Implants Péniens
Implants Péniens
Implants Péniens
Implants péniens.
Indications et techniques
A. Faix, S.-K. Wilson
Les implants péniens semi-rigides et gonflables sont apparus il y a plus de 30 ans quasi simultanément.
Avant 1974, il n’existait aucun traitement réellement efficace et toutes les dysfonctions érectiles étaient
psychogènes ou incurables... Plus populaires au début, les implants péniens semi-rigides sont devenus
moins fréquents au profit des implants péniens gonflables (70 % dans le monde sont des 3 pièces) qui
bénéficient, à l’heure actuelle, d’un taux de satisfaction de plus 80 % à 5 ans sans complications
mécaniques. La dysfonction érectile organique réfractaire à tout traitement reste relativement rare, mais
l’implant pénien est parfois la seule solution. Chaque étape : l’indication, la préparation du patient et du
couple, la technique opératoire et le choix de l’implant, mais aussi le choix du type d’implant pénien et la
remise en route sexuelle, doit être précise et efficace pour un résultat fonctionnel optimal.
© 2007 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
© 2016 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 16/10/2016 par SCD LILLE 2 (13266). Il est interdit et illégal de diffuser ce document.
41-470 ¶ Implants péniens. Indications et techniques
Tableau 1.
Caractéristiques des implants.
AMS 2 pièces Ambicor™ AMS™ 700 3 pièces Mentor™ 2 pièces Excel™ Mentor™ 3 pièces TItan™
Types Préconnecté avec réservoir CX™ (standard), CXR™ (plus Préconnecté avec réservoir 25 ml Titan™ Standard et Titan™ NB
3-5 ml ; détumescence fin), Ultrex™ Revêtement pour (Narrow Base)
12 secondes antibiotique
Composition 4 couches : silicone, Dacron Idem Ambicor™ 3 couches Bioflex™ et silicone Idem Excel™
ou Lycra, silicone, revêtement pour tubulures
paralyne polymérisé
Caractéristiques Expansion en largeur seule Expansion largeur seule SAUF Expansion en largeur seule Idem Excel™
mécaniques Ultrex™ (largeur + longueur)
Préparation Préconnecté Préconnectés ou séparés : Revêtement hydrophile pour anti- Idem Excel™
Inhibizone biotique
Figure 1. AMS Implant 2 pièces Ambicor®. Figure 2. AMS 700 implants 3 pièces.
Types d’implant
Dispositifs médicaux disponibles
Il existe trois types d’implants, semi-rigides, gonflables et
souples fabriqués et distribués par deux compagnies : American
Medical System (AMS) et Mentor Corporation.
Implants gonflables
Ils peuvent être 2 ou 3 pièces et sont fournis par les deux
compagnies. On distingue :
• chez AMS :
C 2 pièces : Ambicor™ [3] (Fig. 1) :
– préconnecté ; Figure 3. AMS 700 Inhibizone™.
– réservoir de 3-5 ml ;
– détumescence 12 s en maintenant la verge vers le bas ;
C 3 pièces (Fig. 2) : et rifampicine à l’exception des raccords ; délitement
– CX™ : implant standard ; progressif entre 7-10 jours (maximum 12 jours) avec
– CXR™ : implant plus fin ; action antistaphylococcique [4] ;
– Ultrex™ ; – longueur 10-22 cm de 3 en 3 pour CX™ et Ultrex™, et
C composition : 4 couches : de 2 en 2 pour CXR ;
– silicone ; – raccords 1-3 cm ;
– Dacron® ou Lycra® ; – réservoir : 65 et 100 ml ;
– silicone ; – pompe avec nouveau système de préhension : « pompe
– revêtement paralyne polymérisé (depuis fin 1999) ; tactile » (Fig. 4) ;
C caractéristiques mécaniques : • chez Mentor :
– CX™, CXR™ : expansion en largeur ; C 2 pièces : Excel™ (Fig. 5) :
– Ultrex™ : expansion en largeur et longueur ; – préconnecté ;
C caractéristiques : – resist coating + resipump ;
– préparation : préconnectés ou séparés ; – réservoir de 25 ml ;
– Inhibizone™ (Fig. 3) : imprégnation de la couche de – longueur 10-20 cm de 2 en 2 ;
silicone externe de tous les composants par minocycline – prolongateurs 1-2-3 cm ;
© 2016 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 16/10/2016 par SCD LILLE 2 (13266). Il est interdit et illégal de diffuser ce document.
