Cahier de Douai

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CLASSICOLYCÉE

Cahiers
de Douai
Arthur Rimbaud Œ
UVRE

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BAC

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PR A
OGR
TEXTE INTÉGRAL
et DOSSIER

BELIN GALLIMARD
CLASSICOLYCÉE

Cahiers de Douai
arthur rimbaud
Dossier par Elsa Rouvière
Agrégée de lettres modernes

BELIN ■ GALLIMARD
Sommaire

Pour entrer dans l’œuvre 4

Première soirée 7
Sensation 9
Le Forgeron 10
Soleil et Chair 18
Ophélie 25
Bal des pendus 27
Le Châtiment de Tartufe 30
Venus anadyomène 31

Arrêt sur lecture 1 32

Les Reparties de Nina 37


À la musique 42
Les Effarés 45
Roman 47
Le Mal 51
Rages de Césars 52
Rêvé pour l’hiver 53
Le Dormeur du val 54

Arrêt sur lecture 2 55

Au Cabaret-Vert 59
La Maline 60
L’Éclatante Victoire de Sarrebrück 61
Le Buffet 62
Ma bohème (Fantaisie) 63

Arrêt sur lecture 3 64


Arrêt sur l’œuvre
Des questions sur l’ensemble de l’œuvre 68
Activités d’appropriation 70
Prolongements artistiques et culturels 71
Lectures cursives 72

Le tour de l’œuvre en 8 fiches


Fiche 1. Arthur Rimbaud en 12 dates77
Fiche 2. L’œuvre dans son contexte78
Fiche 3. La structure de l’œuvre79
Fiche 4. Les grands thèmes de l’œuvre84
Fiche 5. Un recueil hybride86
Fiche 6. Arthur Rimbaud, un poète inclassable88
Fiche 7. Émancipations créatrices bac
Parcours
90
Fiche 8. Citations92

Groupements de textes
Parcours
Groupement 1. Émancipations créatrices bac 95

Groupement 2. L’art poétique de Rimbaud 109

Groupement 3. Rimbaud dans la littérature


contemporaine : la construction du mythe 125
➜ Questions sur les groupements de textes 135
➜ Vers l’oral du Bac 137

Vers le Bac
Vers l’oral du Bac 142
Vers l’écrit du Bac 145

Fenêtres sur… 153


Des ouvrages à lire, un film à voir, un CD à écouter
et des sites Internet à parcourir

Glossaire 156
Cahiers de Douai

Le Forgeron

Palais des Tuileries,


vers le 10 août 921.

Le bras sur un marteau2 gigantesque, effrayant


D’ivresse et de grandeur, le front vaste, riant
Comme un clairon d’airain3, avec toute sa bouche,
Et prenant ce gros-là4 dans son regard farouche5,
5 Le Forgeron6 parlait à Louis Seize, un jour
Que le Peuple était là, se tordant tout autour,
Et sur les lambris7 d’or traînant sa veste sale.
Or le bon roi, debout sur son ventre, était pâle
Pâle comme un vaincu qu’on prend pour le gibet8,
10 Et, soumis comme un chien, jamais ne regimbait9
Car ce maraud10 de forge aux énormes épaules
Lui disait de vieux mots et des choses si drôles,
Que cela l’empoignait au front, comme cela !

1. Palais des Tuileries : ancien palais parisien, situé non loin du Louvre, qui fut
la résidence du roi Louis XVI (1754-1793) de 1774 à 1792. La date fait référence
au 10 août 1792, journée d’insurrection révolutionnaire au cours de laquelle
le pouvoir royal est suspendu.
2. Marteau : Outil du forgeron (voir aussi note 7, p. 11).
3. Clairon : instrument à vent joué par les soldats ; airain : bronze.
4. Ce gros-là : expression désignant Louis XVI.
5. Farouche : sauvage.
6. Le 20 juin 1792, un boucher prend la parole face à Louis XVI, dernier roi de France
de l’Ancien Régime. Rimbaud reprend cet épisode historique en remplaçant
le boucher par un forgeron.
7. Lambris : ornements, généralement de bois, décorant les murs et les plafonds.
8. Gibet : potence, instrument servant à pendre les condamnés.
9. Regimbait : protestait, résistait.
10. Maraud : homme de basse condition (péjoratif).

