Cas Pratiques 11

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CPGE

 2  Colle  de  droit                     Semaine  13  


 
Thème  :  le  droit  de  la  consommation    
 
Question   de   veille   juridique  :   le   pouvoir   du   professionnel   face   au   consommateur   est   il  
encadré  dans  le  cadre  de  la  fixation  du  prix  ?  
 
Cas  pratiques  

Mr et Mme Loubeau se sont portés acquéreurs d’une maison d’habitation à finir de rénover.
L’ancien propriétaire, maçon de métier, avait commencé la rénovation en effectuant plusieurs
travaux. Il avait notamment posé des lambris sur certains murs et changé le parquet et les fenêtres
du séjour et du salon. Cependant, il reste encore plusieurs pièces vétustes. Ils souhaitent effectuer
les travaux avant d’y habiter, c’est pourquoi ils ont pris contact avec plusieurs artisans. Le
menuisier étant venu prendre des mesures pour fabriquer les fenêtres de la cuisine et des chambres
s’aperçoit que certaines boiseries sont boursoufflées et relève des filaments caractéristiques d’un
champignon appelé Mérule. Mr et Mme Loubeau, après expertise, sont affolés par le prix du
traitement de la mérule : 4380 €. Il apparait également que le champignon est présent au niveau du
parquet du salon refait par le précédent propriétaire et que l’existence de l’infection date d’avant
l’achat de la maison. Ils s’en remettent à vous pour les conseiller.

- Peuvent- ils assigner l’ancien propriétaire en indemnisation de leur préjudice ?


- Que peuvent-ils obtenir en réparation du préjudicie ?
- Quelle est la juridiction compétente ?

L’achat de la maison avait été réalisé par l’intermédiaire d’un agent immobilier, pour lequel Mr et
Mme Loubeau ont payé des frais de négociation de 3000 €. Ils sont très en colère après lui car ils
pensent qu’en tant que professionnel, il aurait du se rendre compte de la présence de ce
champignon et de les en informer dans le cadre de son devoir d’information. Pour leur part, au
cours des différentes visites qu’ils ont effectué avant la vente, ils ne se sont aperçus de rien,
n’étant pas initiés à ce type de problème. L’agent immobilier conteste sa responsabilité au motif
qu’il n’était pas au courant de la présence de la mérule et qu’il n’était pas apte à s’en apercevoir,
n’étant pas lui-même professionnel du batiment.

- La responsabilité de l’agent immobilier peut elle être engagée ?

Considérant que le prix de 4380 € qu’on lui a proposé pour éradiquer la mérule est abusif, Mme
loubeau s’adresse à plusieurs autres professionnels. Démarchée chez elle, elle vient d’accepter une
offre à 3200€. L’artisan lui a fait un prix attractif à la condition qu’elle verse un acompte immédiat
pour être assurée que les travaux seront réalisés dans le mois qui vient. Elle regrette de s’être
empressée.

- Madame Loubeau peut elle annuler la commande des travaux et récupérer son
acompte ?

 
 
 
 
Proposition  de  correction  
 
Cas  1  -­‐  1:  
- Faits  :    
- Le   problème   juridique  :   Mr   et   Mme   Loubeau   peuvent   ils   assigner   l’ancien   propriétaire   en  
réparation  de  leur  préjudice  ?  
- la   règle   de   droit  :   En vertu des articles 1641 et suivants du code civil, le vendeur est
responsable des vices cachés du bien vendu. La garantie légale des vices cachés s’applique
quel que soit le bien acheté (neuf ou d’occasion, en promotion ou en solde...) et quel que soit le
vendeur (vendeur professionnel ou simple particulier). La garantie des vices cachés n’est
toutefois pas due pour les ventes aux enchères (article 1649 du code civil).
L’action en garantie des vices cachés peut être intentée aussi bien contre le vendeur que contre
le fabricant.
Définition du défaut : Pour être qualifié de vice caché, le défaut doit répondre à la définition de
l’article 1641 du code civil : le vice caché est le défaut qui rend la chose impropre à l’usage
auquel on la destine, ou qui diminue tellement cet usage que l’acheteur ne l’aurait pas acquise
(ou n’en aurait donné qu’un moindre prix), s’il avait connu ce défaut – par exemple : pannes
répétées, consommation excessive d’un véhicule automobile, implosion du téléviseur...

