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Lycée Louis-Le-Grand, Paris Samedi 20/11/2015

MPSI 4 – Mathématiques
A. Troesch

Devoir Surveillé 3 – Complexes, dérivation, intégration

Correction de l’exercice 1 – (Étude d’une fonction)


1 p
On définit la fonction f : x 7→ e x |x(x + 2)|.

1. La fonction f est définie sur Df = R∗ . Les fonctions y 7→ |y| et y 7→ y étant dérivables (et même de classe
C ∞ sur R∗ et R∗+ respectivement), ainsi que l’exponentielle sur R et la fonction inverse sur R∗ , la fonction
f est de classe C ∞ sur R \ {−2, 0} .
On a donc la continuité sur ce domaine. Les fonctions valeur absolue et racine étant aussi continues en 0, on
récupère aussi la continuité en −2. Ainsi f est continue sur R∗
Montrons que f n’est pas dérivable en −2. Pour cela, formons le taux d’accroissement. Pour tout h ∈] − 1, 1[
non nul, on a : p
f (−2 + h) − f (−2) 1 |h − 2|
=e h−2 p × sgn(h),
h |h|
où sgn(h) est le signe de h égal à 1 ou −1. Cette expression n’admet pas de limite lorsque h tend vers 0. Ainsi,
f n’est pas dérivable en −2. Le domaine de dérivabilité de f est donc R \ {−2, 0} .
Par ailleurs, le taux d’accroissement ci-dessus admet des limites infinies à gauche et à droite :

f (−2 + h) − f (−2) f (−2 + h) − f (−2)


lim = −∞ et lim = +∞
h→0− h h→0− h

Donc f n’est dérivable ni à droite ni à gauche en −2 . On peut également dire qu’on a des demi-tangentes
verticales à gauche et à droite en −2 (toutes les deux étant dirigées vers le haut).
2. On exploite l’indication, nous incitant à considérer la dérivée logarithmique. La fonction f est strictement
positive sur R \ {−2, 0}. On peut donc la composer par ln, et f étant de plus dérivable sur ce domaine, il en est
de même de ln ◦f . On a alors, en dérivant ln ◦f (et en sortant au préalable la racine sous forme d’un coefficient
1
2) :
f ′ (x) 1 1 2x + 2
∀x ∈ R \ {−2, 0}, =− 2 +
f (x) x 2 x(x + 2)
Remarquez que les valeurs absolues ne nous gênent plus dans ce calcul, puisque x 7→ ln |x| se dérive sur tout
son domaine en x 7→ x1 ; il reste alors seulement à composer par x 7→ x(x + 2).
Une mise sur le même dénominateur amène :

x2 − 2
∀x ∈ R \ {−2, 0}, f ′ (x) = f (x) .
x2 (x
+ 2)

On obtient alors le tableau de variations suivant, complété des limites obtenues dans la question suivantes.
√ √
x −∞ −2 − 2 0 2 +∞

f ′ (x) − + 0 − − 0 +

+∞ +∞ +∞

− √12
p √ 1 p √
f (x) e 2−2 2 e

2 2+2 2

0 0

1
3. • En −∞, e x → 1, donc la limite est donnée par la racine, et on obtient lim f (x) = +∞.
x→−∞
• De la même façon, lim f (x) = +∞.
x→+∞

1
1
• Lorsque x → 0− , e x → 0, donc lim− f (x) = 0.
x→0
1
ex
• Lorsque x → 0+ , par croissances comparées  1 → +∞. Ainsi, x→0
lim+ f (x) = +∞.
1 2
x
• La seule demi-tangente possible aux bornes du domaine est à gauche en 0. L’expression de la dérivée et
l’utilisation des croissances comparées nous assure de la même manière que f ′ (x) tend vers 0 en +∞. Ainsi,
on a une demi-tangente horizontale à gauche en 0 .
On peut préciser ce résultat au regard de la question 8 : après prolongement par continuité à gauche en 0,
f est dérivable à gauche de dérivée à gauche nulle en 0.
• On a déjà montré qu’on a des demi-tangentes verticale vers le haut en −2 .
4. • Étude d’une asymptote en +∞.
f (x)
On calcule dans un premier temps une limite de x :
√ r
f (x) 1 x+2 1 2
∀x > 0, = ex √ =e x 1+ −→ 1.
x x x x→+∞
On a alors, pour x > 0 :
p 1
f (x) − x = e xx(x + 2) − x
1
p  1
= ex x(x + 2) − x + x(e x − 1),
1
1 2x ex − 1
= ex p + 1
x(x + 2) + x x
1
1 2 ex − 1 2
=e q x + 1 −→ + 1 = 2.
1+ 2
+1 x
x→+∞ 1+1
x

Ainsi, il existe une asymptote (D) en +∞, d’équation y = x + 2.


