Environnemental

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1.

Mise en contexte du projet

Le Projet de renforcement de la Résilience par la Conservation de la Biodiversité (PRCPB)


s’inscrit dans une démarche de préservation de la biodiversité, tout en renforçant la résilience
face aux changements climatiques. Ce projet se concentre sur les aires protégées, notamment le
Parc National Andringitra (PN ARG) et cinq autres sites ciblés.

Objectif global

Le PRCPB vise à :

« Renforcer les systèmes de protection, de conservation et d’utilisation durable des ressources


naturelles et des écosystèmes afin d’améliorer la résilience du pays face aux changements
climatiques. »

Objectifs spécifiques

Les objectifs spécifiques applicables à toutes les aires protégées incluent :

 Promotion d’un écotourisme durable : Respectueux de la biodiversité et de


l’environnement, contribuant à la croissance économique et à la création d’emplois à
forte valeur ajoutée.

 Attraction du secteur privé : Encourager la gestion professionnelle des parcs naturels


par des acteurs privés pour générer des revenus en faveur de la conservation de la
biodiversité.

 Amélioration des conditions de vie locales : Renforcer les moyens d’existence des
communautés vivant à proximité des aires protégées ciblées.

Contexte et justification

Richesse de la biodiversité malgache

Madagascar est un hotspot mondial de biodiversité, reconnu pour ses espèces floristiques rares et
son taux d’endémicité exceptionnel :

 80 % des espèces de plantes et 90 % des espèces animales sont uniques au pays.

 Le littoral de plus de 5 000 km et sa Zone Économique Exclusive (ZEE) de 1,5 million de


km² renforcent son importance écologique.

Le pays a atteint un taux de protection des habitats terrestres de 15 % du territoire, proche de


l’objectif d’Aïchi fixé à 17 %. Le Système des Aires Protégées de Madagascar (SAPM), mis en
place dans les années 2000, regroupe actuellement 125 aires protégées (dont 2 en cours de
finalisation) couvrant 12 % du territoire.
Importance du Parc National Andringitra (PN ARG)

Situé dans le Centre-Sud de Madagascar, ce parc est géré par Madagascar National Parks (MNP).
Il constitue un refuge unique pour la biodiversité et offre des services écosystémiques cruciaux,
notamment dans le développement de l’écotourisme et la lutte contre le changement climatique.

Pressions et enjeux environnementaux

Les aires protégées malgaches subissent de multiples pressions :

1. Pressions anthropiques (activités humaines).

2. Changements climatiques, qui affectent les écosystèmes depuis au moins trois décennies.

Ces pressions menacent leur rôle vital, comme :

 Régulation climatique : Captage et stockage des gaz à effet de serre.

 Services écosystémiques : Fourniture d’eau, terres fertiles, et emplois grâce à


l’écotourisme.

Communautés locales : Acteurs clés de la conservation

Les populations vivant autour des aires protégées, principalement des agriculteurs, dépendent des
ressources naturelles pour leur subsistance :

 Eau et terres fertiles pour l’agriculture.

 Création d’emplois grâce au tourisme.

Ces communautés jouent un rôle central en tant que bénéficiaires et co-gestionnaires des aires
protégées.

Initiative du projet

Pour répondre à ces défis, la République de Madagascar, avec l’appui de la Banque Africaine de
Développement, a lancé le Projet de Résilience Climatique par la Préservation de la Biodiversité
(PRCPB). Ce projet vise à :

 Renforcer l’implication des communautés locales dans la surveillance et la conservation


des ressources naturelles.

 Encourager la participation du secteur privé dans la préservation de la biodiversité et la


promotion de l’écotourisme.

2. Description du projet
Localisation

Le Parc National Andringitra est situé dans le Centre-Sud de Madagascar, dans les districts
d’Ambalavao et d’Ivohibe. Ces zones appartiennent respectivement aux régions de Matsiatra
Ambony et d’Ihorombe.

Structuration du projet

Le projet s’organise autour de trois composantes majeures, chacune subdivisée en sous-


composantes détaillées ci-après :

Composante 1 : Valorisation des aires protégées et appui à la gouvernance

Objectif principal : Développer les infrastructures, renforcer le suivi écologique et consolider


les capacités institutionnelles et réglementaires.

Sous-composante 1.1 : Développement des infrastructures

 Réhabilitation et mise aux normes des infrastructures écotouristiques existantes : sentiers


pédestres, postes d’accueil et de garde, centres d’interprétation, sites de camping, etc.