Le défaut doit être caché : il ne doit pas être apparent au moment de la vente. L’acquéreur ne
pourra pas se retourner contre le vendeur pour les défauts apparents qu’il aura pu observer au
moment de la vente (article 1642 du code civil).
La jurisprudence est assez bienveillante à l’égard de l’acheteur non-professionnel. Les juges
considèrent qu’un défaut est caché dès lors qu’un examen normal ne permet pas de le révéler.
Le défaut caché doit rendre la chose impropre à l’usage auquel on la destine ou diminuer très
fortement son usage. Tout défaut, même important et non apparent, ne constitue pas un vice : il
faut que la chose soit rendue impropre à son usage normal ou qu’elle en diminue fortement
l’usage.
L’acheteur doit faire la preuve du vice caché par tout moyen, notamment en produisant les
différentes attestations ou factures de réparation, ou encore en faisant procéder à une expertise
L’action en garantie des vices cachés doit être intentée dans un délai de deux ans à compter de
la découverte du vice (article 1648 du code civil).
L’art L 211-1 du code de la consommation définit les contrats concernés par la garantie légale
contre les vices cachés : biens corporels ou incorporels, meubles ou immeubles, neuf ou
d’occasion que le vendeur soit professionnel ou non. Les exceptions sont : les ventes
d’animaux ruraux, vente d’immeubles à construire, ventes faites par les autorités de justice..
- Solution  :  
Monsieur  et  Mme  Loubeau  ont  acheté  leur  bien  immobilier  à  un  particulier.  Le  vice  dont  fait  l’objet  le  
bien  n’était  pas  apparent  lors  de  la  vente  par  un  non  initié  et  la  maison  ne  peut  pas  être  utilisée  sans  
éradication  du  champignon,  lequel  ronge  toutes  les  surfaces  boisées.  Le  champignon  rend  bien  la  
maison  impropre  à  l’habitation  dans  l’état.  Ils  sont  dans  les  délais  pour  intenter  une  action  et  ils  ont  
pour  preuve,  une  expertise.  Ils  peuvent  donc  assigner  l’ancien  propriétaire  en  réparation  de  leur  
préjudice  
 
Cas  1  -­‐  2  
-  Les  faits  :    
-  Le  problème  juridique  :    quelles  sont  les  formes  de  réparation  possible  à  un  vice  caché  ?  
Les  principes  juridiques  :  L’action en garantie des vices cachés permet à l’acheteur de demander au
vendeur l’une ou l’autre des deux solutions suivantes(article 1644 du code civil) :
– soit il garde le bien et demande une réduction du prix (action dite « estimatoire ») ;
– soit il rend le bien et demande que le prix lui soit restitué (action dite «rédhibitoire »). Il demande
alors la résolution du contrat de vente, c’est-à-dire son annulation rétroactive. Il pourra récupérer le
prix payé ainsi que les frais occasionnés par la vente.
Si le vendeur était de mauvaise foi (c’est-à-dire s’il connaissait les vices de la chose) il devra, en plus
du remboursement du prix, verser des dommages et intérêts à l’acheteur pour tous les préjudices
occasionnés par le vice caché (article 1645 du code civil). Il faut alors apporter la preuve de sa
mauvaise foi et du préjudice subi (par exemple : frais de transport, de remorquage, de gardiennage, de
démontage pour expertise...). La jurisprudence considère que le vendeur professionnel est réputé être
de mauvaise foi. Peu importe que le vice soit décelable ou non, il ne peut invoquer qu’il ignorait le
vice caché pour se décharger. Il est donc toujours tenu aux dommages et intérêts en cas de préjudice
pour l’acheteur. En revanche, le vendeur non-professionnel sera tenu de verser des dommages et
intérêts (article 1646 du code civil) seulement si sa mauvaise foi est prouvée.
 
