Ecolgie_Végétale. 2023-20324

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INSTITUT SUPERIEUR D’ETUDES AGRONOMIQUES

DE BENGAMISA

« ISEA/BENGAMISA »

ECOLOGIE VEGETALE
(Ière Licence EDD/DR)
celestin.adeito@yahoo.fr et celestinadeito761@gmail.com
+243 851 733 284 et +243 837 060 181

Dr. Célestin ADEITO et Collaborateurs


GRNR/ISEA-B’SA
Qui suis-je?
- Enseignant chercheur à l’ISEA-B’sa/GRNR (15 aout
2015 à nos jours);

- Docteur en thèse (21 mars 2024): CERViDA-


DOUNEDON/Université de Lomé (Togo);

- Master en Aménagement forestier (Décembre 2019):


ERAIFT

- Graduat (2012) et Licence (2014): Fac des Sc/UNIKIS

- Auteur de plusieurs publications scientifique (RDV:


https://www.researchgate.net/profile/Celestin-Mavunda)
2
PRINCIPES DE BON FONCTIONNEMENT
• Seul l’enseignant rentre le dernier dans la
salle

• Téléphone éteint

• Une seule personne parle à la fois et, seul


l’enseignant accorde la parole

• Pas des vas et vient


3
EVALUATION
• TP et TD: 5

• Interrogation: 5

• Examen: 10

• TOTAL: 20

4
BUT DU COURS
• Dans ce cours, le participant :
(1) apprendra à maîtriser les aspects fondamentaux de
l’écologie végétale : facteurs biotiques et abiotiques qui
déterminent l’abondance et la distribution des
végétaux;

(2) découvrira l’importance de l’écologie végétale en tant


que pierre angulaire de plusieurs disciplines scientifiques et
domaines d’application connexes, incluant la biologie de la
conservation, la gestion de la végétation, la restauration
des habitats, la phytotechnologie, etc.

5
PLAN
Introduction générale
I. Les facteurs abiotiques
I.1 Les facteurs abiotiques en milieu aérien
I.2 Les facteurs abiotiques en milieu aquatique
II. Influence des facteurs abiotiques
II.1 Notion de facteur limitant
II.2 Adaptation aux facteurs de l’environnement
III. Les facteurs biotiques
III.1 Les réactions homotypiques
III.2 Les réactions hétérotypiques
IV. Les différentes modes de dispersion et de
dissémination des graines
V. Introduction à l’écologie du paysage
6
INTRODUCTION GÉNÉRALE

7
INTRODUCTION GÉNÉRALE
• Ecologie?
• Végétation?
• Ecologie végétale?

• Tout organisme est soumis dans son milieu à l'action simultanée


d'agents climatiques, édaphiques, chimiques ou biologiques très
variés.

• Un facteur écologique est un élément du milieu susceptible d'agir


directement sur les êtres vivant au moins durant une phase de
leur cycle de vie. Ces facteurs peuvent être abiotiques ou
biotiques. 8
INTRODUCTION GÉNÉRALE
Tous les facteurs climatiques agissent en même temps pour
former un milieu climatique, et pour estimer leur influence sur
le milieu divers systèmes sont proposés.

Les plus utilisés sont :


- le diagramme ombrothermique de BAGNOULS et
GAUSSEN et
- le climagramme pluviométrique d'EMBERGER.

Ils servent à résumer le bioclimat d'une station donnée par


trois paramètres fondamentaux du climat: précipitations (mm) -
températures maximales et minimales (°C).

9
INTRODUCTION GÉNÉRALE
Diagramme ombrothermique de BAGNOULS et GAUSSEN
BAGNOULS et GAUSSEN ont mis
en place un diagramme
ombrothermique pour évaluer la
durée et l'intensité de la saison
sèche pendant l'année, en se
basant sur la formule P= 2 T dont
les mois secs sont définis, quand la
courbe des précipitations est située
au-dessous de celle des Figure : Diagramme ombrothermique de
températures moyennes. Kinshasa (2009-2020) (Source : Service de la
climatologie/Station de Kinshasa-BINZA, 2021)
(Adeito el al., 2024)
Ces graphiques permettent de
suivre facilement la suite des
saisons et l'importance de leur
sécheresse.
10
INTRODUCTION GÉNÉRALE
Climagramme pluviométrique d’EMBERGER
Le climagramme d’EMBERGER permet de déterminer l’étage
bioclimatique d’une station donnée en calculant le quotient Q2 à partir
de la formule: Q2 = 2000P/ M2–m2, dont:
P: précipitation annuelle (mm)
M: la température maximale du mois le plus chaud en °C
m: la température minimale du mois le plus froid en °C

