Cours de Metabolisme
Cours de Metabolisme
Cours de Metabolisme
Objectifs :
INTRODUCTION GENERALE
Le métabolisme comprend des milliers de réactions chimiques complexes, coordonnées,
efficaces, ordonnées dans des voies métaboliques, des routes biochimiques précises contrôlées
par des enzymes. On distingue ainsi 3 principales voies : celle des protéines et acides
nucléiques, celle des sucres et celle des lipides. Chacune de ces voies comporte deux phases :
- Une première phase spécifique dans laquelle les composés métaboliques possèdent la
structure caractéristique de leur groupe ;
- Une deuxième phase commune dans laquelle des substrats sont communs à plusieurs
voies et permettant le passage de l’une à l’autre.
Ex : le pyruvate et l’acétyl-CoA sont des substrats qui jouent le rôle de plaque tournante.
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CHAPITRE I : METABOLISME DES GLUCIDES
INTRODUCTION
Les glucides représentent la principale source d’énergie des organismes vivants. L’homme
tire son énergie des glucides alimentaires, de l’amidon en particulier (polymère de glucose).
Ces glucides sont ensuite emmagasinés sous forme de glycogène, soit au niveau du foie (2 à
8%), soit au niveau des muscles (0,5 à 1,0%). Le principal rôle du glycogène du foie est de
maintenir la concentration du glucose sanguin à un niveau normal, alors que celui du
glycogène musculaire est de fournir l’énergie nécessaire à la concentration musculaire.
Cependant, il existe d’autres sucres dans la nature, comme le saccharose, le fructose, le
galactose et le mannose, qui peuvent servir de source d’énergie aux organismes vivants.
Puisque le glucose provenant du glycogène et de l’amidon est le sucre le plus abondant dans
la nature, nous limiterons notre étude à l’identification des principaux sentiers métaboliques
responsables de sa transformation par des organismes soit aérobiques, soit anaérobiques.
A- Digestion
dextrines et du maltose. Toutefois, l’activité de l’amylase salivaire est inhibée par le pH acide
de l’estomac. Dans l’intestin, la présence du jus pancréatique alcalinise le milieu et permet à
une amylase, d’origine pancréatique cette fois, de compléter l’hydrolyse de l’amidon et du
glycogène en maltose. Le maltose, comme d’autres disaccharides alimentaires tels le lactose
et le saccharose, sont enfin hydrolysés, à l’aide de disaccharidases (maltase, lactase,
saccharase) sécrétés par la muqueuse intestinale, en monosaccharides comme le glucose, le
galactose et le fructose.
B- Absorption
Les monosaccharides sont ensuite absorbés de la lumière intestinale vers le sang et la lymphe
en passant par paroi intestinale. Normalement, l’absorption des monosaccharides est complète
et se produit selon un mécanisme de transport enzymatique actif. Une fois absorbés dans la
veine porte, ils seront utilisés selon les besoins du moment, soit :
- Utilisés directement par les cellules pour y être oxydés en CO2, H2O et produire une
énergie immédiate ;
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- Convertis en graisses et emmagasinés dans les tissus adipeux.
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La glycogénolyse par phosphorolyse comporte trois étapes :
Glycogène phosphorylase
N(glucose) (n-1)glucose + glucose-1-P
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Hydrolyse des liaisons α (l6) par une α (l6) glucosidase ou enzyme «
débranchante ».
elle transfère trois des résidus glucose restants à l’extrémité d'une autre ramification;
elle hydrolyse ensuite la liaison α (16) pour donner une molécule de glucose et une
chaine avec des liaisons α (14).
La glycogène phosphorylase mise en évidence en 1943 par GREEN et coll, puis obtenue à
l’état cristallisé en 1960 par YUNIS, FISCHER et KREBS, est une enzyme dont l’activité
peut être modulée. Elle existe sous deux formes :
Le rôle du Ca2+ est fondamental : dans le muscle au repos, sa concentration est faible, ce qui
ne permet pas à la phosphorylase b-kinase de catalyser l'activation de la phosphorylase b.
Par contre au moment de la stimulation nerveuse conduisant à la contraction
musculaire, le Ca2+ est libéré du réticulum sarcoplasmique dans le cytosol, et l'activité
de 1a kinase peut s'exercer, conduisant à une stimulation de la glycogénolyse.
La protéine-kinase est une enzyme soumise à régulation allostérique. Dans le muscle elle
possède 2 sous-unités régulatrices (R) et 2 sous-unités catalytiques (C). L'ensemble a une
forte activité pour l’A'TP et le Mg+, qui stabilise le complexe.
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2-Catabolisme du glucose
2.1 La glycolyse
une phase préparatoire (les cinq premières étapes) consommatrice d'AIP, allant du
glucose aux deux trioses phosphates ; elle permet en effet de transformer la chaine
carbonée des hexoses en un produit commun : le glycéraldéhyde 3-P. C’est pendant
cette phase que les autres sucres intègrent la voie glycolytique.
une phase productrice d'ATP (les cinq dernières étapes) au cours de laquelle deux
molécules de glycéraldehyde-3-P sont transformées en deux molécules de pyruvate.
Une partie de l’énergie libérée est récupérée sons forme de quatre molécules d'
ATP; l'autre partie est conservée sons forme de deux molécules de (NADH, H+).
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En aérobiose, le pyruvate entre dans le cycle de Krebs où il est oxydée en CO2 + H2O
- ils sont ionisés à pH7, ce qui confère une charge négative aux intermédiaires
phosphorylés. Or la membrane plasmique est imperméable aux molécules chargées ;
donc ces composés ne peuvent pas diffuser à l’extérieur de la cellule: la cellule ne
dépense donc pas d'énergie pour lutter contre la création de gradient de concentration.
- Certains de ces intermédiaires phosphorylés ont des liaisons riches en énergie et
constituent de ce fait des éléments essentiels pour conserver l'énergie,
- Les intermédiaires phosphorylés servent de groupe de reconnaissance on de
liaison sur les sites actifs des enzymes correspondantes.
De plus, la liaison de ces groupements sur les sites actifs fournit l’énergie de liaison
qui permet l'abaissement de l'énergie d'activation, ce qui augmente également la
spécificité des réactions. Presque toutes les enzymes de la glycolyse ont besoin de
Mg2+ pour être activés. Or les groupements phosphates forment des complexes avec
Mg2+ que reconnaissent les enzymes ; d'où l'augmentation de la spécificité des réactions
par les intermédiaires phosphorylés.
