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DEDICACES
A Dieu le père tout puissant, créateur du ciel et de la terre
Je te rends grâce et te loue de ce que tu as fait et ne cesses de faire dans ma vie.
Merci car tu as permis que ce travail arrive à son terme, je n’en ai aucun mérite.
Ta grâce et ton amour m’ont gardé en cette terre d’hospitalité qu’est le Mali. Je
n’ai point de mots plus grand que Merci ; que par ce travail ton nom soit encore
glorifié dans ma famille car ce que tu dis, tu l’accomplis. Parachève oh Dieu ton
œuvre dans la maison de mon père et que seule ta volonté soit faite dans nos
vies.
A mon père MINTSA MI ZE Célestin
Autant de phrases et d’expressions aussi éloquentes soient elles ne sauraient
exprimer ma gratitude, mon affection et ma reconnaissance. Tu as su
m’inculquer le sens de la responsabilité, de l’optimisme et de la confiance en soi
face aux difficultés de la vie. Tes conseils ont toujours guidé mes pas vers la
réussite. Ta patience sans fin, ta compréhension et ton encouragement sont pour
moi un soutien indispensable que tu as toujours su m’apporter.
Je te dois ce que je suis aujourd’hui, et ce que je serai demain et je ferai toujours
de mon mieux pour faire ta fierté et ne jamais te décevoir. Que Dieu t’accorde
santé, bonheur, quiétude de l’esprit et te protège de tout mal.
A ma mère MEDZA MOTO’O Marie Sylvette Epse MINTSA
A la plus douce et la plus merveilleuse des mamans
A celle qui m’a tout donné sans compter. Aucun hommage ne saurait
transmettre à sa juste valeur : l’amour, le dévouement et le respect que je te
porte. Sans toi je ne suis rien, mais grâce à toi je deviens médecin. Je demande à
Dieu le Tout Puissant qu’il te procure la santé et qu’il m’aide à te consoler des
malheurs passés, pour que plus jamais le chagrin ne pénètre ton cœur car nous
avons encore besoin de ton amour.
Je mets entre vos mains le fruit de longues années d’étude, de longs mois
d’absence loin de votre tendresse, de longs jours d’apprentissage. Chaque ligne
de cette thèse, chaque mot, chaque lettre exprime la reconnaissance, l’amour, le
respect et le merci d’être mes parents.
REMERCIEMENTS
Au Mali : terre d’hospitalité, merci pour les valeurs, merci pour le savoir.
Puisse ce modeste ouvrage contribuer à ton édifice. Que Dieu t’accorde la paix
et te garde attaché à ta devise « Un peuple, un but, une foi ».
Joyce NZIGOU : merci pour ce que tu m’as apporté, merci d’avoir été et d’être
toujours là, ton soutien et ta présence m’ont réconforté, merci d’avoir partagé ces
moments avec moi. Mon marathonien que Dieu te bénisse toi et ta famille, qu’il
déverse sa grâce abondante sur toi et exauce tes prières mon cher Joyce N.
Cher maître, merci de l’intérêt que vous avez bien voulu porter à ce travail en
acceptant d’en être juge et d’y apporter un regard nouveau. Votre générosité,
votre disponibilité ainsi que vos qualités intellectuelles nous honorent.
Recevez ici cher Maître, l’expression de notre profonde reconnaissance.
Cher maitre nous sommes honoré que vous ayez accepté de juger ce travail.
Votre générosité, votre disponibilité ainsi que vos qualités intellectuelles nous
ont beaucoup marquées.
Recevez ici cher Maître, l’expression de notre profonde reconnaissance.
ECG: Electrocardiographie
ORL : Otorhinolaryngologie
TDM: Tomodensitométrie
SOMMAIRE
INTRODUCTION…………………………..…1
OBJECTIFS……………………………………4
GENERALITES……………………………….5
MATERIELS ETMETHODES………..…….19
RESULTATS…………………………………22
COMMENTAIRE ET DISCUSSION………32
CONCLUSION ET RECOMMADATION….37
REFERENCES………………………….……39
ANNEXES…………………………….……….43
INTRODUCTION
Les urgences médico-chirurgicales sont une priorité de santé publique dans nos
pays. La mission d’un service d’urgence est d’assurer une réponse permanente à
la demande de tout patient présentant une souffrance réelle ou ressentie [1].
