Cours_Maths Du Signal
Cours_Maths Du Signal
Cours_Maths Du Signal
II.6. Déconvolution………………………………………………………………………22
II.6.1. Méthode des transformées de Fourier…………………………………….22
II.6.2. Identification directe……………………………………………………...23
II.7. Conclusion………………………………………………………………………….23
II.8. Exercices……………………………………………………………………………23
Conclusion……………………………………………………………………..66
Références……………………………………………………………………..67
Page |5
Introduction
Le cours « Traitement du signal » est un cours de Mathématique de base qui fait
partie de l’unité fondamentale UEF 222, il est destiné aux étudiants de la 2ème
année Sciences et Technologie du département Génie Electrique (Faculté de
Technologie). L’enseignement est dispensé en 2ème année au cours du
deuxième semestre, assuré par Dr JDD Nkapkop, enseignant chercheur
(Chargé de Cours) au sein de l’Université de Douala.
I.1. Introduction
Dans cette première partie de ce cours, on présente la définition de certaines notions de
base.
Définition d’un signal
Un signal est une fonction représentant une variable qui peut être le temps (en général).
Le signal x(t ) peut être une tension, une température,…etc.
- Exemple
Soit le circuit électrique suivant :
Courant de sortie
e(t) s(t)
Système
continu
t t
e(nT) s(nT)
Système
discret
nT nT
Système causal
Un système est dit causal si la sortie y(t ) à l’instant initial t t0 dépend uniquement de
l’entrée aux instants t t0 . C'est-à-dire que la sortie à un instant donné ne peut pas dépendre de
l’entrée x(t ) dans le futur.
Dans le cas contraire, le système est dit non causal.
Exemple :
y (t ) ax(t 5) est un signal non causal.
Remarque
Les systèmes réalisables pratiquement sont causaux.
Système linéaire
Un système est dit linéaire si les deux principes suivants sont satisfaits :
Principe de superposition
S
e1 e2 y1 y2
S
Si nous avons :
y1 (t ) S e1 (t )
y1 y2 (t ) S e1 (t ) e2 (t ) I-1
y2 (t ) S e2 (t )
Nous avons aussi :
y1 (t ) S e1 (t ) S e1 (t ) y1 t I-2
Donc en résumé :
S ae1 (t ) be2 (t ) aS e1 (t ) bS e2 (t ) I-3
Mathématiques du Signal Page |9
- Exemple
Un système est décrit par l’équation suivante donnant la sortie y(t ) en fonction de l’entrée
x (t ) : y (t ) 3x(t ) 4
I-4
y1 (t ) 3x1 (t ) 4
On aura : y2 (t ) 3x2 (t ) 4 I-5
y1 (t ) y2 (t ) 3 x1 (t ) x2 (t ) 8 3 x1 (t ) x2 (t ) 4
x(t) y(t)
1 S
t
0 0
x(t-τ) y(t-τ)
1
S
0 τ 0 τ
8000
1.5
6000
Entrée
Sortie
1
4000
0.5
2000
0 0
0 1000 2000 3000 4000 5000 6000 7000 8000 9000 10000 0 1000 2000 3000 4000 5000 6000 7000 8000 9000 10000
temps(s) temps(s)
1.5 800
600
Entrée
Sortie
1
400
0.5
200
0 0
0 1000 2000 3000 4000 5000 6000 7000 8000 9000 10000 0 1000 2000 3000 4000 5000 6000 7000 8000 9000 10000
temps(s) temps(s)
t
-t1 +t1
Figure I.9. Signal pair
x(t)
-t1 t
+t1
- Exemple :
Un simple exemple d’un signal aléatoire est le bruit blanc (white noise).
-1
-2
-3
-4
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000
Signal déterministe
Un signal déterministe représente une information dont l’évolution en fonction du temps
peut être parfaitement prédite par un modèle mathématique (au contraire d’un signal
aléatoire stochastique).
Nous présentons dans cette section quelques fonctions mathématiques qui sont des
signaux élémentaires seront utilisées tout au long de ce cours.
Mathématiques du Signal P a g e | 12
Echelon unitaire :
Le signal « échelon unitaire » est défini par :
0si : t 0
e(t ) I-10
1si : t 0
e(t)
Signal rectangulaire :
1si : t a
recta (t )
0 : ailleurs I-11
recta (t ) e(t a) e(t a)
recta(t)
t
-a +a
Impulsion de Dirac
Soit le signal :
1
xa (t ) recta (t ) I-12
a 2
1
(t ) lim recta t I-13
a 0 a
2
Mathématiques du Signal P a g e | 13
xa(t) (t )
a0
1/a
t
-a/2 +a/2
(t ) (t t0 )
1 1
t t
t0
Sur la dernière figure, la valeur « 1 » correspond à l’aire sous la courbe et pas à la hauteur qui
est infinie, la fonction de Dirac est normalisée :
t dt 1 e t
I-14
On dit que l’échelon e(t ) est la primitive de (t ) ou bien que (t ) est la dérivée de e(t ) au sens
des distributions.