Hexokinase ou glucokinase
Glucose + ATP (Mg) Glucose-6-P + ADP (Mg)
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La glucokinase rencontrée dans le foie, est spécifique. Elle intervient quand le taux de
glucose sanguin est trop élevé, dormant ainsi le point de départ de la synthèse du
glycogène.
PFK1
Fructose-6-P + ATP (Mg) Fructose-1,6-diP + ADP
La PFK 1 est une enzyme régulatrice inhibée allostériquement par l' ATP. Cette enzyme
constitue le principal point de régulation de la glycolyse. Si la glycolyse s'arrêté, il y a
accumulation de glucose-6-P sous forme de glycogène.
- Réaction (5) : interconversion des deux trioses-P sous l'action de la triose-P isomérase
Les réactions (6) et (7) sont couplées ; leur intermédiaire commun est le l,3-
diphosphoglycérate.
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Glycéraldéhyde-3-P+ NAD++ Pi + ADP 3-phosphoglycérate + ATP + NADH+H
La liaison énol-P est beaucoup plus riche en énergie que la liaison ester du 2-
pbosphoglycérate : il y a redistribution de l'énergie à l’intérieur de la molécule à la suite de
la perte d'une molécule d'eau,
Enolpyruvate Pyruvate
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Le catabolisme des glucides aboutit, quel que soit le point de départ. à la formation
de pyruvate dont le devenir dépend des conditions.
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Ainsi on a :
* dans
C'est le devenir du pyruvate dans les muscles squelettiques en forte activité, chez les végétaux
submergés ou chez les bactéries lactiques. La lactate déshydrogénase (LDH), enzyme
responsable de cette réaction, existe sous cinq formes isoenzymatiques différentes, avec des
KM et des migrations électrophorétiques différentes, selon le tissu dans lequel elle se trouve.
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- décarboxylation du pyruvate, une réaction irréversible catalysée par la pyruvate
décarboxylase, en présence d'ions Mg2+, qui aboutit à la formation d'acétaldéhyde et de CO2 ;
Le pyruvate formé dans le cytosol lors de la glycolyse pénètre dans les mitochondries
ou il subit :
Nous avons déjà indiqué que la transformation du D-glucose jusqu'à l'acide pyruvique chez
les aérobics aussi bien que les anaérobies, peut être divisée en deux phases :
- une deuxième phase productrice d'ATP au cours de laquelle deux molécules de triose
phosphate évoluent vers deux molécules d'acide pyruvique, ce qui amène à multiplier
tous les réactifs et produits de cette phase par deux; on a donc ainsi formation de :
* 2 molécules d' ATP également par phosphorylation liée au substrat, lors du passage
du 2-phosphoenolpyruvate au pyruvate.
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En aérobiose dans la mitochondrie : les 2 molécules de NADH, H+ (produites dans le
cytoplasme) seront réoxydées dans la chaine respiratoire (localisée dans la mitochondrie)
avec formation soit de 4, soit de 6 molécules d'ATP selon que l'entrée dans la
mitochondrie se fait par la navette glycérol phosphate ou la navette malate-aspartate. Le
bilan net de la glycolyse aérobic sera donc :
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2.l.3 Entrée dans 1a glycolyse des autres oses
Le fructose
Il est présent sous forme libre dans les fruits mais peut aussi être obtenu par hydrolyse
du saccharose (intestin grêle), II peut suivre deux voies selon l'organe au il est catabolisé :
dans les muscles ou les reins des vertébrés, la voie principale de dégradation
est sous l'action de l'hexokinase. II est alors directement phosphorylé en
fructose-l-P puis en ftuctose-6-P;
dans le foie la fructokinase catalyse la phosphorylation du fructose en
fructose-l-P ; ce dernier est ensuite scindé en dihydroxyacetone-P et en
glyceraldehyde par la fructose phosphate aldolase.
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Remarque :
Le mannose
Le galactose
galactokinase
Galactose + ATP + Mg2+ galactose 1-P + ADP
- premier mécanisme :
Galactose uridyl-transferase
galactose-1-P + UDP-glucose UDP-galactose + glucose-1P
L'absence de l' enzyme responsable est à l' origine d'une galactosémie congénitale
sévère chez l'enfant. L' accumulation de galactose dans le sang et les autres tissus est
entre autres, responsable d'une cataracte précoce. Le galactose étant réduit en galactitol
qui opacifie le cristallin. Apres les premiers mois de la vie, se développe un
deuxième mécanisme qui ne fait pas intervenir l’enzyme déficitaire.
- deuxième mécanisme :
Galactose-1-Puridyl-transferase
Galactose-1-P + UTP UDP-galactose + PPi
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- Etape (3) : épimérisation du galactose en glucose sous l’action de l’UDP-glucose 4-
épimérase, enzyme utilisant le NAD+ comme coenzyme
UDP-glucose-4-isomerase
UDP-galactose UDP-glucose
L’UDP-glucose ainsi obtenu réagit avec une autre molécule de galactose-1-P pour donner du
glucose 1P et de l’UDP-galactose.
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Dans le muscle, le but final de la glycolyse est la production d'ATP. Donc la vitesse
de la glycolyse augmente quand il se contracte plus vite et plus fort.
*Voie n°1
*Voie n°2
Elle est représentée par l'activation de la glucokinase du foie. Cette enzyme qui
transforme le glucose en glucose-6-P n'est pas inhibée comme l'hexokinase.. Elle ne
fonctionne que si le taux de glucose sanguin est élevée, Le glucose-6-P est alors
utilisée pour la glycogenèse.
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* Voie n°3
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Dans le foie, la glycogène phosphorylase est aussi sous contrôle hormonale, mais ici la
phosphorylase kinase est activée par le glucagon. Cette hormone est liberté dans le sang
lorsque la concentra1ion de glucose sanguin baisse en dessous de la normale.
Un autre point de régulation se trouve au niveau de la pyruvate kinase qui est inhibée
entre autre par- L’ATP, le citrate et, dans le foie, par l'alanine. Elle est activée par le
fructose-l,6-diphosphate.
La glycolyse conduit à la formation du pyruvate qui peut être converti, dans les
mitochondries, en acétyl-CoA. Les unités acétyl-CoA, issues du pyruvate ou de la dégradation
des acides gras, sont complètement oxydées dans le cycle du citrate. Ce dernier est la voie
finale commune de l’oxydation des molécules énergétiques. Il se déroule entièrement à
l’intérieur des mitochondries. En tant que voie catabolique le cycle tricarboxylique fournit de
l’énergie (en faible quantité sous forme de GTP) des cofacteurs réduits riches en énergie
(NADH,H et FADH2) et aussi des précurseurs pour les biosynthèses.
