Fcticheurs I T Mcdecimes Traditionnelles Congo (Erazzavilled

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A.

BOUQUET

FCTICHEURS I T MCDECIMES
TRADITIONNELLES
DU CONGO (ERAZZAVILLED

OFFICE DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

ET TECHNIQUE OUTRE-MER
OFFICE DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUTRE-MER
CATALOGUE SOMMAIRE des Publications (l)

DIFFUSION - VENTES
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1
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Exceptionnellement, achat au comptant possible auprès de I'O.R.S.T.0.M.


Bibliothèque Annexe, 24, rue Bayard - P A R I S (ac').

1. ANNUAIRE HYDROLOGIQUE

Première série de 1949 à 1959. 1 volume entoilé : Nouvelle série depuis 1959, en deux tomes :
France 55 F ; Étranger 60 F. Tome 1. États africains d'expression française et République Malgache.
Le volume relié, 18 x 27 : France 70 F ; Étranger 75 F.
Tome II. Territoires et départements d'outre-Mer.
Le volume relié, 18 x 27 : France 16 F ; Étranger 22 F.

II. BULLE'I'INS ET INDEX BIBLIOGRAPHIQUES (format rogné : 21 x 27, couverture bleue) (2)
i
- Bulletin bibliographique de Pédologie. - Index bibliographique de Botanique tropicale. 1
Trimestriel. Abonnement : France 55 F ; Étranger 60 F. Semestriel. Abonnement : France 10 F ; Étranger 11 F. Le numéro 6 F.
i
- Bulletin signalétique d'Entomologie médicale et vétérinaire.
Mensuel. Abonnement : France 55 F ; Étranger 60 F. Le numéro 6 F.

III. CAHIERS O.R.S.T.O.M. (format rogné : 21 x 27, couverture jaune)

a) Séries lrimeslrielles (2). b) Séries non encore périodiques.


Cahiers ORSTOM. Série Pédologie. Cahiers ORSTOM. Série Géophysique.
Cahiers ORSTOM. Série Océanographie. Cahiers ORSTOM. Série Biologie.
Cahiers ORSTOM. Série Hydrobiologie. Cahiers ORSTOM. Série Géologie.
Cahiers ORSTOM. Série Sciences humaines. Prix selon les numéros.
Cahiers ORSTOM. Série Hydrologie.
Cahiers ORSTOM. Série Entomologie médicale et Parasitologie.
Abonnement : France 70 F ; Étranger 75 F. Le numéro 20 F.

IV. MEMOIRES O.R.S.T.O.M. (format rogne : 21 x 27, couverture grise)


1. KOECHLIN (J.). - -
1961 La vPgPtalion des savanes 3 xxxx. LÉVEQUE (A.). - - 1967 Les sols ferrallitiques de
dans le sud de la Rdpublique du Congo-Brazzaville. .............
Guyane française. 168 P. 50 F
310 p.+ carte 111 000000 (noir) ......... 45 F 3 xxxxx. HURAULT (J.). - 1968 - Les lndiens Wayana de
-
2. P I A S (J.). -
1963 Les sols du Moyen et Bas Logone
du Bas-Chari, des réglons riveraines du Lac ch ad
la Guyane française - Structure sociale et coutume
familiale. 168 p.................. 80 F
et du Bahr-el-Ghazal, 438 p. + 15 cartes 111 000 000.
4. BLACHE (J.), M l T O N (F.). - 1963 - T o m e 1. Première
11200 000 et 11100 000 (couleur) .......... 200 F
contribution d l a connaissance de la péche dans le
3 x. L ~ V E Q U E(A.).- 1962 -Mémoire explicatif de la bassin hydrographique Logone-Chari-Lac Tchad.
carte des sols de Terres Basses de Guyane française. 144 p.
88 p.+ carte 11100000, 2 coupures (couleur) ... 65 F -
B L A C H E (J.). 1964 - T o m e II. Les poissons du bassin
3xx. HIE2 (G.), DUBREUIL (P.). - 1964 - Les rdgimes d u Tchad el d u bassin adjacent d u M a y o Kebbi.
+
hydrologiques en Guyane française. 120 p. carte Étude systématique et biologique. 485 p., 147 pl.
..............
111 000 000 (noir). ................ 70 F Les deux volumes (3) 75 F
3 xxx. HURAULT (J.). - -
1965 La vie matérielle des 5. COUTY (Ph.). - 1964 - Le commerce d u poisson dans
Noirs refugies Boni et da6 lndiens Wayana du Haul- le Nord-Cameroun. 225 p. ............ épuisé
Maroni (Guyane française). Agriculture, Économie 6. RODIER (J.). - 1964 - Régimes hydrologiques de
et Habitat. 142 p. ................ 65 F l'Afrique Noire dl'ouest d u Congo. 18 x 27,137 p. (3) 55 F

(1) Tous renseignements compléméntaires dans l e catalogue général des publications, à demander : S C D ORSTOM - 70-74, route d'Aulnay, 93-Bondy.
(2) L'expddition de ces périodiques peut être faite par avion : les frais de port sont facturés en plus.
(3) En vente chez Gauthier-Villars, 55, quai des Grands-Augustins, Paris VIE.
FÉTICHEURS ET MÉDECINES
TRADITIONNELLES DU CONGO
(BRAZZAVILLE)
MÉMOIRES O.R.S.T.O.M. N" 36

FÉTICHEURS ET MÉDECINES
TRADITIONNELLES DU C O N G O
(BRAZZAVILLE)

Armand BOUWET
Pharmacien-Colonel des T.D.M.
Directeur de Recherches de 1'O.R.S.T.O.M.

O.R.S.T.O.M.
PARIS
1969
SOMMAIRE

P R E M I È R E PARTIE . .LE PAYS ET LES HOMMES . CROYANCES ET CONNAIS-


SANCESMEDICALES . . . . . . . . . . . 9

1 . L A N A T U R E ET L E S H O M M E S . . . . . . . . . . . . . . . . 11
I I . C R O Y A N C E S ET M É D E C I N E . . . . . . . . . . . . . . . . 23
III . CONNAISSANCES ET PRATIQUES MÉDICALES. . . . . . . . . . . . 33

. LES
D E U X I È M E PARTIE . SIMPLES ET LEURS APPLICATIONS MÉDICO-
MAGIQUES . . . . . . . . . . . . . . . . 45
CATALOGUEPAR O R D R E ALPHABÉTIQUE

. .
Familles . Genres . Espèces

Phanérogames . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
. . . . . . . . . . . . . . . .
Cryptogames vasculaires 247
Champignons . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 250

H O R S T E X T E (photographies ethno.botaniques) .
PLANCHES . . . . . . . . 283
A V A N T -PROPOS
La République du Congo-Brazzaville est de tous les pays francophones d'Afrique
tropicale celui dont la flore est la moins bien connue : pourtant, du fait de sa position géo-
graphique, de la nature de son sol et de son climat, elle possède une végétation extrêmement
variée alliant divers types de savanes à des formations forestières très différentes.
Par ailleurs, à part les Kongo nord-occidentaux, aucun des autres groupes ethniques
n'a fait l'objet de monographies importantes; ils sont eux aussi bien mal connus. Enfin on
ne sait rien ou presque de la médecine traditionnelle e t des drogues dont les féticheurs
congolais se servent journellement.
Dans ces conditions, une étude ethno-botanique des plantes médicinales doit s'avérer
extrêmement fructueuse : elle contribuerait à la connaissance de la flore locale e t en ré ci-
serait les applications médico-magiques : elle permettrait de sauver un certain nombre
d'acquisitions ancestrales menacées par l'évolution d'un pays pour lequel ces choses ne sont
ni vitales ni primordiales.
E n dressant un catalogue des végétaux congolais physiologiquement actifs ce travail
pourrait amener chimistes e t physiologistes à les étudier et, peut-être, à y découvrir des
produits nouveaux susceptibles d'entrer dans l'arsenal thérapeutique moderne. Cette éven-
tualité pourrait avoir d'heureuses répercussions sur l'économie congolaise ptir la vente de
produits d e cueillette d'abord, par le développement de cultures nouvelles ensuite e t peut-
être un jour par l'installation sur place d'une industrie chimique d'extraction e t de trans-
formation.
Ces raisons ont déterminé le choix du Congo-Brazzaville comme sujet de ce travail qui
me fut confié au printemps 1964 par la Commission de Biologie Végétale de 1'O.R.S.T.O.M.
Pendant deux ans je me suis efforcé de rassembler le plus de matériaux possible parti-
culièrement dans les régions les plus mal connues, comme le massif du Chaillu e t la Cuvette
congolaise; cela représente 35 000 kilomètres de routes parcourues daiis des conditions
souvent difficiles, la récolte et la préparation de plus de 2 000 numéros d'herbier; e t près de
200 enquêtes menées auprès des féticheurs appartenant a u x différents groupes ethniques
congolais.
Les renseignements ethno-botaniques recueillis sui- le terrain devaient être complétés
e t vérifiés par des recherches chimiques effectuées sur les plantes signalées.
Il s'est très vite avéré qu'il était impossible de mener à bien cette partie de mon pro-
gramme, en raison de l'importance des renseignements obtenus e t de la multiplication des
plantes à étudier. 11 a donc été décidé, en plein accord avec la Commission de Biologie Végétale,
de scinder ce travail en deux parties : ce premier volume consacré à l'étude de la Médecine
traditionnelle pratiquée au Congo-Brazzaville; la deuxième partie, entièrement réservée à
l'étude chimique e t si possible physiologique des plantes médicinales congolaises, fera l'objet
d'une ~ u b l i c a t i o nultérieure.
Avant d'exposer le résultat de mes recherches sur le terrain, c'est pour moi un agréable
devoir de remercier ici les autorités congolaises d e l'aide qu'elles m'ont toujours apportée
dans la préparation e t l'accomplissement de ma mission. J e tiens tout particulièrement à
exprimer ma respectueuse gratitude I$ Monsieur le Ministre de la Santé Publique dont le
patronage m'a été d'un précieux secours ainsi qu'à Monsieur TCHIKOUNDZI, Directeur de la
Santé Publique, qui m'a si aimablement fait profiter des ressources matérielles de son
service; son autorité morale m'a assuré, dans les postes les plus éloignés, u n accueil parti-
culièrement sympathique.
Mes remerciements vont aussi à MM. les Préfets e t Sous-Préfets qui malgré leurs mul-
tiples e t absorbantes occupations ont toujours su me réserver une partie de leur temps pour
expliquer eux-mêmes, a u x différents chefs coutumiers, le but de mon travail e t l'intérêt qu'il
pouvait présenter pour le Congo.
8 A. B O U Q U E T

J e tiens aussi à remercier Monsieur le Professeur CAMUS, Directeur Général de


l'O.R.S.T.O.M., Monsieur le Professeur MANGENOT e t Monsieur le Recteur PAULIAN, alors
Directeur du centre de Brazzaville, dont les conseils et les encouragements m'ont été précieux.
J e suis particulièrement reconnaissaiit à Monsieur le Professeur AUBREVILLE de l'accueil
qu'il m'a réservé a u Laboratoire de Phanérogamie du Muséum National d'Histoire Naturelle.
C'est grâce à lui e t à ses collaborateurs immédiats, en particulier MM. N. HALLÉ,H. HEINE,
R. LETOUZET, qu'il m'est possible de citer dans ce travail plus de 950 noms d'espèces végétales
avec le maximum de garantie scientifique. J e suis heureux de leur adresser mes plus sincères
remerciements ainsi d'aill~ursqu'à Monsieur le Professeur J. LÉONARD e t Monsieur J. PETIT
du Jardin Botaniaue de 1'Etat à Bruxelles et à MM. LEEUWENBERG e t DEWILDd u Laboratoire
de Systématique 'de Wageningen (Hollande).
Ma eratitude va aussi à Monsieur le Professeur R. PARIS.de la Faculté de Pharmacie
D

de Paris, auquel me lie une amitié qui m'honore : il a bien voulu se charger de l'étude chi-
mique des échantillons que j'avais récoltés a u Congo.
J e ne saurais oublier mes camarades du Centre O.R.S.T.O.M. de Brazzaville qui, par
leurs connaissances du pays e t des hommes, m'ont été d'un précieux secours; MM. SORET,
V E N N E . ~ I EetR Mme J.-F. VINCENT ont bien voulu me communiquer des documents per-
sonnels, parfois inédits, Monsieur JACQUOT a accepté de revoir les noms vernaculaires Kongo,
MA.! DESCOINGS et F A R R O N
m'ont aidé dans mon travail de détermination botanique.
J e suis heureux de pouvoir citer mes proches collaborateurs dont l'aide sur le terrain
et a u Laboratoire m'a permis de mener à bien ce travail : Monsieur Paul SITA,assistant a u
Laboratoire de Botanique, dont les connaissances ne sont jamais en défaut, MM. MALONGA
Anatole e t MAIIOUNGOU Nicolas, sans oublier OUSMANE le chauffeur e t FAUSTINle cuisinier
dont la technicité était indispensable au bon déroulement de mes recherches.
PREMIERE PARTIE

LE PAYS ET LES HOMMES


CROYANCES ET CONNAISSANCES
MÉDICALES
G A B O N

~orêt.-marécageuse
Savane à Andropogûn.
Sav.à Trachypogon
Sav. à Trachyp. et H yparhenia

Steppe marécageuse et marais

PRINCIPAUX TYPES DE VEGETATION AU CONGO


D'après B. Descolngs et B. Rollet.
1 - Carte de la végétation.
1. La Nature et les Hommes
Produit de l'expérience humaine au contact de la nature, la Pharmacopée traditionnelle
est inséparable de la structure sociale, de la psychologie et des concepts religieux du peuple
qui l'a élaborée, ainsi que des migrations, des guerres qui l'ont transformée par le brassage
racial qu'elles ont engendré.
Presque uniquement à base de plantes, qui sont généralement indigènes, souvent intro-
duites, parfois cultivées, elle dépend étroitement de la végétation de la région où elle a vu
le jour.
Il n'est pas question pour moi de retracer ici la géographie du Congo ou son histoire,
mais simplement d'évoquer le cadre physique qui a donné naissance à cette pharmacopée
et les hommes qui l'ont conçue.
Par sa position géographique le Congo est un des points de l'Afrique où la flore est le
plus diversifiée; ceci tient au fait qu'il constitue un important foyer d'endémicité e t que
c'est sur son territoire que s'inscrivent les limites nord ou sud de beaucoup d'espèces
africaines.
C'est ainsi par exemple que Maprounea africana et Hymenocardia ulminoides (1)espèces
typiques de la flore soudano-zambézienne ont remonté en longeant la cate, ou en suivant
le Congo et ses aflluents depuis les régions australes jusqu'au-delà de l'Équateur. Par contre
Bridelia atrooiridis est descendu depuis le domaine occidental de la zone guinéo-congolaise
jusqu'aux environs de Brazzaville. Parinari pygmeum, Paropsia brazzeana, Campylospermunz
descoingsii e t bien d'autres sont dans leur pays d'origine; c'est dans un rayon de 200 km
autour de la capitale qu'a été récemment découvert le seul Balanophora connu de l'Afrique
continentale.
Toutes les subdivisions phytogéographiques de ce qu'il est convenu d'appeler la zone
guinéo-congolaise sont représentées au Congo-Brazzaville : les espèces caractéristiques de
l'aire Nigeria-Mayombe se retrouvent dans les forets du sud-ouest; celles du bassin de
l'Ogooué seront présentes dans le massif du Chaillu. Entre la Sangha et l'Oubangui se ren-
contrent les associations ripicoles particulières aux régions périodiquement inondées des
bords du Congo et de ses afluents et les formations végétales typiques de la Cuvette
congolaise. Les forêts semidescidues, elles aussi, sont présentes dans le nord-ouest du pays.
La variété de la végétation congolaise est encore augmentée par la présence, assez
aberrante dans une région climatique favorable à la forêt dense humide, de savanes arborées
ou herbeuses à tapis plus ou moins denses, qui occupent plus du tiers du pays (2).
Ces savanes le partagent en deux régions essentiellement différentes t a n t par la végé-
tation que par les populations qui l'habitent, la coupure se faisant le long d'une ligne approxi-
mativement orientée nord-sud ti la naissance des plateaux Batéké.
Le sud est marqué par la présence de deux massifs montagneux d u précambrien
inférieur séparés par un vaste synclinal sédimentaire plus récent. Le premier de ces massifs
est constitué par la chaîne du Mayombe formée d'une série de plissements parallbles à la
&te, d'une soixantaine de kilomètres de largeur et d'une hauteur moyenne de 600 à
800 mètres, tandis que le deuxième, le massif du Chaillu, est une vaste croupe granitique
au relief monotone ne dépassant guère 600 mètres, prolongement congolais du massif central
gabonais.

(1) L ~ O N A RJ.D- Contribution à la subdivision phytogéographique de la r6gion guinéo-congolaise d'après la répartition


glographique d'Euphorbiacées d'Afrique tropicale - Webbia. vol. XIX, no 2, 1965, pp. 627-649, 2 cartes.
[2] AUBREVILLE A. - Savanisation tropicale e t glaciation quaternaire - Adanaonia, II, 1, 1962, pp. 16-84.
12 A. B O U Q U E T

Entre le Mayombe et la mer s'étend une plaine sédimentaire crétacée tandis que le
Niari e t ses amuents au sud, la Nyanga au nord, occupent les zones alluvionnaires situées
entre le Mayombe e t le Chaillu.
Toute la partie montagneuse précambrienne est le domaine de la grande forêt primaire
ombrophile de type gabonais, parfois secondarisée ainsi qu'en témoignent les formations
forestières à Aucoumea, Saccoglotis e t Klainedoxa ( l ) ,e t même assez souvent dégradée par
-
des cultures anciennes ou récentes. surtout le long des grands axes de communication
u

(routes du Mayombe e t du Gabon) ou des zones de peuplements importants (paysannat de


Moetché. de Mboundou Dar e x e m ~ l e ) . 1 ,

Cette forêt se prolonge dans les formations alluvionnaires (Niari et Bouenza) tant que
l'on reste sur les argiles e t les schistes our disparaître sur les formations gréseuses. On ne
la retrouve plus alors que sous la forme, d9,ilots isolés, de petites galeries forestières encaissées;
le reste de la végétation étant constitué par des savanes claires à Rhynchelytrum dans la zone
côtière, à Anadelphia ou à Loudetia dans la vallée de la Nyanga, à Hyparrhenia dans celle
du Niari e t de ses amuents (2).
Le plateau des Cataractes, dans la région brazzavilloise présente un aspect différent,
du fait que savanes et forêts se partagent le terrain dans des proportions à peu près égales
en liaison très étroite avec le relief et la nature géologique du sous-sol.
C'est ainsi que l'on rencontre des associations typiques comme les savanes à Loudetia
et Trachypogon sur les recouvrements de sable batéké, à Aristida sur les grès, à Pobeguinea
sur les ameurements schistogréseux, ainsi que toute une série de formations intermédiaires.
Les forêts occupent en général le fond des vallées, sous forme de galeries plus ou moins
importantes, plus ou moins dégradées, rarement primitives; mais on les retrouve aussi sur
le sommet des collines ou sur les Dentes les ~ l u sa b r u ~ t e s .
Elles appartiennent à des types très variés puisqu'on rencontre des formations t a n t
ombrophiles à Gilbertiodendron, que mésophiles caducifoliées, ou que des forêts marécageuses
à Ra.phia et à Mitragyna.
Les plateaux batéké présentent un changement brutal entre le sud et le nord du pays :
vaste formation gréseuse recouverte de limons sableux s'étendant depuis le Congo jusqu'à
la frontière du Gabon sur une largeur de 250 kilomètres, ils offrent un aspect subtabulaire
aux vallées profondément découpées e t encaissées. D'une altitiide assez élevée (de 600 à
800 mètres) ils sont recouverts d'une pauvre végétation herbacée parsemée d'arbustes
rabougris constituée par de la savane à Hyparrhenia e t Trachypogon, remplacée dans les
parties les plus basses par des formations où domine Loudetia demeusii (3).
La forêt, lorsqu'elle existe, paraît s'être réfugiée dans les ravins ou sur les pentes les
plus abruptes, le long des cours d'eau ou autour des mares.
A l'est des plateaux batéké, la transition se fait plus lentement vers le paysage typique
de la Cuvette congolaise formée par les amuents de la rive droite du Congo et de l'Oubangui.
Dans toute cette région le paysage est légèrement vallonné e t la savane s'enrichit en
espèces arbustives rappelant alors celle des environs de Brazzaville, à cette exception près
que l'on n'y rencontre plus Strychnos innocua, Strychnos cocculoïdes, ni Garcinia huillensis
e t qu'apparaît Lophira alatn dans les formations fermées; le tapis herbacé, dominé par
Trachypogon dans le sud e t par Andropogon dans le nord, est entrecoupé de nombreux îlots
forestiers (4).
Au nord-est la savane s'éclaircit pour devenir une steppe herbeuse plus ou moins maré-
cageuse, tandis que les ilots forestiers se multiplient e t que les galeries forestières gagnent
de l'importance jusqu'aux environs de l'équateur où la forêt occupe pratiquement toute la
surface des terres.
A l'est, le passage s'effectue plus rapidement : dès qu'on a franchi 1'Alima on entre dans
le domaine de la forêt inondée typique de la Cuvette congolaise proprement dite e t l'on
remarque les premières raphiales envahissant les berges des rivières.
(1) AWBREVILLE A. - Flore du Gabon - III, 8, carte, 1, 1962.
(2) KOECHLIN J. - La végétation des savanes dans le Sud de la République du Congo-Brazzaville, - O.R.S.T.O.M.,
Mém. I.E.C., no 10, 1961.
(3) DESCOINGS B . - Quelques données phyloaociologiques aur la végélalion dea plaleam Batéké - I.E.C., Brazzaville,
rapport no 12 (janv. 1964). 18 p. roneo.
-
(4) D ~ s c o r ~ B
c s.
(janv. 1964), 61 p . roneo.
Rapport de Mieaion bolanigue dans la cuvette congolaise - I.E.C., Brazzaville, rapport no 11
LA NATURE ET LES H O M M E S 13

Domaine entièrement forestier, la Cuvette congolaise affecte grossièrei-iient la forme


d'un demi-cercle, limité a u sud par le Congo et l'Oubangui, constitué par des terrains sédi-
mentaires ou alluvionnaires d'âges variés s'appuyarit au nord e t à l'ouest sur le socle pré-
cambrien représenté par des granites et des gneiss plus ou moins plissés.
De pénétration difficile du fait qu'elle est inondée une bonne partie de l'année, cette
forêt est encore assez mal connue.
On peut cependant en distinguer plusieurs régions naturelles :
La Cuvette congolaise propremeiit dite est le domaine à peu près exclusif de la forêt
inondée à sous-bois clair avec, par endroits, des fourrés de paliniers. De composition assez
variable, en raison de dominances locales telles que Coelocaryon, Garcinia, Guibourtia,
Entandrophragrna, etc., elle est remarquable surtout par l'absence de Gilbertiodendron
dewevrei et par le fait que le bord des cours d'eau est fréquemment occupé par des raphiales
ou des formations plus diversifiées à Alstonia, iMucaranga, Sterculia, Acioa etc. (1) lorsque
le sol est moins humide.
La zone de transition entourant la cuvette à l'ouest et au nord, est uii mélange confus
de forêts claires particulièrement typiques de cette région. Elles sont caractérisées par une
futaie de grands arbres plus ou moins clairsemés, avec un sous-bois extrêmement dense
constitué presque exclusivement d'un inextricable mélange de Marantacées et de Zingibé-
racées rendant les prospections particulièrement pénibles.
Les forêts de terre ferme se rencontrent surtout dans les formations précambriennes
de granites e t de gneiss bordant le nord et le nord-ouest de la Cuvette : c'est uiie très belle
formation partiellement caducifoliée, à sous-bois clair, constitué en grande partie par des
Méliacées e t des Légumineuses, accompagnées de limba (Terminalia superba), d'ayous
(Triplochiton scleroxylon) e t d'azobé (Lophira alata), qui se prolonge, au-delà des froiitières
du Congo, en République Centrafricaine, au Cameroun et au Gabon.
Ce rapide aperçu de la végétation du Congo montre à quel point elle est variée et, par
là même, quelle source de matières premiércs elle représentera pour les thérapeutes africains
qui vivent dans ce pays.
Si la population congolaise est entièrement de race bantou, langues, coutumes, croyances
diffèrent d'une région à l'autre, obligeant, comme pour la végétation, à distinguer le sud,
le centre e t le nord du pays.
Le sud depuis la mer jusqu'à Brazzaville est occupé par les Koongo nord-occidentaux:
au centre, est le domaine des Téké tandis que Mbôsi et Sangha se partagent la Cuvctte
congolaise. Ces quatre groupes forment la majorité de la population du Congo mais on trouve,
dans les régions frontalières, dcs minorités souvent importaiites. Dans la partie sud et ouest
du pays, proche du Gabon, sont établis les Punu, les Durna e t une partie non négligeable
du groupe Kôta et Mbéré; a u nord, à proximité d u Cameroun se rencontre les Makaa, tandis
que d'importants groupes d'origiiie oubanguienne sont descendus le long de l'Oubangui et
du Congo, assez loin de lcur pays d'origine.
Estimés à 350 000, les Koongo nord-occidentaux reprkseiitent plus d u tiers de la popu-
lation totale du Congo, alors qu'ils n'occupeiit pas le dixième de sa superficie. Cet important
groupe ethnique se situe entièrement le long d u Congo, depuis la mer jusqu'à Brazzaville,
dans la vallée du Niari e t dans le bassin d u Djoué.
Ayant franchi le fleuve à une date récente, les Koongo nord-occidentaux étaient a u
xve siècle fixés autour d e San Salvador, en provenance d u Kassaï, ou tout au moins d u
Kwilu par le Kwango.
Il semble qu'ils se soient très rapidement séparés en deux branches : les Vili, avec peut-
être les Yoombé, ont suivi la côte pour fonder plus au nord le royaume de Loarigo occupant
la laine côtière et le Mayombe depuis le Cabinda jusqu'au Gabon. Les autres tribus rayonnant
autour de San Salvador ont remonté le fleuve et l'ont franchi les unes après les autres prin-
cipalement à Kimbuzi (entre Matadi et Boma) e t plus tardivement à hlanyanga e t enfin
plus récemment a u Stanley-Pool.

II) ROLLETB. - Végétation d u Nord-Congo - Rapport F.A.O.. 1963, roneo.


2 - Carte ethnographique.
1.4 NATURE ET L E S H O M M E S 15

10 Groupe Koongo
Vili 1 Kaamba 4 Keenge 7 Koongo 10
Yoombe 2 Doondo 5 Suundi 8 Nyaanga 11
Kunyi 3 Beembe 6 Ghangala 9 Laadi 12

20 Groupe Punu
Punu 13 Lumbu 14 Bwisi 15

30 Groupe Duma
Nzabi 16 Tsaamgi 17

40 Groupe Mbéré
Mbéré 18 Mbaamba 19

50 Groupe Téké
Yaa 20 Tio 24 Nzyunzyu 28
Laali 21 Kukwa 25 Boon 39
Tié 22 Nsinséké 26 Ngungwei 20
Tsaayi 23 Ngwogwoni 27 Tege 31

60 Groupe Mbôsi
Mbôsi 33 Ngaré 36 Likuba 39 Bubangi 42
K6y Ô 34 Nbakhô 37 Moy 40
Akwa 35 Likwala 38 Bonga 41

70 Groupe Sangha
Bôngili 43 Bondongo 47 Pomo 51 Ngundi 55
Ngala 44 Kabonga 48 Bomasa 52
Bondjo 45 Bomitaba 48 Ikenga 53
Enyélé 46 Babole 50 Kako 54

80 Groupe Kôta
Kôta 56 Wumwu 58 Bokiba 60
Ndasa 57 Ngungulu 59

90 Groupe Kélé
Mbangwé 61 Ngom 62

100 Groupe Makaa


Njem 64 Mabeza 65 Limo 67
Bekwil 64 Bomwali 66

110 Groupe Baya


Baya 68 Bakoro 69

120 Groupe Oubanguiens


Monjombo 70 Ngaba 71 Bandza 72
16 A. BOUQUET

Partant de ces différentes têtes de pont, ils occupent progressivement la vallée du Niari
qu'ils suivirent au sud jusqu'à Louessé e t au Nord jusqu'à la Bouenza, puis celle du Djoué.
Les ethnologues les divisent en onze tribus principales qui présentent souvent de très
grandes similitudes raciales :
- Vili e t Yoombé occupent toute la plaine côtière et une grande partie du Rlayombe.
Ils constituent presque uniquement la population de Pointe-Noire.
- Kunyi sont établis dans la basse vallée du Niari jusqu'à Kibangou avec les centres
importants de Dolisie e t de Loudima.
- Kaamba, Doondo, Beembe, Icerie, e t Gângala se partagent la moyenne vallée du
Niari autour des villes de Rladingou, Mouyondzi, Boko-Songo et Mindouli.
- Laali, Suundi, et Koongo forment la majorité de la population de la préfecture du
Pool, de Brazzaville e t de ses environs ainsi que de la sous-préfecture de Mayama.
Si a u xve siècle, le royaume de Koongo occupait près de 500 km de côtes des environs
de Loango a u Zaïre e t étendait sa domination à l'est jusqu'au haut Kwango ainsi que sur les
royaumes vassaux de Angoy, Kakongo et Loango, cette hégémonie fut de courte durée, et,
très rapidement dès le milieu du siècle, les Princes sujets prirent leur indépendance, suivis
peu à peu par chacune des provinces en attendant que celles-ci se désagrègent en une mul-
titudes de chefferies.
Cette dispersion du groupe initial n'a fait que s'amplifier a u cours des siècles : seul
existe à l'heure actuelle le groupement familial constitué par les individus issus d'un même
ancêtre connu, le chef de lignage devenu complètement autonome des autres groupes.
Parallèlement, ou peut-être à cause de cette dispersion de l'autorité s'est poursuivie la
dégradation de la pensée religieuse et des structures traditionnelles ancestrales (1).
Si on est relativement bien renseigné sur les Koongo nord-occidentaux, on est par contre
souvent réduit à des hypothèses en ce qui concerne les races qui ont peuplé le centre e t le
nord du Congo.
Les Téké seraient sinon autochtones, du moins très anciennemerit installés dans le
centre du pays. Ils en débordent largement sur le Gabon à l'ouest e t sur le Congo-Kinshasa
a u sud-est. Leur installation dans ce pays remonterait a u xve siècle si l'on en croit la suc-
cession des Rois Batéké de la région du lac Léopold II.
Il est certain aussi qu'ils ont occupé anciennement un territoire beaucoup plus vaste
qu'à l'heure actuelle puisque au X V I I I ~ siècle le royaume d'Anzique (ou de Makoko)
voisinait et commerçait avec celui de Loango qui occupait la région côtiere du Congo.
Depuis deux ou trois siècles, ils ont peu à peu abandonné ces régions sous la poussée
des Koongo à qui ils ont dû laisser progressivement la vallBe du Niari et ses mines de cuivre,
celles de la basse Bouenza e t du Djoué. Actuellement encore les Téké reculent lentement
mais sûrement devant la poussée des Laadi que l'on retrouve maintenant à 45 km a u nord-est
de Brazzaville.
Cette retraite ne semble pas être le fait de guerres mais le résultat de la pénétration
lente d'une race plus entreprenante e t plus active, ou plus nombreuse démographiquement :
elle est à coup sûr à l'origine de la hargne e t du mépris que les deux groupes ont l'un pour
l'autre encore actuellement et qui animent les discussions lorsque les deux antagonistes
sont en présence le soir au campement : les Téké étant qualifiés de rustres balourds e t mal
dégrossis, tandis que les Koongo sont traités de voleurs qui prennent jusqu'au nom des gens
(allusion à la confusion possible entre Laali et Laadi).
De leurs anciennes possessions, les Téké n'occupent plus à l'heure actuelle que la région
des hauts plateaux s'étendant de Brazzaville jusqu'à l'est de Gamboma e t vers l'ouest, la
vallée de la Bouenza e t celle du haut Ogooué, le long de la frontière gabonaise, où ils
débordent largement. Dans toute cette région ils sont intimement mêlés à différents groupes
Kota avec lesquels ils vivent en bonne intelligence.
Quoique tous se disent Téké e t semblent reconnaître l'autorité morale du Makoko de
Ngabé, les diverses tribus sont sufisainment différenciées par la langue e t par certaines
coutumes pour paraître souvent étrangères l'une à l'autre.

( 1 ) S O ~ E T-
. Les Koongo nord-occidenlauz - Paris, 1959, P.U.F., 144 p., 1 carte h. t., bibl.
LA NATURE ET LES HOMMES 17

Les groupes les plus importants sont :


- les Laali, Tié et Yaa répartis autour de Sibiti, Mouyondzi, Zanaga et Komono, le
long de la Bouenza et de ses amuents, et sur le cours supérieur du Niari e t du Djoueké.
- les Tio sont établis sur les coteaux vallonnés depuis Brazzaville jusqu'à la Léfini
tandis que Kukwa, Nzyunzyu et Boon occupent les hauts plateaux autour de Djambala.
- à l'est, le long de la Nkeni, autour de Gamboma, se rencontrent les Ngungwei et,
plus au nord, les Tégé se situent sur les bords de 1'Alima et les Njiningi autour d'Ewo.
Voisins des Téké, les Mbôsi représentent avec leurs 100 O00 âmes le groupe le plus
important et le plus cohérent du Nord Congo. Avec la ville de Fort-Rousset comme centre,
ils occupent une région délimitée au nord par la Mambili et à l'est par la basse Likouala-aux-
Herbes. Une ligne située à environ 50 km au sud de 1'Alima les sépare des Téké, tandis qu'au
nord la démarcation de leur territoire d'avec celui des Mbéré est beaucoup plus vague (1).
L'implantation des Mbôsi dans cette région n'est pas très ancienne et remonterait
d'après SAUTTER (2) à 7 OU 8 générations. Ayant traversé le Congo par petits groupes, ils
se sont r é ~ a n d u sen remontant 1'Alima. la Likouala- Mossaka et le Kouvou sur des distances
ne dépassant guère 300 km. C'est sans doute à leur implantation récente qu'il faut attribuer
le fait que tous les ans, aux basses eaux, les Mbôsi redescendent ces mêmes rivières et
s'installent sur les bords du Congo pour des campagnes de pêche durant plusieurs mois sur
des lieux qui, d'après ce qu'il m'a été dit sur le fleuve, leur appartiendraient tradition-
--

nellement.
Les Mbôsi ont aussi cette particularité rare au Congo d'avoir conservé relativement
intactes coutumes et organisation sociale avec leur contenu mystique et religieux, dans
lesquels le « Kani » joue un rôle primordial : gardien de la propriété foncière e t de la coutume,
il représente l'autorité supérieure de l'unité de base constituée par le groupement d'individus
soumis à sa juridiction (3).
Les Kani sont assistés dans leurs fonctions juridiques par les Twere qui tranchent les
litiges concrets et font exécuter les sentences rendues par le Kani.
Kani et Twere sont sous l'autorité spirituelle et religieuse du N'go Na Twere ou « Mère
des Twere »,qui résume l'unité du clan; il est l'interprète entre le peuple et les forces imma-
térielles; il préside les cérémonies rituelles, peint de rouge et de jaune, coiffé d'un bonnet
de peau de panthère, tenant à la main hache de commandement et queue d'éléphant, la
poitrine ornée d'un collier de dents d'hippopotame ou de panthère.
Les principales tribus Mbôsi sont :
- les Mbôsi proprement dits qui occupent pratiquement toute la préfecture de 1'Alima
avec Boundji comme centre.
- les Kôyô répandus autour de Fort-Rousset et le long du Kouyou;
- les Akwa peuplent la sous-préfecture de Makwa jusqu'à la Mambili;
- Mbôkho et Ngaré forment les groupes les plus septentrionaux autour d'Etoumbi;
- les Kwala sont restés sur le fleuve et tout le long des basses Likouala avec Mossaka
comme centre.
Venant eux aussi de la rive gauche du fleuve, les tribus Sangha ont remonté par vagues
successives les différents amuents de la rive droite du Congo et de l'Oubangui : les plus
récentes repoussant au nord ou plus à l'intérieur les premiers arrivants.
A l'heure actuelle, elles sont ainsi réparties :
- sur le Sangha e t jusqu'à Ouesso : les Bôngili;

R - Lee Hornmee et leur8 activité8 dans le Nord d u Congo-Brazzaville


( 1 ) V E N N E T I EP. - Cahiers de 1'O.R.S.T.O.M.
Sciences humaines, vol. I I , no 1 , 1965, 269 p., photos, carte, bibliographie.
(2) SAUTTERG . - La cuvette congolaise - Monographie régionale des bassins de la Likouala-Mossaka, de 1'Alima e t de
Nkeni, Paris, Imp. Servant Crouzet, 1962, 70 p.
-
( 3 ) W A C R E TJ.-M. H i ~ b i r eet 80ciologie politiqua de la République d u Congo (Brazzaville) - Paris, 1963. - R . Pichon
et R . Durand-Auzias - 250 p., cartes, bibliographie.
18 A. B O U Q U E T

- en remontant la Likouala-aux-Herbes on rencontre d'abord les Lingala, puis les


Babole, les Bomitaba et enfin les Kabonga sur le cours supérieur de la rivière;
- le long de l'Oubangui, les Bondjo occupent pratiquement les sous-préfectures
dlImpfondo et de Dongou;
- les Boudongo puis les Ikenga se sont établis sur le cours de la Motaba;
- les Enyélé forment un petit groupe autour de cet important village, tandis que le
territoire des Kaka est situé sur le cours supérieur de 1'Ibenga.
Toute cette région est très mal connue, car c'est le domaine de la forêt inondée; la
population, très clairsemée, est uniquement fixée sur le bord des rivières, dans des petits
campements de pêche; les rares villages sont situés sur les terres exondées permettant seules
des cultures vivrières.
La proximité de la République Centrafricaine et de sa capitale Bangui, qui n'est qu'A
300 km par l'Oubangui fait que l'on trouve dans toute cette région une importante population
flottante ou fixée de Mouyombo, Ngbaka, Bandza originaires de Mbaïlti et au-delA et qui
appartiennent tous au rameau Oubanguien et non plus Bantou.
Parmi les minorités vivant au Congo, une place à part doit être faite à l'important
groupe Kôta-Mbéré que l'on retrouve précisément A la fois dans le nord-est et dans le sud-est
du pays tout le long de la frontière du Gabon.
Il semblerait que ces populations aient primitivement occupé une grande partie du nord
du Congo d'où elles auraient été chassées par des invasioris plus récentes en particulier par
celle des Mbôsi. Le mouvement général de ces migrations aurait été d'abord est-ouest, puis
ensuite nord-sud sous d'autres poussées, si bien qu'à l'heure actuelle les tribus Kôta-Mbéré
occupent un arc de cercle marqué par la haute Mambili, 171vindo,l'Ogooué supérieur pour
atteindre le cours supérieur de la Mpoukou, de la Lekoumou et autres amuents de la Lelali.
Les Kôta (1) que l'on trouve encore au Congo sont : dans le nord :
- les Bokiba au nord de la Mambili et surtout le long de la route Makoua - Ouesso, au
niveau de la rivière Bobika;
- plus au sud des Kata sont établis le long de la route Etoumbi- Mékambo, tandis que
les Mbéré occupent un assez vaste territoire triangulaire dont les sommets seraient marqués
approximativement par les agglomérations d'Ewo, Etoumbi au Congo et Okondja au Gabon;
dans le sud du pays :
- la région de Zanaga, Komono, Sibiti comprend une majorité de Kôta appartenant
au groupe Ndasa, Mbaamba et Wumvu répartis le long des axes routiers, plus ou moins
mêlés aux Téké sans qu'il soit possible de parler de territoires appartenant à un peuple
plutôt qu'A l'autre; chaque village, parfois, chaque quartier étant habité en majorité par
l'une ou l'autre de ces ethnies;
- Wumvu et Ngungulu se situent plus à l'ouest le long de la route Komono - Mossendjo
et dans la haute vallée de la Ngounié.
Tout le groupe des Kôta est extrêmement intéressant par le fait qu'ils ont conservé
vivaces leurs coutumes, leur folklore et une grande partie de leurs traditions et qu'ils ont
auprès des autres races, la réputation d'être de très grands féticheurs, ce que semble entiè-
rement justifier le fait que ce sont, de tous les Congolais, avec les Babinga, les gens qui
connaissent le mieux la forêt et ses ressources végétales.
Cette grande connaissance de la forêt se retrouve aussi auprès des deux autres groupes
peuplant les régions avoisinantes de la frontière gabonaise : les Duma et les Punu.
Les Duma forment la majorité de la population des sous-préfectures de Mossendjo et
de Mayoko le long de la Louéssé et sur la route de Koulamoutou au Gabon. Ils se divisent
en deux sous-groupes les Tsaangi autour de Mossendjo, et les Nzabi plus au nord, vers Mayoko
et le Gabon où ils ont conservé de profondes attaches.

(1) Andsrson, E. - Contribution à l'Ethnographie des Koto I . Etudia Ethnographioa Upsaliensia VI, 1953, 1. vol.
364 p., bibl., III, pl. h . t .
LA N A T U R E ET LES HOMMES 19

Les Punu se situent surtout dans la vallée de la Nyanga, le nord du massif du Mayombe
et la partie gabonaise de la plaine côtière, ils gagnent rapidement du terrain vers le sud en
descendant la vallée du Niari; on les trouve par petits groupes encore isolés tout le long de
la voie de chemin de fer dans le Mayombe entre Dolisie et Pointe-Noire, ainsi que dans le
nord de la région de Madingo-Kayes vers Sintou et Nkola. Cette expansion se fait lentement
mais sûrement aux dépens des Yoombé et des Vili, auprès desquels ils ont eux aussi une
réputation bien établie de « grands féticheurs » et, pratiquement, dans toutes ces régions,
quoiqu'ils soient d'implantation récente, ils (( trustent )), si je puis dire, toute cette profession.
Kôta. Duma et Punu conservent des liens extrêmement vivaces avec leurs frères restés -~ -~

sur le territoire gabonais, de même qu'ils se souviennent encore du temps où ils habitaient
ce pays. Beaucoup de féticheurs que j'ai interrogé avaient appris leur métier, et allaient
se perfectionner dans les régions de Franceville, Mouila, Tchibanga d'où ils étaierit origi-
naires. C'est par eux que certains fétiches gabonais comme le Nzobi sont entrés au Congo,
pour être ensuite adoptés par d'autres ethnies.
A l'extrême nord du Congo, le long de la frontière camerounaise, se situe le dernier des
groupes minoritaires ayant une certaine importance du Congo : celui des Maka.
Venant de l'est ils se seraient d'abord fixés dans la région d'Ebolowa, Sangmelina, d'où
ils auraient été chassés Dar les invasions aho ou in es. Les Bekwil auraient été refoulés les
- de Souanké, d'où ils auraient été, à leur tour chassés par les Diem
premiers dans la région
eux-mêmes poussés par les Boulous, à une époque remontant à peine à cinq générations
(120
' à 150 ans) (1).
~ctuellemekt'ils occupent une bande d'environ 100 km de large le long de toute la
frontière Congo-Cameroun depuis Ouesso jusqu'au Gabon : la délimitation entre les deux
tribus se faisant à peu près à l'ouest de la route Sembé - Fort Soumay.
Vivant presque entièrement dans la zone de la grande forêt ombrophile qui couvre toute
cette région, ils représentent eux aussi une population très intéressante qui a gardé encore
beau cou^ de traditions et de coutumes ~articulières. Malheureusement cette rénion de
l'extrême nord du Congo est d'un accès particulièrement difficile, rendu impossible depuis
deux ans, à une voiture légère, même tout terrain, par les constructions d'ouvrage d'art et
les défoncements qui ont suivi l'ouverture de ces chantiers. C'est pour cette seule raison que
je n'ai pu étudier cette importante minorité.
Il ne saurait être question dans ce tableau de la population du Congo de passer sous
silence les Pygmées appelés plus couramment Babinga, présents dans toutes les régions de
grande forêt : Mayombe, Chaillu, Sangha et Likouala, où ils constituent la fraction la plus
travailleuse de la population. Il est très difficile de connaître le nombre exact de Babinga
existant a u Congo : dans le nord du territoire, ils sont estimés à 12 ou 13 000 et à 5 ou 6 000
dans le sud.
Souvent nomadisants, ils tendent de plus en plus à se fixer dans les villages, qu'ils
quittent de moins en moins pour aller chasser, et où ils passent progressivement du stade
de la chasse-cueillette à celui de l'agriculture. Cette évolution est particulièrement sensible
dans le massif du Chaillu, où les villages Babinga ne se distinguent des agglomérations Kôta
ou Téké que par la moins grande finition des cases et la façon dont le village est entretenu.
Malheureusement, cette évolution de la vie matérielle se fait aux dépens des connais-
sances ancestrales des choses de la forêt : exemple typique de ce fait, lors de mon passage
en 1965 les Babinga de la région de Komono, se plaignaient de manquer de viande parce
qu'ils n'avaient pas de cartouches et qu'ils ne savaient plus chasser autrement : s'ils s'étaient
souvenus que leurs pères utilisaient arcs et flèches, eux-mêmes ne savaient plus les fabriquer
e t ignoraient les poisons de chasse.
D'après ce que j'ai pu constater au cours des enquêtes que j'ai menées auprès de diverses
tribus Babinga dans des régions assez différentes, leur connaissance de la végétation s'étend
surtout à celle des plantes alimentaires ou utiles.
Ce sont de remarquables guides, capables de repérer n'importe quelle plante dails les
taillis les plus épais, mais leur connaissance des plantes médicinales ne me paraît pas supé-
rieure à celle d'autres races qui ont l'habitude de vivre en forêt, comme les Kôta par exemple.

(1) VINCENTJ.-F.- La culture du cacao et non reientiosemnt social dans la région de Sownké - I.R.S.C. Brazzaville,
1961, 106 p. ronbo, 6 cartes et croquis.
20 A. B O U Q U E T

Ce rapide aperçu montre que, comme pour beaucoup de pays africains, le peuplement
du Congo s'est fait par vagues successives, à des périodes plus ou moins anciennes, de
populations d'origines différentes au détriment de races moins dynamiques ou plus faibles.
Si quelquefois ces invasions ont donné lieu à de véritables guerres tribales, elles se sont
le plus souvent effectuées lentement, pacifiquement et insensiblement au cours des géné-
rations : ce fut le cas par exemple pour les Kongo nord-occidentaux aux dépens des Téké
et sans doute aussi pour les Mbôsi à l'égard des Mbéré.
Qu'elle soit brutale ou pacifique, la conquête est en général suivie par une colonisation
en retour de l'envahisseur par le vaincu qui se traduit par des métissages raciaux et surtout
par des emprunts aux connaissances, aux habitudes et parfois à la langue du plus faible.
Celui-ci a la supériorité de connaitre son pays parce qu'il y a vécu depuis des générations et,
il faut avoir séjourné sous les tropiques, pour se rendre compte que « connaitre » un pays est
pour l'habitant une question vitale : nourriture (en dehors des cultures), boisson, vêtements,
objets ménagers sont toujours fournis par la nature; l'industrie ou l'art ne résident le plus
souvent qu'en une adaptation à la vie matérielle de produits bruts.
Ce phénomène est particulièrement sensible lorsqu'il y a changement de cadre botanique
comme c'est le cas pour une race de savane amenée à vivre en forêt ou l'inverse. Mais si
l'adaptation se fait rapidement pour les besoins de la vie courante, elle sera beaucoup plus
difficile et délicate dans le domaine des plantes médicinales où le choix des médicaments et
de leur utilisation sera vraiment une question de vie ou de mort.
Le changement de milieu physique se traduit en général par un appauvrissement des
connaissances médicales ancestrales de la race transplantée qui sera obligée d'emprunter
et d'assimiler les connaissances de l'autochtone.
Ce fait se conçoit facilement lorsqu'une population de forêt arrive dans une zone de
végétation extrêmement différente et beaucoup plus pauvre en espèces comme l'est la
savane par rapport à la forêt. Il serait logique de penser que le cas inverse c'est-à-dire le
passage de la savane à la forêt produise un enrichissement des connaissances empiriques.
Or, au cours de mes enquêtes je n'ai jamais constaté un tel phénomène : il y a toujours
appauvrissement et dans les cas les plus favorables stagnation ou plutôt conservation des
connaissances acquises lors de la migration, mais jamais d'acquisition nouvelle par le fait
d'une expérimentation ou d'une découverte propre à l'individu transplanté.
Voici deux exemples typiques de ce fait :
- sur un total de 130 espèces médicinales que m'a indiquées un féticheur Téké, vivant
à proximité immédiate de la forêt de Bangou, il n'y avait que 10 plantes appartenant à la
flore forestière, contre 50 rudérales et 70 espèces banales de savane ou de recrûs forestiers;
- sur les 77 plantes qu'utilisent un féticheur Mbôsi dans le domaine de transition
savane-forêt où existent pourtant de très beaux îlots forestiers il y a 29 rudérales, 21 esphes
typiques des formations de savane et seulement 7 espèces de forêt dense.
A titre de comparaison, voici les chiffres obtenus avec un informateur Mbaamba vivant
dans une zone forestière ayant une végétation à peu près identique à celle de la forêt de
Bangou : 55 plantes de forêt dense, 24 des formations secondaires ou recrûs forestiers, 6 de
savane et 20 rudérales.
Transplanté dans un domaine qui lui est étranger l'Africain essaiera d'abord de trouver,
ce qui est normal, les plantes qu'il a l'habitude d'employer (c'est ainsi qu'en pleine forêt du
Mayombe, un féticheur Koongo m'a conduit à la seule savane qui existe dans la région, sur
un ameurement granitique) et utilisera davantage de rudérales : il y a normalement entre
14 et 20 % de rudérales dans l'arsenal thérapeutique des féticheurs congolais; lorsque les
enquêtes sont effectuées auprès des gens vivant en dehors de leur pays d'origine ce chiffre
passe de 25 à 40 %.
Lorsque le féticheur n'a pas trouvé, ou très peu, ou encore trop difficilement les esphces
connues traditionnellement. son effort Dortera sur la recherche d'es~ècesforestières voisines
ou très proches de celles de savane : ridel lia atroviridis ou rnicran>ha en remplacement de
B. ferruginea, Vernonia conferta pour V. brazzavilliensis, Trichilia rubescens à la place de
T. heudelotii, etc., ou alors par des genres différents mais présentant de grandes analogies
avec le genre connu : Afrostyrax et H u a toutes deux plantes à ail, Drypetes gossweileri et
L A N A T U R E ET L E S H O M M E S 21

Pentadiplandra qui ont aussi tous les deux la même odeur, Hippocratea sp. à la place
de Morinda morindoides (même aspect de la liane) Sorindeia e t Quassia africana.
Ces assimilations se retrouvent assez facilement en comparant les noms vernaculaires :
les plantes ont le même nom qui est souvent, mais pas forcément, suivi d'un qualificatif,
tel que wasangi (1) : « de la forêt D, wambaknla :« le mâle » ou encore wamamba :« d e l'eau ))
précisant l'origine de la plante.
Elles représentent le seul effort de recherche nouvelle que j'ai pu constater.

Dans la plupart des cas l'envahisseur ou le transplanté se contentera d'adopter les


plantes médicinales connues et employées par les autochtones. C'est dans les noms verna-
culaires que l'on retrouve les emprunts effectués par une race à une autre. L'exemple le plus
frappant que j'ai rencontré a u Congo est celui des Mbôsi qui, très souvent utilisent pour
désigner des plantes de forêt (surtout des arbres) des noms Kôta ou ayant nettement une
racine appartenant à un dialecte de cette race (2). E n voici quelques exemples :
M bôsi Kdta
Adenia cissampeloides edzaba odjaba
Anthocleista lekoli lekoli
Buchholzia macrophylla lebanda ombada
Polyalthia suaveolens etunga motunga
Fagara sp. bongo bungu
Myrianthus arboreus okamu okamu
Pterocarpus sp. obélé obéli

Des cas analogues se retrouvent moins fréquemment il est vrai entre les Koongo et les
Téké, les Sangha et les Kôta. Il est probable que les emprunts d'une race à l'autre ne se
limitent pas aux plantes médicinales et il serait très intéressant de les étudier dans d'autres
domaines (coutumes, usages et croyances).
Si le nom vernaculaire de ces plantes permet de se faire une idée des emprunts effectués
par une race à une autre, il est un autre enseignement que l'on peut tirer de ces mêmes plantes.
E n tenant compte du fait que depuis des générations il n'y a pas eu dans ce domaine
d'acquisition nouvelle, on peut supposer que le classement des espèces d'après leur appar-
tenance à un type de formation végétale déterminée doit correspondre au faciès botanique
du pays dont est ancestralement originaire la race étudiée.
Partant de renseignements fournis par des féticheurs qui ont une égale réputation et
une somme de connaissances comparables, il est facile de déterminer le nombre d'espèces
de la forêt dense, des formations secondaires ou des recrûs forestiers, de savane, la quantité
de rudérales ou d e plantes cultivées, que chaque féticheur utilise.

Le tableau ci-dessous résume les pourcentages obtenus en faisant les moyennes des
renseignements fournis par des informateurs appartenant a u x principales races représentées
a u Congo.

[ l R n o s . I t 1 Recrû Savane Rudbrales 1 Cultivbe

Koongo . . . . .
Mbôsi . . . . .
Téké . . . . . .
Vili . . . . . .
Sangha . . . . .
Duma . . . . .
Kôta . . . . . .
Punu . . . . . .
Babinga . . . .

(1) Dialecte vbhiculaire Kikonko.


(2) J'ai trouve dans la région de Komono des gens portant le patronyme de Kani, qui serait peut-être rapprocher du
Kani Mbbsi désignant le chef.
22 A. B O U Q U E T

Il apparaît immédiatement que les Koongo, Téké et Mb6si sont des races de savane h
îlots forestiers ou galeries forestières.
Vili, Sangha et Duma ont une origine se situant dans un pays de savane boisée mais ont
vécu depuis très longtemps dans une zone de grande forêt tandis que les Kôta, Punu et les
Babinga n'ont certainement jamais quitté le domaine de la grande forêt ombrophile.
Ces constatations ne sont peut-être pas nouvelles, mais illustrent bien l'interdépendance
qu'il y a dans le domaine des plantes médicinales entre les hommes et la végétation du pays
qu'ils habitent e t méritent d'être mises en relief.
Si la végétation a une influence considérable sur les connaissances humaines. les hommes
0

h leur tour sont capables de modifier profondément cette végétation. J e n'insisterai pas sur
ce fait trop connu e t bien étudié par des personnalités plus compétentes que moi, s'il ne posait
au Congo le problème particulièrement grave de la savanisation du pays.
Cette destruction de la végétation primitive est particulièrement importante dans les
zones à forte densité de population correspondant surtout a u domaine des Koongo nord-
occidentaux.
Dans le Mayombe, par exemple, t o u t le long de la voie de chemin de fer e t de la route
Pointe Noire - Dolisie, on observe, jusqu'à environ une quinzaine de kilomètres avant
M'Vouti, une disparition presque complète de la forêt sur une largeur pouvant atteindre
15 à 30 k m ; elle est remplacée par des cultures trés souvent abandonnées e t recouvertes par
de la brousse secondaire à Parasolier, T r e n ~ a guineensis, Alchornea cordifolia, Harungana
madagascariensis, etc., e t j'ai pu observer à Les Saras e t à Guéna de véritables petites savanes
claires à Annona arenaria, Bridelia ferruginea, Hymenocardia acida et tapis herbacé. Quoique
de trés faible étendue e t encore assez éloignées les unes des autres, elles sont significatives
de l'évolution de la végétation dans cette rénion.
O O

Dans les environs de Brazzaville la savanisation se poursuit à u n rythme accéléré par la


destruction. Dour établir des ~ l a n t a t i o n svivrières ou obtenir du bois de chauffe. des rares
3 1

îlots forestiers, et même de galeries entières existant encore dans la région. Près du village
de Moutampa, il y avait en juin 1964 une magnifique galerie forestière renfermant les rares
plants d'Avodiré (Turraeanthus africanus) e t de Schummaniophyton connus dans la région;
un a n après, les trois quarts de cette formation étaient convertis en champ de manioc. De même
le long du Congo, ainsi qu'entre Kinkala e t Hamon, beaucoup de forêts disparaissent chaque
année pour être transformées en plantations qui, abandonnées quelques années plus tard,
deviendront l'un de ces innombrables recrûs forestiers qui parsèment toute la région.
A l'heure actuelle,. pour trouver une formation fermée à caractère primitif, présentant
une certaine étendue, il faut aller à plus de 200 k m de Brazzaville.
Cette dégradation de la végétation primitive e t son remplacement par la brousse secon-
daire fait que les espèces de forêt lorsqu'elles ont survécu, se sont réfugiées dans les lieux
accidentés à l'abri des destructions humaines. C'est pour cette raison qu'il est très rare de
trouver des peuplements importants de plantes forestières; elles existent dans de nombreux
endroits mais toujours par individus isolés e t toujours très dispersés. Tout espoir d'exploi-
tation industrielle sera de ce fait aléatoire car il sera très difficile de récolter plusieurs tonnes
de drogues à des prix capables d'intéresser l'industrie de produits pharmaceutiques.
Si dégradée soit-elle. la véeétation.
u " A , Dar sa variété. offre encore aux féticheurs des
ressources considérables pour la mise en pratique de leurs connaissances ancestrales.
La diversité des peuples qui se sont mêlés sur la rive droite du Congo va elle aussi,
contribuer à l'élaboration de ces connaissances qui feront de la pharmacopée congolaise une
des pliis riches d'Afrique.
II. Croyances et Médecine
Si les différentes races qui ont peuplé le Congo ont conservé leur particularisme ethnique,
linguistique ainsi que leurs coutumes propres, elles ont par contre en commun, à quelques
variantes près, une série de croyance relative à la vie, la maladie e t la mort qu'elles doivent
vraisemblablement à u n vieux fonds Bantou e t peut-être même Africain.
La majesté d'un fleuve, la violence d'une chute d'eau, la solidité d'un arbre, la puissance
d'un fauve frappent l'homme le plus primitif : les croire capable d'agir e t de penser comme
lui est un acte logique de l'intelligence humaine. Tout aussi logique est le fait de les imaginer
agissant avec une puissance bien supérieure à sa propre force, Ct lui qui, dans ce domaine, est
certainement l'être le moins doté par la nature. De même sur le plan humain, la pensée d'une
force inconnue et mystérieuse agissant sur son propre organisme en le poussant à l'action
ou a u contraire en inhibant ses possibilités vitales est un concept facile à imaginer.
Dès que lui est venue la conscience de ces notions primaires, la nécessité de se protéger
contre elles, le désir de les avoir à son service pour renforcer sa faiblesse ou combattre ses
ennemis, a immédiatement suivi dans son esprit.
Il est très difficile Ct un esprit comme le nôtre de se faire une idée de ce que représentent
pour les Africains ces notions de Forces Vitales, d'Esprits, de Génies, d'autant plus que
leur pensée n'est pas discursive e t qu'elle répugne à l'élaboration d'un système. Les structures
sociales comme la religion ne sont pas le fruit du travail d'un cerveau humain qui aurait
réfléchi Ct tout cela pour en faire une construction, mais le fruit d'une expérience ancestrale
vécue.
La religion n'est pas conceptualisée, ne comporte pas d e dogme, mais se caractérise
particulièrement par la notion de puissance surnaturelle et par l'imbrication intime d u
naturel e t du surnaturel; il en résulte que la religion est intimement liée Ct toutes les structures
culturelles africaines (1).
Très justement D A M M A N(2) N emploie à propos de cette puissance surnaturelle, base
des religions africaines le mot de « Transcendance »,qu'il précise ainsi : « Elle contient deux
choses essentielles. D'une part il y a une Puissance supérieure à l'homme et en face de
laquelle il est objet. D'autre part, cette Puissance n'existe pas indépendamment de tout :
I'homme est avec elle dans une relation (positive ou négative). Cette définition inclut
également les notions d'actif ou de passif, qui sont liées l'une à l'autre dans toutes les
conceptions religieuses. Le passif est l'expérience de la Transcendance, l'actif, le compor-
tement de l'homme envers elle ... )). Cette définition (( permet de concevoir la Transcendance
comme étant soit spirituelle, soit matérielle, soit statique, soit dynamique, soit morale,
soit ambivalente, e t même soit transcendante, soit immanente. Cela permet aussi de traiter
de la magie qui tient en Afrique une si grande place (la magie étant l'action « de » ou « par ))
des forces impersonnelles) )).
Cette Transcendance est impersonnelle lorsqu'elle a une base, organique ou non, mais
matérielle (sécrétion d u corps humain, animal, végétal ou minéral). La caractéristique de
cette Puissance est d'être conçue comme magique, c'est-à-dire que l'on peut la coiitrôler,
voire lui commander A condition de connaître ses lois et de savoir les utiliser, et d'être essen-
tiellement dynamique, c'est-A-dire posséder en soi l'idée de force et d'action, e t de fait être
capable de concentration.

(1) Tradition et Modernisme en Afrique Noire -- Rencontres internationales de Bouaké - Éd. du Scuil, Paris, 1965,
1 vol., 318 p., (pp. 49-50).
(2) DAMMANN -
E. Le8 religion8 àe l'Afrique - Traduct. par L. JOSPIN,Payot, Paris, 1964, 270 p., bibliographie.
24 A. BOUQUET

Elle est personnelle lorsqu'elle se rapporte à des choses inimatérielles comme l'âme d'un
individu vivant ou mort, les esprits, les Dieux e t les héros. Cette notion de Transcendance
personnelle est très importante chez les Africains qui la sentent ou plutôt la « réceptionnent n
à la façon d'un médium selon un processus physiologique qui nous est inconnu e t que l'on
peut attribuer à une hypersensibilité nerveuse particulière.
Pour beaucoup de primitifs, le syncrétisme religieux s'arrête à ce stade. Concevoir des
forces supérieures capables d'organiser le monde e t la causalité des choses exige une pensée
beaucoup plus affinée, de même que la spiritualisation de la divinité dans le verbe représente
l'aboutissement de la pensée religieuse e t mystique.
Mystiques, les Congolais ne le sont sûrement pas; la preuve en est dans les difficultés
d'assimilation réelle que rencontrent les religions occidentales pourtant implantées depuis
longtemps dans le pays, avec un prosélytisme qui ne le cède en rien a u x efforts accomplis,
avec des résultats parfois spectaculaires, dans d'autres contrées : l'Afrique Occidentale par
exemple.
Il est aussi un fait certain, c'est que si la notion d'une divinité unique e t supérieure
créatrice de l'eau e t du feu, du ciel e t de la terre, des animaux e t des plantes, organisatrice
de toutes choses, source du savoir, inspiratrice du bien comme du mal, a existé dans la
cosmologie congolaise, ce n'est plus aujourd'hui qu'un souvenir si vague que l'on est tenté
de nier son existence même.
P a r contre on retrouve encore la croyance à l'ancêtre unique, mystique évidemment,
dont les enfants furent à l'origine des différentes tribus. Cet ancêtre, Nzambi pour les Koongo,
est plus un principe qu'une divinité e t s'il est l'origine e t l'inspiration de tout, on ne lui
demande jamais rien, on en parle très peu : il est.
En définitive on observe au Congo, par suite d'une dégradation extrêmement poussée
de la pensée religieuse élaborée, un retour presque exclusif à la notion primaire de Trans-
cendance représenté dans la pratique par l'âme des ancêtres, les génies familiaux, les
puissances de la Nature.
A mon avis il faut attribuer cette dégradation religieuse, à la disparition de la société
étatique e t hiérarchisée qui a existé au xve siècle pour les Kongo nord-occidentaux e t les
Téké e t dont le roi incarnait la puissance religieuse suprême.
De même que cette société s'est scindée en principautés, puis en chefferies plus ou moins
indépendantes pour tendre à l'heure actuelle a u groupement des individus descendant d'un
même ancêtre connu e t même dans les villes arriver à l'autonomie de la famille conjugale,
de même « la religion traditionnelle a dégénéré au point de se présenter comme une entrave
à tout progrès, t a n t matériel que spirituel : elle a cédé le pas à la magie; les rituels coupés
les uns des autres ne débouchent plus sur une cosmogonie cohérente ...; de plus en plus la
vie sociale se déroule à l'écart du sacré ..., ce qui était croyance à un ordre universel est
devenu un nœud de superstitions » (1).
Si bien qu'on ne peut plus parler de fétichisme mais uniquement de fétiches, par les
cultes, s'il en est encore, se placent à l'échelon familial, voire individuel, e t que la pensée
religieuse n'est plus que superstition e t crainte.
Sans cosmologie, privé des ressources d'un système religieux cohérent, le Congolais se
retrouve perpétuellement a u x prises avec des forces déchaînées, le plus souvent néfastes,
qui depuis sa naissance jusqu'à sa mort, e t même au-delà, vont présider à sa destinée, régler
ses actions e t expliquer ce qui lui parait incompréhensible.
Causalité de toutes choses, ce sont elles qu'il faut chercher à capter si l'on veut obtenir
quoi que ce soit : une jolie fille, un championnat de football, un procès, une place, ou a u
contraire se venger de quelqu'un. Ce sont elles qu'il faudra combattre si l'on est malade, si la
malchance vous poursuit, si la femme est stérile, si la récolte est détruite ou si l'orage endom-
mage la case.
Comme l'homme de la rue n'a pas la possibilité d'exercer une influence sur ces forces
occultes, chacun ira à propos de tout e t de rien trouver le spécialiste de la question : le
féticheur.

M.
(1) SYNDA - Note pour servir Al 'étude des Mouvements messianiques congolais; These Sorbonne, 1960.
Devenu ainsi une nécessité, le féticheur joue dans la vie sociale congolaise un rôle très
important : c'est lui qui devra déterminer la cause ou l'origine des événements de la vie
publique ou privée, sera chargé d'apporter le remède psychique ou naturel a u x malheurs
des hommes ou du village. C'est aussi à lui que l'on demandera d'apaiser les esprits cour-
roucés, ou de les interroger pour connaître l'avenir. C'est éventuellement lui qu'on ira trouver
pour lui demander de capter ces forces vitales pour pouvoir s'en servir à son usage personnel
dans un but souvent inavouable. Enfin c'est encore au féticheur qu'on aura recours pour
déterminer le coupable dans certaines affaires judiciaires. C'est ainsi que le « Nganga » sera
tour à tour prêtre, devin, médecin, juge ou sorcier sans qu'il soit possible de séparer l'homme
de ses fonctions.
Dans la pratique, il est peu fréquent de voir le même individu remplir toutes ces
fonctions, et la profession sera divisée en spécialités : c'est ainsi que MAMBEKE-BOUCHER (1)
distingue plusieurs catégories distinctes de Nganga : le Nganga ekiya (dial. Mbôsi) impose
les interdits e t de ce fait est seul habilité à soigner les individus atteints de troubles mentaux
pour avoir enfreint ces interdits.
L'Ekondza et le Nketa (la mère des jumeaux et les jumeaux eux-mêmes qui sont
considérés comme moitié homme moitié esprits) sont habilités à soigner les maladies
infantiles.
Le Mobotisi possède des connaissances dans tout ce qui touche la gynécologie e t les
soins à donner a u x nourrissons.
Le Nganga kissi est l'homme formé pendant plusieurs années à l'art de guérir e t qui
est souvent spécialisé dans le traitement d'une ou de plusieurs maladies : chaque spécialiste
étant classé dans une catégorie à part.
Le Nganga kombe est le devin des Laadi.
Le Nganga ewe représente chez les Bobangui le « grand initié » e t de ce fait exerce dans
tous les domaines : magie, voyance, divination e t médecine. Chez les Likouba le Nganga
edzo est l'exerciseur, il est, paraît-il, si puissant qu'il peut (( arracher des méchantes gens,
l'âme vendue par quelques parents mus par la jalousie, la haine ou l'esprit de vengeance n.
Mais si le féticheur tient son savoir d'un long apprentissage, son pouvoir réside essen-
tiellement dans son fétiche qui représente essentiellement la concentration de la Transcendance
et. l'incarnation de son pouvoir magique.
Ceci est tellement vivace dans l'esprit des féticheurs eux-mêmes, que si pour une raison
quelconque le fétiche vient à disparaître, ils cesseront du jour a u lendemain toute activité
considérant que leurs médications n'auront plus aucun pouvoir. De même qu'ils ne chercheront
pas à le reconstituer du fait que ce fétiche est un héritage ancestral, e t qu'il est impossible
de refaire les esprits.
J'ai pu constater ces faits dans le Mayombe par exemple où s'étant convertis à la secte
de Nzambi-bougie e t ayant, à ce moment là, brûlé leurs fétiches, plusieurs féticheurs,
pourtant très réputés dans la région ont immédiatement cessé d'exercer.
Y... Ant ..., que j'ai interrogé à Impfondo, non seulement ne pratique plus son a r t depuis
que son fétiche e t l'arbre sacré qui l'abritait ont été détruits par un prophète de passage dans
la région, mais encore a été tenu pour responsable, par la justice, des meurtres de son lion
familier : l'animal, ayant été subitement libéré des pouvoirs magiques qui l'avaient domes-
tiqué et l'obligeaient à chasser pour le féticheur, avait tué plusieurs habitants du village.
Incarnation de la Puissance, le fétiche est rarement une représentation figurative
telle qu'on a l'habitude de l'imaginer sous forme de statuette de bois sculpté. Dans la plupart
des cas, il sera constitué par u n assemblage de divers fragments végétaux ou animaux, voire
humains, rassemblés dails un morceau de tissu de raphia, chacun représentant une des forces
dont procédera le fétiche.
A titre d'exemple voici la composition (ou du moins ce que j'ai pu en reconnaître) du
fétiche Nzobi, l'un des plus puissant e t des plus redouté de l'est du Congo :
Cheveux et os d'un blanc Graines de « Ngongo ))
Os de pygmée Graines de « Nvouesi ))

B . - Lea a Nganga s, ce qu'il faut en aavow


(1) MAMBEKE-BOUCBER - Liaisons 1956, no 53, pp. 36-39.
26 A. B O U Q U E T

Tête d'aigle Résine de Canarium schweinfurthii


Tête de perroquet Résine de copal
Tête de pic Copal fossile (pierre de foudre)
Dent de panthère CEuf de « coq »?
Griffe d'aigle Graine de palme
Tête de naja Écorce d'Erythrophleum guineense
Coquilles d'aquatine et de lamellibranches Racine de Strychnos icaja
Tête de goliath Noix de Kola
Doigt de gorille et une dizaine d'écorces différentes
Tête de loutre Kaolin
Toukoula (kaolin rouge) une perle (( Mboula 1) et (( Lassangou ))

Chaque élément doit apporter sa puissance au fétiche : l'os de blanc assurera la justice
devant un tribunal ; le pygmée, sa connaissance de la forêt; aigle, panthère, loutre serviront
à attraper le sorcier qui se cache dans les airs, la forêt ou les eaux; la pierre de foudre
protègera du tonnerre; la graine de palme donnera la nourriture, la perle représentera les
ancêtres (l), etc., le symbolisme de tous ces ingrédients étant facile à imaginer.
Symbole de la Puissance, le fétiche n'est pas l'objet d'un culte défini par des offrandes,
des libations matérielles ou des sacrifices rituels, mais il servira surtout à établir la commu-
nication entre les esprits qu'il représente e t le féticheur qui devra, lui, se mettre en état
réce~tif.
Les cérémonies du Nzobi, auxquelles j'ai assisté sont typiques de ce fait : elles débutent
par des sonneries de trompe faite dans une corne de « Bongo », destinées à rassembler les
esprits épars dans la nature.
Avant de pénétrer dans l'enclos sacré, pour ne pas les surprendre et éviter que troublés
par une arrivée insolite, ils ne fuient, les adeptes doivent manifester leur présence par un
bruit sec obtenu en tapant avec la main droite sur une feuille placée sur la main gauche
formant un cornet.
A l'intérieur du sanctuaire ce sont d'abord des chants à plusieurs voix, avec réponses
des assistants, puis des danses sur un rythme de plus en plus rapide des tam-tam, jusqu'à
ce que l'esprit se manifeste par la bouche de 1'1111 d'entre eux.
-
La communication s'établit en général très vite et la ri se de oss session de l ' e s ~ r i tdu
féticheur se traduit selon le cas par des visions plus ou moins nettes des choses ou des
personnes, par des paroles prophétiques et dans les cas extrêmes par des transes convulsives.
La facilité et la rapidité avec laquelle les féticheurs arrivent à cet état est tout à fait
remarquable : le plus bel exemple qu'il m'a été donné de voir est une féticheuse des enviror~s
de Sounda dans le Mayombe, qui fut prise d'une crise de transes extatiques avec décubitus
de la tête, sous l'effet des éclairs du flash électronique.
C'est en raison de cette ~ossibilitéd'être ou de devenir l'intermédiaire (ou lu tôt le
(( medium ») entre le visible et l'invisible, entre les vivants et les morts, que le féticheur sera
, .
consulter pour rechercher la causalité des choses et pour prédire l'avenir.
Il est curieux de constater que dans un pays où la connaissance de l'avenir ou du
mystère est si importante, les méthodes divinatoires soient si peu variées : la géomancie
vraie ou sous ses formes dérivées, cauris, souris, bâtonnets, gouttes ou taches de liquides,
pourtant si répandue en Afrique, est totalement inconnue au Congo. Le vol des oiseaux,
l'examen des viscères d'animaux sacrifiés ne sont pas non plus utilisés pour connaître les
décisions des génies. Le féticheur congolais ne connaît pratiquement qu'un seul moyen de
déterminer les origines des événements et de prédire l'avenir : c'est la voyance et l'inter-
prétation des songes (qui est une forme de voyance).
La technique varie peu : penché sur ses fétiches, revêtu de ses gris-gris, brandissant son
chasse-mouches, peint parfois de rouge, de noir et de blanc, le féticheur commence par
invoquer les esprits par des prières ou des incantations qu'il chante en s'accompagnant de
clochettes, grelots, « maracas » faits dans un morceau de gousse d'Entada gigas, dans une

(1) Sur ces perles tres particulieres que l'on trouve dans la région de Komono-Zanaga; voir : FOURNEAU J. - Sur bd
perles ancrennes de pâte de verre provenant de Zanaga - Bull. I.F.A.N., XIV, no 3, série B, juillet 1952.
FOURNEAU J. - Recherches sur l'origine des perles de Zanaga - Bull. I.F.A.N., XVI, no 12, serie B, avril 1954.
calebasse (ou plus prosaïquement dans une vieille boîte de coiiserve) contenant quelques
graines, tandis que l'assistance scande son chant en battant des mains e t reprend certain
refrain en chœur. Il s'agite, se penche sur ses fétiches, les touche, brandit une peau de civette
jusqu'à ce que, inspiré par les génies, il se lance dans les révélations de l'inconnu.
C'est parfois dans un miroir que le féticheur voit passer les hommes et les choses, devine
leurs actions et peut révéler l'avenir mais là aussi il faut qu'il soit eii état réceptif et en
présence de ses fétiches.
La même technique est utilisée pour l'interprétation des songes, soit que ce soit le client,
qui vienne lui raconter ses rêves et en demande la signification, soit que le féticheur explique
lui-même ses propres visions nocturnes.
C'est au cours de ces séances de voyance que le féticheur reconnaîtra les fauteurs de
trouble, découvrira les sorciers, déterminera l'origine des maux, connaîtra les remèdes
efficaces pour déjouer les sorts, calmer les esprits et guérir les hommes.
Très généralement en Afrique et plus particulièrement a u Congo, un évènement même
minime, ne peut avoir une cause naturelle; il sera la conséquence, s'il est heureux, d'un
accroissement des forces vitales, ou a u contraire s'il est malheureux d'une diminution de
ces forces, ce sera le cas de la maladie et de la mort.
L'origine des maux peut être extrêmement variée : les cas les plus fréquents que j'ai
observés sont :
- la violation d'un tabou ou d'un interdit : avortement d'une femme parce qu'elle a
mangé des viandes interdites comme des anguilles, du singe; fièvre vespérale des bébés
provoquée par des visiteurs ayant eu récemment des relations sexuelles;
- offense à des fétiches : citons pour le pays Laadi Matompa qui provoque la maladie
du sommeil, Wumba qui rend les femmes stériles, Malari qui attaque les petits enfants qui
dorment au soleil, Kénéné qui provoque fièvre et amaigrissement, Makodia qui est à l'origine
des hernies ou des maux de ventre, etc.;
- vengeance ou mauvais œil d'une personne malveillante ou envieuse, le plus souvent
un parent que l'on n'a pas suffisamment honoré ou « satisfait » ou d'un esprit, généralement
celui d'un parent aussi, mort depuis un certain temps et dont la tombe n'a été ni visitée, ni
convenablement entretenue ou auquel on a oublié d'apporter les offrandes traditionnelles.
- envoûtement ou sortilège provoqués par opération volontaire de magie noire : sort
déposé dans la maison ou sur le passage de la personne visée, sort lancé par incantation,
envofitement classique au moyen de figurine percée de pointes ou mutilée ...
- attaque de sorciers qui ont besoin d'apporter leur contribution aux agapes de la
société secrète à laquelle ils appartiennent (esprit caïman, esprit panthère). Ces sociétés
secrPtes n'existent pratiquement plus a u Congo, mais leur souvenir est encore vivace :
l'appartenance à une telle confrérie entraînait lors de l'initiation, et au cours de réunions
périodiques, l'obligation de consommer de la chair humaine. A l'origine ce fut une anthro-
pophagie réelle, très vite remplacée par une pâture de chair spirituelle obligeant le sociétaire
à ravir l'esprit d'un être vivant, souvent un proche parent et à l'offrir en cadeau à la
société; si par le fait du hasard, un des membres venait à mourir subitement sans avoir pu
apporter sa contribution à la société, celle-ci tenait l'héritier légal comme débiteur e t le
faisait payer de sa vie, la dette du testataire.
Comme la maladie, la mort est rarement considérée comme naturelle, surtout s'il s'agit
d'un personnage important. La aussi, il appartient au féticheur de découvrir le responsable
et de le punir pour éviter que par vengeance l'esprit du mort ne revienne tourmenter les
vivants.
Une coutume, très répandue, en Afrique et encore pratiquée au Congo, veut que ce soit
le cadavre lui-même qui désigne le responsable de son décès.
Le cercueil est amené à dos d'homme devant la famille réunie. Muni d'un paquet de
feuilles d'Ocimum, le féticheur, ou un membre de l a famille, tape trois fois de suite sur le
cercueil en demandant : « Est-ce Uri tel qui t'a fait mourir »? Si ce n'est pas la personne
appelée, le cercueil se dandine sur les épaules de ses porteurs. Si par hasard le coupable est
présent, le cerceuil s'avance vers lui, menaçant de l'écraser; on l'arrête en le frappant trois
28 A. BOUQUET

fois avec le paquet de feuilles d'ocimum, e t l'on continue l'interrogatoire pour voir s'il n'y
a Das d'autre c o u ~ a b l edans l'assistance.
Si le responsable n'appartient pas à la famille présente, on continue l'interrogatoire en
procédant, comme au jeu des portraits, par éliminations successives : u n homme, une femme,
de tel ou tel village, un sorcier, un esprit, un animal, une chose etc., jusqu'à ce qu'on ait trouvé
le fautif.
-~ -~

La cérémonie est alors terminée, le mort dit adieu à sa famille, à ses amis en s'inclinant
plusieurs fois, puis il est reconduit dans la case. On pourra alors procéder à l'inhumation,
à la date e t selon les rites fixés par la tradition coutumière.
Mais si le cadavre est bien enterré, son âme n'a pas encore disparu e t elle errera encore
sur terre plus ou moins longtemps selon l'importance du personnage. Pour éviter qu'elle ne
revienne tourmenter les vivants e t surtout pour éloigner les mauvais esprits qui voudraient
s'en emparer pour pouvoir accaparer sa puissance, sa richesse, ou s'en servir à des fins
criminelles, il faut la contraindre à rester près de son corps. Pour arriver à ce résultat les
formules sont aussi nombreuses que variées mais procèdent toutes du même symbole qui
est d'employer une plante à essence (Ocimum, Chenopodium, Pentadiplendra, par exemple)
ou toxique (Dioscorea) e t de la même technique qui est d'interdire l'entrée d'un lieu ou la
sortie de la tombe en repoussant les esprits loin de leur voisinage : liquides servant à asperger
ou arroser tombes e t lieux fréquentés; récipients contenant des poudres végétales enterrés
près du mort ou suspendus dans la case; espèces vivantes plantées autour de la maison ou
sur la sé~ulture.
r ~ ~ - ~
Mais ces précautions seront insuffisantes si le mort n'est pas vengé par le châtiment du
coupable, ce qui évidemment présentera quelques difficultés dans les cas, rares il est vrai,
où le cadavre n'a pas désigné nommément une personne ou une chose. Il appartiendra alors
au féticheur de s'en charger : ce sera toujours un sorcier ou un esprit diabolique qu'il faudra
tuer à distance par des incantations, des maléfices ou des sorts.
Un féticheur de Boundji m'a dit opérer ainsi : il prélève les ongles e t u n morceau de la
plante du pied du mort, en fait un paquet qu'il place dans les anfractuosités d'un Barterin
fistulosa en demandant à l'arbre (et a u x fourmis qui vivent dans les branches) de dévorer
le criminel. Pour plus de sécurité il faut, quelques jours après, faire brûler l'arbre : il parait
que le sorcier meurt immédiatement.
C'est une cartouche remplie de poudre de charbon d'écorces de Erythropleum guineense,
Stychnos icaja, Piptadeniastrum, Enantia chlorantha en guise de plomb de chasse, qu'un
féticheur de la région de Mouyondzi emploie pour tuer à distance les sorciers coupables de
la mort d'un villageois.
Si le coupable est identifié et s'il reconnaît son crime, il devra demander pardon au mort
et payer une amende; s'il nie, il sera accusé de sorcellerie e t n'aura alors, pour se laver de
cette accusation, qu'à accepter de se soumettre au jugement de Dieu.
Réservée aux sorciers, l'épreuve par le poison est à l'heure actuelle très rarement e t très
discrètement appliquée à des humains; la plupart du temps l'accusé est représenté par un
animal, généralement un poulet à qui on administre le poison.
Les plantes utilisées sont au Congo, comme d'ailleurs dans toute l'Afrique centrale,
surtout Erythropleum guineense e t Strychnos icajn.
Dans la Sangha e t le Likoula, plusieurs féticheurs m'ont dit que la sève de Piptade-
niastrum africanum servait parfois dans ce but : le jus obtenu par expression des écorces
serait instillé dans l'œil du suspect; seuls les innocents seraient capables de supporter la
douleur causée par ce traitement. Il est à noter, à propos d'épreuve par instillations oculaires
de suc de plantes, que 1'Elaephorbia drupifera n'est pas employée a u Congo.
L'opération elle-même ne présente rien d'original : sorciers ou coupables convaincus
meurent immédiatement après avoir ingurgité le breuvage toxique, tandis que les innocents
sont blanchis de l'accusation en le vomissant ravidement.
Si l'épreuve par le poison est actuellement à peu près abandonnée, le principe en est
conservé sous des formes différentes et il n'est pas rare de voir des plaignants se soumettre
soit sur ordonnance du juge coutumier, soit de leur plein gré au jugement de Dieu.
J'ai eu l'occasion d'assister au mois d'août 1964, au village de Hamon, à l'épreuve du
feu (ou de l'huile bouillante) que les Laadi appellent Nkiba ou Luiiga. Très courante au
Congo, elle consiste à prendre par trois fois, un bracelet de fil de fer et de cuivre, plongé dans
de l'huile de palme enflammée. En voici le processus.
Le féticheur qui préside à l'opération place sur les trois pierres d'un foyer, garni de bois
sec une marmite dans laquelle il verse u i ~litre d'huile de palme; puis il allume le feu sous
la marmite et l'huile elle-même lorsque celle-ci commence à bouillir.
Ayant ensuite tracé une croix sur le sol, il invoque l'esprit du feu, lui explique le cas
qu'il doit juger et lui offre des libations de vin de palme. Il interroge alors le feu pour savoir
si celui-ci est disposé à parler : la flamme doit s'élever trois fois au-dessus de la marmite à
l ' a ~ ~ edul féticheur.
I I

Toujours en psalmodiant, il prend de la main gauche un gros tampon fait d'un tronc
de bananier pourri, sur lequel il pose le bracelet; puis s'approchant de la marmite enflammée,
trois fois de suite il y place le bracelet, qu'il retire au bout de quelques secondes se sou-
mettant ainsi lui-même à l'é~reuve.
Tout étant prêt pour le jugement, il en fixe alors le prix (70 F par plaignant dans le cas
présent) et la cérémonie commence par le plaignant.
Placé devant la croix, il déclare accepter l'épreuve, et expose l'objet de sa plainte; par
trois fois il retrace le dessin de la croix de l'index de la main droite, pilis se le passe sur le
cou et le pointe vers le ciel semblant dire aux esprits : si je mens vous pouvez me trancher
la gorge (1).Il se tourne alors devant la marmite qu'il adjure encore de montrer son innocence.
Le féticheur lui remet le tampon de bananier et place lui-même le bracelet dans les flammes.
Au bout de quelques secondes, le plaignant doit de la main droite sortir le bracelet de la
marmite et le poser sur le tampon qu'il tient de l'autre. Pour que l'épreuve soit valable il
faut renouveler trois fois cette opération.
S'il en sort vainqueur, le féticheur le marque au front ainsi que son premier témoin d'un
trait de kaolin; tandis que l'assistance manifeste sa joie par des cris et des applaudissements.
L'accusé se présente ensuite e t en suivant strictement le même cérémonial, subit à son
tour l'épreuve du feu. S'il en sort vainqueur (ce qui fut le cas dans la cérémonie à laquelle
j'ai assisté) c'est qu'il était innocent des crimes dont on l'avait accusé, il n'y a donc plus
qu'à trouver un autre coupable; les affaires de ce genre peuvent souvent durer toute une vie.
Une épreuve de pratique courante, surtout dans l'est et le nord du Congo est celle des
« Mains Nouées » : le féticheur place devant les plaignants une cuvette contenant de l'eau
dans laquelle il a écrasé des feuilles de Scoparia dulcis, petite rudérale assez commune dans
ces régions. Chacun son tour doit se laver les mains en frottant les paumes l'une contre
l'autre e t naturellement en exposant son cas. Très rapidement, le coupable voit ses mains
s'entrecroiser et au bout de quelques instants, il ne peut plus les bouger, donnant l'impres-
sion d'avoir les mains attachées l'une contre l'autre, les paumes tournées vers l'extérieur.
Cette épreuve n'est pas réservée aux seules affaires judiciaires, mais permet aussi
d'avoir, moyennant quatre francs, une réponse aux questions qui vous tracassent et
éventuellement de connaitre l'avenir : il suffit de se laver les mains, en pensant intensément
à ce que l'on veut connaitre. Une réponse affirmative à la question posée entraînant l'impos-
sibilité de bouger les mains. J'ai naturellement consulté l'oracle qui a bien voulu répondre
à mes questions; c'est une bien curieuse sensation que de se sentir les muscles des bras
tétanisés et les mains nouées.
Épreuves judiciaires, interrogatoires des morts, voyance, toutes ces cérémonies seront
pour le féticheur autant d'occasions de manifester ses rapports avec les Esprits et les Forces
Naturelles qu'il représente. De même qu'il a déterminé par la voyance les causes du malheur
des hommes, de même il établira le pronostic et le diagnostic d'une maladie; c'est souvent
avec les mêmes méthodes qui lui ont servi à combattre les sorciers, qu'il soignera les hommes.
Mais s'il est facile de rattacher le traitement de certaines maladies à des rites ou à des
concepts plus ou moins religieux, il est plus difficile par contre de se faire une idée de la
pensée qui a présidé à la création de la médecine congolaise e t à l'élaboration des traitements
souvent complexes des diverses maladies.
11 est très vraisemblable que la médecine traditionnelle n'est pas le fruit de l'élaboration
conceptuelle d'un individu, mais qu'elle a été créée de manière empirique au contact de la

(1) C'est le geste classique en pays Laadi pour a 5 m e r une opinion, ou prêter serment.
30 A. B O U Q U E T

nature,.par des expériences individuelles ou collectives qui se sont transmises à travers les
générations, en se modifiant au contact d'autres collectivités.
S'il est normal, dans un pays qui est resté à l'écart des grands courants de pensées et
de peuples, qui ont parcouru l'Afrique d'est en ouest et du nord a u sud à travers le Sahara,
de ne pas trouver traces des théories médicales, égyptiennes, grecques ou arabes qui ont
donné naissance à la médecine moderne, il est par contre logique de penser que ces expé-
riences originales se sont a u cours des siècles, en contact avec les croyances diverses, peu à peu
intégrées avec la pensée religieuse pour s'en dissocier par la suite en raison de la dégradation
de cette pensée elle-même causée par la désintégration de la hiérarchie sociale primitive.
De même que le Royaume Congolais qui s'étendait de Loanga au Zaïre s'est éparpillé
en une infinité de chefferies et que la pensée religieuse s'est transformée en une croyance
superstitieuse en une multitude de génies, d'esprits e t de fétiches, la médecine traditionnelle
perd son caractère de magie religieuse pour tendre vers le seul a r t de soigner les hommes.
A l'heure actuelle la médecine congolaise est loin d'être arrivée à ce stade, malgré
l'étendue e t la valeur de ses connaissances empiriques, uniquement du fait de la croyance
indéracinable des hommes aux sorts e t a u x esprits; ils sont tellement persuadés d'avoir été
envoûtés ou empoisonnés, que beaucoup des maladies que le féticheur aura à soigner, sont unique-
ment d'origine psychosomatique e t relèvent plus de la psychiatrie que de la médecine générale.
Il faut d'ailleurs reconnaître que la plupart des féticheurs, comme leurs malades, ou
peut-être à cause d'eux n'ont pas abandonné ces croyances et que dans de très nombreux
cas la maladie conservera son origine surnaturelle e t que le traitement sera très souvent
précédé de cérémonies à caractère religieux de purification ou d'exorcisme, ou aura lui-même
de tels caractères.
C'est ainsi que si le féticheur attribue l'origine de la maladie à une violation de tabou
ou d'interdit, le traitement sera précédé d'une purification.
Voici à titre d'exemple un traitement mbamba recueilli dans la sous-préfecture de
Zanaga.
Appelé a u chevet d'un bébé malade (fièvre vespérale, amaigrissement) le féticheur
diagnostique la cause du mal : le père a, pendant la grossesse de sa femme, connu d'autres
femmes et ne s'en est pas confessé a u moment de l'accouchement. Pour procéder à la puri-
fication des parents et de l'enfant, le féticheur attache à une basse branche, un cercle fait
d'une tige de Marantacée fendue entre deux nœuds e t maintenue écartée par des liens. D'un
côté il place une cuvette remplie d'eau stagnante ou recueillie a u creux d'un arbre, dans
laquelle il a fait préalablement macérer diverses plantes. Le père e t la mère se placent de
part et d'autre d u cercle magique; le père à côté de la cuvette.
Le féticheur y met le bébé, le lave abondamment, puis avec une branche feuillue asperge
de liquide les parents, le cercle, les environs; il donne alors l'enfant au père qui le passe à la
mkre a u travers du cercle. La purification ayant eu lieu, la guérison d e l'enfant sera assurée
par l'application d'un traitement médical.
Lorsqu'un malade est agité, parle inconsidérément, fait des mouvements incoordonnés,
c'est qu'il est possédé par un esprit e t sera passible du traitement suivant :
Repérer un morceau de bois mort, immobile dans le fond d'un ruisseau; le caler avec
deux branches plantées dans le sable, puis le prendre doucement. Cracher dessus le produit
de la mastication d'une noix de kola e t en racler une partie en disant : (( je viens t e prendre
pour que X... repose calmement comme t u dors a u fond de l'eau 1). Remettre ensuite le
morceau de bois en place en disant : « Reste tranquille, comme t u étais »,enlever alors les
deux bâtons qui calaient le morceau d e bois e t les jeter à droite e t à gauche le plus loin
possible. De retour a u village incorporer la poudre recueillie a u x aliments d u malade. (Formule
Batéké-Laali).
Le symbolisme de ce traitement est très significatif par le fait de choisir quelque chose
d'immobile a u milieu d'un courant d'eau e t par l'action de jeter a u loin, pour disperser
les esprits, les deux cales.
Si la maladie a été provoquée par les fétiches Ngoiya, Mugizila, ou Matompa, il faut
se frictionner tout le corps avec le jus des feuilles de Costus délayées dans du vin de palme,
e t instiller dans chaque œil quelques gouttes de jus de la tige de cette même plante : il s'agit
là aussi d'une purification. Cette idée présidera d'ailleurs à la prescription de nombreux trai-
tements sous forme de bains ou de lotions.
En cas de vengeance ou de (( jettature »,il suffira de connaître la personne qui est à l'origine
du mal et soit lui demander pardon des offenses ou du mal que l'on a pu lui faire et qui ont
justifié son action en retour et a u besoin apaiser son courroux par des cadeaux appropriés,
soit protéger sa personne ou sa maison par des amulettes, e t des plantes qui éloigneront le mal.
Beaucoup plus grave sera la maladie causée par les envoûtements et autres pratiques
de magie noire, il faudra alors appliquer des traitements très particuliers, ou recourir a des
féticheurs plus puissants que ceux qui ont provoqué le mal.
Dans le premier cas, il s'agit d'un garçon dont le père était mort débiteur de viande
spirituelle à la communauté des sorciers dont il faisait partie; ayant hérité du défunt,
responsable de ses dettes, le fils selon la croyance devait les payer de sa vie. Pour sauver le
malade, il faut trouver en forêt une liane, poussant si possible au creux d'un arbre et dont
deux branches sont entrelacées; muni de ce morceau de bois, se rendre avec le malade sur
la tombe du défunt sorcier. La, sacrifier un poulet, offrir du vin de palme en disant : « je t e
donne à manger e t a boire, je te demande de laisser X... tranquille ».Ceci dit, désenrouler
avec le malade les deux morceaux de liane que chacun doit jeter a u loin en disant : « je paye
ta dette, je ne dois plus rien D.
Ce traitement est très symbolique par les deux lianes enroulées intimement comme
l'esprit du père l'est autour de celui du malade, la dette sera payée par un sacrifice, tandis
que les deux esprits seront dissociés et éloignés en déroulant et en jetant les morceaux de liane.
Le traitement suivant est encore plus représentatif des croyances e t des pratiques que
l'on trouve encore vivantes au Congo :
Le malade est cette fois-ci la proie d'un esprit caïman et ne peut guérir que si l'esprit
est capturé e t tué. Voici comment s'y prend le féticheur : avant le premier chant du coq, il
se rend sur le bord du marigot fréquenté par le caïman muni d'un poulet et de feuilles de
Rhecktophyllym; sur le bord de l'eau il sacrifie le poulet sur les feuilles en invoquant l'esprit :
(( je viens t'apporter à manger » (idée d'appât). Remonté au village, il creuse un trou qu'il

garnit, comme l'est le fond de la rivière, de galets e t de sable et qu'il entoure d'une liane
(idée de piège) et dans lequel il met un os de caïman qu'il a préalablement pulvérisé avec le
produit de la mastication d'un cola, d'un fragment d'amende du fruit Buchholzia et d'un morceau
d'écorce prélevé sur un arbre foudroyé en disant : « Caïman, viens t e réfugier dans ce trou ».
Ayant ainsi capturé l'esprit animal, il pourra facilement le tuer en tirant dessus une
cartouche faite de poudre de charbon d'Prythrophleum, de Strychnos icaja, de maïs, de
manioc et de poudre de chasse.
Le malade ainsi exorcisé pourra guérir facilement avec un traitement symptomatique.
Les traitements que je viens de décrire sont destinés a laver les malades d'une souillure
ou a essayer de les déliver de l'emprise d'un esprit malfaisant, inspiré par les symboles
religieux de purification e t d'exorcisme. Il est une autre croyance dérivant elle aussi du
pouvoir des esprits qui se retrouve dans un certain nombre de prescriptions médicales :
c'est la notion de transfert.
Bien connue des ethnologues qui ont étudié les sociétés primitives, elle réside dans le
fait qu'il est possible dans certaines conditions et évidemment si l'on possède un pouvoir
magique, de faire passer un esprit, en général malfaisant, d'une personne à autre chose,
objet, animal, ou être humain, qui en se chargeant du mal libèreront alors le malade.
Cette croyance n'est pas très répandue au Congo, mais je l'ai trouvée très nettement
exprimée chez les Kata e t les Téké, en particulier dans le traitement suivant :
Contre les maux de côtes, un féticheur Ndasa utilise un certain nombre de plantes en
applications locales. Le traitement a lieu a la fin d u jour : au moment où le soleil va se
coucher, il prend une tige de Trema guineensis qu'il appuie et casse sur la poitrine du malade
en disant : « je suis venu pour soigner cette maladie, que le soleil l'emmène »,puis il jette les
morceaux de bois vers l'ouest.
On retrouve cette idée dans le fait symbolique de jeter au loin les deux bâtons qui ont
servi a maintenir immobile une branche morte a u fond de l'eau, ou les deux morceaux de
liane désenroulée sur la tombe du sorcier, dont j'ai parlé plus haut.
Le fait de placer sur un chemin fréquenté, les plantes ayant servi a traiter un malade,
ou un morceau de bois l'ayant touché, n'a d'autre but que faire emporter le mal, par un
passant inconnu et innocent.
32 A. BOUQUET

S'il est possible de débarrasser quelqu'un de l'esprit du mal qui l'habite temporairement,
pour en charger une tierce personne, la technique inverse pourra se pratiquer : ce sera alors,
selon le cas, envoûtement ou sortilège, si tenté que l'on puisse différencier réellement ces
deux pratiques : l'envoûtement se pratiquant sur l'esprit même de la personne visée; tandis
que le sort consiste à ordonner à un esprit malfaisant de nuire à un être humain.
C'est à des pratiques d'envoûtement qu'il faut attribuer les clous, et autres objets tran-
chants ou piquants dont étaient criblés certains fétiches Yoombe ou Vili tels que les « Kombe ))
et les « Pezo 1). Ces fétiches très redoutés, étaient priés lorsqu'on voulait se venger de
quelqu'un : il suffisait d'invoquer l'esprit en enfonçant dans la statuette un objet tranchant
quelconque et d'exprimer le vœu que celui qui était à l'origine du mal soit puni et pris par
le « nkoki » et sa maladie (1).
A l'heure actuelle, on ne retrouve plus au Congo aucune de ces statuettes; il est
probable que cette technique de l'envoûtement a disparu avec elles, en tout cas, je ne l'ai
jamais rencontrée au cours de mes prospections. Il est d'ailleurs assez difficile d'obtenir sur
cette question des renseignements complets, les informateurs évitant soigneusement ce sujet
qui pourrait les faire prendre pour des sorciers.
Il semblerait qu'à l'heure actuelle ce soit les techniques des sorts envoyés à distance
qui soient pratiquées. Voici quelques façons de procéder :
Mettre dans une feuille de la poudre de Dabéma (Piptadeniastrum africanum), un
morceau de caméléon, une aiguille de couturière; fermer la feuille autour de ces produits
et l'attacher avec du fil noir. Casser l'aiguille en invoquant le nom de la personne visée,
~ u i senterrer le tout sur son passage.
Faire macérer dans du vin de palme les épines du tronc d'un Macaranga et en donner
à boire à la victime.
Prendre des graines de Canna bidentata, faire les incantations d'usage et les lancer au
loin; la personne visée souffrira de maux de côtes.
Sortilèges ou envoûtements destinés à nuire à autrui, représentent les cas extrêmes de
l'utilisation des esprits dans un but malfaisant, mais il est des pratiques beaucoup plus
courantes, moins secrètes qui résultent de la même idée; le fait de s'attacher par des
pratiques occultes un esprit destiné à renforcer ses propres possibilités vitales ou à faire
triompher sa cause, et l'on tombe alors dans toute la catégorie des gris-gris, amulettes dont
les Africains, si évolués soient-ils, font une consommation invraisemblable.
Dans ce domaine, tous les féticheurs connaissent des quantités de recettes, car s'ils
n'ont pas toujours des malades à soigner, ils trouveront toujours des « gogos » qui voudront
séduire une femme, avoir une place, obtenir de l'avancement, gagner leur procès devant un
tribunal. Cela représente aussi pour le féticheur une source de profits non négligeable. Presque
toujours à base de plantes, quelquefois de produits animaux, ces recettes n'offrent rien de
particulièrement remarquable : ce sera la feuille à mâcher pendant l'audience du tribunal,
le parfum à faire respirer à une fille, le sachet de poudre à porter sur soi ou à placer sous
son lit pour avoir la chance, etc. Ils seront indiqués dans la 20 partie de ce travail réservée
aux usages médico-magiques des plantes.
Si ces pratiques ne présentent aucun danger pour les usagers, sinon celui de mettre leur
bourse à plat, elles en font courir de bien plus grands aux féticheurs et à la médecine tradi-
tionnelle congolaise.
Très sollicité par la crédulité populaire, y trouvant une source de profit intéressant,
le féticheur est appelé en négligeant son vrai travail, à perdre sa place dans la société
traditionnelle. Cette tendance se dessine déjà parmi les jeunes de moins de quarante ans qui
vivant dans une société en pleine évolution, ont perdu la notion de ce qu'il pouvait y avoir
de religieux dans la médecine ancestrale, méconnaissant souvent les vertus curatives des
simples, semblent n'être plus que des charlatans.
Ce fait n'est heureusement pas général, et il existe encore à travers le Congo, des gens qui
tout en tenant peut-être moins compte des notions de forces vitales, de fétiches et d'esprits,
ont su garder intactes les connaissances médicales acquises par leurs ancêtres.

Il) M s - Les figurines 8culpUe8 du Bas-Congo - Atrica, Londres, $11.


~ s J. 1930, vol. III, no 3, pp. 347-349, 10 pl. h. t.
III. Connaissances
et pratiques médicales
I,a connaissance du milieu végétal est générale à tous les Africains vivant en dehors
des agglomérations urbaines; elle est une nécessité au Congo où les produits de cueillette
jouent encore un rôle primordial dans l'alimentation par les éléments indispensables qu'ils
apportent à un régime extrêmement pauvre en protéines et en vitamines. J'ai toujours été
étonné, au cours de mes prospections en brousse, de voir le nombre de feuilles, de fruits, de
jeunes pousses, voire de racines que pouvaient grappiller e t manger informateurs et assistants.
Cette alimentation d'appoint est indispensable aux enfants toujours nourris après les adultes
et souvent de leurs restes.
De la connaissance des plantes alimentaires à celle des espèces médicinales le pas est
vite franchi uourvu aue l'enfant ait un féticheur dans sa famille. Mais s'il a ~ u r e n dtrès vite
1 1

à reconnaître et à récolter les drogues dans la forêt, c'est en voyant son ancêtre mélanger
les herbes, préparer les médicaments, donner les soins a u x malades qu'il acquérera les rudi-
ments de la pharmacopée traditionnelle. Plus tard encore, il participera, sous la tutelle de
l'ancien, au traitement proprement dit, pour arriver à le remplacer petit à petit, sans pour
autant être féticheur en titre. Ce titre e t le droit d'exercer librement ne lui sera reconnu que
lorsqu'il sera en possession des fétiches proprement dits qui seuls confèrent aux plantes les
. . -
~ r o ~ r i é t éde
s guérir.
C'est au moment de sa mort, ou lorsqu'il se juge vraiment incapable d'exercer son
métier.* aue le féticheur les transmet au ~ l u sdoué de ses roches en resDectant dans la
1

mesure du possible l'ordre successoral traditionnel : c'est ainsi qu'une de mes informatrices
de la sous-préfecture de M'Vouti avait hérité des fétiches de sa mère par l'intermédiaire de
sa tante.
Cette transmission familiale des connaissances traditionnelles est de pratique courante
au Congo : la plupart des féticheurs que j'ai rencontrés avaient été formés à cette école. C'est
aussi la meilleure; car, plus lentement assimilé, mieux retenu, cet enseignement allie la
formation médicale à une connaissance approfondie du milieu végétal, ce qui donne a u x
guérisseurs un éventail de remèdes plus vaste et des solutions de remplacement : connaissant
pour un même traitement des espèces différentes, il pourra varier ses prescriptions en
fonction de l'évolution de la maladie, des réactions du malade, ou plus simplement des
facilités d'approvisionnement en plantes fraîches, même s'il quitte son pays d'origine.
A l'heure actuelle l'enrichissement des connaissances ne se fait plus par expérimen-
tation de plantes nouvelles, mais par acquisition d'autres traitements auprès de féticheurs
de la même race ou de races différentes, sous forme d'échange pur et simple, chacun
enseignant à l'autre ses propres remède.s, ou bien sous forme de vente de secret.
C'est par l'achat aussi que n'importe qui peut devenir féticheur : malade guéri désirant
connaître les remèdes qui l'ont sauvé e t éventuellement s'en servir pour soigner à son tour
ses concitoyens, néophyte désirant embrasser la carrière. Il s'agit là d'un fait trop général
à l'Afrique pour insister davantage.
Un fait particulier au Congo, surtout en pays Laadi et Suundi est l'utilisation par les
débutants d'une brochure intitulée « Makaya ma nsi » rédigée en Kikongo par le Frère
Tata Paul e t publiée par la Mission Catholique de Tumba au Congo-Kinshasa. Cet opuscule
à l'usage des Missions de brousse, traite des soins médicaux d'urgence, donne des conseils
d'hygiène et consigne l'emploi thérapeutique d'une cinquantaine de plantes communes dans
les savanes arborées de la région du Pool.
34 A. BOUQUET

J e l'ai vu employer dans la région de Brazzaville, à Baratier, Hamon e t Kinkala par des
féticheurs qui débutaient ainsi dans le métier par des pratiques simples, ne comportant
aucun risque e t d'une efficacité à peu près certaine (plantes à tanin pour soigner les diarrhées,
à anthraquinones comme purgatif, à essence comme antiseptique, etc.), ce qui leur permettait
d'asseoir leur réputation e t de gagner sufisamment d'argent pour pouvoir, par la suite,
acheter les secrets de féticheurs chevronnés.
Il s'agit là de cas sporadiques au Congo, mais intéressants, car ils représentent l'amorce
d'une dissociation entre le féticheur dans son sens le plus large e t le guérisseur proprement
dit.
A côté de ces modes naturels de transmission des connaissances médicales. un certain
nombre tie mes informateurs prétendaient avoir eu la révélation surnaturelle des plantes
à employer e t des traitements à appliquer au cours de songes, grâce à des apparitions ou
dans un accès de voyance. A quelques variantes près, c'est soit l'esprit d u père (ou de l'oncle,
ou de la grand-mère) qui est apparu au féticheur endormi en lui disant : « Va chercher telle
plante pour soigner un tel 1) ou bien « Voici la plante que je t e donne pour traiter telle
maladie )), soit la plante elle-même que le féticheur a vue en rêve à côté du malade.
C'es1 en priant ses fétiches e t grâce à ses dons de voyance que O... Ed ... des environs
d e Roundji, trouve les médicaments nécessaires à ses malades. Chaque fois que N... G... de
Tsiaki (sous-préfecture de Mouyondzi) va sur la tombe de son père, féticheur notoire, il voit
une plante nouvelle e t a alors la révélation de son emploi.
M... A... de Zanaga prétend lui ne rien savoir, mais tout voir dans un miroir de poche
qu'il a toujours avec lui : au nioment où la plante apparaît dans le miroir, il ressent une
vive douleur à l'organe à traiter. C'est à travers le prisme à réflexion totale d'une défunte
paire de jumelle que L... de Tchisseka voit lui aussi plantes et traitements.
Il s'agit là évidemment de pratiques ou de légendes destinées à impressionner les foules
et à accréditer le pouvoir surnaturel du féticheur en masquant des connaissances réelles
transmises ou acquises naturellement : les renseignements fournis par le miroir de A... ou le
prisme de L... ont été suffisamment recoupés par ceux d'autres féticheurs, dans des régions
différentes pour prouver qu'ils n'étaient pas entièrement dus au pouvoir magique de ces
instruments d ' o ~ t i a u e .
1 1
Reposant sur la seule tradition orale, les connaissances des féticheurs congolais sont
fragiles e t risquent de disparaître très rapidement. E n dehors de la mort prématurée ou
subite du maître emportant avec lui ses secrets dans la tombe, de la désaffection des jeunes,
plus instruits e t plus évolués, à l'égard de la médecine traditionnelle, qui sont des phéno-
mènes généraux en Afrique, je dois signaler un danger bien plus grave que courent au
Congo les traditions médico-magiques, surtout si l'on se rappelle que pour la plupart des
féticheurs la plante n'a de valeur thérapeutique que si elle fait partie du fétiche : ce sont
les Prophètes.
Depuis une trentaine d'années environ, on voit apparaître e t se développer au Congo
des mouveriients d'inspiration religieuse plus ou riioins chrétienne dont le chef se dit
prophète e t se prétend inspiré directement de Dieu qui lui recommande, pour le plus grand
bien de la population congolaise de les délivrer de l'emprise des fétiches, de détruire les
superstitions, de réprimer l'inconduite des femmes, de dénoncer les abus, etc.
La secle des Matswanistes (1)représentent le plus ancien de ces mouvements. Persécutés
et dispersbs, en raison de leur comporternent politique par l'ancienne administration
coloniale, ils ont à l'heure actuelle peu de contact avec le reste de la population et peu
d'influence sur le fétichisrrie : le fait d'adhérer à cette secte n'est plus maintenant qu'un
phénomène individuel, mais il entraîne de la part du néophyte l'obligation de brûler ses
fétiches et de cesser toutes pratiques médico-magiques.
Créé en pays Vili, à Pointe-Noire par Zéphyrin Lassy, le « Lassisme » ou (( Bou-
gisme » (2) (3) (4) s'est rapidement répandu chez les Kongo nord-occidentaux, en remontant
( 1 ) B A L A N D I EGR. - Naissance d'un rnoi~vemenl polifico-religieux chez les u Bakongo n d u Moyen-Congo, dans Procee-
dings o f the I I I intern. W e s t Africain confereiicc - Lagos, Nigrria Museum, 1956, 1 v o l . , 360 1). ill. ( p p . 324-336).
( 2 ) D E R S A R E17. - Zephyrii*- Les Bougies, prophélcs africnir~s,Sprctacles d u Moridr, juillct 1964, pp. 36/39 (des-
cription d Urie séance Bougiste à Pointe-Noire).
(3) SORETM . - Les Kongo nord-occidenlurrr, p. 98.
( 4 ) W A G R E TJ:M. - IIisloire el sociologie poliligue de la I l i l > . d u Congo ( p . 203) avec sa carte dc répartition, en 1958,
des Temples Bougisles.
C O N N A I S S A N C E S ET PRATIQUES MÉDICALES 35

à travers le Mayombe pour gagner la vallée du Niari et de ses principaux afluents. On le


retrouve à l'heure actuelle jusqu'à Mouyondzi e t Mayama, mais il ne semble pas encore
avoir gagné les autres ethnies.
C'est surtout dans les régions du Kouilou e t Mayombe que l'action d u Lassisme s'est
fait sentir, entraînant une destruction presque totale des connaissances thérapeutiques des
populations Vili et Yoombé, tout au moins le long des grands axes de communication. A
M'Vouti, Les Saras, Guéna, Pointe-Noire,. je n'ai pu recueillir que des renseignements très
fragmentaires sur la pharmacopée traditionnelle, auprès d'anciens féticheurs, qui avaient
eu pourtant, avant leur conversion, une réputation dépassant largement le cadre du village,
et même du canton.
C'est ainsi que N... à M'Vouti, Y... N... à Les Saras, S... Th ... à Tchipèse, n'exerçant
plus depuis près de dix ans, avouaient à l'heure actuelle ne plus se souvenir faute de pratique
des trois quarts des plantes qu'ils connaissaient. Souvent au cours des prospections bota-
niques que nous faisions ensemble, il leur arrivait de s'arrêter devant une plante e t malgré
de visibles efforts me dire : (( j'employais cette plante, mais je ne sais plus à quoi ».
Parmi les (( prophètes inspirés » citons le dernier en date, Malanda, fondateur de la
(( Croix Kama )) (1)dans la région de Iiinltala à 80 km de Brazzaville. Cette nouvelle religion

dont la création a été annoncée par cominuniqué à la presse e t à la radio en janvier 1966,
avec culte inspiré de Néo-christianisme, églises e t costumes liturgiques, se propose, elle
aussi, de détruire les fétiches responsables de tout le mal, d'interdire toutes pratiques médico-
magiques sous peine de mort subite par intervention de l'Esprit Saint et de purifier les
adeptes en les lavant de toutes souillures et de leur assurer une vie à l'abri des forces du Mal.
Ce nouveau mouvement parait obtenir un assez grand succès, mais il est encore trop
récent pour pouvoir juger des conséquences qu'il aura sur les connaissances médicales des
Koongo e t des Laadi.
Dans la Haute Sangha et dans la Likouala, c'est « Mademoiselle » qui est chargée de
sauver les populations vouées à une disparition rapide e t certaine par « suite des pratiques
de sorcellerie, de l'anthropophagie, d u fétichisme e t de l'inconduite des femmes ».
On attribue la création du culte de « Mademoiselle 1) à un nommé Emane Jean
Boncœur ( l ) , originaire de Souanké dans la Sangha, vers 1952 : une Demoiselle blanche,
d'origine divine lui aurait révélé au cours de fréquentes apparitions nocturnes le sort épou-
vantable réservé aux populations de la région e t lui aurait ordonné d'aller dans les villages
pour « faire cesser toutes ces honteuses pratiques, détruire les fétiches, interdire l'accomplis-
sement de l'acte sexuel entre le lever e t le coucher du soleil, confesser en public les habitants
pour les forcer à abjurer leurs fautes ».
11 semble qu'Emane ait surtout travaillé au Gabon, tandis que ses disciples descendaient
la Sangha vers Mossalta, pour remonter ensuite le Congo et l'Oubangui en direction de Bangui.
Dans la Likouala, j'ai retrouvé dans tous les villages, même ceux situés sur le cours supérieur
de la Mossaka e t l'Ibenga, l'effigie de « Mademoiselle )) implantée par Iltiki d'abord, puis par
Saka-Saka de 1963 à 1965.
D'après les renseignements que j'ai recueillis dans la région d'Impfondo, Ikiki opérait
de la façon suivante : avec l'appui du chef ou des notables, il s'établissait dans le village e t
rassemblait la population pour procéder à l'implantation de « Mademoiselle ». Au centre d'un
cercle de 60 centimètres de rayon, enclos d'une barrière de lianes tressées, il creusait un trou
d'une trentaine de centimètres de profondeur, y plaçait une photo de femme blanche, découpée
dans un vieux journal qu'il auréolait de neuf allumettes symboles du feu purificateur; sur
les yeux il posait deux morceaux de verre pour lui permettre de voir le coupable, puis
arrosait le tout d'eau « magique » destinée à noyer les délinquants. Dans le trou était ensuite
planté un pieux de 1,50 m environ de hauteur sur lequel était grossièrement gravé un visage
souligné de blanc; au-dessous était cloué, en forme de croix, un morceau de bois de cin-
quante centimètres environ de long.

(1) VINCENT J.-F. - L e mouvernent Croiz-Koma, une nouvelle forrne de lutte contre la Sorcellerie en P a y s Kongo - Cnliiers
d'Études Africaines, iiO 2 4 , v o l . VI, 4e cahier (1966), p . 527, bibl.
(1) FERNANDEZ James W. - Christian Accullura/iort urul Farig Il'ilchrrnft - Caliirrs d'Études Africaines, no 6, v o l . II,
2° cahier (1961), p . 244-70.
36 A. BOUQUET

Après cette cérémonie, les habitants devaient confesser leurs fautes, livrer leurs
fétiches, amulettes et autres (( gris-gris )); en signe de purification, ils étaient alors aspergés
d'eau magique et saupoudrés de talc. S'il y avait des récalcitrants, Ikiki les désignaient nom-
mément devant tout le village, les accusant publiquement de tel ou tel méfait, déterrant
lui-même les fétiches. Bien peu de féticheurs osaient alors résister à une population surexcitée
par la danse, exaltée par l'admiration de t a n t de miracles, horrifiée par la révélation de
tant de méfaits, et n'hésitaient pas à confesser leurs fautes, brûler leurs fétiches, renoncer
à toutes pratiques et naturellement payer l'amende.
Au cours de cette opération Ikiki aurait récolté plusieurs centaines de milliers de francs,
ce qui lui valut d'être inquiété par la police et obligé de quitter brusquement le pays.
Si le succès de ces mouvements prophétiques est important, il est en général limité
géographiquement et son prosélytisme s'émousse rapidement pour peu que le prophète
vienne à disparaître brusquement, mais les craintes des gens subsistent, leurs malheurs
continuent, si bien que reniant les prophètes qu'ils ont honorés, ils font de nouveau appel
aux féticheurs traditionnels; s'il n'en reste plus dans le village, ce sont alors des étrangers
qui sont demandés : c'est ainsi que j'ai trouvé à Dolisie, M'Vouti, Les Saras des féticheurs
Téké, Kôta, Duma, Punu originaires de Zanaga, Mossendjo, Kibangou et même du Gabon,
appelés en consultation ou venus de leur plein gré. Souvent itinérants, parfois fixés, ils
assurent la pérennité de la tradition ancestrale et le brassage des connaissances.
Si comme je l'ai dit plus haut les croyances relatives à la médecine sont inséparables
des concepts religieux, les connaissances médicales (1) représentent en fait le résultat d'un
long empirisme ancestral basé sur l'observation des malades.
L'anatomie du corps humain est, comme partout ailleurs en Afrique, relativement
bien connue, ainsi qu'en atteste le fait que, dans presque tous les dialectes parlés au Congo,
les différentes parties du corps e t les principaux organes portent un nom spécifique :
estomac, cœur, foie, rate, intestins, reins et vessie sont rarement confondus. Par contre il
est plus dificile de faire préciser les noms vernaculaires des organes génitaux et de leurs
annexes : mais il s'agit là plus d'une question de pudeur que de méconnaissance anatomique,
informateurs ou assistants sont toujours très gênés de parler de ces choses-là et de les
nommer devant un étranger comme si cela était frappé d'interdit.
Les noms donnés aux maladies reflètent par contre une connaissance plus symptoma-
tique que réelle de la maladie; dans la plupart des cas elle est évoquée par une périphrase
indiquant l'endroit du corps ou l'organe dont on souffre. Malades et guérisseurs n'emploieront
pas l'équivalent de céphalgie, gastralgie, anémie mais diront : j'ai mal à la tête, je suis faible,
l'estomac est malade.
Lorsque la maladie présente un symptôme suffisamment net et précis, c'est lui qui sert
à désigner l'affection pathologique : c'est ainsi que la tuberculose sera (( la toux du sang ))
e t la coqueluche (( la toux du coq ». Comme en français, l'éléphantiasis sera dans la plupart
des langues vernaculaires congolaises : la jambe de l'éléphant; de même la blennoragie et les
rhumatismes sont très souvent désignés par des mots dérivés du français : sopisi (chaude-
pisse) et marmatis.
Par contre les affections bien caractérisées portant des noms spécifiques : c'est ainsi
que Laadi, Kunyi, Mbôsi, Bomitaba distinguent des affections oculaires la conjonctivite,
la cataracte et les taies qui portent des noms différents. Il en sera de même pour les abcès,
les furoncles et le panaris ainsi que pour les vertiges, les convulsions et l'épilepsie qui ne
seront jamais confondus.
Il est assez curieux de noter que tous les guérisseurs diagnostiquent par la façon dont
ils réagissent à la pression du doigt et distinguent parfaitement les œdèmes mous des
œdèmes durs alors qu'ils les désignent de la même façon.
Les maladies infectieuses ou parasitaires les mieux connues sont celles qui présentent
une forte endémicité : lèpre, pian et trypanosomiase ainsi que variole, varicelle et rougeole
sont parfaitement diagnostiquées par tous les féticheurs, mais, surtout pour les trois
premières, il existe assez peu de spécialistes qui savent réellement les soigner.

