I.M. Saadaoui (dir.), Frontières et régions frontalières – Actes du 11ème Colloque international de la Tunisian World Center for Studies, Research and Development (TWC for SRD), 28 - 30 novembre 2018, Tunis : Imprimart, pp. 367-392., 2020
Ce texte étudie l’évolution de la charpente sécuritaire érigée en pays bamoun par la France entre... more Ce texte étudie l’évolution de la charpente sécuritaire érigée en pays bamoun par la France entre 1916 et 1960 en rapport avec le statut de cette partie du Cameroun en tant que territoire frontalier sous sa domination coloniale. L’intérêt est de cerner les spécificités de la gouvernance sécuritaire en région frontalière à l’époque coloniale. Il s’agit également d’éclairer un pan de l’histoire des frontières africaines ainsi que les dynamiques des politiques de défense et de sécurité frontalière des territoires africains jadis colonisés par la France dont le Cameroun. L’analyse répond à la question suivante : quelles stratégies l’administration coloniale française implémenta-t-elle en pays bamoun pour lutter contre l’insécurité entre 1916 et 1960?
La méthodologie historienne a été privilégiée à cette fin. Dans une approche diachronique et en exploitant les apports théoriques des écoles réalistes et constructivistes des relations internationales, l’analyse s’appuie sur diverses sources. Il s’agit des documents d’archives, des ouvrages, chapitres d’ouvrage, thèse, mémoire et journaux officiels datant de la période étudiée. Le travail ressort les permanences, les mutations et les initiatives sur les plans juridiques, administratifs, diplomatiques, policiers et militaires prises par la France pour lutter contre l’insécurité en pays bamoun entre 1916 et 1960, année d’accession du Cameroun oriental à l’indépendance. Il en découle que durant la période étudiée, les stratégies implémentées par l’administration coloniale française en pays bamoun ont varié en fonction du contexte international et local. Elles se sont ajustées en fonction de celles-ci et ont ainsi connu une dynamique évolutive.
Mots-clés: Frontière, région frontalière, gouvernance sécuritaire, pays bamoun, Cameroun sous administration coloniale française, XXe siècle.
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Papers by Ludovic Njuh
La méthodologie historienne a été privilégiée à cette fin. Dans une approche diachronique et en exploitant les apports théoriques des écoles réalistes et constructivistes des relations internationales, l’analyse s’appuie sur diverses sources. Il s’agit des documents d’archives, des ouvrages, chapitres d’ouvrage, thèse, mémoire et journaux officiels datant de la période étudiée. Le travail ressort les permanences, les mutations et les initiatives sur les plans juridiques, administratifs, diplomatiques, policiers et militaires prises par la France pour lutter contre l’insécurité en pays bamoun entre 1916 et 1960, année d’accession du Cameroun oriental à l’indépendance. Il en découle que durant la période étudiée, les stratégies implémentées par l’administration coloniale française en pays bamoun ont varié en fonction du contexte international et local. Elles se sont ajustées en fonction de celles-ci et ont ainsi connu une dynamique évolutive.
Mots-clés: Frontière, région frontalière, gouvernance sécuritaire, pays bamoun, Cameroun sous administration coloniale française, XXe siècle.
Mots-clés : AEF, Cameroun, voies de communication terrestres transfrontalières, intégration économique.
Abstract:
This paper focuses on the relevance of cross-border land transport facilities since the colonial period during the colonial period. It is therefore to know: which role did play in the process of economic integration that France launched between Cameroon and the French Equatorial Africa (AEF) from 1920 to 1960? Evidences show that cross-border land transport facilities, made up of association of road and railway, were the main switch for the project to intensify economic relations between Cameroon and the AEF.
Keywords: French Equatorial Africa, Cameroon, cross-border transport facilities, economic integration.
Mots-clés : Cameroun, Nigeria, Boko Haram, coopération militaire, sécurité collective.
Abstract
The twenty-first century between Cameroon and Nigeria opens with the challenge of facing a common enemy: Boko Haram. Meanwhile, there had not practically have a normative framework providing them with orientations for military and defense cooperation mechanisms in this type of situation, whereas they accessed to international sovereignty 50 years ago. From 2002, the Boko Haram insurgency and the transnational security challenge it poses reached its climax with numerous human and material damages and the closing border between these two neighboring countries from 2014 to 2016. What are the changes in the military relations between Cameroon and Nigeria against Boko Haram between 2002 and 2016? The analysis shows that without agreement on what they were supposed to do, Cameroon and Nigeria initially responded divergently to Boko Haram. But by 2015, the limits of their initiatives imposed the need to adapt and embark on a real military cooperation.