TP: Conversion de °C
en °K et °F

Figure: Différents étages


bioclimatiques au niveau du
climagramme d’EMBERGER 11
INTRODUCTION GÉNÉRALE
❑ Les forêts tropicales humides dans le monde

Localisation et extension

12
INTRODUCTION GÉNÉRALE

13
INTRODUCTION GÉNÉRALE

14
INTRODUCTION GÉNÉRALE

15
INTRODUCTION GÉNÉRALE

16
INTRODUCTION GÉNÉRALE

17
INTRODUCTION GÉNÉRALE

18
INTRODUCTION GÉNÉRALE

19
INTRODUCTION GÉNÉRALE

20
INTRODUCTION GÉNÉRALE

21
INTRODUCTION GÉNÉRALE
Comment expliquer une telle diversité ?
❑Les niveaux de biodiversité
✓ Echelles intercontinentale et continentale : la gamma-
diversité (diversité ɣ), mesure la diversité totale dans un
paysage constitué de plusieurs milieux différents. C’est
pourquoi les mosaïques de milieux différents ont des taux
de diversité très élevés (mouvements tectoniques,
changements climatiques).

✓ Echelle régionale : la beta-diversité (diversité β), (ou


diversité écosystémique) exprime la variation entre les
milieux (conditions climatiques et géomorphologiques
récurrentes à grande échelle : incendies, ouragans,
épidémies).

✓ Echelle locale : l’alpha-diversité (diversité α), (ou


diversité spécifique / taxonomique), indique le nombre
d’espèces, plus rarement de genres ou de familles,
recensées sur un territoire donné. (deux grandes théories :
la niche écologique et la dérive écologique). 22
I. LES FACTEURS ABIOTIQUES

23
I. LES FACTEURS ABIOTIQUES

I.1 Les facteurs abiotiques en milieu aérien


En milieu aérien trois facteurs abiotiques principaux vont agir
sur les populations : la lumière, la température et la
pluviométrie.

Le rayonnement solaire représente la source d’énergie primaire


associée à deux des facteurs écologiques fondamentaux :
lumière et chaleur.

24
I. LES FACTEURS ABIOTIQUES
a) La lumière

Elle joue un rôle principal dans la plupart des phénomènes


écologiques.

- Son intensité conditionne l’activité photosynthétique et donc


l’ensemble de la production primaire de la biosphère

- Sa durée contrôle la croissance des plantes et leur floraison.

25
I. LES FACTEURS ABIOTIQUES
a) La lumière
La lumière peut être décomposée en deux éléments :
l’intensité et la photopériode.

L’intensité de la lumière varie en fonction de la latitude et en


fonction des saisons.
L’intensité lumineuse a principalement une action sur les
végétaux où elle commande la photosynthèse. Elle peut être un
facteur limitant autant pour les hautes valeurs que pour les
faibles.

Ex: En fonction de l’intensité lumineuse pour laquelle l’activité


photosynthétique est maximale, on distingue des plantes
héliophiles et sciaphiles.
26
I. LES FACTEURS ABIOTIQUES

a) La lumière

Les héliophiles sont représentées par les plantes cultivées, de


nombreux végétaux arbustifs et des arbres de forêt claire (une
espèce végétale ayant d'importants besoins en lumière
pour se développer).

Les sciaphiles sont représentées par les espèces de sous


bois (fougères) et les jeunes stades de la majorité des espèces
d’arbres (Hêtre).Les plantes ou les groupes de plantes qui
ont besoin d’ombre pour se développer.

27
I. LES FACTEURS ABIOTIQUES
a) La lumière
La photopériode joue aussi un grand rôle sur l’écologie des
êtres vivants qu’ils soient animaux ou végétaux. Pour rappel, la
photophase est la période diurne et la scotophase, la période
nocturne.

La photopériode contrôle la germination et la floraison de


nombreux végétaux. L’activité des métazoaires comporte tout
un ensemble de biorythmes qui sont calés sur l’alternance jour-
nuit.
28
I. LES FACTEURS ABIOTIQUES
b) La température
La température représente un facteur limitant de toute première importance
car elle contrôle l’ensemble des phénomènes métaboliques et conditionne
de ce fait la répartition de la totalité des espèces de la biosphère.

Pour une augmentation de température de 10°C, l’accélération du


métabolisme est de l’ordre de 2.

La température agit directement sur les activités enzymatiques et contrôle


directement la respiration, la croissance, la photosynthèse... Une
température constante n’a pas les mêmes effets qu’une température
fluctuante de même moyenne, cette dernière est souvent plus favorable.

