Voir la source de Bataille de Normandie

{{Infobox Conflit militaire
 | image           = Seconde-guerre-mondiale-debarquement-LCVP-6juin1944.jpg
 | légende         = Un [[Landing Craft Vehicle & Personnel|LCVP]] à [[Omaha Beach]], [[Normandie]], France le {{date|6 juin 1944}}.
 | conflit         = Bataille de Normandie
 | guerre          = [[Seconde Guerre mondiale]]
 | date            = {{date|6 juin 1944-}} - {{date|25 août 1944}}<br><small>({{durée|6|juin|1944|25|août|1944}})</small>
 | lieu            = {{Normandie}},<br />Ouest de la [[France]]
 | issue           = Victoire des Alliés<br /> Tête de pont alliée en [[France]] : ouverture d'un troisième front soulageant le [[Front de l'Est (Seconde Guerre mondiale)|front soviétique]]
 | combattants1    = {{États-Unis (1912-1959)}}<br />{{Royaume-Uni}}<br />{{Canada (1921-1957)}}<br />{{drapeau|France}} [[Gouvernement provisoire de la République française|France]]<br />{{drapeau|Pologne}} [[Armée polonaise de l'Ouest]]<br />{{drapeau|Tchécoslovaquie}} [[Gouvernement provisoire tchécoslovaque|Forces tchécoslovaques libres]]<br />{{Norvège}}<br />{{drapeau|Belgique}} [[Forces belges libres]]<br />{{drapeau|Pays-Bas}} [[Combattants néerlandais dans la bataille de Normandie|Combattants néerlandais]]<br />{{Australie}}<br />{{Nouvelle-Zélande}}
 | combattants2    = {{Allemagne (1933)}}
 | commandant1     = {{drapeau|États-Unis|1912}} Général [[Dwight D. Eisenhower|Eisenhower]]<br />{{drapeau|Royaume-Uni}} Maréchal [[Bernard Montgomery|Montgomery]]<br /> {{drapeau|Royaume-Uni}} Général [[Miles Dempsey|Dempsey]]<br /> {{drapeau|États-Unis}} Général [[Omar Bradley|Bradley]]<br/>{{drapeau|États-Unis}} Général [[George Patton|Patton]]<br/> {{drapeau|France}} Général [[Philippe Leclerc de Hautecloque|Leclerc]]<br /> [[Fichier:Flag of Canada 1921.svg|20px|border]] Général [[Harry Crerar|Crerar]]
 | commandant2     = {{Drapeau|Allemagne|Nazi}} Feldmarschall [[Gerd von Rundstedt|von Rundstedt]]<br /> {{Drapeau|Allemagne|Nazi}} Feldmarschall [[Erwin Rommel|Rommel]] (absent le {{date|6 juin 1944|guerre mondiale}})<br />{{Drapeau|Allemagne|Nazi}} Général [[Friedrich Dollmann|Dollmann]]<br />{{Drapeau|Allemagne|Nazi}} Général [[Heinz Lammerding]]<br />{{Drapeau|Allemagne|Nazi}} Feldmarschall [[Günther von Kluge|von Kluge]]<br />{{Drapeau|Allemagne|Nazi}} Feldmarschall [[Walter Model|Model]] (après le {{date|17 août 1944-|guerre mondiale}}){{note|Participe à la poche de Falaise et décide du repli de Normandie pour organiser la défense à l'est de la France.|groupe=n.}}
 | forces1         = {{référence nécessaire|{{unité|1000000|hommes}} ({{date|11 juin 1944-|guerre mondiale}})}}<br />{{unité|1452000|hommes}} ({{date|25 juillet 1944-|guerre mondiale}})<br />{{unité|2052299|hommes}} ({{date|21 août 1944-|guerre mondiale}})<br />{{unité|2876000|hommes}} ({{date|29 août 1944-|guerre mondiale}})
 | forces2         = {{unité|380000|hommes}} ({{unité|1000000}} dispersés sur l'ensemble de la France)
 | pertes1         = forces terrestres : {{unité|209672|tués}}, blessés <br />et disparus (''tués : {{unité|36976}} ; disparus : {{unité|19221}}'') <br />forces aériennes : {{unité|16714|tués}} et disparus
 | pertes2         = {{unité|200000|tués}} et blessés (''tués : {{unité|50000}}'') {{unité|200000|prisonniers}}
 | pertes          = Civils : {{unité|50000|tués, blessés et disparus}} (dont tués : {{unité|33000}})<ref>M. Tamelander, N. Zetterling, ''Avgörandes Ögonblick : Invasionen i Normandie'', Norstedts Förlag, 2003, {{p.|341}}. {{ISBN|91-7486-235-9}}.</ref>
 | batailles       = {{Bataille de Normandie}}
----
{{Campagne de France (1944)}}
 | géolocalisation = Basse-Normandie
}}
La '''bataille de Normandie''', nom de code en anglais '''''Opération Overlord''''', (« suzerain » en français) est l'une des grandes [[bataille]]s de la [[Seconde Guerre mondiale]] sur le [[Front de l'Ouest (Seconde Guerre mondiale)|théâtre militaire européen]]. Elle se déroule entre [[Seconde Guerre mondiale : juin 1944|juin]] et {{date||août|1944}} en [[Normandie]], et permet aux [[Alliés de la Seconde Guerre mondiale|Alliés]] d’ouvrir un nouveau front en [[Europe de l'Ouest]], face aux troupes du [[Troisième Reich]]. Elle débute mardi {{date|6 juin 1944}} — appelé [[Jour J]] — par le [[Parachutisme militaire|parachutage]] des premiers combattants à l'intérieur des terres, puis le [[Débarquement de Normandie|débarquement]] (codé [[Débarquement de Normandie|opération Neptune]]) d'importantes forces d'infanterie sur les [[Plages du débarquement allié en Normandie|plages de l'ouest du Calvados et de l'est du Cotentin]]. Elle s'achève le {{date|25 août 1944}} avec la [[Libération de Paris]] et l’atteinte de la Seine par les trois armées alliées (respectivement américaine, britannique et canadienne)<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=La course à la Seine - Bataille de Normandie |url=https://www.dday-overlord.com/bataille-normandie/course-seine |date=2016-02-19 |consulté le=2024-02-01}}</ref>. Son effet est renforcé par l’[[opération Bagration|opération ''Bagration'']] lancée le [[22 juin]] par [[Staline]] sur le [[Front de l'Est (Seconde Guerre mondiale)|front de l'Est]], et par le [[débarquement de Provence]] le [[15 août]].

Cette bataille a pu être engagée et gagnée grâce à ce qui reste encore aujourd'hui la plus grande opération [[logistique]] de débarquement militaire, trois millions de soldats, principalement [[États-Unis|américains]], [[Royaume-Uni|britanniques]], [[Canada|canadiens]], [[australie]]ns, [[Nouvelle-Zélande|néo-zélandais]], mais aussi d'autres forces alliées ([[Armée française de la Libération|Forces françaises libres]], [[Armée polonaise de l'Ouest]], [[Brigade Piron|belges]], [[Gouvernement provisoire tchécoslovaque|tchécoslovaques]], [[Combattants néerlandais dans la bataille de Normandie|néerlandaises]] et [[Résistance norvégienne|norvégiennes]]) traversant la [[Manche (mer)|Manche]] depuis la Grande-Bretagne pour débarquer en Normandie, dont plus de {{unité|150000}} pour le seul jour J. Outre cet effectif colossal qui garantit la supériorité numérique des Alliés, ceux-ci disposent d'un matériel terrestre et aérien considérable, la proximité des bases aériennes britanniques puis la création d'aérodromes en France ainsi que de [[Port Mulberry|ports provisoires]] leur donnant à la fois la maîtrise totale du ciel et des ressources sans cesse croissantes en hommes, en véhicules, en munitions et en équipements.

== Objectifs ==

L'objectif des Alliés, dans cette opération, est de créer un autre front, en [[Europe de l'Ouest]] (opération ''Overlord''), par la mise en place d'une deuxième [[tête de pont]] qui puisse ouvrir un accès assez rapide vers le cœur de l'[[Allemagne]]. La trop lente progression de la [[Campagne d'Italie (Seconde Guerre mondiale)|campagne d'Italie]] ne permet pas, en effet, d'espérer une issue rapide de la guerre.

Le plan d'exécution en [[Normandie]] s'articule en deux phases :
# S'emparer d'une tête de pont afin de prendre le nœud routier de [[Caen]] et le port de [[Cherbourg]] ([[opération Neptune (Alliés)|opération Neptune]]) ;
# Élargir la zone par la libération de la [[Bretagne]] et des [[port (marine)|ports]] de la [[Océan Atlantique|façade Atlantique française]] d'une part, avancer jusqu’à une ligne [[Le Havre]]-[[Le Mans]]-[[Tours]], d'autre part.

Cette ligne est l'objectif planifié à quarante jours. L'objectif optimiste à trois mois (soit début septembre) est une zone s'étendant jusqu’à la [[Loire (fleuve)|Loire]] au sud et à la [[Seine]] au nord-est. Si le débarquement le [[jour J]] ([[D-Day]] en anglais) est partiellement réussi, les suites de l'opération se révèlent beaucoup plus difficiles et plus longues que prévu avec des combats acharnés en Normandie, connus sous le nom de bataille de Normandie.

== Prélude ==
Le [[10 mai]] 1940, l'Allemagne [[Bataille de France|envahit l'Europe de l'Ouest]] dont la France qui demande l'aide des États-Unis, mais ces derniers refusent.

L'année suivante, en juin [[1941]], les Allemands envahissent l'[[Front de l'Est (Seconde Guerre mondiale)|Union soviétique]] qui demande également l'aide des Américains : [[Joseph Staline|Staline]] réclame l'ouverture d'un second [[Front de l'Ouest (Seconde Guerre mondiale)|front en Europe de l'Ouest]] pour soulager l'[[Armée rouge]]. À son tour, il se heurte à un refus des Américains. Mais le {{Date-|11 décembre 1941}}, soit quatre jours après l'[[attaque de Pearl Harbor]], l'Allemagne déclare la guerre aux États-Unis, et par conséquent la [[première conférence de Washington]] (décembre 1941 – janvier [[1942]]) décide d'ouvrir un [[Opération Torch|deuxième front]] (en [[Afrique du Nord]]) prévu pour 1942 et de baser des bombardiers américains en Grande-Bretagne, pour engager les opérations militaires contre l'Allemagne.

Le [[26 mai]] 1942, [[Molotov]], ministre des Affaires étrangères de Staline, signe à [[Londres]] un [[Traité anglo-soviétique (1942)|traité anglo-soviétique]] avec le gouvernement britannique qui promet d'ouvrir un second front contre l'Allemagne. Ensuite Molotov ratifie à [[Washington (district de Columbia)|Washington]] un [[Lend-Lease|prêt-bail avec les États-Unis]] qui promettent un [[Débarquement de Dieppe|débarquement sur les côtes françaises]] au cours de l'année 1942.

Les Américains veulent lancer une offensive sur les côtes françaises alors que le choix de [[Winston Churchill|Churchill]] se porte sur les [[Balkans]], mais il accepte une [[Débarquement de Dieppe|opération de portée limitée]]<ref>{{Harvsp|Richard|2002|p=13-14}}.</ref>.

La [[Conférences interalliées|deuxième Conférence de Washington]] ([[20 juin|20]] – [[25 juin]] 1942) confirme le [[Opération Torch|débarquement en Afrique du Nord]] prévu pour l'automne 1942 et le [[débarquement de Dieppe]] prévu initialement pour le 8 [[juillet 1942]]. Le débarquement de Dieppe est annulé puis lancé le [[19 août]] 1942.

Le {{date-|14 janvier 1943}}, pendant la [[Campagne de Tunisie|libération de la Tunisie]], la planification de la libération du continent européen est rediscutée lors d'une [[Conférence de Casablanca|rencontre à Casablanca]] entre [[Franklin Delano Roosevelt|Roosevelt]] et [[Winston Churchill|Churchill]]. Les Américains souhaiteraient lancer un débarquement par la voie la plus courte, sur les côtes de la Manche, au nord-ouest de l'Europe, pour atteindre plus vite le cœur industriel de l'Europe, mais [[Winston Churchill|Churchill]], voulant ouvrir une route maritime avec l'URSS, souhaite lancer un débarquement au sud de l'Europe, en [[Campagne du Dodécanèse|Grèce]]. Les États-Unis choisissent la [[péninsule italienne]], le « ventre mou de l'[[Axe Rome-Berlin-Tokyo|Axe]] ».

