Fiscalité
Fiscalité
Fiscalité
DEPARTEMENT ECONOMIE
Mémoire
Pour l’obtention du
Année 2012
SOMMAIRE
Remerciement
Introduction
A) L’instauration de la TVA
c) L’impôt synthétique
3- La patente
Chapitre II : l’augmentation du taux de pression fiscal
1- Caractéristiques de l’impôt
2- Catégories d’impôt
a) Impôt direct
b) Impôt indirect
B) La structure fiscale
A) Méthodes de recouvrement
a) Le recouvrement interne
Le recouvrement forcé
B) La réforme administrative
L’identifiant unique
L’informatisation
C) La réorganisation administrative
PARTIE II : LES LIMITES DE LA REFORME FISCALE
A) Imposition optimale
1- Taxation optimale
a) Règle de Ramsey
2- Courbe de LAFFER
a) Présentation du model
b) Prolongement du model
A) Le secteur informel
1- Définition
2- Manifestation
A) Le MALI
B) Le MAROC
2- Réforme en question
Conclusion
Bibliographie
DIEU, pour la santé, la force et la persévérance qu’il m’a donné tout au long de ce
travail ;
Mon encadreur Monsieur Harimisa RAVELOSON pour son soutient, son aide
précieux, ses conseils qui m’ont beaucoup aidé dans l’élaboration de ce mémoire ;
Ma famille pour le soutient financier et matériel qu’ils m’ont apporté tout au long de
mes études ;
CD : Contributions Directes
IS : Impôt Synthétique
PD : Pays Développé
Dans ce devoir sera donc analyser en première partie que les réformes fiscales
permettent vraiment une augmentation des recettes fiscales, en soutenant cette idée à travers
trois chapitres : une augmentation due à l’élargissement de l’assiette fiscale, due à
l’augmentation du taux de pression fiscale, et enfin due au renouvellement de
l’administration. Tandis qu’en deuxième partie seront donné les éléments de remise en
question de la réforme fiscale si celle-ci permet toujours une augmentation des recettes
fiscales malgré quelques éléments et théories.
Il est important de noter que le cadre de l’étude s’étale en majeure partie sur le cas de la
réforme fiscale à Madagascar en 2008, mais certains pays seront analysés en guise
d’illustration.
1
PARTIE I :
LA REFORME FISCALE PERMET UNE
AUGMENTATION DES RECETTES
PUBLIQUES
2
CHAPITRE I : L’ELARGISSEMENT DE L’ASSIETTE FISCALE
Une réforme fiscale permet un élargissement de l’assiette fiscale1 du fait que celui-ci
consiste à une diminution du taux d’imposition qui permettra aux contribuables de s’acquitter
de leur obligation vis-à-vis de l’Etat. Les pays en développement disposent d’une assiette
fiscale assez étroite puisque seule une part relativement faible de la population est soumise à
un impôt sur les personnes physiques. De-là découle donc la nécessité d’une réforme fiscale
pour ainsi élargir l’assiette fiscale. Cet élargissement de l’assiette fiscale résulte de
l’instauration de la TVA, de la rénovation de la fiscalité directe. Dans ce chapitre consacré sur
l’élargissement de l’assiette fiscale sera ainsi analysée en premier lieu l’instauration de la
TVA, et en second lieu de la rénovation de la fiscalité directe.
A) L’instauration de la TVA :
Tout objectif du système fiscal est de fournir des recettes suffisantes pour financer le
budget de l’Etat. Le système fiscal des pays Africains est surtout fondé sur la TVA, pour les
raisons que celle-ci permet de fournir des recettes fiscales d’un niveau élevé sans entrainer
d’importantes distorsions.
Dans ce sous chapitre sera analysé premièrement le passage de la TCA à la TVA, puis
deuxièmement la TVA et la TST à Madagascar, ensuite les objectifs de la mise en place de cet
impôt, qui se suivra de son niveau de taux, et dernièrement, les droits d’accises en tant que
complément de la TVA.
Avant l’instauration de la TVA, c’était la TCA qui frappait les produits. En effet, la TCA
est générateur de distorsions telles que l’effet de cascade, d’où la décision de la remplacer par
la TVA, impôt présentant une neutralité économique. Cependant dans certains pays comme le
Niger, cette transition de la TCA vers la TVA s’est mal passé à cause de réforme
insuffisamment préparé, et causant à son tour des pertes de recettes budgétaires.
Jusqu’en 1986, la « taxe sur les transactions » était une TCA, qui entraînait des effets de
cascades de plus en plus importantes en raison de majoration successive du taux d’imposition
de 2% à 6% .Ainsi, la réforme d’Octobre 1986 a permis de limiter cet effet de cascade
puisque l’imposition était appliquée à un seul stade (importation, production ou prestation de
service). Cette réforme a permis aux producteurs de déduire la taxe sur les transactions qui
affecte leurs consommations intermédiaires courantes c'est-à-dire que produits et matières
premières peuvent entrer directement dans la fabrication. Ces déductions par contre ont
provoqué une réduction de recette, mais celle-ci était compensée par une augmentation de
taux entre 1982 et 1991. Par ce principe s’est donc établis la TVA, qui n’est rien d’autre que
la taxe sur les transactions mais ayant une application restreinte.
La plus grande réforme fiscale que les pays Africains ont subit est cette instauration de la
TVA. Pour le Niger en particulier, l’introduction de la TVA dans le système fiscal a permis
1
L’assiette fiscale correspond à l’ensemble des activités économiques et des éléments d’actifs taxés. Elle est
définie comme étant une quantité de revenu généré par les citoyens sur laquelle un impôt peut être prélevé.
C’est une grandeur économique servant de base au calcul d’impôt.
3
l’élargissement de l’assiette fiscale ainsi qu’une augmentation de celui-ci durant les années
qui ont suivi2.
Pour le cas de Madagascar, avant l’instauration de la TVA3 en 1994 ; c’était la TUT qui
frappait les produits. Cette dernière a été remplacée par la TST ayant un taux de 5% de la
valeur des ventes et prestations de services. Par contre la TST n’a pas été supprimé par la
« réintroduction » de la TVA en 1994, mais son champ d’application s’est réduit aux
commerçant et artisans de petites tailles. La TST4 est dans ce sens complémentaire à la TVA,
de sorte à accroître l’assiette de la fiscalité indirecte.
La TVA après son instauration présente toutes les caractéristiques d’une taxe sur la valeur
ajoutée, puisque étant déductible en amont, les entreprises la collecte auprès des clients, pour
le compte de l’Etat.
En effet, tout comme le cas du NIGER, la plus grande réforme fiscale pour le pays est
caractérisée par la mise en place de la TVA. Ainsi le tableau ci-après montre l’évolution de
cet impôt suite à son instauration. Il est vrai que ca a permis un élargissement de l’assiette
fiscale car sa part dans les recettes fiscales a augmenter d’année en année, à par celui de 1996.
2
Dû à l’augmentation du taux de la TVA qui est passé de 17% à 19% durant la période de 1997 à 2005.
3
Avec un taux de 20% en partie du aux exonérations octroyer par l’impôt en question.
4
La TST touche les activités professionnelles non soumises à la TVA
4
Tableau 1 : Part dans les recettes fiscales des principaux impôts
Puisque le système fiscal durant ces années où la TVA a été instauré dans le pays reposait
principalement sur 6 impôts et taxes5 qui constituait plus de 80% des montants des recettes, de
la on peut voir que la TVA occupe la plus grande part dans les recettes fiscales de Madagascar.
Au fur et à mesure où sa part augmente, cela est dû en majeure partie à la volonté des
contribuables à s’acquitter de l’impôt, à l’élargissement de la base fiscale, qui ont permis un
élargissement de l’assiette fiscale.
Le tableau ci-dessous montre l’intensité de la TVA à partir de son adoption dans le système
fiscal malgache :
3 IMPOTS S/
1 IMPOTS S/ 2 IMPOTS S/ 4 AUTRES TOTAL
BIENS &
PERIODE REVENU,BEN, LA RECETTES RECETTES
SERVICES
GAINS PROPRIETE FISCALES FISCALES
dont la TVA
1994 41,1% 3,1% 54,9% 0,9% 100%
1995 34,5% 2,9% 61,3% 1,4% 100%
1996 41,4% 2,8% 54,8% 1,1% 100%
1997 44,5% 3,6% 49,9% 2,0% 100%
1998 42,9% 2,3% 53,1% 1,7% 100%
1999 36,2% 2,3% 60,2% 1,3% 100%
2000 33,8% 2,2% 62,6% 1,3% 100%
2001 40,9% 2,3% 55,3% 1,5% 100%
2002 41,8% 2,2% 54,7% 1,3% 100%
2003 34,0% 2,5% 61,8% 1,7% 100%
2004 36,1% 2,6% 59,9% 1,4% 100%
2005 41,7% 2,3% 54,7% 1,3% 100%
2006 50,5% 2,0% 46,3% 1,3% 100%
2007 44,7% 5,0% 49,0% 1,3% 100%
5
Sur ce tableau, on constate que la part de la TVA est la plus importante sur les recettes
fiscales, et cela depuis son instauration. Cela signifie que la mise en place de la TVA a permis
à une large couche de population et d’activité de s’acquitter de leur impôt dû. L’augmentation
des contribuables qui payent la TVA fait que celle-ci occupe une très grande place dans les
recettes fiscales de l’Etat. La TVA a donc permis un élargissement de l’assiette fiscal puisque
plus celle-ci est large, plus la part de l’impôt correspondant augmente ; et c’est ce qui est
constaté ci-dessus.
La plupart des pays a mis en œuvre la TVA. Depuis 1990, elle s’est généralisé et
progressé comme l‘indique le graphe ci-après :
En 1980 où la TCA fut remplacé par la TVA, seul une vingtaine de pays l’a adopté. Au fur
des années par contre la TVA a été généralisé et son adoption fut par presque tous les pays ;
grande réforme de la fiscalité.
En effet, un des objectifs de la mise en place de la TVA est d’élargir l’assiette fiscale et
d’appliquer un taux unique. La TVA permet de mobiliser les recettes fiscales puisqu’elle ne
pénalise pas plus les activités que les autres taxes et qu’elle favorise les objectifs d’équité et
est facile à appliquer.
6
La réforme du système fiscal préconise par l’instauration de la TVA l’élargissement du
champ d’application de celle-ci. En effet, ce dernier est nécessaire pour renforcer la
compétitivité économique des activités assujetties à la TVA puisqu’il permet :
une administration d’impôt plus simplifiée : car elle permet de diminuer les fraudes
dans la mesure où elle rend inutile les exonérations pour l’entreprise assujettie (à cause
des possibilités de déduction des biens d’équipements), qui permettra à cette dernière
une facilité de trésorerie.
