Cours Compt approfondie

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 184

Nait Dayaa Omar

Complexe de Temara
Chapitre I : le cadre de la comptabilité

I- Champ d’application de la norme générale comptable

Le champ d’application de la présente norme est général. Il est précisé par les
textes législatifs et réglementaires.

La comptabilité telle qu'elle résulte des dispositions de la norme porte le nom de


« Comptabilité normalisée ».

Pour faciliter d'expression, les entités économiques soumises à la Norme sont


désignées par le texte par le terme générique « Entreprise »

II- Caractères fondamentaux de la norme

La Norme générale comptable est conçue de façon à satisfaire les deux objectifs
primordiaux de la normalisation comptable qui sont :

• de servir de base à l’information et la gestion de l’entreprise ;

• de fournir une image aussi fidèle que possible de ce que représente l’entreprise
à tous les utilisateurs des comptes, privés ou publics.

Cette fonction d'information interne et d'information externe vise évidemment une


grande diversité de destinataires :

✓ l’entreprise elle-même, ses partenaires directs, tels les fournisseurs, clients,


salariés, banquiers et prêteurs, associés et actionnaires ;
✓ les Pouvoirs Publics tant au niveau fiscal qu'au niveau économique
(comptabilité nationale) et financier (contrôle du crédit).

1
Le champ d'application de la Norme Générale Comptable est très vaste puisqu'il
concerne a priori la majorité des agents économiques quelle que soit leur taille
(des petites et moyennes aux plus grandes entreprises, leur secteur (public ou
privé), leur objet (agricole, industriel, commercial ...) et leur forme juridique (Etat,
établissement public, entreprise individuelle, société, association ...).

Cette très grande diversité d'utilisateurs et d'assujettis implique la définition d'un


modèle d'analyse et d'un langage commun à tous et qui doivent constituer, s'ils
sont pertinents et fiables, l’outil privilégié du dialogue économique et social. Cette
conception de la Norme Générale Comptable peut être caractérisée par :

• son objectif d'information : il s'agit de fournir à l’entreprise elle-même comme


à tous les utilisateurs une information économique et financière pertinente et
fiable ;

• le moyen qu'elle emploie : présenter un dispositif légal cohérent quant au fond


et quant à la forme de la comptabilité normalisée.

Les idées directrices présentées ci-après concernent plus particulièrement le


modèle dit " Normal " ; elles doivent être modulées dans le sens d'un
assouplissement et d'un allégement pour le modèle dit " Simplifiée " destiné aux
petites entreprises.

II – 1- l’objectif d'information : Une analyse économique et financière


pertinente et fiable

La Norme doit présenter un ensemble d'informations pertinentes et fiables et qui


traduisent de façon fidèle la vie économique et financière de l’entreprise.

A - Pertinence et fiabilité

2
✓ La pertinence des informations tient à l’adéquation existant entre leur contenu
et leur objet : une information pertinente doit représenter convenablement,
fidèlement, les faits ou les concepts qu'elle énonce. La Norme Générale s'est
attachée à dégager de telles informations, qui puissent convenir à l’ensemble
des utilisateurs. Un exemple peut être fourni par le " chiffre d'affaires ", dont
les éléments doivent être parfaitement définis si l’on veut que son montant
présente de l’intérêt pour les comparaisons dans le temps comme dans
l’espace. L’objectif étant :

• de ne pas se tromper ;

• de ne pas tromper les tiers.

✓ La fiabilité des informations tient, elle, davantage à leur caractère quantitatif ;


les montants qui apparaissent dans les comptes ou dans les états de synthèse
doivent être sûrs, ce qui implique tant une très bonne définition des méthodes
d'évaluation qu'une parfaite maîtrise des faits comptables et de la chaîne des
traitements qui aboutissent aux comptes et aux états de synthèse.

B - Qualité de l’analyse économique

La norme propose un modèle général d'analyse de la vie économique de


l’entreprise valable pour tous les assujettis, sous réserve d'adaptations
relativement limitées pour quelques-uns tels l’état ou les collectivités publiques
par exemple.

Ce modèle puise ses éléments de base dans une comptabilité de flux, qui identifie
et conserve distinctement tous les mouvements de valeur (ou flux) dans des
comptes ou éléments de comptes distincts.

Il propose notamment : deux états de synthèse classiques dans leur nature (bilan ;
compte de produits et charges) mais novateurs dans leur contenu en raison de leur
3
grande cohérence et de leur signification économique, de leur " pertinence " ; un
troisième état de synthèse tout à fait nouveau (Etat des soldes de gestion) qui fait
apparaître un ensemble d'indicateurs de gestion utiles tant pour l’entreprise elle-
même que pour les utilisateurs externes.

1 - Analyse de la situation : le bilan

Pour des raisons de tradition juridique et de textes, la Norme reste fidèle au "
périmètre patrimonial " du bilan, à peu d'exceptions près : les biens inscrits à
l’actif sont limités à ceux qui sont la propriété de l’entreprise, à l’exclusion de
biens en location ou en crédit-bail.

C'est ainsi que les " non-valeurs " ont été isolées dans une rubrique placée en tête
de l’actif, que les " capitaux propres "incluent le résultat net de l’exercice, et que
la trésorerie positive et négative a été mise en évidence.

En outre, et conformément à la logique de l’analyse financière, le classement des


créances et des dettes a été fait selon leur fonction économique et financière et
non selon leur échéance (indiquée par ailleurs).

C'est dans l’état des informations complémentaires (ETIC), que l’on trouve le
tableau de ces échéances, comme nombre d'autres informations indispensables à
la compréhension du bilan et à l’obtention d'une image fidèle de la situation
patrimoniale et financière de l’entreprise (tableau des immobilisations, des
amortissements, des provisions, informations sur tous les postes " sensibles " du
bilan tels que non-valeurs, titres, etc...).

2 - analyse de la gestion : le compte de produits et charges (CPC) et l’état des


soldes de gestion (ESG)

4
✓ Analyse par nature des charges et produits(CPC) : La description de la
formation du résultat net repose sur l’analyse par nature des charges et produits
; critiquée par une partie de l’école de pensée comptable, parce que moins
pertinente pour la prise de décisions de gestion que l’analyse dite " par fonction
", cette méthode a été retenu pour les nombreux avantages qu'elle présente pour
l’entreprise comme pour les tiers et pour l’Etat :

- simplicité, fiabilité des intitulés des comptes dont le contenu est identique quelle
que soit l’entreprise, quelle que soit sa structure ;

- facilité de l’imputation, qui allège le travail des comptables et favorise leur


mobilité d'une entreprise à une autre, ainsi que leur formation ;

- facilité de contrôle interne, juridique, fiscal ...;

- signification et pertinence, générales et communes à tous les utilisateurs et


notamment aux gestionnaires de l’entreprise comme aux comptables nationaux.

✓ l’état des soldes de gestion (ESG) : permet d'obtenir directement :

• La marge brute (MB) essentielle dans les activités de " négoce " ;

• La valeur ajoutée (VA) produite par l’entreprise.

Central dans l’analyse macro-économique, ce concept est également intéressant


pour l’entreprise notamment au niveau de l’analyse. La valeur ajoutée apparaît
comme une différence entre la production brute de l’entreprise et sa
consommation de biens et de services extérieurs : elle mesure la véritable
production économique de la firme, son apport dans le circuit économique.

• l’excédent brut d'exploitation (EBE), principale étape vers la formation du


résultat (valeur ajoutée moins charges de personnel et impôts courants nets des

5
subventions d'exploitation) et qui représente la véritable performance
économique de l’entreprise, avant dotation, et charges financières.

Ces trois soldes économiques sont extrêmement utiles aux gestionnaires et


privilégient le " cycle d'exploitation " de l’entreprise dont la fonction première est
bien la production économique.

C - qualité de l’analyse financière :

A un renforcement de l’analyse économique, ci-dessus évoqué, la Norme


Générale Comptable ajoute une analyse financière élaborée qui trouve
principalement son support dans la comptabilité de flux prévue et son expression
pour partie dans le Bilan et l’ESG, pour partie dans le tableau de financement
(TF).

1) la comptabilité de flux

Les mouvements de valeurs de l’exercice sont, dans l’organisation comptable,


séparés des soldes à nouveau, ce qui permet l’établissement " comptable ", c'est à
dire par le seul jeu des comptes, d'un tableau d'emplois et ressources.

Un exemple de cette comptabilité de flux est fourni par la comptabilisation des


cessions d'immobilisations ; les comptes de produits et charges doivent
distinctement enregistrer d'une part le prix de cession, d'autre part la valeur
comptable nette de l’élément cédé, et non pas seulement la plus-value ou moins-
value réalisée (différence de ces deux montants)

2) les précisions financières du Bilan et de l’ESG

• le Bilan fait clairement apparaître la trésorerie de l’entreprise par deux rubriques


de l’actif et du passif ;

6
• L’ESG permet l’obtention directe de la Capacité d'autofinancement (CAF), à
partir de l’EBE, par soustraction des autres charges décaissables et addition des
autres produits encaissables.

Ce solde est essentiel dans la gestion financière car la CAF exprime l’aptitude de
l’entreprise à renouveler ses équipements et à nourrir financièrement sa
croissance, sous réserve des distributions de dividendes effectuées dans
l’exercice.

3) le tableau de financement (TF)

Cet état de synthèse traduit, en " emplois " et en " ressources " les variations du
patrimoine de l’entreprise au cours de l’exercice ; document " dynamique ", il
pallie les inconvénients du caractère statique du bilan.

II-2- Le moyen utilisé : un dispositif de fond et de forme cohérent

Pour que les comptabilités normalisées puissent produire les informations


requises, dans des conditions de délai et de fiabilité déterminées, la Norme prévoit
un dispositif général qui peut être présenté sous deux aspects : celui du fond et
celui de la forme.

A - le dispositif de fond

Les dispositions de fond de la Norme sont celles qui contribuent à la qualité de


l’information obtenue, en lui donnant sa pertinence ; on peut les classer sous trois
rubriques :

• l’énoncé des principes comptables fondamentaux ;

• l’exposé des méthodes d'évaluation ;

• la conception des états de synthèse.

7
1 - les principes comptables fondamentaux

La comptabilité normalisée ne peut se satisfaire d'un cadre législatif et


réglementaire qui prétendrait répondre à toutes les situations possibles et dont
l’application stricte suffirait à fournir la bonne information.

✓ les principes comptables fondamentaux : Les principes comptables


fondamentaux retenus par la Norme Générale, au nombre de sept :

• continuité d'exploitation ;

• permanence des méthodes ;

• coût historique ;

• spécialisation des exercices ;

• prudence ;

• clarté ;

• importance significative.

D'autres principes, moins universellement acceptés, n'ont pas été retenus : tel le
"principe de prééminence de la réalité sur l’apparence", et le principe de
"sincérité.

2- les méthodes d'évaluation

La norme générale donne aux évaluations une place privilégiée, en précisant les
différents modes d'évaluation à retenir en toutes circonstances que ce soit à
l’entrée des éléments dans le patrimoine (valeurs d'entrée), à une date quelconque
(valeurs actuelles) et dans le bilan (valeurs comptables nettes).

La norme a retenu deux méthodes de valorisation : FIFO (premier entré-premier


sorti) et CMUP (coût moyen unitaire pondéré).
8
3- la conception des états de synthèse

L’existence même d'un tableau de financement (TF) et d'un état d'informations


complémentaires (ETIC) est révélatrice des choix opérés. Si le rôle du TF a été
souligné plus haut, celui de l’ETIC doit être ici précisé : il est de fournir aux
lecteurs des états de synthèse - dont l’ETIC fait partie intégrante - la "règle du jeu"
dont la connaissance permet de mieux comprendre les informations apportées par
le bilan, le compte de produits et charges, et le tableau de financement.

B - le dispositif de forme

La Norme s'attache à décrire un dispositif formel destiné à garantir la fiabilité et


l’homogénéité des informations figurant dans la comptabilité et dans les états de
synthèse ; ce dispositif concerne plus particulièrement :

✓ l’organisation comptable tel que : l’identification, la classification et la


conservation des documents de base et des pièces justificatives,
l’exhaustivité de la saisie des informations, la continuité de la chaîne de
traitement allant de l’enregistrement de base aux états de synthèse…. ;
✓ le plan de comptes : la comptabilité normalisée doit respecter le plan de
comptes proposé dans le CGNC, qui peut être subdivisé en fonction des
besoins de l’entreprise. Le but est de mettre en place une normalisation tout
à la fois générale et souple.
✓ les états de synthèse : La Norme Générale prévoit un contenu général des
états de synthèse répondant à la diversité des situations particulières, il
propose deux modèles des états de synthèse :

• l’un de droit commun qui est prévu pour toute entreprise : c'est le "modèle
normal" ;

9
• l’autre réservé aux entités de petite dimension est simplifié par rapport au
modèle normal : c'est le "modèle simplifié".

III- Principes comptables fondamentaux

A - Aspects généraux

Les entreprises doivent établir à la fin de chaque exercice comptable les états de
synthèse aptes à donner une image fidèle de leur patrimoine, de leur situation
financière et de leurs résultats.

La représentation d'une image fidèle repose nécessairement sur un certain nombre


de conventions de base – constitutives d'un langage commun – appelées principes
comptables fondamentaux. Ces principes comptables sont au nombre de sept :

• Le principe de continuité d'exploitation ;

• Le principe de permanence des méthodes ;

• Le principe du coût historique ;

• Le principe de spécialisation des exercices ;

• Le principe de prudence ;

• Le principe de clarté ;

• Le principe d'importance significative.

IV- Organisation de la comptabilité

L’organisation de la comptabilité normalisée est destinée à garantir la fiabilité des


informations fournies et leur disponibilité en temps opportun.

A - objectifs de l’organisation comptable

10
La comptabilité, système d'information de l’entreprise, doit être organisée de telle
sorte qu'elle permettre :

• de saisir, classer et enregistrer les données de base chiffrées ;

• d'établir en temps opportun les états prévus ou requis ;

• de fournir périodiquement, après traitement, les états de synthèse ;

• de contrôler l’exactitude des données et des procédures de traitement.

Pour être probante, la comptabilité doit satisfaire aux exigences de la régularité.

Celle-ci est fondée sur le respect des principes et des prescriptions du CGNC.

L’organisation de la comptabilité suppose l’adoption d'un plan de comptes, le


choix de supports et la définition de procédures de traitement.

B - structures fondamentales de la comptabilité

Toute entreprise doit satisfaire aux conditions fondamentales suivantes de tenue


de sa comptabilité :

• tenir la comptabilité en monnaie nationale ;

• employer la technique de la partie double garantissant l’égalité arithmétique des


mouvements "débit" et des mouvements " crédit" des comptes et des équilibres
qui en découlent ;

• s'appuyer sur de pièces justificatives datées, conservées, classées dans un ordre


défini, susceptibles de servir comme moyen de preuve et portant les références de
leur enregistrement en comptabilité ;

• respecter l’enregistrement chronologique des opérations ;


11
• tenir des livres et supports permettant de générer les états de synthèse prévus par
le CGNC ;

• permettre un contrôle comptable fiable contribuant à la prévention des erreurs et


des fraudes et à la protection du patrimoine ;

• contrôler par inventaire l’existence et la valeur des éléments actifs et passifs ;

• permettre pour chaque enregistrement comptable d'en connaître l’origine, le


contenu, l’imputation par nature, la qualification sommaire ainsi que la référence
de la pièce justificative qui l’appuie.

C - plan de comptes

1 - Le plan de comptes de l’entreprise est un document qui donne la nomenclature


des comptes à utiliser, définit leur contenu et détermine le cas échéant leurs règles
particulières de fonctionnement par référence au P.C.G.E.

2 - Le Plan Comptable Général des Entreprises (P.C.G.E) et ses éventuelles


adaptations dans le cadre de Plans Comptables professionnels, comportent une
architecture de comptes répartis en catégories homogènes appelées "classes".

Les classes comprennent :

• des classes de comptes de situation ;

• des classes de comptes de gestion ;

• des classes de comptes spéciaux.

D - livres et autres supports comptables

Les livres et autres supports de base de la comptabilité sont les suivants :

12
✓ Un manuel décrivant les procédures et l’organisation comptable lorsqu'il est
nécessaire à la compréhension du système de traitement et à la réalisation des
contrôles.
✓ Le livre journal tenu dans les conditions prescrites par la loi dans lequel sont
enregistrées les opérations soit jour par jour.
✓ Le grand-livre formé de l’ensemble des comptes individuels et collectifs, qui
permet le suivi de ces comptes.
✓ Le livre d'inventaire tenu dans les conditions prescrites par la loi est un support
dans lequel sont transcrits le Bilan et le CPC de chaque exercice.

E - préparation des états de synthèse

✓ Les comptes sont arrêtés à la fin de chaque exercice.


✓ Le Bilan et le CPC doivent découler directement de l’arrêté des comptes
définitif à la fin de l’exercice.
✓ La durée de l’exercice est de douze mois.
✓ La clôture de l’exercice peut être opérée à n'importe quelle date ; elle est en
général fixée en fonction du cycle d'activité de l’entreprise.
✓ Le changement de la date de clôture de l’exercice doit être dûment motivé dans
l’ETIC.
✓ L’établissement des états de synthèse, sauf circonstances exceptionnelles
justifiées dans l’ETIC, doit se faire au plus tard dans les trois mois suivant la
date de clôture de l’exercice.
✓ La date d'établissement des états de synthèse doit être mentionnée dans l’ETIC.

V- Le manuel des procédures

Le manuel de procédures comptables et administratives décrit l'organisation


comptable et administrative de l'entreprise, les méthodes de saisie et de traitement
des informations, les politiques comptables et les supports.
13
Les différents articles de lois traitants le manuel des procédures sont :

✓ Le CGNC : le CGNC a prévu dans ses chapitres, l’organisation comptable


que toute entreprise doit adopter. En effet, La comptabilité de toute
entreprise doit être organisée de façon à ce qu’elle permette de : saisir,
classer et enregistrer les données de base chiffrées ; établir en temps
opportun les états prévus ou requis ; fournir périodiquement, après
traitement, les états de synthèse ; contrôler l’exactitude des données et des
procédures de traitement.

Selon le C.G.N.C le manuel des procédures est obligatoire :

▪ Pour les sociétés anonymes ;


▪ Pour les SARL, SNC et SCS dont le CA annuel HT est supérieur à 50 millions
de Dhs
▪ Lorsque les procédures de travail et le système de traitement deviennent
complexes.

2. La loi n° 9-88 relatives aux obligations comptables des commerçants

La loi 9-88 relative aux obligations comptables des commerçants promulguée par
le Dahir n ° 1-92-138 (du 30 Joumada II 1413 / 25 Décembre 1992) rectifié par la
loi 44-03 promulguée par le dahir n° 1-05-211 du 14 février 2006 stipule dans son
article 4 que : « Les personnes assujetties à la présente loi dont le chiffre d'affaires
annuel est supérieur à dix millions de dirhams (10.000.000 dhs) doivent établir un
manuel qui a pour objet de décrire l'organisation comptable de leur entreprise. »

3. La fiscalité

Les textes fiscaux relatifs à l’impôt sur les sociétés (IS), l’impôt sur le revenu (IR)
et la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) formant le Code Générale des Impôts, n’ont

14
fait que rappeler que le contribuable doit tenir une comptabilité régulière : « Toute
personne assujettie à la taxe sur la valeur ajoutée doit tenir une comptabilité
régulière permettant de déterminer le chiffre d'affaires et de dégager le montant
de la taxe dont elle opère la déduction ou revendique le remboursement ». Cela
suppose que le contribuable (personne physique ou morale) est normalement
soumis au Code Général de Normalisation Comptable et à la loi 9-88 relatives aux
obligations comptables des commerçants.

4. Les lois sur les sociétés

La loi 5-96 portant sur la société en nom collectif, la société en commandite


simple, la société en commandite par actions, la société à responsabilité limitée et
la société en participation stipule que les sociétés à responsabilités limité, les
sociétés en nom collectif ainsi que les sociétés en commandite simple dont le
chiffre d’affaire annuel hors taxe est supérieur à 50 millions de Dhs doivent
désigner au moins un commissaire aux comptes ayant la mission de vérifier les
comptes des dits sociétés . Pour sa part, la loi 17-95 modifiée par la loi 20-05
relative aux sociétés anonymes stipule que toute société anonyme doit désigner
au moins un commissaire aux comptes si elle ne fait pas appel public à l’épargne
et au moins deux commissaire aux comptes si elle fait appel public à l’épargne.

VI- Méthodes d'évaluation

Les méthodes d'évaluation couvrent les principes, bases, conventions, règles et


procédures adoptés pour la détermination de la valeur des éléments inscrits en
comptabilité.

A - principes d'évaluation

L’évaluation des éléments patrimoniaux de l’entreprise doit se faire sur la base de


principes généraux.
15
1) Evaluation

✓ Les méthodes d'évaluation dépendent étroitement des principes comptables


fondamentaux retenus et notamment des principes de continuité
d'exploitation, de prudence et du coût historique.
✓ L’évaluation des éléments inscrits en comptabilité étant fondée sur le
principe du coût historique, la réévaluation des comptes constitue une
dérogation à ce principe.
✓ La valeur d'un élément revêt trois formes distinctes :
▪ la valeur d'entrée dans le patrimoine ;
▪ la valeur actuelle à une date quelconque et notamment à la date
de l’inventaire;
▪ la valeur comptable nette figurant au bilan.
✓ L’entreprise procède à la fin de chaque exercice au recensement et à
l’évaluation de ses éléments patrimoniaux.
✓ Les éléments constitutifs de chacun des postes de l’actif et du passif doivent
être évalués séparément.

2) corrections de valeur

✓ Le passage de la valeur d'entrée à la valeur comptable nette, lorsqu'elles


sont différentes, s'effectue sous forme de corrections de valeur constituées
en général par des amortissements ou des provisions pour dépréciation ;
✓ Les corrections de valeur doivent se faire en période déficitaire comme en
période bénéficiaire.
✓ Si des éléments font l’objet de corrections de valeur exceptionnelles pour
la seule application de la législation fiscale, il y a lieu d'indiquer dans
l’ETIC le montant dûment motivé de ces corrections.

3) dérogations
16
Des dérogations aux principes d'évaluation précédents sont admises dans des cas
exceptionnels ; lorsqu'il est fait usage de ces dérogations, celles-ci doivent être
signalées dans l’ETIC et dûment motivées avec indication de leur influence sur le
patrimoine, la situation financière et les résultats.

B - règles générales d'évaluation

Lors de leur entrée dans le patrimoine, les éléments sont portés en comptabilité
selon les règles générales d'évaluation suivantes :

a) Les biens et les titres :Ils sont inscrits en comptabilité :


✓ à leur coût d'acquisition pour les biens acquis à titre onéreux ;
✓ à leur prix d'achat pour les titres acquis à titre onéreux ;
✓ à leur coût de production pour les biens produits ;
✓ à leur valeur d'apport stipulée dans l’acte d'apport pour les biens et titres
apportés
✓ à leur valeur actuelle pour les biens et titres acquis par voie d'échange ;
✓ à leur coût calculé pour les biens acquis conjointement ou produits
conjointement pour un montant global déterminé :

• pour les biens acquis, par la ventilation du coût global d'acquisition


proportionnellement à la valeur relative qui peut être attachée à chacun des biens
dans leur valeur totale, dès qu'ils peuvent être individualisés ;

• pour les biens produits de façon liée et indissociable, par la ventilation du coût
de production global selon la valeur attribuée à chacun d'eux dans la valeur totale
dès qu'ils peuvent être individualisés.

b - Créances, dettes et disponibilités

17
Les créances, les dettes et les disponibilités sont inscrites en comptabilité pour
leur montant nominal.

Les créances, les dettes et les disponibilités libellées en monnaies étrangères sont
converties en monnaie nationale à leur date d'entrée.

3) - corrections de valeur

Pour l’arrêté des comptes, la valeur comptable nette des éléments patrimoniaux
est déterminée conformément aux règles générales qui suivent :

✓ La valeur d'entrée des éléments est intangible sauf exceptions prévues par
le CGNC notamment en matière de créances, dettes et disponibilités
libellées en monnaies étrangères ou indexées.
✓ Cependant, la valeur d'entrée des éléments de l’actif immobilisé dans
l’utilisation est limitée dans le temps doit faire l’objet de corrections de
valeur sous forme d'amortissement.
✓ Seules les moins-values dégagées de cette comparaison sont inscrites en
comptabilité :
▪ sous forme d'amortissements exceptionnels, si elles ont un caractère définitif;
▪ sous forme de provisions pour dépréciation si elles n'ont pas un caractère
définitif.

18
Chapitre 2: Evaluation et comptabilisation des immobilisations corporelles
et incorporelles.

A. L’évaluation des immobilisations : valeur d’origine au bilan :

Le terme évaluation à l’entrée d’une immobilisation renvoie à la valeur à


comptabiliser à la date d’entrée d’une immobilisation dans le patrimoine.

Le CGNC stipule que l’évaluation à l’entrée d’une immobilisation correspond aux


règles générales qui suivent :

➢ Premièrement, pour les biens acquis à titre onéreux : à leur coût d’acquisition;
➢ Deuxièmement, pour les biens produits, à leur coût de production;
➢ Troisièmement, à leur valeur vénale pour les biens acquis gratuitement ;
➢ Quatrièmement, à leur valeur d’apport stipulée dans l’acte d’apport pour les
biens apportés ;
➢ Enfin, à leur valeur actuelle pour les biens acquis par voie d’échange. Cette
valeur étant déterminée par la valeur de celui des deux lots dont l’estimation
est la plus sûre ;
I. Le coût d'acquisition des immobilisations

Les immobilisations acquis à titre onéreux sont enregistrées en comptabilité à leur


coût d’acquisition, ce coût correspond au prix d’achat majoré de certains frais
accessoires.

Le coût d’acquisition doit être hors taxe c'est-à-dire net des réductions
commerciales, ce coût est formé essentiellement :

• Droit de douane et transit ;


• Les frais de transport ;
• Assurance ;
19
• frais de montage et de réception ;
• Frais de l’installation.

NB :

➢ Les frais non compris dans le coût d’acquisition :


▪ Droit d’enregistrement ;
▪ Commission (honoraire,..) ;
▪ Frais d’acte ;
▪ Les taxes légalement récupérables.

Ces frais sont enregistrés par la suite dans le compte d’actif ‘2121 Frais
d'acquisition des immobilisations ‘’ toute en neutralisant ces charge par le
produit ‘7197 Transferts des charges d’exploitation’’ afin de les répartir sur
les exercices suivantes et les amortir sur cinq exercices au maximum.

➢ Frais d’essai et les charges financières :


• les charges d'installation qui sont nécessaires pour mettre le bien, en état
d'utilisation à l’exclusion des frais d'essais et de mise au point qui sont à classer
dans les charges de l’exercice ou, le cas échéant, susceptibles d'être répartis
sur plusieurs exercices.
• Les frais généraux et les charges financières engagés pour l’acquisition
d'immobilisations sont exclus du coût d'acquisition de ces immobilisations,
toutefois, dans le cas exceptionnel d'un délai d'acquisition supérieur à un an,
les frais financiers spécifiques de préfinancement se rapportant à cette période
peuvent être inclus dans le coût d'acquisition de ces immobilisations ; avec
mention expresse dans l’ETIC (AI).

Application 1 :

20
En N, l’entreprise MIFTAH a acquis un camion de transport à crédit le
10/10/N, elle a reçu la facture suivante.

Prix d’achat : 950 000

+TVA (20%) : 190 000

+Carte grise : 4 500

+ Gasoil : 1 500

TAF : Enregistrer cette facture au journal chez l’entreprise MIFTAH et passer


les écritures nécessaires au 31/12/N, sachant que la durée de vie probable de
ce matériel est 5 ans.

Application 2 :

La société Extra Assalam a acquis une machine industrielle auprès du fournisseur


Alami, le 18/09/N elle a reçu la facture suivante :MB : 120000 dhs, remise 10%,
Les frais de transports et de montage ont été pris en compte par le fournisseur, par
contre des travaux évalués à 30 000 ont été effectués par les personnels de
l’entreprise Extra Assalam pour permettre l’installation de cette machine, en fin
des honoraires qui s’élèvent à 15 000 HT ont été réglées par virement bancaire le
01/10/N à un bureau d’étude au titre de cette opération.

TAF :

1. Calculer la VO
2. Enregistrer les opérations au journal : 01/09/N, salam au 01/10/N
3. Enregistrer les opérations au journal au 31/12/N. la durée de vie probable de ce
matériel est 5 ans.

Application 3 :

La société GM a reçu le 01/07/N la facture de son fournisseur de matériel


informatique relative à l’achat d’un ordinateur facture n°12 :Ordinateur :
21
10 000, imprimante : 2 800 , frais de transport : 550, frais d’installation : 600,
remise (5%), TVA au taux normal. payable le 04/08/N par chèque bancaire.

TAF : Passer au journal les écritures nécessaires au 04/08/N et au 31/12/N. duré de vie

4 ans.

Ensembles immobiliers : l’entreprise doit ventiler la valeur d’entrée d’un


ensemble immobilier, tel un terrain construit ou un immeuble acheté, entre ses
deux éléments constitutifs.

L’acquisition du logiciel informatique :

Dans ce cas, le coût d’acquisition est comptabilisé au compte 222 «brevets,


marque, droit et valeurs similaires » lorsque le logiciel est dissocié du matériel, il
est donc à amortir, si le logiciel acquis est indissocié du matériel, la valeur de
l’ensemble matériel-logiciels est enregistrée au compte 2355« matériel
informatique ».

Par contre, si le logiciel informatique acquis par l’entreprise est destiné à la vente
(à usage commercial », son coût est inscrit au débit du compte 611 « achat
revendus de marchandises », s’il reste non vendu à la clôture de l’exercice son
coût d’achat passa au débit du compte de stocke, par ‘’l’intermédiaire’’ le crédit
du compte « variation de stock de marchandises ».

Cas pratiques : Acquisition des immobilisations à


titre onéreux
Cas 1:

Pour chaque règle d'application, indiquez à quel principe elle se rattache :

Règles d'application Spécialisation des Prudence Image fidèle Coût historique


exercices
Procéder à l'inventaire tous les 12 mois.

22
Etablir des comptes annuels
Constater les charges probables apparaissant
à la clôture d'un exercice.
Fournir des informations sincères et
régulières,
N'inscrire dans les comptes annuels que les
produits réalisés à la date de la clôture de
l'exercice.
Enregistrer au patrimoine la valeur d’un bien
à son coût d’entré

Cas 2 : Formation du coût d'acquisition de l’immobilisation


Eléments Retenus remarques
Prix d'achat X
Droits de mutation, honoraires ou commissions et frais d'actes. 2121
Immobilisations de sécurité ou pièces de rechanges indispensables X
Rabais, Remises, Ristournes
Taxe sur la valeur ajoutée (récupérable)
Autres taxes récupérables
Taxe sur la valeur ajoutée (non récupérable) X
Autres taxes non récupérables X
Coût d'emprunt (frais financières, les intérêts) EXCEPTION
Frais de transport, d'installation, de montage nécessaires à la mise X
en utilisation du bien.
Frais de transport du bien postérieurs à sa mise en utilisation
Frais d’amélioration du bien nécessaires à la mise en utilisation
Dépenses prévisionnelles de gros entretien X
Coût de formation du personnel à l’utilisation du bien acquis
Coût de maintenance et d’entretien
Coût administratifs et autres frais généraux
Estimation du coût de démantèlement, d’enlèvement et de X
restauration du site

Cas 3 :

L'entreprise « AL HAMDE » a acquis le 05/11/N un matériel industriel aux


conditions suivantes:

23
• Facture n°4, Prix hors taxes: 100.000 DH, Remise 10%, Escompte 2% T.V.A
20 %, le règlement est dans 8 mois.
• Les frais de livraison et d'installation assurées par le fournisseur de la machine
s'élèvent à : 40.000 DH T.V.A 20%,
• l'entreprise a payé par ailleurs par virement bancaire des honoraires à un
ingénieur conseiller qui a été consulté pour cet investissement, facture n°44:
15.000, T.V.A 20 %.