- Solution  :    ici  Mr  et  Mme  Loubeau  peuvent  obtenir  une  restitution  d’une  partie  de  la  valeur  
du  bien  acheté  ou  encore  demander  la  résolution  de  la  vente.  S’il  demande  la  restitution  d’une  
partie  du  prix,  il  pourra  inclure  les  frais  de  remise  en  état  de  l’existant  contaminé,  ainsi  que  
les   frais   de   traitement   de   la   mérule.   Ils   pourront   également   demander   des   dommages   et  
intérêts  s’ils  apportent  la  preuve  de  la  mauvaise  foi  du  vendeur.    
 
CAS  1  –  3  
- Faits  
- Problème  juridique  :  quelle  est  la  juridiction  compétente  ?  
- Principes  juridiques  :      
La  recherche   d’une   solution   amiable   est   préférable   pour   régler   le   litige,   par   l’envoi   d’une   LRAC.   A  
défaut   de   règlement   amiable,   la   voie   judiciaire   est   possible.   Les   juridictions   civiles   compétentes  
dépendent  du  montant  du  litige  :  
- Le  juge  de  proximité  (greffe  du  TI)pour  une  somme  inférieure  à  4000€  
- Le  TI  pour  une  somme  comprise  entre  4001et  10  000  €  
- Le  TGI  au-­‐delà  de  10  000  €.  L’assistance  d’un  avocat  est  obligatoire.  
La  compétence  territoriale  est  définie  par  l’art  L  141-­‐5  du  code  de  la  consommation  :  c’est  le  lieu  de  
livraison   ou   de   la   prestation   de   service.   Le   consommateur   peut   saisir   la   juridiction   du   lieu   où   il  
demeurait  au  moment  de  la  conclusion  du  contrat  ou  de  la  survenance  du  fait  dommageable.  
- Solution  :     Mr   et   Mme   Loubeau   peuvent   tenter   le   règlement   amiable   du   litige,   à   défaut,   ils  
pourront  saisir  le  TI  ou  TGI  selon  le  montant.    
 
CAS  2    
- Faits  
- Problème  juridique  :  la  responsabilité  de  l’agent  immobilier  peut  elle  être  engagée  ?  
- Principes   juridiques  :     en   tant   que   professionnel,   l’agent   immobilier   peut   voir   sa  
responsabilité  engagée  pour  défaut  d’information  et  conseil,  ou  encore  s’il  use  de  manœuvres  
frauduleuses   induisant   en   erreur   le   consommateur   sur   le   bien   qu’il   achète   ou   encore   s’il   a  
connaissance  d’un  vice  caché  et  qu’il  n’en  informe  pas  le  consommateur.  
L’art   L   111-­‐1   du   code   de   la   consommation   fixe   l’obligation   générale   d’information  
précontractuelle  :   le   professionnel   doit   communiquer   le   prix   du   bien   ou   du   service,   ses  
caractéristiques   essentielles   ainsi   que   la   date   ou   le   délai   de   livraison.     La   charge   de   la   preuve  
incombe  au  professionnel.  
Le  dol  est  un  vice  du  consentement.  On  considère  qu’il  y  a  dol  lorsqu’il  y  a  tromperie,  c'est-­‐à-­‐dire  
l’utilisation  de  manœuvres  destinées  à  induire  l’autre  partie  en  erreur  pour  qu’elle  contracte.  Les  
éléments  constituant  un  dol  sont  :  
- L’intention  de  tromper  
- La  manifestion,  c’est    à  dire  la  réalisation  explicite  de  l’intention  de  tromper.    
La  jurisprudence  retient  trois  éléments  pour  que  le  dol  entraine  la  nullité  du  contrat  :  il  doit  avoir  été  
déterminant  (art  1116  du  CC  :  l’erreur  doit  être  telle  que  sans  ces  manœuvres,  l’autre  partie  n’aurait  
pas  contracté),  le  fait  d’une  partie  et  il  doit  être  prouvé  (  preuve  par  tout  moyen  car  il  s’agit  d’un  fait).  
La  responsabilité  du  professionnel  pour  vice  caché  peut  être  engagée  dans  la  mesure  où  le  
professionnel  a  connaissance  d’un  vice  et  qu’il  n’en  informe  pas  le  consommateur.  (définition  du  vice  
caché).  La  preuve  doit  être  apportée  par  le  demandeur  
 
