La Vierge de Miséricorde Perdrizet Paul
La Vierge de Miséricorde Perdrizet Paul
La Vierge de Miséricorde Perdrizet Paul
"LA
VIERGE. DE MISÉRICORDE
PAUL PERDMZET
ANV.IKN MIÎMKIU-: in-: I.YÎCOI.K IVATIIIÎNKS
lIOCTKtMt ISS I.IÏTTHlïS
MAITUK i>]-:. OJNFKitKXor.s À I.'I;.MVI;IWITI: DK NANCY
PARIS
ANCIENNE LTlSRAIRlË THORIN ET FILS
ALBERT FONTEMOING, ÉDITEUR,
Libraire des Ecoles françaises d'Alhènes eL de Rome,
cie rinslilul français d'Archéologie orientale du Caire,
du Collège de France et de l'Ecole Normale Supérieure.
4, RUE LE GOF-1'Y 4
1908
/iiiijvivju WJ> rraujjtJU i'iuljAUrtUOjro V AIULIVJ'JÛ lil U15 KUMIi
"VOLUME D'INTRODUCTION : MÉMOIRE sun UNI; MISSION AU MONT ATIIOS. Suivi d'un
mémoire sur unambon conserve àSalonique, la représentation des Mages en Orient
et en Occident durant les premiers siècles, par Monseigneur DUCHHSNIÎ,
de l'Institut, directeur de l'Ecolefraneaise de Rome, et M. Cli. BAYHT. ancienmembre
des Ecoles françaises d'Athènes et de Home, directeur de l'enseignement supérieur.
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H- — Ce fascicule m; se vend qu'avec le IX' et le XXVIII', contenant, les 2e et, :îf parties
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du travail de l'auteur. Le prix net des :-î vol. déj5 publiés est de ;i0 francs pris ensemble.
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membre de l'Ecole française de Rome I fr. 50
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JY./J. —Ce fascicule ne se vend qu'avec le XXVHI* contenant la :!' partie du travail
de l'auteur. (Voir également ci-dessus fascicule IV ou lrc partie de cet ouvrage.)
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TIENNES EN Ol'.IENT AVANT LA QUERELLEDES ICONOCLASTES, par M. ('.11. BAYET. i IV. 5"
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ARCHÉOLOGIQUE D'ATHÈNES, par M. .1. MAETIIA (avec s belles planches en héliogra-
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XXIV. LE: MANUSCRIT H'ISOCRATE URUINAS CXI DE LA BIULIOTHÈQUI-: VATICAN!-:. DESCRIP-
TION ET HISTOIHE. RECKNSION I>II PANÉGYRIQUE., par M. Albert MARTIN. . . IV. 50 1
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XXVIII. Première section. LES ARTS A LA COUR DES PAPES PENDANT LE XV» ET LE XYI"
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XXXII. LES ARCHIVES ni; LA BIRLIOTIIÈQUI-:ET LE TRÉSOR DE L'ORDRE DE SAINT-JEAN DK
JÉRUSALEM A MALTE, par M. DELÀ VILLE LE: ROLT.X S fr.
' A suivre.
.'RlBlLlOTUÈQUK
IH'.S
LA VIERGE DE
MISÉRICORDE
KTUM D'I'N THÈME ÎCONOGKAIMIIQUK
PAU P. P1ÏRDR1ZKT
FASCICULE CENT UNIÈME
LA VIERGE DE MISÉRICORDE
ÉTUDE D'UN THÈME ICONOGRAPHIQUE
PAR P. PERDRIZET
MAÇON, 1-nOTAT FllliltES, IMPRIMEURS
ÉTUDE D'UN THÈME ICONOGRAPHIQUE
OUVRAGES DU MÊME AUTEUR
PARIS
ANCIENNE LIBRAIRIE TIIOIUN ET FILS
ALBERT PONTEMOING, ÉDITEUR,
Libraire des Ecoles.françaises d'Athènes et de Home,
de l'Institut français d'Archéologie orientale du Caire,
du Collège de France et de l'Ecole Normale Supérieure.
4", RUE LE GO F F, 4
1908
Pourtant, on peut souhaiter que, même dans des monogra-
phies du genre de celle-ci, le document non seulement nem-
pêche pas la synthèse, mais qu'il ne la masque pas trop. J'ai
tâché de distinguer, même à l'oeil, mes dossiers de mes démon-
strations.
Un livre qui renferme une documentation assez malaisée
à réunir a toujours un grand nombre d'auteurs. J'ai
mentionné, chacun en son lieu, tous mes collaborateurs béné-
voles. Je liens à remercier ici, d'une façon particulière, ceux
auxquels je dois le plus : MM. Léon Germain de Maidy,
Emile Bcrlaux, Gaston May, René Jean, Albert Grenier,
René Ilarmand et Adrien Moureau. Je remercie aussi M. Hol-
leaux, qui n'a pas hésité à offrir à celle élude Vhospitalité de
la Bibliothèque des Ecoles, cl mes imprimeurs MM. Prolat.
P. P.
INTRODUCTION
•1. Wilpert, Pillnrc délie Calacomhe Romane, p. 105. pi. 103. 207, 20S ;
Marucchi, Eléments d'archéol. chrétienne, !.. 1, p. 319. C'est, je suppose, aux
peintures des catacombes que songeait M. l'abbé Broussolle. quand il a risqué
cette assertion déconcertante : « L'iconographie de N.-D. de Bon-Secours est
des plus riches. On trouve déjà cette Madone dans les plus vieilles peintures
deTÉlal romain » (La jeunesse du Pérugin, p. <i7f>).
2. Luc, i, 3S : Ecc.e ancilla Domini, fiât mihi secundumverhum /mini.
3. Irénée, Contra haereses, V, 19 (Migne, P. G., VII, inri): Ka inohedie-
ral Deo, haec suasa est ohedire I)co, uli viiginis Evae virgo Maria fierel
advocata. Et qiiemadmodum adslrictum est morli genus humanum per virgi-
iiein-, salvalur per virginem. Cf. lîossuet, '/' sermon pour l'Annonciation, 1"
point (OEuvrcs oratoires, éd. Lcbarcq, t. III, p. 3) : « Eve croit au serpent et
Marie à l'ange. Eve, séduite par le démon, est contrainte de fuir devant la face
de Dieu, et Marie, instruite par l'ange Gabriel, est rendue digne de porter
Dieu. afin, dit saint Irénée. que la Vierge Marie fut l'avocate de la Vierge
Eve ...
LA CROYANCE A LA MISÉRICORDE DE MARIE 9
oeuvres complètes (par ex. dansl'éd. d'Anvers ou Cologne, 1612, t. 18), paraît
être en réalité de Nicolas de Gorran: cf. Qiiélif et Echard, Script. 0. P.,
1.1. p. 313 el 111.
1. P. h-, CLXXX1V. 1059-1077.
L'art religieux du XIIP siècle, 2e édition, p. 29(5.
2.
3. Dante, Paradiso, XXVI, 102.
1. Vacandard, Vie de sainl Bernard, 2° éd., t. H, p. 80-98 ; du môme, Sainl
Bernard orateur,p. 281-321.
5. Parad., XXXIII, 12-19
LA CROYANCE A LA MISÉRICORDE DE MARIE
15
'
donner à saint Bonaventure ».
Cf. le prologue des Medilalioncs dans les Opéra S. Bonavenlurae, éd. de
Lyon (1668), t. VI, p. 331 : sanclorum Palrnm auctorilalibus conspersum est-,
pracserlini S. Remardi, cujus rei ralionem c. 36 reddil Auclor his verbis :
nldeo libenlcr lïernardi verha in hoc, opuscnlo inlersero et adduco, quia non
solum spirilualia sunl, el cor penelrantia, sed el décore plena, el ad Dei ser-
vilinni excilanlia. Cf. ch. u. p. 335: inter cas (misericordiam et pacem, veri-
16 CHAPITRE I
Piîiuimzm-.
— La Vierge de Miséricorde.
CHAPITRE II
LE THEME DE LA VIERGE AU MANTEAU PROTECTEUR
EST D'ORIGINE CISTERCIENNE
Ce thème est inconnu à Fart d'Orient et, avant le .\mc siècle, àl'art
d'Occident. — lia sa source dans une légende Cistercienne, rappor-
tée par Césaire d'IIeislerbach. — Le symbolisme du manteau. —
Succès du thème parmi les Cisterciens.
ce
Un moine de noire Ordre, qui avait une dévotion parti-
culière pour Notre-Dame, fut, il y a quelques années, ravi en
esprit, et admis à contempler le ciel de gloire. Ayant vu les
divers Ordres de l'Eglise triomphante, les Anges, les
Patriarches, les Prophètes, les Apôtres, les Martyrs, les Con-
fesseurs, et, répartis selon leurs insignes, les Chanoines
réguliers, les Prémontrés, les Clunisiens, il s'inquiéta de son
Ordre à lui. Et il regardait de fous côtés, et ne découvrait
aucun des siens dans le royaume de gloire. Alors se tournant
vers la bienheureuse Mère de Dieu, il gémit et lui dit :
« Pourquoi donc, Dame très sainte, ne vois-je ici personne
de Cîteaux"? Pourquoi les plus dévoués de vos serviteurs sont-
ils exclus de ces béatitudes ? » El la reine du ciel lui répon-
dit : « Ceux de Cîteaux me sont au contraire si chers et si
familiers que je les réchauffe sous mes bras. » Et ouvrant le
manteau qui la couvrait et qui était d'une largeur merveilleuse,
'-$
^.
CS
lion de J.-C. par les saints est la légende de. saint François, (elle (pie l'a
rucniilée- Barthélémy de Pise dans son fameux ouvrage, Conformilales vitac
s. l'i'anrisci ad rilam ./. C Comme Klic, saint François est enlevé au ciel sur
an char de l'eu; connue Klic, saint Vit. saint Modeste, saint Crescenl sont
nourris au désert par les oiseaux du ciel ; comme Elisée, sainl I.eul'roi l'ail,
remonter sur l'eau un 1er de hache qui était tombé dans un lleuvc. La
légende de la conversion de Clovis à Tolbiac, celle de l'apparition (h; saint
Bernard à Amaury. roi de Jérusalem, sont copiées sur l'apparilion du laba-
runi à Constantin.
1. Son martyre est représenté sur un tableau de la cathédrale d'Aix Bou-
chot. La peinture en France sons les Valois, pi. LIV;.
2. Caractérislitiues, I. II. p. "(il.
3. Fresque d'Assise. Alinari ."rjâii ; panneau gioltescpie provenant de Sa
Croee, au musée de l'Académie de Florence. Alinari iSl ; prédelle du Giotlo
1
des jeunes gens qui gardaient sous le froc les qualités char-
mantes de. leur âge. entrain, la gaiti'. i allure aisée et élé-
1
per iam infantiles et imperilos lio- anxia aul liorum similibus, qui
m.incs usurpalur ? » Cui inox ad mei sunl, el mihi eos servabo. »
verba Chrisli Mater apparens, rc-
levalopallio, ci Fralres Ordinis os-
lcndil, diccns : (( Nedespicias quos-
cumque talcs ; ego sum, quac rego
eos cl prolego,el corum pcdcsdiri-
go in viam pielalis. »
Surgc. Qui cum slarcl'coram Domino, inlcrrogavil eum dirais : Cur sic a/iin-
rissime ploras ? Qui ail : Quia in conspcclu gloriae oinnis Religionis homincs
inlueor : de mei vero Ordinis filiis hic, proh dolor, nullnm conspicio. Cui
Dominus : Vis videre Ordinem luum ? Al ille : Hoc desiilcro. Domine Deus.
Tune Filins Dei inanuni suam supra scapulam Virginis ponens. dixil adiilnm :
Ordinem lu uni Malri me.ie commisi. El cum adhuc pin adhaererel affcclu,
Ordinem suiiin videre desiderans. Dominus ilcrum dixil ei : Omnino vis eum
videre '.' Bcspondil : Hoc affecte, mi Domine. El ecce Mater Virgo, I/IIIH placuil
Filio, cajtpam, ijua dccoralacerncbalur, evidenler jtalefaciens aperuil, expan-
dens cor.'im lacrimoso Dominico serve suo ; eralque hoc. tanlae c.apacilalis cl
immensitalis veslimentum, quod totain caetvslem palriam amplexando dulci-
ler continebal. Sul> hoc scc.urilatis legumenlo, in hoc pielalis gremio vidil ille
conlemplalor snbliminm et prospecter secretorum Dei Dominicus Fralruni
sui Ordinis iiinunicram mulliliidinem singularis proteelionis cuslodia cl bra-
chiis amoris pccularis complexam. Thierry d'Apolda, dans AcIaSS.. août, I,
p. 583. Cf. Galuagni de la Flamma, Citron. O. P.. p. 16 Reichert. Pour les
hagiographes plus récents, qui ont reproduit le récit de Thierry, cl". Acla SS.,
août, 1, p. -'i6*î : Marrachi, Annales O. P., t. I, p. 250; Ralme cl Collomb, Gai-
lulaire de saint Dominique, III, p. -12. Les ouvrages de piété oui souvenL
raconté cette vision : cf. le P. Bridoul, Le triomphe annuel de A'.-D. (Lille,
16i0), t. IL p. 110; Lacordaire, Vie de sainl Dominique, eh. 12: Maynard,
La sainte Vierge (Paris, 1877), p. -102 ; le P. Terrien, S. .1., La Mère de Dieu
el la Mère des hommes, l. IV, p. 118; etc.
1. Chronica O. P., p. 16 Reichert.
2. Chronic, pars III, lit. 23, cap. 23.
3. Acla SS., août I, p. '166-407.
i. Malvenda, Annal. O. P., ad ami. 121 S, cap. 31, cité dans les Acla SS.,
août 1, p. -107 .
LA VIERGE AU MANTEAU ET LES ORDRES RELIGIEUX
41
rut elle portait un beau manteau sur lequel était écrit Ave,
*
'
6. Sausserel, Apparitions et révélations de la T. S. Vierge, t. II, p. 16.
L. III, cap. 17. Les Révélations de sainte Brigitte parlent encore du
manteau symbolique de la Vierge, mais d'une façon différente : Ego vocor ab
ï 1- CHAPITRE Ul
s'enfuirent tous : da ivel miser frau den manlel gen den vin-
den, da fluhcn sic aile hinwck 1.
Sainte Brigitte, sainte Gertrude, sainte Claire de Montefalco,
ne sont, non plus que la Béguine de Bruxelles, ni des Cister-
ciennes ni des Dominicaines. Ainsi, peu à peu, dès le
xivc siècle, la vision de la Vierge au manteau cesse d'être la
propriété exclusive des deux grands Ordres qui se l'étaient
disputée au xutc. Elle devient un thème courant de la mystique
monastique2. La vision reste la même ; il n'y a de changé que
les noms, celui de la personne qui aurait été gratifiée de cette
vision, el celui de l'Ordre à la gloire duquel la vision est racon-
tée. Quelques exemples suffiront.
Au commencement du xvic siècle, une abbesse de Calahre
voit la Vierge abritant sous son manteau un ordre qui allait
naître, celui des Capucins 3. En 1563, comme sainte Thérèse
était avec ses compagnes en oraison dans le choeur après
compiles, la Vierge lui apparut : elle était vêtue d'un man-
teau blanc dont elle couvrait toutes les religieuses du Car-
mel'1. Dans la suite, plus dune fille de sainte Thérèse, la
bienheureuse Marie de l'Incarnation, et en 1623, Catherine
de Jésus eurent la même vision que leur fondatrice 0. Bien
avant, du reste, que sainte Thérèse eût réformé le Carmel,
cet Ordre disputait aux Cisterciens et aux Dominicains la
Arision de la Vierge au manteau. Le Carmel est l'un des Ordres
qui se sont voués spécialement au culte de Marie ; il s'appelle,
par privilège reçu d'Ilonorius III (1216-1217), l'Ordre de la
divine Vierge Marie, Ordo bcalissimae V. M. de Monte Car-
mclo, Divae Mariac Carmeli sociclas. Un tableau de Porde-
none représente la Vierge abritant sous son manteau les deux
saints du Carmel, saint Ange martyr et sainl Simon Stock,
avec la famille des Otloboni. Une gravure de Pierre de .Iode
représente la Vierge, en costume de Carmélite, abritant sous son
manteau tout le Carmel, à droite les hommes, à gauche les
2-
S"
1. PANNEAU DE L'ACADÉMIE, FLORENCE 2. TABLEAU DU MUSÉE DE BUDAPEST 3. TABLEAU DE I.'ÉGLISE DES SERVÎTES, A SIENNE
LA VIERGE. AU MANTEAU ET LES ORDRES RELIGIEUX 47
DOMINICAINS
1. Florence. Bibliothèque de S.Marco. Miniature d'un graduel domini-
cain, portant au fol. Lia la signature de fra Ik-nedello del Migello ( ÎMS'.I-
l-i-iS.'iLa Vierge abritant les Dominicains sous son manleau. Signalée
par Krobs, Maria mil dcm Scliulzmanlel, p. •}'">.
