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Saignée (médecine)

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Femme médecin pratiquant une saignée. Les coupelles chauffées placées sur le corps sont destinées à recueillir le sang (XVe siècle).
Pratique d'une saignée.
Photographie d'un tableau prise au musée de Saint-Denis.

La saignée (ou phlébotomie) est un terme ancien désignant un prélèvement sanguin pratiqué sur un malade afin d'améliorer son état.

Connue depuis l'Antiquité, c'est surtout du XVIe au XVIIIe siècle qu'elle occupe une place prépondérante parmi les pratiques thérapeutiques sanguines.

Elle est préconisée par Hippocrate et Galien, en lien avec la théorie des humeurs.

Le terme français date d’approximativement 1160[1].

À partir de la Renaissance, elle connaît un regain de popularité jusqu'à devenir une véritable panacée au XVIIe siècle. Toutefois, quelques chirurgiens la critiquent comme le Marseillais Antoine Lambert qui la juge dangereuse car elle affaiblit le malade, étant par ailleurs inutile dans de nombreux cas, comme la guérison des ulcères[2].

Très critiquée à compter du XVIIIe siècle, sa pratique tend à disparaître dans le sillage de la théorie humorale au début du XIXe siècle, excepté pour quelques traitements tels que celui de la goutte. Pierre-Charles Alexandre Louis en démontra l'inutilité en particulier lors des traitements des maladies inflammatoires. Dans Le Malade imaginaire, Molière fait la satire du médecin pédant, sous les traits de Diafoirus, qui traite toutes les maladies par des saignées, des purges et des clystères.

En France, c'est l'aliéniste Philippe Pinel qui supprima la pratique des saignées dans les hôpitaux de Bicêtre et de La Salpétrière.

Pratique actuelle

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Le médecin austro-polonais Józef Dietl est reconnu pour avoir démontré de manière expérimentale la nuisibilité de la saignée pratiquée par défaut[3],[4].

Elle est encore pratiquée de nos jours dans quelques indications médicales : l’hémochromatose, la polyglobulie ou maladie de Vaquez, la porphyrie cutanée[5], l'œdème aigu du poumon[6], la drépanocytose[7]...

Bibliographie

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  • Chantal Beauchamp, Le sang et l'imaginaire médical: Histoire de la Saignée aux XVIIIe et XIXe siècles, Desclée de Brouwer, 2000.
  • Pierre Boyer De La Prebandie, Les abus de la saignée, Vincent, 1759.
  • Théodore Flahaut, Considérations générales sur l'emploi de la saignée dans le traitement des maladies, Didot Jeune, 1820.
  • Jean Héritier, La sève de l'homme: de l'Age d'or de la saignée aux débuts de l'hématologie, Denoël, 1987.
  • M.Quesnay, Traité des effets et de l'usage de la saignée, Houry, 1770.

Notes et références

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  1. cnrtl
  2. Antoine Lambert, Les Commentaires ou les Œuvres chirurgicales, Seconde édition, Lyon, Pierre Compagnon et Robert, (lire en ligne)
  3. T. Zajaczkowski, Joseph Dietl (1804-1878). Reformer of medicine and his contributions to urology, Urologe A. 2006 Jan;45(1):85-94
  4. Adam Wrzosek, "Les mérites de Louis et de Dietl en ce qui concerne la suppression dans la thérapeutique de l'abus des saignées", Estratto dagli Atti dell'VIII Congresso Internazionale di Storia della Medicina, Roma 22-27 Settembre 1930, VIII Congresso Internationale di Storia della Medicina ( 22.08.1930-27.08.1930; Roma), Stab. V. Lischi e Figli, 1931
  5. Lamyaa Enneffah, Jawad Rochdi, Ghizlane Khalid et Dalila Youbi, « La saignée en milieu hospitalier : expérience du centre de transfusion sanguine de l’HMIMV », Transfusion Clinique et Biologique, livre des résumés - XXIXe Congrès de la Société Française de Transfusion Sanguine (SFTS) - Nantes, 18-20 septembre 2019, vol. 26, no 3, Supplement,‎ , S83–S84 (ISSN 1246-7820, DOI 10.1016/j.tracli.2019.06.168, lire en ligne, consulté le )
  6. « Oedème aigu du poumon », sur Vulgaris Médical (consulté le )
  7. « Syndromes drépanocytaires majeurs de l’adulte Protocole national de diagnostic et de soins pour une maladie rare », sur HAS,

Articles connexes

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Liens externes

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