Lorsque nous disposerons d’outils plus efficaces (DL), ce calcul semblera plus naturel. Pour le moment, l’idée
est de se ramener à des limites remarquables, quitte à contraindre un peu notre expression en lui ajoutant
et retranchant des termes.
• Étude d’une asymptote en −∞.
On refait un peu la même chose. La limite de f (x) se fait de même, à part qu’il ressort un signe − du
√ x
|x| f (x)
quotient x , donc lim = −1.
x→−∞ x
On a alors, pour tout x < −2 :
1 p
f (x) + x = e x x(x + 2) + x
1
p  1
= ex x(x + 2) + x − x(e x − 1),
1
1 2x ex − 1
= ex p − 1
x(x + 2) − x x
1
1 −2 ex − 1 −2
=e qx + 1 −→ − 1 = −2,
1+ 2
+1 x
x→+∞ 1+1
x

la dernière égalité provenant de la simplification par −x = |x| = x2 .
Ainsi, la droite (D′ ) : y = −x − 2 est asymptote à la courbe en −∞.
5. On calcule le signe de f (x) − (x + 2), en utilisant l’inégalité de convexité classique pour l’exponentielle :
√  1√ √ 
∀x > 0, f (x) − (x + 2) = x + 2 e x x − x + 2
p
√ 1 √ √ √
  
x + 1 − x(x + 2)
> x+2 1+ x− x+2 = x+2· √ .
x x
Or, (x + 1)2 − x(x + 2) = 1 > 0, donc

∀x > 0, f (x) − (x + 2) > 0.

La courbe est donc au-dessus de son asymptote sur ]0, +∞[.

2
6. De même :
p  1√ p 
∀x < −2, f (x) + (x + 2) = −(x + 2) e x −x + −(x + 2)
1 √
  
p p
> −(x + 2) 1+ −x − −(x + 2)
x
p
p x + 1 − x(x + 2)
= −(x + 2) · √ > 0.
−x

Ainsi, f est aussi au-dessus de son asymptote en −∞ sur ] − ∞, −2[.


7. On étudie la concavité de f en calculant la dérivée seconde :
2
x2 − 1 2x3 (x + 2) − (3x2 + 4x)(x2 − 2)

∀x 6= −2, 0, f ′′ (x) = 2
f (x) + f (x).
x (x + 2) (x2 (x + 2))2

Après simplifications, on trouve :

2(x2 + 4x + 2)f (x)


∀x 6= −2, 0, f ′′ (x) = .
x4 (1 + x)2
√ √
Ainsi, le signe de f ′′ (x) est donné par celui de x2 + 4x + 2, strictement négatif sur ] − 2 − 2, −2 + 2[\{−2},
et positif ou nul ailleurs.
Ainsi, f est :

• convexe sur ] − ∞, −2 − 2[,

• concave sur ] − 2 − 2, −2[

• convexe sur ] − 2, −2 + 2[,

• concave sur ] − 2 + 2, 0[
• concave sur ]0, +∞[.
√ √
On a deux points d’inflexion, en −2 − 2 et −2 + 2. Les pentes des tangentes en ces points ont une expression
assez peu intéressante, et toute personne saine d’esprit passe ce calcul...
8. On commence par montrer que pour tout n ∈ N, il existe une fraction rationnelle Rn (donc un quotient de deux
polynômes) tel que pour tout x 6= −2, 0, on ait :

f (n) (x) = Rn (x)f (x).

L’initialisation est évidente pour n = 0, et les calculs précédents montrent que notre conjecture est vraie pour
n = 1 (ce qu’on utilisera dans le calcul suivant) et n = 2. Soit n ∈ N, et supposons que pour tout x 6= 0, −2, on
a f (n) (x) = Rn (x)f (x). Alors,

f (n+1) (x) = Rn′ (x)f (x) + Rn (x)f ′ (x) = (Rn′ (x) + Rn (x)R1 (x))f (x).

