F005077
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et aide au diagnostic
en hématologie
avec le logiciel ADH
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Michel Arock
Gilbert Chemla
Jean-Paul Chemla
Autoformation
et aide au diagnostic
en hématologie
avec le logiciel ADH
Michel Arock
Fédération de biologie des urgences
Pavillon Gaston-Cordier
Groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière
75013 Paris
Gilbert Chemla
126, boulevard du Maréchal-Juin
78200 Mantes-la-Jolie
Jean-Paul Chemla
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existante.
Généralités ...................................................................................................................................... IX
PRINCIPALES MALADIES Signes cliniques et biologiques.............................................. 1
Acanthocytose constitutionnelle............................................................................................ 3
Agranulocytoses iatrogènes..................................................................................................... 7
Anémie de Blackfan-Diamond................................................................................................. 11
Anémies hémolytiques auto-immunes ................................................................................ 17
Anémies inflammatoires ............................................................................................................ 23
Anémies macrocytaires normochromes .............................................................................. 27
Anémies microcytaires hypochromes par carence martiale ........................................ 33
Anémies normocytaires normochromes ............................................................................. 41
Anomalies hématologiques au cours de l’infection par le VIH.................................... 45
Aplasie médullaire........................................................................................................................ 49
Biermer (anémie de) .................................................................................................................... 55
Déficit en glucose-6-phosphate déshydrogénase (G6PD) ............................................ 59
Déficit en pyruvate-kinase (PK)................................................................................................ 63
Drépanocytose (formes homozygote et hétérozygote) ................................................ 67
Elliptocytose constitutionnelle................................................................................................ 71
Fanconi (maladie de) ................................................................................................................... 75
Hémoglobinurie paroxystique nocturne (HPN) ................................................................ 79
Hodgkin (maladie de) ................................................................................................................. 83
Kahler (maladie de) ...................................................................................................................... 89
Leucémie à plasmocytes............................................................................................................ 97
Leucémie à tricholeucocytes.................................................................................................... 101
Leucémie aiguë avec différenciation érythroblastique.................................................. 105
Leucémie aiguë mégacaryocytaire ........................................................................................ 111
VI - Autoformation et aide au diagnostic en hématologie
Hématies
Cellule anucléée, en forme de disque biconcave, de teinte beige rosé, zone
centrale plus claire. Diamètre : 7,5 μm.
Leucocytes
Les leucocytes sont des cellules nucléées. Selon l’aspect du noyau, on
distingue :
– les granulocytes ou polynucléaires, dont le noyau comporte plusieurs lobes.
La colorabilité et les caractères des granulations permettent de différencier :
• les granulocytes neutrophiles ;
X - Autoformation et aide au diagnostic en hématologie
Granulocytes (polynucléaires)
Les caractères communs aux trois variétés de granulocytes sont :
– taille : 12 à 18 μm (2 à 3 hématies) ;
– forme : régulière, plus ou moins arrondie ;
– N/P : difficile à apprécier, environ 0,3 ;
– noyau à plusieurs lobes, polysegmenté.
Granulocytes neutrophiles
Noyau : 2 à 5 lobes arrondis ou ovalaires, reliés entre eux par des filaments
d’épaisseur variable, parfois même filiformes ou à peine visibles.
Chromatine : dense, formant 3 ou 4 blocs violet foncé, sur un fond d’oxychro-
matine rose violet plus clair.
Cytoplasme : beige ou à peine teinté. Présence de granulations primaires et
secondaires. Les granulations secondaires sont :
– nombreuses ;
– régulièrement réparties ;
– fines ;
– de teinte variant de beige marron à grisâtre.
Granulocytes éosinophiles
Noyau : comporte fréquemment deux lobes, peut également en avoir 3 ou 4.
Les lobes sont souvent ovalaires, et réunis par un pont incurvé, ou disposés
symétriquement ; ce noyau a un aspect en besace.
Chromatine : moins foncée que celle du granulocyte neutrophile.
Cytoplasme : beige ou incolore, le cytoplasme est souvent entièrement recou-
vert par les granulations. Présence de granulations spécifiques qui sont :
– très nombreuses ;
– volumineuses, régulières, le plus souvent sphéroïdales, parfois losangiques ;
– teinte orangé à chamois, parfois aspect réfringent ;
– réparties dans tout le cytoplasme
– serrées, aspect en « sac de billes ».
