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Prévision de la propagation de la pandémie Covid-19

dans le monde
Jonas Kibala Kuma

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Jonas Kibala Kuma. Prévision de la propagation de la pandémie Covid-19 dans le monde. 2020.
�hal-02525455�

HAL Id: hal-02525455


https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-02525455
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abroad, or from public or private research centers. publics ou privés.
« Prévision de la propagation de la pandémie Covid-19 dans le monde »
Jonas Kibala Kuma
Université de Kinshasa
Centre de Recherches Economiques et Quantitatives (CREQ)
Working paper n°001/WP.CREQ/03-20
Mars 2020
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Résumé
Nous avons cherché à déterminer la date approximative à partir de laquelle la pandémie ou maladie à Corona
Virus (Covid-19) pourrait affecter ou toucher toute la population mondiale, entendue que celle-ci se situerait
autour de 7.759.559.800 suivant nos projections sur base des estimations de l’ONU (en ligne sur :
https://coronavirus.politologue.com), sous l’hypothèse que le rythme actuel de l’évolution de la pandémie ainsi
que les mesures prises par différentes autorités demeurent inchangés (toutes choses restant égales par ailleurs).
En se lançant dans un tel exercice de modélisation, notre souci est d’attirer l’attention des autorités dans le
monde sur le temps qui nous est imparti pour éradiquer cette pandémie, à défaut de quoi il serait difficile ou
même impossible d’arrêter l’hémorragie dans le sens où ladite pandémie pourrait frapper ou infecter toute la
population mondiale à partir du 25 mai 2020 jusqu’au 25 juin 2020.
Pour réaliser cette analyse, c’est dire prévoir notre série d’étude ou le nombre de personnes infectées par la
pandémie ou maladie à Corona Virus (Covid-19), nous avons fait recours à une forme fonctionnelle de type
exponentiel (au regard de la structure de notre série) dont le paramètre essentiel, traduisant le taux de
croissance moyen journaliser du nombre d’infectés au covid-19 dans le monde, est estimé suivant une approche
non linéaire qui est l’algorithme de Gauss-Newton. Des études ultérieures pourraient approfondir la question
avec des spécifications plus abouties (par exemple, recourir à la cointégration non linéaire pour échapper aux
régressions fallacieuses) ou des formes fonctionnelles bien plus meilleures que celle retenue dans cette analyse.

Abstract
We tried to determine the approximate date from which Corona Virus (Covid-19) pandemia could affect or touch
all the world population, heard that this one would be evaluated around 7,759,559,800 according to our
projections on the basis of estimate of UNO (see : https://coronavirus.politologue.com), under the assumption
that the current rate/rhythm of the evolution of pandemia as well as the measurements taken by various
authorities remain unchanged (all things remaining are equal). In such exercise of modelling, our concern is to
draw the world authorities' attention about few time assigned to us for eradicating this pandemia, if not it would
be difficult or even impossible to stop the haemorrhage because this pandemia could strike or infect all the world
population as from May 25, 2020 to June 25, 2020.
To carry out this analysis, or to forecast our study time series or the number of people infected by Corona Virus
(Covid-19) pandemia, we made recourse to a functional form of exponential type, according to our time series
structure, of which the essential parameter, which is the average growth rate number of infected people by
covid19 pandemia in the world by day, is estimated according to a nonlinear approach which is the Gauss-Newton
algorithm. Future studies could look further into the question with more succeeded specifications (for example,
to resort to the nonlinear cointegration to escape the fallacious regressions) or functional forms much better
than that retained in this analysis.

Codes JEL : C13, C52, C53, C61.


Mots clés : Modélisation économétrique, analyse dynamique, différentiel et intégral.


Economiste Chercheur à l’Université de Kinshasa (DEA en cours) et au Centre de Recherches Economiques et Quantitatives
(CREQ). Nos propos n’engagent pas ces institutions. Mail : kibala.jonas@gmail.com. Nous remercions Oasis Kodila Tedika
pour ses commentaires et orientations dans le choix du thème et Joël Kazadi pour les fructueux échanges.
« Prévision de la propagation de la pandémie Covid-19 dans le monde » / 2
Centre de Recherches Economiques et Quantitatives-CREQ