Dégager des ressources budgétaires à partir de la TVA l’adoption d’un taux moyen, plutôt
élevé sur une assiette large, est difficile du point de vue de l’administration que de celui du
contribuable en question. Pour surmonter cette difficulté, deux solutions sont
envisageables pour fixer le taux de la TVA:
d’une part, mettre en place une TVA à deux taux (en plus du taux zéro pour les
exportations): dont un taux réduit, applicable aux biens de base tels que
l’alimentation, la santé, l’éducation,… ; et un taux de droit commun plus élevé qui
concerne d’autres biens et services. Le problème pour ce genre de taux (taux
multiple : taux réduit et taux élevé en plus du taux zéro pour l’exportation) est qu’il
rend la gestion de la TVA complexe et coûteuse à la fois pour les administrations et
pour les entreprises. L’expérience a aussi permis de montrer le risque de glissement
de certains biens et services vers l’assujettissement au taux réduit7. Et la
multiplication du taux entraîne une multiplication des crédits de TVA qui handicapent
6
Il s’agit ici de bénéficier de la neutralité vis-à-vis de la longueur du circuit de production ou de distribution
ainsi que vis-à-vis du commerce extérieur.
7
L’application du taux réduit incite à la révision sans cesse de la matière imposable ou du champ d’application
du taux réduit, ce qui entraînera une complexité du système fiscal.
7
les producteurs locaux. Un des risques associé aux taux de droit commun à taux élevé
est l’incitation à la fraude.
d’autre part, il y a la TVA à taux unique, qui préconise à son tour une facilité de
gestion. Cependant, si le taux unique est élevé, ça a pour effet la réduction du
rendement de l’impôt, puisque certains produits sont exonérés ; ainsi que la
complication de la gestion. Si le taux est modéré par contre, le produit de l’impôt sera
faible, et la recherche d’autres ressources fiscales se feront, qui conduira à de
nouvelles distorsions.
Le choix entre ces deux modalités de TVA dépend de la situation de chaque pays. Mais
dans la mesure où l’assiette de la TVA peut être étendu en direction de large consommation
de produit de base, il est préférable d’opter pour un TVA à taux unique et de niveau abaissé,
qui à large assiette permet de mobiliser les recettes tout en préservant la neutralité et
l’objectif d’équité.
Concernant le NIGER, le taux de la TVA a connu des changements puisque le pays est
passé d’un taux multiples à un taux unique de la TVA qui est de 19% actuellement. Pour le
cas de MADAGASCAR, ce taux est actuellement de 18%.
Les droits d’accise sont des taxes qui frappent des produits récoltés, extraits fabriqués à
l’intérieur d’un pays, et sont appliquées à des taux fixes. Afin de ne pas compliquer le
système de TVA en mettant des taux particuliers pour certains biens, la mise en place des
droits d’accise s’est avérée utile, mais ils montrent une tendance à la baisse. Cette baisse est
sans doute causée par la baisse du taux réel ayant pour but une augmentation des personnes
s’acquittant de l’impôt en question.
Etant perçus sur quelques articles clés tels que les produits pétroliers, les cigarettes, les
boissons alcoolisées, les véhicules motorisés,……etc ; les droits d’accise ont été définis de
manière à produire des ressources fiscales importantes. C’est dans ce contexte que les droits
d’accise ne sont appliqués que sur des produits de large consommation et dont l’élasticité de
la demande par rapport au prix est faible. Le taux d’imposition appliqué est ici un taux ad
valorem8 . Ainsi la raison d’être de ces taxes est d’exploiter le potentiel des recettes d’une
base inélastique. Mais elle ne remplace en rien la TVA.
Conclusion partielle :
Malgré la présence des droits d’accise, l’instauration de la TVA dans le système fiscale
d’un pays fut bouleversante pour le pays en question car celle-ci a permis un élargissement de
l’assiette fiscale. En effet, la mise en place de la TVA a induit les contribuables à s’acquitter
de leur impôt, qui a entraîné un élargissement de l’assiette fiscale en question, pour que celle-
ci (la TVA) constitue l’une des principales recettes fiscales. Parmi les recettes fiscales de
8
L’impôt ad valorem présente une bonne élasticité aux variations de l’assiette alors que les taxations
spécifiques (droit fixé par quantité de produit ou par unité) sont rigides. La gestion des taxes spécifiques est
donc plus facile.
8
l’Etat, la TVA constitue plus de 50% de ses recettes comme on l’a vu sur le tableau 2 ci-
dessus. Cela prouve que la plus grande réforme fiscale s’agissant de l’instauration de la TVA
a permis une augmentation des recettes fiscales à cause de l’élargissement de l’assiette fiscale
engendré par celui-ci.
La rénovation de la fiscalité directe par le biais de la réforme est nécessaire pour qu’elle
soit applicable à une couche plus large de population, pour permettre de dégager des
ressources fiscales supplémentaires pour ainsi avoir un élargissement de l’assiette fiscal.
Ces réformes consistant à élargir l’assiette de l’impôt sur les personnes physiques comme
celle des sociétés, qui s’opère soit en réduisant à la fois le niveau et la dispersion du taux
d’imposition, soit en rétrécissant l’échelle des taux pour les impôts des personnes physiques.
Pour Madagascar, comme pour la plupart des pays, l’impôt direct occupe une place assez
faible dans les recettes. Ont connus une réforme : les impôts sur les revenus, bénéfices et
gains ; les impôts sur les résultats pour certains pays Africains ; ainsi que la patente.
Toujours pour le cas de Madagascar, les impôts sur les revenu des personnes physiques
ont subit une réforme qui sont : les impôts sur le revenu ; les impôts sur les revenus des
personnes physiques ; l’impôt synthétique ; les impôts sur le revenu des créances et des
capitaux mobiliers ; les taxes forfaitaires sur les transferts et les impôts sur les plus-values
immobilières.
La réforme consiste à :
mettre en place un seul impôt applicable aux salaires et qui est substituable aux autres
impôt existant ; comme pour le cas de Madagascar par exemple où la reforme de
l’Impôt sur les Revenus consistait à une Fusion IBS, IRNS et TFT en impôt unique
IR ;
ce que l’assiette de l’impôt sur les salaires recouvre les salaires de base, primes et
indemnités, et les avantages en natures dont le contribuable pourrait en bénéficié ;
tenir compte du quotient familial9
9
Substituer une réduction d’impôt par enfant à charge avec un plafonnement pour un effectif donné. Il est
souhaitable dans la mesure où les autorités veulent maintenir un avantage fiscal aux familles.
9
de rémunération et qui conduit à une augmentation du taux marginal d’imposition sur
les revenus encaissés ;
Les recettes de ces types d’impôt sont peu élevées et stagnent dans les pays en
développement, puisqu’elles proviennent presque uniquement des retenus à la source sur
salaire des grandes entreprises, et des employés du secteur public. Dans le début des années
80, cet impôt a augmenté de 1-3% du PIB dans les PED ; tandis qu’il est passé de 9-11%
dans les PD. Concernant toujours les PED, 95% de ces impôts proviennent des retenus à la
source sur les salaires du secteur public et des grandes entreprises, comparé à 80% pour les
PD. Toujours est-il pour les PED, moins de 5% de la population paye l’impôt, et seul 15%
des revenus sont concernés ; tandis qu’il s’agit de 50% de la population pour les PD qui paye
l’impôt et 57% des revenus sont concernés. De-là découle la nécessité de réformer cet impôt
en élargissant l’assiette fiscale.
La réforme a été :
- le changement de taux :
La réforme de cet impôt consistait à la suppression des exonérations, tandis que les
taux et les personnes imposables restent les mêmes.
Certains revenus des capitaux mobiliers sont taxés, comme pour le cas de dividendes
distribués. L’existence de l’IRCM relève:
10
-du niveau élevé de revenu du détenteur de créances et de capitaux mobiliers
-de la nécessité d’éviter les arbitrages qui pourraient détourner les capitaux de
l’investissement
La réforme de ce type d’impôt consistait à une augmentation de son taux qui est passé
de 15% en 2007, à 25% à partir de 2008.
e) Les taxes forfaitaires sur les transferts (TFT) : qui quant à elle n’a subit aucun
changement ;
f) Les impôts sur les plus-values immobilières (IPVI) : qui a connu un changement
de taux de 25%.
Sur ce tableau on constate que les parts relatives des impôts ayant subit un changement que ce
soit sur le niveau des taux ou de la base imposable ; a connu une augmentation à partir de
l’année 2008 où le réforme a été faite.
En prenant le cas de l’IR, qui a remplacé l’IBS et l’IRNS, son montant a augmenter au fil des
année puisqu’il a été de 248 675 401,05 mille Ariary en 2008, pour passer de 252 477 000,00
mille Ariary en 2009.
L’IRSA et l’IS ont connu le même résultat que l’IR puisqu’à cause de la réforme effectuée sur
ces types d’impôt en 2008, leur montant ont augmenté durant les années qui suivent.
11
2- Les impôts sur le résultat (BIC-BNC) : pour certains pays Africains
Le taux de ces impôts ne devrait pas être à la baisse, contrairement à certains impôts car :
la baisse de ces taux modifient les décisions d’investissement des entreprises : quand
le taux d’imposition est réduit, généralement, les investisseurs sont de plus en plus
attirés pour investir dans le milieu en question, mais uniquement si le reste du climat
des affaires est bon.
Le taux d’imposition des sociétés le plus souvent adopté est compris entre 25 et 35%. Ainsi ce
taux peut être appliquée à la fois aux BIC et BNC perçus par les personnes physiques et les
sociétés.
3- La patente :
La plupart des systèmes fiscaux mettent en place un dispositif de patente qui sanctionne
l’exercice d’une activité commerciale ou industrielle. C’est une forme d’imposition admise en
Afrique car elle est liée à une autorisation d’exercice et son montant est modéré. La patente
permet d’élargir quant à elle l’assiette fiscale car elle est opter le plus souvent dans les pays en
développement où le commerce tient une place importante. Cependant, la patente a été
réformer en carte professionnelle.
Conclusion partielle :
A part l’instauration de la TVA dans le système fiscal du pays, la réforme fiscale qui
s’est opérer à travers la fiscalité directe, a permis une augmentation du montant de celles-ci
dans les recettes totales. Or cette augmentation du montant des impôts directs signifie que
l’assiette fiscale a été élargie puisque les taux des impôts en question même ont connu une
diminution par rapport au période interne à la réforme fiscale du pays.
12
CHAPITRE II : L’AUGMENTATION DU TAUX DE PRESSION FISCAL
La réforme fiscale permet une augmentation du taux de pression fiscal, puisque celui-
ci est défini comme étant la part des recettes fiscales sur la totalité de la production, donné par
la formule ci-après :
Ainsi dans ce chapitre sera analysée les recettes fiscales, puis la structure fiscale.
Par recettes fiscales sont englobés l’impôt et la taxe ; étant tous deux des prélèvements
obligatoires, ils sont différents ; d’où il est important de savoir les caractéristiques de l’impôt
ainsi que ces différentes catégories.
1) Caractéristiques de l’impôt
L’impôt est considéré comme un prélèvement pécuniaire effectué sur les ressources
des citoyens, dans le but de financer les charges étatiques d’ordre économique et social.
