Realia Final
Realia Final
Realia Final
KIMBITI NDABASHWA
Realia, nom masculin pluriel, du latin médiéval, realia, les choses réelles, de
realis réel. En linguistique, ce terme est en rapport avec toute réalité non linguistique
qui permet de retrouver le signifié d’un mot (par exemple dans un dictionnaire une
illustration représentant un objet)1.
Par ailleurs, le mot « realia » renvoie à l’ensemble des choses romaines : vie
politique, sociale, morale, économique, artistique et religieuse. Bref, c’est l’étude de
l’histoire romaine.
Rome est un ensemble de sept collines isolées au milieu d’une vaste plaine (le
Palatin, le Capitole, le Quirinal, le Viminal, l’Esquelin, le Caelius et l’Aventin). Située
au milieu de cette magnifique péninsule, la Rome antique jouit d’incontestables
avantages. Le climat y est tempéré : hivers cléments et étés moins accablants. Cette
position géographique stratégique permettra à l’urbs romana de dominer tout le
bassin méditerranéen et d’étendre aux horizons lointains sa puissance et son génie
culturel. La Méditerranée n’est-elle pas nommée non sans orgueil « mare
nostrum ? ».
De façon historique, les plus anciens habitants de l’Italie sont les Ligures,
d’origine inconnue et les Ombriens venus du Nord. Vers l’an 1000 ( ?), apparaissent
les Etrusques, refoulés d’Asie Mineure. A partir du VIIIè siècle, des colons grecs
s’installent progressivement dans le Sud de la péninsule, puis en Sicile.
Les origines et la fondation de la ville de Rome nous sont présentées dans une
légende bien attachante de Virgile, « L’Enéide » et de Tite-Live, Ab urbe condita libri
(l’histoire romaine).
En effet, l’ancêtre lointain des habitants de Rome est Enée, fils du Troyen
Anchise et de la déesse Vénus. A la fin de la fameuse guerre de Troie, qui a opposé,
voici plus de mille ans avant notre ère les Grecs aux Troyens, Enée fuit la ville de
Troie embrasée par les Grecs. C’est l’Iliade d’Homère qui raconte la guerre de Troie.
Deux grandes familles s’affrontent : celle de Priam, le roi de Troie et celle de Ménélas,
le roi de Spartes. Il y a à l’origine du conflit le fameux concours de beauté des déesses
Junon, Minerve et Vénus. Le berger Pâris, Fils de Priam, chargé de trancher cette
1
Grand dictionnaire encyclopédique, tome 8, Paris, Larousse, 1984, p. 8758.
1
discorde divine, remit la pomme d’or à Vénus, la déclarant ainsi la plus belle. En
retour, Vénus promet à Pâris la plus belle femme du monde. Celle-ci c’est Hélène,
femme du roi grec Ménélas. Ménélas voudra réparer l’injure et reprendre son épouse.
Mais Pâris s’entête. Là, commence un siège qui durera dix longues années où les
grands guerriers grecs Achille, Ulysse, Agamemnon… affrontent les troupes
troyennes.
Enée prend donc son père Anchise, son fils Ascagne et quelques rescapés. Il emporte
également les pénales. Et au bout de longues et pénibles pérégrinations, ils
débarquent en Italie, sur les bords du fleuve Tibre. Là, Enée entre en contact avec le
roi Latinus, épouse sa fille Lavinia et succède plus tard à son beau-père sur le trône
royal. Quand meurt le fugitif troyen, c’est son fils Ascagne qui fonde la ville d’Albe-
la-longue.
2
2. D’Enée au roi Romulus
Creuse Enée
Ascagne
Romulus et Remus
Rhéa Silvia était une jeune fille consacrée à la déesse Vesta. Mais cette Vestale
infortunée se trouve enceinte du dieu Mars. Son oncle Amulius, qui avait déjà chassé
du trône Numitor son frère, ordonne que les jumeaux nés d’elle soient jetés dans
l’eau. Mais la barque qui contenait les enfants s’échoue sur la rive du Tibre au pied
du mont Palatin. Là une louve prit soin d’eux, les allaita jusqu’au moment où le
berger Faustulus les découvre et les prend pour les élever chez lui. A dix-huit ans, les
deux frères ont la révélation de leur naissance. Ils ne tardent pas à réhabiliter
Numitor sur le trône d’Albe. Amulius est tué. Dès lors, suivis d’une foule d’Albains
et de Latins, Romulus et Remus fondent leur ville sur le site et ils se divisent le
territoire.
Hélas, Remus franchit par bravade le territoire de son frère. Celui-ci lui fend
le crâne et devient le premier roi de Rome. Et lui-même, après des guerres heureuses,
disparut dans un orage au cours d’une cérémonie religieuse et sera promu au rang
des dieux. C’est le dieux Quirinus. Rome était née !
3
CHAP. II. LA ROME ROYALE (753-509 av. J.-C.)
Tout ce que l’on dit de la période royale de Rome relève plus des hypothèses
des récits fabuleux que de la certitude. Après donc Romulus, l’on raconte qu’il y
aurait eu successivement six rois, trois Sabins et trois Etrusques.
Son règne est marqué par la lutte de Rome contre Albe, une métropole qui va
devenir une vassale. En effet, une légende raconte que les romains, représentés par
trois jumeaux, les Horaces, vont livrer la guerre aux Albains dont les représentants
sont les trois jumeaux Curiaces. Deux Horaces périssent très tôt. Alors le troisième
feignant de s’évader, crée de remarquables intervalles entre les Curiaces qui se sont
mis à la poursuite. C’est alors que revenant sur ses pas, le malin Horace affronte
séparément les trois Curiaces qu’il élimine sans peine. A Rome la victoire !
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2. Les cadres de la société
L’époque royale est caractérisée par les inégalités sociales, lesquelles sont
déterminées par la naissance et la religion. Voici comment sont réparties les classes
sociales :
En effet, le patriciat est composé des cent premières familles qui se sont
installées à Rome, se réclamant chacune d’un ancêtre (pater familias) plus ou moins
divinisé. Chacune est une « gens » dont les membres portent le même nomen
gentilicium et célèbrent le même culte (sacra gentilicia). Les gentes sont composées
de plusieurs familiae. Les clients quant à eux, sont des parasites oisifs, juridiquement
liés aux patriciens et probablement des étrangers. Leur situation rappelle la vassalité
de la période féodale. En effet, le client est lié à son patron par le « jus patronatus ».
Il reste dévoué à son patron, l’accompagne à la guerre, vote pour lui et a le devoir de
le saluer chaque matin (la salutatio). En revanche, le patron doit représenter son
client en justice et subvenir à ses besoins par la sportula (un petit panier avec ration
de vivres).
La plèbe est l’ensemble des classes inférieures de la société romaine. C’est tout
le contraire du patriciat.
En effet, les plébéiens sont de simples cultivateurs sans aucun droit. Ils sont de
simples spectateurs de la vie publique. Cette classe sociale comprend donc les
paysans, les commerçants, les artisans…
Enfin, l’esclave est une chose. Il devient ainsi par la naissance (c’est le verna),
par la guerre ou à cause de la justice (citoyen déchu, frappé de capitis diminutio
maxima). Il n’a pas de nom ; on le désigne par son pays d’origine (par exemple : Afer,
l’Africain). Il n’a ni droits politiques, ni droits privés. Son maître dispose de lui et de
ses biens. Il peut donc être donné, vendu, loué ou même abandonné.
La loi ne lui reconnaît que le concubinage. Cependant son fils peut parvenir à
la condition d’homme vraiment libre.
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3. Les organes du gouvernement
1. Le roi : non héréditaire, le roi est proposé par le Sénat après consultation des
dieux et élu par les comices curiates. Le roi est non seulement le chef politique
et militaire, mais aussi religieux et judiciaire.
