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Élections fédérales suisses de 1902

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Élections fédérales suisses de 1902
167 sièges du Conseil national
(Majorité absolue : 84 sièges)
44 sièges du Conseil des États
(Majorité absolue : 23 sièges)
Type d’élection Élections législatives
Corps électoral et résultats
Inscrits 760 252
Votants 431 670
56,8 % en augmentation 2,3
Parti radical-démocratique
Voix 200 235
50,4 %
en augmentation 0,7
Députés élus 100 en augmentation 16
Sénateurs élus 24 en augmentation 2
Parti populaire catholique
Voix 94 031
23,1 %
en augmentation 2,3
Députés élus 35 en augmentation 3
Sénateurs élus 16 en stagnation
Parti socialiste suisse
Voix 51 038
12,6 %
en augmentation 3
Députés élus 7 en augmentation 3
Sénateurs élus 0 en stagnation
Libéraux Modérés
Voix 34 928
8,6 %
en diminution 5,5
Députés élus 20 en stagnation
Sénateurs élus 1 en stagnation
Parti démocratique
Voix 15 053
3,7 %
en diminution 1,2
Députés élus 4 en diminution 3
Sénateurs élus 1 en stagnation
Parti populaire bernois
Voix 6 737
1,7 %
Députés élus 1 en augmentation 1
Sénateurs élus 0 en stagnation
Conseil national
Diagramme
Conseil des États
Diagramme2

Les élections fédérales suisses de 1902 se sont déroulées le . Ces élections permettent d'élire au système majoritaire les 167 députés (+20 par rapport aux dernières élections répartis sur 49 arrondissements électoraux (-3 par rapport aux élections précédentes) eux-mêmes répartis sur les 22 cantons, siégeant au Conseil national (chambre basse), pour une mandature de trois ans.

Ces élections sont réglées par la nouvelle Loi fédérale concernant les arrondissements pour les élections des membres du Conseil national du [1] qui fait suite au recensement fédéral de la population de 1900. On dénombre désormais 20 députés de plus dont la répartition est la suivante : +5 pour le canton de Zurich, +2 pour chaque canton de Bâle-Ville, Berne, Genève, Saint-Gall et de Vaud et +1 pour chaque canton de Neuchâtel, Soleure, du Tessin, de Thurgovie, et du Valais.

Le corps électoral composé de citoyens ayant droit de cité élit désormais directement les membres du Conseil des États dans les cantons d'Appenzell Rhodes-Extérieures, d'Appenzell Rhodes-Intérieures, de Glaris, de Nidwald et d'Obwald et d'Uri (à travers la Landsgemeinde), et à l'urne dans les cantons de Bâle-Campagne, de Bâle-Ville, de Genève, des Grisons, de Schwytz, de Soleure, du Tessin, de Thurgovie, de Zoug et de Zurich. Dans les 6 autres cantons, les élections au Conseil des États sont quant à elles toujours non régulées et certains cantons ont renouvelé leurs Sénateurs parfois plusieurs fois sur les trois années écoulées. Dans ces 6 autres cantons, les Conseillers aux États continuent d'être élus, nommés ou désignés par les Grands Conseils, et ce à des dates variables.

Les 49 circonscriptions des 19e, 20e et 21e Législatures fédérales (1902-1907).

Le , l'Initiative populaire « Élection proportionnelle pour les membres du Conseil national » fut rejetée par 59,1 % des voix[2]. Le PRD avait fait campagne en affirmant que la «représentation proportionnelle volontaire» (à savoir qu'un parti majoritaire laisse volontairement dans une circonscription un ou plusieurs sièges à l'opposition) était significativement plus efficace afin d'atteindre l'objectif souhaité des partis minoritaires. Cependant, la minorité étant entièrement dépendante de la bonne volonté de la majorité, les Radicaux revinrent sur leur position.

Le PRD perd de plus en plus sa base progressiste et gagne petit à petit une base électorale bourgeoise. Pour cette base électorale bourgeoise, les Radicaux sont les mieux à même de diriger et de contrôler l'État en l'absence d'une réelle alternative proposée par leurs opposants, constat évidemment non partagé par la gauche et la droite. De plus, sous l'implantation et l'organisation de plus en plus solide du mouvement agrarien, le mouvement ouvrier décide lui aussi de renforcer son organisation interne. En , le Parti socialiste suisse et la Société du Grütli avaient d'ailleurs fusionné lors de l'événement qu'on appelle «Les noces de Soleure»[3]. Plusieurs grèves d'avant élections conduisent à accuser les socialistes d'avancer couverts afin de faire progresser l'anarchisme Internationaliste. Des affrontements particulièrement violents provoquèrent une grève générale à Genève en , grève interrompue uniquement par une intervention de l'armée. À droite, les conservateurs catholiques étaient encore trop peu audibles tant différents courants s'opposent et s'affrontent[4].

