Tour de France 1999
Course |
86e Tour de France |
---|---|
Étapes |
21 |
Date |
3 au |
Distance |
3 686,8 km |
Pays traversé(s) | |
Lieu de départ | |
Lieu d'arrivée | |
Équipes |
20 |
Partants |
180 |
Vainqueur |
non attribué[1] |
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Deuxième | |
Troisième | |
Classement par points | |
Meilleur grimpeur | |
Meilleur jeune | |
Super-combatif | |
Meilleure équipe |
Le Tour de France 1999 est la 86e édition du Tour de France cycliste. Il se tient du 3 au sur 20 étapes pour 3 686,8 km. Le départ du Tour a lieu au Puy du Fou ; l'arrivée se juge aux Champs-Élysées à Paris.
Ce Tour n'a pas de vainqueur attribué. Lance Armstrong, le vainqueur initial, est déclassé en 2012 pour dopage de tous ses résultats obtenus depuis le . Cette édition 1999 est la première des sept consécutives qu'il aurait remportées jusqu'à 2005.
L'Allemand Erik Zabel remporte le maillot vert du classement par points sans gagner d'étape. Le sprinter italien Mario Cipollini obtient quatre victoires d'étapes consécutives en première semaine. Le Français Richard Virenque remporte pour la cinquième fois le maillot à pois de meilleur grimpeur.
Parcours
[modifier | modifier le code]L’habituel prologue du Tour de France se déroule au Puy du Fou le . S’ensuivent trois étapes à travers les Pays de la Loire dont, notamment, la traversée du passage du Gois au 80e kilomètre de l’étape Challans-Saint-Nazaire. Le Tour continue ensuite dans la région Centre, en Picardie, dans le Nord et en Lorraine pour quatre étapes promises aux sprinteurs, avant le premier contre-la-montre individuel de 56 km autour de Metz.
Un long transfert jusqu’au Grand-Bornand annonce la traversée des Alpes en deux étapes. La neuvième étape relie Le Grand-Bornand à Sestrières, en Italie, avec, notamment, le passage du col du Galibier, 2 642 mètres et point culminant de ce Tour. L’étape suivante relie Sestrières à la station de l’Alpe d’Huez via les cols du Mont-Cenis et de la Croix-de-Fer, tous deux dépassant à nouveau 2 000 mètres d’altitude.
Quatre étapes promises aux baroudeurs permettent de rejoindre le massif pyrénéen via le massif central. Les cols de Menté et de Peyresourde sont au programme de la première étape pyrénéenne entre Saint-Gaudens et Piau-Engaly, tandis que le col du Tourmalet et le col du Soulor sont les difficultés du lendemain entre Lannemezan et Pau.
Deux étapes de plaine à travers l’Aquitaine et Poitou-Charentes précèdent le contre-la-montre individuel du Futuroscope, avant la traditionnelle dernière étape dont l’arrivée est jugée sur l’avenue des Champs-Elysées, à Paris.
Participation
[modifier | modifier le code]Sélection des équipes
[modifier | modifier le code]La liste des seize premières équipes qualifiées sur la base du classement UCI au est annoncée en février. Il s'agit des équipes Festina, Cofidis, Crédit agricole, Casino, Mapei, Mercatone Uno, Polti, ONCE, Banesto, Telekom, Kelme, TVM, Rabobank, Lotto, Saeco et Vitalicio Seguros[2].
Les wild-cards complétant cette sélection sont attribuées au mois de juin. Après les affaires de dopage qui ont marqué le Tour de France 1998 la direction de la course a annoncé, lors de la présentation du parcours de ce Tour en novembre, son intention d'écarter coureurs et équipes impliqués dans des affaires de dopage. L'équipe TVM, qui fait l'objet d'une enquête menée par le parquet de Reims, est ainsi écartée. Cinq équipes sont invitées : US Postal, Vini Caldirola, Lampre, BigMat-Auber 93 et La Française des Jeux.