I. INTRODUCTION

Connaitre le processus générateur d’une série, sa distribution (loi) statistique ou mieux sa forme
fonctionnelle est une étape importante dans la démarche de modélisation aux fins de prévision. A côté
des méthodes formelles (estimation, simulation, etc.), les techniques informelles peuvent aider à
détecter le mode opératoire d’une série (elles ont l’avantage d’être moins complexes), notamment
l’examen de son évolution graphique. Si l’on réussit à se faire une idée sur la forme fonctionnelle de
sa série par une approche informelle, parlant d’une analyse uni-variée des séries temporelles,
l’estimation des paramètres de sa fonction et la prévision des valeurs futures (ou dans l’échantillon)
de ladite série exige (au modélisateur) de recourir à des outils statistiques rigoureux qui garantissent
que les paramètres ont été estimés sans erreurs (le recours aux moindres carrés ordinaires) et que la
prévision faite est statistiquement bonne. Dans le cadre de cet exercice qui consiste pour nous à
estimer la fonction d’évolution du nombre de cas infectés par le Covid-19 et à prévoir le nombre de
cas dans un avenir proche, nous tenons compte de toutes ces exigences. Nous cherchons plus
précisément à déterminer la date approximative à partir de laquelle la pandémie pourrait affecter ou
toucher toute la population mondiale, entendue que celle-ci se situerait autour de 7.759.559.800
suivant nos projections sur base des estimations de l’ONU (1), sous l’hypothèse que le rythme actuel
de l’évolution de la pandémie ainsi que les mesures prises par différentes autorités demeurent
inchangés (toutes choses restant égales par ailleurs). En se lançant dans un tel exercice de
modélisation, notre souci est d’attirer l’attention des autorités dans le monde sur le temps qui nous
est imparti pour éradiquer cette pandémie, à défaut de quoi il serait difficile, voire même impossible,
d’arrêter l’hémorragie dans le sens où ladite pandémie pourrait frapper ou infecter toute la population
mondiale à partir du 25 mai 2020 jusqu’au 25 juin 2020.

Rappelons que, suivant les derniers chiffres (considérant le moment où nous rédigeons cette note) du
Coronavirus, issus du CSSE (Canadian Society of Safety Engeneering, leur site : https://www.csse.org/)
en date du samedi 28 mars 2020, le nombre total d'infections (nombre de personnes infectées par la
pandémie Covid19) au niveau mondial est de 660 696 ; le nombre de guérisons est de 139 415 et le
nombre de décès est de 30 652. Le taux de mortalité est de 4,64%, le taux de guérison est de 21,10%
et le taux de personnes encore infecté est de 74,26% (source : https://coronavirus.politologue.com/).

II. MODELISATION

Au regard de la structure de notre série (Y), comme cela se dégage dans la figure 1 ci-dessous, il
apparait que le nombre de personnes infectées par la pandémie ou maladie à Corona Virus (Covid-19),
soit lié au temps de façon exponentielle.

1 voir sur : https://coronavirus.politologue.com.

Jonas Kibala Kuma, kibala.jonas@gmail.com, CREQ-2020


« Prévision de la propagation de la pandémie Covid-19 dans le monde » / 3
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Fig.1 : Evolution de cas infectés au Covid19 dans le monde

Nombre d'infectés au Covid19 dans le Propriétés de la fonction de cas


monde infectés au Covid19

700 000 700 000 16


660 696
600 000 14
600 000 593 283
12
529 591 500 000
500 000 10
467 594 400 000
400 000 417 966 8
378 289 300 000
337 022 6
300 000 304 528
272 167 200 000
242 829 4
200 000 215 003
197646
220
181 100 000 2
168
156196589
100
145
133
125 836
865
100 000 105
101 118
113
109 836
800 582
785
814 - 0
79
78
78 82
81
80 86
84
415
570
985
599 92
90
88 97
95
124
756
397 309
371
013 886
124
844
73
71 75
75
69370
66
60 76
76
260
226
032
887 843
199
641
138
34
30 40
37 45
44
42 151
121
392
818 222
803
763 1 8 15 22 29 36 43 50 57 64
1219
16
9165
8578 27
23
925
235 787
038 636
892
881
- 941
555
653 6927
5118
122438
22/01/2020 22/02/2020 22/03/2020 y log(y)

Source : https://coronavirus.politologue.com/ et nos calculs pour log(y)


DLY LY
.7 14

.6 13

12
.5
11
.4
10
.3
9
.2
8

.1 7

.0 6
27 3 10 17 24 2 9 16 23 27 3 10 17 24 2 9 16 23
M1 M2 M3 M1 M2 M3

Source : l’auteur

Cette intuition, fondée par les faits, peut se formaliser de deux manières en recourant à la technique
de capitalisation en temps discret et celle en temps continue qui fait appel aux notions de différentiel
et intégral. En effet :