T.A.F :
1/ Calculer le coût d’achat de la machine.
2/ Enregistrez l’acquisition de cette machine au journal de l’entreprise.
3/ Passer au journal les écritures nécessaires au 31/12/N, sachant que la
durée de vie probable de la machine est de 10 ans.
Cas 4 :

• Le 1/12/N : Une entreprise a acquis un matériel pour un montant de 265 000


avec une remise de 15 000, TVA 20%, à régler dans 15 Mois. Amortissable
sur 10 ans.
• Par ailleurs, l’entreprise a comptabilisé des frais personnels pour la mise en
activité de cette machine : 10 000 dhs et 7500 dhs au titre des honoraires versés
à un commercial.

T.A.F :
1. Calculer le coût d’achat ?
2. Enregistrer l’opération au journal
3. Passer au journal les écritures nécessaires au 31/12/N

24
Cas 5 :

La société « BAB AL FATHE » achète une machine industrielle le 07/01/N et


engage les dépenses suivantes :

Facture n°5: Prix d'achat brut: 600.000 dhs, Remise 10%, escompte de règlement
2%, Droits de douane: 80.000 dhs, T.V.A 20%,

Frais de transport : d'installation et de montage nécessaires à la mise en utilisation


du bien (dont T.V.A 8.000 DH) : 48.000 dhs ;

Frais de transport postérieurs à la mise en utilisation : 6.000 DH (dont TVA 1.000 DH) ;

Les charges financières exposées pour l'acquisition du bien : sont de 24.200 DH


(dont T.V.A 2.200 DH). Elles sont relatives à une période de crédit à court terme.

Travail à faire :
1/ Déterminez le coût d'acquisition de cette machine et enregistrez toutes
les opérations correspondantes à son acquisition.
2/ Passer au journal les écritures nécessaires au 31/12/N.

25
Cas 6 :

La société «ASSALAME» réalise l'acquisition le 06/07/N d'un ensemble


immobilier à rénover et effectue les dépenses suivantes :

• Prix d'achat du terrain : 1.000.000 dhs


• Prix d'achat de la construction : 800 000 dhs (amortissable sur 20 ans) ;
• Droits d'enregistrement : 38.000 dhs ;
• Frais d'acte : 4.000 dhs ;
• Honoraires du notaire: 6.600 dhs, (dont T.V.A: 600) ;
• Commission: 60.000 dhs, (dont T.V.A: 10.000) ;
• Frais d'architectes 72.000 dhs, (dont T.V.A:12.000) ;
• Grosses réparatins (dont T.V.A: 14.000): 84.000 dhs ;
• Charges financières exposées pour l’acquisition du terrain et de la
construction (période allant de la signature de l'acte à la mise en
service): 54 000 dhs ;
• Restauration et remise en l’état du terrain sur lequel est bâti e la
construction : 170 000 dhs.

Travail à faire :
1/ Déterminez le cout d'acquisition de cet ensemble immobilier et
enregistrez toutes les opérations correspondantes à son acquisition.
2/ Passer au journal les écritures nécessaires au 06/07/N et 31/12/N.
Cas 7:

Le 01/04/N : la S.A « DAR AL AMANE » passe une commande d’une machine


au prix de 500.000 DH H.T. Ce matériel est destiné à la fabrication d'un
nouveau produit en application d'un brevet obtenu par la S.A. La livraison
est prévue le 15/9/N. La commande est accompagnée d 'un acompte de 10%

26
par chèque bancaire n°AF518 du montant H.T du bien, le solde devant faire
l'objet d'un règlement par chèque bancaire à 40 jours de la livraison.

Le 08/09/N : Expédition de la machine, la facture n°58 est datée du 09/09/N.

Le 12/09/N : arrivée dans les locaux, la facture du transporteur datée du


15/09/N est de 10.000 DH H.T. La prime d'assurance sur cette opération : 1000
règlement le 31/10/N. Les travaux de mise en état de la machine : 3.000 DH H.T,
T.V.A 20% le 14/09/N. Règlement le 31/10/N.

Du 11 au 15/09/N : formation de quatre membres du personnel dans les locaux


du fournisseur. Formation à la charge de l'entreprise. Rémunération mensuelle
du personnel formé : 1.900 DH. Taux moyen des charges sociales : 45%.

Le 18/09/N : les frais de transport et d'hébergement du personnel : 20 000


Facture n°95.

Du 12 au 15/09/N : mise en place de la machine. Les frais divers factures à cet


effet à la S.A le 20/09/N: 2.500 DH H.T T.V.A 20% règlement le 31/10/N.

Le 15/09/N : négociation d'un emprunt de 250.000 DH au taux de 6,5% auprès


d'une banque pour le financement de ce matériel. L'emprunt est débloqué le
01/10/N Avis de crédit n° JK.007.
Du 15 au 18/09/N : Tests, réglages et essais de la machine avec deux salaries. La
matière consommée : 1.500 DH H.T, T.V.A, 20% Facture n°102.
Le 22/09/N : mise en service de la machine.

Le 30/09/N: Réception d'une facture de commission de L’intermédiaire


intervenu au titre de cette opération : 40.000 DH H.T. Facture n°39.

Le 31/10/N, règlement par chèque bancaire des frais prévus.

T.A.F :
1/ Déterminez le coût d'acquisition de cette machine.

27
2/ Enregistrez toutes les opérations correspondantes à son acquisition.
3/ Passez au journal les écritures nécessaires au 31/12/N.

Cas 8:

Le 1er avril N : la société MAX IND a passé la commande d’une machine au prix
de 1,8 million de DH (HT). Ce matériel est destiné à la fabrication d’un nouveau
produit en application d'un brevet obtenu par la société à la suite de ses travaux
de recherche. Les perspectives de rentabilité sont particulièrement satisfaisantes
compte tenu de l’exclusivité dont la société va bénéficier. Le contrat est conclu
franco-départ, prévoit que la livraison doit intervenir, au plus tard, le 15 septembre
de la même année. Sur le plan financier, la commande s’accompagne du
versement d’un acompte de 10% du montant HT du bien, le solde devant faire
l’objet d’un règlement à 45 jours de la livraison.

La chronologie des opérations de la liées à cette commande et les charges


correspondantes se présentent ainsi :

• 08/09/N: expédition de la machine à la société; la facture correspondante est


datée du 9 septembre ;
• 12/09/N: arrivée dans les locaux de la société du convoi spécial de transport
du matériel ; la facture du transporteur, datée du septembre s’élève à 90 000
dh (HT). De son côté, la société a souscrit un contrat spécial d’assurance au
titre de cette opération ; l’assurance facturée également le 13 septembre se
monte à 5 400 TTC dh ;
• 1er au 10 septembre : travaux de mise en état de l’emplacement destiné à
recevoir la machine ; facture de l’entreprise ALPHA d’un montant de 18 000
dh (HT) en date du 14 septembre ;

28
• 1er au 5 septembre : formation de quatre membres du personnel de la société
dans les locaux du fournisseur du matériel, le coût de la formation : néant : la
charge incombe au fournisseur conformément aux conditions du contrat ;
• Frais de transport (train) et d’hébergement de personnel (hôtel) : 16 200 dh
(HT) à part égale, facture de 18 septembre ;
• 12 au 15 septembre: mise en place de la machine. Frais devers facturées à la
société le 20/09 : 9 000 dh (HT) ;
• 15 septembre : négociation d’un emprunt de 900 000 dh au taux de 10,50%
avec la Banque Populaire pour assurer le financement de ce matériel.
L’emprunt est débloqué le 1er octobre. Il est remboursable, en fin de période,
en quatre fractions annuelles égales, majorées des intérêts ;
• 22 septembre : Mise en service de la machine ;
• 30 septembre: Réception d’une facture de commission de l’intermédiaire
intervenu au titre de cette opération, montant : 18 000 dh (HT) ;

T.A.F
1. déterminer le coût d’acquisition de la machine.
2. enregistrer en comptabilité toutes les opérations intervenues entre le 1er avril et 31octobre
N, au titre de cette acquisition, les règlements financiers sont effectués par chèque. Le reste
de montant est réglé le 15/10/N.
3. indiquer les écritures qui devront être enregistrées en comptabilité à la clôture de l’exercice,
le 31 décembre N, (travaux de fin d’exercice).

Cas 9: L’acquisition d’une immobilisation soumise partiellement à la TVA


Le 02/09/N : Une entreprise a acquis 5 ordinateurs achetés à 1.000 la pièce. Ces
ordinateurs sont destinés à l’exploitation de l’entreprise à concurrence de 70% le
reste à des fins privées.

T.A.F
1/Calculer le coût d’achat du matériel informatique?
2/Enregistrer au journal les écritures nécessaires au 02/09/N au journal de
cette entreprise?
29
3/Enregistrer au journal les écritures nécessaires au 31/12/N.
Cas10: L’acquisition d’une immobilisation soumise partiellement à la TVA.

Le 01/06/N : la société AB, a acquis une machine-outil aux conditions suivantes en DH :

Prix d’achat 200000,00 HT


Droit de douane à l’importation 5000,00 HT
TVA récupérable 41000,00
Frais de transport (facture du transporteur le 08/06/N) 3500,00 HT
Frais d’installation nécessaire à la mise en utilisation 10000,00 HT
Prime d’assurance liée au transport (facture du 11/06/N) 4500,00 TTC
(Facture de l’entreprise X du 15/06/N)
Commission versée à un intermédiaire au titre de cette opération 4000,00 HT
Frais de transports supportés après l’acheminement du bien sur les lieux de sa 3500,00 HT
première utilisation (Facture du transporteur le 02/08/N)

L’entreprise est partiellement redevable de la TVA et le matériel est utilisé


indifféremment pour toutes les activités de l’entreprise. L’entreprise applique le
prorata général sur l’ensemble de ses biens et services. Le taux de déduction de
TVA calculée au 31/12/N-1 est de 91%.

T.A.F
1) Déterminer le coût d’acquisition de la machine.
2) Passer les écritures nécessaires au journal du 01/06/2018 au 02/08/N.
3) Enregistrer au journal les écritures nécessaires au 31/12/N.

Cas pratiques sur l’acquisition ou la production d’un ensemble immobilier

La valeur d’entrée d’un ensemble immobilier, tel un terrain construit ou un


immeuble acheté, doit être ventilée entre ses deux éléments :

- La valeur d’entrée du terrain


- La valeur d’entrée de la construction
Application :

30
Une entreprise a acquis un immeuble à usage de bureaux pour une valeur globale
de 1 800 000 DH. Cette valeur comprend la valeur du terrain et celle de la
construction.

Le terrain est de 1000 m² et l’espace de bureaux de 500 m² (sur deux étages). Dans
la ville, d’autres cessions ont eu lieu et les notaires ont fourni les éléments
suivants : terrain bâti 2000 DH le m², bureaux 2000 DH le m².

T.A.F
1) Déterminer le coût d’acquisition de chaque élément.
2) Enregistrer au journal les écritures nécessaires au 31/12/N.

II. Le coût de production des immobilisations

Parfois l’entreprise peut être amenée à créer elle-même ses propres


immobilisations. Ainsi, le CGNC stipule que les éléments qui forment le coût de
production des immobilisations sont:

▪ du coût d‘achat matières et fournitures utilisées pour la production de


l’élément ;
▪ des charges directes de production tels les charges de personnel, les services
extérieurs, les amortissements ;
▪ des charges indirectes de production dans la mesure où elles peuvent être
raisonnablement rattachées à la production de l’immobilisation.

❖ N.B : Ces coûts exclus :


▪ les frais d'administration générale de l’entreprise;
▪ les frais de stockage ;
▪ les frais de recherche et développement ;
▪ les charges financières, sauf conditions spécifiques de l’activité à justifier dans
l’ETIC.

31
Néanmoins le coût de production des immobilisations peut comprendre le
montant des intérêts relatifs aux dettes contractées pour le financement de cette
production depuis le " préfinancement " spécifique jusqu'à la date normale
d'achèvement de l’immobilisation ou de sa mise en service si elle est
exceptionnellement antérieure à cette date. Mention doit être faite dans l’ETIC de
cette inclusion de charges financières.

La comptabilisation de production d’immobilisation :

Débit crédit
Si la production du bien est achevée, il convient de comptabiliser le coût de l’immobilisation
X
au débit du compte de la classe 2….. concerné.
Si l’opération n’est pas achevée à la clôture de l’exercice, c’est le compte 239... «
X
immobilisation corporelles en cours » qui doit être utilisé ;
La contrepartie est comptabilisée au crédit du compte 714.. ..« immobilisation produit par
X
l’entreprise elle-même ».

Application : La société X a réalisé en N un bâtiment à usage d’atelier


amortissable sur 20 ans, la mise en service a été effectuée le 01/11/N, les charges
engagées sont les suivantes :

• Matière première (HT) : 290 000


• Des frais de main œuvre : 200 000
• Des frais divers (HT) : 210 000
TAF :

1/ Calculer le coût de production ce bâtiment ;

2/ Enregistrer les opérations dans les livres d’entreprise X au 1/11/N et au


31/12/N.

32
Cas pratiques : Les immobilisations produites
par l’entreprise pour elle-même
Cas 1 :
Eléments Retenus Remarques
Coût d’achat des matières premières
Charges directes de production.
Charges indirectes variables de production
Charges indirectes fixes de production
Immobilisations de sécurité ou pièces de rechange indispensables
Coût d'emprunt
Frais de transport, d'installation, de montage nécessaires à la mise en utilisation
du bien.
Frais de déplacement du bien postérieurs à la mise en utilisation
Dépenses prévisionnelles de gros entretien ou de grande révision
Coût de formation du personnel à l'utilisation du bien
Coûts de maintenance et d'entretien
Coûts administratifs et autres frais généraux
Estimation des coûts de démantèlement, d'enlèvement et de restauration du site.

Cas 2 :
Entreprise PRO a engagé au cours de l’exercice N des charges qui se sont élevées
à 200.000,00 HT payées par chèque pour la construction d’un magasin de
stockage.

Le 30 septembre N+1: la construction a été achevée et a nécessité des travaux


supplémentaire 120 000 DH HT payé par chèque bancaire.

Travail à faire :

1/ Enregistrer au journal les écritures nécessaires concernant la production de cette


immobilisation : au cours de N et au 31/12/N.

2/Enregistrer au journal les écritures nécessaires au 31/12/N+1 concernant la


production de cette immobilisation.
33
Cas 3 :
La société anonyme ALMA a réalisé en N une construction destinée à
l’aménagement d’une entreprise qui sera amortissable sur 25 ans. Le chantier est
terminé le 30/06/N.

Pour la production de cette construction l’entreprise a comptabilisé les charges


suivantes :

✓ MP : 200 000;
✓ MOD : 400 000;
✓ Frais de recherche et développement : 60 000;
✓ Frais administratif : 260 000;
✓ Dotations aux amortissements : 50 000;
✓ Frais financiers : 30 000.

T.A.F :
1/ Calculez le coût de production de cette immobilisation.
2/ Passez les écritures nécessaires au journal.
3/ Passer au journal les écritures nécessaires au 31/12/N.

Cas 4 :
La société «JAMLI » a engagé les dépenses suivantes pour la production
d'une machine-outil complexe:

✓ Matières consommées : 40.000 DH


✓ Charges directes de production : 26.000 DH
✓ Quote-part de charges indirectes de production : 7.400 DH

34
D'autre part, pour financer cette production, l'entreprise a dû emprunter
une somme de 58.000 DH au taux de 4 %. La période de fabrication a duré six
mois (du 01/04 au 30/09/N).

T.A.F :
1/ Calculez le coût de production de cette immobilisation.
2/ et enregistrez toutes les opérations qui lui sont correspondantes.
3/ Passez les écritures nécessaires au journal au 31/12/N.

Cas 5 :
Entreprise ALFA omis d’enregistrer les éléments suivants sur l’exercice N :

Factures et opérations qui n’ont pas fait l’objet d’un enregistrement comptable.

02/09/N: la société ALFA a déclaré l’achèvement d’un entrepôt qu’elle a


construit pour elle-même ;

Le coût des travaux engagés en N-1 s’élevait à 145 000 HT dhs, les travaux
réalisés en N sont évalués à 92 000 HT dhs, le taux de TVA applicable est le
taux normal (20%) ;

24/09/N: La facture du fournisseur Y relative à l’acquisition d’une commande


numérique, cette facture de 50 000 HT dhs, TVA au taux de 20%, sera payer
par traite à 60 jours fin du mois, un acompte de 10 000 DH avait été versé le
04/12/N-1.

07/02/N: Quatre salariés de l’entreprise ont été affectés à l’aménagement d’un


atelier pour installer cette machine, le coût des matières nécessaires à ces
travaux est estimé à 9 000 HT dhs, les salariés et charges social des 15 jours de
travaux sont évalués à 5 000 dhs.

TÀF :

Passer les écritures les écritures nécessaires au journal de cette entreprise.


35
Cas 6 :
« AL AMAL » a fabriqué pour elle-même un entrepôt de stockage à proximité
de son usine. L’ensemble des couts directs a été déterminé par la comptabilité
analytique. II en ressort :

✓ Coût des matières et approvisionnements utilisées : 450.000 DH


✓ Coût des services extérieurs (honoraires d'architecte) : 60.000 DH
✓ Coût du personnel :

+ Salaires: 160.000 DH

+ Charges sociales : 50.000 DH

Les coûts indirects pouvant être rattaches à cette construction sont les suivants :

✓ Coût d’administration générale : 85.000 DH


✓ Coût d'études techniques : 60.000 DH
✓ Coût financier : 25.000* DH

La construction a commencé le 01/07/N et a été achevé et mise en service le


30/09/N. (Durée d'utilisation prévue : 20 ans).

En comptabilité l’ensemble des charges ci-dessus ont été comptabilisées dans


le compte des charges par nature.

(*): Le coût correspond aux intérêts sur l'année entière au taux de 10%, d'un
emprunt de 200.000 DH contracté pour financer la construction.

T.A.F :
1/ Calculez le coût de production de cette immobilisation.
2/ et enregistrez toutes les opérations qui lui sont correspondantes.
3/ Passez les écritures nécessaires au journal au 31/12/N.

Cas 7 :

36
Le 02/01/N-1 : la société ALPHA a commencé la réalisation d’un immeuble
nécessaire à son activité industrielle et commerciale. Sa durée prévisionnelle
d’utilisation est de 25 ans. Le bâtiment a été édifié sur un terrain d’une valeur de
150 000 DH inscrit au bilan depuis 19N-6.

Au titre de cette opération, l’entreprise a supporté les charges suivantes (HT) :

✓ Frais de terrassement nécessaire à l’édification de la construction (ex N-1) :120 000


✓ Frais de branchement et de raccordement à des réseaux à l’extérieur de
l’entreprise (ex N) :105 000 dhs.
✓ Taxe locale (ex N) :33 000 dhs.
✓ Honoraires d’architecte (ex N) :135 000 dhs.
✓ coût des études réalisées par le bureau d’études :
- N-1 : 180 000 ;
- N : 60 000 dhs.

✓ coût de la construction du bâtiment (l’opération a été sous-traitée à une


entreprise extérieur qui a facturé ses travaux pour un montant égal, à la fin de
chaque trimestre) :
- N-1 ; 1 800 000 ;
- N : 900 000 dhs.
✓ coût de la climatisation : exemple N : 150 000 dhs.

Au titre de cette opération, l’entreprise ALPHA a contracté un emprunt de


3 000 000 dhs au taux de 10% l’an, que la banque a inscrit à son compte en date
du 1/04/N-1.
Le dirigeant de la société veut profiter des dispositions du plan comptable
général et a donné l’ordre un chef comptable d’inclure dans le coût de la
construction les charges financières supportées en N-1, soit 225 000 DH.
On formule l’hypothèse que toutes les charges autres que celles relatives
aux travaux de maçonnerie ont été comptabilisées à la date du 31 décembre pour
celles mentionnées au titre de l’exercice N-1, et à la date du 31 mai pour celles
rattachées à l’exercice N.
37
Travail à faire :

1- Indiquer le montant pour lequel cette construction doit figurer dans


les comptes de la société ALPHA :

•A la date du 31/12/N-1
•A la date du 31/05/N
2- Passer au livre-journal les écritures qui doivent être enregistrées au
titre de cette opération :

•A la date du 31/12/N-1, dans le cadre des travaux d’inventaire,


•A la date du 31/05/N, à l’achèvement des travaux,
•A la date du 31/12/N, dans le cadre des travaux d’inventaire

Cas particulier d’immobilisations incorporelles (en recherche et développement).

1. Les immobilisations en recherche et développement :

Les immobilisations en recherche et développement sont des dépenses qui


correspondent à l’activité réalisée par l’entreprise pour son propre compte, en
matière de recherche appliquée et de développement.

En vertu du principe de prudence, l’entreprise immobilise rarement les frais de


recherche et de développement qu’elle a engagé. Toutefois, ils peuvent être
immobilisés, si les conditions ci-après sont simultanément remplies :

▪ Les projets de recherche et de développement sont nettement individualisés et


leurs coût suffisamment évalués pour être répartis dans le temps ;
▪ Ils doivent avoir à la date d’établissement des états de synthèse de sérieuses
chances de réussite technique et de rentabilité économique
Si les conditions ci-dessus sont remplies, les frais de recherche et de
développement sont portés à l’actif du bilan, et amortis sur une période de cinq
exercices au maximum.
38
Dans ce cas, l’entreprise débite le compte 2210 « immobilisation en recherche et
développement » de la somme des coûts supportés, par le crédit du compte de
produit 7142 « immobilisation incorporelle produites ».

En cas d’échec des projets, les frais de recherche et de développement sont


immédiatement amortis par le débit du compte 65912 « dotation aux
amortissements exceptionnels des immobilisations incorporelles » et par le crédit
du compte 2821 «amortissement des immobilisations incorporelles ».

Phase Incorporation au coût de production


- Etude préalable ;
- Analyse fonctionnelle (conception générale de l’application). NON
-Analyse organique ;
(conception détaillée de l’application)
-Programmation. OUI
- Test et jeu d’essai.
- Documentation destinée à l’utilisateur.
- Formation de l’utilisateur ;
- Suivi du logiciel (maintenance). NON
2. Brevets, marques, droits et valeurs similaires.

Les Brevets : Un brevet est un titre (diplôme) donnant à l’inventeur d’un produit
ou d’un procédé susceptible d’applications industrielles, ou à son cessionnaire, un
monopole d’exploitation pendant un certain temps (durée maximale de 20 ans).
Grâce au brevet, la propriété industrielle est protégée et l’inventeur dispose d’une
exclusivité d’utilisation de sa création qui lui permet de rentabiliser ses dépenses
de recherche et de développement.

La comptabilisation du brevet dépend de son mode d’obtention (achat ou


développement en interne).

Les brevets acquis : Ils sont à comptabiliser en immobilisations au coût


d’acquisition au débit du compte 2220 « Brevets, marques, droits et valeurs

39
similaires» Brevets, si les critères de définition et de comptabilisation d’une
immobilisation incorporelle sont remplis.

Brevets créés en interne : Les frais de création de brevets sont immobilisés


lorsqu’ils remplissent les conditions pour être comptabilisés en Frais de
développement (Voir les frais de recherche et de développement). Lorsque la prise
de brevet est consécutive à des recherches liées à la réalisation de projets, le
compte 2121 Brevets est débité du montant retenu comme valeur d’entrée du
brevet (coûts engagés au cours de la période de développement y compris les frais
de dépôt du brevet) par le crédit du compte 211 Frais de développement.

Le brevet étant une immobilisation incorporelle dont la protection est garantie


pour une durée limitée, elle doit être amortie.

Amortissement des brevets : Le brevet bénéficie d’une protection juridique sur un


horizon temporel. La durée de consommation des avantages économiques
attendus du brevet est donc déterminable. En conséquence, les brevets sont
amortissables sur la durée de protection dont ils bénéficient ou sur leur durée
effective d’utilisation, si elle est différente.

La date de départ de l’amortissement est la date de mise en service, c’est-à-dire la


date à laquelle l’immobilisation est en état de fonctionner selon l’utilisation
prévue par la direction. Cette date correspond généralement à la date d’acquisition
pour les brevets acquis et la date de dépôt pour les brevets créés.

Les Marques : La marque est une dénomination ou un signe de représentation


graphique, permettant de distinguer précisément les produits ou prestations de
services d’une entité et dont la propriété s’acquiert par l’enregistrement à un
institut de propriété industrielle (au Maroc : OMPIC). Le signe peut être un mot,
un nom, un slogan, un logo, un dessin, etc. ou la combinaison de ces différents
éléments.

40
De façon générale, l’on va distinguer 2 principales catégories de marques : les
marques acquises et les marques générées en interne.

Marques acquises : Elles sont à comptabiliser en immobilisations au débit du


compte 2220 «Brevets, marques, droits et valeurs similaires» lorsque les critères
de définition et de comptabilisation d’une immobilisation incorporelle sont
remplis. En effet, l’entité est titulaire d’un droit légal (droit de propriété
industrielle) lui permettant de remplir les critères de comptabilisation d’une
immobilisation incorporelle.

L’élément, pour être comptabilisé à l’actif, doit en effet :

✓ Etre identifiable ;
✓ Générer une ressource que le titulaire contrôle, c’est-à-dire qu’il est capable
d’obtenir les avantages économiques futurs découlant de la marque et de
restreindre l’accès des tiers à ces avantages ;
✓ Son coût peut, en principe, être déterminé de manière fiable.

Une marque est amortissable si la durée de consommation des avantages


économiques attendus de la marque est déterminable. En conséquence, les
marques faisant l’objet d’une protection juridique ne sont pas en général
amortissables. Toutefois, il conviendra de démontrer que cet actif incorporel n’a
pas de fin prévisible et que les avantages économiques futurs devraient perdurer.

Marques développées en interne : Les dépenses engagées pour créer des marques
en interne, sont comptabilisées en charges car elles ne peuvent être distinguées de
celles engagées pour développer l’activité de l’entité dans son ensemble.

Les dépenses ultérieures sur les marques sont engagées généralement pour
maintenir les avantages économiques futurs incorporés dans la marque et ne
satisfont pas aux critères d’activation. Tel est le cas, notamment, des frais de
défense et de surveillance des marques créées ou acquises, des frais de

41
renouvellement de marques acquises ou créées, qui sont donc à comptabiliser
immédiatement en charges.

Les Licences : Le contrat de licence, ou la licence d’exploitation, est un acte par


lequel le propriétaire d’une marque ou d’un brevet donne à un tiers la possibilité
de vendre un ou plusieurs de ses produits moyennant une redevance.

Lorsque la licence est acquise au moyen de redevances annuelles composées


d’une partie fixe et d’une partie variable, l’analyse comptable se présente comme
suit :

Partie fixe de la rémunération : celle-ci s’analyse comme une immobilisation


incorporelle à inscrire à l’actif, dès l’attribution de l’autorisation avec, en
contrepartie, l’enregistrement de la dette au passif.

Partie variable de la rémunération : si la part variable assise généralement sur le


chiffre d’affaires généré par l’acquéreur ne peut être évaluée de façon
suffisamment fiable, celle-ci sera comptabilisée en charges de la période sur
chacun des exercices au cours duquel elle est engagée. Toutefois, si l’entité estime
qu’elle peut évaluer de manière suffisamment fiable la part variable de la
redevance, elle comptabilisera à l’actif le montant global dû pour l’acquisition du
droit. Cette évaluation doit être considérée comme définitive et ne peut pas être
revue pendant l’exploitation.

Les licences doivent êtres amorties sur la durée probable d’utilisation, qui ne peut
excéder la durée de l’autorisation à l’issue de laquelle la valeur résiduelle sera
nulle.

Cas pratiques :
Cas 1 :

42
L’entreprise ALLA a engagé des charges dans le but de réduire la consommation
de carburant d’un type de voiture X, un montant de 110 000 DH.

La consommation du carburant s’est réduites de 15%, les dépenses engagées ont


été enregistrées dans les comptes de charges et réglées par virement bancaire le
20/10/N.

T.A.F: Enregistrer au journal toutes les écritures nécessaires concernant la


production de cette immobilisation.

Cas 2 :

La société Horizon a acquis un brevet le 1/1/N moyennant un versement immédiat


de 50 000 000 dhs et de redevances annuelles de 1% du chiffre d’affaires, payable
3 ans le 31/12 de chaque année. Le taux d’actualisation est de 10%. L’entité ne
peut prévoir avec suffisamment de confort son chiffre d’affaires des années
suivantes. L’entité pense exploiter le brevet pendant 10 ans.

Le chiffre d’affaires s’est élevé respectivement à 3 250 000 000 dhs, 2 250
000 000 dhs, et 2000 000 000 dhs au titre des exercices N, N+1, N+2.

TAF Quels sont les écritures à comptabiliser ?

Cas 3 :

La société INFO a réalisé avec le concours de son service informatique un logiciel


de comptabilité, les dépenses (HT) engagées sont les suivantes :

01/10/N au 31/12/N :

- Etude préalable et analyse fonctionnelle : 6 000


- Analyse organique : 15 000
01/01/N+1 au 31/05/N+1 :

- programmation et tests : 20 000


- réalisation de la documentation : 5 000
43
- formation du personnel : 3 000
NB : toutes ces dépenses ont été enregistrées en charges.

Travail à faire :
Il est demandé de présenter les écritures relatives au 31 décembre N et au 31
Mai N+1.
Cas 3 :

1/ Une société pharmaceutique a engagé au cours de l’exercice N les frais de R&D


d’un montant de 75 000 et elle a décidé de les étaler sur 3 exercices comptables,
à compter de N.

2/A la fin de l’exercice N+2, l’entreprise devrait aussi constater l’annulation de


l’immobilisation en R&D.

TAF : Passer les écritures nécessaires au journal :

- au cours de l’exercice N.

- au 31/12/N.

- au 31/12/N+1et au 31/12/N+2.

Cas 4 :

▪ Le 02/01/N: la société Beta a engagé au cours de l’exercice des frais de R&D


pour un montant de 50 000 et elle a décidé de les étaler sur 4 exercices
comptables à compter de N ;
▪ Le 02/01/N+1: elle a obtenu un brevet grâce à ses activités R&D. ce brevet à
exploiter durant 4ans.
TAF : Passer les écritures nécessaires au journal :
- au cours de l’exercice N
- au 31/12/N.
- au 02/01/N+1.
- et au 31/12/N+1.

44
Cas 5 :

Le 1/01/N : la société Beta a engagé au cours de l’exercice des frais de R&D pour
un montant de 90 000 à amortir sur 4 ans.

Le 1/04/N+1 : Ce projet de de R&D a échoué.

TAF : Passer les écritures nécessaires au journal :

- au cours de l’exercice N

- au 31/12/N.

- et au 31/12/N+1.

Cas 6 :

La société ZAR a engagé depuis N-1 des frais de recherche appliquée et de


développement pour la conception d'un brevet.

Les dépenses sont résumées comme suit :

Frais de recherche et développement engagés jusqu’au 31/12/N-1 : 216 000 DH

Frais de recherche et développement du 01/01/N au 30/09/N (activation au


30/09/N): 432 000 DH.

La société obtient un brevet, mis en service le 01/10/N+1, dont la durée


d’utilisation prévue est de 5 ans.

Les conditions sont réunies pour activer les frais de recherche et développement
qui seront amortis sur 5 ans.

Travail à faire : Comptabiliser les écritures nécessaires en N-1 et en N et en N+1.

III. Immobilisations acquises à titre gratuit. (DONS OU Subvention


d’investissement)

45
La valeur d'entrée est égale à la valeur vénale, " valeur estimée " à la date de
l’entrée en fonction du marché et de l’utilité économique du bien pour l’entreprise.