10
Le Forgeron

« Or, tu sais bien, Monsieur, nous chantions tra la la


15 Et nous piquions les bœufs1 vers les sillons2 des autres :
Le Chanoine au soleil filait des patenôtres3
Sur des chapelets clairs grenés4 de pièces d’or
Le Seigneur, à cheval, passait, sonnant du cor
Et l’un avec la hart5, l’autre avec la cravache
20 Nous fouaillaient6 – Hébétés comme des yeux de vache,
Nos yeux ne pleuraient plus ; nous allions, nous allions,
Et quand nous avions mis le pays en sillons,
Quand nous avions laissé dans cette terre noire
Un peu de notre chair… nous avions un pourboire
25 On nous faisait flamber nos taudis dans la nuit
Nos petits y faisaient un gâteau fort bien cuit

… « Oh ! je ne me plains pas. Je te dis mes bêtises,


C’est entre nous. J’admets que tu me contredises.
Or, n’est-ce pas joyeux de voir, au mois de juin
30 Dans les granges entrer des voitures de foin
Énormes ? De sentir l’odeur de ce qui pousse,
Des vergers quand il pleut un peu, de l’herbe rousse ?
De voir des blés, des blés, des épis pleins de grain,
De penser que cela prépare bien du pain ?…
35 Oh ! plus fort, on irait, au fourneau qui s’allume,
Chanter joyeusement en martelant l’enclume7,
Si l’on était certain de pouvoir prendre un peu,
Étant homme, à la fin !, de ce que donne Dieu !
– Mais voilà, c’est toujours la même vieille histoire !…

1. Piquions les bœufs : forcions les bœufs à avancer.


2. Sillons : fossés créés par la charrue pour labourer un champ.
3. Chanoine : moine ; filait des patenôtres : récitait des Notre Père, des prières.
4. Grenés : constitué d’une succession de grains.
5. Hart : tige d’osier ou corde servant à pendre les condamnés.
6. Fouaillaient : frappaient.
7. Enclume : instrument sur lequel le forgeron façonne les différents métaux
à l’aide de son marteau.

11
Cahiers de Douai

40 « Mais je sais, maintenant ! Moi, je ne peux plus croire,


Quand j’ai deux bonnes mains, mon front et mon marteau,
Qu’un homme vienne là, dague1 sur le manteau,
Et me dise : Mon gars, ensemence2 ma terre ;
Que l’on arrive encor, quand ce serait la guerre,
45 Me prendre mon garçon comme cela, chez moi !
– Moi, je serais un homme, et toi, tu serais roi,
Tu me dirais : Je veux !… – Tu vois bien, c’est stupide.
Tu crois que j’aime voir ta baraque splendide,
Tes officiers dorés, tes mille chenapans3,
50 Tes palsembleu4 bâtards tournant comme des paons :
Ils ont rempli ton nid de l’odeur de nos filles
Et de petits billets5 pour nous mettre aux Bastilles6
Et nous dirons : C’est bien : les pauvres à genoux !
Nous dorerons ton Louvre7 en donnant nos gros sous !
55 Et tu te soûleras, tu feras belle fête
– Et ces Messieurs riront, les reins sur notre tête !

« Non. Ces saletés-là datent de nos papas !


Oh ! Le Peuple n’est plus une putain. Trois pas
Et, tous, nous avons mis ta Bastille en poussière8
60 Cette bête suait du sang à chaque pierre
Et c’était dégoûtant, la Bastille debout
Avec ses murs lépreux qui nous racontaient tout
Et, toujours, nous tenaient enfermés dans leur ombre !
– Citoyen ! citoyen ! c’était le passé sombre

1. Dague : poignard.
2. Ensemence : sème des graines, cultive.
3. Chenapans : vauriens, voyous (ici, les membres de la cour).
4. Palsambleu : juron issu de la contraction de l’expression « par le sang de Dieu »,
ici utilisé comme adjectif accolé au substantif injurieux « bâtards », désignant
également les membres de la cour.
5. Billets : courriers ; ici, lettres du roi ordonnant l’emprisonnement.
6. Bastilles : prisons (en référence à la prison parisienne de la Bastille).
7. Avant de devenir un musée, le Louvre était une résidence royale.
8. Allusion à la prise de la Bastille par les révolutionnaires le 14 juillet 1789.

