Fat Man
Fat Man | |
Fat Man peu avant son chargement. | |
Présentation | |
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Type de bombe | Bombe A à plutonium |
Constructeur | Forces armées des États-Unis |
Développement | Projet Manhattan |
Statut | retiré du service |
Caractéristiques | |
Longueur | 3,25 m |
Diamètre | 1,52 m |
Masse | 4 545 kg |
Type d'explosif | Lentilles explosives (charge initiale) Plutonium 239 (charge secondaire) |
Détonation | 21 kt |
Utilisateurs | |
États-Unis | |
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Fat Man (signifiant « homme obèse » en français) est le nom de code de la bombe A larguée sur Nagasaki au Japon le par l'armée américaine. C'est la deuxième et dernière bombe atomique utilisée de manière offensive.
Fat Man provoque la troisième explosion nucléaire artificielle de l'histoire après Gadget et Little Boy. D'une longueur de 3,25 m et d'un diamètre de 1,52 m, elle pèse 4 545 kg. Après la guerre, son nom est utilisé pour désigner familièrement la famille de bombes Mark 3, construites sur les mêmes principes.
Histoire
[modifier | modifier le code]En , après le rejet officiel de la demande de capitulation du Japon, le président américain Harry S. Truman ordonne au général Carl A. Spaatz de procéder au bombardement atomique de l'une des quatre villes japonaises, selon une liste établie par le Comité des objectifs (Target Committee) qui a été réuni en mai, puis modifiée (pour épargner Kyoto qui avait été sélectionné comme premier objectif) : Hiroshima, Kokura, Niigata ou Nagasaki (qui remplace Kyoto).
Hiroshima
[modifier | modifier le code]Le , un bombardier Boeing B-29 Superfortress de la série Silverplate, baptisé Enola Gay, largue Little Boy au-dessus d'Hiroshima[1].
Nagasaki
[modifier | modifier le code]Le , un bombardier B-29, lui-aussi de la série Silverplate, baptisé Bockscar, se dirige vers la ville de Kokura avec à son bord la bombe Fat Man. À cause d'un bombardement le matin même sur la zone voisine de Yahata qui couvre la ville de fumée[2], Bockscar se dirige vers sa cible secondaire et largue Fat Man au-dessus de Nagasaki. La détonation a lieu à 550 mètres au-dessus de la ville, tuant plus de 35 000 personnes[3],[4].
Il s'agit d'une bombe au plutonium 239 (239Pu), en contenant 6,4 kilogrammes[5], ce qui donne une puissance de 21 à 23 kilotonnes, supérieure à celle de Little Boy larguée sur Hiroshima. La destruction est toutefois moins importante à cause de la nature vallonnée du terrain à Nagasaki (Hiroshima était sur une grande étendue plane).
Après la guerre
[modifier | modifier le code]Plusieurs bombes de type « Fat Man » (Mark 3) sont construites après la guerre et les deux tirs de l'opération Crossroads sur l'atoll de Bikini utilisent ce modèle de bombe. Après les trois tirs de l'opération Sandstone en 1948, cette architecture est rapidement abandonnée par l'armée américaine pour des raisons d'instabilité et de rendement au profit du type Mark 4.
Grâce aux informations fournies par Theodore Hall et Klaus Fuchs, l'URSS peut créer un modèle de bombe techniquement très proche des Mark 3. RDS-1, qui explose à Semeï (alors Semipalatinsk) au Kazakhstan le 29 août 1949, est donc une réplique relativement fidèle de Fat Man.
Description
[modifier | modifier le code]Les schémas originaux de l'intérieur des bombes Fat Man et Little Boy sont toujours classifiés en 2008, contrairement aux plans extérieurs. Cependant, de nombreuses personnes ont effectué des recherches à ce sujet via les témoignages des membres du projet Manhattan, les documents sur les affaires d'espionnage entre l'URSS et les États-Unis et des photographies. Les principales parties et leurs caractéristiques sont ainsi connues mais leur forme, leur emplacement et la liste des pièces nécessaires à la bombe sont des informations encore tenues secrètes.