Ainsi, la comptabilisation d’une subvention d’investissement se déroule en quatre


étapes :

▪ A la date de la notification de la subvention :

En comptabilité, le compte d’enregistrement du bien concerné est débité par le


crédit du compte 1311 « subventions d’investissement reçues » et en débitant en
contrepartie le compte 34511 « subventions d’investissement à recevoir »

Le jour de la notification
34511 subventions d’investissement à recevoir X
1311 subventions d’investissement reçues X

▪ la réception du montant de la subvention-déblocage des fonds :

5141 Banque X
34511 subventions d’investissement à recevoir X

▪ A l’inventaire au 31/12/N :

Reprises: les modalités d’étalement de la subvention dépendent du caractère


amortissable ou non de l’immobilisation :

✓ Lorsque la subvention d’équipement porte sur une immobilisation


amortissable, l’étalement de la subvention suit le même rythme que les
amortissements constatés.
✓ Les subventions portant sur une immobilisation non amortissable peuvent
être étalées par 10ième du montant sauf en présence d’une clause
d’inaliénabilité (l’entreprise n’a pas le droit de les revendre à l’intérieur
d’une période d’inaliénabilité fixé par l’Etat).

31/12/N
46
1319 subventions d’investissement inscrites au CPC reprises
7577 reprises sur subventions d’investissement de l’exercice Reprises

▪ lors de l’égalité des comptes :(1311 et 1319)

31/12/N
1311 Subventions d'investissement reçues X
1319 subventions d’investissement inscrites au CPC X

Cas 1 :

Le 01/10/N: L’entreprise SRA reçoit d’un organisme international une ambulance


sous forme de don, la valeur actuelle de cette ambulance est de 500 000 HT dhs.

TRAVAIL À FAIRE : Passer les écritures au journal nécessaires au 01/10/N


et 31/2/N. le taux d’amortissement 20%.

Cas 2 :

Le 10/07/N: Une entreprise a reçu un avis d’accord d’attribution d’un terrain,


évalué à 800.000,00 dh financé en partie par une subvention de 300.000,00 dh par
la commune de AIN ATIQ.

Le 15/08/N: l’entreprise a payé par chèque 500.000,00 dh et elle a reçu


définitivement la lettre d’attribution du lot.

TRAVAIL À FAIRE : Passer les écritures nécessaires au journal au 10/07/N,


15/08/N, 31/12/N et 31/12/N+9. absence de clause d’inaliénabilité.

Cas 3 :

Le 1er septembre N : la société BETA a obtenu de l’Etat l’accord d’octroi d’une


subvention de 200 000 pour financer l’acquisition d’un matériel de production
d’un coût HT de 800 000.

Le 01/02/N+1 : cette subvention est encaissée par virement bancaire.


47
le 02/10/N+1 : La société a reçu la facture de cette acquisition.

Le 01/07/N+3 : ce matériel a fait l’objet d’une cession au prix de 580 000 HT

TAF : Procéder aux enregistrements comptables nécessaires se rapportant à cette


immobilisation depuis son entée jusqu’à sa sortie.

NB : durée d’amortissement 10 ans ; mode linéaire.

Cas 4 :

Au 31/12/N-1, la S.A «BAB ARRAYANE» reçoit un avis d'octroi d'une


subvention d'investissement, de 3.420.000 DH. Cette aide est destinée à
l’acquisition d’un matériel de production dont le prix est de 3.420.000 DH,
durée de vie de 10 ans.

Le 06/01/N, la S.A reçoit un avis de crédit bancaire du montant de ladite


subvention. Le 07/01/N, acquisition du matériel de production, facture n°B05,
Montant Brut: 3.000.000 DH, Remise 5%, T.V.A 20%. Règlement par virement
bancaire.

T.A.F :

1/ enregistrez toutes les opérations correspondantes au journal de l’entreprise.

2/ Passez les écritures nécessaires au journal au 31/12/N.

3/ Passez les écritures nécessaires au journal au 31/12/N+9.

Cas 5 :

➔ le 1er Avril de l’année 1997, l’office achète un matériel électrique pour un


montant de 200 000 DH, cette immobilisation est amortissable en linéaire sur
une durée de 5 ans, une subvention de 200 000 DH est obtenu par l’office ce
même jour

48
➔ le 1er juillet 1996, l’ORMVA obtient une subvention de 150 000 DH à la
condition de satisfaire au 1er juillet 1998 à certaines conditions techniques. Le
bien subventionné acquis par l’office dès le 1er juillet 1996 est amortit en
linéaire sur 5 ans. Les conditions sont effectivement respectées le 1er juillet
1998, date de versement de la subvention. Aucun enregistrement n’est à
effectuer en 1996 en ce qui concerne la subvention.
➔ le 1er octobre 1997, l’office achète un matériel de 900 000 DH, il bénéficie
pour cette acquisition d’une subvention de 300 000 DH, qui représente donc
un tiers de l’investissement total, le matériel est amortissable sur 5ans en
dégressif.
➔ reprenons le cas 1 en supposant une cession intervenue le 1er avril 1999 pour
150 000.
T.A.F :

1/ enregistrez toutes les opérations correspondantes au journal de l’entreprise


selon le cas.

Cas 6 :

La société HUY obtient de l’état le 18/09/N, l’accord d’octroi d’une subvention


de 600 000 DH pour l’acquisition d’un matériel industriel amorti selon le système
linéaire pour une durée de vie 4 ans.

Les subventions sont encaissées le 19/10/N par ordre de virement bancaire.

Le 24/10/N, l’entreprise achète le matériel industriel. La facture n°563 est


détaillée comme suit :

Montant brut 1 200 000


Remise 6% 72 000
Net commercial 1 128 000
Frais d’installation et de montage 20 400
Frais de transport 5 100
49
Mt (HT) 1 153 500
TVA 20% 230 700
Net à payer 1 384 200
La facture est réglée par chèque n°21

IV. Immobilisations acquises à titre d'apport.

La valeur d'entrée est égale au montant stipulé dans l’acte d'apport.

V. Immobilisations acquises par voie d’échange.

L’entreprise doit comptabiliser les immobilisations à la valeur actuelle du bien


cédé, présumée égale à celle du bien acquis. Toutefois, si l’entreprise ne peut pas
évaluer la valeur actuelle, elle utilise la valeur la plus sûre entre les deux.

Application.

Un matériel industriel acquis le 01/01/N pour 60000 HT dhs a une durée de vie
probable de 5 ans. Le 10/10/N+3, il est échangé contre un matériel industriel neuf
estimé à 54000 dh (HT) ; tva 20% (durée de vie probable est 5 ans, taux constant
20 %) moyennant une soulte, versée par chèque bancaire, de 60800.

TAF : Passer au journal les écritures nécessaires au: 10/10/N+3 et 31/12/N+3.

VI. Immobilisation acquis par crédit-bail :

Pour financer ses investissements et à défaut de ses moyens financière,


l’entreprise peut acheter ses immobilisations par le biais du crédit-bail. Lors de
fin de période du contrat, l’entreprise à deux possibilité, soit d’acheter
l’immobilisation en question, soit continuer avec nouveau contrat de crédit-bail

Le crédit-bail est un contrat par lequel le propriétaire transmet à l’emprunteur ou


le locataire l’usage d’un bien corporel moyennant le versement d’un loyer.

50
Selon la norme marocaine, les immobilisations obtenues en crédit-bail n’entrent
pas dans le patrimoine de l’entreprise, ces actifs ne peuvent être comptabilisés au
bilan qu’à partir de la date de levée de l’option d’achat.

Dans le cas de levée de cette option, le bien est inscrit en comptabilité pour sa
valeur fixée dans le contrat.

Application 1 :

Une entreprise de travaux publics a acquis le 01/juillet N un camion en crédit-bail


aux conditions suivantes :

- Loyer mensuel de 12 000 DH HT payable à la fin de chaque mois.


- La durée du contrat est de 5 ans
- Le prix d’achat à la fin de la période est de 300 000 DH (valeur résiduel)
Travail à faire :
1. Enregistrer au journal le versement de la 1ère redevance ;

2. Enregistrer au journal l’écriture d’acquisition lors de l’option d’achat.

Application 2 :

Le 01/10/N, l’entreprise BLOC SA lève l’option d’achat d’un contrat de leasing


portant sur une machine-outil.

- Montant de l’option est de 80 000 DH ;


- Dépôt de garantie versé au départ du contrat est de 10 000 DH ;
- Chèque pour la solde est de 70 000 DH ;
- Le matériel sera amorti au taux linéaire de 10%.
Travail à faire :
1. Enregistrer au journal l’écriture d’acquisition lors de l’option d’achat.

2. Passer au journal les écritures nécessaires

B. Immobilisation amortissables :
1. Immobilisations amortissables :
51
Ce sont celles dont le potentiel de services attendu s'amoindrit normalement avec
le temps en raison :

✓ de phénomène d'usure ou de désuétude ;

✓ d'inadaptation aux conditions changeantes de la technique ou de l’économie

(obsolescence) ;
✓ de toute autre cause.

Ces amoindrissements de potentiel, de caractère prévisible et définitif ont pour


conséquence la constatation d'une réduction progressive de la valeur de
l’immobilisation, tout au long de son utilisation, jusqu'à une " valeur résiduelle "
souvent très faible, voire nulle, à la fin de la durée d'utilisation de
l’immobilisation.

2. Amortissement des immobilisations.

L’amortissement est la répartition de la différence entre la valeur d'entrée et la


valeur résiduelle, (ou montant " amortissable " sur la durée d'utilisation de
l’immobilisation. Cette durée d'utilisation prévisionnelle peut être :

✓ soit la " durée de vie " probable de l’immobilisation, laquelle est appréciée en
fonction de facteurs physiques (usure, ...) ou économiques (obsolescence,
marché ...) qui la conditionnent. A la fin de la " durée de vie ", la valeur
résiduelle prévisionnelle est généralement à considérer comme nulle ;
✓ soit une " durée d'utilisation " propre à l’entreprise, inférieure à la durée de vie,
et choisie en fonction de sa politique ou de sa stratégie (renouvellement
systématique au bout de n années ...), ou d'autres facteurs (exemple : limites
juridiques légales ou contractuelles d'utilisation ...);

3. Plan d'amortissement.

52
✓ la répartition systématique du montant amortissable sur chaque exercice
pendant la durée d'utilisation du bien constitue le « plan d'amortissement de
l’immobilisation ».
✓ Ce plan prend la forme d'un tableau préétabli faisant apparaître le montant des
amortissements successifs, leur cumul à la fin de chaque exercice ainsi que la
" valeur nette d'amortissements " en résultant.
✓ Dans le cas particulier où ce tableau ne peut être préétabli, du fait que
l’amortissement annuel est calculé en fonction d'un paramètre physique ou
économique (exemple : nombre d'heures d'utilisation, nombre d'unité
physiques fabriquées, nombre de kilomètres parcourus ...), la règle retenue doit
être clairement mentionnée dans le tableau d'amortissement
✓ Le mode de répartition de l’amortissement sur les différents exercices doit être
choisi sur la base de considérations essentiellement économiques : il peut
conduire à des amortissements annuels constants (méthode de l’amortissement
linéaire), dégressifs ou plus exceptionnellement progressifs.
4. Début et fin du calcul de l’amortissement

a) début du calcul : l’amortissement est calculé à compter de la date de réception


de l’immobilisation acquise ou de la livraison à soi-même de l’immobilisation
produite. L’entreprise peut différer le calcul de l’amortissement jusqu'à la date
effective de mise en service lorsque l’immobilisation ne se déprécie pas
notablement dans l’intervalle.

• b) Fin de calcul : l’amortissement est calculé jusqu'à la date de sortie du


patrimoine de l’immobilisation dans la limite de la valeur d'entrée ;

5. Amortissements dérogatoires

53
Devant être justifié exclusivement par des considérations d'ordre économique,
l’amortissement comptable ne coïncide pas nécessairement avec l’amortissement
fiscalement ou réglementairement autorisé :

- lorsque l’amortissement fiscal est inférieur à l’amortissement comptable, ce


dernier est maintenu en écritures, la différence faisant l’objet d'une " réintégration
" fiscale extra comptable

- lorsque l’amortissement fiscal, supérieur à l’amortissement comptable, doit être,


en vertu des textes législatifs ou réglementaires, enregistré dans les écritures
comptables (et non simplement déduit de façon extra comptable), il y a lieu de
porter dans les " provisions réglementées "l’excédent de l’amortissement fiscal
sur l’amortissement comptable dénommé " amortissement dérogatoire ".

Ainsi, la fraction supplémentaire est débitée dans le compte 65941 « Dotations


non courantes aux provisions réglementées aux amortissements dérogatoires
», en contrepartie, du crédit du compte 1351 « provisions aux amortissements
dérogatoires »

De même, Lorsque la dotation fiscale devient inférieure à la dotation économique,


l’entreprise enregistre le montant total en débitant le compte concerné de dotation
d’exploitation et en créditant le compte d’amortissement d’immobilisation en
question, la différence est annulée de la provision réglementée cumulée au courant
de la première phase de l’amortissement, en débitant le compte 1351 « provision
pour amortissement dérogatoires » et en créditant le compte 7594 « reprises non
courantes sur provisions réglementées ».

Application : Soit une machine acquise le 01-01-N. VO = 200.000. Durée


d’amortissement 5 ans. Amortissement selon le système d’amortissement
dégressif.

54
T.A.F :

1. Calculer le taux d’amortissement

2. Etablir le plan d’amortissement

Révision du plan d’amortissement

• Pour chaque catégorie principale d'immobilisations amortissables


(correspondant à un " poste " du bilan, ou, pour les postes d'un montant important,
à des éléments significatifs de ce poste) l’ETIC (A1) doit mentionner la méthode
d'amortissement utilisée.

• Les méthodes d'amortissement retenues doivent être appliquées de façon


constante d'un exercice à l’autre, à moins que des circonstances nouvelles ne
justifient un changement (exemple : innovation technologique devant rendre
rapidement obsolète un équipement installé).

• A la fin de l’exercice au cours duquel intervient la révision du plan


d'amortissement, il y a lieu de faire mention de ce changement dans l’ETIC, en y
indiquant ses motifs et son influence sur le patrimoine, la situation financière et
les résultats. (A3).

Application :

Une machine de production, acquise 100 000 Dh le 02/01/ 2015, est amortissable
linéairement sur 8 ans.

Au début de l’année 2017, suite au doublement de la cadence de production, la


direction de l’entreprise a décidé de ramener la durée d’amortissement restante à
3 ans.

TAF : Présenter le plan d’amortissement révisé et passer les écritures d’inventaire


au 31/12/2017
55
6. Valeur Au Bilan : valeur comptable nette.

✓ La valeur comptable nette devant figurer au bilan est :


o la valeur d'entrée (immobilisations non amortissables) ou la valeur nette
d'amortissements (immobilisations amortissables), dans le cas général ;
o la valeur actuelle dans le cas où celle-ci est notablement inférieure soit à la
valeur d'entrée soit à la valeur nette d'amortissements révélant une moins-
value latente.
✓ Les plus-values latentes n'étant pas comptabilisées en vertu du principe de
prudence car non réalisées, sont conservées comme valeur comptable nette,
soit:
o la valeur d'entrée pour les immobilisations non amortissables ;
o la valeur nette d'amortissements pour les immobilisations amortissables.
✓ Les moins-values latentes sur immobilisations, si elles sont d'un montant relatif
notable, donnent lieu à constatation de " provisions, pour dépréciation ", ou,
dans le cas exceptionnel où elles présenteraient un caractère définitif, "
d'amortissements exceptionnels ".

C. La sortie des immobilisations du bilan

1) les motifs de la sortie des immobilisations :

- sortie volontaire: cession- mise au rebut ;

- sortie involontaire: vol – sinistre…

2) comptabilisation de la sortie:

* partie courante: facturation et paiement ;

* partie régularisation:

- amortissement complémentaire éventuel

- décomptabilisation de l’immobilisation
56
• Les immobilisations ayant quittées le patrimoine de l’entreprise doivent être
créditées de leur valeur d’entrée.

• Leurs amortissements doivent être annulés.

• Les provisions éventuelles doivent être annulées.

• Une charge éventuelle à caractère non courant doit être constatée :VNA des
immobilisations cédée = VO - Σ Amrts.

Application 1:

Un camion acquis le 02/01/2014, pour 500 000, a été cédé, le 30/06/2018, au prix
de 110 000 HT, TVA 20%. Taux d’amortissement 20%.

TAF : Passer au journal les écritures nécessaires au 30/06/2018 et 31/12/2018.

Application 2 :

Une photocopieuse est mise hors service suite à une panne irréparable le
28/06/2018, achetée pour 50 000, le 02/01/2015. Taux linéaire 20%.

TAF : Passer au journal les écritures nécessaires au 31/12/2018.

D. La réévaluation des immobilisations

En vertu du principe du coût historique, la valeur d'entrée d'un élément inscrit en


comptabilité pour son montant exprimé en unités monétaires courantes à la date
d'entrée reste intangible quelle que soit l’évolution ultérieure du pouvoir d'achat
de la monnaie ou de la valeur actuelle de l’élément, sous réserve de l’application
du principe de prudence.

• Par dérogation à ce principe, l’entreprise peut décider à la réévaluation de


l’ensemble de ses immobilisations corporelles et financières, conformément
aux prescriptions du CGNC.

57
• La réévaluation consiste à substituer dans les écritures comptables la valeur
actuelle à la valeur d’entrée.

Cas 1 :

Une entreprise décide le 01/01/2016, de réévaluer un matériel industriel acheté et


mis en service le 02/01/2013, pour 100 000 Dh et amortissable au taux constant
de 20%. La valeur actuelle, estimée à la date du 01/01/2016, dudit matériel est de
120 000 Dh.

L’entreprise décide d’amortir ledit matériel après réévaluation sur 4 ans.

TAF : Passer au journal les écritures nécessaires au 1/1/2016 et au 31/12/2016

Cas 2 :

L'entreprise «AL FADL» a précède à la réévaluation de l’ensemble de ses


immobilisations corporelles et financières au 31/12/N. Les titres de participation
qu’elle détient dans son portefeuille se présentent comme suit :

• Valeur d’acquisition : 1 500 000 dhs.


• Valeur réévaluée : 2 000 000 dhs
• Au cours de l’année « N+3 », le cours de la bourse a chuté de 40%, ce qui
a amené la société à constituer, coupablement une provision pour
dépréciation des titres de =2 000 000 *40%= 800 000 dhs ;

Eléments Montants Provisions au 31/12/N VNA


Valeur d’entrée 1 500 000 - 1 500 000
Valeur réévaluée 2 000 000 800 000 1 200 000
Différence 500 000 800 000 300 000

Cas 3:

58
L'entreprise « ARRAYANE » décide le 31/1/2/N de réévaluer une machine
de production achetée le 02/0 l/N-5 pour 200.000 DH et amortissable au taux
de 20%.
La valeur actuelle du matériel estimée au 01/01/N est de 250.000 DH. Cette
valeur actuelle est amortissable sur 2 ans.

T.A.F :

1/ Enregistrez les écritures comptables relatives à cette réévaluation.

2/Présenter extrait bilan au 31/12/N.

Cas 4 :

L'entreprise RAMADANE » décide le 31/1/2/N de réévaluer une machine


industrielle achetée le 02/01/N-5 pour 300.000 DH et amortissable au taux10%.
La valeur actuelle du matériel estimée au 31/1/2/N est de 375.000 DH.

T.A.F : Enregistrez les écritures comptables relatives à cette réévaluation.

Cas 5:
L'entreprise « ARRAYANE » après 6 ans d’exploitation, a procédé à la
réévaluation de l’ensemble de ses immobilisations corporelles le 1/1/N+1 comme
suit :

Eléments montant Amortissement 31/1/2/N VNA DEA


Valeur d’entrée 1 200 000 720 000 480 000 120 000
Valeur réévaluée 1 800 000 720 000 1080 000 270 000
Le taux pratiqué : 10%

T.A.F :

1. Quel principe est en contradiction avec le système de réévaluation libre ?


2. Quelles sont les immobilisations qui pourront ou devront faire l’objet d’une
réévaluation ?
3. Enregistrez les écritures comptables relatives à cette réévaluation.
4. Quel est l’incidence fiscal de cette réévaluation ?
5. Passer au journal les écritures nécessaires au 31/12/N+1.

59
Chapitre III : Evaluation et comptabilisation des stocks

A. Généralités :

Le plan comptable général définit les stocks comme étant l’ensemble des biens ou
des services qui alimentent le cycle d’exploitation de l’entreprise, et qui sont
destinés :

• Soit à être revendus en l’état ;


• Soit à être intégrés dans le processus de fabrication de l’entreprise pour obtenir
des produits finis ;
• Soit à être consommés lors de leur utilisation.

NB : les pièces de rechange qui ne peuvent être affectées que pour l’entretien et
la réparation de matériels spécifiques, sans aucune utilisation possible, doivent
être rattachées aux immobilisations auxquelles elles sont destinées, et être
amorties selon la même durée de vie.

Chaque entreprise doit normalement établir une nomenclature de ses stocks, selon
ses besoins de gestion. Il est conseillé de dresser cette nomenclature par référence
à la nomenclature officielle des biens et services, et qui sera rassemblée en groupe
A, B, C, D, etc.

B. méthodes d’évaluation :

1. évaluation des entrées :


o Les entrées des articles d’approvisionnement sont évaluées à leur coût d’achat.
o Les entrées des articles de production sont évaluées à leur coût de production.
2. évaluation des sorties et du SF.
➔ Pour les articles individualisés, les sorties et le SF sont évalués à leur coût
d’entrée.
60
➔ Pour les articles fongibles, Les deux méthodes acceptées par le CGNC pour
l’évaluation des stocks sont :
 la méthode FIFO (PEPS) : Premier Entré Premier Sorti.
 la méthode du CMP : Coût Moyen Pondéré.

C. Les méthodes d’inventaire :

Deux systèmes d’inventaire développés par la littérature comptable à savoir :

➢ L’inventaire permanent (admis surtout par le système anglo-saxon) : dans ce


système, on enregistre les achats et les ventes directement dans les comptes de
stocks à leur coût d’achat ou de production comme entrées et sorties.
➢ L’inventaire intermittent (le plus connu au Maroc): on enregistre les achats et
les ventes dans leurs comptes respectifs et on procède à une correction par la
variation de stock en fin d’exercice.

Cas 1 :

La société ATLAS est spécialisée dans la commercialisation du blé. Au cours de


l’exercice N, les mouvements sur le blé sont les suivants :

- Le 01/01/N : stock initial : 10 000 T à 5 000 DH /Tonne


- Le 15/01/N : achat : 20 000 T à 6 000 DH / Tonne
- Le 15/02/N : vente de 15 000 T à 7 500 DH / Tonne
- Le 20/03/N : achat : 40 000 T à 6 200 DH / Tonne
- Le 15/05/N: vente de 10 000 T à 7 500 DH / Tonne
- Le 10 /07/N : vente de 20 000 T à 8 000 DH / Tonne
- Le 03/09/N : vente de 12 000 T à 8 000 DH / Tonne
- Le 15 /11/N : achat 30 000 T à 7 000 DH / Tonne
- Le 20/12/N : vente de 40 000 T à 8 400 DH / Tonne
- Le stock final réel au 31 /12 s’élève à 2 900/Tonne.

61
TAF : Passer les écritures nécessaires au journal selon les 2 méthodes d’inventaire
(inventaire intermittent et l’inventaire permanent).

NB : les sorties et le stock final sont évalués selon la méthode FIFO.

Cas 2 :

À la clôture de l'exercice N, les services comptables de l'entreprise GKL récapitulent les dépenses
engagées durant l'exercice concernant une importante commande passée en mars N par un client
(commande non achevée à la clôture de l'exercice N), prix d'achat des matières utilisées : 418 000
DH.

✓ droits de douane correspondants : 55 000 dhs ;


✓ frais de transport de ces matières : 18 700 dhs;
✓ frais directs de production : 1 003 200 dhs;
✓ charges indirectes de production pouvant être rattachés à la production du bien:149 358
dhs;
✓ quote - part de frais de recherche fondamentale : 50 600 dhs;
✓ quote - part de frais de développement spécifiques : 100 474 dhs;
✓ quote - part du coût de sous - activité concernant la commande (inclus dans les frais directs
de production : 5 390 dhs;
✓ coût des capitaux empruntés pour financer la production et concernant la période de
fabrication (le cycle de production est supérieur à 12 mois) : 144 760 dhs;
Travail à faire :

1. Calculer le coût de production de cette commande tel qu'il figurera en « produits en cours
» à la clôture de l'exercice N (l'entreprise GKL souhaite intégrer le maximum d’élément)
2. Enregistrer l'écriture d'inventaire relative au stock final.
Cas 3 :

L'entreprise PMN possède au 02/01/N un stock de marchandises évalué à 3 820 kg à 800 dhs le
kg. Au cours du mois de janvier N, les mouvements ci - dessous ont été constatés :
62
Le 05/01 : vente de 80 kg pour 93 000 dhs au comptant contre chèque, remise : 1 % , escompte :
2 % , emballages consignés 3000 DH , TVA 20 % .

Le 07/01 : achat de 820 kg pour 513 500 dhs, remise : 5 % , escompte 10 % , frais de port : 31
500 DH , assurance sur transport : 12 000 , TVA : 20 % . Réglée par chèque .

Le 08/01 : vente de 4 041 kg pour un montant global de 5 000 000 , remise : 5 % escompte : 3 %
, port facturé : 13 000 , emballages consignés : 50 000 , TVA : 20 % , Réglée par chèque .

Le 16/01 : achat de 120 kg pour 120 240 DH , remise : 4 % et escompte : 1 % , frais de


manutention : 5 000 DH , TVA : 20 % .

Le 20/01 : vente de 150 kg pour 165 000 DH , escompte : 5 % , TVA : 20 % . Réglée par chèque

Le 25/01 : réception facture n ° 310 du fournisseur : 140 kg pour 120 000 DH , re mise : 5 % ,
escompte : 2 % , emballages consignés : 28 000 DH , TVA : 20 % . Réglée par chèque .

Travail à faire :

Sachant que l'entreprise pratique l'inventaire permanent des stocks et que les stocks sont
valorisés au CMUP recalculé après chaque entrée, on vous demande :
1. D'enregistrer les différentes opérations du mois.
2. De présenter la fiche des stocks ;

Chapitre VI : les éléments de détermination du résultat de l’exercice

Le résultat de l’entreprise est calculé par différence entre les produits et les
charges de l’exercice. En fait, le résultat dépend des méthodes retenues pour la
détermination des valeurs comptables des tous les éléments qui interviennent
directement ou indirectement dans sa formation.

En plus, le respect des principes comptables fondamentaux implique la prise en


compte des problèmes posés par les événements postérieurs à la clôture de
l’exercice et les changements de méthodes comptables.

63
I- La régularisation des comptes de gestion (principe de spécialisation des
exercices).

1. Les critères de comptabilisation et de rattachement au résultat de l’exercice


▪ Les critères de comptabilisation au cours de l’exercice : la disposition des
pièces (factures, bulletins de paie, avis bancaires, avis du service
d’impôts…)
▪ Les critères de rattachement au résultat d’un exercice donné :
- pour les biens physiques: la date de livraison.
- pour les services à exécution instantanée: la date d’achèvement des travaux.
- pour les services à exécution successive: le prorata temporis.

Application :

Au 31/12/N, l’inventaire donne les renseignements suivants :

27/12/N: Envoyé une livraison de marchandises au client Salim, mais la facture


correspondante n’est pas encore établie ; d’après le BL et les conditions de vente
de la société : le montant brut HT 50 000, remise 10%, escompte 2%.

10 /12/N: Règlement du loyer des magasins pour 15000 pour la période du


01/12/ N au 28/02/N+1.

1 000 de timbre-poste et 500 de fournitures n’ont pas été consommés.

Un emprunt bancaire de200 000 a été contracté le 01/07/N au taux de 8% ; le


versement de la 1ère annuité aura lieu le 01/07/N+1.

TAF : Passer les écritures nécessaires au journal au 31/12/N.

II- Les charge activables.

1. les charges à répartir sur plusieurs exercices


64
Les entreprises ont la faculté de répartir sur plusieurs exercices certaines charges,
qui par leur fait qu’elles sont généralement engagées pour plus d’un exercice,
peuvent être immobilisées et étalées par le biais des amortissements à rapporter à
chaque exercice. Exemple : frais de recherche, frais de grosse réparation…

Cette décision de gestion permet d’améliorer la sincérité du résultat de l’exercice


qui a supporté financièrement la totalité de la dépense.

a. Les frais d’acquisition des immobilisations

Ces frais ne pouvant pas être intégrés au coût de l’immobilisation, font l’objet
d’une liste limitatives qui comprend : les frais d’actes, honoraires, droits
d’enregistrement, de conservation foncière et les commissions versées à
l’acquisition d’une immobilisation ; elles sont à classer au débit du comte « 2121
: frais d’acquisition des immobilisations ».

Si les frais ci-dessus ont été enregistrés dans les comptes de charges par nature, il
convient alors de les virer en fin d’exercice au compte2121 en créditant le compte
« 7197 transferts de charges d’exploitation ».

b. Les charges à étaler sur plusieurs exercices

Cette décision de gestion peut s’appliquer à des charges importantes, supportées


par un exercice, mais ayant des effets favorables sur les résultats des exercices
suivants.

Application :

Le 1/04/N: la société ELITE a payé par virement bancaire la facture relative à la


peinture des bâtiments de la société d’un montant global de 148 000.

La direction de la société souhaite étaler cette dépense sur 5 ans.

65
TAF : Passer les écritures nécessaires au journal au 31/12/N.

2. Immobilisation en recherche et développement


a. Définition

La recherche est une investigation originale conduite systématiquement dans la


perspective d’acquérir une compétence et des connaissances scientifiques ou
techniques nouvelles.

Le développement est la mise en application de résultats de recherche ou d’autres


connaissances acquises, à des projets ou à la conception en vue de la production
de matériaux, d’appareils, de produits, de procédés, de style ou de services
nouveaux ou fortement améliorés avant le commencement d’une production ou
d’une utilisation commerciale.

Les frais de recherche et développement sont donc des dépenses engagées en vue
d’aboutir à une immobilisation.

b. Comptabilisation (voir la partie d’acquisition des immobilisations)

En vertu du principe de prudence, l'entreprise n'immobilise pas en général les frais


de recherche et de développement qu'elle a engagés, en raison de caractère
aléatoire de cette activité.

A titre exceptionnel, les frais de recherche et de développement peuvent être


portés en immobilisation au compte 2210 s'ils respectent toutes les conditions
suivantes :

✓ les projets de recherche et de développement doivent être nettement


individualisés ;
✓ leur coût distinctement établi peut être réparti dans le temps à l'aide notamment
d'une comptabilité analytique appropriée ;
66
✓ chaque projet doit avoir, à la date d'établissement des états de synthèse, de
sérieuses chances de réussite technique et de rentabilité commerciale et
financière.

L’immobilisation en recherche et développement doit être normalement amortie


selon un plan sur un maximum de 5 exercices comptables.

A titre exceptionnel, ce délai peut être supérieur, dans la limite de la durée d’utilité
de cet actif. En cas d’échec du projet, la VNA doit immédiatement être remise à
zéro.

III- Les produits imputables à plusieurs exercices.

A. Les subventions d’investissement


1. Principes de comptabilisation

Les subventions d’investissement ou d’équipement permettent à l’entreprise :

-d’acquérir ou de créer des immobilisations, on parle des subventions


d’équipement;

- ou de financer des activités à long terme.