2. Coblence, Musée municipal de peinture (Catalogue, 187-1. n" (il
Tableau à fond d'or; xv" s. La Vierge lient l'enfant : sous son manleau..
deux Dominicains, loul pelils. agenouillés. A dr. el à g. de ce groupe,
central, saint Dominique et sainl Thomas d'Aipiin, agenouillés :
derrière eux, deboul, sainle Catherine de Sienne cl sainl Pierre
martyr.
3. Gravure de Théodore Galle (Nys, f" 17:.En bas. sur la lerre. saint
Dominique en exlase, agenouillé, les yeux lixés au ciel. Dans le ciel, au
milieu de nuages, apparaît la Vierge : son manteau, soutenu par des
anges, abrite à dr. les Dominicains, à g. les Dominicaines. Le lilrc de
la gravure est : Regina caeli miilliludinoiii Fralruni el Sororum sub
pallio taillantes illi oslcndil: le quatrain explicatif, du à .1. Nys, (). P..
est :
Sensibus abripilur lotus, caclnmque pererral :
asl inibi nul/uni planr/il adesse suum.
Sisle, inquil Chrislus, lacrymas, cl quaererc noli :
en Mariac cernis quos lalilarc Inga .
PI. IV, 1.
FRANCISCAINS
1. Sienne. Académie, n" 20. Polit panneau archaïque. « 11 esl permis
d'attribuer à Duccio la jolie petite Madone, si grandement conçue, avec
trois Franciscains à ses pieds » (Burckhardl, Le Cicérone, t. Il, p. ">07
de la traduction i. La Vierge esl assise sur un trône, les pieds sur un
tabouret. Derrière elle, quatre anges à mi-corps. De la main g., elle
lient l'Enfant, de la dr., elle ramène le pan de son manleau sur Irois
fratclli agenouillés; le premier lui baise le pied, les deux autres l'im-
plorent les mains jointes. Lombardi, 2i'l'i: phololypie dans Cavalca-
sclle el Crowe, A hislory of painling in Haly, éd. Douglas (Londres,
1003), l. 1, pi. à la p. 190.
PI. VI
i, niZET, Lu Vierge de Miséricorde
Lus ri'.i.Mos i HIS surs I.A l'Uni i. ciius i > i. |..\ Viim.r.
PRÉMONTRÉS
12- Gravure d'Edme Morcau (de Reims; vivait sous Louis XIII), qui
sert de frontispice aux deux volumes du catéchisme des Prémontrés de
Ponl-à-Mousson, publié en 1023 par le réformateur de l'Ordre, Servais
de Lairuels, abbé de Sainle-Marie-Mujeure (sur ce personnage, cf.
Eug. Martin, Servais de Lairuels cl la réforme des Prémontrés en Lorraine
cl en France au N VIP siècle, Nancy, 1893).
Calcchismi \ noviliorum et corundem \ niagislri, \ omnibus quoruin-
cumqucOrdiniim | rcligiosis ii/Hissiml \ lomus I [II\, | aulhore Reverendo
Diomino) Servalio de Lairuelz,docl. lhcologo,S. Mariac \ Majoris Mussi-
ponlanae olim ad Nemus abbale el R(evercndissi)mi D(omini) Pétri \ Gos-
sclii ord(inis) Praemonslralen(sis)generalis in communilalc | antiquirigo-
ris neenon per Germanium, Roemiam et. \ Poloniam vicario gçncrali. \
Miissiponli, apnd Sanclam Mariant Majorent | , per Franciscum du
Rois serenissimi ducis Lolhnringiae lypographum \ anno Domini
,
MDCXXUI. | E. Morcau /'ce.
Ce beau frontispice représente la Vierge de Miséricorde protégeant
les Prémontrés; l'abbé des Prémonlrés occupe la première place, Ma
droite delà Vierge; la première place à gauche esl occupée par le prieur
de Ponl-à-Mousson. Deux saints soutiennent le manleau, h droite
saint Augustin, créateur légendaire de l'Ordre des Chanoines auquel
appartient Prémonlré, à gauche saint Norbert, fondateur de Prémontré,
reconnaissable à l'ostensoir qu'il tient à la main. Saint Augustin
dit : ecce filii noslri sicul novellac olivarunt in circuilu (ce texte, pris au
Psaume CXX.VII, 3, a élé souvent appliqué à tel ou tel Ordre monas-
tique : cf. Lecoy de la Marche, La chaire franc., au ni. si., 2° éd., p. 87).
Saint Norberl dit : monslra le esse malrein (c'est un vers de VAve maris
52 CATALOGUE
CARMES
1. Tableau d'un peintre viennois anonyme, du début du xvic siècle,
peint pour les Cannes de Vienne, aujourd'hui au musée du couvent
bénédictin de Kloslerneubourg. Ce tableau singulier sera étudié plus
loin, ch. xi.— PL XXVIII, 1.
2. Venise, Musée de l'Académie, n° 321. Anderson, n° 12903. Tableau
du Pordcnone, peint en ly2"j, jadis dans l'église de Pescincanna. La
Vierge, sans la couronne el sans l'Enfant, apparaît sur des nuages, les
bras ouverts d'un large cl. beau geste. Sous son manleau, que sou-
tiennent de petits anges, les deux saints du Carmel : à dr. le martyr de
l'Ordre, saint. Ange, qui, comme saint Pierre de Vérone, porte un glaive
liehé dans son crime; à g., saint Simon Stock, Anglais, troisième géné-
ral de l'Ordre ; il porte un lys, symbole de virginité. Les deux saints
mollirent à la Vierge la famille Olloboni agenouillée, à dr. les hommes,
à g. les femmes (dont deux Carmélites). Au bas du tableau, cette ins-
cription : Dive Marie Carmcli socielas. Crowe et Cavalcaselle (Ilislorg
of paiuling in norlh Ilalia, II, p. 20'i) et les récents éditeurs du Cicérone
(p. 882 de la 8° éd. ail.) admirent beaucoup ce tableau ; « dipinto molto
sciupato dai lavacri » (Paolelli, Calalogo, p. 102). Cf. encore Jameson,
Legends ofthe Madonna, 2e éd., p. 93.
3. Statue plus grande que nature, en bois, par Grcgor Erbart (-]- luiO),
jadis dans un couvent du Carmel près Augsbourg, aujourd'hui au
musée de Berlin. Cf. le Catalogue de Bodc-Tschudi, n° 3a7 ; repro-
duction dans la Kuiislchronilî, XXII (1887), col. 423. La tête de la
Vierge offre une grande analogie avec la tête du relief d'Olmul"/. (cf.
in fra, ch. x). La tôle est refaite. Six personnes sous le manteau, trois
moines à dr., trois nonnes à g. La Vierge porte l'Enfant. A ses pieds,
le croissant de la lune à lête féminine.
4. Gravure éditée à Anvers par Pierre de Jode. La Vierge, couronnée,
en costume de Carmélite, portant sur le scapulaire les armoiries de
l'Ordre (sur ces armoiries, cf. Cahier, Caractéristiques, t. I, p. 83),
abrite sous son manteau à dr. les Carmes, à g. les Carmélites. Deux
anges, dans les airs, tiennent au-dessus de sa tête une couronne de
fleurs. Au-dessous, cette légende : Ordo Reatissimae Virginis Mariae de
monte Carmelo.
PI. IV, 3.
5. Gravurede C. Galle. La Vierge, couronnée, tenant l'Enfant, distribue
des scapulaires à des priants agenouillés sous son manteau. A dr. les
CATALOGUE 53
6. Anvers. Musée Planlin, salle II, n° 69. Dix-huil dessins par Corn. Jos.
d'il eur (1707-17 02) pour un bréviaire in-16, Rreviarium fralruni B.V.Mariac
de Monte Carmeli. Le frontispice représente une vigne florissante, sym-
bole de l'Ordre du Carmel, au pied de laquelle sont deux Carmes (sans le
scapulaire, on verra plus loin pourquoi). Celui de droile s'appuie d'une
main sur la bêche avec laquelle il vient de travailler la terre au pied de
celte vigne; dans l'autre main, il lient une épée flamboyante : cet attri-
but le fait reconnaître pour le prophète Klic, que les Carmes assuraient
avoir élé le fondateur de leur Ordre (Cahier, Caractéristiques, t. I,
p. 111 et 303) : l'épée flamboyanterappelait que « la parole d'Elie bridait
comme la flamme » (Ecclésiastique, xi.vm,l) el qu'il « était enflammé de
zèle pour le Dieu des armées » (III Rois, xix, 10, 14). Le Carme qui
arrose la vigne est le disciple d'Elie, Elisée, reconnaissableà sa cruche
(Cahier, t. I, p. 301). L'Ordre des Carmes, qui fut fondé vers ll:j6 par
un croisé calabrais sur le mont Carmel en Palestine, a toujours gardé de
son origine orientale un faible très prononcé pour le merveilleux. « Les
Carmes semblent représenter assez bien ce qu'on pourrait appeler la
mythologie de l'histoire monastique : leur prétendue descendance des
anciens solitairesqui.dèslespremiers âges du monde, peuplaient, dit-on,
le mont Carmel ; tes noms de quelques-uns de leurs chefs, parmi les-
quels ils se plaisent à compter le philosophe Pythagore, et dont ils
auraient persisté à donner une liste antérieure au déluge, si l'on ne leur
avait objecté que l'Ecriture ne dit point qu'il y eût des Carmes dans
l'arche de Noé ; leurs nombreux et inconcevables ouvrages pour soute-
nir toutes ces fables, défendues le plus souvent par des injures gros-
sières ou par des menaces non moins ridicules que les injures; tout
cela n'a servi qu'à les faire descendre fort au-dessous de la puissante
congrégation de sainl Dominique, ou des illustres disciples de sainl
Benoit 1. » On sait à quelle polémique donnèrent lieu, à la fin du
xvii" siècle, entre le Bollandiste Papebroch el les Carmes, les traditions
de ceux-ci louchant l'antiquité fabuleuse de leur Ordre 2. Le dessin du
musée Planlin montre que les Carmes, au xvmc siècle, n'avaient rien
rabattu de leurs prétentions. Aujourd'hui, les Carmes d'esprit avancé
pensent que le prophète Elie doil être considéré comme le père de leur
Ordre, parce qu'il aurait apparu à sainl Bcrlhold, leur premier général,
1. J. V. Le Clerc, dans YHisl. lill. de la Fr., t. XX, p. 511. Cf. Rev. des Biblio-
thèques, 1905, p. 322.
2. Ces traditions expliquent la curiosité iconographique relevée par Sauvai
(Hisl. el recherches desanliquilés deParis, appendice du t. III, p. 35) : « depuis
peu, aux Billctles, dans la chapelle de la Vierge, le P. Mathias de Saint-Jean,
prox'incial des Carmes Mitigés, a fait représenter Agabus, l'un des préten-
dants de la Vierge, rompant sa baguette el prenant l'habit du Carme [c-
.
à-d. du Carmel], de dépit de A-oir la Vierge mariée à Joseph. »
54 CATALOGUE
et lui aurait commandé de réunir sur le mont Carmel les religieux qui
devaient former le noyau de l'Ordre nouveau (Anal. Roll., 1900, p. 195).
Au pied de la vigne resplendit dans une gloire le chiffre de Marie sur-
monté de la couronne i-oyale, ce qui signifie que le Carmel esl consacré
uniquement à la dévolion delà Reine du ciel — tandis que l'apparition
qu'on voit au-dessus de la vigne prouve que la dévotion du Carmel pour
Marie trouve au ciel sa récompense : Marie apparaît, portant l'Enfant
Jésus, etabritanl sous son vaste manleau soutenu par desanges, à droite
les Carmes, à gauche les Carmélites; au premier rang, à gauche, sainte
Thérèse tenant un crucifix, à droite sainl Simon Stock, auxquels Marie
remet le scapulaire des religieux (sur l'apparition delà Vierge à sainl
Simon Stock, voir la fameuse dissertation de Jean de Launoy). Pour les
deux sortes de scapulaires, celui des religieux el celui des laïques, cf.
Cahier, Caractéristiques, s. v. scapulaire; celui des religieux Cannes
ou Dominicains esl une longue bande d'étoffe, qui tombe jusqu'aux
pieds el qui est de la même couleur que la tunique, blanche pour les
Dominicains, brune pour les Carmes. Si Elie cl Elisée n'ont pas le sca-
pulaire, c'est que, quand ils furent sur la terre, la Vierge ne l'avait
pas encore octroyé aux Carmes.
PL IV, 4.
Avila, dans la sacristie de l'église des capucins (cette église est
"7-
balie sur remplacement de la maison natale de sainte Thérèse). Enorme
tableau peuplé de centaines de personnages, qui représente les gloires
du Carmel. Toile en largeur. Vers 1000 (renseignements communiqués
par M. Bertaux).
CHARTREUX
1. Sceau du xivc siècle, provenant de la Chartreuse du Val-Profond
(archidiocèse de Sens). Dans une arche gothique, la Vierge nimbée,
debout, de face, abritant sous son manteau deux Chartreux agenouillés,
qui tiennent un phylactère sur lequel on lit celle phrase de l'Ave maris
Stella : MONSTRA (le) ESSE MA(i/'C7ii). Le manteau de la Vierge esl
tenu par deux saints qui seraient sainl Christophe portant l'Enfant
Jésus sur les épaules, et saint Jacques de Composlelle. Cf. Vallier :
Sigillographie de l'Ordre des Chartreux el numismatique de saint
Bruno (Monlreuil-sur-Mer, 1891, 8°), pi. XIV, n" -4.
I
2. Le plus intéressant des monuments qui représentent la Vierge de
Miséricorde abritant les Chartreux sous son manteau, esl une fresque
de la deuxième moitié du xve siècle, qui se trouve à l'ancienne Char-
treuse du Pesio, dans l'Apennin ligure, non loin du col de Tende. Elle
1 a été publiée par M. de Laigue dans le Bulletin archéologique du Comité
(1905, p. 166-167, pi. XIII). J'ai montré ailleurs (Bull, des antiquaires
de France, 1906, p. 130-139) que M. de Laigue s'esl étrangement mépris
en voyant dans celte fresque l'oeuvre d'un primitif français, dont il a cru
pouvoir dire le nom, et montrer le portrait parmi les moines agenouillés
sous le manteau de la Vierge. Celle fresque n'esl pas un travail soigné ;
c'est un barbouillage fait à la diable, dans une niche en plein vent, à
CATALOGUE 55
l'entrée d'un pont par où l'on accède au couvent. La Vierge est debout
sur un piédestal, où, probablement, avait élé peinte une brève prière,
effacée aujourd'hui. Derrière la Vierge, une tenture en hauteur forme un
fond sombre; cette tenture se retrouve derrière beaucoup de Vierges ita-
liennes de la fin du xv° siècle, surtout dans la peinture ombrienne el véni-
tienne. La Vierge est coiffée d'un bonnet cylindrique, un peu évasé du
haut, analogue à celui de la Vierge de Miséricorde peinte en 445 par
1
AUGTJSTINES
1. Au musée de Pérouse, n° 336, tableau du xvic s., provenant du cou-
vent des nonnes Augusliniennes de sancta Lucia in porta Sanl'Angelo.
La Vierge, sans l'Enfant et sans la couronne, abrite sous son manteau
deux groupes de jeunes filles, vêtues de robes de toutes couleurs, mais
portant chacune un voile blanc sur la tête.
58 CATALOGUE
BENEDICTINS
1. Subiaco. Fresque du monastère du Sacro Speco. dans la crypte,
chapelle de la Dormition de la Vierge, peinte à la lin du xiv° s. « Marie
étend son large manleau pour abriter pape, évèques, cardinaux, reli-
gieux » (Barbier de Monlaull, dans Annales archéologiques, t. XIX,
p. 238). Je n'ai pas pu me renseigner sur celle fresque. 11 est croyable
qu'elle représente la Vierge abritant la grande famille bénédictine.
JÉSUITES
1. On signale, chez un brocanteur de Lyon, un petit lablcau repré-
sentant la Vierge Marie abritant les Jésuites sous son manleau : cf. Réu-
nion îles sociétés des Reaua;-Arls. 1907, p. -104.
ORDRES INDÉTERMINÉS
1. Petit tableau à fond d'or, giollosque ou siennois. de la lin du
xiv" ou du début du xv" siècle, au musée de l'Académie, à Floronce
(n° 272). La provenance exacte n'est pas connue. Comme la plupart des
tableaux de l'Académie, il doit avoir apparlenu à un couvent. Sur la
bordure inférieure esl peinte celte inscription, qui se rapporte à la
Vierge : Advocata Univc/sitalis, Universilas signifiant ici. non pas
.< >>
g!
