Sujet d'Odre General Sami
Sujet d'Odre General Sami
Sujet d'Odre General Sami
issus d’une actualité très récente, d’autres plaquent littéralement des références
apprises sur tel ou tel domaine (l’État, l’école, la justice…) sans même faire l’effort
minimal de les raccrocher au sujet, sans vrai recul, sans mise à distance ou perspective
» (rapport du jury EN3S 2013).
Exercice 3
Ayant à traiter le sujet « La solidarité intergénérationnelle », quels exemples vous
paraissent étayer son existence et quels autres exemples peuvent vous aider à soutenir
la thèse adverse ?
(Voir corrigé pages 55-57).
Pour rendre plus agréable la lecture de la copie, on peut d'ailleurs jouer sur la place
respective de l'idée maîtresse et de l'exemple. Si la démarche la plus courante consiste
à faire suivre l'idée de l'exemple, on peut aussi, parfois, procéder à l'inverse et faire
précéder l'idée par l'exemple.
Il découle de ces derniers paragraphes qu'une copie offrant un catalogue d'exemples est
totalement proscrite et, de fait, sévèrement sanctionnée au concours. Par « catalogue
d'exemples », les correcteurs entendent une copie dont les exemples se succèdent les
uns après les autres sans que l'argumentation ait avancé, où ces derniers ne viennent
pas illustrer et étayer une argumentation mais s'y substituer.
Exercice 4
Si vous aviez comme sujet de composition « Les droits des femmes », combinez-vous
votre réflexion, votre argumentation, pour éviter de rédiger une composition
d’histoire ?
(Voir corrigé pages 33-34.)
4. Une approche comparative
Il peut arriver que des intitulés prennent la peine de délimiter le cadre de référence, à
savoir la France. Mais la plupart des intitulés officiels restent dans un flou commode,
employant l’expression passe-partout de « monde (contemporain) », d’autres évitant
même toute référence à un quelconque cadre spatiotemporel. En réalité, ce flou ou ce
silence sont éloquents : le cadre de référence est la France (ce qui va de soi, dans le
cadre des concours administratifs) et, à certains égards, il paraît superflu de le préciser.
Mais, de même qu’on ne peut découvrir la spécificité du présent sans l’appréhender à
la lumière du passé, il est exclu d’envisager de réfléchir sur la société française, ses
institutions, sa culture, sans établir des comparaisons - au moins ponctuelles - avec
d’autres pays, analogues (car développés et démocratiques) ou différents.
C'est dans cette perspective qu'il faut comprendre, par exemple, les commentaires du
jury de l'épreuve de dissertation de culture générale au concours d'entrée 2009 de
l'École nationale supérieure de Sécurité sociale. Le sujet à traiter était : « La pauvreté,
où qu'elle existe, constitue un danger pour la prospérité de tous ». Cette déclaration de
Philadelphie (déclaration concernant les buts et les objectifs de l'Organisation
internationale du travail, 1944) vous paraît-elle toujours d'actualité ? Dans son rapport,
le jury déplorait que - trop souvent, les candidats s'arrêtent sur les points d'actualité
sociale française (ici, en majorité le RSA) -.
Pour traiter les sujets dans toutes leurs dimensions et faire saisir la spécificité du cas
français, vous pourrez, selon les cas, comparer la France à d'autres pays similaires
(politiquement, socialement, culturellement, économiquement...) ou, au contraire, très
différents.
Ainsi est-il classique de juger les caractéristiques de la société française à la lumière de
la société américaine. « Modèle » des nations occidentales. Mais il faut aussi savoir
établir des rapprochements avec d'autres pays proches du nôtre à bien des égards, à
commencer par ceux de l'Union européenne, en n'oubliant pas que l'intégration
européenne ne cesse de s'approfondir. D'autant que cette intégration conduit les
Européens à être plus attentifs À ce qui les rapproche ou les distingue des autres
peuples de l'Union.
« Nant est essentiel de la réussite scolaire (voir les analyses critiques de Pierre
Bourdieu et Jean-Claude Passeron concernant le rôle de l’école dans la reproduction
des inégalités sociales).
Par ailleurs, qu’il s’agisse de sortie précoce du système scolaire ou de choix de filière,
le statut social des parents reste un facteur déterminant de la réussite scolaire des
enfants. Ainsi, en matière d’équité scolaire, lors de la dernière enquête internationale
PISA (2012), la France figurait au 27ème rang des 34 pays de l’OCDE, tandis qu’au
sein de l’Union européenne, le système éducatif français occupe une place
intermédiaire en ce qui concerne les inégalités préexistantes à l’école et la capacité de
la France à les réduire. La Suède, l’Irlande, le Danemark et la Finlande présentent les
systèmes éducatifs les plus équitables, alors que la Belgique, l’Italie et la Grèce
enregistrent les plus fortes inégalités.