2. Le traitement comptable (voir la partie d’acquisition des immobilisations)

B. Les contrats à long terme


1. Généralités :
▪ On entend par contrat à terme, le contrat portant sur la réalisation d'un bien,
d'un service, ou d'un ensemble de biens ou de services dont l’exécution s'étale
sur plusieurs exercices. Ne sont pas concernés par cette application, les
contrats (deux ans ou plus) pour lesquels les biens et les services rendus à
l’arrêté des comptes peuvent être facturés.
67
▪ Conformément à la règle générale, toute perte future probable doit être
provisionnée pour sa totalité, dès lors que l’accord des parties est définitif,
même si l’exécution du contrat n'a pas commencé.
▪ La prise en compte d'un produit net au cours de l’exécution d'un contrat à terme
implique qu'un bénéfice global puisse être estimé avec une sécurité suffisante
; pour qu'il en soit ainsi il faut, en règle générale, que les conditions suivantes
soient remplies au moment de l’arrêté des comptes :
 Le prix de vente doit être connu avec suffisamment de certitude en tenant
compte de toutes les probabilités de baisse susceptibles d'intervenir.
 L’avancement dans la réalisation du contrat est suffisant pour que des
prévisions raisonnables puissent être sur la totalité des coûts qui
interviendront dans le coût de revient final du produit livré ou du service
rendu.

NB :

• Pour garantir le caractère raisonnable de ces prévisions, un budget propre à


chaque contrat doit permettre d'exercer les contrôles à cet effet.

• Le point à partir duquel cet avancement est considéré comme suffisant peut être
déterminé par référence à des clefs techniques particulières à chaque secteur
professionnel.

• Ce coût de revient final comprend à la fois les coûts directs et les coûts indirects
jusqu'au stade ultime de l’exécution.

• Les coûts sont calculés en tenant compte de toutes les probabilités de hausse
susceptibles d'intervenir sur les divers facteurs de production.

2. La comptabilisation des contrats à long terme


a. Méthodes de constatation des résultats sur les contrats à long terme
68
La prise en compte, pour le calcul du résultat d’un exercice, du bénéfice réalisé
sur une opération partiellement exécutée peut se faire selon les deux méthodes :

❖ La méthode à l’achèvement : comme précisé par le CGNC, cette méthode


consiste à constater le résultat dégagé par le contrat, au moment de son
exécution intégrale, c’est à dire où le produit est définitivement acquis par
l’entreprise.

❖ La méthode de l’avancement : elle consiste à prendre en compte, pour le calcul


du résultat à la clôture de l’exercice, une fraction des produits correspondant à
la part du contrat déjà exécuté. Dans cette méthode, deux techniques peuvent
être appliquées:
o La technique classique d’avancement : qui consiste à déterminer le résultat et
le chiffre d’affaire à l’avancement ;
o La technique de produits nets partiels : qui consiste à déterminer le résultat à
l’avancement, mais le chiffre d‘affaire à l’achèvement. Cette méthode de
l’avancement ne peut cependant être appliquée qu’avec prudence et doit en
particulier respecter les règles édictées par le CGNC rappelées
précédemment.
b. Evaluation des coûts à prendre en compte pour les contrats à long terme

Les coûts supportés par les entreprises qui réalisent des opérations à long terme
peuvent être divisés en trois catégories :

➢ Les coûts se rattachant directement au contrat déterminé (matériaux utilisés,

dépenses de main d’œuvre de chantier, amortissement du matériel mis en


œuvre dans le cadre du contrat, coûts d’amenée ou de repliement du matériel
nécessaire au chantier, etc.) ;
➢ Les coûts qui peuvent être affectés à l’activité portant sur de telles opérations

et qui sont susceptibles d’être répartis entre les divers contrats (frais généraux
69
de fabrication, études de conception et prestations d’ingénieurs, assurances,
etc.) ;
➢ Les coûts se rattachant aux activités de l’entreprise sur un plan général ou qui

se rattachent à l’activité portant sur les opérations à long terme, sans pouvoir
être rattachés à un ou plusieurs contrats particuliers (frais généraux
administratifs et de vente, frais financiers, frais de recherche et de
développement, amortissement du matériel non utilisé dans le cadre d’un
contrat particulier, etc.). Ces coûts sont généralement exclus des coûts pris en
compte au titre des contrats, parce qu’ils ne contribuent pas à amener les
travaux en cours à leur stade d’avancement actuel.
c. La mise en œuvre des méthodes de comptabilisation
 la méthode de l’achèvement

Selon cette méthode, le résultat provenant du contrat à long terme n’est acquis que
lors de la livraison du bien. Cette méthode consiste donc à appliquer les principes
généraux du PCM, en traitant les contrats à long terme comme toute production
de biens ou de service non terminée à la clôture de l’exercice.

En cours de l’exécution du contrat :

En cours de l’exercice
5141/5161 Bq/caisse X
4421 Clients, avances et acomptes X
En cours de l’exercice
6….. Charges par nature….. X
5141/5161 ou 44.. Compte trésorerie ou passif circulant HT X

A la clôture de chaque exercice :

Les travaux en cours sont constatés en contre partie des variations des stocks. Les
travaux sont valorisés à concurrence des charges engagées en vue de neutraliser
l’impact des charges sur le résultat comptable de l’exercice.

70
31/12 /
31341 Travaux en cours X
71341 Variation de stocks de travaux X

A la fin du contrat :

On solde le compte variation de stock, par le compte travaux et on constate le


montant global de la facturation dans le compte travaux. La totalité du résultat se
voit ainsi, viré sur l’exercice d’achèvement.

Date de facturation
3421 Clients X
4421 Clients, avances et acomptes X
71241 Travaux…… X
4455 Etat TVA facturée X
31/12/…
71341 Variation de stocks de travaux X
31341 Travaux en cours X

 La méthode de l’avancement (technique classique)


- En cours d’exécution des travaux :

A l’arrêté des comptes au 31/12/, on comptabilise dans le compte «3427 clients,


factures à établir et créances sur travaux non encore facturés» une estimation du
chiffre pour l’année en cours, ce chiffre d’affaires est calculé en fonction du degré
d’avancement des travaux estimé à la clôture de l’exercice, cette estimation se fait
selon le rapport suivant :

Degré d’avancement (CA à déclarer) = CA*Coût des travaux réalisés à la clôture de l’exercice/ Coût total estimé

Ce degré d’avancement est appliqué au chiffre d’affaires global prévu.

Les travaux partiellement réalisés à la clôture de l’exercice et qui ont donné lieu
à la comptabilisation d’un chiffre d’affaires ne sont alors plus compris dans les
stocks.

71
5141/5161 Bq/caisse X
4421 Clients, avances et acomptes X

6….. Charges par nature….. X


5141/5161 ou 44… Compte trésorerie ou passif circulant HT X

- A la clôture de chaque exercice :

31/12/N
3427 Clients, créances sur travaux non encore facturables X
71241 Travaux…… CA à déclarer
4458 Etat TVA à régulariser X

- En fin de contrat : On constate le produit lors de la réception des travaux par le


maître d’ouvrage, tout en annulant les le compte clients factures à établir.

71241 Travaux…… X
4458 Etat TVA à régulariser X
34272 Clients, créances sur travaux non encore facturables X

…….
3421 Clients X
4421 Clients, avances et acomptes X
Travaux…… X
71241
4455 Etat TVA facturée X

 Méthode de l’avancement (technique des produits nets partiels)

Principes :

Cette technique (deuxième variante de la méthode de l’avancement) consiste à


enregistrer, en cours d’exécution des travaux, non plus un chiffre d’affaires, mais
un bénéfice partiel, déterminé en fonction de l’avancement des travaux.

La prise en compte d’un produit net partiel au cours de l’exécution d’un contrat à
long terme implique qu’un bénéfice global puisse être estimé avec une sécurité

72
suffisante; pour qu’il en soit ainsi il faut, en règle générale que les conditions
suivantes soient remplies au moment de l’arrêté des comptes :

✓ Le prix de vente doit être connu avec suffisamment de certitude. Ce produit


doit être calculé en tenant compte de toutes les probabilités de baisse
susceptibles d’intervenir ;
✓ L’avancement dans la réalisation du contrat doit être suffisant pour que des
prévisions raisonnables puissent être faites sur la totalité des coûts qui
interviendront dans le coût de revient final du produit livré ou du service rendu.

Remarque :

▪ La notion d’avancement suffisant doit être déterminée par référence à des


normes techniques propres à chaque secteur industriel.
▪ Les prévisions raisonnables peuvent être obtenues en établissant des budgets
propres à chaque contrat et en les contrôlant régulièrement.
▪ le coût de revient final doit comprendre aussi bien les coûts directs que les
coûts indirects jusqu’au stade ultime de l’exécution.
▪ Aucun risque ne doit exister quant à l’aptitude de l’entreprise et du client à
exécuter leurs obligations contractuelles (par exemple : client dans un pays à
hauts risques politiques et économiques).

Comptabilisation :

- A l’arrêté des comptes, le produit net visé ci-dessus est enregistré en classe 8 (ou
7), avec pour contrepartie, l’inscription d'un même montant à un compte de
régularisation d'actif ; les travaux en cours, correspondant à l’exécution partielle
du contrat, étant inscrits dans les en-cours.

Les produits nets partiels antérieurement comptabilisés sont réduits voire annulés
dans le cas où le bénéfice global prévisionnel se trouve lui-même révisé en baisse.
73
- A la date de facturation de l’ensemble des travaux résultant du contrat, les
produits nets partiels comptabilisés antérieurement et figurant au bilan sont
annulés.

NB : en tout état de cause, lorsque l’entreprise utilise une méthode de


comptabilisation faisant ressortir des produits nets partiels, elle doit en faire état
dans les documents comptables qu'elle publie en donnant toutes les explications
utiles.

L’option retenue pour chaque contrat engage l’entreprise jusqu'à la réalisation


complète de ce contrat.

Application 1 :

• Le 01/06/N, la société ALALAM a conclu un contrat pour la construction d’un


immeuble au profit d’un client pour un prix global HT de 1 500 000. La
livraison de l’immeuble est prévue pour fin octobre N+1.
• Le 15/10/N : reçu le virement bancaire de 500 000 DH à titre d’acompte.
• Le 20/10/N+1 : envoyé au client la facture de vente HT 1 500 000 TVA 20%.
Au 31/12/N : les coûts engagés et ceux restant à engager pour finir le projet
sont communiqués dans le tableau suivant :
Eléments Charges engagées en N Charges prévisionnelles pour N+1
-Matières premières : 240 000 360 000

-MOD 180 000 240 000

-Autres charges de production 60 000 120 000

Total 480 000 720 000

TAF : Enregistrer au journal selon :

1er cas : méthode d’achèvement :

. L’acompte reçu le 15/10/N


74
. les écritures d’inventaire au 31/12/N

. La facture de vente du 20/10/N+1

. Les écritures d’inventaire au «31/12/N+1.

2ème cas : méthode d’achèvement- variante classique :

. L’acompte reçu le 15/10/N

. Les écritures d’inventaire au 31/12/N

. La facture de vente du 20/10/N+1

. Les écritures d’inventaire au «31/12/N+1.

3ème cas : méthode d’achèvement- variante technique des produits nets partiels :

. L’acompte reçu le 15/10/N

. Les écritures d’inventaire au 31/12/N

. La facture de vente du 20/10/N+1

. Les écritures d’inventaire au «31/12/N+1.

3. Traitement comptable des contrats à long terme déficitaires

a. Pour la méthode de l’achèvement.

La provision à constituer doit comprendre en particulier la perte à « terminaison


», c-à-d la perte encourue lors des exercices futurs.

La perte latente constatée en clôture d’exercice doit être comptabilisée en


provision pour dépréciation (PPD) de travaux en cours, le supplément de perte
évaluable à la clôture de l’exercice doit être comptabilisé pour son intégralité en
provision pour risques.

Provision pour dépréciation(PPD) = Perte à terminaison * % d’avancement

Et :
75
Provision pour risque (le reliquat) = Perte à terminaison - Provision pour dépréciation

Les provisions sont reprises à la clôture de l’exercice d’achèvement.

b. pour la méthode de l’avancement :

La provision pour perte est dotée dès la clôture du premier exercice.

Provision pour risques = Perte future+ (chiffre d’affaires partiel –charges engagées au cours de l’exercice).

Ainsi la perte future est rattachée au résultat du premier exercice comptable.

Lors des exercices suivants, on utilisera le compte provision pour risque afin de
neutraliser la perte.

Les provisions sont reprises en totalité à la clôture de l’exercice d’achèvement du


contrat.

Application : Reprenons le cas d’application précédente, et supposons que le prix


de vente ferme est de 1 000 000 HT.

• Le 01/06/N, la société ALALAM a conclu un contrat pour la construction d’un


immeuble au profit d’un client pour un prix global HT de 1 000 000. La
livraison de l’immeuble est prévue pour fin octobre N+1.
• Le 15/10/N : reçu le virement bancaire de 500 000 DH à titre d’acompte.
• Le 20/10/N+1 : envoyé au client la facture de vente HT 1 000 000 TVA 20%.
• Au 31/12/N, les coûts engagés et ceux restant à engager pour finir le projet
sont communiqués dans le tableau suivant :
Eléments Charges engagées en N Charges prévisionnelles pour N+1
Matières premières 240 000 360 000

MOD 180 000 240 000

Autres charges de production 60 000 120 000


Total 480 000 720 000

76
TAF Enregistrer au journal selon:

1er cas : méthode d’achèvement :

. L’acompte reçu le 15/10/N

. les écritures d’inventaire au 31/12/N

. La facture de vente du 20/10/N+1

. Les écritures d’inventaire au «31/12/N+1.

2ème cas : méthode d’achèvement- variante classique :

. L’acompte reçu le 15/10/N

. les écritures d’inventaire au 31/12/N

. La facture de vente du 20/10/N+1

. Les écritures d’inventaire au «31/12/N+1.

3ème cas : méthode d’achèvement- variante technique des produits nets partiels :

. L’acompte reçu le 15/10/N

. les écritures d’inventaire au 31/12/N

. La facture de vente du 20/10/N+1

. Les écritures d’inventaire au «31/12/N+1.

Cas pratiques

Cas 1 :

77
La société « PROMO » a conclu avec l’Etat un contrat de construction d’un
barrage d’une valeur de 3 900 000 DH. La durée du contrat est de 2 ans. Le coût
global prévu est de 3 700 000 DH. Les modalités de règlements sont : 1 350 000
pendant la première année et le reste pendant la deuxième année. La situation des
coûts réels et prévisionnels est la suivante :

Année N N+1 Total


les règlements 1 350 000 2 550 000 3 900 000
coût prévisionnel 2 000 000 1 700 000 3 700 000
coût réel 2 100 000 1 300 000 3 400 000

Travail à faire : Ce qu’on vous demande c’est de comptabiliser ce contrat en utilisant


les trois méthodes de comptabilisation des contrats à terme ou à longue termes.

Cas 2 :

Une entreprise de bâtiments « AB Horizon » a obtenu en 2017 un marché pour la


construction d’un lycée sur 30 mois avec début des travaux le 01/11/2020 et la
remise du projet le 30/04/2020. Compte tenu du type de matériaux de construction
exigé par le Ministère, le cahier des charges a prévu l’éventuelle facturation d’une
révision des prix de 5% lors de la réception définitive le 30/04/2020, les
indicateurs aient dépassé le seuil fixé dans le cahier des charges. Le prix de vente
convenu est de 3500 000 dhs HT avec en plus éventuellement, une révision des
prix de 5%.

Quant au coût prévisionnel du projet tel que dégagé par l’appel d’offre, il s’élève :

année 2017 2018 2019 2020 Total


coût prévisionnel HT 200 000 1 000 000 900 000 700 000 2 800 000

D’après le cahier des charges l’entreprise va recevoir 3 décomptes provisoires au


31 décembre de chaque année soit :

▪ 100 000 dhs en 2017


78
▪ 800 000 dhs en 2018
▪ 700 000 dhs en 2019
▪ Le reste de la facture est réglé après la réception définitive le 30/04/2020.

Pour ce qui est des coûts réels ils sont de :

Année 2017 2018 2019 2020 Total


coût réel HT 150 000 950 000 1 050 000 750 000 2 900 000

Le 31 décembre 2020 l’entreprise facture la révision des prix sur la base de 5%


du prix de vente conformément cahier des charges.

T.A.F :

1/Présenter le tableau des prévisions et réalisations sur 4 ans de 2017 à 2020.

2/passer les écritures nécessaires sur les 4 ans suivant la méthode de l’achèvement
des travaux.

3/ Présenter l’extrait CPC des 4 exercices comptables.

Cas 3 :

La société anonyme NOVO TECH est spécialisée dans la conception,


l’installation et la maintenance de système de gestion pour remontées dans les
stations de sport d’hiver (installation des portiques, caisses enregistreurs, lecteurs
badges, et des logiciels correspondants). A la demande d’une société des
remontées mécaniques, la société a mené à bien un important chantier. Les
éléments chiffrés concernant ce chantier sont les suivants:

Années N N+1
Prix de vente définitif 3.000.000
Coût prévisionnel cumulé 1 800.000 2.000.000
Coût réel cumulé 1 500.000 2.100.000
Le chiffre d’affaire, conformément aux prévisions, s’établit à 3 000 000. Il est
facturé et encaissé par chèque bancaire à la fin du chantier.

TAF : Passer les écritures comptables nécessaires en N et N+1, selon la méthode de


l’avancement (deux variantes).

79
Cas 4 :

L’entreprise BLOC 2SA contracte au cours de l’année N avec l’un de ses clients
un contrat pour la construction d’un complexe immobilier, qui doit être achevé et
livré début Octobre N+2. Les clauses du contrat stipulent en milliers de Dhs :
▪ Montant du contrat : 22 500 DH
▪ Coût global estimé : 18 750 DH
▪ Acomptes à recevoir :
- 6 000 DH le 1/08/N
- 7 500 DH le 1/08/N+1
- Le reliquat à la livraison, fixée au 1/10/N+2

La situation réelle des coûts relatives à chacun des exercices est de :


- 8 625 DH pour l’exercice N
- 9 000 DH pour l’exercice N+1
- 1 125 DH pour l’exercice N+2

TRAVAIL À FAIRE :
1/ Comptabiliser ce contrat en utilisant les trois méthodes de comptabilisation des
contrats à terme.
2/ Etablir extrait CPC au 31/12/N, 31/12/N+1 et 31/12/N+2.

Cas 5 :

La société REMAC comptabilisait ses contrats à long terme selon la méthode de


l’achèvement. Elle envisage de passer à la méthode de l’avancement.

produits prévisionnels 2002 2003 2004


prix de vente de base 2 600,00 2 600,00 2 600,00
révision de prix 50 100
Avenants 200 250
TOTAL 2 600,00 2 850,00 2 950,00
charges prévisionnelles
Achats 400 410 420
autres charges 1700 1720 1780
coût des avenants 160 190
TOTAL 2100 2290 2390
dépenses réelles
Achats 100 330
autres charges 600 1690

80
coût des avenants 140
TOTAL 700 2160 0
Travail à faire :
1. Présenter selon les modèles suivants la comptabilisation des opérations dans le cadre de
la fin d’exercice de 2003 :
a- La méthode de l’achèvement ;

b- La méthode de l’avancement ;

c- La méthode des produits nets partiels.

2. Quel est l’impact de changement de la méthode sur l’exercice 2002 et 2003 (changement
de la méthode de l’achèvement).

Cas 6 : Contrat à long terme déficitaire.

La société H2M a signé le 31/08/N, un contrat pour la fabrication de bureaux


administratifs avec une société d’assurance.
✓ Le chiffre d’affaires total prévisionnel s’élève à 20 000 000.
✓ Le coût de revient total prévisionnel s’élève à 32 000 000.
✓ Au 31/12/N, les coûts engagés pour ce contrat s’élèvent à 8 000 000

TRAVAIL À FAIRE :
1/ Passer au journal de la société les écritures nécessaires selon la méthode à l’achèvement
et présenter le CPC pour chaque fin d’année

Cas 7 : Contrat à long terme déficitaire.

La société JAMILI a accepté de conclure avec la 2R un contrat concernant


l’équipement d’une remontée mécanique secondaire. Ce chantier s’est déroulé du
1er Août N au 31 Mars N+1.

Coûts prévisionnels – Chantier (en DH)


Eléments 31/12/N 31/03/N+1

Charges directes de production 800 000 850 000

Charges indirectes de production 300 000 350 000

Frais administratifs 50 000 60 000

81
Total 1 150 000 1 260 000

Le prix de facturation a été fixé à 1 000 000 DH (HT) ; il est facturé et encaissé
par banque le 31/03/N+1, l’ensemble des travaux sont acceptés par le
cocontractant. Ce contrat est considéré comme marginal.

Suivi du coût de revient réel du chantier (en DH)

Eléments 31/12/N 31/03/N+1

Charges directes de production 700 000 850 000

Charges indirectes de production 200 000 250 000

Frais administratifs 50 000 80 000

Total 950 000 1 180 000

Travail à faire :
1- Reconstituer les enregistrements comptables nécessaires dans les livres de la société dans le
cadre de la méthode à l’achèvement.

2- Procéder au même travail dans le cas où la société opterait pour la méthode de l’avancement
du chiffre d’affaires et du résultat net.

3- Présenter, dans chacune des éventualités, l’incidence sur le CPC des exercices clos le
31/12/N et le 31/12/N+1.

C. Les faits postérieurs à l’exercice et les changements de méthodes comptables

1. Les faits postérieurs à l’exercice

Il s’agit des événements susceptibles d'entraîner des risques ou des pertes,


intervenus au cours de l'exercice, mais qui ne sont connus qu'entre la date de
clôture de cet exercice et celle de l'établissement des comptes annuels. En vertu
du principe de spécialisation, les comptes annuels doivent être ajustés, lorsque ces
événements sont rattachables à l'exercice clos, notamment lorsqu'il existe un lien
82
de causalité direct et prépondérant entre l'événement et une situation antérieure.
En vertu du principe de prudence, ces ajustements doivent être limités aux
événements ayant des conséquences défavorables (risques ou pertes).

Dans ce cas le traitement comptable est le suivant :

▪ Si l’événement modifie l’état du passif ou de l’actif ou permet une


évaluation plus juste de la situation de l’entreprise à la date de clôture de
l’exercice, les comptes de l’entreprise doivent être ajustés. Cet ajustement
consiste en général en l’enregistrement d’une provision ;
▪ Si l’incidence de cet événement n’est pas mesurable, mais s’il peut
néanmoins avoir une influence sur les jugements des destinataires de
l’information sur l’activité et la situation financière, l’ajustement des
comptes n’a pas à être effectué mais une information doit être donnée dans
l’ETIC.
▪ Par contre, s’il n’existe pas de lien de causalité, les incidences financières
ne doivent pas être prises en compte, une mention dans l’ETIC et le rapport
de gestion pouvant toutefois être donnée, si l’incidence est significative.

2. Les changements de méthodes comptables

a. rappel des dispositions du CGNC

En vertu du principe de permanence des méthodes, l’entreprise établit ses états de


synthèse en appliquant les mêmes règles d’évaluation et présentation d’un
exercice à l’autre. L’adoption de ce principe a pour objectif de garantir la
comptabilité des informations comptables dans le temps et dans l’espace.

En effet, lorsque le plan d’amortissement est révisé, la méthode de valorisation


des stocks changée, le mode d’enregistrement des contrats à long terme modifié,
le résultat constaté au titre de l’exercice n’a plus aucune pertinence de tels
83
changements de méthodes auraient pour effet d’enlever au comptes leur
signification. Les données ne seraient plus comparables d’une année sur l’autre et
perdraient leur crédibilité vis-à-vis des tiers utilisateurs (investisseurs,
banquiers…)

Afin de garantir la cohérence des informations comptables au cours des périodes


successives, le CGNC.

b. Peut-on changer de méthode comptable ?

Le CGNC ne laisse à l’entreprise qu’une marge de manœuvre étroite. En effet, un


changement dans les méthodes d’évaluation et de présentation ne peut être
introduit qu’en cas de changement exceptionnel dans la situation du commerçant.
Aussi, il importe de préciser ce que l’on entend par « changement exceptionnel ».

En effet des événements exceptionnels pouvant survenir dans la vie d’une


entreprise ne sont pas nécessairement générateurs de changements de méthode.
Tel est le cas par exemple de l’incendie d’un atelier, de pannes prolongées ou
encore la perte d’un gros client. Ces événements seront bien constatés dans les
comptes, sans pour autant induire un changement de méthode.

En fait, un changement exceptionnel a lieu lorsqu’un événement remet en


question l’application des règles et méthodes comptables.

c. Quelles sont les différentes catégories de changement de méthode comptable ?

Dans la vie d’une entreprise, de multiples événements peuvent remettre en cause


la stricte application du principe de permanence des méthodes. On peut les
regrouper en cinq grandes catégories :

84
▪ les changements dans la présentation qui ont pour conséquence qu’une
information comptable n’est plus disponible alors qu’elle était lors de
l’exercice précédent.
▪ les changements dans les méthodes de d’évaluation les éléments du patrimoine
et des flux d’une entreprise qui rendent difficile la compréhension des
évolutions de ce patrimoine et des résultats qui en découlent.
▪ les changements d’opportunité qui ne répondent pas à un souci d’amélioration
de l’information comptable mais qui sont permis par la législation en vigueur
à un moment donné. C’est le cas par exemple des amortissements dégressifs
lorsqu’ils sont pratiqués pour bénéficier d’avantages fiscaux mais qui ne
reflètent pas l’usure économique des immobilisations auxquelles ils
s’appliquent.
▪ les changements qui résultent d’une erreur ou d’une omission commise lors
d’un exercice et qui se trouve corrigée lors de l’exercice suivant.
d. Obligation de dérogation

Dans le cas exceptionnel où l’application stricte d’un principe ou d’une


prescription se révèle contraire à l’objectif d’image fidèle, l’entreprise doit
obligatoirement y déroger.

Bien plus qu’une option ou une décision de gestion, le changement de méthodes


devient alors une obligation.

e. Comptabilisation

L’application de la nouvelle méthode aux opérations en cours ne peut avoir pour


effet de modifier les comptes des exercices antérieurs. La décision de changer de
méthode est une décision de l’exercice et ce sont donc les comptes de cet exercice
qui doivent en retracer les conséquences.

85
Chapitre 5- la comptabilisation des opérations de variation des capitaux permanents des
entreprises

Section 1- les opérations de constitution des sociétés

Les opérations de constitution peuvent être envisagées dans l’entreprise


individuelle ou dans les différentes formes de l’entreprise sociétaire.

I- Constitution de l’entreprise individuelle

Dans l’entreprise individuelle, la constitution du capital s’effectue à la création de


l’entreprise, lors des apports initiaux de l’exploitant.

Application :

L’entreprise TALAL a été constituée en janvier par M. TALAL qu’a apporté un


terrain estimé 100 000, un bâtiment estimé 120 000 et 80 000 versés en banque.

TAF Enregistrer au journal les écritures de la constitution

II- La constitution de l’entreprise sociétaire

A/ Généralités

La société commerciale est une forme d'entreprise définie par la loi. Elle est
instituée par un contrat. Elle dispose d'une personnalité juridique distincte pour
réaliser son activité, son objet social.

Les principales formes de sociétés commerciales :

- SNC : société en nom collectif ;

- SARL : société à responsabilité limitée ;

- SA : société anonyme.

86
1. Les caractéristiques des sociétés

Société SNC SARL SA


Relation des associés intuitu intuitu personae Pas d’intuitu personae
personae
Qualité des associés commerçants Non commerçants Non commerçants
Responsabilité indéfinie et limitée aux apports limitée aux apports
solidaire
Nombre minimum 2 2 (sauf SARL à AU) 5
Nombre maximum - 50 -
Capital minimum - 10000 300 000 et 3 000 000 pour les SA faisant appel
public à l’épargne
Souscription totale totale totale
Libération Intégrale -Apports en nature : -Apports en nature : Intégrale.
Intégrale.
-Apports en numéraire peut être partielle Les
-Apports en numéraire : fractions non libérées peuvent être appelées par
peut-être partielle Les l’organe de gestion en fonction des besoins de la
fractions non libérées société dans un délai max. de 3 ans à compter de
peuvent être appelées la date d’immatriculation au RC
par l’organe de gestion
en fonction des besoins
de la société dans un
délai max. de 5 ans à
compter de la date
d’immatriculation au RC
Nature des droits part sociale part sociale Action

sociaux
Qualification des Associé Associé Actionnaire
associés
Valeur nominale 100 100 100
minimum
Organes de gestion gérant (s) gérant (s) -conseil d'administration avec PDG

-ou directoire et conseil de surveillance


Organes de Contrôle Pas obligatoire Pas obligatoire si Obligatoire
si
(CAC) CA<= 50 millions DH Min. 1 CAC
CA<= 50
millions DH HT Min. 2 pour les SA faisant

HT appel public à l’épargne

N.B : Les règles de libération sont les suivantes :

▪ Apports en nature : Libération intégrale ;


87
▪ Apports en numéraire : Libération d’au moins le quart (1/4) de leur
montant. La libération du surplus intervient en une ou plusieurs fois sur
décision du gérant, dans un délai qui ne peut excéder 5 ans à compter de
l’immatriculation de la société au registre de commerce (RC) pour SARL
et 3 ans pour les SA.
2. Les apports

Les associés ont un droit sur la société, droit représenté par un titre, part sociale
ou action, contrepartie de leur apport. Ce titre représente une quote-part du capital
de la société.

Les apports sont les biens apportés par les associés à la société. C'est en contre-
partie des apports que les titres sont attribués. Les apports sont soumis aux droits
d'enregistrement.

Sur le plan juridique, on distingue :

❖ L'apport en numéraire : L'apport en numéraire est un apport de somme


d'argent. Le délai et les modalités de libération varient selon le type de
société créée.
❖ L'apport en nature : L'apport en nature est constitué par tout apport d'un
bien autre qu'une somme d'argent. (Terrain, construction, matériel …..)
❖ L'apport en industrie : L'apport en industrie est celui par lequel un associé
ou futur associé met à la disposition de la société son activité, son travail et
ses connaissances professionnelles. Cependant, il n'est pas admis dans
toutes les sociétés commerciales et il est difficilement évaluable.

Fiscalement, on distingue trois catégories d’apports pour calculer les droits


d'enregistrement:

88
▪ Les apports purs et simples : apports qui confèrent à l’apporteur, en échange
de sa mise, de simples droits sociaux (parts sociales, actions) qui sont exposés
à tous les risques de l’entreprise et notamment la perte éventuelle de la mise
faite par l’apporteur. Ce sont des éléments d’actif apportés à la société sans lui
transmettre simultanément un passif. Il peut s’agir d’un apport en numéraire
ou d’un apport en nature sur lequel n’existe aucun emprunt pris en charge par
la société. En contrepartie de ces apports, les associés sont rémunérés par
l’attribution de droits sociaux exposés aux risques de l’entreprise. Le capital
social représente donc les apports purs et simples;

▪ les apports à titre onéreux : Il s’agit d’apports dont la rémunération se fait à


travers une contrepartie autre que des droits sociaux. C’est le cas de l’apport à
une société d’un actif grevé d’un passif du même montant;
▪ les apports mixtes : Il s’agit des apports réalisés en partie à titre pur et simple
et donc rémunérés par des droits sociaux, et en partie à titre onéreux et
rémunérés, par conséquent, par la reprise d’un passif par la société.
3. les droits d’enregistrement (aspect fiscal)

L’enregistrement est une formalité à laquelle sont soumis les actes et conventions.
Il donne lieu à la perception d’un impôt dit "droit d’enregistrement".

a) Apports pur et simple :

A partir de 2018 : ces apports sont exonérés des droits d’enregistrement. Si le


capital est inférieur à 100 000 et 1% le cas échéant

b) Apports à titre onéreux

• 6% : immeubles et biens immobiliers.


• 6% : fonds de commerce et clientèle (à l’exception des marchandises).

89
• 3% : marchandises garnissant.

VII. Principes de comptabilisation (aspect comptable)

Lors de la constitution d'une société, les associés mettent en commun des biens,
dans les livres comptables de la société constituée, plusieurs phases sont donc à
distinguer dans la constitution d’une société :

• Promesse d’apports

• Réalisation des apports,

• Appel et versement d’une fraction du capital.