29
I. LES FACTEURS ABIOTIQUES
b) La température
Pris au sens large, l’intervalle thermique dans lequel la vie est
possible est compris entre -200 et +100°C. Certaines formes de
durée résistent au delà de -180°C : spores de champignons,
kystes de nématodes, spermatozoïde humain.

A l’opposé les cyanobactéries se développent dans des eaux de


température dépassant 80°C. L’écart maximum de température
supporté par une espèce ne dépasse pas 60°C.

N.B: Les températures basses sont mieux supportées que les


températures hautes.
30
I. LES FACTEURS ABIOTIQUES
b) La température
Tous les êtres vivants n’affrontent pas les conditions défavorables. Il existe des
stratégies d’évitement qui permettent d’échapper aux saisons défavorables (trop froid).
Les organismes susceptibles d’être exposés à une phase de gel ou de chaleur
excessive au cours de leur cycle vital subissent des arrêts de développement ou
d’activité pendant les périodes défavorables (ex. en hiver).

- Si ces arrêts sont facultatifs, on parle de quiescence : déclenchement


uniquement si les conditions sont défavorables et arrêt dès que les conditions sont
à nouveau favorables.

- Si ces arrêts sont obligatoires, on parle de diapause : déclenchement


automatique quand les conditions sont encore favorables et période minimum
d’arrêt obligatoire. N.B: La diapause sous climats tempérés est induite par les
photopériodes courtes.
31
I. LES FACTEURS ABIOTIQUES
c) Pluviométrie et hygrométrie
La répartition annuelle des précipitations est importante aussi bien par son
rythme que par sa valeur volumique absolue. En zone tropicale, la présence
d’une saison sèche joue le même rôle que l’hiver dans les zones tempérées
: période de repos des espèces. Il faut tenir compte du bilan hydrique qui
exprime la différence entre les apports d’eau et les pertes par évaporation
du sol et de la végétation. Il dépend de l’hygrométrie de l’air.

Plusieurs auteurs ont proposé des indices permettant de mesurer le bilan


hydrique d’un milieu. Celui qui est le plus utilisé est celui d’Emberger. Il a
été défini à la base pour les zones méditerranéenne et permet de mesurer la
plus ou moins grande aridité de l’air.
32
I. LES FACTEURS ABIOTIQUES
c) Pluviométrie et hygrométrie
L’interférence entre température et précipitation donne de
bonnes indications pour la répartition des végétaux et donc des
autres êtres vivants associés.

En Californie, en été, le brouillard apporte trois fois plus d’eau


que les pluies annuelles. C’est aussi le cas du désert du
Kalahari, où sans l’humidité venue de l’océan, la vie serait
impossible.
33
I. LES FACTEURS ABIOTIQUES
c) Pluviométrie et hygrométrie
Les plantes xérophytes (de milieu sec) présentent diverses
adaptations : accumulation d’eau dans les tissus, disparition
des feuilles, mise en place d’une cuticule étanche, système
racinaire très profond.

A l’opposé, il existe des êtres vivants hygrophiles (plantes


épiphytes des forêts tropicales, plantes ripicoles des milieux
aquatiques) et des amphibies (grenouilles, nénuphar).

34
I. LES FACTEURS ABIOTIQUES
c) Autres paramètres climatiques
Les principaux autres paramètres climatiques sont le vent et la neige.
Néanmoins, leur action est limitée à quelques milieux particuliers. Ils peuvent
constituer un facteur limitant dans certains biotopes.

Sous l’influence des vents violents, la végétation est limitée dans son
développement (nanisme). La neige exerce des contraintes thermiques et
mécaniques. La couche neigeuse protège efficacement du froid : la température
du sol peut être de 20°C avec 60 cm d’épaisseur de neige. Elle peut constituer
un facteur défavorable dans les endroits où elle reste trop longtemps et où elle
réduit la période de végétation.

En conclusion, les facteurs climatiques n’agissent pas séparément mais


simultanément.

Dans le milieu terrestre, le couple température-hygrométrie reste prédominant.


35
I. LES FACTEURS ABIOTIQUES
I.2 Les facteurs abiotiques en milieu aquatique
a) Les facteurs physiques

La température de l’eau dépend de l’énergie lumineuse qu’elle


reçoit.

Seule la surface de l’eau est réchauffée car les rayons


lumineux sont très vite bloqués, même dans une eau
parfaitement transparente.

36
I. LES FACTEURS ABIOTIQUES
I.2 Les facteurs abiotiques en milieu aquatique
a) Les facteurs physiques
Les différentes longueurs d’onde ne
sont pas bloquées aux mêmes
profondeurs : les premières à être
arrêtées sont les rouges, les dernières
les bleues.