12
Le Forgeron

65 Qui croulait, qui râlait1, quand nous prîmes la tour !


Nous avions quelque chose au cœur comme l’amour.
Nous avions embrassé nos fils sur nos poitrines.
Et, comme des chevaux, en soufflant des narines
Nous allions, fiers et forts, et ça nous battait là…
70 Nous marchions au soleil, front haut, – comme cela –,
Dans Paris ! On venait devant nos vestes sales.
Enfin ! Nous nous sentions Hommes ! Nous étions pâles,
Sire, nous étions soûls de terribles espoirs :
Et quand nous fûmes là, devant les donjons noirs,
75 Agitant nos clairons et nos feuilles de chêne2,
Les piques à la main ; nous n’eûmes pas de haine,
– Nous nous sentions si forts, nous voulions être doux !
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
« Et depuis ce jour-là, nous sommes comme fous !
Le tas des ouvriers a monté dans la rue,
80 Et ces maudits s’en vont, foule toujours accrue3
De sombres revenants, aux portes des richards4.
Moi, je cours avec eux assommer les mouchards5 :
Et je vais dans Paris, noir, marteau sur l’épaule,
Farouche, à chaque coin balayant quelque drôle6,
85 Et, si tu me riais au nez, je te tuerais !
– Puis, tu peux y compter, tu te feras des frais
Avec tes hommes noirs7, qui prennent nos requêtes8
Pour se les renvoyer comme sur des raquettes

1. Râlait : poussait des gémissements en mourant.


Les partisans de la Révolution portaient des cocardes vertes ou, à défaut,
2. 
des feuilles de chêne.
3. Accrue : augmentée.
4. Richards : personnes riches (familier et péjoratif).
5. Mouchards : traîtres, espions.
6. Drôle : personne peu fréquentable, coquin.
7. Hommes noirs : magistrats, hommes de loi.
8. Requêtes : demandes, plaintes (allusion aux récriminations des membres du tiers
état consignées dans les cahiers de doléances durant la Révolution française).

13
Cahiers de Douai

Et, tout bas, les malins ! se disent : « Qu’ils sont sots ! »


90 Pour mitonner1 des lois, coller de petits pots
Pleins de jolis décrets roses et de droguailles2,
S’amuser à couper proprement quelques tailles3,
Puis se boucher le nez quand nous marchons près d’eux,
– Nos doux représentants qui nous trouvent crasseux ! –
95 Pour ne rien redouter, rien, que les baïonnettes4…,
C’est très bien. Foin de5 leur tabatière à sornettes6 !
Nous en avons assez, là, de ces cerveaux plats
Et de ces ventres-dieux7. Ah ! ce sont là les plats
Que tu nous sers, bourgeois, quand nous sommes féroces,
100 Quand nous brisons déjà les sceptres et les crosses8 !… »
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Il le prend par le bras, arrache le velours


Des rideaux, et lui montre en bas les larges cours9
Où fourmille, où fourmille, où se lève la foule,
La foule épouvantable avec des bruits de houle10,
105 Hurlant comme une chienne, hurlant comme une mer,
Avec ses bâtons forts et ses piques de fer,
Ses tambours, ses grands cris de halles et de bouges11,
Tas sombre de haillons12 saignant de bonnets rouges13 :

1. Mitonner : cuire à petit feu, mijoter (sens propre) ; ici, concocter (sens figuré).
2. Droguailles : mauvais médicaments.
3. Tailles : impôts royaux.
4. Baïonnettes : armes blanches que l’on place à l’extrémité des fusils pour le combat
rapproché.
5. Foin de : assez de.
6. Sornettes : propos sans intérêt, balivernes.
7. Ventres-dieux : juron insultant.
8. Les sceptres et les crosses : attributs des rois et des évêques.
9. Cours : avenues.
10. Houle : mouvement qui agite la surface de la mer.
1 1 . Halles : places où se tiennent les marchés ; bouges : logements misérables.
12. Haillons : vêtements misérables et déchirés.
13. Bonnets rouges : coiffes des révolutionnaires.

