Memoire - Oran Réhabilitaion Contexte À Ajouter

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République Algérienne Démocratique et Populaire

Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

Université des Sciences et de la Technologie d’Oran-Mohamed Boudiaf


Faculté d’Architecture et de Génie-civil
Département d’Architecture

MEMOIRE EN VUE DE L’OBTENTION DU DIPLOME DE MAGISTERE

SPECIALITE : ARCHITECTURE
Option : Matériaux de construction et conservation du patrimoine de la ville

Présenté par :
M. AIT HAMOUDA Ibrahim

Sujet du mémoire :

LA CONSERVATION DU PATRIMOINE BATI


EN ALGERIE

CAS DE LA REHABILITATION D’IMMEUBLES


URBAINS DU BATI ANCIEN A ORAN

Soutenu devant le jury composé de :

M. MOKHTARI Abderahmane, Professeur USTO-MB,……………...Président


M. KHELAFI Hamid, Professeur, USTO-MB, ………………………Rapporteur
Mme SALEM ZINAI Souria, Professeur, USTO-MB, ……………….Examinateur
M. KEDAH Jamal-Eddine, Maître assistant A, USTO-MB,.……...…..Invité

Année 2012 - 2013


République Algérienne Démocratique et Populaire
Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

Université des Sciences et de la Technologie d’Oran-Mohamed Boudiaf


Faculté d’Architecture et de Génie-civil
Département d’Architecture

MEMOIRE EN VUE DE L’OBTENTION DU DIPLOME DE MAGISTERE

SPECIALITE : ARCHITECTURE
Option : Matériaux de construction et conservation du patrimoine de la ville

Présenté par :
M. AIT HAMOUDA Ibrahim

Sujet du mémoire :

LA CONSERVATION DU PATRIMOINE BATI


EN ALGERIE

CAS DE LA REHABILITATION D’IMMEUBLES


URBAINS DU BATI ANCIEN A ORAN

Soutenu devant le jury composé de :

M. MOKHTARI Abderahmane, Professeur USTO-MB,……………...Président


M. KHELAFI Hamid, Professeur, USTO-MB, ………………………Rapporteur
Mme SALEM ZINAI Souria, Professeur, USTO-MB, ……………….Examinateur
M. KEDAH Jamal-Eddine, Maître assistant A, USTO-MB,.……...…..Invité

Année 2012 - 2013


REMERCIEMENTS

Ce mémoire n’aurait pas été possible sans l’intervention consciente d’un grand nombre
de personnes. Nous souhaitons ici les en remercier.

En préambule, nous tenons à adresser nos remerciements au Pr. KHELAFI Hamid, qui
en tant que directeur de mémoire, s’est toujours montré à l’écoute et très disponible,
prodiguant des orientations et conseils, méthodiques et opérationnels tout au long de
l’élaboration de ce mémoire.

Nous remercierons de même, le Pr. MOKHTARI Abderahmane, de nous avoir fait


l’honneur, de présider le jury de soutenance de ce modeste travail, et pour l’intérêt qu’il y a
porté.

Aussi, nous tenons à adresser nos remerciements, au Pr. SALEM-ZINAÏ Souria ainsi
qu’a M.KEDAH Jamal-Eddine, pour avoir bien voulu faire partie du jury de soutenance et
d’avoir accepté d’examiner le présent mémoire.

Nos remerciements iront davantage, aux membres de notre famille qui ont contribué par
leur encouragement, soutien et participation effective dans l’élaboration de ce mémoire.

Mes vifs remerciements sont adressés aussi, de manière particulière, à notre cousine
Mme Khedidja AIT HAMMOUDA-KALLOUM, enseignante à l’Université d’Adrar, pour ses
encouragements et son soutien moral, ainsi que pour son assistance, pour la réalisation de ce
mémoire.

Enfin, nous tenons à remercier toute les personnes qui par leur coopération, en nous
transmettant des documents, des informations, en nous accordant un entretien ou en répondant
à nos mails, nous ont aidé à élaborer ce travail.

II
RÉSUMÉ

Une partie importante du patrimoine bâti ancien algérien, se trouve en état de


dégradation avancée, en ce début du troisième millénaire. Cela est principalement dû au
manque d’entretien permanent à l’égard de celui-ci.

Devant cet état de fait, la réhabilitation du plus méritant de ce patrimoine bâti dégradé,
doit être érigé en priorité, afin de le conserver et de le pérenniser. Les considérations faisant
consensus dans la société humaine en vue de la sauvegarde, du patrimoine bâti des nations ne
peuvent que conforter cette option.

Ainsi, la présente recherche s’intéresse à la réhabilitation en tant que processus,


permettant la conservation du patrimoine bâti dégradé, d’autant plus que la réhabilitation
comme mode d’intervention sur le patrimoine bâti, s’impose davantage par la nature des
travaux qu’elle implique, au patrimoine dit « mineur » ou « ordinaire » qui constitue la majeur
partie du patrimoine bâti existant.

Il a été question dans cette recherche, d’approcher une méthode de réhabilitation


reconnue dont la démarche vise, la conservation du patrimoine bâti ancien, cela nous a permis
dans une étape avancée de notre mémoire, de constater à travers les immeubles pris comme
cas d’étude et faisant actuellement l’objet de réhabilitation à Oran, que les conditions idoines
favorisant la réhabilitation de ces immeubles cités, n’ont pas été réunies selon les règles de
l’art, telles que nous les avons présentées dans ce travail.

A vrai dire, l’inexpérience observées et parfois avouées des principaux intervenants


(l’OPGI en tant que maître d’ouvrage délégué, les maîtres d’œuvre et les entreprises de
bâtiments) engagés dans la réhabilitation de ces immeubles, ainsi que la nature des travaux
retenus pour la réhabilitation de ces immeubles, n’ont pas été à la faveur d’une réhabilitation
irrécusable, de façon à assurer la conservation dans de bonnes conditions de ces immeubles
« réhabilités ».

Mots clés

Patrimoine bâti, conservation, réhabilitation, méthodes, techniques, bâti ancien, Oran.

III
ABSTRACT

An important part of Algerian heritage old buildings, is in an advanced state of


degradation, in the third millennium. This is mainly due to the continued lack of maintenance
in respect thereof.
Faced with this situation, the rehabilitation of the most deserving of this heritage
buildings damaged, must be made the priority, in order to preserve and perpetuate it .
Considerations by consensus in human society for the preservation of architectural heritage of
nations can only reinforce this option.
Thus, the present research focuses on rehabilitation as a process, allowing the
preservation of built heritage degraded , especially the rehabilitation as a form of intervention
in the built heritage , is needed more in the nature of work it implies , Heritage says "minor"
or "ordinary" which constitutes the major part of the existing heritage buildings.
Discussed in this research approach a rehabilitation method recognized that the
approach is the preservation of ancient architectural heritage, it has enabled us in an advanced
stage of our memory, to see through buildings taken as a case study and currently under
rehabilitation Oran, that suitable conditions for the rehabilitation of the buildings mentioned ,
were not met according to the rules of art , as we have presented in this work.
Indeed, the observed inexperience and sometimes avowed key stakeholders ( the OPG
as a client representative, prime contractors and building companies ) engaged in the
rehabilitation of these buildings , and the nature work selected for the rehabilitation of these
buildings were not in favor of an irrefutable rehabilitation , to ensure the preservation in good
conditions these buildings " rehabilitated ."

Keywords

Built heritage, conservation, rehabilitation, methods, techniques, old buildings, Oran.

IV
‫اﻟﻤـﻠــــﺨـــــــﺺ‬
‫ﯾﻮﺟﺪ ﺟﺰء ھﺎم ﻣﻦ اﻟﺘﺮاث اﻟﻤﺒﻨﻲ اﻟﺠﺰاﺋﺮي اﻟﻘﺪﯾﻢ ﻓﻲ ﺣﺎﻟﺔ ﺗﺪھﻮر ﺟﺪ ﻣﺘﻘﺪﻣﺔ‪ ،‬أﻣﺎم‬
‫ھﺬا اﻟﻮاﻗﻊ‪ ،‬إﻋﺎدة ﺗﺄھﯿﻞ اﻟﻤﺒﺎﻧﻲ ذات اﻟﻘﯿﻤﺔ ﻣﻦ ﺑﯿﻦ ھﺬا اﻟﺘﺮاث‪ ،‬ﯾﺠﺐ أن ﺗﻨﺪرج ﻣﻦ ﺑﯿﻦ‬
‫اﻷوﻟﻮﯾﺎت ﻣﻦ أﺟﻞ اﻟﺤﻔﺎظ ﻋﻠﯿﮫ وﺿﻤﺎن اﺳﺘﻤﺮارﯾﺘﮫ وﺑﻘﺎﺋﮫ‪ .‬إن اﻻﻋﺘﺒﺎرات اﻟﻤﺘﻮاﻓﻖ ﻋﻠﯿﮭﺎ‬
‫ﻓﻲ اﻟﻤﺠﺘﻤﻊ اﻟﺪوﻟﻲ ﺑﮭﺪف ﺣﻤﺎﯾﺔ اﻟﺘﺮاث اﻟﻤﺒﻨﻲ ﻟﻸﻣﻢ ﺗﺪﻋﻢ ھﺬا اﻟﻄﺮح اﻟﻤﺬﻛﻮر‪.‬‬

‫وﻟﮭﺬا‪ ،‬ﻓﺈن ھﺬه اﻟﺪراﺳﺔ اھﺘﻤﺖ ﺑﺈﻋﺎدة اﻟﺘﺄھﯿﻞ ﻛﻤﺴﺎر ﯾﺴﻤﺢ ﻟﻨﺎ ﺑﺎﻟﺤﻔﺎظ ﻋﻠﻰ اﻟﺘﺮاث‬
‫اﻟﻤﺒﻨﻲ اﻟﻤﺘﺪھﻮر اﻟﻘﺪﯾﻢ‪ ،‬ھﺬا ﻣﻊ اﻟﻌﻠﻢ أن إﻋﺎدة اﻟﺘﺄھﯿﻞ ﻛﺄﺳﻠﻮب ﺗﺪﺧﻞ ﻋﻠﻰ اﻟﺘﺮاث اﻟﻤﺒﻨﻲ‬
‫ﯾﻼﺋﻢ ﺑﻤﻮﺟﺐ ﻃﺒﯿﻌﺔ اﻷﺷﻐﺎل اﻟﺘﻲ ﯾﻔﺮﺿﮭﺎ اﻟﺘﺮاث اﻟﻤﺒﻨﻲ اﻟﻤﺪﻋﻮ ﺑـ "اﻟﺜﺎﻧﻮي" أو "اﻟﻌﺎدي"‬
‫واﻟﺬي ﯾﻤﺜﻞ ﺑﺤﺪ ذاﺗﮫ اﻟﺠﺰء اﻷﻛﺒﺮ ﻣﻦ اﻟﺘﺮاث اﻟﻤﺒﻨﻲ اﻟﻘﺎﺋﻢ‪.‬‬

‫ﺑﺎﻹﺿﺎﻓﺔ إﻟﻰ ذﻟﻚ‪ ،‬ﻓﻘﺪ ﺗﻤﺤﻮرت اﻟﺪراﺳﺔ ﻣﻦ ﺑﯿﻦ أﻣﻮر أﺧﺮى‪ ،‬ﻋﻠﻰ ﻣﻘﺎرﺑﺔ ﻃﺮﯾﻘﺔ‬
‫ﻣﻌﺘﺮف ﺑﮭﺎ ﻟﻤﺴﺎر ﯾﻔﻀﻲ ﻹﻋﺎدة ﺗﺄھﯿﻞ ﻓﻌﺎﻟﺔ ﻟﻠﺘﺮاث اﻟﻤﺒﻨﻲ اﻟﻘﺪﯾﻢ‪ .‬ﻣﻜﻨﻨﺎ ھﺬا ﻣﻦ اﻟﺘﺜﺒﺖ ﻓﻲ‬
‫ﻣﺮﺣﻠﺔ ﻻﺣﻘﺔ ﻣﻦ اﻟﺪراﺳﺔ ﻋﺒﺮ اﻟﻌﻤﺎرات اﻟﺘﻲ أﺧﺬت ﻛﺤﺎﻟﺔ دراﺳﺔ واﻟﺘﻲ ﯾﻌﺎد ﺗﺄھﯿﻠﮭﺎ ﺣﺎﻟﯿﺎ‬
‫ﻓﻲ ﻣﺪﯾﻨﺔ وھﺮان‪ ،‬أن اﻟﺸﺮوط اﻟﻀﺮورﯾﺔ اﻟﺘﻲ ﺗﺴﻤﺢ ﺑﺈﻋﺎدة ﺗﺄھﯿﻞ ھﺬه اﻟﻌﻤﺎرات ﻟﻢ ﺗﻜﻦ‬
‫ﻣﺘﻮﻓﺮة وﻓﻘﺎ ﻟﻠﻘﻮاﻋﺪ اﻟﻔﻨﯿﺔ اﻟﻤﻌﺮوﻓﺔ‪.‬‬

‫ﻓﻲ واﻗﻊ اﻟﺤﺎل‪ ،‬اﻧﻌﺪام اﻟﺘﺠﺮﺑﺔ واﻟﺨﺒﺮة ﻟﺪى اﻟﻤﺘﺪﺧﻠﯿﻦ اﻷﺳﺎﺳﯿﯿﻦ )دﯾﻮان اﻟﺘﺮﻗﯿﺔ‬
‫واﻟﺘﺴﯿﯿﺮ اﻟﻌﻘﺎري ﺑﻮھﺮان ﺑﺼﻔﺘﮫ ﺻﺎﺣﺐ اﻟﻤﺸﺮوع اﻟﻤﻨﺘﺪب‪ ،‬ﻣﻜﺎﺗﺐ اﻟﺪراﺳﺎت وﻣﺆﺳﺴﺎت‬
‫اﻟﺒﻨﺎء( اﻟﻌﺎﻣﻠﯿﻦ ﻓﻲ إﻋﺎدة ﺗﺄھﯿﻞ ھﺬه اﻟﻌﻤﺎرات‪ ،‬ﻟﻢ ﯾﻜﻦ ﻓﻲ ﺻﺎﻟﺢ إﻋﺎدة ﺗﺄھﯿﻞ ﻓﻌﺎﻟﺔ ﺗﻀﻤﻦ‬
‫اﻟﻤﺤﺎﻓﻈﺔ ﻓﻲ أﺣﺴﻦ اﻟﻈﺮوف ﻋﻠﻰ ھﺬه اﻟﻌﻤﺎرات " اﻟﻤﻌﺎد ﺗﺄھﯿﻠﮭﺎ"‪.‬‬

‫اﻟﻜﻠﻤﺎت اﻟﻤﻔﺘﺎﺣﯿﺔ‬

‫ﺗﺮاث ﻣﺒﻨﻲ‪ ،‬ﻣﺤﺎﻓﻈﺔ‪ ،‬إﻋﺎدة ﺗﺄھﯿﻞ‪ ،‬ﻃﺮق‪ ،‬ﺗﻘﻨﯿﺎت‪ ،‬ﺑﻨﺎء ﻗﺪﯾﻢ‪ ،‬وھﺮان‪.‬‬

‫‪V‬‬
TABLE DES MATIERES

Résumé……………………………………………………………………………………... III
Abstract…………………………………………………………………………………….. IV

‫ اﻟﻤﻠﺨﺺ‬...................................................................................................V
Table des illustrations…...……………………………………………………………..…VIII

INTRODUCTION GENERALE………………………………………………………1

PREMIERE PARTIE : Données théoriques de la recherche……….………..…….7


Chapitre 1 : Approche conceptuelle de la recherche……………………………………..8
1.1. Introduction………………………………………….…………………………….…8
1.2. Les concepts qualifiant le bâti existant………………………………………………8
1.3. Les modes d’intervention sur le patrimoine bâti……………….………………….. 11
1.4. Présentation du thème de la recherche, la réhabilitation………………………........13
1.5. La réhabilitation à travers les chartes et les normes internationale…….…………...18
1.6. Le cadre réglementaire de la réhabilitation en Algérie……………………………..20
1.7. Conclusion………………………………………………………………………….23

Chapitre 2 : Processus de réhabilitation du patrimoine bâti ancien et exemples……..24


2.1.Introduction………..………………………………………………………………...24
2.2. Présentation d’une méthode de réhabilitation : La méthode Réhabimed…...………24
2.3. Les étapes à suivre……………………………………………………………….....25
2.4. Exemples de réhabilitation du bâti ancien………………………………………….39
2.5. Conclusion…………………………………………………..……………………...48

DEUXIEME PARTIE : Les techniques de réhabilitation du bâti ancien............49


Chapitre 3 : Réhabilitation structurelle du bâti ancien…………………………………50
3.1. Introduction…………………………………………………………………………50
3.2. Principes généraux………………………………………………………………….50
3.3. Consolidation des fondations du bâti ancien………………………………………..51
3.4. Consolidation des murs en maçonnerie de pierre…………………………………..56
3.5. Traitement de fissures des murs en pierres…………………………………………58

VI
3.6. La réhabilitation des planchers du bâti ancien……………………………………...62
3.7. La réhabilitation des toitures du bâti ancien…….………………………………….71
3.8. Conclusion………………………………………………………………………….73

Chapitre 4 : Autres travaux de réhabilitation du bâti ancien…………………………..74


4.1. Introduction…………………………………………………………………………74
4.2. La lutte contre l’humidité dans le bâti ancien………………………………………74
4.3. La réfection des enduits de chaux du bâti ancien…………………………………...82
4.4. L’amélioration du confort thermique du bâti ancien……………………...….….....89
4.5. Conclusion………………………………………………………………………….96

TROISIEME PARTIE : Réhabilitation du patrimoine bâti ancien à Oran :…….


réponse à un constat……………………….……………..97
Chapitre 5 : Oran et le problème du bâti ancien………………………………………..98
5.1. Introduction………………………………………………………………………...98
5.2. Histoire de la formation urbaine de la ville d’Oran…………………...……………98
5.3. Typologie des systèmes constructifs du bâti d’Oran……………………………...102
5.4. Présentation du bâti ancien d’Oran………………………………………………..103
5.5. Etat du patrimoine bâti ancien de la ville d’Oran…………………………………105
5.6. Conclusion………………………………………………………………………...112

Chapitre 6 : Cas d’étude : analyse et interprétation…………………………………...113


6.1. Introduction………………………………………………………………….... ….113
6.2. L’opération de réhabilitation des 200 immeubles de la ville d’Oran……………...113
6.3. Choix du cas d’étude………………………………………………………………116
6.4. Les critères d’évaluation de la réhabilitation des immeubles cas d’étude……...…116
6.5. Analyse des immeubles cas d’étude……………………………………………….117
6.6. Evaluation de la réhabilitation des immeubles cas d’étude……………………….166
6.7. Conclusion………………………………………………………………………...170

CONCLUSION GENERALE………………………………………………………..171
BIBLIOGRAPHIE…………………..…………………………………………………181

VII
TABLE DES ILLUSTRATIONS

LISTE DES FIGURES :

Chapitre 2 :
Figure 2.1 : Organigramme du processus de réhabilitation d’un patrimoine bâti ancien………………………...25
Figure 2.2 : Organigramme de l’étape 1 (Préliminaires) du processus de réhabilitation d’un patrimoine………….
bâti ancien………………………………………………………………………………………..…..26
Figure 2.3 : Organigramme de l’étape 2 (Études pluridisciplinaires) du processus de réhabilitation d’un…………
patrimoine bâti ancien……………………………………………………………………………….28
Figure 2.4 : Organigramme de l’étape 3 (Diagnostic) du processus de réhabilitation d’un patrimoine……………
bâti ancien……………………………………………………………………………………….…..31
Figure 2.5 : Organigramme de l’étape 4 (Réflexion et cadre de décisions) du processus de réhabilitation………...
d’un patrimoine bâti ancien.…………………………………………………………………………33
Figure 2.6 : Organigramme de l’étape 5 (Projet) du processus de réhabilitation d’un patrimoine………………….
bâti ancien……………………………………………………………………………………..……..34
Figure 2.7 : Organigramme de l’étape 6 (Réhabilitation) du processus de réhabilitation d’un patrimoine…………
bâti ancien……………………………………………………………………………………..…….36
Figure 2.8 : Organigramme de l’étape 7 (Entretien) du processus de réhabilitation d’un patrimoine………………
bâti ancien………………………………………………………………………………………...…..38
Figure 2.9 : Vue sur l’immeuble avant sa réhabilitation………………………………………………………….40
Figure 2.10 : Plan du 4e étage de l’immeuble avant l’intervention……………………………………………….42
Figure 2.11 : Plan du 4e étage de l’immeuble après l’intervention……………………………………………….42
Figure 2.12 : Mise en place du laboratoire au centre du quartier ancien d’Otrante………………………………43
Figure 2.13 : Vue intérieur du laboratoire et ses équipements……………………………………………………44
Figure 2.14 : L’échafaudage mobile mis au point dans cette opération de réhabilitation à Otrante……………...44
Figure 2.15 : Vue sur les façades arrière des bâtiments au début de l’opération. (A gauche deux bâtiments………
sont déjà achevés)……….………………………………………………………………………….45
Figure 2.16 : Etat d’origine d’un étage d’un bâtiment……………………………………………………………47
Figure 2.17 : Etat transformé d’un étage d’un bâtiment…………………………………………………………..47
Figure 2.18 : Façades des bâtiments donnant sur la Gère après achèvement des travaux………………………...48

Chapitre 3 :
Figure 3.1 : Fondation en pierre ordinaire d’un bâtiment sans cave……………………………………………...52
Figure 3.2 : Fondation en pierre ordinaire d’un bâtiment sur cave……………………………………………….52
Figure 3.3 : Fondation exceptionnelle en pierre sur un bon sol………….………………………………………53
Figure 3.4 : Fondation en gradin sur un bon sol en pente………………….……………………………………..53
Figure 3.5 : Fondation en voûte renversée sur un mauvais sol…………………………………………………...53
Figure 3.6 : Fondation sur pieux en bois………………………………………………………………………….54
Figure 3.7 : Consolidation de la fondation en sous-œuvre par maçonnerie………………………………………55

VIII
Figure 3.8 : Reprise en sous œuvre d’une semelle en béton armé………………………………………………..55
Figure 3.9 : Consolidation des fondations par micro-pieux……………………………………….………………………………………56
Figure 3.10 : Cimentation d’un mur en pierre par coulée………………...…………………………………….………………………...57
Figure 3.11 : Consolidation d’un mur en pierre par parois armées……………………………………………………………………58
Figure 3.12 : Disposition d’un treillis métallique sur une face d’un mur avant gunitage.......................................58
Figure 3.13 : Fixation d’une armature sur la zone fissurée d’un mur en pierre………………….……………………………….61
Figure 3.14 : Plancher ancien en bois à travure simple…………………………………………………………..63
Figure 3.15 : Plancher ancien en bois à travure composée……………………………………………………….63
Figure 3.16 : Composition type d’un plancher en bois…………………………………………………………...63
Figure 3.17 : Renforcement d’une solive sur toute sa longueur………………………………………………….64
Figure 3.18 : Réparation d’un appui de solives…………………………………………………………………...65
Figure 3.19 : Mise en place d’un plancher en bois neuf…………………………………………………………..66
Figure 3.20 : Composition type d’un plancher métallique………………………………………………………..67
Figure 3.21 : Plancher métallique avec hourdis en auget……………………………………..…………………..67
Figure 3.22 : Plancher métallique avec hourdis plein…………………………………………………………….68
Figure 3.23 : Plancher métallique avec voûtains en briques pleines……………………………………………..68
Figure 3.24 : Plancher métallique avec hourdis en terre cuite……………………………………………………69
Figure 3.25 : Renforcement d’un plancher métallique par recoupement d’une travure par une poutre……………
métallique…………………………………………………………………………………….……70
Figure 3.26 : Renforcement d’un plancher métallique par la technique du plancher collaborant………………..70
Figure 3.27 : Mise en place d’un plancher neuf à poutrelles métalliques ……………………………………….71
Figure 3.28 : Couverture en tuiles plates dégradée (Tuiles manquantes, prolifération mousses algues et …………
lichens)…………………………………………………………………………………………...…72

Chapitre 4 :
Figure 4.1 : Drainage du sol par nappe drainante…………………………………………………………………77
Figure 4.2 : Drainage du sol par bloc drainant……………………………………………………………………78
Figure 4.3 : Principe du traitement par siphon atmosphérique…………………………………..………………………………………78
Figures 4.4: (a) Etat naturel d’un mur avant traitement……………………………………….…………………...………………...…….79
Figures 4.5 : (b) Création d’un courant électrique……………………………………………….…………………...………………...…….79
Figure 4.6 : (c) Création de la barrière étanche grâce au colmatage du mur……………………………………………......…….79
Figure 4.7 : Principe d’insertion d’une barrière étanche à la base d’un mur……………………………………...80
Figure 4.8 : Cycle de la chaux……………………………………………………………….………………………………………………………….82
Figure 4.9 : Comparaison : chaux aérienne en poudre/chaux hydraulique naturelle/ciment sur bâti ancien……..84
Figure 4.10: Fiche technique de mise en œuvre d’un enduit à la chaux hydraulique naturelle sur…………………
support ancien………………………………………………………………………………………..88
Figure 4.11 : Fiche technique de mise en œuvre d’un enduit à la chaux aérienne sur maçonnerie de…..………….
moellons……..………………………………………………………………………….……………………………………………………89
Figure 4.12 : Toiture inversée avec terrasses inaccessible à gauche et accessible à droite………………………………….91
Figure 4.13 : Installation d’un survitrage………………………………………………………………………………………………….……….94

Figure 4.14 : Installation d’un vitrage isolant………………………………………………….………………....95

IX
Figure 4.15 : Remplacement de fenêtre par une menuiserie isolante………………………………………………………………….95
Figure 4.16 : Remplacement complet de la fenêtre par menuiserie isolante (ouvrants+dormant)……………..96

Chapitre 5 :
Figure 5.1 : Recensement d’immeubles par quartier en fonction du degré de vétusté…………………………106
Figure 5.2 : La répartition géographique des immeubles menaçant ruine au niveau des quartiers……………..107
Figure 5.3 : Immeubles menaçant ruine par quartier à Oran………………. …………………………………..107
Figure 5.4 : Représentation graphique des effondrements d’immeubles à Oran au cours de la……………………
période 1975-2004…………………………………………………………………………………108

Chapitre 6 :
Figure 6.1 : Fiche technique de l’opération de réhabilitation des 200 immeubles de la ville d’Oran…………...115

LISTE DES PHOTOS :

Chapitre 6 :
Photo 6.1 : Vue d’angle sur l’immeuble du 03 boulevard Maata………………………………………………..117
Photo 6.2 : Dégradation du nez de balcon au dessus de la porte d’entrée de l’immeuble…………….………..119
Photo 6.3 : Obstruction d’une porte-fenêtre sur la façade latérale de l’immeuble………………………………119
Photo 6.4 : Effritement des nez de balcons sur la façade latérale………...……………………………………..120
Photo 6.5 : Dégradation de la chaîne d’angle harpée sur la façade latérale……………………………………..120
Photo 6.6 : Un tronçon de descente d’eau pluviale manquant sur la façade arrière de l’immeuble…………….120
Photo 6.7 : Pose de barreaudages sur les portes-fenêtres de l’avant dernier niveau de la façade arrière……….120
Photo 6.8 : Obstruction du réseau d’assainissement et renvoi d’eaux usées…….………………..…………….121
Photo 6.9 : Remonté des eaux usées inondant la cave…………………………………………………………..121
Photo 6.10 : Construction dans la cave d’une nouvelle dalle sur poteaux en béton…………………………….121
Photo 6.11 : Présence d’humidité sur les murs de la cave………………………………………………………121
Photo 6.12 : Décollement de peinture et présence d’humidité sur les murs de la cave…………………………121
Photo 6.13 : Eclatement d’enduit et trace d’humidité sur le mur……………………………………………….121
Photo 6.14 : Rafistolage au ciment des enduits dégradés sur murs et plancher haut de la cave………………...122
Photo 6.15 : Présence d’humidité sur les murs enduits en ciment dans la cave………………………………....122
Photo 6.16 : Bouchage des souches d’aération………………………………………………………………….122
Photo 6.17 : Dégradation et fissuration de la paillasse voûtée en brique de l’escalier menant à la cave………..122
Photo 6.18 : Confortement d’une partie du plancher haut en voûtes de briques de la cave…………………….122
Photo 6.19 : Corrosion des solives métallique et décollement d’enduit du plancher haut en voûtains…………122
Photo 6.20 : Eclatement d’enduit au niveau du scellement de la porte d’entrée………………………………..123
Photo 6.21 : Décollement de plâtre du faux-plafond au dessus de la porte d’entrée……………………………123
Photo 6.22 : Main courante manquante sur la rampe de l’escalier………………………………………………124
Photo 6.23 : Dégradation des marches de l’escalier……………………………………………………………..124
Photo 6.24 : Corrosion de la poutre métallique et dégradation du faux plafond au niveau du palier……………….
du 1er étage…………………………………………………………………………………………124

X
Photo 6.25 : Balustres manquants sur la rampe d’escalier………………………………………………………124
Photo 6.26 : Fissuration du revêtement de sol récemment réalisé sur le palier du 1er étage...…………………..124
Photo 6.27 : Décollement de plâtre du faux-plafond sous le palier du 2ème étage……………………………….124
Photo 6.28 : Remplacement de fortune de la balustrade manquante du palier au 2ème étage……………………125
Photo 6.29 : Fissuration sur le mur de la cage d’escalier………………………………………………………..125
Photo 6.30 : Dégradation de l’enduit et peinture des murs du 3ème étage de la cage d’escalier…………………125
Photo 6.31 : Corrosion des solives métalliques du plancher porteur de la verrière et élimination du faux…..……..
plafond…………………………………………………………………………………………….125
Photo 6.32 : Dégradation de la verrière et manque de vitrage…………………………………………………..126
Photo 6.33 : Dégradation du revêtement de l’acrotère de la toiture de la cage d’escalier………………………126
Photo 6.34 : Fissures apparentes sur le mur de la cage d’escalier……………………………………………….126
Photo 6.35 : Parties de descente d’eau pluviale manquante sur le mur de la cage d’escalier…………………...126
Photo 6.36 : Dégradation de la toiture du logement du concierge squatté et construction illicite de toilette…...126
Photo 6.37: Nouvelle extension réalisée sur la terrasse…………………………………………………………126
Photo 6.38 : Stagnation d’eau sur le sol humide de la terrasse………………………………………………….127
Photo 6.39 : Profusion de mousse et lichen sur le sol de la terrasse…………………………………………….127
Photo 6.40 : Sol de la terrasse humide et dépourvu de revêtement……………………………………………...127
Photo 6.41 : Dégradation de l’enduit refait au ciment sur l’acrotère intérieur en pierre de la cour……………..127
Photo 6.42 : Dégradation de l’enduit refait au ciment sur l’acrotère en pierre de la terrasse…………………...127
Photo 6.43 : Fissuration sur mur et en jonction avec le plafond dans une chambre au dessous de la terrasse….128
Photo 6.44 : Effondrement de faux-plafond dans un logement au dessous de la terrasse……………………….128
Photo 6.45 : Piquage des anciens enduits détériorés sur la façade principale…………………………………..130
Photo 6.46 : Reprise au mortier de ciment des nez de balcon dégradés ici sur la façade latérale………..……..130
Photo 6.47 : Application de la 1ère couche de l’enduit de chaux aérienne sur la façade latérale………………..130
Photo 6.48 : Montage de l’échafaudage sur la façade arrière…………………………………………………...130
Photo 6.49 : Grattage de l’ancienne peinture sur la façade arrière………………………………………………131
Photo 6.50 : Réfection à la chaux aérienne de l’enduit intérieur de l’acrotère………………………………….131
Photo 6.51 : Pose d’un nouveau revêtement en terre cuite sur l’acrotère……………………………………….131
Photo 6.52 : Peinture de la façade principale……………………………………………………………………131
Photo 6.53 : Peinture de la façade latérale………………..…………………………………………………..…131
Photo 6.54 : Peinture de la façade arrière………………………………………………………………………..131
Photo 6.55 : L’immeuble 03 bd Maata après la réhabilitation de ses façades…………………………………..132
Photo 6.56 : Fissuration du nez de balcon réparé au dessus de la porte d’entrée…….……………...………….134
Photo 6.57 : Restauration grossière de la moulure sous le balcon de la façade latérale………………………...134
Photo 6.58 : Des moulures non restaurées sous la corniche de la façade principale……………………………134
Photo 6.59 : Non restitution d’une moulure, mauvais raccordement d’une descente à la bouche………………….
d’évacuation et décollement de la nouvelle peinture sur la façade latérale………………………..134
Photo 6.60 : Effritement du crépi en ciment non refait sur le RDC de la façade arrière………………………..134

XI
Photo 6.61 : Décollement de la nouvelle peinture sur la façade latérale………………………………………...134
Photo 6.62 : La porte-fenêtre obstruée demeure de la sorte sur la façade latérale………………………………135
Photo 6.63 : L’imposte de la porte d’entrée persiste sans vitrage……………………………………………….135
Photo 6.64 : Repousse de végétation sur la façade arrière………………………………………………………135
Photo 6.65 : Effritement et décollement du nouvel enduit de chaux aérienne sur le mur d’acrotère…………...135
Photo 6.66 : Tentative de rafistolage au ciment d’un décollement du nouvel enduit à la chaux du mur…………..
d’acrotère…………………………………………………………………………………………..136
Photo 6.67 : Enduit en ciment non recommandé sur une partie du mur d’acrotère……………………………..136
Photo 6.68 : Décollement des nouveaux carreaux de revêtement de l’acrotère posés au mortier de ciment……136
Photo 6.69 : Vue sur la façade principale de l’immeuble 22 bd Maata…………………………………………137
Photo 6.70 : Eclatement de l’enduit de la corniche et désagrégation des moulures…………………………….139
Photo 6.71 : Fissuration du nez du petit balcon à droite de la façade du 1er étage……………………………..139
Photo 6.72 : Fragmentation du balcon central du 2ème étage dans un point d’ancrage du garde corps………...139
Photo 6.73 : Rafistolage au ciment d’un nez de balcon au 1er étage……………………...……………………..139
Photo 6.74 : Dégradation de la porte d’entrée en bois…………………………………………………………..139
Photo 6.75 : Dégradation des enduits et peintures des façades sur cour….……………………………………..139
Photo 6.76 : Présence de fissures au dessus d’une fenêtre de façade sur cour…………………………………..140
Photo 6.77 : Corrosion profonde et dislocation des solives du plancher sur escalier menant à la cave…………140
Photo 6.78 : Décollement du béton d’enrobage et corrosion des armatures du plancher haut de la cave……....140
Photo 6.79 : Dégradation de l’enduit et de la peinture de la cave……………………………………………….141
Photo 6.80 : Décollement de l’enduit des murs de la cave………………………………………………………141
Photo 6.81 : Murs et planchers haut de la cave imprégnés d’humidité………………………………………….141
Photo 6.82 : Dégradation de la peinture et rafistolage au ciment des murs du hall d’entrée……………………141
Photo 6.83 : Dégradation des enduits et peintures au niveau du RDC de la cage d’escalier……………………141
Photo 6.84 : Main courante manquante et remplacement de balustres originaux par du fer à béton……………142
Photo 6.85 : Dégradation des marches en marbre de l’escalier………………………………………………….142
Photo 6.86 : Dégradation de la peinture des murs de la cage d’escalier………………………………………...142
Photo 6.87 : Dégradation du revêtement des marches et contremarches et paliers de l’escalier………………..142
Photo 6.88 : Dégradation de la couverture en tuile du logement du concierge squatté en terrasse……………..143
Photo 6.89 : Dégradation du revêtement de la terrasse dans son ensemble……………………………………..142
Photo 6.90 : Effondrement de plâtre du plafond sur lattis dans l’ancien logement du concierge en terrasse…...143
Photo 6.91 : Déversement d’eaux usées des locaux squattés dans une évacuation d’eau pluviale……………...143
Photo 6.92 : Corrosion profonde et effritement des solives métalliques du plancher terrasse révélé par un……….
effondrement dans un logement au dessous……………………………………………………….143
Photo 6.93 : Mise en place de l’échafaudage et nettoyage de la façade principale…………………..……………………...146
Photo 6.94 : Traitement des fissures et nez des balcons……………………………..………………………….146
Photo 6.95 : Mise en place des agrafes sur balcon central endommagé du 2ème étage...…...……………………146

XII
Photo 6.96 : Coffrage d’une réparation de nez de balcon au mortier de chaux hydraulique adjuvanté, …..……..
ici au 1er étage……………………………………………………………………………….……..146
Photo 6.97 : Achèvement de la couche d’impression de peinture sur la façade principale……………………..146
Photo 6.98 : Réfection des moulures couronnant les portes-fenêtres au 3ème étage de la façade…………………..
principale………………………………………………………………….………………………………………………………………...147
Photo 6.99 : Pose de carreaux en terre cuite sur les balcons…………………………………………………….147
Photo 6.100 : Application de la couche de finition sur la façade principale…………………………………….147
Photo 6.101 : Brulage et grattage des persiennes………………………………………………………………..147
Photo 6.102 : Peinture des persiennes…………………………………………………………………………...147
Photo 6.103 : Restauration de la porte d’entrée en bois de l’immeuble…………………………………………147
Photo 6.104 : Vue sur la façade principale après achèvement des travaux……………………………………...147
Photo 6.105 : La façade principale de l’immeuble 22 bd Maata réhabilitée……………………………………148
Photo 6.106 : Fragmentation d’un nez de balcon réparée au 2ème étage………………………………………...149
Photo 6.107 : Le RDC de l’immeuble non traité………………………………………………………………...149
Photo 6.108 : Pousse de végétation sur la corniche de l’immeuble……………………………………………..150
Photo 6.109 : Climatiseurs et paraboles persistent sur la façade principale……………………………………..150
Photo 6.110 : Vue sur la façade principale de l’immeuble 54 bd Maata………………………………………..150
Photo 6.111 : Présence d’une fissure à l’extrémité gauche du 3ème étage de la façade principale………….…..152
Photo 6.112 : Dégradation du nez du balcon filant et des consoles décoratives sur la façade principale………152
Photo 6.113 : Façade arrière dégradée et camouflée par une construction illicite………………………………152
Photo 6.114 : Corrosion profonde des solives du plancher haut de la cave………….…………………………153
Photo 6.115 : Décollement de l’enduit des voûtains en brique du plancher haut de la cave……………………153
Photo 6.116 : Dégradation de la peinture des murs……………………………………………………………..153
Photo 6.117 : Dégradation de l’enduit des murs………………………………………………………………..153
Photo 6.118 : Atmosphère humide et stagnation d’eau sur le sol……………………………………………….154
Photo 6.119 : Dégradation de la cave dans son ensemble……………………………………………………….154
Photo 6.120 : Maçonnement de l’imposte de la porte d’entrée………………………………………………….154
Photo 6.121 : Dégradation et manque de carreaux du revêtement des murs du hall d’entrée…………………..154
Photo 6.122 : Dégradation des marches et contre-marches de l’escalier………………………………………..154
Photo 6.123 : Main courante et balustres manquants sur l’escalier…………………………………………..…154
Photo 6.124 : Installation apparente des compteurs d’électricité et gaz sur les murs des paliers........................155
Photo 6.125 : Effondrement et dégradation du faux plafond de la couverture en tuile de la cage d’escalier…..155
Photo 6.126 : Dégradation de la couverture en tuile de la cage d’escalier……………………………………..156
Photo 6.127 : Dégradation de l’enduit de l’acrotère…………………………………………………………….156
Photo 6.128 : Gonflement d’une partie du plancher de la terrasse………………………………………………157
Photo 6.129 : Stagnation d’eau sur la terrasse…………………………………………………………………..157
Photo 6.130 : Dégradation de l’étanchéité et de sa protection en paxalumin dans son ensemble……………..157
Photo 6.131 : Rafistolage de l’étanchéité dégradée……………………………………………………………..157

XIII
Photo 6.132 : Une extension opérée par un indus-occupant de la buanderie……………………………………157
Photo 6.133 : Corrosion de solives du plancher terrasse révélée après décollement d’un faux plafond dans……....
un logement du dessous……………………………………………………………………..…………………………………….157

Photo 6.134 : Fissure d’un faux plafond dans un logement au dessous de la terrasse………………………….…………..158

Photo 6.135 : Décroûtage des enduits sur la façade principale……………………………………………………………………..161


Photo 6.136 : Travaux d’enduit bâtard sur la façade principale…………………………………………………161
Photo 6.137 : Revêtement de sol au niveau du balcon du 3ème étage……………………………………………161
Photo 6.138 : Peinture du garde corps métallique du 3ème étage………………………………………………..161
Photo 6.139 : Restauration à l’identique des cinq consoles décorative dégradées……………………………………………162
Photo 6.140 : La façade principale après exécution de la couche d’impression de la peinture…………………162
Photo 6.141 : Dégradation de la couche d’impression de peinture après précipitation…………………………163
Photo 6.142 : La façade principale de l’immeuble après sa réhabilitation……………………………………...163
Photo 6.143 : Elimination des moulures qui intercalaient les portes-fenêtres au 3ème étage………..……………….....165
Photo 6.144 : Réparation grossière du nez du balcon filant et cela sans la restitution de sa forme...........................
originale.…………………………………………………….…………………………………….165
Photo 6.145 : Dégradation du nez du balcon filant nouvellement réparée……………...……………………….165
Photo 6.146 : Rupture du raccordement d’un tuyau de descente d’eau pluviale aux abords du balcon en…………
maçonnerie………………………………………………………………….……………………165
Photo 6.147 : L’imposte de la porte d’entrée non désobstruée………………………………………………….166
Photo 6.148 : L’inharmonie du balcon de maçonnerie non traitée……………………………………..………………………..….166
Photo 6.149 : Persistance de climatiseurs et paraboles sur la façade principale………………………………...166

XIV
INTRODUCTION GENERALE

1
Introduction générale

1. Introduction :

L’Algérie a hérité de son histoire, d’un riche patrimoine bâti, qui constitue, un legs
historique immense, d’une grande diversité typologique, témoignant des différentes
civilisations qui se sont succédées sur la terre algérienne.
Ainsi, pour attester de l’importance de ce patrimoine bâti, le premier recensement
général de la population et de l’habitat de l’Algérie indépendante 1, réalisé en 1966, faisait part
de l’existence d’un total de 1531622 constructions en Algérie dont 563000 constructions
réalisées avant 19452.
Aujourd’hui, les paysages urbains et ruraux algériens, sont davantage constitués par des
édifices dégradés3, notamment dans les anciens quartiers des villes et villages où s’élève
surtout, l’important patrimoine bâti construit durant la période coloniale française.
En rappel, ce dernier est devenu au lendemain de l’indépendance de l’Algérie, le
nouveau cadre de vie de la majorité de la société algérienne. A ce sujet, si les édifices
publics, où se sont installés les ministères et les sièges de l’administration dès l’indépendance,
paraissent bien conservés, les immeubles d’habitation comportent des dégradations notables4.
Aux dires5 de M. Abdelhamid BOUDAOUD, président du collège des experts
architectes algériens, « le vieux bâti en Algérie a atteint un état de délabrement quasi
irrémédiable » et soutient que « l’Algérie n’a jamais pensé à la maintenance de son parc
immobilier ».
A cela, les innombrables effondrements d’immeubles observés ces dernières années,
ne font que rappeler, l’état de dégradation très avancée d’une partie de notre patrimoine bâti et
ceci, à défaut de maintenance et d’entretient permanent à son égard.
Dès lors, si ce patrimoine bâti dégradé n’est pas pris en charge de sitôt et de façon
sérieuse et efficace, cela peut annoncer le risque de la perte certaine et définitive, d’une partie
de notre héritage historique. Or, le patrimoine6 par les valeurs qu’il représente est ce qui
demeure, que la société cherche à transmettre aux générations futures, c’est un bien commun
lié étroitement à la question de la mémoire et de l’identité.

1- Annuaire statistique de l’Algérie 1970 : Résultats de 1969, Secrétariat d’Etat au plan, Direction des Statistiques, Alger, Juin 1971.
2- Le bâti construit avant 1945 correspond essentiellement au bâti dit ancien édifié en maçonnerie traditionnelle, ceci avant que le béton armé
s’impose comme principal matériau de construction à partir de la fin de la seconde guerre mondiale.
3- Le vieux bâti dans les villes d’Alger-Oran-Constantine-Annaba, Ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme Alger, Avril 2005, p.8.
4- OULEBSIR Nabila, les Usages du patrimoine : Monuments, musées et politique coloniale en Algérie (1830-1930), Editions de la maison
des sciences de l’homme, Paris, 2004, p.312.
5- KATEB Hakim , « Vieux bâti en Algérie : L’alerte rouge », L’Expression-le quotidien, 17 février 2008.
6- CHOAY Françoise, L’allégorie du patrimoine, coll. « La couleur des idées », nouvelle édition revue et corrigée (actualisée en 2007),
Editions du Seuil, Paris, 1999, 270 p.