La décision d'envahir la Manche fut prise en mai 1943 lors de la [[Conférence Trident]], qui eut lieu à Washington D.C.. Churchill préféra que la poussée alliée soit concentrée depuis la Méditerranée, mais la proposition fut rejetée par les Américains, qui fournissaient l'essentiel des troupes et du matériel. Le lieutenant-général britannique Frederick E. Morgan a été nommé chef d'état-major, commandant suprême des forces alliées (COSSAC), pour élaborer un plan détaillé. Les efforts initiaux ont été limités par le petit nombre de péniches de débarquement disponibles, dont la plupart étaient utilisés sur les théâtres de guerre de la Méditerranée et du Pacifique.

Les Britanniques et Américains lancent en [[Seconde Guerre mondiale : juillet 1943|juillet 1943]] l'[[opération Husky]] (invasion de la [[Sicile]]), qui permet le [[17 août]] de prendre l'île et d'avoir une première tête de pont alliée en Europe de l'Ouest. Cette offensive est rapidement suivie en septembre par l'[[Libération de la Corse|opération Vésuve]] qui permet aux Alliés de libérer la Corse et de disposer de bases aériennes proches du nord de l'Italie et du sud de la France.

À la [[Conférence de Québec (1943)|conférence de Québec]] (17 – [[24 août]] 1943), les Américains refusent la proposition de Churchill de prendre l'[[Opération Accolade|île de Rhodes]], mais ils acceptent un [[Campagne d'Italie (Seconde Guerre mondiale)|débarquement en Italie]] avec un effectif diminué, et à condition que leurs alliés s'occupent en priorité d'un débarquement en Normandie depuis l'Angleterre pour 1944.

La [[Campagne d'Italie (Seconde Guerre mondiale)|campagne d'Italie]] est difficile et les Alliés ne progressent que très lentement, ce qui rend nécessaire un débarquement dans le Nord-Ouest de l'Europe, le plus tôt possible. La [[conférence de Téhéran]] ([[28 novembre]] – {{date-|1 décembre 1943}}) confirme le choix de porter l'essentiel de l'effort sur un débarquement en France en mai 1944 et d'entreprendre seulement des actions modestes en Italie.

Reste aux Alliés à en choisir l'emplacement. Les chasseurs britanniques tels que le Spitfire et le Typhoon avaient une faible autonomie de vol, limitant considérablement les sites d'atterrissage potentiels, car l'appui aérien efficace dépendait de la durée pendant laquelle les avions pouvaient rester dans les airs, survolant les sites de combat. Morgan a envisagé quatre sites en France pour le débarquement : la Bretagne, la presqu'île du Cotentin, la Normandie et le Pas de Calais. La Bretagne et le Cotentin étant des péninsules, il aurait été relativement facile pour les Allemands d’entraver l’avancée alliée sur leurs isthmes étroits, aussi les deux furent-ils écartés. Le profil des côtes, les contraintes logistiques et le rayon opérationnel des [[avion de chasse|avions de chasse]], nécessaires pour la couverture aérienne et le soutien des troupes au sol, réduisent les possibilités de débarquement à deux choix : le [[Pas-de-Calais]] et l'Ouest de la [[Normandie]].
 
Bien que le Pas-de-Calais offre les meilleures plages et un accès plus rapide vers l'[[Allemagne]], il est considéré comme un choix trop évident et jugé trop bien défendu. En outre, un tel choix obligerait à concentrer toutes les forces militaires dans le [[Kent]]. Des ports importants comme [[Plymouth (Royaume-Uni)|Plymouth]], [[Southampton]] ou [[Portsmouth]] auraient été trop éloignés du lieu de débarquement. La [[Normandie]] quant à elle, offre l'avantage d'être presque à équidistance de l'ensemble du littoral du sud de la Grande-Bretagne. De plus, la prise de la Normandie permet de disposer des ports en eaux profondes de Cherbourg et du Havre (et dans un second temps, après la conquête de la [[Bretagne]], de ceux de [[Brest]], [[Lorient]] et [[Saint-Nazaire]]). Enfin, la Normandie se trouve aux portes de [[Paris]], objectif hautement politique et symbolique. La Normandie est donc choisie.

Le débarquement en Normandie a bénéficié des expériences du passé. Celle de la [[Première Guerre mondiale]] d'abord. [[Winston Churchill]] qui participe à l'élaboration de l'opération, fait bénéficier l'état-major des erreurs commises lors de la [[bataille des Dardanelles]] en 1915<ref>F. Kersaudy, ''Winston Churchill - le pouvoir de l'imagination'', Paris, Tallandier, 2009, 715 p.{{référence incomplète}}.</ref>. Ensuite, les expériences des diverses opérations de débarquement menées par les Alliés ([[Opération Torch|''Torch'']] en Afrique du Nord, [[Opération Husky|''Husky'']] en [[Sicile]], [[Opération Avalanche|''Avalanche'']] et [[Opération Shingle|''Shingle'']] en [[Italie]]) viennent affiner la tactique. Enfin, l'échec du [[débarquement de Dieppe]] (le {{date-|19 août 1942}}) a montré qu'il n'est pas souhaitable d'attaquer directement un [[port (marine)|port]] pour débarquer. De plus, la capacité défensive des grands ports a été considérablement accrue depuis [[1942]], les rendant quasi-imprenables par un assaut venant de la mer. L'échec de Dieppe a également mis en évidence la nécessité d'une artillerie adéquate, d'un appui aérien rapproché et de navires spécialisés capables de naviguer plus près du rivage.

[[Fichier:North American P-51 Mustang.JPG|vignette|350px|Le rééquipement des [[escadron de chasse|escadrons de chasse]] américains sur les terrains d'aviation britanniques en [[mars 1944]] avec des [[North American P-51 Mustang#L'aboutissement, les P-51D et K|Mustang P51 modèle D]] à long rayon d'action permet d'anéantir la chasse allemande sur les côtes de Normandie et de Calais et d'atteindre la [[suprématie aérienne]] ; le ciel acquis, pendant toute l'opération ''Overlord'' les mouvements au sol des divisions allemandes ne pourront avoir lieu que de nuit. [[Erwin Rommel#Mitraillage de sa voiture|La voiture de Rommel lui-même]] sera mitraillée par des appareils alliés.]]

L'état-major général de la COSSAC prévoyait de commencer l'invasion le {{date-|1 mai 1944}}. La première ébauche du plan fut acceptée à la Conférence de Québec en {{date-|août 1943}}. Les généraux [[Dwight David Eisenhower]] et [[Bernard Montgomery]] sont nommés respectivement commandant suprême des forces expéditionnaires alliées et commandant opérationnel des forces d'invasion terrestres en {{date||décembre|1943}} et {{date||janvier|1944}}.
[[Fichier:Eisenhower d-day.jpg|vignette|gauche|Eisenhower donnant les dernières instructions aux soldats du débarquement en Normandie : ''Full victory-nothing else'' (« la victoire complète et rien d'autre»).]]

La planification se déroule dans le plus grand secret. Tous les documents concernant l'opération sont marqués du mot « BIGOT » pour les [[Information classée secrète|classer secret]]. Ils ne peuvent être consultés que par des officiers figurant sur une liste nominative et tenus de n'en divulguer aucun détail. Initialement, le plan prévoit le débarquement de trois [[Division (militaire)|divisions]] par la mer et de deux [[brigade]]s par les airs. Sur les instances de Montgomery, favorable à un front plus large, ce total est porté à cinq divisions par la mer et trois par les airs.

Le [[Jour J]], initialement fixé au {{date-|1 mai 1944}}, est repoussé au {{date-|1 juin 1944-}} puis au {{date-|5 juin 1944-}}, ce délai permettant de bénéficier d'un mois supplémentaire de production de [[embarcation de débarquement|barges de débarquement]]. Finalement, le débarquement sera reporté au [[6 juin]] en raison de mauvaises conditions météorologiques<ref name="METEO">{{en}} [http://www.meteohistory.org/2004proceedings1.1/pdfs/08fleming.pdf La prévision du temps pour le Jour J], article en {{pdf}}.</ref>.

La prise de décision n'est pas simple car la météo s'est gâtée depuis le {{1er|juin}}. À partir de cette date, Eisenhower tient deux réunions par jour : à {{heure|4}} du matin et à {{heure|21|30}}. Les prévisions météo y sont données par le [[James Stagg|colonel Stagg]] (Royaume-Uni). Ce dernier dirige une équipe d'experts des États-Unis et du Royaume-Uni. Le dimanche {{date-|4 juin}} à {{heure|4}}, il a fallu rappeler des navires partis dans la nuit en vue d'un débarquement le 5. Ce même jour, à la réunion de {{heure|21|30}}, le colonel Stagg annonce des conditions météo favorables pour le 6. La décision est prise car les premiers navires doivent partir dans la nuit. À la réunion du lundi 5 à {{heure|4}}, le colonel Stagg confirme l'amélioration météo et Eisenhower prend alors la décision irrévocable de débarquer le mardi 6 juin<ref>« Les grandes énigmes de la libération », Bernard Michal, dossier {{n°|1}}, pages 84 à 89.</ref>. Après la date du 6, il aurait fallu attendre au moins quinze jours pour obtenir des conditions de lune et de marées favorables avec le risque de compromettre la surprise<ref>« Les grandes énigmes de la libération », Bernard Michal, dossier {{n°|2}}, page 28.</ref> (voir [[Conditions météorologiques lors du débarquement de Normandie]]).

Pour leurrer les Allemands et les persuader d'un débarquement dans le [[Pas-de-Calais]], voire d'un débarquement secondaire en Norvège, les Alliés mettent en place un large plan de désinformation appelé [[opération Fortitude|opération ''Fortitude'']]. Une armée fictive est entièrement créée, le ''[[Premier groupe d'armées des États-Unis|First US Army Group]] (FUSAG)'', « commandée » par le redouté [[George Patton|général Patton]], utilisant des bâtiments et un équipement factices (dont des [[Char factice|chars d'assaut gonflables]] appelés « ''dummies'' »), et produisant un trafic radio fictif. Les Allemands, désireux de connaître la date et le lieu du débarquement, ont un réseau d'espions dans tout le sud de l'[[Angleterre]].
Ces agents sont cependant, pour la plupart, contrôlés par les Alliés (« [[système Double Cross|système ''Double Cross'']] ») et envoient des messages confirmant que le [[Pas-de-Calais]] doit être le point d'attaque. En conséquence, la [[15e armée (Allemagne)|{{XVe}} armée]] (général [[Hans von Salmuth]]) y est mise en [[Réserve (tactique)|réserve]], laissant la seule [[7e armée (Allemagne)|{{VIIe}} armée]] (général [[Friedrich Dollmann]]) face au secteur d'invasion. Cette opération se poursuivra après le débarquement en Normandie pour laisser croire que celui-ci n'est qu'une opération de diversion et que le débarquement principal reste prévu dans le Pas-de-Calais afin d'immobiliser dans le Nord de la France les divisions allemandes qui s'y trouvent.
{{Article détaillé|Opération Fortitude}}

En {{date||novembre|1943}}, lorsque [[Adolf Hitler|Hitler]] décide que les risques d'une invasion de la [[France]] ne peuvent plus être ignorés, [[Erwin Rommel]] est nommé inspecteur des défenses côtières puis commandant du [[groupe d'armées B#Front de l'Ouest, 1944-1945|Groupe d'armées B]] (défense des côtes de la [[Loire]] aux [[Pays-Bas]], Nord de la France). Il va accroître considérablement la construction des défenses côtières, le [[mur de l'Atlantique]]. Mais faute de temps, de moyens et sous les bombes alliées, celui-ci restera incomplet et manquera de profondeur.
{{article détaillé|Mur de l'Atlantique}}
[[Erwin Rommel|Rommel]] est persuadé que la meilleure façon de repousser un débarquement côtier est de contre-attaquer à l'aide de blindés le plus vite possible, et de rejeter les Alliés à la mer dès le premier jour (« le jour le plus long »), avant toute consolidation de la tête de pont. Il demande donc que des [[Division militaire|divisions]] de [[Panzer]]s soient disposées à proximité des côtes, mais son autorité est limitée par le fait qu’il n'est pas commandant en chef des forces armées occidentales, poste occupé par le maréchal [[Gerd von Rundstedt|Von Rundstedt]], et que certaines divisions blindées (''[[Panzerdivision]]'' de réserve) sont placées sous l'autorité directe de Hitler. Von Rundstedt, soutenu par [[Heinz Guderian]], inspecteur-général des troupes blindées, préfère concentrer les divisions de Panzers plus à l'intérieur des terres (notamment la [[21e Panzerdivision|{{21e|''Panzerdivision''}}]] du ''[[Generalleutnant]]'' [[Edgar Feuchtinger]], positionnée au sud de [[Caen]]) afin de pouvoir lancer une contre-attaque massive une fois le lieu du débarquement établi, et alors que la tête de pont alliée n'est pas encore stabilisée. L'accord consiste donc à garder trois divisions sous les ordres directs de Rommel, près des côtes, tandis que trois autres restent placées en arrière et ne peuvent être débloquées sans l'ordre express de l'équipe opérationnelle de Hitler. La couverture aérienne est assurée par seulement {{unité|169|avions}} de chasse, ce qui sera très peu face aux milliers d'avions que les Alliés engageront<ref>H. Michel, ''La Seconde Guerre mondiale'', tome 2, {{p.|246}}.</ref>. La suprématie aérienne alliée au-dessus du Nord-ouest de l'Europe était d'ailleurs une des conditions préalables à l'opération alliée.
{{Article détaillé|Opérations aériennes pendant la bataille de Normandie}}

Le débarquement de Normandie est précédé par un rassemblement considérable de troupes, d'armements et de navires en Angleterre. Des engins militaires spécialisés sont mis au point pour l'assaut des obstacles et défenses du mur de l'Atlantique. Des [[Tank Sherman|tanks Sherman]] amphibies sont fabriqués ainsi que des tanks démineurs, des tanks anti-blockhaus, poseurs de ponts et de génie routier sous les ordres de la ''[[79e division blindée (Royaume-Uni)|79th Armored Division]]'' du ''Major-General'' [[Percy Hobart]], d'où leurs surnoms de ''[[Hobart's Funnies]]'' ou de « ménagerie de Hobart ».

