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Maison d'arrêt de Mont-de-Marsan

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Maison d'arrêt de Mont-de-Marsan
Façade classée au 4 rue Armand-Dulamon
Présentation
Type
Architecte
David-François Panay
Claude Antoine Gagelin
Construction
Propriétaire
État français[1]
Patrimonialité
Localisation
Région
Département
Commune
Coordonnées
Carte

La maison d'arrêt de Mont-de-Marsan est l'ancien l'établissement pénitentiaire de la préfecture du département français des Landes.

Présentation

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La maison d'arrêt est située au n°4 rue Armand-Dulamon, dans le centre-ville de Mont-de-Marsan. Œuvre de l'ingénieur en chef des ponts-et-chaussées David-François Panay et de Claude Antoine Gagelin[2], sa construction s'achève en 1809. Elle ferme définitivement le au moment de l'ouverture du centre pénitentiaire de Mont-de-Marsan. Seule subsiste sa façade. Depuis 2019, le site accueille la résidence « Cœur de Ville »[2].

Du Moyen Age à la Révolution française

Au moment de la fondation de Mont-de-Marsan entre 1133 et 1141, prison et palais de justice sont installés dans le château vicomtal de Pierre de Marsan[n 1], où siègeront durant toute la période de l'Ancien Régime les tribunaux de la cour sénéchale et du présidial.

En 1790, la ville Mont-de-Marsan est élevée au rang de chef-lieu du département des Landes. Elle se dote au début du XIXe siècle de bâtiments administratifs à la hauteur de son nouveau statut, notamment de l'hôtel de préfecture des Landes, décidé par décret du 12 juillet 1808 pris par Napoléon Ier[3].

XIXe siècle

Pour répondre à des besoins fonctionnels et sans doute aussi symboliques, la prison, la gendarmerie de Mont-de-Marsan et le palais de justice de Mont-de-Marsan sont bâtis les uns en face des autres, comme figuré sur la cadastre napoléonien de 1811[n 2]. La prison est construite sur la partie ouest de l'ancien couvent des Ursulines, devenu bien national à la Révolution française, dans le prolongement de la caserne de gendarmerie de l'époque[n 3]. Sa façade s'inspire de cachots de Piranèse[2] et des ergastules de l'Antiquité, donnant à l'édifice un air d'austérité correspondant à la politique répressive du Premier Empire[3].

Dans un rapport au Conseil général des Landes, le préfet Jean-Marie Valentin-Duplantier fait l'éloge de cette nouvelle prison, qui présente selon lui tous les éléments nécessaires à son bon fonctionnement : une sûreté parfaite, une infirmerie évitant les inconvénients des transferts à l'hôpital de la ville, un chemin de ronde facilitant la surveillance. Il souligne en outre le caractère de sévérité de la façade et son entrée suffisamment monumentale pour inspirer crainte et respect. Cette allure, jugée sévère, suscite toutefois dans un premier temps des protestations des riverains. L'austérité du monument s'accorde en effet mal au caractère bourgeois de l'artère, bordée de luxueuses demeures, telles que l'hôtel Brettes ou la maison Dupeyré[4].

XXe siècle

À deux reprises, en 1923 et 1931, des exécutions capitales ont lieu à l'entrée même de la maison d'arrêt[n 4], lieu d'incarcération des condamnés à mort montois : Bernard-Louis Bordes dit Petit-Louis ou l'assassin de Bélis, est ainsi exécuté le devant la prison[5]. L'exécution publique nécessite le maintien de l'ordre par un service composé de policiers, de gendarmes et d'une compagnie du 14e régiment de tirailleurs sénégalais. Le dernier exécuté en public des Landes est l'assassin Étienne Bordus[n 5] le samedi [6] au milieu de la rue Armand-Dulamon[7].

Pendant la Seconde Guerre mondiale, la ville est occupée à partir du 27 juin 1940. Une partie de la maison d'arrêt est alors réquisitionnée par les Allemands et sert de lieu de détention pour les Juifs arrêtés dans la région de Mont-de-Marsan, de Roquefort à Amou, essentiellement pour tentative de franchissement de la ligne de démarcation. Les enfants de moins de 16 ans sont séparés de leurs parents et internés à l'hôpital Lesbazeilles. Entre la fin de l'année 1940 et la fin 1942, environ 230 Juifs sont ainsi internés à Mont-de-Marsan, dans la « section allemande » de la maison d'arrêt, la « section française » continuant quant à elle d'accueillir les détenus de droit commun condamnés par la justice française. De là, les Juifs sont transférés jusqu'en juillet 1942 vers les prisons de Bayonne ou de Dax, puis vers le camp de Mérignac à partir du 29 juillet 1942. Après l'abolition de la ligne de démarcation et l'occupation de la zone libre, le nombre de détenus diminue et ils n'y sont souvent que de passage avant leur transfert vers Bordeaux[8]. C'est notamment le cas des personnes arrêtées à Mont-de-Marsan lors de la rafle du 11 janvier 1944. D'abord conduites à la feldgendarmerie, elles sont brièvement incarcérées à la maison d'arrêt de Mont-de-Marsan avant d'être envoyées à Bordeaux et au camp de Drancy le 12 janvier. De là a lieu leur déportation à Auschwitz le 3 février 1944 par le convoi no 67[9]. La libération de Mont-de-Marsan a lieu le 21 août 1944 avec le combat du pont de Bats[10].