Si le lactate est formé à l’issue de la glycolyse (comme dans le muscle) il est d’abord oxydé
en pyruvate sous l’action de la lactate déshydrogénase. On obtient la réaction suivante :
Le pyruvate est ensuite oxydé en acétyl-CoA. Cette réaction est catalysée par le complexe
multi-enzymatique de la pyruvate déshydrogénase (complexe PDH) constitué de 3 enzymes
principales. La pyruvate déshydrogénase (enzyme E ), ayant la thiamine pyrophosphate (TPP)
comme groupement prosthétique, assure la décarboxylation du pyruvate et le transfert du
radical obtenu sur le lipoate. La dihydrolipoyl transacétylase (Enzyme E21) transfère le
radical acétyle du lipoate sur le coenzyme A, permettant ainsi la libération de l’acétyl-CoA.
La dihydrolipoyl déshydrogénase (enzyme E ) est une flavoprotéine qui oxyde le
dihydrolipoate et transfère les électrons et les protons sur le NAD+. Le mécanisme d’action de
ce complexe est schématisé sur la figure ci-dessous.
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La séquence de réactions conduisant du pyruvate à l’acétyl-CoA fait intervenir, dans l’ordre,
les coenzymes suivants : TPP, lipoate, HSCoA, FAD et NAD+. La réaction globale, dans
laquelle il ne reste que les coenzymes vrais, est :
Le cycle débute par la condensation de ’'oxaloacétate (en C4) avec ’'acétyl-CoA (en C2) pour
former le citroyl-CoA (en C6) qui, en présence de l'eau, est hydrolysé en citrate. L'enzyme qui
intervient est la citrate synthase (une lyase).
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Cette isomérisation est le résultat d’une déshydratation et d'une réhydratation effectuées par
une enzyme appelée la cis-aconitase.
C’est la deuxième réaction d’oxydoréduction. Elle est catalysée par le complexe multi-
enzymatique de l‘a-cétoglutarate déshydrogénase, analogue à celui de la pyruvate
déshydrogénase Il se forme du succinyl-CoA. La déshydrogénation de ce composé est
exergonique et fournit une énergie suffisante pour la formation d’une liaison thioester, riche
en énergie. Les cofacteurs suivants interviennent : TPP, lipoate, HSCoA, FAD et NAD+. La
réaction globale est :
Dans cette phase toutes les réactions qui conduisent du succinyl-CoA à l’oxaloacétate sont
réversibles.
La liaison thioester est très riche en énergie. En présence du phosphate et du GDP, elle est
utilisée pour la synthèse du GTP suivant la réaction réversible :
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La réaction est catalysée par une succinyl-CoA synthétase, ou une succinate thiokinase. Il se
forme du succinate qui sera oxydé dans la séquence des réactions terminales du cycle pour
régénérer l’oxaloacétate. Les trois réactions qui composent cette séquence sont réversibles.
La réaction est catalysée par la succinate déshydrogénase à FAD (une flavoprotéine) comme
accepteur des électrons et des protons. C’est la 3ème réaction de déshydrogénation. Elle
conduit à la formation d’une double liaison. Le succinate est oxydé en fumarate.
La réaction est catalysée par une lyase (hydratase) : la fumarase ou fumarate hydratase.
C’est la 4ème déshydrogénation catalysée par la malate déshydrogénase à NAD+. Elle termine
le cycle :
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4–- régulation du cycle de Krebs
4.2.1 – Rétro-inhibition
L’activité de la PDH peut être directement affectée par l’accumulation des deux produits de la
séquence catalysée par le complexe multienzymatique à savoir l’acétyl-CoA et le NADH,H+
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4.2.2 - Régulation par phosphorylation-déphosphorylation
L’enzyme peut exister sous deux formes : une forme active (PDH déphosphorylée) et une
forme inactive (PDH phosphorylée).
Il va sans dire que les effecteurs positifs de la PDH kinase sont des effecteurs négatifs de la
PDH phosphatase et vice versa. (Voir figure ci-dessous).
Le Cycle du glyoxylate est une variante du cycle de Krebs. On le rencontre chez certains
végétaux, notamment les graines oléagineuses en germination et chez les microorganismes
tels que les moisissures, les bactéries et les levures. Ils possèdent, en plus des enzymes du
cycle de Krebs, une autre enzyme : l'isocitrase ou l’isocitrate lyase. L'isocitrase leur permet de
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cliver l’isocitrate en succinate et glyoxylate. On trouve, dans ces organismes, une seconde
enzyme qui n’appartient pas au cycle du glyoxylate, la malate synthase. Cette dernière
condense le glyoxylate avec un acétyl-CoA pour former un malate, précurseur de la
néoglucogenèse. Ces deux enzymes n’existent pas chez les animaux.
Chez ces végétaux, lorsque le cycle du glyoxylate fonctionne associer au cycle de Krebs et à
la néoglucogenèse, le processus conduit à la formation du glucose à partir des lipides, de
l’acétyl-CoA ou de l’acétate. Ceci se produit dans les graines oléagineuses en germination ne
disposant comme source de carbone que les lipides. Dans ces conditions les enzymes
communes au Cycle de Krebs et au cycle du glyoxylate sont enfermées dans des structures
membranaires appelées glyoxysomes. Ces structures sont présentes essentiellement dans les
tissus au cours de la germination.
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La néoglucogenèse est la biosynthèse du glucose à partir de précurseurs non
glucidiques tels que le pyruvate, le lactate, le glycérol et la plupart des acides aminés.
La biosynthèse du D-glucose est une nécessité absolue chez tous les animaux
supérieurs. En effet le glucose est,
- comme source d'énergie non seulement nécessaire à toutes les cellules, mais
indispensables aux cellules glucodépendantes (globules rouges" cerveau) et aux cellules
qui, en anaérobiose, dépendent de la glycolyse (muscle) ;
- l’alimentation,
- la glycogénolyse hépatique,
- et par la néoglucogenèse.
C'est en 1929 que C.F. et G.T. CORI ont montré que la biosynthèse du glucose est
possible dans le foie et le rein, en aérobiose, à partir de l'acide lactique formé en
anaérobiose dans le muscle lors de la glycolyse. Aujourd'hui, on sait qu'en plus de
l'acide lactique, des constituants lipidiques (glycérol, propionate), certains acides aminés
(principalement l'alanine) et intermédiaires du cycle de Krebs servent de précurseurs à
la néoglucogenèse.
