Gladzor
Gladzor | ||
Présentation | ||
---|---|---|
Nom local | (hy) Գլաձոր | |
Culte | Apostolique arménien | |
Type | Monastère | |
Début de la construction | XIIIe siècle | |
Style dominant | Arménien | |
Géographie | ||
Pays | Arménie | |
Région | Vayots Dzor | |
Province historique | Syunik | |
Coordonnées | 39° 46′ 42″ nord, 45° 20′ 52″ est | |
Géolocalisation sur la carte : Arménie
| ||
modifier |
Gladzor ou Glajor (en arménien Գլաձոր) est un monastère arménien situé dans le marz de Vayots Dzor, en Arménie. Aux XIIIe et XIVe siècles, ce monastère est un centre universitaire et de production de manuscrits enluminés de premier plan en Arménie zakaride.
Histoire
[modifier | modifier le code]Fondé sous les auspices des princes Prochian et placé sous leur patronage, le monastère est un haut-lieu de la culture de l'Arménie zakaride au XIIIe siècle[1] : son université (hamalsaran[1]) est déjà florissante dans les années 1260 selon Vardan Areveltsi et atteint son apogée sous ses deux célèbres vardapet, Nersès de Mouch (de 1280 à 1284) et Yesayi de Nitch (de 1284 à 1338[2])[3], entourés de plusieurs rabounapet (« chefs de docteurs »)[4]. Elle va jusqu'à compter plus de 300 élèves certaines années (dont certains viennent de Cilicie[2]), et est qualifiée de « seconde Athènes » par les contemporains[1] ; cette université « presque contemporaine d'un des centres principaux de la pensée européenne, l'université de Paris, pouvait rivaliser avec cette dernière autant sur le plan de la formation culturelle que par la richesse de sa bibliothèque et la diversité des matières enseignées »[5]. Le monastère, fief de la lutte contre l'influence de l'Église catholique[6], axe une grande partie de ses cours sur l'exégèse biblique[3].
Après la mort de Yésayi, l'université est déplacée à Tatev[2]. Quant au monastère, il ne survit pas à la période mongole[7] ; son emplacement exact reste inconnu[8]. L'identification à Tanahat est à cet égard parfois retenue[9].
Production de manuscrits
[modifier | modifier le code]Gladzor est également connu pour ses manuscrits et ses miniatures : y ont notamment été formés Momik[10], Toros de Taron[11] ou Avag[2]. Seuls soixante-neuf des manuscrits qui y ont été réalisés ont été conservés[12], dont le fameux Évangile de Gladzor (Université de Californie à Los Angeles, Ms. Arm. 1[6]) ; à la différence d'autres centres, la production est essentiellement destinée à l'enseignement dispensé au monastère[13].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Gérard Dédéyan (dir.), Histoire du peuple arménien, Toulouse, Éd. Privat, (1re éd. 1982), 991 p. [détail de l’édition] (ISBN 978-2-7089-6874-5), p. 356.
- Annie Vernay-Nouri, Livres d'Arménie — Collections de la Bibliothèque nationale de France, Bibliothèque nationale de France, Paris, 2007 (ISBN 978-2-7177-2375-5), p. 62.
- (en) Thomas F. Mathews et Alice Taylor, The Armenian Gospels of Gladzor: The Life of Christ Illuminated, Getty Publications, 2001 (ISBN 0-89236-627-3), p. 28.
- Dédéyan 2007, p. 357.
- (ru) Lévon Khatchikian, Научные труды Ереванского Государственного Университета (L'université de Gladzor et les discours de fin d'études), Travaux scientifiques de l'université d'Érevan, t. 23, 1946.
- Claude Mutafian (dir.), Arménie, la magie de l'écrit, Somogy, Paris, 2007 (ISBN 978-2-7572-0057-5), p. 77.
- (en) Thomas F. Mathews et Alice Taylor, op. cit., p. 27.
- Jannic Durand, Ioanna Rapti et Dorota Giovannoni (dir.), Armenia sacra — Mémoire chrétienne des Arméniens (IVe – XVIIIe siècle), Somogy / Musée du Louvre, Paris, 2007 (ISBN 978-2-7572-0066-7), p. 467.
- Patrick Donabédian et Jean-Michel Thierry, Les arts arméniens, Éditions Mazenod, Paris, 1987 (ISBN 2-85088-017-5), p. 582.
- Dédéyan 2007, p. 366.
- Dédéyan 2007, p. 367.
- Jannic Durand, Ioanna Rapti et Dorota Giovannoni (dir.), op. cit., p. 334.
- (en) Thomas F. Mathews et Alice Taylor, op. cit., p. 29.