Cela a des conséquences sur la vie,


par exemple sur l’étagement des
algues, la position de chaque algue
dépend de sa capacité à capter la
lumière présente à une profondeur
37
donnée.
I. LES FACTEURS ABIOTIQUES
I.2 Les facteurs abiotiques en milieu aquatique
b) Les facteurs chimiques

L’eau est capable de dissoudre de grandes quantités de


substances gazeuses en particulier l’oxygène et le dioxyde de
carbone.

Les sels minéraux nutritifs sont toujours en faibles


concentrations dans les milieux aquatiques naturels. Cela en
fait des facteurs limitant pour la croissance des végétaux en
milieu océanique.

38
II. INFLUENCE DES FACTEURS ABIOTIQUES

39
II. INFLUENCE DES FACTEURS ABIOTIQUES

Ces facteurs abiotiques comprennent les facteurs


climatiques, hydrologiques et édaphiques.

Avant de les étudier plus précisément, il convient de dégager


les principes d’interaction entre les populations (ou les individus
qui les composent) et ces facteurs.

40
II. INFLUENCE DES FACTEURS ABIOTIQUES
a) Notion de facteur limitant

Pour qu’un organisme puisse se développer dans un biotope, il


exige des conditions particulières de température, éclairement,
sols... Par exemple, le développement d’une plante cultivée
dépend de la météorologie et de la qualité des sols.

Chaque milieu peut être caractérisé par un ensemble de


paramètres. Ainsi dans les écosystèmes continentaux, la
température et la pluviométrie sont des facteurs importants.

Par contre, l’altitude peut être décomposée en un ensemble de


plusieurs facteurs élémentaires (température, pression
atmosphérique, etc.).
41
II. INFLUENCE DES FACTEURS ABIOTIQUES
a) Notion de facteur limitant
- Parmi l’ensemble des facteurs écologiques, celui qui sera le
plus proche du minimum critique se conduira alors comme
facteur limitant.
- L’expérience montre que tous les facteurs écologiques sont
susceptibles à un moment ou à un autre de se comporter
comme des facteurs limitants.

Loi de tolérance : pour tout facteur de l’environnement, il


existe un domaine de valeurs ou gradient (nommé intervalle de
tolérance) dans lequel tout processus écologique sous la
dépendance de ce facteur pourra s’effectuer normalement.
C’est donc seulement à l’intérieur de cet intervalle que la vie
est possible pour une espèce donnée.
42
II. INFLUENCE DES FACTEURS ABIOTIQUES
a) Notion de facteur limitant

Cette loi permet en fonction d’un facteur du milieu, de


déterminer plusieurs zones pour la survie de la population :

- zone optimale (zone où la population est dans des


conditions favorables),
- zone de tolérance (zone où la population se maintient bien
que le facteur abiotique devient défavorable).
- zone létale (zone où la population ne peut plus survivre).

N.B: La zone optimale et la zone de tolérance forment


l’intervalle de tolérance.
43
II. INFLUENCE DES FACTEURS ABIOTIQUES
a) Notion de facteur limitant

Pour chaque espèce, on peut


donc tracer une courbe de
tolérance en fonction d’un
facteur abiotique.

-Si l’intervalle de tolérance est


grand, l’espèce est dite
euryoecique.

-Si l’intervalle de tolérance est


petit, l’espèce est dite
sténooecique.
44
II. INFLUENCE DES FACTEURS ABIOTIQUES
a) Notion de facteur limitant
Pour plus de clarté, prenons l’exemple du facteur température,
suivant l’amplitude de l’intervalle de tolérance, on parle
d’espèces :
- Sténothermes : Trematomus est un poisson de l’océan glacial
arctique qui vit entre -2,5 et 2°C (il est dit oligotherme car
vivant dans un milieu froid), les Madrépores vivent dans les
massifs coralliens entre 20 et 27°C (ils sont dit polythermes car
vivants dans un milieu chaud).

45
II. INFLUENCE DES FACTEURS ABIOTIQUES
a) Notion de facteur limitant
- Eurythermes (Boreus hyemalis, insecte de la zone nivale
des Alpes qui demeure actif entre -12 et 32°C).

- De façon plus générale, les espèces euryoeciques sont


dites de forte valence écologique. Celles sténooeciques,
dont l’intervalle de tolérance pour tout facteur limitant est
étroit sont dites de faible valence écologique.