Cette phosphorylation du. pyruvate est assurée par une séquence de réactions
nécessitant la coopération d'enzymes situées à la fois dans le cytosol et la
mitochondrie des cellules hépatiques. Le mécanisme comporte les étapes suivantes :
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- étape (1) : pénétration du pyruvate dans la mitochondrie ;
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Le donneur de phosphate est généralement le GTP, secondairement régénère grâce une
réaction de transphosphorylation dans laquelle le donneur est l'ATP.
On a consommation de :
Puisqu'il faut 2 molécules de pyruvate pour avoir une molécule de glucose on peut donc
dire que le coût énergétique de la néoglucogenèse est de 6 ATP (3 ATP x 2).
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Dans certaines circonstances nutritionnelles (régime hyperprotéique) ou pathologiques
(diabète sucré non équilibre, jeûne prolongé), l'azote aminé des acides aminés catabolisés
se retrouve à l'issue d'une double transamination dans l'alanine. L'alanine quitte le muscle
pour le foie où elle est transaminée en pyruvate sons l'action de l'alanine
aminotransférase ou ALAT. Cette réaction alimente :
La photosynthèse comporte :
- une phase lumineuse, au cours de laquelle ont lieu les réactions photochimiques qui
produisent ATP et NADPH, H+ ;
- une phase obscure, au cours de laquelle, par le cycle de Calvin, le CO2 est réduit en
glucose.
Réaction (1) : carboxylation par fixation d'une molécule de CO2 et d'hydrolyse d'une
molécule de ribulose-l,5-diphosphate en 2 molécules de 3-phosphoglycérate. Cette
réaction est sous la dépendance de la ribulose-l,5-diphosphate carboxylase ou rubisco.
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Réaction (3) : réduction du 1,3-diphosphoglycérate en 3-phospho glycéraldéhyde, sous
l’action de la 3-phospho glycéraldéhyde deshydroghzase à NADP +. avec libération
d'une molécule de phosphate.
- et régénération du ribulose-l,5-diphosphate.
Réaction (4) : transcétolisation (sous l'action d'une transcétolase) entre une molécule de
fructose-6-phosphate (convertible en glucose- 6-phosphate) et une molécule de 3-PGA
pour former une molécule d'écythrose-4-phosphate et une molécule de xylulose-5-
phosphate.
Le glucose est fait à partir de 6 molécules de CO2 parle cycle de Calvin. Dans ce
cycle une molécule de ribulose-1,5- diphosphate est consommée pour chaque molécule
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de CO2 fixée, mais à la fin du cycle une molécule de ribulose-1,5-diphosphate est
régénérée. L'équation globale peut s’écrire :
Remarque
Le cycle de Calvin qui régénère des pentoses phosphate à partir de trioses phosphate
et d'hexose phosphate requiert les mêmes réactions, mais en sens inverse, que celles de
la voie des pentoses phosphate qui, dans les cellules animales, régénère des hexoses
phosphate à partir de pentoses phosphate, à deux différences près :
- l'utilisation de NADH dans 1a voie des pentoses au lieu de NADPH dans le cycle
de Calvin.
La plupart des oses, autres que le glucose, et dérives d'oses présentant un intérêt
biologique, n'existent pas à l'état libre dans les tissus. De plus lorsqu'ils servent de
substrats dans les réactions de biosynthèse de macromolécules, ils n'interviennent que
sous forme coenzymatique active, généralement de nature nucléotidique.
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I.2.4 - Biosynthèse des macromolécules glucidiques : biosynthèse du glycogène ou
glycogénogenèse et de l'amidon
La mise en place des branchements α (16) n'intervient que lorsqu'une chaine α (1 4)
s'est allongée de 12 unités de glucose; les 6 premières à l’extrémité non réductrice sont
alors détachées puis transférées, avec formation d'une liaison O-glycosidique α ( 16)
sur un chaînon identique (ou sur le même chaînon) à 3 résidus de l'extrémité non
réductrice terminale (Fig.III-18).
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II - METABOLISME DES LIPIDES
Sous l’influence des lipases, abondantes dans les tissus adipeux et les graines oléagineuses,
les triglycérides sont hydrolysés en glycérol et acide gras.
Le glycérol, phosphorylé par l'ATP en présence d'une glycérol kinase peut être réutilisé pour
des synthèses de lipides ou rejoindre le métabolisme des glucides.
En dépit de cette éclatante expérience il fal1ut attendre près de 50 ans pour que soient
identifiés les réactions et les enzymes mises en jeu dans l'oxydation des acides gras, et
ce grâce aux travaux de F. LYNEN, S. OCHOA et bien d'autres. Les tavaux de LYNEN
mirent particulièrement en évidence que les acides gras parcourent un cycle dans lequel
ils sont oxydés par pertes successives de fragments dicarbonés : c'est la β.oxydation
grâce à 1aquelle l'atome Cβ de l'acide gras est oxydé en un acide β-cétonique qui est
alors clivé pour former un fragment à 2 carbones et une chaine d'acide gras raccourcie
de 2 atomes de carbone.
La β-oxydation se fait dans la mitochondrie alors que les acides gras sont généralement
libérés dans le cytosol (phase aqueuse continue du cytoplasme avec des solutés dissous),
en provenance de 2 sources :
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- des triacylglycerols alimentaires par action de lipases
Formation de l’acyl-COA
L'activation de l'acide gras est l'étape initiale de son métabolisme. Cette réaction a lieu
au niveau de la membrane extrême des mitochondries et dans le réticulum
endoplasmique. Les enzymes impliquées sont des thiokinases. II existe des thiokinases
différentes selon que le résidu acyle renferme plus ou moins 12 atomes de carbone,
mais le mécanisme moléculaire est le même et comporte plusieurs étapes ;
- hydrolyse de PPi en 2 Pi ;
Les acyl-CoA à chaine courte pénètrent d'une façon relativement aisée dans la mitochondrie;
en revanche la membrane interne de la mitochondrie est imperméable aux acyl-CoA à
longue chaine (à partir de 12 carbones)
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La carnitine est une molécule portant trois groupements fonctionnels : un groupement
hydroxyle, un groupement carbonyle et un groupement ammonium quaternaire
Le transfert requiert deux réactions de transacylation localisées sur les faces externe et
interne de la membrane interne de la mitochondrie, réactions catalysées par l'acyl-
carnitine transférase.
