Voir la source de Maximilien Ier (empereur du Mexique)

{{Titre mis en forme|Maximilien {{Ier}} (empereur du Mexique)}}
{{En-tête label|AdQ|année=2020}}
{{Voir homonymes|Maximilien Ier{{!}}Maximilien {{Ier}}}}
{{Infobox Personnalité politique
 | charte                  = Monarque
 | nom                     = Maximilien {{Ier}}
 | image                   = Maximilian emperor of Mexico.jpg
 | légende                 = Maximilien {{Ier}}, par [[Franz Xaver Winterhalter]].
 | fonction1               = [[Empereur du Mexique]]
 | depuis le fonction1     = 
 | à partir du fonction1   = {{Date|10|avril|1864}}
 | jusqu'au fonction1      = {{Date|19|juin|1867}}{{-}}<small>({{Durée|10|avril|1864|19|juin|1867}})</small>
 | prédécesseur 1          = [[Juan Nepomuceno Almonte]]{{-}}<small>(régent)</small> <br />[[Agustín Jerónimo de Iturbide|Augustin II]] <small>(empereur titulaire)</small>
 | successeur 1            = ''Monarchie abolie''{{-}}[[Benito Juárez]]{{-}}<small>(président de la République)</small>
 | fonction2               = [[Royaume de Lombardie-Vénétie|Vice-roi de Lombardie-Vénétie]]
 | à partir du fonction2   = {{Date|6|septembre|1857}}
 | jusqu'au fonction2      = {{Date|10|avril|1859}}{{-}}<small> ({{Durée|6|septembre|1857|10|avril|1859}}) </small>
 | premier ministre 2      = 
 | prédécesseur 2          = [[Joseph Radetzky]]
 | successeur 2            = [[Ferencz Gyulai]]
 | grade militaire         = contre-amiral <small>(1854-1867)</small>
 | commandement            = Commandant en chef de la marine autrichienne <small>(1854-1860)</small>
 | dynastie                = [[Maison de Habsbourg-Lorraine]]{{-}}[[Maison de Habsbourg-Iturbide]] <small> (fondateur) </small>
 | nom de naissance        = ''Ferdinand Maximilian Joseph Maria von Habsburg-Lothringen''
 | date de naissance       = {{Date de naissance|6|juillet|1832}}
 | lieu de naissance       = [[Vienne (Autriche)|Vienne]]<br>{{Empire d'Autriche}}
 | date de décès           = {{Date de décès|19|juin|1867|6|juillet|1832}}
 | lieu de décès           = [[Parc national Cerro de las Campanas|Cerro de las Campanas]], [[Querétaro]]<br>[[Fichier:Flag of Mexico (1864-1867).svg|border|20px]] [[Second Empire mexicain|Empire du Mexique]]
 | nature du décès         = [[Exécution par arme à feu]]
 | sépulture               = [[Crypte des Capucins]]
 | nationalité             = Autrichien puis mexicain
 | père                    = [[François-Charles d'Autriche]]
 | mère                    = [[Sophie de Bavière]]
 | fratrie                 = [[François-Joseph Ier (empereur d'Autriche)|François-Joseph {{Ier}}]]{{-}}[[Charles-Louis d'Autriche (1833-1896)|Charles-Louis Joseph Marie]]{{-}}[[Marie-Anne d'Autriche (1835-1840)|Marie-Anne Caroline Pia]]{{-}}[[Louis-Victor de Habsbourg-Lorraine|Louis-Victor Joseph Antoine]]
 | conjoint                = [[Charlotte de Belgique]]
 | enfants                 = [[Agustín de Iturbide y Green]] <small> (adoptif) </small>{{-}}[[Salvador de Iturbide y Marzán]] <small> (adoptif) </small>
 | religion                = [[Catholicisme]]
 | résidence               = [[Palais royal de Milan]]<small> (1857-1859) </small><br />[[Château de Miramare]]<small> (1860-1864) </small><br />[[Château de Chapultepec|Château de Miravalle]]<small> (1864-1867) </small>
 <!-- | signature              = Maximilian signature BW.png --> | emblème                = Coat of arms of Mexico (1864-1867).svg
 | liste                   = '''[[Empereur du Mexique|Monarques du Mexique]]'''
 | héritier                = [[Agustín de Iturbide y Green]]
 | premier ministre 1      = [[José María Lacunza]]<br />[[Leonardo Márquez Araujo]]<br />[[Miguel Miramón]]
 | signature               = Signature de Maximilien - AdM 1857.png
 | taille signature        = 300px
 | parti                   = 
 | syndicat                = 
 | fonction3               = [[Empire d'Autriche|Prince impérial d'Autriche]]
 | jusqu'au fonction3      = {{date|21|août|1858}}{{-}}<small> ({{durée|02|12|1848|21|08|1858}}) </small>
 | à partir du fonction3   = {{date|2|décembre|1848}}
 | prédécesseur 3          = [[François-Charles d'Autriche|François-Charles]]
 | successeur 3            = [[Rodolphe d'Autriche]]
}}

'''Ferdinand Maximilien de Habsbourg-Lorraine''', né le {{date de naissance|6|juillet|1832}} à [[Vienne (Autriche)|Vienne]] et mort fusillé le {{date de décès|19|juin|1867}} au [[Parc national Cerro de las Campanas|Cerro de las Campanas]] à [[Santiago de Querétaro]] ([[Second Empire mexicain|Mexique]]), est un [[archiduc]] d'[[Empire d'Autriche|Autriche]], prince royal de [[Royaume de Hongrie (1718-1867)|Hongrie]] et de [[Royaume de Bohême|Bohême]], devenu [[empereur du Mexique]] sous le nom de '''Maximilien {{Ier}}''' en [[1864]]. Frère cadet de l'[[Liste des souverains d'Autriche|empereur d'Autriche]] [[François-Joseph Ier (empereur d'Autriche)|François-Joseph {{Ier}}]], il épouse en 1857 la princesse [[Charlotte de Belgique]].

En [[1857]], Maximilien est nommé vice-roi du [[royaume de Lombardie-Vénétie]] que l'Autriche a acquis au [[congrès de Vienne]] et qui se montre rebelle au pouvoir de la [[Maison de Habsbourg-Lorraine|maison de Habsbourg]]. Sa politique, trop [[Libéralisme|libérale]] aux yeux du pouvoir autrichien, son indulgence envers les rebelles italiens et sa prodigalité le contraignent à la démission le {{date|10|avril|1859}}.

Lors de l'[[expédition du Mexique]] qui débute au cours de l'hiver 1861-1862, la [[Second Empire|France]], alliée à l'[[Règne d'Isabelle II|Espagne]] et au [[Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande|Royaume-Uni]], envahit la [[Deuxième République fédérale mexicaine|République mexicaine]]. Les Espagnols et les Britanniques se retirent en {{date||avril|1862}}, tandis que l'[[Armée française sous le Second Empire|armée française]] demeure sur place, cherchant à conquérir le pays. Désireux de légitimer cette domination, [[Napoléon III]] soutient un groupe de monarchistes du parti conservateur hostiles à la [[Deuxième République fédérale mexicaine|république]], qui établissent la [[Régence du Mexique|deuxième Régence du Mexique]]. Le {{date-|3|octobre|1863}}, une députation de conservateurs mexicains propose à Maximilien d'Autriche la couronne impériale du Mexique. Maximilien conditionne son acceptation du trône à la tenue d'un référendum populaire assorti de garanties financières et militaires solides. Après plusieurs mois de tergiversations, Maximilien finit par accepter et devient empereur du Mexique le {{date-|10|avril|1864}}.

Le [[Second Empire mexicain]] réussit à se faire reconnaître par plusieurs puissances européennes, dont la [[Second Empire|France]], le [[Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande|Royaume-Uni]], l'[[Règne d'Isabelle II|Espagne]], la [[Belgique]], l'[[Empire d'Autriche|Autriche]] et la [[Royaume de Prusse|Prusse]]. En vertu de la [[Doctrine Monroe|doctrine de Monroe]], les [[États-Unis]] continuent toutefois de soutenir les insurgés républicains de [[Benito Juárez]], que l'empereur Maximilien ne parvient pas à vaincre durablement. À la faveur de la fin de la [[guerre de Sécession]] en [[1865]], le soutien plus appuyé des États-Unis aux forces républicaines fragilise davantage la situation de Maximilien {{Ier}}, laquelle s'aggrave encore lors de l'amorce du retrait de l'armée française du Mexique en 1866. Son épouse, l'impératrice Charlotte, revient en Europe pour tenter d'obtenir au profit de son mari un ultime soutien de Napoléon III, en vain. Vaincu à [[Santiago de Querétaro|Querétaro]], Maximilien est capturé, jugé et exécuté le {{date-|19|juin|1867}} par les insurgés, qui restaurent la République mexicaine.

== Biographie ==
=== Premières années ===
[[Fichier:Emperor Maximilian of Mexico as a boy.jpg|gauche|vignette|187x187px|alt= âgé de six ans l'archiduc pose debout tenant une badine|Portrait du jeune archiduc Maximilien par [[Joseph Karl Stieler]] (1838).]]
Maximilien naît au [[château de Schönbrunn]], près de [[Vienne (Autriche)|Vienne]] en [[Empire d'Autriche|Autriche]] le {{date-|6|juillet|1832}}{{sfn|Castelot|2002|p=22|group=C}}. Second fils de l'[[archiduc]] [[François-Charles d'Autriche]] et de l'archiduchesse née [[Sophie de Bavière]], il est lors de sa naissance le petit-fils de l'[[Liste des souverains d'Autriche|empereur régnant]] [[François Ier (empereur d'Autriche)|François {{Ier}} d'Autriche]]. Ses prénoms (Ferdinand Maximilien Joseph) rendent hommage à son parrain et oncle paternel, qui devient en [[1835]] l'empereur [[Ferdinand Ier (empereur d'Autriche)|Ferdinand {{Ier}} d'Autriche]], et à son grand-père maternel, le roi [[Maximilien Ier (roi de Bavière)|Maximilien {{Ier}} de Bavière]]{{sfn|Hyde|1946|p=5-7}}. Frère cadet du futur empereur [[François-Joseph Ier (empereur d'Autriche)|François-Joseph {{Ier}}]], il a deux frères puînés : [[Charles-Louis d'Autriche (1833-1896)|Charles-Louis]] (1833–1896) et [[Louis-Victor de Habsbourg-Lorraine|Louis-Victor]] (1842–1919), ainsi qu'une sœur, [[Marie-Anne d'Autriche (1835-1840)|Marie-Anne]] (1835–1840).

Une rumeur récurrente voit en Maximilien le fils du [[duc de Reichstadt]] (Napoléon II), élevé à la cour d'Autriche parmi les [[Maison de Habsbourg-Lorraine|Habsbourg]]{{sfn|Castelot|2002|p=23|group=C}}. L'archiduchesse Sophie était devenue très proche du duc de Reichstadt après la naissance de François-Joseph en {{date-||août|1830}}. Lorsque le duc de Reichstatdt meurt le {{date-|22|juillet|1832}}, Sophie en est tellement bouleversée qu'elle devient incapable d'allaiter Maximilien qui n'a que deux semaines{{note|[[Octave Aubry]] déclare qu'une telle filiation n'a rien d'impossible et que si les amants eurent une certitude, ils en ont gardé le secret en concluant qu'ils se sont aimés et que cela seul est sûr cfr {{Ouvrage|langue=fr |auteur1=[[Octave Aubry]] |titre=Le Roi de Rome |lieu=Paris |éditeur=Plon |année= |année première édition=1937 |isbn= |consulté le={{1er}} janvier 2020 |passage=116 }}. En revanche, [[André Castelot]] répète les propos du comte [[Anton von Prokesch-Osten]], le seul ami du duc de Reichstadt, qui déclarait que ce dernier était mort vierge{{sfn|Castelot|2002|p=23|group=C}}.|group=N}}. Comme le veut la tradition, Maximilien est d'abord élevé par une [[gouvernante]], la baronne [[Louise Sturmfeder von Oppenweiler]], avant d'être, à {{unité|7|ans}}, éduqué par des [[Précepteur (éducation)|précepteur]]s à la tête desquels est placé le comte [[Heinrich Bombelles|Heinrich de Bombelles]], [[diplomate]] d'origine française au service de l'Autriche{{sfn|Hyde|1946|p=8}}. Maximilien est de santé fragile et s'enrhume constamment dans les chambres mal chauffées de la [[Hofburg]]. Il apprécie particulièrement le jardin privé de l'empereur où une volière l'attire beaucoup. Il dispose d'un espace personnel constitué d'un bosquet de [[Arecaceae|palmiers]] et de plantes tropicales où niche un couple de [[perroquet]]s ; il y puise son goût pour l'aménagement des jardins qu'il développera dans ses résidences ultérieures{{sfn|Castelot|2002|p=24|group=C}}.

De ses enfants, sa mère affirme qu'il est le plus aimant. Tandis que son frère François-Joseph se montre précocement économe, Maximilien révèle une nature plus rêveuse et dépensière. Toutefois, les quatre frères sont élevés de la même manière spartiate et doivent se plier dès leur plus jeune âge aux rigueurs de l'étiquette de la cour de Vienne. Enfants, Maximilien et François-Joseph sont très complices. Ils partagent un [[Programme d'enseignement|programme scolaire]] dense : jusqu'à {{unité|55|heures}} d'études hebdomadaires lorsqu'il a {{unité|17|ans}}{{sfn|Hyde|1946|p=7}}. Outre l'[[allemand]], l'[[anglais]] et le [[français]], les archiducs apprennent les langues usitées dans le vaste empire des Habsbourg : [[italien]], [[hongrois]], [[polonais]], [[roumain]] et quelques rudiments de [[tchèque]]{{sfn|Castelot|2002|p=26|group=C}}. Maximilien étudie aussi le [[piano]], le [[modelage]] et l'[[équitation]]{{sfn|Kerckvoorde|1981|p=43|group=K}}. Lorsque Maximilien atteint ses {{unité|13|ans}}, son frère et lui effectuent un tour des provinces italiennes appartenant à l'Autriche en compagnie du [[Joseph Radetzky|maréchal Radetzky]]. Depuis [[1835]], c'est leur oncle [[Ferdinand Ier (empereur d'Autriche)|Ferdinand]] qui règne en Autriche. Les deux adolescents se plaisent à se gausser de ce souverain considéré comme [[Handicap mental|intellectuellement déficient]]{{sfn|Castelot|2002|p=27|group=C}}.

=== Dans l'ombre de François-Joseph ===
[[Fichier:Maximilian around 1850.jpg|vignette|redresse|alt=âgé de {{unité|21|ans}}, l'archiduc pose en buste en uniforme de la marine autrichienne|L'archiduc Maximilien par Carl Haase en 1853.]]
[[Fichier:Maria Amelia of Braganza.jpg|vignette|redresse|alt=la princesse représentée en buste porte une robe en satin bleu pâle et une fleur dans ses cheveux noirs séparés en bandeaux|[[Marie-Amélie du Brésil]] par [[Friedrich Dürck]] (vers 1849).]]
En {{Date|février 1848}}, la [[Risorgimento|révolution des patriotes italiens]] gagne rapidement tout l'[[empire d'Autriche|empire]]. Le renvoi de [[Klemens Wenzel von Metternich|Metternich]] signe la fin d'une ère. L'empereur [[Ferdinand Ier (empereur d'Autriche)|Ferdinand {{Ier}}]] est reconnu inapte à gouverner. Son frère et successeur légitime, l'[[François-Charles d'Autriche|archiduc François-Charles]], incité par son épouse l'[[Sophie de Bavière|archiduchesse Sophie]], renonce à ses droits au trône au profit de son fils aîné [[François-Joseph Ier (empereur d'Autriche)|François-Joseph]], qui commence son règne le {{date-|2|décembre|1848}}{{sfn|Castelot|2002|p=30|group=C}}.

Dès le début, François-Joseph prend sérieusement et efficacement le pouvoir en mains. Les [[Magyars|Hongrois]] résistant jusqu'à l'été [[1849]], François-Joseph emmène Maximilien sur le théâtre des opérations militaires. Tandis que François-Joseph demeure impassible, Maximilien rapporte que {{citation|les balles sifflent au-dessus de leurs têtes et que les rebelles leur tirent dessus depuis des maisons en feu}}{{sfn|Castelot|2002|p=30-31|group=C}}. Après la victoire sur les Hongrois, une répression implacable est exercée à l'encontre des opposants dont certains sont pendus et fusillés en présence des archiducs. Contrairement à son frère, Maximilien est heurté par la brutalité des exécutions{{sfn|Hyde|1946|p=14}}. Maximilien admire le naturel avec lequel François-Joseph reçoit les hommages des ministres et des généraux. Désormais, lui aussi doit demander audience avant de rencontrer son frère{{sfn|Castelot|2002|p=31|group=C}}.

Les analyses de sa personnalité sont contrastées : O. Defrance le présente comme moins doué et de caractère plus complexe que son frère aîné{{sfn|Defrance|2004|p=262|group=D}}, tandis que L. Sondhaus indique au contraire qu'il avait souvent éclipsé son frère dès l'enfance et que ce dernier paraissait plus terne et moins talentueux en comparaison{{sfn|Sondhaus|1989|p=189|ps= l'auteur remarque (p.227) que le portrait que dresse de lui la littérature, souvent fortement romancée, s'accorde mal avec celui qui se dégage de l'étude de son action en tant que commandant de la flotte}}. Maximilien à {{unité|18|ans}} est décrit comme séduisant, rêveur, romantique et dilettante{{sfn|Castelot|2002|p=40|group=C}}. Émotif et nerveux, il est plutôt faible de caractère tout en manifestant des élans d'énergie. Souvent indécis, il passe aisément de la colère à l'entêtement et à la dépression. Moralement moins stable que François-Joseph, il s'entoure d'amis libertins{{sfn|Kerckvoorde|1981|p=43|group=K}}. Toutefois, il est pleinement conscient de son rang et du sens de la grandeur de sa [[Maison de Habsbourg-Lorraine|maison]]. Alors qu'il voudrait seconder son frère, ce dernier lui répond par une fin de non recevoir{{sfn|Defrance|2004|p=263|group=D}}.

En 1850, Maximilien est amoureux de la comtesse Paula von Linden{{Note|Wilhelmine Pauline (Paula) Elisabeth von Linden est née à Berlin le {{date-|30|septembre|1833}} et morte à Dresde le {{date-|7|juin|1920}}. Elle épousa en 1858 l'aristocrate [[mecklembourg]]eois Bernhard Friedrich Carl von Bülow [[Château de Wedendorf|af Wedendorf]].|group=N}}, la fille de l'ambassadeur de [[Royaume de Wurtemberg|Wurtemberg]] à [[Vienne (Autriche)|Vienne]]. Leurs sentiments sont réciproques, mais en raison du rang inférieur de la comtesse, François-Joseph met fin à cette idylle en expédiant Maximilien à [[Trieste]] afin de le familiariser avec la [[Marine austro-hongroise#La marine autrichienne|marine autrichienne]], dans laquelle il est appelé à faire carrière{{sfn|Castelot|2002|p=40-46|group=C}}.

Maximilien s'embarque sur la [[Corvette (navire)|corvette]] ''Vulcain'' pour une courte croisière en [[royaume de Grèce|Grèce]]. En {{date-|octobre 1850}}, il est nommé [[lieutenant de vaisseau]] avant d'effectuer, en été 1851, un voyage à bord de la ''[[SMS Novara|Novara]]''. Ce premier long voyage l'enchante : {{citation|Je vais accomplir mon rêve le plus cher : un voyage en mer. Nanti de quelques connaissances, je quitte la chère et aimée terre autrichienne. Ce moment est source de grande excitation pour moi<ref>{{ouvrage|langue=en|prénom1=Maximilien|nom1=de Habsbourg|titre=Recollections of my life|éditeur=Richard Bentley|lieu=Londres|année=1868|volume=I|pages totales=291|passage=2|isbn=|lire en ligne=https://archive.org/details/recollectionsofm01maxiuoft/page/2/mode/2up/search/lisboa}}.</ref>.}} Ce voyage le mène notamment à [[Lisbonne]]. Il y fait la connaissance de la princesse [[Marie-Amélie du Brésil]], âgée de {{unité|19|ans}}, fille unique du défunt [[Liste des souverains du Brésil|empereur du Brésil]] [[Pierre Ier (empereur du Brésil)|Pierre {{Ier}}]]. Décrite comme ravissante, pieuse et vive d'esprit, elle a reçu une éducation raffinée{{sfn|Almeida|1973|p=58|group=A}}. Elle joue du piano et se montre douée pour le dessin et la peinture{{sfn|Almeida|1973|p=67|group=A}}. Tous deux sont amoureux. François-Joseph et sa mère autorisent leur mariage. En {{date-|février 1852}}, Marie-Amélie contracte la [[scarlatine]]. Les mois passant, son état de santé empire avant que ne se déclare la [[tuberculose]]. Ses médecins lui conseillent de quitter Lisbonne pour [[Madère]], où elle arrive en {{date-|août 1852}}. À la fin novembre, tout espoir qu'elle recouvre la santé est perdu{{sfn|Almeida|1973|p=78|group=A}}. La jeune fille meurt le {{date-|4|février|1853}}. Le chagrin de Maximilien est immense{{sfn|Defrance|2004|p=263|group=D}}.

Maximilien se perfectionne dans l'art de commander les équipages et reçoit une solide formation technique navale. Le {{date-|10|septembre|1854}}, il est nommé [[commandant en chef]] de la marine autrichienne et promu [[Konteradmiral|contre-amiral]]. Il a enfin trouvé sa voie et prend plaisir à voyager vers des destinations telles que [[Beyrouth]], la [[Moutassarifat de Jérusalem|Palestine]] ou l'[[Province ottomane d'Égypte|Égypte]]. À l'automne 1855, alors qu'il navigue sur une mer houleuse dans les eaux de l'[[Mer Adriatique|Adriatique]], il trouve refuge dans le [[golfe de Trieste]]. Aussitôt, il songe à y bâtir un jour une résidence de plaisance. Les travaux de construction du [[château de Miramare]] débutent en {{date-|mars 1856}}. Après la [[guerre de Crimée]], le [[Traité de Paris (1856)|traité de Paris]] signé le {{date-|30|mars|1856}} offre à Maximilien l'opportunité de se rendre en [[Second Empire|France]] auprès de [[Napoléon III]] et de l'[[Eugénie de Montijo|impératrice Eugénie]], deux personnages qui influencent bientôt son destin{{sfn|Castelot|2002|p=53-57|group=C}}.

=== Union avec Charlotte de Belgique ===
[[Fichier:Maximilian and Charlotte.jpg|vignette|gauche|redresse|alt=photographie représentant Charlotte en robe à crinoline au bras de Maximilien en habit civil|La princesse Charlotte et son fiancé l'archiduc Maximilien par [[Louis-Joseph Ghémar]] (1857).]]