Une formidable logistique est également conçue avec la construction d'[[Port Mulberry|éléments de ports provisoires]] qui doivent être acheminés peu après les premières troupes. Ces ports doivent permettre d'alimenter les troupes en matériels et munitions, le temps de conquérir un port en eau profonde. Des plans de reconstruction des lignes de chemin de fer et des routes de Normandie ont été établis.

Le ''Transportation Plan'', plan d'attaque des voies de communication, destiné à préparer le débarquement en Normandie, est arrêté le [[25 mars]] 1944. {{article détaillé|Bombardement du 26 mai 1944}}

== Débarquement ==

[[Fichier:1944 NormandyLST.jpg|vignette|Un [[Landing Craft Vehicle & Personnel|LCVP]] débarquant des troupes de la {{1re}} division d'Infanterie américaine à Omaha Beach. 6 juin 1944.]]

{{Article détaillé|Débarquement de Normandie}}

Le débarquement allié, connu sous le nom de [[Jour J]] (en {{lang-en|''D-Day''}}), représente les premières heures de cette opération. Initialement fixé au [[5 juin]], le débarquement sera reporté au [[6 juin]] en raison de mauvaises conditions météorologiques<ref name="METEO"/>.

Le {{date|6 juin 1944}}, {{unité|1213|bateaux}} de guerre (cuirassés, destroyers…), {{unité|736|navires}} de soutien, {{nobr|864 cargos}} et {{unité|4126|engins}} et péniches débarquent {{unité|20000|véhicules}} et {{unité|156000|hommes}} sur les [[Plages du débarquement allié en Normandie|plages de Normandie]]. Une fois les plages conquises, les opérations de débarquement se poursuivent pendant encore plusieurs semaines. Les plages choisies, protégées par les fortifications du [[mur de l'Atlantique]], sont regroupées en cinq zones entre [[Saint-Martin-de-Varreville]], dans le [[Cotentin]], à l'ouest et [[Ouistreham]] sur l'embouchure de l'[[Orne (fleuve)|Orne]] à l'est :

{| class="wikitable" style="text-align:center;"
 ![[Utah Beach]] !![[Omaha Beach]] !![[Gold Beach]] !![[Juno Beach]] !![[Sword Beach]]
|-
| align="center"|Américains||Américains||Britanniques||Canadiens (et Britanniques)||Britanniques (et Français)
|}

La [[pointe du Hoc]] (située un peu à l'ouest d'Omaha) est considérée comme une {{6e|zone}} de débarquement, prise par les [[75e régiment de Rangers (États-Unis)|Rangers]] américains.

Forces en présence : forces alliées ([[États-Unis|Américains]], [[Îles Britanniques|Britanniques]], [[Canada|Canadiens]], [[Armée française de la Libération|Français libres]], [[Armée polonaise de l'Ouest|Polonais]], [[Brigade Piron|Belges]], [[Tchécoslovaquie pendant la Seconde Guerre mondiale|Tchécoslovaques]], [[Pays-Bas|Néerlandais]], [[Norvège|Norvégiens]], etc.) contre troupes du [[Troisième Reich|Troisième ''Reich'']] (Allemands, mais aussi des supplétifs issus de troupes principalement [[Armée Vlassov|russes]] vaincues à l'Est et qui défendaient le [[mur de l'Atlantique]]).

{{unité|5000|bateaux}}, dont {{unité|4000|[[Landing Craft Vehicle & Personnel|barges de débarquement]]}}{{note|Certains modèles de ces barges ont même été conçus par [[Winston Churchill]] cf. F. Kersaudy, ''Winston Churchill - le pouvoir de l'imagination'', Paris, Tallandier, 2009, 715 p.|groupe=n.}} et {{nombre|130|[[navire de guerre|navires de guerre]]}}, sont impliqués. {{unité|12000|avions}} sont engagés afin d'assurer le soutien du débarquement, dont un millier d'avions transportant les parachutistes. {{unité|5000|tonnes}} de bombes sont larguées sur les côtes normandes.

=== Plan ===
[[Fichier:D-day allied assault routes map.jpg|vignette|upright=1.5|Plan d'attaque du débarquement en Normandie.]] 
D'est en ouest, l'[[ordre de bataille]] était approximativement le suivant :
* la [[6e division aéroportée (Royaume-Uni)|{{6e|division}} aéroportée britannique]], à laquelle était attaché le [[1er bataillon parachutiste (Canada)|{{1er|bataillon}} canadien de parachutistes]], pour partie [[parachute|parachutée]] et pour partie aérotransportée en [[planeur]]s [[Airspeed AS.51 Horsa|Horsa]], atterrit à l'est de l'[[Orne (fleuve)|Orne]] pour couvrir le flanc gauche ;
* la [[1st Special Service Brigade (Royaume-Uni)|''{{1st}} Special Service Brigade'']] comprenant les [[commandos britanniques]] {{Lien|langue=en|trad=No. 3 Commando|fr=3e commando (Royaume-Uni)|texte={{3e}} commando}}, [[No. 4 Commando|{{4e}} commando]], {{Lien|langue=en|trad=No. 6 Commando|fr=6e commando (Royaume-Uni)|texte={{6e}} commando}} et {{Lien|langue=en|trad=No. 45 Commando|fr=45e commando (Royaume-Uni)|texte={{45e}} commando}} des ''[[Royal Marines]]'', débarque à [[Ouistreham]] dans le secteur ''Queen Red'' (à l'extrême gauche). Les hommes du [[No. 4 Commando|{{4e}} commando]] sont renforcés par les ''{{1er}} et {{8e}} French Troop'' (les [[Commandos Kieffer (France libre)|177 fusiliers marins français]] du [[Philippe Kieffer|commandant Kieffer]]) des [[No. 10 (Inter-Allied) Commando|{{10e}} commandos interalliés]] ;
* la [[3e division d'infanterie (Royaume-Uni)|{{3e|division}} d'infanterie britannique]] et la {{27e|brigade}} cuirassée à [[Sword Beach]], de [[Ouistreham]] à [[Lion-sur-Mer]] ;
* le {{Lien|langue=en|trad=No. 41 (Royal Marine) Commando|fr=41e commando (Royaume-Uni)|texte={{41e}} commando}} de la ''[[4th Special Service Brigade]]'' avec les {{Lien|langue=en|trad=No. 46 (Royal Marine) Commando|fr=46e commando (Royaume-Uni)|texte={{46e}} commando}}, {{Lien|langue=en|trad=No. 47 (Royal Marine) Commando|fr=47e commando (Royaume-Uni)|texte={{47e}} commando}} et {{Lien|langue=en|trad=No. 48 (Royal Marine) Commando|fr=48e commando (Royaume-Uni)|texte={{48e}} commando}}, débarque à la droite de Sword Beach ;
* la [[3e Division d'infanterie (Canada)|{{3e|division}} d'infanterie]] et la [[2e Brigade blindée (Canada)|{{2e|brigade}} blindée]] de l'[[Forces armées canadiennes|armée Canadienne]], la {{2de|brigade}} cuirassée et le ''{{48e| (RM) commando}}'' à [[Juno Beach]], entre [[Saint-Aubin-sur-Mer (Calvados)|Saint-Aubin-sur-Mer]] et [[Courseulles-sur-Mer]] ;
* le {{Lien|langue=en|trad=No. 46 (Royal Marine) Commando|fr=46e commando (Royaume-Uni)|texte={{46e}} commando}} de la ''[[4th Special Service Brigade]]'' à [[Juno Beach|Juno]] doit escalader la falaise à gauche de l'estuaire de l'[[Orne (fleuve)|Orne]] et y détruire une batterie (la puissance de feu de cette batterie étant apparue comme négligeable, le {{46e|commando}} est mis de côté comme une réserve flottante et débarque à Jour J+1) ;
* la [[50e division d'infanterie (Royaume-Uni)|{{50e|division}} britannique]] et la {{8e|brigade}} cuirassée à [[Gold Beach]], de La Rivière à [[Arromanches-les-Bains|Arromanches]] ;
* le {{Lien|langue=en|trad=No. 47 (Royal Marine) Commando|fr=47e commando (Royaume-Uni)|texte={{47e}} commando}} de la ''[[4th Special Service Brigade]]'' sur le flanc ouest de Gold beach ;
* le [[5e corps d'armée (États-Unis)|{{5e|corps}} américain]] ([[1re division d'infanterie (États-Unis)|{{1re|division}} d'infanterie]] et [[29e division d'infanterie (États-Unis)|{{29e|division}} d'infanterie]]) de l'[[United States Army|''US Army'']] à [[Omaha Beach]], de [[Sainte-Honorine-des-Pertes]] à [[Vierville-sur-Mer]] ;
* le [[2e bataillon de Rangers (États-Unis)|{{2e|bataillon}} de rangers américain]] à la [[pointe du Hoc]] ;
* le [[7e corps d'armée (États-Unis)]] ([[4e division d'infanterie américaine|{{4e|division}} d'infanterie]] plus d'autres éléments) à [[Utah Beach]], autour de [[Pouppeville]] et [[Sainte-Marie-du-Mont (Manche)|La Madeleine]] ;
* la [[101e division aéroportée (États-Unis)|{{101e|division}} aéroportée américaine]] parachutée autour de [[Vierville (Manche)|Vierville]] ([[opération Albany]]) ;
* la [[82e division aéroportée (États-Unis)|{{82e|division}} aéroportée américaine]] parachutée autour de [[Sainte-Mère-Église]], protégeant le flanc droit ([[opération Boston]]) ;
* {{nombre|36|parachutistes}} français de la [[France libre]] du {{4e|bataillon}} du ''[[Special Air Service]]'' (SAS) sont parachutés sur deux zones différentes en Bretagne le soir du 5 juin ([[opération Dingson]] à [[Plumelec]] et [[opération Samwest]] à [[Duault]]). Dans la nuit du 7 au 8 juin, {{nombre|18|groupes}} de sabotage de ce bataillon sont aussi parachutés, c'est l'opération [[opération Cooney parties|Cooney parties]]. Il y aura d'autres parachutages d'hommes (538 au total) et surtout de conteneurs{{note|En {{lang-en|''containers''}}|groupe=n.}} jusqu'à la [[Libération de la France|Libération]] de la Bretagne début août<ref>{{Ouvrage|prénom1=Henry|nom1=Corta (lieutenant parachutiste SAS, 1921-1998)|titre=Les Bérets Rouges|éditeur=Amicale des Anciens Parachutistes S.A.S.|année=1952|pages totales=329}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|prénom1=Henry|nom1=Corta|prénom2=Marie|nom2=Chamming's|prénom3=Joseph|nom3=Jégo|prénom4=Noël|nom4=Créau|prénom5=Philippe|nom5=Reinhart|titre=Qui ose gagne (France-Belgique 1943-1945, les parachutistes du {{2e}} RCP / {{4th}} SAS)|éditeur=Service historique de l'Armée de terre|année=1997|pages totales=296|isbn=978-2-86323-103-6}}.</ref>.