Un service d’accueil des urgences est une structure gérée par des médecins
qualifiés, qui doit accueillir et prendre en charge 7j /7, 24h /24 toutes personnes
se présentant en situation d’urgence (y compris psychiatrique), notamment en cas
de détresse et d’urgences vitales. Historiquement le service des urgences était la
principale porte d’entrée de l’hôpital, et constituait donc un passage quasi –
obligatoire pour les patients avant leur admission dans la plus part des services
hospitaliers. Aujourd’hui, alors que la fréquentation des services d’urgence a
doublé en 10 ans, les patients ayant initialement transité par les services
d’urgences(SU) ne représentent plus que 40% des malades séjournant dans les
services hospitaliers [2].
Les Services d’Accueil des Urgences (SAU) sont victimes de leur popularité et
la récente augmentation de leur fréquentation ne s’est pas accompagnée d’une
augmentation suffisante des capacités matérielles et humaines [8]. La surcharge
des Services d’Urgences est un facteur de non qualité provoquant une morbi-
mortalité supplémentaire et allongeant la durée du séjour. En effet, plusieurs
études ont montré que plus d’un service d’urgence sur 2 fonctionnent en
suractivité, c’est-à-dire qu’il ne pouvait pas, de façon répétée prendre en charge
les malades dans les conditions optimales et sans délai d’attente prolongé car
l’allongement du temps de prise en charge médicale retentit sur la qualité des
soins, la satisfaction des patients et la productivité des professionnels de l’urgence
[9].
OBJECTIFS
1. OBJECTIF GENERAL
Evaluation du processus d’orientation des patients du Service d’Accueil des
Urgences.
2. OBJECTIFS SPECIFIQUES
Identifier les modes d’arrivée et les moyens de transport des patients
Déterminer l’orientation des patients au sein du SAU
Déterminer les services d’hospitalisation les plus sollicités
Identifier les causes de retard d’orientation
Déterminer la durée de séjour des patients
I. GENERALITES
1. CONTEXTE DE LA PRISE EN CHARGE PRE- HOSPITALIERE
Considérés comme « une porte de l’hôpital en permanence ouverte », les services
d’accueil des urgences (SAU) souffrent comme le soulignent de nombreuses
études [10-12] du problème de l’engorgement. Les difficultés d’hospitalisation
des patients des urgences se sont encore aggravées en raison d’une demande
générale en soins qui s’accroit, d’une recrudescence des pathologies accidentelles
et celles des temps modernes, de circuit d’urgences insuffisants, de catastrophes
naturelles et humaines de plus en plus fréquentes. La prise en compte de ce
phénomène ne peut trouver de réponse au seul niveau des services d’urgences, ni
même de l’établissement hospitalier. Cette problématique appelle une approche
plus globale d’amélioration de la coopération entre les différents acteurs
intervenant en amont et en aval de ces services.
La Médecine d’urgence serait une solution innovante pour atténuer les
conséquences de ces problèmes de santé. La Médecine d’urgence est la
médecine la plus active, elle s’exerce à domicile, sur les lieux de travail, sur la
route, à l’hôpital car, habituellement, ce sont les malades qui se déplacent vers les
urgences, il est préférable d’aller vers eux, hors de l’hôpital afin d’intervenir dans
les précieuses minutes qui suivent un accident ou un malaise. L’aide médicale
d’urgence est le dispositif mis en place par un Etat pour apporter une aide
médicale aux personnes victimes d’un accident ou une affection brutale et
inattendue. Le concept d’aide médicale d’urgence est basé sur la nécessité de
fournir dans les délais correspondants au degré de gravité de l’urgence la réponse
techniquement et humainement la mieux adaptée [13].
Au Mali, l’organisation des urgences ne répond à aucun schéma préétabli. En
effet il n’existe pas de structures de prise en charge pré hospitalière type « SAMU
» .Certains malades sont évacués sur le SAU par la protection civile ou la police,
d’autres viennent soit d’eux-mêmes ou transportés par la famille ou par des
personnes de bonne volonté témoins d’un accident par exemple. Seules les
évacuations à partir des centres de santé périphériques ou régionaux non
suffisamment équipés sont assurées par des ambulances non médicalisées à
travers un système de régulation médicale. En cas de catastrophes, les blessés
sont évacués par tous les moyens possibles sur l’hôpital, déplaçant la catastrophe
de son site à la structure d’accueil.