-le caractère obligatoire de l’impôt ; qui souligne que chaque contribuable doit verser une
somme bien définis à l’Etat ;
-l’absence de contrepartie chez l’impôt ; ce qui veut dire que l’impôt versée est indépendante
des prestations reçus ;
13
2) catégorie d’impôt :
On distingue deux catégories bien distinctes de l’impôt : impôt direct et indirect.
a- l’impôt direct :
Par impôt direct, on désigne les impôts versés directement par le contribuable, selon le
principe de la capacité contributive.
Tout revenu brut doit être déduit d’impôt, pour pouvoir en déduire le revenu net.
Cependant, l’impôt est calculé selon un barème fixé comme pour le cas de Madagascar,
concernant l’impôt sur le revenu10.
L’impôt sur le revenu est un impôt à la fois général, unique, progressif et personnalisé.
impôt général, dans le sens qu’il frappe les revenus de toutes personnes habitant dans
le pays en question ;
impôt unique ; car il est calculé selon un barème progressif au revenu imposable
même ;
impôt progressif ; car pour chaque tranche de revenu, il existe un taux applicable qui
va dans le sens croissant
b- impôts indirect :
Par impôt indirect sont désignés, les impôts perçus à n’importe quel point du circuit
économique, et répercuté sur d’autres personnes.
10
Cf chapitre précédent concernant la réforme sur l’IRSA
14
On distingue généralement la TVA ainsi que les droits de douanes.
TVA
La TVA peut être définis comme un impôt ; mais ayant une contrepartie ; qu’est une
prestation spécifique effectué par l’Etat. Ainsi donc, elle n’implique aucune charge fiscale sur
les exportations qui sont assujetti à un taux zéro. Elle est neutre vis-à-vis du degré
d’intégration des entreprises entres elles ; elle n’entraine aucune protection puisque les
importations supportent au titre de la TVA la même charge fiscale que les productions locales.
Et enfin, elle ne pénalise ni l’investissement ni le stockage car le contribuable peut bénéficié
le remboursement de la TVA supporté au titre de ses dépenses d’investissement ou de
constitution de stock.
La TVA est un impôt adapté aux exigences d’une croissance économique, facteur
d’ajustement structurels et de redressement des économies des pays en voie de
développement.
Cette taxe est appliquée de manière différente ; selon les Etats, leurs niveaux de
développement, ainsi que leur environnement socio-économique.
Les droits de douanes, qui constituent une grande partie de recettes fiscales pour les PED ;
résultent d’une coopération entre Etat ; déterminant ainsi les règles d’imposition applicable.
Dernièrement, à cause de la libéralisation des échanges qui a instauré avec elle les accords
régionaux et accords bilatéraux, les taxes sur le commerce extérieur suivent une tendance à la
baisse par rapport au PIB et par rapport au total des recettes.
Les droits de douanes touchent plus particulièrement les importations, mais peuvent aussi
frapper les exportations.
Le tableau ci-dessous illustre l’évolution des catégories d’impôts dans les recettes fiscales
totales.
15
Tableau 4 :
RECETTES PAR NATURE
(en milliards d'Ariary)
PERIODE 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007
1 IMPOTS S/ REVENU,BEN.,GAINS 30,14 33,58 51,64 65,86 69,30 79,52 93,50 118,94 105,52 114,20 159,51 220,63 319,06 356,90
IRNS 1,74 2,54 2,66 4,00 4,74 4,54 5,36 7,58 7,48 9,64 12,07 16,39 17,58 16,45
IRSA 6,38 9,18 9,14 13,42 17,22 21,10 25,26 33,16 34,30 36,00 49,08 56,67 74,72 106,97
IBS 13,70 16,64 32,72 40,30 36,66 41,44 47,26 60,24 43,12 53,44 69,64 118,03 154,65 175,70
TFT 0,84 1,32 1,08 1,22 2,20 2,94 4,26 4,24 4,92 4,08 7,47 8,38 9,78 14,06
IRCM 2,38 2,94 4,94 5,40 7,28 8,32 10,28 12,50 13,56 8,88 19,02 16,50 55,89 33,12
IPVI 0,70 0,48 0,50 0,84 0,72 0,76 0,54 0,74 0,82 1,10 1,23 1,89 3,59 2,86
I.S. - - - - - - - 0,02 0,82 0,84 0,86 2,08 2,85 7,75
Autres 4,40 0,48 0,60 0,68 0,48 0,42 0,54 0,46 0,50 0,22 0,14 0,69 - -
2 IMPOTS S/ LA PROPRIETE 2,24 2,78 3,48 5,38 3,78 5,06 6,16 6,76 5,44 8,42 11,46 12,19 12,35 40,21
Taxe de pub. fonciere 0,36 0,40 0,48 0,68 0,72 0,90 1,00 0,90 0,70 1,46 2,57 2,46 3,31 3,80
Taxe s/ vehic.(vignettes) - - - - - 0,32 0,82 1,04 0,92 1,02 1,09 1,22 0,00 -
Droit d'enregistrement 1,88 2,38 3,00 4,70 3,06 3,84 4,34 4,82 3,82 5,94 7,80 8,51 9,04 36,41
3 IMPOTS S/ BIENS & SERVICES 40,28 59,74 68,32 73,90 85,74 132,24 173,00 160,86 137,96 207,40 264,98 289,11 292,39 391,09
TUT -TST - TVA int 35,50 48,46 33,36 35,52 45,14 77,78 102,56 107,24 91,40 127,94
TVA 173,16 183,86 177,73 269,10
TST 11,08 13,07 13,94 14,13
Droit d'accises/taxe sur la consommation DA/TC 1,20 0,16 14,88 13,10 15,30 25,50 31,92 22,06 20,46 35,56 37,09 43,61 53,56 98,26
Redev. s/Prod. - - - 22,46 22,20 22,28 35,84 29,22 23,78 41,68 41,34 44,98 42,53 5,69
Taxe s/ assurances 0,58 - - 1,14 1,04 1,56 1,68 1,72 1,86 1,72 1,46 2,39 2,58 2,67
Intérêt s/crédit de droit 0,62 1,84 1,88 1,56 2,04 5,04 0,92 0,46 0,30 0,32 0,64 1,03 1,88 1,09
TAVS 0,12 - - 0,12 - 0,08 0,08 0,16 0,16 0,18 0,22 0,18 0,17 0,16
Autres biens et services 2,26 9,28 18,20 - 0,02 - - - - - - - - -
4 AUTRES RECETTES FISCALES 0,66 1,34 1,34 2,90 2,70 2,82 3,58 4,34 3,22 5,84 6,26 7,05 8,14 10,48
DROIT DE TIMBRE 0,66 1,34 1,34 2,90 2,70 2,82 3,58 4,34 3,22 5,84 6,26 7,05 8,14 10,48
TOTAL RECETTES FISCALES 73,32 97,44 124,78 148,04 161,52 219,64 276,24 290,90 252,14 335,86 442,21 528,98 631,94 798,68
16
Le tableau ci-dessus a permis de montrer que les recettes n’ont cessé d’augmenter ces
dernières années et que surement, le taux de pression fiscale a aussi augmenter jusqu’en 2007.
Effectivement, le taux de pression fiscal de Madagascar a été de 10,9% en 2006 pour
augmenter à 12,9% en 200811. Voici le tableau permettant de montrer l’évolution du taux de
pression fiscal de Madagascar ces 9 dernières années.
Année 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
Recettes 579 455 678 878 1011 1288 1573 2087 1766 2017
fiscales
PIB 5969 6008 6778 8156 10095 11781 13760 16081 16729 18264
nominal
Le tableau ci-dessus montre que le TPF malgache augmente lorsque les recettes fiscales du
pays augmente. En effet, comme le TPF est égal au rapport entre recettes fiscal et PIB, il est
évident que celui-ci augmente au fur et à mesure où les recettes augmentent. On constate ici
qu’en 2002 et 2009, le TPF a connu une diminution pourtant le PIB enregistre une
augmentation. Cette diminution du TPF en 2002 et 2009 est surtout dûe aux crises politiques
que le pays a subit.
Le tableau ci-après par contre montre l’évolution des recettes publiques de 2006 à 2008.
11
Source : Rapport annuel 2008 et 2010 : Banque Centrale de Madagascar
17
Tableau 6 : évolution des recettes publiques
Selon ce tableau, il y a bien eu augmentation des recettes fiscales de 2006 à 2008, puisqu’elle
est passé de 1260,9 Milliards d’Ariary à 2087,2 Milliards d’Ariary. En effet une réforme a été
effectuer en 2008, et puisque les recettes ont augmenter, le taux de pression fiscale lui aussi a
connu une augmentation au cours de cette periode.
Conclusion partielle :
Le taux de pression fiscal augmente si les recettes fiscales augmentent. Par contre si les
recettes en questions ne connaissent pas une hausse par rapport au PIB, le taux de pression
reste faible. Connaissant les recettes fiscales de Madagascar de 2001 à 2007, et connaissant le
taux de pression fiscale de 2001 à 2008, on peut dire que la réforme survenu entre 2006 et
2008 a permis une augmentation du taux de pression fiscale en 2008. Mais l’augmentation de
ce taux de pression peut résulter de deux situations : soit de l’augmentation des recettes
fiscales, soit de la diminution du PIB. Or, comme le montre le tableau sur l’évolution des
recettes publiques, l’augmentation du taux de pression est due à l’augmentation des recettes et
de celle du PIB ; qui même en augmentant, a permis une augmentation du TPF. De là, on en
conclus que la réforme permet donc une augmentation du taux de pression fiscale.
18
B) La structure fiscale :
Pour les pays industrialisés, la structure des recettes fiscale est caractérisée par la
dominance des impôts directs ; puisque celle-ci constitue entre les 57 à 61% des recettes
totales pour le cas des USA, Hollande et Suède ; entre 50 à 54% pour la Grande Bretagne,
Allemagne et Japon, entre 25 à 30% pour la France et l’Italie12. Cette domination des impôts
directs est surtout expliqué par :
- l’accroissement de la part des impôts sur le revenu des personnes physiques après la 2nd
guerre mondiale (cas de Grande Bretagne et Allemagne)
- le niveau élevé du taux d’impôt sur les salaires ( cas de Suède), car salaires et revenu des
professions libérales, ainsi que travailleurs indépendant ; puisqu’il n’y a aucune
discrimination dans le traitement des salaires. Le revenu du capital est taxé au même taux que
le revenu du travail ;
- l’importance de l’impôt sur les sociétés car tous les pays industrialisé taxent les profits des
entreprises aux voisins de 50%.
Un système fiscal n’est pas élaborer a priori mais adapté à la structure économique et sociale
du pays en question. Ainsi donc, le haut niveau d’industrialisation et de concentration
conduisent à un taux élevé de salarisation ; l’amélioration du revenu par tête lié au phénomène
de croissance industrielle permet de fournir une assiette très large à l’impôt sur le revenu des
personnes physiques (augmentation du nombre de personne qui payent l’impôt).
