OH-Chap V
OH-Chap V
OH-Chap V
Chapitre V
Ouvrages routiers
Introduction
Les ouvrages routiers sont tous les passages d'eau « inférieurs » aux voies de
circulation : les Ponts, les Buses et Dalots (Ponceaux) et les radiers et les
ponts submersibles. Ils constituent des points de singularité le long des cours
d'eau et causent en général des rétrécissements des sections de l'écoulement
qui se traduisent, lors de passage d’une crue, par une surélévation du niveau
d’eau, par des débordements à l’amont et par des affouillements du lit du cours
d’eau. Prévoir ces effets qui peuvent avoir des conséquences néfastes pour
l'ouvrage lui-même et pour les populations riveraines est donc indispensable.
Dans tous les cas, que le régime soit fluvial ou torrentiel, les écoulements au
voisinage des ouvrages routiers sont très complexes (rétrécissement, pertes de
charges locales,...) et une solution analytique décrivant ces écoulements n'est
pas possible. Cependant, des solutions pratiques, basées sur des mesures
expérimentales en nature ou sur modèles réduits, sont possibles.
Etude statistique
A partir d'une pluie de période de retour
T et de durée D, on calcule le débit
généré, pris comme débit maximum qui
sera transféré par le cours d’eau avec
une défaillance de période de retour T.
Méthode rationnelle
Pour le cas des bassins versant de superficie inférieure à 100 km2, les stations
hydrométriques de mesure des débits sont généralement inexistantes et la
méthode préconisée repose sur l'application de la formule rationnelle.
Q = Cr Im A
avec ,
Q : débit de pointe à l’exutoire.
Cr : coefficient de ruissellement sur le bassin versant.
Im : intensité moyenne de la pluie.
A : superficie du bassin versant.
Coefficient de ruissellement
– La morphologie du terrain.
– La couverture végétale.
– La pente de surface.
– Le stockage possible en surface.
– Le degré de saturation.
– L'intensité de précipitation.
Intensité de la pluie, Im
Dans le cas où les courbes IDF ne sont pas disponibles, on peut utiliser la
formule de Montana encore appelée formule monôme :
Im = a (tc)-b
Im = a / (b + tc)
Temps de concentration, tc
Kirpich (1940) :
tc = 32.510-5L0.77I-0.385
Avec,
tc : Temps de concentration, (hr).
L : Longueur maximum de parcours, (m).
I : Pente = H/L où H est la différence d’élévation qui existe entre le
point le plus éloigné du bassin et l’exutoire, (m).
Les facteurs qui influencent le choix des ouvrages hydrauliques sont multiples.
Les principaux facteurs sont les suivants :
Les ponts
1. Les fondations : c’est un système qui permet à l’ouvrage de reposer sur le sol
et de lui transmettre les charges qu’il reçoit.
2. Les appuis : On distingue deux types d’appuis :
a. Les culées qui sont les appuis extrêmes du tablier.
b. Les piles qui sont les appuis intermédiaires (ils portent le tablier).
3. Le tablier : c’est l’élément sur lequel repose la voie de circulation. Il comporte
essentiellement des dalles. Il comporte aussi des équipements nécessaires à
son utilisation : les gardes corps, les dispositifs de retenue, les trottoirs, les
corniches, etc.
Dans le cas d’un pont suspendu, le tablier est soutenu par des suspentes.
Dans le cas d’un pont à haubans, le tablier est soutenu par des pylônes.
Les dalots
Ils sont en béton armé et présentent une section rectangulaire ou carrée. Les
dalots sont des ouvrages sous chaussées qui ne nécessitent aucun remblai :
une circulation à même la dalle peut être envisagée moyennant des précautions
lors de la construction. Ils ne peuvent en général admettre qu'une faible
épaisseur de remblai (de l'ordre de un ou de deux mètres), à moins d'être
spécialement calculé pour les surcharges. Ces remblais sont à proscrire si la
chaussée doit être revêtue.
Les dalots sont en général adoptés pour des débits élevés (dépassant 10 m3/s).