(1) OCEOTIEM. - L'art médical indighne au Congo Français. - Ann. méd. ph. col., 1934, no 4, pp. 581-590.
Les parasitoses viscérales ne sont attribuées à un parasite que lorsque celui-ci est ou
devient visible : la filariose par exemple n est traitée que lorsque, au hasard de ses migra-
tions dans l'organisme, la filaire passe dans le globe oculaire ou la paupière; les autres
manifestations pathologiques sont considérées, selon les symptômes constatés (( de visu »,
comme des œdèmes ou des céphalgies. La bilharziose, quoique très fréquente puisque dans
certaines régions du Congo la population est contaminée à 95 %, est considérée comme une
hématurie.
Parmi les vers intestinaux, seuls les ascaris portent un nom vernaculaire; les oxyures
quoique parfaitement visibles à l'œil nu, sont considérés comme de petits ascaris et de ce fait
ne portent pas de nom spécifique. Il semble que le tænia, soit ignoré : en tous cas il n'a pas
de nom propre, il est très possible que les Congolais, en mangeant la viande bouillie ou
boucanée, donc toujours très cuite, évitent la contamination.
Les dermatoses sont peu différenciées et selon l'aspect qu'elles présentent sont considérées
comme des plaies, ou d'une façon très générale comme des <( gales )) ou des (( teignes 1) : ces
vocables englobant aussi bien la gale ou la teigne que les mycoses et urticaires ou que toute
autre affection cutanée, ou plus générale mais se traduisant par une éruption plus ou moins
généralisée de petits boutons accompagnée de démangeaisons.
Parmi les maladies très fréquentes au Congo, il faut signaler les affections vaginales
que les guérisseurs désignent d'une façon assez imagée (( vagin en eau )) et constituées par des
leucorrhées et des vaginites d'origine variée.
Par contre les ictères, en particulier la fièvre bilieuse hémaglobinurique, p:raissent peu
répandus sauf dans le nord de la République où quelques guérisseurs m'ont indiqué certaines
médications intéressantes.
La chirurgie n'est plus actuellement de pratique courante et semble ignorée, mais de
vieux congolais m'ont afirmé que certaines interventions comme les sutures de plaies de
guerre et certaines ablations se faisaient du temps de leurs parents : un important personnage,
dont la parole ne saurait être mise en doute m'a raconté que sa mère avait, dans sa jeunesse,
été opérée au niveau de l'estomac par un féticheur du village décédé depuis de nombreuses
années; malheureusement les enquêtes effectuées dans ce village, ne m'ont pas permis de
retrouver traces de ces pratiques dont le souvenir paraît disparu à jamais.
Les seules manifestations de cet art, encore vivantes au Congo, sont représentées par le
traitement des fractures, l'incision des abcès et la circoncision qui, dans la plupart des cas,
n'est même plus effectuée par le féticheur mais par l'infirmier du dispensaire le plus proche.
S'il est facile au cours des enquêtes de se rendre compte de l'étendue des connaissances
relatives aux maladies et à leur symptomatologie il est beaucoup plus dificile de se faire une
idée de la façon dont a été élaboré, en dehors de toutes considérations religieuses ou magiques,
le traitement médical lui-même.
Il est vraisemblable, sans que cette idée soit nettement exprimée, que le choix d'un
certain nombre de remèdes végétaux ait été effectué en application de la théorie de la
signature qui veut que la plante soit un remède spécifique du mal dont elle possède certaines
caractéristiques : c'est ainsi que les plantes à latex seront considérées comme galactogène,
la sève rouge sera l'indice des propriétés antihémorragiques, etc. Lorsque ces allusions
seront particulièrement évidentes, elles seront signalées dans la deuxième partie de ce travail
consacrée aux plantes médicinales.
Bien exprimé par contre est le fait de prescrire soit en début, soit en cours de traitement
des médications évacuatrices destinées à faire sortir le mal de l'intérieur d u corps : c'est
ainsi que presque toutes les affections broncho-pulmonaires seront soignées par des expec-
torants ou des vomitifs; beaucoup de traitements de la stérilité des femmes ou des troubles
ovariens débuteront par l'administration d'un purgatif ou d'un diurétique destiné à nettoyer
le ventre de la malade avant la prescription d'une médication spécifique. On retrouve ces
médications diurétiques ou purgatives dans le traitement des maladies vénériennes et chose
plus curieuse quelques fois dans celui de la lèpre! qui est le plus souvent au Congo considérée
comme une maladie de peau et traitée par voie externe. Ces faits sont à reprocher de la
vieille théorie hippocratique de la dérivation des humeurs ou plus vraisemblablement de
l'idée d'exorcisme plus valable dans cette région de l'Afrique.
La notion de contagion et d'épidémie n'existe pas, ou du moins elle n'a jamais été
constatée au cours des enquêtes au Congo. Lorsqu'il y a une série de décès dans un village,
38 A. B O U Q U E T

les Congolais voient l'intervention d'un mauvais esprit, d'un (( diable )), e t ont recours a u
féticheur pour exorciser les habitants. Ils abandonnent leurs maisons e t transportent
ailleurs leurs pénates, sans prendre aucune mesure prophylactique réelle (isolement des
malades, interdictions de circulation, etc.), pratiques pourtant courantes dans d'autres
territoires africains.
D'une façon générale, c'est le malade qui se déplace pour venir consulter le féticheur,
qui l'héberge et le nourrit pendant la durée du traitement et il n'est pas rare de trouver,
dans les campements des féticheurs renommés huit à dix malades hospitalisés. J e n'ai vu
que dans les grandes villes comme Brazzaville ou Pointe-Noire les féticheurs traiter les
malades à domicile, e t encore s'agissait-il chaque fois de malades grabataires. Il arrive ailx
féticheurs de se déplacer d'un village à l'autre mais rarement de leur propre initiative, plus
généralement à la suite de la demande d'un chef ou de personnages importants; ces dépla-
cements durent souvent plusieurs mois, le féticheur en profitant pour faire bénéficier de sa
science toute la région visitée.
Ayant examiné le malade et diagnostiqué la maladie, le féticheur prépare lui-même les
remèdes ou, dans les cas bénins, donne les drogues au patient ou à ses proches qui s'en
servent selon les indications du praticien. Lorsqu'il s'agit de produits très rares il appar-
tient au malade ou à sa famille de se les procurer en les achetant dans les échoppes spécialisées
des marchés : ce sont d'ailleurs le plus souvent des drogues destinées à des préparations
médico-magiques comme des doigts de gorille, certaines racines ou bois, coquillage, caméléon,
têtes de serpent, etc. P a r contre la famille fournit toujours les ingrédients produits localement
comme l'huile e t le vin de palme, le miel, le sucre destinés à la préparation des remèdes.
Lorsqu'il est dans son village, le féticheur récolte les drogues qui lui sont nécessaires
dans le courant de la journée, en revenant de ses champs ou de faire sa récolte de vin de
palme. Il sait parfaitement où les trouver. E n forêt il a soigneusement repéré les arbres ou
les lianes dont il a besoin : lorsqu'il y a plusieurs féticheurs dans un village, chacun a son
arbre, même s'il s'agit d'espèces identiques : j'ai constaté ce fait chez les Kôta, Duma e t dans
la Sangha, sans avoir pu obtenir d'explications valables.
E n général les plantes sont employées aussitôt récoltées, il n'y a que les plantes rares
ou très éloignées dont le féticheur fait provisions; écorces ou racines soigneusement nettoyées,
sont séchées au soleil e t conservées dans un coin de la case. De même lorsqu'il est appelé en
consultation loin de son fief, dans une région botaniquement différente ou qu'il ne connaît
pas, il emporte toujours avec lui une provision des bois jugés (( les plus nécessaires 1). L'utili-
sation des drogues sèches devient générale dans certaines régions du Congo par suite de la
destruction massive des forêts ou de la végétation primitive : c'est ainsi que les féticheurs
installés dans les savanes côtières du bas Kouilou vont ou envoient chercher dans le
Mayombe les écorces dont ils ont besoin; c'est dans la forêt de Bangou ou dans la région
de Mayama que s'approvisionnent certains guérisseurs brazzavillois.
Dans la plupart des cas la récolte des simples se fait sans précaution particulière, si ce
n'est la discrétion nécessaire à la conservation du secret des traitements. P a r contre il est
indispensable pour traiter certaines maladies ou récolter certaines plantes, d'observer des
règles strictes.
Offrandes e t prières à la plante sont les pratiques les plus courantes du Congo : je les
ai observées chez les Laadi, les Téké, les Kôta, les Mbôsi, plus rarement dans la Sangha e t
dans le Mayombe. Pour beaucoup de Congolais certains arbres sont considérés comme
sacrés : on ne peut les couper, ni les amputer sans risquer d'offenser leur esprit qui se
vengera soit sur la personne qui a commis le sacrilège, soit sur le malade à qui est destiné
le traitement.
Dans toute la région de Brazzaville, l'arbre sacré le plus connu est situé près d'un petit
village sur la route de Kinkala a u milieu d'un boqueteau rappelant beaucoup les bois sacrés
de Haute-Volta ou du Mali. Cet arbre que les Laadi appelle « respectueusement (( Bibidi s, ce
qui veut dire courroux, porterait mille espèces différentes de feuilles » e t se mettrait à gronder
sous la menace de l'orage mais celui-ci (( ne ~ o u r r a i tlui arracher ses feuilles ni briser ses
c7

branches qui se détacheraient d'elles-mêmes pour annoncer la mort d'un personnage connu
dorit l'importance e t la qualité dépendra de la grosseur de la branche cassée 1) (1).Il s'agit

(1) BANDIO
J.-A. - Ribidi
CI s et u Uoulou dia Ndongo » - I,iaisons, 1956, no 51, pp. 24-26.
d'un Ficus sp. dont les branches sont couvertes d'épiphytes (mousses, lichens, orchidées,
fougères, etc.) ce qui explique la légende des mille feuilles.
Parmi les autres espèces considérées comme sacrées signalons Ficus thonningii,
Anonidium mannii, Quassia africana, etc. Comme aucune tradition, ni légende n'existe à ce sujet,
il est impossible de savoir d'où provient le caractère religieux de ces plantes qui n'ont par
ailleurs rien de particulièrement remarquable, ni dans leur port, ni dans leur forme, ni par
leurs sécrétions.
Chez les Laadi, l'offrande consiste le plus souvent en une pièce de monnaie (cinq ou
dix francs) qui est enterrée au pied de l'arbre : Mbôsi et Kôta se contentent de planter autour
de la plante 3 ou 4 bâtonnets symboliques; je n'ai vu que deux fois, dans la région de Brazza-
ville allumer des bougies au pied de l'arbre.
Plus rarement l'offrande est constituée Dar une libation de vin de al me ou de nourriture:
elle est parfois représentée par un simple morceau de noix de cola.
Le cadeau ne suffit pas, le féticheur est tenu d'expliquer à la plante ce qu'il attend
d'elle : (( je viens t e chercher pour que t u fasses telle ou telle chose » ou encore « je viens t e
prendre pour un tel qui souffre de telle maladie »; c'est parfois aussi à l'esprit de l'arbre que
l'on s'adresse en lui demandant telle ou telle chose.
Au moment de la récolte, le féticheur doit parfois revêtir un costume particulier (M... V...
de Mpassa s'habille de blanc, dans certaines occasions N... S... de Boundji doit au contraire
se mettre tout nu) et le plus souvent opérer seul à un moment bien déterminé : par exemple
en lei ne nuit. ou avant le ~ r e m i e rchant du cou. ou bien au contraire au lever du soleil :
1,

c'est-à-dire au moment où les mauvais esprits sont répandus dans la forêt, à celui où ils
regagnent
.. leur tanière, ou au contraire lorsque les forces vitales bénéfiques font leur appa-
rition.
La façon de récolter les écorces importe parfois; je n'ai jamais trouvé mention au Congo
du prélèvement est-ouest si fréquent en Afrique Occidentale dans les pays influencés par le
mythe solaire. Ce que le féticheur observe surtout c'est la façon dont les écorces tombent
à terre : il y voit une réponse aux questions posées ou un pronostic, quant à l'évolution de la
maladie : en général seules les écorces tombées la face intérieure à l'air sont utilisables.
Ayant observé toutes ces précautions, il n'y a plus qu'à prélever écorces ou racines :
si les Kongo nord-occidentaux entaillent l'arbre jusqu'au cambium e t prélèvent des frag-
ments importants de l'écorce, les autres ethnies préfèrent, après les avoir débarrassées de
la couche libérienne superficielle ainsi que des mousses, lichens ou épiphytes qu'il peut y
avoir, gratter l'arbre en tenant la machette à deux mains perpendiculairement au tronc.
La sciure ainsi obtenue est recueillie dans une feuille de Marantacées, servant ensuite à faire
un paquet proprement ficelé d'une liane.
Les feuilles sont soigneusement choisies et inondées avant d'être ficelées en un petit
Daauet.
1 I

La sève ou les latex sont obtenus par entaille en biais de l'écorce e t recueillis dans une
feuille enroulée en cornet ou dans un verre. Dans le cas particulier d u Parasolier ou du
Myrianthus arboreu, son coupe une grosse racine en biseau et on laisse la sève s'écouler pendant
24 ou 48 heures selon la quantité désirée dans un seau placé dessous. Pour les lianes du genre
liane à eau (Tetracera sp.), il faut prélever un morceau de 1 à 2 mètres e t le tenir vertica-
lement au-dessus du récipient.
Les fruits sont ris sur l'arbre s'ils sont facilement accessibles. sinon ramassés dessous.
Ayant respecté tous les rites coutumiers, assuré de l'efficacité de la drogue qu'il vient
de - récolter
- le féticheur n'a plus qu'à préparer ses remèdes avant de les administrer aux
malades.
Pour beaucoup de guérisseurs, surtout des régions nord du Congo, le médicament est
plus eficace s'il est consommé cru additionné le plus souvent de sel e t d'huile de palme : les
écorces déjà rapées ou non sont finement pulvérisées pour en faciliter l'absorption par le
malade; les feuilles sont très finement coupées en lanière de deux ou trois millimètres d'épais-
seur: elles sont consommées soit crues assaisonnées de sel et d'huile de al me. soit cuites
comme légume avec les assaisonnements de la cuisine normale e t accompagnées de viande
ou de ois son seloii l'a~i~rovisioniiemeiit
L 1
de la famille.
Par ailleurs presque toutes les forrries galéniques classiques sont couramment utilisées
dans la préparation des remèdes.
40 A. BOUQUET

J,es sucs médicamenteux sont en général obtenus en écrasant les feuilles entre les paumes
de la main et en exprimant la pulpe entre les doigts; les organes plus résistants sont broyés
Ci la meule dormante ou plus rarement au mortier d'un usage peu courant au Congo; le suc
est recueilli par expression des marcs à travers une toile. Certains organes végétaux tels que
les tiges de Costus, les feuilles de Kalanchoe sont préalablement placés auprès du feu pendant
quelques minutes de façon à être ramollis par la chaleur.
Rien de particulier dans la préparation des décoctés, macérés, ou infusés si ce n'est
le choix du véhicule; le plus couramment employé est l'eau : eau de la rivière, eau stagnante,
eau de pluie recueillie au creux d'un arbre ou d'une anfractuosité de rocher selon le cas.
Vient ensuite selon la région le vin de palme (sève fernientée de différents palmiers) ou
d'ananas e t moins fréquemment le vin rouge, la bière, oii l'alcool de fabrication locale (par
distillation du vin de palme oii d'ananas) ou d'importation (whisky, cognac, très rarement
rhum e t gin peu appréciés au Congo). Dans certains cas le véhicule employé sera la sève
d'arbre (Parasolier, Myrianthus) ou de liane (Tetracera sp., Cissus divers).
Les électuaires sont obtenus en broyant ensemble plante et canne Ci sucre, plus rarement
en mélangeant du miel à la poudre végétale; le sucre, rare en brousse, est très parcimonieu-
sement employé. C'est la forme de choix pour les su1)stances amères ou dangereuses tel que
le latex d'Euphorbiacées.
Les pommades sont préparées par mélange du principe médicamenteux (suc, poudre)
Ci un corps gras en général l'huile de palme quelquefois l'huile d'arachide et plus rarement
l'huile de palmiste. La graine oléagineuse de Pentaclethra macrophylla sert parfois d'excipient
dans certaines formules d'onguent.
Les formules magistrales sont rarement simples : d'abord parce que le féticheur
congolais utilise presque toujours un mélange de plusieurs plantes pour une même théra-
peutique (certains traitements comprennent jusqu'à 20 espèces différentes) et ensuite parce
qu'il incorpore souvent à ses médicaments toute une série d'ingrédients à caractère magique
destinés à en augmenter l'efficacité.
- ce sont : des produits minéraux tels que le sel gemme appelé aussi sel de Lamy
(parce qu'il provient du Tchad par Fort-Lamy), le sel dit (( de batterie n (obtenu en grattant
les crosses d'une vieille batterie d'automobile), le sel de palmier (c'est la préparation
ancestrale obtenue par lessivage e t évaporation du produit de la combustion de bois et de
certaines plantes), le kaolin et enfin la poudre de chasse. Peuvent être considérées comme
minéraux les coquilles de certains Lamellibranches marins,
- des produits végétaux en particulier un champignon de la famille des Polyporées
poussant sur les arbres, de couleur blanche et de consistance rappelant l'amadou, des
graines de certaines plantes comme Garcinia kola, Antrocaryon nannanii, Monodora
myristica, Aframomum melegueta.
Une mention spéciale doit être faite du (( Toukoula )) appelé aussi kaolin rouge : c'est
un produit solide, rouge, extrêmement friable constitué par de la sciure très fine obtenue en
frottant l'une contre l'autre deux morceaux de bois de Padouk (Pterocarpus sp.) humectés
d'eau e t saupoudrés de sable fin. La pâte recueillie est pressée à la main, roulée en magdaléon
et séchée au soleil. Elle sert surtout à colorer l'épiderme lors de cérémonies diverses (danses,
initiation) : certains malades doivent, pendant toute la durée du traitement avoir le corps
entièrement passé au rouge.
Pour obtenir ce résultat il suffit de prendre un morceau de Toukala, de le délayer dans
un peu d'eau entre les paumes de la main ou dans un petit récipient e t de s'en enduire la
peau. Cette peinture présente quelques inconvénients pour le malade qui, du fait qu'il teint
en rouge tout ce qu'il approche ou touche, est obligé de vivre à part, le moins vêtu possible.
- des produits animaux, qui ajouteront aux remèdes une action bénéfique ou malé-
fique selon la puissance du pouvoir de concentration des forces vitales que la croyance
générale leur attribue.
Crapaux, serpents et surtout caméléons, émanations des puissances du mal, seront
présents dans toutes les préparations destinées à la magie noire e t à la sorcellerie.
Fourmis e t foiirmilières, en raison vraisemblablement des croyances chtoniennes qui
s'y rattachent, jouent un r6le important dans les médications médico-magiques. Les fourmis
noires, à la morsure extrêmement douloureuse qui vivent dans les branches e t les jeunes
tiges creuses de Barteria fistulosa sont chargées de manger le sorcier responsable de la mort
d'autrui (cf. : supra).
Les Eucophiles sont plus particulièrement réservées à des fins thérapeutiques : le
féticheur ramasse le nid complet, le passe au-dessus d'une flamme pour tuer les fourmis e t
écrase le tout. Le produit obtenu, riche en acide formique, assez souvent mélangé à des
plantes à sévenol ou à essences irritantes, est utilisé en instillations nasales comme décongestif
des voies respiratoires supérieures, ou comme révulsif en applications locales en cas d e
douleurs musculaires ou rhumatismales.
Les nids de Crematogasters passént pour combattre des œdèmes de la face (décoction
en lotion).
Les termitières entrent, elles aussi dans de nombreux remèdes, surtout lorsqu'il s'agit
de blessures internes se caractérisant par des hémoptysies, en particulier celles reçues dans
les combats nocturnes qui opposent les sorciers entre eux. Selon la région les féticheurs se
servent soit de la termitière cathédrale, soit des petites termitières de forêt élevées près des
arbres. La poudre de termitière, mélangée à l'huile de palme est donnée à manger deux fois
par jour a u malade.
Dans tout le nord d u Congo et la Sangha, les tort,illons de ver de vase que l'on trouve
sur le bord des marigots passent pour combattre les hémorragies de quelque nature qu'elles
soient (hémoptysie, règles trop abondantes, hémorragies post-partum, etc.).
Pour améliorer la vue il est recommandé de délayer une toile d'araignée dans de l'eau
et d'instiller matin e t soir, qiielqiies gouttes de ce liquide dans chaque œil.
Pour combattre la stérilité des femmes, il faut ajouter à leur nourriture la poudre
obtenue en broyant 9 nids de mante religieuse préalablement grillés sur une tôle.
Parmi les autres produits animaux à action thérapeutique signalons encore que la fumée
produite par l'incinération des nids de gendarmes 1) (Ploceus sp.) guérit de l'épilepsie; les
((

excréments d'éléphant additionnés de kaolin ainsi d'ailleurs que le nid de divers I( oiseaux-
mouches II (Cyneris sp.) constitue un remède spécifique de la lèpre.
Les poissons Nkoko, Nsula (poisson électrique), Mutikatika entre autres, sont parfois
employés comme remède mais très rarement seuls.
Signalons enfin l'usage de l'estomac e t des testicules de Porc-épic, de certaines antilopes
comme aphrodisiaque, ainsi que toute une série d'ingrédients, accessoires inévitables de
toutes les préparations médico-magiques tels que fragments de peau, de poils, de corne e t
d'os de divers mammifères ou oiseaux.
Ainsi préparés les médicaments sont administrés aux malades par les voies les plus
diverses.
La voie orale est le plus souvent employée pour les sucs végétaux, les pâtes ainsi que les
macérés, infusés e t décoctés. Les quantités prescrites sont absorbées selon le cas en une fois
ou en prises fractionnées au cours de la journée : généralement le matin de bonne heure e t
le soir au coucher du soleil.
Les instillations, qu'elles soient nasales, oculaires ou auriculaires sont de pratiques
courantes : elles sont faites au moyen d ' m e feuille roulée en cornet, pour que le liquide
s'écoule goutte à goutte.
La voie rectale ou vaginale n'est utilisée que pour des cas particuliers : ovules, suppo-
sitoires, lavements, injections vaginales e t parfois uréthrales. Contrairement à l'Afrique
Occidentale où le lavement est de pratique quasi quotidienne, les Congolais le réservent
vraiment aux cas médicaux nécessitant l'application d'un tel procédé (purgation, traitement
des hémorroïdes, etc.). L'emploi des injections vaginales e t uréthrales est préconisé dans le
traitement des vaginites et de la blennorragie, ainsi d'ailleurs que dans la stérilité e t les
troubles de l'ovulation. Dans ces cas, il n'est pas rare de voir prescrire en alternance injections
e t ovules faits de plantes écrasées à conserver en général la nuit; la malade se protégeant
avec u n morceau de pagne attaché entre les cuisses.
La voie épidermique ou intradermique représente un mode d'administration très en
faveur a u Congo dans le traitement des affections des voies respiratoires, des céphalgies,
des courbatures et des douleurs osseuses ou musculaires d'origines diverses ainsi que des
42 A. BOUQUET

œdèmes. Si le médicaiile~itest liquide ou pâteux, il est appliqué sous forme d'onction ou de


lotion, suivi ou non d'un massage des parties douloureuses. Souvent le féticheur se sert des
marcs ayant servi à préparer la potion que le malade doit boire en même temps. Certains
produits solides (écorces, graines, amandes, racines) sont d'abord consciencieusement mâchés
par le praticien avant d'être pulvérisées sur la peau du malade et étendus à la main. Lorsque
cela est jugé nécessaire, dans les cas graves en particulier, le médicament est mis en contact
avec le derme par toute une série de petites scarifications épidermiques effectuées à la lame
de rasoir.
Dans cette catégorie de médicaments il faut ranger inhalations e t fumigations, ainsi
que les bains e t les bains de vapeur. Pour ces derniers ainsi que pour les inhalations, le
malade se place au-dessus du liquide bouillant, s'entoure complètement, ou partiellement
selon le cas, d'une couvertiire et reste soiimis à l'action de la vapeur jusqu'à ce que le
liquide soit tiède. Pour les fumigations, un trou est creusé en terre, le fond en est garni
de braises incandescentes sur lesquelles sont placées les plantes médicinales : le patient se
place au-dessus du trou, enveloppé dans un pagne comme pour les hains de vapeur, M... E...
du village de Ogoué I I près de Makoua a le long de sa case, un système permanent : le trou,
dans lequel il met des braises e t un gros paquet de plantes fraîches, est recouvert d'une
espèce de caillebotis fait de branches, sur lequel il fait coucher le malade entièrement nu et
l'y laisse jusqu'à ce qu'il juge la sudation sufisante.
Les bains peuvent être généraux : pour se baigner entièrement, le malade assis sur un
petit tabouret à ccité de la marmite contenant le liquide chaud, s'asperge tout le corps en
prenant le liquide soit à la main, soit à l'aide d'une petite calebasse. Pour des bains partiels,
le liquide est placé dans une cuvette e t le malade y plonge la partie malade (bains de pieds,
de siège, d'yeux). Lorsqu'il s'agit d'un enfant, il est toujours plongé ou assis dans la cuvette
remplie du liquide médicamenteux à température convenable.
J e dois enfin signaler un mode d'administration particulier aux nourrissons : il consiste à
enduire le bout du sein de la mère avec le médicament que l'on désire faire absorber.
D'une façon générale les féticheurs font assez attention à la posologie des médicaments
qu'ils prescrivent par voie buccale : la prise classique est le verre ; chacun a le sien qui
représente la mesure de base qui selon le cas peut être divisée par moitié ou par quart, ou
au contraire multipliée par deux ou trois; comme d'autre part, il met en œuvre une quantité
de drogue qu'il a l'habitude d'apprécier à l'œil ou pondéralement à la main, il arrive ti un
dosage des principes actifs relativement constant.
J'ai constaté que souvent la posologie diminuait avec le sexe (la dose donnée aux
femmes étant plus faible que celle des hommes) e t toujours avec l'âge des malades; les enfants
absorbant les médicaments par fractions de verre et, plus souvent encore, par cuillerée ti
soupe ou ti café.
J,es produits réputés dangereux sont donnés avec précaution, les latex d'Euphorbiacées
en particulier sont prescrits par gouttes (en général de 4 à 9 selon la plante e t le malade),
les écorces sont fragmentées en morceaux de la taille de l'ongle du pouce, la dose étant lti
aussi de deux à quatre morceaux; dans beaucoup de cas ces produits sont associés ti des
œufs, du saccharose (sous forme de suc de canne), de l'amidon (manioc, bananes plantains
ou douces), destinés à en retarder l'action ou à éviter des accidents. Certaines médications
sont interdites lorsqu'elles peuvent entraîner des complications par suite de l'état physio-
logique du rnalade en particulier lorsqu'une femme est enceinte.
Ces précautions prises lors de l'administration du médicament découlent directement
du fait que selon la coutume, lorsqu'un féticheur a accepté de soigner un malade, il est
responsable de sa vie ou des accidents qui peuvent survenir a u cours des traitements. La
famille d u malade ne manquera pas le cas échéant de le traîner devant les tribunaux où il
risque des peines variées allant de la simple amende (pouvant atteindre plusieurs mil-
liers de francs) jusqu'à la prison s'il est convaiiicu de négligence ou de faute grave ayant
occasionné le décès d u malade.
Une telle accusation, en dehors du manque à gagner qu'il subira puisqu'il ne sera pas
payb, risque de ruiner la répiitation du féticheur condamné e t même de l'obliger à quitter
le pays : ce fut le cas d'un (le mes infoririaieurs de Brazzaville, qui à la suite d'un procès de
ce genre, s'est retrouvé sans argent, sans client, et d u t regagner son village natal.
Aux prises avec le tribunal, ou en butte à la vindicte publique le féticheur le sera
parfois aussi lorsqu'il voudra se faire régler ses honoraires, car, comme partout en Afrique,
le recours à la médecine traditionnelle n'est jamais gratuit, car ce qui n'a pas de valeur mar-
chande, ne vaut rien. Les tarifs pratiqués a u Congo sont extrêmement variables selon la
-
r é ~ u t a t i o ndu féticheur. la gravité de la malad e. e t la situation sociale du malade. Pour
fixer un ordre de grandeur voici quelques tarifs notés lors d e mes prospections.
A Boundji, un féticheur de bonne réputation demandait 4 F pour consulter les oracles
et prédire l'avenir. A Brazzaville, T... R... fait payer 20 F un petit flacon d'une poudre
destinée à préserver des mauvais esprits. Au cours de ses enquêtes sur les budgets familiaux
dans la vallée du Niari ( l ) , DHONTa pu constater que les passages de féticheurs dans la
région avaient des répercussions non négligeables sur ces budgets et qu'elles représentaient
des dépenses moyennes de l'ordre de 20 %... environ des dépenses de Santé avec des valeurs
remarquables de 4 F et A l'opposé de 100 et 140 F.
Dans son étude sur le mouvement Croix-Koma, J.-F. VINCENTsignale (2) que (( tous
les malades doivent payer les soins donnés, 20 F la séance d'incision, 50 F la bouteille de
potion pour les plaies du ventre, 10 F les gouttes dans les yeux des bébés, etc. ».
Ces tarifs n'ont rien d'exagéré e t correspondent aux gains normaux d'un féticheur
lorsqu'il a des clients.
Ceci explique d'une part la prolifération de charlatans n'hésitant pas pour augmenter
leur popularité à pratiquer toute sorte de tours de prestidigitation, d'autre part le désir
qu'expriment certains féticheurs jeunes et dynamiques de voir reconnaître officiellement leurs
connaissances par les autorité administratives e t de pouvoir, un jour, être patentés.
Il est fort intéressant de constater cet état de chose e t il semblerait logique e t vraisem-
blablement rentable pour un pays en pleine élaboration de faire appel à toutes les ressources
intellectuelles, morales e t traditionnelles dont il dispose. L'étude des Simples e t de leurs
applications médico-magiques qui suit cet exposé des croyances e t des connaissances médicales
des Congolais montre à quel point dans ce domaine, ces ressources traditionnelles sont riches,
abondantes et variées e t quelle matière première cela représente pour un pays jeune et
dynamique comme l'est la République d u Congo-Brazzaville.

(1) DAONTY. - Les budgets familiaux dans les villages du Niari. - Rapport O.R.S.T.O.M.Scienïrs Humaines,
juillet 1965,ronho, 195 p.
(2) VINCENTJ.-F.- (Op.cit. p . 555).
DEUXIÈME PARTIE

LES SIMPLES
ET LEURS APPLICATIONS
MEDICO-MAGIQ~ES
Après avoir essayé de dégager les idées et les croyances qui ont présidé à l'élaboration
des niédecines congolaises e t en avoir décrit les pratiques les plus courantes, il me faut
maintenant étudier les simples qui sont à la base de cette médecine et en indiquer les
applications ~nédico-magiques.
Pour que ce catalogue soit plus facile à consulter, j'ai préféré ne pas tenir compte des
affinités botaniques et classer les familles par ordre alphabétique en séparant cependant les
Fougères e t les Champignons des Phanérogammes traités en priorité. A l'intérieur de chaque
famille, le classement par ordre alphabétique est maintenu pour les genres e t espèces.
Pour chaque plante! j'ai donné comme références botaniques, celles de l'herbier que j'ai
constitué sous la direction des féticheurs eux-mêmes a u moment où ils m'indiquaient les
propriétés de ces plantes e t les usages qu'ils en faisaient. Cet herbier est déposé a u Laboratoire
de Phanérogamie du Muséum National d'Histoire Naturelle de Paris, où il a été incorporé
à l'herbier d'hfriaue. Un double esiste au Centre O.R.S.T.O.h,Z. de Brazzaville. Certaines
espèces banales ou ciiltivées clont l'identification botanique ne pouvait donner matière à
discussion n'ont pas d'herbier de référence. 11 en est de même pour les plantes signalées par
différents auteurs et pour lesquelles je n'ai pu obtenir aucuii recoupement lors de mes
enuuêtes.
Après les références botaniques, j'indiquerais les divers noms vernaculaires de la plante
ainsi que leur signification lorsqu'elle est connue. Pour la transcription de ces noms, ainsi
que ceux des différentes ethnies, j.e me suis efforcé de suivre les règles e t les graphies indiquées
par A. JACQUOT dans son Essai. de systématisation de la graphie pratique des ethnonymes
d u Congo ( 1 ) .
En ce qui concerne les utilisations pharmacologiques des plantes je me suis borné A
n'indiquer que les renseignements recueillis au seul Congo-Brazzaville, même si la race étudiée
déborde largement sur des territoires limitrophes, car il faut des limites à toute étude.
Dans ces conditions, la littérature fournit très peu de données sur la pharmacopée
congolaise : en dehors de l'indication des plantes utilisées cornme excitants ou poison de
chasse, de pêche ou d'épreuve, les ethnologues signalent rarement les usages médicamenteux
d'un végétal correctement déterminé. A notre connaissance, il n'y a que deux publications
qui traitent de la pharmacopée congolaise avec une réelle certitude des déterminatioris
botaniques : ce sont les travaux de DESCOINGS (2) e t de SANDBERG (3) qui seront fréquemment
mentionnés dans les pages suivantes sous le simple nom des auteurs. Lorsque des renseigne-
ments cités auront une origiiie différente, ils seront référencés après chaque plante concernée.

(1) Centre O.R.S.T.O.M. de Brazzaville, Service dcs Sciences Humaines (Linguistique), multigr., p. 21, déc. 1966.
(2) DESCOINGSB. -- Essai d8lnven&ire des PlanLes hle'dicinoles d'Airiqirc fiqual»riale - Bull. de l'Institut (le
Recherches Scientifiques au Congo, vol. II, 1963, pp. 7-24.
(3) S * ~ n n s n cF. - Éluiles sur les Plantes Midicinales d ï'origues d'Afrique ï'rol)irale - Cahier d e Maboké. tome III,
fasc. 1, 1965, pp. 5-49.
Acanthus montanus (Nees) T. Anders
HERBIER: 140-Vouanza - 635, galerie foreslibre de la Loualou, km 16 route de 31ouyondzi-Kindamba -
1552 vill. de Mondeko, km 30 route de hfakoua-Ouesso.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi: nzala muindo; Laali : balingaya; Mbaamba : kupa : ilibôsi : tsana
na nkoi; Bôngili: ikoku; Songo : bokaa sende, yangbe; Bomitnba: ikelede.

Espèce banale de l'Afrique Tropicale humide, A. montanus pousse aussi bien en savane
qu'en forêt dense : on le trouve au Congo, près des villages, a u x bords des routes, aussi
fréquemment que dans les régions périodiquement inondées de la cuvette congolaise ; il est
présent à la fois sur les plateaux batéké e t dans les forêts liydrophiles du Chaillu et du
Mayombe.
Dans la pratique médicale, il est recommandé, comme purgatif, de boire le décocté des
tiges feuillées et, comme calmant de la toux, de manger les feuilles accommodées en légume.
E n délayant dans du vin de palme la pulpe obtenue en les pilant, avec des tiges de
Costus, et un jeune fruit d'ananas, on obtient un liquide qui passe pour un bon remède des
uréthrites hlennorragiques. Pour faire mûrir les abcès, on applique un emplâtre fait avec
l'intérieur des tiges ou des feuilles préalablement chauffées.
Pour se protéger des démons, écraser les feuilles, mélanger le jus à du parfum et s'en
passer quelques gouttes sur les sourcils. Avec Cissus aralioides, Setaria chevalieri, Rhekto-
phyllum mirabile, la plante sert à préparer des mixtures employées pour des cérémonies de
purification et d'exorcisme.

Asystasia gangetica (Linn.) T. Anders


HERBIER : 95 champ de tir de la Lifoula; 264 vill. de Mbanzanguedi, sur l'ancienne route de Kinkala.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : singa nzala muindo ; Beembe : rnunpuku ; V i l i : solokolo ; Laali : muenie,
munpoko; Tdké: onvula, osiele; Mbôsi: singa, oiido; Koyo, Akrva: indondo, andoko; Bondjo:
Nzima.

Très commune dans les formations secondaires, autour des villages le long des routes,
dans les plantations abandonnées, cette Acanthacée est assez souvent utilisée dans la
thérapeutique locale.
Le décocté des feuilles est donné en boisson contre les courbatures fébriles, l'épilepsie,
les maux de ventre, de cœur e t la blennorragie. Le jus des feuilles est employé en instillations
nasales, contre les hémorragies, en friction, contre le torticolis et la grosse rate des enfants,
en suppositoires contre les hémorroïdes.
Dans l'Alima, il sert à masser le ventre des femmes en couches, pour faciliter le travail.
Cet Asystasia entre aussi dans divers -traitements complexes destinés à protéger les
enfants des attaques des fétiches Nzoumba ou Wuma e t des maladies qu'ils provoquent.

Brillantaisla patula T. Anders


HERBIER : 417-Baratier.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Beenrbe, V i l i : lelembe; Yoombe : lembelembe; Laadi : malee-Lemba, leelernba;
Tsaangi: dilelembe; T i é : muinmunene; Laali : hluinwamula; Y a n : yeko; Ték.4: lemcntoko; MbOsi :
poli; Kôyô : mbuli; Akwa : nvuli.

(1) Déterminations botaniques effectuées par H. HEINE


(Laboratoire de Phanérogamie du Mus4um nalional d'hialoire
naturellc Paris).
Cette plante suffrutescente se caractérise par de grandes feuilles dont le limbe se
prolonge tout le long du pétiole par deux ailes dentées. Assez fréquente a u Congo, on la
rencontre principalement autour des villages, dans les plantations où elle est, sinon semée,
du moins entretenue en raison de ses propriétés médico-magiques.
Parmi les nombreuses indications de ce végétal, la tachycardie est celle qui revient le
plus souvent dans la bouche cies féticheurs. Dans ce traitement, les feuilles sont prescrites,
seules ou en mélange, avec Anonidium mannii, Kalanchoe sp., divers Ocimum, iMomordica
charantia, etc., sous forme de suc à absorber tel quel, ou à délayer dans du vin de palme. Ce
remède est applicable aux maux de ventre des femmes, aux affections broncho-pneumoniques,
ainsi qu'aux enfants qui souffrent de la rate.
Le jus des feuilles est utilisé pour soigner les fous et les épileptiques; une partie est
instillée dans le nez e t les yeux, le reste est donné en potion. Lotions et bains de vapeur
pratiqués avec le décocté tiède des racines, complètent ce traitement, tandis que diverses
pratiques magiques destinées à éloigner les mauvais esprits qui troublent le malade, sont
mises en ceuvre.
Les feuilles sont consommées en légume pour combattre l'anémie et la malnutrition.

Dicliptera verticillata (Forsk.) C. Christ.


HERBIER : l h 9 1 v i l d'Otendé, sous-préfecture de Fort-Rousset.
NOMV E R X A C U L A i R i I : K6''Ô;indol<o.

Extrêniement répandue dans toute la zone forestière, cette Acanthacée à inflorescences


axillaires très condensées, à tige hexagonale, est eniployée, dans la préfecture de l'Équateur,
pour soigner la coqueluche : les feuilles, passées a u feu pour être raniollies, sont pressées;
le jus extrait est donné à boire.

Dischistocalyx hirsutus C. B . Clarke


IIERDIEH : 7611 forét de la Bouenza, piste dc l'Espérance; 1852 vill. de Kingani, en forêt après les
plarilations.
Nom vrinsACuLAiRE : Téké : r n u ~ s l ~ i n s tndzale.
~i

Cette espèce, plus ou moins lianescente, à grandes fleurs mauves, passe, dans la région
de Komono, pour faciliter l'accouchement.
Nulle part au Congo, je n'ai retrouvé son emploi comine poison de pêche, signalé, a u
Gabon, par WALKER et SILLANS.

Justicia extensa T . Anders


I ~ E H B I E: R1492 vill. d10tciidé, sous-prbfecture de Fort-Roussct et vraiseniblablernent : 460 et 616,
tous dcux stériles.
Xoms V E R N A C U L A I R E S : Laadi: mbaka; Yoombe: fula nkondo; Laali: nbaka nzari : Mbôsi, KôyO:
indoko, konge ndoko.

11 est cultivé dans l'blima e t l'Équateur, en raison de son action ichtyotoxique,


propriété très généralement reconnue à cette plante, dans l'ensemble du Congo.
Le jus des feuilles est parfois administré en instillations oculaires pour tuer les filaires.

Justicia insularis T . Anders


H E R B ~ E:R380 rive gauche de la Foulakari; 1329 vill. de Mouila, km 10 route hlossendjo-Dolisie;
1565 vill. de Kounda, route hIalioua-Ouesso.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : rnuinpoko; hibôsi; Kôyô : rnandoko ; Kôta : ndoko; Tsaangi : niupoho.

Ce Justicia, extrêmement banal, est très souvent prescrit par les féticheurs congolais,
dans le traitement des affections cardiaques : les feuilles sont accornmodées avec de l'huile,
du sel, et consommées, comme légume, avec de la viande ou du ois son.
50 A. B O U Q U E T

Phaulopsis poggei (Lindau) Lindau


HERBIER: 1466 vill. de Foura, terre Foura, sous-préfecture de Boundji.
N O MV E R N A C U L A I R E : 11lbBsi: ondoko.
Dans l'Alima, la pulpe obtenue en écrasant les feuilles de cette Acanthacée avec celles
d'Aspilia Kotschyi est appliquée, en pansement humide, sur les anar ris, pour les faire
avorter.

Pseuderanthemum ludovicianum (Büttner) Lindau


H E R ~ I E:R2053, Irnpfondo, forêt le long du canal dlEpEna.
Cette grande Acanthacée, aux fleurs d'un blanc pur, au dessous des feuilles violet, est
abondante dans la Cuvette congolaise; elle y voisine avec Whitfieldia elongata qui porte le
même nom vernaculaire et a souvent les memes usages.
La décoction des feuilles est donnée en boisson, contre les maux de côtes et les troubles
ovariens. Elle sert, aussi, à laver les jumeaux, à leur naissance. La plante entière, cuite en
légume, mangée avec de la viande ou du poisson, préviendrait les engorgements de la rate
et rendrait les femmes fécondes.
Lorsque, loin de son village, on désire connaître ce qui s'y passe, il suffit, le soir, avant
de se coucher, de se mettre une goutte de jus des feuilles dans chaque œil, pour voir, en rêve,
sa maison et ses proches.

Pseuderanthemum tunicatum (Afz.) Milne-Redhead


HERBIER: 502 bord de la Loufini; 1853 vill. de Kingani en forêt.
N O MV E R N A C U L A I R E : Téké: rnutshitshine.
Dans la région de I<omono, le décocté de cette plante est donné en boisson, à raison d'un
verre par jour, comme fortifiant, apéritif et défatigant.

Sclerochiton nitidus (S. Moore) C. B. Clarke


HERBIER: 64 route de Linzolo, vill. de iiloutarnpa.
NOMV E R N A C U L A I R E : Laudi: rnbola.

Contre les douleurs rhumatismales, les épanchements de synovie, ou les œdèmes des
articulations, appliquer un emplâtre de tiges et de feuilles pilées et réchauffées; le maintenir
en place, par une bande.

Thomandersia butayei de Wild.


HERBIER: 31 route de Kinkala; 251 vill. de Mbanzanguedi sur l'ancienne route de Kinkala; 1931 vill.
de Bo~irigolo,aprbs Kakarnoeka, rou1.e S F N ; 1966 vill. de Tchisséka, sous-préfecture de Madingo-
Kayes.

Elle est répartie dans le secteur forestier sud-ouest où elle paraît remonter le I<ouilou-
Niari, depuis le Mayombe, jusqu'aux forêts de la préfecture du Pool.

Thomandersia congolana de Wild. & Th. Dur.


HERBIER: G't8 galerie de la Loualou; km 16 route de Rfouyondzi-Kindarnba; 675 vill. de Louboto,
forêt en amont des chutes de la Bouenza; 954 Kornono, piste SO en forêt.
Elle se rencontre surtout dans la région correspondant aux vallées de la Bouenza et du
Djouéké, a la haute vallée du Djoué et au massif forestier du Chaillu.

Thomandersia hensii de Wild. & Th. Dur.


HERBIER: 1006 environ de Kornono; 1 4 2 2 hlayolio, piste de la Louéssé; 1784 Mts. Ndournou au niveau
du vill. de Marnbili.
Elle pousse dans les secteurs forestiers proches du Gabon e t du Cameroun, le long de
I'Alima e t de la Likouala, jusqu'en bordure de la Cuvette congolaise.

Thomandersia laurenti de Wild.


Se trouve dans le secteur central, le long du Congo e t de ses amuents, depuis la région
de Fort-Rousset jusqu'à Renéville, en passant par Ngabé.

Thomandersia laurifolia (T. Anders ex Benth.) Baill.


N'est signalée au Congo que par un échantillon de Trochain (8274) en provenance du
Mayombe.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : (s'appliquent aux divers Thomandersia) : Laadi: N'nuun ba kuyu, n'nuungu
wa saangi; T'ili: ICivun; Yoombe: ibuni; Laali, Tié, Y a a , Ndasa, Nzabi: mukula mukulo;
Albaamba : okuka, mulcua, lokua ; M6ôsi : okoka; Bokiba : monkuka ; Bôngili : ikoka; Sanga :
tembe hani; Bondjo: moltuka; Enyels: clikoka; Songo: mokoka; Babinga: n'goka; Bekwil: debak.
Les Thomandersia sont des arbrisseaux dépassant souvent 7 m de haut, tout à fait
remarquables par une anysophyllie parfois si poussée, que les échantillons examinés super-
ficiellement paraissent avoir des feuilles alternes; ce phénomène pourrait être en relation
avec les conditions écologiques dans lesquelles pousse la plante : ombre, humidité seraient,
semble-t-il, des facteurs favorisants.
Les cinq espèces de Thomandersia existant au Congo sont également employées par les
féticlieurs qui leur attribuent la même valeur thérapeutique ou magique e t leur donnent
le même nom.
Les principales indications de ces plantes sont : les maladies infectieuses des voies
génito-urinaires (leucorrhées, vaginites, blennorragies), les parasitoses intestinales, les
diarrhées dvsentériformes e t les troubles ovariens. Les Thomandersia sont ~ a r f o i sutilisées.
dans la Sangha en particulier, comme reconstituant dans les cas d'asthénie et de fatigue
généralisée. Ces diverses maladies sont soignées par l'absorption, à doses fractionnées, dans
le courant de la journée, soit de tisane préparée avec les racines ou les tiges, soit de suc
obtenu par expression des organes plus mous.
E n applications externes, le jus des feuilles est prescrit pour soigner les affections
cutanées localisées, telles que : furoncles, abcès, plaies pianiques, gale, ou généralisées, comme
les éruptions de varicelle ou de variole. S'il y a plaie ouverte, elle est saupoudrée, avec les
feuilles sèches écrasées, après avoir été lavée avec le décocté de la plante entière.
La ~ u l des
I I
~ eracines sert à frictionner les malades atteints d'œdèmes ou de rhuniatisnies:
le jus est parfois instillé, dans l'œil ou dans l'oreille, comme anti-inflammatoire.
Les Thomandersia sont aussi très employées dans les pratiques de magie ou de sorcellerie.
Plantées près des maisons ou suspendues à l'entrée de la case, elles en chassent les démons;
le jus, en boisson, permet d'exorciser les malades possédés par les esprits malfaisants, ou
de guérir les maladies provoquées par des sortilèges.
Réf. : H. Heine : Révision d u genre Thomandersia Baill. (Acanthacées), Bull. du Jardin
Botanique de l'État, Bruxelles : Vol. XXXVI (fasc. 2), pp. 207-248, juin 1966.

Whitfieldia brazzae C . B. Clarke


HERBIER: 360 Kinkala route de Hamon; 1460 vill. de AIbesé, terre Ongondza sous-préfecture de Boundji.
NOM V E R N A C U L A I R E : Laadi : Kidembe.
Belle Acanthacée à fleurs orange, elle sert parfois, dans la région de Brazzaville, à
préparer des bains ou des bains de vapeur, destinés aux malades atteints de courbatures
fébriles.

Whitfieldia elongata ( P . Beauv.) de Wild. & Th. Dur.


HERBIER : 1531 vill. d'Oyoué II k m 41 route de Malioua-Kellé; 1646 <( Saiigha-Bois O Chantier de hIaiigokél6
sur la Ngoko; 2078 Dongou, piste au N. dit vill. et bords de la Motaba.
A. B O U Q U E T

NOMSV E R N A C U L A I R E S : Mbôsi: bernba; Bongili: bangwa; Babingu: ndolu; Rondjo: nti)ke bonge;
Bomitaba: rnokoto bonge; Songo: tongo lengr., tugenge.
Cette espèce, à très belles fleurs blanches, ns se rencontre au Congo, qu'à l'est des
plateaux batéké, dans toute la zone forestière du secteur périphérique et de la Cuvette
congolaise; elle est particulièrement abondante dans 1'Alima et dans 1'Equateur.
La décoction des feuilles dans du vin de palme est donnée à boire, contre les maux de
ventre et les empoisonnements alimentaires; la pulpe des feuillcs, préalablement passées
au-dessus du feu, sert à masser les malades atteints de bronchite; dans la Likouala, les femmes
qui veulent concevoir, doivent les manger comme légume.

Alternanthera repens O . Ktze.


NOM V E R N A C U L A I R E : Enyele: bauela sanlce.
Chez les Enyélé, la décoction de la plante entière est un remède des maladies vénéricnnes
(Descoings).

Amaranthus gracilis Desf. ex Poir.


HERBIER: 437 Matoumbou.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi: kiteeta : Mbôsi: utugno; Kôyô : udurnduba; Bondjo : rnolumba; Songo :
mbudia; Baya : mbudi.
Cette rudérale, ainsi que les espèces affines, entre dans la catégorie des remèdes popu-
laires que tout le monde connaît et utilise, avec plus ou moins de bonheur, dans le traitement
d'affections diverses, le plus souvent bénignes.
Le jus des feuilles est absorbé pour soigner les maux de ventre et de cœur. Il serait,
aussi, vermifuge et aurait une action sur les filaires, d u moins lorsqu'on peut les atteindre
dans la muqueuse de la paupière ou du globe oculaire. Les femmes Mbôsi l'utilisent comme
emménagogue.
Dans la Likouala, le décocté de la plante entière sert à laver les jumeaux à leur
naissance, et à baigner les enfants fiévreux. Dans le Sangha, la poudre de feuilles sèches est
appliquée sur les pustules pianiques ou varioleuses.

Gelosia taxa Schum. & Thonn.


HERBIER
: 1211 vill. de hlukassi.

Gelosia trigyna Linn.


HERBIER: 198 Bloutampa route de Linzolo.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi: tieta; Beembe: munpolco; Luali: ntula; Y a a : litcliuaso; hlbôsi: bubulu;
Enyélé : nduuda Téké : nkomonko, obiele, osana.
Les Celosia sont, quelquefois, employés dans divers traitements des troubles ovariens,
le plus souvent en association avec Solanum sp. Momordica charantia, Annona arenaria et
Vitez madiensis.
La pulpe des feuilles, en applications locales, après scarifications épidermiques, soula-
gerait des douleurs intercostales; absorbée avec du sel de palmier, elle passe pour avoir des
propriétés défatigantes.

(1) Déterminations botaniques effectuées par A. CAVACO(Laboratoire de Phanérogamie - Muséum national d'histoire
-
naturelle Paris).
Cyathula achrysantoides ( H . B. & K.) Moq.
I ~ E R B I E: R520 bord de la Biboté; 2008 Impfondo.

Cyathula prostata (Linn.) Blume


HERBIER: Il route de Kinkala; 922 vill. de 31adingou route Komono-Zanaga; 2002 Iiiipfondo.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi: mana mango; Mbôsi: lenama; Y a a : kwa kulukusu; N d a s a : klikoso;
Tsaangi : kolokoso; Enyele : nkolo nkolo, kokoso; Songo: boto; Téké : nkolo nkoso.

Ces deux rudérales sont indifféremment utilisées pour traiter les affections bronchiques
(douleurs intercostales, points pleuraux, bronchites); une partie de la drogue, crue ou cuite
sur des braises, est mangée avec quelques graines de maniguette, l'autre partie, pulpée, sert
à frictionner la poitrine du malade. Elles auraient aussi des propriétés antidiarrhéiques.
Les I<ôta emploient le décocté pour laver les lépreux e t les galeux; leurs plaies sont
ensuite enduites d'une pommade à base de charbon de Cyathula et d'huile de palme.
Un féticheur Icôyô, spécialiste du traitement des fractures, se sert ainsi d e ces plantes :
il en ramasse une grande quantité qu'il fait bouillir dans une marmite, avec des feuilles de
Sansevière e t un fragment de tronc de bananier coupé en morceaux. Après cuisson, il lave
la partie fracturée avec le liquide tiède, puis réduit la fracture en la massant doucement
avec les marcs et pose des attelles ou un bandage pour l'immobiliser. D'après cet informateur,
cette médication serait aussi très eficace sur la cicatrisation des plaies.
Toujours en frictions, ou en applications, le jus des Cyathula est donné comme calmant
des douleurs lombaires e t des céphalgies; leurs cendres, diluées dans de l'eau, sont données
en boisson contre la blennorragie (Descoings).
Lorsqu'un jeune homme de la Likouala veut augmenter ses chances de séduire une belle,
il doit d'abord se laver le visage avec le jus de la plante, puis mâchonner, tout en faisant sa
cour, un morceau de tige en guise de cure-dents.

Pendiaka sp.
Noni VERNACULAIRE : Téké: lekuli.

Descoings signale que : « le suc de la plante est bu comme antiblennorragique ».

Crinum purpurascens Herb.


et espèces afines.
IIERBIER: 1547 vill. d'Oyoué I l , campement Alilvango; km 35 route Makoua-Kellé.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : hlbôsi, Kôyô : efialendzabi; K ô y ô : yika lenzabe; Akwa, Sanpa. Enydlé, Bondjo .
ilanga : K ô t a : langa V i l i : lilanga.

Dans tout le Nord du Congo, dans les bassins d e lYAlima,de la Sangha e t de la Likouala,
les féticheurs utilisent très souvent les bulbes de divers Crinum de forêt, d'ailleurs fréquemment
plantés dans les villages, pour leurs propriétés émeto-purgatives. Sous forme de décocté
ou plus souvent de macéré, la drogue est prescrite en boisson dans le traitement des œdèmes
du ventre, des empoisonnements, des affections broncho-pneumoniques, des troubles ovariens
ainsi que les débuts d e hernie.
Le jus du bulbe est aussi employé en friction pour soigner les enfants qui ont une grosse
rate. Comme aphrodisiaque, manger les feuilles crues avec des amandes de palmistes. Ce
remède serait aussi eficace, dit-on dans les environs de Dongou, contre les morsures d e
serpents.
54 A. BOUQUET

Haemanthus sp.
HERBIER
: 869 du vill. de XIoutampa aux bords du Congo.

Dans la région de Brazzaville, cet Haernanthus sert au traitement de la tachycardie :


boire un demi-verre par jour du décocté du bulbe.

Hypeastrum equestre Herb.


Nonr VERNACULAIRE : Songo: lilenga.

Cette Amaryllidacée à fleur d'un beau rouge orangé est très souvent plantée dans les
jardins comme espèce ornementale. Dans la région de Mouyondzi elle est employée comme
l'espèce précédente pour soigner la tachycardie. Dans la Likouala elle sert surtout à confec-
tionner des philtres destinés à séduire les filles.

Anacardium occidentale Linn.


HERBIER : 1983 vill. de Sindou Nkola.
NOMV E R N A C U L A I R E : Lumbu: ngasaliu.
Commun dans la région côtière, ou il est souvent planté dans les villages pour ses fruits
comestibles. Les écorces servent à préparer une tisane réputée anti-blennorragique. Dans le
Kouilou, le mélange des écorces de cet arbre et de Manilkara welwitschii est utilisé pour
soigner les maux de ventre des femmes : boire un verre, 3 fois par jour, de la décoction
aqueuse.

Antrocaryon nannanii de Wild.


HERBIER : 300 galerie forestière après Moutampa; 416 Baratier; 1231 Sibiti, en forêt; 1772 Mts. Ndoumou
après le vill. d'Isiélé; 1799 vill. de Malima-Mabiala, route Sibiti-Komono.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi, Suundi, Koongo: Nkoko, mukoko, ntiankoko; Laali: mongongo; Y a a :
mugomo; Mbaamba: mugonhon, ondzi.
Les écorces de ce grand arbre à fût droit sont épaisses, très adhérentes e t laissent
écouler, lorsqu'on les entaille, une résine laiteuse devenant brunâtre à l'air. Les feuilles poilues
sont rassemblées à l'extrémité des rameaux; le fruit, très caractéristique, est une drupe
subglobuleuse de la taille d'une petite orange, verte à pulpe acidulée, renfermant un noyau
trés dur, à parois spongieuses, orné, au sommet, par cinq opercules entiers qui sautent a u
moment de la germination.
Cet arbre ne semble pas très fréquent a u Congo : on le trouve dans les forêts reliques
" .
de la ~ r é f e c t u r edu Pool. en remontant la vallée de la Bouenza iusau'au massif du Chaillu.
qui semble être la limite nord de cette espèce.
La tisane de feuilles ou d'écorces est donnée en boisson contre la toux et les maux de
ventre, en bains et bains de vapeur contre les rhumatismes et les courbatures fébriles.
Pour les féticheurs, les graines représentent la partie la plus intéressante de l'arbre par
les pouvoirs magiques qui y sont concentrés. Elles sont l'ingrédient, quasi indispensable,
de toute préparation médico-magique : elles protègent des esprits, assurent la chance, la force
et évitent les maladies. On les trouve couramment en vente sur les marchés de la capitale,
dans les échoppes spécialisées.

Lannea welwitschii (Hiern) Engl.


HERBIER : 1 rollte de Kinkala; 158 Station O.R.S.T.O.M.Brazzaville; 232 route de ICinkala; 707 galerie
forestière le long cie la Louziliriga, km 7 route IComono-Tsiaki; 1968 vill. de Tctiiséka sous-préfecture
de Bas-I<ouilou.
NOMSV E R N A C U ~ . ~ I H E :S T,nniii, T ' i l i : rikoiiibi; Beernhr: niiikuniba; Mbaantba: olcuriibi, ongnege; T é k é :
niiigana.
F E T ~ C I I E U R SE T M ~ U E C I N E S TRhDITlONNELLES D U C O N G O (BRAZZAVILI.E) 55

Commun dans les recrûs, les galeries forestières e t les formations secondaires de la
préfecture du Pool e t des bords du Congo, cet arbre est employé pour soigner les troubles
ovariens et la stérilité des femmes (elles doivent boire le décocté des écorces). Ce remède sert
aussi au traitement des diarrhées dysentériformes, de la blennorragie et des hémorroïdes.
Le décocté des racines aurait des propriétés expectorantes ou vomitives qui le font prescrire
contre la toux e t les congestions pulmonaires, ainsi que comme contre-poison. Il est assez
souvent recommandé en bains de bouche contre les gingivites e t autres affections des
muqueuses buccales.
La pulpe des écorces est appliquée en pansement humide pour soigner les œdèmcs des
jambes; délayée dans du vin de palme, elle passe pour guérir l'épilepsie.

Mangifera indica Linn.


X o ~ sV E R N A C U L A I R E S : Laadi, manga; Z'oonibé: mumariga; Laali: mumango.

La décoction des écorces de Manguier est utilisée en boisson et en bains de siège pour
soigner les diarrhées dysentériformes e t en bains de bouche contre les aphtes, les gingivites
et autres plaies de la bouche.

Pseudospondias microcarpa (A. Rich.) Engl.


HERBIER: 216 route de Linzolo; 1412 Mayoko, piste de la Louessé; 1663 « Sangha-Bois a chantier
forestier de Mangokélé sur la Ngoko; 1908 Mayombe, gorge de la Loukala à 5 km aprPs Les Saras;
2111 vill. de Mindjoukou sur 1'Ibenga.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : nyibu; Y o o n ~ b :
e niusimbile ; Kôyô : osaa; S a t ~ g a: iiiosasangi; Bondjo :
rnuangi, moyendzo; Songo: 1010; Enyele: eyungu; Babinga: wungu; Mzabi: inubongonio.

Cet arbre est très commun dans toute la zone forestière, aussi bien dans les recrûs, que
dans les galeries ou dans les forêts plus ou moins denses. Êcorces e t feuilles sont d'un emploi
courant dans la thérapeutique traditionnelle : la poudre d'écorces est consommée contre la
toux, les courbatures fébriles, les maux de côtes et l'asthénie; le décocté est donné en boisson
contre les maux de ventre, la diarrhée, les intoxications alimentaires, les états sub-ictériques
avec urines troubles e t fortement colorées, ainsi que dans le traitement des affections gono-
cocciques. E n bains de vapeur et frictions avec les marcs résiduels, elle est aussi employée
contre les douleurs rhumatismales, plus ou moins chroniqes.
Dans la région de Brazzaville, lorsqu'une jeune femme se met à ((courir après les garçons »,
parce qu'elle a été ensorcelée, il faut lui donner à boire le jus des écorces cuites dans une feuille,
pour lui faire (( vomir le fétiche )).

Sorindeia sp.
HERBIER : 290 chu1.e~de la Foulakari; 477 îorét de Baiigou; 576 bords de la Loufini.
Nonr V E R N A C U L A I R E : Laadi: nsibu, niupersi, luambakala.

Si le genre se distingue bien des autres Anacardiacées par l'anastomose très particulière
des nervures tertiaires d e la feuille, il est, par contre, très dificile, sans autre moyen de
diagnose, d e reconnaître les différentes espèces qui existent a u Congo.
Les Sorindeia sont parfois employés par les féticheurs pour soigner les affections grippales,
avec céphalgies et courbatures fébriles : le traitement consiste à boire le jus des feuilles, à
se frictionner avec la pulpe e t à prendre un bain de vapeur avec le décocté des écorces.

Spondias monbin Linn.


HERBIER: 1894 vill. de Nv.lut,i.
NOM V E R N A C U I . A I R I L : Yoomhe: mugirnge.

Dans le Mayombr, le décocté des feuilles est utilisé en bains de boiiche, comme anti-
odontalgique.
56 A. B O U Q U E T

Trichoscypha a f . abut Engl.


~ I E ~ D I :E1735
R viii. d11si61C, route Sibiti-Zanaga.
NOMV E R N A C U L A I R E : B a b i n g a : movutu.
De grandes feuilles velues, de près d'un mètre de longueur, un tronc droit marqué par
des cicatrices foliaires, donnent à cet arbre un port de palmier. Les écorces rougeâtres,
fissurées longitudinalement, laissent écouler un peu de latex blanc, lorsqu'on les entaille.
Les Babinga de la région de l<omono-Zanaga en utilisent le décocté pour soigner les maux
de ventre.

Trichoscypha acuminata En gl.


J I E R B I I ~: R496 forêt de Bangou; 642 galerie de la Loiialoii, km 16 route de AIouyondzi-Kidamba;
1052 vill. de Coiiba; 1879 vill. de Kingani.
NOMSV F R N A C U I . A I R F S : V i l i , Y o o m b e ; nvuta; Beenlbe: inununii; Pirtzrc: mufira; L u n l b u : iniiîiira, nifiit;~;
l'sncizgi: mufila; K ô l a : inushiela; iVznbi: niuliti, ilili; !Ydasa, A f b a a m b a : mulili, olili; KôyO: niuiiil~a;
Laa!i: kibiilu, mukiinukunu muvono, muvuto; T i d : muburi; B o n g i l i : niuridola.
Arbre monocaule, à grands bouquets de feuilles terminales, laissant sur le sommet du
tronc d'importantes cicatrices foliaires, Trichoscypha ~ c u m i n a t aest très commun dans toutes
les forêts denses. 11 est tout à fait remarquable, par ses inflorescences rose vif, poussant, en
grosses grappes, sur le tronc. Les fruits, rouge foncé à maturité, sont comestibles; écrasés,
ils donnent un liquide vineux qui serait agréable à boire.
A peu près partout dans le Congo, les écorces servent au traitement des affections
bronchiques, des céphalées, des courbatilres fébriles, des maux de côtes ou de ventre; elles
seraient aussi vermifuges et aphrodisiaques. Le traitement est constitué par le décocté des
écorces, dont une partie est absorbée par doses fractionnées, dans 1s courant de la journée,
l'autre partie servant à prendre un bain de vapeur, tandis que la pulpe résiduelle sert à
frictionner le malade.
Les Téké e t les Duma soignent, avec les écorces, la stérilité des femmes, la dysménorrhée,
ainsi que les hémorragies de la grossesse. 11s utilisent aussi le décocté pour laver les plaies
varioleuses et pour baigner les rhumatisants.
Les fruits doivent être mangés par les convalescents et les anémiques, comme reconstituant.

Trichoscypha gossweileri Exell & Mend.


HERBIER : 651 galerie de la Loualou, km 16 route de Mouyondri-Kindamba; 678 e t 1729 forêt en amont
des chutes sur 5 km.
NOM V E R N A C U L A I R E : L a a l i : inupasi.
Ce petit arbre à folioles asymétriques longuement acuminées, à grandes inflorescences
axillaires lâches e t à fruits pyriformes, se terminant par un bec pliis ou moins marqué, est
employé, dans la vallée de la Bouenza, pour soigner les maux de ventre.

Trichoscypha sp.
H I . : R B I E: ~608 galerie de la Loualou; 760 fcrêt galerie de la RIoabi, route de Tsiaki au bac; 1048 piste
de Bouba.
Dans des cas analogues, les féticheurs de plusieurs régions prescrivent l'emploi
d'autres espèces de Trichoscypha que je n'ai pu déterminer, faüte d'échantillons hotaniques
sufisants.

Thyrsodium africanum (Engl.) Van de Verk.


HERBIER : 1920 forêt derrière le vill. de Mandzi à 5 l<m de Sou~ida(préfecture du Kouilou).
K o ~ sV E R N A C U L A I R E S : Y o o m b e , 1,itmbr~; Kisafiikala.
Dans le Mayombe, les écorces de cet arbre servent au traitement de la dysenterie : dans
les cas d'urgence, prélever les écorces, en racler la partie interne e t la manger, sinon, utiliser
le décocté prescrit aussi en bains de vapeur con-tre les douleurs généralisées e t les courbatiires
fébriles.
F É T I C I I E U R SE T M E D E C I N E S T R A D I T I O N N E L L E S D U C O N G O ( B R A Z Z A V I L L E ) 57

Annona arenaria Thonn.


E i n n ~ i r:~ 513 bords cle la hfbotb.
NOMSV E I I N A C V L A I R ~ S : Laadi : iilolo; Beent be : mulolo, mulolo nseke; I'ili : tcliilolo, kilolu 1,iicrnbi;
Kôta : mulolo; iWbOs~: ololo IiôyO : elolo; T é k é , T i é , Laali : clulo, hilolo ; Albaarnba : Lupasio.
Très commun dans les savanes arborées, ce petit arbre tourmenté est assez souvent
employé pour soigner les maux de ventre et les diarrhées. Une tisane d'écorces préparée par
décoction, est administrée en boisson par doses fractionnées dans le courant de la journée.
Certains féticheurs la prescrivent aussi dans les cas d'essouflement, d'asthme ou de bronchite,
car, disent-ils, cette médication serait expectorante e t vomitive. Les Kôta s'en servent pour
traiter les malades atteints de blennorragie.
Le jus des racines est considéré comme hémostatique e t cicatrisant, il est appliqué en
pansement sur les blessures, et donné à boire a u x femmes qui ont des règles douloureuses
et irrégulières.
Pour soigner les épileptiques, les Téké préconisent le remède suivant : récolter de très
jeunes feuilles encore repliées, les piler pour en extraire le jus; prendre d'autre part un
bouquet de tiges feuillées, le pulvériser avec de la maniguette mâchée, s'en servir pour
éventer le malade pendant qu'il boit le jus que l'on vient de préparer. Le malade doit proscrire
de son régime alimentaire la chair des oiseaux et des silures, le vin rouge ou le vin de palme
et ne doit plus fumer.
La plante est aussi employée pour éloigner les mauvais esprits et entre dans la formule
de divers sortilèges propres à faire triompher sa cause devant un tribunal ou à avoir du
succès auprès des femmes.

Annona murkata Linn.


NOMV E R N A C U L A I R E : Lnnli : rnalolc).
Dans la région de Brazzaville, la tisane de feuilles de « corossolier » est recommandée
comme fébrifuge, à raison d'un verre par jour.

Anonidium mannii Engl. & Diels


~ I E R R I :I ~
511
R b r 1 ~ ~de1 s la hlboié; 714 vill. de ivralimi, en forêt; 729 forêt,-galerie de la Moabi; 775 foirt
de la Bouenza à part,ir du vill. de Massia; 1058 vill. de Bouba, piste après les plantations; 1197 vill.
de Voaala de Mangomo; 1751 hlts. Aldoumou, apr8s le vill. d'Isié16.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Yoortzbe : Kindi, banga liba kwandi; V i l i : libandji Iwa bakwaiidji; P u n u , Tsanngi,
Laali, Y a n : miibè! Laali: moobe; Y a a : obe, mubeyc; Albaart~ba: obei, mubeye; nlbôsi, Kôyô,
Bôngili: obeye; Songo: mobcye; l i ô l a : Sanga: bundu; Babinga: ngwé; K ô y ô : opiira; B e k w i l :
bôbe; Bôngili: bobe.
Cet arbre d'aspect tourmenté a une écorce épaisse grise tachée de noir qui est la fois
spongieuse e t fibreuse e t dont la tranche blanchâtre est marquée de points orangés. Le
fruit est t o u t à fait remarquable : il atteint à maturité près de 50 cm de long, pèse plusieurs
kilos et possède une chair jaune comestible. Très commune dans toutes les forêts humides,
cette espèce est bien connue des Congolais et très estimée des féticheurs qui lui attribuent
de grandes vertus médico-magiques.
Les écorces servent à soigner les affections gastro-intestinales, les diarrhées dysentéri-
formes et les troubles ovariens : le liquide obtenu par décoction aqueuse des écorces coupées
en morceaux est donné au malade par doses fractionnées dans le courant de la journée. Ce
breuvage est parfois prescrit comme calmant de la toux.
Lorsqu'on souffre de courbatures fébriles, d'œdèmes plus ou moins localisés, de rhuma-
tismes, il faut racler les écorces, les passer au-dessus d u feu, après les avoir enfermées dans

( 1 ) 1)éterminations hotaniques effectuécs par Mme LE THOMAS(Laboratoir~~


de Phanérogamie - Muséum national
d'histoire naturelle - Paria).
58 A. BOUQUET

une feuille de Marantacée, pour les ramollir, ajouter du « tukula » et s'en servir comme
cataplasme; on peut aussi les délayer dans de l'eau bouillante et, enveloppé d'une couverture,
se soumettre à l'action bienfaisante de la vapeur.
La poudre d'écorces sert à panser les plaies, faire mûrir les bubons, traiter les morsures
de serpents; on la donne à manger aux épileptiques e t aux malades atteints de vertiges.
L'arbre a la réputation d'éloigner les revenants e t les mauvais esprits, d'empêcher les
cauchemars : pour protéger la maison e t ses habitants, il s u f i t d'asperger la case avec le
décocté des écorces, de mettre des feuilles dans le toit, ou d'enterrer un morceau du tronc
sous le seuil. Comme protection individuelle, il faut se laver avec de l'eau dans laquelle on
aura fait macérer des morceaux d'écorces, ou mettre des feuilles sous son matelas. C'est en
raison de ce pouvoir magique que beaucoup de féticheurs, avant de récolter feuilles ou
écorces, font une offrande à l'arbre et lui adressent une courte priére.

Artabotrys stenopetalus Engl.


HERBIER: 989 vill. de Ngokamina II, route de Komono.

Artabotrys thomsonii Oliv.


H E R B I E :R1282 chantier Fouët, route RTayéyé, soiis-préfecture de Sibiti; 2090 Dongou, piste dlImpfondo.
NOMS V E R N A C U L A I R E S : Mbaamba : ondziridziba; Bondjo : mindowaye.
Les Mbaamba font manger les feuilles de l'une ou de l'autre de ces deux lianes aux
malades qui ont une grosse rate; la sève passe pour avoir des propriétés aphrodisiaques.
Dans la Likouala, les tiges entrent dans la préparation d'une tisane destinée A favoriser
la conception des femmes.

Cleistopholis glauca Pierre ex Engl. & Diels


HERBIER
: 1071 vill. de Mitsiba, après Moetche.

Cleistopholis patens (Benth.) Engl. & Diels


HERBIER : 120 vill. de Nkatou : 1616 vill. rle Kati-Kati, kir1 20 route Ouesso-Makoua.
NOMSV E R N A C U L A I R E S (s'appliquent aux deux espèces) : Laudi: kula mvubi; Yoombe: lokusu; V i l i :
kigunga : Babinga de Komono: muk.iyu; ICOtu: lentélP,; Nzabi : mukuniizu; Sanga : moli; Babingn
de Ouesso : kio, pio; Doizgili: dyolc; Belctvil: mbél.
Ces deux espèces très voisines sont ordinairement confondues par les féticheurs qui les
utilisent indifféremment pour les mêmes usages. Ce sont de petits arbres A rameaux retombant,
à feuilles luisantes e t molles ayant une disposition très distique. Les écorces sont fibreuses,
à tranche épaisse, orangée avec des secteurs blancs, et légèrement odorantes.
Les Koongo font boire le jus extrait des écorces pilées, ou le décocté aux tuberculeux;
les Duma, moins catégoriques, le donnent dans le traitement de simples affections bronchiques.
Dans la Sangha, la pulpe obtenue en écrasant les écorces e t des tiges de Costus est
appliquée en pansement humide sur les panaris e t les œdèmes. Sandberg signale que le
décocté des écorces est recommandé contre les maux de ventre e t la diarrhée.
Les écorces servent aux Babingas pour confectionner des bretelles de hottes. Kôta e t
Nzabi affirment qu'un arbre planté dans la concession empêche la foudre d'y tomber.

Enantia chlorantha Oliv.


HERBIER: 1921 forêt derrière le vill. d e Mandzi, à 5 km avant Sounda.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : (sauf 1)récision de la couleur, de la taille, il a les mêmes noms que Polyalthia
suaveolens) Yoombe, t'ili: moamba bandji (rouge); Mbaamba: otua lekoli (jaune) : P u n u , Lumbu:
moamba adombi.
Un seul caractère précis permet de distinguer 1'Enantia du Polyalthia suaveolens en
dehors des fleurs e t des fruits, c'est la couleur du I>ois,.qui est jaune d'or pour lYEnantia
e t beige rosé pour l'autre espèce. Personnellement je n'ai vu 1'Enantia que dans les forêts
F E T I C H E U R S ET A I ~ D E C I N E S TRADITIONNELLES DU CONGO (BHAZZAVILLE) 59

du Chaillu e t du Mayombe où il est assez abondant; partout ailleurs les féticheurs m'ont
montré et ne se servent que de Polyalthia suaveolens, beaucoup plus fréquent.
Les emplois de ces deux espèces sont identiques, sauf certains cas particuliers : c'est
ainsi que les Mbaamba se servent de la poudre d'écorces fraîches d'Enanthia chloranta pour
traiter les plaies; dans le Mayombe le décocté est prescrit aux tuberculeux ou aux malades
ayant des vomissements sanglants.
Punu et Lumbu utilisent le décocté des écorces en bains comme défatigant, e t en
boisson et bains de vapeur contre les rhumatismes, les douleurs intercostales et pour favoriser
la conception.
Pour rencontrer beaucoup de gibier et tirer juste, il est recommandé, avant de partir
à la chasse, de se laver avec de l'eau dans laquelle auront macéré des écorces de hloarnba
rouge.

Friesodielsia grandiflora (Boutique) Steenis.


HERBIER: 1786 Mts. Ndoumou, au niveau du vill. de hlandili.
NOM V E R N A C U L A I R E : Mbaamba: opende nene.
I,a tisane des feuilles de cette liane est un remède préconisé par les Mbaamba pour
soigner les gonococcies.

Hexalobus crispiflorus A. Rich.


HERBIER : 1644 (< Sangha-Bois O , chantier de MangokélP, siir la Ngoko.
NOMV E R N A C U L A I R E : Babinga : poota.
Les Babinga emploient cet arbre à tronc cannelé, à fleurs jaune verdâtre pour soigner
les plaies, les bubons et les furoncles : ils appliquent la pulpe d'écorces fraîches en guise de
pansement humide.

Isolona sereti de Wild.


NOMSV E R N A C U L A I R E S : Bôngili: mbolezouk; Bekwil: mosopomandioko.
(( Par voie externe la décoction de l'écorce est utilisée en lavement contre la constipation

e t pour le traitement des plaies. ))


(( Selon un féticheur, on doit chauffer l'écorce e t rester assis dessus quand on maigrit
sans savoir pourquoi )> (Sandberg).

Monodora angolensis Welw .


HERBIER : 1233 forêt après le premier embranchement à gauche sur la route Sibiti-Mouyondzi au km 5 .
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Mbaamba: condi; Laali: mayulu; Yaa: oondi.
Ce petit arbre est remarquable par ses grandes fleurs, aux pétales crispés jaune tigré
de rouge, e t par ses gros fruits verruqueux.
Lorsqu'on souffre de douleurs articulaires ou lombaires, il est recommandé de se fric-
tionner avec les écorces pulvérisées avec des graines de maniguette e t une noix de kola.

Monodora myristica (Gaertn.) Dunal.


HERBIER: 815 forêt de la Bouenza, vill. de Massia, route de Tsomono.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laali : tsibi lanzi; Tié : moyuyu, leniuniu; Yaa: muniuniunii; Nzabi: nzinga;
Kôyô: nzingu; Kôia, Vili, Yoombe: dzingu; Bondjo: monyinyu; Songo: djiliboko.
On reconnaît cet arbre à son tronc cannelé à la base, à son écorce gris blanchâtre, à ses
grandes feuilles obovales, atténuées à la base e t surtout à ses gros fruits sphériques à péri-
carpe épais contenant de très nombreuses graines odorantes.
Après avoir été pulpées, les écorces sont pressées pour en extraire le jus; il est employé
en badigeonnage pour soigner les galeux et en collyre lorsqu'une filaire passe dans les tissus
conjonctifs du globe oculaire. E n bains de vapeur on le prescrit parfois coiririle cléfatigant
et pour soigner les courbatures fébriles.
60 A. BOUQUET

La graine représente la partie la plus estimée de l'arbre; elle entre dans la préparation
de très nombreux médicaments dont elle renforce l'action par les pouvoirs magiques qu'on
lui attribue. Après les avoir mâchées, le féticheur les pulvérise avec la bouche sur les autres
drogues ou sur la peau d u malade.
Céphalées, rhino-pharyngites, extinction de voix sont traitées par des inhalations à base
de graines pilées; ainsi préparées elles servent à saupoudrer les plaies; on les donne à manger
comme antivomitif, apéritif e t reconstituant.

Pachypodanthium staudtii Engl. & Diels


HERBIER: 1652 (( Sangha-Bois r, chantier de Mangokélé, sur la Ngoiio.
NOMS V E R N A C U L A I R E S : Babinga: molombo; Bongili: mulunga; Bekutil: touom.
Bel arbre à fût droit, cette espèce se reconnaît à son fruit subglobuleux formé de
nombreux méricarpes hexagonaux resserrés les uns contre les autres.
Le décocté des écorces est employé par les Babinga pour soigner la toux; Sandberg
ajoute que l'écorce est (( aussi considérée comme analgésique e t antiodontalgique B.

Polyalthia suavolens Engl. & Diels


HERBIER: 218, route d e Linzolo, galerie forestière après Moutampa; 710 vill. d e nlalimi, à 3 Icm de
Tsiaki; 749 forêt de la Bouenza, piste de l'Espérance; 777 même forêt à partir d u vill. de RIassia;
836 vill. d e Mouolomo, route Mouyondzi-Kidamba; 849 vill. de Kizoua II, 5 k m a v a n t le bac
route de Mouyondzi-Kidamba : 1105 vill. de JIakaga, route d e Kornono-Zanaga; 1135 de Mafoula
à Misasa-Batéké; 1205 vill. de Vouala-Mongomo; 1251 forêt aprhs Doudoii, sous-préfecture
de Sibiti; 1309 route Comilog, kni 18 Mossendjo-Dolisie; 1370 Rlayobo, pistc après la gendarmerie;
1554 vill. de Mondeka à 30 kni d e la Manbili vers Ouesso; 1570 vill. cl? Kounda, route Ouesso
Mahoua; 1922 forêt derrière le vill. d e Mandïi, 5 h ~ na v a n t Sounda.
NOMSV C R N A C U L A I R E S : Y O Ohe,
I ~Vili :~noairiba,nioamba iioti (petit); Kôta: muenclje; NztiOi :matshuripu;
ATdasn: inutunga; Mbaa~irba: o t u a ; Laali: moaga, monama, m u a m a ; Tié : muen le nsama, niué
nsamu; Mbôsi : otunga; Bongili : mutonga; Ii'(ifa : t u n g a ; Babinga : botunga; Songo : modienge;
Bekwil: dépe.
Ce petit arbre à écorces odorantes, fibreuses, noires à l'extérieur, à bois gris brunâtre,
est extrêmement commun dans toutes les forêts congolaises.
Les racines ont une excellente réputation comme aphrodisiaque e t vermifuge : les féticheurs
se servent surtout de celles des jeunes plants n'ayant pas pliis de deux ou trois cm de diamètre.
Cette drogue est reconnaissable à son écorce noire très fine se desquamant par plaques.
Lorsqu'on chauffe une extrémité d'un tronçon de racine, il sort à l'autre bout une mousse
claire que les Rabinga appliquent sur les œdèmes et les bubons comme anti-inflammatoire.
Les écorces du tronc sont considérées comme ayant des propriétés purgatives; on en
boit la macération aqueuse ou on en mange la poudre lorsqu'on est constipé ou que l'on souffre
d'une hernie. Cette médication passe pour faciliter les accouchements e t rendre fécondes les
femmes stériles.
La pulpe de feuilles ou des écorces mélangée à de la maniguette e t à de l'huile de palme
sert à masser les gens atteints de courbatures fébriles ou de rhumatismes. Le suc obtenu par
expression de cette pulpe est prescrit en instillations nasales contre les céphalgies et l'épilepsie,
e t en applications locales contre les rages de dents.

Polyceratocarpa vermoesenii Rob. & Ghesq.


HERBIER : 1954 vill. de Tcliifouma, rou1.e d u Cabinda.
NOM V E R N A C U L A I R E : v i l i : mulolong0.
Dans le Mayombe, on soigne la tachycardie en faisant boire aux malades une tisarie
préparée avec un mélange d'écorces de cet arbuste e t de Polyalthia.

Xylopia aethiopica A. Rich.


HERBIER: 476 forêt de Uarigou; 617 galerie de la Loiialou, k m 16 route de Mouyoridzi-Kiridnniba;
685 e t 808 forêt de la Boucnza; 1189 vill. de Vouaga Rlongonio.
NOMS V E R N A C U L A I R E S : Laadi: npooni; Vili : lukanga; Ndasa: miikala; M b a n n ~ b a :olcaala; Laali:
mukala; Kôyô : liltogo; Babinga : sange ; Songo : nsange.
Les feuilles de ce petit arbre ont une odeur à la fois poivrée et aromatique très carac-
téristique; il est extrêmement fréquent dans les forêts plus ou moins dégradées et les recrûs.
La poudre de feuilles est donnée à respirer lorsqu'on a mal à la tête; la pulpe sert à
frictionner la poitrine des gens atteints de broncho-pneumonie.
Le vin de palme dans lequel ont macéré des écorces, est conseillé dans les crises d'asthme.
les gastralgies ou les rhumatismes, à raison d'un ou deux verres par jour.
Chez les Téké, lorsqu'un malade est sujet aux crises d'épilepsie, il faut lui faire avaler
le jus des feuilles avec une noix de kola, et assaisonner ses aliments avec les fruits : cette
médication ne sera efficace que si prières et offrandes n'ont pas été omises au moment de
la récolte de la drogue.

Xylopia af. flamingnii Boutique


H E R B I E R: 14/17 vill. Abala, terrc Okouéri., sous-piifeclure de Boundji.
N O M V E R N A C W L A ~ R E : M b ô s i : oyic.
Les Mbôsi emploient les écorces de cet arbre pour soigner la toux et les courbatures
fébriles : racler une égale quantité d'écorces de ce Xypolia et de Plagiostyles; les mélanger
avec du sel gemme et de l'huile de palme, donner à manger la pâte ainsi obtenue; frictionner
la poitrine ou le corps du malade avec la pulpe obtenue en pilant les écorces avec des feuilles
de Kalanchoe et un morceau de tronc de bananier.

Xylopia hylolampra Wild.


H ~ R n i r ~:i 785
i forêt de la Boueiiza; 1578 vill. d'Ouesso Mbila; 1653 i(Sangha-bois O , chaiitirr de hlangoliélé,
sur la Ngoho.
Nonts vEnNAcuLAinI:s : L a a l i : mutélé; l i é : mbua; Bôngili :ohunga; inokese; B a b i n g a : mbusa; Mbaarrt ba :
lesindji; Belcwil: bieze.

Grand arbre à écorce claire à fissures anastomosées, ce Xylopin est caractérisé par des
feuilles étroites, lancéolées, cunéiformes à la base, acuminées atténuées au sommet, couvertes
à la face iriférieure de longs poils soyeux et dorés. Les fruits se fendent à la maturité en lanières
se recourbant à l'extérieur en présentant un endocarpe rouge vif sur lequel tranchent les graines
noires.
Le décocté des écorces est prescrit comme diurétique, vermifuge et contre les maux d e
ventre à raison d'un verre par jour. Les Bôngili font boire le macéré pour prévenir les crises
d'asthme e t calmer les toux convulsives.
Lorsqu'un féticheur Mbaamba diagnostique chez un malade une affection d'origine surna-
turelle ou diabolique, il doit aller jusqu'à l'arbre, lui expliquer ce qu'il attend de ses services;
il plante au pied un bâton qu'il devra exporter avec lui après avoir prélevé les écorces. Avant
de rentrer au village, il devra jeter ce b i t o n en traversant une rivière pour que le courant
l'entraîne. Les écorces de Xybopia serviront, mélangées avec de l'huile, à frictionner le malade.

Xylopia a f . rubescens Oliv.


H E R B I E R: 315 Kinkala, roule de Ilamon
N O M V E R N A C U L A I R E : L a a d i : npodi.
E n cas de douleurs rhumatismales ou d'œdème des pieds, utiliser le décocté des écorces
en pédiluve.

Xylopia Pynaertii Wild .


H ~ n n r i ~: n1286 chantier Fouet., route d e IvIayéy6, sous-préfecture d e Sibiti; 1315 krn 10 route Mosseiidjo-
h1ayoko; 1996 cliantipr Robin, après Siiidou Nkola, sous-préfccture dc Bas-Kouilou.
Noms vEnxA(:uL,iinRs : L a a l i : inutelaa konokaiii (arbre quc les siiiges ne montent p a s ) ; M b a a m b a :
oyifiiiüngondo (-id-).
Cet arbre est très caractéristique avec son tronc rouge à écorce lisse se desquamant
par plaques comrne celle d'un platane; tout le tronc de l'arbre est recouvert d'un dépôt
piilvérulent blancliâ~redonnant au toucher l'iriipressioii qu'il es1 enduit de savon; de ce fait,
il est pratiquement impossible d'y grimper faute de pouvoir assurer une prise correcte.
Comme fébrifuge, les Kôta font boire le décocté des écorces ou en font manger la poudre
avec des graines de maniguette; après l'avoir mélangée à de l'huile de palme, ils s'en servent
pour frictionner les enfants qui ont des convulsions.
Lumbu et Téké attribuent aux écorces une action ocytocyque : la poudre d'écorces
raclées sur l'arbre après offrandes et prières, est administrée, délayée dans un peu d'eau, aux
femmes en couches : l'effet serait immédiat.

Xylopia wilwerthii de Wild. & Th. Dur.


253 vill. d e Mbaiizn~igiiedi,sur l'ai~cierincroute de Icinkala : 497 [.ive gauche de la Foulal<ai,i.
H E R B I I ::H
NOMV E I I N A C U L A I A E : Laadi: muye.

E n cas de migraines très Lenaces, certains féticheurs Laadi font respirer le jus des écorces
de ce petit arbre.

Alafia lucida Stapf


H E R B I E:R316 Kinkale, depiiis la Voula jusqu'à 1 5 kin de IIainoii: 516 bords de la h l b o ~ é ;1102, Daiigou,
piste a l'Ouest du village.
Nonr V E R N A C U L A I R E : Laadi : nsiiiga Iiikiinga.

Cette liane est très fréquente dans toute la zone humide de l'Afrique tropicale; le décocté
de feuilles est donné à boire contre les maux de ventre. Il sert aussi à laver les plaies.

Alstonia congensis Engl.


NOMSV E R N A C U L A I R E S : I'ili: nsongoti; Yoombe: limingi; Laali, T i é : mutsugo~i,niusongo, mutshongn;
Tsaangi, PUBLL, Nrabi: mutsongo; N z û b i : mukutu; L u m b u : luvailgu; N<lasa, Kola, Mbaamba:
MbOsi, Bongili, Bondjo: okuka, mukuka, bokuka, kuka; Songo: moguga; Babinga: guga; Bomitabn:
isasao ; Bekwll: louop.

Très commun dans toute la région forestière, cet arbre est particulièremeiit abondant
daris les zones inondées de la Cuvette congolaise, où il existe souvent à l'état de peuplement
pur. Dans ces conditions écologiques, il ne dépasse guère une dizaine de mètres de hauteur,
alors que dans les régions exo~idéesil atteint facilement le double.
Les différents groupes ethniques s'en servent généralement pour traiter les affectioiis
génito-urinaires le plus souvent représentées chez les femmes par les leucorrhées, les troubles
ovariens e t les doiileurs post partuin e l par la blennorragie chez les hommes. Ces divers trai-
tements sont à base de latex -- plus rarement du décocté des écorces - délayé dans du jus
de canne à sucre, du vin de palme ou d'ananas et absorbé à doses fractionnées dans le courant
de la journée.
Cette médication est très souveiit complétée par la prescription de lavements, d'injections
vaginales ou urétlirales, de bains de siège, effectués avec la décoction tiède des écorces.
Accessoiren~ent,elle est appliquée aux affections gastro-intestinales telles que gastralgie,
troubles spléniques, hernie et diarrhée.
Le niacéré ou le décocté des écorces est employé en bains e t bains de vapeur pour soigner
les rl~umatisines.Le lalex est appliqué avec ou sans scarifications épidermiques préalables
sur le front contre les céphalgies et sur les abcès, bubons e t chancres. Il sert parfois au
traitement de la gale.

Aphanostylis mannii (Stapf) Pichon


HERBIER : 779 forêt de la Bouenza, vill. c\e hlassia; 1088 vill. de hIitsiba après Moetchè.
Nom V D R N A C U I . A I I I R : Lanli: munkama.
F É T I C H E U H S E.1' M É D E C I N E S T R A D I T l O N N E L L E S D U C O N G O ( B R A Z Z I I V I L L E ) ci3
Pour (( iiouer les aiguillettes n d'uii garçon, lui donner à manger la poudre des feuilles
de cette liane; uri résultat analogue pourrait être obtenu en plaçant les feuilles sous son
matelas e t naturellement en prononçant les paroles magiques appropriées.

Baissea axillaris (Benth. ) 1-Iua


H e i i n i ~: ~349 rive gauclie de ln 1:oiilakari; 1621 <( Sanglia-Bois b) chantier foreslier de Alangokélé sur
la Ngoko.
N O M V E R N A C U L A I R E : Laadi: singa Iwarnba.
Liane pouvant atteindre d'assez grandes dimensions, à petites feuilles e t à tiges couvertes
d'une pubescence rousse dont le décocté est donné à boire contre les maux de reins.

Catharanthus roseus (Linn.) G . Don


Les racines de la Pervenche de Madagascar sont quelquefois utilisées pour soigner les
maux de ventre.

Funtumia africana Stap f


IIERBIER: 589 roiite de Roko, bords de la rivière Ntangui.

Funtumia elastica Stapf


NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi; nko, rniiko; T i é : mubuti; Y a a : kiburi; Ndasa: rnobiilu; illbôsi: etornba;
Kôyô : opornba; Sanga: pando; Kôla, Uôngili : dcrnbo; Bekwil : debou.
Les deux espèces se rencontrent communément dans les recrus, les galeries ainsi que
dans les formations forestières plus denses, elles sont indifféremment employées par les
féticheurs qui leur attribuent les mêmes propriétés physiologiques.
Les feuilles servent a u traitement des affections hroncho-pneumoniques et plus parti-
culièrement de la coqueluche; les écorces sont prescrites aux malades atteints d e blennorragie
e t aux femmes qui ont des règles douloureuses : Sandberg signale son utilisation dans la Sangha
comme laxatif e t vermifuge.
Le latex est employé en applications contre les desliydroses plantaires, les mycoses cutanées
e t les plaies.

Hunteria mayumbensis M . Pichon


HERBIER : 946 Komono, pistc S-O en forêt; 1977 vill. de Mbot,i-Sounga après Teliisséka, sous-préfecture
de Bas-Kouilou.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Ndasa: lasi; V i l i : lukundu.
Ce petit arbre possède des feuilles épaisses, allongées, à nervures imprimées en creux à
la face siipérieure, saillantes à la face inférieure; les nervures secondaires anastomosées
près du bord du limbe, séparées par une, quelquefois deux nervures tertiaires parallèles,
donnent à la feuille un aspect très typique.
Pour soigner la hernie, les Vili font boire aux malades une tisane préparée avec les
écorces de cet arbre et de Picralirna nitida. E n pays Ndasa, les écorces entrent dans la
préparation du fétiche Nzobi.

Landolphia af. forestiana (Pierre) M . Pichon


IIERUIER: 1456 vill. d'okoulou, terre Eliournba, sous-préfecture d e Doundji.
NOMS V E R N A C U L A I R E S : Mbôsi: sia; Kôyô: bobukulo; Akwa : ondungu.
Liane assez coinmune dans les préfectures de 1'Alima et de l'Équateur, ce Landolphia
est employé pour soigner la blennorragie e t l'hématurie : faire bouillir les tiges coupées en
morceaux dans d u vin d e palme pendant une heure puis laisser macérer; boire un demi à
un verre matin et soir.
64 A. BOUQUET

Landolphia Ianceolata ( K . Schiim.) M. Pichon


~ ~ E R H T E:R ,129 0.R.S.T.O.BI. nrazzaville.

N O MVEnNAcuLAlnE : Laadi: lombo dya mbulu.


Petite liane très commune dans toutes les savanes de la région brazzavilloise où elle
est employée en bains de vapeur pour soigner les rhumatismes e t en boissons comme sédatif
nerveux e t somnifère.

Landolphia owariensis P. Beauv.


HERBIER: 61 et 162 route de Liiizolo, vill. dc Moutampa; 127 concession O.R.S.T.O.31. Brazzaville.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi: malonibo rnaiidzyeta, ma10 mango; Beembe: maburi, lcibudi; fidasa,
Mbaamba: alaï eri taba; Tiée: kaa; Laali: kiltaka; ~ l i b ô s i :onfuru; Kôyô: itoobi; A k w a : atobi.,
Très commune dans toutes les savanes herbeuses ou arborées du centre du Congo e t de
la vallée du Niari, elle y reste à l'état de buisson peu ramifié e t ne devient liane que dans
les recrûs e t les galeries forestières; elle paraît rare en forêt dense.
Chez les Koongo, la plante est extrêmement renommée comme médicament des vertiges
et de l'épilepsie; a u moment de la crise, instiller dans chaque œil quelques gouttes de jus des
feuilles e t laver le visage du malade avec le décocté.
Les Téké se servent, pour soigner les mdèmes plus ou moins localisés ainsi que les
rhumatismes, du jus, appliqué après scarifications, puis de niassages avec la pulpe entière.
E n pays Mbôsi, la plante est réputée comme purgatif et comme antiblennorragique;
pour traiter les maux de ventre des femmes ils donnent à boire le décocté des racines ou des
fruits verts; ce liquide est aussi employé en bains de vapeur contre les courbatures fébriles.

Landolphja a f . subrepanda (K. Sclium.) M. Pichon


HERBIER: 301 galerie Eoreslirre après M o u ~ a n i p a ;1120 vill. de Zanaga-Batéké, route Komono i Zanaga.
N O M S VtiRNAcuLAIncs : Luu<li: ntuiu ki wuku; Mbaamba: rianga bilimbi.

Cette très grande liane a des feuilles vert olive foncé, plus ou moin3 cordées à la base,
acuminées, à nervation très caractéristique : imprimées eii creux à la face supérieure, eri
relief à la face inférieure, les nervures sont anastomosées assez loin du bord du limbe; la
plante est assez commuiie dails les galeries e t les forêts claires de formation récente.
Dans la région de I<omono, les racines sont consoinniées comme aphrodisiaque tandis
que le latex passe pour tonicardiaque.

Malouetia heudelotii D .C.


HERBIER : 441 galerie forestière du Djoub a u cniilltie~it de la Masamasa (sous-pr6Eecture de Mayania),
1301 Mossendjo, galerie forcstihre derritre le terrain d'avialiori.
NOM V E R N A C U L A I R E : Suunili: rnunliesi.

Pour éviter que l'esprit du mort ne revienne tourmenter les vivants, couper une branche
et la planter sur le tombeau.

Picralima nitida (Stapf) Th. c9r H. Dur.


HERBIER: 672 vill. de Loubofo, ctiules de la Bouenza; 819 forêt de la Bouenza, vill. de Massia route
de Tsomono; 1748 vill. d'Isiélé, route Sihili-%anaga; 1917 les Saras route de Tcliipèze.
NOMS V E R N A C U L A I R E S : Laali : mutiène; Y a a : iizarni; Téké : mubabala; Mbaamba: opat,i; Bongili :
bondanga; Beembe: nciudi; T'ili, Yoombe: liineme; Yoombe: luwumdu; L u m b ~ ~mutuetsenie.:
Cet arbre assez fréquent dans les forêts denses de l'ouest et du nord, devient commun
dans le Mayombe; il est assez caractéristique par son port ramassé, son feuillage épais d'un
vert sombre, son écorce fine e t noire, ses gros fruits ovoïdes, jaunes à maturité, dépassant
25 cm de long.
Le décocté des écorces est employé comnie purgatif, anthelmintique e t dans le traite-
ment des hernies, à la dose d'un quart à un verre par jour. En mélange avec Croton haumanianus,
Carapa procera, les Téké s'en servent pour soigner la blennorragie.
Le jus des feuilles est prescrit en instillations auriculaires contre les otites.

Pycnobotrya nitlda Benth.


HERBIER: 1569 vill. de Kounda, entre Makoua et Ouesso.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laali: nbuete; Mbaamba: ongieye; Kdta: nguale; Bôngili: ishokema, isoahema;
Bekwil : kelo-poogo.
Cette liane à feuilles verticillées, à fines nervures parallèles, dont la tige velue rouge
violacé rappelle la queue d'un singe rouge (d'où le nom Bongili de la plante), est assez fré-
quente dans la zone forestière de l'Équateur et de la Sangha.
En cas d'affections broncho-pneumoniques, manger les feuilles accommodées comme
légume avec de la viande ou du poisson. Le latex sert au traitement des hématuries, et d'après
Sandberg, à celui des diarrhées dysentériformes.
Dans la Sangha, tous ces traitements doivent être complétés par le port autour du cou,
du ventre ou de la poitrine d'un lien fait avec les écorces de Pycnobotrya et d'Haumannia
tressées ensemble. Ces écorces servent à faire les cordes des arbalètes.

Rauvolfia obscura K. Schum.


HERBIER
: 6 route de Kinkala; 712, 720 vill. de Malimi, 3 km de Tsiaki; 810 forêt de la Bouenza.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi: munduu ndudi wafyooti, nunuungu bakuyau; Beembe: mukankari,
musiangari; Laali: mukankala, ngutu nduri; Y a a : mbula nkoyo : Tékt?: mugu nkuyu; Nzabi:
mulu longaba; Kôta: mububulu; Ndasa: ndu; Mbaamba: bula, obuya intshuele; Mbôsi: dungu;
Kôyô: onduele, obambandzi; Akwa: ibwa; Bôngili: mbundo; Babinga: lokokolo.
Cet arbuste, extrêmement commun dans les recrûs, les galeries et les forêts plus ou
rnoins secondarisées de tout le Congo, est remplacé dans les forêts denses à caractère primitif
par une espèce très voisine à fleurs rose vif, dont le port rappelle davantage celui de l'iboga,
qui semblerait être Rauvolfia rosea K. Sclium. (Herbier 1324, forêt de 24 km de Mossendjo
sur la route de Mayoko; 2145 vill. d'Enyélé).
Les racines représentent la partie de la plante considérée par les féticheurs comme la
plus active; ils l'utilisent sèche en macération ou décoction dans du vin de palme, fraîche
elle est pulvérisée et consommée nature, incorporée à un édulcorant tel que banane ou huile
de palme. Cette drogue est indiquée dans le traitement des affections gastro-intestinales et
génito-urinaires telles que diarrhées, empoisonnement, ictères, blennorragie, stérilité des
femmes.
A l'extérieur, la poudre de racines agirait très bien, en applications après lavage avec le
décocté, sur les plaies ainsi que dans certains cas de dermatoses parasitaires.
Dans la filariose, le phtyriasis, plusieurs féticheurs préfèrent se servir de la pulpe obtenue
en écrasant fruits et graines qui serait, paraît-il, plus efficace.
Dans la Sangha, elle sert à soigner les maux de côtes (boisson et massages avec la pulpe
de feuilles), les Laadi et les Kôta utilisent le jus des écorces en instillations oculaires contre
l'épilepsie. Chez les Téké, le produit obtenu en faisant macérer pendant 48 heures dans du
vin de palme des racines de Cogniauxia podolleana et de R. obscura, a la réputation de calmer
les rêves érotiques et d'éviter les pollutions nocturnes.

b u v o l f i a vornitoria Afz.
HERBIER: 13 route de Kinkala; 429 Matoumbou; 292 chutes de la Foulakari; 722 vill. de Malimi à 3 km
de Tsiaki.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : n-nuunguba kuyu; Yoombe : ndududi; Kôyô : onduli; Punu : ndzienga;
Ndasa; mutsitsivu; Mbaamba : otshishilé; Tsaangi : mutsonko; Kôta : kiloto; Bôngili : induli;
Bondjo: papanda, elolo; Songo: kpékungu : Bakwil: nyadyaesap, nagasap; TékB: mungun kuyu,
mutsu entsele.
66 A. B O U Q U E T

Présent dans presque toutes les formations récentes et les recrQs forestiers, cette espèce
n'est réellement abondante, mais toujours très dispersée, que dans le nord du Congo
proximité des frontières camerounaises et centrafricaines.
Ses emplois médicinaux sont sensiblement les mêmes que ceux de Rauvolfia obscura qui
lui est en général préféré : œdèmes généralisés, maux de ventre, stérilité des femmes, blen-
norragie sont traités par l'absorption biquotidienne d'un demi-verre de vin de palme dans
lequel ont bouilli des écorces de racines.
Un mélange de poudre de racine ou de jus de feuilles et d'huile de palme est recommandé
pour soigner les plaies ainsi que la gale et la teigne; d'après l'informateur, cette thérapeutique
arrêterait la chute des cheveux et les ferait même repousser !
Le décocté de racines est employé en massage et bains de vapeur contre les rhumatismes,
la fatigue généralisée et le rachitisme des enfants, en gargarisme ou en bain de bouche contre
les gingivites et les aphtes.

Saba florida (Benth.) Bullock.


HERBIER : 451, 454 galerie forestière de la Loudéké, derrière le village Mouanga-Ngouba; 661 vill. de
Madoungou II, km 15 route Mouyondzi-Sibiti, 1707 rive droite de la Sangha et île en face de
Pikounda.
NOM V E R N A C U L A ~ R E : Beembe: mulomo, lombo.
Cette grande liane, à fleurs blanches tachées de jaune, est employée pour soigner les
ictères plus ou moins hémoglobinuriques. Des instillations quotidiennes de latex dans les
yeux amélioreraient la vision.

Strophantus gratus (Hook.) Franch.


HERBIER : 2089 Dongou, piste dlImpfondo.
Noms V E R N A C U L A I R E S : Bondjo: ndimele; Bôngili, Bekwil: nea.
Dans la Likouala et la Sangha, le jus des écorces fraîches est employé comme poison de
flèche, en mélange avec celui de Parquetina nigrescens (Afz.) Bullock.

Strophantus sarmentosus D.C.


HERBIER : 558 vill. de Makama, sous-préfecture de Kinkala; 7 5 4 forêt de la Bouenza, piste de l'Esp6rance
du vill. de Mbamou rl la rivière.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi: nséké wa sangi; Bôngili; nea.
Utilisé parfois pour préparer le poison de flèche, cette plante sert plus généralement,
en boisson et en bains de vapeur, au traitement des rhumatismes.

Tabernaemontana crassa Benth.


HERBIER: 500 route de la Foulakari, galerie forestière de la Loufini; 2154 Dongou piste de la Motaga
au N. du village.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Vili :tchibabene; Laali : kiburi; Y a a :kituku; Nzabi :iruwu; Punu: mundundu;
Ndasa : doouka; Mbaamba : iloou, ilugu; Kôyô : itumbi; Akwa : eloka; Bôngili: ibuka, bibuabuka;
Sanga: espanga; K6ta: panda; Bondjo: bodoke; Bekwil: paar.
Comme Rauvolfia oomitoria, cet arbre est présent sur tout le territoire du Congo, sans
jamais être abondant nulle part : la dispersion de ces plantes, pourtant facilement grégaires
dans d'autres pays africains, est assez curieuse et donnerait à penser que l'on est en présence
d'une espèce introduite et mal naturalisée dans un biotope qui ne lui conviendrait pas.
La décoction des écorces est très généralement donnée contre la constipation, les troubles
ovariens, l'hématurie et la blennorragie, à raison d'un à deux verres trois fois par jour. Tout
aussi généralement le latex est appliqué sur les plaies comme cicatrisant ainsi que sur les
abcès, furoncles et anthrax pour les faire avorter. Il agirait en applications cutanées comme
antiparasitaire (teigne, filaire et mycoses) et comme anthelmintique par voie buccale.
Comme beaucoup de plantes à latex, il est parfois considéré comme galactoghne.
Tabernanthe iboga H . Bn.
HERBIER: 112 vill. de Mikatou, sous-préfecture de Kinkala; 980 vill. de Ngokamina II, route Komono-
Zanaga; 1965 Tchiséka, sous-préfecture de Bas-Kouilou.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Vili, Yoombe : liboka.
L'iboga se rencontre au Congo dans presque tout le secteur forestier, mais n'est vraiment
abondant que dans le Mayombe et en particulier sur le versant maritime, il y pousse de
préférence à l'orée de la forêt dense, dans les recrus et sur les champs abandonnés.
Seuls Vili et Yoombe l'utilisent en thérapeutique et paraissent connaître ses propriétés
inébriantes; il est surtout employé comme aphrodisiaque en macération dans le vin de palme
et parfois comme calmant de la toux.

Voacanga africana Stapf


HERBIER: 1145, piste de Gonaka à Antangui; 2084 Dongou, route d'Impfondo.

Voacanga schweinfurthi Stapf


HERBIER: 637 galerie de la Loualou, km 16 route Mouyondzi-Mayama; 756 forêt de la Bouenza piste
de l'Espérance; 1174 route de Pikounda à Matété.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Tékd: kiduko; Mbaamba: ilohu; Bôngili: eboto; Bondjo: ikuma; Songo: 1010
Ces deux espèces sont fréquentes au Congo, où elles sont indifféremment employées par
les féticheurs, de la même façon que Tabernaemontana crassa, pour le traitement des plaies,
furoncles, abcès ainsi que des mycoses, des filaires et de la gale. Le décocté est donné en
boisson contre les maux de cœur et la blennorragie.

Voacanga bracteata Stapf


HERBIER: 732 galerie forestibre de la Moabi, entre Tsiaki et le bac.
NOMV E R N A C U L A I R E : Tdké : mpisi.
Dans la région de Mouyondzi, la pulpe des racines est utilisée en frictions locales contre
les rhumatismes.

Voacanga chalotiana Pierre ex Stapf


HERBIER: 889 bords d u Djoué.
NOM V E R N A C U L A I R E : Koongo: nlima wa makanga.
Cette espèce très caractéristique par son fruit, recueilli dans les environs de Brazza-
ville, entre dans un traitement complexe de la hernie.

Anchomanes giganteus Engl.

Anchomanes difformis Engl.


NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi: lodya; Vili, Yoombe: mbala nsanda, balatschivefo; Laali: rnusali; T i d :
fumu kumu, fumekomo; Y a a : kwake nzana; Ndasa: fulumu, ngoto, ignigninie nza nsulu;
Mbaamba: obanziani (palmier de Dieu); Mbôsi: okongo lokwé; Kôyô: moko; Bôngili: ikandjoko,
yikanyoko; EnydIé: dika yen njoko; Babinga: babakunda; Songo: boto; Bekwill: dolezouk, kopa kir.
Le tubercule représente la partie médicinale de ces Aracées banales dans les forêts de
l'Afrique tropicale; il est généralement considéré comme ayant des propriétés purgatives
et diurétiques; il est employé sous forme de décocté aqueux dans le traitement de la blen-
norragie, des maux de ventre des femmes, de la hernie et des œdèmes. Le macéré dans d u
68 A. B O U Q U E T

vin de palme est donné à boire pour combattre la tachycardie ou les douleurs stomacales.
La pâte obtenue en le pilant avec de l'huile de palme ou du kaolin est utilisée en applications
ou en frictions pour soigner les œdèmes locaux, les rhumatismes, les douleurs localisées ainsi
que les furoncles ou les bubons.
Contre la folie, les vertiges, l'épilepsie, il est recommandé de laver les malades avec le
jus obtenu en pilant le tubercule délayé dans de l'eau.

Anublas hastlfolia Engl.


HERBIER: 1910 Les Saras, route de TchipBze.
NOMV E R N A C U L A I R E : Yoombe : kitandi.

Dans le Mayombe, le décocté de cette plante est utilisé en bains de vapeur contre la
trypanosomiase.

Calladlum blcolor Ventenat


HERBIER : 837 vill. de Moulouomo, route de Kingoué A Kindamba, près du bac.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Kôyô: iika; Tid: ekilo; Laali: kekile; Mbaamba: langa eshonara (ananas de
brousse) ; Vili : lilanga linkomo.

Le bulbe de (( Palettes de peintre 1) aurait des propriétés révulsives et analgésiques : la


pulpe est employée en applications locales dans le traitement des douleurs intercostales,
rénales, rhumatismales et des œdèmes locaux; certains féticheurs s'en servent aussi pour
soigner les abcès, furoncles ainsi que les ulcères phagédéniques.
Les feuilles passent pour être calmantes et somnifères : il est recommandé d'en faire
manger comme légume aux malades agités insomniaques ou sujets aux cauchemars.

Cercestls sp.
HERBIER: 1600 vill. de Kati-Kati, km 20 route Ouesso-Makoua.
NOMV E R N A C U L A I R E : Sanga: longo.

Le jus de cette Aracée forestière A feuilles tachées de blanc est utilisé dans la Sangha
pour soigner la cataracte.

Colocasla sp.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Kôyô : itoko pele (taro blanc), ihika lapi (taro noir) ; Sanga : ngundu.

Dans la région de Fort-Rousset, le suc des jeunes pousses de Taros est employé en
gargarismes ou en badigeonnages contre les laryngites, amygdalites et autres affections de
la gorge.
Dans la Sangha, pour calmer les douleurs dues A une hernie, appliquer au point sensible
un emplâtre de feuilles de Taros pilées.

Culcasla scandens P . Beauv.


HERBIER: 49-314 Kinkala depuis la Voula jusque 15 km de Hamon; 613 galerie de la Loualou, km 1 6
route de Mouyondzi-Kindamba.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi :vidinga; Vili :lunamu; Laali :lunama; Tdké : nzili; Songo :moagbabele ;
Babinga : ekole.

Très commun dans toutes les formations forestières, ce Culcasia est donné sous forme
de tisane comme antivomitif et antiabortif; le décocté sert A baigner les enfants rachitiques.
Le jus des feuilles est instillé dans l'oreille, contre les otites et la surdité; la poudre de
charbon, ou les cendres de la plante entière sont prisées pour calmer les céphalgies.
Çulcasia yyumgambiensis Louis et Mullenders
HERBIER: 1752 Mts Ndoumou, après le vill. d'Isiélé.
NOM V E R N A C U L A I R E : Mbaamba: susoi.
Dans la région de Komono-Zanaga, on frictionne les enfants fiévreux avec la poudre de
feuilles shches.

Çyrtosperma senegalense Engl.


HERBIER : 94 champ de tir de la Lifoula.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi: lodya tsyama amba (de l'eau); Mbôsi: osha; KôyB: Akwa: mooko;
Sanga : mokaka.
Comme calmant de la toux, boire une cuillerée à café de la décoction des racines. A dose
plus élevée cette potion agirait comme sédatif des nerveux et des agités. Des frictions faites
avec la pulpe des tiges auraient une action analgésique sur les douleurs généralisées. Manger
la plante en légume faciliterait I'accouchement et purgerait.

Rhektophyllum mirabile N . E . Br.


HERBIER : 483 forêt de Bangou.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi: lodya kyanti (arborescent); Laali: lenama; Y a a : iyara.
Le jus des feuilles additionné de kaolin, de maniguette et de sel gemme est donné à boire
contre les maux de cœur et comme antivomitif.
Lorsqu'on part en voyage, p!ur éviter de marcher sur un sort, ou d'être attrapé par
un fétiche disposé sur le chemin, 11 faut se frictionner les pieds et les jambes avec le jus des
feuilles. Cette plante est d'ailleurs très souvent utilisée dans les pratiques magiques (cf. supra
page 43).

Panax victoriae André


: 308 Kinkala.
HERBIER
Espèce ornementale introduite dans les jardins où, en raison de ses feuilles composées
aux folioles laciniées et panachées de blanc et de vert, elle forme des haies très décoratives.
Le décocté des racines est employé dans la région de Brazzaville pour soigner la toux
et pour combattre les diarrhées.
La plante séche dégage une violente odeur rappelant celle du Foenu grec.

Aristolochia soyauxiana Oliv.


HERBIER: 1047 en for& sur la piste de Bouba.
NOM V E R N A C U L A I R E : Laali: utchiene.
Cette grande liane cauliflore, ?I belles fleurs jaune veiné de marron, passe dans la région
de Komono pour être aphrodisiaque : croquer la racine avec des graines de maniguette et
boire un verre de vin rouge pour compléter le traitement.
70 A. B O U Q U E T

Mondia whitei (Hook. f.) Skeels


HERBIER
: 1266 Poto-poto, quartier Mongali, cultivée.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi: mundiodio; Beembe: muliolo.
Cette liane est extrêmement réputée pour ses propriétés aphrodisiaques auprès des Kongo
nord-occidentaux et plus particulièrement dans le groupe Laadi, Suundi et Koongo. Il
est à noter qu'au cours de deux ans de prospections aucun de mes informateurs, même parmi
ceux connaissant le mieux la brousse et la forêt, n'ont pu me montrer cette plante à l'état
spontané; les échantillons que j'ai eus entre les mains provenaient tous de culture. Les racines
couramment vendues sur les marchés, dans les échoppes spécialisées, par tronçons de 20 à
30 cm de long, proviennent elles aussi, selon les indications des vendeurs, soit de cultures
dans les environs immédiats de Brazzaville, soit d'importations en provenance de Kinshasa.
Il est à signaler l'erreur de détermination botanique qui s'est glissée dans le travail de
Soret sur les Kongo nord-occidentaux où le Mundiodio est identifié à l'dlchornea floribunda.

Parquetina nigrescens (Afz.) Bullock


HERBIER : 229 route de Linzolo après Moutampa-vieux; 2108, vill. de Mindjoukou sur 1'Ibenga;
2146 vill. dlEnyélé.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Vili: bunga; Laali: djili malimi; TLké: inkile; Mbôsi: djaba; Bondjo, Enykié,
Bôngili : mubangu.
Assez commune dans les recrûs forestiers et les galeries où elle reste à l'état plus ou moins
buissonnant, cette liane n'atteint des grandes proportions que dans les formations denses à
caractères primitifs. Les écorces fraîches sont utilisées dans la Likouala et la Sangha pour
préparer le poison de flèche en mélange avec celles de Strophantus gratus.
Dans la pratique médicale, le jus des feuilles est appliqué comme cicatrisant sur les
plaies et les brûlures; il a l'avantage de noircir les cicatrices.
Les écorces, pulvérisées, servent aux traitements des rhumatismes, en applications
locales après scarifications épidermiques. Le décocté de feuilles est donné en boisson contre
les maux de ventre et la blennorragie.

Raphionacme brownei Scott Elliot


HERBIER : 842 vill. de Kidzoua II, route Mouyondzi-Mayama, 5 km avant le bac.
NOM V E R N A C U L A I R E : Tié: muku tombale.
Cette petite Asclépiadacée de savane, à racines tuberculisées, est parfois employée pour
traiter les céphalgies : le jus de la racine est appliqué sur les tempes après scarifications
locales.

Telosma sp.
HERBIER
: 555 vill. de Makana.
NOMV E R N A C U L A I R E
: Laadi : munfula.

Dans la région de Brazzaville, cette liane est utilisée par certains féticheurs pour soigner
les fous : le traitement c o m ~ r e n ddes instillations oculaires du ius des feuilles et l'absor~tion
biquotidienne d'une tisane préparée avec un mélange de tige de Telosma et des écorces de
Milletia laurentii.

Tylophora glauca Bullock


HERBIER : 1511 Yanga Goundza sur le Kouyou.
Noms V E R N A C U L A I R E S : Kôyô: buka buka; Akwa: djiuku.
Cette liane se rencontre assez fréquemment dans les préfectures de 1'Alima et de
l'Équateur, à proximité des villages où elle est sinon plantée, du moins entretenue par les
habitants; elle se reconnaît à la dimension de ses feuilles vert glauque atteignant facilement
40 cm de long et 30 cm de large et à la pubescence dorée des tiges et des inflorescences.
Les feuilles sont consommées comme légume lorsqu'on souffre du cœur ou d u bas-ventre.
Chez les Kôyô, il est de coutume de baigner les enfants dans le décocté des feuilles pour qu'ils
deviennent beaux, grands et forts.

Tylophora sylvatica Decne.


HERBIER : 669 bis vill. de Madoungou II, km 15 route Mouyondzi-Sibiti; 1182 vill. dlOboté, piste de
Zanaga à Brazzaville; 2062 Impfondo, piste de Mohitou; 2149 Dongou, piste de la Motaba.
Noms V E R N A C U L A I R E S : Tid : bongono; Tsangi : mabulu; Nzabi : lowungo; Punu : mugangadi; Bondjo:
tutila mabumu.
Assez commune dans les divers secteurs forestiers congolais, cette petite liane aux feuilles
vert clair et petites fleurs jaunes, est utilisée pour soigner les plaies et certaines dermatoses
(suc en applications). Le décocté ou le jus de la plante est prescrit en boisson contre les menaces
d'avortement ou plus généralement les troubles ovariens; il sert aussi comme calmant de
la toux.
Pour se préserver des rhumatismes, il faut porter la liane attachée autour de la jambe.
Lorsqu'on part en voyage et que l'on veut éviter les orages et la pluie, il faut se faire une
ceinture avec un morceau de la tige.

Xysmalobium sessile Decne var. parviflora S. Moore.


H E R ~ I E:R655 galerie de la Loulaou, km 16 route Mouyondzi-Kindamba près du vill. de Kimpélé.
NOMV E R N A C U L A I R E : Beembe: bolisue.
Cette Asclépiadacée xérophyte à racine tuberculisée serait aphrodisiaque.

Thonningia sanguinea Vahl


Noms V E R N A C U L A I R E S : Laadi: meeso nkama (cent yeux); Vili: lulanga; Bongili: ebilasie; Sanga:
ngomboshi, nzalisi; Songo: mbila mbondo, diliba ya sengé (noix de terre).
Espèce banale des sous-bois de la forêt tropicale humide, T. sanguinea n'est guère utilisé
que par les Kongo nord-occidentaux et que par les habitants de la Cuvette congolaise.
De Brazzaville à Pointe-Noire, une tisane antidiarrhéique assez réputée est préparée avec
les parties souterraines d u parasite tandis que le jus, obtenu par expression des inflorescences,
est donné en instillations oculaires a u x enfants rachitiques ou prématurés.
Dans la Likouala, la plante entière sert, en emplâtre pour faire mûrir les abcès. Après
avoir été écrasée, puis délayée dans de l'eau tiède, elle est utilisée en bains de bouche, contre
les caries dentaires, les gingivites et autres affections buccales. Toujours dans la même région,
lorsqu'un malade est atteint d'hémiplégie ou ne souffre que d'un seul côté du corps, il est
recommandé de le frictionner avec le jus de T. sanguinea délayé dans du (( tukula ». Près de
Ouesso, le jus de la plante additionné d'huile de palme est employé pour soigner les fièvres
des nourrissons : il faut d'abord piquer l'abdomen d u petit malade avec la pointe des écailles
de la fleur puis lui passer la pommade sur tout le corps.

Impatiens irvingii Hook. f.


HERBIER: 1010, Ngokamina II.

Impatiens macroptera Hook. f.


HERBIER: 1846, village de Makaka, route Zanaga-Komono.
-

(1) Déterminations botaniques confirmees par N. HALLP (Laboratoire de Phanérogarnie - Muséum national d'histoire
naturelle - Paris).
72 A. BOUQUET

Impatiens niamniamensis Gilg


HERBIER: 1217 vill. de Moukassi; 1558 vill. de Mondeko, sous-préfecture de Ouesso; 1599 vill. de Katikati;
1722, chutes de la Bouenza; 2010, Impfondo.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : (s'appliquent aux diverses espèces) Laali: mundzinziri; Ndasa: mubongo;
Mbaamba : ombongo; Enyele : mobongo; Sangha : ikiekeke; Songo : mudungu.

Le genre est très largement représenté dans la flore forestière congolaise; sans jamais
former de peuplements importants, il pousse par pieds isolés, parfois groupés en touffes de
1 à 2 mètres carrés (comme aux chutes de la Bouenza par exemple) dans presque tous les bas-
fonds très humides, aux bords des sources ou des rivières. Ce sont des plantes très rustiques,
qu'il n'est pas rare de voir croître dans une anfractuosité de rocher ou entre deux planches
de pont.
I . niamniamensis est de loin l'espèce la plus répandue e t aussi la plus facile à identifier
par ses fleurs à petits pétales blanc verdâtre e t à sabot rouge violacé complètement retourné
sur lui-même. Les autres espèces sont beaucoup plus rares.
Les Impatiens sont employées, sous forme de cataplasmes ou de pansements humides,
pour soulager certaines affections particulièrement douloureuses telles que panaris, migraines
très violentes, douleurs des articulations. Les feuilles sont consommées comme légume pour
soigner les affections cardiaques ou les maladies très graves dues aux attaques de mauvais
esprits, de sorciers ou de divers fétiches.

Begonia mannii Hook.


HERBIER
: 949 Komono; 1064 vill. de Bouba.
NOMSVERNACULAIRES : Ndasa: kunga musulu (oseille de l'eau), ngondo bula nbiya (jeune femme casser
marmite) ; Laali : makulu ma ngwale, lankulu ; Y a a : nbieke.

Espèce épiphyte pouvant atteindre un mètre de hauteur, ce Begonia est fréquent dans
toute la zone forestière de la frontière ccabonaise.
,
Kôta et Téké l'utilisent Dresaue exclusi-
L

vement pour soigner


- -
les vaginites ou les métrites si fréquentes dans cette région.
-
Le traitement consiste à faire manger à la malade les feuilles accommodées en légume
avec du poisson e t des bananes mûres (le goût rappellerait celui de l'oseille), e t d'autre part
à utiliser en injections vaginales ou en bains de siège la décoction aqueuse de feuilles de
B. mannii et d'écorces de Cylicodiscus gabunensis.

Kigelia africana Benth.


HERBIER: 1393 Mayoko, vieille route de Mouanda.
NOMV E R N A C U L A I R E : Nzebi: munzundji.

Cette espèce ne paraît pas appartenir à la flore originale d u Congo : on la rencontre


presque toujours dans des villages fréquentés par des étrangers Haoussa ou Oubanguiens
qui semblent bien avoir introduit cet arbre avec eux. Au cours de mes prospections en brousse,
je n'ai trouvé qu'une seule fois dans la région de Mayoko, un arbre de petite dimension dans
une formation récente e t extrêmement dégradée.
A Brazzaville, le décocté des écorces ou du fruit est donné en boisson pour soigner
l'asthme. Il est interdit aux femmes de toucher au fruit sous peine de voir leurs seins tomber
comme lui, ou d'avorter si elles sont enceintes.

Markhamia sessilis Sprague


HERBIER : 145 route de Kinkala; 260 vill. de Mbanzanguede.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi: lubota, ngoma lubota.
Espèce de savane boisée, cet arbre est très commun dans toute la région du Pool; il se
remarque par ses belles fleurs jaune veiné de rouge, puis par ses très longues gousses plates.
On le retrouve dans la vallée du Niari et dans les boaueteaux de la Lefini et de 1'Alima tant
que l'on reste dans la région de savane; il se raréfie pour disparaître au fur et à mesure que
s'installe la forêt.
Les Laadi prisent la poudre de feuilles contre les céphalgies; la décoction de racines sert
de boisson aux malades atteints de syphilis.

Newbouldia laevis (P. Beauv.) Seem.


HERBIER : 137 route de Kinkala.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi: mmeni; Mbôsi: udjuomo, udjomongo; K ô y ô : ondjomono.
C'est surtout dans les villages, autour des maisons que l'on trouve cette espèce sous forme
de poteaux de clôture ayant pris racines. Les boutures sont soigneusement conservées comme
arbres d'ombrage; ils sont d'ailleurs presque toujours écorcés jusqu'à hauteur d'homme,
car ils servent au traitement de deux maladies extrêmement communes en Afrique : la toux
et la diarrhée.
Dans les deux cas, les écorces sont mises à bouillir dans de l'eau ou du vin de palme;
le décocté est absorbé à la dose de trois verres par jour. En cas d'affections pulmonaires, il
faut aussi frictionner la poitrine avec le jus obtenu en pilant ensemble des feuilles de Kalanchoe
et des écorces de Newbouldia.

Spathodea campanulata P. Beauv.


HERBIER : 1361 Mayoko, piste aprés la gendarmerie.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : iwutu, Bekwil: ndogum, dogome; Bôngili: ikondo.
Bel arbre, tout à fait remarquable en mai-juin par ses magnifiques fleurs rouges, le
tulipier du Gabon n'est abondant que dans les forêts du Chaillu, du Mayumbe et de la
frontière camerounaise.
Les Duma utilisent les écorces de cet arbre pour préparer des bains destinés à soigner
les accès fébriles. Dans la Haute Sangha (( les hommes boivent la décoction des écorces contre
les hernies scrotales et utilisent cette même décoction pour le traitement des plaies
syphilitiques )) (Sandberg).

Bixa orellana Linn.


NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi: ntsaa mputu; Beembe: guanza; Thkb: angaba.
Le Rocou a été introduit comme arbre d'ornement et comme colorant à une époque
certainement ancienne; il n'est pas rare d'en voir quelques pieds naturalisés à proximité des
villages. Dans la préfecture du Pool, les feuilles servent à la préparation de gargarismes contre
les maux de gorge et les angines. Avec les fruits et les graines, les Laadi préparent une pâte
antisporique utilisée en applications locales après un bain et une frotte énergique.
Les Téké et les Mbôsi l'utilisent pour teindre en rouge les grands pagnes de raphia.
(Descoings).
A. B O U Q U E T

Adansonia digitata Linn.


NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi: nkoondo.
Assez commun dans la vallée du Niari, au niveau de Dolisie et dans la plaine cdtière,
le baobab est assez peu employé en médecine congolaise; le fruit cuit et pelé est donné comme
aliment-remède aux enfants prématurés ou rachitiques, qu'il faut par ailleurs baigner dans
le décocté des écorces.

Bornbax af. buonopozense P . Beauv.