- la carnitine acetyl-transférase dont les substrats sont les acyl-CoA dans lesquels le
groupement acyl a de 2 à 10 atomes de carbone ;
- la carnitine palmityl-transforase donc les substrats sont les acyl-CoA. dans lesquels le
groupement acyle possède un nombre élevé d'atomes de carbone. L'enzyme est
particulièrement active avec le palmityl~CoA., d’où son nom. La carnitine
acétyltransférase est impliquée dans la sortie des groupements acétyles de l'intérieur de
la mitochondrie vers la phase cytoplasmique non particulaire : un tel mécanisme a
surtout de l'importance dans la biosynthèse des acides gras.
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L'enlèvement d'un chainon dicarboné à partir de l'extrémité carboxylique de l'acyl-CoA
est réalisé en quarte étapes :
Réaction (2) - Hydratation de la double liaison en α-β sous l’action d'une dehydroacyl-
CoA hydratase ou crotonase ou énoyl-CoA hydratase
Extrait des mitochondries, ce système n'a pas une spécificité très étroite, pour ce qui
concerne la longueur de la chaine mais, à l'opposé, sa stéréospécificité est exclusive
pour la forme L. Il conduit à un β-céto-acyl-coenzyme A, selon le schéma suivant :
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Réaction (4) - Elimination du fragment dicarboné sous l'influence d'une 6-thiolase
On obtient donc:
Une nouvelle liaison thioester est ainsi créée au niveau de l'acyl-CoA résiduel : celui-ci
est disponible pour une nouvelle dégradation par élimination d'un Chaînon dicarboné
jusqu'à épuisement de sa chaine carbonée.
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Les acides gras insaturés subissent la β-oxydation. mais pas aussi facilement qu'on pourrait
être tenté de le croire du fait que des intermédiaires dans la β-oxydation des acides
gras saturés sont des acyl-CoA insaturés.
L'oxydation des acides gras insaturés procède selon un mécanisme identique à celui
des acides gras saturés jusqu'à ce que la dégradation vienne buter sur la double
liaison.
Le résidu acyl-CoA résultant de cette dégradation partielle n'est pas substrat des
enzymes de la β oxydation :
En prenant comme exemple l'acide oléique, acyl-CoA résiduel après trois tours de β-
oxydation est un cis-déhydro-ène 3,4 acyl- CoA en C12 :
Pour les acides gras polyinsaturés, le problème est plus complexe dans la mesure où ils
possèdent 2 ou plusieurs doubles liaisons C = C dont les substituants sont en position
cis.
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1.3 - Bilan de la B-oxydation
Nous avons vu que pour être oxydé, tout acide gras doit d'abord être active en acyl-CoA et
que cette activation consommait 2 ATP si on ne fait pas abstraction, comme nombre d'
auteurs, de la phosphorylation de l' AMP en présence d'ATP et d'adénylatekinase.
Nous avons également indiqué que le départ d'un fragment dicarboné se faisait en 4
étapes et que les produits de la quatrième étape étaient une molécule d'acetyl-CoA et
un acyl-CoA raccourci de 2 atomes de carbone, acyl-CoA disponible pour une nouvelle
dégradation par élimination d'un fragment dicarboné, et ce jusqu' à épuisement de la
chaine carbonée, C'est ce que LYNEN a schématisé sous la forme d'une hélice connue
sons le nom d'hélice de LYNEN. En partant d'un acide gras en C16, l'acide palmitique,
cette hélice peut être schématisée comme indiquée dans la figure ci dessus.
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Bilan métabolique
L'examen des étapes de la β-oxydation montre qu'à chaque tour de 6-oxydation il y'a
utilisation d'une molécule de FAD, d'une molécule d'eau, d'une molécule de NAD + et
d'une molécule de CoASH
Bilan énergétique
L'existence d'une double liaison épargne les acides gras insaturés de l'action de l'acyl-
CoA déshydrogénase à FAD. Si l'acide gras comporte donc x doubles liaisons, il sera
épargné x fois de cette action. Ainsi la différence entre la β-oxydation des acides gras
insaturés avec de leurs homologues saturés se situe au niveau du nombre de molécules
de FADH2 formées : avec les acides gras polyinsaturées, ce nombre de FADH2 est
égal à celui obtenu avec leurs homologues saturés diminué du nombre de doubles
liaisons. Les bilans énergétiques de la β-oxydation des acides stéariques et linoléique
peuvent donc être établis comme dans le tableau ci-dessous:
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Tableau : bilan de la β-oxydation des acides stéariques et linoléique
- (n-1) FADH2 et (n-1)(NADH, H+) dont la réoxydation dans la chaine respiratoire produit
5(n-l) ATP (β-oxydation);
44
L'oxydation de la molécule de succinyl-CoA (C4) dans le cycle de Krebs se fait en 2
tours complets de cycle, ce qui aboutit à la formation de : 6 NADH,H+ + 2 FADH2 +
2 GTP, soit 24 A TP
Le bilan de l'oxydation d'un acide gras à 2n +1 atomes de carbone est donc: 5 (n= l)
+ 12 (n-1) + 24-3=(17n +4)ATP.
L'Etude des enzymes impliquées dans chacune des réactions de la β-oxydation a démontré
que chaque étape de ce cycle est réversible. Cependant la biosynthèse des acides gras
ne s'effectue pas par la voie reverse du cycle de dégradation. De très nombreux tissus
de l'organisme sont capables d'assurer la biosynthèse des acides gras : le foie, les
glandes mammaires, et surtout les tissus adipeux qui possèdent l'activité anabolique la
plus marquée. Les méthodes isotopiques ont confirmé que, dans tous les cas. le
précurseur initial de cette biosynthèse est l'acétyl-coenzyme A. Les travaux de LYNEN,
puis de WAKIL, ont permis de démontrer que la biosynthèse des acides gras dans les
cellules comporte la participation, d'importances inégales d'ailleurs, de deux mécanismes
distincts, à localisation cellulaire différente:
Dans les deux cas, il s'agit essentiellement d'acides gras à nombre pair d'atomes de
carbone.