Dans tous les cas, l’organisation du secours est indissociable du devoir du
médecin. En France, l’article 9 du code de déontologie médicale est
formel « Tout médecin qui se trouve en présence d’un malade ou d’un blessé en
péril ou, informé qu’un malade ou un blessé est en péril, doit lui porter assistance
THESE DE MEDECINE Page 5
Orientation des patients au Service d’Accueil des Urgences du CHU – Gabriel TOURE
ou s’assurer qu’il reçoit les soins nécessaires. » Au Mali, ce sont les articles 5 et
28 du code de déontologie médicale qui déterminent le devoir du médecin face à
la personne en détresse :
-Article 5 : « tout médecin quel que soit sa spécialité, sauf en cas de force
majeure, est tenu de porter secours d’urgence à un malade en danger immédiat si
une autre assistance ne peut être assurée ».
-Article28 : « devant le caractère d’urgence des soins que réclame l’état d’un
mineur ou d’un handicapé, lorsqu’il est impossible d’avoir en temps utile l’avis
du représentant légal, le médecin appelé doit donner les soins qui s’imposent ».
Accueil
La prise en charge des urgences nécessite de détecter rapidement, dès les premiers
instants, les besoins spécifiques de chaque patient. Selon l’Art. D. 6124-18 du
code de la santé publique française, « Lorsque l’activité de la structure des
urgences le justifie, l’équipe comprend en outre un infirmier assurant une
fonction d’accueil et d’organisation de la prise en charge du patient». En 2004,
un référentiel est créé par La SFMU, précisant et cadrant les fonctions et
Sectorisation
Box de consultation
Le box de consultation est la zone d’examination des patients moins graves au
sein des structures d’urgences. Le box d’examen est une ressource limitée et
limitante: sa disponibilité et son accessibilité conditionnent la possibilité de
continuer à prendre en charge de nouveaux patients se présentant aux Urgences
et donc la maîtrise de l’engorgement du service et des temps de passage des
patients [24].
Hospitalisation en UHCD
L’UHCD fait partie intégrante du SAU et permet l’hospitalisation des patients
accueillis aux urgences. Elle est sous la responsabilité pleine et entière des
médecins urgentistes. Elle permet d’hospitaliser des patients dont l’évaluation
n’est pas terminée ou dont l’orientation n’est pas finalisée, sans avoir à solliciter
des services hospitaliers souvent déjà pleins ou ne pouvant, aux heures nocturnes,
assurer une surveillance étroite ou médicalisée, et enfin d’hospitaliser des patients
pour une courte période avant leur retour à domicile. Le fonctionnement correct
de cette unité suppose que les patients y résident moins de 24 heures
conformément aux textes en vigueur. Cela nécessite un effort partagé des
médecins urgentistes et des services d’aval pour « vider » chaque jour l’UHCD
en offrant à chaque patient une orientation adaptée [25].
II. METHODOLOGIE
1. CADRE D’ETUDE
Notre étude s’est déroulée dans le Service d’Accueil des Urgences du CHU
Gabriel Touré. Le CHU Gabriel Touré se trouve au troisième niveau de la
pyramide sanitaire du Mali. Il est situé en plein centre-ville dans le quartier
commercial de la Commune III du District de Bamako.
Le Service d’Accueil des Urgences du CHU Gabriel Touré est une référence en
matière de prestation de services. Il a une vocation du centre de traumatologie et
d’urgence mère-enfant. Il reçoit toutes les formes d’urgences sauf les urgences
médico-pédiatriques et obstétricales. Ces derniers sont reçus respectivement au
service des urgences pédiatriques et des urgences obstétricales.
Aperçu général
Le Service d’Accueil des Urgences est constitué de :
Une salle de tri : animée par un médecin et par un infirmier
Une salle de déchoquage : composée de deux lits de réanimation. Chaque
lit est muni d’un scope multiparamétrique, de quatre prises électriques, de
bouche d’oxygène, d’air et de vide pour l’aspiration ; deux respirateurs
pour les deux lits ; et deux pousses seringues électriques.