Les actions des FFI, [[Forces françaises de l'intérieur]], des SAS et du [[Maquis (résistance)|Maquis]] aident à perturber les lignes de communications allemandes.

Le rivage a été largement fortifié par l'[[organisation Todt]] dans le cadre du [[mur de l'Atlantique]]. Il est gardé par quatre divisions, dont une seule, la [[352e division d'infanterie (Allemagne)|{{352e|division}} d'infanterie]], est de qualité standard. La plupart des autres unités est constituée d'hommes qui (souvent pour des raisons médicales) sont considérés comme inaptes au [[Front de l'Est (Seconde Guerre mondiale)|front de l'Est]] et de troupes étrangères, surtout russes, les ''[[Osttruppen]]'' ayant incorporé l'armée allemande plutôt que de devenir des [[prisonniers de guerre]]. La [[21e Panzerdivision|''21.Panzerdivision'']] est positionnée entre [[Caen]] et [[Falaise (Calvados)|Falaise]], le {{6e|régiment}} de chasseurs parachutistes (''[[Fallschirmjäger]]'') défend [[Carentan]] et la [[12e Panzerdivision SS Hitlerjugend|''12.SS-Panzerdivision'']] est stationnée entre la [[Seine]] et l'[[Orne (rivière)|Orne]] autour de [[Dreux]]. Les hommes de cette dernière sont recrutés parmi les [[Jeunesses hitlériennes]] à partir de l'âge de {{unité|16|ans}}, et acquerront une réputation de férocité dans les combats à venir. Les [[marécage]]s proches d'Utah Beach ont été inondés pour prévenir tout parachutage et rendre difficile une sortie des plages.

Avant la bataille, les Alliés ont soigneusement cartographié les zones de débarquement, en prêtant une attention particulière à la météo en [[Manche (mer)|Manche]]. Les conditions propices à un débarquement sont hasardeuses : marée basse à l'aube pour éviter les obstacles anti-navires, que les Allemands ont concentrés sur la ligne de marée haute ; entre un jour avant et quatre jours après la [[pleine lune]] pour des raisons de [[marée]] ; temps calme, avec des vents inférieurs à la [[Échelle de Beaufort|force 3]] (moins de {{unité|12|km/h}}) sur la côte, et à la force 4 (moins de {{unité|20|km/h}}) au large ; couverture nuageuse peu épaisse jusqu’à une altitude de {{unité|2400|m}}, et la [[Base d'un nuage|base des nuages]] au-dessus de {{unité|900|m}} d'altitude ; visibilité supérieure à {{unité|4.5|km}}. Pour ces mêmes raisons, les Allemands ne craignent pas de débarquement à cette date.

=== Déroulement ===
[[Fichier:To the beaches of normandy.jpg|vignette|Troupes à bord d'une barge de débarquement, face à Omaha Beach, Normandie. 6 juin 1944 (photo de [[Robert Capa]]).]]
[[Fichier:Normandy Invasion, June 1944.jpg|vignette|droite|Débarquement des troupes et matériels par échouage des bateaux sur les plages normandes. Juin 1944.]]
* {{heure|0|05}} : bombardement des positions allemandes entre Le Havre et Cherbourg
* {{heure|0|15}} : largage des ''pathfinders'' ([[éclaireur]]s), parachutistes chargés des balisages des [[Zone de saut|zones de saut]] et de destruction de voies ferrées en liaison avec la Résistance
* {{heure|0|20}} : atterrissage des [[Planeur militaire|planeurs]] britanniques (chargés de transporter des armes lourdes et des véhicules légers) à proximité du ''[[Pegasus Bridge]]'' sur le [[canal de Caen à la mer]]
* {{heure|1|00}} : largage des parachutistes des divisions aéroportées britanniques ([[opération Tonga]]) et américaines ([[opérations Albany et Boston]])
* {{heure|3|20}} : atterrissage des planeurs avec le matériel lourd des divisions aéroportées
* {{heure|6|00}} : début du bombardement naval de la côte normande
* {{heure|6|30}} : heure H, débarquement sur les plages des troupes américaines
* {{heure|7|30}} : heure H+1, débarquement sur les plages des troupes britanniques et canadiennes

=== Bilan ===
Au soir du 6 juin, environ {{unité|156000|hommes}} avaient pris pied sur le sol normand : {{unité|17000|parachutés}}, {{unité|56000|débarqués}} sur [[Utah Beach]] et [[Omaha Beach]] et {{unité|83000|débarqués}} sur le secteur anglo-canadien<ref>{{harvsp|Wieviorka|2007|p=235}}.</ref>. Les pertes alliées s'élevaient à {{unité|10300|hommes}} dont le tiers de tués.

Pertes matérielles :
* {{nombre|2|navires}} de guerre: le destroyer américain {{USS|Corry|DD-463|6}} au large de l'Utah et le chasseur de sous-marins [[Liste des patrouilleurs de l'United States Navy|USS PC-1261]] sont coulés par des mines.
* {{nombre|131|LCT}} (''[[Landing Craft Tank]]'') ;
* {{nombre|117|LCA}} (''[[Landing Craft Assault]]'') ;
* {{nombre|43|LCI}} (''[[Landing Craft Infantry]]'') ;
* {{nombre|27|avions}} perdus et {{nombre|63|endommagés}}.
[[Fichier:Prisonniers allemands, Normandie.jpg|gauche|vignette|295x295px|Prisonniers allemands, parmi lesquels de très jeunes combattants.]]
Les plans alliés d'invasion comprennent la prise de [[Caen]] et [[Bayeux]] dès le premier jour, toutes les plages devant être reliées, sauf Utah, et une [[ligne de front]] avancée à {{nombre|10-15|kilomètres}} à l'intérieur des terres. Dans les faits, aucun de ces buts n'est atteint. Cependant, les pertes, {{unité|4000|morts}} et {{unité|6000|blessés}}, soit moins de trois pour cent des forces impliquées, ne sont pas aussi importantes que prévu et les [[tête de pont|têtes de pont]] sont parvenues à repousser les contre-attaques allemandes avec l'appui de l'[[artillerie navale]].

Les priorités des jours qui suivent le débarquement furent de relier les têtes de pont, de prendre [[Caen]] et de capturer Cherbourg pour disposer d'un grand port.

Les têtes de pont anglo-américaines d'[[Omaha Beach]] et [[Sword Beach]] se rejoignent à [[Bayeux]]. La [[12e Panzerdivision SS Hitlerjugend|{{12e|division}} blindée SS]] (''HitlerJugend'', Jeunesses hitlériennes) attaque les Canadiens les 7, 8 et 9 juin en causant de lourdes pertes, mais ne parvient pas à percer. Ce laps de temps est parsemé de crimes de guerre (massacre de prisonniers). Pendant ce temps, les plages sont reliées entre elles - Omaha le [[10 juin]] et Utah le 13 grâce à la prise de [[Carentan]] par la {{101e|division}} aéroportée après d'âpres combats contre les [[Fallschirmjäger]]. Les Alliés renforcent leur front plus rapidement que les Allemands. Alors que les Alliés débarquent toutes leurs ressources, la [[supériorité aérienne]] alliée et les dommages causés au réseau ferroviaire rendent les mouvements de troupes allemandes lents et dangereux.

L'étendue de la défaite allemande est, humainement et matériellement, considérable. En Normandie, il n'y a ni reddition, ni capitulation : une quarantaine de divisions ont été engagées ; Le coût de la bataille est du même ordre que celui des poches immenses du front de l'est : {{unité|450000|hommes}} dont {{unité|200000|tués}}, et en matériel : {{unité|1500|chars}}, {{unité|2000|canons}} et {{unité|20000|véhicules}} détruits. Les pertes en généraux sont très fortes, bien que certains officiers aient réussi à se dégager de la poche avec quelques centaines d'hommes ; aussi, on dénombre côté allemand près de {{nombre|20|commandants}} d'armées tués ou prisonniers, {{nombre|3|commandants}} blessés (dont le général Rommel) et plus de {{nombre|35|divisions}} hors-d'état.

=== Logistique ===
==== Ports artificiels ====
Un des principaux défis des Alliés était de pouvoir acheminer sans discontinuer pendant des jours et des semaines, des dizaines de milliers d'hommes, des armements lourds, munitions, matériels, carburant, nourriture…

Si les Alliés sont confiants dans le débarquement le [[jour J]] et dans la création d'une tête de pont, le moment critique est situé entre J+3 et J+9, le temps d'acheminer suffisamment de troupes pour faire face aux contre-attaques des forces allemandes.

Depuis la tentative ratée du [[débarquement de Dieppe]], ils savent qu'il leur est impossible de prendre un port de manière frontale. Dans le [[mur de l'Atlantique]], tous les grands ports de la Manche sont de redoutables forteresses. L'objectif dans les jours qui suivent le jour J est de s'emparer de Cherbourg, grand port en eau profonde, par la terre.

Mais, en attendant de pouvoir en disposer, les Alliés vont mettre en place deux ports artificiels, les [[port Mulberry|ports Mulberry]] à [[Arromanches-les-Bains|Arromanches]] et à [[Saint-Laurent-sur-Mer]], dérouler un [[oléoduc]] sous-marin, [[Opération PLUTO|PLUTO]], et organiser ainsi une formidable logistique de ravitaillement de la tête de pont en [[Normandie]] grâce à une noria de navires. Une tempête le [[19 juin]] détruira le port artificiel américain de [[Saint-Laurent-sur-Mer]], obligeant ces derniers à procéder à plus de débarquement à même les plages. Seul celui d'[[Arromanches-les-Bains|Arromanches]] pourra être remis en état. Il restera opérationnel durant huit mois et permettra le débarquement de 20 % des hommes, véhicules et matériels qui auront été engagés jusqu'à fin {{date||août|1944}} sur le théâtre d'opérations nord-ouest.
{{Article détaillé|Port Mulberry|Opération PLUTO}}

En {{unité|87|jours}} de campagne, plus de deux millions de soldats alliés, plus de {{unité|438000|véhicules}}, plus de trois millions de tonnes d'équipements et de ravitaillements auront été débarqués en Normandie.

==== Approvisionnement en carburant ====
L'approvisionnement en carburant était un des éléments vitaux de la réussite de l'opération ''Overlord''. Les Alliés avaient estimé leurs besoins à {{unité|15000|tonnes}} à J+41 (soit le [[15 juillet]]) pour approvisionner en essence les {{unité|200000|véhicules}} qui auraient déjà été débarqués<ref name="Normandie 1944 Carburant">''Normandie 1944 - le débarquement et la bataille de Normandie'' de Rémi Dequesnes, {{p.|178}} à {{p.|181}} (« le ravitaillement des armées en carburant »), éd. Ouest-France, 2009.</ref> mais également le carburant des avions ou le mazout des navires de la zone. Pendant les dix premiers jours, les Alliés faisaient échouer sur les plages des [[Landing craft tank|LCT]] remplis de jerricans d'essence<ref name="Normandie 1944 Carburant"/>. En parallèle, deux points d'ancrage pour pétroliers étaient installés au large de [[Sainte-Honorine-des-Pertes]] et reliés à la côte et au [[Étréham|mont Cauvin]] par des tuyaux souples<ref name="Normandie 1944 Carburant"/>. Un terminal pétrolier sommaire était installé le long des jetées de [[Port-en-Bessin]] et relié lui aussi au Mont-Cauvin par un oléoduc<ref name="Normandie 1944 Carburant"/>.

À partir du 15 juillet, ces systèmes d'approvisionnement dit mineurs devaient être remplacés par des systèmes de plus grande échelle à partir du port de Cherbourg reconquis. Le terminal pétrolier d'avant-guerre de la marine nationale de la digue de Querqueville devait être remis en marche avec l'accostage de gros pétroliers mais surtout avec la mise en place d'un oléoduc sous la Manche. Mais les importantes destructions allemandes du port ne permirent au premier pétrolier allié de n'accoster à Querqueville que le [[25 juillet]] et la mise en place de l'oléoduc fut elle aussi retardée<ref name="Normandie 1944 Carburant"/>.

{{Article détaillé|Opération PLUTO}}
Il s'agissait de dérouler entre l'[[île de Wight]] et [[Querqueville]], soit une centaine de kilomètres, dix tuyaux souples sous la mer ({{Langue|en|''Pipe-Lines Under The Ocean'' ou PLUTO}}), ce qui n'avait encore jamais été fait dans l'Histoire<ref name="Normandie 1944 Carburant"/>. Initialement, le premier tuyau devait entrer en fonctionnement le [[18 juin]], soit {{unité|12|jours}} après le débarquement. Mais la [[bataille de Cherbourg|prise de Cherbourg]] plus tardive, le long nettoyage des eaux du port et le mauvais temps retardèrent sa mise en service de six semaines et il ne put entrer en fonction qu'au début du mois d'août. Néanmoins, le manque de carburant ne se fit pas trop sentir, le front ne progressant pas ou peu<ref name="Normandie 1944 Carburant"/>.