HERBIER: 1848 vill. de Makaka, route Zanaga-Komono.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Thkh: mumegni; Bekwil: sadum; Bôngili: buma; Babinga: dombi.
Les Téké font boire aux parturientes une décoction d'écorce de kapokier pour favoriser
et activer le travail; les Babinga s'en servent contre les maux de cœur.
Sandberg signale que dans «les cas de dermatose prurigineuse »,Bekwil et Bang& utilisent
ce même décocté pour se laver le corps.
Çeiba pentandra (Linn.) Gaertii.
HERBIER: 1431 Mayoko; 1758 monts Ndoumou, après le village d'Isi61é.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Mbôsi : vuma; Songo, Bôngili: buma; Mbaamba: okuma; Nzabi: mukumu;
Tih : mofuma; Laali : mofumo; Vili, Laadi : mfuma; Beembe : mufuma; Yoombe : onfuma; Bekwil:
dum.
Essence à croissance rapide, à dissémination naturelle considérable du fait de la morpho-
logie de ses graines, le Fromager est présent dans toute l'étendue du territoire congolais; il
ne semble pourtant jamais atteindre les dimensions impressionnantes qu'il a dans certaines
autres régions d'Afrique.
C'est vraisemblablement par analogie avec la rapidité de sa croissance et sa haute taille
qu'il est souvent prescrit pour soigner le rachitisme infantile et l'anémie (décocté des
écorces en boisson et en bains). Il est possible aussi que le fait de donner le jus des écorces
en boisson aux femmes stériles pour les aider à concevoir, soit en relation avec la fécondité
de la graine.
Les emplois médicinaux du Fromager ne se limitent pas à ces seules indications; per os,
le décocté des écorces sert très souvent pour soigner les maux de ventre, la diarrhée, la
hernie et la blennorragie; ainsi d'ailleurs que les maux de cœur et l'asthme.
En bains de bouche et en gargarismes, il est employé contre les gingivites et les aphtes
et parfois comme antiodontalgique; en pansement humide, la pulpe de feuilles est prescrite
contre les panaris.
Le jus des feuilles est donné en boisson aux malades mentaux; il faut par ailleurs leur
laver la tête avec le décocté des écorces et leur attacher autour du crâne un cordon fait
d'écorces tressées. Massages avec la pulpe de feuilles et bains avec le décocté des écorces sont
remèdes souverains contre les fièvres vespérales surtout si elles sont jugées par le féticheur
comme étant d'origine diabolique.
Ceci est en relation avec la croyance généralement admise du caractère sacré de l'arbre
qui en fait lieu de prédilection des esprits et des fétiches. C'est ainsi que Ikiki et Saka-Saka,
disciples et propagateurs du culte de Mademoiselle dans la Likouala, ont fait abattre presque
tous les fromagers d'lmpfondo et de Dongou, pour en chasser les mauvais esprits respon-
sables des malheurs des villageois.

Ananas cornosus (Linn.) Merrill.


NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi: tchintu; Beembe: mufumbu.
Les Kongo nord-occidentaux se servent parfois des racines et du carpophore au début
de sa croissance & des fins médicinales. Contre l'essoufflement et les difficultés & respirer,
boire un verre matin et soir de la décoction de racines. Contre les vertiges, avaler, après y
avoir ajouté deux morceaux de sucre le jus obtenu en écrasant les jeunes fruits.
Le liquide obtenu en pilant ensemble les jeunes fruits d'ananas, des tiges de Costus afer
et du sel sert & laver les plaies varioleuses.

Aucoumea klaineana Pierre


HERBIER : 907 vil]. de Madingou, route Komono-Zanaga; 1172 vill. de Kiminzouala, route Zanaga-
Sibiti.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Tkké: mokumo, munfumu; Punu, Yoombe: mukumi; V i l i : nkumi; Ndasa:
mungumu; Mbaamba: ongumi; Kôta: mongumi; Nzabi: ongumi, mukumi.

Espèce typiquement gabonaise, l'okoumé voit au Congo les limites sud de son aire de
répartition géographique représentées par le massif du Chaillu et le nord du massif du
Mayombe. Il est particulièrement abondant et exploité industriellement dans les régions
de Divennie et de Mossendjo. D'après les renseignements que j'ai pu recueillir auprès de
forestiers et de personnes habitant depuis longtemps ces régions, l'okoumé aurait tendance
& se propager vers le sud; on trouverait actuellement des individus plus ou moins isolés le
long de la Bouenza après Sibiti et dans le bas Mayombe, bien après le Kouilou et même
au-del& de la ligne de chemin de fer Brazzaville - Pointe-Noire.
Les thérapeutes locaux préparent avec les écorces d'okoumé une tisane antidysentérique
et antihémorragique particulièrement recommandée dans les cas de dysménorrhée et
d'hémorragies post partum; cette décoction agirait comme calmant des toux convulsives
et des quintes coquelucheuses.
Par voie externe, toujours sous forme de décocté, l'okoumé est prescrit en bains de
bouche et gargarismes contre les gingivites, amygdalites, aphtes et même les caries dentaires.
Dans le traitement des métrites, vaginites et autres infections plus ou moins purulentes, il
est ordonné en injections vaginales deux fois par jour.
Ces différents emplois sembleraient indiquer une action antiseptique et analgésique
peut-être en relation avec la présence dans l'écorce et le bois, comme d'ailleurs chez toutes
les Burseracées, d'huiles essentielles et de résines.

Canarium sch weinfurthii Engl.


HERBIER : 875 vill. de Mutampa aux bords du Congo; 1665 Sangha-Bois chantier de Mongokélé; 1984
vill. de Sindou Nkola.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Yoombé: mbili; Kôta: mbula; Punu: nfuga; Mbaamba: lengoli; Rondgo:
mubingi; Bekwil: bil; Babinga: seene; Bôngili: bobele.
Très commune dans toute la zone forestière congolaise, cette espèce est bien connue des
Africains qui se servaient, pour faire des torches et éventuellement des bougies, de la résine
exsudée par l'arbre après incision de l'écorce. Connue sous le nom commercial dlElemi de
1'Uganda ou de résine Moahum, cette drogue a fait, au siècle dernier, l'objet d'un certain
commerce abandonné aujourd'hui.
Au Congo, le décocté des écorces est utilisé en boisson contre les maux de ventre, les
intoxications alimentaires et surtout les troubles ovariens, la rétention placentaire et les
douleurs post partum. Cette médication produirait un effet purgatif et vomitif important.
Les Kata soignent certaines affections pulmonaires en faisant manger du manioc que
l'on a bien imprégné de sève en le frottant sur le tronc fraîchement entaillé de cet arbre.
Dans la Sangha, certains féticheurs soignent les rhumatismes en soumettant le malade 8.
l'action de la vapeur d'une décoction aqueuse des écorces; ils appliquent ensuite de la résine
sur les points les plus douloureux après y avoir pratiqué de petites scarifications épidermiques.
76 A. BOUQUET

Sandberg signale l'emploi de (( l'écorce contre la gale et de la racine râpée et cuite en cata-
plasme sur les adénites ».

Dacryodes edulis (G. Don) K . J. Lam


HERBIER : 582 forêt de Bangou; 1255 forêt après le vill. de Matoto; 1336 Mossendjo; 1806 vill. d'Andzo,
piste Zanaga Brazzaville; 370 rive gauche de la Foulakari.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi, Yoombe, V i l i : musalu, nsafu; Mbaamba: osalu; Laali : esasa; Tid.
mushau; Nzabi : mushiega; Tsaangi : mushiehu ; Punu : ishiesieu; Sanga : shonge; M bôsi : oshiayi :
Kôyô: otsare; Akwa: sao, sasafu; Ndasa: pansasao.
Étant donné qu'au point de vue thérapeutique, les Congolais se servent aussi bien des
« safoutiers n plantés dans les villages que des espèces sauvages et que, d'autre part, les
échantillons botaniques récoltés au cours des enquêtes ne permettent pas une discrimination
certaine des espèces, je préfère, pour l'instant, rapporter tous les renseignements recueillis
à Dacryodes edulis considéré « sensu lato », alors qu'il faudrait selon toute vraisemblance
envisager au Congo au moins la présence de D. edulis, D. klaineana, D. pubescens et de D. le
testui.
Si l'utilisation médicinale du Safoutier par toutes les ethnies congolaises est un fait très
général, par contre le particularisme racial joue dans la prescription qui variera non
seulement en fonction des différentes races, mais souvent, à l'intérieur du groupe, d'un
individu à l'autre, si bien que l'on a parfois l'impression que la plante est une panacée
universelle.
Les Téké se servent du décocté des écorces en gargarismes et bains de bouche contre
diverses maladies de la cavité buccale (aphtes, gingivites, amygdalites); les feuilles
consommées crues avec une amande de kola sont réputées antivomitives tandis que la
poudre d'écorce additionnée de maniguette est antidiarrhéique.
Les Kôta préconisent l'emploi en applications locales et frictions d'un oléat à base
d'écorce de Safoutier et d'huile de palme contre les douleurs généralisées et les courbatures
fébriles; cette préparation serait aussi antipsorique. Ce traitement étendu à l'urticaire et
autres affections cutanées se retrouve identique dans la Sangha.
Les Kongo nord-occidentaux se servent surtout des feuilles contre les otites (jus en
instillations auriculaires) et les courbatures fébriles avec céphalgie (décoction en bains de
vapeur).
Dans la région de Mossendjo et de Mayoko se retrouve l'indication des écorces comme
antidiarrhéique, mais elles sont aussi consommées avec l'huile, sel et maniguette comme
antianémique, antihémorragique (hémoptysie, tuberculose) et comme emménagogue.
A ces différentes indications, les Mbôsi ajoutent l'emploi du décocté des écorces de
racines, en boisson, dans le traitement de la lèpre.

Dacryodes heterotricha (Pellegr.) K . J . Lam


HERBIER: 794 forêt de la Bouenza; 1275 chantier Fouët sur la route de Mayéyé sous-préfecture de
Sibiti.
Noms VERNACULAIRES : Laali: mubili; Laadi: mubidi.

De très graves épidémies de coqueluche sévissent, chaque année, au début de la saison


sèche, du Gabon au Congo : le décocté des feuilles de cet arbre est un des médicaments que
les féticheurs de la région de Komono-Zanaga utilisent pour traiter les petits malades.

Dacryodes macrophylla (Oliv.) K. J . Lam


HERBIER : 1034 vill. de Moutséné-Batbké, piste de Bouba; 1184 vill. de Vouala-Mongomo; 1344 Mossendjo,
piste après la Gendarmerie; 1481 vill. d'Otendé sous-préfecture de Fort-Rousset; 1915 vil]. de
Les Saras, route de Tchipèze.
Noms VERNACULAIRES : Mbaamba: ontuome; Kôyô : okungu; Lumbu: lunuymbo; Téké : tshiebi.
L'écorce de cet arbre à grandes feuilles composées a une odeur agréable de Santal;
entaillée, elle laisse exsuder un liquide laiteux.
Elle sert à préparer une tisane prescrite aux femmes qui relèvent de couches pour leur
(( remettre le ventre en place)); dans la région de Komono, ce remède est donné aux malades

atteints de blennorragie.
L'eau, dans laquelle on a fait bouillir des morceaux d'écorce, est utilisée pour laver les
enfants fiévreux ou ceux qui ont des convulsions. Certains féticheurs traitent, de la même
façon, les malades trypanosomés ou œdémateux.

Santira trimera (Oliv.) Aubrev.


HERBIER: 1859 Kingani; 1776 mts. Ndoumou, vil]. de hlambili; 1138 et 1126 de Mafoula à Missassa-
Batéké; 1807 vil]. d'Andzo piste Zanaga-Brazzaville; 1368 Mayoko; 1800 vill. de Malima-Mabiala
route Sibiti-Komono; 1991 Sindou-Nkola; 1184 vill. de Vouala-Mongomo; 1849 vill. de Makaka-
Zanaga.
NOMSVERNACULAIRES : Mbaamba: ontuomo; Tié, Laali: mutuomo; Y a a : munfu kutuomo; Nzabi:
matombo; Lumbu : mutshikiti
Cet arbre, de moyennes dimensions, est très commun dans les forêts du Mayombe et du
Chaillu; il est assez facilement reconnaissable du fait que le tronc est, en général, porté par
un faisceau de racines aériennes; les écorces et les rameaux sont très odorants; les Feuilles,
composées imparipennées, ont un rachis plus ou moins renflé aux nœuds; les folioles, asymé-
triques à la base, possèdent un acumen très long et généralement recourbé à son extrémité.
La poudre d'écorce, assaisonnée de sel et d'huile de palme, est donnée à manger aux
eufants coquelucheux; cette thérapeutique serait aussi vermifuge. Le décocté, absorbé à
raison de deux verres matin et soir, calmerait les maux de ventre. Sous forme de massages,
de bains de vapeur, de bains et de frictions, le décocté des écorces et les marcs résiduels
servent au traitement des courbatures fébriles et de la gale.
Comme beaucoup de plantes odoriférantes, Santira trimera passe pour chasser les
démons : on enduit le corps du malade avec le jus des feuilles ou on lui fait aspirer quelques
gouttes. On peut aussi en faire une pâte avec du kaolin et l'en frictionner. Certains féticheurs
utilisent cette drogue pour se rendre invisibles aux esprits.

Cannabis indica Linn.


HERBIER: 861 Moutampa.
N o r V E R N A C U L A I R E : Laadi: diamba.
Originaire du Proche-Orient, le chanvre indien jouit, au Congo, d'une certaine faveur
comme stupéfiant. La plante n'existe pas à l'état spontané, mais fait l'objet de cultures
clandestines, très soigneusement dissimulées au milieu des plantations de manioc. Le champ
choisi est, en général, éloigné des chemins et, le plus souvent, surcroît de précautions, abrité
des regards par un boqueteau ou un repli de terrain : l'ancienne réglementation coloniale
proscrivant cette culture est toujours en vigueur.
L'usage de fumer le chanvre est surtout répandu dans les grandes villes du sud (Pointe-
Noire, Dolisie et surtout Brazzaville) et, plus particulièrement, chez les Kongo nord-
occidentaux. De ce fait, il serait possible que ce soit eux qui aient introduit la plante et son
usage, sur la rive droite du fleuve.
Culture et consommation du chanvre sont entourées de véritables rites, étant donné
le caractère quasi religieux qui entoure les visions et les rêves provoqués par l'usage de ce
stupéfiant (M. Soret - Les Kongo nord-occidentaux p. 55).
Certains féticheurs m'ont dit employer le décocté des feuilles en boisson pour calmer
les fous, et le jus de la plante, en applications locales, comme analgésique, en cas de douleurs
très violentes. C'est cette plante que les voleurs feraient brûler devant les maisons pour
pouvoir s'introduire sans réveiller les dormeurs.
78 A. B O U Q U E T

Canna bidentata Bertoloni


NOMSV E R N A C U L A I R E S : Kôyô: lembobo; Bondjo: longo-longo.
Espèce banale de l'Afrique Tropicale, très commune autour des villages, C. bidentata
est utilisée pour arrêter les hémorragies, en application sur les blessures; la tisane est donnée
à boire aux enfants coquelucheux, pour calmer les quintes de toux. Les Kôyô soignent les
plaies avec le jus de la plante; dans la Likouala, la décoction aqueuse des racines est recom-
mandée aux femmes qui ont des règles irrégulières.

Buchholzia macrophylia Pax


HERBIER : 34 route de Kinkala; 928 vill. de MoutékB, route de Mossendjo; 1104 vill. de Makaka, route
Komono-Zanaga; 1347 piste forestibre aprbs la gare Comilog, Mossendjo.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : nsoongo nkama; Yoombe : nbandi; Lumbu : banda; Kôyô : lembenda,
ebanda; Akwa : lebenda; Mbôsi : olanda; Ndasa : limbi; Mbaamba : lebamba, ombana; Tékd:
mbama, lembana, mukaana; Nzabi: mudeendraa; Sanga: banda; Songo: kabo.
L'aire de dispersion de cet arbre couvre l'ensemble du territoire congolais; il existe à
l'état spontané dans les forêts primitives, mais il est aussi cultivé dans de nombreux villages.
C'est un médicament très estimé, qui à la réputation d'éloigner la foudre.
En forêt c'est un arbre de 20 à 25 m de haut à fût droit et élancé, tandis que dans les
villages il devient rapidement branchu et tortueux. 11 reste pourtant un bel arbre à ombrage
dense, rappelant un peu le manguier par son feuillage en boule, d'un vert sombre très brillant.
Les fleurs blanches sont très odorantes. Le fruit est un sphéroïde dépassant douze centimètres
de diamètre; l'amande a une odeur forte, une saveur chaude et épicée d'abord assez agréable
mais devenant très vite âcre et brûlante.
L'amande est utilisée comme révulsif dans le traitement des douleurs localisées, telles
que courbatures, points pleuraux, douleurs lombaires et rhumatismales, céphalgies, etc.,
elle est écrasée de façon à obtenir une pâte dont on se sert pour masser ou oindre le malade.
Le fruit et surtout l'huile extraite de l'amande auraient des propriétés purgatives;
certains féticheurs s'en servent pour traiter les débuts de hernie et les affections gastro-
intestinales; chez les femmes, il produirait une diminution des hémorragies menstruelles.
De très nombreux féticheurs en font manger à leurs malades avec quelques graines de
maniguette, pour les protéger des sorts; ils en mangent eux-mêmes pour se préserver des
maladies.
Lors de certaines initiations, le fruit doit être mâché avec des feuilles d'dlchornea
floribunda et Microdesmis puberula, par initiateurs et initiés, puis pulvérisé sur les fbtiches.

Cleome rutidosperma D.C.


HERBIER : 392 vill. de Muanga Ngouba; 1177 vill. de Kiminzouala.
Noms V E R N A C U L A I R E S : Laadi : lukaya Iwa makutu (feuille pour oreilles) ; Tékd: munseke nseke, kibali.
Les feuilles de cette rudérale ont la réputation d'être parmi les meilleurs médicaments
des maux d'oreilles : le jus, ou un décocté très concentré, est prescrit en instillations dans le
conduit auditif, à raison de une ou deux gouttes trois fois par jour.
Descoings signale que le suc est aussi utilisé comme cicatrisant des plaies par armes
blanches.
La plante est parfois consommée comme légume.

Qcnandropsis pentaphylla D. C.
HERBIER: 1044 bord de la Fouln, 5 km de Komono.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Kôyô: matui; Tékd: osani; Songo: mudzueye.
Dans la préfecture de l'Équateur, la plante sert comme la précédente pour soigner les
affections auriculaires.
Dans la Likouala, la pulpe obtenue en écrasant les feuilles avec Pouzolzia guineensis
et de l'huile de palme est appliquée localement pour traiter le goitre.
La plante est considérée par le Téké comme un remède des indigestions et des intoxications
alimentaires (Descoings).
Elle est aussi consommée comme légume ou comme condiment pour parfumer les sauces.

Ritchiea aprevaliana (de Wild. & Th. Dur.) Wilczek


HERBIER : 2016 vill. de Mohitou; 2028 Impfondo, piste de Vinza; 2043 Impfondo, le long du canal
d'Epéna.
Noms vERNAcuLarREs : (s'appliquent aux trois espbces) Bondjo :banda, banda nsinge; Enyele : banda
tshiene; Songo: mokaboto, kwekweke.

Ritchiea duchesnei (de Wild.) Keay


HERBIER
: 2086 Dongou, piste dlImpfondo.

Ritchiea fragrans R. Br.


: 2105 Dongou, piste ri l'ouest du village.
HERBIER
Ces trois plantes se rencontrent surtout dans les régions exondées de la Haute Likouala;
elles s'apparentent davantage la flore oubanguienne qu'a celle du Congo.
Comme les deux espèces précédentes, ces trois Ritchiea servent au traitement des
inflammations du conduit auditif : débarassée de la terre, la racine est passée au-dessus de
la flamme pour la ramollir, puis écrasée. Le jus recueilli dans un cône de feuilles, est instillé
dans l'oreille raison d'une goutte trois fois par jour.

Carica papaya Linn.


Noms VERNACULAIRES : Laadi :maloolo; Yoornbe: nlolo

La racine de Papayer passe au Congo pour un excellent remède de la dysenterie et surtout


de la blennorragie; elle est employée sous forme de décoction aqueuse ou dans du vin de
palme, administrée au malade raison d'un verre matin et soir.
Dans certaines régions, on fume les feuilles sèches comme cigarettes antiasthmatiques
(Descoings). A une époque plus ancienne, le tronc était brûlé pour en tirer du sel.

Drymaria cordata (Linn.) Willd.


HERBIER : 1099 vill. de Makaga, route Komono-Zanaga; 2058 Impfondo, piste de Mohitou.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Tdkd : matsiu menpi; Nzabi : tshira; Bornitaba : lombo.
Cette petite rudérale est appliquée localement pour soigner des œdèmes des pieds e t la
lèpre; il faudrait en surveiller l'action, car une application trop prolongée pourrait provoquer
des brûlures.

Afielia pachyloba Harms


HERBIER: 1287 Kakamoeka, chantier S.F.N. (fruit seul).
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Lurnbu, Yoornbd : nsisifu.
80 A. B O U Q U E T

Sous le nom de Ndoucié, Afzelia pachyloba est exploité industriellement dans le Mayombe
où il est assez commun. En médecine locale on soigne les maux de reins par des massages avec
la décoction d'écorces.

Amphimas ferrugineus Pierre ex Pellegr.


HERBIER : 1083 vill. de Mitsiba après Moetché; 1090 Moetché; 1119 vill. de Zanga-Batéké, route Komono-
Zanaga; 1327 vill. de Mouila, km 10 route Mossendjo-Dolisie; 1798 vill. de Malema-Mabiala, route
Sibiti-Komono.
Noms V E R N A C U L A I R E S : Laali : ndziri; Kôia, Ndasa : kokodji; Mbaamba : lingoli; Tsangi : ndidi
Nzabi : njidi; Yoombe : muiba.
Grand arbre commun dans le Chaillu et le Mayumbe, il est tout à fait. remarquable par
ses grandes feuilles a stipules caduques et a stipelles filiformes persistantes. Jeunes feuilles
et stipules sont couvertes de longs poils roux; lorsqu'on entaille l'écorce, il s'écoule un
exsudat rouge assez abondant.
Seules parties médicinales de l'arbre, les écorces sont prescrites sous forme de décoction
aqueuse dans le traitement de la dysménorrhée, de la blennorragie et comme contre-poison.
La dose moyenne est d'une cuillère à soupe trois fois par jour. Les Téké soignent les oreillons
par application de cataplasmes préparés avec la pulpe des écorces.
Chez les Kôta, l'arbre est sacré et les féticheurs qui veulent en prélever des morceaux
doivent d'abord lui faire un sacrifice ou une offrande accompagné d'une prière.

Amphimas pterocarpoides Harms


HERBIER: 2001 Impfondo, route d'Epbna.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Bondjo : musinga; Songo : Dambadiki; Babinga : Kela.
Cette espèce à feuilles presque glabres, ne paraît exister que dans les forêts du nord,
a proximité du Cameroun et de la République Centrafricaine.
Elle a les mêmes emplois thérapeutiques que l'espèce précédente.

Anthonotha acuminata (de Wild.) J. Léonard


HERBIER : 1386 vieille route de Moanda depuis le bac de la Louéssb; 1473 vill. de Kangini sur les bords
du Kouyou, sous-préfecture de Fort-Rousset. 326 Kiiikala depuis la Voula jusqu'à 15 km de Hamon
769 forêt de la Bouenza, piste de l'Espérance.
Noms V E R N A C U L A I R E S : Nzabi : ikokori; Kôyô : ibulapi; Laadi : kidemba.

Petit arbre relativement fréquent dans les sous-bois au bord des cours d'eau ou dans
les endroits relativement humides, ainsi que dans les galeries forestières. Les feuilles sont
composées de 2 ou 4 paires de folioles remarquables par un acumen atteignant facilement
1,5 cm de long, nettement émarginé au sommet; la face inférieure, de couleur dorée, est
d'autant plus brillante que les feuilles sont plus jeunes.
Contre les ophtalmies, laver les yeux avec le jus des jeunes feuilles; on peut aussi
l'appliquer localement pour soigner les œdèmes des jambes.

Anthonotha gilletii (de Wild.) J. Léonard


HERBIER: 282 rive gauche de la Foulakari.
NOM VERNACULAIRE : Laadi : kidemba.
Cet arbre qui atteint facilement une vingtaine de mètres est caractérisé par la présence
sur le vieux bois et le tronc de très grandes inflorescences pouvant dépasser 70 cm de long;
les feuilles sont assez semblables a celles de A . acuminata.
La décoction des écorces est administrée a raison d'un verre trois fois par jour comme
diurétique dans le traitement des œdèmes.
Anthonotha macrophylla P . Beauv.
HERBIER : 1342 mossendjo, piste derriere la gendarmerie; 1521 vill. de Boua entre Fort-Rousset et
Makoua; 1828 piste de Gonaka B Moukouma, sous-préfecture de Komono.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Kôyô : buba; T i é : mutiti.
Très commun dans toutes les forêts plus ou moins secondarisées, et les formations
récentes, cet arbre aurait des propriétés émeto-purgatives. En boisson, la tisane d'écorces
est préconisée contre les hernies.

Anthonotha sp.
HERBIER : 1980 vill. de Mboti-Sounga après Tchiséka, sous-préfecture de Bas-Kouillou; 1993 Sindou-
Nkola, chantier Robin.
NOM V E R N A C U L A I R E : L u m b u : makaya mafioti.
Arbre de 6 à 7 m de hauteur très ramifié, cette espèce a une gousse allongée épaisse
couverte de poils fauves e t ornée de trois plis longitudinaux. Dans le Mayombe, on soigne les
affections bronchiques avec la décoction des écorces donnée en boisson à raison de trois
cuillerées à soupe par jour.

Anthonotha sp.
HERBIER: 860 du vill. de Moutampa aux bords du Congo.
NOM V E R N A C U L A I R E : Koongo : kimbienga.
La décoction des écorces de cet arbre est employée, dans la région de Brazzaville, en
boisson et en bains de vapeur, pour soigner les œdèmes et les maux de côtes.

Berlinia grandiflora (Vahl) Hutch. & Dalz.


HERBIER : 503 route de Kinkala, bords de la Ndonzari.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Yoombe : posa; Tsaangi : poso; Bangili : bembebale.
Très commun dans les formations plus ou moins marécageuses du secteur forestier, cet
arbre à grandes fleurs blanches sert parfois à traiter les maux de ventre; la gomme qui s'écoule
lorsqu'on entaille l'écorce est appliquée sur les plaies comme hémostatique et cicatrisant.
Sandberg signale que les graines sont considérées comme toxiques.

Gassia absus Linn.


HERBIER: 2014 vill. de Mohitou, sous-préfecture de Impfondo.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Bondjo : mumbété nayengu; Tdké : ayoyo.
Cette petite rudérale passe dans la Likouala, p-our favoriser la conception des femmes :
les feuilles mélangées à celles de Dissotis rotundifolza, sont écrasées : une partie de la pulpe
obtenue est absorbée, délayée dans du vin de palme, l'autre partie, mélangée à du « tukula »,
sert à frictionner le bas-ventre de la malade.
Descoings rapporte que les Téké brûlent la plante devant le trou des animaux pour les
asphyxier e t les faire sortir.

Gassia alata Linn.


Noms V E R N A C U L A I R E S : Laadi : baanga ndzazi, mundzaa ndzazi; Yoonibe : lifuku; Laali :muyili nbusi;
Y a a : nzama, kibama; T i é : mooti; Mbaamba : ngali; Tsaangi : busila; Nzabi : ndungu; Mbôsi :
tsinga; Kôyô : folele, oha; Akwa : ondzendzeke.
Le (( dartrier » est bien connu des Congolais pour les propriétés purgatives et antimyco-
siques; subspontanée ou introduite, la plante existe dans presque tous les villages, plus ou
moins bien entretenue par les habitants.
E n dehors des indications classiques de cette espèce, il est à signaler que les Kôyô emploient
la décoction des racines, comme décongestif pelvien dans le traitement des blennorragies
82 A. B O U Q U E T

anciennes et chroniques; les féticheurs de la vallée du Niari s'en servent dans celui de
l'hématurie e t de la bilharziose.

Cassia mannii Oliv.


HERBIER: 113 vil]. de Miltatou, route de Kinkala.
NOM V E R N A C U L A I R E : Laadi : niuaakasa muaakasa.
Cette espèce ornementale, introduite au Congo, s'y est parfois naturalisée. Ses longues
gousses cylindriques noires à cloisons longitudinales et transversales isolant chaque graine
sont très caractéristiques. Pour traiter les affections bronchiques donner à boire la tisane
d'écorces; pratiquer, aux points névralgiques une série de petites scarifications épidermiques
et y appliquer une pâte obtenue en écrasant les graines.

Cassia mimosoides Linn.


NOM V E R N A C U L A I R E : Télié : ndyeke.
Les Baya et les Téké utilisent la plante comme vermifuge e t pour traiter les plaies;
elle serait aussi employée comme piscicide (Descoings).

Cassia occidentalis Linn.


NOMSV E I I N A C U L A I R E S : Téké : nkia tsurnu; Tié : rnunkasa ntari; Yaa : onwara tshulu; Laadi :mu-
ntsu-ntsundi, ntsu-ntsudi; Beembe : buyili buesi, nkese-ntari; Mbôsi : onwara, lesendzo, esendzo;
Kôyô : poso yandzo, leposo yandzo; Bôngili : elumbatsolo; Sanga : buluwatadi; Songo : niasi;
Bondjo : sango.
Espèce pantropicale naturalisée autour des villages, dans les jachères, Cassia occidentalis
est employé par les Congolais pour traiter un certain nombre d'affections plus ou moins
graves telles que maux de ventre, de côtes, blennorragies, règles douloureuses, etc. 11 entre
dans divers traitements des rhumatismes, de la fièvre des enfants ainsi que des morsures de
serpents. Comme Cassia alata, il est parfois utilisé contre les dermatoses parasitaires et les
ictères hémoglobinuriques.

Cassia spectabilis D .C.


HERBIER
: 277 vill. de Mountarnpa.

Introduit comme arbre d'ornement cet arbre est parfois naturalisé dans les recrus autour
des villages; le jus des écorces est donné en boisson contre les maux de reins et de ventre :
cette thérapeutique serait particulièrement violente et de ce fait réservée aux adultes car
elle pourrait être dangereuse pour des enfants.

Copaifera salikounda Heckel


HERBIER : 2072 Dongou, piste au nord du village et bord de la Motaba.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Bondjo : ekikinde; Bomitaba : babele.
Ce très bel arbre assez commun dans toute la Cuvette congolaise produit le copal; les
quantités récoltées étaient sufisamment importantes pour donner lieu à des marchés ou à
des tournées de ramassage le long des rivières de l'intérieur comme 1'Ibenga e t la Motaba.
Bondjo et Bomitaba emploient le décocté des écorces pour soigner les troubles de
l'ovulation et favoriser la conception des femmes : la dose la plus courante est d'un verre
matin midi et soir.

Cynometra af. ananta Hutch. & Dalz.


HERBIER: 1925 vill. des Orpailleurs, route S.F.N. Kakarnoeka.
NOM V E R N A C U L A I R E : Yoombe : nsarnbu kiduki.
Les Yoombe se servent des écorces de cet arbre pour préparer des bains de vapeur
destinés au traitement des rhumatismes.
Çvnometra mannii Oliv.
HERBIER: 1995 vill. de Sindou Nkola, chantier Robin.
La tisane d'écorces est prescrite comme calmant de la toux.

Çynometra sp.
HERBIER
: 1321 forêt km 24 route de Mossendjo à Mayoko.

Les Kata font gargariser les gens qui ont mal aux dents, avec de l'eau dans laquelle on
a fait bouillir des morceaux d'écorce de cet arbre.

Daniellia a f . pynaertii de Wild.


HERBIER: 1475 vill. de Kangini, forêt sur les bords du Kouyou.
Noms V E R N A C U L A I R E S : Kôyô : okaa, Mbôsi : ekwuma; Bongili : mokaa.

Caractérisé par un fût très droit à rhytidome lisse, blanc marqué de brun, cet arbre est
assez commun dans les galeries forestières de 1'Alima e t du Kouyou ainsi que le long des cours
d'eau de la zone forestière de la préfecture de Sangha; je ne l'ai jamais rencontré dans le
secteur périodiquement inondé de la Cuvette congolaise.
De Gamboma à Ouesso il est extrêmement réputé pour le traitement des maux de ventre,
de l'ascite ainsi que des hernies; il aurait une action éméto-purgative énergique.
D'après certains féticheurs, le jus des écorces calmerait les fous. Il est parfois administré
en boisson e t en bains comme remède de la lèpre.

Daniellia sp.
HERBIER: 372 rive gauche de la Foulakari.
Nom V E R N A C U L A I R E : Laadi : mukuma.
Lorsqu'une femme a fait plusieurs fausses couches, elle doit pour mener à bien une
nouvelle grossesse, boire et utiliser en bains de siège, la décoction aqueuse des écorces de ce
grand arbre.

Dialium englerianum Henriques


HERBIER: 90 champ de tir de la LiIoula.
Pulpées puis délayées dans de l'eau, les écorces de ce petit arbre commun dans les
savanes arborées du Pool, sont absorbées par les malades atteints de trypanosomiase.

Dialium af. guineense Willd.


HERBIER: 1940 Kakamoeka chantier S.F.N.
NOM V E R N A C U L A I R E : Bekwil: paa.
Sandberg rapporte que les Bekwil attribuent à l'écorce des propriétés magiques : elles
donneraient de la chance aux chasseurs. Cette espèce existe aussi dans le Mayombe, mais
n'y a aucun usage.

Dialium af. gossweileri Bak.


HERBIER: 1103 vill. de Makaga, route Komono-Zanga; 1919 forêt derrière le vill. de Mandzi à 5 km
de Sounda (Mayombe).
Noms V E R N A C U L A I R E S : Tdkt! : ngo; Yoombe; Vili : luwamba.
Cet arbre sert dans la région de Komono à soigner les fous : le traitement consiste à boire
chaque matin un verre du décocté dans lequel on a battu un œuf.
84 A. B O U Q U E T

Dialium pachyphyllum Harms


HERBIER : 563 vill. de Makana; 2104 Dongou, piste à l'ouest aprhs les plantations.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : kimbala; Songo: mbasa.
Dans la Likouala, pour calmer la toux, on recommande de mâcher les jeunes feuilles,
avec du sel gemme.

Disthemonanthus benthamianus Baill.


NOMSV E R N A C U L A I R E S : Tsaangi : muduma; Vili : mutema; Lumbu : muvingi.
Très grand arbre tout à fait remarquable par ses écorces rouge orangé, se desquamant
par plaques comme celles d'un platane. Cette essence est exploitée industriellement et
exportée sous le nom forestier de « Movingi ».
Dans tout le Mayombe, les féticheurs utilisent les écorces pour soigner les dermatoses
parasitaires, les furoncles, les abcès et les chancres; ils lavent les plaies avec le décoctb, puis
les saupoudrent avec les écorces pulvérisées.
Dans le Chaillu comme traitement des affections bronchiques et de la fièvre des enfants,
on utilise, en bains et en bains de vapeur l'eau dans laquelle on fait bouillir un mélange
d'écorces de Movingi, de citronnelle, de Lentana camara et de racines de Papayer.

Erythrophleum guineense G . Don


HERBIER: 322 Kinkala, depuis la Voula jusqu'h 15 km d'Hamon.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : Laali, Tié, Lumbu, Ndasa : nkasa, mukasa; Bomitaba : nka; Bongili :
kasa, ngwenda, mbanda; Sanga : bolondi; Bektvil : elit, eléde.
Cet arbre se rencontre dans toute la zone forestière du Congo, mais il est toujours très
dispersé et il faut souvent parcourir plusieurs kilomètres pour en trouver un exemplaire.
L'écorce est considérée comme « le poison d'épreuve » seul capable de prouver l'innocence
d'une personne accusée de sorcellerie.
Malgré sa toxicité reconnue, cette drogue est assez souvent administrée comme médi-
cament aussi bien par voie buccale que par voie externe qui reste cependant le mode d'admi-
nistration le plus fréquent.
Les Koongo soignent certaines dermatoses ainsi que diverses affections de la bouche
et des dents avec les écorces. Fraîches, elles sont employées sous forme de décocté en bains
ou en gargarismes; sèches, elles sont pulvérisées et la poudre est appliquée localement. Cette
poudre est prisée comme décongestionnant des voies respiratoires en cas de rhume, de
sinusite ou de migraine particulièrement violente.
Les Ndasa font baigner les malades présentant de l'œdème ou atteints de rhumatismes
dans la décoction aqueuse des écorces; elle sert aussi en injections vaginales pour soigner
diverses affections des voies génito-urinaires.
Certains féticheurs m'ont afirmé l'employer pour traiter l'ascite, la folie; deux cuillers
à café seraient sufisantes pour faire avorter une femme.

Gilbertiodendron dewevrei (de Wild.) J . Léonard


HERBIER : 1582 forêt entre Ouesso et les « Plantations de la Sangha r.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Bongili : deinba; Sanga : laapa.
Cette essence facilement grégaire est caractéristique de la zone de transition entre les
forêts inondées de la Cuvette et la grande forêt dense.
Dans la Sangha, la poudre des écorces est mangée par les gens atteints de diarrhées
dysentériformes. Elle sert aussi à saupoudrer les plaies.

Gilbertiodendron klainei (Pierre) J . Léonard


HERBIER : 1225 vill. de Mukassi, route Zanaga-Sibiti; 1780, Mts. Ndoumou, au niveau du vill. de Mandili.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laali : mokalcaya; Mbaamba : bimbi.
Dans le Massif du Chaillu, les Mbaamba font absorber aux enfants nerveux et sujets aux
convulsions, de la poudre d'écorce délayée dans de l'huile de palme.
Les Téké prétendent que pour voir triompher sa cause, il faut se présenter devant les
juges le front enduit d'un liquide parfumé dans lequel ont macéré des fruits de cet arbre.

Griffoniaphysocarpa Baill.
HERBIER: 832 vill. de Massia, route de Tsomono; 918 vill. de Madingou, route IComono-Zanaga.

Griffonia tessmanii de Wild.


HERBIER: 640 Galerie de la Loualou, km 16, route Mouyondzi-Kindamba.
Noms V E R N A C U L A I R E S : Laali :mukuma; T i d ; ikele; Nzabi: nzulca; Mbaamba, Ndasa : oyinga; Songo :
mushulu.
Ces lianes poussant dans des régions voisines, sont ordinairement confondues par les
féticheurs qui se servent aussi bien de l'une que de l'autre selon les facilités de ravitaillement.
La décoction est donnée à boire aux malades atteints de blennorragie ou souffrant du
ventre; elle sert à baigner les enfants fiévreux.
Jeunes, les feuilles sont mâchées comme aphrodisiaque; pulpées, elles servent & masser
les parties œdémateuses.
La plante est surtout réputée comme remède des blessures que les sorciers peuvent
attraper au cours des combats livrés durant la nuit aux esprits ou aux autres sorciers : ces
blessures, toujours internes se traduisent en général par des vomissements sanglants : le
traitement consiste le plus souvent à faire avaler au malade le jus de la plante, mêlé à celui
de la canne à sucre.

Guibourtla demeusii (Harms) J. Léonard


NOMSV E R N A C U L A I R E S : Bongili : mobaka; Bekwil : paka.
Cette espèce renommée pour le copal qu'elle produit, est employée dans la Sangha
comme antidiarrhéique (Sandberg).

Hylodendron gabunense Taub.


HERBIER : 1050 vill. de MoutsAnc5 Bakota; 1237 vill. de Mboudou; 1302 route Mossendjo-Komono km 20;
1833 piste de Gonaka B Moukouma (sous-préfecture de Komono) ; 1874 forêt après le vill. de Mibama,
3 km avant Kingani.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Yoombe, Punu :pangu; tchibangu; Vili :mbanda; Lurnbu, Ndasa, Mbaarnba :
seeti; Tik, Laali, Tik : panga, npania.
Très commun dans les forêts du Mayombe et du Chaillu, cet arbre est caractérisé par
des folioles asymbtriques, alternes, légèrement falciformes, très longuement acuminés. Les
jeunes pousses sont entourées de grandes écailles engainantes très allongées, aiguës persistant
assez longuement ressemblant alors à de longues e t fines stipules.
Les Kôta se servent des écorces comme contre-poison tandis que les Téké de la mêrne
région donne le décocté à boire aux femmes stériles pour leur « nettoyer le ventre )) et rendre
une fécondation possible; ils administrent aussi ce breuvage aux femmes sur le point d'ac-
coucher, pour en faciliter e t en activer le travail.
Dans le Mayombe, la plante est prescrite dans le traitement des affections broncho-
pulmonaires et vénériennes (décocté en boisson).

Macroberlinia bracteosa (Benth.) Hauman


HERBIER : 1319-1325 route Mosaendjo-Mayoko.
NOMV E R N A C U L A I R E : Kôta : limbuba.
De grandes feuilles composées, d'énormes fleurs blanches groupées font remarquer cet
arbre assez commun dans la région de Mossendjo où il est utilisé comme anti-odontalgique :
appliquer sur les dents cariées de la poudre d'écorce fraîche, et faire gargariser le malade
ayant une rage de dent avec la décoction.
86 A. BOUQUET

Microberlinia brazzavilliensis A. Chev.


HERBIER: 250 vill. de Mbanzanguedi, sur l'ancienne route de Kinkala.
Nom VERNacuLAIRe : Laadi : kimasi.
La pulpe des écorces de ce petit arbre est employée en frictions pour soigner les rhuma-
tismes et les œdèmes des jambes.

Pachyelasma tessmannii (Harms) Harms


HERBIER : 1581 viii. de Ouesso-Mbila aprbs les plantations.
Noms V E R N A C U L A I R E S : Bongili : eliko, eshüomo.
Très grand arbre au fût droit, à l'écorce lisse gris clair, très dure, P. tessmanmii a des
fruits trbs caractéristiques : ce sont des gousses dépassant 25 cm de long et 2 cm d'épaisseur,
à bords épaissis, très dures renfermant une pulpe dont la consistance et l'odeur rappellent
tout à fait celles du fruit de caroubier.
Il est possible que cette espèce existe ailleurs au Congo, mais je ne l'ai rencontrée que
dans les forêts de la Sangha, dans les régions exondées. Les féticheurs de cette contrée le
considèrent comme le plus puissant aphrodisiaque qu'ils connaissent. Par ailleurs ils pres-
crivent le décocté des écorces, en boisson, contre les maux de ventre et en bains contre les
rhumatismes.
Pour éviter les visions diaboliques, il faut se passer la poudre de charbon du fruit sur
le; paupières.

Plagiosiphon longistylus (Hutch. & Dalz.) J. Léonard


HERBIER: 376 rive gauche de la Foulakari.
Nom V E R N A C U L A I R E : Lari : lutete.
Cet arbre m'a été indiqué comme remède des courbatures fébriles et des douleurs
généralisées.

Scorodophleum zenkeri Harms


HERBIER : 654, Galerie de la Loualou, km 16 route de Mouyondzi-Kindamba.
Noms V E R N A C U L A I R E S : Beembe : kikali buenga; Yoombe : nfita, muvinza; L u m b u : maduma, difioro;
Tsangi : mufida; Ndasa : gila.
Très fréquent dans les massifs du Mayombe et du Chaillu, cet arbre est l'une des trois
essences à ail existant au Congo. Il est surtout employé pour traiter les affections bronchiques
et génito-urinaires : selon le cas, et le thérapeute, il est prescrit en boisson, en fumigations,
en inhalations, en bains de vapeur, de sibge et en injections vaginales.
Les Beembe lui attribuent des propriétés aphrodisiaques. Comme les autres « arbres à
ail )) il possède un pouvoir magique étendu : il éloigne les esprits, chasse les dbmons, permet
d'avoir de la chance, etc.

Swartzia fistuloides Harms


HERBIER: 1017 vill. de Ngokamina I I , route de Zanaga; 1131 de Mafoula à Misasa-Batéké, route
Komono-Zanaga : 1157 vill. de Kiminzouala, km 15 route Zanaga-Sibiti; 1358, 1359 Mayoko :
1392 vieille route de Mouanda, depuis le bac de la Louéssé jusqu'8 Mayoko; 1430 Mayoko, piste
après la gendarmerie.
Noms V E R N A C U L A I R E S : Yoombe : kisa sambu; V i l i : nsambu kiduki, muindji; Nzabi :inuenge, ngoi;
Kôta,$Ndasa, Mbnnmba : ngo, ngoye; Laali : mie.
Espèce de forêts denses, cet arbre ne semble pas exister dans la Cuvette congolaise; il
est par contre fréquent dans le Mayombe et le Chaillu; on le reconnaît à ses grappes axillaires
de belles fleurs jaunes à un seul pétale et à ses longs fruits noirs.
La tisane préparée avec les écorces est prescrite en boisson aux hommes atteints de
blennorragie et aux femmes souffrant de règles irrégulières, trop abondantes et douloureuses
ou passagèrement stériles; cette médication aurait un effet diurétique important et prolongé.
Cette drogue sert à préparer un bain destiné au traitement des enfants fiévreux; les
écorces rapées sur l'arbre sont mises à macérer dans de l'eau chaude; le mélange est brassé
et agité jusqu'à l'obtention d'une mousse abondante et persistante, en prenant bien soin
de ne pas en répandre par terre, car ce serait là un présage extrêmement funeste pour
l'avenir du jeune malade.
On emploie parfois ce liquide pour laver les galeux et en bains d'yeux, pour tuer les
filaires qui se trouvent dans les muqueuses du globe oculaire ou des paupières. La plante
est réputée comme toxique pour le cabri et le porc.

Chenopodium ambrosioides Linn.


HERBIER: 70 route de Linzolo-Moutampa; 136 route de Kinkala; 1839 vill. de Madzouka.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : lukaya lwa nkuyu, kasa ya ngata; Tékt! :tsu la nvumu; Mbôsi, Kôyô
Akwa : dja kumba.

Très largement naturalisé dans toute l'étendue du Congo C. ambrosioides existe dans
presque tous les villages, au bord des routes principalement dans les régions de savanes.
Il est assez curieux de constater que seules les populations implantées au Congo depuis
une date relativement récente l'utilisent à des fins thérapeutiques.
Laadi, Koongo, et Suundi considèrent la plante comme un bon remède des fièvres
enfantines, surtout lorsqu'elles sont provoquées par des sorts ou des violations de totems
ou de tabous : le traitement consiste à baigner le petit malade avec de l'eau dans laquelle
on a fait bouillir C. ambrosioides, Ocimum sp., micrococca mercurialis, afrun~omumsp.
Dans la province de l'Équateur, pour calmer les œdèmes et les douleurs locales, on
applique, en massant, le jus obtenu en écrasant les feuilles entre les doigts ou les paumes
des mains; aspiré, ce liquide apaiserait les céphalées les plus violentes.
Une seule fois la plante nous a été donnée comme vermifuge (jus des feuilles en lave-
ment) mais, étant donné notre informateur, il s'agit vraisemblablement de l'adaptation
africaine d'une médication classique.
D'une façon très générale, la plante passe pour éloigner les serpents et éventuellement
en guérir la morsure.

Combretum carringtonianum Exell & Garcia (1).


HERBIER : 425 forêt de Gabièto, entre Hamon et Kinkala; 681 et 1728 forêt de la Bouenza en amont
des chutes; 1875 forêt après le village de hfibama, 3 km avant Kingani; 1885 Komono, derriére le
vill. de Ngokamina II; 1935 forêt derrière le vill. de Boungolo, route S.F.N., Kûkamoèka.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : ndimii; Beembe : mbimu; T i é , Laali : nzimu; Nznhi : nziina; lFoonabe:
kiiimu.

Très grosse liane pouvant atteindre 20 cm de diamètre à la base et près de 50 m de


longueur, à écorces épaisses, rouges, ce Combretum est tout à fait caractéristique : les feuilles

(1) Détermination botanique effectuée par M . LIVEX (Jardin botanique de I'fitat - Bruxelles).
88 A. BOUQUET

de grandes dimensions, sont opposées ou verticillées par quatre; les nervures, bien marquées,
sont réunies par un réseau de nervilles parallèles; les inflorescences, formées de petites fleurs
blanchâtres sont terminales; les fruits, totalement aptères, ont la forme d'une petite poire
de 5 à 6 cm de long, à téguments très durs et entièrement recouverts d'une pubescence fine
et dense marron clair.
Cette espèce décrite d'après des échantillons originaires de l'Angola, n'était pas connue
au Congo : on la trouve dans le Mayombe et dans les forêts reliques du plateau des Cataractes;
elle remonte jusqu'à la frontière gabonaise en suivant la vallée de la Bouenza, celle de la
Louéssé et les forêts du Chaillu.
Si peu de féticheurs connaissent la liane, tous, par contre, considèrent le fruit comme
un des é16ments indispensable à toute préparation médico-magique : ils sont de ce fait
couramment vendus sur les marchés de Brazzaville, dans les échoppes spécialisées en ce genre
de marchandises.
La graine est parfois employée seule : c'est ainsi que dans le traitement des plaies
ulcérées, des chancres et des bubons, il est indiqué, après avoir bien nettoyé la plaie, de la
saupoudrer avec l'amande pulvérisée. En cas de douleurs très violentes mais localisées, ou
d'œdèmes plus ou moins diffus, il faut d'abord pratiquer de légères scarifications de l'épi-
derme, puis appliquer en massant doucement cette même poudre.
Réf. : Exell (A. W.) et Garcia (J. G.) : Uma noua espécie dogenero Combretum Loefl.
Estudos cientificos oferecidos en homenagem ao Prof. Doutour J. Carrington da costa Lisboa
- Março 1962, Trabalhos do centro de Botânica da Junta de Investigacbes do ultramar -
no 9.

Çombretum platypterum Hutch. & Dalz.


HERBIER: 2103 Dongou, piste à l'ouest du vill.; 2131 vill. d'Enyélé.
NOM V E R N A C U L A I R E : Bekwil: ékan.
Dans la Likouala, le jus des feuilles, délayé dans de l'eau chaude, est prescrit en bains
de siège pour calmer les hémorragies (( post-partum ».Chez les Bekwil, ce même jus sert de
collyre pour soigner les conjonctivites.
Dans la Sangha, la plante passe pour protéger des maladies que l'on pourrait attraper
en couchant, en plein jour, avec une femme (Sandberg).

Çombretum racemosum P. Beauv.


HERBIER: 79 et 175 route de Linzolo.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi :nsuu-sumbi wasaangi (de la for&); Yoombe : tsumbi; Beembe :susumbi,
musumbi; Laali : muntsumbi, muntchuchumbo, mutsumbu; Y a a : oshuma; Mbaamba :oshinga;
Ndasa: isingi lingidi; Tsaangi : musumba; MbSsi : oshienga; shishinge; K6yb : eshienge.
Très grande liane commune dans les forêts environnant Brazzaville, ce Combretum est
armé de fortes épines axillaires provenant de pétioles transformés qui lui permettent de
grimper jusqu'au sommet des plus grands arbres.
Les féticheurs l'utilisent pour soigner toute une série d'affections génito-urinaires et
gastro-intestinales ayant en commun le syndrome hémorragique; peut-être faut-il voir la
une application de la théorie de la signature en rappel des bractées colorées de l'inflorescence.
C'est ainsi que le macéré ou le décocté des racines est donné en boisson comme calmant des
diarrhées dysentériformes, que le jus des feuilles passe pour guérir les hémorroïdes, que la
pulpe des écorces est recommandée aux femmes enceintes qui ont des hémorragies et la poudre
de feuilles ou de racines est consommée par les malades atteints d'hématurie.
Par ailleurs ce Combretum est aussi très employé comme remède des toux convulsives
et de la tuberculose; le jus est appliqué sur les plaies comme hémostatique et cicatrisant :
ces propriétés font que la poudre d'écorces et les feuilles servent à panser les plaies de la
circoncision.
Il est à remarquer que les féticheurs congolais se servent également pour traiter ces
diverses maladies de Combrétacées de savane, appartenant au genre Quisqualis, auxquelles
ils attribuent les mêmes vertus médicinales.
Cornbreturn sp.
HERBIER: 1702 rive droite de la Sangha et île en face de Picounda; 2069 Dongou, piste de Mohitou.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Bondjo : monketu, kanga sonde; Songo : gangwa.
Dans la Sangha et la Likouala, cette espèce a sensiblement les mênies usages que
Combretum racemosum; comme lui, elle a des épines axillaires provenant de pétiole trans-
formé, mais s'en sépare par des fleurs beaucoup plus petites.

Pteleopsis af. habeensis Aubr.


HERBIER: 1663 et 1668 vill. de Kati-Kati, sous-préfecture de Ouesso.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Bongili : kendje; Sanga : moa.
J e rapporte provisoirement ?I cette espèce un arbre dont les feuilles opposées ou sub-
opposées ne dépassent guère 3 cm de long; elles sont arrondies B la base, légèrement acuminées
au sommet, glabrescentes.
Dans la Sangha, les Bongili préparent avec les écorces une tisane qu'ils donnent à boire
aux asthmatiques et aux malades souffrant de bronchite. Ce liquide appliqué sur la peau,
calmerait les démangeaisons ainsi que les douleurs plus ou moins généralisées.

Pteleopsis af. hylodendron Mildbr


HERBIER: 2094 Dongou, piste à l'ouest du vill.
NOM V E R N A C U L A I R E : Songo : dzimakoko.
Le jus des feuilles de cet arbre sert dans la Likouala, B laver les malades sujets aux crises
d'épilepsie.
La détermination de cette espèce demanderait à être précisée, l'échantillon examiné
provenant d'un rejet stérile.

Quisqualis heinsii (Engl. & Diels) Exell


HERBIER: 15 route de Kingala; 249 vill. de Mban~anguedisur l'ancienne route de Kirikala.
NOM V E R N A C U L A I R E : Laadi : nsuu-sumbi wamakaanga (de la savane).
Dans tout le pays Kongo, cette espèce n'est distinguée du Combretum racemosum que
parce qu'elle pousse en savane; les utilisations médicinales de l'une ou de l'autre plante sont
identiques.

Quisqualis latiolata (Engl. & Diels) Exell


HERBIER: 2055 Impfondo, le long di1 canal d'Epéna.
Les mêmes remarques faites B propos de l'espèce précédente s'appliquent B cette plante :
dans la Sangha et la Likouala, elle porte les mêmes noms et a les mêmes emplois que le
Combretum cité plus haut, savoir diarrhées, dysenterie, hémorroïdes, maux de ventre,
stérilité des femmes et maux de côtes.

Terminalia superba Engl. & Diels


HERBIER : 455 galerie de la Loukédi-Nguensi, après le vil]. de hlouanga-Ngouba; 668 vill. de Madoungou I I ,
km 15 route Mouyondzi-Sibiti; 1284 chantier Fouët, route de Mayéyé, sous-préfecture de Sibiti;
1608 vill. de Kati-Kati, km 20 route Ouesso-Makoua; 1912 Les Saras, route de Tchipèze; 1963
Kakamoeka, chantier de la Société Forestière de Niari.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Beembe, Yoombe, V i l i , Lumbu, Laali, Tié :mulimba, liniba; Bôngili :monganga,
mugandja; Bondjo : muganga; Songo : ganga; Bokiba : kome; Babinga : ngolon; Bekwil : élaire.
Le Limba est une des principales essences forestières exploitées au Congo où il est
extrêmement commun.
La tisane d'écorces est prescrite comme antidysentérique; on la fait boire aux femmes
stériles ou menacées de fausses couches ou qui présentent des troubles ovariens.
90 A. BOUQUET

Les Yoombe raclent la ~ a r t i einterne des écorces au'ils font macérer dans de l'eau: ce
produit est employé en bains de bouche pour traiter les gengivites ou les aphtes.
Dans la Sangha, les écorces passent pour avoir des propriétés émétiques ou expecto-
rantes : seule ou en mélange cette drogue sert à soigner les affections broncho-pneumoniques.
Les Bekwil utilisent le macéré des écorces contre les gonflements et les douleurs géné-
ralisées (Sandberg).
Les Vili emploient des écorces pour teindre en noir les feuilles de Pandanus avec les-
quelles ils font des nattes.

Aneilema beniniensis Kunth.


HERBIER: 1766, Mts. Ndoumou, après le vill. dlIsiélé.
NOMS V E R N A C U L A I R E S : Mbaamba : ombiemba; Vili : bisale.
Dans le Sud-Ouest, les féticheurs prétendent que pour faire marcher rapidement les
enfants rachitiques ou retardés, il faut leur frictionner journellement les jambes avec un
mélange d'huile de palme et du jus des feuilles de cette Commelinacée.

Çoleotrype laurentii K. Schum.


I ~ E R B I E:R636 galerie de la Loualou, km 16 route Mouyondzi-Kindarnba.
NOMV E R N A C U L A I R E : Laali : mufuranzari.
Les Laali de Mouyondzi soignent les maux de gorge, les angines et les amygdalites avec
le décocté de la plante entière, prescrit en gargarismes.

Çommelina nudifera Linn.


HERBIER: 436 Matoumbou.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : mulakari; Vili : mboko mboko; MbBsi : okwekwe; Téké: ntolo.
Le jus des feuilles est appliqué sur les abcès, bubons ou furoncles pour les faire
mûrir plus vite; il est aussi employé, en instillations, contre les inflammations du conduit
auditif et comme anti-céphalgique. Les Téké considèrent les feuilles comme aphrodisiaques
(Descoings).

Palisota sp.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : maboombo, mboombo, mpuku mwivi; Beembe : sande wuko; Yoombe:
sala; Vili : vuvuma; Tié : mugnogriori; Laali : mugnoto, mononoto, bomoono; Y a a : lekirne,
lobonogo; Kôta: nvunabongo; Punu : wawanda; Ndasa : ilitite; Mbaamba : litite; Mbôsi : Ieeti;
Kôyô: ilinde; Mbôsi, Kôyô, Akwa : ilerere; Sanga : djototo, etela; Enyélé : litoto; Songo : bobolo;
Bôngili: iletete, mabudja.
Il existe au Congo de nombreuses espèces de Palisota, dont certaines sont encore très
mal connues (Herbiers no 728, 736, 1753) mais toutes plus ou moins employées par les
féticheurs qui les rangent en deux catégories :
Le Palisota plus ou moins grimpant, à petites feuilles et à inflorescence lâche dont le type
pourrait être P. ambigua Clarke (Herbier no 157).
Le Palisota, en général rampant, très grandes feuilles et à grosses inflorescences pouvant
atteindre les dimensions d'un épi de maïs dont le type le plus commun serait P. schwein-
furthii Clarke (Herbiers no 258, 1101).
Il est assez remarquable de constater que selon les régions les mêmes maladies sont
alternativement traitées avec l'une ou l'autre de ces plantes-types, il semblerait pourtant
que le P. schweinfurthii soit employé de préférence lorsque la drogue est représentée par la
pulpe obtenue en raclant l'intérieur des tiges ou en écrasant les fruits.
FÉTICHEURS ET MEDECINES TRADITIONNELLES D U CONGO (BRAZZAVILLE) 91

D'une façon très générale le décocté des feuilles est donné à boire à raison d'un ou deux
verres par jour contre les maux de ventre, de reins, la stérilité des femmes et comme ver-
mifuge. Le jus des fruits, délayé dans du vin de palme est administré contre les œdèmes.
La pulpe des fruits est utilisée en frictions contre les maux de côtes, de reins, les céphalées
et en cataplasme contre la teigne, la gale et dans certains traitements de la hernie.
E n raclant l'intérieur des grosses tiges, on obtient une pâte gluante qui est appliquée
sur les blessures ou les plaies récentes comme hémostatique et cicatrisant; dans le même but,
certains féticheurs se servent plutôt du jus obtenu en écrasant les feuilles préalablement
ramollies au-dessus d'une flamme. Cette pulpe chaude sert souvent de pansement humide
pour faire mQrir les furoncles ou les abcès.
Avec les jeunes pousses, les femmes de la Sangha préparent des ovules qu'elles utilisent
comme désinfectant génito-urinaire dans les cas de vaginites ou métrites d'origines diverses.
Très généralement au Congo, il est recommandé pour lutter contre l'anémie de
consommer, en légume, des feuilles ou des fruits de Palisota. Pour soigner les morsures de
serpents on peut appliquer, après avoir débridé la plaie et aspiré le venin, un emplâtre de
tiges mâchées extemporanément.

Acanthospermum hlspidum D .C.


HERBIER: 124 O.R.S.T.O.M.centre de Brazzaville.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : dyaata ngoombe, madyaata ngoombe; Mbaamba: ngale ampoou : Thkb :
onvaya; Enyhlh : mindza.
Cette herbacée au fruit épineux est banale aux bords des routes, autour des villages.
Dans les régions de savane elle sert parfois au traitement des maux de ventre, des plaies et
des migraines; on utilise soit le jus extrait de la plante fraîche soit la poudre obtenue en
pilant le végétal séché au soleil. Le jus est absorbé nature ou délayé dans de l'eau; il peut
servir en lavement ou en gouttes nasales. La poudre est appliquée localement avec ou yans
scarifications épidermiques.

Ageratum conyzoides Linn.


NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : lobobomboi, nfuku npala; Koongo : lunvunvu; Yoombe :ip urupuru,
mupupulu; Laali: munfunfu; Tié : tsunta ntaba; Thkb : obiele, obibaya; Kôta : shushu; Mbôsi :
epulapru, epepuru; Kôyô : ipoporu; Akwa : otsotso, lusabolo; Bokiba :ibolo boko; Babinga :akunu.
Espèce pantropicale ?I fleur bleue, cette rudérale se rencontre dans toutes les friches,
les rocailles et les abords de village. Très généralement le jus de la plante est administré en
instillations oculaires, nasales ou auriculaires pour combattre les otites, les ophtalmies et
les céphalgies; il est donné ti boire comme calmant de la toux, des maux de ventre e t de la
tachycardie; contre certaines dermatoses prurigineuses, les applications du jus d'Ageratum
seraient très efficaces.
La décoction aqueuse sert à baigner les enfants qui ont de la fièvre et à se laver la bouche
lorsqu'on a mal aux dents.
Descoings signale quelques emplois magiques de cette plante : les joueurs de carte se
passent sur les mains le jus pour avoir de la chance. Elle sert à prouver l'innocence d'un
accusé; après lui avoir enduit la main avec le jus, on le pique avec une aiguille; seul le
coupable ressent la douleur.

Aspllia kostchyl (Sch. Bip.) Oliv.


HERBIER : 212 route de Linzolo; 318 Kiiiltala route de Hanion; 366 rive gauche dc la Foulakari.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : nzeke nzeke, lukaya lwa npete; Téké : otsintsnni; Mbôsi : oniinio,
okindisa: Akwa : otaki.

(1) DBterrninations effectuées par LEBRUN(hïuséurn national d'histoire naturelle - Paris).


92 A. BOUQIJET

Espèce suffrutescente velue, à fleurs pourpres, cette plante est abondante dans les savanes
découvertes. Le jus des feuilles est administré en collyre ou en gouttes lorsqu'on souffre des
oreilles, des yeux et surtout de la tête; il sert à frictionner la poitrine des malades ayant une
affection broncho-pulmonaire, médication d'ailleurs complétée par la prescription de tisane
de feuilles en boisson.
Les Mbôsi prétendent que le jus de la plante, en instillations nasales, est capable de
réveiller un mort. Descoings rapporte que les piroguiers s'en servent pour se protéger des
crocodiles.

Bidens pilosa Linn.


HERBIER : 50 route de Kinkala.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : ndabu zangulu (cil de porc); Ndasa : moyindisono (id.); Mbaamba :
ngafuma; Laali: nkonge landjulu; Tdkd: odia, oye, kampimpala; Tid :liele, bulu; Mbôsi :ibyalanpoo,
lilya lanpoku; Kôyô :ibuya lanpuku, ndunduba; Akwa :bemba; Bondjo : nongbe; Enyéld :moboso
koso, nko koso; Songo gobondima.
Tr&scommune sous les tropiques, cette rudérale a des fleurs blanches à cœur jaune, des
feuilles composées et des graines adhérant fortement aux vêtements dont le pappus ressemble
à des cils de cochon ce qui a valu son nom à cette plante.
Le décocté de la plante entière est prescrit en boisson comme contre-poison, pour
faciliter les accouchements et pour soigner les débuts de hernie.
Mais c'est dans le traitement des affections grippales avec céphalées, fièvre et douleurs
intercostales, et dans celui de la coqueluche que cette plante serait particulièrement efficace :
on en utilise la décoction aqueuse sous forme de boisson, de bains et de bains de vapeur,
tandis que les marcs résiduels ou la pulpe de feuilles fraîches sert & frictionner la poitrine du
malade.
Le jus de la plante est prescrit comme anticéphalgique soit en massage sur le front,
soit en instillations oculaires; ce remède est aussi valable pour les otites, les ophtalmies et
les caries dentaires.
Les feuilles écrasées puis roulées en suppositoires sont employées contre les hémorroïdes.

Chrysanthellum americanum (Linn.) Vatke


: 2067 Impfondo, piste de Mohitou.
HERBIER
Le décocté de la plante entière est donné en boisson, dans la Likouala, aux malades
atteints d'ictère hémoglobinurique.

Crassocephalum biafrae (Oliv. et Hiern) S. Moore


HERBIER : 906 vill. de Madingou, route Komono-Zanaga; 1132 de Mafoula à Misasa-Batéké; 1598 km 30
route Ouesso-Makoua.
Noms V E R N A C U L A I R E S : Laali, Tsaangi, Ndasa, Mbaamba : lebondo; Kôta : gonia; Mbôsi : osisibole,
tolobole; Kôyô : akale; Akwa : osisibole.
Cette Composée lianescente est remarquable par ses feuilles hastées au sommet, très
découpées; ses fleurs ont une corolle jaune verdâtre; elle est fréquente dans la région forestikre
aux bords des routes et dans les jachères abandonnées.
La plante est réputée comme remède de la toux et des maux de cœur; elle serait en plus
apéritive et tonique; il est conseillé de la manger comme légume accomodée avec de la
viande ou du poisson.
En friction sur le corps, le jus calmerait les douleurs rhumatismales et les allergies
prurigineuses; il agirait aussi sur les œdhmes locaux.
La plante sert au cours de certaines cérémonies d'initiation à laver le néophyte des
souillures passées; lorsqu'un membre de la secte meurt, il faut en asperger sa maison, pour
assurer le repos de son âme. Lorsqu'on doit passer devant un tribunal, manger les feuilles
permettrait d'être bon orateur et de bien plaider sa cause.
Crassocephalum crepididoides (Benth.) S. Moore
HERBIER: 1261 viii. de blayéyé, sous-préfecture de Sibiti.
NOMV E R N A C U L A I R E : Laali : boyaho.
Le jus des feuilles est recommandé dans les dérangements intestinaux avec colique et
flatulence.

Crassocephalum rubens (Jacq.) S . Moore


HERBIER: 1409 piste forestibre de Mayoko à la Loubssé.
NOMV E R N A C U L A I R E : Nzabi : iiiuika.
Le jus de la plante est instillé dans l'œil pour se débarrasser des filaires.

Dichrocephala integrifolia (Linn. f.) O. Ktze.


HERBIER: 1838 vill. de hladzouka.
NOMSV E R N A C U I . A I R E S : Yaa : ngakele; Tbkd : kituto.
Dans le Chaillu, cette plante est recommandée pour combattre les filaires lorsqu'elles
passent dans les muqueuses de l'œil : niettre sur le parasite une ou deux gouttes du jus des
feuilles.

Eciipta prostata (Linn.) Linn.


~ I E R B I E: R
1019 vil]. de Ngokamina II, route de Zanaga; 1516 Yanga-Ngounza, sur le Kouyou; 2038
environs d'lmpfondo.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Mbaamba : oyisan; Songo : bilibo; Kàyà : ohindisa.
E n cas d'affections bronchiques boire le jus de la plante. Appliqué sur les plaies, il en
active la cicatrisation et il noircit les téguments reconstitués.
Contre les œdèmes plus ou moins généralisés et les douleurs rénales, il est recommandé
de se frictionner avec le liquide obtenu en pilant les feuilles avec un jeune fruit d'ananas et
un piment.

Emilia coccinea (Sims) G . Don


HERBIER : 319 route de Kinkala à Hamon.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi: mundumbu; Yoombe, V i l i : mbelusi; Laali: bliliké; T i é : lepete; Mbôsi:
mboo; Bongili: koso; Tsaangi : mbebso; Nzabi : mbense; Kàia : ngadzi; Mbaanlba: obotshe ikumi,
muorni potise tali; Tbké : ngala.
Espèce pantropicale, cette Composée a des fleurs jaune foncé, des feuilles obovées vert-
glauque dessus e t violet dessous; elle affectionne les endroits frais et humides.
Per os, le jus des feuilles est administré aux femmes menacées d'avortement ou qui pré-
sentent des troubles ovariens; on le donne aussi dans les débuts de hernie, dans les cas de
vomissements sanglants e t de gonococcie.
E n applications locales, le suc passc pour u n excellent médicament des plaies ulcérées,
des cro-cro, des abcès du sein, e t par dérivation des macules lépreuses e t des ulcérations
pianiques.
Lorsqu'un enfant a une dilatation splenique marquée, ou s'il pleure beaucoup, ou encore
s'il a des convulsions, il faut le frictionner avec le jus des feuilles d'Emilia coccinea additionné
de poudre de graines de maniguette ou de Monodora.
Le jus de la plante est parfois utilisé en traitement externe, comme antisporique,
pédiculicide e t contre certaines teignes.

Erigeron floribundus ( H . B . & K.) Sch. Bip.


HERBIER : 122 O.R.S.T.O.M., centre de Brazzaville.
Noms V E R N A C U L A I R E S : Laadi : fuumu dya mboombo; Beembe : mbori, mumbolo; Yoombe : sunsa;
Vili : mbohunsitu, meyandzi; Tsaangi : milolo, laata, litsunga le mukuyu; Laali : montshiabi;
Mbàsi: letsondo; Icôyô, Akwa : ipanda; Songo : lokwoto; Bondjo : malikwa.
94 A. BOUQUET

Cette espèce, très largement répandue sous les Tropiques, est considérée dans tout le
Congo comme un excellent médicament des ophtalmies, des états grippaux avec courbatures
fébriles et céphalgies : on administre le jus des feuilles en gouttes nasales ou oculaires et on
en frictionne la cage thoracique du malade. Accessoirement on s'en sert, toujours sous forme
de gouttes nasales, pour soigner les vertiges, les crises d'épilepsie et les fous.
Certains féticheurs Laadi préparent avec les feuilles séchées des cigarettes médica-
menteuses pour les tuberculeux ou les asthmatiques.

Eupatorium africanum Oliv. & Hiern


HERBIER : 132 route de Kinkala.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : ~ikasa~nakaanga,kutakane, kinsumba; Laali : tsuba pingi.
Très commune dans les savanes du Pool et des plateaux batéké, cette plante suffru-
tescente possède un très gros rhizome qui résiste bien aux feux de brousse et représente la
partie médicinale.
Coupé en morceaux et bouilli dans de l'eau il sert à préparer une tisane réputée anti-
diarrhéique et calmante de la toux.
Le décocté de feuilles est utilisé en bains de bouche pour soigner les aphtes.

Helichrysum mechovianum Kla tt


HERBIER : 66 route de Li~izolo.
NOMV E R K A C U L A I R E : Laadi : mubadi.
Cette petite Composée est un des ornements des plateaux batéké et des savanes du
Pool à la fin de la saison sèche : les inflorescences d'un beau jaune d'or jaillissent du sol aux
premières pluies; elles précèdent les feuilles qui s'étalent en rosette sur le sol.
Les Laadi se servent du jus des feuilles, délayé dans du vin de palme, pour soigner les
malades anémiés, au foie déficient ou ayant mal à l'estomac.
La poudre de feuilles sèches est appliquée sur les plaies; avec la pulpe, on frictionne
les gents atteints de douleurs articulaires, ou souffrant de lumbago.
E n médecine vétérinaire, la plante, incorporée à l'eau de boisson, serait très eficace
contre le choléra des poules.

Lactuca capensis Thunb.


HERBIER : 1176 vill. de Kili~inzouala,km 15 route Zanaga-Sibiti.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : ludimi Iwa mbwa (langue de chien); Laali : lelim la nkaba (langue
d'antilope), lelelim iikaa.
La poudre ou la pulpe des racines est employée pour soigner les plaies, les ulcères, la
lèpre et la gale (en application).

Lactuca schulzeana Büttner


HERBIER: 1244 vill. de Mayéyé, route de Doudou, sous-préfecture de Sibiti.
NOMV C I I N A C U L A I R E : Laali : mumbaa.
La hampe florale de cette Composée peut atteindre 3 m de hauteur. On donne comme
vermifuge aux enfants, une cuillerée a café du suc extrait de la plante fraîche.

Laggera heudelotii C. D. Adains


HERBIER : 324 Kirikala, route de Hamoli.
Noms V E R N A C U L A I R E S : Laadi : lunaa-nama luambakala; Laali :mufofomo; Tié :diata ngupa; Mbaamba :
dzu bakela; Ndasa : iwo kuse.
Le jus des feuilles semble avoir des propriétés analgésiques : il est recommandé en massages
ou en applications locales contre toutes les douleurs localisées et contre les entorses. Les
Laadi l'emploient comme remède aux morsures de serpents.
Microglossa pyrifolia (Lam.) O. Ktze.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laali : etie~ne;Tié :munsusolo; Nzabi : lewundi samba sanlba; Songo : ridoko.
Très commune dans toutes les formations secondaires, les recrûs et les jachères aban-
données, cette espèce est très renommée au Congo comme médicament de la gonococcie :
on peut selon son goût manger les feuilles accomodées en légume avec de la viande ou du
poisson, boire la décoction aqueuse, ou prendre un lavement avec le jus délayé dans un peu
d'eau.
Le suc extrait de la plante est prescrit comme collyre pour soigner les ophtalmies et pour
tuer les filaires qui se trouvent dans les muqueuses de l'œil.
La pulpe des feuilles, sous forme de pansements humides, est un remède des enflures;
en cas d'affections pulmonaires, elle sert à frictionner la poitrine du malade.

M i k a n i a cordatal(Burm. f.) B. L. Rob.


HERBIER : 16 route de Iciiikala.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi: munduu-ndudi, nvonvuani; Beembe: lumbusibusi; Laali: mudenlenziri;
Tékd: mbaama; Ndasa: nvulunvusu; Mbaamba: oyilii; Punu: dubundu; Kôyô: molesini, obongo
okoyo, ombongo; Akwa : ondendé; Bondjo : moleki; Boki6a : kakondo; Bongili : rnodzunaga;
Enyélé : eyombo.
A l'intérieur le jus de la plante est administré comme vermifuge et contre les maux de
ventre; il sert aussi à combattre la blennorragie e t à traiter l'impuissance sénile.
Comme analgésique en cas de courbatures e t de douleurs rhumatismales ou comme
fébrifuge, beaucoup de féticheurs préconisent un bain de vapeur préparé avec la décoctioli
aqueuse de la plante entière suivi de frictions avec les marcs.
En collyre ou en gouttes nasales, le suc des feuilles soulagerait les migraines, les conjonc-
tivites et préviendrait des vertiges. Plusieurs féticheurs prétendent qu'en badigeonnage,
après une frotte énergique, le jus de la plante entière serait un bon antipsorique.
Descoings rapporte que pour empêcher les chèvres de manger les plants de manioc, les
Tékés les frottent avec le suc de la plante.

S p i l a n t h e s acrnella (Linn.) Murr.


HERBIER : 1099 vill. de Makaga, route Komoiio-Zanaga.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : T i é : penangaka; Beertlbe: modika; Kôyô, Akwa: edongo yatse; Téké: mapeli.
Le décocté de cette petite herbacée à fleurs jaunes est donné à boire contre les maux de
ventre, la diarrhée ainsi que les affections bronchiques. En applications locales, la plante
est employée comme analgésique pour calmer les douleurs localisées y compris les rages de
dent.

Synedrella nodiflora Gaertn.


HERBIER : 1506 Yanga Ngounza, sur le I<ouyou.
NOMV E H N A C U L A I H E : Iidyô: ndongu.
Contre les affections de la bouche, le déchaussenient des dents, rnasser les gencives avec
lc jus des feuilles.

Triplotaxis stellulifera (Benth.) Hutch.


HERBIER: 1015 vill. de Ngokamina II, route de Zanaga; 1294 Mossendjo; 1385 vieille route de Mouanda,
depuis le bac de la Louéssé jusqu'à 11Iayoko; 2059 Impfondo, piste de Mohitou.
NOMSV E R N A C U L A ~ R E S : Mbaan~ba: ngale; Tsaartgi : mukukali.
Dans la Likouala, convulsions des enfants e t douleurs intercostales sont soignées par
des instillations oculaires du jus des feuilles et par des massages avec la plante entière pilée.
Les Tsaangi considèrent la tisane comme fébrifuge. Les Baamba prétendent que la plante
possède, si l'on sait s'en servir, le pouvoir magique d'arrêter ou d'éloigner la pluie.
96 A. B O U Q U E T

Vernonia biafrae Oliv. & Hiern


HERBIER : 933 Komono; 1069 vill. de Mitsiha après Moetché; 1375 vieille route de Mouanda depuis le
P.K. 257 jusqu'à Mayoko.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Ndasa : mulanda mbulu; Nzabi : ngade; Téké : ngumu, onvula.
Pour soigner les abcès, les Ndasa font des applications répétées d'emplâtres préparés
avec les feuilles cuites et de l'huile de palme.
Près de Mayoko, les féticheurs utilisent le jus des feuilles comme remède des affections
oculaires et pour tuer les filaires quand elles passent dans le tissu conjonctif de l'œil : ce
médicament serait (( très fort » et il faudrait faire attention de n'en mettre qu'une goutte à
chaque fois.

Vernonia brazzavilliensis Aubr. ex Compère.


HERBIER : 67 route de Kinkala.
NOMV E R N A C U L A I R E : Laadi : nipuu-puku, mpuku-puku.

Très commune dans le plateau des Cataractes, où elle constitue parfois entre Brazzaville
et Kinkala des peuplements purs, cette Composée arborescente trouve son application dans
le traitement des douleurs généralisées, des courbatures fébriles et des troubles de la vue :
le jus obtenu par expression des feuilles ou des écorces est donné soit à boire, soit en collyre.
Pour retenir une femme que l'on aime, rouler une cigarette avec des feuilles sèches : la
fumer en récitant le nom de la belle et en ajoutant : ((reste en moi, comme cette fumée entre
dans mon corps ».

Vernonia colorata (Willd.) Drake


HERBIER : 119 vill. de Mikatou; 934 Komono; 2132 vill. dlEnyélé.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi: munduu-ndudi wa gata; Beembe: mundudi ndzazi; V i l i : ndunduli nti;
Ndasa : gwama ; Bomitaba : mukusa.

Cette espèce arbustive est assez commune dans les recrûs forestiers et les plantations
abandonnées des zones forestières; le jus sert au traitement des affections gastro-intestinales
et de la blennorragie. Dans la Likouala on prépare avec les feuilles une lotion antisporique.

Vernonia conferta Benth.


NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : n~puu-puku;Yoombe : muvuku; Vili : nvuku; Laali :munbubulu; Yaa :
mopusa, munpusi; Mbaamba: ompusa; Nzabi: muposa; Punu, Lumbu: mupusa; RBngili: ikukuba;
Songo : kukuba.
Très commun dans les recrûs et dans les formations forestières remaniées, ce Vernonia
est parfois confondu avec deux espèces voisines V. brazzavilliensis et V . laurentii par les
féticheurs des différents groupes ethniques sauf les Koongo, Laadi et Suundi. Cela provient
du fait que dans la région de Brazzaville V. conferta est rare et qu'il fait sombre (noir disent
les Africains) vis à vis de V . brazzavilliensis dont le dessous des feuilles est entièrement blanc.
Le décocté des écorces est donné en boisson et en lavement dans le traitement des affec-
tions gastro-intestinales et génito-urinaires et comme vermifuge. La tisane de feuilles passe
pour un bon remède de la coqueluche, des toux convulsives, de la bronchite et de l'asthme.
Les jeunes feuilles écrasées sont appliquées sur les plaies et les blessures sous forme
d'emplâtre; elles agiraient comme hémostatique et favoriseraient la cicatrisation.

Vernonia glaberrima Welw.


HERBIER : 237 route de Tonkama, après le vill. du Chef de Canton.
NOM V E R N A C U L A I R E : Laadi : yuka-yuka makaanga, yuu-yuka.
Lorsqu'on souffre de migraines chroniques et très douloureuses aspirer le jus des feuilles.
Vernonia guineensis Benth.
HERBIER : 462 vill. de Minguéla; 1242 vill. de MayByB, route de Doudou, sous-préfecture de Sibiti;
1464 vill. de Mbéré, terre Ongandza, sous-préfecture do Boundji.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : nti kaseenda; Téké : mubenbaka; Laali : mumbaanse; Tié : mubendao;
Mbôsi : ongoro.
La plante passe pour un excellent remède de la blennorragie : faire macérer pendant
24 heures les racines coupées en morceaux dans du vin de palme; le filtrer dans une bouteille;
en boire 2 h 3 verres par jour.
On écrase les feuilles pour faire une pâte qui est appliquée aux points névralgiques
lorsqu'on a une rage de dent; elles servent aussi h soigner les plaies.
La tisane de feuilles est prescrite en cas de douleurs rénales ou dans les débuts de hernie;
se frictionner avec les marcs résiduels ne pourrait qu'aider au traitement.

Vernonia laurentii de Wild.


HERBIER : 1325, km 24 route de Mossendjo-Mayoko.
NOMV E R N A C U L A I R E : Ziôta: mupupuku.
Ce Vernonia arborescent se reconnaît immédiatement à la présence h la base des feuilles
de fausses stipules foliacées orbiculaires et plissées; il n'est pas très fréquent au Congo; je
l'ai rencontré, formant de petits peuplements, dans la forêt de Bangou et dans le massif du
Chaillu, toujours en bordure de la for& dense.
Les Kôta s'en servent pour soigner les plaies et les blessures graves : on commence par
passer de l'huile de palme sur la plaie, on la cautérise ensuite avec une lame rougie au feu
puis on la saupoudre avec des feuilles sèches pilées.

Vernonia srnithiana Less.


HERBIER : 305 route de Kinkala B Ifamon; 414 Baratier.
NOMV E R N A C U L A I R E : Laadi : kitsema tsya ~riakaanga;Beembe : mubambangu.
Cette Composée h fleur rose pourpre et aux feuilles argentées, est assez abondante dans
les savanes recouvrant les plateaux environnant Brazzaville.
La tisane de racine est réputée comme antiblennorragique, antiabortif et pour soigner
les maux de ventre. Lorsqu'on a mal au cœur il est recommandé de mâcher les feuilles avec
des graines de maniguette et d'avaler la salive.
E n bains de vapeur, la décoction aqueuse de la plante entière soulagerait les douleurs
rhumatismales.

Agelaea dewevrei de Wild. & Th. Dur.


HERBIER : 1697 rive droite de la Sangha et île en face de Pikounda.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Babinga : kbakala; Songo : ngibita.
Les Babinga de la région de Ouesso, soignent les maux de côtes en appliquant sur la
poitrine, après scarifications épidermiques, une poudre préparée avec les tiges de cette liane
et les racines de Rauvolfia obscura préalablement torréfiées. Dans la Likouala, la tisaiie de
feuilles constitue un remède de la blennorragie.

Agelaea sp.
HERBIER : 1221 vill. de Moudassi.
NOMV E R N A C U L A I R E : Laali : inkilikalaka.
Dans les environs de Mouyondzi, cette liane est employée pour traiter la dysmennorhée
(décocté des écorces en boisson); d'après certains féticheurs ce remède serait aussi aphro-
disiaque.
98 A. B O U Q U E T

Byrsocarpus poggeanus (Gilg) Schellenb.


HERBIER: 594 route de Boko, forêt sur les bords du Congo.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : kirnbete; Koongo : kiternbo.
Les Koongo font manger les jeunes feuilles aux malades convalescents pour les fortifier
et leur redonner l'appétit; ce traitement serait aussi efficace dans les cas de tachycardie.

Byrsocarpus sp.
HERBIER: 634 galerie de la Louaiou, k m 16 route Mouyondzi-Mayama.
Nonr V E R N A C U L A I R E : Laali : kwaka.
Le décocté des feuilles de cette liane est donné h boire pour soigner les maux de côtes.

Byrsocarpus viridis (Gilg) Scliellenb.


HERBIER: 768 forêt de la Boueiiza, piste de l'Espérance, du village de Mbamou à la rivière; 340 rive
gauche de la Foulakari.
NOMSV E R N A C U I . A I R E S : Beembe : iikarna misongo; iklbôsi : ekuo, ekuku; Kôyô: ikakaya, otsa ma kema
(- des songes); A k w a : dongo dongo; Bondjo : ignale; Songo : muwomo, muwolu.
Dans la région de Mouyondzi, pour calmer les fous, on leur fait boire le jus des feuilles
délayé dans de l'eau avec un peu de bleu à lessive. Dans les provinces de 1'Alima et de
l'Équateur, les feuilles crues, trempées dans de l'huile, ou servies cuites en légume avec de
la viande sont consonimées comme calmant de la toux, de l'asthme, ou plus généralement
de toutes douleurs gastro-intestinales ainsi que dans les cas de tachycardie. Dans la Likouala,
le macéré des jeunes feuilles est prescrit en boisson contre les pneumonies et en bains contre
les fièvres des enfants.

Gnestis ferruginea DC .
HERBIER: 351 Kinlcala depuis la Voula jusqu'à 15 kin de Hamon 424 Hamon.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : L a a d i : mukubi; K ô y ô : isoondo, peso etseke mina (qui lave les dents); Bondjo:
mukiebu kietu, musiele; Enyélé : kwayo.
Commun dans les recrus forestiers, la plante entière et plus particulièrement les fruits
sont réputés dans tout le Congo comme médicament des affections bronchiques en particulier
de la coqueluche et de la tuberculose : le fruit est pilé, puis mis à bouillir dans de l'eau; une
partie du produit obtenu est donné h boire, l'autre sert h faire des bains de bouche ou des
gargarismes.
Dans la région de Fort-Rousset le macéré du fruit est parfois utilisé pour traiter la
dysménorrhée.
Pour avoir des dents plus blanches, il est recommandé de les frotter tous les jours avec
la partie externe du fruit.

Hermandradenia mannii Sta p f


HERBIER: 87 galerie forestière près de la Pisciculture, route de Linzolo; 1220 vill. de Moukassi, en for&.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : mbudu; Laali : munzieli.
Ce sous-arbrisseau lianescent est tout à fait remarquable par ses feuilles unifoliolées,
h pétiole articulé, longuement acuminées. Il est assez rare au Congo. Les écorces sont
employées, en raison de leur action diurétique et purgative, dans le traitement des œdèmes
et des empoisonnements alimentaires.

Manotes pruinosa Gilg


HERBIER: 22 route de Kinkala; 165 route de Linzolo, vill. de Moutampa; 656 vill. de Douenza, route
Mouyondzi-Sibiti k m 1 0 ; 1316 route Mossendjo-Mayoko k m 10.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : m-menga-menga; S i u n d i : mumee-menga; Beembe: mundenda; Kôta :
mbaka; Nzabi : nzouha.
Très commun dans tous les recrûs forestiers, où il se remarque au début de la saison des
pluies par ses jeunes pousses rose vif, ce Manotes n'est employé comme médicament que par
les Koongo de la préfecture du Pool. Les indications en sont : dysménorrhée, dysenterie,
tachycardie, blennorragie et anémie; le traitement qui en est le même pour ces différentes
affections, consiste à boire le jus rouge obtenu en écrasant les jeunes pousses.
Ce jus est aussi recommandé, en instillations, pour soigner les otites e t les conjonctivites;
il est parfois utilisé pour laver les plaies. Dans la région de Mossendjo, il est absorbé par les
femmes en couches, car il faciliterait le travail.
Pour se faire aimer d'une femme, il faut placer sur le chemin de la belle un paquet
contenant des fragments de racines e t de feuilles de Manotes.

Routeopsis obliquifoliolata (Gilg) Schellenb.


HERBIER : 533 galerie de la Loualou, km 16 route de Mouyondzi à Kindamba; 909 vill. de Rladingou,
route de Komono-Zanaga; 1194 vill. de Vouala-Mongono; 1486 vill. dlOtendé, sous-préfecture de
Fort-Rousset.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laali: gansulu; Y a a : mulili; T i é : mukembe; Mbaamba : kilimba; Ndasa :
lirnba; Nzabi : lelamba; Mbôsi : wale; Bôngili : elindji, elendyi; Bekwil : kata; Songo: elendé,
bilerigi; Babinga : tuliusa.
Très commun dans toutes les formations secondaires, les galeries ainsi que dans les recrûs
de la zone forestière, il est plus rare en savane; il se reconnaît assez facilement A ses folioles
émarginées en forme de parallélogramme dont la grande diagonale serait la nervure principale.
La pulpe des feuilles est appliquée sur les plaies comme hémostatique et cicatrisant;
elle serait aussi active contre les deshydroses plantaires. Les racines passent pour avoir des
propriétés aphrodisiaques. Les autres emplois de la plante se rattachent plus à des pratiques
magiques qu'à la médecine : pour protéger les nouveau-nés des maladies que pourraient
leur communiquer les visiteurs souillés par des relations sexuelles récentes, il faut soit les
frictionner avec le jus des feuilles, soit les baigner dans une macération aqueuse des écorces
râpées, soit encore leur appliquer un emplâtre de feuilles pilées sur les fontanelles.
Lorsqu'un malade est attaqué par le fétiche Nzobi, il faut lui faire manger les feuilles
en légume avec de la viande ou du poisson.
Les Ndasa prétendent que le jus des feuilles, en pulvérisation sur l'essaim, calmerait
les abeilles et permettrait de récolter impunément le miel.
Les Mbôsi et les Bekwil se servent du jus des feuilles ou des racines pour soigner les
iriorsures des serpents.

Ipomea batatas (Linn.) Lam.

Les Kôyô préparent avec le tubercule de patate, les feuilles de Cassia occidentalis e t les
écorces de Bridelia ferruginea une tisane purgative.

Ipomea involucrata P. Beauv.


HERBIER : 1142 piste de Gonaka à Atangui.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : T é k é : ntsolo; Y a a : mungili : Laali: mudzuku; T i é : inudidzinga; Kôyô : mbon-
goabita, etugna.

Le jus des feuilles est utilisé, près de Zanaga, en frictions contre les œdèmes locaux;
il est instillé dans l'œil contre les filaires. Chez les Kôyô le décocté aqueux est donné A boire
aux femmes atteintes de dysménorrhée; pris au moment de l'accouchement il favorisait

(1) DBterminations hotaniques effectuees par H. HEINE(Muséum national d'histoire naturelle - Paris).
100 A. B O U Q U E T

l'expulsion du placenta. Dans la région de Fort-Rousset, il est de coutume d'attacher un


morceau de la tige autour des reins des bébés pour qu'ils marchent plus vite.
Descoings rapporte que les Téké utilisent les compresses de tige pilées en application
contre les céphalées.

Ipomea obscura (Linn.) Ker-Gawl.


HERBIER: 888 Brazzaville.
Noms V E R N A C U L A I R E S : Laadi: lukaya lua tchula; Suundi: lukaya lua luku.
Pour calmer les fous, leur donner à boire de un à trois verres de jus des feuilles par jour.

Ipomea quamoclit Linn.


Nom VERNACULAIRE : Téké: nsielie, onguli.

Descoings signale que les Téké consomment les feuilles comme somnifère.

Merremia tridentata subsp. angustifolia (Jacq.) Ooststr.


HERBIER: 59 vil]. de Mountampa, route de Linzolo.
NOM V E R N A C U L A I R E : Laadi: mundanda ndzila.
Contre les ophtalmies : racler les racines, exprimer le jus et administrer en instillations
à raison de une à deux gouttes par œil et par jour.

Kalanchoe pinnata Pers.

Kalanchoe lateritia Engl.


: 518 vil]. de nlouanga-Gounza.
HERBIER
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi: yuyuka; Beembe: mayuyuku; Yoombe: liyuka; V i l i : limamatu; Laali:
yuayu; Y a a : yuka; Tié : mayama; Mbaamba: nzuwa; Tsaangi : liliyuwa; Mbôsi : ndjoa, nzua,
djuka; Kôyô, Akwa: djoka; Téké: djonga, tsui; Bondjo: tebete.

Il existe, au Congo, plusieurs espèces de Kalanchoe cultivées ou spontanées, si tant est


que l'on puisse déduire cela du fait que l'espèce pousse dans une région de savane, actuel-
lement totalement inhabitée, mais dont il est pratiquement impossible de dire depuis quand.
En thérapeutique africaine la chose a, d'ailleurs, peu d'importance, le féticheur se servant
de l'espèce qui pousse à proximité immédiate de l'endroit ou il se trouve.
Les instillations nasales, auriculaires, ou oculaires constituent le principal mode
d'administration de la plante. Elle est, en général, prescrite sous forme de suc obtenu par
expression des feuilles préalablement passées au-dessus du feu, dans le traitement des
affections de l'oreille, du rhino-pharynx et des yeux.
Deux gouttes dans le nez le soir avant de se coucher, empêcheraient de ronfler.
Ce remède serait aussi celui des convulsions des enfants et de l'épilepsie.
Appvqué sur la peau, ce suc permettrait de soigner certaines inflammations allergiques
ou parasitaires (mycoses, gale).
En boisson, le suc des feuilles favoriserait l'expulsion du placenta. Les préparations
sont souvent plus complexes; c'est ainsi, par exemple, que le mélange Plagyostyles,
Ongokea gore, Brillantaisia patula, Asystasia sp. et Kalanchoe constituerait un remède très
efficace des affections hépatiques.
La décoction de racines de Pentadiplandra, feuilles de Tephrosia et de Kalanchoe
permettrait d'obtenir la cicatrisation des plaies les plus rebelles.
Le mélange Brillantaisia, Ocimum et Kalanchoe régulariserait le cycle ovarien.
La présence de la plante vivante aux abords de la case, rendrait amicales toutes les
intentions des gens qui s'en approcheraient.

Bambekea racemosa Cogn.


HERBIER: 464 forêt de Bangou, en face de M'Passa-Ecoles.
NOM V E R N A C U L A I R E : Beernbe: galufutu.
Les feuilles, qui atteignent souvent plus de 40 cm de diamètre et les tiges de cette grosse
liane paraissent couvertes d'un enduit pubérulent blanc. Elle est très commune dans les forêts
humides d u sud-ouest.
Les Beembe l'utilisent pour soigner les oreillons et les maux de gorge : la pulpe, obtenue
en écrasant les tiges feuillées avec du sel gemme, est appliquée en cataplasme sur la gorge,
où devant être conservée un certain temps, elle est maintenue par un linge.

Cltruffus vulgarls Schrad.


HERBIER: 342 Kinkala, route de Hamon.
NOM V E R N A C U L A I R E : Laadi: ntsanya bateke.
Pour combattre les évanouissements, instiller dans l'œil, le jus des feuilles de coloquinte
douce.

Cognlauxla podoleana Baill.


HERBIER: 14 route de Kinkala.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : nkosia; Beernbe : musasaka; Vili : nsaka nsaka; L,aali : musalcasaka,
musaa; Tdkh: mubamama, mobemba; Yaa : obama, mubama; Ndasa : laazaka Lanzoku (courge
de l'éléphant); Mbaamba: ompita; Kôta: lingaka limbala; Nzabi: musaha; Mbôsi: ombarna, obama,
lembama; Kôyô : lendzeka, bete bete; Akwa : okio bekii, okoyo; Bôngili : ondjieka, ndudunia;
Songo : gbabula.
Liane à grosses fleurs jaunes extremement commune dans tout le Congo : on la trouve
aussi bien dans les savanes boisées du Pool ou des plateaux batéké, que dans les forêts
humides d u Mayombe ou de la Cuvette congolaise.
Tous les féticheurs s'accordent pour reconnaître en Cogniauxia podoleana un drastique
extrêmement violent, éméto-cathartique ayant en plus une action diurétique e t révulsive,
à employer avec précaution car il pourrait être dangereux e t à interdire aux femmes enceintes
qu'il ferait immédiatement avorter.
Comme drastique, la plante est utilisée dans les cas de constipation opiniâtre ainsi que
dans le traitement de l'ascite, des œdèmes généralisés, de l'éléphantiasis du scrotum et des
hernies; toutes maladies traitées par l'absorption d u décocté des racines dans du vin de palme
à la dose moyenne d'un quart de verre par jour. Pour la hernie le décocté est plus géné-
ralement prescrit en lavement, mode d'administration utilisé aussi pour soigner la blennor-
ragie et l'hématurie.
Les propriétés émétiques de la plante sont mises à profit dans le traitement des maux
de côtes e t d'estomac où l'on donne à boire le jus obtenu en pilant les racines avec de la canne
à sucre.
Comme révulsif, la pulpe des racines est recommandée pour soigner les douleurs inter-
costales, les rhumatismes ainsi que les céphalées (en frictions e t en applications après
scarifications).
Elle sert aussi sous forme d'emplâtre pour faire avorter les furoncles, les bubons e t les
abcès d u sein : si l'emplâtre doit être conservé un certain temps, il faut y mêler, ou badi-
geonner la peau avec de l'huile de palme pour éviter des escarres.

(1) Ddterminations effsctudes par Mile K E R H A U ~ R(Muséum


EN national d'histoire naturelle - Paris].
102 A. B O U Q U E T

Le jus des racines aurait une action insecticide ou parasiticide; il est parfois donné en
boisson ou en lavement comme anthelmintique, en instillations oculaires contre les filaires
lorsqu'elles passent dans le tissu conjonctif de l'uril; il sert aussi à badigeonner les bois des
lits ou des armoires pour éloigner les punaises ou les cancrelats.
Pour calmer les fous, il faut leur donner à boire matin et soir une cuillerée à café du
décocté des racines. Pour éviter les cauchemars ou les rêves érotiques, boire le soir avant de
se coucher un verre du macéré dans du vin de palme d'un mélange de racines de Cogniauxia
et de Rauvolfia oomitoria.

Çucurblta pepo Linn.


NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : ntsuudya; Ti6 : ntite.
Pour faciliter l'accouchement donner à manger à la femme des graines de citrouille
légèrement torréfiées et écrasées dans de l'eau.
Cette médication est prescrite aux enfants comme vermifuge.

Lagenaria breviflora (Benth.) Roberty


HERBIER
: 474 vill. de Mbembamoubala, 7 km est de Kindemba.

Lagenaria sicetaria (Mol.) Standl.


NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : ntsanya (la plante); Tbkb : lesia.
Lorsqu'on a été touché par des chenilles urticantes, appliquer immédiatement un
emplâtre fait avec les feuilles pilées et de l'huile de palme.
Les Téké, d'après Descoings, se serviraient des feuilles comme papier hygiénique pour
les bébés.

Luffa cylindrica Linn.


HERBIER : 35 route de Kinkala.
NOMV E R N A C U L A I R E : Laadi : ntsanya.
L'emplâtre des feuilles est appliqué sur les abcès pour les faire mûrir; les I<oongo, d'après
Descoings, l'utilisent contre les filaires.

Momordica charantia Linn.


HERBIER : 51 route de Kinkala, bord de la route.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : lumbuzi; Beembe :lombobosi; Yoombe, V i l i : mbunbulu, moburnbulu;
Tsaangi : mabunbulu; Mbaamba : lenzaa; Tit! : embusabusu; Laali : lemboshaboshi; Y a a :mbosa
mbosi.
Trbs commune sur le bord des chemins, dans les champs abandonnés, cette petite liane
est prescrite aux femmes affligées de règles irrégulières et douloureuses, aux malades atteints
de blennorragie chronique et aux enfants ayant des vers.
E n mélange avec Morinda lucida, Asystasia gangetica et Brillantaisia patula, elle sert
à soigner les affections cardiaques en particulier la tachycardie; avec Solanum nigrum, elle
est donnée en tisane contre la dysenterie.
Contre les courbatures fébriles, se frictionner avec un paquet de tiges feuillées écrasées
dans la main, puis utiliser le décocté en bains de vapeur.

Peponium vogelii (Hook. f.) Engl.


HERBIER: 1979 vill. de Mboti-Sounga, après TchissCka vers l'est.
NOM V E R N A C U L A I R E : V i l i : nsasaka.
Pour faire mûrir les abcès ou les furoncles, appliquer la pulpe de feuilles.
Rhaphidiocystis je ffreyana R. & A. Fernandez
HERBIER: 77 route de Linzolo, vill. de Mounta~npa.
NOM V E R N A C U L A I R E : Laadi : nsinga sangwe.
Cette liane A fruit rouge et épineux est employée par les Koongo pour soigner les urticaires
et diverses irritations de la peau; appliquer le jus des feuilles.

Cyperus articulatus Linn.


HERBIER: 134 route de Kinkala, vill. de Nvouanga km 40.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : ntsaa-ntsaku; ntsaku-ntsaku; Beembe, Yoombe :lusaséil<a; Tsaangi:
luaasao; Mbaamba : lisisagi : Mbôsi : litsatsao; Kbyô : litsatsaku.
Très commun dans tous les villages où il est sinon planté du moins entretenu en raison
de ses propriétés médicinales, il se reconnait aisément A sa tige cylindrique dressée, vert
glauque et A ses racines rhizomateuses articulées e t odorantes.
Laadi, Suundi, Koongo et Mbôsi utilisent le décocté des racines en boisson contre pres-
que toutes les affections respiratoires (toux, asthme, tuberculose); Beembe, Téké et Kôyô
se servent surtout de la pulpe des racines en friction, après scarifications épidermiques,
contre œdèmes et les rhumatismes; ils l'emploient aussi pour masser le corps des bébés
fi'evreux.
Les Yoombé prétendent que la racine est aphrodisiaque, tandis que les Kôta lui re-
connaissent des propriétés vermifuges et les Laali une action sur les troubles de l'ovulation.

Hypolytrum heteromorphum Nelmes


HERBIER : 1065 vill. de Bouba après les ~lantations.1730 Chutes de la Bouenza. Forêt en aval sur la
rive gauche.
NOM V E R N A C U L A I R E : Tib : otiété.

Le décocté de cette plante, ainsi d'ailleurs que les espèces afines, est employé, dans
la région de Komono, pour laver la figure des fous.

Kyllinga polyphylla Willd.


HERBIER: 1496 vill. d'otendé, sous-préfecture de Fort-Rousset.
NOMV E R N A C U L A I R E : Kôyô : edingi.
Dans la région de Fort-Rousset, on fait boire, comme dépuratif, aux malades atteints
de certaines dermatoses prurigineuses, une tisane préparée en faisant bouillir la plante dans
du vin de palme.

Scleria induta Turrill.


NOMSV E R N A C U L A I R E S : Bekwil : goudere; Bongili : mowéwé.

D'après Sandberg la cendre de la racine est utilisée pour le traitement des plaies et de la
conjonctivite.

Scleria iostephana Nelmes


HERBIER: 470 vill. de Mbemba Moubala, 7 km est de Kindamba.
NOMV E R N A C U L A I R E : Beembe : nkingeri.
La pulpe des racines délayées dans de l'eau est administrée, per os, aux malades souffrant
d'hémorroïdes.

( 1 ) Déterminations botaniques effectuées par R . R A Y N A L(Muséum national d'histoire naturelle - Paris).


104 A. B O U Q U E T

Scleria barteri Boeck.


NOMSV E R N A C U L A I R E S : Lnadi: nkengezi; Suundi: lukengezi; Beembe: nkingeri; Laali, T i é : lukengezi,
mukengezi; Y a a : banlcieme; Nzabi : kieme, bakieme; Ndasa : kanganga; Kôyô : were : Akwo :
entende; Babinga : kiyéye; Songo : niele.
La « liane rasoir » est de loin le plus employé et le plus caractéristique des Scleria par son
port lianescent et les feuilles tranchantes comme des rasoirs.
Dans la région de Brazzaville et de la préfecture du Pool, le décocté de racines est prescrit
aux femmes qui ont des règles irrégulières et trop abondantes, ainsi qu'aux malades atteints
d'ictères hématuriques. Près de Komono et dans l'Équateur, la poudre de racines ou la tisane
sert comme calmant de la toux et contre les « crachements de sang 1). Les Ndasa s'en servent
pour soigner la blennorragie. Les Nzabi attribuent à la plante des vertus aphrodisiaques.
Dans la Likouala et la Sangha, la poudre de racines, préalablement torréfiées, est
utilisée en applications locales, aprés scarifications épidermiques, par les Babinga pour traiter
les céphalgies et par les Songo pour soigner les plaies lépreuses.

Dichapetalurn af. angolense Chotat.


HERBIER : 565 vill. de Makana.
NOMV E R N A C U L A I R E : Laadi : kwankwala.
Dans la région de Brazzaville, le macéré des écorces de cette liane est prescrit contre la
toux à raison d'un verre trois fois par jour.

Dichapetalum a f . dewevrei de Wild.


HERBIER : 848 vill. de Kizoua II, route Kingoué-Mayama, 5 km avant le bac.
NOMV E R N A C U L A I R E : T i è : esa enkumi.
Ainsi que plusieurs autres Dichapetalum, cette espéce entre dans la préparation de potions
magiques destinées à se faire aimer des femmes.

Dichapetalurn griseisepalum de Wild.


HERBIER : 550 marais de la Ndonzari, route de Kinkala.
NOMV E R N A C U L A I R E : Laadi : kimpési.
Comme calmant de la toux, boire matin et soir un verre du jus des feuilles.

Dichapetalum lugae Th. Dur & de Wild.


HERBIER : 421 Hamon; 1070 vill. de Mitsiba aprbs Moetché.
NOMV E R N A C U L A I R E : Babinga de Komono : nzulo babieli.
Dans la région de Komono, le mélange de feuilles de D. lugae et de Tetrorchidium didymos-
temon sert à préparer une potion destinée A redonner de l'appétit et des forces aux asthéniques
ou aux convalescents. Les Kongo nord-occidentaux attribuent à cette liane le pouvoir
d'éloigner les esprits et d9emp&cherles mauvais r&ves : il sufit de suspendre un paquet de
feuilles dans la maison ou au-dessus du lit.

Dichapetalum a f . subcordatum Engl.


HERBIER : 2042 Impfondo, le long du canal dlEpéna.
NOM V E R N A C U L A I R E : Songo: mbangu.
Dans la Likouala, le décocté des feuilles est donné à boire aux femmes stériles pour leur
permettre de concevoir.
Tapura bouquetiana N . Hallé & H. Heine
HERBIER: 1896 forêt près du village de Nvout,i.
Référence: Hallé (N.), Heine (H.). Deux nouvelles espèces du genre Tapura Aubl. (Dichapetalacées)
- Adansonia - Ser. 2,7 (1), 43-51, 1967.
Ce sous-arbrisseau, tout-à-fait remarquable par ses inflorescences axillaires très grêles,
entre dans u n traitement complexe de la maladie du sommeil recueilli dans les environs de
Nvouti. Les tiges feuillées, mélangées h des écorces de Piptadeniastrum, d'Eythropleum et
de (( kangu )) sont mises à bouillir dans une marmite remplie d'eau. Le liquide est utilisé en
bain de vapeur.

Tetracera alnifolia Willd.


HERBIER: 1959 piste A l'est de Diosso.

Tetracera poggei Gilg


HERBIER
: 54 rive gauche de la Voula; 154 route de Kinkala; 197 route de Mayama.

Tetracera podotricha Gilg


HERBIER: 1322 Mossendjo.

Tetracera potatoria Afzel. ex G. Don


HERBIER : 278 Chutes de la Foulakari.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi, Beembe :mudidi, ndidi, nzaku, muganguazi; Vili : nkonkola; Beembe :
mbalango, mukenkavu, nkingukabi; Lauli : nseki, mulomo kwani, munsalia; Ti2 : mulomo pani,
mulongo makwana; Mbaamba : ewa; Kôta : awa, kikaka; Nzabi : keghahala; Mbôsi : lenkura;
Kôy6: bokusa, likusa, okekele; Akwa: osembe, kosa, nzaba; Kôyô: ndo, nda; Bongili: musembe;
Bondjo : mobongo.
Cette possibilité, tout à fait remarquable, de pouvoir fournir plusieurs litres de liquide,
n'est pas étrangère à la réputation de la plante dans le domaine de la médecine et de la
magie. C'est ainsi que les Kôta se servent de la sève pour purifier la mère et l'enfant,
immédiatement après l'accouchement. Ce liquide doit constituer la première tétée du
nouveau-né et doit &tre administré, très régulièrement, aux jumeaux pour les fortifier. Les
femmes doivent en boire pour augmenter leur secrétion lactée.
Les malades ayant des affections pulmonaires particulièrement graves, ne doivent plus
avoir d'autre boisson que la sève de Tetracera; il en est de même pour les excités et pour
les malades mentaux.
En lotion ou en bain, elle est indiquée pour soigner les ophtalmies purulentes, les plaies
et les œdèmes. Elle peut aussi servir de véhicule dans la préparation de décocté ou d'infusé
d'autres plantes; c'est le cas de la tisane de feuilles ou d'écorces de Hugonia platysepala
contre les affections gastro-intestinales; celle d'écorces de Trichoscypha acuminata contre les
crachements de sang, etc.
Par ailleurs, le liquide obtenu en faisant bouillir, dans la sève, des morceaux de la liane
ou des feuilles, serait un diurétique puissant utilisé par les Mbôsi, dans le traitement de la
blennorragie et des œdèmes, plus ou moins généralisés; cette préparation est donnée, en
pays laadi, contre les maux de ventre, comme purgatif et vermifuge.

Dionchophyllum tholloni Baill.


HERBIER
: 184 route de Mayama; 1377 Mayoko.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : boko lua laamba; Y a a : lelemba; Lnali : munzoinono; iVzabi : buba;
N d m a : mukusi, molobo; Mbnarnba : osigagi.
Cette liane se reconnaît immédiatement à ses longues feuilles terminées par deux crochets
et à ses fines nervures parallèles; assez abondante dans les formations forestières du sud-ouest,
ainsi que dans la région brazzavilloise, à la différence de certains genres voisins, elle ne possède
jamais, quel que soit son état végétatif, de feuilles filiformes e t glandulaires.
Elle passe pour avoir des propriétés aphrodisiaques e t empêcher les douleurs lombaires;
la médication consiste à manger les feuilles avec des graines de maniguette e t à porter un
morceau de liane autour des reins, pendant une quinzaine de jours. La poudre de feuilles
sèches, prise avant de boire, retarderait les effets de l'ivresse.
La pulpe des racines est appliquée sur les macules lépreuses ; elle aurait une action vésicante.

Dioscorea bulbifera Linn.


HERBIER : 913 vill. de Madingou, route de Komono-Zanaga; 1012 vill. de Ngokamina I I ; 1285 chantier
Fouët, route de Mayéyé, sous-préfecture Sibiti; 1307 route COMILOG, km 10 Mossendjo-Dolisie.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : soko, gamba; Beembe : gambela; Yoombe : makambi, niengulingwe;
Ndasa: ivuba dumbala; Laali : sola-nkiti; Tiè : banga; Mbaamba : vuba.
L'igname e t les bulbilles sont considérées comme très toxiques; elles ne sont employéies en
thérapeutique que par la voie externe, en applications, en massages ou en lotion, comme
antiparasitaire, pédiculicide e t contre certaines mycoses cutanées : après un lavage énergique
de l'épiderme, appliquer une pommade faite avec les bulbilles écrasées dans de l'huile de palme;
ce remède est aussi utilisé pour soigner les rhumatismes. Il est toujours recommandé de bien
se laver les mains après avoir traiter le malade.
Le jus obtenu en coupant une grosse liane sert contre les ophtalmies purulentes. Il est
parfois employé, en lavage e t en application, comme remède des morsures de serpents.

Dioscorea dumetorum Pax


HERBIER : 695 vill. de Npanga, forêt à 2 km du vill. sur la vieille route; 627 galerie de la Loualou,
km 16 route de Mouyondzi à Kindamba.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Beembe : gambala; Ndasa : itsama; Laali : kishama, waami; Y a a : kekama.
Il a la réputation d'être une des plantes les plus toxiques d u Congo forestier: il suffirait
de tremper un couteau dans le jus du tubercule, de le laisser sécher et de le rendre à son
propriétaire sans le nettoyer, pour que celui-ci s'empoisonne lui-même en se servant de cet
instrument pour manger.
Toxique pour les humains, cette plante le serait aussi pour les esprits; elle est employée
dans des préparations magiques destinées à éloigner le diable; elle est plantée sur les tombeaux
pour en chasser les esprits e t les revenants.

Diosçorea praehensilis Benth.


HERBIER : 26 route de Kinkala, 1712 route de Pikounda à Matéte.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi: tchimbundya kuyu; Beembe: munkanga; Mbaamba: esia; Kdyô: kobo,
eboke.
Iles jeunes pousses de cette très grosse liane épineuse sont consomrnées comme des
asperges. Une sorte de bractée en forme de cornet enveloppant l'aisselle des tiges secondaires
ou la base des feuilles, e t persistant sur les tiges lignifiées, permet de reconnaître la plante.
La tige, coupée en morceaux, sert à préparer une tisane réputée contre les maux de
ventre, la blennorragie e t les œdèmes. Le tubercule bouilli, passe pour activer les accouchements.
11 est parfois prescrit pour soigner les rhumatisants.
Dioscorea smilacifolia de Wild.
I ~ E ~ B I :E R
1432 Mayoko, piste derrière la gendarmerie.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : A7zabi, Punu : mungila; Yaa : mongile; Laa,li: ntirne.

La décoction des tiges est donnée 21 boire pour soigner les vertiges e t la hernie. Contre
les céphalées se frictionner la tête avec la pulpe des feuilles préalablement passées au-dessus
du feu.

Diospyros alboflavescens (Gürke) J . White


HERBIER : 1649 a Sangha-Bois a, chantier de Blangokélé, sur la Ngoko.
Nom V E R N A C U L A I R E : Babinga : babenge.
Les Babinga de Ouesso se servent des racines de cet ébène pour soigner les maux de côtes.
Après avoir légérement été torréfiées, les écorces sont pulvérisées avec du sel gemme e t de
l'huile de palme; la pâte ainsi obtenue est appliquée a u x points douloureux après scarifi-
cations épidermiques.

Diospyros bipendensis Gürke


HERBIER: 1654 << Sangha-Bois )), chantier de Mangokélé, sur la Ngoko.
Noms V E R N A C U L A I R E S : Babinga : liba; Rongili : lèmbe; Bekwil : guil.
Toujours dans la même région, la poudre de racine est consommée coinme contrepoison
et expectorant dans les affections bronchiques. Sandberg signale que le (( produit de la
macération de l'écorce est utilisé en applications externes contre les douleurs locales )).

Diospyros crassiflora Hiern


HERBIER : 1553 vil]. de hlondiko, sous-préfecture de Ouesso, à 30 km au nord de la Mambili.
Noms V E R N A C U L A I R E S : Babinga : limbé; Bongili : béni; Sanga : duban; Kôta : musisimuengombe.
FORESTIER : Ebène.

Assez fréquent dans les forêts de la Sangha, où il pourrait être exploité commercialement,
l'ébène est ~ a r f o i sutilisé comme médicament: les troubles ovariens constituent l'indication
principale de cet arbre; le décocté des écorces y est prescrit en boisson e t en lavement.
Pulvérisées, elles sont appliquées sur les plaies. Le jus des feuilles sert, en instillations
oculaires, a u traitement des ophtalmies purulentes.
C'est dans le bois d'un jeune ébène que les chasseurs de la Sangha et surtout de la
Likouala taillent leurs arbalètes.

Diospyros hoyleana F . White


HERBIER : 997 vill. de Ngokamina II; 1043 vill. de Moutséné-Batéké, piste de Bouba; 1265 forêt à 3 km
de Mayéyé; 1580, vill. d'ouesso-Mbila.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laali : nimbe; Tid : kape; Mbaanlba : banié; Bikwil : souolirc.
Ce petit arbre 2I feuilles asymétriques émarginées au sommet, est assez fréquent dans
les formations forestières le long des cours d'eau ou dans les endroits humides.
E n cas de céphalgie tenace, priser la poudre de feuilles sèches ou, si elles sont fraîches,
en aspirer le jus. La pulpe est appliquée sur les plaies, tandis que le décocté est donné a
boire aux femmes enceintes sujettes aux fausses couches ou ayant mis au monde des enfants
mort-nés.

Diospyros physiocalycina Gürke


HERBIER: 1633 << Sangha-Rois )>, chantier de Mangokélé, sur la Ngoko.
108 A. B O U Q U E T

Nom VERNACULAIRE : Babinga : rnboboa.

Petit arbre remarquable par ses inflorescences cauliflores formées de fleurs blanches B
calice acrescent e t d'une très agréable odeur de jasmin.
Les Babinga de Ouesso se servent des écorces pour soigner les maux de côtes; le mode
d'emploi est identique à celui d e D. alboflavescens.

Diospyros suaveolens Gürke


HERBIER : 1014 vill. de Ngokarnina II.
NOMV E R N A C U L A I R E : Mbaamba : tsungu nbasi.
Les Kôta utilisent ce petit arbre dans diverses pratiques magiques : lorsqu'on doit se
rendre à un repas que l'on devine suspect, il faut a u préalable se frotter les mains avec le jus
des feuilles de ce Diospyros; aussitôt saisi, le plat empoisonné vous échappera des mains.
Placés sous le lit, le soir avant de se coucher, les fruits permettent de voir en rêve diagnostics
et pronostics des maladies à traiter.

Diospyros vermoesenii de Wild.


HERBIER : 1203 vill. de Vouala Mangorno; 1248 forêt après le vill. de Doudou, sous-préfecture de Sibiti.
Noms V E R N A C U L A I R E S : Tdkd : kikele; Yaa : nguyumi.
Ce petit arbre est employé dans le Chaillu pour soigner les diarrhées dysentériformes :
boire un verre matin e t soir d u décocté des écorces. La poudre de feuilles serait utilisée pour
soigner les jeunes circoncis.

Alchornea cordifolia Mü11. Arg.


Noms V E R N A C U L A I R E S : Laadi :rnbundzila; Yoombé : kibundji; Vili :tchibundzi; Tékd : rnubui, rnububui;
Laali: rnubuji; Yaa :muburiu; Ndma : rnavunungu, lisasa; Mbaamba : oburni; Nzabi :muvungini,
muvunzini; Mbôsi, Kôyô, Akwa : ibundji ebunjili; Bomitaba : mabundji; Songo : koko; Bongili :
ibondji; Bekwil : bobondji, mobongui.
Espèce pantropicale des brousses secondaires, des recrûs forestiers, on la rencontre aussi
bien dans les formations arborées de savane que dans les régions périodiquement inondées
des bords d u Congo et de ses amuents.
Malgré la grande variété des indications médicales d e cette plante, il semble pourtant
que la plupart des groupes ethniques lui reconnaissent, en priorité, une action sur les dif-
férentes affections bronchiques telles que coqueluche, toux, grippe, bronchite, etc. : il est
conseillé d e manger la moelle des grosses tiges ou à défaut de boire, par doses fractionnées
dans le courant de la journée, le décocté des tiges ou des feuilles.
Parmi les maladies le plus souvent traitées avec A. cordifolia, viennent ensuite les
affections gastro-intestinales et hépatiques (boire le décocté des feuilles ou des racines), les
plaies, ulcères e t éventuellement les dermatoses cutanées (jus des jeunes feuilles en appli-
cation).
P a r ailleurs la plante trouve aussi son application en gynécologie soit sous forme de
potion comme emménagogue et ocytocyque, soit en injections vaginales ou bains de siège
dans les cas de métrites ou de vaginites d'origines diverses.
Assez général aussi est l'emploi de la tige en pansement cont,re les caries dentaires; le
décocté servant alors en gargarismes ou en bains de bouche : cette thérapeutique expérimentée
par diverses personnes dignes de foi, serait des plus efficaces.
Les autres usages sont plus locaux, c'est ainsi que les Mbôsi baignent les bébés fiévreux
dans le décocté d e feuilles auxquelles ils ajoutent d'ailleurs celles de Morinda lucida e t de
Chaetocarpus africanus. Dans la Sangha, les très jeunes feuilles servent à préparer des

du Jardin Botanique de l'État - Bruxelles.


(1) Déterminations botaniques de M. le Professeur J. LÉONARD.
FÉTICHEURSET M É D E C ~ N E S T R A D I T l O N N E L L E S D U C O N G O (BRAZZAVILLE) 109

suppositoires anti-hémorroïdaires. Les KOta prétendent qu'un verre de tisane de feuilles


donné le matin aux enfants les protège des sorts. Les Téké écrasent les feuilles dans une cuvette
remplie d'eau avec laquelle ils lavent la tête et le visage des épileptiques.

Alchornea floribunda Mü11. Arg.


HERBIER: 493 forêt de Bangou, 725 f0i.É.t et galerie de la rivière Moabi.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : mutieiitienga; Beembe : muvumongolo; Vili, Yoombe; longo longo,
mulolongo, lubimbidi; Laali: mulolongo; T i é : mungongoma : Ndasa: ilelendu, ikandu; Mbaamba:
landu; Tsaarigi: mulolongo; Picriu: mulolongo; Borigili : eyendo; Sariga: molando; Bektvil: elaru,
melado.

Elle apparaît à environ 200 km de Brazzaville aux environs de Mayama, Bangou et


Kindamba, dans les bas-fonds humides, à proximité des points d'eau dans les galeries fores-
tières,.,puis devient de plus en plus fréquente a u fur e t à mesure que l'on aborde la zone
forestiere; en forêt dense c'est une espèce banale des sous-bois, mais qui se tient toujours
près des points d'eau.
Il est assez curieux de constater que cette plante qui représente au Congo-Kinshasa,
<( l'aphrodisiaque )), n'est jamais employée, à Brazzaville pour cet usage. C'est à une Asclé-
piadacée, Mondia whytei, que s'adressent les habitants de la rive doite du fleuve. L'odeur
très prononcée de coumarine qui se dégage des racines de cette liane empêche toute confusion
possible avec celles d'Alchornea floribunda qui ne sentent rien.
E n cas de deshydroses, de dartres ou de teigne, se badigeonner avec le jus des feuilles
ou des racines qui seraient plus actives; ce traitement est aussi prescrit comme pansement
des plaies, en particulier lors de la circoncision.
Sous forme de décocté ou consomnié en légume avec de la viande ou du poisson, cette
plante sert à soigner les troubles ovariens e t les affections gastro-intestinales surtout
lorsqu'elles sont attribuées à des empoisonnements d'origine plus ou moins surnaturelle.
Le caractère sacré d'A. floribunda est très marqué chez les Kôta, les Téké et les popu-
lations de la Sangha, où les feuilles sont mâchées lors de certaines initiations par les néophytes
qui doivent ensuite les pulvériser sur le fétiche; lorsqu'on part en voyage, lorsqu'on entre
dans une maison étrangère, il faut mâcher les feuilles pour être sûr de trouver partout bon
accueil, bon gîte et nourriture saine et abondante.

Alchornea hirtella Benth.


HERBIER: 1614 vill. de Kati-Kati, k m 20 route Ouesso-Makoua, 1881 vill. de Ngokamina II.
NOMSV E R N A C V L A ~ R E S : N d a ~ a: ikandu dza sangwé; Sanga : mumbua mbua.

Dans le massif du Chaillu, cette espèce porte les mêmes noins e t a les mêmes usages qiie
A. floribunda.
Dans la Sangha, on soigne les céphalgies avec le jus des feuilles administré en instillations
nasales, ou appliqué sur les tempes après scarifications épidermiques.

Antidesma Iacianatum Mü11. Arg.


HERBIER : 1899 vill. de Les Saras.
NOMV E R N A C U L A I R E : Yoombe : kininga.

Le décocté des écorces de ce petit arbre est administré à raison d'un verre trois fois par
jour dans les cas de dérangements intestinaux.

Antidesma ripicola J . Leonard


HERBIER
: 893 bords du [)joué, 1695 rive droite de la Sangha et île en face de Picounda.

Pour faciliter les accouchements, faire boire le jus des racines.


110 A. BOUQUET

Antidesma sp.
IIERBIER: 701 vill. de Nkiiigub, km 9 de Mouyoridzi, sur la route de la BIission Catliolique.
NOM V E R N A C U I . A I R E : Beembe : l<ihakiamusitu.
Les racines de cette espèce, vraisemblablement nouvelle, servent dans la région de
Mouyondzi pour traiter les rriaux de ventre.

Anthostema aubryanum Baill.