45
hydroxy-acyl-coenzyme A et l’énoyl-coenzyme A hydratase sont des enzymes
susceptibles de fonctionner dans le sens de l'anabolisme. Au contraire, la première des
enzymes de la voie catabolique, l’acyl-coenzyme A : FAD oxydoréductase
(E.C.1.3.99.3.) ne peut fonctionner dans le cadre de la biosynthèse : la réduction du
thioester α-β insaturé n'est possible qu'en présence d'une déhydro-acyl-coenzyme A
réductase dont le coenzyme est le NADP réduit. Le schéma réactionnel est le suivant :
WAKIL a été le premier à montrer en 1957 que la biosynthèse des acides gras était
possible sous l’action d'un système enzymatique présent dans le cytosol (phase
cytoplasmique non particulaire). Un tel mécanisme de biosynthèse exige la présence
d'ATP, de NADP réduit, de manganèse, de CO2 de biotine et d'un ensemble
multienzymatique complexe, l’acide gras synthétase. Le CO2 utilisé n'est pas incorporé
dans l'acide gras synthétisé, comme l'ont montré les expériences à l'aide de CO2
marqué au 14C.
46
L'acétyl-CoA, produit dans les mitochondries principalement par la β-oxydation des
acides gras, la décarboxylation oxydative de l'acide pyruvique ou le catabolisme
oxydatif de quelques amino-acides, ne peut en sortir que par l'intermédiaire du citrate
ou du système carnitine.
Cette réaction est catalysée, en présence de Mn2+, par l'acétyl-CoA carboxylase qui
contient de la biotine comme groupement prosthétique. Le mécanisme de la réaction est
le suivant :
47
- Réaction : Transfert d'un résidu acétyl sur la protéine porteuse d'acyle "acyl carrier
protein" ou ACP
Les condensations des résidus acétyl et malonyl n'auront lieu que si ces résidus sont
préalablement fixés à une protéine spécifique, la protéine porteuse d'acyls ou "acyl
carrier protein" ACP ou PTA pour "protéine transporteuse d'acyles".
- Réaction (3) : Transfert d’un résidu malonyl sur 1a protéine porteuse d'acyle (ACP)
. Le groupement malonyl est transféré lui aussi du malonyl-CoA sur une molécule
d'ACP, sous l'action de la malonyl-transacylase.
L'enzyme qui catalyse cette réaction est la β-cétoacyl-ACP synthétase. Cette réaction
fortement exergonique se traduit par la libération d'une molécule d'ACP et d’un CO2.
48
Cette réaction est sous la dépendance de la β-acétoacyl-ACP réductase. L'obtention de
l’isomère D de l'acide β-hydroxyl est une différence fondamentale avec la voie
catabolique qui passe par l'isomère L. le coenzyme d'oxydo-réduction est le NADP, et
non le NAD utilisé dans la voie de dégradation.
Cette seconde réaction de réduction dans la séquence est catalysée par l'énoyl-ACP
réductase, avec comme coenzyme le NADP alors que dans la voie catabolique le
coenzyme d'oxydo-réduction à ce niveau est le FAD.
La séquence décrite ci-dessus se renouvelle autant de fois qu'il est nécessaire pour
allonger le résidu acyle de deux atomes de carbone à la fois. Le composé le plus
souvent synthétisé est le palmityl-ACP à 16 atomes de carbone. Ceci tient au fait que
la β-cétoacyl-ACP synthétase, spécifique de l’étape 4 est un très bon accepteur d'un
groupement tétradécanoyl mais pas d'un groupement hexadécanoyl, sans doute du fait
de la taille limitée de son site actif. Le palmityl-ACP ainsi obtenu a trois destinées
principales :
49
Pour ce qui concerne les acides gras a nombre impair d'atomes de carbone, leur
biosynthèse est possible en partant d'un produit en C3, le propionyl-CoA et en passant
par le propionyl-ACP.
Nous l'avons déjà dit, l'acide palmitique est le produit normal de l'acide gras synthétase
dans les cellules animales. Il est le précurseur d'autres acides gras à longues chaines
grâce à l'action de systèmes d'élongation qui existent dans le réticulum endoplasmique et
les mitochondries. Le système d'élongation du réticulum endoplasmique, le plus actif,
ajoute des unités dicarbonées, apportées sous forme de malonyl-CoA, au palmitoyl-
CoA, pour former du stéaroyl-CoA. Les acides palmitique et stéarique peuvent servir de
précurseurs des acides gras monoinsaturés les plus communs des tissus animaux :
l'acide palmitoleique et l'acide oléique. La double liaison est introduite dans la chaine
d'acide gras par une réaction oxydative catalysée par l’acyl-CoA oxygénase :
Les tissus animaux peuvent rapidement introduire des doubles liaisons en position 9 sur
les acides gras mais ne peuvent introduire une double liaison supplémentaire entre cette
double liaison et le méthyle terminal de la chaine de l’acide gras. L'acide linoléique avec
deux doubles liaisons en 9 et 12 et l'acide α-linoléniqne (C18: 9.12. 15) ne peuvent
être synthétisés par les mammifères.
Ces acides gras étant des précurseurs nécessaires à la synthèse d'autres produits, sont
indispensables dans l'alimentation et doivent être obtenus à partir de sources végétales :
on les appelle donc acides gras essentiels. L'absence d'acide linolénique dans
l’alimentation du rat provoque une dermatose. Une fois ingéré par les mammifères, l'acide
linolénique peut être transformé en certains autres acides polyinsaturés en particulier les
acides γ-linolénique et arachidonique qui ne peuvent être synthétisés qu'à partir de
l'acide linolénique..
50
III - METABOLISME DES ACIDES AMINES
Les protéines subissent l'action, d'abord de l’estomac, puis de l’intestin, des enzymes
protéolytiques (pepsine, trypsine, chymotrypsine, carboxypeptidases et aminopeptidases)
pour donner des acides aminés.
Sur environ 400 g de protéines catabolisés par jour, 3/4 des acides aminés libérés sont
réutilisés pour la synthèse de nouvelles protéines ; le 1/4 restant est catabolisé.
II faut distinguer dans le catabolisme des acides aminés 2 niveaux d'importance inégale;
l’enlèvement de l’azote aminé (tous les acides aminés y sont soumis), la décarboxylation
(pour quelques uns seulement).
soit par transamination (tous les acides aminés sauf la leucine sont transaminables)
soit par désamination oxydative (glutamate) ou non (sérine, cystéine et
thréonine).
Cette réaction d'enlèvement de l' azote aminé est le plus souvent la première réaction
catabolique des acides aminés. Cependant, elle peut avoir lieu après que l'acide aminé a
subi une ou plusieurs transformations.
