antigone régional 8
antigone régional 8
antigone régional 8
LE CHŒUR :
Tu es fou, Créon. Qu’as-tu fait ?
CRÉON, qui regarde au loin devant lui :
Il fallait qu’elle meure.
LE CHŒUR :
Ne laisse pas mourir Antigone, Créon ! Nous allons tous porter cette plaie au côté, pendant des
siècles.
CRÉON :
C’est elle qui voulait mourir. Aucun de nous n’était assez fort pour la décider à vivre. Je le
comprends, maintenant, Antigone était faite pour être morte. Elle-même ne le savait peut-être pas,
mais Polynice n’était qu’un prétexte. Quand elle a dû y renoncer, elle a trouvé autre chose tout de
suite. Ce qui importait pour elle, c’était de refuser et de mourir. LE CHŒUR : C’est une enfant, Créon.
CRÉON :
Que veux-tu que je fasse pour elle ? La condamner à vivre ?
HÉMON, entre en criant : Père !
CRÉON, court à lui, l’embrasse :
Oublie-la, Hémon ; oublie-la, mon petit.
HÉMON :
Tu es fou, père. Lâche-moi.
CRÉON, le tient plus fort :
J’ai tout essayé pour la sauver, Hémon. J’ai tout essayé, je te le jure. Elle ne t’aime pas. Elle aurait pu
vivre. Elle a préféré sa folie et la mort.
HÉMON, crie, tentant de s’arracher à son étreinte :
Mais, père, tu vois bien qu’ils l’emmènent ! Père, ne laisse pas ces hommes l’emmener !
CRÉON :
Elle a parlé maintenant. Tout Thèbes sait ce qu’elle a fait. Je suis obligé de la faire mourir.
HÉMON, s’arrache de ses bras :
Lâche-moi !
Un silence. Ils sont l’un en face de l’autre. Ils se regardent.
LE CHŒUR, s’approche :
Est-ce qu’on ne peut pas imaginer quelque chose, dire qu’elle est folle, l’enfermer ?
CRÉON :
Ils diront que ce n’est pas vrai. Que je la sauve parce qu’elle allait être la femme de mon fils. Je ne
peux pas.
I-ÉTUDE DE TEXTE : (10 POINTS)
A. CONTEXTUALISATION
Sujet :
Pour régler son problème avec Antigone, Créon recourt à la violence. Pensez-vous que l’usage de la
force soit la bonne solution aux problèmes de la vie quotidienne ? Justifiez votre point de vue à l’aide
d’arguments pertinents.