IIERBIER : 317 Kinkala, rive de la Voula; 1388 vieille route de Mouanda depuis le Dac jusqu'à Mayoko;
1975 Tchisséka.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Yoombe, Trili : iidulu; Duma : mubulu.
Cet arbre affectionne les endroits humides, les marécages e t le bord des cours d'eau,
si bien qu'on le retrouvera dans toutes les formations ripicoles de la forêt dense; il est assez
typique avec ses feuilles allongées, discolores, vernissées sur le dessus, nettement acuminées
e t ses inflorescences axillaires.
Le latex très abondant qui s'écoule lorsqu'on entaille l'écorce est considéré par les Vili
et les Yoombe comme un drastique dangereux : il est à utiliser avec précautions (la dose
maximum pour un adulte étant de 3 à 9 gouttes selon le poids e t la résistance du sujet) e t
interdire aux enfants et aux femmes enceintes. Recueilli dans un récipient, il est coagulé avec
du jus de Costus afer; le produit obtenu a la consistance et l'aspect d'un fromage blanc; un
morceau de la grosseur d e l'ongle du pouce représente la rat.ion journalière à absorber avec
du manioc ou des bananes mûres.

Bridelia atroviridis Mü11. Arg.


Bridelia ferruginea Benth.
Bridelia grandis Pierre subsp. puberula J. Léonard
Bridelin stenocarpa Mü11. Arg.
Bridelia ripicola J . Léonard
Nonrs V E R N A C L I L A I R E S : Laadi: kolokoto, kolokoto tsxa saarigi (de la forêt); Beembe: kihali kamalingwé,
kolokoto; Vili : tcliibandji, kiduindui kitendu; Yoombe : kinduendue; Laali : kukite, ikuti; Tid:
ekuluo, kilcukutu, inukuta; Y aa : mutsentsene, kekutuku; Mbaamba : nkusa, onsurna, ekotuo;
Ndasa : isasa,os nsa; Tsaangi : itakada; Lumbu : mukala; Mbôsi : idu, oteye; Kôyô : elua, ekani;
Alctva : ilienia, eknlikanii, kelikninba, iliki; Rondjo : ekangu, mukangu; Bongili : taku; Bokiba :
oiiib; Enyélé : ila~nbe.
Ces différents Bridelia se rencontrent au Congo e t s'ils ne poussent pas dans les mêmes
endroits, ils sont tous également employés par les féticheurs qui s'adressent à l'espèce la plus
proche de l'endroit où ils se trouvent. Seul B. ferrrrginea, espèce typique et exclusivernent
de savane, peut 6tre identifié avec certitude.
Ce sont les niaux de ventre dans le sens le plus large qui constituent la plupart des indi-
cations de ces différentes espèces : elles sont prescrites, selon les féticheurs et les régions,
comme purgatif e t comme antidiarrhéique, dans les troubles gastro-intestinaux e t hépatiques,
dans le traitement des troubles ovariens et de la stérilité des femmes, pour soigner les
enfants qui ont une grosse rate, ainsi que comme vermifuge. Toutes ces maladies sont
préjudiciables du même remède : boire dans la journée un certain nombre de verres du décocté
aqueux des feuilles ou des écorces ou bien encore ingurgiter avec du vin de palme une poudre
préparée avec les différents organes de la plante séchés e t pulvérisés.
Les Kongo préconisent l'emploi, comme antiodontalgique, de décocté des écorces de
Bridelia ferruginea en gargarismes ou bains de bouche.
Dans l'Alima, le mélange des écorces de Bridelia, de Crinum sp. et de feuilles d'Olm
viridis, sert préparer une tisane utilisée contre la coqueluclie, les toux convulsives ou les
maux de cœur.
FÉTICIIEURS ET M É D E C I N E S T R A D I T I O N N E L L E S DU CONGO (BRAZZAVILLE) 111

Très souvent la poudre des écorces additionnée ou non de kaolin sert a u traitement des
plaies.

Chaetocarpus africanus Pax


HERBIER: 5 route de Kinkala.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : lubundu; Mbôsi : otinsaa; Aktva : lebendji lendsoko.
Espèce des savanes arbustives, des sous-bois de forêts claires e t de galeries forestières,
Chaetocarpus est très commun a u Congo, principalement dans les préfectures du Pool, de
1'Alirna et de l'Équateur.
Dans la région brazzavilloise, il est employé pour soigner la gale et les affections cutanées
prurigineuses, sous forme de pommades obtenues en pilant les feuilles avec des graines de
palme.
Dans I'Éauateur on se sert du décocté de feuilles en boisson comme calmant des crises
d'asthme et de la toux.
Le décocté aaueux des feuilles de Chaetocar~us.
' , Morinda lucida e t Alchornea cordifolia
sert à baigner les enfants fiévreux parce qu'ils ont été en contact avec des personnes ayant
eu des rapports sexuels récents. Ce remède est applicable aux victimes des génies e t des
mauvais esprits.

Croton haumanionus J . Léonard


N O M S\ r ~ n: Laali
~ : saku;
~ ~V i l i :~ mbaiiiba;
~ . Laaii
~ : Y~a a , T~i é : mubaina;
~ ~ ~ V z a b :i mubamba,
inubanga; Tsaangi : iniibaribu; P u n u : mubanga; Kh/a : muridji; Ndasa, hlboarrlba : unzuala;
Bongili : niundingm a ; Songo : mugombe; Babinga, : deiigo.
Cet arbre, très commun dans toutes les formations secondaires e t les recrûs forestiers,
est employé par les thérapeutes locaux comme révulsif, d urétique e t purgatif.
Par voie externe, les écorces fraîches râpées e t en général mêlées à de l'huile de palme
pour éviter une nécrose des tissus, sont appliquées sous forme d'emplâtre maintenu en place
par un bandage. Les indications de cette thérapeutique sont, chez les Duma, rhumatismes,
douleurs intercostales e t céphalées. Pour les Téké e t les Kôta, ce seront les maux de côtes ou
de reins, et pour les Laadi, les œdèmes des jambes. Dans l'ensemble d u Congo, cette pâte
sert pour arrêter les abcès ou les furoncles.
A l'intérieur, le décocté des écorces ou des feuilles est donné, en boisson, dans le traitenient
de la blennorragie, comme décongestif pelvien dans les cas de mictions douloureuses. On
l'emploie aussi, dans les débuts de hernie, la constipation, les œdèmes ainsi que dans certains
cas de rhumatismes. Dans la région de Zanaga, les femmes qui ont eu des avortements répétés
ou des enfants mort-nés, doivent prendre deux fois par semaine, du troisième au septième
mois de leur nouvelle grossesse, une cuillère à soupe d u liquide obtenu en écrasant des graines
de ce Croton dans de l'eau.
Les Punu prétendent qu'en cas de morsures de serpents, il faut manger les jeunes
feuilles, tandis que les écorces, placées dans le toit, éloigneraient les serpents de la maison.
1)aiis la région de Mayolio, on les mélange à celles d'ficrrrrngataa madngascariensis pour traiter
la gale.
Un peu partout au Congo, la plante est considérée comme fétiche : il est dans la coutuine,
avant de récolter la drogue, d'offrir à l'arbre une pièce de monnaie e t de lui faire une courte
prière. Beaucoup de féticheurs se servent de ce Croton pour préparer des philtres destinés
à éloigner les mauvais esprits, à avoir de la chance ou à conjurer le mauvais sort.

Croton mayumbensis J . Léonard


NOMSV E R N A C U L A I R E S : Bongili : bunderigua; Bewil : èza.
Cet arbre existe a u Congo dans les formations forestières denses (Sangha, Chaillu e t
Rlayombe); il est le plus souvent confondu par les utilisateurs avec l'espèce précédente; il
en a les mêmes emplois e t porte les mêmes noms.
Sandberg signale que le décocté des écorces est employé en instillations nasales par les
Bongili e t les Bekwil pour soigner le corysa e t la sinusite.
112 A. B O U Q U E T

Croton longlracemosus Hutch.


HERBIER : 823 vill. de Massia, route de Tsomono; 1955 vil]. de Tchifouma, route du Cabinda.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : V i l i : libimbi; Laali : mokokoso.

Dans la région de Mouyondzi, les Laalis mangent les feuilles comme tonique et défatigant
en cas d'effort prolongé ou de longue marche à accomplir. Les Vili se servent des feuilles en
applications pour faire mûrir les furoncles.

Croton sp.
HERBIER: 916 vil]. de Madingou, route Komono-Zanaga; 1116 vill. de Mouyabi 1, route Komono-Zanaga;
1413 piste forestière à 3 km de Mayoko jusqu'à la Louéssé.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : A7dasa : isisangu; M baam bu : sisaani; Nzabi : libimbi.

Dans les régions de Komono et de Mossendjo, les écorces de ce petit arbre sont employées,
en boisson, comme emménagogue et, en applications locales, sous forme d'emplâtre, préparé
en les mêlant à des graines de nianiguette, de Monodora myristica et de l'huile de palme,
contre le pian.

Dichostemna glaucescens Pierre


HERBIER: 967 vil]. de Ngokami~iaII, route de Komono; 1530 vill. d'ogoué II, km 41 route Makoiia-
Kelb; 1970 vil]. de Tchisséka.
NOMSv!dnNAçuLAIRES : Viii : intsisingu; Yoonibe : sanzaia; Mbaari~ba: engielie; Y a a : l~ikayi;Akwa :
ota tandi; Ndasa : karigu.

Cet arbre se rencontre un peu partout dans les forêts congolaises, mais il est toujours
très dispersé.
Il est employé dans le traitement des affections gastro-intestinales ou hépatiques, sous
forme de tisane à boire le matin à jeun, ou de jeunes feuilles à manger en salade, assaisonnées
de sel et d'huile.
Dans le bas Kouilou, pour traiter les fous, on leur donne à priser une poudre préparée
avec les écorces de Dichostemna glaucescens, un nid entier d'eucophiles (fourmis comprises)
et des fourmis cadavres.
Chez les Kôta, le mélange de feuilles de Dichostemna, de Piper guineense et de Tetror-
chidium didymostemon est consommé comme légume dans les cas de gastralgie avec crachements
de sang.

Discoglypremna caloneura (Pax) Prain


I I E ~ B I E:I I1441 piste du vil]. de Bisabanga a la Louéssé.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Y a a : buku; Ndasa: isisangu; Nzabi: lebimbi; Bongili: ishoki, ishioki; Babinga:
djila.

Le décocté des écorces est donné en boisson pour calmer les quintes de toux convulsives
et les douleurs gastro-intestinales en cas d'intoxications alimentaires. Les Babinga l'utilisent
comme vomitif.
La poudre d'écorce sert a u traitement des plaies.

Drypetes capillipes (Pax) Pax & K. Hoofm.


HBRMIER : 284 chutes de la Foulakari.
NOMV E R N A C U L A I R E : Laadi : suala.

Dans la région de Brazzaville, le décocté des écorces de ce petit arbre est prescrit en bains
de bouche contre les rages de dents, et en lavement contre les douleurs rénales. Les feuilles
servent à masser le cou en cas de torticolis.
Drypetes gossweileri S . Moore
HERBIER : 976 Ngokamina II, route de Komono; 1173 vill. de Kiminzouala, km 1 5 route Zanaga-Sibiti;
1215 vill. de fifoukassi; 1573 vill. de Ouesso-Mbila; 1588 forêt entre Ouesso et les u Plantations de
la Sangha *.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laali: munkomo; V i l i : yungu, kisasata; Ndasa: musandzu; Mbaamba: osandzu;
Bongili : ngama, ingama; Sanga : keuo; Bekwil : lekwot, ekuot.
Grand arbre pouvant atteindre 30 ou 40 m de hauteur, à gros fruits, t o u t à fait remar-
quable par l'odeur de son écorce, extrêmement voisine de celle des racines de Pentadiplendra
brazzeana, mélange curieux de raifort e t de salicylate de méthyle.
Il existe dans toutes les forêts denses du Congo, sauf dans la partie centrale de la Cuvette
congolaise qu'il paraît soigneusement contourner; en effet Tisserant signale sa présence dans
les forêts d u sud de la République Centrafricaine; Sandberg l'a trouvé entre Ouesso e t Sembé;
personnellement je l'ai vu plus au sud entre Makoua e t Ouesso, puis à plusieurs reprises
dans le massif du Chaillu e t la vallée de la Bouenza. Dans le secteur côtier d u Mayombe, je
l'ai rencontré à la frontière du Cabinda e t après avoir traversé le Kouilou, au village de
Tchisséka où un magnifique exemplaire, écorcé jusqu'à hauteur d'homme, se trouve à l'entrée
du village.
..
Les indications thérapeutiques rappellent beaucoup celles du Pentadiplendra dont il
porte parfois le nom : l'écorce est employée contre les céphalées, les douleurs intercostales,
les maux de reins, les broncho-pneumonies, et autres algies, sous forme d'une pommade
obtenue en la pilant avec de l'huile de palme : elle agirait comme révulsif.
Per os, la poudre d'écorces est parfois utilisée comme aphrodisiaque e t antiblennorragique :
elle est absorbée à l'intérieur d'une banane plantain cuite sous la cendre.
Dans la Sangha, le décocté est prescrit enlavement comme vermifuge e t en bains contre
les fièvres des jeunes enfants.
De même que les racines de Pentadiplendra, les écorces de Drypetes gossweileri ont la
réputation d'éloigner les serpents : il s u f i t d'en conserver un morceau dans le toit de la case,
ou de répandre autour de l'endroit à protéger (poulailler par exemple) l'eau dans laquelle
on les a fait bouillir.

Drypetes sp.

NOMV E R N A C U L A I R E : songo : rigama.


Dans la région de Dongou, le mélange de ce Drypetes, d'dgelaea sp. et de Campylospermum
elongatum est employé pour soigner la blennorragie : racler les écorces de racines a u couteau,
puis les faire macérer pendant 24 heures dans d u vin de palme; en boire un verre trois fois
par jour.

Duvigneaudia inopinata J . Léonard


H E R H ~ E: R965 vill. de Makabala, route Komono-Sibiti; 1372 vieille route depuis le PK. 257 jusqu'à
Mayoko; 1603 vill. de Kati-Kati, km 20 route Ouesso-Makoua; 17fift vill. d'Isiéré route Sibiti-
Zanaga; 1882 vill. de Ngokamina I I ; 1890 Komono piste de la Laali
Duvigneaudea sp. Herbier : 1290 Mossendjo; 1417, l f t 1 8 piste de Mayoko à la 1,ouessé; 1724 chutes
de la Bouenza.
NOMSV E R N A C V L A ~ R E S : Tsaangi : mubuhul; Kbla : mbulu; Babinga : mbu bulu; Nzabi : mukaanga;
Ndasa : karigu mabisa; Sanga : ilon; Bongili : mosau.
Ce petit arbre est assez commun dans toutes les forêts congolaises sauf dans la partie
centrale de la Cuvette où il n'a, jusqu'à présent,. pas été signalé; il est très facilement
reconnaissable a u x nombreuses glandes toujours bien visibles à l'œil nu, q,ui bordent un
acumen foliaire de plus de 2 cm; c'est la seule Euphorbiacée congolaise a présenter ce
caractère.
Il est possible qu'une autre espèce existe au Congo, certains échantillons récoltés dans
la région d e Mossendjo, Mayoko e t la vallée de la Bouenza présentant des différences sensibles
avec le type.
114 A. B O U Q U E T

Dans la région de Mossendjo, les écorces sont employées comme expectorant et vomitif
dans le traitement de la toux et des empoisonnements. D'une façon plus générale, les feuilles
servent, soit sous forme de décoction, soit après cuisson en légume contre les maux de ventre
el les débuts de hernie.
Dans la Sangha, le latex est recommandé comme purgatif en mélange avec du jus de
canne à sucre pour en diminuer la toxicité.

Elaephorbia drupifera (Thonn.) Stapf


NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laali: mbisi; iîfbaamba: ketsembe; Beembe: kyisila; Mbôsi: esuma; Babinga:
songo libila; Songo : songowa.
Espèce de forêt dense, Elaephorbia se rencontre assez souvent, mais toujours d'une façon
extrêmement dispersée, dans la Sangha, et, plus rarement, dans le Chaillu et le Mayombe.
Considérée comme très toxique, cette espèce est un médicament peu employé; en
général, une à deux gouttes de latex, délayées dans un verre de vin de palme, représentent
la dose nécessaire pour purger un adulte; il n'est pas question de l'administrer aux enfants.
Dans la Sangha, le décocté des écorces est parfois utilisé en bain de bouche pour calmer les
rages de dents. Plus généralement, le latex sert comme piscicide et, à la rigueur, comme
poison, mais jamais pour les ordalies, tout au moins d'après ce que m'ont affirmé mes
informateurs.

Erythrococca chevalieri (Beille) Prain


HERBIER : 121 vill. de Mikatu; 303 depuis la Voula jusqu'à 15 km dlHamon; 386 vill. de Soumouna;
708 vill. de Malimi, 3 km de Tsiaki; 1825 vill. de Madzouka, piste de Komono-Zanaga; 1999
Brazzaville.

Erythrococca welwitschiana (Mü11. Arg.) Prain


HERBIER: 1/12 vill. de Vouanza, route de Kinkala; 1510 Yanga Gounza sur le Kouyou; 1749 vill.
dlIsiéré, route de Sibiti-Zanaga.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : (s'appliquent aux deux espkces) : Laadi : nzieki, njiéke; Beembe : nziele; Y a a :
nzienzie; Ndasa: onongwo; Bongili : kukokombo; Mbôsi : esusue, esolosolo; Akwa : esoso; Kôyd :
leiidzendze.
Très communes clans les recrus forestiers, les champs abandonnés, ces deux espèces sont
confondues par les féticheurs.
Les Laadi badigeonnent les galeux avec le jus des feuilles que les Mbôsi font boire aux
malades présentant des troubles broncho-pulmonaires. Ils se servent de la tisane de racines
pour soigner les maux de ventre. Téké et Kôta attribuent à la plante des vertus anti-blennor-
ragiques et aphrodisiaques; ils l'utilisent aussi pour soigner les plaies. Les Koongo nord-
occidentaux consomment la plante comme légume.

Euphorbia cer vicicornu Baill.


HERBIER: 1478 vill. cl'otendé, sous-préfecture de Fort-Rousset.
NOMV E R N A C U L A I R E : liôyô : osé.
Cette Euphorbiacée crassulente n'existe que dans la préfecture de l'Équateur, le plus
souvent plantée dans des villages : elle est utilisée comme éméto-purgatif à raison d'une à
deux gouttes de latex délayé dans du vin de palme; à dose plus élevée, elle serait toxique.

Euphorbia hirta Linn.


NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laudi : laganzu; Tié : moyebe; Mbaamba : oyabi empoou (du village); Kôta ;
kasahe; Songo : ikondu wola.
Cette rudérale, ainsi d'ailleurs qu'un certain nombre d'espèces affines, est employée pour
soigner les maux de cates et les diarrhées dysentériformes; certains féticheurs conseillent
de boire le décocté de la plante, d'autres d'utiliser le jus en lavement.
Dans la Sangha, les femmes font avec la plante pilée une pâte qu'elles s'appliquent sur
les seins pour augmenter la sécrétion lactée. La décoction d'un mélange d'E. hirta, Micrococca
mercurialis, Bidens pilosa, Boerrhaavia diffusa sert chez les Laadi à baigner les enfants
fiévreux.

Euphorbia hermentiana Lemaire


NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : mundumbu; Laali : ilange; Y a a : banii; T i é :mbana niatsliiene; Tsaangi :
mbini.

A la suite d'A. Chevalier, je rapporte à cette espèce, une Euphorbe cactiforme épineuse,
plantée dans de très nombreux villages, à une époque plus ou moins ancienne en raison de
ses propriétés médico-magiques.
Le latex, comme celui des autres Euphorbia crassulentes ou cactiformes, passe pour un
purgatif violent et dangereux à n'employer que dans les cas graves.
Les Duma s'en servent pour soigner l'épilepsie : le traitement qui consiste à boire quelques
gouttes de latex délayées dans du vin de palme doit se faire uniquement pendant les périodes
de lune croissante qui favoriseraient les crises.
Le caractère sacré de cette plante est encore bien marqué, les Téké qui honorent la
plante, lorsqu'ils en ont besoin, par l'offrande d'une pièce de monnaie, ou de trois bâtorinets
symboliques accompagnés d'une courte prière pour expliquer à la plante les raisons du
prélèvement que l'on va effectuer, e t ce qu'on attend d'elle.

Euphorbia thymifolia Linn.


HERBIER: 431 Matoumbou.
NOMV E R N A C U L A I R E : Laadi : mundumbu.

Les Laadi se servent parfois de cette rudérale pour soigner les affections broncho-
pneumoniques : boire trois fois par jour un verre du décocté de la plante entière.

Euphorbia tirucalli Linn.


NOMSV E R N A C U L A I R E S : L a a d i : lala, biiza tsya nleinbo miole (qui est avec deux doigts); Beembe:
kiyisala; Laali, T i é : muntshicliiri, musentseiire, musenchere; Tsaangi : niondo.

Plantée dans de très nombreux villages, cette euphorbiacée arbustive est réputée non
seulement pour la toxicité de son latex, mais aussi et surtout pour protéger de la foudre.
Indications et posologie du latex sont identiques à celles des espèces précédentes :
ascite, œdèmes généralisés, constipation opiniâtre sont traités par 3 à 4 gouttes de sève
délayée dans du vin de palme ou battue avec un œuf entier, ou incorporée à un plat d'oseille.
La plante est parfois employée comme ichtyotoxique.

Euphorbia tisserantii A. Chev. Sillans


I I E R ~ I E:R1503 Yanga gouriza, sur le Kouyou.
NOMV E R N A C U L A I R E : Kdyô : ose.

Endéinique dans la région de l'Équateur, cette espèce cactiforme y a la même réputation


que les espèces afines, c'est un purgatif violent e t dangereux, utilisé aussi pour la pêche.

Euphorbia af. unispina N.E. Br.


NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laali, T i é : elangi, kilangi.
Cette espèce cactiforme, à grandes feuilles réunies au sommet des tiges, a une épine
stipulaire; elle est endémique dans la région de Tsiaki (sous-préfecture de Mouyondzi) où elle
est considérée comme un poison redoutable et utilisée parfois pour la pêche.
116 A. BOUQUET

tirossera macrantha Pax


HERBIER : 1645 i(Sangha-Bois )>, chantier de Mangokblé, sur la Ngoko; 1934 vill. de Roungolo, route
S.P.N. apres Kakamoeka.
NOMV E R N A C U L A I R E : Babinga : bodaba.
Cette espèce des sous-bois de forêt est employée par les Babinga pour soigner les plaies :
les laver avec le décocté et les saupoudrer avec les écorces pulvérisées; cette application
brûlerait comme celle d'alcool.

Hymenocardia acida Tul.


NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : mungeete; Beembe : mushia; Tié : musia; Kôta : mungariaka; Punu:
ivala; MbBsi, Kôyô, Akwa : ongana, ongagani, ongahana, ongankina, onganyia.
Cet arbre tourmenté, au tronc lisse, blanc taché d'orange, est absolument typique des
savanes centrales congolaises; il y forme souvent des peuplements purs. Il disparaît dès
qu'on aborde la forêt un peu dense pour faire place à une espèce voisine H. ulminoides.
Les Kongo nord-occidentaux se servent de la pulpe d'écorce pour soigner les diarrhées
dysentériformes, les maux de ventre des femmes (stérilité, dysménorrhée) et la toux. Ces
indications se retrouvent intégralement chez les autres groupes ethniques vivant aussi en
savane comme les Téké, les Mbôsi ainsi que chez les Kôta, les Punu ou les Duma de la basse
vallée du Niari.
Le décocté des écorces est parfois utilisé pour laver les plaies, soigner les ophtalmies
ou les migraines. Les Mbôsi se servent de la pulpe des écorces en frictions pour traiter, après
lavage avec la décoction, certaines parasitoses ou dermatoses cutanées (gale, bourbouille,
ou lèpre).
La poudre d'écorce, mélangée à l'huile de palme e t à du sel gemme est donnée à manger
contre les vomissements sanglants. Le jus extrait des racines est appliqué localement comme
anti-inflammatoire en cas d'otite ou de maux de dents.

Hymenocardia ulminoides Oliv.


HERBIER : 8 route de Kinkala; 156 vill. de Nvouanga, km 40, route de Kinkala.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : ntsanga; Beembe : mutsiangani; Vili : mbaka; Laali : musangari; T i é :
musarigie; Y a a : ntsaïna, iségnu ; Nzabi : musarigari; Tsaangi : musangni, musangari ; Kôta :
tsiangana, sayingu; Mbaamba : onsangni, inusangaye; Ndasa : mutsakitsa; Mbdsi : otsagni, tsani;
Kôyô, Akwa : tsanginia; Akwa : otsameki; Bongili : ediesa, mombo; Bekwil : mombo; Bondjo :
buga~idzi; Enyélé : birigala; Songo : munga koko, kaate.
Très commun dans tout le Congo, cet arbre se rencontre aussi bien dans les recrus et
1es:ilots forestiers que dans les formations plus denses ou plus anciennes.
Tous les féticheurs reconnaissent à cette plante une action sédative de la toux : cette
médication, qui varie peu avec les régions, consiste soit à manger les très jeunes feuilles encore
rouges, soit a boire le décocté des feuilles, parfois des écorces du tronc, plus rarement celui
des racines.
6Cette décoction est aussi employée en bains de bouche e t en gargarismes contre les
affections buccales, surtout les gingivites, et en bains de vapeur contre les courbatures
f é b r i l e s ~ e t ~ l erhumatismes;
s dans ce cas, certains féticheurs ajoutent à la préparation les
écorces de Chlorophora excelsa, Musanga smithii, Pentaclethra eetveldeana, Anonidium mannii.
Les Mbôsi recommandent la plante comme médicament de la blennorragie (décocté
des feuilles ou des écorces en boisson); les Bongili l'utilisent dans les cas d'aménorrhée
ainsi que comme vermifuge et fébrifuge (Sandberg); chez les Téké, elle sert à laver les enfants
atteints de varicelle ou, d'une façon plus générale, tout ce qui est plaie. Dans la Likouala
elle passe pour tonique, apéritive et reconstituante.

Jatropha curcas Linn.


NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi: puuluka dya gata (purgatif du village); 17ili : puluko; Yoombe, Vili :
limono; Beembe : mufurungwo; Mbaamba : lendzaga; Kôyô : kang~iru.
FETICIZEURS ET M É D E C I N E S T R A D I T I O N N E L L E S D U C O N G O (BRAZZAVILLE) 11.7

Un certain nombre de féticheurs vivant en pays de savane emploient les graines de


purghère comme purgatif drastique : la prise varie d'une graine pour un enfant au-dessus
de trois ans, trois graines pour un adulte. Dans le traitement de l'ascite ou des œdèmes
généralisés, cette dose peut atteindre huit graines par jour : elles sont en général absorbées
écrasées avec des arachides ou de la canne à sucre.
La sève est parfois appliquée sur les blessures comme hémostatique et cicatrisant e t
instillée dans le conduit auditif pour traiter les otites externes.

Keayodendron brideloides Léandri


HERBIER : 1625 u Sangha-Bois, chantier de Blangokblé, sur la Ngoko.
NOMV E R N A C U L A I R E : Babinga : mbondo.
Cet arbre est employé par les Babinga pour soigner les maux de reins : carboniser les
écorces sur une tale, piler avec de l'huile de palme et appliquer après scarifications épider-
miques.
La poudre d'écorces est mangée avec du sel et de la maniguette pour traiter la toux ou
la bronchite.

Lingelsheimia sp.
HERBIER: 1093 vill. de Moukima, route Komono-Moetché.
NOMV E R N A C U L A I R E : Ndasa : mubanguku.
Cet arbuste, extrêmement typique avec ses tiges ailées, ses feuilles A petites stipules
caduques, est rare; il ne m'a été signalé qu'une fois, dans le massif du Chaillu, par un féticheur
Ndasa qui s'en sert pour soigner les enfants qui ont une grosse rate : la médication comporte
l'absorption du jus ou du décocté des feuilles et l'application aux points douloureux, d'un
cataplasme préparé avec les feuilles pilées avec des noix de kola et réchauffées au-dessus du feu.

Macaranga angolensis Mü11. Arg.


IIERBIER: 2034 environs d'Impfondo; 2107 vill. de Mindjoukou sur 1'Ibenga.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Bondjo : yungu; Songo : diweso.
Dans la Likouala, le jus des feuilles est appliqué sur les plaies et sert à frictionner la
poitrine des malades souffrant de bronchites ou de douleurs intercostales, traitement à
compléter par des bains de vapeur pris avec le décocté.

Macaranga barteri Mü11. Arg.


HERBIER: 1457 vili. d'Okoulou, terre Ekoumba, sous-préfecture de Boundji.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : MbBsi : esomba; Bondjo : ilele, disala; Songo : nibasala; Bongili : sua; Bekwil :
éboza.
Cette espèce est employée dans la Likouala pour soigner toux et bronchites, en mélange
avec M. angolensis et M . monandra. Sandberg rapporte son utilisation, dans la Sangha,
comme vermifuge et fébrifuge.
Dans l'Alima, j'ai recueilli cette formule servant aux Mbôsi à « dénouer les aiguillettes » :
écraser les feuilles puis délayer le jus dans du vin de palme : le malade doit se laver le sexe
avec ce liquide dont une partie doit être injectée dans l'urèthre; compléter le traitement en
plaçant une feuille sous son oreiller.

Macaranga monandra Mü11. Arg.


HERBIER : 697 vill. de Nzaou, km 7 route Mouyondzi à la gare. 1733 chutes de la Bouenza.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Aknja, Bongili : pombolo, ibombolo; Bondjo : wongo, boko.
Les Akwa font boire aux femmes stériles une décoction à base d'écorces de cette plante
et de Pentaclethra eetveldeana.
A. B O U Q U E T

Macaranga spinosa Mü11. Arg.


HERBIER : 30 route de Kinkala; 262 vill. de Mbanzanguedi, sur l'ancienne route de Kinkala; 452 galerie
forestière de la Loukedi-Nguensi, derribre le vill. de Mouanga-Ngouba.
NOMS V E R N A C U L A I R E S : Laadi : nsaasa, musasa; Yoombe : nkala; Téké : mutshenshene; Duma :
mutshitshiende; Ndasa : isasa; Mbaamba, Kôyô : osala, otsurnba, otsangi.
Commun dans tous les recrus forestiers ainsi que dans les formations plus anciennes,
M . spinosa est employée, comme les autres espèces et souvent en mélange avec elles, dans
le traitement des affections broncho-pneumoniques, de la toux, des céphalées et des cour-
batures fébriles, en boisson, frictions et bains de vapeur. De nombreux féticheurs préfèrent
s'en servir comme remède pour les syndromes hépatiques ou les maux de ventre.
Les Mbi3si prétendent que, mangées avec des graines de maniguette, les écorces auraient
une action aphrodisiaque; les Kôta se servent du décocté des écorces, en gargarismes et en
bains de bouche, comme anti-odontalgique et pour traiter les aphtes et diverses gingivites.
Il est parfois prescrit en pays Laadi, en bains de vapeur, pour soigner les rhumatismes et
en boisson pour calmer les crises d'asthme.

Maesobotrya barterl (Baill.) Hutch. & Dalz.


HERBIER : 724 vill. de Malimi, 3 km de Tsiaki; 1498 vill. d'otendé, sous-préfecture de Fort-Rousset;
1507 Yanga-gounza, sur le Kouyou.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : mukuba; Kôyô : esoso,
Espèce cauliflore assez abondante dans les sous-bois forestiers, ce petit arbre est remar-
quable par ses fruits à péricarpe rouge vif, s'ouvrant à maturité en laissant voir la pulpe
nacrée du fruit.
Le décocté des écorces sert à laver les malades atteints de rougeole. Les Mbôsi l'utilisent
en boisson contre la dysenterie, la blennorragie et comme aphrodisiaque. Les écorces de
M. barteri et de Gaertnera paniculata servent à préparer une tisane calmante de la toux.

Maesobotrya cordulata J . Léonard


HERBIER : 615 Galerie de la Loualou, km 16 route de Mouyondzi à Kindamba; 987 vill. de Ngokamina II,
route de Komono.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Lauli : tchinansaka; Beembe : muhanza; Mbaamba : lekuyé.
Cette espèce se distingue des autres Maesobotrya par ses feuilles nettement cordées i~
la base et par la pilosité générale des pétioles et des jeunes rameaux. Les fruits sont généra-
lement situés sur les grosses branches; pilés, ils donnent une lotion réputée anti-psorique.
Les Kôta traitent les plaies par des applications de poudre de feuilles sèches, médication
que les Téké réservent aux œdèmes des jambes après avoir pratiqué un certain nombre de
scarifications aux endroits gonflés.

Maesobotrya dunesii (Pax) Hutch.


HERBIER : 665 vill. de Rladoungou II, km 15 route Mouyondzi-Sibiti; 767 forêt de la Bouenza, piste
de l'Espérance du vill. de Mboumou à la rivière.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Beembe : kisifa; Laali : mubenbala, mbala ngwa mosiene; Y a a : mosiki.
Espèce des sous-bois forestiers tout à fait remarquable par ses stipules foliacées, falci-
formes atteignant parfois 2 cm de long.
La pulpe des fruits est employée, dans la région de Mouyondzi, sous forme de pansement
humide pour faire mûrir les abcès, ou, en applications locales, contre les douleurs lombaires.
Le décocté des écorces est prescrit en boisson, en bain et bains de vapeur pour traiter les
rhumatismes et les œdèmes locaux.
Maesobotrya floribunda Benth. var. vermeuleni (de Wild.) J. Léonard
HERBIER : 2020 Impfondo, piste de Dongou.
NOMV E R N A C U L A I R E : Enyélé : dikokatshie.
Cette espèce, la seule d u genre à avoir des fruits bleus, est employée, dans la région
d'Impfondo, pour soigner les lépreux (décocté des écorces en boisson et en bains).

Mallotus oppositifolius (Geisel.) Mü11. Arg.


HERBIER : 2061, Impfondo, piste de Mohitou.
NOMV E R N A C U L A I R E : Bondjo : mudzindo.
Contre les crises d'épilepsie, les Bondjo prbconisent l'administration d u jus des feuilles
en instillations oculaires.

Mallotus subulatus Mü11. Arg.


HERBIER : 268 chutes de la Foulakari.
NOMV E R N A C U L A I R E : Laadi : nkunkuma.
Dans la région de Brazzaville, la plante est employée pour le traitement des douleurs
intercostales ou lombaires : écraser les écorces, extraire le jus par expression et l'appliquer
aux points névralgiques après scarifications épidermiques.

Manihot utilissima Pohl.


Le jus des feuilles de manioc est utilisé, dans la région de Brazzaville, comme collyre
pour soigner les ophtalmies e t tuer les filaires; les Kata s'en servent pour oindre les plaies
varioleuses après avoir baigné le malade.
Descoings signale que l'on peut soigner les maladies de peau avec les eaux de rouissage
d u manioc.

Manniophytum fulvum Mü11. Arg.


HERBIER: 27 route de Kinkala; 955 Komono, piste S.O. en forêt; 840 vill. de Kidzoua 1, route Kingoub-
Mayama.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : nkusa nkusa; Mbôsi : okusa, lekusa; ~Vzabi: kusa; Punu : mukukusa;
Laali : kukusa, mukusumu, mukusanga; TiB : mukuzengu; Yua : lekuso, likusha; Ndasa : lopono;
Mbaamba : lempono; Bongili, EnyélB, Songo : mokusa.
Cette liane est extrêmement commune aussi bien dans les recrûs forestiers que dans
les forêts denses à caractères primitifs marqués. Coupée, la tige exsude un liquide rouge sang
devenant rapidement poisseux à l'air; il est probablement à l'origine d u choix de cette plante
comme hémostatique e t cicatrisant dans le traitement des blessures, ainsi d'ailleurs que dans
celui des dysenteries, des hémorroïdes, des hémoptysies et de la dysménorrhée, en application
de la théorie de la signature.
Parmi les autres indications de la plante, il faut signaler que les Kôta en boivent le jus
comme calmant dc la toux e t la décoction coinme anti-blennoragique. Pour combattre la
tachycardie, les Mbôsi e t les Duma font mâcher les jeunes feuilles avec un kola et des graines
de maniguette. Dans la Sangha, le jus des feuilles est appliqué sur les dents cariées e t sert
au traitement de diverses affections cutanées, parasitaires ou non (dermatoses, mycoses,
urticaire, gale ou lèpre).
-
Certains féticheurs de la région de Komono-Sibiti soignentc-
la folie et l ' é ~ i l'e ~ s i en
faisant boire au malade le jus obtenu en pilant, avec de la canne à sucre, les écorces ou les
1
e

feuilles.-de. Manniophyton fuloum, de Triclisia sp., de Phyllanthus sp., d'Uacapa et de Drypetes


A. B O U Q U E T

Maprounea africana Mü11. Arg.


HERBIER: 42 route de Kinkala.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi: muntsangula; Beembe: kisiesie; T i é : kisese, kisiesie; Laali: esie; M b ô s ~ :
osiere, osicsie; Kôyô : itsetse, ensié; Akwa : etsetsu, etsetse.
Arbuste très commun dans les savanes à Hymenocardia acida, ainsi que dans les recrûs
et les forêts claires, Maprounea africana est considéré par toutes les populations de savane,
Koongo, Téké, et Mbôsi, comme un purgatif extrêmement énergique. 11 est particulièrement
indiqué dans le traitement de la constipation, de l'ascite, des œdèmes généralisés, de la
stérilité des femmes ainsi que des dérèglements ovariens.
Dans tous ces cas, le remède est constitué par les écorces du tronc ou des racines finement
pulvérisées, puis délayées dans de l'eau, du miel ou du jus de canne à sucre. Presque tous
les féticheurs insistent sur la nécessité de faire attention à la dose prescrite pour ne pas
provoquer une débâcle intestinale qui pourrait être dangereuse pour le malade.
En dehors de ses propriétés purgatives, M. africana est recommandé comme vermifuge;
dans le traitement des métrites et des vaginites, la décoction est prescrite en injections
vaginales, ou la pulpe de feuilles en ovule.
La ~ o m r n a d eobtenue en incorporant à de l'huile de palme, la ~ o u d r edes écorces, est
appliquée sur les macules lépreuses et les pustules varioleuses; elle agirait aussi sur les gales
infectées.

Maprounea membrmacea Pax & K . Hoffm.


HERBIER: 97 vill. de Kintélé; 274 chutes de la Foulakari.
NOM V E R N A C U L A ~ R E : Laadi : muutsangula wa saangi.
Cette espèce, très abondante au Congo, se rencontre surtout dans les formations
forestières plus ou moins denses. Les féticheurs lui attribuent les mêmes propriétés médicinales
qu'à M. africana et s'en servent de la même façon, pour soigner les mêmes maux.

Micrococca mercurialis Benth.


HERBIER: 53 route de Kinkala; 239 route de Tonkama, campement du chef de canton.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : laze; Mbôsi : oshongo; Kôyô : lendendze lakanga.
Cette rudérale est employée par les Laadi pour soigner les enfants fiévreux; les Mbdsi
en préconisent le jus contre les otites, les céphalgies et les filaires, en instillations nasales,
oculaires ou auriculaires selon le cas.

Microdesmis haumaniana J . Léonard


HERBIER: 226 route de Linzolo; 611 galerie de la Loualou, km 16 route Mouyondzi-Kindamba; 778
forêt de la Bouenza; 937 Komono, piste S.O. en forêt; 1024 vill. de Moutséné-Batéké, piste de
Bouba; 1333 Mossendjo, galerie forestière après le terrain d'aviation.

Microdesmis puberula Hook. f .


HERBIER: 1280 chantier Fouët, route de Mayéyé; 1202 vill. de Vouala Mongomo; 1363 Mayoko; 1420
piste forestière à 3 km de Mayoko vers la Louéssé.

Microdesmis sp.
HERBIER: 243 route de Toiikama, bord de la rivière sur la route de droite (échantillon stérile).
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laali : mupinpina, muyingi; Y a a : mulima; Tié : osaa mpama; Nzabi : mupe-
pinda; Ndasa : kutii; Kôta: muyombi; Mbaamba: nkuti; P u n u : mubayila; Kôyô : lembanga lakolo;
Bongili: isudumbala; Bondjo : mulange, mupulu kutu; Bondjo, Enyélé : Songo : Bomitaba, musu-
kumbala, mutshumbala; Babinga : pipi; Laadi : nkaadi; Koongo : kikwama.
Très fréquents au Congo, les Microdesmis se rencontrent dans les vieilles jachères, les
recrûs, les bosquets déjà fermés, les galeries forestières, les sous-bois des forêts denses, sans
boisson, d'abord par cuillerées, puis par fractions de verre; pour les bébés encore au sein,
il faut enduire le bout du sein de la mère avec quelques gouttes de sève que l'enfant absorbera
en têtant.
Chez l'adulte, le Plagiostyles est plus généralement utilisé pour soigner les affections
broncho-pneumoniques e t les courbatures fébriles (décocté en boisson). Les écorces ont une
action révulsive et vésicante; incorporées à de l'huile de palme ou à du kaolin, pour éviter
les escares, elles sont employées en applications ou en frictions, dans le traitement externe
de toutes sortes d'algies, plus ou moins localisées : maux de côtes, de reins, céphalées, rhuma-
tismes, courbatures, etc. Pour calmer les fous et les agités, les Koongo leur administrent le
jus de la plante per os et les lavent avec la décoction aqueuse des écorces. Les Téké se
servent de la plante pour ralentir les battements du cœur.
Pour tuer les filaires qui sont dans le tissu conjonctif de l'œil, employer la sève comme
collyre; comme remède des morsures de serpents, appliquer sur la plaie les écorces pulpées;
on peut aussi en frictionner les galeux.
E n plus de ses propriétés médicinales, l'arbre est considéré comme un puissant fétiche :
c'est ainsi que, chez les Kôta, le sanctuaire secret du fétiche Nzobi est toujours installé sous
un Plagiostyles de belle taille et bien isolé. C'est sous cet arbre que le « Kaani » s'installera
pour rendre ses oracles e t ses jugements. Très nombreuses sont les formules de sorts, philtres
ou charmes, à base d'écorces de Plagiostyles, destinées à combattre les ennemis ou A se protéger
des attaques d'autrui.

Pycnocoma a f . chevalleri Beille


HERBIER: 2036 I m ~ f o n d o ;2041 I m ~ f o n d o ,le long du canal dlEpéna; 2077 Dongou, piste du bord de
la Motaba; 2143 vill. d'Enyélé.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Bondjo : etombo; Songo : mokukulu, lalawoin.

Cet arbuste est très commun dans les sous-bois forestiers de la Likouala; les feuilles,
vert glauque, à limbe décurrent sur le pétiole, sont marquées d'un réticulum typique. Très
réputées auprès de féticheurs Bondjo, Bomitaba et Songo, pour leur propriétés purgatives,
les racines sont consommées fraîches, rapées avec des noix de palme ou du riz.

Pycnocoma af. minor Mü11. Arg.


HERBIER : 1066 vill. de Bouba, foret aprbs les ~lantations;1543 vil]. d'Oyoué II, campement Akwamdo,
km 35 route Makoua-Kellé.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Tbkb : elolo; Akwa : fulebela.

Cette espèce m'a été indiquée, dans la région de Komono et sur la route de Makoua A
Kélé, comme purgatif très énergique à employer avec précaution.

Ricinodendron heudelotii (Baill.) Pierre ex Heckel. subsp. africanum (Mü11. Arg.) Léonard
HERBIER
: 961 vil]. de Makabala, route Komono-Sibiti; 1946 Kakamoeka, chantier S.F.N.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : V i l i , Yoombe : musangala, nsangala; Ndasa : musisango, sisongo; Mbaamba :
osongo; Lumbu: sanga sanga; Punu: mugembi; Laali: musanga : Y a a : mungele : Kôyô: musongo;
Nzabi : musimbe; M bôsi : songo; Bongili : isongo
Espèce de forêt dense que l'on retrouve aussi dans les recrûs et les vieilles jachères, cet
arbre est très souvent planté dans les villages comme piquet de clôture, puis conservé, après
son bouturage, comme arbrc d'ombrage. Il est à noter que les Congolais savent que les graines
sont comestibles mais ils ne les mangent qu'accessoirement et sans les apprécier.
Les indications médicinales de cet arbre sont très nombreuses et varient d'une région
à l'autre :
En boisson, la décoction des écorces est administrée contre la toux, la blennorragie,
les règles douloureuses et comme contrepoison.
A. B O U Q U E T

En lotions et en bains, elles sont prescrites comme fortifiant aux enfants rachitiques
ou prématurés et pour soigner les rhumatismes et les œdèmes.
La pulpe des feuilles ou des écorces est utilisée en applications contre les mycoses et
pour faire inûrir les abcès, furoncles et bubons. Le suc que l'on obtient par expression est
instillé dans l'œil contre les filaires et les ophtalmies.

Ricinus communis Linn.


NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi: puuluka, nkwakwadyagata; Lumbu: bandesani; Kôyô: lelembe; Bondjo:
rnigningu.
Koongo et Mbasi emploient fréquemment les graines de ricin comme purgatif : la dose
ordinaire pour un adulte est de une à deux graines le matin et le soir.

Sapium ellipticum (Hochst. ex Krauss) Pax


HERBIER: 379 rive gauche de la Foulakari; 348 Kinkala, route de Harnon.
NOM V E R N A C U L A I R E : Laadi : kinkeni, kilamba.
Les écorces de cet arbre sont utilisées dans la région de Brazzaville comme purgatif.

Sapium cornutum Pax


HERBIER: 2 route de Kinkala.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : L d i : ntiiti, rnutiiti; Ti6 : mutiri; Laali : rnukagni; Akwa : eyondo.
Petit arbre extrêmement commun dans les recrûs, les galeries et les îlots forestiers, de
la région de savane qui s'étend depuis Brazzaville jusqu'à 1'Alima et la Likouala.
Les Koongo s'en servent comme purgatif et anthelminthique (décocté des écorces en
boisson); le jus des feuilles est appliqué localement après scarifications épidermiques, contre
les douleurs intercostales et certaines dermatoses; il est instillé dans l'œil pour détruire les
filaires qui s'y trouvent.
Les Akwa font boire une grande quantité du décocté des feuilles aux femmes stériles
pour que le médicament en les faisant vomir et en les purgeant leur « lave le ventre ».

Spondianthus preussii Engl.


NOM V E R N A C U L A I R E : Bongili : eyoyoko.
Sandberg signale que (( la décoction des écorces est considérée comme laxative et se3
feuilles comme fébrifuge ».

Tetrorchidium congolense J . Léonard


HERBIER: 1858 vill. de Kingani, en forêt après les plantations.
NOM V E R N A C U L A I R E : Thkd : mutél8.
Cette espèce se rencontre parfois dans les forêts denses de la région de Komono-Zanaga;
elle est prescrite par les féticheurs téké comme anti-diarrhéique.

Tetrorchidium didymostemon Pax et K . Hoffm.


HERBIER : 275 chutes de la Foulakari; 935 Kornono, piste S.O. en forêt; 396 village de Karnpa, près de
Mbarnou, bords de la Missakou.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : dila (larmes) ; Beembe : mudidi; Y a a , Laali : rnuliri nzondo, nzondoliri,
lilindjorno; Téké : rnulili, rnudiri; Punu, Dtima : nzondo leedi; Kôta : niodze; Ndasa : niodu;
Mbaamba: onzenza; Mbôsi : okelci odjindza; Kôyô : onziendzie; Mbôsi, Kôyô, Akwa : ornama,
ornamayi; Bongili: elombe, elornbi bundu, indjieli; Enyélé: koiî; Babinga : djene; Bekwil : eti, eki.
Très commun dans tout le Congo, cet arbre existe dans presque tous les recrûs, les
formations secondaires, les galeries forestières, ainsi qu'en bordure des forêts denses.
qu'il soit possible de déterminer, en dehors d'une afinité générale pour les endroits humides,
ni les aires de répartition, ni les exigences écologiques propres à chaque espèce.
Les féticheurs emploient indifféremment l'espèce ou la variété la plus facile à récolter
sans jamais, semble-t-il, avoir remarqué une différence dans l'activité propre à chaque espèce;
il n'y a d'ailleurs, dans chaque langue, qu'un seul nom pour les désigner toutes.
Comme beaucoup d'Euphorbiacées, les maux de ventre représentent l'indication pri-
mordiale des Microdesmis soit qu'il s'agisse, de façon très générale, de douleurs gastro-
intestinales avec coliques ou diarrhées, soit qu'il faille entendre, selon le sexe du malade, les
troubles ovariens, la stérilité, les avortements répétés ou bien les affections gonococciques
et l'impuissance sénile.
Les traitements varient beaucoup d'un féticheur à l'autre, car la plante est très souvent
associée à d'autres végétaux tels que Harungana madagascariensis, Phyllanthus discoideus,
Emilia coccinea pour le traitement de maux de ventre des femmes, Combretodendron africanum,
Trichilia sp., Piptadeniastrum africanum pour les affections gastro-intestinales.
Les jeunes feuilles de Microdesmis sont mâchées lorsqu'on est grippé ou que l'on souffre
de la gorge; le jus est prescrit en instillations contre les otites; il est appliqué sur les morsures
des serpents; il sert à préparer un bain de vapeur destiné au traitement des rhumatismes.
Les Microdesmis entrent aussi, à titre divers, dans de nombreuses mixtures utilisées
pour se protéger des sorciers, pour avoir de la chance, ou pour faire triompher sa cause devant
un tribunal.

Neoboutonia africana Mü11. Arg.


HERBIER : 1020 vill. de Ngokamina II, route Komono-Zanaga, 1332 vill. de Mouila, km 10 route Mossendjo-
Dolisie; 1767 Mts. Ndoumou aprBs le vill. dlIsièlé; 1900 vill. de Les Saras.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Yoombe; Lumbu, Tsaangi: musinga; Yoombe : musinga ma yombi; Vili : nvulu
masi; Téké : mupuku puku; Mbaam,ba : omposo endza, omposo amuolo (de l'eau).
Assez commun dans les zones humides ou marécageuses du Mayombe et du Chaillu,
cette espèce y est considérée comme un drastique violent, pouvant être dangereux, à employer
avec précautions. La partie la plus active de la plante est constituée par les écorces de
racines; elles sont employées soit pulvérisées, soit après décoction, mais toujours absorbées
avec des noix de palme ou des tubercules de manioc rouis.
L'emploi de cette drogue est interdit aux femmes enceintes sauf si elles désirent avorter.

Neoboutonia canescens Pax.


NOMV E R N A C U L A I R E : Bekwil : débou.
Chez les Bekwil, d'après Sandberg, (( l'écorce est utilisée en décoction comme vermifuge
et laxatif D.

Phyllanthus amarus Schum. et Thonn.


et espèces affines.
HERBIER : 312 Kinkala (P. niruroides Mü11. Arg.) - 900, bords du Djoué (P. Niruri) - 936 Komono;
1318, route Mossendjo Mayoko, km 10 (P. amarus Schum. & Thonn.).
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laali : mundziri; Y a a : misikama; Ndasa : nduku, sadanse; Kôla : bandéké;
Mbôsi : ebanbatshi, intana; Kôyô : olia apoko (du village) ; Bondjo : t é t é ; Songo : ~igulu.
J e regroupe ici tous les renseignements obtenus sur les Phyllanthus herbacés que les
féticheurs congolais emploient sans distinction d'espèce et qu'ils désignent par le même nom,
quand ils en ont un.
Le jus de ces plant,es est prescrit, en boisson, contre les maux de côte et la tachycardie,
ainsi que comme anti-blennorragique, anti-diarrhéique et contre la stérilité des femmes. En
instillations auriculaires il sert au traitement des otites et en applications locales il ferait
mûrir les furoncles ou les abcès.
Dans la Sangha, les graines ou les fruits mûrs sont considérés comme ayant des propriktés
vermifuges.
122 A. B O U Q U E T

Phyllanthus discoideus (Baill.) Mü11. Arg.


HERBIER : 932 Komono; 1082 vill. de hlitsiba, aprés Rloetchè; 1761 Mts Ndoumou, après le vill. d'lsiélé;
1818 vill. dlOboté, piste Zanaga-Brazzaville.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Téké : mokagni; Ndasa : ipinga; Laali : mukanga; Nzabi : musangala; Bnbinga :
kangu.
Arbuste assez fréquent dans les recrûs forestiers des régions sud-ouest, il est employé
par les Téké, les Kôta et les Babinga pour soigner les maux de ventre, de reins, pour faciliter
les accouchements : il paraît même que l'absorption du décocté des écorces amènerait un
arrêt plus ou moins prolongé des règles.
En cataplasmes, la pulpe des jeunes feuilles incorporée à de l'huile de palme ferait avorter
les furoncles et les abcès.
Il est recommandé de faire manger au malade, comme légume, les feuilles assaisonnées
avec du sel, de l'huile e t de la viande, dès que l'on soupçonne que sa maladie peut avoir une
origine diabolique ou être le fait des attaques d'un sorcier.

Phyllanthus muellerianus ( O . Kuntze) Exell


HERBIER: 2012 Impfondo, piste de Mohitou.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Enyélé : bulongo; Songo : ibembe, kalabé; Babinga : mbolongo, diose.
Ce Phyllanthw lianescent, trés caractéristique par ses stipules épineux, ne se rencontre
au Congo que dans les régions frontalières du Cameroun et de la R.C.A. (Sangha et Likouala).
Dans ces régions il sert à soigner les affections bronchiques, et l'anémie (décocté des
feuilles en boisson). La poudre des écorces sèches est prisée contre le coryza et la sinusite.
La poudre de charbon des racines, mêlée à de l'huile de palme est mangée contre les maux
d'estomac e t comme anti-vomitif.

Phyllanthus af. polyanthus Pax


HERBIER: 1561 vill. de Kounda, route Ouesso-Makoua
NOMvERNacuLAInE : Bokiba : bokanibu.
J e rapporte provisoirement à cette espèce un Phyllanthus arbustif dont les écorces sont
utilisées par les Bokiba, comme vomitif, dans le traitement des œdkmes généralisés.

Phyllanthus sp.
HERBIER : 1130 de Mafoula à Misasa-Batéké; 1367 Mayoko, piste après la Gendarmerie; 1407, 1426,
piste forestibre de Mayolio à la Louéssé.
Noms V E R N A C U L A I R E S : Y w : obe ontshe; Tié : legenge, mbenge; Tkkb: limpeti; Nzabi : ikuli, buloange.
Arbuste lianescent assez fréquent dans la Bouenza-Louéssé, où il est employé par les
Téké et par les Duma pour soigner la blennorragie et les maux de côtes : le traitement
consiste à manger les feuilles accommodées en légume avec huile, sel, poisson ou viande;
elles auraient un goût acidulé rappelant celui de l'oseille.

Plagiostyles africana (Mü11. Arg.) Prain


HERBIER : 185 route de Linzolo; 205 route après Mouta~npa-Vieux;297 galerie forestière après Moutanipa;
824 vill. de Matsia, route de Tsomono.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi: kitsema, tserna, tchitsema; Yoombe, V i l i : libuma; Téké, Laali, Tié:
vulu, nvula; Ndasa : ivla; Mbaamba : vla, evula; Kôta : vula; Nzabi : nvula, invulu; Punu :
libula; Bongili : ibula; Mbôsi : vula; Akwa : evula; Kôy6 : otsakwa.
Très commun dans tous les sous-bois des forêts secondaires, P. africana compte certai-
nement parmi les espèces les plus couramment employées de la thérapeutique locale.
Les féticheurs congolais s'en servent pour traiter les jeunes enfants, soit qu'ils aient
des vers ou qu'ils soient constipés, ou encore s'ils présentent une rate dilatée. Le décocté
des écorces ou le jus des feuilles est administré, selon l'âge de l'enfant, en lavement ou en
D'une façon très générale, c'est avec Plagiostyles le médicament de choix pour soigner
les bébés qui ont une grosse rate : la mère se passe les écorces fraîches sur le bout du sein,
pour que le bébé absorbe le remède en tétant.
A dose plus élevée, c'est un drastique violent, utilisé avec précaution dans le traitement
des maux de ventre, des empoisonnements, de l'ascite e t des œdèmes généraux; le traitement
est constitué soit par quelques gouttes de sève absorbées dans un verre de vin de palme ou une
banane mûre, soit par le décocté des écorces à boire par doses fractionnées dans le courant
de la journée, soit encore, dans les cas les moins graves, par les feuilles mangées comme légume
avec de la viande ou du poisson. Cette préparation est aussi prescrite comme antiblennor-
ragique, dans les cas d'hématurie, et comme vermifuge.
Dans la Sangha et la Likouala, les féticheurs se servent de la plante pour soigner la
coqueluche e t les toux convulsives.
La sève ou la pulpe des écorces est appliquée en cataplasme, p.ansement humide sur
les abcès, furoncles e t bubons pour les faire mûrir; elle sert à oindre ou a frictionner le malade
qui souffre de douleurs musculaires ou articulaires telles que rhumatismes, maux de côtes
ou de reins. Contre les courbatures fébriles, un remède assez prisé consiste à frictionner
le malade avec un mélange d'écorce de Tetrorchidium, racines de Cyperus articulatus e t fruit
de Buchholzia, puis à le soumettre à l'action de la vapeur chaude de la décoction des écorces
de Tetrorchidium.
C'est aussi le traitement que l'on applique au sorcier blessé au cours des combats noc-
turnes qu'il a livrés aux esprits ou à d'autres sorciers plus puissants que lui; mais alors il
faudra, en plus, lui donner à boire un peu du décocté en le faisant couler sur une lame de
couteau rougie au feu.

Thecacoris Iucida (Pax) Hutch.


HERBIER : 598 rive gauche de la Foulakari; 1871 forêt après le vill. de Mibama, 3 k m avant Kingani.
NOM V E R N A C U L A I R E : Téké : pindza.

Dans la région de Zanaga, le jus des feuilles ou des écorces, mélangé à de la canne à
sucre, est donné à boire, à raison d'un verre matin e t soir, aux malades syphilitiques.

Uapaca guineensis Mü11. Arg.


Cette espéce pousse dans les savanes arborées qui s'étendent depuis la vallée du Niari,
jusqu'au bassin de 1'Alima e t de la Likouala en passant par les plateaux batéké.

Uapaca heudelotil Baill.


HERBIER: 1283 chantier Fouët, route de hiayoyé, sous-préfecture de Sibiti.

11 se rencontre principalement dans les forêts sèches.

Uapaca paludosa Aubr. Sr Léandri


I~ERBIER
: 48 rive gauche de la Poulakari; 897 bords du Djoué; 1107 vil]. de krakaga, roiile Konionu-
Zanaga; 1346 hfossendjo, piste apibs la gendarmerie; 1866 vill. de hlibarna, 3 k m avant Kingani.
NOMSVERNAcuLAlnES : Laadi: nsambvi; v i l i , I'oombe: nsarii, sanuri, musanvi, iisandzi; Téké: mushama;
Laali, Tié, Yaa : rnusiania, mushiama; Ndasa : inushami; hfbaamba : ontshiami; Kôla : u tshienbi;
Nzabi : musembi; Punu : musan f i ; Mbôsi : osirigi, oshiengi; Kôyô : otsienge; Akrva : otsingi, esingi;
Bongili : siengé, musiengi; Songo: singi.
Toutes ces espèces sont également employées par les féticheurs qui se servent indiffé-
remment de l'une ou de l'autre selon sa prédominance dans le lieu où ils se trouvent; elles
portent toutes le même nom vernaculaire.
Comme expectorant, dans le traitement des affections rhinopharyngées ou pulmonaires,
il est recommandé de faire boire la tisane de racines, par doses fractionnées dans le courant
de la journée. Lorsqu'il s'agit de forme grippale avec céphalées, fièvre ou courbatures fébriles,
126 A. B O U Q U E T

la médication est complétée par la prescription de hains de vapeur toujours avec le même
décocté et de frictions avec les marcs résiduels.
La stérilité des femmes ainsi que leurs troubles ovariens, la dysenterie et les empoison-
nements alimentaires sont justiciables d'une thérapeutique à base d'écorces de racines ou
de tronc d'Uapaca, toujours utilisées sous forme de décoction à boire dans la journée.
Ce même produit sera utilisé en bains de bouche et gargarismes contre les maux de
dents, en bains de vapeur contre les rhumatismes et les œdèmes locaux, en lavement contre
les hémorroïdes, et en bains, comme fortifiant des enfants rachitiques ou prématurés.
La pulpe des feuilles ou des écorces mélangée à de l'huile de palme est employée en
applications contre les furoncles et les migraines, en frictions pour fortifier les enfants qui ne
marchent pas et en complément de traitement pour les douleurs rhumatismales.

Camptostylus mannii (Oliv.) Gilg


HERBIER : 1557 vill. de Mondeko; 1592 Oiiesso; 1642 « Sangha-Bois >> chantier de Mangokélé; 1609 vill.
de Katy-Katy; 1568, vill. de Kounda; 926 vill. de Moutéké, route de Mossendjo (?).
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Bongili : esandza, isliiandza; Kôta : baku; Babinga : yangali.
Ce petit arbre n'existe a u Congo que dans les régions forestières du nord-est, en bordure
de la Cuvette congolaise proprement dite; il apparaît, en même temps que la grande forêt,
dès que l'on franchit la Mambili, et se rencontre ensuite fréquemment dans les sous-bois jusqu'à
la frontière du Cameroun et du Gabon.
Dans toute la Sangha, les racines, qui ont une odeur piquante, sont employées, sous
forme de poudre nasale, contre le coryza et les céphalées. Cette médication serait aussi utilisée
pour calmer les fous.
Le décocté des écorces est donné en boisson comme fébrifuge, mais il peut aussi servir
à panser les plaies et même, en instillations oculaires, à traiter les filaires.
Dans les environs de Mossendjo, un féticheur téké utilise, en applications locales, pour
soigner les œdèmes, les écorces d'un arbre dont les feuilles ressemblent beaucoup à celles de
C. mannii. Les échantillons malheureusement stériles ne permettent pas une identification
certaine, mais laissent supposer que cette espèce, ou une espèce voisine, se retrouverait aussi
dans les forêts du Chaillu et peut-être du Mayombe.

Calonchoba glauca ( P . Beauv.) Gilg


HERBIER : 1127 Wafoula à Mitsasa BatCké; 1819 piste de Brazzaville.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Mbaamba : odiiidugu; Y a a : mukeme.
Quoique assez courant, cet arbre n'est guère employé dans la thérapeutique locale :
les Kdta lui attribuent des propriétés aphrodisiaques, tandis que, dans la même région, les
Téké appliquent le jus des feuilles sur les tempes pour soulager les migraines.
Les Yaa aspergciit les tombes avec du jus des feuilles délayé dans de l'eau pour en
éloigner les revenants.

Calonchoba welwitschii (Oliv.) Gilg


I I E R B I E: ~138 route de Icinkala.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi: nteela; Laali, Beembe: kikwaka; Yoombe, V i l i : kikwaku; Nzabi: ikamba;
Mbôsi: olshial~a;Kôyô: ososi; Akwa: oshaka; Bongili : ibata ibolaki; Bokiba: gbobata; Belcwil :
gogoba, soalar; Babinga : sioko; Bondjo : bolonlaki.
Cette espèce est très largement répandue dans tout le Congo, sauf dans les régions périodi-
quement inondées de la Cuvette, où il devient rare par suite des conditions écologiques
particulières à cette région; ce n'est pas non plus un arbre de forêt dense, mais plutôt de
recrûs et de forêts secondarisées.
Très employé en médecine africaine, les indications de la plante varient beaucoup avec
les groupes ethniques.
Les Koongo emploient les feuilles et les écorces, sous forme d'emplâtres ou de cata-
plasmes, pour faire mûrir les abcès et soigner les affections bronchiques et les rhumatismes.
Dans le Kouilou, la pulpe d'écorces, additionnée d'huile de palme, sert à traiter les galeux.
C'est aux affections intestinales et au déparasitage que les Téké réservent cette plante
(jus des écorces en boisson ou en lavement), tandis que dans la Sangha le jus des feuilles est
prescrit en instillations nasales comme anticéphalgique.
D'autres indications paraissent moins générales : près de Pikounda, un féticheur se sert
des feuilles pilées avec d'autres espèces végétales pour réduire en massant les fractures avant
de poser des attelles; dans le Kouilou, un autre les utilise pour soigner la trypanosomiase;
près de Sibiti on panse le cordon ombilical des nouveau-nés avec de la poudre de feuilles
sèches.
Sandberg signale que dans la Haute Sangha, « la plante est prescrite comine vermifuge,
pédiculicide, et en poudre nasale contre le coryza ».
Enfin, comme C. glauca, cette espèce a la réputation de chasser les mauvais esprits :
il est recommandé, après l'enterrement, d'arroser la tombe avec le décocté des tiges pour
empêcher que l'esprit du mort ne revienne tourmenter les vivants.

Dovyalis sp.
HERBIER: 1147 piste de Gonaka à Antangui.
NOMV E R N A C U L A I R E : Yaa : kingma.
Cet arbuste épineux, à feuilles légèrement dentées, asymétriques et velues, est employé
dans la région de Zanaga pour soigner la blennorragie : la plante est d'abord passée au-dessus
du feu, puis écrasée et malaxée dans de l'eau; après filtration, le liquide recueilli dans un
verre est absorbé dans le courant de la journée.

Onchoba spinosa Forsk.


HERBIER: 521 bord de la Mboté.
NOMV E R N A C U L A I n E : Laadi : nsakala.
Cette espèce est considérée par les Laadi, Suundi et Koongo de la région brazzavilloise
comme une plante sacrée; elle guérirait toutes les maladies et protégerait des sorts et des
mauvais esprits. Il ne faut jamais en cueillir un morceau sans prendre soin de faire une
offrande à l'arbre (en général une pièce de monnaie) et de lui expliquer l'objet de la cueillette
et les résultats attendus de la médication.

Lindackeria dentata (Oliv.) Gilg


H I . . R B I E R : 696 vill. cle Mpariga; 1144 piste de Goiialia à Antangui.

NOMS V E R N A < : U I . A I i l E S : Télié : li1iï.om0; Bongili: IKl~eIlg010.


Ce petit arbre à ileur blanche, à fruit orange, assez commun dans la zone forestière
congolaise, est einployé dans la région de Komono pour soigner la folie : piler ensemble des
feuilles et des graines de Garcinia kola., délayer le jus obtenu dans un verre d'eau, donner à
boire; la médication est à renouveler trois fois par jour.
Les Bongili, d'après Sandberg, « pour traiter le mal de tête, instillent la décoction des
racines dans les narines ».

Lindackeria poggei Gilg


IIERBIER: 1696 rive droite de la Sangha.
Cette espèce, particulière aux formations ripicoles, est employée dans la région de
Pikounda pour soigner les céphalgies.
128 A. BOUQUET

Poggea kamerunensis Gilg


HERBIER : 610, 645 galerie forestière de la Loualou, route Mouyondzi-Mayama; 944 Komono; 1061 vill.
de Bouba; 1179 vill. de Bouyala.
NOMV E R N A C U L A I R E : filbaamba : nanga bilembi.
Arbuste atteignant 1,50 m de hauteur, fréquent dans les forêts denses de la vallée de
la Bouenza et du massif du Chaillu, assez rare ailleurs; il est caractérisé par des feuilles d'un
vert glauque, dentées assez longuement acuminées, à reticulum très saillant sur la face
inférieure qui a ainsi un aspect gaufré, tandis que la face supérieure parait unie et comme
vernissée. Les fruits sont curieusement ailés.
Les K6ta en mangent les feuilles avec des graines de maniguette comme aphrodisiaque,
tandis que, toujours dans la même région, les Téké l'utilisent comme fébrifuge (décocté en
boisson A la dose d'un demi-verre par jour).

Scottelia coriacea A. Chev. ex Hutch. & Dalz.


: 1528 km 5 route de Makoua-Fort Rousset.
HERBIER
Les écorces de cet arbre servent dans la région de Makoua pour soigner les maux de
ventre (décocté en boisson).

Atractocarpa olyriformis Franch.


HERBIER : 368 rive gauche de la Foulakari; 1740 vill. dlIeièré, route Sihiti-Zanaga.
NOMV E R N A C U I . A I R E : Laadi : kangaya dya maamba.
Dans les régions de Brazzaville et de la Bouenza-Louéssé, les racines sont consommées
pour soulager les douleurs rénales et pour fortifier les impuissants. Le produit obtenu en faisant
bouillir dans de l'eau les racines de cette graminée et de papayer, est donné A boire, A raison
d'un verre matin et soir, pour combattre les maux de ventre.

Chevalierella congoensis A. Cam.


HERBIER : 387 rive gauche de la Foulakari.
Nonr V E R N A C U L A I R E : Laadi : kangaya dya maamba.
Pour traiter les débuts de hernie, il est recommandé de boire le jus extrait des tiges ou
des racines.

Cymbopogon citratus Linn.


NOMV E R N A C U L A I R E : Laadi : luge Iwa ntsunga.
La tisane de racines de citronnelle est donnée aux enfants comme calmant de la toux.

Cymbopogon densiflorus (Steud.) Stapf.


HERBIER: 118 vill. de Mikatou.
NOMV E R N A C U L A I R E : Laadi : lwangu-lwangu.
Le jus de cette Graminée est employé par les Laadi comme calmant des affections
bronchiques; la dose habituelle est d'un verre deux fois par jour. Contre les crises d'asthme,
le remède serait plus actif en y ajoutant des feuilles de Brillantaisia patula. Certains féticheurs
s'en servent aussi pour calmer les fous.

(1) DBterminations botaniques enectuées par H. JACQUES-FÉLIX(Muséum national d'histoire naturelle - Paris).
Digitaria sp.
HERBIER: 898 bords du Djoué.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Koongo : matiabu tiabu.
Le mélange de cette plante e t de « Palette de peintre » sert à préparer une tisane diurétique

Eleusine indica (Linn.) Gaertn.


NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi: kimbandzya; Mbôsi : ekolabaa; Kôyô : esala mbendza, shakala nbendza.
La décoction des racines est donnée en boisson aux malades atteints de tachycardie.
La pâte obtenue en les écrasant avec de l'huile de palme et du kaolin est appliquée sur le
front comme anticéphalgique. Ces mêmes racines, carbonisées puis pulvérisées sont appliquées,
après scarifications épidermiques, comme calmant des douleurs intercostales ou rénales;
la poudre ainsi préparée servirait aussi pour tuer les filaires passant dans les muqueuses
oculaires.

Eragrostis ciliaris (Linn.) Link.


NOMSV E R N A C U L A I R E S : T d k d : kumbu kumbu; Baya: lumba lumba.
Descoings signale que « l'infusé est donné en boisson contre les maux de ventre e t que la
plante passe pour chasser les esprits ».

Zmperata cylindrica (Linn.) P. Beauv.


NOMSV E R N A C U L A I R E S : K ô y ô : ondongo; Akwa . dongo.
Chez les Kôy13 la racine passe pour être galactogène : elle est donnée à manger aux nour-
rices. Les Akwa prétendent que, avalée avec de l'huile de palme, la poudre de neuf jeunes
pousses, préalablement torréfiées sur une tôle, produirait un effet aphrodisiaque certain.

Paspalum conjugatum Berg.


Noms VERNACULAIRES : Tékg : ilaka; Ndasa : niola; Yoombe : likele.

Les Kôta utilisent la plante pour soigner les traumatismes de l'œil : passer les feuilles
au-dessus d u feu pour les ramollir, ajouter un peu de sel, écraser entre les doigts e t mettre
le jus sur la taie : ce traitement serait spectaculaire à condition d'être appliqué immédiatement.
Dans le Mayombe, les feuilles de ce Paspalum, de divers Macaranga et de Renealmia
servent à la préparation d'un bain de vapeur destiné aux malades fiévreux. Les Téké font,
avec le jus de la plante e t de l'huile de palme, une pommade, qu'ils appliquent a u x points
douloureux, après avoir légèrement scarifié l'épiderme du malade, pour soulager céphalées
et maux de côtes.

Paspalum scrobiculatum Linn.


HERBIER : 90ft vill. de Madingou route Komono-Zanaga.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Ndasa : banialia; Mbaamba : esinga, kisinga.
Cette plante a pratiquement les mêmes usages que l'espèce précédente.

Pennicetum hordeoides Steud.


HERBIER : 68 route de Linzolo, vill. de Moutampa.
NOMV E R N A C U L A I R E : Laadi : ntembia nvula.
Pour soigner les douleurs lombaires ou intercostales, les Laadi appliquent, localement,
avec ou sans scarifications épidermiques préalables, le jus obtenu en écrasant la plante
fraîche.
130 A. BOUQUET

Pennicetum polystachyon (Linn.) Schult.


HERBIER: 144 vill. de Nvouanga, k m 40 route de Kiiikala; 1482 vill. d'otendé, sous-préfecture de
Fort-Rousset.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : ntembia nvulû; Kôyô : isondo; A k w a : isondzo; Téké : rigungula.
Contre les douleurs internes, prendre beaucoup de graines, les faire cuire et appliquer
sous forme de cataplasme; Descoings signale un traitement analogue contre les maux de
côtes et les luxations d'épaule. Les ICÔyô utilisent comme désinfectant des plaies le jus de
la plante : cette médication, au dire des utilisateurs, serait aussi douloureuse qu'une appli-
cation d'alcool à 950, ce qui d'ailleurs ne les empêchent pas de s'en servir pour soigner les
conjonctivites.

Pennicetum purpureum Schum.


NOMSV E R N A C U L A I R E S : Suundi : mudyaata, ndyaata.
Dans la vallée du Niari le jus des feuilles est prescrit en gargarismes et eri bains de bouche
contre les affections buccales, les gengivites et les aphtes.

Pseudochinolaena polystachya ( K.B. K.) Stapf


HERBIER: 1306 route Mossendjo-Komono vers le k m 20.
NOMV E R N A C U L A I R E : P u n u : muyeni.
Pour favoriser la conception et combattre la stérilité des femmes les Punu préconisent
l'usage biquotidien du décocté de la plante en bain de siège ou en injections vaginales. E n
lavement ce remède est applicable a u traitement des diarrhées dysentériformes.

Rhynchelytrum amethysteum E . Chiov.


NOMSV E R N A C U L A I R E S : Téké : ndundungu.
D'après Descoings, les Téké se servent du jus des feuilles comme cicatrisant des plaies
dues aux puces-chiques; il pourrait aussi être appliqué préventivement pour en diminuer
les attaques.

Setaria barbata Kunth.


NOMSV E R N A C U L A I R E S : Baya : wawa.
Les Baya emploient le jus de la plante en frictions contre l'épilepsie (Descoings).

Setaria chevalieri Stapf ex A. Chev.

Setaria megaphylla Dur. & Schinz.


HERBIER: S . aff. megaphylla: 242 route de Tonkama, bord de la rivière sur la route de droite.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : kangaya; V i l i : nkangania; Kôta : dinguguku; iYzabi : inasoso; Mbôsi:
wowongo; Kôyô: iwowongo; Laali: kinsigni; Y a a : niakeningene; Bomitaba: mokukulu; Bondjo:
bukukulu; Bongili : ingongo, ngongo; Songo : ngoo.
Ces deux Setaria sont extr&mement réputés dans tout le Congo comme antiblennorra-
gique : la partie médicinale est la racine employée sous forme de décoction dans du vin de
palme, d'ananas, ou plus simplement d'eau, en général seule, parfois avec celles de Cassia
occidentalis ou de Ficus exasperata. Le remède est administré per os à raison de trois verres
répartis au cours de la journée. Il est aussi prescrit aux femmes enceintes lorsqii'elles ont mal
au ventre et pour faciliter leur délivrance.
E n cas de douleurs se frictionner avec le jus de la plante; on peut aussi appliquer au
point névralgique, après y avoir pratiqué de petites scarifications, une poudre obtenue en
pilant la plante préalablement torréfiée.
Avec Cissus aralioides, Selaginella, ce Setaria sert à préparer un bain destiné à combattre
les fièvres surtout si elles sont dues à la rencontre fortuite d'un mauvais esprit.

Streptogyne gerontogaea EIook. f .


IIEIIBIER : 71, 160 route de Linzolo, vill. de Xloutampa.
KOMSV E R N A C U L A I R E S : Laali: masinungo; Laadi: mana mango; Beembe: matchi nongo; Kôyô: bondji;
Bondgo : musansanga.
Cette graminée des sous-bois forestiers est tout à fait remarquable par ses épis extrê-
mement collants dont il est parfois dificile de se débarrasser; peut-être faut-il voir là une
des raisons de l'utilisation médico-magique de cette plante ?
Dans la thérapeutique courante elle est en général employée avec Costus afer, Allo-
phylus sp., Cola, Tabac dans le traitement de différentes algies plus ou moins localisées telles
que maux de &es, de reins, rhumatismes; avec Piptadeniatrurn, Microdesmis, Combreto-
dendron et Trichilia, elle est considérée comme emménagogue et antiabortif (décocté en
boisson).
Plante magique, elle entre dans la confection de philtre d'amour capable de retenir la
femme la moins consentante. Dans la région de Zanaga certains féticheurs s'en servent,
comme je l'ai vu faire à Komono avec Scoparia dulcis pour pratiquer l'épreuve dite du lavage
de mains (voir Ire partie page 29).

Trichopterlx fructiculosa Chiov.


HERBIER: 201 route de Linzolo, à Moutampa.
Remède des affections rhumatismales, elle est employée soit en bain de vapeur (on
ajoute alors pour préparer le décocté qui servira à la fumigation des racines de Schweinkia
arnericana, Annona arenaria, Ochna afzelii), soit en applications locales après scarifications
épidermiques.

Gnetum afrlcanum Welw.

Gnetum buchholzianum Engl.


HERBIER: 1820 village d'oboté, piste de Brazzaville.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laali : nfumo; Kôyô : koko.
Très largement répandues dans tout le Congo, ces deux espèces se rencontrent dans les
formations forestières même récentes, îlots ou recrus pourvu qu'ils soient suffisamment
fermés. Affectionnant les lieux humides ce sont de petites lianes, très volubiles, à feuilles
opposées d'un vert tendre. Comestibles, ces feuilles sont particulièrement appréciées des
I<oongo nord-occidentaux qui en font une très grande consommation.
Les feuilles mondées sont vendues sur les marchés soit entières sous forme de paquets
soigneusement ficelés, soit coupées en fines lanières, prêtes pour la cuisson. Jeunes et tendres
elles ont un goût de noisette assez agréable.
Les feuilles préalablement mâchées sont appliquées comme emplâtre sur les furoncles
pour les faire mûrir plus vite, tandis que la liane, coupée en petits morceaux, sert à préparer
une tisane qui rendrait les accouchements plus faciles e t moins douloureux.

Allanblackia floribunda Oliv.


HERBIER: 1150 vil]. de Bandzik, k n ~10 route de Zanaga à Ilambama; 1178 vill. de Bouyala.
132 A. B O U Q U E T

Allanblackia sp.
HERBIER : 1536 vill. d'0youé I I , route de Rlakoua-Ké11é Icni 4 6 ; 1601 vill. de Kati-Kati, route Ouesso-
Makoua; 1675 Ekélimba Chantier; 1073 vill. de Mitsiba, après Moetché.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : (s'appliquent aux deux espèces) Yoonibe: bundzi, mbandzi, muyondzo; V i l i :
mabene; Lumbu : muyondzo; Laali : mugnogiio; Téké : rnugnoye, mugnognoye; KÔ1a : lekeke;
Mbaan~ba: ognioyi; Akwa : okio; Bongili : boinbe kele, bonzonze; Sanga : bundji; Bekwil : niole,
linoal.
11 existe sûrement a u Congo plusieurs espèces d'Allanblackia médicinales, mais A. flori-
bunda est la seule que j'ai pu déterminer avec certitude. Il est à signaler que les féticheurs
se servent de la drogue sans attacher d'importance aux espèces qui la produisent, et, ainsi
que j'ai pu le constater moi-même, il leur arrive de les confondre avec Mammea africana.
D'une façon générale, les Allanblackia sont employés pour soigner les affections bron-
chiques (toux, asthme, bronchite, etc.) : le traitement consiste soit à boire par doses frac-
tionnées, le décocté des écorces ou des feuilles, soit à mâcher les écorces en avalant la salive;
en complément il est recommandé de faire une série de petites scarifications aux points les
plus douloureux e t de masser la poitrine du malade avec les marcs résiduels.
Dans le Mayombe, on fait boire aux malades atteints de blennorragie le jus obtenu en
pilant les écorces avec celles de Mammea africana, de la maniguette et de la canne à sucre.
Les Akwa se servent des écorces pour soigner les maux de ventre.

Garcinia epunctata Stapf


HERBIER: 1042 vill. de Aloutséné-Batéké, piste de Bouba; 1892 forêt du RIayombe près de Nvouti;
1906 gorges de la Loukoula à 6 km de Les Saras vers Pte-Noire.
Noms V E R N A C U L A I R E S : Téké : okuma sua; Yoombe, Vili : kibangu, tchibangii.
Ce petit arbre des sous-bois de forêts denses est reconnaissable h ses feuilles marquées
de lignes résineuses bien visibles par transparence. Elles sont employées dans le Chaillu pour
faire une soupe lorsqu'on a mal au ventre; Vili et Yoombe mangent les écorces comme
calmant de la toux.

Clarcinia huillensis Welw. ex Oliv.


HERBIER: 46 et 131 route de Kinkala.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : mufingu, m'fingu; Tié : mutshibu.
Très commun dans les savanes arborées de la région de Brazzaville et du plateau des
Cataractes, cet arbre a la réputation d'être un aphrodisiaque puissant : les racines sont
administrées sous forme de décoction à la dose d'un verre matin et soir. D'une façon plus
générale ce remède est prescrit contre les maux de ventre.
En gargarisme ou en bain de bouche, il est parfois employé pour soigner les maux de
gorge ou de bouche.
Le fruit est comestible : la pulpe acidulée est d'un goût assez agréable.

Garcinia kola Heckel


HERBIER : 327 Kinkala route de I-Iamon; 444 Moiileri; 1445 vil]. d'hbala, terre Okouéré, sous-préfecture
de Boundji.
NOMSVaRNAcuLAIREs : Laadi: kiseka kya maamba, ngaradia (la graine); Vili, Yoombe: nvutu; Laali:
munoye, miisori, mungari (la graine); Y a a : luyala; Mbaambu: muyale, ongale; Tsaangi, Punu:
lewundu; h'zabi :mubodi, tende (la graine) ; Mbôsi, Kôyô : otsende, otshiende, otshiendo, otshindo;
Bongili: otsiende eboto; Bekwil : ebet.
Assez commune dans les régions forestières, cette espèce est bien connue non seulement
pour les propriétés médicinales des écorces ou des feuilles, mais surtout pour le caractère
sacré des graines qui font obligatoirement partie de la panoplie de féticheur; vendues sur
les marchés, elles entrent dans la composition de presque tous les remèdes médico-magiques.
Consommées avec du vin de palme, elles nettoieraient le ventre et surtout, qualité fort
risée. donneraient de la force en amour.
Les feuilles et les écorces ont une odeur et une saveur piquante qui caractérisent bien
l'arbre: elles servent très généralement au traitement des affections eastro-intestinales
0 n
et
pulmonaires. Les Mbôsi utilisent le décocté des écorces pour combattre la stérilité des femmes
et faciliter l'accouchement : en boisson à raison de deux verres par jour t a n t que la grossesse
n'est pas déclarée, et ensuite du deuxième au sixième mois un verre chaque matin.
Comme diurétique e t décongestif pelvien, ainsi que dans les cas de blennorragie chro-
nique, les Téké et les K6ta préparent avec les écorces de G. kola e t de Nauclea latifolia une
tisane très réputée dans la région.
Les Vili attribuent a u x écorces des propriétés galactogènes. Les Bekwil et les Bongili,
d'après Sandberg, se servent du latex contre la gale e t des feuilles contre les poux.

Garcinia a f . mannii Oliv.


HERBIER: 776 forêt de la Boueriza.
NOM Y E R N A C U L A I R E : Laali : mungalili.
Le mélange du jus de tabac e t du latex jaune de ce Garcinia est employé dans lee
environs de Mouyondzi pour soigner les morsures de serpents.

Garcinia af. ovalifolia Oliv.


HERBIER: 267 chutes de la Foulakari.
Contre les maux de côtes, frictionner le thorax du malade avec la pulpe des feuilles.

Garcinia polyantha Oliv.


NOM V E R N A C U L A I R E : Songo : gbadani, ngali, ngambe.
Dans la Likouala, les écorces sont employées per os comme purgatif, dans le traitement
de la stérilité des femmes, et comme contrepoison. Les galeux sont frictionnés avec le décocté
des écorces puis oints avec le latex.

Garcinia punctata (31iv.


HERBIER: 285 chutes de la 1:oulakari; 1357 vil]. dlOboues, km 16 route Mossendjo-Mayoko.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : lukaya lwa mpakasa; Punu : kilakumbi.
Cette espèce est utilisée dans la région de Boko pour soigner les maux de côtes e t la
toux : le jus des écorces ou leur décoction aqueuse est donné à boire, tandis que la préparation
suivante est appliquée sur les points douloureux après scarifications épidermiques : jus des
feuilles de G. punctata additionné de poudre de chasse et de charbon de Schwenkia americana
et de Dichrostachys glomerata.
Les Punu se servent de la poudre d'écorces pour soigner les morsures de serpents.

Garcinia smeathmannii Oliv.


HERBIER: 727 forêt galerie de la rivière Moabi.
Le latex de cet arbre est prescrit, en instillations oculaires, contre les ophtalmies.

Garcinia sp.
1-IERBIER : 1950 vill. de Tchifouma, route du Cabinda.
NOMY E R N A C U L A I R E : Vili : mbura.
Les Vili se servent des écorces de cet arbre pour rendre le vin de palme plus fort.
134 A. BOUQUET

Mammea africana G. Don


HERBIER: 1434 piste du vill. de Bitsabanga à la Louessé; 1777 Mts. Ndournou au niveau du vill. de
Mandili; 1797 vill. de Malema-Mabiala, route Sibiti-Komono; 1811 vill. d'Andzo, piste de Zanaga
à Brazzaville.
NOMSVEnNAcuLAIREs : Nzabi : mubodi; Mbaamba : oboli; Yoombe : mboso; V i l i : nlcandika.
Grand arbre à latex jaune, abondant dans les forêts du Chaillu et du Mayombe, il est
très souvent utilisé pour soigner les affections génito-urinaires et comme vermifuge : écraser
les écorces avec des graines de maniguette et de la canne à sucre; faire macérer dans de l'eau
pendant 24 heures puis filtrer; donner à boire contre les troubles ovariens, les maux de ventre,
la blennorragie e t pour faciliter l'accouchement. Le décocté est employé en bains de siège
ou en injections vaginales contre les métrites e t les vaginites. Les Duma s'en servent, en
boisson, comme calmant des toux convulsives e t de la coqueluche, et, en bains, contre les
fièvres des enfants.

Pentadesma butyracea Sabine


HERBIER: 256 \dl. de M'Banzaiiguedi, sur l'aficienne route de Kinlcala.
NOMVERIVACUI.AIRE : Laadi: monsui.
Dans la région de Brazzaville, les écorces de Pentadesma sont quelquefois utilisées comme
aphrodisiaque.

Symphonia globulifera Linn. f.


HERBIER : 180 route de Kinkala; 1936 vill. de Boungolo, route S.F.N. près de Kaliamoeka.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : musongoti, nsnngoti; Mbaamba, Kbta : kandaa; Lazli : mungalili.
Cet arbre est assez commun dans les régions marécageuses, au bord des cours d'eau de
toute la zone forestière même très dégradée (recrûs, îlots ou galeries). A l'époque de la
floraison, il se couvre de magnifiques fleurs rouge vif, qui le font repérer de loin.
Les utilisations thérapeutiques sont sensiblement les mêmes que celles des autres
Guttifères : le décocté des écorces est prescrit en boisson contre la blennorragie, l'hématurie,
les maux de cœur ainsi que les maux de ventre des femmes dont il faciliterait aussi l'accou-
chement.
Le latex, recueilli par incision de l'écorce, sert à soigner les abcès, les furoncles ainsi que
la gale; les Kôta traitent les chancres avec une pommade à base de latex et de « toukoula ».
Contre les hémorragies nasales, les Téké recommandent d'aspirer le jus des feuilles. La
décoction des feuilles ou des écorces est employée, en bains de vapeur, pour soigner les
douleurs localisées, les rhumatismes ainsi que les œdèmes.
Pour avoir de beaux rêves, il faut, le soir en faisant sa prière faire brûler un peu de la
poudre obtenue en pilant des fleurs de Symphonia e t de roses, avec de l'encens, des graines
de maniguette e t huit noix de palme e t en incorporant au mélange quelques gouttes de
parfum.

Sanseveria sp.
Noms V E R N A C U L A I R E S : Téké: mbama; Mbaamba: lolengo; Mbôsi, Kôyô, Akwa: langa, ilanga, elanga;
hfbôsi : limelangue (langue de léopard); Bondjo : mbomu, mboma; Enyélé : ngongolo.
Les Sansévières se rencontrent dans presque tous les villages, où elles ont été introduites
comme plantes ornementales e t fétiches.
La décoction aqueuse de la plante est donnée en boisson pour soigner les maux de ventre,
les empoisonnements et la folie. Le jus obtenu par expression des feuilles est instillé dans
le conduit auditif et appliqué sur les abcès comme anti-inflammatoire; il set à frictionner
les rhumatisants. On l'utilise parfois, après l'avoir délayé dans de l'eau chaude, pour laver
les malades atteints de variole ou de varicelle.
La plante aurait le pouvoir d'éloigner la foudre. Lorsqu'on part en voyage, pour se
protéger des maléfices et éloigner les serpents que l'on pourrait rencontrer sur son chemin,
il faut se frotter le corps et plus particulièrement les jambes et les pieds avec le jus de
Sansévière.

Deidamia clematoides (Whright) Harms


HERBIER: 974, 1886 Ngokamina I I ; 1267 Sibiti, chantier Fouët, route de Mayéyé.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Ndasa, Mbaamba : otati (trois choses).
J e n'ai trouvé cette liane que dans le Massif du Chaillu et dans la vallée de la Bouenza,
où elle ne semble pas rare. Elle se reconnaît immédiatement ti ses feuilles trifoliolées toujours
accompagnées d'une vrille ou de l'inflorescence, terminée elle-même en vrille. Le pétiole est
orné vers le quart inférieur d'une grosse glande.
Les folioles elliptiques sont nettement mucronées, les nervures peu accentuées; les
fruits sont des capsules jaunes s'ouvrant à maturité en trois valves, laissant alors apparaître
des graines noires arillées.
Ndasa et Mbaamba prétendent que les feuilles consommées cuites, comme légume, 'avec
de la viande ou du poisson, auraient une action bénéfique sur les affections hépatiques et les
engorgements de la rate.

Illigera pen taphylla Welw .


H E R ~ I E:R1660 (< Sangha-Bois O, chantier de Mangokélé, sur la Ngoko.
NOM V E R N A C U L A I R E : Babinga : die hasua.
Assez commune dans toute la zone forestière de l'Afrique tropicale, cette liane n'est
considérée comme médicinale que par les Babinga de la Sangha : le jus des feuilles est donné
à boire dans les cas de respiration dificile ou d'essouflement intempestif.

Gampylostemon sp.
HERBIER: 1025 vill. de Moutséné-Batéké, piste de Bouba.
NOMV E R N A C U L A I R E : Téké : shele.
Comme remède ti l'impuissance masculine, les Téké de la région de Komono consomment,
avec des graines de maniguette, les feuilles d'une liane paraissant être un Campylostemon.

Hippocratea myriantha Oliv.


HERBIER: 699 vill. de hfpengui, km 26 route Mouyondzi-Makala; 2045 Impfondo, canal d'Epéna.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Beembe : luamba; Tkkk : kongo bololo.
Les écorces de cette grosse liane servent parfois, dans la région de Mouyondzi, a u
traitement des diarrhées dysentériformes. Le remède est ainsi préparé : des écorces de Hippo-
cratea myriantha, de Vitez madiensis, d'dnnona arenaria et des racines de papayer sont râpées
et mises ti macérer deux jours dans de l'eau; filtrer et donner à boire trois verres par jour,
de-l'extrait obtenu.
Toujours dans la même région, la poudre de charbon de racines et d'écorces d'Heisteria
parvifolia, additionnée de sel gemme, serait un excellent médicament des céphalées et des
maux de côtes (en applications après scarifications épidermiques aux points douloureux).

(1) Déterminations botaniques effectukes par N. HALLÉ (Museum national d'histoire naturelle - Paris).
136 A. B O U Q U E T

Loeseneriella clematoides (Loes) R. Wilczek ex Hallé


HERBIER: 1275 Sibiti, chantier Fouët, route de Maybyé.
NOMV E R N A C U L A I R E : Kôta : okoriga.
Les Kôta soignent les enfants fiévreux avec les écorces de cette très grosse liane : elles
sont raclées puis passées au-dessus du feu e t enfin pressées pour en extraire le jus qui est instillé
dans les narines d u malade.

Salacia chlorantha Oliv.


HERBIER
: 329 Icinkala, route de Hamon; 523 forêt de Bangou, en face de assa sa-bcoles.

Salacia debilis ( G . Don) Walp.


HERBIER: 822 vill. de Matsia, route de Tsomono.
NOM V E R N A C U L A I R E : Laali : mukumu.
Dans la vallée de la Bouenza, ces deux espbces sont également employées pour soigner
la gale et la teigne : les feuilles! pulpées, sont appliquées sous forme d'emplâtre à conserver
la nuit; on peut aussi en extraire le jus qui sert à lotionner le patient.

Salacia nitida (Renth.) N . E . Brown


Non1 VERNACULAIRE : Bongili : kala.
D'après Sandberg « les principales indications de l'écorce sont la constipation et l'état
syphilitique ».

Salacia sp.
HERBIER : 1641 u Sangha-Bois )), chantier de Mangokélé, sur la Ngoko.
NOM V E R N A C U L A I R E : Babinga : kunga.
Les Babinga de la Sangha se servent des écorces de cette grosse liane pour soigner les
maux d'oreille : d'abord soigneusement raclées, elles sont passées au-dessus du feu pour être
ramollies, puis pressées pour en extraire le jus qui est instillé goutte à goutte dans le conduit
auditif.

Saccoglotis gabonensis (Baill.) Urb.


HERBIER: 1874 Tchisélca; 1997 Sindou-Nkola, chantier Robin.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Yoombe, Vili : niuka.
Cette essence forestière ne se rencontre au Congo que dans le Mayombe; il est parti-
culièrement abondant dans le secteur maritime.
Il se reconnaît à ses feuilles légèrement dentées, à limbe décurrent sur le pétiole, obtu-
sement acuminées et surtout par le noyau de ses fruits, ornés, sans ordre ni symétrie apparents,
de très nombreuses protubérences.
Vili et Yoombe se servent des écorces pour traiter les troubles ovariens et les infections
vaginales : le décocté, souvent préparé en y ajoutant des écorces de Scorodophleum, est prescrit
en bains de siège, en injections vaginales et quelquefois dans les cas très graves en boisson
à la dose d'un demi-verre par jour.
Certains féticheurs soignent les enfants fiévreux en les baignant trois fois par jour dans
de l'eau où ils ont fait macérer des écorces de Saccoglotis et de Ficus exasperata.
HYDROCHARITACEES
Ottelia lancifolia Rich.
IIERBIER: 1357 bis, forêl km 16 route hlossendjo-hlayoko.

Ottelia ulvivolia Walp.


1-IERBIER : 443 bac de Mayama.
NOMV E R N A C U L A I R E : Laadi : biloo-longa, bilonga-longa.

Ces deux espèces se rencontrent assez souvent dans les petites rivières ou les mares de
la zone forestière. Elles sont toutes les deux utilisées comme le Nymphea lotus (elles ont
d'ailleurs le même nom vernaculaire) pour traiter les affections cardiaques dont elles régu-
lariseraient les battements.

Endodesmia calophylloides Benth.


I I K R B I E :R1785 Mts Ndoumou, au niveau du vill. de Mandili.
NOMV E R N A C I J L A I R E : Mbaamba : onguala.

Cette espèce paraît assez rare au Congo, et de fait, je ne l'ai rencontrée qu'une fois dans
cette région très particulière des Monts Ndoumou.
Ce petit arbre est très caractéristique : les feuilles longues e t étroites sont rousses la
face inférieure; le limbe est marqué de très nombreuses et très fines nervures parallèles ainsi
que de petites glandes brunes.
Le jus des feuilles est instillé dans l'ail contre les filaires.

Harungana madagascariensis Lam. ex Poir.


Sonis V E R N A C C L A ~ R E S : Laadi: mutunu, iitunu; Beentbe, E'oombe, Vili: nsasa, rnusasa, onsasa; Laali,
Y a a : musasa, rnusasé; Lumbu, Nzabi, Tsaangi : inusasa; Tid : musia; Kôla, Albaam ba, Ndasa :
ontui, niutui, ritoyi; Kôta: mubeiiberi; Mbôsi, Akwa: ombimbele, ombembele; Kôyô, A k u ~ a Mbôsi: ,
ekongo; E>'ongiii: malolorigo; Sanga: ntogncl; Songo: ngabo.

Très commun dans toutes les formations secondaires, les recrûs forestiers e t les plan-
tations abandonnées, cet arbre est largement utilisé par les féticheurs congolais pour soigner
diverses maladies de peau d'origines variées.
Les parasitoses cutanées les plus généralement traitées avec cette drogue sont la gale,
la teigne, les mycoses et la lèpre considérée alors comme une affection cutanée : le malade
est d'abord très énergiquement lavé au savon, voire A la brosse, puis rincé avec la décoction
aqueuse des écorces que l'on laisse sécher sans l'essuyer; il est ensuite badigeonné avec le
jus de la plante. Dans le cas particulier de la teigne, la pulpe des écorces est appliquée sous
forme d'un emplâtre, maintenu en place, une nuit durant, par u n foulard noué autour de
la tête.
Les indications gynécologiques de la plante sont : dysménorrhée, troubles de l'ovulation,
avortements répétés, stérilité. Les écorces ou les racines, employées sous forme de décocté,
sont prescrites en boisson, en injections vaginales ou en bains de siège. Le plus souvent la
plante est utilisée seule, mais l'adjonction de Costus afer, de Combretum platyphyllum, de
Sapium cornutum, de Carpolobia lutea, de Microdesmis puberula est parfois recommandée
par certains féticheurs Vili ou Téké.
Le décocté des feuilles ou des écorces est aussi préconisé comme antidysentérique;
comme expectorant ou vomitif, il est donné dans le traitement des affections bronchiques
et de la toux. La dose moyenne est représentée par un verre à absorber trois fois par jour;
comme anti-tiissif la plupart des féticheurs recommandent plutôt que le décocté, de mâcher
lentement les deux premières feuilles qui recouvrent encore le hourgeon terminal. Il est A
signaler que dans la Louéssé ces jeunes feuilles sont consommées contre la tachycardie.
Dans la région de Ouesso, H. madagascariensis est réputé comme remède des ictères e t
de l'hématurie : boire le macéré des écorces en mangeant du manioc roui.
138 A. B O U Q U E T

Psorospermum febrifugum Spach.


HERBIER: 202 route de Linzolo; 899 bords du Djoué; 1961 piste à l'est de Diosso.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi :kiso-soka; Beembe : kiwotolo, kindia, buti; I'ili : masintchiendzie; Tié :
echoacho; Laali : ikubi; Mbaamba : otoi.
Espèce banale des savanes congolaises, ce Psorospermum a sensiblement les mêmes indi-
cations thérapeutiques que 1'Harungana: on trouve l'usage de la pulpe ou de la décoction
des écorces dans le traitement externe de la gale, de la furonculose et de la lèpre. Tandis
que dysménorrhée, dysenterie, tuberculose et coqueluche sont les indications majeures de
cette plante par voie interne.

Psorospermum tenuifolium Hook. f .


HERBIER : 1439 piste de Bisabanga a la Louéssé; 1524 vil]. de Mouengui, sous-préfecture de hfakoua.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Vili : gamendza; Nzabi : musasa shubele; Akwa : ekongo, eshioro.
C'est dans les forêts humides que pousse ce Psorospermun; il y est utilisé de la même
façon et pour les mêmes usages que les espèces précédentes.

Icacina mannii Oliv.


HERBIER: 188 route de Linzolo, vil]. de Moutampa; 1291, Mossendjo.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : mboobondo; Laali : mbalambudu; Y a a : mugonguyo, l<iiil<wolo;Tié :
munzile adia tingo (feuille que mange le léopard), muvuto; Mbaamba : lobilobi; Duma : kondo;
Nzabi : mama medi.
..
Espèce banale des régions forestières humides de l'Afrique Tropicale, Icacina nannrr
est assez employé par les thérapeutes congolais en raison de ses propriétés expectorantes e t
vomitives, pour soigner les affections bronchiques et la toux. Le remède est constitué par la
décoction des feuilles (plus rarement celle du tubercule) que le malade doit boire dans le
courant de la journée.
Le tubercule est, en général, réservé au traitement des troubles gastro-intestinaux et
de la dysenterie : coupé en morceaux, il est mis à macérer pendant 2 ou 3 jours dans de
l'eau; après filtration, le liquide est absorbé par le malade, à la dose d'un verre par jour;
cette thérapeutique serait très efficace pour (( vider le mal qui tient a u ventre n.
Dans la région de Komono et de Zanaga, lorsque l'état d'un malade n'est pas amélioré
par les traitements du féticheur, celui-ci place, sous le lit de son client, des feuilles d'lcacina.
Si, le lendemain, il les trouve roulées ou percées, c'est que le malade est sorcier. Il n'y a d'autres
ressources que de s'en débarrasser au plus vite ou d'obtenir sa confession et son repentir.
Il est, alors, possible de le guérir, en lui faisant boire le décocté du tubercule.
Le jus des feuilles, additionné de sève de Tetrorchidium, sert à soigner les plaies.
Les Duma prétendent que, dans les joutes amoureuses, garder à la main une feuille
d'lcacina retarderait l'éjaculation et que cet effet cesserait en mettant la feuille sur sa tête.

Iodes africana Welw. ex Oliv.


HERBIER: 833 vill. de Massia, route de Tsornono; 1072 vill. de Mitsiba après Moetche; 1314 route
Mossendjo-Mayoko, km 1 0 ; 1742 vill. dlIsiélé, route Sibiti-Zanaga; 1812 vill. d'hndzo, piste
Brazzaville-Zanaga.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Mbaamba : okusankula; Babinga : musedi moa kula; Enyélé : dibandji; Songo :
tseke; Bondjo : yetolo.
Assez fréquente dans les forêts congolaises, cette liane se distingue assez facilement
par le fait que feuille, vrille et inflorescences (lorsqu'il y en a ) sont sur le même verticille.
Il est certain que plusieurs espèces existent au Congo (en particulier I . klainercnn Pierre),
mais elles sont moins communes.
Les feuilles, surtout si elles sont âgées, ont une odeur très forte, à la fois vireuse e t
piquante; de ce fait, elles sont utilisées comme décongestionnant des voies respiratoires e t
des sinus, dans les cas de rhumes, bronchites, sinusites ou céphalgies (jus des feuilles en
instillations nasales).
Le décocté de la plante entière est donné, en boisson, contre les maux de ventre, la
diarrhée et la blennorragie. Ce remède est utilisé, dans la Likouala, en bains de vapeur, pour
soigner la trypanosomiase.
Ce jus est parfois donné en instillations oculaires pour tuer les filaires lorsqu'elles passent
dans les muqueuses de la paupière.
Près de Dongou, lorsqu'un jeune homme veut séduire une femme, il lui est recommandé
de se frictionner le corps avec du vin de palme, dans lequel on a fait macérer des feuilles de
Iodes africana

Lasianthera africana P . Beauv.


HERBIER : 354 Kinkala, depuis la Voula jusqu'à 15 km de Hamori; 450 Mouanga-Ngouba; 465 forêt
de Bangou; 471 vill. de Mbembarnoubala, 7 km Est de Kindemba; 663 vil]. de Madoungou II km i 5
route Rfouyondzi-Sibiti; 6 2 5 , 638 galerie de la Loualou, km 16 route de Mouyondzi - Kindemba;
7 5 0 , 7 9 8 forêt de la Bouenza; 1030 vill. de bïoutséné-Batéké, piste de Bouba.
NOMSVEnNAct-LAIncs : Laali : mubyee-mbyentlé; Beenibe : nkisi ntcke; Laali : mukuka, mpinanfi,
muyorno; l'au : osaya; Kôta : nzumbn.

Cet arbuste est une des espèces les plus banales des sous-bois forestiers du Congo.
Le décocté des feuilles est employé pour soigner les maux de ventre, avec ou sans
diarrhée; cette potion est administrée à raison d'un verre par jour pour un adulte, d'une
cuillère à soupe pour un enfant. Elle est aussi considérée comme vermifuge et, parfois, prescrite
comme tel.
Les Téké se servent du jus des feuilles comme lotion antisporique, tandis que les Beembe
préfèrent l'utiliser pour soigner les fièvres infantiles : écraser les feuilles dans une cuvette
d'eau tiède, bien agiter pour obtenir une mousse abondante; y baigner l'enfant. Dans la même
région, certains féticheurs se servent de la pulpe de feuilles ou d'écorces pour masser les
fractures avant de les immobiliser par un bandage.

Polycephalium integrum de Wild. & Th. Dur.


I ~ E R B I E: R1479 vill. dlOtendé sous-préfecture de Fort-Rousset.
N O MV E R N A C U L A I R E : K ô y ô : andunga.

Le jus des feuilles de cette liane est prescrit, délayé dans de l'eau chaude, en bains, contre
les œdèmes.

Pyrenacantha staudtii (Engl.) Engl.


IIERBIER: 1373 vieille route de Moanda, depuis le PK 257 jusqu'à Mayoko; 1474 vill. de Kanzini, sur
le Kouyou, sous-préfecture de Fort-Rousset.

Les Kôyô font boire aux malades atteints de blennorragie, du vin de palme dans lequel
ils ont fait bouillir cette plante.
Les Duma l'utilisent comme analgésique, en cas de douleurs gastro-intestinales et de
hernies; ils en administrent une partie per os, l'autre sert à faire des pansements humides
sur les points névralgiques.

Aristea a f . angolensis Bak.


HERBIER: 69 route de Linzolo, vill. de Moutampa.
NOMV E R N A C U L A I R E : Laadi : mague malingue lingue.

Cette petite plante est utilisée, dans la région brazzavilloise, pour soigner les affections
oculaires et les dermatoses cutanées; le bulbe est écrasé pour en exprimer tout le jus, qui
est prescrit, selon le cas, en instillations oculaires ou en applications sur tout le corps.
A. B O U Q U E T

Desbordesia glaucescens (Engl.) Van Tiegh.


HERBIER : 995 vil]. de Ngokamina II, route de Komono; 1187 vill. de Vouala Mongomo; 1817 vill.
d'Oboté, piste de Brazzaville.
NOMV E R N A C U L A ~ R E : M b a a m b a : odimba, odimba olomi (garçon).
Cet arbre se rencontre assez fréquemment dans la zone forestière du massif du Chaillu;
il parait moins courant ailleurs.
Les Kôta soignent les maux de ventre en faisant boire le décocté des écorces, tout en
mangeant du manioc roui; cette médication serait, d'après certains informateurs, aphro-
disiaque. Avec la poudre d'écorce et de l'huile de palme, ils préparent une pommade qui
sert à oindre les malades atteints de varicelle et peut, aussi, être utilisée contre les céphalgies,
en application sur les tempes après scarifications épidermiques.

Irgingia gabonensis (Aubry-Lecomte ex O'Rorke) Baill.


HERBIER : 1206 vill. de Vouala Mongomo; 1021, vill. de Moulséné Batéké, pisle de Bouba; 1595 vill. du
km 30 route Ouesso-Makoua.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Yoombe, V i l i , L u m b u : muiba; Ndasa : muaniugnete; nilbaarnba : onienete;
Téké : mognuki; Bongili : payo; Songo : mundu.
Très abondant dans toutes les formations forestières congolaises, cet arbre se repère
très bien grâce aux péricarpes fibreux des fruits qui jonchent le sol, alentour, où ils résistent
très bien à la ut réfaction.
Les écorces sont employées dans les troubles gastro-intestinaux ou hépatiques, comme
purgatif ; propriétés qui semblent être mises à profit dans le traitement de la stérilité qui
m'a été donné dans le Kouilou, et celui des hernies, indiqué dans la région de Sibiti : tous
les traitements sont identiaues : boire le décocté des écorces. à raison d'un ou de lu sieurs
- -

verres, dans la journée. Ce remède est, parfois, utilisé dans les affections blennorragiques.
Les Kôta considèrent que l'espèce est un aphrodisiaque puissant, agissant même dans
les cas de sénilité.
A l'extérieur, la pulpe des écorces est prescrite, en cataplasmes, pour soigner les plaies,
et, après décoction dans de l'eau, en bains de bouche contre les névralgies dentaires.
La graine est conlestible.

Irvingia grandifolia (Engl.). En gl.


HERBIER : 884 bord du Djo~ié;1057 vil]. de Bouba, après les plantations; 1166 vill. de Kimi~izouala,
route Zanaga - Sibiti; 1585 forêt entre Ouesso et les a planlations de la Sangha O ; 1643 (( Sangha-
Bois >>, chantier de Mangoliélé sur la Ngoko; 1669 vill. de Kaly-Katy; 1682 Ekélimba-Chantier.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : nibnarnba : olinde; Ndasa, I->unu, L i ~ m b u: mulinde; Nzabi : mulimbe; V i l i :
mulinda; T i é : owula; Bondjo : mushombo; Bongili : bosombo; Songo : sombo; Babinga : solia.
Très largement répandu dans tout le Congo forestier, cet arbre se distingue par ses
grandes feuilles, légèrement cordées à la base, longuement acuminées, dont les nombreuses
nervures secondaires sont réunies entre elles par un réseau de nervilles parallèles, toutes
très bien marquées sur la face inférieure du limbe ; une grande stipule caduque, de 3 à 5 cm
de long, laissant une cicatrice annulaire, bien visible, sur les jeunes rameaux, permet de
reconnaître la plante.
Per os, la décoction des écorces est donnée, d'une façon générale, contre les maux de
ventre et de reins et, plus particulièrement, pour soigner les nombreuses affections ovariennes
et vaginales dont souffrent les femmes de la campagne.
Par voie externe, les écorces servent au traitement des douleurs musculaires ou arti-
culaires (rhumatismes, foulures, entorses et même fractures) et, éventuellement, des œdèmes,
plus ou moins généralisés : le remède est constitué par les écorces très finement pulvérisées
et mélangées à de l'huile de palme, avec lequel on frictionne le malade ; certains féticheurs
y ajoutent celles de Croton hazamanianus.
Dans le Mayombe, le décocté des écorces sert à baigner les enfants fiévreux et, en bains
d'yeux, contre les ophtalmies.

Irvingia smithii Hook. f .


IIERBIER: 177, Brazzaville, bords du Coiigo; 1699 rive droite de la Sangha à Pikounda.
NOM VEnNAcuLAinE : Laadi : mundzaandzadi.
Cette espèce, plus spécialement ripicole, est utilisée dans la région de Brazzaville : comme
antidysentérique, boire un verre de la décoction des écorces, trois fois par jour.

Klainedoxa gabonensis Pierre ex Engl.


HERBIER : 835 village de Bosso I I , route hlouyondzi-Tsiaki; 1826 vill. de Rladzouka, piste Zaiiaga -
Komoiio.
N o ~ VsE R N A C U L A I R E S : M b a a m b a : okuma; iVdasa, l - a a , T i é : mukuina; K ô l a : kuma; Y o o n ~ b e mukurna-
:
kuma, nkurna-nkurna; ATzabi: muhurna kiese; Uorigili: kurna, ekele; S a n g a : lindo; M b ô s i : yendza;
B a b i n g a : bokoko.
Cette espèce se distingue des autres Irvingiacées par la longueur de la stipule terminale
qui atteint 15 à 20 cm. Il est à signaler que les conditions écologiques influent beaucoup sur
les caractères morphologiques de cet arbre : les racines peuvent avoir tendance à soulever
le tronc, qui lui-même peut être épineux, en particulier dans les terrains marécageux. Alors
que les feuilles adultes sont une fois et demie à deux fois plus longues que larges, dans les
formes de jeunesse, on observe des feuilles cinq à six fois plus longues que larges.
Il est assez curieux de constater que beaucoup de féticheurs se servent uniquement
de la partie la plus remarquable de l'arbre : la stipule, que l'on trouve, il faut bien le dire,
assez facilement et en grande quantité sous l'arbre, étant donné sa caducité.
E n général elles sont employées comme analgésique en cas de hernie, ou de très vives
douleurs intercostales, lombaires, spléniques soit sous forme de potion calmante obtenue
avec le jus délayé dans un peu d'eau, soit sous forme de cataplasme fait des stipules écrasées
avec de l'huile et divers condiments (maniguette, fruit de Garcinia kola, sel, etc.) en applications
aux points douloureux.
Les écorces sont utilisées, per os, dans le traitement des maladies vénériennes, de la
stérilité et de l'impuissance sexuelle; par voie externe, le décocté est prescrit en bain ou en
lotion contre les affections buccales, la variole et la varicelle; la pulpe mélangée à de l'huile
de palme sert à frictionner les rhumatisants.
Contre les dérangements intestinaux et les diarrhées, on peut aussi manger les feuilles
accommodées en légumes avec huile, sel, poisson ou viande.
Chez les Kôta, la décoction des écorces est répandue autour des plantations pour les
protéger des sorts et que la récolte soit abondante.

Aeolanthus heliotropioïdes Oliv.


HERBIER: 1365 hlayoko piste après la gendarmerie.
NOMV E R N A C U L A I R E : N z a b i : ndanda.
Cette plante suffrutescente, assez ramifiée, robuste, à inflorescences en panicules denses
de ileurs mauves, dégage une odeur très aromatique.
La tisane préparée avec les feuilles de cette labiée et de Solanum est prescrite contre
la toux.

Alvesia rosmarinifolia Welw.


IIERBICR : ft3 route de Kinkala; 195 route de Linzolo.
N o r V E R N A C U L A I R E : L a a d i : rnuntankaadi, bideeka.
Espèce robuste atteignant facilement 1,50 m de hauteur, A. rosmarinifolia est extrê-
mement fréquent dans toutes les savanes des environs de Brazzaville et des plateaux batéké.
142 A. BOUQUET

Contre la toux, les maux de côtes e t de cœur, faire boire a u malade un à trois verres par
jour de la décoction de la plante e t lui frictionner la poitrine avec le jus des feuilles.
Ce produit sert aussi ti soigner les plaies lépreuses (en applications) et passe pour avoir
des propriétés antiabortives (en boisson).
Certains féticheurs prétendent que la plante possède le pouvoir d'attirer la pratique
e t de se faire bien voir de la clientèle : faire macérer la plante dans un flacon de parfum et
s'en passer sur les sourcils avant de sortir.

Hoslundia opposita Vahl.


NOM V E R N A C U L A I R E : Babinga: iigaka konabele.
Cette espèce pourtant très commune en Afrique est très rare a u Congo-Brazzaville :
je ne l'ai rencontrée que près de la frontière camerounaise, le long de la Ngoko et dans des
formations secondaires a u nord de la Likouala, à proximité de la République Centrafricaine.
La pulpe des feuilles est employée par les Babinga pour masser les membres fracturés
avant de poser des attelles.

Hyptis lanceolata Poir.


NOM V E R N A C U L A I R E : Laadi: maritsusu wa makaanga.

Les Koongo se servent de cette plante pour traiter la coqueluche : faire boire ti l'enfant
un demi-verre trois fois par jour de la décoction de racines.

Hyptis suaveolens Poi t.


HERBIER
: 293 chutes de la Foulakari.

Cette plante entre dans un mélange complexe de plantes aromatiques (Ocimum divers,
Chenopodium ambrosoides) e t de Sesamum indicum, Acanthospermum hispidum, Cassia occi-
dentalis, Aframomum sp., servant ti préparer des bains destinés h soigner les enfants fiévreux,
maladie provoquée par la visite de personnes impures, en particulier celles ayant eu des rapports
sexuels récents et de jour.

Leocus africanus (Bak ex Sc. Elliot) J. K. Morton


HERBIER: 313 Kinkala, bord de la Voula : 448 galerie de la Loukédi-Kguensi, derrière le vill. de
Mouanga-Rgouba.
NOM V E R N A C U L A I R E : Laadi : mfyété yambwebwe.
Espèce très commune dans les bas-fonds humides, les mares ainsi qu'au bord des cours
d'eau des régions de savane, où elle se remarque par ses épis denses de fleurs bleues.
Le décocté est prescrit en boisson contre les diarrhées dysentériformes et les maux de
cœur.

Leonotis nepetifolia var. africana (P. Beauv.) J. K. Morton


HERBIER: 100 vill. de Kintelb, bords du Congo.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : nti wa leeinba; Laali : sailga sanga.
Les Koongo font sécher la plante et, après l'avoir pilée, s'en servent pour saupoudrer
les plaies. E n pays téké, elle passe pour calmer les fous qui doivent en manger pulvérisée avec
des racines de Cymbopogon densiflorus e t du sel gemme.

Ocimum basilicum Linn.


HERBIER: 472 vill. de Mbemba Moubala. 7 krn E. de Kindcrnba.

Ocimum canum Sims


HERBIER: 135 route de Kinlcala; 1501 Yanga Ngounza sur le Koiiyoii.
F É T I C H E U R SET ~ I É D E C I N E ST R A D I T I O N N E L L E S D U CONGO (BRAZZAVILLE) 143

Ces deux espèces sont confondues par les féticheurs pour lesquels elles représentent la
catégorie des « petites » par opposition à l'espèce suivante qui est qualifiée de (( grande 1). Les
utilisations thérapeutiques sont extrêmement voisines, pour ne pas dire identiques, les
plantes étant souvent mélangées si bien qu'il est pratiquement impossible d'attribuer A une
espèce bien déterminée un usage particulier.

Ocimum gratissirnum Linn.


IIERBIER: 125 concession O.R.S.T.O.M., Brazzaville.
Noms V E R N A C U L A I R E S : (s'appliquent à tous les Ocirnurn) Laadi: mantsusu rnafyooti (le petit), rnantsusu
rnamanéné (le grand) ; Yoombe, Vili :ndasi, ndzati, rnendzasidzasi; Beenl be :mantsunsu, rnanfunkuku;
Tbké: rnansansusu, bansunsu; Y a a : rnupipi, rnanpinpi; Laali : bendjiene, bendze, bandjengwe;
Mbaamba : ngii ngirnba, njiala bagandzi; Mbôsi, Kôyô, Akwa : durnadunia, udunduba; rnudurn-
duma; Kôta : rnudundumba; Bortdjo : inudzurizuba; Sanga : saki saki.
Les infections des voies respiratoires supérieures (rhume, toux, bronchites, céphalées,
sinusites) représentent avec le traitement des otites e t des ophtalmies les indications primor-
diales de ces plantes a huiles essentielles.
La médication est constituée par l'instillation nasale, oculaire ou auriculaire du jus des
feuilles accompagnées de l'absorption, au cours de la journée, d'une certaine quantité de
tisane préparée avec la plante entière. E n cas de courbatures fébriles ou de fièvre, compléter
le traitement par des bains de vapeur e t au besoin des frictions avec la pulpe dcs feuilles.
11 faut signaler encore l'utilisation du décocté des feuilles en injections vaginales pour
traiter les métrites et les vaginites d'origines diverses e t en boisson contre les urétrites gono-
cocciques. Les Mbôsi soignent les maux de ventre avec u n mélange d'Ocimum canum e t de
racines de Phytolacca dodecandra. Les Téké se servent de la pulpe d'0cimum gratissimurn
pour frictionner les gens atteints de rhumatismes ou d'œdèmes localisés.

Platostoma africanurn P. Beauv.


I ~ E R B I: E1505
~ Yanga-Goundza, sur le Kouyou.
NOM V E R N A C U L A I R E : K ô y ô : ewusa.
Contre les céphalgies, instiller dans l'œil le jus des feuilles

Solenosternon latifolius (EIoshst. ex Benth.) J. K. Morton


HERBIER: 1311 route de la COMILOG, km 10 Mossendjo-Dolisie.
NOMS V E R N A C U L A I R E S : Bondjo : nzaba; Bomitaba : ndjaka djaka.
Ce Solenostemon est souvent utilisé avec des Ocimurn pour soigner les pneumonies e t
baigner les enfants fiévreux. Dans la Likouala on donne le jus de la plante comme calmant
du cœur e t pour avoir un sommeil calme e t sans cauchemar.

Solenosternon rnonostachys (P. Beauv.) Briq.


HERBIER: 69 route de Linzolo.
Noms V E R N A C U L A I R E S : Laadi : mulorido; Vili : rnandzunzulu; Mbaamba : nibama, oboti; Téké : pole-
lierne; Mbôsi; epiporo; K ô y ô : likasa langoka.
Les Laadi se servent du jus de cette plante en instillations oculaires pour traiter les
convulsions des enfants et en donnent A boire le décocté comme calmant.
Les Mbôsi e t les Kôta utilisent la plante en applications contre les morsures de serpents.

Beilschrniedia gabonensis (Meisn.) Benth. & Hook. f.


NOMV E R N A C U L A I R E : Babinga : mobalioso.
Les Babinga de la Sangha préparent avec les écorces de cet arbre e t du (( tukula » une
pâte avec laquelle ils frictionnent les gens ayant des douleurs localisées.
A. B O U Q U E T

Cassytha filiformis Linn.


IIERBIER : 7 4 route de Linzolu.
NOMV E R N A C U L A I R E : Laadi : nsinga wa Ieembo baandu (liane sans pied), yele ngyengye.
Assez commune dans les buissons de savane ou les recrus forestiers, cette lauracée parasite
est donnée en tisane a u x malades souffrant d'affections pulmonaires ou gastro-intestinales;
le jus aurait une action contre les mycoses cutanées.
Porté autour du poignet ou de la cheville, un bracelet fait avec des morceaux de liane
tressés entre eux, permettrait d'éviter les maladies e t d'obtenir gain de cause auprès des
tribunaux.

Persea omericana Mill.


Le décocté des écorces d'avocatier est donné en boisson comme calmant de la toux.
L'amande du fruit est considérée comme toxique et aurait servi à des fins criminelles
par mélange avec du manioc.

Combretodendron africanum (Welw.) Exell


HERBIER: 215 route de Linzolo, galerie forestière après Moutampa; 286 chutes de la Foulakari, 780
forèt de la Bouenza, en amont des chutes. 992 vill. de Ngokamina I I , route de Komono; l k 2 5 Mayoko,
piste forestière jusqu'à la Louéssé.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laali : m-miindzu; Beembe : muminza; Yoombe, V i l i : miiidzu; Laali : mobi,
mobinyi, mobiyi, migni; Y a a : ~nubindzi,mumindzi; Mbaamba: umbi, mumbi; Ndasa: mumbizu;
l'saangi: minzu, mubidzu; P u n u : binzu; Lumbu: mindzu; Nzabi: bindza; Mbôsi: ombinzi; Kôyô,
Akwa: obiiidzu; Rondjo, Bongili : mubindzu; Bongili, EnyélB: modingu; Songo : motsoba; Sanga:
bindi; Babinga : boso, ~nudjamba;Bekrvil : biz.
Très grand arbre, extrêmement commun dans toutes les forêts du Congo, Combretodendron
africanum est aisément reconnaissable à son écorce profondément fissurée longitudinalement,
quadrillée, à tranche très fibreuse, crème, à son fût très droit sans contrefort e t à ses fruits
g quatre ailes membraneuses.
Les nombreuses indications thérapeutiques recueillies à propos de cette espèce semble-
raient indiquer que les écorces ont une action éinéto-purgative énergique ainsi qu'un pouvoir
antiseptique puissant.
Cette action éméto-purgative apparaît dans les traitements des affections pulmonaires
(toux, coqueluche, pneumonie, tuberculose, maux de cœur, d'estomac, de côtes) ainsi que
dans celui des troubles gastro-intestinaux (constipation, maux de ventre, empoisonnements)
auxquels on peut rattacher les traitements de la stérilité des femmes e t les accouchements
dificiles; toutes ces maladies sont soignées par l'absorption bi ou triquotidienne du décocté.
C'est dans l'usage externe qui est fait des préparations à base d'écorces que se manifeste
l'action antiseptique : en effet, le jus, extrait de la partie interne des écorces, est employé
en injections vaginales contre les pertes, métrites ou vaginites d'origiries diverses; en injec-
tions uréthrales il sert à soigner les affections gonococciques. Il est appliqué sur les plaies,
les bubons, les furoncles e t les chancres préalablement lavés avec le décocté; coinine soins
après les accouchements il est prescrit en bains de sikge.
Le ius des écorces. rechauffé au feu. sert à frictionner les malades souffrant de rhuma-
tismes e t d'œdèmes locaux, ainsi que de douleurs articulaires (coxalgie, maux de reins) e t
de courbatures fébriles; dans ces deux derniers cas, il est recommandé de faire abondamment
transpirer le malade en le soumettant soit à l'action des vapeurs d'un décocté d'écorces
bouillant. soit en le faisant s'étendre sur un lit de feuilles de Combretodendron e t de Morinda
lucida placé au-dessus de braises.
Cet arbre sert aussi au traitement des ictères (boisson e t bains avec le décocté) de
l'épilepsie, des enfants qui ont une grosse rat.e, (décoction ou jus en boisson) e t enfin à laver
les malades possédés par le démon.
Leea guineensis G . Don
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : nkalaka pende, lodya tsya saangi; Beembe : nkula tonda; V i l i : vaal
mioko ; Laali : mopini; Mbôsi : gangawi; Kôyô : otemavo ; A k w a : osongo; Bongili : Bondjo : ilendo,
lilendo; Babinga : bobongi; Songo : kpokodua.
Cette espèce est très commune~dansles sous-bois humides ou marécageux des régions
forestières. Le tubercule, coupé en morceaux, sert à préparer, par décoction dans de l'eau,
un breuvage expectorant prescrit dans le traitement des maux de côtes, de la toux, de la
bronchite e t des maux de cœur.
Ce décocté est donné en boisson aux enfants qui ont une grosse rate, a u x parturientes
pour faciliter leur travail, ainsi qu'aux malades atteints de blennorragie.
Contre les rhumatismes ou les œdèmes locaux, il est recommandé de se frictionner avec
la pulpe obtenue en pilant les racines; ce produit est aussi appliqué sur les abcès, les furoncles
pour les faire avorter ou sur les blessures comme hémostatique ou cicatrisant.
Le décocté des feuilles est utilisé en bains de vapeur contre les états fébriles, et celui des
jeunes fruits en instillations contre les otites.

