Chapitre I-Métabolisme des glucides

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 31

Module : Voies Métaboliques et Régulation

Niveau : Master II
Spécialité : Biochimie Appliquée

Année universitaire : 2023/2024 Dr KADJOUDJ.N


Chapitre I : Rappel du métabolisme énergétique, métabolisme des glucides
et leurs mécanismes de régulation
1. Généralités

Les êtres vivants requièrent un apport permanent d’énergie libre pour réaliser trois objectifs
essentiels : (1) un travail mécanique au cours de la contraction musculaire ou des mouvements
cellulaires, (2) le transport actif de molécules et d’ions, et (3) la synthèse de macromolécules
ou d’autres biomolécules à partir de précurseurs simples.
L’énergie libre utilisée dans ces processus qui maintiennent un organisme dans un état éloigné
de l’équilibre, est tirée de l’environnement. Les organismes photosynthétiques, ou
phototrophes, trouvent de l’énergie en captant la lumière solaire tandis que les chimiotrophes,
qui incluent les animaux, tirent leur énergie par l’oxydation des aliments produits par les
phototrophes.
L'énergie dans les cellules est fournie donc par le catabolisme oxydatif d'un nutriment
provenant de la digestion intestinale des aliments énergétique. Les molécules soumis au
catabolisme oxydatif sont essentiellement les glucides avec le glucose, les lipides avec les
acides gras, concernant les protéines et leurs fameuses briques constitutive c'est-à-dire les
acides aminés retenus qu'elles peuvent être utilisées à des fins énergétiques seulement en
carence en glucides et en lipides, ces acides aminés ont un rôle dans la synthèse des protéines.
L'énergie nécessaire au bon fonctionnement des cellules peu également provenir de réserves
de nature glucidique essentiellement dans « le foie » et dans « les muscles striés squelettiques »
on parle donc de la « glycogène ». Il existe des réserves autres que glucidique de nature lipidique
sous forme de « triglycérides » dans « les tissus adipeux » mais, il n’existe pas des réserves
énergétiques protéiques.
Il existe une petite molécule énergétique qui circule dans vos cellules elle possède des liaisons
particulières dont la rupture du dernier groupement phosphate permis de libérer de l'énergie je
parle ici de l'ATP. Cette molécule permet par couplage énergétique à de nombreuses réactions
énergétiques exergoniques d'être réalisé s qu'on appelle « une véritable monnaie énergétique »
pour la cellule. L’ATP donc permet la réalisation de nombreux travaux cellulaires nécessitant
un apport énergétique.
Le catabolisme oxydatif du glucose commence dans les cellules par la glycolyse dans le cytosol
et celui des acides gras commencent par la bêta-oxydation dans la matrice mitochondriale et
ses deux voix permettant la production d'une molécule centrale du métabolisme énergétique
une molécule avec seulement deux petites atomes de carbone nommé « l'acétyle- COA »

La suite de voyage de cette l'acétyle- COA se déroule au sein de la mitochondrie et les l'origine
de synthèse d'une autre ATP. L'acétyl-COA alimente le fameuse cycle de Krebs qui libère alors
se forme d'électrons de haute énergie de taxi cellulaire, ces taxi cellulaires sont des transporteurs
d'électrons (CO enzyme oxydant réducteur les plus classiques NADH, H +et FADH2).Ces deux
enzymes sont réduits au niveau de cycle de Krebs et bien sont ré-oxydés au niveau de la chaîne
respiratoire mitochondriale au niveau de laquelle est transféré progressivement l'énergie
potentielle portée par leur électrons de haute énergie.
La libération de cette énergie parmi la synthèse de l'ATP grâce à l'ATP synthèse enchâssé
dans la membrane interne de la mitochondrie.
Le dioxygène que nous respirons est nécessaire dans ce processus de synthèse de l'ATP il
constitue ce qu'on appelle « l'accepter final d'électrons », il se forme alors de molécules d'eau
H2O.

Figure 01 : vue d'ensemble du métabolisme énergétique de la cellule eucaryote.


2. Le métabolisme :
Le métabolisme est essentiellement une série de réactions biochimiques biochimiques reliées
entre elles, qui commencent par une molécule particulière pour la convertir en une autre
molécule selon un processus parfaitement défini. Ces réactions se produisent au sein d'une
cellule et qui permettent la réalisation de multiples travaux cellulaires.
Les voies métaboliques sont réparties en deux grandes classes : (1) celles qui convertissent
l’énergie des molécules sources d’énergie en des formes biologiquement utilisables, et (2) celles
qui requièrent un apport d’énergie pour pouvoir s’effectuer.
 L’anabolisme (voie de synthèse)
L’ensemble de réactions enzymatiques de biosynthèse de macromolécules ou de leurs
précurseurs. Ces réactions nécessitent un apport d'énergie libre fournie généralement par
l'hydrolyse de l'ATP et/ou par le pouvoir réducteur du NAD(P)H et du FADH2.
Anabolisme
Énergie utilisable + précurseurs simples → molécules complexes

 Le catabolisme (voie de dégradation).


L’ensemble de réactions enzymatiques de dégradation de macromolécules en molécules de
faible taille. Ces réactions s'effectuent avec une libération d'énergie libre dont une partie est
stockée sous forme d'ATP et de transporteurs d'électrons réduits (NAD(P)H et FADH2).
Catabolisme
Sources d’énergie (glucides, lipides) → CO2 + H2O + énergie utilisable
-Certaines voies peuvent être anaboliques ou cataboliques selon l’état énergétique de la cellule.
On les appelle voies amphiboliques.

Figure 2 : Vue globale du métabolisme


2.1. Métabolisme des glucides
Les glucides ont différents rôle au sein de l’organisme : production énergétique ou mise en
réserve, synthèse de glycoprotéines et de macromolécules (GAG, …), synthèse des nucléotides
(ribose et NADPH), épuration des produits insolubles et toxiques, interrelation métabolique.
Le métabolisme des glucides correspond à l'ensemble des processus biochimiques responsables
de la formation, la dégradation et de l'interconversion des glucides chez les organismes vivants.
La voie de la glycolyse correspond à une série de réactions catalysées par des enzymes qui
dégradent une molécule de glucose (6 carbones) en deux molécules de pyruvate (3 carbones).

Au niveau de l’intestin on trouve du glucose provenant des glucides, des acides-aminés


provenant des protéines et des chylomicrons provenant des lipides.

