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i
REMERCIEMENTS
ii
SOMMAIRE
iii
II.2.3 Analyse minéralogique quantitative ……………………………………….......18
iv
LISTE DES ABRÉVIATIONS ET SYMBOLES
Å : Amsgström
θ : Angle de diffraction
A.S.T.M: American Society for Testing Material
IR: Infrarouge
DRX : Diffractométrie des Rayons X
ppm : partie par million
Mt : million de tonnes
ATG : Analyse Thermique Gravimétrique
ATD : Analyse Thermique Dilatométrique
CDB : Calorimétrie Différentielle à Balayage
ICP : Inductive Couple Plasma
ICP-MS : Inductive Couple Plasma-Mass Spectroscopy
v
LISTE DES FIGURES
vi
LISTE DES TABLEAUX
Tableau VII : Résultats du dépouillement des spectres IR des échantillons E1, E2 et E3…..40
Tableau VIII : Teneurs des minéraux contenus dans les échantillons E1 et E3…………….48
vii
RÉSUMÉ
viii
ABSTRACT
The main objective of this work was to make a chemical and quantitative
mineralogical study of cobalto-nickeliferous laterite of Nkamouna locality (East - Cameroon).
For this purpose, three samples (E1, E2 and E3) taken on the set of this locality have been
studied by X-ray diffraction, thermal analysis, infrared spectroscopy and ICP spectrometry.
The results of these analyses have shown that:
• Chemically, the major elements in oxide form present in the three samples are: Fe2O3,
Al2O3, SiO2 and MnO. Traces oxides are CaO, MgO, Na2O, K2O, Cr2O3, TiO2, P2O5,
SrO and BaO.
• In the Mineralogical plan, E1, E2 and E3 samples contain gibbsite, asbolan, hematite,
serpentine and ferrichromite. Only E1 and E3 contain goethite and quartz.
E1 is principally constituted of gibbsite (59.0%), E2 of asbolan (58.7%) and E3 of hematite
(56.3%). These three samples contain significant amount of Co and Ni (˃ 0.4% for E1 and E2,
˃ 1% for E2) which can be exploitable. Exploitation of this ore can contribute to the
economic development of Cameroon because of the higher uses of Ni and Co in some fields.
ix
INTRODUCTION
Les ressources minières jouent un rôle important dans le développement humain. De nos
jours, elles demeurent essentielles pour l’industrialisation et le développement économique
des nations. Il est établi que le nombre de métaux qu'une société consomme est un indicateur
direct du développement de cette société. Parmi les métaux non-ferreux le cobalt, le nickel et
le manganèse, dû à leurs applications hautement spécialisées, jouent des rôles importants dans
l’amélioration des niveaux de vie des populations. Par conséquent, la production soutenue de
ces métaux et leur usage sont essentiels pour le développement.
En zone tropicale humide, dans un environnement ultrabasique, les transferts chimiques
précisément alumineux, à partir des roches acides avoisinantes, favorisent l’individualisation
des phases manganésifères porteuses de cobalt et de nickel (Yongue et al., 2006). La
formation de ces phases manganésifères porteuses de cobalt et de nickel a conduit à la
découverte au Cameroun d’un gisement de classe mondiale des latérites cobalto-nickélifères
dans la région de Nkamouna (Est-Cameroun) entre 1981 et 1988, grâce à un projet financé par
le PNUD. Ce gisement occupe une superficie de moins de 10% d’un des 5 plateaux qui
constituent la région, les réserves sont estimées à près de 54 millions de tonnes (0,2% Co,
0,69% Ni et 1,33% Mn) (GeovicCameroun, 2009).
En général, le cobalt est récupéré comme sous-produit du traitement des minerais de
cuivre et de nickel. Mais le gisement de Nkamouna serait une exception à cette règle étant
donné que le cobalt constituerait le produit dominant de la mine disposant du nickel et
éventuellement du manganèse comme sous-produits (GEOVIC Mining Corp., 2011).
Compte tenu de la variabilité de la composition chimique des latérites et de l’étendue du
plateau Nkamouna, il est important de déterminer les différents constituants minéralogiques
des latérites de Nkamouna-Ouest et la répartition des éléments métalliques constituant le
minerai comme le Fe, Si, Al, Mn, Co, Ni, etc, le long du profil latéritique. En effet, la
composition chimique et la forme minéralogique du minerai sont primordiales pour le choix
du traitement de latérites Nickélifères.
De 1980 à nos jours, les résultats des travaux minéralogiques et géochimiques menés
sur les latérites cobalto-nickélifères de Nkamouna ont révélé une concentration métallifère
particulièrement élevée en cobalt, nickel et manganèse (Yongue et al., 2006 ; Pincock et Holt,
2006 ; Knight piésold, 2007 ; Cromphaut et al., 2008 ; Yongue et al., 2009 ; Geovic, 2009 ;
1
GEOVIC Mining Corp., 2011). Cependant, très peu d’études minéralogiques quantitatives
profondes ont été réalisées sur les matériaux du gisement.
La présente étude s’inscrit donc dans la continuité des travaux ci-dessus cités et vise
particulièrement à faire des études minéralogiques quantitatives sur les matériaux d’une partie
de ce gisement non encore étudiée.
2
CHAPITRE I : GÉNÉRALITÉS SUR LES LATERITES
I.1.1 Définition
Le terme latérite vient du latin later qui signifie brique. Il a été employé pour la première
fois par le géologue Buchanan, pour désigner un matériau ferrugineux utilisé en Inde pour
confectionner des briques de terre destinées à la construction. C’est un des meilleurs
matériaux de construction, rempli de cavités et de pores, possédant de grandes quantités de fer
et de coloration rouge et jaune ( Autret, 1983).
Selon the Encyclopedia of the Solid Earth Sciences (1993) les latérites sont les dépôts
résiduels constitués d’oxydes de fer et d’aluminium, résultant de l’altération des roches sous
un climat tropical humide. Schellman (2003) définit les latérites comme des produits
d’intense altération météorique, constitués d’un assemblage minéral qui peut être fait de
goethite, d’hématite, d’hydroxyde d’aluminium, de kaolinite et de quartz.
La définition qui semble faire l’unanimité est celle de Magnien (1982) qui définit les
latérites comme des formations subsuperficielles résultant d'une altération tropicale qui se
caractérise par une perte totale des alcalis, plus ou moins de la silice, et, l'accumulation en
proportions variées d'oxyhydroxydes de fer, d'aluminium, parfois de manganèse, en
association ou non avec de la kaolinite.
3
- Les pyroxènes appartiennent au sous-groupe des inosilicates au sein duquel les
tétraèdres sont associés en chaînes ou en rubans ;
- La serpentine appartient au sous-groupe des phyllosilicates où les tétraèdres partagent
trois sommets sur quatre et forment un feuillet bidimensionnel.
Cette différence d’arrangement des tétraèdres d’oxygène va conférer à ces espèces minérales
des stabilités différentes qui vont s’exprimer dans leurs vitesses respectives d’altération
(Trescases, 1675).
4
Le fer, issu de l’hydrolyse des minéraux primaires (olivines, pyroxènes et serpentines)
mais aussi des minéraux secondaires comme la garniérite est peu mobile en conditions
oxydantes et pour des pH supérieurs à 3. Il s’accumule donc au sein des profils sous forme
d’oxydes de Fe (goethite et hématite) pour former la limonite. Les autres éléments peu
mobiles comme Ni, Al, Cr et Co sont incorporés au sein des oxydes de Fe et de Mn (Manceau
et al., 1992). La substitution aluminique des oxydes de fer, substitution la plus courante, peut
être importante et atteindre respectivement 17% et 33% dans les hématites et les goethites
naturelles. Cette substitution, en milieu intertropical, augmente la stabilité des oxydes d’autant
plus qu’elle est élevée. Des substitutions par du Ni, Mn, Co, Cr et Zn peuvent aussi être
importantes (Trescases, 1975).
