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Porthos

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Porthos
Personnage de fiction apparaissant dans
Les Trois Mousquetaires.

Porthos. Toile de :Paul de Plument de Bailhac (en), Salon de l'école française, 1907.
Porthos.
Toile de Paul de Plument de Bailhac (en),
Salon de l'école française, 1907.

Alias du Vallon de Bracieux de Pierrefonds
Origine France
Sexe masculin
Activité mousquetaire
Entourage Athos, Aramis, D'Artagnan
Mousqueton (valet)

Créé par Alexandre Dumas, Auguste Maquet
Première apparition Les Trois Mousquetaires
Dernière apparition Le Vicomte de Bragelonne

Porthos est un personnage fictif créé par Alexandre Dumas dans le roman Les Trois Mousquetaires (1844).

Il est inspiré d'Isaac de Portau, seigneur béarnais né à Pau le et mort à une date inconnue.

Inspiration

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Isaac de Portau est issu d'une famille protestante du Béarn, originaire d'Audaux (Pyrénées-Atlantiques). Son père a été secrétaire du roi et des États de Navarre, et a pu acheter des seigneuries. Il était seigneur de Camptort et de Castetbon en Béarn.

Comme Athos, Porthos se dirige vers l’armée, et commence par entrer en 1640 en qualité de cadet dans les Gardes françaises, compagnie des Essarts (François de Guillon, seigneur des Essarts, est le beau-frère de Jean-Armand du Peyrer, seigneur de Tréville, qui l'a recommandé). Il se trouve donc dans cette compagnie lorsque d'Artagnan y entre à son tour après 1640, et ils auraient ainsi fait campagne ensemble. On l’y retrouve en 1642 à Perpignan puis à Lyon. En 1643, Porthos passe aux Mousquetaires, deux ans avant la mort d’Athos. On le retrouvera ensuite garde des munitions à la forteresse de Navarrenx (Pyrénées-Atlantiques). La tradition veut qu'il ait fini sa vie chez son neveu, à Lanne-en-Barétous.

D'après Joseph Miqueu, on ne sait rien sur la fin de sa vie et les circonstances de sa mort[1]. Certains indiquent 1670 pour la date de sa mort, ce qui est une erreur car c'est celle de son frère aîné, décès annoncé par le duc de Gramont, gouverneur des États de Béarn. Sur un document du Parlement de Licharre de 1663, le Comte de Troisvilles voulait en faire le syndic de Soule. Mais d'après un biographe d'Alexandre Dumas, Jean de Lamaze, il serait mort à Pau, sa ville natale, en 1670[2].

Personnage de roman

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Alexandre Dumas crée le personnage de Porthos dans Les Trois Mousquetaires en 1844 et fait de lui un homme pourvu d'une force herculéenne, compagnon fidèle, simple et droit, rude et bon, mais aussi sans grande délicatesse et vaniteux. Dans l'affaire des ferrets de la Reine, il perd un duel, et blessé au bras, dissimule sa défaite et sa blessure à ses compagnons en prétendant s'être foulé la cheville sur le terrain. Il a pour valet Boniface, renommé Mousqueton nom plus guerrier, puis Mouston pour faire plus distingué une fois sa baronnie acquise. En outre, Porthos est vaniteux dans ses amours puisqu'il se vante d'avoir une liaison avec une duchesse qui n'est que la femme d'un procureur avare qui vit rue des Ours et dont il lorgne la fortune du mari. Il finira par l'épouser et achètera une terre avec la fortune de sa femme, dont on apprend la mort dans Vingt Ans après.

Son nom est le sieur (ou monsieur) du Vallon et le chapitre 12 de Vingt Ans après indique sans prénom son nom complet « M. Porthos du Vallon de Bracieux de Pierrefonds » et raconte son histoire. Il quitte le service après le siège de la Rochelle, se marie et devient monsieur de Bracieux et de Pierrefonds, avant de retrouver d'Artagnan et les autres mousquetaires vingt ans après pour une nouvelle aventure, au terme de laquelle il obtient de Mazarin le titre de baron. C'est alors le compagnon de d'Artagnan contre Athos et Aramis qui sont dans le camp des frondeurs et les affrontent à l'épée, après avoir fait évader le duc de Beaufort. À la fin du roman, sans le reconnaitre tout de suite, il tue Bonacieux, l'ancien mari renégat et intrigant de Constance Bonacieux dont d'Artagnan était follement amoureux.