Le glucose passe ensuite dans la circulation pour rejoindre les cellules du foie ou hépatocytes,
dans lesquelles il sera stocké. Il pourra également être utilisé directement par les cellules de
l’organisme en manque d’énergie. En effet le glucose est dégradé dans le cytosol puis dans la
mitochondrie en CO2, H2O et ATP.

Dans la lumière intestinale on trouve du glucose, du fructose et du galactose qui iront tous les
trois au niveau du foie par le sang où ils seront dégradés. Lors d’une trop grande assimilation
de sucres le foie sera saturé obligeant l’organisme à les stockés sous forme de graisse au niveau
des tissus adipeux.

Par la suite, lorsque l’organisme en aura à nouveau besoin, le foie sera cette fois-ci responsable
de la fabrication de glucose à partir de substances non-glucidiques, on parle de la néoglucogenès

 Transport cellulaire du glucose

Le glucose, petite molécule hydrosoluble, est transporté dans le sang sous forme libre. Le taux
sanguin, ou glycémie, est relativement constant entre 0,70 et 1,10 g/l.

- En période alimentaire, le glucose provient de l’intestin. L’augmentation de la glycémie


déclenche la sécrétion d’insuline par les cellules B du pancréas. Le foie, premier tissu traversé
par le sang portal, capte 30 à 40 % du glucose. Le glucose restant se répartit entre les autres
tissus : cerveau, GR, muscles, tissu adipeux…il est dégradé en pyruvate par la voie de la
glycolyse et stocké par la voie de la glycogénogénèse dans le foie et les muscles.

-En situation de jeûne, le glucose sanguin provient du foie, à partir de la glycogénolyse et de la


néoglucogenèse sous l’influence des taux élevés de glucagon sécrété par les cellules A du
pancréas.
Le glucose ne peut pas pénétrer dans la cellule par simple diffusion. Son entrée est assurée par
les deux mécanismes suivants :

-Transport facilité : le glucose franchit la membrane phospholipidique et hydrophobe des


cellules par un mécanisme de diffusion facilitée, à l’aide de transporteurs passifs. Ces
transporteurs, appelés GLUT (glucose transporter) sont codés par des gènes différents, et
classés suivant l’ordre chronologique de leur découverte. Ce sont des glycoprotéines
transmembranaires. La fixation du glucose sur la face extracellulaire de la membrane provoque
un changement de conformation de la protéine ce qui fait passer l’ose sur la face interne où il
est libéré. On connait actuellement 5transporteurs membranaires de glucose appelés GLUT
numérotés de 1 à 5 soit GLUT 1 à GLUT 5.Ce sont des protéines qui ont une certaine
ressemblance dans les premières séquences mais présentent ensuite des séquences spécifiques
à leurs membranes d’accueil.

-Transport actif : processus qui consomme de l’énergie. Le glucose est transporté contre un
gradient de concentration, c'est-à-dire d’un milieu à concentration faible en glucose vers
l’intérieur de la cellule à concentration plus élevée en glucose. Le glucose et le NA+ sont
transportés dans le même sens et en même temps à travers la membrane. Ce type de transport
intervient dans les cellules épithéliales, dans l’intestin, dans le rein etc….

2.1.1. Catabolisme glucidique

Le catabolisme glucidique correspond à la dégradation des molécules de glucose permettant la


formation de molécules riches en énergie.

2.1.1.1 La glycolyse (ou voie d’Embden-Meyerhof)

La glycolyse est la première chaîne du catabolisme des glucides, elle s’effectue dans le cytosol
par des enzymes solubles et en anaérobie (sans apport d’oxygène). La glycolyse permet la
dégradation progressive du glucose pour produire l'énergie cellulaire sous forme d'ATP, ainsi
que la formation de pyruvate qui aura plusieurs destinées. Elle se divise en deux phases.

 Première phase : La phase d'investissement en énergie

Cette phase fait référence à la première moitié de la glycolyse (elle comprend les cinq premières
réactions), au cours de laquelle nous investissons deux molécules d'ATP pour diviser le glucose
en deux molécules de glycéraldéhyde-3-phosphate (G3P) à 3 carbones.
 Deuxième phase : La phase de remboursement de l'énergie

Elle est composée des cinq réactions suivantes qui convertissent les deux molécules de
glycéraldéhyde-3-phosphate en deux molécules de pyruvate, le tout en produisant quatre
molécules d'ATP.

La glycolyse permet une production rapide d'ATP mais en quantité limitée puisque celle-ci ne
produit que 2 molécules d'ATP par molécule de glucose.

Au niveau de la glycolyse, il existe des branchements qui redirigent les métabolites


intermédiaires vers les voies d'anabolisme. Ainsi, le glucose- 6-phosphate (G6P) alimente la
voie des pentoses phosphates (Boren et al., 2001), le 3-Phosphoglycérate (3PG) permet la
biosynthèse de sérine, et le dihydroxyacétone phosphate (DHAP) sert à la synthèse d’acides
gras. Le pyruvate, produit final de la glycolyse, peut être utilisé par le lactate déshydrogénase
(LDH) ou par le pyruvate déshydrogénase (PDH) puis par le cycle de Krebs.

2.1.1.2. Les différentes étapes de la glycolyse

1) Phosphorylation du glucose par l’ATP

Réaction de transphosphorylation du glucose sur son carbone 6 en glucose-6-phosphate sur son


carbone 6 en glucose-6-phosphate. Cette réaction est catalysée la glucokinase au niveau du
foie (les cellules hépatiques) et du pancréas (les cellules des îlots pancréatiques) ou par
l’hexokinase au niveau des autres organes. Cette réaction consommatrice d’ une molécule
d’ATP. Comme dans toutes les phosphorylations le Mg2+ est indispensable à la réaction. La
réaction catalysée est la suivante :

GLUCOSE + ATP GLUCOSE 6 P + ADP

2) Isomérisation du glucose 6P en fructose 6P :

Réaction d’isomérisation du glucose-6-phosphate en fructose-6-phosphate catalysée par la


phosphoglucose isomérase (PGI).C’est une réaction d’isomérisation, réversible.
GLUCOSE 6 P FRUCTOSE 6 P

3) Phosphorylation du fructose 6P en fructose 1,6 biP

Réaction de transphosphorylation du fructose-6-phosphate en fructose-1,6-biphosphate


catalysée par la 6-phosphofructo-kinase. Cette réaction consomme une molécule d’ATP.