Par lixiviation des éléments les plus mobiles, les sols développés sur roches ultrabasiques
en milieu intertropical ont tendance avec le temps à être exclusivement constitués d’oxydes de
Fe substitués, qui forment un continuum depuis des composés amorphes jusqu’aux composés
bien cristallisés. Leur surface spécifique importante (respectivement 60-200 m2g-1 pour les
goethites et les hématites et 305-412 m2g-1 pour les amorphes) leur confère une réactivité
élevée vis-à-vis des métaux, pouvant favoriser ainsi leur incorporation dans les oxydes en
substitution de Fe (Buekers et al., 2008)
En conditions supergènes, le Mn est également rapidement immobilisé au sein des profils
sous formes d’oxydes comme l’asbolane ou la birnessite. Ils sont généralement présents de
manière diffuse au sein des sols (Manceau et al., 1992).
Les oxydes de Mn sont plus complexes et moins bien caractérisés que les oxydes de Fe car, ils
sont moins abondants, souvent dispersés et présentent un désordre cristallin apparent.
Bien que les oxydes de Mn soient généralement peu abondants, ils sont d’une grande
importance dans la dynamique des éléments en traces métalliques puisque leur affinité avec
Co et Ni est forte. Ces oxydes constituent ainsi des phases porteuses de Co, Ni, Ba et Zn très
réactives (Trescartes, 1975).
L'altération des silicates d'alumine libère de l'alumine libre qui, selon les cas, forme des
cristallites d'hydrargillite, reste amorphe ou donne de la kaolinite. Cette argile peut s'altérer
pour donner une seconde génération d'alumine libre. L'alumine peut migrer car il existe des
paillettes d'hydrargillite à l’emplacement d'anciens minéraux non alumineux. La migration du
fer est encore plus marquée ; au voisinage du noyau de roche fraiche ; la latérite blanchit avec
le départ du fer, puis se teinte en rose, rouge et rouge-brun par mouvement centrifuge de cet
élément (Magnien, 1982 ; Bride, 2003).
5
I.1.4 Profil latéritique typique
Les latérites sont des roches où dominent les couleurs rouge, violacé et ocre. Elles sont
indurées fortement pour les cuirasses, faiblement pour les carapaces, à peine pour les argiles
tachetées, pas du tout pour les argiles décolorées et se présentent souvent, dans cet ordre, en
horizons successifs des sols (Grandin, 1990).
Un profil d'altération typique des massifs latéritiques contient du haut vers le bas du profil les
grands ensembles suivants (Bride, 2012) :
• La cuirasse et la carapace : c’est une formation massive à oxydes de fer et
d'aluminium, quartz, kaolinite ;
• Une formation tachetée : c’est une formation nodulaire à oxydes de fer et d'aluminium,
quartz, kaolinite ;
• La saprolite fine ou lithomarge : c’est une zone saturée d'eau à quartz, marquée par la
dominance des minéraux secondaires d'altération ;
• La saprolite grossière ou arène : c’est une formation dominée par la nature de la roche
mère, possédant des fragments de roche et des minéraux primaires en grains séparés ;
• La roche mère silico-alumineuse.
Plus on se trouve en haut dans le profil, plus le taux d'altération chimique est élevé et plus la
présence d'argiles est marquée. Les épaisseurs ont des tailles variables, et peuvent aussi bien
être de quelques mètres que supérieures à 100 mètres (Bride, 2012). La figure 1 donne une
vision schématique d’ensemble des différents horizons correspondant aux stades d’altération
de la roche mère péridotitique.
VII
VI
V
IV
III
II
6
complétement altéré (niveau III et IV) ne possédant plus de traces de la structure initiale de la
roche mère. S’ensuit la formation de la latérite jaune (niveau V) d’où la majorité de la silice et
du magnésium a été lixivié ainsi qu’une partie du nickel (limonite). Enfin, le profil est
surmonté par un sol rouge avec des concrétions ferrifères (niveau VI et VII), principalement
composé d’oxydes de fer et pouvant présenter d’importantes teneurs en oxydes de chrome
(Trescases, 1979).
8
Le nickel peut également s’accumuler au sein des oxydes et hydroxydes dans le profil
d’altération et ce principalement en substitution au sein des oxyhydroxydes de Fe comme la
goethite, mais aussi au sein des oxydes de Mn-Co et d’autres oxydes d’éléments en traces
(asbolanes) présents dans le profil (Manceau et al., 1992)
Les minerais de nickel, se présentent sous deux formes :
• Les minerais sulfurés (65 % de la production mondiale) ont des teneurs variant de 0,7
à 3 % de nickel. Ils peuvent également contenir du cuivre, du cobalt, du platine, du
palladium, de l’argent ou de l’or.
• Les minerais oxydés (35 % de la production mondiale) ne contiennent pas de métaux
précieux, mais renferment du cobalt. Parmi les minerais oxydés, on distingue deux
catégories :
- Les saprolites, appelés aussi garniérites, ont des teneurs en nickel de 2 à 3 % et
contiennent du fer (10 à 30 %) ainsi que du cobalt ;
- Les latérites : ce sont des minerais plus pauvres qui contiennent de 1 à 1,5 %
de nickel, du fer (entre 40 à 50 %), du cobalt (0,1 à 0,2%) et du chrome (2 à
5%). Ils sont exploités à Cuba, en Australie, en Grèce etc.
- Les minerais oxydés, actuellement moins exploités au niveau mondial,
représentent 70 à 80 % des réserves mondiales (Baudchon et Mazzeo, 2002).
Les minerais contenant du nickel peuvent être exploités lorsque la teneur dépasse 0,3%
(Audion et al., 2014). La Nouvelle-Calédonie (1,44% de Ni) renferme dans ses gisements les
deux types de minerais (oxydés et latéritiques) qui produisent 25 % des réserves mondiales de
nickel latéritique (Cornaille, 2005). Les gisements de nickel et de cobalt se situent dans un
même contexte géologique de roches magmatiques basiques et ultrabasiques. C’est le cas du
gisement latéritique cobalto-nickelifère de Nkamouna (Audion et al., 2014).
I.2.1 Minéralogie
Dans la région de Lomié, l’altération des roches ultrabasiques a créé une épaisse
couverture latéritique contenant le cobalt et le nickel. Les plus fortes concentrations de ces
éléments métalliques sont situées au milieu de la section du profil latéritique. Ces latérites ont
quatre principaux faciès : un faciès non différentié, un faciès constitué de smectite, un autre
riche en quartz et un faciès nodulaire de gibbsite (Yongue et al., 2006).
9
Les minéraux dominants sont les argiles (smectites et kaolinite), la limonite, l’hématite et les
oxydes de manganèse. La section de latérites résulte de la modification des serpentinites
caractérisée par la présence de la serpentine, la silice et le talc. Les roches ultrabasiques
serpentinites contiennent à l’origine le minéral olivine. L’olivine contient 0.3 à 0.4% de nickel
et seulement 0.01% de cobalt. Sous l’effet du climat, l’olivine est détruite et libère le cobalt et
le nickel qui s’incorporent dans d’autres minéraux pour former les minéraux comme
l’asbolane, la nontronite, la garniérite et autres. Les autres constituants des serpentinites
libérés sous l’effet du climat sont : le MgO, le SiO2 et le FeO. FeO s’oxyde pour donner
Fe2O3 qui est très insoluble et reste en surface dans les sols latéritiques. MgO et SiO2
s’immobilise plusieurs mètres et se redéposent à distance variée comme argile, silice et autres
minéraux. Leur comportement spécifique dépend du pH et de l’interaction eau-roche. Les
minéraux comme la chromite et les micas, s’ils sont présents résistent aux intempéries
(yongue et al., 2006 ; Cromphaut et al., 2008 ; GEOVIC Mining Corp., 2011 ; Lambiv et
Gleeson, 2012).