Pour la dix-neuvième fois consécutive et ce depuis 1848, le Parti radical-démocratique (centre-gauche), remporte le scrutin fédéral avec 100 sièges (+16) et dépasse la moyenne avec 50,4 % des voix (+0,7 %). Ce sont à nouveau les vainqueurs incontestables de ces élections, en remportant tant le vote populaire que le nombre de sièges, et conservent ainsi la majorité absolue gagnée en 1881. Le Parti socialiste suisse obtient quant à lui 7 sièges (+3) et avec 12,6 % des voix (+3 %), il obtient la meilleure progression en nombre de voix. Il dépasse désormais le Parti démocratique.

Ces élections ont débouché sur la 19e Législature qui s'est réunie pour la première fois le .

Sur les 760 252 hommes âgés de 20 et plus et ayant droit de cité, 431 670 d'entre eux prirent part à ce scrutin, ce qui représente un taux de participation de 56,8%[5] (+2,3 %).

Le taux de participation le plus élevé est dans le canton de Schaffhouse où le vote obligatoire fait déplacer 85,8 % du corps électoral (-0,6 %). À l'inverse, dans le canton d'Obwald, seulement 21,4 % du corps électoral prend part au vote.

Législature 1902 - 1905

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Les liens (et couleurs) renvoient sur les partis héritiers actuels.

Formations («Partis») Sigles Tendances politiques Sièges au CN[6] Sièges au CE [7]
Parti radical-démocratique PRD radical, centre-gauche 100 24
Parti populaire catholique PPC conservateur catholique, droite 35 16
Libéraux Modérés LM libéral, centre 20 1
Parti socialiste PSS socialiste 7 -
Parti démocratique DEM progressiste, gauche 4 1
Parti populaire bernois (BE) PPB conservateur réformé[8], ex-droite 1 -
Vacant - n/a - 2

Les élections au CE étant du ressort des cantons, les chiffres ne reflètent que les apparentements lors de la première journée de la Législature.

Résultats au Conseil national dans les cantons

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Canton Total Parti socialiste Parti démocratique Parti radical-démocratique Libéraux Modérés Parti populaire bernois Parti populaire catholique
Zurich 22 3 (+2) 1 (-1) 14 (+6) 4 (-2) - -
Berne 29 - - 24 2 1 (+1) 2 (+1)
Lucerne 7 - - 4 (+2) - - 3 (-2)
Uri 1 - - - - - 1
Schwytz 3 - - - - - 3
Nidwald 1 - - - - - 1
Obwald 1 - - - - - 1
Glaris 2 - 1 1 - - -
Zoug 1 - - 1 - - -
Fribourg 6 - - 1 - - 5
Soleure 5 - - 4 (+1) - - 1
Bâle Campagne 3 1 (+1) 0 (-1) 2 - - -
Bâle-Ville 6 1 - 3 (+2) 2 - -
Schaffhouse 2 - - 2 - - -
Rhodes-Extérieures 3 - - 3 - - -
Rhodes-Intérieures 1 - - - 1 - -
Saint Gall 13 2 (+2) 1 (-1) 4 (+1) - - 6
Grisons 5 - 0 (-1) 3 (+2) 1 (-1) - 1
Argovie 10 - - 7 1 (-1) - 2 (+1)
Thurgovie 6 - 1 5 (+1) - - -
Tessin 7 - - 5 (+1) - - 2
Vaud 14 - - 10 (+1) 4 (+1) - -
Valais 6 - - 1 - - 5 (+1)
Neuchâtel 6 - - 5 (+1) 1 - -
Genève 7 0 (-1) - 2 (-1) 4 (+3) - 1 (+1)
167 7 (+3) 4 (-3) 100 (+16) 20 (±) 1 (+1) 35 (+3)

Notes et références

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  1. Loi fédérale concernant les arrondissements pour les élections des membres du Conseil national. (Du 4 juin 1902), Archives fédérales, consulté le 26 juin 2015
  2. Votation populaire du 04.11.1900, Chancellerie fédérale, consulté le 26 juin 2015
  3. « Parti socialiste (PS) » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
  4. Erich Gruner: «Die Wahlen in den Schweizerischen Nationalrat 1848–1919» Tome 1, Deuxième partie, p. 753–755, Ed. Francke, Berne 1978, (ISBN 3-7720-1443-7)
  5. Erich Gruner: «Die Wahlen in den Schweizerischen Nationalrat 1848–1919» Tome 3, p. 369, Ed. Francke, Berne 1978, (ISBN 3-7720-1443-7)
  6. Élections au Conseil national 1848 - 1917: répartition des mandats par parti ou par orientation politique, Office fédéral de la statistique, consulté le 26 juin 2015
  7. Banque de données recensant les membres des conseils depuis 1848, Assemblée fédérale, consulté le 22 juillet 2015
  8. « Dürrenmatt, Ulrich » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
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