L’impulsion de Dirac est un signal non réalisable physiquement, on tend à modéliser une
impulsion de Dirac par un signal rectangulaire dont la largeur tend vers 0 et l’amplitude vers
l’infini.
Les signaux à énergie finie s’appellent aussi des « signaux de carré sommable » ou des
« signaux de carré intégrable ».
Un exemple d’un signal à énergie finie est le signal :
t
x(t ) rect I-20
T
En calculant l’intégrale de l’énergie, on trouve :
T
2
2
Wx x(t ) dt dt T I-21
T
2
Cette définition exclut le cas des signaux à puissance moyenne nulle, qui correspondent à des
signaux à énergie finie.
Le signal x(t ) sin t est un signal à puissance moyenne finie sur , car:
T
1 2
sin t
2
Px lim dt I-23
T T
T
2
T
1 2
1
Px lim
T 2T 1 cos t dt 2 I-24
T
2
Ce signal n’est pas à énergie finie car le calcul de l’intégrale d’énergie diverge (tend vers
l’infini).
Mathématiques du Signal P a g e | 15
I.6. Conclusion
Dans cette partie, les notions de base ainsi que les classifications possibles sur les signaux et
les systèmes sont présentées en vue d’initier la compréhension du reste du cours.
I.7. Exercices
1. Soit le signal x(t) représenté par la figure suivante, représenter les signaux suivants :
x(t-1), x(t+1), x(2t), x(0.5t),x(-t),x(1-2t).
x(t)
2
1
t
1 2 3 4
2. Soit le signal représenté par la figure ci-dessous, représenter les signaux suivants :
e(t ) x(t ), e(t 2) x(t ), e(t ) x(t ), (t ) x(t ), (t 3) x(t )
x(t)
2
1
t
-1 1 2 3
y (t ) (cos t 4t ) (t )
t
2
I1 cos3t 5 (t )dt
I 2 t (t )dt
2
Soit x(t ) : l’entrée à un système (S) linéaire et invariant dans le temps et dont la réponse
impulsionnelle est h(t ) et y(t ) est la sortie de (S) à l’entrée x(t ) .
x(t) y(t)
S
δ(t) h(t)
S
Figure II.1. Présentation d’un système LTI
Mathématiques du Signal P a g e | 17
Le signal x(t) peut être représenté par une somme infinie de composantes x(τ) sur une base
d’impulsions de Dirac comme suit :
x(t ) x( ) (t )d
II-1
On pose (f), l’application dans le temps qui donne la sortie du système (S) à l’entrée x(t),
c'est-à-dire :
f : x(t ) y(t ) f ( x(t ))
II-2
Nous aurons donc :
y (t ) f ( x(t )) f x( ) (t )d
II-3
y(t ) f ( x(t )) f x( ) (t )d
II-4
Puisque l’application (f) n’a aucune relation avec la variable τ, cette dernière n’est qu’une
variable muette qui disparait lors de l’intégration, on peut écrire :
y(t ) f ( x(t )) x( ) f (t ) d
II-5
Rappelons que la réponse impulsionnelle est la réponse du système (S) avec l’application f à
une entrée de type Dirac, donc :
f (t ) h(t ) II-6
On trouvera donc :
y(t ) f ( x(t )) x( )h(t )d
II-7
Si les deux fonctions sont discrètes, on parle de « mesures de comptages », et nous aurons la
somme suivante :
y ( n) x * S ( n) x(i)S (n i)
i
x(n i)S (i)
i
II-10
toute entrée x en convoluant celle-ci par la réponse impulsionnelle : pour cela, on dicsrètise
l’entrée x suivant le pas de temps choisi, ce qui la transforme en une suite de paliers
x(0), x(1),..., x(n) ; la réponse impulsionnelle S va aussi ètre discrètisée avec le mème pas
de temps S (0), S (1),..., S ( n) .