Keywords: Cameroon, Nigeria, Boko Haram, military cooperation, collective security.
L'uniforme, au sens militaire du terme, est un objet à la croisée de l'histoire politique, sociale et culturelle. Il renseigne sur les relations entre le pouvoir civil et la société militaire et sur le degré de militarisation des sociétés. Cet article procède à une sociohistoire de ce vêtement au Cameroun, de la période précoloniale à nos jours. L'objectif est danalyser les mutations techniques et les perceptions sociales autour de luniforme militaire au Cameroun. Elle répond à la question suivante : comment les hommes formés aux métiers des armes se sont-ils habillés au Cameroun depuis la période précoloniale et quelles sont les considérations qui gravitent autour de ce vêtement de nos jours ? À laide de la méthodologie historienne à laquelle a été associée luniformologie, ce travail relève les spécificités de luniforme militaire au Cameroun avant, pendant et après la colonisation. Entre la tenue rassurante face à linsécurité et figurant lascension socio-économique dune part et, le symbole de la domination du pouvoir politique dautre part, le tout amalgamé par lusurpation didentité, lanalyse montre comment luniforme militaire est sujette à une perception sociale ambivalente, source de tensions latentes et ferment dinsécurité. Elle fait enfin la lumière sur les formes de récupérations par les civils et les stratégies mises en place par l'État au Cameroun pour les contenir.
Mots-clés : Tenue militaire, Cameroun, code vestimentaire, politique, sécurité.
Abstract
The uniform, in his military conception, is at the crossroads of political, social and cultural history. It provides information on the relationships between the civil power and the military society and on the degree of militarization of societies. This article proposes a sociohistory of that cloth in Cameroon, from the pre-colonial period to present days. The objective is to analyse technical changes and the social perceptions around the military uniform in Cameroon. It answers the following question: how have men trained for arms trades dressed in Cameroon since the pre-colonial period and what are the considerations that revolve around this garment today? Based on the historical methodology, to which uniformology has been associated, this reflexion highlights specificities of the military uniform in Cameroon before, during and after colonization. Between the fact of inspiring insurance against insecurity and the incarnation of socio-economic ascension on the one hand, and the symbol of the political authority domination on the other, both associated with identity usurpation, the demonstration shows that military uniform is differently appreciated, is a source of tensions and, likely, of insecurity. Finally, it shows how civilians introduce military style in their daily way of dressing and strategies put in place by the state to contain that phenomenon in Cameroon.
Keywords: Military uniform, Cameroon, dressing code, politics, security.
La criminalité transfrontalière est une préoccupation politique majeure en ce début du 21e siècle. La « crimigration » est ainsi envisagée comme concept désignant le lien entre criminalité et migration.
L’objectif de ce travail est de mettre en évidence les dynamiques migratoires que sous-tend le terrorisme en Afrique septentrionale et sahélienne. Comment le terrorisme islamique, en l’occurrence, est-il
devenu une préoccupation centrale en Afrique sahélo-magrébine et quellessont les dynamiques migratoires et transnationales quis’en dégagent ? L’analyse part de l’hypothèse suivante : le terrorisme dans l’Afrique sahélo-maghrébine est la résultante et la cause d’une circulation d’idéologies, d’une mobilisation violente et des mutations (géo)politiques et sécuritaires. Ces dynamiques s’opèrent à l’interface des interactions entre les orientations politiques des gouvernants et les aspirations des gouvernés. À partir de la
méthodologie d’histoire des relations internationales et sur une approche hypothético-déductive, il apparaît que ce ne sont pas seulement des hommes qui bougent. Ils sont entrainés par les idées qui les animent, à l’image des contextes socio-économiques et politiques, les plus souvent instables. Il est l’avatar d’un mécanisme tirant ses origines récentes dans la péninsule arabique et justifie l’inclination grandissante pour des réponses transnationales relatives à la sécurité et aux migrations.
Mots-clés : Terrorisme, Afrique sahélo-maghrébine, migrations internationales, coopération.
''Terrorism in Sahara-Sahel and Maghreb regions of Africa: a chrono-spatial motion of a « crimigration » between ideology and empirism''
Abstract
Cross-border criminality is a great political concern in this beginning 21st century. The concept of "crimigration" is therefore crafted to designate the relationship between criminality and migration.
The aim of this work is to highlight migratory dynamics gearing terrorism in North and Sahel regions of Africa. How has Islamic terrorism, namely, become a key concern in African Sahel and Maghreb and
what are the migratory and transnational dynamics they ground? The analysis starts from the following hypothesis: terrorism in Sahel and Maghreb Africa is the result and the cause of a circulation of ideologies, violent mobilizations and (geo)political and security mutations. These dynamics come out from complex connections between political orientationstaken by stakeholders and aspirations of peoples.
