,69 ; 2,56 ; 12,3 ; 24,84 ; 7,19 ; 3,58 ;
Kaolinite 37,76 ; 38,44 ; 39,42 ; 41,22 ; 43,32 ; 44,18 ; 2,51 ; 2,42 ; 2,41 ; 2,38 ; 2,33 ; 2,28 ; / / 33,12 ; 35, 64 ; 2,70 ; 2,51 ;
45,44 ; 47,4 ; 48,16 ; 50,56 ; 52,20 ; 53,76 ; 2,18 ; 2,08 ; 2,04 ; 1,99 ; 1,91 ; 1,88 ; 36,7 ; 37,88 ; 2,44 ; 2,37 ;
54,46 ; 54,64 ; 57,30 ; 58,74 ; 62,20 ; 62,42 ; 1,80 ; 1,75 ; 1,70 ; 1,68 ; 1,67 ; 1,60 ; 40,30 ; 49,14 ; 2,23 ; 1,85 ;
63,82 ; 66,6 ; 68,92. 1,57 ; 1,49 ; 1,48 ; 1,45 ; 1,40 ; 1,36. 53,3 ; 56,98 ; 1,71 ; 1,61 ;
63,54. 1,46.
Quartz 20,26 ; 35,84 ; 38,44 ; 45,44 ; 4,37 ; 2,50 ; 2,33 ; 1,99 ;
50,56 ; 54,46 ; 63,82. 1,80 ; 1,68 ; 1,45. / / 26,88 ; 36,7. 3,31 ; 2,44.
Serpentine 9,38 ; 18,24 ; 28,04 ; 34,98 ; 9,42 ; 4,85 ; 3,17 ; 2,56 ; 28,22 ; 33,12 ; 2,70 ; 2,35 ;
44,18. 2,04. / / 43,32. 2,08.

26
III.3 ANALYSES THERMIQUES
Un certain nombre de transformations, susceptibles de se produire pendant un
traitement thermique les minéraux détectés par DRX, s’accompagnent des départs de H2O
et/ou de la matière organique. Les pertes de masse des différents échantillons prélevés sur le
site de Nkamouna ont été mesurées entre 25 et 1000 °C par analyse thermogravimétrique et
calorimétrique avec une vitesse de chauffe de 10 °C/min.
Les courbes ATG et DSC des trois échantillons E1, E2 et E3 obtenues sont représentées ci-
dessous par les figures 5,6 et 7. Il y ressort que :
A) Echantillon E1
➢ La courbe ATG présente huit pertes de masse et un gain de masse :
✓ Entre 25-150ºC, une perte de 2,0% est observée. Cette perte correspond au
départ de l’eau d’humidité.
✓ Entre 150-220ºC, la deshydroxylation de la goethite en hématite est observée
avec une perte de masse de 0,8% selon l’équation (Pialy, 2009 ; Foldvari, 2011) :

150-220 ºC
2 FeOOH Fe2O3 + H2O (4)
Goethite Hématite

✓ Entre 220-270ºC, une perte de 1,0% est observée. Cette perte correspond à la
réduction de l’hématite en magnétite selon l’équation suivante (Apps et al., 1989 ;
Foldvari, 2011) :

220-270ºC
3Fe2O3 2 Fe3O4 + ½ O2 (5)
Hématite Magnétite

✓ 270-330ºC, la déshydroxylation de la gibbsite est observée avec une perte de


masse de 5,8% selon l’équation suivante (Apps et al., 1989 ; Foldvari, 2011) :

270-330ºC
2Al(OH)3 Al2O3 + 3H2O (6)
Gibbsite Alumine

27
✓ Entre 330-380ºC, une perte de masse de 0,8% est observée, ce qui correspond à
l’oxydation de la manganosite en pyrolusite selon l’équation suivante (Apps et al.,
1989 ; Foldvari, 2011) :

330-380ºC
MnO + ½ O2 MnO2 (7)
Manganosite Pyrolusite

✓ Entre 380-450ºC, une perte de 1,6% est observée. Cette perte correspond à la
deshydroxylation de la serpentine en enstatite amorphe selon l’équation suivante
(Lambiv et Gleeson, 2012 ; Foldvari, 2011 ; Pialy, 2009 ; Nana, 2004) :

380- 450ºC
Si2O5Mg3(OH)4 2SiO2. 3MgO + 2H2O (8)
Serpentine Enstatite amorphe

✓ Entre 450-645ºC, la deshydroxylation de la kaolinite en métakaolinite est observée


avec une perte de masse de 3,0% selon l’équation suivante (Lambiv et Gleeson,
2012 ; Foldvari, 2011 ; Pialy, 2009 ; Nana, 2004) :

450-645ºC
Si2O5Al2(OH)4 2SiO2.Al2O3 + 2H2O (9)
Kaolinite Metakaolinite

✓ Entre 645-755ºC, une perte de masse de 0,8% est observée.