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o
Fondation des Confréries, au xmc s., sous l'influence des Ordres men-
diants ; le Tiers-ordre franciscain. — Flagellants et Pénitents.
— Saint. Bonaventure el la Confrérie romaine des Recommandait Vir-
gini.—Dévotion des Confréries pour la Mère de Miséricorde. — La
Vierge au manteau protecteur figurée sur les retables, les bannières et
les enseignes de Confréries. — Les Misericordie d'Italie, les Scuole
de Venise, les Pénitents de Provence, les Charités de Normandie.
—La Confrérie de Sainl-Nicolas-dcs-Clercs à Toul.
Ci
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1, LA MAISON DES CONFRÈRES DE r!\ Misi'nn ORDE, A AREZZO 2. LA PORTE i'i L'ÉGLISE IU: I.'\ MiSÉHlCORDK, \ AxcÔNE
'y,
LA VIERGE AU MANTEAU ET LES CONFRÉRIES 69
à Sienne, reliés dans des ais de bois, dont les plats étaient
décorés de peintures. De même, les Confréries siennoises
avaient fait historier de peintures le cercueil commun où elles
portaient les morts. Quelle représentation choisirent-elles
pour ces leste di barra ? La même que l'on voyait au retable
de l'autel de la Confrérie et sur l'enseigne de son local, l'image
de la Mère de Miséricorde, abritant la Confrérie sous son
manteau. Et cette image était singulièrement touchante, peinte
au bout du cercueil commun, où tous les confrères, l'un après
l'autre, chacun à son heure, devait être couché (pi. VIII, 1).
Mais c'est surtout pour leurs bannières que les Confréries
de pénitence et de Miséricorde ont affectionné le type de
la Vierge au manteau protecteur. La bannière des Con-
fréries était à la fois un emblème et un phylactère : la croix
qui la surmontait, la Vierge qui y était peinte, mettaient en
fuite les démons, écartaient des confrères les fléaux, les
péchés, les maladies et la mort 1. Bouchot croyait que la
Vierge de Miséricorde du musée du Puy avait élé d'abord une
bannière : vu la forme de - cette loile, l'hypothèse paraît
peu vraisemblable. Mais les documents d'archives ont prouvé
qu'au xv siècle, dans le Midi de la France, furent peintes des
1'
1. Op. cit., t. VIII, p. 200. Sur les pénitents à Nancy, cf. Pfistcr, Histoire
de Nancy, t.ï, p. 203 ; III, p. 342, 420.
2. Cf. R. lîordeaux. Des confréries de charité dans Miscellanées d'archéo-
logie normande relatives au dép. de l'Eure (Paris, 1880), p. ]iir> etsuivantcs,
et Langlois, dons la jieutie critique de 1889, n" 14.
3. Statuts de la confrérie de Saînl-Côme, publiés par Ch. de Reaurepaire,
Rouen, 1S88.
4. Concilia Botomagensisprovinciae, éd. Dom Ressin (Rouen, 1717), p. 223
=5.Labbe. Concilia, t. XV, p. 851.
R. lîordeaux, op. cil., p. 102 : Porée, Le registre de la Charité des Cor-
deliers de liernay (Rouen, 18S7), p. 3.
C. La Normandie monumentale el pittoresque, Orne (Le Havre, 1890, f"),
p. 72 (notice de M. Ch. de Beaurepairc).
LA VIERGE AU MANTEAU ET LES CONFRÉRIES
73
O.MHitir.
VlTEKMÎ.
Si'Oi.Èri:.
OnviÉTO.
SIENNE.
AREZZO.
18. Grand tableau d'autel, par Parri Spinello, décrit par Vasari (t. II,
p. 283), aujourd'hui à la Pinacothèque d'Arezzo (Alinari, 9975). Il fut
voué, dit Vasari, par la Confrérie de la Miséricorde, dont Parri était
membre ; en effet, le monogramme de la Miséricorde est figuré deux
fois, dans le champ. La Vierge, de taille gigantesque, vêtue d'une
somplueuse étoffe à ramages, porte l'Enfant; celui-ci, dans la main
droite, lient un petit oiseau. Deux anges volent autour de la Vierge,
avec des encensoirs : deux autres anges tiennent d'une main son manleau
soulevé; dans l'autre main, ils ont des liges fleuries de lis et de rosier.
Le sol, aux pieds de la Vierge, est jonché de fleurs. Sous le manteau
sonl agenouillés les gens d'Arezzo, à droite les hommes, à gauche les
femmes. Parmi les hommes, des bourgeois coiffés du chaperon, des
moines, et un roi, couronne en lèle. A droite et à gauche, agenouillés,
intercédant autour de la Vierge, sainl Laurenlin et sainl Pergenlin.
Le martyre de ces saints esl représenté sur la prédelle, en quatre com-
positions qui sont comme de grandes miniatures : « La predella con-
liene di figure piccole il marlirio digue' duc Sanli, lanlo ben fallo, che
è ecrlo, ]ier cosa piccola, una maraviglia » (Vasari). Cf. Cavalcaselle-
Crowe, éd. Douglas, l. Il, p. 273). Vasari donne des détails sur la fêle
(pie la Confrérie de la Miséricorde célébrait le 2 juin, nalale des
saints Laurenlin el Pergenlin (Acla SS., juin I, p. 159 a). L'église des
deux martyrs, qui était l'oratoire de la confrérie, eût élé trop petite
pour contenir la foule : sur la piazza alla croce, où se trouvait l'église,
on dressait une lento sous laquelle on élevait un autel ; sur cet autel,
on exposait à la vénération des fidèles la chasse de Forzore, dont nous
allons parler (n° 20), el le tableau de Parri.
19. Fresque de Parri Spinello, dans la grande salle de l'ancienne mai- I
Cl". Cavalcasclleet Crowe, Sloria, t. Il, p. -467. Douglas, dans son édition |
de l'ouvragedc Cavaleaselle el Crowe (t. II, p. 272), confond celle fresque
avec celle de S. Maria dclle Grazic (infra, ch. x, cal. n° 12). Elle
représente la Vierge abritant sous son manteau les gens d'Arezzo pour
lesquels intercèdent saint Grégoire et sainl Douai debout ; derrière la
Vierge, deux anges qui volent. Vasari (t. II, p. 283) dit que beaucoupdes
priants représentaient des personnages connus d'Arezzo, notamment un
certain Braccio, qu'on appelait « le Riche » cl qui mourut en 1423.
20. Reliquaire en bronze, très médiocre travail toscan delà première
moitié du xve siècle, au musée d'Arezzo (Alinari, 9749). Sur les côtés,
des scènes de la vie des saints Laurenlin et Pergenlin. Au sommet du
couvercle, uneslalueltc de bronze, qui représente la Vierge, de Miséri-
corde, abritant sous son manleau, à droite les hommes, à gauche les
femmes. Ce serait l'oeuvre de Forzore di Niceolô Spinello, cousin de
Parri Spinello. Vasari (éd. Milanesi, t. II, p. 283) parle d'un reliquaire
de Forzore, en argent, qui contenait les corps des saints Laurenlin et
Pergenlin, et qui appartenait à la Confrérie de la Miséricorde ; or le
reliquaire du musée d'Arezzo serait en bronze. Mais Vasari, qui s'est
trompé sur le degré de parenté entre Forzone et Parri, a bien pu se
romper aussi sur la matière du reliquaire. — PI. VII, 2.
Pmumizi-r. — La Vierge de Miséricorde. (j
82 CATALOGUE
FLORENCE.
26. Tympan cintré, sur la porte de l'église de Santa Maria délia Mise-
•icordia. La Vierge, sans la couronne et sans l'Enfant, couvre de son
8i CATALOGUE
Boi.ooNi-;.
sur le mailre-aulel de l'église de Mezza rat la, près Bologne. Cf. d'Agin-
courf, t. III, p. 151, pi. 160, d'après un ouvrage anonyme (pie je n'ai
pu voir, Pitlure, sc.ollure ed archilctlure délie chiese di Rologna, 1782,
p. 302. La Vierge esl encore de type roman ou byzantin : des deux mains,
elle lienl devant elle l'Enfant qui bénit. Les priants sonl échelonnés
les uns au-dessus des au 1res, à droilc des femmes, à gauche des
hommes. Ce. seraient, d'après d'Agincourl, les membres de la Confrérie
qui fil faire cet ex-voto. Au revers du tableau était celte inscrip-
tion :~XPOFORUS (Chrisloforus) PIXXIT. 1380.
PARMI-:.
VÉRONE.
VENISE.
Miniatures el peintures.
31. Musée Correr, salle XIV, n° 106. Mariegola (Mariac régula). Manu-
scrit de la règle de la Confraternité de sainl Martin, dans l'église du
même nom. Date : 1333. Sur l'une des pages du frontispice, la Crucifixion ;
sur l'aulre, la Vierge abritant sous son manleau une foule de bourgeois.
32. Musée Correr, salle XIV, n° 92. Miniature qui a dû servir de fron-
tispice à une Mariegola. Sous le manteau de la Vierge sonl agenouillés
des confrères en cagoule, ayant sur le coeur un médaillon avec les lettres
SMV (Soeielas Mariae Virginis) entrecroisées.
Reliefs.
35. Sur la porte dclV antico albergo de' Confralclli délia Misericordia.
xivc siècle. Tympan en arcade, divisé en trois compartiments par deux
86 CATALOGUE
36- Relief du xiv- siècle, à Santa Maria dell" Orlo. Cf. '/.anollo, Guida di.
Venezia, p. 321; Pe-kins, Sculpteurs italiens (Paris, 1870), II, p. P.I3;
Ilnus von der Galicien!/., Milfelallerliclie Plaslik in Venedig Leipzig,;
1903), p. 229.
39. La grande salle, de la Seuola grande île Sanla Maria dclla t'.arilà,
aujourd'hui la salle 1 de l'Académie, esl ornée d'un plafond en bois, de
style « gothique », exécuté de 14-61 à liS'i, par Marco Cozzi di Giainpe-
Iro, de Yieence. « Nul londo di mezzo, clic in origine nrca inlagliala la
Madona accoglienle sollo il manlo dei coiifrabdU, lu per uilinio colloeala
una. lavola di Alvise Vivarino représentante il Padre Eleruo circondalo
da cherubini » (Paolelli, Calalogo. p. 2).
40- Musée Correr, n" Relief de 1501 ; « era soprn la porta délia
16.
Seuola dei Yarotari a S:' Marghcrila ». Mentionné par Gabelenlz, p. 229.
Niçois ET PROVENCE.
FRANCK nu NORD.
l.OIIISAINK.
AI.SACK.
BA vi i'au:.
1. Cf. Mortier, O.P., Histoire des maîtres généraux de l'Ordre dis Frères
Prêcheurs (Paris, Picard, 1903), t. 1, p. 15, el le comple rendu de cet ouvrage
par le P. Van Orlroy, dans les Anal. Boll., XX1I1 (190 1), p. 116.
2. Publiés par Douais (Toulouse, 1895).
3. Mariolti, Lellere pilloriqheperugine (Pérouse, 178S), p. 1-i.
i. Echard, op. laud., t. I, p. S50.
94 CHAPITRE V
/nia/., t. I, p. 8X1.
1. Kehai'd. op.
2. Celle confirmation est daléedu 10 mars 1170. Cf. Mamachi, .4mia/cs 0. /'.,
I. I (Borne, 1756), appendice, p. 207.
3. Bnllarium Ord. l'raed.. III, 57(3. Il n"est. pas question, dans celle bulle, de
saint Dominique. Plus tard, Pic V (-j- 1572) cl Benoit XIII (-j- 1730), tous deux
de l'Ordre des Prêcheurs, ont enrichi de nouvelles indulgences la dévotion
Dominicaine : mais, quoique lils de saint Dominique, ils n'attribuaient le
Rosaire à leur père spirituel que sous réserve, ut pie credilur, ut memoriae
proditum esl.
k, tzET, I-'i Vierge de Miséricorde PI. XXI
themius, ch. 14). Schreiber (II, p. 7) assure qu'en Allemagne sainte Anne
aurait été souvent invoquée contre la peste à partir de 1494. —
PL XVI, 1.
- , . suluutionis
LA VIERGE DE MISÉIUCOIVDE ET î.t Spéculum humanio
CHAPITRE VII
LES FLÈCHES DE LA. COLÈRE DIVINE
1. Alinari, 7252: De Rossi, Musaiei crisliani anlcriori al sec. XV, pi. XX, 2.
2. Par Paul le Diacre : cf. 1. VI, p. 1GG des Monumenla Germaniae
cuidam per rcvclalionem dictum est, quod pcslis ipsa prius non quiescerel
quant in hasilica bealiPétri quac ad Vincula dicilur sancli Sébasliaiti marty-
ris allariiim poiicretur. Facliim([ue esl, et delalis al> nrhe lioma beali Sébas-
tian! murtgris reliquiis, peslis ipsa quievit. Cf. encore Légende dorée,
ch. xxui tde S. Sehasliano), sub fuie.
3. Marignan, Le culte des saints sous les Mérovingiens, p. 220.
110 CHAPITRE VII
1. Rabelais, Gargantua. 1. 1, ch. 45. Voir les noies des éditions Rurgaud
des Marets-Rathery et Marly-Lavcoux. Sur le calembour comme explication
du rôle de patronage attribué à beaucoup de saints, ci'. IL Kslienne. Ajioloyic
/jour Hérodote, ch. xxxvm, t. II, p. 312 de l'éd. Rislellmber ; Raynaud, Opéra.
t. VIII, p. 515 (quibusdam Caclitibus specialis cultus del'ertur injecta exo-
i-andi spe ex nominis corlice); Cahier, Caraclèrisliqlies, t.. II, p. 005 ; Gaidoz
dans Mélusine, t.. IV, p. 505 sq. ; t. V, p. 152: Dclehaye, Légendes hagiogra-
phiques, 2" éd., p. 54.
2. De hisl. SS. imaginum, III, G.
IM. XVI
IM Yinujr tir Misêrironli'
.ui/i.ï.
i IV...I..II
lÎANSu'-.ui: ni: S\N-I'«AM.i.si.ii.
.
\ Pi.iunsi.
LES FLÈCHES DH LA COLÈRE D1VIXE 117
détruite, qui se trouvait dans une église de Pérouse, S" Crocc
in borgo S. Sepolcro, et qui représentait la Madone protégeant
sous son manteau le peuple de Pérouse agenouillé. A droite
de la Vierge, saint Sébastien qui l'implorait. A gauche, un
archange, qui remettait son épée au fourreau. Au-dessus de
la Vierge apparaissait Dieu che vibra fulmini. Sur la robe de
Marie étaient peints ces vers :
Cou umele chore el ardente fervore,
Iiegina celi, dei pécha tore salule,
Noi pregiani le che prcge che ci a iule
El luo flgliulo e levace el furore.
Avec un coeur humble et une ardente ferveur,
Reine du ciel, salut des pécheurs,
Nous te prions cpie tu pries de nous être en aide
Ton Fils, pour cpie sa fureur prenne fin.
1. Alinari, 1525. Une gravure de Callol (Les images de tous les saints et
saintes de l'année, 27 septembre; représente les Anargyres tenant dans une
main l'urinoir, dans l'autre la tlèclie : cette Iléche ne l'ail pas allusion à la
mort des deux frères, puisqu'ils eurent la tête tranchée, mais à un épisode de
leur martyre : quand le proconsul, raconte la Légende dorée (ch. cxi.m, De
SS. Cosma el, Damiano, p. 038 Grasse), ordonna de les tuer à coups de llèches,
les traits se retournèrent contre les archers : Jussil Cosmam et Damianiim a
quatuor mililibus sagillari.sagillae vero conversae plurimos vulnerabant.xcd
sanctos martyros non laedebanl. Les archers qui tirèrent sur les Anargyres
étaient au nombre de quatre : pour tirer sur saint Christophe, il n'y en cul.
pas moins de quatre cents : Rex jussil Chrislophorum ad stipitem lignri el a
CCCC mililibus sagillari. Sagillae aillent omîtes in acre suspendebanlnr nec
ipsum aliqua conlingere pottiit. Rex aillent pu tans ipsiim a mililibus sagitla-
lum cum eidem insnllarel, subito una de sagitlis ah acre veniens cl rétro se
verlens regem in oculo pcrctissil (Légende dorée, ch. c. de S. Chrislophoro,
p. 13i Grasse). La taille gigantesque de Christophe explique ce chilïre déme-
suré ; mais le thème des (lèches qui se retournent vers le peloton d'exécution
ayant été emprunte par la légende de saint Christophe à celle des Anargyres,
il a du s'amplifier par l'effet de cette surenchère dont les légendes hagiogra-
phiques présentent de nombreux exemples.
