Gouvernement Paul Ramadier (1)
Président du Conseil | Paul Ramadier |
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Élection | 10 novembre 1946 |
Législature | Ire (Quatrième République) |
Formation | |
Fin | |
Durée | 8 mois et 29 jours |
Coalition |
Avant le 4 mai 1947 : Tripartisme (SFIO - MRP - PCF) RAD - UDSR Après le 4 mai 1947 : Troisième Force (SFIO - MRP - RAD - UDSR) |
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Assemblée nationale (jan.-mai 1947) |
524 / 618 |
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Assemblée nationale (mai-oct.1947) |
342 / 618 |
Le premier gouvernement Paul Ramadier est le gouvernement de la France du au , et le premier de la présidence de Vincent Auriol (1947-1954).
Contexte de formation
[modifier | modifier le code]Élection de Vincent Auriol
[modifier | modifier le code]Vincent Auriol est élu à la majorité absolue lors de l'élection présidentielle française du 16 janvier 1947. Le dernier président du gouvernement provisoire de la République française, Léon Blum, remet sa démission au président nouvellement élu.
Choix du Premier ministre
[modifier | modifier le code]Vingt-quatre heures après son élection, il prend la décision de nommer Paul Ramadier Premier ministre. Il passe toutefois un appel de courtoisie à Félix Gouin, qui avait dirigé le gouvernement provisoire de la République française, mais qui ne souhaite pas occuper la fonction. Selon Georgette Elgey, cet appel a été passé à la demande de Léon Blum pour témoigner à Gouin de ce que son honneur avait été lavé depuis le scandale du vin[1].
Choix des ministres
[modifier | modifier le code]Paul Ramadier rechigne à créer une inégalité entre les postes accordés aux différents partis. Il offre le ministère de la Défense nationale au communiste François Billoux, ce qui provoque une réaction forte des républicains populaires, qui menacent de ne pas participer au ministère. Un accord est trouvé grâce à la médiation de Blum : Billoux obtient le poste, mais trois ministères (de la Guerre, de l'Air et de la Marine) sont créés et confiés à des non-communistes[1].
Chronologie
[modifier | modifier le code]Le , Paul Ramadier est officiellement nommé Premier ministre. C'est le premier gouvernement de la IVe République et il regroupe les centristes (MRP), les socialistes (SFIO) et les communistes (PCF), respectant le principe du tripartisme. La coalition hétéroclyte du RGR fait également son entrée au gouvernement via la participation du Parti radical et de la jeune UDSR.
Rapidement, le plan Monnet de modernisation et d'équipement est voté.
Le , le discours Truman marque le début de la guerre froide. L'attitude des communistes français au gouvernement se modifie et annonce la fin du tripartisme[2].
Le débute la grève des usines « Renault ».
Les dissensions internes minent le gouvernement jusqu'au , date à laquelle les ministres communistes sont renvoyés du gouvernement. Cela marque la fin du tripartisme, et la création de la troisième force (SFIO + radicaux & alliés du RGR + MRP).
Le , le RPF, c'est-à-dire le parti gaulliste, triomphe aux élections municipales du 19 et 26 octobre. Le 21 octobre, le premier gouvernement Paul Ramadier s'achève, et le lendemain commence le deuxième gouvernement du même nom.
Composition
[modifier | modifier le code]Président du Conseil des ministres
[modifier | modifier le code]Image | Fonction | Nom | Parti | |
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Président du Conseil | Paul Ramadier | SFIO |
Vice-présidents du Conseil
[modifier | modifier le code]Image | Fonction | Nom | Parti | |
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Vice-président du Conseil | Pierre-Henri Teitgen | MRP | ||
Vice-président du Conseil | Maurice Thorez | PCF |
Ministres d'État
[modifier | modifier le code]Ministres
[modifier | modifier le code]Remaniements
[modifier | modifier le code]Nomination du 14 mars 1947
[modifier | modifier le code]- Haut-commissaire à la Distribution : Georges Rastel (SE)
Remaniement du 4 mai 1947
[modifier | modifier le code]Tous les ministres du PCF sont écartés du gouvernement.
- Cessation des fonctions de Maurice Thorez (« vice-président du Conseil, Ministre d'État »), de François Billoux (« Ministre de la Défense nationale »), de Charles Tillon (« Ministre de la Reconstruction et de l'Urbanisme ») et d'Ambroise Croizat (« Ministre du Travail et de la Sécurité sociale »).