Granulocytes basophiles
Noyau : assez grand, souvent caché par les granulations. Forme : les lobes sont
souvent rapprochés, donnant au noyau un aspect arrondi ou ovalaire porteur
de 2 ou 3 fissures ; aspect en « trèfle ».
Généralités - XI
Chromatine : soit violet rougeâtre, sans blocs chromatiniens très marqués, soit
aspect « délavé ».
Cytoplasme : incolore ou rose clair. Présence de granulations spécifiques qui
sont :
– taille et forme très irrégulières, donnant un aspect en « tache d’encre » ;
– métachromatiques : variant de rouge à violet, le plus souvent violet foncé à
noirâtre ;
– à la fois dans le cytoplasme et sur le noyau.
Lymphocytes
La lignée lymphocytaire est polymorphe ; elle comporte des cellules de toutes
tailles dont le diamètre peut varier de 8 à 15 μm. On distingue classiquement
un petit et un grand lymphocyte, qui ne diffèrent pas seulement par leur taille.
Petit lymphocyte
Taille : 8 à 9 μm, arrondie ou ovalaire.
Rapport N/P : très élevé, égal à 0,9.
Noyau : arrondi, ovalaire, portant parfois une encoche, excentré, souvent
tangent à la paroi cellulaire.
Chromatine : très dense, violet foncé, formée de masses compactes mal déli-
mitées.
Cytoplasme : très réduit, parfois un seul arc de cytoplasme, nettement baso-
phile, bleu foncé, le plus souvent. Absence de granulations.
Grand lymphocyte
Taille : 10 à 15 μm.
Contour : plus ou moins régulier.
Noyau : régulier, arrondi, ovalaire ou quadrangulaire. Position : subcentral,
parfois accolé à un bord.
Chromatine : formant des masses rouge violacé, peu marquées, aux contours
irréguliers et flous, donnant un aspect tourbillonné et nuageux.
Cytoplasme : basophilie variable, parfois à peine teintée, ou même incolore,
cernée ou non d’un liseré bleu ; parfois aspect hyalin. Parfois présence de
granulations qui sont :
– peu nombreuses (10 à 15) ;
– assez volumineuses ;
– azurophiles, rouge vif.
Monocytes
Taille : 20 à 25 μm, c’est la plus grande des cellules du sang.
Forme : le plus souvent irrégulière (aspect rappelant celui de pseudopodes).
Rapport N/P : 0,5 à 0,6, variable selon l’étalement de la cellule.
XII - Autoformation et aide au diagnostic en hématologie
Résultats
• Globules rouges :
– femme : 4,2 à 5,2 1012/L
– homme : 4,5 à 5,5 1012/L
• Leucocytes : 4 à 10 109/L
• Plaquettes : 150 à 400 109/L
Généralités - XIII
Formule leucocytaire
Technique : coloration de May-Grunwald Giemsa sur frottis sanguin ou appa-
reil automatique.
Résultats :
– PN neutrophiles : 40-70 % (2 à 7 109/L)
– PN éosinophiles : 1-4 % (0,04 à 0,4 109/L)
– PN basophiles : < 1 % (< 0,1 109/L)
– lymphocytes : 20-40 % (0,8 à 4,0 109/L)
– monocytes : 4-10 % (0,16 à 1,0 109/L)
Hématocrite
• Femmes : 0,38 à 0,48 l/L
• Hommes : 0,42 à 0, 52 l/L
Hémoglobine
• Femmes : 120 à 160 g/L
• Hommes : 130 à 170 g/L
Constantes érythrocytaires
• VGM (Hte/GR) : 80 à 100 fl
• CCMH (Hb/Hte) : 300 à 360 g/L
• TCMH (Hb/GR) : 27 à 32 pg
Promyélocyte (4 %)
Taille : 20 à 30 μm.
Forme : régulière.
Rapport N/P : 0,7 à 0,6.
Noyau : le plus souvent réniforme, parfois ovalaire, très fréquemment subcen-
tral, voire assez excentré, pouvant toucher le bord cellulaire.
Chromatine : moins fine que celle du myéloblaste, présente quelques
condensations de teinte rouge violacé ; des restes de nucléoles peuvent être
observés.
