DÉCRET-LOI N° 002-2002 du 26 janvier 2002
DÉCRET-LOI N° 002-2002 du 26 janvier 2002
DÉCRET-LOI N° 002-2002 du 26 janvier 2002
– DÉCRET-LOI N° 002-2002
portant institution, organisation et
fonctionnement de la Police Nationale
Congolaise.
Art. 1er. — Il est institué en République démocratique du Congo, une police nationale
congolaise, en sigle «P.N.C.».
Les missions ordinaires sont celles qui s’opèrent journellement ou à des époques
déterminées, sans qu’il soit besoin d’aucun réquisition de la part des autorités.
Les missions extraordinaires sont celles dont l’exécution n’a lieu qu’en vertu des
réquisitions ou de demande de concours.
Les missions spéciales sont celles qui s’exécutent au titre de suppléance, d’appui ou de
concours à des services spécialement institués à cet effet.
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Dans le cadre des missions spéciales, des effectifs de la police nationale peuvent être
détachés auprès des organismes spécialités en la matière.
Art. 7. — Les agents de la police nationale, même isolés, sont qualifiés pour intervenir
et agir à tout moment pour l’accomplissement des missions qui leur sont assignées.
Néanmoins, ils doivent prouver leur qualité d’agent de la police nationale.
Art. 9. —Tout agent de la police nationale peut, lorsqu’il est attaqué dans l’exercice de
sa mission, requérir l’assistance des personnes présentes sur les lieux. Ces personnes
sont tenues d’obtempérer. En cas de refus, elles sont punissables conformément aux
dispositions légales en vigueur.
Art. 10. — Dans l’exercice de leurs fonctions, les agents de police peuvent, en cas
d’absolue nécessité, employer la force des armes blanches ou des armes à feu:
2) lorsque les violences ou voies de fait sont exercées contre eux-mêmes ou contre
autrui.
Sans préjudice des dispositions de l’alinéa 1er du présent article, les agents de la police
nationale peuvent, lorsqu’ils sont chargés, dans l’exercice de leurs fonctions, de disperser
les attroupements ou de réprimer des émeutes, faire usage, en cas d’absolue nécessité,
d’armes blanches sans réquisition préalable; mais ils ne peuvent faire usage d’armes à
feu que sur réquisition préalable de l’autorité légalement responsable du maintien de
l’ordre.
Avant tout usage d’arme à feu, cette autorité fera trois sommations formulées dans les
termes suivants:
«Obéissance à la Loi;
Art. 11. — Sans préjudice des dispositions de l’article 10, tout commandement d’unité
de la police nationale intervenant de sa propre initiative ou sur réquisition, pour disperser
les attroupements, doit, si les circonstances les lui permettent, par des avis répétés à
haute voix, enjoindre aux perturbateurs de se disperser. En cas de refus d’obéir à ces
injonctions, il peut ordonner l’emploi d’engins spéciaux moins offensifs autres que les
armes blanches ou à feu.
Elle recherche les personnes dont l’arrestation a été légalement ordonnée et les met à la
disposition de l’autorité compétente. Elle agit de même pour les objets dont la saisie est
prescrite.
Art. 14. — La police nationale s’assure de la personne de tout étranger trouvé aux
frontières nationales sans titre régulier et la conduit sur-le-champ à l’autorité
compétente.
Sans préjudice aux dispositions légales, la police nationale s’assure de même, pour le
temps nécessaire à la vérification de son identité, de toute personne dont le
comportement lui parait suspect ou qui circule sans document d’identité.
Art. 15. — La police nationale se saisit des gens en état d’ivresse qui divaguent sur la
voie publique et les met hors d’état de nuire dans les cas et formes prévus par la loi.
Art. 16. — La police nationale empêche la divagation des aliénés dangereux, s’en saisit
et les remet sur-le-champ à l’autorité civile compétente.
Elle agit de même à l’égard de ceux qui lui seraient signalés comme évadés des
établissements d’aliénés.
Art. 17. — La police nationale constate par procès-verbal la découverte de tout individu
trouvé mort. Elle en avertit les autorités administratives et judiciaires.
Elle maintient, en tout temps, les communications et le passage libre et y assure la libre
circulation.
Art. 19. —La police nationale assure, à tout moment, la tranquillité publique. À cet effet,
elle se tient à portée et surveille les grands rassemblements.
• tout attroupement non armé qui tente de libérer des prisonniers ou condamnés, qui
porte atteinte à la vie des personnes ou qui se livre à l’invasion, au pillage ou à la
dévastation des propriétés;
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Art. 21. — En cas de catastrophe ou de sinistre important, tels qu’inondation, rupture
de digue, incendie, la police nationale se rend sur les lieux et avertit les autorités
administratives et judiciaires compétentes.
