Chapelle Saint-Léonard de Mayenne
Chapelle Saint-Léonard | |
Présentation | |
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Culte | Catholique romain |
Type | Chapelle |
Début de la construction | XIVe siècle (deuxième moitié) |
Protection | Classé MH (1959, murs) Inscrit MH (2003, charpente, couverture et parcelle)[1] |
Géographie | |
Pays | France |
Région | Pays de la Loire |
Département | Mayenne |
Ville | Mayenne |
Coordonnées | 48° 18′ 55″ nord, 0° 36′ 31″ ouest |
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La chapelle Saint-Léonard est une chapelle de la commune française de Mayenne, dans le département de la Mayenne, en France.
Localisation
[modifier | modifier le code]Elle est située sur l'ancienne voie romaine de Noviodunum à Ingena, en bordure de la Mayenne en amont de la ville au lieu-dit Gué Saint-Léonard. Ce gué est connu pour la découverte par le baron de Sarcus et Chédeau en 1855 d'un trésor monétaire dans le lit de la rivière[2].
Histoire
[modifier | modifier le code]Sa date de construction et son commanditaire ne sont pas connus avec exactitude. La charpente est datée assez précisément par dentochronologie de la deuxième moitié du XIVe siècle[3]. À l'intérieur, les murs sont ornés d'un riche décor peint du XIVe siècle dont certains éléments s'inscrivent bien dans le contexte historique de la guerre de Cent Ans et les suites de la guerre de Succession de Bretagne[1]. La première mention écrite sur cette chapelle date du XVe.
Transformée en habitation avec création d'un étage et d'une cheminée au XVIIIe siècle elle devient ensuite une étable et un poulailler.
Rachetée par la municipalité, une restauration est entreprise entre 2008 et 2012 portant sur la charpente, les décors peints et restituant l'entrée sur le pignon ouest[4],[note 1].
Après un classement des murs supportant les peintures murales le , la charpente et la couverture, ainsi que la totalité de la parcelle ZL 12 sur laquelle l'édifice est assis sont inscrites par arrêté du [1].
Description
[modifier | modifier le code]C'est un édifice modeste, rectangulaire, à chevet plat sans chœur individualisé, mesurant 10 mètres de long pour 4,5 mètres de large. Nef unique, sans étage, à charpente apparente, elle est construite en moellons de schiste avec chainages d'angle et encadrements des ouvertures en granite[4].
Peintures murales
[modifier | modifier le code]Le riche décor peint, présent sur les quatre murs, est homogène, il persiste seulement au stade de tracé ocre préparatoire. L'analyse du style de ces peintures de qualité donne une datation contemporaine de la construction de la chapelle : la fin du XIVe siècle.
Sur le mur est, derrière l'autel, s'organise autour de la verrière rouverte par la dernière restauration un retable comportant en partie supérieure un Jugement dernier, au-dessous de gauche à droite une Annonciation, une Adoration des mages suivie de quatre saints non identifiés. Encadrent cette scène deux grands personnages, d'un côté un saint évêque non identifié et de l'autre un chevalier debout en armure renaissance portant les insignes du pouvoir breton. Christian Davy l'identifie comme étant Charles de Blois, ce serait alors son unique représentation peinte connue de cette époque[5],[note 2].
Sur le mur sud du chœur vers l'entrée occidentale se reconnaissent deux saints guérisseurs dont saint Mammes tenant ses entrailles, un saint couché dans un lit, un saint domptant un dragon avec son étole et près du fond une scène morale Les bavardes. Des rinceaux dépassent l'encadrement des peintures et recouvrent les murs.
Sur le mur occidental, se devinent saint Gilles et sa biche.
Sur le mur nord la scène la plus grande est le martyre de saint Laurent sur son grill avec de nombreux bourreaux et diables[6].
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Charles de Blois
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Martyre de saint Laurent
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Saint Mammes et ses entrailles
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Tableau des bavardes et rinceaux
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- une petite porte cintrée chanfreinée sur le mur sud en constituait le précédent accès, le pignon ouest avec porte à linteau de bois et ouverture en hauteur a été remonté dans la dernière restauration avec la réfection d'une nouvelle entrée
- Cette représentation de Charles de Blois derrière l'autel s'insère dans le contexte historique de la construction de la chapelle : en 1376 Charles de Blois est canonisé par le pape Grégoire XI à Avignon, canonisation non reconnue par la suite car la bulle de proclamation n'a jamais été retrouvée. Son épouse Jeanne de Penthièvre (1324-1384), Dame de Mayenne et possible commanditaire de la construction, continue, même après sa mort en 1364 (guerre de Succession de Bretagne), à faire valoir ses droits sur le duché de Bretagne
Références
[modifier | modifier le code]- « Chapelle Saint-Léonard (anciennement nommée Ferme Saint-Léonard) », notice no PA00109560, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Michel Amandry (dir.) et Gérard Aubin, Trésors monétaires : Le dépôt de 22 438 monnaies du gué Saint-Léonard (Mayenne), vol. 21, BNF, , 192 p. (ISBN 2-7177-2289-0, présentation en ligne).
- « Chapelle Saint-Léonard », sur Dentrabase, (consulté le ).
- Pierrick Barreau et Pierre-Bernard Fourny, « Chapelle Saint-Léonard, le Gué Saint-Léonard : Dossier IA53004395 », sur Patrimoines, l'inventaire en région, Pays de la Loire, (consulté le ).
- Yves Coativy et Christian Davy, Peintures monumentales de Bretagne. Nouvelles images, nouveaux regards du Moyen Âge à nos jours : Saint-Léonard de Mayenne et les images commémoratives de Charles de Blois, duc de Bretagne, , 384 p. (ISBN 978-2753580824, présentation en ligne), p. 211-222
- « Chapelle Saint-Léonard », sur Musée du château de Mayenne (consulté le ).
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- Ressources relatives à la religion :
- Ressource relative à l'architecture :