Les Betes de Soubres
Les Betes de Soubres
Les Betes de Soubres
T H E S E
10tH GRONNER
T H É S E
..
présen tée par
JOEH GRONNER
Yaët, mon épo~e, .oa,[t tout c.e qu'eU.e m'a donné. Je .oa-i6 .oa con-
tlUbu;U,.on et tout c.e que je lu,[ do-i6.
A. LE MONDE BÉTÉ 21
INTRODUCTION 23
1. LES CHRONIQUES VILLAGEOISES
TRADITIONS ORALES OU HISTOIRES DE LA MISE EN PLACE DES
POPULATIONS DANS LA REGION 27
21 CHRONIQUES (OU ELEMENTS POUR UNE CHRONIQUE) VILLAGEOISES 33
2. L'ANALYSE DES CHRONIQUES VILLAGEOISES - DÉCRYPTAGE DU MESSAGE 151
LA CHRONO LOG 1E DES ÉTAPES 154
1. DE L'ORIGINE OU GROUPE A SON INSTALLATION: UN CONSTAT 154
2. LES ATTITUDES ET LES VALEURS VEHICULEES 165
3. LES GROUPES ET LE POUVOIR 185
CONCLUSION 194
3. AUTRES SOURCES - DES TEMPS ANC 1ENS À L'INDÉPENDANCE 205
1. AU TEMPS OU TA8LIER EN PEAU DE SINGE 208
2. UNE PENETRATION COLONIALE INSIDIEUSE QUI RETRECIT LE TERROIR 213
3. L'EVOLUTION DES STRUCTURES SOCIALES ET DE LA FONCTION
SOCIALE DE LA TERRE 217
4. L'INTRODUCTION DES CULTURES DE RENTE: UNE POLITIQUE
PARTICULIEREMENT EFFICACE 220
CONCLUS ION 233
B. LE DÉVELOPPEMENT AGR 1COLE 243
INTRODUCTION 244
1. L' OPÉRATI ON SODEPALM 249
1 - L'INSTA~TION DANS LA RÉGION 251
1. LES STRUCTURES D'ACTION, LES BUTS ET LES OPTIONS 251
2. LE MILIEU ET LES GRANDS OBJECTIFS 252
3. LES CONDITIONS D'EXPLOITATION A LA PLANTATION INDUSTRIELLE 255
4. L'HUILERIE 261
11- LES PLANTATIONS VILLAGEOISES 262
1. LES CONDITIONS DE CREATION 262
2. L'ANALYSE DES RESULTATS 267
3. POURQUOI? OU LES CONDITIONS DE MISE EN VALEUR 325
CONCLUSION 373
2. L'OPÉRATION SATMACI 385
1 - PRÉLUDE À L'INTRODUCTION DE LA SATMACI DANS LA RÉGION 389
11- LE PROJET ET LES RÉALISATIONS 397
1. EN QUOI CONSISTE LE PROGRAMME? 398
2. APPLICATION DU PROGRAMME DANS LA REGION DE SOUBRE 411
3. PREMIER BILAN, POUR CONCLURE LES OPERATIONS DE PLANTATION 429
4. APPORT ECONOMIQUE DU PROGRAMME POUR LE PLANTEUR 435
5. LE PROGRAMME ·SOCIAL" 436
111- AUTRES RÉALISATIONS ET AUTRES PROJETS 436
CONCLUSION GÉNÉRALE SU
ANNEXES 527
TABLES ET LISTES DES CARTES. TABLEAUX, ILLUSTRATIONS ET GRAPHIQUES 560
TEXTES ET DOCUMENTS CrTES 566
DEVELOPPEMENT DES SIGLES 574
9
INTRODUCTION
LE POURQUOI VE L'ÉTUVE
11. Séri Bada Emile, chef du village Petigowa l et ancien chef du canton
Gbobouo, me la montra lorsque je m'enquis des limites de la tribu
Lazoa, comme le fit très certainement Alfred Schwartz sept années
plus tôt.
12. J'en tirai parti pour l'établissement de la carte nO 2 ; "Villages,
tribus et cantons Bété de la région de Soubré" qui devenait de plus
en plus indispensable. La majorité des limites fut du reste repro-
duite telle quelle, dès que des points de repère les justifiaient,
sauf celles des tribus qui ont été affectées par la création - entre
temps - de la tribu Zokoguibouo. Des noms de villages et de tribus
furent aussi corrigés et complétés.
13
13. C'était sans doute une conséquence naturelle de mon premier intérêt
pour le monde rural.
14. Dans son appendice, sous le titre : "Rôle des sciences humaines dans
la poursuite du Projet Tai", opus cité, page 143. Cette conclusion
apparaissait comme une heureuse coincidence puisque je n'en pris con-
naissance que plus d'un an et demi après avoir terminé ma recherche
de terrain.
15. Les blocs cacaoyers sont aussi encadrés par la SATMACI qui promeut
également les plantations individuelles.
16. Ce sont essentiellement, pour la région de Soubré, les regroupements
de villages et la création de plates-formes villageoises ou villages-
centres en association avec des plantations villageoises.
17. Ce sont ici les palmeraies villageoises encadrées par la SODEPALM
18. Soient les deux plantations industrielles de la SODEPALM installées
en pays Bété de Soubré.
14
BAOULÉ
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DiDA
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L1BÉRIA
GOOlt
KROU
Cette étude a été voulue la plus proche possible du vécu des popu-
lations et de leur espace. Cela explique aussi cette longue entrée en ma-
tière. Il n'a été question que de ce que nous avons recueilli sur place,
ou à partir de cela, ou pour le mettre en valeur. La référence à des tra-
vaux sans relation directe avec notre étude a été volontairement limitée
pour conserver un caractère entier. Des ouvertures ont néanmoins été en-
gagées, mais plus particulièrement dans la conclusion. Il reste, qu'avant
d'aborder "Le monde Bété" , la région doit être présentée.
PRESENTATION DE LA REGION
est, près de la Lobo, et le sud-est, près de la Débo. Une forêt dense hu-
mide semi-décidue" (secteur mésophile) occupe le restant de la région,
II
- La forêt dense.
marqué (20). Seuls les monts Trokwa, qui culminent à 444 mètres, à une
cinquantaine de kilomètres à l'est de Soubré-ville, viennent troubler ce
"désordre de bosse11 ements parmi des l aci s de formes basses" (21) géné-
ralement orientées dans le sens nord-est - sud-ouest qu'est le paysage,
à sols ferralitiques, du pays Bété de Soubré. D'autres aspects apparaî-
tront et dans le texte et dans quelques-uns des clichés qui l'accompa-
gnent.
l NTROOUCTI ON
Voilà près de vingt ans, Yves Person notait au sujet des pays Bété
et Krou qu'il s'agit "d'une zone dont 1'histoire s'est déroulée dans un
isolement exceptionnel, à un rythme très lent et dans un cadre très mor-
celé, (et que) ses lignes générales seront donc très difficiles à recons-
tituer" (1). Or, pour percevoir le monde Bété, il nous fallait bien en
dégager les grands traits. Mais nombre d'historiens seront vraisemblable-
ment déconcertés, notamment par le fait que je ne me suis pas attaché à
la recherche d'une chronologie "absolue" (2). En soi, cela peut ~tre
considéré comme une erreur, mais qui s'estompe lorsqu'on ne considère
plus le fait dans sa dimension intrinsèque, mais plutôt le processus
qu'il porte. Et ce dernier apparaît à travers la répétition des situa-
tions. Il en est de même de l'importance de la "critique de provenance ",
notamment en reconnaissant le lien qui unit les informateurs au(x) li-
gnage(s) dont ils révèlent le passé (3). Il est vrai que cela a été fait
très sommairement. Mais il suffit, pour notre objet, de noter l'existence
de divergences effectives ou éventuelles dans les récits intéressant les
mêmes protagonistes. En effet, les récits étant considérés globalement (et
non un à un) pour qu'on en tire leur quintessence, ces divergences finis-
sent par fondre ou s'annuler. C'est la démarche qui a été suivie. Une
large place a du reste été accordée soit à la reconnaissance des diver-
gences, soit à la résolution des contradictions.
Notre quête du monde Bété a été menée en trois étapes :
- en recueillant les traditions orales de la mise en place des popula-
tions dans la région, sous la forme de chroniques villageoises;
en analysant les chroniques villageoises pour en déceler le message
- en faisant usage d'autres sources pour combler les silences des chro-
niques.
E11 e se veut "ex haustive" par rapport à ce qui a été rel evé dans
lesdites chroniques. Mais qu'on ne se leurre pas: les chroniques per-
mettent certainement et d'autres approches et l'éclairage d'autres va-
leurs qui n'ont pas été perçues. Le champ est tout à fait libre, en pre-
mier lieu pour les Bété de Soubré, pour compléter les chroniques villa-
geoises et leur donner une richesse qu'altère toujours la traduction de
la langue Bété, même lorsque l'informateur communique directement en
français, à moins qu'on ne connaisse parfaitement les finesses des deux
langues. Ce n'était évidemment pas mon cas après neuf mois de séjour (de
mars à décembre 1977). Il était question, au départ, de ne s'intéresser
qu'au seul contenu des chroniques pour ne r évé1er" que le message qu'elles
I
4. Définition du Robert.
5. Définition du Larousse.
25
En ta rnémo~ ~t te
.6 eCJLe:t de. ta dêUvJr.a.nc..e
(Baal Chem Tov)
28
SOMMAIRE
Pages
1,2 LES LOGBOAYO. OE LA TRIBU GUIDEKO, ET CEUX QU'ILS CONNURENT 34
,. CHRONIQUE OES LOGBOAYO (TRIBU GUIOÉKOJ ET OE CEUX QU'ILS CONNURENT LES
S~MAHIO (TRIBU ZIKPOBOUOI, LES TAPÉYO, LES AUTRES GBRÉZÉWA ET LES
ZAKATRWA : LES OOGOBOUO ET LES GOGUIBOUO (TRIBU GUIOÉKO) 36
2. CHRONIQUE OES ZAKATRWA - LES OOGOBOUO ET LES GOGUIBOUO - (un complément
et une autre version de la chronique commune aux Gbr'z'wa). contée par
les Zakatrwa - TRIBU GUIOÉKO 43
Ce4 deux texte4 ~ppe!!ent que!Que4 ~em~~Que4 et que4~on4 45
L'h~4to~~e Œ~~te : un ~omp!lment d'~n6o~m4~on 46
3 LES GUETEGUHE - PETIGOWA, OE LA TRIBU LAZOA 49
3. CHRONIQUE OES GUÉTÉGUHÉ - KOGNAWA - PITIKAWA - PETIGOWA OE LA TRIBU LAZOA 51
Oe !'ex~4ten~e d'une i~~une ent~e deux 4ou~~e4 d'h~4to~~e ? 56
04t~~on de4 ŒvŒnement4 57
4 DE MAHIO ET DES SOBOUO - TRIBU SOBOUO 50
4. CHRONIQUE OE MAHIO ET OES SOBOUO, contée par Abi Gaston, chef du village
Mahio de la tribu Sobouo 52
"U.gende de Nlgb~Œ" 56
LES NIAPOYO DE LA TRIBU ZIKPOBOUO 58
S. CHRONIQUE OES NIAPOYO OE LA TRIBU ZIKPOBOUO 58
5,7,8 LES ZATWA - TRIBU ZATWA 74
6. CHRONIQUE OES KRÉBOVO, A LAQUELLE SE SONT ASSOCIÉS LES GBOGOULIÉWA :T LES
OURÉYO. TOUS OE LA TRIBU ZATCl/A 77
1. CHRONIQUE OES ZAOIAVO, A LAQUELLE SE SONT ASSOCIÉS LES GOUGUEWA ET LE
Cl/ONOÉWA, TOUS OE LA TRIBU ZATWA 81
8. CHRONIQUE OES GBAZÉCl/A OE LA TRIBU ZA TWA 85
9 (Eléments pour une chronique)
LES GOGBOBOUO PARMI LES ZAGBABOUO - TRIBU RWA 89
9. LES GOGBOBOUO PARMI LES ZAGBABOUO - TRIBU RWA 91
10 (El éments pour une chron1 que)
LES GBOBOUD SELON LES BLESSEWA - TRIBU BrrRI 93
10. LES GBOBOUO SELON LES 8LESSÉWA - TRIBU BITRI 93
11 (E1êments pour une chronique)
LES SOKWA SELON LES BASSEWA - TRIBU SOKOLO 96
Il. LES SOKWA SELON LES BASSÉWA - TRIBU SOKOLO 96
12 (Elêments pour une chronique)
L::S BAGOUEWA DE LA TRIBU IKOBOUO (OU YDKOLOBOUO) 100
12. LES BAGOLIÉWA OE LA TRIBU IKOBOUO (OU VOKOLOBOUOJ 100
13 LES GBIEGBI OU GBALEWA - TRIBU GBALEWA 104
13. CHRONIQUE OES GBIÉGBI OU GBALÉWA, OE LA TRIBU GBALÉWA (OU GBIEGSII,
recuei 11 ie a Gadago et Kpakozoa 104
14 LES KPADAWA - TRIBU KPADA 109
14. CHRONIQUE OES KPAOAWA, TRIBU KPAOA 109
15 LES GBALEBOUD ET L'ENSEMBLE DE LA TRIBU ZOKDGUIBOUO 115
lS. CHRONIQUE OES GBALEBOUO ET OE L'ENSEMBLE OE LA TRIBU ZOKOGUIBOUO 117
16 LES KDDIA - TRIBU KODIA 128
16. CHRONIQUE OES KOOIA. TRIBU KOOIA 130
17 LES KAGNANAWA - TRIBU KAGNANAKD 132
11. CHRONI QUE OES KAGNANAWA, TRI BU KAGNANAKO 132
18 LES KOMEAYO - TRIBU YAKOLD 137
18. CHRONIQUE OES KOMÉAVO, OE LA TRIBU VAKOLO 137
19 (E1êments pour une chronique)
DES BUKOLD 141
19. TRIBU BLIKOLO 141
20 (El êments pour une chron1 que)
LES DAKUA - TRIBU BADAKUA 144
20. LES OAKUA, OE LA TRIBU 5AOAKUA 144
21 (El êments pour une chronique)
LES MAYO • TRIBU MAYD 148
21. LES MAVO - TRIBU .\lAVO 148
29
1. Une carte I.G.N. au 1:200 000, 1ère édition: décembre 1966, réimpres-
sion: juillet 1970.
Une carte des "Implantations humaines dans la sous-préfecture de
Soubré" au 1:100 000, établie d'après un fond-O.R.S.T.O.M. pour le
compte du B.N.E.T.D. (Bureau National d'Etudes Techniques de Dévelop-
pement), janvier 1972 - établie par Jacques Richard et Alfred Schwartz.
Une carte des villages et tribus de la sous-préfecture de Soubré, au
1:200 000, ni datée, ni signée, mais réalisée par Alfred Schwartz.
2. La Zozorro n'est pas la Zordo, Zogbodoua n'est pas Zokkodoua, Gbazébré
n'est pas Bazérébouo, Léguéayo n'est pas Logouayo, etc ...
30
Carte nO 2
BOUOOUOGUHI
BAGOLIEwA (Sud.ouest de la CÔTE D'IVOIRE)
OUPIEWA
BASSEW...
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LEGBI(WA
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GBOGROU"'VO
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~ oUPOYO • __ MAHIO
IJII"tl BAI(WEI
Rou"
-
• LOGBOAYQ
ZOZQRRQ
1 l ,
31
aussi pour ne pas briser le fil du discours. Elles soulèvent des ques-
tions, essaient d'y répondre, apportent des précisions et des éclaircis-
sements. Elles n'ont nullement un caractère secondaire ou marginal.
C'est pour simplifier la lecture aux villageois lettrés que la
transcription phonétique n'a pas été employée. Les noms écrits se pro-
noncent comme en français. Cependant, le ~ de Zépr.wa se dit oua
en forçant sur le ~, de même que Bakwé se prononce Bakoué en appuyant
sur le ou. Par ailleurs, Liguhi se prononce comme Ligoui, mais le son
u est plus fort que le son ou .
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Carte n° 3
1TAI8U GUIOIKO ,
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C.oG"OUaTO
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34
Carte n° 4
CHEMINEMENT MIGRATOIRE
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7.Boubou~m 18. /'Iten"iiJ
a. Iltt. d. Gode. bllto GoDora.-
Goguobr.
Logboayo ~.
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11 o.tlttl •• ~ :R·!'S~""l
God.,
Z.._ ZOIll'*
Zîl'Ogbou
.. ...
o...h.'zom KROU
Gbr.......
GoVMnuom ,
Dogobouo
~09llOaYO
12. Goutoubr.
---- ..
BAKWé Nom d'Ethnie
Limite d'Etat
Ethnie BETE
13. L lCJul'uzom
Ethnie BETE de SOUBRE
Tribu KOOIA rattachée à
Q 1
.. "'" sa II::m
GOLFE DE GUINEE la région BETE de SOU.BR E
E","'i~ par Joël GRONNER
Les Sémahio sont les enfants de Séri Mahi (le son 0 désigne les
enfants du nom qu'il termine), dont le père, Taguhé Gogwa, est le plus
lointain ancêtre connu. Leur nom fut ensuite déformé par les Français
pour devenir Séméyo.
Les Sémahio arrivèrent du Libéria et s'installèrent près de la
mer, entre Lahou et Fresco. Leur village, Tadi6, reçut le nom de la ri-
vière qui coulait toute proche.
Ils vivaient en bonne harmonie avec leurs voisins, les Goguié,
jusqu'au jour où un conflit éclata entre eux car des Sémahio commirent
l'adultère avec des femmes Lahou.
Les Sémahio partirent alors vers le nord et ne s'arrêtèrent qu'à
proximité de l'emplacement actuel du village Ourégbabré. Toute cette
région était alors inhabitée, et ils y fondèrent le village Sémahio.
Mais il leur manquait une rivière pour en tirer leur subsistance. Ils
reprirent donc leur migration et s'établirent près de l'emplacement de
l'actuel village Tapéyo. Au moins, il y avait là un marigot.
Séri Mahi vieillissait et ne pouvait plus mener ses gens. Massa
Zézé Gouzouo fut désigné pour le remplacer. Séri Mahi restait cependant
le "chef spirituel" des Sémahio.
Durant ce temps, au village Gbabré, de la tribu Gotigbo, dans la
région de Gagnoa, vivait Gouzouo Dakpa. Il était préoccupé par la re-
cherche d'un nouveau territoire. Gouzouo Dakpa envoya en reconnaissance
37
son fils Gyobo qui était chasseur d'éléphants. Gyobo arriva dans la ré-
gion de Guidéko où toute la forêt lui apparut vide d'hommes. A son re-
tour, il conta ce qu'il avait vu à Gouzouo Dakpa qui décida alors de
s'y installer avec les siens, les Gabouo (1).
Gbéhizom (2) était le premier village qu'ils construisirent; il
était situé à proximité de l'emplacement de l'actuel village Koméayo (3).
Gouzouo Dakpa se mit un jour à explorer plus avant la région et
y rencontra Massa Zézé Gouzouo, le chef des Sémahio. Gouzouo Dakpa lui
expliqua alors que, n'ayant trouvé personne à qui demander une autorisa-
tion, il avait construit son village. Massa Zézé Gouzouo lui permit d'y
demeurer et de bonnes relations s'établirent entre les deux hommes.
Ainsi, Massa Zézé Gouzouo rencontra Gbagbénéhi,la fille de Gouzouo
Dakpa, et la demanda en mariage. Le mariage fut fêté.
Un peu plus tard, Massa Zézé Gouzouo se retira plus vers l'ouest,
avec les Sémahio, non loin du grand fleuve, le Sassandra. Là, ils cons-
truisirent leur nouveau village qu'ils nommèrent Gbagbénéhigbeu (4). Il
était situé près de l'emplacement de l'actuel village Obrouayo (5).
Massa Zézé Gouzouo confia alors à Gouzouo Dakpa toute cette région
de Guidéko qui s'étendait de la rivière Soumara à l'ouest, à la rivière
Koda à 1lest.
Gouzouo Dakpa et les siens quittèrent alors Gbéhizom et créèrent
leur nouveau village Bouboussouzom (6), situé près de l'actuel village
Kai110 au bord de la rivière Bô (7).
11. Les Zakatrwa ont une autre version de l'histoire qu'ils ont en com-
mun avec les Gbrézéwa. J'ai bien obtenu un démenti catégorique de
ces derniers sur ce que m'ont conté les Zakatrwa. Je n'ai cependant,
pas pu reconnaître laquelle des deux versions était authentique. La
version des Zakatrwa suivra donc celle des Gbrézéwa.
40
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"Un kagné Ligbeu" (je vous ai ramassés); et aussi: "Quel est votre
nom ?" Ils répondi rent qu 1 ils sont Gbri zébouo (Gbri : boa, Zé : crime,
en souvenir du meurtre de la femme, Bouo : gens) de Dagwayo. Il leur de-
manda pourquoi ils étaient dans sa rizière, et ils lui racontèrent toute
l'histoire. Kriza Madou les prit alors dans son village Liguhizom où
vivaient les Dogobouo.
Un jour, Kriza Madou mit de l'eau à bouillir parce qu'il soupçon-
nait sa femme, Déguéhi, d'avoir commis l'adultère.
Ligueu, le grand frère de Kriza Madou, arriva tandis que l'eau
était encore sur le feu. Il demanda à son frère ce qu'il voulait faire
de cette eau, et Kriza Madou lui fit part de sa volonté de la verser sur
le pied de sa femme. Ligueu lui dit: "Tu vois bien que ta femme n'a pas
commis d'adultère. Une fois qu'elle te fait un enfant et qu'il marche,
elle est de nouveau enceinte, et tu sais bien qu'elle marche bien". Si
le dernier enfant marche déjà et que la femme n'est pas enceinte, c'est
qu'elle a commis l'adultère, car se mélanger avec d'autres ne permet pas
la grossesse. Ligueu versa l'eau à terre. En cet endroit, la terre siest
trans formée en Potopoto (boue) jusqu'à ce qu' il se forme un grand trou.
C'est ainsi qu'est née la Zozorro.
Un autre jour, un Dogobouo, du nom de Graba, est allé à Gbiédou
(ensemble formé par les villages Kipri et Kpakrozoa de la tribu Gbaléwa).
Une vieille femme lui demanda de confectionner pour elle un kôkou (natte
de roseau qui sert de literie ou encore à sécher les graines). Une fois
qulil eût terminé, la vieille femme dit à Graba de prévenir les siens
que les gens de Gbiédou allaient venir les tuer durant leur sommeil. Il
les avertit, et les Dogobouo, avec les Gbrizébouo, quittèrent Liguhizom
en suivant la Zozorro pour rejoindre leurs frères, les Goguibouo.
Les Dogobouo et les Goguibouo avaient quitté Goutoubré au même
moment, mais en allant chacun de leur côté. Quelques-uns des Dogobouo
se joignirent cependant aux Goguibouo.
Les Goguibouo se fixèrent de l'autre côté du fleuve, en pays Bakwé,
sur une colline nommée Gbita Kotou (Gbita : nom d'un homme, Kotou :
genou,; Gbita souffrait du genou en montant la colline afin de mieux
guetter et se protéger).
Puis ils quittèrent la colline et marchèrent à travers la forêt
jusqu'à ce qu'ils rencontrent le village Kpétéagui (Galéa d'aujour-
d'hui).
45
Les gens de Kpétéagui dirent alors aux Goguibouo : "On vous a ra-
massés, vous ~tes nos esc1 aves (Guehi) !". "Non, nous sommes des gens
libres !" répondirent les Goguibouo. Et ils donnèrent deux jeunes filles
Wawa, qui était Dogobouo, et Irekpi,' parmi les Goguibouo, en cadeau pour
pouvoir s'installer.
Ils reçurent un terrain. Sur ce terrain, il y avait un caillou
qui permettait d'aiguiser les machettes. Ce caillou, les Kpétéagui le
revendiquèrent et il y eut palabre.
Les Goguibouo partirent et s'installèrent un peu plus loin, à
proximité de la rivière Pré (qui veut dire: passer). En arrivant là,
ils dirent: "Cette rivière n'est pas pour nous, il faut passer !" Ils
traversèrent donc.
Puis, ils rencontrèrent une autre rivière qui prit le nom Vovo
(défi). C'est le défi que lancèrent les trois villages Grabié : Kpétéagui,
Kopréagui et Niamagui, qui leur dirent qu'ils n'étaient pas capables de
construire en cet endroit. Et ils se sont battus.
De là, ils allèrent à Néhira (que 1Ion ne peut plus quitter),
proche de l'emplacement actuel de Niamagui. C'est à Néhira que les
Dogobouo et les Gbrizébouo les rencontrèrent.
La suite de 1'histoire coïncide avec celle contée par les Gbrézéwa.
ne fut donc pas créé à la fin du siècle passé, comme il est dit dans la
chronique, mais quelques années plus tard.
Le chef des Guidéko, Anohi) dont nous parle Thomann est sans doute
le même Logbo Anoi, le chef de Zergbeu, mentionné par la chronique
(Logbo est le nom du père de Anoi, voir note 1 de la chronique). Seule
une légère confusion de dates persisterait.
La discussion engagée précédemment sur les différences des noms
Gbrézéwa et Gbrizébouo, se trouve ici relancée. Thomann reconnut en
effet le village Brizobouo dont le nom ressemble très sensiblement à
Gbrizébouo, mentionné par les Zakatrwa. D'une manière générale, le "G"
précédant le "B" ne se prononce presque pas. J'ai da faire répéter mes
interlocuteurs chaque fois que le son du "B" du début d'un nom ne m'ap-
paraissait pas pur. C'est ainsi que le "G" a été découvert. Evidemment,
il ne faut surtout pas l'appuyer en le prononçant.
Gbré : faire exprès, sans raison; ou Gbri : le serpent boa? La
différence de signification est fondamentale tandis que la différence
de prononciation est infime. Mais pour Zébouo au lieu de Zobouo, il nly
a qu'une différence de voyelle. Cette différence se reproduit "normale-
ment" d'un individu à l'autre pour peu que l'interlocuteur veuille
mettre une touche personnelle au cours d'une conversation non formelle.
Si l'on s'inquiète de la véritable prononciation, le doute s'estompe.
Cela peut en fait, aussi s'appliquer à Gbré et Gbri. Il arrive également
que les gens prennent de "mauvaises" habitudes en prononçant un nom
donné. Lorsque lion sait qui et pourquoi l'on désigne ainsi, l'erreur
est spontanément réparée.
Notons que Thomann mentionne le village Kréyo (l'une des six com-
munes) connu aujourd'hui et depuis fort longtemps par le nom Koréyo. La
différence entre ces deux noms est évidente mais sans signification.
Nous avons vu à la note 16 que les sons Bouo, Wa, Ayo et parfois
seulement 0 sont employés indifféremment pour désigner les gens, le
peuple et les enfants du nom propre qu'ils terminent. C'est 1'habitude
qui en règle l'usage. A l'époque de Thomann, on disait, sauf erreur,
"Brizobouo" ou "Gbrizobouo" qui a la même signification que "Gbrizébouo"
et presque 1a même phonéti que que Gbrézébouo. "Gbrézéwa" d' aujourd 1 hui
est équivalent à "Gbrézébouo" d'hier ... Il est sOr que le "Gbrizébouo"
reconnu aujourd'hui par les Zakatrwa a la même· signification que
"Gbrizobouo" ou "Brizobouo" mentionné hier par Thomann ...
Nous ne pouvons évidemment pas remettre en question l'une ou
l'autre des deux versions à partir de ces constatations.
48
Carte n° 5
VIUAGES. TRIBUS ET CANTONS BÉTÉ
DE LA RÉGION DE SOUBRÉ
(Sud.oue~ de 1. CÔTE D'IVOIRE)
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Canl dfl Groupes Cultu.els If EthniQUes· Collectif Un""'''''.té d'Abrd,an e: QA5TOM 'fi ATLAS De COTE O'lVOiRE
51
Bouzo Ouana Youro était celui qui les dirigeait, et Logbo Séri
était son second. Cependant, ils étaient tous les deux trop âgés pour
assumer les fonctions de chef du village. Ils convoquèrent une assemblée
qui désigna le nouveau chef: Golo Série
Golo Séri avait déjà été désigné chef de la tribu Lazoa avant
l'arrivée des blancs (en 1903-1904). Il fut nommé par eux, en 1922,
chef du canton Gbobouo, qui regroupe depuis lors, les tribus Lazoa,
Sokolo, Rwa, Bitri, Ikobouo, Gbaléwa et Zatwa (situées au nord et à
l'est de la tribu Lazoa).
Golo Séri ne pouvant assumer simultanément les deux charges - de
chef du canton et de chef de la tribu -il nomma Oua na Youro Gbogou
Dibert, le fils de Bouzou Ouana Youro, chef de la tribu Lazoa.
En 1930, au décès du chef de canton Goulo Séri, ils quittèrent le
village Gbagrégro. Ils s'installèrent près de la Gnoukpô (eau noire),
petite rivière affluente de la Lobo, à un kilomètre à l'est de Gbagrégro.
Le nouveau village s'appelait Gbagrégbeu, et son chef, Dodou Otté.
Le chef de la tribu était toujours Oua na Youro Gbogou, mais la
chefferie du canton revint à Gbaka Lepka, du village Zakowa de la tribu
Bi tri.
L'occasion était-elle venue de négliger les intérêts des Lazoa ?
Les chefs des Dahononguhé, des Tapéwa (qui nlavaient pas été empoisonnés)
et des Séréguhé furent emprisonnés par les forces françaises jusqu'à
ce qu'ils acceptent, en 1934, de quitter leurs forêts pour s'installer
sur la piste qui mène à Issia. Ils devaient à la fois servir de relais
et sécuriser le passage. Ils éta\ent aussi beaucoup mieux contrôlés
qu'en forêt, près de la Lobo.
Les gens de Ouréyo, de la tribu Zatwa, ne voulurent pas leur don-
ner de la forêt pour qu'ils puissent s'installer.
Mais ils nlavaient pas choisi le lieu de leur installation - entre
Ouréyo et Yabayo - aussi, firent-ils fi de l'interdiction des gens
d'Ouréyo. Ils dirent alors: "J'mien fous" et ils se mirent à défricher
puis à cultiver la terre. "J'mien fous" est devenu Mavou, le nom de
leur nouveau village (qui aurait pu porter le nom bété "Nagbolé Maou"
':J'm'en fous").
Seuls les villages Koréguhé et Gbagrégbeu de la tribu Lazoa, res-
taient dans la forêt non loin de la Lobo.
A Gbagrégbeu, la Gnoukp6 débordait à chaque saison des pluies et
le chemin devenait impraticable à cause du Potopoto (boue).
55
Le conflit avec les Bitié et les Sokwa semble bien avoir eu lieu
aprês le passage de Thomann. On pourrait même le situer vers 1912-1914.
Car les Pitikawa, qui se retranchêrent avec les quatre villages Lazoa
prês de la Lobo, n'y fondêrent leur premier village que vers 1914. Il
semble inconcevable qu'ils soient restés dans la même forêt, sans ins-
tallation fixe, durant plus de douze années. Les Lazoa construisirent
leur propre village. On peut supposer que les Pitikawa en firent immé-
diatement de même vers 1914.
Si les Pitikawa n'ont pas omis de mentionner l'existence du"vi1-
1age Lazo~ c'est qu'ils connaissaient ce village sous un autre nom et,
donc, Thomann aurait été incomp1êtement informé. Il apparartrait que le
village Lazo soit à l'instar du village Soko10 que Thomann décrit comme
un "groupe assez important de villages, dit Soko10 ou Sokwa" (6). Le
"village Lazo" désignerait l'ensemble des Lazoa et regrouperait tous les
58
Carte n° 7
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nage, plus il est honoré.
La tribu Sobouo est la plus petite de la région de Soubré, à la fois
par le nombre des villages qui la composent -trois-et par sa super-
ficie. Sa grande particularité est cependant d'abriter la petite ville
de Soubré. Les villages Digbayo et Gbazébré sont aujourd'hui amalgamés
- presque fondus - à la ville de Soubré pour nlen faire que deux IIquartiersll
(à peine distincts l'un de l'autre). Le village de Mahio doit être
réinstallé à proximité de Digbayo et Gbazébré.
Les Sobouo (les Mahio, les Digbayo et les Gbazébouo) sont toujours
les détenteurs "spiritue1i' du territoire de Soubré. Dans la pratique du
développement urbain, ce statut n'entraîne aucune implication, car dès
l'instant où une autorisation d'installation a été donnée, elle ne peut
être remise en question. L'accord peut dépendre du dédommagement reçu
en échange. Cette démarche a été suivie pour pouvoir construire le bar-
rage de Soubré, aux chutes Nawa. On peut imaginer que les Sobouo ont
été particulièrement réticents à donner leur accord. Les chutes Nawa
recèlent tant de leur histoire qu'elles justifient leur pouvoir; il a
bien fallu le compenser. Des sacrifices ont été faits au génie Nawa,
pour obtenir son accord et son pardon. Les villageois sauront s'il les
a vraiment acceptés et s'il s'est trouvé une nouvelle demeure.
Carte n° 8
CHEMINEMENT MIGRATOIRE
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1. Les enfants de Krébo, dont il n'a pas été dit de qui ils sont issus
ni comment ils sont arrivés à Didigbo.
2. Les Gouguéwa et les Wondéwa étaient comptés parmi les Kréboyo.
83
Carte n° 14
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85
Gnaoré répondit que oui. Le genle lui donna alors un médicament grace
auquel il allait avoir de nombreux frères qui viendraient de partout,
mais avec lesquels il ne devra pas 'faire palabre~
Un fils naquit à Zouzoua. Il lui fut donné le nom Gbazi. Gnaoré
aussi eut un fils qu'il appela Zadi. Plus tard, encore un autre fils
auquel il donna son nom: Gnaoré. Zouzoua eut aussi un autre fils qu'il
nomma également Zadi.
Gbazi, devenu adulte, alla un jour à la chasse et rencontra
Krégbeu. Ce dernier lui dit de venir dans son village, mais Gbazi lui
dit : "Non, le mi en est tout proche, a11 ons causer". Krégbeu vi nt donc
à G'nazégbeu et Gbazi lui donna une place pour s'installer.
Une autre fois, alors qu'il chassait, Gbazi rencontra Gbodo. Il
lui offrit aussi une place à G'nazégbeu.
Peu après, ils abandonnèrent G'nazégbeu et fondèrent le village
Gbeuta (Gbeu : cour, village; Ta : trois; des trois fils: Gbazi,
Zadi et Gnaoré) (2).
Mais, il y eut bientOt des palabres et ils se séparèrent. Gbazi
qui tta le vi 11 age avec sa fami 11 e et fonda Gbazéwa en 1903, près du
marigot Poutou (à deux kilomètres de Grand Zatri). Zadi est allé fonder
le village Zadiayo, et Gnaoré, le village Gnaoréwa. Leurs pères Zouzoua et
Gnaoré étaient morts à G'nazégbeu.
Les gens de Gbazéwa se déplacèrent encore, environ dix ans plus
tard, et se rapprochèrent des Zadiayo et Gnaoréwa.
Les Gbazéwa étaient liés aux Kouzié par leur parenté avec les gens
du village Lewa (les parents maternels de Gnaoré et Zouzoua) qui faisait
partie de la tribu Zatwa. Ainsi, Zouzoua Oidignon fut désigné parmi les
Gbazéwa pour atre le chef de tous les Kouzié en 1918 (3). Il fut aussi
nommé chef du canton Gbobouo par les Français. A son décès en 1923, son
fils Zouzoua Ouguéhi Augustin est venu s'installer sur l'emplacement
actuel de Grand Zatri. Il Y regroupa aussi les autres villages Kouzié.
Il fut choisi pour être le chef de la Tribu Zatwa. C'est de son temps
que l'école de Gbazéwa fut construite et le puits foré. Il décéda en
1968.
On ne peut pas ne pas être frappé par la similitude des noms qui
se reproduisent dans ces trois histoires. Et s'il s'agissait des mêmes
noms de lieux placés dans des contextes différents? ... Nous n'avons
ni preuve ni moyen de vérifier. Peut-être y a-t-il eu des confusions.
Ou est-ce le fait du hasard? Aucune règle ne dicte l'attribution d'un
nom plutôt qu'un autre. Il semble que la dénomination résulte essentiel-
lement du bon vouloir de celui qui décide. La fréquence ou la répétition
de l'usage n'est pas essentielle. Ainsi, un père pourra donner son pro-
pre nom à son fils. Dès lors, le nom du village dépendant souvent du
nom du chef, il y a de fortes chances de rencontrer des noms de villages
identiques, pour peu que les chefs aient eu - par hasard - les mêmes
noms. Enfin, il ~e peut, qu'au cours de leurs déplacements, différents
groupes se soient rencontrés ouarrêtés aux mêmes lieux.
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Carte n° 15
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semble, la tribu Rwa. Elle est composée des sept villages: Kakouéwa,
Kipréwa, Gbahiéguhé, Tapéwa, Zadiéguhé, Ligu~wa et Zagbabré. Zagbabré
regroupe à la fois les Zagbabouo et les Gogbobouo.
Les villages Zagbabré, Kakouéwa et Ligu~wa se sont officiellement
regroupés pour former le nouveau village Kakouéwa. Les anciens villages
n'ont cependant pas été complètement abandonnés.
Les villages Kipréwa et Gbahiéguhé se sont également regroupés
dans les mêmes conditions pour former le nouveau village Kipréwa.
92
Carte n° 17
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II. LES SOKWA SELON LES BASSEWA - TRIBU SOKOLO
1. père est un nom générique. Il est possible que parmi les sept en-
fants, il en est qui ne soient pas apparentés en ligne directe.
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8 - "Chauffer le Bangui"
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Carte n° 21
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III.
100
Gozé est le plus lointain ancêtre connu. Gbizi était son fils.
Ils vivaient au village Grimaguiayo, dans la région de Gagnoa.
Il y eut un jour un palabre dO à un excès de boisson. Une partie
est restée, l 'autre, non. Gbizi les conduisait. Ils arrivèrent au vil-
lage Yokolo où vivaient trois frères: Grozomlo, Bakalo et Yokolo.
Mais il y eut un différend au sujet d'une femme enceinte. Certains
avaient juré qu'elle portait un garçon, d'autres, une fille.Elle donna
naissance à un garçon. Alors les trois frères se séparèrent. Les
Grozomlobouo restèrent au village. Les Bakalobouo s'installèrent près
du fleuve dans la région de Buyo. Les Yokolobouo vinrent dans la région
et s'installèrent à Gboboubéhi.
Gbizi vivait toujours, et Bada, son fils, ainsi que Bagoli, le
fils de Bada, y vécurent. Plus tard, une discorde entrarna la dispersion
des gens de Gboboubéhi. C'était au temps des Pitikawa à Kognakro (1).
Grogbo Yoffo de Kognakro vint trouver les gens de Bagol i (les en-
fants de Bada, parmi les Ikobouo) - il y avait parmi eux Progno Mori,
Sosié Gagwé, Zébé Ogli et Kolé Oyourou - pour leur dire qu'ils quit-
taient l'endroit pour se retirer vers la Lobo. La place était donc li-
bre, à eux de s'y installer s'iis le désiraient.
1. Voir la chronique de Petigowa, tribu Lazoa.
101
Carte n° 22
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Les Bago1iéwa, comme l'ensemble des Ikobouo, avaient pris part aux
conflits qui opposaient Pitikawa et Lazoa aux Bitri d'une part et aux
Sokwa, de l'autre, puisqu'ils combattirent les Bitié (de la tribu
Bitri (2)). Les Bago1iéwa étaient établis non loin de Gbagrégrom (le
premier village des Pitikawa, près de la lobo) jusqu'en 1929. Ils se
groupèrent alors en plusieurs campements le long de la route d'Issia (3).
Les Ikobouo formaient six villages: Mahiéwa, Zagréguhé, Gnagrawa,
Bisséréguhé, B1égnéwa et Bago1iéwa. Ils se groupèrent en deux villages.
Mahiéwa réunit les trois premiers, à l'est, et Bago1iéwa regroupe les
trois derniers, à l'ouest du territoire de la tribu.
Un des "enfants" de Bago1 i éwa, Nahonon Edouard, fi t fortune au
Zaïre. Il décida de construire le nouveau village de Bago1iéwa. Celui-ci
devrait regrouper l'ensemble des six villages de la tribu Ikobouo.
Mahiéwa demeurerait alors un campement pour les plantations alentour.
Les travaux de construction commencèrent en 1972.
Carte n° 23
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109
Les Guibouo vivaient dans la forêt, entre TaT et Tabou. Ils étaient
les premiers habitants de cette région.
Puis vinrent les Guéré. Mais les Guibouo ne les comprenaient pas.
Certains des Guibouo voulaient les chasser, d'autres étaient prêts à
les accueillir. Finalement, les Guéré restèrent.
Une année après, les Guéré semèrent leur riz sur la montagne qui
abritait Gbazo, le génie des Guibouo. Les Guibouo prévinrent les Guéré
et leur dirent que c'était un sacrilège. Mais les Guéré ne voulurent
rien entendre - peut-être ne comprirent-ils pas? - et continuèrent à
semer.
Les Guibouo incendièrent alors les rizières des Guéré et un conflit
éclata. Il se poursuivait déjà depuis deux années, lorsque les Guibouo
allèrent trouver Guessou, le féticheur, pour savoir ce qu'ils devaient
faire. Guessou dit: "1a guerre ne finira jamais car les Guéré mangent
les cadavres, qu'ils soient des leurs comme des nOtres, donc ils seront
toujours gagnants".
110
Carte n° 26
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1. On reconnaît que la relation entre les deux noms est plutôt éloignée.
La ville Divo est située en pays Dida, qui fait partie du grand
groupe ethnique Krou, de même que les Bété. Leur parler est du reste
très voisin de celui des Bété.
2. Diverses graines et légumes: gombo, fruit rougeâtre et feuilles ali-
mentaires, non identifiés, que l'on trouve en "brousse".
3. Ils arrivèrent tout au début du siècle. Voir la chronique des
Gbalébouo et de l'ensemble des Zokoguibouo, ci-après p.121.
113
Carte n° 27
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Carte n° 28
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117
1. Cette version est bien différente de celle que m'avait contée Kréahi
Jean, du village Kpada. Voir la chronique de Kpada.
2. Gbagnoa, Kpakolo et Gniébié ne sont pas cités par Kréahi Jean. Je ne
suis pas non plus retourné le voir pour avoir confirmation.
3. On ne sait pas lequel.
118
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1
Séri
Après avoir été vaincus par les Kagnanawa aux monts Trokwa, les
Kpadawa se retrouvèrent près des Tassiriyo.
Parmi les Kpadawa vivait Gbaza. Gbazâ eut un fils qui naquit avec
une infirmité à l'une de ses hanches (Kokro). On 1lappela donc Kokro. Il
se maria et eut des enfants qui furent appelés les Kokrouyo. Guéguia,
une fille de Tassiriyo, épousa l'un des enfants de Kokro et ils eurent
deux enfants: Bada et Dabo. Plus tard, chacun d'eux fonda un village
Badayoroua et Daboyoroua. Ils forment ensemble les Guéguiayo (les en-
fants de Guéguia, fille de Tassiriyo). L'exogamie est depuis de rigueur
entre les Tass;r;yo et les Guéguiayo.
Chez les Zikobouo, dans la région de Gagnoa, les Sériyo et les
Valéloua se firent la guerre. Ils sont des descendants de Mahi Séri,
fils de Gbalé Ogba (11) et sont ainsi des Gbalébouo. Les Valéloua furent
vaincus et vinrent trouver les Liguiyo pour leur demander de les aider
à combattre les Sériyo. Ils savaient que les Liguiyo avaient des fusils.
11. On désigne une personne en faisant précéder son nom de celui de son
père : Séri était le fils de Mahi, qui était le fils de Ogba, qui
était le fils de Gbalé (voir note l de la chronique des Logboayo).
121
Le doyen des Liguiyo, Dogbo Tanégbé, refusa et dit : "Ce sont aussi nos
frères. Si vous voulez, je peux vous accompagner pour aller faire la
paix". Les Valéloua retournèrent chez leurs frères, les Sériyo, après
un temps passé chez les Liguiyo.
Puis, au tout début de ce siècle, vinrent les Okrouyo, en prove-
nance du village Digbayo de la tribu Zikozibouo (de l'actuel canton
Zikobouo, dans la région de Gagnoa). Ils étaient de la même région que
les Sériyo , les Valéloua, et les Brogoyo.
Au village Digbayo vivaient deux familles: Mamiyoroua et Okrouyo
(12). La famille Mamiyoroua conspira avec les Godiéayo - du village
voisin - contre les Okrouyo. Ils s'embusquèrent et les assaillirent.
Les Okrouyo comptaient parmi les meilleurs guerriers de la tribu,
aussi quelques-uns d'entre eux réussirent à s'échapper. Dirigés par Saki
Boyro, ils arrivèrent dans la région. Oassé Rabé Zoukou, du village
Tassiriyo, les accueillit au nom de leur parenté: sa mère était issue
de la famille Okrouyo du village Digbayo. Ils y restèrent cinq années.
C'est alors que l'un des Okrouyo commit l'adultère avec la femme de Tegba
parmi les Liguiyo. Ils le surent et ils voulurent se venger des coupa-
bles. Yeffo Kouamé Krasso le chef des Liguiyo, au courant du dessein des
siens, envoya son cousin Inago Gbobo prévenir les Okrouyo du danger
qu'ils couraient. Alors les Okrouyo s'enfuirent. Ils donnèrent Digbé
Yabrê en mariage à Inago Gbobo pour le remercier de les avoir sauvés.
Les Okrouyo avaient été recensés par le premier commandant du
poste de Soubré, en 1903, alors qu'ils étaient encore à Tassiriyo. Les
forces françaises avaient remonté le fleuve depuis Goutoubré jusqu'à
Mabéhiri. Mahébiri était le village des Maboa qui, comme les Gbalébouo
et les Groubou~ étaient d'abord restés près des chutes Sougou, tandis
que les autres Guibouo avançaient en forêt en direction de Lakota.
Dédi Kébo, le chef de Mabéhiri, les conduisit dans les autres
villages: Tinyot, Koudouyo, Liguiyo, Tassiriyo.
A Tassiriyo, les Français reconnurent Dassé Rabé Zoukou et le
chargèrent de diriger les travaux d'ouverture de la piste qui devait
mener de Goutoubré à Gagnoa en passant par Mabéhiri, Tassiriyo, Liguiyo,
Zogbodoua, Oupoyo, Guédéyo, Zikozibré, Tagbayo, Sériyo et Diabré.
12. On peut se demander si le nom Okrouyo n'est pas une déformation du nom
Kokrouyo : les enfants de celui qui a la hanche déformée ... Comme
ce fut le cas pour le père de Bada et Dago ... Les Okrouyo ne se
souviennent pas.
x Tinyo devrait s'écrire Tinhyo puisqu'il n'y a pas de liaison entre les
syllabes.
122
13. C'est de Zagba Balou Zéké, du village Okrouyo, que je tiens ces in-
formations. Il est né en 1895 à Digbayo. Il était venu à Tassiriyo
avec ses parents, menés par Saki Boyro. Lui-même avait été élu chef
du canton Guibouo en 1948. Il est le dernier chef de canton de la
région de Soubré.