FRUCTOSE 6 P +ATP FRUCTOSE 1,6 biP + ADP

Le Mg+ est indispensable à la réaction qui est totalement irréversible. La


phosphofructokinase est une enzyme allostérique dont l’activité joue un rôle important dans
la régulation du taux de la glycémie.

4) Dégradation du fructose 1,6 biP et interconversion des trioses phosphates :


Réaction de dégradation du fructose-1,6-biphosphate en dihydroacétone-phosphate et en
gycéraldéhyde-3-phosphate catalysée par l’aldolase.

Fructose 1,6 biphosphate Glycéraldéhyde 3P (G3P) + dihydroacétone


phosphate (DHAP)
5) Isomérisation du Dihydroxyacétone phosphate en Glycéraldéhyde 3P
Réaction d’isomérisation du dihydroacétone-phosphate en glycéraldéhyde-3-phosphate catalysée par la
triosephosphate-isomérase.

Dihydroxyacétone phosphate Glycéraldéhyde 3P

Seul le glycéraldéhyde3P est dégradé dans la suite des réactions de la glycolyse.

6) Oxydation du glycéraldéhyde 3P en 1,3-biphosphoglycérate

Réaction de phosphorylation du glycéraldéhyde-3-phosphate en 1,3-biphosphoglycérate


catalysée par la glycéraldéhyde-3-phosphate-déshydrogénase. Cette réaction nécessite une
molécule de phosphate minéral ; elle permet également la formation de NADH, H+ à partir de
NAD+.

Glycéraldéhyde 3P + NAD+ + Pi 1,3 biphosphoglycérate +


NADH, H+
7) Transphosphorilation de 1,3-biphosphoglycérate en 3-phosphoglycérate

Réaction de transphosphorylation du 1,3-biphosphoglycérate en 3-phosphoglycérate catalysée


par la phosphoglycérate-kinase. Cette réaction est très importante car c’est la première
réaction de la régénération de l’ATP à partir d’ADP.
1,3 biphosphoglycérate + ADP 3 phosphoglycérate + ATP

8) Isomérisation du 3 phosphoglycérate en 2 phosphoglycérate

Réaction de mutation du 3-phosphoglycérate en 2-phosphoglycérate catalysée par la


phosphoglycérate mutase (le phosphate est déplacé de la position 3 à la position 2), le Mg++
est indispensable et la réaction est réversible.

3 phosphoglycérate 2 phosphoglycérate

9) Déshydratation du 2 phosphoglycérate en phosphoénolpyruvate

Réaction de déshydratation du 2-phosphoglycérate en phosphoénolpyruvate catalysée par l’énolase.


Cette réaction régénère une molécule d’H2O. L’enzyme nécessite aussi la présence de Mg++.

2 phosphoglycérate phosphoénolpyruvate + H2O


10) Transfert du phosphate du phosphoénolpyruvate sur l’ADP
Réaction de transphosphorylation du phosphoénolpyruvate en pyruvate catalysée par la pyruvate-
kinase. Cette réaction permet la formation d’ATP à partir d’ADP. C’est une réaction irréversible qui
nécessite la présence de Mg++.

Phosphoénolpyruvate + ADP Pyruvate + ATP

2.1.1. 3. Bilan énergétique de la glycolyse

Pour chaque glucose il y a eu :

-consommation de 2 ATP lors de la formation du G6P et du F1,6 biP.

• chaque molécule de glucose donne 2 glycéraldéhyde 3P. Au niveau de chaque triose


phosphate, il y aformation d’un NADH, H+, de 2 ATP et d’un pyruvate.

Le bilan final conduit à la formation de 4 ATP et consommation de 2 ATP. La dégradation


d’une moléculede glucose dans la glycolyse conduit donc à la synthèse de 2 ATP et à la
formation de 2 NADH,H+ (corresponde au 6 ATP) et de 2 pyruvates, donc au totale la
glycolyse permet la formation de 8 molécules d’ATP d’où la réaction globale :

Glucose + 2 ADP + 2 Pi + 2 NAD+ 2 pyruvates + 2 ATP + 2 NADH,


H+ + 2 H2O

Dans les cellules aérobies, les hydrogènes et électrons du NADH, H+ sont transportés dans
lesmitochondries par des systèmes navettes pour être oxydés par la chaine respiratoire. Dans
les cellules anaérobies, le NADH, H+ réduit le pyruvate en lactate dans le cytosol.
Figure 3 : Schéma récapitulatif les réactions de la glycolyse
2.1.1. 4. Régulation métabolique de la glycolyse

La glycolyse fournit à la fois de l’ATP, essentiel pour couvrir les besoins énergétiques des
organismes anaérobies et des précurseurs biosynthétiques. La vitesse de la glycolyse s’établit
de manière à satisfaire ces deux besoins. Dans les voies métaboliques les réactions
irréversibles sont souvent les lieux de contrôle.Les 3 sites de régulation se situent au niveau
des 3 enzymes allostériques catalysant les réactions irréversibles de la glycolyse à savoir :
l’hexokinase, la phosphofructokinase 1 (PFK 1) et la pyruvate kinase.

Dans les voies métaboliques, les enzymes qui catalysent des réactions irréversibles sont des
sites potentiels de contrôle. Généralement, les enzymes sont régulés par trois mécanismes :

1. La régulation par modification de l’activité de l’enzyme

- les régulations par des effecteurs allostériques,

- les régulations par phosphorylations/déphosphorylation

2. La régulation par modification de taux de l’enzyme

- l’expression des gènes de ces enzymes.

3. La régulation par modification de la disponibilité du substrat

Au niveau de la glycolyse on met en évidence essentiellement trois réactions irréversibles :

- La réaction de transphosphorylation du glucose en glucose-6-phosphate catalysée par la


glucokinase ou l’hexokinase. L’hexokinase est inhibée par le glucose-6-phosphate.

- La réaction de transphosphorylation du fructose-6-phosphate en fructose-1,6-biphosphate


catalysée par la 6-phosphofructokinase. Cette enzyme est inhibée par l’ATP, le citrate, le
glucagon (foie) et l’adrénaline (muscle), et est activé par l’insuline et l’AMP.

- La réaction de transphosphorylation de l’acide phospho-énol-pyruvique en acide énol-


pyruvique catalysée par la pyruvate-kinase. Cette enzyme est inhibée par le pyruvate,
l’alanine, l’ATP et le NADH, H+.