2. Cahier, Caracl., I, p. -ÎI5, qui cite une châsse de Dalmatie publiée dans le
Jahrbuch der K. K. Central-Commission de Vienne, V (1SG1), p. 150.
3. Cahier, Id., Il, p. 509.
" \. « Matière de bréviaire », dirait Rabelais : ccLle légende, en elïel, se
trouve dans le Bréviaire romain, à la date du S mai. Elle est aussi dans la
Légende dorée, ch.c.xi.v (de S. Michaelearchangelo),p. 013, Grasse, où il semble
qu'on aurait, pu la laisser. Cf. encore Petrus de Nalalibus, Calai., 1. IV,
ch. exi,, et Palustre, 7)e Paris à Sgbaris, pp. 203-200. L'apparition de saint
Michel sur le mont Garganus aurait eu lieu en -{03. Le sanctuaire du Garganus
fut au moyen âge en Occident « la métropole du culte des anges » (Grcgoro-
vius, Gesehichle der Sladl Rom, III, -loi).
LES FLECHES DE LA COLÈRE DIVINE 121
1. Le retable de Gollinguc, que nous décrivons plus loin (p. 127), provient
d'une église de Franciscains.
2. Pour la dévotion du trigramme el, pour son iconographie, cf. Acta SS.,
mai IV, t. 725; Molanus, De Ilisl. SS. imaginiim, III, et 18; Cahier, Carac-
1
Italie.
1. Montone. Dans l'église Saint-François. Bannière datée de 1482,
transformée depuis en retable. Pour la description,voir supra, p. 114.
Olîuvre de Ronligli, selon toute vraisemblance; l'attribution à Sini-
baldo Ibi, de Pérouse, dont il y a, au dôme de Gubbio, un tableau
dalé de la07, el qui procède du Pérugin et de Raphaël, est inaccep-
table. Alinari, ai87 el :i7SG. Cf. Bévue de l'art chrétien, 1900, p. 206;
Broussolle, La Jeunesse du Pérugin el les origines de l'art Ombrien,
lig. 125; de Mandach, Saint Antoine de Padoue, p. 01 ; La Lorraine
artiste, l'JOii, p. 6b; Gaz. des Beaux-Arts, 190:5, II, p. 407; Les Arts, n°
de nov. 1907, p. 9.
2. Pacciano (village à km. de Cilla délia PieveL Bannière de
13
Bonfigli. Au centre, la Vierge couvrant de son manteau les fidèles age-
nouillés pour lesquels intercèdent saint Sébastien el saint Nicolas.
Dans le haut, le Chrisl irrité, avec saint Raphaël et saint Gabriel. Au
bas, une vue du pays de Pacciano. Cf. Broussolle, Pèlerinages, p. a6 ;
Origines, p. 177.
'3.Pérouse. Fresque aujourd'hui détruite à S;l Croce in borgo S.
Sepolcro. Cf. supra, p. 117.
4. Bannière de .S'11 Maria Nuova, à Pérouse. Cf. p. 141.
5. Bannière de .S', b'rancescù al Prato,h Pérouse. Cf. p. -1-1:5.
Allemagne.
12. Dans la chapelle du château'de Bruck, non loin de Lienz, à l'en-
trée du Puslcrlal en Tyrol, sont des peintures murales du début du
xvic siècle, dont l'une esl un Peslbild.Cï. Borrmann, Aufnnhmen mille!.
Wand-und Dcckenmalereien in Deiilschland, pi. II el IV; meilleure
reproduction dans Semper, Reisesludien liber einige Werke lirolischer
Malerei im Puslcrlal und Kiirnlen (Jahrbiich der K. K. Cenlralcom-
mission, Vienne, 1904, fig. 21 et 22). En haut, apparaissant à mi-corps
dans les nuages, Dieu le Père, armé de l'arc et lançant los flèches une
par une contre le monde. Autour de Dieu flotle une banderole avec ces
mois : Congrcgabo super eos mala el sagillas mcas complebo in eis
(Dsutér. xxu, 23). Deux Prophètes, dont le roi David, sont auprès de
CATALOGUE 127
Dieu. Sur la terre, à la droite du Père, le Christ nu, agenouillé, montrant
la plaie de son flanc; près de hii llolte une banderole avec ces mots :
ecce lalus meum aperlum propter pcccalores. A gauche, la Vierge, Mater
omnium, beaucoup plus grande que le Christ : sous son manteau, que
soutiennent quatre a nges, sont agenouillésles hommes, à droite les clercs,
à gauche les laïques. De la main droite, la Vierge montre à Dieu sa poi-
trine, qui est, ici, soigneusement, couverte. Les llèches, en arrivant près
du manteau, se brisent à angles droits en plusieurs morceaux : Semper
les a prises à tort pour des éclairs (gezackle Blilze, col. 121).
13. Une fresque analogue,qui semble de la même main que la précé-
dente el qui est datée de 1488, se trouve dans la même partie du Tyrol,
à Obermauern.
1. Ps. VII, 13 : ai'ciim suiim letcndil et pararil illtiin ; XVII. l."> : inisit
sagittas suas cl dissipavil eos. Cf. Il Unis, xxn. Ifi : misil sagillas ; .loséphe,
.•lu/. Jud.. I. II. i (il s'agit de la destruction de Sodome, : -/.ai i, (-)=<);
h>nv.?\r.~v. 5i).o: =î: x^v —o'À'.v. Une Bible en images, du xnr siècle, contient
une miniature qui représente Dieu tirant des llèches —une par coup --- sur les
pécheurs (ttibl. Nat. IV. Hâiil : phologr. au Cabinet des Estampes, dans Ad.
113 c. t. L.
2. L. Hosenlhal, Inciinahula xglographica et tgjiographica (cal. !>()), Munich
ISU2, n" 1 ; Cal. n" 100, p. 21)1-21)5. Cf. Bouchot, Les 100 incunables xylogra-
phiqncs du département des Estampes, p. 27.
3. Pour le tableau de Nurcmbcrjr. voir l'Appendice.
N
P,
'129
LE THÈME DES TROIS FLÈCHES
3. Litlré, Des grandes épidémies, dans la Revue des Deux Mondes, lâjanv.
1836, p. 221(réimprimé dans Médecine el Médecins).
4. Sur la pesle noire, cf. J. Fr. C. llecker, 7)er scluvarze Tod in XIV.
Jiilirhunderl (Berlin, 1832), d'après lequel Litlré a écrit, son bel article
Des grandes èjiidéinies, et auquel la brochure médiocre de "Philippe, His-
toire de la pesle noire (Paris. 1853) doit tout ce qu'elle contient d'inté-
138 CHAPITRE IX
(p. 320) que « les images de saint Christophe se multiplient à la fin du moyen
âge ...
1. Cilla di Caslello, peinture du style de Signorelli : Alinari, 5351 ;
Reinach, Répertoire, t. I, p. 332. Tableau attribué à Fiorcn/.o di Lorenzo,
musée de Francfort : Reinach, id., p. 290.
2.. Mâle, L'art religieux du XIII" s. en France, 2" éd., p. 41 i.
LA VIERGE DE MISÉRICORDE ET LES PESTES 143
Notre-Dame de Fourvières, le tableau votif exécuté par Orsel
représenta la Vierge couvrant de son manteau la ville de
Lyon, personnifiée par une femme agenouillée.
Il est aisé d'en faire la preuve pour les bannières ombriennes
au type de la Vierge de Miséricorde : la plupart auraient pu
s'appeler, comme celle d'Assise que nous avons décrite plus
haut ', des « bannières de la peste ». « Dans les grandes
calamités publiques, dit Rio 2, l'art ombrien fait briller,
comme un phare dans la tempête, l'image consolatrice sur
laquelle doivent se fixer les yeux de ceux qui souffrent
el qui espèrent : alors paraît la bannière qui est dans le
domaine de l'art ce que l'hymne est dans le domaine de
la poésie, el qu'on élevait entre le ciel el la terre comme pour
porter vers Dieu le magnifique témoignage du repentir
populaire. Car il ne s'agit pas ici de bannières triomphantes,
à la suite desquelles on entonne des hymnes de victoire,
mais de bannières suppliantes qu'une foule pénitente sui-
vait en se frappant la poitrine et en criant : Miséricorde ! A
chaque nouvelle invasion de la pesle, on élève ce signal de
détresse, que chaque génération d'artistes esl obligée de
renouveler, depuis ïxelli jusqu'à Raphaël 3. »
Toutes les peintures qui montrent la Vierge, protégeant, les
hommes contre les traits delà colère divine, doivent être con-
sidérées comme des ex-voto destinés à écarter la peste. De
même les peintures où saint Sébastien figure parmi les inter-
cesseurs à la prière desquels la Vierge a étendu le manteau
prolecteur sur l'humanité pécheresse : tels sont le retable de
Gottardo Scotli, au musée Poldi-Pezzoli(pl. XXII, 2), le poly-
ptyque de Pierro délia Francesca peint pour la confrérie de la
Miséricorde de Borgo San Sepolcro, les bannières de Montone,
de Corciano, el celle de S. Francesco à Pérouse (pi. XVII).
Au musée de l'Académie à Venise, un triptyque d'André de
i. P. us.
2. De l'art chrétien. éd., Paris, 1861, t. Il, p. 211.
2"
3. Ottaviano Nelli. de Gubbio (T 1444). Je ne connais pas de bannière de
Xelli. Quant, à Raphaël, la seule bannière qu'on ail de lui est celle qu'il pei-
gnit, très jeune, vers 1500, pour l'église S. Trinilà, à Cilla di Caslello : d'un
côté, sainl Sébastien et saint Roch intercédant auprès de la Trinité : de l'autre
la création d'Eve. (Passavant, lianhaël, t. Il, p. 7 : Bnrckhardt, Le Cicérone,
t. II, p. 668de la traduction). Rumohr (Forschungen, t. Il, p. 316) a soutenu
que la Madone de Saint-Sixte était une ancienne bannière ; mais cette hypo-
thèse est repoussée par Passavant (t. Il, p. 279).
144 CHAPITRE IX
;
1538-158 i-; canonisé en 1010 : je ne sais si l'on a expliqué
pourquoi ceux-là et non d'autres : c'est que. tous trois avaient
pour spécialité de préserver de la pesle''.
Kn 1031, Xancy eut quelque temps pour gouverneur le duc
François U. en l'absence du duc réirnanl. Charles IV. lils du
o
précédent1'. François devait du reste mourir l'an d'après. La
tradition, recueillie par feu M. Boulanger el par M. Wiener,
qui attribue à François 11 la commande du tableau votif du
Musée lorrain, n'a donc en soi rien d'inadmissible, el elle ne
me paraît contredite ni par les ligures, ni par les costumes
du tableau. François mira fait comme Xancy : pour échapper
ii l'épidémie, il se sera placé, avec les siens, sous le manleau
deN.-D. de Bon-Secours. La tradition reconnaît, à la droite de
Celle qui nous intéresse est une ode saphique. carmen dicolon
tclrastrophon e.r sajjjihivo endecaxi/llabo el adnnio dimetro.
adressée à Noire-Dame ut nos a gallicn iiinrbo in/aclox prae-
servel incolumes. L'auleur était prieur du couvent Cistercien
de Kaiscrsheim. Cette ode du prieur Rciller est caractéristique
de 1 état, du clergé
— en Allemagne cl ailleurs — à la veille
de la Pvé forma lion.
LA MATER OMNIUM
1. Sur les variations de la tiare pou tificale, voir le travail de Munlz, dans les
Mém. de l'Acad. des inscr., t. X.XXVI, 1, p. 27S.
2. La partie inférieure de la fresque, où se trouve la vue de Florence, a été
reproduite dans un article de Raymond sur le dôme de Florence (Arle, 1905,
p. 177).
3. Roucbot, La peinture en France sous les Valois, pi. 91.
i 52 x
CHAPITRE
1. Sur la règle attribuée à saint Augustin, cf.cn dernier lieu mon commen-
taire d'un tableau italien du xivc siècle, au musée de Besançon, qui représente
le Triomphedc sainl Augustin (Perdrizet et René Jean, La Galerie Campana
el les musées français, p. 58-60).
2. Bibl. nat., fr. 6119, {" iS.
1S8 CHAPITRE X
TOSCANE
pas à la dater de 1480 : il la met en relation avec la pesle qui désolait alors
Florence. En bas, à droite et à gauche, le peintre avait représenté deux
grandes figures debout, dans des niches ; celle de droite est détruite ;
celle de gauche parait avoir élé un ange, sans doutel'ange delà Justice
divine ; il devait, je suppose, tenir l'épée dans la main droite. Si celte
supposition est juste, la figure symétrique aurait représenté l'ange de'la
Miséricorde (cf. p. Ib, bannière de Bonfigli, à S. Francesco de Pérouse).
1
-2
-
e . h.,l, r,,..,
y
1. Ex-VOTO COMNIK.MOKAT1I 1)1 LA l'UKUICATION l'I SA1X1 RKHXAKIHS 2. l'u-i MILE DE (ion cnDO Scoi II
(l'einl [iiir Xrri ili llirci à Vivzzu en i.'(.Vij i Milan, siio Puldî-Pczzoli)
y,
y.
CATALOGUE 163
par la vertu de la croix, il chassa les démons dont ces ruines étaient le
repaire, et y éleva un oratoire de la Vierge, qui devint le but d'un pèle-
rinage. Quelque temps après, on y éleva l'église de Sainle-Marie-des-
Grâces, cpii, sur les instances de Bernardin, fui enrichie par Eugène IV
de nombreuses indulgences. Au-dessous de la prédelle, cette ins-
cription : Hoc opus fccil fieri Michael Angélus Papii mugislri Fran-
cise! de Acslhcretiis de Arclio pro remedio anime suc et suoruin anno
Domini MCCCCLVI die VIII mensis marlii. —PL XXII, 1.
12- Image miraculeuse deSainle-Marie-des-Gràces, peinte parParrida
Spinello, derrière le maître-autel de l'églisedece nom {Alinari, 9976;Rey-
niond, La sculpture florentine, t. III, p. 172). Celle image célèbre, que
Vasari n'a eu garde d'oublier (t. II, p. 2S0), a été altérée —surtout la
fêle de la Vierge — par des restaurations. La Mère de Miséricorde, sans
l'Enfant, étend son manteau sur les Arétins. La fresque de Parri a été
entourée à la lin du xvc siècle d'un merveilleux encadrement en terre
cuite émaillée, provenant de l'alclier d'Andréa délia Robbia.
13. Coffret-reliquaire, par Maestro Nicola di Giovanni di Giuccio,
dans la collection E. von Miller (Leisching, Figurale Holz-plaslik,
Vienne, 1908, f°, pi. IV). Le coffret est surmonté d'une statuette de la
Vierge au manteau protecteur, comme le coffret de For/.ore di Niccolô
Spinello (cf. supra, p. 81 !.
14. A S. Franeesco, dans la première chapelleà dr. de l'entrée, fresque
du xv° s. dont il ne reste cpie le haut : on dislingue la tète el le buslc
d'une Vierge ; le geste n'est pas douteux, c'était bien une Vierge au
manteau (communication de M. Grenier).
15- Grand retable en faïence, par Andréa délia Robbia (1437-1328),
dans l'église. S" Maria in Gradi. Alinari, 9722 ; Bode, Denkmaler, pi. 263 ;
Reymond, La sculpture florentine, t. III, p. 174. La Vierge, qui
tient dans les bras l'Enfant nu, regarde avec une compassion douce
les priants agenouillés autour d'elle ; dans le ciel, Dieu le Père fait un
grand geste d'accueil el de pardon : et la colombe descend du Père
vers le Fils. Deux anges, d'une main, posent une couronne sur la tète
de la Vierge, de l'autre soulèvent les plis du manteau. Les femmes
sont à droite, les hommes à gauche. Au premier rang des hommes,
reconnaissable à ses gants, un évoque sans la mitre. Priants et priantes
sont vêtus de façon conventionnelle, à l'antique. A dr. el à g. de la
Vierge, saint Pierre et saint llilarion. Sur la prédelle, le Dieu de pitié,
au milieu. A droite, la Vierge et sainl Michel archange avec la balance.
A gauche, sainl Jean l'Evangélisle et un saint franciscain, sainl Ber-
nardin de Sienne, je crois. — PL XXIII, 1.