Dalot cadre
Les buses
Les buses sont des ouvrages utilisées exclusivement dans des sections où l'on
dispose d'épaisseur suffisante de remblai, avec un minimum de remblai au
dessus d'elles égale à 0.80 m. Elles peuvent être en béton ou métallique et
peuvent avoir des sections circulaire, ellipsoïdale, en arche ou encore ovoïdale.
Quand elles sont en béton, elle nécessite une fondation rigide et dès lors que
leur diamètre dépasse 1.20 m, elles ne sont plus intéressantes à cause de leur
poids. Les buses sont généralement des éléments préfabriqués.
Les radiers et les ponts submersibles sont des ouvrages hydrauliques qui sont
submergés pendant les crues et qui permettent le franchissement des rivières
seulement pendant les basses eaux. Si tout l’écoulement du cours d'eau se fait
exclusivement au dessus des radiers, un certain débit s'écoule sous le tablier
dans le cas des ponts submersibles et c'est seulement lorsqu'une crue produit
un débit supérieur que l'excédent passe au dessus du tablier du pont.
Portée Fréquence ou
Type d’Ouvrage (m) Période de Retour
(ans)
Grands ponts sur axe à grande circulation > 100 50 – 100
Ponts moyens sur axe à grande circulation 20 – 100 20 – 25
Ponts moyens sur une route ou piste de desserte permanente > 20 20 – 50
Petits ponts sur une route ou piste de desserte permanente < 20 10
Tirant d’air
Un cours d'eau charrie très souvent détritus, corps flottants, branchages, etc.
qui peuvent, au passage sous le pont, s'accrocher et boucher peu à peu les
sections d'écoulement, mettant ainsi l'ouvrage en danger d'être en charge.
C'est pourquoi il est obligatoire de prévoir un tirant d'air pour diminuer ce risque
d'obstruction partielle ou totale du pont. Ce tirant d'air dépend évidemment d'une
part des risques de charriage de surface et d'autre part de l'importance de
l'ouvrage concerné.
Les tirants d'air minima à prévoir sous les ponts sont donnés dans le tableau
suivant.
Tableau : Tirants d'Air Minima Sous les Ponts
aU AM
2
Q C S0 2 g (DZ Dhf )
2g
avec,
C : Coefficient de débit.
S0 : Débouché du pont correspondant au débit Q, (m²).
DZ = ZAM - ZAV : Surélévation de la ligne d’eau entre l’amont et l’aval, (m).
Dhf : perte de charge par frottement, (m).
a : Coefficient sans dimension fonction représentant la distribution des
vitesses dans la section considérée.
UAM : Vitesse moyenne à l’amont, (m/s).
Résultats applicables aux principales catégories d’ouvrages de
franchissement biais ou droits.
Q2
(dues aux caractéristiques hydrauliques du pont)
2 gm 2S20
Expression de C comme produit de dix coefficients
C = C’ KF Kr KW Kf Ky Kx Ke Kt Kj
aU AM
2
Le terme de perte de charge par frottement Dhf est décomposée en deux types
de pertes de charge :
− La première concerne les pertes de charge sur une longueur d'approche
La à l'amont de la section contractée et
− la deuxième les pertes de charge sur le tronçon contracté de longueur L
2
2
Dh f L a L
Q Q
K K K
t ,1 t ,3 3
– l’équation de continuité, et
– de la relation hauteur-débit et/ou hauteur-volume de stockage.
La profondeur d'affouillement au droit des piles d'un pont peut être considérée
comme étant la somme de trois termes :
HN = D0 – S1 / Bm
avec,
HN : profondeur normale d’affouillement au-dessous du niveau d'équilibre du lit (m).
D0 : la profondeur moyenne de l'écoulement correspondant à la crue de projet.
S1 : section correspondant aux Plus Hautes Eaux 'PHE' (crue de projet).
Bm : largeur au miroir du lit mineur de la rivière correspondant à la crue de projet.
D 0 K Q 0N K et N étant constantes.
D'après des données US et Pakistan, pour 28 < Q0 < 30 000 m3/s, D0 0.48 Q 00.36
0.027 U 2 d1 / 3
3/ 7
B
6/9
H R D 0 1
50SURF
mAM 1 (Calcul itératif de HR).