123
14. Les Okrouyo étaient venus de la région de Gagnoa et avaient été re-
cueillis par Dassé Rabé Zoukou de Tassiriyo. Ils ne sont pas des
Guibouo d'origine mais seulement d'adoption.
15. Il est fort probable qu'il ait agi conformément aux souhaits de
l'administrateur français, et qu'à travers son attitude, la poli-
tique coloniale ait été remise en cause.
16. Parmi quatre candidats, et fut élu au premier tour. Mais le scrutin
fut annulé parce qu'il y eut incrimination de fraude. Le deuxième
tour confirma le résultat du premier.
124
Carte n° 29
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2. On peut supposer que la guerre ne se fit pas avec les trois villages
simultanément, mais séparément avec chacun d'eux, au fur et à mesure
des migrations successives qui auraient donc été gardées sous silence
ou oubliées. Nous savons par la chronique de Kpada que les Kagnanawa
unis aux Kpadawa firent la guerre aux Gouzérébouo. Ces mêmes
Gouzérébouo - ou Gouzrébouo, voir note 7 de la chronique des
Gbalébouo - ont été vaincus par les Mahio, parmi les Sobouo, aux chu-
tes Nawa - voir la chronique de Mahio et des Sobouo -. Or, les chutes
Nawa limitent les territoires des Sobouo et des Zikpobouo.
Il est vraisemblable que la guerre n'eut donc pas lieu avec les
Zérébouo, mais avec les Gouzrébouo puisqu'il est dit que "les
Zérébouo rejoignirent les Zikpobouo". On peut alors se demander quelle
est l'origine des Zikpobouo. Les chroniques des Niapoyo et des Sémahio
(cette dernière a été écrite avec celle des Logboayo), qui font partie
des Zikpobouo, ne nous disent rien sur un quelconque contact avec les
Kagnanawa. Mais cela n'est pas étonnant puisque les Niapoyo comme les
Sémahio n'ont conté que l'histoire qui leur est propre. Les Gouzrébouo
ne sont ni Niapoyo, ni Sémahio.
Cependant, il est dit dans la chronique des Mahio et des Sobouo que
les Mahio anéantirent tous les Gouzrébouo. Il se pourrait donc qu'une
partie des Gouzrébouo ait pu échapper au massacre et ait été recueillie
parmi les Zikpobouo. Ils se seraient depuis confondus avec l'une ou
plusieurs familles des Zikpobouo puisque le nom Gouzrébouo ne désigne
aucune des familles qui composent les Zikpobouo.
Ce passage direct - de la défaite des "Gouzrébouo" devant les Kagnanawa,
à leur absorption par les Zikpobouo - laisserait ignorée leur rela-
tion avec les Mahio et les Sobouo, si cela s'est bien produit comme
il vient d'être supposé. Les Gboulilié, de leur côté, sont certaine-
ment originaires du pays Dida. Cette affirmation repose sur la termi-
naison du nom "lilié'~ qui est propre au pays Dida. Les Kagnanawa ne
les auraient-ils pas plutôt rencontrés dans la région de Lakota, sur
leur chemin vers le pays Bété ?
Les circonstances de la rencontre des Kagnanawa avec les Routtawa sont
sans doute encore plus hypothétiques. On pourrait penser que les
Kagnanawa rencontrèrent les Routtawa lorsqu'ils se dispersèrent après
leur défaite avec les Gbalébouo et la destruction de leur village
Dogbogui (voir la chronique des Gbalébouo).
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Ca rte n° 33
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144
Oakua - Dakué
J1
Kué
1
Oegba
1
Gnapayo Gnapo
1
Koziayo Kozi sept
1 villages
Sayo Ahi ssa dans 1a
1 Juridiction
Léguéayo Legui de Soubré
1
Guéayo Koré
1
Li dabré Lida
Kukuyéré ? Kuku
originaires de séparés par la rivlêre Oébo
Gagnoa ; intégrés Légui
d'abord par Sayo 1
puis par Kozlayo Oro ONa (sépa rés de Gnuboa
et finalement 1
séparés en 1951 Gnuba Gnuboa
Koziayo II. 1
Gbogou Gbogouayo neuf
villages
1 dans la
Kossé Kosséwa
juri di ction
1
Guiéba Guiébassayo de Guibéroua
1
Gboté Gbotéayo
1
Onon Onayo
1
Oago
1
Guiohoné -
Oagoayo
Gui honéayo
)
1. "Enfant" est pris ici au sens générique les descendants de ... sont
ses enfants.
145
Carte n° 38
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Ethnie BËTË de SOUSRË
Tribu KODIA rattachée à
GOLFE DE GUINËE la région BËTË de SOUSRË
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" '1':'"
11 - Maya en 1977
- DECRYPTAGE DU MESSAGE-
152
SOMMAIRE
Pages
LE FIL VES ÉVÉNEMENTS VICTE NOTRE MÉTHOVE 153
L'origine des Bété telle qu'elle apparaît dans les chroniques vil-
lageoises est évidemment notre première interrogation. La carte n° 41,
ci-après, nous en donne la réponse. Elle a été établie en calquant les
parcours fléchés des 26 groupes étudiés tels qu'ils figurent dans les
20 cartes de cheminement migratoire correspondantes. Ainsi, il apparaît
que les Bété de la région de Soubré vinrent de toutes les directions.
155
Carte n° 41
CHEMINEMENT MIGRATOIRE
8ËTË DE SOUBRË
O\llAN
BAOULE
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1
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2 GAONOAI
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1 Së<nohoo ~"7':;:::oo'H~L:
2 GbaDouo
3. L"'lQOaYo •
4 Oogooouo
5 Gogo_bouC
6 Quetegune· Pet~Qw8
7 ManlO' Sobouo OIDA
8 N,apoyo
9 I(.rlOOVO '1t BouaoulNI,
~1teW8 lit Our.vo
10 f(ou,. ou ZadIGY'O.
Gougu.... et WOno....
11 GbazlWa
12 Gogbollauo· b9b0llauo
13. Slflsew8
14 Sak_
I 5 !legolotw.
16. Gbal_
17 Gb'8Jb.
18 Gu oIlauo . Kpada· K..,I\II\1_
19 Gbalebouo" MabO'"
20 OkfOU'fO
21 1'0'''. 8AKWé Nom d'Ethnie
2200_
23. Z,kObouo .. -- ..... Limite d'Ëtat
24 1(.0,.,....0 Ethnie BËTË
25. Bioko'"
2B. Oak'"
Ethnie 8ËTË de SOU8R Ë
Tribu KODIA rattachée à
GOLFE DE GUINeE la région 8ËTË de SOU8RË
o 1.1 ..... 150 IIm
, /
En conclusion:
- Les motivations de départs ou de déplacements condui-
sent à la cohésion ou à la dislocation du groupe
Si un déplacement intervient à la suite d'un conflit ou pour une
raison à caractère sacré, le groupe réagit d'une manière identique.
Dans les deux cas, il est placé devant une alternative: ou bien il
reste uni, ou bien il se divise. Cette alternative dépend de la nature
du conflit comme de la sacra1ité des raisons qui motivent les départs
ou déplacements. Lorsque le conflit est d'origine extérieure, les hom-
mes oublient leurs différends, croient à l'unité et le groupe se ren-
force: la confiance en soi conduit à la cohésion du groupe. Lorsque le
conflit émane du groupe, sous la forme d'une contestation de l'institu-
tion, qui s'identifie à une profanation de l'alliance, il s'assimile à
une perte de confiance, peut-être à un désenchantement, qui peuvent con-
duire à la dislocation du groupe.
- Les motivations de départs ou de déplacements ont
pour objet la recherche de sécurité, de liberté, et
de confort
Si le groupe n'est pas en conflit ni avec l'extérieur, ni avec
lui-même - parce qu'il sait équilibrer les forces qu'il véhicule et
ainsi se protéger -, ses déplacements seront d'abord motivés par la re-
cherche de sécurité dans son environnement physique et social. Puis,
par la recherche de liberté vis-à-vis des autres groupes et des pouvoirs.
Enfin, pour bénéficier de confort et d'avantages qui lui sont offerts.
1. On fait un sacrifice pour s'assurer les faveurs d'un nouveau lieu pour
s'installer (49).
En s'installant, les hommes violent la terre. Par le sacrifice, ils
en implorent le pardon. Le sacrifice vient en dédommagement du pré-
judice causé. Si le sacrifice est agréé, une alliance est contractée
entre la terre et les hommes. La terre fera alors don de ses faveurs
pour l'existence paisible des hommes, qui vont pouvoir s'installer.
res ne peut être refusée (8). Par leur présence, ils affirment,
revendiquent et honorent l'alliance entre les vivants et les
morts. Leur absence affaiblit l'alliance. Et le refus de la pré-
sence d'alliés court-circuite la redistribution des richesses au
détriment de ces derniers. Les termes de l'alliance ne sont pas
respectés.
Le matériel prendrait-il le pas sur le sacré contenu dans l'al-
liance ? Celle-ci n'a d'objet que pour assurer la vie. Le matériel
aussi; il est donc également imprégné de sacré. Si la vie est
remise en cause, l'alliance aussi.
Une hiérarchie s'établit selon un ordre qui va de celui qui n'a
rien vers celui qui détient. Ce dernier est protégé, l'autre pas.
Elle traduit une dépendance des uns vis-à-vis des autres. Ceux qui
possèdent jouissent de plus de moyens d'existence. Ils bénéficient
des faveurs de la vie et du sacré. Ils sont donc honorables et des
devoirs leur sont rendus par ceux qui sont dépourvus. Ceux qui les
respectent, les honorent, les admirent, montrent ainsi qu'ils sont
dignes de recevoir une part des biens (de la vie ou du sacré) que
les autres détiennent. S'ils ne sont pas dignes, il ne peut y avoir
d'alliance. S'ils ne sont plus dignes, l'alliance est rompue ou
interrompue. Le conflit résulte alors d'un manquement vis-à-vis du
sacré. Ceux qui détiennent et sont honorés se doivent en retour de
respecter ceux qui n'ont rien et partager avec eux ce qu'ils ont.
Est-ce pour les soustraire au partage que des all iés ne furent pas
invités à la cérémonie funéraire? Hors de l'alliance le pouvoir
de ceux qui détiennent n'a pas cours puisqu'aucun devoir ne leur
est da. Le matériel n'a de valeur que par le sacré qu'il contient.
Hors de l'alliance est (règne) un autre sacré.
13. On ne tue pas l'un des siens en se vengeant des autres (60).
La sauvegarde de la vie des siens l'emporte sur la vengeance. L'al-
liance parentale - consanguine et utérine - prévaut sur toute autre.
19. L'exogamie peut naître du fait d'un pacte, d'une alliance (66).
Une telle alliance est plus forte que l'alliance qui lie habituelle-
ment des groupes. Cette dernière n'institue nullement l'exogamie
entre eux. L'exogamie naît cependant au fur et à mesure des maria-
ges entre les membres des groupes alliés. Avec l'institution de
l'exogamie, l'alliance prend la forme d'une alliance parentale qui
impl ique évidemment la pratique de l'exogamie (on ne se marie pas
entre parents). Une telle alliance n'est contractée qu'en des cir-
constances exceptionnelles. Et il est exceptionnel que trois grou-
pes se reconnaissent du même génie. Une reconnaissance si forte,
impérieuse, sacrée, qui lie la vie des hommes au génie au point de
les apparenter. La parenté, ici, s'étend aux trois groupes par gé-
nie interposé. Le genle étant sacré, la parenté l'est aussi, l'al-
liance également. C'est bien évidemment la parenté qui institue
l'exogamie et non l'inverse. L'exogamie ne peut être instituée arti-
ficiellement. Elle a toujours un fondement religieux. On remarque
que le sens du précepte: "l'exogamie peut naître du fait d'un
pacte, d'une alliance" est en quelque sorte inversé. Il aurait dû
être: l'alliance parentale institue l'exogamie (parmi les parents).
Le discours villageois - ou sa traduction - est ici déformé.
23. On déjoue le sort qui fait mourir les gens en donnant le nom de la
mort à son enfant (70).
En dernier recours, il ne reste plus qu'à montrer à la mort qu'on
est plus fort qu'elle, au point qu'on se joue d'elle. On la nargue
en donnant son nom à son propre enfant. La mort, déconcertée, sem-
ble incapable d'agir. Par cet artifice, 1'homme se place en dehors
du pouvoir de la mort.
26. Le sorcier est mis à l'épreuve (ordalie). S'il est coupable, il est
chassé (73).
Le Gôpô, le médicament dans l'oeil, sert de test-vérité. Le coupable
risque de devenir aveugle. On ne le tue pas parce que c'est un pa-
rent, mais on le bannit du groupe. Le bannissement est souvent con-
sidéré comme êtant plus grave que la mort, car 1'homme rejeté n'est
plus protégé: ni par un génie, ni par un totem, ni par une alliance.
Il s'en sortira seulement s'il est très fort: s'il peut s'appuyer
sur ses propres alliances ou en contracter de nouvelles ou encore
s'il est recueilli par un autre groupe. Sinon, la folie le gagnera
il errera en (comme un) animal, et, finalement, il périra. La pra-
tique de la sorcellerie est dès lors d'un grand risque. Elle appa-
raît comme une forme de suicide. Un suicide prémédité, par opposi-
tion au suicide spontané qui résulte des conséquences du défi lancé
à propos de la femme enceinte.
28. Le féticheur est respecté et peut devenir le chef d'un groupe (75).
On peut se demander s'il n'y avait non pas concurrence mais complé-
mentarité des pouvoirs entre le (vrai) chef et le féticheur? Chacun
se réservant le domaine pour lequel il était le plus habile? Selon
les circonstances, l'un pouvant surpasser l'autre, on aurait alors
pu confondre? Par contre, si le pouvoir n'était pas partagé, cela
signifie qu'il n'y aurait pas de risque à mélanger le sacré et le
profane. Dans ce cas, ne serait-ce pas pousser trop loin 1lidée que,
la vie étant sacrée, tous les actes de la vie le sont aussi; le
profane serait dès lors confondu avec le sacré? Le sacré ne pouvant
être souillé par des activités profanes (interprétation n° 9), on
ne peut admettre une telle confusion. Existerait-elle cependant dans
certains domaines approchant le sacré, ceux qui ne le touchent pas
directement, un peu comme une étape préliminaire ou une phase mar-
ginale ? Cette dernière servirait de filtre, de transition, pour
passer du sacré au profane et inversement? Dans ce cas seulement,
les deux fonctions: de féticheur et de chef, sont conciliables, mais
sans doute, de concert, d'exercice peu aisé. Cette assertion mérite
toutefois d'être approfondie et vérifiée.
que le lien qui unissait les Gbalébouo et les Okrouyo était pour les
premiers, une fille, pour les seconds, une mère. Dans la société
Bété, comme dans toute société patriarcale à résidence virilocale,
l 'homme, donc le père, rassemble, tandis que la fille divise le
groupe, même si elle permet de doter une femme pour l 'homme (son
frère) qui deviendra père. La femme apparaît comme un élément étran-
ger au groupe dans lequel elle est accueillie. Ce n'est qu'avec le
temps et grâce aux enfants qu'elle aura apportés au groupe, qu'il
lui sera donné de la considération, des droits et de la parenté -
qui apparaît ici comme une donnée quantifiable. Dans la hiérarchie
des alliances, l'alliance parentale prime sur l'alliance avec la
belle-famille (voir les interprétations n° 9, 13 et 18). Mais dans
l'alliance parentale, le consanguin est plus fort que l'utérin. Le
consanguin est relatif aux gens du village, tandis que l'utérin est
rattaché aux gens du dehors, qui sont nécessairement plus étrangers.
Mais l'étranger peut aussi être très proche, dès l'instant où il ne
s'impose pas. Car s'imposer, c'est faire fi de l'autre, qe son exis-
tence, comme de ce qui l'importe le plus: son sacré. Les autres
Guibouo n'ont pas eu ce sentiment d'affront parce que les Okrouyo
avaient eu le temps d'être acceptés parmi eux, tandis que les Maboa
et les Groubouo, plus à l'écart, sans contact ni lien avec les
Okrouyo, ne les auraient pas admis d'emblée sans préliminaires ni
cérémonie. Les Kodia étaient moins proches pour eux que les autres
Guibouo, mais assez éloignés dans l'espace pour se mettre à l'abri
de l'affront et de l'usurpateur. Les Maboa et les Groubouo ne re-
vinrent que lorsque les Okrouyo n'étaient plus au pouvoir et après
avoir entraîné les changements institutionnels qui leur attribuaient
une légitimité égale à celle des autres Guibouo. Les Maboa et les
Groubouo savaient non seulement s'adapter aux conditions nouvelles,
mais aussi les adapter à leurs besoins.
rent donc ce r01e. Il est alors tout à fait concevable qu'un féticheur
puisse devenir le chef d'un groupe, contrairement aux restrictions que
nous avions précédemment émises (n° 28, page 177). Une confusion semble
cependant subsister. En effet, si chacun peut pratiquer le rituel du
sacrifice (de la consécration d'une alliance, pour demander les faveurs
d'une terre où s'installer, ou après avoir tué un allié), tous ne savent
pas reconnaTtre le sacrifice qui convient. Ce dernier dépend du niveau
de sacra1ité de l'objet du sacrifice. Sa reconnaissance requiert une
initiation qui réclame le secret. Le chef qui pratique le rituel deman-
de-t-i1 auparavant conseil auprès du féticheur ou a-t-il été initié à
ce qu'il convient de faire? Mais le conseil n'est-il pas une forme
d'initiation? Le secret s'impose afin que la connaissance ne tombe pas
dans des mains malveillantes qui apporteraient le malheur au sein du
groupe (82). Car le malheur ne provient pas seulement de la profanation
d'un interdit, mais aussi du détournement du pouvoir du sacré à des fins
maléfiques (83). Ne sachant d'où vient le mal et qui en fait usage, la
population vit dans un sentiments d'insécurité permanente qui la con-
traint à une quête d'assurance sans répit. Elle cherche inlassablement
à se protéger, à fortifier ses alliances, à en créer de nouvelles pour
s'assurer qu'en cas de défaillance de l'une, le tort sera évité par la
présence d'une autre. Ainsi, avant de s'installer, on fait un sacrifice
pour recevoir l'agrément et les faveurs de la terre. Mais pour faire un
village, il faut être nombreux pour mieux se protéger (voir ci-avant
n° 2, page 168). S'il Y a déjà un génie au village, un fétiche de plus
ne pourra que réconforter, à moins qu'une concurrence entre eux ne vienne
en définitive attrister le groupe (84). On s'accroche à tout indice sé-
curisant. Mais on se protège soi-même en contraignant l'auteur présumé
de sorcellerie à se soumettre au GOpO, le médicament dans l'oeil (voir
n° 26, page 176). Sans qu'un usage abusif du GôpO soit toléré (voir
n° 27, pages 176 et 177). Sinon, le conflit serait perpétuel et tous
finiraient aveugles.
S'il en avait été ainsi, le groupe n'aurait pas manqué de s'auto-
détruire. La transmission des légendes et de leurs valeurs aurait alors,
entre autres, été impossible.
Ce titre est volontairement ambigu, pour montrer que tous les Bété
de Soubré ne s'accordent pas pour considérer que des parties de leur
181
t~on et d~ pa~don-~êpa~at~on
- Une c.onc.lu.6-<-on
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- LES EVOLUTIONS : POUVOIR ECLATE, RECUPERE ET LEGITIME
- L'époque eoloniaie
Elle est d'abord marquée par une volonté arbitraire de l'adminis-
tration coloniale de diviser l'espace en juridictions: tribus et can-
tons. Des villages qui n'avaient aucun liens entre eux se trouvent réu-
nis dans une même tribu parce qu'ils étaient situés à l'intérieur d'un
perimètre désigné. Le pouvoir traditionnel essaie de se démarquer du
pouvoir des blancs, mais il est finalement récupéré par l'administration
coloniale. Le chef traditionnel peut être nommé chef de canton (98). Il
sert alors d'intermédiaire entre l'administration et les villageois, et
use de l'autorité qui lui est conférée pour:
- le déplacement des populations et l'installation des villages le long
des pistes à tracer (97) ;
- la fourniture et même la gestion de main-d'oeuvre affectée aux cor-
vées (construction de pistes) (97) ;
- l'introduction de cul tures ob1 igatoires (98) ;
- 1e pré1 èvement de l'impôt (98).
Mais le chef de canton ne peut à la fois être le représentant exclusif
de l'administration coloniale et diriger une population à l'instar du
grand Kiffi. Il Y a nécessairement antagonisme entre les deux fonctions.
Au chef de canton de trouver une position d'équilibre. Sinon, l'admi-
nistration coloniale le révoque ou les villageois demandent son rempla-
cement (98). Conscientes à la fois du pouvoir du chef de canton et de
ce qu'il peut apporter, les populations sont amenées à rivaliser pour
que l'un des leurs soit désigné (99). Cependant, pour protester contre
188
- L'Indépendance
Depuis 1960, aucun chef de canton n'a été nommé. Son statut dis-
paraît avec le décès de ceux qui avaient été désignés. Leur fonction
est remplacée à la fois par l'administrateur civil, par les chefs de
tribus et de villages et par les délégués du P.D.C.I. (102). Mais ils
n'ont pas le rayonnement qu'avait acquis le chef de canton, devenu de-
puis partie intégrante de la tradition.
On assiste à l'émancipation des populations. Ce sont elles qui
désignent leurs chefs de villages et de tribus. Le désir de maîtriser les
destinées de leur village conduit certains à se dissocier de tribus
auxquelles 1l~ avaient été attachés pour se grouper par affinité (ori-
gine) au sein d'une nouvelle tribu (103). D'autres encore se déplacent
et créent de toutes pleces de nouveaux villages, dits villages modernes
sous l'impulsion de cadres éminents de la région (104).
1 J
- LE SACRE ESCAMOTE
- VE L'ETHNIE GBÈTE
La question avait déjà été soulevée (page 158). Nous sommes main-
tenant plus à même d'esquisser une réponse grâce aux derniers dévelop-
pements. Mais cette réponse n'est pas exempte de points d'interrogation.
Nous dirions même qu'elle repose sur eux. Et pour commencer: la muta-
tion du pouvoir provoquée par l'administration coloniale ne venait-elle
pas se juxtaposer à d'autres mutations qui s'opéraient au sein de la
population toute entière? Elle ne serait alors qu'un facteur, certes
peut-être primordial, parmi d'autres, où tous concourraient à la créa-
tion de l'ethnie Gbète ? Car enfin, qui se souciait autrefois de l'exis-
tence de l'ethnie Gbète, et a fortiori de son origine et de son authen-
ticité? ... L'existence quotidienne était trop précaire sinon péril-
leuse pour ne pas, avant tout, contracter des alliances pour se pro-
téger. Les contacts n'étaient-ils pas trop réduits pour assurer à la
fois une représentation et une appartenance à un grand groupe? On re-
tient de ce que Georges Thomann a rapporté de son périple à travers
le pays Bété, en 1902, que la connaissance des groupes se faisait de
191
CONCLUSION
"pacification" ayant depuis longtemps fait son oeuvre ... il n'y a plus
aujourd'hui de conflits armés, ni de meurtre institué en cas d'adultère.
Les sanctions infligées par la Justice sont sans doute trop dissuasives.
Du reste, les Bété préfèrent régler leurs différends entre eux. La
Justice, ou "pouvoir de blanc", n'est donc pas vraiment intégrée. Certes,
c'est d'abord de leurs vieux: chefs de villages, de tribus ou de cantons,
qu'ils attendent justice. Ce sont eux d'abord qui incarnent le patri-
moine culturel. Pour éviter une confusion avec ce qui précède, on pré-
cisera que les vieux incarnent la plus grande part de ce patrimoine;
en tout cas, celle qui est la plus chère au coeur Bété. Le tribunal cou-
tumier prendra pour un temps le relais puis, avec l'Indépendance, le
tribunal d'instance de Soubré. Mais le cadre n'est plus le même; il y
faut un interprète et le Bété n'y est pas à son aise. Les anciennes
structures résistent donc. Cependant, si la sanction est estimée trop
lourde ou le dédommagement insuffisant, on y fait "appel". La modernité
apporterait alors une réponse plus avantageuse.
D'autres signes nous montrent pourtant que les populations veulent
se prendre en charge à "l'occidentale" et devenir maîtresses de leur
destin. Pour cela, elles créent le même modèle que celui qui leur fut
imposé par l'administration coloniale. Mais en corrigeant l'aberration
qui consistait à grouper des villages qui n'avaient rien en commun. La
leçon des blancs n'est donc pas vraiment "digérée" et l'Indépendance
prend ici une forme surtout institutionnelle: les villages regroupés
sont institutionne11ement réunis. Mais la pratique du jeu institutionnel
permet aux populations de mieux défendre leurs intérêts. Peut-être
sont-elles contraintes de passer par cette étape? Elle renforce sûre-
ment le sentiment de cohésion qui donne aux populations les moyens de
prévenir une trop grande pénétration des planteurs a110chtones. Leux-ci
ne risqueraient-ils pas de menacer à terme les capacités de reproduc-
tion des Bété ? Les villageois sont conscients que les choses bougent
et qu'ils ne peuvent demeurer passifs au risque d'assister à des muta-
tions qui iraient à leur désavantage.
Mais combien sont-ils réellement dans ce cas? Ne sont-ce pas
plutôt les intellectuels et les cadres orlglnaires de la région qui
entraînent leurs aînés dans un sens bien compris pour eux-mêmes, mais
non incontestable pour ces derniers? Car il est bien certain que tous
n'ont pas assimilé tous ces changements trop rapides auxquels rien ne
196
Nous avions déjà noté que l'essentiel du discours relaté par les
chroniques villageoises concerne l'époque préco1onia1e. Hormis les bou-
leversements des structures sociales et du pouvoir. elles ne relatent
que peu de choses sur la période coloniale. Et les principaux paliers,
décrits ci-dessus, montrent bien qu'il existe un profond silence sur la
période coloniale. Depuis les plantations obligatoires de cacaoyers dès
1917, jusqu'aux réalisations de plusieurs milliers d'hectares. que s'est-
il passé? De même, le village de Soubré n'a cessé d'être un gros bourg
que 60 années après le voyage de Georges Thomann. Quant aux toits de
ta1 es ondu1 ées et aux ma i sons en "dur", il s ne fi rent, pendant très
longtemps. leur apparition que dans le quartier du marché et pour abriter
les services publics. Les villageois ne pouvaient pas encore en suppor-
ter la dépense.
On en vient naturellement à se demander si durant la colonisation
il s'est passé d'autres événements que ceux que relatent les chroniques
villageoises. A défaut, le passage de l'existence décrite par les chro-
niques, à la vie d'aujourd'hui, resterait inexpliqué. Ceci est évidem-
ment inconcevable. Il ne reste donc qu'à faire appel à d'autres sources
- écrites et non écrites - sur la région. Celles-ci nous offrent alors
un très précieux atout: celui de profiter d'une autre vision des évé-
nements passés, qui pourra à l'occasion être confrontée avec celle qui
nous a été révélée par les chroniques villageoises.
No tes
13. Les Sémahio avec les femmes de Lahou - chronique des Logboayo, trihu
Guidéko, page 36. Gbaklai et Diolo avec les femmes de Gouzrébouo -
chronique de Mahio et des Sobouo, tribu Sobouo, page 64.
14. Le génie Gbazo, aux monts Trokwa - chronique des Kpadawa, tribu Kpada,
page 111.
15. Le village Niapoyo - chronique des Niapoyo, tribu Zikpobouo, page 70.
18. Gouzouo Dakpa quitte Godai Zapré - chronique des Logboayo, tribu
Guidéko, page 37.
21. Le village Mavou fut créé sur le territoire des Ouréyo - chronique
des Guétéguhé - Petigowa, tribu Lazoa, page 54. Les Gbogouayo,
dans la forêt près de Grand Zatri - chronique des Koméayo, tribu
Yakolo, page 137.
22. Les Maboa, les Gbalébouo et les Groubouo - chronique des Kpadawa,
tribu Kpada, page 113.
24. Le village Ottawa, chronique des Kagnanawa, tribu Kagnanako, page 135.
25. Dans tous les cas, au moins une fois, car tous les groupes furent
mus par la recherche d'un lieu propice, par un conflit d'origine
exogène ou par une manifestation religieuse.
27. Yokozoua envoya Koré parmi les Mahio - chronique de Mahio et des
Sobouo, tribu Sobouo, page 63. Gouzouo Dakpa envoya Gyobo - chroni-
que des Logboayo, tribu Guidéko, page 36.
29. Les fils de Bobouo Guédé- chronique des Kréboyo, tribu Zatwa,
page 77.
30. Forêt vide d'hommes, pour les Sémahio - chronique des Logboayo, tribu
Guidéko, page 36. Lieu donné à Gouzouo Dakpa - idem page 37. Du fait
du départ d'un groupe: des Pitikawa de Kognakro aux Bagoliéwa -
chronique des Bagoliéwa, tribu Ikobouo, page 100.
31. Près de Tapéyo pour les Sémahio - chronique des Logboayo, tribu
Guidéko, page 40. Mais la recherche d'un point d'eau, comme d'un
endroit disponible, était le souci de chaque groupe.
34. Des Gbrizébouo par les Dogobouo ; des Goguibouo par les gens de
Kpétéagui - chronique des Zakatrwa, tribu Guidéko, pages 44 et 45.
38. Pour le village Mavou. Les Koméayo - chronique des Koméayo, tribu
Yakolo, page 137.
200
40. Des Mahio contre les Gouzrébouo ; les ayant défaits, ils héritèrent
de tous leurs territoires (et occupèrent les chutes Nawa) - page 64
Les Guéré contre les Guibouo ; et les Guibouo contre les Zérébouo -
chronique des Kpadawa, tribu Kpada, pages 109 et 112.
45. La femme de Mahi et son fils Séri - chronique des Gbalebouo, tribu
Zokoguibouo, page 117.
46. Zagori Obrou,parmi les Zorouyo, fut tué - chronique des Logboayo,
tribu Guidéko, page 39. Maflai Godo fut brûlé dans sa rizière -
chronique des Zadiayo, tribu Zatwa, page 82. La femme de Kogba Douo
faillit recevoir de l'eau bouillante sur son pied - chronique des
Logboayo, tribu Guidéko, page 38. Idem pour Déguéhi, la femme de
Kriza Madou - chronique des Zakatrwa, tribu Guidéko, page 44.
50. Gnaoré alla trouver Zrignaba pour lui demander de peupler le village
Lewa-G'nazégbeu - chronique des Gbazéwa, tribu Zatwa, page 85.
53. Face aux Bakwé - chronique des Gbalébouo, tribu Zokoguibouo, page 117.
54. Les Zakatrwa pour les Logboayo - chronique des Logboayo, tribu
Guidéko, page 40.
55. Les Gabaguhé, parmi les Lazoa et les Bitié, contre les Pitikawa ;
les Tapéwa avec et contre les Séréguhé et les Gabaguhé - chronique
des Guétéguhé - Petigowa, tribu Lazoa, pages 52 et 53. Les
Gbalébouo eurent des fusils de Goutoubré grâce aux Zahébouo - chro-
nique des Gbalébouo, tribu Zokoguibouo, page 119.
56. Guerre entre les Kpadawa et les Kagnanako parmi les Guibouo - chro-
nique des Gbalébouo, tribu Zokoguibouo, page 119.
57. Ce que firent pourtant les Guéré - chronique des Kpadawa, tribu
Kpada, page 109.
58. Les Sobouo sur les Gouzrébouo - chronique de Mahio et des Sobouo,
tribu Sobouo, page 64.
59. Gbaklai et Diopo, parmi les Sobouo, furent tués par leurs alliés,
les Gouzrébouo - chronique de Mahio et des Sobouo, tribu Sobouo,
page 64.
60. Won Noto ne vivait déjà plus lorsque les Sobouo anéantirent les
Gouzrébouo - chronique de Mahio et des Sobouo, page 64.
61. Kororo Koré, parmi les Séréguhé, proféra une malédiction à l'encon-
tre des Tapéwa (leurs alliés) qui moururent - chronique des
Guétéguhé - Petigowa, tribu Lazoa, page 53 . Maflai Godo à Didigbo -
chronique des Zadiayo, tribu Zatwa, page 82.
62. "La femme ne voyant plus son mais se couvrit de boue" - chronique
des Zadiayo, tribu Zatwa, page 82.
64. Ce que firent les Gabaguhé après avoir tué Kréyouo parmi les
Kognawa - chronique des Guétéguhé - Petigowa, tribu Lazoa, pages
52 , 53 , note 2.
66. Entre les Zokobouo - chronique des Koméayo, tribu Yakolo, page 137.
67. Blai et/ou Gbablai - chronique des Logboayo, tribu Guidéko, page 38.
69. La tombe de Guessou fut gardée par sa famille près de Lakota - chro-
nique des Kpadawa, tribu Kpada, page 112.
202
70. Da nomme Kué, son dernier enfant - chronique des Dakua, tribu
Badakua, page 144.
73. Un des enfants de Gbalé parmi les Gouabouo - chronique des Gbalébouo,
tribu Zokoguibouo, page 118.
75. Guessou, parmi les Guibouo - chronique des Kpadawa, tribu Kpada,
page 111.
78. Un enfant des Gouzrébouo fut recueilli par les Gbazébouo - chroni-
que de Mahio et des Sobouo, page 65 • Ceux qui n'avaient pas comploté
furent épargnés - chronique des Guétéguhé - Petigowa, page 53.
79. Le génie Blai Gnaba éloigna les génies Gbalai, Nawa et Doulé à
l'aide d'une corde - chronique de Mahio et des Sobouo, tribu Sobouo,
page 65 • Zirignégba se laissa duper par Ziriguédé - chronique des
Kréboyo, tribu Zatwa, page 78.
80. Dans le conflit entre les Guéré et les Guibouo, le génie Gbazo suit
les Guibouo qui quittent les lieux, jusqu'aux monts Trokwa - chro-
nique des Kpadawa, tribu Kpada, pages 111 et 112.
81. Yokouzoua, parmi les Mahio - chronique de Mahio et des Sobouo, tribu
Sobouo, page 64 . Kororo Koré (le plus vieux d'entre eux) remplit
ce rôle en proférant une malédiction à l'encontre des Tapéwa -
chronique des Guétéguhé - Petigowa, tribu Lazoa, page 53.
82. Au même titre que l'histoire d'un village ou d'une famille, et pour
les mêmes raisons, voir page 46.
85. Chronique des Logboayo, tribu Guidéko, page 38 , idem pour les
Zakatrwa, page 44.
203
88. Blai Gnaba éloigna Gbalai, Nawa et Doulé - idem à 80, page 65
Zirignégba se laissa duper par Ziriguédé - chronique des Kréboyo,
tribu Zatwa, page 78.
90. Le fétiche Bissa teste Boudou - chronique des Kréboyo, tribu Zatwa,
page 77.
94. Entre les Gbogouayo, les Bakayo et les Mayo - chronique des
Koméayo, tribu Yakolo, page 137.
98. Idem à 97, plus page 123. Voir aussi la chronique des Guétéguhé -
Kognanawa - Pitikawa - Petigowa de la tribu Lazoa, page 54
Golo Séri était chef de tribu lorsqu'il fut nommé chef de canton.
102. Chronique des Gbobouo parmi les Zagbabouo, tribu Rwa, page 89
le délégué du P.D.C.I. remplaçait ici le chef du village. D'autre
part Sériam Bossé Gabriel, ancien secrétaire du chef du canton
Dakwa devint par la suite le responsable politique (du P.D.C.I.)
du canton Dakua. Chronique des Dakua de la tribu Badakua, page 146,
note 3.
105. Séri bada Emile était le petit neveu de Golo Séri, ancien chef de
canton,et chef de tribu avant l'arrivée des blancs - chronique des
Guétéguhé - Kognawa - Pitikawa - Petigowa de la tribu Lazoa,
page 55.
Les autres sources sont certes variées, mais peu abondantes, cela
pour deux raisons. La première est inhérente à la région qui, trop
longtemps restée enclavée, n'a suscité que peu d'intérêt. La deuxième
est propre à l'objet de cette étude qui interdit tout écart de notre
thème~ici: quel fut l'impact de la colonisation sur les villageois et
comment ont-ils réagi? Nous nous sommes défendus d'étudier plus avant
la période préco1onia1e. Ne demande-t-e11e pas à elle seule une recher-
che à part entière? Elle aurait été tout à fait hors de notre propos.
D'autant qu'il suffisait de connaître l'létat" du pays Bété avant la
colonisation pour constater ce qui a changé depuis. La situation recon-
nue, toute recherche supplémentaire n'est donc, pour nous, pas indis-
pensable.
Les autres sources sont constituées par:
- des écrits d'explorateurs coloniaux;
le dépouillement d'archives des colonies (A.O.F.)
des écrits à caractère scientifique sur la région, ou sur des régions
voisines qui, soit servent de référence directe, soit décrivent un
processus dont les effets se font sentir en pays Bété
des écrits scientifiques généraux qui viennent éclairer des points ou
situations spécifiques;
des statistiques économiques
une publication économique sur les matières premières
les chroniques villageoises, dont les données seront comparées et
viendront parfois appuyer ou éclairer des faits;
- d'autres notes de notre terrain.
L'"état" du pays Bété avant la colonisation est certes décrit par
les premiers explorateurs coloniaux, parmi lesquels. pour notre reglon,
le plus illustre est Georges Thomann. Mais nous avons la grande chance
de disposer du résultat des recherches de Louhoy Téty Gauzé, menées dès
les années 1920, et portant sur la vie des premiers habitants de la
région, dont il est lui-même originaire. Sa contribution est si claire
qu'il n'est nul besoin de la résumer. Voici la partie de son texte qui
208
"Lu anue.nô Ma.gwé v'[va.ie.n.t danô i.' -i..lloi.eme.n.t i.e. pltu. c.ompi.e:t. IRA
u.a..i..e.nt pJrJ..vé.6 de. c.ort-ta.c;t a.ve.c. tout a.u.tlte. gMUpe. hu.ma.in. IRA mena.ie.n.t
un e. v-i.e. ténéb/te.U6 e., ne. .6 a.c.ha.nt n,[ 6OJl.g e./t, n,[ W.6 e./t. l RA ne. c.onna.-i..6 -
.6a.ient que. i.e. 6e.u. Le.U/(. a.Jtme. Ua.i.;t i.a. ma..6.6ue.. Le.u.M out,[RA ét1U.e.n.t de.
p,[e./t/te., d'o.6, de. c.oqu..<..Uu d'uc.a.Jtgot [.6ya.g/te.] dont,[RA 6a.i.6a.ie.nt i.ou-
c.hu, c.u.di.e./t.6, c.oute.a.u.x • IRA .6 e. vêta.ie.nt de. pe.au de. c.-i.ve.tte. de. .6 mg e.
c.a.puc.-i.n. Lu /toUnô [ga.] , i.u que.uu de. .6-i.nge. e.t c.e.Jtw.nu lianu i.e.u.Jt
.6e./tva.ie.nt de. c.e.-i.ntUlte.. PoU/(. i.e.u.M vête.me.Ylt.6 Œ u:t-i.li.6a.ie.n.t auM-i. i. ' é-
c.o/tc.e. de. i.' a.Jtb/te. a.ppe.i.é [gode.] ou [gMko] .•. Se. noU!tJrJ...6.6an-t .6u.Jttout de.
v-i.a.nde., ,[RA c.ha.6.6a.ie.n.t pail g/toupe..6, a.ve.c. de..6 6Ue.t6 appe.i.é.6 [Soku.JrJ..] e.t
de..6 ma..6.6ue..6. Cu 6ile.t6 éta.ie.n.t 6a..U:6 de. Jta.pYUa. Vle..6.6é. Le..6 Ma.gwé pa..6-
.6a.ie.n.t i.u JrJ..v-i.è/tu à. c.he.va.i. .6uJL du /toUnô [ga.] te.nclu.6 e.n .t't.a.ve./t.6 du
c.oU!ta.nt, e.t i.e..6 p-i.e.d6 Vt.a.Zn.a.n.t da.nô i.' e.au.
Le.U!t.6 c.a..6e..6 /te.c.ta.ng!LW.Jtu [pa.lo] éta.ie.n:t tantôt en ba.mbou. a.ve.c.
u.ne. to,{;tu}te. d' éc.o/tc.e. de. [.6a.ba.], tantôt e.nUè/te.ment e.n éc.o/tc.e.. Ave.c. i.u
6Jtu.-i.t6 du [ma.ko/te.] il.6 obte.na.-i.e.nt une. hu,Ue. c.ome..6Ubi.e. 60ltt app/téuée.
e.t 6oW6-i.a.nte.. Quand -<..RA .6e. :tJr.ouva.-i.e.n.t i.o,[n d' W1. po-i.n:t d' e.au il.6 .6 e.
dé.6a.UéJta.ie.n:t a.ve.c. du /ta.Une..6 de. 6/toma.gM, de. paJLaAolie./t et de. lia.Yle.
à. p-i.qu.an.u [kpa.ka.]. Manquant de. c.a.n.a1Li..6 pou.Jt i.a. c.u.-i..6.6on, -<.RA me.tta.-i.e.nt
i. 1 e.au e.t i.' a.i.-i.me.n.t à. e.u..iJr.e. da.nô de. gJta.ndu 6e.u.ili.u ve.lttu [gbe.bli],
i.u p.ta.ç.a.ie.nt dan.6 un :tJr.ou C./te.U6 é à. c.e:t e.66e.t, i.u /te.c.ouvltlU.e.n.t d' a.u.Vt.e..6
6e.u..<..Ue..6 .6uJL i.e..6que.Ue..6 ili /tépa.ncUûe.n.t de. .ta. te./tIte.. SuJL i.e. Vlou a.inô-i.
/te.bouc.hé, Œ a.i.i.u.ma.ie.n:t du 6e.u. On pouva.-i.t 6a.-i.Jte. c.~e. .ta. v-i.a.nde. à.
i. 1'[ntéJt-i.e.u.Jt, e.t i.e..6 !ta.Unu ou i.u 6/tu.-i.t6 à. même. i.e. 6e.u.
Lu Ma.gwé ne. c.oYlna.-i..6.6a.ie.n.t pa..6 a.lo/t.6 i.e. 6M. C' ut .6 e.u.i.eme.nt à.
KpoUé-wono , qu.-i. 6ut - c.omme. il a.ppaJl.tÛt/ta. u.n pe.u pi.U6 i.om - i.e.u.Jt de.u-
dème. éta.bw.6e.me.n.t, qu'-<..RA a.ppJrJ..Jte.nt du WogYlépé (= WobéJ du vili..a.ge.
1. "Dont sont issus les Bété, les Bobori (Adioukrou), les Dida, les
Godie, les Tchiagba, les Abidyi, les Mona, les Wouan, les Wen, les
Gagou, les Kouya, les Mbato, les Niabwa, les Kpotié, les Niédébwa,
les Néyo, les Sia et les Magro", in Louhoy Téty Gauzé : "Contribution
à l' histoire du peuplement de la Côte d'Ivoire", pp. 9 et 10, ftAnnales
de l'Université d'Abidjan"- Ethnologie, 1969.
209
6ille~ cOnt~e. ceUe~ qu'..i..J!.4 VOulMent épou~e~, e.t le d..i..vo~ce de.~ une~
en~a.Zna..i.t celu..i.. de.~ au~e~. Le. m~age. e.nt~e. pMe.~ é.:taJ.-t pJtoh..i..bé.
Le~ oJtga~ation poüt..i..que éta..i..:t Mmm~e. : chaque. qua!t-Û.e~ ou
clan ét~ d..i..Jvi.gé pM un che6 gue~e.Jt. L' e.Memble de c~ che.6-6 gue~
~eM COMWu~ le [le.ta], t~buna! qu..i.. d~ge.a..i..t le village., et où
le ~ôle. p~épondé~aJtt é.ta.,U ..i..mpM.ti. au guewe~ le. plM va!e~eux et le
plu~ av~ é." (2).
A aucun moment le nom Magwé n'a été mentionné au cours de notre
enquête. Mais aucun approfondissement dans ce Sens n'était possible
puisque j'ai eu connaissance de ce texte bien après avoir quitté "mon"
terrain. Le récit de Zézé Obou Gozro du village Logwata, recuilli par
Gbagbo Laurent, révèle l'existence de plusieurs villages habités en
totalité ou partiellement de Magwé dans la partie nord de la région de
Gagnoa (2').
12 - Recrû forestier
et se lièrent avec eux (15). Les Néyo tirent leur nom, selon Louhoy Téty
Gauzé (16), de New-Village, le nom que les navigateurs anglais donnèrent
à leur village. Les Néyo sont depuis lors concentrés dans la région de
Sassandra.
15. Voir les chroniques villageoises des Petigowa - Lazoa et des Guibouo
et Kpadawa selon Kpada. Le changement d'orthographe à Néyo est voulu.
16. Opus cité, p. 22.
17. C'est le commerce d'ivoire qui donna son nom à la Côte d'Ivoire.
Cette région était aussi mentionnée sur les cartes par le nom trCôte
Krou tr . Les Krou dont font partie les Bété comme les Néyo.
18. Georges Thomann trEssai de manuel de la langue Néouolé parlée dans
la partie occidentale de la Côte d'Ivoire", 1905, préface. Selon
lui, les Anglais arrivèrent les premiers.
19. Les chasseurs d'éléphants étaient des guerriers redoutables que les
chefs envoyaient en reconnaissance pour trouver de nouveaux terri-
toires où s'installer. Gyobo, le fils de Gouzouo Dakpa (chronique
des Logboayo, parmi les Tapéyo, tribu Guidéko). Yokozoua envoya Korê
(parmi les Mahio, tribu Sobouo).
214
Territoire). des Fanti (de la Go1d Coast) et des Sénégalais les suivi-
rent et s'installèrent à Soubré. mais également des Européens.
L'écoulement des produits prenait une ampleur certaine. En 1910.
une centaine de tonnes de latex était expédiée de Soubré vers le sud
et la France. En échange: des tissus. du tabac. du sel. des outils et
de l'alcool (20). Le commerce de la kola n'en continuait pas moins à se
développer. Il était entre les mains des colporteurs Diou1a. orlglnaires
du nord du Territoire. qui progressaient en même temps que la pénétra-
tion de l'Islam vers la forêt (21).
Ces activités commerciales entrarnaient-e11es des changements dans
le mode de vie des Bété ? Au niveau de la répartition des tâches. sans
doute. puisqu'elles étaient des activités nouvelles. Mais elles procu-
raient surtout de nouveaux biens et avec eux. des besoins étaient nés.
en même temps qu'une dépendance vis-à-vis de l'extérieur.
Mais la cueillette du latex disparut subitement. du fait de la
baisse des cours et de la forte concurrence des plantations d'hévéas de
Malaisie (22). L'administration coloniale, déjà bien en place - Soubré
était devenu le chef-lieu du Bas-$assandra -. avait un urgent besoin de
combler ce manque à gagner. Elle tenta d'introduire diverses cultures:
coton, café, hévéa. qui ne réussirent pas. Finalement. le cacao prit.