Le fonctionnement de PLUTO se révéla également insuffisant, chaque tuyau ne fournissant pas les {{unité|300|tonnes}} par jour initialement prévues<ref name="Normandie 1944 Carburant"/>, obligeant les Alliés à poursuivre des débarquements de carburant sur les plages, à décharger dans le port de [[Courseulles-sur-Mer]] et à continuer de faire fonctionner le terminal de [[Port-en-Bessin-Huppain|Port-en-Bessin]]<ref name="Normandie 1944 Carburant"/>. Par la suite, avec l'avancée des Américains, PLUTO fut prolongé par un oléoduc terrestre jusqu'à [[Avranches]]<ref name="Normandie 1944 Carburant"/>. Au mois d'août, il sera redirigé vers la Seine et Paris. {{unité|7500|sapeurs}} américains aidés de {{unité|1500|prisonniers}} de guerre allemands participeront aux travaux de cet oléoduc<ref name="Normandie 1944 Carburant"/>.

=== Bataille de Caen (7 juin – 19 juillet) ===
[[Fichier:Caen bombardement.jpg|vignette|Bombardement de Caen dans l'après-midi du 6 juin 1944.]]

{{Article détaillé|Bataille de Caen}}

Supposant que [[Caen]] est la position-clé de la bataille, [[Bernard Montgomery|Montgomery]] y mène trois assauts entre le [[7 juin]] et le {{1er juillet}} avant que la ville ne soit encerclée et bombardée le [[7 juillet]] ([[opération Charnwood]]). Espérant une percée décisive par la [[plaine de Caen]] en direction de [[Paris]], Montgomery lance alors une offensive majeure avec les trois divisions blindées britanniques, nom de code : [[opération Goodwood]]. Le succès initial est contrarié par la résistance improvisée mais déterminée des {{1re}} et {{12e|divisions}} blindées SS appuyées par des troupes du génie allemandes leur faisant office d'infanterie. Les pertes britanniques en blindés sont importantes. [[Hitler]], qui sous-estime les Américains, concentre ses réserves face aux Britanniques. Ceux-ci subissent les inconvénients d'une tête de pont trop étroite, largement exposée aux tirs de l'artillerie ennemie.

=== Coupure du Cotentin et prise de Cherbourg ===
{{Article détaillé|Bataille de Cherbourg|Coupure du Cotentin}}

Le but des Alliés est de conquérir le plus rapidement possible Cherbourg pour disposer d'un port en eaux profondes. La réussite du débarquement à Utah Beach et de la jonction avec les troupes débarquées plus à l'est, permet ensuite aux troupes américaines d'avancer vers l'ouest et le nord du Cotentin. Les troupes allemandes stationnées dans le Nord-Cotentin sont peu mobiles et hétéroclites et il est difficile à l'état-major allemand de les renforcer. Onze jours après le débarquement, le 17 juin, les Américains atteignent la côte ouest du Cotentin à [[Barneville-Carteret]], isolant les troupes allemandes du Nord-Cotentin et de Cherbourg du reste du front allemand. Les Américains vont achever la libération du Nord-Cotentin, aidés par les ordres incohérents de Hitler qui tarde à replier ses troupes dans Cherbourg fortifié.

Le [[Joseph Lawton Collins|général Collins]] lance l’assaut sur la ville et le port le [[22 juin]] et malgré une vive résistance et de nombreuses pertes alliées, la forteresse allemande se rend le [[26 juin]] 1944. Malheureusement, les troupes de l'amiral Hennecker ont réussi à rendre le port inutilisable. Le premier bateau allié n'y accostera qu'à la fin du mois de juillet et le port ne sera opérationnel, en partie, qu'à la mi-août. Il deviendra pourtant le port le plus actif du monde jusqu'à la [[Bataille de l’Escaut|libération des accès au port d'Anvers]] début novembre 1944 et le port d'approvisionnement du front de l'Ouest (même si les plages normandes et le port artificiel d'Arromanches continueront d'être utilisés).

=== Bataille des Haies ===
[[Fichier:Bocage country at Cotentin Peninsula.jpg|vignette|Photo aérienne du bocage dans le Cotentin.]]

{{Article détaillé|Bataille des Haies}}

Les troupes anglo-canadiennes étant bloquées à l'est du front et ne pouvant prendre Caen, les troupes alliées, principalement américaines, doivent progresser au sud-ouest dans une zone de [[bocage]], très favorable à la défense et dont les troupes allemandes, plus expérimentées que celles qui défendaient le mur de l'Atlantique, savent profiter. Les mouvements de chars sont rendus difficiles et l'aviation est peu efficace sur un tel terrain. L'infanterie américaine doit se battre haie par haie d'où le nom que les historiens donneront à cet épisode de la bataille de Normandie.

Ainsi de la mi-juin au [[24 juillet]], la progression de la [[1re Armée des États-Unis|{{1re|armée}} américaine]] vers [[Saint-Lô]] est très lente. Les troupes américaines piétinent ainsi plus d'un mois et ne progressant qu'au prix de pertes très importantes.

=== Percée d'Avranches ===
{{Article détaillé|Opération Cobra|Opération Spring}}

Le {{date-|25 juillet 1944}}, les Alliés lancent alors deux opérations conjointes, l'[[opération Spring|opération ''Spring'']] consistant à bloquer les forces blindées allemandes à l'est du front au sud de [[Caen]], et l'[[opération Cobra]]. Il s'agit, par un bombardement massif et très concentré (« tapis de bombes »), d'ouvrir une brèche dans les défenses allemandes dans le sud du Cotentin. L'opération réussit et, le [[30 juillet]], les divisions américaines s'engouffrent dans la brèche ouverte. [[George Patton|Patton]], avec les divisions blindées américaines (et la [[2e division blindée (France)|{{2e|DB}}]] française de [[Philippe Leclerc de Hauteclocque|Leclerc]] débarquée à Utah Beach à partir du {{date-|1 août 1944}} peut alors lancer sa grande percée vers le sud. Il libère la [[Bretagne]] (à l'exception des principaux ports fortifiés où les Allemands se sont retranchés), avance jusqu’à la [[Loire (fleuve)|Loire]], puis revient vers le nord en prenant à revers le front allemand.

=== Contre-attaque allemande et encerclement de la poche de Falaise ===
[[Fichier:Ville Falaise Liberation p010493.jpg|vignette|Place centrale de Falaise, le 16 août 1944.]]

{{Article détaillé|Contre-attaque de Mortain|Poche de Falaise}}

Au lieu de se replier, la ''[[Wehrmacht]]'', sur ordre de Hitler et contre l'avis de son [[état-major]], lance une contre-attaque baptisée [[Contre-attaque de Mortain|opération ''Lüttich'']] (du 6 au {{date-|13 août 1944}}) dans la région de [[Mortain]] vers Avranches ({{7e|armée}} et {{5e|armée}} blindée), dans le but de couper les lignes américaines. Dès le début, cette offensive allemande est un échec. Le bocage, qui a entravé l'avance des troupes motorisées alliées, gêne aussi la contre-attaque allemande. L'état-major américain n'a pas été surpris, car informé des intentions allemandes, et a pu préparer la réaction. Mais la contre-attaque était surtout vouée à l'échec par sa quasi-absence de couverture aérienne, alors que les bombardiers alliés faisaient {{unité|2000|à=3000|sorties}} par jour, pilonnant les Allemands contraints de se découvrir pour attaquer. Les troupes américaines et françaises prennent alors les Allemands à revers par le sud tandis que les Britanniques, les Canadiens et les Polonais de la [[1re division blindée (Pologne)|{{1re|division}} blindée]] du [[Stanislaw Maczek|général Maczek]] ferment la tenaille qu'ils ont formée par le nord en prenant la cote 262 située dans la commune de [[Mont-Ormel]]. Encerclés dans la poche de [[Falaise (Calvados)|Falaise]], les Allemands tentent de maintenir un corridor d'évacuation surnommé "[[Couloir de la mort (bataille de Normandie)|le couloir de la mort]]" avec l'appui du {{2e|SS-Panzer-korps}} sur la cote 262 nord. Des éléments du SS-Panzer-korps réussissent à échapper à l'encerclement mais la détermination des Polonais déjoue tous les efforts ennemis. Les Allemands ne parviennent pas à évacuer les troupes encore présentes, ce qui correspond à {{unité|50000|hommes}} laissés dans la poche et qui se rendront rapidement aux Alliés, en plus des {{unité|10000|tués}} en trois jours, soit les deux tiers de leur effectif encore engagé en Normandie ({{date-|21 août 1944}}).
La sinistre division [[2e division SS Das Reich]] a été engagée durant cette bataille. C'est l'unité qui a été impliquée dans les [[Massacre de Tulle]], [[Massacre d'Argenton-sur-Creuse]] et [[Massacre d'Oradour-sur-Glane]] il s'agit du plus grand massacre de civils commis en France par les armées allemandes<ref>https://www.routes-touristiques.com/actualite-touristique/decouvrir/contre-attaque-de-mortain-50.html</ref>.

=== Passage de la Seine par les Allemands ===
Après le demi-succès de la poche de Falaise, les Alliés manqueront une nouvelle occasion d’encercler les Allemands sur la Seine<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Jean Quellien|titre=La bataille de Normandie, 6 juin-25août 1944, 80 jours en enfer|éditeur=Tallandier|lieu=Paris|année=|pages totales=413|passage=361|isbn=979-10-210-0518-1}}</ref>. Le [[15e corps d'armée (États-Unis)|{{15e|corps}} d'armée]] qui remontait de Mantes à Louviers, entre la Seine et l’Eure, n’a pas pu progresser assez vite, ce qui a permis aux Allemands de faire traverser la Seine à {{nombre|240000|hommes}} et près de {{nombre|30000 véhicules}}, réalisant un véritable Dunkerque à rebours sur la Seine<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Nicolas Aubin|titre=La course au Rhin(25 juillet-15 décembre 1944) Pourquoi la guerre ne s’est pas finie à Noël,|éditeur=Economica|lieu=Paris|année=2018|pages totales=512|passage=129|isbn=978-2-7178-7043-5}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|auteur1=Pierre-Yves Hénin|titre=Août 1944, un Dunkerque sur la Seine|url=http://sam40.fr/aout-1944-un-dunkerque-sur-la-seine/|site=SAM40.fr|date=12 Septembre 2019|consulté le=20 Septembre 2019}}</ref>. Patton avait proposé d’exploiter la tête de pont du {{XVe|Corps}} à Mantes pour remonter la Seine vers Rouen par la rive droite, au terrain plus favorable et bien moins défendu<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Benoit Rondeau|titre=Patton, la chevauchée héroïque|éditeur=Tallandier|lieu=Paris|année=2016|pages totales=602|passage=378|isbn=979-10-210-2190-7}}</ref>. Cette manœuvre aurait permis d’interdire le passage à une grande partie des unités piégées sur la rive sud du fleuve, comme l’appréhendait le commandement allemand<ref>{{Ouvrage|auteur1=Joachim Ludewig|titre=Rückzug, The German Retreat from France, 1944|éditeur=University Press of Kentucky,|lieu=Lexington|année=2012|pages totales=436|passage=95, 122|isbn=978-0-8131-4079-7}}</ref>.

== Chronologie ==
[[Fichier:Bocagenormandy.jpg|vignette|Avance alliée au 2 juillet et bocage normand.]]
[[Fichier:Breakout.jpg|vignette|L'évolution du front.]]

