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Église Notre-Dame de Royan

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Église Notre-Dame
Image illustrative de l’article Église Notre-Dame de Royan
Présentation
Culte Catholique romain
Type Église
Rattachement Diocèse de La Rochelle et Saintes
Début de la construction 1955
Fin des travaux 1958 (gros œuvre)
Architecte Guillaume Gillet & Marc Hébrard
ingénieur Bernard Laffaille & René Sarger
Style dominant Brutalisme
Protection Logo monument historique Classé MH (1988)
Logo monument historique Patrimoine XXe siècle
Géographie
Pays
France
Région Nouvelle-Aquitaine
Département Charente-Maritime
Ville Royan
Coordonnées 45° 37′ 25″ nord, 1° 01′ 58″ ouest

Carte

L'église Notre-Dame de Royan est une église catholique construite en trois ans par les architectes Guillaume Gillet et Marc Hébrard, en collaboration avec les ingénieurs Bernard Lafaille († 1955) puis René Sarger. Elle est considérée comme un chef-d'œuvre de l'architecture moderne[1].

Après les bombardements[2] du qui détruisent l'ancien sanctuaire néo-gothique qui datait de 1874 (localisé au niveau de l'actuelle place Charles-de-Gaulle), il est décidé de construire un édifice de plus grande taille, inspiré par l'esthétique des grandes cathédrales gothiques.

Le , la première pierre est posée par l'évêque Xavier Morilleau[3]. Elle est entièrement construite en béton brut.

L'architecte est Guillaume Gillet, assisté de Marc Hébrard[4] tandis que l'ingénieur-conseil Bernard Laffaille puis son confrère René Sarger réalisent les études de béton armé[2].

Le gros œuvre achevé, l'église est inaugurée le par Mgr Morilleau. Au fil des années suivantes, les crédits autorisent la construction du grand orgue, la réalisation et la pose de vitraux complémentaires, de l'auvent et d'ornements cultuels divers.

Elle est classée au titre des monuments historiques en 1988[5].

Caractéristiques

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Ses dimensions sont : une nef en ellipse de 45 mètres de long sur 22 mètres de large pouvant contenir environ 2 000 personnes, flanquée d'un déambulatoire et d'une tribune située à trois mètres du sol. Cette tribune est éclairée par des vitraux en forme de losange figurant le Chemin de croix.

La structure du bâtiment est composée d'une alternance d'éléments en béton armé précontraints en V (système Laffaille, du nom de l'ingénieur Bernard Laffaille, qui a mis au point le procédé) alternant avec d'immenses verrières couvrant 500 m2, œuvres du maître verrier Henri Martin-Granel.

La toiture, en « selle de cheval » (paraboloïde hyperbolique) a une épaisseur de seulement 8 centimètres, ce qui représente une prouesse pour l'époque[6]. À l'intérieur de l'édifice, les voûtes paraboliques atteignent 36 mètres aux extrémités, et 28 mètres au centre[réf. nécessaire].

Le chœur est éclairé par un vitrail composé d'un triangle de verres colorés à dominante bleue et rose, représentant la Vierge de l'apocalypse écrasant le serpent du mal, une œuvre du peintre Claude Idoux[5].

On peut également voir à l'intérieur de l'église plusieurs œuvres d'art. Sont classés objets monuments historiques :

  • par Guillaume Gillet :
    • six chandeliers porte cierge[7]
    • un bénitier en pierre[8]
    • un bénitier[9]
    • quatre confessionnaux[10]
    • banc de célébrant et quatre tabourets d'enfants de chœur[11] (Guillaume Gillet - ateliers de Mornac)
    • clôture de choeur (table de communion)[12]
  • par Gaston Watkin grand prix de Rome de sculpture :
    • une vierge noire en bronze[13]
  • par Jacques Perret :
    • une ferronnerie symbolisant saint Joseph[14]
    • une statue moderniste en métal représentant Jeanne d'arc[15]
    • descente de croix[16]
    • une statue moderniste en métal symbolisant la vierge[17]
  • par Jean-Pierre Pernot :
    • une statue de saint Antoine de Padoue[18]
  • autres :
    • une statue de l'artiste local Nadu Marsaudon représentant sainte Thérèse[19]
    • chape de laie et soie[20]
    • un lutrin[21]
    • une maquette de navire, ex-voto[22] (fin XVIIIe siècle)

Le clocher, haut de 60 mètres, est surmonté par une croix de six mètres. Il se dresse au-dessus d'une esplanade formant parvis, où se trouve un autel destiné à des célébrations religieuses en plein air.

