DM Calcul Des Variations

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DM de MPSI2

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Problème – Sur le calcul des variations


On considère un intervalle I d’intérieur non vide, et un ensemble E de fonctions f : I → R. On se donne
une application J : E → R définie au moyen d’une intégrale faisant intervenir f et ses dérivées. L’objectif de ce
problème est d’étudier le minimum éventuel de f sur E :

min J(f ),
f ∈E

et de déterminer, dans certains cas particuliers, les points f de E en lesquels J atteint son minimum.
k
On note Ea,b l’ensemble des fonctions f : [0, 1] → R de classe C k telles que f (0) = a et f (1) = b.

Partie A – Un lemme de du Bois-Reymond

A.1 On considère le polynôme P = (1 − X 2 )3 . Calculer P (k) (1) pour tout k ∈ [[0, 3]].
Indication : afin d’éviter de laborieux calculs, on pourra s’aider de la formule de Taylor (pour les polynômes).
A.2 On considère la fonction h : R → R définie par h(t) = (1 − t2 )3 si |t| 6 1 et h(t) = 0 sinon. Montrer que
h ∈ C 2 (R, R) et représenter son graphe. La fonction h est-elle de classe C 3 sur R ?
A.3 Soit x0 , x1 des nombres réels tels que x0 < x1 . Construire à partir de h une fonction g ∈ C 2 (R, R)
vérifiant g(x) > 0 pour tout x ∈]x0 , x1 [ et g(x) = 0 ailleurs.
R1
A.4 Soit F ∈ C 0 ([0, 1], R) telle que 0 F (x)u(x)dx = 0 pour tout u ∈ E0,0
2
. Démontrer qu’alors F est nulle
(lemme de du Bois-Reymond ).

Partie B – Une condition nécessaire d’Euler-Lagrange


2
Dans cette partie, on prend E = Ea,b pour un couple donné (a, b) de nombres réels. La fonction J est définie
sur E par la formule Z 1
J(f ) = (P (f (x)) + Q(f 0 (x))) dx,
0

où P, Q ∈ R[X] sont des polynômes fixés.


Soit f0 ∈ E. On se propose de prouver que si J(f0 ) 6 J(f ) pour tout f ∈ E, alors f0 vérifie une certaine
2
équation différentielle. Soit u ∈ E0,0 .
B.1
a Montrer que l’application q définie sur R par la formule

q(t) = J(f0 + tu)


Pr
est polynomiale, c’est-à-dire qu’il existe une famille finie (a0 , . . . , ar ) de réels telle que q(t) = k=0 ak tk pour
tout réel t.
Indication : on pourra utiliser la formule de Taylor (pour les polynômes).
b Expliciter le coefficient a1 sous la forme d’une intégrale faisant intervenir les polynômes dérivés P 0 et
0
Q.
B.2 On suppose que pour tout f ∈ E, J(f0 ) 6 J(f ). Montrer qu’alors a1 = 0 et en déduire l’équation
différentielle
d 0
∀ x ∈ [0, 1], P 0 (f0 (x)) = (Q0 (f00 (x))) = (Q0 ◦ f00 ) (x).
dx
R1
B.3 On choisit dans cette question E = E0,1 2
et J = J1 définie par J1 (f ) = 0 (f 0 (x))2 dx.
a Former l’équation différentielle ∆ correspondante. Parmi ses solutions, préciser celles qui appartiennent
2
à E0,1 .
2 2
b Montrer que J1 admet un minimum sur E0,1 , préciser sa valeur ainsi que les points de E0,1 où ce
minimum est réalisé.
Indication : on pourra s’aider de l’inégalité de Cauchy-Schwarz.
2
B.4 On choisit dans cette question E = E0,0 et J = J2 définie par
Z 1
J2 (f ) = (f 0 (x))2 + (f 0 (x))3 dx.
0

a Former l’équation différentielle ∆ correspondante. Parmi ses solutions, montrer que seule la fonction
2
nulle appartient à E0,0 .
2
b Montrer que J2 n’admet pas de minimum sur E0,0 .
Indication : on pourra considérer, pour λ réel, J2 (λf ), où f : x ∈ [0, 1] 7→ x2 (1 − x).

Partie C – Fonctions de carré intégrable


Soit f une fonction continue positive de R+ dans R. On dit que f est intégrable (sur R+ ) si la fonction
Rx R +∞
croissante If : x 7→ 0 f (t)dt admet une limite finie en +∞, qui est alors notée 0 f (t)dt.
On peut observer que f est intégrable si et seulement si If est majorée, si et seulement si If ne tend pas
vers +∞ en +∞.
C.1 Soit f ∈ C 0 (R+ , R) positive et intégrable. Montrer que f n’est pas minorée par un réel strictement
positif au voisinage de +∞.
C.2 Soit f, g ∈ C 0 (R+ , R).
a On suppose g intégrable et 0 6 f 6 g. Montrer que f est intégrable.
b On suppose f et g intégrables. Montrer que f + g est intégrable.
C.3 Soit f une fonction continue de R+ dans R. On dit que f est intégrable (sur R+ ) si |f | l’est. On pose
f+ = max(f, 0) et f− = min(f, 0) (on a donc f = f+ + f− ).
Montrer que f est intégrable si et seulement si les fonctions positives f+ et −f− le sont. En déduire que si f
Rx R +∞
est intégrable, alors 0 f (t)dt admet une limite finie lorsque x tend vers +∞ (qui est alors notée 0 f (t)dt).
On note, pour tout p ∈ N∗ , Lp l’ensemble des fonctions f , continues de R+ dans R, telles que f p soit
intégrable sur R+ . qR
+∞
Pour f ∈ L2 , on pose : kf k = 0
(f (t))2 dt.
C.4 Montrer que L1 est un R-espace vectoriel.
C.5
a Soit f, g ∈ L2 . Montrer que f g ∈ L1 .
b Montrer que L2 est un R-espace vectoriel.

Partie D – Un exemple avec dérivée seconde


Dans cette partie, E désigne l’ensemble des fonctions f ∈ C 4 (R+ , R) telles que f 2 et (f 00 )2 soient intégrables
sur R+ , et la fonction J est définie par
Z +∞
(f (x))2 − (f 0 (x))2 + (f 00 (x))2 dx.

J(f ) =
0

On introduit une fonction ψ définie par, pour tout réel t :


√ !
3 π
ψ(t) = e−t/2 sin t − .
2 3

D.1 Montrer que ψ ∈ E.


On considère f ∈ E.
D.2
a Montrer que f f 00 est intégrable sur R+ , et que f (x)f 0 (x) ne tend pas vers +∞ quand x tend vers +∞.
b En déduire que f 0 ∈ L2 , puis que f (x)f 0 (x) tend vers 0 lorsque x tend vers +∞.
D.3
a Montrer que pour tout A ∈ R∗+ :
Z A Z A
0 00 2
2 2 2
(f (x) + f 0 (x) + f 00 (x)) dx + (f (0) + f 0 (0))2 − (f (A) + f 0 (A))2 .

(f (x)) − (f (x)) + (f (x)) dx =
0 0

b Montrer que (f (A) + f 0 (A))2 tend vers une limite finie lorsque A tend vers +∞, puis que cette limite
est nulle.
c En déduire que
Z +∞
2
J(f ) = (f (0) + f 0 (0))2 + (f (x) + f 0 (x) + f 00 (x)) dx.
0

d Montrer que J admet 0 pour minimum, et que l’ensemble des fonctions (de E) où ce minimum est
atteint est {λψ, λ ∈ R}.

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