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Molène (plante)

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Verbascum

Les molènes sont des plantes dicotylédones pour la plupart bisannuelles, appartenant à la famille des Scrofulariacées et au genre Verbascum.

Souvent de grande taille, elles sont pubescentes, avec des fleurs à cinq pétales, le plus souvent jaunes à anthères orange, groupées en longs épis. Les feuilles forment une rosette à la base, puis sont alternes le long des tiges. L'espèce la plus connue est le bouillon-blanc (Verbascum thapsus et espèces voisines), réputé pour ses vertus médicinales, mais bien d'autres existent.

Les molènes apprécient les terrains secs et fleurissent généralement de juin à septembre.

Les noms de la molène

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Diagramme floral de Verbascum.
Akseli Gallen-Kallela, Molène (Ester von Christiersson), 1893.

Le latin verbascum, déjà employé par Pline l'Ancien pour nommer diverses plantes velues, est d'origine discutée. On le retrouve dans l'italien barbasso, l'espagnol barbasco. Jadis le botaniste Tournefort y voyait une dérivation du latin barbascum ou barbatum, barbu, allusion aux filets barbus des étamines des molènes qui sont couverts de poils, explication reprise par l'ethnobotaniste François Couplan[1]. Toutefois, verbascum paraît construit sur la même racine verb- que le mot latin verbenæ « rameaux de laurier, d'olivier, de myrte » (d'où verveine)[2].

Le français molène, attesté au XIIIe siècle sous la forme moleine, est un dérivé de l'adjectif mol « mou », évoquant sans doute la consistance et l'aspect des feuilles ou les propriétés émollientes de ces plantes, en particulier du bouillon blanc[3]. Il est à l'origine de l'anglais mullein. Reste le terme de bouillon-blanc, utilisé pour désigner les molènes à feuilles tomenteuses d'aspect blanchâtre. Contrairement aux apparences, il n'est pas lié à un éventuel bouillon ou tisane, mais remonte au gallo-latin bugillō, diminutif d'un gaulois buccos « mou » (cf. irl. bog, bret. bouk) et utilisé par Marcellus Empiricus, médecin bordelais du IVe siècle pour désigner une plante indéterminée, par attraction de « bouillon », en raison de l'emploi en décoction des fleurs aux vertus pectorales[3]. La molène noire (V. nigrum) est parfois appelée bouillon-noir.

Le bouillon-blanc porte d'autres noms populaires : herbe de saint Fiacre, cierge de Notre-Dame, fleur de grand chandelier, bonhomme, oreille de saint Cloud, queue de loup ou encore herba luminaria... La métaphore avec la queue du loup se retrouve dans l'espagnol gordolobo, mot à mot gros loup, en fait déformation du latin populaire coda lupi « queue de loup ». Au Québec, elle est aussi appelée tabac du diable et bonhomme.

Sous le nom de molène donc, on regroupe différentes espèces, outre le bouillon-blanc sensu-stricto (Verbascum thapsus) :

Caractéristiques botaniques

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Ce sont des plantes herbacées bisannuelles ou vivaces, parfois des sous-arbrisseaux. Souvent laineuses pubescentes, elles ont des feuilles isolées ou alternes. L'inflorescence bractéifère, pourvue de deux bractées latérales, est terminale et spiciforme (grappe, panicule, épi de cymes bipares). Le calice gamosépale se caractérise par cinq lobes imbriqués. La corolle gamosépale (formée de 5 pétales soudés en un tube court) est actinomorphe, caractéristique rare chez les Scrophulariaceae. L'androcée est constitué de 5 étamines voir 4 (avortement de l'étamine postérieure et didynamie des quatre autres). L'ovaire supère à deux loges et un style solitaire donne naissance à un fruit de type capsule à déhiscence septicide[4].

Principales espèces

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Fleurs de molène de Marschall (Verbascum marschallianum).
Capsule de Verbascum virgatum.

Propriétés

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Molène effilée ou fausse blattaire (Verbascum virgatum)

Les molènes de type bouillon-blanc (reconnaissables à leurs feuilles très velues, blanchâtres ou grisâtres) sont connues depuis très longtemps pour leurs effets bénéfiques sur le système respiratoire. On les conseille en phytothérapie pour combattre les diverses formes de toux, les bronchites, et même les extinctions de voix. On utilise les fleurs, préparées en infusion avec de l'eau ou du lait. Il est conseillé de filtrer l'infusion pour éliminer les poils. Elle servait de cicatrisant pour les peaux purulentes, écorchée et autres eraflures...

La molène bouillon-blanc était autrefois une plante technique. À maturité, sa hampe florale peut atteindre deux mètres. Elle était utilisée au Moyen Âge comme torche. Pour cela, il fallait en retirer les feuilles et l'enduire de poix. Cet usage lui a valu ses noms de « herba luminaria » ou « cierge-Notre-Dame ».

Notes et références

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  1. Gilles Clément, Éloge des vagabondes, Robert Laffont, , p. 47.
  2. Denise Delcour, Plantes et gens des Hauts, Alpes de lumière, , p. 194.
  3. a et b François Couplan, Le régal végétal: plantes sauvages comestibles, Éditions Ellebore, (lire en ligne), p. 31
  4. Marjorie Blamey, C. Grey-Wilson, La flore de France et d'Europe occidentale, Eclectis, , p. 352.

Article connexe

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Liens externes

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Bibliographie

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