Répondant au souhait de Max Brusset, maire de Royan, Guillaume Gillet a conçu le clocher pour qu'il redresse la silhouette de la ville en créant un signal vertical fort, un amer visible depuis l'océan comme depuis l'entrée de la ville[23].

Le clocher abrite une sonnerie de 3 cloches de volée, fondues en 1958 par la fonderie Paccard.

  • Catherine : fa 3 — 900 kg, « Je chante la joie de la Résurrection dans le Christ »
  • Marie-Véronique : sol 3 — 650 kg, « J'appelle à la prière pour les victimes du  »
  • Marie-Madeleine-Céleste : la 3 — 460 kg, « J'appelle à l'amour fraternel et à la paix »

Le chanoine Raud, qui fut très investi dans la construction de l'église, avait un projet concernant cette sonnerie de cloches. Il souhaitait, après l'installation des trois cloches, y ajouter par la suite un bourdon (do 3). La place a été réservée pour cela dans le clocher en laissant l'espace nécessaire sous les trois cloches actuelles. Les problèmes que rencontrera l'édifice par la suite ajourneront définitivement le projet. Une telle cloche pèserait environ 2 tonnes et ébranlerait fortement le clocher lorsqu'elle sonne à la volée.

Grandes orgues

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Les grandes orgues.
Claviers de l'orgue de Notre-Dame de Royan

L'orgue, placé en tribune (façade ouest), a été inauguré en 1964 et terminé en 1984. Il est considéré par certains organistes comme un instrument exceptionnel. C’est le premier "grand seize pieds" en étain martelé construit depuis le XVIIIe siècle. Il est l'œuvre de Robert Boisseau[24].

Cet instrument est désormais, tout comme l'église qui l'abrite, classé monument historique depuis 2006[25]. Il a été démonté en pour une importante restauration réalisée par l'atelier spécialisé "Béthines les orgues". Remonté en 2019, il a été inauguré le par Thomas Ospital.

L'organiste titulaire est Emmanuelle Piaud[26] ; elle a succédé à Jacques Dussouil titulaire de 1966 à [27].

L'orgue comporte 48 jeux répartis sur trois claviers et un pédalier.
Composition de l'orgue :

Grand Orgue Positif Récit expressif Pédale Accessoires
  • Montre 16
  • Montre 8
  • Bourdon 8
  • Prestant 4
  • Grosse Tierce 3 1/5
  • Nazard 2 2/3
  • Doublette 2
  • Petite Tierce 1 3/5
  • Dessus de Cornet V
  • Fourniture V
  • Cymbale IV
  • Trompette 8
  • Clairon 4
  • Chamade 8
  • Chamade 4
  • Montre 8
  • Bourdon 8
  • Prestant 4
  • Nazard 2 2/3
  • Quarte de Nazard 2
  • Doublette 2
  • Tierce 1 3/5
  • Fourniture IV
  • Cymbale III
  • Trompette 8
  • Cromorne 8
  • Voix humaine
  • Tremblant
  • Principal 8
  • Voix Céleste 8
  • Flûte 8
  • Principal 4
  • Flûte 4
  • Flûte 2
  • Sifflet 1
  • Cornet V
  • Plein Jeu IV
  • Bombarde 16
  • Trompette 8
  • Hautbois 8
  • Clairon 4
  • Trémolo
  • Flûte 16
  • Sous-basse 16
  • Flûte 8
  • Flûte 4
  • Bombarde 16
  • Trompette 8
  • Clairon 4
  • Chalumeau 4 (chamade)
  • Positif/Grand Orgue
  • Récit/Grand Orgue
  • Tirasse G.O. - Positif - Récit
  • Combinateur

Tombeau de Guillaume Gillet

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Depuis 1996, le déambulatoire de l'église abrite le tombeau de son principal architecte, Guillaume Gillet, qui considérait l'édifice comme son chef-d'œuvre.

Monument sous surveillance

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Mis en œuvre rapidement dans un souci d'économie, le béton s'est trop vite dégradé[28]. Le bâtiment a souffert de l'air salin et d'importants travaux restent à réaliser pour assurer sa survie. L'association pour la défense de l'église de Royan (Ader) a été créée en 2008 pour sensibiliser l'opinion et organiser la sauvegarde de l'édifice[29].