Implants péniens. Indications et techniques ¶ 41-470
Implants semi-rigides
Figure 5. Mentor Excel™ 2 pièces. On distingue les implants :
• avec tige argentée et habillage siliconé :
C AMS 650™ (Fig. 7) ;
C Genesis™ : avec revêtement hydrophile Mentor™ ;
C Jonas™ ;
• articulés : AMS Dura II™.
Implants souples
Ils sont de type « Subrini » [6] (Fig. 8).
Choix de l’implant
Dans le monde, 70 à 75 % des implants péniens sont gonfla-
bles ; plusieurs critères rentrent dans la décision.
© 2016 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 16/10/2016 par SCD LILLE 2 (13266). Il est interdit et illégal de diffuser ce document.
41-470 ¶ Implants péniens. Indications et techniques
Tableau 2.
Principaux types de prothèse.
American medical Mentor
systems
Implant semi-rigide AMS 650™ Genesis™
Implant gonflable Ambicor™ Excel™
2 pièces
Implant gonflable 700 CX et CXR, Ultrex™ Titan™, Titan
3 pièces Nb™ (Narrow
Base)
Tableau 3.
Avantages et inconvénients.
Implant semi-rigide Implant gonflable
2 pièces
Avantages Insertion plus rapide, Intermédiaire Figure 9. Installation et champ opératoire.
moins de complications
Inconvénients Aspect de semi-érection Compartiment gonflable
gênant la vie quotidienne, plus petit donc flaccidité
risque d’érosion accru, moins bonne
manœuvres urétrales plus
difficiles
Installation du patient
Technique opératoire
Le patient est placé en décubitus dorsal (membres inférieurs
Préparation légèrement écartés).
La préparation comprend :
Bilan • la préparation champ opératoire (Fig. 9) ;
• la mise en place de champs stériles ;
Le bilan comprend : • la mise en place de sondage vésical stérile (Foley 16 Ch)
• des examens sanguins : standard, glycémie à jeun ou hémo- 24 heures.
globine glyquée en cas de diabète, hormonal ;
• des examens urinaires (bactériologie) ; Voie d’abord
• un pharmacodoppler pénien (optionnel utilisé surtout en cas
d’étiologie vasculaire) ; La voie d’abord peut être :
• une érectométrie nocturne (optionnel) ; • pénoscrotale : à la jonction verge-scrotum horizontale ou
• une échographie vésicale pré- et postmictionnelle et, en cas verticale (Fig. 10) ;
de doute, urétrocystoscopie souple ; • sus-pubienne : de plus en plus rare ;
• l’élimination de tout foyer infectieux latent (dentaire++) ; • coronale : indication exceptionnelle.
• l’équilibration diabète (idéalement Hb glyquée < 6 %) [7].
Exposition
Préparation du patient On utilise éventuellement un cadre de Scott (autoclavable ou
à usage unique) (Fig. 11).
La préparation comprend :
• une douche bétadinée la veille et le matin ;
• la tonte du pubis et du scrotum 1 à 2 heures avant ; Temps communs quel que soit le type d’implant
• l’antibioprophylaxie : il n’existe pas de référence entre le flash Exposition des corps caverneux (Fig. 12)
à l’induction, 48 heures, voire jusqu’à 5 à 7 jours pour
certaines équipes [5]. Après le repérage de l’urètre (sonde vésicale), on aborde les
deux corps caverneux au contact de l’albuginée avec mise en
place de fils tracteurs ; on effectue ensuite deux cavernotomies
Anesthésie longitudinales de 1,5 à 2 cm.
Elle peut être :
Dilatation (Fig. 13)
• générale ou locorégionale ;
• locale avec bloc pénien en cas de contre-indication et si le L’amorce s’effectue aux ciseaux de Metzelbaum, puis on dilate
patient est compliant. de façon progressive avec les bougies de Hegar ou les dilatateurs
© 2016 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 16/10/2016 par SCD LILLE 2 (13266). Il est interdit et illégal de diffuser ce document.