2
Introduction générale

2. Problématique :
Afin de prendre en charge le patrimoine bâti dégradé, les pouvoirs publics en Algérie,
inscrivent et engagent régulièrement ces dernières années, des interventions de restaurations
et de réhabilitation à travers le territoire algérien.
Jusque-là, les quelques interventions initiées sur le patrimoine bâti depuis
l’indépendance de l’Algérie, ont été très critiquées quand à leur mise en œuvre, à l’instar,de la
restauration du palais des Rais6 dit Bastion 23 à Alger et de la tentative de restauration du
palais du Bey d’Oran.
A ce sujet, Abdelaziz BADJADJA, enseignant-architecte-restaurateur de Constantine,
explique la mauvaise mise en œuvre constatée, dans la plupart des interventions sur le
patrimoine bâti en Algérie, par le manque de qualification dans ce domaine et le non respect
de la législation7.
En fait, la perte et la non maîtrise des savoir-faire constructifs anciens, qui ne sont plus
de mise de nos jours et l’inexistence de formations spécialisées dans l’intervention sur le
patrimoine bâti en Algérie, ne peut que compromettre la prise en charge effective du
patrimoine bâti dégradé. A ce propos, Abderrahmane BOUCHAMA, premier architecte
algérien, dénonçait au milieu des années soixante, la perte du savoir-faire artistique et
architectural accumulé durant la période coloniale française8.
Dès lors, pour assurer la réussite de la prise en charge du patrimoine bâti dégradé, il faut
à la fois réunir, en vue de l’engagement des différentes opérations de restauration ou de
réhabilitation, au mieux :
- Des architectes, ayant une bonne préparation scientifique et une connaissance profonde
des typologies des édifices faisant l’objet d’intervention de restauration ou de
réhabilitation ;
- Des techniciens compétents, ayant une maîtrise parfaite des matériaux et des
techniques de construction aussi bien traditionnelles que modernes ;
- Des entreprises de bâtiment et une main-d’œuvre, spécialisées dans l’exécution des
chantiers de restauration ou de réhabilitation ;
- Des monteurs confirmés, dans le montage d’opérations d’intervention sur le patrimoine
bâti, concernant le montage technique, administratif et financier des interventions.

7- ZEKAGH Abdelwahab, « Evaluation critique sur l’utilisation du béton armé dans la restauration des édifices anciens : cas du Bastion 23»,
in Les Cahiers de l’epau : Patrimoines, N °5/6, Octobre 1996 ; p.47 à 49
8- AM, « la réhabilitation du patrimoine bâti : Les Critiques des experts », Le Quotidien d’Oran, 19 juin 2008.
9- BOUCHAMA Abderrahmane, L’arceau qui chante, SNED, Alger, 1966, 76 p.

3
Introduction générale

Or, ce qui vient d’être cité est loin d’être acquis actuellement dans le contexte algérien.
Alors, on imagine mal dans cet environnement défavorable à une prise en charge efficiente de
notre patrimoine bâti dégradé, que les interventions de restauration ou de réhabilitation qui se
mènent en Algérie puissent conserver cet héritage historique dans de bonnes conditions.
Cela ainsi nous conduit à poser la question suivante :
Les interventions (restauration et/ou réhabilitation) qui s’opèrent
actuellement en Algérie sur le patrimoine bâti dégradé, se font elles selon
les règles de l’art ?

3. Hypothèse de la recherche :
L’hypothèse à vérifier dans le cadre de notre recherche est formulée comme suit :
Le manque de qualification et d’expérience des principaux intervenants (bureaux d’études,
entreprises de bâtiment) engagés dans les opérations de restauration et/ ou de réhabilitation du
patrimoine bâti dégradé en Algérie, ne peut mener qu’a de mauvaises opérations, conduites
hors des règles de l’art, dénaturant et aggravant ainsi, l’état du patrimoine ciblé de façon a
compromettre sa bonne conservation.

4. Terrain de la recherche :
Notre recherche s’interroge sur la manière, dont le patrimoine bâti ancien dégradé est
pris en charge en Algérie. A cet égard, pour vérifier notre hypothèse de recherche, nous avons
choisi comme terrain pratique à notre étude, quelques immeubles urbains du bâti ancien
colonial français, qui font l’objet de réhabilitation actuellement à Oran, dans le cadre de
l’opération de réhabilitation de 200 immeubles de la ville d’Oran. Cette opération de
réhabilitation est menée sous la maîtrise d’ouvrage de l’OPGI10 d’Oran depuis juillet 2009.

5. Objectif de la recherche :
L’objectif de notre recherche consiste tout d’abord, à capitaliser un savoir, dans le
domaine de la réhabilitation du patrimoine bâti ancien, d’autant plus que ce dernier
représente, la majeure partie du patrimoine bâti dégradé en Algérie.
D’autre part, il s’agit surtout dans notre recherche, de vérifier à travers un cas d’étude,
si la réhabilitation du patrimoine bâti ancien dans le contexte Algérien actuel, est menée dans

10- OPGI ou Office de Promotion et de Gestion Immobilière est un établissement public algérien, chargé entre autres à titre accessoire, de la
maîtrise d’ouvrage déléguée pour le compte de tout autre opérateur.

4
Introduction générale

les règles de l’art, de manière à garantir la conservation dans les meilleures conditions du
patrimoine ciblé.
6. Méthodologie de la recherche :
Afin d’atteindre notre objectif de recherche, la nature de notre thème d’étude nous
dicte, de suivre deux approches.
Une approche exploratoire, où il s’agira d’effectuer une recherche théorique concernant
notre thème de recherche, la réhabilitation du patrimoine bâti ancien, il sera ainsi question, de
constituer une batterie cognitive, nécessaire pour la vérification de notre hypothèse de
recherche.
L’autre approche à suivre, sera pratique, de terrain, elle consistera au moyen
d’observations directes et de constatations sur chantiers, à apprécier les travaux de
réhabilitation exécutés sur les immeubles qui constitueront notre cas d’étude.
Nous réaliserons des entretiens, avec les architectes concepteurs des études et ceux
chargés du suivi de la réhabilitation des immeubles, qui composerons notre cas d’étude.
Apres cela, en s’appuyant sur les divers informations qu’on aura réuni, on procédera, à
évaluer à travers des critères qu’on déterminera, la pertinence de la réhabilitation des
immeubles qui composerons notre cas d’étude, et cela, afin de vérifier l’hypothèse supposée
dans le cadre de notre recherche.

7. Structure du mémoire :
Notre recherche sera organisée dans le présent mémoire comme suit :
- Une introduction générale formulant et définissant notre sujet de recherche.

- Une première partie constituée de deux chapitres, où nous présenterons les données
théoriques inhérentes à la réhabilitation en tant que mode d’intervention apte, à assurer
la conservation de la majeure partie du patrimoine bâti dégradé.
 Dans le chapitre 1 de la première partie du mémoire, nous traiterons
principalement les différents concepts, qui sont en rapport avec notre champ de
recherche.
 Dans le chapitre 2, nous aborderons la méthode d’intervention de réhabilitation, où
nous présenterons un processus complet de réhabilitation d’un patrimoine bâti.
De même, Dans le chapitre 2, nous traiterons quelques exemples instructifs de
réhabilitation pratiquée à travers le monde, sur des patrimoines bâtis anciens et qui
ont été reconnus comme exemplaires en leurs temps.

5
Introduction générale

- Une deuxième partie constituée de deux chapitres, celle-ci sera consacré, à présenter
les principaux et essentiels travaux, qu’implique la réhabilitation d’un patrimoine bâti
ancien en souffrance.
 Dans le chapitre 3 de la deuxième partie, nous présenterons les diverses techniques
reconnues, pour la réhabilitation des éléments structurels du patrimoine bâti
ancien.
 Le chapitre 4 de la deuxième partie, sera consacré à présenter d’autres travaux
récurrents, dans la réhabilitation du patrimoine bâti ancien, où il sera question,
d’exposer les techniques de lutte contre l’humidité, la réfection des enduits à base
chaux et les techniques qui visent l’amélioration du confort thermique dans un
patrimoine bâti ancien.

- Une troisième partie constituée de deux chapitres, où il sera question, d’établir la


situation actuelle du patrimoine bâti d’Oran et d’analyser le début de sa prise en
charge, à travers l’opération de réhabilitation qui s’y déroule actuellement.
 Dans le chapitre 5 de cette troisième partie, nous aurons à présenter la ville
d’Oran, la richesse de son patrimoine bâti ainsi que sa situation aujourd’hui.
 Dans le chapitre 6, nous analyserons notre cas d’étude, en vue des exigences de
notre problématique.

- Une conclusion générale, où nous dresserons entre autres, un récapitulatif de notre


étude et où nous présenterons, les résultats atteints dans le cadre de cette recherche.

6
PREMIERE PARTIE :

Données théoriques de la recherche

Chapitre 1 :

Approche conceptuelle de la recherche

Chapitre 2 :

Processus de réhabilitation du patrimoine bâti ancien et


exemples

Introduction :

La première partie de cette recherche traitera, comme le veut la tradition, des divers
concepts inhérents au champ d’étude, de même, nous nous étalerons sur le thème de notre
recherche.

Aussi, il est question dans cette partie, de présenter un processus pour la réhabilitation
du patrimoine bâti ancien et des exemples bibliographiques de réhabilitation du patrimoine
bâti ancien de par le monde.

7
Première partie : Chapitre 1 : Approche conceptuelle de la recherche

Chapitre 1 : Approche conceptuelle de la recherche

1.1. Introduction :

Le concept étant « l’idée d’un objet conçu par l’esprit permettant d’organiser les
perceptions et les connaissances1 ». Ainsi, ce présent chapitre abordera, les diverses
définitions des concepts et autres éléments théoriques qui sont en relation avec notre champ
de recherche.
Il s’agira d’exposer, les définitions des concepts de catégorisation et de qualification du
bâti et ceux des modes d’intervention sur le bâti, cela d’une part, en vue de préciser l’objet de
notre étude et d’autre part, pour lever toute confusion possible entre les différents modes
d’intervention sur le patrimoine bâti. Aussi, il sera surtout question, de présenter notre thème
de recherche, la réhabilitation dans ses divers abords.

1.2. Les concepts qualifiant le bâti existant :


Divers termes sont consacrés pour désigner et catégoriser le bâti existant, parmi ceux-là
nous citerons les concepts suivants :

1.2.1. Patrimoine :

Le terme patrimoine du latin patrimonium, dérivant de pater, père désigne dans son sens
commun l’ensemble des biens hérités du père et de la mère et l’ensemble des biens de la
famille, nous indique le petit Larousse illustré 2010.
Issue du vocabulaire juridique, le mot patrimoine par extension désignait en France les
biens de l’église, les biens de la couronne, au 18e siècle les biens de signification et valeur
nationales2.
Aujourd’hui, le terme patrimoine s’est mis à exprimer la totalité des biens hérités du
passé, du plus lointain au plus proche, soit d’ordre culturel (du tableau, ou du livre au paysage
organisé par l’homme) ou soit d’ordre naturel (ressources, sites ou « monuments » naturels)3.
La valeur de patrimoine s’octroi à un bien existant où l’usage et les qualités dépassent
l’usage4, cette valeur impose sa protection et sa conservation.

1-Collectif, Petit Larousse en couleurs, Librairie Larousse, Paris, 1980, p 214.


2-MERLIN Pierre, CHOAY Françoise. (dir), Dictionnaire de l’urbanisme et de l’aménagement, coll. « quadrige », 2e éd, Puf, Paris, 2009,
p.617.
3-Ibid
4-BACHOUD Louis, JACOB Philippe, TOULIER Bernard, Patrimoine Culturel bâti et paysager : Classement- Conservation-Valorisation,
Delmas, paris, 2002, p.9.

8
Première partie : Chapitre 1 : Approche conceptuelle de la recherche

La notion de patrimoine est fondée originellement sur deux fondements, la possession et


la transmission5. Ainsi, un bien patrimonial, qui est par nature périssable, doit être sauvé,
conservé et transmis.
Par ailleurs, pour qu’un bien devient « un patrimoine », il faut donc qu’une collectivité
humaine, se l’approprie et le considère comme valeur communautaire locale régionale ou
nationale6.

1.2.2. Patrimoine bâti :


L’expression patrimoine bâti était communément utilisée en France, pour qualifier
l’ensemble des monuments historiques, ainsi, le terme patrimoine bâti était spécialement
appliqué à de petits groupes choisis de monuments ou de sites, dont des experts convenaient
qu’ils présentaient une valeur.
Cependant, au cours de ces 30 ou 40 dernières années, la définition du patrimoine bâti
s’est considérément élargie en terme de typologie, et cela surtout, depuis l’approbation du
texte de la charte de Venise7 1964 où la notion de monument historique a été étendu pour
contenir aussi, les œuvres modestes ayant acquis avec le temps une signification culturelle.
Actuellement, par l’expression patrimoine bâti, on désigne selon la définition8 que nous
propose l’ICCROM entre autres :
-Les monuments ;
-Les bâtiments, les sites archéologiques et autres sites ;
-Les zones urbaines ;
-Les paysages culturels.
C’est éléments sont subdivisibles en différentes catégories comme :
-Les bâtiments ou lieux religieux et spirituels ;
-L’architecture vernaculaire ;
-Les villes, les cités ou les établissements humains ;
-Les parcs et les jardins, et les routes culturelles.

5- Ibid.
6- Ibid, P.10.
7-Dite charte de Venise 1964, la charte internationale sur la conservation et la restauration des monuments et sites adoptée lors du IIe congrès
international des architectes et des techniciens des monuments historiques tenu à Venise du 25 au 13 mai 1964 est un traité de consensus
international ayant fourni les principes fondamentaux qui doivent présider à la conservation et à la restauration des monuments.
8-ICCROM, Patrimoine bâti : qu’est-ce que le « patrimoine bâti » ?, « www.iccrom.org/fra/prog_fr/02built_fr.shtml », Consulté le
11/05/2012,
ICCROM, Centre international d’études pour la conservation du patrimoine culturel est un organisme intergouvernemental siégeant à
ROME qui se consacre à la conservation du patrimoine culturel dans le monde, il a été crée suite à une proposition soumise lors de la
conférence générale de l’UNESCO tenue à New Delhi en 1956.

9
Première partie : Chapitre 1 : Approche conceptuelle de la recherche

1.2.3. Patrimoine architectural :


A ce propos, la convention9 pour la sauvegarde du patrimoine architectural de l’Europe
de 1985 définit dans son article 1 le patrimoine architectural, comme biens immeubles
comprenant :
1. Les monuments : toutes réalisations particulièrement remarquables en raison de leur
intérêt historique, archéologique, artistique, scientifique, social ou technique, y compris
les installations ou les éléments décoratifs faisant partie intégrante de ces réalisations.
2. Les ensembles architecturaux : groupements homogènes de constructions urbaines ou
rurales remarquables par leur intérêt historique, archéologique, artistique, scientifique,
social ou technique et suffisamment cohérents pour faire l’objet d’une délimitation
topographique.
3. Les sites : œuvres combinées de l’homme et de la nature, partiellement construites et
constituant des espaces suffisamment caractéristiques et homogènes pour faire l’objet
d’une délimitation topographique, remarquables par leur intérêt historique,
archéologique, artistique, scientifique, social ou technique.

1.2.4. Bâti ancien :


Par le terme bâti ancien, on désigne généralement le bâti construit avant la seconde
guerre mondiale, au moyens de mise en œuvre et matériaux anciens ou traditionnels, comme
le pisé et la pierre et cela, avant la consécration des techniques et matériaux nouveaux dont le
béton armé, comme principal moyen de construction, à partir des années qui ont suivi la fin de
la seconde guerre mondiale, notamment durant l’effort de reconstruction de l’après guerre.
On convient aussi de définir10 le bâti ancien où il s’agit, d’une architecture civile,
religieuse ou militaire qui s’est constituée à l’aide de pratiques et de traditions locales avec
des matériaux locaux et caractérisée par les critères suivants :
- Age : d’une époque pré-industrielle antérieure selon les cas à la première ou la
deuxième guerre mondiale.
- Qualité : exceptionnelle ou ordinaire ayant valeur de témoignage culturel et technique
- Localisation : urbaine, villageoise ou isolée, ayant valeur individuelle ou valeur dans
un ensemble bâti.

9 - La convention pour la sauvegarde du patrimoine architectural de l’Europe élaborée au sein du conseil de l’Europe par un comité d’expert
européen à été ouverte à la signature des membres du conseil de l’Europe le 03 octobre 1985 à Grenade.
10- Ecole d’Avignon, Formation : Réhabilitation du patrimoine bâti ancien, « http://www.peinture-decor-
formation.com/fr/formation/download/44_rehabilitation-du-patrimoine-bati-ancien.pdf » Consulté le 10/05/2012, et
IUMP pole d’innovation, présentation rôle et définition du patrimoine bâti, «www.restauration-patrimoine.fr/missions.php » Consulté le
10/05/2012.

10
Première partie : Chapitre 1 : Approche conceptuelle de la recherche

Ainsi, par métonymie, le bâti ancien en Algérie correspondrait, au bâti construit avant la
seconde guerre mondiale comprenant, aussi bien le bâti de la période d’avant la colonisation
française et le bâti édifié durant la période coloniale d’avant 1945.

1.2.5. Vieux bâti :


On désigne11 par l’expression vieux bâti en Algérie, l’ensemble du patrimoine
immobilier réalisé durant la période coloniale française, qui est composé essentiellement,
d’immeubles d’habitation mais aussi d’ensembles d’habitat social, dont la gestion est confiée
pour la grande partie de ce patrimoine à l’OPGI.
Outre les ensembles d’habitat social réalisés avant l’indépendance, en structure de
béton armé qui sont désignés vieux bâti12, ce dernier est surtout utilisé, pour qualifier les
immeubles urbains d’habitation édifiés avant la fin de la seconde guerre mondiale, par des
mises en œuvre et matériaux anciens, soit généralement en murs porteurs de maçonnerie de
pierre et planchers en voûtains ou en bois.

1.3. Les modes d’intervention sur le patrimoine bâti :


Les modes reconnus d’intervention sur le patrimoine bâti sont :

1.3.1. Sauvegarde :
Dans son application au domaine patrimonial, la sauvegarde selon la définition que
propose la recommandation13 de Varsovie-Nairobi (Unesco, 1976) désigne :
« L’identification, la protection, la conservation, la restauration, la réhabilitation, l’entretien et
la revitalisation des ensembles historiques ou traditionnels et de leur environnement ».
C’est cette même définition qui a été adoptée par Françoise CHOAY dans ces écrits14.

1.3.2. Conservation :
En matière de patrimoine, la notion de conservation telle que définie dans le document
de Nara15 1994 désigne « Toutes opérations qui vise à comprendre le patrimoine culturel, à
connaître son histoire et sa signification, à assurer sa sauvegarde matérielle et éventuellement
sa restauration et sa mise en valeur. (Le patrimoine culturel comprend les monuments, les

11- Ministère de l’habitat et de l’urbanisme, le Vieux bâti dans les villes d’Alger-Oran-Constantine-Annaba, Alger, avril 2005, p.7.
12- Aucun usage du terme vieux bâti pour qualifier une catégorie de construction n’est attesté dans les différents pays ayant le français
comme langue de travail.
13- Article 1 de la Recommandation concernant la sauvegarde des ensembles historiques ou traditionnels et leur rôle dans la vie
contemporaine adoptée à la conférence générale de l’UNESCO réunie à Nairobi du 26 octobre au 30 novembre 1976 en sa dix-neuvième
session.
14- MERLIN Pierre, CHOAY Françoise (dir), Dictionnaire de l’urbanisme et de l’aménagement, coll. « Quadrige »,2e éd, Puf, Paris, , 2009,
p.797.
15- Annexe II du Document rédigé à la conférence de Nara sur l’Authenticité dans le cadre de la convention du patrimoine mondial tenue à
Nara au Japon du 1 au 6 novembre 1994.

11
Première partie : Chapitre 1 : Approche conceptuelle de la recherche

ensembles bâtis et les sites comme le définit l’article 1 de la convention du patrimoine


mondiale) ».
Autrement dit, la conservation dans le domaine patrimonial, implique tous les
processus16 qui tendent à sauvegarder un héritage culturel (un patrimoine bâti par exemple),
dont la restauration et/ou la réhabilitation peuvent être une étape importante, comme peuvent
être la consolidation, l’entretien, la connaissance et l’inventaire du bien patrimonial.

1.3.3. Restauration :
Dans le domaine du patrimoine, le concept de restauration désigne une opération
consistant à rendre au moyen de techniques appropriées, leur intégrité à toutes les parties
l’ayant perdue, d’une œuvre d’art et en particulier d’un édifice.
La charte de Venise17 1964, principal texte qui a codifié la doctrine de la restauration,
définit la restauration à travers ses articles 9 à 13 comme suit « la restauration est une
opération à caractère exceptionnel visant la conservation et la révélation des valeurs
esthétique et historique du monument elle se fond sur le respect de la substance ancienne et
sur le respect des documents authentique du monument la restauration sera toujours précédée
et accompagnées d’une étude archéologique et historique du monument ».

1.3.4. Entretien :
Dans le domaine du bâtiment, l’entretien désigne18 l’ensemble des travaux simples et
réguliers que nécessitent la conservation d’un bâtiment en bon état, remplacement de tuiles
cassées, détartrage de canalisation, ramonages, raccords d’étanchéité,…etc.
Aussi, dans le champ patrimonial, la charte de Burra19 1979 adoptée par ICOMOS
Australie, définit l’entretien, par l’action continue qui prodigue des soins protecteurs à la
matière et au contexte d’un lieu ou d’un bien patrimonial qu’il faut distinguer de la réparation,
qui comprend la restauration et la reconstruction.
L’entretien s’effectue sans modifications majeures de l’utilisation d’un ouvrage et de sa
valeur culturelle.
L’entretien est une intervention régulière, nécessaire pour maintenir un ouvrage, un bien
patrimonial en bon état.

16- MOHEN Jean-Pierre, Les sciences du patrimoine : Identifier. Conserver. Restaurer, coll. « Science et Art », Editions Odile Jacob,
Paris, 1999, p. 183.
17- Charte Internationale sur la conservation et la Restauration des Monuments et sites adopté à Venise en 1964.
18- DE VIGAN Jean, Dictionnaire général du bâtiment : DICOBAT 2003, Arcature, Paris, 2002, p. 424.
19- Article 1 de la charte d’ICOMOS Australie, op. cit
ICOMOS, International Council on Monuments and Sites ou Conseil International des Monuments et des Sites est une association
mondiale de professionnels qui se consacre à la conservation et à la protection des monuments, des ensembles et des sites du patrimoine
culturel il a été crée en 1965 à Varsovie et à Cracovie (Pologne) après l’élaboration de la charte de Venise 1964.

12
Première partie : Chapitre 1 : Approche conceptuelle de la recherche

1.3.5. Rénovation :
Contrairement au terme rénovation urbaine qui véhicule une autre acception, le concept
de rénovation, dépourvu du qualificatif urbain désigne20 dans le domaine du bâtiment, une
intervention qui vise à améliorer un bâti existant, par des interventions parfois profondes dites
lourdes, afin d’en prolonger la durée d’exploitation ou pour en modifier la fonction et cela se
faisant, sous les préoccupations du renouvellement de l’image architectural du dit bâti à
rénover.
La rénovation pour se faire, peut comporter21 entre autres, la démolition de tout ou de la
majeure partie du bâtiment à rénover, la modification des cloisonnements, le changement
d’équipements,…etc.
La réhabilitation et la rénovation sont à différencier, en réhabilitation ce sont les
objectifs de conservation de la substance ancienne et de son amélioration qui guident la
démarche, par contre en rénovation, c’est le changement et le renouveau d’un état
architecturale existant qui est visé où la substance ancienne peut être sacrifiée pour cela.

1.3.6. Rénovation urbaine :

Par le terme de rénovation urbaine, on désigne22 une opération d’urbanisme conduisant,


à la démolition d’un secteur urbain ou d’une agglomération, au profit d’une trame viaire et
d’un bâti nouveaux différents de l’état antérieur.
Cette définition montre, que ce terme consacré par l’usage et la réglementation est
impropre, on devrait parler plutôt de démolition-construction.

1.4. Présentation du thème de la recherche, la réhabilitation :


Après avoir pris connaissance des différents concepts qualifiants le bâti existant ou
ceux désignant les diverses interventions sur le patrimoine bâti, il est maintenant nécessaire de
à présenter notre thème de recherche, la réhabilitation.

1.4.1. Historique de la genèse de la réhabilitation :


Dans notre temps moderne, la réhabilitation en tant que pratique architecturale reconnue
est apparue23 durant les années 1960, notamment en Italie et France et cela, en réaction contre

20- Collectif Artémis, Nouveaux concepts de rénovations, traduit de l’allemand, Chamalières, France, 2006, 160 p.
21- JOFFROY Pascale, La Réhabilitation des bâtiments : conserver, améliorer, restructurer les logements et les équipements, coll.
« Techniques de conception », Editions Le Moniteur, Paris, 1999, p.13.
22- GAUTHIEZ Bernard, Espace urbain : Vocabulaire et morphologie, coll. «Monum », Editions du patrimoine, Paris, 2003, p.74.
23- JOFFROY Pascale, op. cit. p. 12.

13
Première partie : Chapitre 1 : Approche conceptuelle de la recherche

les destructions et saccages massifs des centres urbains anciens, effectués après la seconde
guerre mondiale.
En Italie, les premières réactions24 contre le saccage du patrimoine vinrent du service
des Beaux-arts, à cela, dès 1950 le célèbre journaliste Léopold Longanesi s’élevait contre le
saccage des monuments et sites, qui était encouragé par l’état, au nom de la modernité et du
renouvellement urbain où les ministères distribuaient, des subventions pour accélérer le
saccage.
Entre temps, l’opinion publique italienne prenait conscience25 du problème posé par la
protection des centres anciens, dans cette trame, le problème de la préservation du centre
ancien de Bologne, est posé en 1960 par des étudiants de la faculté d’architecture de Florence,
et un plan de réhabilitation de la ville ancienne de Bologne fut élaboré et rendu public en
1969.
De même en France, de grandes contestations furent contre les multiples opérations de
rénovation urbaine26 lancées à partir de 1956, qui procédaient par la démolition de pan entiers
de quartiers anciens, au nom de leurs images, d’insalubrité, de vétusté et d’inadaptation aux
mode de vie contemporain.
Ainsi dit, ces événements ont été le contexte qui a favorisé l’apparition et la
consécration de la réhabilitation, comme mode d’intervention reconnu, utile et indispensable
pour la conservation du patrimoine bâti.
A cet effet, le terme de réhabilitation appliqué au cadre bâti est apparu pour la première
fois, dans le dictionnaire Le Robert en 1966.

1.4.2. Définition de la réhabilitation :


Terme de jurisprudence dans son sens premier, la réhabilitation signifie l’action de
rétablir une personne dans ses droits, au figuré le fait de faire recouvrer l’estime ou la
considération révèle le petit Larousse illustré 2010.
Par extension dans le domaine du bâti, le concept de réhabilitation désigne selon une
première source27, les procédures visant la remise en état d’un patrimoine architectural et
urbain longtemps déconsidéré et ayant récemment fait l’objet de revalorisation économique,

24- CERVELLATI.PL, SCANNAVIANI.R, DE ANGELIS.C, la nouvelle culture urbaine : Bologne face à son patrimoine, coll.
«Espacements », Editions du seuil, Paris, 1981, p.5 et 6.
25- Ibid, p.8.
26-France, Ministère de l’Equipement des Transports et du Logement, Ministère de la Culture et de la Communication, ANAH, Intervenir en
quartier anciens : enjeux, démarches, outils, coll. « Guide », Editions Le Moniteur, Paris, 2000, p.49 et 50.
27- MERLIN Pierre, CHOAY Françoise (dir), Dictionnaire de l’urbanisme et de l’aménagement, coll. « Quadrige », 2e éd, Puf, Paris, 2009,
p.761.

14
Première partie : Chapitre 1 : Approche conceptuelle de la recherche

pratique et/ou esthétique, qu’il s’agisse de tissu et architecture mineurs à vocation d’habitat,
ou d’ensembles et bâtiments industriels (usines, ateliers, habitat ouvrier,…etc.).
Le terme de réhabilitation est aussi défini28, comme l’action d’améliorer un édifice en
conservant sa fonction principale, cela en précisant que le terme s’emploie aussi bien, pour
des modifications légères, que pour des restructurations lourdes et n’excluant pas l’adjonction
d’une partie neuve.
Enfin, une tierce définition29 consultée présente la réhabilitation, par l’amélioration des
bâtiments, pouvant se réaliser par des travaux de réparation, d’aménagement et de
transformation dans le bâtiment.

1.4.3. Les niveau de la réhabilitation :


Quatre niveaux30 de réhabilitation sont distingués selon le rapport SIMON NORA de
1975 en France :

1.4.3.1. Réhabilitation légère :


Elle consiste en l’installation d’un équipement sanitaire complet avec salle d’eau (y
compris les canalisations, l’électricité et les peintures accompagnant ces agencements).
Elle ne comporte pas de travaux sur les parties communes de l’immeuble, ni
l’installation d’un chauffage central.

1.4.3.2. Réhabilitation moyenne :


En plus de l’installation d’un équipement sanitaire cité plus haut, la réhabilitation
moyenne implique des travaux plus complets, concernant les parties privatives de l’immeuble
à l’intérieur des logements, comme :
- la réfection de l’électricité et des peintures ;
- l’ajout du chauffage central ou électrique avec amélioration de l’isolation thermique et
changement des fenêtres.
En règle générale, la distribution intérieur du logement et les cloisonnements ne sont pas
modifiés sur les parties communes de l’immeuble, des travaux légers sont entrepris, tels que,
peinture des cages d’escalier et ravalement des façades sans reprise des toitures.

28- JOFFROY Pascale, La Réhabilitation des bâtiments : conserver, améliorer, restructurer les logements et les équipements,
coll. «Techniques de conception », Editions Le Moniteur, Paris, 1999, p.13.
29- ANAH, Agence Nationale pour l’Amélioration de l’Habitat, Réhabiliter et entretenir un immeuble ancien point par point, Edition du
Moniteur, Paris, 1989, p.18 et 26 à 28.
30- DREGE Jacques, PUTTATI Jacques, ILLOUZ Corinne. et al. Pathologie des ouvrages de bâtiment T.1 :Fiches techniques pour
l’établissement du diagnostic-la mise en œuvre des solutions appropriées-la prévention et la résolution des litiges, Editions Weka, Paris,
1997, Dispositions générales relatives à la pathologie, Chap.1/1, page 7 et 8.

15
Première partie : Chapitre 1 : Approche conceptuelle de la recherche

1.4.3.3. Réhabilitation lourde :


En plus des travaux décrits ci-dessus, il est prévu une redistribution des pièces dans le
logement par modification ou suppression de cloisons ou une redistribution des logements,
étage par étage.
L’intervention est beaucoup plus complète sur les parties communes de l’immeuble
ainsi :
- réfection des façades avec amélioration (isolation par l’extérieur par exemple) ;
- réfection des toitures (couvertures et toitures, terrasses).

1.4.3.4. Réhabilitation exceptionnelle :


Cette opération est préconisée dans le cas où les désordres ou l’état de la structure
menace, l’intégrité et la stabilité de l’ouvrage, alors, on reprend les structures, voire les
fondations avec renforcement éventuel.
C’est le cas notamment, d’immeubles dont les façades sont classées et nécessairement
conservées avec restauration (nettoyage, réparation), alors que la structure intérieure
(planchers, refends porteurs) est entièrement reconstruite.

1.4.4. Pourquoi et pour qui réhabiliter :


Il est essentiel de savoir avant de décider d’engager une opération de réhabilitation,
pourquoi et pour qui réhabiliter, c’est faute de s’être posé ce genre de questions, que certains
maîtres d’ouvrage ont eu à gérer des situations difficiles après l’achèvement des travaux.

1.4.4.1. Pourquoi réhabiliter :


La décision d’engager une opération de réhabilitation est toujours tributaire de la
satisfaction de certains enjeux, qui diffèrent selon les contextes, parfois ces enjeux sont
d’ordre social, économique, patrimonial et même environnemental.

a. L’enjeu social de la réhabilitation31 :

Dans cette perspective, on décide souvent de réhabiliter un bâti existant, des immeubles
d’habitation en exemple, afin d’offrir de bonnes conditions d’habitat à une population
attachée à son quartier et dont le déplacement risquerait de fragiliser l’équilibre social de la
ville.

31- JOFFROY Pascale, La Réhabilitation des bâtiments : conserver. améliorer. restructurer les logements et les équipements, coll.
« Techniques de conception », Editions Le Moniteur, Paris, 1999, p.22.

16
Première partie : Chapitre 1 : Approche conceptuelle de la recherche

b. L’enjeu économique de la réhabilitation :


La réhabilitation du bâti existant, peut être aussi décidée pour des considérations
économiques, ainsi, la rentabilité32 d’une intervention de réhabilitation déduite d’une
comparaison économique, entre les scénarios de réhabilitation et de
démolition/reconstruction, est un argument pesant dans la prise de décision en faveur, de la
conservation et de la réhabilitation d’un bâtiment.

c. L’enjeu patrimonial de la réhabilitation :


La décision de réhabiliter peut être aussi emportée, pour des raisons patrimoniales33,
ainsi, la valeur patrimoniale d’un bâtiment (au sens culturel, qui comprend l’ancienneté, la
rareté et la beauté), ou son appartenance à un ensemble dont la cohérence doit être conservée,
peuvent être des critères plaidant pour sa réhabilitation.

d. L’enjeu environnemental de la réhabilitation :


La réhabilitation d’un bâti existant peut encore se décider par rapport à un enjeu
environnemental34, et cela dans le but de respecter l’impératif environnemental de réduction
des émissions de CO₂.
A vrai dire, cet enjeu est conforté à plus d’un titre par le fait, que ce but écologique de
réduction des émissions de gaz, est recommandé à se porter en priorité sur le parc bâti
existant, avant même l’intégration des sources d’énergies renouvelable dans les nouvelles
constructions.

1.4.4.2. Pour qui réhabiliter :


Il est important de connaître les aspirations des usagers et des concernés, de près ou de
loin par le bâti candidat à la réhabilitation, afin d’y répondre en conséquence dans la phase
d’étude du projet.
A cet effet, la concertation35 est nécessaire entre tous les acteurs concernés par
l’opération (propriétaires privés et publiques, élus locaux, représentants des habitants, services
de l’état, travailleurs sociaux, commerçants, artisans,…etc.).
Dans tous les cas, le dialogue avec la population est au cœur de cette démarche
participationniste qu’ils soient locataires ou propriétaires.

32- Ibid, P.21


33- Ibid
34- CNOA, Réhabiliter : un enjeu pour demain, « www.manifestepourlesvilles.com/themes/logement/rehabiliter-un-enjeu-pour-demain »,
Consulté le 11/05/2012.
35- France, centre de documentation de l’urbanisme, 2001, La Réhabilitation urbaine : dossier documentaire, rédigé par Catherine FORET
et Françoise PORCHET, en ligne, 380 pages, « http://www.CDU.urbanisme.developpement- durable.gouv.fr/IMG/pdf/
rehaburbaine_cle7affa4.pdf» Consulté le 07/05/2012, p.16.

17
Première partie : Chapitre 1 : Approche conceptuelle de la recherche

1.4.5. Champ pratique de la réhabilitation :


Depuis sa consécration comme pratique architecturale, la réhabilitation s’est distinguée
dans le domaine du bâti, comme une action qui s’impose surtout, au patrimoine bâti
résidentiel ayant un caractère ordinaire36, cela dans le cas où son état nécessiterait une
intervention, il s’agira ainsi, de le remettre en état et d’améliorer son habitabilité par rapport
aux exigences actuelles.
En revanche, un monument historique ou un bâti désigné comme monument historique,
s’agissant d’une grande création architecturale ou d’un bâtiment modeste au cas où son état
nécessiterait une intervention, ne peut aucunement se suffire d’une réhabilitation, mais plutôt
d’une restauration, dont l’objectif principal serait le rétablissement des caractères
architecturaux permettant, une meilleur lisibilité de son témoignage exceptionnel, sur le
savoir-faire et la sensibilité architecturale propre à l’époque de sa construction.

1.5. La réhabilitation à travers les chartes et normes internationales :


Des textes de chartes, de conventions et de normes ont été promulgués à l’échelle
internationale, depuis la première moitié du xxe siècle dans le but, de fixer des règles et des
méthodes, afin d’accompagner les politiques de préservation et de sauvegarde initiées à
l’égard du patrimoine bâti, dans les différents pays à travers le monde. Ainsi, concernant notre
recherche, qu’en est-il alors de la place réservée dans ces textes, à la réhabilitation en tant que
mode d’intervention, garantissant la conservation du patrimoine bâti.

1.5.1. La charte d’Amsterdam 1975 :


La charte37 rappel, que le patrimoine architecturale européen est formé non seulement
par les monuments importants, mais aussi par les ensembles que constituent les villes
anciennes et les villages de tradition qui nous incombent de conserver au même titre que les
monuments qu’on a depuis longtemps protégé et restauré.
Par ailleurs, pour sauvegarder ce patrimoine architecturale, l’article 7 de cette charte
préconise d’agir, en appliquant le principe de conservation intégrée, qui est définit, par le
résultat de l’action conjuguée des techniques de la restauration et de la recherche des
fonctions appropriées.

36- OUAGUENI Yassine, « Rétrospective et actualité de la réhabilitation(en Algérie), in Actes du colloque international(Oran),
réhabilitation et revitalisation urbaine à Oran, 19-21 octobre 2008, Barcelone, RehabiMed, 2009, p. 61-70.
37- Charte européenne du patrimoine architecturale adopté par le Comité des ministres du conseil de l’Europe le 26 septembre 1975.

18
Première partie : Chapitre 1 : Approche conceptuelle de la recherche

Ainsi sans évoquer le terme de réhabilitation dans la charte, on l’exprime autrement, car
la restauration du patrimoine architectural et son intégration dans le cadre de vie des citoyens
relève du champ propre à la réhabilitation.

1.5.2. La déclaration d’Amsterdam de 1975 :


La déclaration38 mentionne qu’en plus des édifices isolés exceptionnels, le patrimoine
européen comprend aussi des ensembles, quartier de villes et villages présentant un intérêt
historique et culturel.
Ainsi, afin de conserver et de protéger ce patrimoine architectural des dangers
grandissant qui le menacent (négligence, délabrement, démolition délibérée), la déclaration
préconise dans sa seconde recommandation aux pouvoirs locaux, d’appliquer les principes
d’une conservation intégrée, celle-ci consiste entre autres, à attribuer aux édifices des
fonctions, qui tout en répondant aux conditions de vie actuelles, respectent leur caractère et
garantissent leur survie.
A cet effet, dans la 6éme recommandation de la déclaration, la réhabilitation est citée en
coopération avec la restauration à travers le texte de la déclaration, pour réaliser la
conservation intégrée des ensembles, des quartiers anciens de l’habitat existant.

1.5.3. La recommandation de Nairobi 1976 :


La recommandation39 est consacrée à la sauvegarde des ensembles historiques ou
traditionnels et à leur rôle dans la vie contemporaine, où par ensembles historiques ou
traditionnels, on entend comme le mentionne l’article 1 de la recommandation « tout
groupement de construction et d’espaces notamment les sites préhistoriques, les villes
historiques, les quartiers urbains, les villages et hameaux ainsi que les ensembles
monumentaux homogènes ».
Guidée par ses objectifs, la recommandation plaide par son article 2, pour que les
ensembles historiques ou traditionnels soient considérés comme constituant un patrimoine
universel irremplaçable et exhorte les gouvernements et les citoyens des états où ils se situent,
d’assurer leur sauvegarde et leur intégration dans la vie collective de notre époque.
A cet égard, la réhabilitation est citée dans l’article 1 de la recommandation parmi les
processus et modes d’intervention permettant, de réaliser la sauvegarde des ensembles
historiques ou traditionnels et leur environnement.

38- Déclaration d’Amsterdam adoptée lors du Congrès sur le patrimoine européen, Amsterdam, Pays-Bas,21-25 octobre 1975
39- Recommandation concernant la sauvegarde des ensembles historiques ou traditionnels et leur rôle dans la vie contemporaine adoptée le
26 novembre 1976 par la Conférence générale de l’UNESCO lors de sa 19 ème session réunie à Nairobi du 26 octobre au 30 novembre
1976.

19
Première partie : Chapitre 1 : Approche conceptuelle de la recherche

1.5.4. Charte de Washington de 1987 :


Cette charte40 se rapporte à la sauvegarde des villes historiques (elle concerne plus
précisément, les villes grandes ou petites et les centres ou quartiers historiques avec leur
environnement naturel ou bâti), cela afin de faire face aux dangers de dégradation, de
déstructuration, voire de destruction qui les menacent.
La charte se charge de produire les mesures de protection, ainsi que les méthodes et les
instruments nécessaires à la sauvegarde des villes historiques.
A cet égard, sans citer la réhabilitation dans la charte, on préconise dans celle-ci, des
actions qui relèvent du domaine propre de la réhabilitation où il est dit dans l’article 9 de la
charte que : « L’amélioration de l’habitat doit constituer un des objectifs fondamentaux de la
sauvegarde (des villes et quartiers historiques).».

1.5.5. Charte de Cracovie 2000 :


L’intérêt de cette charte41 s’est porté sur la conservation du patrimoine bâti dans le but
de soumettre aux responsables de ce patrimoine, des principes à adopter en directives au sujet
de la conservation et de la restauration du patrimoine bâti.
Agissant dans l’esprit de la charte de Venise de 1964, devant l’exigence de conserver le
patrimoine bâti dans toute sa diversité (monuments, ensembles,…etc.), des outils et méthodes
sont recommandés le long de la présente charte, afin de garantir une conservation appropriée
au patrimoine bâti.
A cet effet, la réhabilitation est confirmée dans l’article 1 de la charte, parmi les modes
d’interventions aptent à réaliser la conservation du patrimoine bâti.

1.6. Le cadre réglementaire de la réhabilitation en Algérie :


De nombreuses dispositions relatives à la sauvegarde du bâti existant figurent, dans le
corpus des textes législatifs et réglementaires algériens.
Parmi ces dispositions, il existe celles qui désignent de manière explicite la
réhabilitation, comme mode à mettre en œuvre pour conserver le bâti existant, en outre,
d’autres dispositions dans ce même corpus législatif sous-entendent la réhabilitation dans
l’usage des termes polysémiques, de préservation, sauvegarde, restauration et rénovation.

40- Charte internationale pour la sauvegarde des villes historiques, adoptée par l’Assemblée générale d’ICOMOS à Washington en
octobre 1987.
41- Conférence internationale sur la conservation « Le patrimoine culturel comme fondement du développement de la civilisation »,
(Charte de Cracovie), Cracovie, Pologne, 23/27 Octobre 2000.

20
Première partie : Chapitre 1 : Approche conceptuelle de la recherche

Cela dit, dans l’intérêt de notre recherche, nous considérons important de connaître la
teneur des dispositions, qui constituent le cadre réglementaire à travers lequel se pratique la
réhabilitation du bâti existant en Algérie.

1.6.1. Loi n°90-08 du 17 avril 1990 relative à la commune42 :


Dans le cadre de la protection du patrimoine architectural, la présente loi en vertu de
son article 93, rend la commune responsable de la préservation et de la protection des sites et
monuments existant sur sont territoire, de même, la loi charge la commune de la
responsabilité de la sauvegarde du caractère esthétique et architectural des agglomérations.
Plus loin, la loi dans son article 106 stipule entre autres, que la commune à compétence
en matière d’habitat, d’encourager et d’organiser toute association d’habitants, en vue de
mettre en œuvre des opérations de sauvegarde, d’entretien et /ou de rénovation d’immeubles
ou de quartiers.

1.6.2. Loi n°90-09 du 7 avril 1990 relative à la wilaya43 :


Au chapitre réservé à l’habitat, l’article 82 de la présente loi charge l’assemblée
populaire de wilaya, d’apporter le soutien aux communes dans la mise en œuvre de leurs
programmes d’habitat et à ce titre entre autres, de participer à des opérations de rénovation et
de réhabilitation en concertation avec les communes.

1.6.3. Loi 90-29 du 01 décembre 1990 relative à l’aménagement et à l’urbanisme44 :


Concernant le traitement réservé au bâti existant dans le cadre de cette loi, notamment
dans les principaux instruments d’aménagement et d’urbanisme (dont le plan directeur
d’aménagement et d’urbanisme PDAU et le plan d’occupation des sols, POS), l’article 20 de
la loi stipule, que le PDAU doit inclure dans les secteurs urbanisés qu’il déterminera, sur le
territoire auquel il se rapportera, les parties du territoire à rénover, à restaurer et à protéger.
Aussi, dans l’article 31 de la loi, il est indiqué que le plan d’occupation des sols est tenu
à préciser, les quartiers, rues, monuments et sites à protéger, à rénover et à restaurer.
A cet égard, cette loi reste insuffisante, au sujet des traitements réservés au bâti existant
et cela en omettant de citer aussi dans ses articles 20 et 31 la réhabilitation, qui peut concerner
une grande partie du bâti existant.

42- Joradp n°15, 11 avril 1990, p.420.


