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Panthère (contre-torpilleur)

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Panthère
Un navire de guerre pavoisé à l'entrée d'un port, son équipage sur le pont.
Le contre-torpilleur Panthère à Marseille en 1927.

Type Contre-torpilleur
Classe Jaguar
Histoire
A servi dans  Marine nationale
 Regia Marina
Commanditaire Marine française
Chantier naval Arsenal de Lorient
Commandé 18 avril 1922
Quille posée 23 décembre 1923
Lancement 27 octobre 1924
Commission 1er novembre 1926 (dans la marine française)
19 janvier 1943 (dans la marine italienne)
Statut Capturé le 27 novembre 1942 à Toulon (sous pavillon français)
Sabordé le 9 septembre 1943 (sous pavillon italien)
Équipage
Équipage 12 officiers et 209 membres d'équipage en temps de guerre
Caractéristiques techniques
Longueur 126,8 m
Maître-bau 11,1 m
Tirant d'eau 4,1 m
Déplacement 2 126 tonnes
À pleine charge 2 980 tonnes à 3 075 tonnes
Propulsion 2 hélices
2 turbines à vapeur
Puissance 49 000 chevaux
5 chaudières du Temple
Vitesse 35,5 nœuds (65,7 km/h)
Caractéristiques militaires
Armement 5 canons de 130 mm à tourelle simple
2 canons de 75 mm antiaériens
2 triple tubes lance-torpilles de 550 mm
2 rampes et 4 lanceurs pour grenades anti-sous-marine
Rayon d'action 3 000 nautiques à 15 nœuds
Carrière
Pavillon Pavillon national français France
Drapeau du Royaume d'Italie Royaume d'Italie

Le Panthère est un contre-torpilleur français de la classe Jaguar construit pour la Marine française dans les années 1920. À l'exception de quelques croisières dans la Manche et dans les Antilles françaises, il effectue toute sa carrière dans les eaux méditerranéennes. Le navire est affecté en 1932 à l'école des torpilles de Toulon et y reste jusqu'au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale en . Il escorte ensuite des convois dans l'océan Atlantique et est à quai pour être modernisé lorsque la bataille de France débute en . Après la l'armistice du 22 juin 1940 un mois plus tard, le Panthère est placé dans mis en gardiennage. En , alors que les Allemands tentent de s'emparer de la flotte française dans le port de Toulon, il est capturé pratiquement intact. Cédé par les Allemands à la Marine royale il reprend du service sous pavillon italien au début de l'année 1943 sous le nom de FR 22. Le navire est finalement sabordé avec la défaite de l'Italie au mois de septembre et démoli après la guerre.

Description

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Conçus pour rivaliser avec leurs homologues italiens de la classe Leone, les contre-torpilleurs de la classe Jaguar sont longs de 126,8 mètres et large de 11,1 mètres[1] pour un tirant d'eau de 4,1 mètres. Chacun déplace 2 126 tonnes au déplacement normale[2] et entre 2 980 à 3 075 tonnes à pleine charge. Ils sont propulsés par deux turbines à vapeur entraînant chacune une hélice et alimentées par cinq chaudières du Temple. Ces turbines, capables de fournir une puissance totale de 49 000 chevaux, permettent au bâtiment d'atteindre une vitesse maximale de 35,5 nœuds, soit 65,7 km/h. Durant ses essais à la mer le , le Panthère atteint même 56 900 chevaux pendant 8 heures et file 35,7 nœuds (66,1 km/h) à la 9ème heure. Chaque contre-torpilleur embarque 530 tonnes de mazout ce qui lui donne une autonomie de 3 000 nautiques à une vitesse de 15 nœuds (soit 5 600 km à 28 km/h). L'équipage est composé de 10 officiers et 187 officiers mariniers, quartiers-maîtres et matelots en temps de paix et de 12 officiers et 209 marins en temps de guerre[3].

L'armement principal des navires de la classe Jaguar consiste en cinq canons de 130 mm modèle 1919 en tourelles simples, avec 2 tourelles superposées à l'avant et sur le rouf arrière. Les tourelles sont numérotés de 1 à 5 de l'avant jusqu'à la 5ème pièce qui est sur l'arrière. La pièce numéro 3 est installée sur l'arrière de la 3ème cheminée. À l'origine l'armement antiaérien se compose de deux canons de 75 mm modèle 1924 en tourelles simples placés au milieu du navire. Ces camons seriont remplacés par 4 pièces simples de 37 mm. Chaque bâtiment dispose en outre de deux triple tubes lance-torpilles de 550 mm. Ces derniers sont équipés à l'arrière de deux rails pour le lancement de grenades anti-sous-marine contenant au total vingt grenades pesant chacune 200 kg. L'ensemble est complété par quatre autres lanceurs à grenades abritant une douzaine d'explosifs de 100 kg chacun[4].