(i) Modélisation en temps continue

Pour modéliser l’évolution de cas infectés par le Covid19 en temps continue, soit la série Yt, l’on va
supposer que cette série croit au taux « b » comme suit :
𝑑𝑌𝑡
= 𝑏 … … (1)
𝑌𝑡
Partant, pour trouver la fonction Y l’on doit résoudre l’équation différentielle. Pour ce faire,
introduisons l’intégral dans les deux membres comme suit et résolvons après :
𝑑𝑌𝑡
∫ = ∫ 𝑏 𝑑𝑡 → ln 𝑌𝑡 = 𝑏𝑡 + 𝑐
𝑌𝑡

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Introduisons la fonction exponentielle dans les deux membres, on a :

𝑒 ln 𝑌𝑡 = 𝑒 𝑏𝑡 ∗ 𝑒 𝑐 → 𝑌𝑡 = 𝑐 ∗ 𝑒 𝑏𝑡

Si 𝑡 = 0, 𝑎𝑙𝑜𝑟𝑠 ∶ 𝑌0 = 𝑐𝑒 0 = 𝑐. Ce qui amène à écrire :

𝑌𝑡 = 𝑌0 ∗ 𝑒 𝑏𝑡 … … (2)
Avec : 𝑌𝑡 = série observée au temps t (journée en cours) ; 𝑌0 = série observée au temps t-1 (jour passé
ou hier) ; 𝑏 = le taux de croissance de 𝑌𝑡 (paramètre à estimer) et 𝑡 = la variable temps qui traduit ici
les jours (la tendance : t = 1 pour le 22/01/2020 ; 2 pour le 23/01/2020 ; 3 pour le 24/01/2020 ;… ; 67
pour le 28/03/2020).

Pour estimer le paramètre « b » par la méthode des moindres carrés ordinaires/MCO, laquelle
méthode exige de minimiser la somme des carrés des erreurs du modèle, l’on doit commencer par
linéariser l’expression (2) pour se conformer à l’une des hypothèses fondamentales sous-tendant
l’utilisation des MCO (la linéarité du modèle qui justifie même le recourt au coefficient de
détermination pour apprécier la qualité de l’ajustement sans quoi le 𝑅 2 va tendre vers 0 tendant à
biaiser l’appréciation sur la bonté globale du modèle). Ainsi, la transformation logarithmique de
l’expression (2) est :

ln 𝑌𝑡 = ln 𝑌0 + 𝑏𝑡 ln 𝑒
(ln 𝑌𝑡 − ln 𝑌0 ) = 𝑏𝑡 + 𝑢𝑡 … … (3), 𝑢𝑡 ~𝑖. 𝑖. 𝑑

Avec : ln 𝑌𝑡 − ln 𝑌0 = la différence logarithmique de la série Yt ; 𝑢𝑡 = le terme d’erreur ou terme


aléatoire qui est identiquement (absence d’hétéroscédasticité) et indépendamment distribuée
(absence d’autocorrélation des erreurs).

La relation estimée s’écrit :

𝐸(ln 𝑌𝑡 − ln 𝑌0 ) = 𝐸(𝑏)𝑡 + 𝐸(𝑢𝑡 ) → (ln 𝑌𝑡̂


− ln 𝑌0 ) = 𝑏̂𝑡

Avec : 𝐸(𝑏) = 𝑏̂ (les estimateurs des MCO sont des meilleurs estimateurs linéaires sans biais, ils sont
BLUE en anglais) ; 𝐸(𝑢𝑡 ) = 0 (les résidus de l’estimation par les MCO sont en moyenne nuls). Après
estimation, le paramètre « 𝑏̂ » sera dit statistiquement significatif, ce qui atteste la pertinence de la
relation estimée ou de la variable explicative considérée (ici la variable temps t ou le nombre de jours),
s’il est supérieur à deux fois son écart-type (𝑏̂ > 2 ∗ 𝛿𝑏̂ ) suivant la règle de Puce ; cela va amener à
rejeter l’hypothèse nulle selon laquelle ledit paramètre n’est pas statistiquement significatif (𝐻0 : 𝑏 =
0), avec une statistique t de Student calculée (𝑡𝑐 ) supérieure à sa valeur lue sur la table (𝑡𝑐 ) ou la
probabilité associée audit t calculé de Student inférieure à 5%, au profit de l’alternative qui admet la
significativité dudit paramètre estimé (𝐻1 : 𝑏 ≠ 0).