43- Joradp n°15, 11 avril 1990, p.434.
44- Joradp n°52, 02 décembre 1990, p.1408.

21
Première partie : Chapitre 1 : Approche conceptuelle de la recherche

1.6.4. Décret législatif n°94-07 du 18 mai 1994 relatif aux conditions de la production
architecturale et à l’exercice de la profession d’architecte45 :
L’intérêt porté à la réhabilitation en tant que pratique architecturale dans le présent
décret, s’est exprimé dans son article 41, qui stipule que le comité d’architecture, d’urbanisme
et de l’environnement bâti de wilaya, poursuit dans le cadre de la protection et de la
préservation de l’environnement bâti, les actions visant entre autre, à améliorer l’orientation et
l’encadrement des opérations de rénovation et de réhabilitation de tissus urbains.

1.6.5. Loi n°98-04 du 15 juin 1998 relative à la protection du patrimoine culturel46 :


Dans le but de prescrire les règles générales pour la protection et la sauvegarde du
patrimoine culturel algérien, la présente loi dans son article 41, assigne le mode d’intervention
de réhabilitation en compagnie de celui de restauration, à s’opérer aux ensembles immobiliers
urbains ou ruraux érigés en secteurs sauvegardés, en cas où leur état exige une intervention
importante, les ensembles urbains ou ruraux étant représentés en Algérie notamment par les
entités bâti tel que, les Casbahs, Médinas, Ksours ainsi que les villages et agglomérations
traditionnels caractérisés par leur prédominance de zone d’habitat.

1.6.6. Loi n°01-20 du 12 décembre 2001 relative à l’aménagement et au développement


durable du territoire47:
Il est stipulé dans l’article 9 de la présente loi, que les orientations fondamentales
arrêtées par le schéma national d’aménagement du territoire en tant qu’instrument
d’aménagement et de développement, visent à assurer entre autres, la protection, la
restauration et la valorisation du patrimoine historique et culturel.
Ainsi, dans le cadre de cette loi, la réhabilitation du patrimoine historique et culturel,
n’est pas mentionnée parmi les visées du schéma national d’aménagement, cela en dépit du
fait que la réhabilitation qui peut concerner la majeur partie du bâti existant, est considérée
parmi les processus permettant à atteindre les objectifs du développement durable du
territoire.

45- Joradp n°32, 25 mai 1994, p.4.


46- Joradp n°44, 17 juin 1998, p.3.
47- Joradp n°77, 15 décembre 2001, p.15.

22
Première partie : Chapitre 1 : Approche conceptuelle de la recherche

1.6.7. Décret exécutif n°03-227 du 22 juin 2003 fixant les conditions et les modalités
d’octroi des aides pour la réhabilitation des habitations endommagées par le
séisme du 21 mai 200348 :
Comme le stipule l’article 2, les aides prévues dans le cadre de ce décret, sont consenties
pour la réhabilitation d’immeuble collectif à usage d’habitation et à toute construction
individuelle, à usage d’habitation occupée ou en voie de l’être, de ce fait, l’intervention de
réhabilitation s’impose particulièrement, pour la remise en état du bâti résidentiel
endommagé.

1.7. Conclusion :
La présentation de ce chapitre nous a permis d’élucider les données théoriques qui se
rapportent à notre champ de recherche, à savoir la réhabilitation du patrimoine bâti ancien.
Ce chapitre nous a révélé surtout, que la problématique de la réhabilitation du
patrimoine bâti ancien dans le but de le conserver, est une préoccupation citoyenne et
humaine, qui concerne davantage la société internationale.
A cet égard, l’Algérie a le devoir de mettre en œuvre toute les dispositions et
mécanismes nécessaires, dans le but de promouvoir la réhabilitation en tant que mode
d’intervention visant, la conservation du patrimoine bâti, ceci d’autant plus que ce mode
d’intervention, peut concerner la conservation de la majeure partie du patrimoine bâti dit
‘‘mineur’’49.

48- Joradp n°38, 25 juin 2003, p.4.


49- GIOVANNONI Gustavo, L’Urbanisme face aux villes anciennes, Editions du seuil, Paris, 1998, p. 13.

23
Première partie : Chapitre 2 : Processus de réhabilitation du patrimoine bâti ancien et exemples

Chapitre 2 : Processus de réhabilitation du patrimoine bâti


ancien et exemples

2.1. Introduction :

Avec l’apparition des nouveaux matériaux tel l’acier, le verre et le béton et la


généralisation de leur usage dans la construction dès le début du 20ème siècle, les
interventions de réhabilitation ou d’entretien régulier des constructions anciennes se faisaient
souvent, en utilisant ces nouveaux matériaux plus disponibles, cela a davantage contribué à
faire perdre les caractéristiques d’origine à ces structures anciennes, en raison certes de
l’incompatibilité des propriétés (mécanique, physique et chimique) des nouveaux matériaux
avec les anciens, mais surtout, que ces opérations de réhabilitation et d’entretien ont été
menées sans méthode logique guidant l’intervention.
Cela dit, cette méthode à adopter, doit être ordonnée selon une démarche logique, allant
de la simple observation visuelle des désordres jusqu’au diagnostic détaillé, qui fixe les
travaux de réhabilitation à mener et élabore leur suivi pendant et après l’exécution.
A cet effet, nous nous attèlerons dans ce chapitre, à présenter une méthode de
réhabilitation reconnue par sa démarche qui vise la conservation du patrimoine bâti ancien,
dans les meilleures conditions.
De même, nous aurons à présenter dans ce chapitre, quelques exemples de réhabilitation
menés sur des patrimoines bâtis anciens et cela, pour illustrer les méthodes d’intervention
suivies dans ces réhabilitations et leurs impacts.

2.2.Présentation d’une méthode de réhabilitation : La méthode RéhabiMed1

Parmi les méthodes de réhabilitation consultées, nous avons choisi de présenter la


méthode ‘‘RéhabiMed’’ dans le cadre de notre recherche pour plusieurs raisons :
- La méthode ‘‘RéhabiMed’’ part du principe de base « que si l’on ne connaît pas, on
ne peut pas réfléchir et que, par conséquent, on ne peut pas réhabiliter », d’ou la
structure de la méthode d’intervention en quatre moments, la connaissance, la
réflexion et le projet, les travaux et la vie utile ;

1- A travers nos lectures et notre recherche documentaire, nous n’avons pas pu relever de méthode de réhabilitation
reconnues garantissant la conservation selon les règles de l’art du patrimoine bâti ancien dégradé, mis-à-part la méthode
présenté ici, c-à-d, la méthode dite Réhabimed.

24
Première partie : Chapitre 2 : Processus de réhabilitation du patrimoine bâti ancien et exemples

- La méthode ‘‘RéhabiMed’’ se veut ‘‘scientifique’’, ‘‘objective’’, et ‘‘précise’’


donnant une grande importance aux premières phases du diagnostic et de réflexion
préalables au projet de réhabilitation ;
- Contrairement aux autres méthodes, la méthode ‘‘RéhabiMed’’ accorde un grand
intérêt à la connaissance du bâtiment à réhabiliter et à ses circonstances ;
- Elle se distingue par l’intégration dans sa démarche du contrôle économique des
travaux de réhabilitation peu présent dans d’autres méthodes d’intervention ;
- Elle apprécie les performances des nouvelles technologies et l’efficacité des pratiques
constructives anciennes ;
- Elle favorise le maintien du maximum des valeurs qui caractérisent le bâtiment à
réhabiliter.

2.3. Les étapes à suivre2 :


Les étapes à suivre dans un processus de réhabilitation d’un patrimoine bâti tel que
proposé par la méthode ‘‘RéhabiMed’’ sont les suivantes :

Figure 2.1 : Organigramme du processus de réhabilitation d’un patrimoine bâti ancien


Source : CASANOVA Xavier (dir), Méthode RéhabiMed. Architecture traditionnelle méditerranéenne.
Tome 2 : Réhabilitation Bâtiments, RehabiMed, Barcelone, Espagne, 2007, p.19.

2- CASANOVA Xavier. (dir), Méthode RehabiMed, Architecture traditionnelle méditerranéenne. Tome 2 : Réhabilitation Bâtiments,
RehabiMed, Barcelone, Espagne, 2007, p. 19.

25
Première partie : Chapitre 2 : Processus de réhabilitation du patrimoine bâti ancien et exemples

2.3.1. Etape 1 : Préliminaires


Cette première étape englobe tous les contacts nécessaires, pour entamer un processus
de réhabilitation d’un bâtiment, depuis le moment où le client ou le maître de l’ouvrage l’a
décidée.
Cette étape s’articule autour de ce qu’on appelle le pré-diagnostic, phase d’orientation
objective du maître de l’ouvrage. Ladite étape est explicitée par la figure qui suit :

Figure 2.2 : Organigramme de l’étape 1 (Préliminaires) du processus de réhabilitation d’un patrimoine bâti ancien.
Source : Ibid, p.21.

2.3.1.1. Décision d’agir/Entrevue avec le maître de l’ouvrage :


C’est le moment du dialogue ouvert entre le maître de l’ouvrage et
l’architecte/ingénieur. Ce dernier doit identifier les besoins et les désirs du maître de
l’ouvrage, et il doit détecter les possibilités de développement de son idée. Très souvent les
raisons initiales d’une commande peuvent être différentes de ce qu’il en sera finalement
décidé de réaliser.
En cette étape, l’architecte/ingénieur doit être capable d’orienter le maître de l’ouvrage,
afin de rationaliser l’intervention et identifier les besoins les plus déterminants, qui peuvent
parfois être différents des préoccupations initiales du propriétaire.

26
Première partie : Chapitre 2 : Processus de réhabilitation du patrimoine bâti ancien et exemples

2.3.1.2. Pré-diagnostic :
Le pré-diagnostic est le point clé de cette première étape, il implique une première
approche globale du bâtiment, de ses valeurs (architecturales, historique,…etc.) et de ses
problèmes (qu’ils soient constructifs, d’habitabilités,…etc.) grâce à une première inspection
du bâtiment.
En cette phase de pré-diagnostic, il s’agit de faire une première évaluation de l’état de
conservation du bâtiment, on aura ainsi à accomplir les taches suivantes :
- Inspection oculaire du bâtiment et identification des usagers du bâtiment ;
- Vérification de la possibilité de démarrer un processus participatif ;
- Identification du cadre légal du bâtiment et de ses usagers.

2.3.1.3. Rapport du pré-diagnostic :


Après l’inspection et les consultations légales ayant permis à l’architecte/ingénieur,
d’avoir une première compréhension du bâtiment et de détecter ses déficits et ses potentiels, le
rapport de pré-diagnostic doit contenir de manière claire et abrégée les éléments suivants :
- Les renseignements compilés ;
- L’évaluation de l’état de conservation du bâtiment ;
- Les recommandations concernant son traitement futur.
Les conclusions du rapport pré-diagnostic recommandent au maître de l’ouvrage, un type
de traitement pour le bâtiment candidat à la réhabilitation.

2.3.2. Etape 2 : Etudes pluridisciplinaires (analyse)


Cette étape du processus consiste en un recueil d’informations dans tous les domaines,
que l’on considère nécessaires, pour parvenir à une connaissance profonde du bâtiment objet
de l’étude.
Afin de conduire avec succès ces études pluridisciplinaires, la propre expérience de
l’architecte/ingénieur n’est pas suffisante, ainsi, il est nécessaire d’envisager la consultation
de divers spécialistes. La figure ci-après explicite cette étape.

27
Première partie : Chapitre 2 : Processus de réhabilitation du patrimoine bâti ancien et exemples

Figure 2.3 : Organigramme de l’étape 2 (Études pluridisciplinaires) du processus de réhabilitation d’un patrimoine bâti ancien.
Source : Ibid, p.23.

2.3.2.1. Elaboration d’hypothèses provisoires :


L’étape des études pluridisciplinaires est fondamentale, pour connaître suffisamment le
bâtiment et son contexte avant d’y intervenir. Delà, il est souhaitable de se fixer des objectifs
et d’émettre des hypothèses à partir des renseignements recueillis dans le rapport de pré-
diagnostic, ces hypothèses seront confirmées ou infirmées dans les différentes études à mener.

2.3.2.2. Programme d’études pluridisciplinaires :


A partir des hypothèses qu’on émettra en se basant sur les informations récoltées dans
le rapport du pré-diagnostic, on planifiera une compagne d’études qu’on jugera nécessaire à la
connaissance profonde du bâtiment.
A ce point du processus, on doit être pleinement conscient de l’échelle et de
l’intervention (s’il s’agit d’une petite maison, d’un immeuble d’habitation à valeur
patrimoniale,…etc.). Ainsi, on peut envisager l’accomplissement des différentes études, selon
un mode échelonné, de telle manière que les vérifications ultérieures découleront à partir des
premières.

a. Domaine social :
- Approche socioéconomique : Selon le type de réhabilitation, les aspects
socioéconomiques peuvent être cruciaux pour la possible intervention. La base de
l’étude est en général une enquête sociologique, qui permet de détecter les unités

28
Première partie : Chapitre 2 : Processus de réhabilitation du patrimoine bâti ancien et exemples

familiales, ainsi que les possibles situations problématiques (entassement,


marginalisation, chômage, abandon,…etc.) et leur relation avec le quartier.
- Approche anthropologique : Dans le cas de la réhabilitation de l’architecture
traditionnelle, l’anthropologie peut permettre d’obtenir de précieux renseignements,
quand à la signification sociale de la maison, l’usage des espaces, les coutumes,…etc.

b. Domaine historique :
Il est nécessaire d’effectuer des études historiques sur le bâtiment à réhabiliter, cela
permettra d’approfondir sa connaissance et aidera à fixer des critères d’intervention beaucoup
plus fondés. Pour ce faire, les études suivantes sont à effectuer :
- L’étude des sources documentaires : Elle consiste en l’enquête dans les sources
documentaires, pour compiler les données qui aideront à comprendre le bâtiment et ses
transformations. Il s’agit de collecter dans cette étude, entre autres, les archives
notariales et familiales du bâtiment, les photographies anciennes et les anciens
documents du projet du bâtiment (plans, coupes, élévations,…etc.) ;
- L’étude par la méthode archéologique : Le bâtiment à réhabiliter est en lui-même
une source de renseignement et un document historique, qui peut être étudié par la
méthode archéologique à travers des sondages dans les murs, l’analyse des matériaux
de construction, l’analyse stratigraphique du bâtiment,…etc ;
- Histoire orale : L’histoire orale peut être une source d’information précieuse pour la
réhabilitation d’un bâtiment, ainsi grâce à la consultation de personnes d’un certain
âge, il est possible d’obtenir des renseignements très utiles sur le bâtiment à
réhabiliter, ainsi que sur les techniques de construction anciennes, qui sont sur le point
de disparaître.

c. Domaine architectural :
Diverses études d’ordre architectural s’imposent dans un processus de réhabilitation
d’un bâtiment ancien et cela pour parfaire sa connaissance, à cet effet, il est nécessaire de
réaliser les travaux suivant :
- Un relevé géométrique précis et dessin du bâtiment ;
- Un reportage photographique voir vidéographique du bâtiment ;
- Une étude sur l’intégration dans le lieu du bâtiment (étude des valeurs architecturales
du bâtiment et de son environnement) ;
- Analyse typologique du bâtiment ;

29
Première partie : Chapitre 2 : Processus de réhabilitation du patrimoine bâti ancien et exemples

- Analyse spaciale du bâtiment ;


- Prendre connaissance du cadre ou statut légal et urbanistique du bâtiment.

d. Domaine constructif :
Cette étape comprend la reconnaissance physico-constructive de tous les éléments du
bâtiment, ainsi que l’observation de ses lésions, on aura donc, à identifier et à approcher les
éléments suivants :
- Le système constructif : Cette étude requiert, un architecte/ingénieur ayant une
profonde connaissance des différents modes de construction et disposant d’une solide
formation scientifico-technique, en pathologie des bâtiments anciens et contemporains,
cela afin d’identifier le mode constructif du bâtiment à réhabiliter et sa logique de
fonctionnement ;
- Les phénomènes de dégradation : L’approche des phénomènes de dégradation du
bâtiment, doit être la plus scientifique possible, pour ce faire, l’architecte/ingénieur
sera assisté d’un ensemble d’experts (chimistes, géologues, biologistes,…etc.) ;
- La sécurité structurelle et au feu : L’évaluation de la sécurité structurelle du
bâtiment est indispensable afin d’éviter les accidents, cela implique, la connaissance
du sous-sol (grâce à l’étude géotechnique si nécessaire), l’analyse de la cohérence
structurelle de l’ensemble et la capacité de résistance de la structure ;
- Les paramètres de confort : Il est souhaitable afin de parfaire la qualité de vie que
cherche la réhabilitation du bâtiment, d’étudier l’état des différents conforts rendus par
le bâtiment (hygrothermique, acoustique, visuel, olfactif) en hiver et en été ;
- Les paramètres environnementaux : Au moment où l’on envisage une
réhabilitation, il est recommandé d’introduire des critères de durabilité et de protection
de l’environnement, dans la réhabilitation du bâtiment, ainsi, on analysera le cycle de
l’eau, le cycle des résidus et les consommations énergétiques du bâtiment ;
- Connectivité du bâtiment (état et position) avec les infrastructures : Au cours de
cette phase, on ne doit pas oublier de vérifier la connectivité du bâtiment (état et
position) avec les infrastructures de base (réseau d’assainissement, réseau d’eau
potable, réseau d’électricité, réseau de téléphone,…etc.) et de prévoir ainsi dès le
début, les véritables possibilités de connexion, qui dans certains cas peuvent impliquer
des travaux inabordables.

30
Première partie : Chapitre 2 : Processus de réhabilitation du patrimoine bâti ancien et exemples

2.3.3. Etape 3 : Diagnostic (synthèse)

L’étape 3 de diagnostic consiste à faire, la synthèse conjuguée à une réflexion critique


des études pluridisciplinaires préalablement établies au cours de l’étape 2 de ce processus.
Cette étape de diagnostic est achevée, par la rédaction d’un rapport d’expertise ou de
diagnostic du bâtiment à réhabiliter. La dite étape est illustrée par la figure ci-dessous.

Figure 2.4 : Organigramme de l’étape 3 (Diagnostic) du processus de réhabilitation d’un patrimoine bâti ancien
Source : Ibid, p.28.

2.3.3.1. Evaluation critique des études :


Au cours de cette étape de diagnostic, on doit réunir toute l’information recueillis de
manière ordonnée, afin de réaliser un diagnostic précis, pour cela, il est recommander de fixer
graphiquement les informations sur le relevé géométrique du bâtiment (par étage, par
élévation, en section) en créant trois types de carte :

a. Carte des valeurs :


En premier lieu, on établira une carte des valeurs, sur laquelle, on notera les valeurs
spéciales, de couleur, historique, artistiques de chaque partie ou de l’ensemble du bâtiment.

31
Première partie : Chapitre 2 : Processus de réhabilitation du patrimoine bâti ancien et exemples

b. Carte des déficits :


En deuxième lieu, une carte des déficits, sur laquelle, on notera la problématique
sociale, le niveau de performance du bâtiment ainsi que les lésions et les dégradations.

c. Carte des usages précédents et/ou existants :


Sur cette carte on montrera, comment a été utilisé et comment est encore utilisé le
bâtiment avant l’intervention.

2.3.3.2. Confirmation de l’hypothèse :


Apres l’évaluation critique des études effectuées, qui a permis d’avoir une vision
globale du bâtiment, on devra vérifier les hypothèses émises pendant l’étape 2 des études
pluridisciplinaires du processus.
Toutefois, il est toujours possible d’émettre de nouvelles hypothèses si les hypothèses
initiales ne sont pas confirmées, et de revenir à la phase des études pluridisciplinaires pour les
établir.

2.3.3.3. Rédaction d’un rapport d’expertise (rapport diagnostic) :


Cette étape est clôturée par la rédaction, d’un rapport diagnostic du bâtiment qui
comportera essentiellement :
- l’état du bâtiment ;
- les causes de sa dégradation ;
- les recommandations relatives à sa réhabilitation.

2.3.4. Etape 4 : Réflexion et cadre de décisions

C’est à ce moment, après la connaissance du bâtiment et de ses usagers, que l’on


vérifiera la faisabilité des idées du maître de l’ouvrage ou du client, cela permettra en cette
étape, d’arrêter le type de réhabilitation à mener sur le bâtiment. La figure ci-après illustre
cette étape.

32
Première partie : Chapitre 2 : Processus de réhabilitation du patrimoine bâti ancien et exemples

Figure 2.5 : Organigramme de l’étape 4 (Réflexion et cadre de décisions) du processus de réhabilitation d’un patrimoine bâti ancien
Source : Ibid, p.31.

2.3.4.1. Faisabilité :
Pour effectuer l’étude de la faisabilité des volontés du maître de l’ouvrage, on se basera
sur trois études partielles dont :

a. Carte de transformabilité :
Pour réaliser cette carte, il s’agira de croiser les informations des cartes des valeurs, des
déficits et des usages antérieurs et actuels du bâtiment, pour montrer les parties de l’édifice
qui seraient susceptibles de changements (éliminations, additions, reformes,…etc.) et les
parties qui devraient être conservées pour préserver sa valeur.

b. Programme des nouveaux usages :


Cette étude consistera à fixer le programme des nouveaux usages proposé par le maître
de l’ouvrage/le client, et déjà rationalisé par l’architecte/ingénieur.
c. Evaluation des conditions réglementaires :
Aussi, dans le cadre de l’analyse de la faisabilité des idées proposées et discutées avec
le maître de l’ouvrage, cette étude à pour but, d’évaluer les conditions réglementaires liées
aux paramètres urbanistiques et de catalogage des biens d’intérêt culturel, auxquels le
bâtiment est peut être soumis.

33
Première partie : Chapitre 2 : Processus de réhabilitation du patrimoine bâti ancien et exemples

2.3.4.2. Confirmation du type de l’intervention :


Au cours de cette étape, l’architecte/ingénieur devra fixer les options, qui seront
appliqués au projet de réhabilitation du bâtiment. Cela dit, dès le départ de la réflexion sur le
projet, on ne devra écarter aucune solution extrême, ni la conservation maximale ni la
transformation maximale du bâtiment. A cet égard, la charte du patrimoine bâti vernaculaire
de 1999 établit un premier cadre général à prendre en compte.

2.3.4.3. Cadre de décisions :


Après avoir confirmé les critères de l’intervention, on devra choisir le type de travail de
réhabilitation à mettre en œuvre et cela, sous la préoccupation cherchant l’équilibre entre
l’amélioration des conditions de vie des habitants, la sécurité de la structure, la sauvegarde
des valeurs patrimoniales et les ressources économique disponibles.
Les travaux de réhabilitation choisis peuvent varier, d’un simple entretien jusqu'à la
réhabilitation intégrale, en passant par des interventions partielles.

2.3.5. Etape 5 : Projet

La présente étape du processus est dédiée à la mise en œuvre du projet de réhabilitation


du bâtiment. Celle-ci est illustrée dans la figure ci-après.

Figure 2.6 : Organigramme de l’étape 5 (Projet) du processus de réhabilitation d’un patrimoine bâti ancien.
Source : Ibid, p.34.

34
Première partie : Chapitre 2 : Processus de réhabilitation du patrimoine bâti ancien et exemples

2.3.5.1. Avant-projet :
L’avant projet est une étape de profond dialogue avec le maître de l’ouvrage, elle
consiste à fixer de façon définitive, l’intervention à développer dans la phase de rédaction du
projet.

2.3.5.2. Projet :
Le projet détaille l’intervention à un niveau suffisant pour pouvoir effectuer les
démarches administratives, embaucher les entreprises de construction et fixer les coûts des
travaux.
Aussi, le projet d’exécution interprète les critères d’intervention et applique une série de
paramètres techniques.

a. Paramètres techniques :
Afin de matérialiser l’intervention de réhabilitation d’un bâtiment ancien selon les bons
usages, des paramètres d’ordre technique sont à respecter et à prendre en considération, ainsi
on a :
- La connaissance de la construction ancienne et/ou traditionnelle ;
- La compatibilité des technologies utilisables ;
- L’étude de l’impact de la visibilité finale de l’intervention ;
- L’intégration des installations modernes ;
- La durabilité (mesures de développement durable) ;
- La maintenabilité des solutions constructives.

b. Documentation à produire :
Le projet doit être détaillé, ouvert aux modifications qui pourraient se justifier du fait
des découvertes de dernière minute, aux cours des travaux, le projet comprendra les
documents suivant :
- Définition géométrique de la proposition avec côtes (étages, sections et élévations) ;
- Plans de structure, plans des finitions et plans des installations ;
- Cahier technique ;
- Mesures ;
- Devis ;
- Cahier des charges ;
- Mesures d’hygiène et de sécurité.

35
Première partie : Chapitre 2 : Processus de réhabilitation du patrimoine bâti ancien et exemples

2.3.6. Etape 6 : Réhabilitation (les travaux)


La réalisation des travaux de réhabilitation selon ce processus est gérée par les tâches
décrites ci-dessous.

Figure 2.7 : Organigramme de l’étape 6 (Réhabilitation) du processus de réhabilitation d’un patrimoine bâti ancien.
Source : Ibid, p.37

2.3.6.1. Contrat de construction :


Pour garantir une réhabilitation correcte, il faut choisir un constructeur qui connaît et
qui pratique les techniques de construction anciennes. Dans le cas d’un recours à une
entreprise de construction peu spécialisée, on devra surveiller la manière de réaliser le contrat.

2.3.6.2. Démarches du permis de construire :


Dans la programmation de la réhabilitation, on doit tenir compte des délais d’attente
nécessaires pour obtenir les permis de construire de la part des autorités compétentes. Dans le
cas des bâtiments classés, les délais d’attente peuvent être plus importants.
On doit aussi prévoir l’hypothèse de revenir à la phase de projet, dans le cas où la
réponse des autorités à la demande du permis de construire est défavorable ou conditionnée.

2.3.6.3. Exécution des travaux :


La direction des travaux de réhabilitation d’un bâtiment ancien ou traditionnel exige
avant tout, une certaine flexibilité et un certain temps, les imprévus surgissent souvent au fur

36
Première partie : Chapitre 2 : Processus de réhabilitation du patrimoine bâti ancien et exemples

et à mesure, que les travaux avancent et il est ainsi difficile, d’appliquer uniquement ce qui est
indiqué dans le projet.

a. Suivi des travaux :


- Il faut contrôler et vérifier l’exécution et le fonctionnement correct des solutions
appliquées (constructives ou autres, par exemple de renfort, de consolidation, de rénovation
d’un élément,…etc.), telles que décrites dans le projet, à cela, il sera alors nécessaire de
mettre en place un mécanisme le permettant.
- Par ailleurs dans la phase de suivi des travaux, la révision continue du projet peut être
envisagée et cela dans le cas où de nouvelles découvertes l’imposent, certaines découvertes
peuvent même obliger l’architecte/ingénieur à modifier le projet initial.

b. Organisation des travaux :


Il existe plusieurs aspects relatifs à l’organisation des travaux qui doivent être pris en
compte, à cet effet, on citera :
- La programmation des travaux ;
- La planification de l’entrée des différents métiers ;
- L’étude de l’accessibilité au chantier (pour chantiers desservis par des rues étroites) ;
- L’organisation des travaux à l’intérieur du bâtiment en utilisant de petites machines
(pour les faibles hauteurs, les passages étroits,…etc.) ;
- La protection de certains éléments du bâtiment à réhabiliter contre les intempéries et
contre les travaux de réhabilitation eux-mêmes ;
- La non option pour l’accumulation d’opérateurs sur une seule tache ;
- Le marquage dès le début des travaux des éléments à réutiliser (tuiles, poutres de
bois,…etc.) ;
- La prévention de mesures de gestion correctes des déchets et résidus des travaux lors
des démontages. Le directeur des travaux devra être attentif, à l’apparition de
matériaux ou de produits dangereux pour la santé (plaques d’amiante-ciment, isolants
d’amiante, transformateurs électriques avec des PCB,…etc.).

2.3.6.4. Livraison des travaux :


Cette étape de fin des travaux est aussi, un moment de rétrospective qui doit servir pour
améliorer les projets des commandes futures et une opportunité d’apprendre des erreurs
commises.
Il est aussi vrai qu’en cette étape, il est toujours possible de revoir certains aspects.

37
Première partie : Chapitre 2 : Processus de réhabilitation du patrimoine bâti ancien et exemples

2.3.7. Etape 7 : Entretien


L’entretien figure comme la dernière étape du présent processus de réhabilitation d’un
bâtiment, les actions qu’il comprend sont explicitées ci-après.

Figure 2.8 : Organigramme de l’étape 7 (Entretien) du processus de réhabilitation d’un patrimoine bâti ancien.
Source : Ibid, p.39.

Commentaire :
L’architecture ancienne et/ou traditionnelle qui fait le plus sujet de réhabilitation de nos
jours, est extrêmement vulnérable, la tradition avait de coutume de la conserver, en suivant le
rythme des saisons de l’année (le badigeonnage durant les fêtes du printemps, la vérification
des tuiles après un fort coup de vent,…etc.), mais l’abandon des ces habitudes d’entretien
périodique de cette architecture, a accéléré sa dégradation, d’où la nécessité d’une
réhabilitation, et si l’on fait l’effort de réhabiliter cette architecture, il faut en profiter pour
promouvoir son entretien, parce qu’à partir du jour même de la fin de la réhabilitation le
bâtiment recommence à vieillir.

2.3.7.1. Diffusion des valeurs du bâtiment au sein de la collectivité :


Les changements socio-économiques du monde contemporain, ont entrainé un certain
mépris à l’égard des architectures anciennes et/ou traditionnelles, ainsi pour que la collectivité
reconnaisse les valeurs de ce patrimoine bâti et participe à sa réhabilitation par son entretien,

38
Première partie : Chapitre 2 : Processus de réhabilitation du patrimoine bâti ancien et exemples

il est important d’initier des activités de sensibilisation, qui montre la valeur du bâtiment et les
travaux de sa réhabilitation.

2.3.7.2. Choix du modèle d’entretien (correctif ou préventif) :


En guise de définition, l’entretien d’un bâtiment est l’ensemble des travaux périodiques
qui sont réalisés et qui ont pour objectif de conserver ledit bâtiment, pendant sa période de vie
utile dans des conditions adéquates pour couvrir les besoins prévus.
Habituellement on associe l’entretien à l’idée de réparation des éléments endommagés,
c’est ce qu’on appel l’entretien correctif, mais l’idéal en termes de choix de modèle
d’entretien, c’est de penser à un entretien planifié et préventif.
En effet, la planification implique, la préparation d’un calendrier des opérations
d’entretien et la prévention suppose, la réalisation des opérations d’entretien avant que
l’élément constructif ne se détériore.

2.3.7.3. Carte d’identité :


Afin de réaliser un entretien préventif et planifié, on devra doter le bâtiment réhabilité
d’une « carte d’identité », il s’agit d’un document contenant toute l’information qui existe sur
le bâtiment, et un calendrier programmant les opérations d’entretien à effectuer, cette carte
sera délivrée au propriétaire et/ou à tous les locataires.

2.3.7.4. Travaux d’entretien en fonction du calendrier :


Il ne faut pas programmer dans le calendrier des travaux d’entretien des opérations
difficiles à effectuer, par ailleurs, généralement, on y programme des inspections périodiques
qu’effectue un architecte/ingénieur, pour évaluer la sécurité du bâtiment et reprogrammer le
calendrier d’entretien.
Ainsi, l’accomplissement des travaux d’entretien programmés permettra, de conserver le
bâtiment réhabilité dans un bon état, et c’est à partir de ce moment là, qu’on pourra parler de
l’achèvement du processus de réhabilitation du bâtiment.

2.4. Exemples de réhabilitation du bâti ancien :


Il est important aussi dans l’intérêt de notre recherche, de présenter quelques exemples
bibliographiques d’opérations de réhabilitations, menées sur divers patrimoines bâtis anciens
de part le monde. Ainsi, loin de toute considération chronologique, le choix de ces exemples a
été surtout dicté par l’apport instructif que pourront nous apporter ces derniers, notamment sur

39
Première partie : Chapitre 2 : Processus de réhabilitation du patrimoine bâti ancien et exemples

les différents aspects, ayant contribué à la réussite de ces opérations de réhabilitation dans leur
temps.
Nous allons présenter dans le cadre de notre recherche, trois exemples de réhabilitation
qui ont été mené sur des patrimoines bâtis anciens, dans les pays dit pionniers en matière de
réhabilitation du patrimoine bâti, à savoir l’Italie et la France.

2.4.1. Réhabilitation d’un immeuble ancien à Lyon en France :


2.4.1.1. Présentation de l’opération :
Ce premier exemple concerne une opération de réhabilitation qui à été entamée au début
de l’année 1978, sur un immeuble3 d’habitation dans le centre ancien de la ville de Lyon.
Il s’agissait d’un immeuble édifié dans le XVIIe siècle, en état de dégradation, sans
confort aucun avec des WC collectifs, il était occupé par une trentaine de locataires.
L’opération à été en partie subventionnée par l’ANAH4 parce que l’immeuble se situait
dans un périmètre protégé.

Figure 2.9 : Vue sur l’immeuble avant sa réhabilitation


Source : « Réhabilitation d’un immeuble à Lyon », in Techniques et architecture : Reconversion,
n°322, décembre 1978, p.108.

2.4.1.2. L’objectif de l’opération :


Il était question dans cette opération de réhabilitation entre autres :
- D’étudier une organisation des cellules qui respecterait la pratique et les habitudes des

3 - « Réhabilitation d’un immeuble à Lyon », in Techniques et architecture : Reconversion, n°322, décembre 1978, p.108.
4 - ANAH ou l’Agence Nationale pour l’Amélioration de l’Habitat est une institution publique française dont le rôle consiste à
l’amélioration de la qualité des logements privés en France.

40
Première partie : Chapitre 2 : Processus de réhabilitation du patrimoine bâti ancien et exemples

locataires avec l’introduction du confort, en somme, il fallait créer des conditions


d’habitat très contemporaine dans les appartements de l’immeuble.

2.4.1.3. Méthodologie de l’intervention :


En premier lieu, un grand intérêt s’était porté sur l’établissement d’un relevé complet et
précis de l’immeuble, cela pour connaître et s’imprégner en profondeur, de l’objet à
réhabiliter.
Aussi, pour éviter toute rallonge financière qui pourrait être engendré par les imprévus,
l’opération a été divisé en 4 tranches verticales d’intervention où la première tranche, a permis
d’engager l’entreprise selon une première évaluation des prix, puis après avoir testé les
problèmes survenus lord de la réalisation de la première tranche, les tranches restantes ont été
mieux évaluées.
De façon générale, les plus-values occasionnées dans la réalisation de cette opération
par les entreprises, ont été plus au moins équilibrées par les moins values dues à la recherche
systématique de l’économie et du meilleur rendement, en concertation avec l’entreprise et
l’habitant.

2.4.1.4. Les travaux réalisés :


Les travaux réalisés dans cette opération de réhabilitation ont été effectués dans le strict
respect des valeurs architecturales propres à l’immeuble, on citera parmi ces travaux réalisés :
- La redistribution des espaces sans toucher à la structure porteuse originale
- Introduction du confort sanitaire dans les appartements (SDB, WC) ;
- Installation de chauffage au gaz ;
- Aménagement de cuisine ;
- Isolation thermique des murs par l’intérieur ;
- Réfection de toiture ;
- Remplacement des menuiseries.

41
Première partie : Chapitre 2 : Processus de réhabilitation du patrimoine bâti ancien et exemples

Figure 2.10 : Plan du 4e étage de l’immeuble avant l’intervention


Source : Ibid

Figure 2.11 : Plan du 4e étage de l’immeuble après l’intervention


Source : Ibid

2.4.1.5. L’enseignement tiré de l’exemple :


Concernant cet exemple, nous pourrons dire, que grâce à l’administration intelligente de
cette opération, les travaux ont pris fin dans des délais convenables, soit en 10 mois pour un
immeuble de 5 étages et 1240 m² de surface habitable.

42
Première partie : Chapitre 2 : Processus de réhabilitation du patrimoine bâti ancien et exemples

2.4.2. Réhabilitation du centre historique d’Otrante5 en Italie :


2.4.2.1. Présentation de l’opération :
Un autre exemple, celui-ci concerne la réhabilitation qui a été menée sur le centre
historique d’Otrante en Italie, cette opération a été parrainée en 1979 par l’UNESCO, elle a
été conçue par le célèbre architecte Renzo Piano.

2.4.2.2. L’objectif de l’opération :


Il était question dans cette opération, de réhabiliter, de conserver et d’améliorer les
bâtiments et les zones d’habitat du centre historique d’Otrante, cela sans procéder à une
démolition ni encore à une reconstruction.

2.4.2.3. Méthodologie de l’intervention :


Au cour de cette opération, l’architecte avait insisté sur le fait, de connaître de manière
approfondie tout le corps à réhabiliter, ainsi, on avait procéder à édifier un laboratoire au
centre du quartier, un laboratoire sous tente, divisé en quatre secteurs à savoir, l’analyse et
diagnostic, conception et projets, documentation et information, ainsi qu’un secteur dédié
pour la construction.

Figure 2.12 : Mise en place du laboratoire au centre du quartier ancien d’Otrante


Source : HOYET JM, Des technologies nouvelles pour l’habitat ancien : « à propos de quatre
projets urbains de Renzo Piano », in Techniques et architecture : Réhabilitation des
centres anciens aux grands ensembles, n°348, juin, juillet 1983, p.52

On notera aussi qu’on avait veillé à réunir dans le secteur ‘‘analyse et diagnostic’’ du
laboratoire édifié, le maximum d’appareils et de moyen opérationnels, pouvant servir à la
connaissance profonde et précise des bâtiments du quartier.

5 - HOYET.J.M, Des technologies nouvelles pour l’habitat ancien : « à propos de quatre projet urbains de Renzo Piano », in Techniques et
architecture : Réhabilitation des centres anciens aux grands ensembles, n°348, juin-juillet, 1983, p.51 à 56.

43
Première partie : Chapitre 2 : Processus de réhabilitation du patrimoine bâti ancien et exemples

En fait, pour l’architecte concepteur de l’étude Renzo Piano, le laboratoire édifié est un
lieu d’observation et d’expression destiné à capter la réalité du quartier, lequel selon Piano
« est fait pour moitié de pierre et pour moitié de gens ».

Figure 2.13 : Vue intérieur du laboratoire et ses équipements


Source : Ibid, p.53.

Figure 2.14 : L’échafaudage mobile mis au point dans cette opération de réhabilitation à Otrante
Source : Ibid, p.53.

2.4.2.4. La réalisation des travaux :


Pour la réalisation des travaux, le principe qui a été retenu dans cette opération de
réhabilitation consistait à exécuter les travaux en deux temps, cela avait permis de dissocier,
l’intervention sur les ouvrages porteurs et l’enveloppe et celles concernant la partie intérieure
des logements et ses finitions. Cette dernière a été prise en charge par l’usager avec l’aide de
l’architecte.

44
Première partie : Chapitre 2 : Processus de réhabilitation du patrimoine bâti ancien et exemples

2.4.2.5. L’enseignement tiré de l’exemple :


Ce qui caractérise cette opération de réhabilitation qui a été très saluée en son temps est
certainement la démarche qui a été adoptée pour sa mise en œuvre. En effet, un temps
conséquent a été consacré préalablement à la connaissance du bâti et des usagers.
De même, le fait d’avoir fait participer les usagers dans la réhabilitation de leur intérieur
vital, a été pour beaucoup dans l’appréciation de cette opération.

2.4.3. Réhabilitation de 11 bâtiments anciens à Vienne6 dans l’Isère en France :


2.4.3.1. Présentation de l’opération:
Cette opération de réhabilitation a été menée en 1983 dans la ville de Vienne en France
sur 11 bâtiments construits entre le XVe et XIXe siècle.
Ces bâtiments très vétustes composent un ilot, dont les façades arrières font front à la
Gère, rivière qui traverse la ville. Les bâtiments comportent 32 logements, plus de 1000 m² de
surfaces commerciales, des dépôts et des caves.

Figure 2.15 : Vue sur les façades arrière des bâtiments au début de l’opération. (A gauche deux bâtiments sont déjà achevés).
Source : «Une intervention méthodique à Vienne, Isère », in Techniques et architecture : Réhabilitation des centres
anciens aux grands ensemble n°348, juin-juillet 1983, p.77.

2.4.3.2. L’objectif de l’opération :


S’opérant sur des bâtiments anciens de valeurs historiques et par surcroit très vétustes,
l’opération de réhabilitation de ces bâtiments avait pour but essentiellement :
- de mettre en valeur les qualités propres des bâtiments tout en intégrant les éléments de
confort actuels.

6 - « Une intervention méthodique à Vienne, Isère ». in Techniques et architecture : Réhabilitation des centres anciens aux grands
ensembles, n°348, juin-juillet 1983, p.77 à 79.

45
Première partie : Chapitre 2 : Processus de réhabilitation du patrimoine bâti ancien et exemples

2.4.3.3. Méthodologie d’intervention :


Dans ce projet de réhabilitation, il a été question d’allier le savoir architectural à un
savoir-faire méthodologique et cela, afin de maîtriser entre autres, les coûts de l’opération.
Ainsi, concernant la méthodologie d’intervention qui a été adoptée dans ce projet, nous
retiendrons les points suivants :
- Les études préalables de la mission ingénierie ont été aussi poussées que possible et
cela, dans le but d’acquérir un maximum d’informations sur les bâtiments, il fallait
connaître les caractéristiques techniques et mécaniques des bâtiments, ceci, pour
apprécier au cours de l’élaboration du projet toute éventuelle proposition de
conservation ou de démolition, de telle ou telle partie des bâtiments (planchers, murs,
cloison,…etc) ;
- L’avant projet sommaire de cette opération de réhabilitation s’était réduit, à fixer les
grandes options dont une démolition pour dégager la structure de l’ilot ;
- L’avant projet définitif de l’opération s’était consacré à chaque bâtiment à part et pour
cela les appels d’offres ont été préalablement annoncés pour chaque immeuble.

2.4.3.4. Les travaux réalisés :


Parmi les travaux réalisés et visant la réhabilitation des 11 bâtiments sujet de l’opération
nous citerons :
- La mise en valeur des façades historiques en encorbellement sur la rivière (La Gère) ;
- La création de cours intérieurs dans l’ilot pour éclairer les bâtiments les plus sombres ;
- Toutes les qualités potentielles du bâti existant (combles, plafonds à la française,
encadrements de pierre) ont été systématiquement exploitées ;
- Elimination d’un escalier en colimaçon dans l’un des bâtiments et affecter son espace
correspondant à chaque étage à contenir un salon ;
- Redistribution et cloisonnement des espaces dans les logements ;
- Introduction du confort sanitaire (SDB et WC) dans les logements ;
- Aménagement de cuisine dans les logements ;
- Création de fenêtres sur façade pour aération et éclairement des SDB et chambres des
logements ;
- Agrandissement spatial pour création de loggia et d’ouverture d’éclairement des séjours
et cuisine.

46
Première partie : Chapitre 2 : Processus de réhabilitation du patrimoine bâti ancien et exemples

Figure 2.16 : Etat d’origine d’un étage d’un bâtiment


Source : Ibid, p.79.

Figure 2.17 : Etat transformé d’un étage d’un bâtiment


Source : Ibid

2.4.3.5. L’enseignement tiré de l’exemple:


Le chantier de l’opération de réhabilitation à été achevé dans les délais prévus et dans le
strict respect du financement des marchés, cela est sans doute dû, à la précision de l’étude et à
la mise au point d’une méthodologie d’intervention efficace.

47
Première partie : Chapitre 2 : Processus de réhabilitation du patrimoine bâti ancien et exemples

Figure 2.18 : Façades des bâtiments donnant sur la Gère après achèvement des travaux
Source : Ibid, p.78.

2.5. Conclusion :
Le processus de réhabilitation du patrimoine bâti ancien qu’on vient de présenter dans
ce chapitre, est une démarche reconnue par la communauté des scientifiques et professionnels
spécialistes dans le domaine de la réhabilitation du patrimoine bâti.
A cet effet, la conduite d’une intervention de réhabilitation selon les règles de l’art
dans le but de conserver un patrimoine bâti ancien dans de bonnes conditions, implique
nécessairement la conduite de l’opération de réhabilitation, selon le processus de
réhabilitation décris à travers ses différentes étapes et actions énoncées, et cela, depuis la prise
de décision d’entamer l’opération de réhabilitation avec le maître de l’ouvrage, jusqu’au
moment de la programmation des travaux d’entretien après l’achèvement des travaux de
réhabilitation.
Nous notons aussi, concernant les exemples de réhabilitation traités dans ce chapitre,
que la connaissance profonde du bâti à réhabiliter par l’établissement des différentes études
pluridisciplinaires, est une condition nécessaire pour garantir la réussite de sa réhabilitation.
Seul l’examen approfondi des désordres constatés dans le dit bâti peut orienter avec
pertinence dans le bon sens le choix du type d’intervention à mettre en œuvre et par
conséquent réhabiliter effectivement le bâti concerné.