En {{Date|mai 1856}}, François-Joseph demande à Maximilien qu'à son retour de [[Paris]], et avant de regagner [[Vienne (Autriche)|Vienne]], il s'arrête à [[Bruxelles]] afin de rendre visite au [[roi des Belges]] [[Léopold Ier (roi des Belges)|Léopold {{Ier}}]]. Le {{date-|30|mai|1856}}, Maximilien arrive en [[Belgique]] où l'accueille [[Philippe de Belgique (1837-1905)|Philippe]], [[Liste des comtes de Flandre|comte de Flandre]], fils cadet du roi Léopold. Accompagné par les princes de Belgique, Maximilien visite les villes de [[Tournai]], [[Courtrai]], [[Bruges]], [[Gand]], [[Anvers]] et [[Charleroi]]{{sfn|Kerckvoorde|1981|p=36|group=K}}. À Bruxelles, Maximilien fait la connaissance de la fille du roi âgée de {{unité|16|ans}}, [[Charlotte de Belgique|la princesse Charlotte]], laquelle tombe immédiatement sous son charme{{sfn|Bilteryst|2014|p=70}}.

Le père de Charlotte, ayant remarqué les sentiments de sa fille à son égard, suggère à Maximilien de demander la main de cette dernière. Maximilien accepte donc de se déclarer. Il reçoit un accueil cordial à la cour de Belgique, mais ne peut s'empêcher de juger la sobriété du [[château de Laeken]] {{incise|où il remarque que les escaliers sont en bois et non en marbre}} tellement éloignée du luxe des résidences impériales viennoises{{sfn|Kerckvoorde|1981|p=36|group=K}}. À son futur gendre, le roi Léopold écrit : {{citation|Vous avez conquis en mai [...] toute ma confiance et ma bienveillance. J'ai aussi remarqué que ma fillette partageait ces dispositions ; cependant il était de mon devoir de procéder avec précaution}}{{sfn|Paoli|2008|p=40}}.

En réalité, si Maximilien accepte le mariage belge, il ne manifeste pas d'enthousiasme et n'est pas amoureux{{sfn|Castelot|2002|p=64|group=C}}. Opportuniste, il négocie âprement la [[dot]] de sa promise{{sfn|Vankerkhoven|2012|p=25}}. Éconduit par Charlotte, le prince [[Georges Ier de Saxe|Georges de Saxe]] met en garde le roi Léopold contre {{citation|le caractère calculateur de l'archiduc de Vienne}}{{sfn|Kerckvoorde|1981|p=40|group=K}}. Quant au [[Liste des ducs et duchesses de Brabant|duc de Brabant]], le futur [[Léopold II (roi des Belges)|Léopold II]], il écrit à la [[Victoria (reine)|reine Victoria]] : {{citation|Max est un garçon plein d'esprit, de connaissances, de talent et d'amabilité. […] L'archiduc est très pauvre, il vise avant tout à s'enrichir, à faire de l'argent afin de terminer diverses constructions qu'il a entreprises{{sfn|Kerckvoorde|1981|p=48|group=K}}.}}
 
Tandis que les âpres transactions financières entre Vienne et Bruxelles en vue du mariage se poursuivent, le roi Léopold demande que soit dressé un acte de séparation de biens afin de protéger les intérêts de sa fille{{sfn|Kerckvoorde|1981|p=48|group=K}}. Peu soucieuse du règlement de ces considérations purement matérielles, Charlotte déclare : {{citation|si comme il est en question l'Archiduc était investi de la vice-royauté d'Italie, ce serait charmant, c'est tout ce que je désire}}. Les fiançailles sont conclues le {{date-|23|décembre|1856}}. Quelques semaines plus tard, le {{date-|28|février|1857}}, Maximilien est officiellement nommé vice-roi du [[royaume de Lombardie-Vénétie]] que l'Autriche avait acquis au [[congrès de Vienne]] et qui se montrait rebelle au pouvoir de la [[Maison de Habsbourg-Lorraine|maison de Habsbourg]]{{Note|Maximilien percevra une liste civile de {{unité|280000|florins}}, ainsi que {{unité|120000|florins}} d'apanage et {{unité|300000|florins}} en guise de frais d'installation.|group=N}}{{,}}{{sfn|Defrance|2004|p=267|group=D}}.

Maximilien épouse le {{date-|27|juillet|1857}} au [[palais royal de Bruxelles]] la princesse [[Charlotte de Belgique]], fille unique de [[Léopold Ier (roi des Belges)|Léopold {{Ier}}]], [[roi des Belges]] et de la défunte [[Liste des reines des Belges|reine]] [[Louise d'Orléans (1812-1850)|Louise d'Orléans]]. Charlotte est également la cousine de la [[Victoria (reine)|reine Victoria]], dont le mari, le [[Consort (monarchie)|prince consort]] [[Albert de Saxe-Cobourg-Gotha|Albert]], a effectué le déplacement pour se rendre aux noces à Bruxelles. Cette alliance augmente le prestige de la récente [[Maison de Saxe-Cobourg et Gotha (Belgique)|dynastie belge]], laquelle s'allie, une nouvelle fois{{Note|Le frère de Charlotte, le futur roi [[Léopold II de Belgique|Léopold II]], a épousé, lui aussi, en 1853, un membre de la maison de Habsbourg : [[Marie-Henriette de Habsbourg-Lorraine|l'archiduchesse Marie-Henriette]], une cousine germaine du père de Maximilien.|group=N}}, à la séculaire [[maison de Habsbourg-Lorraine|maison de Habsbourg]]{{sfn|Bilteryst|2014|p=71}}.

=== Vice-roi de Lombardie-Vénétie ===
{{Article détaillé|Royaume de Lombardie-Vénétie}}
==== Un archiduc libéral ====
[[Fichier:Palazzo reale piazza.jpg|vignette|alt=cour intérieure du palais néoclassique de Milan|Le [[palais royal de Milan]] au début du {{s-|XXI|e}}.]]
Maximilien et Charlotte effectuent leur [[Joyeuse Entrée]] à [[Milan]] le {{date-|6|septembre|1857}}. Ils résident officiellement à Milan, siège du gouvernement de la Lombardie-Vénétie{{sfn|Defrance|2004|p=7|group=DE}}. Ils séjournent tantôt au [[Palais royal de Milan|palais royal]], tantôt à la [[Villa royale de Monza|villa de Monza]]{{sfn|Defrance|2004|p=6|group=DE}}. En qualité de gouverneur, Maximilien vit comme un souverain, entouré d'une cour imposante comprenant [[chambellan]]s et [[majordome (domestique)|majordomes]]{{sfn|Kerckvoorde|1981|p=62|group=K}}. Commandant en chef de la marine autrichienne, Maximilien développe la [[Marine austro-hongroise|flotte impériale]] et encourage l'[[Expédition du Novara|expédition de la frégate ''Novara'']] qui effectue le premier [[tour du monde]] maritime commandé par l'[[empire d'Autriche]], une expédition scientifique de plus de deux ans (1857-1859) à laquelle prennent part des savants viennois<ref>{{Ouvrage |langue=de |auteur1=Günter Treffer |titre=Die Weltumsegelung der Novara, 1857-1859 |éditeur=Molden |lieu=Vienne |année=1973 |pages totales=224 |isbn= |lire en ligne= }}.</ref>. Durant son gouvernement de la [[Lombardie]], Maximilien poursuit la construction du [[château de Miramare]]. L'édification du château se termine à la fin de l'année [[1860]] selon les plans de Maximilien et notamment grâce à la dot de Charlotte. Son frère, le futur [[Léopold II (roi des Belges)|Léopold II]], ne manque pas de noter dans son journal : {{citation|La construction de ce palais par les temps qui courent est une folie sans borne}}{{sfn|Capron|1986|p=}}.

Sur le plan politique, l'archiduc Maximilien est très influencé par les [[Progressisme|idées progressistes]] en vogue à l'époque. Sa nomination à la vice-royauté, en remplacement du vieux maréchal [[Joseph Radetzky]], répond au mécontentement croissant de la population italienne par la venue d'une figure plus jeune et plus libérale. Le choix porté sur un archiduc, frère de l'empereur d'Autriche, tend à encourager une certaine loyauté personnelle envers la [[Maison de Habsbourg-Lorraine|maison de Habsbourg]]. En dépit des efforts mis en œuvre, Maximilien et Charlotte ne rencontrent toutefois pas à Milan le succès escompté. Charlotte tente de conquérir ses nouveaux sujets en s'exprimant en [[italien]], et se donne beaucoup de mal pour plaire à « son » peuple : elle visite les institutions de bienfaisance, inaugure des écoles et va jusqu'à s'habiller en paysanne lombarde pour s'attirer les bonnes grâces des Italiens{{sfn|Castelot|2002|p=84|group=C}}. À [[Pâques]] [[1858]], revêtus d'habits d'apparat, Maximilien et elle remontent le [[Grand Canal (Venise)|Grand Canal de Venise]], grisés par leur importance{{sfn|Castelot|2002|p=85-86|group=C}}. Toutefois, les sentiments anti-autrichiens grandissent au sein de la population italienne malgré toutes les tentatives de séduction vis-à-vis des administrés{{sfn|Defrance|2004|p=267|group=D}}.

L'œuvre de Maximilien dans les provinces qu'il gouverne est féconde et rapide : révision du [[cadastre]], répartition plus équitable de l'impôt, établissement de médecins cantonaux, approfondissement des passes de [[Venise]], élargissement du port de [[Côme]], assèchement des marais afin d'enrayer la [[Paludisme|malaria]] et de fertiliser les sols, irrigation des plaines du [[Frioul-Vénétie Julienne|Frioul]], assainissement des lagunes… On lui doit aussi nombre d'embellissements urbanistiques : la Riva est prolongée jusqu'aux [[Giardini Reali de Venise|jardins royaux de Venise]], tandis qu'à Milan, les promenades gagnent en importance, la [[Piazza del Duomo (Milan)|place du Duomo]] est élargie, une nouvelle place est tracée entre [[la Scala]] et le [[palais Marino]], et la [[bibliothèque Ambrosienne]] est restaurée{{sfn|Castelot|2002|p=87|group=C}}. Le ministre des Affaires étrangères de [[Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande|Grande-Bretagne]] écrit en {{date-|janvier 1859}} : {{citation|L'administration des provinces lombardo-vénitiennes a été dirigée par l'archiduc Maximilien avec un grand talent et un esprit empreint de libéralisme et de la plus honorable conciliation}}{{sfn|Castelot|2002|p=89|group=C}}.

==== Disgrâce et révocation ====
[[Fichier:Franz Joseph 1865.jpg|vignette|redresse|alt=photographie en buste de l'empereur porte la Toison d'or sur un uniforme clair|[[François-Joseph Ier (empereur d'Autriche)|François-Joseph {{Ier}}]] photographié par [[Joseph Albert (photographe)|Joseph Albert]] (1865).]]
[[Fichier:Völkerkarte von Mittel- und Südosteuropa. Italien 1815 bis zur Gegenwart (1905).jpg|vignette|gauche|alt=La Lombardie-Vénétie en vert pâle et ses villes gouvernées par Maximilien|Carte géographique représentant la [[royaume de Lombardie-Vénétie|Lombardie-Vénétie]] dans le contexte de l'[[Risorgimento|unification italienne]] (1905).]]
Si Maximilien est officiellement [[vice-roi]] de [[Royaume de Lombardie-Vénétie|Lombardie-Vénétie]], son autorité reste limitée par le pouvoir exercé par les [[Armée impériale autrichienne (1806-1867)|militaires de l'Empire autrichien]] opposés à toute espèce de réforme libérale. Maximilien se rend à [[Vienne (Autriche)|Vienne]] en {{date-|avril 1858}} afin de demander à son frère de concentrer personnellement les pouvoirs administratif et militaire, tout en menant une politique de concessions. François-Joseph refuse sa requête et l'objurgue de mener une politique davantage répressive{{sfn|Defrance|2004|p=267|group=D}}. Maximilien est réduit à jouer le rôle d'une sorte de préfet de police, tandis que les tensions avec le [[Royaume de Sardaigne (1720-1861)|Piémont]] s'accroissent. Le {{date-|3|janvier|1859}}, Maximilien, par mesure de sécurité et craignant qu'elle ne soit sifflée en public, renvoie Charlotte à Miramare et fait expédier ses objets les plus précieux hors des territoires qu'il gouverne. Seul au [[Palais royal de Milan|palais de Milan]], il fait part de ses griefs à sa mère : {{citation|Me voilà donc banni ici et seul comme un ermite [...]. Je suis le prophète qu'on tourne en ridicule, qui doit déguster, morceau par morceau, ce qu'il a prédit mot pour mot à des oreilles sourdes{{sfn|Castelot|2002|p=96|group=C}}.}}

En {{date-|février 1859}}, de nombreuses arrestations ont lieu à [[Milan]] et à [[Venise]]. La plupart des prisonniers appartiennent aux classes aisées de la population et sont envoyés à [[Mantoue]] et dans les places fortes de la monarchie. La ville de [[Brescia]] est occupée par la milice, tandis que de nombreux bataillons campent à [[Plaisance (Italie)|Plaisance]] et le long des rives du [[Pô]]. L'archiduc Maximilien tente de tempérer les sévères dispositions du général [[Ferencz Gyulai]]. Maximilien vient d'obtenir de son frère l'empereur de rouvrir les écoles privées de droit de [[Pavie]], ainsi que l'[[université de Padoue]]. En {{date-|mars 1859}}, des incidents entre les forces de l'ordre et des Milanais éclatent, tout comme à [[Vérone]]{{note|« Une démonstration assez vive a eu lieu hier. Le {{date-|18|mars|1859}} on avait imprimé et répandu de petits billets où l'on se donnait rendez-vous sur le Corso de la porte orientale. Vers les trois heures, plusieurs colonnes débouchant en même temps par différentes rues sur le Corso firent masse. Cette masse rencontrant une patrouille de huit gendarmes à cheval ; les gendarmes flanqués par une grosse patrouille à pied […] fondirent sur les audacieux Milanais en essayant de les cerner. La confusion devint générale<ref>{{Article |langue=fr |auteur1= |titre=Nouvelles d'Italie |périodique = [[Journal de Charleroi]] |date=26 mars 1859 |pages=2 |lire en ligne=https://www.belgicapress.be/pageview.php?all_q=maximilien%20milan%20verone&any_q=&exact_q=&none_q=&from_d=01-03-1859&to_d=30-04-1859&per_lang=&per=&sig=JB572&lang=FR}}.</ref>. »|group=N}}. À [[Pavie]], dans l'un des États que gouverne Maximilien, l'Autriche crée un véritable équipage de siège militaire. La situation de l'Italie devient critique : l'ordre ne peut plus y être maintenu que par des troupes étrangères{{note|« L'armée autrichienne d'Italie qui était de {{unité|50000|hommes}} seulement il y a trois mois va se trouver […] portée à {{unité|177000|hommes}}. Cette armée, d'après les apparences, c'est-à-dire en rapprochant des frontières les quartiers généraux de ses divers corps et en réunissant à Pavie un véritable équipage de siège […] se dispose à pouvoir entreprendre un mouvement offensif<ref>{{Article |langue=fr |auteur1= |titre=Revue politique |périodique=[[L'Indépendance belge]] |date={{date-|26|mars|1859}} |pages=1 |lire en ligne=https://www.belgicapress.be/pageview.php?all_q=italie&any_q=&exact_q=&none_q=&from_d=01-03-1859&to_d=10-04-1859&per_lang=&per=&sig=JB555&lang=FR}}.</ref>. »|group=N}}.

L'œuvre conciliatrice de Maximilien s'effondre, ses projets pour tenter d'améliorer le bien-être de ses administrés soumis à l'occupation étrangère avortent. Ses efforts pour régénérer la Lombardie-Vénétie se heurtent à l'opposition de l'Autriche, laquelle combat tout élément dérangeant son programme unitaire. Le {{date-|10|avril|1859}}, Maximilien, que le gouvernement de [[Vienne (Autriche)|Vienne]] juge trop [[Libéralisme|libéral]] dans les réformes qu'il souhaite entreprendre, trop indulgent à l'égard des rebelles italiens et trop dépensier{{sfn|Kerckvoorde|1981|p=64|group=K}}, est contraint par son frère de démissionner de sa fonction de vice-roi de Lombardie-Vénétie{{sfn|Defrance|2004|p=6|group=DE}}{{,}}{{note|C'est le général [[Ferencz Gyulai]] qui remplace Maximilien à la tête du gouvernement de Lombardie-Vénétie le {{date|20|avril|1859}} avant d'être démis de ses fonctions et mis à la retraite le {{date|16|juin|1859}} en raison du manque d'énergie de son commandement lors de la [[bataille de Magenta]].|group=N}}.

La démission de Maximilien est accueillie avec satisfaction par un acteur majeur de l'[[Risorgimento|unité italienne]], [[Camillo Cavour|Cavour]], qui déclare : {{citation|en Lombardie, notre ennemi le plus terrible [...] était l'archiduc Maximilien, jeune, actif, entreprenant, qui se donnait tout entier à la tâche difficile de gagner les Milanais et qui allait réussir. Déjà, sa persévérance, sa manière d'agir, son esprit juste et libéral nous avaient ôté beaucoup de partisans ; jamais les provinces lombardes n'avaient été si prospères, si bien administrées. Grâce à Dieu, le bon gouvernement de Vienne intervint et, selon son habitude, saisit au vol l'occasion de faire une sottise, un acte impolitique, le plus funeste à l'Autriche, le plus avantageux au Piémont [...]. La Lombardie ne pouvait plus nous échapper{{sfn|Castelot|2002|p=99|group=C}}.}}

=== Un exil doré ===
[[Fichier:Schloss miramare.jpg|vignette|droite|alt=Photographie en couleurs représentant le château de Miramare de couleur claire et de style éclectique dominant la mer|Le [[château de Miramare]] au début du {{s-|XXI|e}}.]]
[[Fichier:Maximilian, Emperor of Mexico.jpg|vignette|gauche|redresse|alt=Maximilien en tenue d'explorateur, écrivant dans un carnet de notes|L'archiduc Maximilien vers la fin des années 1850.]]
Peu de temps après la révocation de Maximilien, l'Autriche perd le contrôle de la plupart de ses possessions italiennes. La politique magnanime de Maximilien commençait à porter ses fruits, mais elle ne peut empêcher le {{date-|26|avril|1859}} la déclaration de [[Campagne d'Italie (1859)|guerre de l'Autriche]] au [[Liste des rois de Sardaigne|roi de Sardaigne]] [[Victor-Emmanuel II]]. Celui-ci, soutenu par la [[Second Empire|France]] de [[Napoléon III]], en sort vainqueur et, après l'[[armistice de Villafranca]] confirmée par la [[Traité de Zurich|paix de Zurich]] en {{date-|novembre 1859}}, il annexe la [[Lombardie]] (excepté les forteresses de [[Mantoue]] et de [[Peschiera del Garda|Peschiera)]] au [[Royaume de Sardaigne (1720-1861)|royaume de Sardaigne]]. La riche ville de Milan quitte donc le giron autrichien à la grande colère des Viennois qui vilipendent l'empereur [[François-Joseph Ier (empereur d'Autriche)|François-Joseph {{Ier}}]], l'exhortant à abdiquer en faveur du populaire Maximilien. Quant à Venise, lors de leur rencontre à [[Villafranca di Verona|Villafranca]] en {{date-|juillet 1859}}, Napoléon III propose à François-Joseph de créer un royaume vénitien indépendant à la tête duquel seraient placés Maximilien et Charlotte. François-Joseph refuse catégoriquement cette éventualité{{sfn|Castelot|2002|p=99|group=C}}.

À {{unité|27|ans}}, l'archiduc, maintenant sans activité officielle et sans réelle perspective, quitte [[Milan]] pour se retirer sur la [[Dalmatie|côte dalmate]] où Charlotte vient d'acquérir l'île de [[Lokrum]] et son [[couvent]] en ruines. Elle a fait rapidement procéder à la transformation de l'ancienne [[Abbaye|abbaye bénédictine]] en résidence secondaire{{sfn|Kerckvoorde|1981|p=69|group=K}} avant de pouvoir s'installer dans leur château de Miramare à la Noël [[1860]] où les travaux sont en voie d'achèvement. Les ouvriers étant encore à l'œuvre, le couple archiducal occupe d'abord les appartements du rez-de-chaussée avant de pouvoir investir l'ensemble du château{{sfn|Castelot|2002|p=113|group=C}}.

Entre-temps, Maximilien et Charlotte entreprennent un voyage à bord du yacht ''Fantasia'' qui les mène jusqu'à [[Madère]] en {{date-|décembre 1859}} sur les lieux où la princesse [[Marie-Amélie du Brésil]], jadis fiancée à Maximilien, est morte six ans auparavant{{sfn|Almeida|1973|p=122|group=A}}. Là, Maximilien est en proie aux regrets mélancoliques. Il écrit : {{Citation|Je revois avec tristesse la vallée de [[Machico]] et l'aimable [[Santa Cruz (Madère)|Santa Cruz]] où, il y a sept ans, nous avions vécu de si doux moments... Sept ans remplis de joies, féconds en épreuves et en désillusions amères. Fidèle à ma parole, je reviens chercher sur les flots de l'océan un repos que l'Europe chancelante ne peut plus donner à mon âme agitée. Mais une mélancolie profonde me saisit quand je compare les deux époques. Il y a sept ans je m'éveillais à la vie, et je marchais allègrement vers l'avenir ; aujourd'hui je ressens déjà la fatigue ; mes épaules ne sont plus libres et légères, elles ont à porter le fardeau d'un amer passé... C'est ici que mourut la fille unique de l'[[Amélie de Leuchtenberg|impératrice du Brésil]] : créature accomplie, elle a quitté ce monde imparfait, comme un pur ange de lumière, pour remonter au ciel, sa vraie patrie. De l'[[Marie-Amélie du Brésil#Un hôpital pour Madère|hôpital]], fondé par une mère infortunée en souvenir de sa fille, je me rendis non loin de là, à la maison où l'ange amèrement pleuré a quitté la terre, et je demeurais longtemps abîmé dans des pensées de tristesse et de deuil{{sfn|Almeida|1973|p=123|group=A}}…}}
[[Fichier:Visite de Maximilien et Charlotte à Tétouan en mars 1860.jpg|vignette|alt=On aperçoit Charlotte et Maximilien, en uniforme d’amiral, à la sortie de l’église, où les attend le maréchal O’Donnell, chef de l’armée espagnole, et son état-major.|Visite de Maximilien et Charlotte à [[Tétouan]] — gravure de [[Gustave Janet]], {{date-|mars 1860}}.]]
Souffrante, Charlotte reste seule à [[Funchal]] durant trois mois, tandis que Maximilien poursuit seul son pèlerinage sur les traces de sa défunte fiancée jusqu'au [[Empire du Brésil|Brésil]] où il visite trois [[États du Brésil|États]] : d'abord [[Bahia]], puis [[État de Rio de Janeiro|Rio de Janeiro]] et enfin [[Espírito Santo]]{{sfn|Almeida|1973|p=123|group=A}}. Ce voyage comprend un séjour à la cour de l'[[Liste des souverains du Brésil|empereur]] [[Pierre II (empereur du Brésil)|Pierre II]], et présente aussi des aspects scientifiques et [[ethnographie|ethnographiques]]. Maximilien part à l'aventure dans la [[Forêt amazonienne|jungle]] et visite diverses plantations. Il s'est adjoint le concours de son médecin personnel [[August von Jilek]], lequel est féru d'[[océanographie]] et spécialisé dans l'étude des [[Maladie infectieuse|pathologies infectieuses]] telles que le [[paludisme]]. Maximilien ne se contente pas d'apprécier lyriquement la beauté de ces régions ; il recueille beaucoup d'informations sur des sujets tels que la [[botanique]], les [[écosystème]]s ou les [[agronomie|méthodes agraires]]. Il juge l'[[Esclavage au Brésil|emploi des esclaves]] dans le système [[Latifundium (agriculture)|latifundiaire]] cruel et empreint de péché. Quant aux prêtres, il les estime immodestes et trop puissants dans l'empire{{sfn|McAllen|2014|p=32|group=M}}. Durant son voyage, il acquiert deux diamants de grande qualité, l'un de {{unité|41.94|carats}}, connu sous le nom d'« [[Empereur Maximilien]] », qu'il garde pour lui et conservera jusqu'à sa mort, et l'autre de {{unité|33|carats}}, qu'il offre à son épouse<ref>{{Ouvrage |auteur1=Nicolas Mietton |titre=Destins de diamants |éditeur=Pygmalion |année=2013 |pages totales=236 |passage=132 |isbn=9782756411675 |lire en ligne=https://books.google.be/books?id=iYlCAQAAQBAJ&pg=PT132 |consulté le=12 septembre 2021}}.</ref>.