Le Panthère, qui tire son nom du félin éponyme, est commandé le à l'arsenal de Lorient. Sa construction commence le après que la cale no 7 ait été laissé vacante par le Jaguar, et il est lancé le . Bien que le chantier ait été différé en raison des problèmes sur son dispositif de propulsion et des retards dans les livraisons des sous-traitants, il entre en service dans la Marine nationale le avant même que sa construction soit définitivement achevée le . En attendant la fin des travaux, le navire est affecté à la 1re division de contre-torpilleurs de l'escadre de Méditerranée (devenue la 5e division légère de la 1re escadre le ) basée à Toulon, aux côtés de ses sister-ships Jaguar et Chacal. Le , le Panthère participe à une revue navale au large de Marseille en présence du président de la République Gaston Doumergue. Il est encore présent lorsque ce dernier passe une nouvelle fois la flotte en revue le , au large du Havre cette fois-ci[5]. Il est à Rouen le [6].

Conjointement avec le Guépard, le Panthère escorte les croiseurs légers Lamotte-Picquet et Primauguet lors d'une mission aux Antilles françaises entre le et le . Les quatre lanceurs de grenades anti-sous-marines sont retirés en 1932 et le navire est transféré à la 5e division légère de l'école des torpilles de Toulon le . Deux ans plus tard, il est procédé à un remplacement des canons de 75 mm antiaériens par quatre mitrailleuses antiaériennes bitubes de 13,2 mm[7]. Le Panthère sert dans la 4e division de contre-torpilleurs avec le Lynx et le Tigre lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate en . Le navire est alors transféré aux Forces maritimes de l'Ouest où il reste d'octobre à pour escorter des convois entre Gibraltar et Brest et entre Casablanca et Le Verdon-sur-Mer. Entre octobre et décembre, le Panthère est équipé à nouveau de deux lanceurs de grenades anti-sous-marines et son canon no 3 est supprimé. La mise en place des deux lanceurs conduit dans le même temps à une réduction du stock de grenades qui est ramené à douze grenades de 200 kg et huit grenades de 100 kg ce qui permet d'améliorer de façon significative la stabilité du navire[8].

En , le Panthère rejoint Toulon pour y subir une refonte, comprenant notamment l'installation d'un système de tuyauterie à l'avant du vaisseau entre le gaillard et le réservoir de carburant afin de permettre au navire de refaire en mer le plein de combustible, ainsi que la suppression du grand mât au profit d'une plateforme équipée d'un canon antiaérien de 3,7 mm modèle 1933 sur tourelle double. Lorsque la France capitule face à l'Allemagne le 22 juin de la même année, le navire est toujours en cours de transformation et n'a qu'une seule hélice en état de marche. Le Panthère est placé peu après dans le cadre de la réserve et il est procédé à une réduction drastique de son équipage tandis que ses installations antiaériennes sont transférées sur des bâtiments de guerre plus modernes[9]. Le , alors que la flotte française se saborde dans le port de Toulon pour échapper aux Allemands, le Panthère est capturé pratiquement intact et est cédé aux Italiens le . Renommé en FR 22, il est remis en service dans la Marine royale le à la suite de négociations avec le Premier ministre français Pierre Laval qui donne son accord au transfert le . Le , le bâtiment appareille à destination de Tarente pour y être utilisé comme navire de transport dans les eaux italiennes. L'ex-Panthère a notamment l'occasion d'accueillir à son bord l'ancien dirigeant italien Benito Mussolini lors d'un trajet entre l'île de Ponza et La Maddalena en Sardaigne le suivant. Le navire est finalement sabordé dans le port de La Spezia le dans les jours qui suivent l'armistice italien et son épave est démolie après la guerre[10],[11],[12].

Notes et références

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  1. Jordan et Moulin 2015, p. 22.
  2. Gardiner et Chesneau 1980, p. 267.
  3. Jordan et Moulin 2015, p. 18 ; 22 à 27.
  4. Jordan et Moulin 2015, p. 27 à 33.
  5. Jordan et Moulin 2015, p. 20 et 21 ; 206 ; 209 à 211 ; 213 et 214.
  6. Le Journal de Rouen, 5 juillet 1928.
  7. Jordan et Moulin 2015, p. 38 ; 210 et 211 ; 213 et 217.
  8. Jordan et Moulin 2015, p. 39, 225 et 231.
  9. Jordan et Moulin 2015, p. 39, 40 et 231.
  10. Brescia 2012, p. 135.
  11. Cernuschi et O'Hara 2013, p. 143.
  12. Jordan et Moulin 2015, p. 248 et 249.

Bibliographie

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Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • (en) Robert Gardiner et Roger Chesneau, Conway's All the World's Fighting Ships (1922-1946), [détail de l’édition]. Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • (en) John Jordan et Jean Moulin, French Destroyers : Torpilleurs d'Escadre & Contre-Torpilleurs 1922–1956, Barnsley, Seaforth Publishing, , 296 p. (ISBN 978-1-84832-198-4, lire en ligne). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • (en) Maurizio Brescia, Mussolini's Navy : A Reference Guide to the Regina Marina 1930–45, Annapolis, Naval Institute Press, , 240 p. (ISBN 978-1-59114-544-8). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • (en) Enrico Cernuschi et Vincent P. O'Hara, « Toulon : The Self-Destruction and Salvage of the French Fleet », dans John Jordan, Warship 2013, Londres, Conway, (ISBN 978-1-84486-205-4), p. 134 à 148. Document utilisé pour la rédaction de l’article

Articles connexes

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Liens externes

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