Cytoplasme : encore un peu basophile ; l’intensité de la coloration allant en
décroissant de la périphérie au centre ; en face de la concavité nucléaire, zone
complètement claire (centrosome). Présence de granulations :
– granulations primaires ;
– azurophiles ;
– très nombreuses pour la plupart des cellules.
Proérythroblaste (1 %)
Taille : 20 μm.
Forme : arrondie ou ovalaire.
Rapport N/P : 0,9 à 0,8.
Noyau : arrondi ou ovalaire, central ou légèrement subcentral.
Chromatine : structure chromatinienne assez fine ; chromatine rouge violacé,
formée de grains réunis en réseau régulier, renforcée aux points d’intersection
des mailles, sur un fond rougeâtre. Présence de 1 ou 2 nucléoles plus ou moins
visibles.
Cytoplasme : basophile franc, teinte bleu « outre-mer », plus marquée à la péri-
phérie, qui s’atténue progressivement en allant vers le noyau ; présence
fréquente d’un halo périnucléaire incolore et archoplasme (centrosome) ;
présence de petites aréoles chromophobes dispersées dans le cytoplasme.
Érythroblaste basophile II
Même aspect que l’érythroblaste basophile I.
Taille : plus réduite, 12 à 14 μm.
Chromatine : mottes chromatiniennes plus importantes et moins nombreuses.
Les érythroblastes basophiles se distinguent du proérythroblaste essentielle-
ment par leur taille et la structure de la chromatine (condensée).
Généralités - XVII
Érythroblaste polychromatophile I (5 %)
Taille : 8 à 12 μm.
Forme : arrondie.
Rapport N/P : variable 0,4 à 0,6.
Noyau : très arrondi, central ou légèrement subcentral.
Chromatine : les masses chromatiniennes se fusionnent pour former quelques
grosses mottes foncées séparées par des espaces clairs et ayant tendance à se
grouper vers le centre (aspect en rayon de roue).
Cytoplasme : homogène, aspect un peu laqué. Teinte : variable selon le stade
d’évolution bleu verdâtre bleu ardoisé gris ardoisé gris gris rosé.
Érythroblaste polychromatophile II (5 %)
Taille : 8 à 9 μm.
Forme : arrondie ou ovalaire.
Rapport N/P : variable 0,2 à 0,4.
Noyau : très arrondi, souvent excentré.
Chromatine : homogène, très condensée, pycnotique, ne formant qu’un seul
bloc chromatinien violet noir.
Cytoplasme : homogène, beige rosé, se rapprochant de celle de l’hématie.
C’est à partir de ce stade qu’a lieu l’expulsion du noyau réticulocyte.
Réticulocyte
Hématies un peu plus grandes, polychromatophiles. Un certain nombre
d’entre eux se transforment en hématies dans la moelle, mais la plupart
passent dans le sang (30 à 50 G/L).
Mis en évidence et dénombrés sur des frottis après une coloration au bleu de
crésyl brillant : un réseau de grains bleu violet à l’intérieur de la cellule permet
de les différencier des hématies.
120 et 160 g/L de sang. L’anémie se définit par la diminution du taux d’Hb
circulante en dessous des valeurs normales.
Le volume relatif des globules rouges ou hématocrite est le volume occupé
par les hématies dans un volume donné de sang total. L'hématocrite moyen
est d'environ 45 %, considéré comme normal entre 40 et 52 % pour un
homme, 37 à 46 % pour une femme.
Le volume globulaire moyen (VGM) est de 80 à 100 femtoL. Inférieur à 80 il
définit la microcytose, supérieur à 100 il définit la macrocytose. Chez le
nouveau-né, la normale est entre 100 et 110.
La concentration corpusculaire moyenne en hémoglobine (CCMH) de la solu-
tion contenue dans l’hématie est de 320 à 360 g/L. En dessous de 320 g/L, on
parle d’hypochromie.
Chez l'homme, la durée de vie des G.R. atteint 120 jours et près de 1 % des
globules rouges sont remplacés quotidiennement. La fabrication d'hématies
est appelée érythropoïèse. Chez l’adulte, les hématies sont produites dans la
moelle osseuse à partir des cellules souches hématopoïétiques. Celles-ci vont
commencer à se différencier, et vont former les progéniteurs (BFU-E, CFU-E).