Au retour de son périple brésilien, Maximilien revient par Funchal où Charlotte et lui s'apprêtent à rentrer en Europe, non sans avoir fait une escale à [[Tétouan]] où ils accostent le {{date-|18|mars|1860}}{{sfn|McAllen|2014|p=36|group=M}}. Maintenant en Europe, tandis que son épouse se morfond à [[Lokrum]], Maximilien s'échappe vers [[Vienne (Autriche)|Vienne]] où il lui est infidèle{{sfn|Castelot|2002|p=112|group=C}}, mais la vie viennoise le lasse vite. Lors de cet exil doré mais forcé, Charlotte dépeint à l'adresse de sa famille un portrait idyllique de leur retraite, mais elle tait l'éloignement des époux de plus en plus marqué et leur vie conjugale réduite à néant{{sfn|Vankerkhoven|2012|p=28}}. Mary Margaret McAllen évoque les nombreuses rumeurs prétendant que Maximilien serait [[Impuissance sexuelle|impuissant]], [[Stérilité humaine|stérile]] ou [[Homosexualité|homosexuel]]{{Note|[[Fernando Bruquetas de Castro]] affirme que Maximilien était homosexuel et qu'il fit une « escale tonitruante dans le quartier homosexuel de Madère.»<ref>{{ouvrage|langue= es|auteur1=[[Fernando Bruquetas de Castro]] |titre=Reyes que amaron como reinas|sous-titre=de Juli César al Duque de Windsor |éditeur=La Esfera de los Libros|lieu= Madrid|année= 2002|pages totales=358 |isbn=978-8-49734-076-2 }}.</ref>.|group=N}}{{,}}{{Note|McAllen cite aussi les propos que son valet Grill aurait rapportés à son secrétaire Blasio au sujet de la [[syphilis]] que Maximilien aurait contractée auprès de [[Prostitution|prostituées]] viennoises avant de contaminer Charlotte, sans apporter de preuve quant à ces diverses allégations{{sfn|McAllen|2014|p=198|group=M}}.|group=N}}.

=== Empereur du Mexique ===
{{Article détaillé|Second Empire mexicain|Expédition du Mexique}}

==== Formation du Second Empire mexicain ====
[[Fichier:Entrée du corps expéditionnaire français à Mexico, juin 1863.jpg|vignette|alt=de nombreux officiers français à cheval entrent dans la ville de Mexico|Entrée du corps expéditionnaire français à Mexico en {{date-|juin 1863}} par [[Jean-Adolphe Beaucé]] (1868).]]
[[Fichier:Franz Xaver Winterhalter Napoleon III.jpg|vignette|redresse|gauche|alt=huile sur toile, portrait d'apparat en pied de l'empereur Napoléon III |[[Napoléon III]] par [[Franz Xaver Winterhalter]] (1855).]]
[[Fichier:Dell'Acqua Ernennung Maximilians zum Kaiser Mexikos.jpg|vignette|alt=une délégation de dix hommes en costume noir s'adresse à Maximilien revêtu d'un uniforme|La commission [[Mexique|mexicaine]] qui invite Maximilien de Habsbourg à occuper le trône du Mexique à [[Château de Miramare|Miramare]] le {{date-|10|avril|1864}} par [[Cesare Dell'Acqua]] (1867).]]
Les ambitions [[Impérialisme|impérialistes]] de [[Napoléon III]] l'amènent à intervenir dans la politique [[Deuxième République fédérale mexicaine|mexicaine]]. Profitant de la [[guerre de Sécession]] qui paralyse les [[États-Unis]] et saisissant le prétexte d'obtenir le remboursement des dettes du gouvernement de [[Benito Juárez]], la [[Second Empire|France]] ratifie le {{date-|31|octobre|1861}} la [[Convention de Londres (1861)|Convention de Londres]]. Ce traité, qui contrevient à la [[doctrine Monroe]] (laquelle condamne toute intervention européenne dans les affaires des « Amériques »), constitue le prélude à l'[[expédition du Mexique]] où la France combat aux côtés des [[Espagne|Espagnols]] et des [[Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande|Anglais]]. Après le départ de ses alliés en {{date-|avril 1862}}, la France décide de demeurer sur place et nourrit l'ambitieux projet d'occuper le pays pour qu'il devienne une nation industrialisée qui rivaliserait avec les [[États-Unis]]{{sfn|Defrance|2004|p=328|group=D}}.

Après la [[Siège de Puebla (1863)|prise de Puebla]] en {{date-|mai 1863}} qui ouvre la route de Mexico, les troupes françaises, commandées par les généraux [[Élie-Frédéric Forey|Forey]] et [[François Achille Bazaine|Bazaine]] entrent en juin dans [[Mexico]] et occupent la ville. L'objectif de Napoléon III est que le Mexique soit un [[protectorat]] français. Si le Mexique devient théoriquement indépendant et bientôt doté d'un souverain qui porte le titre d'empereur, tout ce qui regarde la politique étrangère, l'armée, et la défense doit être géré par les Français. De plus, la France devient le premier partenaire commercial du pays : elle est favorisée pour les investissements, les achats de matières premières, et autres produits d'importations. La France accentue l'[[Immigration française au Mexique|envoi de colons]] (notamment les « Barcelonnettes », originaires de la ville de [[Barcelonnette]] et de la [[Vallée de l'Ubaye]], dans les [[Alpes-de-Haute-Provence]]) pour renforcer sa présence sur le sol mexicain<ref>{{Ouvrage|langue=fr |auteur1= |prénom1=Émile |nom1=Chabrand |titre=Les Barcelonnettes au Mexique |éditeur= |collection=XIX |année=2016 |isbn= |consulté le={{1er}} janvier 2020 }}.</ref>.

Napoléon III envisage d'offrir la couronne impériale mexicaine à Maximilien{{Note|Selon {{sfn|Niox|1874|p=20|group=NI}}, Napoléon III aurait déjà officieusement songé à la candidature de Maximilien dès 1860.|group=N}}, qu'il connaît personnellement et dont il apprécie les qualités{{sfn|Defrance|2004|p=329|group=D}}. Cette estime est réciproque, Maximilien n'hésitant pas à écrire lors de leur première rencontre : {{citation|Quoique l'empereur ne possède pas le génie de son oncle célèbre, il a quand même, heureusement pour la France, une très grande personnalité. Il domine son siècle et le marquera de son empreinte{{sfn|Kerckvoorde|1981|p=35|group=K}}.}}, avant de déclarer : {{citation|ce n'est pas de l'admiration que je lui voue, mais de l'adoration{{sfn|Kerckvoorde|1981|p=35|group=K}}}}. En {{date-|juillet 1862}}, Napoléon III cite directement le nom de l'archiduc Maximilien comme candidat de la France{{sfn|Niox|1874|p=214|group=NI}}. Pour sa part, Maximilien a visité le [[Empire du Brésil|Brésil]], seule [[monarchie]] du continent américain, qui l'a fasciné lors de son voyage de 1860{{sfn|Almeida|1973|p=123|group=A}}.

Le {{date-|3|octobre|1863}}, [[José María Gutiérrez Estrada]], politicien mexicain conservateur, à la tête d'une députation officielle venue du Mexique, se rend à [[Château de Miramare|Miramare]] pour offrir la couronne impériale mexicaine à Maximilien. Il affirme être le porte-parole de l'assemblée des notables qui s'est réunie à [[Mexico]] le {{date-|3|juillet}} précédent. Maximilien répond officiellement : {{citation|Il est flatteur pour notre maison que les regards de vos compatriotes se soient tournés vers la famille de [[Charles Quint]] dès que le mot de monarchie a été prononcé. [...] Je n'en reconnais pas moins, en parfait accord avec S.M. l'Empereur des Français, dont la glorieuse initiative a permis la régénération de votre belle patrie, que la monarchie ne saurait y être établie sur une base légitime et parfaitement solide que si la nation tout entière, exprimant sa volonté, vient ratifier le vœu de la capitale. C'est donc du résultat des votes de la généralité du pays que je dois faire dépendre en premier lieu, l'acceptation du trône qui m'est offert<ref>José María Gutiérrez Estrada, Maximilien d'Autriche, ''Discours prononcé au château de Miramare et réponse'', Paris, 1863.</ref>}}. Maximilien temporise donc avant d'accepter la proposition. Conseillé par son beau-père, le [[roi des Belges]] [[Léopold Ier (roi des Belges)|Léopold {{Ier}}]], Maximilien exige la tenue d'un [[référendum]] populaire assorti de garanties au sujet de l'appui financier et militaire de la France{{sfn|Defrance|2004|p=333|group=D}}.

En {{date-|mars 1864}}, Maximilien et Charlotte se rendent à [[Paris]], où l'empereur [[Napoléon III]] et l'impératrice [[Eugénie de Montijo|Eugénie]] leur réservent un accueil des plus chaleureux en vue de les inciter à accepter le trône du Mexique. L'empereur s'engage à maintenir {{Unité|20000}} militaires français au Mexique jusqu'en 1867. Maximilien contracte vis-à-vis de Napoléon III une obligation de {{Unité|500}} millions de [[Peso mexicain|pesos mexicains]], équivalant à l'époque à deux milliards et demi de [[Franc-or|francs-or]], destinée à subventionner ses projets lorsqu'il régnera au Mexique. Quant au roi Léopold, il promet d'envoyer au Mexique un [[Légion belge|corps expéditionnaire belge]] afin de les soutenir{{sfn|Defrance|2004|p=334|group=D}}.

En {{date-|mars 1864}}, Maximilien se rend à [[Vienne (Autriche)|Vienne]] chez son frère l'empereur [[François-Joseph Ier (empereur d'Autriche)|François-Joseph]], lequel lui demande de signer un [[pacte de famille]] l'obligeant à renoncer pour lui et sa descendance à ses droits sur la couronne autrichienne, à un éventuel héritage, ainsi qu'à son patrimoine mobilier et immobilier en Autriche, faute de quoi il ne pourra régner au Mexique. Maximilien tente de faire ajouter une clause secrète qui lui permettrait, au cas où il échouerait au Mexique, d'être rétabli dans ses droits familiaux s'il devait revenir en Autriche. François-Joseph refuse l'ajout de cette clause, promettant toutefois des subsides et des soldats volontaires ({{unité|6000|hommes}} et {{unité|300|marins}}), ainsi qu'une rente annuelle{{sfn|Kerckvoorde|1981|p=98|group=K}}. Les parents des deux hommes tentent en vain d'infléchir la décision de François-Joseph. Découragé par ces exigences drastiques, Maximilien envisage de renoncer à se rendre au Mexique. Cependant, accompagné par ses frères [[Charles-Louis d'Autriche (1833-1896)|Charles-Louis]] et [[Louis-Victor de Habsbourg-Lorraine|Louis-Victor]], ainsi que par cinq autres archiducs et des dignitaires de l'[[empire d'Autriche]], François-Joseph débarque à Miramare car Maximilien s'est finalement résolu à accepter les sévères conditions imposées par son frère. Après une longue discussion très violente entre les deux frères, François-Joseph et Maximilien signent donc le pacte de famille voulu par l'empereur le {{date-|9|avril|1864}}. Toutefois, au moment où ils se quittent sur le quai de la gare, ils s'étreignent avec beaucoup d'émotion{{sfn|Kerckvoorde|1981|p=102|group=K}}. Le lendemain, à Miramare, Maximilien déclare aux délégués mexicains qu'il accepte la couronne impériale du Mexique{{sfn|Defrance|2004|p=337|group=D}}.

==== En route vers le Mexique ====
[[Fichier:Josef Püttner - SMS Fregatte Novara (Venice, after 1862).jpg|vignette|alt=un navire à trois mâts entouré d'autres embarcations navigue sur les eaux de Venise | La [[frégate (navire)|frégate]] [[SMS Novara|SMS ''Novara'']] par [[Josef Püttner]] (Venise après 1862).]]
Le {{date-|10|avril|1864}}, dans la salle du trône de [[Château de Miramare|Miramare]], Maximilien devient officiellement [[empereur du Mexique]]. Il affirme que les vœux du peuple mexicain lui permettent de se considérer comme l'élu légitime du peuple. En réalité, Maximilien a été trompé par quelques conservateurs mexicains, parmi lesquels le général [[Juan Nepomuceno Almonte]], qui l'assurent d'un hypothétique appui populaire massif. Pour tout document justificatif, la députation mexicaine produit les actes d'adhésion sur lesquels on s'est contenté d'écrire en marge le chiffre de la population de la localité dans laquelle chacun des délégués réside, comme si tous les habitants s'étaient rendus aux urnes{{sfn|Castelot|2002|p=229|group=C}}.

Ce même {{date-|10|avril}}, un dîner officiel est prévu à Miramare dans le grand salon aux Mouettes. Au bord de la [[Dépression (psychiatrie)|dépression nerveuse]], Maximilien se retire dans ses appartements, où il est examiné par le [[August von Jilek|docteur Jilek]]. Le médecin le trouve prostré et si accablé qu'il lui propose de se reposer au pavillon du Gartenhaus pour se rasséréner. Charlotte préside donc seule le banquet. Le départ pour le Mexique est fixé au {{date-|14|avril|1864}}. À bord de la [[frégate (navire)|frégate]] autrichienne [[SMS Novara|SMS ''Novara'']], escortée par la frégate française [[Thémis (1862)|''Thémis'']], Maximilien se montre plus serein. Charlotte et lui font escale à [[Rome]] afin d'y recevoir la bénédiction du pape [[Pie IX]]. Le {{date-|19|avril|1864}}, lors de l'audience pontificale, chacun évite d'évoquer directement la spoliation des biens du clergé par les républicains mexicains, mais le pape ne peut s'empêcher de souligner que Maximilien devra respecter les droits de ses peuples et ceux de l'Église{{sfn|Castelot|2002|p=231-238|group=C}}.

Durant la longue traversée, Maximilien et Charlotte évoquent peu les difficultés diplomatiques et politiques auxquelles ils vont bientôt être confrontés, mais ils conçoivent dans ses moindres détails l'[[Étiquette (code)|étiquette]] de leur future cour. Ils commencent à rédiger un manuscrit de {{unité|600|pages}} relatif au cérémonial, étudié dans ses aspects les plus minutieux. La ''Novara'' fait escale à [[Madère]] et en [[Jamaïque]]. Les voyageurs essuient de lourds orages avant une dernière escale en [[Martinique]]{{sfn|Castelot|2002|p=240-242|group=C}}.

==== Installation au Mexique ====
[[Fichier:Emperador Maximiliano I de Mexico.jpg|alt=portrait en pied (huile sur toile) de Maximilien revêtu d'un manteau de cour de couleurs blanche et rouge|gauche|vignette|Portrait officiel de l'empereur Maximilien {{Ier}} par [[Albert Graefle]] (1864).]]
[[Fichier:Castillo de Chapultepec.jpg|vignette|alt=Photographie en couleurs représentant une imposante bâtisse grise surplombant une colline arborée|Le [[château de Chapultepec]] au début du {{s-|XXI|e}}.]]
Maximilien arrive au [[Mexique]] le {{date-|28|mai|1864}} par le port de [[Veracruz (Veracruz)|Veracruz]]. La [[fièvre jaune]] sévissant à Veracruz, le nouveau couple impérial traverse la ville sans s'y arrêter. Cette épidémie et l'heure matinale de leur débarquement leur valent un mauvais accueil de la population veracruzaine. Charlotte en est particulièrement impressionnée. La traversée des terres chaudes, les mauvaises conditions climatiques et un accident de voiture contribuent à jeter une ombre défavorable sur leurs premiers pas au Mexique. À [[Córdoba (Veracruz)|Córdoba]] cependant, Maximilien et Charlotte sont acclamés par les [[Amérindiens|Indiens]] qui voient en eux des libérateurs{{sfn|Castelot|2002|p=248|group=C}}. Les ovations se succèdent le long de la route vers [[Mexico]]. Le {{date-|12|juin|1864}}, le couple impérial effectue son entrée officielle dans leur capitale. Ils s'arrêtent à la [[Temple expiatoire du Christ-Roi|basilique Notre-Dame-de-Guadalupe]], où une part importante de la société de Mexico les attend. Des députations issues des provinces de l'intérieur témoignent, elles aussi, de leur enthousiasme{{sfn|Niox|1874|p=380-382|group=NI}}.

Le [[Palais national (Mexico)|palais national de Mexico]] ne correspond pas à l'idée que se font Maximilien et Charlotte d'une demeure impériale. Livrée aux [[Punaise des lits|punaises]], la bâtisse est une sorte de caserne austère et vétuste qui requiert d'importants travaux. Une semaine après leur arrivée, Maximilien et Charlotte préfèrent donc s'installer au [[château de Chapultepec]] sur une colline de [[Mexico]]. Ce château, que Maximilien rebaptise du nom de « ''Miravalle'' », se situe sur un emplacement autrefois occupé par les [[Aztèques]]<ref>Christian Duverger, ''L'origine des Aztèques'', Éditions du Seuil, Collection Points, 2003, {{p.|79}}.</ref>. Peu après son arrivée, Maximilien demande que l'on trace une avenue depuis le château de Chapultepec jusqu'au centre de la capitale. L'avenue, initialement nommée en l'honneur de Charlotte {{langue|es|''Paseo de la Emperatriz''}}, devient plus tard le ''[[Paseo de la Reforma]]''{{sfn|Castelot|2002|p=262-263|group=C}}. Le couple impérial jouit aussi en été du [[Palais des Cortés (Cuernavaca)|palais des Cortés à Cuernavaca]]. Maximilien entreprend également d'onéreux aménagements dans ses diverses propriétés, alors que la situation du Trésor est catastrophique{{sfn|Castelot|2002|p=265|group=C}}.
[[Fichier:Retrato de Benito Juárez, 1861-1862.png|vignette|redresse=0.8|alt=Benito Juárez pose assis en costume de couleur sombre|[[Benito Juárez]] par [[Pelegrí Clavé]] (1861-1862).]]
Fin {{date-||juillet|1864}}, six semaines après sa [[Joyeuse Entrée]] dans Mexico, Maximilien se plaint de l'inefficacité de l'escadre française qui ne quitte pas [[Veracruz (Veracruz)|Veracruz]], laissant aux mains des dissidents les ports de [[Manzanillo (Mexique)|Manzanillo]], [[Mazatlán]] et de [[Guaymas]], où ils recueillent le produit des douanes au détriment de l'empire. Partout, les troupes de [[Benito Juárez|Juárez]] reculent, mais la guerre se métamorphose en escarmouches menées par des [[Guérilla|guérilleros]]. Pour [[François Achille Bazaine|Bazaine]], maréchal depuis le {{date-|5|septembre}}, et ses troupes, cette forme de combat est particulièrement déroutante{{sfn|Castelot|2002|p=279|group=C}}.

Du {{date-|10|août}} au {{date-|30|octobre|1864}}, Maximilien parcourt à cheval l'intérieur des terres de son empire escorté par deux pelotons de cavalerie. Il visite l'[[États du Mexique|État]] du [[Querétaro]], puis les villes de [[Celaya]], [[Irapuato]], [[Dolores Hidalgo]] et [[León (Mexique)|León de los Aldamas]] dans le [[Guanajuato (État)|Guanajuato]], [[Morelia (ville)|Morelia]] dans le [[Michoacán|Michoacán de Ocampo]] et enfin [[Toluca]] dans l'[[État de Mexico]], où Charlotte le rejoint pour effectuer en sa compagnie une excursion de trois jours avant de regagner Mexico. À [[Toluca]], en présence de Bazaine, ils peuvent observer à moins de deux kilomètres les bandes de [[Benito Juárez|Juárez]] galopant à travers la campagne{{sfn|Castelot|2002|p=287-296|group=C}}.

Lorsque l'année 1864 s'achève, l'armée française a réussi à faire reconnaître l'autorité impériale sur la plus grande partie du territoire du Mexique. L'existence de l'empire demeure toutefois fragile. Les succès militaires français constituent les seules fondations sur lesquelles repose l'édifice impérial. De nouveaux défis doivent être relevés : la pacification du [[Michoacán]], l'occupation des ports de l'[[océan Pacifique]], l'expulsion de Juárez du [[Chihuahua (État)|Chihuahua]], et la soumission de la province de l'[[Oaxaca (État)|Oaxaca]]{{sfn|Niox|1874|p=434|group=NI}}.

==== Politique de Maximilien ====
{{Article détaillé|Maison de Habsbourg-Iturbide}}
[[Fichier:Second Mexican Empire (equirectangular projection).png|vignette|alt=carte géographique en couleurs montrant le Mexique (en vert) entouré des pays frontaliers|[[Second Empire mexicain]] (1864-1867).]]
À la consternation de ses alliés conservateurs qui l'ont porté au pouvoir, Maximilien défend plusieurs [[Libéralisme|idées politiques libérales]] proposées par l'administration républicaine de [[Benito Juárez]], telles que les [[Réforme agraire|réformes agraires]], la [[liberté de religion]] et l'extension du [[droit de vote]] au-delà des classes foncières. Avant même d'accepter la couronne mexicaine, Maximilien avait offert une [[amnistie]] à [[Benito Juárez|Juárez]] et à ses hommes s'ils juraient allégeance à la couronne, lui proposant même le poste de [[Président du Conseil des ministres de l'Empire mexicain|Premier ministre]]. Juárez refuse cependant catégoriquement de rencontrer Maximilien{{sfn|McAllen|2014|p=116|group=M}}.