On peut alors considérer chaque palier i de l’entrée comme une impulsion non plus unitaire
mais d’amplitude x (i ) , il lui correspond une réponse qui est x(i)S (0),..., x(i)S (n) . Pour avoir
la sortie, il faut suivre les sommes données par les équations suivantes :
Pour les systèmes physiques, si on prend la somme suivante :
y ( n) x(i)S (n i)
i
II-11
Pour les systèmes physiques, les indices i et n doivent commencer par la valeur « 0 », on aura
donc :
n
y (n) x(i ) S (n i )
i 0 II-12
x(t )* e(t t0 )
x( )d
II-20
t
1 1
Pour t 2
f * g (t ) f g 2 d 0
II-21
Théorie du Signal P a g e | 20
f (t ), g (2 t )
t
1 1
Figure II.3. Deux signaux rectangulaires identiques décalés de (-2) unités de temps
Pour t 1.5
f * g (t ) f g 1.5 d 0.5
II-22
f (t ), g (1.5 t )
t
1 0.5 1
Figure II4. Deux signaux rectangulaires identiques décalés de (-1.5) unités de temps
Pour t 1
f (t ), g (1 t )
t
1 1
Figure II.5. Deux signaux rectangulaires identiques décalés de (-1) unités de temps
f * g (t ) f g 1 d 1
II-23
Théorie du Signal P a g e | 21
Pour t 0
f (t ), g ( t )
t
1 1
f * g (t ) f g d 2
II-24
f (t ), g (2 t )
t
1 1
Figure II.7. Deux signaux rectangulaires identiques décalés de (+2) unités de temps
Enfin, on peut donner la fonction « convolution » de ces deux signaux et qui est représentée
par la figure suivante :
f * g t
t
2 2
Le calcul de cette intégrale est assez compliqué, il est plus facile de passer aux transformées
de Laplace et de Fourier où le produit de convolution basé sur une intégrale devient un simple
produit arithmétique.
II.6. Déconvolution
La déconvolution est la recherche de la réponse impulsionnelle d’un système à partir d’un
historique des mesures de l’entrée et de la sortie.
On propose deux principales méthodes :
Ce système linéaire dont les inconnues sont S (0), S (1),..., S (n) se résout facilement car la matrice
donnant les S (0), S (1),..., S (n) est triangulaire.
Remarque
- Cette méthode peut être facilement implantée sur l’ordinateur.
- Toutefois, cette méthode est peu utilisable en pratique à cause de l’influence des
perturbations et des bruits et de la relative instabilité numérique.
II.7. Conclusion
Vu la complexité de calcul de l’intégrale de convolution pour la majorité des systèmes
physiques (équation II-22), deux chapitres intéressants seront présentés dans les deux
prochaines sections et qui permettent de présenter la transformée de Laplace et la transformée
de Fourier, elles permettent de transformer l’intégrale de convolution en un simple produit
mathématique : ce qui simplifie énormément les calculs.
II.8. Exercices
1. Démontrer les propriétés suivantes :
x(t ) * (t ) x(t )
x(t ) * (t t0 ) x(t t0 )
t
x(t ) * e(t ) x( )d
Théorie du Signal P a g e | 24
2. Sachant que la réponse d’un système dont la réponse impulsionnelle est h(t) à une
entrée quelconque e(t) est s(t) telle que :
s(t )
e( )h(t )d e(t )h( )d
III.1. Introduction
Dans ce chapitre, nous allons étudier un outil mathématique important, permettant de faciliter
l’étude des systèmes continus LTI.
x(t )e
pt
X ( p) dt
III-1
0
Notation
On note la transformée de Laplace par :
X ( p) L( x(t )) III-2
ou
x(t ) L1 ( X ( p)) ou x(t ) X ( p) III-3
Exemple
Si le signal à transformer x(t ) est un échelon unitaire, c'est-à-dire :
0 si t 0
x(t ) e(t ) III-4
1 si t 0
La transformée de Laplace X ( p ) du signal échelon unitaire est donnée par :
e(t )e dt e dt
pt pt
X ( p)
0 0
III-5
Théorie du Signal P a g e | 25
e
pt
X ( p) dt III-6
0
1 pt 1
X ( p)
p 0
e dt
p
III-7
1
Donc : e(t )
p
Linéarité :
ax(t )* by(t ) aX ( p).bY ( p) III-9
Décalage temporel :
x(t t0 ) e pt0 X ( p) III-10
Décalage fréquentiel :
e p0t x(t ) X ( p p0 ) III-11
Dérivation temporelle :
dx(t )
pX ( p) x(0)
dt
.
III-12
.
d ( n ) x(t ) ( n 1)
n
p n X ( p) p n 1 X ( p) .. x (0)
dt
Intégration temporelle :
t
1
x(t )dt p X ( p)
0
III-13
Changement d’échelle :
1 p
x(at ) X( ) III-14
a a
Théorie du Signal P a g e | 26
Remarque
Pour trouver x (0) , on dérive le signal x(t ) pour trouver x(t ) , et on détermine après x (0) .
On définit les théorèmes suivants :
Théorème de la valeur initiale :
lim x(t ) lim pX ( p) III-15
t 0 p
cos(0t )e(t ) p
p 02
2
sin(0t )e(t ) 0
p 02
2
e at sin(0t )e(t ) 0
p a
2 2
0
e(t ) 1
p
e at e(t ) 1
pa
teat e(t ) 1
p a
2
Application
Dans le cas d’un circuit RC :
L’interrupteur est ouvert, on le ferme à l’instant t 0 , nous trouvons U c (0) V0 .