- Solution  :   ici,   le   professionnel   de   l’immobilier   pourrait   voir   sa   responsabilité   engagée   mais   il  
appartient   à   Mr   et   Mme   Loubeau   d’apporter   la   preuve   de   sa   mauvaise   foi.   Le   professionnel  
nie   toute   connaissance   du   vice   et   argumente   par   le   fait   qu’il   n’est   pas   professionnel   du  
batiment,  ce  qui  peut  permettre  effectivement  d’appuyer  sa  bonne  foi.      
 
CAS  3-­‐  1  
- Faits  
- Problème   juridique  :  Mme  Loubeau  aurait  elle  pu  refuser  de  verser  un  acompte  ?  peut  elle  
revenir  sur  l’acceptation  de  l’offre  ?  
- Principes  juridiques  :      
La  loi  intervient  au  moment  même  où  le  contrat  de  vente  se  forme  entre  un  professionnel  et  un  
consommateur.  Le  Code  de  la  consommation  met  en  place  tout  un  dispositif  pour  préserver  le  
consentement  du  consommateur  face  à  un  professionnel  disposant  de  nombreuses  ruses  pour  le  
convaincre.  Il  pèse  sur  le  professionnel  une  triple  obligation  :  l'obligation  d'informer,  de  ne  pas  
forcer  et  de  vendre.    

Certaines  méthodes  de  vente  portent  atteinte  au  consentement  du  consommateur.  Il  n'est  pas  
véritablement  libre  et  éclairé  puisqu'il  subit  des  pressions  anormales.  Le  législateur  est  intervenu  
pour  interdire  ou  limiter  ces  méthodes  de  vente.  