Maximilien, dont le tempérament libéral s'était déjà exprimé en [[Lombardie]], s'efforce de défendre les intérêts français, oscillant entre les [[Libéralisme|libéraux]] et les [[Conservatisme|conservateurs]], mais sans parvenir à exercer une vraie domination sur le Mexique. Les mesures prises par son gouvernement ne s'appliquent qu'aux parties du territoire contrôlées par les garnisons françaises. Maximilien s'aliène les conservateurs et le [[clergé]] en approuvant la [[sécularisation]] des biens ecclésiastiques au profit du [[domaine national]], mais il rallie à sa cause des libéraux modérés{{sfn|Castelot|2002|p=283-287|group=C}}. Lorsqu'il s'absente de Mexico, parfois durant plusieurs mois, Maximilien laisse Charlotte gouverner : elle préside le conseil des ministres et donne, au nom de son mari, une audience publique les dimanches{{sfn|Castelot|2002|p=287|group=C}}.

Dès 1864, afin de peupler le Mexique et de l'européaniser<ref>Jasper Ridley, ''Maximilian and Juárez'' , Ticknor & Fields, 1992, {{ISBN|1-84212-150-2}} (reprint, Phoenix Press, 2001).</ref>, Maximilien invite des Européens à s’établir dans la « colonie de Carlota » où s'installent environ {{unité|600|familles}} de fermiers et d'artisans majoritairement [[Prusse|prussiens]]<ref>Alma Durán-Merk, 2007, {{p.|106}} : ''Los colonos alemanes en Yucatán durante el Segundo Imperio Mexicano'' in : OPUS Augsburg 2008a, [http://opus.bibliothek.uni-augsburg.de/volltexte/2008/1329/pdf/Duran_Merk_Colonos_alemanes_Yucatán.pdf lire en ligne].</ref>. Un autre plan prévoyant la création d'une douzaine d'autres colonies de peuplement par les ex-[[États confédérés d'Amérique|confédérés]] des [[États-Unis]] est conçu par l'[[océanographie|océanographe]] [[Matthew Fontaine Maury]], lui-même ex-confédéré. Toutefois cet ambitieux projet d'immigration connaît un succès médiocre<ref>Andrew Rolle, ''The Lost Cause : The Confederate Exodus to Mexico'', University of Oklahoma Press, 1965, {{ISBN|978-0-8061-1961-8}} (reprint, 1992).</ref>. En {{date-|juillet 1865}}, seuls {{unité|1100|colons}}, davantage soldats que cultivateurs, venus essentiellement de [[Louisiane]], s'installent au Mexique et restent cantonnés dans l'[[Veracruz (État)|État de Veracruz]], attendant que le gouvernement impérial les dirige sur les terres qu'ils sont censés cultiver. Ce plan déplaît naturellement au [[Gouvernement fédéral des États-Unis|gouvernement de Washington]], lequel voit d'un mauvais œil ses citoyens dépeupler les États-Unis pour servir un « empereur étranger »<ref>Andrew Rolle, ''The Lost Cause : The Confederate Exodus to Mexico'', University of Oklahoma Press, 1965, {{p.|183}} {{ISBN|978-0-8061-1961-8}} (reprint, 1992).</ref>. Maximilien tente aussi sans succès d'attirer dans le [[Yucatán]] la colonie anglaise du [[Honduras britannique]] ([[Belize]]) avant de renoncer à ce projet. Dans les faits, s'il existe de vastes territoires au Mexique, peu appartiennent au domaine public. Toute terre possède un maître aux droits de propriété plus ou moins réguliers. Les grands ''hacenderos'' (propriétaires terriens) ne retirent donc que peu d'avantages dans l'établissement de colons. Les nouvelles colonies agricoles quittent donc rapidement le Mexique au profit du [[Empire du Brésil|Brésil]]{{sfn|Niox|1874|p=749-752|group=NI}}.

L'empereur Maximilien s'est également intéressé au [[Peon|péonage]] et aux conditions de vie des Indiens dans les [[hacienda|''haciendas'']]. Si la plupart des Indiens des villes jouissent de la liberté, ceux des ''haciendas'' sont soumis à un maître qui peut les punir des fers, de la prison ou du fouet. Le {{date-|10|avril|1865}}, Maximilien institue une junte (assemblée politique) « ''Protectrice des classes nécessiteuses'' » dont la mission est de réformer les abus commis envers les sept millions d'[[Amérindiens#Mésoamérique|Indiens]] présents sur le sol mexicain. Le {{date-|1|novembre|1865}}, l'empereur publie un décret abolissant les [[Châtiment corporel|châtiments corporels]], réduisant les heures de travail et garantissant un salaire. Ce décret n'a cependant pas la portée voulue car les ''hacenderos'' refusent d'employer les [[Peon|péones]], qui sont souvent de nouveau réduits à leur servitude initiale{{sfn|Niox|1874|p=754-756|group=NI}}.
[[Fichier:Agustín de Iturbide y Green de niño.jpg|vignette|redresse|alt=le fils adoptif de Maximilien à trois ans|[[Agustín de Iturbide y Green]] photographié par Julio Valleto ([[1866]]).]]
Sans enfant issu de son mariage, Maximilien, à la désapprobation de Charlotte{{sfn|Castelot|2002|p=363|group=C}}, décide en {{date-||septembre|1865}} d'adopter les deux petits-fils du précédent empereur [[Agustín de Iturbide|Augustin {{Ier}} du Mexique]]{{Note|Seul autre empereur du Mexique que Maximilien, l'empereur Augustin {{Ier}} avait été fusillé le {{date-|19|juillet|1824}} après moins d'un an de règne.|group=N}} {{incise|[[Agustín de Iturbide y Green]] et son cousin [[Salvador de Iturbide y Marzán]]}}, fondant ainsi la [[maison de Habsbourg-Iturbide]]. Agustin n'a que {{unité|2|ans}} lors de son adoption et doit être, selon la volonté de Maximilien, séparé de sa mère. Cette situation heurte unanimement l'opinion publique{{sfn|Castelot|2002|p=365|group=C}}. Quant aux [[États-Unis]], la [[Chambre des représentants des États-Unis|Chambre des représentants]] vote une résolution demandant au président de soumettre {{Citation|au Congrès la correspondance concernant l'enlèvement de l'enfant d'une Américaine dans la ville de Mexico par l'usurpateur de cette république nommé empereur, sous le prétexte de faire de cet enfant un prince [...] Cette résolution se rapporte à l'enfant de Mme Iturbide<ref>{{Article |langue=fr |auteur1= |titre=Bulletin télégraphique de New York |périodique=[[L'Indépendance belge]] |date={{date-|22|janvier|1866}} |pages=1 |lire en ligne=https://www.belgicapress.be/pageview.php?all_q=iturbide%20maximilien&any_q=&exact_q=&none_q=&from_d=01-03-1864&to_d=30-12-1867&per_lang=&per=&sig=JB555&lang=FR.}}.</ref>.}}

Au point de vue personnel, une hypothèse affirmant l'appartenance de Maximilien à la [[franc-maçonnerie]], sans appeler de réelle controverse, laisse toutefois place au doute car il n'est cité par aucun auteur ni ouvrage de référence{{note|Notamment le dictionnaire de la franc-maçonnerie de [[Daniel Ligou]] et les ouvrages d'Alain de Keghel ou l'encyclopédie de Saunier qui ne mentionnent pas Maximilien comme [[Franc-maçonnerie|franc-maçon]].|group=N}}. Selon Alvarez de Arcila, Maximilien est franc-maçon. Au Mexique, il appartiendrait à une loge pratiquant le [[Rite écossais ancien et accepté]]. Arcila précise que le {{date-|27|décembre|1865}} s'est formé le Suprême Conseil du [[Grand Orient]] du Mexique, qui offre à Maximilien le titre de Souverain Grand Commandeur, mais que celui-ci le refuse<ref>UEHS Unidad de Estudios Históricos y Sociales, ext. Chihuahua - Universidad Autónoma de Ciudad Juárez - Alvarez de Arcila - Col. San Felipe C.P. 31240 Chihuahua, Chih. México.</ref>. Par contre, l'histoire maçonnique du Mexique le fait apparaître comme ayant bien reçu une offre du Grand Orient du Mexique nouvellement constitué et qui crée un Suprême conseil en 1865, proposant à Maximilien la qualité de grand maître et grand commandeur. Il refuse cette offre pour des raisons politiques et suggère à la place pour le représenter son chambellan Rudolfo Gunner et son médecin Federico Semeler, qui sont intégrés au sein des ordres en {{date-||juin|1866}}. Maximilien se place toutefois en protecteur de la [[franc-maçonnerie]]<ref>{{ouvrage|auteur=Victor Ramirez Izquierdo|responsabilité1=Dir. Alain de Keghel|préface=[[Pierre Mollier]]|titre= L'amérique latine et la Caraïbe des Lumières|sous-titre=Une franc-maçonnerie d'influence|éditeur=[[Dervy]]|année=2017|passage=51-52|chapitre=La franc-maçonnerie mexicaine|pages totales=450|ISBN=979-10-242-0218-1}}.</ref>{{,}}<ref>{{bibliographie|Q22342911|année première édition=1986|passage=807|chapitre=Mexique}} <!--Daniel Ligou, Dictionnaire de la franc-maçonnerie--->.</ref>.

==== Une pacification impossible ====
[[Fichier:Porfirio Díaz, óleo sobre tela.jpg|vignette|redresse|alt=Portrait huile sur toile représentant le général Porfirio Díaz en buste en uniforme militaire portant des décorations|[[Porfirio Díaz]], par [[José María Obregón]] (1883).]]
[[Fichier:Bazaine.jpeg|vignette|redresse|droite|alt=Portrait huile sur toile représentant le maréchal Bazaine en pied en tenue militaire : pantalon écarlate et redingote bleu marine avec à l'arrière-plan un paysage mexicain et deux cavaliers|[[François Achille Bazaine]] en campagne au [[Mexique]] par [[Jean-Adolphe Beaucé]] (1867).]]
Les libéraux et les républicains, menés par [[Benito Juárez]], s'opposent régulièrement et ouvertement à Maximilien. L'année [[1865]] débute par des opérations militaires dans les provinces du sud de [[Puebla (État)|Puebla]] qui ne reconnaissent toujours pas l'autorité impériale. [[Porfirio Díaz]], {{refsou|l'un des meilleurs}} généraux républicains, s'est établi dans la ville d'[[Oaxaca de Juárez|Oaxaca]], fort d'un corps d'armée considérable financé par les ressources locales. Díaz se tient près de la grand-route de [[Veracruz (Veracruz)|Veracruz]], obligeant [[François Achille Bazaine|Bazaine]] à maintenir des postes militaires sur cette ligne de communication importante. Les progrès de la pacification parmi les populations, généralement bien disposées vis-à-vis de l'empire, sont entravés dans ce territoire stratégique{{sfn|McAllen|2014|p=161|group=M}}.

Des opérations militaires sont donc menées par le [[Expédition du Mexique|corps expéditionnaire français]] contre les dissidents tenant l'[[Oaxaca (État)|État d'Oaxaca]] afin de permettre la construction d'une route carrossable pour les convois. Le {{date-|9|février|1865}}, après de rudes combats, Bazaine parvient à s'emparer d'[[Oaxaca de Juárez|Oaxaca]], mais les chefs des guérillas se réfugient dans les montagnes, d'où il est presque impossible de les expulser. Le caractère incomplet de la prise de la province d'Oaxaca se reproduira presque partout au Mexique : dans les [[États du Mexique|États]] de [[Michoacán]], de [[Sinaloa]] et dans la [[Huasteca]]{{sfn|McAllen|2014|p=164|group=M}}.

En {{Date|avril 1865}}, après la fin de la [[Guerre de Sécession|guerre civile américaine]], le [[Président des États-Unis|président]] [[Andrew Johnson]], invoquant la [[doctrine Monroe]], reconnaît le gouvernement insurrectionnel de Juárez en tant que gouvernement légitime du Mexique. Les [[États-Unis]] exercent des pressions diplomatiques croissantes pour persuader [[Napoléon III]] de mettre fin au soutien de la France à Maximilien et, dès lors, de retirer ses troupes du Mexique. Le gouvernement américain commence à approvisionner les partisans de Juárez en leur accordant des dépôts d'armes au [[Texas]] à [[El Paso (Texas)|El Paso del Norte]], à la frontière mexicaine{{sfn|McAllen|2014|p=183|group=M}}. La perspective d'une invasion américaine pour réintégrer Juárez dans ses fonctions dirigeantes au Mexique conduit un grand nombre d'adhérents fidèles de l'empire à abandonner la cause de Maximilien et à quitter la capitale<ref>{{Article |langue=en |auteur1=Paul H. Reuter |titre=United States-French Relations Regarding French Intervention in Mexico : From the Tripartite Treaty to Querétaro |périodique=''Southern Quarterly'' |volume=6 |numéro=4 |date=1965 |pages=469-489 }}.</ref>.

Face à une situation aussi complexe qu'inextricable, Maximilien se résout, sous la pression de Bazaine et de l'armée française{{sfn|McAllen|2014|p=207|group=M}}, à mener une répression implacable à l'encontre des rebelles. Il publie le « ''décret noir'' » du {{date-|3|octobre|1865}} qui, tout en promettant une [[amnistie]] aux dissidents qui se rendront, déclare en son premier article : {{Citation|Tous les individus faisant partie de bandes ou de rassemblements armés existant sans autorisation légale, qu'elles proclament ou non un prétexte politique [...] seront jugés militairement par les [[Cour martiale|cours martiales]]. (voir aussi : Loi du 25 janvier 1862 émise par le gouvernement républicains <ref>[https://www.memoriapoliticademexico.org/Textos/4IntFrancesa/1862CDN.html] </ref> )S'ils sont déclarés coupables, lors même que ce ne serait que du seul fait d'appartenir à une bande armée, ils seront condamnés à la [[Peine de mort|peine capitale]] et la sentence sera exécutée dans les vingt-quatre heures<ref>E. Lefèvre, Histoire de l'Intervention Française au Mexique, Bruxelles, 1869, {{p.|260}}.</ref>.}} En vertu de ce décret, plusieurs centaines{{sfn|McAllen|2014|p=377|group=M}} d'opposants sont sommairement exécutés{{sfn|Castelot|2002|p=369|group=C}}.

Le décret de Maximilien ne tempère cependant pas les actions des rebelles. En {{date-||octobre|1865}}, à [[Paso del Macho]] dans le [[Veracruz (État)|Veracruz]], {{unité|350|assaillants}} font dérailler un train, dépouillent les voyageurs et massacrent, après les avoir mutilés, {{unité|11|militaires}} français. Désormais, chaque train doit être accompagné d'une garde de {{unité|25|soldats}}. La sécurité des routes est, elle aussi, toujours compromise. Ainsi, de [[Veracruz (Veracruz)|Veracruz]] à [[Mexico]], les {{unité|500|km}} de voirie sont jalonnés de {{unité|500|postes}} de [[Tirailleurs algériens|turcos]] chargés d'exécuter sommairement la justice contre tout passant armé<ref>{{Article |langue=fr |auteur1= |titre=Autre correspondance |périodique=[[L'Indépendance belge]] |date={{date-|13|novembre|1865}} |pages=3 |lire en ligne=https://www.belgicapress.be/pageview.php?all_q=maximilien%20iturbide&any_q=&exact_q=&none_q=&from_d=01-08-1865&to_d=31-12-1866&per_lang=&per=&sig=JB555&lang=FR}}.</ref>.

En {{Date|janvier 1866}}, contrevenant à ses promesses, [[Napoléon III]] décide du retrait progressif des troupes françaises du Mexique à partir de l'automne 1866{{sfn|Niox|1874|p=550|group=NI}}. Le souverain est poussé par une opinion publique française devenue hostile à la cause mexicaine. D'autre part, Napoléon III est inquiet du développement de l'[[armée prussienne]] requérant le renforcement de l'armée présente sur le sol français. De plus, il est astreint par l'opposition officielle des États-Unis qui lui adressent un [[ultimatum]] ordonnant le retrait des troupes françaises du Mexique{{Note|[[William Henry Seward]], secrétaire d'État des États-Unis adresse le {{date-|12|février|1866}} à Napoléon III un ultimatum lui enjoignant de retirer de ses troupes du sol mexicain.|group=N}}. À [[New York]], lors d'une cérémonie d'hommage au défunt président [[Abraham Lincoln|Lincoln]], le [[diplomate]] et [[historien]] [[George Bancroft]] prononce un discours dans lequel il qualifie l'empereur mexicain d'« aventurier autrichien ». Le pouvoir et le prestige de Maximilien sont considérablement affaiblis{{sfn|Castelot|2002|p=403-405|group=C}}.

Désormais, face à la résistance mexicaine, Maximilien ne bénéficie plus autour de lui que de l'appui de quelques soldats mexicains, belges et autrichiens. Dans l'[[État d'Hidalgo]], le {{date-|25 septembre 1866}}, la [[Légion belge]] commandée par le [[lieutenant-colonel]] [[Alfred van der Smissen]] perd son ultime bataille d'importance lors du [[combat d'Ixmiquilpan]]. À la tête de {{unité|250|hommes}} à pied et de deux compagnies montées de {{unité|100|hommes}}, van der Smissen attaque le village d'[[Ixmiquilpan]] en pénétrant jusqu'à la place principale, mais il est forcé de battre en retraite, et rencontre d'immenses difficultés (les populations soulevées rompent les ponts et élèvent des [[barricade]]s) à ramener ses troupes avant de parvenir à [[Tula]], laissant {{unité|11|officiers}} et {{unité|60|hommes}} tués ou blessés{{sfn|Niox|1874|p=674|group=NI}}.

==== Retour de Charlotte en Europe ====
[[Fichier:Charlotte of Belgium.jpg|vignette|redresse|gauche|[[Charlotte de Belgique]].]]
Au printemps 1866, l'impératrice Charlotte prend l'initiative de tenter directement une ultime démarche auprès de [[Napoléon III]] afin qu'il revienne sur sa décision d'abandonner la cause mexicaine. Animée par ce dessein, Charlotte quitte le Mexique le {{date-|9|juillet|1866}}{{sfn|Castelot|2002|p=427|group=C}} pour se rendre en Europe. À [[Paris]], ses requêtes auprès de Napoléon III échouent. Elle subit un effondrement émotionnel profond. Sa famille ne peut la soutenir dans la cause mexicaine : son frère [[Léopold II (roi des Belges)|Léopold II]], autrefois ardent partisan des ambitions de sa sœur, ne peut plus ignorer l'hostilité des Belges envers un pays qui leur apporte souvent de mauvaises nouvelles ; quant à son beau-frère, l'empereur [[François-Joseph Ier (empereur d'Autriche)|François-Joseph {{Ier}} d'Autriche]], vaincu par la [[Prusse]] à [[Bataille de Sadowa|Sadowa]], il a perdu son influence sur les États allemands. Isolée, Charlotte ne peut compter sur le soutien d'aucun monarque en Europe et envoie à Maximilien un [[télégramme]] : {{citation|{{langue|es|''¡Todo es inútil!''}}}}{{sfn|Bilteryst|2014|p=166}}.

En dernier recours, Charlotte se dirige vers l'[[Royaume d'Italie (1861-1946)|Italie]] pour demander la protection du [[pape]] [[Pie IX]]. C'est là que se déclarent ouvertement les premiers symptômes des troubles mentaux qui vont la tourmenter jusqu'à sa mort. Elle est d'abord reconduite au pavillon du Gartenhaus à [[Château de Miramare|Miramare]] où elle est confinée durant neuf mois. À Maximilien, sa famille envoie le {{date-|12|octobre|1866}} un télégramme l'informant que l'impératrice souffre d'une [[méningite]] ; mais lorsqu'il apprend que c'est le célèbre médecin aliéniste viennois [[Josef Gottfried von Riedel|Riedel]] qui soigne sa femme, Maximilien, abasourdi, comprend la vraie nature de la [[Trouble psychique|pathologie]] de Charlotte{{sfn|Kerckvoorde|1981|p=212|group=K}}.

En {{date|juillet 1867}}, alerté sur le sort de sa sœur, le roi des Belges dépêche à [[Château de Miramare|Miramare]] son épouse la reine [[Marie-Henriette de Habsbourg-Lorraine|Marie-Henriette]], née archiduchesse d'Autriche, qui réussit à ramener l'impératrice en Belgique après deux semaines de négociations délicates avec le pouvoir autrichien{{sfn|Defrance|2012|p=68|group=DE}}. Charlotte, à laquelle on cache durant six mois la mort de son mari, est maintenant confiée aux soins de son frère, le roi [[Léopold II (roi des Belges)|Léopold II de Belgique]], qui la loge dans le vaste [[pavillon de Tervueren|pavillon du parc de Tervueren]] jusqu'à l'incendie de la bâtisse en [[1879]]. Charlotte réside ensuite au [[château de Bouchout]], dans le [[province du Brabant flamand|Brabant flamand]], acquis par le roi [[Léopold II (roi des Belges)|Léopold II de Belgique]] et où elle demeure jusqu'à sa mort qui survient le {{date-|19|janvier|1927}}{{sfn|Castelot|2002|p=627-637|group=C}}.