Chaque village fut contraint. à partir de 1917. de planter et d'entrete-
nir un sinon trois hectares de cacaoyers (20). Une manière avantageuse
de percevoir l'impôt. mais aussi d'alléger les dépenses extérieures
de la métropole en réduisant les importations de cacao de l'étran-
ger (23). On peut imaginer qu'il y eut des réticences. Sous quelles for-
mes se sont-elles manifestées? Les rapports sont muets sur ce point pour
Soubré (24). Les graines ne furent pas ébouillantées pour empêcher leur
germination, comme ce fut le cas dans d'autres régions. Mais l'adminis-
tration coloniale manquait de personnel de manière cruciale et on est
amené à douter du succès de ce programme. D'autant que la préoccupation
première était de "pousser les indigènes aux cultures annuelles qui leur
donnent l'habitude du travail" (25). C'est peut-être ce qui explique le
"défaut" de réticences dans la région de Soubré.
En 1935, cependant, les gens du Guibouo réagirent contre ...
l'un des leurs, le chef du canton Guédé Kpakpéè, sans doute parce qu'il
d'origine (29). C'est le cas pour les villages qui ont fait sécession
(30). La conservation du nom d'origine est alors une preuve du rattache-
ment au lignage. Dans le cas contraire, la famille qui l'a quitté, forme
un segment, Grigbeu 50, du lignage d'origine, qui devient, en fait, un
nouveau lignage. C'est 1'homme qui est à l'origine de la séparation, qui
donnera son nom aux nouveaux lignage et village. Il est le Grigbeu
Kagnon, à la fois le "propriétaire" des parents du lignage et de la
forêt. C'est désormais à lui que l'on se réfèrera pour reconnaître la
parenté. Le "champ d'exogamie" est alors identifié et l'on sait où l'on
peut choisir une épouse.
C'est le doyen J Déba, du foyer, Kossouyowou, qui détient la
propriété de la forêt au nom du groupe. Le Kossouyowou est la famille
étendue qui regroupe tous les descendants vivants: des grands-parents
aux petits enfants, incluant oncles, cousins et neveux. C'est aussi le
segment du lignage reconnu par Denise Paulme (31). Le Kossouyowou s'as-
simile de ce fait au Grigbeu. Le Déba est le doyen d'âge qui a été choisi
parce qu'il est l'a'fné. A sa mort, le plus âgé lui succèdera, que ce
soit son frère, son fils ou son neveu. Celui-ci est le plus souvent
désigné par le Déba avant de mourir. Le Déba a hérité de la forêt de
son "père" et, à l'origine, du chef du lignage. Il en distribue des
portions à ses cadets en même temps qu'il leur procure une épouse, mais
ceux-ci sont astreints à travailler pour lui. Il reçoit également les
compensations matrimoniales en échange des filles du Kossouyowou. Il
peut ainsi acquérir aisément plusieurs femmes. Il s'en prive rarement.
Les jeunes auront alors le temps de mûrir avant de recevoir une épouse
qui pourra être l'une des veuves de leur père décédé, à l'exception de
leur propre mère évidemment.
Une situation favorable à la cohésion du groupe puisqu'elle rend
ses membres dépendants et solidaires ... entre eux, mais aussi très
instable! car elle engendre la violence: par les conséquences des cas
1 1
- HERITAGE CONTESTE
32. Denise Paulme, opus cité, p. 67. Voir aussi Wondji Christophe:
"Commerce du cola et marchés pré-coloniaux dans la région de Daloa"
~n"Annales de l'Université d'Abidjan' 1972, Série I, tome I, pp. 33
a 61, et plus particulièremEnt pp. 39-40.
33. Qui n'est plus, comme autrefois, une unité exogame, puisque des vil-
lages avec lesquels ils n'avaient rien de commun y furent ajoutés
lors de la formation des tribus par l'administration coloniale.
220
derniers qui doivent se montrer très diligents envers lui s'ils veulent
"gagner" leur première épouse. En profite-t-i1 en les faisant trop pa-
tienter ? Un sentiment de frustration et d'opposition se développe peu
à peu. En m~me temps que le produit du travail grandit, principalement
depuis l'introduction des cultures de rente. Le fils admet plus diffi-
cilement que le travail qu'il a investi dans la plantation de son père,
revienne, s'il n'est pas l'aîné, à son oncle, ou à son cousin, au décès
du Déba. L'ancien équilibre est remis en question. Les vieux tentent de
sauver leurs privilèges, et les jeunes d'en avoir un peu. Devant les re-
vendications des jeunes, les vieux plient. Et peu à peu, l'héritage de
la plantation revient au fils et non à l'oncle ou au cousin. Dès lors,
la notion de chef change aussi. Cependant, s'il veut être le chef, il
faut qu'il soit riche. "Autrefois, le chef était riche parce qu'il était
le chef.Maintenant, le chef est celui qui est riche" (34).
Certains sont tentés de vendre des portions de forêt - qui appar-
tiennent à l'ensemble du groupe - principalement à des planteurs Diou1a
et Baoulé, attirés par les spéculations du café et du cacao. On le
pressent, les cultures de rente sont à l'origine de profonds changements
dans l'ordre social et les rapports entre les groupes. Voyons comment
elles ont été introduites pour aussi en reconnaître les conséquences.
aux besoins, qui sont déjà largement comblés par la seule production de
la Côte d'Ivoire (37).
Les planteurs africains, qui s'étaient laissés gagnés par la poli-
tique de l'administration coloniale à développer cette culture, étaient
d'abord tout heureux, puis comme trahis par cette conjoncture. Ils en
incriminaient les Français (38). Cette production rapporta tout de même
en 1938 quelques 172 millions de francs (39).
Produit concurrent du cacao, le café fut introduit en Côte d'Ivoire
en 1880 et Verdier y créa ses premières plantations au bord de la lagune
Aby (35). Avec la chute des cours du cacao, le café fut dès lors, plus
profitable. C'est en 1934 que sa culture fut rendue - elle aussi -
obligatoire dans la région de Soubré (39'). Le revenu par kilogramme
de café est en 1938, de l'ordre de 1,7 fois celui du cacao (40). De nom-
breux planteurs européens arrachèrent les cacaoyers pour y planter des
caféiers. Les Africains, eux, gardèrent leurs cacaoyères, mais plantè-
rent aussi des caféiers. Les cours du café restaient avantageux parce
que les productions d'outre-mer ne comblaient pas les besoins de la
France qui pratiquait, par ailleurs, une politique protectionniste
vis-à-vis de l'étranger. Mais ce protectionnisme allait davantage fa-
voriser les planteurs européens que les Africains.
- PLANTEURS ET PLANTATIONS
tares (41). de sorte que très peu d'Africains purent en bénéficier. Les
avantages dont jouissaient les planteurs européens n'étaient pas négli-
geables. Certains pourraient les considérer aujourd'hui comme le prix
de leur assistance - directe ou indirecte - et pour le rOle de moteur
qu'ils jouèrent dans le développement des cultures de rente. Ils rempla-
cèrent parfois les moniteurs d'agriculture: nombre de plantations
étaient alignées au cordeau. et les manoeuvres qu'ils formaient transmet-
taient à leur tour leur savoir-faire dans les plantations autochtones.
Le plus clair de ces activités se situaient dans le pays Bété de
Gagnoa. Mais peu à peu elles s'étendirent à la région de Soubré. Le
processus est mal connu parce que le sud-ouest. et donc Soubré, étaient
enclavés par rapport au centre et même au centre-ouest du pays. princi-
palement du fait des mauvaises voies d'accès. La S.P.R.O.A. (42) et
La Vallade y établirent tout de même d'importantes plantations. De sorte
qu'il est légitime de croire que le processus est sensiblement le même,
bien que de moindre ampleur et avec un certain retard par rapport à la
région de Gagnoa.
Tableau n°
Distribution des surfaces plantées en caféiers jusqu'en 1959
et existantes en 1974 (en % et chiffres arrondis) (55)
de~ Bê~ê
57. On peut comparer les prix ci-dessus aux prix en francs constants
payés en 1978, soit 205 F.CFA/kg pour le café et le cacao.
58. A partir de Henri Raulin, pp. 114-115.
59. Henri Raulin, pp. 78, 80, 96, 106. Denise Paulme cite,p. 116, deux
autres villages pour lesquels seules les surfaces exploitées sont
indiquées :
Bété Etrangers
------------:------------
Zékoa 190 ha 195 ha
Zépréguhé 248 ha 1.,.30 ha
230
Tableau n° 2
:
Bété Etrangers
:
:Surface : Nombre · :Su rface Nombre
Villages :Surface:moyenne/: de :Surface:moyenne/: de
:tota1e :p1anteur:p1anteurs:tota1e :p1anteur:p1anteurs
~-------------:-------:--------:---------:-------:----
----:---------
Guibéroua ·· 118 :
1,75 67 110 · 2,30 :
48
· ·· :
Dignago ·· 172 2,29 · 75 · 216 · 3,27 ·· 66
Békipréhoa 254 · 3,6 70 :
488 8,4.1 :
58
· · ·
Bri bouo : 297 ·· 3,7 80 · 200 5,55 · 36
1bobo 1i a 200 5,7 · 35 :
16 4 ·: 4
··: · : ·
Totaux et
·
moyennes :1 04lha: 3,18ha: 327 :1 030ha: 4,85ha: 212
: : · ·
Au total, les surfaces cultivées par les autochtones et les immi-
grés sont approximativement équivalentes. Ici, ce n'est vrai en fait que
pour l'un des cinq villages: Guibéroua. Mais la surface moyenne des
plantations des immigrés ~st plus grande. Ici, encore, dans tous les
villages, à l'exception de Ibobo1ia, qui est particulièrement dynamique
et qui a très faiblement permis la pénétration d'étrangers. Parmi ceux-
ci, dans ces villages, les Diou1a sont de loin les plus nombreux, mais
les Baoulé ont généralement les plus grandes plantations. Les Bété sui-
vent souvent avec moins de détermination.
- L'ARGENT
60. Pris au sens large, une fois vieillie, la plantation pourra être
renouvelée avec de nouvelles boutures ou de nouveaux plants.
232
IIl'occidentale'~
Ce n'est que devant des exemples répétés de forêts deve-
nues plantations que naîtra le désir d'en faire autant. Mais alors, un
planteur peut-il aussi être amené à céder une forêt? On est tenté de
penser qu'il y a une opposition entre ces deux rôles. Car reconnaître
à la fois les vertus de la terre et la céder, parfois à vil prix, à
l'insu du groupe, en évitant d'éveiller des soupçons? ... Le planteur peu
scrupuleux doit tout de même résoudre un dilemme. En effet, n'ayant aucun
moyen d'empêcher la vente de la terre et de la voir "sortir" du patri-
moine familial, il pourrait la céder et ainsi au moins conserver le
prix de la transaction. Cependant, si la vente est découverte, ses plan-
tations pourraient être saisies pour dédommager ses parents lésés. Ceux-
ci pourraient alors faire une "bonne affaire", à son détriment, puisque
l'argent de la transaction aurait sans doute déjà été "mangé".
Les acquéreurs ne semblent pas très gênés d'avoir à payer un prix
fort. Peut-être considèrent-ils l'argent et la terre de la même manière
que les Bété ? Peut-être ont-ils conscience de l'opportunité qu'ils se
doivent de saisir? Les habitudes commerciales de certains d'entre eux
les ont sûrement favorisés pour mieux apprécier leurs intérêts. De plus,
ils connaissent la précarité de la transaction qui est faite sans publi-
cité pour prévenir toute opposition de la part des ayants droit. Ils
savent que le cédant leur transmet un bien qui appartient au groupe et
non à lui seul. Les conventions de ventes furent instituées pour proté-
ger les acheteurs de portions de forêts contre les vendeurs qui vou-
draient reprendre leur terre au bout de quelques années. Les vendeurs
n'entendaient pas à l'origine être dessaisis de leur bien pour
toujours. D'autant, qu'un jour, les autres membres du Kossouyowou ou du
Grigbeu se rendront compte de l'usurpation.
CONCLUSION
"' .-
- VE L'ORIGINE DES BETE
On rappelle que l'existence des Magwé n'a été citée à aucun moment
au cours de l'enquête. Est-ce parce que nos interlocuteurs n'étaient pas
apparentés aux Magwé, ou bien n'étaient-ils pas assez informés? D'emblée
à l'esprit de ceux que nous avons recueillis. Ils viennent en outre les
compléter avec beaucoup de bonheur. Le lecteur pourra s'en rendre compte
de lui-m~me en se reportant au texte de l'auteur (note l.s page 208).
-- /
- UNE FRUSTRATION PERPETUEE POUVOIR "BLANC" ET POUVOIR
"D'ARGENT"
Georges Thomann nous rapporte l'accueil que lui firent les Bété
en 1902.
"Le 30 ja.nVA..eJt, à on.ze heUJT..e.6, n.OU6 aNUvono en.6ht à n.o:tJte btLt et.
n.OU6 .6omme.6 JteçU6 de ta. 6a.çon. ta. pfu.6 c.o!ULi..ai..e pM tu htcL<.gèn.u du
Gu-<.dék.o quA.., de toU6 tu vilta.ge.6 en.VA..Jton.n.~, a.c.C.OUJT..ent en. 60ule pouJt
n.OU6 VOA..Jt. A ma. gJt.a.Yl.de .6uJtpwe, je.6tU.6 a.c.c.ueill.i. c.omme un. peJt.6on.n.a.ge
de c.on.n.a.A...6.6a.n.c.e e;t tu Bété, d'un. a.A..Jt joyeux, me .6a.fuent •.• " (68).
Les Bété ne se doutaient pas que leur joie de recevoir Thomann et
l'offre qu'ils lui firent de l'accompagner et de l'aider dans son expé-
dition se traduirait quelques années ou dizaines d'années plus tard par
les affres que nous savons. On peut les rappeler très brièvement: dé-
placement de villages, emprisonnement des chefs récalcitrants (69), di-
vision de l'espace en tribus et cantons, nomination de nouveaux chefs,
obligation de culture, impôts per capita,.corvées pour la construction
des pistes, etc., sans compter les opérations de "pac ification" propre-
ment dites au cours desquelles il y eut quelque 2 000 morts et près de
l 500 prisonniers (70).
Les populations se sont donc laissées abuser par les blancs. Mais
cette frustration, fortement éprouvée par chacun, allait s'accompagner
d'autres frustrations. Les Bété étaient pris dans un engrenage mû par la
recherche de l'argent, matérialisé par les cultures de rente café et
cacao.
Si leur attrait allait d'abord profiter au Bété qui, en cédant
une part de forêt, "s 'enrichissait", il n'allait pas tarder à en pâtir.
En premier lieu parce que la valeur de l'argent était perçue d'une façon
très confuse. Nous avons vu que le prix de la for@t était fixé sans tenir
compte de la superficie cédée, et qu'en fait, plus la portion était pe-
tite, plus le prix à l 'hectare s'avérait élevé. D'autre part, la cession
de forêt, en contrepartie d'une somme d'argent, ne signifiait pas pour
le Bété l'aliénation de ses droits sur la terre cédée. Cette conception
était en totale contradiction avec celle de l'acheteur. Si la terre ven-
due restait dans le patrimoine du lignage ou de la famille, on pouvait
donc en vendre ... Malheureusement pour le Bété, la terre changeait défi-
nitivement de propriétaire avec la transaction. Le pli n'en était pas
moins pris. A n'en pas douter l '" afflux" d'argent entraînait une suren-
chère des prestations cérémonielles. L'argent "ma l" acquis étant ainsi
redistribué, la faute (la vente de la terre) était alors plus ou moins
banalisée. N'était-elle pas partagée avec tous ceux qui consommaient la
prestation? Mais le Bété ne jouait-il pas alors à un jeu dangereux,
plein de contradictions? Toute sa vie est organisée en fonction du sacré,
et la terre en est à la fois le support et le lien le plus tangible.
En vendant la terre, c'est tout une partie de ses valeurs qui est sa-
crifiée, reniée, il est vrai, involontairement, parce que la vente n'est
pas tout à fait comprise comme telle. En honorant la mémoire des morts
par des funérailles de "r iche" n'implore-t-il pas aussi ses parents dé-
funts pour qu'ils intercèdent auprès du sacré afin de se faire pardonner
de l'avoir bafoué en vendant la terre? Le faste de la cérémonie appa-
raît alors aussi au Bété comme le moyen d'apaiser sa propre culpabilité.
Cependant, un seuil de cession ne devait pas @tre franchi. Au delà
duquel, si ce n'est l'existence-même du Bété, du moins sa tranquillité
ou sa sécurité pourraient être remises en question (cf. page 225). Il
lui reste alors à planter lui aussi cacaoyers et caféiers qui lui four-
niront l'appoint de plus en plus indispensable de numéraire. Si pour la
région de Gagnoa le processus de cession de terres et l'intégration des
cultures de rente dans l'économie Bété se sont faits simultanément (71),
on ne peut pas l'affirmer pour notre région. L'obligation de culture du
cacaoyer, en avance de près de dix ans sur la région de Gagnoa, n'a pas
72. Georges Thomann notait en 1905, à propos des Néyo du bord de mer
dont on connaît le lien avec les Bété, que les "femmes sont achetées
au prix de quarante paquets de manilles, soit 160 francs environ, un
fusil, un baril de poudre, cinq pagnes ordinaires et cinq pagnes de
Tiassalé ou de Quitta. Si elles ont déjà été mariées, leur valeur
augmente et le prix est alors de C... ) 240 francs, un fusil, un ba-
ril de poudre, dix pagnes ordinaires et dix pagnes de Tiassalé et
quelquefois même un esclave par dessus le marché'~ in "Essai de
manuel de la langue Néouolé parlée dans la partie occidentale de la
Côte d'Ivoire", p. 168. On doit souligner cependant que les Néyo
occupent une région qui était déjà en ce temps fortement touchée par
l'économie marchande. La région de Soubré dut attendre quelques an-
nées pour prétendre à ce niveau d'échange. Mais alors le fusil et la
poudre devaient être remplacés, puisque prohibés par l'administration
coloniale.
73. "De 50 000, 60 000 et même 90 000 f.CFA", A. Këbben, opus cité, p. 45.
Ces "tarifs" avaient cours dans la région de Daloa. Davantage pénétrée
par l'économie de plantation que la région de Soubré, on peut estimer
qu'ils pouvaient être de l'ordre de deux fois moindres à Soubré qu'à
Daloa.
240
un prix fort (74). Mais l'accès au mariage était de ce fait rendu beau-
coup plus difficile. Si le rapt n'était pas pratiqué, la dépendance des
jeunes vis-à-vis du Déba, détenteur de l'argent, atteignait parfois un
seuil critique. Même mariés, la contestation commençait, d'abord à propos
de l'héritage, principalement des plantations, ensuite au sujet des
obligations de travail. Les jeunes créent alors leur propre plantation
et nombreux sont ceux qui vont y installer un campement. Il ne s'agit
pas alors d'une véritable séparation du village, mais plutôt d'une tra-
duction spatiale d'un conflit de génération. En se retirant plus volon-
tiers vers leurs campements - Grigbeu (75)- ce nlest pas dans l'inten-
tion de créer le premier stade d'une nouvelle installation qui devien-
drait ultérieurement un nouveau village. C'est tout à la fois pour se
soustraire à l'emprise des vieux et pour économiser les déplacements
entre champs, plantations et villages. Le Zoa - ménage, foyer, ou encore
famille restreinte-remplit un rôle plus grand qu'autrefois au détriment
du Kossouyowou qui devient peu à peu une unité moins rigoriste, où le
Déba est moins autoritaire (76).
74. Cette constatation est partagée avec Sérélé Séri Jules, in "Daloa
et la race Bété", 1958, p. 129.
75. Grigbeu désigne à la fois le lignage, mais aussi un campement ou un
petit village. En fait, il dénomme les gens plutôt que l'endroit. Un
campement ou un petit village ne sont formés que d'un Grigbeu :
lignage. On se souvient de la note 17, dans la chronique des
Logboayo. On ne dit pas: "tel village", mais "les gens de tel vil-
lage". Peuple en continuel déplacement, l'''existence'' des gens était
plus stable, plus palpable, que les lieux qu'ils fréquent~ient.
76. Ce glissement de l'autorité des vieux est à la fois subtile et diffi-
cilement perceptible parce qu'il dépend surtout des personnes en
présence. Il obéit aux lois qui régissent toute société, à la fois
dans l'exercice et dans la conquête du pouvoir.
241
INTRODUCïION
Qu.et ILéve-it
Tableau n° 3
Evolution de la production intérieure brute
de 1960 à 1970 (en %)
"Il faut que le pays soit nourri sans importations et qu'il soit
équipé avec l'exportation de nos produits". déclarait en 1965 le Président
Houphouët-Boigny. Le problème de 1'heure était bien plus d'assumer
l'indépendance du pays et de préparer l'avenir que de se préoccuper de
retrouver les désirs authentiques des populations.
entre ces deux études puisque ce qui est vrai pour l'une l'est souvent
aussi pour l'autre. C'est la raison pour laquelle "l'Opération
SODEPALM", qui appa ra ît i ci comme 1e "défri cheur", est beaucoup pl us
fournie que "l'Opération SAn.1ACI" qui a dorénavant le champ presque
1i bre .
Ces deux études tranchent franchement avec ce qui précède. Les
analyses sont parfois très détaillées, selon la précision des informa-
tions recueillies. Elles sont aussi à caractère plus économique parce
que la problématique du développement l'impose. Mais elles tiennent
évidemment compte du contexte humain, tel qu i1 a été appréhendé, au
l
point que de nombreux parallèles sont établis, et que des valeurs pri-
mordiales sont mises en évidence et éclaircies.
248
CONCLUSION 373
251
concours de 1Il.R.H.O. (2). Une telle gestion était tout a fait inhabi-
tuelle, même comparée avec celle des autres sociétés d'Etat. La forte
proportion d'assistants techniques français parmi les cadres de direction
finit par populariser le nom "S0DEPALW en sodéb1ancs".
I
mm
moyenne annuelle 1 618 mm
250
200
150
100
50
o
f m a m a son
Tableau n° 4
Echelonnement des plantations sur blocs à la plantation de
Soubré
qu'en 1972.
La production plafonne à un maximum de 13 tonnes/hectare, obtenue
à partir de la huitième année de plantation. Les résultats des deux
dernières années de plantation (1971 et 1972) sont cependant nettement
inférieurs à ceux obtenus par les premières plantations aux mêmes ni-
veaux de maturité. Une conséquence du déficit hydrique? Les premières
sont situées au nord et les dernières au sud (voir p.253 ). Une moindre
fertilité du sol avait été reconnue pour les dernières plantations. Les
effets de la moindre pluviosité, comme de la moindre fertilité, sont,
on le sait, difficiles à mesurer. L'évolution des rendements de la
plantation industrielle selon les années de plantation, est montrée
dans le tableau n° 5 et le graphique n° 2. Les rendements réalisés sont
comparés avec des rendements théoriques calculés en fonction de la
croissance biologique des plants dans les conditions physiques du mi-
lieu, et en s'appuyant sur l'expérience accumulée dans d'autres planta-
tions. On notera que 1 1 entrée en production coïncide avec l'année 3 de
plantation. Les années 0, 1 et 2 de plantation sont donc improductives.
rabl eau nO 5
Evolution des rendements selon les années de plantation
(en tonnes de régimes à l'hectare)
CI) = résultats obtenus ; ~ = objectifs théoriques
.~~s des
Année planta 3 4 5 6 7 8 9 10 11
de plantationij
0 3,2 8,5 10 11,7 12,5 11 ,1 12,2 11 ,5
1967 ~) 1 4 8 11 13 13 13 13
6
~
1968 0 4 5,9 10,2 11 ,2 12,9 13 11.6
1 4 6 8 11 13 13 13
11 ,6
~
0,4 3,9 5,8 7 9,3 10,4
1969 1 4 6 8 11 13 13
1970 0,9 3,7 4,3 6,6 8,1 9,9
2 1 4 6 8 11 13
~
1971 1,3 2,6 1,5 6,5 6,8
1 4 6 8 11
~
1972 0 3,3 4 2,8
1 4 6 8
Ces chiffres sont présentés tels quels au "quartier général" de la
plantation industrielle de la SODEPALM de Soubré (près du village
Ottawa). Sauf les derniers chiffres de droite du tableau - qui sont ceux
de 1978 - qui ont été obtenus ultérieurement.
Le graphique n° 2 permet de mieux percevoir la décroissance des
rendements dans les dernières années par rapport aux premières.
Graphique n° 2
Evolution des rendements par année de production
selon les années de plantation
RENDEMENTS
Tonnes/ha
Rendements
;) !théoflques
13
12
'0
E ----........--...-- - - -
11 1968
10 \ f
ANNEES DE
9 PLANTATION
8
7
6
5
4
3
2
1
ANNEES DE PRODUCTION
o
o 2 3 4 5 6 7 8 9
257
Entretien 721 F
Récolte 1 030 F
Coût direct 1 751 F
Entretien pistes 248 F
Services généraux 846 F
Loyers villages et
remboursement emprunt 337 F
Coût indirect 1 431 F
Amortissement 1 319 F
Service annexe 880 F
Total 5 381 F
Les coûts réels étaient pour 1lannée 1977-1978 presque deux fois
supérieurs aux prévisions pour 1'année d'avant~ tandis que les produc-
tions étaient à peine supérieures: 46 450 tonnes. Surestimation des
productions et rendements, sous-estimation des perturbations climati-
ques sont l'explication logique de cette différence. Mais. heureusement,
les cours mondiaux continuent de monter. Ils fluctuaient, entre 1960 et
1970, pour 1 'huile de palme entre 168 et 246 dollars U.S. la tonne (7).
Ils sont en 1978-1979, de 653 dollars la tonne (8). En appliquant à la
production de la plantation industrielle le prix payé au producteur-
planteur villageois (la F.CFA/kg de régime en 1979). et en tenant compte
du cours mondial, on obtient la plus-value économique de la production
d'huile de palme de la plantation industrielle, soit ci-dessous:
4. L'HUILERIE
10. c'est un statut reconnu de choix; nous verrons plus loin à quels
niveaux se situent les revenus des planteurs.
11. La SODEPALM a eu depuis le début de son existence, une attitude pa-
ternaliste à l'égard de "ses" planteurs.
263
Pl anteur SODEPALM
- Défrichement - Piquetage préliminaire
- Trouaison, rebouchage - Piquetage plantage
Année zéro - Semis de graines de Fourniture de graines de
(de p1an- couverture couverture
tation) - Plantation (140 plants/ha) - Fourniture des plants,
- Entretien, élimination du des grillages et des
recrû engrais
- Ronds (4 fois/an), - Surveillance et conseils
1ère année sarc1 age Transport d'engrais
(entretien) - Paillage, épandage des - Contrôle phytosanitaire
engra i s
2ême année - Ronds, paillage, - Idem
(entretien) épandage d1engrais
3ème année
(entretien) - Idem - Idem
Le terrain est d'abord prospecté, choisi, puis délimité selon les
possibilités en espace et en travail de chaque planteur. La procédure
d'agrément du planteur, trop lourde, est bientôt délaissée. L'apprécia-
tion de sa solvabilité revenait au conseiller rural et au chef de zone
de la SODEPALM. L'année zéro est la plus chargée pour le nouveau plan-
teur. Voici son emploi du temps agricole, tel qu'il doit être mené sous
le contrôle du personnel d'encadrement.
Graphique nO 3 - Emploi du temps du planteur en année de plantation
(année zéro)
Semis de Epandage
Brûlis Piquetage Trauaison Planting
couverture d'engrois
Octobre
Novembre
Décembre
Janvier
Février
Mars
Avril
Mai
Juin
Juillet
Août
Septembre
264
montrer au planteur qu'il n'est pas seul à faire des sacrifices. Les dé-
tails du financement d'un hectare de plantation (128 800 F.CFA) sont in-
diqués dans le livret de la SODEPALM remis à chaque planteur. Les voici :
Financement d'un hectare de plantation: 128 800 F.CFA
Aides non remboursables :
1. Mise en place des plants (piquetage, arra-
chage des plants et chargement, transports,
grillages, graines de couverture, engrais,
matériel) la 400 F
2. Encadrement 31 700 F
3. Frais généraux 14 200 F
4. Frais de gestion 3 200 F
5. Conseils techniques (diagnostic foliaire,
analyse) 2 000 F
6. Cadastrage 4 300 F
65 800 F
Aides remboursables
1. Coût des plants 35 000 F
2. Fourniture d'engrais et produits phyto-
sanitaires durant trois ans 1/2 8 000 F
43 000 F
Avances remboursables:
1. Crédits en espèces pour le défrichement 8 000 F
2. Crédits en espèces pour l'entretien 12 000 F
20 000 F
Pour obtenir ce prêt de 43 000 + 20 000 = 63 000 F.CFA/ha, le plan-
teur, après avoir été agréé comme p1anteur bénéficiaire devra res-
Il
ll
,
- LES VONNEES
gramme qui leur était proposé. La réponse des villageois est évidemment
traduite par leurs actions. Ce sont ces deux aspects: actions et moyens
d'action de la SODEPALM d'une part, et réalisations villageoises d'autre
part, qui vont ici nous préoccuper.
L'aire géographique touchée par le programme de plantations villa-
geoises couvre approximativement 1 000 km 2 . 22 villages y sont directe-
ment impliqués. Ils sont situés dans deux rêgions. D'une part, 1'est-
sud-est du pays Bété de Soubré. D'autre part, 1 1 extrême sud-ouest du
pays Bété de Gagnoa, qui inclut en partie la sous-préfecture de Guéyo.
Celle-ci est baignée par la Débo, affluent du SassandraJqui limite les
régions de Soubré et de Guéyo, en même temps que les pays Bété de Soubré
et de Gagnoa. Sur les 22 villages, 18 se trouvent dans la partie Bété
de Soubrê et 4 dans la sous-préfecture de Guéyo. Les 18 villages repré-
sentent une population de 4 650 autochtones sur un total de 8 563 habi-
tants (selon le recensement de 1975). En tout, 362 planteurs furent as-
sociés au programme, dont 328 pour la seule région de Soubré. Les di-
mensions spatiales et humaines de la région ne permettaient qu'une ap-
proche globale des réalisations. Cependant trois niveaux furent consi-
dérés pour affiner autant que possible les perceptions:
- l'ensemble de la région (Soubré et Guéyo),
- la région de Soubré seule, soit 18 villages sur 22 et 328 planteurs
sur 362,
269
Autrement~un planteur ne peut être agréé par la SODEPALM (voir les con-
ditions pages 262-263). Il faut aussi que le lieu choisi soit accessible
par une piste pour la livraison des plants, des grillages, de l'engrais,
etc.~ et pour le ramassage des régimes, et que le terrain réponde
à des critères de fertilité. L1étendue plantée dépendra de la force de
travail engagée.
Le travail, ou la force de travail engagée, dépend
- du réel désir de planter, qui à son tour dépend de la pression sociale
et de la résistance à cette pression. C'est le rejet de la modernité
ou 1 lenvie qu'elle suscite. La modernité peut déclencher des besoins
toit de tôle ondulée, maison en~ur~ scolarisation prolongée des en-
fants. Mais le respect des coutumes entraîne aussi de nombreuses dé-
penses en cadeaux, dots et cérémonies. L'urgence de les satisfaire
peut être ici décisive. Elle dépend de 1 lexistence ou non de revenus
en suffisance, tirés d'autres activités ou provenant de parents ou
d1anciennes fortunes.
- de la position sociale et des rapports d1autorité qui en découlent,
que le nouveau planteur peut exercer ou subir. Ce sont les rapports
de clientèle. Ils sont conditionnés par les liens de parenté, mais
aussi par 1 argent.
l
Tabl eau n° 6
LES PLANTATIONS VILLAGEOISES DE PALMIERS A HUILE AI RE DE SOUBRE
Distribution des surfaces plantées par année de plantation et par
village avec les productions et rendements correspondants
Il lU 11'
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La localisation des plantations selon les superficies plantées est montrée dans la
carte n° 42 page 376.
276
1age :
- les surfaces théoriquement, puis réellement en rapport, enfin les sur-
faces compensées en termes de productivité à pleine maturité j
- les productions, mais seulement pour 1977 - les résultats des années
antérieures existent, mais leur introduction aurait alourdi le tableau
sans grand bénéfice puisque la tendance des productions des années
précédentes sera ultérieurement prise en compte j
- 1es rendements pour chaque type de surface.,
- les surfaces moyennes des planteurs.,
- le nombre de planteurs a11ochtones.
Toutes ces informations sont regroupées par reglons : de Soubré et
de Guéyo, puis unifiées, lorsque les informations produites le permet-
tent, pour donner des résultats d'ensemble.
Ce sont les surfaces qui en premier lieu, nous l'avons vu, caracté-
risent les planteurs. Il reste donc à les identifier selon les superfi-
cies plantées par chacun d'eux. La distribution des plantations des 328
planteurs des 18 villages de la région de Soubré,se10n la dimension de
leurs surfaces, a donc été faite. Nous la trouverons en annexe pages 538-
540. Le tableau n° 7 a été constitué à partir de cette distribution. Il
distribue à son tou~ et pour chaque vil1ag~ les planteurs selon la su-
perficie plantée par chacun d'eux. Y sont calculés pour chaque tranche
de superficie: le nombre de planteurs et leur pourcentage par rapport
à l'ensemble des planteurs, la surface plantée et le pourcentage qu'elle
représente par rapport à la superficie plantée totale.
Il apparaît que les 328 planteurs se répartissent en deux groupes,
ou catégories. La limite entre elles a été un peu arbitrairement fixée à
+ la ha pour les uns, que nous appellerons grands p1anteurs et - 10 ha
II
ll
tout de même par la très faible fréquence des cas ou les surfaces
dépassent la hectares. Ainsi, pour les surfaces inférieures à la ha, il
y a au minimum 5 planteurs par tranche de surface lorsque l'intervalle
entre" les tranches est de 1 ha~ tandis yue pour les surfaces supérieures
à la ha, on rencontre au maximum 9 planteurs par tranche de surface lors-
que l'intervalle entre les tranches est de 5 ha. Cela équivaut à un
maximum de 1,8 planteur par tranche lorsque l'intervalle entre les
tranches est ramené à 1 ha.
277
Tableau n° 7
Distribution des 328 planteurs des 18 villages de la reglon de Soubré,
..-.
selon la superficie plantée par chacun dieux
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_ 1 :r.OJ n.n 10.62 13.45 7•• 7.32 '.os 4.72 '.U 3.71 •• U '.61 ].12 Z.17 2.,55 3,10
Tableau n° 7bis
elles totalisent 832,71 ha. Elles sont plantées par 203 planteurs parmi
les 18 villages de la région de Soubré. Or, la comparaison des fiches
individuelles (les surfaces plantées) avec la liste mécanographique des
productions révèle que ces 203 planteurs nlont pas tous produit. Parmi
eux, 60 planteurs n1eurent aucune récolte, ou si faibles (pour 18 d'en-
tre eux) qu'elles n'étaient pas enregistrables. La liste des surfaces
plantées lIanormalement non-en rapport des 60 planteurs a été dressée. ll
PAR LES "GRA.\1lS PL~~TEURS" (.. 10 lIA) ET PAR LES ".\t:T!lES ?LA.~EURS" (- 10 lIA) ~
"Grands ?lanceurs" :160,75: jO,77: 26,74: 11,82: 29,49 16,10: 1,14: 9,44: 22,73: 328,98:
~n_':_s~r_l.!u!s_s~r!a~e~
"Crands ?la.nceurs" 48,86: l5, "J: 8,13 : J,39 8,97 .,89: 0,J5 2,87 : 6,91: 100
'.
"Aucre, pla.nci!urs" 26,JJ: ':',81 : 3,87: 1,15 10,J5 10,70: 1,60 '20,~1 : 19,78: LOO :
"
Z ù& Z LO
- ' - et - ' -
1 1
!. 10 ha • 64,19 7-
_ 10 ha • )1,1~ 7.
76,ùl %
J6,16 %
---------...-----
l
• 10 ha • 2J, 99 ~
- lO ha • 63,84 % ";66
1969 à 1977 inclus. Ils sont au nombre de 66, les moins nombreux parmi
les "autres planteurs".
Les données sur les "autres p1anteurs qui plantèrent durant les deux
ll
- des données sur les 66 "au tres planteurs" qui plantèrent de 1969 à
1977 .
Les données sur les "grands planteurs" sont réunies dans la "distribu-
tion des surfaces, productions, rendements, gaspillages et revenus des
"gran ds planteurs" (+ de 10 ha), selon les périodes de plantation",
en annexe, pages 542-543 , qui sera également utile à dlautres compa-
raisons, tandis que les données sur les "au tres planteurs" qui plantè-
rent de 1969 à 1977 inclus figurent en annexe, pages 544-545 . Parmi
les données assemblées, sont aussi mentionnées les productions réalisées
en 1977. Ces dernières permettent de voir que 27 parmi les 66 "au tres
planteurs" qui plantèrent de 1969 à 1977 nlont rien produit. Ils avaient
planté 42,39 ha entre 1973 et 1974 inclus. Cependant nous avons vu que
la liste des surfaces "anormalement non-en rapport" indique un total de
60 planteurs pour 107,44 ha. Nous avions reconnu 8 planteurs "défail-
lants", totalisant 18,85 ha. En déduisant les 27 planteurs précédents
et leurs 42,39 ha, il en reste 25 autres pour 46,20 ha (60-8-27 = 25
planteurs; 107,44 ha-18,55 ha-42,39 ha = 46,20 ha). Ces derniers plan-
tèrent de 1969 à 1974 inclus, et leurs surfaces ont été identifiées
dans la liste des surfaces "anormalement non-en rapport", en annexe,
page 541. En déduisant ces surfaces des surfaces "théoriquement en
rapport", on obtient 1es surfaces (supposées) "réell ement en rapport".
La liste mécanographique ne mentionne pas les productions selon llâge
des plantations, mais d1une manière globale. La distinction n'est
d'ailleurs pas faite lors du ramassage des régimes. Nous ne pouvons dès
lors que supposer que les productions de chaque planteur en rapport
proviennent de l'ensemble de ses surfaces normalement en rapport. Voici
d'abord la répartition des surfaces plantées par année de plantation
suivant les trois périodes de plantation et les deux catégories de
pl anteurs.
(Ci-après le tableau n° 9).
282
rabl eau n° 9
S~rt.ea. plantl•• par annla de plantatioD .~ivaDt le. trois période. da plantatioo
et L.I "graad. planteurs" et "autre. ~lant.url" (en na)
Plriod.. da plantatl~n 1. 1969 1970 1971 1972 1973 1974 1975 1976 1977
Il TOTAUX
•. d
!1 ,OTACX par
catolgon..
1I0l11bre da
j par perlo •• Ide p Lanceurs planceu.rs
1
1
1
"Grands olaneeurs" 1 1
: 1
1
1
1
1 i 328,98 ha: 18
1
1
(0 1
1
- - - 5,00 128,37 !Jl,79
,
265,16 ha 124
1 1 905,68 ha 1 302
!
1
i (0 1
i 1
0S 6(f3
1
0 0i (2)
aamar ues :
l Le. totaux par cacigorie de planeeurs lonc iei 1•• mêmes que dans le cableau n@ 8. Cela slgnifie que les surfaeel ?lan-
cées par année de plaDcacion sont 1•• ~êm•• dans les deux tableaux. Clest unlquemenc dans le souel d'alléger le ~abLeau
- LA MÉTHOVE ET L'ANALYSE
Tableau n° 10
Calcul du taux de productivité selon les années de plantation par rapport à
la pleine maturité: dès 1969 ou l'année 8 de plantation par rapport à 1977
Rendements
1 4 6 8 Il 13
tonnes/hectare
Taux de productivité
7,69 30,76 46,15 61,53 84,61 100
13 tonnes • 100 %
Ils montrent pour chaque année de production des grandeurs tout au-
tres. Aucune année de production n'est plus égale à 360 jours. Le ta-
bleau ci-après désigne les valeurs IItemps ll le nombre de jours produc-
:
1 2 J 4 5 6
1
IDE~TIrICdTION DES DO~~~ES
!
i
1 Si tes rendemencs croissaienc 9.10n une progrels~on
1 arichm'tique (0(1 r • a) : ,
.
1
i
1 1
4 6 8 LL 13 - Rendements th40rig ues aop l 19 u's (tonnes/ha)
1
,, i l,
1
4J - Production cumulée au bout de 6 ans (.n tonn •• )
1 7,69 ,t ,JO,77: 46, LS % , 6L ,54 % ,84,62 % LOO % - !apport du rendement, .t d. la valeur de l'3.nnée
,i ,
1
de ~roductlon corrlspondante,sur le rendement de
pleine ~aturltl at les 6 années de croLssance des
1
!! 1
productions
1
,
1
: L66 J 065 J 997 j , 1329 j 1828 j 1 2160 j 1 - Traduction du ra??(f) du r.nd.m.nt de chaqu. année
! , 1 en Jours productifs ]
i !
:
! ,i i 7145 j 1 - Jours de productlon cumulés pour atteindre la
1 pLein. maturité
i
: ~,JJ % 1 9,JO % ; lJ, 95 % 18,6L : 25,58 % ,: JO,ZJ 7, - Rappoyt des rendements 90ur chaque année, at des
1 1 1 jour. d. production corre.pondants, .ur l. cumuL ',J
! 100 % des productions et des jours à la plelne alaturlté IV
1 1 i i 1 1
'8 tar.nd....nt
~roductivitf s'o!xprime en temps. Le ra?port du rendement en Sème mnée de production par eXl!m?le, est 8J,JJ du
d. ?L.in. J1aturité. La valeur "tomp." d. La Sil... année .st donc 8J,JJ r. d. 2160 jour., soit L800 jours. La
%
valeur "tl!JD1)s" de la 6ème annle est 100 % puisque la pleine !Ilaturitê est rêalis'_. Cela veut dire que chaque Jour des
6 ann", d. ?rOductlon ost ?roductif, donc 100 % • J60 x 6 • 2160 jours.
(2) Idem l (I) hormis L. rapport qui •• t ici d. 84,62 %. Il équiv.ut l 1828 jour••
(~) Les rap?orts d•• r.nd.ment• •t des jours ?roductifs sont bien ég.ux. L tonne ost 2,JJ % d. 4J tonnes, COllllll. L66 jours
est 2,33 ,~ de 714S jours. Les :Dèmes rapports sont rêalisis pour les autres années de production.
Remargues :
Les surfaces compensées ont été obtenues en appliquant les taux de
productivité, qui figurent dans le tableau n° 10, aux surfaces plantées
291
Méthode dl interprétation
Les données du tableau n° 13 seront dlabord considérées pour chaque
catégorie de planteurs les "grands pl anteurs" et les "autres plan-
teurs". Des traits caractéristiques seront donc reconnus selon les pé-
riodes de plantation. La comparaison entre les catégories de planteurs
sera ensuite envisagée. Elle tentera d'apprécier le comportement d'un
planteur "type" de chaque catégorie de planteurs selon les périodes de
plantation. Il y a lieu de se référer aux données du tableau n° 13 pour
comprendre les interprétations.
Tableau n° 13
SU.,ACU PIAllTU5. PIOOUCTI0Kl. U1IDItIIIIfS ET UVDIUS. SlI.Qfll LIS CAtI'fiOI,lU DI pu."'!UU ET W PUlDDU DI: P1AllTArtOil
(PlAITAnOlll VILIJIGWlSlS Dl PlUflll " MU1l..I. P PAIS AD r'lf. snuall • ni 1917)
CAT!GOl1ts: VOlONS :
Dl d. 'PUHr!UIS:
PUIII'IUIS : PLM'UTI,," :
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• 2.1: 195,691 U.I~: 21.14 : 19).69:2".04~ 21.74 :19!l.691U.9I: H.U :161,54:21."1 17,'S
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o 'llf h. ua p laln.un
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d. pL_Ullan et 1. note 8 p.542pour c~nlldr. l • .ad. d. c.lcuL .1.. . . . . d"rcll. . . . t' IIU'<I" pO"r l .. "."'tre. pl.a-
t'\lr," .a \ltltl ••nt 1•• rii ••lt.ta d•• CllitT'iMatlOfti d. 'urf.c.a ,I.ntii••• eO UIIII.' p,.
292
20
~,95 1969·1974
15,38
15
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10,24
---..
.-- -------- -_12,50...
-.. .12,50
-- ........ ..... .. ...9, JO 1969.1977
5 1975.1977
o
Su rfaces produ cti ves
9,30 - 0 7 17,95 _
21 . 12,50 - , 440 21,74 - 0,8257 "# 0,0817
293
des plantations (voir page 283). La différence entre les indices sur
les surfaces et les productions (D,50) montre un avantage relatif au
profit des planteurs de deuxième période. Il résulte d'un rendement
moyen supérieur au rendement obtenu par les planteurs de première pé-
riode. Le facteur IItemps " étant neutralisé par la compensation des sur-
faces, la production reflète alors le facteur IItravailll
Le rendement
•
périodes de
planeacion (0 0) périodes de
plantacion (0 0)
',S6 ttha 5,9Z eth. 5,S9 eth. 7,96 etha
': de
n,Sl % l7,90 % t'écart 3ur tes 35,14 : 26,00 %
rendemenes
(0 0) (0 0)
lt
Rendemenes Urt.ls" 1 Rendem.enes "comoensés " Rendem.ent. "réels 1 Rendements "coamensés Il
1
perte cota le
.1D.33 t \
perte due à la Qoindre gai" eotal
1 - S, lO %
/
\
gain dû à la plu.
productivité "cra·"ail" grande product~vit~
"travail"
gai" dû à la plus grande ?erce due à la moindre
produccivic' "cemps" product1Vl.tê lI eemps u
(précoc>té de plantation) (relacive jeunesse des
p lantat ion.)
avec un rendement de 5,89 t/ha, pour produire 207 t (25). Cela revient
à dire que chaque planteur de~ consacre 3,91 ha pour compenser la
déficience du facteur "travail" qui n'est pas comblée par l'avantage du
facteur "temps" (26). Ou encore, qu'à productivité de travail égale,
entre ~ et (~) 1a surface compensée moyenne de CD est 14,04 ha au
lieu de 17,95 ha (26bis).
Par ai 11 eurs, l'avantage du facteur "travail" de CD par rapport à
(2) comble la déficience du facteur If temps" et en partie celle du fac-
teur Ifespacelf J cel a, respectivement pour 48 tonnes et 106 tonnes (24).
106 tonnes équivalent à 13,32 hectares, lorsque le rendement est
7,96 t/ ha (25). L'avantage du facteur If travail If de CD par, rapport à ~
comble la déficience du facteur If temps " et procure à chaque planteur de
CD l'équivalent de 1,66 ha en plus (26). En d'autres termes: si la pro-
ductivité If travail If de CD était égale à celle de~, il aurait fallu
àCDune surface compensée moyenne de 10,96 ha au lieu de 9,30 ha pour
atteindre la même production (26bis).
. Premières explications
Dans l'ensemble, les planteurs de deuxième période maîtrisent mieux
leurs plantations que les planteurs de première période. L'accroissement
de leurs surfaces est plus étalé dans le temps. La superficie moyenne
de leurs plantations est aussi plus réduite qu'en première période.