On retiendra globalement qu’il y a :

- Inhibition de la glycolyse lorsque l’organisme est en excès d’énergie et donc par l’excès
d’ATP, le citrate dont la concentration cytosolique augmente, le glucagon, l’adrénaline

- Activation de la glycolyse lorsque l’organisme est en déficit d’énergie et donc par l’excès
d’ADP et d’AMP, l’insuline.

La glycolyse est donc contrôlée dans toutes les cellules par ces trois enzymes. Si des cellules
se trouvent à un niveau énergétique élevé ou si le glucose y est abondant, sous l’action de la
glucokinase celui-ci est capturé par le foie où il sera stocké sous forme de glycogène.
2.1.2. Devenir du pyruvate

Suite à la glycolyse les deux pyruvates, formés à partir d’une molécule de glucose, auront
plusieurs destinées.

2.1.2.1. Oxydation du pyruvate en CO2

Elle se fait dans la mitochondrie

Le pyruvate est transporté dans la mitochondrie. Il est d’abord transformé par le complexe
multi-enzymatique de la pyruvate déshydrogénase en acétyl-CoA.

CH3-CO-COOH + HSCoA + NAD+ CH3-CO-ScoA + CO2 + NADH,H+

L’oxydation complète de l’acétyl-CoA est réalisé dans le cycle de Krebs et s'accompagne de


la formation de 3 NADH,H+, 1 FADH2 et de 1 GTP. Nous allons le voir dans le cycle de
Krebs.

2.1.2.2. Réduction du pyruvate en lactate (fermentation lactique)

Lorsque la cellule ne dispose pas de mitochondries (cas des hématies), est privée d'oxygène
(anaérobiose) ou en conditions hypoxiques (tissu musculaire en contraction rapide), le pyruvate
est réduit en lactate par le NADH,H+ formé au cours de la glycolyse. La réaction catalysée par
la lactate déshydrogénase régénère le NAD+.

CH3-CO-COOH + NADH,H+ CH3-CHOH-COOH + NAD+

Le lactate est le produit final de la dégradation du glucose. Il diffuse dans le milieu


extracellulaire et constitue un déchet. Ce dernier, déversé dans le sang chez le mammifère, peut
être retransformé dans le foie en glucose.

2.1.2.3. Transformation du pyruvate en éthanol (fermentation alcoolique)

Cette transformation du pyruvate en éthanol se rencontre dans les levures qui ne possèdent pas
de lactate déshydrogénase mais possèdent à la place une pyruvate décarboxylase (lyase).

- Le pyruvate est décarboxylé en acétaldéhyde par la pyruvate décarboxylase.Cette réaction


est irréversible.

CH3-CO-COOH CH3-CHO + CO2

• L'acétaldéhyde est réduit en alcool ou éthanol. La réaction est catalysée par l'alcool
déshydrogénase avec consommation de NADH,H+ formé dans la glycolyse et régénération
de NAD+.

CH3-CHO + NADH,H+ CH3-CH2OH + NAD+

- La fermentation lactique ou alcoolique est le processus de réduction du pyruvate en en lactate


ou en éthanol pour régénérer le NAD+ à partir du NADH, H+
2.1.2.4. Carboxylation du pyruvate en Oxaloacétate

En condition aérobie, le pyruvate, une fois transporté dans la mitochondrie, peut aussi être
transformé en oxaloacétate par la pyruvate carboxylase, activée par l’acétyl- CoA, étape
importante dans la synthèse du glucose à partir du pyruvate (néoglucogenèse).

CH3-CO-COOH + CO2 + ATP HOOC-CH2-CO-COOH + ADP + Pi

2.1.3. Le cycle de Krebs

Le cycle de Krebs (ou cycle tricarboxylique ou cycle de l’acide citrique) Elle permet
l’oxydation de l’Acétyl-CoA qui provient du pyruvate (glycolyse) ou des acides gras (β
oxydation) ou de certains acides aminés. Il se réalise dans la matrice mitochondriale et se fait
exclusivement en aérobie. Le cycle à différents rôles

- La dégradation du substrat (ACoA) en CO2 grâce à l’oxygène,

-La prise en charge d’hydrogène et d’électrons riches en énergie par les FAD et les NAD+,

• La production d’énergie sous forme d’ATP.


2.1.3.1. Décarboxylation oxydative du Pyruvate en Acétyl CoA
C’est la réaction préliminaire du cycle de Krebs. Il se déroule dans la mitochondrie
Acide Pyruvique + CoASH + NAD+ Acétyl CoA + NADH2 + CO2.

• Bilan énergétique : Formation d’un NADH2 = 3 ATP

2.1.3.2. Les étapes enzymatiques du cycle de Krebs

Le cycle est composé de 9 grandes étapes, faisant intervenir 8 enzymes.

• Réaction de condensation de l’acétylcoenzyme A (ACoA) et de l’oxaloacétate en citrate


catalysée par la citrate-synthase. Cette réaction nécessite une molécule d’H2O et élimine
une molécule de CoA-SH.
• Réaction d’isomérisation du citrate en isocitrate catalysée par l’aconitase.
• Réaction de décarboxylation de l’isocitrate en α-cétoglutarate catalysée par l’isocitrate-
déshydrogénase. Cette réaction permet la formation de NADH, H+ à partir de NAD+ et un
dégagement de CO2.
• Réaction de décarboxylation oxydative de l’α-cétoglutarate en succinyl-CoA catalysée par
l’α-cétoglutarate-déshydrogénase. Cette réaction nécessite une molécule de CoA-SH et
entraîne un dégagement de CO2 ; elle permet également la formation de NADH, H+ à partir
de NAD+.
• Réaction de transphosphorylation du succiny-CoA en succinate catalysée par la succinate-
synthétase. Cette réaction nécessite une molécule de phosphate et élimine une molécule de
CoA-SH ; elle permet également la formation de GTP à partir de GDP.
• Réaction de déshydrogénation du succinate en fumarate catalysée par la succinate-
déshydrogénase. Cette réaction permet la formation de FADH2 à partir de FAD.
• Réaction d’hydratation du fumarate en malate catalysée par la fumarase. Cette réaction
nécessite une molécule d’H2O.
• Réaction de déshydrogénation du malate en oxaloacétate catalysée par la malate-
déshydrogénase. Cette réaction permet la formation de NADH, H+ à partir de NAD+.