2. Le Sénat : C’est un conseil de 100, puis 300 vieillards choisis par le roi parmi
les chefs de grandes familles ayant fondé la cité, le patriciat. D’où leur nom de
« Patres conseripti ».
- Elire le roi sur proposition du Sénat et lui conférer l’imperium (le pouvoir
suprême) ; accepter les lois, décider de la paix ou de la guerre ;
- Participer au pouvoir judiciaire ;
- Faire office d’assemblées religieuses sous l’égide du grand Pontife. Ils se
réunissent alors au Capitole.
Dès le Vème siècle, la hiérarchie sociale est fondée sur la fortune. Désormais, les
patriciens et les plébéiens riches s’entendent au détriment des plébéiens pauvres. Par
conséquent, sous la République, il n’existe qu’une minorité de citoyens, les autres
étant les mi-citoyens (les affranchis et les esclaves). Et, le droit de cité (jus civitatis)
comme en Grèce, demeure un privilège de quelques-uns.
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Le Romain est citoyen complet (civis optimo jure ) et l’Italien, qui reçoit le droit
de cité par étapes, est « citoyen incomplet » (civis minuto jure).
Ainsi donc, c’est soit par la naissance, soit par l’attribution que l’on devient
citoyen romain sous la République.
Par la naissance, il suffit que l’on soit né d’un mariage régulier. Quant aux
étrangers (peregrini) et aux esclaves (servi), ce droit est attribué. Les peregrini
l’obtiennent par une loi expresse appelée « civitatis donatio » tandis que les servi l’ont
par manumissio (affranchissement).
Devenu citoyen, le peregrinus peut l’être sous une forme complète (optimo
jure) ou moins complète (sine suffragio). Mais l’esclave affranchi (libertinus ou libertus)
ne jouit que d’un droit de cité incomplet.
Il convient de noter que les mineurs (17 ans au plus), les femmes et les
malades mentaux, même s’ils sont libres-nés (ingenui) ne jouissent pas de la civitas,
parce qu’ils sont sous tutelle.
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1°) Les magistrats
Sous la Rome républicaine, la fonction du roi est exercée par deux magistrats
primitivement appelés « praetores », nommés par le peuple et ratifiés par le Sénat.
Au milieu du Vème siècle ils se nomment « consuls » (consules).
Lorsque les deux consuls sont absents de Rome, ils lèguent l’intérim au
« praefectus urbi ».
Tous les magistrats ont le droit d’auspices2. Mais les uns ont le « jus
auspiciorum majorum » qui leur permet de prendre les auspices en tout lieu, les
autres n’ont que le jus auspiciorum minorum, valable seulement à Rome.
Cette pratique qui relève de l’âme religieuse du peuple romain est fort
répandue. L’on ne peut poser un acte ni prendre une décision sans consulter au
préalable ceux qui sont chargés de dire la volonté des dieux, d’interpréter les
auspices (les signes des temps). D’où l’expansion de l’art augural à Rome.
L’art augural est donc une science occulte réservée aux augures et aux
haruspices, pour l’interprétation des signes que les dieux donnent aux hommes afin
de manifester leur volonté. Les haruspices sont spécialisés dans l’observation des
entrailles d’animaux sacrifiés. Et les augures, experts officiels des signes célestes,
prennent les auspices en observant le vol des oiseaux ou l’appétit des poulets sacrés.
2
Auspice (n.m.), du latin avis, oiseau, et spicere, examiner. Terme générique désignant chez les Romains, les
divers présages qui se tiraient en général du vol, du chant des oiseaux et la manière dont ils mangeaient. Prêtre
qui prenait ces présages.
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Voici par ailleurs les différentes magistratures qui constituent le cursus
honorum romain (la carrière politique) que l’on gravit dans l’intervalle d’au moins
deux ans :
1. La censure : deux censeurs sont élus tous les cinq ans parmi les anciens
consuls (consulares) pour 18 mois.
Choisis parmi les plébéiens, les tribuns peuvent seuls convoquer les conciles
plébéiens (concila plebis) et des comices tributes. Ils ont le « jus intercessionis » (droit
de veto) contre le dictateur. De plus, ils sont inviolables ; qui les touche est déclaré
« sacer » et est voué aux dieux infernaux.
3
Cirque (n.m.) du latin, circus, cercle : lieu destiné aux jeux publics, chez les anciens Romains. Enceinte
circulaire et couverte, où se donnent des spectacles équestres et acrobatiques.
4
Amphithéâtre (n.m.) : chez les Romains, vaste enceinte ronde ou ovale, avec des gradins, pour les fêtes
publiques.
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consuls parmi les anciens consuls pour une durée de six mois et avec pleins
pouvoirs, après que le Sénat eut proclamé l’état d’exception. L’on se rappelle
l’échec du consul Minucius devant les Eques. Lorsque Rome était sans espoir,
le Sénat décida de créer L. Quinctius Cincinnatus dictateur en 458 av. J.-C. On
alla le tirer de derrière la charrue au-delà du Tibre. Et aussitôt qu’il fit la paix,
Cincinnatus s’en retourna aux bœufs (ad boves suos libenter rediit).
Ce sont les assemblées du peuple. L’on distingue trois sortes des comices :
a) Les comices curiates (comita curiata) : ils confèrent l’imperium aux magistrats,
valident les lois des autres comices et tiennent leur réunion au forum.
b) Les comices centuriates (comitia centuriata) : c’est le peuple en arme qui se
réunit sur le terrain de manœuvres du champ de Mars. Ils votent certaines
lois, les déclarations de guerre (lex de bello indicendo) et jugent en appel sur
les sentences des magistrats lorsqu’il y a provocatio ad populum.
c) Les comices tributes (comitia tributa) : c’est la présentation du peuple entier et
le véritable organe de la souveraineté populaire. Ils élisent édiles curules et
questeurs et votent la plupart des lois.
3°) Le Sénat
Age requis : 46 ans, puis 27 et 30 à partir de Sylla. Ils sont 300 jusqu’à Sylla,
600 sous Sylla, 900 sous César, 1000 sous les triumvirs.
- Etre consulté en toute matière en tant que publicum consilium populi romani
(conseil de la République) ;
- Surveiller la religion nationale ;
- Gérer totalement les finances avec l’aide des questeurs ;
- Diriger la politique extérieure ;
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- S’occuper des effectifs et des commandements militaires, de l’organisation et
du gouvernement des provinces ;
- Décréter les mesures du salut public.
A l’origine, c’est une classe plébéienne issue des familles riches qui alimente les
rangs de la cavalerie. Celle-ci est composée des plus riches citoyens devant exercer le
service militaire à cheval.
Mais la plupart d’entre eux préfèrent se tourner vers les affaires, notamment la
ferme des impôts et le grand négoce. C’est à ceux-ci que fut donné, à partir de la fin
du IIIème siècle, le nom de chevaliers (equites). Aussi, l’ordo equester apparaît-il
comme la cheville ouvrière de la prospérité matérielle de Rome.
11
dont la personne est inviolable et avec un droit général d’intercession leur
permettant d’arrêter entièrement toute la vie publique.
En 445 av. J.-C., paraît la lex canuleia autorisant le mariage entre les deux
classes sociales. En 367, le tribun Licinius fit voter les lois liciniennes qui décidèrent
qu’au moins un des deux consuls soit un plébéien. Vers l’an 300, cette églité tant
désirée sera complète : les magistratures menant au Sénat sont enfin ouvertes aux
plébéiens.
C’est dans ce contexte que les frères Gracques s’efforcent de trouver des
solutions moyennes :
Hélas ! Tiberius est assassiné en 133 et son frère Caius en 121. Mais plusieurs guerres
tant externes qu’internes viendront vite ruiner la stabilité de la République.