Sur Eviews 10, pour estimer le paramètre « b », l’on pourra taper directement la commande
(estimation du modèle (2)) : NLS Y=Y(-1)*EXP(C(1)*T).

(ii) Modélisation en temps discret

Pour modéliser l’évolution de cas infectés par le Covid19 (la série Yt) en temps discret, l’on va supposer
que cette série croit comme suit :

𝑌𝑡 = 𝑌0 ∗ [(1 + 𝑏)𝑡 ] … … (4)

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Si l’on passe par la transformation logarithmique de l’expression (4) ci-dessus, elle devient :

ln 𝑌𝑡 = ln 𝑌0 + 𝑡 ∗ ln(1 + 𝑏) … … (5)

Si l’on pose : ln 𝑌𝑡 = 𝑋𝑡 ; ln 𝑌0 = 𝑎0 et ln(1 + 𝑏) = 𝑎1 , l’expression se récrit :

𝑋𝑡 = 𝑎0 + 𝑎1 ∗ 𝑡 + 𝑢𝑡 … … (6), 𝑢𝑡 ~𝑖. 𝑖. 𝑑
Après estimation de la relation (6), on retrouve les paramètres de départ comme suit (tous ces
paramètres sont estimés, bien que n’ayant pas de chapeau) :

ln 𝑌0 = 𝑎0 → 𝑒 ln 𝑌0 = 𝑒 𝑎0 → 𝒀𝟎 = 𝒆𝒂𝟎

ln(1 + 𝑏) = 𝑎1 → 𝑒 ln(1+𝑏) = 𝑒 𝑎1 → 1 + 𝑏 = 𝑒 𝑎1 → 𝒃 = 𝒆𝒂𝟏 − 𝟏

III. ESTIMATION

Pour besoin de comparaison et de pédagogie, nous allons estimer les expressions (2) et (3), soit la
capitalisation en temps continue. Les données sont observées sur une fréquence journalière et
couvrent 67 jours depuis le début de la pandémie.
L’estimation de l’expression (3) par les MCO, à l’aide du logiciel Eviews 10, donne les résultats suivants :
Dependent Variable: DLY
Method: Least Squares
Date: 03/29/20 Time: 20:32
Sample (adjusted): 1/23/2020 3/28/2020
Included observations: 66 after adjustments

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

T 0.001680 0.000459 3.659160 0.0005

R-squared -0.503737 Mean dependent var 0.107304


Adjusted R-squared -0.503737 S.D. dependent var 0.119882
S.E. of regression 0.147008 Akaike info criterion -0.981624
Sum squared resid 1.404738 Schwarz criterion -0.948448
Log likelihood 33.39360 Hannan-Quinn criter. -0.968515
Durbin-Watson stat 0.478058

Et, l’estimation directe de l’expression (2) par les moindres carrés non linéaires suivant l’algorithme de
Gauss-Newton (2), à l’aide du logiciel Eviews 10, donne les résultats suivants :
Dependent Variable: Y
Method: Least Squares (Gauss-Newton / Marquardt steps)
Date: 03/29/20 Time: 20:39
Sample (adjusted): 1/23/2020 3/28/2020
Included observations: 66 after adjustments
Convergence achieved after 74 iterations
Coefficient covariance computed using outer product of gradients
Y=Y(-1)*EXP(C(1)*T)

Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

C(1) 0.001680 3.84E-05 43.71915 0.0000

R-squared 0.999363 Mean dependent var 125025.9

2 Lire à ce sujet notre manuel consacré à la régression non linéaire, disponible en ligne sur : https://hal.archives-
ouvertes.fr/cel-02168940.

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Adjusted R-squared 0.999363 S.D. dependent var 144417.4


S.E. of regression 3645.284 Akaike info criterion 19.25529
Sum squared resid 8.64E+08 Schwarz criterion 19.28847
Log likelihood -634.4246 Hannan-Quinn criter. 19.26840
Durbin-Watson stat 0.745902