Lepidobotrys s taudtii Engl.


HERBIER : 691 vill. de Npanga; 703 vil]. de Nkengué, km 9 route de la hIission Catholique, hfouyondzi;
1745, vill. d'Isiéré route Sibiti Zanaga; 2151 Dongou, piste de la Motaba.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Beembe : kinfafa; kibanga nzeke; Bondjo : isombe; Babinga : mila nia ngumu.
Petit arbre des sous-bois forestiers tout à fait remarquable par ses feuilles simples à
pétiole articulé, assez commun au Congo; la poudre d'écorces est absorbée avec du vin de
palme comme aphrodisiaque et antidiarrhéique. Ce remède a la réputation d'être extrêmement
amer.

Aloe barteri Bak.


HERBIER: 525 Loukouo.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : ntu tsya makaanga, kintu kya makaanga; Bondjo : niale.
Très répandu dans les savanes centrales, cet Aloe est employé, per os, pour traiter
diverses affections intestinales et génito-urinaires et à l'extérieur, pour panser les plaies,
les blessures et surtout les brûlures : la technique consiste à placer les feuilles au-dessus d'un
foyer jusqu'à ce qu'elles deviennent molles, puis à les piler pour en exprimer tout le jus qui
constitue le médicament utilisé.
Mélangé à l'eau de boisson des poules, il les protégerait des épidémies de choléra aviaire.

Asparagus angolensis Bak.


HERBIER: 439 vill. de Rlbamba, sous-préfecture de Mayama.
Noms V E R N A C U L A I R E S : Laadi, S u u n d i : lukaya Iwa bisele; Beencbe: musiesie, mushiesie pakasa; Laali:
mugamatchiene; T i é : muaienpoko, elonzo; Mbôsi : litsuni. ongangama; A k w a : otende, letsani.
Très commun dans la région de Brazzaville et les plateaux batéké, la plante entière est
pilée, puis appliquée sous forme d'emplâtre pour soigner les panaris; elle sert aussi à fric-
tionner les malades qui souffrent de douleurs intercostales ou lombaires.
Le jus obtenu par expression de la pulpe est instillé sous les paupières contre les
conjonctivites.
Les Mbasi font boire le décocté des racines aux gens atteints de blennorragie. Pour
désensorceler un chasseur qui ne tue plus aucun gibier, le soumettre, ainsi que ses armes, à
l'action de la fumée obtenue en faisant brûler deux souches d'Asparagus tout en récitant
les priéres d'usage.
146 A. BOUQUET

Asparagus drepanophyllus Welw.


HERBIER : 1016 vill. de Ngokamina II, route de Zanaga; 1421 Mayoko.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Mbaarnba : landama, okuli; Nzabi : ngashi, ngashia.
Liane assez importante, à inflorescence cauliflore, très commune dans le massif du
Chaillu et le Mayombe, cet asparagus est t o u t à fait remarquable par ses cladodes falciformes,
de tailles inégales, verticillés le plus souvent par trois : un grand e t deux petits.
Dans la vallée de la Bouenza, le décocté des racines est donné à boire aux femmes
enceintes qui ont déjà fait un certain nombre de fausses couches ou mis a u monde des
enfants mort-nés. Il sert aussi à laver les plaies varioleuses.
Les Kôta prétendent que si l'on mange un grand cladode avant de rendre visite à sa femme,
elle enfantera d'une fille; ce sera un garçon si on a mangé le petit cladode. De même si l'on
souhaite avoir une nombreuse descendance, il faut en faire manger à ses enfants, pour qu'ils
aient, à leur tour, une nombreuse progéniture.

Chlorophytum sp.
HERBIER : 1250 forêt après le vill. de Doudou, sous-préfeclure de Sibiti.
NOMV E R N A C U L A I R E : Laali : sandédulu.
La décoction des feuilles est donnée à boire aux enfants qui ont une grosse rate.

Dracaena arborea 1,ink.

Dracoena Ietestui Pelleg.


HERBIER: 265 vil]. de Mbanza Nguedi, sur l'ancienne route de Kinkala.

Dracoena reflexa Lam. var. nitens (Welw.) Bak.


HERBIER : 123 concession O.R.S.T.O.M. Brazzaville.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi: badya ntseke; Yoornbe: bali nzambi, bali ngo; V i l i : libenlingo. balengo;
Mbaarnba: obandziama (palmier de Dieu); Laali: badenseke; Y a a : balenzabi; Mbôsi: bendjami,
lendjabi; Kôyô: ebiengondo; Bokiba : djangala; Bongili : dibila rnongo; Tkké : obanja; Nzabi :
rnukunza, lebadi lanzembe.
Très fréquents dans les formations secondaires, les recrûs ou les plantations abandonnées
en voie de reforestation, ces Dracoena arborescents sont ordinairement confondus par les
féticheurs qui utilisent l'espèce la plus proche de leur lieu de travail.
D'une façon très générale dans presque tout le Congo, le décocté des feuilles ou des
écorces est utilisé pour laver les malades atteints de variole ou de varicelle; il est donné en
boisson comme antiseptique des voies génito-urinaires (blennorragie, anurie, métrites) et
contre les troubles de l'ovulation.
Plus rarement il est prescrit dans les cas de tachycardie, contre les convulsions des
enfants, e t contre les maux de ventre.
Les Laadi prétendent que pour avoir des érections prolongées, il faut se frotter le gland
avec la pulpe du fruit.
Planté dans les villages, l'arbre le préserve contre les mauvais esprits e t les génies mal-
faisants; il aurait aussi le pouvoir d'en éloigner les serpents.

Dracoena mayumbensis Hua


HERBIER
: 481 forêt de Bangou.

Les feuilles de ce petit Dracoena de for& sont pilées e t employées en suppositoires contre
la dysenterie.
Eriospermum sp.
HERBIER : 1837 vill. de Madzouka.
NOMV E R N A C U L A I R E : l'éké : baana.
Dans la région de Mouyondzi, la décoction des racines de cette plante est donnée en
boisson à raison d'un verre par jour, contre les œdèmes du ventre.

Gloriosa superba Linn.


IIERBIER : 2100 Dongou.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : T k k é : kakwa; Songo : rizendee.
Lorsqu'une femme est stérile ou qu'un accouchement est trop lent les Téké font manger
à la malade une soupe préparée avec les feuilles de Gloriosa et le cœur d'un cabri.
Les Songo de la Likouala, traitent l'asthme en frictionnant la poitrine de l'asthmatique
avec des feuilles pilées et en lui faisant manger de la poudre de charbon de racines.

Urginea altissima (Linn.) Bak.


HERBIER: 446 Mouleri.
NOMVrRxAcuLAInE : Sztztndi : lukaya lwa luzolo (la feuille de l'amour).
Cette scille est uniquement employée par certains féticheurs pour faire des préparations
magiques en particulier des philtres d'amour.

Aneulophus africanus Benth.


IIERBIER : 345 rive gauche de la Foulakari; 403 vill. de Malengo; 405 route Baratier-Hamon aprhe
Manieto.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Iioongo : lubaandzi lwa mpakasa; Mbôsi : ongaya.
Petit arbre assez commun dans les recrûs et les galeries forestières de la région du Pool,
de 1'Alima e t des plateaux batéké.
Les Koongo s'en servent pour traiter les maux de côtes : ils donnent à boire le décocté
des écorces et frictionnent la poitrine du malade après y avoir fait quelques scarifications
épidermiques, avec la poudre du charbon de tige mélangé à des graines de maniguette et d u
sel gemme.
Les Mbôsi mangent les feuilles accomodées en légume comme anthelminthique.

Hugonia macrophylla Oliv.


HERBIER : 979 vill. de Ngokamina II, route de Komono.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Mbaamba : wenze; Tklck : olenda kula.
Les Mbaamba soignent la blennorragie et l'hématurie en donnant à boire de l'eau dans
laquelle ont macéré pendant cinq jours les écorces ou les tiges de cette liane. Les Téké
prétendent que la décoction des racines favoriserait les accouchements.

Hugonia platysepala Welw . ex Oliv.


HERBIER : 531 vill. de Kampa, près Wbamou, bord de la 3lissakou; 2013 Mossendjo, piste de Mohitou.
NOMV E R N A C U L A I R E : Bondjo : olondo.
Dans la Likouala, les Bondjo soignent la diarrhée et les maux de ventre en faisant avaler
a u malade de la poudre de feuilles sèches de cet Hugonia délayée dans de la sève de Tetracera
potatoria.
148 A. BOUQUET

Ochthocosmus dewevrei (Engl.) de Wild.


HERBIER: 283 chutes de la Foulakari; 1622, 1636 (i Sangha-Bois r chantier de Mangokéli., sur la Ngoko.
Noms V E R N A C U L A I R E S : Koongo : nkinkemi; Kôta : sindo; Babinga : lekumbi.
Assez fréquent a u Congo, cet arbre est tout à fait reconnaissable à la nervuration de ses
feuilles et à leur acumen denté.
Contre les nausées, les courbatures fébriles ou les maux de côtes donner à boire, le matin
à jeun, un verre du décocté des écorces, puis masser la cage thoracique d u malade avec un
mélange de poudre de charbon d'écorces, de sel gemme e t d'huile de palme; en cas de
douleurs particulières, avant de masser scarifier aux points névralgiques.
Les Babinga de Ouesso raclent les écorces, les font sécher, e t après avoir mélangé cette
poudre avec de l'huile de palme la font manger aux femmes qui ont de la dysmennorhée.

Anthocleista liebrechtsiana de Wild. & Th. Dur.

Anthocleista schweinfurthii Gilg


HERBIER
: 65 route de Linzolo; 126 concession O.R.S.T.O.M.; 800 forêt de la Bouenza; 1192 vill. de
Vouanga Mongono; 1415 piste à 3 km de ïiIayol<o jusqu'à la Louessé; 1958 piste à l'est de Dioso.

Anthocleista vogelii Planch.


NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi: mundudidudi, ndza bandzoondzi; V i l i : nvuku; Mbaamba: lekoli, epimfii;
Ndasa : mupuku mua musulu; Lumbu : mbukulu; Nzabi : ngulambu, kokoto; Tié : moponpoa;
Y a a : galambo; Laali; lesalalinkonongo; Illbôsi, Kôyô: okoli, lekoli; Bongili: epupuru, molondio;
Kôta : munembula; Songo : bobondji; Bekwil : gib, le gib,
Ces trois espèces existent au Congo mais y sont de fréquence très inégale : A. schwein-
furthii est de loin la plus commune, surtout dans les régions sud. A. vogelii est moins fréquent,
e t parait se plaire davantage dans les régions de savanes (Fort-Rousset, Gambona, plateaux
batéké et vallée du Niari); A. liebrechtsiana semble plus rare : on le trouve surtout dans les
régions marécageuses voire inondées de la Cuvette congolaise (Likouala, Alima).
E n médecine africaine les trois espèces servent indifféremment, l'utilisateur allant
prélever ses drogues sur l'arbre le plus près de son chemin, en évitant pourtant ceux poussant
dans les marécages, mais non pas pour une différence d'activité physiologique, mais unique-
ment en raison des difficultés d'accès e t de récolte.
Les Anthocleista sont principalement utilisés pour traiter les maux de ventre des femmes
dans le sens le plus large du terme vraisemblablement en raison d'une action purgative
importante : Laadi et Kôta en recommandent l'emploi aux femmes qui souffrent d e troubles
ovariens; les Mbôsi l'utilisent franchement comme ocytocique; dans la Haute Sangha, on
le donne aux nouvelles accouchées pour « nettoyer le ventre e t remettre le vagin en place ».
Toutes ces thérapeutiques sont à base de décocté de racines prescrit en boisson à la dose d'un
verre deux à trois fois par jour.
Chez les hommes la plante est employée comme purgatif, dans le traitement des maladies
vénériennes e t des débuts de hernie.
Chez les Téké le décocté est donné à boire contre les bronchites et les accès fébriles.
A l'extérieur, les préparations à base d'dnthocleista sont réputées comme hémostatique
le jus des feuilles serait vulnéraire.
La poudre de racines sèches, ou la pulpe d'écorce, est appliquée comme antiseptique
et cicatrisant sur les plaies, les bubons, les abcès et sert éventuellement à traiter le pian.

(1) Déterminations botaniques effectuées par A.-J.-M. LEUWENBERG


(Laboratoire de botanique Wageningen).
Le jus est employé comme antiseptique dans le traitement des otites ou des ophtalmies.
Pour faire sortir une épine Kôta ou hlbôsi appliquent un emplâtre fait avec le bourgeon
terminal pilé; cette médication est employée par les Duma contre les morsures de serpents.
Dans la région de Komono, les villageois prétendent que le tabac devient plus fort si,
au cours du séchage, on intercale entre chaque feuille une feuille d'dnthocleista.
Sandberg signale que dans la Haute Sangha « les fruits sont surtout employés pour la
pêche s. Cette information me parait sujette à caution et je pense qu'il y a eu confusion, très
facile d'ailleurs étant donné la ressemblance des arbres, avec Brenania bryei assez commun
dans toute la région prospectée par Sandberg et piscicide réputé dans toute l'Afrique équa-
toriale.

Mostuea hirsuta Baill. ex Bak.


HERBIER: 1152 vill. de Bandzie; 1755 Mts Ndoumou, après le vill. d'Isiélé.

Mostuea brunonis Didr. var. brunonis Leeuwenberg.


- forme <( M. angustifolia Wernham - M. brunonis Bidr. 526, 599 bord de la Mbote, e t de la Foulakari;
- (1 bl. brunonis Didr. 0 N O 1981 vill. de Tchiseka;
- BI. buchliolzii Engl. )) : NO 1298, Blossendjo, 612 galerie de la Loualou, route Mouyondzi-Mayama.
- <( BI. buchholzii Engl. - 31. densiflora Gilg » : No 527 forêt de Bangou;
- <I fil. buchholzii Engl. - M. megaphylla Good >> : NO 586, bord de la Ntangui, route de Boko;
- a A l . megaphylla Good : NO 1736 route Sibiti-Zanaga, vill. d'Isiéré;
- << BI. walkeri Bak. )) : No 1672 vill. de Katy-Icaty (Ouesso).
NOMSV E R N A C U L A I R E S : illbaarn ba : ngantile; Ndasa : woto; Babinga : muwawana; Laali : fuba ; Vili :
m b a k a ; Bondjo: kelekindje, kelengendze; Bongili: elekwasie; Songo: papanga, bulenga.
Les Mostuea sont très communs dans les sous-bois des forêts congolaises dont ils repré-
sentent souvent une des espèces dominantes, tout a u moins dans les parties claires, a u bord
des sentiers, et dans les parties défrichements; il est très rare de trouver des Mostuea en pleine
forêt dense.
Les racines des différentes espèces, variétés ou formes sont également employées dans
tout le Congo comme stimulant e t aphrodisiaque, soit en macération dans d u vin de palme,
soit croquées telles quelles.
La plante est prescrite dans le traitement des affections pulmonaires, des douleurs
abdominales, en particulier dans les cas de hernie ombilicale des enfants; la médication
comporte en général un décocté qu'il faut boire e t l'application (avec massage ou non) sur
les parties douloureuses, de la pulpe ou du suc de feuilles ou de racines.

Strychnos aculeata Solered.


HERBIER: 676 vill. de Louboto, forêt de la Bouenza.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laali : wumi, muwumi; Yaa : muhumo; Beembé : munguma; Yoombe, Vili.
livumi, nvumi; Ndasa : iwuta; Mbaamba : wumu.
Très grosse liane épineuse commune dans les forêts denses du Congo; les fruits, comme
un peu partout en Afrique, sont employés comme poison de pêche.
Médicalement parlant, le décocté des écorces est donné comme expectorant ou vomitif
dans le traitement de certaines affections pulmonaires, des indigestions, des empoisonnements
alimentaires ainsi que de la trypanosomiase e t certains cas de folie.
Contre les accès fébriles, un féticheur de la Bouenza utilise le jus des feuilles pour fric-
tionner le malade qui doit, par ailleurs, prendre un bain de vapeur avec le décocté des écorces.

Strychnos camptoneura Gilg & Busse.


HERBIER: 1462 vill. de hlbéré, terre Ongandza, Boundji; 1470 Fort-Rousset, 1559 vill. de Mondéko
sous-préfecture de Ouesso.
KOMSV E R N A C U L A I R E S : n'lbôsi: ewura; I<ôyd, Akwa: yindza; Bongili: kaala, elikia kaala; Sanga: ebome,
ewumu.
150 A. B O U Q U E T

Au Congo, l'aire de répartition de cette grosse liane affecte la forme d'un triangle dont
la frontière du Cameroun serait la base, tandis que la Sangha e t une ligne allant de Gamboma
à la frontière du Gabon en passant par Ewo en seraient les deux autres côtés. Ainsi que j'ai
pu le constater au cours de mes prospections, plusieurs espèces ont une répartition analogue,
ce qui semblerait indiquer, dans l'état actuel de nos connaissances de la flore du Congo, une
région phytogéographique assez bien individualisée.
S. camptoneura est caractérisé par ses grandes feuilles à nervures secondaires très marquées,
réunies près du bord du limbe par la nervure banale. Les fruits de la taille d'un pamplemousse
à coque dure sont apiculés; les graines plates y sont trés régulièrement arrangées comme
des piles d'assiettes.
L'écorce épaisse, rouge foncé, serait extrêmement amère; à raison d'un quart ou d'un
demi-verre deux fois par jour, la tisane, généralement additionnée de sucre ou de miel pour
en masquer l'amertume, est administrée comme remède des maux de ventre, de reins et de
la hernie.
Dans toute 1'Alima et l'Équateur la liane est considérée comme un excellent médicament
des plaies e t ulcères : il faut d'abord bien laver la plaie avec le décocté tiède (feuilles ou
écorces), puis la saupoudrer avec les écorces sèches préalablement écrasées.

Strychnos coculloides Bak.


HERBIER: 41 route de Kinkala.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : kikonki, tsinknnki; 7'ié : iiiupuril;~.
Arbuste épineux assez courant dans les savanes de la région brazzavilloise et de la haute
vallée du Niari, cette espèce est assez réputée, auprès des Laadi, Suundi et Koongo, contre
les morsures de serpents : il faut à la fois appliquer le jus des jeunes feuilles sur la morsure
que l'on a débridée, et faire boire le jus obtenu en pilant les racines avec des graines de
maniguette.
La décoction de racines passe pour être à la fois aphrodisiaque et antidiarrhéiqiie.

Strychnos icaja Baill.


HERDIER : 189 route de Mayama km 45, vill. de Kikomba par Ngainoukaa; 1037 vill. de Moukina, route
de Komono - Mnetché; 1803, (plantules) vill. de Malima Mabiala, route Sibiti à Komono.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : mbuundu; Laali : nbuni; Illbôsi : bundu; Kôta : mbundi; Songo : boiido.
Les racines de cette liane constituent le fameux Mboundou, qui, avec le nkasa (Erythro-
phleum guineense G. Don), constituent les poisons les plus souvent employés, dans toute
.
I'Afriaue Éauatoriale., Dour les ordalies.
S; l'usaie des épreuves par le poison tend à tomber en désuétude, il n'est pas de féticheurs,
même parmi les moins réputés, et très souvent de simples particuliers, qui n'aient par devers
eux des morceaux de racines de Mboundou : c'est à la fois une protection et une arme contre
les sorciers. les e s ~ r i t set les fétiches.
Il est curieux de constater que seules les racines de très jeunes plants ne dépassant jamais
deux mètres de hautwir sont utilisées au Congo; ce fait est tel qu'en deux années de pros-
pection et sur près de 140 féticheurs interrogés, je n'ai jamais pu obtenir d'un seul de mes
informateurs qu'il me montrât le plante adulte.
Ce fait peut s'expliquer par la différence fondamentale qu'il y a entre l'adulte (liane
de 40 à 50 m de long, dépassant 15 cm de diamètre 2i la base) e t le jeune plant qui ressemble
à un arbuste classique des sous-bois. Il est possible aussi que du fait de la teneur élevée en
alcaloïdes des écorces de racines adultes, l'usage ait été pris de n'utiliser que des écorces très
jeunes, beaucoup moins riches en principes actifs, ou contenant des alcaloïdes de nature ou
de structure très différente et de ce fait beaucoup moins toxiques ... une épreuve doit toiljours
laisser auelaues chances de Drouver son innocence.
L

E n dehors de ses emplois judiciaires ou magiques, la racine de S. icaja est utilisée en


macération
- - dans
. .du vin -de palme,. . dans le traitement d'affections gastro-intestinales trés
douloureuses ainsi que des hernies.
Strychnos a f . Iongicaudata Gilg
HERBIER: 1053 vill. de Bouba.
NOM V E R N A C U L A I R E : T é k é : mantinge.
Dans la région de Komono, les écorces de cette petite liane sont consommées avec des
graines de maniguette comme antivomitif.

Strychnos pungens Soler.


H E R B I E: ~37 route de Kinkala.
NOMV E R N A C U L A I R E : 1,aadi : muwumi, wumi.
Ce petit arbre inerme des savanes brazzavilloises est parfois utilisé par les Koongo pour
soigner l'épilepsie (jus des écorces en instillations oculaires), les rhumatismes (macération
de la pulpe dans du vin de palme pendant cinq jours) e t les diarrhées enfantines (manger la
poudre avec de l'huile de palme).
Attaché dans la case, un morceau de racine protégerait des sorts et des mauvais esprits.
Mâcher un morceau de racine lorsqu'on va débattre une affaire en justice permet de voir
triompher sa cause.

Strychnos scheffleri Gilg


NOMV E R N A C U L A I R E : B e k w i l : kel (e) gou (r)z.
Sandberg rapporte que les Bekwil se servent de la sève de cette liane pour laver la bouche
des nouveau-nés.

Strychnos a f . tchibangensis Pellegr.


NOMV E R N A C U L A I R E : B e k w i l : kelsib, kelsiw.
Dans la même région e t selon le même auteur, « o n boit la décoction de l'écorce comme
vermifuge; la poudre de l'écorce sert h accélérer la cicatrisation des plaies)).

Strychnos af. tricalysioides Hutch. & M . B. Moss


HERBIER: 1870 vill. de Kingani, forêt après Mbama.
NOMV E R N A C U L A I R E : T é k k : mubungu.
Les feuilles de cette liane sont consommées sous forme de légumes, contre les maux d e
poitrine e t de ventre.

Strychnos cuniculata Leeuwenberg


HERBIER: 1832 piste de Gonaka à Moukouma, sous-préfecture de Komono.
NOMV E R N A C U L A I R E : T é k é : mukuma.
Les Téké prétendent que, mangées crues avec des graines de maniguette, les feuilles
auraient des propriétés aphrodisiaques.

Spigelia anthelmia Linn.


NOMSV E R N A C U L A I R E S : Baya : mala, T é k é : oyobi.
Descoings signale l'emploi du décocté de la plante en gargarisme contre les maux d e
gorge, et d u suc en applications locales après scarifications épidermiques contre les maux
de poitrine.
152 A. BOUQUET

Agelanthus brunneus (Engl.) van Tiegh.


HERBIER: 1271 chantier Fouët, route de Mayéyé, sous-préfecture de Sibiti.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : L a a l i : lunama; T i é : kinama.
Lorsqu'on souffre de la poitrine, les Téké pratiquent aux points névralgiques une série
de petites scarifications e t y appliquent la poudre d'un mélange de tiges de cette Loranthacée
et d'écorces de Barteria fistulosa préalablement torréfiées. Dans la région de Sihiti, le jus des
feuilles sert à frictionner les jambes des paralytiques.

Englerina gabonensis (Engl.) Balle


HERBIER : 1391 Mayoko, vieille route de Moanda, après le bac de la Louéssé.
NOMV E R N A C U L A I R E : N z a b i : linvulu.
Le décocté des feuilles est donné à boire a u x enfants constipés, comme laxatif.

Helixanthera manni (Oliv.) Danser


HERBIER : 787 forêt de la Bouenza, à partir du vill. de Massia.
NOMV E R N A C U L A I R E : Laali : mudindjibi.
Comme beaucoup de Loranthacées, il entre dans la préparation de mixtures employées
pour se protéger des sorts, éloigner les esprits, empêcher les mauvais rêves, avoir de la chance
ou s'attirer les sympathies d'une belle. Il s'agit là de croyances très générales en Afrique
tropicale qui s'attachent aux conditions de vie très particulières de ces plantes parasites et
non a u x propriétés pharmacodynamiques du végétal.

iïossypium sp.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : L a a d i : pfudi; Beembe : mafue; M b a a m b a : nfula.
Selon les régions, le jus des feuilles de cotonnier est employé pour soigner les otites (en
instillations), les plaies (en application), ou la gale (en frictions après un bain).
La tisane de feuilles passe pour être antidysentérique.

Hibiscus esculentus Linn.


NOMV E R N A C U L A I R E : L a a d i : dongo dongo.
Certains féticheurs Koongo donnent le décocté des feuilles de gombo » contre les maux
de cœur et pour faciliter l'accouchement.

Hibiscus rostellanus Guill. & Perr.


H E R ~ I E:R99 vill. de Kintélé; 2049 Impfondo, le long du canal d'Epéna.
NOMV E R N A C U L A I R E : L a a d i : woolo dya bakuyu; Songo : punga.
Comme calmant de la toux, il est recommandé de boire une tisane de feuilles.

Hibiscus sabdariffa Linn.


HERBIER: 163 route de Linzoio.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : L a a d i : nsa; T i é : inkulu; Kôyô : abuya, ibuya.
Le jus des feuilles est instillé dans l'œil comme traitement des ophtalmies; il doit être
bu par les femmes en couches pour hâter leur délivrance.
La pulpe préparée avec les racines écrasées est utilisée comme pansement humide pour
faire mûrir les abcès. Elle sert aussi à frictionner la poitrine des malades souffrant de bronchites
avec douleurs intercostales.
Les feuilles sont parfois consommées comme de l'oseille.

Hibiscus surattensis Linn.


HERBIER: 1840 vil]. de Madzouka.
NOMV E R N A C U L A I R E : Tékb : nga tshiene.
Lorsqu'on a mal à la poitriiie, ce féticheur téké fait manger la plante en légume, accommodée
avec sel, poivre, huile e t des têtards (?).

Sida acuta Burm. f.

Sida cordifolia Linn.

Sida stipulata Cav.


NOMSV E R N A C U L A I R E S (s'appliquent aux divers Sida) : Y a a : tshiban taba (crotin de cabri!; Laali :
nkaabise; T i é : kishuma; Zëké : libamu, ngana, ndubi; Kôta : ngavu; Nzabi : tshibia kambisi, tshi
kambisi; Kôyô : ndongolo ; Laadi : biduvula; Bondjo : utola; Enyélé : moboaro; Babinga de Dongou :
eesie.
La tisane de feuilles de Sida sert aux traitements des affections pulmonaires (en boisson
et en bains de vapeur), de la fièvre des enfants e t des douleurs rhumatismales (en bains de
vapeur). Avec une noix de lcola e t des graines de maniguette, les feuilles mangées crues,
constituent un remède des maladies de foie et de la rate.
La poudre de charbon de tige est appliquée sur les paupières contre les ophtalmies;
les Téké en font, avec des graines de Pentaclethra macrophylla et de l'huile de palme, une pom-
made qui sert à traiter les ulcérations lépreuses.
Pour que les enfants marchent plus vite, que les femmes soient rapidement fécondées,
ils doivent porter autour des reins une ceinture fabriquée avec des lambeaux d'écorces de
tiges de Sida tressés ensemble. Pour se rendre invisible des singes, le chasseur doit tenir une
brindille entre ses lèvres. La plante accrochée devant la porte chasse les esprits (Descoings).

Urena Iobata Linn.


NOMV E R N A C U L A I R E : Téké : kewa.
Chez les Koongo, « le jus filtré est donné en boisson aux parturientes pour faciliter le
premier accouchement » (Descoings).

Haumania danckelmaniana M. Redh.


HERBIER: 1612 vill. de Katy-Katy, km 20 route Ouesso - Makoua.
Noms V E R N A C U L A I R E S : Sanga : shelo; Bongili : mombasele; Bekwil : sial.
Cette Marantacée à tige épineuse est employée dans la Sangha avec Solani~mnigrum
e t Thomandersia heinsii comme vermifuge : boire le jus des feuilles.

Marantochloa congensis (K. Schum.) Léonard & Mullenders


HERBIER: 1476 viil. de Kangini, bord du Kouyou, sous-préfecture de Fort-Rousset.
NOMV E R N A C U L A I R E : Kôyô : otsetsere.
Les Kôyô en font bouillir les feuilles avec des écorces de kolatier et après filtration, donnent
le liquide à boire aux femmes qui ont des règles trop abondantes et douloureuses.
154 A. B O U Q U E T

Marantochloa congensis (K. Schum.) var pubescens Léonard & hlullenders


HERBIER : 1224 route de Linzolo.
NOMV E R N A C U L A I R E : Laadi : ndubi dya maamba.
Les Laadi utilisent le jus des racines comme purgatif.

Megaphrynium trichogynum J . Koechlin


HERDIER : 529 forêt de Bangou.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Mbôsi : oshiere; Bongili : moshiele.
Les débuts de hernie sont traités en faisant boire le décocté des tiges; le mélange pulpe
de tiges et huile de palme est mane6 contre les nausées et les vomissements.

Thaumatococcus danielli Benth.


HERDIER : 174 route de Linzolo.
NOMV E R N A C U L A I R E : Laadi : mateetete.
La tisane de racines aurait une action calmante sur les fous.

Trachyphrynium braunianum (K. Schum.) Bak.


HERBIER : 173 route de Linzolo; 2011 Impfondo, piste de Mohitou; 2133 vill. d'Enyélé.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi: mangongolo; Mbôsi : kwakwango; Bongili : morigombe; Songo : tele.
Comme les espèces précédentes et souvent en mélange avec elles, le jus des racines est
employé pour traiter les fous, celui des tiges pour soigner les débuts de hernie et les inaux
de cœur.
En cas de douleurs rhumatismales, scarifier légèrement aux points sensibles e t y appliquer
en massant une poudre obtenue en pilant ensemble des racines carbonisées, du sel gemme
et des graines de maniguette. Pour combattre la deshydrose, mettre sur les pieds un cataplasme
préparé avec la pulpe des feuilles préalablement passées au-dessus d'un feu.

Amphiblema sp.
HERBIER: 950 Komono; 1764 Mts Ndoumou, au niveau du 1411. d'Isiélé.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Mbnam,ba : inkusu, lendula lenkusu (plume de perroquet), lamini lenkusu
(langue de perroquet); Laali : lelimi len haye (langue d'antilope).
Cette plante des bords de l'eau, au dessous des feuilles violet, passe pour avoir des pro-
priétés hémostatiques : la poudre ou le jus des feuilles est appliqué sur les blessures ou les
pIaies.
Elles sont aussi très employées dans le traitement de la dysménorrhée ou des hémorragies
utérines, soit que l'on s'en serve pour préparer une tisane A boire dans la journée, soit que
l'on utilise la pulpe comme ovules A garder la nuit.

Çalvoa af. sinuata Hook. f.


HERBIER : 266 chutes de la Foulakari.
NOMV E R N A C U L A I R E : Laadi : nsa wandzari.
Très commune dans la région brazzavilloise, sur les bords du Congo, cette plante est
consommée comme légume e t aurait le goût de l'oseille. La décoction de la plante entière est
donnée comme laxatif.

(1) Déterminations botaniques de H. JACQIJE~-FÉLIX


(Muaéum national d'hiatoire naturelle - Paris].
Dichaetanthera strigosa Jacques-Félix
HERBIER: 1508 Yanga Gounza, sur le Kouyou.
NOMSV E R N A C U I . A I R E S : Mbôsi : ofufulu; Kôyô : owiiwutu.
Chez les Mbôsi, lorsqu'on soupçonne un malade d'être en butte aux attaques des mauvais
esprits, il faut le soumettre à l'action des vapeurs bouillantes du décocté de cette plante.

Dinophora spenneroides Benth.


HERBIER: 358 sources de la Loufini; 908 vil]. de Madingou, route Kornorio - Zanaga; 1320 forêt, km 24
route Mossendjo - Rlayoko; 1400 Mayoko, route de Moanda.
Noms V E R N A C U L A I R E S : Ndasa, Kôta : ntunvu; Mbaamba : eturnbu; Yoonlbe : nkulu; Nzabi : rnasese;
Kôta : ngai ngai; Lunbbu : rnayeyinga; Laadi : nsa wasaangi.
Très commune dans les bous-bois de forêt dense, cette espèce se remarque h ses fruits
blancs en grappes terminales lâches.
La tisane de feuilles passe pour un bon remède des extinctions de voix, des laryngites
et de la toux. Le suc extrait par expression des feuilles, ou les feuilles cuites, mangées comme
légume, sont recommandées contre les maux de ventre, la dysenterie, les ballonnements ou
les hémorroïdes.
Les Lumbu se servent de la poudre de feuillcs pour soigner les plaies et les blessures.
Pour se préserver des sorts, il faut manger un mélange de feuilles et d'écorces de Scoro-
doph,lezcm zenkeri, accommcdé comme légume.

Dissotis brazzeï Cogn.


I ~ ~ R B I :E159
R station O.R.S.'r.O.RI.-Brazzaville; 161 route de Kiiihüla, h m (10.
No\rs VER NA CUL AIR^‘^ : Lnndi : n~eke-nrrke,nzeezeki; Beenc be :rnunzenzehe; Lnaii : rnulii; Il'ié :bernbe;
ilfbôsi : oyiongo, galek\\.a.
Cette espèce suffrutescente, très commune dans les savanes de la vallée du Niari, du
Pool et des plateaux batéké, est extrêmement réputée comme médicament des maux de
cœur : on utilise soit le jus des feuilles, soit le décocté des racines, en boisson.
Les feuilles mâchées, ou sous forme de tisane, sont consommées comme galactogène,
antitussif oii contre les rages de dents. La poudre de racines sert au traitement des plaies et
des morsures de serpents.

Dissotis rotundifolia Triana


HERBIER : 20 route de Kinkala.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : ATzabi : niulondo; Bondjo : bolondo; Mbôsi : olua lontsliina; Mbôsi, Akwa,
Kôyô, Rongili : olondo.
Petite rudérale à fleurs roses dont les feuilles sont consommées en légume comme anti-
anémique et contre les dérangements intestinaux.
Le jus est instillé dans les yeux contre les ophtalmies; il est appliqué sur les dents cariées;
il est absorbé comme calmant de la toux et de la coqueluche. Mélangé h celui d'un fruit
d'Aframomum stipulatum, c'est, chez les Mbôsi, le produit que l'on donne comme première
tétée a u x nouveau-nés.

Memecylon af. guineense Keay


H E R B I E R: 356 sources de la 1,nufini; 2026 Iinpfondo, piste de Vindza.
NOMSVEnNACCLAIRFs : Laadi : kisinia; Songo : panga bakola, bundo.
La décoction des tiges ou des feuilles est prescrite, en boisson et en bains, dans le traite-
ment des maux de côtes ou de reins. Le mélange de poudre d'écorces ou de jus de feuilles
avec de l'huile de palme est employé comme pommade antihémorroïdaire.
156 A. B O U Q U E T

Memecylon sp.
HERBIER: 1224 vill. de Mukassi, route Sibiti - Zanaga.
NOMV E R N A C U L A I R E : Laali : muula.
Pour empêcher les revenants de hanter une case, prendre dix-neuf feuilles de cet arbuste,
les faire bouillir dans de l'eau; avec le liquide obtenu, asperger la porte et les murs en pro-
nonçant les incantations nécessaires.

Phaeoneuron dicellandroides Gilg


HERBIER: 1045 bord de la Foula 5 km route IComono - Sibiti.
NOMV E R N A C U L A I R E : Yaa : obanu.
Lorsqu'on a mal aux côtes ou que l'on tousse, boire le décocté de racines.

Tristemma leiocalyx Cogn.


HERBIER: 1719 route de Pikounda à Matété.
NOMV E R N A C U L A I R E : Kôyô : ivioloko.
Dans l'Équateur, la tisane de feuilles est donnée A boire aux malades atteints de
blennorragie.

Tristemma rubens A. & R. Fern.


HERBIER: 1771 Mts Ndoumou, après le vill. d'lisélé.
NOM V E R N A C U L A I R E : Mbaamba : ngondo bula nbiya.
Préparer les feuilles comme des légumes ordinaires avec de l'huile, du sel, et autres assai-
sonnements, ajouter viande ou poisson et donner à manger aux enfants fiévreux.

Tristemma virusianum Jacques-Félix


HERBIER : 406 route Baratier - Hamon; 1162 vill. de Kiminzouala, km 15 route Zanaga - Sibiti; 1850 vill.
de Kingani; 2029 environs d'Impfondo.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Mbaamba: okala otumbu; Tié: letongo letugna; Bondjo: ebambi; Songo: diase.
Cette plante sert a u traitement de l'asthme et des affections bronchiques et passe pour
faciliter les accouchements.
Lorsqu'on voyage dans une région infestée de serpents, pour éviter d'être mordu, ou
éloigner les reptiles, il faut s'enduire le corps, en insistant sur les pieds et les mains, avec le
jus des feuilles.

Carapa procera DC.


HERBIER: 330 et 604 rive gauche de la Foulakari; 495 forêt de Bangou; 738 forêt et galerie de la rivière
Moabi; 1406 Mayoko, route COMILOG vers Mouanda; 1757 Mts Ndoumou après le vill. d'Isiéré.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : mubila nkumi; Vili, Yoombe, Lunlbu: mbuluku; Laali : ekara nguti;
Yaa: kisoloko; Tié: mukukubi; Mbaamba, Ndasa, Kôta: mukala mbomo (du boa), kala mbomo,
elcala mbomo; Nzabi: mubaba; Sanga: mbili manganga; Bomitaba: fisi; Mbôsi: osiele; Bongili,
Sanga, Babinga : ngodjo; Enyélé : mofesi; Bekwil : gozau.
Très commun dans toutes les forêts ombrophiles et les galeries forestières, cet arbre se
reconnaît à ses grandes feuilles groupées à l'extrémité des rameaux; le pétiole très élargi à
la base, brun rouge, est strié; les folioles opposées, elles aussi souvent de grande taille, ont
un pétiolule très épaissi canaliculé A la face supérieure et plissé A la face inférieure.
La plupart des féticheurs s'accordent pour reconnaître aux écorces de Carapa procera
une action éméto-purgative importante. Ils les utilisent dans les traitements des maux de
ventre, de la constipation, des débuts de hernie et de la blennorragie ainsi que dans celui des
crises d'asthme, de la bronchite e t autres affections des voies respiratoires. Toutes ces
maladies seront soignées par l'administration buccale ou rectale du décocté des écorces.
Il semblerait que cet arbre ait aussi des propriétés stimulantes : il est très souvent employé
non seulement comme aphrodisiaque passant presque, selon certains informateurs, pour u n
régénérateur des fonctions sexuelles mais encore contre la fatigue généralisée, l'anémie,
l'inappétence. Dans ces divers cas les féticheurs prescrivent de manger la poudre d'écorce
avec du sel et de l'huile, ou bien de la faire macérer dans du vin de palme a u soleil e t de
boire le liquide tiède, ou encore de manger avec une banane mûre le cylindre central du
pétiole préalablement torréfié.
Les Kôta e t les Babinga se servent aussi de la plante comme vermifuge. Sandberg
signale l'emploi de la décoction comme fébrifuge e t en cataplasme dans le traitement des
fractures des membres.

Entandrophragma angolense C. DC.


: 534 forêt de Bamou, face à Mpassa-École.
HERBIER

Entandrophragma palustre Staner


: 294 chutes de la Foulakari.
HERBIER

Entandrophragma utile (Dawe & Sprague) Sprague


: 309 Kinkala depuis la Voula jusqu'à 15 km dlHamon.
HERBIER
Ces trois espèces sont employées dans la région brazzavilloise comme analgésique e t
anti-inflammatoire : dans les cas de maux de ventre ou de reins, le jus des écorces délayé
dans un peu d'eau est donné en lavement; il est administré en instillations pour traiter les
otites ou les ophtalmies et appliqué localement dans les cas de douleurs rhumatismales,
musculaires ou articulaires.

Entandrophragma candollei Harms


HERBIER: 302 galerie forestière aprbs Moutampa.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Mbaamba : ndodi; Bongili : ikwé; Beembé : mubédi.
Courbatures fébriles, douleurs généralisées, maladies diaboliques sont soignées avec
le jus des écorces de (( Kosipo » prescrit en massages ou, après avoir été délayé dans de l'eau
chaude, en bains de vapeur.
Le jus des écorces de racines est parfois indiqué contre les morsures de serpents.

Entandrophragma cylindricum (Sprague) Sprague


NOMSV E R N A C U L A I R E S : Bongili : poyo, boyo, mboyo; Babinga : mboyo; Sanga : muboyo.
Le (( Sapeli » est très employé dans la Sangha pour soigner les affections bronchiques
e t pulmonaires, les courbatures fébriles ainsi que les œdèmes, les plaies, panaris, furoncles,
et plus généralement toutes les douleurs violentes e t localisées.
Per os, les écorces raclées sont administrées, délayées dans un verre de vin. Par voie
externe on utilise soit le décocté en bains de vapeur, soit une pommade obtenue en mélangeant
la poudre d'écorce avec de l'huile de palme e t éventuellement du « Toukoula ».

Guarea cedrata (A. Chev.) Pellegr.


HERBIER : 2101 Dongou, piste à l'O. du vill.; 2046 Impfondo, piste du canal dlEpéna.
NOMV E R N A C U L A I R E : Songo : mbégne.
Arbre ayant une écorce extrêmement odorante, à latex peu abondant, à tranche rose,
des folioles asymétriques, le « Bossé » se rencontre surtout dans la Cuvette congolaise où il
est employé pour soigner la blennorragie, les maux de ventre ou les empoisonnements
alimentaires.
158 A. BOUQUET

Guarea af. thompsonii Sprague & Hutch.


HERBIER : 1134 de Mafoula à Jlissa-Batbké; 1793 route de Sibiti-Komono, vill. de Malima-Mabiala;
1869 forêt après le vill. de Mibama, 3 kni avant Kingaiii : 1992 chantier Robin après Sindou-Nkola,
Mayombe.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Mbaamba: ondjieiii, ondzieni; Laali: muiitsliitshine; Y a a : mondjiene; Lumbu:
sivala; Bongili : bukasa.

J e rapporte sans certitude à cette espèce un arbre à feuilles composées, à folioles dis-
colores asymétriques, à nervures très effacées assez abondant dans le Mayombe e t le Chaillu,
où il est employé comme piscicide et parasiticide; malheureusement je n'ai pu avoir que des
échantillons stériles de rejets ou de jeunes plants.
Les échantillons suivants peuvent appartenir à la même espèce car ils correspondent
A des plantes portant le même nom et ayant les mêmes usages, mais la qualité des herbiers
Iie permet pas de l'affirmer : 994 vill. de Ngokamina II, route de Komono; 1111 vill. de
Makaga, route de Komono-Zanaga; 1841 vill. de Madzouka.
Comme ichtyotoxique on utilise les écorces en mélange avec celles de Fagara macro-
phylla, les feuilles de Téphrosia ou les fruits de Strychnos aculeata, ce qui semblerait indiquer
une faible toxicité de la drogue ou un rôle synergétique.
Contre la teigne et la gale, on fait une pâte avec les amandes d u fruit, ou à défaut les
feuilles, e t de l'huile de palme que l'on applique sur la peau ou sur la tête; on maintient par
un linge l'emplâtre qui est à conserver a u moins une nuit.
Les Lumbu emploient la décoction des écorces pour soigner les furoncles. Sandberg
signale que les Bongili se servent d u macéré des écorces comme d'un purgatif à action rapide,
violente mais brève.

Khaya af. ivorensis A. Chev.


HERBIER: 479 forkt de Bangou, 975 vill. de Kgokamina I I , route de Komono; 1139 de Mafoula à
Missasa-Batéké.
NOMSV E R N A C U L A ~ R E S : ,llbaamba : ioiimi; 17aa: lewuba; Beembe : mumpesi wa nketo.
Les écorces de cet arbre sont employées dans la région de Komono-Zanaga en bains pour
soigner les enfants rachitiques, en boisson pour traiter les maux de ventre. Elles serviraient
aussi de poison de pêclie.

Lovoa trichiloïdes Harms


NOMV E R N A C U L A I R E : Babinga : ngobemba.
Les Babinga se servent de la pulpe d'écorces de cet arbre pour frictionner la poitrine
des nialades souffrant d'affections pulmonaires.

Trichilia gilgiana Harms


HERBIER: 1274 chanticr Fouët, routc de AIayéyé, soiis-préfecture de Sibili.

Trichilia gilletii de Wild.


HERBIER: 535 forêt de Bangou; 1452 vill. d'Ekoo, sous-préfecture de Boundji; 1986 vill. de Sindou-
Nkola.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : b'ili : tcliikaya; Mbôsi : lua; Alcwa : opita; Beembe : mfyeela; Kôyô : likiindu
la ntaba (estomac de cabri).
Ces deux espèces sont utilisées pour favoriser la conception des femmes e t lutter contre
leurs douleurs abdominales.
E n mélange avec différentes espèces végétales, la poudre des écorces, additionnée d'huile
de palme sert à frictionner les malades ayant mal à la poitrine, des courbatures fébriles ou
de l'asthénie.
Trichilia Ianata A. Chev.
HERBIER : 2032 environs d'Irnpfondo.
NOMV E R N A C U L A I R E : Rondjo : rnbuzekenbuyu.
La décoction des écorces est prescrite en boisson aux femmes qui souffrent du ventre.

Trichilia rubescens Oliv.


HERBIER : 233 route de Kinkala; 772 forêt de la Bouenza; 1651 Sangha-Bois, chantier de hlangokélé,
sur la Ngoko; 1676 Ekelimba-Chantier; 2048 Impfondo; 2116, 2127 hlimbely, piste de Alindjoukou;
2135 Enyélé.
NOMSV E R N A C U I . A I R E S : Laadi : kiseiiipa; Babinga : iiiokirnbu; Songo : niojernbc yernbe, simbele;
Bongili : mobeka; Enyhlél: elolobi.
Les écorces passent pour être drastiques, aussi sont-elles administrées aux femmes
stériles pour leur (( nettoyer le ventre »; elles servent plus généralement contre la consti-
pation, les troubles spléniques, les maux de ventre et dans les débuts de hernie. La forme
la plus couramment employée est le lavement préparé avec la décoction des écorces du tronc
et plus rarement des racines.
Les jeunes feuilles sont mangées par les malades atteints de gonococcie chronique.

Trichilia heudelotii Planch. ex Oliv.


NOMV E R N A C U L A I R E : Bekwil : naboubisa.
L'écorce (( est douée de propriétés vermifuges )) (Sandberg).

Trichilia retusa Oliv.


NOMV E R N A C U L A I R E : Bongili : OSO OS^.
On applique les raclures de la face interne de l'écorce sur les régions gonflées »
(Sandberg).

Trichilia zenkeri Harms


NOMSV E R N A C U L A I R E S : Bongili : eloueloue; Bekwil : loghele.
Cette espèce est citée par Sandberg coinme ayant les mêmes usages que T . retusa Oliu.

Turraea cabrae de Wild. & Th. Dur.


HERBIER : 923 vill. de Madingou, route Komono-Zanaga; 1865 vill. de Kingani.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Thké : mangabili; Ndasa : muhuwa.
Les Téké et les Ndasa mangent les racines de cette petite méliacée avec des graines de
maniguette comme aphrodisiaque; un verre de vin rouge pour faire passer le tout, complète
le traitement.

Turraenthus africanus (Welw.) Pellegr.


HERBIER : 228 route de Linzolo, après Moutampa-Vieux.
NOMV E R N A C U L A I R E : Laadi : mulconkaka.
1,'Avodiré n'est signalé au Congo-Brazzaville que dans la région du Pool où il est
employé, en boissons et en bains, pour soigner les céphalées, la toux ou les accès fébriles.
160 A. B O U Q U E T

Chasmanthera welwitschii Troupin


HERBIER: 2047 Irnpfondo, forêt le long du canal dlEpéna.
NOMV E R N A C U L A I R E : Songo : dernbe lernbe.
Les feuilles de cette liane sont appliquées sur les furoncles, les abcès, en guise de pan-
sement humide, pour les faire avorter.

Cissampelos owariensis P . Beauv. ex DC.


NOMSV E R N A C U L A I R E S : Yoombe : kitebe; Vili : rnapipinda; Kôyô : Iéke; Bongili : diba.
Cette espèce, très commune dans toute l'Afrique tropicale humide, sert dans le Mayombe,
au traitement des migraines très violentes : le jus des feuilles est instillé, au choix du malade,
dans le nez. l'œil ou l'oreille.
Les K6yô l'utilisent pour soigner les plaies : commencer par bien les laver avec une
décoction de tiges de Cissampelos, de feuilles de Psophocarpus palustris et d'Hymenocardia
acida, puis saupoudrer avec les racines pulvérisées.
Lorsque les femmes Bongili ont des règles douloureuses et irrégulières, elles mangent
un plat de feuilles accommodées comme des légumes avec sel, huile et viande.

Jateorhiza macrantha (Hook. f.) Exell & Mendonça


HERBIER: 1936 forêt derrière le vill. de Boungolo, route S.F.N. Kakarnoeka.
Cette liane longs poils roux est employée dans le Mayombe, comme l'espèce précédente
pour soigner les céphalées.

Kolobopetalum auriculatum Engl.


HERBIER: 796 forêt de la Bouenza, depuis le km 3 de la route de Tsornono jusqu'au vill. de Matsia.
Lorsqu'on a mal à la bouche, aux gencives, aux dents ou que l'on souffre d'aphtes, il
faut, disent les Laali, se gargariser ou prendre des bains de bouche avec le décocté tiède des
feuilles ou des tiges de cette liane cauliflore.

Kolobopetalum chevalier1 (Hutch. & Dalz.) Troupin


HERBIER: 1715 route de Pikounda à Matété.
NOMV E R N A C U L A I R E : Kôyô : ernbongokoko.
Cette liane est le médicament de la dernière chance : en appliquer le jus après avoir
scarifié l'épiderme, aux bras et aux mains, si le malade ne réagit pas favorablement, il n'y
a qu'a le laisser mourir.

Limaciopsis loangensis Engl.


HERBIER: 1731 forêt de la Bouenza en amont des chutes.
Contre les maux de ventre, boire le décocté des tiges ou des feuilles de cette grande liane.

Penianthus longifolius Miers


HERBIER: 484 forêt de Bangou; 982 vill. de Ngokamina II, route de Komono; 1091 vill. de Moukina,
route Kornono-Moetché; 1862 vill. de Kingani; 1893 vil]. de Nvouti; 1976 vil]. de Mboti-Sounga
après Tchiséka; 2137 vill. dlEnyélé; 2152 Dongou, piste de la Motaba.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Yaa : babakala; Laali : mudziba; Tié : mukinkale, kiakelekurnu; Mbaamba :
kuluku, inkubangani, nganga bilimbi; Bondjo : bognongoro; Enyélé : etumbo; Songo : simbolo,
shiembolo.
Cet arbrisseau atteint en moyenne 1,50 m de hauteur; les feuilles sont longuement
pétiolées, obovoïdes, plus ou moins acuminées (certains échantillons sont nettement
mucronés) e t discolores : la face supérieure brillante devient grise en séchant tandis que la
face intérieure mate reste vert olive : leur aspect très typique, ainsi d'ailleurs que leur toucher,
font penser à un cuir gris vert dans lequel on aurait imprimé, a u x fers,le dessin des nervures.
Les racines, d'un beau jaune d'or, à saveur piquante, sont considérées dans tout le
Congo forestier comme u n des aphrodisiaques les plus puissants : la poudre d'écorces est
consommée avec de la maniguette, dans une banane mûre, délayée dans du vin de palme
ou d'ananas selon le goût du client.
La plante a peu d'autres usages médicinaux : les Téké se servent de la poudre des
écorces pour soigner les plaies et font manger les feuilles a u x malades atteints de hernie.
Dans la Sangha, le suc obtenu en exprimant la pulpe des écorces est prescrit en instillations
auriculaires contre les otites et la surdité; les Bondjo prétendent que pour séduire une femme
il sufit de lui faire manger un peu de la poudre de racines.

Stephania Iaetificata (Miers) Benth.


HERBIER: 333 galerie forestière de la Loukedi derrière le vill. de Bitsabanga à la Louéssé; 1898 vill.
de Les Saras.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Y o o m b e : nsinga; N z a b i : nvuku; Bomitaba : modjiki.
Cette liane qui peut atteindre de grandes dimensions, est assez commune dans le
Mayombe; elle est aisément reconnaissable à ses tiges couvertes de longs poils jaunes, à ses
feuilles orbiculaires mucronées e t velues, ainsi qu'à ses longues inflorescences axillaires ou
cauliflores selon l'âge de la plante.
Les Yoombe soignent les migraines très violentes en appliquant sur le front après scari-
fication, le jus des feuilles.
Dans la Likouala, en cas de morsure de serpents, boire le macéré des feuilles et attacher
un morceau de la liane autour de la cheville. C'est aussi ce que font les Nzabi pour que les
bébés marchent vite et bien : par mesure de sécurité, il est même recommandé d'en attacher
aussi autour des poignets et des reins.

Synclisia scabrida Miers


I ~ E R B I E:R2009 Impfondo, piste de Mohitou.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Songo : gugula; Enyélé : kugula.
Dans la Likouala, les féticheurs suspendent des feuilles de cette liane à l'entrée de leur
maison pour avoir beaucoup de pratiques. Lorsqu'une femme est menacée d'avortement,
elle doit immédiatement tresser une ceinture avec des morceaux de tiges e t se l'attacher
autour des reins.

Syrrhenema fasciculata Miers


HERBIER: 2093 Dongou, piste à l'O. du vill.
NOMV E R N A C U L A I R E : Songo : mohomano.
Les Songo se servent du jus des feuilles pour soigner les ophtalmies.

Triclisia dictyophylla Diels


HERBIER: 10 route de Kinkala; 2044 Impfondo, le long du canal dlEpéna.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : L a a d i : munta mayuma, tsinta mayuma; Y o o m b e : tchikulubo; B o n d j o : ituya-
sumbu; Enyélé : litopoloko; B o m i t a b a : mulondzo; Songo : yomanu.
Très grande liane assez commune dans les forêts secondaires du centre e t du nord du
pays, caractérisée par de très grandes feuilles à nervures bien marquées, plus ou moins
cordiformes.
A. BOUQUET

Les écorces de racines sont utilisées pour soigner, selon les régions, les maux de ventre
des femmes e t la dysenterie, ou la toux convulsive e t les courbatures fébriles : elles sont
prescrites sous forme de tisane, de poudre à manger, de bains de vapeur ou de suc administré
en gouttes nasales.
Le jus des jeunes feuilles, délayé dans de l'eau, est donné comme calmant aux fous.
La plante sert aussi, et souvent, à la préparation de sorts e t de nombreux remèdes
magiques.

Triclisia patens Oliv.


HERBIER: 325 Kinkala depuis la Voula jusqu'à 15 km de Hamon.
NOMSVEnsACuLAIREs : Laadi : ntundubila; Songo : motolongo.
Les racines servent au traitement des rhumatismes, des œdèmes locaux e t des arthrites
articulaires : elles sont écrasées pour obtenir une pulpe qui sert à frictionner le malade; si
le résultat paraît insuffisant, extraire le jus par pression e t appliquer après avoir scarifié
l'épiderme.

Tiliacora funifera (Miers) Oliv.


HERBIER: 1887 Komono, piste de la Loati.
NOMV E R N A C U L A I R E : Ndasa : lobi lobi.
Les Ndasa emploient pour soigner les fous, une mixture préparée en écrasant les feuilles
de cette liane avec celles de Manniophyton fulvum e t de la canne k sucre : le suc obtenu par
expression de cette pulpe est donné à boire, par dose fractionnée dans le courant de la journée.

Acacia silvicola Gilbert & Boutique


HERBIER : 666 vill. de Rladoungou II, km 15 route Mouyondzi-Sibiti.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Beembe : kifunzi; L l ~ m b ~ iV, i l i , Yoombe : kifundi, fundi, tchifundi; P I L ~ I L ,
Tsaangi, Nzabi : ifundi; Y a a : kifumo; T i é : mungwa nbomo; Téké : kingaina; Ndasa : lambedi;
Mbaamba : elambili; Bondjo : impiele; Songo : nzele; Bongili : gpele; Bekwil : ghinini.
Cet arbuste sarmenteux ou lianescent, épineux jusque sur le rachis des feuilles, est
extrêmement répandu dans les groupements forestiers e t les recrûs plus ou moins humides.
Il est assez peu employé par voie buccale : les Kôta font manger les feuilles avec des noix
de kola aux épileptiques; les Punu utilisent les jus comme calmant de la toux, tandis que les
Lumbu s'en servent pour traiter les affections gonococciques.
Partout ailleurs elle est prescrite par voie externe, car elle a la réputation d'être toxique.
La pulpe de la tige est appliquée sous forme de pansement humide sur les panaris et comme
analgésique ou révulsif dans les cas de douleurs intercostales, lombaires ou rhumatismales.
Le suc obtenu en pilant les racines est administré en instillations nasales, oculaires
ou auriculaires comme calmant de la toux, des migraines ainsi que dans les inflammations
des paupières ou du conduit auditif.

Albizzia adianthifolia (Schum.) W. F . Wight


HERBIER
: 38 route de Kinkala; 2139 vil]. d'Enyélé.

Albizzia aelensis De Wild.


HERBIER : 662 vill. de Madingou II, km 15 route Mouyondzi-Sibiti; 1377 vill. de Ouesso-Mbila; 2096
Dongou.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Beembe: siele; Laadi : nlu, mulu; Laali : ~nutshiele;Mbaarnba: oshiele; Ndasa
musiele; P u n u : tshiela; Bongili : ebamba; Enyélé : molcoto; Songo : see; Mbôsi : olu; Kôyô: 010.
Les deux espèces, très voisines, sont ordinairement confondues par les utilisateurs qui
en général se servent du jus, obtenu en pilant les écorces fraîches, pour se débarrasser des
filaires lorsqu'elles se trouvent dans les muqueuses oculaires. Cette thérapeutique, également
appliquée au traitement des conjonctivites, serait extrêmement douloureuse.
Le suc des écorces est aussi employé comme décongestionnant des voies respiratoires
et des sinus en cas de rhumes, céphalées ou sinusites.
La pulpe des écorces, et le dkcocté sont prescrits en bains de vapeur et en frictions pour
traiter les douleurs intercostales, lombaires ou rhumatismales ainsi que certaines allergies
prurigineuses.
La poudre de racines, .qui aurait une action ocytocyque, est donnée à manger aux femmes
qui ont des règles irrégulieres e t douloureuses.

Albizzia ferruginea (Guill. & Perr.) Benth.


HERBIER : 1655 Sangha-Bois »,chantier de Mangokélé, sur la Ngolco; 2150 Dongou, piste de la hlotaba
<(

NOMSV E R N A C U L A I R E S : Bondjo : bokornbolo; Songo : sembe; Babinga : elonda.


Cette espèce ne semble exister a u Congo que dans la zone de forêts semi-descidues
proche des frontières du Cameroun e t de la République Centrafricaine.
Contre les affections bronchiques, l'asthme e t les courbatures fébriles, boire le décocté
des écorces e t se frictionner les reins e t la poitrine avec un mélange de poudre d'écorces e t
d'huile de palme.

Albizzia sassa Mac Bride


HERBIER: 2033 Inipfondn, route de Dondou.
NOMV E R N A C U L A I R E : Bondjo : embakié (désigne plusieurs Mimosées).
Les Bondjo soignent les vertiges e t l'épilepsie, en instillant dans les yeux d u malade,
le jus obtenu en pilant la partie interne des écorces. Cette mixture serait aussi calmante
de la toux.

Albizzia zygia Mac Bride


HERBIER: 1674 Ekélirna-Chantier; 2000 Iinpfondo, route d'Epéna; 2138 vill. d'Enyélé.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Bongili : pungo; Songo : ngo; Bondjo : ernbakie epongo.
Relativement commun en Afrique tropicale, A . zygia ne se rencontre au Congo que dans
la Cuvette congolaise où elle est très abondante.
Dans la Likouala, les affections bronchiques sont traitées avec le décocté des écorces
prescrit en tisane et en bains de vapeur; ce procédé est valable pour les courbatures fébriles.

Aubrevillea kerstingii (Harms) Pelleg.


HERBIER: 2006 Irnpfondo.
NOMV E R N A C U L A I R E : Songo : rnobili.
Ce grand arbre à feuillage fin, à cime étalée, a u fruit papyracé très caractéristique, ne
parait exister qu'à l'extrême nord, près de la frontière centrafricaine.
Les écorces servent à soigner les débuts de hernie e t les menaces d'avortement : boire le
décocté à raison d'un verre matin et soir.

Cathormion altissimum (Hook. f.) Hutch. & Dandy


HERBIER : 560 vill. de Ivlakaiia; 1504 Yanga Ngounza sur le Kouyori; 2022 Impfondo, route de Dongou;
2037 Iiiipfondo; 2070 piste de Mohitou.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Kongo : kwanga; Kôyô : cbarnlca; Bondjo : ikekele; Songo: do.
Grand arbre des formations ripicoles, toujours asscz disséminé, il est employé dans la
Sangha pour soigner les maladies pulmonaires; prélever la partie interne des écorces, bien
164 A. B O U Q U E T

les frotter dans de l'eau pour obtenir une mousse abondante; laisser reposer et tiédir au soleil,
en boire un verre par jour.
Comme traitement de la folie, les Mb6si font priser la poudre d'écorces.
Dans la Likouala, elles servent de poison de pbche.

Cylicodiscus gabunensis Harins


HERBIER : 985 vill. de Ngokamina II, route Zanaga-Komono; 1095, vill. de Moukina, route Komono-
Moetché; 1296 Mossendjo, derrière le terrain d'aviation; 1305, km 20 route Mossndjo - Komono.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : I'unu, Tsaangi, Ndasa : muduma; Mbaamba : oduma; T é k é : mudzuma.
Cet arbre à port étalé, à tronc épineux, surtout lorsqu'il est jeune, est tout à fait remar-
quable au moment de la fructification par ses gousses fauves de plus de 50 cm de long, pendant
dans un arbre presque totalement défeuillé. Les feuilles bipennées, à folioles alternes asy-
métriques et longuement acuminées caractérisent aussi bien l'espèce.
Cette essence ne paraît exister que dans le Chaillu et le Mayombe où son aire de répar-
tition paraît calquée sur celle de 1'0ukoumé.
La décoction aqueuse des écorces est employée en injections vaginales, comme anti-
septique des voies génito-urinaires, en bains comme antipsorique et en bains de vapeur comme
fébrifuge. Les Duma en font une tisane pour soigner les maux de ventre.

Dichrostachys glomerata (Forsk.) Chiov.


HERBIER : 83 route de Linzolo.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi: nsende mpanga; Beembe: bapenga; Nzabi: gamba; Tid: loanga; Bondjo:
ikie kelele; Songo : dikekele.
Arbrisseau plus ou moins buissonnant, à grosses épines en général terminant un rameau,
aux belles inflorescences compactes, jaunes et mauves, cette plante est très commune dans
les savanes boisées.
E n boisson, le décocté des racines est donné pour soigner les affections pulmonaires et
gastro-intestinales; en bains et bains de vapeur, il sert au traitement des œdèmes locaux
et des rhumatismes; il est employé pour préparer des pansements humides destinés à soigner
les abcès. Enfin en bain de bouche et en gargarisme, il est utilisé contre les gengivites et les
aphtes.
E n cas de morsures de serpents, les Koongo, après avoir débridé la plaie et aspiré le
venin, appliquent une pâte obtenue en pilant les écorces de racines de Dichrostachys, des
feuilles de tabac fraîches et du citron.

Entada gigas Fawcett & Rendle


HERBIER : 843 vill. de Kindzoua II, route Kingoué-Mayama, 5 km avant le bac.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Mbôsi : lempfuru, lipfuru; Kôyô : mokondo.
Grande liane des groupements forestiers plus ou moins marécageux, du bord des
rivières, E. gigas est tout à fait remarquable par ses immenses gousses atteignant facilement
1,50 m de long, plus ou moins étranglées entre les graines, et par ses feuilles composées dont
le dernier penne est transformé en vrille.
Le décocté des écorces est donné à boire à raison de trois verres par jour, contre les maux
de ventre. Dans 1'Alima on soigne les fous en leur lavant, tous les jours, la tête avec de l'eau
stagnante dans laquelle ont macéré de la poudre d'écorces de racines et des peaux de manioc
roui : il faut bien agiter pour faire mousser le liquide avant de s'en servir.
Les fruits coupés en morceaux de façon à ce que chaque tronçon contienne une graine,
est utilisé comme instrument d'accompagnement des danses et des chants.

Fillaeopsis discophora Harms


: 983 vill. de Ngokamina II, route de Komono; 1398 route de Moanda, entre Mayoko et la
HERBIER
COMILOG.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Nzabi : libuta, mukasa; Mbaamba : obabi.
Ce sont les fruits qui caractérisent l'arbre : gousses plates comme des semelles atteignant
50 cm de long e t 15 cm de large, à bords épaissis, à surface fortement marquée de plis
formant un réticulum très net; l'intérieur est d'un beau brun rouge, lisse e t brillant coupé
de lignes transversales blanches, restes de cloisons carpellaires; les graines aplaties, sont
entourées d'une aile membraneuse à bords plus ou moins ondulés.
Le décocté des écorces sert à laver les plaies, et, en bains de vapeur, au traitement des
rhumatismes. La poudre d'écorce, mélangée I? l'huile de palme, est recommandée pour fric-
tionner la poitrine des enfants rachitiques.

Leucaena glauca Benth.


NOMV E R N A C U L A I R E : Téké: angeliki.
Descoings signale l'utilisation de cette espèce introduite au Congo comme plante
d'ombrage, par les Enyélé comme antiblennorragique e t par les Téké pour soigner les troubles
de la vue.

Mimosa pudica Linn.


NOMSV E R N A C U L A I R E S : Mbaamba: kuta gnutu (attache corps) ; Beembe : kuta kuta; Mbôsi : okuru;
K ô y ô : ososogni, nzolongo esuluku; Sanga : epele.
Cette sensitive à fleurs roses, très commune dans les jachères, a u x bords des routes, est
quelquefois employée par les féticheurs pour soigner les maux de côtes ou de reins : avec
la pulpe obtenue en pilant la plante entière, masser le malade.
Comme les autres plantes sensitives (Biophytum en particulier) elle entre dans la compo-
sition des philtres destinés à s'assurer la possession exclusive de l'amour, ou de l'âme d'une
personne.

Parkia bicolor A. Chev.


HERBIER
: 362 bords de la Loufini; 1929 forêt derrière le vill. de Boungolo, route S.F.N., Kakamoéka.

Parkia filicoidea Welw. ex Oliv.


HERBIER: 2071 Impfondo, piste de Mohitou.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : (s'appliquent aux deux espèces) ; Koongo: kilutu; Yoombe : nzinbili ( ? ) ; Bondjo:
nkaa.
Assez dispersés au Congo, les Parkia sont employés par les féticheurs comme anti-
odontalgique e t antirhumatismal, sous forme de décoction des écorces internes, prescrite
en bains de bouche ou e n bains de vapeur.

Pentaclethra eetveldeana De Wild. & Th. Dur.


HERBIER : 12 route de Kinkala; 153 vill. de Nvouanga, km 40 route de Kinkala; 203, 209 route de
Linzolo, après Moutampa-Vieux; 287 chutes de la Foulakari; 1589 forêt entre Ouesso et les <( Plan-
tations de la Sangha s ; 1801 vill. de Maléma-Mabiala, route Sibiti-Komono.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : kibozi, kifusa; Yoombe: kisamu bozi; Yoombe, Vili : kisalala; Laali :
musania; Y a a : mushiene, museme; Punu : musamu; Tsaangi : mushamu; Nzabi : mushinga; Kôta :
nkamba; Mbaamba: kaama, oshumbu; Ndasa: saamu : Mbôsi: ofimbi; Kôyô: oyimbu; Akwa:
olombi; Bongili, Bokiba: molombi.
Espèce extrêmement commune dans tous les groupements forestiers plus ou moins
remaniés, cet arbre se caractérise par ses gousses plates dressées au-dessus du feuillage et par
ses folioles asymétriques, auriculées à la base, mucronées au sommet, ce qui leur donne la
forme d'un « S » plus ou moins aplati.
Tous les féticheurs s'accordent polir reconnaître aux écorces, absorbées per os, une action
éméto-purgative énergique qui justifie son emploi dans le traitement de diverses maladies
des voies respiratoires (toux, bronchites, coqueluche, tuberculose) ainsi que dans celui des
empoisonnements, de la constipation, des maux de ventre et des débuts de hernie,
166 A. BOUQUET

Cette action physiologique peut aussi expliquer son utilisation comme médicament
des affections génito-urinaires telles que stérilité de la femme, troubles ovariens, ou impuis-
sance masculine. Toutes ces maladies sont soignées par l'absorption bi ou triquotidienne d'un
verre de la décoction aqueuse des écorces.
Cette préparation est aussi prescrite en bains de vapeur pour traiter diverses algies plus
ou moins généralisées telles que rhumatismes, maux de reins ou courbatures fébriles; cette
médication est souvent complétée par des frictions faites avec le produit obtenu en raclant
la partie interne des écorces incorporée à de l'huile de palme.
Le suc des écorces sert, en instillations oculaires, à traiter la filariose; il est donné à boire
comme vermifuge. E n association avec plusieurs autres plantes, les feuilles de P. eetveldeana,
sont employées pour soigner les fous.

Pentaclethra macrophylla Benth.


H E R B I E:~181 route de Linzolo; 747 forêt de la Bouenza; 2082 Dongou, piste d'Impfondo.
Noms V E R N A C U I . A I R E S : L a a d i : gaandzi, npandzu; lJiIi, l'oornbe: nvaridza; T i é : mugwe; Laali : muwai,
mugwani; Y a a : musandzi, muwandzi; L u m b u : muvandzi; Z'saangi: rnubandzi; N d a s a : musandza;
Mbaarnba: ompai; N z a b i , K ô t a : munbala; Mbôsi, A k w a : ombala; Icôyô, Bongili: obala; Bongili,
Enyélé: bobala; S a n g a : bumba; Songo; mbala; B e k w i l : eba, le-ba.
Cet arbre est extrêmement fréquent dans toutes les formations forestières plus ou moins
remaniées; il se reconnaît à ses grandes gousses de près de 50 cm de long, pendantes. A maturité
elles s'ouvrent d'un bruit sec comme une détonation, en projettant les graines au loin; per-
sistant très longtemps sur le sol sans pourrir, elles font immédiatement repérer l'arbre en
forêt.
Les indications médicinales de la plante sont sensiblement les mêmes que celles de
P. eetveldea,na : le décocté est donné en boisson contre les quintes de toux convulsive, la
bronchite, l'asthme et les maux de côtes, ainsi que pour soigner la dysenterie, les règles
douloureuses, la blennorragie e t l'impuissance sénile.
E n bains de vapeur et en bains, il sert aussi a u traitement des courbatures fébriles, de
la fièvre, de l'asthénie et des rhumatismes. Le jus obtenu en raclant puis pressant la partie
interne des écorces est instillé dans le conduit auditif contre les otites ou la surdité et dans
le nez lorsqu'on a mal à la tête.
Les graines sont consommées comme reconstituant et anti-anémique; écrasées dans
l'eau de boisson des poules, elles les protégeraient des épidémies saisonnières de choléra
aviaire.
Écorces et graines servent parfois de poison de pêche.

Piptadeniastrum africanum (Hoof. f.) Brenan


HERIIIER: 298 galerie forestière après bfountampa; 430 bfatoumbou; 690 vili. de Panga, foret a 2 km
sur la vieille route; 1549 vill. dlAbala, terre Okouéri., sous-préfecture de Boundji; 1550 vill. de
hfondeko; l;m 30 roule hlakoua-Ouesso; 2085, 2097 Dongou, piste dlImpfondo.
NOMSV E R N A C U I . A I R E S : L a a d i : mussinga, konzi siinga; Beenlbe: multasa; Yoornbe, V i l i : musinga, nsanga;
Laali : munkasa ; Y a a : niusliumu ; Mbaarn bu, Tsaangi : musumbu, osumbu; Ndasa osunvu;
N z a b i : mushinga; Icôla: npaka; P u n u : mukongutu; Mbrjsi: okaa; Kôyô, A k w a : okungu, ngele
nkungu; Bongili: okungu, bokungu; S a n g a : tumbo; Bondjo, Enyélé: mokungu; Behwil: tob, le-tob.
Ce grand arbre à feuillage très fin, stratifié, parait entièrement rouge a u moment de la
floraison; extrêmement fréquent dans divers groupements forestiers, il est très réputé auprès
des différentes ethnies pour ses propriétés médico-magiques.
Les écorces se comporteraient sur l'organisme comme un drastique violent; elles sont
employées dans le traitement de l'ascite, des œdèmes généralisés, des empoisonnements
alimentaires, de la constipation, ainsi que de la stérilité des femmes e t des troubles ovariens.
Après élimination d u suber, les écorces sont grattées sur l'arbre avec une machette; la poudre
ainsi obtenue est absorbée par doses fractionnées dans le courant de la journée soit délayée
dans de l'eau ou d u vin de palme, soit sous forme d'un liquide extractif administré selon le
féticheur en boisson ou en lavement.
A faibles doses (de l'ordre de deux cuillères à soupe par jour), le décocté des écorces est
donné comme expectorant a u x malades atteints de bronchite, d'asthme ou de coqueluche.
Le suc obtenu par expression de la poudre d'écorce est administré en gouttes nasales
comme décongestionnant des muqueuses, dans les cas de sinusite, rhumes e t laryngites, ou
contre les migraines. Délayé dans de l'eau bouillante, il est prescrit en bains ou en bains de
vapeur, suivis ou précédés de frictions avec la pulpe résiduelle, aux personnes atteintes de
rhumatismes, de douleurs lombaires ou de courbatures fébriles.
Les Mbôsi emploient parfois les écorces pour soigner les lépreux : faire boire au patient
l'extrait obtenu par décoction de la poudre d'écorces e t de graines de maniguette dans de I'cau
stagnante e t le baigner avec celle de feuilles de Maprounea africana, d'Hymenocardia acida
e t de Lophira alata.
La sève ou l'extrait des écorces servait aux épreuves judiciaires par instillation dans
l'œil.
L'application de ce liquide était si douloureuse qu'on ne pouvait y résister e t que l'on
avouait immédiatement fautes ou crimes.
Par ailleurs l'arbre a une très grande réputation en magie : c'est lui que l'on charge de
tuer, distance, les sorciers; il éloigne les génies, il interdit l'entrée de la case aux esprits
malfaisants. Mais ce pouvoir magique est hélas aussi réversible e t ces mêmes écorces peuvent
servir à des fins criminelles ou des envoûtements à distance.

Sarnanea dinklagei (Harms) Keay


HERBIER: 561 vill. de Makana.
Pour traiter les céphalées rebelles, les Koongo font absorber, délayée dans un peu d'eau.
la poudre des écorces de cet arbre.

Tetrapleura tetraptera (Thonn.) 'ïaub.


~ I E R B I E: R1493 vill. d'otendé, sous-préfecture de Fort-Rousset; 1661 (i Sangha-Bois » chantier de
Rlangokclé, siir la Ngoko; 2073 Doiigoii, piste a u bord de la Motab.
NOBISV E R N A C U L A I R E S : Y-oorn be: siaka moaka; V i l i : tchiaka moaka; TékB : nziete; ?-au : niiishiele;
Kôyô: buaka, okomboro; A k w a : yaka; B o n g i l i : ekonibolo; B o n d j o : boiikoboloko; S o n g o : kangaye :
B a b i n g a : djaba; B e k w i l : nabo.
Cet arbre caractérisé par ses gousses allongées ? section
i cruciforme, est assez abondant,
quoique toujours disséminé, dans tous les groupemen-ts forestiers.
Le décocté des écorces est donné à boire comme expectorant pour soigner les toux et
les bronchites; ce breuvage est conseillé aux femmes comme emménagogue e t pour combattre
la stérilité; en bains de vapeur, il est préconisé contre les douleurs rhumatismales e t les
courbatures fébriles.
Le fruit, considéré comme la partie la plus active de l'arbre, est généralement employé
dans la pratique médicale : le décocté est utilisé contre les maux de cœur e t les nausées, ainsi
que dans les cas de stérilité féminine; le jus est instillé dans l'œil contre les ophtalmies e t
les filaires, dans le nez contre les céphalgies e t dans l'oreille contre les otites externes. Il sert
aussi de poison de pêche.
Le fruit est vendu sur les marchés de Brazzaville, dans les échoppes spécialisées pour cette
sorte de marchandise, vraisemblablement en raison du pouvoir magique que lui attribuent
les Koongo et de l'usage qu'ils en font lors de certaines cérémonies d'exorcisme.

Mollugo nudicaulis Lam.


HERBIER: 1459 vill. d'okoulou, terre Elumba, sous-préfecture de Boundji.
Cette petite plante est employée par les Mbôsi pour combattre les hémorragies nasales :
passer la plante au-dessus du feu pour la ramollir, puis en instiller le jus dans les narines,
à l'aide d'un cône de feuilles.
168 A. BOUQUET

Antiaris welwistchii Engl.


HERBIER: 886 bords du Djoué.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi: fwani tsya nkaamba; Nzabi: mbuyu.
Le jus des écorces est parfois prescrit dans le traitement des maux de côtes et de reins;
il aurait des propriétés vermifuges.

Bosquiea angolensis (Welw.) Ficalho


HERBIER : 280 chutes de la Foulakari; 419 Harnon; 643 galerie de la Loualou, km 16 route Mouyondzi-
Kindarnba; 887 bords du Djoué; 1276 Sibiti, chantier Fouet, route de Mayéyé; 1843 vill. de Makaka,
route Zanaga-Kornono; 1913 Les Saras, route Tchipèze.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : nsekeni; Laali : Y a a : kewutu; Songo : pongui, kurutu.
Selon les régions le décocté des écorces est utilisé pour soigner les maux de ventre des
femmes (dans la Likouala), la blennorragie (chez les Téké) e t les diarrhées (Kouilou) : la
prise moyenne est d'un verre deux fois par jour.
Le latex est instillé dans l'œil à raison d'une à deux gouttes contre les ophtalmies.
Les Laadi attribuent à cet arbre des propriétés revigorantes e t préconisent, comme
reconstituant et apéritif, aux convalescents ou a u x malades affaiblis le latex ou le jus des
feuilles en boisson.

Chlorophora exelsa Benth. & Hook.


HERBIER : 248 vill. de hlbanzanguédi, sur l'ancienne route de Kinkala.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi: nkaamba; Yoombe, P u n u , Lurnbu, V i l i : nkaambala; Nzabi, Mbaarnba:
nbengi; Mbôsi, Kôyô: okoo, okoko; A k u ~ a ,Bondjo: molondo; Bongili: molondu; Bekutil: mbeng.
Assez abondant au Congo, il est exploité industriellement sous le nom de Kambala;
en forêt il se reconnaît à son tronc droit pratiquement sans contrefort; l'écorce brune, marquée
de nombreuses lenticelles a une tranche très dure; entaillée, elle exhude un abondant liquide
jaune sale.
La Kambala est très employée par les féticheurs congolais pour soigner les maux de
ventre, les œdèmes, l'ascite, les règles douloureuses et la blennorragie, ce qui semblerait
indiquer une action purgative assez énergique. Le décocté des écorces est parfois indiqué
comme galactogène et aphrodisiaque.
La sève mélangée à de l'huile de palme, à des noix de raphia pilées e t éventuellement
à du (( tukula 1)' est considérée par les Mbôsi comme un très bon médicament de la gale. Une
préparation analogue est utilisée par les Vili pour traiter les alopécies, et par les Punu pour
soigner les plaies.
Le jus des feuilles est employé en collyre lorsque des filaires se trouvent dans le tissu
conjonctif de l'œil; il sert parfois de remède contre les morsures de serpents.
La poudre d'écorce assaisonnée de sel et d'huile de palme est absorbée comme fortifiant;
délayée dans de l'eau bouillante avec des écorces râpées de Pentaclethra eetveldeana, Hymeno-
cardia ulminoides, Piptadeniastrum africanum, etc. elles sont ordonnées en bains de vapeur
contre les rhumatismes e t les courl~aturesfébriles.

Craterogyne kameruniana (Engl.) Lanjouw


HERBIER: 1188 vill. de Voula-Ifongo~io,piste des plantations vers l'Ouest.
NOMV E R N A C U L A I R E : Mbaarnba: ompoo lumi.
Petit arbuste des sous-bois de forêts denses, cette espèce se reconnaît assez bien A ses
feuilles plus ou moins dentées e t tronquées au sommet.
Les racines sont utilisées comme aphrodisiaque : après avoir bien maché la drogue avec
des graines de maniguette et avalé le jus, il faut se frictionner le bas-ventre e t les reiris avec
la pulpe restante.
Dorstenia elliptica Bureau
HERBIER : 759, 783 forêt de la Bouenza; 959 Kornono; 1252 forèt après le vill. de Doudou, sous-préfecture
de Sibiti; 1884 vill. de Ngolcarnina II.
Nom V E R N A C U L A I R E : Lnali : muyorno, rnunvulo.
Le jus des feuilles de ce sous-arbrisseau, assez commun dans le Chaillu, sert de collyre.
Pour arrêter ou empêcher la pluie de tomber, suspendre la plante à la fourche d'un
arbuste.

Dorstenia psilurus Welw.


HERBIER : 2021 Irnpfondo, route de Dongou.
NOMV E R N A C U L A I R E : Songo: shurnba.
Ce Dorstenia à feuilles dentées e t dont les inflorescences allongées sont prolongées par
deux filaments de taille très inégale, se rencontre dans le nord de la Cuvette congolaise.
Lorsqu'un féticheur s'aperçoit que le malade qu'il soigne l'est par suite de manœuvres
diaboliques, il faut pour pouvoir le guérir, le faire baigner avec la décoction aqueuse des
racines.

Ficus anomani Hutch.


HERBIER : 1341 Mossendjo, piste après la gendarmerie; 1604 vill. de Kati-Kati, km 20 route Ouesso-
Blakoua.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Tékd : litshianda; Bongili : lernbo; Sanga : ekernbo, Bokiba : ikernhi; Bondjo :
rnolembe.
Petit arbre à feuilles très allongées, à stipules linéaires, ce Ficus se remarque à ses petites
figues groupées à l'aisselle des feuilles. Il est très commun dans les régions limitrophes du
Cameroun e t d e la R.C.A., il est plus rare dans le reste du pays.
La poudre d'écorces est appliquée sur les plaies pour en activer la cicatrisation. La
décoction des écorces dans du vin de palme est considérée dans la Likouala comme un remède
de la toux et de la constipation.

Ficus capensis Thunb.


HERBIER : 453 galerie de la Loukédi, derrière le vill. de Mouanga-Ngouba; 667 vill. de Madoungou II,
route Mouyondzi-Sibiti.
Nom V E R N A C U L A I R E : Beembe: kitsyanka.
Pour faire mûrir un abcès, appliquer une figue coupée en deux : ce traitement est recom-
mandé pour soigner les ulcérations lépreuses en particulier quand les doigts de pieds et de
mains commencent à se nécroser.

Ficus cyathistipula Warb.


HERBIER : 347 rive gauche de la 1:oulakari.
NOMV E R N A C U L A I R E : Laadi: kilebe.
Contre toute maladie très grave, d'origine plus ou moins mystérieuse, administrer a u
malade un lavement avec le décocté des écorces e t le frictionner a u x points névralgiques
avec la sève.

Ficus af. congensis Engl.


HERBIER: 299 galerie forestière après Moutampa, route de Linzolo.
NOMV E R N A C U L A I R E : Laadi, Beernbe: mutele.
La sève de ce grand arbre est administrée, per os, pour soigner les œdèmes généralisés,
l'ascite et les hémorragies des femmes enceint,es. Quand un malade a mal à la gorge et les
amygdales enflées, il faut lui donner à boire du vin de palme dans lequel on aura fait macérer
les écorces d e cet arbre.
170 A. BOUQUET

Ficus exasperata Vahl


NOMSV E R N A C U L A I R E S : L a a d i : yaakasa; B e e m b e : muwaakasa; V i l i : tchikuya; L a a l i : wakasa; Tié:
muwakasa; N d a s a : itepé.
Très grand arbre à tronc blanc e t lisse, à feuilles scabres, ce Ficus est assez abondant
dans les savanes boisées et les forêts sèches. Les Mbôsi font avec les écorces additionnées
de feuilles de Cissus aralioides, une tisane calmante de la toux; en mélange avec Cassia
occidentalis e t Seteria chevalieri, cette décoction soignerait la blennorragie. Une préparation
analogue est utilisée par les Téké pour faciliter les accouchements.
La pulpe des feuilles, incorporée à de l'huile de palme, est appliquée sur les plaies
lépreuses e t en cas de démangeaisons sur tout le corps. Elle sert à frictionner les malades
souffrant de rhumatismes ou d'œdèmes locaux, de douleurs lombaires ou intercostales. Délayée
dans de l'eau elle est prescrite en bains de bouche contre les aphtes, les gengivites e t autres
affections buccales.

Ficus mucuso Welw. ex Fic.


HERBIER: 693 vill. de Mpanga; 133%Mossendjo, galerie derrière le terrain d'aviation; 1673 Ekéliniba-
Chantier; 1953 vill. de Tchifouma, route du Cabinda.
NOMSVEnNAcuLAIREs : V i l i : tchimbele; Beembe : mutele : KÔyÔ : ipete, otele; M b ô s i : otele kema;
Bongili : dipete.
Grand arbre à tronc lisse, à feuilles orbiculaires, cordées à la base, plus ou moins poilues,
ce Ficus est commun dans toute la zone forestière.
11 semblerait que cette espèce ait des propriétés analgésiques : en effet, la pulpe des
écorces sert à frictionner ou à masser les personnes ayant des douleurs plus ou moins diffuses,
des entorses; les Beembe instillent le latex dans le conduit auditif pour soigner les otites et
les Vili le donnent à boire aux enfants sujets aux convulsions.
Contre les affections bronchiques, les Mbôsi font manger les écorces râpées avec du miel;
incorporées à de l'huile de palme, ils s'en servent pour frictionner les malades fièvreux.

Ficus af. recurvata de Wild.


HERBIER: 272 chutes de la Foulakari.
NOMVEnNACULAIRE : L a a d i : nkakasa.
Ficus à grandes feuilles pubescentes dont le latex sert à soigner les œdèmes par appli-
cations suivies de légers massages après scarifications épidermiques.

Ficus thonningii Blume


HERBIER: 236 route de Kinkala; 409 route Baratier-Hamon.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Lamdi : nsaanda; Téké : liiitsama.
Cette espèce très commune dans les savanes arborées et les recrûs forestiers, est employée
pour soigner les diarrhées dysentériformes (boire le décocté des écorces). E n cas de trauma-
tisme du globe oculaire appliquer immédiatement quelques gouttes de latex.
Pour fortifier les enfants rachitiques, il faut les baigner avec le décocté e t leur attacher
aux poignets e t aux chevilles une tresse de fibre des écorces. Lorsqu'un sorcier revient de
ses équipées nocturnes blessé par un fétiche plus fort que lui, il doit manger une bouillie
faite de latex, de miel e t de poudre de maniguette.

Ficus urceolaris Welw. ex Hiern


HERBIER: 2064 Impfondo, piste de hfohitou.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Bondjo : isese; Songo : eboli, kusa ndima.
Cet arbrisseau se remarque à ses figues rouges réunies par 2 ou 3 à l'aisselle des feuilles;
il est très commun dans les sous-bois des forêts secondarisées de la Likouala.
Les feuilles entrent dans la composition d'une tisane donnée, dans la Likouala, aux
femmes stériles ou présentant des troubles ovariens; en bains de vapeur ce mélange sert au
traitement des fièvres.
Les figues, bouillies dans de la sève de Myrianthus, sont consommées par les malades
atteints de blennorragie; le jus mélangé avec des feuilles pilées de Piper umbellatum est
prescrit comme suppositoires
-- anti-hémorroïdaires.
Pour se protéger des sorts, manger les figues de jeunes feuilles d'Urera cameroonensis.
Pour que deux êtres restent toujours ensemble, leur donner à boire du vin de palme dans
lequel auront macéré des figues.

Ficus vogeliana Miq.


H E R B I E R: 2112 vill. de Mindjoukoii, sur l'lbenga.
NOMV E R N A C U L A I R E : Rondjo : lipete.
I>orsqu'une femme est menacée d'avortement parce qu'elle a couché avec un autre
garçon, les Bondjo lui font manger les écorces crues.

Ficus wildemaniana Warb.


HERBIER: 1880 vill. d e Kingani.
N o r V E R N A ( : U L A :I RTéké
E : leiitshapa.
Lorsqu'un malade souffre du cœur, recueillir le latex, le battre avec du miel e t de l'eau,
et lui donner cette mixture à boire.

Ficus sp.
IIEHBIER : 1689 Pikounda.
NOMV E R N A C U L A I R R : ICÔyÔ : riiukabunga.
Les figues sont consommées comme vermifuge; il faut absorber après une purge ou un
lavement évacuateur. Les I<ôyô soignent la blennorragie en faisant absorber au patient
trois verres par jour du décocté aqueux de ce Ficus.

Musanga smithii R. Br.


NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : nseenga; Yoo~nbe,Vili : kombo-kornbo; Laali : moshie; Tié : rnosio;
Y a a ; musinga; Ndasa : muserize; Mbaamba : oshie, otamba oshie; Ir'ôla : libuma; Nzabi : libala;
Punu : kohoro; Mbôsi : ose; Kôyô : isange, kombo-kombo; Akwa : kombo, esianga; Bongili :
kombo-kombo, ikombo ; Sanga : esie; Babinga, Songo : kombo; Bondjo : mokombo ; Bekwil: cssie.
Deux parties du parasolier se partagent les faveurs des féticheurs, la sève e t le bourgeon
terminal encore enveloppé dans la stipule rouge qui le protège.
La sève est obtenue en coupant en biseau une ou deux grosses racines; elle s'écoule dans
un récipient que l'on laisse dessous, le temps nécessaire pour recueillir la quantité voulue;
c'est un liquide incolore, inodore, de saveur fade e t douçeâtre.
On le donne boire pour purifier le sang, dégager le ventre, soigner la blennorragie,
traiter la toux et les affections broncho-pneumoniques; il serait aussi galactogène. On se
sert de la sève pour laver les jumeaux à leur naissance et ainsi les préserver des sorts; on en
baigne les trypanosomés, les lépreux et plus c o m m u n é m ~ n les
t malades ayant des courbatures
fébriles, de l'asthénie ou des douleurs rhumatismales.
Le bourgeon terminal est pilé en entier, puis le plus souvent mélangé à de la sève. Per os,
il passe pour faciliter l'accouchement, calmer les épileptiques e t les fous, guérir la blennor-
ragie (la sève seule constituant la boisson ordinaire et unique du malade), arrêter les diarrhées
e t soigner les maux de cœur.
Le jus, que l'on obtient par expression d e la pulpe, est prescrit en instillations auricu-
laires contre les otites, en frictions contre les mdèmes locaux. Avec la pulpe on fait des ovules
destinés aux femmes amigées de leucorrhée o u autres affections vaginales.
172 A. B O U Q U E T

Les poils qui recouvrent la face interne de la stipule terminale seraient très efficaces
pour soigner les brûlures et obtenir une bonne cicatrisation des plaies.

Myrianthus arboreus P . Beauv.


HERBIER : III vill. de Mikatou; 1438 piste du vil]. de Bitsabanga a la Loiiéssé. 1741 vill. d'Isiélé, route
Sibiti-Zanaga.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi: nsongoti; Beembe : mububa; Y a a : mububii : Laali : muntulo, mutulu;
Nzabi : mupenpembe; Ndasa : leposo musulu; Mbaam.ba : okamu; K ô f a : muntu, mungamu; P u n u :
mububa; Mbôsi : okami; Kôyô : ikaamu; A k w a : okamu; Bongili : ngota, ingaka; Sanga : doko;
Bondjo : bokoo; Enyélé : bukama; Songo : modiki.
Très répandu dans les forêts primitives ou secondarisées, les galeries et les défrichements,
cet arbre se remarque à ses grandes feuilles digitées, aux folioles longuement acuminées,
blanches dessous dont la forme varie beaucoup avec l'âge de la plante.
Comme pour le Musanga, les grosses racines laissent écouler, lorsqu'on les coupe, une
sève abondante qui est donnée à boire comme antitussif, antidiarrhéique et comme remède
de l'hématurie et de la blennorragie.
Les féticheurs se servent des écorces pour préparer une tisane réputée cholagogue et
antidy~entéri~ue. Les feuilles, coupées en menus morceaux, sont mangées crues, à la croque
au sel, contre les maux de cœur, les accidents de la grossesse, la dysmennorhée et les débuts
de hernie.
Le jus des jeunes feuilles, ou du bourgeon terminal est appliqué sur les dents du malade
comme antiodontalgique; il sert à frictionner la poitrine des malades atteints de bronchite
ou à badigeonner la gorge de ceux qui ont une laryngite ou une angine.
Beaucoup de féticheurs Mbôsi préfèrent employer, au lieu des écorces et des feuilles, les
fruits qu'ils font bouillir dans la sève, du vin de palme, d'ananas, ou parfois même du vin
rouge; ils attribuent à cette préparation, une action éméto-purgative plus énergique.

Treculia africana Decne.


HERBIER : 871 du vill. de Moutampa aux bords du Congo; 892 bords du Djoué; 1345 Mossendjo, piste
après la gendarmerie; 1700 rive droite de la Sangha et île en face de Picounda.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi: bieka, mukuba wa saangi; Yoombe : muinji; Nzabi : muniania; Sanga:
indonga ; Bondjo : ondonga.

Cet arbre de petite taille est assez dispersé en forêt; on le rencontre surtout dans les
endroits marécageux ou humides, au bord des cours d'eau. Ses fruits peuvent atteindre une
dizaine de kilos.
Au point de vue thérapeutique, deux indications se retrouvent un peu partout au Congo
à propos de cette plante, ce sont : les maux de ventre des femmes et les affections broncho-
pneumoniques. Dans les premières on administre, en potion et en lavement de la décoction
aqueuse des écorces. Dans les secondes on fait boire au malade la tisane de feuilles ou manger
la poudre des écorces sèches pilées avec du sel et mélangée à de l'huile de palme.
Le macéré des écorces est parfois administré aux enfants comme vermifuge, en leur
faisant manger en même temps une banane mûre.

Treculia obovoidera N . E . Br.


HERBIER : 801 forêt de la Bouenza.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : L a a l i : mugoya; T i é : mpaba, muwaba; Y a a : mugaba; Yoonrbe: mbava; N z a b i :
mureke, mupobu; Mbaamba : ompoo.
Commun dans les forêts du Chaillu, ce petit arbre parait moins fréquent dans le Mayombe
et ne semble pas exister dans la Cuvette congolaise. Il est tout à fait remarquable par ses
fruits blancs en forme d'oursin, accrochés un peu partout sur les branches.
Les écorces servent comme celles de l'espèce précédente h soigiier la toux et les maux
de ventre des femmes. Les Téké prétendent que les racines machées avec de la maniguette
auraient une action aphrodisiaque.
Dans la région de Komono, on se sert du macéré des écorces en bain de bouche contre
diverses affections buccales et du latex pour soigner les caries dentaires.
Pour arrêter ou empêcher la pluie, voici la recette d'un féticheur Ndasa : entailler l'arbre
d'un grand coup de machette, placer dans la fente une feuille de Palisota en disant : « Tu ne
pleuvras que lorsque je serais arrivé au village )).

Musa sp.
La décoction des racines de bananier est donnée en boisson dans les cas de règles dou-
loureuses. Contre les maux de cœur, couper l'extrémité d'une inflorescence, y ajouter du
sel et de la cendre et en boire le jus.

Coelocaryon preussi Warb.


HERBIER : 241 Tonkama; 389 sources de la Loufini; 434 Matoumbou; 447 Galerie forestière de la Loukédi-
Nguensi, derrikre le vill. de Mouanga-Ngouba; 478 forêt de Rangou; 929 vill. de Moutéké, route
de Mossendjo; 986 vill. de Ngokamina II, route de Komono-Zanaga; 1310 km 10 route Comilog-
Mossendjo-Dolisie; 1455 vill. d'Okoulou, terre Ekoumba, sous-préfecture de Roundji; 1523 vill.
de Mouengui, sous-préfecture de Makoua; 1602 vill. de Kati-Kati, km 20 route Ouesso-Makoua;
1718 route Picounda à Matété; 1720 forêt en amont des chutes de la Rouenza; 2128 Mimbely, piste
de Mindjoukou sur I'Ibenga.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi: lombela; Suundi: mulomba; Vili: nkubi : Punu: mundubi; Mbaamba:
obula; Téké: luon, luongo; Mbôsi: suo; Kôyô: esuku; Akwa: eshoko; Sanga: esoko; Songo: ebondo,
ibondo; Bongili: kolu; Bekwil: mbovol.
Grand arbre, très commun en forêt dense, C . preussii a une écorce grumeleuse, laissant
écouler, lorsqu'elle est entaillée, un abondant liquide rose fonçant h l'air. Les fruits s'ouvrent
en deux valves, laissant apparaître une graine noire recouverte par une arille rouge laciniée
jusqu'à la base; les feuilles glabres deviennent rouge en séchant.
Bien que les féticheurs congolais n'aient pas une notion nette et explicite de la théorie
de la signature, il est indispensable, h propos des Myristicacées, de rapprocher un certain
nombre d'indications thérapeutiques, du fait que l'écorce, entaillée, exhude un liquide rouge,
plus ou moins abondant : c'est ainsi,. que le Caelocaryon preussi est prescrit dans le traitement
de l'hématurie ou de l'hémoglobinurie, de la dysenterie, des hémorroïdes, de la dysmenorrhée
et des vomissements sanglants, toutes affections caractérisées par un syndrome hémorragique.
Les autres indications thérapeutiques de cette plante semblent indiquer une action
expectorante ou vomitive et analgésique; en effet, le décocté est donné, en boisson, aux
asthmatiques, dans le traitement des affections pulmonaires, de la tachycardie, ainsi que
dans celui de douleurs localisées, mais violentes, telles que céphalgies, maux de ventre ou
de reins. En frictions, lotions, bains et bains de vapeur, on l'utilise contre les rhumatismes
et les œdèmes locaux, les courbatures fébriles, les maux de côtes et de dents; dans ces deux
derniers cas, la décoction des écorces est ~ a r f o i sremplacée par la sève appliquée, après scari-
fications épidermiques. Celle-ci agirait aussi comme désensibilisant lorsqu'on a été touché
par des chenilles urticantes.
Sandberg signale l'emploi de la poudre d'écorce comme hémostatique et cicatrisant,
dans le traitement des plaies.
174 A. BOUQUET

Pycnanthus angolensis (Welw.) Warb.


HERBIER : 81 route de Linzolo; 1272 chantier Fouêt, route de Mayéyé sous-préfecture de Sibiti; 910 vill.
de Madingou, route Komono-Zanaga.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : loomba; Beenlbe : mulumbo; Yoombe, Prinu, Lumbu; mulomba; Vili :
lulomba; kilomba; Nzabi : lelombo; Tsaangi : longa; Y a a : loango; Laali : liiorno, mulomo; T i é :
mulovomo, mobumo; Ndasa: tege; Mbaamba: enteye; Mbôsi, K ô y ô : olimle, okolo; Akwa, Songo,
Bongili : kolo; Bondjo : mukokolo; Enyélé : ekwolo; Bokiba : tiendie; Borigili : itende; Babirrga :
tinge; Bekwil : téghé.
Le port de cet arbre est très caractéristique, avec ses branches aux extrémités retom-
bantes, ses feuilles épaisses couvertes, à la face inférieure, par un tomentum rouille; elles
sont presque toujours percées de nombreux trous provenant de l'attaque d'insectes.
L'écorce a une tranche dure et granuleuse, une odeur aromatique faible et laisse exhuder,
à la suite d'entailles, un abondant liquide rose. Si l'on retrouve, dans les applications
médicinales de cet arbre, les prescriptions communes aux autres Myristicacées (dysn~énorrhées,
dysenteries, hématuries), on constate que les écorces de Pycnanthus sont surtout utilisées
dans le traitement des affections rhino-pharyngées e t broncho-pneumoniques (angine.
asthme, coqueluche, toux, bronchite, etc). Elles servent aussi dans celui de la stérilité des
femmes et de leurs maux de ventre, des débuts de hernies et de la constipation des enfants,
Elles sont en général, prescrites sous forme de décoction, ordonnée selon le cas à traiter,
en boisson, en gargarismes ou en bains de bouche. Ce liquide extractif peut aussi servir à
prendre un bain de siège ou à faire une injection, dans les cas de leucorrhée, de vaginite, ou
d'urétrite gonococcique; on l'utilise aussi en bains de vapeur comme fébrifuge e t anti-
rhumatismal.
La pulpe des écorces chaude est employée en cataplasme contre les douleurs abdominales,
gastriques, ou spléniques; la sève passe pour avoir une action bénéfique sur certaines
dermatoses.
Lorsqu'un chasseur a la malédiction et qu'il rentre toujours bredouille, il lui faut, pour
être exorcisé, prendre un bain avec de l'eau dans laquelle on aura fait bouillir des écorces
de Pycnanthus.

Scyphocephalium ochocoa Warb.


HERBIER : 1810 vill. d'Andzo, piste Zanaga-Brazzaville; 2054 Imploiiilo, forêt le long du canal d'Epena.
N O M SV E R N A C U L A I R E S : Mbaanzba: oinburna, ondsuku; Bondjo: nkolo; Enyélé: ngele; Songo: rnolenga.
Assez semblable à Pycnanthus par son allure générale, cet arbre s'en distingue par ses
feuilles presque glabres à l'état adulte, à base asymétrique et, surtout, à nervures tertiaires
peu visibles à la face inférieure; il est aussi beaucoup moins fréquent.
La décoction des écorces est donnée en boisson et en injections vaginales aux femmes
stériles ou souffrant des troubles de l'ovulation. Le mélange des feuilles de cet arbre avec
Microdermis puberula, Costus afer, Macaranga barteri e t Chorophora excelsa, sert à préparer
un bain de vapeur recommandé contre les courbatures fébriles.

Staudtia capitata Warb.


HERBIER : 1155 vill. de Bandzie, km 1 0 routc Zanaga-Bambnma; 1163 vill. de Riminzouala, kni 15 route
Zanaga-Sibiti; 1350 vill. d'Oboiird, kiii 16 route Mossendjo-Mayoko; 1369 hlayolco piste aprks la
geridarrrierie; If105 hlayoko; 1540 vill. d'Oyoué II, campement Al;warigo, k m 35 route Rlakoua-
Kellé; 1583 forêt entre Ouesso et les << Plantations de la Sangha a ; 1596 kin 30 route Ouesso-hlal<oua;
1681 Ekélimba-Chantier; 2083 Dongou, piste d'Impfondo.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Lumbn, V i l i , Yoonibe: miiiga minga; P u n u : tsekedi; Ndasa, Mbaamba: ebaliala;
Nzabi : mudendraa; Laali : lcikubi, enkribi; Yaa : marigo lembule, embale; Tié : nibulu; Akwa :
olanga; Kôyô : odungu; Bondjo, Bongili, Songo : rriolanga; Babinga : nialanga; Bekwil : guèbe.
Très commun dans toute la zone de forêts denses, cet arbre se distingue assez facilement
par son écorce se détachant en plaques, à tranche niince rouge uni et par un très abondant
exsudat rouge foncé. Les fruits ont une coque épaisse e t une graine noire entièrement recou-
verte par une arille rouge entière.
Le décocté des écorces est très généralement employé en boisson pour traiter la dysmé-
norrhée et la dysenterie, ainsi que la tuberculose e t autres maladies pulmonaires.
En bains de bouche, il précède l'application de sève, comme médicament de diverses
affections buccales, telles que gengivites, aphtes e t rage de dents.
Cette médication est également prescrite dans le cas d'allergies cutanées (dermites ou
urticaires), d'œdèmes locaux ou simplement de plaies.
La sève passe pour un bon remède des morsures de serpents.
Ides graines écrasées dans de l'huile de palme donnent une pommade utilisée contre les
puces-chiques.
Cette essence est exploitée industriellement sous le nom commercial e t forestier de
« niové »; les Africains s'en servent pour faire des pagaies.

Afrardisia staudtii (Gilg) Mez.


H E R B I E R: 739 forêt galerie de la rivière Rloabi; 1690 I'icouiida.

Afrardisia zenkeri (Gilg) Mez.


H E R R I E R: 864 d u viii. de Moutampa aux bords d u Congo.
NOM VEnNACULAIRE : Laadi : ndeemba.
Ces arbustes à feuilles dentées, très allongées, affectionnent, dans les sous-bois de la
forêt dense, les lieux humides, les bas-fonds marécageux ou le bord des cours d'eau.
Les feuilles servent à soigner les fous e t les tuberculeux : soigneusement pilées, elles sont
pressées pour en extraire le jus; celui-ci, légèrement salé, est délayé dans de l'eau stagnante
recueillie si possible au creux d'un arbre; le malade doit absorber un demi verre par jour de
ce liquide.

Em belia guineensis Ba k.
H E R B I E R: 1815 vill. ù'Oboté, piste Zanaga-Brazzaville.
NOM V E R N A C U L A I R E : Afbauritba : otintulu.
Les feuilles de cet arbuste sont considérées dans la région de Zanaga comme le meilleur
médicament de la coqueluche; on en fait boire a u x malades la décoction; elle serait acide
comme un plat d'oseille.

Maesa lanceolata Forsk.


H E R B I E R: 1824 vill. d e Madzouka, piste de Komono-Zariaga; 187ü vill. de Kingani.
NOM V E R N A C U L A I R E : Téké : ntile, ngili.
Cette espèce ne parait pas très commune au Congo, car je ne l'ai rencontrée que deux
fois au cours de mes prospections. Les Téké de la région de Zanaga lui attribuent des pro-
priétés éméto-purgatives. Ils se servent du jus ou de la décoction aqueuse des racines, en
boisson, comme purgatif ou comme remède des affections broncho-pneumoniques.

MYRTACÉES
Eugenia sp.
HERBIER: 225 route de Linzolo; 1031 vill. d e Moutséné-Batéké, piste de Bouba.
NOMS V E R N A C U L A I R E S : Laadi : lobonzirizao; Tdkd : oiigaya.
Arbuste des savanes boisées à feuillage vert clair, cette espèce passe auprès des
féticheurs koongo pour avoir une action défatigante : ils en prescrivent les feuilles sous
forme de bains de vapeur. Les Téké mangent les feuilles, coupées en menus morceaux e t
accommodées avec du poisson, comme anthelmintique.
A. BOUQUET

Psidium guayaya Linn.


La tisane de feuilles ou d'écorces de goyavier est très généralement recommandée comme
antidiarrhéique. La pulpe de feuilles est parfois employée comme suppositoire contre les
hémorroïdes.

Syzygium brazzavilliense Aubr. & Pellegr.


HERBIER
: 291 chutes de la Foulakari.

Endémique dans la région du Pool, cet arbre y est extrêmement fréquent non seulement
dans les savanes boisées mais dans les recrûs et formations forestières plus anciennes.

Syzygium guineense (Willd.) DC.


HERBIER
: 352 route de Kinkala.

Cette espèce, considérée ici « sensu lato »,se rencontre dans les savanes boisées et dans
les formations forestières plus ou moins denses et plus ou moins humides.

Syzygium rowlandii Sprague


HERBIER : 1442 piste du vill. de Bitsabanga à la Louéssé, 1750 vill. d'Isiéré, route de Sibiti-Zanaga;
1844 vill. de Makaka, route Zanaga-Komono; 2003 Impfondo; 2123 Mimbely; 2158 Dongou.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : nkiizu, nkiizu wa saangi; Laali : munwala; Tié : musasa npin6 (de la
brousse); Yaa : mukulu; Nzabi : lekubu; Enyélé : mohita; Bondjo : mokona; Songo : baba, bamba
mosombi.
Arbre à tiges légèrement ailées, à écorce rouge lisse, ce Syzygium ne pousse que dans
les bas-fonds marécageux, les zones forestières périodiquement inondées, ou le bord des
cours d'eau.
Les féticheurs s'adressent à l'une ou l'autre de ces espèces selon son endémicité ou
sa prédominance dans la région considérée et la distance à laquelle elle se trouve de la
résidence du malade ou de celle du thérapeute. D'après les utilisateurs, les différents Syzygium
ont la même action physiologique et portent les mêmes noms.
La tisane d'écorces est administrée comme calmant de la toux, de l'asthme, des maux
de gorge et des douleurs intercostales; elle passe pour un bon médicament des intoxications
alimentaires, des maux de ventre et des diarrhées dysentériformes. Cette prescription est
en général accompagnée de celle de frictions ou de massages aux points douloureux avec la
pulpe de feuilles.
Le jus des feuilles, ainsi d'ailleurs que le décocté des écorces, est employé en lotion après
lavage énergique et décapant comme pédiculicide ou comme antipsorique. La poudre de
racines est parfois appliquée sur les dents cariées comme antiodontalgique.

Boerhaavia diffusa Linn.


HERBIER : 106 vill. de Kintélé, route de Kinkala.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi: mbudika ya gata; Vili : mambata; Téké : mboli, mbolo; Mbôsi : nboo;
Kôyô : imbala mbosi; etokopele; Bondjo : ebeli; Songo : mudembe.
Très commune dans toute l'Afrique tropicale, cette rudérale est assez appréciée au Congo
pour soigner les enfants qui souffrent de la rate et pour traiter les diarrhées dysentériformes,
l'hématurie et la blennorragie : la racine est administrée en boisson sous forme de suc délayé
dans de l'eau ou du vin de palme ou de décoction. Certains féticheurs utilisent ce remède
comme antiabortif.
FÉTICHEURS ET M E D E C I N E S T R A D I T I O N N E L L E S D U C O N G O ( B R A Z Z A V I L L E ) 177

En badigeonnage sur le cou, le jus des racines est employé contre les oreillons et les
laryngites; en applications il améliorerait la cicatrisation des brûlures mêmes très étendues.
Pour se faire aimer d'une femme, les Laadi prétendent qu'il sufit de lui faire manger
la poudre obtenue en pilant ensemble des racines de Boerhaaoia et de Desmodium abyssi-
nicum; les Téké portent sur eux des feuilles de cette plante pour s'assurer le succès dans un
procès, le commerce ou toute autre entreprise comportant des risques.

Mirabills jalapa Linn.


NOM V E R N A C U L A I R E : Mbaamba : beiicle.

Les racines de (( Belle de nuit )) sont employées dans la région de Komono pour soigner
les œdèmes : pulpées et mélangées à de l'huile de palme, on en fait un emplâtre qui, maintenu
par une bande, doit être gardé toute une nuit.

Nymphea lotus Linn.


H E R B I E R: 109 vill. de Mikatou.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : biloolonga, bilonga longa; Akwa : itookopeli.
Présentes dans presque toutes les mares de la zone forestière, les différentes espèces de
ATymphea sont également employées par les thérapeutes congolais.
Ils leurs attribuent une action calmante et lénitive non seulement sur les fous et les
excités, mais aussi sur le rythme cardiaque lorsqu'il est anormalement exagéré. I,e traitement
consiste à boire matin et soir un verre du jus des feuilles.

Campylospermum descoingsii P'arrori


HERBIER: 877 du vill. de Aloutampa au bord du Congo.
Cette espèce, endémique dans les forêts de la région des Cataractes et des bords du
Congo, est employée près de Brazzaville pour soigner le goitre : donner à boire chaque matin
un demi verre du décocté des écorces additionné de lait et de quelques gouttes de teinture
d'iode (!).

Campylospermum dybovskii van Tiegh.


HERBIER: 1312 km 1 0 route de Mossendjo-Mayoko; 2821 vill. d'Ohoté.
NOMV E R N A C U L A I R E : Kôla : tshienganga.
Les Kôta de Mossendjo font mâcher la racine avec des graines de maniguette comme
traitement de l'impuissance sénile.

Campylospermum elongatum (Oliv.) van Tiegh.


IIERBIER: 2015 Impfondo, piste de Mohitou.
NOMSV B R N A C U I . A I R
:ESongo
S : ongo, mungongo; Enyélé : londongi; Bondjo : tete.

Dans la Likouala, on se sert de la pulpe des feuilles écrasées avec de l'huile de palme
comme pansement humide spécialement recommandé lorsqu'on souffre d'un panari. Les jeunes
feuilles sont consommées contre les maux de ventre et la blennorragie.

(1) Dhterminations botaniques effectuées par C . F A R R O N (O.R.S.T.O.M.


Cpntre de Brazzaville).
1.78 A. B O U Q U E T

Campylospermum excavatum (van Tiegh.) Farron


HERBIER: 1743 vill. d'Isiéré, route Sibiti-Zanaga.

Lorsqu'on a mal à la poitrine, il faut mâcher les feuilles avec des graines de maniguette,
puis pulvériser, avec la bouche, le produit de cette mastication sur la poitrine du malade
après y avoir pratiqué de petites scarifications e t enfin masser légèrement.

Campylospermum lecomtei (van Tiegh.) Farron


H E R B I E :R1240 vill. de hlayéyé, route de Doudou; 1768 Mts Ndoumou après le vill. d'Isiklé; 1930 vill.
clc Bourigonlo, route S.F.N. Kakamoeka.
N o m VEnNAcuLAIREs : Mbaamba: iiisusu; Laali :sakla ngunbu (queue de porc-épic) ; Yoombe :balikapeki.

Les Mbaamba mangent les racines comme aphrodisiaque. Dans le Mayombe, on l'utilise
de la même façon que l'espèce précédente pour soigner les sorciers blessés A la poitrine lors
des combats nocturnes qu'ils ont livrés aux démons, ou à d'autres sorciers plus puissants.
Les Laali se servent d u décocté des écorces de racines pour calmer les nausées et les
vomissements (en boisson).

Campylospermum reticulatum (P. Beauv.). var. reticulatum Farron


R E ~ B I: E32~ routc cle Kinkala; 831 forêt de la Bouenza, du vill. de hlassia à la route de Tsomono.
NOMVRRNACUI.AIRE : Laadi : mbaandzi lwa mpakasa.

Le jus des feuilles est instillé dans le conduit auditif pour soigner les otites externes.
La plante est aussi utilisée pour la confection de philtres d'amour.

Campylospermum sulcatum (van Tiegh.) Farron


HERBIER: 1096 vill. de Ivloukima, route Komono-Rloetché.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Ndasa : ibungu; llolbaamba : oshisavi

Le décocté des écorces est donné A boire, le matin A jeun, comme traitement de
l'impuissance sénile et comme aphrodisiaque.

Lophira alata Banks ex Gaertn. f.


NOMSVERNAcLILArnEs : Mbôsi, KÛyÔ : okulcwere, okwere; Akwa, Enyélé, Bondjo, Bongili : mukwele;
Bongili : ~nokoulc,ongulca; Bokibn : golia; Bnbinga : ngoka; Songo : iigolo; Bekwil : ekouak.
L'azobé ne se rencontre pas au sud d'une ligne passant par Ewo, Okoyo, Gamboma,
il est très abondant dans la Cuvette congolaise e t dans les forêts de la zone périphérique le
long des cours d'eau, à proximité des mares ou dans les terrains humides, mais il n'atteint
jamais des grandes proportions et, de ce fait, n'est pas exploité industriellement.
La poudre d'écorces, mélangée à de l'huile de palme et du sel gemme est consommée
contre les niaux de cœur, les crachements de sang e t les douleurs intercostales. Le décocté
est donné en boisson et en lavements contre les maux de ventre, les débuts de hernie e t la
dysmenorrhée.

Ochna afzelii R. Br. ex Oliv.


H E R B I E:~133 route de Kinkala; 200 roule de Linzolo.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : kuluba; Tié : mulamba, mulabasa.

Cet arbuste très commun dans les savanes boisées de la région brazzavilloise, sert au
traitement de la toux e t de la dysenterie : manger les écorces de racines nature ou les faire
bouillir et boire la tisane ainsi préparée. Pour soigner le déchaussement des dents ou les gen-
givites, les Téké font masser les gencives, sans avaler la salive avec les feuilles écrasées.
Ochna arenaria de Wild. & Th. Dur.
HERBIER: 397 vill. de Malengo.
Cette petite espèce de savane, poussant à ras de terre, donne à la fin de la saison sèche,
de grands tapis de fleurs roses, extrêmement décoratives.
La décoction de racines, salées, sert de boisson lorsque l'on souffre de la poitrine.

Ochna calodendron Gilg & Mildbr.


NOM VERNACULAIRE : Babinga : mulebengoy.

Les Babinga de la région de Ouesso traitent les plaies par des applications de la poudre
des écorces de cet arbre. Cette espèce possède un tronc rappelant celui du goyavier, mais
tellement lisse que les singes ne pourraient y monter.

Ochna pulchra Hook. f.


IIERBIER: 238 route de Tonlcama; 428 ;Ilat,oumbou.
NOM V E R N A C U I . A I R E : Laadi : lubaadzi lwa mpalcasa.
Comme O. afzelii et 0. nrenaria, cette espèce sert aussi pour soigner les affections pul-
monaires ou bronchiques.

Rhabdophyllum arnoldianum (de Wild. & Th. Dur.) van Tiegh. var. arnoldianum Farron
HERBIER: 603 rive gauche de la Foulakari; 1401 Mayoko, route de la Comilog vers hlouanda; 1448 vill.
dlAbala, terre Okouéré, sous-préfecture de Boundji; 1539 vill. d'Oyou6 I I , k m 35 route Makoua
Kéllé; 2159 Ile Bamou.
Pour traiter les maux de cœur e t de ventre, les Mbôsi font manger les feuilles accommodées
en légumes avec de la viande ou du poisson.

Rhabdophyllum calophyllum (Oliv.) van Tiegh.


HERBIER: 1117 vill. de Mouyabi 1 route de Komono-Zanaga; 1857 vill. de Kingani, eri foret.
NOMS V E R N A C U L A I R E S : Mbaarnba : iinduo; Téké: muwaye.
Comme aphrodisiaque, les Mbaamba mangent les feuilles avec des graines d e maniguette,
accompagnées d'un bon verre de vin rouge. Les Téké en font boire la décoction aux malades
atteints de coxalgie ( ?).

Rhabdophyllum welwitschii van Tiegh.


HERBIER: 172 route de Linzolo; 595 forêt sur les bords d u Congo; 859 d u vill. de Moutampa a u Congo;
1454 bis, vill. d'Ekoo, sous-préfecture de Boundji; 1683 Ekélimba-Chantier; 2119 Mirnbely, piste
de Mindjoukou; 2136 vill. d'Enyélé.
N o r s V E R N A C U L A I R E S : Laadi, Koongo, Suundi : nbinzi, nbaandzi; Kôta : lengoko; Songo : lingabu.
Contre les maux de côtes, ou lorsqu'on se sent fatigué, affaibli, ou après une maladie
il faut boire comme reconstituant, tous les jours un verre d'une tisane préparée avec les
racines. Dans la Likouala la plante est assez prisée comme aphrodisiaque.

Coula edulis Baill.


NOMS V E R N A C U L A I R E S : Vili, Yoornbe : mukumunu, nkumunu.
Peu fréquent a u Congo, cet arbre ne parait exister que dans le Mayombe forestier, où
il est employé en bains de bouche pour soigner les affections buccales e t les maux de dents.
180 A. B O U Q U E T

Le mélange des écorces avec celles d'lruingia gabonensis, de Polyalthia suauolens, de Ceiba
pentandra, d'Enantia chlorantha et d'ongokea gore sert à préparer un breuvage extrêmement
réputé dans cette région pour combattre la stérilité des femmes.
Les fruits sont comestibles, mais ne font l'objet d'aucun commerce vraisemblablement
en raison de la rareté de cette marchandise, ou, peut-être aussi, parce qu'ils sont peu appréciés
des habitants.

Heisteria parvifolia Sm.


I ~ E R B I E: R
377 rive gauche de la Foulakari; 395 vil]. de Kampa prés de Mbamou; 619 galerie de la
Loualou, km 15 route Mouyondzi-Kindainba; 845 vill. de Kidzoua II, route Kingoué-Kindamba,
5 km avant le bac; 1535 vil]. de Oyoiié II, km 41 route Makoua-ICélé.

Heisteria zimmereri Engl.


HERBIER : 1023 vil]. de &foutséné-Batéké, piste de Bouba; 1123 de Mafoula à Misasa-Batéké; 1114
vil]. de Makaga roule de Komono-Zanaga; 1384 vieille route de Moanda, depuis le bac de la LouBssé
jusqu'à hlayolio; 1453 vill. dlEkoo, sous-préfecture de Boundji; 1889 Komono, piste de la Laali.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : (s'appliquent aux deux espèces) Laadi: nlaala wa saangi; Y a a : kinkaye; Laali:
kikama; T L é : kinkenke; Ndasa : mpasa; Mbôsi : kinkaye; Akwa : indjika; Nzabi : mukenialiulo;
Songo : kongu balembe.

Ces deux espèces sont assez abondantes dans les endroits humides, au bord des cours
d'eau de toute la zone forestière. Remarquables par leurs fruits, petites drupes blanches
enveloppées par le calice accrescent rouge vif à maturité dont la taille et la forme permet
une bonne différenciation des deux plantes, par ailleurs très voisines et ordinairement
confondues par les utilisateurs.
L,e jus extrait par expression des écorces de racines est instillé dans l'œil pour traiter
les ophtalmies purulentes et les taies traumatiques, et dans le nez lorsqu'on souffre de
migraines violentes.
Le décocté des feuilles est prescrit en boisson contre l'asthme, les maux de côtes ou de
ventre, et pour soigner les troubles ovariens; il est recommandé d'y baigner les enfants qui
ont des convulsions.

Olax latifolia Engl.