Restauration des années 1990

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Le clocher et son beffroi de charpente ont été restaurés de 1994 à 1996. La réparation des vitraux a été terminée en 1999.

Restauration des années 2010

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Étalés entre 2013 et 2019[30], les travaux se déroulent en cinq tranches :

  1. La première pour l'auvent ouest
  2. La deuxième pour l'élévation ouest
  3. La troisième pour les couvertures du bas-côté nord
  4. La quatrième pour les couvertures du bas-côté sud
  5. La cinquième pour les terrasses et des portiques nord et sud.

Le montant total des restaurations s'élève à 4 200 000 € TTC avec 37 % pris en charge par l'État, 30 % par la ville, 25 % par le Conseil général et 8 % par la Région.

Notes et références

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  1. Daniel Devillebichot et Xavier Bezançon, Histoire de la construction moderne et contemporaine en France, Paris, Eyrolles, , 473 p. (ISBN 978-2-212-13619-7, lire en ligne), p. 281.
  2. a et b « Notre-Dame de Royan », sur PSS-Archi (consulté le )..
  3. Guy Lacquement, « Notre-Dame a 40 ans », Sud Ouest,‎ .
  4. Marc Hébrard, architecte actif sur Royan de 1953 à 1971, sur pss-archi.eu. Il réalise le presbytère attenant.
  5. a et b « Église Notre-Dame de Royan », notice no PA00105154, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  6. DRAC Nouvelle-Aquitaine, « Monuments historiques en chantier ».
  7. PM17002626
  8. PM17002627
  9. PM17002628
  10. PM17002629
  11. PM17002630
  12. PM17002631
  13. PM17002618
  14. PM17002621
  15. PM17002622
  16. PM17002623
  17. PM17002624
  18. PM17002619
  19. PM17002620
  20. PM17001798
  21. PM17002625
  22. PM17001743
  23. Site officiel de l'église.
  24. « Orgue de tribune : partie instrumentale de l'orgue », notice no PM17002678, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
  25. « Orgue de tribune : buffet d'orgue », notice no PM17002679, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
  26. [1].
  27. Royan : hommage à Jacques Dussouil, l’âme de l’orgue pendant 50 ans, sudouest.fr, 29 juin 2016.
  28. Grégoire Allix, article, Le Monde, 19 septembre 2008.
  29. Site de l'association Ader, « Le lancement officiel de l'Association pour la défense de l'église de Royan (Ader) aura lieu demain. Le point avec la présidente, Marie-Pierre Quentin » par Philippe Belhache, quotidien Sud-Ouest, 19 août 2008 lire en ligne (consulté le 13 juin 2010).
  30. [2].

Bibliographie

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  • Frédéric Chassebœuf, Notre-Dame et les églises de Royan, éditions Bonne Anse, 100 pages, Royan, 2015 (ISBN 978-2-916470-30-6)
  • Antoine-Marie Préaut, Guide architectural Royan 1950, éditions Bonne Anse, 284 pages, Royan, 2012 (ISBN 978-2-916470-20-7)
  • L'art de l'ingénieur, constructeur, entrepreneur, inventeur- Sous la direction d'Antoine Picon, p. 338-339, Éditions du Centre Georges Pompidou, Le Moniteur, Paris, 1997 (ISBN 978-2-85850-911-9)
  • Grégoire Allix, « Notre-Dame de Royan, monument en péril, attend ses sauveurs », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès libre)
  • Philippe Oudin, « Restauration du clocher de l'église Notre-Dame, Royan, Charente-Maritime », in Monumental, no 16 (), spécial « Le béton et les monuments historiques », p. 67-77
  • Rose Gillet (textes recueillis et présentés par) (préf. Philippe Most), Notre-Dame de Royan : Guillaume Gillet, architecte, Royan, Bonne Anse, coll. « 50e anniversaire de la reconstruction de la ville de Royan », , 112 p., 17x24 cm (ISBN 2-9523431-7-9, présentation en ligne)

Filmographie

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  • Michel Toutain, L'Église Notre-Dame de Royan, Pyramide production, coll. « Histoires d'architectures », Limoges, 2002, coul., 26 min.

Articles connexes

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Liens externes

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