D 0
1/ 3
d150/ 3HR Bm0
H L 0.277 U1 P
0.619
Caisson de fondation :
La solution optimale consiste à réaliser un
caisson de diamètre triple de celui de la pile
et dont la cote d'arasement sous le terrain
naturel serait de l'ordre de la moitié du
diamètre de la pile (Figure).
Tapis d'enrochements : Figure : Caisson de fondation optimale
s
Vmax 0.6 2g Ds
1
2
Vmax :vitesse de l'écoulement en crue. Figure : Tapis d’enrochements
Ds : diamètre de l'enrochement.
Les buses
o Deux types sont utilisés : les buses en béton et les buses en métal.
o A cause du poids, le diamètre max d’une buse en béton est 1,2 m.
o Les buses en métal peuvent atteindre plusieurs mètres de diamètre.
o Les buses sont utilisées exclusivement dans des sections où l’on
dispose une épaisseur suffisante de remblais (minimum de 0,80 m) et
peuvent être utilisées avec des hauteurs de remblais élevées.
o Outre les sections circulaires, il existe des buses arches beaucoup plus
aplaties, utilisables avec de faibles hauteurs de remblais.
o Il est conseillé de ne jamais adopter de diamètres inférieurs à 0,80 m.
Les dalots
o Les dalots sont en général adoptés pour des débits élevés (> 10 m3/s).
Sortie noyée
La revanche
Pour le cas des ponceaux qui sont appelés souvent à fonctionner en charge,
la notion de tirant d’air n’existe plus et est remplacée par la revanche.
Elle est destinée à constituer une sécurité contre les déversements de l'eau
par-dessus les remblais, par suite des vagues formées par le vent.
Plusieurs auteurs ont proposé diverses formules pour calculer la hauteur des
vagues. A titre d’exemple, Mallet et Pacquant proposent la formule suivante :
1 L
h
2 3
où h, hauteur des vagues est en mètres et L, longueur du plan d’eau amont
est en km.
3 2
Ces vagues se propagent à la vitesse V (m/s) donnée par : V h
2
2 3
V
La revanche R (m) est alors : R h
2g
• Charge hydraulique
• Géométrie de l’entrée (Aire
Forme et Bord de l’entrée)
• Hauteur d’eau permise
Charge hydraulique
Dans toute conception de ponceau, la charge hydraulique à l’entrée
de l’ouvrage est un facteur important qu’il faut déterminer au
préalable pour évacuer le débit de conception dans des conditions
de sécurité acceptable.
La charge hydraulique (HW) est la distance verticale entre le fond du
ponceau est la ligne de l'énergie totale (tirant d’eau est énergie
cinétique à l’entrée) de l’ouvrage.
On suppose souvent que la surface libre et la ligne d’énergie totale
sont confondues, c.-à-d. qu’on néglige souvent l’énergie cinétique.
Rétrécissements
effet de remous
=
fct (géométrie de
l’entrée et de la
sortie, débit et nature
de l'écoulement)
Les radiers sont établis sur le fond des rivières. L’eau passe exclusivement
par-dessus. Ils sont donc employés dans les rivières qui restent à sec
pendant une partie importante de l’année. Ce type d’ouvrage convient donc
surtout pour les zones sahéliennes ou désertiques où l’on enregistre des
crues fortes et brèves.
Les ponts submersibles laissent sous leur tablier un passage suffisant pour
permettre l’écoulement d’un certain débit. Lorsque celui-ci est dépassé, le
tablier est recouvert par les eaux. Les ouvrages de ce type sont donc
surtout employés lorsqu’il existe un débit faible mais non nul pendant une
grande partie de l’année, et un débit très élevé, ou de fortes crues pendant
une courte période.
Radier surélevé
Les contraintes imposées par le profil en long d'une route obligent parfois à
adopter un radier surélevé par rapport au fond du lit naturel qui provoque
une surélévation du niveau d'eau amont. La surface libre s'abaisse ensuite
progressivement pour rejoindre à l'aval du radier le niveau normal de l'eau
après passage par une « section de contrôle » au droit du déversoir où
s'établit le régime d'écoulement critique.