De vue fonctionnel, l'exemple a pour objet d'établir un “espace” dans lequel l'auteur et
le lecteur de la copie, partageant les mêmes références culturelles, communiqueront.
Un exemple digne de figurer dans une copie doit être un trait d'union entre des
personnes et des esprits différents, un moyen d'établir une connivence culturelle. Les
exemples doivent donc être choisis avec soin. »
Si, inversement, le fait a toutes les chances de n’être connu que de vous parce qu’il est
minuscule, il vaut mieux l’écarter au profit d'un exemple que l’histoire a retenu. À cet
égard, évitez de citer des faits – surtout des faits divers – fournis par l’actualité la plus
immédiate et qui appartiennent à l’« écurie des poissons » ; le journalisme n’est pas
l’histoire oubliée. Et si vous êtes tenté d’insérer dans une copie une information toute
fraîche, il doit savoir résister à la tentation. Car rien n’est plus futile que d’altérer le
thème de l’actualité du présent. »
De fait, seule une solide culture générale permet de distinguer, dans le flot
incessant des événements, le fait qui peut avoir valeur d’exemple, voire de
deviner ce qui passera à la postérité. Dès lors, s’il ne faut pas vous interdire de
citer tout fait récent, vous devez réfléchir à son exemplarité en vous projetant
dans l’avenir et en essayant d’imaginer ce qu’il en restera un an plus tard. Si
vous pressentez qu’il s’agit d’un fait majeur, gardez-le ; sinon, éliminez-le et
cherchez-en un autre qui soit déjà validé par la mémoire collective.
Repères
Ressources
Rapports publics
Discours publics
Discours dans l’actualité
Débats et consultations.
Il vous faut, enfin, avoir une vue d’ensemble des diverses conceptions
philosophiques et politiques de l’État, de manière à pouvoir traiter, selon
les cas, de l’État-Nation, de l’État jacobin ou décentralisé, de l’État
planificateur, aménageur, opérateur, régulateur, stratégique, de l’État-
providence ou de l’État « modeste ». C’est à cette seule condition que
vous pourrez comprendre et apprécier les politiques publiques, évoquer
les missions de l’État et de ses partenaires, les collectivités territoriales.
Remarque
On ne peut pas analyser les pouvoirs sans analyser les contre-pouvoirs.
Même si la réflexion sur le rôle de l’État et celui des collectivités
territoriales est absolument fondamentale, vous devez traiter aussi des
autres formes de pouvoir à l’œuvre dans la société. Il vous faudra,
d’abord, indiquer comment ces pouvoirs, ses prorogatives, ses limites, se
définissent constamment par rapport à ces autres acteurs intervenant de
la société civile que sont les partis politiques, les syndicats, les
organisations patronales, les associations, les mouvements de citoyens,
les ONG, les intellectuels, les journalistes, etc.
De même, il convient de savoir différencier les trois pouvoirs (exécutif,
législatif, judiciaire), de distinguer entre l’État et les collectivités
territoriales puisque ces différents pouvoirs se complètent et s'excluent
également.
En vous appuyant sur des faits objectifs, évaluez les résultats obtenus et
montrez les limites de cette politique.
Retenir l’essentiel
Dans une composition, le savoir n’est jamais une fin en soi : il est un
moyen au service d’une réflexion, même déterminée par un sujet précis.
Sans prétention exagérée, une composition s’efforce de conduire «
démonstration » et donc d’argumenter grâce à un va-et-vient constant
entre les idées et les faits cités à titre d’exemples.
Exercice 5
Il vous faut donc bien connaître l’organisation des institutions centrales et des
institutions locales en France, les moyens dont disposent l’État et les
collectivités territoriales, l’histoire de l’action de l’État ainsi que celle des
rapports qu’il entretient avec les pouvoirs régionaux, départementaux ou locaux.
Il vous faut aussi acquérir une bonne connaissance des politiques publiques en
France. À cet égard, nous vous renvoyons au site de La Documentation française
vie-publique.fr, qui vous donne une vue d’ensemble en trois grandes rubriques :
« Actualités », « Repères » et « Ressources » – comprenant chacune quatre sous-
rubriques :
Actualités
Brèves
Dossiers d’actualité
FAQ citoyens
Pour accéder aux IRA, il faut être capable de rédiger une « composition sur un
sujet d’ordre général portant sur la place des pouvoirs publics et leur rôle dans
les grands domaines de l’intervention publique (société, économie, emploi,
santé, culture, territoires, relations extérieures…) » permettant d’évaluer
l’ouverture au monde des candidats, leur aptitude à l’analyse et au
questionnement ainsi que leur capacité à se projeter dans leur futur
environnement professionnel (article 1er).