Pour Madagascar, elle est surtout reposée sur les droits de douanes, comme montre le tableau
ci-après :
12
Source : d’après R.MUSGRAVE, Fiscal Systems, op. cit ., p. 172
19
Tableau 7 : structure des recettes fiscales 2001 à 2007 (en % de recette fiscale totales)
Comme le montre le tableau ci-dessus, les recettes douanières sont les plus importantes parmi
les recettes de l’Etat, puis vient après les impôts sur biens et services dont la TVA. De la on
conclu que les recettes fiscales malgaches dépendent fortement des taxes sur le commerce
extérieur.
Concernant les autres pays en développement, leur structure fiscale peut être résumée comme
suit :
20
Tableau 8 : Structure fiscale par régions
En observant la structure fiscale des PED, on constate que l’impôt indirect occupe 65,8% des
recettes fiscales totales, soit une part relativement grande par rapport aux impôts directs qui
ne constituent que 31,4% des recettes. On constate ici que les recettes de la plupart des pays
en développement dépendent des impôts sur la production.
Conclusion partielle :
La différence au niveau des structures fiscales des PD et PED nous montre que le taux de
pression est aussi différent, puisque les recettes des PD sont basés sur la fiscalité directe,
tandis que celle des PED, indirecte. Ainsi pour les PD, le taux de pression fiscale varie entre
25 et 50% du PIB à cause des raisons liées à l’importance des cotisations sociales, car ces
dernières sont considérées comme étant des impôts. Pour les PED par contre, ce taux est la
plupart du temps en dessous de 20%. Il se peut qu’à cause de la structure fiscale, le taux de
pression fiscale soit relativement bas s’il s’agit d’un système basé sur les impôts indirects ; ou
élevé, s’il s’agit d’un système basé sur les impôts directs.
21
CHAPITRE III : L’AMELIORATION DU TAUX DE RECOUVREMENT
Certes, l’application de la réforme fiscale entraîne une augmentation du taux de recouvrement
des impôts puisqu’elle contribue à rénover les méthodes de recouvrement, à réformer
l’administration et à limiter les exonérations.
Dans ce chapitre sera donc analysé les méthodes de recouvrement, la réforme administrative
ainsi que la réorganisation administrative.
Auparavant, c’est à dire avant la réforme, les méthodes de recouvrement étaient les
recouvrements interne c'est-à-dire ceux des impôts directs ; et ceux de la fiscalité douanière.
Mais après que la réforme s’est installé et vu toutes les limites de ces méthodes de
recouvrement, on a mis en place des procédures plus efficaces.
a- Le recouvrement interne :
Le recouvrement par voie de rôle : qui concerne les impôts sur le revenu, la
patente, les impôts fonciers,….. et certains impôts directs. Cependant, cette
méthode de recouvrement ne peut être appliquée qu’aux contribuables
parfaitement identifiés et localisés ;
22
l’impôt sur les commissions, courtage, honoraire ; pour les impôts sur la
dépense ; pour la TVA des fournisseurs de l’Etat (cas du Sénégal).
-le volume important d’opération qu’il entraîne et qui laisse la possibilité aux
contribuables d’organiser sa disparition
Concernant les impôts fonciers, la méthode de recouvrement se fera par émission du rôle de
l’impôt qui sera adressé au propriétaire pour qu’en cas de difficulté d’identification de ce
dernier, la responsabilité de l’occupant pourrait être engagée.
23
La retenue à la source constitue toujours une bonne méthode de recouvrement concernant les
impôts sur salaire, et autres ; mais l’inconvénient est le risque de non renversement de la
tierce personne de l’impôt à l’Etat.
-mettre en place des équipes de recensement et de recouvrement par zone, regroupant les
agents du fisc et des collectivités locales ;
-disposer des données permettant le calcul d’impôt à l’aide des fiches standards ;
L’encaissement donnera lieu à la délivrance de timbres collés sur une carte annuelle ; mais
dans les zones de faible activité, il faudrait adapter la périodicité des tournées au potentiel
fiscal et aux moyens de l’administration.
Le recouvrement forcé :
Consiste à :
B) La réforme administrative :
13
Casanegra de Jantschter, 1990
24
réforme fiscale est de renforcer les moyens permettant de suivre ces réformes, de les analyser,
et de minimiser la charge de l’administration ; d’où réforme administrative.
L’amélioration des liaisons administratives se fait grâce à une réduction de leur nombre, à
l’adoption d’un identifiant fiscal commun et à l’utilisation de l’informatique.
Le grand nombre de liaison entraîne la perte d’informations ainsi qu’à une lenteur à une
bonne administration de l’impôt. Sur ce, il est recommandé d’abandonner la dichotomie
traditionnelle qui s’inspire du système fiscal français et qui confie les fonctions d’assiette à
l’administration de l’impôt, et celle du recouvrement, à celui du trésor. Cette division des
taches présente de différentes difficultés ; d’où il est proposé d’adopté un système où
l’ensemble des taches d’assiette et de recouvrement sont confié à une administration fiscale
unique.
L’identifiant unique :
Cette méthode consiste à identifier les contribuables par un numéro commun à l’ensemble
des administrations. Une procédure d’immatriculation présente un avantage du point de vue
du contribuable (ça ne nécessite aucun déplacement important14) et de celle de
l’administration.
Pour procéder à une immatriculation, il est nécessaire de réunir toutes les informations
fiscales relatives à un même contribuable. Ce dossier permet le control efficace des pièces et
d’éviter le double emploi (vu d’ensemble de l’activité d’un contribuable et non une approche
partielle à travers une catégorie d’impôt) ; et comporte les bulletins de recoupement provenant
de diverses administrations. La mise en œuvre de cette identification unique implique ainsi la
centralisation de l’information pour qu’elle soit disponible à tous (les administrations
fiscales).
14
L’immatriculation est possible en de nombreux points du territoire et non pas dans la seule capitale.
25
L’informatisation :
L’informatisation est d’autant plus indispensable pour exploiter cette identification unique
des contribuables puisqu’elle permet de réunir des informations non envisageables par la
collecte manuelle15. Grâce à ce système d’informatisation, il est beaucoup plus facile pour les
responsables de politiques fiscales de définir une stratégie16.
Grâce à une organisation des circuits administratifs regroupés au sein d’une seule
administration, le nombre de dossier à contrôler est limité. L’exactitude des déclarations peut
donc être vérifié à cause de la mise en œuvre du système de l’identifiant unique.
L’évaluation de l’assiette des impôts synthétiques repose sur des recensements périodiques.
Concernant l’impôt foncier, compte tenu de l’assiette des impôts synthétiques qui pourrait
excéder la capacité de l’administration, un seuil d’exonération élevé est nécessaire à adopter.
3- La réorganisation administrative :
Il s’agit ici d’avoir une administration simplifiée d’une part, qui consiste à confier la
responsabilité d’évaluation de l’assiette et de recouvrement des impôts internes à la seule
administration fiscale ; où le recouvrement est à regrouper au sein d’un même service en
liaison avec les services d’assiette. D’autre part, la réorganisation administrative consiste à
avoir une administration plus proche des contribuables.
15
Par exemple : l’informatisation permet de connaître l’ensemble des opérations à l’importation des
contribuables et ainsi de reconstituer à partir des déclarations de TVA, le chiffre d’affaires d’entreprises en
amont.
16
Par exemple : la possibilité de l’évaluation des conséquences budgétaires de tel ou tel aménagement de
l’impôt.
17
Cf méthode de recouvrement p.19
26
PARTIE II : LES LIMITES DE LA
REFORME FISCALE
27
CHAPITRE I : Analyse théorique
Une réforme fiscale comme on l’a pu démontrer précédemment permet une
augmentation des recettes fiscales. Cependant, certaines théories sont à prendre en compte
concernant la mise en œuvre de cette réforme fiscale. Ainsi, dans ce chapitre sera analysé les
théories de l’imposition optimale, ainsi que les effets économique de l’impôt qui ont des
impacts sur la mise en œuvre de la réforme.
A) L’imposition optimale :
Pour aboutir à une réforme efficace, il est nécessaire de tenir en compte cette imposition
optimale, d’où l’étude de certaines théories de la taxation optimale en premier lieu, et celui de
la courbe de LAFFER en second lieu.
I/ La taxation optimale :
La théorie de la taxation optimale étudie le système de taxation qui minimise les
distorsions et les inefficacités économiques18. En effet, le secteur public cherche à obtenir un
maximum de recette, en tenant en compte des critères d’efficacité et d’efficience à la fois.
Pour ce faire la mise en place d’un taux d’imposition optimal est une solution pour l’Etat
d’accroître ses recettes. Or, le problème réside dans la mise en place de ce taux d’imposition
optimale. Les taxes génèrent des distorsions économiques puisque les agents modifient leurs
comportements en fonction de l’impôt qui frappe leur revenu, fortune, capital,…
Comme le but d’une réforme fiscale est de maximiser à la fois les recettes de l’Etat tout en
tenant en compte des effets de cette maximisation sur les contribuables, il est important de
considérer le critère d’efficacité c'est-à-dire que le taux ou le type d’impôt proposé n’est
source d’aucune distorsion ; et le critère d’efficience c'est-à-dire que l’impôt perçu permet un
accroissement des recettes publiques. Quelques théories permettent de voir les effets de cette
imposition optimale.
a- La règle de Ramsey :
Ramsey a proposé de taxer uniquement les biens et services, de telle sorte à taxer plus
fortement les biens dont la demande est inélastique que celui dont la demande est élastique.
L'idée est ici de faire en sorte que les consommateurs ne modifieront pas de façon importante
leurs comportements de consommation.
18
Cf wilipédia
28
_la solution optimale obtenu est celle qui minimise l’incidence du rôle de l’Etat
La limite de la règle de Ramsey est la règle des « élasticités critiques »qui énonce qu’un
système fiscal est optimal quand le taux de taxation est inversement proportionnel à
l’élasticité de leur demande.
En prenant en compte une imposition optimale suivant la règle de Ramsey selon laquelle une
modification du taux d’imposition sur les biens de consommations s’opère dans le sens de la
hausse et en l’appliquant par l’intermédiaire d’une réforme fiscale ; cette dernière sera source
de distorsions. En effet, pris dans ce sens, une réforme fiscale visant à augmenter l’impôt
quelconque n’aboutira pas à une augmentation des recettes publiques puisque les
contribuables en question modifieront leur comportement de consommation, ce qui réduira la
base imposable.
Une des limites à prendre en compte est donc l’imposition optimale des biens de
consommations, qui même si elles s’avèrent être inélastique par rapport au prix peuvent
quand même entraîner une modification du comportement du contribuable.
Une autre règle de fiscalité optimale est celle présentée par Diamond et Mirrlees qui
développent l’existence d’une relation entre le critère d’efficacité et celui de l’équité. En
partant des mêmes hypothèses que ceux proposés par Ramsey, ils développent l’idée que la
solution de taxe optimale est influencée par le critère d’efficacité et que les utilités marginales
sociales du revenu influence la taxe optimale selon les critères d’équité. Comme le critère
d’efficacité et d’équité vont en sens inverse, Diamond et Mirrlees soulèvent l’idée que la mise
en place d’un taux d’imposition uniforme s’avère être optimal.