En posant Rn+1 = Rn′ + Rn R1 , on obtient bien ce qu’on veut (il s’agit bien d’une fraction rationnelle).
Ainsi, d’après le principe de récurrence, on peut écrire, pour tout n ∈ N, f (n) = Rn f , sur R \ {−2, 0}.
(n)
On montre alors par récurrence que pour tout n ∈ N, f est n fois dérivable à gauche en 0 et fg (0) = 0.
Pour n = 0, cela provient de la définition du prolongement.
(n)
Soit n ∈ N. On suppose que f est n fois dérivable à gauche en 0 et que fg (0) = 0. On forme alors le taux
d’accroissement (à gauche en 0) de la dérivée n-ième à gauche (égale à la dérivée n-ième lorsque x 6= 0). Ainsi,
pour −2 < h < 0 :
(n) (n)
fg (h) − fg (0) Rn (h) p 1
= |h(h + 2)|e h .
h h
Comme dans les calculs de limite précédents, le comportement de l’exponentielle est plus fort que celui de la
fraction rationnelle (en particulier du pôle 0), donc ce taux d’accroissement tend vers 0 lorsque h tend vers 0− .
(n+1)
Ainsi, f est n + 1 fois dérivable à gauche, et fg (0) = 0
(n)
On a bien montré que f est infiniment fois dérivable à gauche en 0 et pour tout n ∈ N, fg (0) = 0.
9. Sans le tracé des tangentes et points d’inflexion, on obtient la courbe de la figure 1.

3
|
| | |

|
|

Figure 1 – Graphe de Φ

Correction de l’exercice 2 – (Birapport)


c−a d−b
1. • Si a, b, c et d sont alignés, les rapports et sont réels (cela traduit le fait que les points a, c et d
d−a c−b
sont alignés, ainsi que b, c et d). Ainsi, le birapport [a, b, c, d] est réel.
c−a
• Réciproquement, si le birapport [a, b, c, d] est réel, alors, puisque est réel (du fait de l’hypothèse
c−b
d−b
d’alignement de a, b et c) et non nul, l’est aussi. Ainsi, a, b et d sont alignés. Donc d est sur la droite
d−a
passant par a et b, ainsi que c. Donc a, b, c et d sont alignés.
On en déduit que si a, b et c sont alignés, a, b, c et d sont alignés si et seulement si [a, b, c, d] est réel.
2. On suppose que αβ ′ − α′ β 6= 0 (certains auront reconnu le déterminant, et la caractérisation des systèmes de
Cramer par le déterminant, mais pour l’instant, on laisse cet argument de côté, et on procède par une preuve
purement élémentaire).
• Si le système admet une solution (x, y), cette solution vérifie aussi les équations
( (
αα′ x + βα′ y = γα′ αβ ′ x + ββ ′ y = γβ ′
et
α′ αx + β ′ αy = γ ′ α α′ βx + β ′ βy = γ ′ β

Ainsi, en soustrayant les égalités dans chacun de ces deux systèmes, on obtient :

(αβ ′ − α′ β)y = γ ′ α − γα′ et (αβ ′ − α′ β)x = γβ ′ − γ ′ β.

Comme αβ ′ − α′ β 6= 0, on peut diviser par cette quantité, et on trouve :

γβ ′ − γ ′ β γ ′ α − γα′
x= et y= .
αβ ′ − α′ β αβ ′ − α′ β
Ce sont les formules de Cramer, qu’on généralisera plus tard dans l’année, pour des systèmes n × n, à l’aide
de déterminants.
On a donc trouvé une écriture unique de x et y. Ainsi, si le système admet une solution, elle est unique .
• Réciproquement, un calcul sans difficulté montre que les expressions trouvées sont bien solutions du système.
Ainsi, il existe une solution au système .

4
Remarquez que le fait de multiplier les équations par α, β etc, qui peuvent être nuls, ne me permet pas de
considérer que le raisonnement de la première phase se fait sous forme d’équivalences.
3. Il s’agit évidemment de l’existence d’un cercle circonscrit à un triangle non plat.
On montre ce résultat par le calcul. On cherche à montrer l’existence d’un point ω tel que

|ω − a| = |ω − b| = |ω − c|,

soit :
ωω − ωa − ωa + aa = ωω − ωb − ωb + bb = ωω − ωc − ωc + cc.
Ceci est équivalent au système (
−ωa − ωa + aa = −ωb − ωb + bb
−ωa − ωa + aa = −ωc − ωc + cc
c’est-à-dire au système (
ω(b − a) + ω(b − a) = |b|2 − |a|2
ω(c − a) + ω(c − a) = |c|2 − |a|2
Or, le système (
x(b − a) + y(b − a) = |b|2 − |a|2
x(c − a) + y(c − a) = |c|2 − |a|2
admet une unique solution (x, y), puisque
1 
(b − a)(c − a) − (c − a)(b − a) = Im (b − a)(c − a) 6= 0,
2i
les points a, b et c n’étant pas alignés (caractérisation de l’alignement).
On vérifie de façon immédiate que (y, x) est alors aussi solution, donc, par unicité de cette solution, y = x. En
posant ω = x, on a bien trouvé un point qui répond au problème.
Ainsi, 3 points distincts non alignés sont cocycliques.
4. Soit α, β, γ des réels, et z un complexe. On suppose que ei α , ei β , ei γ et z sont distincts.
(a) On a :