48
DEUXIEME PARTIE :

Les techniques de réhabilitations du bâti ancien


Chapitre 3 :

Réhabilitation structurelle du bâti ancien

Chapitre 4 :

Autres travaux de réhabilitation du bâti ancien

Introduction :
Cette partie de notre recherche est consacrée à présenter, les principaux et récurrents
travaux qu’implique la réhabilitation d’un patrimoine bâti ancien. Il s’agit essentiellement
dans cette partie, d’exposer les différentes techniques reconnues, pour la mise en œuvre des
divers travaux de réhabilitation.
Cette partie nous permettra, entre autre, de connaître les désordres qui surviennent dans
certains ouvrages du bâti ancien et les solutions remédiantes préconisées à cet effet.
De même, cette partie nous aidera surtout à réunir quelques critères de plus, qui vont
nous servir ultérieurement à évaluer et à juger les travaux de réhabilitation que nous aurons à
traiter et cela pour satisfaire les exigences de notre problématique.

49
Deuxième partie : Chapitre 3 : Réhabilitation structurelle du bâti ancien

Chapitre 3 : Réhabilitation structurelle du bâti ancien


3.1. Introduction :
Dans le cadre de la réhabilitation d’un patrimoine bâti ancien, les travaux de remise en
état, voire de renforcement des éléments structurels dégradés, sont souvent nécessaires à
réaliser, pour maintenir ledit bâti en état.
En effet, il s’agit dans ces travaux de réhabilitation structurelle, de remettre en état ces
éléments de structure et d’améliorer leur performance, pour satisfaire les exigences des
évolutions ultérieures à leur construction.
A cet égard, nous exposerons plus loin dans cette partie de notre recherche, les
différentes techniques et méthodes reconnues qu’on utilise généralement, pour réhabiliter les
divers éléments structuraux d’un patrimoine bâti ancien.

3.2. Principes généraux :


La disponibilité d’un grand nombre de techniques applicables, aux interventions de
réhabilitation structurelle du bâti ancien nous incite, à émettre quelques principes généraux1,
qui nous aiderons à orienter notre choix pour la technique appropriée, en fonction de la
situation qui se présentera à nous. A cet effet, on exposera les principes suivants.

3.2.1. Connaissance et adaptation au contexte technologique du lieu :


Cela dit, c’est à partir des connaissances acquises sur le contexte technologique du
bâtiment à réhabiliter et sur l’élément qui doit faire l’objet d’intervention, que nous devons
choisir et proposer une technique d’intervention, qui serait aisément applicable et compatible
du point de vue chimique, physique et mécanique avec les caractéristiques techniques et
constructives d’origine, de l’élément objet de l’intervention.

3.2.2. Considération globale des répercussions de l’intervention :


Les interventions de réhabilitation peuvent avoir des effets secondaires négatifs ou
positifs dont il faut tenir compte, par exemple renforcer un mur d’une couche de béton projeté
rendra ce dernier plus étanche, par contre ajouter une dalle de compression en béton armé à un
plancher existant impliquera, le renforcement ou l’ajout d’appuis supplémentaire, par
conséquent, il y’a lieu de considérer tous les effets dans leur ensemble, qu’ils soient
favorables ou défavorables.

1- CASANOVA Xavier (dir), Méthode RehabiMed. Architecture traditionnelle méditerranéenne. Tome 2 : Réhabilitation Bâtiments,
RehabiMed, Barcelone, Espagne, 2007, p. 297.

50
Deuxième partie : Chapitre 3 : Réhabilitation structurelle du bâti ancien

3.2.3. Clarté de l’objectif technique de l’intervention structurelle :


Dans les travaux de réhabilitation structurelle d’un patrimoine bâti ancien, il est
nécessaire de clarifier l’objectif technique visé par l’intervention, trois approches sont
possibles :
- La restauration de la capacité initiale de l’élément à réhabiliter, il s’agit en fait, de
réparer l’élément endommagé ;
- L’augmentation de la capacité portante de l’élément sur lequel nous allons intervenir,
qui consiste au renfort des éléments endommagés ;
- Le remplacement fonctionnel de l’élément objet de l’intervention par un nouvel
élément, assurant totalement la capacité portante requise, sans retirer nécessairement
l’élément originelle.

3.2.4. Singularité des interventions portant sur des bâtiments d’une valeur patrimoniale
particulière :
Quand on intervient sur les éléments structurels d’un bâtiment d’une valeur patrimoniale
particulière, il est nécessaire d’agir de façon, à préserver les caractéristiques d’origine du dit
bâtiment. De ce fait, il est indispensable de choisir une technique d’intervention structurelle
réversible, cela permettra au besoin d’éliminer les effets de l’intervention, dans le cas où ils
constitueront une source de désordres.

3.3. Consolidation des fondations du bâti ancien :


La consolidation des fondations est souvent indispensable dans la réhabilitation du
patrimoine bâti ancien, cela pour autant, doit se réaliser dans le respect des valeurs historiques
et artistiques de l’édifice sujet de réhabilitation.

3.3.1. Les raisons de la consolidation des fondations2 :


La nécessité de mener des travaux de consolidation des fondations d’un bâti ancien est
dictée par certains faits qu’un bon diagnostic structurel peut établir.
En règle générale, nous noterons deux raisons qui rendent nécessaire l’engagement de
travaux de consolidation des fondations d’un bâti ancien en réhabilitation, on citera :
- L’insuffisance de la surface d’appui par rapport aux charges appliquées et à la
résistance du terrain ;

2- BRENDA Pietro, Bâtiments en maçonneries : Analyse des déséquilibres statiques et techniques de consolidation, coll. « Préservation et
mise en valeur des monuments et sites historiques », Centro Analisi sociale Progetti S.r.l, Rome, 1993, p. 57.

51
Deuxième partie : Chapitre 3 : Réhabilitation structurelle du bâti ancien

- Tassements du terrain sous-jacent à la fondation, pour des raisons tout à fait


indépendante de l’édifice construit au-dessus, comme par exemple, celles qui découlent
des phénomènes de subsidence ou d’affaissement, provoqués par l’homme ou par des
causes naturelles.

3.3.2. Les fondations du bâti ancien3 :


Dans la construction ancienne, les fondations étaient choisies souvent selon le
programme à réaliser, qu’il s’agissait de construction lourde et exceptionnelle tels les
châteaux, fortifications, églises,…etc, ou de construction ordinaire (immeubles d’habitation,
maison individuelle,…etc).
Ainsi, parmi les fondations qu’on réalisaient dans les constructions anciennes, on peut
citer principalement :

3.3.2.1. Les fondations en pierre ordinaire :


C’est un type de fondation qu’on retrouve dans les constructions anciennes ordinaires
des villes et villages, lorsque les sols de leur implantation, ne sont pas marécageux et sont dits
bons.

Figure 3.1 : Fondation en pierre ordinaire d’un Figure 3.2 : Fondation en pierre ordinaire d’un
bâtiment sans cave bâtiment sur cave
Source : COIGNET Jean, COIGNET Laurent, Source : Ibid
La Maison ancienne : Construction. Diagnostic.
Intervention, coll. «Au pied du mur», 2e éd,
Eyrolles, Paris, 2006, p.15.

3- COINGNET Jean, COINGNET Laurent, La Maison ancienne : Construction. Diagnostic. Interventions coll. « Au pied du mur »,
Eyrolles, Paris, 2006, p.13 à 16.

52
Deuxième partie : Chapitre 3 : Réhabilitation structurelle du bâti ancien

3.3.2.2. Les fondations exceptionnelles en pierre :


Ce type de fondation à été utilisé soit, pour réaliser des constructions lourdes à
programmes exceptionnelles (tels les châteaux, fortifications, églises,…etc.) ou dans le cas
des constructions à réaliser dans de mauvais sols, comme les sols quasi marécageux, argileux
ou compressibles en général.
Les fondations exceptionnelles utilisées dans les constructions anciennes, sont des
ouvrages de maçonneries élaborées, parmi celles-ci on peut dénombrer les types suivants :
a. Fondations exceptionnelles sur un bon sol ;
b. Fondation en voûte renversée (sur mauvais sol).

Figure 3.3 : Fondation exceptionnelle en pierre sur Figure 3.4 : Fondation exceptionnelle en gradin sur
un bon sol un bon sol en Pente
Source : Ibid., p.14. Source : Ibid.

Figure 3.5 : Fondation en voûte renversée sur un mauvais sol


Source : Ibid., p 14.

53
Deuxième partie : Chapitre 3 : Réhabilitation structurelle du bâti ancien

3.3.2.3. Fondations sur pieux en bois :


On réalisait ce genre de fondation, pour les constructions qu’on édifiaient sur des sols à
faibles résistance mouillés ou marécageux. Ces fondations sont constituées par des pieux en
bois durs recepés en haut, pour recevoir une plate forme en bois dur pour porter les ouvrages
en maçonnerie, et pointu en bas, pour s’enfoncer et transmettre l’essentiel de la charge à une
couche de sol résistante pour bloquer l’enfoncement.

Figure 3.6 : Fondation sur pieux en bois


Source : Ibid., p16.

3.3.3. Techniques de consolidation des fondations :


Dans les édifices du bâti ancien, qui sont essentiellement construit en maçonnerie de
pierre, les fondations qu’on y rencontre, sont généralement du type linéaire et continu. Ainsi,
nous nous astreignons dans ce chapitre, de présenter seulement les techniques de
consolidation relative à ce type de fondations.

3.3.3.1. Consolidation des fondations par injection de sol :


Cette technique consiste à combler par injection sous pression, les vides et fissures du
sol, afin d’augmenter sa résistance à la compression.
Les produits d’injection4 sont selon les cas constitués :
- De coulis de ciment éventuellement additionnés de pouzzolanes de cendres volantes, de
plastifiants et d’accélérateurs ;
- De coulis d’argile colloïdale ou de bentonite ;
- De coulis à base de produits chimiques liquides ou de résines organiques.

4- ANAH, Agence National pour l’Amélioration de l’Habitat (Paris), Techniques et produits pour l’amélioration de l’habitat, Editions du
Moniteur, Paris, 1981, p. 15.

54
Deuxième partie : Chapitre 3 : Réhabilitation structurelle du bâti ancien

3.3.3.2. Elargissement des fondations en sous-œuvre par maçonnerie5 :


Cette technique de consolidation des fondations en sous-œuvre par maçonnerie, consiste
à réaliser une nouvelle fondation en briques pleines et au mortier de ciment en dessous de
celle existante, cela conduira à l’approfondissement et à l’élargissement du plan de la
fondation, car il faut tenir compte du fait que l’approfondissement de la fondation, implique
nécessairement son élargissement.

Figure 3.7 : Consolidation de la fondation en sous-œuvre par maçonnerie


Source : Auteur

3.3.3.3. Elargissement des fondations en sous œuvre par semelle en béton armé :
C’est une autre technique6 de consolidation des fondations du bâti ancien, celle-ci
consiste à réaliser en sous-œuvre de la fondation existante, une semelle élargie en béton armé
et cela pour assurer d’une part, la stabilité du mur existant et aussi, afin d’augmenter la
surface de la répartition des charges sur le sol.

Figure 3.8 : Reprise en sous œuvre d’une semelle en béton armé


Source : HUSSEIN Frédéric, NOURISSIER Gilles, CASANOVAS Xavier (dir),
Architecture traditionnelle libanaise, CORPUS Levant, Avignon (France), 2004, Fiche.1.01.

5- BRENDA Pietro, op. cit. p. 64 à 69.


6- HUSSEIN Fréderic, NOURISSIER Gilles, CASANOVA Xavier (dir), Architecture traditionnelle libanaise, CORPUS Levant, Avignon
(France), 2004, Fiche 1.01.Renforcer une fondation : reprise en sous-œuvre (superficielle).

55
Deuxième partie : Chapitre 3 : Réhabilitation structurelle du bâti ancien

3.3.3.4. La consolidation des fondations par des micro-pieux7:


La technique des micro-pieux est utilisée généralement pour stabiliser une construction
ancienne en cas de sinistres (tassements en cours d’une construction, désordres survenu après
affouillements limitrophes,…etc.).
Cette technique consiste, à implanter des micro-pieux qui descendent profondément vers
le bon sol au-dessous des semelles existantes.

Figure 3.9 : Consolidation des fondations par micro-pieux


Source : ANAH, Agence Nationale pour l’Amélioration de l’Habitat (paris),
Techniques et produits pour l’amélioration de l’habitat,
Editions du Moniteur, Paris, p.14

3.4. Consolidation des murs en maçonnerie de pierre :


Pour consolider les murs en pierre dégradés, qui sont souvent porteurs, plusieurs
techniques sont utilisées, parmi celles-ci nous citerons :

7- BRENDA Pietro, op.cit. p. 76 à 80.

56
Deuxième partie : Chapitre 3 : Réhabilitation structurelle du bâti ancien

3.4.1. Consolidation des murs en pierre par injection de coulis à la chaux :


La consolidation des murs anciens en pierre8 (qui sont généralement montés au mortier
de chaux) par l’injection de coulis à base de chaux est d’avantage conseillée, elle permet entre
autres, d’éviter touts éventuels désordres, que peut générer une incompatibilité de matériaux.

3.4.2. Consolidation des murs en pierre par cimentation9 :


La cimentation est une technique de consolidation des murs en maçonneries, à laquelle
on fait appel, lorsque l’état de dégradation intéresse la presque totalité d’un mur ou quand les
fissurations sont très étendues, dans un mur d’un édifice.
Selon le procédé dont se fait l’introduction du mélange cimentant, à l’intérieur de la
maçonnerie d’un mur, on distingue deux méthodes de consolidation par cimentation :
- La cimentation par coulée ;
- La cimentation par injection sous pression.

3.4.2.1. Cimentation par coulée10 :


Ce procédé de consolidation par cimentation consiste, en l’introduction du mélange
cimentant dans les vides du mur, par poussée de la seule pression atmosphérique.

Entonnoir pour couler l’eau


Scellement de l’embout au de lavage et le lait de ciment
mortier a prise rapide

Enduit non détaché du support


qui garantit l’étanchéité

Figure 3.10 : Cimentation d’un mur en pierre par coulée


Source : BRENDA Pietro, Bâtiments en maçonneries :Analyse des déséquilibres
statiques et techniques de consolidation, op.cit, p.85.

3.4.2.2. Cimentation par injection sous pression11 :


Dans ce type de procédé de consolidation par cimentation, le mélange cimentant est
introduit dans la maçonnerie par injection sous pression.

8- HUSSEIN Fréderic, op.cit. Fiche 1.02 Renforcer un mur par injection du coulis.
9- BRENDA Pietro, op. cit. p. 84.
10- Ibid.
11- Ibid, p. 86.

57
Deuxième partie : Chapitre 3 : Réhabilitation structurelle du bâti ancien

3.4.2.3. Consolidation par parois armées12 :


Si un mur en maçonnerie est fortement dégradé, présentant un nombre de lézardes très
important et que l’on observe des signes inquiétants d’écrasement, il peut être dangereux
d’opter pour des techniques de consolidation, qui peuvent encore affaiblir les maçonneries à
consolider. On peut alors opter, pour la technique de consolidation par parois minces armées.
Cette technique consiste, à faire couler des parois en ciment armé ou en béton armé
directement contre les parements du mur à consolider.

Figure 3.11 : Consolidation d’un mur en pierre par parois armées. Figure 3.12 : Disposition d’un treillis métallique sur une
Source : CASANOVA Xavier (dir), Méthode face d’un mur avant gunitage
RehabiMed. Architecture traditionnelle Source : Ibid.
méditerranéenne. Tome 2 : Réhabilitation Bâtiments,
RehabiMed Barcelone, Espagne, 2007, p.33.

3.5. Traitement de fissures des murs en pierres :

Les murs du bâti ancien, essentiellement constitués de maçonnerie de pierre liés à la


chaux, sont susceptibles de développer toutes formes de fissures, les causes principales étant
le tassement différentiel des fondations.

3.5.1. Qu’est ce qu’une fissure dans un mur en pierre ?


Dans le domaine de la construction, les fissures se concrétisent par des fentes, des
brisures ou encore, des déchirures qui touchent certains éléments d’une construction, comme
les murs, les plafonds, les planchers,…etc.
Concernant les murs en pierres du bâti ancien, les fissures sont visibles en surface, elles
peuvent se manifester dans les enduits, les joints de maçonnerie, et les pierres.

12- Ibid, p. 90 à 95.

58
Deuxième partie : Chapitre 3 : Réhabilitation structurelle du bâti ancien

3.5.2. Les différents types de fissures13 :


Parmi les différentes types de fissures qu’un bâtiment ancien peut présenter, on
distingue :
3.5.2.1. Le faïençage :
Il s’agit d’un réseau de fissures en mailles, de largeur généralement inférieure à 0,2 mm
et ne concerne que la couche superficielle de l’enduit.
Le faïençage ne peut donc mettre en péril la stabilité du bâtiment, le problème qu’il pose
est d’ordre esthétique.

3.5.2.2. Les micro-fissures :


Ce sont des ouvertures de largeur inférieur à 0,2mm, elles concernent généralement
toute l’épaisseur de l’enduit.

3.5.2.3. Les fissures :


C’est des ouvertures de largeur comprise entre 0,2 et 2mm, qui concernent l’enduit, mais
également les éléments de structure à l’instar des murs.

3.5.2.4. Les lézardes (ou crevasse) :


C’est des grosses fissures, dont la largeur de l’ouverture est supérieure à 2mm et
concernent la totalité de l’épaisseur du mur.

3.5.3. Les causes des fissures des murs en pierre14:


Les causes des différents types de fissures des murs en pierre sont les suivantes :

3.5.3.1. Causes possibles d’un faïençage :


- Le séchage superficiel trop rapide (dessiccation) de l’enduit ou du badigeon ;
- L’excès de talochage.

3.5.3.2. Causes possibles des microfissures :


- Maçonnerie composée d’éléments divers, ayant des comportements hygrothermiques
différents ;
- Mauvais dosage de l’enduit ;
- Excès de l’eau de gâchage ;
- Mauvaise adhérence de l’enduit ;
- Epaisseur trop importante de l’enduit.

13- CAUSSARIEU Alexandre, GAUMART Thomas, Guide pratique de la rénovation de façade : Pierre-brique-béton, Eyrolles, paris, 2005,
p. 12.
14- Ibid, p. 12 à 13.

59
Deuxième partie : Chapitre 3 : Réhabilitation structurelle du bâti ancien

3.5.3.3. Causes possibles des fissures :


- L’instabilité du terrain ou des fondations, entraînant des mouvements important des
constructions ;
- La déformation ou rotation du plancher sur le chaînage périphérique, voire le chaînage
horizontale trop faible ;
- Chaînage vertical absent ou trop faible.

3.5.3.4. Causes possibles des lézardes :


- L’instabilité du sol ou des fondations qui entraînent des mouvements important de
l’édifice.

3.5.4. La réparation des fissures d’un mur en pierre :


Le traitement des fissures relevées dans un mur en pierre d’une construction nécessite au
préalable de savoir, s’il s’agit de fissures inertes, c’est-à-dire non susceptible d’évolution ou
de fissures actives, dont les lèvres risquent au contraire de bouger.
Le traitement des fissures actives s’avère dans la plupart des cas inefficace et inutile,
tant que leur cause n’a pas été identifiée et éliminée.
Dans le cas des fissures inertes par exemple, lorsque le tassement des fondations aura
cessé ou est inexistant, on pourra alors démarrer les traitements requis des fissures sans
hésitation.
En règle générale, tout traitement sérieux des fissures d’un mur, doit être auparavant
précéder par un contrôle permettant de vérifier la stabilité des fissures.

3.5.4.1. La pose de témoin de contrôle de la fissure :


Avant de démarrer les travaux de reprise, il est indispensable d’évaluer l’étendue ou
l’importance des fissures établies sur les murs, ainsi, il faut vérifier par exemple, si le
mouvement différentiel préalablement diagnostiqué comme étant la cause des fissures, est
stabilisé ou est encore actif.
Pour évaluer l’importance et la stabilité des fissures, on pratique sur la fissure un
système de témoin, dont les plus couramment utilisés sont cités ci-après.
a. Le système des plaques de plâtre ou de chaux15 ;
b. La méthode des épingles16 ;
c. Le système de témoin en mortier de chaux ou de plâtre17.

15- HUSSEIN Frédéric, op. cit. Fiche 1.06. suivi d’une fissure sur un mur en pierre.
16- Ibid
17- BRENDA Pietro, op.cit. p. 30 à 31.

60
Deuxième partie : Chapitre 3 : Réhabilitation structurelle du bâti ancien

3.5.4.2. Techniques de réparation des fissures des murs en pierre :


Parmi les techniques reconnues, qui sont utilisées pour la reprise des fissures des murs
en pierre du bâti ancien, nous citerons :
a. Réparation d’une fissure par fixation de grillage18 :
Cette technique consiste à fixer sur la zone fissurée du mur, une armature de type
grillage galvanisé ou grillage de fibres synthétique de maillage supérieur à 2cm et cela se
faisant, après décroûtage de l’ancien enduit et injection de coulis de chaux dans la fissure.

Figure 3.13 : Fixation d’une armature sur la zone fissurée d’un mur en pierre
Source : HUSSEIN Frédéric, NOURISSIER Gilles,
CASANOVAS Xavier (dir), Architecture traditionnelle
libanaise, op.cit. Fiche.1.07.

b. Traitement des fissures par injection19 :


Ce type de traitement est préconisé, pour traiter les fissures profondes qui peuvent
survenir entre autres, dans les murs de pierre ou de brique.
Le traitement des fissures par injection, consiste à injecter des résines ou des coulis de
chaux hydraulique ou de ciment dans les fissures, ce qui permet de reconstituer en profondeur
les éléments altérés, tout en renforçant leur résistance et leur étanchéité.

Observations et conseils :
Pour les zones fortement humides, il est conseillé de traiter les fissures, par injection
d’un mélange de latex et de bitume ou de résines acryliques, ces produits ont la qualité de
permettre de redonner l’étanchéité nécessaire aux zones altérées du mur.
Il n’est pas de bonne pratique, de traiter des fissures par injection de résine sous des
températures élevées, car l’injection de la résine sous une température supérieure à 15°C,
favorise une polymérisation rapide qui risque d’induire une prise trop rapide et donc
incomplète.
De même, si la température est basse, en général inférieure à 10°C au moment de
l’injection de la résine dans la fissure, il est nécessaire de réchauffer la zone à traiter.

18- HUSSEIN Frédéric, op. cit. Fiche 1.07. Réparer une fissure sur un mur en pierre.
19- CAUSSARIEU Alexandre, op.cit. p. 129 à 132.

61
Deuxième partie : Chapitre 3 : Réhabilitation structurelle du bâti ancien

En général, une résine mise en œuvre à une température normale, atteint sa résistance
définitive en une semaine environ.

c. Traitement des fissures par colmatage20 :


On distingue deux types de traitement de fissures par colmatage :
- Un colmatage en profondeur, il s’agit d’un remplissage total de la fissure à l’aide de
mastic ;
- Un colmatage superficiel, qui consiste à traiter la fissure sur quelques millimètres.
Le colmatage permet de traiter des fissures larges ou des crevasses, qui sont stabilités ou
dont l’évolution est minime de l’ordre d’un micron.

3.6. La réhabilitation des planchers du bâti ancien :


Dans le cadre de la réhabilitation d’un patrimoine bâti ancien, l’intervention sur les
planchers présentant des pathologies et désordres est nécessaire à plus d’un titre, il s’agit de
remettre en état ces planchers dégradés, pour qu’ils assurent dans les meilleures conditions
leurs rôles porteurs et de contreventement pour les murs, afin de garantir la conservation des
édifices qui les comportent.
A cet effet, nous présenterons ci-dessous, quelques techniques qu’on utilise
généralement pour la remise en état des planchers les plus courants du bâti ancien.

3.6.1. Les planchers en bois :


Les planchers en bois figurent parmi les planchers qu’on retrouve dans une partie
appréciable du patrimoine bâti ancien, ces types de planchers font souvent l’objet,
d’intervention dans les multiples opérations de réhabilitation qui se mènent sur le bâti ancien.

3.6.1.1. Composition d’un plancher en bois21 :


Les planchers en bois qu’on rencontre dans le bâti ancien, peuvent être à travure simple
ou à travure composées.
De manière générale, ces planchers sont composés de solives et/ou de poutres en bois,
celles-ci reposent sur des murs porteurs et sont recouvertes par des planches en bois formant
le parquet.

20- Ibid, p. 133 à 135.


21- ANAH, Agence National pour l’Amélioration de l’Habitat (paris), Les planchers anciens, Editions du Moniteur, Paris, 1979, p. 03.

62
Deuxième partie : Chapitre 3 : Réhabilitation structurelle du bâti ancien

Figure 3.14 : Plancher ancien en bois à travure simple Figure 3.15 : Plancher ancien en bois à travure composée
Source : ANAH, Agence Nationale pour
Source : Ibid.
l’Amélioration de l’habitat (Paris), Les
planchers anciens, Editions du Moniteur
Paris, 1979, p.4.

Figure 3.16 : Composition type d’un plancher en bois


Source : Ibid., p.5.

3.6.1.2. Les causes de dégradation des planchers en bois :


Les dégradations les plus fréquentes qu’on diagnostique dans les planchers en bois sont
dues principalement à deux causes :
- L’humidité qui entraîne l’attaque des champignons et ainsi le pourrissement des bois ;
- Les attaques des insectes parasites qui causent les vermoulures du bois.

3.6.1.3. Techniques de réparation de renforcement et de remplacement d’un plancher en


bois :
Afin de remettre en état un plancher en bois ancien dégradé, plusieurs solutions se
proposent, à savoir, pratiquer un renforcement, une réparation ou un remplacement du
plancher.
Ainsi, de façon générale, les choix des solutions à entreprendre peuvent résulter des
situations suivantes :

63
Deuxième partie : Chapitre 3 : Réhabilitation structurelle du bâti ancien

- Dans le cas d’une modification recensée dans la charge propre du plancher


(augmentation de son épaisseur, transformation des sols) ou dans les surcharges
d’exploitation, on opte souvent pour le renforcement du plancher ;
- Dans le cas où le plancher en bois présente des dégradations légères localisées, cela
nécessite généralement des réparations ;
- Enfin, dans le cas où le plancher en bois affiche des dégradations importantes, on opte
souvent pour son remplacement total ou partiel.

a. Techniques de renforcement des planchers en bois22 :


Plusieurs techniques sont préconisées pour renforcer les planchers en bois défaillants,
parmi celles-ci nous distinguons :
- Renforcement par recoupement des travures par une poutre en bois ou en métal ;
- Renforcement par des solives intercalaire ;
- Renforcement d’une solive sur sa longueur.

Figure 3.17 : Renforcement d’une solive sur toute sa longueur


Source : Ibid., p.29

b. Techniques de réparation des planchers en bois :


Les réparations s’opèrent sur les planchers en bois quand ces derniers présentent, des
dégradations locales dues souvent à la pourriture ou aux insectes. Les parties encastrées des
solives dans la maçonnerie, sont en général les plus exposées aux dégradations. A cet effet
nous présenterons la technique de réparation suivante :

22- Ibid, p. 28 à 29.

64
Deuxième partie : Chapitre 3 : Réhabilitation structurelle du bâti ancien

- Réparation d’un appui de solive :


Une technique expérimentée23 consiste à boulonner des flasques en métal ou en bois sur
la solive.

1. Pièce en tôle épaisse


formant flasque
2. Partie saine
de la solive
3. Pièce de bois traitée
rapportée en bout

Figure 3.18 : Réparation d’un appui de solives


Source : Ibid., p.30.

• Traitement curatif des bois :


Après avoir effectué les renforcements qui s’imposent et pris les dispositions pour
supprimer les causes d’humidité, il est toujours conseillé de traiter les bois pour éviter ou
limiter les attaques futures des champignons et des insectes.

c. Techniques de remplacement des planchers en bois :


Après avoir consulter les différentes techniques de remplacement d’un plancher en bois
ancien dégradé, dont celles de son remplacement par un plancher à dalle en béton coulé sur
les solives existantes, ou par un plancher à poutrelles en béton et hourdis avec dalle de
compression en béton armé ou encore par un plancher à poutrelles métalliques avec dalle de
compression en béton armé, nous nous sommes résolus à présenter la technique de
remplacement par un plancher en bois neuf. Cette solution nous parait la plus adéquate pour
cette intervention.

- Technique de remplacement par un plancher en bois neuf:


Cette solution24 est la plus apte à résoudre le problème de remplacement du plancher
ancien en bois, surtout dans le cas des immeubles à pans en bois ou à murs porteurs de faible
épaisseur, qui ne peuvent supporter la surcharge de plusieurs niveaux de planchers lourds.

23- Ibid, p. 30.


24- Ibid, p. 37 à 38.

65
Deuxième partie : Chapitre 3 : Réhabilitation structurelle du bâti ancien

Ainsi, pour remplacer un plancher en bois très dégradé et irrécupérable nous proposons
le plancher suivant :
Il s’agit d’un planchers dont les travures sont composées, de solives en bois de section
75x 225 mm dont l’écartement est d’environ 0,50m pour une portée de 4m, sur les solives, des
panneaux de particules sont cloués, sur lesquels on pose un isolant pour sol, au dessus du
quel, des panneaux de particules flottant de 30mm viennent s’appliquer pour supporter le
revêtement de sol.

Figure 3.19 : Mise en place d’un plancher en bois neuf


Source : Ibid, p.37

3.6.2. Les planchers métalliques :


Les planchers métalliques comptent parmi les types de plancher les plus courants dans le
patrimoine bâti ancien, ces derniers ont fait leur apparition pendant la seconde moitié du 19 e
siècle, à partir de 1900 leur utilisation dans la construction s’est généralisée, leur usage a
continué en se diversifiant, jusqu'à la fin de la deuxième guerre mondiale ou un peu plus tard.

3.6.2.1. Composition d’un plancher métallique :


Comme pour les planchers à ossature en bois, les planchers métalliques25 qu’on
rencontre dans le bâti ancien, sont généralement à travure simple et/ou à travure composée
En générale, ces planchers sont composés de profilés ou solives métalliques, qui
reposent sur des murs porteurs. Ces planchers sont aussi constitués d’un remplissage placé
entre les solives, sur lequel est coulé un béton maigre de plâtre, béton ou autre.

25- Ibid, p. 55.

66
Deuxième partie : Chapitre 3 : Réhabilitation structurelle du bâti ancien

Figure 3.20 : Composition type d’un plancher métallique


Source : Ibid,. p.46

3.6.2.2. Les causes de dégradation des planchers métalliques :


La principale dégradation des planchers métalliques est la corrosion de ses ossatures,
celle-ci est toujours due à une infiltration importantes d’eau.

Remarque :
Afin de s’assurer de l’état de l’ossature lors du diagnostic d’un plancher métallique, on
enlèvera les carrelages des pièces humides aux emplacements jugés les plus sensibles
(emplacement des colonnes montantes d’eau où peuvent se produire des fuites, alentours du
point d’eau de la cuisine, emplacement des appareils sanitaires.).

3.6.2.3. Les types courants des planchers métalliques du bâti ancien :


On rencontre dans le patrimoine bâti ancien plusieurs types de planchers métalliques26,
parmi ceux-là, nous présenterons les planchers courants suivants :

a. Plancher courant avec hourdis en auget :


Très courant dans les constructions anciennes urbaines, ce type de plancher métallique
était réalisé pour y poser un parquet de bois.

Figure 3.21 : Plancher métallique avec hourdis en auget


Source : Ibid., p.52

26 - Ibid, p. 52 à 53.

67
Deuxième partie : Chapitre 3 : Réhabilitation structurelle du bâti ancien

b. Plancher courant avec hourdis plein :


Pour réaliser ce type de plancher, qui n’est guère différent du plancher avec hourdis en
auget, on coulait du plâtre et plâtras, pour former un hourdis plein et solidariser tout les
éléments entre eux. Ce type de plancher était surtout réalisé pour que l’on y pose un carrelage.

Figure 3.22 : Plancher métallique avec hourdis plein


Source : Ibid.

c. Plancher métallique avec voûtains en brique pleine :


Ce type de plancher qu’on retrouve aussi dans le bâti ancien, a été surtout utilisé pour
les planchers de rez-de-chaussée et de cour, ces planchers sont conçus en général pour
reprendre de lourdes charges. De par leur position, ils sont fréquemment en contact avec
l’humidité et par conséquent ils font souvent état de corrosion lors des diagnostics.

Figure 3.23 : Plancher métallique avec voûtains en briques pleines


Source : Ibid., p.53

d. Plancher métallique avec hourdis en terre cuite :


Dans ce type de plancher, les hourdis en terre cuite reposant sur les ailes inférieures des
solives métalliques, ont permis de réaliser des écartements plus important que ceux des
planchers métalliques en voutains de brique.

68
Deuxième partie : Chapitre 3 : Réhabilitation structurelle du bâti ancien

Figure 3.24 : Plancher métallique avec hourdis en terre cuite


Source : Ibid.

3.6.2.4. Techniques de réparation de renforcement et de remplacement d’un plancher


métallique :
En réhabilitation, on a affaire souvent à des planchers métallique, dont l’ossature est
profondément corrodée, qu’il est indispensable de remplacer. Aussi, dans beaucoup de cas de
réhabilitation, on rencontre des planchers métalliques sains et en bon état mais qui ne peuvent
pas supporter les charges supplémentaires qui leur sont imposées, cette situation peut résulter
dans le cas :
- d’un rechargement du plancher (modification du niveau du sol) ;
- d’un remplacement d’un parquet par une chape ;
- d’une majoration des surcharges du à un changement d’affection des locaux.
A cela, des mesures de renforcement s’imposent et plusieurs techniques peuvent être
utilisées.
Ainsi, parmi les techniques de réparation, de renforcement ou de remplacement d’un
plancher métallique, on peut citer :

a. Le recoupement des travures par une poutre métallique :


Le recoupement des travures par une poutre métallique est la technique la plus simple
pour renforcer un plancher métallique ancien, mais sa mise en œuvre n’est pas toujours facile.
Pour réaliser cette solution, il suffit de mettre en place à mi-portée de la travure environ,
une poutre métallique sur laquelle les profilés du plancher viendront reposer, les solives
reposeront ainsi sur trois appuis rapprochés, ce qui augmentera la charge admissible du
plancher.

69
Deuxième partie : Chapitre 3 : Réhabilitation structurelle du bâti ancien

Figure 3.25 : Renforcement d’un plancher métallique par recoupement


d’une travure par une poutre métallique
Source : Ibid, p.58

b. Le renforcement des profilés :

Cette solution consiste à renforcer une à une les solives par le dessous, en soudant des
fers plats ou des profilés (fer en T ou en I) afin d’augmenter leur inertie.
Cette solution s’avère peu avantageuse, car le taux de travail des pièces métalliques
adjointes reste faible, par rapport à celui de profilés en place et l’accroissement de la charge
admissible du plancher n’est pas considérable.

c. La technique du plancher collaborant :


Cette technique de renforcement d’un plancher métallique est sans doute la plus
avantageuse lorsque l’on recherche à la fois, un support en béton pour le revêtement de sol et
un accroissement notable de la résistance du plancher, le principe de sa mise en œuvre est le
suivant :
Une dalle en béton de 6 à 8cm d’épaisseur est coulée au dessus des solives, à qui sont
soudés des connecteurs servant à retenir un treillis soudé, à travers lequel les solives
métalliques se solidariseront avec la dalle en béton.
L’ensemble se composera alors de manière homogène, comme un plancher nervuré.

1. Plancher existant (poutrelles + hourdis


+ plafond plâtre)
2. Remplissage éventuel (béton léger ou
Vermaspha)
3. Connecteurs
4. Treillis soudé
5. Dalle en béton

Figure 3.26 : Renforcement d’un plancher métallique par la technique du plancher collaborant
Source :Ibid, p.59.

70
Deuxième partie : Chapitre 3 : Réhabilitation structurelle du bâti ancien

d. La technique de remplacement par un plancher métallique neuf28 :


Quand les solives d’un plancher métallique sont assez corrodées, le renforcement du
plancher ne peut être que la solution adéquate. A cet effet, on recommande généralement cette
solution, qui consiste à remplacer l’ancien plancher métallique par un nouveau plancher à
poutrelles métalliques et à dalle de compression en béton armé.
Dans ce type de plancher de remplacement, il est préférable que les solives s’encastrent
dans les mêmes loges des solives de l’ancien plancher.

1. Encastrement et calage
de la poutrelle
2. Poutrelle métallique
3. Prédalle en béton ou
hourdis en terre cuite
4. Remplissage en béton
léger
5. Dalle de compression
armé d’un treillis

Figure 3.27 : Mise en place d’un plancher neuf à poutrelles métalliques


Source : Ibid., p.40.

3.7. La réhabilitation des toitures du bâti ancien :


Le traitement des désordres, que peuvent présenter les toitures, figure parmi les travaux
majeurs à mener, dans une opération de réhabilitation d’un patrimoine bâti ancien.
En effet, la conservation d’un bâti dans de bonnes conditions dépend pour autant du bon
état de sa toiture.

3.7.1. La prévention et l’élimination des mousses et lichens29 :


La présence des mousses et lichens dans les toitures du patrimoine bâti ancien,
notamment sur les parties Nord, est recensée parmi les causes de dégradation de ses
couvertures.
Effectivement, mousses et lichens stockent l’humidité, favorisent les infiltrations d’eau,
ce qui peut provoquer des dommages importants dans ledit bâti.

28- Ibid, p. 40 et 57.


29- ANAH L’Agence Nationale pour l’Amélioration de l’Habitat (paris), Techniques et produits pour l’amélioration de l’habitat, Editions du
Moniteur, paris, 1981, p. 54.

71
Deuxième partie : Chapitre 3 : Réhabilitation structurelle du bâti ancien

A cet effet, l’élimination et la prévention de l’apparition de ces parasites (mousses,


lichens) s’ils sont diagnostiqués, doivent figurer parmi les actions nécessaires à mettre en
œuvre, dans le cadre de la réhabilitation de la toiture d’un patrimoine bâti ancien.

3.7.2. Réparation d’une couverture en tuiles plates (de Marseille) :


La majeur partie des toitures en pentes que compte le patrimoine bâti ancien en Algérie,
sont recouvertes de tuiles plates mécaniques dites de Marseille, ces dernières couvrent
souvent des supports ou des ossatures en bois.

Figure 3.28 : Couverture en tuiles plates dégradée (Tuiles manquantes, prolifération mousses, algues et lichens)
Source : HUSSEIN Frédéric, NOURISSIER Gilles, CASANOVAS Xavier (dir),
Architecture traditionnelle libanaise, CORPUS levant Avignon (France), 2004, Fiche.2.04

Ce type de toiture peut présenter des dégradations notables, qui font objet de réparation
dans les multiples interventions de réhabilitation. A cet effet, parmi les récurrents travaux de
réhabilitation d’une toiture en pente à tuile d’un bâti ancien on notera :
- Le remplacement des tuiles arrachées ;
- Le remplacement des ouvrages d’évacuation comprenant les gouttières et chéneaux, les
Tuyaux de descente et leurs accessoires (crochets, colliers, coudes, bagues et cuvettes).

3.7.3. La réfection de l’étanchéité des toitures terrasses30 :


Avant de procéder à la réfection de l’étanchéité, il faut au préalable réaliser une étude
technique sur la toiture concernée où il sera question :
- D’identifier le type des matériaux et du support qui constituent la toiture ;
- D’ausculter minutieusement la toiture notamment au niveau : de l’ancrage et de la
jonction du support avec les murs, ainsi qu’au niveau de la sous-face du support de la

30- Ibid, p. 57 et 58.

72
Deuxième partie : Chapitre 3 : Réhabilitation structurelle du bâti ancien

toiture et cela en pratiquant des sondages à travers les faux-plafonds des derniers
étages de la construction ;
- De déterminer les causes des désordres que présente la toiture : vieillissement du
complexe étanche, mouvement des structures,…etc ;
- Une fois l’étude technique effectuée, plusieurs solutions peuvent être envisagées pour
réparer le complexe étanche de la toiture.

3.7.3.1. Réalisation d’un nouveau complexe d’étanchéité :


La réfection complète du revêtement d’étanchéité d’une toiture-terrasse d’un bâti ancien
doit être envisagée, lorsque l’état de vétusté de l’ancien revêtement, ne lui permet plus de
remplir sa fonction.
La réfection totale de l’étanchéité ancienne dégradée, peut se faire selon deux manières
soit :
- Par la réalisation d’une nouvelle étanchéité identique à l’ancienne vétuste ;
- Par la pose d’un nouveau complexe d’étanchéité différent de l’ancienne étanchéité
mais dont les matériaux sont compatibles avec les matériaux du support de la toiture.

3.8. Conclusion :
Nous avons revu dans ce présent chapitre, les différentes techniques qui sont
préconisées de nos jours, pour réhabiliter les divers éléments de structure d’un patrimoine bâti
ancien dégradé.
Il a été question particulièrement, de techniques ou de procédés conçu de manière à
respecter dans leur mise en œuvre, les valeurs architecturales que peut présenter le bâti ancien
objet de l’intervention.
A cet égard, il a été attesté dans la plus part des cas de réhabilitation du bâti ancien, de la
nécessité d’entreprendre des travaux de réhabilitation structurelle où il s’agissait surtout, de
consolider, de réparer ou de remplacer des éléments structuraux des bâtis objet de ces travaux.
En effet, par leur nature, les travaux de réhabilitation structurelle d’un patrimoine bâti
ancien, doivent être les premiers travaux à chercher, à mettre en œuvre dans le cadre de la
réhabilitation d’un bâti ancien, et cela pour leur rôle déterminant, dans la conservation en état
de l’intégrité d’un bâti ancien en souffrance.

73
Deuxième partie : Chapitre 4 : Autres travaux de réhabilitation du bâti ancien

Chapitre 4 : Autres travaux de réhabilitation du bâti ancien

4.1. Introduction :
D’autres travaux récurrents dans la réhabilitation du patrimoine bâti ancien, méritent
d’être explicités dans le cadre de notre recherche, parmi ceux-là, nous présenterons entre
autres, les essentiels travaux de lutte contre l’humidité, les travaux de réfection des enduits à
base de chaux et les travaux d’amélioration du confort thermique dans le bâti ancien.
Nous aurons ainsi dans ce chapitre, à exposer les diverses techniques et mises en œuvre
de ces travaux sus-cités qu’on préconise souvent, en faveur de la réhabilitation du patrimoine
bâti ancien en souffrance.

4.2. La lutte contre l’humidité du bâti ancien :

L’humidité est l’une des principales causes des désordres qui peuvent affecter le bâti
ancien, et qui peut menacer la bonne conservation, de sa structure et des matériaux qui le
constituent. A cet égard, la lutte contre l’humidité compte parmi les actions propres à la
réhabilitation d’un bâti ancien, si elle est diagnostiquée dans ce dernier.

4.2.1. Les manifestations et désordres de l’humidité dans le bâti ancien1 :


Généralement l’humidité se manifeste dans le bâtiment par l’existence de :
- Taches caractéristiques ;
- Moisissures ;
- Efflorescences ;
- Cryptoflorescences ;
- Décollements des revêtements ;
- Ecaillages des peintures.
Ces manifestations sont souvent le témoin de l’existence de désordres ayant gagné le
bâtiment tels que :
- La dégradation des maçonneries et des enduits par dissolution, puis cristallisation en
surface des sels et aussi par leur désagrégation par éclatement, dans les régions soumises
au gel ;

1- ANAH, Agence Nationale pour l’Amélioration de l’Habitat (paris), Techniques et produits pour l’amélioration de l’habitat, Editions du
Moniteur, paris, 1981, p 81.

74
Deuxième partie : Chapitre 4 : Autres travaux de réhabilitation du bâti ancien

- Le pourrissement des bois et leur envahissement par les champignons entraînant à terme
leur destruction ;
- La diminution, voire l’annulation de la résistance thermique des parois conduisant à des
déperditions importantes de chaleurs.

4.2.2. Les origines de l’humidité2 :


L’humidité qui atteint les bâtiments anciens provient de diverses origines, on peut ainsi
distinguer quatre types d’humidité :

4.2.2.1. L’humidité ascensionnelle :


Il s’agit de l’humidité résultant de l’eau venant du sol, qui remonte par phénomène de
capillarité à travers les ouvrages du bâtiment qui sont en contact avec le sol, comme les murs
et les dallages.

4.2.2.2. L’humidité provenant des infiltrations :


C’est une humidité qui a pour origine, les eaux qui pénètrent dans la maçonnerie du
bâtiment pendant les chutes de précipitations (pluie, neige,…etc).

4.2.2.3. L’humidité de condensation :


Qui résulte des eaux de condensation qui proviennent de :
- La respiration des occupants ;
- La production de vapeur en cuisine, salle de bains,…etc ;
- La restitution de l’eau des murs sous forme de vapeur (par exemple en sous-sol).

4.2.2.4. L’humidité d’origine accidentelle :


Cette humidité a pour origine principalement :
- des défauts d’étanchéité de la toiture (tuile ou ardoise cassées,…etc.) ;
- des fuites de canalisations (canalisations d’eaux pluviales, d’eaux usées, d’équipements
sanitaires,…etc.) ;
- des débordements accidentels (de baignoires, éviers, lave linge,…etc.) ;
- des fuites de gouttière.