Deux salles d’hospitalisation de courte durée : une pour les hommes et
l’autre pour les femmes. Chaque salle est munie de quatre lits de
réanimation. Chaque lit est muni d’un scope, de quatre prises électriques,
de bouche d’oxygène, d’air et de vide.
Huit box de consultation et une zone d’attente.
Un bloc opératoire d’urgence : utilisé par les services de chirurgie
viscérale, de neurochirurgie, de traumatologie, ORL, Chirurgie
Pédiatrique.
Un laboratoire d’analyse sanguine : équipé mais non fonctionnel.
Une salle de radiologie : non fonctionnelle.
Un secteur administratif
Deux bureaux et un amphithéâtre où se tient le staff et les de réunions.
Le personnel du service est composé de :
Un médecin anesthésiste réanimateur et urgentiste.
Deux médecins urgentistes, dix médecins généralistes dont neuf sont des
contractuels et un fonctionnaire.
Quinze étudiants en année de thèse.
Un assistant médical.
5. VARIABLES ETUDIEES
Les variables à analyser ont été collectées à partir des données portées sur la fiche
d’enquête. Il s’agit :
Les données sociodémographiques (âge, sexe, profession, moyen de
transport, provenance, motif de consultation, …)
Les données sur l’examen physique du patient qui comporte la mesure des
paramètres vitaux (SCG, température, pouls,…)
Les données sur les examens complémentaires demandés, biologique et
radiologique.
Les diagnostics retrouvés après résultats de bilan.
Orientation des patients après stabilisation.
Les motifs de retard d’orientation des patients.
Durée du séjour dans le service.
6. ANALYSE ET SAISIE
Les données ont été saisies et analysées sur le logiciel SPSS version 20.0. Le
traitement du texte, des tableaux et des graphiques a été réalisé grâce aux logiciels
de la suite Office 2016 de Microsoft : Word et Excel. Les tests statistiques utilisés
ont été le Chi carré et le test exact de Fischer. Le test était significatif pour une
valeur de p < 0,05.
7. CONSIDERATION ETHIQUE
Cette étude a été réalisée avec le consentement des familles et les informations
recueillies restent confidentielles.
III. RESULTATS
Durant notre période d’étude, nous avons recruté 1200 cas sur 19571patients
ayant consulté au service d’accueil des urgences du CHU Gabriel TOURE, soit
6.13% de l’ensemble des consultations.
29.7%
Masculin
70,30% Féminin
400 380
350
350
300
250
200
140 146
150
100 77
48
50 28 31
0
AVP CBV Altération de Brulure Morsure de Eboulement Chute(AD) Autres
la conscience thermique serpent
841
348
11
La NFS ; l’urée et la créatinine étaient les examens biologiques les plus fréquents
Autres : ECBU, CRP, TP, TCA, D-dimères, Troponine, SRV, Hémoculture, bilan
lipidique, procalcitonine, transaminase, FT3, FT4.
Traumatisme crânien (24,8%) et AVC (17,7%) étaient les diagnostics les plus
rencontrés. Nous avions aussi observé 14,58% de patients poly pathologiques.
Autres : œdème cérébral, tumeur, poly blessé, hyperglycémie hyperosmolaire,
hémorragie digestive, OAP, SCA, insuffisance rénal, troubles ioniques, anémie,
autolyse, insuffisance cardiaque, embolie pulmonaire, fracture du bassin,
contusions, péritonite, occlusion, pneumopathie, VIH, abcès cérébral,
hépatopathie.
Tableau XII: répartition des patients selon les critères d’admission en UHCD
Critères d’admission Effectif Pourcentage
Retour à domicile prévu dans 24h 6 3,7
Observation avant orientation 127 78,4
Attente de lit en hospitalisation
17 10,5
conventionnelle
Patient en zone d'accueil 12 7,4
Total 162 100,0
Les patients admis en UHCD l’étaient le plus souvent pour observation avant
orientation (78,4%).