Based on the methodology of history of international relations and on a hypothetico-deductive approach,
it appears that men are not the sole entity to migrate. They are conducted by ideas that motivate them relatively to the socio-economic and political contexts which often use to be unbalanced. It is the
result of a mechanism that has its origins in the Arabian Peninsula and justifies the growing preference for transnational responses to security and migration.
Key words: Terrorism, Sahel and Maghreb Africa, International migrations, cooperation.
Fr: Au-delà des mérites de l’anticolonialisme des pays communistes dans la décolonisation pendant la Guerre froide, cette étude relève des nuances dans les formes d’appuis proposés par la Yougoslavie et l’URSS, pour éclairer certains pans l’histoire de la décolonisation. Elle met également en rapport le processus de décolonisation et les tentatives de bloc de l’Est de saper la domination de l’occident en Afrique d’une part et de cristallisation d’une communauté internationale constituée d’États d’égale souveraineté d’autre part.
Mots-clés: anticolonialisme, Afrique, URSS, Yougoslavie, Guerre froide.
---------------------------------
EN: Beyond the relevance of communist countries’ anticolonialism to decolonization during the Cold War, this article explores and shows differences in the forms of support proposed by Yugoslavia and USSR, to shed light on the history of decolonization. It brings out the relationship between the colonization process and eastern bloc attempts to undermine Western domination in Africa on one hand, and on the other hand for the constitution of an international community made up of equal sovereign states.
Keywords: anticolonialism, Africa, USSR, Yugoslavia, Cold War.
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IT: Al di là dei meriti dell’anticolonialismo dei paesi comunisti per l’impulso alla decolonizzazione durante la Guerra Fredda, questo studio mostra le differenti sfumature nelle forme di sostegno proposte dalla Iugoslavia e dall’URSS, per far luce su parte della storia della decolonizzazione. Verranno preso in analisi, da un lato il processo di decolonizzazione e i tentativi del blocco orientale di indebolire il dominio occidentale sull’Africa, dall’altro la cristallizzazione di una comunità internazionale di Stati di pari sovranità.
Parole chiave: anticolonialismo, Africa, URSS, Iugoslavia, Guerra Fredda.
La méthodologie historienne a été privilégiée à cette fin. Dans une approche diachronique et en exploitant les apports théoriques des écoles réalistes et constructivistes des relations internationales, l’analyse s’appuie sur diverses sources. Il s’agit des documents d’archives, des ouvrages, chapitres d’ouvrage, thèse, mémoire et journaux officiels datant de la période étudiée. Le travail ressort les permanences, les mutations et les initiatives sur les plans juridiques, administratifs, diplomatiques, policiers et militaires prises par la France pour lutter contre l’insécurité en pays bamoun entre 1916 et 1960, année d’accession du Cameroun oriental à l’indépendance. Il en découle que durant la période étudiée, les stratégies implémentées par l’administration coloniale française en pays bamoun ont varié en fonction du contexte international et local. Elles se sont ajustées en fonction de celles-ci et ont ainsi connu une dynamique évolutive.
Mots-clés: Frontière, région frontalière, gouvernance sécuritaire, pays bamoun, Cameroun sous administration coloniale française, XXe siècle.
Mots-clés : AEF, Cameroun, voies de communication terrestres transfrontalières, intégration économique.
Abstract:
This paper focuses on the relevance of cross-border land transport facilities since the colonial period during the colonial period. It is therefore to know: which role did play in the process of economic integration that France launched between Cameroon and the French Equatorial Africa (AEF) from 1920 to 1960? Evidences show that cross-border land transport facilities, made up of association of road and railway, were the main switch for the project to intensify economic relations between Cameroon and the AEF.
Keywords: French Equatorial Africa, Cameroon, cross-border transport facilities, economic integration.
Mots-clés : Cameroun, Nigeria, Boko Haram, coopération militaire, sécurité collective.
Abstract
The twenty-first century between Cameroon and Nigeria opens with the challenge of facing a common enemy: Boko Haram. Meanwhile, there had not practically have a normative framework providing them with orientations for military and defense cooperation mechanisms in this type of situation, whereas they accessed to international sovereignty 50 years ago. From 2002, the Boko Haram insurgency and the transnational security challenge it poses reached its climax with numerous human and material damages and the closing border between these two neighboring countries from 2014 to 2016. What are the changes in the military relations between Cameroon and Nigeria against Boko Haram between 2002 and 2016? The analysis shows that without agreement on what they were supposed to do, Cameroon and Nigeria initially responded divergently to Boko Haram. But by 2015, the limits of their initiatives imposed the need to adapt and embark on a real military cooperation.