4.2.3. Les dommages de l’humidité3 :


L’humidité qui affecte le bâti ancien est capable d’engendrer des dommages divers,
qu’on peut classer en deux catégories :

2- ANAH, Agence Nationale pour l’Amélioration de l’Habitat (paris), Réhabiliter et entretenir un immeuble ancien point par point, Editions
du Moniteur, paris, 1989, p 126.
3- Ibid, p 127.

75
Deuxième partie : Chapitre 4 : Autres travaux de réhabilitation du bâti ancien

4.2.3.1. Les dommages directs :


Parmi les dommages directs que peut causer l’humidité dans un bâti ancien, on pourra
citer :
- L’augmentation de la conductivité thermique (un mur humide conduit plus facilement
le froid ;
- La dégradation des enduits ;
- Le décollement des papiers peints ;
- Le cloquage des peintures.

4.2.3.2. Les dommages indirects :


Aussi, parmi les dommages indirects que peut provoquer l’humidité dans un bâti ancien
on peut recenser :
- L’éclatement des matériaux par le gel ;
- La création des efflorescences (qui résulte d’un phénomène qui provoque des
destructions par plaque dans la maçonnerie).

Remarque :
Pour empêcher l’emprisonnement et la montée de l’humidité dans les murs en pierres, il
ne faut pas utiliser des enduits peu perméables, comme le ciment, sur ces murs, cela afin
d’éviter toute détérioration rapide des enduits, papiers peints et peintures.

4.2.4. Techniques de lutte contre l’humidité :


Plusieurs techniques sont de nos jours utilisées, pour lutter contre les différents types
d’humidité qui gagne les constructions. A cet effet, nous présentons les techniques suivantes :

4.2.4.1. Les techniques de lutte contre l’humidité ascensionnelle :


a. La technique du drainage du sol4 :
Le but de cette technique est d’intercepter les eaux d’infiltration, pour les diriger le plus
loin de la partie enterrée des murs et fondations, et cela pour empêcher leur remonté par
capillarité.
Cette technique de drainage du sol, ne peut être efficace, que si le niveau de la nappe
phréatique se situe en dessous de l’arase inferieure des fondations. Elle permet alors de
protéger la partie enterrée. A cela, on peut citer trois procédés de drainage :

4- ANAH, Techniques et produits pour l’amélioration de l’habitat, op. cit. p.82

76
Deuxième partie : Chapitre 4 : Autres travaux de réhabilitation du bâti ancien

- Drainage du sol par drain perforé :


Ce procédé consiste à placer un drain perforé au fond d’une tranchée creusée autour de
l’immeuble ou de l’ilot, cela dans le but de récupérer les eaux d’infiltration, pour quelles ne
remonte pas par capillarité dans les murs.
Le drain perforé, placé en tranchée au niveau des semelles de fondation est couvert de
matériaux filtrants (cailloux, gravier et sable).

- Drainage du sol par nappe drainante :


Ce second procédé de lutte contre l’humidité capillaire, consiste à adosser à la partie
enterrée et à la fondation de l’immeuble, une nappe drainante, celle-ci aura à évacuer l’eau
des infiltrations recueillis à travers sa partie basse, qui est reliée à un tuyau poreux
préalablement posé au fond de la tranchée creusée à cet effet.
La dite nappe drainante est un produit industriel, composé d’une ou plusieurs couches
filtrantes et d’une couche drainante.

Figure 4.1 : Drainage du sol par nappe drainante


Source : ANAH, Agence Nationale pour l’Amélioration de l’habitat (Paris), Techniques et
produits pour l’amélioration de l’habitat, Editions du Moniteur, Paris, 1981, p.8

- Drainage du sol par bloc drainant :


Il s’agit pour ce troisième procédé de lutte contre l’humidité ascendante, de blocs
drainants composés d’éléments placés verticalement le long du mur enterré et de la fondation
de l’immeuble, dans le double but, de drainer les eaux et de protéger les maçonneries.

77
Deuxième partie : Chapitre 4 : Autres travaux de réhabilitation du bâti ancien

Figure 4.2 : Drainage du sol par bloc drainant


Source : Ibid.

b. La technique de traitement par siphons atmosphériques5 :


Il s’agit dans ce traitement, de placer des petits tubes très poreux en terre cuite à la base
du mur, afin d’en évacuer l’humidité, ces petits tubes cités sont introduits sur les 2/3 de
l’épaisseur du mur à espaces réguliers, dans des trous forés, puis scellés au mortier dans la
maçonnerie.

Figure 4.3 : Principe du traitement par siphon atmosphérique


Source : CAUSSARIEU Alexandre, GAUMART Thomas, Guide pratique de la rénovation de
façades : pierre-brique-béton, Eyrolles, Paris, 2005, p.120.

c. La technique de l’électro-osmose6 :
Ce procédé consiste à assécher les murs humides d’un bâtiment par électro-osmose, ceci
fonctionne, en renversant dans le mur le sens du champ électrique, de manière à ce que la
circulation de l’humidité, se fasse du haut vers le bas et annule ainsi les remontées capillaires.

5-CAUSSARIEU Alexandre, GAUMART Thomas, Guide pratique de la rénovation de façades : Pierre-brique-béton, Eyrolles, paris, 2005,
p.120 et 121.
6- ANAH, Techniques et produits pour l’amélioration de l’habitat, op. cit. p.84

78
Deuxième partie : Chapitre 4 : Autres travaux de réhabilitation du bâti ancien

d. La technique de l’électro-osmose phorèse7 :


L’électro-osmose phorèse consiste à faire passer un courant faible, entre des électrodes
implantées dans le mur (+) et une prise de terre (-), pour crée une différence de potentiel entre
le (+) et le (-), qui va entraîner l’eau et les particules métalliques en suspension vers le sol.
Après cela, un produit colmatant est injecté autour de l’anode disposée dans le mur, ce
produit colmatant, va être entrainé par le courant qui circule entre l’anode et la cathode, pour
venir boucher les capillaires du mur, créant ainsi, une barrière étanche qui bloquera les
remontées capillaires.

Figures 4.4 : (a) Etat naturel d’un mur avant traitement Figures 4.5 : (b) Création d’un courant électrique
Source : Ibid. p.51. inverse permettant le déplacement de particules
Source : Ibid. p.52.

Figure 4.6 : (c) Création de la barrière étanche


grâce au colmatage du mur
Source : Ibid.

e. La technique de la barrière étanche par injection8 :


Ce procédé consiste à injecter dans la maçonnerie, des produits chimiques
imperméabilisants ou hydrofuges afin de créer, des barrières étanches qui empêcheront les
remontées d’eau par capillarité.
Les produits utilisés peuvent être, du polysiloxane à ramifications courtes modifiées
potentialisé par un trioxy-stéarate d’aluminium en solution.

7- CAUSSARIEU Alexandre, op. cit. p.51 à 53.


8- Ibid, p.119 et 120.

79
Deuxième partie : Chapitre 4 : Autres travaux de réhabilitation du bâti ancien

f. La technique de l’insertion d’une barrière étanche à la base des murs 9:


Autre technique pour lutter contre l’humidité ascensionnelle, celle-là, consiste à scier le
mur sur toute son épaisseur, pour y introduire une barrière étanche (feuille de polyester,
aluminium, mastic à base d’asphalte,…etc).

Figure 4.7 : Principe d’insertion d’une barrière étanche à la base d’un mur
Source : Ibid., p.119

4.2.4.2. Les techniques de lutte contre l’humidité des infiltrations :


a. L’hydrofugation de surface10 :
Cette technique consiste à appliquer, sur le parement à traiter par pulvérisation ou au
pinceau un produit hydrofuge incolore, dont le rôle est d’empêcher l’eau de pénétrer dans la
maçonnerie.
Cela sans pour autant empêcher, la perméabilité à la vapeur d’eau, du fait que le mur
devra pouvoir continuer à « respirer ».
Les hydrofuges ont en général des effets secondaires, bénéfiques, rendant les façades
moins salissantes, ralentissant la détérioration des matériaux de construction et empêchant le
développement des mousses et lichens.
Il existe trois grandes familles de produits d’hydrofugation :
- Les siliconâtes en solution dans l’eau ;
- Les siliconâtes en solution dans un solvant ;
- Les savons métalliques (stéreate de zinc, d’aluminium ou de calcium).

9 - Ibid, p.118 et 119.


10- ANAH, Techniques et produits pour l’amélioration de l’habitat, op. cit. p.86 et 87.

80
Deuxième partie : Chapitre 4 : Autres travaux de réhabilitation du bâti ancien

b. Les revêtements et enduits minces d’étanchéité et d’imperméabilisation 11 :


Cette autre technique de lutte contre l’humidité des infiltrations, consiste en
l’application sur la paroi à traiter, des types de revêtement dits d’imperméabilisation et
d’étanchéité, qui sont conçus pour arrêter la pénétration de l’eau dans les façades.
Au niveau pratique, le traitement d’un mur par un revêtement d’étanchéité est plus
durable, qu’un traitement par un revêtement d’imperméabilisation, ceci revient à la grande
aptitude des revêtements d’étanchéité, à résister aux probables fissures du bâtiment.

4.2.4.3. La lutte contre l’humidité de condensation12 :


La condensation se manifeste à l’intérieur d’un bâtiment, par des taches noirâtres de
moisissure très caractéristiques, qui se forment sur les parois froides dans les zones mal
ventilées. Ainsi, pour remédier à cela, les remèdes essentiels à appliquer pour lutter contre
l’humidité de condensation sont :

- L’aération des locaux et l’isolation thermique des parois ;


- L’utilisation d’un déshumidificateur.
Aussi, pour remédier à un problème d’humidité de condensation diagnostiqué au cours
d’une réhabilitation d’un patrimoine bâti, on peut disposer de quatre moyens :
- Diminuer la production de vapeur d’eau ;
- Améliorer le chauffage des locaux ;
- Améliorer l’aération des locaux ;
- Supprimer les parois et points froids par l’utilisation d’isolant thermique (isolation des
toitures, planchers, murs, vitrages).

4.2.4.4. La lutte contre l’humidité d’origine accidentelle13 :


L’intervention en vue de lutter contre l’humidité d’origine accidentelle, consiste à
supprimer les sources de cette dernière.
A cet égard, l’humidité accidentelle peut provenir de plusieurs parties du bâtiment :
- les canalisations de toutes sortes (alimentation, évacuation, chauffage) ;
- les fuites d’égouts ;
- la toiture (tuiles cassées, dégradation de l’étanchéité, absence de gouttières) ;
- le lessivage trop fréquent des carrelages ou des planchers ;
- le nettoyage de façade (à l’eau).

11- Ibid, p.91.


12- ANAH, Réhabiliter et entretenir un immeuble ancien point par point, op. cit. p.130.
13- Ibid.

81
Deuxième partie : Chapitre 4 : Autres travaux de réhabilitation du bâti ancien

4.3. La réfection des enduits à base de chaux :


La chaux a été jusqu'à la fin de la seconde guerre mondiale et même après, le principal
liant de la construction, incorporée à du sable, elle a servi à hourder les maçonneries et à
dresser les parements, la chaux est intervenue dans la composition des enduits et a servi à lier
les peintures ou badigeons.
A cet égard, il est important pour nous, de revoir et de présenter la chaux et sa mise en
œuvre, dans le cadre de la réhabilitation du bâti ancien.

4.3.1. Types de chaux14 :


La chaux est obtenue par la calcination d’un calcaire. Selon la nature du calcaire utilisé
la cuisson nous permet d’obtenir plusieurs types de chaux :
- La chaux aérienne provenant d’un calcaire pur ;
- La chaux magnésienne provenant d’un mélange de calcaire et de carbonate de magnésium ;
- La chaux hydraulique provenant d’un calcaire argileux.

Figure 4.8 : Cycle de la chaux


Source : ECOLE D’AVIGNON (Avignon, France), Techniques et pratique de la
chaux, coll. « Second œuvres », 2e éd, Eyrolles, Paris, 2003, p.28

14 - ECOLE D’AVIGNON (Avignon, France), Techniques et pratiques de la chaux, coll. « Second œuvres », 2e éd, Eyrolles, Paris, 2003,
p.27 à 31.

82
Deuxième partie : Chapitre 4 : Autres travaux de réhabilitation du bâti ancien

4.3.2. Les chaux du bâti ancien15 :


On distingue principalement deux types de chaux, avec qui le patrimoine bâti ancien à
été monté et enduit, et avec qui les différents travaux de réhabilitation du bâti ancien se
pratiquent de nos jours, à savoir, la chaux aérienne et la chaux hydraulique.

4.3.2.1. La chaux aérienne :


Celle-ci peut se présenter en vu de son utilisation dans la construction sous deux
formes :

a. La chaux aérienne en poudre :


Son intérêt réside surtout, dans le fait que sa nature est adaptée aux pratiques courantes
du bâtiment où l’on préfère l’utilisation des liants en poudre, pour la facilité de manipulation
qu’ils présentent (mélange en bétonnière aisé).

b. La chaux aérienne en pâte :


Au niveau pratique, elle est plus difficile à mélanger au sable où les dosages sont moins
maitrisés, néanmoins, elle présente d’autres avantages, elle permet un stockage aisé et sans
date limite.
La chaux aérienne en pate, carbonate plus rapidement qu’une chaux aérienne en poudre
et produit de meilleures résistances.
Au niveau de la mise en œuvre, le mortier de chaux aérienne en pate, a l’avantage de
permettre la mise en place des finitions serrées (lissée à la truelle, stuquée,…etc.) avec
aisance.

4.3.2.2. La chaux hydraulique :


Ce type de chaux est résultant de l’extinction d’une chaux vive, à base d’un calcaire
marneux ou argileux, il se présente sous forme de poudre.
En plus de sa prise à l’air, la chaux hydraulique se caractérise par sa prise ou son
durcissement sous l’eau d’où son appellation.

15 - Ibid, p.27 à 31.

83
Deuxième partie : Chapitre 4 : Autres travaux de réhabilitation du bâti ancien

Figure 4.9 : Comparaison : chaux aérienne en poudre/chaux hydraulique naturelle/ciment sur bâti ancien
Source : Ibid., p.45.

4.3.3. Pathologies courantes des enduits à la chaux :


Le traitement approprié des désordres que présentent les enduits du bâti ancien,
implique nécessairement, une bonne connaissance des causes ayant engendré ces désordres,
ainsi qu’une observation minutieuse de leurs effets.
A cet égard, l’origine des pathologies des enduits à la chaux est due généralement, à
deux causes principales :
- Un défaut de mise en œuvre (dosage, matériaux inappropriés, mauvaise
application,…etc.),

84
Deuxième partie : Chapitre 4 : Autres travaux de réhabilitation du bâti ancien

- Un vieillissement accéléré de l’enduit, cela est causé soit, par la présence d’une
humidité excessive, soit par un mouvement intrinsèque du bâti, soit par l’environnement
dans lequel se situe l’ouvrage (chocs thermiques, dissolution par l’action de l’eau,…etc).

4.3.3.1. Les causes des dégradations des enduits à la chaux16 :


On distingue essentiellement cinq causes qui sont à l’origine des dégradations des
enduits à la chaux du bâti ancien.
- Le manque d’adhérence ;
- La perte de la dureté ;
- La présence d’une porosité importante ;
- La présence de fissures (Le faïençage, les microfissures, les fissures et les lézardes) ;
- L’absence de cohésion.

4.3.4. Les travaux de réfection des enduits à la chaux :


L’exécution des travaux de réfection des enduits à la chaux du bâti ancien, selon les
règles de l’art, implique la prise en compte, de certaines considérations que nous
développerons ci-après.

4.3.4.1. Les conditions d’application des enduits de chaux17 :


Certains facteurs sont à respecter pour garantir une bonne exécution d’un enduit de
chaux, ces facteurs se présentent comme suit :

a. La gestion des surfaces à enduire :


La gestion des surfaces à enduire dépend de :
- La vitesse de prise et de séchage du mortier d’enduit ;
- La quantité maximale de travail possible au cours d’une journée ;
- La complexité de la finition (décors,…etc.).

b. Le contrôle des approvisionnements :


Il est important pour ce faire en premier lieu, de localiser un point d’eau à proximité du
chantier et de s’assurer de sa qualité, l’eau servira pour l’humidification des supports, le
gâchage, le nettoyage des outils,… etc.

16 - Ibid, p.155 à 157.


17 - Ibid, p.82 à 84.

85
Deuxième partie : Chapitre 4 : Autres travaux de réhabilitation du bâti ancien

Il faut de même veiller à garantir, que l’approvisionnement en sable pour l’ensemble des
surfaces à enduire soit d’une même source, cela afin d’éviter les effets dus à des sables de
provenance diverses (nuances, granulométrie).

c. Les facteurs climatiques :


La réalisation d’un enduit de chaux aérienne par exemple, requiert un temps de séchage
supérieur à celui d’un enduit de ciment, d’où l’importance de la prise en compte des facteurs
climatiques (le gel, la combinaison vent/soleil et l’humidité).

4.3.4.2. Le contrôle du support18 :


Après la détermination des surfaces à enduire, il est nécessaire en premier lieu de
vérifier, si le support à enduire présente les caractéristiques indispensables lui permettant de
recevoir un enduit, à savoir (stabilité, planéité, rugosité, propreté et absence d’humidité).

4.3.4.3. Le choix du type du liant19 :


Le choix judicieux du liant est dicté davantage par un ensemble paramètres à prendre en
compte, parmi ceux-ci ou pourra retenir :
- La nature du support (comptabilité avec les matériaux qui constituent le support) ;
- L’environnement du chantier (conditions climatiques, échéances de réalisation,…etc.) ;
- L’aspect souhaité en finition (grain de la texture, la couleur et des modénatures).

4.3.4.4. Dosage de mortiers d’enduit de chaux20 :


Un bon dosage donnera la résistance optimale au mortier, il évitera également
d’employer trop de liant, qui augmentera les prix de l’enduit et trop d’eau (à l’origine de
beaucoup de pathologies, faïençage,…etc.).
De nos jours, les spécialistes s’accordent sur des dosages de mortiers d’enduits de
chaux, à mettre en œuvre sur les supports du bâti ancien, ainsi, on pourra citer :

a. Dosage de mortier d’enduit de chaux aérienne :


Gobetis : 6 seaux de chaux + 10 seaux de sable
Corps d’enduit : 5 seaux de chaux + 10 seaux de sable
Finition : 4 seaux de chaux + 10 seaux de sable

18 - Ibid, p.85.
19 - Ibid, p 92 à 93.
20 - Ibid, p 88 à 90.

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Deuxième partie : Chapitre 4 : Autres travaux de réhabilitation du bâti ancien

b. Dosage de mortier d’enduit de chaux hydraulique :


Gobetis : 5 seaux de chaux + 10 seaux de sable
Corps d’enduit : 4 seaux de chaux + 10 seaux de sable
Finition : 3 seaux de chaux + 10 seaux de sable

c. Dosage de mortier d’enduit bâtard (chaux aérienne + ciment prompt)


Gobetis : 5 seaux de chaux + 2 seaux de ciment
+ 10 seaux de sable
Corps d’enduit : 3 seaux de chaux + 2 seaux de ciment
+ 10 seaux de sable
Finition : 3 seaux de chaux + 2 seaux de ciment
+ 10 seaux de sable

4.3.4.5. L’exécution de l’enduit de chaux21 :


Les enduits de chaux peuvent être réalisés, en deux ou trois couches, dans leur mise en
œuvre, il faut veiller que l’épaisseur cumulée de la première et de la seconde couche, ne soit
ni inferieure à 2cm ni supérieure à 5cm.
Les couches d’un enduit de chaux se présentent comme suit :

- Le gobetis : Il s’agit de la première couche de l’enduit, sa surface doit être rugueuse


pour favoriser l’accroche de la seconde couche (ne pas surfacer).
L’épaisseur de la première couche ne doit pas dépasser 5mm au maximum.

- Le corps d’enduit :
C’est la seconde couche de l’enduit, celle-ci est appliquée sur le gobetis préalablement
humidifié, le mortier à mettre dans cette couche doit avoir une consistance plastique.
L’épaisseur de la deuxième couche doit être comprise entre 10 et 20mm.
- La couche de finition :
C’est la dernière couche de l’enduit, elle est œuvrée sur le corps d’enduit, son épaisseur
varie généralement entre 3 et 5mm et doit être inferieur à 10mm.

21 - Ibid, p 98 à 101.

87
Deuxième partie : Chapitre 4 : Autres travaux de réhabilitation du bâti ancien

Figure 4.10: Fiche technique de mise en œuvre d’un enduit à la chaux hydraulique naturelle sur support ancien
Source : Ibid, P.107

88
Deuxième partie : Chapitre 4 : Autres travaux de réhabilitation du bâti ancien

Figure 4.11 : Fiche technique de mise en œuvre d’un enduit à la chaux aérienne sur maçonnerie de moellons
Source 1 : Ibid., p.105.

4.4. L’amélioration du confort thermique du patrimoine bâti ancien :


L’amélioration du confort thermique figure de même, parmi les actions à mener dans le
cadre de la réhabilitation d’un patrimoine bâti ancien, notamment l’habitable de celui-ci.
Outre le but de procurer un sentiment de bien être thermique chez les occupants,
l’amélioration du confort thermique d’un bâti ancien a pour objectif en même temps, de
réaliser une économie d’énergie conséquente qui aura pour impact certain, la diminution des
émissions de gaz à effet de serre, qui est de nos jours une préoccupation mondiale.

89
Deuxième partie : Chapitre 4 : Autres travaux de réhabilitation du bâti ancien

Ainsi, pour améliorer le confort thermique d’un patrimoine bâti ancien, on procède
généralement par deux manières, à savoir, la réduction des déperditions thermiques du
bâtiment et l’accroissement des rendements thermiques du chauffage du bâtiment22.

4.4.1. La réduction des déperditions thermiques :


Pour réduire les pertes thermiques dans un bâti ancien, dans le but d’améliorer son
confort thermique, on opère essentiellement, par deux manières :
- L’isolation des différentes parois opaques et vitrées du bâtiment ;
- L’ajustement de l’aération du bâtiment.

4.4.2. L’accroissement des rendements thermiques du chauffage :


L’autre manière d’améliorer le confort thermique dans un patrimoine bâti ancien est
l’accroissement des rendements thermiques du chauffage, celui-ci est réalisé par les actions
suivantes :
- La régulation du chauffage ;
- La programmation des besoins ;
- L’installation d’un matériel moderne de chauffage.

4.4.3. L’isolation thermique des parois du bâti ancien :


A cet égard, parmi les techniques qui sont préconisées pour isoler les différentes parois
opaques et vitrées d’un bâti ancien en réhabilitation, nous citerons :

4.4.3.1. L’isolation thermique des toitures inclinées avec combles perdus :


L’isolation thermique des toitures inclinées avec combles perdus du bâti ancien se
réalisent généralement, en procédant par répandre un isolant en surépaisseur sur le plancher
du comble, pour ce faire, on utilise généralement deux types d’isolants que sont :
- Les isolants en rouleaux de fibres minérales (en laine minérale par exemple) ;
- Les isolants en vrac disponible en divers matériaux (liège, vermiculite, verre expansé et
granulés de mousse).

22 - ANAH, Agence Nationale pour l’Amélioration de l’Habitat (paris), Réhabiliter et entretenir un immeuble ancien point par point,
Editions du Moniteur, paris, 1989, p 144 et 145.

90
Deuxième partie : Chapitre 4 : Autres travaux de réhabilitation du bâti ancien

4.4.3.2. L’isolation thermique des toitures inclinées avec combles aménagés :


Pour isoler les toitures à combles aménagés (en grenier ou en locaux habitables) des
bâtiments anciens, l’isolation est pratiquée sous les rampants de la toiture inclinée, à cet effet,
on utilise généralement deux types d’isolants à savoir :
- Des isolants en rouleaux constitués en laine minérales (laine de verre ou laine de roche) ;
- Des isolants en panneaux qui peuvent être en divers matériaux (fibre minérale,
polystyrène, mousse de polychlorure de vinyle, liège expansé, fibre de bois,…etc.).

4.4.3.3. L’isolation thermique d’une toiture-terrasse :


Pour isoler thermiquement une toiture terrasse d’un patrimoine bâti ancien, deux
techniques se proposent à nous :
Lorsqu’on décide de refaire totalement l’étanchéité en place, la solution qui est
généralement préconisé est celle de la technique « de la toiture chaude », pratiquée pour les
constructions neuves où l’isolant est disposé au dessous de l’étanchéité.
Par contre, lorsqu’on décide de conserver l’étanchéité en place qui est en bon état, on a
recourt à la solution dite de la technique « de la toiture inversée », celle où l’isolant est placé
au dessus de l’étanchéité.

Figure 4.12 : Toiture inversée avec terrasses inaccessible à gauche et accessible à droite
Source : Ibid., p.131

On présentera ci-dessous deux procédés d’isolation de toitures-terrasses, qui


s’appliquent dans les cas où l’étanchéité en place est conservée.

a. L’isolation par panneaux23 :


Dans ce procédé d’isolation de toitures-terrasses, on utilise des isolants sous forme de
panneaux généralement en polystyrène expansé.

23 - Ibid, p.131 et 132.

91
Deuxième partie : Chapitre 4 : Autres travaux de réhabilitation du bâti ancien

Ces isolants après avoir étaient posé, reçoivent une protection lourde en gravier ou d’un
autre revêtement.

b. L’isolation par mousses de polyuréthane :


Cet autre procédé d’isolation de toitures-terrasses, est aussi utilisé dans le cas où
l’étanchéité existante est conservée.
Pour ce faire, cette isolation est réalisée par la projection de produits qui sortent sous
forme de mousse d’un pistolet pour être ensuite étendus sur la surface à revêtir.
Après avoir achevé la projection de la mousse isolante, celle-ci doit recevoir :
- Une protection par revêtement imperméable résistant aux rayons ultraviolets ;
- Une protection en gravillons.

4.4.3.4. L’isolation thermique des murs de façade par l’intérieur :


Pour améliorer l’isolation thermique des murs de façade, notamment extérieurs d’un
patrimoine bâti ancien, il est fortement recommandé d’opter, pour une amélioration de
l’isolation par l’intérieur, ceci pour les avantages objectifs qu’elle représente et cela malgré
quelques inconvénients qu’elle peut engendrer.

a. Avantages de l’isolation thermique intérieure24 :


L’isolation thermique intérieure des murs des façades extérieurs à l’avantage :
- Conserver les aspects extérieurs et les valeurs patrimoniales visibles d’un patrimoine
bâti ancien ;
- Eviter la reprise d’ouvrages tels que les descentes d’eau, appuis de fenêtre,…etc.

b. Inconvénients de l’isolation thermique intérieure25 :


- Elle n’élimine pas les possibles ponts thermiques constitués par les murs et les
planchers ;
- Elle conduit à la réduction du volume habitable (ce qui peut être gênant pour les petits
logements) ;
- Elle nécessite souvent le déplacement de certains équipements tels que les éviers, les
appareils de chauffage, les canalisations, les interrupteurs,…etc ;
- Elle impose la réfection des décorations intérieures des logements (peintures, papiers
peints,…etc.).

24 - Ibid.
25 - Ibid, p.133 et 134.

92
Deuxième partie : Chapitre 4 : Autres travaux de réhabilitation du bâti ancien

c. Matériaux isolants utilisés :


Pour le patrimoine bâti ancien et tout particulièrement, dans le cas des immeubles
d’habitation urbain, l’amélioration de l’isolation thermique des murs de façade par l’intérieur
est souvent réalisée, à partir de complexes ou de « sandwiches » isolants.

- L’isolation par complexes isolants26 :


Ces complexes isolants sont généralement composés de :
- Panneau isolant (polystyrène expansé ou extrudé, mousse de polyuréthane, mousse
phénolique, laine minérale, liège, fibragglo) d’une épaisseur comprise entre 10 à
100mm ;
- Plaque de parement souvent en plâtre cartonné de 10 à 15 mm d’épaisseur ;
- Pare-vapeur (pour équiper les isolants très perméables à la vapeur et aussi pour équiper
d’autres isolants sous des climats très rudes ou en cas de locaux humides).

- L’isolation par «sandwiches» isolants27 :


Les «sandwiches» isolants ne diffèrent des complexes isolants, que par la présence de
deux plaques de parement au lieu d’une. Il s’agit d’isolant de 5 à 6 cm d’épaisseur, collé en
usine sur deux plaques de 10 mm chacune avec éventuellement une interposition d’un pare-
vapeur.

4.4.3.5. L’isolation thermique des planchers du bâti ancien :


Au niveau pratique, l’isolation thermique des planchers d’un bâti ancien est
traditionnellement appliquée sur la sous-face des planchers. A cet effet, on distingue deux
procédés de réalisation de cette isolation, ainsi on a :

a. L’isolation des planchers par projection de fibres minérales28 :


Ce procédé consiste, à projeter sur la sous-face du plancher à isoler, un mélange
composé de fibres minérales et de liants secs et éventuellement quelques additifs, pour
améliorer les performances et faciliter la mise en œuvre du mélange cité.

b. L’isolation des planchers par projection de mousses29 :


Cette autre méthode consiste, en la projection de mousses de polyuréthane sur la sous-
face du plancher à isoler.

26 - Ibid, p.134.
27 – Ibid.
28 - Ibid, p.148.
29 - Ibid, p.149.

93
Deuxième partie : Chapitre 4 : Autres travaux de réhabilitation du bâti ancien

4.4.4. Les procédés d’isolation des fenêtres du bâti ancien30 :


Divers procédés sont préconisés pour isoler les fenêtres originelles d’un bâti ancien,
dont celles des immeubles d’habitation urbain.
Ainsi, parmi les procédés les plus couramment utilisés dans les travaux d’isolation de ce
type de fenêtre, on citera les procédés suivants :

4.4.4.1. L’installation d’un survitrage :


Dans ce procédé d’isolation des fenêtres anciennes, il s’agit de fixer sur le ventail
(ouvrant) un survitrage démontable ou articulé sur des charnières, ce survitrage peut
comporter un cadre en aluminium ou en PVC.
Un joint périphérique assure l’étanchéité entre le ventail et le survitrage, la lame d’air
ainsi englobée jouera le rôle d’isolant thermique.

Figure 4.13 : Installation d’un survitrage


Source : ANAH, Agence Nationale pour l’Amélioration de l’Habitat (Paris),
Réhabiliter et entretenir un immeuble ancien point par point,
Edition du Moniteur, Paris, 1989, p.84.

4.4.4.2. L’installation d’un vitrage isolant :


Cette technique d’isolation des fenêtres anciennes consiste, à déposer le simple vitrage
existant et le remplacer par un vitrage isolant composé, de deux vitres qui emprisonnent une
lame d’air déshydratée. Le vitrage isolant étant fabriqué en usine, selon les dimensions
requises.
Un joint d’adaptation périphérique en PVC ou en aluminium permettra de fixer, ce
vitrage épais sur les menuiseries existantes.

30 - ANAH, Réhabiliter et entretenir un immeuble ancien point par point, op.cit. p.84 et 85.

94
Deuxième partie : Chapitre 4 : Autres travaux de réhabilitation du bâti ancien

Figure 4.14 : Installation d’un vitrage isolant


Source : Ibid

4.4.4.3. Remplacement de la fenêtre par une menuiserie isolante (avec conservation du


dormant) :
Pour ce procédé d’isolation, les ouvrants anciens sont déposés, par contre le dormant
ancien est conservé en place et éventuellement retaillé.
Une nouvelle fenêtre comportant ouvrant et dormant est fixée sur le dormant ancien
conservé.
La menuiserie neuve est constituée d’un vitrage isolant et présente une bonne étanchéité
à l’air.

Figure 4.15 : Remplacement de fenêtre par une menuiserie isolante


Source : Ibid., p85.

4.4.4.4. Remplacement complet de la fenêtre par une menuiserie isolante


(ouvrants + dormant) :
Ce procédé consiste, à déposer l’ancienne menuiserie (ouvrant+dormant) et la remplacer
par une fenêtre neuve, équipée d’un vitrage isolant et présentant une bonne étanchéité à l’air.

95
Deuxième partie : Chapitre 4 : Autres travaux de réhabilitation du bâti ancien

Figure 4.16 : Remplacement complet de la fenêtre par menuiserie isolante (ouvrants+dormant)


Source : Ibid

4.5. Conclusion :
Le présent chapitre nous a permis de connaître, d’autres travaux récurrents dans la
réhabilitation du patrimoine bâti ancien.
Ainsi, nous avons revu en premier lieu, les diverses techniques qu’on utilise de nos jours
pour lutter contre l’humidité qui atteint les bâtiments et de surcroit anciens. A cet effet,
puisque l’eau de cette humidité est reconnue comme la principale cause des désordres, qui
peuvent survenir dans un bâtiment, il est avéré que la lutte contre l’humidité figure parmi les
essentiels travaux qu’on entreprend, au cours d’un processus de réhabilitation d’un patrimoine
bâti ancien.
De même, nous avons revu dans ce chapitre, les conditions de mise en œuvre selon les
règles de l’art, des enduits de chaux sur les supports des structures anciennes en réhabilitation,
cela est d’autant plus important, par le fait que la chaux a été le matériau de liaison avec qui
l’essentiel du patrimoine bâti ancien a été édifié.
Enfin de ce chapitre, nous avons exposé les diverses méthodes qui sont mise en œuvre
actuellement, pour l’amélioration du confort thermique dans le patrimoine bâti ancien. Cette
amélioration est comptée de nos jours parmi les principaux travaux à entreprendre, dans le
cadre de la réhabilitation intégrale et durable d’un patrimoine bâti ancien.
A cet égard, hormis l’aisance qu’induit l’amélioration du confort thermique dans un bâti
en manque, cette amélioration par la nature des travaux qu’elle implique, participe pour autant
à la réduction des coûts environnementaux et économiques de la réhabilitation du patrimoine
bâti ancien dégradé.

96
TROISIEME PARTIE :

Réhabilitation du patrimoine bâti ancien à Oran :


réponse à un constat

Chapitre 5 :

Oran et le problème du bâti ancien

Chapitre 6 :

Cas d’étude : analyse et interprétation

Introduction :
Après avoir traité dans les parties et chapitres précédents les considérations théoriques
inhérentes à notre recherche, il est temps maintenant d’aborder les aspects pratiques dans cette
autre et dernière partie de notre mémoire.
Ainsi, avant de confronter nos hypothèses aux immeubles en réhabilitation qui
constitueront notre cas d’étude, nous trouvons indispensable d’entamer la présente partie par
la présentation de la ville d’Oran, cela nous permettra entre autres de connaître le patrimoine
bâti d’Oran et de prendre connaissance sur l’état de sa conservation actuellement.

97
Troisième partie : Chapitre 5 : Oran et le problème du bâti ancien

Chapitre 5 : Oran et le problème du bâti ancien

5.1. Introduction :
La ville d’Oran est composée d’un riche patrimoine bâti, résultant de l’action des
diverses civilisations qui ont contribué à son évolution urbaine, à travers son histoire
spécifique.
Ces dernières années, une partie importante du patrimoine bâti d’Oran se dégrade et
tombe en ruine, il s’agit surtout, du patrimoine bâti ancien que l’on appelle aussi vieux bâti 1,
qu’on retrouve majoritairement dans les anciens quartiers de la ville. Construit généralement
durant la période coloniale française, ce patrimoine bâti ancien, qui est essentiellement
composé d’immeubles d’habitations, a été depuis l’indépendance de l’Algérie ignoré et livré
aux attaques du temps.
En fait, par manque de stratégie dans le domaine de la gestion urbaine et surtout, par
manque de savoir-faire, les pouvoirs publics concernés par la gestion du cadre bâti ancien
d’Oran, ont négligé les réguliers travaux d’entretiens, qui sont nécessaires pour le maintien en
état de ce patrimoine, cela sans omettre de citer, les rares travaux de réhabilitation qui ont été
menés maladroitement sur le cadre bâti ancien d’Oran et qui ont davantage dégradé ce
dernier.

5.2. Histoire de la formation urbaine de la ville d’Oran :


Pour aborder la problématique de la conservation du patrimoine bâti ancien de la ville
d’Oran, un rappel historique sur la formation urbaine d’Oran, nous parait indispensable, pour
connaître le patrimoine bâti qui compose cette ville.

5.2.1. Période préhistorique2 :


Le site où s’étend l’actuelle ville d’Oran a attiré dès la préhistoire l’homme pour
s’établir, des fouilles archéologiques effectuées aux 19ème et 20ème siècles ont révélé des traces
datant d’au moins 100000 ans.
Des grottes du paléolithique et du néolithique ont été mises en évidence, à savoir, les
grottes du Cuartel, de Kouchet el Djir et celles des carrières d’Eckmùhl dites Abri Alain,
celles-là ont été les lieux de fouilles entreprises en 1892, par François DOUMERGUE et

1- Vieux bâti est le terme utilisé pour designer le bâti ancien en Algérie par le Ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme et les organismes qui
y sont affiliés comme les offices de promotion et de gestion immobilière OPGI
2- METAIR Kouider, Oran mémoire et images, CD, Editions Bel Horizon, Oran, 2005, [CD-ROM].

98
Troisième partie : Chapitre 5 : Oran et le problème du bâti ancien

Paul PALLARY, où de nombreuses pièces archéologiques ont été récoltées, dont certaines
sont déposées au musée ZABANA d’Oran, comme un bloc stratigraphique et un ensemble
d’outils composés de lisoirs, haches polies, lamelles, couteaux,…etc.

5.2.2. Période de l’antiquité3 :


Rien n’indique d’une présence ou d’un établissement civilisationel, relevant de la
période de l’antiquité dans l’actuel site où s’établit la ville d’Oran.
Par contre, plusieurs sites recensés dans les environs d’Oran, révèlent une présence
punique et romaine notamment, aux Andalouses à 23 Km à l’Ouest d’Oran et à Bethioua
distante de 40 Km à l’Est d’Oran.

5.2.3. Période musulmane :


C’est en cette période qu’Oran ou ‘‘Ouehren’’ fut fondée en l’an 290 de l’hégire 903
après JC, sur un territoire peuplé par des tribus berbères Azdadja, Nefza, et Mosguen, par
Mohamed Ben Abou Aoun et Mohamed Ben Abdoun et un groupe de marins andalous venus
d’Espagne4, sans doute en vue de créer un relais commercial entre leur contrée d’origine et
l’intérieur du pays africain, notamment avec Tlemcen, ville marchande importante en ce
temps là.
La nouvelle agglomération d’Oran en cette époque occupait la rive gauche du ravin et
s’adossait aux premières pentes du Murdjadjo.
Ainsi, pour manque de renseignements précis, sur la nouvelle ville naissante d’Oran en
cette période, les descriptions plus au moins vagues et les assertions souvent exagérées qui
figurent dans les ouvrages, ne suffisent pas pour décrire la nature du bâti ou l’urbanisation
d’Oran à cette époque.

5.2.4. Période espagnole :


On distingue deux temps d’occupation espagnole à Oran :

5.2.4.1. Première occupation (1508-1708) :


Suite à la prise de Mers El Kebir par les Espagnoles en 1505, le cardinal Ximenes de
Cisneros s’empare d’Oran soit en 15095 .

3- Ibid
4- LESPES René, Oran : Etude de géographie et d’histoires urbaines. Editions Bel Horizon, Oran, 2003, p. 42.
5- Metaïr Kouider, op.cit.

99
Troisième partie : Chapitre 5 : Oran et le problème du bâti ancien

A l’issue de cela, sur le plan urbain, les espagnoles introduisirent le modèle urbain de la
ville médiévale fortifiée, à ce sujet, il est certain que le tissu musulman déjà existant, ait été
profondément transformé en faveur de la nouvelle organisation urbaine6.
De même, la situation de siège quasi constant que subissait la garnison espagnole en ce
temps là avait conduit l’Espagne à munir son préside par d’importants ouvrages de défense,
dont les travaux furent dirigés par les plus prestigieux ingénieurs militaires de l’Espagne.
Cette période a vu, entre autres, l’édification du fort Santa Cruz et de la fortification de
Rozalcasar7, qui comptent parmi le patrimoine bâti qui constitue Oran de nos jours.

5.2.4.2. Seconde occupation (1732-1792) :


Après la reprise de la ville d’Oran par les espagnoles en 17328, les rares maisons et
édifices encore valables, sont vite occupés par l’administration militaire.
Cela dit, en cette période, les espagnoles ont entrepris de grandes opérations
d’aménagement au niveau du tissu urbain, ils avaient remodelé la ville d’Oran, selon un plan
radioconcentrique doté d’une place centrale, la Plaza Mayor, vers laquelle convergeait des
rues à pentes raides et étroites9. Aussi, ils ont procédé à la réfection et à la reconstruction de
certaines fortifications, comme le fort Santa Cruz, le fort Saint Philippe et le fort San
Fernando, cela dans le souci, d’assurer la défense de la place.
Concernant la nature du bâti en cette époque, le mode de construction dominant était en
dur, la maison urbaine était caractérisée, notait Pestemaldjoglou, par une cour intérieur bordée
de galerie que supportent des colonnes et arcs.
Enfin, pour illustrer l’étendue de la ville d’Oran à cette période, le recensement des
habitants et des biens effectué en 1771, concluait qu’Oran en ce temps comptait quelques 581
maisons, dont 532 appartenant à des particuliers10.

5.2.5. Période ottomane :


Cette période s’est déroulée en deux temps :

5.2.5.1. Première reconquête (1708-1732) :


La reconquête de la ville fut par le Bey Mustapha Bouchelaghem. Concernant le cadre
bâti en cette période, quelques modifications ont été introduites dans l’aspect architectural des

6- BENKADA Sadek, « Oran la ville et son urbanisme au 18ème siècle, le cas de la Plaza Mayor », in, Actes du colloque international qui
S’est déroulé à Oran du 19 au 21 Octobre sous l’intitulé de Réhabilitation et revitalisation urbaine à Oran Ed Consortium RehabiMed,
Barcelone, 2009, P. 84.
7- LESPES René, op.cit. p.65.
8- METAIR Kouider, op.cit.
9- BENKADA Sadek, op.cit.
10- Ibid.

100
Troisième partie : Chapitre 5 : Oran et le problème du bâti ancien

édifices construit par les espagnoles, en introduisant dans l’architecture de la Plaza Mayor, les
arcades et en transformant en particulier les églises et couvents, en mosquées et synagogues11.

5.2.5.2. Deuxième reconquête (1792-1831) :


En octobre 1790, Oran fut frappée par un puissant tremblement de terre qui détruit une
bonne partie de la ville, le Bey Mohamed el Kebir entreprit, de libérer définitivement la ville
et entre à Oran en février 1792, mettant fin à prés de trois siècles de présence espagnole à
Oran.
Oran est ainsi devenu en cette période, capitale du Beylick de l’Ouest, le Bey Mohamed
el Kebir, en bon administrateur avisé, entreprit de moderniser la ville et de la remettre des
destructions qu’elle a subit lors du séisme de 1790. Il créa de nouveau quartiers et imposa
l’alignement, il fit construire entre autres, le palais du Bey et la Mosquée du Pacha en 179212.
D’autres édifices qui forment l’actuel patrimoine bâti d’Oran, ont été érigés en cette
période, à l’exemple de la mosquée de la Perle, ainsi que du mausolée de Sidi el Houari et de
la mosquée adjacente à celui-ci13.

5.2.6. Période française (1831-1962) :


Après la chute d’Alger le 24 juillet 1830, les troupes françaises pénètrent dans la ville
d’Oran le 4 janvier 183114.
Le génie militaire français va dés le début de l’occupation, façonner et structurer la ville
existante sur le plan urbanistique, puis la dépasser pour occuper le plateau de Karguentah, la
cité est soumise à la spéculation, des quartiers s’érigent, les bâtiments qui y sont édifiés,
s’expriment dans les multiples styles architecturaux qui dominaient cette époque, allant des
styles historiques au style Napoléon III et du style Art Nouveau moderne15.
A cela, il est important de préciser que le bâti produit durant la période française qui est
dominant dans les anciens quartiers d’Oran, représente l’essentiel du patrimoine bâti ancien
de la ville d’Oran en ce début du 3ème millénaire.

5.2.7. Période de l’indépendance à nos jours :


Les années 60 ont vu à Oran, l’achèvement des programmes de constructions, lancés
durant la fin de la présence française.

11- Ibid.
12- METAIR Kouider, op.cit.
13- METAIR Kouider, Guide Bel Horizon des monuments historiques et sites naturels, Editions Bel Horizon, Oran, 2007,
p. 16 et 22.
14- LESPES René, op.cit. p.127.
15- CHAMBON Nicolas, GRANDET Denis, MARCHAND Gilles, Guide architectural d’Oran Presse de l’USTO, Oran, 1986, 61 p.

101
Troisième partie : Chapitre 5 : Oran et le problème du bâti ancien

Cependant, l’urbanisation d’Oran dans les années 80 et 90, en s’effectuant vers le Sud et
l’Est de la ville, a été caractérisée par la réalisation de cités d’habitation composées
d’immeubles de style moderne à l’instar, des cités des Oliviers et d’Essedikia.
Aujourd’hui, à l’aube du 21ème siècle, Oran est chef lieu de wilaya (département) avec
plus d’1000000 d’habitants. Elle demeure la principale métropole de l’Ouest algérien et
la deuxième ville d’Algérie. Son extension, afin de répondre aux demandes renouvelées en
matière d’habitat et d’équipements, s’effectue désormais vers le côté Est de la ville.
Quand à son riche patrimoine bâti, une partie de celui-ci vieillit16 et présente des
dégradations notables. Faute d’intérêt et d’entretien permanent, beaucoup d’effondrements de
construction ont été recensés ces dernières années à Oran surtout parmi le patrimoine bâti
ancien.