Le processus de comptabilisation aboutira au schéma suivant :

(2..,3…..) Comptes représentatifs des apports X


1111 Capital X

Cependant, en général, les opérations de constitution se scinderont en deux


étapes :

➔ d'abord la promesse d'apport des associés ;


➔ puis la réalisation effective des apports.

a. Les dispositions du code général de la normalisation comptable (CGNC)

Elles sont communes à toutes les formes de sociétés. Le CGNC prévoit


l'utilisation de deux groupes de comptes.

comptes d'associés débiteurs : 346… Capital social ou personnel : 111….


- Le compte 3461 est débité du montant de la Le compte 1111 enregistre à son crédit le montant du capital
promesse d'apport (en numéraire ou en figurant dans les statuts de la société. II retrace l'évolution
nature) faite par les associés par le crédit du de ce capital au cours de la vie de la société suivant les
90
compte 1111 "Capital social". Il est crédité par décisions des organes compétents. Il est crédité lors de la
le débit des comptes retraçant les apports. constitution de la société ou à l'occasion des augmentations
de capital :
-Le compte 3462 est débité par le crédit du
compte 1119 "Actionnaires, capital souscrit - du montant des apports en espèces ou en nature effectués
non appelé" lors des appels successifs du par les associés pour la partie aussi bien appelée que non
capital ; il est crédité, lors de la réalisation de appelée ;
l'apport par le débit des comptes d'actif ou
de passif concernés. - du montant des incorporations de réserves. Il est débité des
réductions de capital quelle qu'en soit la cause (absorption
de pertes, remboursement aux associés etc...).

La fraction du capital non appelée est portée au débit du


compte 1119. Le solde de ce compte apparaît distinctement
au passif du bilan en soustraction du montant du capital

social (compte 1111). Il représente la créance de la société


sur les actionnaires.

b. Les frais de constitution

II s'agit de charges externes liées à la constitution de la société : impôts (droits


d'enregistrement), honoraires (avocat, notaire, commissaire aux apports, ), frais
divers (publicité légale, publicité JAL et BO...).

Ces dépenses peuvent être comptabilisées dans des comptes des charges;
cependant, le CGNC indique :

« Les dépenses engagées à l'occasion d'opérations qui conditionnent l'existence


ou le développement de l'entreprise mais dont le montant ne peut être rapporté à
des productions de biens et de services déterminées peuvent figurer à l'actif du
bilan au poste :211 « Frais préliminaires. »

Les dirigeants de la société disposent donc de deux possibilités :

✓ soit le maintien de ces dépenses dans des comptes de charges ;


✓ soit leur inscription à l'actif du bilan (compte 2111. Frais de constitution) :
- directement lors de leur engagement ;
91
- ou lors des travaux d'inventaire, par le crédit du compte 7141
Immobilisations en non valeurs produites. Dans ce cas, ces frais
doivent faire l'objet d'un amortissement maximum sur 5 ans, en
mode linéaire, sans réduction prorata temporis la première année.

c. Apport d'une créance douteuse par l'un des associés :

Lors de la réalisation de l'apport, on débitera le compte «Clients» pour la valeur


nominale de la créance, par contre, pour tenir compte de sa valeur réelle (retenue
pour apprécier les droits de l'apporteur dans le capital), on créditera le compte :
3942 Provisions pour dépréciation des comptes clients.

B/ Constitution de la société en nom collectif (SNC) et les SARL.

cas 1 :

M. Alami et M. Badaoui décident de constituer la SNC «A & B»;

Le 02/01/N, l'acte de constitution et les statuts sont rédigés et enregistrés devant


notaire.

Les promesses d'apport sont les suivantes :

▪ Alami : 30 000 dhs des apports en numéraire déposés sur le compte bancaire
de la société;
▪ Badaoui :
- un outillage pour 40 000 DH,
- des créances (valeur nominale : 30 000 DH, créances douteuses à
hauteur de 15%),
- du numéraire en banque pour 4 500 DH

La réalisation des apports intervient le 31 janvier N.

Des frais de constitution sont réglés par chèque bancaire au notaire le 15/01/N,
pour 9 000 DH (pour simplifier : frais non assujettis à la TVA). Les associés
décident de les immobiliser.

Le 25/02/N, les créances apportées à la constitution sont recouvrées pour 28 000 DH.
92
TAF :

1. Déterminer le montant du capital de la société et les droits respectifs des deux associes.
2. Enregistrer les différentes opérations dans la comptabilité de la société « A & B» en utilisant
une procédure simplifiée (promesse d'apport puis réalisation des apports).

Application 2 : libération totale (constitution de SARL)

✓ Le 10/12/N : M Rachid et M. Radwane ont décidé de constituer une SARL au


capital de 250.000 Dh divisé en parts sociales de 100 Dh l’une.
✓ Le 15/12/N : les associés ont effectué leurs apports :
▪ M.Rachid a versé 100.000 dh en banque ;
▪ M.Radwane apporte son entreprise individuelle dont la situation comptable
se présente ainsi :
- Matériel de transport : 25 000 dhs
- Amortissement du Matériel de transport : 5 000 dhs
- Bâtiment : 80 000 dhs
- Amortissement du bâtiment : 20 000 dhs
- Stock de marchandises : 30 000 dhs
- Fournisseurs : 10 500 dhs
- Clients : 20 000 dhs
- Caisse : 10 500 dhs

Le fonds de commerce de M. Radwane est évalué à 20.000 dh. Les créances sont
reprises par la société pour leur valeur estimée de recouvrement de 19.500. M.
Radwane se porte garant d’éventuels impayés.

✓ Les frais de constitution s’élèvent à 4.000 dh et sont payées par chèque.

Le 31/12/N : le clients de M. Radwane ont versé 19.200 dh seulement en banque.

T.A.F : Passer les écritures comptables nécessaires.

cas 2 : libération partielle (cas de la SNC)

Reprenons le même exemple précédent, mais en supposant que M. Radwane et

M. Rachid ont décidé de former une SNC et que M. Rachid a versé seulement la
moitié le 20/12/2003, le reste sera libéré le 25/12/N.

T.A.F : Passer les écritures comptables nécessaires.

93
C/ Constitution de la SA

➔ Cas de libération des fractions appelées à la date limite fixée

Cas 1 :

La société anonyme CTM est constitué le 5 janvier N avec un capital de 900 000 divisé en 9 000 actions
de 100.

M.Salhi apporte:

- un terrain évalué à 150 000


- un immeuble évalué à 350 000
- un matériel industriel évalué à 70 000
- du mobilier évalué à 30 000

Les autres apporteurs versent la somme de 300 000 le 6 janvier N au compte bancaire de la société.

Les frais de constitution s’élèvent à 19 350

Travail à faire :

1/Procéder à l’enregistrement comptable des opérations de constitution et présenter son bilan de départ.

Cas 2 :

La société anonyme SALAM est constituée le 15 mars N au capital de 8 000 actions de numéraires de
100. La moitié de la valeur nominale de chaque action est appelée et versée à la banque le 17 mars N.

- Le 15 juin N: la société appelle la moitié du solde. Les versements sont effectués le 20 juin N.
- Le 15 novembre N: la société appelle le solde. Tous les associés se libèrent le 22 novembre N par
des versements à la banque.
Travail à faire :
1/ Procéder à l’enregistrement comptable des opérations de constitution et présenter son bilan au 20
juin N.

Cas 3 :

Le 25 avril N: la société anonyme «Internégoce» est immatriculée au registre du commerce.

Le 2 mai N: le notaire dépose en banque, sur le compte de la société, les fonds reçus lors de la
souscription des titres.

Les 10 000 actions, toutes de numéraire, (valeur nominale unitaire: 200 DH), ont été libérées à
concurrence des trois quart (75 %).

Le 7 mai N : le président du conseil d'administration procède au règlement (au comptant, par banque)
du décompte de frais reçu du notaire :
94
- Frais d'acte : 300,00 DH,

- Honoraires : 10 000,00 DH,

- Frais divers : 2 000,00 DH,

- Droits d'enregistrement : 10 000,00 DH.

Ces frais sont directement portés au compte «Frais de constitution».

Les montants des honoraires soumis à la TVA, sont donnés hors taxes.

Le 30 Septembre N: le conseil d’administration appelle le quart restant et fixe le délai de versement au


30 Octobre N.

A l’échéance tous les actionnaires ont répondu à l’appel et les fonds ont été versés en banque.

T .A.F :

1- Comptabiliser les opérations relatives à la constitution de la société «Internégoce».

2- Comptabiliser les opérations relatives à l’appel et au versement du dernier quart.

Cas 4 :

La SA SOMATRA est constituée le 02/01/N avec un capital de 1 000 000 dhs divisé en 10 000 actions
de 100 dhs.

Les apports sont constitués par :

• un apport en nature : Immeuble de 800 000 dhs( dont un terrain 200 000 dhs) grevé d’une dette
de 200 000 dhs (emprunt auprès des établissements de crédit) ;
• des apports en numéraire de 400 000 dhs.

L’apport en nature est libéré immédiatement à la constitution de la société, les apports en numéraire sont
libérés de ¼ à la souscription par versement bancaire. Les frais de constitution qui s’élèvent à 5 000 dhs
sont payés par chèque bancaire lé 10/01/N.

Le conseil d’administration procède le 01/05/N à l’appel du deuxième quart et accord un délai de 15


jours. Tous les actionnaires ont répondu à l’appel et les fonds ont été versés en banque.

T.A.F :

1/ passer au journal les écritures nécessaires

2/ présenter le Bilan au 10/01/N.


95
➔ Cas de versement anticipé, la libération des fractions non appelés :

Les statuts de la société peuvent prévoir la possibilité, pour les actionnaires, de


libérer leurs titres par anticipation en cas de versement fractionnés. Ces
versements sont productifs d’intérêts dès lors qu’ils sont prévus par les statuts.

Les versements anticipés qui peuvent être effectués soit lors de la constitution,
soit lors des appels ultérieurs doivent être enregistrés au crédit du compte:

- 4468 Autres comptes d’associés-créditeurs


- 44681 Actionnaires-versements anticipés

Ce compte doit être débité au fur et à mesure des appels ultérieurs. Il sera soldé
au moment de la réalisation du solde du capital social.

Cas 1 :

Une société anonyme au capital de 2 000 000 (20 000 actions de 100) reçoit, le 20 octobre N, un
versement anticipé de 57 500 correspondants au dernier quart, non encore appelé, sur 2 300 actions. Le
dernier quart est appelé le 15 janvier N+1 et libéré le 15 février N+1 par versement au compte bancaire
de la société.

Travail à Faire : Enregistrer les opérations ci-dessus au journal de la société.

Cas 2 :

La SA DEMO est constituée le 01/01/N avec un capital de 500 000 dhs divisé en 5 000 actions de 100
dhs par apport en numéraire. A la souscription, il est demandé aux actionnaires d’effectuer le versement
au compte de la société selon le minimum légal. Cependant, 1000 actions sont libérées immédiatement
en totalité.

Les frais de constitution de 10 000 dhs sont payés par chèque bancaire lé 05/01/N.

Le 01/06/N: la société procède à l’appel du deuxième quart qui doit être versé, au compte de la société
au plus tard le 15/06/N. Tous les actionnaires ont répondu à l’appel et les fonds ont été versés en banque.

96
T.A.F :

1/ Présenter les écritures de constitution de la société

Cas 3 :

le 01/01/N: La SA DEMO est constituée avec un capital de 8 000 000 dhs par émission d’actions de 100
dhs, libérés de ¼ à la constitution, par versement en banque.

Lors du versement 30 000 actions se trouvent entièrement libérés. Les frais de constitution de 13 400
dhs sont payés par chèque bancaire le 03/01/N.

Le 01/05/N: la société décide l’appel du deuxième quart, les fonds sont déposés en banque de la société
et l’opération est terminée le 30/05/N. les statuts prévoient un taux d’intérêt de 10% par an sur les
versements anticipés. les intérêts sur ces versements anticipés sont réglés par virement bancaire le
01/07/N.

T.A.F :

1/ passer au journal les écritures nécessaires.

➔ Cas de libération avec retard des fractions appelés à la date limite fixée

Lors de l’appel d’une fraction du capital, il arrive que certains actionnaires ne


versent pas les fonds dans les délais réclamés. Les statuts prévoient que tout retard
porte intérêt au profit de la société. Celle-ci adresse une mise en demeure à
l’actionnaire retardataire qui dispose de 30 jours pour verser les fonds réclamés.

Le PCM n’a pas prévu de compte d’actionnaire retardataire. Mais le compte 3462
Actionnaires-capital souscrit et appelé non versé demeure débiteur des fonds non
versés. Les intérêts constituent des produits financiers qui s’enregistrent au crédit
du compte 7381 Intérêts et produits assimilés.

Cas 1 :

Le 01 janvier N: la société anonyme DOHA a été constituée avec un capital de 1 200 000 divisé en
actions de 100.

97
Les apports en nature sont les suivants :

- constructions ……………...260 000


- matériel industriel…………70 000
- matériel de transport………40 000
- mobilier …………..............30 000

Pour rémunérer ces apports, 4 000 actions d’apports ont été émises. Les autres actions pour un total de
8 000 rémunèrent les versements en numéraires dont la moitié a été libérée lors de la souscription au
compte bancaire de la société le 5 janvier N. Les statuts prévoient que les actionnaires ont la possibilité
de se libérer par anticipation. Les frais de constitution sont de 37 500 payé le 20 janvier N.

Le 15 mai N : la société appelle le 3éme quart, les versements doivent être effectués pour le 27 mai N.
A cette date, l’apport est normalement réalisé pour 6 500 actions.

Mr Rabhi détenteur de1 000 actions a versé l’intégralité de l’appel ainsi que le solde.

Mr, Nabil, détenteur de 500 actions n’a pas réalisé son apport. Mis en demeure de s’exécuter dans un
délai de 30 jrs, il règle le 20 juin N la somme réclamée majorée de 250 d’intérêts.

Le 15 septembre N: la société appelle le solde du capital. Les versements sont normalement


effectués le 30 septembre N.

Travail à faire :
1/ Procéder à l’enregistrement comptable des opérations de constitution et présenter son bilan au 30
juin N.

Cas 2 :

La SA SOFEX est constituée le 01/01/N avec un capital de 300 000 dhs divisé en 3 000 actions de
numéraire.

Les apports sont libérés de ¼ à la souscription par versement bancaire. Les frais de constitution qui
s’élèvent à 4000 dhs sont payés par chèque bancaire le 09/01/N.

Le conseil d’administration procède le 01/04/N à l’appel du deuxième quart et accord un délai de 15


jours.

L’actionnaire AHMED qui a souscrit 200 actions à la constitution n’a pas répondu à l’appel du deuxième
quart que le 30/06/N. Les charges diverses d’exploitation engagées par la société à cause de ce retard
sont estimés 500 dhs. Les statuts prévoient un taux d’intérêt de retard de 12% an.

T.A.F :

1/ Présenter les écritures de constitution

98
➔ Cas des actionnaires défaillants : fractions appelés non libérés.

A compter de la mise en demeure(en cas de retard de versement de l’appel) et à


défaut du versement de la somme appelée, l’actionnaire retard aire est qualifié
d’actionnaire défaillant.

La société peut vendre les actions des défaillants à la bourse (s’ils sont cotées) ou
aux enchères publiques (lorsque les titres ne sont pas cotés).

Les produits nets de la vente reviennent à la société à concurrence de ce qui lui


est dû par l’actionnaire défaillant.

La comptabilité doit ouvrir un compte au nom de l’actionnaire défaillant pour y


enregistrer le produit de la vente et les frais entraînés par l’opération. Le plan
comptable a prévu l’ouverture du compte:

3468 Autres comptes d’associés-débiteurs

34681 Actionnaires défaillants.

Pour constater la non réalisation de l’apport

Cas 1:

La société anonyme SAADA a été constituée le 1 juin N, le capital de 1 200 000 est divisé en 6 000
actions de 200.

Les opérations de constitution ainsi que l’appel de la moitié du solde effectué le 1 octobre N et le
versement en date du 10 octobre N se sont normalement déroulés Le 10 janvier N+1, le solde est appelé.
La date limite de versement des fonds est fixée au 20 janvier N+1. A cette date tous les actionnaires ont
réalisé leurs apports à l’exception de Mr SAADI possesseur de 900 actions.

Mise ne demeure de s’exécuter en bourse avant le 20 février N+1 par la société. Mr SAADI n’a pas
versé le montant appelé. Ses actions sont cédées aux enchères pour 130 000, le 8 mars N+1. Les frais à
la charge de SAADI comprennent :

-des intérêts de retard pour 650

- des frais divers pour 70

Travail à Faire :

99
1. Enregistrer au journal l’ensemble des opérations relatives à l’appel du solde et à la défaillance de Mr
SAADI ;

2. Présenter le compte de l’actionnaire défaillant à la date du 9 mars N+1

3. Calculer le résultat dégagé par SAADI par deux méthodes

Cas 2 :

La SA SAPAM est constituée le 01/01/N avec un capital de 400 000 dhs par émission d’actions de 400
dhs, libérés de ¼ à la constitution, par versement en banque.

Les frais de constitution qui s’élèvent à 8 000 dhs sont payés par chèque bancaire lé 09/01/N.

Le 01/05/N la société décide l’appel du deuxième quart, qui devrait être versé au compte de la société
au plus tard 31/05/N.

L’actionnaire AHMED qui a souscrit 200 actions à la constitution n’a pas répondu à l’appel du deuxième
quart. Après mise en demeure, le 1/06/N la société a exécuté, le 01/9/N les actions de AHMED et les a
vendues, comme libérés de moitié, pour 180 dhs par action à M. SAID, les frais de vente des titres 360
dhs HT TVA 10%.

La société prélève un intérêt de retard au taux de 12% l’an et récupère les frais engagés pour la vente le
solde est payés à AHMED par chèque bancaire 20/09/N.

T.A.F :

1. Présenter les écritures de constitution.

Cas 3 :

La société anonyme STPH est constituée le 1er Janvier N avec un capital de 4 000 000 DH composé de
10 000 actions de numéraire libérées de moitié à la constitution.

- le 25 janvier N, un actionnaire « X », titulaire de 500 actions, s'est libéré par anticipation pour la totalité
du nominal.

- Le troisième quart est appelé le 1er mars N (versements à réaliser pour le 31 mars) ;

- Au 31 mars N, deux autres actionnaires titulaires chacun de 100 actions ne se sont pas libérés.

100
- Après mise en demeure (délai 30 Avril), le premier « Y » règle le 15 avril (intérêts de retard décomptés
au taux de 6 % l'an, frais de rappel : 750 DH) 25*400.

- Le deuxième « Z » est considéré comme défaillant le 2 mai N. Ses titres sont vendus aux enchères le
15 mai N pour 29 000 DH, libérés des trois quarts (intérêts de retard à 6 % l'an, frais 985 DH), le 31 mai
N sa situation est régularisée.

TAF :

1. Présenter les écritures de constitution de la société au 01 Janvier N


2. Présenter l’écriture de versement de la société au 01 Janvier N
3. Présenter l'extrait de la balance par soldes concernant les comptes liés à la constitution de la société,
tels qu'ils se présentent avant l'appel du troisième quart.
4. Enregistrer les écritures relatives à l'appel et à la libération du troisième quart.
5. Analyser la situation de l'actionnaire défaillant.

Cas 4 :

Le premier janvier N, la société « Bêta » est constituée au capital de 3.000.000 DH divisé en 30.000
actions de 100 DH dont 10.000 actions de numéraire libérées du quart lors de la constitution. Les apports
en nature concernent des bâtiments évalués à 500.000 DH et du matériel évalué à 1.500.000 DH (les
évaluations ont été prouvées par les commissaires aux comptes). Les fonds sont déposés chez maître
Fadil « notaire ». Tous les actionnaires se sont libérés du quart sauf Monsieur Naoufal souscripteur de
100 actions qui a réglé par anticipation.

Le 12/01/N Maître Fadil vire les fonds au compte banque de la société sous déduction de ses honoraires
et des droits d’enregistrement qui s’élèvent à 8.000 DH.

Le 15/06/N la société décide d’appeler le deuxième quart.

Le 30/06/N la société constate que tous les actionnaires se sont libérés par virement bancaire de la partie
appelée, sauf M. Abdoune actionnaire propriétaire de 200 actions. Après mise en demeure, les actions
sont vendues au prix global de 9.000 DH le 30/08/N (100*90) à Mr Jalil.

Le 25/09/N un chèque représentant le produit de la vente est remis à M. Abdoune sous déduction des
intérêts de retard 600 DH et des frais postaux et télécoms. 100 DH.

T.A.F :

1/ passer au journal les écritures nécessaires.

Cas de la société en commandite simple

101
« Bois Du Maroc » est une société en nom collectif détenue par les associés : M. Khalifa, M. Tantaoui,
M. Maâroufi. le 15 juin 2003, cette société a pris fin avec le décès de M. Khalifa. Vue que l’activité était
en pleine expansion, les deux associés restants ont décidé de continuer leur réussite en faisant appel à
un autre associe M. Mahmoud héritier de M. Khalifa, mais sous une autre forme juridique car M.
Mahmoud ne veut pas engager sa responsabilité. Alors les nouveaux associés ont décidé, le 20 octobre
2003, de créer une société en commandite simple avec M. Maâroufi et M. Tantaoui commandités et M.
Mahmoud commanditaire. Le capital est d’un montant global de 200.000 DH, est apporté en numéraire
par M. Maâroufi pour 60.000 DH, par M. Tantaoui pour 80.000 DH, par M. Mahmoud pour 60.000 DH.
Les frais de constitution étant de 7.000 DH.

T.A.F : Passer les écritures comptables nécessaires.

102
Chapitre 6- la comptabilisation des opérations de variation des capitaux
permanents des entreprises.

I- L’affectation des résultats dans l’entreprise individuelle

Dans l’entreprise individuelle, le résultat est affecté soit au capital s’il est appelé
à être maintenu dans l’entreprise, soit au compte de l’exploitant dans le cas
contraire.

Si le compte de l’exploitant est débiteur, soit du fait des prélèvements, soit des
pertes antérieures non compensées, il doit préalablement être soldé.

Application :

L’entreprise TARIK a réalisé un bénéfice de 120 000 DH en année N, M TARIK


a décidé de laisser dans l’entreprise sur le bénéfice de l’année N une somme de
50 000 DH et de porter le solde en compte d’exploitant pour un prélèvement
éventuel.

1191 Résultat de l’exercice 120000


11175 Compte de l’exploitant 70000
11171 Capital individuel 50000

II- L’affectation des résultats dans l’entreprise sociétaire

A. Principes clés

Le résultat apparaissant au bilan fait l'objet d'un projet d'affectation à soumettre


aux associés dans les six mois de la clôture de l'exercice. L'affectation du résultat
est influencée par les dispositions légales et statutaires (d'importance variable
selon le type de société), ainsi que par la volonté des associés réunis en assemblée
générale ordinaire (AGO).
103
Le projet d'affectation est présenté dans un « tableau des affectations du résultat
» ; cette pièce comptable donnera ensuite lieu à comptabilisation.

B. Méthode :

▪ Vue d'ensemble de l'affectation du résultat

Résultat à affecter Affectations possibles


résultat net de l’exercice (en instance d’affectation) ▪ Réserve légale
▪ Réserves statutaires
+ ou- ▪ Autres réserves
▪ Dividendes
report à nouveau antérieur (Créditeur ou débiteur) ▪ report à nouveau

▪ Terminologie
Termes Définitions Sociétés concernées
Report à nouveau bénéficiaire Bénéfice dont l'affectation est renvoyé par l'Assemblée
générale ordinaire, statuant sur les comptes de l'exercice, à
la décision de l'Assemblée générale ordinaire appelée à Toutes sociétés

statuer sur les résultats de l'exercice suivant.

Report à nouveau déficitaire Pertes constatées à la clôture d'exercices antérieurs qui


n'ont pas été imputées sur des réserves (...) et qui devront
être déduites du bénéfice de l'exercice suivant ou ajoutées
au déficit dudit exercice.
Toutes sociétés

Réserve légale À peine de nullité de toute délibération contraire dans les


sociétés à responsabilité limitée et dans les sociétés par
actions, il est fait sur le bénéfice, diminué le cas échéant Sociétés de capitaux +

des pertes antérieures, un prélèvement d'un vingtième (5%) SARL

au moins affecté à la formation d'un fonds de réserve dit


"réserve légale". Ce prélèvement cesse d’être obligatoire
lorsque la dite réserve atteint le dixième de capital (10%).
Réserves statutaires Réserves prévues par les statuts de la société et donc à doter Toutes sociétés
obligatoirement lors de l'affectation du résultat.
Réserves facultatives Réserves dotées sur l'initiative de l'assemblée générale Toutes sociétés
annuelle

104
Dividendes Part de bénéfice attribuée aux associés ; son Toutes sociétés Toutes sociétés
versement effectif doit intervenir dans les neuf mois de la
clôture de l'exercice Se compose de deux fractions :

- le premier dividende. « intérêt statutaire calculé sur le


montant libéré et non remboursé des actions » ;

- le superdividende, fraction du dividende attribuée aux


associés en plus du premier dividende, identique pour
toutes les catégories d’actions les dividendes supportent un
prélèvement d’impôt à la source : TPA au taux de 15%

▪ La notion de bénéfice distribuable

Le bénéfice distribuable est constitué par le bénéfice de l'exercice, diminué des


pertes antérieures, ainsi que des sommes à porter en réserve en application de la
loi ou des statuts, et augmenté du report bénéficiaire. Ce calcul peut être
schématisé, ainsi :

Résultat de l’exercice (en instance d’affectation)

+ou - Report à nouveau antérieur

- Dotation à la réserve légale

- Dotation aux réserves statutaires


= Bénéfice distribuable

Les associés peuvent décider de procéder à la distribution de certaines réserves


constituées antérieurement, ce qui a pour effet d'augmenter la somme distribuable.

C. Compléments

▪ Le report à nouveau bénéficiaire antérieur ayant déjà subi le prélèvement pour


doter la réserve légale, ce dernier se calcule uniquement à partir du bénéfice
de l'exercice.

105
▪ La dotation de la réserve légale est obligatoire tant qu'elle n'a pas atteint un
dixième du capital (montant nominal) ; en général, une fois ce plafond atteint,
les associés interrompent la dotation.

Cas 1 : Cas de société en nom collectif

Une société en nom collectif au capital de 500.000 dh divisé en 5.000 parts


sociales de 100 dh, attribuées aux associés comme suit :

✓ M HOUSNI Fouad : 4.000 parts en qualité de gérant unique ;


✓ M Mohamed EZZAHER : 1.000 parts ;

Cette société a réalisé un bénéfice d’exploitation de 300.000 dh. Ce bénéfice


a supporté une rémunération annuelle perçue par le gérant unique de 120.000
dh.

T.A.F :

Dans les deux cas suivants :

Cas 1: la société est soumise à l’I.R. Professionnel au nom du principal associé ;

Cas 2: La société en nom collectif a opté pour l’impôt sur les sociétés

1. Présenter les calculs préparatoires à l'établissement du tableau des affectations de


résultat.
2. Présenter le tableau des affectations du résultat
3. Passer les écritures comptables nécessaires

Cas 2 : cas SARL

La SARL « bois du Maroc » a été constituée au capital de 500.000 dh divisé en


parts de 100 dh. Elle a réalisé pour le dernier exercice un bénéfice net est de
105738.64 dh avant le calcul de l’I.S. L’article 14 des statuts prévoit que la
répartition des bénéfices est effectuée de la manière suivante :

▪ Dotation de 5% des bénéfices nets au fonds de réserve légale ;


106
▪ Un intérêt statutaire de 6% aux parts ;
▪ Sur solde :
- 10% seront attribués au gérant à titre de complément de salaire ;
- 90% aux parts (sur ce montant les associés pourront décider de faire un
prélèvement pour doter un compte de réserve facultative)

Pour l’exercice écoulé, les associés ont décidé de doter cette réserve facultative
de 8045,50 dh.

La réserve légale atteignait 9160dh et il n’y a pas de report à nouveau. Pour le


dernier exercice, les associés décident d’affecter 5000 dh à la réserve facultative
et d’allouer 19dh de dividende global aux parts.

Travail à faire :

1. Présenter les calculs préparatoires à l'établissement du tableau des affectations de


résultat.

2. Présenter le tableau des affectations du résultat

3. Passer les écritures comptables nécessaires

Cas 3 : cas SA.

Le bénéfice net d’une SA, créée en 2010 s’élève à 280 000 dhs pour l’exercice
2020.

Les statuts prévoient que le bénéfice net sera réparti ainsi :

- 5% à la réserve légale ;
- 6% d’intérêt statutaire ;
- La réserve statutaire représente 1/28 du bénéfice net.
- Le surplus est réparti aux actionnaires à titre de superdividende ;

L’AGO a décidé, le 15/4/2021, d’attribuer aux actionnaires un superdividende de


13,50 dhs par action.

107
Le capital social est constitué par des actions de numéraire de valeur nominale
100 dhs dont 500 000 dhs appelés et versés et 500 000 dhs non appelés.

TAF :

1. Présenter le tableau des affectations du résultat

2. Passer les écritures comptables nécessaires

Cas 4 : Cas SA

Le capital de la société "PHILIPS-téléviseurs" est partiellement libéré et le report


à nouveau de l’année précédente est débiteur. La société a été créée le 2/10/N au
capital de 300.000 divisé en 3.000 actions de numéraire libérées du quart dès la
constitution.

L’exercice N s’est terminé par une perte qui a été affectée au compte RAN 12.000 (SD).
Le 1/4/N+1, les apporteurs ont libéré le 2ème quart suivant l’appel du conseil
d’administration. Ils ont libéré de même le 3ème quart pour le 1/10/N+1. Les
statuts de la société prévoient l’affectation des résultats comme suit :

- 5% pour la réserve légale ;

- La somme nécessaire pour fournir aux actionnaires un 1er dividende représente


l’intérêt à 6% du montant dont les actions ont été libérées. Le reliquat peut être
attribué aux actionnaires à titre de dividende complémentaire.

L’assemblée générale des actionnaires réunie le 12 mai N+2, a adopté la


répartition proposée par le conseil d’administration pour le résultat de N+1 soit
125.000 DH. La répartition prévoit une réserve statutaire de 80.000 DH, un
superdividende unitaire de 6DH. Le reliquat étant reporté à nouveau.

T.A.F : Présenter le tableau de répartition des résultats et les écritures


comptables nécessaires.

Cas 5 :cas SA

108
À la clôture de l'exercice N, qui coïncide avec l'année civile, le bénéfice net
comptable de la société anonyme BETA s'élève à 300 000 DH.

Dans les statuts de la société, l'article relatif à l'affectation du résultat stipule : «


Sur les bénéfices de l'exercice, il sera prélevé :

✓ la dotation à la réserve légale,


✓ un intérêt statutaire de 6 % à verser aux actions.
✓ Le surplus, après dotation éventuelle d'une réserve par l'assemblée générale,
sera versé aux actions à titre de superdividende. Le dividende unitaire sera
éventuellement arrondi au DH inférieur et le reliquat reporté à nouveau. »
✓ La réserve légale n'a pas atteint son niveau maximum ; le report à nouveau
antérieur est bénéficiaire de 16 540 DH. L'assemblée générale des actionnaires
propose de doter la réserve facultative de 25 000 DH;

Le capital de la société est composé de 10 000 actions de 100 DH, toutes libérées
intégralement.

Travail à faire:
1. Présenter les calculs préparatoires à l'établissement du tableau des affectations de
résultat.