Sous-composante 1.2 : Suivi écologique et adaptation au changement climatique

 Formation et mise en œuvre du suivi écologique terrestre et marin.

 Lutte contre le braconnage, sensibilisation et éducation des populations locales.

 Formation sur l’évaluation des stocks de carbone et mise en place d’un dispositif d’alerte
précoce pour la résilience climatique.

 Étude et mise en place de mécanismes de paiements pour les services environnementaux


et communautaires.

Sous-composante 1.3 : Renforcement des capacités

 Renforcement des institutions nationales (MEDD, ONE, MNP) dans des thématiques
telles que la gestion durable des ressources naturelles, le changement climatique, le genre
et la mobilisation des ressources financières.

Composante 2 : Promotion de l’écotourisme et renforcement de la résilience des


populations
Objectif principal : Promouvoir un écotourisme durable et renforcer les infrastructures sociales
et agricoles pour les communautés périphériques.

Sous-composante 2.1 : Appui à la résilience sociale et développement socio-économique

 Réhabilitation des infrastructures d’accès (ponts, pistes) pour garantir l’accès aux parcs
en toutes saisons.

 Développement des infrastructures sociales : adduction en eau potable, construction


d’écoles, centres de santé de base (CSB), éclairage public, etc.

Sous-composante 2.2 : Promotion de l’écotourisme

 Appui à l’élaboration d’une politique d’investissement et d’une stratégie marketing pour


les parcs nationaux.

 Renforcement des capacités des acteurs de la chaîne de valeur écotouristique (formation,


appui technique).

Sous-composante 2.3 : Promotion des chaînes de valeur agricoles

 Une étude de faisabilité impliquant la consultation des populations locales sera menée
pour définir les projets agricoles autour des six aires protégées concernées.

Composante 3 : Gestion du projet

Cette composante assure la coordination technique, administrative, financière et comptable de


l’ensemble des activités prévues dans le cadre du projet.

3. Description du milieu récepteur

Cette section détaille les zones influencées par le projet et leurs caractéristiques physiques,
biologiques, et socio-économiques.

Zones d’influence

Les activités prévues, notamment la réhabilitation des infrastructures touristiques, se déroulent à


l’intérieur du Parc National Andringitra (PN ARG). Les matières premières nécessaires seront
acheminées depuis :

 Fianarantsoa (à 50 km d’Ambalavao, soit environ 1 heure de route).

 Ambalavao (à 47 km de Namoly par une route secondaire).

Les matériaux seront achetés auprès de fournisseurs formels, et aucune zone d’emprunt ne sera
utilisée. Les ouvriers proviendront des villages environnants (Namoly, Sendrisoa, Morarano,
etc.).
Milieu physique

Climat

Madagascar se divise en quatre zones climatiques principales :

1. Côte Est humide.

2. Hautes terres centrales (incluant Matsiatra Ambony et Ihorombe, où se situe le PN


Andringitra).

3. Nord-Ouest.

4. Sud-Ouest semi-aride.

Géologie

Le massif d’Andringitra, formé au Précambrien, est principalement composé de granite et de


syénite. La région de Matsiatra Ambony se distingue par deux systèmes géologiques majeurs :

 Le système de Vohibory, au nord et au sud.

 Le système graphite, dans la partie est.

Pédologie

Les types de sols rencontrés incluent :

 Sols minéraux bruts : D’érosion ou d’apport colluvial.

 Sols peu évolués : Sols d’apport alluvial ou colluvial.

 Sols brunifiés : Présents sur la bordure est.

 Sols ferralitiques : Majoritaires, avec une caractéristique de stone-line (couche de


cailloux).

Hydrographie

Le système hydrographique de Matsiatra Ambony est dense, avec plusieurs cours d’eau
importants comme :

 Zomandao, Menarahaka, et Iatara (affluents).

 Rivières permanentes comme Manantanana et Manambolo.

Relief
Le massif de l’Andringitra s’élève entre 650 m et 2 658 m d’altitude (Pic Boby). Les terrasses
rizicoles aménagées sur les flancs des collines témoignent de l’ingéniosité des agriculteurs
locaux.

Richesse biologique

Le PN Andringitra, classé patrimoine mondial, abrite une biodiversité unique, avec :

 Forêts de basse altitude, montagnes, prairies altimontaines.

 Populations de lémuriens et palmiers Ravenea glauca.

Milieu socio-économique

Population rurale

La population des régions Matsiatra Ambony et Ihorombe est majoritairement rurale. Par
exemple :

 Matsiatra Ambony : 1 197 974 habitants en milieu rural (densité : 58,1 hab/km²).