Keywords: Cameroon, Nigeria, Boko Haram, military cooperation, collective security.
L'uniforme, au sens militaire du terme, est un objet à la croisée de l'histoire politique, sociale et culturelle. Il renseigne sur les relations entre le pouvoir civil et la société militaire et sur le degré de militarisation des sociétés. Cet article procède à une sociohistoire de ce vêtement au Cameroun, de la période précoloniale à nos jours. L'objectif est danalyser les mutations techniques et les perceptions sociales autour de luniforme militaire au Cameroun. Elle répond à la question suivante : comment les hommes formés aux métiers des armes se sont-ils habillés au Cameroun depuis la période précoloniale et quelles sont les considérations qui gravitent autour de ce vêtement de nos jours ? À laide de la méthodologie historienne à laquelle a été associée luniformologie, ce travail relève les spécificités de luniforme militaire au Cameroun avant, pendant et après la colonisation. Entre la tenue rassurante face à linsécurité et figurant lascension socio-économique dune part et, le symbole de la domination du pouvoir politique dautre part, le tout amalgamé par lusurpation didentité, lanalyse montre comment luniforme militaire est sujette à une perception sociale ambivalente, source de tensions latentes et ferment dinsécurité. Elle fait enfin la lumière sur les formes de récupérations par les civils et les stratégies mises en place par l'État au Cameroun pour les contenir.
Mots-clés : Tenue militaire, Cameroun, code vestimentaire, politique, sécurité.
Abstract
The uniform, in his military conception, is at the crossroads of political, social and cultural history. It provides information on the relationships between the civil power and the military society and on the degree of militarization of societies. This article proposes a sociohistory of that cloth in Cameroon, from the pre-colonial period to present days. The objective is to analyse technical changes and the social perceptions around the military uniform in Cameroon. It answers the following question: how have men trained for arms trades dressed in Cameroon since the pre-colonial period and what are the considerations that revolve around this garment today? Based on the historical methodology, to which uniformology has been associated, this reflexion highlights specificities of the military uniform in Cameroon before, during and after colonization. Between the fact of inspiring insurance against insecurity and the incarnation of socio-economic ascension on the one hand, and the symbol of the political authority domination on the other, both associated with identity usurpation, the demonstration shows that military uniform is differently appreciated, is a source of tensions and, likely, of insecurity. Finally, it shows how civilians introduce military style in their daily way of dressing and strategies put in place by the state to contain that phenomenon in Cameroon.
Keywords: Military uniform, Cameroon, dressing code, politics, security.
La criminalité transfrontalière est une préoccupation politique majeure en ce début du 21e siècle. La « crimigration » est ainsi envisagée comme concept désignant le lien entre criminalité et migration.
L’objectif de ce travail est de mettre en évidence les dynamiques migratoires que sous-tend le terrorisme en Afrique septentrionale et sahélienne. Comment le terrorisme islamique, en l’occurrence, est-il
devenu une préoccupation centrale en Afrique sahélo-magrébine et quellessont les dynamiques migratoires et transnationales quis’en dégagent ? L’analyse part de l’hypothèse suivante : le terrorisme dans l’Afrique sahélo-maghrébine est la résultante et la cause d’une circulation d’idéologies, d’une mobilisation violente et des mutations (géo)politiques et sécuritaires. Ces dynamiques s’opèrent à l’interface des interactions entre les orientations politiques des gouvernants et les aspirations des gouvernés. À partir de la
méthodologie d’histoire des relations internationales et sur une approche hypothético-déductive, il apparaît que ce ne sont pas seulement des hommes qui bougent. Ils sont entrainés par les idées qui les animent, à l’image des contextes socio-économiques et politiques, les plus souvent instables. Il est l’avatar d’un mécanisme tirant ses origines récentes dans la péninsule arabique et justifie l’inclination grandissante pour des réponses transnationales relatives à la sécurité et aux migrations.
Mots-clés : Terrorisme, Afrique sahélo-maghrébine, migrations internationales, coopération.
''Terrorism in Sahara-Sahel and Maghreb regions of Africa: a chrono-spatial motion of a « crimigration » between ideology and empirism''
Abstract
Cross-border criminality is a great political concern in this beginning 21st century. The concept of "crimigration" is therefore crafted to designate the relationship between criminality and migration.