Implants péniens. Indications et techniques ¶ 41-470
2 Pièces
La longueur de l’implant doit être égale à la longueur des
corps caverneux, avec confection de la loge scrotale soit
antérieure, soit plus postérieure, selon l’élasticité du scrotum et
une éventuelle demande du patient (pratique cycliste notam-
ment) (Fig. 18).
3 Pièces
Concernant la longueur de l’implant, elle est aussi égale à la
longueur des corps caverneux sauf pour Ultrex™ où il faut
enlever 2 cm en raison de l’expansion en longueur. Outre la
loge scrotale, il faut aussi envisager la confection de l’espace
réservoir, idéalement par la même voie pénoscrotale (Fig. 19).
La vessie doit être vide (sonde vésicale) et l’index doit être en
dedans du cordon dans l’anneau inguinal superficiel et prendre
appui de façon verticale sur la branche iliopubienne pour
Figure 12.
traverser le fascia transversalis tendu comme un tambour
A, B, C. Exposition.
(idéalement mettre un écarteur d’Ollier à la partie supérieure de
l’anneau inguinal superficiel) avec le doigt ou les ciseaux pour
accéder à l’espace de Retzius, qui sera ensuite facilement décollé
au doigt. ensuite l’absence d’auto-inflation avec mise en place du réser-
La voie inguinale associée est obligatoire en cas de pelvis gelé voir relié à une seringue vide et gonflé selon sa capacité, avec
(greffe rénale, cystectomie...) ou impossibilité technique (hernie manœuvres d’hyperpression abdominale. S’il existe une impos-
compliquée, prostatectomie radicale, radiothérapie...) pour la sibilité technique, la mise en place peut être intrapéritonéale
confection d’un espace rétromusculaire classique. On vérifie avec la tubulure la plus courte possible.
© 2016 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 16/10/2016 par SCD LILLE 2 (13266). Il est interdit et illégal de diffuser ce document.
41-470 ¶ Implants péniens. Indications et techniques
Figure 13.
A, B, C, D. Dilatation.
Maladie de Lapeyronie
Figure 14. Dilatateurs de Brooks.
On peut essayer le modelage [10] (Fig. 21) consistant en un
réalignement manuel avec l’implant en place, gonflé et clampé
Cas particuliers pour fragmenter la plaque (3 fois 90 secondes) avec 40 % de
bons résultats, c’est-à-dire une disparition de la courbure ou une
Fibrose de verge courbure résiduelle fonctionnellement acceptable. En cas
Elle peut être la conséquence d’un priapisme, d’un échec d’échec, on peut associer un second geste éventuel (plicature
d’implantation ou après sepsis, mais aussi la conséquence d’un corps caverneux et/ou patch albuginéal). Il vaut mieux aussi
© 2016 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 16/10/2016 par SCD LILLE 2 (13266). Il est interdit et illégal de diffuser ce document.
Implants péniens. Indications et techniques ¶ 41-470
Transsexuel
Il s’agit d’un cas très particulier à effectuer à distance du
premier geste ; la première difficulté est l’absence de chambre
albuginéale et la seconde est l’amarrage au pubis ou à la racine
du clitoris. L’implant utilisé est également spécifique avec un
monocylindre le plus souvent. Il existe cependant un risque
accru d’érosion et de lésion du néo-urètre. Figure 21. Technique modeling.
© 2016 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 16/10/2016 par SCD LILLE 2 (13266). Il est interdit et illégal de diffuser ce document.
41-470 ¶ Implants péniens. Indications et techniques
Figure 22.
A, B. Perforation urétrale distale.
Fin d’intervention
Figure 24. Perforation proximale des corps caverneux : réparation.
Il est important d’enfouir les tubulures, d’avoir des caverno- 1. Perforation proximale.
tomies étanches (implant pénien éventuellement gonflé en cas
de doute), un drainage éventuel, un pansement non compressif
et une sonde vésicale sont laissés en place en général pour l’intervention d’implantation et même conduite à tenir que
24 heures. pour la perforation distale de l’urètre.