Cette règle préconisée par Diamond et Mirrlees est loin d’être applicable en réalité. En effet,
comme on l’a dit précédemment, les critères d’efficacité et d’équité vont en sens inverse,
c'est-à-dire qu’une taxe optimale peut être efficace et ne tient pas en compte de la situation de
chaque contribuable. La mise en œuvre d’une réforme fiscale a donc le même effet ici que
dans celle de la règle de Ramsey. Une réforme en allant à l’augmentation du taux
d’imposition, même ne concernant pas les biens inélastiques ont une incidence sur la
consommation des ménages ; ce qui diminuera la base imposable, qui à son tour n’aboutit pas
à une augmentation des recettes publiques. Par contre une réforme fiscale visant à diminuer le
29
taux d’imposition n’aurait aucun effet positif sur les recettes car les critères d’efficacité et
d’équité ne seront pas respectés.
L’impôt est évalué en tenant en compte des critères d’efficience c'est-à-dire le coût de
l’intervention publique, et celle de l’équité qui concerne le poids de l’impôt. Ainsi, tant en
équilibre partiel qu’en équilibre général, l’impôt direct est toujours supérieur à l’impôt
indirect en termes de bien-être. En effet, un impôt indirect qui frappe un bien particulier
entraîne la diminution de consommation de ce bien en question ainsi que la modification du
budget du consommateur. Cet impôt entraîne un effet revenu et effet substitution puisqu’une
hausse ou diminution du revenu sera affecté à l’augmentation ou la diminution de la
consommation, et puisqu’en situation de hausse du taux d’imposition, les individus
préfèreront diminuer leur consommation du bien imposé tout en augmentant la consommation
en bien non imposé. Un impôt direct par contre, qui frappe tous les biens entraîne une
modification du budget du contribuable dans le sens de la baisse. Cet impôt quant à elle
entraîne un effet revenu. Cependant, l’impôt indirect lorsqu’il frappe un bien fait apparaître
une perte sèche19 ; ceux qui n’apparaît pas pour un système d’imposition direct.
Cela amène donc à déduire que les impôts directs sont supérieurs en terme de bien-être
par rapport aux impôts indirects. Pour une réforme réussie donc, c'est-à-dire permettant une
augmentation des recettes publiques, il est important d’agir sur l’impôt direct qui pénalise
moins les contribuables et n’entraînant aucune perte sèche.
D’après Atkinson et Stiglitz, les taux uniformes optimaux des taxes indirects sont
préférables du point de vue de l’équité horizontale. En effet, les préférences des individus
ayant un même montant de revenu sont différentes, puisqu’on intègre leur goût ainsi que leur
besoin. Pour cela, la mise en place d’un taux de taxation différent entraînera un problème
d’équité horizontale puisque les individus ayant un même revenu supportent des charges
fiscales différentes. Cependant, la taxation uniforme optimale est donc une solution pour
éviter ce problème d’équité horizontale.
En considérant une réforme fiscale agissant sur la variation du taux uniforme, le problème se
pose comme le cas de celui de l’impôt progressif global. En effet, définir un taux unique pour
un montant de revenu pose la difficulté de définir l’impôt à payer par le contribuable lorsque
le revenu de celui-ci varie.
19
Perte de surplus qui ne peut être transférer ni chez les agents et chez l’Etat même.
30
II/ La courbe de LAFFER :
Augmenter indéfiniment le taux de l’impôt permet une diminution des recettes fiscales, par
contre un des buts de la réforme fiscale est d’augmenter celles-ci . Le modèle portant le nom
de « courbe de Laffer » montre qu’une variation du taux d’imposition dans le sens de la
hausse peut diminuer les recettes fiscales, et devrait être tenu en compte avant toute
modification d’impôt.
a) Présentation du modèle :
Au fur et à mesure ou l’impôt prélevé est élevé en atteignant un niveau précis, une
augmentation de cet impôt au-delà de ce point entraînera une baisse des recettes de l’Etat car
les agents économiques seront incités à moins travailler à cause de la diminution de leur
revenu disponible20 induite par la hausse des impôts.
Historique du model :
Ce model de courbe de Laffer présente comme idée que « trop d’impôt tue l’impôt ». En
effet, cette idée a déjà était soulevé par les libéraux dont Adam Smith qui proposa que :
« L'impôt peut entraver l'industrie du peuple et le détourner de s'adonner à certaines branches
de commerce ou de travail »21 ; ainsi que Jean-Baptiste Say en disant que : « qu'un impôt
exagéré détruit la base sur laquelle il porte ». Mais même si ces économistes ont pris en
considération cette idée que trop d’impôt tue l’impôt ; il revient à Arthur Laffer qui a tenté de
montrer cette théorie.
Hypothèses du model :
_on prend en compte une économie fermée, puisqu’une économie ouverte permet la
possibilité d’évasion fiscale
_les agents sont parfaitement rationnel ; c'est-à-dire qu’au fur et à mesure ou l’impôt
augmente, ils diminueront leur travail, puisque si le taux d’imposition sera de 100%, cela
signifie que les agents ne toucheront aucun salaire pour le travail exécuté.
20
Le revenu disponible est le revenu de l’agent après déduction des impôts et taxes qu’il doit supporter.
21
Cf Wikipédia
31
Graphe III : la courbe de Laffer
Source : fr.wikipedia.org
Comme t* est le taux qui permet le maximum de recettes fiscales possible, au-delà de ce taux,
une augmentation quelconque du taux d’imposition entraînera une diminution des recettes
fiscales car cette hausse d’impôt provoquera une baisse de l’assiette fiscale.
b) Prolongements du model :
Le model a montrer que dépasser un certain taux de prélèvement défini optimal, n’est pas
avantageux pour l’Etat comme pour le contribuable.
La courbe montre l’existence de deux effets qui entrent en jeu qui sont : l’effet de
substitution22 et l’effet de revenu23. Mais lorsque le taux d’imposition enregistre une hausse,
l’effet substitution est largement supérieur à l’effet de revenu, c’est-à-dire qu’en cas de hausse
d’impôt, les agents réagissent de façon à diminuer leur temps de travail plutôt que de
l’augmenter pour avoir un revenu égal à celui qu’ils possédaient avant.
Le problème ici est de déterminer si un taux donné est élevé, compte tenu des différents
facteurs qui entrent en jeu comme :
_les besoins de l’Etat en matière de financement : plus l’Etat a besoin de ressource, plus le
taux t* qui permet l’obtention de recettes maximales est élevé ;
_la structure des prélèvements obligatoires ;
_le niveau habituel des prélèvements pour le pays en question ;
_le niveau d’aversion au risque des investisseurs et entrepreneurs
22
Effet de substitution ici signifie qu’au fur et à mesure ou le taux d’imposition augmente, l’agent diminue son
temps de travail.
23
Effet de revenu signifie par contre que les agents sont incités à travailler beaucoup plus pour avoir un niveau
de salaire semblable à ce qu’ils détenaient auparavant, c'est-à-dire avant la hausse de l’impôt.
32
En reprenant l’explication ci-dessus, une augmentation des prélèvements obligatoire
au-delà d’un taux retenu, permet une diminution des recettes de l’Etat ; il en va de même
qu’une diminution du taux d’imposition relèverait le produit fiscal par le biais d’un
relèvement de l’activité économique.
Conclusion partielle : Une réforme fiscale si elle consiste en une augmentation du taux
d’imposition au-delà du taux qui permet des produits de l’impôt maximal ne conduira pas à
une hausse des recettes fiscales. En effet, comme la courbe de Laffer l’indique, cela entraine
plutôt une baisse des recettes fiscales à cause de l’effet de substitution engendré par celle-ci,
qui fait que l’agent diminuera son temps de travail. Suite à cela, leur revenu diminue, et donc
la base imposable ; qui conduirai systématiquement à une diminution des recettes de l’Etat.
Les prélèvements obligatoires surtout les impôts et taxes, ont des répercussions sur le
budget du contribuable qui a à supporter ces prélèvements. Cependant, les effets sont toujours
négatifs dans ce sens que l’impôt permet une modification des comportements des agents
supposé rationnel.
Puisque l’impôt entraîne la plupart du temps des effets négatif, il est important de s’avoir;
ces effets sur le revenu du travail.
Il s’agit ici de savoir l’ampleur du rôle que la fiscalité détient sur le revenu des agents qui
travaillent. En effet, les variations des prélèvements obligatoires ainsi que les différentes
formes que l’impôt peut revêtir affectent la volonté de travailler. Cependant, les effets
microéconomiques que présentent l’impôt différent s’il s’agit d’un impôt proportionnel24 sur
le revenu ou forfaitaire25.
L’incidence de l’impôt est différente du point de vue individuel et en groupe. Ainsi, l’analyse
se portera en premier sur la comparaison entre impôt progressif et proportionnel le revenu et
individuellement puis collectivement.
Afin d’obtenir une analyse pertinente sur les effets qu’apportent ces deux types d’impôt, la
principale hypothèse à prendre en considération est la suivante : on suppose pour les deux
types d’impôt qu’un même montant est prélevé sur le revenu de l’individu. Il s’agit
maintenant de déterminer quel type d’impôt a le plus d’effet sur le revenu d’un agent ; et le
graphe ci-après permet de la montrer.
24
Un impôt proportionnel est un impôt défini en fonction du revenu.
25
Un impôt forfaitaire est celui défini en fonction des ressources que l’Etat doit réunir.
33
GRAPHE IV : Effet de l’impôt sur le revenu
Dans tous les cas, la droite (ab) représente les choix des temps de travail Ho compte
tenu du revenu qu’il peut attendre en fournissant un travail donné. H représente le temps de
travail et Ho-H celui du temps de loisir disponible. Pour un agent consacrant tout son temps
aux loisirs, en se trouvant sur la droite (Oa), son revenu sera nul O. Les courbes
d’indifférences des individus montrent qu’ils choisissent une quantité (ad) de travail avec un
revenu (dc).
34
- Pour l’effet substitution, le comportement de l’individu est la suivante : il diminue sa
quantité de travail puisque le prix de celui-ci a augmenté à cause de l’introduction de
l’impôt. Il préfèrera donc augmenté son temps de loisir ou le prix est resté inchangé.
L’effet revenu ainsi que l’effet substitution vont dans le sens opposé car le premier incite
l’individu a travailler plus tandis que le second lui pousse à travailler moins et le résultat net
est négatif. Compte tenu du comportement induit par ces effets, l’effet substitution l’emporte
sur l’effet revenu, c'est-à-dire que l’individu en cas d’imposition proportionnel, diminuera son
temps de travail et augmentera son temps de loisir. Cette diminution du temps de travail est la
quantité (df) sur le graphe.