- La  vente  par  envoi  forcé  :  consiste  à  envoyer  un  produit  à  une  personne  qui  n’en  fait  pas  la  
demande.  C’est  une  vente  interdite  
-  La  vente  à  distance  :  le  vendeur  et  l'acheteur  ne  sont  pas  directement  en  présence  (téléachat  
Minitel,  vente  par  téléphone,  par  catalogue,  par  Internet...)  :  le  délai  de  rétractation  est  de  14  
jours  
-  La  vente  à  prime  :  consiste  à  remettre  gratuitement  au  client  un  produit  à  l'occasion  de  
l'achat  d'un  bien  ou  service.  elle  est  interdite  sauf  dans  trois  cas  :  l'objet  remis  est  de  faible  
valeur  –  le  produit  est  identique  à  celui  du  contrat  principal  –  le  produit  principal  est  
inutilisable  sans  prime.    
-  La  vente  «à  la  boule  de  neige»  consiste  à  offrir  à  une  personne  des  marchandises  ou  à  lui  
faire  espérer  des  produits  gratuits  ou  des  avantages  (ex.  :  remises)  à  condition  qu'elle  
procure  à  l'entreprise  d'autres  clients  (vente  de  bons  ou  tickets,  collecte  d'adhésions...).  elle  
est  interdite  
- Les  loteries  et  jeux  :    l'entreprise  attire  les  clients  par  une  loterie  ou  un  jeu  leur  permettant  de  
gagner  des  biens  ou  services.  le  jeu  ou  la  loterie  ne  doivent  pas  être  subordonnés  à  l'achat  (cf  
«jeu  sans  obligation  d'achat  »).  Ils  doivent  être  organisés  sous  contrôle  d'huissier.  
-  La  vente  liée  :    la  vente  d'un  produit  est  subordonnée  à  l'achat  d'un  autre  produit.  Elle  est  
interdite.  
- La  vente  par  lot  ou  jumelée  :  l'acheteur  est  obligé  d'acheter  un  lot  de  plusieurs  produits  
identiques.  Elle  est  interdite.  
-  La  vente  à  perte  consiste  à  vendre  un  produit  à  un  prix  inférieur  à  son  prix  d'achat.  Elle  est  
interdite  sauf  exceptions  
-  Les  soldes  :  sont  réglementés.  
- La  vente  à  domicile  (ou  démarchage).  La  vente  à  domicile  (ou  démarchage)  consiste  à  se  
rendre  directement  au  domicile  des  personnes  pour  leur  vendre  des  biens  ou  services.  Le  
démarchage  à  domicile  est  réglementé  par  les  articles  121-­‐21  et  suivants  du  Code  de  la  
consommation.  La  loi  n'interdit  pas  le  démarchage  mais  le  réglemente  afin  de  protéger  les  
particuliers.  
- Délai  de  rétractation  :  l'acheteur  à  un  délai  de  14  jours  pour  revenir  sur  son  consentement.  Il  
lui  suffit  d'en  informer  le  vendeur.  
-  Conditions  de  forme  :  le  contrat  doit  être  écrit,  comporter  des  mentions  obligatoires  et  un  
bordereau  de  rétractation  détachable.  
-  Interdiction  de  percevoir  de  l'argent  au  moment  du  démarchage  et  avant  l'expiration  du  
délai  de  14  jours.  
- Sanctions  pénales  :  Toute  infraction  à  la  législation  est  pénalement  sanctionnée    
 
- Solution  :  Mme  Loubeau  a  souscrit  à  un  contrat  de  vente  à  domicile  et  dispose  d’un  délai  de  
14   jours   pour   revenir   sur   sa   décision.   Le   professionnel   n’avait   pas   le   droit   de   percevoir   de  
l’argent  lors  de  la  signature  du  contrat.    
 
Correction  Veille  juridique  
 
Introduction  :    
Définitions  :    
Le   pouvoir   du   professionnel  face   au   consommateur:   il   est   considéré   en   droit   que   dans   la   relation   entre  
professionnel  et  consommateur,  le  consommateur  est  considéré  comme  un  profane  face  au  professionnel  qui  
lui   a   la   connaissance   de   la   chose   et   donc   un   savoir   lui   permettant   d’avoir   un   avantage   économique.   Cela  
entraine  un  déséquilibre  dans  la  relation  précontractuelle.  La  loi  Hamon  définit  désormais  (définition  intégrée  
dans  le  code  de  la  consommation)  la  définition  du  consommateur  :  est  considérée  comme   consommateur  :  «  
toute   personne   physique   qui   agit   à   des   fins   qui   n'entrent   pas   dans   le   cadre   de   son   activité   commerciale,  
industrielle,  artisanale  ou  libérale.  ».  
Le   prix  (contrepartie  financière  en  échange  d’un  bien  ou  d’un  service  marchand)  doit  être  l’objet  d’une  libre  
fixation  négociation  entre  les  parties  lors  de  la  formation  du  contrat.  Il  fait  partie  de  l’objet  du  contrat  qui  doit  
être  licite,  déterminée  ou  déterminable,  condition  de  validité  du  contrat  dans  le  droit  général  des  contrats.  
 
Problématique  :  
Mais  cette  fixation  du  prix  fait  l’objet  d’un  encadrement  plus  strict  lors  d’un  contrat  qualifié  de  consommation  
entre  le  professionnel  et  le  consommateur  dans  le  cadre  de  deux  branches  du  droit,  le  droit  de  la  concurrence  
et  le  droit  de  la  consommation.  
 