Les résultats de l’estimation de l’expression (2) sont préférables à ceux de (3) au regard du coefficient
de détermination élevé et du coefficient de Durbin-Watson supérieur, bien que les critères AIC et SIC
sont plus minimal pour l’expression (3). Ainsi, on retient le modèle (2) estimé et on note ce qui suit :
 Le modèle est globalement bon, expliquant à 99% la dynamique du nombre de cas infectés par
le Covid19 dans le monde. Toutefois, le coefficient d’autocorrélation de Durbin-Watson, qui
atteste l’absence d’autocorrélation des erreurs d’ordre 1 s’il s’approche de 2, est largement
inférieur à 2 tendant à remettre en cause la bonté de la spécification globale du modèle ou
nécessitant d’intégrer d’autres variables pertinentes qui pourraient avoir été ignorées ici. Des
études ultérieures pourraient approfondir la question avec des spécifications plus abouties
(par exemple, recourir à la cointégration non linéaire pour échapper aux régressions
fallacieuses) ou des formes fonctionnelles bien plus meilleures que celle retenue dans cette
analyse. Toutefois, le test de Ljung-Box et Box-Pierce (bien qu’informel) nous renseigne une
absence d’autocorrélation d’erreurs (voir la figure 2 ci-dessous).
Fig.2 : corrélogramme des résidus de l’estimation du modèle (2)

 Les résidus de l’estimation sont homoscédastiques (voir tableau ci-dessous), bien que non
normalement distribués. La forme fonctionnelle estimée est non linéaire (avec une approche
d’estimation non linéaire de Gauss-Newton), ce qui peut justifier la violation de quelques
hypothèses des MCO.
Heteroskedasticity Test: White

F-statistic 0.143025 Prob. F(1,64) 0.7065


Obs*R-squared 0.147166 Prob. Chi-Square(1) 0.7013
Scaled explained SS 0.219637 Prob. Chi-Square(1) 0.6393

 Le nombre de personnes infectées par la pandémie ou maladie à Corona Virus (Covid-19) croit
au taux 𝑏 = 0,001680, soit 0,16% en moyenne journalière. Le paramètre « b » ainsi estimé
est statistiquement significatif au regard de la statistique t de Student calculée (soit 𝑡𝑐 = 43,71)

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qui est largement supérieure à sa valeur lue sur la table (𝑡𝑐 = 1,96) qui avoisine 2 pour tout
échantillon dont la taille dépasse 30 observations. Cette significativité statistique de « 𝑏̂ » est
attestée également par la probabilité associée au t calculé de Student qui est de 0,00, ce qui
amène à dire que le paramètre estimé est statistiquement significatif au seuil de 1%.
Par ailleurs, dans le souci de tester la robustesse de nos estimations et prévisions, nous nous sommes
exercés à trouver une variante du modèle estimé « Y=Y(-1)*EXP(C(1)*T) » (Cfr expression (2)), en
remplaçant y(t-1) par la valeur de départ de l’échantillon ou le nombre de personnes infectées par le
Covid-19 dans le monde en date du 22/01/2020, soit 555 personnes. Ainsi, nous avons également
estimé le modèle suivant (Y=555*EXP(C(1)*T) :
𝑌𝑡 = 555 ∗ 𝑒 𝑏𝑡 … … (2𝑎)
Les principaux résultats d’estimation de l’expression (2a) sont les suivants (les résultats d’estimation
sont donnés après les commentaires) :
 Le modèle est globalement bon, expliquant à 93% la dynamique du nombre de cas infectés par
le Covid19 dans le monde, avec une forte autocorrélation des erreurs d’ordre 1 (suivant la
statistique de Durbin-Watson) et d’ordre supérieur à 1 selon les résultats de Breusch-Godfrey
Serial Correlation LM Test, soit un problème typique aux régressions fallacieuses.
 Le nombre de personnes infectées par la pandémie ou maladie à Corona Virus (Covid-19) croit
au taux 𝑏 = 0,105628, soit 10,56% en moyenne journalière sur base de l’effectif de départ.
Ce paramètre apparait aussi statistiquement significatif à 1%.
 Les résidus de l’estimation de l’expression (2a), bien que normalement distribués au regard de
la probabilité associée à la statistique calculée de Jarque-Bera qui est supérieure à 5% (on
accepte l’hypothèse nulle de normalité des résidus), sont hétéroscédastiques (la variance n’est
pas minimale) en plus d’être autocorrélés. Aussi, comparés aux résultats d’estimation de
l’expression (2), l’expression (2a) affiche des coefficients AIC et SIC (respectivement Aikaike et
Schwarz information criterion) plus grands, ce qui la rend moins préférable à (2).

Dans la partie qui suit, nous essayons tout de même de comparer aussi les résultats de prévision issus
de ces deux procédés ou spécifications (2 et 2a).