Désamination oxydative
51
L'eau oxygénée est ensuite décomposée par une catalase selon la réaction: H2O2 H2O +
1/2O2
2-Transamination
52
En fait l'azote aminé des acides aminés peut être enlevé de 2 façons :
53
- libère successivement ses 2 atomes d'azote sous forme de NH4+ éliminé dans les
reins (ammoniogénèse rénale) dans l'intestin, la glutamine
- ou bien est hydrolysée par la glutaminase en glutamate, le NH3 partant à
destination du foie,
- ou bien libéré successivement ses 2 atomes d'azote selon la réaction:
L'azote aminé après enlèvement est véhiculé dans le sang principalement par deux
acides aminés : l’alanine et la glutamine, formes atoxiques de transport de l'ammoniaque
toxique. Il est ensuite éliminé sous forme d'urée (voie majeure de l'uréogenèse
hépatique) ou sous forme de NH4+ (vole mineure de l'ammoniogenèse rénale).
Ammoniogenèse
L'ammoniac provenant de la désamination des acides aminé, des bases puriques, des
amides, et plus particulièrement de la glutamine peut suivre les voies métaboliques
suivants :
Acide glutamique + NH3 + ATP + Mg2+ Glutamine +ADP + Pi (enzyme : glutamine synthétase)
Glutamine + H2O Acide glutamique + NH3 (enzyme : glutaminase), puis NH3 + H+ NH4+
54
Uréogenèse
On distingue trois principaux types d'organismes selon la forme sous laquelle l'azote
amine est éliminé :
Mais quel est donc le mécanisme de l'élimination sous forme d'urée, de l’ammoniac chez
l'homme et les mammifères ?
En 1932, KREBS et HENSELEIT, incubant dans des fioles de Warburg des coupes de
foie et différents acides aminés, constatèrent qu'il se formait très peu d'urée, à moins
d'ajouter un des trois acides aminés suivants : ornithine, citrulline ou arginine. Ils
conclurent que 1'urée se synthétisé dans le foie et que ces trois acides aminés
interviennent directement dans l'uréogenèse.
Etapes de l'uréogenèse
55
Cette réaction irréversible consomme 2 molécules d' ATP, l'une nécessaire à la création
de la liaison amide, l’autre à l'activation du groupement carbamyl;
- Réaction (1): introduction du premier atome d'azote dans le cycle par transfert, sous
l'action l’ornithine-carbamyl-transférase, du groupement carbamyl du carbamyl-phosphate
sur l'ornithine pour «former la citrulline, avec libération du phosphate
- Réaction (2) : introduction du second atome d'azote dans le cycle par condensation de
la citrulline avec l'acide aspartique pour donner l'acide argininosuccinique, sous l'action de
l'argininosuccinate synthétase (ou citrulline-aspartyl-transférase). Cette réaction consomme
une molécule d'ATP fournissant par hydrolyse en AMP et PPi (ce dernier étant ensuite
hydrolysé en 2 Pi) l’énergie nécessaire à la création de la liaison C – N.
56
On voit que l'acide aspartique a subi une désamination pour donner l’acide fumarique -
Réaction (4) : hydrolyse de l’arginine pour former de l'urée et de l'ornithine, sous l'action
de l’arginase cytosolique qui est une enzyme essentiellement mais non uniquement
hépatique.
57
Bilan du cycle de l’ornithine
La synthèse d’une molécule d’urée est énergétiquement coûteuse : elle consomme 2 atomes
d’azote excrétés, 3 molécules d’ATP, soit 4 liaisons riches en énergie.
58
Remarque
Cycle de l'acide citrique et cycle de l'ornithine sont liés par le fumarate, intermédiaire
commun, et par l'aspartate, acide aminé correspondant à l’oxaloacetate. L’aspartate est
régénéré à partir du fumarate par la fumarase (cytosolique), la malate déshydrogénase
(mitochondriale) et l’ASAT, le donneur du groupement aminé étant le glutamate, dont
l'acide α-cétonique correspondant est l’α- cétoglutarate, autre intermédiaire du cycle de
l'acide citrique.
L'acide glutamique joue un rôle central dans le métabolisme de l'azote. Formé par
transamination à partir de l'α-cétoglutarale, il :
59
- conduit en présence de glutamine synthétase, à la formation de glutamine qui, dans le
rein libère l’ammoniac NH3 qui se combine à l'ion H+ pour donner l’ion NH4+ éliminé
dans les urines ;
- soit se combiner avec l'ion H+ pour former NH4+ éliminé dans les urines;
- soit servir à la synthèse de carbamyl-P, précurseur du cycle de l'uréogenèse ;
- peut également subir une transamination avec l'acide oxaloacétique en formant l'acide
α-cétoglutarique et l'acide aspartique. Ce dernier est un donneur d'azote dans le cycle de
l'uréogenèse;
L'alanine joue aussi un rôle dans le transport sous forme non toxique de l’ammoniac
en particulier des muscles vers le foie, grâce à l'action du cycle glucose-alanine.
Le glutamate ainsi formé transfère alors son groupement α-aminé au pyruvate (produit
provenant de la glycolyse musculaire) pour donner l'alanine, sous l’action de l’alanine
transaminase selon la réaction:
L'alanine rejoint le foie par la voie sanguine où transfère son groupement aminé sur
l'α-cétoglutarate grâce à l'alanine transaminase, pour donner du pyruvate et du glutamate,
glutamate qui subit une désamination sous l'action de la glutamate déshydrogénase.
L'amnoniac ainsi libéré est transformé par le foie en urée. Quant au pyruvate il sert à
reconstituer le glucose sanguin qui retourne au muscle.
Les voies cataboliques des vingt acides aminés standards convergent en effet pour
former seulement cinq produits (acétyl-coA. α-cétoglutarate, succinyl-CoA, fumarate et
oxaloacétate) qui tous entrent dans le cycle de Krebs pour être complètement oxydés
en CO2 et H2O sont ainsi transformés en :
* acétyl-CoA : Ala, Thr, Gly, Ser, Cys (en passant par le pyruvate) Phe, Tyr, Trp,
Leu, Lys (en passant par l'acétoacétyl-coA) ;
60
* succinyl-CoA : Ile, Met, Val ;
Les acides aminés dont la voie métabolique passe par le pyruvate ou un composé
voisin pour s'intégrer à la voie des glucides sont appelés amino-acides glucoformateurs.
Ceux qui ont une séquence de transformation qui aboutit à l'acétyl-COA sont dits
cétogènes ; certains, en partie glucoformateurs et en partie cétogènes, sont dits mixtes.