=== Fin du règne de Maximilien ===
==== La tentation de l'abdication ====
[[Fichier:Corvette Dandolo (1872).jpg|vignette|alt=la corvette autrichienne Dandolo à trois mâts vogue sur la mer|La corvette ''Dandolo'' ([[1872]]).]]
Le voyage de Charlotte en Europe s'est donc soldé par un échec complet. Maximilien songe à tout abandonner. Il est tiraillé entre les conseils divergents de ses confidents : l'Autrichien Stephan Herzfeld, fidèle ami qu'il a connu lors de son service militaire sur la ''[[SMS Novara|Novara]]'', prédit la fin proche de l'[[Second Empire mexicain|empire]] et conseille à Maximilien de regagner l'Europe le plus tôt possible, tandis que le père Augustin Fischer, au passé d'aventurier{{Note|Augustin Fischer, d'origine allemande, s'enrôle vers 1845 dans une troupe de colons partant pour le [[Texas]]. Après s'être fait clerc de notaire sans succès, il part chercher de l'or en [[Californie]]. Abjurant sa foi luthérienne, il devient prêtre au Mexique où il obtient le poste de secrétaire de l'évêque de [[Durango (Mexique)|Durango]]. Banni du palais épiscopal en raison de ses mœurs dissolues, il est recueilli à [[Parras de la Fuente]] chez un certain Sanchez Navarro qui le présente à Maximilien. Ce dernier, séduit par les apparences, ne tarde pas à lui accorder sa confiance<ref>Émile de Kératry, ''L'élévation et la chute de l'empereur Maximilien'', Paris, A. Lacroix, 1867, pp.175-176.</ref>.|group=N}}, conjure Maximilien de demeurer au Mexique{{sfn|Kerckvoorde|1981|p=212-213|group=K}}. Dans un premier temps, Herzfeld réussit à entretenir l'idée de l'[[abdication]]. Le {{date-|18|octobre|1866}}, la corvette autrichienne ''Dandolo'' reçoit l'ordre de se tenir prête pour embarquer l'empereur et une suite de 15 à {{unité|20|personnes}} pour les ramener en Europe. On y charge les objets de valeur des résidences impériales et les documents secrets. Maximilien confie sa résolution d'abdiquer à [[François Achille Bazaine|Bazaine]]. La décision s'ébruite et les conservateurs fulminent. Malade et démoralisé, Maximilien part pour [[Orizaba]], où le climat est plus clément et où il se rapproche de la ''Dandolo'' qui mouille à [[Veracruz (Veracruz)|Veracruz]]. En route, Maximilien et sa suite effectuent de nombreuses haltes. En chemin, Fischer tente inlassablement de dissuader Maximilien de partir, évoquant l'honneur perdu, la fuite et la vie future avec Charlotte désormais [[Aliénation mentale|aliénée]]. Maximilien est de nouveau en proie à l'indécision et demande {{incise|présumant de la réponse positive}} au gouvernement conservateur s'il doit rester au Mexique. Il reste donc et poursuit la lutte contre [[Benito Juárez|Juárez]]. Maximilien doit financer les dépenses militaires et prélève de nouveaux [[impôt]]s. Au début de l'année [[1867]], Maximilien {{incise|qui dans ses missives à sa famille minimise les difficultés inhérentes à sa situation réelle}} reçoit une lettre de [[Sophie de Bavière|sa mère]] qui applaudit sa décision de rester au Mexique en échappant au déshonneur d'une abdication imposée : {{citation|Maintenant que tant d'amour, d'abnégation et sans doute aussi de crainte d'une anarchie future te retiennent là-bas, je me réjouis de ta décision et j'espère que les pays riches te soutiendront dans la poursuite de ta tâche{{sfn|Kerckvoorde|1981|p=217|group=K}}.}}. L'archiduc [[Charles-Louis d'Autriche (1833-1896)|Charles-Louis]] adresse un message analogue à son frère : {{citation|Tu as bien fait de te laisser persuader de demeurer au Mexique, malgré les chagrins énormes qui t'accablent. Reste et persévère aussi longtemps que possible dans ta position{{sfn|Castelot|2002|p=513|group=C}}.}}

==== Retranchement à Santiago de Querétaro ====
[[Fichier:Convento de la Cruz Querétaro.JPG|vignette|gauche|alt=édifice mêlant les styles néoclassique et baroque de couleur claire devant un ciel azur|Couvent de la Cruz à [[Santiago de Querétaro]].]]
[[Fichier:General Miguel Miramón.jpg|vignette|redresse|alt=portrait de trois-quarts (huile sur toile) du général Miramón en tenue d'officier mexicain|Le général [[Miguel Miramón]] par Jesús Corral (1859).]]
[[Fichier:Tomás Mejía.jpg|vignette|redresse|alt=photographie en noir et blanc du général Mejia en tenue d'officier mexicain|Le général [[Tomás Mejía]] (vers 1860).]]
Au [[Second Empire mexicain|Mexique]], les libéraux forment maintenant une armée homogène, ne laissant aux troupes impériales que la capitale [[Mexico]], ainsi que [[Veracruz (Veracruz)|Veracruz]], [[Puebla]] et [[Santiago de Querétaro|Querétaro]]. Le {{date-|13|février|1867}} Maximilien quitte Mexico, accompagné du docteur [[Samuel Siegfried Karl von Basch|Samuel Basch]], son médecin personnel, de Jose Luis Blasio, son secrétaire et de deux serviteurs européens (son valet italien Antonio Grill et son cuisinier hongrois Joseph Tüdös<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Paul Gaulot|titre=L'empire de Maximilien|éditeur=Paul Ollendorff|lieu=Paris|année=1890|passage=552}}.</ref>). Entouré de soldats qu'il a voulus presque exclusivement mexicains afin de maintenir sa popularité en ménageant les susceptibilités locales ({{unité|2000|lanciers}} de l'impératrice, le régiment Rodriguez et des hussards autrichiens qui ont absolument voulu rejoindre la petite colonne), Maximilien se dirige vers [[Santiago de Querétaro]], ville favorable à l'empire, où il arrive le {{date-|19|février|1867}}{{sfn|Castelot|2002|p=515|group=C}}.

En dépit des conseils tactiques qui lui sont dispensés, Maximilien est décidé à demeurer dans cette ville dont la configuration est pourtant mal compatible avec la tenue d'un siège car difficilement accessible à d'éventuels renforts. La ville est entourée de collines au point qu'elle peut être comparée à une sorte de cuvette. Depuis les hauteurs, chaque maison peut être atteinte à coups de fusil. La seule option consiste à disposer de troupes suffisamment nombreuses pour protéger Querétaro. Lorsqu'il arrive en ville, Maximilien est acclamé par des ovations chaleureuses. Maximilien y est rejoint par une brigade de plusieurs milliers d'hommes aux ordres du général [[Ramón Méndez (militaire)|Ramón Méndez]], auxquels s'ajoute le renfort des [[Garde-frontière|gardes-frontières]] du général [[Julián Quiroga]], soit un total d'environ {{unité|9000|hommes}} soutenant l'empire{{sfn|McAllen|2014|p=363|group=M}}.

L'empereur prend le commandement supérieur de ses hommes dirigés par les généraux [[Leonardo Márquez Araujo]] ([[état-major]]), [[Miguel Miramón]] ([[infanterie]]), [[Tomás Mejía]] ([[cavalerie]]) et [[Ramón Méndez (militaire)|Ramón Méndez]] ([[Réserve militaire|réserve]]) chargés de la défense de la ville. Les soldats sont exercés aux manœuvres dans la plaine de ''Carretas''{{sfn|Castelot|2002|p=533|group=C}}.

Le {{date-|5|mars|1867}}, les forces commandées par le général libéral [[Mariano Escobedo]] assiègent [[Santiago de Querétaro|la ville]]. Le {{date-|7|mars}}, Maximilien établit son [[quartier-général]] au [[Parc national Cerro de las Campanas|Cerro de las Campanas]] ou ''Colline des Cloches''. Il y couche sous la tente, à même le sol. Il semble relativement bien supporter cette existence de campeur. Il y tient un conseil des ministres le {{date-|8|mars}}. Les finances font défaut et empêchent toute action significative. Pour élever des fortifications, le concours des habitants est requis. Le {{date-|12|mars|1867}}, [[François Achille Bazaine|Bazaine]], dont les relations avec Maximilien étaient devenues délétères, quitte définitivement le Mexique. Le {{date-|13|mars|1867}}, Maximilien délaisse le ''Cerro de las Campanas'' pour s'installer avec son état-major au couvent de ''la Cruz'' où il loge de manière spartiate. Maximilien assiste aux manœuvres et garde son rythme de vie habituel. Levé à cinq heures, il se fait lire le courrier du matin avant de parcourir la ville à pied, le cigare à la bouche. Quand il sort à cheval, c'est revêtu du costume national mexicain (veste et large [[sombrero]]) ou d'un uniforme bleu. Il déjeune au couvent de ''la Cruz'' avant de se rendre au ''Palacio Municipal'' où il préside le [[conseil de guerre]]. Le soir, il reçoit des officiers à sa table{{sfn|Castelot|2002|p=513-520|group=C}}.

Le {{date-|17|mars|1867}}, Maximilien décide une [[Contre-attaque (militaire)|contre-attaque]] contre les rebelles, mais l'opération échoue à la suite d'un désaccord entre les généraux [[Miguel Miramón|Miramón]] et [[Leonardo Márquez Araujo|Márquez]]. Dans la nuit du 22 au {{date-|23|mars}}, Márquez, auquel Maximilien a donné pleins pouvoirs, quitte Querétaro avec {{unité|1200|cavaliers}} et prend la route de Mexico où il doit recruter des renforts. Le {{date-|22|avril|1867}}, un parlementaire républicain vient proposer de laisser sortir l'empereur avec les honneurs de la guerre, mais Maximilien refuse{{sfn|Castelot|2002|p=540|group=C}}. Cinq jours plus tard, le contingent qu'il a réuni sous les ordres du général [[Miguel Miramón]] obtient un succès militaire. Le {{date-|27|avril}}, au ''Cerro del Cimatario'', Miramón décide de mener une attaque en vue de renforcer le moral des troupes en proie à l'ennui et tentées par la [[désertion]]. Les impérialistes veulent enlever l'''hacienda de Callejas'' située près du cimetière et depuis laquelle des [[Batterie (armement)|batteries]] pilonnent la ville ; ils culbutent l'ennemi et lui enlèvent vingt canons, un troupeau de bœufs, ainsi qu'un coffre de [[Peso mexicain|pesos]]. Le lendemain, Miramón renforce son corps de [[lancier]]s de quelques éléments issus de la cavalerie de [[Tomás Mejía|Mejía]] afin d'occuper le cimetière, mais les impérialistes se heurtent cette fois à une batterie d'une dizaine de canons installés durant la nuit qui les déciment. Les juáristes reprennent ''la Callejas''. La retraite des impérialistes prend l'allure d'une véritable déroute. Il s'en faut de peu que les juáristes ne pénètrent dans la ville{{sfn|Castelot|2002|p=545|group=C}}.

Le {{date-|13|mai|1867}}, Maximilien tient son ultime conseil de guerre. Il déclare : {{citation|{{unité|5000|soldats}} maintiennent aujourd'hui cette place, après un siège de soixante-dix jours, un siège effectué par {{unité|40000|hommes}} qui ont à leur disposition toutes les ressources du pays. Pendant cette longue période […] cinquante-quatre journées ont été perdues à attendre le général Márquez qui devait revenir de Mexico sous vingt jours{{sfn|Castelot|2002|p=547|group=C}}.}}. L'attaque qui doit permettre la fuite est fixée au {{date-|15|mai}} à trois heures du matin. Cependant, dans la nuit du 14 au {{date-|15|mai|1867}}, le colonel Miguel Lopez, commandant le régiment de l'impératrice, aurait livré à l'ennemi{{Note|[[Émile Ollivier (homme politique)|Émile Ollivier]] et [[André Castelot]] réfutent l'idée de la trahison du colonel Lopez. Ils voient en lui un officier agissant pour le compte de Maximilien et secrètement missionné par l'empereur pour négocier avec le général Escobedo afin d'empêcher de verser davantage de sang mexicain. Conduit à [[Tuxpan]] ou à [[Veracruz (Veracruz)|Veracruz]], un navire aurait ramené Maximilien en Europe. Escobedo aurait seulement accepté une reddition sans conditions. Espérant qu'ayant baissé les armes sa cause serait plaidée auprès de Juárez, Maximilien aurait accepté de se constituer prisonnier{{sfn|Castelot|2002|p=549-552|group=C}}.|group=N}} une porte de la ville permettant d'accéder au couvent de ''la Cruz'' où réside Maximilien{{sfn|Niox|1874|p=706|group=NI}}{{,}}{{sfn|McAllen|2014|p=367|group=M}}.

==== Captivité ====
[[Fichier:AHPFMB-AF 010.jpg|vignette|Entrée des milices du {{ordinal|6|description=sixième}} bataillon de la garde-nationale de [[Tetela de Ocampo]] sur la place de [[Santiago de Querétaro|Querétaro]] le {{date-|15|mai|1867}}.]]
Le {{date-|15|mai|1867}}, [[Santiago de Querétaro]] est prise. Averti de la présence de l'ennemi, l'empereur Maximilien refuse de se cacher. Il quitte volontairement et ostensiblement le couvent de ''la Cruz'' où il loge car il préfère être appréhendé à l'extérieur. Il est accompagné par son [[aide de camp]] le prince [[Félix de Salm-Salm]]. Les reconnaissant, le colonel juáriste José Rincón Gallardo, aide de camp du général [[Mariano Escobedo|Escobedo]], les laisse pourtant passer, assurant que Maximilien et sa suite sont des bourgeois{{sfn|Niox|1874|p=708|group=NI}}. Maximilien se dirige à pied vers le ''Cerro de las Campanas'' avec les généraux [[Miguel Miramón]] et [[Tomás Mejía]]. Ce dernier, blessé au visage et à un doigt de la main gauche, propose à Maximilien de s'enfuir par les montagnes, solution qui reste possible ; mais après le refus de l'empereur, Mejía reste volontairement à ses côtés{{sfn|Castelot|2002|p=552|group=C}}. Lorsqu'il parvient au ''Cerro de las Campanas'', Maximilien est arrêté.

Captif, Maximilien est ramené au couvent de ''la Cruz'' dans son ancienne chambre, qui a été presque entièrement démeublée. Souffrant, il se couche sur le lit de camp dont le matelas a été découpé dans l'espoir d'y trouver de l'argent. Là, il reçoit les soins du [[Samuel Siegfried Karl von Basch|docteur Basch]]. Le {{date-|17|mai|1867}}, Maximilien est transféré au couvent de ''las Teresas'' {{incise|dont les religieuses venaient d'être chassées<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Albert Hans |titre=Querétaro |sous-titre=souvenirs d'un officier de l'empereur Maximilien |éditeur=E.Dentu |lieu=Paris |année=1869 |pages totales=354 |passage=313 |isbn= |lire en ligne=https://books.google.be/books?id=cwcfi9yuAXYC&pg=PA287&dq=rincon+gallardo+queretaro&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiS3sGi9cnnAhUvPewKHX0cAmYQ6AEILDAA#v=onepage&q=rincon%20gallardo%20queretaro&f=false }}.</ref>}} où les cellules sont propres et où il est plus facile de le surveiller. Maximilien obtient de rencontrer le général [[Mariano Escobedo|Escobedo]] qui le reçoit et auquel il propose, en échange de sa liberté et de son retour en [[Autriche-Hongrie|Autriche]], de rendre les deux villes encore aux mains des impériaux : [[Mexico]] et [[Veracruz (Veracruz)|Veracruz]]. Escobedo refuse cette proposition car ces deux cités sont prêtes à tomber entre les mains des républicains. Profondément découragé, Maximilien retourne au couvent de ''las Teresas''. Le lendemain de cette entrevue, le {{date-|24|mai|1867}}, Maximilien est conduit au couvent de ''Capuchinas'' qui devient sa dernière prison{{sfn|Castelot|2002|p=564-567|group=C}}.

==== Procès ====
[[Fichier:Templo de San José de Gracia y Ex Convento de Capuchinas.JPG|vignette|alt=bâtiments conventuels de style espagnol et de couleur rosâtre|L'église de San José de Gracia et l'ancien couvent de ''Capuchinas'' à [[Santiago de Querétaro]] (2013).]]
[[Fichier:Teatro de la Republica - panoramio.jpg|vignette|alt=bâtiment de style néo-classique de couleurs blanche, gris clair et rosâtre où eut lieu devant une cour martiale le procès de l'empereur Maximilien|Théâtre de la République (autrefois ''Théâtre de Iturbide'') à [[Santiago de Querétaro]] (2008).]]
Le {{date-|13|juin|1867}}, Maximilien et les généraux [[Miguel Miramón|Miramón]] et [[Tomás Mejía|Mejía]] doivent comparaître devant une [[cour martiale]] spéciale qui se tient dans le théâtre de la ville. Ce conseil de guerre se réunit à {{nombre|8|heures}} du matin. Il est composé de sept officiers ; le lieutenant-colonel [[Rafael Platón Sánchez]] {{incise|qui s'est autrefois illustré à la [[bataille de Puebla]]}} le préside{{note|Les autres membres du jury sont six capitaines : Jose Ramirez, Miguel Lojero, Igniacio Jurado, Juan Queda y Anza, Jose Versategin et Lucas Villgran<ref>{{Ouvrage |auteur1= |titre=Executive Documents |sous-titre=USA House of Representatives |éditeur=U.S. Government Printing Office |lieu=Washington |année=1868 |volume=256 |pages totales=829 |passage=593 |isbn= |lire en ligne=https://books.google.be/books?id=aX1ZAAAAcAAJ&pg=PA593&dq=miguel+palacios+queretaro&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjfrayvoNvnAhXOjKQKHSxzBFsQ6AEIZzAG#v=onepage&q=palacios&f=false }}</ref>.|group=N}}. Souffrant de la [[dysenterie]], Maximilien obtient de ne pas se présenter devant ce tribunal de guerre, mais il y est représenté par deux [[Avocat (métier)|avocats]] de [[Mexico]] : [[Mariano Riva Palacio]] et [[Rafael Martínez de la Torre]]{{sfn|Niox|1874|p=709|group=NI}}. Son acte d'accusation comprend treize points{{Note|Cet acte d'accusation reproche à l'empereur Maximilien : 1) d'avoir servi d'instrument principal à l'intervention de la France ; 2) d'avoir accepté la couronne offerte par une minorité inconstitutionnelle ; 3) d'avoir usurpé la souveraineté ; 4) d'avoir commis des violences contre la vie, les lois et les intérêts des Mexicains ; 5) d'avoir ouvertement déclaré la guerre à la République ; 6) d'avoir permis à des aventuriers d'autres nationalités de s'engager dans les rangs de son armée ; 7) d'avoir commis des meurtres de par le barbare « décret noir » du {{date-|3|octobre|1865}} ; [...]{{sfn|Castelot|2002|p=586|group=C}}.|group=N}}. Le lendemain, après le réquisitoire prononcé par le [[procureur]] [[Manuel Azpíroz]] qui déclare que les faits sont patents, d'autant plus que les trois accusés ont été pris les armes à la main, sept voix en faveur de la culpabilité de Maximilien et de ses deux généraux sont émises : trois pour la mort, trois pour le bannissement perpétuel. Au président du jury, le lieutenant-colonel [[Rafael Platón Sánchez]]{{Note|L'officier [[Rafael Platón Sánchez]] a été assassiné à [[Galeana]] par les soldats de son régiment le {{date-|30|novembre|1867}}. En son honneur, une ville fondée en 1868 dans l'état de [[Veracruz (État)|Veracruz]] porte son nom.|group=N}}, revient le rôle de faire pencher la balance : c'est la mort{{sfn|Castelot|2002|p=587|group=C}}.

Pour tenter de protéger son frère, [[François-Joseph Ier (empereur d'Autriche)|François-Joseph {{Ier}}]] le réintègre pleinement dans ses droits d'[[archiduc]] de la [[Maison de Habsbourg-Lorraine|maison de Habsbourg]]. Ce dernier geste reste vain, tout comme les télégrammes et lettres envoyés par des souverains européens (la reine [[Victoria (reine)|Victoria]], le roi [[Léopold II (roi des Belges)|Léopold II]] et la reine [[Isabelle II|Isabelle II d'Espagne]]{{sfn|McAllen|2014|p=380|group=M}}) et des personnalités comme [[Victor Hugo]]<ref>Victor Hugo, ''Actes et paroles Pendant l'exil'', tome II (1862-1870), Hetzel, Paris, {{p.|99-103}}.</ref> ou [[Giuseppe Garibaldi]] demandant à Juárez d'épargner la vie de Maximilien<ref>{{ouvrage |prénom1= Bertrand|nom1= Meyer-Stabley|lien auteur1= Bertrand Meyer-Stabley|titre= L'impératrice indomptée Sissi|éditeur= Pygmalion|lieu= Paris|année= 2008|passage= ?|isbn= |lire en ligne= }}.</ref>.

Lorsque le verdict est connu, les supplications des avocats de la défense, jointes à celles des membres du corps diplomatique, et particulièrement du baron [[Anton von Magnus]], ministre de [[Royaume de Prusse|Prusse]], et des dames de [[San Luis Potosí]] en deuil allant littéralement se jeter aux pieds de Juárez sont impuissantes à obtenir la grâce des condamnés. Inflexible, Juárez leur répond : {{Citation|La loi et la sentence sont en ce moment inexorables, parce qu'ainsi l'exige le salut public.}}. Présente au Mexique où elle accompagnait son mari, la [[Agnes de Salm-Salm|princesse de Salm-Salm]] tente de soudoyer une partie de la garnison de Querétaro pour faciliter l'évasion de Maximilien et des autres prisonniers. La manœuvre est découverte par [[Mariano Escobedo|Escobedo]], lequel la chasse du territoire, ainsi que les ministres des puissances étrangères accusés de l'avoir aidée{{sfn|Niox|1874|p=710-712|group=NI}}.

Les conditions des derniers jours de la captivité de Maximilien sont draconiennes : gardé à vue dans une cellule du couvent de ''Capuchinas'' de neuf pieds de long sur six de large et souffrant de la [[dysenterie]], on ne lui témoigne aucun égard. Une garde de douze soldats mexicains occupent les pièces adjacentes à sa cellule. Ils discutent à haute voix de la manière probable dont serait exécuté l'empereur et formulent des plaisanteries douteuses au sujet de l'[[Charlotte de Belgique|impératrice Charlotte]]. D'abord tenu au secret, Maximilien reçoit ensuite la permission de recevoir ses généraux et d'autres visites, surtout celles de son aide de camp le [[Félix de Salm-Salm|prince de Salm-Salm]] et de son médecin. Il n'est même pas nourri par ses gardiens et reçoit des repas fournis grâce au bon vouloir de quelques familles de la ville. Il écrit une dernière fois à [[Benito Juárez|Juárez]] pour lui demander la grâce des deux généraux [[Miguel Miramón|Miramón]] et [[Tomás Mejía|Mejía]], en vain{{sfn|Niox|1874|p=713|group=NI}}.