HERHII:R: 28 roiite de liiiikala; 2'tG roule tle Tonkama; 621 galerie de la Loualou, km 15 route Mouyondzi-
Kindamba; 781, 790, forêt de la Uouc~iza;IO40 vill. de Moutséiié-Batéké, piste de Uouba; 1109 vill.
de Rfakaga, route Koinono-Zaiiaga; 1967 vill. de Tchisséka; 2017 Impfondo.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : bikekele; Mbaarnba : obubangu; Ndasa : balembale; Laali : kilanga;
Tié : kikangi; Y a a : nzieyi; Mbôsi : ontsutsulu; Kôyô : ondzinzie tsaadango; Akwa : odzazanie;
Uon,gili : osolo, sawala; En,yélé : djasomboké.
Assez commun en forêt, ce petit arbre semble avoir des propriétés émétiques : en effet,
les écorces des racines sont employées dans le traitement des affections bronchiques ou pul-
monaires pour faire cracher le malade; il est recommandé, avant de donner la potion à boire,
de bien malaxer la poudre d'écorces dans l'eau afin d'obtenir une mousse abondante, qu'il
faut laisser reposer et tiédir au soleil.
La pulpe des écorces du tronc est utilisée, en pansements humides, pour faire mûrir les
furoncles et les abcès; elle sert à préparer un bain de vapeur utilisé dans les cas de courbatures
fébriles ou pour soigner la fièvre des enfants. Les feuilles sont appliquées sur les plaies comme
hémostatique et cicatrisant; elles sont consommées crues ou cuites comme légume contre
les maux de cœur, les diarrhées et comme vermifuge.
On attribue à cet arbre, comme d'ailleurs à presque toutes les plantes qui contiennent
des principes aphrogènes en notables proportions, un pouvoir magique important : c'est
ainsi que seules les femmes Kôta pourraient consommer les feuilles car elles rendraient les
hommes impuissants; les Mbôsi lui reconnaissent le pouvoir d'éloigner les esprits malfaisants
et la prescrivent de préférence pour soigner les sorciers blessés.
FETICHEURS
ET MÉDECINES TRADITIONNELLES DU CONGO (BRAZZAVILLE) 181

Olax subscorpioïdea Oliv.


HERBIER : 1036 vil]. de Moutséné-Batéké, piste de Bouba; 1397 Mayoko, route de la Comilog vers Moiianda
1477 vill. de Kingani; 1684 Ekélimba-Chantier.
Noms V E R N A C U L A ~ R E S : Y a a : osaya; Nzabi : kutu; Kôta : bono.
Les Nzabi mangent les racines avec de la maniguette comme aphrodisiaque. Dans la
Sangha, le décocté des tiges, ou des feuilles, sert, en bain de vapeur e t en massage, contre
les douleurs rhumatismales et articulaires.
Lorsqu'un féticheur Kôta diagnostique qu'un de ses malades est victime du fétiche
Nzobi, il lui fait manger un plat de feuilles de cet Olas accommodées comme légume avec d e
la viande ou d u poisson.

Olax triplinervia Oliv.


H E ~ B ~ :E 1445
R piste du village de Bitsabanga à ln Louéssé.
Cette espèce a les mêmes usages que 0. latifolia, avec lequel elle parait confondue.

Olax wildemanii Oliv.


HERBIER: 105 vil]. de Kintélé.
NOMV E R N A C U L A ~ R E : Laadi : balombi.
Le jus des racines de ce petit arbre, endémique dans la région brazzavilloise, est donné
à boire pour soigner les maux de ventre.

Ongokea gore (Hua) Pierre


HERBIER: 117 vill. de Mikatou; 247 route de Tonkama; 726 forêt galerie de la rivière Moabi; 402 vill.
de Malengo; 709 vill. de Malimi.
NOMSVERNAcuLArREs : Laadi : mwumi wa saangi, nlaala wa saangi; Yoo~nbc,V i l i : nsanu; Lunibtc :
musanu; Tsaangi, Punu, Laali : mutiitu, mututi; Nzabi : mukete, mugeke; hlbaamba : onienie,
munienie; htbôsi : onge, ongie, ongiere; Kôyô, Akwa : ongeke; Bongili : mombendja, ekota.
Espèce de forêt dense, cet arbre se rencontre assez souvent dans les recrûs, les galeries
forestières e t naturellement dans toutes les formations fermées un peu importantes.
Dans tout le Congo, c'est le médicament de choix du bébé auquel il garantit de belles
selles, l'absence de grosse rate e t une parfaite santé : pour l'administrer, la mère se passe
les écorces fraîches sur le bout du sein, si bien que le bébé absorbe le remède en même temps
que son repas. Ce traitement aurait aussi l'avantage d'augmenter la sécrétion lactée e t
d'éviter les abcès du sein.
Cette drogue n'est pas réservée aux seuls nourrissons, le jus des écorces pulpées, ou le
décocté, est prescrit comme purgatif à raison de deux verres par jour aux adultes qui ont
un début de hernie ou de l'œdème du ventre. La sève, instillée dans le conduit auditif,
guérirait les otites; délayée dans de l'eau chaude, elle sert à préparer un bain de vapeur pour
les malades rhumatisants.

Strombosia glaucescens Engl.


HERBIER: 1353 vill. d'obouéré, km 16 route AIossendjo-hIayoko; 1795 vill. de Malima-Ivlabiala, route
Sibiti-Komono.

Strombosia grandifolia Hook. f. ex Benth.


HERBIER: 217 route de Linzolo; 1804 vill. de Malima-Mabiala, route Sibiti-Komono.

Strombosh zenkeri Engl.


IIERBIER: 1637 (< Sangha-Bois )> chantier de Rlangokélé, sur la Ngoko.
182 A. B O U Q U E T

Strombosiopsls tetandra Engl.


H E R B I E R: 1102 vill. de Makaga, route Zomono-Zanaga; 1264 forêt à 2 k m après Mayéyé, sous-préfecture
de Sibiti; 1338 Mayoko, piste après la gendarmerie.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi: liinsugwa; Yoombe, Vili: ngila; Laali: ekama, monkama; Tié: kikamba;
Yaa: osaya ; Mbaamba: ekamba; P u n u : mungola; L u m b ~ : t mungamboyo; Mbôsi : elokia; Bongili:
isiko; Bondjo : esiko; Songo : siko, nziko; Bomitaba : bopilingi; Babinga : mbobongo; Bekwil: tibe
RÉFÉRENCE B I B L I O G R A P H I Q U E : Max Michaud. Contribution à l'étude des Olacacées d'Afrique tropicale.
hlémoires IFAN NO 75, 1966, pp. 161-290.
Toutes ces espèces sont confondues par les féticheurs qui ne semblent pas avoir remarqué
de différences notables dans l'action physiologique de ces plantes e t les désignent toutes
par le même nom.
Les écorces qui auraient une action ocytocyque, servent en général à soigner les maux
de ventre e t chez la femme les troubles de l'ovulation : le décocté est prescrit selon la région
en boisson, ou en lavement.
Douleurs rhumatismales, maux de poitrine, rage de dents, fièvres diaboliques, gale sont
autant de cas où la pulpe des écorces et le suc que l'on peut obtenir par expression, trouvent
leurs emplois sous forme d'applications, de lotions, de frictions ou, après avoir été délayés
dans de l'eau chaude, de bains de vapeur e t bains.
Chez les Téké, la décoction des feuilles ou des racines sert à laver les jumeaux pour
qu'ils deviennent forts; le jus des feuilles mâchées avec une noix de kola est employé pour
masser les reins et les tempes des épileptiques, e t pour soigner les morsures de chien enragé.

Hydrocotyle bonariensis Lam.


HERBIER: 311 route de Kinkala; 1494 vill. d'otendé, sous-préfecture de Fort-Rousset.
ROMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : tsiloo-longa tsya saangi; Laali : madzuimenboi; Kôyo : eba.
Herbacée assez commune autour des villages, le long des routes,. que les Koongo utilisent
pour soigner les fous : en écraser une quantité sufisante pour obtenir une cuillère à soupe de
jus, à faire absorber délayée dans un verre d'eau, et pour pouvoir en instiller quelques
gouttes dans chaque œil.
Les Kôyô, lorsqu'ils souffrent de la gorge ou de la poitrine, mangent les feuilles accom-
modées comme des légumes avec de l'huile, des aromates e t de la viande.
E n cas de douleurs rhumatismales, ou d'œdèmes des articulations, les Téké préconisent
l'application locale, après scarifications épidermiques, du jus de la plante.

Peucedanum fraxinifollum Hiern


HERBIER: 700 vil]. de Nkengui:, k m 9 route de la Mission Catholique (Mouyondzi).
NOM V E R N A C U L A I R E : Beembé : muntututibi.
Cette Ombellifère arborescente ne parait exister que dans les savanes arborées du Pool
et du Niari-Bouenza, où elle est toujours assez dispersée. Dans la région de Mouyondzi, la
pulpe de racines est consommée comme anti-dysentérique.

Ludwigia africana (Brenan) Hara.


HERBIEH: 1268 chantier Fouët, route Sibiti-Mayéyé.

Ludwigia sp.
H E R B I E R: 88 bassin (le la Pisciculture, route de Linzolo.
NOM V E R N A C U L A I R E : La4di : lukaya Iwa ntiina (feuille d u cœur).
F É T I C H E U R S E T M É D E C I ~ Y E ST I i . l D I T I O N N E L L E S D U C O N G O (BIIAZZAVII.I.E) 183

Plantes des bords de l'eau et des zones marécageuses des régions forestières, ces Ludwigia
servent dans le traitement de la tachycardie (boire le jus délayé dans de l'eau à raison d'un
verre par jour).

Iphopalopilia pallens Pierre


HERBIER : 211 route de Kinkala; 244 route de Tonkama; 369 galerie forestière de la Loukédi derrière
le vill. de Mouanga-Ngouba; 390 vill. de Soumouna, sources de la Loufini; 600 rive gauche de la
Foulakari du pont aux chutes.
NOMV E R N A C U L A I R E : Laadi : nkari.

Les Koongo font avec le jus des feuilles de cet arbuste des sous-bois des forêts denses,
et de l'huile de palme, une mixture avec laquelle ils badigeonnent les galeux. La tisane de
feuilles est aussi très recommandée contre les angines et les maux de gorge.

Manniella gustavj Heichb. f.


HERBIER: 874 du vil]. de Moutampa, aux bords du Congo; 1860 vil]. de Kingani, en forêt aprés les
plantations.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : TBké : deboke kesiele; Mbaamba : lenga le rnbimbi.
Cette très curieuse Orchidée imite parfaitement une aracée avec ses feuilles orbiculaires
tachées de vert et de blanc, ne dépassant guère une quinzaine de centimètres de long. Espèce
des sous-bois de forêt dense, elle est assez commune dans le Chaillu et le Mayombe.
Le jus obtenu par expression de la plante entière est absorbé comme contrepoison e t
comme purgatif; il est prescrit aux femmes stériles pour leur « nettoyer le ventre ».

Biophytum petersianum Klotzsch.


IIERBIER: 45 route de Kinkala.
NOMV E R N A C U L A I R E : Z'aadi : kuta kuta.

Cette herbacée des savanes du secteur central (Pool, vallée d u Niari, plateaux batéké)
passe pour calmer les fous et les épileptiques : en écraser une bonne quantité avec Micrococca
mercurialis e t neuf graines de maniguette; prélever quelques gouttes du jus obtenu pour
en faire une instillation oculaire et faire boire le reste délayé dans du vieux vin de palme.
La plante qui se ferme lorsqu'on la touche est très eniployée dans les pratiques sorcières :
si l'on veut faire traîner une affaire en justice, il suffit de se présenter devant le tribunal le
front e t les sourcils enduits d'un mélange de parfum e t de jus de la plante pour que le
jugement soit renvoyé à une date ultérieure (!).

Oxalis corniculata Linn.


HERBIER: 698 vil]. de Mpengué, km 26 route de Mouyondzi-Makala.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Beembe : mut,amenpingi; Y a a : mutshumanpi; Kôyô : ibuya lapeere; Akwa:
lepeto, leperi.
La plante est un médicament très réputé, dans la région de Mouyondzi et de Kindamba,
des maux d'oreilles : en instiller le jus dans le conduit auditif.
Dans l'Alima, elle sert plut6t, en gouttes nasales ou oculaires, comme anti-céphalgique
e t pour traiter les vertiges et les débuts de folie.
Lorsqu'on a mal à la gorge, une extinction de voix oii une laryngite, il faut se gargariser
avec le décocté chaud de la plante.
184 A. B O U Q U E T

Eremospatha cabrae de Wild.


HERBIER: 1153 vill. de Bandzié, km 10 route Zanaga-Bambama.

Ermospatha haullevilleana de Wild.


HERBIER: 182 route de Linzolo.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : ntsila nkuumbi, lubaamba; Y a a : libama; Laali : lubama.
La soupe préparée avec le bourgeon terminal de l'un ou de l'autre de ces palmiers passe
pour être vermifuge : le décocté des racines est donné en boisson, à raison d'un demi-verre
trois fois par jour, pour soigner les débuts de hernie. La sève est instillée dans l'oreille contre
les otites.

Rotin
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Mbôsi, Kôyô : okanda; Kôyô : moba bale; Kôta : mulcau; Nzabi : lilamba.
Sous le nom de (( rotin » les Congolais utilisent un certain nombre de palmiers-lianes
plus ou moins épineux e t dont le jus est très réputé pour soigner les traumatismes et les taies
oculaires : couper 20 à 30 cm de liane, soumer à un bout pour que la sève s'écoule par l'autre
extrémité, goutte à goutte dans l'œil d u patient placé dessous; répéter le traitement deux
ou trois jours de suite.
Les jeunes pousses de rotin » macérées dans de l'eau, donnent une boisson calmante
de la toux.
Les femmes Mbôsi qui souffrent du ventre ou ont des règles irrégulières ou trop abon-
dantes doivent boire une tisane préparée en faisant bouillir dans de l'eau des morceaux de
tiges de rotin, des écorces de Mitragyna et un jeune fruit d'ananas.

Elaeis guineensis Jacq.


Le vin e t l'huile de palme sont d'un emploi courant dans les pharmacopées africaines
comme véhicule, solvant ou excipient d'un certain nombre de préparations galéniques. Le
palmier à huile est lui-même prescrit comme remède : c'est ainsi que le décocté des racines
est donné à boire aux femmes qui sont menacées d'avortement, ou ont des maux de ventre
et des pertes blanches; le bourgeon terminal passe pour calmer les douleurs abdominales
après l'accouchement; il aurait aussi un effet diurétique et anti-vomitif.

PANDACÉES
Panda oleosa Pierre
HERBIER: 917 vil]. de Madingou, route Komono-Zanaga; 1256 forêt après le vill. de Matoto; 1532 vill.
d'Oyoué II, k m 45 route Makoua-Kélé.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Ndasa: muwanda; Icôta: wanda; Mbôsi, Kôyô, Akwa: okana; Bongili: mukana,
bokana; Sanga : timbu; Songo : bokana, mbunga; Laali : muwo; Bekwil : pâd, lepâr.
Assez commune dans les diverses r8gions forestières, cette espèce est particulièrement
abondante dans la Sangha et l'Gquateur. Elle se reconnaît à ses feuilles à bords plus ou moins
dentés, obliquement acuminées a u sommet, à nervures latérales très ascendantes réunies
par un fin réseau de nervilles parallèles. Le fruit est une drupe de la taille d'une petite orange
vert jaunâtre à endocarpe très dur entièrement percé de lacunes e t d'alvéoles; il contient
trois graines triangulaires e t courbes d'un goût de noisette fort agréable.
La décoction des écorces est surtout employée contre les maux de ventre des femmes,
comme aphrodisiaque et parfois aussi comme anti-blennorragique.
E n raclant la partie interne des écorces, on obtient ime pulpe qui semble avoir des
propriétés anti-inflammatoires e t analgésiqi~es: elle est en effet appliquée comme pansement,
sur les plaies pianniques, les panaris, les bubons e t les hémorroïdes. Le jus obtenu par
expression de cette pulpe est instillé dans le conduit auditif contre les inflammations de
l'oreille externe; incorporé h de l'huile de palme il sert h faire des massages locaux lorsqu'on
souffre d'œdème des jambes, de rhumatismes ou de maux de côtes.
Les graines sont oléagineuses.

Abrus canescens Welw. ex Bak.


HERBIER : 1465 vill. de Mbéré, terre Ongondza, sous-préfecture de Roundji.
NOMV E R N A C U L A I R E : Mbôsi : lembe.
Le macéré des racines dans du vin de palme est considéré comme aphrodisiaque.

Abrus precatorius Linn.


NOMSV E R N A C U L A I R E S : Kôyô: ikenie; Enyélé: djekiri; Laali: rnudjiri bisaye; Laadi: ngy engye; Beembe:
bernbari ngyengye; V i l i : fingu, rnopingwa.
Espèce pantropicale dont les graines rouges et noires ont jadis servi de poids étalon dans
de nombreuses tribus africaines, le jéquéréty passe au Congo pour un excellent remède de
la toux. Il est administré sous forme de tisane préparée avec les feuilles, que l'on peut aussi
mâcher en prenant bien soin d'avaler la salive.
Certains féticheurs font boire le jus des feuilles comme fortifiant aux rrialades anémiés
ou souffrant du cœur; ils le prescrivent parfois comme aphrodisiaque.
Les feuilles d'dbrus précatorius ont une saveur sucrée et un goût fort agréable de
glycyrrhizine.

Afromosia elata Harms


HERBIER: 1619 (( Sangha-Bois )>,chantier de Mangokélé sur la Ngoko.
NOMS V E R N A C U L A I R E S : Bongili : iyasi; Bekwil : ngib, nguiébe.
L' « Asaméla n est une grande rareté au Congo, mais par contre il est exploité au Cameroun
sur l'autre berge de la Ngoko, aussi est-il parfois utilisé comme médicament par les riverains
congolais : c'est ainsi que Sandberg signale que Bongili et Bekwil traitent les douleurs loca-
lisées en appliquant sur l'épiderme préalablement scarifié la pulpe des écorces.

Angylocalyx oligophyllus (Bak.) Bak. f.


HERBIER : 381 Galerie forestière de la Loukédi, derrière le vill. de Mouanga-Ngouba; 1670 vill. de Kati-
Kati, sous-préfecture de Ouesso; 1781 Mts Ndournou, après le vil]. de Mandili; 2050 Impfondo,
forêt sur les bords du canal dlEpéna.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : L a a d i : menierninga wa saangi; hlbaamba: nvuti; Bongili: iboa; Songo: sumba;
Bekwil : biern.
Ce petit arbre des sous-bois de forêts denses, est remarquable par ses inflorescences
cauliflores et ses feuilles pourvues d'un long acumen recourbé.
Les Koongo donnent les feuilles h manger aux malades affaiblis ou convalescents, comme
reconstituant. Dans le Chaillu, pour traiter la blennorragie on fait boire le décocté des racines
en mangeant une banane mûre. Les Bongili le prescrivent en lavement comme vermifuge
et en instillations oculaires contre la filariose.
D'après Sandberg la plante servirait, dans la Sangha, à soigner les cystites et les rhumes;
elle y serait aussi considérée comme antidote des morsures de serpents.

Angylocalyx vermeulenii de Wild.


HERBIER
: 684 forêt de la Bouenza en arnont des chutes; 740 galerie forestière de la rivière Moabi.

Dans le Chaillu, cette espèce porte les mêmes noms et a les mêmes usages qiie 11. oligo-
phyllus.
A. B O U Q U E T

Angylocalyx zenkeri Harrns


NOMV E R N A C U L A I R E : Babin,ga : bitongo.

Pour soigner les maux de ventre e t comme purgatif, les Babinga de la Sangha admi-
nistrent, en lavement, la pulpe des écorces délayée dans un peu d'eau e t agrémentée de
piment.

Cajanus cajan (Linn.) Millsp.


HERBIER: 169 route de Linzolo, vil]. de hIoulampa.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : muwandu, nguaridu; Beencbe : makaya rnankasa; V i l i : ngungu.

Le (( Pois d'hngol » est une espèce introduite au Congo, on la rencontre surtout, plantée
autour des villages, dans la préfecture du Pool, dans la vallée du Niari e t les plaines côtières.
Les Koongo prétendent qu'en instillant le jus des feuilles dans les yeux on pourrait
guérir les troubles de la vision et les vertiges. Le décocté est donné à boire, à raison de deux
cuillères à soupe par jour, pour traiter les maux de cœur.

Camoensia maxima Welw. ex Benth.


HERBIER: 63 route de Linzolo; 1181 vill. de Bouyala, piste forestière vers l'ouest.
Nonrs V E R N A C U L A I R E S : Laadi : nkankadi; Mbaamba : onatili.

Il est impossible de ne pas remarquer cette liane, d'ailleurs assez abondante dans les
diverses formations forestières : ses fleurs blanches veinées de roux groupées en cymes assez
condensées, atteignent près de 25 cin de diamétre.
Le décocté des racines est prescrit comme purgatif dans les cas de constipation opiniâtre,
d'œdèmes généralisés e t de douleurs rénales.

Cralbia sp.
HERBIER: 903 bords du Djoué.
NOMV E R N A C U L A I R E : Laadi : kiseya.

Pour soigner les affections broncho-pneumoniques, boire le décocté des écorces e t se


frictionner avec les marcs résiduels.

Crotalaria ononoldes Benth.


NOMV E R N A C U L A I R E : Tdkd : anka.

Descoings signale l'emploi de cette plante comme purgatif.

Crotalaria retusa Linn.


IIERBIER: 307 Kinkala.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : bimpoota; Beembe : makasa.

Pour calmer le délire ou dans les débuts de folie, les Koongo font absorber au malade
de la poudre de graines ou à défaut le jus des feuilles.

Dalbergia hostllls Benth.


H E R B I E: ~1 4 3 , km 40 route de Kinkala; 181 vil]. de hIoutampa, route de Linzolo; 1662 (< Sangha-Bois r,
chantier de Mangokélé, sur la Ngoko.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : nsindé npenga; Boridjo : musaka; Babinga : rnusingasinge.
Cette liane à petites folioles discolores, à jeunes rameaux pubescents devenant ensuite
glabre, e t à grosses épines axillaires, se rencontre surtout dans les jachères abandonnées,
les recrûs et les boqueteaux forestiers des régions de savanes, ou les forêts dégradées.
Les Koongo soignent la blennorragie par l'absorption biquotidienne d'un verre de tisane
de racines. Les Babinga font manger comme calmant de la toux, un mélange d'huile de palme,
de poudre de charbon de tige et de sel.
Dans la Likouala, pour avoir une pêche abondante, ou ne pas rater son coup de fusil,
il faut, disent les Bondjo, avant de partir, se frotter les mains avec le jus des feuilles.

Dalbergia saxatilis Hook. f.


IIERBIER: 894 bords du Djoué.
NOMV E R N A C U L A I R E : Laadi : yikulu dya saangi.
Dans les environs de Brazzaville, cette plante est cinployée pour soigner les lépreux.

Dalhousia africana S. Moore


HERBIER: 862 du vill. de Moutampa aux bords du Congo; 1055 vill. de Bouba; 1129 <le Rlafoiila à
Misasa-Batéké; 1387 hfayoko, vieille roule de hlouarida; 1624 << Sangha-Bois a, cliaiitier de Riaiigokélé,
sur la Ngoko.
Noms VERNACuLAInES : Mbaanzba : oyinga; A'rubi : mugangadi; Laali : mufuio; Y a a : capeie.
Assez fréquente dans tout le Congo, cette liane se reconnaît à des feuilles unifoliolées
A stipules orbiculaires foliacées caduques, ainsi qu'à des bractées A pubescences rousses
enveloppant une fleur blanche.
Le décocté des écorces est utilisé par les Duma en bains de bouche pour calmer les rages
de dents. Les Téké font manger les feuilles comme légume aux gens qui ont une grosse rate.
Certains informateurs mbaamba considèrent la plante comme aphrodisiaque.
Porter dans sa poche ou mâcher pendant l'audience des feuilles avec une noix de kola,
permettrait d'influencer favorablement la sentence d'un tribunal.

Desmodium adscendens (Sw.) DC. var. adscendens.


HERBIER: 1747 vill. dlIsiéré.
NOMSVEnNAcuLAlREs : L a a d i : kuta lcuta dya dinene; Beembe: ~nudendziba;Yoombe: mupindapinda;
V i l i : pinpinda; ATdasa, Mbaanrba : opinda, lapinda lanzenbi (arachide de Dieu) ; Téké : mpina
mangolo; Laali : lepina nzebi; Y a a : pini mutshuaka; Mbôsi : kepoto.
Herbacée très commune le long des routes, autour des villages, dans les jachères, cette
rudérale passe pour avoir de grandes vertus magiques comme le montre Kata et Téké en
associant dans le nom qu'ils lui donnent, l'idée de Dieu et de l'arachide : ces deux ethnies
l'emploient pour soigner les vertiges et l'épilepsie qui sont, comme le veut une tradition
vieille comme le monde, d'origine surnaturelle : le malade doit boire un verre par jour du
décocté de la plante dans du vin de palme et se laver le visage avec le jus des feuilles. Après
le traitement il faut bien prendre soin de jeter les marcs sur un chemin pour qu'un passant
emporte le mal avec lui loin du village.
Contre la toux et les rhumes, il est recommandé de manger ou de priser la poudre de
feuilles. Le liquide obtenu en pilant les feuilles et de la canne A sucre est donné à boire aux
malades atteints de blennorragie; ce mélange peut aussi servir de contrepoison.

Desmodium asperum Desv.


Noms VERNACULAIRES : Téké : lifoa, onduminkula, tsa.
Descoings signale pour cette espèce des emplois similaires à ceux de D. adscendens; il
indique entre autres que l'on dépose la plante sur le visage du cadavre avant de l'envelopper
dans le linceul de raphia pour empêcher que son esprit ne revienne tourmenter les vivants et
que l'on enduit du suc des feuilles les bois de lit pour éloigner les esprits pendant que l'on dort.

Desmodium fructiculosum Halp.


HERBIER: 1100 vil]. de Makaga, route Komono-Zanaga.
Nom V E R N A C U L A I R E : L a a l i : nguba ya njambi.
Cette espèce sert aussi à traiter les vertiges et l'épilepsie.
188 A. B O U Q U E T

Desmodium salicifolium (Poir.) DC.


HERBIER: 896 bords du DjouP.
NOM V E R N A C U L A I R E : Koongo: sanba dya riputa.
Le décocté des racines est donné en boisson comme anti-dysentérique; les feuilles
servent au traitement de la toux.

Desmodium tortuosum (Sw.) DC.


HERBIER: 141, km 40 route de Kinkala.
NOM V E R N A C U I . A I R E : Laadi : lunama.
Pour se faire aimer cle la femme que l'on désire, il faut et il suffit de lui faire manger,
tout en prononçant les paroles magiques appropriées, la poudre obtenue en pilant les racines
de ce Desmodium e t de Roerhaac~iadiffusa.

Desmodium velutinum (Willd.) DC.


HERBIER: 76, 167 route de 1,inzolo.
NOMSV E R N A C U I . A I R E S : Laadi : Iiinarnanarna, lunanama; Beembe : tunarnu, tunvumbu; Laali : lenama.
Cette espèce est très commune dans les savanes du Pool, la vallde du Niari et les
plateaux batéké. Elle est considérée comme un excellent médicament des diarrhées dysen-
tériformes et de la stérilité des femmes : ce traitement déhute par l'administration d'un
purgatif, suivi dès qu'il a commencé à faire de l'effet, de l'absorptioii du jus de beaucoup
de feuilles.
Une tisaiie préparée avec un mélange de feuilles de Desmodium et d9Alveesia rosmari-
nifolia est donnée aux femmes menacées d'avortement. Contre les maux de cœur ou les rages
de dents, boire oii se gareariser avec la décoction des racines.

Dewevrea bilabiata Micheli


HERBIER: 1068 vill. de Mitsiba après Moetche; 1223 vill. de Mukasi; 1851 vill. de Kingani.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laali, Yaa, Tié : munpirni, rnunpeni; Babinga (de Komono); kiala.
Cet,te grande liane forestière remarquable par ses feuilles ail dessoiis argenté, est assez
fréquente daiis le massif di1 Chaillu. Le décocté des racines est. administré, par cuillère ti café,
aux nouveau-nés comme fortifiant e t fébrifuge; pour les adultes, il s u f i t de leur faire manger
les feuilles accommodées en légume avec de la viande ou d u poisson.
Des frictions avec les jeuries feuilles soulageraient les douleurs articulaires ou rhuma-
tismales ainsi que les œdèmes des jambes.

Diocba reflexa Hook. f.


HERBIER: 1269 chantier Pouët, route de Mayéyé, sous-préfecture de Sibiti; 1509 Yanga Goundza, sur
le Kouyou.
N O M V E R N A C U L A I R E : Iiôyô : tsoko.
Liane ou arbuste lianescent à fleurs violettes et à grosse gousse, cette plante affectionne
les endroits humides e t se rencontre très fréquemment en forêt au bord des cours d'eau.
Les hlhôsi préconisent de manger les graines pulvérisées comme remède de la toux. Ils
s'en servent, incorporée à de l'huile de palme, pour frictionner les rhumatisants e t aprhs un
lavage énergique, pour badigeonner les galeux.

Eriosema glomeratum (Guil. & Perr.) Hook. f.


HERBIER: 442 Mayarna.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Suundi : mutulu; Laadi : nti ntsiina.
Contre la toux, faire griller Ics racines jusqii'à début de carbonisation, puis les piilvériser
avec des arachides et du sel; les manger ou si l'on préfère en boire la tisane.
Eriosema sporaloides (Lam.) G. Don
H E R B I E R: 320 route de Kinkala à Hamon.
NOMV E R N A C U L A I R E : Laadi : nzeenzeke wa makaanga.
Cette plante aurait des propriétés vermifuges.

Erythrina sp.
NOM V E R N A C L ~ I . A I R E : Afbaanlba : kidibe.
Dans les forêts denses du riord de Komono, j'ai rencontré plusieurs fois aux bords des
cours d'eau, uri Erythrina paraissalit endémique dans la région e t malheureusement stérile,
que les Mbaamba considèrent comme très toxique.

Indigofera capitata Kotschy


NOM V E R N A C U L A I R E : Téké : onkai.
Chez les Téké, l'instillation oculaire du jus de cette plante constitue une épreuve
judiciaire infligée a u x femmes mariées pour juger de leur fidélité (Descoings).

Indigofera congesta Welw. e s Bak.


HERBIER: 270 cliutes de la Foulakari.
NOMSV E H N A C L ' L . A ~ R L S : i,aadi : (tiamba dia 1iiai;aanga; Mbôsi : okungu riselige.
Pour soigner les fous, les Koongo leur font boire le suc obtenu en pilant cette plante
avec des écorces de Triclisia dictyophylla. Ils traiterit les morsures de serpents ou les piqûres
de scorpions par des applications de cendres pulvériilentes d'un méIange d ' l . congesta,
d'Ageratunz conyzoides, d'écorces de Strychnos cocculoides et de sel gemme.
Les hlbfisi se servent, pour soigner les maux de reins, d'un remède presque semblable :
les inflorescences sont disposées sur une tôle ail-dessus d'un feu pour les torréfier; elles sont
ensuite pulvérisées et appliquér:~, aprés scarificatioris épidermiques, aux points douloureux.

Indigo fera dendroides Jacq.


HERBIER: 1303 route Rlossendjo-Komono, Icni 20.
Chez les Lumbu, la plante pulpée puis mélangée à de l'huile de palme, sert à soigner
les panaris e t les ahcés.

Indigofera hirsuta Linn.


H E ~ B I E :R 1497 vill. d'otendé, sous-préfecture de Fort-Rousset.
NOMS V E R N A C U L A I R E S : Kôy0 : etinia; Téké : karnilawuku.
Lorsqu'il y a traumatisirie du glohe oculaire, inflammation des paupières, ou lorsqu'il
faut se débarrasser d'une filaire qui passe dans le tissu conjonctif de l'œil, les Mbôsi emploier~t
coiriine collyre, le jus de cette plante.
Descoirigs signale que les chasseurs Téké se passerit le suc dc la feuille sur les hras et
les niains pour se protéger des morsilres des bêtes.

Leptoderris nobilis Dunn


HERBIER : 350 galerie forestière de la Loukédi, Serrière le vill. de Mouanga-Ngouba; 557 vill. de Makana.
NOMS V E R N A C U L A I R E S : Laadi : masonia; Laali : ntubongu.

Leptoderris hypargyrea Dunn


HERBIER: 323 Kinkala, route de Hariion; 533 savane de Malengo.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : masoiiia; Mbaamba : mbale mbale.
190 A. BOUQUET

Ces deux espèces sont considérées conime cles drastiques puissants pouvant être
abortifs : le décocté des feuilles est donné à boire dar:s les cas de constipation opiniâtre, de
douleurs abdominales et pour combattre, en lui nettoyant le ventre, la stérilité des femmes.

Milletia barteri (Benth.) Dunn


~ - ~ E R B I T . R: 890 bords du Djoué.

NOMS V E R N A C U L A I R E S : Lnadi : iigoiigo; Bongili : molurnba; Bekwil : lumba.

Certains féticheurs des environs de Brazzaville, lavent et font boire aux fous une tisane
préparée avec les écorces.
Dans la Sangha (( on utilise toute la liane, coupée en petits iiiorceaux comme poison de
pêche » (Sanberg).

Milletia bicolor Dunn


HCRBIER : G T G forêt en amont des chiites de la nouenza; 753 forêt de la Bouenza, piste de l'Espérance,
du vill. de Mboumoii à la riviére; 1678 I3kélimba-Chantier.
Nonis V E R X A C U L A I R E S : L a a d i : rnovuta; TJili: xivuka; Beembe: luvuka; L a a l i : kivutu, nivu; T s a a n g i :
iivua; Bongili : kutunga.

Milletla congolensis de Wild & Th. Dur.


H E R B I E R: 404 vill. de Malengo.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : n t u b u ~ i g u ; 1700nzbe : mbukisi; L u m b u : mudibuku.

Ces deux arbustes lianescents ont les mêmes utilisations médicinales : ils sont ~ a r t i -
culièrement recommandés pour tuer les filaires qui se trouvent dans l'œil : passer les feuilles
au-dessus du feu pour les ramollir, puis en exprimer une ou deux gouttes dans chaque œil;
on peut éventuellement y ajouter di1 jus de Costus afer qui calmerait la douleur. Ce remède
sert aussi pour les otites ou les maux de dents : le jus étant alors instillé dans l'oreille ou
appliqué sÜr la dent malade.
Les Bongili préparent avec les jeunes feuilles, des ovules destinés aux femmes souffrant
de leucorrhée ou d'autres affections vaginales : après une injection, placer l'ovule et le
conserver une journée; à renouveler tous les jours jusqu'à guérison.
Les Laali se servent de cette ~ â t de
e feuilles Dour faire mûrir les abcès: dans le Mavombe
on l'emploie pour frictionner les malades atteints de broncho-pneumonie ou de courbatures
fébriles.
Le décocté des racines est donné, à raison d'une cuillerée à soupe par jour pour soigner
les maux de cceur.

Milletia drastica Welw. ex Bak.


HERBIER : 115 vill. de Mikatou; 1'17, kiri (10 route dc Kinkala; 296 galerie forestière aprhs Moutampa,
route de Liiizolo; 1659 a Sanglia-Bois r, Chantier de Alangol<élé, sur la Ngoko.
NOMSV E R N A C U I . A I R F . S : Idandi : ii~b\venge,niiibwcnge; Bekwil : pè16, gbele; Rabinga . bongo.

Le décocté des écorces est utilisé en bains de pieds pour traiter la deshydrose et éven-
tuellement se débarrasser des puces-chiques; le jus des racines est aspiré pour soulager les
céphalgies e t les sinusites; manger la poudre comme aphrodisiaque.
Les Bekwil donnent le jus des écorces à boire aux fous pour les calmer (Sandberg).

Milletia a f . elskensii de Wild.


HERBIER: 1842 vill. de R1andzoul;n.
Kohrs V E R N A C G L A I R E S : Laali : munvuta.

En cas de douleurs lombaires, se frictionner avec les feuilles pilées avec des graines de
riiaiiiguette.
FÉTICHEURS E T M É D E C I N E S T R A D I T I O N N E L L E S D U C O N G O ( I ~ I ~ A Z % A \ ' I I . I . I S,191
)

Milletia eetveldeana (de Wild.) Hauinaii


~ I E R B ~:E170
R route de Liiizolo.
NOMV E R N A C U L A I R E : Laadi : mubwenge.
Lorsqu'on souffre de iatigue génbralisée, de courbatures fébriles, il est recommandé de
se frictionner avec le jus des racines ou de prendre un bain de vapeur avec le décocté des
feuilles.

Milletia laurentii de Wild.


HERBIER
: 178 route de Linzolo.
NOMS\ r ~ ~: Laadi
~ : ritoko,
~ ~ A~l b h i ~: otoo;
in~utol<o; . Mbôsi,
~ KÛyÔ,
~ A k w a~ : egondo,
~ ~ engondo,
gundu; Bongili : ngorido; Sanga, Kôla :kwele.
Cet arbre est un des ornements des rues de Brazzaville t a n t par son port particulièrement
élégant et majestueux que par ses innombrables fleurs formant, en tombant sur les trottoirs,
de véritables tapis mauves. I,e bois brun veiné de noir est très dur et susceptible d'un beau
poli; il est particulièrement apprécié par les artistes congolais pour la fabrication de statuettes,
masques et tambours, à l'heure actuelle plus décoratifs que fonctionnels.
Les écorces constituent la partic médicinale de cet arbre, mais il n'y a que dans la
Sangha ou elles sont administrées per os comme expectorant ou vomitif dans le traitement
de la toux convulsive ou de l'asthme : les féticheurs font boire le jus obtenu par expression
de la pulpe préparée en raclant la partie interne des écorces. Cette médication est parfois
donnée a u x femmes stériles ainsi qu'aux malades présentant u n début de hernie.
Plus généralement prescrites sous forme de bains de vapeur ou de bains, les écorces
servent à soigner les courbatures fébriles, les épileptiques et les fous : il est toujours bien
recommandé, après avoir mis les râpures d'écorces dans l'eau, de malaxer et d'agiter
violemment le mélange pour obtenir une mousse abondante, gage de l'efficacité du produit.
Ce remède est aussi préconisé pour traiter les malades porteurs de teigne, de inycoses ou
atteints de variole ou de lèpre.
La poudre des écorces fraîches sert à saupoudrer les plaies; incorporée à une feuille de
Kalanchoe passée au feu et bien ramollie, cela constitue un cataplasme reriiarqua1,le pour
soulager les douleurs stomacales ou intestinales, pour faire mûrir des abcès et pour dégonfler
des œdèmes.

Milletia sanagana Harms


H E R B ~ E: R
1657 Sangha-Bois 0 , chantier de I\.langol&lé, sur la Ngoko.
<(

NOMSV E R N A C U L A I R E S : Babinga : iiganga; Bongili : exiguridu; Beltwil :p6lB.


Les Babinga de la Sangha soignent les débuts de hernie par l'administration au malade
d'un laveinent préparé avec le inacéré des écorces et par l'application sur la hernie d'un
cataplasme fait avec les feuilles écrasées.
Sandberg signale pour cette espèce des emplois analogues à ceux que j'ai recueillis pour
M. Zaurentii : action vomitive par voie interne, analgksique e t antiœdémateiise par voie
externe; il ajoute que (( la racine serait eniployée dans le traitement des maux d'oreilles ».

Milletia versicolor Welw. ex Bak.


HERBIER : 17 route dc Kinkala.
No?is VanNACuLAiREs : Laadi : lubota, ngoma lubota; Beembe :iuboto; Yoombe, T7ili : mbota; Ndasa :
booto; T i & : mumbooro; Laali : munboto; Mbôsi : obumboro, ombolo.
Espèce des savanes arborées e t des recrûs forestiers, ce petit arbre passe pour un
remarquable anthelminthique en particulier contre les ascaris. Le décocté ou le jus des feuilles
est absorbé le matin à jeun, à raison d'une cuillerée à café pour les enfants, d'un verre pour
les adultes; on peut aussi se servir du jus des écorces mais, comme il a la réputation d'être
dangereux, il faut en diminuer la dose.
Par ailleurs, délayé dans de l'eau bouillante il est utilisé en bains de vapeur dans le
292 A. BOUQUET

traitement des rhumatisnics, des courbatures fébriles. E n cas de céphalgie ou de douleurs


lombaires, masser le front ou les reins avec la pulpe de feuilles ou d'écorces.
La décoction des racines est parfois donnée à boire pour traiter la stérilité des femmes,
l'impuissance sénile des hommes ou plus simplerrient comme aphrodisiaque.

Mucuna pruriens (Linn.) DC. var. pruriens.


HERBIER : 408 route de Baratier-Hamon en savane.
NOMSV E R X A C U L A I R E S : Laadi : mantsia; Téké : nsuluga; Mbôsi : oyobe.
TrCs çomrnune dans toiile l'Afrique tropicale, cette liane reniarquable par ses grandes
inflor.escerices blanches e t ses fruits couverts de poils urticants, est assez peu employée par
les féticheurs congolais.
Dans la région de Baratier, un féticheur donne la tisane de feuilles à boire aux tuber-
culeux qu'il soigne. A Boundji, les fruits, grillés, puis pilés et incorporés à de l'huile de palme,
sont appliqués sur les lépromes ulcérés.
Descoings signale que les Téké mangent les feuilles pour s'assurer la victoire dans un
conibat.

Phaseolus Iunatus Linn.


HERBIER : 306 Kinkala, route de IIamon.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Koongo : madeeso; Beerr~be . rnariliundu.

Dans la préfecture du Pool, on se sert parfois du jus des feuilles de ce haricot, coinme
gouttes nasales ou auriculaires pour calmer les céphalées ou arrêter les otites.

Physostigma venosum Balf.


HERUIER : 1259 bords de la Loumini, sous-pibfecture de Sibiti.
NOMS\ ' E R N A L U L A I R E : Song0 : Ilguiil.

Dans la Likouala, certains féticheurs traitent les maux de ventre par des lavements
à base du décocté des tiges.

Platysepalum vanderystii de Wild.


H ~ n u r c n: 150, lim 115 roule de Kiiiliala.
i C ~ U I~UU~ U,
NOMV C H X A C U L A I H E : L ~ l ~ d: Y

Cette espèce entre dans la composition de certains (( gris-gris » destinés à conférer la


force, à faire triompher sa cause devant le tribunal, ou à gagner le cœur d'une belle.

Platysepalum a f . violaceus Welw. ex Bak.


H E R B I K :R1605 vill. de I<ati-Kati, krn 20 route Ouesso-Makoua; 1834 piste de Gonaka à Moukouma
sous-préfecture. de Kornono.
NOMV E R N A C U L A I R E S : Luudi : mumbumbumu; Sanga :gahimba.

Pour soigner les 111aux d'oreilles, introduire le jus de la plante dans le conduit auditif.
Dans la Sangha, comme traitement des hémorroïdes, on fait manger a u malade une poudre
préparée avec les écorces de cet arbuste et des tiges de Manniophytum f u l v r ~ ~préalablement
n
carbonisées; on peut y ajouter du sel gemme.

Pseudarthria hookeri Wight & Wak.


H E ~ B I E:R1340 Mossendjo, piste derrière la gendarmerie.
NOMV E R N A C U L A I R E : TB1é : mushasha.

Contre les frissons e t les courbatures fébriles se frictionner avec les feuilles.
Psophocarpus palustris Desv.
HERBIER 467: forêt deBangou, en face de Mpassa-École; 1495 vill. d'otendé, slpréfecture de Fort-Rousset.
Noms V E R N A C U L A I R E S : Beelnbe : mundiina; IGyd : odenne, dende, lendende.
Très commune le long des cours d'eau, dans les recrûs et les galeries forestières, cette liane
à fleurs bleues, passe dans 1'Equateur pour un excellent remède des plaies (jus en application).
Le liquide, obtenu en faisant bouillir dans de l'eau des écorces de Lannea welwitschii
et des tiges de Psophocarpus, est employé par les Koongo, en bains de bouche, pour traiter
différentes affections buccales.

Pterocarpus soyauxii Taub.


: 1664 << Sangha-Bois
IIERBIER Chantier de MangokélB, sur la Ngoko.

Pterocarpus tinctorius Welw.


HERBIER
: 1680 Ekélimba-Chantier.

Pterocarpus sp.
HERBIER : 1394 Mayoko, vieille route de Moanda depuis le bac de la Louéssé; 1987 Sindou-Nkola, chantier
Robin.
Noms V E R N A C U L A I R E S : (s'appliquent aux diverses espèces de Pterocarpus) : Yoonabe : inusiesi, kisiesi;
V i l i :nsiesi; Mbaamba :obeli; Laali : ngula, ngula kabire; Nzabi : leyembi; A k w a : csliie obele ;
Kôyô :esi; Bongili : esio, ngondo; Bondjo :ngolo; Babinga :ngele; Sanga : boslie boshie; Enyélé :
mogila; Songo : saba; Bekwil : dîb.
Dans tout le Congo, les Pterocarpus servent à préparer le « Tukula » appelé parfois aussi
((Kaolin rouge )). Cet ingrédient sert à teindre la peau en rouge lors de cérémonies religieuses :
il se présente sous la forme d'un magdaleon dur, rouge foncé, de texture grumeleuse.
Il est préparé en malaxant à la main, puis en laissant sécher a u soleil, une très fine sciure
obtenue en frottant l'un contre l'autre deux morceaux de « Padouk » légèrement humectés
et saupoudrés de sable fin. Pour se peindre le corps, il suffit de frotter ses mains mouillées
sur le magdaléon pour les retirer toutes rouges puis de les passer sur les endroits que l'on
désire colorer.
Au point de vue médicinal, le décocté d'écorces est donné en boisson dans les cas de
dysménorrhée ou d'hémorragie utérines, de dysenterie ou d'hémorroïdes. Ces indications
sont à rapprocher de celles des Myristicacées, de Manniophytum fulvum, ainsi que d'autres
plantes dont les sécrétions ou la sève ont des allures plus ou moins sanguinolentes.
Dans le Mayombe, feuilles et écorces entrent avec Enantia polycarpa, Polyalthia suaveolens,
Allanblackia sp., etc. dans divers traitements des affections broncho-pulmonaires; cette
thérapeutique est constituée par une potion à base du jus des écorces cuites dans des feuilles,
et par des bains de vapeur préparés avec le décocté des feuilles.
Dans la Sangha, la pulpe obtenue en raclant la face interne des écorces est appliquée
en pansements humides, comme anti-inflammatoire, pour traiter les œdèmes locaux, les débuts
de hernie et les panaris.

Pueraria ja vanica Bent h.


H E R B I E:R344 galerie de la Loukédi, derrière le vill. de Mouanga-Ngouba.
Noms V E R N A C U L A I R E S : Laadi : mantsyentsya wa saangi; Téké : emiska.
Contre les troubles de la vue, les Laadi utilisent comme collyre le jus des feuilles. Les
Téké, d'après Descoings, boiraient la décoction comme antiblennorragique.

Tephrosia barbigera Welw. ex Bak.


NOMV E R N A C U L A I R E : Téké :0mvalaga.
« Les chasseurs placent les graines comme appâts autour de leurs filets pour attirer les
rongeurs appelés nsibilikis 1) (Descoings).
194 A. B O U Q U E T

Tephrosia vogelii Hook. f.


HERBIER : 84 vill. de hloutampa, route de Linzolo.
NOMSV E R N A C U L A I R F S : Laali, Beembe, Laadi, Tié : mbalca; Vili : buani; Lumbu : ngudu; A7zabi :
wulu; Punu : mbara; Kôyô : etunia, koiige ya mbolu; Téké : mbo; Bekwil : daolo.
Très généralement plantée autour des villages comme ichtyotoxique T. vogelii, ainsi
d'ailleurs que les diverses espèces affines, elles aussi cultivées, servent en médecine tradi-
tionnelle comme antipsorique. Dans la région de Brazzaville par exemple on recommande
de laver très énergiquement le malade avec du savon (si possible de marque (( Muganga »
fabriqué à Kinshasa) et ensuite d'appliquer le jus des feuilles en massant légèrement pour
bien faire pénétrer le produit dans la peau.
Par ailleurs le jus des feuilles délayé dans du vin de palme est quelquefois prescrit en
boisson contre les diarrhées. Avec les jeunes feuilles certains féticheurs préparent des ovules
destinés au traitement des maux de ventre des femmes et des suppositoires antihémorroï-
daires.

Uraria picta (Jacq.) Desv.


NOMV E R N A C U L A I R E : Téké : tsanga, njonilo.
Les Téké utilisent le suc de la plante pour soigner les hémorroïdes (Descoings).

Vigna sp.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : bingiri; Tié : Kingili.
HERBIER : 858 du vill. de hloutampa aux bords du Congo.

La racine tuberculisée de cette petite liane est consommée avec de la maniguette et du


sel, comme remède de l'iinpuissance sénile. Le décocté en est parfois prescrit contre la toux.

Zornia glochidiata Reichb. ex DC.


HERBIER
: 271 chutes de la Foulakari; 841 vill. de Kingoué,

Zornia latifolia Sm.


HERBIER : 398 vill. de Malengo.
Norr V E R N A C U L A I R E : Laadi : fmaani tsya mundaanda ndzila.
Le jus de ces plantes est prescrit en instillations oculaires comme remède d e l'épilepsie.
La racine serait parfois consommée comme aphrodisiaque.

Adenia cissampeloides Harms


HERBIER
: 969 vill. de Ngolcamina II, route de Komono.

Adenia gracilis Harms


HERBIER : 1013 vill. de Ngokamina II, route de Komorio.
NOMSV E R N A C U I . A I R E S : Ndasa : olanda bulu, mukata kamba (attache noix de palme); Mbaamba :
okata kamba; Kôta : vlanda mbila; Punu : rnuppimbi; Bondjo : kingili; Sanga : ikaye; Songo :
luku nzolco.
Très généralement répandues dans la zone forestière de l'Afrique Tropicale, ces deux
Adenia vivent dans les mêmes régions et ne se distinguent guère que par la dimension des
feuilles et des inflorescences, beaucoup plus petites chez A. gracilis. Le féticheur congolais
n'attache guère d'importance à ces différences et se sert, indifféremment, des deux plantes,
à l'extérieur, comme hémostatique e t cicatrisant des plaies et, à l'intérieur, dans le traitement
des affections bronclio-pneumoniques.
La médication consiste, dans le premier cas, à laver les plaies avec la sève, puis, à
appliquer, en pansement, l'intérieur de la tige préalablement pulpée; dans le second cas,
il faut manger les feuilles, soit crues, assaisonnées de sel e t d'huile de palme, soit cuites comme
des légumes, avec de la viande ou du poisson, selon le goût du patient. Cette thérapeutique
est aussi valable pour les maladies très graves provoquées par des sorts, des esprits, ou des
fétiches offensés, mais, dans ces cas, il serait alors préférable d'y ajouter des feuilles de
Tetracera podotricha, de Roureopsis obliquifoliolata et de Piper guineense.

Adenia a f . cynanchifolia Ijarms


HERBIER : 2005 Impfondo.
V E R N A C U L A I R E S : Enyélé : mudekinpumba; Songo : mugnoki.
NOMS
J e rapporte provisoirenient à cette espèce, une petite liane à feuilles lancéolées, assez
longuement acuminées, utilisée dans la région d'Impfondo, pour faciliter la conception e t
combattre la stérilité des femmes. Le remède consiste en un mélange de feuilles de cet Adenia
e t de Trema guinensis, Costus afer, Palisota ambigua, Sherbournia sp., Laportea aestuans,
que la malade doit manger très régulièrement, avec des pains de bangne, après les avoir fait
cuire avec de l'huile, du sel, de la viande ou du poisson.

Adenia klaineana Pierre

Cette liane est ordinairement confondue avec l'espèce suivante, plus généralement
répandue et, de ce fait, plus facile A trouver.

Adenia lobata Engl.


NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : nzeya, mbyee-mbyekc; Y a a : mudzuma; Laadi : nzengimi; Ndasa,
Mbaamba, Kôta : ngiba, ndiba; Mbôsi : edzaba.
Très commune dans toute l'Afrique Tropicale, A. lobata compte parmi les plus longues
et les plus grosses lianes de la forêt : elle se repère assez bien grâce à ses tiges cannelées à
suber épais. Les féticheurs congolais se servent surtout de la sève : elle est recueillie, comme
celle de Tetracera potatoria, en maintenant, au-dessus d'un récipient, des tronçons d'un mètre
de longueur environ, coupés sur des pieds atteignant déjà un assez gros diamètre. Pour des
faibles quantités de liquide, il suffit de soumer à un bout du morceau de tige pour que la
sève s'écoule, goutte à goutte, par l'autre extrémité. Per os, elle est prescrite dans le trai-
tement de diverses affections gastro-intestinales; dans celui de la blennorragie, elle constitue
la boisson ordinaire d u malade; elle favoriserait la fécondité des femmes et en faciliterait
la délivrance.
E n applications locales, avec ou sans scarifications épidermiques, elle passe pour
soulager la douleur (torticolis, maux de tête, céphalées). Elle est aussi utilisée, en instillations,
en cas d'inflammation du conduit auriculaire.
Les feuilles, consommées crues, assaisonnées avec de l'huile et du sel, auraient une
action sédative, sur les battements de cœur anormalement accélérés.

Barteria fistulosa Masters


HERBIER : 21, 139, routc de Kinkala; 626 Galerie de la Loualou, km 16 route hIouyondzi-Kiiidamba.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : mumpfimpfi; Beembe : musembcla, mui-itirni sambula; Yoombe :
znindzi; Tié : munpina, munpimi; Laali : mukumakuma, munsabala, rnusavali; Y a a : musabela;
Mbôsi, Kôyô, Akwa : okokombo; Duma : mungumuga, munkumana; Ndasa : mungumala; Punu :
mugnindji; Bokiba, Sanga : ngome, ngomi; Bongili : bokokumbi; Bekwil : egogong; Babinga :
pambo.
Barteria fistulosa est une des espèces les plus banales de la flore congolaise. Présente,
aussi bien dans les formations primitives, comme les forêts du Chaillu, que dans les bosquets
196 A. BOUQUET

reliques des savanes centrales, ou que dans les recrûs envahissant les plantations abandonnées,
elle devient, pourtant, très rare dans les zones périodiquement inondées de la Cuvette
congolaise, ainsi que dans les plaines côtières où elle est remplacée par Barteria nigritiana.
Cet arbre pouvant atteindre une dizaine de mètres de hauteur, a un aspect tourmenté
dû à ses rameaux retombants, aux grandes feuilles luisantes. Les branches sont, en général,
creuses et habitées par des fourmis extrêmement agressives, à la morsure très douloureuse,
du genre Crematogaster.
Selon toute vraisemblance, c'est à elles que l'arbre doit une grosse partie de sa réputation
médico-magique : le fait de casser une branche d'apparence anodine e t d'en voir surgir des
fourmis particulièrement mauvaises, est assez extraordinaire pour avoir impressionné
l'imagination primitive, toujours disposée à voir, partout, la manifestation d'une puissance
surnaturelle.
Dans le domaine médical proprement dit, une des applications les plus courantes de cette
plante est le traitement des courbatures fébriles, avec céphalgies, température peu élevée
et douleurs généralisées. Il consiste en une succession de bains de vapeur, de lotions et de
frictions pratiquées avec le décocté des feuilles ou des écorces et les marcs résiduels, suivie
d'application de la poudre de feuilles sèches, aux points particulièrement douloureux, aprks
scarifications épidermiques. 11 est possible que la plante ait une action analgésique car on
retrouve cette médication en cas de douleurs gastro-intestinales ou lombaires, rhumatis-
males et de carie dentaire.
L'emploi fréquent de la poudre d'écorces, dans les cas d'hémoptysie e t d'hémorragies
utérines, semblerait indiquer une propriété coagulante.
Il est plus dificile de rattacher à une activité physiologique simple les autres indications
de la plante; le décocté des écorces sert a laver les varioleux e t les plaies ulcérées; il est
donné en boisson pour soigner les maladies vénériennes.
Les Laadi et les Suundi mangent les écorces de racine des jeunes plants, pour avoir des
érections durables et satisfaire, ainsi, les maîtresses les plus exigeantes.
Enfin, Barteria fistulosa entre dans de très nombreux médicaments, de formules complexes
par le nombre de plantes qui les composent, destinés a combattre la folie, l'épilepsie et les
morsures de serpents.
E n dehors de ses applications thérapeutiques, cette drogue jouit d'une grande répu-
tation dans les pratiques magiques e t sorcières. Dans toute la Préfecture de l'Équateur, les
Mbôsi répugnent à montrer e t à parler de cet arbre considéré comme dangereux, car c'est
a lui que l'on confie les ongles e t la peau de la plante des pieds d'un défunt, pour qu'il
punisse le responsable de la mort.
Les Kôta, en pulvérisant sur les fétiches des écorces de Barteria fistulosa, leur demandent
de s'en servir pour châtier un coupable; cette pratique est également employée lorsqu'on
veut protéger le fétiche, au cours d'un voyage. Les Téké l'utilisent aussi, non seulement pour
venger un outrage, mais encore pour préparer des sorts et envoûter à distance.
Sandberg signale que les Bekwil l'emploient pour avoir de la chance à la chasse.

Barteria nigritiana Hook. f.


HERBIER : 1960 piste à l'est de Diosso; 1982 vill. de Sindou-Kola.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Vili, Yoombe : indzidzi, ndzindzi.
Cet arbre ne se rencontre au Congo que dans la région sud correspondant a u Mayombe
et à la plaine côtière; il est, d'ailleurs, extrêmement abondant, aussi bien dans les forêts
primaires, que dans les format,ions arborées les plus récentes.
Si son port rappelle beaucoup celui de Barteria fistulosa, il s'en distingue par ses feuilles
beaucoup plus petites, d'un vert plus clair et, a l'époque de la floraison,-par ses fleurs solitaires.
Du fait de son aire de dispersion restreinte, seules les populations du Kouilou et du
Mayombe se servent des écorces; après lavage avec le décocté, les plaies sont saupoudrés
avec les écorces pulvérisées. Ce remède est aussi appliqué a u x galeux.

Paropsia brazzeana H. Bn.


HERBIER
: 91 champ de tir de la Lifoula.
Paropsia grewioides Welw. ex Mast.
E I E ~ B I E:R854 du vill. de Rloutampa aux bords du Congo.
NOMV E R N A C U L A I R E : Laadi : ntiwa mingadi.
Existant toutes les deux dans la région brazzavilloise, ces plantes sont ordinairement
confondues par les utilisateurs. Elles ont un aspect général assez voisin, mais ne poussent
pas aux mêmes endroits; Paropsia brazzeana se rencontre surtout dans les savanes arborées
des plateaux batéké, tandis que Paropsia grewioides semble préférer les sols plus humides
et plus riches de la zone forestière des Cataractes ou des galeries des petits affluents du Congo.
Morphologiquement, P . brazzeana parait plus robuste, d'un port plus ramassé. Ses feuilles
sont épaisses, petites et velues, avec, la base du limbe, deux petites glandes caractéristiques;
les nervures secondaires forment, avec les nervilles, à la face inférieure d u limbe, un
réticulum très marqué; elles se prolongent, au-delà des bords, par des glandes dures e t épi-
neuses.
Les feuilles de P. grewioides sont plus grandes, glabres, minces et sans glandes à la base
du limbe; les nervures secondaires sont prolongées par des touffes de poils.
Laadi, Suundi et Koongo soignent les rhumatismes en soumettant le malade à l'action
de la vapeur du décocté des écorces, puis en le frictionnant avec la pulpe des feuilles; ce
traitement est complété, par l'absorption trois fois par jour, d'un verre d u jus des feuilles.

Paropsia guineensis Oliv.


HERBIER : 1956 piste à l'est de Diosso.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Vili : Yoombe, yoba.
Dans tout le Kouilou et le Mayombe, c'est cette espèce que Vili et Yoombe emploient
de la même façon, pour le même traitement.

Passiflora foetida Linn.


HERBIER : 539 forêt de Bangou, Mpassa Écoles.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Vili : ntudinga; Laali : mudziri; Songo : t ukusa; Tbké : okuma; Laadi :
bimpfii, mpfiya, bimfiya-mpfiya.
Très largement répandu dans tout le Congo, cette espèce banale de l'Afrique Tropicale
est assez peu utilisée par les thérapeutes locaux.
Dans le Kouilou, les jus des feuilles est donné en instillations nasales pour calmer les
crises d'épilepsie et, en boisson, pour favoriser la conception. Dans les affections bronchiques
les Vili appliquent sur la poitrine du malade, u n cataplasme fabriqué avec la plante entière
pilée. Une médication analogue est utilisée par les femmes de la région de Zanaga lorsqu'elles
(( ont les seins gonflés et douloureux ».

Dans la région brazzavilloise, P. fœtida entre dans la préparation de bains destinés a u x


enfants fiévreux, tandis que, dans la Likouala, elle sert à préparer une tisane diurétique
destinée aux malades atteints de blennorragie.
Descoings rapporte que les Téké, pour s'assurer une bonne pêche, enduisent leurs lignes
avec le suc de la plante.

Passiflora edulis Sims

Passiflora quadrangularis Linn


Ces deux lianes sont cultivées dans d e nombreux villages de la campagne brazzavilloise,
pour leurs fruits comestibles.
Le décocté des feuilles passe pour avoir des propriétés anti-diarrhéiques.
A. B O U Q U E T

PÉDALIACÉES
Sesamum indicum Linn.
HERBIER: 240 vill. d e Torikarna.
NOMSV E R N A C U L A ~ R E S : Laadi : dongo-dorigo dya g a t a ; Téké : ongomo otsubu.

Il n'y a que dans la région brazzavilloise, où cette plante est considérée comme médi-
cinale : avec Micrococca mercurialis, Ocimum sp., etc. elle sert à la composition de bains
destinés aux enfants fiévreux. La poudre des racines, préalablement torréfiées, est mélangée
à de l'huile de palme et à du sel gemme; ce produit est utilisé en applications locales, après
scarifications épidermiques, pour soigner les rhumatismes.
Le suc était employé comme pansement, lors de la circoncision.

Pen tadiplendra brazzeana B aill.


HERBIER: 57 Bois Sacré d u trou d e Dieu; 193 vil]. de I<il<oumba route d e Mayama; 364 Kinkala; 420
Hamon; 1378 Mayoko; 1488 Fort-Rousset.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : miisinga nguriza, kiiige tsiana; Beembe : niungongori, munduduri;
Tié :musinga gunza; Laali : miikuka nseke, bole; Y a a : kinkwolo, mutsliuntsulu; Mbôsi :tsimalu;
Kôyô : timaliku, tsimaliki; Bongili : rigama; Songo : ngubi, ngurubi; Mbaartlba : osandzu; Kôla :
ngunza; Tsaangi : kikamu; Nzabi : ilinga.

Si cette liane se rencontre, à peu près partout, a u Congo, on a rarement l'impression,


en dehors du Pool e t du plateau des Cataractes, qu'elle soit tout à fait spontanée : on la
trouve, presque toujours, le long des routes, à proximité des cultures, près d'anciens villages;
en zone forestière, elle pousse toujours en bordure des formations anciennes et n'est incluse
que dans les forêts récentes. Il est vraisemblable que cette plante a été introduite et répandue
au Congo, par l'homme, en raison des vertus médico-magiques qu'il lui attribue.
La plante se reconnaît assez facilement, avec un peu d'habitude, grâce à une allure
générale qui lui est particulière. La racine a une odeur très spéciale, rappelant à la fois, le
salicylate de méthyle et le raifort, qui ne se retrouve, parmi les plantes africaines, que chez
Dypetes gossweileri.
Pratiquement, seule la racine est considérée comme médicinale. A l'extérieur, elle est
employée comme antiseptique, dans le traitement des plaies, ulcères, furoncles, et comme
analgésique dans celui des caries dentaires, des douleurs rhumatismales et lombaires : la
racine fraîche est pulpée (ou pulvérisée si elle est sèche), ~ u i smélangée à de l'huile de palme
et appliquée localement. Les féticheurs insistent toujours sur le fait que la plante a une
action vésicante sur la peau; ils recommandent, pour éviter des phlyctènes, de limiter la
durée d'application de la drogue et de protéger la peau en badigeonnant, a u préalable, avec
de l'huile de palme, surtout si on utilise la plante fraîche.
Cet effet vésicant n'empêche pourtant pas les guérisseurs d'administrer, per os, des
préparations galéniques, à base de racines fraîches; dans ce cas, ils y associent toujours du
jus de canne à sucre, des bananes mûres ou du manioc roui, pour contrebalancer l'effet
toxique. Cette médication est interdite aux femmes enceintes, car elle risquerait de provoquer
une fausse couche (la plante est d'ailleurs employée comme ocytocique par les femmes qui
veulent se faire avorter).
A l'intérieur, la racine est recommandée comme aphrodisiaque, vermifuge et pour
soigner les affections intestinales à forme plus ou moins dysentérique, e t les uréthrites blen-
norragiques; elle est parfois prescrite dans le traitement des pneumonies et des bronchites
graves.
Suspendue au-dessus de la porte ou placée sous le toit, la racine aurait la propriété
d'éloigner les serpents de la maison.
Hilleria latifolia (Lam.) H. Walt.
IIERBIER : 1009 Ngokamina I I ; 1159 Kiminkouala; 1489 vill. d'Otend6 sous-préfecture de Fort-Rorisset.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Mbaamba : ndumba ampuu (du village); Sanga : humba; Zsongo : sumba;
Bondjo : tsumha; Kôyô : atele y a masuele, lepondze.
Très largement répandue autour des villages, dans les formations secondaires, recrûs
forestiers et plantations abandonnées, cette herbacée affectionne particulièrement les lieux
humides, plus ou moins ombreux. Les féticheurs congolais reconnaissent à la plante des
propriétés purgatives certaines et la préconisent chaque fois qu'une telle action est jugée
nécessaire comme, par exemple, dans les cas de stérilité des femmes ou de troubles ovariens
graves nécessitant « un nettoyage général du tube digestif ». La dose habituelle est de un
à trois verres, selon l'âge e t la force du malade.
P a r voie externe, la plante broyée est employée en lotion pour traiter diverses affections
cutanées, en instillations auriculaires contre les otites externes; délayée dans de l'eau, elle
sert à laver les pustules varioleuses.

Phytolacca dodecandra L'Hérit.


HERBIER: 85 route de Linzolo.
NOMSVEnNACuLAIRES : Laadi : tidi; Tié : tiii; Kôyô : ite; Bondjo : l~onsomi>o.
C'est, en général, auprès des villages que l'on rencontre cette plante; elle est cultivée,
ou tout au moins, entretenue par les villageois qui en apprécient les fruits.
Comme Hilleria latifolia, cette plante est un drastique assez apprécié dans le traitement
de l'ascite, de la hernie e t de la stérilité des femmes. Très énergique, cette médication serait
à employer avec prudence, car elle pourrait être dangereuse pour un enfant ou un malade
peu résistant.
Par voie externe, le jus des feuilles est prescrit en collyre en cas d'inflammation de la
conjonctive et, éventuellement, pour se débarrasser des filaires, lorsqu'elles passent dans
les muqueuses d u globe oculaire ou de la paupière. Ce même jus est recommandé contre
certaines dermatoses.

Piper guineense Schum. & Thonn.


HERBIER : 208 route de Linzolo; 1658 Sangha-Bois, chantier de Mangokele, route du parc à billes.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : L,aali : mu nkesi, hankesi, mundira ha nkesi; Mbaam.ba : linduo lenketi; Ndasa :
lengudu le mokodi; Mbôsi : anduo ntsara; Kôyô : okieto, odondongo; Akwa : ndongo; Bondjo :
kietu ndongo; Babinga : ndukuhi; Enydld : mopko komholi; Laadi : nkefwa; Beembe : bankefwa;
Yoombe : nkefo nkefo; Vili : tchilandi, ntio ntiofo.
Très fréquent dans toutes les formations forestières, même très dégradées, le Piper
guineense se rencontre pratiquement sur l'ensemble du territoire congolais.
Bien connu de tous les féticheurs, il est surtout employé dans le traitement des affections
bronchiques e t de la toux; le remède est simple à préparer : il s u f i t de mâcher les feuilles ou
un morceau de tige e t d'avaler la salive.
Certains guérisseurs complètent cette médication par des frictions sur la cage thoracique,
avec la pulpe des feuilles qui aurait un effet thermogène e t révulsif.
Les feuilles, crues ou en décoction, servent aussi à combattre les troubles de l'ovulation,
la dysménorrhée, ou d'une façon plus générale, à « nettoyer le ventre a des femmes.
Chez l'homme, elles sont prescrites comme aphrodisiaque et comme décongestif pelvien,
dans le traitement des gonococcies chroniques.
E n raison des propriétés antiseptiques e t irritantes de l'essence contenue dans les
feuilles, ce Piper est employé comme anti-céphalgique, comme anti-odontalgique e t en
frictions contre les douleurs lombaires.
Les graines fraîches passent pour être vermifuges,
200 A. BOUQUET

Piper umbellatum Linn.


HERBIER : 537 forêt de Bangou.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi :lecmba ntoko; Beembe : leembe ntoko; Laali :leleme, lementoo; Nzabi :
lembe ntoko; Ndasa : ilimbi ntoko; Mbaamba : libi ntoko; Mbôsi : lelembe, ilelembe; Bongili :
elembe, malembe; S a n g a : ebonbwale; Bekwil: meboba; Bondjo: ilelembe; Enyélé : dilembe lembe;
Songo : dembembe.
Espèce très commune de la zone tropicale humide, cette plante pousse, à peu près partout
au Congo, dès qu'il y a suffisamment d'ombre et d'humidité.
Fréquemment employé par les féticheurs, P. umbellatum est souvent prescrit, aux
femmes, per os et en injections vaginales, comme antiseptique génito-urinaire et anti-
abortif.
Soit seul, soit en association avec d'autres plantes, il est aussi donné, sous forme de
décocté, .pour calmer aussi bien les fous, que les enfants particulièrement agités.
Ces indications thérapeutiques semblent indiquer une action analgésique et antiseptique :
cela explique l'utilisation de la plante pour soigner les plaies, bubons et ulcères (jus des
feuilles en applications locales) et dans le traitement de la hernie, des douleurs intercostales
et gastro-intestinales (jus en boisson).
Dans la Haute Sangha, la plante est appliquée, sous forme de cataplasme, sur la
poitrine des malades atteints d'affections pulmonaires; en suppositoires, elle est donnée
contre les oxyures.
Chez les Mbôsi, le jus de la plante délayé dans de l'eau, sert à baigner les jumeaux à leur
naissance. Les Laadi le donnent à boire aux malades pris par le fétiche « Matoumpa 1).

Atroxima afzeliana (Oliv.) Stapf


HERBIER: 816 vill. de Massia route de Tsomono; 1756 Mts Ndoumou après le vill. d'Isiélé; 1923 vill.
de Mandzi.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laali : mutchichimi; V i l i : kuta; Mbaamba : boono.
Cette plante ne parait, à notre connaissance, exister que dans la zone forestière du
Mavombe et du Chaillu où elle est assez fréauente.
Très voisine de Carpolobia, elle s'en distingue cependant par l'absence de glandes sur
la tige à la base du pétiole et par l'aspect très particulier de ses feuilles paraissant, surtout
à l'état sec, translucides, à la façon d'un papier huilé; elles présentent une nervation réticulée
saillante sur les deux faces, assez caractéristique.
La décoction de feuilles est utilisée en boisson par les Laali pour lutter contre l'héma.
turie et les ictères. Les Kôta lui attribuent le pouvoir de protéger les malades des sorts et
de les guérir lorsqu'ils ont été attaqués par les fétiches Ngoï ou Nzobi : le féticheur doit
mâcher les feuilles d'dtrozima et souffler le produit obtenu sur les tempes, le front, le
sternum et le dos du malade, puis masser doucement.

Çarpolobia glabrescens Hutch & Dalz.

Çarpolobia lutea G . Don


HERBIER : 609 Galerie de la Loualou, route de Mouyondzi-Kindamba; 940 Komono; 1196 Vouala Mon-
gomo; 1424 Mayoko; 1437 piste de Bitsasamba à la Louessé; 1888 Komono, piste de la Laali.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laali : musayu; Y a a : mushaya; Kôta : kutu; Ndasa : ikikandu; Nzabi
sambala; Bondjo : bognugno.
Les deux espèces sont assez abondantes dans les forêts du Mayombe et du Chaillu;
elles disparaissent dans la partie centrale du pays, ainsi que dans la Cuvette congolaise
proprement dite; elles réapparaissent dans les forêts exondées de la zone périphérique, en
particulier, le long de la frontière de la République Centrafricaine.
Les féticheurs se servent, indifféremment, de l'une comme de l'autre. Les racines passent
pour avoir des propriétés aphrodisiaques : elles sont à consommer crues, avec des graines de
maniguette. On peut aussi en faire macérer, avec des feuilles de Microdesmis puberula, dans
du vin de palme pendant quelque temps, et boire le liquide obtenu après filtration. Cette
médication serait aussi vermifuge.
Feuilles et racines de Carpolobia entrent dans diverses thériaques, de formule plus ou
moins complexe, destinées à combattre les avortements répétés, -les empoisonnem~nts,à
préserver des sorts, des esprits ou des fétiches offensés.
Les Kôta, adeptes de la Secte de Nzobi, ne transporteront jamais le fétiche, d'un lieu
à un autre, sans l'avoir pulvérisé avec le produit de la mastication des feuilles de Carpolobia
et d'un Kola.

Polygala acicularis Oliv.


: 62 route de Linzolo.
HERBIER
Cette petite plante des savanes brazzavilloises nous a été donnée comme remède des
plaies infectées (poudre ou pulpe de racines fraîches en applications locales).

Rumex maderensis Lowe.


HERBIER : 1502 vill. de Yanga Goundza.
NOMV E R N A C U L A I R E : Kôyô : ngongwa.
Les Kôyô se servent, parfois, du jus des feuilles en instillations oculaires, contre
diverses ophtalmies et, en boisson, comme calmant de la toux e t des maux de cœur.

Portulaca oleracea Linn.


HERBIER : 1454 vill. d'Ekoo sous-préfecture de Boundji.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : iîfbôsi : poli; Akwa : ebeli; Banda : bende.
Fréquente autour des villages d u Congo Central, cette rudérale est parfois donnée en
tisane, contre les maux de cœur.
Appliqué sur le front, le jus des feuilles calmerait les fous.
La plante est consommée comme légume (Descoings).

Talinum triangulare (Jacq.) Willd.


NOMSV E R N A C U L A I R E S : Enyélé : dzuku; TBké : njeke.
Les Téké, d'après Descoings, utilisent le suc des feuilles comme remède des maux de
ventre.
Pour soigner les maux de gorge, les Téké portent, autour du cou, un sachet rempli de
graines de cette plante.
Comme dans beaucoup d'autres pays africains, la plante est consommée, soit comme
légume, soit en raison de son goût amer, comme condiment dans les sauces.

Çlematis hirsuta Guill. & Perr.


: 186 vill. de Kikoumba, km 45 route Brazzaville-Mayama.
HERBIER
A. BOUQUET

Çlematis simensis Fres.


H E R B I E :R412 route Baratier-IIarnon.
NOMV E R N A C U L A I R E : Laadi : moiiilcia.
Ces deux espèces sont très souvent employées pour soigner les céphalées, les sinusites
ou les otites : le jus, obtenu en écrasant les feuilles dans un petit cône, est, selon le cas à
traiter, aspiré ou introduit dans l'oreille.
Les feuilles ont une odeur extrêmement piquante produisant immédiatement de trbs
violents éternuements et amenant rapidement une décongestion des sinus.

Gouania longipetala Hemsl.


I ~ E R B I E: 1679
R Ekélimba-Chantier.
NOMV E R N A C U L A I R E : Bongili :mokodo.
Cette liane est employée dans la Sangha pour soigner les maux de cœur (boire le jus des
feuilles) e t la blennorragie (décocté en lavement).

Lasiodiscus fasciculiflorus Engl.


HERBIER
: 597 rive gauche de la Foulakari.

Lasiodiscus marmoratus C . H . Wright


HERBIER : 556 vill. de Makana.
NOMV E R N A C U L A I R E : Laadi : kibuala.
La décoction des écorces de ces deux lianes est donné, dans le Pool en boisson, à raison
d'un verre par jour, pour soigner les vertiges et les rhumatismes.

Maesopsis eminii Engl.


HERBIER : 384 rive gauche de la Foulakari; 433 Matoumbou.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : ngoyi, mugantswa qa fyoti; Yoombe : ngonvi-ngonvi; Punu , Nzabi
Mbaamba : nganga; Kôta : nganwa; Ndasa : ngangwe; Yaa : muganga; Laali : mualanka; Ti6 :
mukesakese; Bongili : nganga, munianga, botungo; Sanga : bumbuli; Babinga : longo; Bondjo .
munsue; Mbôsi : male-male; Songo : nzondongn~é.
Extrêmement commun dans les recrûs, les galeries et les forêts remaniées, cet arbre est
considéré par tous les féticheurs congolais comme un drastique énergique; ils s'en servent
pour soigner les constipations opiniâtres, les maux de ventre, les œdèmes généralisés, l'ascite
et la stérilité des femmes; il faciliterait ou activerait les accouchements.
Le médicament est constitué par le jus des écorces écrasées avec de la canne à sucre, ou
par du vin de palme dans lequel on les a fait macérer pendant une journée au soleil. La dose
moyenne est, pour un adulte, d'un demi-verre par jour à absorber le matin à jeun.
Ce remède est administré comme anthelminthique et anti-blenn~rragi~ue.

Ventilago africana Exell


HERBIER: 1428 Mayoko, piste derrière la gendarmerie; 2060 Impfondo, piste de Mohitou.
NOMV E R N A C U L A I R E : Nzabi : dundra.
Les Nzabi soignent les enfants fiévreux en leur faisant boire la mixture suivante :
écraser la liane et recueillir le jus dans un verre, le saler et y battre un œuf cru.
Dans la Likouala, la décoction dans du vin de palme des écorces de Chlorophora excelsa
et des tiges de Ventilago, est donnée aux femmes qui ont des règles douloureuses.
Anisophyllea buttneri Engl.
HERBIER : 168 r0ut.e de Linzolo, en savane.
NOMV E R N A C U L A I R E : Laadi : makaya ma mbalango
Cette petite plante est extrkmement commune dans toutes les savanes arborées du Pool,
de la vallée du Niari ou des plateaux batéké.
Les Koongo soignent les plaies avec le jus des feuilles qui aurait, disent-ils, le même
effet que l'alcool à 950. Lorsqu'on a mal aux dents ou que l'on souffre des gencives, il est
recommandé de mâcher les feuilles. Le décocté des racines sert parfois au traitement des
crises d'épilepsie et des diarrhées dysentériformes.

Anisophyllea laurina R . Br. ex Sabine


ISERBIER: 1195 vill. de Vouala-Mongomo, piste des plantations vers l'ouest.

Anisophyllea purpurascens Hutch. & Dalz.


ISERRIER : 1419 piste forestière à 3 km de Mayoko, vers la Louéssé.
Noht V E R N A C U L A I R E : Nzabi : kanda.
Très voisine de l'espèce précédente, dont elle diffère par la pubescence des tiges et la
coloration des feuilles, A. purpurascens est assez commune dans les bas-fonds humides des
sous-bois d u Chaillu. Les deux espèces, ordinairement confondues par les utilisateurs, passent
pour calmer les gens excités :
On leur applique le remède suivant : piler ensemble des jeunes feuilles d'Anisophyllea,
des graines de Monodora myristica, des noix de Kola, et de la terre de termitière; enduire
la tête et le visage du malade avec cette mixture.

Anopyxis klaineana E ngl.


HERBIER: 990 vill. de Ngokamina II, route de Komono.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Mbaam,ba : mbaamuili; Babinga : booma.
Les Kata soignent la blennorragie en faisant boire le macéré des écorces de cet arbre.
Les Babinga s'en servent pour traiter les affections broncho-pneumoniques et les maux de
reins : après avoir fait carboniser les écorces, ils les écrasent avec de la maniguette et du sel
gemme; ils mélangent cette poudre avec de l'huile de palme; et s'en servent pour masser
la partie malade apr&s scarifications si cela est jugé nécessaire.

Acloa brazzae de Wild.


HERBIER: 1541 vill. d'Oyoue II, campement Okwango, km 35 route Makoua-Kellé.
NOMV E R N A C U L A I R E : Kôyô : okania.
La poudre des écorces de cet arbre et de Trichilia rubescens, additionnée d'huile de
palme sert à frictionner le corps des malades souffrant de courbatures fébriles.

Acloa laevis Pierre.


HERBIER: 872 du vill. de hloutampa aux bords du Congo.
NOMV E R N A C U L A I R E : Koongo : nkinkema.
Pour soigner les maux de cœur, faire boire deux fois par jour un verre du décocté des
écorces. En cas de migraines tenaces, aspirer le jus des jeunes feuilles.
204 A. B O U Q U E T

Chrysobalanus atocorensis A. Chev.


HERBIER: 1615 vill. de Kati-Kati, km 20 route Ouesso-Makoua.
NOMV E R N A C U L A I R E : Sanga : bokandza.

Le décocté des écorces sert baigner les malades atteints de démangeaisons, ou de


dermites allergiques.

Parinari congensis F . Didr .


HERBIER: 102 vill. de Kintélé; 176 route de Linzolo.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : mulumbo; Koongo : mundzaa lendzila.

A Brazzaville cet arbre passe pour miraculeux tellement est grande sa réputation
d'anti-dysentérique. Les quelques arbres qui existent en ville ou sur les bords du Congo, sont
écorcés sur toute la hauteur du tronc qu'il est possible d'atteindre : la tisane d'écorces est
donnée raison de trois verres par jour.

Parinari ga bunensis Engl.


HERBIER: 1903 vill. de Les Saras, en forêt.

Le décocté est prescrit en boisson et en bains de vapeur pour soigner la paralysie.

Parinari glabra Oliv.


HERBIER : 110 vill. de Mikatou; 1796 vill. de Maléma-Mabiala, route de Sibiti-Komono.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : mbamba; Mbaamba : yandza.

Pour traiter les gales chroniques, commencer par laver le malade avec la décoction
aqueuse des écorces, puis l'enduire d'un mélange d'huile de palme, de jus de feuilles de
Tephrosia vogelii et de poudre de racine de ce Parinari.
Un mélange analogue, où le Tephrosia est remplacé par les écorces de Croton hauma-
nianus, est employé par les Mbaamba pour soigner la pelade des animaux domestiques.

Parinari kerstingii Engl.


HERBIER : 1469 Fort-Rousset, forêt aprés la ~erme-École;1500 vill. d'otendé, sous-préfecture de Fort-
Rousset.
NOMV E R N A C U L A I R E : Mbbsi, Kôy6, Akwa : yendza.

Commun dans les savanes boisées et les bosquets de l'Équateur, cet arbre est employé
pour traiter diverses affections broncho-pneumoniques e t les courbatures fébriles; le décocté
additionné de sel gemme est prescrit en boisson, en bains et en bains de vapeur. 11 serait
la fois vomitif e t purgatif.

Parinari pygmeum A. Chev.


HERBIER : 73 route de Kinkala.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : ntutulu; Mbôsi : bilentsia.

Ce chaméphyte est commun dans la région de Brazzaville : il y est très renomnii: comme
anti-dysentérique (boire le décocté de racines). Pour soigner les plaies, les Mbôsi commencent
par les laver avec le décocté des feuilles puis les saupoudrent avec les racines pilées.
Aidia micrantha ( K . Schum) Bullock ex White
HERBIER: 590 bords du Congo; 1190 vill. de Vouala-Mongomo, route Sibiti-Zanaga; 1199 id., bord de
la Ningué; 1471 Fort-Rousset, forêt après la Ferme-École; 1499 vill. dlOtendé, sous-préfecture de
Fort-Rousset; 2106 vill. de Mandjoukou sur 1'Ibenga; 2153 Dongou, piste au bord de la Motaba
1932 vill. de Boungolo, route S.F.N., Kakamoeka.
Noms V E R N A C U L A I R E S : Iroombe : luvamba; Mbaamba : obankaye, mbokankaye; Bondjo : mokenia
Kôyô : kénya, ngénia.
Cet arbuste est assez fréquent dans toute la zone forestière quoique toujours très
dispersé. Les racines sont mangées comme aphrodisiaque et comme vermifuge. E n applica-
tions après scarifications épidermiques, elles soulageraient les douleurs lombaires.
Dans la région de Fort-Rousset, le bois servirait à faire les manches de sagaies.

Argocoffeopsis jasminoides (Welw.) Lebrun


HERRIER: 194, km 45 route de Mayama.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Suundi : tainkonki tsya saangi, binkonki; Tié : mokekele; Kôyô : ekiki.
Cette petite liane à fleurs blanches est assez commune dans les recrûs et les galeries
forestières du Pool et de l'Équateur.
Selon les régions le décocté des racines est donné à boire comme aphrodisiaque (Fort-
Rousset), comme antiblennorragique (Mouyondzi), ou comme antivomitif (Mayama).

Bertieria batesii Wernh.


HERBIER: 788, forêt de la Bouenza, à partir du vill. de Massia. 1046 en forêt sur la piste de Bouba;
1229 vill. de Moukassi, route Sibiti-Komono, en forêt.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Yaa : endu; Laali : nkalibuanga.

Dans les sous-bois des forêts denses on remarque ce sous-arbrisseau à ses longues grappes
terminales et lâches de fruits bleus.
Les feuilles sont appliquées sur les blessures comme hémostatique et cicatrisant. Le
décocté d'écorces est donné à boire, tout en mangeant des bananes mûres, aux malades
souffrant de douleurs intercostales ou rénales.

Bertieria loraria N . Hallé


HERBIER : 567 forêt de Bangou; 912 vill. de Madingou, route Komono-Zanaga; 1732 chutes de la Bouenza
1861 vill. de Kingani; 1890 Komono.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laali : nfuba; Ndasa : mabisa.
Les Ndasa mangent les racines comme aphrodisiaque, mais si l'on veut que le médicament
fasse de l'effet, il ne faut pas oublier d'offrir 10 F et de faire une courte prière à la plante.
Comme contre-poison, on peut manger comme légume, un mélange de feuilles de ce Bertieria
et d'dlchornea cordifolia.

Bertieria macrocarpa Benth.


HERBIER: 273 route de Linzolo.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : kibuinza; Beembe : bubangi; Kôyô : djumune djembi.
Espèce arborescente à grandes feuilles, extrêmement répandue dans les recrûs et les
formations secondaires de toute la zone forestière.
Les Kôyô font boire le décocté des feuilles a u x malades atteints de blennorragie. Dans

(1).Déterminations botaniques de N. HALLÉ (Muséum national d'histoire naturelle - Paris) pour les tribus des Nauclées-
Cinchoneea, Hédyotidées, Mussaendées et Gardbniées et de E. PETIT(Jardin botanique de l'État - Bruxelles) pour les Psychotriées
206 A. BOUQUET

le Pool, pour traiter à la fois l'impuissance sénile et les maux de côtes ou de reins, on pratique
sur la poitrine, les reins ou le bas-ventre du patient, une série de petites scarifications
épidermiques sur lesquelles on applique eri massant légèrement soit le jus des feuilles, soit
la poudre de charbon de racines de ce Bertieria.

Bertieria subsessilis Hiern


HERBIER : 259 vill. de Mbanzanguédi sur l'ancienne roule de Kinkala; 587 bords de la rivière NTangui,
route de Boko.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi, Suundi, Koongo : mubangi, iiibangi.
Dans la région brazzavilloise, certains féticheurs soignent les affections broncho-
pulmonaires et l'asthme en administrant au malade trois verres par jour de tisane de feuilles.
Des frictions sur la poitrine et le dos, avec la pulpe des écorces, complètent le traitement.

Brenania brieyi (de Wild.) Petit


HERBIER : 774 forêt de la Boueiiza; 962 vill. de hlakabala, route Komoiro-Sibiti; 1054 vill. de Bouba;
1366 Mayoko; piste des plaiitations après la gendarnierie; 1666, 1667 lcin 30 route Ouesso-hlakoua
1723 chemin des cliutes de la Bouenza.
NOMSVEnNAcuLAIREs : Laali : movindé; T i é : oyaii; l'au : kelimbe; Ndasa : limdi; Yoombe, L u n ~ b u :
moandi; Nzabi : nanga biremba; Bongili : mulondjo.
Très fréquent dans toute la zone de forêts denses en particulier le Mayombe, le Chaillu
et à l'ouest de la Sangha, cet arbre rappelle par son port et ses grandes feuilles spatulées un
Anthocleista; les fruits sont de la taille d'une orange, vert-jaune. J e ne l'ai jamais rencontré
dans la Cuvette congolaise proprement dite.
Très connu pour les propriétés ichtyotoxiques de ses fruits et de ses écorces, Brenania
est considéré par les Duma comme l'un des plus puissants aphrodisiaques dont ils disposent.
Plus généralement le décocté des écorces est donné à boire comme purgatif en cas
d'affections gastro-intestinales et comme expectorant dans le traitement des maux de côtes
ou de cœur. E n frictions et en bains de vapeur, marcs résiduels et décocté servent parfois
à combattre les courbatures fébriles.
La plante entre dans la préparation du fétiche Nzobi. E n conserver un gourdin dans
sa maison en éloignerait les sorciers et les esprits malfaisants.

Canthium arnoldianum (de Wild. & Th. Dur.) Hepper


HERBIER: 44 route de Kinkala; 179, km 45 route de Kinkala.
NOMSVEnivAcuLAIREs : Laadi : ngantswa; Suundi : iiiungantswa; T7ili: ngongofi; Kôyô : ngaiiga.
Cet arbre est extrêmement commun dans les recrûs et les boqueteaux de la région du
Pool, de 1'Alima et des vallées boisées des plateaux batéké.
L'écorce fraîche a une odeur prononcée d'amandes amères. Considérée comme un
drastique très énergique elle est prescrite dans le traitement des œdèmes généralisés, de
l'ascite, des maux de ventre et en principe de toutes maladies très graves à syndromes mal
définis.
Après avoir offert une pièce de inonilaie et effectué une courte prière, le féticheur racle
les écorces à même l'arbre. Il obtient un fine sciure, qui est mise à macérer dans du vin de
palme; le malade doit boire, le matin à jeun, un verre de ce liquide.
Ce macéré, qui est aussi réputé comme anthelminthique, est parfois administré aux gens
atteints de blennorragie ou de lèpre.

Canthium multiflorum (Schum. & Thonn.) Hiern


HERBIER: 1520 viii. de Boua, entre Fort-Rousset et hlalcoua.
NOMSV E R N A C U I . A I R E S : Mbôsi, Kôyô : obonbonio; Bongili : mundzo dzono; Enyélé : munionio.
La décoction des feuilles ou des écorces sert à baigner, les marcs résiduels à frictionner
les malades ayant des œdèmes locaux, des rhumatismes, ou des courbatures fébriles.
Dans 1'Alima lorsqu'un féticheur constate que la maladie de son client a une origine
diabolique (sort, envoûtement, violation de tabous, etc.), il doit avant tout traitement,
symptomatique, le frictionner avec un mélange d'huile de paline et de poudre d'écorces de
C. multiflorum, de Piptadeniastrum africanum, de Barteria fistulosa, de Calonchoba welwitschii,
d'0lax subscorpioidea et de Tabernaemontana crassa.

Çanthium subcordatum DC.


I ~ E R B I E:R 2117 Mimbelly, piste de filiiidjoukou, s u r 1'Ibenga.
NOM V E R N A C U L A I R E : Songo : siko.
La poudre de cet arbre à tiges quadrangulaires, & stipules orbiculaires et à inflorescences
axillaires, sert à frictionner les asthmatiques.

Çanthium sp.
1 I r ; ~ i i i ~ :n 1969 vill. de Tcliisséka, sous-préfectiire de Ras-Kouilou.
NOM V E R N A C U L A I R E : Vili : 11sunit)i.
Cette liane dont les fruits rappellent ceux du caféier est prescrite clans le hlayombe,
sous forme de tisane, contre le rhume et la toux.

Cephaelis sp.
HERBIER: 719 vil]. de Malimi, à 3 Brn de Tsiaki; 881 de Moutarnpa a u x bords du Congo; 1170 vil]. de
Kiminzouala, k m 15 route Zanûga-Sil~iti.

Çephaelis a f . peduncularis Salisb.


H E R B ~ :E1951
~ vil]. de Tchifounia, route d u Cabinda; 2025 I~ispfondo,pisle de Viriza; 2126 hlinrbely,
piste d e Mindjoukou.
Noms V E R N A C U L A I R E S : T7ili : munkorikole; Songo : ndingiri.
11 existe au Congo plusieurs espèces de Cephaelis, très voisines et très dificiles à
déterminer t a n t que le genre n'aura pas été revu par un spécialiste. C'est pourquoi je
préfère, pour l'instant, rapporter à l'espèce peduncularis considérée « sensu lato » les divers
renseignements, recueillis au cours de mes prospections, sur l'utilisation médicale de ces
plantes.
Le décocté est prescrit en bains de vapeur comme fébrifuge e t anti-rhuiiiatismal; la
poudre des racines est appliquée sur les dents cariées comme antiodontalgique.

Chassalia sp.
H E R B I E R: 1713 route d e Pikounda i alatlé.
Nonr V E R N A C U I . A I R E : KôyO : c:pupul<u.
Contre les douleurs lombaires frictionner les reins avec les fruits ou à défaut les feuilles.

Chazaliella sp. (Psychotria oddonii de Wild.) ( 1 )


H E R B I E R: 804 forêt d e la Boiiciizû, drpuis le lin1 5 d c la route de Tsomono jiis(1u'au vill. d e Matsia;
847 vil]. de Kidzoua II, rouir Mouyoiiclzi-Kitidamha, 5 k m a v a n t le bac; 1236 vill. de Yiboudou.

Le décocté des racines est doriné en boisson contre la blennorragie e t les maux de ventre;
contre les céphalées et les maux de côtes emplover le jus des feuilles ou des écorces en
applications, après scarifications, sur les tempes ou la poitrine.

(1) Détermination botanique de E . PETIT (Jardin botanique de l'État - Bruxelles).


208 A. BOUQUET

Colletoecema dewevrei (de Wild.) Petit


HERBIER : 148 route de Kinkala; 261 vill. de Mbanzanguédi, sur l'ancienne route de Kinkala.
NOMV E R N A C U L A I R E : Laadi : mubienbiene, saki tsya saangi.
Ce petit arbre se rencontre dans les bosquets e t les recrûs forestiers du plateau des
Cataractes; il sert à traiter les douleurs généralisées e t les rhumatismes; avec les écorces
préparer un bain e t un bain de vapeur auxquels on soumet le malade: en plus le frictionner
avec les marcs résiduels.

Corynanthe pachyceras K. Schum.


HERBIER : 1760 Mts Ndoumou, après le vill. d'Isiéré; 1878 vill. de Ningani.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laali : mukwomo; Téké : kinkele; Ilfbaamba : nanga belimbi, opasampale;
Ndasa : languku.
Assez fréquent dans le Mayombe où il est confondu par les habitants avec divers
Pausinystalia : ses écorces sont utilisées comme excitant pour empêcher de dormir et comme
aphrodisiaque.

Craterispermum laurinum Benth.


HERBIER : 166 route de Linzolo; 204 galerie forestière après Moutampa vieux; 276 chutes de la Foulakari;
570 Mayama; 2134 vill. dlEnyélé.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : saki dya makanga, saki dya nkanka; Vili : kitotoko; Nzabi : itsuwi,
itshui; Laali : kitoloko; Yaa : mukwekwo, mukukwo; Ndasa : solo; Mbôsi: ekekenie, edziakemali,
epeko, ongaza, epubi; Kôyô : omama, onzinza; Akwa : okwa, lembube, lembese; Songo : mofuda,
mpensila.
Très commun dans les recrûs, les bosquets e t les galeries forestières des régions de
savanes, cette espèce aime les endroits frais e t humides. Les écorces sont extrêmement renom-
mées, auprès des féticheurs congolais, comme remède de la toux convulsive e t de la
coqueluche, comme aphrodisiaque et pour soigner les plaies.
Per os, il est recommandé de boire le décocté ou, ce qui serait plus eficace, de manger
les écorces fraîches; par voie externe on se sert de ce même décocté pour laver les plaies que
l'on saupoudre ensuite avec les écorces pulvérisées (cette application brûlerait comme de
la teinture d'iode).
Ce remède est absorbé comme traitement des maux de ventre, de l'aérophagie et comme
anthelminthique. E n bains locaux et en bains de vapeur certains fkticheurs l'utilisent contre
les œdèmes locaux, les rhumatismes, les gengivites e t autres affections buccales.

Crossopteryx febrifuga (Afz. ex G . Don) Benth.


HERBIER: 36 route de Linzolo.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : ngwala, mungwala; Vili : kivala; Beembe : mupala mbaka.
Très abondant, dans les savanes boisées du Pool e t de la zone côtière, le Crossopteryx
n'est considéré comme médicinal e t couramment employé que par les Koongo nord-
occidentaux.
Le jus des racines, délayé dans de l'eau est administré en lavement lorsqu'on souffre
du ventre; en gouttes nasales, il calme les céphalgies; en collyre il agit sur les filaires qui se
trouvent dans le tissu conjonctif des yeux. Tous les informateurs s'accordent pour reconnaître
que le contact de ce jus avec les muqueuses est extrêmement douloureus.
Le décocté des racines est aussi prescrit en bain de bouche pour soigner diverses
affections buccales e t les caries dentaires; dans ce cas, les bains sont suivis par l'a~plication
sur la dent malade de poudre de racines.
Certains féticheurs utilisent la plante pour soigner la blennorragie, l'épilepsie, les maux
de cœur e t les plaies, mais ces prescriptions restent rares.
FETICHEURS ET M É D E C I N E S T R A D I T I O N N E L L E S D U C O N G O ( B R A Z Z A V I L L E )

Diodia scandens Swartz.


HERBIER : 191 km 45 route de Mayama; 715 vill. dt. Malimi, 3 km de Tsiaki.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laali: nvonvuani; V i l i : malurnangwali; Tkkd: lepele, kekele, rnunpoko; Mbôsi :
okwange; Bondjo : mutena, botena; iVdasa : lisasa; Laali : rnudanda.
Cette petite rudérale passe pour avoir des propriétés révulsives : on en frictionne les
malades souffrant de maux de côtes, de douleurs plus ou moins généralisées et de courbatures
fébriles.
Le jus de la plante, mélangé à de l'huile de palme e t à du « tukula » est utilisé pour
masser le corps des enfants atteints de convulsions ou les épileptiques.

Fadogia cienkowskii Schweinf.


HERBIER: 93 champ de tir de Lifoula.

Le jus des feuilles est appliqué sur les plaies comme hémostatique; il serait aussi
analgésique.

Gaertnera paniculata Benth.


HERBIER : 92 Champ de tir de Lifoula; 2074 Dongou, piste au bord de la Motaba.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laudi : rnboola; T i &: etoolo; Mbôsi : onzinza; Kôyô : ekololongo.
Contre la toux e t les maux de côtes, boire le décocté des écorces. La tisane de racines
est recommandée comme calmant de la tachycardie; la pulpe de feuilles servirait à frictionner
les rhumatisants.
Les feuilles sont parfois consoinmées, comme légume, pour traiter les fièvres d'origine
diabolique.

Gardenia jovis tonnantis (Welw.) Hiern


HERBIER: 440 village de Mbarnba, sous-préfecture de Mayarna.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : leemba ndzawu; Beembe : kileernba ndzawo; Tid : elibentiè; Mbôsi:
elolakie, elakie; Akwa : ekwonokono.
Cette espèce très commune dans toutes les savanes arborées d u Pool, des plateaux
batéké e t la haute vallée du Niari, est reconnaissable à son écorce blanche, à son aspect
tourmenté et à ses fleurs blanches extrêmement odorantes.
Les racines semblent avoir une action purgative; elles sont en effet recommandées
lorsqu'on souffre du ventre, que l'on est constipé, ou encore dans les cas d'ascite ou d'œdèmes
généralisés. Ce remède qui est aussi donné a u x femmes stériles pour « leur nettoyer le ventre »
serait ocytocique. Il est en général prescrit sous forme de macéré dans du vin de palme, à
la dose de deux ou trois verres par jour. Mbôsi e t Téké l'utilisent parfois pour soigner la
blennorragie e t les Koongo lui attribuent des propriétés aphrodisiaques.
Lorsqu'on souffre de la poitrine ou des reins, appliquer en cataplasme la pulpe des écorces
de racines ou du tronc; le jus obtenu par expressioii de cette pulpe est instillé dans les yeux
pour soigner les ophtalmies purulentes, ou dans le nez lorsqu'on a mal à la tête.
11 est à signaler que beaucoup de féticheurs attribuent à cette plante des vertus
magiques e t s'en servent dans la confection de nomtreux gris-gris.

Geophila af. afzelii Hiern


HERBIER: 1185 viii. de Vouala-Mongorno; 1990 forêt après Sindou Nkola.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Mbaamba : odiba; Ndasa : rnbutchu; Punu, Nzabi : rnabata.
Dans le massif du Chaillu les féticheurs font manger comme légume a u x malades atteints
d e diarrhée, de blennorragie ou impuissants, un Geophila dont le dessous des feuilles est d'un
vert très pâle, presque blanc, marqué de veines rose violacé; tous les autres caractères
morphologiques sont identiques à ceux de G. afzelii Hiern.
210 A. B O U Q U E T

Geophila renaris de Wild. & Th. Dur.


HERBIER: 152 route de Kinkala.
Nom V E R N A < : ~ : L A I R E : Laadi : lunama.
Certains thérapeutes de la région de Brazzaville préparent avec cette petite plante des
poudres attirantes capables de retenir a u foyer la femme la plus volage.

Geophila repens (Linn.) 1. M. Johnston


H r . n n i ~: ~970 vill. de Ngokamina II, route Komono-Zanaga; 1063 vill. de Bouba, forêt aprés les plan-
tations; 1125 de Mafoula à Missasa-Batékk; 1762 RIts Ndoumou, après le vill. d'Isiéré.
Noms V E R N A C U L A I R E S : Tsaangi : mokokole; Mbaamba : esibi; Kôta : kudu; Laali : ikata, atsui enva
(oreille de chien) ; Y a a : modzika; T i é : kifulukengo, kiengoala, mulibi; Bongili : ituyebongi; Songo :
kese.
Les femmes stériles, celles qui souffrent du ventre, les malades anémiés, les convalescents
doivent manger comme légume ce Geophila, ainsi d'ailleurs que les espèces affines : ils
retrouveront vigueur et fécondité.
L'eau dans laquelle a macéré cette plante e t un Solenostemon est utilisée pour baigner
les enfants fiévreux.

Heinsia critina (Afz.) G . Tayl.


IIERBIER: 418 Baratier; 427 Matoumbou; 1313 km 10 route Mossendjo-Mayoko.
NOMSV E R N A C U L A I R E S :Laadi :munkombo; V i l i :lubanga, tchivouni tchimayornbe; L u m b u : mufumbuku;
Kôta: mbaka; Albôsi : opapanda; Bondjo : indjoye lamboke; Enyélé : mangizi.
Très commun dans les savanes boisées e t les recrûs forestiers, cet arbuste sarmenteux
possède d e belles fleurs blanches à cœur jaune; le bord des pétales parait plissé.
La poudre des écorces de racines, délayée dans du vin rouge, ou du vin de palme, est
absorbée comme anti-blennorragique, vermifuge, anti-diarrhéique e t comme aphrodisiaque.
Les Mbôsi soignent les galeux avec une pommade à base de poudre de racines dlHeinsia
e l de Pentadiplendra, de latex dlHarungana madagascariensis, e t d'huile de palme.
Dans la Likouala, pour développer le flair d'un chien et ses qualités de chasseur, on lui
lave la gueule e t les naseaux avec de l'eau dans laquelle ont macéré de la poudre d'Heinsia
e t des piquaiits de porc-épic.

Massularia acuminata ( G . Don) Bullock ex Hoyle


HERBIER: 458 autour du vill. de Minguéla; 952 IComono; 991 vill. de Ngokainina II, route Komono-
Zanaga; 1533 vill. d'Oyoué II, kn) 41 route Blakoua-Kéllé; 1606 vill. de Kati-Kati, km 20 route
Ouesso-Makoua.
Noms V E R N A C U L A I R E S : Laadi : nti \va mbakala; Yoontbe : kibebenge; Kôta, Ndasa, Mbaamba : sumba,
sooinha; Sanga : sliumbo; Mbôsi, Kôyô, Akwa, Bongili; olindu; Songo, Bongili : molindu.
Pour soigner la blennorragie, les Mbôsi font boire du vin de palme dans lequel a macéré
pendant 48 heures des écorces de Massularia. Dans la Sangha, le décocté de ces écorces est
conseillé aux malades présentant un début de hernie, aux femmes stériles, ou à celles qui
ont des troubles ovariens.
Les fruits qui sont très généralement utilisés comme poison de pêche servent aussi de
médicaments : bouillis dans de l'eau ou dans du vin de palme, ils donnent un breuvage
prescrit dans le traitement des maux de reins, des ictères, de l'hématurie; en les pilant avec
un morceau de tige de canne à sucre, on obtient une mixture qui, d'après les Kôta, serait
un excellent contrepoison.
Un remède assez employé pour baigner ou laver les enfants fiévreux, les rhumatisants
ou les gens atteints de douleurs articulaires est obtenu de la façon suivante : racler les
écorces dans un cuvette d'eau; bien agiter pour obtenir une mousse abondante et persistante,
faire tiédir au soleil avant l'emploi.
Mitracarpum scabrum Zucc.

Mitracarpum verticillatum Vatke.


HERBIER : 75 route de Linzolo; 321 Kiiikala, route de Harnon; 407 Baratier; 1330 vill. de Mouila, km 10
route Moasendjo-Dolisie.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : lukaya Iwa looti; Yoombe : nioka; Vili : rnanioka nioka; Tsaangi :
mutatadi; Kôyô : olondo, okwando; Babinga : ndokole.
Cette rudérale à petites fleurs blanches est très généralement réputée comme fongicide
et parasiticide cutanés : écraser la plante et appliquer le jus sur des dartres, les mycoses ou
les teignes.
Iles Vili, les Yoombe, les Tsaangi ainsi que dans la Sangha, appliquent sur les morsures
de serpents, un emplâtre de feuilles pilées.

Mitragyna ciliata Aubr. & Pellegr,

Mitragyna stipulosa (DC.) O . Kuntze


HERBIER: 211, route de Linzolo, 542 Marais de la Naouzari, route de Icinkala.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : (désignent les deux espèces de Mitragyna e t parfois aussi certains ATauclea):
Laadi : nloongwa; Vili : nvuku; Yoombe : ngulu inatsi; Ndasa : ishifu; Mbaamba : shupo; Nzabi :
mbudi, rnuvudi, rnupuhu; Laali : rnopupuku; Yaa : opuputro; Mbôsi : ipupu; Akwa : epopoko.
Espèces banales de la zone tropicale humide, les Mitragyna se distinguent immédia-
tement, dans les bas-fonds marécageux, des autres espèces végétales par leurs grandes
feuilles opposées d'un vert foncé mat, légèrement gaufrées, encadrant au sommet des rameaux,
une stipule orbiculaire toujours bien visible. S'il est facile de reconnaître l'arbre, il est par
contre beaucoup plus délicat de séparer les deux espèces morphologiquement très voisines,
ce que, naturellement, ne font pas les féticheurs qui se servent indifféremment de l'une
comme de l'autre.
Très rarement employées au Congo comme fébrifuge, prescription en général réservée
aux Nauclea, les écorces de Mitragyna y sont par contre très renommées comme emménagogue.
et comme anti-dysentérique.
Certains féticheurs prescrivent la tisane comme anti-blennorragique et comme anthel-
minthique; ils s'en servent en bains ou en bains de vapeur pour soigner les rhumatismes.
Pour traiter les fous, leur donner à boire un demi-litre de la décoction aqueuse des
écorces : l'ébullition sera prolongée jusqu'à obtention d'un liquide rouge foncé, qui d'après
les informateurs serait extrêmement amer et aurait une action vomitive prolongée. Cette
propriété fait utiliser la plante dans le traitement des affections broncho-pulmonaires et des
empoisonnements alimentaires.

Morinda Iucida Benth.


H E ~ B I E :R 541 Malengo.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi: nsiki, rnusiki; Beembe: rnusika, rnusiku; Yoombe: nturnbi; V i l i : lidungu;
Y a a : isii, rnuisii; Laali, Punu : rnusika; Tié : rnusiki; ATzabi : rnushiba; Kôta : rnutsinga; Ndasa :
tutumba; Mbaamba : otumba; Mbôsi : osii, oshii; Akwa : osika; Songo : rnusekc.
Espèce banale de l'Afrique Tropicale, Morinda lucida se rencontre surtout dans les recrûs,
les bosquets et les bas-fonds humides des savanes boisées occupant le centre du pays. Il est
plus rare dès que l'on pénètre dans la zone forestière et disparaît en forêt dense.
Cet arbre a les indications médicales classiques au Congo d'un drastique : il est utilisé
pour traiter les maux de ventre, la constipation, la hernie, la stérilité des femmes et pour
favoriser l'accouchement, il serait aussi emménagogue. Tous ces maux ont le même remède :
l'absorption à doses fractionnées dans le courant de la journée, d'un décocté aqueux d'écorces
de racines.
212 A . BOUQUET

Celles du tronc servent plus généralement à préparer des tisanes calmantes de la toux, de
l'asthme e t des bronchites, ou des bains de vapeur employés pour soigner les accès fébriles.
L'eau dans laquelle on a fait bouillir les feuilles est réservée au lavage des plaies, des
abc& des chancres ou des macules lépreuses. La pulpe ou le suc sert à frictionner les
malades ayant des douleurs rhumatismales ou lombaires.
Beaucoup de féticheurs utilisent les feuilles et les écorces de Morinda lucida, comme
d'ailleurs celles de l'espèce suivante, pour soigner gales et teignes : le corps d u galeux est
d'abord lavé très énergiquement avec le décocté de feuilles, puis frotté avec un mélange
d'huile de palme et de poudre d'écorces de racines. Après avoir rasé les cheveux d u teigneux,
appliquer un emplâtre de feuilles pilées puis lui attacher autour de la tête un foulard pour
qu'il puisse garder le médicament pendant la nuit.

Morinda morindoides (Bak.) Milne-Redhead


HERBIER : 108 vill. de Mikatou.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Landi, Mbôsi, Kôyô, Laali, Bondjo, Bongili, Kôta, Nzabi: kongobololo; T'ili:
kongobuiulu; T i e : mondzila; Songo : eloloba.
Il existe au Congo deux variétés de M. morindoides très facilement différenciables : la
forme typique a des feuilles entièrement glabres tandis que l'autre est poilue. La variété poilue
est endémique dans la région brazzavilloise (Herbier : NO 279, chutes de la Foulakari; 423,
Hamon.) ou elle voisine souvent avec la forme glabre.
Le traitement de la gale constitue l'indication majeure de cette liane : le malade est
lavé avec le décocté puis frictionné avec le jus des feuilles; lorsque la gale est chronique ou
généralisée, le féticheur, en même temps qu'il applique le traitement externe, fait boire au
malade u n verre d u décocté des racines pour lui (( purifier le ventre ». E n applications le jus
de cette liane sert aussi pour soigner les plaies, les allergies cutanées e t parfois même les
pustules varioleuses.
Per os, la tisane de feuilles ou de racines est donnée à boire comme vermifuge, comme
purgatif, ainsi que comme décongestif pelvien dans les cas de blennorragie chronique.

Morinda titanophylla E . Petit


HERBIER : 1383 vieille route de Mouanda, depuis le bac de la Louéssé jusqu'à Mayoko.
NOMV E R N A C U L A I R E : Nznbi : ibo lapo.
Cette espèce est endémique dans la région de Mayoko, où elle semble naturalisée depuis
peu car on ne la rencontre qu'aux bords des routes, dans les endroits déboisés, les jachères
abandonnées ou les jeunes recrûs.
Les feuilles sont comestibles.

Mussaenda arcuata Lam. ex Poir.


: 1904 vil]. de Les Saras (hlayombe).
NERBIER
Les feuilles de cette liane h fleurs jaunes sont appliquées sous forme de cataplasmes
pour calmer les douleurs rhumatismales.

Mussaenda erythrophylla Schum. & Thonn.


NOMV E R N A C U L A I R E : Laali : mubenbende.
Comme anti-odontalgique, écraser les feuilles avec celles de Mimosa pudica et y mêler
du jus de manioc roui; appliquer la pâte obtenue sur les gencives et la dent cariée.

Nauclea diderrichii (de Wild.) Merr.


HERBIER: 687 forêt de la Boueriza, en amont des chutes.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Mbaambn : mututumba; N d n s a : tutumba ya ngulu (qui n'est pas de l'eau);
Nzabi : muyo~ribi; Beernbe : ngwalombo; Yoornbe : ngulu; Babinga : mose.
Très grand arbre au bois jaune d'or, le (( Bilinga )) est assez commun dans la forêt dense
congolaise; il se reconnaît, en dehors de la couleur de son bois, à ses grandes stipules
foliacées, obovales, ornées d'une carène axiale mince et très saillante.
Dans le Mayombe, on soigne les fièvres en frictionnant le malade avec la pulpe des
feuilles e t en lui faisant boire le décocté des écorces. Dans les autres régions du Congo, selon
la même technique, cette drogue sert à traiter les maux de ventre, la blennorragie, les
règles douloureuses, irrégulières, ou trop abondantes. La tisane d'écorces serait aussi
vermifuge.

Nauclea latifolia Smith


NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : tsycenga, byeenga; Vili : ntumbi; Beembe : muturifi; T i é : inutumi,
mutumo; Laali : munbuoti; Mbôsi : djudju, idzudzu; Akwa : idzuzuku; Kôyô : iluluku.

Cet arbuste lianescent, parfois sarmenteux, est extrêmement fréquent dans toutes les
savanes arborées.
Comme boisson ordinaire, les malades atteints de blennorragie ou souffrant des reins,
doivent utiliser du vin de palme dans lequel on a fait bouillir des morceaux d'écorces. Pour
traiter les affections gastro-intestinales, les diarrhées, ou les débuts de hernie, les féticheurs
prescrivent, soit la pulpe de racines, en lavement, soit le décocté de feuilles ou d'écorces, en
boisson. Cette médication serait aussi vermifuge.
Les Laadi font prendre, comme dépuratif, a u x malades atteints de furonculose, de la
tisane de fruits verts; les Laali e t les Kôta pansent les plaies, les bubons et abcès, avec des
racines écrasées; cette drogue sert parfois à frictionner les gens souffrant de lumbago. Le
décocté des feuilles est utilisé en instillations oculaires, contre les filaires.

Nauclea vanderguchtii (de Wild.) Petit


HERBIER: 1037 de hIoutséné-Batéké à Bouba; 1112 vill. de Makaga route Komono-Zanaga.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laali : otumbi motumbi; Yaa : opopoko; Nzabi : mutiwumbi.

Espèce des formations ripicoles ou des terrains marécageux, ce grand arbre se distingue
du Bilinga, par les caractéres suivants : ses stipules ovales ne sont que très légèrement
carénées; son fruit, rouge sombre à maturité dépasse une dizaine de centiniètres de diamètre;
les jeunes rameaux renflés et creux sont très souvent habités par des fourmis Crematogaster.
Comme le Bilinga cette espèce est employée pour soigner les maux de ventre, les règles
douloureuses et la blennorragie. Les écorces servent à frictionner les rhumatisants; à la dose
d'un verre matin et soir, la macération aqueuse de morceaux de bois constituerait un
remède de l'impuissance sénile.

Oldenlendia affinis (Roem. & Schult.) DC.


HERBIER: 192 vil]. de Kikoumba, km 4 5 route de Mayama.
NOMS V E R N A C U L A I R E S : Laadi : diamba dia makanga; T é k é : barboko.
Commune dans les savanes du plateau des Cataractes et dans la vallée de la Bouenza,
cette petite herbacée à fleurs mauves, est employée pour soigner les ophtalmies et les
céphalées : le jus des feuilles sert de collyre ou de gouttes nasales; le décocté des racines est
donné à boire contre les maux de cates et les douleurs rhumatismales.

Oxyanthus laurentii de Wild.


HERBIER : 491 forêt de Bangou; 817 forêt de la Bouenza, du vill. de Massia à la route de Tsomorio.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Beembe : mutinput,a; Laali : mikobot,~.
En cas de douleurs lombaires, intercostales ou rhumatismales, appliquer, aux points
névralgiques, un cataplasme préparé avec les feuilles pilées. Le charbon de feuilles ou
d'bcorces sert à saupoudrer les plaies.
214 A. BOUQUET

Oxyanthus schumannianus de Wild. & Th. Dur.


HERBIER : 391 vill. de Soumonna et sources de la Loufini.
NOMV E R N A C U L A I R E : Laadi : kiwanga.
Pour faire mûrir un abcès, il faut mettre dessus une pâte faite avec le bourgeon terminal
et les stipules qui le protègent.

Oxyanthus speciosus DC.


HERBIER: 659 vill. de Madoungou II, km 15 route Mouyondzi-Sibiti; 846 vill. de Kinzoua II, route
Mouyondzi-Kindamba, 5 km avant le bac; 1295 Mossendjo.
NOMSVERNACuLAInEs : Beembe : mutimi sembala; Tid : ekie.
Lorsqu'on a mal au ventre, boire le décocté des feuilles. La pulpe servirait A masser les
fractures.

Oxyanthus unilocularis Hiern


HERBIER: 2155 Dongou, piste de la XIotaba.
NOMV E R N A C U L A I R E : Bondjo : etanda, ebiembe.
Les écorces entrent dans un mélange complexe, employé par les Bondjo pour préparer
des bains de vapeur destinés A soigner les fièvres.

Pauridiantha callicarpoides ( Hiern) Brem.


HERBIER: 457 vill. de Mouanga-Ngouba; 669 vill. de Madourigou II km 1 5 route Mouyondzi-Sibiti:
1253 forêt après le vill. de hlatoto, sous-préfecture de Sibiti; 1891 vill. de Nvouti.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Suundi : mumbamba; Beembe : mbaama; Yoombe, Vili : mbala mbala; Laali :
mbarnamuevu; Tié : oyue; Ndasa : mukono; Mbaamba : onkono; Lumbu : mudiba; Tsaangi :
mukakabi; Nzabi : mutélé; Songo : mupangamu.

Le port de cet arbre est extrêmement caractéristique : il rappelle celui de l'araucaria


avec un tronc bien droit, des branches régulièrement étagées et des rameaux bien étalés;
il est très commun dans toute la zone forestière.
Le jus des écorces est appliqué, après scarifications épidermiques sur la poitrine du
malade souffrant de points pleuraux ou de douleurs intercostales; en instillations nasales
ou auriculaires il passe pour calmer les migraines et les inflammations du conduit auditif.
Le décocté est prescrit aux femmes ayant des règles douloureuses et irrégulières, stériles,
ou dont l'accouchement est dificile. En lotion et en bains il sert à traiter la gale.
Très généralement on l'employait pour panser les plaies de la circoncision : après lavage
avec le décocté, la plaie était saupoudrée avec des écorces pulvérisées ; d'après mes informateurs,
elle serait parfaitement (( nette et propre » en trois jours.

Pauridiantha canthiiflora Hook. f.


HERBIER: 646 galerie de la Loualou, km 16 route Mouyondzi-Kindamba.
NOMV E R N A C U L A I R E : Beembe : muyini.
Les Beembé baignent les enfants rachitiques dans le décocté des écorces pour les fortifier.

Pauridiantha dewevrei (de Wild. & Th. Dur.) Brem.


HERBIER: 891 Bords du Djoué.
NOMV E R N A C U L A I R E : Lnadi : nfuku npala.
Faire absorber aux malades présentant un début de hernie, un verre par jour d'une
potion préparée avec les écorces de cet arbre et du vin de palme.
F ~ ' T ~ C H E U R ET
S ~ ~ É D E C ~ NT E
R ASD I T I O N N E L L E S D U C O N G O ( B R A Z Z A V ~ L L E ) 215

Pauridiantha pyramidata (Kr.) Brem.


~ I L ~ R B I: E1512
R vill. de Yanga-Ngounza, sur le Kouyou.
NOMV E R N A C U L A I R E : Kôyô : kunzo bol010 (amer).
Le décocté des feuilles est administré en boisson contre les oedèmes locaux.

Pausinystalia macroceras (K. Schum.) Pierre ex Beille


HERBIER: 393 vill. de Kampa, pr&s de Mbamou; 1308 route de la Comilog, k m 1 0 Mossendjo-Dolisie;
131 vill. d'obouéré, k m 1 6 route Mossendjo-Mayoko; 1620 e t 1635 6 Sanglia-Bois O Chantier de
Mangokélé, sur la Ngoko.
NOMSV E R N A C U L A I R: ELaadi
S : nkwoomi tolo; Vili : lubanga; Prcnu : iruwu; Bongili : n ~ a b a en
, ;aba;
Babingu : wasara.
Comme le Corynanthe pachyceras, les écorces de cet arbre sont très généralement
utilisées comme aphrodisiaque et antihypnotique (1).
Le jus des écorces est parfois donné en lavement comme vermifuge et sert en applications
locales pour soigner la teigne et certaines mycoses cutanées.

Pavetta dolichosepala Hiern


HERBIER: 1371 Mayoko piste après l a gendarmerie; 1402 Mayoko vers Mouanda le long de la ligne
Comilog.
NOMV E R N A C U L A I R E : Nzabi : mbele.
Dans la région de Mayoko, les chancres sont traités par des applications de poudre de
feuilles de cette Rubiacée.

Pavetta hispida Hiern


HERBIER: l l h l piste de Gonaka à Antangi; 1607 vill. de Kati-Kita, k m 20 route Ouesso-Makoua, en
forêt.
NOMV E R N A C U L A ~ R E : Sanga : belo.
Cet arbuste à feuilles velues, à fleurs blanc-verdâtre est employé pour soigner les maux
de ventre : faire macérer ou bouillir les écorces dans de l'eau et administrer après filtration
en lavement.

Porterandia cladantha ( K . Schuin.) Keay


HERBIER: 588 bords de la Ntangui, route de Boko; 915 vill. de hladingou, route Koniono-Zariaga; 117h
vill. de Kiminzoiiala, k m 15 route Zanaga-Sibi1.i; 1423 piste forestière de Playoko, a la Louéssé; 1686
Pikounda; 2056 I~iipfonilo,piste de Mohit,ou.
Nonis V E R N A C U L A I R E S : Koongo : lubangi Iwa ripla1:asa; Ndnsn, nlbnar>~ba: ngovc; Nzabi : libami;
Kd,rjO : ingabii; Bongili : mundjodjo; Bondjo : rilugwengweiiza.

Très commun dans les diverses formations forestières existant au Congo, cet arbre se
reconnaît facilement à ses grandes stipules oblongues, pouvant atteindre 3,5 cm de longueur
extrêmement caduques, laissant alors apparaître, à chaque entrenœud, une couronne de
longs poils.
Dans le Chaillu, les écorces sont d'abord écrasées avec de la canne à sucre puis mises
à bouillir pendant un certain temps dans de l'eau. Le liquide obtenu après filtration est
donné à boire aux femmes ayant des troubles ovariens; ce liquide, extrêmement amer, serait
ocytocique donc interdit aux femmes gravides. Il est parfois prescrit en boisson comme
aphrodisiaque et comme anti-diarrhéique, en bains comme fébrifuge.

(1) Cette indication thérnppiitique ne corri.spond ni au caractbre ni h la psychologie africaine, je crois qu'il faudrait
interprbter cette traduction par IP fait que l'action aphrodisiaque chat si piiisstiiite que l'on ne peut PIUS trouver ni repos ni
sommeil.
216 A. BOUQUET

Pseudomussaenda stenocarpa (Hiern) Petit


HERBIER : 2065 Impfondo, piste de Mohitou.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Kôta : moesi; Sanga : bangwé; Bondjo : mugindzi ; Enydié : mugangaye;
Songo : wabolo.
Cette liane à fleur jaune dont un sépale est développé en un limbe attractif blanc, ne
se rencontre qu'au nord de la Mambili et dans toute la Cuvette congolaise; ses fruits secs
le différencient de Mussaenda polita que l'on trouve dans le sud du pays.
Dans la Likouala cette plante entre, avec plusieurs autres, dans la préparation d'un
bain de vapeur préconisé contre les maux de cœur, la fièvre e t la toux.
Dans la Sangha, la pulpe des feuilles ramollies au-dessus du feu est appliquée sur les
abcès et les furoncles pour les faire mûrir. Le décocté sert à se purifier lorsque, contrairement
à la coutume, on a eu des relations sexuelles pendant le jour, ce qui pourrait, si l'on ne
prenait pas cette précaution, avoir de graves conséquences psycho-physiologiques.