© 2016 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 16/10/2016 par SCD LILLE 2 (13266). Il est interdit et illégal de diffuser ce document.
Implants péniens. Indications et techniques ¶ 41-470
Complications postopératoires
Beaucoup sont possibles comme après n’importe quelle
intervention chirurgicale. Les principales complications nécessi-
tant une nouvelle intervention sont l’infection (1-4 %) [12, 13] et
les complications mécaniques (5-13 % dans les 5 ans) [12], dont
le patient doit être averti.
Sepsis
C’est la complication la plus redoutée et qui nécessite
toujours l’ablation de l’implant. Bien que cet événement mette
rarement la vie en danger, il peut engendrer des modifications
physiques et psychologiques importantes. Le taux global
d’infections est faible (moins de 3 %) chez des patients sans
facteurs de risque particulier pour une primo-implantation. Les
facteurs de risque classiques sont le diabète (8 %) [7], le blessé
médullaire (9 %), la révision chirurgicale surtout en cas de
nécessité de biomatériau (10 %), un traitement par corticoïdes...
Figure 25. Perforation distale des corps caverneux. A priori, la surcharge pondérale, le choix de l’incision ou les
antécédents de radiothérapie ne semblent pas ou peu influer sur
le risque de sepsis.
Symptômes
Les symptômes sont :
• fièvre ;
• douleur (> 2 mois après implantation) ;
• érythème ;
• adhérence d’un des composants de l’implant à la peau ;
• issue de pus par la cicatrice (Fig. 28) ;
• érosion d’un des composants de l’implant (Fig. 29).
Conduite à tenir
L’exploration chirurgicale doit être systématique, le traite-
ment antibiotique seul étant illusoire. La totalité de l’implant
pénien doit être enlevée compte tenu de la contamination
microscopique potentielle le long des tubulures. Une fois
enlevé, une fibrose des corps caverneux s’installe assez rapide-
ment, rendant une nouvelle implantation potentiellement
délicate [14, 15].
Une alternative est le remplacement immédiat de l’implant
pénien après désinfection avec différentes solutions antisepti-
ques [14]. Cette option peut donner 80 % de bons résultats en
cas de sepsis tardif (> 6 semaines) sans signes cliniques impor-
Figure 26. Perforation distale des corps caverneux : réparation. tants (pas de fièvre ni de signes locaux importants) et de germes
cutanés opportunistes (Staphylocoque epidermidis ou lugdunen-
sis...). Elle a l’avantage, si elle est un succès, d’éviter la fibrose
et la rétraction des corps caverneux. En cas de sepsis plus grave
tout autre biomatériau doit être évitée, car elle n’est pas plus avec signes importants (fièvre, écoulement purulent, inflamma-
efficace et source d’infection plus importante. La prévention tion locale...) avec des germes plus agressifs (Staphylococcus
consiste en une dilatation progressive avec une bonne orienta- aureus, Pseudomonas, E. coli, Enterococcus...), le résultat est plus
tion et des dilatateurs adaptés (dilatateurs de Brooks ou de aléatoire et nécessite le plus souvent une nouvelle implantation,
Hegar) en commençant à partir de 11 pour ne pas risquer la différée, mais la plus précoce possible. La possibilité d’enduit
perforation dès le début. En cas de difficulté, une dissection plus antibiotique sur les implants 3 pièces a cependant réduit le taux
étendue, voire l’utilisation de cavernotomes (Mooreville, d’infections [4, 5].
Rossello) [8] pourront être envisagées.
Complications mécaniques
Perforation distale Panne
Elle est suspectée quand le dilatateur est perceptible sous la Implant gonflable. Elle signe une fuite du système hydrau-
peau du fourreau ou au niveau du sillon coronal (Fig. 25). La lique, en général à la jonction d’une tubulure et d’un des trois
réparation immédiate doit être systématique par incision composants (pompe ou cylindre le plus souvent) ; le diagnostic
coronale centrée avec une reprise du bon trajet de dilatation et est simple avec un ou deux cylindres ne répondant plus à la
fermeture de l’albuginée (Fig. 26) avant une reprise immédiate manipulation de la pompe intrascrotale. Les examens complé-
de l’intervention d’implantation [11]. mentaires (cliché simple) sont inutiles, même pour authentifier
le siège exact de la fuite (uniquement en cas de produit de
Perforation intermédiaire (au niveau du septum contraste), car la révision chirurgicale est obligatoire pour
intercaverneux) (Fig. 27) changer tout ou partie de l’implant.