(ei γ − ei α )(z − ei β )
[ei α , ei β , ei γ , z] =
(z − ei α )(ei γ − ei β )
α+γ γ−α

ei 2 sin 2 (z − ei β )(z − e−iα )
= β+γ
|z − ei α |2
 
ei 2 sin γ−β 2

sin γ−α γ−α


 
i α−β 2 |z|2 − 1 i α−β sin
2 1 − zei β − ze−iα + ei(β−α)
=e 2 + e 2 .
|z − ei α |2 |z − ei α |2
   
sin γ−β 2 sin γ−β2

Or,
α−β α−β α+β α+β α−β
ei 2 (1 − zei β − ze−iα + ei(β−α) ) = ei 2 − zei− ze− i 2 + e− i 2
2

 α−β   α+β

= 2Re ei 2 − 2Re ze− i 2 ∈ R.

Ainsi,
   
γ−α α−β

sin γ−α sin sin

2
α−β |z| − 1  2 2 |z|2 − 1
Im([ei α , ei β , ei γ , z]) = Im ei 2  2  = × .
|z − ei α |2 |z − ei α |2
 
sin γ−β
2 sin γ−β
2

(b) Ainsi, [ei α , ei β , ei γ , z] est réel si et seulement si sa partie imaginaire est nulle et comme α, β et γ sont
distincts modulo 2π, leur demi-différence est non congrue à 0 modulo π, donc les sinus intervenant dans
l’expression de la partie imaginaire de [ei α , ei β , ei γ , z] sont tous non nuls.
Ainsi, [ei α , ei β , ei γ , z] est réel si et seulement si |z|2 = 1, c’est-à-dire z ∈ U.

5
5. Soit a, b, c, d distincts, et λ, µ des complexes, λ 6= 0. On a alors :
(λc + µ − λa − µ)(λd + µ − λb − µ)
[λa + µ, λb + µ, λc + µ, λd + µ] =
(λd + µ − λa − µ)(λc + µ − λb − µ)
λ2 (c − a)(d − b)
= .
(d − a)(c − b)

Ainsi, [λa + µ, λb + µ, λc + µ, λd + µ] = [a, b, c, d].


Remarquez le bien fondé du calcul précédent, du fait que λa+µ, λb+µ, λc+µ, λd+µ sont deux à deux distincts,
car z 7→ λz + µ est bijective (puisque λ 6= 0).
6. • Si a, b, c sont alignés, on a déjà établi l’équivalence.
• Si a, b et c ne sont pas alignés, ils sont cocycliques. Appelons C un cercle les contenant. Soit ω le centre du
cercle C et r son rayon. Une translation de vecteur −ω suivi d’une homothétie de rapport r1 transforme C
en U. Il s’agit donc d’une similitude affine s, s’écrivant sous la forme z 7→ λz + µ. Notons a′ , b′ , c′ et d′ les
images de a, b, c et d par s. Les points a, b, c et d sont cocycliques si et seulement si a′ , b′ , c′ et d′ le sont
(car s envoie bijectivement C sur U), et comme a′ , b′ , c′ sont suyr U, la question 4 permet d’affirmer que
ceci est le cas si et seulement si [a′ , b′ , c′ , d′ ] est réel, donc si et seulement si [a, b, c, d] est réel (d’après la
question 5, les a′ , b′ , c′ et d′ s’écrivant λa + µ etc.).
Ainsi, a, b, c et d sont cocycliques ou alignés si et seulement si [a, b, c, d] est réel.
7. (Formule des six birapports). On calcule courageusement, en remarquant que tout se simplifie (comptez les
signes dans les simplifications, il y en a un nombre pair) :

[a, c, b, d] × [c′ , a′ , d′ , b′ ] × [a′ , b, a, b′ ] × [b, c′ , c, b′ ] × [c, d′ , c′ , d] × [d′ , a, a′ , d]


(b − a)(d − c)(d′ − c′ )(b′ − a′ )(a − a′ )(b′ − b)(c − b)(b′ − c′ )(c′ − c)(d − d′ )(a′ − d′ )(d − a)
=
(d − a)(b − c)(b′ − c′ )(d′ − a′ )(b′ − a′ )(a − b)(b′ − b)(c − c′ )(d − c)(c′ − d′ )(d − d′ )(a′ − a)
= 1.

Ainsi, [a, c, b, d] × [c′ , a′ , d′ , b′ ] × [a′ , b, a, b′ ] × [b, c′ , c, b′ ] × [c, d′ , c′ , d] × [d′ , a, a′ , d] = 1 .