En attendant l’intervention de ces autorités, elle prend les mesures propres à sauver les
individus en danger, à protéger l’évacuation des personnes et des biens et à empêcher le
pillage. Le service personnel des habitants peut être requis. Ceux-ci sont tenus
d’obtempérer à ces réquisitions et de fournir tous les moyens de transport et tous autres
objets nécessaires pour secourir les personnes et conserver les propriétés. Le refus
d’obtempérer à ces réquisitions est punissable conformément aux dispositions légales en
vigueur.
La police nationale ne quitte les lieux qu’après s’être assurée que sa présence n’est plus
nécessaire pour protéger les propriétés, maintenir la tranquillité publique et arrêté les
auteurs des infractions qui auraient occasionné directement ou indirectement la
catastrophe ou le sinistre.
Art. 22. — La police nationale exécute ses missions ordinaires déterminées par le
présent décret-loi, plus particulièrement au cours des tournées, les patrouilles, par les
services de recherche et de séjour
en brousse. Ces différents services sont organisés de telle manière que tous les lieux
placés sous leur couverture soient régulièrement surveillés.
À l’occasion de ses services, la police se renseigne auprès des autorités locales et auprès
de toute personne digne de foi, sur les infractions qui auraient été commises, sur les faits
de nature à troubler l’ordre public, sur le lieu de retraite des individus signalés ou
poursuivis par la clameur publique, de même que sur tout fait de nature à porter atteinte
à l’ordre public et à la sûreté de l’État.
Art. 23. — Les événements de nature à motiver l’établissement et l’envoi des rapports
spéciaux peuvent être rangés dans les catégories suivantes:
a. événement ayant le caractère d’un véritable sinistre et qui nécessite des mesures
promptes et décisives, soit pour porter secours aux personnes, soit pour protéger les
personnes et les biens, telles que les inondations, les éboulements, les accidents de
chemin de fer, les naufrages, les explosions, les incendies;
c. infractions qui, soit par leurs fréquences, soit par les circonstances dans lesquelles
elles se sont produites, soit encore par la qualité des personnes en cause, ont suscité de
l’émotion, le l’inquiétude dans les régions ou nécessitent des mesures spéciales, telles
que les faits de banditisme, les attentats contre les fonctionnaires publics;
d. actes et manoeuvres intéressant la défense nationale tels que le fait d’espionnage, les
attaques contre les postes ou sentinelles, l’incitation des policiers ou des militaires à
l’indiscipline ou à la désertion.
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Art. 24. —La police nationale est spécialement chargée de la garde et de la sécurité des
chefs des corps constitués ainsi que des hautes personnalités.
Art. 25. — La police nationale est chargée des opérations anti-terroristes sous toutes
ses formes.
Art. 26. — La police nationale apporte aux organes et services spécialisés compétents
en la matière son concours à la surveillance des points de pénétration sur le territoire
national, à la recherche des immigrés clandestins ainsi que les usurpateurs de la
nationalité congolaise.
Art. 29. — La polie nationale appréhende tout militaire qui est en infraction.
Sur avis de recherche, elle poursuit tout militaire déserteur ou irrégulièrement absent de
son unité; elle prend à son égard les mesures prescrites par la loi et les règlements de la
République. Dans tous les cas, elle en informe le commandant de l’unité à laquelle
appartient le militaire concerné.
Art. 33. — D’autres structures, services ou unités de la police nationale auxquels des
misions précises seront confiées, pourront être créés par décret du président de la
République.
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Art. 34. — Le conseil supérieur de la police nationale est une instance délibérative,
consultative et disciplinaire.
Art. 35. — Les forces de la police nationale sont placées sous le commandement d’un
haut cadre de la police nationale dénommé inspecteur général de la police nationale,
assisté de deux inspecteurs généraux adjoints dont:
Il en assure la direction, gère le personnel, les ressources financières ainsi que les
meubles et immeubles présents et à venir mis à la disposition de la police nationale.
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Il est le chef de corps de la police nationale et responsable de son fonctionnement. À ce
titre, il représente la police nationale auprès des autorités publiques et des tiers.
Art. 37. — Les inspecteurs généraux adjoints assistent l’inspecteur général dans ses
fonctions, chacun dans ses attributions.
Ils assument toutefois toutes les autres matières que peut leur déléguer l’inspecteur
général avec signature subséquente ou supervisent un ou plusieurs autres secteurs que
ce dernier peut leur confier.
Chaque inspecteur général adjoint assiste l’inspecteur général dans la supervision d’un
ou de plusieurs services selon les attributions propres qui lui reviennent.
a. ressources humaines;
d. logistique;
h. budget et finances;
a. intendance-générale;
c. service médical;
b. la brigade de garde;
4) une académie;
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5) des écoles;
Art. 39. — Dans chaque province, les forces de la police nationale sont constituées en
inspection provinciale placée sous le commandement d’un inspecteur provincial de la
police nationale assisté d’un inspecteur provincial adjoint.