Au fur et à mesure de leur différenciation, les cellules plus matures (érythro-
blastes) vont se charger en hémoglobine, responsable de leur couleur rouge.
Les érythroblastes les plus matures vont perdre leur noyau pour donner nais-
sance au réticulocyte.
Le réticulocyte, dernier stade de la lignée érythroblastique, quitte la moelle
osseuse et passe dans la circulation sanguine, pour devenir un globule rouge
mûr. Le nombre normal de réticulocytes circulants est compris entre 80 et
100 Giga/L.
In utero, l'érythropoïèse a lieu tout au début, au niveau du sac vitellin, puis au
niveau du foie. Au moment de la naissance, elle se situe déjà au niveau médul-
laire.
L'érythropoïèse est régulée par différents facteurs de croissance. L'érythro-
poïétine (EPO) va agir en stimulant les progéniteurs, surtout les CFU-E, et ainsi
favoriser in fine la production de globules rouges.
Mégacaryoblaste
Taille : 20 à 40 μm.
Forme : ovalaire ou polygonale.
Rapport N/P : 0,5 à 0,6.
Noyau : irrégulier, ovalaire ou trapézoïdal, parfois encoché, rarement central.
Généralités - XIX
Mégacaryocyte basophile
Taille : de grande taille, variable de 50 à 100 μm.
Noyau : très irrégulier, encoché replié sur lui-même.
Chromatine : épaisse et condensée en blocs violacés.
Cytoplasme : grumeleux et basophile, présente parfois une zone juxtanucléaire
incolore ou rosée (correspondant au corps de Golgi), marqué à sa périphérie
par de fines granulations azurophiles.
Mégacaryocyte granuleux
Taille : de grande taille, variable de 100 à 200 μm.
Noyau : très irrégulier, formé de lobes de taille inégale, repliés sur eux-mêmes
et réunis par des ponts plus ou moins épais, donne parfois l’aspect d’être
plurinucléé.
Chromatine : épaisse, violet foncé.
Cytoplasme : limites imprécises : présente une zone périphérique discrète-
ment basophile, entourant un cytoplasme de teinte rosée parsemé de
nombreuses granulations rouge vif ou rouge violacé.
Mégacaryocyte thrombocytogène
Taille : de grande taille, variable de 100 à 200 μm.
Noyau : très irrégulier, fréquemment fragmenté.
Chromatine : pycnotique.
Cytoplasme : incolore ou rosé, parsemé d’amas de granulations azurophiles
(les futures plaquettes).
Le mégacaryocyte thrombocytogène émet des prolongements cytoplas-
miques renfermant des amas de granulations ; ceux-ci s’insinuent dans les
capillaires et sont emportés dans le courant sanguin où ils sont dissociés :
chaque fragment constitue une plaquette.
Thrombocyte ou plaquette
Les plaquettes sont des éléments anucléés, de petite taille (les plus petites
présentes dans le sang). La taille est variable de 2 à 5 μm, le contour est irré-
gulier, souvent vaguement étoilée (alors que dans la circulation, elles sont
arrondies ou ovalaires). Le cytoplasme est homogène, incolore ou légèrement
basophile (hyalomère), présentant une quinzaine de granulations azurophiles,
rouge vif (chromomère), dispersées ou bien rassemblées au centre simulant
un noyau. Le cytoplasme est très riche et on y retrouve :
– Des organites : mitochondries, lysosomes, cytosquelette ;
XX - Autoformation et aide au diagnostic en hématologie
Lignée lymphocytaire
Les lieux d’origine des lymphocytes comportent des organes lymphoïdes
centraux (moelle osseuse, thymus) et des organes lymphoïdes périphériques
(ganglions). Le lymphocyte n’est pas une fin de série, mais un élément qui,
sous des influences diverses (immunogéniques notamment), peut se transfor-
mer en une cellule blastique ; cette dernière donnerait naissance à de
nouveaux lymphocytes doués de propriétés particulières.
Lymphoblaste
Taille : 15 à 20 μm.
Forme : régulière.
Rapport N/P : 0,8 à 0,9.
Noyau : arrondi ou ovalaire, subcentral.
Chromatine : fine, donnant un aspect un peu flou et nuageux ; présence de 1
ou 2 nucléoles.