10
de Nkamouna. Elle est caractérisée par la présence de reliquats de structures et de
textures de la roche-mère. Elle est généralement composée de nontronite et de quartz ;
• La saprolite : c’est une formation de consistance argileuse brun verdâtre montrant
parfois la structure et la texture de la serpentinite sous-jacente. Elle est constituée
principalement de nontronite (smectite) et d’hydrosilicates nickélifères. La couleur
vert foncé observée dans les saprolites peut être attribuée à une nontronite riche en
chrome. La zone saprolitique passe graduellement, en profondeur, à des serpentinites,
spécialement dans les secteurs affectés par la tectonique. Cette zone constitue, en règle
générale, le meilleur magasin pour les hydrosilicates nickélifères, ce qui n’est pas le
cas du plateau Nkamouna ;
• Le protore : il est une serpentine saine à l’exception des zones fissures.
11
électronique et la spectroscopie infrarouge, Yongue et al. (2009) ; Cromphaut et al. (2008) ;
Lambiv (2005) ont montré que l’épaisseur du profil latéritique (> 40m de profondeur)
développée sur les serpentinites ultrabasiques de Nkamouna a une fraction d’argile riche en
fer, avec la goethite comme constituant principal, le quartz comme minéral secondaire et
quelques traces de magnetite-maghemite.
Les argiles silicatées sont moins abondantes et apparaissent vers le sommet du profil.
Au sommet, la kaolinite et un peu de gibbsite sont associés à la goethite. Au fond du profil, il
y a la présence de la smectite et de la kaolinite probablement due au faible drainage de l’eau.
Au sommet où le mouvement de l’eau est rapide, la smectite n’a pas été identifiée. En général,
la composition minéralogique du matériau varie avec le drainage. Les serpentines et les
roches ultrabasiques ont une faible teneur en aluminium. A Nkamouna, l’altération des
minéraux alumineux dans les schistes et principalement les micas et les feldspaths donne un
grand nombre d’ions alumineux mobiles qui migrent latéralement et verticalement puis
précipitent pour former la gibbsite Al(OH)3. La gibbsite est localement abondante à
Nkamouna.
Pincock et Holt (2006) présentent de façon générale les minéraux présents sur le
plateau de Nkamouna. Il s’agit de : l’asbolane, l’ernienickelite, la limonite, la goethite,
l’hématite, la maghémite, la garniérite, la nontronite, la montmorillonite, la kaolinite, la
gibbsite, le quartz, la serpentine, le talc, la magnétite, la chromite et l’olivine. Parmi ces
minéraux, l’asbolane possède une teneur considérable en cobalt et nickel (Yongue et al.,
2006)
12
Tableau I : caractéristiques du cobalt et du nickel
Le nickel est blanc argenté. Il est dur, malléable, quelque peu ferromagnétique, et est un
conducteur de chaleur et d’électricité. Il appartient au groupe de fer–cobalt de métaux et est
principalement valable pour les alliages qu’il forme.
Le cobalt quant à lui est de couleur grisâtre et de teinte brillante et métallique, le cobalt
est disponible sous beaucoup de formes comprenant le clinquant, les morceaux, la poudre, la
tige, et le fil. Le cobalt est un métal de transition avec les propriétés magnétiques semblables à
ceux du fer.
13
généralement inférieure à 30 micromètres) sur les surfaces des pièces en métal oxydable afin
de les protéger de l'oxydation ou de la corrosion. Le nickelage est effectué par électrolyse
(méthode courante) ou par réduction chimique.
Un autre usage ancien du nickel est la frappe de la monnaie. Au XIXe siècle, plusieurs
pays produisaient déjà des pièces de monnaie en cupronickel (généralement 75% de cuivre et
25% de Ni). En 1881, la Suisse frappe la première pièce de monnaie en nickel pur, soit une
pièce de 20 centimes. La pièce canadienne de 5 cents a été fabriquée en nickel pur pour la
première fois en 1922. De nos jours les principaux fabricants de monnaie en nickel sont les
États-Unis, le Canada, le Royaume-Uni et la France. Ce métal permet également de renforcer
les caractéristiques de sécurité des pièces de monnaie. Il est utilisé à de très faibles
concentrations (respectivement 11,3 % et 9,1%) dans les pièces d’un et deux euros (Baudchon
et Mazzeo, 2002).
➢ Le cobalt : il trouve l’une de ses principales applications dans la fabrication des
superalliages, car il améliore la résistance mécanique, la résistance à l’usure et à la corrosion à
haute température. Les superalliages à base de cobalt sont avant tout utilisés dans la
fabrication d’aubes de turbines pour réacteurs d’aéronefs et de turbines pour réacteurs à gaz
pour les compresseurs des pipelines. Les alliages à base de cobalt ont également des
applications spécialisées : les satellites représentent le plus important groupe d’alliages à base
de cobalt. Dans les applications chimiques, l’oxyde de cobalt constitue un important additif
pour la peinture, le verre et les céramiques. Il sert également à accroître l’adhérence de l’émail
à l’acier dans certaines applications comme la fabrication d’appareils électroménagers. Un
composé de cobalt - molybdènes - alumine est employé comme catalyseur dans les procèdes
de désulfuration du pétrole et d’hydrogénation (Baudchon et Mazzeo, 2002).
14
CHAPITRE II : MATÉRIAUX ÉTUDIÉS ET MÉTHODES
EXPÉRIMENTALES
II.1.1 Origine
Les matériaux utilisés pour cette étude sont des latérites prélevées sur le plateau de
Nkamouna situé dans la région de l’Est Cameroun, département du Haut Nyong,
arrondissement de Lomié, à environ 400 km au Sud-Est de la capitale Yaoundé.
15
supérieurs au niveau fondamental, repassent spontanément à des niveaux inférieurs en
émettant des radiations qui leur sont spécifiques et permettent de faire des analyses
qualitatives et quantitatives. Le couplage de la spectroscopie d’émission plasma avec un
spectromètre de masse (ICP-MS) permet d’ioniser une plus grande quantité d’éléments. Il
permet d’analyser des traces pour des échantillons de roche. La perte au feu est réalisée à
1000°C et pendant 4 heures. Les dosages ont été effectués au laboratoire de la société
Australian Laboratory service en utilisant :
• ICP pour doser les éléments majeurs (SiO2 Al2O3, Fe2O3, MnO, MgO, CaO, Na2O, K2O
TiO2, P2O5).
• ICP – MS pour doser les éléments mineurs (Ba, Be, Co, Cr, Cu, Ga, Nb, Ni, Rb, Sc, Sr).
16
II.2.2.2 Analyse thermogravimétrique (ATG) et analyse calorimétrique différentielle à
balayage (DSC)
Ces deux analyses ont été effectuées au laboratoire des matériaux de l’université de
Yaoundé I. L'ATG et la DSC ont été effectuées simultanément entre 25 et 1000 °C sous
balayage d'air à l’aide d’un dispositif de marque Linseis STA-PT-1000. Le matériau de
référence est l'alumine préalablement calcinée à 1500 °C. L’échantillon et la référence sont
placés dans deux creusets identiques en platine. Pour chaque acquisition, les masses de
poudre d’échantillons et de référence sont chacune exactement de 22mg. Une masse identique
a été choisie afin de limiter une dérive trop importante de la ligne de base. La vitesse de
chauffe est de 10 °C/min.