Plusieurs coureurs et membres de l'encadrement d'équipes sont déclarés « indésirables » par l'organisation du Tour. C'est notamment le cas de Richard Virenque, leader de l'équipe Festina exclue du Tour en 1998, mis en examen[3] et qui continue de nier s'être dopé. La présence des coureurs Laurent Roux (Casino) et Philippe Gaumont (Cofidis), ainsi que du manager et du médecin de l'équipe Once, Manolo Saiz et Nicolas Terrados, n'est pas non plus souhaitée par la direction. Le tenant du titre Marco Pantani, exclu du récent Tour d'Italie en raison d'un hématocrite supérieur à 50 %, a fait part de son intention de ne pas participer ; la présence de son équipe, la Mercatone Uno, n'est donc pas remise en cause[4]. Cependant, l'Union cycliste internationale saisie par Richard Virenque et Manolo Saiz annule la décision de la Société du Tour pour un vice de forme et les autorise à prendre part au Tour[5],[6].
Entre-temps, l'équipe italienne Vini Caldirola est à son tour écartée après que son coureur Serhiy Honchar a été contrôlé avec un hématocrite supérieur à 50 % lors du Tour de Suisse. Elle est remplacée par une autre équipe italienne, Cantina Tollo[7].
Vingt équipes participent donc à ce Tour de France :
Principaux coureurs et favoris du Tour
[modifier | modifier le code]Jan Ullrich et Marco Pantani sont les grands absents de cette édition. Ce Tour ne compte aucun vainqueur au départ. Parmi les favoris on compte plusieurs placés dans les tours précédents, notamment Richard Virenque, troisième en 1996 et deuxième en 1997, Abraham Olano, Alex Zülle, Bobby Julich.
Déroulement de la course
[modifier | modifier le code]L'Américain Lance Armstrong gagne son premier Tour de France après avoir vaincu le cancer. Ce Tour, comme les six suivants, lui sera retiré pour cause de dopage, que lui-même avouera. Il surclasse ses adversaires dès le prologue, confirme lors du contre-la-montre de Metz et affirme définitivement sa suprématie dans l'étape de Sestrières.
Le Tour emprunte le fameux passage du Gois reliant l'île de Noirmoutier au continent. À l'occasion de cette traversée, une chute collective coupe le peloton en deux parties, rejetant plusieurs favoris à l'arrière. Le Suisse Alex Zülle affiche plus de six minutes de retard.
L'Italien Mario Cipollini obtient quatre victoires consécutives au sprint. L'un de ses succès, à Blois, est signé à l'issue d'une étape record : 50,355 km/h de moyenne.
D'abord exclu, puis repêché par l'UCI, Richard Virenque remporte un nouveau Grand prix de la montagne.
À noter que c'est le deuxième Tour de France sans victoire d'étape française après celui de 1926.
Lutte antidopage
[modifier | modifier le code]Abandon de Christophe Bassons
[modifier | modifier le code]Une polémique autour du dopage se développe autour du coureur Christophe Bassons. Celui-ci tient une chronique dans le journal Le Parisien où il clame haut et fort « rouler à l'eau claire ». Ces déclarations sont mal perçues dans le peloton. C'est Lance Armstrong lui-même qui le pousse à l'abandon et déclare : « S'il pense que le cyclisme fonctionne comme cela, il se trompe et c'est mieux qu'il rentre chez lui ». (L'Équipe )
Tests positifs de Lance Armstrong
[modifier | modifier le code]Lance Armstrong est contrôlé positif aux corticoïdes mais n'est pas sanctionné grâce à un certificat médical présenté a posteriori. Armstrong reconnaîtra que ce certificat était antidaté.
Le , à la suite d'une enquête du journal L'Équipe, et l'analyse de six échantillons d'urine, il apparaît que Lance Armstrong s'est dopé à l'EPO au cours de ce Tour. Les six échantillons d'urine se sont révélés positifs, notamment ceux prélevés lors du prologue et de l'étape de Sestrières remportés par Armstrong.