Tableau XIII: répartition des patients en fonction de leur durée de séjour aux
urgences
Durée de séjour Effectif Pourcentage
0 à 3 jours 951 79,3
4 à 7 jours 164 13,6
8 à 14 jours 56 4,6
15 à 21 jours 18 1,5
22 à 28 jours 5 0,4
29 à 35 jours 3 0,3
36 à 42 jours 2 0,2
43 à 45 jours 1 0,1
Total 1200 100
La plus grande partie des patients séjournait au SAU entre 0 et 3 jours avec une
durée moyenne de 63,59 heures (2,65 jours) et une durée max de 45 jours.
535
325
201
139
[0 À 3 J] [3 J ET PLUS]
urgence médicale urgence chirurgicale
Sortie
contre…
Domicile
30% Domicile
Décès
Transfert
36% Transfert
Décès
29% Sortie contre avis médical
1. METHODOLOGIE :
Notre étude prospective portant sur l’orientation des patients au service d’accueil
des urgences du CHU Gabriel Touré sur une période de 12 mois allant du 1er
Octobre 2018 au 30 Septembre 2019, a pour but d’évaluer le processus
d’orientation des patients et d’en déterminer les causes de retard.
Le handicap lors du recueil a été le recrutement des dossiers insuffisamment
remplis par l’absence de certaines données. Il y’avait aussi le manque de moyens
financiers de certains patients qui a posé un problème de diagnostic.
2. EPIDEMIOLOGIE
Malgré ces difficultés, les résultats obtenus nous ont permis une description
épidémiologique. Sur une période de 12 mois, nous avons enregistré 19571
patients ayant consulté au service d’accueil des urgences dont 1200 patients
retenus conformément à nos critères d’inclusion, soit une fréquence de 6,13% de
l’ensemble des consultations.
Sexe
Le sexe masculin était majoritaire avec un ratio (H/F) à 2,37. Notre résultat se
rapproche de celui d’Allodes S.A et al. au Benin [26] qui avec un ratio de 2,4, et
Berraho M. et al. au Maroc [28] trouvent le sexe masculin prédominant. Cette
prédominance pourrait s’expliquer par l’hyperactivité des hommes et par la
vocation de trauma center du SAU qui ne prend pas en charge les urgences
gynécologiques et obstétricales.
Age
La tranche d’âge 15-29 ans était majoritaire avec une moyenne d’âge de 38,5+/-
22,3. Ce résultat rejoint ceux de Mahamadou I. au Mali [27] ; d’Allodes S.A et
al. au Benin [26] qui trouvent cette tranche d’âge majoritaire dans leurs études.
Ceci pourrait s’expliquer par le fait que cette couche de la population est la plus
productive et la plus mobile.
Mode et moyens
Notre étude avait montré que 69,2% des patients venaient aux urgences par leurs
propres moyens (véhicule personnel ou transport en commun). Cela pourrait
s’expliquer par le fait que ces moyens étaient les plus accessibles pour les
populations en l’absence de médecine pré-hospitalière au Mali. A noter aussi que
44% de patients venaient d’eux même (domicile) contre 31,8% provenant
d’autres structures sanitaires. Certains patients étaient également amenés par les
moyens de la protection civile (24,2%) dans le cadre du secours aux personnes
victimes d’accident de la circulation routière. Notre résultat est inférieur à celui
de Bavuala T. à Kinshasa [29] qui montre que 2 /3 de patients soit 66,94%
provenaient du domicile et que 98% de ces patients venaient par leur propres
moyens. Comparativement à Koureissy B. [30] au Mali qui trouve que les patients
transportés par les ambulances de secours de la protection civile représentent
43,58%, et ceux transportés par les ambulances non médicalisées 18,62%. Keita
M et al. dans leur étude au Mali [31] trouvent 71% de moyens de transport
personnels utilisés et 25% de transport par les ambulances simples. Le point
commun de ces moyens de transport fréquemment utilisés est qu’ils n’étaient pas
médicalisés. Aucun patient n’avait reçu de soins pré-hospitaliers. Selon d’autres
études [32], [33], la proportion des patients venus en véhicule personnel
atteignait respectivement jusqu’à 79.8% et 80.2%.