La tension d’entrée U e (t ) e(t ) est un échelon unitaire.
Trouver la tension U c ( p) aux bornes du condensateur.
Théorie du Signal P a g e | 28
Solution
U e (t ) Ri (t ) U c (t )
dU c (t )
U e (t ) RC U c (t ) III-21
dt
1
U e ( p ) RC[ pU c ( p ) U c (0)] U c ( p )
p
Donc :
1
RCV0
p
U c ( p)
1 RCp III-22
de transfert du système.
1 c j
Cette relation n’est généralement pas utilisée, la meilleure méthode donnant facilement la
transformée inverse d’un signal X ( p ) est la Décomposition en fractions simples. Cette
méthode, en plus de sa simplicité, donne une formule mathématique de la transformée inverse
dans le domaine temporel.
Soit : X ( p) k
p z1 p z2 ... p zm III-27
p p1 p p2 ... p pn
Avec :
Les zi (i 1,...,m) sont des zéros ; les valeurs qui annulent X ( p )
Les pi (i 1,...,n ) sont des pôles ; les valeurs qui annulent le dénominateur de X ( p ) .
Exemple 1:
p 1
Soit : X ( p) 2
p p2 III-30
On trouve les pôles du dénominateur, et on écrit :
p 1
X ( p)
p 1 p 2 III-31
On essaye maintenant d’écrire X ( p ) en fractions simples sous la forme suivante :
1 2
X ( p)
p 1 p2 III-32
On calcule les valeurs des variables 1 et 2 :
p 1 2
1 lim p 1
p 1
p 1 p 2 3 III-33
Théorie du Signal P a g e | 30
p 1 1
2 lim p 2
p 2
p 1 p 2 3 III-34
X ( p) k
p z1 p z2 ... p zm
p pi
r
III-35
La division de X ( p ) en fractions simples est donnée sous la forme suivante :
1 2 r
X ( p) ...
p pi p pi
2 r
p pi
III-36
Avec :
r k lim
1 dk
p p k ! dp k
i
p p i
r
X ( p)
III-37
Exemple 2
p 1
X ( p)
p 1 p 2
3
III-38
0 1 2 3
X ( p)
p 1 p 2 p 2 2
p 2
3
III-39
Avec :
2
0 lim p 1 X ( p)
p 1 27
1
3 lim p 2 X ( p )
3
p 2 3
III-40
2
p 2 X ( p)
3
2 lim
p 2 p
9
2 2
p 2
3
1 lim 2 X ( p)
27
p 2 p
Donc :
2 1 2 1 2 1 1 1
X ( p)
27 p 1 27 p 2 9 p 2 3 p 2 3
2
III-41
En utilisant la table des transformées de Laplace, on trouve la relation suivante :
Théorie du Signal P a g e | 31
2 t 2 2 1 t 2 2t
x(t ) e t e
27 27 9 3 2 III-42
Si m n :
N ( p) R( p)
Soit X ( p) Q( p )
D( p ) D( p ) III-43
Avec : l’ordre de R( p) est inférieur à l’ordre de D( p)
Le polynome Q( p) est d’ordre :
- 0 : c'est-à-dire une constante, donc : (t )
III-44
d (t )
- 1 : c'est-à-dire p
dt
III-45
d 2 (t )
- 2 : c'est-à-dire p 2
dt 2
III-46
Avec
Exemple :
Si on prend par exemple la fonction :
x(t ) e2t e(t ) III-47
La transformée de Laplace de x(t ) est donnée par :
p 2 t
e e(t )e dt e
2 t pt
X ( p) dt
0 III-48
1 p 2t
X ( p)
p2
e
0
1
p 2
t
lim e p 2t 1
III-49
Pour que X ( p ) existe et ne tend pas vers l’infini, il faut que la limite lim e p 2t soit finie, et
t
pour cela, il faut que p 2 p 2 0 e p 2 0
La région de convergence de la fonction x(t) correspond au demi plan droit par rapport au
pôle (-2) comme indiqué en vert sur la figure II.2.a :
X ( p)
1
p2
1 lim e p 2t
t
III-52
Pour que la limite lim e p 2t soit finie, il faut que p 2 0 p 2
t
Im(p)
Im(p)
-2 Re(p)
-2 Re(p)
a) b)
Figure III.2. Région de convergence de la transformée de Laplace
En général :
Soit X(p), la fonction donnant la transformée de Laplace du signal x(t).
On définit aussi les pôles pi i 1,...,n de la fonction X(p), Pmin , Pmax sont respectivement la valeur
minimale et la valeur maximale des pôles (on ne tient compte que des parties réelles des
pôles).