✓ A partir de 780 ºC, la courbe de gain de masse est observée, ce qui correspond à
l’oxydation d’un oxyde de fer (Jouenne, 1990).
➢ La courbe DSC de ce matériau montre la présence de six pics endothermiques et de quatre
pics exothermiques. Selon (Foldvari, 2011 ; Jouenne, 1990 ; Pialy ,2009 ; Renaudin ,1998),
✓ Le crochet endothermique observé entre 25-150ºC avec optimum du pic à 35ºC
correspond au départ d’eau d’humidité contenue dans le matériau ;
✓ Le crochet endothermique observé entre 150-220ºC avec optimum du pic à 190ºC
correspond à la déshydroxylation de la goethite en hématite selon l’équation (4) ;
✓ Le crochet exothermique observé entre 220-270ºC avec optimum de pic à 241ºC
correspond à la réduction de l’hématite en magnétite selon l’équation (5) ;

28
✓ Le crochet endothermique observé 270-330ºC avec optimum de pic à 304ºC
correspond à la deshydroxylation de la gibbsite selon l’équation (6) ;
✓ Entre 330-380ºC, le crochet exothermique est observé avec optimum de pic à 335ºC
qui correspond à l’oxydation de la manganosite selon l’équation (7) ;
✓ Entre 380-450ºC, un crochet endothermique de faible intensité est observé avec
optimum de pic à 425ºC qui correspond à la deshydroxylation de la serpentine selon
l’équation (8) ;
✓ Le crochet endothermique observé entre 450-645ºC avec optimum de pic à 519ºC
correspond à la deshydroxylation de la kaolinite selon l’équation (9) ;
✓ Entre 645-755ºC, un crochet exothermique est observé avec optimum de pic à 640ºC.
✓ Entre 755-810ºC, un crochet endothermique est observé avec un optimum de pic à
780ºC, ce qui correspond à la réduction de la pyrolusite en kurnakite selon l’équation
suivante (Foldvari, 2011) :

755-810ºC

2MnO2 Mn2O3 + ½ O2 (10)


Pyrolusite Kurnakite
✓ Entre 900-930ºC, avec optimum de pic à 920ºC, le pic exothermique de très faible
intensité observé correspond à la réorganisation structurale de la metakaolinite. Ce pic
exothermique, généralement observé entre 940 et 1140 ºC apparait à partir de 900 ºC à
cause de la diffusion des ions fer dans le réseau de la métakaolinite pour des
échantillons contenant du fer (Lakshtanov et al., 2007).

B) Echantillon E2.
La figure 6 présente les courbes ATG et DSC de cet échantillon.
➢ La courbe ATG de ce matériau présente une perte de masse continue caractéristique des
composés amorphes. Ceci confirme la DRX et l’analyse chimique qui ont montré que ce
matériau est un oxyde de manganèse qui est un composé amorphe. Cette perte de masse est
estimée à 15,12% entre 25 ºC et 760ºC et correspond respectivement :
✓ Au départ d’eau d’humidité (6,0%) observé entre 25-150ºC ;
✓ A la réduction de l’hématite (4,8%) observé entre 150-350ºC selon l’équation (5) ;
✓ A la deshydroxylation de la gibbsite (2,0%) observé entre 350-450ºC selon l’équation
(6) ;
✓ Entre 450-760ºC, une perte de masse de 2,2% est observée.

29
➢ La courbe DSC présente six pics dont trois endothermiques et trois exothermiques :
✓ Un pic endothermique de forte intensité observé entre 25-150ºC avec optimum de pic
à 77 ºC correspond à l’élimination de l’eau d’humidité du matériau ;
✓ Le pic exothermique très faible, observé entre 150-350ºC avec optimum de pic à
292ºC correspond à la réduction de l’hématite en magnétite selon l’équation (5) ;
✓ Entre 350-450ºC avec optimum de pic à 377 ºC, le pic endothermique de très faible
intensité observé correspond à la déhydroxylation de la gibbsite en alumine suivant
l’équation (6) ;
✓ Entre 450-760 ºC avec optimum de pic à 604 ºC, le pic exothermique est observé.
✓ Le pic endothermique de faible intensité observé entre 760-850 ºC avec optimum de
pic à 797ºC, correspond à la réduction de la pyrolusite en kurnakite selon l’équation
(10) ;
✓ Le pic exothermique très faible observé entre 900-940ºC, avec optimum de pic à 910
ºC correspond à la réorganisation structurale de la métakaolinite.