L'analyse thermogravimétrique (ATG) consiste à enregistrer les variations de masse au
cours d’un cycle thermique, liées à des réactions chimiques ou à des départs de constituants
volatils adsorbés ou combinés dans un matériau. Les températures où interviennent ces pertes
de masses constituent des informations complémentaires à celles obtenues par la DSC pour
l’identification des phénomènes physico-chimiques impliqués, les deux caractérisations sont
effectuées simultanément dans le même appareil.
La DSC consiste à déterminer la variation de flux thermique émis ou reçu par un
échantillon lorsqu’il est soumis à une programmation de température, sous atmosphère
contrôlée. Lors d’une chauffe ou d’un refroidissement, toute transformation intervenant dans
un matériau est accompagnée d’un échange de chaleur. Les pics obtenus correspondent à la
cristallisation ou à la fusion du matériau.
17
vibration propre, elle absorbe l‘énergie incidente, permettant ainsi l‘étude des différentes
liaisons présentes dans le matériau.
Pour l’acquisition des données, quelques milligrammes de la poudre du matériau à
analyser sont déposés à la surface d‘un cristal ATR (Attenuated Total Reflexion) diamant
d’un spectrophotomètre IR Alpha-p de marque Bruker en mode absorbance après avoir
rabattu la manivelle pour recouvrir l’échantillon. Un dispositif d’enregistrement direct mesure
les nombres d’ondes en cm-1 et produit un spectre. Cette étude est réalisée pour un balayage
dont le nombre d‘onde varie entre 4000 et 400 cm-1.
T(a)
T(a) =M.P(a) M(%) = (2)
P(a)
18
avec Mi = teneur (%) en minéral i dans le matériau
Pi (a) = proportion de l’élément a dans le minéral i.
Cette dernière relation est l’équation de base utilisée pour calculer les teneurs en espèces
minérales à partir des données de l’analyse chimique, connaissant les espèces minérales
données par l’analyse qualitative.
19
CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSION
Oxydes E1 E2 E3
(% en oxydes) (% en oxydes) (% en oxydes)
SiO2 11,20 9,31 10,25
Al2O3 46,00 0,65 10,30
Fe2O3 14,45 18,65 65,80
CaO 0,02 0,39 0,01
MgO 0,2 1,57 0,36
Na2O ˂0,01 0,03 ˂0,01
K2 O ˂0,01 0,05 ˂0,01
Cr2O3 0,42 0,17 1,42
TiO2 0,02 0,01 0,10
MnO 3,91 22,9 1,37
NiO 0,67 1,27 0,72
CoO 0,57 1,27 0,02
P2O5 0,01 0,17 0,02
SrO ˂0,01 0,01 ˂0,01
BaO 0,01 0,86 0,01
Perte au feu 23,50 25,40 8,53
TOTAUX 100,88 82,71 98,91
Coloration Marron-grise Noir-brune Rouge
20
présence de SiO2 marque la présence de la kaolinite et du quartz. Fe2O3 montre la présence
de l’hématite et de la goethite. La couleur marron-grise de cet échantillon est due à la nuance
des couleurs blanches apportées par Al2O3 (46%), rouge apportée par Fe2O3 (14,45) et noire
apportée par MnO (3,91%).
➢ L’échantillon E2 contient comme oxyde majoritaire MnO (22,9%). Les oxydes
minoritaires sont : Fe2O3 (14,45%), SiO2 (9,31%), MgO (1,57%). Les autres oxydes CaO,
Na2O, K2O, Cr2O3, Al2O3, TiO2, P2O5, SrO, BaO ont des teneurs faibles (˂0,9%). Al2O3
montre la présence de la gibbsite. La teneur (14,45%) en oxyde de fer montre la présence de
l’hématite et/ou de la goethite. Cet échantillon possède une forte concentration en oxyde de
manganèse (22,9%). Malgré la valeur très élevée de la perte au feu (25,4%), la composition
chimique de cet échantillon présente un déficit inexplicable de près de 17,83%. Cela est dȗ
au fait que certains éléments n’ont pas probablement été dosés. La couleur noir-brune
observée résulte d’un mélange du noir apporté par MnO (22,9%) et du rouge apporté par
Fe2O3 (18,65%).
21
Tableau III : Résultats de l’analyse élémentaire des échantillons E1, E2 et E3 en ppm
METAUX E1 (teneurs en ppm) E2 (teneurs en ppm) E3 (teneurs en ppm)
Ag ˂0,5 ˂0,5 ˂0,5
As ˂5 ˂5 14
Cd ˂0,5 19,1 ˂0,5
Co 4660 ˃10000 248
Cu 189 45 55
Li 50 ˂10 10
Mo ˂1 ˂1 ˂1
Ni 5280 ˃10000 5670
Pb 35 9 114
Sc 10 4 53
Ti ˂10 40 ˂10
Zn 197 4640 139
Il ressort de ce tableau que les échantillons E1 et E3 contiennent en traces tous ces éléments
métalliques. L’échantillon E2 est particulièrement riche en cobalt (˃10000ppm) et nickel
(˃10000 ppm). Le tableau IV donne les correspondances en % des teneurs en ppm donnés
par le tableau III du Co et Ni.
Les trois échantillons possèdent des teneurs significatives en Ni (˃ 0,5%) donc ils sont
exploitables car selon Audion et al., 2014 ; Cornaille, 2005, un minerai contenant du nickel à
une teneur d’au moins 0,3% et du cobalt d’au moins 0,1% est exploitable.
E3 possède une très faible teneur en Co (0,02 ˂ 0,1 %) alors que E1 et E2 en possèdent des
teneurs significatives (˃ 0,1%) donc les lieux de prélèvement de E1 et E2 peuvent constitués
un gisement de Co. Les prévisions faites par GEOVIC Cameroon en 2009 pour le gisement
de Nkamouna sont estimés à 0,2% de Co et 0,69% de Ni. Les teneurs en Co des échantillons
E1 et E2 et la teneur en Ni de l’échantillon E2 dépassent largement ces prévisions.
22
III.2 DIFFRACTOGRAMME DES RAYONS X SUR POUDRE
Les figures 4, 5 et 6 ci-dessous présentent les diffractogrammes X des échantillons E1, E2
et E3. Il y ressort que :
▪ Echantillon E2 : la gibbsite (Al (OH)3) dont la raie principale est observée à 4,85 Å
(fiche JCPDS no12 – 0460) et l’hématite observée à 2,47 Å (fiche JCPDS no 33-0664) ont des
pics faiblement résolus. Les bruits de fond sont observés parce que le matériau n’est pas bien
cristallisé, les pics sont donc presqu’inexistants. Cependant le pic de la manganosite (MnO),
de la pyrolusite ou d’un autre oxyde de manganèse n’apparaît pas sur le spectre DRX alors
que c’est l’oxyde majoritaire de cet échantillon. Cette absence est due au fait que les oxydes
de manganèse sont faiblement cristallisés et donne des structures cristallines incertaines qui
ne sont pas aisément différentiés par la DRX (Manceau et al., 1992). L’absence des pics de la
kaolinite, du quartz et de la serpentine vient du fait que le SiO2 (9,31%) contenu dans E2 est à
l’état amorphe.