2. Présenter le tableau des affectations du résultat

3. Passer les écritures comptables nécessaires

Cas 6 :

Vous êtes chargé de traiter le dossier de la S.A “VICTORIA". A cet effet. On vous remet les
documents et informations suivants :
I. Informations relatives à la constitution de la société
La S.A “VICTORIA” a été constituée le 02 janvier 2000 avec un capital de 1 500 000 DH divisé
en 10 000 actions de valeur nominal 150 DH.
L’actionnaire azouzi a apporté la situation active et passive comportant les éléments suivants :
Eléments Montant

109
Fonds commercial 450 000
Matériel informatique 120 000
Mobilier de bureau 35 000
Clients 175 000
Dettes fournisseurs 180 000
Les autres actionnaires souscrivent en numéraire le reste des actions, à libérer du minimum
légal à la constitution par versement dans un compte B.M.C.I ouvert au nom de la société.
Tous les actionnaires ont libéré la fraction appelée (Avis de crédit n° 135112 du 06/01/00).
N.B. : Date jouissance le 01/01/2000.
*les frais de constitution sont de 10 500 DH, payés par chèque bancaire n° 430110 le 01/01/00.
*Le 05 juin 2000, la société appeler le 2é et le 3éme quart. Date de libération le 30/06/00.
*D'après l’avis de crédit n° 409200 du 01/07/00, on constate que toutes les actionnaires ont
libéré la fraction appeler sauf :
- M.LABDI, détenteur de 200 actions, n’as pas répondu à l’appel.
-M.TAZI, détenteur de 400 actions, à libéré l’intégralité de ses actions.
• Le 28/08/00 , M.LABDI est déclaré en faillite .
• Le 30/08/00, les actions de M.LABDI sont vendus par l’intermédiaire de la banque pour
une valeur globale de 24000 DH.
• Le 30/08/00, la société rembourse M.LABDI par chèque bancaire n° 430120, compte tenu
des intérêts de retard de 6% pour 2 mois et des frais divers de correspondance de 25 DH.
N.B. : date de jouissance le 01/07/00.
II. Informations relatives à la répartition des bénéfices
Document 1 : extrait des statuts
L’article 10 relatif à la répartition des bénéfices stipule :
Les bénéfices nets, diminués des pertes éventuelles sont répartis ainsi :
✓ Dotation à la réserve légale selon les dispositions légales.
✓ Attribution d'un intérêt statutaire du 6% aux actions libérées et non amorties, ainsi qu’aux
versements anticipés.
✓ Le reliquat après prélèvement de toute réserve jugée utile par l'assemblée générale ordinaire,
et sauf report à nouveau éventuel est distribué aux actionnaires à titre de superdividende.

Document 2 : Extrait du passif du bilan au 31/12/N


Résultat net de l'exercice : 280 000 DH
Document 3 : Extrait du P.V de l’assemblée générale ordinaire du 25 mars N+1
- Doter la réserve facultative de 60 000 DH
- Attribuer un superdividende de 14 DH par action.
- Le reste est reporté un nouveau.

Deuxième travail à faire :


1. Calculer le nombre d’actions en nature et en numéraire.
2. passer les écritures relatives à la constitution.
3. Passer les écritures relatives à l’appel et à la libération du 3éme et du 4éme quart.
4. calculer le résultat réalisé par M.LABDI.
5. Présenter et comptabiliser le tableau de répartition des bénéfices de l’exercice N.
6. Calculer les capitaux propres après répartition du bénéfice de l'exercice N.

110
Chapitre 7- Evaluation des titres

I. Principes clés :

➢ La nécessité d'évaluer des titres apparaît dans des circonstances diverses :


- travaux de fin d'exercice (calcul des provisions),
- prises de participations,
- restructurations (fusions...),
- cessions...
➢ Les méthodes d'évaluation sont nombreuses ; elles peuvent être regroupées en
plusieurs catégories :
▪ Méthode A: Evaluation à partir du Bilan (patrimoniale)
▪ Méthode B : Evaluation à partir des bénéfices
▪ Méthode C : Evaluation à partir du Bilan et des bénéfices (méthode combinée)
▪ Méthode D : Valeur boursière des actions

A/ Evaluation des titres : méthodes patrimoniales

- Les méthodes patrimoniales mettent l'accent sur l'évaluation de l'entreprise en


tant que patrimoine (ensemble de biens et dettes). Elles privilégient l'utilisation
des états de synthèse.
- L'évaluation de la société conduit à celle des titres composant son capital :

Valeur du titre = valeur de la société/nombre de titres

Elles sont déterminées à partir du bilan. On obtient ainsi :

➢ l'actif net comptable : ANC,


➢ l'actif net comptable corrigé (réel): ANR.

Méthode 1: Evaluation à partir du Bilan (patrimoniales)

111
Dans cette optique on évalue le patrimoine net de la société :

➢ Valeur mathématique comptable (VMC)

C’est la valeur de l’action calculée à partir du Bilan.

VMC (valeur de titre) = l’actif net comptable/Nombre d’actions

Avec l’actif net comptable peut être calculé de deux manières :

ANC = Capitaux propres et assimilées - Actif fictif (1)

(1) les immobilisations en non-valeur

ANC = Actif réel(2) - Dettes (1)

(1) y compris les provisions pour risque et charges


(2) : actif réel= actif total – actif fictif

La VMC peut être :

- Coupon attaché : (la VMC est calculée avant répartition du résultat)


- Coupon détaché ou ex-coupon : (la VMC est calculée après répartition du
résultat) ;
➢ Valeur mathématique intrinsèque (VMI) :

C’est la valeur de l’action calculée à partir du Bilan réel (ANR).

ANR ou corrigé (valeur du titre) = Capitaux propres et assimilées - Actif fictif + plus-values- moins-value

Ou :

ANR ou corrigé = Actif réel - Dettes réelles

112
VMI = l’actif net réel /Nombre d’actions

Éléments de terminologie

Eléments Définitions
Actif réel Postes représentatifs de biens ou de dettes
Actif fictif Postes représentatifs de charges activées :

- frais d'établissement,

- frais de recherche-développement,

- primes de remboursement des obligations,

- charges à répartir,... mais pas les charges constatées d'avance (car elles
représentent des biens ou des créances), ni les écarts de conversion-actif
(figurent dans les provisions pour risques et charges, donc en dettes).
Passif fictif Capitaux propres & assimilés+ Écarts de conversion-passif Ces derniers sont
des gains de change latents.
Passif réel Provisions pour risques et charges (dettes probables).

Dettes effectives.

Produits constatés d’avance.


Plus-values ou Ecarts entre les valeurs bilancielles et les valeurs réelles, économiques ;
moins-values latentes (Exemple : plus-value latente sur un terrain comptabilisé à sa valeur historique)
Impôts différés Accroissements ou allégements d'impôts futurs (cas des sociétés soumises à
l'impôt sur les sociétés) :

Accroissements : sur les provisions réglementées lors de leur reprise, sur les
subventions d'investissements en attente de rapport au résultat, sur les plus-
values latentes si l'on envisage une cession des éléments correspondants ;

Allégements : sur les moins-values latentes, si l'on envisage une cession ; sur
les amortissements restant à pratiquer sur les postes d'actif fictif lorsqu'ils sont
déductibles fiscalement (exemple : frais d'établissement) Si la continuité
d'exploitation est assurée, on ne devrait pas tenir compte de la fiscalité différée
sur les plus et moins-values

113
B/ Evaluation des titres : méthodes fondées sur la rentabilité

Dans cette optique, on évalue la rentabilité du placement que représente l’action.

➢ Valeur de rendement(VR) :

C’est la somme qui, placée à un certain taux, produirait annuel égal au bénéfice net
par action.

V.R=Bénéfice par action x100

Taux de capitalisation

Application 1: bénéfice de la société TOP SA (10.000 actions) :

- Exercice 2018 : 80 000 DH


- Exercice 2019 : 110 000 DH
- Exercice 2020 : 140 000 DH

Base moyenne pondérée par les coefficients : 1,2,3.

Taux de capitalisation 10% l’an.

T.A.F : Déterminer la VR de cette société.

VR=Béné/acion /nbre

avec le bénéfice moyen=(80000*1+110000*2+140000*3)/10000=720000/10000=72

VR=72/10% = 720 dhs

Application 2 : le tableau de répartition des bénéfices de 2020 de la société SA


MATEX :

Bénéfice net à répartir 225 000

Réserve légale 5% 11250

Intérêt statutaire 300000*6% 18000

29250 29250

1er solde 195 750

Réserve facultative 95000

2eme solde 100750

114
Superdividende 3000 actions 30 DH 90 000

Report à nouveau 10750

T.A.F : déterminer la valeur de rendement sachant que le taux de capitalisation


est de 8% : BENE /NBR =225000/3000= 75 dhs donc VR=75/8%=937,50 dhs

T.A.F : déterminer la valeur de financière sachant que le taux de capitalisation est de 8% : on


dividende = intérêts statutaire + superdividende=18000+90000=108000

Donc VF brute= (108000/3000)/8% =450 dhs coupon attaché

VF nette =108000*85%/3000)/8% =382,5 dhs coupon détaché

➢ Valeur financière(V.F) :

C’est la somme qui, placée à un certain taux, produirait un intérêt annuel égal au
dividende par action.

V.F brute=dividende brut par action x100

Taux de capitalisation

V.F nette=dividende net par action x100

Taux de capitalisation

Application 1:

dividende brut par action :10 DH. Retenue à la source 15%.

T.A.F : déterminer la valeur financière sachant que le taux de capitalisation est de 12%

VF brute =10/12%=83,33 dhs coupon attaché

115
VF nette =(10-10*15%)/12%=70,83 dhs coupon détaché

Ou VF nette =83,33*85%=70,83 dhs coupon détaché

C/ Evaluation des titres : autres méthodes

Les méthodes précédemment évoquées privilégient un seul type d'approche. Leur


simplicité apparente implique une vision partielle de la valorisation. Aussi,
certaines approches, plus ambitieuses, prétendent combler cette lacune (méthodes
multicritères, goodwill). Enfin, pour les sociétés cotées, le cours de bourse
constitue un critère majeur d'appréciation.

Méthode 1 : Evaluation des titres à partir du Bilan et des bénéfices (méthode


combinée):

➢ Moyenne arithmétique simple :

Valeur=VM+VR

Application : une action d’une valeur :

-VM : 200 DH

-VR : 140 DH

T.A.F : déterminer la valeur Moyenne arithmétique de cette action

Valeur du titre=(200+140)/2= 170 dhs

➢ Moyenne arithmétique pondérée :

Application : une action d’une valeur :

-VM : 200 DH avec coefficient de pondération 1.

116
-VR : 140 DH avec coefficient de pondération 2.

T.A.F : déterminer la valeur Moyenne pondérée de cette action

Valeur du titre= (200*1+140*2)/3= 160 dhs

1. Méthode 2 : Valeur boursière des actions cotées bourse:

Exemple :

La S. A « SAMAR » a un capital de 1 000 000 DH divisé en 10 000 actions de


valeur nominale 100 DH.

La dernière cote en bourse donne pour une action « SAMAR » 230 DH.

Valeur boursière globale (ou capitalisation boursière) =10 000 actions x 230 DH
=2 300 000.

Application 1:

Extrait du passif du bilan, au 31/12/N :

Capital social (5 000 actions) 500 000

Primes d’émission, de fusion et d’apport 46 000

Réserve légale 37 500

Autres réserves 33 000

Report à nouveau + 3 500

Capitaux propres 620 000

Tableau de répartition des bénéfices N

Bénéfice net à répartir 60 000


Réserve légale 5% x60 000 3000
Intérêt statutaire 500 000 x 4% 20 000
117
Réserve facultative 20 000 -43000
Solde 17000
Superdividende 5 000 actions x 2 ,4 DH -12000
Report à
5000
nouveau

T.A.F :
1. Calculer la valeur mathématique de l’action.
VMC=ANC/nbre actions
ANC=capitaux propres – actif fictif= 620000-0=620000
VMC=620000/5000= 124 dhs

2. Calculer la valeur de rendement de l’action au taux de 8%.


VR= (bénéfices/nbre d’actions)/taux
VR=(60000/5000)/8%= 150 Ndhs

3. Calculer la valeur financière (brute et nette) de l’action au taux de 8%.


VF brute= Div par action/Taux
avec dividende par action= (20000+12000)/5000=6,40 dhs par action
donc VR brute= 6,4/8%= 80 dhs
VR nette= 6,4*85%/8%= 68 dhs

4. Le 1/2/N+1, la société décide d’augmenter son capital par émission, de 2 000 actions nouvelles
au prix de : Prix d’émission = VMC x 3 + VR x 1 + VF nette x 2
6
Calculer le prix d’émission d’une action nouvelle.
Prix d’émission= (124*3+150*1+68*2)/6= 109,67 dhs

D. Cas particuliers

▪ Evaluation en cas d’action partiellement libérés.

La valeur des titres se détermine à partir de l'équation :

ANC = Capitaux propres - Actif fictif

118
Dans le résultat obtenu, isoler la masse commune (MC) à l'ensemble des titres :

MC = ANC - Capital social (libéré)

Valeur d'un titre libéré intégralement = MC/N + Valeur nominale

Valeur d'un titre libéré partiellement = MC/N + Fraction libérée de la valeur nominale

Si l'on tient compte des plus et moins-values latentes (ANCC), ces dernières sont
intégrées dans la masse commune.

Application 1 :

Le bilan de la SA “ SOCOP ” au capital de 4 500 000 DH divisé en 45 000 actions


totalement libérées se présente comme suit au 31/12/2015

Bilan de la société Anonyme “ SOCOP” au 31/12/2015 :

ACTIF Brut A/P Net PASSIF Mt


Immobilisation en non
Capitaux propres
valeurs
- Frais d’augmentation du
220000 40000 180000 - Capital social 4500000
capital
Immobilisations corporelles 0 - Réserves légale 349000
- Terrains 1200000 1200000 - Réserves statutaires 180000
- Constructions 1350000 550000 800000 - Réserves facultatives 200000
- Installations techniques Mat.
2700000 750000 1950000 - Réserves réglementées 60000
et out
- Matériel de transport 500000 77000 423000 - Report à nouveau 24000
- Mobilier, Matériel de Bureau 400000 65000 335000 - Résultat net de l’ex. 980000
Immobilisations financières 0 Dettes de financement
- Prêts immobilisés 150000 150000 - Emprunts obligataires 100000
- Titres de participation 300000 300000 - Autres dettes de financement 211500
0 Provisions pour risques et charges
0 - Provisions pour risques 55400
0 - Provisions pour charges 29600
Total I 6 820 000,00 1482000 3688000 Total I 6 689 500,00
Stocks
- Matières et fournitures 1800000 1800000 Dettes du passif circulant
- Produits en cours 380000 380000 - Fournisseurs et comptes rattachés 175 000
Produits finis 600000 600000 - Autres créanciers 222000
Créances de l’actif circulant
- Clients et comptes rattachés 375000 375 000
119
- Autres débiteurs 25000 25 000
Total II 3 180 000,00 0,00 3 180 000,00 Total II 397 000,00
Trésorerie - Actif
- Banque 193 500 193 500
- Caisse 25000 25000
Total III 218 500,00 0,00 218 500,00
Total actif 10 218 500,00 1 482 000,00 7 086 500,00 Total passif 7 086 500,00

Les statuts de la SA précisent la répartition des bénéfices comme suit :

▪ Dotation de la réserve légale jusqu’au minimum exigé par la loi ;


▪ Distribution d’un premier dividende au taux de 6%;
▪ Après la reprise du report à nouveau précédent, doter les réserves statutaires
de 5%, une somme est ensuite prélevée pour doter la réserve facultative et un
montant éventuel est affecté aux autres réserves ;
▪ Le reste est attribué aux actionnaires à titre de superdividende arrondi à 1 DH
inferieur.
▪ Remarque : Le capital est totalement représenté par des actions.

Travail à faire :

1/ Calculer la valeur mathématique comptable avant répartition du bénéfice


(VMC coupon attaché)

VMC=ANC/nbre d’action

Avec ANC= (4500000+349000+180000+200000+60000+24000+980000) -180000=6113000

Ou ANC= Actif réel- dettes=7086500-180000-(100000+211500+55400+29600+175 000+222000)


=6113000

Donc VMC = 6113000/45000=135,84 dhs coupon attaché (cad avant répartition des
bénéfices)

120
2/ Répartir le bénéfice de la SA dans l’hypothèse suivante : la réserve
facultative est dotée de 60000 DH, les autres réserves de 40 000 DH.

Bénéfice net à répartir 980 000


Réserve légale 5% x980 000 49000
Intérêt statutaire 4 500 000 x 6% 270 000
-319000
Solde 1 661000
RAN SC 24000
Solde 2 685000
Réserve statutaires=685000*5% 34250 -134250
réserve facultative 60000
autres réserves 40000
Solde 3 550750
Superdividende =550750/45000=12,23 DH
-540000
donc 45000*12
Report à nouveau 10750

3/ Calculer la VMC ex – coupon (coupon détaché)

On a VMC = 6113000/45000=135,84 dhs coupon attaché (cad avant répartition des


bénéfices)

On a les dividendes distribués = 270 000+540000=810 000 dhs

Donc VMC ex coupon = (6113000-810000)/45000=117,84 dhs coupon détaché (cad après


répartition des bénéfices)

Ou :

Dividende /action= 810000/45000= 18 dhs

VMC ex coupon =135,84-18=117,84 dhs

Application 2 :

La révision des postes du bilan de la société anonyme “ SOCOP” fait apparaître


les différences suivantes :

Eléments du bilan Valeur comptable Données réelles


nette
- Fonds commercial 0 Le fonds de commerce est évalué à : 900 000
121
- Terrains 1 200 000 Les terrains ont une valeur réelle de : 1600 000
- Constructions 800 000 Les constructions sont sous estimées de 20%
-Installations techniques M.O 1 950 000 Le matériel et outillage sont surestimés de 15%
- Matériel de transport 423 000 Le matériel de transport vaut réellement 320 000
- Les stocks 1 830 000 Les stocks ont une valeur de 1430 000
- La créance irrécupérable 15 000 Une créance sans provision est 15 000
irrécupérable
Total 6 218 000
Plus-values globales 649 500

Travail à faire

a- Calculer la valeur mathématique intrinsèque coupon attaché

VMI=ANR/nbre d’actions

Avec ANR=ANC+ ou- value= 6113000+649500= 6762 500 dhs

VMI=6762 500/45000=150,27 dhs coupon attaché (avant répartition)

b- Calculer la VMI ex coupon.

VMI ex coupon=150,27-18= 132,27 dhs coupon détaché

Cas 1 : Evaluation des titres à partir du bilan

Le capital d’une société anonyme est constitué de 20 000 actions de 100 dhs.

Extrait du passif du bilan :

- Capital social 2 000 000


- Réserves 800 000
- Résultat de l’exercice 90 000
- Capitaux propres : 2 890 000

Il est décidé de distribuer 2 dhs de dividende par action.

Les frais d’établissement nets s’élèvent à 25 000 dhs.

Suite de l’exemple précédent : Après évaluation par expert, les valeurs réelles sont
les suivantes:

122
Travail à faire

1. Quel est le montant de l’actif net comptable ?


ANC=Capitaux propres- actif fictif
ANC= 2 890 000-25000=2 865 000 dhs

2. Quel est le montant de l’actif net comptable corrigé ?


ANR=ANC+pluevalue – moinsvalue =2 865 000+370000=3 235 000 dhs

3. Quelle est la valeur mathématique comptable de l’action «coupon


attaché » ?
VMC= ANC/nbre d’actions=2 865 000/20000=143,25 dhs

4. Quelle est la valeur mathématique comptable de l’action « coupon


détaché » ?

VMC ex coupon= ANC-dividendes distribués/nbre d’actions=(2865000-


(2*20000))/20000=141,25 dhs

Ou VMC ex coupon= 143,25 -2 =141,25 dhs

5. Quelle est la valeur mathématique intrinsèque de l’action « coupon


attaché » ?

VMI= ANR/nbre d’actions=3 235 000 /20000=161,75 dhs

6. Quelle est la valeur mathématique intrinsèque de l’action «coupon


détaché » ?

VMI ex coupon=ANR-dividendes/nbre d’actions=3235000-(2*20000)/20000=159,75


dhs
Ou VMI ex coupon=161,75-2= 159,75 dhs

123
Cas 2 : Evaluation des titres à partir du bénéfice

Extrait du bilan d’une société au 31/12/N:

- Capital (12 000 actions de 100 dh) : 1 200 000


- Réserves légales : 60 000
- Autres réserves : 150 000
- Report à nouveau (sc) : 25 000
- Résultat net de l’exercice: 635 000
- Frais préliminaires : 30 000.

Le total des dividendes est 40 dh par titre.

Travail à faire
1. Quelle est la valeur mathématique comptable de l’action « coupon attaché »
VNC= ANC/nbre d’action
ANC=actif réel- actif fictif = (1200000+60000+150000+25000+635000)-30000
ANC= 2 040 000 dhs.
Donc VNC=2 040 000/12000=170 dhs.
2. Quelle est la valeur mathématique comptable de l’action « coupon détaché »
VNC ex coupon= ANC-dividende/nbre d’action
VNC=(2 040 000 –(40*12000))/12000= 130 dhs
Ou VNC ex coupon= 170 -40=130 dhs

Chapitre 8 : Les opérations de variations de capital

I- Variations de capital dans l’entreprise individuelle

Dans l’entreprise individuelle, les variations de capital se présentent soit lors


d’apports complémentaires, soit lors de la répartition des bénéfices.

Exemple :

L’entreprise SEDKI a été constituée en janvier N, sur le bénéfice de l’exercice N,


M SEDKI a décidé de laisser une somme de 60 000 DH dans l’entreprise.
124
1191 Résultat de l’exercice 60 000
11171 Capital individuel 60 000

II- Variations de capital dans l’entreprise sociétaire

A/ Augmentation de capital :

➔ L’augmentation du capital peut se traduire soit par:


▪ d'apports nouveaux (en numéraire ou en nature), c'est mettre des moyens
supplémentaires à la disposition de la société.
▪ Incorporation des réserves, bénéfices ou primes (primes d’émission, de
fusion et d’apport) ;
▪ Compensation avec des dettes.

➔ La traduction comptable de ces opérations est relativement simple:


finalement, on débitera des comptes d'actif (moyens apportés) par le crédit des
comptes de capitaux propres.
➔ Le traitement financier est plus complexe; pour rémunérer les apports, deux
modalités sont possibles :
- soit mettre de nouveaux titres en circulation : cela permet l'entrée
éventuelle de nouveaux associés, notamment dans les sociétés de capitaux,
ce qui entraîne des difficultés quant à la protection des intérêts des anciens
associés. C'est cette dernière modalité, fréquemment mise en œuvre, que
nous envisagerons ici dans le cadre des sociétés par actions.
- soit augmenter la valeur nominale des titres existants : les apports sont
alors l'apanage des anciens associés, situation fréquente dans les sociétés
de personnes, dans lesquelles les titres ne sont pas négociables. Par contre,
cette situation est rare dans les sociétés de capitaux car l'unanimité des
associés est requise pour modifier la valeur nominale des titres ;

125
1. Augmentation de capital par apports nouveaux :

Lorsque l’augmentation du capital n’intéresse que les anciens actionnaires et que


la répartition du capital doit rester inchangée, il est possible de procéder :

- Par émission des actions nouvelles à un prix égal au nominal ;


- Par augmentation du nominal des actions existantes.

a. Cas où le prix d’émission des actions nouvelles est égal au nominal :


Application :

Les actionnaires de la SA COGEMA au capital de 600 000 DH, composé de 6000


actions, décident le 1/6/N une augmentation du capital avec émission de 150
actions à leur valeur nominale les actionnaires (A,B,C, et D) font des apports en
numéraires déposés au compte de la société et l’actionnaire E a fait un apport en
nature d’un matériel informatique évalué à 3000 DH. Les frais d’augmentation du
capital, payés par chèque bancaire s’élèvent à 1500 dhs.

Le capital est répartit entre les actionnaires d’une manière égalitaire

T.AF :
1. Calculer le rapport de souscription
2. Compléter le tableau de répartition du capital avant et après l’augmentation du
capital:
3. Passer au journal les écritures nécessaires le 1/06/N

Actions avant augmentation Nombre d’actions nouvelles souscrites Actions après augmentation
actionnaires Nombre % Nombre %
A
B
C
D
E
total

126
b. Cas où l’augmentation se traduit par l’augmentation de la valeur nominale
des actions existantes :
Application :

Les actionnaires de la SA COFI au capital de 300 000 DH, composé de 3000


actions, décident le 1/7/N une augmentation du capital avec une augmentation de
la valeur nominale à 150 DH Les actionnaires font des apports en numéraires
déposés au compte de la société.

Les frais d’augmentation du capital, payés par chèque bancaire s’élèvent à 2000
dhs.

Le capital est répartit entre les actionnaires d’une manière égalitaire.

T.AF :
1. Calculer le rapport de souscription
2. Compléter le tableau de répartition du capital avant et après
l’augmentation du capital:
3. Passer au journal les écritures nécessaires le 1/7/N

Actions avant augmentation Actions après augmentation


Actionnaires
Nombre Nombre %
A
B
C
D
E

c. Cas où le prix d’émission des actions nouvelles est supérieur à la valeur


nominale :
➔ Notion de prix d’émission et de prime d’émission :
✓ Prix d’émission : pour que le nouvel actionnaire soit dans la situation identique
à celle de l’ancien actionnaire, ce dernier exigera qu’en contre partie de chaque
127
action nouvelle, le nouvel actionnaire fasse un apport correspondant à son
apport initial (valeur nominale) et à ses apports ultérieurs (bénéfice non
distribués).
✓ Prime d’émission : C’est l’excédent du prix d'émission (PE) sur la valeur
nominale des actions.
Prime d’émission(Pr) des titres =prix d’émission(PE) – valeur nominale(VN)

N.B : la prime d’émission doit être libérée en totalité à la souscription des actions
nouvelles.

➔ Notion de droit de souscription et rapport de souscription :

L’augmentation du capital est enregistrée de la même manière qu’une constitution


en deux phases : La promesse des apports puis la réalisation de ces apports.

Deux cas de figure peuvent se présenter :

Cas 1 : Les anciens associés sont seuls souscripteurs dans la même proportion
que leur part de capital. Les parts sociales peuvent être émises au pair ou bien leur
valeur nominale peut être augmentée.

Cas 2 : De nouveaux associés souhaitent souscrire au capital. Ils auront


automatiquement un droit sur les réserves. Ce qui va réduire la valeur des parts
des anciens associés. Pour que ces derniers ne soient pas lésés, on peut procéder
de deux manières différentes :

Procédé 1: Emission des nouvelles parts à la valeur des anciennes compte tenu
des réserves.

Procédé 2 : Création d’un droit préférentiel de souscription (DPS) réservé aux


anciens associés.

128
Cas 1 :

La société ABC, SARL au capital de 400.000 DH divisé en 4.000 parts sociales


de 100 DH (valeur nominale), décide d’augmenter son capital par création de
5.000 parts de 100 DH (valeur nominale). Le montant des réserves facultatives
constituées par la société avant l’augmentation du capital s’élève à 100.000 DH.

TAF :

1- Calculer la valeur intrinsèque d’une part (avant augmentation)


2- Calculer la quotité de souscription (QS = Nbre des parts anciennes / Nbre des parts
nouvelles)
3- Si la société émet les nouvelles parts pour une valeur de 125 DH, calculer la
valeur d’une part après augmentation
4- Si la société émet les nouvelles parts pour une valeur de 105 DH, calculer la
valeur théorique du droit préférentiel de souscription (DPS).
5- Comptabiliser l’augmentation du capital

Cas 2:

Composition du capital d’une société avant augmentation en numéraire: 10 000


actions de 100 DH, valeur réelle: 120 DH, Emission de 5 000 actions de même
valeur nominale, à un prix d'émission de 108 DH.

T.A.F : Calcul de la prime d'émission et du droit préférentiel de souscription.

Calcul de la valeur après augmentation

composition du capital Nombre de titres Valeur réelle unitaire Valeur réelle global

Actions anciennes

Actions nouvelles

Total

On a :
• Valeur nominale= ….. ; Valeur (avant)= …… ; PE = ………..;
• Prime d'émission = ……….. = ………..;
129
• Droit préférentiel de souscription (DPS) :

DPS = Valeur (avant) - Valeur (après) = ……….. = ………..

Position d'un actionnaire ancien qui ne souhaite pas participer à


l'augmentation de capital :

La valeur de chacune de ses actions s'amoindrit de : ……….. = ……….. DH,


perte compensée par la vente du DPS lié à chaque action.

Position d'un non-actionnaire qui souhaite y participer :

Valeur (avant)= 10000 ; N(AN) = 5000.

Pour acquérir une action nouvelle, il paie :

✓ le prix d'émission : 108 DH


✓ les droits de souscription nécessaires : (10 000/ 5 000) x 4 DH = 8 DH

Il débourse 116 DH au total pour recevoir un titre d'une valeur équivalente.

Remarque :

• La prime d'émission Pr est versée à la société émettrice des titres ;


• Le droit de souscription DPS est versé aux anciens actionnaires qui ne
souhaitent pas participer à l'opération. Leur objectif est identique : faire payer
aux nouveaux actionnaires leur droit dans les réserves anciennes.

Cas 3:

Les capitaux propres après répartition de la société anonyme BSF (dont l'exercice
comptable coïncide avec l'année civile) se présentent ainsi au 31 décembre N :

- Capital social : 50 000 actions de 100 DH 5 000 000 DH


130
- Réserves 12000000 DH
- Report à nouveau 3 000 000 DH

Au 2 janvier N + 1, il est procédé à une augmentation de capital en numéraire, par


émission de 10 000 actions de même valeur nominale, au prix d'émission de 280
DH l'une (libération du minimum légal, le reste un an après).

M. Raji, ancien actionnaire titulaire de 2 000 actions, veut participer à l'opération,


mais ne dispose pas actuellement de liquidités : il souhaite souscrire un maximum
d'actions en vendant une partie de ses droits de souscription (le prix de vente
s'établissant à la valeur théorique du droit).

T.A.F :

1. Présenter les conditions financières de l'augmentation de capital. La valeur du


titre est déterminée à partir de l'actif net comptable (il n'existe pas d'actif fictif).
Vérifier l'équité de l'opération pour un ancien actionnaire et pour un
actionnaire nouveau.
2. Résoudre le dilemme de M. Raji.
3. Comptabiliser l'opération au 2 janvier N + 1, dans les livres de la société BSF.
d. Répartition des actions souscrites à titre réductible.

Le droit de souscription s’exerce sur la totalité des actions nouvelles émises, les
souscripteurs procèdent simultanément :

▪ A la souscription à titre irréductible : portant au maximum sur un nombre


d’actions nouvelles égal à :

N’/N x nombre d’actions anciennes détenues par l’actionnaire

Avec : N’/N : le rapport de souscription

131
▪ Et à la souscription à titre réductible : le cas la souscription à titre
irréductible n’absorbaient pas la totalité des actions nouvelles émises. Dans ce
cas les actions restantes seront attribuées aux actionnaires qui ont demandé un
nombre d’actions supérieur à celui auquel ils ont droit de souscription à titre
irréductible.
➔ Le cas où la souscription à titre irréductible et les attributions à titre
réductible absorbent la totalité de l’augmentation du capital.
Voir les cas pratiques
➔ Le cas où la souscription à titre irréductible et les attributions à titre
réductible n’absorbent pas la totalité de l’augmentation du capital.
Voir les cas pratiques

B/ Augmentation de capital par incorporation de réserves

1. Principes clés :

➔ L'incorporation de réserves au capital peut avoir pour objectif :


- de rendre l'autofinancement définitif : les réserves peuvent toujours être
distribuées sur décision des associés en assemblée ordinaire (celle qui statue
sur l'affectation du résultat) ; il est plus difficile de modifier le capital dans
le sens d'une réduction ;
- de mettre le montant du capital en harmonie avec l'importance des capitaux
propres ;
- de susciter un impact favorable auprès de futurs investisseurs (l'opération
s'accompagne souvent d'une distribution gratuite de titres).
➔ L'opération est avant tout une restructuration des capitaux propres. Là aussi, le
traitement comptable est simple : on débitera les comptes de réserves
concernés par le crédit du compte «capital ».
➔ Le traitement financier peut emprunter deux voies :
132
- soit l'augmentation du nominal des titres déjà en circulation, avec les
contraintes signalées dans la fiche précédente,
- soit le maintien de la valeur nominale et l'attribution gratuite de nouveaux
titres aux anciens associés (les réserves accumulées, fruits du sacrifice des
associés, leur appartiennent) : c'est la solution la plus courante dans les
sociétés par actions, cas que nous envisagerons ici.

