theme délit de soin et d'alimentation aux mineurs

Télécharger au format docx, pdf ou txt
Télécharger au format docx, pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 4

THÈME : DÉLIT DE SOIN ET D’ALIMENTATION AUX ENFANTS

I- Les droits de soin et d’alimentations aux enfants et les obligations qui en


découlent
En raison de leur état de dépendance totale, les enfants sont très rarement perçus et
acceptés comme des porteurs de droit. Pourtant, à travers le monde entier et plus
précisément au sein de la législation béninoise, les enfants sont des entités juridiques
reconnues et protégés. À la lecture des dispositions de la loi n°2015-08 du 8
décembre 2015 portant Code de l’enfant en République du Bénin, au terme de
l’article 17, il revient que, l’enfant bénéficie de droits divers et variés dont l’accès aux
soins et l’apport d’une bonne et suffisante alimentation.
Selon l’article 20 de ladite loi, « le droit à la santé est un droit universel fondamental
garanti à tout enfant, en toute situation et en tout lieu, sans discrimination fondée sur
l’âge, le sexe, la fortune, la religion, l’appartenance à un groupe ethnique, tous les
enfants sont égaux en droit et en dignité en matière de santé ». L’enfant doit
bénéficier comme le précise l’article 154 en fonction de ses besoins physiques,
physiologiques et psychologiques, des soins de santé appropriés pour son
développement. Il doit également bénéficier des meilleurs soins de santé primaires
(article 150) et aucun enfant ne peut être privé du droit d’accès aux services
médicaux publics.
Une description détaillée du droit à l’alimentation ne semble pas apparaître dans le
Code de l’enfant, mais on y retrouve diverses mentions avec l’article 17, l’enfant a
droit « d’avoir une bonne et suffisante alimentation », ensuite avec l’article 24
« l’enfant a le droit de jouir d’un meilleur état de santé possible, ce droit inclut, dès
sa naissance, les soins de santés primaires, l’allaitement maternel ainsi qu’une
alimentation suffisante, équilibrée et variée ». L’alimentation étant un besoin
fondamental dans le quotidien humain, son importance est d’autant plus pertinente,
surtout dans le cas de l’enfant, l’alimentation est un élément nécessaire à sa
croissance.
Le droit de soin et le droit d’alimentation des enfants s’opposent aux individus sur
deux niveaux essentiels :
-Premièrement les parents : le père et la mère ou toutes personnes ayant à charge
l’enfant, ont le devoir de lui fournir une alimentation normale, suffisante et de qualité
(article 35). Également, ils ont l’obligation de soumettre ce dernier à toutes les
vaccinations déclarées obligatoires (article 150 alinéa 2) et plus largement à toutes
formes de soins de santé qui lui seront nécessaires.
-Deuxièmement l’État : l’État et ses démembrements prennent toutes les mesures
(article 152) appropriées pour entre autres assister les parents ou toutes autres
personnes responsables de l’enfant pour les aider à s’acquitter de leurs devoirs
notamment en ce qui concerne la nutrition, la santé, l’éducation, l’habillement, le
logement, la protection comme toutes formes d’abus, de négligence, de maltraitance
ou de violences ; de faire obligation aux parents ou à toutes autres personnes ayant
la garde de l’enfant de soumettre ce dernier à toutes les vaccinations déclarées
obligatoires par l’État. L’État prend également des mesures (article 153) pour assurer
progressivement la prise en charge des maladies des enfants ; pour lutter, contre les
maladies et la malnutrition y compris le cadre des soins de santé primaires, grâce
notamment à l’utilisation de techniques aisément disponibles à la fourniture
d’aliments nutritifs et d’eau potable, compte tenu des dangers et des risques de
pollution du milieu naturel ; pour faciliter l’accès à l’information sur la santé et la
nutrition de l’enfant ; pour mettre en place des structures intégrées offrant à la fois
des soins de santé primaires et des santés de la reproduction à l’enfant.
Lorsque l’obligation de soin et d’alimentation est ignorée par les personnes en charge
de l’enfant, cela engage leurs responsabilités et occasionne la commise d’une
infraction : la privation d’un mineur de soins et d’aliments.
II- L’infraction de privation d’un mineur de soins et d’aliments.
Nous examinerons les éléments constitutifs de l’infraction au travers de l’élément
légal (A), l’élément matériel (B) et l’élément intentionnel (C). Puis de dégager des
dispositions les sanctions applicables (D).
A- L’élément légal
La privation d’un mineur de soins et d’aliments est prévue respectivement dans les
dispositions de l’article 515 de la loi 2018-16 du 28 décembre 2018 portant Code
pénal en République du Bénin et dans les dispositions des articles 357 et 358 de la loi
2015-08 du 8 décembre 2015 portant Code de l’enfant en République du Bénin.
B- L’élément matériel
Le Code pénal et de l’enfant aborde l’infraction de manières différentes.