Pseudosabicea mildbraedii (IVernh) N . Hallé


HERBIER : 1907 gorge de la Loukoula, à 5 km de Les Saras vers Pointe-Noire.
NOMV E R N A C U L A I R E : T é k é : lefufulu.

Pseudosabicea milbraedii var. dubia (IVernh) N. Hallé


HERBIER : 399 vil]. de Maengo.
NOMV E R N A C U L A I R E : Laadi : lumbvumbvu.
Ces deux plantes servent à soigner les plaies réputées incurables : après les avoir lavées avec
le décocté on les saupoudre de feuilles sèches écrasées, ou on applique le jus des feuilles fraîches.
Certains féticheurs donnent à boire, comme décongestionnant des bronches, la tisane
de racines.

Psychotria djumaensis de Wild. var. djurnaensis Petit


HERLIIER: 353 kinkala, depuis la Voula jusqu'à 15 km de Hamon; 1450, vill. Abala, terre Okouéré,
sous-préfecture de Boundji; 1513 Yanga Ngounza, sur le Kouyou.
Le décocté des racines est donné à boire aux malades souffrant de broncho-pneumonie
ou ayant mal au cœur.

Psychotria gabonica Hiern


HERBIER : 850 vill. de Kizoiia II, route Mouyondzi-Kindamba,
NOMV E R N A C U L A I R E : T i é : muti mpenba.
Les feuilles de ce Psychotria et de V i t e z ceinskowskii servent à préparer un bain, utilisé
par les Téké pour soigner les enfants fiévreux.

Psychotria gilletii de Wild.


HERBIER : 367 rive gauche de la Foulakari; 1191 vill. de Vouala Mongomo.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi :mboola; Mbaamba : eshuolo.
Cette plante est employée pour soigner la toux, la bronchite et les maux de cates : boire
la décoction des écorces et se frictionner avec les marcs.

Psychotria venosa (Hiern) Petit


HERBIER : 223 route de Linzolo; 1746 vill. cl'Isiél6, route Sibiti-Zanaga; 1902 vill. de Les Saras.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : L.aadi : mboola; Yoombe :kitoko toko; T é k é : itologo; Puncc : iruwu.
Dans le Mayombe et le Chaillu, les écorces de cet arbre sont utilisées en bains et en
lotions dans le traitement de la gale, de la teigne et de diverses mycoses cutanées.
Le décocté des feuilles est prescrit en bains de bouche comme calmant des rages de dents.
En boisson et en bains, la tisane d'écorces ou de feuilles passe pour protéger des sorts
et des maladies contagieuses.

Psychotria vogeliana Benth.


HERBIER : 469 vil]. à 7 km ii l'est de Kindamba, en forêt.
NOMV E R N A C U L A I R E : Laadi : mboola ya makaanga.
Contre le rachitisme des enfants faire de légères scarifications aux jambes et y appliquer
une poudre obtenue en pilant ensemble des tiges préalablement carbonisées et du sel gemme;
le soir faire des enveloppeinents avec la pulpe chaude des écorces.

Rothmannia hispida (K. Schum.) Fayerling


HERBIER : 802 forêt de la Bouenza; 1254 forêt après le vill. de Doudou, sous-préfecture de Sibiti; 1354
vill. dlObouré, km 16 route Mossendjo-Mayoko.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : musenji; Punu : nsinga.
Les feuilles ou les fruits sont écrasés puis pressés pour en extraire le jus; mélangé à de
l'huile de palme, il est appliqué sur la peau contre la teigne, les mycoses ou la déshydrose
des pieds.
Les sorciers se serviraient de cette plante pour empoisonner à distance les personnes
auxquelles ils veulent du mal.

Rothmannia lugae (de Wild.) Keay


HERBIER
: 1873 forêt après le vill. de Mibama.

Rothmannia macrocarpa (Hiern) Keay


HERBIER : 1208 Bouyala, clôture devant la maison du chef de village.
NOMV E R N A C U L A I R E : Laadi: ngatima.
Ces deux espèces, à très gros fruits durs, sont extrêmement voisines et les L,aali se servent
de l'une comme de l'autre pour soigner les maux de ventre : boire le décocté des écorces.

Rothmannia octomera (Benth. et Hook. f.) Keay


HERBIER : 245 route de Tonkama.
NOMV E R N A C U L A I R E : Laadi :lawu dya ndzyendzye.
Dans la région de Brazzaville la pulpe de racines sert à frictionner la poitriiie des
malades souffrant de broncho-pneumonie.

Rutidea glabra Hiern


HERBIER : 632 galerie de la Loualou, 16 km route Mouyondzi-Kindamba.
NOM V E R N A C U L A I R E : Laadi : muntélé.
Lorsqu'on souffre de maux de ventre, boire la tisane de feuilles de cet arbuste lianescent.

Rutidea schlechteri K . Schum.


: 1529 vill. dlOyoué II, km 45 route RIakoua-Kellé, 2031 environs dlImpfondo.
HERBIER
NOMSVERNACUI.AIRES : Mbôsi : odumu; Rondjo : edzongo.

Les feuilles de cet arbuste lianescent ont une odeur forte et piquante rappelant celles
des Clematis ou des Iodes; pour dégager les sinus, en cas de rhumes de cerveau, de sinusites
ou de céphalées, il sufit de froisser une feuille entre les doigts et d'en respirer le jus, on est
immédiatement pria d'une crise d'éternuements, de larmoiement qui vidange rapidement
toutes les fosses nasales.
218 A. B O U Q U E T

Rutidea sp.
H E R B I E:R1831 piste de Goriaka à 3Ioukouma.
N O MV E R N A C U L A I R E : Laali : kinsarna.
Contre les conjonctivites et autres affections oculaires, instiller dans les yeux quelques
gouttes du jus des feuilles de cette petite liane.

Schumanniophyton hirsutum (Hiern) Good.


HERBIER
: 953 Komono, piste S.O. en forêt.

Schumanniophyton magnificum ( K . Schuiii.) Harms. var. magnificum N. Hallé


HERBIER
: 1607 vill. de Kati-Kati. km 20 route Ouesso-Malcoua.

Schumanniophyton magnificum (K. Schum.) Harms. var. trimerum (R. Good) N . Hallé
forme umbriticoln (G. Taylor) N . Hallé
HERBIER : 1005 vill. de Ngokamina II. piste Komono-Zanaga; 1618 vill. de Kati-Kati km 20 route de
Ouesso-Malcoua.

forme trimerum N . Hallé


HERBIER : 273 bis, route de Linzolo: 1297, Mosse~idjo,galerie forestière derrière le terrain d'aviation.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : (s'appliquent aux différentes espèces) : Yoombe : ngulu; Nzabi : lekaka, lekaka
langoye; Ndasa : kikakengoye, ikenkengoye; Mbaanaba : gaangoye; Bongili : niamaiitu mobululu;
Sanga : etiambi bcndji; Babinga : iigokoloko.
Les Schumanniophyton se reconnaissent immédiatement à leur allure très particulière :
un tronc droit avec des branches étagées et disposées par quatre sur un même verticille, au
bout de ces branches trois énormes feuilles donnant l'impression, par leurs dispositions,
d'une feuille trifoliolée : la centrale dans le prolongement de la branche est encadrée immé-
diatement au-dessous de son insertion par deux feuilles opposées asymétriques; sur les jeunes
plants, entre les jeunes branches et au sommet, uniquement au sommet chez les arbres plus
âgés se trouvent quatre feuilles verticillées et toutes symétriques. Les fruits et les fleurs sont
à l'extrémité de la branche, opposés à la feuille terminale.
Dans le Chaillu les féticheurs se servent des écorces, sans attacher d'importance à
l'espèce,
- - comme aphrodisiaque; la macération dans du vin de palme est absorbée en mangeant
des bananes mûres.
Dans le Mavombe. on fait boire le décocté des écorces aux malades atteints de blennor- ~ ~-

ragie et on l'utilise pour laver les chancres syphilitiques. C'est dans la Sangha où l'arbre est
le plus fréquemment employé : Babinga, Bongili boivent la tisane d'écorces comme purgatif
ou comme vermifuge lorsqu'ils souffrent du ventre; la sciure obtenue en grattant l'écorce
sur l'arbre, mêlée à du (( Tukula )) est appliquée sur les plaies comme antiseptique et sert A
soigner de la même facon les chancres ou les ulcères.
CI

Les usages liés aux génies de la plante sont fréquents; elle entre dans la composition
du fétiche Ngoye.

Sherbounia streptocaulon (K. Schum) Hepper


HERBIER
: 1086 vill. de Mitsiba après hioetché.

Sherbounia bignoniiflora (Welw.) Hua.


NOMSV E R N A C U L A I R E S :Enyélé : magiesa; Songo : katankondo.

Sherbournia sp.
: 1201 vill. de Vouala-Mongomo, piste après les plantations vers 1'0.
HERBIER
Ces diverses lianes sont ordinairement confondues par les féticheurs qui utilisent les
écorces pour soigner les maux de ventre très violents : le décocté est absorbé en mangeant
des bananes mûres (Chaillu). Dans la Sangha les racines sont considérées comme ayant des
propriétés aphrodisiaques tandis que les feuilles servent à soigner les maux de ventre des
femmes : ce traitement complexe consiste à manger accommodées en légume avec de la viande
ou du poisson, les feuilles de Sherbournia, de Trema guineensis, de Palisota, de Costus sp.,
d'ddenia sp., etc.

Stipularia africana P. Beauv.


HERBIER: 310 Kinkala, route de Hamon.
NOMV E R N A C U L A I R E : Laadi : kideba.
La décoction de la plante entière est prescrite en boisson comme anti-hémorragique.

Tarenna klaineana Pierre


HERBIER: 263 vill. de Mbanzanguédi, sur l'ancienne route de Kinkala.
NOMV E R N A C U L A I R E : Laadi: muntieche.
Contre les maux de côtes ou de reins se frictionner avec la pulpe de feuilles.

Tricalysia welwitschii K. Schum.


HERBIER: 658, vill. de Madoungou II, route Mouyondzi-Sibiti km 15;
NOMV E R N A C U L A I R E : Beembe: muyinga.
Les Beembe soignent les fièvres graves avec douleurs articulaires en soumettant le
malade à l'action des vapeurs chaudes du décocté des écorces et en le frictionnant ensuite
lorsqu'il a bien transpiré, avec la pulpe de feuilles ou les marcs résiduels.

Virecta multiflora Smith


NOMV E R N A C U L A I R E : Téké: angié.

Descoings rapporte que les Téké se servent de cette plante cornine raticide, en mêlant
le suc à des appâts.

Citropsis articulata (Willd. ex Spreng.) Swingle & Kellerman


HERDIER : 466 forêt de Bangou, en face de M'Passa-Écoles.
NOMSV E R N A C U I . A I R E S : Laadi: nlaala w a saangi; Songo: didoro mugembe gembe.

Cet arbuste extremement typique avec ses feuilles composées à pétiole ailé, est assez
fréquent dans les forets denses humides.
Les feuilles sont mangées avec du sel comme calmant de la toux; les racines seraient
aphrodisiaques.

Fagara dinklagei Engl.


HERBIER: 718 vill. de Malimi A 3 km de Tsiaki, en for&.

Fagara lepreurii (Guil. & Perr.) Engl.


HERBIER: llt72 Fort-Rousset, vill. de Kingani, sur le Kouyou; 2052 Impfondo, forêt le long du canal
dlÉpéna.

( 1 ) Déterminations hotaniques de Fi. LETOUZEY(Muséum national d'histoire naturelle - Paris)


220 A. BOUQUET

Fagara Iaurentii de Wild.


H E R B I E :R1701 rive droite de la Sangha et île eri face de Pikounda.

Fagara macrophylla Engl .


HERBIER
: 214 route de Linzolo, aprhs Moutamlia-vieux.

Fagara viridis A. Chev.


HERBIER : 702 vil]. de Nl<engué, km 9 route de la Rlission Catholique, Mouyondzi.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : (s'appliquent aux divers Fagaras) Laadi : mbudika, nkonko kuma; Beernbe :
nolungo, bubulu; T'ili, '1700rnbe,T s a n g i , L u m b u :ridungu; Laali : mububulu, bululu; Tid :mubulba;
Y a a : mudongo, ndoiiga; Ndasn, Mbaamba : bulubu, buiigu, wulo; Mbosi : onoluange; A k w a :
bongo; Kôyô : epapaka, yandza ongaridza: Bokiba : yandzu, diendzu; Bongili : bongo bilongo;
Songo : bolongo, bungu; Bondjo : bugololaki, konga; Babinga : bolongo; Bekwil : goung.
Si les féticheurs congolais ne confondent absolument pas les divers Fagara, ils leurs
attribuent les mêmes propriétés physiologiques; ils se servent indifféremment de toutes les
espèces, donnant toutefois la préférence à celle qui pousse à proximité de l'endroit où ils se
trouvent. J'ai remarqué que les Fagara lianescents (F. viridis, e t F . Dinklagei), ou ripicoles
(F. laurentii) étaient pourtant moins appréciés : il semble qu'il faille attribuer cet état de
choses au fait que ces espèces sont beaucoup moins fréquentes, moins accessibles e t qu'elles
fournissent, étant de plus petites tailles, moins de drogues.
Les Fagara servent avant tout à soigner les maux de dents : le traitement est à peu près
le même dans tout le Congo : mâcher un morceau d'écorce ou se laver la bouche avec le
décocté; si besoin est, appliquer sur la dent malade un petit fragment des écorces ou des
épines qui ornent le tronc.
Cet usage permettrait d'attribuer à la plante une action analgésique ou révulsive, ce
que semble confirmer le fait que la pulpe est assez souvent employée pour frictionner les
malades souffrant de douleurs plus ou moins localisées telles que maux de reins, de &es,
céphalées ou spasmes musculaires.
Conime aphrodisiaque, il est recommandé de mâcher les écorces avec des noix de kola
e t des graines de maniguette, et d'absorber, pour faire passer le tout e t compléter le traitement,
un grand verre de vin rouge. Comme calmant de la toux, boire d u vin de palme dans lequel
ont macéré des écorces coupées en menus morceaux; on peut aussi les sucer ou en boire la
décoction aqueuse.
Les Fagara sont prescrits a u x hommes comme anti-blennorragique et a u x femmes
souffrant de divers troubles ovariens ou stériles. Une partie du décocté est absorbé tandis
que le reste sert à faire des injections uréthrales ou vaginales.
Certains féticheurs utilisent aussi les écorces de ces arbres pour soigner les hématuries,
les diarrhées dysentériformes et autres affections gastro-intestinales.
Les Fagara sont assez réputés comme poison de pêche, e t d'après divers informateurs
ce serait l'arbre à petites épines e t à petites feuilles (donc F. lepreurii) qui serait le plus actif.
Cette action piscicide est à rapprocher du fait que le mélange de poudre d'écorces e t d'huile
de palme est appliqué sur le corps contre la gale, sur les pieds pour empêcher l'infestation
des puces-chiques, e t qu'il est parfois prescrit, per os, comme vermifuge.

Vepris louisii G. Gilbert


HERBIER : 1249 foret après le village de Doudou, sous-préfecture de Sibiti; 1773 Mts Ndoudou, au niveau
du vil]. de Mambili.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laali : embomo; Mbanrnba : otati (trois choses, s'applique également à d'autres
plantes trifolibes).

Dans le massif du Chaillu, où l'on rencontre assez souvent cette petite Rutacée, les
féticheurs se servent des feuilles pour frictionner les gens atteints de mycoses ou de derma-
toses. Cornme pédiculicide, appliquer sur la tête du patient, un emplâtre de feuilles pilées,
le maintenir avec un foulard, pour pouvoir le conserver tolite. la nuit.
F É T I C H E U H S E T ~ I ~ D E C ~ N TEHSA B I T I O N N E L L E S D U C O N G O ( B R A Z Z A V I L L E )

Homalium macropterum Gilg


HERBIER : 553 route de Kinkala vers le km 45.
N O MV E R N A C U L A I R E : Laadi : kibangia wa saangi.
Pour soigner les maux de poitrine, certains féticheurs laadi font de petites scarifications
épidermiques sur la poitrine du malade et y appliquent en massant doucement, le jus obtenu
en pilant puis en exprimant les écorces de cet arbre. Ce même jus est prescrit en gouttes
nasales contre les migraines.

Allophylus africanus P. Beauv.


HERBIER : 552 route de Icirihala; 1377 Charitier Foiièt, route de Mayéyé, sous-préfeelure de Sibiti.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : Icibenza, keiiza; Bondjo : opiengo.
Cet arbre peut atteindre une quinzaine de mètres de hauteur dans de bonnes conditions
écologiques, mais il a le plus souvent l'allure d'un arbuste branchu, polymorphe; on le
rencontre surtout dans les savanes boisées, les recrûs e t les galeries forestières du Congo central.
Il est possible et même certain qu'il existe plusieurs espèces d'Allophylus sur le terri-
toire de la République, mais toutes sont également employées par les féticheurs qui n'ont
pas remarqué de différences sensibles dans l'action physiologique de ces espèces, c'est
pourquoi je ne cite qu'A. africanus considéré sensu lato.
Le décocté des racines est donné à boire pour soigner les œdèmes généralisés e t l'ascite :
cette médication serait dangereuse et le produit à employer avec précaution.
En instillations nasales ou oculaires le jus est soporifique; en cas de douleurs inter-
costales, il sert à frictionner la poitrine du malade, après scarifications épidermiqiies si cela
est jugé nécessaire.

Blighia unijugata B ak.


HERBIER : 2063 Impfondo, piste de Dongou; 2081 Dongou, piste d'Impfondo.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Bondjo : iiiokoto; Songo : mumbo.
Les feuilles de cet arbre sont parfois utilisées pour préparer un bain de vapeur à l'action
duquel on soumet les gens affaiblis ou les enfants fiévreux.
Les fruits sont ichtyotoxiques e t employés pour pêcher.

Blighia welwitschii (Hiern) Radlk.


HERDIFR : 866 du vill. de Rlouta~npaaux bords du Congo; 1349, vill. d'obouré, km 16 route Mossendjo-
Rlayoho; 1395 entre hlayoko et la ligne Cornilog, vers Moilaiida.
NOMSvk.nNAcuLAInEs : Laadi : ril<unhusu; lioorigo : iiiuiihurriba ~iiaiiba; punu, .Vzabi : muhuhusu;
.Iku,a, B o n g ~ l i: engeiidé.
Cet arbre est assez typique avec ses jeunes rameaux cannelés e t ses fruits rouge tricoque
à bords plus ou moins ailés laissant apparaître lorsqu'ils s'ouvrent, à la maturité, des graines
noires entourées d'une arille cupuliforme jaune orangé. Il se différencie facilement de l'espèce
précédente par ses feuilles dont les nervures sont en creux à la face supérieure.
Per os, les écorces sont considérées comme drastiques e t servent comme tel; à l'extérieur
elles seraient révulsives e t de ce fait appliquées sur la peau, protégées par une feuille de
Marantacée percée de petits trous, pour soigner les maux de reins, de côtes et les courbatures.
La poudre de feuilles, incorporée à une banane mûre est mangée comme excitant
génésique; le jus sert à soigner les otites.
Les fruits sont utilisés pour la pêche a u poison.
222 A. BOUQUET

Chytrantus atroviolaceus Bak. f.


HERBIER : 1584 forêt entre Ouesso et # l e s Plantations de la Sangha e; 1611 vill. de Kati-Kati, km 20
route Ouesso-Makoua.
NOMV E R N A C U L A I R E : Bongili : goshomoko, motoloko.
Cet arbuste plus ou moins monocaule, à bouquet de grandes feuilles terminales, rappelle
par son port le palmier; les inflorescences sont cauliflores; le calice e t les jeunes fruits sont
entièrement couverts de longs poils brun violacé.
Contre les migraines, priser la poudre d'écorces ou en aspirer le jus; les manger avec
du sel et de l'huile de palme coinme traitement des inaux de cœur.
Pour attraper beaucoup de poissons ou tuer tout le gibier que l'on voit, il faut prendre
la précaution, avant de partir, de se laver les mains avec de l'eau dans laquelle auront macéré
les écorces de cet arbre.

Chytrantus af. macrobotrys (Gilg) Exell.


HERBIER : 1364 et 1436 Mayoko; 1677 Ekelimba-Chantier.
N O M SV E R N A C U L A I R E S : Nzabi : ngondi; Mbaarnba : maltata ntsini; Bongili : niotoko iibunza.
Ce petit arbre monocaule à inflorescences cauliflores, est employé dans le Chaillu pour
traiter les maux de ventre des femmes et la hernie : on incorpore la poudre des écorces aux
aliments des malades. Comme remède à l'impuissance sénile, boire pendant quatre jours
de suite, en mangeant une banane mûre, un verre du macéré aqueux des écorces; ce traitement
est à-renouveler tous les quinze jours.
Ecorces et feuilles servent dans la Sangha à soigner les fractures.

Eriocoelum microcarpum Radlk. ex de Wild.


HERBIER : 219 route de Linzolo; 382 route Kinkala-IIamon; 1348 vill. d1Obouré,km 16 route hIossendjo-
Mayoko; 1440 piste du vill. de Bitsabaiiga à la Louéssé (Mayoko); 1716 route de Pilcounda à Matété;
1775 hlts Ndouinou, au niveau du vill. de hfandili; 1924 vill. de Mandzi (hlayombe).
Nohrs vaRNacuLainns : Laadi : mukuba maamba; Vili : mukumunu; hlbaamba : ongu; liôyô : owala;
Kzabi : iigondi; Punu :muboga.
Ce petit arbuste a des feuilles e t des fruits très caractéristiques : la première paire de
folioles est située à la base du pétiole, immédiatement au-dessus de l'insertion de la feuille
sur la branche, simulant ainsi une grande stipule foliacée: le fruit capsulaire s'ouvre en trois,
libérant des graines noires arillées de rouge et exposant ainsi un endosperme rouge pourvu
à la base d'une touffe de longs poils jaunâtres.
I,e décocté des écorces est prescrit par les Punu et les Mbaamba, pour soigner les toux
convulsives et l'essouîllement. Les Mbôsi et les Koongo s'en servent plutôt pour traiter les
maux de reins, de ventre et la constipation : en raison de l'amertume de la drogue, ils en
font absorber la poudre dans une banane mûre ou bouillie dans du miel.

Ganophyllum giganteum ( A . Chev.) Hauman


HERBIER: 1186 vill. de Vouala-hIangomo; 1232 Sibiti; 1304 km 120 route Mossendjo-Komono; 1328
vill. de Mouila, km 10 route Mossendjo-Dolisie; 1360 Mayoko, piste des plantations après la gendar-
merie; 1389 vieille route de Mouanda depuis le bac de la Louéssé, jusqu'à Mayoko; 1814 vill. d'Obolé,
piste Zanaga-Brazzaville; 1901, vill. de Les Saras; 1939 Kakamoeka, chantier S.F.N.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Yoombe, I'ili : sirnbili; Tsaangi : nziembi; Punu : ndzienibi; Nzabi : iendji,
yengi; Mbnamba : ongila.
Les écorces brunes de ce grand arbre se desquamment par plaques et dégagent une odeur
de salicylate de méthyle; les feuilles composées ont des folioles asymétriques, acuminées;
les nervures en relief e t les nervilles bien anastomosées forment un reticulum typique.
Les écorces sont très généralement considérées comme ayant une action émeto-
purgative : le décocté est donné en boisson à la fois pour soigner les affections broncho-
pneumoniques e t les troubles gastro-intestinaux, la constipation ainsi d'ailleurs que la
dysménorrhée et l'impuissance sénile.
F E T ~ C H E U R S E T ~ ~ É D E C I N ETSR A D l T l O N N E L L E S D U C O N G O ( B R A Z Z A V I L I ~ E ) 223

En bains de vapeur, elles servent au traiteiiient de la iiialadie du sonirneil, des rhuiiia-


tisines et des courbatures fébriles.
Dans le Chaillu e t le Mayombe cet arbre est considéré comme un bon remède de la folie,
de l'épilepsie e t des convulsions : il est recommandé de faire boire au malade le matin à jeun
une bonne quantité d'eau clans laquelle auront macéré des écorces, e t de lui injecter dans
le nez le jus extrait des écorces pilées.

Lecanodiscus cupanoides Planch.


~ I E R B I E:R1634 (< Sangha-Bois )) Chantier de Mangokélé, sur la Ngoko.
Babinga
N O M SV E H N A C U L A I R ES: : birnba; Bekwil: gabal; Rongili : bimba.

Cet arbre se reconnaît à ses feuilles composées à rachis pubérulent et cannelé. Les
folioles, à pétiolules renflés, ont un limbe asymétrique.
Les Babinga soignent les affections broncho-pneumoniques avec les écorces préalable-
ment torréfiées sur morceau de tôle, elles sont pulvérisées avec du sel geriime et de la mani-
guette, puis absorbées avec un peu d'eau.
Bekwil et Bongili (( attribuent A l'écorce des propriétés magiques : elles donnent de la
chance à la chasse )) (Sandberg).

Paullinia pinnata Linn.


NOMSV E R N A C U L A I R E S : Bondjo: belewolco, munbindzi, rnusaiosato; Songo: lokukakanibo.
Très commune dans tout le Congo, cette liane pentafoliolée à rachis ailé, n'est considérée
comme médicinale que dans la Likouala par les habitants originaires de la République
Centrafricaine.
Le décocté est prescrit en boisson aux femmes stériles, ou qui ont mal a u ventre, ou qui
sont menacées d'avortement. Comme galactogène manger les feuilles coupées en menus
morceaux, à la croque au sel e t porter attaché autour des seins un morceau de la liane.
De l'eau chaude dans laquelle on aura fait bouillir des morceaux de la plante sert à baigner
les enfants fiévreux.
Les feuilles sont mangées cuites ou crues comme fortifiant, anti-anémique et cholagogue.

Placodiscus leptostachys Radlk.


H E H ~ I E: R677 forêt en amont des chutes de la nouenza.
NOMV E R N A C U I . A I R E : Reembe: rnulcoiikaal<a.
Avec les feuilles de cet arbre les Beembe préparent une ~ o t i o ncalinante de la toux.

Radlkofera calodendra Gilg


H E R B I E :R670 d l . d e Banznrigiii, kin 1 7 route Rlouyondzi-Sibiti; 795 forêt dc la Roueiiza, prés de l'siaki.
NOMV E R N A C U A I L R E : Beenibe : inuvuiiii.
Le décocté des feuilles de ce petit arbre monocaule à port de palmier est donné à boire
comme purgatif drastique dans les cas d'œdème généralisé, d'ascite ou de stérilité des femmes.

Autranella congolensis (de Wild.) A. Chev.


HERBIER: 19572 vill. d e Ouesso-Mbila.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Sanga: ekolo; Babinga: kolo; Bongili: bunzariga; Bekunil : (le) - kol.
Ce grand arbre à fût droit épais, à écorce rouge, fissurée longitudinalement est parfai-
tement reconnaissable à sa graine : elle présente une cicatrice ventrale grossièrement
rectangulaire et ne couvrant que la moitié de la face ventrale.

( 1 ) Dbterminations hotaniques du Proksseiir A . AI'RREVILLE(Muséum national d'histoire naturelle - Paris)


224 A . BOUQUET

Très abondant dans le nord du Congo, il est employé par les Bongili et les Babinga pour
traiter les plaies : elles sont d'abord lavées avec le décocté puis saupoudrées avec les écorces
pilées. Le décocté est parfois prescrit en bains de vapeur contre les courbatures fébriles.
Sandberg signale son emploi dans le traitement de la dyspnée des enfants enrhumés et
comme aphrodisiaque.

Baillonella toxisperma Pierre


Hrcnsren : 998 vill. de Ngol<amiria I I ; 1062 vill. de Rouba; 1106 vill. de Makaga, route de Komono-Zanaga;
1183 vill. de Vouala Mongomo, piste des plantations vers l'O.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : I'lili, Yoombe, Lumbu, Punu : moabi; Nzabi, Y a a , Laali : moyabi, muyabi;
Mbaamba: oyabi.
Le (( hloabi 1) est un des plus gros arbre de la forêt congolaise; il est particulièrement
abondant dans les f o r ê ~ shygrophiles du Chaillu e t du Mayombe. Il est par contre totalement
absent de la Cuvette congolaise et les secteurs forestiers de transition vraisemblablement
en raison de la nature géologique du sol.
Cette espèce est aussi parfaitement caractérisée par sa graine à téguments minces et
à cicatrice ventrale occupant toute la longueur de la graine; il est à signaler à ce propos que
lorsque les graines de Sapotacées germent, elles éclatent non pas selon le dessin de cette
suture ventrale, mais par le milieu si bien que les téguments qui restent sur sol ne permettent
plus de différencier les espèces avec autant de certitude.
Le décocté des écorces est donné en boisson pour soigner diverses affections broncho-
pneumoniques et gastro-intestinales; il aurait une action émétique. 11 est utilisé par les
femmes en injections daiis les soins qui suivent l'accouchement ainsi que dans le traitement
des leucorrhées et autres infections vaginales. Contre les douleurs rhumatismales ou
lombaires, il est souvent recommandé de se servir de la décoction pour prendre un bain de
vapeur e t de se frictionner ensuite avec les marcs résiduels.
La sève est appliqube sur les plaies comme hémostatique e t cicatrisant et sur les gencives
pour prévenir le déchaussement des dents.
La poudre d'écorces sèches, incorporée à de l'huile de palme sert à frictionner les enfants
rachitiques; ce mélange est aussi appliqué sur le front des épileptiques pour prévenir les crises.

Donella pruniformis Pierre


HERBIER : 1916 Les Saras, route de Tchipèze.
NOMV E R N A C U L A I R E : Lunlbu: lukondo.
Les feuilles de cet arbre ont de très noinbreuses et très fines nervures parallèles; dans
le Mayombe on soigne la toux par l'absorption dans le courant de la journée d'un certain
nombre de verres de tisane d'écorces.

Donella welwitschii Aubr. Rr Pellegr.


HERBIER : 878 du vill. de Moutampa aux bords du Congo.
NOMV E R N A C U L A I R E : Laadi: liifurina.
Lorsqu'on a inal à la gorge, le torticolis, il faut se masser e t boire un peu du décocté des
racines de cet arbuste. Il est facilement reconnaissable à ses rameaux couverts d'une pubes-
cence rousse et à ses feuilles terminées par un long acumen émarginé au sommet; le limbe
est marqué par de très nombreuses et très fines nervures parallèles.

Englerophytum sp.
IIERBIER : 1787 Mts Ndournou, au niveau du village de Rlandili.
Nons V E R N A C U L A I R E : Mbaamba: buba.
Jaune doré à la face intérieure, les feuilles de cet arbuste ont une nervation très typique :
les nervures secondaires anastomosées assez près du bord du limbe encadrent une série de
nervilles parallèles dont deux ou trois sont très nettement plus épaisses.
Dans le Cliaillu, le jus des feuilles ou le macéré des écorces est donné à boire aux
malades souffrant du ventre ou présentant un début de hernie.

Gambeya africana ( G . Don ex Bak.) Pierre


HERBIER : 797 forêt de la Bouenza, depuis le kni 3 de la route de Tsomono jusqu'au vill. de bfatsia.
NOMV E R N A C U L A I R E : Laali: mulongi.
Les feuilles de ce grand arbre sont couvertes à leur face inférieure d'un tomentum
ferrugineux devenant parfois grisâtre; les îruits de la taille d'une orange sont ovoïdes, légè-
rement pointus et contiennent cinq graines à cicatrice ventrale linéaire.
La poudre des écorces est appliquée sur les plaies.

Gambeya lacourtiana (de Wild.) Aubr. & Pellegr.


HERBIER : 1567 vill. de Kounda, sous-prkfecture de Ouesso.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Mbaamba : obainbu; Kôla, Kôyô : bambu; Babinga, Bongili : mubanlbu;
Yoombe : mubamu.
Cette espèce est remarquable par ses gros fruits de la taille d'un pamplemousse, rouge
foncé à maturité, contenant au milieu d'une pulpe comestible jaune, cinq graines carénées
a cicatrice ventrale proéminante. Commune mais toujours assez dispersée dans le Mayombe
et le Chaillu, elle est beaucoup plus fréquente à l'ouest de la Sangha.
Les écorces, sous forme de décoction, servent en injections au traitement des hémor-
ragies utérines, des métrites et autres affections vaginales. En bains de vapeur on les utilise
pour soigner les rhumatismes, les maux de reins et les courbatures fébriles. La poudre est
appliquée sur les plaies.

Gambeya lungi Aubr. & Pellegr.


HERBIER: 647 Galerie forestibre de la Loualou, km 1 6 route blouyondzi-Kindaniba; 799 forêt de la
Bouenza à l'ouest de Tsiaki.
NOMV E R N A C U L A I R E : Laali: mupi nti nzila.
Ce petit arbre aux feuilles argentées dessous est employé par les Laali pour soigner la
stérilité des femmes (boire le décocté des écorces).

Gambeya perpulchra (Mildbr.) Aubr. ~k Pellegr.


HERBIER : 1590 forêt entre Ouesso et les (( Plantations de la Sangha r; 2147 Dongou, piste au bord de la
Motaba
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Babinga: koloka; Bongili. bolingwa; Bondjo: bunjioge, soso.
Assez commun dans la forêt congolaise, cet arbre se reconnaît bien à son houppier
pourpre ainsi coloré par le tomentum roux qui couvre le dessous des feuilles.
Les Babinga de Ouesso traitent les ictères avec une décoction aqueuse des copeaux de
bois et des morceaux des écorces qu'ils font boire et avec laquelle ils baignent le malade. Dans
la Likoiiala, ce liquide est prescrit en boisson, en bains et même en lavement pour soigner
la stérilité des femmes, la hernie et les affections pneumoniques.
Les écorces sont considérées comme galactogènes. Les graines servent à faire des
ceintures ou des bracelets de danse.

Gambeya subnuda (Bak.). Pierre


HERBIER : 457 forêt de Bangou; 751 forêt de la Bouenza, piste de l'Espérance du vill. de lilboumou à la
rivière.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : mbaamu; Laadi: kiwa.
Le décocté des écorces passe dans la région de Mouyondzi pour un drastique pouvant
&tre dangereux et à employer avec précaution; il est interdit aux enfants et aux femmes
enceintes.
226 A. BOUQUET

Letestua durissima (A. Chev.) H . Lec.


HERBIER : 1941 Kakamoéka, chantier S.F.N.
NOMV E R N A C U L A I R E : Lumbu, Yoombe: kongotali.
La décoction des écorces de Kongotali e t de Monvingi (Disthemonanthus benthamianus)
est prescrite en boisson e t en bains pour soigner la lèpre.

Manilkara koechlini Aubr. & Pellegr.


H E R B I E: 288
~ chutes de la Foulakari; 378 route de Kinkala à Hamon; 673,176 forêt en amont des chuten
de la Bouenza.
Noms V E R N A C U L A I R E S : L a a d i : kibeki, mututulu; Beembe: kamamisongo.
Ce petit arbre, assez commun dans la région brazzavilloise, remonte en suivant îlots
et galeries forestières jusqu'à la vallée de la Bouenza qui constitue la limite nord e t nord-
ouest de son aire de répartition.
Les féticheurs du Pool utilisent le latex, la pulpe d'écorces fraîches, ou le décocté, en
applications locales, en frictions, en pansements humides ou en bains de vapeur pour soigner
les douleurs rhumatismales, les maux de reins e t les entorses. Le décocté est administré aux
malades ayant des maux de cœur, un début de hernie, ou atteints de blennorragie.

Manilkara af. lacera (Bak.) Dubard


HERBIER : 2035 environs d'Impfondo.
NOMV E R N A C U L A I R E : Songo: mugindza.
Les écorces de ce petit arbre typique des formations ripicoles, servent dans la Likouala,
au traitement des femmes qui ont des règles douloureuses e t irrégulières; elles doivent en
boire le décocté. Certains féticheurs ajoutent au remède avant de le mettre sur le feu, les
écorces de Copaifera salikounda et de Tetrapleura tetraptera.

Manilkara microphylla Aubr. & Pellegr.


HERBIER : 551 marais de la Ndonzari, route de Kinkala; 1989 forêt après Sindou-Nkola, chantier Robiii.
Noms V E R N A C U L A I R E S : Laadi : tunlbo nkombi; V i l i : tchilimbu.
Cet arbuste a dans le Mayombe, les mêmes utilisations que l'espèce précédente dans la
Likouala.

Manilkara pellegriniana Tisserant & Sillans


(( La décoction de son écorce en lavement est un remède contre l'hématurie )) (Sandberg).

Omphalocarpum elatum Miers


HERBIER : 786 forêt de la Bouenza, vil]. de Massia; 996 vill. de Ngokamina II, route de Komono-Zanaga;
1258 forêt après le village de Matoto; 1739 forêt à droite du vil]. d'Isiélé, route Sibiti-Zanaga.

Omphalocarpum letestui Aubr. & Pellegr.


HERBIER
: 671 vil]. de Loubofo, avant les chutes de la Bouenza.

Omphalocarpum procerum P. Beauv.


HERBIER : 1156 vill. de Kiminzouala, km 15 route Zanaga-Sibiti.
Noms V E R N A C U L A I R E S (s'appliquent à tous les Omphalocarp~im): Beelnbe : mutibuti; Laali : butabuti;
Tié : mubili nkume; Y a a : mubutu; Ndasa : ibutabutu; Mbaamba : mbimbaka, obubuma;
Nzabi : mubonboga; Yoombe, Vili : nsala; Mbôsi : obari, Kôyô : obare, olimbo; Akwa : olimbo;
Bongili : bobale, obati; Songo : butabe; Babinga : mbate; Bekwil : eoakab.
Les Omphalocarpum se reconnaissent facilement h leurs inflorescences cauliflores e t h
leurs gros fruits déprimés au centre accrochés tout le long du tronc de l'arbre. Il est beaucoup
plus difficile de séparer les espèces sans examen détaillé des fleurs, ce fait a peu d'importance
sur le plan de la thérapeutique locale puisque les féticheurs se servent indifféremment de l'une
ou de l'autre de ces espèces.
C'est pour traiter les maux de ventre en général et plus particulièrement ceux des femmes
que l'on prescrit les écorces sous forme de tisane ; parfois préparée avec du vin de palme,
plus généralement avec de l'eau elle est administrée à la dose variant, selon le cas, de un à
trois verres par jour. Considéré comme vomitif, ce breuvage est donné comme expectorant
pour soigner la toux, la bronchite ou l'asthme.
E n application ou en bain, la décoction ou la pulpe des feuilles ou des écorces est employée
comme analgésique et anti-inflammatoire contre les abcès du sein, la furonculose, les panaris,
les œdèmes plus ou moins locaux, ainsi que les douleurs musculaires ou articulaires plus ou
moins diffuses.
En massage sur les seins les écorces auraient des propriétés galactogènes. D'après un infor-
mateur Beembe, les différentes parties de l'arbre seraient dangereuses et les amandes du fruit
nettement toxiques.

Pachystella brevipes (Bak.) Engl.


H E R ~ I E: R870 du vill. de Moutampa aux bords du Congo.
NOMV E R P Ï A C U L A I R E : Koortgo : kipeli.
Espèce des formations ripicoles, ce petit arbre se rencontre couramment sur les berges
du Congo ; il est employé pour soigner les hernies et les maux de ventre : les écorces de racines
sont mises à bouillir dans de l'eau jusqu'à ce que le liquide devienne rouge très foncé ; après
filtration il est donné à boire à raison d'un verre par jour.

Synsepalum dulcificum B ail1.


HERBIER : 1514 Yanga Ngounza, sur le Kouyou.
NOMV E R N A C U L A I R E : Kôyô : okamunga.
Le décocté des racines sert à soigner les maux de reins et de ventre ; il serait aphrodisiaque.
Les fruits ont une saveur extrêmement sucrée dont le goût se communique à ce que l'on
mange par la suite.

Synsepalum subcordatum de Wild.


HERBIER : 1110 vill. de Makaga, route Komono-Zanaga.
NOMV E R N A C U L A I R E : Téké : linguko.
Dans la région de Konlono-Zanaga, cette plante est considérée comme très toxique : il
est possible, étant donné l'emploi fréquent de cette espèce dans les pratiques de magie noire,
qu'il s'agisse plutôt d'une toxicité psychique et non pas physiologique.

Synsepalum sp.
I I E R ~ I E:R1960 viii. de Tchisséka.
NOMvEnr+AcuLAIIIE : Vili : nsaka.
Comme vermifuge, faire macérer les fruits pendant 24 heures dans du vin de palme ; filtrer
puis boire ; a u bout de quelques instants prendre une purge évacuatrice.

Tridemostemon omphalocarpoides Engl.


HERBIER : 938 Kornono ; 1575 vill. de Ouesso-Mbila ; 1610 vill. de Kati-Kati, km 20 route Ouesso-Makoua;
1916 Les Saras, route de Tchipèze.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Lumbu : lukambuta ; Sanga : bambotuli ; Bortgiii : ebondo.
Les écorces de cet arbre sont préconisées dans le traitement des rhumatismes, des plaies,
des maux de ventre et de cœur ; les écorces séchées au soleil, sont pulvérisées avec du sel gemme
selon le cas, cette poudre est administrée per os ou appliquée localement. Délayée dans de
l'eau chaude, elle sert à lotionner ou à baigner le malade.
228 A. BOUQUET

SCROPHULARIACÉES
Cycnium camporum Engl.
HERBIER: 415 Baratier.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : miilombo, mulombolo.
Assez fréquente dans les savanes du Pool, cette plante à belles fleurs blanches, devient
entièrement noire en se flétrissant.
Les Congolais s'en servent pour soigner les plaies et les brûlures ; le jus en activerait la
cicatrisation, et en colorant les téguments en noir, éviterait des cicatrices trop visibles.

Lindernia diffusa Wettst.


HERBIER : 96 champ de tir de la Lifoula ; 475 vill. clc Mbemba Moubala, 7 km à 1'E. de Kindaniba ; l'i87 vil].
dlOtendé, sous-préfecture de Fort-Rousset.
NOMSV E R N A C U L A ~ R E S : Laadi :lukaya . Iwa moyo ; Kôyô : etokolepi lebandema.
Cette petite rudérale aurait des propriétés drastiques très énergiques et serait même toxi-
que à fortes doses ; elle est prescrite en lavement et en boisson à raison d'un demi-verre par
jour pour un adulte, sous forme de jus obtenu en pilant la plante entière. E n plus de son action
purgative, elle serait aussi anthelminthique.

Scoparia dulcis Linn.


HERBIER : 1098 Komnno.
NOMV E R N A C C L A I R E : Téké : binge.
Cette plante est employée dans la région de Komono pour pratiquer l'épreuve judiciaire
dite du « lavage de mains » ou de (( la niain nouée » dont il a été question dans la première par-
tie de ce travail (cf. supra page 39).
Dans d'autres régions, elle sert à fabriquer des philtres d'amour.

Sopubia simplex Hochst.


HERBIER : 653 galerie forestibre de la Loualou, km 1 6 route Mouyondzi-Kindamba ; 717 vill. de hlalimi,
3 km de Tsiaki.
NOMV T R N A C U L A I R E : Laali : mutchakatclieke.
Le jus de cette plante donne un collyre assez apprécié dans le traitement des conjonc-
tivites et autres affections oculaires.

Brazzaeia congoensis Baill.


H ~ n ~ ~ r:s2091
i i Dongou piste d'Iriiplorido.
NOMV R H I Ï A C C I . A I R E : Bondjo : moli;i~i.
Les racines de ce petit arbre servent à soigner les maux d'oreilles ou d'yeux : passer les
racines au-dessus du feu, puis les gratter dans une feuille pliée en forme de cône ; instiller
le jus dans l'œil ou le conduit auditif.

Brazzaeia soyauxii van Tiegh.


: 784 forêt de la Bouenza, à partir du vil]. de Massia ; 1029 vil]. de Moutséné-Batbké, piste de Bouda.
HERBIEH
Ce petit arbre à feuilles dentées, aux inflorescences cauliflores formées de fleurs rouges
à pétales épais, constitue parfois, dans les sous-bois du Chaillu, des peuplements purs.
Le décocté des feuilles est donné en boisson pour traiter la blennorragie et « la paralysie
des jambes ».
SIMARUBACÉES
Hannoa klaineana Pierre ex Engl.
HERBIER: 281 chutes de la Foulakari.
Les Koongo soignent les maux de ventre en administrant au malade un lavement préparé
avec le jus des écorces de racines délayé dans de l'eau.

Odyendya gabonensis (Pierre) Engl.


HERBIER : 1056 vill. de Bouda, pisie après les plantatiolis ; 2148 Doiigou, piste le long de la Motaba.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laali : onjie ; Bondjo : dikwondo.
Cet arbre a des feuilles composées imparipennées ; les folioles discolores, tronquées ou
émarginées au sommet, ont des nervures presque invisibles ; le étiole e t le rachis sont très
légèrement ailés.
Le décocté des écorces aurait des propriétés éméto-purgatives ; il est employé pour soigner
les maux de ventre e t les affections broncho-pulmonaires.
Le bois se travaille bien e t les habitants de la Likouala en font des pirogues.

Quassia africana (Baill.) Baill.


HERBIER: 4 route de Kinkala ; 140, route de Kinliala km 45 ; 789 et 821 forêt de la Bouenza ; 855 du vill.
de Moutampa aux bords du Congo.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : mumpesi ; l'ili, Yoontbe : siniebinkali ; Yoombe : ndule ndule; Laali :
munkankala, muntsosoto ; Mbôsi : otapaa, ekwago ; Babinga : ngoka inahombe ; A k w a : okungu.
Ce petit arbre est très fréquent dans les recrûs e t les îlots forestiers du plateau des Cata-
ractes, des préfectures d u Niari-Bouenza e t de 1'Alima ; il devient plus rare au fur e t à mesure
que l'on pénètre dans le secteur de la forêt dense hygrophile comme le Mayombe e t le Chaillu ;
il ne paraît pas exister dans la Cuvette congolaise proprement dite.
Il se reconnaît assez bien à ses feuilles imparipennées, A rachis renflé à l'insertion des folioles ;
celles-ci sont longuement acuminées e t paraissent sessiles du fait que le limbe est décurrent
sur le pétiolule.
Les Koongo nord-occidentaux sont les principaux utilisateurs de cet arbre : la décoction
des écorces ou des feuilles est prescrite en boisson comme traitement des affections gastro-
intestinales, des débuts de hernie ou comme vermifuge. Celle de racines est absorbée par doses
fractionnées dans le courant de la journée dans les cas d'emphysème e t de broncho-pneumonie.
Séchées puis pulvérisées les écorces de racines servent A panser les plaies. Délayées dans de
l'eau bouillante, elles sont utilisées sous forme de bains de vapeur comme fébrifuge e t anti-
rhumatismal.
Dans la région de Makoua, la plante est considérée comme très toxique e t n'est employée
qu'à l'extérieur comme pédiculicide. Les Babinga s'en servent comme vermifuge, tandis que
les Téké font boire le jus des feuilles aux femmes qui ont des règles douloureuses, e t la tisane
d'écorces aux malades atteints de gonococcie.
Presque partout l'arbre est considéré comme possédant de grands pouvoirs magiques :
il ne faut pas oublier, avant de récolter feuilles ou écorces de lui offrir une pièce de monnaie
e t de lui faire une prière en expliquant ce qu'on attend de sa puissance. Suspendu au linteau
de la porte d'entrée, il interdit l'accès de la maison aux esprits, au-dessus du lit du malade
il le protège des mauvais génies e t des sorciers.

SMILACACÉES
Smilax kraussiana Miesn.
HERBIER: 58 route de Kinkala, près d u Trou de Dieu.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : nkuku, mukuku ; Laali : niiingira ; Y a a : mungili ; T i é : nsiti ; N d m a :
giti ; hilbaamba : ongilu ; Kôta : mongila, oiigila ; M b à ~ i: okeki ; Bongili, Enydld, Bondjo : ekaata ;
Songo : golo.
Très commune dans toutes les savanes arborées et les districts préforestiers cette liane
est employée par les Laadi comme médicament des affections bronchiques en général et de
230 A. BOUQUET

la coqueluche en particulier. Le remède est constitué par le décocté ou le jus des feuilles que
l'on doit absorber par doses fractionnées dans le courant de la journée.
Dans la préfecture de l'Equateur, les féticheurs font manger les feuilles crues, à la croque
au sel, ou accommodées comme des légumes, aux malades atteints d e tachycardie. Les Ndasa
utilisent le même remède pour les femmes qui ont des règles douloureuses, irrégulières e t pour
favoriser l'accouchement.
Le jus des feuilles est donné en collyre ou en gouttes auriculaires pour soigner les otites
ou se débarrasser des filaires lorsqu'elles passent dans les muqueuses de l'œil. E n frictions,
la pulpe soulagerait les douleurs rhumatismales e t lombaires e t ferait dégonfler les œdèmes
locaux.
La plante sert aussi en magie ; placée sous l'oreiller d'un dormeur elle le forcerait à parler
pendant son sommeil ; en mélange avec Erythropleum guineense, Strychnos icaja, elle rem-
placerait les plombs dans la préparation de cartouches destinées à fusiller les sorciers.

SOLANACÉES (1)
Gapsicum frutescens Linn.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : rnakaya ma nuungu, n'nuungu ; Beembe : nunga.
Les Koongo se servent parfois des feuilles de piment pour préparer une potion contre
la toux e t les maux de cœur. Le jus des feuilles sert de collyre pour traiter les conjonctivites
et les céphalées. E n cas de douleurs articulaires ou musculaires, il est utilisé pour frictionner
les malades.
Les fruits entrent très rarement dans la confection des médicaments pour lesquels les
Congolais préfèrent les graines de maniguette ; ils sont par contre très largement employés
dans la cuisine comme condiment.

Nicotiana tabaccum Linn.


: Laadi : fuumu ; Kôyô :likaya ; Mbaamba :lekaa emboli.
Nonls VERNACUI.AIRES
Le jus du tabac est appliqué localement, après scarifications épidermiques, pour soulager
les douleurs rhumatismales e t pour traiter la gale ; il est instillé dans l'œil lorsque des filaires
passent dans les tissus conjonctifs du globe oculaire ou des muqueuses voisines.
Certains féticheurs emploient le suc des feuilles de tabac pour combattre l'épilepsie en
le faisant aspirer au malade.

Sch wenkia americana Linn.


128 O.H.S.T.O.M., Station de Brazzaville.
H E R ~ I E: R
NOMSVEnNAcuLAIREs : Laadi : rnundaanda ndzila ; Laali : lirnba liinba ; Tié : rnufime ; Mbôsi : letoniki
lentshunidji la nséké ; Kôyô : oye ; Songo : ditia.
La décoction de cette petite rudérale est prescrite en boisson contre les maux de ventre,
les débuts de hernie, la blennorragie et les maux de caeur ; en bains de vapeur elle sert à soigner
les enfants fiévreux.
Contre les douleurs intercostales e t les rhumatismes, utiliser en cataplasmes, la pulpe
obtenue en pilant la plante entière avec du jus de citron. Elle est aussi prescrite en collyre et
en gouttes nasales en cas de céphalées, de sinusite ou d'ophtalmie purulente.

Solanum anomalum Thonning


HERBIER : 1446 vill. d'hbala, terre Okouéré, sous-préfecture de Boundji; 1949 vill. deTchifourna, route
du Cabinda.
N O M SV E R N A C U L A I R E S : Mbôsi : bele bele ; Vili : ntungango.

(1) Dbterminations botaniques de H. HEINE


(Muséum national d'histoire naturelle - Paris).
Pour calmer la douleur causée par un panaris et le faire mûrir, appliquer un emplâtre
fait avec les fruits écrasés. Les Vili font boire le jus des feuilles délayé dans de l'eau aux malades
atteints de blennorragie.

Solanum dasyphyllum Schum. & Thonn.


HERBIER: 435 Matoumbou.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : nkeka; Beembe : mungaka; Tié : yiiii.
Le jus des feuilles délayé dans d u vin de palme est donné comme purgatif aux enfants;
il sert aussi, chez les adultes, polir traiter les maux de ventre, les débuts de hernie et les
douleurs gastro-intestinales.

Solanum lncanum Linn.


NOMSV E R N A c u L a r R E s : Laadi : ntsukulu tsya mundele; KÔyÔ : otsangu odunga; Ti6 : mbonungo;
Bongili : bomboto ; Songo : dongba.
Le jus des feuilles est donné comme expectorant dans les bronchites et la toux spasmo-
dique; il sert h badigeonner la gorge et les amygdales en cas de laryngite, d'angine ou de
trachéïte; il est parfois appliqué sur les brûlures comme cicatrisant.
Le décocté est prescrit en boisson ordinaire aux malades atteints de blennorragie ou
souffrant du ventre.
Pour soigner l'épilepsie et les vertiges, les Bongili appliquent sur le visage du malade
des fruits écrasés.
Les fruits, jaune verdâtre h maturité, sont couramment vendus sur les marchés sous
le nom d'aubergine locale.

Solanum nigrum Linn.


NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : nsooso wa kodya loongo; Laali : mungolo; Nzabi : batseki; Kôta :
niakodi; Kôyô : lindoli.
Lorsqu'un malade est atteint de diarrhée dysentériforme, qu'il présente un début de
hernie ou souffre du ventre, il faut lui faire boire du vin de palme dans lequel on aura délayé
le jus obtenu en pilant des feuilles de ce Solanum e t de Momordica charantia avec neuf graines
de manipuette.
"
Les Kata utilisent comme vermifuge un mélange de Solanz~m nigrum, d'Haumannia
danckelmaniana et de Thomandersia heinsii, dont ils font boire la tisane. Kôyô et Nzabi se
servent du jus des feuilles comme calmant de la toux et des rhino-pharyngites (en applications
et en boisson).

Solanum torvum Swartz


HERBIER: 410 route Baratier-Ilamon.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : tsinsuku dya bakuyu; Ndasa : mumbinga; Y a a : mubunoga nzama;
Téké : munomomo; Tsaangi : mutsiedi dia nzambi: Nzabi; gumukumbi; Téké : kumi.
Cette plante est très employée pour soigner les abcès, les furoncles et les bubons :
passer les feuilles au-dessus d u feu pour les ramollir, puis les piler et en incorporer le jus à
de l'huile de palme; l'utiliser en applications. Certains féticheurs préfèrent, lorsque la chose
est possible, se servir des fruits qui agiraient plus rapidement.
Le suc des feuilles est employé comme cicatrisant des brûlures; en instillations oculaires,
il permettrait de soigner les épileptiques.
Descoings signale que la plante est considérée par les Téké comme « un remhde des
maladies d u bas-ventre, pour les femmes D.
A. B O U Q U E T

Chlamydocola chlamydantha (K. Schum.) Bodard


R vill. d'oyoué II, campement Akwango, km 35 route Makoua-Ké11é.
H E R ~ ~:E1571
Les feuilles de cc petit arbre sont très longuement pétiolées et composées digitées de
folioles à base aiguë et légèrement acuminées au sommet. Les inflorescences cauliflores sont
formées de fleurs brunes à l'extérieur, mais rouge vif à l'intérieur.
Le fruit est composé de plusieurs follicules arqués et redressés apicalement, dont la
cavité est remplie d'un liquide incolore, qui est employé, dans la Sangha, comme collyre,
pour soigner les ophtalmies.

Cola acuminata ( P . Beauv.) Scott & Endl.


HERBIER : 813 forêt de la Bouenza du vill. de Massia à la route de Tsomono; 988 vill. de Ngokamina II,
route Komono-Zanaga.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi, Yoombe, V i l i :nkaazu; Laali : mubiri; T i é : mubilu; Y a a : bili, mugili;
A'dasa : mubidu; Mbaamba : obili; P u n u : mubanga; L u m b u : mukaazu: Mbôsi : obesi; Kôyô :
obesu; A k w a : obeso; Bongili : bobelo; Rekwil : eguele, le-eghil.
Les écorces de Kolatier sont recommandées pour soigner les maux de ventre en général
et plus particulièrement ceux des femmes : on les emploie sous forme de décoction dans du
vin de palme ou d'ananas à absorber par doses fractionnées dans le courant de la journée.
Dans la région de Komono-Zanaga, on attribue à cet arbre une action purgative et on
l'utilise pour activer les accouchements et pour traiter la constipation.
Certains féticheurs se servent des écorces de Kolatier pour soigner les affections bron-
chiques car il serait aussi expectorant.
Les Mbôsi traitent les maux de cœur en faisant boire au malade le jus obtenu en pressant
un fruit entier que l'on a fait cuire à l'étouffé dans une feuille de bananier.
Il est possible de soigner les plaies, les furoncles et les bubons en les lavant d'abord avec
le décocté puis en appliquant dessus des écorces pulvérisées.
La noix de kola joue un rôle considérable dans les cérémonies religieuses et magiques :
c'est l'offrande la plus courante aux esprits et aux génies; c'est le masticatoire choisi lors
des initiations et un tonique apprécié lors des danses.
Les Mbaamba prétendent qu'il existe dans la région de Komono, une variété très voisine
dont les fruits seraient toxiques : les échantillons botaniques examinés correspondent bien
à C . acuminata.

Cola brevipes K. Schum.

Cola gabonensis Masters


HERBIER : 252 vill. de blbanza Ngiiedi, sur l'ancienne route de Kinkala; 580 Malengo; 1140 de Maloula
à Misasa-Batéké; 1219 vil]. de Moukassi, en forêt; 2027 Impfondo, piste de Vindza; 2039 Impfondo,
le long du canal dlEpéna; 2121, vill. de Mindjoukou; 2140 Enyélé.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Y a a : ekubu; Laali: kululu; Bongili: ndjombi; Bondjo: mugangaye; Enyélé:
ngaye; Songo : ngangaye, mugaye.
Il est extrêmement difficile de délimiter ce qui appartient à l'une ou l'autre de ces
espèces en raison de la très grande variabilité de la pilosité et de la forme des feuilles, si bien
que je préfère agir comme les féticheurs et considérer ces deux colas comme une même
plante et regrouper en un seul article les divers renseignements obtenus à leur sujet au cours
de mes enquêtes.

(1) Déterminations botaniques de N. 1 1 . 4 ~ ~ (hluséum


6 national d'histoire nalurelie - Paris).
Les feuilles sont mangées, comme légume, pour combattre la stérilité des femmes, les
règles irrégulières et pour favoriser les accouchements : elles auraient une saveur acide
rappelant celle de l'oseille ce qui serait peut-être le caractère distinctif qui manque pour
séparer les deux espèces.
Les racines passent pour être aphrodisiaques. Le jus obtenu par expression des écorces
est aspiré lorsqu'on a la migraine, ou bu lorsqu'on souffre de la gorge.
Les feuilles écrasées avec de l'huile de palme servent à frictionner les galeux et sont
consommées comme vermifuge.

Cola mahoudensis Pellegr.


HERBIER
: 486 forêt de Bangou; 1597 km 30 route Ouesso-Makoua.

Cola hispida Brenan & Keay


HERBIER : 78 galerie forestière après IvIoutampa, sur la route de Linzolo; 1222, vil]. de Moukassi, en
forêt.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : kuluku; Laali : kulu, ngwa kala; B o ~ g i l i: mobululu.
Pour ces deux espèces aussi, la grande variabilité de leurs caractères morphologiques
ne permet pas de les séparer distinctement et les renseignements suivants appartiennent
aux deux espèces : le décocté des feuilles est donné en boisson comme calmant de la toux,
des maux de ventre et comme fortifiant; le jus extrait des feuilles fraîches est prescrit en
gouttes auriculaires contre les inflammations du conduit auditif.
La poudre de racines, mêlée à de l'huile de palme est appliquée sur la peau comme
antisporique et pédiculicide; elle est parfois consommée comme aphrodisiaque.

Cola verticillata (Thonn.) Stapf ex A. Chev.


HERBIER: 1214 vill. de Moukassi.
NOMV E R N A C U L A I R E : Laali : musama.

Contre les troubles de la vue, instiller deux gouttes du suc des écorces dans chaque œil.

Ingonia digitata (Masters) Bodard


: 966 vill. de Makabala, route Komono-Sibiti.
HERBIER

Lorsque les enfants sont fiévreux, les baigner dans de l'eau dans laquelle on aura fait
macérer des écorces écrasées et du tukula B.

teptonychia batangensis (C. H . Wright) Burret


HERBIER : 578 forêt de Bangou; 1685 Ekélimba-Chantier; 2018 Impfondo, piste de Dongou; 2087
Dongou, piste d'Impfondo; 2040 Impfondo, le long du canal dlÊpéna; 2122 Mimvelly, piste de
Mindjoulcou; 2141 Enyélé.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Enyélé : busafu; Songo : boko, daka bolo.

Cet arbuste sarmenteux, parfois lianescent est très abondant dans les sous-bois fores-
tiers de la Cuvette congolaise; il est assez remarquable avec ses fruits jaune verdâtre laissant
apparaître, lorsqu'ils s'ouvrent à la maturité, une graine noire à arille orangée.
Le jus des feuilles ou la poudre de racines, délayé dans du vin de palme est absorbé
comme apéritif, reconstituant et anti-anémique.

Scaphopetalum amoenum A. Chev.


IIERBIER
: 1335 Mossendjo, galerie forestière derrière le terrain d'aviation.
234 A. BOUQUET

Scaphopetalum blackii Masters


I ~ E R B I E: R
489 forêt de Bangou; 770, 811 forêt de la Bouenza; 839 vill. de Moulouomo, route Kingoui:
Kindamba, avant le bac; 1863-1868 vill. de Kingani, en forêt.

Scaphopetalum macranthum K. Schuni.


HERBIER: 269 chutes de la Foulakari.

Scaphopetalum zenkeri K. Schum.


HERBIER: 1175 vill. de Kiminzouala, km 1 5 route Zanaga-Sibiti.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : (s'appliquent aux espèces citées) : Laadi : nsinsele, tienpini; Tié : lenzomo;
Laali : mulina.
Ces divers Scaphopetalum sont utilisés pour traiter les maux de ventre ou de reins : les
écorces sont prescrites, selon les cas, en boisson ou en frictions. Elles servent aussi à soigner
les plaies qui, après avoir été lavées avec le décocté des feuilles, sont saupoudrées avec les
écorces finement écrasées.

Sterculia tragacantha Lindl.


HERBIER: 809 vill. de Malsia.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laalz :lowunga wunga; Yoombe : kivunga; Bongili : mopuko; Bekwil : boko
Mbaamba : inkutu.
Cet arbre est très largement répandu en Afrique tropicale; on le trouve au Congo surtout
autour des villages, dans les recrûs ou les formations forestières récentes mais toujours en
pleine lumière.
Le décocté de la partie interne des écorces est réputé vomitif ou du moins expectorant;
aussi est-il donné en boisson dans le traitement de diverses affections broncho-pneumoniques;
il est préparé soit avec les écorces seules soit en y ajoutant celles de Dacryodes sp. et d'uapaca
pal udosa.

Sterculiacée
HERBIER : 1778 Mts Ndoumou, au niveau du vill. de Mandili.
NOMV E R N A C U L A I R E : Ndasa : onduo ashua.
Dans la région de Komono-Zanaga, des féticheurs Ndasa utilisent comme anti-
diarrh6ique la décoction des feuilles d'un arbre de petite taille feuilles composées digitées,
très longuement pétiolées, folioles longuement acuminées. Cette plante malheureusement
stérile pourrait être une Araliacée, mais semblerait, d'après les comparaisons effectuées avec
divers échantillons de l'herbier du Muséum national d'histoire naturelle de Paris, appartenir
a une espèce ou un genre nouveau.

Afrostyrax lepidophyllus Mildbr .


HERBIER: 945 Komono piste S.O. en forêt; 1118 vill. de Mouyabi I , route Komono-Zanaga; 1759 Mta
Ndoumou, après le vill. d'lsiélé.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Ndasa : muajinbi; Mbaamba : onienbe; Lumbu : lifioro; Laali : kikali buanga,
wélé.
Cet arbre ail se distingue des deux autres espèces congolaises ayant la même odeur,
par ses feuilles simples alternes dont la face inférieure parait, lorsqu'elles sont suffisamment
jeunes, entièrement dorée.
Ses usages sont identiques ceux de l'espèce suivante.
Hua gabonii Pierre
HERBIER : 221 route de Lirizolo.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : rnurnpii-rnpiti; Yoombe, Lumbu : nfita.

Les écorces e t les racines de cet arbuste très commun dans la région brazzavilloise e t
les forêts d u Mayombe, ont une odeur très prononcée d'ail.
Il semblerait que les Congolais attribuent à ces arbres à ail un pouvoir antiseptique
puissant : ils sont en effet prescrits en boisson dans les cas de troubles gastro-intestinaux,
d'embarras gastrique, de flatulence e t de douleurs post-partum; le décocté des écorces de
tiges ou de racines est employé pour laver les enfants fiévreux, en bains de vapeur pour
soulager les douleurs rhumatismales e t les courbatures fébriles, en injections vaginales ou en
bains de siège pour traiter diverses affections génito-urinaires des femmes.
Le jus des racines est instillé dans les oreilles contre les otites e t appliqué sur les dents
malades pour en calmer la douleur; il sert aussi à panser les plaies.
Naturellement ces plantes passent pour chasser les esprits : on s'en sert pour protéger
les maisons, traiter les maladies d'origine diabolique ou se prbserver des sorciers.

Craterosiphon a f . montanum Domke.


HERBIER: 1039 Moutséné-Batéké, piste de Bouda.
N O M V E R N A C U L A I R E : Yaa : mankulu.
Dans le massif du Chaillu, certains féticheurs batéké absorbent le jus des feuilles de ce
Craterosiphon pour éviter les signes extérieurs de l'ivresse, e t ainsi, en profitant de cet effet
retardateur, pouvoir boire toute la nuit sans être ivres.
Il est vraisemblable que le mucilage, que contiennent les feuilles, ralentit l'absorption
de l'alcool au niveau des muqueuses stomacales ou intestinales.

Dicranolepis baertsiana de Wild.


HERBIER
: 190 km 45 route de Mayama, 941 Kornono; 1985 vill. de Sindou-Nkola.

Dicranolepis soyauxii En gl.


HERBIER : 911 vill. de Madingou, route Kornono-Zanaga.
NOMSV E R N A C U L A I R E S (s'appliquent aux deux espèces) : Ndasa, Mbaamba : rnubapa seeti (porte gazelle);
Laadi : nkuta kaanie; Vili : tchikokodi; Laali :lesanga, ititinsanga.

Assez courantes dans les différentes forêts congolaises les différentes espèces de Dicrano-
lepis sont employées par les féticheurs comme purgatif e t vermifuge. Le fruit est la partie
de la plante considérée comme la plus active; la dose moyenne, pour un adulte, est de trois
ou quatre fruits pilés avec un peu de kaolin e t incorporés à une banane mûre.
A défaut des fruits, un demi verre d u jus obtenu en pilant les racines fraîches aurait
un effet analogue.
Les écorces des tiges servent à confectionner des pièges pour capturer les petites anti-
lopes, d'où le nom de (( porte-gazelle )) que lui donnent les Kôta.

11) Déterminations botaniques de G . AYMONIN(Muséum national d'histoire naturelle - Paris).


A. B O U Q U E T

Ancistrocarpus densispinosus Oliv.


H E R B I E:R1077 vil]. de Mitsiba aprEs Moetché.
NOMV E R N A C U L A I R E : Babinga (de Komono) : tsumu.
Les écorces de ce petit arbre à fruits épineux, sont consommées contre les douleurs
gastro-intestinales.

Cephalonema polyandra K . Schum.


I I E ~ B I E:R432 &latoumbou; 1390 vieille route de Moanda depuis le bac de la Louéssé jusqu'à Mayoko.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : ngori; Nzabi : ngoodi; Y a a : lewa lengulu.
Plante suffrutescente à fleurs jaune, à fruits épineux, cette Tiliacée pousse de préférence
dans les bas-fonds humides, ail bord des mares ou des cours d'eau; elle est très commune.
Le jus des feuilles additionné de sel est donné aux parturientes pour activer et faciliter
leur délivrance. En cas de douleurs hémorroïdaires, prendre un bain de siège avec la décoction
aqueuse des tiges feuillées.

Christiania africana DC.


HERBIER : 1022 vill. de Moutsélié-Batcké, piste de Bouba; 2161 Ile Bamou.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laali : kepe; Nzabi : linzombo.
Cet arbre à feuilles abovées, cordées à la base, constellées de poils stellés, est parfois
employé pour soigner la blennorragie et les maux de ventre : préparer une tisane avec les
écorces et en boire un verre matin et soir en mangeant un tubercule rlr manioc roui.

Corchorus olitorius Linn.


HERBIER : 1617 vil]. de Kati-Kati, km 20 route Ouesso-Makoua.
NOMV E R N A C U L A I R E : Sanga : diobolo.
Lorsqu'un malade souffre du cœur, lui faire boire le macéré des tiges de cette rudérale.
Cette médication serait aussi purgative (Descoings).

Desplatsia chrysochlamys (Mildbr. & Burret) Mildbr. & Burret


HERBIER : 971 vil]. de Ngokamina II, route Komono-Sibiti.
NOMV E R N A C U L A I R E : Mbaamba : nzabu.
On reconnaît facilement cet arbre à ses feuilles allongées, cordées à la base, acuminées,
et irrégulièrement dentées; la face inférieure est couverte au moins sur les nervures, de poils
jaune doré; les stipules sont profondément divisées en une série de lobes linéaires: le fruit
orbiculaire, grossièrement catelé atteint 15 cm de long.
I,e jus obtenu en l'écrasant avec de la canne à sucre est utilisé par les Mbaamba comme
remède des maux de ventre.

Desplatsia dewevrei (de Wild. & Th. Dur.) Burret


HERVIER : 1574 vill. de Ouesso-Mbila; 1717 route de Pikounda à Matété; 1082 vill. de Mabila-Mabiala,
route Sibiti-Komono; 1947 Kakamoeka, Chantier S.F.N.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Mbaamba : okongi; Rongili : yayamba, djamba djoko; Songo : mukwakwi;
Kôyô : olamia tubisa; Beku~il : mbél, kias.
Les prescriptions médicales de cet arbre sont assez variées : les Mbaamba font boire
la décoction aqueuse des écorces aux malades atteints de blennorragie. Dans la Likouala,
il sert à soigner les angines, et, sous forme de bains de vapeur, les courbatures fébriles et les
douleurs généralisées. Contre les maux de cccur, il faut manger l'intérieur du fruit avec du
sel gemme.
Sandberg signale qu'il est utilisé comme cicatrisant dans le traitement des plaies; il
accélérerait la fermeture des fontanelles.

Duboscia macrocarpa Bocq.


HERBIER : 1380 vieille route de Moanda depuis le P . K . 257 jusqu'à Mayolco; 1551 vill. de Mondélco,
à 30 k m de la Mambili, route Makoua-Ouesso; 1563 vill. de Kounda, sous-préfccture. de Ouesso.
Noms V E R N A C U L A I R E S : IVzabi : mukaga; Kôta : kaalca; Bongili : okaka bokalca.
Orné de huit côtes, le fruit de cet arbre est ellipsoïde, globuleux e t plus ou moins
pubescent; les écorces servent à préparer une tisane recommandée aux tuberculeux.
Dans la Sangha, l'eau, dans laquelle ont bouilli des fruits coupés en morceaux, est admi-
nistrée aux enfants comme vermifuge et aux adultes contre les maux de ventre; on peut
l'utiliser en bains de bouche, lorsqu'on a mal a u x dents.

Glyphaea brevis (Spreng.) Monachino


IIERBIER: 575 Mission Catholique de Kiridamba; 755 forêt de la Bouenza, piste dite d e l'Espérance.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laali : niutsitsiiii, iiiutsliitshina; Y a a : tcliumu; Tié : mudi rninzolco (arbre
de I'élépliani); i l l b a a ~ ~ i b:a oyu niindzu; S z a b i : iigidi, bolueiigr; Bondjo : bobe binde; Songo :
bobo.
Très répandu en Afrique tropicale, ce petit arbre a des fleurs jaunes et des fruits allongés,
à extrémité pointue, plissés longitudinalement.
Lorsqu'une femme mariée n'a pas eu d'enfant depuis quelques années, ou qu'elle est
menacée de fausse-couche, il faut lui faire manger accommodés en légume avec un poulet
fraîchement tué, les jeunes feuilles de Glyphaea e t le bourgeon terminal d'un Musanga; la
malade ne devra pas boire d'eau le matin du traitement. E n cas de hernie, les femmes doivent
écraser quatre feuilles de Glyphaea e t une pousse de Pteridium aquilinum de façon à eii faire
un ovule qu'elles devront changer tous les jours.
Pour ne pas souffrir de maux de ventre après son accouchement la femme enceinte doit
manger, avec du sel gemme, les fruits grillés.
Le jus des feuilles, délayé dans de l'eau, est absorbé coinme cholagogue, antivomitif
et antiblennorragique; il sert de collyre contre les conjonctivites.
La pulpe des fruits frais est parfois employée en applications, comme pédiculicide; le
charbon de fruits, pulvérisé, passe pour calmer les rages de dents.

Triumfetta cordifolia (Guil. & Perr.) A. Rich.


HERBIER : 18 et 146 route de Kinkala.
NOMSV E R N A C U I . A I R E S : Laadi : iiipiiiiga; Kôyô : ponga; Akwa : oposo; Bondjo : monfuma; l'éltd :
ngulo ngoi.
Cette rudérale est extrêmement réputée auprès des féticheurs koongo pour faciliter les
accouchements et activer l'expulsion du placenta : ils donnent le jus des feuilles oii des
racines, délayé dans de l'eau. Ce remède est aussi administré aux femmes stériles.
Dans la région de Fort-Rousset, on soigne les affections broncho-pneumoniques, en
faisant hoire au malade du vin de palme dans lequel on aura fait tremper des écorces de
Triumfetta préalablement contusées au mortier.

Triumfetta rhomboidea Jacq.


HERBIER : 164 route de Linzolo.
Noms vERruAcuLarnes : Laadi : binkabula.
Avec les feuilles de cette plante, les Laadi préparent un emplâtre qu'ils appliquent sur
les abcès et les furoncles pour les faire mûrir. E n cas de douleurs plus ou moins localisées,
ils frictionnent le malade avec cette pulpe mêlée d'huile de palme.
238 A. B O U Q U E T

ULMACÉES
Çeltis adolfi-friderici Engl.
HERBIER: 1638 (1 Sangha-Bois )), Chantier de Mangokélé, sur la Ngoko.
Nom V E R N A C U L A I R E : Babinga : kakala.
Pour soigner les maux de cates, les Babinga de la Sangha pratiquent sur la poitrine du
malade une série de petites scarifications et y appliquent en massant doucement, la pulpe
des écorces de cet arbre.

Çeltis brieyi de Wild.


HERBIER : 968 vill. de Ngokamina I I , route de Komono; 1121 de Mafoula à Misasa-Batéké; 1161 vill.
de Kirninzouala, kni 15, route Zanaga-Sibiti; 1809 vill. d'hndzo, piste Zanaga-Brazzaville; 1827
piste de Gonaka à Moukou~na.
Noms V E R N A C U L A I R E S : Téké :nsaaka; nTzabi :diekede; Mbaamba :ingenge; Bondjo :ngombe, ngornbele.
Très grand arbre à feuilles asymétriques, trinervées à la base, limbe non denté, ce
Celtis se reconnaît à ses écorces : la tranche, blanc-jaunâtre, est ponctuée de noir. Cette essence
est très commune dans toutes les forêts congolaises.
Dans la Sangha, la sciure, obtenue en grattant les écorces sur l'arbre, sert à farcir une
banane cuite au four : ce remède est à consommer en cas de diarrhées dysentériformes.
Pour soigner les courbatures fébriles ou les fièvres vespérales des enfants, il faut utiliser,
en bains ou en bains de vapeur, de l'eau bouillante dans laquelle on aura mis des écorces pulpées.
Le macéré des feuilles est recommandé, en gargarismes e t en potion, lorsqu'on a une
laryngite, une trachëitp ou une extinction de voix, ou encore lorsque l'on souffre de tachycardie.
Mangées accommodées en légume avec de la viande ou du poisson, les feuilles seraient
antianémiques. La pommade préparée avec la poudre de racines e t de l'huile de palme sert
à frictionner les malades ayant des rhumatismes ou souffrant de courbatures généralisées.
Les Kôta lavent les jumeaux à leur naissance avec le macéré des écorces qui, en boisson
e t en bain, préserverait des attaques du fétiche Nzobi.

Çeltis mildbraedii Engl.


NOM\ ' E R N A C U L A I R E : Song0 : bunda; Ratiiiga : ngornbe.
Dans la Likouala, on recommande aux femmes ayant des règles douloureuses de boire
e t de prendre un lavement avec de l'eau dans laquelle on a fait bouillir les écorces de ce
Celtis, d'dmphimas pterocarpoides, d'Uapaca paludosa e t d'lrvingia grandifolia.

Trema guineensis (Schum. Sr Thonn.) Ficalho


NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : ri-yaa-yaka, n-yaka yaka, nti wa nka-la; V i l i : lugungo lwa ndzabi,
nsosobi; T i é : nyien yaka; Lnali : mwalanka; Y a a : rnushaushu; Ndasa : rnwasoosi; Mbaamba :
oslioshi, ~ n o y e s i ;Kôta : niushoshi; ~ V z a b i : rnubiere-biere; hfbôsi : isuesue; Sanga : ewesoko;
Enyélé : lishieso; Babinga : sose.
Extrêmement banal e t commun dans les recrûs forestiers, les jachères abandonnées e t
les formations plus ou moins dégradées, cet arbre est considéré un peu partout, comme un
bon remède des affections bronclio-pneumoniques, de la coqueluche e t de l'asthme. On donne
à boire le décocté des écorces de racines; dans le cas particulier de l'asthme, il est recommandé
de fumer dans la pipe les feuilles sèches.
Très généralement aussi, on lui attribue une action purgative e t diurétique qui le fait
apprécier comme médicament des empoisonnements alimentaires, de la hernie, de l'ascite,
des œdèmes généralisés, de divers syndromes gastro-intestinaux, de la stérilité des femmes,
de l'anurie et de la blennorragie.
Les Laadi prescrivent le jus des feuilles comme calmant de la tachycardie; ils s'en serveiit
pour soigner la pyorrhée alvéolaire.
Les Téké font boire aux épileptiques le décocté des jeunes feuilles; ils en donnent le jus
aux enfants qui ont des oxyures.
Laportea aestuans (Linn.) Chew.
Noms V E R N A C U L A I R E S : Mbaamba : potisé (s'applique à plusieurs plantes); Kôyô, Akwa : sasa, tsatsa;
TBkB : oka.
La plante entière pilée est appliquée comme anti-inflammatoire sur les œdèmes et les
furoncles; elle est consommée dans les débuts de hernie; d'après Descoings, elle serait aussi
vermifuge.
E n cas de laryngite ou d'extinction de voix, il faut manger les inflorescences avec des
graines de maniguette.

Laportea ovalifolia (Schum. & Thonn.) Chew


H E R B I E R: 574 Mouenga-Ngounza; 6't4 galerie de la Loualou, k m 1 6 route Mouyondzi-Kindarnba; 1074
vil]. de Mitsiba après Aloetehé; 1'90 Fort-Rousset; 1823 vill. de Madzouka, piste Zanaga-Brazzaville.
Noms V E R N A C U L A I R E S : Laali, Tié : sasa; Yoonibe : tsasa; Kôyô : tsatsa; Aktr~n :asasa.
Les feuilles pilées et mélangées à de l'huile de palme sont appliquées, sous forme d'em-
plâtre, comme anti-inflammatoire sur les œdèmes locaux, les bubons e t les abcès et comme
parasiticide dans les cas de gale et de teigne.
Comme traitement des courbatures, des douleurs généralisées et de maux de reins,
frictionner le malade avec le jus des feuilles après avoir pratiqué, aux points névralgiques,
des scarifications épidermiques.
Il est recommandé aux femmes qui font des fausses-couches répétées ou qui ont
accouché d'enfants mort-nés, ainsi qu'aux hommes atteints d e gonococcie chronique, d e
manger les feuilles accommodées en légume avec de la viande ou du poisson.

Pouzolzia denudata de Wild. & Th. Dur.


HERBIER: 1008 vil]. de Ngokarnina I I , route Kornono-Zanaga; 2130 Mirnbely, piste de Mindjoukou.
Nom V E R N A C U L A I R E : Songo : rnpese hariiloï.
Dans la Likouala, certains féticheurs traitent le goitre par des applications e t des
frictions locales faites avec la pulpe des feuilles mélangées A de l'huile de palme.

Urera cameroonensis Wedd.


HERBIER: 2007 Irnpfondo, piste de Mohitou; 2109 vill. de Mindjoukou, sur 1'Ibenga.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Bondjo : mudiiku djernba; Songo : genzele baya.

Quand un inalade souffre de tachycardie, lui donner à boire le jus de cette plante.

Urera repens (Wedd.) Rendle


I I E R B ~ E:R1586 entre Ouesso e t les (1 Plantations de la Sangha r; 1623 o Sangha-Bois O, Chantier de Man-
gokélé, sur le Ngoko.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Bongili :rnongondji, rnorigondji rnayeboto; S a n g a :rnbambale; Bondjo :t u d u s u e ;
EnyélB : ntugu ntshoye.

Dans la Sangha, on soigne les hémorroïdes en appliquant le soir, avant de se coucher,


un emplâtre de feuilles ou en faisant prendre au malade un bain de siège avec le décocté d e
la plante entière.

(1) DBterminations botaniques de R . LETOUZEY[Mushum national d'histoire naturelle - Paris).


Le jus des feuilles sert dc collvre en cas d'inflammation des paupières ou de troubles
de la vision.
Avec la plante entière, des fruits d'rlframomurn giganteum et un piment, on prépare
une tisane administrée comme décongestif pelvien aux malades ayant une gonococcie chro-
nique; ce remède est aussi prescrit dans les cas d'ictère et d'hématurie.

Urera thonneri de Wild. & Th. Dur.


H E R B I E :R1007 vill. de Ngokamiria I I , route de Zanaga; 11129 Mayoko, piste derrière la gendarmerie;
1734 chutes dc la Bouenza en amont des cliutes.
Noms \ r ~ : Mbaantba
n :~osiangono;
~ Nzabi~ : rnungindila.
~ ~ ~ ~ ~ ~ ~
Cette plante a sensiblement les mêmes emplois que l'espèce précédente : elle sert à soigner
les ophtalmies et la blennorragie. En cas d'entorse, on masse la cheville avec le jus des feuilles.

Urera cordifolia Engl.


IJERBIER : 1905 Les Saras.
NOMV E R N A C U L A I R E : Laali : niudzinigomo.
Le jus de cette plante est instillé dans le conduit auditif comme traitement de la surdité
et des affections de l'oreille externe.

Clerodendron buchholzii Gürke


HERBIER
: 1278 Chantier Fouet, route de Mayéyé, sous-préfecture de Sibiti.
NOMVERNAcuLAlnE : Sanga : moko, muamukamba.
Assez fréquente dans les forêts denses de l'ouest e t du nord du Congo, cette liane est
remarquable par ses grandes inflorescences souvent cauliflores d'un blanc éclatant; les
pétioles de certaines feuilles se transforment en épines pour soutenir la liane dans son
ascension au sommet des arbres.
Les feuilles sont d'abord passées au-dessus du feu pour être ramollies, puis pilées de
façon à obtenir une pâte molle qui est appliquée sur les bubons e t les furoncles pour les faire
mûrir.
Le jus des racines, additionné de sel gemme, sert à frictionner la poitrine des malades
souffrant de broncho-pneumonie.

Clerodendron erectum de Wild.


H E R B I E:R758 piste de l'Espérance, du vill. de Mboumou à la Bouenza.
NOMSV E R N A C ~ ~ L A I R E:SLaali : ndzumuvulo; Tié : musliuomo.
Dans la vallée de la Rouenza, ce Clerodendron est employé pour soigner les plaies de la
circoncision : on les lave d'abord avec le jus ou le décocté des feuilles puis on y applique de
la poudre de feuilles sèches. Jeunes elles sont consommées coinme anti-vomitif et servent
à frictionner la poitrine des malades enrhumés ou grippés.

Clerodendron fuscum Gürke


H E R B I E:R1379 vieille route de Moanda, depuis le P.K. 257 jusqu'à Mayoko.
NOMS\ r : Téke :elaka;
~ Bongili :shabuka;
~ Songo :bakwa.
~ ~ ~ ~

Cette espèce a de grandes inflorescences blanches et des feuilles garnies de poils violet.
Pour favoriser la conception des femmes, il faut leur faire manger les feuilles accommodées
eii léguine; ce remède agirait aussi sur la blennorragie.
Dans la Sangha les feuilles sont appliquées sur les abcès et les furoncles pour les faire
mûrir.
Clerodendron spinescens Gürke
HERBIER : 104 vill. de Kintélé, route de Kinkala.
Noms V E R N A C U L A I R E S : Laadi : nkasa dya makaanga; Mbdsi : obasi.
Herbacée rampante, épineuse, à fleurs jaunes, ce Clerodendron est extrêmement répandu
dans les savanes du centre congolais depuis la vallée du Niari jusqu'à 1'Alima.
Dans la région de Brazzaville, la plante est considérée comme ayant des propriétés cho-
lagogues et vermifuges; elle est aussi prescrite en tisane aux malades ictériques; elle sert
à traiter les plaies et la gale.
Les Mbasi lorsqu'ils ont un panari, font des pansements humides avec une décoction
aqueuse de la plante et d'écorces d'tinthocleista.

Clerodendron splendens G. Don


HERBIER : 554 marais de la Ndonzari, route de Kinkala; 1754 Mts Ndoumou, après le village dlIsiélé.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi :kinkinge; Beembe :kisumba, kisuna; Yoombe :kaminsongo; Mbaamba :
entsuenge; Mbôoi : obaka; Kôyô : elibetema; Ndasa : ikombi.
Ce magnifique Clerodendron à fleurs d'un rouge éclatant, est employé pour soigner les
diarrhées dysentériformes, les hémorroïdes, les vomissements sanglants et les règles abon-
dantes : le traitement de ces maladies est simple : il sufit de manger les feuilles crues ou cuites.
Ces prescriptions sont à rapprocher de celles de Myristicacées et des autres plantes à sécrétion
rouge sang; elles sont conformes aux règles formulées par la théorie de la signature.
Les Mbaamba traitent les enfants rendus fiévreux par les contacts impurs d'adultes
ayant eu des relations sexuelles pendant la journée, en les baignant dans le décocté des
feuilles.

Clerodendron welwitschii Gürke


HERBIER : IO80 vill. de Mitsiba après Moetché; 1128 de Mafoula à Misasa-Batéké.
Noms V E R N A C U L A I R E S : Nzabi : ngebi; Laali : kolingwigwi; Y a a : djiki; Tic? : kifula ; Babinga (de
Komono) : mufoifoi.
Cette liane a des feuilles recouvertes de poils violet et un calice fcliacé blanc; elle est
courante dans le Chaillu et le Mayombe.
Les feuilles accommodées en légume sont co~isommées par les malades souflrarit de
douleurs intercostales, de bronchites ou ayant de la tachycardie.
Les Nzabi s'en servent pour soigner les convalescents ou les gens affaiblis : non seule-
ment on leur fait manger les feuilles cuites avec des bananes, mais encore on les frictionne
sur tout le corps avec un mélange d'huile de palme et du suc obtenu en pilant les feuilles de
ce Clerodendron et de Renealrnia sp.
Les Babinga de la région de Komono appliquent le jus de la plante sur les dents cariées.

La~~tana
camara 1,inn.
Les Mbôsi se servent de cette plante pour faire des infusions contre les maux de
gorge (Descoings).
Pour éloigner les mauvais esprits, se laver avec le décocté des feuilles.

Lippia adoensis Hochst.


I~ERBIE : 1411
R piste forestière de Magoko à la Loubssb.
Noms V E R N A C U L A I R E S : Nzabi :ngadi; Mbôsi :dutmutzuri.
Le décocté de la plante dans de l'eau ou du vin de palme est administré, per os, comme
calmant de la toux et de la bronchite.
242 A. BOUQUET

Vitex cuspidata Hiern


HERBIER : 361 Kinkala, route de Hamon.
NOMV E R N A C U L A I R E : Laadi : kidéba tsya saaiigi.

Ce petit arbre a des folioles longuement et brusquement acuminées, à nervures pubes-


centes à la face inférieure, ainsi que les pétioles et les jeunes branches.
La tisane d'écorces sert à soigner les maux de ventre ou de reins.

Vitex doniana Sweet


~ I E R U I E: R
213, route de Linzoio; 359 Kinkala, route de Hamon.
NOMV E R N A C U L A I R E : Laadi : mifiolongo wa saangi.
Quand un malade a des nausées, des douleurs stomacales, des coliques ou souffre des
reins, les Laadi lui administrent une potion à base des écorces de cet arbre. Quelques gouttes
du jus des écorces dans l'œil préviendraient ou calmeraient les crises d'épilepsie.

Vitex madiensis Oliv.


HERBIER : 39 route de Kinkala.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : mfilu wa makaanga, mufilu; Beembe : mufilu nseke; Vili : tchifilu;
Téké : esuabo, esawiri, echaocho; Laali :esoso; Kôyô :ikolo longo.
Très commun dans les savanes du Pool et des plateaux batéké, ce petit arbre est aisément
reconnaissable à ses feuilles unies ou trifoliolées légèrement denticulées.
A Brazzaville il est très réputé comme médicament des diarrhées dysentériformes, ainsi
que de la stérilité des femmes provoquée par le fétiche (( Wula 1) : les féticheurs se servent
de la pulpe des écorces, mise à macérer dans de l'eau ou dans du vin de palme, qu'ils
administrent par doses fractionnées dans le courant de la journée.
La partie interne des écorces de racines est utilisée pour soigner les fous ou les épilep-
tiques : il faut en faire bouillir une grande quantité pour obtenir 2 ou 3 litres de liquide; on
en fait boire au malade un verre matin et soir et on le baigne avec ce qui reste. Une précaution
est indispensable : il ne faut pas jeter les marcs dans un endroit où la pluie pourrait les
mouiller, car la maladie reviendrait immédiatement. Ce remède est plus souvent administré
comme reconstituant et fortifiant.
Les Nlbôsi font boire le décocté aqueux des écorces aux parturientes pour activer et
faciliter leur délivrance. Les Téké utilisent le jus des feuilles en instillations auriculaires pour
soigner les otites et en applications sur les gencives ou les dents contre les caries et diverses
affections buccales; en cas d'inflammation des ganglions du cou ou des glandes salivaires,
appliquer, en pansement humide, la pulpe des feuilles.

Vitex a f . pachyphylla Bak.


HERBIER : 1957 piste à l'est de Diosso, sous-préfecture. du Kouilou.
NOMV E R N A C U L A I R E : Vili : nvindu.
Contre les nausées et les maux de cœur, boire un verre par jour de la tisane d'écorces
de cet arbre.

Vitex rivularis Gürke


HERBIER : 1562 vill. de Kounda, sous-préfecture de Ouesso, route de Makoua.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Bokiba :budu; Songo :kundu; Enyéié :edjungu.
Dans la Sangha, pour éviter les mauvais rêves, les cauchemars ou d'être troublé par les
esprits malins, il est recommandé de se laver avec le macéré des écorces et de boire avant
d'aller se coucher un verre de tisane de feuilles.
Dans la Likouala, ce remède est donné comme fortifiant aux nourissons qui viennent
mal, et sert à soigner les épileptiques.
Vltex thyrslflora J . G. Baker
HERBIER: 1650 << Sangha-Bois H, chantier de Mangokélé, sur la Ngoko.
NOMV E R N A C U L A ~ R E : Babinga : ndombi.
Cet arbuste lianescent, à branches myrmécophiles, à folioles longuement pétiolulées,
est employé par les Babinga pour traiter l'épilepsie : piler la plante pour en extraire le jus,
en enduire le corps du patient; d'autre part faire carboniser des racines puis les piler,
appliquer la poudre sur des scarifications épidermiques pratiquées dans le dos e t sur le front
du malade.

Rinorea af. dentata O. Kuntze


HERBIER: 1648 u Sangha-Bois *, chantier de Mangokélb, sur la Ngoko; 2142 Enyélé; 2118 Miinbely,
piste de Mindjoukou.
NOMV E R N A C U L A I R E : Babinga : ngindi.
Contre les maux de cœur, les Babinga font boire le jus des feuilles délayé dans de l'eau.

Rinorea elliotii Engl.


HERBIER: 630 galcrie de la Loualou, k m 16 route Mouyondzi-Kindamba; 1639 Sangha-Bois, chantier
de Mangokélé, sur la Ngoko, 383 Kinkala, route de Hamon.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : mundada; Babinga : sandjabongo.

E n bains de vapeur, le décocté des feuilles sert h soigner les courbatures fébriles. Les
Babinga utilisent la plante pour tuer les filaires lorsqu'elles passent dans les muqueuses de
l'œil : ils font avec les écorces pilées et du kaolin une pâte qui est passée sur les paupières
et autour de l'œil.

Rlnorea af. Iongicuspis Engl.


HERBIER: vill. de Mbanzariguedi, sur l'ancienne route de Kinlcala; 572 galerie forestière de la Loufini;
650 galerie de la Loualou, km 16 route Mouyondzi-Kindamba; 1038 vill. de Moutséné-Batéké.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : muko; Laali : luwoko; Tib : obi; Mbaamba : okokopa.
Cette Violacée aurait une action purgative : elle est administrée, sous forme de tisane
d'écorces de racines, pour combattre la constipation, les maux de ventre des femmes, les
œdèmes et les douleurs rhumatismales.

Rnorea a f . welwitschii Oliv.


HERBIER: 1028 vill. de Moutséné-Batéké, piste de Bouba.
NOMV E R N A C U L A I R E : Y m : osama.
Le décocté des feuilles est prescrit comme expectorant aux malades ayant la coqueluche
ou des toux convulsives.

Ampelocissus pentaphylla Gilg & B urret


HERBIER: 1952 vill. de Tchifouma, route du Cabiritla.
Non V E R N A C U L A I R E : Vili : malembe kunto.
Les Vili se servent de cette liane pour soigner les abcès ou les bubons : les jeunes feuilles
sont appliquées sous forme d'emplâtre.
244 A. BOUQUET

Cayratia debilis (Bak.) Suesseng.


HERBIER : 1484 vill. d'otendé, s / ~ r é f de
. Fort -Rousset, 1526 route Makoua-Kélé, km 5; 2030 Impfondo.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Kôyô : ngodinia; Akwa : ngondenia.
Cette petite Vitacée à tiges grêles et à petites feuilles est consommée par les malades
souffrant du cœur. Les Kôyô la mélangent aux racines de Pentadiplandra brazzeana,
de Cassia alata et de Bridelia ferruginea pour soigner les maux de ventre et la constipation.
Dans la Likouala, on en prépare une tisane calmante de la toux.

Cissus aralioides Planch.


HERBIER : 33 route de Kinkala; 388 vill. de Soumouna, sources de la Loufini.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : m-byeko mbyeko, mbyee-mbyeke; Beembe : muzazamana; Yoombe :
nsonsobi; Vili : mboko mboko; Laali : mulesi; Yaa : mungélé ngenge; Ardasa : nzaba; Akwa :
hlbôsi :olenese, olesina; Kôyô :lendzeka, olenzina; Bomilaba :bololo; Bondjo : demboli, mudzezelo.
Très commune au Congo, cette liane passe pour avoir des propriétés analgésiques et
antiseptiques : le jus des feuilles est absorbé comme calmant de la toux; il sert à frictionner
les malades ayant des courbatures fébriles, des douleurs rhumatismales ou rénales; il est
appliqué sur les plaies et les bubons.
Ce Cissus entre dans un certain nombre de préparations magistrales employées contre
les rhumatismes, l'ascite, les maux de ventre; mais la composition de ces formules variant
d'un féticheur à l'autre, il est impossible de se rendre compte de l'action que peut avoir,
dans ces conditions, cette plante.
Elle est très employée en magie : en l'attachant au cou d'un moribond, on peut retarder
sa mort et lui permettre ainsi de dicter ses dernières volontés. Cissus aralioides sert à appeler
les esprits et à les rassembler dans un endroit bien déterminé; on peut même s'en servir pour
les réconcilier avec les humains.

Cissus barberyana de Wild. & Th. Dur.


HERBIER : 2019 Impfondo, route de Dongou.
NOMV E R N A C U L A I R E : Enyélé : moko koiigolo.
Le jus de cette liane est donné à boire aux malades atteints de blennorragie.

Cissus barteri Planch.


HERBIER : 741 forêt de la Bouenza.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laali : kinemiene; 7'ié : nziele.
Comme l'espèce suivante ce Cissus sert à soigner les plaies.

Cissus leonardii Dewit


HERRIER : 1011 Vill. de Ngokamina II; 1094 vill. de Moukina, route Komono-Moetché; 1180 vill. de
Bouyala.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Ndasa, hlbaamba : nzaaba lanputa (des plaies); Laali, Tié : ndjaba; Mbôsi,
Akwa : djaba; Kôyô : ngondinia; Nzabi : ngebi, diaba.
Assez commune dans la zone forestière, cette liane peut atteindre de grandes dimensions;
elle sert au traitement des plaies et des affections broncho-pneumoniques. Les féticheurs
utilisent surtout la sève d'une grosse liane récoltée comme celle de la liane à eau (Tetracera
potatoria) qu'ils donnent à boire ou qu'ils appliquent directement. Lorsqu'on ne trouve
pas de liane suffisamment grosse pour pouvoir récolter la sève, il suffit de fendre en deux une
petite tige et de racler la pulpe centrale : on obtient une pâte gluante que l'on utilise de la
même façon.
La décoction de la liane, dans de l'eau ou dans du vin de palme, est administrée, per os,
comme calmant des douleurs gastro-intestinales ou des coliques très violentes.
Pour rendre les enfants plus forts e t les faire marcher plus vite, il faut leur faire
consommer le jus de la plante dans lequel on aura battu un œuf entier. La sève d'une grosse
liane sert dans certaines régions, à baigner les jumeaux dès leur naissance.

Cissus quadrangularis Linn.


HERBIER : 2024 Impfondo piste de Vindza.
N O M SV E R N A C U L A I R E S : Bondjo : m b o n d o ; Songo : mino.

Le décocté de cette liane est donné à boire aux femmes qui ont des règles trop abondantes
et douloureuses, et aux hommes atteints de blennorragie chronique.

Cissus rubiginosa (Welw. ex Bak.) Planch.


HERBIER : 187, route de Mayama, k m 45.
N O M SV E R N A C U L A I R E S : Laadi :ngongulubi; Beembe : mubenbala; Ti6 :sempe; Mbôsi :ingobalaolongo,
ipobolo, eporo.

Très commune en savanes, cette petite liane, à pilosité rousse, est employée par les
Mbôsi pour traiter les brûlures : piler des feuilles sèches et incorporer la poudre à de l'huile
de palme pour obtenir une pâte fluide; en badigeonner la plaie.
Les Koongo se servent de la pulpe des racines comme d'un révulsif pour frictionner les
points douloureux tels que point de côté, torticolis, etc.; si l'effet de cette médication paraissait
insuffisant, faire absorber au malade le jus délayé dans du vin de palme.
Le jus des feuilles passe pour calmer les fous.
La plante a la réputation d'éloigner les démons : on la suspend parfois au-dessus de la
porte pour préserver la maison; on se sert du décocté pour exorciser les malades.

Aframomum melegueta (Roscoe) K . Schum.


Espèce de sous-bois, cette plante est extrêmement fréquente dans les régions forestières;
elle est, aussi et le plus souvent, cultivée dans les villages.
Les graines sont utilisées comme condiment, dans la cuisine; elles entrent dans la
préparation d e très nombreux médicaments e t dans la formule de presque toutes les
recettes de magie.

Aframomum giganteum (Oliv. & Hanb.) K. Schum.


Noms V E R N A C U L A I R E S : Bokiba : tundi ya makanga; Babinga : d j i ; Bongili : ondjombo, esuiidu;
Sanga : ekia; Songo : tondu.

Cet Afromum se rencontre surtout dans le nord du pays, dans les sous-bois des forêts
denses : atteignant facilement 2 m de haut, ses feuilles servent h couvrir les cases. Les fruits
rouges rappellent beaucoup ceux de l'espèce suivante e t sont aussi comestibles. E n les coupant
et en les pressant on obtient un liquide qui sert d e collyre pour soigner diverses ophtalmies;
en grattant l'endocarpe on a une pâte qui, mélangée à du sel gemme, sert à tuer les filaires
qui sont dans les muqueuses de l'œil.
Le jus ou le décocté des feuilles constitue une potion calmante de la toux et des maux
de cœur.
246 A . BOUQUET

Aframomum stipulatum (Gagnep.) K. Schum.


IIERDIER: 60 route de Linzolo.
Noms V E R N A C U L A I R E S : Laadi :sisya (la plante), lutundu, ntundu (le fruit); Beernbe : kituiidu; V i l i :
sisima; T i é :muturidu; Laali : leyonio lendzili; Y a a : lususu; Mbôsi : ontoyo; Kôyô : otondolo,
otondulu.
Espèce de savane à fruits comestibles, cet Afromum est extrêmement fréquent dans la
vallée du Niari, aux environs de Brazzaville, sur les plateaux batéké; on le retrouve encore
dans les steppes herbacées de la Cuvette congolaise.
Le jus des fruits ou des feuilles est employé comme collyre pour soigner diverses
affections oculaires. La décoction aqueuse des tiges est prescrite en boisson, bains, bains de
vapeur contre les maux de ventre des femmes, pour favoriser l'expulsion du placenta et
comme anti-diarrhëique : toutes ces indications thérapeutiques qui varient d'un informateur
à l'autre se retrouvent à propos de toutes les Zingibéracées.

Costus dewevrei de Wild.


HERBIER: 956 Kornono, piste S.-O. en forêt; 1198 vill. de Vouala Maiigomo.

Costus gabonensis J . Koechlin


HERBIER: 1978 vill. de Mboti Sounga, après Tchisséka.

Costus sp.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : (s'appliquent aux divers Costids) : Laadi : nsaiiga vulu; Beembe : mukusa;
V i l i : nkuisa, mukuisa, ndembo; P u n u : muwisa; Tsaangi : muwusa; Kôta : niuindu; Nzabi :
rnukusu; Ndasa : muandu; Mbaamba : osangi, oshangwe; Téké : muséné, mushiene, musansene;
Laali :mukusu; Mbôsi : osangi, oshiani; Kôyô :ebomi, otsatsal<u;A k w a :okekele; Sanga :muindi;
Babinga : gangalenge; Bongili : okele; Songo : muangoko; Bondjo : munsanga; Enyélé : musha-
shanga; Bekwil : miéd, mièr.

Les Costus sont ordinairement confondus par les féticheurs qui leur attribuent les m6mes
propriétés médicinales et les désignent par le même nom. Certaines espèces sont, très rare-
ment, désignées plus spécialement par l'endroit ou elles poussent (de la forêt, de la savane,
de l'eau) ou par leur taille (le grand, le petit).
La décoction aqueuse des tiges ou des feuilles est donnée en boisson, à raison d'un verre
trois fois par jour, comme calmant de la toux, de la coqueluche, de l'asthme et des maux
de c8tes.
Le jus extrait par expression des tiges ou des feuilles est administré en instillations
oculaires, auriculaires contre les ophtalmies, les otites et les céphalgies; il est appliqué sur
les dents cariées; en cas d'affections buccales, il est passé sur les gencives et les muqueuses.
Délayé dans de l'eau bouillante il sert à préparer un bain ou un bain de vapeur destiné aux
malades fiévreux ou rhumatisants.
Les inflorescences écrasées dans de l'huile sont consommées par les femmes enceintes
pour que le fœtus grossisse bien, et par les gens qui souffrent de maux de cœur.

Costus spectabilis K . Schum.


HERBIER: 652 galerie forestière de la Loualou.
Noms V E R N A C U L A I R E S : Laadi : lubatabata; Laali : mbalembalen.

Les feuilles de ce Costus sont très typiques : disposées en croix, elles forment une rosette
appliquée sur le sol au centre de laquelle émergent des fleurs jaunes. Il est présent dans
presque toutes les savanes congolaises.
Le jus est instillé sous les paupières pour soigner les taies ou les traumatismes oculaires
ainsi que l'épilepsie et les convulsions.
Renealmia africana (IC. Schum.) Benth.
HERBIER
: 196 route de Linzolo; 1738 vill. d'Isiélé, route de Sibiti-Zanaga.

Renealmia congoensis Gagnep.


HERBIER
: 1171 vill. de Kiminzouala, Icm 15 route Zanaga-Sibiti.

Renealmia ep.
HERBIER: 1128 vill. de Moukassi; 993 vill. de Ngokamina II.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Mbaamba : lendzombo labulu; ilidasa : la zombo; Nzabi : lenzoinbo;
Babinga (de Komono) : lindzondzomo; Y a a : ndzornbo; I'oombe : Iéyombo; Laadi : longwa;
Songo : ntondo iizombe; Laali : liyombo; Bondjo : loko, motokolo; Tsaangi : yombo.
Les Renealmia sont très communs dans les sous-bois des forêts denses; généralement
de grandes tailles, les espèces sont très voisines e t il est souvent assez dificile de les diffé-
rencier les unes des autres. Trés proches des Aframomum, ils se reconnaissent à leurs inflo-
rescences paniculées lâches, à bractées pluriflores, à leurs fleurs ou fruits de petites tailles.
Ils sont indifféremment employés par les féticheurs.
Très généralement, ils se servent de la pulpe retirée avec la pointe d'un couteau de la
base renflée des feuilles, pour soigner les affections oculaires telles que taies, traumatismes
du globe oculaire, conjonctivites, ou filaires.
Comme fébrifuge, et, comme calmant des douleurs gastro-intestinales, boire le jus des
feuilles. Délayé dans de l'eau, ce suc sert à laver le visage des épileptiques.
Contre les mauvais esprits qui font parler à tort et à travers, laver le possédé avec de
l'eau dans laquelle on aura écrasé des tiges feuillées et que l'on aura laissé séjourner au soleil.
Placé sous le lit les feuilles permettraient de voir en rêve des choses cachées.

CRYPTOGAMMES VASCULAIRES (1)

PTERIDOPHYTES

Bolbitls gaboonensis (Hook) Alston


HERBIER: 1927 vill. des Orpailleurs, route S.F.N., Kakamoeka.
NOMV E R N A C U L A I R E : Yoornbe : kulukumuta.
Le jus de cette Fougère est employé, dilué dans de l'eau chaude, pour baigner les enfants
fiévreux.

Çtenitis protensa (Afz.) Cooper


HERBIER: 1362 Mayoko, piste après la gendarmerie; 1403 entre Mayoko et la ligne CO&IILOG,vers
Mouanda; 1928 vill. des Orpailleurs, route S.F.N., Kakamoeka; 1994 chantier Robin après Sindou-
Nkola.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Nzabi : lanyinyige, mokokoti; Lumbu : monyi nyoka; Yoombe : lilanyi
libabongo.
Contre les filaires de l'œil, les otites ou les céphalées, instiller le jus des feuilles dans les
yeux ou les oreilles. Il sert à préparer un bain de vapeur destiné à soigner les malades
fiévreux ou rhumatisants.

(1) Dbterrninations botaniques de Mme TARDIEU-BLOT


(Muséum national d'hiitoire naturelle - Parii).
248 A. B O U Q U E T

Çyathea manniana Hooker


NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laali : kisiene kingile; Mbaamba : nyané emoli.
On utilise le cœur du tronc de cette fougère arborescente pour traiter les maux de ventre
et pour faciliter les accouchements : le piler avec de la canne à sucre et faire boire le jus.

Çyclosorus oppositifolius (Hook.) Tard.


HERBIER: 2004 Impfondo, route d'Epéna.
NOM V E R N A C U L A I R E : Songo : nzudi.
Quand un malade souffre de la poitrine, il faut le frictionner avec le jus de cette plante.

Lomariopsis guineensis (Underw.) Alston


HERBIER: 1168 vill. de Kiminzouala, k m 1 5 route Zanaga-Sibiti.

Lomariopsis hoederacea Alston


HERBIER: 1769 Mts Ndoumou vill. d'lsiélé.

Lomariopsis palustris (H. K.) Mett. ex Kühn


HERBIER: 1247 forêt après le vill. de Doudou, sous-préfecture de Sibiti.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : (s'appliquent a u x trois espèces) : Laali : e k a t a ; A%fbaamba: onama, nienge
onama.
La poudre de feuilles est prisée pour décongestionner les sinus en cas de rhumes de
cerveau, de sinusites ou d'hémorragies nasales.
Pour plaire à une femme, brûler la plante, en pulvériser le charbon obtenu et s'en passer
sur tout le corps en disant : « Une telle, je veux que t u colles à moi, comme cette fougère
colle à l'arbre ».

Lygodium smithianum Presl.


HERBIER: 686 Forêt de la Bouenza, en amont des chutes.
NOM V E R N A C U L A I R E : Beembe : maliélé.
Lorsqu'un malade est paralysé des jambes, il faut pratiquer aux genoux e t aux chevilles
une série de scarifications épidermiques et appliquer dessus de la poudre de charbnn de
cette Fougère.

Microsorium punctatum (L.) Copeland


HERBIER: 1167 vill. de Kiminzouala, k m 1 5 route Zanaga-Sibiti.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Mbaamba : nienge lesala lembila sala; Bongili : ilanga.
Cet épiphyte à frondes isolées sert à préparer une tisane qui calmerait le hoquet et
décongestionnerait la rate.
Les Mbaamba la font manger comme légume, aux femmes stériles.

Nephrolepis bisserata (Sw.) Schott


HERBIER: 1480 vill. d'otendé, sous-préfecture de Fort-Rousset; 1564 vill. de Kounda, route Ouesso-
Makoua.
NOMS V E R N A C U L A I R E S : Kôy8 : tseyobia, nzalokwa; Kôia : nzengé; Bomilaba : ikekéle.
Dans la Sangha, le décocté des frondes est donné à boire comme antidysentérique et
antiabortif. Les Kôyô en prescrivent le jus aux malades atteints de blennorragie.
Platycerium angolense Welw. ex H K
Platycerium stemaria (Beauv. non Comm.) Desvaux
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Kôyô : ibamba; Songo : Yombeyombe.
Pour soigner la tachycardie, faire absorber au malade, délayée dans un verre d'eau, la
poudre des frondes assimilatrices; le décocté serait cholagogue.

Pteridium aquilinum (L.) Kühn


NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : makuungu, kuungu; Yoombe : mbanga mbanga; Laali : kechietc
tchanzari; Y a a : mosiélé; Kôta : kichiele; Nzabi : isliielele; Akwa : esiele; Songo : nzudi.
Très commune dans tous les endroits ensoleillés, cette espéce est la plus employée des
Fougères : le décocté des frondes est administré, per os, dans les cas de coqueluche, de
tuberculose, de bronchite e t de maux de ci3tes; lorsque le malade fait de la température,
compléter le traitement en lui frictionnant la poitrine avec un mélange de jeunes feuilles
pilées, de <( tukula » e t d'huile de palme.
Dans la région de Fort-Rousset, on donne le jus de la plante, délayé dans de l'eau, a u x
femmes en couches pour faciliter le travail e t activer la délivrance; en cas de hernie, les
femmes doivent utiliser des ovules fabriqués avec la pulpe des feuilles.
Pour faire percer u n abcès, ou sortir une épine, un moyen très efficace consisterait A
appliquer pendant 48 heures un emplâtre fait avec le bourgeon terminal écrasé.
Pour éviter de parler en dormant, boire avant de se coucher un verre de tisane de jeunes
pousses. La plante permet de se rendre invisible aux esprits.

Pteris acanthoneura Alston


I ~ E R B I E: R1687 Pikounda.
NOMV E R N A C U L A I R E : Kôy6 : esiele.
Lorsqu'un malade a mal aux reins, ou souffre de courbatures, le frictionner avec la
pulpe des frondes.

Stenochloena mildbraedii Brausse


HERBIER : 972 vill. de Ngokamina II, route de Komono.
NOMV E R N A C U L A I R E : Mbaamba : ekanaa.
Cette Fougère est considérée comme aphrodisiaque : en boire le jus en mangeant des
bananes mûres.

Selaginella myosurus (Sw.) Alston


HERBIER : 72 route de Linzolo.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : nsinga muyantsaambi (les cordes du polyarc); Laali : malalinwa;
Tié : malananvula; Mbaamba : lalwandi; Kôta : nzali nzenvendie; Nzabi : malangala; Kôyb:
eshie, Akwa : otende; Bondjo : mongindzi; Enyblb : efumba mutu.
Cette espèce est assez abondante dans les secteurs préforestiers légèrement humides.
La tisane préparée avec la plante entière est donnée à boire aux malades atteints de
bronchite, de blennorragie, e t pour activer les accouchements. Les Téké l'administrent dans
les cas d'hématurie.
E n bains et bains de vapeur, elle est recommandée comme défatigant, fébrifuge e t
reconstituant dans les cas d'asthénie, de courbatures fébriles, e t de douleurs lombaires.
Elle sert à laver les enfants qui ont la varicelle.
C'est un des remèdes de choix pour traiter les maladies d'origine diabolique : on soumet
le malade à des fumigations obtenues en mettant beaucoup de Selaginella dans une fosse
dont le fond est garni de braises rouges. Mélangée à du parfum, il faut s'en passer sur le front
avant d'affronter les juges pour être sûr de voir triompher sa cause.
A. B O U Q U E T

CHAMPIGNONS (1)

Çookeina sulcipes (Berk.) Kuntze.


HERBIER : 868 du vill. de Moutampa aux bords du Congo.
NOMV E R N A C U L A I R E : Laadi : mutsintsiba.
Les Laadi se servent du jus de ce petit champignon pour soigner les otites : pressé dans
un cbne de feuilles on introduit 2 ou 3 gouttes de liquide dans chaque oreille.

Phallus sp.
NOMV E R N A C U L A I R E : Laali : fumukumu.
Entièrement enveloppé dans une résille fauve, ce Phallus est assez commun dans les
forêts de la région brazzavilloise.
E n cas de hernie ombilicale, les Téké font manger a u malade, ce champignon écrasé
avec du kaolin.

HERBIER : 438 Hamon.


NOMSV E R N A C U L A I R E S : Laadi : looko; Ndasa : iluku.
Ce Polypore pousse sur les palmiers et les troncs d'arbres; il peut atteindre d'assez
grandes dimensions. Avec les feuilles de Dinophora spenneroides, on le fait macérer dans de
l'eau a u soleil : les malades atteints de blennorragie doivent boire un verre par jour de ce
remède.
Grillé sur une tôle avec des écorces d'Eythrophleum guineense, d'ilarungana madagas-
cariensis, puis pulvérisé et mélangé à de la poudre de chasse, il est appliqué, après scarifi-
cations épidermiques, sur les macules lépreuses.

Xylaria sp.
HERBIER : 1549 vill. de blondeko, sous-préfecture de Oueaao.
NOMSV E R N A C U L A I R E S : Kôyô : doko; A k w a : ikambu; Laali :lekotoko; Bongili : likombo; Bondjo :
ikombo; Bornitaba : bukumbu; Enyélé : mboma.
Ce petit champignon ressemble un peu à une vesse de loup : marron dur, sa chair est
entièrement creusée d'alvéoles. Il est très généralement considéré comme un drastique : on
emploie la poudre obtenue en pilant le champignon séché a u soleil, à la dose d'une à deux
cuillères à café par jour, délayée dans de l'eau ou du vin de palme. Il sert à soigner les maux
de ventre, la constipation, la stérilité des femmes, l'ascite e t les œdèmes généralisés. Son
emploi est interdit aux femmes enceintes car il serait abortif, et aux enfants car il pourrait
6tre dangereux.
Certains féticheurs donnent à boire une décoction aqueuse de ce champignon aux
malades atteints de gonococcie chronique, à raison d'une cuillère à soupe par jour.

(1) Déterminations botaniques de K . GRINLING(O.M.S.Brazzaville).