Toutefois, de la cité, Rome deviendra la capitale d’un vaste Empire. La plupart des
peuples conquis étaient plus civilisés qu’elle. Elle subit leur influence.
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De plus, la République est éprouvée par cent ans de trois fameuses guerres
civiles : Marius contre Sylla (112-63 av. J.-C.) Pompée contre César (63-44 av. J.-C.) et
Octave contre Antoine (43-31 av. J.-C.).
507 : Guerre contre le roi étrusque Porsenna (vengeur de Tarquin ?). Exploits
légendaires d’Horatius Cocles, de Mucius Scaevola, de Clélie.
5
Fourches caudines : défilés voisins de Caudium, où l’armée romaine, cernée par le général samnite Pontius
Herennius, fut réduite à passer sous le joug (321 av. J.-C.).
L’expression « passer sous les Frourches Caudines » caractérise toute concession onéreuse ou humiliante
arrachée aux vaincus.
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112 : En Numidie, Jugurtha assiège son cousin Adherbal, petit-fils de Massinissa.
Dans Cirta (massacre des commerçants italiens).
107 : Marius (lieutenant de Métellus) est élu consul et prend le commandement de
l’armée.
105 : Jugurtha livré à Marius par Sylla.
104-101 : Réélections consécutives de Marius au consulat.
102 : Invasion teutonne exterminée à Aix-en-Provence.
101 : Victoire de Verceil sur les Cimbres.
90 : Guerre sociale.
88 : Sylla consul.
Emeute fomentée par Marius : Sylla chassé de Rome. Sylla rentre à Rome avec
ses légions et proscrit Marius.
86 : Mort subite de Marius.
82 : Dictature illimitée de Sylla et nouvelle constitution.
79 : Abdication de Sylla qui meurt en 78.
73 : Guerre servile (Spartacus).
70 : Pompée et Crassus consuls : abolition des lois de Sylla.
67 : Guerre de Pompée contre les Pirates.
63 : Conjuration de Catilina.
62 : Catilina tué à la tête de ses troupes, à Pistoia (Etrurie).
60 : Premier triumvirat (triumvirat non officiel) : Pompée, Crassus, César.
59 : César consul.
58-51 : Début de la guerre des Gaules (défaite du chef germain Arioviste) par César.
54 : Guerre contre les Parthes.
52 : Pompée consul unique
49 : Pompée rappelle César : passage du Rubicon, une petite rivière entre la Gaule
Cisalpine et l’Italie (guerre civile Pompée-César).
- César chasse Pompée.
- César dictateur poursuit les Pompéiens en Espagne, puis en Thessalie.
48 : Pharsale. Assassinat de Pompée.
44 (15 mars) : Assassinat de César. Le jour où le Sénat va permettre à César de
prendre le titre royal en Orient (aux Ides de Mars) une cinquantaine de sénateurs
dont son fils adoptif Brutus, Cassius, les frères Casca… vont l’assassiner.
« Tu quoque fili » (Toi aussi mon fils) sont les paroles d’indignation prononcées par
César en grec en voyant Brutus au premier rang de ses meurtriers.
43 : Second triumvirat : Octave, Antoine et Lépide
-Assassinat de Cicéron.
31 : Victoire des Romains sur la flotte égyptienne à Actium.
- Suicide d’Antoine et de la reine Cléopâtre d’Egypte, derniers adversaires
farouches d’Octave.
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29 : Octave seul maître de l’Empire.
16 janvier 27 : Le Sénat concède le titre d’Auguste à Octave. Ce dernier est aidé dans
sa réforme politique, militaire, financière, religieuse et morale par Agrippa,
Marcellus, Drusus, Tibère, Mécène et quelques artistes de grand talent : Virgile, Tite-
Live, Horace, Properce, Tibulle, Ovide, Vitruve.
Sous l’empire, nous retiendrons par ailleurs les dates ci-après :
14 : Mort d’Auguste à 76 ans.
29 : Condamnation à mort de Jésus de Nazareth.
37 : Mort de Tibère, étouffé sur ordre du préfet du prétoire Macran à 78 ans.
41 : - Assassinat de Caligula à 29 ans par un Tribun de cohorte prétorienne.
- Avènement de Claude à 50 ans.
54 : Claude empoisonné par Agrippine à 63 ans.
59 : Néron fait assassiner sa mère.
64 : Incendie de Rome.
68 : Suicide de Néron à 31 ans.
69-79 : Vespasien
69 : Assassinat de Galba, proclamation d’Othon.
70 : Titus active l’œuvre de son père en Palestine.
78-83 : Agricola fait la conquête de la Bretagne jusqu’à l’Ecosse (Calédonie).
79 : Mort de Vespasien à 70 ans, avènement de Titus à 40 ans.
81 : Mort de Titus à 42 ans, avènement de Domitien.
96 : Assassinat de Domitien à 45 ans, avènement de Nerva à 70 ans.
98 : Mort de Nerva à 72 ans, avènement de Trajan à 45 ans.
117 : Mort de Trajan à 64 ans, avènement d’Hadrien à 43 ans.
138 : Mort d’Hadrien à 62 ans, avènement d’Antonin à 52 ans.
169 : Mort de Verus à 38 ans (aux armées).
180 : Mort de Marc-Aurèle à 59 ans, avènement de Commode à 19 ans.
192 : Assassinat de Commode (Conjuration animée par sa favorite, Marcia).
96-192 : C’est le siècle d’or de l’empire romain grâce à Trajan, Hadrien et Marc-
Aurèle.
212 : Edit de Caracalla donne le droit de cité à tous les hommes libres de l’empire.
293 : Dioclétien établit le régime de la tétrarchie (deux Augustes et deux Césars).
313 : L’Edit de Milan de Constantin accorde aux chrétiens le droit de pratiquer leur
religion
410 : Invasion de Rome par le roi barbare Alaric.
476 : Odoacre, roi barbare, dépose le dernier empereur Romulus Augustule, et signe
la fin de l’empire romain d’Occident.
15
CHAP. V. CRISES DE CROISSANCES, GRANDES CONQUETES ET GUERRES
CIVILES (509-30 av. J.-C.)
16
b) Grandes conquêtes (272-118 av. J.-C.)
b) Sylla
18
Nommé alors consul en 88, il obtient du Sénat la conduite de la guerre contre
Mithridate. Mais le tribun P. Sulpicius le fit destituer de sa charge au profit de
Marius. Informé de cela, il rentre à Rome et fait abolir les lois de Sulpicius Rufus et
assassiner le tribun, tandis que Marius s’enfuit en Afrique. Ensuite, il partit
combattre Mithridate et remporta beaucoup de victoires en Asie, en Grèce. Chaque
victoire s’accompagnait de pillage. Avec un immense butin, il débarqua à Rome en
83 avec son armée après la mort de Marius en 86. Il mena la guerre contre les
partisans de Marius pendant un an (83) et les ayant vaincus, proscrits et massacrés en
cette année, il se rendit maître (dictateur avec nouvelle constitution) de Rome en 82.
Il faisait vendre à l’encan les biens des proscrits. Nommé dictateur à vie par la « lex
Valeria », il se fit donner le titre de « Felix » pour souligner les faveurs lui accordées
par les dieux et tenta d’instaurer un nouveau régime monarchique impérial. Il
réforma la constitution au profit de l’aristocratie, son parti politique, et limita les
pouvoirs des tribuns. En 79, il renonça à tous ses pouvoirs et se retira à Cumes où il
mourut en 78.
59 : César est consul. Il fait voter des lois agraires, mesures favorables aux gens
du peuple.