- Vice-président du Conseil, Ministre d'État chargé de la Fonction publique et de la Réforme administrative : Pierre-Henri Teitgen (précédemment « vice-président du Conseil, Ministre d'État »)
- Ministre d'État, ministre de la Défense nationale (par intérim) : Yvon Delbos
- Ministre des Transports, des Travaux publics et de la Reconstruction (par intérim) : Jules Moch
- Ministre du Travail, de la Sécurité sociale (par intérim) et de la Production industrielle : Robert Lacoste
Remaniement du 5 mai 1947
[modifier | modifier le code]À la suite de la cessation des fonctions de ses collègues, ministres communistes, Georges Marrane démissionne du gouvernement.
- Ministre d'État, ministre de la Santé publique et de la Population (par intérim) : Marcel Roclore
Remaniement du 9 mai 1947
[modifier | modifier le code]- Ministre du Commerce, de la Reconstruction et de l'Urbanisme : Jean Letourneau (précédemment « ministre du Commerce »)
- Ministre du Travail et de la Sécurité sociale : Daniel Mayer (SFIO)
- Ministre de la Santé publique et de la Population : Robert Prigent (MRP)
- Secrétaire d'État à la Présidence du Conseil : Paul Béchard (SFIO)
Remaniement du 14 juin 1947
[modifier | modifier le code]Georges Rastel est nommé conseiller d'État en service extraordinaire. Il démissionne donc du gouvernement.
- Cessation des fonctions de Georges Rastel, haut-commissaire à la Distribution
- Secrétaire général au Ravitaillement : Jean Baylot (SE)
Remaniement du 11 août 1947
[modifier | modifier le code]- Ministre de la Reconstruction et de l'Urbanisme : Jean Letourneau (précédemment « ministre du Commerce, de la Reconstruction et de l'Urbanisme »)
- Ministre de l'Industrie et du Commerce : Robert Lacoste (précédemment « ministre de la Production industrielle »)
Actions
[modifier | modifier le code]Dès sa formation, le gouvernement Ramadier s'engage à poursuivre la politique financière du gouvernement précédent. Il s'engage également à mettre fin à la guerre d'Indochine dès lors que l'ordre et la sécurité seront assurés sur ces territoires[2].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Georgette Elgey (pseud.), Georgette Elgey. [Histoire de la IVe République.].: La République des illusions, 1945-1951, ou la Vie secrète de la IVe République ..., Cercle du nouveau livre d'histoire, (lire en ligne)
- Georgette Elgey, Histoire de la IVe République Edition Robert Laffont 2018 p. 195
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Source primaire
[modifier | modifier le code]- Décret du 22 janvier 1947 portant nomination des membres du gouvernement
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Serge Berstein (dir.), Paul Ramadier : la République et le socialisme : actes du colloque, Paris, 8-9 décembre 1988 / organisé par le Centre d'histoire de l'Europe du vingtième siècle avec le concours de la Société des amis de Paul Ramadier, Bruxelles, Complexe, coll. « Questions au XXe siècle » (no 15), , 520 p. (ISBN 2-87027-327-4).
- Serge Berstein et Pierre Milza, L'année 1947, Paris, Presses de Sciences Po, , 531 p. (ISBN 2-7246-0786-4, présentation en ligne), [présentation en ligne].
- Aline Fonvieille-Vojtovic (préf. René Rémond), Paul Ramadier (1868-1961) : élu local et homme d'État, Paris, Publications de la Sorbonne, coll. « Histoire de la France aux XIXe et XXe siècles » (no 32), , 543 p. (ISBN 2-85944-226-X, présentation en ligne).
- Pierre Gerbet (avec la collaboration de Jean Laloy, Jacques Dupuy, Jacques de Folin et Henry Rollet), Politique étrangère de la France, t. 5 : Le relèvement, 1944-1949, Paris, Imprimerie nationale, , 481 p. (ISBN 2-11-081082-3, BNF 35415976, présentation en ligne), [présentation en ligne].
- Michel Margairaz (préf. François Bloch-Lainé), L'État, les finances et l’économie : histoire d'une conversion, 1932-1952, vol. 2, Paris, Comité pour l'histoire économique et financière de la France, coll. « Histoire économique et financière de la France / Études générales », , XVI-1456 p. (ISBN 2-11-081121-8, présentation en ligne, lire en ligne), [lire en ligne].
- Jean-Pierre Rioux, Nouvelle histoire de la France contemporaine, t. 15 : La France de la Quatrième République : 1. L'ardeur et la nécessité, 1944-1952, Paris, Éditions du Seuil, coll. « Points. Histoire » (no 115), , 308 p. (ISBN 978-2-02005-659-5, présentation en ligne), [présentation en ligne].