Si X(p) est défini sur une région de convergence telle que : Re( p) Pmax , alors la
fonction x(t) est définie par t 0 , et on écrit :
X ( p) x(t )e(t )
Si X(p) est définie sur une région de convergence telle que : Re( p ) Pmin , alors la
transformée inverse de X(p) est :
X ( p) x(t )e(t )
Théorie du Signal P a g e | 33
III.10. Conclusion
Dans ce chapitre, la transformée de Laplace a été présentée, cette transformée représente outil
théorique essentiel dans la caractérisation des fonctions de transfert opérationnelles des
systèmes linéaires à temps invariant, mais son utilisation pratique est très limitée surtout pour
les signaux très compliqués.
Le chapitre suivant traitera l’analyse fréquentielle des signaux qui se prête facilement à
l’analyse des signaux même les plus compliqués.
III.11. Exercices
1. Retrouver les transformées suivantes :
(t ) 1
1
e(t )
p
1
te(t )
p2
1
e t e(t )
p
0
sin(0 t )e(t ) 2
p 02
2. Calculer les transformées de Laplace des signaux suivants (utiliser la table des
transformées) :
Théorie du Signal P a g e | 34
x1 (t ) (t 3) x7 (t ) recta (t )
x2 (t ) 5sin(3t )e(t )
x3 (t ) 10 cos(20t )e(t )
x8 (t ) (t kT ), T
k
x5 (t ) e5t cos(2t )e(t ) x9 (t ) 2e 4t
e(t ) 3e 3t e(t )
IV.1. Introduction
L’analyse fréquentielle ou harmonique est l’outil le plus important dans la science de la
théorie du signal. Cette analyse est basée sur la transformée de Fourier (développement en
série de Fourier) qui permet de réaliser la représentation spectrale des signaux.
L’analyse spectrale des signaux permet d’exprimer leurs amplitudes, phases, énergies, ou
même la puissance en fonction de la fréquence.
IV.2. Rappels
On doit faire un petit rappel sur certaines notions nécessaires pour la maitrise de cette partie
du cours.
Théorie du Signal P a g e | 35
e j e j
cos IV-2
2
e j e j
sin IV-3
2j
B
A cos B sin A2 B 2 cos artg IV-4
A
Remarque importante
Soit S un système linéaire à temps invariant, si l’entrée du système S est de type sinusoïdal de
fréquence f, la sortie est aussi de type sinusoïdal de fréquence f. cette propriété est réservée
uniquement aux signaux sinusoïdaux.
Entrée Sortie
sinusoïdale sinusoïdale
Système
S
T T
Figure IV.1. Propriété du signal sinusoïdal
300
200
100
-100
-200
-300
10 20 30 40
Time (ms)
a. Représentation temporelle
X
250
200
150
100
50
b. Représentation fréquentielle
Figure IV.2. Représentation temporelle et fréquentielle d’un signal sinusoïdal
Donc la représentation fréquentielle d’un signal sinusoïdal est donnée sous la forme d’un pic
de même amplitude maximale du signal (220) au niveau de la fréquence de périodicité (ici
50Hz).
Exemple 2
On refait le même travail pour le signal
y (t ) 30 cos 5 t 10 cos 50 t , f1 2.5Hz , f 2 25Hz IV-5
Ce signal est composé de deux signaux sinusoïdaux de fréquences 2.5Hz et 25Hz.
Les représentations sont données par les deux figures suivantes :
Théorie du Signal P a g e | 37
Y
40
20
-20
-40
30
25
20
15
10
0 20 40 60 80 100
Frequency (Hz)
2
pulsation 0 2 f0 .
T0
Théorie du Signal P a g e | 38
S(t)
S0
t
T0
Vu les propriétés un peu spéciales de la fonction sinusoïdale dans les systèmes LTI et de son
spectre (exemple 1), le signal S(t) peut être représenté par la somme de signaux sinusoïdaux
(exemple 2) appelés « série de Fourier ».
Ce développement t donné par :
S (t ) C0 C1e j0t C2e 2 j0t ... Cn e nj0t
IV-6
S (t )
k
Ck e jk0t
1
Avec : Ck
T0 T0
S (t )e jk0t dt IV-7
Remarque
1
Pour k 0 , C0
T0 S (t )dt IV-8
T0
k k IV-12
1
S (t )
2 2
dt Ck IV-13
T0 T0 k
Le théorème de Parceval montre que la puissance d’un signal peut se calculer aussi bien dans
le domaine temporel que le fréquentiel. En effet, comme dans l’espace des fréquences, le
signal x(t ) est représenté par des générateurs d’amplitudes Ck , il s’en suit que la puissance
totale est égale à la somme des puissances fournies par chaque générateur.