16. Corlonc. — Vitrail représentant la Mater omnium, dans l'église
S. Mariadel Calcinajo ; attribué à Guillaume de Marcillal, ainsi que deux
autres vitraux de la même église, qui ont dû être voués en même
temps ; l'un d'eux représente saint Sébastien : celui-ci, el celui de la
Vierge de Miséricorde, ont sans doute élé voués à l'occasion d'une
164 CATALOGUE
peste. Milanesi, dans son édition de Vasari, IV, p. 427, mentionne d'a-
près Pinucci, Memorie islorichc délia chiesa del Calcinajo, p. 140, ces
trois verrières ; il décrit brièvement celle de la Vierge de Miséricorde,
et admet l'attribution à Marcillal ; on sait, en effet, par Vasari, que le
célèbre verrier a exécuté divers travaux à Cortone en IbI7. Cf. encore
Archivio slorico dcU'arle, 1890, p. 40. Barbier de Montault (Revue de
l'art, chrétien, 1892, p. 77) a émis l'hypothèse malheureuse que Marcillal,
pour son vitrail de Corlone, s'élait « évidemment » inspiré de la Vierge
nancéienne de Mansuy Gauvain : c'est que Barbier croyait Marcillal lor-
rain, sur la foi d'un lexle (Gave, Carleggio incdilo, II, p. 449; cf. Milanesi,
éd. de Vasari, IV, p. 418) qui le qualifie de priore di S. Tibaldo, di S.
Michèle, diocesi di Verduno ; il concluait de ce lexle (pie Marcillal était
né àSaint-Mihiel : le prieuré de S. Tibaldo serait un prieuré toscan ; mais
il esl prouvé aujourd'hui cpie Marcillal était de la Châtre, et que le seul
rapport qu'il ail eu avec Saint-Mihiel, c'est d'y avoir été prieur réser-
vataire ou désignataire du modeste prieuré de Sainl-Thiébaul, où proba-
blement il n'a jamais résidé (Léon Germain, Guillaume de Marcillal,
prieur de Sainl-Thiébaul- de Saint-Miliiel, Nancy, 1877).
17. Lacques. — Grand tableau d'autel peint en lblb par Fra Barlo-
lonimeo,jadis à S. Romano, aujourd'hui à la Pinacothèque. Alinari, 8449 ;
Brogi, 11904. Cf. Vasari, t. IV, p. 191 Milanesi; Rosini, IV, p. 243,
pi. i.xxviii ; Jameson, Lcgends of the Madonna, p. 32 ; Grimoùard
de Saint-Laurent, Guide, 111, p. 107 ; Gruyer, Fra Barlolommeo, p. 72;
du même, Les Vierges de Raphaël cl l'iconographie de la Vierge, I,
p. 313 ; Burckhardl, Le Cicérone, p. ObO de la traduction ; lïilder-
schatz, 332 ; Knapp, Fra Barlolommeo dclla Porta (Halle, 1903), p. 119
et 260 ; S. Reinach, Répertoire, 1, p. 488. Il est erroné de dire, comme
le fait Gruyer, cpie « la Vierge semble monter à Dieu, tandis que les
hommes cjui se pressent autour d'elle sont retenus par des liens matériels
dont la mort ne les a point affranchis. » La Vierge, debout sur un tri- <c
O-MBME
ITALIE MÉRIDIONALE
ITALIE nu NORD
35. Parme. — Musée, n° 430. Ex-volo d'une famille qui s'était fait
représenter sous le manteau de la Vierge de Miséricorde. Ecussons effacés.
Le tableau se trouvait en 1868 chez, les capucins de Parme. Fin du
xvc siècle ; attribué à l'école de Crémone par C. BJcci, La if. Galleria
di Parma, p. 36.
36. Plaisance. — « Dans la cathédrale de Plaisance, peinte sur un
pilier, une Madonna délie Grazie, du type de la Vierge deBonsecours à
Nancy » (communication de M. l'abbé Eug. Martin).
168 CATALOGUE
ESPAGNE
58. Retable d'art catalan, de la lin du xv° siècle, conservé dans l'église
des Escaldas, en Cerdagne(Les Escaldas, hameau de la commune de Ville-
neuve-des-Escaldas, canton de Saillagouse, arr. de Prades, Pyrénées-
Orienlales : sur cette localité, voir le Nouv. Dict. de géogr. nniv. de
Vivien de Sainl-Marlin, s. v.). Pour le retable des Escaldas, cf. Bull, de
la Soc. de géographie de Toulouse, 1882, p. 422, et. Perdrizet, dans le
Comple-rendti du LX.XI1P- Congrès de la Société française d'archéologie
tenu en 1906, à Carcassonne et à Perpignan (Cacn, Delesques, 1907),
pp. 532-570. Pour l'école de peinture à laquelle se rattache cet
ouvrage, cf. Sanpere y Miquel, Los cualroccnlislas Catalanes (Barce-
lone, 1906, 2 vol. S"). Panneau de bois encadré de contreforts à
pinacles; au sommet un arc en accolade orné de redents fleuronnés.
Sur le fond d'or sont imprimés des rinceaux en relief; les nimbes, les
broderies el les bijoux des personnages sont aussi en relief et dorés.
Debout, tête nue, nimbée, velue d'une robe de brocart et du manteau
royal, la Vierge étend les bras d'un grand geste d'amour, sur l'humanité
agenouillée à ses pieds. Deux anges tiennent le manteau. A la droite
de la Vierge sont agenouilles les ecclésiastiques, au premier rang le
Pape, puis le Cardinal et l'Evêque, derrière eux les chanoines et les
moines ; à gauche sont les laïques, hommes el femmes. D'après la
complainte locale, Goigs de Noslra Senyoria de Gracia, que m'avait
172 CATALOGUE
.
c'esl-à-dire : « Sous votre manteau, vous abritez — tous les malheureux;
— vous embrassez avec grand amour — les malades incurables '. — Pour
cela, tous vous rendent grâces—et vous offrent des trésors. — \ ous
êtes de grâce toute pleine, — vous êtes la lumière du pécheur. »
Une prédelle à triple arcalurc montre, au milieu, le cadavre du Christ
debout dans le sépulcre ; à droile (du Christ), sainl Laurent; à gauche,
un sainl Dominicain (Thomas d'Aquin, probablement!.
59. Contrat en langue catalane, publié parZareos del Valle, dansVJoei/-
inenlos inedilos para la hisloria de Espana, l. LV, p. 2811-291, d'après
un ms. rédigé en 1802 par le P. Aguslin de Arques .loves, maître et
plusieurs fois définitour de l'ordre de la Merci dans la province de
Valence (communication de M. Berlaux). C'est la commande, datée du
28 mai 1430, d'un retable au peintre valençais Johan Reixats: Hem que lo
dit Meslre Johan Reixats pinte a figure lo dit retarie, ilelesgslort'es: primo
en la laula del mig faza la figura è ymalge del glorios arrange! Saut
Miguel ab spasa en la ma è animes encasciina pega una,è angeli/ diable,
segons es acoslumuts. E desus la dila figura a lira casa ab la ysforia de la
Verge Maria de Misericordia con Jehu-Chrisl volia deslruliir le mon
figurai ab 1res lances, è la Maria ab lo manlel! è brazos slcsos ab molla
genl davall, è Sent Francis è San Domingo agenollal. Sur le panneau
central, saint Michel pesant lésâmes; au-dessus de saint Michel,dansun
compartiment a part, la Vierge de Miséricorde protégeant, à la prière de
saint François et de sainl Dominique, contre le Christ armé des trois
lances, l'humanité réfugiée sous son manteau.
FRANCE nu Mini
comme d'un seul trait, d'une main expédilive mais si sûre qu'elle est
presque infaillible et dans l'extrême hâte, dit en somme ce qu'elle
veut dire. Beaucoup de ces têtes sont jolies, faites, ce qui semble
étrange dans ces conditions, avec moins d'esprit cpie de sentiment. Et
c'est une préface toute trouvée et fort honorable au Couronnement de
la Vierge d'Eiigucrrand Charonlon. » Mais avec Charonlon, nous sommes
au milieu du xvn siècle, plutôt après 1430 qu'avant ( Vierge des Cadard,
1432; Couronnement, de la Vierge, 14-33); elle tableau du Puy, indé-
pendamment de toute considération esthétique, présente des particula-
rités de costume qui, à un juge compétent comme feu Bouchot, parais-
saient indiquer les environs de 1420 (La peinture en France sous les
Valois, nolice de la pi. XXII; le même, dans Les Primitifs français au
palais du Louvre, p. 189 : « La Vierge du Puy serait de l'année 1420
par certains détails très écrits »), voire même de 1415 (Les Primitifs
français, p. 12). Le chapeau à plumes du grand seigneur placé derrière la
rein»! se retrouve sur le frontispice des Très riches heures de Chantilly.
Les miniatures des manuscrits du duc. de Bcrry. par exemple celles du
Boccace à la Bibliothèque Nationale (fr. 59S : pour le manteau du roi,
cf. IV. xv v", xvni r"; pour la coiffure de la dame cpii esl au bout de
la rangée supérieure, cf. f° xxm r"), prêteraient à des rapprochements
analogues. L'énorme chapeau fourré, en forme de tronc de cône évasé,
garni sur le devant d'une médaille pieuse cerclée de perles, cpie porte le
prince cpiiest au-dessus de l'empereur, est celui-là même qu'on voit au
frère du duc de Berry, Philippe le Hardi (Thévet, Poitrails cl vies des
/tontines illustres, Lyon, 1384, p. 207). Au total, je tiens pour assuré
(pie la Vierge du Puy est antérieure à Charonton d'une génération.
En ce ienips-là, vers 1420, Le Puy jouait un rôle dans l'histoire de
France. Le Velay était au roi. Le dauphin Charles passe au Puy une
partie des années 1420 el 1422 ; le 21 octobre 1422, il y esl proclamé roi
de France (Odon de Gisscy, Discours historiques sur la 1res ancienne
dévotion de N.-D. du Puy. Lyon, 1620, p. 349 et 530). Très dévot,
.comme plus lard Louis XI, à la fameuse Vierge adorée, au Puy, il n'a
pas fait moins de cinq séjours dans la capitale de Velay (sur le séjourdu
dauphin Charles au Puy en 1420 el sur sa dévotion à N.-D. du Puy, cf.
Siméon Luce, Jeanne d'Arc à Domrémy, p. ccxcv> La tentation est
grande de mettre en rapport la peinture votive qui nous occupe, d'une
part avec les séjours du dauphin Charles au Puy,— la robe de la Vierge
est ornée de fleurons qui ressemblent bien à des (leurs de lis — d'autre,
part avec la vogue de la Virgo Aniciensis : sur la vogue de celle dévo-
tion, et sur les jubilés qu'on célébrait au Puy quand le Vendredi sainl
tombait le 23 mars, anniversaire de l'Annonciation, ce cpii arriva en
1407, 1418, 1429, cf. S. Luce, op. cil., p. ccxcii-ccxcvii.
Derrière le manteau de la Vierge du Puy, beaucoup moins grand que
les deux saints qui le tiennent soulevé, apparaissent à mi-corps des
saints et une sainte, en tout six personnages. Le peintre les a groupés
par paires, une paire à la droite de la Vierge, deux paires de l'autre
côlé. Le premier, à gauche, paraît être sainl Pierre. Le dernier, à droite
est certainement saint Roch; à côté de sainl Roch, un jeune saint qui
pourrait bien être sainl Sébastien. De la sainte à côté de saint Pierre et
Piiiinitizin-. — La Vierge de Miséricorde. 12
178 CATALOGUE
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1. Il i i ni n'A s'iiin e
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Itoiiiil v 2. MoNI'MKNT l'I LA I-tM11 I 1 l.l BOULANGER y,
( lii-jut». S' M.m., m I.I-.-I.IM (D'iipris un .l.."in ilo li II. ni iniyiiièn s)
CATALOGUE 179
Martine de Vallorys sa U femme qui aussi Irespassa le viiijour du mois
davrillan mil vc et xvi après pasques.
Priez dieu pour leurs âmes.
69. Ervy (Aube). — Rue du Guérillon, dans le poteau d'angle d'une mai-
son, est sculptée une Vierge qui enveloppe de son manteau toute une
famille suppliante; celle famille est assistée de saintClaude, sans doute
le patron de son chef; au premier plan l'enfant ressuscité, qui carac-
térise le saint franc-comlois. Cf. l'idiot, Statistique monumentale de
l'Aube, II, p. 81 ; Morel, Nouveau guide de l'étranger dans Troyes cl
dans l'Aube (Troyes, 1905), p. 134.
70. Mater omnium, statue en pierre, polychrome, des environs de l'an
1500,dans l'église de Fonlainc-en-Duesmois (Côte-d'Or, arr. de Châtil-
lon, canton de Baigneux). Une médiocre photographie dans L'art sacré
n" du 5 ocl. 1904, p.7.
71. M(arsaux), Les ornements religieux à l'Exposition de Reims, dansle
Bulletin monumental, 1895, p. 175 : Slaluette de la Vierge, abritant
e<
sous son manteau les divers membres de. l'Église, agenouillés ; elle
rappelle la statuelle (sic) de N.-D. de Bon-Secours de Nancy, xvi" siècle.
Appartient à M. Perseval, de Reims. »
72. lin 1673 fut installé le nouveau séminaire d'Angers. « Les prêtres
du séminaire ayant eu de grandes afVairesen différentes occasions dont ils
ont toujours eu bon succès par la toutc-puissanle protection de Marie,
M. Maillard, leur supérieur, fil placer une de ces ligures en relief sur
l'autel de la chapelle, avec ces mois en lettres d'or : N.-D. de la Vic-
toire, el lit faire un devant d'aulcl où sont peinls plusieurs ecclésias-
tiques à genoux aux pieds de N.-D. cpii les couvre de son manteau,
avec, ces paroles autour : Nemo rapiel eus de manu mea [Ev. Joan., X, 28] »
(Grandet, N.-D. Angevine, p. 435, cité par Barbier de Monlaull, Rev. de
l'a ri chrétien, 1889, p. 25).
BOURGOGNE
1. K i ; i A n f. i : in: tî >
lorraine : les Vierges de France ou d'Italie sont plus fines, plus mys-
tiques. Et remarquons aussi la simplicité de la composition pyrami-
dale ; la statue a conservé quelque chose de la forme massive que
devait avoir le bloc d'où l'artiste l'a tirée.
Au surplus, gardons-nous de surfaire le mérite artistique de cette res-
pectable image, et d'y découvrir, par esprit de clocher, par amour-
propre ce régionalisle », des significations cpii n'y sont pas : Celte
ce
race, écrit M. Rarrès à propos des Lorrains du xve siècle (Un homme
libre, coll. Minerva, p. 110), hésitait à affirmer sa personnalité. A son
réveil, elle craint de se confesser; peu de pièces, à Nancy, qui
puissent nous conter les origines de nos âmes. Pourtant une Vierge de
Mansuy Gauvain, dans l'église de Bonsecours, esl tout à fait significa-
tive. Voilà nos primitifs ! Nous nous agenouillons devant une mère, el
sous son manteau ouvert tout un peuple se précipite. Ces enfants me
louchent, si intrépides contre le Bourguignon, el qui expriment leur
rêve par celle image sincère : je vois qu'ils ont beaucoup souffert. Ils
conçoivent la divinité non sous la forme de beauté, mais dans l'idée de
protection. » — Mais, si la Vierge de Gauvain n'est qu'un des exem-
plaires, et non l'un des plus anciens, d'une série fort riche, qu'une
variante, el non l'une des plus curieuses, d'un type universel de l'ail
médiéval, comment peut-elle nous révéler 1' « âme lorraine » du temps
de René II ?
84. La Vierge de Bonsccours-iez-Naiicya suscité un certain nombre de
gravures dont nous ne croyons pas devoir donner la liste (voir les col-
lections du Musée historique lorrain et de la Bibliothèque municipale
de Nancy : Favier, Bibliographie du fonds lorrain de la Bibl. de Nancy,
n° 2756), el une quantité de statues et de statuettes. Nous ne signale-
rons que celles epii servent en Lorraine au culte public. Je n'ai pas vu
la peinture qu'Alexandre Joly a signalée à Raville, près Lunéville
(Mém. de la Soc. d'arehéol. lorr., 1870, p. 86) : « Raville, église du
xve siècle. Dans la chapelle de N.-D. de Bonne-Nouvelle, au retable de
l'autel, tableau à l'huile du commencement du xvii 0 siècle : N.-D.
abrite sous son manteau un pontife, un duc et quelques princesses. »
85. Les Minimes, ou fils de saint François de Pilule, avaient reçu du duc
Henri II de Lorraine, par lettres patentes du 18 octobre 1609 (Jérôme,
op. cil., p. 23), la concession de l'église N.-D. de Bonsecours-lez-Nancy.