5.3. Typologie des systèmes constructifs du bâti d’Oran :


A partir de nos inspections visuelles et consultations documentaires,17 trois catégories ou
typologies de construction, ont été distinguées dans l’actuel patrimoine bâti d’Oran, ces
catégories de construction ont été déterminées, selon la période de leur construction et le
système constructif avec lequel ont été érigés.

 Première catégorie :
Cette catégorie est composée par les rares édifices existants avant la colonisation
française et en grande partie, par les édifices construits dès les débuts de la colonisation, à
partir de 1831 jusqu’en 1948, ces édifices sont très nombreux dans le quartier de Sidi Lhouari
à l’exemple, de l’ancienne préfecture et des immeubles qui longent le boulevard Stalingrad.
Cette catégorie de construction existe aussi surtout, dans les quartiers du Derb, St Antoine,
centre ville, St pierre et autres quartiers, situés en deçà de la deuxième enceinte historique
qu’a connue la ville d’Oran.
Ces édifices sont généralement réalisés avec des murs porteurs en maçonnerie de pierre
et des planchers à voûtains en brique et solives en bois ou métalliques, ou avec des planchers
strictement en bois, ainsi que des escaliers en bois.
A partir de 1930, apparaissaient les premiers bâtiments d’aspect moderne biens insérés
dans la trame urbaine existante, ces immeubles sont construits pour certains, en structure de

16- Cadre bâti ancien à Oran, Office de Promotion et de gestion Immobilière (OPGI) d’Oran, 2004, 33 p
17- MAMMAR. L et MOULI.M, Etude de réhabilitation d’un immeuble vieux bâti à Oran, « http://www.enset-
oran.dz/sbeidco/Papers/265_Paper.pdf », consulté le 03/11/2012, et
Le vieux bâti dans les villes d’Alger-Oran-Constantine-Annaba, Ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme, Alger, Avril 2005, p.34.

102
Troisième partie : Chapitre 5 : Oran et le problème du bâti ancien

béton armé, en poteaux poutres et pour d’autres, en structure mixte, soit par des murs
porteurs en maçonnerie de pierres et planchers en dalles pleines de béton armé.
On peut considérer cette période qui s’étale de 1930 à 1948, comme transitoire du fait
qu’elle a servi de passage, des modes constructifs anciens à base de murs porteurs en pierres,
aux modes constructifs modernes à base de béton armé.

 Deuxième catégorie :
Cette seconde catégorie est composée de bâtiments construits entre 1948 et 1962, il
s’agit de constructions d’architecture moderne, qui se sont développées surtout, à la périphérie
de la ville d’Oran, mais aussi à l’intérieur des tissus anciens, à l’instar, de la cité Lescure dont
les chantiers ont démarré en 1955. Les années cinquante ont vu18 la construction des
immeubles du front de mer, les buildings du quartier de la nouvelles préfecture, les nouvelles
cités en hauteur du quartier Saint Charles et des nouvelles cités de la périphérie dont la cité
Dar-Beida commencée en 1951 et terminée en 1957. Cette deuxième catégorie de bâtiment est
réalisé en béton armé, de part la solidité de leur construction, les bâtiments de cette catégorie,
démontrent jusqu'à aujourd’hui une bonne résistance au temps.

 Troisième catégories :
Cette 3ème catégorie est constituée par le bâti réalisé depuis 1969 à nos jours, il est en
grande partie présent, dans les extensions Sud et Est de la ville et représente aujourd’hui la
plus grande partie du patrimoine bâti d’Oran, à l’exemple, des nouvelles zones d’habitat,
comme les cités des Oliviers, d’Essedikia ou de l’Usto. Cette catégorie de construction est
édifiée en béton armé, système poteaux poutres ou en préfabrication lourde.

5.4. Présentation du bâti ancien d’Oran:


La présentation du bâti ancien d’Oran, terrain de notre recherche, requiert le rappel de sa
définition et son identification à Oran.

5.4.1. Définition et caractéristiques techniques :


On désigne par la locution bâti ancien19, généralement, le bâti construit avant la seconde
guerre mondiale qu’on convient aussi de définir, comme le bâti antérieur à 1948 ou selon les
cas, d’avant 1950.

18- METAIR Kouider, Oran face à sa mémoire, Editions Bel Horizon. Oran, 2003, p 86.
19- Voir la définition du terme bâti ancien développée dans le chapitre I de la première partie du présent mémoire.

103
Troisième partie : Chapitre 5 : Oran et le problème du bâti ancien

Le bâti ancien est édifié par des mises en œuvre traditionnelles, avec des matériaux
anciens comme, le pisé, la pierre, le bois,…etc, distinguable du bâti moderne, dominant à
partir de 194820 et réalisé essentiellement en béton armé.

5.4.2. Le bâti ancien à Oran :


Par métonymie à la définition du bâti ancien citée plus haut, le bâti ancien à Oran
correspond essentiellement au bâti réalisé à Oran avant 1948, durant la période coloniale
française et aux rares édifices construits au cours des périodes espagnole et ottomane, qui
relèvent de même de la typologie bâti ancien, qui est en elle-même très diversifiée.
Constitué en grande partie d’immeubles d’habitation, le bâti ancien d’Oran est construit
selon des mises en œuvre et matériaux anciens, soit généralement, avec des murs porteurs en
maçonnerie de pierre, des planchers en voûtains avec solives métalliques ou en bois, ainsi que
des planchers en bois.

5.4.3. Bâti ancien ou vieux bâti :


En Algérie, le bâti ancien est aussi désignée par le terme vieux bâti, né d’un besoin de
catégorisation, les administrations chargées de la gestion du patrimoine immobilier, utilisent
dans le cadre de leur activité, l’expression vieux bâti21, pour qualifier le patrimoine
immobilier en exploitation réalisé pendant la période coloniale française. Ce patrimoine
comprend aussi bien, des immeubles anciens en maçonnerie de pierre construits surtout avant
1945, mais aussi, des immeubles modernes en béton armé construits entre 1948 et 1962.
Ainsi imprécis, le terme vieux bâti22, ne renvoi à aucune typologie de bâti, où le mode
constructif est le principal déterminant. Delà, son usage nous semble incorrect, dans les
recherches qui traitent des problématiques que soulève le patrimoine bâti.
L’utilisation du qualificatif vieux bâti serait plus fondé, dans les administrations où il a
été consacré en vue de distinguer dans le cadre de la gestion immobilière, entre le patrimoine
immobilier de construction récente de l’après indépendance, et le patrimoine immobilier
anciennement construit de l’avant indépendance.

20- 1948 qui correspond à la date de la ratification du plan Marshall, est considérée dans le domaine de la construction, comme la date de
démarcation qui partage entre l’ère des mises en œuvre anciennes, à base de maçonnerie de pierre, dominantes avant 1948 et l’ère des
mises en œuvre moderne d’après 1948 à base de structure en béton armé, qui se sont surtout généralisées, à partir des programmes de la
reconstruction de l’après guerre,financés dans le cadre du plan sus-cité.
21- Entretien réalisé au Ministère de l’Urbanisme et de l’Habitat, le 13 juin 2011 avec Mr. MESLEM Ali, sous-directeur de la préservation
immobilière.
22- Aucun usage du terme « vieux bâti » n’a été relevé dans les pays ayant le français comme langue de travail, pour qualifier une catégorie
de construction, de même qu’aucune définition réglementaire ou législative n’est consacré au terme « vieux bâti » en Algérie.

104
Troisième partie : Chapitre 5 : Oran et le problème du bâti ancien

5.5. Etat du patrimoine bâti ancien de la ville d’Oran :


Voici quelques indices révélateurs, de l’état dans lequel se trouve actuellement, le
patrimoine bâti ancien d’Oran.

5.5.1. Etat statistique des immeubles menaçant ruine à Oran :


A défaut d’un diagnostic renseignant sur l’état physique de l’ensemble du patrimoine
bâti ancien d’Oran, l’OPGI qui gère une grande partie de ce patrimoine, procède
régulièrement à des recensements, pour prendre connaissance de l’état du patrimoine
immobilier relevant de sa compétence.
Ainsi, dans le cadre d’un recensement23 mené par les services techniques de l’OPGI
d’Oran en 1993 et mis à jour en 2004 en vu de connaître l’état physique du patrimoine
immobilier d’Oran (biens gérés par l’OPGI d’Oran et biens privés), 539 immeubles ont été
recensés, en tant qu’immeubles menaçant ruine et dont la condition nécessite une intervention
en urgence afin de les maintenir en état.
A l’issue de ce recensement, les immeubles examinés ont été classés en trois catégories,
selon des degrés de vétusté préétablis :

Degré de vétusté 1 :
Il regroupe 178 immeubles, il concerne les immeubles dont la structure porteuse est
sérieusement endommagée et l’état d’usure est très avancé.

Degré de vétusté 2 :
Il concerne 216 immeubles dont l’état demande l’amélioration de certains éléments et le
renforcement des structures porteuses.

Degré de vétusté 3 :
Il englobe 145 immeubles et concerne les immeubles sous équipés, dont la structure
porteuse ne présente pas de faiblesse particulière et nécessitent un renforcement léger.

23- Cadre bâti ancien à Oran, Office de Promotion et de Gestion Immobilière, (OPGI), d’Oran, 2004, p.10.

105
Troisième partie : Chapitre 5 : Oran et le problème du bâti ancien

Figure 5.1 : Recensement d’immeubles par quartier en fonction du degré de vétusté


Source : Cadre bâti ancien à Oran, Office de Promotion et de Gestion Immobilière (OPGI) d’Oran, 2004, p.10.

5.5.2. Localisation des immeubles menaçant ruine :


Le recensement réalisé par les services techniques de l’OPGI d’Oran, sur le patrimoine
immobilier d’Oran indique, que la plus grande partie des immeubles menaçant ruine est situé
dans les anciens24 quartiers de la ville, là où le bâti ancien est très présent, à l’exemple des
quartiers de Sidi El Houari, Haï Nesr (ex-Derb), Haï Sidi Okba (ex-Saint Antoine) et Haï
Yaghmoracen (ex-Saint Pierre). Ces quartiers sont touchés par la précarité et la vétusté,
caractérisée par les effondrements et les affaissements d’immeubles.
Il faut aussi signaler que la dégradation de ces immeubles menaçant ruine est variable et
ne dépend pas seulement de l’âge de la construction.

24- Ibid, p.11.

106
Troisième partie : Chapitre 5 : Oran et le problème du bâti ancien

Figure 5.2 : La répartition géographique des immeubles menaçant ruine au niveau des quartiers
Source : Ibid., p.9.

Figure 5.3 : Immeubles menaçant ruine par quartier à Oran


(Graphe établi par l’Opgi d’Oran le 20/05/ 2004).
Source : Ibid., p.11

107
Troisième partie : Chapitre 5 : Oran et le problème du bâti ancien

5.5.3. Le phénomène d’effondrement d’immeubles à Oran :


Les effondrements d’immeubles enregistrés à Oran, notamment depuis les années
soixante dix, particulièrement dans les anciens quartiers de la ville, ne peuvent qu’attester de
l’état de dégradation avancé du patrimoine bâti ancien de la ville d’Oran.
Pour illustrer l’ampleur de ce phénomène d’effondrement, que connaît le cadre bâti de la
ville d’Oran, surtout à partir du milieu des années soixante dix à nos jours, nous pouvons
mettre en évidence, d’après les chiffres fournis (essentiellement par les services techniques de
l’OPGI d’Oran ainsi que par d’autres sources), quatre périodes d’effondrement distinctes
allant de 1975 à 200425.

Figure 5.4 : Représentation graphique des effondrements d’immeubles à Oran au cours de la période 1975-2004
Source : Ibid., p.12

1ère période 1975-1995 :


Au cours de cette période, un nombre important d’effondrement d’immeubles a été
relevé, soit 315 immeubles, cela correspondait à la période de la démolition de La Calère. Ces
effondrements sont expliqués après 33 ans de l’indépendance de l’Algérie, par l’absence
d’entretien, l’abandon et le vieillissement de ces immeubles de constructions anciennes.

25- Cadre bâti ancien à Oran, op.cit, p.12 et 13.

108
Troisième partie : Chapitre 5 : Oran et le problème du bâti ancien

2ème période 1995-2000 :


Cette période a été caractérisée, par une diminution importante d’effondrement
d’immeubles, où on a enregistré seulement, l’effondrement de 21 immeubles. Cette
diminution s’explique par les travaux de réhabilitation menés par l’OPGI d’Oran, sur des
immeubles du patrimoine immobilier.

3ème période 2000-2004 :


Durant cette période, un nombre important d’effondrement à été enregistré, à savoir 303
immeubles. Cela est dû essentiellement, à la non prise en charge des immeubles menaçant
ruine, surtout après le relogement des habitants qui les occupaient.

Les effondrements après 2004 :


Durant la période allant de 2005 à 2010, il a été enregistré à Oran26, quelques 1458
effondrements (généralement partiels) et au moins 646 risques d’effondrements de
construction, un pic d’effondrement27 a été atteint en 2007, où 313 effondrements et 120
risques d’effondrements de constructions ont été enregistrés.
Ainsi, en cette période de 6 ans d’intervalle, le nombre d’effondrements de
constructions, à plus que doublé par rapport à l’ensemble des périodes citées ci-dessus, dont
l’intervalle s’étalait sur 30 ans de temps.
Quand aux raisons des effondrements enregistrés en cette période, nous citerons les
effets, des précipitations importantes, et du séisme du 6 juin 2008 qu’a connu Oran, et qui ont
accéléré les effondrements des constructions déjà en état de dégradation, cela sans omettre,
l’immobilisme des autorités à l’égard du patrimoine bâti dégradé de la ville d’Oran ainsi que
l’absence d’une volonté et d’une prise en charge réelle en vue de conserver ce patrimoine bâti.
A titre de rappel, l’essentiel de ces effondrements de construction, de cette période, ont
été enregistrés dans les anciens quartiers de la ville d’Oran.

5.5.4. La nature des dégradations observées :


Les dégradations constatées28, dans le bâti ancien de la ville d’Oran sont de natures
diverses, elles sont le plus souvent accentuées, dans les parties communes des immeubles
cages d’escalier, terrasses accessibles et caves, et aussi, dans les balcons et les façades.
Parmi les dégradations observées dans le bâti ancien d’Oran on relève :

26- BOUKRAA. J, «Oran : un enfant de 11 ans tué dans un effondrement », Le Quotidien d’Oran, 07 août 2008,
BOUKRAA. J, « Après l’affrontement survenu à Bel Air : La problématique du vieux bâti revient », Le Quotidien d’Oran, 22 mai 2011.
27- Il s’agit généralement d’effondrements partiels d’ouvrages ou de parties d’ouvrages à l’exemple des toits, balcons et escaliers.
28- Le Vieux bâti dans les villes d’Alger-Oran-Constantine-Annaba, Ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme, Alger, avril 2005, p.14.

109
Troisième partie : Chapitre 5 : Oran et le problème du bâti ancien

Sur les murs porteurs :


- La détérioration des enduits extérieurs ;
- L’apparition de fissures et de lézardes ;
- La corrosion des armatures ;
- La disjonction des murs sécants ;
- L’instabilité structurelle ;
- Des gonflements.

Sur les planchers :


- L’altération et le décollement du revêtement de sol ;
- Les déformations ;
- La corrosion des poutrelles métalliques ;
- Le pourrissement des solives en bois ;
- Le fléchissement des planchers ;
- Les effondrements des planchers.

Sur les toitures terrasses :


- L’étanchéité endommagée ;
- Le plancher dégradé ;
- Les points singuliers non traités ;
- Les surcharges permanentes.

5.5.5. Les principales causes de dégradation du bâti ancien à Oran :


Les principales causes29 des pathologies constatées, à travers les dégradations les plus
courantes, relevées sur le bâti ancien de la ville d’Oran sont :

5.5.5.1. Le vieillissement des matériaux :


Une partie du patrimoine bâti ancien d’Oran à été construite, dès le début de la
colonisation française, soit, à partir de la seconde moitié du dix neuvième siècle. De ce fait, il
est évident, que le vieillissement des matériaux avec qui a été érigé ce patrimoine, a atteint
son terme depuis lors, entraînant ainsi, la dégradation de ce patrimoine bâti.
A ce sujet, il est établi que la construction des premiers immeubles réalisés à Oran, à
partir de 1831, était une entreprise qui n’a été possible, que grâce aux matériaux récupérés sur

29- Ibid, p.13, 14 et 17.

110
Troisième partie : Chapitre 5 : Oran et le problème du bâti ancien

des édifices démolis, comme les briques pleines ou le bois. Cela dénote que le processus de
vieillissement de certain matériaux d’œuvre, qui constituent le patrimoine bâti d’Oran, est
antérieur au moment de sa mise en œuvre.
De même pour Oran en tant que ville côtière, l’environnement a contribué pour
beaucoup, dans la détérioration de son bâti, à cause du sel marin connu pour être un agent
accélérant le vieillissement et la dégradation des matériaux.

5.5.5.2. L’absence d’entretien :


Le manque d’entretien périodique et de qualité a eu pour effet une dégradation plus
rapide du bâti ancien de la ville d’Oran notamment au niveau des immeubles d’habitation qui
constituent l’essentiel de ce patrimoine.

5.5.5.3. L’humidité :
L’humidité est aussi recensée parmi les causes de dégradation du bâti ancien d’Oran,
cette humidité a pour origine généralement, les eaux des remontées capillaires, les eaux des
infiltrations par les toitures et les eaux d’infiltration résultant des ruptures de canalisations.

5.5.5.4. Des usages inappropriés :


Certain usages des habitants sont relevés de même comme cause de dégradation du bâti
ancien d’Oran, cela a l’exemple, du nettoyage régulier des sols a grand eau, de l’utilisation
des produit d’entretien inappropriés, de l’utilisation des pilons par les ménagères, de l’élevage
d’animaux dans les divers espaces des immeubles,…etc.

5.5.5.5. La sur-occupation :
Les usagers par leurs coutumes et traditions surexploitent l’espace habitable, le facteur
démographique, la densification des espaces, cela a favorisé la dégradation du patrimoine bâti
ancien d’Oran.

5.5.5.6. Les transformations illicites :


Les appropriations des parties communes et les opérations d’extension anarchiques, ont
pour beaucoup participé, à la dégradation du patrimoine bâti ancien d’Oran.
Cela étant, les transformations illicites effectués par les usagers au sein des immeubles à
Oran, qu’il s’agit, d’élimination de murs souvent porteurs pour élargir un espace, ou de
construction de locaux sur une terrasse accessible, ont conduit à l’affaiblissement de la
structure porteuse de ces immeubles cités et à leur dégradation.

111
Troisième partie : Chapitre 5 : Oran et le problème du bâti ancien

5.5.5.7. Les effets des risques majeurs :


Les effets de l’activité sismique, les inondations et les glissements de terrains qu’a
connus Oran, sont de même recensés, comme cause de dégradation du patrimoine bâti ancien
d’Oran, d’autant plus, que ce cadre bâti ancien est connu par sa vulnérabilité aux efforts
sismiques.
Rappelons qu’Oran a été secoué, par un tremblement de terre en 1792 qui a mis à terre,
la majeure partie de son bâti en cette époque. Cela sans oublier, les effets néfastes du récent
séisme30 du 6 juin 2008, constatés sur les immeubles du bâti ancien de la ville d’Oran.

5.5.5.8. Les effets de la copropriété :


La soumission d’une grande partie d’immeubles d’habitation du bâti ancien d’Oran au
régime de la copropriété, suite à la promulgation de la loi sur la cession des biens de l’état en
1981, a davantage compliqué l’intervention sur ces immeubles, du fait que toute intervention
sur ces derniers, fait obligation d’un montage financier associant les copropriétaires, ce qui est
difficile à réaliser en pratique.

5.6. Conclusion :
Ce constat amer de la dégradation avancée vérifiée dans une grande partie du patrimoine
bâti ancien d’Oran, peut annoncer la perte définitive de celui-ci. Si les dispositions nécessaires
ne sont pas réunies, en faveur d’une prise en charge sérieuse menée selon les règles de l’art.

30- Plusieurs désordres sont apparus dans les immeubles d’habitation du bâti ancien au lendemain du violent séisme qui a frappé Oran
le 6 juin 2008.

112
Troisième partie : Chapitre 6 Cas d’étude : analyse et interprétation

Chapitre 6 : Cas d’étude : analyse et interprétation

6.1. Introduction :
Dans les chapitres précédents, nous avons exploré théoriquement la réhabilitation en tant
qu’intervention procurant et servant à conserver le patrimoine bâti ou du moins sa plus grande
partie.
De même, nous avons sondé à travers l’analyse d’un processus de réhabilitation reconnu
et certains exemples bibliographiques de réhabilitation exemplaire, les essentiels points ou
critères incontournables et nécessaires à prendre en compte pour garantir la réussite d’une
opération de réhabilitation d’un patrimoine bâti ancien et par conséquent sa conservation dans
de meilleures conditions.
Aussi, nous avons exposé quelques principaux travaux qu’implique la réhabilitation
d’un patrimoine bâti ancien selon les règles de l’art.
Nous allons, dans le contenu de ce dernier chapitre, vérifier et évaluer et cela selon les
exigences de notre problématique, la pertinence et l’efficacité de la pratique de la
réhabilitation du patrimoine bâti dans le contexte algérien actuel à travers l’opération de
réhabilitation qui est menée en ce moment sur 200 immeubles du bâti ancien à Oran.

6.2. L’opération de réhabilitation des 200 immeubles de la ville d’Oran:


C’est à travers l’opération de réhabilitation qui est menée actuellement à Oran, sur
quelque 200 immeubles du bâti ancien, que nous constituerons les immeubles qui formeront
le cas d’étude de la présente recherche.

6.2.1. Présentation de l’opération1 :


Dans le but de prendre en charge le patrimoine bâti dégradé de la ville d’Oran, constaté
ces dernières années, les pouvoirs publics ont décidé de lancer une opération de réhabilitation,
à l’encontre de 200 immeubles urbains du bâti ancien en guise de première tranche.
Après un débloquement de 70 milliard de centimes, une commission présidée par la
wilaya d’Oran (cette commission est composée par l’OPGI d’Oran en tant que maître
d’ouvrage délégué pour l’opération, l’APC d’Oran, et autres partenaires) s’est mis à l’œuvre
pour choisir les immeubles à réhabiliter.

1- Ces informations ont été recueillis lors d’un entretien réalisé le 05 septembre 2010 à l’OPGI d’Oran avec Mr. Fethi un des chefs de projet
de l’opération de réhabilitation des 200 immeubles de la ville d’Oran.

113
Troisième partie : Chapitre 6 Cas d’étude : analyse et interprétation

Ainsi, l’idée de favoriser les immeubles des grandes artères, conjuguer à une estimation
du coût des travaux probables à réaliser dans un immeuble type, avec une prise en compte du
fond débloqué pour l’opération, cela s’est résolu à un nombre de 200 immeubles à réhabiliter.
A la suite de la désignation des immeubles à réhabiliter, un premier appel d’offres
national et international a été lancé dans la presse locale dès le 13 juillet 2008, ce dernier
s’adressant aux bureaux d’étude ayant une expérience dans la réhabilitation du cadre bâti, en
vue de soumissionner pour l’étude, diagnostic et suivi de la réhabilitation des 200 immeubles
de l’opération.
Après avoir retenu parmi les soumissionnaires pour cet appel d’offres sept bureaux
d’études, ces derniers se sont attelés à partir de 29 octobre 2008 à visiter l’ensemble des
immeubles, pour arrêter le champ d’intervention et les travaux à effectuer au niveau de
chaque immeuble. Ces visites d’immeubles ont été clôturées par des réunions entre l’OPGI
d’Oran en tant que maître d’ouvrage délégué de l’opération et les sept bureaux d’étude, qui en
concertation, ont arrêté la liste des travaux de réhabilitation à mener sur l’ensemble des
immeubles.
Un autre avis d’appel d’offres national et international a été lancé dans la presse à partir
du 15 février 2009, celui-ci s’adressant aux entreprises ayant une expérience dans la
réhabilitation du cadre bâti, et cela afin de soumissionner pour la réalisation des travaux de
réhabilitation de l’opération des 200 immeubles.
Après le retient des entreprises pour réaliser les travaux, la première installation de
chantier inaugurant les débuts des travaux de l’opération a eu lieu à partir du 19 juillet 2009,
dans le site du boulevard Maâta sur l’immeuble 38, par la mise en place de l’échafaudage sur
la façade principale de l’immeuble.

6.2.2. Le choix des immeubles à réhabiliter pour cette opération :


Le choix2 des immeubles à réhabiliter, dans le cadre de l’actuelle opération de
réhabilitation des 200 immeubles, a été principalement dicté par deux critères, en premier
lieu, il ne fallait pas dépasser le nombre de 200 immeubles à inclure dans cette première
opération de réhabilitation et cela, en se rapportant surtout au budget débloqué au profit de
cette opération.
L’autre critère, est le fait qu’on avait décidé de privilégier dans cette première opération,
de réhabiliter les immeubles situés dans les grands axes de parcours d’Oran, ainsi, le choix

2- Ibid.

114
Troisième partie : Chapitre 6 Cas d’étude : analyse et interprétation

s’était porté sur des immeubles bordant les rues et boulevards de trois (3) quartiers d’Oran qui
sont désignés dans l’opération par zone :
- Zone 1 : Sidi El Houari avec 31 immeubles à réhabiliter ;
- Zone 2 : Boulevard Maata avec 49 immeubles à réhabiliter ;
- Zone 3 : Centre ville avec 127 immeubles à réhabiliter.

Fiche technique de l’opération3

Nom de l’opération : Opération de réhabilitation de 200 immeubles de la ville d’Oran


Abréviation du nom de l’opération : Réhabilitation des immeubles vieux bâtis
Maîtrise d’ouvrage : Wilaya d’Oran
Maîtrise d’ouvrage Délégué : Office de Promotion et de Gestion Immobilière d’Oran
(OPGI-Oran)
Programme : • Réhabilitation des façades extérieures et cours (principales,
postérieures et latérales) ;
• Réhabilitation des parties communes intérieures (caves,
halls d’entrée et cage d’escalier) ;
• Réhabilitation de l’étanchéité (terrasse accessible,
inaccessible et toiture en pente).
Type de l’intervention : Intervention en site occupé
Maître d’œuvre : Sept (7) bureaux d’études algériens (6 BET d’Oran et 1 BET d’Alger),
retenus pour les missions études et suivis.
Entreprise : Entreprises de bâtiment algériennes
Date du début des travaux de l’opération : Juillet 2009
Date de fin des travaux de l’opération : un délai d’exécution de 6 mois est fixé
pour la réalisation des travaux d’un marché comprenant par exemple deux (2) lots,
un lot étanchéité et un lot façade pour (7) immeubles.

Figure 6.1 : Fiche technique de l’opération de réhabilitation des 200 immeubles de la ville d’Oran
Source : L’Auteur

3- Ibid.

115
Troisième partie : Chapitre 6 Cas d’étude : analyse et interprétation

6.3. Choix du cas d’étude :


Notre cas d’étude sera constitué de quelques immeubles qui font objet de réhabilitation
dans le cadre de l’actuelle opération de réhabilitation des 200 immeubles anciens à Oran.
Ainsi, notre choix s’est porté sur trois (3) immeubles, situés sur le boulevard Maata dans
la Zone 02 de ladite opération.
Ce choix à été guidé surtout, par le fait d’avoir un échantillon d’immeubles qui sont pris
en charge par des bureaux d’études différents, cela pour apprécier et analyser des méthodes
d’intervention à priori différentes.
Il a été aussi dicté par des considérations relatives à la disponibilité et à l’accessibilité
aux documents, concernant l’opération de la réhabilitation des 200 immeubles en général, et
ceux concernant la réhabilitation des immeubles.
Ainsi, devant le refus des principaux acteurs (OPGI d’Oran et bureaux d’études) de
l’opération des 200 immeubles, de nous fournir les documents inhérents à cette opération de
réhabilitation et même de nous faciliter l’accès à l’opération sur le terrain, nous avons pu
d’une manière indirecte accéder à certains documents qui nous ont imposés, le choix de trois
(3) immeubles pour constituer notre cas d’étude.

6.3.1. Les immeubles composant notre cas d’étude :


Notre cas d’étude se compose des immeubles suivants :
- L’immeuble du 03 boulevard Maata dont le diagnostic à été étudié par un bureau d’étude
qu’on nommera BET 01 et qui est de même chargé du suivi des travaux de réhabilitation.
- L’immeuble 22 boulevard Maata dont le diagnostic a été réalisé par un bureau d’étude
qu’on nommera BET 02 et qui est de même chargé du suivi des travaux de réhabilitation.
- L’immeuble 54 boulevard Maata dont le diagnostic a été réalisé par un bureau d’étude
qu’on nommera BET 03 qui est de même chargé du suivi des travaux de réhabilitation.

6.4. Les critères d’évaluation de la réhabilitation des immeubles cas


d’étude :
Afin d’évaluer la pertinence et la conduite de la réhabilitation qui est menée
actuellement, sur les immeubles composant notre cas d’étude, il est utile de définir des
critères d’évaluation.
Nous pouvons retenir trois (03) éléments ou critères, que nous considérons essentiels
pour évaluer la réhabilitation des immeubles pris comme cas d’étude, ceux-là se présentent
comme suit :

116
Troisième partie : Chapitre 6 Cas d’étude : analyse et interprétation

- La manière de l’élaboration des rapports diagnostics de réhabilitation des immeubles


cas d’étude ;
- La nature des travaux préconisés pour la réhabilitation des immeubles cas d’étude ;
- La qualité des travaux de réhabilitation réalisés.

6.5. Analyse des immeubles cas d’étude :


Nous allons analyser la pertinence de la réhabilitation menée actuellement, sur les
immeubles cas d’étude, et cela à la lumière des critères d’évaluation que nous avons retenu
auparavant.

6.5.1. Analyse de l’immeuble 03 boulevard Maata :


A travers les informations recueillis de l’entretien, que nous avons réalisé avec
l’architecte du BET 01 qui a conçu le diagnostic, mais aussi à travers les informations
contenues dans le rapport diagnostic, le marché des travaux, ainsi qu’à travers nos
observations sur chantier, nous pouvons évaluer, à la lumière des critères retenus, la
pertinence de la réhabilitation de cet immeuble.

6.5.1.1. Présentation de l’immeuble :

Photo 6.1 : Vue d’angle sur l’immeuble du 03 boulevard Maata


Sources : BET 01, 04/01/2009

117
Troisième partie : Chapitre 6 Cas d’étude : analyse et interprétation

a. Situation de l’immeuble :
L’immeuble se situe au n°03 boulevard Maata dans le centre de la ville d’Oran, il est
bordé :
- Au Nord par l’hôtel de ville d’Oran et la rue Mhadji Moulay Ahmed ;
- Au Sud par l’immeuble n°05 boulevard Maata ;
- A l’Est par les services de la mairie d’Oran et la rue Ahmed Ben Ali ;
- A l’Ouest par le boulevard Maata.

b. Date de construction :
Cet immeuble à été construit durant la période d’avant la fin de la seconde guerre
mondiale.

c. Composition et typologie de l’immeuble :


Edifié sur un terrain approchant les 353 m² de surface, l’immeuble se compose comme
suit :
- Nombre d’étages : R+02+Cave avec terrasse accessible ;
- Nombre de locaux commerciaux : 02 au RDC sur le boulevard Maata ;
- Nombre de logements : 04 (2 logements par étage) ;
- Nombre de familles indues occupantes : 01 en terrasse.

d. Système constructif de l’immeuble :


La structure de l’immeuble est constituée de manière générale :
- De murs porteurs en maçonnerie de moellons de pierre ;
- De planchers à voûtains en briques reposant sur des solives métalliques IPE ;
- D’un plancher en bois (plancher bas des commerces donnant sur le boulevard
Maata) ;
- D’un plancher voûtée en briques appareillées (sur une partie du plancher haut de la
cave) ;
- D’une verrière en ossature métallique couvrant la cage d’escalier ;
- D’une toiture en pente à un versant en charpente de bois garnie de tuiles en terre cuite
rouge, couvrant les locaux de la terrasse (buanderie, logement du concierge, toilette).

118
Troisième partie : Chapitre 6 Cas d’étude : analyse et interprétation

6.5.1.2. Les principaux désordres constatés :


Les désordres constatés dans les parties examinées de l’immeuble, tels qu’ils sont
rapportés dans le rapport diagnostic se présentent comme suit :

a. Façades extérieures et cours :


Les désordres observés dans les façades extérieures et cours se présentent ainsi :
- Dégradation du portail d’entrée ;
- Fissures apparentes sur la façade donnant sur la rue Ahmed Ben Ali ;
- Porte fenêtre murée au niveau de la façade donnant sur la rue Mhadji Moulay Ahmed ;
- Descentes d’eau pluviales vétustes ;
- Eléments en fer forgé manquants ;
- Eclatement des enduits de façade sous des balcons ;
- Dégradation des corniches ;
- Dégradation des éléments décoratifs (moulures, bas-reliefs…etc.) ;
- Pose anarchique de câbles électriques et divers installations du réseau téléphonique ;
- Présence d’arbuste au niveau des corniches et des éléments en saillis plus accentué au
niveau de la terrasse.
Les photographies ci-après illustrent les principaux désordres constatés dans les façades de
l’immeuble.

Photo 6.2 : Dégradation du nez de balcon au dessus de Photo 6.3 : Obstruction d’une porte-fenêtre
la porte d’entrée de l’immeuble sur la façade latérale de l’immeuble
Source : BET 01, 04/01/2009 Source : BET 01, 04/01/2009

119
Troisième partie : Chapitre 6 Cas d’étude : analyse et interprétation

Photo 6.4 : Effritement des nez de balcons sur la Photo 6.5 : Dégradation de la chaîne d’angle
façade latérale harpée sur la façade latérale
Source : BET 01, 04/01/2009 Source : BET 01, 04/01/2009

Photo 6.6 : Un tronçon de descente d’eau pluviale Photo 6.7 : Pose de barreaudages sur les portes-
manquant sur la façade arrière de fenêtres de l’avant dernier niveau de
l’immeuble la façade arrière
Source : BET 01, 04/01/2009 Source : BET 01, 04/01/2009

b. Parties communes (cave, hall d’entrée, cage d’escalier) :


Les désordres constatés dans les parties communes de l’immeuble sont les suivants :
- La cave :
- Réseau d’assainissement obstrué, bouché au niveau de la cave ;
- Effondrement d’une partie de la voûte sous le plancher en bois ;
- Confortement de fortune au niveau du plancher ;
- Inondation de la cave.
Ci-après, nous présenterons les illustrations des désordres observés dans la cave de
l’immeuble 03 bd Maata.

120
Troisième partie : Chapitre 6 Cas d’étude : analyse et interprétation

Photo 6.8 : Obstruction du réseau d’assainissement et Photo 6.9 : Remonté des eaux usées inondant
renvoi d’eaux usées la cave
Source : BET 01, 04/01/2009 Source : BET 01, 04/01/2009

Photo 6.10 : Construction dans la cave d’une nouvelle Photo 6.11: Présence d’humidité sur les murs de
dalle sur poteaux en béton la cave
Source : BET 01, 04/01/2009 Source : BET 01, 04/01/2009

Photo 6.12 : Décollement de peinture et présence Photo 6.13 : Eclatement d’enduit et trace d’humidité sur
d’humidité sur les murs de la cave le mur
Source : L’Auteur, 18/12/2010 Source : BET 01, 04/01/2009

121
Troisième partie : Chapitre 6 Cas d’étude : analyse et interprétation

Photo 6.14 : Rafistolage au ciment des enduits dégradés sur Photo 6.15 : Présence d’humidité sur les murs enduits en ciment
murs et plancher haut de la cave dans la cave
Source : L’Auteur, 18/12/2010 Source : BET 01, 04/01/2009

Photo 6.16: Bouchage des souches d’aération Photo 6.17: Dégradation et fissuration de la paillasse voûtée
Source : BET 01, 04/01/2009 en brique de l’escalier menant à la cave.
Source : BET 01, 04/01/2009

Photo 6.18 : Confortement d’une partie du plancher Photo 6.19 : Corrosion des solives métallique et décollement
haut en voûtes de briques de la cave d’enduit du plancher haut en voûtains
Source : BET 01, 04/01/2009 Source : BET 01, 04/01/2009

122
Troisième partie : Chapitre 6 Cas d’étude : analyse et interprétation

- Hall d’entrée et cage d’escalier :


- Problème de scellement du portail de l’entrée principale (en bois noble) ;
- Gonflement de plate forme au niveau du hall d’entrée ;
- Revêtement en marbre des marches et contre marches partiellement dégradé ;
- Dégradation du faut plafond en plâtre sur lattis en bois ;
- Présence d’enduit en ciment n’adhérant pas à l’ancien revêtement mural ;
- Installations anarchiques des divers réseaux (électricité, eau, gaz) et la présence de
tuyauterie inexploitée ;
- Murs porteurs disloqués en haut de la cage d’escalier ;
- Dégradation du garde corps en fer forgé et la main courante en bois ainsi qu’un
problème de scellement au droit des planchers ;
- Etat de corrosion avancé au niveau des profilés métalliques portant les coursives ;
- De multiples fissures au niveau des murs de la cage d’escaliers qui s’accentuent au
dernier niveau ;
- Dégradation de la verrière qui couvre les escaliers ;
- Manque d’éclairage au niveau de la cage d’escalier.
Ci-dessous, sont illustrés les désordres constatés dans le hall d’entrée et la cage
d’escalier de l’immeuble.

Photo 6.20 : Eclatement d’enduit au niveau Photo 6.21 : Décollement de plâtre du faux-plafond au dessus
du scellement de la porte d’entrée de la porte d’entrée
Source : BET 01, 04/01/2009 Source : L’Auteur, 02/01/2013

123
Troisième partie : Chapitre 6 Cas d’étude : analyse et interprétation

Photo 6.22 : Main courante manquante sur Photo 6.23 : Dégradation des marches de l’escalier
la rampe de l’escalier Source : L’Auteur, 02/01/2013
Source : L’Auteur, 02/01/2013

Photo 6.24 : Corrosion de la poutre métallique et Photo 6.25 : Balustres manquants sur la
dégradation du faux plafond au niveau du rampe d’escalier
palier du 1er étage Source : L’Auteur, 02/01/2013
Source : L’Auteur, 02/01/2013

Photo 6.26 : Fissuration du revêtement de sol Photo 6.27: Décollement de plâtre du faux-plafond sous le
récemment réalisé sur le palier du 1er étage palier du 2ème étage
Source : BET 01, 04/01/2009 Source : L’Auteur, 02/01/2013

124
Troisième partie : Chapitre 6 Cas d’étude : analyse et interprétation

Photo 6.28 : Remplacement de fortune de la balustrade Photo 6.29 : Fissuration sur le mur de la cage
manquante du palier au 2ème étage d’escalier
Source : L’Auteur, 02/01/2013 Source : L’Auteur, 02/01/2013

Photo 6.30 : Dégradation de l’enduit et peinture des murs Photo 6.31 : Corrosion des solives métalliques du plancher
du 3ème étage de la cage d’escalier porteur de la verrière et élimination du faux plafond
Source : L’Auteur, 02/01/2013 Source : L’Auteur, 02/01/2013

c. Toiture (terrasse) :
Les désordres relevés dans la terrasse de l’immeuble et qui sont rapportés dans le
rapport diagnostic sont les suivants :
- Fissuration de la majeure partie des murs extérieurs ;
- Fissuration de la majeure partie du revêtement de sol en dalle de béton ;
- Détérioration des acrotères ;
- Déformation de la majeure partie dégagée de la terrasse ;
- Stagnation d’eau pluviale ;
- Suppression et obstruction de certaines crapaudines ;
- Couverture de la totalité de la toiture en tuile par une couche de paxaluminium ;
- Manque de chéneaux.

125
Troisième partie : Chapitre 6 Cas d’étude : analyse et interprétation

Ci-après, quelques photographies illustrent les désordres que nous avons constatés dans
la terrasse de cet immeuble du 03 bd Maata.

Photo 6.32 : Dégradation de la verrière et manque de vitrage Photo 6.33 : Dégradation du revêtement de l’acrotère
Source : BET 01, 04/01/2009 de la toiture de la cage d’escalier
Source : BET 01, 04/01/2009

Photo 6.34 : Fissures apparentes sur le mur de la cage d’escalier Photo 6.35 : Parties de descente d’eau pluviale manquante
Source : L’Auteur, 02/01/2013 sur le mur de la cage d’escalier
Source : BET 01, 04/01/2009

Photo 6.36 : Dégradation de la toiture du logement du concierge Photo 6.37 : Nouvelle extension réalisée sur la terrasse
squatté et construction illicite de toilette Source : L’Auteur, 18/12/2010
Source : L’Auteur, 18/12/2010

126
Troisième partie : Chapitre 6 Cas d’étude : analyse et interprétation

Photo 6.38 : Stagnation d’eau sur le sol humide de la terrasse Photo 6.39 : Profusion de mousse et lichen sur le sol de la terrasse
Source : L’Auteur, 02/01/2013 Source : L’Auteur, 02/01/2013

Photo 6.40: Sol de la terrasse humide et dépourvu de revêtement Photo 6.41 : Dégradation de l’enduit refait au ciment sur
Source : BET 01, 04/01/2009 l’acrotère intérieur en pierre de la cour
Source : L’Auteur, 02/01/2009

Photo 6.42 : Dégradation de l’enduit refait au ciment sur l’acrotère


en pierre de la terrasse
Source : BET 01, 04/01/2009

127
Troisième partie : Chapitre 6 Cas d’étude : analyse et interprétation

Photo 6.43 : Fissuration sur mur et en jonction avec le plafond Photo 6.44 : Effondrement de faux-plafond dans un logement
dans une chambre au dessous de la terrasse au dessous de la terrasse
Source : L’Auteur, 18/12/2010 Source : L’Auteur, 18/12/2010

6.5.1.3. Solutions ou remèdes préconisés :

Les solutions ou remèdes préconisés pour la réhabilitation de l’immeuble 03 bd Maata, tels


que sont rapportés dans le diagnostic établi par le bureau d’étude se présentent comme suit :
- Traitement des fissures par injection de coulis et fixation d’armature en grillage ;
- Traitement des fissures verticales inferieures à 3mm uniquement par injection ;
- Traitement des fissures verticales de plus de 3mm par injection et pose d’agrafes ;
- Traitement des fissures inclinées par la réalisation de potelets en béton armé le long
des murs fissurés de moellons ou de briques ;
- Réparation de murs présentant des désordres multiples en utilisant la technique du
gainage en béton armé ;
- Traitement du mur disloqué dans la cage d’escalier de l’immeuble par projection d’un
mortier de réparation sur une nappe d’armature qu’on rapportera sur les murs ;
- Traitement de l’étanchéité de la terrasse de la façon suivante :

 Pratique en premier lieu d’un sondage à partir des plafonds des appartements du
dernier niveau afin de déterminer l’état du plancher existant (solives métallique et
remplissage),
 Mise en œuvre d’une nouvelle chape en béton sur le support du plancher terrasse
existant si ce dernier s’avère en bon état,
 Brossage et nettoyage des solives métalliques du plancher si elles s’avèrent
corrodées,
 Remplacement du plancher si ce dernier serait défectueux,

128
Troisième partie : Chapitre 6 Cas d’étude : analyse et interprétation

 Dégagement de la terrasse de tous les éléments gênant et surchargeant cette


dernière tel que la buanderie si elle s’avère en mauvais état, les toilettes et la
nouvelle extension réalisée ;

- Remise à niveau des installations électriques et élimination des câbles et autres


dispositifs inutiles.