2
ak
T0 S (t ) cos k t.dt
0
T0
IV-15
2
bk
T0 S (t ) sin k t.dt
0
T0
- Relations entre ak , bk , Ck
a0 2C0 IV-16
1
ak Ck C k
2 IV-17
1
bk j Ck C k
2 IV-18
Ck ak jbk IV-19
Ck ak jbk IV-20
avec:
Ck a k2 bk2 , k 0,..., n
IV-22
Le spectre de phase est donné par:
bk
k artg arg ument Ck , k 0,..., n IV-23
ak
Les fonctions paires ont un développement qui ne contient que les termes en cosinus
bk k 0,...,n 0 .
Les fonctions impaires ne contiennent dans leurs développements que les termes en
sinus ak k 0,...,n 0 .
C1 est le
fondamental
C0 est la valeur S(t) C2 est
moyenne du
signal C0 l’harmonique de C5 est
rang 2 l’harmonique de
rang 5
t
f0 2 f0 3 f0
Exemple
Soit le signal S (t ) représenté par la figure suivante :
S(t)
t
a a b
T0 a b
S (t ) Ce
k
k
jk0t
b
1
Ck
a b a
S (t )e jk0t dt
b
1
Ck
a b a
e jk0t dt
a
Ck e jk0t e jak0 e jak0
a b jk0 a a b jk0 IV-24
e jak0 e jak0
Ck
2j
a b k
a b
Ck sin k0 a
k
2
sin k a
k0 a sin k0 a 0 a a b
Ck
k k0 a 2
k a
a b
On trouve enfin :
2 ka
sin
Ck
2 a
.
a b
a b 2 ka IV-25
a b
Application numérique : 1, a 1, b 2
x(t)
t
t1 t2
x(t )e
jt
X ( ) dt IV-26
ou
x(t )e
j 2 ft
X( f ) dt IV-27
b. Spectre de phase
C’est la représentation de la fonction ( ) arg X ( ) en fonction de ou de f .
Remarque
Si la fonction x(t ) donc :
X ( ) X ( )
IV-30
IV-31
X (t )dt 1
Mathématiques du Signal P a g e | 44
(t ) X ( )
1 1
t
On remarque que le spectre fréquentiel de l’impulsion de Dirac contient toutes les fréquences
de .
On prend x(t ) et e(t )
e e(t )e dt e e dt
jt t jt
X ( ) t
0
IV-32
1
e
(1 j ) t
X ( ) dt e (1 j )
1 j 0
1
X ( )
1 j
Les spectres de fréquence et de phase sont donnés comme suit :
1
X ( )
1 2 IV-33
( ) artg
X ( )
1 2
2
Figure IV.9. Spectre d’amplitude du signal exponentiel
Mathématiques du Signal P a g e | 45
x(t ) dt IV-34
1 e
a
a2 t 2
Mathématiques du Signal P a g e | 46
2
2
eat , a 0
.e 4a
a
1, si t a sin( a)
recta (t ) 2a
0, ailleurs a
sin(at ) 1, si a
recta ( )
t 0, ailleurs
sgn(t ) 2
j
2
t kT
k
0 0 k ,
k
0 0
T0
Table IV.1. Table des transformées de Fourier
X ( ) x(t )e dt
jt
Si Y ( ) y (t )e jt dt IV-35
a, b
Alors :
aX ( ) bY ( ) a x(t )e jt dt b y (t )e jt dt
IV-36
ax(t ) by(t ) e
jt
aX ( ) bY ( ) dt
Donc:
aX ( ) bY ( ) F ax(t ) by (t ) IV-37
Décalage temporel
Nous avons à démontrer la propriété suivante :
TF
x(t t0 ) e jt0 X () IV-38
On pose: t t0 t t0
Théorie du Signal P a g e | 47
x(t t )e
jt
x(t t0 ) 0 dt
j t0
x(t t0 ) x( )e
d
IV-39
x( )e
j jt0
x(t t0 ) e d
x(t t0 ) e jt0 x( )e
j
d
On aura donc:
Décalage fréquentiel
TF
On veut montrer la propriété suivante : e j0t x(t ) X ( 0 )
e j0t x(t ) e
j0t
x(t )e jt dt
IV-41
e j0t x(t ) x(t )e
j ( 0 ) t
dt
On trouve donc:
TF
e j0t x(t ) X ( 0 ) IV-42
Changement d’échelle
Soit à démontrer que:
TF 1
x(at ) X IV-43
a a
x(at ) x(at )e jt dt IV-44
1 1
On pose: at t , donc : dt d
a a
Théorie du Signal P a g e | 48
j 1
x(at ) x( )e
a
a
d
IV-45
1 j
x(at )
a x( )e
a
d
Donc:
TF 1
x(at ) X IV-46
a a
Dualité
La propriété de dualité s’énonce comme suit :
TF
x(t ) X ( )
TF
IV-47
X (t ) 2 x( )
Exemple
x(t ) (t ) X ( ) 1
(Regardez la table des transformées)
X (t ) 1 2 x( ) 2 ( ) 2 ( )
Théorème de Parceval
Le calcul de l’énergie totale d’un signal peut se faire dans les deux bases temporelles
ou fréquentielle, ce calcul est régit par le théorème de Parceval, énoncé par l’équation
suivante :
2 1 2 2
x(t ) dt
2
X ( ) d X ( f ) df
IV-48
Y
H IV-51
X
Avec :
Exemple
Soit un système décrit par l’équation différentielle suivante :
dy (t )
2 y (t ) x(t )