C) Echantillon E3
La courbe ATG montre sept pertes de masse et un gain de masse :
✓ Entre 25-145ºC, la perte de masse de 2,2% observé correspond au départ d’eau
d’humidité ;
✓ Entre 145-220ºC, la déshydroxylation de la goethite est observée avec une perte de
masse de 1,2% selon l’équation (4) ;
✓ Entre 220-304ºC, la perte de masse de 2,2% observée correspond à la réduction de
l’hématite selon l’équation (5) ;
✓ Entre 304-330ºC, la deshydroxylaton de la gibbsite est observée avec une perte de
masse de 1,0% selon l’équation (6) ;
✓ Entre 330-360ºC, la réduction de la manganosite est observée avec une perte de
masse de 0,2% selon l’équation (7) ;
✓ Entre 360-435ºC la deshydroxylation de la serpentine est observée avec une perte
de masse de 0,5% selon l’équation (8) ;
✓ Entre 435-600ºC, la perte de masse de 1,6% observée correspond à la
deshydroxylation de la kaolinite selon l’équation (9) ;
✓ Entre 600-710 ºC, une perte de masse de 2% ;
✓ A partir de 760 ºC, un gain de masse de 1,14% est observé, correspondant à
l’oxydation d’un oxyde de fer.

30
➢ La courbe DSC montre la présence de douze pics dont huit endothermiques et quatres pics
exothermiques :
✓ Le crochet endothermique observé entre 25-150ºC avec optimum de pic à 30ºC
correspond au départ d’eau d’humidité ;
✓ Le pic endothermique observé entre 150-220 ºC correspond à la déshydroxylation de
la goethite avec optimum de pic à 181ºC selon l’équation (4) ;
✓ Le pic exothermique observé entre 220-304ºC avec optimum de pic à 257 ºC
correspond à la réduction de l’hématite selon l’équation (5) ;
✓ Entre 304-330ºC avec optimum de pic à 324ºC, le crochet endothermique faible
observé correspond à la deshydroxylaton de la gibbsite selon l’équation (6) ;
✓ Entre 330-360ºC avec optimum de pic à 350ºC, le pic exothermique faible observé
correspond à l’oxydation de la manganosite selon l’équation (7);
✓ La deshydroxylation de la serpentine entre 360-435ºC est marquée par la présence
d’un pic faible endothermique avec comme optimum de pic à 400ºC selon l’équation
(8) ;
✓ La deshydroxylation de la kaolinite entre 435-600ºC avec optimum de pic à 500ºC est
marquée par un pic endothermique de forte intensité selon l’équation (9) ;
✓ Entre 600-710ºC, un pic endothermique est observé avec optimum de pic à 630ºC.
✓ Entre 710-750ºC, un pic endothermique est observé avec optimum de pic à 745ºC.
✓ Entre 750-780ºC, un pic exothermique est observé avec optimum de pic à 780ºC.
✓ Entre 780-845ºC, un pic endothermique est observé avec optimum de pic à 800 ºC.
correspond à la réduction de la pyrolusite selon l’équation (10) ;
✓ Entre 890-940 ºC, un pic exothermique est observé avec optimum de pic à 920 ºC, qui
correspond à la réorganisation structurale de la métakaolinite.

Le tableau VI ci-dessous présente de façon sommaire les différentes valeurs des températures
des minéraux et les phénomènes associés

31
241 ºC 335 ºC 920ºC
640 ºC 797 ºC
Δm1 Δm3 425ºC
519 ºC

Δm2

Δm4

190 ºC Δm5

35 ºC Δm6

Δm7 Δm8

Figure 5 : courbes ATG et DSC de l’échantillon E1

32
604 ºC 797 ºC 910 ºC
292 ºC
377 ºC

Δm1

Δm3

77 ºC Δm4
Δm8

Figure 6: courbes ATG et DSC de l’échantillon E2

33
257ºC 780 ºC 920ºC
400ºC 745ºC
630 ºC 800ºC

1 324ºC 350 ºC
500ºC

Δm2

Δm3
Δm4 Δm5

181 ºC

Δm6 Δm7
30 ºC

Figure 7 : courbes ATG et DSC de l’échantillon E3

34
Tableau VI : récapitulatifs des données et observations obtenues par l’ATG et la DSC

Intervalles de température (ºC) Pertes de masse (%)


Nature du pic E1 E2 E3 Δmi E1 E2 E3 Observations
Endothermique 25-150 25-150 25-145 Δm1 2,0 6,0 2,2 Départ d’eau d’humidité

Endothermique 150-220 / 145-220 Δm2 0,8 / 1,2 Deshydroxylation de la goethite en hématite

Exothermique 220-270 150-350 220-304 Δm3 1,0 4,8 2,2 Réduction de l’hématite en magnétite

Endothermique 270-330 350-450 304-330 Δm4 5,8 2,0 1,0 Deshydroxylation de la gibbsite en alumine

Exothermique 330-380 / 330-360 Δm5 0,8 / 0,2 L’oxydation de la manganosite en pyrolusite

Endothermique 380-450 / 360-435 Δm6 1,6 / 0,5 Deshydroxylation de la serpentine en enstatite amorphe

Endothermique 450-645 / 435-600 Δm7 3,0 / 1,6 Deshydroxylation de la kaolinite en métakaolinite

Exothermique 645-755 450-760 600-710 Δm8 0,8 2,2 2 /

Endothermique / / 710-750 / / / / /

Exothermique / / 750-780 / / / / /

Endothermique 755-810 760-850 780-845 / / / / Réduction de la pyrolusite en kurnakite


Exothermique 900-930 890-940 / / / / Réorganisation structurale de la métakaolinite

35
En comparant les intervalles de température des trois échantillons pour chaque phénomène, il
ressort que tous les phénomènes observés se produisent à des températures plus élevées pour
l’échantillon E2 par rapport aux deux autres échantillons E1 et E3. Cette différence
s’explique par le fait que E2 est constitué en grande partir par le minéral amorphe l’asbolane.