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52 : Pompée est consul unique, gardien de l’ordre public, il est décidé à
empêcher César de redevenir consul.
49 : César qui n’a pas pu faire prolonger son mandat de proconsul, rentre à
Rome illégalement avec son armée, en chasse Pompée, le bat en Grèce en 48, et défait
également ses partisans en 45. Il prend peu à peu tous les pouvoirs, en s’appuyant
sur le peuple.
48 : consul.
44 : Dictateur à vie.
Octave alors réclame le consulat, qui lui est refusé. Il marche sur Rome, se fait
élire et obtient des pouvoirs extraordinaires qui en font le maître de Rome.
Antoine s’entend avec Lépide pour lutter contre Octave. Mais comme Octave a
d’autres ennemis, Brutus et Cassius, héritiers de Pompée, il préfère se réconcilier
avec Antoine et Lépide. Ils se font nommer triumvirs pour 5 ans en 43. C’est le
second triumvirat, fonction officielle cette fois. Brutus et Cassius sont vaincus à
Philippes en 42. En 43, Cicéron avait été une des victimes de la réconciliation.
Les années écoulées, le triumvirat est renouvelé, mais en 36, Lépide est déposé
pour avoir comploté contre Octave. Antoine qui réorganise l‘Orient, travaille en
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réalité au profit de la reine d’Egypte, Cléopâtre. Il répudie sa femme Octavie, sœur
d’Octave. Octave déclare la guerre à Cléopâtre. La bataille d’Actium, en 31, voit la
victoire d’Octave, la mort d’Antoine et de Cléopâtre. L’Egypte est annexée.
Octave, avant de livrer cette guerre, s’était fait prêter serment de fidélité par
l’Italie et les provinces. Le 16 janvier 27, le Sénat lui accorde le titre d’Augustus qui
devient son nouveau nom.
La terre Le Ciel(Uranus)
Aphrodite
Hestia Poséidon Hadès Déméter Zeus Héra
(Vénus)
(Vesta) (Neptune) (Pluton) (Cérès) (Jupiter) (Junon)
« C’est par la religion, affirme Cicéron, que nous avons vaincu l’univers ». Ainsi, par
exemple, dans leur signification première, toutes les fêtes romaines sont des fêtes
religieuses : par les luttes, les courses, les représentations théâtrales, … le Romain
veut réjouir l’âme des dieux, se les rendre favorables et capter leur énergie un instant
incarnée dans les divers actes de la fête.
21
plusieurs divinités étrangères appartenant aux peuples vaincus. C’est ainsi que
plusieurs dieux grecs ont été romanisés.
Il existe plus de 30 000 divinités adorées dans Rome antique. Il en existe douze
considérées comme les plus importantes et habitant l’Olympe.
L’Olympe était une haute montagne de Thessalie, sur la cime de laquelle les
Grecs avaient placé le séjour des dieux.
Les douze grands dieux appelés dieux conseillers (di consentes), de l’Olympe
sont :
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- Vaticanus : dieu qui préside aux premiers cris de l’enfance.
- Themis : déesse de la justice.
- Hebe : déesse de la jeunesse.
- Hecate : déesse de la magie.
- Hymen : dieu du mariage.
- Lucina : déesse de la lumière.
- Mnemosyne : déesse de la mémoire et mère des muses6.
- Pam : dieu des bergers et des champs.
- Protée : dieu de la mer.
- Rumina : déesse adorée près du figuier où Romulus et Remus avaient été
allaités par une louve.
- Suada : déesse de la persuasion.
Par ailleurs, innombrables étaient les dieux domestiques qui présidaient aux
actes les plus minimes. Les plus importants étaient le Genius qui était attaché à
chaque individu, les Pénates et les Lares, protecteurs de la maison. En outre, il faut
distinguer nettement la religion familiale et la religion de la cité.
Le culte familial (sacra privata) s’adressait principalement aux lares, les dieux
du foyer, et aux Mânes, les âmes des ancêtres héroïsées. C’étaient les dieux tutélaires
de la famille. Il faut ajouter les Pénates (penates), qui étaient plutôt les génies
protecteurs de la maison, du ménage. C’est devant le lararium, une petite chapelle de
l’atrium, souvent surélevée, qu’on rendait un culte à ces dieux familiaux. Le pater
familias assisté de ses fils et de ses filles accomplissait les rites, formulait les prières et
offrait en sacrifice du vin, du miel et des fruits.
De même que, dans la maison, le foyer est le centre de la vie familiale, ainsi
dans le culte de la cité (sacra publica), un feu perpétuel était entretenu dans le vieux
temple de Vesta, déesse du foyer, par six prêtresses appelées vestales ; elles juraient
de ne pas se marier et de rester pendant trente ans au service de la déesse. Si elles
manquaient à leur serment ou si elles laissaient s’éteindre le feu (ce qui passait pour
un présage de malheur), elles étaient enterrées vives. Les Lares de la ville étaient
Romulus et Remus. Les Pénates publici veillaient à l’approvisionnement de la cité.
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chargés de remplir les devoirs de la cité à l’égard de ses dieux et de maintenir en
honneur les rites traditionnels.
Par ailleurs, les dieux et les déesses des romains sont entourés de beaux récits
mythiques, généralement empruntés chez les Grecs, que l’on ne peut épuiser. Nous
pouvons citer quelques-uns.
1. Cronos (Saturne) : il dévorait ses fils à mesure qu’ils naissaient. Quand Zeus
vint au monde, Rhéa trompa Cronos en lui présentant une pierre emmaillotée
et sauva ainsi son fils. Devenu grand, Zeus détrôna Cronos, qu’il l’obligea à
restituer les enfants qu’il avait engloutis, et se partagea l’univers avec ses deux
frères, se réservant les cieux et attribuant à Poséidon l’empire des mers, et à
Hadès celui des régions souteraines. Mais Zeus eut encore à lutter contre les
Titans, qu’il précipita dans le Tartare ; contre les géants, issus du sang
d’Ouranos, enfin contre le monstre Typhocus, fils de Gaia et du Tartare, qui
fut foudroyé et enseveli sous Etna.
2. Héra (Junon) : elle est souvent en conflit avec son époux qu’elle tente un jour
d’enchaîner, et qui la suspend à son tour dans les airs. Elle exerce trop de
vengeances sur ses rivales : elle persécute IO métamorphosée en vache, cause
la mort de Sémélé, mère de Dionysos, poursuis Héraclès, fils d’Alcmène ;
s’efforce d’empêcher l’accouchement de Léto. Contre cette dernière, Junon
lança un serpent monstrueux, le python. Mais Léto mettra au monde Diane et
Apollon. Ce dernier, encore enfant, tuera le python dans son antre, à Delphes,
où il rendait des oracles. Il le remplace par un oracle qui représente ses
paroles. Pythie est la prêtresse renommée d’Apollon, qui rendait ces oracles à
l’époque de Socrate.
3. Athéna ou Pallas (Minerva) : fille de Zeus, sortie toute armée de la tête de son
père qu’Héphaïstos avait fendue d’un coup de hâche. Elle change Arachné en
araignée pour l’avoir surpassé dans l’art de tisser.
4. Artémis ou Phoibé (Diane) : sœur d’Apollon, déesse de la chasse et des forêts,
elle parcourt les bois avec ses flèches, ses chiens, et son cortège des nymphes.
Belle et vierge, elle exige la virginité de ses prêtresses et de ses adorateurs. Elle
punit le chasseur Actéon qui l’avait surprise au bain, en le changeant en cerf
et en le faisant dévorer par ses chiens. Elle fait mortellement piquer d’un
scorpion Orion qui avait osé porter la main sur elle.