2. Méthode

a. Traitement financier :

Ici, pas d'apports nouveaux : la valeur globale de la société reste la même, mais,
après l'opération, elle se répartit sur un plus grand nombre de titres. On aura donc:

V(après) < V(avant)

L'ancien actionnaire qui ne souhaite pas participer à l'opération pourra céder son
droit préférentiel, intitulé ici «droit préférentiel d'attribution» (DPA):

DPA = V(avant) - V(après)

Le nouvel actionnaire désireux de recevoir une action gratuite, devra acquérir la


quantité suivante de DA :

RA = N(avant) / N(après)

- avec N(AV) = nombre de titres composant le capital avant augmentation ;


- et N(AN) = nombre d'actions nouvelles émises pour être distribuées
gratuitement.

Ce nombre d'actions nouvelles gratuites est ainsi obtenu :

Montant des réserves incorporées au capital / Valeur nominale du titre


133
b. Traitement comptable

D C
Comptes susceptibles d'être débités (en fonction du choix des
actionnaires) :
112 - Primes liées au capital social X
113 - Écarts de réévaluation X
114 - Réserve légale X
115 Réserves X
116 - Report à nouveau X
119 - Résultat de l'exercice (bénéfice) X
Compte crédité : 1111 –Capital social X

3. Compléments

✓ La réserve légale peut être incorporée au capital (cela renforce d'autant le gage
des créanciers).
✓ En présence d'un report à nouveau ancien débiteur, on doit conserver au bilan
un montant au moins équivalent de réserves.
✓ L'incorporation de réserves au capital ne modifie pas le montant global des
capitaux propres mais alourdit le montant des dividendes futurs (quelle que
soit la modalité choisie).
✓ La valeur du droit d'attribution calculée précédemment est une valeur
«théorique»: comme pour le droit préférentiel de souscription, le prix réel peut
s'en éloigner en fonction des conditions de l'offre et de la demande.

Cas 1 :

La société ABC, SARL au capital de 400.000 DH divisé en 4.000 parts sociales


de 100 DH (VN), décide d’augmenter son capital par l’incorporation de réserves
facultatives qui s’élèvent à 100.000 DH par l’attribution de 1.000 parts gratuites.
La valeur intrinsèque d'une part est de 125 DH.

TAF :

134
1. Calculer la quotité d’attribution
2. Calculer la valeur théorique du droit d’attribution
3. Comptabiliser l’augmentation du capital

Cas 2 :

Au 1er décembre N, la valeur réelle du titre S.A BOIS est de 550 DH (le capital
est composé de 10 000 actions de 100 DH de valeur nominale). À cette date,
l'assemblée générale extraordinaire des actionnaires décide d'augmenter le capital
par incorporation de réserves statutaires ;

Modalités de l'opération :

- Montant incorporé : 4 000 000 DH


- Valeur nominale du titre inchangée
- Distribution de 40 000 actions gratuites.

TAF :

1. Calculer la valeur du droit d'attribution.


2. Comptabiliser l'opération.

C/ Augmentation de capital : autres modalités

1. Principes clés

• Le capital peut également être augmenté dans le cadre de relations avec


certains tiers :
• les créanciers de la société, qui acceptent de voir leur créance convertie en part
de capital : c'est l'incorporation de dettes au capital (ou conversion de créance
en capital) ;

135
• les associés qui, à l'occasion de l'assemblée générale ordinaire statuant sur la
répartition du résultat, acceptent de percevoir à titre de dividendes des actions
de la société.
• Ces opérations n'impliquent pas un traitement comptable et financier très
complexe ; par contre, elles s'accompagnent d'un formalisme juridique assez
lourd.

2. Méthode

a. Conversion de créances en capital

➔ Créances sur la société concernées par l’opération


✓ Créances ordinaires
✓ Comptes courants d'associés (notamment comptes courants bloqués)
✓ Obligations émises par la société et convertibles ou échangeables contre des
actions
➔ Conditions juridiques
✓ Créance liquide (déterminée dans son montant) et exigible (le paiement
peut en être exigé).
✓ Établir un arrêté des comptes certifié par un commissaire aux comptes.
✓ Acceptation de la suppression de leur droit préférentiel de souscription par
les associés.
➔ Traitement financier
✓ Détermination de la valeur réelle des titres.
✓ Calcul du nombre de titres à émettre : (Montant de la créance/Valeur réelle
du titre)

Constatation de l'augmentation de capital et de la souscription des actions


:(promesse d’apport) :

136
D C
3461 - Associés comptes d’apport en société PE
1111 –Capital social VN
1123 Prime d’apport Pr

Réalisation des apports

D C
14…ou 44....(compte correspond au dette) PE
3461 - Associés comptes d’apport en société PE

Application :

A la suite d'un accord avec un fournisseur principal, une SNC, à l'unanimité des
associés, décide d'augmente son capital en incorporant une part de la créance dudit
fournisseur au capital. Le fournisseur reçoit 1.000 actions d'une valeur nominale
de 200 DH, évalués à 300 DH en échange d'une créance de 300.000 DH.

TAF : Passer au journal l’écriture nécessaire

b. Paiement du dividende en actions

À la différence du cas précédent, il s'agit ici d'une modalité particulière


d'augmentation de capital par apport en numéraire. Le nombre de titres à émettre
se calcule comme précédemment.

➔ Conditions juridiques
✓ Opération possible dans les sociétés par actions.
✓ Capital entièrement libéré.
✓ Fixation du prix d'émission
✓ Vérification par le commissaire aux comptes (avec rapport à établir dans les
sociétés non cotées).
➔ Traitement comptable

137
D C
465 Associés Dividendes à payer PE
1111 –Capital social VN
1123 Prime d’apport Pr

3. Compléments

Toutes ces opérations traduisent une amélioration de la situation financière de la


société, puisqu'elles substituent du capital à l'endettement ; cependant, elles
alourdissent le poids des dividendes futurs et bouleversent souvent les rapports de
force entre associés.

4. Application

Au 1er octobre N, les dirigeants de la société anonyme RSTV procèdent à une


double augmentation de capital, après accord des actionnaires :

✓ d'une part, certains actionnaires acceptent un paiement de leurs dividendes en


actions, pour un montant total de 560 000 DH ;
✓ d'autre part, il est procédé à la conversion d'une créance sur la société détenue
par la Banque Nationale du Développement Economique (BNDE), pour un
montant de 1 400 000 DH.

La valeur réelle du titre RSTV s'établit à cette date à 700 DH (VN : 100 DH)

Les contraintes légales propres à ce type d'opérations ont été respectées.

1. Préciser les modalités financières des opérations en cause.

2. Présenter les enregistrements comptables au journal de la société RSTV.

Traitement comptable

D/ Augmentation de capital : modalités combinées( double augmentation)

1. Principes clés
138
Une société peut effectuer au même moment deux augmentations de capital sous
des modalités différentes ; en général, on combinera deux augmentations de
capital :

▪ l'une par apports nouveaux en numéraire,


▪ l'autre par incorporation de réserves, bénéfices ou primes.

L'analyse comptable reste identique à celle des opérations isolées, cependant, le


traitement financier s'en trouve parfois compliqué.

2. Méthode

a. Augmentations de capital successives

Les deux opérations peuvent avoir lieu à la même date, mais se dérouler l'une
après l'autre. Ainsi, si l'on effectue le même jour une augmentation par apports
nouveaux en numéraire (nombre de titres émis:N1 pour N anciens) puis une
augmentation par incorporation de réserves (nombre de titres émis : N2), la
situation se présentera ainsi :

Opérations Conséquences financières Bénéficiaires


1ère augmentation Apports nouveaux Calcul d'un droit préférentiel de Actionnaires ancien
en numéraire souscription. Parité d'échange des
titres: N1/N
2ème augmentation : Incorporation Calcul d'un droit d'attribution Parité Actionnaires anciens
de réserves d'échange des titres : N2 / (N+N1) +actionnaires nouveaux ayant
participé à la 1ère augmentation

À chaque action ancienne sont attachés un droit de souscription et un droit


d'attribution utilisés successivement

b. Augmentations de capital simultanées

Les deux opérations ont lieu à la même date, mais se déroulent au même moment.
La situation peut être ainsi présentée :
139
Opérations Conséquences financières Bénéficiaires
ère
1 augmentation Apports Calcul d'un droit préférentiel de souscription. Actionnaires ancien
nouveaux en numéraire Parité d'échange des titres: N1/N
2ème augmentation : Calcul d'un droit d'attribution Parité d'échange Actionnaires ancien
Incorporation de réserves des titres : N2 / N

À chaque action ancienne sont attachés un droit de souscription et un droit


d'attribution utilisés simultanément.

c. Calcul des droits

1ère modalité : Emission puis attribution

Valeurs réelles des titres :

a) Emission :

Eléments Nombre de Valeur réelle Valeur réelle globale


titres unitaire
Titres anciens N V0 NxV0
Titres émis N1 PE N1xPE
Total N+N1 V1 (1) NxV0 + N1xPE = (N+N1)xV1

(1) : V1 = (NxV0 + N1xPE) / (N+N1)

DS = V0 – V1 RS = N1/N et RA = N2/(N+N1)

b) Attribution :

Eléments Nombre de Valeur réelle Valeur réelle globale


titres unitaire
Titres anciens N+N1 V1 (N+N1)xV1
Titres N2 0 0
attribués
Total N+N1+ N2 V2 (2) (N+N1)xV1 = NxV0 + N1xPE

(2) : V2 = (N+N1)xV1 / (N+N1+N2) = (NxV0 + N1xPE) / (N+N1+N2)

DA = V1 – V2 RA = N2/(N+N1)
140
DS = V0 – V1

1ère modalité DA = V1 - V2

DS + DA = V0 – V2

N.B : dans les augmentations successives l’ordre des augmentations est très important puisque :

Emission puis attribution ≠ Attribution puis Emission

2ème modalité : Emission et attribution réalisées simultanément

Ici l’ordre des augmentations importe peu puisqu’elles seront réalisées en même
temps.

Valeurs réelles des titres :

Eléments Nombre de Valeur réelle Valeur réelle globale


titres unitaire
Titres anciens N V1 NxV0
Titres émis N1 PE N1xPE
Titres N2 0 0
attribués
Total N+N1+ N2 V2 (3) NxV0 + N1xPE = (N+N1+N2)xV2

(3) : V3 = (N+N1)x V1 / (N+N1+N2) = (NxV0 + N1xPE) / (N+N1+N2

RS = N1/N RA = N2/N V0 – V2 = DS + DA

N.B : La ventilation entre DS et DA se fait selon les parités RS et RA.

En résumé :

DS + DA = V0 – V2

2ème modalité La ventilation entre DS et DA se fait selon les parités RS et RA

141
N.B : Dans les deux cas, le total (DS + DA) est identique, mais ne se ventile pas de la même façon entre les
deux droits.

3. Compléments

✓ Dans les deux cas envisagés, le montant de la prime d'émission est identique.
✓ D'autres combinaisons de modalités sont concevables: le raisonnement serait
identique.

Application :

À la date du 30 juin N, les dirigeants de la société anonyme SCM procèdent à une


double augmentation de capital :

o une augmentation de capital par incorporation de réserves facultatives portant


sur 200 000 DH (attribution de 2 000 actions gratuites) ;

o une augmentation de capital par apports nouveaux en numéraire par émission


de 3 000 actions à 180 DH l'une.

Le capital initial est composé de 10 000 actions (valeur nominale : 100 DH; valeur
réelle avant la double augmentation : 252 DH)

T.A.F :

1. Préciser les conditions financières de la double augmentation de capital :

o 1er cas : il s'agit de deux augmentations successives

o 2e cas : elles sont simultanées.

2. Procéder à l'enregistrement comptable de la double augmentation de


capital.

Cas 1 :

142
La SA « SALAM », augmente son capital de 500 000 le 10/05/2011 par émission
de 5 000 actions de 100 au profit de Mr. SAAD qui apporte les éléments suivants:
immeuble 300 000, matériel de transport 240 000, marchandises en stock 110 000.

T.A.F

1- Calculer la prime d’apport


2- Comptabiliser cette augmentation
3- passer les écritures d’augmentations

Cas 2 :

La société BETA, société anonyme au capital de 5.000.000 DH divisé en 25.000


actions de valeur nominale de 200 DH cotées 280 DH, augmente son capital en
réalisant simultanément les deux opérations suivantes : Emission à 210 DH l’une
de 10.000 actions nouvelles de valeur nominale de 200 DH et incorporation au
capital d’une réserve facultative en répartissant 5.000 actions gratuites.

TAF :

1. Calculer la quotité de souscription et d’attribution


2. Calculer la valeur du droit global puis déduire le DPS et le DA
3. Comptabiliser cette augmentation simultanée de capital

E/ Réduction de capital

1. Principes clés

Les associés peuvent décider une réduction de capital pour des motifs divers :

➔ le capital est trop important : les perspectives de développement entrevues lors


de la constitution de la société ne se concrétisent pas ; la rentabilité par titre
s'affaiblit, ce qui commande le versement de dividendes peu élevés ; la
réduction du capital par remboursement aux associés y remédiera ;
143
➔ d'importantes pertes se sont accumulées : elles interdisent le versement de
dividendes, le résultat annuel étant absorbé par la compensation progressive
des pertes antérieures ; réduire le capital par imputation des pertes assainira la
situation : éventuellement, on pourra même ensuite procéder à une
augmentation de capital par apports nouveaux en numéraire (c'est le «coup
d'accordéon»).

2. Méthode :

✓ Réduction du capital par remboursement aux associés

Modalités Analyse Comptable Incidence sur


le bilan
Diminution de la valeur D C Diminution des
nominale ou Diminution du 1111 Capital social x capitaux
nombre de titres pour annulation propres au
ou échange 4461 Associés, Capital à rembourser passif et de la
x
trésorerie à
Décision AGE l’actif
4461 Associés, Capital à rembourse x
5141 x
Banques

Application :

Une société en nom collectif au capital de 2.000.000 DH réduit ce capital de


500.000 DH en remboursant à chacun des associés un quart de son apport.
L'apport de X était de 1.000.000 DH et ceux de Y et Z de 500.000 DH chacun.

TAF : Comptabiliser cette réduction au journal de la société

Modalités Analyse Comptable Incidence sur


le bilan
1. prix d’achat (PA) > Valeur nominale (VN) : E = PA-VN Diminution
des capitaux
Rachat de ses propres titres par la propres au
société suivi de leur annulation 2588 Titres divers PA passif et de la
trésorerie à
5141 Banque PA l’actif
144
1111 Capital social VN

115.. Autres réserves E

2588 Titres divers PA

2. prix d’achat (PA) < Valeur nominale (VN) : E = VN – PA

2588 Titres divers PA

5141 Banque PA
1111 Capital social VN

1121 Prime d’émission E

2588 Titres divers PA

Remarque

1ère modalité :

• Dans les sociétés de personnes, on diminuera la valeur nominale des parts


pour tous les associés et on ouvrira des comptes individuels d'associés ;
• Si une fraction du capital n'est pas encore libérée, on renoncera à cet appel,
mais éventuellement les actions non concernées seront remboursées du
même montant ;
• Dans les sociétés de capitaux, on veillera à ce que le montant du capital ne
s'abaisse pas au-dessous des seuils légaux.

2ème modalité :

• Le rachat ne peut être utilisé que dans les réductions de capital non motivées
par des pertes ;
• On remarque qu'un mali éventuel (PA > VN) s'impute sur un compte de
réserves distribuables ou, à défaut, sur un compte de charges.
✓ Réduction du capital par capital par compensation des pertes

Modalités Analyse Comptable Incidence sur


le bilan

145
Diminution de la valeur nominale D C Le total du bilan
1111 Capital social x ne change pas.
ou Les pertes
4461 Associés, Capital à rembourser x disparaissent
Diminution du nombre de titres des capitaux
Décision AGE propres dont le
montant reste
identique

Remarque :

o La réduction effective portant sur un nombre arrondi (fraction de valeur


nominale ou nombre de titres), elle peut s'avérer supérieure aux pertes : la
différence est alors portée en 1121 - Primes d'émission.

Cas 1 :

Les dirigeants de la société anonyme REDUC S.A. sont mandatés par les associés
pour procéder à une diminution du capital par remboursement; le capital est
composé de 10 000 actions de 250 DH, et les associés souhaitent le réduire de
40%.

Trois modalités sont envisagées :

✓ Echanger les actions de 250 DH contre des actions de 150 DH;


✓ Rembourser 4 000 actions (2 sur 5) ;
✓ Racheter, à 260 DH l'une, 4 000 actions et les annuler.

T.A.F :Présenter les écritures comptables correspondant à chaque modalité.

F/ Amortissement du capital

C’est l’opération par laquelle une société anonyme rembourse aux actionnaires
tout ou partie du nominal des actions.

Cas 1 :

146
Une SA décide d'amortir son capital de 1.000.000 DH divisé en actions de 100
DH. Elle décide d'affecter à cette opération une réserve facultative de 400.000
DH ainsi qu'une réserve statutaire de 600.000 DH.

TAF: Passer les écritures d'amortissement nécessaires

Cas 2 :

La S.A. ANDA au capital de 4000 000 DH, composé de 10 000 actions de


numéraire de nominal 400DH, décide le 1/5/N, d’amortir le ¼ du capital social
par prélèvement sur les réserves facultatives puis sur les réserves statuaires à due
concurrence.

Extrait du passif du bilan au 31/12/N-1

- Capital social 4000 000


- Moins : Actionnaires C.S.N.A -
- Capital appelé 4 000 000 Dont versé 4 000 000
- Réserve légale 400 000
- Autres réserves* 1200 000 (dont réserves statutaires 500 000 et Réserves
facultatives 700 000)

Le 8/5/N, la société rembourse les actionnaires par chèques bancaires

Le 30/6/N, la société paie par chèque bancaire la retenue à la source opérée en


Mai N.

TAF: Passer les écritures d'amortissement nécessaires

Chapitre 9 : les liquidations des entreprises

A/ Dissolution des sociétés

I. Principes clés :

La dissolution d'une société résulte de la fin du contrat de société qui lie les
associés. Les causes de dissolution sont nombreuses : la dissolution peut être
147
prévue (ex. arrivée du terme) ou imposée (par un tribunal en cas de difficultés
financières). Elle se déroule toujours en deux phases :

Liquidation o Réalisation de l’actif

o Paiement des dettes et des frais de liquidation


Partage o Attribution aux associés de l’actif net après liquidation, proportionnellement à leurs
apports

II. Méthode :

a. Comptabilisation de la dissolution - présence d'un actif net à


partager

1/Bilan avant liquidation


2/ Cession des biens Paiement des dettes Comptes de résultat usuels
3/ Bilan avant partage
Actif : Passif :

Reliquat d’actifs éventuels Trésorerie après liquidation Capitaux propres avant liquidation résultat de
liquidation
Partage
Constatation des droits des associés :

Débit : comptes des capitaux propres Crédit : Remise des biens

Débit : comptes d’associés (446x) Crédit : comptes d’actif

b. Comptabilisation de la dissolution - absence d'actif net à partager

1/Bilan avant liquidation


Actif : Passif :

Total : Néant Capitaux propres négatifs

Dettes

Total : Néant
Partage
Associés indéfiniment et solidairement responsables Associés responsables à concurrence de leurs apports

(cas des sociétés de personnes) (cas des sociétés de capitaux)

148
Imputation aux associés des capitaux propres négatifs : Les associés perdent le capital apporté Les créanciers
demeurent impayés
Débit : comptes 346x
Débit : comptes de dettes
Crédit : capitaux propres négatifs
Crédit : comptes de capitaux propres négatifs
Apports de fonds par les associés :
(Comptes soldés les uns par les autres)
Débit : trésorerie ;

Crédit : comptes 346x

Paiement des dettes :

Débit : comptes de dettes ;

Crédit : trésorerie

III. Compléments :

✓ Intervention d'un liquidateur extérieur à la société : c'est la règle dans les


liquidations judiciaires, le liquidateur gère alors la trésorerie issue de la
liquidation sur un compte bancaire indépendant de la société. Cela conduit à
utiliser une subdivision du compte 3488 «Débiteurs divers» dans les livres
comptables de la société et une subdivision du compte 4488 «Créditeurs
divers» dans la comptabilité du liquidateur. Il s'agit de comptes réciproques.
✓ Lorsque l'actif net à partager excède le capital, la différence est dite «boni de
liquidation». Dans le cas contraire, il s'agit d'un «mali de liquidation».
✓ II est possible de calculer une valeur liquidative du titre, en divisant l'actif net
à partager par le nombre de titres composant le capital.

IV. Application

À la date du 31 mars N, Ahmed et Hassan, associés égalitaires de la SARL «


Meublor » décident de procéder à la liquidation de la société (capital composé de
1 000 parts de 500 DH). Le bilan avant liquidation et après affectation du dernier
résultat se présente ainsi :

149
Bilan au 31 mars N

Actif Montants Passif Montants


Droit au bail 30 000 Capital 500 000

Matériel & outillage (dont amortissements : 440 000 Réserve légale 40 000
60 000)
150 000 Autres réserves 70 000
Stocks de produits finis
40000 Fournisseurs 50 000
Banques
Total 660 000 Total 660 000

Durant le mois d'avril N, le matériel est vendu pour 400 000 DH, les stocks pour
100 000 DH et le droit au bail ainsi que le fonds d'industrie pour 200 000 DH
(paiement par chèques). Seule La cession du stock est assujettie à la TVA au taux
de 20 %. Les fournisseurs sont réglés par chèque, ainsi que le Trésor public (TVA
et IS). Le partage entre les associés intervient le 30 avril N.

T.A.F :

1. Procéder à l'enregistrement des opérations de liquidation.

2. Présenter le bilan avant partage.

3. Comptabiliser les opérations de partage.

B/ Les liquidations dans les entreprises individuelles

Dans les entreprises individuelles, les liquidations ont un aspect tout à fait
semblables à celui des entreprises sociétaires en ce qui concerne la réalisation de
l’actif et le règlement du passif exigible. Par contre se pose le problème de
l’affectation des capitaux propres de l’entreprise à l’exploitant et le prélèvement
par celui-ci des fonds rendus disponibles par la liquidation.

Ainsi, le schéma de comptabilisation des opérations d’affectation des capitaux


propres à l’exploitant et le prélèvement des fonds se présente comme suit :

150
11171 capital individuel X

1191 Résultat de l’exercice X

11175 compte de l’exploitant X


11175 compte de l’exploitant X

5141 banque X

Chapitre 10 : Les opérations sur emprunts obligataires

1- Présentation de l’emprunt obligataire :


✓ Les obligations sont émises à l’occasion de l’emprunt obligataire.
✓ L’emprunt obligataire est composé de plusieurs titres négociables (obligations)
qui confèrent les mêmes droits de créance pour une même valeur nominale.
✓ La société émettrice divise sa dette en plusieurs coupures attribuées à chaque
souscripteur proportionnellement au montant qu’il a apporté.
✓ La société émettrice reconnaît au souscripteur une créance généralement égale
à la valeur nominale, le cas échéant, majorée d’une prime d’émission.

2- Élément de l’emprunt obligataire :

L’emprunt obligataire est généralement composé :

➢ Valeur nominale.

Elle sert de base pour le calcul des intérêts.

La valeur est identique pour toutes les obligations d’un même emprunt.

➢ Prix d’émission.

Il correspond au prix payé par l’obligataire.

151
Lorsque le prix d’émission est égal à la valeur nominale, l’émission est dite « au
pair » Le prix d’émission peut être inférieur à la valeur nominale. L’émission est
dite « au dessous du pair ». La différence constitue une prime d’émission.

Prime d’émission = Valeur nominale - Prix d’émission

➢ Prix de remboursement.

C’est le prix payé par la société, à l’échéance, aux différents obligataires.

o au pair.

L’obligation peut être remboursée à la valeur nominale ou « au pair ».

Prix de remboursement = Prix d’émission

o au dessus du pair.

Elle peut être remboursée à un prix supérieur à la valeur nominale ou « au dessus


du pair ».

Alors : Prix de remboursement > à la valeur nominale,

La différence constitue la prime de remboursement.

Prime de remboursement = Prix de remboursement – Valeur nominale

o Double prime.

Lorsque le prix d’émission a été inférieur à la valeur nominale et que le prix de


remboursement est supérieur à la valeur nominale il y a double prime :

Prime d’émission = Valeur nominale - Prix d’émission

152
Et -Prime de remboursement = Prix de remboursement – Valeur nominale

Et Double prime = Prix de remboursement - Prix d’émission

3/ Amortissement des primes de remboursement.

Les primes de remboursement des obligations font l’objet d’un amortissement sur
la durée de l’emprunt selon deux modalités :

Il existe deux modalités d’amortissement des primes de remboursement des


obligations :

• soit au prorata de la durée de l’emprunt, par fractions égales :

Dotation de l’exercice = Prime de remboursement / durée de l’emprunt

• soit au prorata des intérêts courus :

Dotation l’exercice = Prime x (Intérêts courus de l’exercice / Total des intérêts de l’emprunt)

4/ Frais d’émission.

Il s’agit des frais engagés lors de l’émission de l’emprunt obligataire :

• frais de publicité pour les parutions d’annonces légales pour les emprunts émis
par de grandes sociétés et nécessitant un appel public à l’épargne.

• commissions des intermédiaires financiers.

Ils peuvent être :

• soient maintenus en charges pour la totalité dans l’exercice de leur engagement,

153
• soient activés et transférés en charges à répartir sur plusieurs exercices en vue
de leur étalement par amortissement.

5/ Modalités du remboursement de l’emprunt obligataire.

o Principes.

Le plus souvent, les emprunts obligataires sont remboursables en totalité « in fine


» ( c-à-d remboursé en une seule fois en fin de période, remboursement en bloc).

Cependant, ils peuvent être remboursés selon un plan d’amortissement d’emprunt:

• soit par amortissements constants :

Amortissement (remboursement) = (C x N) /n

avec C : valeur nominale de l'obligation

N : nombre d'obligations

n : durée de l'emprunt

• soit par annuités constantes.

a = C x N x t / 1 – (1 + t) -n

avec a : annuité

C : valeur nominale

N : nombre d'obligations

t : taux d'intérêt

n : nombre d'annuité

Cas 1 :

154
Le SA « CREDICAL » a émis le 02 novembre N un emprunt de 50 000 000 DH
représenté par 10 000 obligations de 5 000 DH remboursables en dix ans au prix
de 5 010 DH et émises à 4 995 DH au taux nominal 8.70% avec date de jouissance
le 01 novembre N, les obligation sont souscrites le 08 novembre et libérées par
versements au BMCI le 12 novembre, la société règle le 30 novembre les
commissions et frais à la banque pour un montant de 62 000 DH (HT) et des frais
de publicité pour un montant de 20 000 DH (HT) par chèque sur la B.M.C.I

La société « CREDICAL » amortit l’emprunt obligataire selon le système de


l’amortissement constant. Les frais d’émission sont amortis en 5 ans et les primes
de remboursement des obligations sont amorties au prorata des intérêts courus.

Travail à faire :

1- Enregistrer les écritures d’émission de l’emprunt obligataire ;


2- Présenter le tableau d’amortissement de l’emprunt ;
3- Passé les écritures d’inventaire au 31/12/N ;
4- Comptabiliser en N+1:

- La première échéance de l’emprunt ;

- Les travaux d’inventaire de l’exercice N+1

Cas 2 :

Une société a émis le 1/01/2015 un emprunt obligataire dont les caractéristiques


sont les suivantes :

• Montant de l'emprunt : 160 000 dhs;

• Durée : 10 ans ; Taux : 8 % ;

• Prix de remboursement : 1000 dhs par obligation ;

• Nombre d'obligations amorties : 160 000 / 1000 = 160.

T.A.F : Etablir le tableau d’amortissement selon les différentes méthodes

155
CHAPITRE 11 - LES BASES DE LA COMPTABILITE DES ASSOCIATIONS

I- Intérêts des plans comptables sectoriels

Si le CGNC constitue le cadre général qui convient à toutes les entités tenues
d'élaborer des comptes annuels, un certain nombre d'adaptations sectorielles ont
été élaborées afin de prendre en compte les particularités de certains secteurs
professionnels que le CGNC, à vocation généraliste, ne pouvait pas couvrir.

Ces adaptations sectorielles, visant à mieux refléter la réalité du secteur et


permettre une meilleure information sur la gestion et le suivi de l’activité, ont
donné naissance à des nombreux plans comptables professionnels sectoriels.

Les principaux plans comptables sectoriels adoptés par le CNC se rapportent aux
OPCVM (Organismes de Placement Collectif en Valeurs Mobilières), assurances,
coopératives, établissements de crédit, entreprises immobilières, entreprises
agricoles, associations…

II- Obligations comptables des associations

L’association représente un modèle d’entreprendre original qui nécessite une


adaptation du traitement comptable de certaines opérations prenant en compte son
caractère non lucratif et son action d’intérêt général. La part croissante de son
poids économique a récemment permis de prendre en compte ses spécificités
comptables qui portent principalement sur ses ressources et le traitement de son
résultat.

1. la tenue d’une comptabilité

La loi ne précise pas d’obligation ou de conditions quant à la tenue d’une


comptabilité de l’association. Cette liberté est relative à l’étendue de ses activités.

156
Toutefois suivre l’activité de l’association, c’est tenir sa gestion avec soin qui,
pour le moins, nécessitera une gestion économique rigoureuse.

Une association de petite taille n’ayant que peu de mouvements financiers et


n’ayant pas de salariés peut tenir une comptabilité à partie simple (comptabilité
de caisse ou de trésorerie).

En effet, elle permet de suivre au fur et à mesure de la vie de l’association, sa


santé financière et de prévoir, à l’avance les besoins de financement pour la
réalisation d’un projet, d’un achat…) et notamment les besoins de trésorerie
(règlement des loyers, des charges sociales, des salaires…).

L’association devra donc tenir une comptabilité par rapport à ses activités et aux
obligations sociales, fiscales qui lui sont propres.

Toutefois, certaines conditions imposent une tenue de comptabilité d’engagement


en du bon et du forme. Elle permet de pouvoir établir un rapport financier précis
lors de l’Assemblée Générale annuelle qui servira en cas de contrôle divers (lors
de mouvements financiers importants ou par rapport à l’octroi d’une subvention,
par l’administration……)

Dès lors que l’association a des salariés, des ventes ou prestations avec obligations
fiscales ou que son financement est subordonné à un organisme public, une
comptabilité générale s’impose.

2. Pièces justificatives :

Une règle d'or : toutes les dépenses doivent être justifiées par une pièce comptable
(factures, feuilles de paye, contrats, notes de frais et d'honoraires, etc.). De la
même façon, toute recette

157
Donne lieu à l'émission d'un justificatif (facture, billet d'entrée, arrêté d'attribution
de subvention, etc.).

Toutes ces pièces doivent être classées par genre et par exercice et conservées
pour les présenter

lors de tout contrôle éventuel.

Il faut distinguer entre pièces justificatives internes et celles qui sont externes.

Les pièces justificatives externes : facture, bon de commande, bon de réception,


reçu, décharge, etc.

Les pièces justificatives internes : note de frais, décharge, bulletin de paie, bon de
recettes, etc.