Au sens du Code pénal (article 515), une personne peut commettre un acte de
privation à un mineur de soin et d’aliments en privant volontairement l’enfant de
soins ou d’aliments au point d’en compromettre sa santé. Cette privation peut
résulter pour l’enfant d’une maladie ou d’une incapacité de travail personnel de plus
de huit (8) huit jours, voir être suivie de mutilation, d’amputation ou de privation de
l’usage d’un membre, de cécité, de perte d’un œil ou d’autres infirmités permanentes
et peut avoir occasionné volontairement ou non la mort de l’enfant.
À cela s’ajoutent deux éléments essentiels : la qualité de l’auteur de l’acte et la
qualité de la victime. Ces éléments sont également pris en compte dans les
dispositions du Code de l’enfant.
La qualité de la personne ayant commis l’acte est importante, il doit s’agir du père, de
la mère légitime, adoptif, naturels ou tous autres ascendants ou personne ayant une
autorité sur l’enfant ou ayant sa garde. La qualité d’enfant en tant que victime est
aussi importante. Il est nécessaire que la privation s’opère sur un enfant, c’est-à-dire
une personne physique n’ayant pas atteint la majorité civile de 18 ans et étant
toujours soumis à l’autorité parentale.
Le Code de l’enfant anticipe la privation de soins et d’aliments dans un sens
globalement relatif à la santé de l’enfant et aux soins primaires. En effet, à la lecture
de l’article 357 l’infraction se manifeste par l’action d’un parent, tuteur, gardien d’un
enfant qui refuse ou s’oppose à la vaccination de l’enfant, mais aussi selon l’article
358 dans le cas d’un refus ou d’une opposition aux traitements, aux soins et de fait à
la guérison de l’enfant malade, quelle que soit la raison.
C- L’élément intentionnel
La privation d’aliments et de soins est une infraction intentionnelle. L’article 515 du
Code pénal met l’accent sur l’expression « volontairement » ce qui suppose
l’existence d’une intention de la personne ayant perpétré l’acte. Cette personne
comprend la portée et la gravité des conséquences que la privation peut avoir sur la
personne de l’enfant.
D- La répression
Dans le code de l’enfant, tout parent, tout tuteur, tout gardien d’un enfant qui refuse
ou s’oppose à la vaccination de l’enfant est passible d’une peine d’amende de vingt-
cinq mille (25000) francs CFA et/ou d’une peine d’emprisonnement d’un (01) mois à
deux (02) ans (article 357). Est également puni de trois (03) mois à deux (02) ans
d’emprisonnement et d’une amende de deux cent cinquante mille (250000) à cinq
cent mille (500000) francs CFA, tout parent, tuteur ou tout gardien d’un enfant qui
refuse ou s’oppose aux traitements, aux soins et de fait à la guérison de l’enfant
malade, quelles que soient les raisons (article 358).
Dans le Code pénal, quiconque a volontairement, porté des coups ou fait des
blessures à un enfant ou qui a volontairement privé d’aliments ou de soins au point
de compromettre sa santé ou qui a commis à son encontre toutes autres violences ou
voies de fait, à l’exclusion des violences légères, est puni de cinq (05) ans à vingt (20)
ans de réclusion et d’une amende de cinq cents milles (500000) à un million (1 000
000) de francs CFA (article 512 alinéa 1).
S’il est résulté des différentes sortes de violences ou privations ci-dessus, une maladie
ou une incapacité de travail personnel de plus de huit (08) jours, la peine sera de dix
(10) ans à vingt (20) ans de réclusion et d’une amende de cinq cent mille (500000)
francs CFA à un million (1.000.000) de francs CFA (article 512 alinéa 2).
Si les coupables sont les pères et mères légitimes, naturels, ou adoptifs ou autres
ascendants légitimes ou toutes autres personnes ayant l’autorité sur l’enfant ou
ayant sa garde, la peine est la réclusion criminelle à perpétuité (article 512 alinéa 3).
Si les privations ont été suivies de mutilation, d’amputation ou de privation de l’usage
d’un membre, de cécité, de perte d’un œil, ou d’autres infirmités permanentes, ou si
elles ont occasionné volontairement ou involontairement la mort, la peine est la
réclusion criminelle à perpétuité (article 512 alinéa 4). Si la mort de l’enfant est
causée, le coupable est puni de la réclusion criminelle à perpétuité (article 512 alinéa
5).

BIBLIOGRAPHIE :
1- Qualification des infractions courantes, AZALOU M.R
2- Loi n°2015-08 du 08 décembre 2015 portant Code de l’enfant en République
du Bénin
3- Loi 2018-16 du 28 décembre 2018 portant Code pénal en République du
Bénin

Vous aimerez peut-être aussi

pFad - Phonifier reborn

Pfad - The Proxy pFad of © 2024 Garber Painting. All rights reserved.

Note: This service is not intended for secure transactions such as banking, social media, email, or purchasing. Use at your own risk. We assume no liability whatsoever for broken pages.


Alternative Proxies:

Alternative Proxy

pFad Proxy

pFad v3 Proxy

pFad v4 Proxy