Dependent Variable: Y
Method: Least Squares (Gauss-Newton / Marquardt steps)
Date: 03/30/20 Time: 17:51
Sample: 1/22/2020 3/28/2020
Included observations: 67
Convergence achieved after 17 iterations
Coefficient covariance computed using outer product of gradients
Y=555*EXP(C(1)*T)

Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

C(1) 0.105628 0.000385 274.4290 0.0000

R-squared 0.935904 Mean dependent var 123168.1


Adjusted R-squared 0.935904 S.D. dependent var 144123.7
S.E. of regression 36488.04 Akaike info criterion 23.86217
Sum squared resid 8.79E+10 Schwarz criterion 23.89508
Log likelihood -798.3827 Hannan-Quinn criter. 23.87519
Durbin-Watson stat 0.008792

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IV. PREVISION

L’une des conditions que doit remplir un modèle estimé pour une prévision de bonne qualité,
statistiquement parlant, c’est la stabilité de ses paramètres dans l’échantillon considéré. Ce test (le
Cusum test de stabilité) n’était pas adapté à l’approche d’estimation non linéaire que nous avons
adoptée, autant pour le test de Ramsey concernant la bonté de la spécification choisie. Le coefficient
de Theil affiche une valeur proche de 0 pour l’expression 2a et proche de 1 pour l’expression 2 (voir
les figures 3c et 3b, respectivement), pourtant ledit coefficient avoisine 0 ou est faible pour un modèle
meilleur comparé à un autre. Comparée à 2, l’expression 2a parait fournir ainsi des bonnes prédictions
au regard de son faible coefficient de Theil. Toutefois, la figure 3 ci-dessous témoigne de la bonté
relative de nos spécifications 2 et 2a en ce qu’elles ont permis de reproduire la tendance exponentielle
de la série de départ, ainsi que ses pics. Aussi, pour l’expression 2, on a constaté que les écarts de
prévision s’amplifient au fil du temps, caractéristique des fonctions exponentielles, ce qui nous
empêche de prévoir le nombre d’infectés au Covid19 sur une période plus longue, afin de limiter le
biais (la figure 3a rend compte de l’évolution desdits écarts). Pour ce qui est de l’expression 2a, le
constat est que les écarts sont plutôt plus importants au départ et tendent à se réduire dans le temps,
avec le risque de s’amplifier sur le long terme, ce qui implique de limiter l’intervalle ou la plage de
prévision pour échapper à d’éventuels biais.
Fig.3 : comparaison des cas réels infectés par Codvid19 et des cas prédits

Source : nos estimations et prédictions à l’aide du logiciel Eviews 10 (expression 2)

Source : nos estimations et prédictions à l’aide du logiciel Eviews 10 (expression 2a)

Jonas Kibala Kuma, kibala.jonas@gmail.com, CREQ-2020


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Comparaison des cas réels de Covid19 cas réels d'infectés au covid-19 et cas
aux cas prédits prédits

26/03/2020
700 000
19/03/2020
600 000
500 000
12/03/2020
400 000
05/03/2020
300 000
27/02/2020
200 000
20/02/2020
100 000
13/02/2020
-
06/02/2020
30/01/2020
23/01/2020
- 200 000 400 000 600 000 800 000

Cas prédits Cas réels cas réels cas prédits

Source : nos estimations et prédictions à l’aide du logiciel Eviews 10 (à gauche pour


l’expression 2 et à droite pour l’expression 2a)

Fig.3a : comparaison des cas réels infectés par Codvid19, des cas prédits et des résidus (expression 2)
800,000

600,000

400,000

200,000

15,000
0
10,000

5,000

-5,000

-10,000
27 3 10 17 24 2 9 16 23
M1 M2 M3

Residual Actual Fitted

Fig.3b : le coefficient de Theil estimé (expression 2)


2.0E+10
Forecast: YF
1.5E+10
Actual: Y
1.0E+10 Forecast sample: 1/22/2020 5/25/2020
Adjusted sample: 1/23/2020 5/25/2020
5.0E+09
Included observations: 124
0.0E+00 Root Mean Squared Error 183033.8
Mean Absolute Error 120715.9
-5.0E+09
Mean Abs. Percent Error 93.54907
-1.0E+10 Theil Inequality Coefficient 0.927196
Bias Proportion 0.434977
-1.5E+10
Variance Proportion 0.564596
-2.0E+10 Covariance Proportion 0.000427
27 3 10 17 24 2 9 16 23 30 6 13 20 27 4 11 18 25 Theil U2 Coefficient 5.403894
M1 M2 M3 M4 M5 Symmetric MAPE 179.5916

YF ± 2 S.E.