Cette double attitude évite le gaspillage, en termes de temps et d'es-
pace, que connaissent les planteurs de première période par rapport à
ceux de deuxième période. Elle prouve que les planteurs de deuxième
période tiennent mieux compte de la limitation de la force de travail
disponible que les planteurs de première période. Cela ne signifie pas
que les planteurs de deuxième période ne font pas de gaspillage, et que
leur force de travail est employée de la manière la plus efficace. Car
tout dépend sur quoi porte la comparaison. Ainsi, l'on trouve aussi un
gaspillage pour les planteurs de deuxième période. Il est m~me supérieur
au gaspillage des planteurs de première période par rapport aux planteurs
de deuxième période. On le reconnaît en rapprochant les résultats obtenus
avec ceux qu'ils auraient dû atteindre si les rendements "théoriques"
avaient été réal isés (27). Il va de soi que si l'on étab1 it la même com-
paraison avec les planteurs de première période, leur gaspillage s'avère
être bien supérieur à celui des planteurs de deuxième période (28). Mais
il semble plus à propos de comparer les gaspillages par rapport aux ren-
dements "théoriques", avec les "autres planteurs". Alors, les exp1 ica-
tions propres aux planteurs selon les périodes de plantation auront plus
de poids. Aussi nous les arrêterons momentanément ici pour les "grands
planteurs".
27. Il avait été trouvé à la note 23, A 293, que le rendement "théori-
que" équivalent à la maturité de \2), soit pour 4 ans et ~ jours =
10,73 tonnes/ha. De la même manière, pour la maturité de ~, soit
pour 4 ans et 278 jours = 9,67 tonnes/ha. Le rendement "reel" de CV
étant 5,92 tonnes/ha, la différence est de 3,75 tonnes/ha. Multi-
pliée par la surface réellement en ~port (99,98 ha), on obtient
375 tonnes. C'est le gaspillage de 2 par rapport au résultat de-
vant être obtenu ~les rendements' éoriques" avaient été réalisés.
Le gaspillage de ~ par rapport à 2 est, on l'a vu, de
334 tonnes = (7,96 t/ha - 5,89 t/ha) x 161,54 ha = 334 tonnes.
28. Le rendement "théorique" devant être atteint par 0 est de
10,73 t/ha. Le rendement "réel" étant de 4,86 t/ha, la différence
de rendement est 5,87 t/ha. Multipliée par la surface réellement en
rapport = l 149 tonnes = (195,67 ha x 5,87 t/ha). Ce gaspillage est
donc nettement supérieur à celui réalisé en 0.
299
sont que 18, les au tres planteurs sont au total 302. Leur répartition
lI
ll
selon les périodes de plantation a une toute autre incidence sur les
surfaces moyennes que pour les II grands pl anteurs Il. DI abord parce qu 1 avec
le nombre les particularités se multiplient.
1975·1977
o
Surface$ praductives
300
3 = 0,71
2 14
9 = 0,49
ha ; 4 38
6 = 0,52
ha ; 3 14 ha
Si l'on ne considère que les surfaces plantées pendant les 3 derniè-
res années de chaque période, on obtient à partir du tableau nO 9,
p. 282, respectivement pour les 3ème, 2ème et 1ère périodes:
3 = 0,71
2 14 ha/an; 1 85
3 = 0,62 ha/an
3 = 0,36
1 07 ha/an.
La tendance est bien au doublement de l'accroissement annuel.
30. Les surfaces "anormalement non-en rapport" en première période sont
respectivement pour 1973 et 1974 : 23,81 ha et 22,39 ha, soit
46,20 ha. Elles concernent 25 planteurs sur les 112 planteurs qui
plantèrent au total 351,15 ha. Les surfaces "anormalement non-en
rapport" en deuxième période sont pour ces deux années: 9,66 ha et
32,73 ha, soit 42,39 ha. Elles concernent, elles, 27 planteurs, mais
sur les 66 planteurs qui plantèrent au total 167,04 ha. Les surfaces
"anormalement non-en rapport" sur les surfaces plantées totales,
comme les planteurs concernés sur l'ensemble des planteurs de chaque
période, montrent un rapport presque double pour la deuxième période
par rapport à la première.
46,20 ha = 13,16 % 25 planteurs = 22,32 %
l
%!: 1~83
351,15 ha 112 planteurs
42,39 ha = 25,38 % ~= 1~93 27 planteurs : 40,91
167,04 ha 66 planteurs
Les surfaces "anormalement non-en rapport" en deuxième période sont
reconnues dans la "distribution des surfaces plantées par les 66
planteurs qui plantèrent de 1969 à 1977 ... ", en annexe, pages 544-
545. Et les surfaces "anormalement non-en rapport" en première pé-
riode sont reconnues par extrapolation entre les données de la pré-
cédente distribution et celle des "surfaces de plus de 3 ans d'âge
sans production en 1977 ... ", également en annexe, p. 541.
301
2;33 -- 1,15) est infime. Elle montre certes une moindre disposition à
(2,67
produire pour les surfaces de deuxième période qu'en première période,
malS elle est sans proportion avec la situation prévalant pour les
II grands planteurs ll • Elle est ici également due à une surface moyenne
productive plus réduite et à une moindre précocité de plantation qu'en
première période, mais, rappelons-le, dans des proportions plus petites,
en fait, près de quatre fois moindres que pour les II grands planteurs ll (35).
35. Les rapports des surfaces réellement en rapport et des surfaces com-
pensées pour les "grands planteurs" sont respectivement 1,74 et
1,93. Leur différence 0,19 est en fait près de quatre fois la dif-
férence des rapports obtenue pour les "autres planteurs" :
0,05, (1,15 - 1,10). On sait en outre que la différence de maturité
est ici de 51 jours calendaires au lieu de 127 jours pour les
"grands planteurs" (voir pp. 292-293 et note 22).
303
jJt1riodes de
i' lantatlon 0) CV pérlodes ae
?lantatlon 0)
b.~7 :/ha 7,90 :/ha
~cart • â. •
) '." "..(
17,0:' % 15,05 %
:: de
t"cart su.r tes
li. •
ZZ,lO % 18,10 %
0) CV rendements
0) CV
o aende~enc.s "réels" ! aenderr.enc.s "compensés" CV Rend.cents "rl!els" Reno.men cs .' com:lensês ri
- 17,04 %
1 i
+ 3,06 '.
- 22,10 :::
\
-l'05 %
i
1
3,05 %
- 18,10 l;
~ je
jJs:te due à la moindre galt'l totaL ~~l~ à ia iJ~~S
1
;:leree i:.Ol:atl
1
gain dü à ia plus grande
jJroductlVic.é "c.ravail"
Tableau n° 15
Appréciation des gains et des pertes de production dus aux
facteurs IItravail et IItemps en tonnes, pour 1 1ensemb1e
ll
ll,
1
1
1
01969-1974 76 332 256
1
(?) 1969-1977 1
130 22 108
1
Les i nterprétati ons pour 1es II gran ds planteurs Il qui accompagnent 1e ta-
bleau n° 14, page 296, sont ici valables, pour peu que 1Ion retienne les
valeurs du tableau n° 15 ci-dessus. On sien servira donc, en nous épar-
gnant ainsi des redites. On notera tout de même que le gaspillage
304
. Premières explications
Dans l'ensemble, les planteurs de deuxième période maîtrisent mieux
leurs plantations que les planteurs de première période, du fait que
leur force de travail est, par rapport à la première période, ou mieux
employée, ou davantage disponible, ou les deux à la fois. En résultent
des superficies plantées en moyenne plus grandes et une productivité
IItravail ll supérieure, pour les planteurs de deuxième période. En s'ar-
rêtant de planter fin 1974, les planteurs de première période se sont
privés dlun complément de production à venir. Leurs acquis, par rapport
aux résultats qu'ils auraient réalisés, si les rendements IIthéoriques ll
avaient été atteints, sont également plus faibles qu'en deuxième pé-
riode (36). Les comparaisons sont à ce niveau plus intéressantes à faire
avec l'ensemble des planteurs, en incluant les données des II grands
p1anteurs ll selon les périodes de plantation.
Tab 1eau n° 16
Productions, rendements et "gaspillages", selon les
catégories de planteurs et les périodes de plantation
'~tlaa OOC..,ill.....
.... ~c. pel'
plalU:.uf'
(co8-') (C.....a)
21.14 IJ.n
1
!.... !! S." 10.73 2 '00 .,.lt S4,71 1 Ut 1l7,61
_.JO "7
n ... : S.U :
! !
7,"
'." 61.22 la,7I ]1, 46,"
1
l41.n
i
1 6.47 t.ll .... ',n , 022
".7' SI.16 1 SI' 17.41
'ÎI.
\.;.1' Il • 10 •OZ S 1.
... toaM. /h1 ou Incor. 7 271 1:08..... 16S,' t~.
18.27J ft.I • • • "' c..... / ni.
' c' ut 1. • ''''IUI'I •• l .".ctar.
qUI ri.ulta d'IIM pro...... UYlclÎ "nb"'" ''''lIfU'''CI ,-1' r..,..,..c l clUe _c•••• i,. pcwr ,Utau.l'a 1•• r ~ u
"t..éol'lque....
01•... pllq. . .t 1. ullllll--.t .. tbfal'l.q.... _ .lLfhca. . . . l". . . . t OD oIIiti . .t : IQ.025 t . . . ./ha :1 125,21 h• • 1 211 toa•••
t;'\
\:;.J
) 7 Iii Ut_.
16),5 to_ne. :1 100 • H ,. t Ij\
'\.:..J 1 211 tone. - ) 165,) to......... 21 %
12, 7i •
li"
\:;)
1 271
to.... _ , 7"
. ""
, • , _, ,
to....
et "r'el"
.., ...
"théoriqu." rappon
.,.. .na
"tund at
.. c~e ...... . "....
..,a...
306
ont des résultats qui présentent une telle inversion (37) mais aucune
incidence n'en résulte au niveau du "gaspillage" moyen par planteur,
puisqu'il est le même, qu'il soit apprécié à partir des rendements
"compensés" ou "théoriques" (38). L'évaluation des rendements "théori-
ques" est particulièrement intéressante pour le calcul du "gaspillage"
"théorique" à l'hectare (qui correspond à l'écart entre les rendements
"théoriques" et "réels"). Son avantage majeur par rapport au "gaspil-
lage" "compensé" à l' hectare est qu'il se rapporte aux surfaces réelles
et non aux surfaces compensées. En plus, le "gaspillage" "théorique"
tient compte de la maturité des plantations. De ce fait, la moindre
précocité de plantation de certains n'est pas pErçue comme devant en-
traîner une dépréciation de leur productivité "travail" par rapport à
ceux qui plantèrent plus tôt.
'"
- LES RESULTATS
L~~ valeurs exactes ~ont obtenues à partir des surfaces et production~ totales (du tableau 13) et non
à partir des moyenne!": rar plan teurs.
38. Soit [RPM (;:~:) - R.R. J S.R. = [RPM - R.C] S,Co Se reporter à la note 37.
Pour les "gr~nds planteurs II d~ d~uxi~m~ rériode, cela donne:
3,7508502 x 12.50 = ~~!~~ tonnes; 5,042491 x 9,30 = ~§!~~ tonne~,
308
tations. Seul le facteur "travail ll est donc considéré. Nous nous sommes
déjà interrogés sur la légitimité d'appliquer aux plantations villageoi-
ses les rendements IIthéoriques" qui ont cours à la plantation indus-
trielle (voir page 284 et note 15). La question est à nouveau reprise
car, plus cruciale, elle engage ici le rejet ou l'acceptation du II gas -
pillage" reconnu dans le tableau n° 16. En ne retenant que les rende-
ments IIcompensés", la comparaison se fait avec le rendement de pleine
maturité, soit 13 tonnes/ha. Il faut donc comparer le rendement "com-
pensé ll des plantations villageoises à celui de la plantation industrielle.
Ce dernier n'est pas de 13 t/ha, mais de 11,09 t/ha (39), ce qui est
déjà bien différent. Or, la lecture du tableau n° 6, page 275, donne
déjà deux rendements IIcompensésll élevés : 9,43 t/ha pour Dogabré, et
9,41 t/tla pour Ziouayo dans la région de Guéyo. Une différence de
1,67 t/ha avec la plantation industrielle, c'est relativement peu. Il
est vrai que les surfaces concernées n'ont rien de comparable: 46,79 ha
pour les deux villages, contre 4 632 ha pour la plantation industrielle.
Les rendements inférieurs tombent ensuite de deux tonnes, dans la tran-
che des plus de 7 tonnes/ha. Ils apparaissent pour 5 villages: 4 dans
la région de Soubré, l dans la région de Guéyo (40). Cependant, le ren-
dement "compensé" moyen de chaque vi 11 age est obtenu à partir des ren-
dements "compensés" moyens selon les catégories de planteurs et les
périodes de plantation. Rien n'indique a priori que ceux-ci soient du
même ordre que celui-là. Et le contraire montrerait les disparités
entre les planteurs. Mais on peut encore aller plus loin, car les ren-
dements "compensésll moyens selon les catégori es de pl anteurs et les
périodes de plantation dépendent aussi des surfaces plantées. Ils sont
Tableau n° 17
Reconnai•• ancl du rendement "compensé" ~oyen des planteurs dont le rendement Ilcompenlê" est supérieur do 9 tonnls/ha
1
i "autres i'lanteurs" 1969-1974 1 :, 436,1 45,09 36,16 9-,67 12,06 4,51
1
i
1 1969-1977 14 371,2 41,86 34,98 8,87 10.61 2,99 1
i 1
1
1 !OTAUX ET MOYENNES 27 l 139.7 116,21 ha 100,40 ha 9,81 ll,J5 4,30
1
Ces chiffres sont i.ssus des diverses distributions de. surfaces, prod.uc.ti.ons et rendements, an annexe i'ages 542-549
310
41 • .Le nombre de plan1:eurs de deuxième période varie de l à presque 5 en'tre les "grands plan-
1:eurs" et les "autt'es plan1:eurs". Celui des plan1:eurs correspondan1:s de première période
varie de l à près de 10. Au lieu de moins de 3, au maximum, si l'on compare les plan1:eurs
selon les périodes de p1an1:a1:ion.
42. A moindre ma1:Uri1:é correspond un lIlOindre gaspillage "'travail". Les plan1:a1:ions les plus
jeunes figurent en premier :
A en'tre rendemen1:s
Ma1:uri1:é
"'théoriques" et "réels"
7 ans 178 jours "aul:res plan1:eurs" 1969-1977 3,72 1:/ha
7 ans 201 jours "grands planteurs" 1969-1977 3,75 t:/ha
7 ans 229 jours "autt'es plan1:eurs" 1969-1974 4,98 t/ha
7 ans 328 jours "grands plan1:eurs" 1969-1974 5,87 t/ha
La ma1:uri1:é des plan1:a1:ions a é1:é évaluée aux pages 292,293 et 301
43. On aurait pu se con1:enter de la "dis'tri:Dution comparative des rendemen1:s "compensés" •.• ".
Le gaspillage s' ob1:ient alors en déduisan1: les rendemen1:s "compensés" du rendement de
pleine ma1:urité, soit 13 t/ha. Mais le gaspillage "compensé" aurai1: caché les différences
de ma1:uri1:é. La produc1:ivitli "travail" de ceux qui plan1:èrent plus tardivemen1: aurait: alors
é1:é dévalorisée par rapport à ceux qui plan1:èren1: plus tôt, é1:an1: en1:endu que l'on compare
ici la producl:ivité, comme le gaspillage, à l'hec1:are. Rappor1:és à la surface compensée, la
dépréciation ci-dessus es1: lividemment corrigée. Le gaspillage "1:héorique" est obtenu par la
formule RPM (~:~:)-~~à décri1:e à la no1:e 37, p. 307. tlle a é1:é appliquée aux surfaces de
chaque planteur dans les disl:ri:Du1:ions des surfaces plantées par les ll2 et 66 "au'tres plan-
teurs", ainsi que par les 17 "grands plan1:eurs". La dévalorisal:ion men1:ionnée ci-dessus ap-
paraIt clairemen1: en comparan1: les deux dis'tribu1:ions : des rendemen1:s "compensés", e1: des
gaspillages "1:héoriques". L'inversion de l'ordre de croissance des gaspillages par rappor1: à
celui des rendements, entre ces deux dis'tribu1:ions, favorise d'ailleurs cet1:e comparaison.
312
5,49 t/ha.
2. Ces moyennes traduisent à la fois la valeur et la dispersion des
gaspillages. Pour les grands planteurs de deuxième période, les gas-
II
ll
1,72 t/ha, contre 12,5 % des gran ds planteurs de deuxième période dont
II
ll
le gaspillage est de 0,89, mais peut s'étendre jusqu'à 2,84 t/ha puisque
le gaspillage immédiatement supérieur est de 2,85 tonnes/ha. La relation
est pour ces valeurs de 1 à 4 à l'avantage des "autres planteurs de deu- ll
xième période. Leur avantage sur les au tres planteurs de première pé-
lI
ll
pillages allant jusqu'à 3 t/ha et plus (inclus les deux profits), contre
59 % des au tres pl anteurs" de deuxi ème péri ode pour ces mêmes tranches
lI
de première période ont des gaspillages qui tendent moins loin vers les
valeurs basses et se concentrent proportionnellement davantage vers les
gaspillages élevés. 33 % des grands planteurs" de première période ont
II
rencient pas, par définition, entre ceux qui ne plantèrent quJen 1969,
et les autres. On peut seulement constater que les planteurs dont les
gaspillages sont très élevés nlont qu'une surface moyenne de 1,96 ha,
tandis que les planteurs dont les gaspillages sont inférieurs à 6 t/ha
ont une surface moyenne de 5,73 ha.
Il slavère donc pour l'ensemble des "au tres planteurs" que les pro-
ductivités généralement élevées vont de pair avec des surfaces plan-
tées plus grandes que lorsque les productivités sont faibles. Cela est
d'autant plus vrai pour les planteurs de deuxième période (1969-1977).
Quant aux faibles productivités (où les gaspillages sont élevés), elles
se rencontrent plus souvent parmi ceux qui ne plantèrent qu'en 1969.
Pour 1es "gran ds pl anteurs", il apparaît par contre que 1es pro-
ductivités plus élevées sont plus fréquentes lorsque les surfaces plan-
tées sont plus réduites. Et clest davantage le cas pour les planteurs
de deuxième période - nous 1 lavons déjà vu notamment dans le graphique
n° 4 et page 292.
Le niveau de productivité, associé aux conditions de maturité des
plantations et aux superficies plantées, ayant été reconnu pour l'en-
semble des planteurs, il convient dlen mesurer l'effet au niveau du
revenu: à 1 1 hectare et par planteur. Les conditions d1exploitation
relevant du milieu écologique, de la SODEPALM, et du planteur, seront
ensuite développées pour expliciter les différences entre les résultats
des planteurs.
315
vait à'aoora '+ f.CFA par kilogramm~ de regllne. E.n 1~76J il était pay~
8 F.CFA. Et depuis 1978, le prix est passé à 10 F.CFA. Mais en même
temps la participation du planteur à la création d'un hectare devait
augmenter de 63 000 à 180 000 F.CFA. Sans précision sur ce dernier
point, et surtout pour s'en tenir à la situation prévalant au moment
de l'enquête, nous appliquerons les conditions en vigueur en 1977. Il
ne peut être envisagé d'évaluer le revenu de chaque planteur. Il est
par contre possible d'établir une gamme de revenus à partir de laquelle
les données aes planteurs pourront être rapprochées pour l'évaluation
intuitive de leurs revenus. Ils sont calculés pour des rendements de
l tonne à 16 tonnes (le plus élevé réalisé étant 16,09 tonnes). Les
plantations sont toutefois considérées en pleine maturité. Les revenus
annuels des plantations de moins de 7 ans d'âge sont donc supérieurs
de 6 70ù F.CFA à ceux qui figurent dans le tableau ci-dessous. L'éva-
luation du revenu par planteur est donc peu aisée car ces valeurs
doivent être affinées selon les rendements, les maturités des planta-
tions et les surfaces appropriées. La pleine maturité des plantations
est exprimee par les rendements "compensés". Les revenus des planteurs
dont les plantations ne sont pas toutes en pleine maturité peuvent
alors s'obtenir:
en multipliant le rendement~compensé~de chaque planteur par le prix
paye à la tonne (8 000 F.CFA)
en multipliant ce produit par la surface compensée du planteur;
- en soustrayant les charges (9 400 F.CFA ou 2 688 F.CFA/ha selon la
maturité de chaque plantation) afférentes aux surfaces réellement en
rapport correspondantes.
On peut partiellement contourner ces difficultés en remplaçant les ren-
dements par les gaspillages "théoriques" ; la production/ha en F.CFA
devient l'évaluation monétaire du gaspillage. Il est inutile d'en déduire
les charges/ha puisqu'elles sont soustraites du produit des produc-
tions. On rappelle que le gaspillage "théorique" tient compte du ni-
veau de maturité des plantations. Les résultats des jeunes plantations
ne sont donc pas dépréciés : le contraire de ce qui se produit lors-
qu'on les compare aux résultats des plantations plus âgées par l'emploi de
rendements"compensés".
317
rab 1eau nO 18 :
Revenus (et gaspillage) d'une plantation d'un hectare en
pleine maturité dont le rendement (et le gaspillage) varie
de 1 à 16 tonnes.
Rendement Production/ha
(gaspi 11age) (gaspillage/ha) Charges/ha Revenus/ha en F.CFA
en F.CFA Annuel Mensuel
en tonnes/ha 1 en F . CFA
Tableau n° 19
Evaluation des revenus nets et des charges par planteur et par hectare,
du revenu brut par hectare de surface compensée, du gaspillage lltravail ll ,
du rapport du revenu net sur 1e gaspi 11 age lltrava i 1 par pl anteur, et du 11
Rev(lnullI net~ Chc1rgcs R(lveonu net par R(l'vpnu brut Gaspi 1la~e Ut rayai 1"
Char~e9 Rnpport r.ar:;p i Il Age
Tabl eau n' 19 par pll1ntrur m('nc;nC'llC'c; par an et "n et par annuel (lU manque ~ ~a~ner du rev(lnu nel d'e~p;lc.e
Annuel t1f'IIftltPI p"r par hectart> Ill'ctare par hectare mensuel p"r plantpur sur le ~aspill;1~e en hl"ctllrp ..
pl:1ntcur com,"~n"p p.lr pl.~nteur par pl.,nrt'Ilf
~._-- -- ----- 1------_. ._._-
"CrAnet. rd anteurs ..
1969-1974 b65 190 55 4J2 15 027 30 593 8 293 47 107 85 087 0,65 Il,89
1969-1977 495 41641 2RS 8 oJ2 39 641 7 712 63 660 31 250 1,J2 4.85
-- 1-._-- - - - -- ---- ---- --- .. _----. .. .- -- --- _. --------- - -
moypnnt!s 585 296 4R 775 11 7)5 33 653 8 098 52 325 59 753 0,82 8.64
~~ .......... ~ ..... • • •23 • • =...... =r"" .............. ...•....... ........... ........... ..............••..•. ...•............. • ••••••a ••••
moyennes 115 055 9 5R8 2 171 33 745 7 642 54 963 10 464 0,91 1,61
.................• ......... ........ ............ ........... ........... .........•. .•.•.•...•.....••.•. .••.......•...... ••••••=•••"".
Moyennes de
l' ensemb li" des 170 ~58 14 246 3 309 33 707 7 828 53 851 16 324 0,87 2,45
planteurs
-- ---- r-
2 )14 3)2
,J;- -
350 ha
Remargue
Toutes ces caractéristiques ont été évaluées pour chacun des
"grands planteurs". On les trouvera en annexe, pages 542 et 543 avec
les autres données qui concernent les llgrands p1anteurs' Les divers l
•
..6. Soit l'our le revenu net par planteur et par hectare des "au-;:res l'lanteurs"
- èe l'remière période (1969-1974)
surfaces plantées de 1969 à 1971 inclus :
231,34 ha K 9 ..00 : 2 17.. 536
surfaces plantées de 1372 à 1974 inclus, moins les surfaces
tfanonnalemen't non-en ::"'3?por"':" :
(::9,31 - 46 9 20) x 2 ôaa :.CFA = 13'7 36 ..
3"'~ ...;.6 -:
0 .... .:.
"".J
?roduit des producti~ns :
719,3 t X 9 000 :.CFA : 5 75~ ":;0
?rodui t '.et pour 39 planteurs et 124,55 :-:ectares réellement "n rap;ort : 4 943 737
544 à 547.
319
Commentaires :
- sur les revenus nets par planteur.
1. Les "grands planteurs" de deuxième période comblent en grande
partie leur handicap de superficie par rapport aux planteurs de pre-
mière période (leurs surfaces sont presque deux fois moindres), ceci
grâce à des rendements plus élevés (en moyenne de plus d'une tonne)
et à de moindres charges à payer à l hectare du fait de la jeunesse
1
pour les "autres planteurs" de premlere période parce que leur produc-
tivité "travail" est à peine plus élevée, et que leurs plantations sont
à peine plus jeunes.
de 12,50 ha. Les "au tres planteurs" de première période avaient be-
soin de 1,74 ha pour réaliser leur production avec un rendement
"théorique" de 9,91 tonnes. Ils eurent besoin de 3,51 hectares, soit
1,77 hectar;e de trop. Les "autres planteurs" de deuxième période au-
raient pu se suffire de 1,94 hectare. Ils plantèrent 3,20 hectares,
soit 1,26 hectare de plus du fait de leur productivité "travail" in-
suffisante. Les gaspillages d'espace sont évidemment proportionnels
aux rendements réalisés, soit pour les "grands planteurs" : 54,69 %
en première période et 38,80 % en deuxième période, et pour les "au-
tres planteurs" : 50,43 % en première période et 39,38 % en deuxième
période. Au total, sur les 725,27 hectares réellement en rapport en
fin 1977, plus de 48 %, exactement 350 ha, n'auraient pas dû être
plantés si les rendements "théoriques avaient été réalisés. Il au-
Il
49. Il est vrai que ce "grand planteur" n'a rien d'un planteur puisque
ses plantations ont été plantées et étaient encore entretenues, en
fin 1977, par le personnel de la plantation industrielle. Il est
cependant le seul dans ce cas. Mais son profit est sans rapport avec
celui dont il aurait dû bénéficier puisque les conditions d'exploi-
tation sont ici les mêmes qu'à la plantation industrielle. Le rende-
ment y est donc logiquement du même ordre. La différence de rende-
ment est en fait détournée par des villageois. C'est le prélèvement
d'une partie de la récolte pour l'usage d'une forêt "prêtée" (voir
p. 216), certes à un Bété mais étranger à la "région- puisqu'il est
originaire du village Gbazébré à Soubré. Il était toutefois question
que cette relation privilégiée avec la SODEPALM cesse. La plus
grande surface immédiatement inférieure est tout de même de 31,98 ha.
Et le gaspillage d'espace le plus grand est 18,92 ha. Si le plus
grand planteur de la région était exclu, le gaspillage moyen d'es-
pace des "grands planteurs" de première période baisserait de Il,89
à 10,24 ha. Ce n'est pas bien considérable.
50. 725
350,27ha ha = 2,07. Le gasp1"1 lage d ' espace a. . l a p l antat10n
. ,1n dustr1e
. Il e
45 532 tonnes .
est de 680 ha = (4 632 ha - Il 52 Ih ) (vo1r note 39 p. 308
. 4 632 6 81 ' t a
S01t ~ = 6,81 2:07 = 3,29.
13 t/ha x 100,40 ha
51. Le rendement "théorique" étant de Il, 23 t/ha = "-'--":-:-~:-:--:----:"-_
116,21 ha
=RPM(S,C.)
S.R.
Le gaspillage d'espace est:
116,21 ha l 139,7 t
Il,23 t/ha
= 14,72 ha ==>-pour l ha de gaspillage =
116,21 ha
14,72 ha
= 7,89 ha plantés.
324
53. Expression qui convient mieux que celle du "monde Bété" précédemment
employée. Elle traduit dans l'espace les valeurs du monde Bété. Elle
lui donne sa signification et son prolongement concret. "Le fait vil-
lageois Baoulé", de Pierre Etienne, in "Communautés rurales et pay-
sanneries tropicales", pp. 27-91, Travaux et Documents de l'O.R.S.T.O.M.
1976. Cependant, contrairement à l'auteur, nous n'en limitons pas le
sens à la période précoloniale.
326
niant pas été relevés lors de l'enquête, mais il est néanmoins possible
de s'en faire une idée. En effet, une deuxième plantation industrielle,
dite d'Okrouyo fut créée à partir de 1974 et 2 452 hectares y furent
plantés de 1975 à 1977 inclus. Mais 25 % des surfaces durent être re-
plantées du fait des ravages causés par les agoutis: une perte de
85 750 plants! Cependant, l'attention accordée aux plants n'est-elle
pas réputée plus grande en milieu industriel qu'en milieu villageois?
(page 284). On peut dès lors aisément extrapoler des dégâts plus impor-
tants pour les plantations villageoises. En ce temps, la pose du gril-
lage de protection autour des plants était déjà exigée du planteur,
mais la nécessité de serrer le grillage au tronc du plant nlavait pas
été reconnue. Encore eût-il fallu qu'elle puisse être démontrée et ex-
pliquée à chaque planteur. Même en 1977, les nouvelles plantations ne
montraient pas toujours une image rassurante, du fait du passage des
rongeurs. Les plants morts n'en devaient pas moins être remplacés pour
que les plantations soient les plus homogènes possible: rien ne sert
de créer de nouvelles plantations lorsque les anciennes sont pleines ...
de\\manquants'~ Techniquement, cette politique ne présente que des avan-
tages. Elle permet d'évaluer les résultats au jugé, et de connaître les
possibilités des planteurs, notamment pour les guider ou les motiver
en cas de besoin. Elle permet aussi d'apprécier les productions futures~
de corriger éventuellement le mode d'application du programme ou d'en
prévoir de nouvelles extensions. Clest ce qui siest apparemment passé à
propos de la plantation industrielle d' Okrouyo qui, selon ce que nous
avons recueilli sur le terrain, nlétait pas prévue dans le programme
initial. Cette politique conduit aussi à une maîtrise de l'espace en
évitant à la fois des gaspillages d'espace et de charges pour le plan-
teur et pour la SODEPALM (pages 321-323). Enfin, le planteur étant con-
traint de répéter un travail sans profit, il est ainsi davantage incité
à protéger ses plants. On imagine bien qu i1 n'est pas très heureux de
l
1er secteur : 6 villages; 1 572 autochtones; 116 planteurs; 513,17 hectares; 1 674,9 tonnes.
2ème secteur: 4 villages 533 autochtones ; 84 planteurs ; 238,60 hectares 587,4 tonnes
3ème secteur: 11 villages; 2 706 autochtones; 153 planteurs; 632,25 hectares; 1 948,7 tonnes
Tableau n° 20
Distribution des surfaces plantées, des planteurs, des productions et
des gaspillages "travail", par village et par secteur d'intervention
'11U.....
-
OUŒTO 277,"
C'IDIUIIOUÀ 51,60
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; 1. . . . 1. cl. le
· "IJoaa
UI4.GZ US." 1211.06
"" '.' 4211.0
Le• •urfacee plantée. sont celles qui figurent dan& le tableau n" 6, page 275, souatraitee de••urfacee dee 8 planteur.
"défaillants", soit 18.8.5 nectar••. Cil. dernière. ont icé reconnue. en annexe page 541.
Les chiffree d. population .ODt c~ux qui figurent au "Rép.rtoire d.e localitél d. Côt. d'Ivou. ot population 1975",
pag•• 314, 315, 322-326. Il. ont tout.foi. été divl.ée p.r d.ux parc. qu'il a été reconnu que le. Bété r.pri••ntent 50 %
d. 1. populacion rural •• On trOuvera (p.gee 462-463) le. élément. qui onc p.rmie c.tte con.tacation. Il e.t tout.foie
évid.nt qua 1. taux de SO % •• t un. moyenn. pour l'oneemble du paye Bécé d. Soubré et que d.e variatlone exi.tent c.rtai-
o...nt d'un endroit à un autr•• La. chiffre. d. population lont donc doaftél à titre indicatif, et slill ne sont pas
rigour.u....nc ex.ct., l.e ordr•• d. grand.ur qu'il. dé.,gn.nt .onc cri. c.rtaineœent significatif•• L. rapport d. 50 %
a égal.m.nc icé appliqué aux villag•• de la région d. Guéyo.
L•• a planceurs "difaillaau" ont éti déduita. Parmi eux, 5 sonc Bécé et 3 sont de. allochton•• ivol.rieDs. Il n 'y a pal
d. plaDt.urs "défaillant." d.a. 1.. 4 villag.a d. la région d. Guéyo.
Chiffree obc.nua à partir dee di.tributione dee donné.e relative. à chaqu. catégorie de planteur. s.lon l.a pérlodee d.
plantation, en annaxe, pag•• 542 l 547. A ticr. d'exempl., soit pour le village Okrouyo :
4,49
Remarque.
- ta diffireueiatioD aea lurfac~. plaDt'e. eDtra Siti et allochtona. n'a pal a'autre objat qua da mattra en ralation
lea surfaces plantée. et la population cODcam'_ par elle•. Lei allochtona. étant tenui à l'écart, lei 3S planteur.
lDDiD.l 3 "a'faillaDtl" o.a pauvent les re""riseater a f aucuna 'lUnière.
- Lee donnéee du 3ime Secteur sont différ.ncié•• encre l.e régione d. Soubri et à. Guéyo pour ,gntrer 1•• di.parit ••
a'intervantion au conleiller rural entra ca. aaux "soui-secteut'I".
330
Le 2ème secteur est le plus petit des trois par le nombre de vil-
lages concernés, mais aussi par les surfaces plantées totales, le nombre
de planteurs, et l'effectif de la population. De ce fait, les villageois
ont été davantage sensibilisés que dans les deux autres secteurs. Le
rapport: planteur/autochtone est ici de 1/6,8 au lieu de 1/14,8 dans
le 1er secteur et 1/19,6 dans le troisième secteur. Il en résulte une
surface plantée par habitant plus grande: 2,5 habitants par hectare au
lieu de 3,5 et 4,8, respectivement pour les 1er et 3ême secteurs. Toute-
fois, le rapport 2,5 aurait pu être 1,6 si la surface moyenne par plan-
teur du 1er secteur était ici réalisée. Outre la surface plantée moyenne
la plus petite des trois secteurs, le gaspillage IItravail y est aussi
ll
le plus grand: de 0,65 à 0,77 tonne/ha en moyenne par rapport aux deux
autres secteurs. On en déduit pour le 2ême secteur deux hypothèses qui
prennent l'allure de constatations:
- les actions de sensibilisation ont permis d'intégrer au programme de
plantation villageoise des planteurs qui n'auraient pas été touchés
si les contacts n'avaient pu être aussi étroits;
- les actions de sensibilisation et de recrutement ont amputé au con-
seiller rural un temps qu'il aurait pu employer à former et motiver
davantage les planteurs à entretenir et à accroître leurs surfaces.
D'une manière générale, et particulièrement dans les secteursCI)et
0, les conseillers ruraux se sont d'abord adressés aux villageois qui
montraient le plus de disposition-motivation à planter. Les rapports
en étaient facilités. Ils devaient être aussi plus efficaces à court et
moyen termes car l'élan initial des futurs planteurs se matérialise
- normalement - ensuite, soit par des surfaces importantes, soit par
un moindre gaspillage IItravail J sauf si entre temps ils ont perdu cou-
ll
rage. Si l'élan initial est hésitant, il semble logique que les surfa-
ces soient moins étendues et le gaspillage IItravail notable. Les pro-
ll
REPARTITION ENTRE LES TROIS SECTr.URS ilES SURFACES PLANTEES PAR LES "CRANDS PLANTEURS" ET l'AR LES "AUTRES PLANTEURS"
Les surfaces plantées par les "grands planteurs" Bété sont pro-
portionnellement 2,7 fois plus grandes dans les 1er et 3ème secteurs que
dans le 2ème secteur: un des effets du changement de cap décrit plus
haut. La comparaison des surfaces moyennes pour chaque secteur et entre
eux montre ensuite que là où les "grands planteurs" sont plus fortement
représentés, la surface plantée moyenne des "au tres planteurs" est plus
grande qu'ailleurs. Cette règle s'applique rigoureusement si l Ion déduit
du 3ème secteur (sous-secteur de Soubré) les surfaces du plus "grand
planteur de la région qui sont mises en valeur par le personnel de la
ll
qui atteint les l'autres planteurs". L'effet est certain, mais d'un im-
pact relativement réduit (au maximum, à peine plus d'un hectare en
moyenne). Rien de comparable donc avec les plantations européennes, élé-
ment moteur des plantations africaines dans la région de Gagnoa, quelque
quarante années plus tôt (page 224). Il n'est pas illogique de penser
que les dirigeants de la SODEPALM espéraient que les "grands planteurs"
rempliraient un rôle similaire à celui des planteurs blancs, et que fi-
nalement, dès 1973, du fait du faible impact de ceux-ci, ils durent mi-
ser sur une plus grande intégration des "autres planteurs".
Nous avons répondu aux questions soulevées (page 328) sur la ré-
partition géographique disparate des conseillers ruraux et leur insuf-
fisance numérique. Il n'est pas extravagant de penser que si leur nombre
avait été doublé dès le départ les résultats auraient été plus éloquents.
Nul doute que le contact, l'encouragement, la conviction du conseiller
rural contribuèrent à inciter la plupart des villageois (qui furent
sensibilisés) à planter.
que ce soit et a priori sans souci dléquilibrer les profits entre les
participants au programme. On doit savoir cependant qu'avec les distan-
ces, les frais de transport augmentent (déplacement du personnel d'enca-
drementJdes camions de livraison (plants, grillages. engrais ou de col-
lecte des régimes), sans compter les dépenses d'entretien des pistes,
et même celles qu'occasionne leur tracé. Mais aussi que plus la super-
ficie est grande et plus il est fait appel à de la main-d'oeuvre exté-
rieure qui détourne des revenus originellement destinés aux populations
en place. De sorte que le moindre coût peut fort bien se réaliser lorsque
les revenus sont répartis et équilibrés au possible. Les surfaces
sont alors assez petites pour être mises en valeur par leurs seuls détent-
teurs. Elles sont aussi concentrées dans un espace proche de 1'huilerie
pour diminuer les déplacements. Aucun des trois secteurs ne répond à
toutes ces caractéristiques. La finalité sociale est la mieux réalisée
dans le deuxième secteur. La finalité économique est atteinte semble-
t-il dans les meilleures conditions dans le troisième secteur. Mais clest
sans doute le premier secteur qui présente la meilleure combinaison en-
tre ces deux finalités .
.. . en termes de revenus
Comment se traduisent-elles en tennes de revenus pour le planteur
et pour le villageois de chaque secteur? On les évaluera à fin 1977
d'abord, puis à fin 1985 lorsque toutes les surfaces plantées jusqulen
1977 auront atteint leur pleine maturité. La projection faite pour 1985
présente toutefois deux handicaps :
- elle postule que les conditions d'exploitation resteront les mêmes
que celles que nous avons observées,
- elle ne tient pas compte de la création de nouvelles plantations de
1978 à 1985 inclus et des revenus qui en résulteront.
Ces deux handicaps, et davantage le premier que le second,
limitent quelque peu la portée de notre évaluation.
Les conditions d'exploitation peuvent évoluer dlune manière impré-
visible, notamment les rendements. Ces derniers sont, en 1977, plus
élevés dans les 1er et 3ème secteurs en comparaison du 2ème, du fait
d'un gaspillage "travail" moindre, au moins si lion considère les moyen-
nes. Mais demeureront-ils à ces niveaux dans l'avenir, dans le long et
très long terme? Il est quasiment impossible de l'affirmer. D'une part,
336
REVENUS NETS ANNUELS PAR PLANTEUR ET VILLAGEOIS DE CHAQUE SECTEUR. EN 1977 ET LES PREVISIONS POUR 1985,
POUR LA POPULATION BETE. ET AVEC LA POPULATION ALLOCHTONE (EN F.CFA CONSTANTS, HORS INFLATION)'
. EnselDD le de
Population Bété uniquement 1er secteur 2ème secteur 3ème secteur '.
la région
:-------------------------:-------:------:---------:------------
: par planteur en rapport : en 1977 199 :'00 : 99 ~oo 164 200 : 159 800
1985 203 900 ; 107 900 : 160 200 : 161 900
:-------------------------:----- :-------:-------:-------
; ?ar "grand. planteur" en rapport en 1977 663 200 : 207 000 : 553 300 : 551 :'00 ;
1985 811 300 : :'16 600 : 846 600 : 785 :00 :
:--------------------------
: par "autre planteur" en rapport
:---------- :-------:
en 1977
~------,------
133 100 : 93 100 ; 96 800 : lOi 700 :
1985 161 000 : 99 700 ; 112 300 ; 125 ÙOO :
:-------------------------------------------:-------------:-------------:-------------:-------------:
: par vll1ageol' en 1977 6 100 : 6 700 : 3 700 : :. 800 ;
1985 13 800 : 15 800 , 8 ~OO : 10 800 :
:---------------------------------------------------:-------------:-------------:-------------:-----------:
: ?ar vlllageols, il les "grand.s planteurs" en 1977 3 700 : 6 :00 : 1 ,00 : 3 000 :
: ne redi'tribuent pu leun revenus
: - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 0
1985 - :
10 600 : :
14 800 : :
5 500 : :
9 200 : :
ll
: des " grands planceurs en 1977 3 979 200 : 414 000 4 979 900 : 9 373 000 :
1985 5 679 400 : 833 300 7 619 100 : 14 131 800 ;
:---------------------------------
: des "aucres planteurs" en 1977
:-------:-
5 590 800 : 165 :'00
:-------------:-------------:
5 034 600 : 13 i90 800 :
1985 15 936 600 ; 579 200 14 :'83 800 : 37 999 600 :
:-------------------------:-------:--------:---------:-----------:
: ae l'enselOble de, planteur, en 1977 9 569 900; 3 579 :'00; 10 014 500: 23 163 800 :
1985 21 616000: 8 QZ 500: 2Z 10Z 900: 52 131 :'00 :
: : : .•••••....... : :~ •....••.••.. :
par planteur allochtone en rapport en 1977 229 200 92 500 365 900 274 100
1985 263 600 173 600 395 500 312 700
aemargue tes salaires des ~noeuvres nlont pas été déduits, faute d'avoir été recensés. Il peuvent affactar
d'une manière senslble princlpalement l~s revenus élevés.
337
"Grands planteurs" 2 2
2ème secteur
"Autres planteurs" 34 2 36
:-----------:-----------:-----------:
36 2 38
"Grands planteurs" 9 3 12
3ème secteur
"Autres planteurs" 52 ' 4 56
:-----------:-----------:-----------:
61 7 68
Revenus en 1977
Si les "grands planteurs" ne distribuent pas leurs revenus, leur fa-
mille (restreinte) est toutefois déduite de la population totale de
chaque secteur. Soit pour simplifier 10 personnes par "grand plan-
teur".
L'évaluation du revenu suit la même démarche que celle qui a été dé-
crite aux pages 315-316. Les productions, multipliées par le prix payé
au planteur - 8 000 F.CFA la tonne - donne le produit duquel il faut
déduire les charges remboursables selon les surfaces plantées et les
années de plantation (9 400 F.CFA par hectare lorsque les plantations
ont atteint 7 ans d'âge. 2 688 F.CFA par hectare lorsqu'elles ont plus
de 3 ans et demi et moins de 7 ans). .
- Les productions des planteurs allochtones sont déduites pour
chaque secteur. Les planteurs allochtones sont reconnus par un astéris-
que dans chaque distribution de données, en annexe. Elles sont de
210,3 tonnes, 30,4 tonnes, et 359,6 tonnes, respectivement pour les 1er,
2ème et 3ème secteurs. Il n'y a pas de planteur allochtone en rapport
340
CV "grands planteurs"
Soubré 595,2 t 3 822 004
=
Guéyo 186,3 t =l 490 400 - 332 518 = l 157 882
781,5 t 4 979 886
Revenus en 1985
Tous les planteurs Bété qui figurent au tableau nO 20 sont considérés
comme étant en rapport. La population villageoise est supposée inchan-
gée.
Les conditions d'exploitation sont supposées demeurer les mêmes qu'en
1977.Le croît de production résulte de la venue à maturité, de 1977 à
1985, de plantations qui n'y étaient alors pas encore parvenues. Le
croît de production correspond au rapport : surfaces compensées/sur-
faces plantées. La différence entre les surfaces plantées et les sur-
faces compensées représente l'espace qui n'a pu produire du fait de
l'immaturité des plantations. Les surfaces plantées sont celles qui
ont été reconnues pour les planteurs en rapport en 1977, plus celles
des planteurs "anormalement non-en rapport", plus les surfaces des
planteurs de troisième période : ceux-ci plantèrent de 1975 à 1977
exclusivement. La comparaison des surfaces compensées aux surfaces
plantées pour les "grands planteurs" et pour les "autres planteurs",
selon les secteurs d'intervention, fournit les rapports en pourcentages
suivants :
Surfaces Surfaces
plantées compensées SC/SP
CD "autres
"grands planteurs"
planteurs
137,85 ha
317,38 ha
98,59 ha
112,85 ha
71,52 %
35,56 %
455,23 ha 211 ,44 ha
CD "grands planteurs"
"autres planteurs"
164,01 ha
397,47 ha
111,93 ha
140,94 ha
68,25 %
35,46 %
561,48 ha 252,87 ha
Le total des surfaces plantées correspond au total porté dans le
tableau nO 20, page 329. De même, le total des surfaces compensées,
augmenté des surfaces compensées des planteurs allochtones, soit res-
pectivement 555,02 ha + 70,76 ha = 625,78 ha, est, à 0,40 ha près, le
total des surfaces compensées du tableau nO 6, page 275.
·
Les pro d uct10ns " l1sees
rea '" l , ont ete S.C. % d e l a sur f ace
"" avec S.P.
utile . Celle-ci atteindra - normalement dans tous les cas - les 100 %
en 1985. La différence de pourcentage désigne l'immaturité des planta-
tions en 1977. Cette dernière, comblée (par le temps) en 1985, se tra-
duit par un croît des productions équivalent à la différence de pourcen-
tage ci-dessus. Ainsi, en appliquant le pourcentage ~ % aux productions
réalisées en 1977 (qui représentent en fait ~; % des productions de
pleine maturité, compte tenu du niveau de productivité du planteur en
1977),on obtient les productions normalement réalisées à la pleine pro-
ductivité des plantations. A titre d'exemple, les productions des
"grands planteurs" du 1er secteur sont en 1977 de 623,6 tonnes. Elles
correspondent, en fait, à 71,52 % des productions normalement réalisées
à la pleine maturité des plantations. Celles-ci sèront alors, en 1985
623 , 6 x 100 % •
de = 71,52 % = 871,92 tonnes, S01t 871,9 tonnes.
Toutes les surfaces plantées auront atteint en 1985, leur pleine
maturité, Les charges à l'hectare seront donc,de 9 400 f.CfA. Les rem-
342
boursements des aides reçues pour les surfaces plantées en 1969 ne pren-
dront fin qu'en 1986. L'ensemble des plantations créées jusqu'en 1977
inclus devra donc supporter 9 400 F.CFA de charges à l'hectare.