=== Juin ===
* Nuit du [[5 juin|5]] au [[6 juin]] : quatre sticks du {{4e}} [[Special Air Service|SAS]] français sont les premiers parachutés en Bretagne (36 Français, pour la plupart [[Français libres]], [[opération Dingson]] et [[opération Samwest]])<ref>[http://www.france-libre.net/forces_francaises_libres/1_1_6_4_SAS_premiers_engages_dans_bataille_France.htm site Frane-Libre.net].</ref>. La [[82e division aéroportée américaine|{{82e|division}} aéroportée américaine]] ([[opération Boston]]), la [[101e division aéroportée américaine|{{101e|division}} aéroportée américaine]] ([[opération Albany]]) et la [[6e division aéroportée britannique|{{6e|division}} aéroportée britannique]] ([[opération Tonga]]) sont parachutées à chaque extrémité de la zone de débarquement.
* [[6 juin]] – [[jour J]] : débarquement des troupes sur les plages normandes
* [[7 juin]] : têtes de pont établies sur les 5 plages mais, contrairement au plan, elles ne sont pas reliées entre elles et [[Caen]] n'est pas pris.
* [[9 juin]] : mise en service des [[Opérations aériennes pendant la bataille de Normandie#Construction d'aérodromes|premiers aérodromes alliés]] sur le continent.
* [[11 juin]] : la {{101e}} airborne [[Bataille de Carentan|libère Carentan]].
* [[14 juin]] : le [[Charles de Gaulle|général de Gaulle]] débarque à [[Courseulles]], les têtes de pont sont consolidées (plages reliées entre elles et maitrise du terrain sur environ {{Unité|20|km}} de profondeur).
* [[15 juin]] : opération de diversion de la ''Royal Air Force'' qui bombarde le port de Boulogne-sur-mer dans le Nord de la France avec 300 bombardiers.
* [[16 juin]] : début de fonctionnement du port artificiel américain [[port Mulberry|Mulberry]] à [[Saint-Laurent-sur-Mer]] devant [[Omaha Beach]].
* [[17 juin]] : les Américains [[Coupure du Cotentin|atteignent la côte ouest du Cotentin]] à [[Barneville-Carteret]], isolant les troupes allemandes du Nord-Cotentin du reste du front allemand.
* 17 juin : rencontre entre Hitler et les maréchaux Rommel et Von Rundstedt dans le ''[[Wolfsschlucht II]]'', à [[Margival]] dans l'[[Aisne (département)|Aisne]], pour faire le point sur la situation en Normandie. Hitler refuse d'admettre la situation décrite par Rommel et d'envisager un repli allemand sur la Seine.
* [[18 juin]] : le [[maquis de Saint-Marcel]] en Bretagne ([[opération Dingson]]), comprenant {{unité|3000|maquisards}} encadrés par 200 parachutistes [[Special Air Service|SAS]] français, est attaqué par les troupes allemandes, alertées par les parachutages nocturnes. Les Allemands ne peuvent tolérer l'implantation d'une telle base ennemie qui menace leurs mouvements vers la Normandie, le réseau ferré breton avait été neutralisé.
* [[19 juin|19]] – [[21 juin]] : tempête sur la Manche qui détruit le [[Port Mulberry|port artificiel]] américain à [[Saint-Laurent-sur-Mer]] et endommage le port britannique à [[Arromanches-les-Bains|Arromanches]].
* [[25 juin|25]] – [[29 juin]] : [[opération Epsom]], offensive à l'ouest de [[Caen]], repoussée par la défense allemande.
* [[26 juin]] : [[Bataille de Cherbourg|prise du port de Cherbourg]], fortement endommagé, après plusieurs jours de combats, par d'intenses bombardements alliés et par le sabotage opéré par les Allemands avant leur reddition.

=== Juillet ===
* [[2 juillet]] : le maréchal [[von Rundstedt]] est relevé de ses fonctions de chef d'état-major du front ouest. Il est remplacé par le maréchal [[von Kluge]].
* [[8 juillet]] : [[opération Charnwood]], la [[Seconde armée britannique]] attaque [[Caen]] après un intense bombardement aérien.
* [[9 juillet]] – [[19 juillet]] : la ville de Caen est libérée (rive gauche de l'Orne, puis rive droite).
* [[17 juillet]] : le maréchal [[Erwin Rommel|Rommel]] est sévèrement blessé dans un [[Erwin Rommel#Mitraillage de sa voiture|mitraillage de sa voiture]] par un avion allié. Les Américains [[Bataille de Saint-Lô|pénètrent dans Saint-Lô]], en ruines. L'attaque a coûté {{unité|6000|hommes}} à l'armée américaine depuis le 11 juillet.
* [[18 juillet|18]] – [[20 juillet]] : [[opération Goodwood]]. Attaque blindée anglo-canadienne à l'est de Caen sans avancée significative mais permettant de fixer les troupes allemandes à l'est du front pour favoriser l'attaque américaine à l'ouest.
* [[20 juillet]] : [[Complot du 20 juillet 1944 contre Adolf Hitler|attentat manqué contre Hitler]].
* [[21 juillet]] : le port de Cherbourg recommence à fonctionner.
* [[21 juillet|21]] – [[24 juillet]] : pluies torrentielles sur la Normandie.
* [[25 juillet|25]] – [[27 juillet]] : [[opération Spring|opération ''Spring'']] aux environs de Caen. Échec sanglant avec plus de {{unité|1500|pertes}} dont environ {{unité|500|morts}} alliés, essentiellement des Canadiens qui reposent aujourd'hui au [[cimetière militaire canadien de Bretteville-sur-Laize]].
* [[25 juillet]] : début de l'[[opération Cobra]] lancée par les Américains dans le [[Cotentin]] avec un bombardement massif sur un étroit corridor des lignes allemandes (tactique du « [[tapis de bombes]] ») entre [[La Chapelle-Enjuger]] et [[Hébécrevon]].
* [[27 juillet]] : le front allemand s'effondre dans le Cotentin ; percée d'Avranches.
* [[30 juillet]] : port de Cherbourg remis en activité ; lancement par les Britanniques de l'[[opération Bluecoat|opération ''Bluecoat'']] pour sécuriser la route de jonction clé de Vire et les hauteurs du [[mont Pinçon]] et permettre aux Américains de mieux exploiter leur percée à l'ouest ; débarquement de la [[1re division blindée (Pologne)|{{1re}} DB polonaise]] du général [[Stanislaw Maczek|Maczek]].

=== Août ===
* {{1er}} août : la [[2e division blindée (France)|{{2e}} DB]] du général Leclerc débarque à Utah Beach. La {{3e|armée}} américaine de [[George Patton|Patton]] est opérationnelle et déferle sur la Bretagne le lendemain, sa progression est facilitée par les maquisards bretons encadrés par les parachutistes SAS français qui harcèlent le repli allemand vers les ports ([[Brest]], [[Lorient]], [[Saint-Nazaire]]).
* [[3 août]] : en {{nombre|3|jours}}, 7 divisions américaines sont passées par la percée d'Avranches en direction de la Bretagne et de la Loire.
* [[3 août|3]] – [[9 août]] : [[opération Totalize|opération ''Totalize'']], au sud de Caen pour tenter d'encercler les troupes blindées allemandes parties sur la contre-offensive de Mortain.
* [[7 août]] : lancement de la [[contre-attaque de Mortain]] par les Allemands en vue de couper le front allié.
* [[8 août]] : la contre-attaque est contenue par les Américains.
* [[9 août]] : prise du [[Le Mans|Mans]] par les Américains.
* [[12 août|12]] – [[21 août]] : fuite des Allemands vers l'est par l'[[Bataille de Chambois|étroit couloir de Chambois]] et sous le bombardement continu des Alliés.
* [[15 août]] : [[opération Anvil Dragoon|opération ''Anvil Dragoon'']], le débarquement allié en [[Provence]].
* [[16 août]] : prise de Falaise par les Canadiens et les Polonais sur le flanc nord.
* [[19 août]] : prise de la [[Mont Ormel|cote 262]] par les Polonais.
* [[21 août]] : fermeture de la [[poche de Falaise]].
* [[22 août]] : libération de [[L'Aigle]].
* [[22 août|24 août]] : libération de [[Bernay (Eure)|Bernay]].
* [[25 août]] : libération de [[Lisieux]] et de [[Libération de Paris|Paris]].
* [[30 août]] : libération de [[Rouen]].
* {{1er}} septembre : libération de [[Dieppe (Seine-Maritime)|Dieppe]] par les Canadiens.

== Considérations politiques ==

Les débarquements en [[Normandie]] sont précédés par une quantité considérable de manœuvres politiques parmi les Alliés. Il y a de nombreux désaccords sur les lieux où le débarquement doit avoir lieu et sur le déroulement de la prise des objectifs. L'ouverture d'un second front pour soulager les Soviétiques est prévue depuis [[1942]]. Les Alliés ont d'abord préféré attaquer le « ventre mou » que constituaient l'[[Afrique du Nord]] et l'[[Italie]]. [[Winston Churchill|Churchill]] privilégie cette approche et souhaite lancer de nouvelles attaques en [[Méditerranée]] et dans les [[Balkans]] afin de prendre en tenaille le gros des armées allemandes mais aussi contenir l'avancée soviétique qu'il craint. Mais il doit céder à la préférence de [[Franklin Delano Roosevelt|Roosevelt]] et de [[Staline]] pour un débarquement dans le Nord-Ouest de l'Europe, plus proche du cœur industriel de l'Allemagne, la [[Ruhr (région)|Ruhr]].

Le choix de [[Bernard Montgomery|Montgomery]] déplaît à certains Américains qui préféraient le général [[Harold Alexander|Alexander]] pour commander les forces terrestres. Montgomery lui-même a des doutes à propos de la nomination d'[[Dwight Eisenhower|Eisenhower]] car ce dernier a très peu d'expérience de terrain. Dans cette opération, cependant, Montgomery et Eisenhower coopèrent bien. Leurs disputes, bien connues, viendront plus tard, notamment durant l'[[opération Market Garden]] en [[Seconde Guerre mondiale : septembre 1944|septembre 1944]] aux Pays-Bas.

À noter qu'il faut jusqu'à l'intervention du roi [[George VI du Royaume-Uni|George {{VI}}]] pour dissuader [[Winston Churchill]] de participer personnellement au débarquement à la tête de soldats britanniques<ref>F. Kersaudy, ''Winston Churchill - le pouvoir de l'imagination'', Paris, Tallandier, 715 p. {{référence incomplète}}.</ref>.

=== Estimation stratégique ===
En [[1944]], le matériel et l'armement allemands étaient excellents mais disponibles en trop faible quantité. Les Alliés bénéficiaient d'une production inépuisable, d'une « fabuleuse logistique » et de la standardisation des munitions. Sans les ''[[Liberty ship]]s'', des cargos à durée de construction courte sur des plans simples, qui permirent l'acheminement d'hommes et de matériel en Angleterre puis sur le continent européen, jamais les Alliés n'auraient pu remporter la « bataille décisive »{{note|Le mythe de la bataille décisive qui aurait fait basculé la Seconde Guerre mondiale et que les contemporains ont perçue à l'époque, se heurte à la réalité stratégique. La notion de bataille décisive, héritage de la pensée militaire allemande du {{s-|XIX}}, est désormais rejetée par la communauté des historiens de la Seconde Guerre mondiale. {{Citation|Avant même que le premier soldat allié ait posé le pied en France le 6 juin, la bataille avait déjà fait rage par propagandes interposées. Prises en otages dans cette guerre des nerfs, les opinions publiques en ont été les principales victimes – et, avec elles, les combattants des deux camps qui furent ainsi largement conditionnés à livrer un engagement décisif}}. Sur les mers, le terme « décisif » s'applique à la [[Bataille de l'Atlantique (1939-1945)|bataille de l'Atlantique]] qui voit la victoire des Anglo-Américains à partir de printemps 1943. Dans les cieux, il peut aussi s'appliquer aux [[Aviation dans la Seconde Guerre mondiale|succès des Anglo-Américains]] au cours des cinq premiers mois de l’année 1944. Au sol, il s'applique avant 1944 sur le [[Front de l'Est (Seconde Guerre mondiale)|front de l'Est]] comme le montre l'ampleur des pertes allemandes. {{Citation|Au {{Date|1 juin 1944}}, 2,3 millions de membres des forces armées du Reich avaient déjà perdu la vie depuis septembre 1939. Parmi eux, près de 1,9 million avaient trouvé la mort sur le seul front de l'Est depuis juin 1941 (81 %). La campagne militaire en Europe du Nord-Ouest, ouverte par le débarquement en Normandie, a certes réduit cette proportion, mais sans bouleverser l’équilibre général. Sur 1,35 million de personnels morts de juin à décembre 1944, {{formatnum:883000}} tombèrent face à l’Armée rouge (66 %)}}<ref>{{Chapitre |auteur=[[Jean-Luc Leleu]] |titre chapitre=Une bataille décisive ? |auteurs ouvrage= |titre ouvrage=Combattre en dictature : 1944, la Wehrmacht face au Débarquement|éditeur=Perrin |année=2022|passage=53-58}}</ref>.|groupe=n.}}.