Dans Le Vicomte de Bragelonne, il est le premier des mousquetaires à disparaître, écrasé par un rocher dans la grotte de Locmaria. En 1894, Alexandre Dumas fils rapportera que son père pleurait après avoir écrit la mort de son personnage[3],[4].

Postérité

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Littérature et théâtre

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Caricature de la pièce de théâtre Le Fils de Porthos, 1886.

Porthos à la recherche d'un équipement est une comédie-vaudeville de Dumanoir, Auguste Anicet-Bourgeois et Édouard Brisebarre. Représentée au Théâtre du Vaudeville le , il s'agit de la première adaptation théâtrale inspirée des Trois Mousquetaires, et plus particulièrement des chapitres XXIX, XXXII et XXXIV. En partance pour la guerre, Porthos tente d'obtenir les fonds nécessaires à l'achat d'un équipement militaire. Le mousquetaire se montre donc fort prévenant auprès de deux femmes mariées, dont la Mme Coquenard du roman (prénommée ici « Ursule »). Pour évincer sa rivale, chaque épouse finit par lui prêter l'argent. Soucieux d'éloigner l'importun géant, les deux maris mettent aussi la main à la poche, tant et si bien que Porthos se trouve en mesure d'offrir également un équipement à ses amis Athos et Aramis[5].

Par ailleurs, malgré le dénouement tragique de la trilogie dumassienne, l'écrivain Paul Mahalin brode une suite à la saga des mousquetaires sous forme d'un roman intitulé Le Fils de Porthos. Publié en 1883, ce pastiche narre les aventures de Joël, fruit des amours d'une fermière bretonne et du fameux seigneur du Vallon de Bracieux de Pierrefonds lors de son passage à Belle-Île[6]. Le roman de Mahalin est ensuite adapté à la scène par le dramaturge Émile Blavet, qui en tire une pièce du même titre, créée au théâtre de l'Ambigu-Comique le . Porthos y est joué par Paul Chelles (1844-1916), comédien qui compense « par beaucoup de chaleur et de verve » sa taille non assortie au grand gabarit exigé par le rôle, d'après le supplément de la revue L'Art[7],[8],[9].

Cinéma et télévision

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Charles Martinelli interprétant Porthos dans Les Trois Mousquetaires, film d'Henri Diamant-Berger, sorti en 1921.

Le rôle de Porthos est interprété par :

Notes et références

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  1. Joseph Miqueu, Le Béarn des Mousquetaires et des soldats du roi, Cercle Historique de l'Arribère, Navarrenx 64190, 2014.
  2. Jean de Lamaze, Alexandre Dumas, Paris, Editions Pierre Charron, 1972, p. 102.
  3. Alexandre Dumas (fils), « Lettre d'Alexandre Dumas fils », dans Alexandre Dumas, Les Trois Mousquetaires, t. 1, Paris, Calmann-Lévy, , XX-479 p., p. XV, [lire en ligne].
  4. Compère 2002, p. 96-97.
  5. Compère 2002, p. 113.
  6. Thomas Conrad, « Du fils d'Athos au fils de Porthos : Paul Mahalin, continuateur de Dumas », Cahiers Alexandre Dumas, Paris, Classiques Garnier, no 43 « Mousquetaires ! »,‎ , p. 71-80 (ISBN 978-2-406-07045-0, ISSN 0761-8034, DOI 10.15122/isbn.978-2-406-07046-7.p.0071).
  7. « Art dramatique. Vaudeville : Un Conseil judiciaire. - Ambigu : Le Fils de Porthos. », Courrier de l'art : chronique hebdomadaire des ateliers, des musées, des expositions, des ventes publiques, etc., Paris, La Librairie de l'art, no 53,‎ , p. 488-489 (lire en ligne).
  8. « Paul Chelles », sur lesarchivesduspectacle.net (consulté le ).
  9. « Le Fils de Porthos », sur lesarchivesduspectacle.net (consulté le ).
  10. Le paquebot Porthos.
  11. « (229737) Porthos », sur Centre des planètes mineures.