5. Hermès (Mercure) : Fils de Zeus et de Maïa, né sur le mont Cyllène. Tout
enfant, il déroba les bœufs d’Apollon, fabriqua la première lyre avec une
24
carapace de tortue et en fit don à Apollon. Devenu le messager de Zeus, il
remplit de délicates missions.
6. Arès (Mars) : Fils de Zeus, dieu brutal et amoureux du carnage. Mais il se fit
aimer d’Aphrodite, se fut surprendre par l’époux de celle-ci, Héphaïstos, qui
enserra les deux amants dans un filet aux mailles invisibles et les exposa à la
risée des dieux.
7. Héphaïstos (Vulcain) : fils de Zeus et d’Héra, contrefait et boiteux. Il est mal
vu de ses parents qui le jettent du haut de l’Olympe. Il tombe dans l’île de
Lemnos ou au fond de l’océan où il reste neuf ans. Revenu à l’Olympe, il
épouse Aphrodite. Il y a sa forge où il fabrique pour les dieux des objets
merveilleux et même des êtres animés.
8. Aphrodite : elle est la personnification de la beauté féminine. Aussi quand
Héra, Athéna et elle, sur le mont Ida, firent le concours de beauté, c’est à elle
que le berger Pâris, pris pour arbitre, décerne la pomme, la fameuse pomme
de discorde.
9. Hadès (Pluton) : son empire communique par certains passages avec la terre.
Mais il est entouré par les fleuves infernaux : le Styx, par lequel les dieux ne
jurent jamais vainement, l’Achéron, le Pyriphlégéton, le Cooyte. Lorsque les
âmes des morts conduites par Hermès Pychopompe arrivent au sombre bord,
elles rencontrent d’abord le chien Cerbère, à la triple gueule, qui flatte ceux
qui entrent, mais dévore ceux qui tenteraient de sortir. Puis le vieux rocher
Charon, moyennant le paiement d’une obole, leur fait franchir dans sa barque
les fleuves infernaux. Ensuite, elles sont conduites devant les trois juges des
enfers : Minos, Eaque, Rhadamanthe, trois rois légendaires auxquels la
réputation de justice a valu ce poste d’honneur. Les justes sont envoyés dans
l’Elysée ou l’île des bienheureux. Les méchants sont jetés dans les ténébreux
Tartare : c’est là que les grands coupables subissent leur châtiment, que
Sisyphe pousse son rocher, qu’Ixion tourne sur sa roue enflammée, que Tityos,
fils de Jupiter, est dévoré par deux vautours, que Tantale voit les fruits et l’eau
reculer sans cesse devant sa faim et sa soif inextinguibles.
10. Neptune : règne sur les mers et sur les fleuves ; armé de son trident, il
déchaîne les tempêtes ou calme les flots, assisté d’Ecole, le dieu des vents. Il a
les chevaux marins qui le traînent en char sur les vagues.
25
CHAP. VII. L’EMPIRE ROMAIN
1. D’Auguste à Commode (27 avant – 192 après Jésus-Christ)
a) Les Julio-claudiens
A son actif, il a :
- Restauré la famille et la religion ;
- Créé une société hiérarchisée et une nouvelle armée ;
- Créé des organismes gouvernementaux (conseil du prince, préfets) ;
- Divisé Rome en 14 régions pour faciliter le cens et la perception de l’impôt ;
- Réorganisé l’administration des provinces, partagées en provinces sénatoriales
et provinces impériales ;
- Instauré le culte impérial : de son vivant, des temples lui sont élevés en
Orient ; à sa mort, les Romains lui rendent un culte par reconnaissance pour
un régime qui a donné au monde la paix romaine. Le règne d’Auguste (siècle
d’Auguste) apparaît comme l’une des périodes les plus brillantes de l’histoire
romaine.
Après la mort de tous les légitimes successeurs : Marcellus (25), Agrippa (12),
Drusus (9) et ses petits-fils Caius et Lucius César, Auguste adopte Tibère, fils de sa
femme Livie, pour lui succéder. Auguste meurt en disant : « Acta est fabula » (la
pièce est jouée).
1. Tibère (14-37)
Excellent général et juge sévère. Impopulaire, Tibère se retira dès 27 à Capri,
d’où il exerça une dictature sanguinaire. Parole historique : « Un bon berger tond son
troupeau et ne l’écorche pas ».
2. Caligula (37-41)
Seul fils épargné de Germanicus, ce demi-fou fut adopté par Tibère. Les
débuts furent sages ; mais il se livra très tôt à la griserie du pouvoir, aux caprices et à
de vaines prodigalités, jusqu’à faire manger son cheval à sa table et à vouloir qu’on le
nomme consul !
26
Parole historique : « Oderint dum metuant » (Qu’ils me haïssent pourvu
qu’ils me craignent).
3. Claude (41-54)
Forte organisation bureaucratique et début de la conquête de la Bretagne. Il fit
périr sa femme Messaline et la remplaça par Agrippine, qui l’empoisonna, après
avoir imposé son fils Néron comme héritier à la place de son propre fils Britannicus.
4. Néron (54-68)
Ce fils de l’empoisonneuse débauchée Agrippine est lui-même un monstre. Il
a eu de bons maîtres, Sénèque et Burrhus. Mais il a manqué de bon sens et de
mesure. Faux, hypocrite, débauché et cruel.
Il empoisonne Britannicus, tue sa mère et son maître Burrhus, enjoint à
Sénèque de se donner la mort. Il se construit la maison d’or, un palais au luxe
insensé.
En 64, il incendie dix de quatorze quartiers de Rome. Il détourna le soupçon
sur les chrétiens qui, transformés en torches vivantes, éclaireront une fête donnée
dans ses jardins du Vatican (64). Trois ans après, Saint Pierre et Saint Paul sont
martyrisés à Rome. Sur son lit de mort où il se faisait égorger par un affranchi, il dit
désespérément : « Qualis artifex pereo » (quel artiste meurt avec moi).
7. Titus (79-81)
Empereur très aimé, Titus fut un sage administrateur. C’est sous son régime
que Pompei et Herculanum furent détruits par l’éruption du Vésure en 79.
27
Son régime conduit la peste et l’incendie de nouveau Capitole.
8. Domitien (81-96)
Ce frère de Titus fut le nouveau Néron. Il succomba avec la complicité de sa
femme, sous le poignard. Le sénat abolit sa mémoire. Il avait poursuivi la conquête
de la Grande-Bretagne. Il déchaîna une persécution violente contre les chrétiens et es
stoïciens.
9. Nerva (janvier 96-98)
Il distribue des terres à cultiver aux plébéiens nécessiteux et arrête les persécutions
contre les chrétiens.
10. Trajan (98-117)
2. Le Bas-Empire (192-376)
Le régime, qui a vu succéder peu à peu au pouvoir suprême des affranchis et
des hommes d’origine barbare, connaît de longs moments d’anarchie ; des empereurs
tentent un partage du pouvoir pour éviter l’éclatement, mais alors que l’Empire
d’Occident finit par tomber de sa décadence et des coups répétés des Barbares.
28
a) Crise du troisième siècle (192-284)
29
exerçant les charges nouvelles. Outre ces deux ordres, aux citoyens de la Rome
impériales se rattachent aussi les clients, qui, comme sous la Royauté ou la
République, sont seulement des prolétaires.
b) Les non-citoyens : les esclaves de la Rome impériale sont des « homines » et
non des « res ». Leur sort est plus humain. Grâce aux empereurs, les esclaves
libres ou affranchis peuvent devenir citoyens par la restitutio natalium en leur
conférant le jus commercii.