Il reste à définir par ailleurs les modalités de financement des produits culturels.
Qui doit en assumer la charge ? Les pouvoirs publics ont un choix politique à
effectuer en décidant soit de faire peser la charge du financement sur l’usager
qui consomme le bien culturel – dans ce cas, l’accès à la culture se payant sous
forme d’un prix, d’un tarif ou d’un abonnement –, soit de grever la collectivité à
l’impôt – la prestation culturelle est alors gratuite pour l’usager du service mais
son coût est pris en charge par le contribuable.
Cinquième domaine : les politiques publiques. Les pouvoirs publics ont pris des
mesures pour répondre aux revendications prônant la gratuité d’accès aux
produits et institutions culturels, notamment aux musées et aux monuments
historiques. Or, à la différence d’autres pays tels que la Grande-Bretagne, où
tous les musées et galeries d’art nationaux sont gratuits, la France n’a retenu au
plan national qu’une gratuité partielle, réservée à des catégories de la population
que l’on souhaite sensibiliser davantage, en particulier les jeunes. Ainsi, depuis
avril 2009, l’accès aux monuments nationaux et aux collections permanentes des
musées est gratuit pour les moins de 26 ans ressortissants de l’un des pays
membres de l’Union européenne.
En outre, l’État entend protéger la création artistique d’éventuels effets pervers
de la gratuité. C’est ainsi que la protection des œuvres de l’esprit s’inspire de
deux systèmes possibles : les droits d’auteur et le copyright. Le premier,
appliqué en France, protège la création culturelle en reconnaissant aux auteurs
(personnes physiques) des droits patrimoniaux et moraux sur leur œuvre, ce qui
leur permet de percevoir une rémunération en contrepartie de l’utilisation de leur
œuvre par des tiers. En revanche, dans le système du copyright, qui s’applique
en particulier dans les pays anglo-saxons, les personnes morales telles que les
éditeurs ou les producteurs peuvent aussi être considérées comme des auteurs.
La composition revient d'abord à penser contre soi-même. Sans pour autant,
évidemment, croire qu'on a « pensé » parce qu'on prend le contre-pied de ce qui
est communément admis : l'originalité de la copie doit être la résultante d'une
pensée approfondie et argumentée, et non un but en soi.
2. Un regard aussi objectif que possible
Le traitement du sujet doit conduire le candidat à exprimer non pas une opinion,
mais un véritable jugement. En somme, tout candidat à un droit et un devoir : le
droit d’être libre de ses jugements à condition, toutefois, de s’être acquitté
préalablement d’un devoir, celui d'avoir surmonté sa subjectivité.
Il faut reconnaître que l’approche objective du sujet n’est pas toujours aisée,
d’autant que certains sujets semblent favoriser les prises de position partisanes :
par exemple, s’il est facile (presque trop) de prendre position sur un sujet
comme « Le civisme est-il une valeur dépassée ? », il n’en va pas de même pour
celui-ci : « Y a-t-il, actuellement, trop de fonctionnaires en France ? » Dans le
premier cas, il semble assez aisée de défendre l’idée que, quoi qu’il en soit, le
civisme n’est pas une valeur dépassée. En revanche, dans le second cas, on sent
bien que la pente est glissante et peut facilement mener, y compris à son corps
défendant, à une critique des gouvernants en place. À ce sujet, il faut noter les
mises en garde adressées aux candidats par les jurys, en particulier celui du
concours 2014 de l’EN3S, recommandant de « faire attention à ne pas tenir des
propos trop partisans » et d’éviter de donner « des exemples ou des arguments
caricaturaux et/ou polémiques (sur le plan politique, par exemple, ou religieux)
».
Remarque
On peut imaginer l’ouverture finale de la conclusion sur ce mode : « S’il est
toujours inquiétant de voir la rue prendre le pouvoir, même temporairement, aux
dépens des institutions légitimes, un tel basculement des rapports de force ne
doit pas manquer d’interpeller les dirigeants des démocraties : puisque, à
l’évidence, la rue tire son pouvoir d’une insatisfaction de vie démocratique,
puisqu’une part des citoyens ressentent le besoin de s’exprimer autrement que
par le vote, ne pourrait-on pas voir dans la démocratie participative le meilleur
rempart contre les débordements démagogiques de la rue ? »
4. Une logique de « démonstration »
Parce qu'elle naît d'un questionnement et donc de questions (elles-mêmes
dépendant d'une problématique précise), toute composition doit être menée
comme une « démonstration » argumentée aboutissant à des éléments de
réponse.