Cette réaction est utilisée par les animaux pour produire, à partir des acides aminés
ou de certains de leurs dérivés, des amines indispensables, par leur activité biologique
ou leur qualité de précurseurs d'autres molécule. Elle a lieu en présence de
décarboxylases sp6clfiques et on peut écrire
Remarque
Le 3,4-dihydroxyPhe n'est rien d'autre que la tyrosine hydroxylée, tyrosine qui par
ailleurs peut subir une iodation conduisant à la prohormone et hormone thyroïdienne
selon la figure ci-dessous.
61
III.2 - Biosynthèse des acides aminés
Les organismes vivants différent considérablement par leur capacité de synthèse des
vingt acides aminés Standards. Ils différent également par les formes d'azote qu'ils
peuvent utiliser comme précurseur des groupements aminés. Par exemple :
• le rat albinos et l'homme ne peuvent synthétiser que dix des vingt acides aminés
constitutifs des protéines. Ces dix acides aminés dits non indispensables peuvent être
fabriqués à partir de l’ammoniac et de différentes sources de carbone. Les autres,
appelés acides aminés indispensables, doivent être apportés par l'alimentation.
• les végétaux supérieurs peuvent fabriquer tous les acides aminés nécessaires à la
synthèse des protéines en utilisant sont l'ammoniac, son les nitrates comme précurseur
de leurs groupements aminés.
Dans la plupart des cas le précurseur des squelettes des acides aminés non
indispensables est l'acide α-cétonique correspondant qui dérive des intermédiaires du
cycle de Krebs. Les groupements amines sont habituellement fournis par le glutamate par
des réactions de transamination catalysées par des transaminases.
62
Cette réaction est d'une importance fondamentale puisque le glutamate est le donneur,
par transamination, de groupements aminés dans la biosynthèse des autres acides aminés.
Le glutamate est d'abord réduit en son γ-semialdéhyde qui ensuite cyclisé et réduit en
proline.
Chez la plupart des organismes vivants, les aminoacides non indispensables alanine et
aspartate proviennent respectivement du pyruvate et de l'oxaloacétate par transamination
sur le glutamate :
Chez les mammifères il existe cependant une autre voie de synthèse de l'asparagine : le
groupement aminé est transféré de l'amide de la glutamine au groupement β-
carboxylique de l'aspartate par l'asparagine synthétase (ATP-dépendante) :
III.2.1.3 - Tyrosine
La tyrosine est synthétisée par les animaux à partir d'un aminoacide indispensable, la
phénylalanine, par hydroxylation en position 4 du noyau phényle, sous l'action de 1a
phénylalanine oxygénase :
III.2.1.4 - Cystéine
Chez les mammifères la cystéine est formée à partir de deux autres aminoacides : la
méthionine et la sérine. La méthionine fournit l'atome de soufre, et la sérine fournit le
squelette carboné :
63
* dans une première réaction la méthionine est transformée en S-adénosyl-méthionine
(ou SAM) par réaction avec l’ATP :
Sous cette forme le méthyle de la méthionine est très réactif et peut être transféré à
un certain nombre d'accepteurs de méthyles:
III.2.1.5 - Sérine
La voie principale de formation de la sérine dans les tissus animaux commence avec
le 3-phospho-glycérate. Dans la première étape son a-hydroxyle est oxydé par le NAD+
pour donner du 3-phosphohydroxypyruvate. La transamination sur le glutamate fournit
de la 3-phosphosérine qui subit une hydrolyse par une phosphoserine phosphatase pour
donner la sérine libre.
Dans le foie des vertébrés le glycocolle peut être synthétisé par une autre voie
catalysée par la glycocolle synthase.
Cinq des amino-acides indispensables pour les animaux sont synthétisés par les
végétaux et les micro-organismes à partir d'amino-acides non indispensables. La
thréonine, la méthionine et la lysine sont formées à partir de l'aspartate ; l'arginine et
l'histidine sont formées à partir du glutamate. L'isoleucine est formée par les bactéries
à partir d'un amino-acide indispensable, la thréonine.
EXERCICES
III-I *
a - en anaérobiose ? b - en aérobiose ?
a - en anaérobiose ; b - en aérobiose
III-2*
65
Quel est le nombre de molécules d' ATP formées lors de chaque réactions?
III-3*
a -in vitro
III-4*
1 - Quel est le rendement énergétique (en équivalent ATP) d'une molécule de glucose
issue de l’hydrolyse de l’'amidon d'une part et d'une molécule de glucose issue de
l'hydrolyse du glycogène,
2 - Quel est le rôle énergétique (en %) pour la mise en réserve d'une molécule de
glucose sous forme de glycogène pour ensuite la dégrader complètement en CO2 ?
III-5*
II1-6*
III-7*
66
d· Sachant que le G’0 d'hydrolyse de l'acide phosphoénolpyruvique est de - 61,86
kJ/mol, préciser si l'action de la pyruvatekinase est réversible. Justifier votre réponse,
III-8*
On étude l’effet " P ASTEUR" sur une culture de cellules hépatiques maintenues en
anaérobiose temporaire.
III-9*
Décrire puis interpréter les documents I et II en les utilisant d'abord séparément puis
en établissant un lien entre eux.
67
a - Le potentiel d'oxydoréduction standard à pH 7 et 3O°C étant de + 0,254 V pour
le couple redox de cyt c et de + 0,29 V pour le couple redox de cyt a, dans quel
sens la réaction tend-elle à se faire spontanément dans les conditions standard?
Pourquoi?
a - Sachant que la dégradation d'un acétyl-CoA par le cycle de Krebs conduit à la formation
de 3 (NADH,H+), 1 FADH2 et 1 GTP, calculer le bilan en ATP de la dégradation
complète d'une molécule de saccharose en CO2 et H2O.
III-10*
b - phosphodihydrexyacétone → phosphoglycéraldéhyde,
citer une autre réaction du même type et faisant partie de la même séquence
métabolique.
III-11*
68
III-13*
2 - Calculer le nombre de molécules d' ATP synthétisées lors de l' oxydation complète
des acides gras suivants : C16 ; C15 et C18:3.
3 - Dans ses grandes lignes, le catabolisme de l’acide oléique est analogue Ii celui
des acides gras saturés et utilise les étapes de la β-oxydation. Apres activation, le
catabolisme proprement dit se fait en 3 temps principaux selon le schéma A
a- en acétyl-CoA ;
b- en CO2 et H2O
5-
a - Citer d'autres destinées de l'acétyl-CoA (on indiquera les produits finals obtenus)
III-14*
69