23
1200
He :Hematite
Go: Goethite
1150
Gi+K
K: Kaolinite
Gi
Gi
Gi: Gibbsite
1100 Q : Quartz
K+Se
Se : Serpentine
K+Q
Gi+K+Q+He
1050
Gi+K+He+Se
K
K
K + Se
Gi+K+Q+Se
Gi+K
1000 O
Go
Gi+K
Gi+K+Q
Gi+K
Gi+K
Gi+K
Se
Se
Gi+K
Gi+K+Q+He
Gi+K
Gi+K
Gi+K
Gi+K
Gi+Q
Gi+K
950
Gi+K
Go
Gi+K
K+Go
Gi+K+Q
Gi+K
Gi+K
Gi+K
Gi+K
K
Gi+K
900
Gi
850
800
0 10 20 30 40 50 60 70 80
24
300
Gi: Gibbsite
He: hématite
250
200 Gi
Gi
Gi +He
He
150
Gi + He
100
50
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80
500
K: Kaolinite
450 Gi: Gibbsite
He: Hematite
400
Go: Goethite
K+Go
350 Se Q: Quartz
Se: Serpentine
300
Gi+K+He
Gi+K+He+Q
Gi+K+He
Gi+K+ He
Gi+K+He
K+ Go
250
Gi+K
Go
Gi+Q
Se
He
Gi+K
K
200 Se
150
He
100
50
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80
Le tableau V donne les différentes valeurs des distances interéticulaires des minéraux
des trois échantillons.
25
Tableau V : Récapitulatifs des dhkl correspondants aux différents minéraux
Minéraux cristallisés 2θ (E1) dhkl (E1) 2θ (E2) dhkl (E2) 2θ (E3) dhkl (E3)
18,24 ; 26,52 ; 26,54 ; 27,98 ; 35,84 ; 37,1 ; 4,85 ; 3,35 ; 3,18 ; 2,50 ; 2,42 ; 2,41 ;
37,18 ; 37,76 ; 38,44 ; 39,42 ; 41,22 ; 43,32 ; 2,38 ; 2,33 ; 2,28 ; 2,18 ; 2,08 ; 2,04 ; 18,24 ; 37,76 ; 4,85 ; 2,38 ; 26,88 ; 36,7 ; 3,31 ; 2,44 ;
44,18 ; 45,44 ; 47,4 ; 48,16 ; 50,56 ; 52,20 ; 1,99 ; 1,91 ; 1,88 ; 1,80 ; 1,75 ; 1,70 ; 60,08 ; 65,22. 1,53 ; 1,42. 37,88 ; 40,30 ; 2,37 ; 2,23 ;
Gibbsite 53,76 ; 54,46 ; 1,68 ; 1,67 ; 49,14 ; 53,3 ; 1,85 ; 1,71 ;
54,64 ; 57,30 ; 58,74 ; 62,20 ; 62,42 ; 63,82 ; 1,60 ; 1,57 ; 1,49 ; 1,48 ; 1,45 ; 1,40 ; 56,98 ; 63,54. 1,61 ; 1,46.
66,6 ; 68,92. 1,36.
26
III.3 ANALYSES THERMIQUES
Un certain nombre de transformations, susceptibles de se produire pendant un
traitement thermique les minéraux détectés par DRX, s’accompagnent des départs de H2O
et/ou de la matière organique. Les pertes de masse des différents échantillons prélevés sur le
site de Nkamouna ont été mesurées entre 25 et 1000 °C par analyse thermogravimétrique et
calorimétrique avec une vitesse de chauffe de 10 °C/min.
Les courbes ATG et DSC des trois échantillons E1, E2 et E3 obtenues sont représentées ci-
dessous par les figures 5,6 et 7. Il y ressort que :
A) Echantillon E1
➢ La courbe ATG présente huit pertes de masse et un gain de masse :
✓ Entre 25-150ºC, une perte de 2,0% est observée. Cette perte correspond au
départ de l’eau d’humidité.
✓ Entre 150-220ºC, la deshydroxylation de la goethite en hématite est observée
avec une perte de masse de 0,8% selon l’équation (Pialy, 2009 ; Foldvari, 2011) :
150-220 ºC
2 FeOOH Fe2O3 + H2O (4)
Goethite Hématite
✓ Entre 220-270ºC, une perte de 1,0% est observée. Cette perte correspond à la
réduction de l’hématite en magnétite selon l’équation suivante (Apps et al., 1989 ;
Foldvari, 2011) :
220-270ºC
3Fe2O3 2 Fe3O4 + ½ O2 (5)
Hématite Magnétite
270-330ºC
2Al(OH)3 Al2O3 + 3H2O (6)
Gibbsite Alumine
27
✓ Entre 330-380ºC, une perte de masse de 0,8% est observée, ce qui correspond à
l’oxydation de la manganosite en pyrolusite selon l’équation suivante (Apps et al.,
1989 ; Foldvari, 2011) :
330-380ºC
MnO + ½ O2 MnO2 (7)
Manganosite Pyrolusite
✓ Entre 380-450ºC, une perte de 1,6% est observée. Cette perte correspond à la
deshydroxylation de la serpentine en enstatite amorphe selon l’équation suivante
(Lambiv et Gleeson, 2012 ; Foldvari, 2011 ; Pialy, 2009 ; Nana, 2004) :
380- 450ºC
Si2O5Mg3(OH)4 2SiO2. 3MgO + 2H2O (8)
Serpentine Enstatite amorphe
450-645ºC
Si2O5Al2(OH)4 2SiO2.Al2O3 + 2H2O (9)
Kaolinite Metakaolinite
28
✓ Le crochet endothermique observé 270-330ºC avec optimum de pic à 304ºC
correspond à la deshydroxylation de la gibbsite selon l’équation (6) ;
✓ Entre 330-380ºC, le crochet exothermique est observé avec optimum de pic à 335ºC
qui correspond à l’oxydation de la manganosite selon l’équation (7) ;
✓ Entre 380-450ºC, un crochet endothermique de faible intensité est observé avec
optimum de pic à 425ºC qui correspond à la deshydroxylation de la serpentine selon
l’équation (8) ;
✓ Le crochet endothermique observé entre 450-645ºC avec optimum de pic à 519ºC
correspond à la deshydroxylation de la kaolinite selon l’équation (9) ;
✓ Entre 645-755ºC, un crochet exothermique est observé avec optimum de pic à 640ºC.
✓ Entre 755-810ºC, un crochet endothermique est observé avec un optimum de pic à
780ºC, ce qui correspond à la réduction de la pyrolusite en kurnakite selon l’équation
suivante (Foldvari, 2011) :
755-810ºC
B) Echantillon E2.
La figure 6 présente les courbes ATG et DSC de cet échantillon.
➢ La courbe ATG de ce matériau présente une perte de masse continue caractéristique des
composés amorphes. Ceci confirme la DRX et l’analyse chimique qui ont montré que ce
matériau est un oxyde de manganèse qui est un composé amorphe. Cette perte de masse est
estimée à 15,12% entre 25 ºC et 760ºC et correspond respectivement :
✓ Au départ d’eau d’humidité (6,0%) observé entre 25-150ºC ;
✓ A la réduction de l’hématite (4,8%) observé entre 150-350ºC selon l’équation (5) ;
✓ A la deshydroxylation de la gibbsite (2,0%) observé entre 350-450ºC selon l’équation
(6) ;
✓ Entre 450-760ºC, une perte de masse de 2,2% est observée.