14
Le Forgeron

L’Homme, par la fenêtre ouverte, montre tout


110 Au roi pâle et suant qui chancelle1 debout,
Malade à regarder cela !
« C’est la Crapule2,
Sire. Ça bave aux murs, ça monte, ça pullule3 :
– Puisqu’ils ne mangent pas, Sire, ce sont des gueux4 !
115 Je suis un forgeron : ma femme, est avec eux,
Folle ! Elle croit trouver du pain aux Tuileries !
– On ne veut pas de nous dans les boulangeries.
J’ai trois petits. Je suis crapule. – Je connais
Des vieilles qui s’en vont pleurant sous leurs bonnets
120 Parce qu’on leur a pris leur garçon ou leur fille :
C’est la crapule. – Un homme était à la bastille,
Un autre était forçat5 : et tous deux, citoyens
Honnêtes. Libérés, ils sont comme des chiens :
On les insulte ! Alors, ils ont là quelque chose
125 Qui leur fait mal, allez ! C’est terrible, et c’est cause
Que se sentant brisés, que, se sentant damnés6,
Ils sont là, maintenant, hurlant sous votre nez !
Crapule. – Là-dedans sont des filles, infâmes
Parce que, – vous saviez que c’est faible, les femmes, –
130 Messeigneurs de la cour, – que ça veut toujours bien, –
Vous leur avez craché sur l’âme, comme rien !
Vos belles, aujourd’hui, sont là. C’est la crapule.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
« Oh ! tous les Malheureux, tous ceux dont le dos brûle
Sous le soleil féroce, et qui vont, et qui vont,
135 Qui dans ce travail-là sentent crever leur front

1. Chancelle : tremble sur ses jambes, vacille.


2. Crapule : ensemble de personnes malhonnêtes, de voyous.
3. Pullule : se multiplie.
4. Gueux : personnes vivant dans la misère.
5. Forçat : prisonnier condamné aux travaux forcés.
6. Damnés : maudits.

15
Cahiers de Douai

Chapeau bas, mes bourgeois ! Oh ! ceux-là, sont les Hommes !


Nous sommes Ouvriers, Sire ! Ouvriers ! Nous sommes
Pour les grands temps nouveaux où l’on voudra savoir,
Où l’Homme forgera du matin jusqu’au soir,
140 Chasseur des grands effets, chasseur des grandes causes ;
Où, lentement vainqueur, il domptera les choses
Et montera sur Tout, comme sur un cheval !
Oh ! splendides lueurs des forges ! Plus de mal,
Plus ! – Ce qu’on ne sait pas, c’est peut-être terrible :
145 Nous saurons ! – Nos marteaux en main ; passons au crible1
Tout ce que nous savons : puis, Frères, en avant !
Nous faisons quelquefois ce grand rêve émouvant
De vivre simplement, ardemment2, sans rien dire
De mauvais, travaillant sous l’auguste3 sourire
150 D’une femme qu’on aime avec un noble amour :
Et l’on travaillerait fièrement tout le jour,
Écoutant le devoir comme un clairon qui sonne :
Et l’on se sentirait très heureux : et personne,
Oh ! personne, surtout, ne vous ferait ployer4 !
155 On aurait un fusil au-dessus du foyer…
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

« Oh ! mais l’air est tout plein d’une odeur de bataille !


Que te disais-je donc ? Je suis de la canaille5 !
Il reste des mouchards et des accapareurs6.
Nous sommes libres, nous ! Nous avons des terreurs
160 Où nous nous sentons grands, oh ! si grands ! Tout à l’heure
Je parlais de devoir calme, d’une demeure…

1. Passons au crible : examinons soigneusement.


2. Ardemment : intensément.
3. Auguste : digne, noble.
4. Ployer : plier, courber.
5. Canaille : ensemble de gens malhonnêtes, de vauriens.
6. Accapareurs : voleurs, exploiteurs.