III.4 SPECTRE INFRAROUGE


L’analyse par spectroscopie IR est effectuée sur nos échantillons dans le but de
confirmer et compléter les résultats donnés par la DRX et les analyses thermiques. La
spectroscopie IR des minéraux purs dans le domaine des groupements fonctionnels (Figure 8)
et de l’empreinte digitale (Figure 9) montre que :
➢ Les fréquences allant de 3700 à 3000 cm-1 correspondent aux vibrations d’élongation
du groupe Al-O-H de la gibbsite ou de la kaolinite mais généralement les valeurs
inférieures à 3600 cm-1 sont spécifiques à la gibbsite (Fernanda et al., 2009 ;
Pannirselvam et al., 2010) ;
➢ Les bandes comprises entre 1200 et 900 cm-1 sont propres aux vibrations de
déformation du groupe AlO-H de la gibbsite ou de la kaolinite (Prarash et al., 1999) ;
➢ Les bandes observées en dessous de 900 cm-1 sont attribuées aux vibrations des
liaisons du type Métal-oxygène (M-O) (Prarash et al., 1999 ; Norberto et al., 2001 ;
Fernanda et al., 2009).

Nombre d’ondes cm-1

Figure 8 : Domaine des groupements fonctionnels du spectre IR de la gibbsite et de la


kaolinite pure (Fernanda et al., 2009).

36
Nombre d’ondes cm-1

Figure 9 : Domaine de l’empreinte digitale du spectre IR de la boehmite, kaolinite, gibbsite et


hématite pur (Pannirselvam et al., 2010).

Les Figures 10, 11 et 12 représentent respectivement les spectres IR des échantillons


E1, E2 et E3.
Vib de déform AlO-
Fe-O

Si- Vib élong Al-O-

Al(VI)-

Vib de déform O-H de l’asbolane

Figure 10 : Spectre IR de l’échantillon E1

37
Fe-O
Vib élong Al-O-H

Vib déform AlO-H


Vib déform O-H de l’asbolane

Figure 11 : Spectre IR de l’échantillon E2

Vib déform AlO-H


Fe-O Si-O

Vib élong Al-O-H

Al(VI)-OH

Vib déform O-H de l’asbolane

Figure 12 : Spectre IR de l’échantillon E3

38
En comparant ces 03 spectres avec ceux des minéraux purs, il ressort que :
➢ Les bandes correspondantes aux vibrations d’élongation du groupe Al-O-H de la
gibbsite ou de la kaolinite sont observées à 3620 ; 3693 cm-1dans E1 et 3620 ; 3694
cm-1dans E3. Ces bandes ne sont pas observées dans E2. Ce qui confirme les résultats
de la DRX où la kaolinite est présente dans E1 et E3 ;
➢ Les bandes de vibrations d’élongation spécifiques au groupe AlO-H de la gibbsite
sont observées à 3396 ; 3473 ; 3527 cm-1dans E1, 3334 cm-1dans E2 et 3141 ; 3480
cm-1dans E3 ; Le diffractogramme X de E1, E2 et E3 montre également la présence de
la gibbsite.
➢ Les bandes correspondantes aux vibrations de déformation du groupe AlO-H de la
gibbsite ou de la kaolinite sont observées à 914 ; 1011 ; 1032 ; 1114 cm-1dans E1 et
1009 cm-1dans E2, 913 ; 1010 ; 1032 ; 1104 cm-1 dans E3
➢ Les bandes d’absorption correspondantes à Al3+ en coordinance VI (Al(VI)-OH) sont
observées à 752 cm-1dans E1 et 798 cm-1dans E3. Ces bandes n’apparaissent pas dans
E2 ; ce sont les bandes de Al3+ de la kaolinite. Ce qui est en accord avec les résultats
de la DRX.
➢ Les bandes assignées aux vibrations de déformation des liaisons Si-O de la kaolinite
ou du quartz sont observées à 540 ; 664 cm-1dans E1 et 538 cm-1dans E3. Ces bandes
n’apparaissent pas dans E2 d’où l’absence des pics de la kaolinite et du quartz dans le
spectre DRX de ce dernier. Cependant, les résultats des analyses chimiques montrent
que l’échantillon E2 contient jusqu’à 9,31% de SiO2 (valeur non négligeable).
➢ La liaison Fe-O de l’hématite vibre à 472 cm-1dans E1, 471 cm-1 dans E2 et 469 cm-1
dans E3 ; donc ces trois échantillons contiennent l’hématite. Ce qui est en accord avec
les résultats de la DRX et des analyses thermiques.
➢ Les bandes de déformation O-H de l’asbolane sont observées à 1645 cm-1 dans E1,
1621 cm-1dans E2 et 1635 cm-1dans E3. Ceci montre que les trois échantillons
contiennent l’asbolane. Ce résultat confirme l’ATG et la DSC qui montrent la
présence des oxydes de manganèse contenus dans l’asbolane.
Le Tableau VII regroupe les résultats du dépouillement des spectres IR des échantillons E1,
E2 et E3.