Motifs d‘admission
Le motif d’admission majoritaire durant notre étude était l’altération de la
conscience très souvent liée aux traumatismes crâniens ou AVC. Cela pourrait
s’expliquer d’une part par le flux entrant des personnes âgées (24,75% des
patients de plus de 60 ans) poly pathologiques et présentant souvent des maladies
neurologiques. D’autre part, du fait que les patients et/ou les accompagnants ne
venaient à l’hôpital que devant l’aggravation de l’état du malade. Notre résultat
diffère de ceux de Koureissy B. [30] et Goita A. [35] au Mali qui ont trouvé
l’AVP comme motif principal à 54,03% et 50,5%. Drame B. [34] au Mali trouve
comme motif d’admission premier asthénie physique/anorexie à 75%. Cette
différence pourrait être expliquée par les modes de recrutement qui n’étaient pas
les même.
Type d’urgence
Nous avons enregistré tout au long de notre étude 52,2% d’urgences chirurgicales
contre 47,8% d’urgences médicales .Ce résultat rejoint celui de Koureissy B. [30]
qui a trouvé une prédominance de pathologies chirurgicales a 69%, tandis que
Olivia B. [40] à Bordeaux a trouvé 58% de cas médicaux. Cela pourrait
s’expliquer par la fréquence des AVP et agressions dont sont victimes nos
patients, et la vocation de trauma center du SAU du CHU Gabriel Touré.
Triage
Notre recensement se limitait aux patients classés CCMU 3-5, et avait trouvé un
taux de 85,6% de patients classés CCMU3. Contrairement à Magloire Gaël N.
[36] au Mali qui trouve dans son étude 61,7% de patients CCMU4 dans un
contexte traumatique. Dans notre étude cette différence pourrait s’expliquer par
l’état du malade qui nécessite souvent des investigations et/ou une observation
avant orientation.
Orientation dans le service
Nous avons orienté après tri 80,4% de patients dans les box de consultation, et
21,6% dans les autres unités dont 13,5% à l’UHCD et 6,1% en salle de
déchocage. Sanogo A. [37] et Goita A. [35] au Mali trouvent respectivement 35%
et 19,6% de patients admis en UHCD/ déchocage. Cela pourrait être expliqué par
les conditions d’amélioration et la standardisation des soins ; ce qui augmente la
durée de vie et donc d’occupation des lits. Du fait de l’occupation de la salle de
déchocage, beaucoup de patients se retrouvaient au box. On avait 54,7% de nos
patients classés CCMU4 hospitalisés dans les box de consultation.
Diagnostics
Les TC et AVC étaient les diagnostics les plus retrouvés. Nos résultats
rejoignent ceux de Goita A. [35] qui trouve 40,33% de TC et 12,11% d’AVC.
Cela pourrait s’expliquer par la fréquence des accidents et agressions, mais aussi
par le vieillissement de la population.
Devenir des patients
Notre travail montrait que : 35,6% des patients sont transférés dans les services
d’aval. Ce résultat rejoint celui de Koureissy B. [30] qui a trouvé 37%. Ce taux
faible pourrait être expliqué par le refus des autres services de transférer le malade
pour différents motifs (instabilité du patient, service saturé, absence
d’accompagnant, etc…).
Nous avons enregistré 30% de patients qui retournaient à domicile, parmi
lesquels 45,7% sortaient avec une demande de consultation spécialisée à
distance. Cela pourrait se justifier du fait qu’il s’agissait des patients dont
l’évolution favorable après soins était compatible avec une sortie au domicile.
Ces patients ne nécessitaient pas forcément une hospitalisation, leur sortie était
décidée d’un commun accord avec le service spécialisé. Koureissy B [30] au Mali
trouve quant à lui 51% de retour à domicile. Cette grande différence pourrait être
expliquée du fait que son étude prenait en compte les patients classés CCMU1 à
5.