En cas d'explosion ratée en altitude, les ingénieurs ayant conçu la bombe ont prévu un système pour que celle-ci soit détruite lors de l'impact avec le sol dans le but d'éviter qu'elle ne livre ses secrets. La charge de destruction consiste en quatre fusibles AN-219 placés à l'avant de la bombe[6].
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Schémas d'architecture possible pour la bombe, présentés par Robert Serber lors d'une conférence à Los Alamos en 1942 dans le Los Alamos Primer, un précis technique remis aux nouveaux chercheurs à Los Alamos à l'époque du projet Manhattan[7]. La troisième esquisse s'apparente à la bombe de type Mark 3 alors que les autres sont basées sur le principe du canon.
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De l'extérieur, le centre de la bombe ressemble à un ballon de football avec plusieurs couches. La couche extérieure est composée de lentilles explosives qui, lorsqu'elle détonnent, provoquent une compression uniforme de la boule de plutonium qu'elle enserre.
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La coupe du cœur de la bombe permet de voir la structure géométrique des couches explosives. Elles devaient être usinées de façon très précise pour concentrer de manière optimale l'onde de détonation vers le centre.
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Animation montrant la compression de la boule de plutonium par les lentilles explosives.
Dans la culture populaire
[modifier | modifier le code]- Dans le Jeu vidéo 60 Seconds! Fat Man est un niveau du jeu ;
- dans les jeux vidéo Fallout 3, Fallout: New Vegas, Fallout 4 et Fallout 76, le Fat Man est une arme pouvant propulser de mini ogives nucléaires pour une puissance de frappe considérable, mais inspiré du Davy Crockett ;
- dans le jeu vidéo Metal Gear Solid 2: Sons of Liberty, un personnage nommé Fatman est un dangereux expert en explosifs, qui a construit sa propre bombe atomique à l'âge de dix ans ;
- dans la série télévisée Warehouse 13 (saison 3, épisode 12), Fat Man et Little Boy sont des programmes détruisant la totalité d'un disque dur ;
- dans le film Wolverine : Le Combat de l'immortel, Wolverine survit à l'explosion de Fat Man lors du bombardement de Nagasaki.
- Dans les bandes dessinées de Sin City, c'est le nom d'un personnage secondaire, second couteau de la pègre, travaillant en permanence avec son complice, Little Boy, qui est le nom de la bombe d'Hiroshima. Ils s'expriment de façon ampoulée, pédante au point d'être grotesque.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Rival 1995, p. 169 et 173-175.
- (en-US) « An Irishman's Diary », The Irish Times, (lire en ligne, consulté le ).
- (en) « The Atomic Bombings of Hiroshima and Nagasaki: Total casualties », Atomic Archive.org (consulté le ).
- (en) Chuck Anesi, « UNITED STATES STRATEGIC BOMBING SURVEY SUMMARY REPORT (Pacific War) », (consulté le ).
- https://web.archive.org/web/20080227053729/http://www.mbe.doe.gov/me70/manhattan/publications/LANLHiroshimaNagasakiYields.pdf.
- (en) « Fat Atomic Bomb and the MKIII » [archive du ] (consulté le ).
- Rival 1995, p. 131.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Michel Rival, Robert Oppenheimer, Paris, Flammarion, coll. « Grandes Biographies », , 294 p. (ISBN 2-08-066799-8, présentation en ligne).
- Alcante (scénario), Bollée (scénario) et Rodier (dessin), La Bombe, Grenoble, Glénat, , 472 p. (ISBN 978-2-344-02063-0 et 2-344-02063-2, OCLC 1149551082, présentation en ligne)Bande dessinée historique.
Filmographie
[modifier | modifier le code]- Nom de code Fat Man, 8e épisode de la 6e saison de La Minute de vérité sur National Geographic Channel et sur Direct 8.
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- (en) The Nuclear Weapon Archive
- (en) Un épisode peu connu du Projet Manhattan : les essais de bombes factices et les problèmes d'aérodynamisme
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :