Merlerault (cheval)
Cheval du Merlerault en 1852, dans l'Encyclopédie pratique de l'agriculteur publiée par Firmin-Didot et Cie, t. 5, 1877. | |
Région d’origine | |
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Région | Canton du Merlerault, France |
Caractéristiques | |
Morphologie | Cheval de selle |
Registre généalogique | non |
Tête | Carrée |
Autre | |
Utilisation | Selle et attelage |
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Le Merlerault est une ancienne race de chevaux originaire du canton du Merlerault. Élevé sous l'Ancien régime, ce demi-sang réputé élégant est utilisé sous la selle et pour la traction des tilbury.
Dénomination
[modifier | modifier le code]Un autre nom rencontré pour désigner ces chevaux est « Merlerautin »[1]. La race est parfois nommée, de façon erronée, « Mellerauds », notamment par M. Cardini, qui affirme également (à tort) que les chevaux du Merlerault étaient jadis élevés dans les bois de façon semi-sauvage[2].
Histoire
[modifier | modifier le code]Le Merlerault constitue le plus ancien berceau d'élevage connu d'élevage du cheval en Normandie[3], et l'un des plus unanimement réputés[4]. Une tradition d'élevage y existe depuis plusieurs siècles[5], puisque des confréries laïques et ecclésiastiques y établissent des élevages dès le Moyen Âge[6]. Cependant, d'après Jacques Mulliez, la race de ce nom n'est, malgré des traditions qui la font remonter aux Croisades ou aux rois Mérovingiens, pas si ancienne[7].
La région du Merlerault est désigné par Sully comme centre de production du cheval en Normandie[8],[3] ; ce premier haras est remplacé en 1730 par le haras du Pin[3]. D'après Bernard Denis (2012), les chevaux dits « de Merlerault » sont d'une « race probablement artificielle », créés par la Noblesse à partir du Pur-sang[9]. Cette race est très appréciée à la fin de l'Ancien Régime[9]. Le Merlerault fournit des chevaux de selle à la Noblesse aux XVIIe et XVIIIe siècles[5].
Description
[modifier | modifier le code]Le Merlerault est un type demi-sang[10]. D'une taille moyenne, il est réputé élégant, et porte une tête carrée sur une encolure bien sortie[11]. L'épaule est bien faite, les reins sont courts, les membres sont beaux mais parfois un peu grêles[11]. Les jarrets peuvent manquer de netteté et l'animal est peu étoffé, doté d'une bonne liberté d'épaules, de légèreté et de vitesse[11]
Utilisations
[modifier | modifier le code]Le cheval du Merlerault est particulièrement propre au service de la selle, et à la traction du tilbury[11].
Diffusion de l'élevage
[modifier | modifier le code]La race est originaire de la généralité d'Alençon, en particulier dans le département de l'Orne[12]. Au milieu du XIXe siècle, le Merlerault reste la région de Normandie qui fournit le plus de chevaux, après le Cotentin[13].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Guy de Charnacé, Les races chevalines en France, Paris, C. Delagrave, , 89 p. (lire en ligne).
- G., « Bibliographie française et étrangère : Dictionnaire d'hippiatrique et d'équitation », Journal des haras des chasses et des courses de chevaux, recueil périodique consacré à l'étude du cheval, à son éducation (etc.), Bureau du journal, vol. 39, , p. 94-95.
- Frémont 1967, p. 56.
- Frémont 1967, p. 50.
- Frémont 1967, p. 103.
- Frémont 1967, p. 55.
- Jacques Mulliez, Les chevaux du royaume: histoire de l'élevage du cheval et de la création des haras, Montalba, , 398 p., p. 56.
- Du Hays 1866, p. 7.
- Denis 2012.
- Gast 1889, p. 41.
- Moll et Gayot 1861, p. 609.
- Joseph Odolant-Desnos, Orne, chez Verdière, coll. « La France ; description géographique, statistique et topographique », , 124 p..
- Ephrem Houël, « Traité des courses au trot », Journal des haras, chasses, et courses de chevaux, des progrès des sciences zooïatriques et de médecine comparée, Parent, vol. 6, , p. 3.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- [Denis 2012] Bernard Denis, « Les races de chevaux en France au XVIIIe siècle. Et les idées relatives à leur amélioration », In Situ, no 18, (lire en ligne, consulté le )
- [Du Hays 1866] Charles Du Hays, Le Merlerault, ses herbages, ses éleveurs, ses chevaux, et le Haras du Pin-la Plaine d'Alençon-le Mesle-sur-Sarthe, Librairie Agricole de la Maison Rustique, , 180 p.
- [Frémont 1967] Armand Frémont, L'Élevage en Normandie : étude géographique, vol. 11 de Publications de la Faculté des lettres et sciences humaines de l'Université de Caen, Faculté des Lettres, , 942 p.
- [Gast 1889] Edmond Gast, Le cheval normand et ses origines : situation hippique de la France, étalons nationaux ; Orne, Calvados, Manche, différents élevages, généalogies, portraits ; courses au trot ; remontes militaires ; percherons..., Paris, , 131 p. (lire en ligne)
- [Mégnin 1895] Pierre Mégnin, Le cheval et ses races: histoire des races à travers les siècles et races actuelles, Aux bureaux de l'Éleveur, coll. « Bibliothèque de l'Éleveur », , 487 p.
- [Moll et Gayot 1861] Louis Moll et Eugène Nicolas Gayot, La connaissance générale du cheval : études de zootechnie pratique, avec un atlas de 160 pages et de 103 figures, Didot, , 722 p. (lire en ligne).