Puisqu’un impôt forfaitaire présente la définition d’un impôt perçus en tenant compte
du niveau de ressources à réunir par l’Etat, la droite (il) représente donc ici la contrainte qu’on
se donne pour tenir compte de la condition d’un prélèvement identique pour les deux impôts à
comparer (proportionnel et forfaitaire). La droite (il) doit donc passer par le point (e). Compte
tenu des effets provoqués par l’impôt (effet de substitution et de revenu) ; l’impôt forfaitaire
présente comme caractéristique l’absence d’effet de substitution. En effet, l’individu doit
payer un même montant d’impôt quelque soit l’offre de travail fournis. La pente de la droite
de budget ne change donc pas, mais au lieu de (ad) on prends (il) à cause le l’impôt
forfaitaire. De ce fait on constate ici un déplacement de la droite de budget vers la gauche, qui
montre une diminution du revenu de travail de (bl) ainsi qu’une diminution du temps de
travail de (ai).
Ainsi sans impôt, l’individu maximise son utilité au point (c) ; avec impôt forfaitaire,
il le maximise au point (g) pour une quantité de travail (ah) et un revenu de (hg).
35
Comparaison entre impôt proportionnel et impôt forfaitaire pour un groupe :
L’intérêt d’étudier le comportement d’un groupe d’individu réside dans le fait que c’est le
groupe qui intéresse l’Etat et non l’agent pris individuellement. Le cas étudier précédemment
illustre le comportement individuel face au passage d’un impôt proportionnel à un impôt
progressif. Sur le graphe, on construit une société de 4 contribuables notés de I à IV, dont
leur revenu subit un taux d’imposition de 30%, pour un impôt proportionnel. On introduira
après un impôt progressif, à condition qu’il produise le même effet que celui de l’impôt
proportionnel ; en tenant en compte l’effet revenu26 et l’effet de substitution27.
Comme le passage d’un impôt proportionnel à un impôt progressif est évalué de façon
différente pour chaque individu, l’analyse se portera ici sur le passage de cet impôt
proportionnel en impôt progressif en prenant en compte, l’effet sur l’offre de travail.
Le tableau et graphe ci-après permet de l’illustrer en prenant pour taux d’imposition pour le
barème proportionnel, 30% qui sera remplacé par un impôt progressif.
Sur le graphique on constate que pour le revenu le plus bas I, le contribuable peut
diminuer ou augmenter son offre de travail puisque les taux marginal et moyen de l’impôt
progressif sont inférieurs à celui de l’impôt proportionnel. De ce fait, on constate que pour un
revenu de 1000, après imposition proportionnel à 30% qui est égal à 300, le revenu disponible
du contribuable sera de 700. Tandis que par impôt progressif, le revenu disponible du
contribuable à 1000 de revenu sera de 850.
Le salarier peut donc diminuer son offre de travail en fonction du revenu disponible
qu’il percevra.
26
L’effet revenu est mis en rapport avec et le taux moyen de l’impôt. L’effet revenu est quand à lui, lié au
revenu disponible après impôt ; qui fait que l’individu augmente son travail pour maintenir le même salaire
qu’il détenait avant imposition.
27
L’effet de substitution par contre est mis en rapport avec le taux marginal d’imposition ; car la décision de
moins travailler ou non dépend du revenu net supplémentaire obtenu.
36
Conclusion partielle :
Cependant, la mise en œuvre d’une réforme fiscale devrait tenir en compte des effets
qu’engendrent la diminution ou l’augmentation d’un impôt quelconque, du type d’impôt à
réformer (qu’il s’agisse d’impôt progressif ou proportionnel) ; pour aboutir aux résultats
attendus par cette réforme en question.
37
CHAPITRE II : LES ELEMENTS DE REMISE EN QUESTION DE LA REFORME
FISCALE
Pour aboutir à une réforme efficace et réussi, c'est-à-dire qui permet à la fois
d’augmenter les recettes fiscales, de minimiser les distorsions économiques provoqué par la
mise en place d’un impôt ou par sa modification ; il est important de remettre en question
quelques éléments qui peuvent être un obstacle pour une réforme réussi. Il s’agit ici
d’analyser le secteur informel et sa part dans l’imposition, les fraudes et évasions fiscales
ainsi que les exonérations en matière de fiscalité qui sont accordées.
A) Le secteur informel :
Au départ, le secteur informel a été considéré comme des activités pour pallier la
faiblesse de la demande de travail. Vu sous cet angle, les activités informelles étaient censées
proliférer dans un contexte de récession économique. Des études faites en Afrique permettent
d’affirmer le contraire. En effet, le secteur informel tend à se développer, même si le pays
réalise une bonne performance économique. Dans les pays en développement, le fort taux de
croissance démographique fait qu’il y a une forte offre de travail, or ce surplus de main
d’œuvre invoquer par la forte hausse de l’offre de travail ne peut être absorbé par le secteur
privé ; d’où, tendance à l’informel.
En effet, l’intérêt d’étudier ce secteur informel face à l’imposition est que celui-ci
constitue une part importante du PIB surtout dans les pays en développement où les crises
persistent (crise économiques, chômages,….). Cependant, par ce poids important du secteur
informel, nombreux pays ont cherché à l’assujettir à l’impôt puisqu’il y a un double enjeu par
sa présence dans l’économie et qui est :
_d’une part, l’existence de la concurrence déloyale vis-à-vis des entreprises qui, elles,
sont assujetti à l’impôt ;
_d’autre part, la faiblesse des ressources de l’administration ainsi que du taux de
pression fiscale, qui pousse l’Etat à élargir la base fiscale vers le secteur informel.
Il est donc important d’accroître les caractéristiques de ce secteur informel ainsi que son
assujettissement à l’impôt.
Le secteur informel peut tout d’abord être décrit comme étant un ensemble d’unité
produisant des biens et services pour créer des emplois et revenus pour les personnes
concernées. Ainsi, les unités de production du secteur informel (UPI) opèrent à petite échelle
tout en ayant une faible organisation du travail. Il est à noter que celle-ci, c'est-à-dire
« l’économie informelle » est différente de « l’économie souterraine28 ». Quant aux pays
sous-développés, la présence d’économie informelle est beaucoup plus développée que celle
de l’économie souterraine.
28
L’économie souterraine est celle qui regroupe l’ensemble des activités légales, dont ceux qui l’opèrent, c'est-
à-dire les auteurs cherchent à échapper aux régulations publiques ; pour un seul but, celle d’accroître
délibérément leur profit personnel.
38
Les raisons du non enregistrement :
Le secteur informel est souvent prétendu venu de fait d’un excès de régulations publiques
telle que le taux d’imposition élevé, voir excessif ; ainsi que de la volonté même des
informels de contourner la législation. Or, après une « enquête29 » fait sur la région
d’Antananarivo démontre que :
- entre 60% et 75% des UPI ne sont pas enregistrer à cause de la méconnaissance de la
réglementation ;
- moins de 9% des UPI connaissent la réglementation mais refuse de se plier à ces
réglementations ;
- entre 8% et 15% des UPI trouvent que les démarches à suivre pour l’enregistrement sont
compliquées.
Ainsi, pour faire face à ce problème de non-enregistrement, il est tout d’abord opportun pour
l’Etat d’instaurer une politique de communication par une simplification des démarches à
suivre pour l’enregistrement.
Il est vrai que le secteur informel constitue une grande ressource de financement des
dépenses publiques, mais selon le cas de Madagascar, et plus précisément celui de la ville
d’Antananarivo, une enquête fait révèle que : si le secteur informel n’effectue pas les
démarches nécessaires pour s’enregistrer, l’Etat non plus ne pousserai pas ce secteur à entrer
dans le formel. Ainsi, les UPI déclarent avoir eu des problèmes avec l’Etat ; et les plus
concerné sont ceux des branches de « commerce » et « transport ».
La plupart des établissements informels ayant eu un différent avec l’Etat par contre
concerne l’emplacement de leur activité. Il s’agit ici des commerçants ambulants et ceux qui
exercent sur la voie publique. Dans cette situation, puisque seul une minorité des UPI
exercent des activités commerciales informels30, le paiement d’impôts ou de la patente est
rarement invoqué.
Lorsqu’un litige se présente, le paiement d’amende se fait dans 22% des cas ; et le
paiement d’un « cadeau »31 dans 35% des cas. Si le montant des amendes à payer au cours de
l’année 2001 avait été de 248.000 Fmg et celui des « cadeaux » de 37.000 Fmg ; le montant
moyen d’amende payer par UPI était de 2.260 Fmg et ceux des cadeaux de 670 Fmg.
Le tableau ci après permet d’illustrer le mode de règlement des différents entre l’Etat et le
secteur informel.
29
Projet MADIO ; INSTAT ; 1995-2001
30
« Seul 1.830 UPI sur les 205.800 UPI dont compte la ville d’Antananarivo ; soit 0,9% des UPI exercent une
activité commerciale informelle ». D’après une enquête fait par le projet MADIO 2001.
31
Signe de corruption
39
Tableau 10 : Le secteur informel et l’Etat : mode de règlement des litiges
Si telles ont été les caractéristiques du secteur informel, qu’en est-il de son assujettissement à
l’impôt ?
32
Dont le montant des amendes et cadeaux est calculé pour ceux qui ont payé. La catégorie « autres » quant à
elle correspond aux litiges entre l’Etat et l’informel, qui dans 80% des cas s’agit des déménagements d’activités.
40
2- Formalisation de l’informel :
Le but de la fiscalisation :
Puisque l’impôt constitue une majeure partie des sources de financement des dépenses
publiques, il est important de faire une mobilisation des ressources pour atteindre les objectifs
fixé par l’Etat. Or, précédemment, on a vu que le secteur informel, non assujetti d’impôt,
prends une place importante dans l’économie des pays en développement, puisqu’il a
tendance à se développer. D’autre part, on a le fait que la plupart des pays en développement,
dont Madagascar, ont un taux de pression fiscal faible, de l’ordre de 9% ; et que le pays face
à l’ouverture internationale pour être efficace économiquement, a supprimer les taxes sur les
exportations et certaines taxes sur l’importation. La fiscalité est donc orientée vers la fiscalité
intérieure, sans oublier le fait que l’Etat a aussi défiscalisé les promoteurs d’investissement
direct étranger sous forme de zone franche. Seul donc le secteur formel subit les charges
fiscales. Or, si ces charges fiscales sont trop élevées, il y a risque de diminution de l’assiette
fiscale.
Pour ces raisons, il est nécessaire de fiscaliser le secteur informel car :
_il a tendance à se développer ;
_sa non fiscalisation entraine une diminution de l’assiette fiscale, ce qui conduit à une
diminution des recettes fiscales.
Le problème fiscal se pose aussi bien pour le secteur informel que pour l’agriculture
de type familiale, qui en plus des difficultés partagées avec l’informel, en ajoute d’autres :
poids de l’autoconsommation, dispersion sur le territoire et inaccessibilité. En effet, en
ajoutant l’agriculture familiale au secteur informel, c’est plus de la moitié du PIB qui est non-
fiscaliser.
La fiscalisation de l’informel :
Deux objectifs sont poursuivit par l’Etat concernant le secteur informel. D’une part, il
s’agit de réintégrer les secteurs d’activité dans des secteurs officiels ; et d’autre part, de faire
en sorte que le secteur informel en question s’acquitte de ses obligations vis-à-vis de l’Etat,
c'est-à-dire que ce dernier doit contribuer à l’effort fiscal de la nation.