6.5.1.4. Les travaux de réhabilitation de l’immeuble 03 bd Maata :


Concernant les travaux de réhabilitation de l’immeuble, ils ont été jusque-là exécutés
uniquement sur les trois (03) façades extérieures, ainsi que sur les murs de l’acrotère de
l’immeuble, et cela depuis l’entame des travaux à la date du 29 septembre 2010 (lors du
montage de l’échafaudage).
A cet égard, nous avons effectué notre constat sur les travaux exécutés, en se référant
aux PV de chantier que nous avons pu consulté, mais surtout en se basant sur nos observations
sur site, lesquelles ont été interrompus à la date du 02 janvier 2013, soit après plus de 27 mois
du début des travaux dans l’immeuble.
Ainsi, parmi les travaux préconisés pour réhabiliter l’immeuble 03 bd Maata il a été
constaté la réalisation des travaux suivants :
- Elimination de la végétation ayant poussé sur les murs des façades de l’immeuble ;
- Grattage des peintures anciennes sur les parties des murs en bon état des façades de
l’immeuble ;
- Après piquage, brossage et arrosage, réfection des anciens enduits défectueux des
murs des façades de l’immeuble par un nouveau enduit à la chaux aérienne effectué en
03 couches (gobetis, corps d’enduit, enduit de finition) à lesquelles on adjoint la résine
d’accrochage ‘‘SIKALATEX’’ ;
- Traitement des 02 fissures identifiées au niveau de l’extrémité gauche de l’acrotère de
la façade principale. Le traitement a été effectué, par l’introduction dans l’acrotère des
tiges en acier aux abords des 02 fissures. Ces tiges ont été reliées par des fils
d’attaches métalliques sur lesquels on a appliqué une couche de colle époxydique
thixotrope ‘‘SIKADUR 30 Colle’’ et ensuite on a recouvert le tous, par une couche de
gros béton chargée en résine d’accrochage ‘‘SIKALATEX’’ ;
- Reprise de la partie dégradée de la chaîne d’angle au niveau du rez-de-chaussée de la
façade latérale de l’immeuble ;

129
Troisième partie : Chapitre 6 Cas d’étude : analyse et interprétation

- Reprise de la moulure détériorée au dessous du balcon du premier étage de la façade


latérale de l’immeuble ;
- Réparation au mortier de ciment des nez de balcons dégradés au niveau des balcons du
1er étage des façades principale et latérale de l’immeuble ;
- Brulage et décapage des peintures anciennes des persiennes des portes fenêtres et de la
porte d’entrée de l’immeuble ;
- Application de peinture aux persiennes et porte d’entrée ainsi qu’aux murs des façades
extérieures de l’immeuble ;
- Pose de descentes d’eau pluviale en PVC à l’endroit des anciennes descentes
défectueuses en acier galvanisé ;
- Pose de revêtement en terre cuite sur les balcons et l’acrotère.

Les photographies ci-après illustrent les travaux de réhabilitation jusque là exécutés


dans l’immeuble 03 bd Maata.

Photo 6.45 : Piquage des anciens enduits détériorés sur la Photo 6.46 : Reprise au mortier de ciment des nez de
façade principale balcon dégradés, ici sur la façade latérale
Source : BET 01, 06/10/2010 Source : L’Auteur, 27/07/2011

Photo 6.47 : Application de la 1ère couche de l’enduit de chaux Photo 6.48 : Montage de l’échafaudage sur la façade arrière
aérienne sur la façade latérale Source : L’Auteur, 27/07/2011
Source : L’Auteur, 27/07/2011

130
Troisième partie : Chapitre 6 Cas d’étude : analyse et interprétation

Photo 6.49 : Grattage de l’ancienne peinture sur la façade Photo 6.50 : Réfection à la chaux aérienne de l’enduit
arrière intérieur de l’acrotère
Source : L’Auteur, 30/07/2011 Source : L’Auteur, 02/01/2013

Photo 6.51 : Pose d’un nouveau revêtement en terre cuite sur Photo 6.52 : Peinture de la façade principale
l’acrotère Source : L’Auteur, 02/01/2013
Source : L’Auteur, 02/01/2013

Photo 6.53: Peinture de la façade latérale Photo 6.54 : Peinture de la façade arrière
Source : L’Auteur, 02/01/2013 Source : L’Auteur, 02/01/2013

131
Troisième partie : Chapitre 6 Cas d’étude : analyse et interprétation

Photo 6.55 : L’immeuble 03 bd Maata après la réhabilitation


de ses façades
Source : L’Auteur, 02/01/2013

6.5.1.5. La qualité des travaux de réhabilitation de l’immeuble 03 bd Maata :


Afin d’évaluer la qualité des travaux de réhabilitation de l’immeuble 03 bd Maata, qui
pour l’instant, ont été exécutés seulement, sur les trois façades extérieures, et certains murs
d’acrotères, nos visites de l’immeuble effectuées jusqu’au 02 janvier 2013, et la consultation
de certains PV de chantier des travaux, nous ont permis de relever les observations suivantes :
- Non-réfection du crépi granuleux en ciment du rez de chaussé de la façade arrière en
pierre de l’immeuble et cela malgré la mention dans l’étude de la réhabilitation,
d’éliminer les enduits existants au mortier de ciment sur les supports en pierre et les
refaire au mortier de chaux aérienne ;
- Pousse de végétation sur différentes parties des façades extérieures de l’immeuble
(principale, latérale et arrière), cela dénote que les travaux de désherbage effectués,
n’ont pas été efficaces ;
- Décollement de la nouvelle peinture réalisée dans certaines parties des façades, cela
est probablement dû, à l’action de l’humidité agissante sur l’immeuble, rappelons
qu’aucun traitement reconnu n’a été préconisé, pour lutter contre l’humidité qui atteint
l’immeuble ;
- Nous avons observé aussi sur certaines parties des murs des façades extérieures, des
fissurations ainsi que des effritements et décalcifications des nouveaux enduits réalisés
en chaux aérienne ;
Ces désordres précoces sont certainement dû soit à :
 Des conditions climatiques défavorables,

132
Troisième partie : Chapitre 6 Cas d’étude : analyse et interprétation

 Une mauvaise préparation du support,


 Un dosage mal calculé du mortier d’enduit,
 Une incompatibilité entre la chaux aérienne utilisée et la résine d’accrochage
SIKALATEX adjointe dans les mortiers d’enduit ;
- Nous avons de même constaté une mauvaise pose au mortier de ciment du revêtement
en terre cuite sur l’acrotère de la terrasse, cela a engendré, le décollement de certains
carreaux de revêtement ;
- Aussi, nous avons observé un mauvais raccordement de certains tuyaux de descente
d’eau pluviale avec les évacuations des eaux pluviales au niveau de la terrasse. Cela a
engendré des ruissellements d’eau, causant des désordres autour des descentes sur les
façades ;
- Mauvaise reprise du nez de balcon dégradé du dessus de la porte d’entrée de
l’immeuble, où des fissures transparaissent à la limite de la partie réparée ;
- Décollement de la nouvelle peinture exécutée sur plusieurs parties des murs des
façades extérieures de l’immeuble ;
- La porte d’entrée principale de l’immeuble n’a pas été totalement réhabilitée et souffre
toujours de sa quincaillerie et de son scellement au mur défaillant, de même que
l’imposte de la porte n’a pas été vitrée ;
- Les tuyaux des descentes d’eau pluviale en PVC qui ont remplacé les anciennes
descentes dégradées, démontrent à l’épreuve, une fragilité physique et ne rendent
aucune esthétique souhaitée sur les façades de l’immeuble.
De nos jours, en Europe, dans les mêmes circonstances de réhabilitation, on opte
généralement, pour des descentes pluviales en zinc, pour remplacer les anciennes
descentes dégradées, le zinc étant un matériau durable et de grande résistance à la
corrosion ;
- La réparation des fissures à l’extrémité gauche de l’acrotère de la façade principale,
n’a pas été effectué selon les règles de l’art, c’est-à-dire, précéder par une pose de
témoin dans les fissures, pour vérifier leur nature, afin de préconiser le traitement
convenable à cet effet.

Ci- après, sont présentées des photographies illustrant nos observations critiques sur les
travaux de réhabilitation déjà exécutés dans l’immeuble 03 bd Maata.

133
Troisième partie : Chapitre 6 Cas d’étude : analyse et interprétation

Photo 6.56 : Fissuration du nez de balcon réparé au Photo 6.57 : Restauration grossière de la moulure sous le
dessus de la porte d’entrée balcon de la façade latérale
Source : L’Auteur, 02/01/2013 Source : L’Auteur, 02/01/2013

Photo 6.58 : Des moulures non restaurées sous la corniche de la Photo 6.59 : Non restitution d’une moulure, mauvais
façade principale raccordement d’une descente à la bouche
Source : L’Auteur, 02/01/2013 d’évacuation et décollement de la nouvelle
peinture sur la façade latérale
Source : L’Auteur, 02/01/2013

Photo 6.60 : Effritement du crépi en ciment non refait sur le Photo 6.61 : Décollement de la nouvelle peinture
RDC de la façade arrière sur la façade latérale
Source : L’Auteur, 02/01/2013 Source : L’Auteur, 02/01/2013

134
Troisième partie : Chapitre 6 Cas d’étude : analyse et interprétation

Photo 6.62 : La porte-fenêtre obstruée demeure de la sorte Photo 6.63 : L’imposte de la porte d’entrée persiste sans vitrage
sur la façade latérale Source : L’Auteur, 02/01/2013
Source : L’Auteur, 02/01/2013

Photo 6.64 : Repousse de végétation sur la façade arrière


Source : L’Auteur, 02/01/2013

Photo 6.65 : Effritement et décollement du nouvel enduit de chaux aérienne sur le mur d’acrotère
Source : L’Auteur, 02/01/2013

135
Troisième partie : Chapitre 6 Cas d’étude : analyse et interprétation

Photo 6.66 : Tentative de rafistolage au ciment d’un décollement Photo 6.67 : Enduit en ciment non recommandé sur une partie
du nouvel enduit à la chaux du mur d’acrotère du mur d’acrotère
Source : L’Auteur, 02/01/2013 Source : L’Auteur, 02/01/2013

Photo 6.68 : Décollement des nouveaux carreaux de revêtement de l’acrotère posés au mortier de ciment
Source : L’Auteur, 02/01/2013

6.5.2 Analyse de l’immeuble 22 bd Maata :


A travers les informations recueillies de l’entretien, que nous avons réalisé avec
l’architecte du BET 02 qui a conçu le diagnostic de l’immeuble 22 bd Maata, mais aussi à
travers les informations contenues dans le rapport diagnostic, le marché des travaux, ainsi
qu’à travers nos observations sur chantier, nous pouvons évaluer à la lumière des critères
retenus, la pertinence de la réhabilitation de cet immeuble.

136
Troisième partie : Chapitre 6 Cas d’étude : analyse et interprétation

6.5.2.1. Présentation de l’immeuble :

Photo 6.69 : Vue sur la façade principale de l’immeuble 22 bd Maata


Source : BET 02, 24/11/2008

a. Situation de l’immeuble :
L’immeuble se trouve au n°22 boulevard Maata dans le centre de la ville d’Oran, il est
bordé :
- Au Nord par l’immeuble n°20 boulevard Maata ;
- Au Sud par l’immeuble n°03 rue Abderrahmane Mira ;
- A l’Est par le boulevard Maata ;
- A l’Ouest par un immeuble donnant sur la rue Yveton.

b. Date de construction :
Cet immeuble a été édifié entre 1920 et 1940.

137
Troisième partie : Chapitre 6 Cas d’étude : analyse et interprétation

c. Composition et typologie de l’immeuble :


Edifié sur un terrain approchant 163 m² de surface, notre immeuble se compose comme
suit :
- Nombre d’étages : R+03+Cave avec terrasse accessible ;
- Nombre de locaux commerciaux : 02 au RDC ;
- Nombre de logements : 03 (1 logement par étage) ;
- Type de logement : F5 ;
- Nombre de familles indues occupantes : 02 en terrasse.

d. Système constructif de l’immeuble :


La structure de l’immeuble est constituée en général :
- De murs porteurs en maçonnerie de moellons de pierre, auxquels des chaînages en béton
armé ont été introduits. Ces murs sont enduits en mortier bâtard sur leurs faces extérieures
et en plâtre sur leur face intérieure ;
- De planchers à voûtains en briques reposant sur des solives métalliques ;
- De faux plafonds en plâtre sur lattis en bois recouvrent les sous-faces des planchers.

6.5.2.2. Les désordres constatés :


Les désordres constatés dans l’immeuble et qui sont rapportés dans le rapport
diagnostic, se présentent comme suit :
- Importantes traces de friabilité des murs porteurs ;
- Altération des enduits des murs porteurs sur leur face extérieure ;
- Dégradation des revêtements ;
- Infiltration des eaux ;
- Déformation des planchers ;
- Dégradation des toitures ;
- Dégradation des ornementations et moulures des façades ;
- Vétusté des descentes des EP et EU.

a. Illustration des désordres des façades principale et sur cour :


Les principaux désordres constatés dans la façade principale et les façades sur cour de
l’immeuble 22 bd Maata sont rapportés dans les photographies qui suivent :

138
Troisième partie : Chapitre 6 Cas d’étude : analyse et interprétation

Photo 6.70 : Eclatement de l’enduit de la corniche et désagrégation Photo 6.71 : Fissuration du nez du petit balcon
des moulures à droite de la façade du 1er étage
Source : BET 02, 24/11/2008 Source : BET 02, 24/11/2008

Photo 6.72 : Fragmentation du balcon central du 2ème étage Photo 6.73 : Rafistolage au ciment d’un nez de balcon au
dans un point d’ancrage du garde corps 1er étage
Source : BET 02, 24/11/2008 Source : BET 02, 24/11/2008

Photo 6.74 : Dégradation de la porte Photo 6.75 : Dégradation des enduits et peintures des façades
d’entrée en bois sur cour
Source : BET 02, 24/11/2008 Source : BET 02, 24/11/2008

139
Troisième partie : Chapitre 6 Cas d’étude : analyse et interprétation

Photo 6.76 : Présence de fissures au dessus d’une


fenêtre de façade sur cour
Source : BET 02, 24/11/2008

b. Illustration des désordres des parties communes (cave, hall d’entrée et cage
d’escalier) :
Les désordres constatés dans les parties communes de l’immeuble 22 bd Maata, se
présentent comme suit :
- la cave :
Ci-dessous, sont présentées quelques photographies qui illustrent les principaux
désordres que présentent les locaux de la cave de l’immeuble 22 bd Maata.

Photo 6.77 : Corrosion profonde et dislocation des solives Photo 6.78 : Décollement du béton d’enrobage et corrosion
du plancher sur escalier menant à la cave des armatures du plancher haut de la cave
Source : L’Auteur, 31/12/2012 Source : L’Auteur, 31/12/2012

140
Troisième partie : Chapitre 6 Cas d’étude : analyse et interprétation

Photo 6.79 : Dégradation de l’enduit et de la peinture Photo 6.80 : Décollement de l’enduit des murs de la cave
de la cave Source : L’Auteur, 31/12/2012
Source : L’Auteur, 31/12/2012

Photo 6.81 : Murs et planchers haut de la cave imprégnés d’humidité


Source : L’Auteur, 31/12/2012

- Le hall d’entrée et la cage d’escalier :


Les photographies ci-après illustrent les principaux désordres constatés dans le hall
d’entrée et la cage d’escalier de l’immeuble 22 bd Maata.

Photo 6.82 : Dégradation de la peinture et rafistolage au ciment Photo 6.83 : Dégradation des enduits et peintures au niveau
des murs du hall d’entrée du RDC de la cage d’escalier
Source : L’Auteur, 31/12/2012 Source : BET 02, 06/11/2008

141
Troisième partie : Chapitre 6 Cas d’étude : analyse et interprétation

Photo 6.84 : Main courante manquante et remplacement de Photo 6.85 : Dégradation des marches en marbre de l’escalier
balustres originaux par du fer à béton Source : L’Auteur, 31/12/2012
Source : L’Auteur, 31/12/2012

Photo 6.86 : Dégradation de la peinture des murs de la cage Photo 6.87 : Dégradation du revêtement des marches
d’escalier et contremarches et paliers de l’escalier
Source : L’Auteur, 31/12/2012 Source : BET 02, 02/11/2008

142
Troisième partie : Chapitre 6 Cas d’étude : analyse et interprétation

c. Illustration des désordres de la toiture (terrasse) :

Les photographies ci-dessous illustrent les principaux désordres que présente la terrasse
de l’immeuble 22 bd Maata.

Photo 6.88 : Dégradation de la couverture en tuile du logement Photo 6.89 : Dégradation du revêtement de la terrasse dans
du concierge squatté en terrasse son ensemble
Source : L’Auteur, 31/12/2012 Source : L’Auteur, 31/12/2012

Photo 6.90 : Effondrement de plâtre du plafond sur lattis dans Photo 6.91 : Déversement d’eaux usées des locaux squattés
l’ancien logement du concierge en terrasse dans une évacuation d’eau pluviale
Source : L’Auteur, 31/12/2012 Source : BET 02, 24/11/2008

Photo 6.92 : Corrosion profonde et effritement des solives métalliques


du plancher terrasse révélés par un effondrement dans un
logement au dessous
Source : BET 02, 24/11/2008

143
Troisième partie : Chapitre 6 Cas d’étude : analyse et interprétation

6.5.2.3. Les solutions ou remèdes préconisés :


Suite au diagnostic établi, le BET 02 avait préconisé les solutions suivantes, en vue de
réhabiliter l’immeuble.
- Réparation des parties en béton armé dégradées ;
- Confortement des éléments structurels des escaliers et coursives ;
- Réfection ou reconstitution partielle des planchers en voûtain ;
- Reprise des éléments du second œuvre (fissures, revêtement de sol, muraux et d’escalier ;
éléments des rampes d’escaliers et garde-fous, moulures, boiserie et menuiserie métallique)
- Réfection des réseaux dont :
• La reprise de l’installation électrique défectueuse ou manquante,
• Reprise de la totalité des canalisations d’assainissement intérieures apparentes, dans les
parties communes, ainsi que les conduites d’eau potable vétuste, de la colonne de
distribution principale,
• Prévoir une réserve d’eau potable en terrasse, à partir de laquelle pourra se faire la
distribution d’eau aux logements.

6.5.2.4. Les travaux de réhabilitation de l’immeuble 22 bd Maata :


S’agissant des travaux de réhabilitation de l’immeuble 22 bd Maata, ils ont été à ce
moment exécutés seulement, sur la façade principale de l’immeuble et cela, depuis le
commencement des travaux dans l’immeuble, à la date du 30 septembre 2009.
Notre constat sur les travaux de réhabilitation exécutés a été réalisé, en se référant aux
PV de chantier que nous avons pu consulter, mais davantage sur nos observations sur site,
lesquelles ont été interrompus à la date du 31 décembre 2012, soit après 39 mois du début des
travaux sur l’immeuble.
Ainsi, parmi les travaux préconisés pour réhabiliter l’immeuble 22 bd Maata, il a été
constaté l’exécution des travaux suivants :
- Nettoyage et grattage de l’ancienne peinture sur la façade principale de l’immeuble ;
- Restitution à l’identique des parties manquantes des moulures détériorées qui
coiffaient l’encadrement des portes fenêtres au niveau du troisième étage de la façade ;
- Traitement des fissures peu profondes sous les balcons après piquage par le
comblement des vides qu’elles présentaient avec un coulis à base de chaux et de résine
d’accrochage ‘‘SIKALATEX’’ ;
- Réparation des nez abîmés des trois balcons centraux de la façade principale de
l’immeuble ;

144
Troisième partie : Chapitre 6 Cas d’étude : analyse et interprétation

- Reprise des parties manquantes en pierre et fissurées, du grand balcon central du


deuxième étage de la façade principale, cela a été réalisé, par la pose à l’endroit de la
partie manquante du balcon, d’un ferraillage qu’on a ancré dans l’épaisseur du balcon,
à travers des trous qui ont été préalablement perforés et garnis de résine
‘‘SIKA DUR W 30’’, puis sur le ferraillage coffré, on a étalé une couche de résine
époxydique, après laquelle, on a procédé au coulage d’un béton à base de tuffeau et de
ciment blanc adjuvanté de résine latex et de fibres acrylique. Quand aux traitement des
fissures qui existaient dans le même balcon, on a procédé, par la pose d’agrafes sur le
balcon pour raccorder les deux parties fissurées et cela après avoir combler les vides
des fissures avec un coulis à base de chaux et de résine ‘‘SIKALATEX’’ ;
- Reprise de la partie dégradée du mur de la baie, où est scellée la porte d’entrée de
l’immeuble ;
- Restauration des battants de la porte d’entrée en bois de l’immeuble, cela, après
brulage, grattage et ponçage ;
- Remplacement de l’ancienne descente d’eau pluviale du coté droit de la façade, par
une nouvelle descente en PVC ;
- Pose d’un nouveau revêtement de couleur rouge en terre cuite dans les balcons ;
- Peinture des persiennes en bois de la façade principale de l’immeuble, cela après
brulage et grattage ;
- Peinture des gardes corps métalliques au niveau de la façade principale de
l’immeuble ;
- Peinture de la façade principale de l’immeuble en couleur rose pour les murs et
blanche pour les encadrements, corniches et balcons, cela a été réalisé, par
l’application de trois couches (une première couche d’impression plus deux autres
couches de finition).

Ci-après, sont illustrés certains travaux de réhabilitation de l’immeuble 22 bd Maata.

145
Troisième partie : Chapitre 6 Cas d’étude : analyse et interprétation

Photo 6.93 : Mise en place de l’échafaudage et nettoyage de la Photo 6.94 : Traitement des fissures et
façade principale nez des balcons
Source : BET 02, Oct-Nov 2009 Source : BET 02, Oct-Nov 2009

Photo 6.95 : Mise en place des agrafes sur balcon central endommagé du 2ème étage
Source : BET 02, Oct-Nov 2009

Photo 6.96 : Coffrage d’une réparation de nez de balcon au Photo 6.97 : Achèvement de la couche d’impression de peinture
mortier de chaux hydraulique adjuvanté, ici au sur la façade principale
1er étage Source : BET 02, Oct-Nov 2009
Source : BET 02, Oct-Nov 2009

146
Troisième partie : Chapitre 6 Cas d’étude : analyse et interprétation

Photo 6.98 : Réfection des moulures couronnant les portes- Photo 6.99 : Pose de carreaux en terre cuite
fenêtres au 3ème étage de la façade principale sur les balcons
Source : L’Auteur, 20/12/2010 Source : BET 02, Oct-Nov 2009

Photo 6.100 : Application de la couche de finition sur la Photo 6.101 : Brulage et grattage des persiennes
façade Principale Source : BET 02, Fév-Avr 2011
Source : BET 02, Fév-Avr 2011

Photo 6.102 : Peinture des persiennes Photo 6.103 : Restauration de la porte d’entrée en bois de
Source : BET 02, Fév-Avr 2011 l’immeuble
Source : BET 02, Fév-Avr 2011

147
Troisième partie : Chapitre 6 Cas d’étude : analyse et interprétation

Photo 6.104 : Vue sur la façade principale après achèvement des travaux
Source : L’Auteur, 31/07/2011

Photo 6.105: La façade principale de l’immeuble 22 bd Maata réhabilitée


Source : L’Auteur, 31/12/2012

148
Troisième partie : Chapitre 6 Cas d’étude : analyse et interprétation

6.5.2.5. La qualité des travaux de réhabilitation de l’immeuble 22 bd Maata :


Pour évaluer la qualité des travaux de réhabilitation de l’immeuble 22 bd Maata, qui
pour l’instant ont été réalisés uniquement sur la façade principale, les visites de l’immeuble
effectuées jusqu’au 31 décembre 2012, et la consultation de certains PV de chantier, nous ont
permis d’émettre les observations suivantes :
- Pousse de végétation sur la corniche qui surplomb la façade principale de
l’immeuble ;
- Fragmentation au niveau de l’angle, de la réparation du nez du balcon central au
deuxième étage de l’immeuble. Cela ne peut être, que la conséquence logique du non
établissement par le BET 02 d’étude physico-chimique, pour connaître pleinement les
matériaux qui composent l’immeuble et ainsi proposer des solutions réparatrices
compatibles et durables, loin de toute improvisation ;
- Non exécution de peinture sur la porte d’entrée de l’immeuble, de même son imposte
n’a pas fait objet de travaux et demeure dépourvu de vitrage ;
- Persistance de paraboles et câbleries sur la façade principale de l’immeuble.
Ci-après, sont illustrées quelques observations critiques sur la qualité des travaux de
réhabilitation jusque-là exécutés dans le dit immeuble.

Photo 6.106 : Fragmentation d’un nez de balcon Photo 6.107 : Le RDC de l’immeuble non traité
réparé au 2ème étage Source : L’Auteur, 31/07/2011
Source : L’Auteur, 31/07/2011

149
Troisième partie : Chapitre 6 Cas d’étude : analyse et interprétation

Photo 6.108 : Pousse de végétation sur la corniche de Photo 6.109 : Climatiseurs et paraboles persistent sur la façade
l’immeuble principale
Source : L’Auteur, 31/07/2011 Source : L’Auteur, 31/12/2012

6.5.3. Analyse de l’immeuble 54 bd Maata :


A travers les informations recueillies de l’entretien que nous avons réalisé avec
l’architecte du BET 03, qui a conçu le diagnostic de l’immeuble 54 bd Maata, mais aussi à
travers les informations contenues dans le rapport diagnostic, le marché des travaux, ainsi
qu’à travers nos observations sur chantier, nous pouvons évaluer à la lumière des critères
retenus la pertinence de la réhabilitation de cet immeuble.

6.5.3.1. Présentation de l’immeuble :

Photo 6.110 : Vue sur la façade principale de l’immeuble 54 bd Maata


Source : BET 03, avant Déc 2008

150
Troisième partie : Chapitre 6 Cas d’étude : analyse et interprétation

a. Situation de l’immeuble :
L’immeuble se situe au n°54 boulevard Maata dans le centre de la ville d’Oran, il est
délimité :
- Au Nord par l’immeuble n°52 boulevard Maata ;
- Au Sud par l’immeuble n°56 boulevard Maata ;
- A l’Est par le boulevard Maata ;
- A l’Ouest par la rue Hamhani Ali.

b. Date de construction :
L’immeuble à été construit avant l’année 1948.

c. Composition et typologie de l’immeuble :


Erigé sur une assiette d’environ 224 m² de surface, cet immeuble se compose comme
suit :
- Nombre d’étages : R+03+Cave avec terrasse accessible ;
- Nombre de locaux commerciaux : 02 ;
- Nombre de logements : 06 ;
- Nombre et type de logement par étage : 02 logements de type F4 ;
- Nombre de familles indues occupantes : 01 en terrasse.

d. Système constructif de l’immeuble :


La structure de l’immeuble est constituée en général :
- De murs porteurs en moellons de pierre, jointoyés par un mortier de chaux et sable et
enduits avec un mortier bâtard, avec des chaînages en béton armé par endroit ;
- De planchers à voûtains en briques, reposant sur des solives métalliques de type IPN,
lesquelles sont ancrées dans les murs porteurs ;
- De faux plafonds en plâtre sur lattis recouvrent l’ensemble les sous-faces des
planchers sauf au niveau de la cave ;
- D’une charpente en bois couvrant la cage d’escalier, sur laquelle sont fixées des tuiles
rouges en terre cuite ;
- D’un escalier à deux volées et double quartier tournant permettant l’accès aux divers
étages de l’immeuble.

151
Troisième partie : Chapitre 6 Cas d’étude : analyse et interprétation

6.5.3.2. Les désordres constatés :


Les désordres constatés dans les différentes parties examinées de l’immeuble 54 bd
Maata tels qu’ils sont rapportés dans le rapport diagnostic, se présentent comme suit :

a. Façades :
Les désordres observés sur les façades de l’immeuble se présentent comme suit :
- Vétusté des enduits et peintures de manière générale ;
- Présence de fissures sur les murs de façades ;
- Détérioration de certains volets des persiennes.
Les illustrations des désordres des façades de l’immeuble 54 bd Maata, sont présentées
ci-après.

Photo 6.111 : Présence d’une fissure à l’extrémité gauche du Photo 6.112 : Dégradation du nez du balcon filant et des
3ème étage de la façade principale consoles décoratives sur la façade principale
Source : BET 03, avant Déc 2008 Source : BET 03, avant Déc 2008

Photo 6.113 : Façade arrière dégradée et camouflée par une


construction illicite
Source : L’Auteur, 30/12/2012

152
Troisième partie : Chapitre 6 Cas d’étude : analyse et interprétation

b. Parties communes (cave, hall d’entrée et cage d’escalier) :


Les désordres constatés dans les parties communes de l’immeuble 54 bd Maata se
présentent comme suit :

- Cave :
Les désordres observés dans la cave de l’immeuble 54 bd Maata se présentent ainsi :
- Espace en général vétuste et insalubre ;
- Fuites importantes des eaux des descentes des eaux usées ;
- Revêtement du sol dégradé à 70% ;
- Peinture des murs dégradés à 100% ;
- L’enduit mural est dégradé à 80% ;
- Inexistence d’un éclairage naturel.
Ci-après, sont illustrées des désordres que nous avons constaté nous même dans la cave
de l’immeuble.

Photo 6.114 : Corrosion profonde des solives du plancher Photo 6.115 : Décollement de l’enduit des voûtains en brique
haut de la cave du plancher haut de la cave
Source : L’Auteur, 30/12/2012 Source : L’Auteur, 30/12/2012

Photo 6.116 : Dégradation de la peinture des murs Photo 6.117 : Dégradation de l’enduit des murs
Source : L’Auteur, 30/12/2012 Source : L’Auteur, 30/12/2012

153
Troisième partie : Chapitre 6 Cas d’étude : analyse et interprétation

Photo 6.118 : Atmosphère humide et stagnation d’eau sur le sol Photo 6.119 : Dégradation de la cave dans son ensemble
Source : L’Auteur, 30/12/2012 Source : L’Auteur, 30/12/2012

- Hall d’entrée et cage d’escalier :

Les désordres que présentent le hall d’entrée et la cage d’escalier de l’immeuble 54 bd


Maata, n’ont pas été relevés et mentionnés dans le rapport diagnostic produit par le BET 03.
A cet effet, nous présenterons ci-après, les photographies illustrant les désordres que
nous avons constaté dans cette partie de l’immeuble sus-citée.

Photo 6.120 : Maçonnement de l’imposte de la porte d’entrée Photo 6.121 : Dégradation et manque de carreaux du
Source : L’Auteur, 30/12/2012 revêtement des murs du hall d’entrée
Source : L’Auteur, 30/12/2012

Photo 6.122 : Dégradation des marches et contre-marches Photo 6.123 : Main courante et balustres manquants sur
de l’escalier l’escalier
Source : L’Auteur, 30/12/2012 Source : L’Auteur, 30/12/2012

154
Troisième partie : Chapitre 6 Cas d’étude : analyse et interprétation

Photo 6.124 : Installation apparente des compteurs Photo 6.125 : Effondrement et dégradation du faux plafond
d’électricité et gaz sur les murs des paliers de la couverture en tuile de la cage d’escalier
Source : L’Auteur, 30/12/2012 Source : L’Auteur, 30/12/2012

c. Réseaux divers :
L’état des réseaux divers de l’immeuble se présente comme suit :

- Réseaux d’alimentation en eau potable (A.E.P) :


- Des modifications ont été opérées sur le réseau ;
- Le réservoir d’eau qui était à la terrasse a été supprimé.

- Réseau G.A.Z :
- Le réseau est dans un bon état.

- Réseau électricité :
- Le réseau a été refait récemment et passe en apparent en longeant les murs de la cage
d’escalier.

- Réseau P.T.T :
- Le réseau PTT est vétuste dans son ensemble et passe par la cage d’escalier en longeant
les murs.

- Réseau d’assainissement :
L’ensemble du réseau d’assainissement se rejoint au niveau de la cave des locaux
commerciaux et le rejet des eaux usées se fait dans le réseau d’égout qui se situe du côté du
boulevard Maata.
S’agissant de l’état du réseau d’assainissement de l’immeuble nous noterons :
- Le réseau intérieur est vétuste.

155
Troisième partie : Chapitre 6 Cas d’étude : analyse et interprétation

- Réseau d’évacuation des eaux usées :


- L’ensemble du réseau d’évacuation des eaux vannes et usées passe en apparent au niveau
des sanitaires ;
- L’ensemble du réseau d’évacuation des eaux usées se trouve dans un état de détérioration
avancée et des fuites importantes sont constatées.

- Réseau d’évacuation des eaux pluviales :


- Le réseau d’évacuation des eaux pluviales qui est apparent en façades est vétuste présentant
des fuites importantes ;
- Certaines descentes d’eau pluviale sur façade sont manquantes.

d. Toiture (Terrasse) :
Au niveau de la terrasse, ont été constatés les désordres suivants :
- Vétusté de l’étanchéité et de la protection en paxalumin dans son ensemble ;
- Infiltrations d’eaux constatées dans les logements du 3éme étage ;
- Dégradation de la couverture en tuile rouge de la cage d’escalier ;
- Présence de fissures dans les acrotères ;
- Dégradation des toitures ;
- Dégradation de la buanderie squattée par des indus-occupants ;
- Une extension de la buanderie a été opérée dans la terrasse.

Ci-après, nous présenterons les illustrations des désordres que nous avons constatés dans
la terrasse.

Photo 6.126 : Dégradation de la couverture en tuile de la Photo 6.127 : Dégradation de l’enduit de l’acrotère
cage d’escalier Source : L’Auteur, 30/12/2012
Source : L’Auteur, 30/12/2012

156
Troisième partie : Chapitre 6 Cas d’étude : analyse et interprétation

Photo 6.128 : Gonflement d’une partie du plancher de la terrasse Photo 6.129 : Stagnation d’eau sur la terrasse
Source : L’Auteur, 30/12/2012 Source : L’Auteur, 30/12/2012

Photo 6.130 : Dégradation de l’étanchéité et de sa protection Photo 6.131 : Rafistolage de l’étanchéité dégradée
en paxalumin dans son ensemble Source : L’Auteur, 30/12/2012
Source : L’Auteur, 30/12/2012

Photo 6.132 : Une extension opérée par un indus-occupant Photo 6.133 : Corrosion de solives du plancher terrasse révélée
de la buanderie après décollement d’un faux plafond dans un
Source : L’Auteur, 30/12/2012 logement du dessous
Source : L’Auteur, 30/12/2012

157
Troisième partie : Chapitre 6 Cas d’étude : analyse et interprétation

Photo 6.134 : Fissure d’un faux plafond dans un logement au


dessous de la terrasse
Source : L’Auteur, 30/12/2012

6.5.3.3. Les solutions ou remèdes préconisés :


Dans le cadre du diagnostic établi, le BET 03 avait préconisé les solutions suivantes, en
vue de réhabiliter le présent immeuble.

a. Façades :
Les solutions et remèdes préconisés pour réhabiliter les façades de l’immeuble se
présentent comme suit :
- Reprise de toutes les parties fissurées au mortier bâtard ;
- Enlèvement et remplacement de tout élément de maçonnerie instable puis son scellement
au mortier bâtard ;
- Reprise des liaisons des pierres des murs dénudés au niveau des façades au mortier bâtard ;
- Renforcement de tous les scellements de menuiserie ou garde corps métallique défaillants ;
- Remplacement par des lamelles neuves de même type les lamelles des persiennes
détériorées ou inexistantes ;
- Reprise des moulures détériorées avec du gros plâtre à l’identique grâce à des empreintes
prélevées au préalable par une entreprise spécialisée ;
- Reprise des enduits des parties humides de la façade après un piquage et un nettoyage
minutieux.

b. Sous-sol des locaux commerciaux :


Les solutions préconisées pour réhabiliter le sous-sol des locaux commerciaux de
l’immeuble se présentent comme suit :
- Nettoyage intégral de la cave en procédant par un pompage des eaux usées stagnantes ;

158
Troisième partie : Chapitre 6 Cas d’étude : analyse et interprétation

- Exécution d’une forme de pente en béton avec chape en ciment bouchardé, pour permettre
l’évacuation des eaux accidentelles (fuites) à travers une rigole vers un siphon de sol ;
- Piquage des enduits détériorés, brossage, nettoyage et application d’un enduit au mortier
bâtard ;
- Réalisation d’un éclairage intérieur avec des tubes fluorescents.

c. Réseaux divers :
Les solutions préconisées pour réhabiliter les réseaux divers de l’immeuble sont :

- Réseau d’alimentation en eau potable A.E.P :


- Dépose de tout le réseau depuis la niche de distribution jusqu’au compteur individuel et
installation d’un nouveau réseau en acier galvanisé.

- Réseau G.A.Z :
- Déplacement des compteurs de gaz se trouvant dans les logements au niveau des paliers de
chaque étage comme ça été fait dans les autres immeubles par la Sonelgaz.
- Réseau électricité :
- Dépose de l’installation précaire servant à éclairer la cage d’escalier et exécution d’une
nouvelle installation selon les normes en vigueur.

- Réseau P.T.T :
- Réfection des câbles téléphoniques défectueux (à la charge des P.T.T) y compris le
raccordement et l’installation d’un nouveau réseau si nécessaire.

- Réseau d’assainissement :
- Curage de l’ensemble des regards de branchement se trouvant au niveau du boulevard
Maata et si nécessaire installation d’un nouveau réseau y compris branchement au réseau
principal.

- Réseau d’évacuation des eaux usées :


- Dépose de toutes les descentes des eaux usées en fibrociment et installation de nouvelles
descentes en PVC ( pression 04 bars ).

d. Toiture (terrasse) :
Il a été préconisé pour réhabiliter la terrasse de l’immeuble les solutions suivantes :
- Réfection de l’étanchéité existante avec exécution d’une forme de pente ;
- Reprise des acrotères existants légèrement fissurés et réfection à l’identique de ceux qui

159
Troisième partie : Chapitre 6 Cas d’étude : analyse et interprétation

sont fortement endommagées ;


- Réfection des fermes en bois et exécution d’une nouvelle couverture en tuile de la cage
d’escalier ;
- Rénovation du plancher terrasse dans le cas où ce dernier serait complètement corrodé.

6.5.3.4. Les travaux de réhabilitation de l’immeuble 54 bd Maata :


Concernant les travaux de réhabilitation de l’immeuble 54 bd Maata, ils ont été pour
l’instant exécutés uniquement, sur la façade principale de l’immeuble et cela depuis le
démarrage des travaux dans l’immeuble par le marché LOT 01 relatif aux façades extérieures
et sur cours, à la date du 14 septembre 2010.
Nous avons effectué notre constat sur les travaux exécutés, en se référant au PV de
chantier que nous avons pu consulté, mais aussi en se basant sur nos observations sur site,
lesquelles ont été interrompues, à la date du 30 Décembre 2012, soit après plus de 27 mois du
début des travaux sur l’immeuble.
Ainsi, parmi les travaux préconisés pour réhabiliter l’immeuble 54 bd Maata, il a été
constaté l’exécution des travaux suivants :
- Réfection de l’enduit de la façade principale de l’immeuble au mortier batard
adjuvanté, exécuté en trois couches successives (Gobetis, corps d’enduit et couche de
finition), cela, après piquage et décroûtage de l’ancien enduit de la façade ;
- Réparation de la fissure qui se trouvait dans l’extrémité gauche, au troisième étage de
la façade principale de l’immeuble. Ceci a été réalisé par injection de résine
époxydique et remplissage en mortier batârd additionné de tuileaux cassé (débris de
tuiles) et fibres de polypropylène ;
- Réfection des cinq consoles décoratives dégradées qui se trouvent sous le balcon filant
du troisième étage, de la façade principale de l’immeuble ;
- Réfection du revêtement de sol des balcons de la façade principale, par la pose de
carreaux en terre cuite ;
- Réparation des enduits détériorés sous le balcon du troisième étage de la façade
principale ;
- Réparation du nez abimé du balcon du troisième étage de la façade principale de
l’immeuble ;
- Pose sur la façade principale de l’immeuble, de nouvelles descentes d’eau pluviale en
PVC à l’écart des consoles décoratives, que traversaient les anciennes descentes en
acier galvanisé ;

160
Troisième partie : Chapitre 6 Cas d’étude : analyse et interprétation

- Exécution de peinture glycérophtalique de couleur noir en deux couches, sur les


gardes corps métalliques des balcons de la façade principale de l’immeuble, cela après
décapage ;
- Exécution de peinture glycérophtalique de couleur blanche en deux couches, sur la
menuiserie en bois (portes fenêtres et persiennes) de la façade principale de
l’immeuble, cela après grattage brulage et ponçage ;
- Application de peinture vinylique de couleur blanche cassée jaune en trois couches
(1 couche d’impression + 2 couches de finition), sur le mur de la façade principale de
l’immeuble.
Les quelques photographies ci-après, illustrent les travaux de façade exécutés jusque là
dans l’immeuble 54 bd Maata.

Photo 6.135 : Décroûtage des enduits sur la façade Photo 6.136 : Travaux d’enduit bâtard sur la façade
principale principale
Source : BET 03, avant le 13/10/2010 Source : BET 03, avant le 13/10/2010

Photo 6.137 : Revêtement de sol au niveau du balcon Photo 6.138 : Peinture du garde corps métallique du 3ème étage
du 3ème étage Source : BET 03, avant le 13/10/2010
Source : BET 03, avant le 13/10/2010

161
Troisième partie : Chapitre 6 Cas d’étude : analyse et interprétation

Photo 6.139 : Restauration à l’identique des cinq consoles décoratives


dégradées
Source : L’Auteur, 20/12/2010

Photo 6.140 : La façade principale après exécution de la couche d’impression de la peinture


Source : BET 03, avant le 13/10/2010

162
Troisième partie : Chapitre 6 Cas d’étude : analyse et interprétation

Photo 6.141 : Dégradation de la couche d’impression de peinture après précipitation


Source : L’Auteur, 20/12/2010

Photo 6.142 : La façade principale de l’immeuble après sa réhabilitation


Source : L’Auteur, 30/12/2012

163
Troisième partie : Chapitre 6 Cas d’étude : analyse et interprétation

6.5.3.5. La qualité des travaux de réhabilitation de l’immeuble 54 bd Maata :

Pour apprécier la qualité des travaux de réhabilitation de l’immeuble 54 bd Maata, qui


à ce jour, ont été réalisés uniquement sur la façade principale, les visites de l’immeuble,
effectuées jusqu’à la date du 30 décembre 2012 et la consultation des PV de chantier des
travaux, nous ont permis de constater les observations suivantes :
- Réparation grossière du nez abimé du balcon du troisième étage et cela sans avoir
restituer la configuration d’origine du nez ;
- La réparation de la fissure qui se trouvait au coté extrême gauche de la façade
principale, au niveau du troisième étage, n’a pas été précédé par une pose et d’un suivi
de témoin, afin de déterminer la nature de la fissure et ainsi préconiser un traitement
convenable pour la fissure ;
- Les moulures qui se trouvaient sur les trumeaux, entre les portes fenêtres du troisième
étage de la façade principale ont été éliminés. Cela est pour nous, contradictoire à la
compréhension que nous avons de la doctrine sur laquelle agit la réhabilitation, en tant
que pratique de conservation du patrimoine bâti ;
- Mauvaise pose des nouveaux tuyaux de descente d’eau pluviale en PVC, sur la façade
principale de l’immeuble, où nous dénotons déjà, la rupture du raccordement du coude
du tuyau de descente pluviale qui avoisine le balcon de maçonnerie, qui surplomb la
porte d’entrée de l’immeuble ;
- Décollement de la nouvelle peinture exécutée, dans une zone au niveau du mur
d’acrotère et au dessous d’un linteau de porte fenêtre sur la façade principale de
l’immeuble ;
- Mauvaise exécution des travaux de peinture sur la menuiserie en bois, les gardes corps
métalliques et la maçonnerie de la façade principale de l’immeuble. Cette dernière
rendait un effet de bâclée et de non achevée ;
- Mauvaise exécution et non finalisation des travaux de peinture de quelques persiennes
sur la façade principale de l’immeuble ;
- Non achèvement de la peinture du nez du petit balcon en maçonnerie qui surplomb la
porte d’entrée de l’immeuble ;
- La porte d’entrée de l’immeuble n’a pas fait l’objet de travaux, son imposte demeure
toujours maçonnée en brique, au lieu d’être vitré ;
- Le balcon en maçonnerie qui domine la porte d’entrée, qui demeure en disharmonie
avec le langage architecturale de l’immeuble, n’a pas subi de traitement ;

164
Troisième partie : Chapitre 6 Cas d’étude : analyse et interprétation

- Le non déplacement des paraboles, climatiseurs et câbleries qui figurent toujours sur la
façade principale de l’immeuble. A cet égard, nous rappellerons que la réhabilitation
est une occasion qui permet de rendre à une façade d’un patrimoine bâti, son image
authentique, c’est-à-dire, lui restituer tous les éléments qui la compose sans aucune
intrusion.

Ci-après, sont présentées les illustrations de certaines observations critiques des travaux
de réhabilitation de la façade principale de cet immeuble du 54 bd Maata.

Photo 6.143 : Elimination des moulures qui intercalaient les Photo 6.144 : Réparation grossière du nez du balcon
portes-fenêtres au 3ème étage filant et cela sans la restitution de sa forme
Source : L’Auteur, 30/12/2012 originale
Source : L’Auteur, 30/12/2012

Photo 6.145 : Dégradation du nez du balcon filant Photo 6.146 : Rupture du raccordement d’un tuyau de descente
nouvellement réparé d’eau pluviale aux abords du balcon en
Source : L’Auteur, 30/12/2012 maçonnerie
Source : L’Auteur, 30/12/2012

165
Troisième partie : Chapitre 6 Cas d’étude : analyse et interprétation

Photo 6.147 : L’imposte de la porte d’entrée non désobstruée


Source : L’Auteur, 30/12/2012

Photo 6.148 : L’inharmonie du balcon de maçonnerie Photo 6.149 : Persistance de climatiseurs et paraboles
non traitée sur la façade principale
Source : L’Auteur, 30/12/2012 Source : L’Auteur, 30/12/2012

6.6. Evaluation de la réhabilitation des immeubles cas d’étude :


A travers les informations recueillies des entretiens4 réalisés avec les architectes,
concepteurs des études de réhabilitation des immeubles cas d’étude, mais aussi, à partir des
documents relatifs à la réhabilitation de ces immeubles que nous avons consulté, et cela en
plus de nos observations, effectuées dans les chantiers de ces immeubles. Nous pourrons
évaluer la pertinence de la réhabilitation de trois immeubles cas de notre étude, selon les
critères que nous avons fixés auparavant, à savoir :
- La manière de l’élaboration des rapports diagnostics des immeubles cas d’étude.
- La nature des travaux préconisés pour la réhabilitation des immeubles cas d’étude.
- La qualité des travaux de réhabilitation réalisés.