TROISIÈME PARTIE

TABLES ET INDEX
ALPHABÉTIQUES
LNDEX ALPHABETIQUE DES NOMS SCIENTIFIQUES

Abrus canescens Welw. 185 Anadelphia 12


Abrus precatorius Linn. 185 Ananas comosus (Linn.) Merrill 74
Acacia silvicola Gilbert et Boutique 162 Anchomanes difforrnis Engl. 67
ACANTHACÉES 48 Anchomanes giganteus Engl. 67
Acanthosperrnum hispidum DC. 91, 142 Ancistrocarpus densispinosus Oliv. 236
Acanthus montanus T. Anders 48 Andropogon 12
Acioa brazzae d e Wild. 203 Aneilea beninensis Kunth. 90
Acioa laevis Pierre 203 Aiieulophus africanus Benth. 147
Acioa sp. 1 3 Angylocalyx oligophyllus (Bak.) Bak. f. 185
Adansonia digitata Linn. 74 Angylocalyx vermeulenii de Wild. 185
Adenia cissarnpeloides Harms 20, 194 Angylocalyx zenkeri Harms 186
Adenia cynanchifolia Harms 195 Anisophyllea buttneri Engl. 203
Adenia gracilis Harms 194 Anisophyllea laurina R. Br. ex Sabine 203
Adenia klaineana Pierre 195 Anisophyllea purpurascens Hutch. & Dalz. 203
Adenia lobata Engl. 195, 219 ANNONACRES 57
Aeolanthus heliotropioides Oliv. 141 Annona arenaria Thonn. 21, 52, 57, 131, 135
Aframomum giganteum K. Schum., 240, 245 Annona muricata Linn. 57
Aframomum meleaueta K. Schum. 40. 425 Anonidium mannii Engl. & Diels. 39, 49, 57, 116
Aframomum sp. 87, 142 247 Anopyxis klaineana Engl. 203
Aframomum stipulatum K. Schum. 155, 246 Anthocleista liebrechtsiana de Wild. & Th. Dur. 148
Afrardisia staudtii (Gilg) Mez. 175 Anthocleista schweinfurthii Gilg 148, 206, 241
Afrardisia zenkeri (Gilg) Mez. 175 Anthocleista vogelii Planch. 148
Afrormosia elata Harms 185 Anthonotha acuminata (de Wild.) J. Léonard, 80
Afrostyrax lepidophyllus Mildbr. 19, 234 Anthonotha gilletii (de Wild.) J. Léonard 80
Afzelia pachyloba Harms 79 Anthonotha macrophylla P. Beauv. 81
Agelaea dewevrei de Wild. & Th. Dur. 97 Anthonotha sp. 81
Agelaea sp. 97, 113 Anthostema aubryanum Baill. 110
Agelanthus brunneus (Engl.) van Tiegh. 152 Antiaris welwitschii Engl. 168
Ageratum conyzoides Linn. 91, 189 Antidesma lacianatum Müll. Arg. 109
Aidia micrantha (K. Schum.) Bullock et White 205 Antidesma ripicola J. Léonard 109
Alafia lucida Stapf. 62 Antidesma sp. 110
Albizzia adianthifolia W. F. Wight 162 Antrocaryon nannani de Wild 40-54
Albizzia aelensis de Wild. 162 Anubias hastifolia Engl. 68
Albizzia ferruginea Berith. 163 Aphanostylis mannii (Stapf.) Pichon 62
Albizzia sassa Macbride 163 APOCYNACÉES 62
Albizzia zygia Macbride 163 ARACRES 67
Alchornea cordifolia Mü11. Arg. 21, 108,111, 205 ARALIACÉES 69
Alchornea floribunda Mü11. Arg. 70, 78, 109 Argocoffeopsis jasminoides (Welw.) Lebrun 205
Alchornea hirtella Benth. 109 Aristea af. angolensis Bak. 139
Allanblackia floridunda Oliv. 131 Aristida 12
Allanblackia sp. 132, 193 ARISTOLOCHIACÉES 69
Allophyllus africanus P. Beauv. 131, 221 Aristolochia s o ~ a u x i a n aOliv. 69
Aloe barteri Bak. 145 Artabotrys stenopetalus Engl. 58
Alstonia congensis Engl. 13, 62 Artabotrys thomsonii Oliv. 58
Alternanthera repens O. Ktze. 52 ASCLÉPIADACÉES 70
Alvesia rosmarinifolia Welw. 141, 188 ASCOMYCÈTES 250
AMARANTHACÉES 52 Asparagus angolensis Bak. 145
Amaranthus gracilis Desf. ex Poir. 52 Asparagus drepanophyllus Welw. 146
AMARYLLIDACÉES 53 Aspilia k o t s c h ~ i(Sch. Bip.) Oliv. 50, 91
Ampelocissus pent,aphylla Gilg & Burret 243 Asystasia gangetica (Linn.) T. Anders. 48, 100- 102
Amphiblema sp. 154 Atractocarpa olyriformis Franch. 128
Amphimas ferrugineus Pierre ex Pellegr. 80 Atroxima afzeliana Stapf. 200
Amphimas pterocarpoides Harms 80, 238 Aubrevillea kerstirigii (Harms) Pellegr. 163
ANALARDIACÉES 54 Aucoumea klaineana Pierre 12-75
Anacardium occidentale Linn. 54 Autranella congolensis (de Wild.) A. Chev. 223
254 A. B O U Q U E T

Baillonela toxisperma Pierre 224 Blighia unijugata Bak. 221


Baissea axillaris (Benth.) Hua 63 Blighia welwitschii (Hiern) Radlk. 221
Balanophora 11 Boerhavia diffusa Linn. 115, 177, 188
BALANOPHORACÉES 71 Bolbistis gaboonensis (Hook.) Alston 247
BALSAMINACÉES 71 BOMBACACÉES74
Bambekea racemosa Cogn. 101 Bombax buonozenze P. Beauv. 74
Barteria fistulosa hlasters 28, 41, 152, 195, 196, 207 Bosquiea angolensis (Welw.) Ficalho 168
Barteria nigritiana Hook. f. 196 Brazzaeia congoensis Baill. 228
BÉGONIACÉES 72 Brazzaeia soyauxii van Tiegh. 228
Begonia mannii Hook. 72 Brenania brieyi (de Wild.) Petit 149, 206
Beilschmiedia gaboonensis (Meisn) Benth. & Hook. Bridelia atroviridis Mü11. Arg. 11, 19, 110
143 Bridelia ferruginea Benth. 19, 21, 99, 110, 244,
Berlinia grandiflora (Vahl) Hutch. & Dalz. 81 Bridelia grandis Pierre subs. puberula Léonard 110
Bertieria batesii Wernh. 205 Bridelia micrantha Baill. 19, 110
Bertieria loraria N. Hallé 205 Bridelia stenocarpa Mü11. Arg. 110
Bertieria macrocarpa Benth. 205 Brillantaisia patula T. Anders 48, 100, 102, 128
Bertieria subsessilis Hiern 206 BROMÉLIACEES 74
Bidens pilosa Linn. 92, 115 Buchholzia macrophylla Pax 20, 31, 78, 125
BIGNONIACRES 72 BURSÉRACÉE 75
Biophytum petersianum Klotz. 165, 183 Byrsocarpus poggeanus Schellenb. 98
BIXACÉES 73 Byrsocarpus sp. 98
Bixa orellana Linn. 73 Byrsocarpus viridis Schellenb. 98

Cajanus cajan (Linn.) Millsp. 186 CARYOPHYI,LACÉES 79


Calladium bicolor Ventenat 68, 129 Cassia absus Linn. 81
Calonchoba glauca (P. Beauv.) Gilg 126, 127 Cassia alata Linn. 81, 82, 244
Calonchoba welwitschii (Oliv.) Gilg, 126, 207 Cassia mannii Oliv. 82
Calvoa af sinuata Hook. f. 154 Cassia mimosoides Linn. 82
Camoensia maxima Welw. ex Benth. 186 Cassia occidentalis Linn. 82, 99, 130, 142, 170
Camptostyliis mannii (Oliv.) Gilg 126 Cassia spectabilis DC. 82
Campylospermum descoingsii Farron 11, 177 Cassytha filiformis Linn. 141
Campylospermiim dybovskii (v. T.) Farron 177 Catharanthiis roseus (Linn.) G. Don 63
Campylospermum elongatum (Oliv.) v. Tiegh. 177 Cathormion altissimum (Hook. f.) Hutch et Dandy
C a m p y l ~ s ~ e r m u rexcavatum
n (v. T.) Farron 178 163
Campylospermum
.. -
lecomtei (v. T.) Farron 178 Cayratia debilis (Bak.) Seesseng. 244
Campylospermiim reticulatum var. reticulatum Ceiba pentandra (Linn.) Gaertn. 74, 180
Farron 178 Celosia laxa Schum. & Thonn. 52
Campylospermum sulcatum (v. T.) Farron 178 Celosia trigyna Linn. 52
Campylostemon sp. 135 Celtis adolfi-friderici Engl. 238
Canarium schweinfurthii Engl. 26, 75 Celtis briyei de Wild. 238
Canna bidentata Bertoloni 32, 78 Celtis niildbraedii Engl. 238
CANNABINACÉES77 Cephaelis peduncularis Salisb. 207
Cannabis indica Linn. 77 Cephaelis sp. 207
CANNACÉES 78 Cephalonema polyandra K. Schum. 236
Canthium arnoldianum (de Wild. & Th. Dur.) Cercertis sp. 68
Hepper 206 CÉSALPINIACÉES 79
Canthium multiflorum (Schum. & Thonn.) Chaetocarpus africanus Pax 108, 111
Hiern 206 Chasmanthera welwitschii Troupin 160
Canthium sp. 207 Chassalia sp. 207
Canthium subcordatum DC. 207 Chazaliella sp. 207
CAPPARIDACÉES 78 CHENOPODIACÉES 87
Capsicum frutescens Linn. 230 Chenopodium ambrosoides Linn. 28, 87, 142
Carapa procera DC. 65, 156 Chevalierella congolensis A. Camus 128
CARICACÉES 79 Chlamydocola chlamydantha Bodard 232
Clilorophora excelsa Benth. & Hook. 116, 168, 174
Carica papaya Linn. 79, 84, 135
Carpolobia glabrescens Hutch. & Dalz. 200
Carpolobia lutea G. Don 137, 200, 201
. 202
Chlorophytum sp. 146
Christiania africana DC. 236 CONVOLVUCALI~ES99
Chrysanthellum americanum (Linn.) Valke 92 Cookeina sulcipes (Rerk) Kuntze 250
Chrysobalanus atocorensis A. Chev. 204 Copailera salikounda Heckel 82, 226
Chytrantus atroviolaceus Bak. f. 222 Corchorus olitorius Linn. 236
Chytrantus macrobotrys (Gilg) Exell 222 Corynanthe pachyceras K. Sclium. 208, 215
Cissampelos owariensis P. Beauv. ex DC. 160 Costus afer Ker. 110, 131, 137, 174, 190, 195
Cissus aralioides Planch. 40, 48, 131, 170, 244 Costus dewevrci de MTild.246
Cissus barberyana de Wild. & Th. Dur. 2ilt Costus af. gaboonensis J. Koechlin 246
Cissus barteri Planch. 244 Costus sp. 3 0 , 40, 58, 219
Cissus leonardi Dewit 244 Costus spectabilis K. Schum. 246
Cissus quadrangulaiis Linn. 245 Coula edulis Baill. 179
Cissus rubiginosa (Welw. ex Bak.) Planch. 245 Craibia sp. 186, 246
Citropsis articulata Willd. ex Spins. 219 Crassocephalum biafrae S. Moore 92
Citrullus vulgaiis Scliiad. 101 Crassoceplialum crepididoides (Benth.) S. Moore 93
Cleistopholis glauca Pierre ex E. & D. 58 Crassocephaluin rubens (Jacq.) S. Moore 93
Cleistopholis patens (Benth.) Engl. & Diels. 58 CRASSULACÉES 100
Clematis hirsuta Guill. Rr Perr. 201, 217 Craterispermuin laurinum Berith. 208
Clematis siniensis Fres. 202 Craterogyne kameruniana (Engl.) Lanjouw 168
Cleome rutidosperma DC. 7 8 Craterosiphon af. montanuin Donke 235
Clerodendron buchholzii Gürke 2fi0 Crinum purpurascens Herb. 53
Clerodendron erectum de Wild. 240 Crinuln sp. 110
Clerodendron fuscum Güike 240
Crossopteryx febrifuga Benth. 208
Clerodendron spinescens Gürke 241
Crotalaria ononoides Benth. 186
Clerodeiidron splendens G. Don 241
Crotalaria retusa Linn. 186
Clerodendron welwitsichii Gürke 241
Croton liauinanianus J. Léonard 65, 111, 140, 204
Cnestis ferruginea DC. 98
Coelocaryon preussii Warb 13, 173 Croton longiracemosus Hutch. 112
Cogniauxia podoleana Baill. 6 5 , 101 Croton mayumbensis J . Léonard 111
Cola acuminata (P. Beauv.) Schott. & Endl. 131, Croton sp. 112
201, 232 CRYPTOGAMES VASCULAIRES 247
Cola brevipes K. Schum. 232 Ctenitis protensa (Afz.) Cooper 247
Cola gabonensis Masters 232 CUCURBITACBES 101
Cola hispida Brenan & Keay 233 Cucurbita pepo Linn. 102
Cola mahoundensis Pellegr. 233 Culcasia scandens P. Beauv. 68
Cola verticillata (Thonn.) Stapf. ex A. Chev. 233 Culcasia yangambiensis Louis & Mul. 69
Coleotrype laurentii I<. Schum. 90 Cyathea mainiana Hook. 248
Colletoecoma dewevrei (de Wild.) Petit 208 Cyclosorus oppositifolius (HK.) Tard. 248
Colocasia sp. 68 Cycnium camporum Engl. 228.
CORIBRETACÉES87 Cylicodiscus gabunensis Harms 72, 164
Combretodendron africanum (Welw. ex Benth. & Cymbopogon citratus Linn. 128
Hook.) Exell 121, 131, 14ft Cymbopogon densiflorus (Steud.) Stapf. 128, 142
Combretum carringtonianum Exell & Garcia 87 Cyathula achrysantoides Moq. 5 3
Combretum platypterum Hutch. & Dalz. 88, 137 Cyathula prostata (Linn.) Blume 53
Combretum racemosum P. Beauv. 88, 89 Cynometra ananta Hutch. 82
Conibretum sp. 89 Cynometra mannii Oliv. 83
COMMELINACÉES90 Cynometra sp. 83
Commelina nudiflora Linn. 90 CYPÉRACGES 103
COMPOSÉES 91 Cyperus articulatus Linn. 103, 125
CONNARACÉES97 Cyrtosperma senegalense Engl. 69

Dacryodes edulis G. Don 7 6 , 234 Daiiiellia af. pynaertii de Wild. 83


Dacryodes Iieterotricha (Pellegr.) H. J. Lam. 7 6 Daniellia sp. 83
Dacryodes klaineana (Pierre) H. J. Lam 76 Deidamia clematoides Harms 135
Dacryodes le testui H. J. Lani 76 Desbordesia glaucescens (Engl.) v. Tiegh. 140
Dacryodes rnacrophylla (Oliv.) II. J. Lam 7 6 Desmodium abyssinicum Hutch. & Dalz. 177
Dacryodes pubescens H. J. Lam 76 Desmodium adscendens (Schwartz) DC. 187
Dalbergia hostilis Benth. 186 Desmodium asperum Desv. 187
Dalbergia saxatilis Hook. f. 187 Desmodiurn fructiculosuin Halp. 187
Dalhousia africana S. Moore 187 Desmodium salicifolium (Poir.) 1)C. 188
256 A. B O U Q U E T

L)esmodium tortuosum (Sw.) DC. 188 DIOSCORÉACÉES 106


Desmodium velutinum (Willd.) DC. 188 Dioscorea dumetorum Pax 106
Desplatzia chrysochlamys Mildbr. & Burret 236 Dioscorea praehensilis Benth. 106
Desplatzia deweri (de Wild. & Th. Dur.) Biirret 236 Dioscorea smilacifolia de Wild. 107
Dewevrea bilabiata Micheli 188 Diospyros alboflavescens (Gürke) J. White 107, 108
Dialium englerianum Henriques 83 Diospyros bipendcnsis Gürke 107
Dialium gossweileri Bak. 83 Diospyros crassiflora Hiern 107
Dialium guineense Willd. 83 Diospyros hoyleana F. White 107
Dialium pachyphyllum Harms 84 Diospyros physiocalycina Gürke 107
Dichaetantera strigosa Jacques-Félix 155 Diospyros suaveolens Gürke 108
DICHAPÉTALACÉES 104 Diospyros vermoesenii de Wild. 108
Dichapetalum af. angolense Chotat 104 Dischistocalyx hirsutus C. B. Clarke 49
Dichapetalum af. dewevrei de Wild. 104 Discoglypremna caloneura (Pax) Prain. 112
Dichapetalum af. griseisepalum de Wild. 104 Dissotis brazzei Cogn. 155
Dichapetalum lugae Th. Dur. & de Wild. 104 Dissotis rotundifolia Triana 81, 155
Dichapetalum subcordatum Engl. 104 Distemonanthus benthamianus Baill. 84, 226
Dichostemna glaucescens Pierre 112 Donella pruniformis Pierre 22't
Dichrocephala integrifolia (Linn. f.) O. Ktze. 93 Donella welwitschii Aubr. & Pellegr. 224
Dichrostachys glomcrata (Porske) Chiov. 133, 164, Dorstenia elliptica Bureau 169
Dicliptera verticillata (Forsk.) C. Christ. 49 Dorstenia psilurus Welw. 169
Dicranolepis baertsiana de Wild. 235 Dovyalis sp. 127
Dicranolepis soyauxii Engl. 235 Dracoena arborea Link. 146
Digitaria sp. 129 Dracoena letestui Pellegr. 146
DILLÉNIACÉES 105 Dracoena mayumbensis Hua 146
Dinophora spenneroides Benth. 155, 250 Dracoena reflexa Lam. var. nitens Bak. 146
Dioclea refexa Hook. f. 188 Drymaria cordata (Linn.) Willd. 79
Diodia scandens Swartz 209 Drypetes capillipes (Pax) P a x & Hoff. 112
DIONCHOPHYLLACÉES 105 Drypetes gossweileri S. Moore 19, 113, 119, 198
Dionchophylluni tholloni Baill. 105 Drypetes sp. 113
Dioscorea 28 Duboscia macrocarpa Boscq. 237
Dioscorea bulbifera Linn. 106 Duvigneaudea iiiopinata J. Léonard 113

E
EBÉNACÉES 107 Erigeron floribundus (H. B. & K.) Sch. Bip. 93
Eclipta prostata (Linn.) Liiin. 93 Eriococlum microcarpuin Radlk. ex de Wild. 222
Elaeis guineensis Jacq. 184 Erioserna glomeratum (Guill. & Perr.) Hook. f. 188
Elaephorbia drupifera (Thonn.) Stapf. 28, 114 Eriosema sporaloides (Lam.) G. Don 189
Eleusine indica (Linn.) Gaertn. 129 Eriospermum sp. 157
Embelia guineensis Bak. 175 Erythrina sp. 189
Emilia coccinea (Sims) G. Don 93, 121, Erythrococca chevalicri (Beille) Prain. 114
Enantia chlorantha Oliv. 28, 58, 180, 193 Erythrococca welwitschiana (Mü11. Arg.) Prain 214
Endodesrnia calophylloides Benth. 137 Erythrophleum guinecnse G. Don 26, 28, 31, 84,
Englerina gabonensis (Engl.) Balle. 152 105, 150, 230, 250
Englerophytum sp. 224 Eugenia sp. 175
Entada gigas Fawcett & Rendle 26, 164 Eupatorium africanum Oliv. & Hiern 94
Entandrophragma angolense C. DC. 13, 157 EUPHORBIACÉES 42, 108
Entandrophragma candollei IIarms 157 Euphorbia cervicicornu Baill. 114
Entandrophragma cyliiidricum (Sprague) Sprague 157 Euphorbia hermantiana Lernaire 115
Entandrophragma pallustre Staner 157 Euphorbia hirta Linn. 114
Entandrophragma utile Sprague 157 Euphorbia thymifolia Linn. 115
Eragrostis ciliaris (Linn.) Link. 129 Euphorbia tirucalli Linn. 115
Ercmospatha cabrae de Wild. 184 Euphorbia tisserantii Chev. & Sillans 215
Eremospatha haullevilleana de Wild. 184 Euphorbia af. unispina N. E. Br. 115

Fadogia cienkowskii Scheinf. 209 Fagara viridis A. Chev. 220


Fagara dinklagei Engl. 219, 220 Ficus anomani Hutch. 169
Fagara laurentii de Wild 220 Ficus af. capensis Thunb. 169
Fagara lepreurii (Guil. & Perr.) Engl. 219, 220 Ficus af. congensis Engl. 169
Fagara macrophylla Engl. 20, 158, 220 Ficus cyathistipulata Warb. 169
Ficus exasperata Vahl 130, 136, 170 Ficus wildemaniana Warb. 171
Ficus mucuso Welw. ex Fic. 170 Fillaeopsis discophora Harms 164
Ficus recurvata de Wild. 170 FLACOURTIACJ~ES126
Ficus sp. 39, 171 Friesodielsia grandiflora (Boutique) Steenis 59
Ficus thonningii Blume 39, 170 Funtumia africana Stapf. 63
Ficus urceolaris Welw. ex Hiern 170 Funtumia elastica Stapf. 63
Ficus vogeliana Miq. 171

Gaertnera paniculata Benth. 118, 209 Geophila repens (Linn.) 1. M. Johnston 210
Ganibeya africana (Don ex Bak.) Pierre 225 Gilbertiodendron dewevrei (de Wild.) J. Léonard
Gambeya lacourtiana (de Wild.) Aubr. & Pellegr. 225 12, 13, 84
Gambeya lungi (de [Vild.) Aubr. & Pellcgr. 225 Gilbertiodendron klainei (Pierre) J. Léonard 84
Gambeya perpulchra (Milldbr.) Aubr. & Pellegr. 225 Gloriosa superba Linn. 147
Gambeya subnuda (Bak.) Pierre 225 Glyphaea brevis (Spreng.) Monachino 237
Ganoderma sp. 250 GNÉTACÉES 131
Ganophyllum giganteurn (A. Chev.) Haumaii 222 Gnetiim africanum Welw. 131
Garcinia epunctata Stapf. 132 Gnetum buchholzianum Engl. 131
Garcinia huillensis Welw. ex Oliv. 12, 132 Gossypiuin sp. 152
Garcinia kola Hecliel 40, 127, 132, 141 Gouania longipetala IIemsl. 202
Garcinia mannii Oliv. 133 GRAMINOES 128
Garcinia ovalifolia Oliv. 133 Grilfonia physocarpa Baill. 85
Garcinia polyantha Oliv. 133 Griffonia tessmanii de Wild. 85
Garcinia punctata Oliv. 133 Grossera macrantha Pax 116
Garcinia smeathmanii Oliv. 133 Guarea cedrata (A. Chec.) Pellegr. 157
Garcinia sp. 13, 133 Guarea af. thomsonii Sprague & Hutch. 158
Gardenia jovis-tonnantis (Welw.) Hiern 209 Guibourtia demeusii (Harms) J. Léonard 13, 85
Geophila af. afzelii Hiern 209 GUTTIFÈRES 131
Geophila renaris de Wild. & Th. Dur. 210 Gynandropsis pentaphylla DC. 78

Haeinantlius sp. 54 Hippocratae myriantha Oliv. 135


HAEMODORACÉES134 Homalium inacropterum Gilg 221
Hannoa klaineana Pierre ex Engl. 229 Hoslundia opposita Vahl 142
IIarungana madagascariensis Lam. ex Poir. 21, 111, Hua gabonii Pierre 19, 235
121, 137, 210, 250 Hugonia macrophylla Oliv. 147
Haumania danckelmaniana M. Redh. 153, 231 Hugonia platysepala Welw. ex. Oliv. 105, 147
Ileinsia critina (Afz.) Taylor 210 HUMIRIACEES 136
IIeisteria parvifolia Smith. 135, 180 Hunteria mayumbensis M. Pichon 63
Ileisteria zimmereri Engl. 180
HYDROCHARITACÉES 137
Hclichrysuin mechowianum Klatt 94
IIydrocotyle bonariensis Lam. 182
Ilelixanthera mannii (Oliv.) Danser 152
Hylodendron gabunense Taub. 85
HERNANDIACÉES135
Hernandradenia mannii Stapf. 98 Hymenocardia acida Tul. 21, 116, 120, 160, 167
Hexalobus crispiflorus A. Rich. 59 Hymenocardia ulmoides Oliv. 11, 116, 168
Hibiscus esculentus I.inn. 152 Hypeastrum equestre 54
Ilibiscus rostellanus Guill. & Perr. 152 HYPÉRICACÉES 137
Hibiscus sabdariffa Linn. 152 Hypolytrum heteromorphum Nelmes 103
Hibiscus surattensis Linn. 153 Hyparrhenia 12
Hilleria latifolia (Lam.) H. Walb. 199 Hyptis lanceolata Poir. 142
HIPPOCRATÉACÉES 135 Hyptis suaveolens Poir. 142

LCACINACÉES138 Impatiens irvingii Hook. f. 71


Icacina mannii Oliv. 138 Impatiens macroptera Hook. f. 71
Illigera pentaphylla Welw. 135 Impatiens niamniamensis Gilg 72
A. B O U Q U E T

Imperata cylindiica (Linn.) P. Beauv. 129 Ipomea obscura (Linn.) Ker-Gawl. 100
Indigofera capitata Kotschy 189 Ipomea patatas Linn. 99
Indigofera congesta Welw. ex Bak. 189 Ipomea quamoclit Linn. 100
Indigofera dendroides Jacq. 189 IRIDACRES 139
Indigofera hirsuta Linn. 189 IRVINGIACÉES 140
Ingonia digitata (Masters) Bobard 233 Irvingia gabonensis Baill. 140, 180
Iodes africana Welw. ex Olid. 138, 217 Irvingia grandifolia Engl. 140, 238
Iodes klaiiieana Picrre 138 Irvingia smithii Hook. f. 141
Ipomea involucrata P. Beauv. 99 Isolona seretii de Wild. 59

Jateorhiza macrantha (Hook. f.) Exell & Mendonça Justicia extensa T. Anders 49
160 Justicia insularis T. Anders 49
Jatropha curcas Linn. 116

Kalanchoe lateritia Engl. 100 Kigelia africana Benth. 72


Kalanchoe pinnata Pers. 100 Klainedoxa gabonensis Pierre ex Engl. 12, 141
Kalanchoe sp. 40, 49, 61, 73, 100, 191 Kolobopetalum auriculatum Engl. 160
Khaya ivorensis A. Chev. 158 Kolobopetalum chevalieri (H. & D.) Troupin 160
Keayodendron brideloides Léandri 117 Kyllinga polyphylla Milld. 103

L
LABIACÉES 141 Leptoderris af. hypargyrea Dunn. 189
Lactuca capensis Thunb. 94 Leptoderris nobilis Dunn. 189
1,actuca schulzeana Büttn. 94 Leptonychia batangensis (C. H. Wright) Burret 233
I'agenaria breviflora (Benth.) Roberty 102 Letestua durissima (A. Chev.) H. Lec. 226
Lagenaria siceriara (Molina) Stand]. 102 Leucoena glauca Benth. 165
Laggera heudelotii C. D. Adams 94 L I L I A C ~ E S145
Landolphia af. foretaina (Pierre) M. Pichon 63 Limaciopsis loangensis Engl. 160
Landolphia lanceolata (K. Schum.) Piclion 64 LINACÉES 147
Landolphia owariensis P. Beauv. 64 Lindackeria dentata Gilg 127
Landolphia subrepanda (K. Schum.) Pichon 64 Lindackeria poggei Gilg 127
Lannea welwitschii (Hiern) Engl. 54, 193 Lindernia diffusa Wettst. 228
Laportea aestuans (Linn.) Chew 195, 239 Lingelsheimia sp. 117
Laportea ovalifolia (Schum. & Thonn.) Chew 239 Lippia adoensis Hoscht. 24
LAURACÉES 143 Loeseneriella clematoides (Loes) R. Wilczek ex
Lasianthera africana P. Beauv. 139 Hallé 136
Lasiodiscus fasciculaflorus Engl. 202 LOGANIACÉES 148
Lasiodiscus marmoratus C. H. Wright 202 Lomariopsis guineensis (Und.) Alston 248
Lecanodiscus cupanioides Planch. 223 Lomariopsis hoederacea Alston 248
LECYTIIIDACÉES 144 Lomariopsis palustris (H. K.) Mett. 248
LEEACÉES 145 Lophira alata Banks ex Caertn. f. 12, 13, 167, 178
Leea guineensis G. Don 145 LORANTHACÉES 152
Lentana camara Linii. 84, 241 Loudetia demeusii 12
Leocus africaiius (Bak. ex Sc. Elliot) J. K. Morton Lovoa trichilioides Harms 158
142 Ludwigia africana (Brcnan) Hasa 182
Leonotis nepelifolia, var. africana J. K. Morton 142 Ludwigia sp. 182
LEPIDOBOTHYACÉES 145 Luffa cylindrica Linn. 102
Lepidobotrys staudtii Engl. 145 Lygodium smithianum Presl 248

Macaranga 13, 32, 129 Macroberlinia bracteosa (Benth.) Hauman 85


hlacaranga angolenzis Mü11. Arg. 117 Maesa lanceolata Forsk. 175
hlacaranga barteri Mü11. Arg. 117, 174 Maesobotr~a barteri (Baill.) Hutch. & Dalz. 116
Macaranga monandra Mü11. Arg. 117 Maesobotrya cordulata J. Léonard 118
Macaranga spinosa Mü11. Arg. 118 Maesobotrya dunesii (Pax) Hutch. 118
Maesobotrya floribunda Benth. var vermeuleni (de Mikania cordata (Blum. f.) B. L. Rob. 95
Wild.) J. Léonard 119 Milletia barteri (Benth.) Dunn 190
Maesopsis eminii Engl. 202 hfilletia bicolor Dunn 190
Mallotus subulatus Müll. Arg. 119 Milletia congolensis de Wild. & Th. Dur. 190
hfallotus oppositifolius hfü11. Arg. 119 Milletia drastica Welw. ex Bak. 190
Malouetia heudelotti DC. 64 Milletia eetveldeana (de Wild.) Hauman 191
MALVACÉES152 Milletia elskensii de Wild. 190
hfammea africana G. Don 132, 134 hlilletia laurentii de Wild. 70, 191
Manguifera indica Linn. 55 Milletia sanagana Harms 191
Maniho t utilissima Pohl. 119 Alilletia versicolor Welw. ex Baker 191
hfanilkara koechlini Aubr. & Pellegr. 226 MIMOSACÉES 162
hlanilkara af. lacera (Bak.) Dubard 226 Mimosa pudica Linn. 165, 212
Manilkara microphylla Aubr. & Pellegr. 226 Miralibis jalapa 177
Manilkara pellegriniana Tisserant & Sillans 226 Mitracarpum scabrum Zucc. 211
hlanniella gustavi Reichb. f. 183 Mitracarpum verticillatum Vahl. 211
hfanniophytum fulvum Mü11. Arg. 119, 162, 192, Mitragyna ciliata Aubr. & Pellegr. 211
193 Mitragyna stipulosa (DC.) O. Ktze. 12, 184, 211
lllanotes pruiiiosa Gilg 98 MOLLUGINACÉES167
hIaprounea africana Mü11. Arg. 11, 120, 167 Mollugo nudicaulis Lam. 167
hlaprouiiea membranacea Pax & K. Hoffm. 120 hioinordica cliarantia Liiin. 49, 52, 102, 231
MARANTACÉES13, 30, 39, 58, 153, 221 Mondia whitei (IIook. f.) Skeels 70, 109
Marantochloa congensis Léonard & Mullenders 153 Monodora angolensis Welw. 59
hlarantochloa congeiisis, var. pubescens Léonard & Monodora myristica (Gaertn.) Dunal40,59,93,122,203
Mull. 154 ~IORACÉES 168
Markhamia sessilis Spargue 73 Morinda lucida Benth. 102, 108, 111, 144, 211
Massularia acuminata (G. Don) Bullock ex Hoyle 210 Morinda morindoides (Bak.) Milne-Redhead 20, 212
Megaphrynium trichogynum J. Koechlin 154 Morinda titanophylla E. Petit 212
MÉLASTOMATACÉES1 5 ~ Mostuea brunonis Didr var. brunonis Leeuwenberg
MELIACÉES 13, 156 149
Memecylon af. guineense Keay 155 Mostuea hirsuta Baill. ex Bak. 149
Memecylon sp. 156 Mostuea sp. 149
MENISPERMACÉES 160 Alucuna pruriens (Linn.) DC. 192
Merremia tridentata (Linn.) Hal. subs. angustifolia MUSACÉES 173
(Jacq.) van Vosjst. 100 Musa sp. 173
hlicroberlinia brazzavilliensis A. Chev. 86 Musanga smithii R. Br. 116, 171, 172, 237
Micrococca mercurialis Benth. 87, 115, 120, 198, 183 Mussaenda arcuata Lam. ex Poir. 212
Microdesmis haumaniana J. Lbonard 120 Mussaenda erythrophylla Schum. S( Thonn. 212
Microdesmis puberula IIook. f. 78, 120, 137, Mussaenda polita Hiern 216
17&, Myrianthus arboreus P. Beauv. 20, 39, 40, 171, 172
Alicrodesmis sp. 120, 131 MYRISTICACÉES 173, 193, 241
Microglossa pyrifolia (Lam.) O. Ktze. 95 AIYRSINACÉES175
hlicrosorium punctatum (Linn.) Cop. 2't8 MYRTACÉES 175

Nauclea diderichii (de Wild.) Merrill 211, 212 Newbouldia laevis (P. Beauv.) Seein. 73
Nauclea latifolia Sm. 133, 213 Nicotiana tabaccum Linn. 131, 230
Nauclea vanderguchtii (de Wild.) Petit 213 N Y C T A C I N A C ~ E S 176
Neoboutonia africana Müll. Arg. 121 Nymphaea lotus Linn. 137, 177
Keoboutonia canescens Pax 121 NYMPHÉACÉES 177
Nephrolepis bisserata (S. W.) Scliott. 248

Ochna afzelii R. Br. ex Oliv. 131, 178, 179 Ocimum 27, 28, 49, 87, 100, 142, 198
Ochna arenaria de Wild. & Th. Dur. 179 Ocimum basilicum Linn. 142
Ochna calodendron Gilg & Mildbr. 179 Ocimum canum Sims 142,143
OCHNACÉES 177 Ocimum gratissimurn Linii. 143
Ochna pulchra Hook. f. 179 Odyendya gabonensis Pierre 229
Ochtocosmus dewevrei (Engl.) de Wild. 148 OLACACÉES 177
260 A. BOUQUET

Olax latifolia Engl. 180 Ongokea gore (Hua) Pierre 100, 180, 1 8 1
Olax subscorpioidea Oliv. 181, 207 OPILIACÉES 183
Olax triplinervia Oliv. 181 ORCHIDACÉES 183
Olax viridis Oliv. 110 Ottelia lancifolia Ricli. 137
Olax Wildemanii Oliv. 1 8 1 Ottelia ulvifolia Walp. 137
Oldenlandia affinis (Roem. & Schult.) DC. 213 OXALIDACÉES 183
OMBELLIFÈRES 182 Oxalis corniculata Linn. 183
Omphalocarpuni elatuin Miers 226 Oxyanthus laurentii de Wild. 213
Omphalocarpum letestui Aubrev. & Pellegr. 226 Oxyaiithus schumannianus de Wild. & Th. Dur. 214
Omphalocarpum procerurii P. Beauv. 226 Oxyanthus speciosus DC. 214
ONAGRACÉES 182 Oxyanthus unilocularis Hiern 214
Onchoba spinosa Forsk. 127

Pachyelasma tessmannii Harms 86 Pentadesma butyracea Sabine 134


Pachypodarithium staudtii Engl. & Diels. 60 Pentadiplendra brazzeana Baill. 21, 28, 100, 113,
Pacliystella brevipes (Bak.) Engl. 227 198, 210, 244
Palisota ambigua Clarke 90, 195 PENTADIPLENDRACEES 198
Palisota schweinfurthii Clarke 90 Peponium vogelii (Hook. f.) Engl. 102
Palisota sp. 90, 173, 219 Persea americana Mill. 144
PALMACÉES 184 Peucedanum fraxinifolium Hiern 182
Panax victoriae André 69 Phaeoneuron dicellandroides Gilg 156
PANDACEES 184 PHALLOIDÉES 250
Panda oleosa Pierre 184 Phallus sp. 250
Pandiaka sp. 53 Phaseolus lunatus Linn. 192
PAPILIONACÉES 185 Phaulopsis poggei (Lindau) Lindau 49
Pariiiari congoensis F. Didr. 204 Phyllanthus amarus Schum. & Thonn. 121
Parinari gabunensis Engl. 204 Phyllanthus discoideus (Baill.) Mü11. Arg. 121, 122
Parinari glabra Oliv. 204 Phyllanthus muellerianus (O. Kuntze) Exell 122
Parinari kerstingii Engl. 204 Phyllanthus polyanthus Pax 122
Parinari pygmeum A. Chev. 11, 204 Phyllanthus sp. 119, 121, 122
Parkia bicolor A. Chev. 165 Physostigma venosum Balf. 192
Parkia filicoîdea Welw. 165 PHYTOLACCACÉES 199
Paropsia brazzeana H. Bn. 11, 196, 197 Phytolacca dodecandra 1'Herit. 143, 199
Paropsia greiwoides Welw. ex Masters 197 Picralima nitida (Stapf.) Th. & H. Dur. 63, 64
Paropsia guineensis Oliv. 197 PIPERACEES 199
Parquetina nigrescens (Afz.) Bullock 66, 70 Piper guineense Schum. & Thonn. 112, 195, 199
Paspalum conjugatum Berg. 129 Piper umbellatum Linn. 171, 200
Paspalum scrobiculatum Linn. 129 Piptadeniastrum africanum (Hook. f.) Brenan 28,
PASSIFLORACÉES 194 32, 105, 121, 131, 166, 168, 207
Passiflora edulis Sims 197 Placodiscus leptostachys Radllc. 223
Passiflora foetida Linn. 197 Plagiosiphon iongistyl"s (Hutch. & Dalz.) J. Léonard
Passiflora quadrangularis Linn. 197 86
Paullinia pinnata Linri. 223 Plagiostyles africana (Mü11, Arg.) Prain 61, 100,
Pauridiantha callicarpoides (IIiern.) Brem. 214 122. 125
Pauridiantha canthiiflora Hook. f. 214 ~ l a t o s t o m aafricanum P. Beauv. 143
Pauridiantha dewevrei (de Wild, & Th. Dur.) Brem. Platycerium angolense Welw. ex H. K. 249
214 Platycerium stemaria (P. Beauv.) Desv. 249
Fauridiantha pyramidata (Kr.) Brem. 215 Platysepalum vanderystii de Wild. 192
Pausiiiystalia macroceras (K. Schum.) Pierre 208, 215 Platysepaliim af. violaceum Welw. ex Bak. 192
Pavetta dolichosepala Hiern 215 Pobeguinea 12
Pavetta hispida Hiern 215 Poggea kamerunensis Gilg 128
PÉDALIACÉES 198 Polyalthia suaveolens Engl. & Diels. 20,58, 59,60,180
Penianthus longifolius Miers 160 193
Pennicetum hordeoides Stand. 129 Polycephalium integrum de Wild. & Th. Dur. 139
Pennicetum polystachya (Linn.) Schult. 130 Polyceratocarpa vermoesenii Roh & Ghesq. 60
Pennicetum purpureum Schum. 130 Polygala acicularis Oliv. 201
Pentaclethra eetveldeana de Wild. & Th. Dur. 116, POLYGALACÉES 200
117, 165, 166, 168 POLYGONACÉES 201
Pentaclethra macrophylla Benth. 40-153, 166 POLYPORÉES 250
Yorterandia cladantha (K. Schum.) Keay 215 Psychotria gabonica IIiern 216
PORTULACACÊES 201 Psychotria gilletii de Wild. 216
Portulaca oleracea Linn. 201 Psychotria oddonnii de Wild. (Chazaliella sp.) 207
Pouzolzia denudata de Wild et Th. Dur 239 Psychotria venosa (Hiern) Petit 21 6
Pouzolzia guineensis Benth. 79 Psychotria vogeliana Benth. 217
Pseudarthria hookeri Wight & Wak. 192 Pteleopsis af. habeensis Aubr. 89
Pseuderanthemum ludovicianum (Bütt.) Lind. 50 Pteleopsis hylodendron Mildbr. 89
Pseuderanthemum tunicatum (Afz.) W-Redh. 50 Pteridium aquilinum (Linn.) Külin 237, 249
Pseudochinolaena polystachya (K. BK.) Stapf. 130 PTÉRIDOPHYTES 247
Pseudomussaenda stenocarpa (Hiern) Petit 216 Pteris acanthoneura Alston 249
Pseudosabicea mildbraedii (Wernh.) N. Hallé 216 Pterocarpus soyauxii Taub. 193
Pseudosabicea mildbraedii (Wernh.) N. Hallé var. Pterocarpus sp. 20, 40, 193
dubia N. Hallé 216 Pterocarpus tinctorius Welw. 193
Pseudospondias microcarpa (A. Rich.) Engl. 55 Pueraria javanica Benth. 193
Psidium guayava Linn. 176 Pycnanthus angolensis (Welw.) Warb. 17'1
Psophocarpus palustris Desv. 160, 193 Pycnobotria nitida Benth. 65
Psorospermum febrifugum Spach. 138 Pycnocoma chevalieri Beille 123
Psorospermum tenuifolium Hook. f. 138 Pycnocoma minor Miill. Arg. 123
Psychotria djumaensis (de Wild.) var. djuniaensis Pyrenacantha staudtii (Engl.) Engl. 139
Petit 216 PYRENOMYCJ~TES250

Quassia africana (Baill.) Baill. 20, 39, 229 Quisclualis latiolata (Engl. & Diels) Exell 89
Quisqualis hiensii (Engl. & Diels) Exell 89

Radlkofera calodendra Gilg 223 Ricinus communia Linn. 124


Raphionacme brownei Scott Elliot 70 Rinorea af. dentata O. Ktze. 243
Rauvolfia obscura K. Schum. 65, 66, 97 Rinorea elliotii Engl. 243
Rauvolfia rosea K. Schum. 65 Rinorea af. longicuspis Engl. 243
Rauvolfia vomitoria Afz. 65, 66, 102 Rinorea af. welwitschii Oliv. 243
Renealmia africana (K. Schum.) Benth. 247 Ritchiea aprevaliana Wilczek 79
Renealmia congoensis Gagnep. 247 Ritchiea duchesnei (de Wild.) Keay 79
Renealmia sp. 129, 241, 247 Ritchiea fragrans R. Br. 79
RENONCULACÉES 201 ROSACÉES 203
Rhabdophyllum arnoldianurn var arnoldianum Far- Rothmannia hispida (K. Sclium.) Fayerling 217
ron 179 Rothmannia lugae (de Wild.) Keay 217
Rhabdophyllum calophyllum (Oliv.) v. Tiegh. 179 Rothmannia macroptera (Hiern) Keay 217
Rhabdophyllum welwitschii van Tiegh. 179 Rothmannia octomera Bentli. & Hoolc. f. 217
RHAMNACEES 202 Roureopsis obliquifoliolata (Gilg) Schellenb. 99, 195
Rhaphidiocystis jeffreyana R. & A. Fernandez 103 RUBIACÉES 205
Rhektophyllum mirabile N. E. Br. 31, 48, 69 Rurnex maderensis Lowe 201
RIIIZOPHORACÉES 203 RUTACÊES 219
Rhopalopilia pallens Pierre 183 Rutidea glabra Hiern 217
Rhynchelytrum amesthysteum Chiov. 12, 130 Rutidea schlechteri K. Schum. 217
Ricinodendron heudelotii Pierre ex Pax var. afri- Rutidea sp. 218
canum Léonard 123

Saba florida (Benth.) Bullock 66 Salacia sp. 136


Saccharum officinarum Linn. 119, 132, 198 Samanea dincklagei (Harms) Keay 167
Sacoglottis gabonensis (Baill.) Urb. 12, 136 SAMYDACÉES 221
Salacia chlorantha Oliv. 136 Sanseveria sp. 53, 134
Salacia debilis (G. Don) Walp. 136 Santira trimera (Oliv.) Aubr. 77
Salacia nitida (Benth.) N. E. Brown 136 Sapium cornutum Pax, 124, 137
262 A. BOUQUET

Sapium ellip ticum Pax 124 Solenostemon monostachys (P. Beauv.) Briq. 143
SAPINDACÉES 222 Sopubia simplex Hoscht. 228
SAPOTACRES 223 Sorindea sp. 20, 55
Scaphopetalum amoenum A. Chev. 233 Spathodea campanulata P. Beauv. 73
Scaphopetalum blackii K. Schum. 23h Spigelia anthelmia Linn. 151
Scaphopetalum macranthum IC. Schum. 234 Spilanthes acmella (Linn.) Murr. 95
Schumanniophyton hirsutum (Hiern) Good 218 Spondianthus preussii Engl. 124
Schumanniophyton magnificum var. trimerum (R. Spondias monbin Linn. 55
Good) N. Hallé 21, 218 Staudtia capitata Warb. 174
Schumanniophyton sp. 218 ~tenochloenamildbraedii Brausse 249
Schwenkia americana Linn. 131, 133, 230 Stephania laetificata (Miers) Benth. 161
Scleria barteri Boeck. 104 STERCULIACÉES 232, 234
Scleria induta Turrill 103 Sterculia tragacantha Lindl. 13, 234
Scleeria iostephana Nelmes 103 Stipularia africana P. Beauv. 219
Sclerochiton nitidus (S. Moore) C. B. Clarke 50 Streptogyne gerontogaea Hook. f. 131
Scorodophleum zenkeri Harms 86, 136, 155 Strombosia grandifolia Hook. f. 181
Scoparia dulcis Linn. 29, 131, 228 Strombosia glaucescens Engl. 181
Scottelia coriacea A. Chev. ex Hutch. & Dalz. 128 Strombosiopsis tetranda Engl. 182
SCROPHULARIACÉES 228 Strophantus gratus (Hook.) Franch. 66, 70
Scyphocephalium ochocoa Warb. 174 Strophantus sarmentosus DC. 66
SCYTOPÉTALACÉES 228
Strychnos aculeata Solered 149, 158
SELAGINELLAC~ES249
Strychnos camptoneura Gilg & Busse 149
Selaginella myosurus (S. W,) Alston 131, 249
Strychnos coculloides Bak. 12, 150, 189
Sesamum indicum Linn. 142
Setaria barbata Kunth. 130 Strychnos cuniculata Leenwenberg 151
Setaria chevalieri Stapf. ex. A. Chev. 48, 130, 170 Strychnos icaja Baill 26, 28, 31, 150, 230
Setaria af. megaphylla Dur. & Schinz. 130 Strychnos innocua 12
Sherbournia bignoniiflora (Welw.) Hua 218 Strychnos af. longicaudata Gilg 151
Sherbournia sp. 195, 218 Strychnos pungens Soler. 151
Sherbournia streptocaulon (K. Schum.) Hua 218 Strychnos scheffleri Gilg 151
Sida acuta Burm. f. 153 Strychnos af. tchibangensis Pellegr. 151
Sida cordifolia Linn. 153 Strychnos af. tricalysioides Hutch. & J. B. Moss 151
Sida stipularia Cav. 153 STYRACACÉES 234
SIMARUBACÉES 229 Swartzia fistuloides Harms 86
S M I L A C A C ~ E S229 Symphonia globulifera Linn. f. 134
Smilax kraussiana Miers. 229 Synclisia scabrida Miers 161
SOLANACÉES 229 Synedrella nodiflora Gaertn. 95
Solanum anomalum Thonn. 230 Synsepalum dulcificum Baill. 227
Solanum dasyphyllum Schum. & Thonn. 231 Synsepalum sp. 227
Solanum incanum Linn. 231 Synsepalum subcordatum de Wild. 227
Solanum nigrum 1,inn. 102, 153, 231 Syrrhenema fasciculata Miers 161
Solanum sp. 52, 141 Syzygium brazzavilliense Aubr. & Pellegr. 176
Solanum torvum Swarty. 231 Syzygium guineense (Willd.) DC. 176
Solenostemon latifolius J. K. Morton 143, 210 Syzygium rowlandii Sprague 176

Tabernaemontana crassa Benth. 66, 67, 207 Tetrapleura tetraptera ('i'honn.) Taub. 167, 226
Tabernanthe iboga Stapf. 67 Tetrnchidium didynostemon Pax & Hook. 104, 112,
Talinum triangulare (Javq.) Willd. 201 124, 138
Tapura bouquetiana N. Hallé & H. Heine 105 Tetrochidium congolense J. Léonard 124
Tarenna klaineana Pierre 219 Thaumatococcus danielli Benth. 154
Telosma sp. 70 Thecacoris lucida Hutch. 125
Tephrosia barbigera Welw. ex Bak. 193 Thomandersia butayei de Wild. 50
Tephrosia vogelii Hook. f. 100, 158, 194, 204 Thomandersia congolana de Wild. & Th. Dur. 50
Terminalia superba Engl. & Diels 13, 89 Thomandersia heinsii de Wild. & Th. Dur. 50, 153,
Tetracera alnifolia Willd. 105 231
Tetracera podotricha Gilg 105, 195 Thomandersia laurentii de Wild. 51
Tetracera poggei Gilg 105 Thomandersia laurifolia (T. Anders ex Benth.)
Tetracera potatoria Afzel ex G. Don 105,147,195, 244 Baill. 51
Tetracera sp. 39, 40 Thonningia sanguinea Vahl. 71
THYMOLGACÉES 235 Triclisia dictyophylla Diels 161, 189
Thyrsodium africanum (Engl.) van de Verk. 56 Triclisia patens Oliv. 162
TILIACÉES 236 Triclisia sp. 119, 162
Trachypogon 1 2 Trichoscypha af. abut Engl. 56
Trachyphrynium braunianum Bak. 154 Trichoscypha acuminata Engl. 56, 105
Treculia africana Decne 172 Trichocypha gossweileri Exell Sr &fend. 56
Treculia obovoidea N. E. Br. 172 Trichocypha sp. 56
Trema guineensis (Schum. & Thonn.) Ficalho 21, Tridemostemon omphalocarpoides Engl. 227
31, 195, 219, 238 Triplotaxis stellufifera (Berith.) Hutch. 95
Tricalysia welwitschii K. Schum. 219 Triplochyton scleroxylon 1 3
Trichilia af. gilgiana Harms 158 Tristemna leiocalyx Cogn. 156
Trichilia gilletii de Wild 158 Tristemna rubens A. & R. Fern. 156
Trichilia heudelotii Planch. e x Oliv. 19, 159 Tristemna virussianum Jacques-Félix 156
Trichilia lanata A. Chev. 159 Triumfetta cordifolia (Guill. & Perr.) A. Rich. 237
Trichilia retusa Oliv. 159 Triumfetta rhomboidea Jacq. 237
Trichilia rubescens Oliv. 19, 159, 203 Turraea cabrae de Wild. & Th. Dur. 159
Trichilia sp. 121, 131 Turraenthus africanus Pellegr. 21, 159
Trichilia zenkeri Harms 159 Tylophora glauca Bullock 70
Trichopterix fructiculosa Chiov. 131 Tylophora sylvatica Decne 71

Uapaca guineensis Mü11. Arg. 119, 125 Urera cameroonensis Wedd. 171, 239
Uapaca heudelotti Baill. 125 U r e ~ acordifolia Engl. 240
Uapaca paludosa Aubr. Sr Léaridri 125, 234, 236 Urera repens (Wedd.) Rendle 239
ULMACÉES 238 Urera thonneri de Wild. & Th. Diir. 240
IJraria picta (Jacq.) Desv. 19't Urginea altissima (Lii~n.)Bak. 147
Urena lobata Linn. 153 URTICACÉES 239

Ventilago africana Exell 202 Virecta multiflora Smith 219


Vepris louisii G. Gilbert 220 VITACÉES 243
VERBÉNACÉES 240 Vitex cuspidata Hiern 242
Vernonia biaefrae Oliv. & Hiern 96 Vitex doniana Sweet 242
Vernonia brazzavilliensis Aubr. & Comp. 19, 96 Vitex madiensis Oliv. 52, 135, 216, 242
Vernonia colorata (Wild.) Drake 96 Vitex af. pachyphylla Bak. 242
Vernonia conferta Benth. 19, 96 Vitex rivularis Gürke 242
Vernonia glaberrima Welw. 96 Vitex thyrsiflora J. G. Baker 243
Vernonia guineensis Benth. 97 Voacanga africana Stapf. 67
Vernonia laurentii de Wild. 96, 97 Voacanga bracteata Stapf. 67
Vernonia smithiana Less. 97 Voacanga chalotiana Pierre 67
Vigna sp. 194 Voacanga schweinfurthii Stapf. 67
VIOLACÉES 243

Whitfieldia brazzae J. B. Clarke 51 Whitfieldia elongata (P. Beai~v.)de Wild. & Th. Dur.
51

Xylaria sp. 250 Xylopia af. rubescens Oliv. 61


Xylopia aethiopica A. Rich. 60 Xylopia wilwerthii de Wild. & Th. Dur. 62
Xylopia af. flamingnii Boutique 61 Xysmalogium sessile Decne var. parviflora S. Moore
Xylopia hylolampra Mildbr. 61 71
Xylopia pynaertii de Wild. 61

ZINGIBÉRACÉES 6,13, 245 Zornia latifolia Sm. 194


Zornia glochidiata Reinch. ex D.C. 194
INDEX ALPHABETIQUE DES NOMS VERNACULAIRES

Abuya 152 Angaba 73 Atele ya masuele 199


Agundu 68 Angeliki 165 Atobi 64
Akale 92 Angié 219 Ataui enva 210
Akumu 91 Anka 186 Awa 105
Andoko 48 Asasa 239 Ayoyo 81
Andunga 139 Ashua 234
Anduo ntsara 199 Atai entaba 64

Baana 147 Bemba 51-92 Bobo 237


Baanga ndzazi 81 Bembari ngyengye 185 Bobolo 90
Baba 176 Bembe 155 Bobondima 92
Babakala 160 Bembelabe 81 Bobondji 108, 148
Babakunda 67 Bende 177, 201 Bobongi 145
Babele 82 Bendjami 146 Bobuabuka 66
Babenge 107 Bendjiene 143 Bobukulo 63
Badenseke 146 Bendze 143 Bodaba 116
Badya ntseke 146 Beni 107 Bodoke 66
Bakieme 104 Bete-bete 101 Bognongoro 160
Baku 126 Bideeka 141 Bognugno 200
Bakwa 240 Biduvula 153 Bokaa sende 48
Balaschivefo 67 Bieka 172 Bokaka 237
Balombi 181 Biem 185 Bokana 184
Balembale 180 Bieze 6 1 Bokandza 204
Balengo 146 Biiza tsya nlembo miole 115 Bokanibu 122
Balenzabi 146 Bikekele 180 Boko 117, 233, 234
Balika peki 178 Bilenfi 99 Bokoko 141
Balingaya 48 Bilentsia 204 Bokokumbi 195
Balingo 146 Bili 232 Boko lua laamba 106
Bali nzambi 146 Bilibo 93 Bokombolo 163
Bamba mosombi 176 Bilonga-longa 137, 177 Bokoo 172
Bambotuli 227 Bilongo 220 Bokuka 62
Bambu 225 Biloo-longa 137, 177 Bokungu 166
Banda 78-79 Bimba 223 Bokusa 105
Banda nsinge 79 Bimbi 84 Bole 198
Banda tshiene 79 Bimfiya mpfiya 197 Bolingwa 225
Bandéké 121 Bimpfii 197 Bolisue 71
Bandesani 124 Bimpoota 186 Bololo 244
Bandjengwe 143 Bindi 144 Bolondi 84
Banga 106 Bindza 144 Bolondo 155
Banga liba kwandi 57 Bingala 116 Bolongo 220
Bangwa 51 Binge 228 Bolonlaki 126
Bangwé 216 Bingiri 194 Boluenge 237
Baniaka 129 Binkambula 237 Bombe-kele 132
Bankefwa 199 Binkonki 205 Bomboto 231
Bankesi 199 Binxu 144 Bomoono 90
Bankieme 104 Bisale 90 Bondanga 64
Banié 107 Bitongo 186 Bondji 131
Banii 115 Biz 144 Bondo 150
Bansunsu 143 Bliliké 93 Bongo 20,190, 220
Bapenga 164 Bobala 166 Bongono 71
Barbako 213 Bobale 226 Bonkoboloko 167
Batseki 231 Bôbe 57 Bono 181
Bele bele 230 Bobe binde 237 Bonaombo 199
Belewoko 223 Bobele 75 Bonzonze 132
Belo 215 Bobelo 232 Booma 203
Boono 200 Bubulu 52, 220 Bumbulé 202
Booto 191 Budu 241 Bunda 238
Bopilingui 182 Bugandzi 116 Bundengua 111
Boshe boshie 193 Bugololaké 220 Bundji 132
Boshomoko 222 Buka-buka 70 Bundo 155
Boso 144 Bukama 172 Bundu 57, 150
Bosombo 140 Bukasa 158 Bundzi 132
Botena 209 Buku 112 Bunga 70
Boto 53-67 Bukukulu 130 Bungu 20, 220
Botunga 66 Bukumbu 250 Bunjioge 225
Botungo 202 Bula 65 Bunzanga 223
Boyaho 93 Bulenga 149 Busafu 233
Boyo 157 Buloange 122 Busila 81
Buaka 167 Bulongo 122 Butabuti 226
Buani 194 Bulu 92 Buti 138
Buba 81, 106, 224 Buluwatadi 82 Buyili buesi 82
Bubangi 205 Buma 74 Byeenga 213
Bubate 226 Bumba 166

Daka bol0 233 Dika yen njoko 67 Djoka 100


Dambadiki 80 Dikekele 164 Djonga 100
Dao10 194 Dikoka 51 Djototo 90
Debak 51 Dikokatshie 119 Djudju 213
Debou 63, 121 Dikwondo 229 Djuka 100
Delezouk 67 Dila 124 Djumune djembi 205
Demba 84 Dilelembe 48 Do 163
Dembe lembe 160 Dilembe lembe 200 Dogome 73
Dembembe 200 Dinguguku 130 Doko 250
Dembo 63 Diobolo 236 Dombi 74
Demboli 244 Diose 122 Dongba 231
Dende 193 Dipete 170 Dongo 129
Dengo 111 Disala 117 Dongo-dongo 98, 152
Dêpe 60 Ditia 230 Dongo-dongo dya gata 198
Diaba 244 Diweso 117 Doouka 66
Diamba 77 Djaba 70, 167, 244 Duban 107
Diamba dia makaanga 189, 213 Dja-kumba 87 Dubundu 95
Diase 156 Djamba djoko 236 Dum 74
Diata ngupa 94 Djangala 146 Duma-duma 143
Dîb 193 Djasomboke 180 Dundra 202
Diba 160 Djekiri 185 Dungu 65
Dibandji 138 Djene 124 Dutmutzuri 242
Dibila mongo 146 Dji 245 Dyaata ngombe 91
Didoro mugembe gembe 219 Djiki 242 Dyole 58
Die hasua 135 Djila 112 L)zimakoko 89
Diekede 238 Djileboko 59 Dzingu 59
Diendzu 220 Djili malimi 70 Dzu bakela 94
Difioro 86 Djiuku 70 Dzuku 201

E
Eba 166, 182 Eboke 106 Edjungu 261
Ebakala 174 Eboli 170 Edonge yatse 95
Ebamba 162 Ebome 149 Edzaba 20,195
Ebambi 156 Ebomi 246 Edzia kemali 208
Ebamka 163 Ebonbwale 200 Edzongo 217
Ebanbatshi 121 Ebondo 173, 227 Eesie 153
Ebanda 78 Eboza 117 E fialendzabi 53
Ebeli 176,201 Ebunjili 108 Efumba mutu 249
Ebét 132 Echoacho 138, 241 Egogong 195
Ebiembe 214 Ediesa 116 Egondo 191
Ebiengondo 146 Edingi 103 Eguele 232
A . BOUQIJET

Ehoto 67 Eliko 86 Eshioro 138


Ekaa 64 Elindji 99 Eshoko 173
Ekaata 229 Elit 84 Eshuolo 216
Ekala rnborno 156 Eloka 66 Eshuomo 86
Ekalikami 110 Elokia 182 Esi 93
Ekarna 182 Elolakié 209 Esia 106
Ekamba 182 Elolo 57, 65, 123 Esibi 210
Ekan 88 Eloloba 212 Esie 120, 171
Ekanaa 249 Elolobi 159 Esiele 2/19
Ekangu 110 Elornbe 124 Esiko 182
Ekani 110 Elombe-bundu 124 Esinga 129
Ekara nguti 156 Elonda 163 Esingi 125
Ekata 248 Elonzo 165 Esio 193
Ekekenie 208 Eloueloue 159 Esoko 173
Ekele 141 Elua 110 Esolosolo 114
Ekernbo 169 Elumba tsolo 82 Esomba 117
Eki 124 Embakie 163 Esondzo 82
Ekia 245 Embale 174 Esoso 114, 118, 241
Ekie 214 Embomo 220 Espanga 66
EkékB 205 Embongokoko 160 Esuabo 241
Ekikindé 82 Ernbusabusu 102 Esuku 173
Ekilo 68 Emiska 193 Esuma 114
Ekole 68 Endu 205 Esundu 245
Ekolo 223 Engaba 21 5 Esusue 114
Ekolobaa 129 Engendé 221 Etanda 214
Ekololongo 209 Engielie 112 Etela 90
Ekombolo 167 Engondo 191 Eti 124
Ekongo 137, 138 Engundu 191 Etiambi bendji 21b
Ekota 181 Enkubi 174 Etieme 95
Ekotuo 110 Ensié 120 Etinia 189
Ekouak 178 Entende 104 Etokolepi lebandema 228
Ekubu 232 Enteye 174 Etokopele 176
Ekuku 98 Entsuenge 242 Etomba 63
Ekuluo 110 Eokab 226 Etombo 123
Ekuo 98, 113 Epapaka 220 Etoolo 209
Ekuot 113 Epeko 208 Etsetsu 120
Ekwago 229 Epele 165 Etugha 99
Ekwolo 174 Epepuru 91 Etumbo 160
Ekwono kono 209 Epimbi 148 Etumbu 155
Ekwuma 83 Epiporo 143 Etunga 20, 60
Elaire 89 Epongo 163 Etunia 194
Elaka 240 Epopoko 211 Evula 122
Elakie 209 Eporo 245 Ewa 105
Elambili 162 Epubi 208 Ewesoko 238
Elanga 134 Epulapuru 91 Ewumu 149
Elangi 115 Epupuku 207 Ewura 149
Elaru 109 Epupuru 148 Ewusa 143
Eléde 84 Esa enkumi 104 Eyendo 109
Elekwasie 149 Esala-rnbendza 129 Eyombo 95
Elembe 200 Esandza 126 Eyondo 124
Elend6 99 Esasa 76 Eyoyoko 124
Eleadyi 99 Esawiri 241 Eyungu 55
Elibentib 209 Eshie 249 Eza 111
Elibetema 242 Eshienge 88
Elikia-kaala 149 Eshie obele 193

Fingu 185 Fulebela 123 Fuumu 230


Fisi 156 Fulumu 67 Fuumu dya nboombo 93
Folele 81 Fumekomo 67 Fwaani tsya mudaanda ndzila 194
Fuba 149 Fumu kumu 67, 250 Fwani tsya nkaamba 168
Fula 49 Fundi 162
Gaandzi 166 Gangwa 89 Gonia 92
Gaangoye 218 Gansulu 99 Goudere 103
Gabal 223 Gbabula 101 Goung 220
Gahimba 192 Gbadani 133 Gozau 156
Galambo 148 Gbele 190 Gpele 162
Galekwa 155 Gbobata 126 Guanza 73
Galufutu 101 Genzele baya 239 Guebe 174
Gamba 106, 164 Ghinini 162 Gugula 161
Gambala 106 Gib 148 Gui1 107
Gambela 106 Gila 86 Gumukumbi 231
Gamendza 138 Giti 229 Gundu 191
Ganga 89 Gogoba-soalar 126 Gwama 96
Gangalenge 246 Goka 178
Gangawi 145 Golo 229

H
Hiwutu 73 Humba 199

Ibamba 249 Ikandu dza sangwé 109 Iliki 110


Ibata-ibolaki 126 Ikata 210 Ilili 56
Ibembe 122 Ikaye 194 Ilimbi ntoko 200
Iboa 185 Ikékélé 163, 248 Ilinde 90
Ibo lapo 212 Ikekengoye 218 Ilinga 198
Ibo10 boko 91 Ikelb 85 Ilitite 90
Ibombolo 117 Ikelede 48 Ilohu 67
Ibondji 108 Ikembi 169 Ilon 113
Ibondo 173 Ikenia 110 Iloou 66
Ibuka 66 Ikenie 185 Ilugu 66
lbula 122 Ikie 164 Iluku 250
Ibulapi 80 Ikiekeke 72 Iluluku 213
Ibundji 108 Ikikandu 200 Imbala mboai 176
Ibungu 178 Ikoka 51 Impiele 162
Ibuni 51 Ikokori 80 Indjieli 124
Ibutabutu 226 Ikoku 48 Indjika 180
Ibuya 152 Ikolo longo 241 Indjoye lamboke 210
Ibuya lanpuku 92 Ikombi 242 Indoko 49
Ibuya lapeere 183 Ikombo 171, 250 Indondo 48
Ibwa 65 Ikondo 73 Induli 65
Ibyalanpoo 92 Ikondu wola 114 Indzidzi 196
Idonga 172 Ikubi 138 Ingabu 215
Idu 110 Ikukuba 96 Ingaka 172
Idzudzu 213 Ikuli 122 Ingama 113
ldzuzuku 213 Ikuma 67 Ingenge 238
Iendji 222 Ikuti 110 Ingobalaolongo 245
Ifundi 162 Ikwe 157 Ingongo130
Ignale 98 Ilaka 129 Inkile 70
Ignignimie za nsulu 67 Ilambe 110 Inkilikalaka 97
Ihika lapi 68 Ilanga 53, 134, 248 Inkubangani 160
Iika 68 Ilange 115 Inkulu 152
Ikaamu 172 Ilele 117 Inkusu 154
Ikakaya 98 Ilelembe 200 Inkutu 234
Ikamba 126 Ilelendu 109 Intana 121
Ikambu 250 Ilendo 145 Inteisingu 112
Ikandjoko 67 Ilerere 90 Inuika 93
Ikandu 109 Iletete 90 Invula 122
A. BOUQUET

Ionmi 158 Ishoki 112 Itologo 216


Ipanda 93 Isii 211 Itoobi 64
Ipete 170 Isiko 182 Itookopeli 177
Ipinga 122 Isingi lingidi 88 Itsama 106
Ipobolo 245 Isisangu 112 Itsetse 120
Ipoporu 91 Isoahema 65 Itshui 208
Ipupu 211 Isombe 145 Itsuwi 208
Ipurupuru 91 Isondo 130 Itumbi 66
Iruwu 66, 215, 216 Isondzo 130 Ituyasumbu 161
Isange 171 Isongo 123 Ituyebongè 210
Isasa 110, 118 Isoondo 98 Ivala 116
Isasao 62 Isudumbala 120 Ivioloko 156
Iségnu 116 Isuesue 238 Ivla 122
Isese 170 It,akada 110 Ivuba dumbala 106
Ishiandza 126 Ite 199 Iwo kuse 94
Ishielele 249 Itende 174 Iwowongo 130
Ishifu 211 Itepe 170 Iwuta 73, 149
Ishioki 112 Ititinsanga 235 Iyara 69
Ishokema 65 Itoko pele 68 Iyasi 185

Kaaka 237 Kel (E) Gou ( R ) 2- 151 Kidibe 189


Kaala 149 Kelekindje 149 Kiduindui kitrndu 110
Kaama 165 Kelele 164 Kiduko 67
Kaate 116 Kelengendze 149 Kieme 104
Kabo 78 Kelikamba 110 Kiengoala 210
Kakala 238 Kelimbe 206 Kietu ndongo 199
Kakondo 95 Kelsib 151 Kifuema 224
Kakwa 147 Kelsiw 151 Kifula 241
Kala 136 Kendjé 89 Kifulukengo 210
Kalabé 122 Kénya 205 Kifumo 162
Kala mbomo 156 Kenza 221 Kifundi 162
Kamamisongo 226 Kepe 236 Kifunzi 162
Kamila wuku 189 Kepoto 187 Kifusa 165
Kaminsongo 242 Kese 210 Kifusa 165
Kampimpala 92 Ketsembe 114 Kugula 161
Kanda 203 Kewa 153 Kigunga 58
Kandaa 134 Kewutu 168 Kihakiamusitu 110
Kanganga 104 Kiakelekumu 160 Kihali kamalingwé 110
Kangaya 130 Kiala 188 Kikaka 64,105
Kangaya dya maamba 128 Kias 236 Kikakengoye 218
Kangaye 167 Kibali 78 Kikali buanga 86, 234
Kango sonde 89 Kibama 81 Kikamba 182
Kangu 105,112, 122 Kibanga nzeke 145 Kikamu 180,198
Kangu mabisa 113 Kibangia wa saangi 221 Kikangi 180
Kanguru 116 Kibangu 132 Kikayi 112
Kape 107 Kibebenge 210 Kikele 108
Kasa 84 Kibeki 226 Kikonki 150
Kasahe 114 Kibenza 221 Kikubi 174
Kasa ya ngata 87 Kibozi 165 Kikukutu 110
Kata 99 Kibuala 202 Kikuri 63
Katankondo 21 8 Kibudi 64 Kikwaka 126
Kbakala 97 Kibuinza 205 Kikwaku 126
Kechiete tchanzari 249 Kibulu 56 Kikwama 120
Keelo-poogo 65 Kibundji 108 Kilakumbi 133
Keghahala 105 Kiburi 63, 66 Kilamba 124
Kekama 106 Kichiele 249 Kilanga 180
Kekele 209 Kideba 219 Kilangi 115
Kekile 68 Kidéba tsya saangi 241 Kilebe 169
Kekutuku 110 Kidemba 80 Kileembanzawo 209
Kela 80 Kidembe 51 Kilimba 99
Kilolo 57 Kisoloko 156 Kongu balembe 180
Kilolo kitembi 57 Kiso-soka 138 Kopa kir 67
Kilornba 174 Kisumba 242 Kosa 105
Kiloto 65 Kisuna 242 Koso 93
Kilutu 165 Kitandi 68 Kpekunga 65
Kirnasi 86 Kitebe 160 Kpokodua 145
Kirnbala 84 Kiteeta 52 Icuru 210
Kimbandzya 129 Kiternbo 98 Kueo 113
Kirnbete 98 Kitoko toko 216 Kuka 62
Kimbieriga 81 Kitoloko 208 Kukite 110
Kimpesi 104 Kitotoko 208 Kukokombo llrt
Kinaina 152 Kitserna 122 Kiikuba 96
Kindi 57 Kitsema tsya makaanga 97 Kukulu 160
Kindia 138 Kitsyanka 169 Kukusa 119
Kinduendue 110 Kituku 66 Kula mvurnbi 58
Kinerniene 244 Kitundu 246 Kulu 233
Kinfafa IL5 Kituto 93 Kuluba 178
Kingarna 162 Kiumu 87 Kuluku 160,233
Kinge tsiana 198 Kivala 208 I<ulukumuta 7 '
2
Kingili 194 Kivurni 51 Kululu 232
Kingrna 127 Kivunga 234 Kurna 141
Kininga 109 Kivutii 190 Kumi 231
Kinlcaye 180 Kiwa 225 Kumbu-Kuiiibu 129
Kiiikele 208 Kiwanga 214 I<undu 241
Kinkeni 124 Kiwotolo 138 Kunga 136
Kinkinge 242 Kiyéye 104 Kunga niasulu 72
Kinkwolo 138,198 Kiyisala 115 Kunzo bololo 215
Kinsarna 218 Klikoso 53 Kupa 48
Kinsigni 130 Kobo 106 Kupasio 57
Kinsugwa 182 Koko 108,131 K u r u t u 168
Kineumba 94 Kokodji 80 Kusa 119
Kintu kya makaanga 145 Kokosso 53 Kusa ndima 170
Kio 58 Kokoto 148 K u t a 200
Kipeli 227 Kofi 124 K u t a gnutu 165
Kisafukala 56 Kohoro 171 Kutakane 94
Kisalala 165 Kolingwigwi 242 K u t a kuta 165,183
Kisarnu bozi 165 Kolo 174,223 K u t a k u t a d y a dinene 187
Kisa sarnbu 86 Koloka 225 K u t u 120,181,200
Kisasata 113 Kolokosso 53 Kutunga 190
Kiseka k y a rnaaniba 132 Kolokoto 110 Kuungu 249
Kisernpa 159 Kolu 173 Icwaka 98
Kisese 120 Kornbo 171 Kwake nzana 67
Kiseya 186 Kombo-Lombo 171 Kwa kulukusu 53
Kisharna 106 Korne 89 Kwakwango 15i
Kishurna 153 Kondo 138 Kwanga 168
I<isiene kingile 2k8 Koiiga 220 Kwankwala 104
Kisiesi 193 Konge ntloko 49 Kwayo 98
Icisiesie 120 Konge y a mbolu 194 Icwekweke 79
Kisifa 118 Koiigobololo 135,212 Kwélé 191
Kisinga 129 Kongo biirulu 212 I<yisila, Il4
Kisinia 155 Kongo tali 226

Laapa 84 Laniiiii lenkusu 154 Lapele 187


L a a t a 93 Landarna 156 Lapinda lanzeribi 187
Laazala lanzoku 101 Landu 109 Lasi 63
Laganzu 114 Langa 53,134 Lawu d y a ndzgendzye 217
Lala 115 Langa eshonora 68 Lazombo 247
Lalawoin 123 Languku 208 Laze 120
Lalwandi 245 Lankulu 72 Le-ba 166
Lambedi 162 Lanyinyige 247 Lebadi lanzernbe 146
A. BOUQUET

Lebanda 20 Lendzombo labulu 247 Likombo 250


Lebenda 78 1,enga le mbimbi 183 Likundu la ntaba 158
Lebendji lendsoko 111 Lenge 51 Likusa 105
Lebimbi 112 Lengoko 179 Lilanga 53, 68
Lebondo 92 Lengoli 75 Lilanyi libabongo 247
Le-Eghil 232 Lenkura 105 Lilendo 145
Leemba ntoko 200 Leniumie 59 Lilenga 54
Leemba ndzawu 209 Lentele 58 Lilindjomo 124
Leembe ntoko 200 Lentshapa 171 Liliyuwa 100
Leeti 90 Lenthsunidji la nseke 230 Lilya lanpoku 92
Legenge 122 Lenzaa 102 Limamatu 100
Le Gib 148 Lenzomo 234 Limba 89, 99
Lefufulu 216 1,enzombo 247 Limba limba 230
Lekaa 230 Le-Par 184 Limbe 107
Lekaka 218 Lepele 209 Limbi 78
Lekaka lengoye 218 Leperi 183 Limbula 85
Leke 160 Lepete 93 Limdi 206
Lekeke 132 Lepeto 183 Lime langue 134
Lekime 90 Lepina nzebi 187 Limene 64
Le-Kol 223 Lepondze 199 Limingi 62
Lekoli 20, 148 Leposo Musulu 172 Libamu 153
Lekotoko 250 Leposo-yandzo 82 Lirnpeti 122
Lekubu 176 Lesalalinkonongo 148 Lindo 141
Lekuli 53 Lesanga 235 Lindoli 231
Lekumbi 148 Lesendzo 82 Linduo lenketi 199
Lekusa 119 Lesia 102 Lindzondzomo 247
Likusha 119 Lesindji 61 Lingabu 179
Lekuso 119 Le-tob 166 Lingaka limbala 101
Lekuyé 118 Letongo letugna 156 Lingoli 80
Lekwot 113 Letoniki 230 Linguko 227
Lelamba 99 Letsani 145 Linkomo 68
Lelelim nkaa 94 Letsondo 93 Linoal 132
Lelemba 106 Lewalengulu 236 Lintsama 170
Lelembe 48, 124, 174, 200 Lewuba 158 Linvulu 152
Lelerne 200 Lewundi samba samba 98 Linzombo 236
Lelimi la nkaba 94 Lewundu 192 Linzomo 127
Lelimi len kaye 154 Leyembi 193 Lipete 171
Lelombo 101 Léyombo 247 Lipfuru 164
Lembama 101 Leyomo lendzili 246 Lisasa 108, 209
Lembana 78 Leyono 246 Lishieso 238
Lembanga-lakolo 120 Liba 107 Lisisagi 103
Lembe 107,185 Libala 171 Litchuaso 52
Lembelembe 48 Libama 184 Litite 90
Lembenda 78 Libamba 184 Litopoloko 161
Lembe ntoko 200 Libami 215 Litoto 90
Lembese 208 Libamu 153 Litsatsaku 103
Lembo 169 Libandji lwa bakwandji 57 Litsatsao 103
Lernbobo 78 Libenlingo 146 Litshianda 169
Lemboshaboshi IO2 Libimbi 112 Litsunga le rnukuyu 93
Lembube 174,208 Libi ntoko 200 Litsuni 145
Lementoko 48 Liboka 67 Livumi 149
Lementoo 200 Libula 122 Liyombo 247
Lemfuru 164 Libuma 122, 171 Liyuka 100
Lempono 119 Libuta 164 Losanga 164
Lenama 53,69,188 Lidungu 211 Loango 17fr
Lendende 193 Liele 92 Lobi lobi 138, 162
Lendendze lakanga 120 Lifoa 187 Lobobomboi 91
Lendjabi 146 Liforo 234 Lobonogo 90
Lendugu le mokodi 199 Lifuku 81 Lobonzinzao 175
Lendula lenkusu 154 Likasa langoka 143 Lodya 67
Lendzaga 116 Likaya 230 Lodya kyanti 69
Lendzeka 101, 244 Likele 129 Lodva tsya mamba 69
Lendzendze 114 Likogo 60 Lodya tsya saangi 145
Loghele 159 Lubama 184 Lumba lumba 129
I.oko 247 Lubanga 210, 215 Lumbudu 64
Lokua 51 Lubangi Iwa nplakasa 215 Lumbusibusi 95
Lokukakambo 223 Lubatabata 246 Lumbuzi 102
Lokusu 58 Lubimbidi IO9 Lumbvumbvu 216
Lokwe 67 Lubota 73, 191 Lunaa-naina luambakala 94
Lokwoto 93 Luboto 191 Lunama 68, 152, 188, 210
Lolengo 134 Luburidu 111 Lunamama 188
Lolo 55, 67 Ludirni Iwa mbwa 94 Lunamanama 188
Lombela 173 Luge-lwa-ntsunga 128 Lunamu 68
Lombo 66, 79 Lugungo Iwa ndzabi 238 Lunuymbo 76
Lombobosi 102 Lukambuta 227 Lunvunvu 91
Lombo d y a rnbulu 64 Lukanga 60 Luomo 174
Londongi 177 Lukaya Iwa bisele 145 Luon 173
Longa 174 Lukaya Iwa looti 211 Luongo 173
Longo 68, 202 Lukaya Iwa luzolo 147 Lusabolo 91
Longo-longo 78, 109 Lukaya Iwa luku 100 Lusasaka 103
Longwa 247 Lulcaya Iwa makutu 78 Lusasao 103
Looko 250 Lukaya Iwa inpakasa 133 Lususu 246
Loomba 174 Lukaya Iwa moyo 228 Lutetc 86
Lopono 119 L u k a y a l w a nkuyu 87 Lutu 192
Louop 62 Lukaya Iwa npetc 91 Lutundu 246
Lowunga wunga 234 Lukaya lua tchula 100 Luvamba 205
Lowungo 7 1 Lukengezi 104 Luvangu 62
Lua 158 Lukondo 224 Luvuka 190
Luamba 135 Lukundu 63 Luwarnba 83
Luambakala 55 Luku nzoko 191 Luwoko 243
Lubaamba 184 Luloniba 174 Luyala 132
Lubaandzi Iwa mpakasa 147, 179 Lumba 190 Lwangu lwangu 128

hlabata 209 Rfalee lemba 48 Mansansusu 143


Mabene 132 Male male 202 Mantinge 151
Mabisa 205 Malembe 200 Mantsia 192
Maboombo 90 Malembe kunto 243 Mantsunsu 143
Mafiudja 90 Maliélé 248 Mantsusu mafyooti 143
Mabulu 71 hlalikwa 93 Mantsusu mamanéné 143
Mabundji 108 Alalolo 57 Mantsusu wa rnakanga 142
Maburi 64 Malolongo 137 Mantsyentsya wa saangi 193
Madeeso 192 Ma10 mango 64 Mapeli 95
Maduma 86 Malombo 60 Mapipinda 160
Madyaata ngombe 91 Malornbo mandzycta 64 Masese 155
hladzuimemboi 182 Maloolo 79 Masintchiendzié 138
Mafue 152 Malu longaba 65 Masinungo 131
Magiesa 218 RIalumangwali 209 Masonia 189
Mague-malingue lingue 139 Mama medi 138 Masoso 130
Makambi 106 hIambata 176 Matchi-nongo 131
Makasa 186 Mana inaiigo 53-131 Rlateetete 154
Makata ntsini 222 hlaiidoko 49 hlatiabu-tiabu 129
Malcaya mafioti 81 Maiidzunzulu 143 Blatombo 77
hlakaya ma mbalango 203 Manfunkuku 143 Rlatshurigii 60
Makaya marikasa 186 Rlanga 55 Matsiu inempi 79
Makaya m a nuungu 230 Rlangabili 159 Matui 78
Makeningene 130 hfaiiga biremba 206 BIavunuiigii 108
Makulu m a ngwale 72 hlangizi 210 hlayama 100
Makuungu 249 Mango lembule 174 Mayeyinga 155
Mala 151 Mango ngolo 154 Mayulu 59
Malalinwa 249 hlanioka nioka 24 Mayuyuku 100
Malananvula 249 Mankulu 235 hlbaama 78, 95, 214
Malanga 174 Mankundu 192 Mbaamba 111
Malangala 249 hlanpinpi 143 Mbaamu 225
272 A. BOUQUET

Mbaarnuili 203 Mboso 134 Moa 89


Mbaandzi lwa rnpakassa 178 Mbota 191 Moabi 224
Mbaka 49, 98, 116, 149, 194, 210 Mbovol 174 Moaga 60
Mbala 166 Mboyo 157 Moagbabele 68
Mbala rnbala 214 Mbua 61 Moarnba 58, 50
Mbalarnbudu 138 Mbu bulu 113 kloarnba adornbi 58
Mbalango 105 Mbudi 52, 211 hloarnba fioti 60
Mbala ngwa rnosiene 118 Mbudia 52 hloandi 206
Mbala nsanda 67 Mbudika 220 Moba hale 184
Mbale rnbale 189 Albudika ya gata 176 Mobalta 85
Mbalernbalen 246 Mbudu 98 Mobakoso 143
Mbarna 78, 134, 143 Mbukisi 190 Mobeka 159
Mbarna rnuevu 214 Mbukulu 148 Mobernba 101
Mbarnba 111, 204 Mbula 75 Mobeye 57
Mbarnbale 239 Albula nkoyo 65 Mobi 144
Mbana rnatshiene 115 Mbuli 48 Mobili 163
Mbanda 84, 85 Mbulu 113, 174 Mobinyi 144
Mbandzi 132 Mbuluku 156 Mobiyi 144
Mbanga rnbanga 249 Mbunbulu 102 Moboaro 153
Mbangi 206 Mbundi 150 Mobongo 72, 105
Mbangu 104 Mbundo 65 Mobongui 108
Mbara 194 hlbundzila 108 Moboso koso 92
Mbasa 84 Mbunga 184 Mobolu 63
Mbasala 117 Mbura 133 Mobululu 233
Mbate 226 Mbusa 61 Moburnbulu 102
Mbava 172 Mbutchu 209 Moburno 174
Mbebso 93 Mbuundu 150 Modienge 60
Mbégne 157 Mbuyu 168 Modika 95
Mbel 58, 236 Mbuzekenbuyu 158 Modiki 172
Mbele 215 Mbwenge 190 Modingu 144
Mbelusi 93 Rlbyee-mbyeke 195, 244 Modjiki 161
Mbeng 168 M'Byeko-rnbyeko 244 Modzika 210
Mbenge 122 Meboba 200 Modzunaga 95
Mbense 93 Melado 109 Moesi 216
Mbili 75 Merninga wa saangi 185 Mofesi 156
Mbili rnanganga 156 Mendzasidzasi 143 Mofuda 208
Mbinbaka 226 Meyandzi 93 Mofurna 74
Mbirnu 87 Mfilu wa Makaanga 241 Mofurno 74
Mbini 115 M'Fingu 132 Mogila 193
Mbisi 114 Mfurna 74 Mognuki 140
Mbo 194 Mfuta 56 Moguga 62
hlboboa 108 Mfyeela 158 Mohirnbu 158
Mbobongo 182 Mfyété yarnbwebwe 142 Mohita 176
Mbohunsitu 93 Mie 86 hlohornano 161
Mbokankaye 205 Mièd 246 Mokaa 83
Mboko-rnboko 90, 244 Miér 246 Mokaboto 79
Mbola 50 Miliolongo wa saangi 241 hlokagni 122
Mbolezouk 59 Migni 144 Mokaka 69
Mboli 176 Migningu 124 Mokakaya 84
Mbolo 176 Mikala 60 Mokasi 228
Mbolongo 122 Mikoboto 213 Moke kélé 205
Mborna 134, 250 Mila nia ngurnu 145 Mokenia 205
Mbornu 134 hlilolo 93 hlokese 61
Mbondo 71, 117, 2h5 Miiidonaye 58 Moko 67, 240
Mbongoabita 99 Mindza 91 Mokodo 202
Mbonungo 231 Mindzu 144 Mokoka 51
Mboo 93 hlinga niinga 174 Mokokole 210
Mboobondo 138 Mino 245 Moko kongolo 244
Mboola 209, 216 Minzu 144 Mokokoso 112
Mboola ya makaanga 217 Misikarna 121 Mokokoti 247
Mboornbo 90 M-Menga-menga 98 Mokornbo 171
Mbori 93 M-Meni 73 Mokona 176
Mbosa rnbosi 102 M-Miindzu 144 Mokondo 164
FETICHEURS ET M É D E C I N E S T R A D I T I O N N E L L E S DU CONGO (BRAZZAVILLE) 273

Mokoto 162,221 Mosio 171 Mubendao 97


Mokoto bonge 51 Mosopomandiko 59 Mubeye 57
Mokoule 178 Mososi 159 Mubidi 76
Mokuka 51 Motokolo 247 Mubidu 232
Mokukulu 123,130 Motoko nbunza 222 Mubidzu 144
Mokumo 75 Motoloko 222 Mubiendiene 208
Mokungu 166 Motolongo 162 Mubiere-biere 238
Molando 109 Afotsoba lfdk Mubila nkumi 156
Molanga 174 Motumbi 213 Mubili 76
Moleki 95 Movindé 206 Mubili nkume 226
Molembe 166 Movingi 226 Mubilu 232
RIolcnga 174 Movuta 190 Mubindzi 144
Rlolcsini 95 RIovutu 56 Mubindzu 144
Moli 58 Mowéwé 103 Mubingui 75
Molindu 210 Moyabi 224 Mubiri 56,232
Molobo 106 RIoyebe 114 AIubodi 132,134
Rlolombi 165 RIoyerribe 159 AIuboga 222
Molondio 148 Aloyendzo 55 RIubonboga 226
Moloiido 168 Moyesi 238 Mubongo 72
Molondu 168 Moyindisono 92 Rlubongonio 55
Mulumba 50,190 Moyuyu 59 Muboyo 157
Molungo 220 Mpaba 172 Mububa 172
Mombasele 153 AIpensila 208 Mububu 172
Rfombendja 181 Mpese liamloi 239 Alububui 108
Moinbo 116 Mpfiya 197 RIububulu 65,220
RIonama 60 Mpina marigolo 187 Mubui 108
RIondjiene 158 Mpinanfi 139 Mubuji 108
Mondzila 212 Mpisi 67 Mubulba 220
Rlonfuma 237 Mpuku-mpuliu 96 Mubulu 110
hlonganga 89 Mpuku mwivi 90 RIubululu
Mongila 221 Mpunga 237 Mubungu 151
Mongile 107 Mpuu-puku 96 Blubunoga nzama 231
Mongindzi 249 Muaakasa-muaakasa 81 Mubunu 108
Mongombe 154 Muajinbi 234 Mubuti 63
Mongondji 239 RIualanka 202 Alubutu 226
Mongondji mayehoi0~239 Muama 60 Rlubweiige 190,191
Mongongo 54 Muamugnete 140 Mubyee-nibycn(1e 139
Mongumi 75 Muaniukamba 2'10 Mudanda 210
Monikia 202 Muandu 246 Mudekinpumba 195
Rlonkama 182 AIuangi 55 AIudembe 176
Monketu 89 Muangoko 246 Mudendraa 78,174
blonkuka 51 Mubaba 156 RIudendzila 187
Mononoto 90 Mubababa 61 Mudenlenziri 95
Rlonsui 134 Mubadi 94 Mudiba 214
Rlontshiabi 93 Rlubaina 101,111 Mudibuku 190
Alonyi nyoka 247 RIubamama 101 Mudidi 105, 125
blonyinyu 59 RIubarnba 111 Rludidzinga 99
Rloobe 57 RIubarnbangu 97 Aludi minzoko 237
Rfooko 69 Rlubanibri 225 Rfudindjibi 152
Mooti 81 Mubamu 225 Mudiri 124
Mopingwa 185 Mubanbu 111 Aludjamba 144
Mopini 145 Mubandzi 166 Mudjiii bisaye 185
Mopko komboli 199 Mubanga 111,232 Mudongo 220
Moponpoa 148 Mubangu 70 Muduku djemba 239
Mopuko 234 Mubanguku 117 Muduma 84,164
Mopupuku 211 Rlubapa seeti 235 Aludumduma 143
Mopusa 96 Mubayila 120 Mudundumba 143
Mosasangi 55 Mubb 57 Mudungu 72
Mosau 113 RIubédi 157 Mudyaata 130
RIose 212 Mubenbaka 97 Mudzezelo 244
Moshie 171 Mubendala 118,245 Rfudziba 160
Moshiele 154 Mubenbende 212 Aludzindo 119
Mosiél6 249 Mubenberi 137 Mudzinigomo 240
274 A. BOUQUET

Mudzueye 78 Muinmunene 48 hIukwakwi 236


Mudzuku 99 Muinwamba 48 Mukwekwo 208
Mudzuma 164,195 Muisii 211 Mukwele 178
Mudzunzuba 143 Mukaana 78 Mukwomo 208
Mueme 48 Mukaanga 113 Mulabasa 178
Muendje 60 hlukabunga 171 Mulakazi 90
Muengb 86 Mukaga 237 Mulamba 178
Mue nsamu 60 Mukagni 124 hlulanda mbulu 96
Mueule 60 Mukaka 62, Mulange 120
Mufida 86 Mukakabi 214 Mulebengoy 179
Mufilu 241 Mukakali 95 Mulesi 244
Mufilu nseke 241 Mukala 60, 110 Mulibi 210
Mufime 230 Mukala n ~ b o m o156 Mulii 155
Mufingu 132 Mukama 141, 151 Mulili 56, 99, 124
Mufira 56 Mukana 184 Mulima 120, 234
Mufita 56 hfukanga 122 Mulimba 89
Mufofomo 94 Mukarigu 110 Mulimbe 140
Mufoifoi 242 Mukasa 84, 164, 166 hfulinda 140
Mufulo 187 Mukata kamba 194 hfulinde 140
Mufumbu 74 Mukau 184 Muliolio 70
Mufumbuku 210 Mukazu 232 Muliri-nzondo 124
Mufura 56, 74 Mukembe 99 hluliti 56
Mufuranzari 90 Mukenie 126 Mulolo 57
Mufurungwo 116 Mukengezi 104 Mulolongo 60, 109
Mugaba 172 Mukeniakulo 180 Mulolo nsbké 57
Mugamatehiene 145 Mukenkavu 105 Mulomba 173, 174
Mugana 54 Mukésakese 202 Mulombo 174, 228
Mugandja 89 Mukete 181 Mulombolo 228
Muganga 89, 202 Mukiebu kietu 98 Mulomo 66, 174
hlugangadi 71,187 Mukinkale 160 Mulomo kwani 105
Mugangaye 216, 232 Muko 63, 243 Mulomo makwana 105
Muganguazi 105 hlukoko 54 Mulomo pani 105
Mugantswa wa fyoii 202 Mukokolo 174 Mulondjo 206
Mugaye 232 Mukongutu 166 Mulondo 143, 155
hlugeke 181 Mukonkaaka 223 Mulondzo 161
Mugembi 123 Mukonkaka 159 Mulongi 225
Mugili 232 Mukono 214 Mulovomo 174
Mugindza 226 Mukua 51 Mulu 162
Mugindzi 216 Mukuba 118 Mulumbo 204
hlugne 166 Mukuba maamba 222 Mulunga 60
Mugnindji 195 Mukuba wa saangi 172 Mumanga 55
Mugnogno 132 Mulcubi 98 Mumango 55
Mugnognori 90 Mukuisa 246 Mumbaa 94
Mugnognoye 132 Mukuka nséké 198 Mumbaanse 97
hlugnoki 195 Miikuko 51, 229 Mumbamba 214
hlugnoto 90 hlukukubi 156 Mumbete nayengu 81
Mugnoye 132 Xliikukusu 119, 221 Mumbi 144
Mugombe 111 Mukukwo 208 Mumbinga 231
Mugonguyo 135 BIukula 51 hlumbizu 144
Mugonhon 54 Mukulu 176 Rlumbo 221
Mugoya 172 hlukuma 83, 85, 141, 151 hlumbolo 93
Mugu nkuyu 65 hlukuma kuma 141, 195 hlluiiibooro 191
Mugwani 166 Mukumba 54 hliimbua mbua 109
hîugwe ngwenza 215 hlukurni 75 Mumbumbumu 192
Muhanza 118 Mukumu 74, 136 Mumee-menga 98
Muhuma-kiese 141 Mukumui~u179, 222 Mumegni 74
Muhumo 148 Mukundzu 58,146 Mumindzi 14h
Muhuwa 158 Mukusa 96, 119, 246 Muminza 144
Muiba 80, 140 Mukusi 106 Mumpesi 229
Muindi 246 Mukusu 246 Mumpesi wa nketo 158
Muindji 86 Mukuta 110 Mumpfimpfi 195
Muindu 246 Muku tombale 70 Mumpii-mpiti 235
Muinji 172 hlukutu 62 Mumpoko 48, 49
FÉTICHEURS E T MEDECINES TRADITIONNEL

Munakasa 170 Mungumuga 195 hlupeesi 55


Munbala 166 Mungwala 208 Mupenpembe 172
Munbindzi 223 Mungwa nbomo 162 Mupepimbi 194
Munboto 191 Munianga 202 Mupepinda 120
Munbubulu 96 Muniania 172 Mupindapinda 187
Munbuoti 213 Munienie 181 Mupinpina 120
Mundada 243 Munioiiio 206 Mupinti nzila 225
Mundanda ndzila 100,230 Muniuniu 59 Mupipi 143
Mundenda 98 Munkama 62 Mupobu 172
Mundiina 193 Munkanga 106 Mupoho 49
Mundingwa 111 Munkankala 65, 229 Muposa 96
Mundiondio 70 Munkankari 65 Mupuku mua musulu 148
Mundira bankesi 199 Munkasa 166 Mupukupuku 121
Mundji 111 Munkasa ntari 82 Mupulu-kutu 120
Mundjodjo 215 Munkesi 199 Mupupuhu 211
Mundola 56 Munkmobo 210 Mupupuku 97
Mundu 140 Munkomo 113 Mupupulu 91
Mundubi 173 Munkonkole 207 Mupuriko 150
Mundudidudi 148 Munkumana 195 Mupusa 96
Mundudi ndzazi 96 Munkumba mamba 221 Mureke 172
Munduduri 198 Munkunukunu 56 Musaa 101
Mundumbu 93,115 Munkunza 146 Musabela 195
Mundundu 66 Munomomo 231 Musafu 76
Mundu ndudi wa fyooti 65 Munoye 132 Musaja 101
Munduu-ndudi 95 Munpeni 188 Musakasaka 101
Munduu-ndudi wa gata 96 Munpima 195 Musali 67
Mundza 56 Munpimi 188, 195 Musalosato 223
Mundzaa lendzila 204 Munpoko 48, 52,209 Musama 233
Mundzaa ndzadi 141 Munpuku 48 Musamu 165
Mundzaa-ndzazi 81 Munpusi 96 Musandza 166
Mundzinziri 72 Munsabala 195 Musandzi 166
Mundziri 121 Munsalia 105 Musandzu 113
Mundzo dzono 206 Munsanga 246 Musanfi 125
Munembula 148 Munseke nseke 78 Musanga 123
Munfu kutuono 77 Munsue 202 Musangala 122, 123
Munfula 70 Munsusolo 95 Musangari 116
Munfumu 75 Munta mayuma 161 Musangaye 116
Munfunfu 91 Muntankaadi 141 Musangie 116
Mungaka 331 Muntélb 217 Musangni 116
Munga koko 116 Muntieche 219 Musania 165
Mungalili 132, 134 Muntiesi 64 Musansanga 131
Mungamboyo 182 Muntimi sambula 195 Musansene 246
Mungamu 172 Muntshichiri 115 Musanu 181
Munganaka 116 Muntshitshe 158 Musanvi 125
Mungangadi 71 Muntsosoto 229 Musasa 118, 137
Mungantswa 206 Muntsumbi 88 Musasaka 101
Mungari 132 Mu-ntsu -ntsuudi 82 Musasa npine 176
Mungeete 116 Muntu 172 Musasa-shubele 138
Mungele 123 Muntulo 172 Musasé 137
Mungélé-ngenge 244 Muntutubi 182 Musavali 195
Mungidila 240 Munumi 56 Musayu 200
Mungienge 55 Munvulo 169 Musedi moa kula 138
Mungila 107 Munvuta 190 Museke 211
Mungili 99, 229 Munwala 176 Musembala 195
Mungira 229 Munzenzeke 155 Mueembe 105
Mungola 182 Munzieli 98 Musembi 125
Mungolo 231 Munzile-adia-tingo 138 Museme 165
Mungongo 177 Munzomono 106 Musenchere 115
Mungongoma IO9 Munzundji 72 Musénb 246
Mungongori 198 Muomi potine tali 93 Musenji 217
Munguma 149 Mupala mbaka 208 Musentsenre 115
Mungumala 195 Mupangamu 214 Musenze 171
Mungumu 75 Mupasi 56 Mushama 125
A . BOUQUET

Mushami 125 hlutchakatcheke 228 Mutunga 20, 60


Mushasha 192 Mutchichimi 200 Mutunu 137
Mushashanga 246 Rlutchuchumbo 88 Mutuomo 77
Mushau 76 Mutela akonokani 61 Mututi 181
Mushaushu 238 Mutele 64, 124, 169, 170, 214 RIututu 181
Mushaya 200 Mutema 84 Mututulu 226
Mushia 116 Mutena 209 Mututumba 212
Mushiama 125 Rlutibuti 226 Muula 1 5 6
hlushiba 211 Mutientienga 109 Muvandzi 166
Mushiega 76 Mutiiti 124 Muvinga 86
Mushiehu 76 Mutimi sembala 214 Muvingi 84
Mushiela 56 Muti inpemba 216 Muvono 56
Mushiele 167 Mutinputa 213 Muvudi 211
Mushiene 165, 246 Mutiri 124 Muvuku 96
Mushiesie pakasa 145 RIutiti 81 Muvumongolo 109
Mushinga 165, 166 M u t i w u ~ n b i213 Muvungini 108
Mushombo 140 Mutoko 191 Muvunu 223
Mushulu 84 Mutonga 60 Muvunzini 108
Mushumu 165,166 Mutsakitsa 116 Muvuto 56, 138
Mushuomo 240 Mutsentsene 110 Muwaakasa 170
Musia 116, 137 Mutsetsenie 64 Muwaba 172
Musiama 125 Rlutshenshene 118 Muwai 166
Musiangari 65 Mutshibu 132 Muwanda 184
Musiele 98, 162 Mutshiele 162 Muwandu 186
Musiengi 125 Mutshikiti 77 Muwawana 149
Musienpoko 145 Mutshinshi ndzale 49 Muwaye 179
Musiesie 145 hIutslii~shiende118 Muwisa 246
Musiesi 193 Mutshitshina 237 Muwo 184
Musiinga 166 Mutshitsliine 50 Muwolu 98
Musika 211 Mutshongo 62 Muwomo 98
Musiki 118, 211 Mutshumbala 120 Muwumi 149, 151
Musiku 211 Mutshunpi 183 Muwusa 246
Musimbe 123 Mutshuntsulu 198 Muyabi 224
Musimbile 55 Mutsiangani 116 Muyale 132
Musinga 80, 121, 171 Mutsiedi dia nzambi 231 Muye 62
Musinga gunza 198 Mutsinga 211 Muyeni 130
Musinga m a yombi 121 Rlutsintsiba 250 Muyili nbusi 81
Musinga ngunza 198 IIlutsitsini 237 Muyinga 219
Musingasinge 186 Mutsitsivu 65 Muyingu 120
Musisi mue ngombe 107 Mutsongo 62 Muyini 214
Musisongo 123 Mutsonko 65 Muyombi 120, 212
Musongo 62, 123 Mutsu entsele 65 Muyomo 1 3 9 , 1 6 9
Musongoti 134 Mutsugon 62 Muyondzo 132
Musori 132 Mutsumbu 8 8 Muzazamana 244
Musukumbala 120 Mutui 137 Mvu 190
Musumba 8 8 Mutulu 172, 188 Mwalanka 238
Musumbi 8 8 Mutumi 213 Mwasoosi 238
Musumbu 166 hlutumo 213 Mwengolo 127
Mutamenpingi 183 Mutundu 246 Mwumi wa saangi 181
Mutatadi 211 Mutunfi 213

Nabo 167 Nbinzi 179 Ndiba 195


Naboubisa 159 Nboo 176 Ndidi 80-105
Nagasap 165 Nbuete 65 Ndieke 82
Nanga bilembi 64, 128, 160, 206, Nbuni 150 Ndimele 66
208 Nda 105 Ndimu 87
Nbaandzi 179 Ndabu zangulu 92 Ndingiri 207
Nbaka ndzari 49 Ndasi 143 Ndjaba 244
Nbandi 78 Ndeemba 175 Ndja-ndjaka 148
Nbengi 168 Ndembo 246 Ndjiéke 114
Nbieke 72
FÉTICHEUIIS E T M É D E C I N E S T R A D ~ T I O N N E L L E S D U C O N G O ( B R A Z Z A V I L L E ) 277
Ndjoa 100 Nganga bilimbi 160 Nguba y a njambi 187
Ndjombi 232 Ngangaye 232 Ngubi 198
Ndo 105 Ngangwe 202 Ngudu 194
Ndobi 157 Ngantile 149 Nguibbe 185
Ndogum 73 Ngantswa 206 Ngula 193
Ndoko 49,95 Nganwa 202 Ngula kabire 193
Ndokole 211 Ngaradia 132 Ngulambu 148
Ndolu 51 Ngasahu 54 Ngulo ngoi 237
Ndongu 95 Ngashia 146 Ngulu 121,212, 218
Ndombi 243 Ngashi 146 Ngulu matsi 211
Ndonga 220 Ngatima 217 Ngumu 96
Ndongo 199 Nga tshiene 153 Ngungu 186
Ndongolo 153 Ngavu 153 Ngungula 130
Ndu 65 Ngaye 232 Ngunza 198
Ndubi 153 Ngebi 242, 244 Ngurubi 198
Ndubi dya maamba 154 Ngele 166,174,193 Ngutu 192
Ndudi 64 Ngénia 205 Ngutu nduri 65
Ndududi 65 Ngîb 185 Nguyunii 108
Ndudunia 101 Ngiba 195 Ngwa kala 233
Nduku 121 Ngibita 97 Ngwala 208
Ndukubi 199 Ngidi 237 Ngwalombo 212
Ndule ndule 229 Ngii ngimba 143 Ngwe 57
Ndulu 110 Ngila 182 Wgwenda 84
Ndumba a m p u u 199 Ngili 175 Ngy engye 185
Ndunda 52 Ngindi 243 Niakodi 231
Ndunduba 92 Ngo 83, 86, 163 Niale 145
Ndunduli nti 96 Ngobemba 158 Niamantu mobululu 218
Ndundungu 130 Ngodinia 244 Niasi 82
Ndungu 81, 220 Ngodjo 156 Niele 104
Ndyaata 130 Ngoi 86 Nienge lesala lenibila sala 248
Ndza bandzoondzi 148 N'Goka 51, 178 Nienge onama 248
Ndzati 143 Ngoka mahombe 229 Nienguligwe 106
Ndziembi 222 Ngokoloko 218 Nimbe 107
Ndzienga 65 Ngola 193 Niodo 124
Ndzindzi 196 Ngolo 178, 193 Niodze 124
R'dziri 80 Ngolon 89 Nioka 211
Ndzombo 247 Ngoma lubota 73, 191 Niola 129
Ndzumuvulo 2/10 Ngombe 238 Niole 132
Ne 66 Ngombele 238 Niondo 115
Nea 66 Ngome 195 Niuka 136
Nfita 86, 235 Ngomi 195 Njeke 201
Nfuba 205 Ngonda 193 Njiala bagandzi 143
Nfuga 75 Ngondenia 244 Njidi 80
Nfuku npala 91, 214 Ngondi 222 Njombo 194
Nfula 152 Ngondinia 244 Nka 84
Nfumo 131 Ngondo 191, 193 Nkaa 165
Ngaba 215 Ngondo bula nbiya 72, 156 Nkaabise 153
Ngabo 137 Ngongo 25,130,190 Nkaadi 120
Ngade 96 Ngongofi 206 Nkaamba 168
Ngadi 242 Ngongolo 134 Nkaambala 168
Ngadzi 93 Ngongulubi 245 Nkaazou 232
Ngafuma 92 Ngongwa 201 Nkakasa 170
Ngai-ngai 155 Ngonvi-ngonvi 202 Nkala 118
Ngaka-konabele 142 Ngoo 130 Nkalaka pende 145
Ngakele 93 Ngoodi 236 Nkalibuanga 205
Ngala 93 Ngori 236 Nkama misongo 98
Ngale 95 Ngota 172 Nkamba 165
Ngale ampoou 91 Ngoto 67 Nkandika 134
Ngali 81,133 Ngove 215 Nkangania 130
Ngama 113,198 Ngoyé 86 Nkankadi 186
Ngambe 133 Ngoyi 202 Nkari 183
Ngana 153 Nguale 65 Nkasa 84
Nganga 191, 202, 206 Nguandu 186 Nkasa makaanga 94
A. B O U Q U E T

Nkasa ya makaanga 2rt2 Nsafu 76 Ntolo 90


Nkefo nkefo 199 Nsaka 227 Ntondo nzombe 247
Nkefwa 199 Nsakala 127 Ntsaa m p u t u 73
Nkeka 231 Nsaka-nsaka 101 Ntsaa-ntsaku 103
Nkengezi 104 Nsala 226 Ntsaina 116
Nkese ntari 82 Nsambu kiduki 32, 86 Ntsaku-ntsaku 103
Nkia tsumu 82 Nsambvi 125 Ntsanga 116
Nkiizu 176 Nsana 60 Ntsanya 102
Nkiizu wa saangi 176 Nsandzi 125 Ntsanya bateke 101
Nkingeri 103, 104 Nsanga 166 Ntsila nkuumbi 184
Nkingukabi 105 Nsangala 123 Ntsolo 99
Nkinkema 203 Nsangavulu 246 Ntsukulu tsya mundele 231
Nkinkemi 143 Nsange 60 Ntsu-ntsundi 82
Nkisi-nteke 139 Nsani 125 Ntsusu 178
Nko 63 Nsanu 181 Ntsuudya 102
Nkoko 54 Nsasa 137 Ntubongu 189
Nkokoso 92 Nsasaka 102 Ntubungu 190
Nkolo 174 Nsa wa ndzari 154 Ntudinga 197
Nkolo nkolo 53 Nsa wa saangi 155 Ntugu ntshoye 239
Nkolo nkoso 53 Nseenga 171 Ntula 52
Nkombi 54 Nsekeni 168 Ntulu ki wuku 64
Nkondo 49 Nseke wa sangi 66 Ntumbi 211, 213
Nkonge landjulu 92 Nseki 105 Ntundu 246
Nkonko kuma 220 Nsende mpanga 164 Ntundubila 162
Nkonkola 105 Nsibu 55 Ntungango 230
Nkononkomo 53 Nsielie 100 Ntunu 137
N'Koondo 74 Nsiesi 193 Ntunvu 155
Nkosia 101 Nsiki 211 N t u tsya makanga 145
Nkubi 173 Nsindé npanga 186 Ntutulu 204
Nkuisa 246 Nsinga 161, 217 Nunga 230
Nkuku 229 Nsinga lukiinga 62 Nungu nkuyu 65
Nkula tenda 145 Nsinga myantsaambi 249 Nvandza 166
Nkulu 155 Nsinga sangwe 103 Nvonvuani 95, 209
Nkuma-nlcuma 141 Nsinga wa leernbo baandu 144 Nvua 190
Nkumi 75 Nsinsele 234 Nvuka 190
Nkumunu 179 Nsisifu 79 Nvuku 96,148, 161, 211
Nkungu 166 Nsiti 229 Nvula 122
Nkunkusu 221 Nsongoti 62, 134, 172 Nvuli 48
Nkusa 110 Nsonsobi 244 Nvulu rnasi 121
Nkusa-nkusa 119 N-Soongo n'kama 78 Nvulunvusu 95
Nkuta kaanie 235 Nsooso wa kodya d y a loongo 231 Nvumi 149
Nkuti 120 Nsosobi 238 Nvunabongo 90
Nkuukuma 119 Nsuluga 192 Nvuta 56
Nkwakwadyagata 124 Nsumbi 207 Nvuti 185
Nkwoomi tolo 215 Nsuu-sumbi wa makaanga 89 Nvutu 132
Nlaala wa saangi 180, 181, 219 Nsuu-sumbi wa saangi 88 N-Yaa-yaka 238
Nlima wa makanga 67 Nteela 126 Nyadyaesap 65
Nlolo 57, 79 Ntembia-nvula 129, 130 N-Yaka y a k a 238
Nloogwa 211 Ntiankoko 54 Nyané emoli 248
Nlu 162 Ntiiti 124 Nyibu 55
N-Nuungu 230 Nti kassenda 97 Nyien y a k a 238
N-Nuungu b a kuyu 51, 65 Ntile 175 Nzaaba lanputa 244
N-Nuungu wa saangi 51 Ntime 107 Nzaba 105,143, 244
Nongbe 92 Nti ntsiina 188 Nzabu 236
Npaka 166 Ntio ntiofo 199 Nzaku 105
Npandzu 166 Ntite 102 Nzala muindo 48
Npania 85 Nti wa leernba 142 Nzali nzenvendie 249
Npodi 61 Nti wa mbakala 210 Nzalokwa 248
Npooni 60 Nti wa mingadi 197 Nzama 81
Nsa 152 Nti wa nkala 238 Nzami 64
Nsaaka 238 Ntogno 137 Nzeenzeke wa makaanga 189
Nsaanda 170 Ntoke bonge 51 Nzeezeki 155
Nsaaea 118 Ntoko 191 Nzeke-nzeke 91, 155
Nzele 162 Nzieyi 180 Nzuka 85
Nzendze 147 Nziko 181 Nzulo babieli
Nzengé 248 Nzili 68 Nzuwa 100
Nzengimi 195 Nzima 48, 87 Nzondo-leedi 124
Nzeya 195 Nzimbili 165 Nzondoliri 124
Nzieki 114 Nzimu 87 Nzondongwé 202
Nziele 114, 24k Nzindzi 195 Nzolongo esukuku 165
Nziembi 222 Nzinga 59 Nzouha 98
Nzienzie 114 Nzirigu 59 Nzudi 248, 249
Nziete 167 Nzua 98,100 Nzumba 139

Obabi 164 Odungu 174 Okueankula 138


Obaka 2k2 Odzazanie 180 Okuru 165
Obala 166 Ofimbi 165 Okwa 208
Obama 101 Ofufulu 155 Okwando 211
Obambu 225 Ognioyi 132 Okwange 209
Obandandzi 65 Oha 81 Okwekwe 90
Obandziama 146 Ohindisa 93 Okwere 178
Obanja 146 Oliunga 61 Olamia tubisa 236
Obankaye 205 Oka 237 Olanda 78
Obanu 156 Okaa 83, 166 Olanda bulu 194
Obanziani 67 Okaala 60 Olanga 174
Obare 226 Oka-apoko 121 Olenda kula 147
Obari 226 Okaka 237 Olenese 244
Obasi 242 Okala otumbu 156 Olenzina 244
Obati 226 Okami 172 Olesina 244
Obe 57 Okamunga 227 Olili 56
Obei 57 Okamu 20, 172 Olimbe 174
Obele 20, 193 Okana 184 Olimbi 165
Obeli 20, 193 Okanda 184 Olimbo 226
Obe-Ontshe 122 Okania 203 Olinde 140
Obesi 232 Okata kamba 194 Olindu 210
Obeso 232 Okekele 105, 246 010 162
Obesu 232 Okeki 229 01010 57
Obeye 5 i Okeki-odjindza 125 Olondo 147, 1,55 211
Obi 243 Okele 246 Olu 162
Obibaya 91 Okieto 199 Olua lontsina 155
Obielc 52, 91 Okindisa 91 Omama 124, 208
Obili 232 Okio 132 Omamayi 124
Obindzu 144 Okio-beku 101 Ombada 20
Oboli 134 Okoka 51 Ombala 166
Obonbonio 206 Okoko 168 Ornbama 78,101
Obongo okoyo 95 Okokombo 195 Ombembele 137
Oboti 143 Okokopa 243 Ombiemba 90
Obotshe ikurni 93 Okoli 148 Ombimbele 137
Obubangu 180 Okolo 174 Ombinzi 144
Obubuma 226 Okomboro 167 Ombolo 191
Obula 173 Okonga 136 Omboma 174
Obumboro 191 Okongi 236 Ombongo 72, 95
Obumi 108 Okongo 67 Ompai 166
Obuya intshuele 65 Okoo 168 Ompita 101
Odenne 193 Okoyo 101 Ompoo 172
Odia 92 Okuba 51 Ompoo lumi 168
Odiba 209 Okuka 51, 62 Omposo-amuolo 121
Odimba 140 Okukwere 178 Omposo-endza 121
Odimba olomi 140 Okuli 146 Ompusa 96
Odindugu 126 Okuma 74, 141,197 Omvalaga 193
Odjaba 20 Okuma-sua 132 Onama 248
Odondongo 199 Okumbi 54 Onatilb 186
Oduma 164 Okungu 76, 166, 229 Ondende 95
Odumu 217 Okungu nsenge 189 Ondje 229
Odunga 231 Okusa 118 Ondjieka 101
A. BOUQUET

Ondjieni 158 Onvula 48, 96 Osumbu 166


Ondjombo 245 Onwara 82 Osunvu 166;
Ondjomono 73 Onwara tshulu 82 Otaki 91
Ondo 48 Onzenza 124 Otamba oshie 171
Ondoko 49 Onziendzie 124 Otapaa 229
Ondonga 172 Onzinza 208, 209 Ota tandi 112
Ondongo 129 Oondi 59 Otati 135, 220
Ondsuku 174 Opapanda 210 Otele 170
Onduli 65 Opasa mpale 208 Otele kema 170
Ondulle 65 Opati 64 Otemavo 145
Onduminkula 187 Opende nene 59 Otende 145, 249
Ondungu 63 Opiengo 221 Oteye 110
Onduo 234 Opiira 57 Otiété 103
Ondzendzeke 81 Opinda 187 Otinsaa 111
Ondzi 54 Opita 158 Otintulu 175
Ondzieni 153 Opomba 63 Otoi 138
Ondzindziba 58 Opopoko 213 Otondolo 246
Ondzinzie 180 Oposo 237 Otondulu 246
Onfuma 74 Opuputro 211 Otoo 191
Onfuru 64 Osaa 55 Otsagni 116
Ongagani 116 Osaa-mpama 120 Otsakwa 122
Ongahana 116 Osala 118 Otsa ma kcma 98
Ongale 132 Osalu 76 Otsameki I l 6
Ongana 116 Osama 243 Otsangi 118
Ongangama 145 Osana 52 Otsangu 231
Ongankina 116 Osandzu 113, 198 Otsare 76
Onganyia 116 Osangi 246 Otsatsaku 246
Ongaya 147,175 Osani 78 Otsende 132
Ongaza 208 Osasa 110 Osthiende 132
Onge 181 Osaya 139, 181, 182 Otshiendo 132
Ongeke 181 Ose 114, 115, 171 Otshindo 132
Ongie 181 Osembe 105 Osthishile 65
Ongiere 181 Osha 69 Otsiaka 126
Ongieye 65 Oshaka 126 Otsiende-eboto 132
Ongila 222, 229 Oshangwe 246 Otsienge 125
Ongnege 54 Oshiani 246 Otsingi 125
Ongo 177 Oshiayi 76 Otsintsani 91
Ongomo otsubu 198 Oshie 171 Otsotso 91
Ongoro 97 Oshiele 162 Otsumba 118
Ongu 222 Oshienga 88 Otua 60
Onguala 137 Oshiengi 125 Otua lekoli 58
Onguka 178 Oshiere 154 Otumba 212
Onguli 100 Oshii 211 Otumbi 213
Ongumi 75 Oshinga 88 Otunga 60
Oni6 110 Oshisavi 178 Owala 222
Oniembe 234 Oshongo 120 Owula 140
Onienete 140 Oshoshi 238 Owuwutu 155
Onienie 181 Oshuma 88 Oyabi 224
Onimia 91 Oshumbu 165 Oyabi empoou I l 4
Onkai 189 Osiangono 240 Oyali 206
Onkomo 214 Osiele 48, 156 Oye 92, 230
Onoluange 220 Osiere 120 Oyie 61
Onongwo 114 Osiesie 120 Oyifinangondo 61
Onsangni 116 Osigagi 106 Oyilii 95
Onsasa 137 Osii 211 Oyimbu 165
Onsuma 110 Osika 211 Oyinga 85, 187
Ontoyo 246 Osisibole 92 Oyiongo 155
Ontshiami 125 Osokoro 99 Oyisau 93
Ontsutsulu 180 Osolo 180 Oyobe 192
Ontui 137 Osongi 125 Oyobi 151
Ontuone 76 Osongo 123,144 Oyué 214
Ontuono 77 Ososi 126 Oyu mindzu 237
Onvaya 91 Ososogni 165
Paa 83 Payo 140 Ponga 237
Paar 66 Pélé 190, 191 Pongui 168
Pâd 184 Penama 53 Poota 59
Padouk 40 Penangaka 95 Posa 81
Paka 85 Peso etseke mina 98 Poso 81
Pambo 195 Pfudi 152 Poso yandzo 82
Panda 66 Pindza 125 Potisé 239
Pando 63 Pini mutshuaka 187 Poyo 157
Panga 85 Pinpinda 187 Puluko 116
Panga bakola 155 Pi0 58 Punga 152
Pangu 85 Pipi 120 Pungo 163
Pansao 76 Polé 48, 201 Puuluka 124
Papanda 65 Polelieme 143 Puuluka dya gata 116
Papanga 149 Pombolo 117

Saamu 165 Seeti 85 Sioko 126


Saba 193 Sembe 163 Sisaani 112
Sadanse 121 Sempe 245 Sisima 246
Sadum 74 Shabuka 240 Sisongo 123
Saki dya makanga 208 Shakala-nbendza 129 Sisya 246
Saki dya nkanka 208 Shelo 135, 153 Sivala 158
Saki-saki 143 Shiembolo 160 Soko 106
Saki tsya saangi 208 Shishinge 88 Sokolo 48
Sakla ngunbu 178 Shonge 76 Sola-nkiti 106
Saku 111 Shumba 169 Solia 140
Sala 90 Shumbo 210 Solo 208
Sambala 200 Shupo 211 Sombo 140
Sandédulu 146 Shushu 91 Songo 123
Sande wuko 90 Sia 63 Songo libila 114
Sandjabongo 243 Siaka moaka 167 Songowa 114
Sanga dya nputa 188 Sial 153 Soomba 210
Sanga-sanga 123, 142 Siele 162 Sose 238
Sange 60 Sienge 125 Soso 225
Sango 82 Siko 182, 207 Souolire 107
Sanwi 125 Simbele 159 Sua 117
Sanzala 112 Siimbili 222 Suala 112
Sao 76 Simbolo 160 Sumba 185, 199, 210
Sasa 239 Simebinkali 229 Sunsa 93
Sasafu 76 Sindo 148 Su0 173
Sawala 180 Singa 48 Susoi 68
Sayingu 116 Singa lwamba 63 Susumbi 88
See 162 Singa nzala muindo 48
Seene 75 Singi 125

Taku 110 Tchikuya 170 Tebete 100


Tchiaka moaka 167 Tchilandi 199 Tege 174
Tchibabene 66 Tchilimbu 226 Téghé 174
Tchibandji 110 Tchilolo 57 Tele 154
Tchibangu 85, 132 Tchimbele 170 Tembe hani 51
Tchibundzi 108 Tchimbundya kuyu 106 Tende 132
Tchifilu 241 Tchinansaka 118 Tété 121, 177
Tchifundi 162 Tchintu 74 Tibe 182
Tchikaya 158 Tchitsema 122 Tidi 199
Tchikokodi 235 Tchivouni tchimayombe 210 Tiendie 174
Tchikulubo 161 Tchumu 237 Tienpini 234
A. BOUQUET

Tieta 52 Tseyobia 248 Tsu la nvumu 87


Tili 199 Tshiban taba 153 Tsumba 199
Timaliku 198 Tshibia-kambisi 153 Tsumbi 88
Timbu 184 Tshiebi 76 Tsumu 236
Tinge 174 Tshiela 162 Tsungu nbasi 108
Tob 166 Tshienganga 177 Tsunta ntaba 91
Tolobole 92 Tshi kambisi 153 Tsyeenga 213
Tondu 245 Tshira 79 Tudusue 239, 239
Tongo 51 Tsiangana 116 Tugenge 51
Touon 60 Tsibi lanzi 59 Tukusa 99, 197
Tsa 187 Tsiloo-longa tsya sanagi 182 Tumbo 166
Tsaadango 180 Tsimaliki 198 Tumbo nkombi 226
Tsana na nkoi 48 Tsimalu 198 Tunamu 188
Tsanga 194 Tsinga 81 Tundi ya makanga 245
Tsanginia 116 Tsinkonki 150 Tunga 60
Tsani 116 Tsinkonki tsya saangi 205 Tunvumbu 188
Tsana 239 Tsinta mayuma 161 Tutila mabunu 71
Tsatsa 239 Tsintsukulu tsya bakuyu 391 Tutumba 211
Tseke 138 Tsoko 188 Tutumba ya ngulu 212
Tsekesi 174 Tsuba pingi 94
Tsema 122 Tsui IO0

Udjomongo 73 Unduo 179 Utoyi 137


Udjuomo 73 Unzuala 111 Utshienbi 125
Udunduba 52,143 Utchiene 69 Utugno 52
Umbi 144 Utola 153

Vala mioko 145 Vlanda mbila 194 Vulu 122


Vidinga 68 Vuba 106 Vuma 74
Vla 112 Vula 122 Vuvuma 90

Waami 106 Wawanda 90 Wowongo 130


Wabolo 216 Wele 234 Wu10 220
Wakasa 170 Wenze 147 Wulu 194
Wale 99 Were 104 Wumi 149,151
Wanda 184 Wongo 117 Wumu 149
Wasara 215 Woolo dya bakuyu 152 Wungu 55
Wawa 130 Woto 149

Yaakasa 170 Yelutu 192 Yoba 197


Yaka 167 Yembe 159 Yomanu 161
Yandza 204 Yendza 141, 204 Yombeyombe 249
Yandza ongandza 220 Yengi 222 Yombo 247
Yandzu 220 Yetolo 138 Yuayu 100
Yangali 126 Yika lenzabe 53 Yuka 100
Yangbe 48 Yikango 67 Yuka-yuka makaanga 96
Yayamba 236 Yikulu dya saangi 187 Yungu 113-117
Yeko 48 Yindza 149 Yuu-yuka 96
Yelengyengye 144 Yini 231 Yuyuka 100
PLANCHES
Pli. !t. - Skance il(* i l i \ ~ i i i : i t i » i i : r n i i i n c t a v r r lrs li.iicties.
Pli. 10. - Ftiiclie rsposi. e n l le in air polir
eiiip2clic.i. la pluie (le toinber.
1'11. I I . - ;11111(:l;iiii
I.'i'~iii~lit.iii~ II,?; ivsli~.iix 1.11 s ~ ~ i i l l l : i i iiiI : i ~ i s iiiii. ~.~~i,iii:.
l'Il. 1;-1G. -Saiictunire srhcvrett l i i a NZOBl » : I'aclyiori; Ics f'ticlies 1 ~ 1 1 v e l o p p tlaris
6s [in LissusrIr raphia
sont siisl~cndus sous Ir toit; i i i ~ 1 i ~ i i i i i ~ ~sacii:s
iiis c t dioriirs siliii COIISPI.VCS SUI. uiie clail'.
T'Il. 17 S. - SaiirLtiaire ~ r c r e t(lu « N%(.)111 11 : 1)ri:paration il'iiri n ~ ~ i t v r ; tIi~iictir
u
destiii& H itiii, secte pi1 I'~,i.iiiaiion.
Jriiiic lillc Vili ~ > < ~ i r a\.rc
ilc titi « iuliiiln 1).
Pli. 21. - P i , < : ~ ~ ~ i , ; i i i110s
r ~ i r i i i i v l i ~ ~ n i n < ~ i:i t so h i c i i i i o i i r l ~ sstics n i i r i ~ r ~ r i i r ~ r .

Pli. 22. - J ' I ~ ~ * ~ I ; I ~ ~111,s


I ~ I ~II~I I ~ ~ I ~ ~ I ~ ~ I I I I I ~ :I I I~S ~ ~ o ~ ~clras
y a111~1~y111~s.
g c
Ph. 23. - . J ~ ~ i i i i cS. ~ . r r i i i i e râpaiil clrss I'c*iiillcs.

Il. 2' - O b i c i i t i i ~ i i rl'iici siic Ilni. i i i iiIiogiic.s


i ~ i ~ w ~ s ~ iilcis i i'niiii: cli! li:itic*s ii,rssbcs.
Pli. 23. - Oirctioii r l ' i i i i ~i i i n l n t l ~ n
~ v o c ~ i i i v p~i1pevvi:gi!i;il~.
PLANCHE 1

N O 1 - i ~ n ~ h r o ~ o h n o ,Côtc d'Ivoire, aoiii 1964. Auiciir F. Halle.


PIPERA(:~?ES. - Piper i r r t ~ b r ~ l l a t Linii.
NO 2 - I>OLYGAI,ACÉES. Car.polobia luleta (f. Don. B U S H L I T T O R A L
- PRES DF: G R A N D R A S S A MCôte
,
d'Ivoire, août 1961. Auteur 17. Hallé.
N O 3 - H A I ~ S A ~ I I N A C E E S- . 1rtrpafi~ri.sriiarnr~iarrwnsis (;il& h i ~ o c ~ ~ Piste
o u , d u Rouéni, Gabori,
3-2-1951. Auteur N. IIallé.
NO 4 - STERCIJLIACÉES. - Scaplropelalor>i, blncl~ii J1:isi. A Y E M ,chantier C.E.I.'.A. Gabon, mai 1963.
Auteur N. IIallé.
N O 5 - ICACINACEES. - Lositlr~fhern niricana P. T3eauv. (irifloresceiice]. L A R K O ~ L O U N G
Gabon,
A,
juillet 1959. Auteur N. Hallé.
No 6 - PAPILLIONACÉES. Dioclca reflesa Hook. f. I , A G U N E B R I E ,I L E B O U L A YCôte
- , d'lvoire, aciîit
1960. Auteur F. Hallé.
N O 7 - BIORACÉES. - M ~ ~ s a r t gsrnifhii
n R. Br. (nourgrwii terminal). AYEM, cllailtier C.E.1J.A
Gabon, 1964. Autriir N. Hall&.
PLANCHE II

NO 8 - S O L A N . ~ C É E S . - Solanum lorvurn Swavtz. Côte-d'Ivoire, octobre 1960. A u t e u r 1". Hall&.

NO 9 - COMPOSÉES. - Mikania scandsns (1,iriii.) Willd. \Itho~ou, Gahon, riiars 1961. A u t e u r


N. HaIli..
NO 10 - GL;TTIL:ÊRES. - Jlarnmea alricana Doii. ~ Z T N o u ~ v o h o ~ lCOte-d'Ivoiic,
, janvier 1966.
A u t e u r F. HaIle.
NO 11 - S A P ~ T A ( : Ê E S . - Boillonella lor~spernza Picrrr. L 4 N K O U L O I I Nt ,C Gabon, juin 1939. A u t e u r
N. IIallb.
NO 12 - . Omphalocarpum anocenlr~im. Pierro. .irboreluin d u B a x c o , Côte-d'Ivoire,
S A P O T A C ~ ~ E S-
riov. 1960. A u t e u r F. Hallé.
NO 1 3 - Y E R B E N A C É E S . - Cl~rodendronsplendr,rs Ci. L)oii (;ii,+>o BASSAM,Côte d'Ivoii-r, sept. 1961.
Xuteiir F. HallC.
NO lfi - LILIACÉES. - -4sparagr~ntvt~rneckei(FCiipl.) Ilutch. E Y I . . K EGabou,
. ~ n a i1963. I I ~ t ( s ~
N.r I J a l l i : .
PLANCHE III

N D 1.5 - A ~ ~ o ~ .- ~T < ~~b e r~r ~ c~~ r ~ibogn s . AIEM, cliaiiiier C.E.I:.h. Caboii, ;ivril 1963.
Ét l i e ~ Baillon.
A u t e u r N. Ifallé.
N O Ili - ASCLÉPIADACÉES. - P(,riplocn n i g r ~ s c e n sAfz. F O R E TD ' , ~ B O U A B OCôte
U , d'Ivoire, a o û t 1960.
Autcur F. tlallé.
NO l Ï - RUDII\CÉES. - Psc~ittl»»ai~s.scie~idu
s l e t ~ o c n r ~(IIiciii),
~~n Piste tle ZOD[:NDE, Gabon, 12-2-1961.
Auteur N. IIallb.
K O 18 - RLT~IACÉES -. Rolhrnnnnia macrocarpu (Hierii) Kcay. L A N K O U L O U N U(;aboli,
A, juillet 1959.
Auleur N. Hall;.
No 1 9 - R I I I ~ I A C É E S .- Pserldosnbtrra ~ ~ a ~ l i s p h cIV.
r a IIall8. P i s i i - oii T ~ O U ~ N
Gabon,
I, 11-2-1961
Auteiir N. Ha118. I

N O 2U - RRITBIAC~?ES. - ~ l l o r i n d ( ilitnnophylln Pctii. ETIIKE Gabon, iiiai 1963. A u t e u r N. Ilallé.


r';0 21 - RUBI.I\C:I?ES. - cSckumunraiophy/urn rr~ngnificr~m (K. Scliiiiii] Harms. .~BANGA, oiigirie Cahoii,
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l x . C A R T E S THÉMATIQUES
Cartes imprimees en couleurs ou en noir. avec ou sans notice. a petites, moyennes et grandes échelles, concernant :
- l'Afrique du Nord. I'Afrique d e l'ouest, I'Afrique centrale et équatoriale. Madagascar. la Nouvelle-Caledonie, Saint-Pierre-et-Miquelon. la Guyane
française ...
dans l'une ou plusieurs des matières suivantes :
- Géophysique. - Géologie. - Hydrologie. - Pedologie et utilisation des terres. - Botanique. - Entomologie medicale. - Sciences humaines.

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(2) C e volume ne peut être obtenu que par des organismes scientifiques ou des chercheurs contre paiement des frais d'expedition.
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D6pbt b a i : 4 trlmortro 1969

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