En effet, la non-fiscalisation du secteur informel entraine une perte pour l’Etat, c'est-à-dire
d’un manque à gagné pour l’Etat. Suite à différents enquête, dont celle effectué par le projet
MADIO sur la région d’Antananarivo de 1995-2001, le manque à gagné pour l’Etat est estimé
au environ de 1 700milliards de Fmg. Le manque à gagner sur le seul secteur informel est de
64% des impôts collectés.
41
En fait, même après ces données qui montre que la non fiscalisation du secteur informel
pourrait avoir un énorme impact sur les recettes publiques, on a pu constaté que le secteur
informel n’échappe que partiellement à l’impôt. On dispose pour l’agglomération
d’Antananarivo, des donnés qui permettent de démontrer ce qui a été dit ci-dessus. Pour
Antananarivo, le montant total des impôts indirects ne représente que 1,2% de la valeur
ajoutée. Dans l’industrie, où les comparaisons sont possibles, ce type d’impôts atteignait 14%
dans le secteur formel, et jusqu’à 20% pour les sociétés de droit commun, contre 0,4% dans
l’informel. De plus, 15% des unités de production informelles (UPI) possèdent leur « carte
rouge », et près de 20% paient la patente33. Les UPI sont donc plus souvent assujetties aux
taxes locales qu’à celle de l’Etat central, à la fiscalité directe qu’à la fiscalité indirecte. Il est
d’ailleurs difficile d’évaluer le poids des ces dernières sur le secteur informel. S’il échappe en
grande partie aux taxes indirectes (TVA, TUT, TST), il les paie sur les intrants fournis par les
producteurs formels, et elles sont sans doute répercutées dans le prix final des produits mis sur
le marché.
Dans ces conditions, la sous-imposition du secteur informel résulte plus d’une ignorance
réciproque avec les services de l’Etat, structurellement peu performants, que d’un rejet de ce
dernier par les opérateurs informels
Conclusion partielle :
Le secteur informel remet en question l’efficacité de la réforme fiscale, puisque cette dernière
n’aboutira pas à une augmentation des recettes fiscales si le secteur informel persiste.
33
Projet MADIO, INSTAT 1995-2001, « fiscaliser le secteur informel : est-ce souhaitable, est-ce possible ?»
34
Le principe de l’impôt synthétique est basé sur le regroupement de toutes les taxes sur les activités(TVA, IBS,
patente,…) en une taxe unique.
42
B) Les fraudes fiscales :
Un des obstacles pour l’aboutissement à une réforme fiscale efficace est l’existence
des fraudes fiscales. Certes les fraudes fiscales n’aboutissent pas à une augmentation des
recettes de l’Etat puisqu’elles constituent un énorme manque à gagner pour ces derniers.
1- Définitions :
des actes ou des comportements qui ont pour finalité la contestation du pouvoir
fiscal, c’est-à-dire le refus de l’impôt. Ce sont des formes de résistance,
conscientes ou non, à l’ordre fiscal.
Le fait de se soustraire ou tenter de se soustraire, frauduleusement, au paiement
total ou partiel de l'impôt.
- celle de A. Margairaz et qui dit : « il y a fraude lorsqu'on applique des procédés permettant
d'échapper à un impôt alors que le législateur n'avait pas prévu d'échappatoire »
- celle de la doctrine française selon laquelle la fraude fiscale peut être définie comme « une
infraction à la loi commise dans le but d’échapper à l’imposition ou d’en réduire le montant »
l’élément matériel : la fraude fiscale est concrète pour l’administration fiscale. Elle
aboutit à la dissimulation de tout ou partie de la base imposable ; il y a donc un
manque à gagner pour le Trésor public. L’élément matériel consiste donc à augmenter
les charges et/ou à réduire les recettes de l’entreprise. Cet élément matériel doit
cependant être démontré par les services des impôts en cas de contrôle.
43
b) Fraudes et/ou évasion fiscale :
En prenant le cas de l’évasion fiscale, il s’agit ici d’une manipulation de la loi fiscale
par le contribuable, qui échappe à l’impôt, c’est-à-dire qu’il minore volontairement la base
imposable (soit en augmentant les dépenses, soit en diminuant les recettes) sans pour autant
violer la loi fiscale.
De ce fait, il est important de distinguer la fraude fiscale qui est un détournement illégal et
plus pratiquer dans les pays en développement ; de celle de l’évasion fiscale, qui est commun
aux pays développé.
Plusieurs peuvent être les causes qui incitent les contribuables à la fraude et/ou l’évasion
fiscale ; et cela peuvent être :
Mais la plupart des fraudes et évasions fiscales ne dépendent pas vraiment de ceux cité
au-dessus, mais plutôt :
44
comptable et du droit fiscal), il faut souligner que c’est le second résultat qui détermine le
premier résultat. On détermine le résultat comptable, puis on applique les règles propres à la
fiscalité pour parvenir au résultat fiscal. Cela veut dire que si en comptabilité, toutes les
écritures ne sont pas passées, il y a le risque de fraude fiscale.
En prenant toujours le cas de Madagascar, l’évaluation de la fraude fiscale du pays s’est fait
en comparant les données issus de l’enquête fait par l’INSTAT (projet MADIO) et de celle
des deux sources fiscales provenant de l’administration fiscale qui sont ceux des centres de
contribution directes(CD)35 et ceux du Centre Fiscal Pilote des grandes Entreprises(CFPE)36.
A partir du CD, on peut connaitre les caractéristiques ainsi que l’évolution de la fraude fiscale
par rapport à la taille de l’Entreprise, tandis que le CFPE permettra d’analyser les techniques
ainsi que les déterminants de la fraude fiscale des Entreprises.
a) Aperçue générale :
Comme on l’a dit précédemment, il s’agit de comparer les statistiques issus de l’enquête
annuelle industrielle (EAI) et celle issu des centres fiscales. Ainsi après comparaison, on peut
constater une grande différence sur le taux de pression fiscale par le tableau suivant :
35
Contient des infos sur les impôts frappant les bénéfices des sociétés et qui sont : l’IBS et l’IRNS. Pour les
données issus des CD, on peut voir le montant des impôts dû par secteur d’activité et par tranche de revenu. Il
s’agit ici de fiches anonymes, ne contenant que le secteur d’activité.
36
Contient des fiches synthétiques des déclarations fiscales, et ne sont pas anonymes.
45
On constate par ce tableau qu’un écart de 18 point se fait observer sur le taux de pression de
l’IRNS. Cet écart est causé par un nombre important d’Entreprise qui ont échappé à l’impôt.
On connait que le Code General des Impôts fait payer un montant forfaitaire d’impôts aux
sociétés dont le résultat se trouve au dessus d’un certain seuil, et cela même si elle est
déficitaire. Pourtant 71% des Entreprises industrielle ont un compte de résultat où l’impôt dû
ne figure pas. Et de par ce fait, 67% des Entreprises ayant réalisé un bénéfice le long de
l’année ne s’acquitte pas de leurs impôts.
L’abandon de l’IRNS s’est alors fait par l’administration fiscale à cause du nombre important
d’EI échappant à l’impôt qui nuit à la rentabilité de l’impôt en question.
Comme on le constate ci-dessous, aucune industrie chimique n’a payer d’impôt, et aucune
industrie textile n’a versé d’IRNS.
46
Conclusion partielle :
La fraude ainsi que l’évasion fiscale, ont un impact sur le taux de pression de l’impôt, ce qui,
même en présence d’une réforme, remet en question l’augmentation des recettes engendrées
par ce dernier.
47
CHAPITRE III : ETUDE DE CAS
Ce dernier chapitre sera consacré uniquement à étudier quelques pays Africains qui au
cours de ces dernières années ont subit une réforme fiscale réussit. Ainsi, le cas du Mali, et
celui du Maroc seront étudié ci-après.
A) Le MALI :
En analysant le cas du MALI, on verra d’abord en premier lieu l’évolution des recettes
fiscales du pays suite à la réforme fiscal, puis, celui du taux de pression fiscal et enfin le
nombre des contribuables.
Comme on l’a vu précédemment, les recettes fiscales du pays sont faibles, d’où la
nécessité d’une réforme. Vu la situation, il était difficile pour l’Etat de satisfaire les besoins
de la population ainsi que d’aboutir à un développement durable. Pour ce fait, la réforme fut
instaurée pour permettre à l’Etat en question de bénéficier des ressources nécessaire et
suffisante pour recouvrir les besoins de la population.
Après des études faites, on a pu constater que les recettes fiscales du pays ont cru pendant
les périodes de 1997-2003. Le graphique ci-dessous montre que les recettes ont connu une
augmentation surtout en année 2000 où la réforme a été entreprise.
Source : Julie PICARD/ Maude VIGNEAUT/ Luc GODBOUT, « Analyse financière des
réformes fiscales au MALI », p.6
https://depot.erudit.org/bitstream/002143dd/1/analyse_financiere_Mali_02.pdf
48
passées de 60 milliards à 154 milliards de FCAF. On constate ici que les recettes fiscales
venant de la DGI ont cru beaucoup plus rapidement que les recettes fiscales totales et cela est
dû au changement survenu dans le régime fiscal37.Ainsi le graphe ci-après permet de voir
cette augmentation des recettes fiscales au niveau de la DGI.
Source : Julie PICARD/ Maude VIGNEAUT/ Luc GODBOUT, « Analyse financière des
réformes fiscales au MALI », p.7
https://depot.erudit.org/bitstream/002143dd/1/analyse_financiere_Mali_02.pdf,
Comme on l’a vu précédemment, le taux de pression fiscal est le rapport entre les recettes
fiscales et le produit intérieur brut d’un pays. Au fur et à mesure où le taux est élevé, cela
signifie que le pays en question est doté d’une large recette fiscale.
37
Si auparavant, c'est-à-dire en 1997 le recouvrement d’impôt était effectué par le Trésor public, une des
réformes entrepris
49
GRAPHE 6 : Taux de pression fiscal
Source : Julie PICARD/ Maude VIGNEAUT/ Luc GODBOUT, « Analyse financière des
réformes fiscales au MALI », p.8
https://depot.erudit.org/bitstream/002143dd/1/analyse_financiere_Mali_02.pdf
3- Les contribuables :
Un élargissement de l’assiette fiscal est apparu au Mali après la mise en œuvre de la
réforme fiscale entre la période de 1997 à 2003. Ceci étant constaté par l’augmentation des
contribuables qui s’acquittent de l’impôt. Cela est du en majeur partie par l’instauration de
l’impôt synthétique (pour la fiscalisation du secteur informel) à la place de l’impôt forfaitaire.
Le tableau ci-dessous permet de voir l’évolution du nombre de contribuable pour le district du
Bamako.