==== Exécution ====
[[Fichier:The Last moments of Maximilian.jpg|vignette|droite|alt=Peinture représentant le colonel Palacios et les sept hommes du peloton d’exécution qui viennent chercher Maximilien qui a revêtu sur un costume noir sa Toison d’or. Il fait ses adieux à son confesseur l’abbé Soria et s'apprête à quitter le couvent pour se rendre au lieu de l’exécution.|[[Jean-Paul Laurens]], ''Derniers moments de l’empereur Maximilien'' (1882), [[Saint-Pétersbourg]], [[musée de l'Ermitage]].]]
[[Fichier:Photography of Execution of Maximilian I of Mexico, Miramón and Mejía — 1867.jpg|vignette|alt=Maximilien et ses deux généraux sont mis en joue par un peloton d'xécution|Photographie de l'exécution de Maximilien (à droite) et des généraux [[Miguel Miramón|Miramón]] et [[Tomás Mejía|Mejía]] au [[Parc national Cerro de las Campanas|Cerro de las Campanas]] le {{date-|19|juin|1867}}.]]
Le {{date-|19|juin|1867}}, avec ses deux généraux, [[Miguel Miramón|Miramón]] et [[Tomás Mejía|Mejía]], Maximilien est fusillé sur les lieux mêmes où il s'était rendu. Le mercredi 19, à trois heures du matin, Maximilien revêt un costume noir orné de la [[Ordre de la Toison d'or|Toison d'or]]. Maximilien accueille son [[Confession|confesseur]], l'abbé Manuel Soria, bouleversé au point de se trouver mal. Maximilien lui tend alors des flacons de sels. Reprenant ses esprits, le père Soria dit la messe à l'intention des trois condamnés. On leur sert du pain et du poulet auxquels ils ne touchent pas, mais boivent un peu de vin. L'aube commence à poindre. À six heures et demie, le colonel Miguel Palacios, les hommes du peloton d'exécution sur les talons, pénètre dans le couvent. Maximilien paraît sur le seuil de sa cellule. Trois [[Fiacre (hippomobile)|fiacres]] de louage vétustes attendent les condamnés. Maximilien et Soria montent à bord du premier. Lentement, le cortège suit les rues de ''las Capuchinas'' et de ''la Laguna''. Entourées de cavaliers et de soldats, les voitures marchent au pas vers la ''Colline des Cloches''. Maximilien descend de son fiacre et dit à son cuisinier hongrois Tüdös qui lui est resté fidèle : {{citation|Vous aviez toujours refusé de croire que cela arriverait. Vous voyez que vous aviez tort. Mais mourir n'est pas si difficile que vous le pensez}}{{sfn|Castelot|2002|p=595|group=C}}.

Tout en marchant vers le lieu de son exécution, Maximilien nourrit à cet instant quelques doutes sur la mort de Charlotte. À l'abbé Soria, il tend sa montre qui renferme le portrait de l'impératrice et lui dit : {{citation|Envoyez ce souvenir en Europe à ma bien chère femme, si elle vit, dites-lui que mes yeux se fermeront avec son image que j'emporte là-haut}}{{sfn|Castelot|2002|p=594-595|group=C}}. À Tüdös, Maximilien lance son feutre en lui disant en hongrois : {{citation|Portez cela à ma mère et dites-lui que ma dernière pensée fut pour elle}}{{sfn|Castelot|2002|p=596|group=C}}. Devant un petit muret de briques séchées au soleil, les trois condamnés se tiennent debout. Maximilien se place à droite, [[Miguel Miramón|Miramón]] au centre et [[Tomás Mejía|Mejía]] à gauche. Le peloton d'exécution comprend {{unité|4|hommes}} par condamné, plus {{unité|3|réserves}}, soit {{unité|15|soldats d'infanterie}} commandés par un capitaine à peine sorti de l'enfance : Simon Montemayor<ref>{{Article |langue=fr |auteur1= |titre=L'agonie et la mort de Maximilien d'Autriche |périodique=Le Vingtième Siècle |date={{date-|26|juin|1904}} |pages=5 |lire en ligne=https://www.belgicapress.be/pageview.php?all_q=peloton%20execution%20miramon&any_q=&exact_q=&none_q=&from_d=&to_d=&per_lang=&per=&sig=JB729&lang=FR}}.</ref>. Maximilien remet une pièce d'or à chacun des soldats du peloton leur demandant de bien viser et de ne pas tirer sur sa tête. Puis, d'une voix claire, il s'exclame : {{citation|Je pardonne à tous, que tous me pardonnent. Que mon sang prêt à couler soit répandu pour le bien du pays. Vive le Mexique ! Vive l'indépendance !}}. On entend ensuite Maximilien murmurer : {{citation|''¡Hombre!''}}{{sfn|Castelot|2002|p=596|group=C}}

D'un geste qui lui est familier, Maximilien a écarté les deux branches de sa barbe. Montemayor, sans prononcer une parole, donne le signal du feu en abaissant son épée. Les détonations claquent. Le corps de Maximilien glisse tandis que son bras gauche s'écorche à un rocher. Sa main se crispe sur un bouton de l'habit, l'arrachant. Le jeune officier indique de son épée l'emplacement du cœur à un sous-officier, le sergent de la Rosa, qui appuie son arme (un fusil à percussion de marque américaine) et fait feu à bout portant. L'habit de l'empereur s'enflamme, tandis que le cuisinier Tüdös s'élance pour éteindre le feu. Comme Maximilien le lui avait demandé, Tüdös retire le bandeau qui couvre les yeux de l'empereur afin de le rapporter à Charlotte. Un médecin autrichien, établi à Mexico, a été mandé trois jours plus tôt afin d'apporter les produits requis pour pratiquer les embaumements. Il place un drap sur le corps de Maximilien, puis on met le corps dans l'un des cercueils entreposés près d'un massif de cactus. Le cercueil de Maximilien est ramené en ville, mais des militaires interviennent et s'en emparent. Le [[Anton von Magnus|baron von Magnus]] demande le corps de l'empereur à [[Mariano Escobedo|Escobedo]]. Ce dernier refuse la restitution, mais autorise le [[Samuel Siegfried Karl von Basch|docteur Basch]] à se rendre au couvent de ''Capuchinas'' où quatre médecins s'apprêtent à pratiquer l'embaumement. Dédaigneusement, Palacios qui commandait le peloton d'exécution déclare : {{citation|Voilà l'œuvre de la France, messieurs}}{{sfn|Castelot|2002|p=598|group=C}}.

==== Rapatriement du corps de Maximilien en Autriche ====
[[Fichier:Kapuzinergruft Wien10.JPG|vignette|redresse|Tombe de Maximilien {{Ier}} dans la [[crypte des Capucins]], à [[Vienne (Autriche)|Vienne]].|alt=Photographie d'un sarcophage sur un socle en pierre, avec un médaillon le nom de l'empereur]]
La nouvelle de la mort de Maximilien parvient officiellement aux [[États-Unis]], puis en [[Europe]] le {{date-|1|juillet|1867}} par deux dépêches successives et concordantes{{note|La première émanant du capitaine autrichien Groller, commandant stationnaire de l'''Élisabeth'' dans les eaux de [[Veracruz (Veracruz)|Veracruz]] est adressée à [[La Nouvelle-Orléans]], la seconde s'inspirant de celle de Groller est envoyée à [[Vienne (Autriche)|Vienne]] par le ministre d'Autriche de [[Washington (district de Columbia)|Washington]]. Le {{date-|1|juillet|}}, le gouvernement français télégraphie à son ministre à Washington qui confirme le lendemain la nouvelle de l'exécution de Maximilien<ref name=jb18670704>{{Article |langue=fr |auteur1= |titre=Mort de l'empereur Maximilien |périodique=Journal de Bruxelles |date={{date-|4|juillet|1867}} |pages=1 |lire en ligne=https://www.belgicapress.be/pageview.php?all_q=maximilien%20queretaro&any_q=&exact_q=&none_q=&from_d=26-06-1867&to_d=31-07-1867&per_lang=&per=&sig=JB567&lang=FR}}.</ref>.|group=N}}.
Son frère, l'empereur [[François-Joseph Ier (empereur d'Autriche)|François-Joseph]] réclame aux autorités mexicaines le corps de Maximilien afin qu'il soit inhumé en Autriche. Plusieurs proches de Maximilien (dont le baron [[Anton von Magnus]], ambassadeur de Prusse et le docteur [[Samuel Siegfried Karl von Basch|Samuel Basch]], médecin personnel et confident de Maximilien) avaient demandé au président [[Benito Juárez|Juárez]] de leur remettre le corps. Juárez ayant refusé, le cercueil est abandonné dans la demeure du préfet de Querétaro. C'est la venue du vice-amiral [[Wilhelm von Tegetthoff]] au Mexique, envoyé par François-Joseph, qui incite Juárez à revenir sur sa décision. [[Sebastián Lerdo de Tejada]], alors secrétaire des Affaires étrangères au Mexique, accepte donc officiellement la requête autrichienne le {{date-|4|novembre|1867}}<ref>{{ouvrage |titre= Journal Historique et Littéraire|numéro d'édition= {{34e}} année), Revue générale ({{4e}} année|éditeur= |lieu= Bruxelles|année= 1868|passage= 98-99|isbn= |lire en ligne= }}.</ref>.

L'embaumement ayant été procédé avec trop de hâte, il était nécessaire de rendre le cadavre présentable. On le transporte donc à la chapelle ''San Andrès'' de Mexico afin de le plonger dans un bain d'[[arsenic]]. On le revêt ensuite d'un habit noir aux reflets brillants. Le visage, une fois maquillé, est orné d'une barbe postiche car ses véritables poils de barbe et des mèches de ses cheveux ont été vendus pour {{unité|80|dollars}} l'unité par les médecins ayant procédé à l'embaumement. Ces derniers ont également cédé l'habit du défunt au plus offrant des amateurs. Enfin, on lui ferme les yeux qu'on a remplacés par ceux de la vierge noire de la cathédrale de Querétaro. Le corps de Maximilien peut maintenant être rapatrié à bord de la frégate [[SMS Novara|SMS ''Novara'']] qui quitte [[Veracruz (Veracruz)|Veracruz]] le {{date-|26|novembre|1867}}. Le {{date-|16|janvier|1868}}, sur le quai de [[Trieste]], les archiducs [[Charles-Louis d'Autriche (1833-1896)|Charles-Louis]] et [[Louis-Victor de Habsbourg-Lorraine|Louis-Victor]] accueillent la dépouille de leur frère qu'ils escortent jusqu'à [[Vienne (Autriche)|Vienne]]. François-Joseph avait exigé que le cercueil soit scellé à [[Trieste]] afin que [[Sophie de Bavière|sa mère]] ne pût même songer à vouloir contempler les restes de son fils. C'est donc depuis une fenêtre de son palais qu'elle a vu arriver le cercueil richement orné offert par la [[Mexique|république mexicaine]]<ref>{{Article |langue=fr |auteur1= |titre=Nouvelles de Paris |périodique=''L'Indépendance Belge'' |date=25 janvier 1868 |pages=2 |lire en ligne=https://www.belgicapress.be/pageview.php?all_q=maximilien%20trieste&any_q=&exact_q=&none_q=&from_d=25-11-1867&to_d=30-01-1868&per_lang=&per=&sig=JB555&lang=FR |consulté le= 10 janvier 2020 }}.</ref>. Lors de la cérémonie funéraire, tous les pays en relation avec l'[[Autriche-Hongrie|Autriche]] sont représentés à Vienne, à l'exception notable des [[États-Unis]]{{note|À Trieste, le consul américain s'était également abstenu de toute démonstration en vertu d'ordres formels donnés par le secrétaire d'état [[William Henry Seward]]. Ce dernier, arguant du fait que le cercueil étant orné de la couronne impériale mexicaine et que la première des trois couronnes de fleurs et de laurier avait été offerte par la garnison de Querétaro, considérait que ces funérailles étaient celles d'un empereur du Mexique et non d'un archiduc d'Autriche. Cf. ''L'Indépendance Belge'', le {{date-|27|janvier|1868}}.|group=N}}. Depuis le {{date-|18|janvier|1868}}, Maximilien repose dans la nécropole de sa famille, dans la [[crypte des Capucins]], à [[Vienne (Autriche)|Vienne]]{{sfn|Castelot|2002|p=616-621|group=C}}.

Lors de son exécution, Maximilien portait encore au cou, dans une pochette de cuir, [[Empereur Maximilien|le diamant qu'il avait acheté en 1860 au Brésil]]. La pierre, rapatriée en Europe avec sa dépouille, est restituée à sa veuve<ref>{{Lien web |langue=en |url=https://www.christies.com/features/2010-april-emperor-maximilian-diamond-530-3.aspx?sc_lang=en&lid=1 |titre=The Emperor Maximilian Diamond |série=Jewellery |site=christies.com |en ligne le=8 avril 2010 |consulté le=12 septembre 2021 |format=vidéo}}.</ref>.

== Phaléristique ==

Maximilien est<ref>{{lien web|url=http://www.royalark.net/Mexico/mexico4.htm|titre=Mexico : The Habsburg Dynasty|site=www.royalark.net}}</ref>
Grand maître et réformateur le {{date-|16|avril|1865}} de :
* [[Fichier:Imperial Order of Our Lady of Guadalupe (Mexico) - ribbon bar.gif|50px|Imperial Order of Our Lady of Guadalupe (Mexico) - ribbon bar]] Grand-maître de l'[[ordre de Notre-Dame de Guadalupe]] ([[Mexique]]).
Grand maître et fondateur le {{date-|1|janvier|1865}} de :
* [[Fichier:Imperial Order of the Mexican Eagle - ribbon bar.gif|50px]] Grand-maître de l'ordre de l'Aigle mexicaine ([[Mexique]]).

Décoré de :
{{début de colonnes|nombre=2|taille=}}
* [[Fichier:Order of the Golden Fleece ribbon bar.svg|50px|Order of the Golden Fleece ribbon bar]] Chevalier de l'[[ordre de la Toison d'or]] d'[[Empire d'Autriche|Autriche]] (1852).
* [[Fichier:Ord.S.Stef.Ungh. - GC.png|50px]] Grand-croix de l'[[Ordre de Saint-Étienne de Hongrie|ordre de Saint-Étienne]] (Autriche) (1856).
* [[Image:House Order Fidelitas of Baden ribbon bar.svg|50px]] Chevalier de l'[[Ordre de la Fidélité (Bade)|ordre de la Fidélité]] ([[Grand-duché de Bade|Bade]]).
* [[Fichier:DE-BY Orden des Heiligen Hubertus BAR.svg|50px]] Chevalier de l'[[Ordre de Saint-Hubert (Bavière)|ordre de Saint-Hubert]] [[Royaume de Bavière|Bavière]] (1856).
* [[Fichier:Grand Crest Ordre de Leopold.png|50px|Grand Crest Ordre de Leopold]] Grand Cordon l’[[ordre de Léopold]] ([[Belgique]]) ({{date-|20|mai|1853}}).
* [[Fichier:D-HAN-B-Order Henry Lion BAR.png|50px|D-HAN-B-Order Henry Lion BAR]] Grand-Croix l’[[ordre d'Henri le Lion]] ([[Duché de Brunswick|Brunswick]]) (1857).
* [[Fichier:Order of the Southern Cross Grand Collar Ribbon.png|50px]] Grand-croix de l'[[ordre national de la Croix du Sud|ordre de la Croix du Sud]] ([[Brésil]]).
* [[Fichier:Order of the Elephant Ribbon bar.svg|50px]] Chevalier de l'[[ordre de l'Éléphant]] ([[Danemark]]) ({{date-|11|janvier|1866}}).
* [[Fichier:IT TSic Order Santo Gennaro BAR.svg|50px|IT TSic Order Santo Gennaro BAR]] Chevalier de l'[[ordre de Saint-Janvier]] ([[Royaume des Deux-Siciles|Deux-Siciles]]).
* [[Image:Ord.SanFerdinandoMerito-GC.png|50px]] Grand-croix de l'[[Ordre de Saint-Ferdinand et du mérite|ordre de Saint-Ferdinand et du Mérite]] (Deux-Siciles).
* {{Déco GCLH}} de [[France]].
* [[Fichier:GRE Order Redeemer 1Class.png|50px]] Grand-croix de l'[[ordre du Sauveur]] ([[Grèce]]).
* [[Fichier:D-HAN-B-Order Saint George BAR.png|50px]] Chevalier de l'[[ordre de Saint-Georges (Hanovre)]] (1856).
* [[Fichier:Royal Guelphic Order.png|50px|Royal Guelphic Order]] Grand-croix de l'[[ordre royal des Guelfes]] (Hanovre) (1856).
* [[Fichier:Ludwig Order (Hesse) - ribbon bar.png|50px|Ludwig Order (Hesse) - ribbon bar]] Grand-croix de l'[[ordre de Louis de Hesse|ordre de Louis {{Ier}} de Hesse]] ({{date-|11|mai|1856}}).
* [[Fichier:Großherzoglich Hessischer Verdienstorden - ribbon bar.png|50px|Großherzoglich Hessischer Verdienstorden - ribbon bar]] Grand-croix de l'[[ordre de Philippe le Magnanime]] ([[Grand-duché de Hesse]]) (1856).
* [[Fichier:GRE Order of George I - Grand Cross BAR.png|50px|GRE Order of George I - Grand Cross BAR]] Grand-croix de l'[[ordre du Lion d'or (Hesse-Cassel)]] (1856).
* [[Image:SMOM-gcs.svg|50 px|Ordre souverain militaire et hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem, de Rhodes et de Malte]] [[Grand-croix|Bailli Grand-croix d'honneur et de dévotion]] de l'[[Ordre souverain militaire et hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem, de Rhodes et de Malte|ordre souverain de Malte]].
* [[Fichier:NLD Order of the Dutch Lion - Grand Cross BAR.png|50px]] Grand-croix de l'[[ordre du Lion néerlandais]] ([[Pays-Bas]]) ({{date-|8|juin|1856}}).
* [[Fichier:PRT Military Order of the Tower and of the Sword - Grand Cross BAR.png|50px]] Grand-croix de l'[[ordre de la Tour et de l'Épée]] ([[Portugal]]) ({{date-|14|juin|1852}}).
* [[Image:Order of the Black Eagle - Ribbon bar.svg|50px]] Chevalier de l'[[ordre de l'Aigle noir]] ([[Prusse]]) ({{date-|21|décembre|1852}}).
* [[Fichier:PRU Roter Adlerorden BAR.svg|50px|PRU Roter Adlerorden BAR]] Grand-croix de l'[[ordre de l'Aigle rouge]] (Prusse) ({{date-|21|décembre|1852}}).
* [[Fichier:RUS Order White Eagle BAR.png|50px]] Chevalier de l'[[Ordre de l'Aigle blanc (Russie impériale)|ordre de l'Aigle blanc]] ([[Russie]]).
* [[Image:St.AndrewOrder.png|50px]] Chevalier de l'[[ordre de Saint-André]] (Russie).
* [[Fichier:RUS Order of St. Alexander Nevsky BAR.png|50px]] Chevalier de l'[[ordre de Saint-Alexandre Nevski]] (Russie).
* [[Fichier:RUS Order św. Anny (baretka).svg|50px]] Chevalier {{1re|classe}} de l'[[ordre de Sainte-Anne]] (Russie).
* [[Fichier:RUS Order św. Stanisława (baretka).svg|50px|RUS Order św. Stanisława (baretka)]] Chevalier {{1re|classe}} de l'[[ordre de Saint-Stanislas]] (Russie).
* [[Fichier:Order of the Most Holy Annunciation BAR.svg|50px]] Chevalier de l'[[ordre suprême de la Très Sainte Annonciade]] ([[Royaume de Sardaigne (1720-1861)|Sardaigne]]) ({{date-|29|mars|1865}}).
* [[Fichier:Order of the Rautenkrone ribbon.png|50px]] Chevalier de l'[[ordre de la Couronne de Saxe]] (1852).
* [[Fichier:Order of the Seraphim - Ribbon bar.svg|50px]] Chevalier de l'[[ordre des Séraphins]] ([[Suède]]) ({{date-|21|avril|1865}}).
* [[Image:Ord.SanGiuseppe-GC.png|50px]] Grand-croix de l'[[ordre de Saint-Joseph]] ([[grand-duché de Toscane]]).
* [[Fichier:VA Ordine Piano BAR.svg|50px|VA Ordine Piano BAR]] Grand-croix de l'[[ordre de Pie IX]] ([[Vatican]]).
* [[Fichier:OESSG Cavaliere di Collare BAR.jpg|50px|OESSG Cavaliere di Collare BAR]] Chevalier avec collier de l'[[ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem]] ([[Vatican]]).
{{fin de colonnes}}

== Titulature ==
*{{date-|6|juillet|1832}} – {{date-|10|avril|1864}} : Son Altesse Impériale et Royale l'archiduc et prince Maximilien d'Autriche, prince de Hongrie, Bohème et Croatie
*{{date-|10|avril|1864}} – {{date-|19|juin|1867}} : Sa Majesté Impériale l'[[empereur du Mexique]]

== Maximilien {{Ier}} dans la culture ==
=== Peinture ===
{{Article détaillé|L'Exécution de Maximilien{{!}}''L'Exécution de Maximilien''}}
[[Édouard Manet]], scandalisé par la mort de Maximilien, travaille durant plus d'un an à la réalisation de plusieurs versions de son [[Tableau (beaux-arts)|tableau]] ''[[L'Exécution de Maximilien]]'' qui constitue un puissant réquisitoire pictural contre la politique menée au Mexique par [[Napoléon III]]<ref>[[Françoise Cachin]], ''Manet : « J'ai fait ce que j'ai vu »'', Gallimard, coll. « [[Découvertes Gallimard]] / Arts » I, 203.</ref>.

Trois versions sont réalisées entre [[1867 en arts plastiques|1867]] et [[1869 en arts plastiques|1869]]. La première est conservée au [[Musée des Beaux-Arts (Boston)|musée des Beaux-Arts de Boston]] ; des fragments de la deuxième sont rassemblés à la ''[[National Gallery]]'' de [[Londres]] ; l'esquisse définitive est à la [[Ny Carlsberg Glyptotek]] de [[Copenhague]] ; tandis que la composition finale est conservée à la [[Kunsthalle de Mannheim]]<ref>{{Harvsp|Cachin|Moffet|Wilson Bareau|1983|p=273|id=cachin}}.</ref>.

Inspirée du ''[[Tres de mayo]]'' de [[Francisco de Goya|Goya]], et cependant traitée d’une manière radicalement différente, la version finale de ''L'Exécution de Maximilien'' satisfait Manet qui l'aurait sans doute proposée au [[Salon de peinture et de sculpture|Salon]] si on ne lui avait pas fait savoir à l'avance que son tableau serait refusé. Maximilien y apparaît entouré de ses deux généraux et porte un sombrero qui trace une auréole autour de sa figure. Manet ne revêt pas les soldats du peloton d'exécution de l'uniforme mexicain, il les représente portant celui des soldats de l'[[Armée française sous le Second Empire|armée impériale française]]. Quant au sergent au képi rouge qui recharge son fusil, il évoque Napoléon III<ref>{{ouvrage|langue=fr|prénom1=Emmanuel|nom1=Pierrat|titre=Le grand livre de la censure|éditeur=Plon|lieu=Paris|mois=novembre|année=2018|pages totales=304|isbn=978-2-259-27663-4|lire en ligne=}}.</ref>.
{{saut|20px}}        
<gallery mode="packed" heights="200" caption=""> 
Fichier:Edouard Manet 022.jpg|alt=Peinture à l'huile représentant Maximilien en tenue bleue portant un sombrero, entouré de deux autres hommes, fusillés par un peloton de six hommes, tandis qu'un autre soldat recharge son fusil et que derrière le mur observent une dizaine de spectateurs|[[Édouard Manet]], ''Exécution de l'empereur Maximilien'' (1869), version finale, [[Kunsthalle de Mannheim]].  
Fichier:Manet Execution napoleon.jpg|Détail de la version finale : le sergent sous les traits de [[Napoléon III]].
</gallery>
En 1882, [[Jean-Paul Laurens]] peint ''Les derniers moments de Maximilien, empereur du Mexique''. En 1985, [[Pierre Desproges]] détourne ce tableau pour y associer une série de gags dans son ''Dictionnaire superflu à l'usage de l'élite et des bien nantis''<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Pierre Desproges]] |titre=Dictionnaire superflu à l'usage de l'élite et des bien nantis |lieu=Paris |éditeur=Le Seuil |année=1985 |pages totales=143|isbn=978-2-02032-436-6 }}.</ref>.