29
➢ La courbe DSC présente six pics dont trois endothermiques et trois exothermiques :
✓ Un pic endothermique de forte intensité observé entre 25-150ºC avec optimum de pic
à 77 ºC correspond à l’élimination de l’eau d’humidité du matériau ;
✓ Le pic exothermique très faible, observé entre 150-350ºC avec optimum de pic à
292ºC correspond à la réduction de l’hématite en magnétite selon l’équation (5) ;
✓ Entre 350-450ºC avec optimum de pic à 377 ºC, le pic endothermique de très faible
intensité observé correspond à la déhydroxylation de la gibbsite en alumine suivant
l’équation (6) ;
✓ Entre 450-760 ºC avec optimum de pic à 604 ºC, le pic exothermique est observé.
✓ Le pic endothermique de faible intensité observé entre 760-850 ºC avec optimum de
pic à 797ºC, correspond à la réduction de la pyrolusite en kurnakite selon l’équation
(10) ;
✓ Le pic exothermique très faible observé entre 900-940ºC, avec optimum de pic à 910
ºC correspond à la réorganisation structurale de la métakaolinite.
C) Echantillon E3
La courbe ATG montre sept pertes de masse et un gain de masse :
✓ Entre 25-145ºC, la perte de masse de 2,2% observé correspond au départ d’eau
d’humidité ;
✓ Entre 145-220ºC, la déshydroxylation de la goethite est observée avec une perte de
masse de 1,2% selon l’équation (4) ;
✓ Entre 220-304ºC, la perte de masse de 2,2% observée correspond à la réduction de
l’hématite selon l’équation (5) ;
✓ Entre 304-330ºC, la deshydroxylaton de la gibbsite est observée avec une perte de
masse de 1,0% selon l’équation (6) ;
✓ Entre 330-360ºC, la réduction de la manganosite est observée avec une perte de
masse de 0,2% selon l’équation (7) ;
✓ Entre 360-435ºC la deshydroxylation de la serpentine est observée avec une perte
de masse de 0,5% selon l’équation (8) ;
✓ Entre 435-600ºC, la perte de masse de 1,6% observée correspond à la
deshydroxylation de la kaolinite selon l’équation (9) ;
✓ Entre 600-710 ºC, une perte de masse de 2% ;
✓ A partir de 760 ºC, un gain de masse de 1,14% est observé, correspondant à
l’oxydation d’un oxyde de fer.
30
➢ La courbe DSC montre la présence de douze pics dont huit endothermiques et quatres pics
exothermiques :
✓ Le crochet endothermique observé entre 25-150ºC avec optimum de pic à 30ºC
correspond au départ d’eau d’humidité ;
✓ Le pic endothermique observé entre 150-220 ºC correspond à la déshydroxylation de
la goethite avec optimum de pic à 181ºC selon l’équation (4) ;
✓ Le pic exothermique observé entre 220-304ºC avec optimum de pic à 257 ºC
correspond à la réduction de l’hématite selon l’équation (5) ;
✓ Entre 304-330ºC avec optimum de pic à 324ºC, le crochet endothermique faible
observé correspond à la deshydroxylaton de la gibbsite selon l’équation (6) ;
✓ Entre 330-360ºC avec optimum de pic à 350ºC, le pic exothermique faible observé
correspond à l’oxydation de la manganosite selon l’équation (7);
✓ La deshydroxylation de la serpentine entre 360-435ºC est marquée par la présence
d’un pic faible endothermique avec comme optimum de pic à 400ºC selon l’équation
(8) ;
✓ La deshydroxylation de la kaolinite entre 435-600ºC avec optimum de pic à 500ºC est
marquée par un pic endothermique de forte intensité selon l’équation (9) ;
✓ Entre 600-710ºC, un pic endothermique est observé avec optimum de pic à 630ºC.
✓ Entre 710-750ºC, un pic endothermique est observé avec optimum de pic à 745ºC.
✓ Entre 750-780ºC, un pic exothermique est observé avec optimum de pic à 780ºC.
✓ Entre 780-845ºC, un pic endothermique est observé avec optimum de pic à 800 ºC.
correspond à la réduction de la pyrolusite selon l’équation (10) ;
✓ Entre 890-940 ºC, un pic exothermique est observé avec optimum de pic à 920 ºC, qui
correspond à la réorganisation structurale de la métakaolinite.
Le tableau VI ci-dessous présente de façon sommaire les différentes valeurs des températures
des minéraux et les phénomènes associés
31
241 ºC 335 ºC 920ºC
640 ºC 797 ºC
Δm1 Δm3 425ºC
519 ºC
Δm2
Δm4
190 ºC Δm5
35 ºC Δm6
Δm7 Δm8
32
604 ºC 797 ºC 910 ºC
292 ºC
377 ºC
Δm1
Δm3
77 ºC Δm4
Δm8
33
257ºC 780 ºC 920ºC
400ºC 745ºC
630 ºC 800ºC
1 324ºC 350 ºC
500ºC
Δm2
Δm3
Δm4 Δm5
181 ºC
Δm6 Δm7
30 ºC
34
Tableau VI : récapitulatifs des données et observations obtenues par l’ATG et la DSC
Exothermique 220-270 150-350 220-304 Δm3 1,0 4,8 2,2 Réduction de l’hématite en magnétite
Endothermique 270-330 350-450 304-330 Δm4 5,8 2,0 1,0 Deshydroxylation de la gibbsite en alumine
Endothermique 380-450 / 360-435 Δm6 1,6 / 0,5 Deshydroxylation de la serpentine en enstatite amorphe
Endothermique / / 710-750 / / / / /
Exothermique / / 750-780 / / / / /
35
En comparant les intervalles de température des trois échantillons pour chaque phénomène, il
ressort que tous les phénomènes observés se produisent à des températures plus élevées pour
l’échantillon E2 par rapport aux deux autres échantillons E1 et E3. Cette différence
s’explique par le fait que E2 est constitué en grande partir par le minéral amorphe l’asbolane.
36
Nombre d’ondes cm-1
Al(VI)-
37
Fe-O
Vib élong Al-O-H
Al(VI)-OH
38
En comparant ces 03 spectres avec ceux des minéraux purs, il ressort que :
➢ Les bandes correspondantes aux vibrations d’élongation du groupe Al-O-H de la
gibbsite ou de la kaolinite sont observées à 3620 ; 3693 cm-1dans E1 et 3620 ; 3694
cm-1dans E3. Ces bandes ne sont pas observées dans E2. Ce qui confirme les résultats
de la DRX où la kaolinite est présente dans E1 et E3 ;
➢ Les bandes de vibrations d’élongation spécifiques au groupe AlO-H de la gibbsite
sont observées à 3396 ; 3473 ; 3527 cm-1dans E1, 3334 cm-1dans E2 et 3141 ; 3480
cm-1dans E3 ; Le diffractogramme X de E1, E2 et E3 montre également la présence de
la gibbsite.
➢ Les bandes correspondantes aux vibrations de déformation du groupe AlO-H de la
gibbsite ou de la kaolinite sont observées à 914 ; 1011 ; 1032 ; 1114 cm-1dans E1 et
1009 cm-1dans E2, 913 ; 1010 ; 1032 ; 1104 cm-1 dans E3
➢ Les bandes d’absorption correspondantes à Al3+ en coordinance VI (Al(VI)-OH) sont
observées à 752 cm-1dans E1 et 798 cm-1dans E3. Ces bandes n’apparaissent pas dans
E2 ; ce sont les bandes de Al3+ de la kaolinite. Ce qui est en accord avec les résultats
de la DRX.