46
II. INFLUENCE DES FACTEURS ABIOTIQUES
b) Adaptation aux facteurs de l’environnement

La variabilité de l’environnement implique l’aptitude pour


chaque organisme à s’adapter à un gradient pour n’importe
quel facteur écologique. Les populations ne subissent pas de
façon passive l’influence des facteurs de l’environnement. Elles
présentent des degrés variés de plasticité écologique leur
permettant de s’adapter aux fluctuations temporelles et/ou
spatiales des facteurs limitant du milieu auquel elles sont
inféodées.

47
Les espèces peuvent répondre à trois niveaux différents.
II. INFLUENCE DES FACTEURS ABIOTIQUES
b) Adaptation aux facteurs de l’environnement
b.1 L’acclimatation
L’adaptation physiologique nommée aussi acclimatation
constitue la première expression de la plasticité écologique des
espèces.

Chez les poissons, toute modification de la température de


l’eau sur plusieurs mois induit un phénomène d’acclimatation.
La modification de température de l’eau pour acclimater les
poissons doit être lente pour que les processus physiologiques
puissent se mettre en place : échelle de la saison par exemple.
48
II. INFLUENCE DES FACTEURS ABIOTIQUES
b) Adaptation aux facteurs de l’environnement
b.1 L’acclimatation
Globalement pour le facteur température, on peut établir deux
groupes d’animaux suivant leurs réactions aux fluctuations de
température :
- les poïkilothermes: la température corporelle est voisine du
milieu extérieur et suit ses fluctuations (dits à sang froid)

- les homéothermes: la température interne des homéothermes


est constante indépendante de la température extérieure. Les
oiseaux et les mammifères pratiquent l’homéothermie stricte (dits
à sang chaud). 49
II. INFLUENCE DES FACTEURS ABIOTIQUES
b) Adaptation aux facteurs de l’environnement
b.1 L’acclimatation

Il existe donc deux grands types de réactions lorsque les


animaux affrontent les conditions du milieu :

- Les organismes à milieu interne stable (qui pratiquent


l’homéostasie)
- Les organismes à milieu interne variable vis à vis d’un
facteur.
50
II. INFLUENCE DES FACTEURS ABIOTIQUES
b) Adaptation aux facteurs de l’environnement
b.1 L’acclimatation

Les organismes ne réagissent pas forcément de la même


manière vis à vis de différents facteurs.

Les copépodes (crustacés du zooplancton) gardent une


concentration interne en sel constante grâce à l’osmorégulation
mais sont poïkilothermes.

51
II. INFLUENCE DES FACTEURS ABIOTIQUES
b) Adaptation aux facteurs de l’environnement
b.1 L’acclimatation
L’acclimatation est une réponse adaptée aux variations saisonnières des
milieux. Ce sont des variations relativement lentes qui laissent le temps aux
organismes de modifier leur physiologie.

Les réactions des animaux face aux variations saisonnières du milieu


peuvent être de type physiologiques (cas présentés avant),
comportementaux (Truites qui descendent au fond des lacs l’été) ou
morphologiques (changement de la couleur du pelage du Renard en
fonction de la couleur du milieu selon la saison). Toutes ces réactions ne
sont que des acclimatations car elles sont réversibles au niveau de l’animal
52
II. INFLUENCE DES FACTEURS ABIOTIQUES
b) Adaptation aux facteurs de l’environnement
b.2 L’accommodation

Une étape ultérieure, indiquant un degré plus


intense d’adaptation des êtres vivants à un
gradient des facteurs de l’environnement, est
représentée par l’accommodation

53
II. INFLUENCE DES FACTEURS ABIOTIQUES
b) Adaptation aux facteurs de l’environnement
b.2 L’accommodation

- Si elle pousse totalement immergée, elle a des feuilles allongées et


flexibles.
- Si elle pousse dans un milieu immergée mais humide, elle a des
feuilles lancéolées et un appareil racinaire important
- Si le milieu est peu profond, elle a un port intermédiaire.

Un même lot de graines est capable de donner les trois formes en


fonction du milieu
dans lequel se développera la plante.

L’accommodation correspond à une modification phénotypique (gènes


exprimés) résultant de l’action des facteurs écologiques sur la
croissance des organismes. Elle est généralement peu réversible au
niveau de l’individu.
54
II. INFLUENCE DES FACTEURS ABIOTIQUES
b) Adaptation aux facteurs de l’environnement
L’apparition d’écotypes

Les écotypes représentent la forme


d’adaptation la plus parfaite des
populations d’une espèce donnée
aux conditions écologiques locales.
A la différence des accommodats,
les écotypes constituent une
expression héréditaire de la
plasticité écologique des espèces.
55
II. INFLUENCE DES FACTEURS ABIOTIQUES
b) Adaptation aux facteurs de l’environnement
L’apparition d’écotypes
L’exemple le plus documenté est celui d’une composée Achillea lanosa dont
la hauteur varie avec l’altitude. Sa taille maximale se situe pour les plantes
poussant à 1000 m, elle diminue ensuite en montant en altitude (jusqu’à
3500 m).