=== Monuments ===
[[Fichier:ColumnarostrataGiardini2.JPG|vignette|upright=0.4|Colonne rostrale dédiée à Maximilien à [[Venise]] (1876).]]
* 1871 : statue de Maximilien {{Ier}} érigée à [[Hietzing]] ([[Johann Meixner (sculpteur)|Johann Meixner]]) à [[Vienne (Autriche)|Vienne]] (1871)<ref>{{lien web|url=https://www.habsburger.net/en/images/monument-archduke-maximilian-hietzing-near-vienna-xylograph-c-1890|titre=The monument to Archduke Maximilian in Hietzing near Vienna, xylograph, c. 1890|site=The World of Habsburgs}}.</ref>.
* 1875 : statue de Maximilien {{Ier}} à [[Trieste]] ([[Johannes Schilling]]) : inaugurée à son actuel emplacement ''piazza Giuseppina''. Ôtée pour raisons politiques dès la fin de la [[Première Guerre mondiale]], puis remontée dans le parc du [[château de Miramare]] en [[1961]], elle a regagné son emplacement d'origine le {{date-|19|décembre|2008}}<ref>''[[Il Piccolo]]'', décembre 2008, article de Pietro Comelli.</ref>.
* 1876 : [[colonne rostrale]] ([[Heinrich von Ferstel]]) initialement érigée par la marine autrichienne à [[Pula]] avant d'être transférée à [[Venise]] en [[1919]].

=== Chapelle commémorative à Santiago de Querétaro ===
{{Article détaillé|Chapelle commémorative Empereur Maximilien (Santiago de Querétaro)}}
La [[Chapelle commémorative Empereur Maximilien (Santiago de Querétaro)|chapelle commémorative de l'empereur Maximilien]] est située sur le [[Parc national Cerro de las Campanas|Cerro de las Campanas]] (« colline des cloches ») dans la [[Santiago de Querétaro|ville de Querétaro]] au [[Mexique]]. Édifiée en [[1901]], elle est située à l'endroit où l'empereur Maximilien {{Ier}} a été exécuté le {{date-|19|juin|1867}} et dédiée à sa mémoire. Elle se situe dans le [[parc national Cerro de las Campanas]] créé en [[1937]]<ref>{{article|périodique=El Universal Querétaro|titre=Capilla de Maximiliano|url=http://www.eluniversalqueretaro.mx/metropoli/05-04-2013/capilla-de-maximiliano|consulté le=5 janvier 2017|date=5 avril 2013}}</ref>.

=== Domaine muséal ===
* Au [[musée d'histoire militaire de Vienne]], la quatrième salle est en partie dédiée à Maximilien {{Ier}} et présente notamment son [[masque mortuaire]], plusieurs portraits, ainsi que des objets personnels et une réplique de la frégate ''Novara''<ref>Johann Christoph Allmayer-Beck : ''Das Heeresgeschichtliche Museum Wien. Das Museum und seine Repräsentationsräume.'' Kiesel Verlag, Salzburg 1981, {{ISBN|3-7023-0113-5}}.</ref>.
* Au [[Musée royal de l'Armée et de l'Histoire militaire|musée royal de l'armée et de l'Histoire militaire]] de [[Bruxelles]], le souvenir de Maximilien est indirectement mis en valeur par des documents photographiques, gravures, plans et cartes concernant la [[légion belge]] des volontaires au Mexique{{sfn|Castelot|2002|p=640|group=C}}.
* Le [[château de Miramare]] propose aux visiteurs de nombreux documents iconographiques, du mobilier et des souvenirs divers du couple impérial mexicain qui a résidé dans les lieux{{sfn|Castelot|2002|p=640|group=C}}.
* Au [[château de Chapultepec]] sont conservés du mobilier et des voitures ayant appartenu à Maximilien et Charlotte, ainsi que de nombreux souvenirs et reliques de leur règne, de même que des documents photographiques et iconographiques{{sfn|Castelot|2002|p=640|group=C}}.
* Au musée régional de [[Santiago de Querétaro|Querétaro]], dans l'ancien couvent San Francisco, de nombreux souvenirs, reliques et documents concernant le siège, la captivité, le procès et l'exécution de Maximilien sont conservés{{sfn|Castelot|2002|p=641|group=C}}{{,}}<ref>{{lien web|url=https://voyages.michelin.fr/amerique-centrale-et-du-sud/mexique/queretaro-arteaga/queretaro/musee-regional-de-queretaro-ancien|titre=Musée régional de Querétaro - Ancien couvent de San Francisco|site=voyages.michelin.fr}}</ref>.

=== Musique ===
[[Franz Liszt]] compose une [[marche funèbre]] en mémoire de Maximilien {{Ier}} cataloguée [[Liste des œuvres de Franz Liszt (S1 à S350)|S163.6]] par [[Humphrey Searle]], incluse dans les [[Années de pèlerinage|''Années de Pèlerinage'' (troisième Année)]]<ref>{{Ouvrage|auteur=Philippe André|titre=Années de Pèlerinage de Franz Liszt II (Italie) et III|lieu=Lyon|éditeur=Aléas|année=2011|isbn=978-2-84301-326-3|bnf=42491458}}</ref>.

[[Darius Milhaud]] compose ''[[Maximilien (opéra)|Maximilien]]'', [[Liste des œuvres de Darius Milhaud|{{op.|110}}]] en [[1930 en musique classique|1930]], d'après la pièce ''{{langue|de|Juarez und Maximilian}}'' de [[Franz Werfel]], datée de [[1925 en littérature|1925]] et traduite en [[français]] par [[Armand Lunel]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur=[[Antoine Goléa]]|titre=La musique, de la nuit des temps aux aurores nouvelles|éditeur=Alphonse Leduc et Cie|lieu=Paris|année=1977|pages totales=954|passage=680|isbn=2-85689-001-6}}</ref>. En {{citation|trois actes et neuf [[Tableau (théâtre)|tableaux]]}}, l'[[opéra (musique)|opéra]] {{citation|évoque le destin malheureux de Maximilien d'Autriche, devenu [[empereur du Mexique]] en 1864. L'action, très nourrie, est sujette à de nombreuses fluctuations ; on est loin de la [[Règles du théâtre classique|règle des trois unités]] qu'avait adoptée la [[tragédie]] [[Classicisme|classique]]. Le dernier tableau a pour décor la place de la cathédrale à [[Santiago de Querétaro|Querétaro]] en 1867 après l'exécution de Maximilien, au moment où [[Benito Juárez|Juárez]] fait une entrée triomphale dans la ville délivrée, tandis qu'éclate l'[[hymne national mexicain]]<ref>{{ouvrage|langue=fr|auteur=Paul Pittion|titre=La Musique et son histoire|sous-titre=tome II — de Beethoven à nos jours|éditeur=Éditions Ouvrières|lieu=Paris|année=1960|passage=388}}.</ref>}}.

=== Littérature ===
[[Karl May]] publie de [[1882 en littérature|1882]] à [[1884 en littérature|1884]] ''Waldröschen'', une série de [[Roman d'aventures|romans d'aventures]] narrant notamment l'affrontement au Mexique entre l'empereur Maximilien {{Ier}} et [[Benito Juárez]]. Le romancier allemand s'y montre favorable à Juárez<ref>Eckehard Koch, Gerd Hardacker: ''„Winnetou liebt Juarez...“ Indianer und Deutsche in Karl Mays Romanen um Benito Juárez und Kaiser Maximilian von Mexiko'', in: Jb-KMG 2017, S. 99–140.</ref>.

=== Théâtre ===
[[Fichier:Théâtre du Château-d'Eau Juarez Drame (...) Fill (graveur) btv1b53167886s 1.jpg|vignette|redresse|''Juárez'', drame de [[Alfred Gassier|Gassier]] (1886) — source : BnF.]]
En [[1880 au théâtre|1880]], [[Alfred Gassier]] écrit et fait paraître dans le journal satirique français ''[[La Lanterne (journal)|La Lanterne]]'' un drame en cinq actes et neuf tableaux : ''Juárez ou la guerre du Mexique''. Le drame est interdit par la censure. Le fils du général [[Miguel Miramón]] estime que son père y tient un rôle offensant pour sa mémoire. Un [[duel]] s'ensuit au cours duquel le fils du général mexicain est blessé à la main<ref>{{Article |langue=fr |auteur1= |titre=sans titre|périodique=Gazette de Charleroi |date=28 octobre 1880 |pages=1 |lire en ligne=https://www.belgicapress.be/pageview.php?all_q=gassier%20juarez&any_q=&exact_q=&none_q=&from_d=&to_d=&per_lang=&per=&sig=JB527&lang=FR.}}.</ref>.

Gassier doit attendre 1886 afin d'être autorisé à donner des représentations au [[Alhambra (Paris)|Théâtre du Château-d'Eau]] à [[Paris]] car jusqu'ici la [[censure]] ministérielle française, par égard pour l'armée, refusait que ce drame soit joué. Le personnage du maréchal [[François Achille Bazaine|Bazaine]] y apparaît en effet dans le septième tableau intitulé ''Judas''. La première représentation est pour le moins houleuse : le personnage de [[Benito Juárez|Juárez]] est applaudi par les galeries, celui de Maximilien par les loges ; quant à celui de Bazaine, il est hué par toute la salle et reçoit des volées de pommes, de marrons et de pelures d'oranges<ref name="censure">{{Article |langue=fr |auteur1= |titre=Juárez ou les malheurs de la censure |périodique=[[L'Indépendance belge]] |date=8 octobre 1886 |pages=2 |lire en ligne=https://www.belgicapress.be/pageview.php?all_q=gassier%20juarez&any_q=&exact_q=&none_q=&from_d=&to_d=&per_lang=&per=&sig=JB555&lang=FR.}}.</ref>.

La presse catholique belge s'indigne que pareil drame ait pu être joué car, selon elle, cette œuvre flatte les basses passions républicaines en fabriquant un drame à la plus grande gloire de Juárez et au déshonneur de l'[[Second Empire|empire]], de Bazaine, de Maximilien et de Charlotte<ref>{{Article |langue=fr |auteur1= |titre=Le drame Juárez |périodique=[[Journal de Bruxelles]] |date=7 octobre 1886|pages=2 |lire en ligne=https://www.belgicapress.be/pageview.php?all_q=gassier%20juarez&any_q=&exact_q=&none_q=&from_d=&to_d=&per_lang=&per=&sig=JB567&lang=FR.}}.</ref>.

=== Cinéma ===
Plusieurs films relatent ou évoquent la vie de Maximilien :
* le réalisateur mexicain [[Miguel Contreras Torres]] consacre quatre films au couple impérial mexicain : ''Juárez y Maximiliano'' ([[1934 au cinéma|1934]]), ''La Paloma'' ([[1937 au cinéma|1937]]), ''The Mad Empress'' ([[1939 au cinéma|1939]]) et ''Caballería del imperio'' ([[1942 au cinéma|1942]]). Dans le premier des quatre films, l'empereur est incarné par l'acteur Enrique Herrera<ref>
{{Lien web|langue=en|titre=Medea de Novara|url=https://www.imdb.com/name/nm0636969/?ref_=fn_al_nm_1|date= |site=IMDb|consulté le=9 décembre 2019}}</ref>.
* en [[1939 au cinéma|1939]], l'Américain [[William Dieterle]] réalise ''[[Juarez (film)|Juarez]]''. Maximilien est incarné par l'acteur [[Brian Aherne]]<ref>
{{Lien web|langue=en|titre=Bette Davis Is Empress In 'Juarez'|url=https://news.google.com/newspapers?nid=1310&dat=19390611&id=xbFWAAAAIBAJ&sjid=dugDAAAAIBAJ&pg=5484,3914238|date=|site=The Register-Guard|consulté le=9 décembre 2019}}.</ref>.
* en [[1954 au cinéma|1954]], [[Robert Aldrich]] réalise ''[[Vera Cruz (film)|Vera Cruz]]''. Dans ce dernier, l'empereur est interprété par [[George Macready]]<ref>In December 1953, after ''Apache'' finished filming, Lancaster announced Aldrich would direct ''Vera Cruz''.ALDRICH TO DIRECT 2D LANCASTER FILM: He Will Work on 'Vera Cruz'.</ref>.

=== Télévision ===
*[[Enrique Krauze]] et Fausto Zerón Medina réalisent une [[telenovela]] mexicaine intitulée ''El vuelo del águila'', comprenant {{nombre|140|épisodes}} diffusés en [[1994 à la télévision|1994]] et [[1995 à la télévision|1995]]. Cette telenovela retrace le parcours de l'homme d'État [[Porfirio Díaz]]. Maximilien y apparaît sous les traits de l'acteur mexicain Mario Iván Martínez<ref>{{lien web|url=https://www.imdb.com/title/tt0159930/|titre=El vuelo del águila|site=www.imdb.com}}.</ref>.
* En [[2014 à la télévision|2014]], [[Franz Leopold Schmelzer]] réalise un [[Documentaire|film documentaire]] pour les télévisions autrichienne et allemande intitulé ''Maximilian von Mexiko – Der Traum vom Herrschen'', à l'occasion des {{nombre|150|ans}} de l'accession au trône mexicain de Maximilien<ref>{{lien web|url=https://www.filmfonds-wien.at/filme/maximilian-von-mexiko---der-traum-vom-herrschen|titre=Maximilian von Mexiko - der Traum vom Herrschen|site=www.filmfonds-wien.at}}.</ref>. Maximilien y est incarné par l'acteur français Aubry Houilliez.
* L'émission ''[[Secrets d'Histoire]]'' sur [[France 3]] diffusée le {{date-|9|décembre|2019}}, intitulée ''[[Saison 13 (2019) de Secrets d'Histoire#Charlotte et Maximilien, les sombres héros de Mexico|Charlotte et Maximilien les sombres héros du Mexique]]'', lui est consacrée. Les séquences d'évocation sont extraites du film documentaire de Schmelzer<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Dominique Bonnet|titre=Charlotte et Sissi, deux belles-sœurs et deux impératrices que tout oppose|périodique=Paris Match|date=08/12/2019|lire en ligne=https://www.parismatch.com/Royal-Blog/Monde/Charlotte-de-Belgique-et-Sissi-deux-belles-sœurs-et-deux-impératrices-que-tout-oppose-1663556|consulté le=2019-12-09|pages=}}.</ref>.

=== Numismatique ===

À partir de 1866, l'effigie de l'empereur Maximilien est reproduite sur les  pièces de 50 centavos (1866) de un peso (1866-1867) et de 20 pesos or (1866) au Mexique<ref>{{lien web |titre=1 Peso - Maximilien Ier, Mexique |url=https://fr.numista.com/catalogue/pieces7989.html |site=Numista.com |consulté le=30-06-2020}}.</ref>.
Durant son règne fut effectuée la décimalisation complète du système monétaire mexicain.

=== Philatélie ===

En 1866, l'effigie de l'empereur Maximilien est reproduite sur plusieurs [[Timbre postal|timbres-poste]] mexicains aux couleurs et valeurs faciales différentes<ref>{{lien web|url=https://www.catawiki.fr/catalog/timbres-poste/pays-territoires/160249-mexique?page=1&field=SO_47&order=a&external=0&view=g&page=1&vg=all&type=s&language=fr&area_id=160249&user_id=&stamp_filter=&filters%5Bin_wish_list%5D=&filters%5B7847%5D=&filters%5B7845%5D=&filters%5B7857%5D=&filters%5B7855%5D=&filters%5B7849%5D=&filters%5B8103%5D=&filters%5Byear_from%5D=1866&filters%5Byear_to%5D=1866&filters%5Btitle%5D=&filters%5Bsearch_key%5D=|titre=Timbre Mexique|site=www.catawiki.fr}}</ref>.

=== Bande dessinée ===
En [[2018 en bande dessinée|2018]] paraît chez [[Dargaud]] le premier volume d'une série de [[bande dessinée]] biographique, ''Charlotte impératrice'' où apparaît Maximilien, par [[Matthieu Bonhomme]] (dessin) et [[Fabien Nury]] (scénario)<ref>{{article|auteur= Olivier Delcroix|périodique=Le Figaro|date= 01/09/2018|titre=La case BD : Charlotte Impératrice ou le destin tragique d'une « anti-Sissi »|url=http://www.lefigaro.fr/bd/2018/09/01/03014-20180901ARTFIG00005-la-case-bd-charlotte-imperatrice-ou-le-destin-tragique-d-une-anti-sissi.php}}.</ref>.

=== Galerie ===
<gallery class="center" mode="packed">
Fichier:Maxmexhietzing.jpg|Statue en pied de Maximilien à [[Hietzing]] à [[Vienne (Autriche)|Vienne]] (1871).
Fichier:Monumento a Maximiliano - panoramio.jpg|Monument dédié à Maximilien à [[Trieste]] (1875).
Fichier:Capilla_de_Maximiliano.jpg|Chapelle commémorative de l'empereur Maximilien à Querétaro (1901).
Fichier:Mexico 1866 20 Pesos.jpg|Pièce de 20 [[Peso mexicain|pesos]] en or à l'effigie de l'empereur Maximilien (Mexique, 1866).
Fichier:Stamp Mexico 1866 13c engr.jpg|[[Timbre-poste]] d'une valeur faciale de 13 centimes (Mexique, 1866).
</gallery>

== Historiographie ==
[[Fichier:Mort de Maximilien empereur du Mexique.jpg|vignette|Mort de Maximilien, empereur du Mexique — [[lithographie]] de Pinot et Sagaire, [[Épinal]], 1867 - source : [[Bibliothèque nationale de France|BnF]]]]
Lorsque la nouvelle de la mort de Maximilien est connue aux premiers jours de {{date-||juillet|1867}}, la presse européenne s'indigne unanimement : {{citation|l'empereur martyr a fait l'objet d'un article de [[Arthur de La Guéronnière|M. La Guéronnière]] : « Tout est fini ! la trahison n'a été que le hideux prélude d'une sanglante vengeance […] Honte ! honte éternelle à ces bourreaux qui souillent la liberté »<ref name=jb18670704/>.}} ''Le Débat'' de Vienne publie : {{citation|Le plomb régicide a fait son œuvre au Mexique et ce sont les ingrats à qui Maximilien a voulu apporter la paix et la civilisation qui ont dirigé l'arme meurtrière sur la noble poitrine dans laquelle battait un cœur plein pour ses sujets d'amour et de dévouement<ref name=jb18670704/>.}} Cependant, les jours suivants voient paraître à [[Paris]], puis à [[Bruxelles]], des articles qui mettent en lien l'exécution de l'empereur et son « ''décret noir'' » du {{date-|3|octobre|1865}} : {{citation|Oui, l'exécution de Maximilien  est un acte répréhensible, barbare […], mais ce n'est pas à ceux-là de citer Juarez devant la barre de l'opinion publique qui n'ont pas eu un mot de blâme lorsque Maximilien, le {{date-|3|octobre|1865}} avait mis hors la loi ceux qui défendaient leur patrie contre l'invasion étrangère<ref>{{Article |langue=fr |auteur1= |titre=Autre correspondance |périodique=[[L'Indépendance belge]] |date=7 juillet 1867 |pages=2 |lire en ligne=https://www.belgicapress.be/pageview.php?all_q=maximilien%20queretaro&any_q=&exact_q=&none_q=&from_d=26-06-1867&to_d=31-07-1867&per_lang=&per=&sig=JB555&lang=FR}}.</ref>.}} [[The Times]] fait remarquer que ce décret rendu par Maximilien a été lancé en pleine guerre civile et n'a jamais été mis à exécution que partiellement<ref>{{Article |langue=fr |auteur1= |titre=Mort de l'empereur Maximilien |périodique=Journal de Bruxelles |date=7 juillet 1867 |pages=1 |lire en ligne=https://www.belgicapress.be/pageview.php?all_q=maximilien%20queretaro&any_q=&exact_q=&none_q=&from_d=26-06-1867&to_d=31-07-1867&per_lang=&per=&sig=JB567&lang=FR}}.</ref>. Un correspondant français assure {{citation|que le gouvernement français a employé tous les moyens possibles pour persuader à Maximilien de revenir en Europe<ref>{{Article |langue=fr |auteur1= |titre=Mort de l'empereur Maximilien |périodique=[[L'Indépendance belge]] |date=6 juillet 1867 |pages=1 |lire en ligne=https://www.belgicapress.be/pageview.php?all_q=maximilien%20queretaro&any_q=&exact_q=&none_q=&from_d=26-06-1867&to_d=31-07-1867&per_lang=&per=&sig=JB555&lang=FR}}.</ref>.}}

L'[[Imagerie d'Épinal]] s'empare elle aussi du sujet à des fins de [[propagande]] en faveur du [[Second Empire]]. Avant même la fin de l'année 1867, elle publie ce texte conforme à la [[doxa]] officielle sous une image aseptisée donnant à voir Maximilien soutenu par un prêtre : {{citation|L'exécution de l'infortuné Maximilien vient de marquer le Mexique d'un sceau funèbre. Chacun sait que ce malheureux pays, déchiré par la guerre civile depuis longtemps avait forcé la France, l'Angleterre et l'Espagne à envoyer au Mexique une expédition combinée pour faire rendre justice à leurs nationaux […] Cependant la France ne pouvait indéfiniment conserver une armée permanente […] L'empereur Maximilien fut invité à rentrer en Europe avec l'armée française, mais il refusa. […] Bientôt les partisans de Juárez voyant s'éloigner l'armée française recommencèrent sérieusement la guerre civile. Maximilien se mit bravement à la tête de l'armée […] Après plusieurs combats où Maximilien déploya la plus brillante valeur qui lui attira l'admiration de son armée, les ennemis ayant reçu de grands renforts, Maximilien dut se retrancher dans la ville de Querétaro. Malheureusement il se trouvait un traître dans l'armée, l'infâme colonel Lopez […]<ref>Nouvelle Imagerie d'Épinal, ''Mort de Maximilien empereur du Mexique'', texte publié sous la lithographie de Pinot et Sagaire, [[Épinal]], 1867 - source : BnF.</ref>.}}

Dans les mois et années qui suivent l'exécution de Maximilien, paraissent des témoignages de proches ayant assisté à la chute de l'empire mexicain. On peut citer les mémoires du docteur [[Samuel Siegfried Karl von Basch|Samuel Basch]], médecin personnel de l'empereur, qui constitue une source de première main car il a accompagné l'empereur jusqu'à sa mort<ref>{{ouvrage|auteur=[[Samuel Siegfried Karl von Basch|Samuel Basch]]|titre= Maximilien au Mexique|sous-titre=Souvenirs de son médecin particulier publiés par Pauline Drouard|éditeur=Albert Savine|lieu=Paris|année=1889|pages totales=360|ISBN=}}.</ref> ; les écrits de son secrétaire Jose Luis Blasio<ref>{{ouvrage|auteur=Jose Luis Blasio|titre= Maximiliano intimo|sous-titre=Memorias de un secretario particular|éditeur=Vve Bouret|lieu=Paris|année=1905|pages totales=360|ISBN=}}.</ref> ou encore les souvenirs de l'officier Albert Hans qui a combattu lors du siège de Querétaro<ref name="Albert Hans">{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Albert Hans |titre=Querétaro |sous-titre=souvenirs d'un officier de l'empereur Maximilien |éditeur=E.Dentu |lieu=Paris |année=1869 |pages totales=354 |isbn= |lire en ligne=https://books.google.be/books?id=cwcfi9yuAXYC&pg=PA287&dq=rincon+gallardo+queretaro&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiS3sGi9cnnAhUvPewKHX0cAmYQ6AEILDAA#v=onepage&q=rincon%20gallardo%20queretaro&f=false }}.</ref>. Ces témoignages de familiers favorables à l'empereur le présentent comme un martyr de la cause mexicaine, trahi par la France de [[Napoléon III]]. En 1874, le général [[Gustave Léon Niox|Gustave Niox]] corrobore leurs dires en écrivant : {{citation|Dès cette époque [1862] la politique française se trouve irrévocablement compromise. Les grandes idées de pondération et d'équilibre américain, d'indépendance et de régénération des races latines [...] restent seulement l'illusion de quelques esprits abusés. Il faut que Juárez tombe et que les soldats français dressent le pavois sur lequel montera l'archiduc Maximilien proclamé empereur du Mexique{{sfn|Niox|1874|p=152|group=NI}}.}} Niox estime que la décision de Maximilien de ne pas abdiquer, malgré sa situation délétère après le départ des soldats français, est à porter à son crédit : {{citation|Maximilien dut bien calculer les dangers de l'avenir ; mais s'il fallait tomber, encore voulait-il que ce fût avec honneur{{sfn|Niox|1874|p=651|group=NI}}.}}

En [[France]], le sujet de l'[[Expédition du Mexique|expédition mexicaine]], et dès lors de l'exécution de Maximilien, reste sensible et exacerbe les passions jusqu'à la fin du {{S|XIX}}. Sous le [[Second Empire]], la censure empêche Manet d'exposer une de ses toiles représentant l'exécution de Maximilien<ref name=cachin276>{{ouvrage|prénom1=Françoise|nom1=Cachin|lien auteur1=Françoise Cachin|prénom2=Charles S.|nom2= Moffett|prénom3=Juliet|nom3=Wilson Bareau|lien auteur3=Juliet Wilson Bareau|titre=Manet 1832–1883|éditeur=Réunion des Musées Nationaux|lieu=Paris|année=1983|pages totales=544|passage=276|isbn=2711802302|lire en ligne=|id=cachin}}.</ref> et sous la [[Troisième République (France)|Troisième République]], un drame de [[Alfred Gassier|Gassier]] narrant le règne de Maximilien au Mexique doit attendre six ans l'autorisation d'être représenté sur scène<ref name=censure/>.