I-­‐ L’encadrement  du  pouvoir  face  au  consommateur  dans  le  cadre  de  la  fixation  du  prix  en  
droit  de  la  concurrence  
 
Le  droit  de  la  concurrence  n’a  pas  pour  objectif  premier  de  protéger  le  consommateur  mais  par  la  
condamnation  des  pratiques  anticoncurrentielles,  il  protège  également  le  consommateur.  En  effet,  les  pratiques  
anticoncurrentielles  sont  condamnées  si  elles  sont  pour  objet  de  nuire  à  la  libre  concurrence  sur  un  marché.  
Elles  peuvent  avoir  pour  objectifs  de  limiter  la  fixation  de  prix,  de  se  répartir  les  parts  de  marchés,  de  ne  pas  
permettre  à  des  concurrents  de  s’introduire  sur  le  marché.  Par  conséquent  ces  objectifs  ont  bien  pour  
conséquences  de  maintenir  des  prix  élèves,    situation  défavorable  aux  consommateurs.  Dans  les  pratiques  
anticoncurrentielles,  il  peut  être  cité  les  ententes  ou  les  abus  de  position  dominante.    
 
Exemples  de  veille  juridique  
 
ENTENTE  :    Décision  de  la  Commission  européenne  09/07/2014  (non  vue  en  classe  mais  peut  avoir  été  
vue  en  recherche)  
Copieuse  amende  pour  Servier.  La  Commission  européenne  a  infligé  le  9  juillet  2014  une  amende  de  331  
millions  d'euros  au  laboratoire,  numéro  deux  de  la  pharmacie  en  France,  pour  abus  de  position  dominante.      
 
Il  s'agit  d'une  affaire  d'entente  sur  les  génériques.  Le  laboratoire  Servier,  est  sanctionné,  aux  côtés  de  cinq  
fabricants  de  médicaments  génériques,  pour  avoir  freiné  l'entrée  sur  le  marché  de  versions  moins  chères  de  
son  médicament  cardiovasculaire,  le  Périndopril.      
"Au  détriment  des  budgets  publics  et  des  patients"  
"Grâce  à  l'acquisition  de  technologies  et  à  une  série  d'accords  amiables  concernant  des  brevets  conclus  avec  
des  concurrents  fabricants  de  génériques,  Servier  a  mis  en  oeuvre  une  stratégie  visant  à  exclure  ses  
concurrents  et  retarder  l'entrée  sur  le  marché  de  médicaments  génériques  meilleur  marché,  au  détriment  des  
budgets  publics  et  des  patients",  explique  la  Commission  dans  un  communiqué.    
Au  total,  l'amende  s'élève  à  427,7  millions  d'euros  et  concerne  aussi  Niche/Unichem,  Matrix  (désormais  
Mylan),  Teva,  Krka  et  Lupin.    
   