16
Le Forgeron

Regarde donc le ciel ! – C’est trop petit pour nous,


Nous crèverions de chaud, nous serions à genoux !
Regarde donc le ciel ! – Je rentre dans la foule
165 Dans la grande canaille effroyable, qui roule,
Sire, tes vieux canons sur les sales pavés :
– Oh ! quand nous serons morts, nous les aurons lavés
– Et si, devant nos cris, devant notre vengeance,
Les pattes des vieux rois mordorés1, sur la France
170 Poussent leurs régiments en habits de gala
Eh bien, n’est-ce pas, vous tous ? Merde à ces chiens-là ! »
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

– Il reprit son marteau sur l’épaule.


La foule
Près de cet homme-là se sentait l’âme soûle,
175 Et, dans la grande cour, dans les appartements,
Où Paris haletait avec des hurlements,
Un frisson secoua l’immense populace
Alors, de sa main large et superbe de crasse
Bien que le roi ventru suât, le Forgeron,
180 Terrible, lui jeta le bonnet rouge au front !

1. Mordorés : qui ont des reflets dorés. L’expression désigne les rois de Prusse
et d’Autriche qui pourraient venir en aide à Louis XVI pour sauver la monarchie.

17
Cahiers de Douai

Soleil et Chair

Le Soleil, le foyer de tendresse et de vie,


Verse l’amour brûlant à la terre ravie,
Et, quand on est couché sur la vallée, on sent
Que la terre est nubile1 et déborde de sang ;
5 Que son immense sein, soulevé par une âme,
Est d’amour comme dieu, de chair comme la femme,
Et qu’il renferme, gros de sève et de rayons,
Le grand fourmillement de tous les embryons !

Et tout croît2, et tout monte !

10 – Ô Vénus3, ô Déesse !
Je regrette les temps de l’antique jeunesse,
Des satyres lascifs, des faunes4 animaux,
Dieux qui mordaient d’amour l’écorce des rameaux5
Et dans les nénufars baisaient6 la Nymphe7 blonde !
15 Je regrette les temps où la sève du monde,
L’eau du fleuve, le sang rose des arbres verts
Dans les veines de Pan8 mettaient un univers !
Où le sol palpitait, vert, sous ses pieds de chèvre ;
Où, baisant mollement le clair syrinx9, sa lèvre

1. Nubile : en âge d’être mariée, féconde.


2. Croît : grandit.
3. Vénus : dans la mythologie romaine, déesse de l’amour et de la beauté.
4. Satyres : dans la mythologie gréco-romaine, créatures mi-hommes, mi-boucs
accompagnant le dieu du vin ; lascifs : enclins aux plaisirs de l’amour, sensuels ;
faunes : dans la mythologie romaine, créatures champêtres mi-hommes, mi-chèvres.
5. Rameaux : petites branches.
6. Baisaient : embrassaient.
7. Nymphe : dans la mythologie gréco-romaine, divinité féminine de la nature.
8. Pan : dans la mythologie grecque, dieu protecteur des bergers et des troupeaux,
souvent représenté avec des pieds de chèvre.
9. Syrinx : flûte de Pan.

18
Une illustration du poème « Le Dormeur du Val »

Galien, Interprétation du poème « Le Dormeur du Val » d’Arthur Rimbaud, 2012, aquarelle. ➦ Voir p. 71.
Cahiers • Le texte intégral
de l’œuvre annoté
de Douai • Huit fiches pour faire
Arthur Rimbaud le tour de l’œuvre
1. Arthur Rimbaud en 12 dates
Notes, présentation et dossier 2. L’œuvre dans son contexte
par Elsa Rouvière 3. La structure de l’œuvre
4. Les grands thèmes
de l’œuvre
5. Un recueil hybride
6. Arthur Rimbaud, un poète
inclassable
7. Émancipations créatrices
1870. Arthur Rimbaud a seize ans 8. Citations
lorsqu’il écrit « Le Dormeur du val » • Pour préparer le Bac
et les autres poèmes composant – Des explications linéaires
les Cahiers de Douai. C’est lors et des sujets guidés
d’une fugue de ses Ardennes pour s’entraîner à l’oral
r réuss et à l’écrit du Bac
natales vers le nord ou
– Des prolongements
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Couverture : Mustapha Boutadjine, Arthur Rimbaud,


2008, graphisme-collage, musée Arthur-Rimbaud,
Charleville-Mézières.

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