Aller au contenu

Mario Prassinos

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Mario Prassinos
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Naissance
Décès
(à 69 ans)
Avignon
Nationalité
Activité
Formation
Lieu de travail
Mouvement
Fratrie
Distinctions
signature de Mario Prassinos
Signature

Mario Prassinos, né le à Constantinople et mort le à Avignon, est un peintre et graveur non figuratif français d'origine grecque de la nouvelle École de Paris.

Mario Prassinos naît en 1916 dans une famille grecque implantée depuis de nombreuses générations à Constantinople. En 1922 les Grecs de Turquie quittent le pays pour fuir les persécutions et sa famille s'installe en France. Le jeune Mario fréquente l'école de Puteaux puis habite à Nanterre (jusqu'en 1936). Il poursuit ses études au lycée Condorcet et à l'École des langues orientales. Il fréquente les coulisses du théâtre de l'Atelier (Charles Dullin), ce qui lui donne le goût du théâtre.

La villa Seurat, à Paris, où a vécu Mario Prassinos, au 18.

En 1934, sa sœur Gisèle Prassinos, née en 1920, écrit ses premiers textes que publie la revue Minotaure. Il rencontre alors, chez Man Ray, les poètes surréalistes, André Breton, Paul Éluard, René Char et Benjamin Péret, puis les peintres Max Ernst, Salvador Dalí, Hans Arp et Marcel Duchamp. Il réalise quelques dessins et frontispices pour l'éditeur Guy Lévis-Mano.

Après une première exposition personnelle, préfacée par René Char, en 1938 à la galerie Billiet-Vorms, Mario Prassinos s'éloigne à partir de 1939 du surréalisme. Engagé volontaire durant la guerre, il est blessé et reçoit la Croix de guerre. En 1942, il se lie avec Raymond Queneau et collabore avec les éditions de la NRF pour lesquelles il crée des maquettes de livres, des cartonnages de la NRF parfois appelés cartonnages Prassinos ou « reliés Bonet-Prassinos »[2]. Entre 1943 et 1945 il rencontre encore Albert Camus, Jean-Paul Sartre (dont il illustre Le Mur), Jean Lescure et Gaston Bachelard.

Prassinos crée en 1947 ses premiers costumes pour une pièce de Paul Claudel montée par Jean Vilar (premier festival d'Avignon). Il se lie avec le peintre Alberto Magnelli et rencontre Myriam Prévot, future directrice avec Gildo Caputo de la Galerie de France où il expose par la suite régulièrement. Il obtient en 1949 la nationalité française.

Sa série de Troupeaux le fait aborder une peinture moins figurative. Il réalise à partir de 1951 ses premières tapisseries, qu'expose en 1956 la galerie La demeure, et des décors et costumes pour Macbeth que met en scène Jean Vilar à Avignon et, à Paris, au TNP.

En 1958, après une croisière avec Albert Camus et Michel Gallimard il effectue un long séjour dans l'île de Spetses, en Grèce, qui est à la source d'un renouvellement de sa peinture. Max-Pol Fouchet lui consacre un film de télévision. De 1959 à 1964, Prassinos continue de créer décors et costumes pour Jean Vilar.

Bessie Smith, dont Prassinos a réalisé de nombreux portraits entre 1962 et 1964.
Image du Suaire de Turin dont s'inspire Prassinos en 1974 et 1975.

De nouveaux thèmes apparaissent par la suite dans sa peinture : portraits de Bessie Smith (1962-1964) ou de son grand-père Prétextat (1963-1970), nouveaux dessins d'après les Alpilles (1952-1977), collines qui font face à sa maison d'Eygalières, les Suaires (1974-1975), inspirés par le Suaire de Turin, les Paysages turcs (1969-1981), exposés au Grand-Palais à Paris en 1980 et les Arbres (1980-1985).