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

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  • Isabelle Cani, « Les quatre mousquetaires et les fonctions », Romantisme. Revue du XIXe siècle, SEDES, no 82 « Aventures de la pensée »,‎ 4e trimestre 1993, p. 41-55 (lire en ligne).
  • Daniel Compère, D'Artagnan & Cie : Les Trois mousquetaires, un roman à suivre, Amiens / Paris, Encrage / Les Belles Lettres, coll. « Références » (no 1), , 156 p. (ISBN 2-911576-34-9 et 2-251-74112-7).
  • Michel Guérin (préf. Dominique Fernandez), Les quatre mousquetaires : essai sur la trilogie de Dumas, Monaco, Éditions du Rocher, , 147 p. (ISBN 2-268-01908-X).
  • Jean de Jaurgain, Troisvilles, d'Artagnan et les Trois mousquetaires : esquisses biographiques et héraldiques, suivies d'une notice sur les deux compagnies de mousquetaires et la liste de leurs capitaines, Paris, Éditions Honoré Champion, , 96 p.
    Réédition augmentée et entièrement refondue : Jean de Jaurgain, Troisvilles, d'Artagnan et les Trois mousquetaires : esquisses biographiques et héraldiques, suivies d'une notice sur les deux compagnies de mousquetaires et la liste de leurs capitaines, Paris, Éditions Honoré Champion, , VIII-273 p. (présentation en ligne, lire en ligne).
  • Joseph Miqueu, Deux mousquetaires à Navarrenx : d'Artagnan & Porthos, Navarrenx, Cercle historique de l'Arribère, , 43 p. (ISBN 978-2-918404-27-9).
  • Joseph Miqueu, Louis XIII et les mousquetaires : Athos, Portos, Aramis et leur capitaine, Tréville : les campagnes, leurs vies, leurs familles, Navarrenx, Cercle historique de l'Arribère, , 155 p. (ISBN 978-2-918404-34-7).
  • Joseph Miqueu, La saga des Portau alias Porthos, Navarrenx, Cercle historique de l'Arribère, , 147 p. (ISBN 978-2-918404-38-5).
  • Roxane Petit-Rasselle, « Le Problème du héros dans Les Trois Mousquetaires », The French Review, vol. 84, no 5,‎ , p. 978-990 (ISSN 0016-111X, JSTOR 41151854).
  • Maxime Prévost, « Mais où sont les superhéros d'antan ? Porthos, Obélix et la puissance rétrospective », dans François-Emmanuël Boucher, Sylvain David et Maxime Prévost (dir.), Mythologies du superhéros : histoire, physiologie, géographie, intermédialités, Liège, Presses universitaires de Liège, coll. « ACME » (no 2), , 256 p. (ISBN 978-2-87562-049-1, présentation en ligne), p. 47-67.
  • (en) Vagn Rønnov-Jessen, « The death of Porthos, or the first description of vertebrobasilar insufficiency in fiction », British Medical Journal, vol. 298, no 6664,‎ , p. 1658 (DOI 10.1136/bmj.297.6664.1658, JSTOR 29702086).
  • Corinne Saminadayar-Perrin, « Morceaux de bravoure : la cuisine des Mousquetaires », dans Mireille Piarotas et Pierre Charreton (dir.), Le populaire à table : le boire et le manger aux XIXe et XXe siècles : en hommage à Antoine Court, Saint-Étienne, Publications de l'Université de Saint-Étienne, coll. « Littérature populaire », , 419 p. (ISBN 2-86272-354-1, lire en ligne), p. 295-309.
  • Claude Schopp (préf. Alain Decaux), Dictionnaire Alexandre Dumas, Paris, CNRS Éditions, , XXXIII-659 p. (ISBN 978-2-271-06774-6), « Porthos », p. 464-465.

Articles connexes

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