Implant semi-rigide. Il s’agit le plus souvent d’une fracture
La réparation est impossible et non nécessaire ; il faut mettre d’un, voire des deux implants. Le diagnostic est évident à la
un dilatateur opposé pour obturer la communication et dilater manipulation de l’implant. La révision chirurgicale est obliga-
à niveau le bon côté. toire pour changer un, voire les deux cylindres.
© 2016 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 16/10/2016 par SCD LILLE 2 (13266). Il est interdit et illégal de diffuser ce document.
41-470 ¶ Implants péniens. Indications et techniques
Figure 27.
A, B. Perforation avec cross-over des corps caverneux.
Figure 28. Sepsis avec issue de pus par la cicatrice. Figure 29. Sepsis avec érosion de la tubulure.
Auto-inflation
• perforation distale passée inaperçue ;
La cause est en général une coque rétractile autour du
• gland hypermobile.
réservoir, favorisée par l’hyperpression abdominale. La préven-
La conduite à tenir est en général chirurgicale si le problème
tion consiste en la confection d’un espace réservoir suffisant
persiste après cicatrisation et elle dépend de l’étiologie :
avec une valve antiretour, un test d’inflation maximal peropé-
• changement de longueur des cylindres ;
ratoire et un fonctionnement quotidien dès que possible. En cas
• reprise de la dilatation distale ;
de persistance au-delà de 6 mois, la révision chirurgicale est
• réparation de la perforation distale ;
nécessaire avec purge partielle ou confection d’un nouvel espace
• fixation du gland [16].
controlatéral par voie pénoscrotale, ou alors par une deuxième
incision ; parfois, notamment en cas de pelvis gelé, le réservoir Déformation en S
ne pourra être mis qu’en position intrapéritonéale, mais avec
une tubulure la plus courte possible pour éviter le risque La verge apparaît en érection avec un aspect en S (Fig. 31).
d’occlusion intrapéritonéale. La cause est en général une torsion du cylindre ou une mau-
vaise longueur [17]. Le diagnostic peut être confirmé par image-
Complications fonctionnelles rie par résonance magnétique (IRM) [18] (Fig. 32). La correction
est chirurgicale avec repositionnement et éventuellement
Déformation « Concorde » ajustement de la longueur du cylindre.
L’aspect en « nez de Concorde » peut être dû à différents
Érosions
mécanismes (Fig. 30) :
• cylindres trop courts, soit immédiatement par insuffisance de Elles sont plus fréquentes en cas d’hyperpression des cylin-
dilatation distale, soit secondairement par extension progres- dres, de désenfouissement des tubulures ou d’implant semi-
sive de l’albuginée des corps caverneux par les cylindres ; rigide, mais elles peuvent aussi révéler un sepsis latent [19]. Les
© 2016 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 16/10/2016 par SCD LILLE 2 (13266). Il est interdit et illégal de diffuser ce document.
Implants péniens. Indications et techniques ¶ 41-470
Figure 30.
A, B. Déformation « Concorde ».
© 2016 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 16/10/2016 par SCD LILLE 2 (13266). Il est interdit et illégal de diffuser ce document.
41-470 ¶ Implants péniens. Indications et techniques
Figure 33.
A, B. Érosion avec perforation distale.
80 % [22, 23] dans la plupart des séries, voire 90 % dans une série
française multicentrique récente [24]. Cependant, certains critères
semblent influer de façon négative le taux de satisfactions [25]
comme la maladie de Lapeyronie, un index de masse corporelle
supérieur à 30 et des antécédents de prostatectomie radicale ;
quant aux complications que sont l’infection (1-4 %) [12, 13] et
les complications mécaniques (5-13 % dans les 5 ans) [12, 26], le
patient les acceptera d’autant plus facilement qu’il n’y a pas
d’alternative thérapeutique chez lui.