Les revenus respectifs des "grands planteurs" et des "autres plan-
teurs", selon les trois secteurs, deviendront donc en 1985, si les con-
ditions d'exploitation (ou de productivité) demeurent les mêmes qu'en
1977 :
"grands planteurs" 623,6 871,9 = 6 975 200 - 1 295 790 = 5 679 410
CD "autres planteurs" 841,0 2 365,0 =18 920 000 - 2 983 372 = 15 936 628
21 616 038
l 287 958
CD "autres
lle;rands planteurs"
planteurs"
723,4
951,5 =7 612 000 1 287 958
=4
=6
621 072
324 042
(x)
10 945 114
® "grands planteurs"
"autres planteurs"
66,7
520,7 = 4 165 600 - 815 219
=
=3
413 982
350 381
(x)
3 764- 363
CD "grands planteurs"
"autres planteurs"
155,99 ha
357,18 ha
113,98 ha
128,52 ha
73 ,07 %
35,98 %
513,17 ha 242,50 ha
?~oduc~ions/tonnes
P:'Qduits Charges Revenus
1977~ 1385
"grands planteUlt's" 723,4 990,0 = 7 920 000 1 466 306 = '5 453 634
CD "autres planteurs" 951,5 2 54.. ,5 = 21 156 000 - 3 357 492 = 17 798 50S
24 252 202
, -
(2) "grands planteurs" 66,7 131,1 = ... 048 800 215 542 = 833 258
"autres planteurs" 520.7 1 331,0 = la 648 000 2 027 298 = 8 520 i02
3 453 960
(2) en 1977
3 764 400 - 3 579 400
2
= 92 500
et 32,9 % (56). Les disparités de revenus sont de très loin les plus
faibles dans le deuxième secteur. On verra ultérieurement quelles con-
séquences pourront en découler sur le plan des rapports sociaux.
56. Ces rapports s'obtiennent en comparant les revenus des "grands planteurs"
aux revenus de l'ensemble des planteurs.
346
assumé par la SODEPALM que celui du villageois a été quelque peu passé
sous silence. Nous l'avions certes déjà considéré (page 328), mais il
apparaît très nettement, maintenant, que les villageois ont fortement
influencé le mode d'intervention de la SODEPALM. On peut très rapide-
ment en rappeler ou en énoncer les étapes.
347
rural) d'autant que la position des villageois n'est pas constante. Elle
doit aussi être comprise car seule une réelle communication entre les
parties débouche sur une participation authentique de la population
concernée. C'est l'objet du prochain chapitre: Le fait villageois.
- LE FAIT VILLAGEOIS
272), mais aussi l'état de 1l1 ' horrane écrasé", décrit pages 240, 241
et 242 ). Quant à l'efficacité du planteur, ou sa productivité "travai1 1l ,
elle ne va pas de pair avec une plantation précoce. Nous n'avions pas
trouvé de lien de causalité entre précocité de plantation, superficie
plantée et productivité du planteur (pages 313-314). Il avait même été
établi que les planteurs qui ne plantèrent qu'en 1969 avaient le plus
souvent de petites superficies. Leurs gaspillages "travail" étaient en
outre plus grands que pour ceux qui plantèrent soit plus tardivement,
soit également en d'autres périodes (page 314). On peut penser que la
non extension des surfaces et la moindre productivité "travail" de ceux
qui ne plantèrent qu'en 1969 sont en partie dues à leur découragement. Ils
prennent en effet conscience que le traitement de fonctionnaire pro-
mis n'est pas facilement obtenu (dégât; des agoutis, en plus du travail
habituel). On pourrait certes se demander: pourquoi se sont-ils, eux,
découragés et pas les autres? A cela nous n'avons pas de réponse pré-
351
64-. Les définitions des différentes maturités données dans "A compre-
hensive dictionary of psychological and psychoanalytical terms" de
English & English, 1974-, cadrent tout à fait avec notre propos.
C'est volontairement pour ne pas nous étendre sur ce thème que des
références spécifiques au monde africain n'ont pas été recherchées.
355
part des planteurs. D'une part, des "autres planteurs" qui ont peine à
agrandir leurs surfaces, mais qui le font par étapes, libérés au fur et
à mesure de tâches très exigeantes en temps de travail, telles que le
défrichement et la mise en terre des plants. D'autre part, des "grands
planteurs" qui ont, pour de grandes surfaces, des productions et donc
des rendements dérisoires.
Deux raisons sont à la base du non emploi systématique et somme
toute limité de manoeuvres. L'une est d'ordre économique: les salaires
à payer qui, en situation de concurrence, entraînent une rareté relative
de la main-d'oeuvre. L'autre, plus d'ordre social d'abord puisqu'elle
résulte du comportement des manoeuvres et des allochtones en général,
"mangeur~ non autorisés d'espaces .
n° 19, page 318) que chacun peut employer un manoeuvre toute l'année. A
moins d'investir tous ses revenus présents (que lui procure sa palme-
raie) pour un plus grand profit à venir. Mais cela suppose d'autres re-
venus pour faire face à l'indispensable, ainsi qu'une conception de
l'économique très exogène au milieu villageois. Mais à l'origine la
plantation villageoise n'est-elle pas aussi exogène au milieu villa-
geois ? Une première discrimination s'opère donc. Elle a certes pour
base les disponibilités monétaires, mais aussi la conception que se font
les planteurs de la fonction travail. Nous reviendrons bientôt sur ce
derni er poi nt.
Ce sont d'abord les fonctionnaires qui disposent à la fois de re-
venus suffisants et d'assez d'ouverture sur le monde pour reconnaître
leur intérêt et entreprendre la création de plantations sur de grandes
356
en fait recherchée par ceux qui demeurent au village. Elle est à l'occa-
sion même alourdie si cela s'avère possible t comme pour prendre une re-
vanche t et faire payer ceux qui ont reçu. Il n'est alors pas question
de faire économiser de l'argent au "grand-frère-fonctionnaire" en tra-
vaillant à la place des manoeuvres qu'il prend en charge. "L'argent lui
donne le pouvoir sur nous qui sommes placés sous sa tutelle t alors qu'il
paie !". Un tel raisonnement n'est pas rarement entendu au village. Il
traduit de l'amertume t de la résignation et une sorte de sublimation.
Pour eux t peuple de la forêt, libre et valeureux à l'origine, réduits
aujourd'hui à attendre d1un parent les moyens d'une reconnaissance et
d'un statut sociaux. Rancoeurs et frustrations ne sont-elles pas diri-
gées contre luit "le grand-frère-fonctionnaire", qui se voit du coup
associé à ceux qui ont causé leur malheur? S'ils veulent en tirer le plus
de ressources possibles, n'est-ce pas à titre de compensation pour le
dommage causé? Tout concorde pour le penser. Cependant il est une autre
position partagée au moins tout autant. Elle consiste à slenorgueillir
de la réussite du fils ou du "grand-frère-fonctionnaire". Son succès
est intégré par ses parents du village pour devenir le leur. Ils sont
dès lors sauvés dans leur vie et leur honneur. Son aide est bienvenue,
mais non soutirée. Car ne risquerait-il pas d'être affaiblit et eux à
leur tour? Deux positions qui donnent lieu à deux comportements qui
diffèrent par le niveau de la participation des villageois à 1 effort
1
bras, plus de temps - leur mode d'affectation du temps est plus proche
du manoeuvre-sodépa1m que du planteur villageois (voir pages 351-352) -
et plus de motivation à produire que les Bété. Cette disproportion entre
plantations de palmiers et plantations de caféiers et de cacaoyers mon-
tre clairement que la plantation de palmiers leur est refusée. Du reste
ceux qui ont réussi à planter une palmeraie ne sont pas à 1labri de tra-
casseries. Ainsi Vaffomgbé Bakayogo, planteur Koyaka originaire de
Mankono, fut menacé par les villageois de G'Nénéféroua de voir sa terre,
donc sa plantation, reprise. L'affaire fut même portée devant le
Secrétaire Général du P.D.C.I. à Soubré, en 1973. Le différend fut
aplani, mais les a11ochtones sont devenus dieux-mêmes extrêmement réti-
cents à planter des pa1miers~ cela, à la grande satisfaction des Bété
bien évidemment. La quasi tolérance - au moins de fait - des Bété vis-
à-vis des caféières et des cacaoyères a11ochtones, comparée à leur âpre
opposition à 1'égard des palmeraies a11ochtones intrigue dès l'abord.
Mais la différence d'attitude relève dlune symbolique très particulière
attachée au palmier, et non au caféier ou au cacaoyer. C'est que le
palmier fait partie de l'univers du Bété, celui des valeurs. Nous avons
vu, notamment à l'occasion de l'interprétation des préceptes et compor-
tements (pages 167 et 178) et des 1I1égendes ll (page 185), que chaque
élément de cet univers est intimement lié, au point que 1'univers est
contenu dans chaque élément. C'est bien sûr le cas du palmier. Il per-
met ici d'approfondir le rapport qui lie les hommes à la terre, et de
compléter les interprétations 1, 3 et 11) pages 168,171,de 1 1 ana1yse des
chroniques villageoises, mais aussi de saisir la signification du tra-
vail qui n'a été que très partiellement approchée (page 239). On pourra
ainsi supputer quelle conception se font les planteurs de la fonction
'ravaif (annoncée page 355).
fuse pas l'installation d'un homme ou d'un groupe qui le demande lors-
qu'il y a de l'espace disponible: qui ne peut être mis en valeur ou
\'fructifié- par le premier occupant. Notons l a notion de non-travail qui
apparaît comme la récompense donnée au groupe qui s'est installé. Cepen-
dant, le droit sur la terre se réduit à l'usufruit -- les faveurs qu'elle
accorde à l'occupant de son choix- et non d1une manière définitive (la
nue-propriété). Lorsque les gens quittent l'endroit, ils n'ont plus de
droits sur lui, sous-entendu par rapport aux autres. Un nouvel arrivé
pourra sly établir et jouir à son tour des faveurs accordées par la
terre. Le droit sur la terre est symbolisé par les arbres productifs, et
en premier lieu par le palmier. Mais dès que l'on plante le rapport avec
la terre est faussé, parce qu'il y a travail et non plus récompense du
fait de la seule occupation de l'espace. Cependant les arbres - par le
biais de leurs fruits - continuent de symboliser le droit sur la terre,
et bien davantage le palmier (arbre traditionnel) que le caféier ou le
cacaoyer (arbres importés). Le droit sur la terre passe ainsi de l'usu-
fruit seul à la nue-propriété incluse. Dès lors, si la terre était don-
née pour la plantation de palmiers, le don signifierait l'aliénation
totale et définitive de la terre puisque les palmiers symbolisent le
droit sur la terre. Le don de la terre pour la plantation de palmiers
à des allochtones remettrait donc en question pour les Bété le droit
qu'ils ont sur leurs terres. Ce serait du même coup récuser les liens
qui les unissent à leur univers (dont le sacré) et les priverait du pou-
voir qu'ils en tirent.
Le don de la terre pour la plantation de caféiers et de cacaoyers
n'est pas imprégné de la même symbolique puisque caféiers et cacaoyers
n'ont aucune valeur traditionnelle. Ce n1est donc plus du même droit
qulil s'agit. Et le don ne vient ici, a priori, rien bouleverser. Ce-
pendant, l'emprise spatiale qui peut en résulter interdirait aux Bété
d'en jouir dans le futur. Ce don conduit dès lors indirectement au
même résultat que le don de la terre pour la plantation de palmiers.
Mais comme il s'agit d'espace non "fructifié" par le groupe ... Mais
que par ailleurs il importe d'assurer la pérennité du groupe qui, pour
se reproduire, aura davantage besoin d'espace ... Le Bété s'accomode
dès lors d'autres valeurs sans renier toutefois la symbolique de celles
qu'il prisait. Hormis une contradiction cependant, qu'il a du reste du
mal à surmonter. En effet, lorsqu'il y a travail, il n'y a donc pas
récompense du fait de l'occupation qui désigne le droit sur la terre.
362
alloch~one~
IIma 111 car les plantations allochtones sont littéralement noyées dans la
forêt. A l'écart, leur présence est moins perçue, leur richesse est
moins provocante pour les villageois. 1111 est préférable qu'il en soit
ainsi plutôt qu'ils plantent des palmiers au vu de tous ll nous dit Ah"i1é
Inagbé Joseph, le chef du village Okrouyo. En prolongeant cette logique
et en faisant la digression qui s'impose, il est peut-être heureux pour
le pays Bété que les planteurs a110chtones rapatrient leurs revenus dans
leur région d'origine au lieu de construire en IIdur ll , ici au village,
contrairement à la revendication ou au désir des Bété (page 193). Les
sentiments à l'égard des a110chtones n'auraient-ils pas été alors exa-
cerbés ? Il semble fort que les Bété n'aient pas conscience des impli-
cations d'une démonstration de richesses sans partage. A moins qu'ils
se refusent à la considérer telle et que, pour eux, la démonstration ne
puisse se dissocier du partage. Un partage qui se ferait au désavantage
des a110chtones en venant les appauvrir. Ceux-ci étant pauvres, le pou-
voir des Bété ne serait pas affaibli. On avait noté un transfert du
sacré ou d'une partie du sacré sur l'argent (page 354) qui sert alors
d'intermédiaire. Mais aussi que l'argent devait être désacralisé pour
dépasser les rancoeurs - accumulées pendant la colonisation - qui se
sont fixées sur les cultures de rente par le biais des travaux forcés
(page 242). Or le transfert est largement entamé et la désacralisation
de l'argent amplement engagée. Clest en tout cas ce que révèle cette
déclaration faite par le chef du village Okrouyo : IlS'il y avait assez
de manoeuvres, l'occupation (illégale) de la forêt (par les a110chtones)
passerait plus facilement: pauvres, ils devraient suivre notre 10i ll • Les
salaires à payer sont trop élevés pour autoriser l'emploi de nombreux
manoeuvres. Dans le cas contraire, ils auraient assuré aux Bété des
revenus confortables. Le pouvoir des Bété aurait alors été protégé. Et
l'installation non autorisée de planteurs a110chtones ne l'aurait pas
affecté. On en conclut que le pouvoir ne dépend plus directement du
droit sur la terre, mais de l'argent dont les villageois disposent. Et
la recherche de l'argent dicte désormais les actions des villageois et
donc des planteurs, toujours avec des nuances dans les motivations des
uns et des autres, principalement entre jeunes et vieux. De sorte que
l'évolution qui apparaît dans la manière d'aborder, sinon de résoudre,
les contradictions - depuis 1l1es limites de la substitution de l'argent
au sacré ll (page 352) jusqu'à notre dernière conclusion - doit être pré-
365
La décision économique
Toute action de plantation est a priori motivée par un choix éco-
nomique. Nous ferons donc abstraction ici d'autres considérations, telle
que suivre le mouvement et faire comme "tout le monde ... " pour jouir
de l'estime générale. Bien qu'au vu des résultats de certains planteurs
on puisse douter que leurs actions aient été présidées par un souci de
1 économique.
l
pour les autres cultures. La superficie d'un hectare, donnée dans les
deux situations, est symbolique. Elle n'exige pas à elle seule l'emploi
de main-d'oeuvre extérieure dans l'un ou l'autre cas.
On considère, dans le deuxième cas, que le planteur a résolu au
moins partiellement le problème de main-d'oeuvre de ses premières planta-
tions avant de s'engager dans la plantation de palmiers. S'il ne l'a pas
résolu, cela signifie que le palmier remplacera les autres spéculations.
Mais les conditions de l'emploi de manoeuvres évoluant, le choix du
planteur pourra être contrarié et s'adapter. De sorte que voulant spé-
culer sur trois cultures, il en choisira finalement deux, mais une
seule aura sa préférence, au détriment des autres, faute de moyens.
C'est notamment le cas de Ahilé Inagbé, planteur d'Okrouyo, qui planta
Caféiers Cacaoyers Palmiers
en 1955 7 ha ha
en 1973 l ,5 ha ha
en 1974 4,44 ha
Mais il ne récolta en 1977 que 1 tonne de cerises de café, 0,8 tonne
de fèves de cacao et 1,3 tonne de régimes de palme. La récolte de
café - la plus exigeante en temps de travail - est restée sur les ar-
bres, faute de main-d'oeuvre. Elle a été délaissée au profit des plan-
tations de cacaoyers et de palmiers qui rapportent très peu parce que
faiblement étendues et relativement encore fort loin de leur pleine
maturité. Leur apport n'est sans doute pas meilleur que celui produit
par la récolte - non cueillie - de café. Mais le planteur n'avait pas
les moyens d'employer des manoeuvres. Ceux-ci se font payer en période
de récolte 10 F.CFA le kilogramme de cerises, et même davantage, en 1977,
soit plus de deux fois le salaire habituel. La cueillette des cerises
de café, si elle avait été complête, aurait néanmoins pu rapporter plus
de 100 000 F.CFA de plus au planteur.
On peut dès lors se demander pourquoi le planteur choisit plu-
sieurs spéculations, dont le palmier, au lieu de se limiter à une
seule. A cela, quatre raisons: répartir les risques, assurer un revenu
mensuel, mieux gérer la force de travail, remplacer les vieilles plan-
tations.
Les catastrophesl\naturel1es'~ comme la chute des ~ours mondiaux, attei-
gnant la seule spéculation produite, ruineraient le planteur et le
placeraient dans une situation particulièrement critique. La destruc-
tion de la plupart des caféiers à la suite d'une épidémie de fusariose
368
notamment en 1955 (page 225), demeure très présente dans tous les es-
prits. La fluctuation des cours mondiaux est tout autant incomprise et,
de ce fait, catastrophique pour le villageois (67). En spéculant sur
deux ou trois productions, le planteur s'assure un minimum de revenus
qui lui procureront l'indispensable.
Les récoltes de régimes de palme - se faisant toute 1Jannée - procu-
rent un complément d'argent régulier particulièrement apprécié. Surtout
lorsque le produit de la dernière traite (~e café ou de cacao), perçu
en décembre ou janvier, est rapidement "mangé" - principalement en dé-
penses ostentatoires (68) - tandis que les cultures vivrières produi-
tes au village ne suffisent pas toujours à nourrir la famille. Les
produits de la plantation de palmiers permettront au moins de faire
la soudure jusqu'à la prochaine traite. Ils pourront souvent suffire
à toute dépense imprévue: de santé, de transport, ou même pour l'éco-
lage des enfants.
Cacaoyères et caféières réclament une force de travail particulière-
ment soutenue d'octobre-novembre à décembre-janvier, et beaucoup moins
le restant de 1'année où la main-d'oeuvre est sous-employée. Elle
pourra être judicieusement valorisée dans une palmeraie. Si le plan-
teur éprouve le besoin de travailler toute l'année et de gérer ses
diverses plantations de manière à toutes les récolter au moment oppor-
tun, il sera comblé. A défaut de vouloir payer de sa personne, le
travail de son ou ses manoeuvres sera efficacement rentabilisé.
67. Voir les valeurs quotées à New York de 1947 à 1977, en annexe p. 537.
68. Débarrassées ici du luxe et du superflu connotés en Occident aux
dépenses engagées pour les cérémonies, cadeaux, dot, construction
en "dur". Elles sont tout autant essentielles pour le villageois
que la satisfaction de besoins matériels plus élémentaires.
369
d'une faucille â leur extrêmité sont peu maniables. Des espoirs sont
portés sur des perches en fibre de carbone, mais les techniques d'éla-
boration doivent être améliorées pour baisser les coOts de production
qui s'élèvent encore â 200 000 F.CFA l 'unité. La solution adoptée est
de couper les arbres de plus de 15 ans d'age, parce que trop grands,
et de les remplacer par de jeunes plants.
Outre l'exemple de Ahilé Inagbé, en voici quelques autres qui il-
lustrent les points précédents:
Rabé Anatole, d'Opouyo, avait planté 2 ha de caféiers en 1962, mais
sa plantation fut détruite en 1966. Il décida alors de planter des
palmiers, ce qu'il fit en 1967 pour 1,5 ha, puis 1,7 ha en 1969. Puis
il passa â la plantation de cacaoyers, soit 2 ha en 1974 et 2 autres
hectares en 1977. Il possède alors 3,2 ha de palmiers et 4 ha de ca-
caoyers. Il va encore planter des palmiers parce que les arbres plan-
tés en 1967 sont maintenant grands et qu'il faut petit â petit les
remplacer. Il ne parvient pas â manier la faucille comme il convient
et utilise l'échelle pour grimper aux palmiers et couper les régi-
mes.
- Triffo Honoré, de Mahio-Titéyo, est un grand frère-fonctionnaire
II
ll
CONCLUSION
PlANTATION:S:-:D:-:EP~A-----
Carte n· 42
lMIERS A
AIRE DE S HUilE en 1977
OUBR~
~EGIOll
• l'I.ANTA TOI
S YILLAGEOlSES
Il! SOUMit REGIlN OE Gultvo
1 OK~UVO 18 TAGBAVO
2 G'NÉNÉFtROUA 19 DAGOUAVO
l BA8AVOROUA 20 BOOOUVO
1 LlGUIVO 21 Ii0UAVO
5 ~PADA
i LAZOA
7 OUp~y~
8 GUI!ltVO
19 ..... NIO·m{vo
o NIAPAVO
Il GBOGRÉKO
12 DOGA8RÉ
13 D080KO
Il GR~GijAIO
15 GUEDÉVO 1
li IIKOI18RÉ'"
17 IOG80COUA
AUTRES YILLAGES
SURfACES,
..,.,. , SAN PÉORO
• 10ha
& 50
•
100
250
1 1
01234~ lOKm
377
rayon d'action de 1a future huil eri e). En 1985, lorsque tous 1es
palmiers plantés en fin 1977 seront arrivés à la pleine maturité, les
productions se situeront autour de 25 000 tonnes pour la plantation
d'Okrouyo, contre moins de 2 000 tonnes pour les six villages ci-dessus
(72). Notons que les critères retenus à la SODEPAlM exigent une produc-
tion annuelle d'au moins 20 000 tonnes de régimes pour l'unité d'usinage
la plus petite. En fin 1977, l'installation d'une huilerie y était du
reste envisagée. les productions des six villages ci-dessus (529 tonnes)
étaient donc acheminées sans profit à 1'huilerie de la plantation de
Soubré. Ce manque à gagner pour la SODEPAlM, ou p1utOt pour l'économie
nationale, était sans doute moins préjudiciable que les frais fixes
d'une huilerie sans production. la nouvelle huilerie ne pourra cepen-
dant pas se faire attendre plus de deux années (73).
Il est finalement possible que l'éloignement des plantations des
six villages ci-dessus - au-delà des 20 km autorisés - soit le résultat
des difficultés rencontrées dans l'extension du programme tel qu'il
était conçu. On peut être quasiment sOr que l'opposition des Bété à
l'égard des palmeraies allochtones nlavait pas été originellement prise
~!_!~_e!~~~~~l~~_~:Q~~~~l~_~:~~~l~_e~~_e~~~~~_~_!~~~l
~1~~
- les plantations villageoises ne devaient représenter que 48,5 % de
l'ensemble des surfaces plantées en palmiers "industriels" (9 000 -
4 632 ha de la plantation de Soubré)
- elle ne devait en aucun cas s'étendre aux 6 villages ci-dessus, éloi-
gnés de plus de 20 km de 1'huilerie. 6 autres villages qui auraient
pu ~tre touchés par le programme - Dobré, Gbrébré l et II, Tinyo,
Guédébré, et Kpédéayo - puisque situés à moins de 20 km de l'huilerie,
auraient peut-être davantage attiré l'attention des responsables de
la SODEPALM qui y aurait affecté un conseiller rural. Mais peut-on
croire qu'il n'y eut pas de tentative et que, si aucun planteur
n'adhéra au programme, ce ne fut pas p1ut6t par manque d'enthousiasme?
- la SODEPALM ne pouvait alors que solliciter les a11ochtones pour que
les 4 368 ha de plantations villageoises prévus (9 000 - 4 632) soient
effectivement plantés. Nombreux auraient saisi l'occasion, et la majo-
rité des surfaces auraient été plantées par eux, si les Bété les y
avaient autorisé5 (74). Les Bété ne pouvaient accepter de se sentir
menacés (pages 225 et 358 ). Une concurrence normale entre autochtones
et a11ochtones n'aurait du reste pas été possible, du fait de la sym-
bolique du palmier et de la terre (page 361). S'ils avaient été con-
74. Même si l'on considère une adhésion égale entre autochtones et al-
lochtones, ce qui est sans doute invraisemblable, et compte tenu du
fait que les allochtones sont aussi nombreux que les autochtones,
il suffit d'appliquer à chaque groupe la surface moyenne indiquée
au tableau nO 20, p. 329, soit 3,81 ha par planteur Bété et 4,87 ha
par planteur allochtone. Ainsi, les 4 368 ha à planter par les vil-
lageois se répartiraient entre 503 planteurs Bété qui planteraient
donc l 917 ha et 503 planteurs allochtones qui planteraient 2 450 ha,
soit 533 ha de plus que les planteurs Bété. Incidemment, la surface
qu'auraient pu/dû planter les allochtones est égale à celle de la
plantation d'Okrouyo. Mais ce n'est sans doute qu'une pure coinci-
dence.
379
traints de l'accepter, '1 n'est pas impossible que les valeurs accumu-
lées au temps où ils étaient de valeureux chasseurs et guerriers n'au-
raient pas retrouvé une odeur d'actualité (75).
- les allochtones ne pouvant pas réellement ~tre intégrés au programme,
la plantation d'Okrouyo s'avérait indispensable pour atteindre les
9 000 ha prévus. Ceci, compte tenu du mode d'intervention de la
SODEPALM (densité de l'encadrement) et de l'intérêt qu'y trouvait le
planteur, tiraillé entre l'économique et le social (avantage sur d'au-
tres spéculations (pages 365-370), sur le compte d'activités à carac-
tère social (page 352), opposées aux activités de plantation (pages
242 et 362)).
~1_1~_el~~E~!1~~_~:Q~~~~~~_~!~1!_e~~~~~_~~~_!:2~191~~
- les plantations villageoises ne devaient représenter que 21,3 % de
l'ensemble des surfaces plantées (9 000 - 4 632 - 2 452 ha) da'ns le
meilleur des cas, du fait de la "faible" étendue de la plantation
d'Okrouyo, ou même seulement 10,4 % si la plantation d'Okrouyo avait
couvert les 3 434 ha apparemment souhaités (note 70, page 374).
- le projet de plantation villageoise aurait été, dans ce dernier cas,
un prétexte à la réalisation du programme. Le potentiel villageois
de la région n'aurait pas été "utilisé". Les villageois n'auraient
finalement que très peu bénéficié du projet.
75. Comme cela s'est déjà passé dans la région de Gagnoa en 1970.
380
9~~~_e~!~~~_!~!~!~~ :
- de n'avoir pas davantage misé sur le secteur villageois qui aurait pu
bénéficier d'une autre approche et jouir d'un autre développement. Il
n'y aurait pas eu de contradiction, à long terme, entre une telle ap-
proche et la finalité économique du projet à laquelle la SODEPALM est
- naturellement - très attachée. Une approche bien menée ne condition-
Q~~~_e~!~!~_f~~~~
- d'avoir proposé aux villageois l'alternative d'une nouvelle spécula-
tion, sans aucune contrainte, par la seule motivation des intéressés,
dans des proportions il est vrai souvent très modestes, mais sans
créer chez eux ni confusion ni remise en question de l'opportunité des
autres spéculations: café et cacao (pages 366 à 369 ). Notons aussi
que les conditions de l'intervention de la SODEPALM n'ont finalement
causé aucun bouleversement ou traumatisme social. Du fait précisément
de l'absence de contrainte, mais aussi parce que l'encadrement très
diffus convenait ici mieux qu'un encadrement plus dense qui aurait
eXlge une autre approche. La graine a sans doute bien germé, mais son
rythme de croissance est quelque peu ralenti, comparé à celui qu'il
aurait connu si le potentiel villageois avait été davantage mis en
valeur (comparaison entre les trois secteurs d'interventions, page 346
et aussi pages 380-381). Ceci est néanmoins extrêmement appréciable.
- de procurer aux villageois des revenus parfois très substantiels. Si
le revenu moyen des "autres planteurs" n'est que de 9 588 F.CFA/mois,
le revenu moyen de l'ensemble des planteurs est déjà de 14 256 F.CFA/
mois (tableau n° 19, page 318). Le revenu maximum réalisé à l'hectare
par le planteur au meilleur rendement (16,09 tonnes/ha) est de
9 945 F.CFA/mois (76). Et le revenu maximum atteint les 116 519 F.CFA/
76. Avec ses 6,22 ha, il a 61 861 F.CFA par mois, ou encore un revenu
net annuel de 119 346 F.CFA/hectare. Voir la distribution des surfa-
ces plantées par les 112 "autres planteurs", village d'Okrouyo, en
annexe, p. 546, ou encore le tableau nO 18, p.317.
383
SOMMAIRE
PROLOGUE 387
PROLOGU E
7. 250 000 ha selon Guy Delaporte, opus cité, et 278 000 ha selon
"l'Agriculture Africaine 1975", p. 3l.
8. L'ombrage entraîne une baisse de production pour un cacaoyer adulte
pour lequel le rendement maximum est atteint en exposition totale à
la lumière. C'est une situation inverse à celle qui convient au
jeune plant qui réclame pour sa croissance un ombrage relativement
dense, ne laissant filtrer que 25 à 50 % de la lumière totale,
d'après J. Braudeau, in "Le cacaoyer", pp. 57-58.
9. Les parasites animaux les plus fréquents sont les mirides ou cap-
sides. Les parasites végétaux entraînent des maladies cryptogami-
ques souvent complémentaires de l'action des parasites animaux, tel
que le fusarium à la suite de piqûres de mirides, voir notes l et
2. Mais le Phytophthora palmivora est le plus répandu et dangereux
en provoquant la "pourriture brune" qui peut causer de très impor-
tants dégâts - voir Louis Burle, opus cité, pp. 199 à 222.
la. D'après Guy Delaporte, opus cité.
11. A partir de Guy Delaporte, opus cité.
12. Ce sont les départements qui ont atteints les meilleurs rendements,
soit respectivement dans l'ordre écrit ci-dessus, en kg/ha: 613,
542, 524, 524, 470 et 394, in "Statistiques Agricoles 1973", opus
cité, p. 5l.
13. Ainsi que les sous-préfectures de Buyo, Sassandra, Guéyo, Grabo,
Grand-Béréby, San-Pédro et Tabou. Cependant, l'aire de culture la
plus propice pour le cacaoyer couvre les sous-préfectures de Buyo,
Sassandra, Soubré et Guéyo, selon les cartes A.5.a et A.5.b :
"Pédologie" et "Aptitudes culturales et forestières des sols", de
Alain Perraud, in "Atlas de Côte d'Ivoire".
14. A partir des'Statistiques Agricoles 1978~ pp. 84-85 (Ministère de
l'Agriculture, République de Côte d'Ivoire). Les résultats de ces
deux années ont été recherchés parce que proches de la fin de cha-
que opération (les'Statistiques Agricoles"ne donnent toutefois pas
d'information entre les années 1961 et 1964, les résultats de
1963-64 auraient été plus rigoureux que ceux de 1964-65).
391
lS. Nous retiendrons ce chiffre qui est cité à la fois par Guy Delaporte,
opus cité, et par "l'Agriculture Africaine 1975'~ opus cité, malgré
l'existence d'un autre chiffre de 86 SOO ha, mentionné dans la"com-
munication technique sur les méthodes de vulgarisation agricole
intéressant le cacao" faite à Bahia, Brésil, du 2 au 7 mai 1977, au
nom de la SATMACI. Ce deuxième chiffre est beaucoup trop éloigné
des réalisations pour admettre qu'il ftt l'objet d'un programme.
16. L'Institut Français du Café, du Cacao et autres plantes stimulan-
tes - organisme de recherche agronomique.
17. In "l'Agriculture Africaine 1975", opus cité, p. 32.
18. Information orale de M.S. Wattara, Adjoint au Service Crédit de la
SATMACI.
392
22. Telles que la SODEPALM. la SODERIZ. la SODEPRA (productions animales). la SODEFEL (fruits et
légumes), etc •••• pour lesquelles les champs d'intervention respectifs étaient dès lors par-
faitement délimités.
23. Du difficile emploi des statistiques agricoles
Ces pourcentages n'ont pas été aisément obtenus parce qu'il a d'abord fallu reconnaître les
résultats les plus plausibles parmi diverses sources officielles montrant des situations
différentes. Voici les données recueillies. Il y avait. en fin 1972.150 700 hectares de ca-
féiers et 169 455 hectares de cacaoyers qui avaient été plantés avant 1950 • à partir du
Recensement National Agricole(R.N.A.), in "Plan quinquennal de développement économique, so-
cial et culturel 1976-1980" volume II p. 233. Ces chiffres ne peuvent être controversés
parce que ce sont les seuls qui sont disponibles. Ce n'est pas le cas pour les surfaces exis-
tantes en fin 1972. Selon les "Statistiques Agricoles 1973" elles sont de 953 000 hectares
de caféiers et 611 000 hectares de cacaoyers. Selon le R.N.A. cité par le Plan quinquennal,
elles sont de l III 330 hectares de caféiers et 805 405 hectares de cacaoyers. Ces derniers
chiffres n'ont pas été retenus parce qu'ils apparaissent globalement pour deux années consé-
cutives, tandis que les premiers, ceux des "Statistiques Agricoles", sont détaillés par an-
née et par département. Ces divergences proviennent d'un réajustement incomplet des surfaces
plantées, effectué après le dépouillement du R.N.A. C'est l'explication qu'imposent les chif-
fres fournis par d'autres sources, reproduits ci-dessous. Mais pour simplifier, nous ne con-
sidèrerons que les surfaces de cacaoyers. Ainsi, selon "la Cote d'Ivoire en chiffres", édi-
tion 1977-78, les surfaces plantées passent de 586 300 hectares en fin 1971 (chiffre identi-
que à celui des autres sources) à 611 000 hectares en fin 1972 (identique à celui des "Sta-
tistiques Agricoles 1973",ci-dessus), puis à 898 500 hectares! en fin 1973 et à 926 000 hec-
tares en fin 1974. Il paraît peu plausible que l'accroissement des surfaces plantées en ca-
caoyers ait été,entre 1972 et 1973,11,6 fois celui de l'année précédente (287 500 au lieu de
24 700 hectares). Cela nécessite une vérification. A ce propos, les "Statistiques Agricoles",
1978, p. 92, donnent bien 611 000 hectares en fin 1972, 898 500 hectares fin 1973, mais
815 000 hectares fin 1974, 840 000 hectares fin 1975, 863 000 hectares fin 1976,et 896 500
hectares fin 1977.Un astérisque situé en face des années 1973 et 1974 indique pourtant: "Su-
perficies rectifiées selon les résultats du R.N.A.". Cela signifierait-il que les surfaces
en fin 1973 auraient été "gonflées" d'un reliquat de surfaces plantées non déclaré dans les
années précédentes et "découvert" à l'occasion du R.N.A. ? Mais alors la différence entre les
surfaces de 1973 et 1974 (de 898 500 à ••• 815 000 hectares) montrerait qu'au moins 83 500
hectares de cacaoyers (sans compter les surfaces effectivement plantées entre 1973 et 1974,
voir la note 20 ci-dessus) auraient cessé d'être en production. Atteints par la limite d'age,
auraient-ils été détruits? Dommage qu'aucune explication n'accompagne ces chiffres. Le"Plan
quinquennal de développement 1976-1980"n'explique rien non plus, mais présente des données
cohérentes, propres à une cacaoyère en croissance. Cependant, on ne parvient pas à reconnaî-
tre un rapport entre l'accroissement annuel moyen de 28 317 hectares entre 1972 et 1974 et
l'accroissement de 8 071 hectares en 1973 et Il 312 hectares en 1974, à la note 20 ci-dessus.
Mais l'écart entre ces chiffres est sans doute représenté par des plantations de cacaoyers
non-hybrides. n~n compté~s dans 1~s chiffres de 1973 et 1974, à la nute 20. Veici à titre
indicatif les surfaces en cacaoyers existantes pour chacune des années désignées, chiffres
établis à partir du'Plan quinquennal 1976-1980~ opus cité.
Années de Plantations cacaoyères existantes Accroissement moyen
référence (en hectares) annuel (en hectares)
fin 1939 84 230
8 522
fin 1949 169 455
20 759
fin 1959 377 050 30 621
fin 1968 652 640
42 782
fin 1970 738 205
33 600
fin 1972 805 405 28 317
fin 1974 862 040
On voit combien l'uniformisation et la cohérence des données statistiques agricoles sont
nécessaires.
394
- la multiplication par deux des cours du cacao entre 1972 et 1973 don-
ne à la production cacaoyère un avantage sur celle du café. Les cours
du cacao étaient dès lors supérieurs à ceux du café jusqu'en 1975 in-
clus, bien qu'ils aient perdu près de 24 % de leur valeur de 1974 à
1975, tandis que les cours du café progressaient de 4 % (32). Le dé-
savantage du prix du cacao au producteur-planteur par rapport au prix
du café allait peu à peu disparaftre puis m~me se transformer en avan-
tage (33)'.
l'opportunité de devenir le premier producteur mondial de cacao pouvait
mobiliser l'effort des villageois (34). La C6te d'Ivoire allait récom-
penser les planteurs qui répondraient aux normes requises (1 000 pieds
à l 'hectare à partir de cabosses sélectionnées fournies par la
SATMACI\ par une prime de 60 000 F.CFA par hectare. Celle-ci était
versée en deux tranches successives pour s'assurer que l'état de la
plantation est aussi satisfaisant en deuxième année qu'en première
année de plantation. Mais aussi pour ~tre équitable à l'égard des
planteurs qui n'avaient pas mérité la prime en premlere année de plan-
tation, mais pour lesquels l'état des plantations en seconde année
répondait aux normes prévues.
Cet intérêt pour le cacao allait se concrétiser par l'octroi, dès
1974, de deux prêts à la COte d'Ivoire. Le plus important était alloué
,
en décembre 1974 par la BIRD. Il totalisait 4 800 millions de F.CFA et
Tableau n° 24
Comparaison des réalisations avec les prévisions fin 1977 par type de
plantation et entre les six sous-préfectures (en ha)
(/1
c :Bloc 30 77 278 768 128 401 l 682
..... ..
0 ..
+-l
~ :Individuel: 173 250 686 739 771 733 6 352
..... ----------:-------:---------:-------:-------:-------:-------:-------
(/1
35. Conçue par Assanvo N'Guetta et Hop Johan, et dessinée par Adou
Charles, mai 1975. Elle comprend 12 saynètes, dont les numéros l,
4 et 18 de notre montage qui correspondent aux pp. 3. 5 et l de la
lettre-leçon.
37. Conçue par Assanvo N'Guetta et dessinée par Adou Charles, juin 1975.
Elle comprend 17 saynètes, dont les numéros 2, 5, 5, 7, 8, 9 et 17
du montage, correspondant respectivement aux pp. l, 7, 9, 10, Il bis
et 13 de la lettre-leçon.
38. Conçue par Assanvo N'Guetta et dessinée par Adou Charles, juin 1975.
Elle comprend 14 saynètes, dont les numéros Il, 12, 13, 14 et 15 du
montage. Ils correspondent respectivement aux pp. 4/1, 3, 4/2, 8 et
12(2) de la lettre-leçon qui inclut en outre deux planches-photos
comparant des fèves saines avec des fèves abîmées.
39. Conçue par Assanvo N'Guetta et dessinée par Adou Charles, août 1975.
Elle comprend 10 saynètes, dont les numéros 3, 10 et 15 du montage,
correspondant respectivement aux pp. 5, 9 et 8 de la lettre-leçon.
Les dessins originaux ont été réduits de 4 à 5 fois pour la composition
du montage.
399
CE QU'IL FAUT FAIRE POUR DEVENIR UN PLANTEUR "MODERNE" DE CACAOYERS
n° 1·
"Une plantation moderne est une plantation faite en bloc avec l'aide de
la SATMACI et du CENAPEC. Quels sont les avantages d'une plantation en
bloc 1"
"Gagner beaucoup d'argent" (voir n° 18), contrairement aux autres plan-
teurs dont les plantations sont vieilles et dispersées (rentabilité
faible, perte de temps en trajets et moindre surveillance des planta-
tions) •
Autres avantages
- tracé des pistes d'accès et à l'intérieur du bloc, selon la disposi-
tion des futures parcelles, jusqu'à 3 km pour 100 ha cultivables.
- forage et installation d'un puits pour la germination dans de bonnes
conditions des fèves en pépinière, et pour les traitements phytosani-
ta ires.
aide à l'abattage des gros arbres, évaluée à 20 000 F.CFA/ha et payée
par la SATMACI aux tronçonneurs.
obtention de crédits pour la construction d'un magasin de stockage et
pour l'achat de caisses de fermentation et autre matériel (atomiseur.
petit outillage, etc).
- disposer d'au moins 3 ha de plantation et,évidemment,d'un encadrement.
n° 2
"Le règlement du G.V.C. est une loi que chaque coopérateur doit respec-
ter pour la bonne marche du groupement".
Un bloc ne peut être créé si un G.V.C. n'a pas au préalable été
constitué. Chaque membre doit verser une contribution de l 250 F.CFA/ha.
Tous les membres sont financièrement solidaires les uns des autres. Ils
élisent un président, un trésorier et un secrétaire, qui gèrent le
G.V.C. : contractent des emprunts auprès de la B.N.D.A., désignent des
équipes de travail qui rentabiliseront au mieux les actions de tous. Ils
ont aussi le pouvoir de sanctionner des planteurs défaillants, et même
de les expulser du groupement si leurs actions s'avèrent néfastes au
G.V.C. Ils accueillent alors un nouveau planteur qui prendra la place
de l'excl u.
L'action de l'agent du CENAPEC est de premlere importance pour la
création d'un G.V.C., comme pour l'assister dans sa gestion.
401
n° 3
"Certains travaux doivent ~tre effectués par des adhérents spécialistes
formés par la SATMACI pour bien utiliser et bien entretenir le matériel
- exemple: tronçonnage, traitements contre les chenilles, traitements
contre les capsides".
C'est le G.V.C. qui désignera les planteurs qui suivront ces cy-
cles de formation pour ensuite assister le groupement dans les tâches
requises. Mais le président du G.V.C., et surtout le trésorier, auront
aussi à suivre un stage qui leur permettra d'assurer leurs nouvelles
responsabil ités.
n° 4
"Quand on fait une plantation en bloc, la SATMACI peut construire un
puits. Avec l'eau de ce puits on arrose la pépinière pour avoir de jeu-
nes cacaoyers robustes'. De plus, on a de l'eau près de la plantation
pour faire les traitements contre les attaques".
· La pépinière exige la préparation d'un espace équivalent à 1 % de la
surface à pl anter sur 1e bloc.
Un puits n'est créé que s'il n'y a ni marigot ni rivière à débit régu-
lier à proximité du bloc. Le forage n'a lieu que durant la saison
sèche, la nappe phréatique étant alors au plus bas.
· Chaque planteur reçoit 50 cabosses de cacao d'oa il extrait 1 500 fè-
ves. Il reçoit aussi 1 500 sachets de polyéthylène, à remplir de
terre. Puis il enfonce dans chaque sachet une fève (à plat, à 1 cm de
profondeur) en vue d'obtenir un jeune plant. Opérations menées du
15 aoOt à fin décembre.
Une ombrière a da ~tre installée avant le remplissage des sachets pour
les abriter une fois remplis. Elle sera très progressivement éclair-
cie avec la pousse des plants.
La pépinière devra être entretenue: arrosage quotidien, désherbage,
traitements contre les chenilles (Anomis, Earias) jusqu'au transfert
des plants sur les parcelles du bloc.
Pour toutes ces tâches, le travail en équipes est à organiser.
• Le conseiller rural de la SATMACI a bien entendu fait la démonstration
de chaque opération, contr6lé l'exécution en comptant notamment les
pl ants vivants.
Seules les cabosses fournies par la SATMACI, provenant des vergers
de 1'I.F.C.C. (Institut Français pour le Café et le Cacao et autres plantes
402
stimulantes), doivent être utilisées dans les pépinières, car les cabos-
ses produites dans les cacaoyères traditionnelles ne répondent pas aux
mêmes exigences de qualité.
n° 5
"Le conseil d'administration attribue chaque parcelle aux adhérents avec
la collaboration de la SATMACI et du CENAPEC. Il suit le plan parcel-
laire établi par la SATMACI".
Il s'agit du conseil d'administration de la SATMACI qui a retenu
les candidatures des villageois puisqu'une parcelle leur est remise.
Chaque candidat a d'abord :
individuellement
· versé l 250 F.CFA de contribution par hectare
· accepté le règlement du G.V.C.
• fait la preuve de sa solvabilité: capacité de travail, droit sur la
terre, absence de crédit antérieur
collectivement
· proposé un terrain propice d'au moins 60 ha
• tracé un layon de pénétration pour effectuer les prélèvements de sol
· creusé les trous pour ces prélèvements
préparé l'espace pour la pépinière
· défriché le sous-bois
La cérémonie de distribution des parcelles est faite avec beaucoup
de solennité: la présence des personnalités locales comme des responsa-
bles de la SATMACI et du CENAPEC en marque l'importance. Les parcelles
ont été classées en cinq catégories selon leur fertilité, de sorte que
seules les terres aptes (les trois premières catégories) sont distribuées.
Le plan d'attribution des parcelles aux planteurs est établi au siège de
la SATMACI, à l'insu des planteurs.
n° 6
"Après l 'abattage-andainage, les coopérateurs peuvent faire le piquetage
(février-mars-avril). Entre chaque piquet: 2,5 mètres, entre chaque li-
gne : 3 mètres. A l'abattage il faut penser à préparer les piquets. Les
bons coopérateurs s' organi sent en équi pes pour effectuer le pi quetage" .
Il faut prévoir l 320 piquets/ha. Le défrichement se fait en deux
étapes: le nettoyage du sous-bois d'abord, à la charge des planteurs,
et le tronçonnage des gros arbres ensuite, subventionné par la SATMACI
403
n° 7
"Avant de planter les cacaoyers on peut semer le riz pluvial".
A la condition évidemment que le terrain soit parfaitement dégagé.
Cependant la récolte du riz se faisant juste avant la saison des pluies,
il restera peu de temps pour creuser les trous q~i devront accueillir
les jeunes plants. Autre contrainte: les plants ne disposeront pas
alors de l'ombrage qui leur est encore indispensable.
Il aurait donc d'abord fallu planter des bananiers qui assureront
l'ombrage, puis seulement alors préparer les trous (saynète n° 8), puis
semer le riz, le récolter, et enfin planter les cacaoyer. Les rejets de
bananiers sont alors plantés durant la saison des pluies qui précède
l'année de mise en place des cacaoyers. L'ensemble de l'opération se
prolonge dès lors d'une année. Si l'on ne semait pas de riz sur la par-
celle, la m~me année que la mise en place des cacaoyers, on pourrait
gagner une année.
Il est aussi possible de semer du riz en culture mixte, c'est-à-dire
dans une parcelle déjà plantée de cacaoyers. Le planteur aura ainsi une
motivation supplémentaire à travailler dans sa plantation.
n° 8
"On plante les bananiers plantains entre chaque ligne de piquets. Ces
bananiers assureront l'ombrage des jeunes cacaoyers et constitueront un
apport de vivriers pour le coopérateur".