Si on met des écotypes différents dans le même jardin à 1000 m, ils gardent
leur taille originelle (celle du milieu dont ils sont issus).

Dans le cas des écotypes, l’adaptation est inscrite dans les gènes de
l’individu et ne peut plus faire l’objet de modifications à court terme. Si une
barrière de reproduction s’installe, plusieurs espèces apparaîtront. 56
III. LES FACTEURS BIOTIQUES

57
III. LES FACTEURS BIOTIQUES
Se sont les interactions qui se manifestent entre les divers
organismes peuplant un milieu déterminé. Ces interactions sont
de 2 types:
- Les réactions homotypiques
- Les réactions hétérotypiques

a) Les réactions homotypiques


Sont celles qui se reproduisent entre individus de la même
espèce. Elles sont très variées, nous distinguons les
principales:
58
III. LES FACTEURS BIOTIQUES
a) Les réactions homotypiques
a.1 Effet de groupe
Il désigne les modifications que l'on observe lorsque les animaux
(rare chez les végétaux) de la même espèce sont groupés par deux
ou plus: c'est un effet bénéfique qui se manifeste chez de
nombreuses espèces qui ne peuvent survivre ou se reproduire que si
elles sont représentées par un grand nombre d'individus en un lieu
donné.

Ex: Éléphants ne peut subsister que lorsque ses colonies


comprennent au moins 25.

59
III. LES FACTEURS BIOTIQUES
a) Les réactions homotypiques
a.2 Effet de masse
Il désigne les effets défavorables qui se produisent lorsque le milieu
est surpeuplé.

En général, l'effet est néfaste pour les populations d'animaux se


traduisant par l’atteinte des performances écophysiologiques et
démoécologique d'une population (baisse de la fécondité,
augmentation de la mortalité, les maladies, la vulnérabilité aux
prédateurs...etc)

60
III. LES FACTEURS BIOTIQUES
a) Les réactions homotypiques
a.3 Compétition intraspécifique
C'est une réaction homotypique mettant en conflit les individus d'une
même espèce en un lieu donné. Son intensité dépend de la densité
des individus en ce lieu.

Elle se manifeste généralement dans les comportement territoriaux,


pour la préservation des nids..etc, dans la quête de la nourriture
lorsqu'elle devient insuffisante, cannibalisme
larvaire..etc.

61
III. LES FACTEURS BIOTIQUES
b) Les réactions hétérotypiques
Sont celles qui se reproduisent entre individus d'espèces différentes.

b.1 la symbiose
Chaque espèce ne peut survivre, croître et se reproduire qu'en présence de
l'autre.

Ex1. La plupart des plantes vivent en symbiose avec des champignons,


formant des mycorhizes (qui veut dire champignon-racine en grec). Sans
champignons, les plantes n'auraient pas de protéines, et sans les plantes,
les champignons n'auraient pas de
glucides..

Ex2. Les lichens sont un exemple de symbiose parfaite : chaque lichen est
l'association symbiotique entre une algue et un champignon. L'algue nourrit
le champignon, et le champignon garde l'algue humide. Aucun des deux ne
peut vivre sans l'autre dans la
nature ! 62
III. LES FACTEURS BIOTIQUES
b) Les réactions hétérotypiques
b.2 la coopération
Les deux espèces forment une association qui n'est pas indispensable,
car chacune ayant la possibilité de vivre sans l'autre, mais cette
coopération leur apporte à toutes deux un avantage.

b.3 le commensalisme
L'association comprend une espèce commensale qui en tire profit et une
espèce hôte qui n'en tire aucun avantage: il y a tolérance réciproque.

b.4 l'amensalisme
Une espèce inhibitrice (amensale), inhibe la croissance ou la
reproduction d’une autre espèce. 63
III. LES FACTEURS BIOTIQUES
b) Les réactions hétérotypiques
b.5 le parasitisme
Une espèce parasite, généralement la plus petite, inhibe la croissance
ou la reproduction de son hôte et en dépend directement pour son
alimentation et/ou sa reproduction. Le parasite peut entraîner ou non la
mort de son hôte. On distingue des ectoparasites (généralement
hématophages) et des endoparasites souvent inféodés au tube digestif,
système circulatoire ect...

b.6 la prédation
Dans ce cas, l'espèce prédatrice attaque l'espèce proie pour s'en
nourrie.