2.1.3.3. Bilan du cycle de Krebs


• Comme dit précédemment, en aérobie l’acétylcoenzyme A entre dans le cycle de Krebs. Un
tour de cycle, c’est-à-dire l’utilisation d’une molécule d’acétylcoenzyme A permet la
formation :
• 3 NADH, H+ qui permettront la formation de 3 ATP chacun, et donc au total la formation de
9 ATP.
• 1 FADH2 qui permettra la formation de 2 ATP.
• 1 ATP.
• De cette manière une molécule d’acétylcoenzyme A permet la formation de 12 ATP.
Cycle de Krebs

Figure 3 : Schéma récapitulatif les réactions de cycle de Citrate.


2.1.3.4. Régulation du cycle de Krebs

- Disponibilité en substrats énergétiques (glucose, pyruvate, acetyl-CoA)

- Inhibition par les produits accumulés : régulation allostérique

 Disponibilité en substrat

En ce qui concerne la disponibilité en substrats, le cycle de Krebs et la glycolyse fonctionnent


de façon coordonnée de telle sorte que la vitesse de déroulement de la glycolyse lui permette
de fournir les substrats (pyruvate et acétyl-CoA) qui alimentent le Cycle de Krebs. En outre
certains produits de réaction leur sont communs (ATP et NADH,H+) et contribuent à leur
régulation. L’activité de la citrate synthase peut être limitée par la disponibilité de
l’oxaloacétate et l’acétyl-CoA. Dans ce cas la synthèse du citrate devient un facteur limitant
du cycle.

 Régulation allostérique interne au cycle

Dans les conditions où les besoins énergétiques de la cellule sont satisfaits :

- Le NADH,H+ s’accumule entraînant l’élévation du rapport NADH,H+/NAD+. Il bloque à


la fois l’isocitrate DH et l’α-cétoglutarate DH.

-Le citrate s’accumule et rétro-inhibe la citrate synthase.

- Le succinyl-CoA s’accumule et devient un effecteur négatif de l’α-cétoglutarate DH.

- L’ATP, le produit terminal du processus de la production de l’énergie inhibe la citrate


synthase et l’α-cétoglutarate DH. L’inhibition du citrate synthase par l’ATP est levée par
l’ADP.

2.1.4. Bilan énergétique du catabolisme glucidique


• On considérera ici la dégradation d’une molécule de glucose par la glycolyse et le cycle de
Krebs, sans prendre en compte les voies annexes.

 En anaérobie
• Bilan de la glycolyse : formation de 2 ATP et de 2 NADH, H+ (qui seront utilisés dans la
formation du lactate ; cf. suite du cours).
• Bilan du catabolisme du pyruvate : catabolisme impossible en anaérobie !
• Bilan du cycle de Krebs : en anaérobie le cycle de Krebs ne fonctionne pas !
• Bilan de la formation de lactate : les deux molécules de pyruvate formées par la glycolyse
sont dégradées en lactate, nécessitant chacune un NADH, H+ (ceux formés lors de la
glycolyse).
• Le bilan global de la dégradation d’une molécule de glucose en anaérobie est donc de 2 ATP.
 En aérobie
• Bilan de la glycolyse : formation théorique de 8 ATP.
• Bilan du catabolisme du pyruvate : formation de 3 ATP par molécule de pyruvate et donc de
6 ATP pour une molécule de glucose.
• Bilan du cycle de Krebs : 12 ATP par molécule d’acétylcoenzyme A et donc 24 ATP pour
une molécule de glucose.
• Le bilan global théorique de la dégradation d’une molécule de glucose en aérobie est donc de
38 ATP qui ne sont pas immédiatement mobilisable car la majorité des ATP formés
proviennent de la phosphorylation oxydative.
• Il est important de préciser ici que certains ouvrages parlent d’un bilan global de 36 ATP ;
cette différence est explicable par le type de navette utilisée.
2.2. Anabolisme glucidique : néoglucogenèse (ou gluconéogenèse)
La gluconéogenèse est une voie métabolique anabolique qui permet la biosynthèse du glucose
à partir de précurseurs non glucidiques. Il inclut l'utilisation de plusieurs acides aminés,
lactate, pyruvate, glycérol et l'un des intermédiaires du cycle de l'acide tricarboxylique (ou
cycle de Krebs) en tant que sources de carbone pour la voie métabolique. Tous les acides
aminés, à l'exception de la leucine et de la lysine, peuvent fournir du carbone pour la synthèse
du glucose.
• La néoglucogenèse est l’inverse de la glycolyse, Elle est réalisée au niveau du cytosol,
majoritairement au niveau du foie mais également au niveau du rein à un moindre degré chez
les animaux supérieurs.
• La néoglucogenèse est activée lors d’une période de jeûne prolongé, lorsque les nutriments
apportés par la nutrition ainsi que les stocks de glycogène ne permettent plus de satisfaire les
besoins énergétiques de l’organisme mais également lors de contraction musculaire (effort
physique). On observe dans cette situation un manque d’ATP ainsi que excès d’AMP.
2.2.1. Les précurseurs

Les précurseurs non glucidiques sont de différents types :

• Les acides-aminés glucoformateurs provenant de l’alimentation et de la dégradation des


protéines des muscles squelettique. Parmi eux on compte l’alanine, la sérine, la cystéine, la
thréonine, la glycine, la tyrosine, la phénylalanine et l’isoleucine.
• Le lactate formé au niveau des muscles et transformé en pyruvate par l’action de la lactate-
déshydrogénase.
• Le glycérol provenant de la dégradation des triglycérides au niveau des cellules adipeuses.
Ces précurseurs sont tout d’abord convertis en des intermédiaires de la glycolyse : le pyruvate
pour le lactate et les acides aminés ; le dihydroacétone phosphate pour le glycérol.

2.2.2. Mécanisme d’action et enzymes clés

La néoglucogenèse n’est en fait pas exactement l’inverse de la glycolyse dans le sens où


certaines réactions de la glycolyse sont irréversibles. Afin que la néoglucogenèse fonctionne
des alternatives ont dues être trouvées. Dans ce sens il a été mis en place trois mécanismes
nécessitant trois enzymes caractéristiques. Autrement dit que, les enzymes qui participent à la
voie glycolytique participent également à la gluconéogenèse ; Les deux voies se différencient
par trois réactions irréversibles utilisant des enzymes spécifiques à ce processus et les deux
détours métaboliques de cette voie. Ces réactions sont :

• Du glucose-6-phosphate au glucose.
• Du fructose-1,6-bisphosphate au fructose-6-phosphate.
• Du pyruvate au phosphoénolpyruvate

2.2.1.1. La néoglucogenèse à partir des acides aminés glucoformateurs


 Phase mitochondriale

Les acides aminés sont transférés au niveau de la


mitochondrie puis convertir en pyruvate via des
réactions de type transamination ou
désamination.