8. Les points a, a′ , b, b′ , sont cocycliques (ils sont sur C2 ), ainsi que les points b, b′ , c, c′ , les points c, c′ , d, d′ , et les
points d, d′ , a, a′ . Ainsi, les quatre derniers birapports de la formule des 6 birapports sont réels. On en déduit
que [a, c, b, d][c′ , a′ , d′ , b′ ] est réel. Ainsi, si a, b, c et d sont alignés ou cocycliques, [a, c, b, d] étant alors réel (et
non nul), il en est de même de [c′ , a′ , d′ , b′ ].
Ainsi, a, b, c, d sont alignés ou cocycliques ssi a′ , b′ , c′ , d′ le sont.

Correction de l’exercice 3 –

1. On a, pour x ∈]0, π], ei x étant différent de 1 :


n
!
1 1 X
+ Cn (x) = − + Re ei kx
2 2
k=0
i(n+1)x
1 1−e
= − + Re
2 1 − ei x
 
(n+1)x
1 nx 
sin 2
= − + Re ei 2 x

2 sin 2
 
(n+1)x
cos nx − 21 sin x2
 
2 sin 2
=
sin x2

    
1 nx (n+1)x (n+1)x 1
− sin nx x

2 sin 2 + 2 2 − 2 − 2 sin 2
=
sin x2


et donc :   
1
sin n+ x
1 2
+ Cn (x) = x
2 2 sin
2

6
2. On a, pour x ∈]0, π] :
     
1 1
sin n+ x sin n+ x x  
2 2 2 1 1
x = 1
 ×  −→ n + .
x × n + 2 x→0
2 sin n+ 2 x sin 2 + 2
2

Ainsi, la fonction f se prolonge par continuité en 0, en posant f (0) = n + 21 .


3. On revient bien entendu à l’expression initiale :
π π n π
dx X
Z Z Z
π
f (x) dx = + cos(kx) dx = 2 .
0 0 2 0
k=1

4. La fonction ϕ est clairement de classe C 1 sur ]0, π]. Formons son taux d’accroissement en 0 :
x
ϕ(x) − ϕ(0) cos(ax) − 1 cos(ax) − 1
= = × 2 
× 2a2 −→ −a2 .
x sin x2 (ax)2 sin x2

x x→0+

Ainsi, ϕ est dérivable sur [0, π]. Montrons la continuité de la dérivée en 0. Pour cela, il faut exprimer la dérivée
sur ]0, π] :
!
−a sin(ax) sin x2 − 21 (cos(ax) − 1) cos x2 sin(ax) sin x2
  
′ x2 1 cos(ax) − 1 x
ϕ (x) = =  · −a − cos
sin2 x2 sin2 x2 x2

x x 2 2

Ainsi,
a2 a2
lim ϕ′ (x) = 4(− + ) = −a2 .
x→0 2 4
Ainsi, ϕ′ est continue en 0, donc ϕ est de classe C 1 sur [0, π].
5. Soit n ∈ N∗ . Comme ϕ est de classe C 1 , ainsi que les fonctions trigonométriques, on peut utiliser la formule
d’intégration par parties :
Z π   
1
In = ϕ(x) sin n+ x dx
0 2
1
 h 
1
  iπ Z π 
1
  

= − cos n+ x ϕ(x) + cos n+ x ϕ (x) dx
n + 21 2 0 0 2
Z π   
1 1
= 1 cos n+ x ϕ′ (x) dx.
n+ 2 0 2

La fonction ϕ′ étant continue (car ϕ est C 1 ), il en est de même de ψ : x 7→ cos n + 21 x ϕ′ (x), sur l’intervalle
 

[0, π]. Un théorème d’analyse qu’on n’a pas encore vu en cours, mais qu’on a admis dans un DM, permet
d’affirmer que cette fonction est bornée. Il existe donc M tel que |ψ(x)| 6 M pour tout x de [0, π]. On en déduit
alors que pour tout n ∈ N∗ :
πM
|In | 6 → 0.
n + 12

Ainsi, d’après le théorème d’encadrement, In → 0 .


On pouvait aussi majorer explicitement ϕ′ pour contourner le théorème d’analyse, en utilisant l’inégalité tri-
angulaire, et les inégalités sin(y) 6 y sur R+ et sin(y) > 2y sur [0, π2 ] (donc sin x2 > πx sur [0, π]), ainsi que

π
l’égalité cos(ax) − 1 = −2 sin2 ax2 , afin de pouvoir utiliser les inégalités sur le sinus. On obtient alors


a2 a2
 
′ 2
∀x ∈]0, π], |ϕ (x)| 6 π + 6 π 2 a2 .
2 4

Cette majoration reste vraie pour x = 0, ce qui prouve que ϕ′ est bornée, et on termine de même que plus haut.
Z π
On note, pour n ∈ N∗ : un = cos(ax) cos(nx) dx.
0