Nous avons observé 4,6% de sortie contre avis médical durant notre étude qui
concernait majoritairement les cas traumatiques. Cela pourrait être expliqué par
THESE DE MEDECINE Page 34
Orientation des patients au Service d’Accueil des Urgences du CHU – Gabriel TOURE
CONCLUSION
Au terme de notre étude portant sur l’orientation des patients au SAU du CHU
Gabriel Touré, on a observé que le taux d’orientation en aval des patients est
faible à 35,06% ; le taux de retour à domicile s’élevait à 30%. Les box de
consultation après tri recevaient la majorité des patients. Au regard du profil des
patients traumatisés que nous recevons, les services de chirurgie notamment le
service de neuro chirurgie était le plus sollicité. La durée de séjour longue avec
pour extrême 0 et 45 jours était le résultat d’un retard d’orientation. Les motifs
de retard rencontrés étaient : inadéquation de l’état clinique du malade avec la
capacité technique d’accueil des services receveurs, la latence dans l’acquisition
du bilan lésionnel et le manque de lits d’hospitalisation en aval.
Ces retards d’orientation suggèrent une réorganisation du Service d’Accueil des
Urgences par la création d’un trauma center et la présence effective de toutes les
spécialités pour une gestion rapide et efficace de tous les patients.
RECOMMANDATIONS
Au terme de notre étude nous formulons les recommandations suivantes :
1. Aux autorités politiques et sanitaires :
Créer un Service d’Aide Médicale Urgente(SAMU) pour palier au
déficit de transport des patients.
Créer un trauma center
Equiper et former les équipes déjà existantes (sapeur-pompier ; croix
rouge) pour une meilleure coordination.
Former le personnel en quantité et qualité pour la médecine pré-
hospitalière et la médecine d’urgence au Mali.
Réorganiser et équiper les structures sanitaires périphériques d’un
minimum de matériels indispensable à la prise en charge des
urgences.
Disposer les médicaments à la pharmacie et les examens
complémentaires à l’hôpital.
2. Au Centre Hospitalier Universitaire Gabriel Touré
Mettre en place un protocole d’accueil des patients du SAU en
collaboration avec les services intra hospitaliers
Créer un service de gériatrie
BIBLIOGRAPHIE
1. Pierre C, Bruno R, Caroline T. Urgences médico-chirurgicales de
l’adulte. 2e édition. Paris : Arnette ; 2004. p.47 ; 51.
2. Organisation de l’aval des urgences : états des lieux et propositions.
Société Francophone de Médecine d’Urgences. Mai 2005 ; p. 4-5.
3. Collet M, Gouyon M .Genèse des recours urgents ou non programmés à la
médecine générale. Paris : Direction de la Recherche, des Etudes de
l’Evaluation et des Statistiques. Etudes et résultats. 2003 ; p.212.
4. Vuagnat A. Les urgences hospitalières qu’en sait-on ? Le panorama des
établissements de santé. Edition 2013 ; p.11-28.
5. Bayle A. 21 millions de passages aux urgences, hausse quasi-permanente
depuis 20ans. Le quotidien du medecin.fr. 26 Juin 2018.
6. Direction de la Recherche des Etudes de l’Evaluation et des Statistiques
(DREES). Les établissements de santé pdf.
https://drees.solidarites_santé_gouv.fr//MG/pdf/es_2018_V4_Web.pdf
(consulté le 20/01/20)
7. Ministère de la Santé du Maroc. Données des rapports d’activité du centre
hospitalier Provincial de Nador. Rabat : le ministère ; 2006_2009.
8. Barra G. Ouverture d’une unité de post-urgences au CHU de Pointe à
Pitre : bilan à 1 an. Médecine humaine et pathologies. 2017 ; p. 21 ; 49-50.
9. Pateron D. Une organisation des flux au sein des urgences.
Ann.Fr.Med.Urgences (2013) 3 : p.69-70.
10. Pateron D. Une organisation des flux au sein des urgences. Samu-Urgences
de France. Les premières Assises de l’Urgence. Paris. 13 Septembre 2012.
p.25-26.
11. Dr PG Claret, Pr JE de LA COUSSAYE. Une gestion des lits d’aval
assurée par l’établissement de santé. Samu-Urgences de France. Les
premières Assises. Paris. 13 Septembre 2012.
12. Pr Pierre Carli (animateur du groupe de travail « Aval des urgences » et
président du CNUH). Propositions de recommandations de bonne pratique
facilitant l’hospitalisation des patients en provenance des services
d’urgences. Rapport Conseil National de l’Urgence Hospitalière.
Septembre 2013.