Le , l'UCI déchoit Lance Armstrong de sa victoire pour dopage, à la suite du rapport émis par l'Agence américaine antidopage[8].
Étapes
[modifier | modifier le code]Disqualifié en 2012 pour plusieurs infractions à la réglementation antidopage, Lance Armstrong avait remporté quatre étapes de ce Tour de France : le prologue, les deux étapes contre la montre et la première étape de montagne. Il a porté le maillot jaune à l'issue des deux premiers jours de course, puis de la huitième à la dernière étape.
Classements
[modifier | modifier le code]Classement général final
[modifier | modifier le code]Lance Armstrong, initialement vainqueur de ce Tour, a parcouru les 3 686,8 km en 91 h 32 min 16 s, ce qui a fait de lui le premier vainqueur du Tour à une vitesse moyenne supérieure à 40 km/h (40,276 km/h). Il est disqualifié en 2012 et son titre n'est pas attribué à un autre coureur.
Classements annexes finals
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Classement du meilleur jeune[modifier | modifier le code]Le Français Benoît Salmon remporte le classement du meilleur jeune et succède à Jan Ullrich, triple vainqueur de ce classement.
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Classement de la combativité[modifier | modifier le code]
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Classement par équipes
[modifier | modifier le code]L'équipe espagnole Banesto remporte le classement de la meilleure équipe pour la première fois depuis 1991[13].
Classement par équipes[14] | |||
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Équipe | Pays | Temps | |
1re | Banesto | Espagne | en 275 h 5 min 21 s |
2e | ONCE-Deutsche Bank | Espagne | + 8 min 16 s |
3e | Festina-Lotus | France | + 16 min 13 s |
4e | Kelme-Costa Blanca | Italie | + 23 min 48 s |
5e | Mapei-Quick Step | Belgique | + 24 min 13 s |
6e | Deutsche Telekom | Allemagne | + 41 min 0 s |
7e | Vitalicio Seguros-Grupo Generali | Espagne | + 42 min 44 s |
8e | US Postal Service | États-Unis | + 57 min 13 s |
9e | Cofidis-Le Crédit par Téléphone | France | + 58 min 2 s |
10e | Lotto-Mobistar | Belgique | + 1 h 9 min 2 s |
modifier |
Évolution des classements
[modifier | modifier le code]Étape | Vainqueur | Classement général |
Classement par points |
Classement de la montagne |
Classement du meilleur jeune | Classement par équipes | Prix de la combativité | |
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Étape | Leader | |||||||
P | Mariano Piccoli | Rik Verbrugghe | US Postal Service | Non décerné | ||||
1 | Jaan Kirsipuu | Jaan Kirsipuu | Thierry Gouvenou | Thierry Gouvenou | ||||
2 | Tom Steels | Jaan Kirsipuu | Christian Vande Velde | Jacky Durand | ||||
3 | Tom Steels | Frédéric Guesdon | ||||||
4 | Mario Cipollini | Gianpaolo Mondini | ||||||
5 | Mario Cipollini | Mariano Piccoli | ||||||
6 | Mario Cipollini | François Simon | ||||||
7 | Mario Cipollini | Lylian Lebreton | ||||||
8 | Magnus Bäckstedt | Non décerné | ||||||
9 | Stuart O'Grady | Richard Virenque | Benoît Salmon | José Luis Arrieta | ||||
10 | Giuseppe Guerini | ONCE-Deutsche Bank | Stéphane Heulot | |||||
11 | Ludo Dierckxsens | Festina-Lotus | Rik Verbrugghe | |||||
12 | David Etxebarria | Erik Zabel | Massimiliano Lelli | |||||
13 | Salvatore Commesso | ONCE-Deutsche Bank | Roland Meier | |||||
14 | Dimitri Konyshev | Festina-Lotus | Jacky Durand | Jacky Durand | ||||
15 | Fernando Escartín | Banesto | Fernando Escartín | |||||