2. Les organes du gouvernement
Le gouvernement romain devient une sorte de monarchie qui tâche de
conserver le régime républicain. En effet, l’Empire a vu le jour avec Octave. Son
régime repose sur deux faits :
- La concentration des dignités et des pouvoirs républicains entre les mains
d’un seul homme, à savoir le Prince en personne. De la sorte, les organes du
gouvernement connaîtront un grand changement. On le voit porter plusieurs
titres. Il est Imperator (Commandant de l’Armée), Sacrosanctus (inviolable),
Princeps (le premier à s’être inscrit dans l’album sénatorial), Pontifex maximus
(pour ses pouvoirs religieux), Pater patriae (un peu à la manière de Cicéron, il
est le père de la nation), Augustus (titre religieux et cognomen des empereurs,
en tant que descendants des dieux).
- La création de nouveaux organes d’administration relevant de lui seul.
2.1. L’empereur
L’avènement d’Auguste est en fait la restauration du pouvoir monarchique
avec la concentration des dignités et des pouvoirs républicains entre les mains du
Prince.
L’empereur est l’autorité suprême du gouvernement. Seul, il décide de
tout sans consulter le sénat.
30
Le premier de l’empire, l’empereur regroupe en sa personne les pouvoirs
suivants :
a) Pouvoirs politiques
Il reçoit le pouvoir législatif et judiciaire par la lex de imperio et le pouvoir des
tribuns par la lex de tribunicia potestate, nomme les fonctionnaires et recrute le
Sénat.
b) Pouvoirs militaires : l’empereur a :
- Le commandement des armées ;
- Tous les pouvoirs dans les provinces impériales ;
- Le droit de surveillance dans les provinces sénatoriales,cela, conformément au
jus proconsulare.
31
- Le préfet de l’aumône : il veille à l’approvisionnement de Rome ;
- Les curateurs : à eux sont confiés les services des eaux, des bâtiments et des
routes.
- Dans les provinces impériales, préfets et procurateurs, choisis dans l’ordre
équestre. Provinces impériales (provinciae Caesaris) encore mal soumises où
campent les légions. Les gouverneurs sont des délégués de l’Empereur (legati
Augusti pro praetore) et non des magistrats. Ils conservent leur fonction
autant qu’il plaît à l’Empereur.
ADDENDUM
I. MOTS HISTORIQUES
1. Non olet ! (Il n’a pas d’odeur !), au sujet de l’argent procuré par un impôt sur
les latrines publiques (Vespasien).
2. Decet imperatorem stantem mori ! (Il convient qu’un chef meure debout !)
dernière parole de Vespasien (Vespasien).
3. Qualis artifex pareo ! (Quel artiste meurt avec moi !) dernière parole de
Néron (Néron).
4. Un bon berger tond son troupeau et ne l’écorche pas : Tibère
5. Oderint dum metuant ! (Qu’ils me haïssent pourvu qu’ils me eraignent !)
(Caligula).
6. Acta est fabula (La pièce est jouée), dernière parole d’Auguste sur son lit de
mort) (Auguste).
7. Cedant arma togae (Que les armes cèdent à la toge, c’est-à-dire : que le
pouvoir militaire soit subordonné au pouvoir civil) (Cicéron).
8. Alea jacta est ! (Le dé est jeté), lors du passage du Rubicon (César).
9. Veni, vidi, vici ! (venu, vu, vaincu !)au retour d’une guerre-éclair de 5 jours
contre le fils de Mithridate Pharnace (César).
10. Tu quoque fili ! (Toi aussi, mon fils !) (quand César aperçut Brutus au
premier rang de ses meurtriers) (Prononcé en grec kai su teknon !) (César).
11. Je n’ai qu’à frapper par la terre du pied : il en sortira de légions (Pompée).
12. Delenda Carthago ! (Il faut détruire Carthage !) (Caton l’Ancien).
13. Nous (les chrétiens) ne sommes que d’hier, et déjà nous remplissons vos
cadres …, le palais, le sénat, le Forum (Tertullien).
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II. L’ENFANT ROMAIN
L’enfant romain est reconnu par son père au « dies lustricus » (huitième jour
pour les filles et neuvième jour pour les garçons).
En ce jour, le pater familias ou son digne représentant soulève l’enfant de terre
(tollere filium) pour le reconnaître et le prend dans ses bras.
Au cas contraire, l’enfant est exposé et voué à la mort. Le puer a désormais
autour du cou une bulle, porte une toge prétexte et on lui donne un praenomen.
En effet,le praenomen désigne la personne au sein de la famille ; le nomen
gentilicium désigne la gens ; le cognomen (surnom) désigne la famille au sein de la
gens.
A ces trois noms s’ajoutait parfois l’agnomen (titre personnel ou trace d’une
adoption). Le garçon romain est appelé progressivement infans (0 à 7 ans), puer (7 à
17 ans), senior (46 à 60 ans) et aetate provectus (après 80 ans).
La jeune fille quant à elle, s’appelle virgo ou puella jusqu’à son mariage. Elle est
appelée uxor au mariage, mater familias ou matrona (mère de famille) et enfin anus
(vieille femme).
1) Amare parentes prima naturae lex (aimer les parents est la première loi de la
nature).
2) Bis dat qui cito dat (celui qui donne vite donne deux fois)
3) Carpe diem (mets à profit le jour présent) (Horace).
4) Cedant arma togae = Cicéron : que les armes laissent place à la toge
(gouvernement civil).
5) Divide et impera : divise pour régner.
6) Dura lex, sed lex : (la loi est dure mais c’est la loi).
7) Fronti nulla fides : ne jamais se fier aux apparences.
8) Ira furor brevis est : la colère est une courte folie.
9) Manu militari : par la force armée, par la force.
10) Medice, cura te ipsum : médecin, guéris-toi toi-même.
11) Mens sana in corpore sano (Juvénal) : un esprit sain dans un corps sain.
12) Mors certa, hora mortis incerta : la mort est certaine, mais l’heure de la mort.
est incertaine.
13) Ne puero glaudium dederis : on ne donne pas l’épée à un enfant.
14) Nil novis sub sole (Salomon) : rien de nouveau sous le soleil.
15) Non omnia possumus omnes : nous ne pouvons tous faire toute chose.
16) Non progredi est regredi : qui n’avance pas recule.
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17) Non scholae, sed vitae discimus : nous n’étudions pas pour l’école mais pour
la vie.
18) Oderint dum metuant : qu’ils me haïssent pourvu qu’ils me craignent
(Caligula).
19) Qui scribit, bis legit : celui qui écrit, lit deux fois.
20) Quot homines, tot sententiae : autant d’hommes, autant d’opinions.
21) Requiescat in pace : qu’il repose en paix.
22) Sine die : renvoyé aux calendes grecques.
23) Tarde venientibus ossa : aux tard venus les os = ceux qui viennent tard à table
ne trouvent que des os.
24) Vade in pace : va en paix.
25) Verba volant, scripta manent : les paroles s’envolent mais les écrits restent.
26) Vox populi, vox Dei : la voix du peuple c’est la voix de Dieu.
27) Qui bene amat bene castigat : qui aime bien châtie bien.
28) Silent leges inter arma : pas de lois en temps de guerre.
29) Nascitur poeta, fit orator : on naît poète, on devient orateur.
30) Homo ad duas res, ad intellegendum et agendum natus est (Cicéron) :
l’homme est né pour deux choses : réfléchir et agir.
31) Hodie tibi, cras mihi : aujourd’hui t’appartient et demain sera mon tour.
32) Modus vivendi :la manière de vivre, les règles du jeu.
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IV. CALENDRIER ROMAIN
Mars, Mai, Juillet, Janvier, Août, Avril, Juin, Septembre, Février (28 jours ;
Octobre (31 jpours) Décembre (31jours) Novembre (30 jours) année bissextile : 29)
1 Kalendis Martiis Kal. Ianuariis Kal. Aprilibus Kal. Februariis
2 a.d. VI a.d. IV a.d. IV a.d. IV
Non.