39
Tableau VII : Résultats du dépouillement des spectres IR des échantillons E1, E2 et E3

Fréquences d’absorption (cm-1)


E1 E2 E3 Observations Minéraux
3620 ; 3693 / 3620 ; 3694 Vibration d’élongation du
groupe Al-O-H
3396 ; 3334 3141 ; 3480 ; Vibration d’élongation du
3473 ; 3527 groupe AlO-H Gibbsite
914 ; 1011 ; 1009 913 ; 1010 ; Vibration de déformation du Al(OH)3
1032 ; 1114 1032 ; 1104 groupe AlO-H
752 / 798 Vibration du groupe
Al(VI)-OH
3620 ; 3693 / 3620 ; 3694 Vibration d’élongation du
groupe Al-O-H
3396 ; / 3141 ; 3480 ; Vibration de déformation du Kaolinite
3473 ; 3527 groupe AlO-H Si2O5Al2(OH)4
540 ; 664 / 538 Vibration de la liaison Si-O
472 471 469 Vibration de la liaison Fe-O Hématite Fe2O3
540 ; 664 / 538 Vibration de la liaison Si-O Quartz SiO2
1645 1621 1635 Vibration de déformation Asbolane
O-H de l’asbolane CoO.NiO.2MnO2.4H2O

III.5 CALCULS MINERALOGIQUES

III.5.1 Minéralogie de l’échantillon E1

❖ Minéraux cristallisés :
- Kaolinite (K) : Si2O5Al2(OH)4
- Quartz (Q) : SiO2
- Gibbsite (Gi) : Al(OH)3
- Hématite (He) : Fe2O3
- Goethite (Go) : FeO.OH
- Serpentine (Se) : Si2O5Mg3(OH)4

40
❖ Minéraux amorphes :
- Ferrichromite (Fcr) : Fe2O3.Cr2O3
- Asbolane (Asb) : tenant compte de la formule de l’asbolane proposé par
(Njopwouo, 2006) et l’équilibre des charges, la formule de l’asbolane la plus
probable est CoO.NiO.2MnO .4H2O
❖ Répartition des éléments dosés dans les minéraux :
- SiO2 appartient à la kaolinite, au quartz et à la serpentine ;
- Al2O3 appartient à la kaolinite et à la gibbsite ;
- Fe2O3 appartient à l’hématite, au ferrichromite et à la goethite ;
- MgO appartient à la serpentine ;
- MnO appartient à l’asbolane
- NiO appartient à l’asbolane ;
- CoO appartient à l’asbolane ;
- Cr2O3 appartient au ferrichromite.
❖ Séquences de calculs minéralogiques :
Tous les calculs sont faits en appliquant les formules (2) et (3) de la page 21, on a :
T(MgO) 0,20
• % Se = = = 0,459 avec
P (MgO / Se) 0,436

3M MgO 3x40, 30
P (MgO / Se) = = = 0,436
M Se 277,08
% Se = 0,5

T CoO 0,57
• % Asb = = = 2,76 % Asb = 2,8
P (CoO / Asb) 0,206

M CoO 74,93
Avec P (CoO / Asb) = = = 0,206
M Asb 363,5

41
T(Cr2O3) 0,42
• % Fcr = = = 0,86 % Fcr = 0,9
P (Cr2O3/Fcr) 0,488
M Cr2O3 151,98
Avec P (Cr2O3/Fcr) = = = 0,488
M Fcr 311,66

• T(Fe2O3) = P (Fe2O3 /Go) x % Go + P (Fe2O3 /He) x % He + P (Fe2O3 /Fcr) x % Fcr

½ M Fe2O3 ½ x159,68
P (Fe2O3 / Go) = = = ,899
M Go 88,84
M Fe2O3 159,68
P (Fe2O3 / Fcr) = = = 0,512
M Fcr 311,66
La perte de masse due à la décomposition de la goethite selon l’équation (4) est 0,8% or
18
M (H2O)
P (H2O/Go) = = = 0,101
2 M (Go)
2x88, 84