Source : https://depot.erudit.org/bitstream/002143dd/1/analyse_financiere_Mali_02.pdf,
Julie PICARD/ Maude VIGNEAUT/ Luc GODBOUT, « Analyse financière des réformes
fiscales au MALI », p.9
Conclusion partielle :
Après avoir analysé le cas de Mali, on a pu constater que les réformes entrepris ont réussi
puisque non seulement ça a permis un élargissement de l’assiette fiscal, mais aussi une
augmentation du taux de pression fiscal ; et cela tout en conduisant à une augmentation des
recettes fiscales du pays.
50
B) Le MAROC :
Le système fiscal Marocain a été réformé pour avoir un système plus moderne. Cette
réforme du système a été fortement caractérisée par l’instauration de la TVA en 1986, de
l’impôt sur les sociétés en 1987, ainsi que de l’impôt sur les revenus.
En analysant le cas du Maroc, on analysera tout d’abord le système fiscal Marocain, puis
l’évolution des recettes fiscales suite à la réforme entrepris.
l’impôt sur les sociétés (IS) : l’impôt sur les sociétés s’applique aux revenu et
bénéfices réalisé par les sociétés. Ainsi le taux est de 35%.
Ce qui caractérise le plus l’IS est qu’elle est dotée d’une importante
exonération dont bénéficie certaines société du pays.
L’impôt sur les revenus (IR) : avant la mise en œuvre de la réforme fiscale, elle
a été connue sous le nom d’impôt général sur le revenu.
Source :http://www.grenobleecobiz.biz/ccig/grexbcdoc.nsf/TBVSchDoc/8d42adcd7a43ecb6c1
2573790030a16a/$file/Fiscalit%C3%A9_Maroc.pdf
51
Après la réforme fiscale que le MAROC a subit, le barème d’imposition du revenu a
changer et a connu une diminution. Mais grâce à la diminution du taux de l’IR, le nombre de
contribuable a augmenté malgré les dérogations existant pour ce type d’impôt.
Malgré cette forte exonération pour cet impôt, le caractère efficace et neutre de
celui-ci est toujours tenu puisqu’elle constitue une grande part dans les recettes
de l’Etat.
Les droits d’enregistrement et de timbre : s’applique aux actes sous seing privé
ou authentique ; tel que les opérations de mutation, les baux, les
hypothèques,…
les droits de douanes : qui sont autant plus importantes que la TVA, car elles
constituent en majeur partie les recettes de l’Etat. Les recettes douanières du
pays sont élevées à cause du dynamisme de l’importation et de l’amélioration
du recouvrement douanier.
52
GRAPHE 7:
Le système fiscal Marocain a subit plusieurs réformes, pour élaborer un système moderne,
cohérent et efficient ; en permettant une augmentation des recettes fiscales du pays.
Au niveau de la TVA :
-relèvement des taux de 0 et 7 à 10% : en effet certains produits et secteurs sont taxés
à 0% (exonérations) à 7%. Tous ont été taxés à 10% mise à par les produits pétroliers
et des biens d’équipement qui eux l’ont été à 20%. Cela est fait premièrement pour
permettre de fiscaliser certains secteurs (pour le taux de 10%), et deuxièmement pour
améliorer la compétitivité de certaines entreprises (pour le taux de 20%).
53
-relèvement du taux de 14 à 20% : qui concernent le secteur des travaux publics et du
transport
Au niveau de l’IS :
-suppression des éxonérations (puisque les sociétés agricoles ont été éxonéré
auparavant, conduisant à un énorme manque à gagner pour l’Etat)
Au niveau de la fiscalité locale : cette dernière a été poussé à trouver ses propres
recettes.
Suite à ces réformes fiscales entrepris par le pays, ses recettes ont évolué comme le montre le
tableau ci- après :
54
Tableau 14 :
53
En voyant les recettes fiscales totales, celles-ci sont passé de 99.047 millions de Dirhams en
2003, à 98.884 millions en 2004, pour passer de 110.384 millions en 2005, et de 125.230
millions en 2006. On constate par cela une augmentation des recettes fiscales chaque année,
augmentation qui est du en majeure partie par les réformes subit par le système fiscal
MAROCAIN.
Conclusion partielle :
Pour les deux pays considérés qui sont le MALI et le MAROC ; la réforme fiscale a été
bénéfique puisqu’elle a permis a ces pays de mobiliser leurs ressources et ainsi de disposer
d’une augmentation des recettes fiscales.
La réforme fiscale permet donc une augmentation des recettes fiscales telle qu’elle a été
démontrer par le MALI et le MAROC (deux pays sous-developpés) et ainsi que
MADAGASCAR elle-même .
54
CONCLUSION
La réforme fiscale a été d’une grande importance pour un pays quelconque par les
conséquences qu’elle a engendré dans le pays même. En effet, un des but de réformer la
fiscalité est d’augmenter les recettes fiscales pour réaliser les objectifs fixés par le
gouvernement. Par l’instauration de la TVA, une des plus grande réforme intervenu dans le
système fiscal, l’assiette fiscale s’est élargie de manière à ce qu’une large couche de
population s’acquitte de leurs obligations. Cette introduction de la TVA dans le système fiscal
a engendré un grand bouleversement car ce dernier est devenu la plus grande source de recette
pour le secteur publique, à cause de son taux réduit et sa neutralité. En effet, l’assiette fiscale
s’est élargit en partie grâce à l’instauration de la TVA. Mais à part la TVA, la rénovation de la
fiscalité directe a aussi permis au pays d’élargir l’assiette fiscale pour aboutir à une
augmentation des recettes fiscales. Si le système fiscal du pays a été auparavant complexe, de
taille modeste et centralisé, grâce à la réforme de la fiscalité subit par le pays, la suppression
de certains impôts, la réduction du taux des autres,….a permis elle aussi un élargissement de
l’assiette fiscale visant à une augmentation des recettes. A part cela, la réforme fiscale a aussi
permis une augmentation du taux de pression fiscale. Comme les recettes connaissent une
augmentation, il est normal que le taux de pression fiscale augmente aussi avec elles. Une
amélioration du taux de recouvrement par la rénovation des méthodes de recouvrement, la
réforme de l’administration ainsi que la réorganisation administrative de l’impôt sont aussi
survenu avec la réforme, dans le but d’accroitre les recettes. Il vient donc d’être prouver dans
ce devoir que la réforme fiscale permet une augmentation des recettes fiscales car l’assiette
fiscale est élargie, le taux de pression fiscale ainsi que le taux de recouvrement connaissent
une augmentation.
Mais à part le fait que la réforme fiscale permet une augmentation des recettes fiscales,
quelques éléments permettent de dire le contraire. En effet, si la réforme en question consiste
à augmenter le taux de l’impôt, cela ne permettra en aucun cas à augmenter les recettes. Plus
l’impôt est élevé, plus les contribuables hésiteront à payer, ceux qui conduiront à une
restriction de l’assiette fiscale, donc une diminution des recettes. D’où, avant la mise en
œuvre d’une réforme il est important de connaitre à quel taux le contribuable ne serait plus
prêt à payer, c’est-à-dire le taux d’imposition optimal. Il est aussi nécessaire de connaitre quel
genre d’impôt réformé : impôt progressif ou proportionnel ainsi que les effets de changement
de taux de ces impôts. L’existence du secteur informel, des fraudes et évasions fiscales ainsi
que les exonérations permettent aussi une diminution des recettes fiscales car le manque à
gagner de l’Etat est énorme.
Cependant, il est vrai que la réforme fiscale permet une augmentation des recettes fiscales,
mais certains éléments constituant un blocage, doivent être pris en considération pour que les
buts fixés par la réforme fiscale soient atteints.
55
BIBLIOGRAPHIE
Ouvrage :
- Gérard CHAMBAS, « Fiscalité et développement en Afrique Subsaharienne » ;
- Philip LOIC, « Finances publiques » ;
- Pheuiphanh NGAOSYVATHN, « Le rôle de l’impôt dans les pays en voie de
développement » ;
- Janet MARC « Finances publiques et pays en voie de développement »
Revus et documents :
- Francis ANDRIANARISON, « Pression, structure et réformes fiscales à Madagascar :
où en est-on ? » INSTAT Juillet 1996 ;
- François ROUBAUD, « Fiscaliser l’informel : est-ce souhaitable, est-ce possible ? »
INSTAT Mai 1997 ;
- Jean-François GAUTIER, « Une introduction à la fiscalité Malgache : Réformes après
réformes…….le taux de pression reste constant » INSTAT Juillet 1998 ;
- Jean-François GAUTIER, « La fraude fiscale : estimation et caractéristiques de l’impôt
sur les bénéfices industrielles à Madagascar » INSTAT Juillet 1998 ;
- Julie PICARD/ Maude VIGNEAULT/ Luc GODBOUT « Analyse financières des
réformes fiscales au MALI » Février 2007
Rapport :
- Banque Central de Madagascar, rapport annuel 2008, 2009, 2010
Sites web :
- http://www.unifr.ch/finpub/assets/files/Etudes/Bachelor/IFP1/SA2008/ChapitresSA2008
/.pdf n Bernard DAFFLON, « Introduction aux finances publiques : les effets
économiques des impôts » ;
- fr.wikipedia.org
- http://www.pnud.ne/rap_eval/Rapport_Etude_fiscalit_%20pauvrete_Niger.pdf
- http://www.grenoble-
ecobiz.biz/ccig/grexbcdoc.nsf/TBVSchDoc/8d42adcd7a43ecb6c12573790030a16a/$file/
Fiscalit%C3%A9_Maroc.pdf
- https://depot.erudit.org/bitstream/002143dd/1/analyse_financiere_Mali_02.pdf, Julie
PICARD/ Maude VIGNEAUT/ Luc GODBOUT, « Analyse financière des réformes
fiscales au MALI
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Table des matières
2- Les impôts sur le résultat (BIC-BNC) : pour certains pays Africains .................................. 12
3- La patente : ........................................................................................................................ 12
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B) La réforme administrative : .............................................................................................. 24
1- Définitions : .......................................................................................................................... 43
A) Le MALI : ......................................................................................................................... 48
B) Le MAROC : ..................................................................................................................... 51
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NOM : RABEARIVONY
NOMBRE DE PAGES : 58
NOMBRE DE TABLEAUX : 14
NOMBRE DE GRAPHIQUE : 07
Résumé
Ce livre parle des réformes fiscales entreprises dans les PED, spécialement le cas de
Madagascar. En effet, les réformes fiscales ont permis une augmentation des recettes fiscales
dans la plupart des PED dont Madagascar même. Cela est dû en majeure partie à
l’instauration de la TVA, ainsi qu’à la rénovation de la fiscalité directe puisque le système
fiscal fut un système complexe auparavant.
Malgré les effets attendus par les réformes fiscales, d’autres facteurs sont à tenir en
compte avant sa mise en œuvre, pour que les objectifs soient atteints.
La plupart des PED a connu une réforme réussie au cours de ces dernières années dont
le MALI, LE MAROC ainsi que MADAGASCAR ; même si certains facteurs peuvent
démontrer le contraire.
Mots clés : Réformes fiscales, système fiscal, taux de pression fiscal, fiscalité directe, TVA,
taux d’imposition optimale.
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