 Ihorombe : 377 756 habitants en milieu rural (densité : 14,5 hab/km²).

Culture et religion

Les croyances ancestrales et le christianisme dominent. Le culte des ancêtres influence fortement
les modes de vie (jours de cérémonie, travail, etc.).

Éducation

Le taux brut de fréquentation scolaire varie :

 Matsiatra Ambony : 125,4 % (2021).

 Ihorombe : 87,1 %.

Santé

 Vaccination : 61 % des enfants dans Matsiatra Ambony reçoivent tous les vaccins de
base, contre 45 % dans Ihorombe.

 Accès limité à l’électricité et dépendance aux sources hydrauliques ou solaires.

Tourisme
La région accueille des touristes, principalement entre avril-mai et juillet-novembre. En 2019, le
PN Andringitra a reçu 2 180 visiteurs, loin des 4 929 enregistrés en 2008.

4. Analyse des impacts du projet

Cette section présente les impacts probables (positifs et négatifs) du projet durant les différentes
phases : préparation, construction, et exploitation.

Impacts positifs probables

Phase de préparation et de construction

 Recrutement de main-d’œuvre locale : Création d’emplois pour les populations


environnantes.

 Développement économique local :

o Accroissement des revenus des petits commerces grâce à la présence des ouvriers.

o Augmentation du pouvoir d’achat des populations locales.

 Achats et transport de matériaux : Contribution à l’amélioration des chiffres d’affaires


des entreprises locales et régionales.

Phase d’exploitation des infrastructures touristiques

 Augmentation de la fréquentation touristique :

o Génération de recettes financières pour le parc et amélioration des capacités de


conservation de la biodiversité.

o Maintien des services écosystémiques fournis par l’aire protégée.

o Réduction des prélèvements illicites.

 Développement économique local :

o Création d’emplois indirects (hôtellerie, artisanat, transport, commerce).

o Nouvelles opportunités pour les jeunes dans le secteur touristique (accueil, restauration,
entretien).

o Contribution à l’augmentation des recettes communales.

Phase d’exploitation des centres de santé de base (CSB)


 Amélioration des services de santé :

o Disponibilité de centres de santé para-cycloniques.

o Meilleures conditions de travail pour le personnel de santé.

o Amélioration de l’hygiène et des soins pour les populations locales.

 Développement local : Promotion des activités génératrices de revenus (AGR) dans les
zones environnantes.

Impacts négatifs potentiels

Phase de préparation et de construction

Sur l’environnement

 Perte de végétation : Débroussaillage, élagage et mise à niveau des zones de camping.

 Pollution des sols et de l’eau : Contamination par les déchets de chantier ou les matériaux
utilisés.

 Érosion des sols : Risque accru lors des travaux de réhabilitation ou d’installation des
infrastructures.

Sur les communautés locales

 Conflits sociaux : En raison du non-recrutement d’ouvriers locaux.

 Risque d’exploitation de main-d’œuvre mineure : Nécessité de surveiller les pratiques de


recrutement.

Phase d’exploitation

Sur la biodiversité

 Perturbation des habitats : Modification de la composition et de la diversité des espèces


dues au piétinement et aux activités touristiques.

 Changement de comportement animal : Contacts fréquents avec les visiteurs.

Sur les populations locales


 Migration accrue : Afflux de nouvelles populations attirées par les opportunités
économiques, entraînant des conflits sociaux.

 Inflation locale : Hausse des prix des produits et services sous l’effet de la demande
accrue.

Sur le paysage

 Pollution par les déchets : Solides et liquides issus des activités sur le site, dégradation de
l’esthétique des lieux.

Phase d’exploitation des CSB

Gestion des déchets médicaux :

o Risques d’infection et de pollution.

o Altération du paysage en cas de mauvaise gestion.

5. Analyse des risques et dangers

Risques pendant la phase de préparation et de construction des infrastructures touristiques

1. Transport des matériaux et équipements :

Risque d’accidents de circulation.

2. Recrutement local

Risque d’exploitation de la main-d’œuvre mineure.

Conflits sociaux en cas de non-recrutement de travailleurs locaux.

3. Chantiers et équipements :

Risques de chute d’objets non stabilisés (outils, matériaux).

Risques liés aux travaux en hauteur (élagage, échafaudages)

4. Utilisation de produits chimiques :

Impact sur la santé (inhalation de peinture, solvants).