% (H2O/Go) 0,8
% Go = = = 7,92 % Go = 7,9
P (H2O/Go) 0,101
T (Fe2O/Go) = P (Fe2O3 /Go) x % Go = 0,899 x 7,9 = 7,10
T (Fe2O/Fcr) = P (Fe2O3 /Fcr) x % Fcr = 0,512 x 0,9= 0,46
% He = T(Fe2O3) - T (Fe2O/Go) - T (Fe2O/Fcr) = 14,45 – 7,10 – 0,46 = 6,89
% He = 6,9

• T(SiO2) = P (SiO2 /K) x % K + P (SiO2 /Q) x % Q + P (SiO2 /Se) x % Se

2M SiO2 2x60,08
P (SiO2 / K) = = = 0,465 ;
MK 258,18

42
2M SiO2 2x60,08
P (SiO2 / Se) = = = 0,434
M Se 277,08
e
La perte de masse due à la décomposition de la kaolinite selon l’équation (4) est 3,0%

2 M (H2O)
P (H2O/K) = = 0,139
MK
% (H2O/K) 3,0
P (H2O/K) = % (H2O/K) x % K %K= = = 21,58
P (H2O/K) 0,139

% K= 21,6

T (SiO2 /K) = P (SiO2 / K) x % K = 0,465 x 21,6 = 10,04

T (SiO2 /Se) = P (SiO2 / Se) x % Se = 0,434 x 0, 5 = 0,22

% Q = T(SiO2) - T (SiO2 /K) - T (SiO2 /Se) = 11,20 – 10,04 -0,22 = 0,94

% Q = 0,9

• T(Al2O3) = P (Al2O3 /K) x % K + P (Al2O3/Gi) x % Gi

½ M (Al2O3) ½ x 102
P (Al2O3/Gi) = = = 0,654
M (Gi) 78

M (Al2O3)
102
P (Al2O3/K) = = = 0,395
MK 258,1
8
T (Al2O3/K) = P (Al2O3 / K) x % K = 0,395 x 18,7 = 7,39
% Gi = 1/ P (Al2O3/Gi) [T(Al2O3) - T (Al2O3/K)] = 1/0,654[46 – 7,39] = 59,04
% Gi = 59,0

43
III.5.2 Minéralogie de l’échantillon E2
❖ Minéraux cristallisés :
- Gibbsite (Gi) : Al(OH)3
- Hématite (He) : Fe2O3
❖ Minéraux amorphes : en tenant compte des résultats des analyses chimiques, la
phase amorphe est constituée de :
- Ferrichromite ( Fcr) : Fe2O3.Cr2O3
- Asbolane (Asb): CoO.NiO.2MnO.4H2O
- Quartz (Q) : SiO2
- Serpentine (Se) : Si2O5Mg3(OH)4
❖ Répartition des éléments dosés dans les minéraux :
- Al2O3 appartient à la kaolinite et à la gibbsite ;
- Fe2O3 appartient à l’hématite ;
- SiO2 appartient au quartz et à la serpentine ;
- MgO : appartient à la serpentine ;
- MnO appartient à l’asbolane ;
- NiO appartient à l’asbolane ;
- CoO appartient à l’asbolane ;
- Cr2O3 appartient à la ferrichromite.
❖ Séquences de calculs minéralogiques :
En appliquant les formules (2) et (3) de la page 21, on a :

T MnO 22,9
• % Asb = = = 58,72 % Asb = 58,7
P (MnO / Asb) 0,390

2M MnO 2x 70,94
Avec P (MnO2 / Asb) = = = 0,390
M Asb 363,50

T(Al2O3) 0,65
• % Gi = = = 0,994 % Gi = 1,0
P (Al2O3/Gi) 0,654

44
½ x102
½ M (Al2O3)
Avec P (Al2O3/Gi) = = = 0,654
M (Gi) 78

T MgO 1,57
• % Se = = = 3,60 avec
P MgO/ Se 0,436

M MgO 40,30
P (MgO / Se) = = = 0,436
1/3 M Se 1/3 x 277,08
% Se = 3,6

0,17
T Cr2O3
• % Fcr = = = 0,348 % Fcr = 0,3
P (Cr2O3 / Fcr) 0,488

• T(Fe2O3) = P (Fe2O3 /He) x % He + P (Fe2O3 /Fcr) x % Fcr

M Fe2O3 159,68
P (Fe2O3 / Fcr) = = = 0,512
M Fcr 311,66

T (Fe2O/Fcr) = P (Fe2O3 /Fcr) x % Fcr = 0,512 x 0, 3 = 0,154


% He = T(Fe2O3) - T (Fe2O/Fcr) = 18,65 – 0,15 = 18,5
% He = 18,5
III.5.3 Minéralogie de l’échantillon E3
❖ Minéraux cristallisés :
- Kaolinite (K) : Si2O5Al2(OH)4
- Quartz (Q) : SiO2
- Gibbsite (Gi) : Al(OH)3
- Hématite (He) : Fe2O3
- Goethite (Go) : FeO.OH
- Serpentine (Se) : Si2O5Mg3(OH)4