Suivant les hauteurs d’eau amont et aval, l'écoulement peut être dénoyé si
le niveau aval ne l'influence pas ou noyé si le niveau aval le ralentit.
X 2 (h'a h) (h p)
X max h ' a p
L 2 h 'a p
Cette protection peut être réalisée par un tapis de gabions semelles 210.50
qui peut se terminer en son extrémité aval par un gabion cage de 211
servant de dissipateur d'énergie (Figure).
Dans le cas de site peu affouillable, la protection par gabion peut être allégée
voire supprimée si le fond est rocheux. Si le risque d'affouillement est faible
mais existants, une protection mixte gabion et enrochement est envisageable.
Les ouvrages placés sous le tablier (dalots, buses) sont dimensionnés comme
exposé ci-dessus. Le radier est conçu pour évacuer le débit Qr tel que :
Q = Qr + Qd
avec,
Qd : débit évacué par les ouvrages sous chaussée.
Q : débit de pointe de la crue de projet pour le dimensionnement du
franchissement.
L'assainissement routier
Une route, qu’elle soit en remblais ou en déblais, subit des risques graves
d’érosion dus aux eaux de ruissellement.
– Les fossés extérieurs destinés à collecter principalement les eaux provenant des
impluviums extérieurs et de les évacuer hors de la zone de la plate-forme routière;
– Les fossés latéraux situés des deux cotés, ou d'un seul coté de la route destinés à
collecter principalement les eaux de la plate-forme routière et des zones voisines
(talus, bande d'arrêt, etc.).
Quelques exemples de profils sont donnés dans la figure suivante selon qu’on
soit en section en déblais ou en remblais et en terrain meuble ou rocheux.
En terrain meuble non cohésif, les fossés peuvent être revêtus pour éviter les
affouillements; compte tenu du coût de ces canaux, les profits trapézoïdaux
économiques (le maximum de section d’écoulement pour une longueur de
revêtement ou périmètre mouillé donnée ) sont parfois utilisés .
Les dimensions peuvent être très variables, notamment pour les fossés
extérieurs qui peuvent être amenés à véhiculer des débits importants. Pour les
fossés latéraux, on ne dépasse pas en général une profondeur de 0,60 m pour
des problèmes de sécurité.
• pour éviter les débordements de l’eau quand les débits dépassent la capacité des
fossés intéressés.
• ou bien pour que les vitesses d’écoulement dans les fossés non revêtus n’atteignent
pas les limites d’affouillement des terrains traversés.
Les ouvrages de décharge peuvent ainsi être des ouvrages sous chaussée ou
bien des ouvrages divergents, selon la topographie de la zone traversée. Ils
sont placés aux endroits où la longueur critique des fossés est atteinte.
Les débits des fossés latéraux sont donnés par la formule de Manning
Strickler (Q = V S = K S R2/3 I1/2). On prendra pour le coefficient de rugosité
K les valeurs suivantes :
Fossés en terre K = 33
Fossés rocheux K = 25
Fossés en béton K = 67
Pour une pente donnée, la vitesse croît avec la hauteur d’eau dans le fossé.
Au-delà d’une certaine hauteur d'eau, la vitesse d’écoulement dépasse la
valeur limite qu’un sol meuble peut supporter sans érosion : il y a attaque du
fossé et sa destruction totale ou partielle à brève échéance. Pour un terrain
meuble donné et une pente longitudinale donnée, il y a donc une capacité
limite qu’il ne faut pas dépasser. Au-delà, soit protéger le fossé (par un
revêtement), soit changer de type de fossé, soit l’interrompre et envoyer
l’eau vers un émissaire naturel au moyen d’un ouvrage de décharge.
Caractéristiques générales
Les fossés extérieurs servent à capter les eaux provenant d’un impluvium
extérieur et à les évacuer hors de la zone de la plate-forme routière.
Contrairement aux fossés latéraux qui ne reçoivent en principe que les eaux
de la plate-forme et zones afférentes, les fossés extérieurs peuvent drainer,
dans certains cas des bassins versants importants, avant de parvenir à un
exutoire naturel ou artificiel.
Q = Cr Im A