Lucien Clergue réalise en 1969 un film sur son œuvre (texte de Jean Lescure). Mario Prassinos écrit Les Prétextats, réflexion sur la série des Prétextats, puis, à partir de 1976, sous forme d'autobiographie, La Colline tatouée.

En 1985, il travaille aux onze Peintures du Supplice qu'il réalise pour décorer la chapelle Notre-Dame de Pitié à Saint-Rémy-de-Provence[3]. C'est là qu'est exposée la donation de 108 œuvres qu'il a faite à l'État français en 1985.

Mario Prassinos meurt à Avignon à 69 ans, en 1985.

Expositions

[modifier | modifier le code]
Les Alpilles, d'après lesquelles Mario Prassinos a réalisé de très nombreux dessins entre 1952 et 1977.

Expositions personnelles

[modifier | modifier le code]

Expositions collectives

[modifier | modifier le code]

Réception critique

[modifier | modifier le code]

« Prassinos exprimait en termes abstraits, dynamiques et baroques, sa spontanéité impressionniste, dans des tons chaleureux, très méditerranéens. »

— Gérald Schurr[10]

Décoration monumentale

[modifier | modifier le code]
  • Ensemble de panneaux décoratifs en céramique, murs du hall d'entrée et du patio au rez-de-chaussée du lycée Paul Arène de Sisteron, 1969.

Publications

[modifier | modifier le code]

Livres illustrés

[modifier | modifier le code]
  • Les Prétextats, Paris, Gallimard, 1973
  • « Picasso en prison », L'Arc, no 97, 2e trimestre 1985.
  • La Colline tatouée, Paris, Grasset, 1983 (ISBN 2-246-28821-5)

Musées et collections

[modifier | modifier le code]
  • Angers, Musée Jean-Lurçat et de la tapisserie contemporaine :
    • Les habitants du ciel, tapisserie, 1952.
    • Pretextat, tapisserie tissée par Pierre Daquin, 1971.
  • Antibes, Musée Picasso[16].
    • Jaune-noir, 1957, eau-forte, 61.5 x 43.5 cm, n° inventaire MPA 1961.6.3
    • Six cyprès, 1957, eau-forte, 43.5 x 61.5 cm, n° inventaire MPA 1961.6.4
    • Le Cyprès blanc, 1958, eau-forte, 61.6 x 43.6 cm, n° inventaire MPA 1961.6.5
    • L'Arbre rose, 1959, eau-forte, 60 x 42 cm, n° inventaire MPA 1961.6.6
    • Paysage des Alpilles, 1960, huile sur toile, 131 x 162 cm, n° inventaire MPA 1961.1.6
    • Les Poseuses, 1963, huile sur toile, 204 x 250 cm , n° inventaire MPA 1988.1.1
  • Arles, musée Réattu :
    • Cafetière, 1949, encre de Chine sur papier, 32,5 x 25,5 cm.
    • Grande Colline, 1968-1973, huile sur toile, 200 x 300 cm.