Non.
Non.
Feb.
Ian.
Ian.
Mart.
Non.
3 a.d. V a.d. III a.d. III a.d. III
4 a.d. IV pridie Non. Ian. pridie Non. Apr. pridie Non. Febr.
5 a.d. III Nonis Ian. Nonis Aprilibus. Nonis Febr.
6 pridie Non. Mart. a.d. VIII a.d. VIII a.d. VIII
Idus Februarias.
Idus Ianuarias.
Idus Apriles.
7 Nonis Mart. a.d. VII a.d. VII a.d. VII
8 a.d. VIII a.d. VI a.d. VI a.d. VI
Idus Martias.
Kalendas Martias
Kalendas (du mois suivant)
35
1) Jusqu’à la réforme du calendrier par Jules César, les Romains se servaient
d’une année lunaire de 355 jours, tous les mois avaient une durée de 29 jours,
à l’exception de mars, mai, juillet, octobre, qui avaient 31 jours, et de février,
qui n’en comptait que 28. Pour mettre cette année d’accord avec l’année
solaire, on intercalait tous les deux ans, après le 23 février, alternativement 23
et 22 jours ; on y ajoutait les 5 jours qui restaient après le 23 février et au total
de 27 ou 28 jours ainsi obtenu, on donnait le nom de mensis intercalaris ou
mercedonius.
Lorsqu’au 1er janvier 45 (709 de Rome), le calendrier Julien entra en vigueur,
les mois eurent désormais le même nombre de jours que maintenant ; tous les 4 ans
on intercala un jour après le 6ème des calendes de mars : a.d. bis VI Kal. Mart., d’où le
nom d’année bissextile. La réforme grégorienne du calendrier date de 1582.
Il faut remarquer que la majeure partie de la correspondance de Cicéron est
antérieure à la réforme de César.
Kalendis Ianuariis (Kal. Ian.) = le 1er janvier.
Nonis Decembribus (Non. Dec.) = le 5 décembre.
Idibus Martiis (Id. Mart.) = le 15 mars.
2. Les autres jours du mois étaient indiqués d’après ces trois jours ; mais ils se
comptaient à rebours, en y comprenant le jour même à partir duquel on compte. La
veille des calendes, des ides et des nones se marque par pridie et l’accusatif : pridie
Kalendas Frebruarias, le 31 janvier ; pridie Idus Ianuarias, le 12 janvier.
Le jour précédent s’appelait le troisième avant les calendes, les ides et les nones,
c’est-à-dire le troisième, y compris le jour même des calendes, etc. En remontant le
mois, on disait à la question quando : pridie, tertio quarto, quinto (ante) Nonas
Martias.
Mais, pour une espèce d’inverion, on disait plus souvent : ante diem octavum
Kalendas Decembres ; et on écrivait : a.d. VIII Kal. Dec., le 8ème jour avant les calendes de
décembre, c’est-à-dire le 24 novembre.
En considérant cette expression comme un seul mot, on la fait précéder des
prépositions in et ex : in ante dies octavum et septimum Kalendas Octobres comitiis
dicta dies (Liv. 43,16), on fixa les comices au 8ème et au 7ème jour avant calendes de décembre,
c’est-à-dire au 24 et au 25 septembre.
3. Pour transposer dans notre calendrier une date du calendrier Romain, il suffit
de défalquer le chiffre donné dans la date, du jour où tombent les nones ou les
ides + 1, et s’il s’agit des calendes, du nombre de jours contenus dans le mois +
2:
le 3ème des ides d’octobre = 15 + 1 -3 = 13 octobre ;
le 5ème des nones de juillet = 7 + 1-5 = 3 juillet ;
le 4ème des calendes de novembre = 31 + 2-4 = 29 octobre.
36
Remarque. - Le jour civil des Romains, qui servait à fixer les dates, s’étendait de
minuit à minuit. Leur jour naturel, compris entre le lever et le coucher du soleil, était
partagé en 12 heures. La durée de ces heures variait avec les saisons. La fin de la 6 ème
heure,sexta, coïncidait toujours avec midi. A l’équinoxe, prima se terminait à 7
heures de notre cedran ; secunda, à 8h. ; tertia, à 9h. ; duodecima, à 6h. du soir.
La nuit était partagée de même en 12 heures ou en quatre veilles de trois
heures chacune. La prima vigilia commençait au coucher du soleil ; la tertia, à minuit.
I. HAUTE ITALIE
L’Italie centrale est traversée d’un bout à l’autre par la chaîne des Apennins.
Les plaines situées sur le versant sud-ouest des montagnes, vers la mer
37
Tyrrhénienne, sont les plus favorisées que celles du nord-est ; plus étendues et plus
tempérées. C’est aussi de ce côté que se trouvent les principaux fleuves ; ceux-ci
mêmes sont peu considérables.
Dans le Latium agrandi habitaient, outre les Latins, plusieurs autres peuples :
les Volsques, les Herniques, les Aurunci.
38
La CAMPANIE comprenait de vastes territoires cultivés où les Romains
établirent des colonies. La capitale, CAPOUE, fondée avant l’arrivée des Romains, est
très peuplée et puissamment fortifiée. Autres villes : NOLE, CASILINUM,
ATTELLA. De nombreuses colonies grecques étaient établies sur le littoral : NAPLES
(Neapolis) placée dans l’un des plus beaux sites du monde, CUMES (cumae),
POUZZOLES (Puteoli), SORRENTE (Surrentum), SALERNE (Salernum),
HERCULANUM et POMPEI, ces deux dernières englouties par l’éruption du Vésuve
en 79 ap. J.-C.
La SICILE avait été de bonne heure colonisée par les Grecs ; elle était toute
pénétrée de civilisation grecque quand Rome s’en empara et en fit une province
romaine en 241. C’étaient des villes grecques et la plus belle de toutes, SYRACUSE.
Celle-ci possédait deux ports et se divisait en cinq quartiers qu’on appelait cinq
villes.
39
L’intérieur du pays était, comme aujourd’hui, très fertile en froment. La Sicile
produisait une énorme quantité de blé et, par là, servait à l’approvisionnement de
Rome.
La CORSE (Corsica), rude, hérissée de bois et de forêts, peu productive, sans routes
et sans cultures, était réputée pour la sauvagerie de ses habitants, leur défiance à
l’égard des étrangers. Sous l’empire, Sénèque et plusieurs autres personnages y
furent relégués.
I. ESPAGNE
L’Espagne avait été peu connue des Grecs, sauf en quelques points de ses
côtes. Les Romains la conquirent ; mais ses montagnes offraient des ressources aux
vaincus pour la guerre de guérillas ; sous la conduite de Sertorius, les habitants
purent tenir longtemps en échec leurs vainqueurs, comme plus tard leurs
descendants usèrent les armées de Napoléon.
Le pays était surtout riche en mines (argent, cuivre et fer), mais d’une fertilité
très inégale. Les régions montagneuses en occupent une grande partie ; les vallées,
surtout celles du midi, produisaient une belle et riche végétation : palmiers et plantes
tropicales, vignes, oliviers, figuiers, etc. L’Espagne possédait de bonnes races
d’animaux domestiques : ânes, porcs, moutons.
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Parmi les ports, le plus célèbre était Gadès (auj. Cadix) situé sur l’Occan et
qu’on citait proverbialement comme l’extrémité du monde connu. Un établissement
phénicien y avait été fondé de bonne heure, peut-être vers 1100 av. J.-C.
A l’est de l’Espagne, les îles BALEARES, peu étendues, mais fertiles, furent
possédées successivement par les Phéniciens, les Carthaginois et les Romains. Ses
habitants étaient surtout renommés pour leur habileté à manier la fronde.