Le passage du pyruvate au phosphoénolpyruvate


catalysé par la phosphoénolpyruvate
carboxykinase se fait indirectement en suivant
les étapes suivantes.

Le pyruvate et ensuite carboxylé par une enzyme


la pyruvate carboxylase et forme de l’Oxalo
acétate cette réaction et coûteuse en énergie elle
nécessite l'utilisation de l'ATP.

Pyruvate carboxylase

2 pyruvate + 2 CO2 + 2 ATP 2 oxaloacétate + 2ADP + 2 Pi

L’oxaloacétate ne peut pas traverser la membrane mitochondriale pour cela une étape
intermédiaire est nécessaire, l’oxaloacétate est réduit en malate via le NADH,H+ qui a la
possibilité de sortir de la mitochondrie par la navette malate.

Malate déshydrogénase mitochondriale

2 Oxaloacétate + 2 NADH,H⁺ 2 malate + 2 NAD⁺


 Phase cytosolique

Le malate au niveau de cytosol sera rapidement oxydée en Oxaloacétate.

Malate déshydrogénase cytosolique

2 malate + 2 NAD⁺ 2 oxaloacétate + 2 NADH,H⁺

L’oxaloacétate sera lui-même transformé en phosphoénolpyruvate par la


phosphoénolpyruvate-carboxykinase.

phosphoénolpyruvate-carboxykinase

2 Oxaloacétate + 2 GTP 2 phosphoénolpyruvate + 2 GDP + 2 CO2

Toutes les étapes formées de phosphoénolpyruvate jusqu'au fructose-1,6-biphosphate sont les


étapes inverse de celle de la glycolyse ils sont des réactions réversibles.

Le passage du fructose-1,6-biphosphate au fructose-6-phosphate catalysé par la fructose-1,6-


biphosphatase se fait directement.

Fructose 1,6 biphosphatase

Fructose 1,6 BP+ H2O Fructose 6P +Pi

Le fructose-6-phosphate convertit facilement en glucose-6-phosphate et dans la plupart des


tissus la néoglucogenèse se termine dans cette étape, là on ne produit pas du glucose libre

Le glucose-6-phosphate peut être métabolisé directement dans les cellules pour ses propres
besoins. L’avantage de former le glucose-6-phosphate c'est qu'il ne peut pas transporter hors
de la cellule.

Par contre, dans foie et le rien (les seuls organes capables de libérer le glucose libre dans le
sang), il existe une enzyme la glucose-6-phosphatase, elle est impliquée dans une réaction qui
ne se déroule pas dans le cytoplasme mais dans la lumière de réticulum endoplasmique et cette
réaction correspond à l'hydrolyse du glucose-6-phosphate en glucose.

Fructose 1,6 biphosphatase


Glucose 6P +H2O Glucose +Pi

2.2.1.2. La néoglucogenèse à partir du lactate

Le lactate est transformé en pyruvate à l’aide d’une lactate déshydrogénase, puis ce pyruvate
suivra les mêmes voies que celles décrites par les acides aminés.
Lactate déshydrogénase

Lactate +NAD+ Pyruvate +NADH,H+

2.2.1.3. La néoglucogenèse à partir du Glycérol


Le glycérol qui provient de la dégradation des
triglycérides TG (TG=glycérol +3 acides gras)
alimentaire (lipase pancréatique) et tissulaire,
tissu adipeux (lipase plasmatique), peut rejoindre
la néoglucogenèse (foie ou rein) par
l’intermédiaire de la Dihydroxyacétone
phosphate DHAP en phosphorylant le glycérol en
glycérol-3-phosphate par la glycérol kinase. Le
glycérol-3-phosphate est oxydé par la suite en dihydroxyacétone phosphate par la glycérol-3-
phosphate déshydrogénase.

Figure 05 : représentation schématique de la néoglucogenèse

2.2.2. Bilan énergétique

La néoglucogenèse est énergétiquement coûteuse. 4ATP et 2GTP sont consommés donc six
molécules d’ATP sont nécessaires pour synthétiser une molécule de glucose à partir du
pyruvate.

Réaction globale de la néoglucogenèse à partir du pyruvate

2 puruvate +4 ATP + 2 GTP +2 NADH,H⁺+6 H2O → Glucose + 4ADP+ 2GDP+6Pi+2 NAD⁺

2.2.3. Régulation allostérique

La gluconéogenèse et la glycolyse sont régulées réciproquement, de sorte qu'une voie est


relativement inactive lorsque l'autre est active. Lorsqu’il y a un besoin d’énergie, la glycolyse
va prédominer tandis qu’il y a un excès d’énergie, la gluconéogenèse va prendre le relais. Il y
a les étapes suivantes dans la régulation de la gluconéogenèse :

La pyruvate carboxylase (catalyse la 1ère réaction irréversible de la gluconéogenèse) est une


enzyme allostérique.Il nécessite de l'acétyl-CoA comme activateur allostérique. Un niveau plus
élevé d’acétyl CoA favorisera l’activité de la pyruvate carboxylase qui, à son tour, favorise la
production d’oxaloacétate.

De même, le citrate est un activateur tandis que le fructose-2,6-bisphosphate et l'AMP sont des
inhibiteurs de la fructose-1,6-bisphosphatase.L'acétyl CoA et le citrate activent les enzymes de
la gluconéogenèse tout en inhibant l'enzyme de glycolyse, la pyruvate kinase.

Enzymes clés de la néoglucogenèse

- Pyruvate carboxylase: Activateur: acétyl CoA.

-Fructose-1, 6 bisphosphatase: Activateurs: ATP, Citrate ; Inhibiteur: AMP, fructose 2,6


biphosphate

2.1.4. La voie des pentoses phosphates (VPP)

Dans la plupart des tissus, 80 % ou plus du catabolisme du glucose suit d'abord la glycolyse.
Le reste entre dans une voie alternative dite voie des pentoses phosphates. Cette voie appelée
également voie du phosphogluconate ou Shunt des hexoses mono phosphate est une autre
voie métabolique ( catabolique) du glucose dont le substrat est le glucose 6 phosphate (G6P).