Les pièces justificatives doivent faire un lien entre un engagement et son


règlement. Il faut pouvoir retrouver, à tout moment, une pièce et le chèque
correspondant. Pour cela, il convient de ranger les pièces dans un classeur en deux
parties : “les Recettes” et “les Dépenses”.

Une pièce comptable doit comporter :

✓ La date de la transaction.
✓ La description.
✓ La signature.
✓ Le numéro d’ordre.
✓ Le code de la transaction.

III- Le plan comptable des associations

158
Le champ d'application du plan comptable couvrira les associations au sens défini
par la législation en vigueur.

Cependant, les opérations réalisées par les associations et ayant un caractère


marchand doivent être "enregistrées selon les prescriptions du Code Général de la
Normalisation Comptable (CGNC) Ce Code constitue la référence en matière
d'informations financières et comptables.

Cependant, les particularités des associations ont été prises en compte après des
adaptations du CGNC afin de mieux refléter la réalité associative. Limitativement
prévues, elles permettent une meilleure information sur la gestion et le suivi de
l'activité.

La référence au CGNC entraîne le respect des sept principes comptables


fondamentaux: continuité d'exploitation, permanence des méthodes, coût
historique, spécialisation des exercices, prudence, clarté et importance
significative, afin de donner une image fidèle des comptes.

Les principales adaptations du Plan Comptable Général portent sur :

✓ la définition de notions essentielles ;


✓ les règles comptables particulières.

A- La terminologie :

✓ le résultat positif est appelé «excédent » (au lieu de bénéfice) et le résultat


négatif «insuffisance » (au lieu de perte) ;
✓ le traitement des financements utilisés sur plusieurs années est revu avec la
notion de fonds dédiés, destinés à identifier et à suivre les ressources affectées
non encore utilisées à la fin de l'exercice;
✓ le prêt à usage ou commodat ;

159
✓ le fonds associatif ;
✓ le fonds statutaire ;
✓ les opérations sous contrôle de tiers financeurs.

B- Les règles comptables :

- la notion de résultat comptable est clarifiée avec une distinction entre le résultat
définitivement acquis par l'association et le résultat pouvant être repris par un tiers
financeur ;

- les apports sans ou avec droit de reprise sont précisés ;

- les subventions de fonctionnement et conventions de financement : leur


traitement est précisé en fonction du caractère définitif de leur attribution et de
leur utilisation dans le temps ;

- les ressources affectées provenant de la générosité publique sont identifiées ;

- les legs et donations sont prévus, en distinguant le traitement à opérer en fonction


de leur utilisation et de leur affectation ;

- la comptabilisation des ressources en nature est précisée ;

- l'information sur les contributions volontaires (le bénévolat) dans les comptes,
au pied du compte de produits et charges (CPC), est prévue.

Parmi les plus importantes de ces adaptations du CGNC, la CTS a retenu :

a) Le suivi des financements pluriannuels : le traitement comptable prend en


compte l'affectation des financements ; le raisonnement étant identique pour les
subventions et les dons affectés :

160
- concernant l'inscription en produits des ressources de l'année, le montant
correspondant à la partie non utilisée, à la clôture d'un exercice, fait l'objet d'une
inscription en charges sous la rubrique «engagements à réaliser sur ressources
affectées» et au passif du bilan en «fonds dédiés».

Lors de leur utilisation effective, les fonds sont repris en produits au compte de
produits et charges (CPC) au rythme de la réalisation des engagements à la
rubrique «report des ressources non utilisées des exercices antérieurs» ;

- les ressources concernant des exercices futurs sont inscrites en «produits


constatés d'avance».

b) Les contributions volontaires en nature : elles correspondent au bénévolat, aux


mises à disposition de personnes, de biens meubles ou immeubles. Par nature
effectuées à titre gratuit, elles font l'objet d'une information appropriée en fonction
de la qualité des données disponibles. Le traitement comptable est clarifié. Si elles
présentent un caractère significatif, une information est fournie dans l'état des
informations complémentaires (ETIC).

Si l'association ou la fondation dispose d'une information quantifiable et


valorisable, l'inscription en comptabilité s'opère de manière distincte au pied du
compte de produits et charges (CPC) à la fois en charges et en produits (en compte
de classe 8).

C- Les états de synthèse :

A titre de simplification et d'adaptation au secteur associatif, les états de synthèse


sont au nombre de trois uniquement au lieu de cinq dans le CGNC. Ils
comprennent :

- le Bilan (BL) ;

161
- le Compte de Produits et Charges (CPC) ;

- l'Etat des Informations Complémentaires (ETIC).

En outre, les associations entrant dans le champ du modèle simplifié sont


dispensées de l'établissement de l'ETIC.

Entité

Au sens du présent plan comptable, le terme association est celui défini par les
dispositions des articles 1 et 14, ci-après, du dahir n° 1-58-376 du 15 novembre
1958 tel que modifié et complété par la loi 75-00 réglementant le droit
d'association.

Concernant l'inscription en produits des ressources de l'année, le montant


correspondant à la partie non utilisée, à la clôture d'un exercice, fait l'objet d'une
inscription en charges sous la rubrique «engagements à réaliser sur ressources
affectées » et au passif du bilan en « fonds dédiés ».

Lors de leur utilisation effective, les fonds sont repris en produits au compte de
produits et charges (CPC) au rythme de la réalisation des engagements à la
rubrique «report des ressources non utilisées des exercices antérieurs » ;

Les ressources concernant des exercices futurs sont inscrites en «produits


constatés d'avance».

Les contributions volontaires en nature : elles correspondent au bénévolat, aux


mises à disposition de personnes, de biens meubles ou immeubles. Par nature
effectuées à titre gratuit, elles font l'objet d'une information appropriée en fonction
de la qualité des données disponibles. Le traitement comptable est clarifié. Si elles
présentent un caractère significatif, une information est fournie dans l'état des
informations complémentaires (ETIC).
162
Si l'association ou la fondation dispose d'une information quantifiable et
valorisable, l'inscription en comptabilité s'opère de manière distincte au pied du
compte de produits et charges (CPC) à la fois en charges et en produits (en compte
de classe 8).

D- LES REGLES DE COMPTABILISATION

1. Excédent ou insuffisance :

Le résultat dégagé par la comptabilité comprend :

1- celui définitivement acquis,

2- celui pouvant revenir à un tiers financeur, en application de conventions


particulières.

Ce résultat ne peut être attribué aux membres de l'association, sur lequel ils n'ont
aucun droit individuel.

Le solde positif est dénommé « Excédent » et le solde négatif « Insuffisance ».

L'affectation de l'Excédent ou l'Insuffisance est effectuée conformément aux


dispositions statutaires.

2. Subventions de fonctionnement

Les conventions d'attribution de subventions aux associations peuvent contenir


des conditions suspensives ou résolutoires.

Une condition suspensive non levée ne permet pas d'enregistrer la subvention en


produits. Par contre, la présence d'une condition résolutoire permet de constater
la subvention en produits mais doit conduire l'association à constater une
provision pour reversement de subvention dès qu'il apparaît probable qu'un ou
163
plusieurs objectifs fixés dans la condition résolutoire ne pourront pas être atteints,
une dette envers le « tiers financeur» est constatée dans un poste «subventions à
reverser ».

Les dépenses engagées avant que la subvention ne soit définitivement acquise à


l'association, sont inscrites en charges sans que la subvention attendue puisse être
inscrite en produits.

Une subvention de fonctionnement accordée pour plusieurs exercices est répartie


en fonction des périodes ou étapes d'attribution définies dans la convention, ou à
défaut, au prorata temporis. La partie rattachée à des exercices futurs est inscrite
en « produits constatés d'avance ». Lorsqu'une subvention de fonctionnement
inscrite, au cours de l'exercice, au compte de produits et charges (CPC) dans les
produits, n'a pu être utilisée en totalité au cours de cet exercice, l'engagement
d'emploi pris par l'association envers le « tiers financeur » est inscrit en charges
au compte «engagements à réaliser sur ressources affectées » (sous comptes
«engagements à réaliser sur subventions attribuées ») et au passif du bilan dans la
rubrique «fonds dédiés ».

Les fonds dédiés enregistrent, à la clôture de l'exercice, la partie des ressources


affectées par tiers financeurs à des projets définis, qui n'a pu encore être utilisée
conformément à l'engagement pris à leur égard.

Les sommes inscrites sous la rubrique «fonds dédiés» sont reprises en produits au
CPC au cours des exercices suivants, au rythme de réalisation des engagements,
par le crédit du compte «report des ressources non utilisées des exercices
antérieurs»,

Une information est, dans ce dernier cas, fournie dans l’état des informations
complémentaires (ETIC), précisant :

164
- les sommes inscrites à l'ouverture et à la clôture de l'exercice en fonds dédiés ;

- les fonds dédiés inscrits au bilan à la clôture de l'exercice précédent ; provenant


de subventions, et utilisés au cours de l'exercice ;

- les sommes inscrites à l'ouverture et à la clôture de l'exercice en fonds dédiés ;

- les dépenses restant à engager financées par des subventions et inscrites au cours
de l'exercice en «engagements à réaliser sur subventions attribuées » ;

- les fonds dédiés correspondant à des projets pour lesquels aucune dépense
significative n'a été enregistrée au cours des deux derniers exercices.

3. Fonds affectés et collectés par appel à la générosité publique

Dans le cadre des appels à la générosité publique, les dirigeants des associations
sollicitent dans certaines circonstances leurs donateurs, pour la réalisation des
projets définis préalablement à l'appel par les instances compétentes désignées
dans les statuts. Les sommes ainsi reçues sont considérées comme des produits
perçus et affectés aux projets définis préalablement.

Pour ces projets définis, la partie des ressources non utilisée en fin d'exercice est
inscrite en charges au compte «engagements à réaliser sur ressources affectées»,
afin de constater l'engagement pris par l'association de poursuivre la réalisation
des dits projets, avec comme contrepartie au passif du bilan, la rubrique « fonds
dédiés ».

Une information est donnée dans 'ETIC par projet ou catégorie de projets, en
fonction de son caractère significatif, précisant :

- Les sommes inscrites à l'ouverture et à la clôture de l'exercice dans la rubrique


«fonds dédiés»;
165
- Les fonds dédiés inscrits au bilan à la clôture de l'exercice précédent, provenant
de la générosité publique, et utilisés au cours de l'exercice,

- Les dépenses restant à engager financées par des dons reçus au titre de projets
particuliers et inscrits au cours de l'exercice en «engagements à réaliser sur dons
affectés».

- Les fonds dédiés correspondant à des projets pour lesquels aucune dépense
significative n'a été enregistrée au cours des deux derniers exercices.

4. Ressources en nature

Les ressources reçues en nature peuvent être soit utilisées immédiatement par
l'association, pour les besoins de son activité, soit stockées, soit vendues.

Les dons en nature consommés ou redistribués en l'état par l'association pour les
besoins de son activité sont traités en comptabilité conformément aux principes
retenus pour les contributions volontaires en nature.

Les ressources stockées qui représentent une valeur significative, et qu'il est
possible d'inventorier et de valoriser sans entraîner des coûts de gestion trop
importants, font l'objet d'une information dans l'ETIC en engagements reçus.

Les ventes des dons en nature sont inscrites distinctement au compte de produits
et charges sous une rubrique spécifique.

5. Legs et donations

a) Pour les biens meubles ou immeubles provenant d'une succession, de legs ou


de donations et destinés à être cédés par l'association, les mouvements suivants
sont comptabilisés :

166
- à la date de l'acte, ces biens sont inscrits dans l'ETIC parmi les engagements
reçus, pour leur valeur estimée, diminuée des charges d'acquisition pouvant grever
ces biens;

- à fur et à mesure des encaissements et décaissements liés à la cession de ces


biens un compte de tiers approprié « legs et donations en cours de réalisation » est
crédité ou débité des montants encaissés ou décaissés. Le montant de
l'engagement inscrit dans l'ETIC correspondant est modifié sur la base des
versements constatés. Toutefois, en cas de gestion temporaire d'un bien légué ou
donné (tels les biens légués dans le cadre du « wakt» ou «Habous »), les produits
perçus ainsi que les charges de fonctionnement correspondantes sont inscrits au
CPC ;

- lors de la réalisation effective et définitive d'un bien, le compte correspondant


de produits (courants ou non courants) est crédité du montant exact et définitif de
la vente par le débit du compte de tiers approprié : «legs et donations en cours de
réalisation », qui est ainsi soldé pour la valeur du bien concerné.

Par ailleurs, les charges supportées au-delà de la valeur de la succession ou de la


donation sont inscrites au CPC.

b) Pour les legs et donations enregistrés en produits et qui avaient été affectés par
le donateur à un projet particulier et défini, la partie non employée en fin
d'exercice est inscrite dans une rubrique au passif du bilan dénommée «fonds
dédiés», en contrepartie d'un compte de charges «engagements à réaliser sur legs
et donations affectés». Elle fait l'objet d'une information dans l'ETIC, à l'instar des
ressources affectées provenant de l'appel à la générosité publique.

c) Les legs et donations qui correspondent à des biens durables mis à disposition
de l'association pour la réalisation de son objet tel que prévu par les statuts sont

167
considérés comme des apports au fonds associatif (compte «legs et donations avec
contrepartie d'actifs immobilisés assortis d'une obligation ou d'une condition». Le
compte « legs et donations en cours de réalisation est débité pour solde lors de la
constatation de ces apports.

d) Les engagements reçus au titre des legs et donations sont présentés dans l'ETIC.

6. Subventions d'investissement

L'association peut recevoir des subventions d'investissements destinées au


financement d'un ou de plusieurs biens dont le renouvellement incombe ou non à
l'association. Cette distinction s'opère en analysant la convention de financement,
ou à défaut, en prenant en considération les contraintes de fonctionnement de
l'Association.

Les subventions d'investissement affectées à un bien renouvelable par


l'association sont maintenues au passif dans la rubrique «fonds associatifs ».

Les subventions d'investissement affectées à un bien non renouvelable par


l'association sont inscrites au compte «subventions d'investissements affectées à
des biens non renouvelables» et sont reprises au CPC au rythme de
l'amortissement de ce bien.

7. Apports avec ou sans droit de reprise

L'apport à une association est un acte à titre onéreux qui a pour le donateur une
contrepartie morale.

L'apport sans droit de reprise implique la mise à disposition définitive d'un bien
au profit de l'association.

168
Pour être inscrit en fonds associatifs, cet apport doit correspondre à un bien
durable utilisé pour les besoins propres de l'association. Dans le cas contraire, il
est inscrit au CPC.

L'apport avec droit de reprise implique la mise à disposition provisoire d'un bien
au profit de l'association selon les modalités fixées dans la convention. Cet apport
est enregistré en fonds associatifs. En fonction des conditions et modalités de
reprise, l'association doit enregistrer les charges et provisions lui permettant de
remplir ses obligations par rapport au donateur.

8. Amortissement des biens apportés avec droit de reprise

Les biens apportés avec droit de reprise sont enregistrés à l'actif du bilan. La
contrepartie est comptabilisée dans le poste «fonds associatifs avec droit de
reprise» à ventiler. Les amortissements sont comptabilisés conformément au
CGNC. Si le bien ne doit pas être renouvelé par l'association, la contrepartie de la
valeur d'apport inscrite au poste «fonds associatifs avec droit de reprise» doit être
diminuée pour un montant égal à celui des amortissements, par le crédit d'un
compte « autres produits courants ».

9. Prêt à usage ou commodat

L'association peut bénéficier d'une mise à disposition gratuite de biens


immobiliers, à charge pour elle d'utiliser ces biens conformément aux conventions
et d'en assurer l'entretien pendant la durée du prêt usage.

Ces biens sont inscrits à un compte d'actif «immobilisations grevées de droit» en


contrepartie d'un compte «droits des propriétaires» qui figure dans les fonds
associatifs.

169
L'amortissement de ces biens est constaté en débitant le compte « droits des
propriétaires» par le débit du compte « immobilisations grevées de droit.

E- Plan de comptes

11. Fonds associatifs et réserves

111. Fonds associatifs sans droit de reprise

1111. Valeur du patrimoine intégré

1112. Fonds statutaires (à ventiler en fonction des statuts)

1114. Apports sans droit de reprise.

1115. Legs et donations avec contrepartie d'actifs immobilisés

1116. Subventions d'investissement affectées à des biens renouvelables

112. Fonds associatifs avec droit de reprise

1124. Apports avec droit de reprise

1125. Legs et donations avec contrepartie d'actifs immobilisés assortis d'une


obligation ou d'une

condition

1126. Subventions d'investissement affectées à des biens renouvelables.

113. Ecarts de réévaluation

1131. Ecarts de réévaluation sur des biens sans droit de reprise

1132. Ecarts de réévaluation sur des biens avec droit de reprise

115. Réserves

1152. Réserves indisponibles

1153. Réserves statutaires ou contractuelles 1154. Réserves réglementées

1158. Autres réserves (dont réserves pour projet associatif)

170
116. Report à nouveau

117. Résultat sous contrôle de tiers financeurs

13. Fonds propres assimilés

131. Subventions d'investissement affectées à des biens non renouvelables

132. Droits des propriétaires (Prêt à usage)

15. Provisions durables pour risques et charges

15. Provisions pour risques d'emploi

19. Fonds dédiés

194. Fonds dédiés sur subventions de fonctionnement

195. Fonds dédiés sur dons affectés

197. Fonds dédiés sur legs et donations affectés

20. Immobilisations grevées de droits

44. Dettes du passif circulant

447. Usagers

4471. Confédération, fédération, union, association affiliées

4472. Legs et donations en cours de réalisation

65. Charges non courantes.

657. Subventions exceptionnelles versées

67. Impôts sur les résultats

Ce compte enregistre l'impôt sur les résultats pour autant que l'association y soit
assujettie en fonction

de ses opérations.

68. Dotations aux amortissements, provisions et engagements

171
681. Engagements à réaliser sur ressources affectées

6811. Engagements à réaliser sur subventions attribuées

6812. Engagements à réaliser sur dons affectés

6813. Engagements à réaliser sur legs et donations affectés

71. Produits d'exploitation

715. Cotisations

78. Report des ressources non utilisées des exercices antérieurs (à ventiler par
type de ressources)

04. Emplois des contributions volontaires en nature (à ventiler par nature)

05. Contributions volontaires en nature (à ventiler par catégorie)

IV- Comptabilisation des opérations propres aux associations

Lors de l’enregistrement comptable, on distingue :

- Les opérations propres aux associations, qui sont comptabilisées conformément


aux comptes du plan comptable associatif ;

- et les autres opérations, qui sont enregistrées selon le PCG.

Cas d’application :

Le 20/01/N, constitution d’une association de prévention contre la maltraitance


des enfants. Cette association a notamment pour mission d’organiser des
conférences et des colloques en vue de sensibiliser le public aux problèmes de
l’enfance maltraitée. Les apports des fondateurs se ventilent comme suit :

- Des chèques d’un montant de 150 000 DH versés au compte bancaire ouvert au
nom de l’association.

172
- Matériel informatique estimé à 50 000 DH.

Le 03/02/N, reçu avis bancaire relatif aux versements des cotisations des
adhérents : 80 000 DH.

Le 18/03/N, reçu par virement bancaire 100 000 DH à titre de subvention de


fonctionnement octroyé par le conseil régional.

Le 17/04/N, reçu un don en espèces d’un montant de 30 000 DH.

TAF : passer ces opérations au journal de l’association 20/01/N

Chapitre 12 - Les Techniques De Révision Des Comptes

I- Notions d’audit et de révision des comptes

A/ La notion d’audit

L'audit est l'examen auquel procède un professionnel compétent et indépendant


en vue d'exprimer une opinion justifiée sur la régularité et la sincérité et l'image
fidèle des états financiers d'une entreprise.

L'auditeur doit, en effet, garder présent à l'esprit tout au long de sa mission que,
pour atteindre son objectif final, il doit s'assurer que les éléments qui constituent
les comptes annuels répondent aux critères regroupés comme suit

- Exhaustivité

- Existence

- Propriété

- Evaluation

- Comptabilisation

173
- Information

1 - Exhaustivité

Le critère d'exhaustivité signifie que :

- toutes les opérations réalisées par l'entreprise sont reflétées dans les comptes
annuels (ce qui sous entend que chacune d'entre elles est saisie, dès son origine,
sur un document qui permettra ultérieurement de la comptabiliser ; si ce document
initial n'existait pas, il serait impossible de contrôler l’exhaustivité des
enregistrements comptables) ;

- toutes les opérations de la période sont reflétées dans les comptes annuels.

L'exhaustivité couvre partiellement le critère d'évaluation dans la mesure où l'on


peut dire qu'un montant sous-évalué équivaut à la non-comptabilisation d'une
partie d'une opération.

2 - Existence

Ce critère signifie :

- pour les éléments matériels (immobilisations, stocks...), une réalité physique,

- pour les autres éléments (actifs, passifs, charges et produits), la traduction


d'opérations réelles de l'entreprise (par opposition à des opérations fictives).

- seules des opérations de la période sont reflétées dans les états financiers.

L'existence couvre partiellement le critère d'évaluation dans la mesure où l'on peut


dire qu'un montant surévalué ne correspond pas à une opération réelle à
concurrence de la surévaluation.

3 - Propriété

174
Le critère de propriété signifie que les actifs qui apparaissent au bilan de
l'entreprise lui appartiennent vraiment (n'ont pas, par exemple, fait l'objet d'un
contrat de crédit-bail) ou correspondent à des droits réellement acquis.

Bien qu'il puisse paraître antinomique de parler de propriété des dettes, ce critère
s'applique aussi aux passifs qui doivent correspondre à des obligations effectives
de l'entreprise à une date donnée.

Ce critère complète celui d'existence dans la mesure où l'on pourrait imaginer que
l'entreprise comptabilise, par exemple, des stocks qui existent physiquement, mais
qui ne lui appartiennent pas.

4 - Evaluation

Le critère d'évaluation signifie que toutes les opérations comptabilisées sont


évaluées conformément aux principes comptables généralement admis appliqués
de façon constante d'un exercice à l'autre.

5 - Comptabilisation

Le critère de comptabilisation signifie que les opérations sont correctement


totalisées, comptabilisées et centralisées conformément aux règles généralement
admises en la matière, appliquées de façon constante (imputations conformes aux
règles du plan comptable général, par exemple).

6 - Information

Le critère d'information signifie que les états financiers, dans leur ensemble (bilan,
CPC, ESG ? TF, ETIC), présentent, dans le cadre d'une image fidèle, toutes les
informations :

- requises par les textes,


175
- nécessaires à leur compréhension.

Ces informations doivent être présentées conformément aux normes généralement


admises, appliquées de façon constante.

Au Maroc, l’audit légal, appelé commissariat aux comptes, est une mission
imposée par la loi, ce qui lui accorde le caractère légal, l’article 159 de la loi 17-
95 sur la société anonyme stipule:

« Il doit être désigné dans chaque société anonyme, un ou plusieurs commissaires


aux comptes chargés d' une mission de contrôle et du suivi des comptes sociaux
dans les conditions et pour les buts déterminés par la présente loi.

Toutefois, les sociétés faisant appel public à l’épargne sont tenues de désigner au
moins deux commissaires aux comptes ; il en est de même des sociétés de banque,
de crédit, d’investissement, d’assurance, de capitalisation et D’épargne. » . De
manière générale, La nomination d'un commissaire aux comptes au moins, n'est
obligatoire que pour les sociétés anonymes et les autres sociétés dont le chiffre
d'affaires dépasse 50 millions de Dirhams quelle que soit leur forme juridique, le
commissaire aux comptes est nommé par l’assemblée des associés pour un
mondât d’une durée de 3 ans renouvelables, ainsi sa nomination pourrait avoir
lieu par voie de justice sur ordonnance du président du tribunal statuant en référé.

B/ la notion de révision des comptes

La révision comptable consiste à effectuer un certain nombre de travaux afin de


vérifier que la comptabilité d’une entreprise soit correcte et conforme aux règles
en vigueur.

1. Qui peut réviser les comptes d’une entreprise ?

176
La révision comptable est un ensemble de tâches pouvant être effectuées en tout
ou partie :

Directement par l’entreprise (par son dirigeant ou son service comptable) et/ou

Par son expert-comptable.

Lorsque l’établissement des comptes annuels est délégué à un Expert-comptable


(c’est-à-dire qu’il exerce une mission de présentation des comptes annuels).

2. Quand réviser ses comptes ?

L’entreprise peut être amenée à réviser ses comptes pour différentes raisons :

Dans le cadre de la clôture de son exercice et de l’établissement de ses comptes


annuels ;

A l’occasion de l’établissement d’une situation comptable intermédiaire ;

Sous l’effet d’une disposition fiscale (cas de l’allongement de la durée d’un


exercice ayant pour effet de ne pas clôturer d’exercice pendant une année).

3. Comment réviser ses comptes ?

La révision comptable consiste à vérifier et à justifier l’ensemble des postes


comptables du bilan et du compte de résultat. Voici en quoi elle consiste.

Apurer les comptes d’attente et autres comptes temporaires

Au cours de l’exercice, l’entreprise peut avoir enregistré certaines opérations dans


les comptes d’attente, faute d’informations suffisantes pour les imputer
correctement. A la clôture de l’exercice, ces comptes doivent obligatoirement être

177
soldés. Il conviendra donc, lors des travaux de révision comptable, de rechercher
la vraie nature des opérations et de les reclasser dans les comptes appropriés.

Justifier les comptes de trésorerie

Tous les comptes de trésorerie (caisse, comptes bancaires) doivent être justifiés et
rapprochés des extraits à la même date. En général, pour cadrer les comptes
bancaires, un état de rapprochement bancaire est établi et le solde comptable est
rapproché du solde figurant sur le dernier relevé bancaire.

Pour les comptes de caisse, ils sont comparés avec le dernier brouillard de
l’exercice.

Justifier les comptes de tiers (clients et fournisseurs)

Réviser des comptes de tiers revient, tout d’abord, à rapprocher les soldes des états
généraux avec ceux des états auxiliaires (balance comptable générale/balance
auxiliaire, grand livre général/grand livre auxiliaire, balance auxiliaire/grand livre
auxiliaire).

Cela consiste ensuite à rapprocher les factures clients et fournisseurs de leur


règlement (on appelle cela le lettrage), à résorber tout dysfonctionnement de
compte (compte fournisseur débiteur, compte client créditeur, etc.) et à analyser
ceux qui présentent une antériorité importante. Cela pourra donner lieu à la
constatation de provision pour créances douteuses. Ces travaux pourront aboutir
à comptabiliser des factures non parvenues (et des avoirs à recevoir) ou des
factures à établir (et des avoirs à établir).

Justifier les autres comptes

178
La révision des autres comptes consiste à rapprocher tous les soldes des comptes
fiscaux et sociaux avec les bordereaux auxquels ils se rapportent. Un cadrage de
TVA est généralement établi. Autres travaux de révision comptable

Le processus de révision comptable concerne également les cycles


immobilisations, emprunts et capitaux propres. Voici les travaux qui pourront y
être effectués :

Rapprochement des soldes figurant en compte 2, 28 et 619/659 avec ceux issus


du logiciel de gestion des immobilisations ;

Réalisation d’un inventaire des immobilisations ;

Rapprochement des soldes des emprunts avec leurs échéanciers respectifs et


vérification de la dette restant due à la clôture ;

Reconstitution de l’affectation du résultat et comparaison avec le procès-verbal


d’assemblée général correspondant ;

Analyse de tout événement exceptionnel affectant les fonds propres et


vérification de sa traduction dans les comptes (augmentation de capital, prime
d’émission, etc.)

Justifier et analyser les comptes de gestion (comptes de la classe 6 et 7)

Les postes du compte de résultat doivent également être analysés et justifiés.

NB : Les travaux de révision peuvent prendre la forme :

d’une révision analytique consistant à comparer les soldes de l’exercice avec


ceux de l’exercice précédent et à justifier toutes les variations significatives ;

179
d’une vérification des imputations comptables consistant à vérifier que les
opérations comptables soient enregistrées dans les bons comptes et qu’elles
concernent bien l’exercice en question (principe de séparation des exercices) ;

d’un examen de cohérence consiste à comparer les soldes de l’entreprise avec


ceux d’entreprises du même secteur d’activité (on appelle cela des analyses
sectorielles).

II- Méthodes de révision des comptes

On distingue deux méthodes principales :

la révision par compte ou dans l'ordre de la balance qui est la méthode française
traditionnelle;

la révision par cycles qui nous vient des pays anglo-saxons.

A/ La révision par compte

L'analyse se fait ici dans l'ordre des comptes de la balance. Tous les comptes sont
ainsi passés en revue, de la classe 1 à la classe 7 et ce, l'un après l'autre.

L'inconvénient de cette méthode est l'absence de réflexion sur les risques


potentiels. Chaque compte bénéficie souvent du même budget temps, au détriment
des comptes dont l'impact est considéré comme significatif et qui nécessiteraient
peut être des contrôles plus approfondis (le budget temps est alors souvent épuisé).

B/ La révision des comptes par cycles

Analyser les comptes par cycles consiste à analyser simultanément un certain


nombre de comptes liés entre eux, sans tenir compte du fait qu'ils se trouvent au

180
bilan ou au compte de résultat. L'intérêt de les analyser ensemble réside dans le
fait que les opérations se trouvent souvent sur le(s) même(s) document(s).

A l'aide du tableau d'amortissement des emprunts, on analysera ainsi ensemble,


les comptes d'emprunts (14xx) et les frais financiers (631xx).

Les principaux cycles sont :

cycle Trésorerie/ Financement ;

cycle des immobilisations ;

cycle capitaux propres ;

cycle achats/fournisseurs ;

cycle ventes/clients ;

cycle personnel ;

cycle Etat ou impôts et taxes ;

cycle Stocks et en-cours.

1/ calculer la valeur de l’action AVANT et APRES augmentation

Valeur action AVANT= (500000+50000+370000-20000)/5000= 180 dhs

Valeur action APRES= (500000+50000+370000-20000)+120*2500))/(5000+2500)= 160 dhs

2/ le D.S :

DS= Valeur action AVANT - Valeur action APRES= 180-160=20 dhs

3/ Le montant du capital à libérer dès la souscription de l’augmentation du captal:

Le montant = total DS+ ¼ du capital= (20*2500)+(2500*100)/4=50000+62500=112500 dhs

Le CSNA=(2500*100)*3/4=187500 dhs

181
Prime d’apport=(30000+240000+110000)-500000=150000

AUGMENTATION DU CAPITAL PAR INCORPORATION DU RESERVE

EXPMLE :

Captal de 1000 actions de 100 = 100 000 dhs

Réserves = 20 000 dhs

Total : 120000 DHS

Valeur AVANT = 120000/1000= 120 dhs

Augmentation du capital de 20000 par incorporation des réserves 20000/100=200 actions gratuites

Le capital sera de 120000 dhs

Total : 120000 DHS

Valeur APRES = 120000/(1000+200)= 100 dhs

Droit préférentiel d’attribution ( DA) = 120 -100=20

droit préférentiel d’attribution= Valeur AVANT - Valeur APRES

Valeur AVANT = 1 750 000/10 000= 175 dhs

Valeur APRES =(1 750 000 +0)/(10 000+2500)= 140 dhs

DA=175-160=15 dhs

Capital : 1 000 000 (10 000 actions)

Réserves : 750 000 dhs

= Total : 1 750 000/10000=175


182
Apres augmentation :

Capital : 1 250 000 (10 000 actions+2 500 actions)

Réserves : 500 000 dhs

= Total : 1 750 000

Valeur APRES= 1250000/12500=140

DA=175-140=35

183

Vous aimerez peut-être aussi

pFad - Phonifier reborn

Pfad - The Proxy pFad of © 2024 Garber Painting. All rights reserved.

Note: This service is not intended for secure transactions such as banking, social media, email, or purchasing. Use at your own risk. We assume no liability whatsoever for broken pages.


Alternative Proxies:

Alternative Proxy

pFad Proxy

pFad v3 Proxy

pFad v4 Proxy