7
6. • On commence par calculer uk pour tout k ∈ N∗ , en transformant le produit en somme :
Z π
1
cos(ax) cos(kx) dx = (cos((a − k)x) + cos((a + k)x)) .
0 2

Puisque a n’est pas entier, a + k et a − k sont non nuls, d’où :


Z π  iπ 
1 1 h iπ 2 h
cos(ax) cos(kx) dx = sin((a − k)x) + sin((a + k)x)
0 2 a−k 0 a+k 0

1 (−1)k sin(aπ) (−1)k sin(aπ)


 
= +
2 (a − k) (a + k)
(−1)k sin(aπ) 2a (−1)k sin(aπ)
= 2 2
= .
2 a −k a2 − k 2
Ainsi :
n n
X X (−1)k a sin(aπ)
uk =
a2 − k 2
k=1 k=1

• D’un autre côté,


n
X Z π
uk = cos(ax)Cn (x) dx
k=1 0
Z π Z π
= (cos(ax) − 1)Cn (x) dx + Cn (x) dx
0 0
1 +π
Z π     Z π
1
Z
= ϕ(x) sin n + x dx − (cos(ax) − 1) dx + Cn (x) dx
0 2 2 0 0
Z π     Z π Z π
1 1
= ϕ(x) sin n + x dx − cos(ax) dx + f (x) dx
0 2 2 0 0
1 h iπ  π
= In − sin(ax) +
2a 0 2
sin(aπ) π
= In − + .
2a 2
Ainsi, on a obtenu :
n
X (−1)k a sin(aπ) sin(aπ) π
2 2
= In − + .
a −k 2a 2
k=1

L’expression de droite admet une limite lorsque n tend vers +∞, car In → 0. Ainsi, la somme de droite admet
aussi une limite :
+∞
X (−1)n a sin(aπ) sin(aπ) π
2 − n2
=− + ,
n=1
a 2a 2
d’où finalement
+∞
X 2(−1)n a π 1
2 2
= − .
n=1
a −n sin(aπ) a

On remarquera que dans ces calculs toutes les intégrales sont bien définies, puisque dans le cas où les fonctions
ne sont pas définies en une borne, elles sont prolongeables par continuité.

Correction du problème – Transformée de Fourier discrète

Partie I – Préliminaires

1. Il s’agit d’un résultat du cours, classique :


n−1
X n−1
X
ω jk = (ω k )j .
j=0 j=0

8
Puisque k ∈ [[0, n − 1]], si k 6= 0, ω k 6= 1, donc
n−1
X 1 − ω kn
ω jk = = 0.
j=0
1−ω

Si k = 0, la somme vaut n. Ainsi :


n−1
X
ω jk = nδk,0 .
j=0

Comme ω 0 = ω n , la deuxième somme est égale à la première (on remplace un terme par un autre qui lui est
égal) :
Xn
ω jk = nδk,0 .
j=1

2. Soit u = (u0 , . . . , un−1 ) ∈ Cn et notons v = (v0 , . . . , vn−1 ) = Fn u et w = (w0 , . . . , wn−1 ) = Fn v. On a alors,


pour tout ℓ ∈ [[0, n − 1]],
n−1
X n−1
X n−1X
wℓ = vk ω ℓk = uj ω −jk ω ℓk .
k=0 k=0 j=0

En intervertissant les deux sommes, il vient :


n−1
X n−1
X n−1
X
wℓ = uj (ω ℓ−j )k = uj nδℓ−j,0 ,
j=0 k=0 j=0

car k − j prend ses valeurs dans [[−(n + 1), n + 1]], le seul multiple de n dans cet intervalle étant 0. Ainsi,
n−1
X
wℓ = n uj δℓ,j = nuℓ .
j=0

Ainsi, Fn ◦ Fn = nidCn . On en déduit que Fnn ◦ Fn = id, et comme par ailleurs, on vérifie sans peine que pour
λ réel, Fn (λu) = λFn u, on a aussi Fn ◦ Fnn = id.
Fn
Ainsi, Fn est bijective, de réciproque n .
3. On a
Fn (1, 1, 0, . . . , 0) = (v0 , . . . , vn−1 ),

n−1
X
∀k ∈ [[1, n]], vk = uj ω jk = 1 + ω k .
j=0

1
Ainsi, Fn−1 (1, 1, 0, . . . , 0) = (1 + ω 0 , 1 + ω 1 , . . . , 1 + ω n−1 ).
n
De même, on a, en notant
Fn (0, . . . , 0, i . . . , 0) = (v0′ , . . . , vn−1

),
on a, pour tout k ∈ [[0, n − 1]] :
vk′ = ω ik .
1
Ainsi, Fn−1 (0, . . . , 1, . . . , 0) = i 2i
n (1, ω , ω , . . . , ω
(n−1)i
).