Le débarquement en [[Normandie]] est coûteux en termes d'hommes et de matériel pour les Alliés, bien que réussi dans le premier temps de l'opération (établissement d'une tête de pont), grâce à l'expérience acquise dans les débarquements antérieurs, [[débarquement de Dieppe|Dieppe (août 1942)]], [[opération Torch|Afrique du Nord (novembre 1942)]], [[opération Husky|Sicile (juillet 1943)]], [[opération Shingle|Anzio (janvier 1944)]], et surtout, grâce aux énormes capacités matérielles et techniques, à la [[Opérations aériennes pendant la bataille de Normandie|maîtrise du ciel]] et à la parfaite coordination des actions. L'échec de la {{3e|division}} à prendre [[Caen]], un objectif trop ambitieux pour le premier jour de l'opération, va bloquer l'action pendant un mois. La prise fortuite de [[Bataille de Villers-Bocage|Villers-Bocage]], suivie par l'échec de son renforcement et sa reprise par la brigade allemande de [[Michael Wittmann]], brise l'offensive des Britanniques.

Les Alliés se trouvent confrontés au problème du terrain. Ils vont devoir progresser dans la partie ouest, dans le [[bocage]], où ils avaient sous-estimé les difficultés de déplacement, et où ils sont contraints de combattre intensément en raison du blocage de l'offensive à l'est et de la non-prise de Caen. Ce bocage gêne considérablement l'avancée des troupes mécanisées alliées et favorise les positions défensives allemandes. Les Alliés vont ainsi piétiner plusieurs semaines dans ce qui sera appelé la « [[bataille des Haies]] », ne progressant que très lentement et au prix de pertes importantes. À la fin juillet, ils vont utiliser leur domination aérienne avec l'emploi massif de bombardiers sur un territoire restreint, appliquant la tactique du « [[tapis de bombes]] », utilisée notamment avant la [[Opération Cobra|percée d'Avranches]], pour dégager un corridor d'attaque.

La bataille de Normandie n'a pas été la plus grande bataille de {{nobr|l'été 1944}}. En effet, le {{date|22 juin 1944|guerre mondiale}}, alors que les Allemands ne peuvent plus transférer vers l'Est d'unités prélevées à l'Ouest, les Soviétiques, supportant le poids de l'armée allemande et en plein accord avec les Alliés occidentaux, lancent l'[[Opération Bagration|opération ''Bagration'']], considérée comme la plus grande défaite allemande essuyée par une armée allemande depuis la [[bataille d'Iéna]]. L'essentiel des troupes allemandes était alors engagé sur le front de l'Est<ref>Norman Davies : « Comme 75 à 80 % des pertes allemandes le furent sur le front de l'Est, il apparaît que les efforts militaires des Alliés occidentaux n'ont compté que pour 20 à 25 % ». Source : ''Sunday Times'', {{date-|5 novembre 2006}}.</ref>.

=== Séquelles ===
[[Fichier:Bayeux char USA.JPG|vignette|Char américain [[M4 Sherman]] exposé à [[Bayeux]].]]
[[Fichier:Normandy American Cemetery.jpg|droite|vignette|Le [[cimetière américain de Colleville-sur-Mer]] au-dessus d'Omaha Beach.]]
[[Fichier:German military cemetery Normandy 1.jpg|vignette|[[Cimetière militaire allemand de La Cambe]].]]

La Normandie a été une des régions françaises les plus durement éprouvées par la Seconde Guerre mondiale. [[Caen]], [[Saint-Lô]], [[Le Havre]], sont des champs de ruines{{note|Plusieurs bâtiments historiques datant de l'[[époque médiévale]] ont été totalement détruits.|groupe=n.}}. De nombreux villages ont été rasés. L'âpreté et la durée des combats, l'utilisation massive des bombardements aériens par les Alliés pour déloger les troupes allemandes de leurs positions retranchées et couper les voies de communication vont faire de nombreuses victimes civiles. Le bilan est estimé par [[Henri Amouroux]] à plus de {{unité|50000|victimes}} civiles normandes, {{citation|sur lesquelles un grand nombre de non-identifiées}}{{sfn|Amouroux|1988|p=338}}, dont {{unité|20000}} dans le [[Calvados (département)|Calvados]], {{unité|9890}} en [[Seine-Maritime]], {{unité|14800}} dans la [[Manche (département)|Manche]], {{unité|4200}} dans l'[[Orne (département)|Orne]] et un peu moins de {{unité|3000}} dans l'[[Eure (département)|Eure]]{{sfn|Amouroux|1988|p=337-338}}. D'autres sources donnent des chiffres revus à la baisse à la suite d'un recensement réalisé dans les [[années 1990]] qui aboutit au chiffre de {{unité|20000|victimes}}, dont {{unité|8000}} dans le Calvados, {{unité|4850}} en Seine-Maritime, {{unité|4000}} dans la Manche, {{unité|2200}} dans l'Orne et {{unité|900}} dans l'Eure<ref name="OF2">Cahier {{n°|2}}, ''Ouest-France'', 6 mai 2016.</ref>. Des centaines de milliers de sans-abri ne seront pas relogés avant plusieurs années et la majorité des infrastructures est détruite. Henri Amouroux dans son ouvrage ''La Grande Histoire des Français sous l'Occupation'', apporte sa vision sur les séquelles de la bataille de Normandie{{sfn|Amouroux|1988|p=335-336}} :
{{Citation bloc|Pour beaucoup de Français, aujourd'hui, les morts de la Libération ont péri dans les maquis, dans les prisons allemandes, dans les camps, dans les rangs de la {{2e|D.B}}. ou dans ceux de l'armée de [[Jean de Lattre de Tassigny|De Lattre]].<br> Les Français, ceux de Normandie surtout, longtemps sous le feu, lorsqu'ils n'étaient pas pris entre deux feux, n'occupent qu'une modeste place dans l'histoire de la Seconde Guerre mondiale. Leurs souffrances et les horreurs des camps ont été effacées par les joies de la Libération. Et l'image de la grasse, de la riante Normandie, l'a toujours emporté sur la réalité de la Normandie assassinée.}}

Le général [[Dietrich von Choltitz]], commandant du {{84e|corps}} allemand en Normandie, qualifia la bataille d'{{citation|immense bain de sang}}{{sfn|Amouroux|1988|p=336}}.

Le souvenir de la bataille est partout présent en [[Normandie]], notamment avec de [[Cimetières militaires de la Seconde Guerre mondiale#Normandie|nombreux et vastes cimetières militaires]], monuments, stèles ou autres panneaux d'information disséminés sur les nombreux lieux de combats, de nombreux musées, de toutes tailles dont le grand [[mémorial de Caen]], des rues qui portent le nom des acteurs alliés ou des régiments ayant participé à la libération de la région. On retrouve sur la côte la trace des combats avec des [[Casemate#Blockhaus|blockhaus]] marqués par les déflagrations mais qui défient le temps qui passe. Il est aussi encore possible de voir quelques caissons de béton Phoenix qui ont composé les digues du [[Port Mulberry|port artificiel]] au large d'[[Arromanches-les-Bains|Arromanches]]. Encore aujourd'hui, le site de la pointe du Hoc est criblé de cratères d'explosion d'une taille spectaculaire.

Si le cinquantième anniversaire de la bataille de Normandie ([[1994]]) avait été l'occasion de rappeler la dureté des combats et les pertes militaires des deux côtés, le soixantième anniversaire ([[2004]]) a aussi permis d'évoquer la souffrance des populations civiles, passée sous silence ces dernières décennies, et de donner une image moins héroïque des armées alliées. Ainsi, des études récentes d'historiens ont montré que certains soldats américains se livrèrent à des exactions. Comme dans toute armée en campagne, il y eut des [[pillage]]s et des [[viol]]s, qui sont cependant le fait d'individus isolés, et qui n'ont été ni organisés, ni encouragés par le commandement, lequel a d'ailleurs jugé sévèrement ceux portés à sa connaissance (plusieurs [[peine de mort|condamnations à mort]] de soldats prononcées par les [[tribunaux militaires]] alliés). La longue et éprouvante bataille dans le bocage provoqua également des [[trouble de stress post-traumatique|troubles de stress post-traumatique]] et refus de combattre chez des conscrits américains dont c'était, pour la majorité d'entre eux, le baptême du feu. Cela ne doit pas occulter la réalité des dizaines de milliers de morts de soldats alliés venus libérer une Europe bien éloignée de chez eux.

Aux pertes durant les combats, il faut encore ajouter les {{unité|1800|[[prisonniers de guerre]]}} allemands qui ont péri lors des opérations de [[déminage]] des plages. Malgré l'article 32 de la [[Convention pour l'amélioration du sort des blessés et malades dans les armées en campagne (1929)|Convention de Genève]] (1929) interdisant l'emploi des prisonniers de guerre à des tâches dangereuses <ref>Article 32 de la [https://ihl-databases.icrc.org/applic/ihl/dih.nsf/Treaty.xsp?action=openDocument&documentId=65D67DB05A392737C12563140043A71D Convention relative au traitement des prisonniers de guerre] (Genève, 27 juillet 1929) :<br>   " Il est interdit d'employer des prisonniers de guerre à des travaux insalubres ou dangereux.Toute aggravation des conditions du travail par mesure disciplinaire est interdite."</ref>{{,}}<ref>[http://www.cheminsdememoire.gouv.fr/fr/le-deminage-de-la-france-apres-1945 Le déminage de la France après 1945]. Chemins de Mémoire. Ministère de la Défense.</ref>, les Alliés ne pouvaient se permettre d'utiliser leurs propres soldats à ces tâches à haut risque et ne disposaient alors pas comme les armées d'aujourd'hui, d'unités spécialement formées et équipées pour le déminage<ref>Les Soviétiques ont utilisé des chars « rouleurs de mines » (voir [http://www.o5m6.de/pt_34.html PT34 tank rouleur de mines]).</ref>.

== Galerie de photographies ==
<gallery>
Fichier:Saint-Lo 1944 - Capitale des Ruines - couleurs.jpg|Saint-Lo en 1944.
Fichier:Saint-Lo 1944 - Campagne.jpg|Campagne de Saint-Lo en 1944.
Fichier:Cherbourg 1944-Ville.jpg|Cherbourg en 1944.
Fichier:Cherbourg 1944-Gare Maritime-Vue aerienne.jpg|Gare Maritime de Cherbourg.
Fichier:Cherbourg 1944-Gare Maritime-1.jpg|Gare Maritime de Cherbourg en 1944.
Fichier:Cherbourg 1944-Gare Maritime-2.jpg|Vue alternative de la Gare Maritime de Cherbourg.
Fichier:Cherbourg 1944-Gare Maritime-Interieur.jpg|Vue Intérieure de la Gare Maritime de Cherbourg
Fichier:Cherbourg 1944-Gare Maritime-3.jpg|Seconde vue alternative de la Gare Maritime de Cherbourg.
Fichier:Cherbourg 1944-Gare Maritime-Vue du Fort du Roule.jpg|Vue du Fort du Roule de Cherbourg.
Fichier:Cherbourg1944-Pont.jpg|Pont de Cherbourg en 1944.
Fichier:Sherman-french-army-normandy.jpg|Char Sherman.
Fichier:Bundesarchiv Bild 101I-738-0276-13A, Frankreich, zerstörte Gebäude einer Ortschaft.jpg|[[Caen]], vue depuis le château.
</gallery>

== Filmographie ==
=== Cinéma ===
* ''[[Le Bataillon du ciel]]'' d'[[Alexandre Esway]], d'après le livre de [[Joseph Kessel]], [[1947]]
* ''[[Le Jour le plus long]]'' (''The Longest Day''), [[1962]]
* ''[[Au-delà de la gloire]]'' (''The Big Red One'') de [[Samuel Fuller]], [[1980]]
* ''[[Il faut sauver le soldat Ryan]]'' (''Saving Private Ryan'') de [[Steven Spielberg]], [[1998]]
*''[[Far Away : Les Soldats de l'espoir]] (''My Way'') de [[Kang Je-gyu]], [[2011]]

=== Télévision ===
* ''[[Le 16 à Kerbriant]]'', feuilleton télévisé de [[Michel Wyn]], [[1971]]
* ''[[Un jour avant l'aube]]'' de [[Jacques Ertaud]], [[1994]]
* ''[[Frères d'armes]]'', série télévisée produite par [[Steven Spielberg]] et [[Tom Hanks]], [[2001]]
* Saison 3 de ''[[Sanctuary (série télévisée)|Sanctuary]]'', épisode 17 : ''[[Saison 3 de Sanctuary|Le Débarquement Allié]]'', [[2011]]

== Musique ==

* La chanson [[Primo Victoria]] du groupe de [[Power metal]] suédois [[Sabaton]] a pour thème le débarquement du 6 juin 1944

== Jeux vidéo ==
* ''[[Medal of Honor : Débarquement allié]]''
* ''[[Call of Duty 2]]''
* ''[[Company of Heroes]]''
* ''[[Medal of Honor: Airborne]]''
* ''[[Call of Duty: WWII]]''