Le jeune plant exige un ensoleillement d'abord très modéré. Il y
a donc deux solutions : soit aménager l'ombrage naturel, en pratique
404
n° 9
"La terre du dessus, enlevée en premier, doit être mise au fond du trou
qu'on finit de remplir avec la terre du fond".
On creuse donc un trou dans le premier trou rebouché, et on re-
tourne la terre suivant le m~me principe et pour les raisons déjà évo-
quées pour le creusement du premier trou.
Les plants sont donc apportés de la peplpnlere, mais avant de les
mettre en place il faut les débarrasser de leur sachet de polyéthylène.
Sinon, l'étouffement des racines empêcherait le plant de croître. Une
coupure en rondelle pour enlever le fond du sachet, et une autre coupure
sur le cOté de bas en haut permet de le dégager aisément sans blesser
1es raci nes .
Le plant mis en place, le trou est rebouché. Si l'ombrage est
encore insuffisant, il faut le compléter dès le jour de la mise en terre
405
n° 10
"Certaines coopératives engagent et paient elles-mêmes des manoeuvres
pour travailler en équipe sur la plantation de chaque adhérent. Le tra-
vail en équipe est mieux survei11é,donc plus efficace. Le chef de bloc
désigne chaque jour un coopérateur pour surveiller les manoeuvres".
L'emploi de manoeuvres sur le bloc est en fait contraire à la jus-
tification originelle de la création de blocs villageois. En effet, le
mode de répartition des surfaces suppose que les planteurs puissent
d'eux-mêmes les mettre en valeur sans faire appel à de la main-d'oeuvre
extérieure.
Il est néanmoins aisé de faire surveiller les manoeuvres par un
planteur, à tour de rOle. Mais il est plus efficace que les planteurs
travaillent eux-mêmes en équipe.
Il est important de noter qu'il ne suffit pas de planter pour ré-
colter, mais qu'il faut aussi entretenir les plantations. Il faudra éga-
lement remplacer les plants détruits principalement par les agoutis.
Septembre est le mois qui convient le mieux. Pour cela chaque planteur
dispose normalement de 180 plants (1 500 plants - 1 320 plants) qui de-
meurent dans la pépinière, toujours entretenue.
Qua tre "nettoyages" des pa rce 11 es (à la mache tte) sont prévus
par an, soit en août, novembre, février et mai. Il s'agit d'éliminer la
végétation nuisible au cacaoyer. Vient ensuite la taille de conduite ou
l'égourmandage : le cacaoyer doit se développer sur une seule tige, il
faut donc couper les autres.
Puis le traitement contre les chenilles, s'il y a lieu, mais aussi
contre les capsides, avec l'atomiseur (voir saynète n° 3).
L'épandage d'engrais n'est pas encore nécessaire puisque les sols
n'ont pas été épuisés.
L'entretien au sol diminue avec la maturation des arbres. A pleine
maturité, les couronnes des cacaoyers se joignent, filtrant l'ensoleil-
lement, et empêchant ainsi le développement d'herbes adventices, comme
de toute autre végétation au sol. L'écartement à respecter entre chaque
plant est prévu à cet effet.
406
n° 11
"Les planteurs modernes s'organisent ensemble pour la récolte".
Seules les cabosses de couleur jaune-orangée doivent @tre cueil-
lies. Plusieurs passages peuvent donc @tre exigés dans chaque parcelle
à intervalles d'une semaine ou d'une quinzaine de jours en période de
pl ei ne récolte.
n° 12
"Il faut couper le plus près possible de la cabosse pour ne pas blesser
l'arbre sinon, à la blessure, il n'y aura plus de fleur, donc plus de
cabosse".
Et évidemment les productions seront plus faibles.
n° 13
"Un deuxième groupe ouvre les cabosses ll
•
n° 14
IIQuand on effectue l a fermentation en tas, il ne faut pas oubl ier de
remuer les fèves après le deuxième jour et le quatrième jour. On peut
utiliser une pelle en bois pour brasser les fèves ll
•
n° 15
"La récolte faite en équipe est plus rapide. Exemple: la troisième
équipe prépare la fermentation des fèves dans les caisses" (sous-entendu,
la première équipe récolte les cabosses, et la deuxième équipe les ou-
vre et décortique les fèves).
On remue les fèves en les transvasant. Un autre système consiste
à placer des bacs de fermentation étagés : le contenu des bacs supé-
rieurs se vidant dans ceux du bas.
n° 16
"Pour la nuit, il faut recouvrir les fèves en cours de séchage avec la
natte ou une t61e pour qu'elles ne soient pas mouillées par l'humidité
ou la pluie".
Après la fermentation des fèves, on procède à leur séchage. Et il
ne suffit pas d'étaler les fèves sur une natte exposée au soleil, mais
aussi de les retourner de temps à autre avec un râteau en bois pour
répartir l'exposition et assurer une bonne ventilation.
Il existe un autre type de séchoir, plus élaboré, dit séchoir
"Autobus" :
n° 17
"Le bon coopérateur vend toute sa récolte avec le G.V.C. Il est sOr de
ne pas être volé sur le poids et l'acheteur sera obligé de payer une
plus grande prime".
Le planteur adhérent d'un G.V.C., donc nécessairement un planteur
sur bloc, s'est engagé au moment de son adhésion à vendre toute sa pro-
duction par l'intermédiaire du G.V.C.
Le prix payé au G.V.C. est de 2 ou 3 F.CFA/kg supérieur à celui
que paie l'acheteur-revendeur qui s'adresse au planteur isolé. Cette
mesure a été prise par le Gouvernement ivoirien pour encourager la for-
mation de G.V.C., et pour décourager le commerce des petits intermé-
diaires. Si ces derniers ont parfois la réputation de tricher sur la
quantité, ils achètent aussi la production avant qu'elle ne soit récol-
tée et avancent au planteur l'argent qui lui permettra de faire la sou-
dure jusqu'à la traite.
Avec les premières productions, le G.V.C. achètera une bascule.
Un crédit pourra être accordé à cet effet par la B.N.O.A. Le secrétaire
du G.V.C. enregistre les quantités sur le compte de chaque planteur et
le trésorier vérifie.
n° 18
"Un planteur moderne gagne beaucoup d'argent".
Le planteur moderne a sa maison en "dur" avec toit de t01e ondu-
lée, et même parfois un cyclomoteur.
Tableau n° 25
Situation et évolution des blocs villageois de cacaoyers
1977 1980
.... GUlslROUA
Of GAG/IOA
en
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,... SAH~tORO
BLOCS VILLAGEOIS
DE CACAOYERS
• BLOCS VILLAGEOIS
' ... GUlstROUA
el GAGHOA
1 YASAYO 1
2 YABAYO Il
3 OURtYO
en , "'APOYO
z S OURtGBABRt
o
-i
5 YAKOLIOABRt
7 GUÉAYO
3 PETI TGOWA 1
9 GAOAGO
~ 10 SERIBRÉ
Il SOUBRÉENNE
en 12 SOOOUO
13 TINYO
14 ZOGaOOOUA
-J SURFACES. 15 GUIMEYO
4: 15 GNOGBOYO
\7 UTAKO
LU 20 ha 18 YAKOYAWA
a:::: • JO 19 LOGBOTRWA
• 20 MAYO
e•
50 21 LOGBOHÉWA
22 GRANO ZATRI
100 23 KPAKOZOA
24 LESSIRI
25 OBROOAYO
ISO
AUTRES VILLAGES
1977
416
Graphique n° 6
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"-
- QUELQUES SITUATIONS A TITRE V'EXEMPL~
creusé en janvier 1975 parce qu~ le cours de la Bidié avait tari. Mais les
gens de Niapayo et de Mahio vinrent le boucher. Si le sous-préfet et le
secrétaire général du P.D.C.I. n'étaient pas intervenus, un conflit armé
aurait alors éclaté. Un palabre eut lieu au cours duquel il fut reproché
aux Guiméyo d'avoir prélevé, pour la création du bloc, une part de forêt
qui ne leur appartenait pas. Ladite forêt était effectivement COMmune
aux trois villages. Les Guiméyo réduisirent finalement l'étendue du bloc
sur la partie contestée, pour l'agrandir d'autant ailleurs. L'abattage
des arbres ne put ainsi se faire avant juin 1975. Il était alors trop
tard pour planter cette année (bien qu'au village Niapoyo, la plantation
se fît en août) et les plants de la pépinière furent perdus. La SATMACI
accepta d'en supporter la charge financière, tandis que la perte en termes
de travail incombait aux planteurs. Les planteurs de Guiméyo réagirent
avec patience et, en octobre 1975, une nouvelle pépinière fut créée,
mais cette fois au village même. Le puits avait donc été creusé inuti-
422
1ement. Mais les ennuis reprirent avec Mahio et Niapayo lorsque les
Guiméyo bénéficièrent du transport des plants du village au bloc par un
camion de la SATMACI. Un vieux de Mahio coupa quelques palmiers et em-
poisonna le Bangui de Guiméyo. L'affaire eut lieu en avril 1976 et se
termina avec, pour sanction, l'amende d'une brebis et la somme de
35 000 F.CFA a payer.
Sur les 31 ha prévus en 1976, 26 ha purent effectivement être
plantés. L'équivalent de 5 ha avait péri en pépinière, du fait d'une
sécheresse prolongée et de quelques négligences.
En 1977 les prévisions étaient de 33 ha parce qu'un planteur était
nouvellement admis au bloc. Il avait a planter 2 ha pour combler son
retard. Seulement 16 ha furent plantés dans les nouvelles parcelles parce
que 17 ha durent ~tre remplacés dans les parcelles de 1976.
L'étendue originelle du bloc devait être de 120 ha. Elle fut en-
suite réduite a 108 ha pour exclure 12 ha de bas-fonds (impropres à la
cacaocu1ture) comptés à tort.
Tous les planteurs sont Bété, du village même, sauf un qui est
Gouro, introduit par le conseiller rural de la SATMACI, également Gouro.
Les dégâts causés par les agoutis sont importants parce que les
parcelles ne sont pas régulièrement entretenues. Des équipes de travail
ont été formées par l'agent du CENAPEC. Elles ont déjà fonctionné pour
la mise en place des plants. Le travail se faisait en trois équipes:
l'une apportait les plants sur les parcelles, l'autre creusait les trous
et rebouchait, la troisième plantait. Mais les opérations de nettoyage
ont été perturbées par un planteur qui refusait toute collaboration. Les
autres planteurs envisagent de l'exclure du bloc. Quelques parcelles
ont également été semées de riz, mais des cacaoyers furent détruits par
les agoutis sans que le riz n'ait été touché. Le conseiller rural a remar-
qué que dans une parcelle en culture mixte (avec riz), 15 plants de
cacaoyers avaient été rongés en une journée, tandis que dans une par-
celle en culture pure (sans riz), seulement 7 plants avaient été dé-
truits. Ces deux parcelles étaient par ailleurs correctement nettoyées.
L'introduction des bananiers pose toutefois quelques problèmes parce
que les rejets ne peuvent ~tre obtenus qu'à 5 km de là et - paraît-il -
en nombre limité. Les planteurs n'auraient-ils pas compris qu ' i1s auraient
pu et pourraient en tirer quelque apport monétaire? Pourtant) le bloc
étant situé à 5 km du village, la plupart des planteurs yont construit
une case à proximité pour réduire les temps - ou la fatigue - des trajets.
423
taires et engrais, plus la 000 F.CFA la 1ère année et 2 000 F.CFA les
2ème et 3ème années, remboursable dans les 8 années avec un différé
de 4 années, portant 5,5 % d'intérêt, financé par la S.I.R.D.
- "régénération', pour les plantations individuelles, en fournissant un
atomiseur pour 25 ha de plantation et des produits phytosanitaires et
carburant. Remboursable en deux ans, financé par la S.I.R.D.
- "atomiseur~ accordé uniquement aux membres de groupements. Chaque plan-
teur pouvait en faire la demande. Il devait néanmoins verser la moitié
du prix, et rembourser en 2 ans, en supportant 8 %d'intérêts.Entré en
vigueur à partir de 1972.
- "campagne'~ accordé en jui n, il devait !Hre remboursé à 1a tra i te sui-
vante et ne portait que sur la fourniture de carburant et de lindane
pour l'atomiseur. Il supportait aussi 8 % d'intérêts.
Les formules d'agrément étaient trop lourdes, les profits incertains,
les remboursements souvent difficiles. Ces prêts furent donc supprimés,
pour être remplacés par des prêts spécifiques, accordés depuis uniquement
aux G.V.C., et'virtuellement par les primes de première et de deuxième
années.
424
planteur sur bloc peut être influencé par de mauvais éléments et penser:
puisque l'animateur lui dit de travailler et qu'il ne le fait pas, c'est
que je peux en faire autant".
Ces propos ont été exprimés spontanément à l'occasion de diverses
visites effectuées sur les blocs. Ils furent d'ailleurs dans l'ensemble
répétés à diverses reprises, parfois en présence de planteurs. Cela dé-
note a priori une certaine objectivité et une indépendance à l'égard
des planteurs. Mais ce qui compte ici n'est-ce pas finalement l'opinion
de l'encadrement?
Essayons maintenant de dégager les principaux traits mis en évi-
dence à la fois dans les six situations précédentes et grâce aux propos
de nos informateurs. Un premier bilan est ainsi dressé.
Petigowa l, c'est leur chef, celui qui est reconnu comme tel par les vil-
lageois, qui les a encouragés et non le personnel d'encadrement vis-à-vis
duquel les planteurs ne sont pas des obligés. La préoccupation de Séri
Bada Emile, le chef de Petigowa L est de promouvoir les conditions d'exis-
tence de "ses" villageois. Cette attitude est somme toute peu commune
chez un chef traditionnel qui est davantage garant des valeurs, qu'ouvert
à l'innovation. Or Séri Bada Emile est d1une part l'ancien chef du can-
ton Gbobouo, et d'autre part ancien fonctionnaire des Postes et
Télécommunications (voir la chronique de Petigowa - Lazoa, page 55 ). Il
a donc acquis l'expérience des rouages administratifs, mais aussi la
conviction qu'il faut forcer les événements pour avancer. Il eut donc
l'occasion de concrétiser sa pensée. On ne peut évidemment prétendre que
l'intérêt de percevoir la prime n'ait pas joué, d'autant qu'elle est in-
dispensable à la réalisation de la promotion visée. Le chef du village
Yabayo, par contre, se conduit d'une manière franchement conservatrice.
D'abord réticent pour participer au premier bloc, puis convaincu par
les jeunes, il s'inc1ine,et Yabayo II est créé. Il semble cependant que
les conditions de mise en valeur remettent en question sa position de
chef car il est contraint) par les statuts, de travailler comme chacun.
Les avantages potentiels du bloc ne compenseraient donc pas ce qu'une
vie sans bloc lui procurait. Aussi, le contrôle exercé par l'animateur
révei 11 era i t- il sans cesse l'image du pouvoi r déchu depui s 1a création
du bloc. En souhaitant disposer de manoeuvres pour être remplacés, les
planteurs espèrent également recouvrer un pouvoir perdu. A la fois un
pouvoir sur les manoeuvres, et un pouvoir résultant du labeur de ces
derniers (voir à ce propos le pouvoir de l'argent, pages 220, 233, 353).
Ainsi, le cadre traditionnel, celui qui est encore fortement imprégné du
pouvoir du sacré (pages 195,352) est bien en opposition avec l'innova-
tion et le développement. Trois exemples sont cités :
- les cérémonies funéraires mobilisent les villageois (planteurs ou non)
pendant plusieurs semaines à l'occasion de chaque décès (page 353) (36)
- le refus des collégiens de travailler à la place de manoeuvres pour
ne pas s'abaisser;
Tab1 eau n° 26
Distribution des primes
selon les blocs et les planteurs correspondants en 1977
----------:-----------:---------:---------:-----------:---------:---------
Yabayo 1 30 30 945 000: 31 22 660 000
Yabayo II : 30 29 870 000: 16 8 240 000
Ouréyo 32 32 990 000: 27 14 450 000
Ni apoyo 16 14 420 000: 34 34 :1 170 000
Ourégbabré: 31 27 840 000
Yako1idabré 19 11 420 000 1
Sobouo 18 16 480 000 1
Soubréenne: 15 5 150 000
CV
Guiméyo 26 21 630 000
Zogbodoua 36 34 :1 080 000
Tinyo 15 14 450 000: 22 21 :1 050 000
:-----------:---------:---------:-----------:---------:---------
123 119 :3 765 000: 275
37. Le prix payé au planteur en 1978 est 350 F.CFA/kg de fève séchée.
Appliqué à la production de 3 ha, soit 2 400 kg de fèves fraîches,
soit après séchage, environ l 200 kg, le prix payé au planteur est
donc de 420 000 F.CFA/an = 35 000 F.CFA/mois. C'est l'équivalent du
salaire moyen perçu en 1977, soit huit ans plus tôt, par un employé
de la capitale.
436
5. LE PROGRAMME "SOCIAL"
était pas parce que, comme nous le dit le chef de zone de la SATMACI :
"Si un planteur avait à choisir entre du café ou du cacao, il choisirait
le cacao, d'abord à cause de la prime, ensuite par économie d'entre-
tien". Le chef du village Okrouyo nous rappelle aussi le difficile pro-
blème posé par l'absence de main-d'oeuvre au moment de la récolte
(page 367) qui est bien plus aigu pour les plantations de caféiers que
de cacaoyers. Les planteurs intéressés pouvaient, après avoir été re-
connus solvables, bénéficier de boutures, de sachets de polyéthylène
et de l'assistance d'un conseiller rural, exactement de la même manière
que pour les plantations individuelles de cacaoyers, mais sans avoir à
verser de contribution de l 250 F.CFA/ha. Nous n'étudierons pas cette
seconde opération. Car sur le plan de l'attitude des planteurs, elle ne
nous apporterait rien de nouveau, si ce n'est que certains optèrent
tout de même pour le café plutôt que pour le cacao. La raison la plus
couramment invoquée est la plus grande habitude de travailler dans les
38. Philippe Léna, opus cité, pp. 261-262. Le village étudié par l'auteur
est Nigbi II.
438
SOM~1AI RE
CONCLUSION 508
- Qu'attendent le~ Bltl de Soub~l du p~oce4~u4
d'u~bani~ation ? 508
- Quelle e4t la cont~ibution de~ Bltl de Soub~é
au p~oce4~u~ d'u~bani~ation ? 509
- Quel~ ~ôle~ ce~ cent~e~ 4ont-il~ amenl~ a
joue~ ? 511
443
1. LE REGROUPEMENT VILLAGEOIS
La création d'un grand village sur le site d'un des villages concernés.
Les villageois quittent leurs anciens villages et viennent grossir le
village d'élection qui deviendra ainsi le village-centre. Une "p1ate-
forme" d'accueil y est le plus souvent réalisée: préparation du ter-
rain et lotissement pour une construction ordonnée.
La création d'un nouveau village, regroupant tous les villageois con-
cernés, leurs villages devant ~tre abandonnés. Pour ce nouveau village,
une plate-forme est également créée et l'espace est loti. Les maisons
sont plus souvent construites en "dur" avec toit de t01e ondulée que
dans le cas précédent .
. La création d'un village "moderne", selon la même conception que pour
la création d'un nouveau village, mais avec un lotissement très éla-
boré qui ressemble p1utOt à un plan d'urbanisme. Toutes les maisons
sont en "dur" et présentent déjà quel ques é1 éments de confort (douche,
cuisine, toilettes).
Ces trois formes de groupement nous sont apparues à des occasions
diverses, ou par la force des choses, parce qu'on ne peut pas ne pas
être surpris par ces marques nouvelles dans le paysage. Aucune étude
particulière n'a été menée à leur propos. Et c'est p1utOt une relation
des faits qui est proposée ci-après.
446
le.ô plu..ô hnmémoJtiaux jMqu.. 1 a .ta. .ôou..veJUU.neté de .ta. Côte d' l vo,i)r.e, lu
ha.bUa.n:tA de .ta. Jt.égion de Sou..bJt.é, c.omme c.eu..x d'a.).Ueu..Jt..ô, a.vaient le .ôen-
thnent qu..' -UA logeaient da.rt.6 u..ne na.twr.e -UnmeJl.6e, inépu..i.ôa.ble. L' idée ne
leu..Jt. ut ja.ma.-i.-ô venu..e qu.. 1 -UA allaient lLYl jou..Jt. ména.geJt., épalLgneJt c.ette
géante. Il.ô n' ont ja.ma.-i.-ô .6angé qu.. 1 i l 6audJta.,U a.ppJt.e.ndJte. à. ne pM vendJte
c.U 6oJt.w pou..Jt. qu..elqu..e. 6a.veu..Jt. qu..e. c.e. .ôoU et à. n' e.n pM gMpilleJt. lu
Jt.u.ô 0 u..Jt.c. U .
(••• ) CheJt..ô paJte.rtt.o, pou..Jt. pJt.o 6UeJt. au mieu..x du Jt.u.ôou..Jt.c.u de. .ta. teMe.
de. no.ô a.nc.êtJt.e..ô,donnon.ô-noM .ta. main. Inte..t.te.ctu..el.ô et pa.y.ôa.rt.6, Jt.u.ôe.Jt.-
1tOn.ô no.ô Jt.a.ng.ô, évUon.ô .ta. cU.6CJL.i.m.<.n.a.ûon .6oUa..te., C.OM..t'u.U..ôOn.ô de. gJt.o.ô
villagu, c.Jt.éa.n-t aiM..i.. du .ôtJt.u..c.tuJtu d' a.c.c.ueil peJtmetta.nt à. .ta. j eu..nu.ô e
de .ô 1 ..i..ntéJt.U.6 e.Jt. au milieu.. Jr.u!l.a.i. et de .6 1 Y ..i..ntégJt.e.Jt..
(••• ) 6Jt.èJt.e..ô ..i..vo..i..JUe.n.ô nou..ve..t.tement ..i..n.ô.ta.Ué.6 (••• ) dè.ô lOM que. VOM
a.ve.z c.ho..i...ô..i.. de ve.n-iJr. ..i..Ylve.ôti/t. c.he.z nOM, VOM lte..ô a.u.ô.ô..i.. du nôtnu.
C'ut po~uoi VOM a.vez u..ne pa.Jt.t de Jt.e..ôpon.ôa.bil..i..té da.rt.6 le Jt.e.gltOupement
du vil.e.a.gu. VoU.ô ltu du 6Jt.èJt.u ..i..vo..i..JUe.n.ô a pa.Jt.t emèJt.e, voU.ô a.vez
lu même.ô dJtoili qu..e qlLi.c.onqu..e ..i..c.L VOM n' a.ve.z donc. auc.une JUt.i..6on de.
v..i..vJt.e en malLge. de la. .6oc...i..Ué. VOM a.ve.z lu mêmu ..i..ntéJt.w a dé6en.d.Jt.e.
qu..e. le..ô a.nc...i..en.ô ha.bUa.n:tA. V 1 où. la. néc.u.ôUé de VOM M.6oc...i..eJt. a eu..x pou..Jt.
.ta. Jt.éa.U.6 ation du a.c.t.i.o n.ô c.ommu..nu béné 6.<.qu..u à. to U.ô. l ndépe..n.da.mment
du c.a.mpemenU qlLi. .6ont VO.6 lieu..x de tnavail quoticUeM, ..i..ntégJt.e.Z-VOM
a .ta. v..i..e. éc.onomiqu..e. et .6oc...i..a..te du vill.a.gu qlLi. voU.ô ont a.c.c.ue...i...tli.ô. CM
c.u vil.e.a.gu .6e.Mnt lu lieux de Jt.enc.ontJt.e. pou..Jt. béYlé6..i..c...i..eJt. du b..i..en6~
de .ta. modeJ!.YlMation a.pJt.è.ô lu heu..Jt.u duJt.u de la.bewr. qu..oticü.en. Ce .ôeJt.a.
votne. .6e.c.onde. pa.tJUe a.pJt.è.ô votne vil.e.a.ge. na.ta..t. Ce. .6eJt.a. .ta. pa.:tIUe de. VO.6
duc.enda.rtt.o, c.aJt c.e. .6eJt.a. la qu.. 1-UA a.uJt.Ont le.u..Jt..ô ..i..ntéJt.w du.. 6a.U du
c.Jt.éation.ô qu..e voU.ô lewr. a.u..Jt.ez légu..éu. Il a.ppaJttient donc. aux a.u..toJt.Ué.6
a.dmin..i...ôtJt.ativu et poU:ti..qu..u de .ta. Jt.ég..i..on de. VOM Jt.a..6.6uJt.e.Jt. da.va.n.ta.ge
.ôu..Jt. c.e. pM.ô a.g e. •
( ••. ) C' e.6t po~u..oi, a.va.n-t tout pJt.ogJt.è.ô Ve!t..6 la. tna.Yl.ôilion, .ta. pJt.emièJt.e
pJtioJt.Ué doU êtJt.e. donnée. à. l'exa.men et, le c.a..6 éc.héant, a la. pJt.épa.Jt.a.-
tion de la. popu...eat..i.on à. la. vie. c.ommune. a.6in de. pe~~e à. tOM de vivJt.e
en pa...i..x. Il nOM 6a.u..t donc. e.n.ôe.igneJt. à. no.6 popu...ta.Uon.ô le Jt.eYlonc.eme.nt à.
c.e.Jt.ta.ine..6 i ... ) de. no.ô ha.bittLdu a.6..i..n de .ôe. me.:t:tJLe. au cUapa..6on de. la.
v..i..e modeJt.Yle, .ôa.Yl.ô toute6o..i...ô a.UéJt.e.Jt. lu vJt.a..i..e.6 va..teu..Jt..ô a.nc.utJt.a..te.6 : la.
veJt-tu., l' obw.6a.nc.e aux a..tné.ô, la. c.haJtUé, l'eYl-tJta.-i..de. 6a.m..U..i..a..te, .ta. .ôe.Jt.-
vA.a.b..i..lité, l' hO.6pUa1..Ué. Ne e.a..tomnioYl.ô pM le pa..6.6é pou..Jt. l'a.mOu..Jt. du..
pJt.é.ôent.
(••. ) La. c.a.u..6e.ta. plu..ô pltOba.ble d'ob.6:ta.du au pM.ôa.ge d'Me cUveJt..ôUé
de villa.ge..6 à. lLYl gJt.O.6 village .6e tnou..ve peu..t-êtJt.e. da.Yl.ô l'inc.ompJt.éhen.ôioYl
du u..n.ô et du a.u..tne..6.
( ••• ) Je veu..x pa.Jt..teJt. du.. cü.a..togu..e de .6ouJl.d..ô e.ntneJ d' u..ne paJttJ inte..t.te.ctu..el.ô
et pa.y.6a.Yl.ô et, d' a.u..tne paJtt, eYl-tJte c.eu..x- c...i.. et le.6 a.u..toJt.Ué.ô a.dmini...6tnati-
vU et poliliqu..e.6. Ce. .ôont c.u cU66..i..c.uUé.ô qu..e. je vOU.ô invUe. toU.ô à.
vainc.Jt.e a.6..i..n de .6~onteJt. le.6 ob.6ta.du qlLi. e.ntna.vent toutu le.ô tenta-
tive.6" •
Le Comité de liaison du Sud-Ouest regroupe les cadres orginaires
de ce qui correspond à l'aire d'intervention de l 'A.R.S.O., soit les
sous-préfectures Sassandra, San-Pédro, Grand Béréby, Tabou, Grabo, Tai,
Guiglo, Buyo, Soubré et Guéyo, qui oeuvrent pour la promotion économique et
sociale de l'ensemble de la région. Leurs actions se font par le biais des
instances en place: A.R.S.O., autres organismes de développemen~ et les
autorités administratives. C'est donc au nom du comité de liaison que
448
Kouadio Séri Placide a parlé et c'est à ce titre que son message doit
~tre considéré.
L'union des intellectuels et des paysans devra mettre fin aux pro-
blèmes de personnes, comme à l'incompréhension et au dialogue de sourds.
Les populations pourront ainsi être mieux préparées pour renoncer à cer-
taines habitudes (sans doute aux activités non productives: palabres,
chauffer le Bangui, etc ... ), sans toutefois devoir altérer les vraies
valeurs ancestrales. Elles gèreront alors les ressources limitées de la
nature en préservant le patrimoine foncier et grâce aux réalisations
économiques et sociales, possibles uniquement dans les grands vil-
lages. Les jeunes préfèreront alors rester. Aucune discrimination ne
devra avoir 1ieu à l'égard des allochtones qui, en investissant au vil-
lage, se voient totalement acceptés et justifient pleinement leur pré-
sence dans la région. Il est donc impératif de se regrouper au nom du
développement et du modernisme, porteurs de mieux-être.
4. Soit 465 pour Zépéwa, 465 pour Mayo, 101 pour Logbohéwa et 619 pour
Lobotrwa, selon le "Répertoire des localités de Côte d'Ivoire et po-
pulation 1975".
453
cercle. Il Y demeura jusqu'en 1934, puis repartit avec son "peloton mo-
bile" en laissant à Soubré son fils Traoré, et la soeur de celui-ci qui
slétait entre temps mariée avec Daba Dagnioko, le chef du "quartier"
Diou1a. C'est Daba Dagnioko qui lui raconta comment ils furent "fixés"
à Soubré par les blancs et contraints de "créer" Soubré. Clest déjà
Gaossou Traoré qui parle. Mais laissons-le nous le dire avec ses mots (7).
D1après ce que Daba Dagnioko lui raconta ... lorsque les blancs
voulaient les maintenir ici ...
"It cii;t : "non, nolUl -6ornmu du c.ommeJtÇ.ana, nolUl -6ornmU ve.nlUl
patje.1t du Rota e.:t no lUl Ite.:to wr.n.o YL6 au. So udan" .
LOMqu'il n' Ua.,U pM malUé, on d.J..ôa.1;t te. Soudan.
AtoM te. Ue.lLte.na.nt Boudé (v!UU..6e.mbla.bte.me.nt Bonde.:t Lou.,W, e.n 1911)
a cii;t que. : "non, .tu u .tJtop -6u.A..v..i. pM tu je.u.nu, nolUl on a c.Jtéé pD-6te.
..i.e..<., nolUl aVOM de.-6 ga.Jtdu pO-6te. ..i.e..<., nolUl avoYL6 tu m..i..Uta.iJr.u. NOlUl
voutOYL6 que. VOlUl VOlUl ..i.n-6ta.U.e.z ..i.e..<.. C'e.-6t VOlUl qu...i.. 6aLtu te. ma.Jtc.hé".
La pfupaJtt du ga.Jtde.-6 de. c.e.ltc.te. ava..i..e.nt c.onnu te. Soudan. Il paJuÛt
que. tM FJt.a.nç.a..i..-6 é.tcU.e.nt ve.nlUl de. ta- bM (pu.J..-6, te. Ue.lLte.na.nt Boudé de.
c.ontinue.lt) •
"En c.e. mome.nt-u il tj a te. ma.Jtc.hé, e;t c.e. que. VOlUl ve.nde.z, on pe.lLt
ve.n..i..Jt t' ac.he.:te.Jt ave.c. VOlUl. Ça va a.méUolte.Jt ta. ville.".
"Ah Vlta...i..me.nt, nolUl ne. -6ommu pM pOUlt nolUl ..i.YL6ta.U.e.Jt ..i.e..<.. NOlUl
ctUon-6 paJLÛJt pMC.e. que. nOIUna.teme.nt je. -6u.J..-6 venu pOUlt T..i..a.-6-6a.té où. on
plte.nd te. Rota e.:t pu.J..-6 -6 e. lte.:toUltne.It".
(Re.pwe. non -6..i.gnalée. du Itéc.i..:t. de.pu.J..-6 te. déblLt).
Ma..i..-6 il tj a un c.a.ma.Jtade. qtU a cii;t que. : "ah, il tj a un po..i.nt au.
boltd de. ta. me.1t où. -6 e. .tJtouve. SM-6andJt.a.. Il paJuÛt que. ma..i..nte.na.nt ta. ma..i..-
-6on de. c.omme.Jtc.e., ta. c.ompagn..i..e. F.A.O. a..pa.tjé du c.a.olLtc.houc.". Donc. on ut
ali.é-6 tà-bM. AM..i..vé-6 à. SM-6andJta., vJt.a...i..me.nt, on a. :tltouvé que. ta. c.ompa.gn..i..e.
F.A.O. nolUl e.nvo..i.e. e.n bltou.-6-6e., on pa..i..e. te. c.a.olLtc.houc., on v..i.e.nt te. ve.n-
dite. e;t pu.,W nolUl -6ommu envotjé-6 pM ta. c.ompa.gn..i..e. F.A.O. e.nc.olte.. I.t6 nOM
donne.nt de. quo..i. mange.1t - on.&.i.. donne. te. taba.c., c.e. qu'il (te. village.o..i..-6J
plte.nd pOUlt. On va. da.n-6 ta. Itég..i.on Ba.k.wé. On v..i.e.nt tu...i.. vendlte. te. c.a.olLt-
c.houc.. On tu..<. cii;t -6..i. tu. .tJtouvu du ge.n-6, i l 6a.u.t te.-6 e.nvotje.Jt ..i.e..<.. AloM
.&.i.., c.omme. il UaLt ahné, il éta.d toujouM à. ta. tUe. de. -6U c.a.ma.JtMu.
Apltè-6 un mome.nt, ..i...t6 -6ont lte.nt/té-6 da.n-6 ta. Itég..i.on Ba.~é, da.n-6 un village..
I.t6 -6e. -6ont ..i.n-6ta.U.é-6 ta. C' ut tà ma..i..nte.na.nt qu'..i...t6 pa..i..e.nt te. c.a.olLtc.houc.
qu'..i...t6 e.nvo..i.e.nt à SM-6a.ndJta. Un JOUIt, tu j e.unu ont cii;t que. : "ma...i..-6,
on d..i..t Soublté, il tj a. du ma...i..-6on-6 de. c.omme.Jtc.e., a.u.-6-6..i., ali.e.z-tj vo..i..Jr.".
LM je.une.-6 ge.YL6 -6ont ve.n.u..6 ma..i..nte.nant à. Soublté. On a. :tltouvé du ma..i..-6on-6
C.On-6.tJtu.J..tu. I.t6 Mnt au. boJtd du 6te.uve.. I.t6 -6ont e.n tJt.a...i..n de. -6e. ta.ve.Jt.
Le. c.he.6 de. ta. -6ubcUv..i..-6..i.on ut venu au. déba.Jtc.a.da.iJr.e.. Il tM a. VlUl, c.e. ne.
-6ont pM du BUé, c.e. -6ont du ge.YL6 qu...i.. pa.Jtle.nt D..i.ou.l.a..
I.e. cU:t : "mlLi..6 , d'où. v.ie.nt c.e..ô 9 e.no ta ?" I.e. te..ô a appe.iu e.:t te..ô a
de.mandu.
It6 ont d.A.;t que. : "non, notUl .6omme..6 de..ô V..i.ou.ta. c.orrmVtçan..t6".
"V' où. ve.ne.z-votUl ?" e.:t pu.-iA "VOU.6 Ue..ô be.a.uc.oup .iu ?"
I.e. cU:t : "notUl ve.nono de. .ta. Ité.g.ion Bak.wé".
"Qu'e..ôt-c.e. que. VOtUl 6we..ô ta-bM ?"
"NoU.6 on 6a..{,t t'ac.hat du c.a.outc.houc. e.:t on e.nvo.ie. ça a SM.6ancilta.".
"MlLi..6 c.omme.nt - VOtUl ve.ne.z lte..ôtVt d.a.n6 te. village. e.:t pu-iA te. pO.6te. e..ôt
ta".
"MlLi..6 pouJtquo.i ? notUl .6omme..6 e.nvoyé.6 pa.Jt Vaha, c.' e..ôt .tu.i. qu'e..ôt notlte.
c.he.6"·
A..toM tout de. .6u.{.te., i l .tu.i. a c.onvoqué. Vaba, .tu.i. a.Jt!t.{.vé, i l cü:t
"MlLi..6 qu' e..ôt-c.e. que. tu 6lLi..6 ave.c. toU.6 c.e..6 ge.n.6-ta daJL6 ta bltotUl.6e. ?"
I.e. cü:t : "MlLi..6 non, noU.6 .6orrme..6 de..ô ma.Jtc.hand.6, on pa..<.e. te. c.a.outc.houc. e.:t
on va te. ve.ndlte. a SM.6and/ta. a.ta. c.ompagn.<.e. F.A.O. Apltè.6 .ta. vente., a..tOM
notUl on va paljVt no.6 k.otM e.:t pu-iA pa.Jtt.{.Jt".
I.e. cU:t : "Bon, VOtUl a..t.te.z ve.n.{.![. a Soublté. Soublté c.' e..6t pO.6te. - 0n v.ie.nt
de. c.JtéVt te. pO.6te. de. Soublté où. tout te. monde. va .6' oc.c.upVt, .6wr..tout te..ô
V.iou.ta., on a be..ôo.{.n de. voU.6 .iu".
I.e. cU:t : "Ah, notUl on n'e..ôt pM ve.nu poU![. lte..ôte.lt, on pa..<.e. k.ota, on .6' e.n
va. NotUl aLe.ono pa.Jtt.{.Jt a.u Soudan".
C'e..6t ta que. te. .t.ie.ute.nant Boudé a cü:t que. :
"Le. Soudan que. VOtUl voye.z, c.'e..ôt Soudan 6ltança.-W. C'e..ôt.ta. FJta.nc.e. qu.<.
c.ommande. ta-bM, qu.<. c.ommande..ta. Côte. d'lvo.{.![.e.. Tu vM t'.inotaLe.Vt .iu".
Vaha cü:t : "Ah, je. ve.ux pa.Jtt.{.Jt".
Le. .t.ie.ute.nant Boudé e.n 60ut e.n pJU.ôon.
"V' aboltd tOU.6 c.eux qu.<. .6ont ta- bM, ili 6aut qu' ili .6o.ie.nt ta, a Soublté".
TotUl te..ô V.iouia qu.<. Ua..{,e.nt ave.c. .tu.i, i l i .6ont ve.nU.6 .ic.L
I.e. d.A.;t : "Voila, voU.6 a..t.te.z 1te..6teJt a Soublté".
Vaba a cü:t : "Bon - c.' e..ôt VOtUl qu.<. c.ommande.z a..tOM. S.inon vltcuine.nt, notUl
on n' e..6t pM ve.Y1.U6 pOUlt .inota..t.te.It, on e..ôt ve.nU.6 pOUlt paljVt te. k.o.ta. e.:t
1te.nt/tVt c.he.z notUl".
Ue.u.te.nant Boudé e..ôt ve.nu, il a montlté un c.o.{.n, il a d.A.;t : "VOtUl
aLe.e.z dé 6![..{.c.hVt ".
Et même., il a e.nvoyé te..ô p~onn.<.e.M dé6![..{.c.hVt a .ta. ptac.e., tJta.c.Vt
le.uM ma.-Wono, c.onotJtu.{.Jte. de..ô bon.6 tOŒ, e.:t tout te. monde. .6u.<.va..{,t Vaba,
le c.he.6. PoUlttant il y a de..ô v.ie.ux ta-de.d.a.n6. On d.A.;t que. c.' e..6t .tu.{. qu.<.
e.6t te. c.he.6. VOtUl Ue..6 .inotaLe.ê.6 a Soublté - c.' e..ôt ça V.iou.ta.bougou (c.' e..ôt
.iu, dano c.e. qua.JttiVt!. Apltè.6 il a tJta.c.é .ta. ptac.e. du ma.Jtc.hé poU![. c.ono-
tJtu.{.Jte.. A..toM, .6.i VOU.6 pcur.;te.z poU![. pa.yVt de..ô a66a-Ute..ô, de..ô ma.Jtc.ha.nd.<..6e..ô,
VOtUl v.ient .6U1t te. ma.Jtc.hé. pOUlt ve.ndJte..
Vaha a d.A.;t : "Bon". Apltè..6 Vaba tu.<. a demandé t' autowa.V..on, il a cü:t :
"]' a..{. me..6 ma.Jtc.hand.<..6e..6 a Ségué.ta. où. i l doa pa.Jtt.{.Jt c.hVtc.hVt".
Le. Ue.ute.nant Boudé a cü:t : "Bon, tu peux pa.Jtt.{.Jt, ma.-W atte.nt.{.on, .6.i tu
te. .6a.uve..ô, même. .6.i tu 1te.ntJte..ô a.u Soudan, je. te. 6Vta.-W ve.n.Ut .iu, pa.Jtc.e.
que. Soudan, .iu, c.' e..ôt .ta. FJta.nc.e.".
I.e. d.A.;t : "N0n je. ne. va.-W pM me. .6 a.u vVt, e.:t me..ô c.ama.tr.a.d.e..ô qu.<. .6 0nt .là.,
c.eux qu.<. me. .6 u.<. ve.nt" •
"Bon, avant de. qu..U:tVt il 6aut me. mont/tVt ton .6uc.c.e..ô.6e.wt.".
I.e. cü:t : "I.e. y a un a.utJte. ta, il hahae. ta- bM. S.i je. ne .6u.{.,6 pa.6 ta,
voila, c.' e..ôt .tu.{. qu.<. e..ôt ta".
I.e. cü:t : "Bon, Ujuk.oba, tOMqUe. j' a.u!ta..<. be..ôo.{.n de. VOtUl, c.' e..ôt to.i qu.<.
doa te..ô appe.te.1t e.:t pa.Jt.tVt aux a.ut/te..ô".
Vaha e..ôt aUé c.heJtc.heJt .6 e..ô ma.Jtc.hand.<..6 e..ô e.:t il e..ôt venu a Soublté.
It6 .6ont .ta. te..6 ge.no, ili v.ie.nne.nt un a un. It6 60nt c.ommVtc.e.. It6 .6' en
vont a SM.6anclJta pa.Jtc.e. qu' e.n c.e. mome.nt il n' lj a pM de..ô automobile..6.
AtoM te..ô ge.no, ili n.a.v.igua..<.ent .6U1t te. 6teuve. Sa.6.6anclJta. La ma..<.nte.na.nt,
te..6 ma.Jtc.ha.nd.<..6e.6 de..ôc.e.nde.nt. 1.t.6 monte.nt e.:t ça de..ôc.e.nd. Vaha e.6t ta.
459
Le.o 9e.YL6, ili v-ie.nne.nt un a un. TOM ceux. qu-i e.ot V-ioula., ili v-ie.nne.nt
che.z Vaba. I.to Mnt -iYL6:ta.Ué~. TOM ceux. qu-i v-ie.nne.n.t, i l i v-ie.nne.nt che.z
Vaba, -i.1A .60 nt -iYL6:tai.i.é~. MoIrA .e.e. ~ucce.o~ e.wt (.e.e~ nouve.aux.) comme.nce.
a peup.e.vr. un peu un pe.u. Vaba e.ot Ite~té comme. che.6 du vil.e.a.g e. de. Soublté.
Apltè~ .f..LU, il dU que. a un mome.nt donné il If a un acfm<.~:tJta.;te.UIt qu-i
.e.e~ a appelé..6.
I.e. cLU. : "Voila, VOM a.t.e.e.z p.e.a.n.tvr. du c.a.cao".
C' e~t .e.a que. Vaba d-it : "Ah, nolL6 ne. voulol'L6 p~ p.e.a.n:tvr. pa.Jtce. que. nOM
Mmme.o comme.ltçl1J'Ltô. Q.ue.t.e.e.o cho~u nou~ a.t.e.OYL6 p.e.a.n:tvr.?"
I.e. d-it : "Bo..<..6 "•
"Q.ue.t.e.e. e.ot 6açon de. bo..<..6 ?"
I.e. d-it que. : "c' e.ot cacao VOM a..Ue.z pla.ntvr.".
Vaba d-i:t : "Non, nOM ne. vouloYL6 p~ ê.:tJLe. pf.a.ntel..l!L6. NOM ~omme.o ma.Jtcha.nM,
nOM ~ omme.o ma.Jtcha.nM paJtce. que. un JOUIt, nOM, 0 n pe.ut ~ e. ltendJte. che.z
nOM" •
Le commanda.n:t de. ce.ltc.te cLU. que. : "Non, VOM a.t.e.ez p.e.a.n:tvr.. Tant que. VOM
ête.o -iYL6:ta..Ué..6, VOM a.t.e.e.z p.e.antvr.".
Bon, a..e.OM Vaba e.ot a.t.e.é vo-ilt .e.e. gltoupe. e.:t a d-it ce. que. .e.e. comman-
dant a d-it : "Voila, nOM a.t.e.OYL6 de.ve.n-iJt pla.nte.uM". Mo-i j' a..i.. b-ie.n Ité-
pondu: "Ah, c' e.~t p~ no:tJte. Itô.e.e.". I.e. (.e.e. commandant] d-i:t noM a.t.e.OYL6
plantvr. bo~ e.:t .e.e. bo~-.e.a ~'appe.t.e.e. cacao. Le.o ge.YL6 d-it : "Non". I.to
ont voulu vo-ilt ça. I.to ont vu, i l i ont lte.ga.Jtdé. I.to ont d-it : "Non,
c' e~t .f..LU .e.' auto tvUé , tout ce. qu' il demand e., c ' e.o t ça que. no M a.t.e.o YL6
6a.-iJte."·
"Où. nOlL6 a.t.e.OYL6 p.e.antvr. ça ?"
I.e. cLU. : "Voila, il If a.uJta. de.~ p.e.ace.o".
C' e.~t .e.a ma.-inte.na.nt .e.e.o de.ux. pe.:t-iU vil.e.a.ge.~ qu 1 il If a a côté, il
.e.e~ a mi..o e.YL6 emb.e.e. (:t).
I.e. d-it que. : "Voila, comme.nce.z-.e.a ma.-inte.na.nt, pa.Jt:tez comme. ça. TOM ce.ux.
qu-i ~vr.ont -iYL6:ta..Ué..6 avec Vaba, a.t.e.e.z comme. ça, m~ p~ comme. ça".
Aplt~ .e.e.o b.e.an~ ili .e.eUlt ava..i..e.nt üvlté un pap-ie.1t Itouge. (ac.:te. de.
pltOplt-iété ? l. I.to plte.nnent be.aucoup a CAéd-it ma.-intenan:t.
"VOM .e.e.~ V-ioula, c' e.~t pou/t donnvr. ex.emple. aux. palf~aYL6, a..e.OM VOM a.t.e.ez
pla.nte.1t pOUlt que. .e.e.~ village.o..<..6 i l i .e.e. mélt-ite.nt".
I.e. cLU. : "Bon, on acce.pte, nOlL6 a..UOYL6 de.ve.n-iJt p.e.ante.UM. Ce.e.u-i qu-i v-ie.nt,
il .eu-<. do nne. pla.ce., il p.e.ante.".
Celu-i qu-i v-ie.nt on .eu-<. donne. p.e.ace., il p.e.a.n:te.. Ce.hU qu-i v-ie.nt on
.eu-<. donne. pla.ce., il p.e.ante. Ce..f..LU qu-i UaA..:t ga.Jtde. cvr.c.te., apltè~ ~a Ite.-
:tJtaA..:te., il v-ient, il pla.nte.. C' e.ot comme. ça .e.e.~ ge.YL6 ~e. ~ont -iYL6ta.t.e.é~.