Ainsi s'explique qu'ils aient répandu en Lorraine le type de la Vierge
au manteau. Une réplique de la statue de Gauvain, en marbre blanc, fut
placée par eux au xvne siècle dans l'église du prieuré de Sainl-Thiébaul
à Sainl-Mihiel, qui leur avait été donnée en 1598. Elle ornait une cha-
pelle vouée à N.-D. de Bonsecours, où l'on venait eu pèlerinage le
4e dimanche après Pâques. Une bulle papale, du 17 avril 172S, avait
autorisé l'érection d'une confrérie dans celle chapelle. Après la Révo-
lution, la statue fut transportée dans l'église Saint-Etienne, où elle
existe encore, lrc chapelle à gauche en entrant. Cf. Dumont, Histoire de
Sainl-Mihiel (Nancy, 1861), t. III, copié par l'abbé Cillant, Pouillé du
diocèse de Verdun (Verdun, 1904), L III, p. 274 et 330.
86. Église paroissiale de Villers-lès-Nancy. Dans l'ahsidiole du col-
latéral, côté de l'épîlre, un autel surmonte d'une statue de la Vierge de
CATALOGUE 185
Miséricorde; haut., 0m 86; bois doré, chairs peintes; fin du xvnc siècle.
La Vierge esl debout et abrite sous son manteau six personnages,
trois à droite, trois à gauche. A droite : le Pape, l'Evêque, un clerc. A
gauche : le Roi, un seigneur, une dame.
87- Tableau votif du duc François II, légué en 1877 au musée historique
lorrain par feu M. Boulenger, curé de Bonsecours.Cf. [Wiener], Catalogue
du musée historique lorrain, p. 102, n° 345, el Lorraine arliste, 1905,
p. 63. Il n'en faut pas exagérer la valeur d'art : si la toile du musée
lorrain est cligne d'intérêt, ce n'esl point pour son mérite artistique,
cpii esl médiocre, ni pour les portraits qu'elle contient, car ces portraits
sont des plus conventionnels, c'est pour les motifs cpii ont commandé
cet ex-voto. Sur ces motifs, cf. supra, p. 146. — PL XX.
88. Rouycr, Médaille d'origine allemande à l'image de N.-D. de
Bonsecours, rappelant la prise de la ville de Btidc, en Hongrie, conquise
sur les 'Turcs, le 12 sept. I6SG, par les forces réunies sous le comman-
dement du duc de Lorraine, Charles V, généralissime des ai'mées impé-
riales, dans les Mémoires de là Soc. d'aixhéol. lorraine, 1886, p. 391.
A droite, le pape cl Mnximilien-Emmaniiel, électeur de Bavière ; à
gauche, l'empereur et le duc Charles V de Lorraine. La Vierge esl
debout sur le croissant, comme dans le groupe de Grégoire Erhart
(supra, p. 52) : cf. Apocal. xn, 1 : muliei- âmictà sole, el lunà sub pedi-
busejus. La légende :iiixilium chrislianoriim esl empruntée aux litanies
de la Vierge, telles qu'on les répète! depuis Lépante. C'est la seule
des médailles frappées à l'occasion delà prise de Bude, qui soit au type
de la Vierge de Bonsecours, protectrice de la Lorraine, cl spécialement
de la famille ducale de Lorraine : (e Charles V, malgré son mérite, ou à
cause de son mérite, n'était pas aimé à la cour de Vienne » (Rouyer).
89. Ainsi, le vieux type de la Vierge au manteau prolecteur esl resté
populaire en Lorraine aux xvne et xvin» siècles. Cette popularité per-
siste toujours : « Les bannières, surtout, foisonnaient... Beaucoup
étaient célèbres,... celle de N.-D. cle Fourvières, aux armes de Lyon,
celle cle l'Alsace, en velours noir, brodé d'or, celle de la Lorraine, où
l'on remarquait une Vierge couvrant deux enfants (si'c)de son manteau »
(Zola. Lourdes, p. 426). Elle s'explique par la vénération cpie les Lor-
rains ont témoignée depuis le xvi" siècle à l'image miraculeuse de
Boiisccours-lez-Nancy, el par leur esprit conservateur el obstinément
catholique.
90. Charmante statue, en bois de tilleul, haute de 1™ 30, conservée à
Moulerhouse (sur la rivière </n.?e Mollira vocal-tir : cf. Miindel, Les
Vosges, 1904, p. 207), près Bitche, aux confins de la Lorraine et de
l'Alsace. La coiffure, la.ceinture, lo vêlement de la Vierge, la composi-
tion pyramidale du groupe rappellent la slalue nancéienne. Les Schtitz-
manlelbilder allemands n'ont pas celle grâce simple, cette sobriété. Je
ne crois pas me tromper en reconnaissant élans ces qualités bien fran-
çaises une marque d'origine. M. llausmann (Monuments d'art de la
Lorraine, notice de la pi. 50) pense que les priants représentent les
divers états do la sociélé, noblesse, clergé, roture. Peut-être repré-
1>SG CATAi.or.ui-:
1-'I.ANI>I:I;S, PAYS-BAS.
lil ceci : Bonifacius j>a[)a oefarus conccssïl omnibus ilicenlilnis islam oralio-
neni cotiilic, dévote con/'essis et conlrilis. i/cnibu* jlc.ris coram i/mai/ine
i/loriosc riri/inis marie, ind uli/enliam a pena et enlji:i île omnibus pecca-
lissuis: Oralio. Stabal rir<jo iu.rla crucem, cidens pâli ceram luccin.
Hei/is omnium riilil càpul coronal um. riilil lattis perforât uni. riilil mori
/iliuin. riilil cupiit inciinaluni. loluni corpus crucnlalum. l'asloris pro
tjribus riilil polum fui le nii.rlum... Pour cette hymne, cf. Chevalier.
Hep. hi/rn.. t. II. p. 000. n" l'.UW-. D'après Durrieu. le miss(-l de la
reine .leanne aurait été enluminé vers I'i8<>. parle peintre brugoois
Guillaunie Vrelant liibl. île l'Ecole des Charles. IS'.i:*, p. 270;.
92. Brn.relles. — Mater omnium, staluelteen chêne polvehromée. de
la lin du x\u siècle qui a passé do la collection Slemnielz à Bruges, dans
la collection Molli à Paris. Mlle a ligure aux expositions rétrospectives
de Malines. ISOi, et de Bruxelles. 18*8. Cf. YV. 11. .lames Weale, Lai.
tics objets il'art rçtitjicn.e... e.cposés à l'hôtel île Lieilcl:erl:e à Malines.
sept. ISIi'i ; N. IL .1. '\Yesllake, -1 souvenir of the exhibition of Christian
art licld at Meclietiii, avec croquis; Instrumenta ecclcsiaslica. clioi.r
il objets religieux 'lu M. A. et île la Henaissance exposés à Malines
en sept. IcMj, avec une planche : liecuc île l'art chrétien. I!S>C>. p. 277.
M. Désirée a montré qu'elle- élail d'origine bruxelloise, car elle osl mar-
quée au poinçon do la corporation des tailleurs d'images bruxellois
{Mim. (le la Soc. des anlitjiiaires de l'rancc, I. LU. I8'.H, p. (il ; l-'.liide
.sur la sculpture, brabançonne au M. A., Bruxelles, IH'.li, p. L'i2, extrait
des Annules de In Soc. d'arcbéol. de. Bruxelles, l. IX, 18!J:>, avec photo-
graphie). La Vierge a perdu sa couronne. Sur la bordure du manleau,
Gloria Palri en lettres d'or; sons le manteau, six personnes de condi-
tion bourgeoise, quatre femmes el deux hommes.
92 his. Mater omnium, petite slatuetlede la (in du xv siècle, en
bois,
d'assez belle facture, appartenant à M. Stolzenberg-, à Buremonde (Ilol-
Ti
IIMU/II. /.(/ i'irn/e île Miscrirartle l'I. XXV
1,-nprt, Ki ,,:,'
1. CATHÉDR w.r. DK Kniitui KG ;2. ,\11 si' r ni: lïr.iw i\ î. Mi si:i: ni: KninocnG x
CATALOGUE 189
Souabe
Franconie.
FIG. 3.
Bavière.
MoiiAvii;
si l'on fait attention que pour plus d'une, par exemple pour
la Vierge de Genga (pi. XIII, 2). la couronne doit être une
addition postérieure : on sait que l'Eglise couronne les images
de la Vierge qui ont opéré des miracles L Dans le retable
du rosaire, à Saint-André de Cologne (pi. XIII, 1), deux
anges tiennent au-dessus de la Vierge trois couronnes de roses:
cette triple couronne rappelle, que la Vierge est trois fois reine,
reine du ciel, reine des anges et reine des vierges.
Le manleau de la Vierge est, comme la couronne, un
,
emblème royal. Il est généralement doublé d'hermine. Un
autre symbole de royauté est le sceptre, que la Vierge de Pirey
(p. 181) et celle de Heilbronn(p.2S), tiennent dans la dexlre.
La Vierge au manteau prolecteur est d'ordinaire figurée
deboul. Les monuments qui la représentent assise sont peu
nombreux : je n'en puis citer que quatre, qui sont, par ordre
chronologique, le panneau de Duccio. le relief de Gerona, le
panneau d'Aversa (pi. XVIII), la bière peinte par Cozarelli
de Sienne (pi. VIII, 1).
Elle est presque toujours figurée plus grande que les priants.
Plus l'image est archaïque par la date ou au moins par l'es-
prit, plus celte disproportion est sensible. Comme exemple
particulièrementfrappant, on peut citer les peintures de Cris-
toforo de Bologne et de Simone de Cusighe (pi. X, 1).
On remarque la même disproportion dans les images de
sainte Ursule abritant ses compagnes sous son manteau, et
dans les représentations du Jugement dernier : l'archange
saint Michel est généralement bien plus grand que les démons
et que les ressuscites2. A la partie inférieure des tableaux votifs,
les donateurs sont souvent figurés en très petites dimensions,
par modestie. Par une raison inverse, les professeurs sur leurs
pierres tombales, sont figurés beaucoup plus grands que leurs
élèves 3. Mais dans les images de la Vierge au manteau,
I. —•
La Vierge de Miséricorde cl les Vierges Saintes
FIG. 4.
1. Bibl. Nal., nouv. ilal 112, f° 16 v. Celle miniature a été signalée par
REPRESENTATIONS SINGULIERES DE LA VIERGE DE MISÉRICORDE 207
•5
X
2. I'AXNE.UJ M: TI IU (Aft.UïON) X
1. .\1|SI M I |-,l. Il W.II.XXI. !
L.V \ lll-.'.l II Ils Ml-I Vil-, Ils 1.1.
REPRÉSENTATIONS SINGULIÈRES DE LA VIERGE DE MISÉRICORDE 211
échelle et un phylactère où sont ces mots adressés à la Vierge :
Je vous ai vue en songe comme une échelle appuyée sur la
terre et allant jusqu'au ciel. » Les mystiques occidentaux ont
connu cette allégorie. Elle forme le sujet d'un des petits
poèmes de la Laus bealae Virginis Mariae dont les Franciscains
ont grossi le recueil des OEuvres de saint Bonaventure1.
La Vierge, sur notre miniature, abrite les Vertus sous son
manleau : cela signifie que la pratique des Vertus ne suffit
pas pour mériter le Ciel, il faut encore que la Vierge, dans sa
miséricorde, intercède en faveur des hommes ; un chrétien ne
doit pas penser qu'il puisse être à lui seul l'artisan de son
salut. Somme toute, les échelles des vertus et le manteau de
miséricorde sont des symboles contradictoires ou, à tout le
moins, complémentaires.
11 se pourrait bien que cette miniature signifiât encore autre
chose pour les mystiques à qui elle était destinée. Dès saint
Clément d'Alexandrie el. sainl Augustin, la Vierge est la
figure de l'Eglise, Maria est Ecclcsiae lypus-. Autrement dit,
notre miniature signifierait que pour gagner le ciel, il ne
suffit pas de gravir les raides échelons des vertus ; il faut
encore faire partie de l'Eglise, avoir vécu à l'ombre de sa
protection : car, sans cela, comment participerait-on à la
miséricorde nécessaire de la Mère de Dieu ?
1. ISonaventurae opéra, éd. de Lyon, 1CG8, t. VI, p. 169. Voir encore, dans
le même volume, p. 17 i, le Psallerium minus h. Marias, où la Vierge est invo-
quée en ces termes : Ave, scala caelum tangens.
2. Cf. Rohault de Fleury, La Sainte Vierge, t. I, p. 299.
2] 2 CHAPITRE Xll
1. Maria vieil diabolum per compassionem : c'est ainsi que les mystiques
conçoivent la victoire de Marie sur le diable : le ch. xxx du Spéculum liumanae
salvationis (éd. Lulz-Perdrizel, p. 02-03) est consacré à celte question ; et la
miniature du S.ILS. qui représente la Vierge de la « compassion », victorieuse
du démon, la montre lui écrasant la tête avec le bois de la croix.
2. Op. cit.. p. 501-500.
.
3. Ps. II. 9. Cf. Apocal.. II, 27 et XIX, 15.
i. Ps. XXII, 1.
5. Ronavenlurae opéra, éd. de Lyon, 10G8, t. VI, p. -14S.
6. L. XII, ch. 0. dans les Opéra Alberli Magni. Lyon, 1651, l. XX. p. 437.
218 CHAPITRE XII
sous leur
manleau. Ce retable esl de la lin du .vu'' siècle. C'est donc
entre la lin du xu siècle el la fin du xin'' que l'on a imaginé de
1'
. li.li. -
ilt- l'uiilgiir
CATALOGUE
SAINT AUGUSTIN
i. Sceau d'un document lorrain du xv'; s. (Participation des bienfaits,
suffrages et oraisons de l'Ordre de saint Augustin pour Antoine de
Lorraine comte de Vaudémonl cl Marie de Haraiicourl son épouse, accor-
dée par Julien de Salm, prieur général des Auguslins le 20 mai Ii47:
Bar, 'Chambre des Comptes, n° Si. Archives de Meurthe-et-Moselle,
1} a-i-3). Sainl Augustin, en costume épiseopal, debout, de face, nimbé,
sous un dais, étend sa chape sur les ermites de son ordre, agenouillés
à ses colés, deux par deux en rangs superposés. Ce groupe est sur une
arcade à trois cntrc-colonnements : dans celui du milieu, le prieur, à
genoux. — PL II, G.
2. Dipinse Slcfano (de Vérone, quallrocentisle) estcrnamenle sopi'a la
porta latérale di S. Enfcmia (à Vérone). S. Agostino co/i due altri Santi
Agosliniani dai lali, solto a! manlo del quale vi stanno frali e monache
del suo ordino. e vi si legge in carallerc golico cordelalo : Sleplianus
pinxil, ma appena ont si conesce clin rappre.scnlino (Diego Zannandreis,
Le vile dei pillori, scultori e arcliilclti Veronesi, pubbl. (la G. Biadcgo,
Vérone, 1891, p. 45 ; cf. Milancsi, Vasnri, III, p. 029}.
SAINTE BEGGHE
Sainte Begga ou Beggha (-J- "27 déc. 008), fille de Pépin de Landen,
abbesse d'Andenne on Brabanl. esl. vénérée en Belgique comme la
fondatrice des Béguines el des Bégards ; en réalité, les Béguines
n'apparaissent qu'en 1 ISO et les Bégards qu'en 1220 ( Schmidt, Précis
dcl'hisl. de VEglise, p. 148). lîllc esl généralement représentée abritant
sous son manleau, d'un côté les Bégards, de l'autre les Béguines : cf.
Detzel, Chrislliche Ikonographie (Fribourg, 1806), t. II, p. 1S8 ; et,
mieux, le frontispice de la Vita S. lieggac viduae, ducissae. lirabanliac,
Bcgginarum cl lieggardoruni fondalricis, auclore J. G. a Ryckel ab
Oorbecl; (Louvain, 1631, i°), mentionné par Guénébault, Dicl. d'iconogr.
col. 877. A dr. les Béguines, à g. les Bégards ; la Sainte couronnée de la
couronne ducale, lient dans la main g. le livre de sa règle ; elle l'avait
empruntée à l'abbaye de Nivelle, fondée par sa soeur sainte Gerlrude ;
les deux couronnes ducales, posées sur le livre de sainte Begghe, font
allusion, je suppose, aux deux filles du duc Pépin. Dans la main droile,
224 CATALOGUE
SAINT BERNARD
i. Bcmardi Clarcvalensis ubbalis, opéra cl indtis-
Vila et miracula D.
tria Congregalionis regularis obserranliac ejusdem llispaniarum ad
alendam pielalcm universi ordinis Cisterciencis aeneis forints expressa...
Home 1037, 4° (Bibl. Nal., Est., Bd 09). Ces planches ont élé gra-
vées par Antonio Tenipestini. La première représente saint Bernard
abritant sous ses bras en croix à droile le Pape el le Boi, le Cardinal
et des abbés mitres, à gauche les religieux Cisterciens. Lu haut,
celle citation d'Isaïe, ambnlabunl génies in lu mine luo el renés in
splcndore orlus lui. En bas, celle inscription : rcligio D. Bernardi
nuincrosa omnis generis inulliludine. propagalnr, cl au-dessus celle
épigraninie (par Julius Boscius Ilorlinus) :
Aspice quoi caris génies ampleclilur tilnis,
Nomina quoi reguin nomina quoique ducuin ;
Hic plures mi/ra insignes roscoqtte gaicro ;
Hexerc cl Pétri quinque per alla ratent.