Contrairement à la glycolyse, cette voie n’a pas des fins énergétiques (ne produit ni ATP ni
NADH) mais à des fins métaboliques permet de générer du :

- Générer du nicotinamide adénine dinucléotide nicotinamide adénine dinucléotide


réduit (NADPH) : un cœnzyme indispensable aux réactions réductrices de la biosynthèse
des acides gras, de cholestérol et des hormones stéroïdes.

- Produire des pentose phosphate (Ribose 5-P) : précurseur de la synthèse des nucléotides,
des acides nucléiques et de coenzymes.

La VPP est ubiquitaire de localisation cytoplasmique. Elle se déroule au niveau de toutes


lescellules aboutissant à la formation du NADPH2 et des pentoses phosphates.
Elle est très active au niveau des tissus où la biosynthèse des lipides est importante à l’instar
des glandes mammaires au cours de la lactation, la corticosurrénale et le foie. En effet, dans
ces tissus le NADPH est indispensable pour la synthèse des acides gras, le cholestérol, les
hormones stéroïdes et les sels biliaires.

Elle est également active d’une façon particulière dans les globules rouges où elle est surtout
utile pour la fabrication du NADPH. Ce dernier permet la réduction du glutathion oxydé : un
tri peptide ayant un rôle antioxydant.

2.1.4.1. Les étapes réactionnelles de la VPP :

La voie du pentose phosphate implique une série de réactions étroitement liées à la glycolyse,
car les deux processus ont des intermédiaires communs. Elle peut être divisée en deux phases.
Dans la première, le G-6-P subit deux oxydations, décarboxylation, et il est transformé en un
pentose phosphate, le ribulose-5-phosphate (il y a libération de CO2). Ces trois réactions
constituent la phase oxydative qui est irréversible.

La deuxième phase est non oxydative et comprend une série de réactions réversibles, au cours
desquelles se forment des aldoses et cétoses de 3 à 7 carbones. Le ribulose-5-phosphate donne
deux isomères : le ribose- 5-phosphate et le xylulose-5-phosphate. Ces deux isomères se
combinent et produisent un triose-phosphate, qui, à leur tour, génèrent de l'hexosephosphate et
du tétrosephosphate, qui se combinent et produisent un triose phosphate et un heptose-
phosphate qui, à leur tour, génèrent de l'hexose phosphate et du tétra-phosphate.

Figure 06 : Les réactions de la voie des pentoses phosphates.

 La phase oxydative

Cette phase comporte trois réactions durant lesquelles, le G6P est transformé en ribulose 5-
phosphate avec production de deux NADPH et d'un CO2.

▪ Réaction 1: est une réaction de déshydrogénation du G6P catalysée par la glucose 6

phosphate déshydrogénase aboutissant à la formation du 6 phospho-gluconolactone avec

production de NADPH.

▪ Réaction 2: est une réaction d'hydrolyse catalysée par une 6 phosphogluconolactonase

aboutissant à la formation du 6-phosphogluconate.

▪ Réaction 3: est une réaction de décarboxylation et de déshydrogénation catalysée par

6-phosphogluconate déshydrogénase aboutissant au ribulose 5 phosphates et de NADPH et


de CO2.

Figure 07 : les voies de la phase oxydative

 La phase non oxydative

Comporte deux parties avec des réactions différentes :

▪ Une partie non oxydative comportant des réactions réversibles d'interconversion des

pentoses phosphates : réactions d'isomérisation et d'épimérisation (réactions 4 et 5).


▪ Une partie non oxydative comportant des réactions de transcétolisation et de

transaldolisation (réactions 6, 7 et 8).

Figure 08 : les voies de la phase non oxydative

2.1.4.2. Bilan moléculaire de la VPP

Inter conversion de trois pentoses phosphates en deux fructose 6-phosphate et un

Glycéraldéhyde 3-phosphate. Ceux-ci peuvent rejoindre la glycolyse et/ou

la néoglucogenèse en fonction des besoins cellulaires.

2.1.4.3. Régulation de VPP

- Le G6P est à la fois le substrat de la voie des pentoses phosphates et de la glycolyse ; le


choixrelatif entre ces deux voies dépend des exigences cellulaires ponctuelles en énergie
métabolique (ATP) et en précurseurs biosynthétiques (NADPH et ribose 5-phosphate).

- La glycolyse est ralentie lorsque la charge énergétique est élevée, la glucose 6- phosphate
déshydrogénase (l’enzyme clé de la régulation de VPP) est inhibée par une concentration
élevée de NADPH et parles intermédiaires de la biosynthèse des acides gras. Est activée par
l’accumulation de NADP+.

- Le déficit atteignant l’enzyme limitante de la voie des pentoses phosphate « la glucose


phosphate déshydrogénase est l’une des maladies héréditaires les plus fréquentes En cas de
déficit enzymatique en G6PDH, le NADPH/H+ manque pour la régénération du glutathion.
Consécutivement, les peroxydes et les radicaux oxygénés endommagent la membrane
érythrocytaire, ce qui provoque une destruction des globules rouges pouvant entraîner une
anémie hémolytique sévère.

2.1.2. Réserve glucidique et métabolisme du glycogène

Le glycogène est la forme de stockage du glucose dans les cellules animales. C’est un
homopolysaccharide (polymère de glucose), fortement ramifié. dont les unités α glucose sont
unies par des liaisons O-glycosidiques intra-chaînes (α1,4) et inter-chaînes (α1,6).

Le métabolisme du glycogène comprend :

-Sa synthèse à partir du glucose : glycogénogenèse.

-Son catabolisme en glucose : glycogénolyse.

2.1.2.1. Glycogénogenèse

La synthèse du glycogène à partir du glucose a lieu dans de nombreux tissus, mais elle est
particulièrement importante dans le foie et les muscles, où son ampleur et son importance et sa
pertinence fonctionnelle sont plus significatives. Chez l'homme, environ 8 % du poids du foie
est constitué de glycogène, surtout après un régime riche en carbohydrates.

Cette quantité est considérablement réduite après le jeûne. Dans le muscle squelettique, le
glycogène contient environ 2 % de son poids.

NB : le stock hépatique du glucose est faible et rapidement épuisable (24h) : 150g (le 1/3 du
stock total

de l’organisme).