    • La Pente (Paysage turc), 1975, huile sur toile, 200 x 250 cm.
    • Alpilles (4 août 1975 n°4), encre sur papier, 75 x 105 cm.
  • Aubusson, Cité internationale de la tapisserie :
    • Les 3 P., 1970, tapisserie de basse lisse (ateliers Goubely, Aubusson), 310 x 660 cm.
  • Bourg-en-Bresse, monastère royal de Brou, musée municipal de Bourg-en-Bresse :
    • Paysage turc n°61, 1977-1978, huile sur toile, 116.5 x 168 cm (collections du FNAC n° 983.68 ).
  • Brest, Musée des beaux-arts de Brest.
  • Issoudun, musée de l'Hospice Saint-Roch, Issoudun, donation collection Zao Wou-Ki.
  • Limoges, FRAC-Artothèque du Limousin :
    • Arbres, 1983, huile sur papier, 80 x 120 cm, inv. : 198475.
    • Arbres, 1983, huile sur papier, 80 x 120 cm, inv. : 198483.
    • Verdure brune, 1985, tapisserie de basse lisse (atelier Goubely-Roth, Aubusson), 200 x 300 cm, inv. : 198474.
  • Marseille, Musée Cantini :
    • Amour de mai, 1963, tapisserie, 210 x 235 cm, n° inventaire L.63.2.1
    • La Fleur, 1964, huile sur toile, 22 x 16 cm, n° inventaire C.80.9
    • Pretextat 67-1, 1967, huile sur toile, 200 x 300 cm, n° inventaire C.68.3.1
    • Les Alpilles, 1973 (5 juin 1973 n° 1), encre de Chine sur papier, 80 x 120 cm, n° inventaire C.73.2.8
    • Arbres, 1985 (19 octobre), huile sur papier marouflé, 75 x 105 cm, n° inventaire C.03.08
    • Sans titre, lithographie, 52 x 65 cm
  • Metz, Musée de la Cour d'Or :
    • Corbeau chinois sur fond jaune, 1952, aquatinte, eau-forte et pointe sèche, 29,5 x 24 cm, inv : 1801.
    • Automne, 1962, eau-forte, burin et aquatinte, 76 x 56,5 cm, inv :3314.
    • Comme il vous plaira, 1967, tapisserie, exemplaire 1/2 (atelier Denis Dumontet, Aubusson), 202 x 293 cm, inv :84.34.1.
  • Nantes, musée des beaux-arts de Nantes :
    • Vague, 1964, estampe, 56.3 x 75.6 cm, n° inventaire 969.8.17.E ; 6939
    • Sans titre, estampe, n° inventaire 978.7.65.E ; 7898
  • Paris, Centre Pompidou :
  • Paris, Centre national des arts plastiques :
  • Paris, Hôtel de Matignon (secrétariat général du gouvernement, bureau du premier ministre) :
    • Meltem, novembre 1959, huile sur toile, 260 x 190 cm, collections du CNAP N°35319.
  • Paris, Mobilier national :
  • Musée Estrine, Saint-Rémy-de-Provence
  • Musée Dom Robert et de la tapisserie du XXe siècle, abbaye de Sorèze
  • Mario Prassinos Museum, Garipis Collection [1]