Cytoplasme : plus ou moins basophile. Absence de granulations.
Lymphocytes (10 %)
Voir p. XI.
Plasmocyte (1 %)
Issu du lymphocyte B par transformation blastique. Leur propriété de fabri-
quer et de sécréter les anticorps confère aux plasmocytes un rôle prédomi-
nant dans l’immunité humorale.
Taille : 12 à 15 μm.
Forme : ovalaire, ayant une extrémité plus large.
Rapport N/P : 0,3.
Noyau : ovalaire, repoussé à l’extrémité la moins large de la cellule ; son grand
axe est perpendiculaire à celui de la cellule.
Chromatine : caractéristique, disposée en blocs grossiers à contours vague-
ment polygonaux ; aspect dit « en écaille de tortue ».
Cytoplasme : très basophile, bleu foncé presque violet. Près du noyau, il y a un
archoplasme clair, incolore le plus souvent, en forme de croissant.
Lignée monocytaire
Monocytes (2 %)
Voir cellules du sang p. XI-XII.
PRINCIPALES
MALADIES
Signes cliniques
et biologiques
Acanthocytose constitutionnelle - 3
Maladie Synonymie A
ACANTHOCYTOSE CONSTITUTIONNELLE
ABÊTALIPOPROTÉINÉMIE (autosomique récessive) BB
CC
Définition
L’acanthocytose est une anomalie de forme des globules rouges (GR), qui DD
apparaissent comme hérissés d’épines (en forme de feuilles d’acanthe) et
deviennent plus rigides. Cet aspect anormal des GR s’observe au cours de EE
différents états pathologiques autres que l’abêtalipoprotéinémie congéni- FF
tale : cirrhose avec hypertension portale, sphérocytose héréditaire autoso-
mique dominante avec acanthocytose, anémie palustre, phénotype GG
McLeod…
Nous ne traiterons ici que l’abêtalipoprotéinémie congénitale : l’abêtalipopro- HH
téinémie est une maladie autosomique récessive rare qui résulte du déficit II
complet en MTP (microsomal triglyceride transfer protein), responsable de
l’absence de sécrétion intestinale et hépatique des lipoprotéines contenant JJ
l’apolipoprotéine B (apo B) dans le plasma. Cela explique l’hypocholestérolé-
mie profonde et l’absence de détection dans le plasma de toute lipoprotéine KK
riche en apo B. Le défaut d’absorption des graisses explique la malabsorption LL
intestinale sévère et la déformation des globules rouges appelée acanthocy-
tose. Le défaut d’absorption des vitamines liposolubles (A, E, K) fait la gravité MM
de l’affection par ses complications neurologiques, dont une dégénérescence
rétinienne pigmentaire, quand la carence n’est pas compensée. L’analyse de NN
biopsies a montré que le foie et l’intestin présentent une surcharge lipidique OO
intracellulaire, sous la forme d’une stéatose hépatique pouvant évoluer vers la
cirrhose. Un aspect « neigeux » de la muqueuse duodénale est noté à l’endo- PP
scopie. Contrairement à l’hypobêtalipoprotéinémie homozygote, l’apolipo-
protéine B est normalement fabriquée, mais le défaut d’empaquetage des
QQ
lipides conduit à la dégradation des lipoprotéines avant même qu’elles n’attei- RR
gnent la surface des cellules. Cette maladie très rare a été rapportée dans
divers points du globe. SS
TT
Signes cliniques
• Troubles digestifs dès les premiers mois de la vie à l’origine d’une malnutri- UU
tion.
• Apparition, chez le nourrisson, d’une diarrhée chronique (se répétant dans le VV
temps), de nature graisseuse.
WW
On constate un météorisme (présence de gaz) abdominal. L’examen montre
des altérations des nerfs qui se traduisent par une ataxie (incoordination des XX
mouvements sans atteinte de la force musculaire due à une atteinte du
système nerveux central). On constate également une difficulté de la station YY
debout et de la marche. Ces troubles apparaissent avant l’âge de 5 ans et sont ZZ
4 - Autoformation et aide au diagnostic en hématologie
Signes biologiques
• Anomalie des globules rouges : ils sont fragiles et se présentent sous une
forme en oursins (acanthocytose congénitale). Il peut y avoir une anémie,
normocytaire, normochrome, régénérative, dont l’intensité varie en fonction
du degré d’hémolyse (qui est essentiellement intrasplénique). Dans ce cas,
une augmentation de la bilirubinémie peut être observée.