dt IV-53
1. Trouver la réponse fréquentielle du système
2. Tracer la réponse en amplitude et en phase de ce système.
Solution
1. La réponse fréquentielle
On applique la transformée de Fourier sur l’équation décrivant le système, on trouve :
j.Y 2Y X
IV-54
Donc:
Y 1
H
X 2 j IV-55
2. Les tracés
1
H
2 4 IV-56
Théorie du Signal P a g e | 50
Bode Diagram
0
-5
-10
-15
Magnitude (dB)
-20
-25
-30
-35
-40
-45
-50
0
Phase (deg)
-45
-90
-1 0 1 2
10 10 10 10
Frequency (rad/sec)
Le tracé de cette dernière figure est réalisé en utilisant le diagramme de Bode. Il permet de
classer le système étudié comme un filtre passe-bas.
IV.15. Conclusion
Les notions de la transformée de Fourier, du spectre et de la réponse fréquientielle ont été
présentés. Dans ce qui suit, on complètera cette analyse par l’étude des énergies et des
puissances dans le domaine fréquentiel.
IV.16. Exercices
1. Donner le développement en série de Fourier ainsi que le spectre de fréquence des
signaux suivants :
x1 (t ) 3sin100 t
x2 (t ) 20sin 5 t 3sin100 t
x1 (t ) 1 3cos100 t 6sin100 t
Théorie du Signal P a g e | 51
x(t)
-a a b t
du signal x(t ) si a 1, b 2
x(t)
1a
-a/2 a/2 t
V.1. Introduction
La notion des puissances ou (d’énergie) d’un signal est très importante du fait que toutes
transmission de signaux dans les systèmes est liée à une transmission de puissance ou
(d’énergie).
On peut définir aussi la puissance instantanée d’interaction entre deux signaux x(t ) et y(t )
sous la forme suivante :
Pxy (t ) x(t ) y(t ) et Pyx (t ) y(t ) x(t ) V-4
Si x(t ) et y(t ) sont des signaux réels, les deux expressions déjà citées sont identiques, c'est-à-
dire :
Pxy (t ) Pyx (t ) x(t ) y(t ) V-5
On définit aussi la puissance moyenne d’interaction des deux signaux x(t ) et y(t ) sur une
durée T0 :
t T0
1
Pxy (t , T0 )
T0 t
x(t ) y (t )dt V-6
t T0
1
Pyx (t , T0 )
T0
t
y (t ) x(t )dt V-7
On peut définir la puissance moyenne d’interaction des signaux x(t ) et y(t ) non limités dans
le temps par :
1 t T0
Pxy (t ) lim
T0 T x (t ) y (t )dt
0 t
V-8
1 t T0
Pyx (t ) lim
T0 T y (t ) x(t )dt
0 t
L’énergie contenue dans une bande de fréquence de largeur f autour d’une fréquence f 0 est :
f
f0
1 2
Ex f , f 0 S xx d V-10
2 f
f0
2
1
Ex
2 X .X .d
V-11
1 2
Ex
2 X
d
2
Ex Xf
df
Donc :
2 1 2 2
Ex x t dt X d x f df V-12
2
Cette équation exprime le théorème de Parceval qui insiste sur le fait que l’énergie totale d’un
signal ne dépend pas de la représentation choisie.
Cxx t Cxx t
V-14
Cxx t Cxx 0
Cette dernière propriété correspond au fait que la ressemblance est maximale lorsque le
décalage est nul.
Mathématiques du Signal P a g e | 54
F 1 S xx f F 1 X f
2
F 1 S xx f F 1 X f . X f
F 1 S xx f F 1 X f * F 1 X f V-16
F 1 X f x t * x t
F 1 X f x .x t .d
F 1 X f C xx t
Donc :
TF
Cxx t S xx f V-17
V.5. Conclusion
Nous avons présenté à travers les cinq chapitres précédents les notions de base essentielles
pour l’étude et l’analyse des signaux continus, dans le dernier chapitre de ce cours, nous
essayerons d’introduire la notion de l’échantillonnage et l’analyse des signaux et des systèmes
discrets.