The aim of this work is to highlight migratory dynamics gearing terrorism in North and Sahel regions of Africa. How has Islamic terrorism, namely, become a key concern in African Sahel and Maghreb and
what are the migratory and transnational dynamics they ground? The analysis starts from the following hypothesis: terrorism in Sahel and Maghreb Africa is the result and the cause of a circulation of ideologies, violent mobilizations and (geo)political and security mutations. These dynamics come out from complex connections between political orientationstaken by stakeholders and aspirations of peoples.
Based on the methodology of history of international relations and on a hypothetico-deductive approach,
it appears that men are not the sole entity to migrate. They are conducted by ideas that motivate them relatively to the socio-economic and political contexts which often use to be unbalanced. It is the
result of a mechanism that has its origins in the Arabian Peninsula and justifies the growing preference for transnational responses to security and migration.
Key words: Terrorism, Sahel and Maghreb Africa, International migrations, cooperation.
Fr: Au-delà des mérites de l’anticolonialisme des pays communistes dans la décolonisation pendant la Guerre froide, cette étude relève des nuances dans les formes d’appuis proposés par la Yougoslavie et l’URSS, pour éclairer certains pans l’histoire de la décolonisation. Elle met également en rapport le processus de décolonisation et les tentatives de bloc de l’Est de saper la domination de l’occident en Afrique d’une part et de cristallisation d’une communauté internationale constituée d’États d’égale souveraineté d’autre part.
Mots-clés: anticolonialisme, Afrique, URSS, Yougoslavie, Guerre froide.
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EN: Beyond the relevance of communist countries’ anticolonialism to decolonization during the Cold War, this article explores and shows differences in the forms of support proposed by Yugoslavia and USSR, to shed light on the history of decolonization. It brings out the relationship between the colonization process and eastern bloc attempts to undermine Western domination in Africa on one hand, and on the other hand for the constitution of an international community made up of equal sovereign states.
Keywords: anticolonialism, Africa, USSR, Yugoslavia, Cold War.
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IT: Al di là dei meriti dell’anticolonialismo dei paesi comunisti per l’impulso alla decolonizzazione durante la Guerra Fredda, questo studio mostra le differenti sfumature nelle forme di sostegno proposte dalla Iugoslavia e dall’URSS, per far luce su parte della storia della decolonizzazione. Verranno preso in analisi, da un lato il processo di decolonizzazione e i tentativi del blocco orientale di indebolire il dominio occidentale sull’Africa, dall’altro la cristallizzazione di una comunità internazionale di Stati di pari sovranità.
Parole chiave: anticolonialismo, Africa, URSS, Iugoslavia, Guerra Fredda.
ou mieux encore les discuter, sonnent comme une déferlante. On surprend. On inquiète. On étonne tout autant qu’on intrigue, et finit par être désobligeant. Personne en mal d’être ou d’acceptation ?
Le temps colonial va de 1920 à 1960. Il est marqué, durant l’entre-deux-guerres, par des investissements importants en infrastructures de transports terrestres de la part de l’administration coloniale française pour projeter l’économie du Cameroun vers les colonies d’Afrique Centrale et leur faire profiter de sa position stratégique. Un processus d’intégration de fait s’esquisse entre le Cameroun et l’AEF. Toutefois, dès les années 1930 l’administration coloniale pense avoir établi la quantité de liaisons interterritoriales nécessaire pour susciter des interactions économiques entre le Cameroun et l’AEF. De 1940 à 1960 l’on constate une baisse progressive de l’intensité des travaux. En effet, le contexte politique heurte les enjeux économiques malgré la planification après 1945. La symétrie entre constructions des routes transfrontalières et désir d’exploitation économique harmonisée des territoires du Cameroun et de l’AEF qui cède à la construction d’un espace politique fragmentée au voisinage de 1960.
C’est dans ce contexte que le Cameroun et ses voisins de l’ex-AEF (Gabon, Congo, République Centrafricaine et Tchad) accèdent à l’indépendance. Considérablement, l’intégration est à reconstruire entre ces territoires qui décident de former une union douanière en 1964. Le Cameroun et ses voisins de l’UDÉAC l’envisagent tout en campant sur l’héritage matériel et immatériel (politique) colonial. Il est en résulte une stagnation du réseau routier transfrontalier et une dynamique d’intégration atténuée durant les trente-cinq ans de l’union. L’avènement de la CÉMAC en 1994 s’accompagne d’une cascade de projets d’infrastructures. Le Cameroun apparaît comme le point de départ ou d’aboutissement de plusieurs d’entre eux dans le sillage des travaux qui s’en suivent. Il en découle une redynamisation du processus d’intégration régionale avec les pays de la sous-région. Cependant, il est désormais sous l’influence de la mondialisation et du capital néolibéral.