Partie II – Équation de convolution

1. Soit u, v des éléments de Cn . On note w = (w1 , . . . , wn ) = Fn (u × v). On a donc, pour k ∈ [[0, n − 1]] :
n−1
X X n−1
X X
wℓ = ui vj ω ℓk = ui vj ω ℓ(i+j)
k=0 i+j≡k [n] k=0 i+j≡k [n]

9
Ainsi, cette somme n’étant que le groupement des couples (i, j) suivant la classe de congruence de leur somme
modulo n, on peut dégrouper ces termes, ce qui donne :
n−1
! n−1 
X n−1
X n−1
X X
wℓ = ui ω iℓ vj ω jℓ = ui ω iℓ  vj ω jℓ  .
i=0 j=0 i=0 j=0

On a donc bien la description attendue : Fn (u ⊗ v) = Fn (u) × Fn (v) .


2. (i) Puisque Fn est bijective, l’équation u ⊗ x = y est équivalente à Fn (u ⊗ x) = Fn y, ou encore à Fn (u) ×
Fn (x) = Fn (y).
Ce produit se définissant coordonnée par coordonnée, pour qu’on puisse définit Fn (x) solution de cette
équation, il faut et il suffit que chaque fois que la i-ième coordonnée de Fn (y) est non nulle, il en est de
même de celle de Fn (u). On trouve la coordonnée x′i correspondante de Fn (x) en quotientant les 2. Si
la i-ième coordonnée de Fn (y) est nulle, on peut poser x′i = 0. On pose alors x = Fn−1 (x′ ), qui est bien
solution de l’équation.
Ainsi, en désignant par Supp(x1 , . . . , xn ) = {i | xi 6= 0}, une condition suffisante et nécessaire pour
l’existence d’une solution au moins à l’équation u ⊗ x = y est que Supp(Fn y) ⊂ Supp(Fn u) .
(ii) Cette fois les x′i doivent être tous déterminés de façon unique, s’ils existent. C’est le cas si et seulement si
la i-ième coordonnée de Fn (y) est non nulle.
Ainsi, l’équation admet au plus une solution si Supp(Fn y) = [[0, n − 1]] (autrement dit, aucun coefficient
n’est nul).
(iii) L’existence et l’unicité d’une solution équivaut alors à [[0, n − 1]] = Supp(Fn y) ⊂ Supp(Fn u), et comme
ce dernier est inclus dans [[0, n − 1]], on obtient la CNS suivante : Supp(Fn y) = Supp(Fn u) = [[1, n − 1]]
(autrement dit aucun coefficient nul).
3. La question I-3 nous assure que (1, ω, . . . , ω n−1 ) est l’image réciproque de n(0, 1, 0, . . . 0), donc, avec les notations
de la question précédente, Supp(Fn (y)) = {1}
Par ailleurs, la question I-1 (ou la question I-3 avec i = 0) permet d’affirmer que Fn (1, . . . , 1) = (n, 0, . . . , 0).
Ainsi, Supp(Fn x) = {0}..
D’après la caractérisation (i) de la question précédente, on peut donc affirmer que l’équation (1, 1, . . . , 1) ⊗ x =
(1, ω, . . . , ω n−1 ) n’a pas de solution .
C’était prévisible : dans la mesure ou les coordonnées de (1, . . . , 1) sont toutes égales, les coefficients wk de
(1, . . . , 1) ⊗ x doivent aussi tous être égaux :
X n−1
X
wk = xj = xj ,
i+j≡k i=0

puisqu’à chaque indice j ∈ [[1, n − 1]], il correspond un unique i ∈ [[1, n − 1]] tel que i + j ≡ k [n] (reste modulo
n de k − j).
Comme le second membre de l’équation n’est pas de cette forme, il ne peut pas exister de solution.
4. En appliquant la transormée de Fourier, ou obtient :

(0, n, 0, ×, 0) × Fn (x) = (0, n, 0, . . . , 0).

Ainsi, il faut et il suffit que Fn (x) soit de la forme (x′0 , 1, x′2 , . . . , x′n−1 ). On trouve trois solutions distinctes en
prenant l’antécédant par Fn de trois n-uplets de ce type, par exemple :

1
x = Fn−1 (0, 1, 0, . . . , 0) = (1, ω, . . . , ω n−1 ) ,
n
1
x = F −1 (1, 1, 0, . . . , 0) = (1 + ω 0 , . . . , 1 + ω n−1 ) ou
n
1 1
x = F −1 (1, 1, . . . , 1) = Fn (1, . . . , 1) = (1, 0, . . . , 0) .
n n

Partie III – Algorithme de Cooley-Tukey, transformée de Fourier rapide

10
1. On suppose n = 4. On considère (u0 , u1 , u2 , u3 ) ∈ C4 et (v0 , v1 , v2 , v3 ) = F4 u. On remarquera que dans cette
question, l’hypothèse n = 4 implique que ω = i.
(a) On a :

v0 = u0 + u1 + u2 + u3
v1 = u0 + i u1 − u2 − i u3
v2 = u0 − u1 + u2 − u3
v3 = u0 − i u1 − u2 + i u3 .