b.7 la compétition interspécifique


Il y a compétition quand plusieurs organismes d'espèces différentes
utilisent des ressources communes (nourriture, abris, lieux de ponte,
ect..) en quantité limitée (compétition par exploitation) ou, si ces
ressources ne sont pas limitantes, quand en les recherchant, les
organismes en concurrence se nuisent (compétition par interférence) 64
IV. MODES DE DISPERSION ET DE
DISSÉMINATION DES GRAINES

65
IV. MODES DE DISPERSION ET DE
DISSÉMINATION DES GRAINES
Les espèces végétales utilisent différents modes de dissémination de leurs
graines. Un même organe pouvant avoir plusieurs stratégies de dispersions.
Cette dispersion spatiale a été favorisée
par la sélection naturelle, car elle permet :

- d’atteindre des habitats propices et


favorables au développement des
futures pousses,
- de diminuer la compétition entre
individus en les disséminant sur un plus
large territoire,
- d’échanger des individus entre
populations et de favoriser ainsi le
brassage génétique dans ces
populations végétales
- de créer de nouvelles populations, en
colonisant de nouveaux milieux.
66
IV. MODES DE DISPERSION ET DE
DISSÉMINATION DES GRAINES
1) Anémochorie
La dispersion des graines se fait par le vent, elle se fait donc de manière
aléatoire. Ce mode de dissémination est celui le plus couramment rencontré
chez les plantes, puisqu’on estime qu’il est présent chez 90 % des espèces
végétales. Les graines sont généralement de petite taille pour pouvoir être
transportées plus facilement par le vent.
On distingue plusieurs types d’anémochorie en fonction de la structure de la
graine :
- Akène : Les graines sont contenues dans des capsules, plates, sèches et
légères, portées par le vent sur de faible distance.
- Ombelle : Certaines graines sont portées par une ombelle sèche roulée
au sol par les vents.
- Samare : Le péricarpe de la graine forme une samare, sous forme d’une
membrane qui permet à la graine de franchir quelque distance portée par
le vent.
- Pappus : Certaines graines sous forme d’akène sont surmontées d’un
pappus, s’envolant au moindre souffle de vent et se fichent en terre pour
faciliter la germination.
67
IV. MODES DE DISPERSION ET DE
DISSÉMINATION DES GRAINES
1) Anémochorie
Par exemple, on rencontre ce mode de dissémination chez le
Pin d’Alep (Pinus halepensis) qui produit une grande quantité de
graines. En effet, les graines disséminées par le vent subissent
une grosse perte (étant donné la distribution aléatoire), il est
donc nécessaire de produire beaucoup de graines pour assurer
qu’une quantité suffisante soit utilisable.

68
IV. MODES DE DISPERSION ET DE
DISSÉMINATION DES GRAINES
2) Autochorie
La dispersion des graines se fait par un mécanisme propre à l’espèce. Les graines
peuvent ainsi être projetées à plusieurs dizaines de centimètres de la plante qui les a
produites. On rencontre ce type de dissémination chez les fruits turgescents qui
éclatent au moindre frottement ou encore chez les gousses de Fabaceae qui,
lorsqu’elles se dessèchent, se tordent et s’ouvrent en expulsant les graines.

Par exemple, chez le Gui (Viscum album), la dispersion se fait par explosion du fruit
qui projette la graine.

3) Barochorie
La dispersion des graines se fait par l’apesanteur, il y a donc formation d’un agrégat
de graines. Une dissémination complémentaire par des animaux est possible.
69
Par exemple, on rencontre ce mode de dissémination chez le Chêne.
IV. MODES DE DISPERSION ET DE
DISSÉMINATION DES GRAINES
4) Hydrochorie
La dispersion des graines se fait par l’eau. Ce mode de dispersion concerne en
premier lieu les plantes aquatiques, mais aussi quelques espèces terrestres.
On distingue deux types :
- Ombrahydrochorie : les gouttes de pluie ouvrent le fruit en tombant dessus.
- Nautochorie : l’eau est l’agent de transports des graines.

5) Zoochorie
La dispersion des graines se fait par les animaux. Ce processus présente
l’avantage de faire franchir de grandes distances aux graines. Cela favorise
l’extension de l’espèce et la diversification de son patrimoine génétique.

On distingue la encore plusieurs types : Epizoochorie , Zoochorie à élaïosome,


70
Dyszoochorie et Endozoochorie
IV. MODES DE DISPERSION ET DE
DISSÉMINATION DES GRAINES
- Epizoochorie : le transport se fait par les poils ou les plumes des animaux. Ses
graines peuvent s’accrocher en utilisant des épines, des harpons… Les animaux
sont dans ce cas passifs et participent donc involontairement au transport des
graines.