Au sujet de l'hypothèse de la trahison de Maximilien par un fidèle, le colonel Lopez, certains auteurs, comme le général [[Gustave Léon Niox|Gustave Niox]]{{sfn|Niox|1874|p=706|group=NI}} ou l'officier Albert Hans<ref name="Albert Hans"/> l'estiment exacte. Cette vision, reprise par Mary Margaret McAllen en 2014{{sfn|McAllen|2014|p=367|group=M}}, donne de Maximilien une image presque christique, renforcée par la scène finale de son exécution, où il meurt entouré par deux autres condamnés. Cette hypothèse est cependant formellement réfutée par [[Émile Ollivier (homme politique)|Émile Ollivier]] dès 1906 et par [[André Castelot]] en 1977, qui voient en Lopez un agent à la solde de Maximilien et mandé par ce dernier pour l'aider à s'échapper in extremis{{sfn|Castelot|2002|p=549-552|group=C}}.

La biographie de Castelot, très dense, et s'appuyant sur les sources disponibles en 1977, brosse un portrait complet et objectif de Maximilien. S'il porte parfois un jugement sans concessions sur l'archiduc qui, à ses yeux, {{citation|ne possède pas les entrailles politiques de son frère}}{{sfn|Castelot|2002|p=595|group=C}} et s'il souligne son indécision récurrente, Castelot reconnaît qu'en [[Italie]] {{citation|L'œuvre de Maximilien est féconde{{sfn|Castelot|2002|p=87|group=C}}.}} Il montre de l'empathie vis-à-vis de Maximilien lorsque ce dernier se rend au [[Brésil]], sans son épouse, en 1860 : {{citation|Charlotte est souffrante et geint pour un rien… Max, agacé, fait plus grave, saisit l'occasion pour dormir dans sa propre chambre, première rupture de leur vie conjugale… Il tue le temps en bridgeant avec [[Wilhelm von Tegetthoff|Tegetthoff]]. Son « incroyable lassitude », selon son expression, est telle qu'il va jusqu'à fuir{{sfn|Castelot|2002|p=109|group=C}}.}} Castelot, visitant le [[château de Chapultepec]], dénigre le goût disgracieux et le luxe tapageur du couple impérial{{sfn|Castelot|2002|p=269|group=C}}. Lorsqu'il est question d'abdication, Castelot s'interroge sur la « poltronnerie » supposée de Maximilien vis-à-vis de [[François Achille Bazaine|Bazaine]]{{sfn|Castelot|2002|p=493|group=C}}. En revanche, s'il rend compte des tergiversations de l'empereur au sujet de son éventuel départ du Mexique et s'étonne de son choix « occulte » de se rendre à [[Santiago de Querétaro|Querétaro]], le propos devient plus laudateur à la fin du récit en donnant à voir un homme courageux et stoïque face à la mort{{sfn|Castelot|2002|p=535|group=C}}.

En [[France]] et en [[Belgique]], la figure de Maximilien n'a plus fait l'objet d'étude nouvelle spécifique depuis celle de Castelot de 1977, rééditée en 2002. C'est surtout la personnalité de [[Charlotte de Belgique|Charlotte]] qui a inspiré l'objet de biographies et d'essais récents : [[Dominique Paoli]] en 2008<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Dominique Paoli]] |lien auteur1=Dominique Paoli |titre=L'Impératrice Charlotte |sous-titre=« Le soleil noir de la mélancolie » |éditeur=Perrin |lieu=Paris |année=2008 |date=|pages totales=328 |isbn=978-2-262-02131-3 |lire en ligne=|plume=oui}}.</ref>, Olivier Defrance en 2012<ref>{{Ouvrage|prénom1=Olivier|nom1=Defrance|titre=Ramener Charlotte. La mission du baron Adrien Goffinet à Vienne et Miramar – juillet 1867|éditeur=Fondation Roi Baudouin|lieu=Bruxelles|année=2012|pages totales=88|isbn=978-2-87212-669-9}}.</ref>, Coralie Vankerkhoven en 2012 également<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=|prénom1=Coralie |nom1=Vankerkhoven |titre=Charlotte de Belgique, une folie impériale |éditeur=Le Bord de l'Eau |lieu=Bruxelles |année=2012 |date=|pages totales=222 |isbn=978-2-35687-156-5 |lire en ligne=}}.</ref> et André Bénit en [[2017]]<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=|prénom1=André |nom1=Bénit |titre=Charlotte, Princesse de Belgique et Impératrice du Mexique (1840-1927) |sous-titre=Un conte de fées qui tourne au délire |éditeur=Historic'one |lieu=Plougastel |année=2017 |date=|pages totales=228 |isbn=978-2-91299-462-2 |lire en ligne=}}.</ref>. Aux [[États-Unis]], paraît en [[2014]] ''Maximilian and Carlota. Europe's Last Empire in Mexico'' sous la plume de Mary Margaret McAllen qui offre un panorama complet de la politique menée au Mexique et brosse un portrait intime de Maximilien et de Charlotte<ref>{{ouvrage|langue=en |prénom1=M. M.|nom1=McAllen|titre=Maximilian and Carlota. Europe's Last Empire in Mexico|éditeur=Trinity University Press|année=2014|isbn=978-1595341839}}.</ref>.

== Ascendance ==
{{Boîte déroulante/début|titre='''Ascendance de Maximilien {{Ier}} (empereur du Mexique)'''}}

<center>{{Ancêtres-compact5
|style=font-size: 90%; line-height: 110%;
|border=1
|boxstyle=padding-top: 0; padding-bottom: 0;
|boxstyle_1=background-color: #fcc;
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|boxstyle_3=background-color: #ffc;
|boxstyle_4=background-color: #bfc;
|boxstyle_5=background-color: #9fe;
|1= 1. '''Maximilien Ier (empereur du Mexique)'''
|2= 2. [[François-Charles d'Autriche]]
|3= 3. [[Sophie de Bavière]]
|4= 4. [[François Ier (empereur d'Autriche)|François {{Ier}} d'Autriche]]
|5= 5. [[Marie-Thérèse de Bourbon-Naples]]
|6= 6. [[Maximilien Ier de Bavière (roi)|Maximilien {{Ier}} de Bavière]]
|7= 7. [[Caroline de Bade]]
|8= 8. [[Léopold II (empereur des Romains)|Léopold II du Saint-Empire]]
|9= 9. [[Marie-Louise d'Espagne (1745-1792)|Marie-Louise d'Espagne]]
|10= 10. [[Ferdinand Ier (roi des Deux-Siciles)|Ferdinand {{Ier}} des Deux-Siciles]]
|11= 11. [[Marie-Caroline d'Autriche]]
|12= 12. [[Frédéric de Deux-Ponts-Birkenfeld]]
|13= 13. [[Françoise de Palatinat-Soulzbach]]
|14= 14. [[Charles-Louis de Bade|Charles Louis de Bade]]
|15= 15. [[Amélie de Hesse-Darmstadt]]
|16= 16. [[François Ier (empereur des Romains)|François {{Ier}} du Saint-Empire]]
|17= 17. [[Marie-Thérèse d'Autriche (1717-1780)|Marie-Thérèse d'Autriche]]
|18= 18. [[Charles III (roi d'Espagne)|Charles III d'Espagne]]
|19= 19. [[Marie-Amélie de Saxe]]
|20= 20. [[Charles III (roi d'Espagne)|Charles III d'Espagne]]
|21= 21. [[Marie-Amélie de Saxe]]
|22= 22. [[François Ier (empereur des Romains)|François {{Ier}} du Saint-Empire]]
|23= 23. [[Marie-Thérèse d'Autriche (1717-1780)|Marie-Thérèse d'Autriche]]
|24= 24. [[Christian III de Deux-Ponts-Birkenfeld]]
|25= 25. [[Caroline de Nassau-Sarrebruck]]
|26= 26. [[Joseph Charles de Palatinat-Soulzbach]]
|27= 27. [[Élisabeth-Auguste de Palatinat-Neubourg]]
|28= 28. [[Charles Ier de Bade|Charles {{Ier}} de Bade]]
|29= 29. [[Caroline de Hesse-Darmstadt]]
|30= 30. [[Louis IX de Hesse-Darmstadt]]
|31= 31. [[Caroline de Palatinat-Deux-Ponts-Birkenfeld]]
}}</center>
{{Boîte déroulante/fin}}

== Héraldique ==

{{Blason commune
|commune             = Maximilien Ier (empereur du Mexique)
|image               = Coat of arms of Mexico (1864-1867).svg
|blasonnement        = D’argent à une aigle royale contournée, dévorant un serpent, perché sur un double figuier de Barbarie, planté dans un rocher, mouvant lui-même d’une mer alésée, le tout au naturel. 
|ornements           = L'écu est accolé de l’[[Ordre de l'aigle mexicain]] avec une épée et un sceptre posés en sautoir. Il est timbré de la couronne du [[Second Empire mexicain|2nd Empire de Mexique]]  et supporté par deux griffons de sable et d’or.
|devise = EQUIDAD EN LA JUSTICIA (équité dans la justice)
|statut              = Officiel
}}

== Notes et références ==
=== Notes ===
{{références|taille=35|groupe=N}}

=== Références ===
* Sylvia Lacerda Martins de Almeida, ''Uma filha de D. Pedro I: Dona Maria Amélia'', 1973.
{{références|taille=20|group=A}}
* André Castelot, ''Maximilien et Charlotte : la tragédie de l'ambition'', 2002.
{{références|taille=20|group=C}}
* Olivier Defrance, ''{{Léopold Ier}} et le clan Cobourg'', 2004.
{{références|taille=20|group=D}}
* Olivier Defrance, ''Ramener Charlotte. La mission du baron Adrien Goffinet à Vienne et Miramar – {{date-|juillet 1867}}'', 2012.
{{références|taille=20|group=DE}}
* Mia Kerckvoorde, ''Charlotte : la passion et la fatalité'', 1981.
{{références|taille=20|group=K}}
* Mary Margaret McAllen, ''Maximilian and Carlota. Europe's Last Empire in Mexico'', 2014.
{{références|taille=20|group=M}}
* Gustave Léon Niox, ''Expédition du Mexique, 1861-1867; récit politique & militaire'', 1874.
{{références|taille=20|group=NI}}

* Autres références
{{références}}

== Bibliographie ==
Le symbole {{plume}} renvoie aux ouvrages utilisés pour la rédaction de cet article.
* {{ouvrage|langue= pt|prénom1= Sylvia Lacerda Martins de|nom1= Almeida|titre= Uma filha de D. Pedro I: Dona Maria Amélia|éditeur= Companhia Editora Nacional|lieu= São Paulo|année= 1973|isbn= |plume=oui}}
* {{ouvrage|auteur=[[Samuel Siegfried Karl von Basch|Samuel Basch]]|titre= Maximilien au Mexique|sous-titre=Souvenirs de son médecin particulier publiés par Pauline Drouard|éditeur=Albert Savine|lieu=Paris|année=1889|pages totales=360|ISBN=}}
* {{Ouvrage|langue=français|auteur1=Damien Bilteryst|titre=Philippe comte de Flandre : Frère de {{Léopold II}}|lieu=Bruxelles|éditeur=Éditions Racine|date=2014|pages totales=336|isbn=978-2-87386-894-9|lire en ligne=https://www.racine.be/sites/default/files/books/issuu/9782873868949.pdf|plume=oui}}
* {{ouvrage|langue=es |auteur=Jose Luis Blasio|titre= Maximiliano intimo|sous-titre=Memorias de un secretario particular|éditeur=Vve Bouret|lieu=Paris|année=1905|pages totales=360|ISBN=}}
* {{ouvrage|langue=fr |auteur=Victor Capron|titre=Le mariage de Maximilien et Charlotte. Journal du Duc de Brabant. 1856-1857|éditeur= |lieu=Bruxelles|année=1986|isbn=}}.
* {{ouvrage|prénom1=André|nom1=Castelot|titre=Maximilien et Charlotte : la tragédie de l'ambition|éditeur=Perrin|lieu=Paris|année=2002|isbn=978-2-26201-765-1|plume=oui}}
* {{ouvrage|prénom1=Olivier|nom1=Defrance|titre={{Léopold Ier}} et le clan Cobourg|éditeur=Racine|lieu=Bruxelles|année=2004|isbn=978-2-87386-335-7|plume=oui}}
* {{ouvrage|prénom1=Olivier|nom1=Defrance|titre=Ramener Charlotte. La mission du baron Adrien Goffinet à Vienne et Miramar – juillet 1867|éditeur=Fondation Roi Baudouin|lieu=Bruxelles|année=2012|isbn=978-2-87212-669-9|plume=oui}}
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Albert Hans |titre=Querétaro |sous-titre=souvenirs d'un officier de l'empereur Maximilien |éditeur=E.Dentu |lieu=Paris |année=1869 |pages totales=354 |isbn= |lire en ligne=https://books.google.be/books?id=cwcfi9yuAXYC&pg=PA287&dq=rincon+gallardo+queretaro&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiS3sGi9cnnAhUvPewKHX0cAmYQ6AEILDAA#v=onepage&q=rincon%20gallardo%20queretaro&f=false }}.
* {{ouvrage|langue=en |auteur=Mary Margaret McAllen|titre=Maximilian and Carlota. Europe's Last Empire in Mexico|éditeur=Trinity University Press|année=2014|isbn=978-1595341839|plume=oui}}
* {{ouvrage|langue=en |prénom1=H. Montgomery|nom1=Hyde|titre=Mexican Empire : the history of Maximilian and Carlota of Mexico|éditeur=Macmillan & Co|lieu=Londres|année=1946|isbn=|plume=oui}}
* {{ouvrage|prénom1=Mia|nom1=Kerckvoorde|titre=Charlotte : la passion, la fatalité|éditeur=Duculot|lieu=Paris|année=1981|isbn=|plume=oui}}
* {{ouvrage|auteur1=[[Gustave Léon Niox]]|titre=Expédition du Mexique, 1861-1867; récit politique & militaire|lieu=Paris|année=1874|isbn=|plume=oui}}
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur=[[Dominique Paoli]] |titre=L'impératrice Charlotte : « Le soleil noir de la mélancolie » |éditeur=Perrin|lieu=Paris |année=2008 |ISBN=978-2262021313|plume=oui}}
* {{Ouvrage |langue=en |auteur=Andrew F. Rolle |titre=The Lost Cause: The Confederate Exodus to Mexico |éditeur=University of Oklahoma Press|année=1992 |ISBN=|plume=oui}}
* {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Coralie|nom1=Vankerkhoven|titre=Charlotte de Belgique, Une Folie Impériale|éditeur=Le Bord de l'Eau|lieu=Bruxelles |année=2012 |ISBN=978-2356871565|plume=oui}}
* {{Chapitre |langue=fr |prénom1=Alain |nom1=Gouttman |titre chapitre=Le martyr gênant de « l’aventure mexicaine ». L’annonce de l’exécution de l’empereur Maximilien en France et en Autriche |auteurs ouvrage=Paul Chopelin et Sylvène Édouard (dir.) |titre ouvrage=Le sang des princes cultes et mémoires des souverains suppliciés ({{sp-|XVI|-|XXI}}) |lieu=Rennes |éditeur=Presses universitaires de Rennes |année=2014 |pages totales=328 |isbn=978-2-7535-3461-2 |isbn2=978-2-7535-5983-7 |oclc=893652241 |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.4000/books.pur.50406 |consulté le=2020-03-28 |passage=63-74}}
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=|prénom1=André |nom1=Bénit |titre=Charlotte, Princesse de Belgique et Impératrice du Mexique (1840-1927) |sous-titre=Un conte de fées qui tourne au délire |éditeur=Historic'one |lieu=Plougastel |année=2017 |date=|pages totales=228 |isbn=978-2-91299-462-2 |lire en ligne=}}. 
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=|prénom1=André |nom1=Bénit |titre=Légendes, intrigues et médisances autour des « archidupes ». Charlotte de Saxe-Cobourg-Gotha, princesse de Belgique / Maximilien de Habsbourg, archiduc d’Autriche |sous-titre=Récits historique et fictionnel |éditeur=Éditions scientifiques internationales Peter Lang |lieu=Bruxelles |année=2020 |date=|pages totales=438 |isbn=978-2-8076-1470-3 |lire en ligne={{lien web |titre=Charlotte et Maximilien, « Ce couple heureux que l’Histoire eût dû oublier… » - Le Carnet et les Instants |url=https://le-carnet-et-les-instants.net/2020/06/25/benit/ |site=Le Carnet et les Instants |date=25-06-2020 |consulté le=30-06-2020}}}}.
* {{Ouvrage|langue=Anglais|auteur1=Lawrence Sondhaus|titre=Habsburg Empire and the Sea: Austrian Naval Policy, 1797–1866|éditeur=Purdue University Press|date=1 septembre 1989|pages totales=326|isbn=0911198970}}.

== Annexes ==
{{Autres projets|commons=Category:Maximilian I of Mexico}}

=== Articles connexes ===
*[[Arbre généalogique de la famille royale belge]]
*[[Famille royale belge]]
*[[Gouvernement de Maximilien Ier]]

=== Liens externes ===
==== Récits de voyages écrits par Maximilien (1851-1860) ====
* {{en}} [https://archive.org/details/recollectionsofm01maxiuoft ''Recollections of my life'' by Maximilian I of Mexico Vol. I at archive.org]
* {{en}} [https://archive.org/details/recollectionsofm02maxiuoft ''Recollections of my life'' by Maximilian I of Mexico Vol. II at archive.org]
* {{en}} [https://archive.org/details/recollectionsofm03maxiuoft ''Recollections of my life'' by Maximilian I of Mexico Vol. III at archive.org]
==== Autres liens externes ====
{{Liens}}
* {{en}} [http://www.casaimperialdemexico.com/ Site de la Maison impériale du Mexique]
* {{en}} [http://www.lib.utexas.edu/taro/utlac/00028/lac-00028.html Université du Texas]
* {{es}} [http://www.presidencia.gob.mx/?DNA=68 Site de la Présidence du Mexique] - Liste des Gouvernants du Mexique
* {{es}} [http://www.monografias.com/trabajos5/preme/preme.shtml Monografías] - Biographie des Présidents du Mexique
* {{es}} [http://www.bicentenario.gob.mx/index.php?option=com_content&view=article&id=486 Bicentenario 2010] - Galerie des Gouvernants
* {{en}} [http://www.famousamericans.net/ Virtual American Biographies] - Biographies des Présidents du Mexique

{{Succession/Début|titre=Maximilien {{Ier}} (empereur du Mexique)}}
{{Succession/Ligne|couleur1=|couleur2=#ffffff|couleur3=
 | avant = [[Juan Nepomuceno Almonte]]<br /><small>(régent)</small>
 | nom   = [[Fichier:Coat of arms of Mexico (1864-1867).svg|80px]]<br />[[Empereur du Mexique]]
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{{Succession/Fin}}

{{Palette|Monarchie au Mexique|Chefs d'État du Mexique|Archiducs de la maison d'Autriche}}
{{Portail|monarchie|Mexique|Empire autrichien|Belgique|XIXe siècle|ordre souverain de Malte}}
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{{DEFAULTSORT:Maximilien 1er du Mexique}}
[[Catégorie:Empereur du Mexique]]
[[Catégorie:Maison de Habsbourg-Lorraine]]
[[Catégorie:Personnalité de l'expédition du Mexique]]
[[Catégorie:Conjoint d'une princesse de la famille royale belge]]
[[Catégorie:Personnalité de la franc-maçonnerie mexicaine]]
[[Catégorie:Anticlérical]]
[[Catégorie:Monarchie mexicaine]]
[[Catégorie:Chevalier de l'ordre autrichien de la Toison d'or (XIXe siècle)]]
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