1) brigade;
2) bataillon ou groupe;
3) compagnie;
4) peloton;
5) section.
Art. 43. — Les unités et services spécialisés des inspections provinciales de la police
nationale comprennent notamment:
2) la police de roulage;
3) la police minière;
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4) la police fluviale, lacustre et maritime.
CHAPITRE IV DU PERSONNEL
b. le personnel civil.
Art. 45. — Est policier de carrière, tout agent recruté et reconnu en cette qualité à la
suite d’une nomination à l’un des grades de la hiérarchie de la police nationale telle que
définie par le règlement d’administration particulier.
Les conditions de recrutement et la carrière des agents de la police nationale sont fixées
par un règlement d’administration régissant le corps des policiers de carrière.
Art. 46. — Outre le statut du personnel de carrière des services publics de l’État, les
policiers de carrière sont régis par un règlement d’administration particulier pris
conformément audit statut.
Le personnel civil oeuvrant au sein de la police nationale congolaise sont soumis au statut
du personnel de carrière des services publics de l’État et à des mesures d’exécution.
Art. 47. — Les effectifs de la police nationale sont fixés par le président de la
République. Le gouvernement détermine les péréquations au sein des unités ainsi que les
effectifs à recruter selon les besoins et la répartition des unités organiques.
1. au niveau national:
2. au niveau provincial:
a. inspecteur provincial;
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b. inspecteur provincial adjoint;
Art. 50. — Le président de la République nomme et, le cas échéant, relève de leur
grade:
• les officiers.
Art. 51. — Le ministre dont mention à l’article 4 nomme et, le cas échéant, relève de
leur grade:
Art. 52. — Le président de la République nomme et, le cas échéant, relève de leurs
fonctions:
• les directeurs;
• le commandant de l’académie;
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• les commandants de compagnie;
Art. 54. — Les policiers de carrière sont soumis au régime disciplinaire établi par le
règlement d’administration particulier du corps de la police nationale.
Art. 55. — Les policiers de carrière de la police nationale sont justiciables devant les
tribunaux ordinaires de l’ordre judiciaire pour des infractions de droit commun.
Ils sont justiciables devant les juridictions militaires pour les infractions prévues par le
Code pénal militaire.
Art. 56. — Les agents de la police nationale sont placés, pour l’exécution du service,
sous l’autorité exclusive de leurs supérieurs hiérarchiques.
Sauf en cas de flagrance, toute réquisition doit être écrite, elle doit mentionner la
disposition légale en vertu de laquelle elle est faite, en indiquer l’objet, être datée et
porter les noms et qualité ainsi que la signature de l’autorité requérante.
Art. 58. — En cas d’urgence, la police nationale peut être requise par voie
téléphonique, par télex, télégramme ou autres canaux multimédias.
Cette réquisition doit être confirmée le plus rapidement possible dans les formes prévues
à l’article 57.
Art. 60. — Les effets de la réquisition cessent lorsque l’autorité requérante signifie, par
écrit ou verbalement, la levée de la réquisition à l’autorité de la police qui était chargée
de son exécution.
La levée verbale doit être confirmée par écrit dans les formes prévues à l’article 57.
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Art. 62. — Hormis l’autorité administrative à qui elle adresse tous ses rapports, la police
nationale ne fait des communications et n’adresse des rapports qu’aux autorités
directement intéressées.
Art. 63. — Lorsque les agents de police nationale agissent en vertu du Code de
procédure pénale, soit comme officiers, soit comme agents de police judiciaire, ils ont
qualité d’auxiliaires de la justice et sont soumis à l’autorité du ministère public.
Art. 64. — À la demande des autorités relevant de la justice militaire, des officiers et
agents de police judiciaire de la police nationale peuvent être détachés auprès des
tribunaux, cours et parquets militaires pour l’exécution des missions à caractères
judiciaires.
Art. 65. — Lorsque des unités des forces armées sont appelées à intervenir avec la
police nationale pour donner force à la loi, la direction des opérations de maintien et de
rétablissement de l’ordre public revient à l’officier des forces armées requis.
Art. 66. — Par équipement, il faut entendre l’ensemble des moyens matériels mis à la
disposition de la police nationale pour son bon fonctionnement.
Art. 67. — Les policiers de carrière de la police sont seuls autorisés à porter l’uniforme
de la police nationale dans les conditions prévues par les règlements intérieurs.
Art. 69. — La police nationale adopte pour son armement un équipement adéquat pour
le maintien et le rétablissement de l’ordre public.
Art. 71. — Sont abrogées toutes les dispositions antérieures contraires au présent
décret-loi notamment:
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Art. 72. — Le présent décret-loi sort ses effets à compter du 27 mai 1997.
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