Jonas Kibala Kuma, kibala.jonas@gmail.com, CREQ-2020


« Prévision de la propagation de la pandémie Covid-19 dans le monde » / 10
Centre de Recherches Economiques et Quantitatives-CREQ

Fig.3c : le coefficient de Theil estimé (expression 2a)


800,000
Forecast: YF
700,000
Actual: Y
600,000 Forecast sample: 1/22/2020 3/28/2020
500,000 Included observations: 67
Root Mean Squared Error 36214.72
400,000
Mean Absolute Error 28481.57
300,000 Mean Abs. Percent Error 50.47930
200,000 Theil Inequality Coefficient 0.097139
Bias Proportion 0.490578
100,000
Variance Proportion 0.126218
0 Covariance Proportion 0.383204
-100,000 Theil U2 Coefficient 3.617946
27 3 10 17 24 2 9 16 23 Symmetric MAPE 82.59307
M1 M2 M3

YF ± 2 S.E.

A l’issue de nos estimations, les prévisions sont telles que la pandémie Covid-19 pourrait frapper ou
infecter toute la population mondiale à partir du 25 mai 2020 jusqu’au 25 juin 2020 (la figure 4 illustre
nos propos), si le rythme actuel de l’évolution de la pandémie ainsi que les mesures prises par
différentes autorités demeurent inchangés (toutes choses restant égales par ailleurs).

Fig.4 : Evolution future du nombre de personnes infectées par Codvid19 jusqu’en mai 2020
Cas affectés au Covid19 prédits Cas affectés au Covid19 prédits
jusqu'en mai 2020 jusqu'en juin 2020
24/05/2020
21/06/2020
17/05/2020 14/06/2020
07/06/2020
10/05/2020
31/05/2020

03/05/2020 24/05/2020
17/05/2020
26/04/2020
10/05/2020

19/04/2020 03/05/2020
26/04/2020
12/04/2020 19/04/2020
12/04/2020
05/04/2020
05/04/2020
29/03/2020 29/03/2020
- 5 000 000 000 10 000 000 000 - 5 000 000 000 10 000 000 000

Source : nos estimations (expression 2 pour le graphe à gauche et expression 2a pour le graphe à droite)

En effet, suivant les estimations de l’ONU (les derniers chiffres communiqués sont pour l’année 2015),
la population mondiale est passée de 2,54 milliards d'habitants en 1950 à 7,38 milliards d'habitants en
2015 (la figure 5 est éloquente). Entre 1950 et 2015, soit pratiquement 65 ans, la population mondiale
a progressé de 291,1% avec une moyenne de +74.565.140 d'habitants par an (source :
https://www.politologue.com/population-mondiale/).

Jonas Kibala Kuma, kibala.jonas@gmail.com, CREQ-2020


« Prévision de la propagation de la pandémie Covid-19 dans le monde » / 11
Centre de Recherches Economiques et Quantitatives-CREQ

Fig.5 : Evolution de la population mondiale de 1950 à 2015

Population mondiale
1E+10

8E+09

6E+09

4E+09

2E+09

1992

2013
1950
1953
1956
1959
1962
1965
1968
1971
1974
1977
1980
1983
1986
1989

1995
1998
2001
2004
2007
2010

2016
2019
Source : https://www.politologue.com/population-mondiale/

Dans l’hypothèse où la population croit avec une moyenne de 74.565.140 d'habitants par an, on a fait
une projection linéaire pour dégager la population mondiale estimée autour de 7.759.559.800
habitants en 2020. Suivant les estimations de modèles ou expressions 2 et 2a, nos projections tablent
sur une pandémie (Covid-19) qui pourrait atteindre, à l’échelle mondiale, respectivement
8.008.369.197 personnes le 25 mai 2020 ou 7.954.420.767 personnes le 25 juin 2020.

En dernier lieu, il tient de rappeler que des études ultérieures pourraient approfondir l’analyse et
améliorer nos résultats avec des spécifications plus abouties (par exemple, recourir à la cointégration
non linéaire pour échapper aux régressions fallacieuses) ou des formes fonctionnelles bien plus
meilleures que celle retenue dans cette analyse.

*************

Bibliographie

Bosonga B.L. (2019), « Manuel d’Econométrie », PUK, Editions Terabytes, RDC, 326 p.

___________ (2011), « Mathématiques appliquées à l’économie », RDC, 312 p.

Bourbonnais R. (2015), « Econométrie : cours et exercices corrigés », 9è édition, éd. DUNOD, Paris,
32 p.

Bourbonnais R. et Terraza M. (2016), « Analyse des séries temporelles : Applications à l’économie et à


la gestion – cours et exercices corrigés », éd. Dunod, 4è édition, 354.