- Zoochorie à élaïosome : une structure huileuse est présente à l’extérieure de la


graine, elle attire les animaux qui vont emporter la graine, consommer
l’élaïosome et laisser la graine. On parle également de Myrmécochorie.

- Dyszoochorie : cela correspond au transport des graines qui ont des substances
de réserves à offrir aux animaux, et qui sont oubliées ou perdues. On parle
également de Synzoochorie.

- Endozoochorie : les graines sont ingérées par les animaux et rejetées. On peut
distinguer deux sous cas : l’ornithocorie quand il s’agit d’oiseaux, et la
mammaliothorie quand il s’agit de mammifères. Elles transitent le long du
système digestif en résistant aux sucs et sont disséminées, intactes, dans les
déjections de l’animal. Certaines plantes nécessitent que les sucs digestifs des
animaux ramollissent les coques dures de leurs graines pour germer. 71
V. INTRODUCTION À L’ÉCOLOGIE DU
PAYSAGE

72
V. INTRODUCTION À L’ÉCOLOGIE DU
PAYSAGE
Déf: analyse des patrons spatiaux et de leurs relations avec les
processus écologiques, à l’échelle du paysage. Application à la
gestion durable des paysages,
Une « discipline » apparue dans les années 1980, en pleine
expansion

73
V. INTRODUCTION À L’ÉCOLOGIE DU
PAYSAGE
Le paysage se définit comme une mosaïque organisée d
écosystèmes. Il est hétérogène, défini spatialement et intègre
les activités humaines.

L’échelle du paysage :

74
V. INTRODUCTION À L’ÉCOLOGIE DU
PAYSAGE
L’écologie du paysage s’est surtout développée à partir de
modèles animaux, les plantes « ne bougent pas », la dispersion
est difficile à appréhender:

Les outils:
- Les SIG et les analyses
spatiales
- La génétique du paysage

75
V. INTRODUCTION À L’ÉCOLOGIE DU
PAYSAGE
Les questions :
- la représentation du paysage
- patrons paysagers et patrons de biodiversité
- fragmentation biodiversité rôle des corridors
- services écosystémiques
- Pollinisation
- paysage et gestion

Les échelles: individu, population, communautés

76
V. INTRODUCTION À L’ÉCOLOGIE DU
PAYSAGE
L’hétérogénéité de la végétation une mosaïque dominante du
paysage

77
V. INTRODUCTION À L’ÉCOLOGIE DU
PAYSAGE

78
V. INTRODUCTION À L’ÉCOLOGIE DU
PAYSAGE

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V. INTRODUCTION À L’ÉCOLOGIE DU
PAYSAGE

Figure: Cartographie de l’occupation du sol à Kinshasa (Landsat 7 et 8) for Adeito et al., 2022
80
V. INTRODUCTION À L’ÉCOLOGIE DU PAYSAGE

Figure: Distribution des habitats de C. forda à Kinshasa (H_2055 et H_2100) for


Adeito et al., 2022 81
V. INTRODUCTION À L’ÉCOLOGIE DU
PAYSAGE

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V. INTRODUCTION À L’ÉCOLOGIE DU
PAYSAGE

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V. INTRODUCTION À L’ÉCOLOGIE DU
PAYSAGE

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V. INTRODUCTION À L’ÉCOLOGIE DU
PAYSAGE

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V. INTRODUCTION À L’ÉCOLOGIE DU
PAYSAGE

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V. INTRODUCTION À L’ÉCOLOGIE DU
PAYSAGE

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V. INTRODUCTION À L’ÉCOLOGIE DU
PAYSAGE

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V. INTRODUCTION À L’ÉCOLOGIE DU
PAYSAGE

89
V. INTRODUCTION À L’ÉCOLOGIE DU
PAYSAGE

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V. INTRODUCTION À L’ÉCOLOGIE DU
PAYSAGE

91
V. INTRODUCTION À L’ÉCOLOGIE DU
PAYSAGE

92
V. INTRODUCTION À L’ÉCOLOGIE DU
PAYSAGE

93
V. INTRODUCTION À L’ÉCOLOGIE DU
PAYSAGE

94
V. INTRODUCTION À L’ÉCOLOGIE DU
PAYSAGE

TP en groupe (4): Résumez en 10 lignes et présentez en 180


secondes les 4 chapitres (résultats) de la thèse de Mr. ADEITO
MAVUNDA Célestin (2024).
95
N.B: Un chapitre par groupe
V. INTRODUCTION À L’ÉCOLOGIE DU
PAYSAGE

96
V. INTRODUCTION À L’ÉCOLOGIE DU
PAYSAGE

97
Gratitude

98

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