Accédai, Bernarde, luis hacc gloria faclis,
Quod tantas acics sub tua signa trahis.
SAINTE BRIGITTE
Gravure de Jean Meyssens (né à Bruxelles en 1612). Sainte Bri-
gitte de Suède (y 8 oct. 1344) implore la Vierge et la Trinité pour les
Brigillains et Brigillaines agenouillés sous son manteau. De sa bouche
monte vers le Père celle prière: Pater sancle, serva eos in nomine luo
rjuos dedisli inihi ( « in nomine luo », parce que l'Ordre fondé par
sainte Brigitte s'appelle Ordre du Saint-Sauveur). Le Christ et la
Vierge joignent leur intercession aux prières de la Sainte. A ses pieds
une couronne royale (Brigitte était fille de roi et renonça à son rang
pour devenir religieuse), un livre (le livre des Bévélalior.s), un cha-
peau de pèlerin el un bourdon (pour rappeler les pèlerinages de
Brigitte à Saint-Jacques, à Rome, à Jérusalem). On remarquera, sur le
voile qui coiffe la Sainte el ses filles, le curieux insigne des Brigillaines :
c'est, dit Ilélyot (Hist. des Ordres monastiques, t. IV, p. 31), « une cou-
ronne de toile blanche sur laquelle il y a cinq petites pièces rouges
comme autant de gouttes de sang » (dévotion des Cinq plaies).
PL XXIX, 3.
SAINTE CLAIRE
i. Milan, Musée du Caslello, n° 420 (provient d'un couvent dclruil).
Sainte Claire protégeant sous son manteau les Clarisses agenouillées.
Fresque du xvc siècle, école lombarde.
2. Sainte Claire abritant les Clarisses sous son manteau. Petite
vignette dans le cadre du frontispice dos Icônes Sanclae Clarae, publiées
à Anvers par Collaert (xvnc s.). La Sainte lient dans la main droite la
monslrance, qui est sa caractéristique ordinaire (Cahier, II, p. bOii).
3. Une composition d'un artiste belge contemporain, feu Bélhune,
représente, je ne sais d'après quelle tradition, sainte Claire abritant sous
Pi:iu)iuziïT. — La Vierge de Miséricorde. 15
226 CATALOGUE
SAINT DIE
Bulletin de la Société pliilomalhique de Sainl-Dié, L XIV (1889), p.
133, pi. VII, fig. 19. Sceau de François de Riguel, grand prévôt de Sainl-
Dié depuis 1639. Le saint, en costume épiscopal, la lèlc auréolée
de rayons, deboul, de face, étend sa chape sur les deux églises de sa
ville, Saint-Dié et Notre-Dame. Au pourtour, celte légende: »ï< SIGIL-
LVM.PRAEPOSnT.ECCLESIAE.SANCTI-DEODATr.AD.CAVSAS.
SAINT DOMINIQUE
1. Pinacothèque de Vérone, n° 384. Tableau archaïque, divisé en 24
compartiments, dans chacun desquels esl figuré un saint. Il provient
probablement d'un couvent de Prècheresses, car le compartiment ver-
tical, qui est plus grand que les autres, est occupé par saint Domi-
nique abritant sous son manteau six Dominicaines (De Mandach, Saint
Antoine de Padoue.p. 120). Le Catalogue du musée de Vérone dit à tort
qu'il s'agit de saint Antoine, « che col manlo eopre soi suore di
cari là ».
2. Dans l'église des Dominicaines de Vérone, .Sa Anaslasia, quatre
fresques de Paolo Farinato (vénitien, li>24-1000) représentant sainl
Dominique abritant sous son manteau les Dominicains (n° 1), les Domi-
nicaines (n° 2), les frères et les soeurs du Tiers-ordre dominicain,
fralres cl sorores de poenilenliii S. Dominici (nos 3 et 4).
SAINTE FÉLICITÉ
Crosse de bois doré, du xv siècle, à l'église Sainte-Ursule de
Cologne. Sur une face, sainte Félicité abritant ses sept fils sous
son manteau. Félicité fut martyrisée avec ses enfants sous Marc
Aurèle, en 102 (Goyau, Chronologie, p. 216). Ils s'appelaient Janvier,
Félix, Philippe, Sylvain, Alexandre, Vital et Martial. Le culte dont ils
ont été honorés au moyen âge est attesté par la Légende dorée (ch. xci :
de VII frairibus qui fuerunl filii healae Fclicilalis).— L'autre face repré-
sente sainte Ursule abritant ses compagnes sous son manleau. Cf.
Cahier et Martin, Mélanges d'archéologie, l. IV, p. 2:j0, fig. Li6; Carac-
téristiques, l. II, p. 472; Bock, Trésors de Cologne, pi. VI, fig. 22; Gri-
mouard de Sainl-Laurenl, Guide de l'art chrétien, t. V, p. 482.
SAINT GÉRÉON
Gravure incunable, à la Bibl. Nal. de Paris (Bouchot, Les 200 incu-
nables xtjlograpliiques du Cabinet des estampes, pi. LXXV1I, p. 240).
CATALOGUE 227
Sainte Ursule abrite ses compagnes sous le manleau protecteur; à la
gauche de la puissante patronne de Cologne, c'est-à-dire à la
deuxième place, sainl Géréon abritant le Pape, le Roi el une foule
d'hommes. Bouchot attribue celte gravure à la Flandre française (vers
1460), je ne sais pour quelle raison. La légende raconte que Géréon
était un officier chrétien qui commandait un corps de chrétiens
d'Afrique; il fut massacré à Cologne avec ses compagnons d'armes.
La splendide église qui lui est consacrée à Cologne possède les osse-
ments de ces martyrs. La légende de saint Géréon fait symétrie, si l'on
peut ainsi dire, avec celle de sainle Ursule : c'en est le doublet au mas-
culin ; comme celle de sainle Ursule, elle doit s'expliquer par la
découverte, au moyen âge, d'un cimetière datant des premiers siècles
chrétiens. La dévotion de saint Géréon étant spéciale au pays du Rhin,
et Bouchot n'ayant point prouvé qu'elle ait élé répandue dans la Flandre
française, je crois prudent de ne pas enlever à la région rhénane la gra-
vure du Cabinet des estampes.
JEANNE DE FRANCE
Gravure in-f°, au Cabinet des estampes de la Bibl. Nal. de Paris,
éditée en 1619 à Anvers par Michel Snyders et dédiée à Albert
et à Isabelle-Clairc-Eugénie d'Autriche, gouverneurs des Pays-Bas,
par le P. Paludaims, do l'Ordre des Minimes. Arbre généalogique
des maisons de Valois et de Bourbon, depuis saint Louis. Au centre,
dans un médaillon ovale, la bienheureuse Jeanne de France (1464-
LiOij, béatifiée en 1743), tenant dans la main droile un crucifix (cf.
Cahier, I. I, p. 294), de l'autre une branche de lis. lîlle porte le cos-
tume de l'Ordre des Annonciades, dont elle esl la fondatrice, et abrite
sous son manteau dix religieuses agenouillées. On sait que Jeanne de
France était contrefaite : l'artiste n'a pas hésité à le rappeler. A droite
de la Bienheureuse, l'Enfant Jésus, un panier au bras gauche, el de la
main droile tendant à Jeanne une bague, celle, dit Cahier (t. I, p. 4o),
(pie la Sainte porta depuis le jour où l'Epoux céleste eut remplacé
pour elle le prince qui l'avait répudiée (B. de Maulde, Jeanne de
France, duchesse d'Orléans el de Bercy, Paris, 1883, p. 412, donne une
aulre explication). Sur la robe de l'Enfant sont représentés les instru-
ments de la Passion, dés, couronne d'épines, tunique, marteaux,
deniers de Judas. Dans le champ, deux petits médaillons, contenant
l'un l'Annonciation, l'autre les armoiries de l'Ordre de l'Annonciade.
SAINTE JULIENNE
Triptyque daté de 1370, au musée de Pérouse, provenant, comme
beaucoup d'autres tableaux du même musée, de Sainte-Julienne, cou-
vent de Cisterciennes, bâti aux portes de Pérouse en 1253 par le car-
dinal Jean de Tolède, Cistercien, évoque de Porto ; ce couvent sert
aujourd'hui d'hôpital militaire. Sur le volet de droile, saint Christophe;
sur le volet de gauche, le cardinal Jean de Tolède; sur le panneau
central, sainle Julienne, couronnée, étendant son manteau sur des
228 CATALOGUE
SAINT LOUIS
Sceau des Dominicaines do Poissy. appendu à un aele de 1391. Douël
d'Arcq. t. 111. n° Oi'ii. Maintes l'ois reproduit: Demav, Le costume au
moyen âge d'après les sceaux, p. iî'.l; Lacroix, Vie militaire au moyen
âge et à la Renaissance, 3e éd.. p. 372: Balmo i-t Lelaidier. Carlulaire
de sainl Dominique, 1. II. p. 61: d'.-i;. des lïeaux-Arls. 190'.;, II. p. i()9.
Sainl Louis, de l'ace, deboul. couronné el nimbé, la lèle 'accostée des
lettres S. L. {Sanclus Ludovicus . cl abritant des pans de son manleau
deux groupes de Dominicaines agenouillées. S. C.ONVENTVS SOKOliV
SCI LVD0V1C1 DE PVSSIAC.O OBI) PBEDK'.AT'ORVM. — PL 11. :'..
SAINT MAURICE
Comme exemple (Je saints el saintes abritant sous leur manteau des
personnages agenouillés, Cahier (11, p. :i-i-0'j cite saint Maurice el sainle
Ursule. Je ne connais aucun document iconographique où saint Maurice
soil gratifié du manleau protecteur.
N
p"
g!
N*-
• y1 MERCI, PAR LOPEZ
1. TAIILEAU ni S FRANCISCAINS m (MKTTISGUI 2. LA VIEIU'.E m LA
y,
s.
CATALOGUE 229
SAINTE ODILE
L'une des peintures de la châsse de Kerniel, près de Looz (Bel-
gique), représente sainte Odile, « l'une des chefs de cohorte » de
sainte Ursule, abritant sous son manteau ses jeunes soeurs Ida et
Ima : dans la main gauche, Odile devait tenir une flèche. La fierté de
sainle Odile a été peinte à Liège en 1292, comme le constate un docu-
ment qui y fut renfermé, peu d'années après la translation des
reliques de sainte Odile, do Cologne à l'église du couvent des Croisiers à
Iluy : cf. J. Ilelbig, La châsse de sainte Odile, dans Le Beffroi, t. II (1S64-
ISOii), p. 31; du même, La peinture au pays de Liège (Liège, 1903),
pi. Il, p. 36, el L'Art Mosan (Bruxelles, 1906), t. I, p. 73. Bouchot, qui
a tenté d'annexer à l'art français beaucoup d'eeuvres de l'art des Pays-
Bas, attribuait, sans raison, la châsse de Kerniel à un atelier parisien,
ainsi (pic celles d'Albi el de Noyon [Les primitifs français, p. 53); et
comme il travaillait vile, il appelle « châsse de Iluy » la châsse de Ker-
niel, et donne à M. James Weale l'article de feu Ilelbig. La description
que celui-ci a faite de la châsse de Kerniel n'est pas sans défaut. Il
décrit ainsi le premier panneau, qui se compose de deux scènes diffé-
rentes : « A gauche, arrivée d'Odile el de ses compagnes à Rome; elles
y sonl reçues par le pape et deux évoques. A droile, une scène dont
nous ne retrouvons pas lexplicalion dans la légende des Onze mille
Vierges. Une reine dans un bateau, accompagnée d'une troupe de jeunes
filles, semble appeler à elle un autre groupe de femmes qui s'avance
vers l'embarcation... » En réalité, la scène de gauche représente sainle
Odile quittant Rome avec ses compagnes, el recevant la bénédiction du
pape; elle porte à la main une croix à grande hampe, en signe de com-
mandement, el, au front, la couronne de reine, parce qu'elle est fille de
roi (comme Pinnose el Ursule; cf. in fra. p. 233). A droite, Odile, recon-
naissablc à la croix el à la couronne, préside à rembarquement de ses
compagnes. Celle qui va monter la première dans le bateau lient une
fiole, peut-être une eulogie.
SAINT SÉBASTIEN
Fresque de Beno/.zo Go/./.oli, flans l'église Saint-Augustin, à San-
Gimignano (1461). Sainl Sébastien abrite sous son manteau, contre
les flèches de la peste, les gens de San-Gimignano. Voir plus haut,
p. 113.— PL XVI.
SAINT SIMON
Pisa, Musoo civico. Cecco di Pielro 15. Jalirliunderl. St. Simon mit
.<
déni Schul/.nianlel ; darunler Misericordienbriidcr ». Krebs (Maria mil
dent Scliulznianlel, p. 3o), auquel j'emprunte cette notice, ne dit pas s'il
s'agit d'une peinture ou d'une sculplurc.
230 CATALOGUE
SAINTE THERESE
SAINTE URSULE
Nous ne saurions énumérer d'une façon complèle les monuments
qui représentent sainte Ursule abritant ses compagnes sous le manteau
protecteur : peintures, sculptures, gravures, vitraux, illustrations
peintes ou gravées des livres d'Heures, monnaies et jetons, médaillesde
dévotion, vêtements sacerdotaux, objets d'orfèvrerie formeraient une
liste interminable (cf. Del/el, Chrisll. Ikonographic, t. II, p. 662). Nous
nous bornerons à signaler les monuments les plus importants, ou ceux
qui nous ont paru offrir quelque particularité intéressante. Plu-
sieurs de ces représentations montrent sous le manleau de la Sainte,
outre les Vierges ses compagnes, divers personnages, un pape, un
roi, un cardinal, un archevêque, un évoque. 11 ne faut pas dire, comme
on l'a fait (Revue de l'art chrétien, -ISSa, p. 130), (pic sainle Ursule
abrite sous son manteau des « gens de tout étal » ; les personnages
en question sont parfaitement déterminés par sa légende : le pape
s'appelait Cyriaque, il abdiqua la papauté pour suivre Ursule et subir
le martyre avec elle, à Cologne; le cardinal et l'archevêque s'appe-
laient Vincent el Jacques, ils suivirent le pape Cyriaque ; l'évêque est
Panlulus de Bàle; le roi est Elhelreus, fiancé d'Ursule, venu à sa ren-
contre à Cologne el martyrisé avec elle. Cf. Legenda aurca, ci.vui
(De undecim inillihus Virginunt).
Les érudils locaux qui se sonl occupés du culte des Saints dans
l'Albigeois ignorent quelles sont les Saintes qui, sur la châsse de la
cathédrale, sont groupées sous le manteau de sainle Ursule. L'abbé
Salabert (Les sainls du diocèse d'Albi, 2e éd., Toulouse, 1892, 2 vol. 8°)
n'en dit pas un mol. On chercherait vainement les noms des trois der-
nières dans les listes de Saints publiées par Mas-Latrie (Trésor de chro-
nologie), Giry (Manuel de diplomatique), Cahier (Caractéristiques). Il est
vrai que la liste de Mas-Latrie mentionne dans le Midi un saint Mabilis=
Amabilis, dont le nom esta rapprocher de notre Sa Mabilia. Le nom
que nous avons lu Eclela (= Eelecta) a paru au baron de Rivières être
Cclela (=C;vlesla'?). Quant à Sa Florentiana, qu'il faut sans doute identi-
fier avec la parvula F/orcnlina, soeur cadetle du fiancé de sainle Ursule
(Légendedorée, ch. CLVIH, p. 704 Grasse), il en est question dans un pro-
cès-verbal de visite, daté de 1698-1099, qui a élé publié par M. de
Rivières (Bull, monumental, 1873-1875, p. 32 du tirage à part) : « une
maschoire inférieure où il y a onze dents avec, un escritcau par lequel il
paroit que celle relique esl de sainle Florentiane. » Le procès-verbal ne
mentionne aucune relique des autres saintes ; mais l"on sait que la
cathédrale d'Albi possédail quelquesparcelles du corps de sainle Ursule :
la peinture même de la châsse suffirait à le prouver.
PL XXIV, 2.
t. II, f° 102). Sainle Ursule, sous son manleau (pic tiennent des anges.
abrite quatre Ursulines, assises et lisant des livres de dévotion.