En posant a0 = u0 + u2 , b0 = u1 + u3 , a1 = u0 − u2 et b1 = u1 − u3 , on a bien les relations :


( (
v0 = a0 + b0 v1 = a1 + ωb1
et
v2 = a0 − b0 v3 = a1 − ωb1

(b) Pour n = 2, ω = −1. Ainsi, (a0 , a1 ) = F2 (u0 , u2 ) . De même (b0 , b1 ) = F2 (u1 , u3 ).


2. Notons ζ = ω 2 . Pour tout k ∈ [[0, m − 1]] :
n−1
X
vk = uj ω jk .
j=0

Séparons cette somme en deux suivant que les indices sont pairs ou impairs :
m−1
X m−1
X
vk = u2j ω 2jk + u2j+1 ω (2j+1)k
j=0 j=0
m−1
X m−1
X
= u2j ζ jk + ω k u2j+1 ζ jk .
j=0 j=0

Cela correspond bien à l’égalité attendue : vk = ak + ω k bk .


De même, pour tout k ∈ [[0, n − 1]] :
m−1
X m−1
X
vm+k = u2j ω 2j(m+k) + u2j+1 ω (2j+1)(m+k)
j=0 j=0
m−1
X m−1
X
= u2j ζ jk − ω k u2j+1 ζ jk .
j=0 j=0

puisque ω 2jm = ω nj = 1 et ω (2j+1)m = ω m = −1.


On a bien obtenu : vm+k = ak − ω k bk .
3. (a) Pour chaque vk , il faut sommer n termes (donc faire n − 1 opérations), chaque terme s’obtenant par une
conjugaison, un produit jk (pour obtenir l’exposant) et un produit de nombres complexes, donc 3 opérations.
Ainsi, le nombre d’opérations nécessaires pour le calcul d’un vk est (n − 1) + 3 × n = 4n − 1. Ainsi,

dn = n(4n − 1) ∼ 4n2 .
+∞

(b) On note c′p = cn = c2p . On relie c′p et c′p−1 : Le calcul de F2P u par la méthode décrite ci-dessus nécessite de
calculer F2p−1 v pour deux suites v, en appliquant récursivement la méthode décrite, ce qui nécessite c′p−1
opérations pour chaque suite, donc 2c′p−1 opérations. Le calcul de chaque vk nécessite alors 2 opérations,
disons 3 dans la moitié des cas, pour pouvoir passer de k à m + k. Ainsi, le calcul total nécessite un nombre
d’opérations inférieur à
c′p 6 2c′p−1 + 3 × 2p−1 .
On peut résoudre cette récurrence de la même manière que les équations différentielles (en trouvant une
solution particulière, et en résolvant l’équation homogène, qui est une équation géométrique). Cela provient
de la structure affine de l’ensemble des solutions. Cette technique n’ayant pas encore été bien étudiée, on

11
peut aussi s’en sortir de manière élémentaire ici, en se servant de la forme de la majoration donnée dans
l’énoncé. On recherche K ′ tel que
c′p 6 K ′ p2p .
On fait une analyse synthèse, associée à une récurrence. On suppose que K ′ vérifie l’inégalité ci-dessus au
rang p − 1. On a alors :

c′p 6 2c′p−1 + 3 × 2p−1 6 K ′ (p − 1)2p + 3 × 2p−1 = K ′ p2p + (3 − 2K ′ )2p−1 .


3
Ainsi, il suffit de choisir K ′ > c′0 = 1 (pour avoir l’initialisation) et K ′ > 2 pour que la récurrence ci-dessus
soit valide.
On a donc montré que pour tout n = 2p , on a

cn = c′p 6 23 p2p = 32 n log2 (n).

Cette majoration de la complexité est un cas particulier d’un théorème général permettant d’estimer la
complexité d’un algorithme de type diviser pour régner. Vous verrez ce théoèrme général l’année prochaine
si vous faites l’option informatique.
(c) D’après les croissances comparées, cn = o(dn ). Le gain est en fait énorme pour des grandes valeurs de n.
Une complexité en n ln(n) est quasi-linéaire. Par exemple pour n = 10000, on passe de n2 = 100.000.000
opérations à à peu près n log2 n ≃ 130.000.

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