Dameron P. (2001), « Mathématiques des modèles économiques : Analyse dynamique », éd.


Economica, Paris, 321 p.

Dowling E.T. (1995), « Mathématiques pour l’Economiste : cours et problèmes », Série Schaum, éd.
McGraw-Hill, 2è édition, Paris, 482 p.

Greene W. (2011), « Econométrie », éd. Pearson, 7è édition, France, 988 p.

Hubbard W. (1999), « Equations différentielles et systèmes dynamiques », Cassini.

Kibala Kuma J. (2018), « Application sur la régression linéaire simple (Spécifications, Estimation,
Inférence et Interprétation des Résultats) : Examen de la convergence économique au sein
de l’Union Européenne », publié dans HAL (https://hal.archives-ouvertes.fr/cel-01771444),
Kinshasa, RDC, 29 p.

Jonas Kibala Kuma, kibala.jonas@gmail.com, CREQ-2020


« Prévision de la propagation de la pandémie Covid-19 dans le monde » / 12
Centre de Recherches Economiques et Quantitatives-CREQ

Kibala Kuma J. (2018), « Econométrie Appliquée : Manuel des cas pratiques sur EViews et Stata »,
publié dans HAL (https://hal.archives-ouvertes.fr/cel-01771756), Kinshasa, RDC, 88 p.

Kibala Kuma J. (2018), « Econométrie Appliquée : Recueil des cas pratiques sur Eviews et Stata »,
publié dans HAL (https://hal.archives-ouvertes.fr/cel-01771070), Kinshasa, RDC, 204 p.

Kibala Kuma J. (2018), « Econométrie Appliquée : Recueil des cas pratiques sur EViews (Régression
linéaire simple et multiple) », publié dans HAL (https://hal.archives-ouvertes.fr/cel-
01771168), Kinshasa, RDC, 35 p.

Kibala Kuma J. (2018), « Modèles de régression non linéaires : éléments de théorie et pratiques sur
Logiciel », publié dans HAL (https://hal.archives-ouvertes.fr/cel-02168940), Kinshasa, RDC,
26 p.

Kibala Kuma J. (2018), « Prévision par l’approche méthodologique de Box et Jenkins : Cas d’une série
saisonnière et non stationnaire du type DS », publié dans HAL (https://hal.archives-
ouvertes.fr/cel-01771475), Kinshasa, RDC, 10 p.

Kibala Kuma J. (2018), « Prévision par l’approche méthodologique de Box et Jenkins : Cas d’une Série
Non Saisonnière et Non Stationnaire du type TS (Pratique sur EViews et Stata) », publié
dans HAL (https://hal.archives-ouvertes.fr/cel-01771600), Kinshasa, RDC, 26 p.

Kibala Kuma J. (2019), « L’Econométrie avec Eviews : Répertoire de quelques commandes de base »,
Editions Universitaires Européennes, 117 p.

Kintambu Mafuku E.G. (2004), « Principes d’Econométrie », Presses de l’Université Kongo, 4è édition,
285 p.

Marti R. (2002), « Optimisation intertemporelle : application aux modèles macroéconométriques », éd.


Economica.

Mignon V. (2008), « Econométrie : Théorie et Applications », éd. Economica, 236 p.

Wade A. (2007), « Les mathématiques de l’analyse économique moderne », éd.Economica, Paris.

Sites internet consultés


o https://experience,arcgis,com/experience/685d0ace521648f8a5beeeee1b9125cd
o https://coronavirus.politologue.com/
o https://www.csse.org
o https://data.europa.eu/euodp/fr/data/dataset?tags=corona+virus
o https://www.worldometers.info/coronavirus/.

Annexe
 Estimation

Estimation Command:
=========================
NLS Y=Y(-1)*EXP(C(1)*T)

Estimation Equation:
=========================
Y=Y(-1)*EXP(C(1)*T)

Substituted Coefficients:
=========================
Y=Y(-1)*EXP(0.00167995423935*T)

Jonas Kibala Kuma, kibala.jonas@gmail.com, CREQ-2020


« Prévision de la propagation de la pandémie Covid-19 dans le monde » / 13
Centre de Recherches Economiques et Quantitatives-CREQ

 Extrait de l’évolution de la population mondiale

⋯⋯⋯⋯⋯⋯⋯⋯⋯⋯⋯⋯⋯⋯⋯⋯⋯⋯⋯⋯

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Jonas Kibala Kuma, kibala.jonas@gmail.com, CREQ-2020

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