16 | David Etxebarria | Pavel Tonkov | ||||||
17 | Tom Steels | Carlos Da Cruz | ||||||
18 | Gianpaolo Mondini | Frédéric Bessy | ||||||
19 | Non décerné | |||||||
20 | Robbie McEwen | Anthony Morin | ||||||
Classements finals | Erik Zabel | Richard Virenque | Benoît Salmon | Banesto | Jacky Durand |
Liste des coureurs
[modifier | modifier le code]Légende | |||
---|---|---|---|
Num | Dossard de départ porté par le coureur sur ce Tour de France | Pos | Position finale au classement général |
Indique le vainqueur du classement général | Indique le vainqueur du classement par points | ||
Indique le vainqueur du classement de la montagne | Indique le vainqueur du classement du meilleur jeune | ||
Indique la meilleure équipe | Indique le super combatif | ||
Indique un maillot de champion national ou mondial, suivi de sa spécialité |
NP | Indique un coureur qui n'a pas pris le départ d'une étape, suivi du numéro de l'étape où il s'est retiré | |
AB | Indique un coureur qui n'a pas terminé une étape, suivi du numéro de l'étape où il s'est retiré |
HD | Indique un coureur qui a terminé une étape hors des délais, suivi du numéro de l'étape |
EX | Coureur exclu pour non-respect du règlement, suivi du numéro de l'étape |
* | Indique un coureur en lice pour le classement du meilleur jeune (coureurs nés après le 1er janvier 1974) |
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Notes et références
[modifier | modifier le code]- « Sept éditions sans vainqueur », sur lequipe.fr, (consulté le )
- (en) « Festina and TVM invited to ride the 1999 Tour de France », sur cyclingnews.com, (consulté le )
- « Richard Virenque dans un cul-de-sac », sur lesoir.be, (consulté le )
- « Tour 99: ce sera sans Virenque! », sur lesoir.be, (consulté le )
- « L'UCI impose Virenque et Saiz au Tour de France », sur lesoir.be, (consulté le )
- « Au Tour de France, la morale sera sauve », sur lesoir.be, (consulté le )
- « Vini Caldirola doit aussi passer son Tour », sur lesoir.be, (consulté le )
- « Lance Armstrong déchu de ses sept victoires au Tour de France », sur lefigaro.fr (consulté le )
- « 86ème Tour de France 1999 » [« 86th Tour de France 1999 »] [archive du ], sur Mémoire du cyclisme (consulté le )
- « Tour de France 1999 – Route » [archive du ], sur Tour de France, Amaury Sport Organisation (consulté le )
- « The history of the Tour de France – Year 1999 – The stage winners » [archive du ], sur Tour de France, Amaury Sport Organisation (consulté le )
- « The history of the Tour de France – Year 1999 – Stage 20 Arpajon > Paris », sur Tour de France, Amaury Sport Organisation (consulté le )
- « Classements annexes », Le Soir, (lire en ligne, consulté le )
- « Tour de France, Grand Tour, Other Classifications after Stage 20 » [archive du ], sur Cyclingnews.com, Future plc, (consulté le )
- « Tour de France 1999 – Leaders overview » [archive du ], sur ProCyclingStats (consulté le )
- (nl) Pieter van den Akker, « Informatie over de Tour de France van 1999 » [« Information about the Tour de France from 1999 »] [archive du ], sur TourDeFranceStatistieken.nl (consulté le )
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Laurent Réveilhac, La Grande histoire du Tour de France, vol. 33 : 1999-2000, Armstrong le miraculé, L'Équipe, Cobra, , 62 p. (ISBN 978-2-8152-0325-8).
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Tour de France 1999 sur letour.fr
- (en) Tour de France 1999 sur bikeraceinfo.com
- Le dico du Tour / Le Tour de France 1999