TOM no~ pèlte.o a.u.o~-i i l i ~ont -iYL6:ta..Ué~ comme. ça. Vaba UaA..:t .e.a. C'e.ot
.e.u-i qu-i e.~t de.venu .e.e. che6 du v.illa.ge. de. Soublté. PouJLta.n;t il If a de.ux.
p~ village.o : V-igbalfo e.:t Gbazéblté. Soublté-ville., Vaba é:taA..:t .e.e. che.6
du vil.e.a.ge.. En 1951, Vaba e.ot moJt:t a .e.' hôp-i:ta..e. de Gagnoa".
Yehou Némé Jean, le chef et doyen du village Digbayo (aujourd'hui
quartier Sobouo de Soubré), nous dit que les rapports avec les Diou1a
devinrent bien meilleurs dès lors qu'ils créèrent leur quartier: rapa-
triant moins leurs biens, le cercle de la circulation des richesses
était rétabli. Les Diou1a épousaient sans aucune discrimination les
filles Bété, mais ils ne laissaient pas les Bété épouser les filles
Diou1a. La situation n'a du reste guère évolué à ce jour, au détriment
des Bété qui, comme nous le verrons, devinrent quelque peu réticents.
2. DEPUIS L'INDEPENDANCE
-.-."
'::-...
-
~~/
-. ..... -~.
.........
"
-". .... --.:....~~
.-....... ~ ~;.:~
-.~
Tabl eau n° 27
POPULATION RURALE
Densité en
Pays Bété 1951 1960 1972 1975 1975
----------- ---------------------------------------------- ----------
Autochtones 12 624 CID 15 491 20 350 4 21 787 ® 6,41
Allochtones 1 872 CID 5 988 $ 9 309 4 21 910 ~ 6,44
14 496 CD 21 479 CD 29 659 ® 43 697 CD 12,85 @
Pays Bakwé
-----------
Autochtones 255 ([) 535? ([) 2 023 2 081 0,61
Allochtones 104 (J) ? (J) 1 878 3 9 875 ffi_ 2,90
359 CD 535 CD 3 901 Q) 11 956 CD 3,52
POPULATION URBAINE
Soubré-vi 11 e
------------
Autochtones 417 @ 522 CD 705 CD 900? 9
Allochtones 403 8 2 535 1 4 107 CD 5 295? 9
814 CD 3 057 CD 4 812 CD 6 195 CD 2 753
TOTAL RURAL
+ URBAI N 16 669 CD 26 071 CD 38 372 CD 61 848 CD
Dens ité 2,31 3,62 5,33 8,59
/
LA CROISSANCE URBAINE DE SOUBRE
était dessinée par décalque. Mais nous étions en avril 1977 ! Il fallait
donc actualiser la carte "72" pour réaliser "Soubré-mai 1977". L'idéal
eût été de disposer d'une nouvelle mission, mais les crédits manquaient.
A défaut, il ne restait plus que la boussole, le "topofi1 " , une plan-
chette de bois sur quoi écrire, l'appréciation au juger, et l'aide pré-
cieuse d'un jeune 8été, Dago Pierre, qui, très vite, sut rendre les meil-
meurs services. Le nombre impressionnant de constructions inachevées
devait être noté. Une croix en diagonale les distinguait des maisons
terminées (munies d'un toit), autant dans la carte de 1972 que dans celle
de 1977.
Une autre mission datant de 1957 avait été également réalisée,
mais au 1:50 000. De plus, un voile de brume ou de nuages la rendait
difficilement lisible. Les photographes de l'I.G.N. firent néanmoins des
prouesses de sorte qu'une bonne loupe a finalement permis de restituer
les contours des maisons. Une maison inachevée a même pu être repérée.
Une mise à l'échelle, puis un dessin par décalque donnaient la troisième
carte d'une série s'étalant sur vingt ans. Une réduction de ces trois
cartes montées côte à côte montre l'évolution de la croissance de Soubré.
C'est la carte n° 44, "Soubré : vingt ans de croissance urbaine (1957-
1972-1977)" (la).
10. Nous remercions pour leur contribution au tracé final des cartes
M.-T. Postic, pour la carte de 1957, Groupessié B.) pour la carte de
1972, et Sanogo Soungalo,pour la carte de 1977.
466
Carte nO 44 SOUBRÉ : VINGT ANS DE CROISSANCE URBAINE (1957·1972·1977)
PLAN DE SOUBR~ - 1957
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PLAN DE SOUBRÉ Mai 19n
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467
Carte n045 :
SOUBAÉ : VINGT ANS DE CROISSANCE URBAINE SUNANT L'ÉTAT DES CONSTRUCTIONS (1957· 19n ·19n
Carte n045 : SQlAJFÉ:VtNGT ANS Œ OOSSANCE URBANE SUIVANT L'ÉTAT DES CONSTRUCTIONS (1957·1972·1977)
~ CONSTRUCTION INACHEVËE
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S.R.O.AO 0
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1'500'-
469
par rapport à 1957, et 1977 par rapport à 1972. La qualité des données
de base ne permettait pas cependant de reconnartre avec exactitude les
maisons qui, dans le quartier "africain", existaient à la fois en 1957
et en 1972. La quasi totalité des maisons était, en 1972, déjà construite
en "dur", tandis qu'en 1957 elle l'était de "banco et papo". Un aménage-
ment de l'espace - lotissement et tracé de rues- entraîna la destruction
des maisons puis leur reconstruction. Cela explique qu'aucune maison da-
tant de 1957 n'apparaH dans les quartiers "africains" de la carte de
1972. Sans un tel bouleversement de l'espace urbain et sans les distor-
sions que l'on connart, un traitement automatique des photos aériennes
aurait permis non seulement d'extraire toutes ces données avec une grande
facilité, mais aussi d'en faire ressortir d'autres et d'établir toute
une série de comparaisons, notamment selon les types de construction et
les accroissements correspondants. Une stratification de l'espace urbain
aurait pu être réalisée, en même temps qu'une analyse à un autre niveau.
A défaut, nous nous bornerons à noter les traits les plus caractéristi-
ques de l'évolution urbaine. Les limites des quartiers auraient cepen-
dant pu être dessinées sur chacune des trois cartes, mais elles les
auraient alourdies. On se rapportera donc à la carte n° 46 qui distin-
gue les limites des quartiers sur la carte de 1977. Elles ont été éta-
blies grâce au très précieux concours de feu Oouklé Barthélémy, l'ancien
secrétaire général du P.O.C.I. de Soubré, et de Oibahi Nomo Marcel,
alors étudiant en géographie à l'Université d'Abidjan. Ces limites re-
flètent une division des quartiers davantage ethnique que physique.
Ceux-ci sont en effet plus délimités suivant l'origine des habitants,
dont le chef - de quartier - les représente auprès du secrétaire général
du P.O.C.I., que selon des critères d'organisation de l'espace.
Carte n046
SOUBRE ET SES QUARTIERS
\
o CONSTRUCTION
.., . . . . 0&
,
,--
k;;.;;1~!----l...OIOULABOUGOU
l,'."," :-:
Il. 157 maisons sur l 002 comptées à partir de la"carte "1972" avant le
remplissage en noir des constructions nouvelles qui a pour effet
d'unir les maisons. Le rapport varie d'ailleurs de 22,2 % pour le
quartier Worodougou Q 19,7 % pour Kennedy et à Il,6 % pour
Dioulabougou. Dans le quartier Sobouo on n'est pas enclin à cons-
truire avant que le lotissement soit réalisé.
472
3. LA SITUATION EN 1977
LE SECTEUR PUBLIC
Tableau na 28
Répartition des élèves du "Primaire" - scolarité 1977-78
Local isa t ion : C.P.l : C.P.2.: C.E.l : C.E.2 : C.H.l : C.H.2 : Totaux
des :----:----:----:----:----:----:----:----:----:----:----:----:-----:-----:-------:
Ecoles : G : F : G : F : G : F : G : F : G : F : G : F : G : F : Globaux:
:--------------------:----:----:----:----:----:----:----:----:----:----:----:----:-----:-----:-------:
: SOUBRE-ville
:Public (6 écoles) : 160: 149: 115: 90: 111: 90: 132: 101: 112: 87: 212: 112: 842: 629: 1 471 :
:Hi.. ion (2 écoles) : 57: 41: M: 49: 62: 2): 82: 57: 72: )1: 101: )): 442: 2)4: 676: CD
:----:----:----:----:----:----:----:----:----:----:----:----:-----:-----:-------:
Total : 217: 190: 18): 1)9: 17): 11): 214: 158: 184: 118: 31): 145:1 284: 86): 2 147 : <l)
:% des garçons/niveau:5),): :56,8: :60,5: :57,5: :60,9: :68,): 59,8 en moyenne
:% de chaque niveau 19,0 15,0 1),) 17,) 14,1 21,)
:Public (24 écoles) 598: 422: 488: )21: 485: )06: 461: 272: 355: 20): 44): 195:2 8)0:1 719: 4 549
:Hission (2 écoles) 59: )5: 25: 14: 31: 16: )4: 17: )8: 7: 47: 10: 2)1" 99: ))): CD
:----:----:----:----:----:----:----:----:----:----:----:----:-----:-----:-------:
Total : 657: 457: 51): ))5: 516: 322: 495: 289: )9): 210: 490: 205:) 064:1 818: 4 882 : <l)
:% des garçona/niveau:59,O: :60,5: :61,6: :6),1: :65,2: :70,5: 62,8 en moyenne
:% de chaque niveau 22,8 17,4 17,2 16,1 12,4 14.2
:PAYS BAKWE
:Public (4 écolea) 75: 50: 24: 16: 99: 66: 165: <l)
:% des garçons/niveau:60,O: :60,0: 60,0 en moyenne
:% de chaque niveau : 75,8 : 24,2
GD A Soubrf-vil1e le taux de représentativité des garçons est en moyenne de 65,4 % pour les écoles
de la Hisaion. Il eat en pays Bfté (hors Soubrf-ville) de 70,) %.
GD Soubrf-ville assure l'enseignement ~ 29,84 % des enfants scolarisés de l'ensemble de la sous-
prffecture. Le pays 8été "rural" concentre 67,86 % de l'effectif scolaire, et le pays 8akwé,
aeulement 2,29 %.
Remarque: les abréviationa C.P.l, C.P.2, C.E.l, C.E.2, C.H.l et C.H.2 signifient respectivement
cours préparatoire, coura élémentaire et cours moyen 1ère et 2ème ann~es.
~8,3
65,2
63,'
60,9 61,6
60,5 60,5
59,0
57,5
56,8
53,3
TAUX DE FRÉQUENTATION
DES ÉLËVES PAR NIVEAU
: TAUX DE FRFOlJENTATION
: DES ÉLÈVES PAR NIVEAU 22,8 .
21,3
19,0
17,3 17,4
17,2
15,0
14,1
13,3
:::~ ~
12,41
,,,
: NIVEAU SCOLAIRE , NIVEAU SCOLl\lRé
o l c.P. 1 1 c.P. 21 C.E. 11 C.E. 21 C.M. 11 C.M. 21 ,.. l c.P. 11 C.P. 21 C.E. 11 C.E. 21 CM. 11 C.M. 21 ~
476
Quelques conclusions apparaissent .
sort que sur 2 073 élèves touchés (parmi les 2 147 élèves inscrits)
1 221 élèves habitent à Soubré-vi11e avec leurs parents, 480 élèves sont
issus des villages, campements ou chantiers forestiers de la région où
résident leurs parents, et que pour 372 é1 èves, les parents demeurent
ailleurs, soit au village d'origine pour les a110chtones, soit dans les
grandes villes du pays, soit même à l'étranger. Ainsi, au moins 41 % des
élèves de Soubré-vi11e sont issus soit de la région, soit d'ailleurs.
Il s logent alors so i t chez un parent, so it chez un "tuteur", en échange
d'une somme modique pour leur nourriture et d'une contribution des éco-
liers aux tâches ménagères (qui ne leur laisse parfois guère le temps
de préparer devoirs et leçons, au détriment des succès scolaires). Sur
les 2 073 élèves recensés, 967 sont autochtones (Bété, Bakwé, Kodia, ou
issus de mariages mixtes entre autochtones et a110chtones) et 1 106 sont
a110chtones (Ivoiriens ou étrangers). La comparaison de ces proportions
avec la composition ethnique de la population de Soubré-vi11e montre que
ce sont incontestablement les autochtones qui poussent à la scolarisa-
tion de leurs enfants. Elle montre aussi que les écoles en milieu rural
ne satisfont pas la demande soit quantitativement soit qualitativement.
Ceci est très clairement démontré de la manière suivante
- En considérant 900 habitants, la population autochtone de Soubré-vi11e
en 1975 (tableau n° 27, page 462), et en appliquant le taux d'accrois-
sement annuel existant entre 1972 et 1975 à la période 1975-1977, soit
900(1.0848)2, on a 1 059 autochtones en 1977 à Soubré-ville.
- La pyramide des âges, du recensement de Soubré-vi11e en 1972, indique
que 24,7 % de la population a entre 6 et 15 ans, mais aussi que la
population de a à 15 ans représente 54,4 % de l'ensemble. En considé-
rant que cette dernière tranche d'âge représente "normalement" 43 % de
la population (13), la tranche sco1arisab1e, de 6 à 15 ans, uniquement
d'origine urbaine, représente donc 13,3 % de la population de Soubré-
ville puisque la population de a à 6 ans représente 29,7 % de l'en-
semble, selon ladite pyramide des âges. La population sco1arisab1e
"d'origine exogène" à Soubré-ville, représente donc 11,4 % de la po-
pulation de Soubré-vi11e en 1972 !
14. 10 % au lieu de 13,3 %, c'est peut-être encore trop pour une popula-
tion d'immigrants, qui demeurent souvent célibataires pendant les
premiers mois, voire les premières années qui suivent leur installa-
tion à Soubré-ville.
826 scolarisés autochtones "d'origine" rurale
15. 141 = -s-c-o-=-l-ar-].':""·s~é::-s-a-u~t-o-c-=-h~t-on-e -s-,:':",d77",o-r-ci:-"g"-:i,....n-e7."~u-r b=-a-].-:--· ne = 5,858 5,86 = 7,67
479 scolarisés allochtones "d'origine" rurale 0,76
627 = -=s-=c":"o~l';;';'ar;;"'].;;;'·s;;"'érs:-"':a':":l~l-o-c""':h-=t-o~n":"e":"s"""""'''d":"":""'o-r...,i,.....g...,i,....n-=e...,..,"~u-=r~ba.=.:::-=-ine = 0,764
479
Seuls 11 d'entre eux sont Bété, mais près de la moitié des arti-
sans sont Ivoiriens.
La méthode de sélection des artisans à interroger n'était pas sans
faille puisqu'elle ne tenait pas compte de leur représentativité par
corps de métiers. Nous avons néanmoins interrogé 11 tailleurs, 4 menui-
siers, 3 réparateurs de vélos, 3 photographes, 2 mécaniciens, 2 forge-
rons, l coiffeur, l blanchisseur, l tapissier, mais un seul électricien-
réparateur d'électro-ménager.
Le.6 c.ommeJtç.a.n-t.6
Soubré est donc en majorité aux mains des étrangers, et parmi eux, les
Guinéens se taillent une place de choix: près de 39 % des commerçants
de Soubré-ville. Viennent ensuite 22 Maliens, 8 Voltaïques, 6 Libanais,
4 Sénégalais, 4 Nigérians, 2 Français, l Mauritanien. Les deux Français
tiennent l'un le "campement hôtel" et,la Mission Catholique, la sation
d'essence. On reconnaît parfois spontanément des spécialités selon les
origines. Ainsi, 60 % des commerçants Bété tiennent un bar (soit 9 sur
15), et plus de 91 % des commerçants guinéens vendent des produits de
bazar-droguerie et d'épicerie (soit 53 sur 55 commerçants). On pourrait
identifier la spécialité prédominante de chacun des groupes ethniques,
mais la variété des produits mis en vente dans la majorité des boutiques
rend difficile toute distinction précise. Il n'y a pas d'épicerie qui
ne propose en plus quelques produits de droguerie. Et la plupart des
"épiciers" vendent également des produits de beauté et/ou de la quincail-
lerie. Sur les 150 commerces recensés, seulement 44 (29 %) ne vendent
qu'un type de produits, dont 16 bars et 14 restaurants ou "cuisines".
Il y a en outre deux marchands de vêtements qui sont aussi cordonniers
et un épicier-droguiste qui est également tailleur. Il y a donc une
multitude de petits commerçants-détaillants vendant le strict nécessaire
aux habitants du voisinage. Mais il y a aussi deux libre-service où les
petits commerçants s'approvisionnent d'ailleurs parfois. Il y a aussi
des grossistes qui vendent également au détail. Ces derniers sont pres-
que exclusivement des Libanais. Leur volume de vente est très probable-
ment plus de cent fois supérieur à celui des petits commerçants. En ef-
fet, outre le fait que de nombreux commerçants de Soubrê-ville y achè-
tent quantité de leurs articles, les commerçants de brousse, les plan-
teurs isolés, ou des commis de chantiers forestiers viennent s'y appro-
visionner. C'est du reste souvent ce qui motive le passage de ces der-
niers à Soubré-ville. Mais nombreux aussi sont les commerçants qui
voyagent jusqu'à Gagnoa et même jusqu'à Abidjan pour y faire leurs achats
à meilleur compte.
Les commerçants s'intègrent mieux que les artisans dans le tissu
urbain. D'une part parce qu'ils occupent tout un quartier (le quartier
commercial) en lui donnant sa fonction première. D'autre part parce que
le bâti s'adapte à leurs besoins: les boutiques sont louées dans la
très grande majorité des cas (plus de 80 %), et le lieu de l'habitat
coïncide avec celui de la boutique pour la plupart (près de 68 %). Du
reste, les petites boutiques ne diffèrent guère des maisons d'habitation
484
%
DÉPENSES POPULATION
MOYENNES
EN 1975
40 (F.CFA)
PETIGOWA Il
30
20 203 820
;
..,
1
: ,
,,
10 ,,
mercredi 1 ,
(24.8.77) ,
1 ,,
0 ,,
1 ,,
1
1 1
1 1
1 1
30 1
ZAKOWA 1
1
,
1
20 375 1035
10
vendred i
(26.8.77)
0 1
,
1
,
1
,
30
GRAND ZATRI :,
1
20 393 2865
1
1
10 1 ,
vendredi 1 ,
1 l
(26.8.77) \
0 ,
,
,
1
,
30 1
"GRAND MARCH~" 1
20 627
10
samedi
(27.8.77)
0 6195
30
"PETIT MARCHÉ"
20
10
dimanche
(21.8.77)
0
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000 1500 2000 200 600 4000
400 2000 6000
INTENTIONS D'ACHATS ( F.CFA)
489
semble bien l'emporter sur le niveau des prix puisque ceux-ci augmentant
avec l'achalandage, nombre de villageoises s'y approvisionnent néanmoins.
A ce titre, les marchés de Soubré-vil1e, et particulièrement le "Petit
marché", sont les mieux placés de la région. Mais l'exemple de cette vil-
lageoise d'un campement de Zergbeu qui parcourt 11 km à pied pour vendre
à Soubré, où elle est sûre d'avoir un meilleur prix qu'au marché de
Yabayo, distant de seulement 6 km de Zergbeu, montre la complémentarité
des rôles de Soubré-vi11e et de sa région. Une complémentarité qui, ici,
met en valeur l'action déterminante des femmes. Mais dès que l'on sort
des limites de la région, l'avantage de Soubré-ville s'estompe, et cette
commerçante de San-Pédro préfère atteindre Zakowa pour acheter moins cher
et donc parcourir 80 km de plus que si elle allait à Soubré.
Nous ferons ici une moindre digression qu'à propos des marchés
parce que je ne peux entreprendre une analyse détaillée de leurs motiva-
tions, ne les ayant pas explicitement recherchées. Cependant, il apparaît
sans conteste que tout est prétexte à aller au marché, avec ou sans ar-
gent, pour "en faire" ou non, l'essentiel étant d'y aller et de rencontrer
des amis, de la famille. Mais lorsqu'on vient du village, on ne peut aller
à Soubré sans rien y apporter, ni en revenir les mains vides. C'est la
raison pour laquelle toute occasion est bonne, pour l'une de cueil1 ir,
pour l'autre de cultiver quelques légumes, puis de les porter au marché
afin de les vendre. Si la femme peut ainsi rapporter quelque argent, elle
peut aussi de cette manière se libérer de l'emprise de son époux, qui pour-
rait, à son goût, apparaître trop exigeant ou trop parcimonieux (ne lui
donnant pas assez au moment de la traite). Le rapport de force (ou de pou-
voir) entre mari et femme se trouve de ce fait très sérieusement remis en
question. Ce "mouvement" va dans le même sens que l'attitude des jeunes
filles, de plus en plus nombreuses, qui refusent d'être dotées pour ne
pas ~tre contraintes de satisfaire tous les caprices ou le despotisme
éventuels du mari. Le droit ivoirien interdit pourtant la pratique de la
dot qui, en pays Bété, a toutefois gardé une certaine vigueur. Mais il
arrive néanmoins que ce "mouvement" (produire pour vendre et s'émanciper)
ne soit en fait qu'un premier pas qui conduise la femme à délaisser son
foyer et à partir à l'aventure. Mais il faut ici distinguer l'attitude
de la femme (Bété) originaire du village, de celle qui demeure en ville,
491
/
LES CHEFS VE FAMILLE VE SOUBRE-VILLE
19. C'est en cela que Dibahi Nomo Marcel, Bété de Soubré, alors étudiant
en Géographie à l'Université d'Abidjan, contribua du meilleur de lui-
même à cette étude. Sans sa résolution, et son dévouement, il n'est
pas sûr qu'elle eût abouti dans d'aussi bonnes conditions.
492
d'eux comprenait 40 questions, tantôt ouvertes, tantôt non. L'un des ques-
tionnaires figure en annexe, page 553. Les questions portaient sur l'ori-
gine du chef de famille, son installation (motif, ancienneté), la cellule
familiale, la scolarisation des enfants, la résidence (quartier, mode
d'occupation, qualité de l'habitat), les relations inter-ethniques (de
voisinage et dans le mariage), l'attache à la région (y possède une mai-
son, ou bien ailleurs), activités (de plantation ou autres), les revenus,
et l'appréciation des besoins de la ville. Ces données, si elles sont a
priori fort intéressantes, sont peu utilisables si des relations ou plu-
tôt des corrélations ne sont pas recherchées entre elles, et donc entre
les 108 chefs de famille interrogés. C'est ce que nous désignons par
image socio-économique dynamique.
59 "caractères" ont été identifiés. Ils totalisent l'ensemble des
caractéristiques propres, reconnues à chaque chef de famille. Chaque
"caractère" regroupe dès lors les variétés (ou sous-caractères) qui s'y
rattachent. Ainsi le caractère "Origine" désigne toutes les variétés
d'origine discernées dans la population enquêtée.
La recherche des corrélations exigeait cependant de faire appel
à une méthode d'interprétation des caractères qui, pour la circonstance,
devaient être codifiés en termes de valeurs. La "matrice Bertin" répon-
dait à toutes nos exigences (20). Il ne restait dès lors qu'à procéder à
la codification des caractères, selon leur représentativité, ou leur fré-
quence, parmi l'ensemble des individus, pour identifier les individus,
les uns par rapport aux autres.
Pays d'origine
1. Pays voisins: Côte d'Ivoire = 10, Guinée = 8, Haute-Volta = 6,
Mali = 5, autres pays = O.
o Autres pays: Bénin = 10, Nigéria
pays voisins = O.
= 8, Sénégal = 6, Liban = 5,
Appartenance ethnique
(2) Groupe Krou : Bété = 10, Guéré = 8, Godié = 6, Krou = 5, Wobé = 3,
autre = O.
CD Groupe Mandé: Malinké = 10, Koyaka = 8, Yakouba = 6, Djimini
Toura = 3, Mahou = 1, Sénoufo = 1, autre = O.
= 5,
Conditions d'installation
10. Anci enneté d' immi gra tion : an=· 3ans=2, 5 ans =
5, 10 ans = 6, 15 ans = 8, + de 15 ans = 10,
ivoirien = O.
11. Ancienneté d'installation: idem à 10, mais "natif" remplace "ivoirien".
12. Motif d'arrivée: affectation = 10, offre d'emploi = 8, quête de
situation = 6, quête de portion de forêt = 5, parents = 3,
divers = 1, natif = O.
13. Durée prévue de l'installation: toujours = 0, longtemps = 8, selon
travail (patron ou affectation) = 6, ne savait pas (dont
"parents" et "n'y avait pas pensé") = 5, partirait bientôt
(ne pensait pas rester) = 2.
Situation familiale
14. Statut social: marié = 10, veuf = 7, séparé = 5, divorcé = 2,
cé1 ibataire = O.
@. Nombre d'épouses: 3 et + = 10,2 = 5,1 = 2, sans = O.
16. Identité ethnique entre époux: identité = 10, identité et non iden-
tité = 7, non identité = 5, sans épouse = O.
@. Nombre d'enfants + de 8 = 10, de + 5 à 8 = 7, de + 2 à 5 = 5, de
1 et 2 = 2, sans enfant = O.
494
Scolarisation
~ Indice de scolarisation nombre d'enfants scolarisés
~ nombre d'enfants scolarisables
l à 0,8 = la / 0,5 à 0,4 = 7 / 0,3 à 0,2 = 5 / a = 2,
san sen fan t s co l aris abl e = a / ? = •
Type d'établissement
19. Primaire public
20. Primaire mission cathol ique 5 en fants et + = la
4 enfants = 8
2l. Ecol e corani que 3 enfants = 6
22. Publ ic 1er degré 2 enfants = 5
1 enfant = 2
23. Public 2ème degré a enfant = a
24. Supérieur
Résidents
@. Nombre d'enfants résidant hors Soubré : + de 9 = la, + de 4 = 7, de
2 à 4 = 5, l = 2, 0 = Q.
@. Nombre de personnes hébergées: + de 7 = la, de 4 à 6 = 7, 2 et 3 =
5, l = 2, a = o.
L'habitat
27. Quartier de résidence: Dioulabougou = la, Worodougou = 8, Kennedy =
6, Soubouo = 5, Services (commercial et administratif) =
3, résidentiel = l .
28. Qualité construction: en dur = la, banco et tôle = 7, banco et
pa po = 5.
@. Stat:Jt d'occupation: propriétaire = la, locataire administratif =
6, locataire = 5, à titre gratuit = O.
30. Localisation du propriétaire: Soubré (ville et région + administra-
tion) = 2, reste du Sud-Ouest = 5, reste C.I. = 7, étran-
ger = la, inconnu = /.
@. Loyer payé/mois (F.CFA) : + de 30 000 = la, + de la 000 à 30 000 =
8, + de 5 000 à la 000 = 6, + de 3 000 à 5 000 = 5, jusqu'à
3 000 = 2, propriétaire, administration, à titre gratuit =
O.
® Loyers perçus/mois (F.CFA) : + de 25 000 = la, de 13 000 à 25 000 =
7, de 6 000 à 12 000 = 5, jusqu'à 5 000 = 2, sans revenu
locatif = O.
Intégration sociale
® Ancienneté de résidence dans les lieux: + de 13 ans = la, de 6 à
13 ans = 7, de + l à 5 ans = 5, jusqu à l an = 2.
1
Situation économigue
~. Activité du chef de famille (les planteurs qui exercent une autre
activité sont inscrits pour celle-ci, leurs surfaces plan-
tées et leurs revenus agricoles les feront apparaître en
tant que planteurs) :
agriculteurs = la, artisanat = 8, commerce + transport =
6, administration = 5, employés du secteur privé = 3,
divers (retraités, ch6mage, rien) = O.
~. Revenu agricole du chef de famille (en F.CFA/mois) :
+ de 135 000 = la, de 80 000 à 135 000 = 8, de 55 000 à
73 000 = 6, de 30 000 à 48 000 = 5, de 17 000 à 24 000 =
4, de 8 000 à 15 000 = 3, de 3 000 à 7 000 = l, sans = O.
~. Revenu urbain du chef de famille (de son activité à Soubré-ville) :
idem à 45.
496
@. Revenu de l'épouse (la femme seule, sans époux, est donc le chef de
famille) :
idem à 45.
~. Revenu de la famille (addition de 45, 46 et 47
idem à 45.
49. Insatisfait de son revenu (raisons évoquées) :
formation insuffisante = la, situation de famille = 8,
maladie = 6, retraité trop tôt = 5, chômage = 3, satis-
fa i t = o.
50. "Durera" à Soubré (durée envi sagée de rés i dence à Soubré) :
"Selon patron" a été associé à "selon administration".
"Selon parent" a été ajouté à "ne sait pas" qui regroupe
aussi "ne sait pas où aller". A "le plus longtemps possi-
ble" a été ajouté "tant qu'il y a du travail" et "si
n'est pas expulsé". "Jusqu'à payer le transport", "par-
tira bientôt" et "quittera dans deux ans" ne forment qu'un
groupe.
restera définitivement = la, restera le plus longtemps
possible = 8, selon l'administration = 6, ne sait pas = 5,
partira bientôt = 3.
Les besoins de la ville de Soubré (appréciation en 1977)
Infra et superstructure
51. Adduction d'eau = la;
52. Voierie (dont toilettes publiques) = la.
53. Logements = la.
54. Ecoles (dont jardins d'enfants) = la.
55. Mise en valeur du quartier Soubouo = la.
56. Modernisation Hôpital = la.
57. Terrain de sports = la.
58. Construction d'un marché = la. rien, ne sait rien = O.
Activités économigues
59. Organisation du commerce ou amélioration de l'approvisionnement
(dont produits vivriers et ciment) = la, des emplois (dont
scierie à Gbazébré) = 8, station d'essence = 6, plus de
taxis = 5, réduire la cherté de la vie = 3, rien, ne
sa it pas = O.
Services publics
60. Commissariat = la, activités culturelles (dont relais de télévision) =
8, Soubré-Préfecture = 5, rien, ne sait pas = O.
497
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499
Graphique na 10
DE SOUBR~.VILLE
5 A B c D E F
a b a b
a
a
1b 1
2 2
a a
3
4 b l~ 'AlliAT:;"
C
ltSURfI,U(U(
5 J& ~IJR"'({
~("OTC.C"O
(lC10
5
U 1l(!lOT(U(
A B c D E F
6
a Autres
1 ORIGI~E b Bété
C Mandé
INTE GRA TIO~
2 REGIO~ALE
5 AGRICULTURE
500
Matrice
On remarque tout d'abord une partie centrale très noire allant en dé-
gradé de la gauche vers la droite.
Des groupes présentant des similitudes ont été mis en évidence grâce
à des bandes noires verticales. On remarque des concentrations de tons
noirs, blancs, ou grisés, en deux niveaux: d'abord à la base du pre-
mier tiers supérieur de la matrice, ensuite dans sa partie supérieure.
Ces concentrations distinguent des groupes ethniques, des taux de sco-
larisation, la présence d'épouses plus ou moins nombreuses, l'envoi
d'enfants (études) hors de Soubré, et l'existence ou non d'une maison
hors de la région.
La partie grisée sous la partie noire centrale désigne les plantations
de caféiers et de cacaoyers.
Tout en bas, un premier caractère - la "Localisation du propriétaire" -
a été retiré parce qu'il ne montrait rien de significatif: les pro-
priétaires résident dans leur quasi totalité dans la région du Sud-
Ouest.
Matrice 2
La différence majeure avec la matrice 1 résulte du regroupement
(raisonné) des deux "groupes" Bété (Krou), et de l'introduction du ca-
ractère "Quartier de résidence" (dont l'identification avait exigé une
vérification supplémentaire). La partie "noire" centrale est de ce fait
moins homogène et moins compacte que précédemment, au profit cependant
du rapprochement d'autres thèmes : "Fréquence des séjours" - "Maison ail-
leurs" d'une part, l'existence de plantations d'autre part. On reconnaît
nettement qu'une partie des chefs de famille d'origine Krou ne pratique
pas l' agr i cul tu re .
Matrice 3
Les origines sont groupées dans la partie superleure de la matrice,
en tenant compte en premier lieu de la pratique ou non d'une activité
agricole. Tous ceux qui tirent quelque profit de l'agriculture sont donc
placés à gauche de la matrice. puis organisés selon leur appartenance
ethnique ou leur origine. Les autres sont placés pareillement dans la
partie droite de la matrice.
501
Ma tri ce 4
La partie sans corrélation significative occupe désormais la moitié
inférieure de la matrice. Y sont regroupés des caractères qui n'apportent
rien de nouveau puisqu'ils ne font que confirmer des caractères plus forts
déjà retenus. Ainsi, IIAncienneté d'installation la "Durée prévue à
ll
,
montre seulement dans certains cas une distinction ethnique par quar-
lI
ll
tiers. Que les Bété soient d'abord localisés dans le quartier Sobouo ne
surprend personne, de même que les liMandé" (IIDioula soient davantage
ll
)
Matrice 5
Tous les caractères sans corrélation significative ont été sous-
traits, et l'organisation des individus a été remaniée. Les chefs de fa-
mille sont toujours classés selon leur origine, mais en tenant compte
non seulement de l'activité agricole, mais aussi de l'existence ou non
d'une "Maison ailleurs" (hors de la région) et de la "Fréquence des sé-
jours" qui y sont faits. Ainsi, le groupe Krou est à nouveau divisé. Ce-
lui qui est à moindre dominante Bété rejoint le groupe Mandé, dont le
comportement est similaire sur ce point. Dans un même ordre d'idées, le
groupe Akan rejoint celui des étrangers, auquel il ressemble par la com-
position de la famille.
21. Cette distribution, selon l'origine, n'est sans doute pas absolument
rigoureuse, car lorsque le chef de famille d'une maison à enquêter
était absent, on s'adressait à la maison la plus proche. Dibahi Nomo
Marcel étant lui-même Bété de Soubré, il est possible que les Bété
furent ainsi involontairement favorisés. Dans le tableau nO 27, p. 462
la population Bété de Soubré-ville ne représentait, en 1975, que
14,5 % de la population urbaine. Mais l'estimation de 900 Bété était
bien appréciée comme un minimum. Leur représentation, en 1977, se
situait très vraisemblablement entre ces deux valeurs, soit de 20 à
25 % de la population urbaine.
505
CONCLUSION
existe aussi dans et par ce processus, celle qui s'exprime par la re-
cherche d'indépendance des femmes. On a vu grâce aux taux de scolarisa-
tion que la fille est défavorisée par rapport au garçon. Cet état de fait
rappelle une discrimination des droits, et donc des pouvoirs, de la femme
par rapport à l 'homme, déjà reconnue par une répartition des tâches iné-
gale entre eux (page 210). Que la femme Bété citadine ne soit pas com-
merçante ne choque pas puisqu'elle n'a, a priori, rien à vendre, contrai-
rement à la femme Bété du village, à moins que son mode de vie soit resté
identique. Le commerce n'étant pas une activité habituelle au Bété, la
femme Bété n'est pas tentée de l'exercer, comme la femme Mandé. Mais
Soubré-ville apparaît très vite à la femme Bété presque aussi fermée que
son village. Aussi, pour gagner en indépendance, lui faut-il toujours
aller quelque part, même si elle va d'abord à son village d'origine pour
y entretenir ses liens de parentés qui lui assureront la sécurité en cas
de difficulté (22). Cela explique la très grande mobilité des Bété et en
particulier des femmes, qui ne vont donc pas seulement au village ou à
Soubré, mais aussi ailleurs et même à Abidjan. Il lui faut alors gagner
quelque argent pour payer son voyage, au grand bénéfice des transporteurs
routiers.
dru~banL6ation ?
22. A titre d'exemple, il a été noté que les 49 femmes (grand 'mères, mères
ou épouses dont certaines étaient déjà décédées) de Logboayo proviennenT
de 30 villages autochtones (27 du pays Bété de Soubré et 3 des régions
limitrophes: Bakwé, Buyo et Issia), soit de 12 tribus sur les 18 de la
région de Soubré. ParallèlemenT, 30 femmes de Logboayo étaient mariées
dans 24 villages différents (18 en pays Bété de Soubré, 3 dans la ré-
gion d'Issia, 1 en pays Bakwé, 1 dans la région de Daloa et 1 à Soubré-
ville à un Dioula), soit dans 11 tribus parmi les 12 tribus précédem-
ment reconnues. On constate à cette occasion que le village de Logboayo
"produit" nettement moins d'épouses qu'il n'en reçoit (sauf omissions
possibles pour la génération des grand'mères), mais que leur "gestion"
est parfaitement équilibrée entre villages et tribus à l'exception de
quatre cas. On note aussi très nettement l'importance du réseau d'al-
liances ainsi contractées et le lien qui unit, de ce fait, tous les
Bété de Soubré.
510
23. L'exode rural est le point qui a sans doute été ici le moins bien cerné.
Nous l'aurions mieux fait si nous n'avions pas égaré les notes indis-
pensables à l'établissement de la pyramide des âges du village Logboayo,
que nous avions relevées, à titre d'exemple. Les âges des chefs de fa-
mille ont néanmoins pu être reconstitués et, donnent, pour 20 hommes
présents: 3 pour la tranche d'âge de 20 à 25 ans, l de 25 à 30 ans,
8 (dont 2 infirmes) de 30 à 35 ans, 2 de 35 à 40 ans, l de 40 à 45 ans,
2 de 45 à 50 ans, 2 de 50 à 55 ans et l de 55 à 60 ans. Si ces éléments
sont insuffisants pour établir un jugement global, on ne peut s'empêcher
d'estimer que la faible présence relative d'hommes de 20 à 30 ans suggère
un exode des jeunes.
512
Il n'est pas question de reprendre ici tous les points qui ont été
abordés ou débattus dans cette étude. Les principaux ont du reste été rap-
pelés dans les conclusions respectives de chacune des parties (1). De plus,
nombre d'entre eux se retrouvent dans un article essentiel de Gilles
Sautter (2). On gagnera à s'y reporter, évitant ainsi des redites, mais
élargissant - ou rattachant - aussi la problématique du développement ru-
ral à d'autres régions tropicales d'Afrique et de Madagascar. La recherche
d'une réponse à l'interrogation: "Le développement en pays Bété de Soubré
est-il viable ?" offre l'occasion, par ailleurs, et de présenter une courte
synthèse finale et de confirmer la démarche suivie ~u cours de cette étude,
ceci non pour elles-mêmes (la démarche et l'étude), mais pour la finalité
déclarée - donc visée - de toute opération de développement améliorer
les conditions d'existence des populations concernées.
Pour mieux discerner ce que nous recherchons, quoi de mieux que de
nous laisser porter par les mots? Un développement viable, qu'est-ce au
juste? Au terme "viable", le Robert donne: "Qui présente les conditions
nécessaires pour durer, se développer". Il ne s'agit donc pas ici seule-
ment de savoir si la vie des réalisations sera de courte ou de longue du-
rée, mais également si lesdites réalisations seront ou non porteuses d'au-
tres réalisations, du fait d'une évolution de l'attitude des populations
et/ou d'un effet multiplicateur (économique). Puisque nul n'est contraint
à s'engager dans le nouveau processus, la durée reflétera l'acceptation,
donc l 'adéquation des propositions aux (nouveaux ?) besoins des populations
intéressées. Au contraire, la non pérennité signifiera l'incompatibilité
entre moyens et besoins. Notons que l'absence de contrainte, au moins de-
puis la fin des années soixante, n'efface pas, a priori, les effets d'ac-
tient pas ses engagements: sa parcelle peut lui être reprise ou bien il
doit rembourser les sommes avancées. Le planteur apparaît dès lors comme
un exécutant qui ne doit pas défaillir, même si le "produit" proposé
n'est pas parfait: le manque d'encadrement affecte l'efficacité cultu-
rale du planteur, comme les retards dans les réalisations d'infra-
structures nuisent à la croissance des plants, notamment. Le quatrième
niveau (ou mode) d'intervention résulte d'une politique élaborée à la
fois de l'extérieur et à l'intérieur de la région, promue par les cadres
(j 0 u e~ le jeu) (8) .
riences " , parfois traumatisantes, vécues par le groupe ou par des ligna-
ges apparentés ont montré quels dangers la "tradition" courait à se mêler
à la "modernité". De la perte de pouvoir des vieux à l'éclatement virtuel
du kossouyowou, du détachement de villages à 1'exode des jeunes, de la mo-
nétarisation des rapports sociaux à la désacralisation de la valeur de
l'argent, de la rentabilisation de la dot à 1 1 indépendance des femmes
8. Nous reprenons ici l'idée de Gilles Sautter exprimée dans: "Le jeu
des "aménagés" : s'abstenir ou "récupérer" N, opus cité, 1978, page
241.
520
et à l'angoisse, y a-t-il plus grave que cela pour qui la tradition de-
vrait être perpétuée? "On ne peut aller à contre-courant", disent cer-
tains, et en soi ils n'ont pas tort. D'autres répondent par l'abstention.
Ont-ils tort? S'ils sont seuls concernés et que ce qu'on leur propose
est réellement pour eux, alors ils ont raison, car personne ne peut sa-
voir à la place d'autrui ce dont il a besoin.
La "récupération", c'est le détournement de la durée pour la satis-
faction de besoins immédiats. Il s'agit de la durée nécessaire à la réa-
lisation complète des objectifs du programme auquel des villageois ont
adhéré. Ils profitent des premiers bénéfices de leur adhésion, souvent
:. moti vée pour cet objet, sans beaucoup s'occuper de l' aveni r et des ré-
percussions éventuelles de leurs négligences, si ce n'est de leur aban-
don. La "récupération" est néanmoins le début de l'engagement dans le
"développement même s'il n'est parfois que très timide. La cr ispation"
ll
, II
augmentations de prix payés aux planteurs sont des aubaines qu'il faut
saisir; toutes sauront influencer la décision du villageois à planter
ou à accroître ses plantations. Mais les pratiques sociales les supplan-
tent cependant. Qu'un parent décède et tout s'arrête durant plusieurs
semaines: les plants, la SODEPALM et la SATMACI attendront. Il n'y a
rien d'autre à faire. Mais la SODEPALM et la SAT~~CI, comme l 'ARSO du
reste, ont déjà fait beaucoup en suscitant l'intérêt des villageois qui
se sont associés à leurs programmes. Toutefois, elles se sont souvent
trompées sur la nature du premier engagement des villageois - planteurs
ou futurs citadins - parce que l'engagement n'a rien de définitif: il
est toujours susceptible d'être remis en question. On retrouve ici la
notion du temps, de la durée, dont dépend la pérennité et donc la via-
bilité d'un programme. Cette notion fait totalement partie du facteur
II socio-culturel" si difficile à mettre en équation (note 3 page 516).
521
Et ceci n'est pas étranger à la démesure des prevlslons qui sont genera-
lement réalisées en deux fois plus de temps que les planificateurs ne
l'avaient escompté. Mais si les prévisions - hors-délai - sont néanmoins
réalisées, cela démontre que les villageois se sont laissés prendre au
jeu du IIdéveloppementll, même s'il leur en "coûte" très cher. Et cela est
en quelque sorte une revanche des organismes de développement sur les
villageois qui se sont engagés avec eux et qui, de ce fait, sont à leur
tour "récupérés". En effet, l'instauration "d'aides remboursables" ou de
prêts" lie les bénéfi ci aires à leurs engagements pl us fortement qu' ils
Il
qui contribuent a l'essor du pays Bété. Mais n'est-ce pas pour eux un
moyen de susciter, si non de "récupérer", la reconnai ssance pui s l' admi-
ration des villageois, justifiant ainsi leur position de leaders, mais
concurrençant de la sorte le pouvoir légué par la tradition? Quoi qu'il
en soit, ils concourent directement ou non a faire des émules, soit grâce
au soutien financier qu'ils accordent ou pourvoient, soit par la convic-
tion qu'ils inspirent, notamment en montrant l'exemple. Si certaines de
leurs actions ne réussissent pas, comme la coopérative soubréenne, d'au-
tres ont par contre un impact retenti ssant, comme l es vi 11 ages "modernes"
par exemple. Mais s'agit-il encore d'une participation ou bien est-ce
déja une initiative? Tant que l'action s'intègre a un programme dit de
développement on considèrera qu'il s'agit d'une participation. Dès qu'elle
se situe en dehors, et même si elle y concourt, c'est une initiative.
Ainsi en est-il de la construction villageoise a Soubré-ville et de l'ap-
provisionnement des marchés en produits vivriers par les villageoises-
vendeuses hebdomadaires. Mais le regroupement des Zokoguibouo a Okrouyo
relève sans doute davantage de la participation que de l'initiative parce
qu'aidé (suscité ?) par l 'ARSO. Si les Zokoguibouo n'avaient pas été aidés,
auraient-ils bougé? Cela n'est pas certain. Aussi le sens de l'aide est
remis en question, même si nous devons dépasser une partie des suggestions
emlses a propos de l'Opération SODEPALM. Si l'aide est un tremplin ar-
demment désiré, elle aura un effet durable, donc viable. Si elle n'est
au contraire que suscitée, les bénéficiaires seront heureux de profiter
de l'occasion, mais certains auront néanmoins le sentiment qu'on leur
force la main. Leur participation sera alors d'autant plus faible qu'ils
éprouveront des regrets a l'égard de tout ce qu'ils auront délaissé,
parce qu'incompatible avec la "modernité". Ils garderont en eux un fort
sentiment de frustration, de sorte que rien de viable ne sera pour eux
et avec eux réalisé, au moins tant que ce sentiment persistera.
Ces troi s atti tudes représentent troi s étapes d'un même "mouvement".
L'abstention traduit un refus, donc un blocage. La "récupération" n'est
pas exempte d'hésitations et de doutes. La participation a lieu souvent
par la force des choses, non sans difficultés. On pourrait présenter ces
trois attitudes a l'aide d'une courbe, évoluant par rapport a une droite
horizontale, qui part d'un point vers un mouvement en dents de scie et
aboutit a une forme ondulée avec des creux et des sommets de vagues qui
tendent a se rapprocher - soit le graphique qui suit:
523
CD
+
o Le temps en
"dfveloppement"
Partlcipation
- Abstention
"Récupération"
GaSPillage!
(2) Représentation th~ortque
o Si tuation non évolutive
d'Une tendance
de charges pour le planteur, mais aussi pour la SODEPALM, donc pour l'é-
conomie nationale, qui annihilent en grande partie l'apport de production.