■ Conclusion
La dysfonction érectile organique réfractaire reste souvent
sans réponse pour le patient ; il faut savoir proposer l’implant
Figure 34. Fibrose de la verge avec diminution de taille. pénien avec ses inconvénients, notamment le taux de compli-
cations, mais aussi ses avantages et surtout la possibilité de
plaisir et d’orgasme. Après une information claire et honnête et
pour les soins infirmiers ; on lui donne également une carte la possibilité éventuelle de communiquer avec des patients
avec les spécificités de l’implant posé et le numéro d’urgence si porteurs d’implants, il faut savoir laisser du temps au patient et
besoin, des consignes de repos strict pendant 1 semaine et un au couple avant de programmer l’intervention.
arrêt de travail si besoin pendant 1 à 3 semaines, ainsi que la Les forts taux de satisfaction et faible taux de complications
consigne d’absence de manipulation de l’implant avant la nécessitent néanmoins une équipe et des opérateurs entraînés.
prochaine consultation (4 à 6 semaines en général).
.
Réhabilitation ■ Références
Le patient et le couple ont souvent, après un long parcours [1] Wilson SK, Cleves MA, Delk JR. Comparison of mechanical reliability
d’échec (moyenne de 2 ans), peur de la reprise des rapports of original and enhanced MentorAlpha 1 penile prosthesis. J Urol 1999;
sexuels. La réhabilitation présente 2 volets. 162:715-8.
[2] Montorsi F, Deho F, Salonia A, Briganti A, Bua L, Fantini GV, et al.
Érectile Penile implants in the era of oral drug treatment for erectile dysfunction.
BJU Int 2004;94:745-51.
Le patient apprend la manipulation de l’implant (4-6 e [3] Levine LA, Estrada CR, Morgentaler A. Mechanical reliability, safety
semaines) selon le type et s’exerce seul plusieurs fois pour se and patient satisfaction with the Ambicor inflatable penile prosthesis:
familiariser avant le premier rapport. Il est conseillé de laisser results of a two center study. J Urol 2001;166:932-7.
gonflé l’implant 2 à 3 heures quotidiennement pour minimiser [4] Darouiche RO, Smith Jr. JA, Hanna H, Dhabuwala CB, Steiner MS,
le risque de rétraction des corps caverneux. Babaian RT, et al. Efficacy of antimicrobial-impregnated bladder
catheters in reducing catheter association bacteriura: a prospective,
Sexuel randomized, multicenter clinical trial. Urology 1999;54:976-81.
[5] Carson CC. Efficacy of antibiotic impregnation of inflatable penile
Il est conseillé de préparer psychologiquement le couple
prosthesis in decreasing infection in original implants. J Urol 2004;
avant le premier rapport sexuel. Des conseils de sexothérapie
171:1611-4.
comportementale sont souvent nécessaires, voire parfois la
[6] Subrini L. Subrini penile implants: surgical, sexual and psychological
nécessité d’une consultation avec un sexologue ; on conseille
results. Eur Urol 1982;8:222-6.
également l’utilisation d’un lubrifiant pour les premiers rapports [7] Wilson SK, Carson CC, Cleves MA, Delk 2nd JR. Quantifying risk of
sexuels et une nouvelle évaluation 1 à 3 mois plus tard. penile prosthesis infection with elevated glycosylated hemoglobin.
J Urol 1998;159:1539-40.
[8] Mooreville M, Srin A, Delk JR, Wilson SK. Implantation of Inflatable
■ Résultats Penile Prosthesis in patients with severe corporal fibrosis: introduction
of a new penile cavernotome. J Urol 1999;162:2054-7.
L’implant pénien, même s’il arrive en dernier recours de [9] Wilson SK, Delk JR, Terry T. Improved implant survival in patients
l’arsenal thérapeutique de la dysfonction érectile, montre des with severe corporal fibrosis: a new technic without necessity of
chiffres de satisfaction du patient et de la partenaire au-delà de grafting. J Urol 1995;153(A):359.