➢ Les bandes assignées aux vibrations de déformation des liaisons Si-O de la kaolinite
ou du quartz sont observées à 540 ; 664 cm-1dans E1 et 538 cm-1dans E3. Ces bandes
n’apparaissent pas dans E2 d’où l’absence des pics de la kaolinite et du quartz dans le
spectre DRX de ce dernier. Cependant, les résultats des analyses chimiques montrent
que l’échantillon E2 contient jusqu’à 9,31% de SiO2 (valeur non négligeable).
➢ La liaison Fe-O de l’hématite vibre à 472 cm-1dans E1, 471 cm-1 dans E2 et 469 cm-1
dans E3 ; donc ces trois échantillons contiennent l’hématite. Ce qui est en accord avec
les résultats de la DRX et des analyses thermiques.
➢ Les bandes de déformation O-H de l’asbolane sont observées à 1645 cm-1 dans E1,
1621 cm-1dans E2 et 1635 cm-1dans E3. Ceci montre que les trois échantillons
contiennent l’asbolane. Ce résultat confirme l’ATG et la DSC qui montrent la
présence des oxydes de manganèse contenus dans l’asbolane.
Le Tableau VII regroupe les résultats du dépouillement des spectres IR des échantillons E1,
E2 et E3.
39
Tableau VII : Résultats du dépouillement des spectres IR des échantillons E1, E2 et E3
❖ Minéraux cristallisés :
- Kaolinite (K) : Si2O5Al2(OH)4
- Quartz (Q) : SiO2
- Gibbsite (Gi) : Al(OH)3
- Hématite (He) : Fe2O3
- Goethite (Go) : FeO.OH
- Serpentine (Se) : Si2O5Mg3(OH)4
40
❖ Minéraux amorphes :
- Ferrichromite (Fcr) : Fe2O3.Cr2O3
- Asbolane (Asb) : tenant compte de la formule de l’asbolane proposé par
(Njopwouo, 2006) et l’équilibre des charges, la formule de l’asbolane la plus
probable est CoO.NiO.2MnO .4H2O
❖ Répartition des éléments dosés dans les minéraux :
- SiO2 appartient à la kaolinite, au quartz et à la serpentine ;
- Al2O3 appartient à la kaolinite et à la gibbsite ;
- Fe2O3 appartient à l’hématite, au ferrichromite et à la goethite ;
- MgO appartient à la serpentine ;
- MnO appartient à l’asbolane
- NiO appartient à l’asbolane ;
- CoO appartient à l’asbolane ;
- Cr2O3 appartient au ferrichromite.
❖ Séquences de calculs minéralogiques :
Tous les calculs sont faits en appliquant les formules (2) et (3) de la page 21, on a :
T(MgO) 0,20
• % Se = = = 0,459 avec
P (MgO / Se) 0,436
3M MgO 3x40, 30
P (MgO / Se) = = = 0,436
M Se 277,08
% Se = 0,5
T CoO 0,57
• % Asb = = = 2,76 % Asb = 2,8
P (CoO / Asb) 0,206
M CoO 74,93
Avec P (CoO / Asb) = = = 0,206
M Asb 363,5
41
T(Cr2O3) 0,42
• % Fcr = = = 0,86 % Fcr = 0,9
P (Cr2O3/Fcr) 0,488
M Cr2O3 151,98
Avec P (Cr2O3/Fcr) = = = 0,488
M Fcr 311,66
½ M Fe2O3 ½ x159,68
P (Fe2O3 / Go) = = = ,899
M Go 88,84
M Fe2O3 159,68
P (Fe2O3 / Fcr) = = = 0,512
M Fcr 311,66
La perte de masse due à la décomposition de la goethite selon l’équation (4) est 0,8% or
18
M (H2O)
P (H2O/Go) = = = 0,101
2 M (Go)
2x88, 84
% (H2O/Go) 0,8
% Go = = = 7,92 % Go = 7,9
P (H2O/Go) 0,101
T (Fe2O/Go) = P (Fe2O3 /Go) x % Go = 0,899 x 7,9 = 7,10
T (Fe2O/Fcr) = P (Fe2O3 /Fcr) x % Fcr = 0,512 x 0,9= 0,46
% He = T(Fe2O3) - T (Fe2O/Go) - T (Fe2O/Fcr) = 14,45 – 7,10 – 0,46 = 6,89
% He = 6,9
2M SiO2 2x60,08
P (SiO2 / K) = = = 0,465 ;
MK 258,18
42
2M SiO2 2x60,08
P (SiO2 / Se) = = = 0,434
M Se 277,08
e
La perte de masse due à la décomposition de la kaolinite selon l’équation (4) est 3,0%
2 M (H2O)
P (H2O/K) = = 0,139
MK
% (H2O/K) 3,0
P (H2O/K) = % (H2O/K) x % K %K= = = 21,58
P (H2O/K) 0,139
% K= 21,6
% Q = 0,9
½ M (Al2O3) ½ x 102
P (Al2O3/Gi) = = = 0,654
M (Gi) 78
M (Al2O3)
102
P (Al2O3/K) = = = 0,395
MK 258,1
8
T (Al2O3/K) = P (Al2O3 / K) x % K = 0,395 x 18,7 = 7,39
% Gi = 1/ P (Al2O3/Gi) [T(Al2O3) - T (Al2O3/K)] = 1/0,654[46 – 7,39] = 59,04
% Gi = 59,0
43
III.5.2 Minéralogie de l’échantillon E2
❖ Minéraux cristallisés :
- Gibbsite (Gi) : Al(OH)3
- Hématite (He) : Fe2O3
❖ Minéraux amorphes : en tenant compte des résultats des analyses chimiques, la
phase amorphe est constituée de :
- Ferrichromite ( Fcr) : Fe2O3.Cr2O3
- Asbolane (Asb): CoO.NiO.2MnO.4H2O
- Quartz (Q) : SiO2
- Serpentine (Se) : Si2O5Mg3(OH)4
❖ Répartition des éléments dosés dans les minéraux :
- Al2O3 appartient à la kaolinite et à la gibbsite ;
- Fe2O3 appartient à l’hématite ;
- SiO2 appartient au quartz et à la serpentine ;
- MgO : appartient à la serpentine ;
- MnO appartient à l’asbolane ;
- NiO appartient à l’asbolane ;
- CoO appartient à l’asbolane ;
- Cr2O3 appartient à la ferrichromite.
❖ Séquences de calculs minéralogiques :
En appliquant les formules (2) et (3) de la page 21, on a :
T MnO 22,9
• % Asb = = = 58,72 % Asb = 58,7
P (MnO / Asb) 0,390
2M MnO 2x 70,94
Avec P (MnO2 / Asb) = = = 0,390
M Asb 363,50
T(Al2O3) 0,65
• % Gi = = = 0,994 % Gi = 1,0
P (Al2O3/Gi) 0,654
44
½ x102
½ M (Al2O3)
Avec P (Al2O3/Gi) = = = 0,654
M (Gi) 78
T MgO 1,57
• % Se = = = 3,60 avec
P MgO/ Se 0,436
M MgO 40,30
P (MgO / Se) = = = 0,436
1/3 M Se 1/3 x 277,08
% Se = 3,6
0,17
T Cr2O3
• % Fcr = = = 0,348 % Fcr = 0,3
P (Cr2O3 / Fcr) 0,488
M Fe2O3 159,68
P (Fe2O3 / Fcr) = = = 0,512
M Fcr 311,66
45
❖ Minéraux amorphes :
- Asbolane (Asb) : CoO.NiO.2MnO .4H2O ;
- Ferrichromite (Fcr) : Fe2O3.Cr2O3
❖ Répartition des éléments dosés dans les minéraux :
- SiO2 appartient à la kaolinite, au quartz et à la serpentine ;
- Al2O3 appartient à la kaolinite et à la gibbsite ;
- Fe2O3 appartient à l’hématite et àla goethite ;
- MgO appartient à la serpentine ;
- MnO appartient à de l’asbolane
- NiO appartient à l’asbolane ;
- CoO appartient à l’asbolane ;
- Cr2O3 appartient au ferrichromite.