Après-guerre, René Discazeaux est le dernier supplicié du département à être décapité dans la cour intérieure de la prison le [n 6].

XXIe siècle

L'ancienne maison d'arrêt fonctionne pendant près de deux cents ans. Devenue obsolète, elle est désaffectée en 2008 après l'ouverture du plus moderne centre pénitentiaire de Mont-de-Marsan. Le site est réhabilité en résidence en 2019, seule la façade d'origene classée est conservée.

Eléments protégés

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La partie gauche de la façade[11] est inscrite aux monuments historiques par arrêté du [1], la partie droite de la façade d'entrée et la toiture attenante sont classées aux monuments historiques par arrêté du [1]. Le porche de la partie droite de la façade avec son escalier d'accès sur la rue et sa porte avec sa menuiserie est inscrite aux monuments historiques par arrêté du . C'est le seul monument classé de Mont-de-Marsan[2].

Notes et références

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  1. Sur l'actuelle place Charles-de-Gaulle, à l'emplacement du théâtre municipal de Mont-de-Marsan. Il est démoli en 1810 après l'achèvement du palais de Justice et de la maison d'arrêt
  2. Voir le plan du cadastre napoléonien : M. Brun, géomètre du cadastre, « Tableau d'assemblage du plan cadastral parcellaire de la commune de Mont-de-Marsan », sur Archives départementales des Landes, (consulté le )
  3. Au 4 rue du 8 mai, actuel siège du Service départemental de l'Architecture et du patrimoine.
  4. Pendant la Révolution française, la guillotine est montée deux fois sur la place Saint-Roch. Les exécutions capitales prononcées par la Cour d'assise des Landes sont au XIXe siècle réalisées publiquement place de la Tannerie (actuelle place Raymond-Poincaré) à Saint-Jean-d'Août, puis au XXe siècle, dans la rue Armand-Dulamon devant la maison d'arrêt. Les dernières exécutions se font à huis clos, dans les murs de ladite prison.
  5. Âgé de 40 ans, il exerce la profession de scieur de long. Il est condamné pour le meurtre à coups de marteau le 7 juillet 1930 à Saint-André-de-Seignanx de Jeanne Lafourcade, aubergiste, pour lui dérober la somme de 3 100 francs
  6. Voir les exécutions en France

Références

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  1. a b et c « Classement de la prison de Mont-de-Marsan », notice no PA00083981, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture. Consulté le 23 août 2009
  2. a b c et d L'ancienne maison d'arrêt, panneau de présentation réalisé par la Ville de Mont-de-Marsan et les Monuments historiques, consulté sur site le 22 décembre 2021
  3. a et b Alain Lafourcade, Mont-de-Marsan de A à Z, Saint-Cyr-sur-Loire, Éditions Alan Sutton, , 128 p. (ISBN 978-2-8138-0205-7)
  4. Mémoire en Images, Serge Pacaud, éditions Alan Sutton, 1998, p. 50
  5. Le Républicain Landais, « Bernard Bordes, l'assassin des époux Vital-Glize, a payé sa dette », sur Archives départementales des Landes, (consulté le )
  6. Le Républicain Landais, « Une exécution capitale à Mont-de-Marsan, Bordus a expié », sur Archives départementales des Landes, (consulté le )
  7. Pascal Larrazet, Service Communication, « Mont-de-Marsan, Ville préfecture », sur www.montdemarsan.fr (consulté le ).
  8. Centre pédagogique de la résistance et de la déportation des Landes, « La prison de Mont-de-Marsan pendant la Seconde Guerre mondiale », sur Centre pédagogique de la résistance et de la déportation dans les Landes (consulté le )
  9. Centre pédagogique de la résistance et de la déportation des Landes, « La rafle du 11 janvier 1944 dans les Landes », (consulté le )
  10. Itinéraires de mémoire des deux guerres mondiales à Mont-de-Marsan, Saint-Pierre-du-Mont et alentours, réalisé par l'ONACVG, AAL-ALDRES, Conseil départemental des Landes, Ville de Mont-de-Marsan, 2017, consulté le 8 février 2024
  11. Cad. AB 86

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Articles connexes

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Liens externes

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