Mathématiques du Signal P a g e | 55
V.6. Exercices
x(t) R y(t)
Dans la réalité industrielle, la complexité des systèmes ainsi que celle des traitements à
réaliser, nécessite souvent le recours à des outils numériques de traitement : ordinateurs,
calculateurs, systèmes numériques en tout genre.
Mathématiques du Signal P a g e | 56
De tels outils ne peuvent en aucun cas s’accommoder de signaux continus ; ceux-ci doivent
être transformés en suites de nombres pour pouvoir être traités. Pour transformer un signal
continu en une suite de nombres compatibles avec un système de traitement numérique, on a
recours à des opérations successives : l’échantillonnage qui consiste à prélever à intervalles de
temps (généralement réguliers), des valeurs discrètes du signal, puis, la conversion
analogique/numérique qui transforme ces échantillons en nombres, généralement codés sous
forme binaire.
f(t)
f(tk+1)
f(t) f*(t)
f(tk)
t
tk tk+1
T : période d’échantillonnage.
Le cas le plus fréquent est celui de l’échantillonnage à période constante « T », pour lequel
(tk+1-tk=T) quelque soit k. donc : l’échantillonnage d’une fonction f(t) consiste à remplacer
une fonction par la suite discontinue de ces valeurs f(nT) (n=0,1,…).
f(t)
tk tk+1
T t t nT . n 0,1,........, N VI-1
f * t f nT f nT t nT VI-2
n 0
f * t f 0 f T t T f 2T t 2T ... f nT t nT VI-3
F * p f nT e nTp VI-5
n 0
Mathématiques du Signal P a g e | 58
Il parait évident que si on a beaucoup d’échantillons (T<<<), on pourra reconstituer f(t). Par
contre, la fréquence d’échantillonnage n’étant pas infinie, il sera difficile de reconstituer des
signaux de très hautes fréquences.
La transformée de fourrier d’un signal continu s(t) à énergie finie est donnée par :
S f s t e
jt
dt VI-6
0
f
-B +B
1
avec f e : est la fréquence d’échantillonnage
Te
Mathématiques du Signal P a g e | 59
|S(f)|
-B +B fe-B fe fe+B
fe 2B VI-8
Cette inégalité constitue le théorème de Shannon, ce théorème fournit une limite théorique.
En pratique, on se rend compte que c’est insuffisant ; en pratique, on adopte la condition
suivante :
5B fe 25B VI-9
sin fe t nTe
x t x nTe
n fe t nTe VI-10
Interpolation linéaire :
On admet dans ce cas que x(t) varie linéairement entre les instants d’échantillonnage :
x k 1 x k
x t t kTe x k pour kTe t k 1 Te VI-11
Te
L’interpolation linéaire n’est pas causale, elle nécessite un retard d’une seule période
d’échantillonnage pour la reconstitution.
X*(t)
t
kTe (k+1)T
e
Il est très utilisé en pratique et correspond simplement à admettre que le signal x(t) reste
inchangé entre deux instants d’échantillonnage :
1 e pTe
B0 p VI-13
p
X*(t)
kTe (k+1)T
e
Mathématiques du Signal P a g e | 61
Bloqueur d’ordre un :
x k x k 1
x t t kTe x k pour : kTe t k 1 Te
Te VI-14
VI.5. Transformée en Z
Soit s(t) un signal continu quelconque que l’on échantillonne à une fréquence (fe=1/Te), en
respectant le théorème de Shannon.
S k S0 , S1 ,......., S n
Cette suite est la somme d’impulsions unités décalées dans le temps et multipliées chacune
par le coefficient Sk correspondant :
n
S * t S k * t kTe VI-17
k 0
n
S Z Sk z k VI-19
k 0
On note aussi:
S z Z s t
La transformée en Z joue le même rôle dans les systèmes discrets que la transformée de
Laplace dans les systèmes continus.
Elle permet d’obtenir facilement la solution d’une équation de récurrence et de définir une
fonction de transfert entre l’entrée et la sortie d’un système discret.
b/ Théorème du retard
Z S t aT z a S z VI-21
c/ Théorème d’avance
a 1
Z S t aT z a S z S nT z n VI-22
n 0
d/ Théorème de la valeur finale
k z 1
lim Sk lim 1 z 1 S z VI-23
Exemple : Connaissant l’entrée U, trouver la sortie y d’un système régi par l’équation
récurrente suivante :
yk 1 ayk bU k VI-25
b z
y( z ) U ( z) y0 VI-27
za za
Im(z)
Rayon=1
Re(z)
VI.11. Conclusion
Le travail présenté dans ce chapitre n’est qu’une petite initiation à l’étude des signaux
numériques.
VI.12. Exercices
1. Calculer les transformées en Z de : .
X(t)
t
1 2 3