4- Ces entretiens ont été réalisé à Oran respectivement, le 15 Novembre 2010 avec l’architecte du BET 01, le 21 Février 2011 avec
l’architecte du BET 02 et le 07 Mars 2011 avec l’architecte du BET 03.

166
Troisième partie : Chapitre 6 Cas d’étude : analyse et interprétation

6.6.1. Evaluation de l’élaboration des diagnostics des immeubles cas d’étude :

Afin d’évaluer la bonne conduite de la réhabilitation de ces immeubles du 03, 22 et 54


boulevard Maata, à travers les étapes ou travaux ayant précéder l’élaboration de leur rapports
diagnostics, nous avons observé les points suivants :
- Les architectes concepteurs des diagnostics des immeubles 03, 22, et 54 boulevard
Maata nous ont avoué, que c’était la première fois pour eux qu’ils réalisaient des
études diagnostics, afin de réhabiliter un bâti existant et de surcroit ancien.
- Nous notons aussi que l’auscultation des immeubles 03, 22 et 54 bd Maata, n’a
concerné que les parties qui sont ciblées par les travaux de réhabilitation, c’est-à-
dire :
• Les façades extérieures et cours ;
• Les parties communes intérieures (cave, hall d’entrée et cage d’escalier) ;
• La terrasse accessible, inaccessible et toiture en pente ;
Les parties privatives des immeubles 03, 22 et 54 bd Maata ont été exemptes d’auscultation.

6.6.1.1. Les études dans le domaine social :


Pour ces immeubles du 03, 22 et 54 boulevard Maata qui comportent des logements
habités, des indus-occupants et des locaux commerciaux au RDC, les BET 01, BET 02 et
BET 03 n’ont pas établi d’enquêtes sociologiques ou de diagnostics social. Cela aurait permis,
d’identifier les besoins des usagers de ces immeubles et ainsi, les réhabiliter en conformité
avec les attentes de leurs occupants.

6.6.1.2. Les études dans le domaine historique :


Les architectes concepteurs des diagnostics des immeubles 03, 22 et 54 Boulevard
Maata nous ont indiqué, qu’à part quelques façades et plans originaux de ces immeubles qui
ont été retrouvé, les autres documents, comme ceux des récits descriptifs de la construction de
ces derniers demeurent inexistants.

6.6.1.3. Les études dans le domaine architectural :


Les relevés totaux des immeubles 03, 22 et 54 boulevard Maata n’ont pas été réalisés,
les BET 01, BET 02 et BET 03 s’étaient contenté, de réadapter les plans originaux récupérés,
aux changements subis par les immeubles à travers le temps.

167
Troisième partie : Chapitre 6 Cas d’étude : analyse et interprétation

Aussi, il est important de signaler que les utiles relevés des valeurs architecturales, les
relevés des matériaux et techniques constructives et les relevés des lésions, n’ont pas été
effectués à l’avantage des immeubles 03, 22 et 54 boulevard Maata.

6.6.1.4. Les études dans le domaine constructif :


Les entretiens réalisés avec les architectes concepteurs des diagnostics des immeubles
03, 22 et 54 bd Maata, nous ont permis de faire les constats suivants :
- L’auscultation des immeubles 03, 22 et 54 bd Maata a été effectué à l’œil nu, et cela,
sans recours à des instruments ou appareils de reconnaissance du bâti, comme
l’utilisation de l’oscillographe pour connaître la nature des micro-fissures ou
l’utilisation d’un feroscan ou d’une camera de thermographie, pour connaître la
structure interne d’un mur par exemple ;
- De même, l’approche des multiples phénomènes de dégradation constatées dans les
immeubles 03, 22 et 54 bd Maata, a été uniquement le fait des architectes
diagnostiqueurs et cela à l’écart de toute assistance experte, à l’instar de chimistes,
géologues, biologistes,…etc ;
- Aussi, dans le cadre de l’élaboration des diagnostics des immeubles 03, 22 et 54 bd
Maata, des études essentielles garantissant l’efficacité de la réhabilitation de ces
immeubles, n’ont pas été menées par les BET 01, BET 02 et BET 03, à cela nous
citerons :
 Des études géotechniques des sols d’assise des trois immeubles,
 Des diagnostics structurels sérieux (assisté par un bureau d’études d’ingénierie
spécialisé),
 Des études sur la vulnérabilité sismique des structures des trois immeubles,
 Des diagnostics de l’humidité, thermiques et acoustiques des trois immeubles.

6.6.2. Analyse des travaux préconisés pour les immeubles cas d’étude :
A travers les travaux préconisés par les BET 01, BET 02 et BET 03 dans les rapports
diagnostics élaborés, pour la réhabilitation des immeubles 03, 22 et 54 bd Maata, nous
pouvons émettre quelques observations concernant l’absence de certains travaux qui sont
considérés comme essentiels, pour réaliser la réhabilitation effective et garantir la
conservation dans les meilleures conditions d’un patrimoine bâti (à l’exemple des immeubles
urbains anciens à usage d’habitation) à cet effet nous citerons :

168
Troisième partie : Chapitre 6 Cas d’étude : analyse et interprétation

- L’absence parmi les travaux préconisés, des indispensables travaux de lutte contre
l’humidité pourtant détectées dans les différentes parties auscultées de ces immeubles,
notamment dans les caves ;
A cela, des techniques de lutte contre l’humidité des remontées capillaires telle la
technique de l’Electro-Osmose-Phorèse ou celle du drainage du sol, se prêtent volontairement
dans le cadre de la réhabilitation d’un patrimoine bâti ancien.
- De même, nous noterons aussi parmi les travaux préconisés, l’absence des essentiels
travaux de consolidation et de renforcement, de tous les éléments de structure des
immeubles 03, 22 et 54 bd Maata, à l’instar des fondations, murs, escaliers et
planchers, cela en sachant que ces immeubles, comme ceux du boulevard Maata, ont
été construits historiquement sur le terrassement et le remblais effectués, sur l’ancien
Oued Ruina, d’où un mauvais sol d’assise pour ces immeubles ;
- Encore, nous pouvons évoquer parmi les travaux préconisés, l’absence des travaux de
réhabilitation thermique, exigence de notre temps qui comprennent, entre autres, les
travaux d’isolation thermique des parois opaques et vitrées de l’immeuble ;
- On inscrira de même parmi les travaux préconisés pour la réhabilitation des
immeubles 03, 22 et 54 bd Maata, l’absence des travaux visant l’amélioration de
l’habitabilité des immeubles, comme l’aménagement d’ascenseurs ou l’aménagement
de jardins dans les terrasses.

6.6.3. L’appréciation des travaux réalisés :

A partir de nos consultations des PV de chantier, mais surtout à travers les observations
effectuées dans les chantiers de réhabilitation des immeubles 03, 22 et 54 bd Maata, cas de
notre étude, nous pouvons émettre l’avis suivant sur la qualité des travaux, jusque-là exécutés,
et qui ont concerné essentiellement les façades extérieures des immeubles étudiés :
- Nous avons constaté chez les entreprises engagées dans les travaux un manque de maîtrise
dans la mise en œuvre des enduits à base de chaux, et cela a engendré, des effritements et
décollements des enduits réalisés ;
- De même, nous avons constaté une non qualification dans la restauration des moulures et
des nez de balcons, d’où l’élimination de moulures existantes sur la façade principale
de l’immeuble 54 bd Maata, et l’abandon de la restauration de certaines moulure dans
l’immeuble 03 bd Maata ;
- La pose maladroite des carreaux de revêtement sur l’acrotère du 03 bd Maata, dénote de la
non qualification des entreprises de bâtiment engagées.

169
Troisième partie : Chapitre 6 Cas d’étude : analyse et interprétation

6.7. Conclusion :
A l’issue de ce constat, que nous avons effectué sur la pertinence de la réhabilitation des
immeubles composant notre cas d’étude, nous pouvons conclure que :
- La connaissance approfondie des immeubles cas d’étude et celle des désordres
constatés dans ces derniers, n’a pas été établi par les BET concernés, au cours de
l’étude des projets de réhabilitation de ces immeubles. Cela ne peut que compromettre
la convenance des solutions préconisées, à mettre en œuvre, pour réhabiliter ces
immeubles composant notre cas d’étude.
- Les travaux préconisés pour la réhabilitation de nos immeubles cas d’étude, ne sont
pas la conséquence, d’une connaissance approfondie, préalable de ces immeubles en
réhabilitation, d’où l’interrogation, sur l’efficacité de ces travaux préconisés pour
garantir la réhabilitation effective et par conséquent, la conservation de ces immeubles
dans de bonnes conditions.
- La qualité des travaux (qui jusque-là, sont réalisés uniquement sur les façades
extérieures et certains murs d’acrotère des immeubles cas d’étude), démontre, à travers
les malfaçons constatées, la non qualification des entreprises de bâtiment engagées
dans la réhabilitation de ces immeubles.
Ainsi, à partir de ces constatations, nous pouvons avancer sans hésitation, que les
conditions objectives, garantissant la réussite de la réhabilitation de nos immeubles cas
d’étude, n’ont pas été réunies, à savoir, la qualification des principaux intervenants, (les
bureaux d’études et les entreprises de bâtiment) engagées, cela viendrait confirmer notre
hypothèse de travail de départ.

170
CONCLUSION GENERALE

171
Conclusion Générale

Conclusion générale

1. Démarche globale de la recherche :


Nous avons abordé la réhabilitation en tant que mode d’intervention sur le patrimoine
bâti, qui par son activation, peut assurer la conservation de la majeure partie du patrimoine
bâti fonctionnel existant.
Notre recherche consistait à vérifier, si ces premières opérations de réhabilitation, qui
sont mobilisées en Algérie, en secours, pour remettre en état notre patrimoine bâti dégradé,
sont de part leur pertinence et leur montage, en mesure de garantir, la conservation dans de
meilleurs conditions des patrimoines bâtis ciblés.
Pour ce faire, et pour répondre aux exigences de notre problématique, nous avons
consacré la première partie de cette recherche, à l’exploration du champ théorique inhérent à
la réhabilitation, en tant que mode d’intervention et moyen permettant la conservation du
patrimoine bâti.
Dans le chapitre 1 de cette première partie, nous avons procédé en premier lieu, à
définir l’essentiel des concepts, qui sont dédiés à qualifier le bâti existant, cela avait pour but,
de préciser la nature ou la catégorie du patrimoine bâti qui constitue le terrain de notre
recherche.
Nous nous sommes atteler de même, à présenter dans le chapitre 1 de la première partie,
les différents concepts utilisés, pour désigner les diverses interventions reconnues, qui
s’opèrent sur le patrimoine bâti. Il était question pour nous de mettre en avant, les visées et le
champ d’action de chaque mode d’intervention et cela, dans le but d’éliminer toute possible
confusion ou utilisation maladroite de ces concepts.
Aussi, une partie du chapitre 1 a été consacrée à la présentation du thème de notre
recherche, en l’occurrence la réhabilitation. Ainsi, nous avons vu utile, après la présentation
de la définition et de l’historique de la réhabilitation, dans le domaine de la construction,
d’identifier la place et le traitement réservés à la réhabilitation à travers les différents textes à
caractère législatif sur le plan international ou local. Le but étant, de s’assurer de l’aptitude et
de la convenance de l’intervention de réhabilitation, à conserver le patrimoine bâti des
communautés nationales.
Ainsi, après l’approche conceptuelle des divers concepts clefs, il était évident, de
commencer à constituer la batterie de critères, qui vont nous permettre ultérieurement, dans la

172
Conclusion Générale

phase du traitement de notre cas d’étude, d’évaluer, de juger ou d’apprécier la pertinence de la


réhabilitation qui s’opèrent actuellement à Oran, sur des immeubles urbains du bâti ancien.
Dans le chapitre 2 de la première partie, nous avons présenté en premier lieu, un
processus complet d’une méthode reconnue, pour la réhabilitation du patrimoine bâti ancien,
et cela depuis l’étape des préliminaires jusqu'à l’étape de la programmation des travaux
d’entretien, après l’achèvement des travaux de réhabilitation du bâti concerné.
A travers la méthode de réhabilitation que nous avons exposé dans le chapitre 2, nous
avons insisté entre autres, à mettre en valeur, les principaux moments nécessaires, à activer en
vue de la réussite d’une opération de réhabilitation du bâti ancien, de manière à garantir sa
conservation dans les meilleures conditions.
En clôture du chapitre 2 de la première partie, nous avons estimé bénéfique, d’analyser
quelques exemples bibliographiques, d’opérations de réhabilitation reconnues comme
exemplaires en leur temps et qui ont été pratiqués, sur divers patrimoines bâtis anciens à
travers le monde. L’étude de ces exemples bibliographiques d’opération de réhabilitation
avait pour but, d’identifier au niveau pratique, les aspects qui ont contribué et favorisé la
réussite de ces opérations de réhabilitation et qui ont permis, la conservation de ces bâtis
ciblés.
La deuxième partie de notre mémoire, à travers ses deux chapitres, a été consacrée à
présenter les principaux et essentiels travaux, qu’implique la réhabilitation d’un patrimoine
bâti ancien et dont la mise en œuvre est nécessaire, pour assurer la conservation effective d’un
patrimoine bâti ancien en souffrance. Ainsi, des travaux de consolidation des éléments
structurels et autres travaux, dont ceux visant à créer le confort thermique dans le bâti à
réhabiliter, sont largement explicités dans cette deuxième partie de notre mémoire.
Nous noterons que ces essentiels travaux cités, nous ont servi pour garnir la batterie de
critères d’évaluation qui nous ont permis d’apprécier, les travaux de réhabilitation qui ont été
pratiqué sur les immeubles cas d’étude.
En ce qui concerne la troisième partie du mémoire, celle-ci a été réservée pour aborder
l’approche pratique de notre recherche. A cet effet, nous nous sommes convenu avant de
traiter notre cas d’étude, d’inaugurer la troisième partie du présent mémoire, par le chapitre 5
à travers lequel a été présentée la ville d’Oran en tant que contenant de notre terrain d’étude
où nous avons exposé, la formation urbaine d’Oran à travers son histoire. Cela pour inscrire
l’actuel patrimoine bâti d’Oran dans une légitimité historique. Enfin de ce chapitre, nous
avons établi l’état et la situation dans laquelle se débat le patrimoine bâti d’Oran actuellement.

173
Conclusion Générale

Le chapitre 6 clôture cette troisième et dernière partie du mémoire, celui-ci a été


consacré en toute évidence à l’étude et a l’analyse de notre cas d’étude.
Ainsi, dans ce chapitre, nous avons procédé dans un premier temps, à présenter
l’opération de réhabilitation des 200 immeubles du bâti ancien en cours à Oran, à travers
laquelle nous avons choisi trois immeubles des abords du boulevard Maata, pour constituer
notre cas d’étude.
Après cela, par rapport aux connaissances que nous avions acquises sur la réhabilitation,
nous avons retenu des critères d’évaluation que nous considérons comme essentiels, pour
apprécier et évaluer selon les exigences de notre problématique la pertinence de la
réhabilitation en cours, des immeubles pris en cas d’étude.
Ensuite de cela, nous avons présenté et décrit les immeubles cas d’étude, précisant les
désordres qui y ont été constatés et les solutions préconisées par les bureaux d’études pour
leur réhabilitation.
A cela, nous avons aussi exposé dans le chapitre 6, à partir de nos observations sur
chantiers, les travaux de réhabilitation jusque là réalisés sur les immeubles cas d’étude.
Ces travaux ont concerné uniquement, les façades extérieures et certains murs d’acrotères.
A la fin du chapitre 6, nous avons procédé à l’évaluation de la pertinence de la
réhabilitation, telle qu’elle a été menée jusqu'à ce moment, sur les immeubles cas d’étude et
cela s’est fait, à la lumière des critères d’évaluation retenus auparavant à savoir :
- La manière de l’élaboration des rapports diagnostics de réhabilitation des immeubles
cas d’étude ;
- La nature des travaux préconisés pour la réhabilitation des immeubles cas d’étude ;
- La qualité des travaux réalisés.
Cette appréciation ou évaluation a été évidemment effectuée en se rapportant aux :
- Informations recueillies des entretiens réalisés avec les architectes concepteurs des
études de réhabilitation des immeubles cas d’étude ;
- Informations contenues dans les documents récupérés (rapports diagnostics des
immeubles cas d’étude, cahiers des charges travaux, marché des travaux, rapports des
travaux réalisés) ;
- Observations sur terrain rapportées sur les travaux de réhabilitation jusque-là réalisés
sur les immeubles cas d’étude.
Cela dit, c’est à travers cette évaluation qu’on a vérifié notre hypothèse de travail de
départ.

174
Conclusion Générale

2. Résultats de la recherche :
Notre étude nous a appris que la réhabilitation d’un patrimoine bâti ancien, à l’exemple
d’un immeuble urbain d’habitation et cela en vue, de garantir sa conservation dans de bonnes
conditions, n’est pas une mince affaire, il s’agit surtout, d’une opération compliquée délicate
et exigeante.
En fait, la réussite d’une réhabilitation d’un patrimoine bâti est tributaire de plusieurs
facteurs de différents ordres, qui sont surtout en relation avec la qualité du montage de
l’opération (qu’il soit financier, technique ou administratif) et aussi avec le niveau de
compétence des intervenants directs sur le bâti à réhabiliter, en l’occurrence le bureau d’étude
concepteur du projet de réhabilitation et l’entreprise de bâtiment qui est chargée de réaliser les
travaux de réhabilitation.
A cet effet, et dans le but de satisfaire les objectifs de notre recherche, nous noterons ces
points, relatifs à la réhabilitation des immeubles pris comme cas d’étude.
Ainsi, à l’égard du choix du programme de l’intervention, et celui du choix des
principaux intervenants (bureaux d’études et entreprises de bâtiment) sur les immeubles cas
d’étude, nous relevons les observations suivantes :
- Les bureaux d’étude qui ont été retenu, pour effectuer les missions, étude, diagnostic
et suivi des immeubles cas d’étude, par leur propre aveu, avouent qu’ils ne détiennent
auparavant, aucune expérience dans le domaine de l’élaboration des diagnostics, pour
la réhabilitation du cadre bâti en général, et du bâti ancien en particulier ;
- Les entreprises de bâtiment qui ont été retenues pour la réalisation des travaux de
réhabilitation des immeubles cas d’étude de même avouent, qu’avant cette opération,
elles n’ont jamais eu à exécuter des projets de réhabilitation du cadre bâti en général et
du bâti ancien en particulier ;
- Les travaux de réhabilitation tels énoncés, dans le cahier des charges type de
l’opération de réhabilitation de 200 immeubles d’Oran, ne concernent que les parties
communes des immeubles, cela se rapporte aussi sur les immeubles cas d’étude de
notre recherche. Ainsi, les parties privatives occupées des immeubles sont exempts de
travaux de réhabilitation.

De même, à l’égard de la qualité de l’élaboration des rapports diagnostics de


réhabilitation des immeubles cas d’étude, nous relevons les points suivants :

175
Conclusion Générale

- L’auscultation des immeubles cas d’étude, en vue de l’élaboration de leur rapports


diagnostics, n’a concerné que les parties désignées dans l’opération des 200
immeubles, pour faire l’objet de réhabilitation à savoir :
• Les façades extérieures et cours ;
• Les parties communes intérieures (caves, halls d’entrée et cage d’escalier) ;
• Les terrasses accessibles, inaccessibles et toitures en pente.
Cela à l’exempt des parties privatives des immeubles.
- Nous inscrirons aussi, que les essentielles études pluridisciplinaires, permettant la
connaissance profonde des immeubles cas d’étude, n’ont pas été établies, par les
bureaux d’études, ainsi, ces derniers afin d’élaborer les diagnostic relatifs aux
immeubles cas d’étude, se sont contenter d’une simple auscultation oculaire des
immeubles et cela sans l’utilisation d’aucun appareil ou instrument de reconnaissance
du bâti, à l’instar d’un oscillographe (pour déterminer la nature des micro-fissures du
gros œuvre et d’en déduire leur origine), d’une caméra de thermographie infrarouge ou
d’un feroscan (pour connaître la structure interne d’un mur).
- Aucune des études, qu’on citera ci-bas, n’a été réalisée dans le cadre de l’élaboration
des diagnostics des immeubles cas d’étude, on citera alors :
• Un diagnostic social ;
• Une étude géotechnique ;
• Un diagnostic structurel sérieux ;
• Une analyse de la vulnérabilité sismique de la structure des immeubles ;
• Un diagnostic de l’humidité ;
• Un diagnostic thermique ;
• Un diagnostic acoustique.

Aussi, à l’égard de la nature des travaux préconisés pour la réhabilitation des immeubles
cas d’étude de notre recherche, et cela tout en sachant, que les travaux qu’on préconise dans
les opérations de réhabilitation, sont l’émanation de l’examen préalable des désordres
constatés dans le bâti à réhabiliter.
Ainsi, on notera de manière générale, que les travaux préconisés pour la réhabilitation des
immeubles cas d’étude, sont insuffisants pour réaliser leur réhabilitation intégrale, de façon à
garantir leur bonne conservation.

176
Conclusion Générale

A cet effet, on citera ci-bas les travaux que nous considérons essentiels, qui font défaut
parmi les travaux préconisés pour la réhabilitation des immeubles constituants notre cas
d’étude. On citera alors :
- Les travaux de consolidations des fondations, d’autant plus que ces immeubles
que nous avons étudiés, sont érigés sur un terrain de remblais, au dessus de
l’ancien Oued Ruina d’Oran qui a été terrassé vers la fin du 19e siècle ;
- Les travaux de renforcement des éléments structurels des immeubles cas
d’étude, cela, pour diminuer leur vulnérabilité, devant des efforts sismiques
probables.
On indiquera dans cet intérêt, que le bâti ancien est connu pour sa vulnérabilité aux
efforts sismiques, et la ville d’Oran est attestée historiquement, comme une zone d’activité
sismique régulière.
- Les travaux de lutte contre l’humidité en générale, et ceux concernant l’humidité
ascendante en particulier (comme les travaux de réalisation d’un drainage au sol
autour de l’ilot et ceux utilisant la technique de l’Électro-osmose-phorèse) ;
- Les travaux d’isolation thermique des parois opaques et vitrées des immeubles
cas d’étude, afin de réduire la facture du chauffage, d’économiser l’énergie et de
diminuer les émissions de gaz à effet de serre.

Egalement, à l’égard des travaux de réhabilitation des immeubles cas d’étude, qui
jusque là, ont été uniquement réalisés sur les façades extérieures et certains murs d’acrotère,
nous noterons, entre autres, les observations suivantes :
- Non achèvement et bâclage de certains travaux à l’exemple de la peinture de la
façade principale de l’immeuble 54 bd Maata ;
- Restauration grossière de moulures sur la façade latérale de l’immeuble 03 bd
Maata ;
- Réparation grossière des nez de balcons à l’instar du balcon filant de l’immeuble
54 bd Maata ;
- Fissuration du nez de balcon réparée au dessus de la porte d’entrée de
l’immeuble 03 bd Maata ;
- Fragmentation d’un nez de balcon réparée dans l’immeuble 22 bd Maata ;
- Mauvaise pose et mauvais raccordement des descentes d’eau pluviales au niveau
des immeubles 03 et 54 bd Maata ;
- Pose maladroite des revêtements sur l’acrotère de l’immeuble 03 bd Maata ;

177
Conclusion Générale

- Elimination de moulures au niveau de la façade principale de l’immeuble 54 bd


Maata ;
- Survenance des désordres après achèvement des travaux, à l’exemple des
fissurations, effritements, décalcifications et décollements des nouveaux enduits
de chaux réalisés sur la face intérieure de l’acrotère de l’immeuble 03 bd Maata ;
- Décollement de peinture au niveau des façades de l’immeuble 03 bd Maata ;
- Non réhabilitation des impostes des portes d’entrée des immeubles 03 et 54 bd
Maata.

Ainsi illustré, et à l’égard de ces observations précitées, on dira après l’analyse et


l’évaluation de la pertinence de la réhabilitation des immeubles cas d’étude de notre
recherche, que les travaux de réhabilitation qui sont menés actuellement à Oran, sur des
immeubles urbains du bâti ancien, ne sont pas en mesure de réaliser leur réhabilitation
effective, selon les règles de l’art, et par conséquent, d’assurer leur conservation dans les
meilleures conditions.
L’évaluation qu’on vient de citer, peut prétendre représenter au moins 65 immeubles,
soit, un tiers des 200 immeubles, qui font objet actuellement de réhabilitation à Oran. En fait,
les bureaux d’études qui ont réalisé les études de réhabilitation des trois (3) immeubles pris
comme cas d’étude, ont de même élaboré les études de 62 autres immeubles de l’opération en
cours, et cela de la même manière et dans les circonstances analogues, que celles de
l’élaboration des études des immeubles cas d’étude de la recherche.
Cela dit, a partir de ces constations établies, on peut aisément déduire, que les
principaux intervenant (bureaux d’études et entreprises de construction) engagés, pour la
réhabilitation des immeubles pris comme cas d’étude dans notre recherche, ne sont pas
suffisamment qualifié, pour réhabiliter ces immeubles selon les règles de l’art, de façon à leur
garantir la conservation dans les meilleures conditions.
Cela vient de confirmer l’hypothèse de notre recherche qui a supposée que :
« Le manque de qualification et d’expérience des principaux intervenants (bureaux d’études et
entreprises de bâtiment) engagés dans les opérations de restauration et/ ou de réhabilitation du
patrimoine bâti dégradé en Algérie, ne peut mener qu’a de mauvaises opérations, conduites
hors des règles de l’art, dénaturant et aggravant ainsi l’état du patrimoine ciblé, de façon à
compromettre sa bonne conservation ».

178
Conclusion Générale

3. Recommandations pour la conservation du patrimoine bâti en Algérie :


Notre proximité dans le cadre de notre recherche, avec la problématique de la prise en
charge du patrimoine bâti en Algérie, et notre contact permanent avec l’actuelle opération de
réhabilitation, qui se mène sur des immeubles du bâti ancien à Oran, nous on permis de
formuler ces quelques recommandations, et cela dans l’intérêt de la conservation du
patrimoine bâti riche et varié, que compte l’Algérie, nous recommandant ainsi ce qui suit :
- L’intégration dans l’actuelle formation d’architecte en Algérie, des modules, cours et
spécialités, préparant aussi les futurs architectes, à la mission d’intervention sur le
patrimoine bâti existant ;
- La création d’instituts et de centres de formation, qui auront pour tâche, de former tous
les professionnels acteurs dans la réhabilitation du patrimoine bâti ;
- Désigner des syndics d’immeubles, qui auront entre autres, la tâche de gérer les travaux
courants d’entretien, à effectuer dans les immeubles en copropriété, ce qui leurs
assurera une bonne conservation.

4. Perspectives de recherche :
Il est évident, que le champ de recherche qui concerne la conservation du patrimoine
bâti est assez large, pour être couvert par une seule hypothèse de travail, nous avons traité
dans notre recherche, le thème de la réhabilitation du bâti ancien de la période française de
notre pays, où l’intérêt de notre problématique s’était porté, sur l’évaluation de la pratique de
la réhabilitation de ce patrimoine bâti ancien dans le contexte algérien actuel.
A travers notre approche exploratoire, et au cours de l’avancement de notre recherche,
nous nous étions aperçu, de la multitude de perspectives de recherche, que laisser percevoir
notre champ d’étude. Plusieurs questionnements se sont alors imposés à nous, quand aux
aspects essentiels à prendre en considération, en vue de procéder à la réhabilitation effective
du patrimoine bâti dégradé en Algérie.
A cet égard, il est de notre devoir, de proposer quelques perspectives de recherche, qui
pourront constituer des pistes, à de nouvelles recherches, et se placer dans le prolongement de
notre recherche que nous qualifions de générique, ainsi, nous proposons les axes de recherche
suivants :
- La réussite d’une opération de réhabilitation, dépend pour beaucoup, de la manière dont
elle est montée, il est alors intéressant, d’investir la recherche dans le domaine des
montages d’opérations de réhabilitation, où il sera question, d’optimiser la gestion,

179
Conclusion Générale

l’organisation et la coordination des différents aspects du montage (administratif,


juridique, économique et technique) de l’opération de réhabilitation. Cela afin de
proposer des schémas judicieux de montage d’opération de réhabilitation qui
favoriseront, l’exécution des travaux de réhabilitation programmés dans les meilleures
conditions ;
- Lancer une recherche en faveur de l’optimisation des performances physiques et
mécaniques des matériaux du patrimoine bâti algérien, dans le but d’augmenter leur
résistance aux sollicitations de l’environnement qui devient de plus en plus agressif ;
- Entamer une recherche dont les buts seraient, la mise au point et la proposition de
procédés et techniques de réhabilitation adaptés et appropriés, pour le renforcement et la
consolidation des structures du bâti ancien qui compose le patrimoine bâti algérien ;
- Inventorier et étudier l’ensemble de typologies architecturales et architectoniques qui
composent le patrimoine bâti ancien algérien, d’une part, afin de constituer une base de
données exploitable, et d’autre part, en vue de proposer des techniques de réhabilitation
adaptées à chaque typologie de construction dans son contexte précis.

180
Bibliographie

BIBLIOGRAPHIE

1- OUVRAGES

2- PERIODIQUES

3- ARTICLES DE PERIODIQUES

4- ARTICLES DE JOURNAUX

5- MEMOIRES ET THESES

6- ACTES DE COLLOQUES ET DE SEMINAIRES

7- PUBLICATIONS EN SERIE

8- RAPPORTS

9- CHARTES NORMES ET CONVENTIONS

10- TEXTES ET DOCUMENTS OFFICIELS

11- DOCUMENTS SUR CD-ROM

12- SITES INTERNET

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Bibliographie

- LAURENT Jean-Marc, Construction et restauration des bâtiments en pierre :


Histoire.technique.pratique, Editions Vial, Dourdan (France), 2007, 304 p.

- LESBET Djaffar, La Casbah d’Alger : Gestion urbaines et vide social, OPU, Alger, 1985,
235 p.

- LESPES René, Oran : Etude de géographie et d’histoires urbaines, Editions Bel Horizon,
Oran, 2003, 453 p.

- MERLIN Pierre, CHOAY Françoise. (dir), Dictionnaire de l’urbanisme et de


l’aménagement, coll. « Quadrige », 2e éd, Puf, Paris, 2009, 963 p.

- METAIR Kouider (dir), Oran face à sa mémoire, 2e éd, Editions Bel Horizon, Oran, 2003,
154 p.

- METAIR Kouider, Guide Bel Horizon des monuments historiques et sites naturels d’Oran,
Editions Bel Horizon, Oran, 2007, 106 p.

- MOHEN Jean-Pierre, Les Sciences du patrimoine : Identifier. Conserver. Restaurer


coll. « Science et Art », Editions Odile Jacob, Paris, 1999, 370 p.

- OLIVIER Emile, Technologie des méthodes de construction. T 1 : Les Maçonneries. Coll.


«Techniciens de la construction », 4e éd, Entreprise Moderne d’Edition, Paris, 1977, 271 p.

- OULEBSIR Nabila, Les Usages du patrimoine : Monuments musées et politique coloniale


en Algérie (1830-1930), Editions de la Maison des sciences de l’homme, Paris, 2004, 411 p.

- PAULIN Michel, Vocabulaire illustré de la construction, coll. « Guides techniques »,


Editions du Moniteur, Paris, 2001, 260 p.

- PERRET Jean, Guide de la maintenance des bâtiments : Diagnostic d’un patrimoine bâti
existant. Prévention des désordres et actions pour y remédier. 308 fiches techniques de suivi
des ouvrages, coll. « Moniteur référence technique » Editions Le Moniteur, Paris, 1995,
431 p.

- RAFFESTIN Yves, DREIDEMIE Frank, LÉGER Denys, Réhabiliter en site occupé :


concertation avec les locataires. Diagnostic social et enquêtes techniques. Conduite du
projet de réhabilitation, coll. « Méthodes » Editions Le Moniteur, Paris, 1996, 191 p.

- SOCOTEC, POUVREAU Michel, Les Désordres dans le bâtiment : 270 Solutions pour
les éviter, coll. «Moniteur référence technique », Editions Le Moniteur, Paris, 1999, 321 p.

- TALEB Ahmed, Méthodologie de préparation des mémoires et des thèses (Guide du


chercheur), Editions Dar El Gharb, Oran, 2004, 71 p.

- URBAIN Pascal, Architectures historiques à Marseille : Eléments de l’habitat ancien,


Edisud, Aix-en-Provence (France), 1987, 141 p.

185
Bibliographie

2- PERIODIQUES :

- AA/L’Architecture d’aujourd’hui : Rénovation-Réhabilitation-Restauration, n°202, Avril


1979.

- AA/L’Architecture d’aujourd’hui : Renzo Piano, n°219, Février 1982.

- AMC le moniteur architecture, n°84, Novembre 1987.

- AMC le moniteur architecture, n°194 Février 2010.

- Architecture intérieur-créé : Reconversion, réhabilitation, n°163, décembre 1977- janvier


1978.

- Architecture intérieur-créé : Réhabilitation, Rénovation, n°256, octobre-novembre 1993.

- Insaniyat : Patrimoines en question, n°12, Septembre 2000, vol .IV, 3.

- Insaniyat : Oran, une ville d’Algérie, n°23-24, janvier-juin 2004.

- Les cahiers de l’EPAU : Patrimoine, n°5/6, octobre 1996.

- Techniques et architecture : Reconversion, n° 322, décembre 1978.

- Techniques et architecture : Réhabilitation des centres anciens aux grands ensembles,


n°348, juin-juillet, 1983.

- Vies de villes, n°05, Mai 2006.

- Vies de villes, n°09, Mai 2008.

3- ARTICLES DE PERIODIQUES:

- HOYET.J.M, Des technologies nouvelles pour l’habitat ancien : « à propos de quatre projet
urbains de Renzo Piano », in Techniques et architecture : Réhabilitation des centres anciens
aux grands ensembles, n°348, juin-juillet, 1983, p.51 à 57.

- « Réhabilitation d’un immeuble à Lyon », in Techniques et architecture : Reconversion,


n°322, décembre 1978, p.108.

- « Une intervention méthodique à Vienne, Isère ». in Techniques et architecture :


Réhabilitation des centres anciens aux grands ensembles, n°348, juin-juillet 1983, p.77 à 79.

- ZEKAGH Abdelwahab, « Evaluation critique sur l’utilisation du béton armé dans la


restauration des édifices anciens : cas du Bastion 23 », in Les Cahiers de
l’epau :Patrimoines, N °5/6, Octobre 1996 ; p.47 à 49.

186
Bibliographie

4- ARTICLES DE JOURNAUX :

- AM, « la réhabilitation du patrimoine bâti : Les Critiques des experts », Le Quotidien


d’Oran, 19 juin 2008.

- APS, « Oran Effondrement partiel d’une habitation, une fillette blessée ». Le Soir d’Algérie,
04 janvier 2006.

- BOUKRAA. J, « Après l’affrontement survenu à Bel Air : La problématique du vieux bâti


revient », Le Quotidien d’Oran,22 mai 2011.

- BOUKRAA. J, «Oran : un enfant de 11 ans tué dans un effondrement », Le Quotidien


d’Oran, 07 août 2008.

- KATEB Hakim , « Vieux bâti en Algérie : L’alerte rouge », L’Expression-le quotidien,


17 février 2008.

- Office de Promotion et de Gestion Immobilière (OPGI) d’Oran, « Avis d’appel d’offres


national et international : Etude, diagnostic et suivi. Opération de réhabilitation de 200
immeubles de la ville d’Oran », Le Quotidien d’Oran, 13 juillet 2008, p.12.

- Office de Promotion et de Gestion Immobilière (OPGI) d’Oran, « Avis d’appel d’offres


national et international : Travaux Opération de réhabilitation de 200 immeubles de la ville
d’Oran », Le Quotidien d’Oran, 15 février 2009, p.28.

5- MEMOIRES ET THESES :
- BELABBES Akila, La Restauration des monuments historiques entre théorie et application
en Algérie. Cas d’étude : Borj El Tork (Fort de l’Est) de Mostaganem, Mémoire de
magistère, Département d’Architecture USTOMB-Oran, Juin 2009, 179 pages.

- CHERDOUANE Dalila, La Réhabilitation des grands ensembles : Entre modèle théorique


et stratégie d’intervention en Algérie. Cas de la ville d’Oran, Mémoire de magistère,
Département D’architecture, USTOMB-Oran, Septembre 2007, 180 pages.

- HAMDAOUI Ahmed, L’Architecture entre pensée et technique. Cas de l’architecture du


premier tissu urbain de la ville d’Oran sous la colonisation française : tissu du plateau
Karguentah, Mémoire de magistère, Département D’architecture, USTOMB-Oran,
Septembre 2004, 213 pages.

- MAREF Nawel, Diagnostic et réhabilitation des bâtiments endommagés à l’aide d’un


programme informatique : Building Repair, Mémoire de magistère, Département de
Génie-Civil, USTOMB-Oran, Décembre 2005, 164 pages.

- SARIANE Mounir, Lecture et inventaire du patrimoine architectural Le Cas d’Oran,


Mémoire de magistère, Département D’architecture, USTOMB-Oran, Juillet 2006,
205 pages.

187
Bibliographie

- SOUMER Khadidja, MOULAY Rachid, Approche de l’habitat ancien et la réhabilitation


urbaine à Oran, Mémoire d’ingéniorat, Institut de Géographie et d’Aménagement du
Territoire, Université d’Oran Es-Senia, Septembre 1992, 112 pages.

- TALEB BENDIAB Nawal, Les Techniques de restauration du patrimoine bâti. Cas du


conservatoire Ahmed Wahbi, Mémoire de magistère, Département D’architecture,
USTOMB-Oran, 2007, 134 pages.

- TOUAA Wahby, Le Quartier de Sidi El Houari d’Oran entre involution et


patrimonialisation, Mémoire de magistère, Département D’architecture, USTOMB-Oran,
Septembre 2007, 134 pages.

6- ACTES DE COLLOQUES ET DE SEMINAIRES :


- COLLECTIF, La Réhabilitation des quartiers dégradés : Leçons d’expérience internationale
La déclaration de Caracas novembre 1991, Editions Charles Léopold Mayer, Paris, 1992,
38 p.

- REHABIMED, Réhabilitation et revitalisation urbaine à Oran : Colloque international.


Oran, Algérie, du 21 octobre 2008, RehabiMed, Barcelone (Espagne), 2009, 143 p.

7- PUBLICATIONS EN SERIE :
- Annuaire statistique de l’Algérie-1956-1957. 9e Vol, Ministère de l’Algérie. Service de la
statistique générale. Alger (France), Service de la statistique générale, Alger, Mars 1958.

- Annuaire statistique de l’Algerie-1970 : Résultats de 1969, Secrétariat d’état au plan.


Direction des statistiques, Alger, juin 1971.

- Annuaire statistique de l’Algérie- 1972 : Résultats de 1970-1971, Secrétariat d’Etat au plan.


Direction des statistiques, juin 1973.

- Annuaire statistique de l’Algérie- 1974 : Résultats de 1972-1973, Secrétariat d’Etat au plan.


Direction des statistiques et de la comptabilité nationale, Alger, octobre 1975.

- Rapport général et méthodologique : Recensement général de la population 1966, Série A.


Vol 4, secrétariat d’Etat au plan. Commissariat National au Recensement de la population,
Alger, sd.

- Aperçu statistique de la Wilaya d’Oran. Tome 2, Wilaya d’Oran. Direction de la


planification et de l’Aménagement du Territoire, Oran, septembre 1983.

- La Wilaya d’Oran, en quelques chiffres : (R.G.P.H)-1977, Wilaya d’Oran, Oran, déc 1982.

188
Bibliographie

8- RAPPORTS :
- Cadre bâti ancien à Oran, Office de Promotion et de Gestion Immobilière (OPGI) d’Oran,
2004, 33p.

- Le Cadre bâti ancien à Oran, Office de Promotion et de Gestion Immobilière (OPGI)


d’Oran, Février 2005, 30p.

- Le Vieux bâti dans les villes d’Alger-Oran-Constantine-Annaba, Ministère de l’Habitat et


de l’Urbanisme, Alger, Avril 2005, 81p.

9- CHARTES NORMES ET CONVENTIONS INTERNATIONALES :


- Charte internationale sur la conservation et la restauration des monuments et des sites
(Charte de Venise), Venise 25-31 mai 1964.

- Charte européenne du patrimoine architectural (Charte d’Amsterdam), Conseil de l’Europe


26 septembre 1975.

- Déclaration d’Amsterdam, congrès sur le patrimoine européen, Amsterdam, Pays-Bas,


21/25 octobre 1975.

- Recommandation concernant la sauvegarde des ensembles historiques ou traditionnels et


leur rôle dans la vie contemporaine (Recommandation de Nairobi) Nairobi, Kenya,
26 octobre-30 novembre 1976.

- Charte d’ICOMOS Australie pour la conservation des lieux et des biens patrimoniaux de
valeur culturelle (Charte de Burra), Burra, Australie, 19 août 1979.

- Convention pour la sauvegarde du patrimoine architectural de l’Europe, Conseil de l’Europe


Grenade, Espagne, 03 octobre 1985.

- Charte internationale pour la sauvegarde des villes historiques (Charte de Washington),


Washington, octobre 1987.

- Document Nara sur l’authenticité Convention du patrimoine mondial, Nara, Japon,


1-6 novembre 1994.

- Charte du patrimoine bâti vernaculaire, 12e Assemblée générale de ICOMOS, Mexique,


octobre 1999.

- Conférence internationale sur la conservation « Le patrimoine culturel comme fondement


du développement de la civilisation », (Charte de Cracovie), Cracovie, Pologne,
23-27 octobre 2000.

- Principe pour l’analyse, la conservation et la restauration des structures du patrimoine


architectural, 14e Assemblée Générale de l’ICOMOS, Victoria Falls, Zimbabwe, oct 2003.

189
Bibliographie

10- TEXTES ET DOCUMENTS OFFICIELS :

- Loi n° 90-08 du 17 avril 1990 relative à la commune, Joradp n°15, 11 avril 1990, p.420.

- Loi n° 90-09 du 07 avril 1990 relative à la wilaya, Joradp n°15, 11 avril 1990, p.434.

- Décret législatif n°94-07 du 18 mai 1994 relatif aux conditions de la production


architectural et à l’exercice de la profession d’architecte, Joradp n°32, 25 mai 1994, p.4.

- Loi n° 98-04 du 15 juin 1998 relative à la protection du patrimoine culturel, Joradp n°44,
17 juin 1998, p.3.

- Loi n° 01-20 du 12 décembre 2001 relative à l’aménagement et au développement durable


du territoire, Joradp n°77, 15 décembre 2001, p.15.

- Décret exécutif n°03-227 du 22 juin 2003 fixant les conditions et les modalités d’octroi des
aides pour la réhabilitation des habitations endommagées par le séisme du 21 mai 2003,
joradp n°38, 25 juin 2003, p.4.

11- DOCUMENTS SUR CD-ROM :


- METAIR Kouider, Oran : Mémoires en images, Editions Bel Horizon, Oran, 2005, [CD-
ROM].

12- SITES INTERNET :

- CNOA, Réhabiliter : un enjeu pour demain,


« www.manifestepourlesvilles.com/themes/logement/rehabiliter-un-enjeu-pour-demain »,
(Consulté le 11/05/2012).

- Ecole d’Avignon, Formation : Réhabilitation du patrimoine bâti ancien,


« http://www.peinture-decor-formation.com/fr/formation/download/44_rehabilitation-du-
patrimoine-bati-ancien.pdf», (Consulté le 10/05/2012).

- France, centre de documentation de l’urbanisme, 2001, La Réhabilitation urbaine : dossier


documentaire, rédigé par Catherine FORET et Françoise PORCHET, en ligne, 380 pages,
« http://www.CDU.urbanisme.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/rehaburbaine
_cle7affa4.pdf » , (Consulté le 07/05/2012, p.16).

- ICCROM, Patrimoine bâti : qu’est-ce que le « patrimoine bâti »,


« www.iccrom.org/fra/prog_fr/02built_fr.shtml », (Consulté le 11/05/2012).

- IUMP pole d’innovation, présentation rôle et définition du patrimoine bâti,


«www.restauration-patrimoine.fr/missions.php», (Consulté le 10/05/2012).

- MAMMAR.L, MOULI.M, Etude de réhabilitation d’un immeuble vieux bâti à Oran,


« http://www.enset-oran.dz/sbeidco/Papers/265_Paper.pdf », (Consulté le 03/05/2012).

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