Ce n'est qu'avec la participation que les gaspillages diminuent et que
les productions dégagent des profits. Du fait des gaspillages globaux (on
ne déterminera pas ici de seuil de rentabilité), les avantages économiques
des programmes de développement sont de l'ordre de la moitié de ceux qui
étaient escomptés (programmes réalisés, nous l'avons vu, généralement en
deux fois plus de temps), soit en termes de revenus par planteur, soit en
termes de planteurs touchés ou de surfaces plantées. ~ais si un surplus
se dégage, c'est parce que certains planteurs se situent déjà dans la
phase dite de participation. Le gaspillage au niveau des plantations se
retrouve d'ailleurs et dans le regroupement villageois, et dans l'expan-
sion de Soubré-ville. 'Ce sont les constructions inachevées, notamment,
qui à leur tour traduisent chez l'entrepreneur villageois une perception
du temps et des moyens matériels qui ne coincide pas avec les exigences
de la croissance urbaine. Une plus grande attention des pouvoirs publics,
par une information mieux comprise, aurait sans doute évité bien des dé-
boires. Mais si les Bété de Soubré ont éprouvé tant de difficultés à ve-
nir s'installer dans leur ville c'est parce que l'opposition II na ture-
culture ou II village-ville (précédemment définie) n'était et n'est pas
ll ll
524
Pages
- Liste des cantons, tribus et villages Bété (et Kodia) de la
région de Soubré. 529
2 - Carte de Georges Thomann, dressée en 1902 (réduite de moitié
par rapport à l'original). 532
3 - Liste des administrateurs en poste à Soubré. 534
4 Variation du prix d'un hectare de forêt dans la région de Daloa
(1954-1957). 535
5 - Prix au producteur de café et de cacao. 536
6 - Comparaison entre les cours du café et du cacao, valeur
New York. 537
7 - Distribution des plantations des 328 planteurs de la région de
Soubré, selon les surfaces et par village. 538
8 - Surfaces de plus de 3 ans d'âge sans production en 1977,
distribuées selon les années de plantation et par planteur. 541
9 - Distribution des surfaces, productions, rendements, gaspillages
et revenus des "grands planteurs" (+ la ha), selon les périodes
de pla nta t ion. 542
10 - Distribution des surfaces plantées par les 66 "autres planteurs"
qui plantèrent de 1969 à 1977 inclus, selon les années de
plantation et les villages d'appartenance, avec indication des
productions réalisées en 1977, des surfaces "anormalement non
en rapport", des surfaces réell ement en rapport et compensées,
des rendements "réels", "compensés" et "théoriques" et du
gaspillage "théorique", pour chaque planteur, ainsi que les
totaux et moyennes corres pondants pour chaque vi 11 age. 544
11 - Distribution des surfaces plantées par les 112 "autres
planteurs" qui plantèrent de 1969 à 1974 inclus, selon les
années de plantation et les villages d'appartenance, avec
indication des productions réalisées en 1977, des surfaces des
planteurs "défaillants" et "anormalement non-en rapport", des
surfaces réellement en rapport et compensées, des rendements
"réels", "compensés" et "théoriques", et du gaspillage
"théorique", pour chaque planteur, et des totaux et moyennes
pour chaque village. 546
12 - Distribution comparative des rendements "compensés" entre
"grands planteurs" et "autres planteurs" de première et de
deuxième périodes (en tonnes par hectare). 548
13 - Distr-ibution comparative des gaspillages "théoriques" (écarts
entre les rendements "théoriques" et "réels") entre "grands
planteurs" de première et de deuxième périodes. 550
14 - Distribution des productions par année, selon les villages et
les secteurs d'intervention. 552
15 - Le questionnaire posé aux "108" chefs de famille de Soubré-
ville. 553
16 - Les quatre premières matrices "chefs de famille" de Soubré-
ville. 556
529
B1égnéwa
Bago1iéwa } Bago1iéwa
Gobroguhé
Gbaléwa
Gabo li éwa
Dahouhiéwa
Séribré
} Gadago
Zouzoubré
Kpakozoa
Ki pri } Gbiédou
Kréboyo
Zadi ayo
Gbazéwa Grand Zatri
Zatwa Gouguéwa
Wondéwa
1 Gbogou1iéwa
Ouréyo } Ouréyo
530
Logboayo
Gbrézéwa
Zergbeu
Goguibré } Zakatrwa
Guidéko Dogobré
Tapéyo
Koréyo
Yabayo
Niapoyo l & II
Lokoréyo
Zorouyo Obrouayo
BROKUA
B1 éyo
Badayo II
Zi kpobouo
Badayo l
Sémah i 0
Gbogrouayo
Sayo
Guiéayo
+ (+ Oup6yo en pays Bakwé)
Sobouo { Manio
Digbayo
Gbazébré } quartier Sobouo à Soubré
Gba 1éyo
} Douboyo
Koudouyo
Dabéyoroua
Kpada Badayoroua Kpada
Tegbéyoroua
Ka il1 0
Kpada
Liguiyo
Tass i riyo } Gba 1ébré
Tinyo
Zo kogu i bouo
Gbrébré l & II } Groubré
Mabéhi ri l & II
GUIBOUO Ok rouyo
Guédébré
Gragbazo
Kodi a Doboko
Gbogréko
Dobré
Zogbodoua
Guédéyo l & II
Zikozi bré } Ottawa
Ou peyo
Kagnanako
Guiméyo
Titéyo
Mahio } Mahio
Kpédéayo
531
Babayoroua
G1 nénéféroua
B1iko 10
Lazoa
Gnogboyo
Koméayo
Bakayo l & II
Lessiri l & II
Yakolo
Yakoyawa
Ourégbabré
Yakol idabré (Yakuélidabré)
DAKUA Logbotrwa
Zépéwa
Mayo Mayo
Bahiéwa
Logbohéwa
Li dabré
Léguéayo
Guéayo
Badakua Sayo
Ko zi ayo l
Koziayo II (ou Kukuyéré)
Niapayo
8' 6'
JO'
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534
Période coloniale
l. CORBIERES Charles 1903 35. JOCHUM Paul 1948
2. GATEUIL 1904 36. FOURNY Roger 1948
3. THOMANN Georges 1905-1907 37. LECORVAISIER Eugène 1949
4. PALIN Edouard 1907 38. BURGER Louis 1949-1952
5. PELE ARMIDAS Joseph 1908 39. ROMANI Luc 1952
6. COUQUET Augustin 1908 40. PIGANIOL Maurice 1953
7. BOURGOIN Cl aude 1909 4l. VINCENCINI Jule César 1953
8. PERRIN Bernard 1909-1911 42. PI GANI OL Mauri ce 1953
9. BONDET Louis 1911 43. GARCIA Damien 1954
10. BRASSAT LAPEYRIERE 1911-1913 44. TRE HARDY Gilles 1954
1l. ROBIN DELORIERE 1913-1914 45. GEORGES Gi 1 bert 1955-1957
1 2. SALGUEZ 1914-1916 46. ROBERT Jean Paul 1959
13. SOUCAT Jean Félix 1916-1918 47. MORIBA Koné 1959
14. MAS Victor Antoine 1918- 1919 48. ROBERT J.P. 1960
15. RIGALL Albert 1922
16. MONTESTRUC Camille 1922 Q~E~!~_l:!~9~e~~9~~~~
17 . THOMAS René 1922-1924 1. MORIBA Koné 1960-1963
Prix à l' ha 800 1000 1667 1967 2083 2142 2380 2778
nbre d'ha = 50 25 21 15 12 7 21 36
Prix payé 40000 25000 35000 29500 25000 15000 50000 100000
Prix à l' ha 2850 2857 2857 3000 3091 3541 3571 3750
nbre d'ha = 20 21 21 15 41,25 12 14 12
Prix payé 57000 60000 60000 45000 127500 42500 50000 45000
Prix à l' ha 3750 4167 4200 5000 5000 5000 5000 5417
nbre d'ha = 8 24 5 40 10 4 2,4 12
Prix payé 30000 100000 21000 200000 50000 20000 12000 65000
Prix à l' ha 5417 5750 6500 6667 6833 7000 7778 8125
nbre d'ha = 6 2 8 1,5 3 12 9 8
Prix payé 32500 11500 52000 10000 20500 84000 70000 65000
Prix à l' ha 8750 8750 9000 9090 9333 10000 10000 10000
nbre d'ha = 4 2 1,5 11 7,5 5 5 3
Prix payé 35000 17500 13500 100000 70000 60000 50000 30000
Prix à l' ha 10000 10000 10750 11000 11666 12500 15000 15400
nbre d'ha = 3 1,5 4 10 6 4 2 5
Prix payé 30000 15000 43000 110000 70000 50000 30000 77000
Prix à l' ha = 17140 20000 20000 20000 20000 22500 24000 25000
nbre d'ha 3,5 4 2,5 1 2 2 0,5 1
Prix payé 60000 80000 50000 20000 20000 45000 12000 25000
_ _ _ _ _ _---:~g""a;;:r.:;;a=n.:.r=-i...;e:.:n:...:.F...: g_ _~""""------..
...::C.:.FA:;....c:.:o;.;u:.:r..::a;.::n..::t.:..!""k... .....::e=n-=-fr~a:=:n~c:.;s;_::c.:::.o:::.Qs::.t:.:a:.:n::.:t::.:s:.l
•.....:.f.:.r:::.an::;c:.:s:....::a:.;e"-::1=9.:,.76:::----
CACAO CAFE. . CACAO CAFE
Année :-----------------:-----------------:-----------------:--;ile~~--::-----------------:-----------------:-----------------:
Gill & Duffu; officiel officiel' .. Gill & Duffus officiel officiel
;mer::uriale; ;
:208.56 }
1961 95 ~88.75 73,75~ 88,15 125 223,25
:173.31 207.15~
1975 175 175 150 190 192 ,50 192 ,50: 165
~eca=;ues ; - la conv~rsion ueô p~lX en trancs constants a et:é faite à partir des chiffres cités par Guy DELAPORTE in "Le rôle
du café dans l'économie de la Côte d'Ivoire", tableau VIII p. 1084. Marchés tropicaux 21.4.78.
les prix officiels du cacao et du café sont cités par Guy DELAPORTE in "La caisse de st:abilisation et de soutien
des prix des product:ions agricoles - vingt années au service du planteur". pages 963 et 971. Marchés tropicaux
9.4.76.
- la valeur mercuriale est le prix garanti au producteur majoré des frais d'intermédiaires (grossistes, transports,
tri.ages, etc ... ).
1946 11,50
47 18,44 34,90 A
48 18,23 A 39,70
49 24,65 21,60
50 40,42 32,10
51 47,20 35,50
52 45,11 35,40
53 ::t 48,41 37,10
54 60,44 57,80
55 61,82 37,50
56 35,97 27,30
57
58
37,44
38,91
30,60
44,30
CD
59 29,66 36,60
60 22,72 28,40
61
62
19,21
21,10
CD 22,60
21,00
63 ::t 28,29 25,33
64 35,97 23,43
65 30,67 17,28
66 33,53 24,43
67 33,52 29,07
68 33,86 34,40
69 ~
70
33,11
41,44
45,68
34,2
Y
71 42,27 26,8 A
72 ::t
73
45,19
49,88
32,3
64,3
0
74 58,68~ ""4 % 98,4
61,05 +- -~ 24 % cacao/café
75 ~ 75,0
76 127,62 109,6 ~ - 14,12 %
77 223,76 207,3 - 7,35 %
78 147,48 ~
79 ~ 165,47 V
OKROUYO 0.93 1.93 2.30 3.07 4.51 5.31 6.44 7.36 8.06 12.56 19.09 24.60 31. 98
1.61 3.00 3.29 4.43 5.05 6.22 7.58 10.24 24.50
1. 70 2.04 3.70 4.03 5.27 7.33
1.04 3.37 4.52 5.07 7.28
1.34 3.38 4.41
1.92 3.15 4.44
1. 79 3.65 4.49
1.50 4.00
4.00
0.93 12.83 7.34 31.61 30.83 20.70 12.66 29.55 8.06 22.80 19.09 49.10 31. 98 277.48
G'NENEFEROUA 0.94 1.33 2.75 3.02 4.38 6.34 7.42 9.24
2.00 2.26
1.07 3.00
1.01 2.54
1.70 2.60
0.94 7.11 13.15 3.02 4.38 6.34 7.42 9.24 51.6<
BABAYOROUA 0.81 1.28 2.48 3.71 6.15 9.10 18.14
1. 73 3.07
1.05
0.81 4.06 2.48 6.78 6.15 9.10 18.14 47.5,
LIGUIYO 0.83 1.06 2.27 3.33 4.30 5.79 7.59 9.30 14.88
0.62 1.85 2.14 3.85 5.61
1.00 1.04 2.68 3.21
1.00 1.71 2.27 3.09
0.69 1.16 3.06
LOO 1.38 3.71
1.00 1.66 3.03
1.16 3.15
1.20
1.19
1.86
1.26
1.14
.
6.14 17.67 9.36 26.43 4.30 11.40 7.59 9.30 14.88 107.07
KPADA 0.80 1.29 3.60 9.81
1.89 3.13
1.14 3.36
1.57
0.80 5.89 10.09 9.81 26.5~
Totaux(!) 9.62 47.56 32 .33 77 .93 39.51 32.10 31. 64 44.56 8.06 37.45 37.68 37.23 49.10 1.98 516.7G
... /' ..
539
... / ...
1
1
1 1.16 2.58 3.04 1
1
1.40 2.84
1. 97 2.04 1
!
1. 21 2.29 1 1
i
1 ,
, 1.14
i
1
1.16 1
i
1.11 1
1 i
1.06 1 1
, 1
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1.89 1
1.30 1 i 1 1
i
j 1 i
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2.00 i
1 1
i
1 i 1
1
1.541 1
,
1.251 i 1 i 1
1.61 i 1 i 1
:
0.91122.15j 14.55! 9.':'4. 4.51 5.56 12.82' 1 1
69.94 1
1 1
1 l ' 1 1 1
1. 50 2.13 , j
i i
1.81 1 , ,
1
1.14
1
1 i 1
1 i ,
1
1. 95 ! i ,
1.461 i 1
, i ! ,!
1.21 ! 1
1 4.00' 1 1
: !
1
1
2.50 6.84' 11.18 22.23' 8.8.9 5.32 6.81 7.54, 8.70 22.93 i 102.94
, i
~IAPAYO 1.00 1.18 2.08 3.901 4.15 6.14 i !, i
1.50 2.82 3.16 i !
, 1
1. 70 ,
1.86 ! 1
1
... / ...
540
... / ...
DOBOKO
-
0.93
1 -2 -3 -
1.52 2.45
41- 5
3.24 i
_ 6
-7
- - 8 91- 10 -15 -201-25'-30 -35'_~0ITOTAUX!
1
i
1 ,
1.00 1. 66 3.54 : 1 1
1 ,
1.59 1
1.82 1
: 1
~ i
,
1.93 6.59 2.45 6.78, 1 17 .75
! , : 1
i 1
1. 16 1 2.33
i
1
1.19, 2.69 1
ZOGBODOUA 1. 57 1
1
1
1 ,
0.81 1.021 2.40 4.001 4.061 5.90i 6.18 8.94 10.66 27.19: 38.81
1.851 3. 23 1 5.65 6.27 8.62 13 .89
1. 86 1 2.06 ,
2.00 2.10 1 1 :
1.31:
1.501
i :
!
1.28' i 1
8.27 47.89148.97 37.54 21.51138.42 12 .45 7.15 42.78 9.12 36.73 35.38
1
1
27.19 ' 38.8~412.21 '
Totaux<] 9.62 47.56 32.33 77.93 39.51 32.10 31.64 44.56 8.06 37.45 37.68 37.23 49.10 m.98
.1516.75
~
7.63 51.43 51.88 53.15139.07 21.20 31.81 7.54 25.96 34.88 . 324.55 ,
8.27 47.89 48.97 37.54 21.51 38.42 12.45 7.15 42.78 9.12 36.73 35.38 27.191 : 38.81 412.21 !
1
' 1 1 .
TOT A U X 25.52 146.88 1311.8 168.62110009 91. 72 75.90 59.25176.80 46.57 10919 72.61 49.10127.19131.98138.81 1253.511
541
G
4.13 1.01 3.73 1.61
1.01 1
DOBOKO 0.93
5.95 11. 69 1
1. 65 i
G'~NEFEROUA 1. 7510- 0.52
1.001- ~ r-r:-rr
2. 75 1 GRAGBAZO 1.07
LIGUIYO 2.01 i- 0.76
1.161 0.71
1.38! :r:st
0.83 1
1.04 GUEDEYO
1.71 ,
1
3.34 0.8.
1.87 2.01 2.541 0.50
1.71 ~.2
KPADA 3.60 ! 1.2'
3.00'" 1"""Q."5o' 3.34 6.3l
3 .60 3.001 1
ZOGBODOUA 0.8 4 1
l,
1
1
l.3~
! 0.9
1.84 10.8415.19
0. 32 1
1.50
1.001- 1
7.30 6.17 5.38 133 .47 !55.1~ • 107.44 h
3.10 pour
2. 82 1 60 planteu
MAHIO-TITEYO 2.64 2.52 1.65 18.85 ha
0.84
1.03
,..~
0.63 - 8 planteurs ,otalisent 18.85 ha, qui n'ont plante qu'en 1969,
1
0.47 70 et 71, sont considérés comme défaillants.
0.45 0.5T
0.58 0.43 - les surfaces des 52 autres planteurs sont aonc de 88.59 ha.
0.69 1.01
0.58 0.72 - les surfaces pointées en marge totalisent 42.39 ha ; elles
1.36 ont été plantées par 27 planteurs de 1969 à 1977. respec-
1.04 tivement 9.66 ha en 1973 et 32.73 ha en 1974
2.64 2.52 1.65 5.27 5.06
les 25 planteurs restants ont planté 46.20 ha de 1969 à 1974,
NIAPAYO respectivement 23.81 ha en 1973 et 22.39 ha en 1974.
2.1l
1.18
1.00
2.05(-
l.~~
1. 70
1.07
2.16
2.00
1.00
81
15. 1
à reporter 6.80 4.23 1.651 22.97 43.67
542
Années de
plantatlon o Surfac. : Rendements (tonnes/
Surface réel t en: Surface :Productlon:
V1l1age. 1969 1970 1971 1972 1973 1974 1975 1976 1977 totale rapport :colD~sée:en tonnes: "r~" :"com~sé":
: \2): : I...:! : \2) :
;-------------- : ------ : ------ : ----- : ------ : ------ : ----- : ------ : ------ : ------ : --------- : --------- : --------- : ---------- : ----------- : ----------- :
OKROUYO 13,38: 9,73: 2,01 : 2,86 : 2,71 : 1,29 : 31,98 31,98 25,10 206,6 6,46 8,23
11.48 2,57 : 8,05: 2,50: 24,60 24,60 15,73 131,0 5,32 8,33
12,72 : 4,73: 7,05: 24,50 24,50 21,06 62,3 2,54 2,96
11,22 : 7,27 : 0,60: 19,09 19,09 17,74 68,2 3,51 3,84
: ------ : ------
: ------: ------ : ----- : ------ : ----- : ----- : ----- : -------- : --------- : --------- : ---------- :----------- : ----------
48,80: 21,73: 12,23: 2,86: 10,76: 3,79: 100,17 100 ,17 79,63 468,1 4,67 5,88
IlAllAYOROUA 10,69: 5,36: 2,09: 18,14 18,14 15,39 99,8 5,50 6,48
llAHIo-TITEYO 3,67: 5,09: 2,00: 10,76 10,76 5,39 21,6 2,01 4,00
ZIKOZIIlRE 2,36: 5,44: 3,67: 4,52: 1,16: 17,15 17,15 11,66 50,0 2,92 4,29
Sous totaux :114,99: 32,53: 15,90: 7,38: 17,01: 7,88: 195,69 195,69 161,54 951,2 4,86 5,89
et moyennes
LIGUIYO 8,34: 4,62: 1,92: 14,88 12,96 12,25 90,2 6,96 7,36
HAll1o-TITEY 0 5,38: 0,79: 3,00: 3,00: 12,17 9,17 6,28 45,1 4,92 7,18
DOGAIlRE 2,16: 3,72: 2,57: 2,32: 1,18: Il,95 10,77 5,09 34,6 3,21 6,80
GRAGIlAZO 4,42: 2,39: 0,93: 1,04: 0,76: 1,00: 1,64: 12,18 9,54 7,39 51,3 5,38 6,94
ZIKOZIIlRE 3,40: 1,41: 4,16: 2,18: 1,94: 1,14: 2,00: 2,00: 18,23 13,09 8,75 76,5 5,84 8,74
Sous totaux 45,76: 18,24: 10,84: 4,44: 12,48: 8,22; 1,14: 9,44; 12,49; 123,05 99,98 74,37 591,8 5,92 7,96
et moyennes
TOTAUX :160,75: 50,77: 26,74: 11,82: 29,49; 16,10: 1,14: 9,44: 22,73: 328,98 295,67 235,91 t543,O 5,22 6,54
et moyennes
~
Année blologique.
2 Annlie calendaire.
3 Surfaces compensées· surfaces réellement en rapport traduites en termes de productlvité à pleine maturité en appllquanc
le. taux de productivité propres .1 chaque année de plantation.
Productions/surfaces réellement en rapport· rendement "réel".
Productions/surfaces compensées· rendement "compensé".
f6\
\::.J R.P.H..
(S.C.
"5"':"i':'").
1 . , . ( Surface compensée )
Rendement de p elne maturlte Surface riellement en rapport'
(2) Rendement "théorique l1 - Rendement "réel Il •
CD Déduits le remboursement de la participation de chaque planteur plu. lei frais d'engrais, soit 9.400 F.CFA/ha pour les
plantations plantées avant 1972, d'au moins 7 ans d'âge. Les autres ne supportent que l'engrais, à la charge du planteur
au-delà des 3 1/2 premlères années, soit 2.688 F.CFA/ha. Exemple du calcul pour le 1er planteur d'Okrouyo : reœboursement
et engraLS .ur 1.. plantation. de plu. de 7 an. (de 1969 à 1971 inclu.) • 25,12 ha X 9.400 F • • 236.128 F .CFA. Sur le.
plantation. de moins de 7 an. malS plus de 3 an. (de 1972 à 1974 indus) .6,86 ha x 2.688 F. • 18.440 F.CFA. Valeur de.
productions: 206,6 t x 8.000 F.CFA· 1.652.800 F.CFA, de laquelle il faut déduire les frais ci-dessus: 254.568 F., SOlt
le revenu annuel de 1.398.232 F.CFA. Non dédults les salaires des manoeuvres. VOlr page 315 le détall des valeurs rete-
nue. pour 9.400 F.CFA et 2.688 F.CFA.
543
Charges :Revenu net :Chargel/an/ :Revenu brut Ga.Pillage ::t.Jpport du: Gaspillage
ha) . :Revenu5 nets/planteur mensuelles :annu~l par :ha réel t en :annuel par .' "travail' :revenu net: d'espace
,,:Ga~Pl11age:c~mpte tenu des surfê!)s:par planteur:ha reel t en :rapport en :hectare. . mensuel : sur le :en hectares
__ __ __
Il.
10,20 3,74 398 232 116 519 21 214 43 722 7 960 65 849 79 737 1,46 11,73
8,31 2,99 887 572 73 964 13 369 36 080 6 522 66 624 49 036 l,51 8,84
11,17 8,63 268 100 22 342 19 191 10 943 9400 23 666 140 957 0,16 18,92
12,08 8,51 366 154 30 513 14 954 19 180 9 400 30 755 108 304 0,28 13.44
----------- : --------- : ------------ : ----------- : ----------- : ------------ :------------ : ------------ :_----------~: --------_ .. ------------_. :
10,33 5,66 730 014 60 835 17 182 29 151 47 028 94 508 0,64 13,71
11,03 5,53 641 912 53 493 13 040 35 387 8 626 51 878 66 876 0,80 9.09
6,51 4,50 119 244 9 937 463 11 082 977 32 059 32 280 0.31 7.44
8,84 5,92 276 914 23 076 10 257 16 147 177 34 305 67 685 0,34 11.49
13,00 1,45 884 596 73 716 8 350 82 983 400 92 383 10 305 7,15 1,19
13,00 8,14 143 986 95 332 30 401 29 477 400 38 877 210 609 0,45 24,30
- - - - - - : -------- : ------------ : ---------- : ------------ : ------------ : ------------ :---------- : ---------.. : ----------: --------_. -' :
13,00 6,70 1 014 291 84 524 19 376 41 006 400 50 406 110 457 0,77 12,75
10,73 5,87 986 710 498 892 15 027 30 593 8 293 47 107 85 087 0,65 11,89
665 190 55 432
13,00 3,27 38 277 5 256 68 454 9400 77 854 14 628 2,62 1,69
12,29 5,33 599 776 49 981 10 152 46 279 9 400 58 906 46 051 1,09 5,62
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· 2,06: . 0,5': 2,65: 18,1 2,24 6,83 8.08 10,99 4,H~
• : 0,12: 1,35: : 0.16: 0.12: '5.32: 21,9 3,B _,12 6,74 7,94 3,82
: 0,79:
Z,U: 2,52: l,60S.
1,41: l, ~~: 1.79:
6.81:
2,9
6,81:
l.:l4 0.17 2.16 '.1>0 3,83
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: GIOGIlU.O · 2,15: 0.77: 2,16: : : 5.28: 32,2: 5,28 •• 25 6,lO 7.58 10,46 4,36
--r:n-;-......g,,..,.,~
12
7.41
7,50
10.77
10.46
4,63
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: GIAGBAZO 1,47: 0,74: •• 2l: 15,0 2.12 J,56 50,501 8,40 4,84
: _,lit: 1,15: 28,1 5,07 J ,93 S,54 9,22 5,29
2,05 : 2.05: Il.2 2,05 8,18 8,18 ll,OO 4,l2
],2l. 4,00: : 1,4): 8,604: 20,1 ~ ,62 2 , JJ 3,58 1,46 6,13
2,15, : 2,04: 4,19: 8,7 2,96 1,82 2.94 8,03 6,21
, 0.56: 0.36: 1,07: 1.99: 1.8 0,59 0.00 J,05 J,I5o 2,95
· 0,3ft: : 2.46; : o.~J. 1.lS: 6,5 2,0. .,94 3,19 ',92 S,98
1,07: t.Ol: 1.01:
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3.06 4,67 ,Jo 5.44
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1,26: 1,09: 0,81. O,fI,4: J,JO: 8,4 J,80 I.SI 2,21 5.32 5.41 3.20
3.110: 0,84: ft,18: 4,18:
: 4,21: 4,27: . 4,27
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1,01 I,B 7,51 il. 50
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I,H: 1,76: 1,44: : 0,46: ~,18: 15,2 50,18 J.01 2.93 4,9~ 1,70 4,17
, 0,59: t,Xl: 0.59: : 2,61: S,09! 11,6 5,09 1.77 2,28 6,55 4,52 2,24
O,a2: : : : : : : 0,81: 1,2 :: 0,82 : D,50 , '1.6)
.90 6,40
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:49,00: Il,CO: 8.sa: 2.03:11,96:14,11: 100 - 1 dn ... riac •• pluti••
'0;0:0'
.• pl.llaC.ur
:.<?2>:®@0;.@'@J
allochton. : 2.46: 1,48 2,08 1.02: 1,62: 1.46:
548
DISTIUStlTION COMPAlY\TIvt DES RENDEMENTS "COMPE~SES" E~-rRE "GRA.~DS PLA~-rEL"RS" ET "AUTRES PLA.,-rEURS" DE ?RE:1IERE Er DE DEl;XIE!Œ PERLOOE
(E~ TON~~S/HECTARES)
:+- de lJ:l~ l!C "':11 cH +:10 et +:9 et .. :6 ~t ... :7 l!t .. :0 et ... :5 i!t ... ::. o!:l: ... :3 et ... :2 et ... :1 et... de l
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8,3) :",00
: ----- : - - - - : ----: -----: ------: ----- ------: -----:-----: -----: ----: ---: -----:-----:
~
54,54
tOO ~ • ---9--- • 6,06 connes/ha Iplanteur
· ... .;e LJ:12 -e:t "':11 et +:10 et +:9 et ... :8 t.C ... :7 et ... :6 et ... :5 et ... :~ et ... :3 l!t ... ., et ... :1 et... je L
------. ------; -------: -----: ------:------: -----: ------- : -----: ------:------: -------:-------: ----- :
15,09 12.65 10,14 9,53 8,25 7,74 6,:'4 5,04 4,93 ) ,05 2,28 t,25 0,13
d.JO lO,82 9,51 8,11 7.82 5,56 5,64 4,92 3,5a 2,02 t,99 0,10
5.94 4,00
3,68
5,15
5,37
5,51
5,54
5,n
:----: -----: ----: -----:----:-----: ..._----: -----; -----:-----: ..._---:-----: ------:------:
31,39 12,65 ZO,95 ~6,69 91,77 68,25 H,32 98,37 55,46 16,51 tl,30 6,30 0,34
CD CD 0 CD @ CD @ @ @ Q) CD G) CD ~@
- - -
,lance.urs
St 7 '- .. 13 tonnes/ha
------ ,-.------
11,5 ": .. 11,17
.---------
2~ ... .. 9, ~9
100
34,5 1: • 9,00
47 1: • 8,37
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549
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-----:----:----:----~----:-----:------:----:----:---:- ---:-----:-----:------'
7,18 6,80
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: 12,U : 9,73: d,74: 14,34 : 13,7": 5,30: CD i'lance'..1rs
--- --
___---v--- 37,3 ~. 10,19
_ 64,16
02,5 • 9,02 100 • - 8 - • 8,02 tonnes/ha/~lant.ur
___ ~-::-::v--- _
87,S • 8,41
100 -------
• 8,02 tonnes/ha
:. de 13:12 et "':11 et +:10 et +:9 et ... :8 et ... :7 et ... :6 et ... :5 et ... :4 et .. :3 et ... :2 et ... :1 et ... :- de l
:-------:-------:-------;-------:-------:-------:-------:-------:-------:-------;-------;-------:-------:-------:
12,24 11,83 10,14 9,30 8,34 7,76 6,09 5,54 4,;9 3,87 2,62 1,lO 0,34
11,32 10,73 ) ,25 8,11 7,89 6,72 5,93 4,02 3,93 0,05
9,68 5,82
S,53
5,71
:------_.-------:-------:-------:-----..... ~-------:-------:-------:-------:-------:-------:-------:-------:-------:
12,24 ;7,70 20,87 56,74 33,77 15.65 19,25 45,23 8,81 7,80 2,62 1,20 0,99
CD CD CD (0 CD (] @ 0) 0) :@
j'lanceurs • 15 • 11,54 connes / naJ plant eur
G
-
planteurs 'II
CD CD CD
20,5 7. • 2,68 con;;s/ha /plantl!'.lt
~lanteutSi
-------
20,5 % • 11,35
36 7. • 10,54
---_ ------
"6 ......
• 10,07
87
100 • 28;9 • 7 ,25 tonr.es/ha;~lantèur
51 • 9,d5
-------.....-------- 59 • 9,40
79,5 • 8 43 tonnes/f,a
1
550
DISTRIBUTION COMPARATIVE DES CASPlLU';ES "7lIE0RIQl:ES" (ECARTS E:;TRE LES RE~DE.'IE:;TS "THEORIQIiES" ET "REELS"),
ENTRE "CR.\.NDS PLANTEURS" ET "AUTRES PLA..'TEURS" DE PREMIERE ET DE DEI:XIE}!E PERIODE (E), TON);ES/HA)
- de 1 l et ... Z e r:: ... J e r:: ... '-10 et ... et • 6 et ... et· 8 et ... 9 e r:: ... : 10 e r:: ... : 11 et ...
:--------:--------:--------;--------:--------:--------:------ --~--------:--------:--------:--------:--------:
2,99 ':',50 5,53 8,63
5,92 8,51
8.14
:--------:--~=~--:--~~;--:--~:--:--=~;--;-~~~~--:--------:--------~-~~~;;--:--------:--------:--------:~êlanteur.
22
- -------
• 2,22 tonnes/ha
-----
33 ~ • 2,73
44 • - 3,17 .....
33 ~ • 8,43 connes/ha
!..9 , !.t.l
100 % • - 9 - .5,49 connes/ha de gaspillage
- 67 ~ • 4,02 connes/ha
Proru: - ..:e l l et ... 3 ~t ... ot • ot • 7 et ... a II!:t ... 9 ~t ... :~ù et ... :11 -e~ ...
-------:--------:-------_ ..-------:--------:--------:--------:--------:--------:--------:--------:--------:--------:
3,09 0,.11 1,98 2,95 3,-7 ",31 5,65 6,:;6 7,36 81 ~2 9,.6 10,98 1.1. 75
~, JO 'J,23 l,59 2,95 3,75 :',82 5,;6 6,04 7,56 3,38 9,95 il,Ol
0,91 1,66 2.2!t 3,60 :',89 5,38 6,':'4 7,01 3,81 9,00 11,76
1,38 2,13 J ,4 7 :",i7 5,:'8 6,96 7,52 3,75
3,57 <4,84 5,61 6,19 7,42 8,27
3,32 4,70 5,80 6,97 7, il 8,29
3,83 :",47 5 ,08 6,:; 7 7 ,22
3,20 :'.!J. 7 j.29 6,39 7,95
3,98 4,77 5,98 6,36 7,63
3,09 4,18 5,07 6,13 7,90
4,20 ;,38 6,21
:',16
:',36
4,63
4,84
4,12
4,80
4,77
4,03
-------:--------:--------:--------:--------:--------:--------:--------"--------:--------:--------:--------:--------:
',39 1,6, 6,61 10,<7 36,38 36,13 60,:;8 70,82 7>,88 '0,02 10,98 34 •.52
CD 8 @ ?lanteuts
--G 8 @ @ @
---
@
---
6 % ·0,75 connes/ha de prof u:
15 ::: . 1,01
--
24 ::: - 6,99
31:::-7,31
.......34,5:::
_~::-~-----
• 7,52
. 2,15
26,5 :::
467,.6
61 % - 3,70 tonnes/ha de gasp lilage 100 :t • -----rr- • 5,37 connes/ha de ~aspillage
551
- de l l et ... 2 et'" 3 et ... :. et ... 5 et ... 6 et ... 7 I:!C'" 8 et ... 9 et... : 10 et... : 11 l! t ...
:--------:--------:--------:--------:--------:--------:--------:--------:--------:--------:--------:--------:
0,89 2,85 5,33
2,93
--~;;--:-------:--~~--:--;~;;--:--~:~--:--~:;;--:--------:--------:--------:--------:--------:--------~Planceurs
---
62,5;:.2,iS
......
:'7,-' ,. - 3,3it
- 100 . f· 3,59 ~onne3/ha de ga.splllage
- de 1 l et ... 2 et ... 3 et ... :. et ... 5 et ... 6 et ... 7 i!: t ... 8 et ... 9 et... : 10 et ... : 11 i! t ..
;--------:--------:--------:--------:--------:--------:--------:--------:--------:--------:--------:--------:
0,99 l,7l 2,86 3,93 4,80 5,33 7,H 9,13 10,00
0,86 1.17 2,64 3,11 :',38 5,20 7,29
0,76 1,23 2,08 3,78 ",lO 7,24
1,72 2,99 3,66 4,92 7,47
l,62 2,51 3,76 :',17 7,36
1,66 3,70 7,69
3.87 7,29
3,13
3,83
:--------:--------:--------:--------~--------:--------:--------:--------:----
----:--------:--------:--------:
2,58 9,11 13,08 32,77 22,47 lO,S3 51,80 9,l3 10,00
o
23 ~ ,30tonne (ha de gasplllage ---
18 "( - 7,40
@planteurs
-----
36 ? - 1,77
59,-2,50
------------~
72':-2,8&
23 r. - 7,88 tonnes/ha de gaspillage
161,"7
~. ':",14 connes/ha de g.:lsplllage
552
DISTRIBUTION DES PRODUCTIONS PAR ~~EE, SELON LES VILLAGES ET LES SECTEURS D'I~lERVENTION
Villages & Secteurs 1970-71 1971-72 1972-73 1973-74 1974-75 197;-76 1976-77
1er secteur
:: de A
103,0 481,3
:367 7.
-- :58 1.
762,6 l 007,8
:32 7. :-8 7.
925,0 1 156,4
-...--
:25 7.
-- l 674,9
: 45 7.
OUPOYO 23,3 96,0 17 2, 8 216,3 165,0 261,3 303,7
GUIMEYO 14,5 49,8 76,6 81.9 67,6 100,3 105,4
~IO-!ITEYO 0,3 19,7 77 ,6 116,7 103,1 116,9 178,3
~IAPAYO
2ème secteur
GBOGREKO
38,1
-- 165,5
:334 7.
3,4
:98 1.
327,0
13,9
:27 7.
414,9
25,6
:-19 7.
335,7
38,7
-...--
:43 7.
~i8,S
43,7
:23 ':
587,4
56,2
DOGABRE 9,2 35,5 60,5 79,4 74,2 11:,8 126,5
DOBOKO 1,6 3,1 ~,~
, 1
GRAGBAZO ~,~ 37,3 82,3 110,8 109,7 152,6 207,~
3ème secteur
'. de ~
108,0 389,7
~261 7.
709,4 996,1 936,3
-- : 22 7.
144,3 503,2
7. du croît pour la
partie BETE de SOUBRE + 316 % + 74 7. + 34 ~ 9 " + 26 ,. ·t 35 '.
Production théorique
d'un hectare planté
en 1967 4 8 11 13
/
Voir le chef de famille ~ (H A1J)
1. Son origine : Pays ~]. ville lcUoIJ A L..é (village de la réGion __
_ _ _ _ _ _ )::thnie VA-Cou BA Date d'immigration _
d'installation ~ ;) M.ti~
2. Pour 'luelles raisons !tes-vous venu à SOUBRE ?
- 1. Présence de parents ? 'lui _
- 2. D'autres connaissances?
- 3. Pour y obtenir une portion de for!t ?
4. Pour y obtenir un lot pour construire une C1aison ?
- 5. Par hasard ?
- 6. Autres? -----..-;;,.""r-":~ (fm ......
.............~------,.......l..:...l (hmLA~xl
j"""ol,.~.;:;.;..::::..:::s..1_----
!
3. Aviez-vous considéré votre installation ici comme étant une éta?e pour
aller ailleurs? si oui, avec l'intention de demeurer à SOVERE pour com-
bien de temps, et aller où ensuite?
fs.\ ' §?eT n-J!
~ ~
- - tet-?.
7. Où demeure(nt)-elle(s)
1
Combien d' eni'anta avez-vous ? (par femme ( s) et de quels ~e;es) _,....._'.....;;.:_?........L...I
12. Maison en dur L2:7, banco et t51e 0', banco et papa L::7,
date de
construction
~ 1- .' n ( 1- 1-
..L.... :-5 .{....,..... ~ \ ~
1 . cL.. ('t1../ v..)1 .
13. ra maison voUs appartient-elle? cui 0', non 41i7
:1 Ir 1-:- . "
14. Si non.c qui en est le propriétaire et où réside-·t-il? t 1 ~ kM-- ,..J9 L;M). c,....-
-
15. Poaaède-t-il d'autres maisons à SC'UBRE ? 0, non 0' ne sait pas lf27,
si oui, combien de r~isons ?
554
. (,
~;J-'1.~I~~
JI. t • •
\.. 2 _.
16. Si non à 13, _'Y0'-vous un loyor ? oui
non Œ7
L::7 "t combion ?
'3 a o~ ~ \ "
••••• -::'. CrJ./lllO~::;,
------~----------_._---
22. Quelles relations avez-vous et acceptez··vous ci 'entretenir avec d'autres
groupes ethniques? M- v.d 1) ,2,.L.IAlt(.;l, ,~ ~ AHtr 2 ~ l/"q .r
tW!M "~f "~~ CJ..' ~ ~ (:Z dJ.. ~~)
1
23. ~iste-t-il ~eG différences dans ces relations selon l'ethnie? si oui,
pourquoi? (+r JJ. JJ;w~,-.
1J
-------------------_._--------
«(Lans un
24. Avez··vous une a.utre demeure hers de
-
ou campc.C1cnt). ~OUBRE villal~e
Oui U, non~, si oui, où ?
25. Si ~, depuis :].uand y etes-vous installé? _
26. Si oui 24, è ~uelle fréquence y séjournez-vous et pour quelle pert de votre
temps?
27. Si oui à 24 qu:'y faites-voua? _
28. Suivant 27, votre activité ~ors ~CUBRE, vous permet-elle de subvenir à vos
besoins ? oui L::7, non U la plupar~ d' 1n~r-=.. e~ LJ . . /
29. Quelle est votre activité à :::i0UBnI: ? 1~ ((~~..... I~,
3e. Si ce n'est ~as un fonctionnaire : est-ell~ r~:~lière ?
31- Depuis combien de ·;;e.C1ps l' exercez··vous ? _ _..:I..:~~"""';:z...-------1
-------- _
32. Quelles activités aviez-vous a.vant ? (par période) ,'he Ur:.d ( r."'=h:-"
IW'~,~~) (
33. Quels Dont revenus (rÉpartis entre ceux acquis à &OUBRE et ceux
Vï.S
••
.- 3 ••
34. Votre (vos) fe~~e(s) se ~rocure1nt)-elle(s) é~ale~ent quelques revenus?
si oui combien/mois et ~n quoi faisait? d~ •. : '11' à. •••••••••• :.,
CFA/mois ~ .ur
--f~{. r~~i ~ ~ *- ta;t..""-t Li.- ~
----------------_._------------------
--------------_._-----_.
35. Votre situation ré,ond-elle à vos aspirations? oui non L::7 ~,
36. Si illm q,uelles :.ont-elles ?
------- ----------_._---
37. Qu'est-ce qui vous empache de les réaliser?
---------------_.-
38. Combien de temps pensez-vous rester SCUBF..E a Ville (et que comptez·-vous
faire a-près ? selon qu 1 i l dé~ire quitter) .~ ,;l4.( f~ .\114.., c......:L.-~
Al:v:get -h.., ./&1..,>-) J ~ Ù""\-, .......... '~>. •. _
39. Avez-vous une idée de q,uoi la ville de SOu~RE a le plus besoin actuelle··
ment ?
------~-"!""':'---_r_---------------------
--------..e.. l
- .=ls4WoQI;\ ='~'~'-'
:x,;;'_
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Pages
1 Localisation de la zone d'étude. 15
2 Vi 11 ages, tribus et cantons Bété de 1a région de Soubré. 30
3 Villages, tribus et cantons Bété de 1a région de Soubré
- tribu Guidéko. 33
4 Cheminement migratoire des Sémahio de la tribu Zikpobouo,
des Gbabouo ou Tapéyo, des Logboayo et des Gbrézéwa, des
Dogobouo et des Goguibouo de la tribu Guidéko. 35
5 Villages, tribus et cantons Bété de la région de Soubré
- tri bu Lazoa. 48
6 Cheminement migratoire des Guétéguhé - Petigowa
- tri bu Lazoa. 50
7 Villages, tribus et cantons Bété de la région de Soubré
- tri bu Sobouo. 59
8 Cheminement migratoire des Mahio, des Digbayo et des
Gbazébouo - tribu Sobouo. 61
9 Villages, tribus et cantons Bété de la région de Soubré
- tri bu Zi kpobouo. 67
la Cheminement migratoire des Niapoyo - tribu Zikpobouo. 69
11 Villages, tribus et cantons Bété de la région de Soubré
- tribu Zatwa. 73
12 Cheminement migratoire des Kréboyo et Boudouwa, également
reconnu par les Gbogouliéwa et les Ouréyo - tribu Zatwa. 76
13 Cheminement migratoire des Kouzié ou Zadiayo, également
reconnu par les Gouguéwa et les Wondéwa - tribu Zatwa. 80
14 Cheminement migratoire des Gbazéwa - tribu Zatwa. 84
15 Villages, tribus et cantons Bété de la région de Soubré -
tri bu Rwa. 88
16 Cheminement migratoire des Gogbobouo parmi les Zagbabouo
du village Kakouéwa - tribu Rwa. 90
17 Villages, tribus et cantons Bété de la région de Soubré
- tribu Bitri. 92
18 Cheminement migratoire des Gbobouo, donc de toutes les
tribus du canton Gbobouo, selon les Blesséwa - tribu Bitri. 94
19 Villages, tribus et cantons Bété de la région de Soubré
- tribu Sokolo. 95
20 Cheminement migratoire des Sokwa, selon les Basséwa
- tribu Sokolo. 97
21 Villages, tribus et cantons Bété de la région de Soubré
- tribu Ikobouo. 99
22 Cheminement migratoire des Bagoliéwa - tribu Ikobouo. 101
561
Pages
1 - La forêt dense. 18
2 - Ibo, le Sassandra, en saison sèche. 18
3 Piste forestière - l'un des chemins qui mènent au village. 22
4 - Initiation à la vie active. 32
5 - Une cour au vi 11 age (à Logboayo). 42
6 - Case au campement près du champ de ri z (terroi r de Logboayo). 72
7 Jeune femme vannant du ri z dans son" jardi n de case". 75
8 - "Chauffer le Bangui". 98
9 Célébration du culte Deima - Quartier Sobouo à Soubré-ville. 107
10 - Arbre tombé, ou les "T.-P." au travail. 126
11 - Mayo en 1977. 150
12 - Recrû forestier. 211
13 - Après le défrichement. 211
14 - Jeune palmeraie industrielle (Okrouyo). 2(;0
15 - Plantation villageoise de sept ans d'âge (Okrouyo). 287
16 - Pépinière anormalement sans ombrage. 409
17 - Parcelle piquetée et semée de riz, en attendant d'accueillir
les jeunes plants. 409
18 - Une cour dans le quartier Kennedy à Soubré-ville. 461
19 - Un atelier de menuiserie à Soubré-ville. 461
20 - Tradition et modernité. 514
- Montage de 18 saynètes:
GILL; DUFFUS. - Cocoa Statistics. - Londres: Gill & Duffus Group Ltd.,
Décembre 1978. - 41 p.
GOSSELIN, G. - Formations et stratégie de transition en Afrique tropi-
cale. - Paris, Univ. de Lille III, Service de reproduc-
tion des thèses, 2 tomes, 1973. - 928 p. (Thèse d'Etat,
Univ. Paris V), multigr. bibliogr.
GOUROU, P. - L'Afrique. - Paris: Hachette, 1970. - 488 p. bibliogr.
GRONNER, J. - Six ex ériences de dévelo ement a ricole ou rural in-
tégré en rique troplca e et à Madagascar : Sakay,
Atakora, Yatenga, Bandora, Masaka et Mokwa. - Paris
1975. - 106 p. (Mémoire de maîtrise, Univ. Paris 1),
dactylogr.
HODDER, B.W. - Economic Development in the Tropics. - Londres: Methuen
& Co., 1971. - 258 p. (A University Paperback Original).
I.C.C.O. - Bulletin trimestriel de Statistiques du Cacao de l 'I.C.C.O. -
Genève: I.C.C.O., vol. VI n° 3, juin 1980.
LEVI -STRAUSS, Cl. - Il y a en moi un pei ntre et un bri co leur qui se re-
Il
1
Bien d'autres textes et documents pourraient être cités, mais nous
nous sommes ici limités à ceux qui ont le plus directement servi cette
étude. Représentatifs des thèmes évoqués, ils montrent les orientations
suivies. Aucune d'elles n'est donc totalement couverte par eux et cer-
taines pourraient être grandement enrichies, mais cela n'apparaît pas
essentiel puisque la quasi totalité des ouvrages nous intéressant est
aisément accessible. Ce n'est cependant pas le cas des documents micro-
filmés consultés aux Archives Nationales à Paris (alors en instance de
transfert à Aix-en-Provence). Aussi méritent-ils qu'on les signale. Il
s'agit des "Rapports d'ensemble sur la situation de la colonie" des
années 1903, 1905, 1910, 1911, 1912,1913, 1917,1923, 1924, 1927, 1928,
1929,1930 et 1931. Il s'agit également, à partir de 1917, de "Rapports
politiques trimestriels", de "Rapports des Affaires économiques", comme
du Service de l'Agriculture, du Service de Santé, et du Service fores-
tier. C'est évidemment l'absence d'informations intéressant directement
la région de Soubré, depuis 1921, qui nous fit ne pas poursuivre le dé-
pouillement des archives au-delà de 1931.
574