== Notes et références ==
=== Notes ===
{{Références|groupe=n.}}

=== Références ===
{{Références}}

== Bibliographie ==
{{Légende plume}}
=== Ouvrages de référence ===
* {{Ouvrage|langue=fr|langue originale=en|prénom1=Martin|nom1=Blumenson|titre=La Libération – Histoire officielle américaine|éditeur=Charles Corlet|lieu=Condé-sur-Noireau|année=1993|pages totales=1021|isbn=2-85480-434-1}}.
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Major L. F.|nom1=Ellis|et al.=oui|titre=Victory in the West|volume=I|titre volume=Battle of Normandy, Histoire officielle britannique|éditeur=HMSO|année=1962}}.
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Max|nom1=Hastings|titre=Overlord, D Day and the Batlle of Normandy|éditeur=Vintage Books|année=1984|isbn=0-330-39012-0}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Olivier Wieviorka]]|titre=Histoire du débarquement en Normandie. Des origines à la Libération de Paris 1941-1944|éditeur=Éditions du Seuil|collection=L'Univers|lieu=Paris|année=2007|pages totales=441|isbn=978-2-298-00542-4}}. {{Plume}}

=== Mémoires de combattants ===
* {{fr}} [[Omar Bradley]], ''Histoire d'un soldat'', Gallimard, 1952.
* {{fr}} [[Dwight Eisenhower]], ''Croisade en Europe'', Robert Laffont, 1949.
* {{en}} Heinz Günther Guderian, ''From Normandy to the Ruhr'', Aberjona Press, 2001 {{ISBN|0966638972}}.
* {{en}} Hans von Lück, ''Panzer commander'', Dell Books, 1989 {{ISBN|0440208025}}.
* {{fr}} [[Bernard Montgomery|Bernard L. Montgomery]], vicomte d'Alamein, ''Mémoires'', Plon, 1958.

=== Ouvrages généralistes ===
* Marc Laurenceau, ''Jour J, Heure par heure'', Éditions OREP, 2018, 160 pages {{ISBN|978-2-8151-0301-5}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Henri Amouroux]]|titre=[[La Grande Histoire des Français sous l'occupation]] – Joies et douleurs du peuple libéré : {{date-|6 juin}}-{{date-|1 septembre 1944}}|tome=VIII|éditeur=[[Éditions Robert Laffont]]|lieu=Paris|année=1988|pages totales=819|isbn=2-7242-4459-1}}{{nobr|. {{plume}}}}
* {{Ouvrage|langue=fr|langue originale=en|auteur1=[[Antony Beevor]]|traducteur=Jean-François Sené, Raymond Clarinard et Isabelle Taudière|titre=D-Day et la bataille de Normandie|titre original=D-Day : the battle for Normandy|éditeur=[[Calmann-Lévy]]|lieu=Paris|année=2009|pages totales=636|isbn=978-2-7021-4016-1}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur institutionnel=[[Georges Blond]] (1906-1989).|titre=Le Débarquement|sous-titre=6 juin 1944|éditeur=librairie Arthème Fayard|lieu=Paris|année=1951|pages totales=341|isbn=2-258-01339-9}}.
* {{Ouvrage|langue=en|nom1=Carlo D'Este|titre=Decision in Normandy|éditeur=New York, NY : Harper Perennial.|année=1983|réimpression=1991|pages totales=555|isbn=0-06-097312-9}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Eddy Florentin]]|titre=Stalingrad en Normandie|sous-titre=la destruction de la VIIe armée allemande, 30 juillet-22 août 1944|éditeur=Presses de la Cité|lieu=Paris|année=1964|réimpression=2002|pages totales=666|isbn=2-262-01920-7}}.
*{{Ouvrage|nom1=John Keegan|lien auteur1=John Keegan|titre=Six armées en Normandie|éditeur=Paris : Albin Michel|année=1984|pages totales=384|isbn=2-226-02065-9}}.
* {{Ouvrage|auteur1=Anthony Kemp|titre=6 juin 1944|sous-titre=le débarquement en Normandie|éditeur=Éditions Gallimard|collection=[[Découvertes Gallimard]]|série=Histoire|numéro dans collection=[[Liste des volumes de « Découvertes Gallimard » (1re partie)|202]]|année=1994|isbn=2-07-058353-8}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|nom1=Gilles Perrault|lien auteur1=Gilles Perrault|titre=Le Secret du Jour J|éditeur=Fayard|lieu=Paris|année=1964|réimpression=1984|pages totales=284|isbn=2-213-01423-X}}.
* {{Ouvrage|titre=La Seconde Guerre mondiale en Normandie|éditeur=Éditions Spart|année=2014|isbn=|lire en ligne=http://www.patrimoine-normand.com/achat-hors-serie-normandie-1944-397277.html}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Vincent Carpentier|auteur2=Cyril Marcigny|titre=Archéologie du débarquement et de la bataille de Normandie|éditeur=Ouest-France|lieu=Rennes/Paris|année=2014|pages totales=143|isbn=978-2-7373-6345-0}}.
* Dominique Labarrière, ''La bataille de l’Ouest'', France, Éditions Pascal Galodé, 2011, 304{{nb p.}}
* {{Ouvrage|langue=fr|nom1=Jean Quellien|lien auteur1=Jean Quellien|titre=La Bataille de Normandie. 6 juin-12 septembre 1944. 100 jours en enfer|éditeur=Tallandier|lieu=Paris|année=2014|réimpression=2016|pages totales=447|isbn=979-10-210-0518-1}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Béatrice|nom1=Richard|titre=La mémoire de Dieppe – Radioscopie d'un mythe|éditeur=vlb éditeur|lieu=Montréal|année=2002|pages totales=205|isbn=2-89005-813-1}}.
* Jérémie Halais, ''D-DAY. L'essentiel du Débarquement et de la bataille de Normandie'', Bayeux, Orep éditions, 2023, 112 p. {{ISBN|978-2-8151-0708-2}}.
* {{ouvrage|auteur=Jean Quellien, Françoise Passera|titre=Les civils dans la bataille de Normandie|éditeur=Orep éditions|date=2014|passage=255|isbn=978-2-8151-0188-2}}

=== Sources secondaires ===
* {{Ouvrage|auteur1=[[Paul Carell]]|titre=Ils arrivent !|éditeur=Éditions Robert Lafont et Editions « [[J'ai lu]] [[leur aventure]] » n°A9/10|collection=J'ai lu Document|année=1961|réimpression=16 juin 2004|isbn=978-2-290-34359-3}}.
* {{Ouvrage|auteur1=[[Cornelius Ryan]]|titre=[[Le Jour le plus long]] : 6 juin 1944|éditeur=HarperPerennial.|lieu=New York, NY|année=1960|réimpression=1983|pages totales=274|isbn=2-221-03717-0}}.

=== Ouvrages documentaires ===
* {{Ouvrage|auteur1=Eddy Florentin|titre=Guide des Plages du Débarquement et de la Bataille de Normandie, 6 juin - 12 septembre 1944|éditeur=Perrin - le Mémorial de Caen|année=2003|isbn=978-2-7028-8406-5}}.
* {{Ouvrage|auteur1=Tony Hall|titre=Le Jour J, le débarquement en photographie|éditeur=PML éditions|année=|isbn=978-2-87628-888-1|isbn2=2-87628-888-5}}.
* {{Ouvrage|auteur1=John Man|titre=Atlas du débarquement|éditeur=Éditions Autrement|année=1994|mois=avril|isbn=978-2-86260-486-2}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|langue originale=en|nom1=Richard Holmes|nom2=Christophe Rosson|titre=Le débarquement|sous-titre=Du jour J à la libération de Paris|éditeur=[[Éditions Gründ]]|lieu=Paris|année=2004|pages totales=64|isbn=2-7000-2405-2}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|titre=Été 44. Regards sur une Libération|éditeur=Ouest-France|lieu=Rennes|année=2009|pages totales=204|isbn=978-2-7373-4773-3}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|nom1=Claude Rives|lien auteur1=Claude Rives|nom2=Will Fowler|titre=Le Débarquement|éditeur=Éditions Tana|lieu=Rennes|année=2004|pages totales=32|isbn=2-7373-3226-5}}.

=== Monographies ===
* {{Ouvrage|prénom1=Henry|nom1=Corta|titre=Les bérets rouges|éditeur=Amicale des anciens parachutistes SAS|année=1952|pages totales=329}}
* {{Ouvrage|prénom1=Henry|nom1=Corta|titre=Qui ose gagne (France-Belgique 1943-1945, les parachutistes du {{2e}} RCP / {{4e}} SAS)|éditeur=Service historique de l'Armée de terre|année=1997|pages totales=296|isbn=978-2-86323-103-6}}.

=== Articles ===
* Jean-Pierre Benamou, « Monty's Plan ({{1re|partie}}) »'', 39/45 Magazine {{n°|1}}, ''Éditions Heimdal, 1983.
* Jean-Pierre Benamou, « Monty's Plan ({{2e}} partie) »'', 39/45 Magazine {{n°|2}}, ''Éditions Heimdal, 1984.
* Tristan Rondeau, « Des représentations littéraires de la Bataille de Normandie », ''39/45 Magazine'' {{n°|319}}, Éditions Heimdal, février 2014.

=== Bandes dessinées ===
* {{Ouvrage|titre=Opération ''Overlord''|éditeur=Glénat|année=2014|isbn=}}
** Tome 1 {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Michaël Le Galli]]|responsabilité1=scénario|auteur2=Davide Fabbri|responsabilité2=dessin|auteur3=Domenico Neziti|responsabilité3=couleur|titre=Sainte-Mère-Eglise|éditeur=Glénat|lieu=Grenoble|année=2014|pages totales=46|isbn=978-2-7234-9666-7}}.
** Tome 2 {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Bruno Falba]]|responsabilité1=scénario|auteur2=Davide Fabbri|responsabilité2=story-board|auteur3=Christian Dalla Vecchia|responsabilité3=encreur|auteur4=Domenico Neziti|responsabilité4=couleur|titre=Omaha Beach|éditeur=Glénat|lieu=Grenoble|année=2014|pages totales=46|isbn=978-2-7234-9667-4}}.
** Tome 3 {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Bruno Falba]]|responsabilité1=scénario|auteur2=Davide Fabbri|responsabilité2=dessin|auteur3=Domenico Neziti|responsabilité3=couleur|titre=La Batterie de Merville|éditeur=Glénat|lieu=Grenoble|année=2014|pages totales=46|isbn=978-2-7234-9668-1}}.
*{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Mister Kit|auteur2=Serge Saint Michel|titre=6 juin 1944, Overlord|éditeur=OREP Éditions|année=2004|pages totales=82|isbn=}}

== Voir aussi ==
{{Autres projets | commons=Category:D-Day}}

=== Articles connexes ===
* [[Débarquement de Normandie]]
* [[Opérations aériennes pendant la bataille de Normandie]]
* [[Opérations navales pendant la bataille de Normandie]]
* [[Libération (Histoire)|Libération]]
* [[Red Ball Express]]

=== Ressource radiophonique ===
* {{lien web | format=audio | auteur=[[Fabrice Drouelle]] | titre=Normandie 44 | url=https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/serie-normandie-44 | éditeur=émission ''[[Affaires sensibles]]'', série « Normandie 44 » (4 épisodes de 48 min env.), [[France Inter]] | date=3 juin 2024}} - récit au cœur de la bataille de Normandie, depuis la planification du débarquement le 6 juin 1944, pour comprendre comment cette opération stratégique visant à libérer l'Europe a été vécue par les alliés, les nazis, les résistants et les civils.

=== Liens externes ===
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*[https://archives.calvados.fr/editorial/page/9539999e-67ed-46ba-97ae-d58ead7ed78f Dossier historique] des [[Archives départementales du Calvados]]
*[http://www.normandiememoire.com/ Espace Bataille de Normandie - Mémorial de Caen]
* [http://www.dday-overlord.com/bataille_de_normandie.htm DDay-Overlord]
* [http://overlord44.free.fr/ Overlord44]
* [http://www.archivesnormandie39-45.org Archives Normandie]
* [https://3945km.com/encyclopedie/batailles/seconde-guerre-mondiale-19391945/europe-19391945/ouest-19441945/france-19441945/normandie-1944/ Normandie 1944]
* {{en}} [http://www.ddaymuseum.co.uk/ Le musée du Jour J en Angleterre]
* {{en}} [http://www.bbc.co.uk/history/war/wwtwo/launch_ani_overlord_campaign.shtml L'opération ''Overlord'' sur le site de la BBC]
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