45
❖ Minéraux amorphes :
- Asbolane (Asb) : CoO.NiO.2MnO .4H2O ;
- Ferrichromite (Fcr) : Fe2O3.Cr2O3
❖ Répartition des éléments dosés dans les minéraux :
- SiO2 appartient à la kaolinite, au quartz et à la serpentine ;
- Al2O3 appartient à la kaolinite et à la gibbsite ;
- Fe2O3 appartient à l’hématite et àla goethite ;
- MgO appartient à la serpentine ;
- MnO appartient à de l’asbolane
- NiO appartient à l’asbolane ;
- CoO appartient à l’asbolane ;
- Cr2O3 appartient au ferrichromite.
❖ Séquences de calculs minéralogiques :
En appliquant les formules (2) et (3) de la page 21, on a :
T(MgO) M MgO 40,30
• % Se = P (MgO / Se) = = = 0,436
P (MgO / Se) 1/3 M Se 1/3 x 277,08

0,36
et T(MgO) = 0,36 % ; % Se = = 0,826 % Se = 0,8
0,436

T CoO 0,02
• % Asb = = = 0,097 % Asb = 0,1
P (CoO / Asb) 0,206

M CoO 74,93
avec P (CoO / Asb) = = = 0,206
M Asb 363,50

T Cr2O3 1,42
• % Fcr = = = 2,91 % Fcr = 2,9
P Cr2O3/Fcr 0,488

Fcr
• T(Fe2O3) = P (Fe2O3 /Go) x % Go + P (Fe2O3 /He) x % He + P (Fe2O3 /Fcr) x % Fcr

46
½ M Fe2O3 ½ x159,68
P (Fe2O3 / Go) = = = 0,899
M Go 88,84

M Fe2O3 159,68
P (Fe2O3 / Fcr) = = = 0,512
M Fcr 311,66

La perte de masse due à la décomposition de la goethite selon l’équation (4) est 1,2% or
18
M (H2O)
P (H2O/Go) = = = 0,101
2 M (Go)
2x88, 84

% (H2O/Go) 1,2
% Go = = = 11,88 % Go = 11,9
P (H2O/Go) 0,101

T (Fe2O/Fcr) = P (Fe2O3 /Fcr) x % Fcr = 0,512 x 2,9 = 1,48


T (Fe2O/Go) = P (Fe2O3 /Go) x % Go = 0,899 x 11,9 = 10,70
% He = T(Fe2O3) - T (Fe2O/Go) - T (Fe2O/Fcr) = 65,80 – 10,7 – 1,48 = 56,28
% He = 56,3

• T(SiO2) = P (SiO2 /K) x % K + P (SiO2 /Q) x % Q + P (SiO2 /Se) x % Se


SiO2 apparait dans la formation de la kaolinite, du quartz et de la serpentine d’où :

M SiO2 M SiO2
P (SiO2 / K) = = 0,465 ; P (SiO2 / Se) = = 0,434
½ M Se
½MK
K
KK
La perte de masse due à la décomposition de la kaolinite selon
e l’équation (4) est 1,6%
2 M (H2O)
P (H2O/K) = = 0, 139
MK
% (H2O/K) 1,6
%K = = = 11,51 %K= 11,5
P (H2O/K) 0,139

47
T (SiO2 /K) = P (SiO2 / K) x % K = 0,465 x 11,5 = 5,348

T (SiO2 /Se) = P (SiO2 / Se) x % Se = 0,434 x 0,8 = 0,347

% Q = T(SiO2) - T (SiO2 /K) - T (SiO2 /Se) =10,25 – 5,348 – 0,347 = 4,55

% Q = 4,5

• T(Al2O3) = P (Al2O3 /K) x % K + P (Al2O3/Gi) x % Gi


½ M (Al2O3) M (Al2O3)
P (Al2O3/Gi) = = 0,654 P (Al2O3/K) = = 0,395
M (Gi) MK
T (Al2O3/K) = P (Al2O3 / K) x % K = 0,395 x 8,6 = 3,397
% Gi = 1/ P (Al2O3/Gi) [T(Al2O3) - T (Al2O3/K)] = 1/0,654[10,30 – 3,397] = 10,60
% Gi = 10,6

Les résultats de ces calculs sont consignés dans le tableau VI

Tableau VIII : teneurs des minéraux contenus dans les échantillons E1, E2 et E3
Espèces minérales Teneurs (%) dans Teneurs (%) dans Teneurs (%) dans
E1 E2 E3
Kaolinite 21,6 / 11,5
Gibbsite 59,0 1,0 10,6
Quartz 0,9 / 4,5
Hématite 6,9 18,5 56,3
Goethite 7,9 / 11,9
Serpentine 0,5 3,6 0,8
Ferrichromite 0,9 0,3 2,9
Asbolane 2,8 58,7 0,1
Totaux 100,5 82,1 98,6
Indéterminés 0,38 0,61 0,31

Pour chaque échantillon, l’indéterminé (Ind) est obtenu à partir de l’équation (10). C’est le
pourcentage d’espèces minérales non identifiées. Les oxydes non pris en compte en font
partie (Bruand et Prost, 1988).