Risques pendant la phase d’exploitation des infrastructures touristiques


1. Sur la biodiversité :

Augmentation des prélèvements d’espèces.

Perte de biodiversité due à une exploitation excessive des ressources.

2. Sur la santé publique :

Risque accru d’incidence du VIH/SIDA et autres maladies sexuellement transmissibles.

Augmentation de la déperdition scolaire.

3. Sur les valeurs culturelles :

Commercialisation des traditions locales pour les touristes, risquant de dévaloriser les pratiques
ancestrales.

4. Dégradation environnementale :

Risque de feux de brousse entraînant une perte d’habitats naturels et d’espèces.

Risques pendant la phase de construction des centres de santé de base (CSB II)

1. Impact sur le sol et l’eau :

Érosion due au décapage des sols.

Pollution par infiltration d’huiles, peintures ou autres produits chimiques.

2. Patrimoine culturel :

Risques de destruction en cas de découverte fortuite.

3. Conflits sociaux :

Propagation de maladies infectieuses.

Développement de violences basées sur le genre (VBG).

6. Mesures d’atténuation

Mesures pour la phase de préparation et de construction

1. Gestion des impacts environnementaux :

Réhabilitation des zones affectées par les travaux (reforestation, lutte contre l’érosion).

Gestion rigoureuse des déchets solides et liquides.


2. Sécurité sur les chantiers :

Formation des ouvriers sur les risques professionnels.

Surveillance stricte pour éviter l’exploitation de mineurs.

3. Engagement communautaire :

Consultation régulière des populations locales pour prévenir les conflits sociaux.

Mesures pour la phase d’exploitation

1. Protection de la biodiversité :

Sensibilisation des visiteurs sur les impacts environnementaux.

Renforcement des mesures de surveillance et lutte contre les prélèvements illicites.

2. Gestion des déchets :

Mise en place de systèmes de tri et de collecte des déchets.

3. Préservation des valeurs culturelles :

Collaboration avec les communautés locales pour valoriser les traditions de manière
respectueuse.

Mesures spécifiques pour les CSB

1. Gestion des déchets médicaux :

Formation du personnel à la gestion des déchets biomédicaux.

Construction de structures adaptées pour le traitement des déchets (incinérateurs, fosses


sécurisées).

2. Amélioration des conditions de travail :

Mise en place d’équipements et infrastructures modernes pour garantir l’hygiène et la sécurité.

Synthèse du projet et conclusion

7. Synthèse du projet
Le Projet de renforcement de la Résilience par la Conservation de la Biodiversité (PRCPB)
représente une initiative stratégique pour Madagascar. Il se concentre sur six aires protégées,
notamment le Parc National Andringitra, afin de renforcer la conservation de la biodiversité, de
promouvoir un écotourisme durable et d'améliorer la résilience des populations locales face aux
changements climatiques.

Le projet s'articule autour de trois composantes principales :

1. Valorisation des aires protégées et appui à la gouvernance : Développement des


infrastructures et renforcement des capacités institutionnelles.

2. Promotion de l’écotourisme et renforcement de la résilience : Création d'infrastructures


sociales et développement des chaînes de valeur locales.

3. Gestion du projet : Coordination technique et administrative des activités prévues.

Enjeux clés du projet

o Conservation de la biodiversité : Préserver les écosystèmes uniques de Madagascar face


aux pressions anthropiques et climatiques.

o Développement économique : Générer des opportunités d’emploi et renforcer les


capacités des communautés locales.

o Implication des communautés : Intégrer les populations locales dans la gestion des
ressources naturelles pour garantir la durabilité des initiatives.

Conclusion

Le PRCPB est un projet d’envergure, aligné avec les priorités nationales et internationales de
développement durable. Il répond à plusieurs défis cruciaux, tels que la lutte contre le
changement climatique, la préservation des écosystèmes uniques de Madagascar, et
l’amélioration des conditions de vie des communautés locales.

Impact attendu

o Grâce à ses multiples composantes, le projet permettra :

o Une meilleure gestion des aires protégées et des infrastructures écotouristiques.

o Une augmentation des revenus issus de l’écotourisme et des activités agricoles.

o Une résilience accrue des populations locales aux effets des changements climatiques.
Enfin, l’intégration du secteur privé et des communautés locales dans la gestion des parcs
garantit la pérennité des actions entreprises. Le PRCPB se positionne ainsi comme un levier
essentiel pour le développement durable de Madagascar, tout en contribuant à la protection de
son patrimoine naturel et culturel.

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