Drapeau du Luxembourg Luxembourg

[modifier | modifier le code]
  • Centre national de littérature du Luxembourg, Mersch

Drapeau de la Macédoine du Nord Macédoine du Nord

[modifier | modifier le code]

Collection privée

[modifier | modifier le code]
  • Henri Adam-Braun[23]

Références

[modifier | modifier le code]
  1. Selon le calendrier orthodoxe grec ; le 12 août selon le calendrier grégorien.
  2. « Reliures d'éditeur - Site Gallimard », sur gallimard.fr (consulté le ).
  3. « Je pensais depuis longtemps il est vrai à animer les murs d'une chapelle et voici que cette chapelle m'est offerte. Elle est comme un testament. Que ceux qui la trouveront peu conforme à ce qu'est d'habitude un tel lieu, oublient le mot religion et méditent sur celui de spiritualité. Le thème général est le supplice. À une époque où la pratique de la torture s'accroît dans le monde il m'est apparu que cet ancien, cet horrible supplice auquel la bêtise des hommes a condamné le Christ valait une protestation. Mais j'espère aussi qu'il y a autre chose à y voir. Une œuvre d'art n'a pas qu'un seul sens », écrit Prassinos le 30 août 1985 (FMP donation Mario Prassinos, présentation).
  4. Gérald Schurr, « Les expositions de l'été », n° 27, 8 juillet 1983, page 13.
  5. Paul Thorineau, « Mario Prassinos et ses onze peintures du supplice », France-Info, 29 août 2016
  6. Cité de la tapisserie, L'œuvre ornée de Mario Prassinos, présentation de l'exposition à Felletin, 2017.
  7. Musée d'art de Pully, De Cuno Amiet à Zao Wou-Ki - Le fonds d'estampes Cailler, dossier de presse, 2013
  8. Musée Estrine, Vues : un siècle de regards sur les Alpilles, dossier de presse, 2015
  9. Maison des arts d'Antony, Portrait de l'oiseau qui n'existe pas sur un poème de Claude Aveline, guide pédagogique, 2018
  10. Gérald Schurr, Le Guidargus de la peinture, Les Éditions de l'Amateur, 1993, page 826.
  11. Simone de Beauvoir (ill. Mario Prassinos), Tous les hommes sont mortels, Gallimard, (1re éd. 1946), 360 p. (ISBN 9782071027414, présentation en ligne)
  12. « Mario Prassinos | Collection Musée national des beaux-arts du Québec », sur collections.mnbaq.org (consulté le ).
  13. https://www.artic.edu/artists/20973/mario-prassinos Notices sur les œuvres de Prassinos à l'Art Institute of Chicago
  14. https://www.moma.org/artists/4721 Notices sur les œuvres de Prassinos au MOMA
  15. https://www.nga.gov/collection/artist-info.5268.html Notices sur les œuvres de Prassinos à la National Gallery of Art
  16. Danièle Giraudy, Les collections d'art moderne - Musée Picasso - Château Grimaldi - Antibes, éditions du Musée Picasso, 1988.
  17. https://www.centrepompidou.fr/fr/ressources/oeuvre/cajrEKb Notices et images des œuvres de Prassinos de la collection du Centre Pompidou.
  18. https://www.cnap.fr/collection-en-ligne#/artworks?filters=authors%3APRASSINOS%20Mario%E2%86%B9PRASSINOS%20Mario&page=1&layout=grid&sort=by_author Notices et images des œuvres de Prassinos de la collection du CNAP.
  19. https://collection.mobiliernational.culture.gouv.fr/recherche?q=mario%20prassinos Notices et images des œuvres de la collection du Mobilier national.
  20. Sylvain Lecombre, La Collection française du musée d'art contemporain de Skopje, Éditions Magor, Skopje, 2015.
  21. https://www.aucklandartgallery.com/explore-art-and-ideas/artist/63/ Notices sur les œuvres de Prassinos au Musée d'Art d'Auckland
  22. https://collections.tepapa.govt.nz/agent/1844 Notice sur la peinture de Prassinos au [Musée de Nouvelle-Zélande Te Papa Tongarewa
  23. Ader Nordmann, Catalogue de la collection Henri Adam-Braun, Hôtel Drouot, Paris, 29 novembre 2013.

Bibliographie

[modifier | modifier le code]

Sur Prassinos

[modifier | modifier le code]

Ouvrages généraux

[modifier | modifier le code]
  • Pierre Cabanne, Le Midi des peintres, coll. « Tout par l'image », Hachette, 1964
  • René Huyghe de l'Académie française et Jean Rudel, L'Art et le monde moderne, Larousse, 1970
  • Gérard Xuriguera, Les Années 50 - Peintures, sculptures, témoignages, Arted, 1984
  • Patrick-F. Barrer, L'Histoire du Salon d'automne de 1903 à nos jours, Éditions Arts et Images du Monde, 1992
  • Emmanuel Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs, graveurs, Gründ, 1999
  • Jean-Pierre Delarge, Dictionnaire des arts plastiques modernes et contemporains, Gründ, 2001

Filmographie

[modifier | modifier le code]

Article connexe

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]

pFad - Phonifier reborn

Pfad - The Proxy pFad of © 2024 Garber Painting. All rights reserved.

Note: This service is not intended for secure transactions such as banking, social media, email, or purchasing. Use at your own risk. We assume no liability whatsoever for broken pages.


Alternative Proxies:

Alternative Proxy

pFad Proxy

pFad v3 Proxy

pFad v4 Proxy