48
Ind = Σc – Σm (10)
Où Σc est la somme des résultats de l’analyse chimique ;
Σm est la somme des teneurs des phases minérales calculées ;
Il ressort de ce tableau que :
➢ L’échantillon E1 est constitué principalement de la gibbsite (59,0%). Les minéraux
secondaires sont : la kaolinite (21,6%), la goethite (7,9%), l’hématite (6,9%) et l’asbolane
2,8%. Le ferrichromite (0,9%), le Quartz (0,9%) et la serpentine (0,5%) sont en traces.
➢ L’échantillon E2 est principalement constitué de l’asbolane (58,7%). Les minéraux
secondaires sont : l’hématite (18,5%) et la serpentine (3,6%). La gibbsite (1,0%) et le
ferrichromite (0,3%) sont en traces.
➢ L’échantillon E3 est riche en hématite (56,3%). Les minéraux secondaires sont : la
goethite (11,9%), la kaolinite (11,5%), la gibbsite (10,6%), le quartz (4,5%) et le
ferrichromite (2,9%). Seule la serpentine (0,8%) et l’asbolane (0,1%) sont en traces.
La forte teneur en hématite explique la couleur rouge du matériau E3.
La teneur totale des espèces minérales est estimée à 100,5 pour E1 ; 82,1 pour E2 et
98,6 pour E3. Les indéterminés sont estimés à 0,38 pour E1 ; 0,61 pour E2 et 0,31 pour E3.
Ces trois valeurs sont inférieures à 0,65. La faible différence observée, bien que négligeable
est due au manque de précision entre deux réactions par ATG.

49
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
Le présent travail avait pour principal objectif, l’étude chimique et minéralogique
quantitative des latérites cobalto-nickélifères de Nkamouna. Les analyses chimique,
diffractométrique aux rayons X, thermique et infrarouge ont été effectuées sur trois
échantillons (E1, E2 et E3) prélevés sur le plateau de cette localité. Les résultats de ces
analyses montrent que :
• L’échantillon E1 contient comme minéral de base la gibbsite (59,0%) accompagné des
minéraux secondaires qui sont : la kaolinite (21,6%), la goethite (7,9%), l’hématite (6,9%) et
l’asbolane (2,8%). Le quartz (0,9%), le ferrichromite (0,9%) et la serpentine (0,5%) sont en
traces.
• L’échantillon E2 contient comme minéral de base l’asbolane (58,7%) accompagné des
minéraux secondaires qui sont : l’hématite (18,5%) et la serpentine (3,6%). La gibbsite (1,0%)
et le ferrichromite (0,3%) sont en traces.
• L’échantillon E3 contient comme minéral de base l’hématite (56,3%) accompagné des
minéraux secondaires qui sont : la goethite (11,9%), la kaolinite (11,5%), la gibbsite (10,6%),
le quartz (4,5%) et le ferrichromite (2,9%). La serpentine (0,8%) et l’asbolane (0,1%) sont en
traces.
L’échantillon E2 est faiblement cristallisé d’où l’inexistence des pics bien résolus dans son
spectre DRX. Cependant, l’analyse chimique montre que cet échantillon contient comme
oxyde majoritaire le MnO (22,9 %) qui est un oxyde de manganèse amorphe et qui constitue
une phase porteuse de cobalt et de nickel. Ces trois matériaux possèdent des quantités
significatives de Co et de Ni (˃ 0,4%) pouvant être exploités, surtout l’échantillon E2 dont les
teneurs des deux métaux sont ˃ 1%.
L’exploitation du Co et du Ni de ce gisement de Nkamouna, pourraient contribuer au
développement économique du Cameroun, vu les nombreuses utilisations de ces métaux en
industries des alliages, des superalliages et des céramiques, pour la fabrication des verres, des
peintures, des appareils électroménagers, des tuyaux et des pièces de monnaie etc. Pour un
travail complet sur le gisement de Nkamouna, il faudrait multiplier les échantillons sur chaque
site de prélèvement de E1, E2 et E3.

50
Pour la suite de nos travaux, nous envisageons :
❑ Approfondir l’analyse chimique de l’échantillon E2 pour avoir un total proche de
100% ;
❑ Multiplier les échantillons sur chaque site de prélèvement de E1, E2 et E3 pour mieux
apprécier le gisement sur le plan quantitatif ;
❑ Revoir le dosage des éléments constitutifs de l’asbolane (Ni, Co et Mn) pour en sortir
une formule proche de la réalité.

51
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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techniques de l’équipement et de l’environnement pour le développement, édition Paris
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