ABUS  DE  POSITION  DOMINANTE  :  Tribunal  (européen)  12/07/2014  (vue  en  classe  donc  possibilité  
d’interroger  directement  dessus)  
L’Europe  a  condamné  Intel  à  la  plus  forte  amende  dans  un  dossier  d’abus  de  position  dominante.  Selon  
la  justice,  le  groupe  américain  a  tenté  de  «  dissimuler  la  nature  anticoncurrentielle  de  ses  pratiques.  »  
L’Europe  décide  de  taper  de  plus  en  plus  fort  sur  les  dossiers  d’abus  de  position  dominante.  Le  tribunal  de  
l'Union  européenne  vient  de  confirmer  la  condamnation  d’Intel  à  une  amende  de  1,06  milliard  d’euros.  Cette  
décision  avait  été  prononcée  en  2009  et  depuis,  Intel  tentait  de  la  réduire  par  des  recours  qui  ont  tous  été  
rejetés.  La  justice  européenne,  qui  estime  que  cette  condamnation  n'est  pas  disproportionnée  au  délit,  a  donc  
confirmé  le  montant  de  l’amende.  
L’affaire  remonte  à  la  période  2002-­‐2007  et  concerne  la  stratégie  commerciale  du  fondeur  en  Europe  pour  les  
processeurs  x86,  sur  lesquels  Intel  détenait  une  part  de  marché  de  70%.  Selon  la  justice,  Intel  à  mis  en  place  
une  organisation  visant  à  exclure  du  marché  son  principal  concurrent  AMD.  
Pour  s’accaparer  le  marché,  Intel  accordait  aux  fabricants  de  PC  parmi  lesquels  Dell,  Lenovo,  HP  et  NEC,  des  
remises  importantes  s’ils  s’équipaient  exclusivement  chez  lui.  L’entreprise  aurait  aussi  payé  ses  clients  pour  
qu’ils  «  retardent  ou  annulent  le  lancement  de  produits  équipés  de  processeurs  AMD.  »  Enfin,  Intel  aurait  aussi  
«  accordé  des  paiements  »  à  Media  Saturn,  un  distributeur  européen,  pour  qu’il  ne  vende  pas  de  PC  équipé  de  
processeurs  autres  que  les  siens.  
Cette  amende  est  historique  puisque  c’est  la  plus  lourde  que  la  Commission  a  imposé  à  ce  jour  «  dans  le  cadre  
d’une  infraction  aux  règles  de  concurrence  ».  Elle  représente  4,15%  du  chiffre  d’affaires  du  groupe.  Elle  signale  
qu’elle  aurait  pu  aller  au-­‐delà  en  infligeant  une  peine  pouvant  atteindre  10%  du  chiffre  d’affaires  annuel.  
 
II-­‐ L’encadrement  du  pouvoir  face  au  consommateur  dans  le  cadre  de  la  fixation  du  prix  en  
droit  de  la  consommation  
 
Le  droit  de  la  consommation  a  pour  objectif  de  protéger  le  consommateur  lors  de  la  période  de  formation  du  
contrat.  Ce  dernier  ne  doit  pas  être  forcé  trompé  et  abusé  et  bien  sûr  en  matière  de  prix.    
 
Les  actions  permettant  de  protéger  le  consommateur  si  ce  dernier  considère  qu’il  ne  s’agit  pas  d’un  juste  prix:  
-­‐ le  délai  de  réflexion  (avant  la  conclusion  du  contrat)  pour  certains  contrats  mettant  plus  
spécifiquement  en  jeu  le  patrimoine  du  consommateur  ;  
-­‐ le   délai   de   rétractation  :   (après   la   conclusion   du   contrat)  :   pour   les   ventes   à   distance   ou   à   domicile  
passe  de  7j  à  14  j  par  la  loi  Hamon  de  2014  (vue  en  cours)  
-­‐ interdiction   des   clauses   abusives  :   en   droit   de   la   consommation   est   considérée   comme   clause  
abusive  :   «  …   la   clause   qui   a   pour   objet(intention)   ou  pour   effet(résultat)   de   créer   au   détriment   du  
consommateur  un  déséquilibre  significatif  entre  les  droits  et  les  obligations  »  
Ajout  de  la  loi  Hamon  du  17/03/2014:  (vue  en  cours)  une  clause  reconnue  comme  abusive  sera  
réputée   non   écrite   dans   tous   les   contrats   identiques   conclus   avec   des   consommateurs   par   le  
professionnel  mis  en  cause.  Ce  dernier  devra  en  informer  tous  les  consommateurs  à  ses  frais  par  
les  moyens  jugés  appropriés.    
Cass   1er   octobre   2014   chambre   civile   (non   vue   en   classe)  :   condamnation   de   la   Mutualité  
Française  de  l’Isère  à  l  demande  d’  UFC  QUE  CHOISIR  38.  Dans  un  contrat  d’assurance  proposé  à  
des   maisons   de   retraites,   11   clauses   ont   été   déclarées   non   écrites   car   abusives.   Cet   arrêt   portait  
notamment   sur   une   clause   abusive   en   matière   de   prix  :   paiement   disproportionné   par   rapport   aux  
services  proposés.    
 
 
 
 
 
 

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