II. GAULE
La fertilité d’un sol aux ressources complémentaires (terres à blé vers le nord,
terres propres à la culture de la vigne et de l’olive au sud) en faisait un objet d’envie.
Certains métaux (fer, plomb, argent, or) s’y trouvaient en abondance. Mais les forêts
couvraient encore une grande partie du territoire et y avait aussi beaucoup de
marais.
Les Romains occupèrent d’abord au sud une large bande de terrain, chemin
nécessaire vers leur province d’Espagne. Elargi, il devint la « province » qui
s’étendait au nord jusqu’au Rhône et au lac Lénan ; enfin César conquit tout le reste.
PRINCIPALES VILLES
41
une colonie romaine fondée en 43 av. J.-C. par L. Munatius Plancus, sur la colline
actuellement appelée Fourvière. Son développement fut extrêmement rapide et elle
atteignit un haut degré de prospérité. Les grandes voies romaines de la Gaule y
aboutissaient. Elle était en même temps le centre politique où l’on célébrait des fêtes
solennelles à l’ « autel de Rome et d’Auguste », autel établi par Drusus en 12 ap. J.-C.,
au confluent de la Saône et du Rhône.
FREJUS (Forum Julii) possédait un des ports les plus vastes de toute la Méditerranée,
plus spacieux même que celui de Marseille. Une flotte romaine y séjournait ; son rôle
était analogue à celui du port militaire de Toulon.
MARSEILLE, fondée vers 600 par les Phocéens, fut longtemps une ville toute
grecque et même d’une des plus florissantes de la Méditerranée. Amie des Romains,
elle garda le titre d’alliée et une indépendance assez réelle jusqu’à la guerre civile où
elle fut prise par César, en 49, après un long siège.
César y fit deux expéditions (55 et 54 av. J.-C.). Mais elle fut conquise
seulement au premier siècle ap. J.-C. (en 43 et en 85). En 122, Hadrien fit construire
au nord un immense rempart, afin de protéger la province romaine contre les
barbares qui habitaient la partie septentrionale de l’île.
42
Les auteurs latins décrivent le climat anglais comme humide et brumeux, ce
qui n’a pas beaucoup changé ; cependant l’humidité devait être autrefois encore plus
grande qu’aujourd’hui : les forêts et les marais étaient alors plus étendus.
Une grande partie du sol était en pâturages ; la culture du blé était peu
développée, au moins avant l’arrivée des Romains. Les mines, surtout celles d’étain
en Cornouailles, étaient connues des Phéniciens bien des siècles avant l’ère
chrétienne et furent très tôt à l’origine d’un commerce international par mer ou à
travers la Gaule.
43
DACIE. – Durant quelque temps (107-210 ap. J.-C. environ), la Mésie ne fut
plus frontière de l’Empire : les Romains possédaient au-delà du Danube une autre
province, la Dacie (Dacia superior et inferior), conquise par Trajan en 107. Vers 210,
sous Aurélien, force fut d’abandonner la Dacie dont le nom fut donné à une partie de
la Mésie. Cependant la civilisation romaine était assez solidement implantée pour
que se maintienne dans ce pays (aujourd’hui Roumanie) une langue latine.
PONT. – le Pont, qui s’étale en fer à cheval le long de la côte, est beaucoup
plus favorisé de la nature que les pays environnants. Quoique situé au nord de la
Cappadoce, il a un climat plus doux. La végétation y est abondante ; vignobles,
vergers, blés, prairies, forêts verdoyantes contrastent avec l’aridité d’une grande
partie de l’Asie mineure. Bien d’autres richesses y abondent : gibier, pêches fluviales
et maritimes. Carrières de marbre, de calcaires, de sel gemme, mines de fer, cuivres
d’argent.
44
Principale villes : PRUSE, NICOMEDIE, HERACLEE, NICEE.
L’île de CHYPRE, célèbre dans l’antiquité pour ses mines de cuivre et pour son
vin, fit d’abord partie de la province de Cicilie ; plus tard, elle forma une province
séparée.
45
1. Au nord, la SYRIE proprement-dite, en partie protégée par l’EUPHRATE. Les
villes principales, y sont : DAMAS, l’une des plus belles villes du monde,
entourée d’une luxuriante végétation qui contraste avec l’aridité des régions
voisines ; ANTIOCHE, capitale du pays à l’époque des Séleucides ;
PALMYRE, la « ville des palmiers », située dans une oasis ; ses ruines ; encore
imposantes, ont été souvent célébrées.
2. Plus au sud, la PHENICIE (Phoenice) ainsi nommée à cause de ses premiers
colonisations. Villes principales TYR et SIDON, très anciennes et autrefois très
riches cités commerciales, mais bien moins prospères à l’époque romaine ;
BEYROUTH (Berytus) où exista, au temps de l’empire, une université
renommée surtout pour l’enseignement du droit.
3. La PALESTINE. - Elle forma à diverses reprises une province spéciale,
gouvernée par un procurator, puis par un legatus. A JERUSALEM, le temple,
embelli par Hérode, formait un spectacle grandiose ; construit en marbre blanc
avec des revêtements et des ornements d’or, il éblouissait le voyageur qui, à
un détour de la route, le voyait apparaître soudain.
V. PROVINCES D’AFRIQUE
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parle Nil. Grâce à la fécondité de son sol, l’Egypte devient une des provinces qui
faisaient à Rome les plus importantes provisions de blé. Aussi quand, au moment
d’une famine, Trajan envoya du froment dans ce pays, le fait parut tout à fait
surprenant.
Bien avant la Grèce, l’Egypte possédait une civilisation très avancée, dont
témoignent encore ses monuments étranges et grandioses, pyramides, sphinx, statues
colossales, temples qui sont des forêts de colonnes. A partir du temps d’Alexandre,
elle adopte la langue et la culture helléniques. Les fragments de papyrus que ses
sables livrent par milliers sont le plus souvent couverts d’écriture grecque. Enfin
quand l’Egypte fut passée sous la domination romaine, bien des éléments romains y
pénètrent ; mais elle reste plus grecque que latine.
Ses anciennes cités subsistaient encore au temps des Grecs et des Romains.
HELIOPOLIS dans la Basse Egypte, MEMPHIS gardant son immense enceinte de
murailles, THEBES moins vaste qu’autrefois mais encore habitée. Toutes ces villes
furent éclipsées par la splendeur et la richesse d’ALEXANDRE. Fondée par
Alexandre dans une situation particulièrement favorable, elle prit un rapide
développement et fut bientôt une des villes commerciales les plus importantes de la
Méditerranée en même temps qu’elle était le centre intellectuel du monde grec.
Il y avait deux ports : en avant le port marchand dont l’entrée pouvait être fermée
par des chaînes de fer ; en arrière le port militaire au milieu duquel s’élevait une île
où résidait l’amiral. Tout autour de ce second bassin et de l’île, les quais portaient des
loges pouvant contenir 220 vaisseaux. Détruite par Scipion en 146 av. J.-C., elle fut
relevée en 122 par C. Gracchus qui y fit envoyer une colonie romaine. C’est surtout à
partir du 1er siècle de l’ère chrétienne que sa propriété reprit ; au IIIème et au IVème
siècles, elle fut la ville la plus peuplée de l’Afrique romaine.
Autres villes fameuses : UTIQUE (Utica), la plus grande ville après Carthage,
HADRUMETE et THAPSUS, ports excellents bien que de faibles dimensions, sur la
côte est.
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AUTRES PAYS
LA VILLE DE ROME
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BIBLIOGRAPHIE
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TABLE DES MATIERES
BIBLIOGRAPHIE .............................................................................................................................. 49
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