❖ Séquences de calculs minéralogiques :
En appliquant les formules (2) et (3) de la page 21, on a :
T(MgO) M MgO 40,30
• % Se = P (MgO / Se) = = = 0,436
P (MgO / Se) 1/3 M Se 1/3 x 277,08
0,36
et T(MgO) = 0,36 % ; % Se = = 0,826 % Se = 0,8
0,436
T CoO 0,02
• % Asb = = = 0,097 % Asb = 0,1
P (CoO / Asb) 0,206
M CoO 74,93
avec P (CoO / Asb) = = = 0,206
M Asb 363,50
T Cr2O3 1,42
• % Fcr = = = 2,91 % Fcr = 2,9
P Cr2O3/Fcr 0,488
Fcr
• T(Fe2O3) = P (Fe2O3 /Go) x % Go + P (Fe2O3 /He) x % He + P (Fe2O3 /Fcr) x % Fcr
46
½ M Fe2O3 ½ x159,68
P (Fe2O3 / Go) = = = 0,899
M Go 88,84
M Fe2O3 159,68
P (Fe2O3 / Fcr) = = = 0,512
M Fcr 311,66
La perte de masse due à la décomposition de la goethite selon l’équation (4) est 1,2% or
18
M (H2O)
P (H2O/Go) = = = 0,101
2 M (Go)
2x88, 84
% (H2O/Go) 1,2
% Go = = = 11,88 % Go = 11,9
P (H2O/Go) 0,101
M SiO2 M SiO2
P (SiO2 / K) = = 0,465 ; P (SiO2 / Se) = = 0,434
½ M Se
½MK
K
KK
La perte de masse due à la décomposition de la kaolinite selon
e l’équation (4) est 1,6%
2 M (H2O)
P (H2O/K) = = 0, 139
MK
% (H2O/K) 1,6
%K = = = 11,51 %K= 11,5
P (H2O/K) 0,139
47
T (SiO2 /K) = P (SiO2 / K) x % K = 0,465 x 11,5 = 5,348
% Q = 4,5
Tableau VIII : teneurs des minéraux contenus dans les échantillons E1, E2 et E3
Espèces minérales Teneurs (%) dans Teneurs (%) dans Teneurs (%) dans
E1 E2 E3
Kaolinite 21,6 / 11,5
Gibbsite 59,0 1,0 10,6
Quartz 0,9 / 4,5
Hématite 6,9 18,5 56,3
Goethite 7,9 / 11,9
Serpentine 0,5 3,6 0,8
Ferrichromite 0,9 0,3 2,9
Asbolane 2,8 58,7 0,1
Totaux 100,5 82,1 98,6
Indéterminés 0,38 0,61 0,31
Pour chaque échantillon, l’indéterminé (Ind) est obtenu à partir de l’équation (10). C’est le
pourcentage d’espèces minérales non identifiées. Les oxydes non pris en compte en font
partie (Bruand et Prost, 1988).
48
Ind = Σc – Σm (10)
Où Σc est la somme des résultats de l’analyse chimique ;
Σm est la somme des teneurs des phases minérales calculées ;
Il ressort de ce tableau que :
➢ L’échantillon E1 est constitué principalement de la gibbsite (59,0%). Les minéraux
secondaires sont : la kaolinite (21,6%), la goethite (7,9%), l’hématite (6,9%) et l’asbolane
2,8%. Le ferrichromite (0,9%), le Quartz (0,9%) et la serpentine (0,5%) sont en traces.
➢ L’échantillon E2 est principalement constitué de l’asbolane (58,7%). Les minéraux
secondaires sont : l’hématite (18,5%) et la serpentine (3,6%). La gibbsite (1,0%) et le
ferrichromite (0,3%) sont en traces.
➢ L’échantillon E3 est riche en hématite (56,3%). Les minéraux secondaires sont : la
goethite (11,9%), la kaolinite (11,5%), la gibbsite (10,6%), le quartz (4,5%) et le
ferrichromite (2,9%). Seule la serpentine (0,8%) et l’asbolane (0,1%) sont en traces.
La forte teneur en hématite explique la couleur rouge du matériau E3.
La teneur totale des espèces minérales est estimée à 100,5 pour E1 ; 82,1 pour E2 et
98,6 pour E3. Les indéterminés sont estimés à 0,38 pour E1 ; 0,61 pour E2 et 0,31 pour E3.
Ces trois valeurs sont inférieures à 0,65. La faible différence observée, bien que négligeable
est due au manque de précision entre deux réactions par ATG.
49
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
Le présent travail avait pour principal objectif, l’étude chimique et minéralogique
quantitative des latérites cobalto-nickélifères de Nkamouna. Les analyses chimique,
diffractométrique aux rayons X, thermique et infrarouge ont été effectuées sur trois
échantillons (E1, E2 et E3) prélevés sur le plateau de cette localité. Les résultats de ces
analyses montrent que :
• L’échantillon E1 contient comme minéral de base la gibbsite (59,0%) accompagné des
minéraux secondaires qui sont : la kaolinite (21,6%), la goethite (7,9%), l’hématite (6,9%) et
l’asbolane (2,8%). Le quartz (0,9%), le ferrichromite (0,9%) et la serpentine (0,5%) sont en
traces.
• L’échantillon E2 contient comme minéral de base l’asbolane (58,7%) accompagné des
minéraux secondaires qui sont : l’hématite (18,5%) et la serpentine (3,6%). La gibbsite (1,0%)
et le ferrichromite (0,3%) sont en traces.
• L’échantillon E3 contient comme minéral de base l’hématite (56,3%) accompagné des
minéraux secondaires qui sont : la goethite (11,9%), la kaolinite (11,5%), la gibbsite (10,6%),
le quartz (4,5%) et le ferrichromite (2,9%). La serpentine (0,8%) et l’asbolane (0,1%) sont en
traces.
L’échantillon E2 est faiblement cristallisé d’où l’inexistence des pics bien résolus dans son
spectre DRX. Cependant, l’analyse chimique montre que cet échantillon contient comme
oxyde majoritaire le MnO (22,9 %) qui est un oxyde de manganèse amorphe et qui constitue
une phase porteuse de cobalt et de nickel. Ces trois matériaux possèdent des quantités
significatives de Co et de Ni (˃ 0,4%) pouvant être exploités, surtout l’échantillon E2 dont les
teneurs des deux métaux sont ˃ 1%.
L’exploitation du Co et du Ni de ce gisement de Nkamouna, pourraient contribuer au
développement économique du Cameroun, vu les nombreuses utilisations de ces métaux en
industries des alliages, des superalliages et des céramiques, pour la fabrication des verres, des
peintures, des appareils électroménagers, des tuyaux et des pièces de monnaie etc. Pour un
travail complet sur le gisement de Nkamouna, il faudrait multiplier les échantillons sur chaque
site de prélèvement de E1, E2 et E3.
50
Pour la suite de nos travaux, nous envisageons :
❑ Approfondir l’analyse chimique de l’échantillon E2 pour avoir un total proche de
100% ;
❑ Multiplier les échantillons sur chaque site de prélèvement de E1, E2 et E3 pour mieux
apprécier le gisement sur le plan quantitatif ;
❑ Revoir le dosage des éléments constitutifs de l’asbolane (Ni, Co et Mn) pour en sortir
une formule proche de la réalité.
51
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