29. Gravure sur bois servant de frontispice Yllisloria de sancla
à
Ursula impressa Colonie per Mnrlinum de ~\Verdena, dont j'ai vu un
exemplaire au musée Amslellcring-, ou musée catholique d'Amster-
dam, el qui esl décrit dans le Cal. du duc de la Vallière, l. 111, n" 4720.
30. Gravure de Wierx Alvin. Cal. de l'o'iirrc des frères Y\"i"<>/-.7\
.1.
p. 273'. Devant la Sainle, un livre sur lequel est posée une flèche. Au-
dessous, celle légende qui fait allusion à l'illuslrc naissance de sainle
Ursule : O quant pulchra esl casla generatio enm elarilate : imniorlalis
est enim memoria illius Liber sapienliae. IV. . Sous le manteau,
1
<I-.TAHU*'-IW LAGNIEU
APPENDICE
COMMENT LE MOYEN AGE A FIGURÉ L'INTERCESSION DE
LA VIERGE
Edition de 1905, p. 12, n° 160: « Maria in der Mittc stehcnd, zcigl auf
1.
ihrc mullcrliche lîrust, Chrislus auf seine Wundmalc. Kcchls Goll Vatcr mil
.
1. Celte rubrique française esl empruntée au ms. fr. 6275 de la Bibl. Natio-
nale (Le miroir dcl'humaine salvation. version de Jean Miélot).
2. Supra, p. 15.
250 APPENDICE
1507; Mabillon dans P. L.. CLXXXII, 513, n. X25 el dans Annales Ord.
S. Bencdicli, t. VI, p. 351 éd. de Lucques), où le savant bénédictin l'ail celle
remarque, qui n'est pas sans rapport avec la fausse attribution que nous
relevons : Frnaldum, qnem aliï Ariialdum seu Arnolduin, nonniilli jierperam
Rernardtim voeant.
1. Migne, P. L.. CLXXXIX, 1725.
CORRIGENDA
TABLE DES MATIERES
Avertissement vu
Introduction 1
CHAPITRE 1«
LA CROYANCE A LA MISÉRICORDE DE MARIE
CHAPITRE II
LE THÈME DE LA VIERGE AU MANTEAU PROTECTEUR
EST D'ORIGINE CISTERCIENNE
Ce thème esl inconnu à l'art d'Orient et, avant le xmc siècle, à l'art
d'Occident.— Il a sa source dans une légende Cistercienne, rap-
portée par Ccsairo d'IIeisterbach. — Le symbolisme du manteau.
— Succès du thème parmi les Cisterciens 1S
Catalogue 27
CHAPITRE III
LES AUTRES ORDRES EMPRUNTENT AUX CISTERCIENS
LE THÈME DU MANTEAU PROTECTEUR.
Pauvreté d'invention de l'imagination populaire. — Pauvreté delà
légende de saint Dominique. — La vision de la Vierge au man-
teau protecteur dérobée aux Cisterciens par les Dominicains dès
la première moitié du xtuc siècle : vision de la recluse, vision de
sainl Dominique. —La vision de la Vierge au manteau prolec-
teur el l'imagination monastique. — Les autres Ordres, à
l'exemple des Dominicains, se réfugient sous le manteau de
Marie. — La dévotion du « Manteau de Notre-Dame » 30
Catalogue a0
256 TABLE DES MATIÈUKS
,
CHAPITRE IV
LA VIERGE AU. MANTEAU ET LES CONFRÉRIES
CHAPITRE V
LA VIERGE DE MISÉRICORDE ET LES CONFRÉRIES
DU ROSAIRE
CHAPITRE VI
LE SPECULUM HUMANAE SALVATIOXIS
CHAPITRE VII
LES FLÈCHES DE LA COLÈRE DIVINE
La peste, pour le folklore, esl produite par des flèches invisibles :
traces_.de celte croyance chez les Grecs anciens, les Musulmans,
les Germains, clans la Rome chrétienne du vic siècle, dans la
dévotion de sainl Sébastien. — Les flèches de la peste arrêtées
par le manteau protecteur de saint Sébastien (fresque de
TAULE DES MATIÈRES 257
S. Gimignano) ou de Marie (bannières ombriennes, peintures ita-
liennes et allemandes). — Ce thème date du xvc siècle et semble
se rattacher à la prédication de saint Bernardin de Sienne. — Il
a élé abandonné au xvi°, comme entaché de superstition 107
Catalogue 125
CHAPITRE VIII
LE THÈME DES TROIS FLÈCHES
Les trois flèches du Dieu de vengeance représentent les trois
fléaux, la guerre, la famine el la peste, dont Dieu punit les trois
concupiscences,avarice,orgueil el luxure. — Origine scripturaire
el dominicaine de ce thème: vision de sainl Dominique, explica-
tion d'un Peslblall dominicain 128
CHAPITRE IX
LA VIERGE DE MISÉRICORDE ET LES PESTES
CHAPITRE X
LA MA TER OMNIUM
Catalogue. 160
CHAPITRE XI
REMARQUES GÉNÉRALES SUR LES REPRÉSENTATIONS
DE LA VIERGE AU MANTEAU
CHAPITRE XII
DE QUELQUES REPRÉSENTATIONS SINGULIÈRES
DE LA VIERGE DE MISÉRICORDE
CHAPITRE XIII
LES SAINTS ET SAINTES EMPRUNTENT A LA VIERGE
LE MANTEAU DE PROTECTION
Catalogue 223
APPENDICE,
COMMENT LE MOYEN AGE A FIGURÉ L'INTERCESSION DE
LA VIERGE
Pages
L Vierge de Mansuv Gauvain Frontispice
IL Sceaux Cisterciens 27
III. Tableau du Vatican, tableau de Cherbourg 29
IV. La Vierge de Miséricorde et les Ordres religieux (gra-
vures) 45
V. Idem (tableaux) 47
VI. Frontispice du catéchisme des Prémontrés 51
VIL Broderie do Marseille, reliquaire d'Arezzo 5S
VIII. Cercueil siennois, fresque de Panne 67
IX. Maison de la Miséricorde d'Arezzo, chapelle de la Miséri-
corde d'Ancôno 09
X. Vierges do scuolc vénitiennes 85
XL Fresque de Saint-Céiieri, fresque de Vieux-Thann 87
XII. Charte de la confrérie deSainl-Nicolas-des-Clercsà Toul. 89
XIII. La Vierge de Miséricorde el le rosaire 95
XIV. PcslblalterDominicains 101
XV. La Vierge de Miséricorde et le Spéculum humanité salva-
lionis 107
XVI. Fresque de saint Sébastien à S. Geniignano 113
XVII. Bannière de S. Francesco, à Pérouse 117
XVIII. Panneau d'Aversa 119
XIX. Tableau de Cranach le Vieux, miniature d'un Spiegel der
mensclilichen Behallniss 129
XX. Tableau du. Musée historique lorrain 147
XXI. Tableaux français du musée du Puy et du musée Condé. 157
XXII. Retables' d'Arezzo el.dii musée Poldi-Pezzoli 163
XXIII. Reliefs d'Arezzo et du cimetière de Saint-Innocent 179
XXIV. Relief de Qy, chasse d'Albi... .,..'. 183
XXV. Vierge de Moiilerhausen -187
XXVI. Vierges allemandes (statues) -189
XXVII. Miniature italienne, panneau de Teruel 211
XXVIII. Tableaux de Klosterneubourg et de Montefalco 219
260 TAULE DES PLANCHES
Pages
XXIX. Saintes au manleau protecteur (gravures) 223
XXX. Tableau de Goîllingue, tableau de V. Lopcz 229
XXXI. Retable de Lagnieu 237
par
deux eaux-fortes et cinq planches dessinées par l'auteur)..., ...'
10 fr_
XXXV. FRANCESCO DA BARDERINO ET. LA LITTÉRATURE I>B.OVK-NÇAI.Ê KK ITAI.II: AU MOYEN
AGK. par M. Antoine THOMAS ... ....'.M. o IV. , ;.
XXXVI. ETUDE nu DIALECTE CHYPRIOTE MODERNE HT par BEAUDOUIX.. 5 fr;
MÉDIÉVAL,
XXXVII. LES TRANSFORMATIONSPOLITIQUES DE L'ITALIE SOUS LES EMI'EREURS ROMAINS
(13 av. J.-C.-330 apr. .b-C).'par M. C
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XXXVIII..LA VIE MUNICIPALE EX ATTIQUE. par-M. IL IIAUSSOUI.LIER. â fr..
XXXIX. DES FIGURES CHIOPIIORES HA?s L'ART- GREC, L'ART GRÉCO-ROMAINHT I/ART- .....
CHRÉTIEN, par M. A. VYRIES.
. .-.. ' fr. 25 2
XL. LES LIGUES ÉTOLIENNH HT ACIIÉENNE, par M. Marcel DUBOIS (av. 2 pi.). 7 fr.
XLI. LES STRATÈGES ATHÉNIENS, par M. Ara. HAUVHTTÊ-BHSNAULT 5 fv..
XLII. ETUDE SUR L'HISTOIRE DES SARCOPHAGES CHRÉTIENS, par M. R. GROUSSET 3 fr. 50
XIiIII. LA I.IDHAIIUE DES I'AI'ES D'AVIGNON. Sa formation, sa composition, ses cata-
logues (1310-1120), d'après les registres de comptes el d'inventaires des Archives-
Vaticanes. par M. Maurice FAUCON. Voir l'asc. L. TOME I. 8 fr, 50-
XLIV-XLV. I. LA FRANCE EN OHIENT AU QUATORZIÈME SIÈCLE. Expédition du'maréchal'
Roucicanll, ])ar M. DELÀVILLE LE ROULX. 2 beaux volumes 25 fr..
XLVI. LES ARCHIVES ANGEVINES RENAPLES. Eludes sur les registres du roi Charles I"
(1205-1287). par M. Paul DUHIUEU. Voir l'asc. LI. TOME 1 8 fr. 50
XLVII. LES CAVALIERS ATHÉNIENS, par M. Albert MAHTIN. 1 très fort volume. 1S.fr..
XLVIII. LA BIHLIOTHÈQUE nu VATICAN AU QUINZIÈME SIÈCLE. Contributions pour:ser\;ir-
à l'histoire de l'iiiimanisme. par MM. Eugène MLNIZ et Paul FAIIHE 12 fr. 50
XLIX. LES ARCHIVES nr. L'INTENDANCE SACRÉE A DÉI.OS (315-160 avant J.-C).. par-
M. T. HoMoi.i.E. membre de l'Institut {arec-unplan en héliogr.) 5 IV. 50
L. LA i.iniiAiiui-: DES I'AI'ES D'AVIGNON. Sa formation, sa composition, ses catalogues
(1310-1.120). par M. Maurice FAUCON. Voir l'asc. XL1II. TOME II 7 fr. .
LI. LES ARCHIVES ANGEVINES DI; NAPI.ES. Eludes sur les registres du roi Charles Pr'
(1205-1280). par M. P. DUHIUEU. T. Il et dernier (av. 5 pl.'en hèliograv.).... 11 fr.
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LVII. L'oH.vTiïuii LYCURGUI;. Elude historique et littéraire, par M. DURRHAC.H. ancien;
membre de l'HcoUi française d'Albènes i l'r. '
LVIII. ORIGINES ET SOURCES DU ROMAN DE. LA ROSI:, par M. E. LANGUUS. ancien
membre de l'Ecole française (le Rome 5 fr..
LIX. F.SSAI SUH L'ADMINISTRÂT, DU ROYAUME HÉ* SICILE S. CHARLES I" ET CHARLES H'
D'ANJOU. par'L. CAHIER, anc.' membre, de l'Ecole française de Rome :-. . 8 fr.
LX. EI.ATIÏE. — LA VILLE. Lii TEMi-i.ii D'ATIIÉNA CRANAIA, ])ar Pierre PARIS, ancien
membre de l'Ecole franc. d'Athènes (arec nombreuses figures dans le texte
el /•"> planches hors texte).- M IV..
LXI. DOCUMENTSINÉDITS l'HUH SERVIR A 1,'llISTOlRE DE LA DOMINATION VÉNITIENNE EN CllÈTE
mi I3S0 li'.m. lires des archives de Venise, publiés cl analysés par M. IL NOIRHT.
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crète) : 15 fr..
LXII. lviviui SUR LE LiniiR Ci-.NsuuM m: L'ÉGLISE noMAiNE, par-M. Paul FARRE. ancien
membre de l'Ecole française de Rouie 7 fr..
LXIII. LA LYDIE ET LE MONDE GREC AU TEMI-S DES MER.MNADES i(587-5i("0. par-
M: Georges RADET. ancien membre de l'Ecole française d'Athènes (avec une grande
carie en couleurs hors' texte).. ' ]2 fr..
LXIV. LES MÉTÈQUES ATHÉNIENS; Elude sur la condition légale et la situation morale,
le rôle social el économique des étrangers domiciliés à Athènes, par M. Mi-
chel CLERC ancien membre de l'Ecole française d'Athènes..-.'j 1 i fr..
LXV. Ess.u SUR LE RÈGNE DE L'EMPEREUR DOMITIEN. par M. Stéphane GSELL, ancien
membre de l'Ecole française de Rome h2 fr.:
LXVI. 'ORIGINE FRANÇAISES DE L'ARCHITECTURE GOTHIQUE EN ITALIE, par M. C ENLAHT.
ancien membre de.-l'Ecole française de'Rome (acec 131 figuresdans le texte et
31 planches hors texte) ' 2i> fr.
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LXVII.ORIGINESDES CULTES ARCADIENS. par M. BÉHAHD. ancien membre de l'Ecole
française d'Athènes (nuée 17 figures) 12 IV. 50_
Ouvrage couronné par l'Institut (prix' SAINTOUK). -
LXVIII. LES DIVINITÉS ni: LA VICTOIRE EN GRÈCE ET EX ITALIE DAI'UÈS LES TEXTES ET
I.ES MONUMENTS FIGURES, par M. André RAUU.IIII.LAKT,ancien membre de l'Ecole
française de Rome.. :. ......:
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L J.H„:1II,SSET lnelnb,-e de l'Inslilnt. directeur de l'Kcole
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cl sept [ilàncltcs en îtclitHjraxuicc (Epuisé) 200fr.
5° LES REGISTRES DE NICOLAS IV (1288-1292), '""" 1J 1' v-\™fr if^oi.pis, ancien
\ *-"v n membre de l-.cole française de
1
deux beaux volumes grand in-i», dont un de texte, et un de 52- planches en iiéliom-avure. tirées sur
papier de Chine ." 120 fr.
Ouvrage couronné par l'inslilu'. /Prix Delalaïide-Guerîneau). .
10° FOUILLES DANS LA NÉCROPOLE DE VULCI, J™^
|f'r'^ole^nçarsë'^ë
Home. Un beau volume grand in-i° de 5GS pages, avec ICI vignettes dans le texte, une carie el
23 plancbes .'.. Ï0 fr.
IL J-c-v niimrriis pinces t?n trie tlex ouvrages ci-ênoncés indiquent l'ordre dans lequel ces
,V.
ouvrages.sonlpublias dans la collection.
3* SÉRIE — Format grand in-4° raisin — XIVe SIÈCLE
LETTRES
DES PAPES D'AVIGNON SE RAPPORTANT A LA FRANCIS
Publiées ou analysées d'après les registres du Vatican pur les anciens membres
de V1Cciile française de lïonic.
TABLEAU DE LA PUBLICATION
.
1e JEAN XXII 61310-133-i), M. Conlon, ancien membre <le l'Ecole française de Itomc. archiviste aux
Archives nationale? (Quatre fascicules parus) . , .... 52 fr. 50
— M.- Molïal. ancien chapelain de Sainl-Louis-des-Fronçais, à Home
(Onze fascicules
/).arns) (Tomes I. 2, 3 et V, .- 130 fr. 75
2e BENOIT XIÏ (1334-1352). M. Damnet, ancien membre de l'Kcole française de Rome, archivistes
aux a:-chivcs nationales(Deux fasciculesparus) 23 fr. 40
ï — M. Vidal, ancien chapelain de Saint-Louis des Français à
lîome (Quatre, fascicules parus). Complet sauf tables. 72 IV. 50.
3* CLÉ-ûENT VI (1342-1352), M. Deprez, ancien membre de l'Ecole française de Home (Le premier
fascicule est paru) fr. 80
16
4° INNOCENT VI (1352-1302), M.' Deprez. membre de l'Ecole française de lïomc (lui prêp.)
fjo URBAIN V (1302-13*70), M. Lecaeheux, anc. membre de l'Ecole française de lîome (Les dcu.i;
prein ier.s'-fascicules sont;, parus). 24 IV.
<;• GRÉGOIRE XI (1370-1378);M;Mirot, anc. membre de l'Ecole française de Home. (S. presse).
Vu fort volume grande in-4° raisin contenant un texte explicatif accompagné de figures et
iiS planches.hors texte. Prix. fr. 25