La glycogénèse est un processus anabolique qui nécessite de l'énergie. Elle se déroule dans le
cytosol et consiste l’addition de molécules de glucose, sur un résidu glucose d’une extrémité
non réductrice d’une chaîne de glycogène préexistante. Elle comprend les étapes suivantes
1. La phosphorylation du glucose est la première étape de la synthèse du glycogène est la
conversion du glucose en G-6-P. Cette réaction, catalysée par les par les hexokinases (dont la
glucokinase), a été décrite dans une section précédente.

2. La formation de glucose-1-phosphate est la deuxième étape, la phosphoglucomutase catalyse


la formation du glucose-1-phosphate en transférant le groupement phosphate du carbone 6 au
carbone 1 de la molécule de glucose. Cette convention nécessitant le Mg+ et de glucose-1,6-
bisphosphate comme cofacteurs.

3. L’activation du glucose, le glucose-1-phosphate réagit avec le nucléotide à haute énergie


l'uridine triphosphate (UTP) à haute énergie pour donner du l'uridine diphosphate glucose
(UDPG) et le pyrophosphate (PPi). La réaction est catalysée par l'uridine diphosphate-
glucose pyrophosphorylase.

4. Elongation de la chaîne de glycogène, elle consiste en un transfert de la fraction glucidique


de l’UDP-glucose à une extrémité non réductrice d’une amorce de glycogène ou d’une chaine
en cours d’élongation. Elle permet la formation d’une liaison osidique (α1,4) avec libération
de l’UDP grâce à la glycogène synthase.

5. Ramification du glycogène, consiste à la mise en place des branchements α(1,6) lorsqu’une


chaîne α(1,4) s’est allongée d’une dizaine d’unités glucose, les 6 premières à l’extrémité non
réductrice sont détachées, puis transférés, avec formation d’une liaison Oglycosidique α(1,6),
sur une unité de glucose de la même chaîne ou d’une autre chaîne, l’enzyme responsable est
l’enzyme branchante.

 Synthèse d’un primer pour initier la synthèse du glycogène

La glycogène synthase qui assure la formation de la liaison a (1-4) est une enzyme d’élongation
et ne peut initier de novo la synthèse du glycogène à partir du glucose. Il faut un primer (ou
une amorce). En l’absence de ce fragment, intervention d’une protéine spécifique : la
glycogénine. Elle possède une chaîne latérale de tyrosine qui sert d’accepteur, grâce à sa
fonction -OH, au premier résidu glucosyle provenant de l’UDPglucose.
La formation de la première liaison osidique est catalysée par une glycogène synthase
initiatrice. La glycogénine, elle-même, peut rajouter quelques unités glucose liées par des
liaisons a(1-4) pour terminer le primer (8 unités de glucose).

2.1.2. 2. Glycogénolyse

Est le processus de dégradation du glycogène en glucose (voie catabolique) lorsque


l’organisme est en besoin énergétique ou en besoin de glucose. Elle intervient dans presque
tous les tissus, mais surtout dans le foie et les muscles en raison de la plus grande importance
du glycogène en tant que carburant de réserve dans ces tissus.

 Etapes de la glycogénolyse

La glycogénolyse se réalise en trois étapes principales : Une glycogène phosphorylase forme


du glucose-1-phosphate, qui est transformé en glucose-6-phosphate par une
phosphoglucomutase et celui- ci en glucose par une glucose-6-phosphatase.

En raison de la structure hautement ramifiée du glycogène, il est possible d'obtenir les


molécules de glucose au moment voulu. L'enzyme glycogène phosphorylase élimine le glucose
d'une branche du glycogène jusqu'à laisser 4 molécules de glucose dans la branche, la
glucantransférase prend trois de ces glucoses et les transfère à la branche principale et, enfin,
l'enzyme de débranchement élimine la molécule de glucose restante.

Ce n'est pas simplement le processus inverse de la glycogenèse (glycogénogenèse et


néoglycogénogenèse). Comme il existe des étapes irréversibles dans cette dernière voie, la
dégradation du glycogène doit être effectuée en utilisant, dans ces étapes, des enzymes
différentes de celles de la voie anabolique.

1. Tout d’abord, le glycogène est lesté d’une unité par la glycogène-phosphorylase, qui
catalyse la phosphorolyse ou le clivage phosphorolytique des liaisons alpha (1–4)
glycosidiques, qui consiste en la séparation séquentielle des résidus de glucose de l'extrémité
non réductrice. Cette réaction est très avantageuse pour la cellule, en comparaison avec une
hydrolyse.ce qui entraine la formation de glucose-1-phosphate.

2. Le glucose-1-phosphate est ensuite isomérisé en glucose-6-phosphate, réaction catalysé par


la phospho-glucomutase. Cette étape se fera également dans le cytosol.

3. Et finalement le glucose-6-phosphate est transformé en glucose par la glucose-6-


phosphatase, et ceci au niveau du réticulum endoplasmique des cellules hépatiques, les seules
à posséder cette enzyme.

4. La glycogénolyse permet donc la formation de glucose-6-phosphate sans consommation


d’ATP.

Figure 09 : Voies de synthèse et dégradation du glycogène.


2.1.2.3. Régulation des réserves de glycogène

La glycogénolyse et la glycogénogenèse sont des mécanismes inverses et alternatifs qui sont


dirigés par des signaux régulateurs importants qui lorsqu’ils activent l’un, ils inhibent l’autre.
La glycogénolyse et la glycogénogenèse ne peuvent donc pas avoir lieu en même temps.

La régulation par des effecteurs allostériques (AMP,ATP, G6P) en fonction de l’état


énergétique de la cellule.

Par exemple la régulation de la synthèse du glycogène est assurée par la possibilité pour la
glycogène synthase d’exister sous deux formes : forme active (déphosphorylée) et forme
inactive (phosphorylée). La forme phosphorylée montre une activité uniquement en présence
de concentrations saturantes de G-6-P, qui agit comme effecteur allostérique positif. La forme
déphosphorylée est actif, quelle que soit l’existence du G-6-P. comme mécanisme de régulation
de la glycogène synthase et la voie du glycogène.

Vous aimerez peut-être aussi

pFad - Phonifier reborn

Pfad - The Proxy pFad of © 2024 Garber Painting. All rights reserved.

Note: This service is not intended for secure transactions such as banking, social media, email, or purchasing. Use at your own risk. We assume no liability whatsoever for broken pages.


Alternative Proxies:

Alternative Proxy

pFad Proxy

pFad v3 Proxy

pFad v4 Proxy