© 2016 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 16/10/2016 par SCD LILLE 2 (13266). Il est interdit et illégal de diffuser ce document.
Implants péniens. Indications et techniques ¶ 41-470
[10] Wilson SK, Delk 2nd JR. A new treatment for Peyronie’s disease: [20] Fitch WP, Roddy T. Erosion of inflatable penile prosthesis into bladder.
modeling the penis over an inflatable penile prosthesis. J Urol 1994; J Urol 1986;136:1080.
152:1121-3. [21] Wilson SK, Delk JR, Mulcahy JJ, Cleves M, Salem EA. Upsizing of
[11] Mulcahy JJ. Distal corporoplasty for lateral extrusion of penile inflatable penile implant cylinders in patients with corporal fibrosis.
prosthesis cylinders. J Urol 1999;161:193-5. J Sex Med 2006;3:736-42.
[12] Montague DK, Jarow JP, Broderick GA, Dmochowski RR, Heaton JP, [22] Carson CC, Mulcahy JJ, Govier FE. Efficacy, safety and patient satis-
Lue TF, et al. Chapter 1: The management of erectile dysfunction: an faction outcomes of the AMS 700CX inflatable penile prosthesis:
AUA update. J Urol 2005;174:230-9. results of a long-term study. AMS 700CX study group. J Urol 2000;
[13] Schoepen Y, Staerman F. Prothèses péniennes et infection. Prog Urol 164:376-80.
2002;12:377-83. [23] Montorsi F, Rigatti P, Carmiganani G, Corbu C, Campo B, Ordesi G,
[14] Mulcahy JJ. Long term experience with salvage of infected penile
et al. AMS three-piece inflatable implants for erectile dysfunction: a
implants. J Urol 2000;163:481-2.
long-term multi-institutional study in 200 consecutive patients. Eur
[15] Knoll DL. Penile prosthesis infection: management of delayed and
Urol 2000;37:50-5.
immediate salvage technique. Urology 1998;57:287-90.
[16] Ball TP. Surgical repair of “SST” deformity. Urology 1980;15:603-4. [24] Menard J, Tremeaux JC, Faix A, Staerman F. Penile protheses
[17] Wilson SK, Delk JR. The Ultrex cylinders: problems with uncontrolled multicentre practice evaluation, results after 282 procedures. Prog Urol
lengthening the S Shape deformity. J Urol 1996;155:135-8. 2007;17:229-34.
[18] Moncada I, Hernández C, Jara J, Hernández L, Lafuente J, Lledó E, [25] Akin-Olugbade O, Parker M, Guhring P, Mulhall J. Determinants of
et al. Buckling of cylinders may cause prolonged penile pain after patient satisfaction following penile prosthesis Surgery. J Sex Med
prosthesis implantation: a case control study using magnetic resonance 2006;3:743-6.
imaging of the penis. J Urol 1998;160:67-71. [26] Milbank AJ, Montague DK, Angermeier KW, Lakin MM, Worley SE.
[19] Henry GD, Wilson SK, Delk JR, Carson CC, Wiygul J, Tornehl C, et al. Mechanical failure of the American Medical Systems Ultrex inflatable
Revision washout decreases penile prosthesis infection in revision Penile prosthesis: Before and after 1993 structural modification. J Urol
surgery: a multicenter study. J Urol 2005;173:89-92. 2002;166:932-7.
A. Faix (a.faix@languedoc-mutualite.fr).
S.-K. Wilson.
Clinique Beausoleil, 119, avenue de Lodève, 34000 Montpellier, France.
Toute référence à cet article doit porter la mention : Faix A., Wilson S.-K. Implants péniens. Indications et techniques. EMC (Elsevier Masson SAS, Paris),
Techniques chirurgicales - Urologie, 41-470, 2007.
© 2016 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 16/10/2016 par SCD LILLE 2 (13266). Il est interdit et illégal de diffuser ce document.
Cet article comporte également le contenu multimédia suivant, accessible en ligne sur em-consulte.com et
em-premium.com :
1 autoévaluation
Cliquez ici
© 2016 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 16/10/2016 par SCD LILLE 2 (13266). Il est interdit et illégal de diffuser ce document.