13. Kone O : Epidémiologie des urgences médico-chirurgicales au service des
urgences du CHU Gabriel Touré [Thèse de Médecine]. 2008 (68) ; p. 103.
ANNEXES
Fiche d’enquête
I - Profil du patient
Age :………. Sexe : 1=Masculin 2=Féminin Profession :……….
Provenance :……………………………….
Moyens de transport : moyens personnels □ ambulance non médicalisée □
protection civile □
Motif d’admission : 1) AVP □ 2) CBV □ 3) Altération de la conscience □ 4)
Brulure thermique □ 5) Morsure de serpent □ 6) Eboulement □ 7)
Chute(AD) □ 8) Autres……….
II - Examen clinique et para clinique
Classification clinique des malades aux urgences : CCMU1□ CCMU2□
CCMU3□ CCMU4□ CCMU5□
Paramètres cliniques : TA…………… FC…………… FR……………
T°……………Spo2………GSC……..
Signes cliniques :
1)……………………………………………………..
2)……………………………………………………..
3)…………………………………………………….. .
4)…………………………………………………….
Examens complémentaires : 1) TDM cérébrale □ 2) TDM abdomino pelvienne □
3) Radiogaphie thorax □ 4) Radiographie des membres sup/inf □ 5)
Echographie □ 6) Hb-Hte Gpe Rh □ 7
) Ionogramme sanguin □ 8) NFS □ 9)
Autres…………………………………….. □
III - Unités de soins : Salle de déchoquage □ UHCD □ Box □
Critères d’admission en UHCD
: -Retour à domicile prévu dans 24h □
-Observation avant orientation □
-Attente de lit en hospitalisation conventionnelle □
-Patient en zone d’accueil □
THESE DE MEDECINE Page 43
Orientation des patients au Service d’Accueil des Urgences du CHU – Gabriel TOURE
IV
Diagnostic………………………………………………………………………
…………………..
V- Motif de retard effectif de l’orientation : Manque de place en hospitalisation
□ Etat du malade inadéquat □ Service indisponible □ indisponibilité de
l’ambulance □ Retard de soins □ Retard de bilan □
Autres………………………
VI - Accord du médecin receveur : 1= Oui 2=Non
VII - Durée du séjour : Entrée : / / Sortie : / /
VIII - Evolution du patient favorable défavorable stationnaire
IX - Orientation : Domicile □ Morgue □ Institution □ Sortie contre avis médical
□
Service intra hospitalier :1) chirurgie générale □ 2) chirurgie pédiatrique□ 3)
Traumatologie□ 4) Neuro médicale□ 5) Neuro chirurgie□ 6) Diabétologie□ 7)
Réanimation□ 8) Gastroentérologie □ 9) ORL □ 10) Urologie□
Service inter hospitalier : 11) Hôpital du Mali □ 12) CNOS □ 13) Hôpital de
Kati □ 14) CHU du Point G □.
Fiche signalétique
Serment d’Hippocrate
En présence des maîtres de cette faculté, de mes chers condisciples, devant
l’effigie d’Hippocrate, je promets et jure au nom de l’être Suprême d’être fidèle
aux lois de l’honneur et de la probité dans l’exercice de la médecine.
Je donnerai mes soins gratuits à l’indigent et n’exigerai jamais un salaire au-
dessus de mon travail, je ne participerai à aucun partage clandestin
d’honoraires.
Admise à l’intérieur des maisons, mes yeux ne verront pas ce qui s’y passe, ma
langue taira les secrets qui me seront confiés et mon état ne servira pas à
corrompre les mœurs ni à favoriser le crime.
Je ne permettrai pas que des considérations de religion, de nation, de race, de
parti ou de classe sociale viennent s’interposer entre mon devoir et mon patient.
Je garderai le respect absolu de la vie humaine dès la conception.
Même sous la menace, je n’admettrai pas de faire usage de mes connaissances
médicales contre les lois de l’humanité.
Respectueuse et reconnaissante envers mes maîtres, je rendrai à leurs enfants
l’instruction que j’ai reçue de leur père.
Que les hommes m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses.
Que je sois couverte d’opprobre et méprisé de mes confrères si j’y manque !
Je le jure.