1. Que faut-il entendre par « démonstration » ?
Si nous utilisons le mot « démonstration » avec des guillemets, c’est qu’une
composition sur un sujet d’ordre général, même dense et riche en arguments, n’a
rien de comparable avec une démonstration mathématique. Il faut être lucide et
refuser cette représentation, chimérique et dangereuse.
Chimérique car il est impossible, dans une composition mobilisant à la fois
l’intelligence et le jugement éthique, de parvenir à une démonstration
irréfutable. Dangereuse parce que cette ambition n'est guère émancipante : ainsi
paraissent périlleuses les copies qui abondent en formules préemptoires telles
que « Nous avons déjà fait le tour des trois raisons pour lesquelles ce sociologue
tient à affirmer... » ou « Puisque nous avons démontré la réalité d'un retard
démocratique, nous pouvons maintenir... ».
De même, les copies saturées de notes de liaison sont pénibles à lire. Et
notamment de ceux qui marquent la cause – car, en effet, etc. – au consé-quence
– donc, ainsi, c’est pourquoi, par conséquent... Ainsi est légitime et même
indispensable d’employer des notes de liaison qui balisent le cheminement
intellectual (voir chapitre 6, page 139), il est insuffisante de saturer de
événements et d’articulations logiques.
Il ressort de ce qui précède qu’une argumentation discrète et consciente de ses
limites est plus efficace que une argumentation démesurée.
Il convient, certes, d’imaginer en lecteur ou en récipiendaire cet écart entre un
sens à la logique et un éclat réticulé. Toutefois, fondamentalement, le lecteur (et
correcteur) n'est pas un vulgaire exécuteur, ni un maitre, sensible aux efforts
d'argumentation sans assise ni fondement, paradoxalement, lorsque l’on ne
constitue pas des confirmations, de cession, que c’est tout le travail qui apparaît
superflu.
Chirac lui demandant le droit de mourir pour abréger ses souffrances et celles de ses
proches. Aussi la justice, appelée à se prononcer sur des cas d'euthanasie
(administration de produits aux malades en fin de vie), a parfois déclaré des non-
lieux ou des peines de principe, ce qui peut être interprété comme un appel du juge
au législateur afin qu'il débatte d'une réforme des règles en vigueur.
– Quelle est l'attitude des pouvoirs publics ? L'État ne peut pas rester indifférent à la
fin de vie, d'autant qu'elle est de plus en plus médicale et hospitalière – en France,
60 % des décès ont lieu en milieu hospitalier. Le législateur a ainsi été amené à
réguler l'accompagnement de la fin de vie : une loi du 22 avril 2005, dite « loi
Leonetti », autorise, à la demande du patient, l'arrêt des traitements ou le rejet de
l'acharnement thérapeutique (refus de l'« obstination déraisonnable »). Mais la
démarche active de donner ou de faciliter la mort – l’euthanasie active – reste
interdite. Cependant, le dispositif législatif de 2005 a fait l'objet d'interprétations
divergentes, comme le montre le cas de Vincent Lambert, plongé dans un état de
conscience minimal depuis un accident de la route. Son maintien en vie a été au
centre d’un long contentieux devant la justice : alors que le Conseil d’État avait
autorisé, en juin 2014, l’arrêt de son alimentation, la Cour européenne des droits de
l’homme, saisie par des membres de la famille opposés à l’arrêt du conseil d’État, a
décidé en janvier 2015 son maintien en vie en tant que mesure conservatoire
d’urgence en attendant que la Cour se prononce sur le fond de l'affaire. Or, en juin
2015, la Cour a validé l’arrêt de l’alimentation prononcé par le Conseil d’État, en
estimant qu’il n’était pas contraire à la Convention européenne des droits de
l’homme.
Les pouvoirs publics ont renforcé la politique des soins palliatifs. Ces soins
constituent un maillon essentiel pour garantir les droits des malades en fin de vie,
car l’éventuel arrêt des traitements ne saurait être confondu avec la suspension des
soins.
Enfin, les plus hautes autorités de l’État restent très sensibilisées au problème de
l’accompagnement en fin de vie, comme en témoigne la création par le président
François Hollande, en juillet 2012, d’une Mission présidentielle de réflexion sur la fin
de vie. Dans son rapport, remis en décembre 2012, la Mission constate les difficultés
et les retards dans l’organisation de la prise en charge des soins palliatifs, préconise
de mieux prendre en compte la volonté des patients...