• Absence de bêtalipoprotéines dans le sang.
• Absence des vitamines A et E qui sont habituellement transportées par les
bêtalipoprotéines.
• La quantité de lipides et plus spécifiquement de cholestérol, ainsi que celle
des phospholipides est basse.
• Une autre variété de lipides, les chylomicrons, sont absents dans le sang.
Traitement
Celui-ci doit être institué et surveillé dans des services hospitaliers spécialisés
en diététique infantile. Ce traitement comporte, entre autres, un régime
pauvre en lipides et enrichi en triglycérides (variété de graisse) à chaîne
moyenne. Des quantités importantes en vitamines A et E sont également
administrées.
Acanthocytose constitutionnelle - 5
★ ★ ★ ★ ★ maladie constitutionnelle
BB
Hématies N ❑A D Monocytes N ❑A ❑D CC
Hématocrite N ❑A D Myélocytes absence
Hémoglobine N ❑A D Myéloblastes absence DD
V.G.M. N ❑A ❑D Érythroblastes absence
C.C.M.H. N ❑D Lymphoblastes absence
EE
T.C.M.H. N ❑A ❑D Blastes absence
FF
Réticulocytes ❑N A ❑D Plasmocytes absence
Plaquettes N ❑A ❑D Hb anormale absence GG
Leucocytes N ❑A ❑D Ferritine N ❑A ❑D
Polynucléaires neutro N ❑A ❑D Bilirubine libre N A HH
Polynucléaires éosino N ❑A L.D.H. N A
Lymphocytes N ❑A ❑D Protéines totales N ❑A II
Lympho hyperbaso absence
JJ
Maladie Synonymie A
AGRANULOCYTOSES IATROGÈNES
AGRANULOCYTOSES MÉDICAMENTEUSES BB
CC
Définition
Agranulocytose : polynucléaires neutrophiles < 0,5 G/L. DD
Une agranulocytose fébrile, iatrogène ou non, est une urgence médicale. Les
agranulocytoses d’origine médicamenteuse apparaissent le plus souvent de EE
façon brutale et elles sont isolées à l’hémogramme. FF
Mécanismes GG
Les agranulocytoses médicamenteuses relèvent de deux mécanismes
possibles sans qu’un mécanisme puisse toujours être clair pour un médica-
HH
ment donné ou qu’un même médicament induise systématiquement le II
même effet.
Mécanisme immunoallergique JJ
Conflit Ag-Ac (Ag = médicament) : lors de la première prise, dépôt au niveau KK
de la membrane des polynucléaires (PN) d’un complexe Ag-Ac qui provoque
la lyse cellulaire lors de seconde prise. Destruction d’abord des PN. Peut LL
remonter aux cellules plus jeunes de la lignée granulocytaire.
Ex. : noramidopyrine, sulfamides. MM
Mécanisme toxique NN
Atteinte médullaire, phase d’agranulocytose après plusieurs semaines et
fortes doses (ex. : quinine, phénylbutazone-phénothiazines). OO
En fait les deux mécanismes sont souvent imbriqués.
PP
Signes cliniques QQ
La fièvre au-delà de 39-40 °C apparaît brutalement, dans un contexte d’alté-
ration de l’état général avec un examen clinique pauvre mettant parfois en RR
évidence une angine nécrotique. SS
La brutalité du tableau et la dissociation entre état clinique altéré et pauvreté
des signes cliniques impliquent la réalisation d’un hémogramme qui mettra TT
sur la voie du diagnostic.
Au maximum, il existe un tableau de choc septique. UU
L’interrogatoire relève toutes les prises médicamenteuses dans les trois VV
semaines précédentes ainsi que les hémogrammes antérieurs.
On s’assure de l’absence d’antécédent hématologique. WW
• Évolution : mortalité environ 10 %
XX
YY
ZZ
8 - Autoformation et aide au diagnostic en hématologie
Signes biologiques
Il existe une agranulocytose pure et isolée (sans anémie et sans thrombopé-
nie), les monocytes sont en général normaux, il n’existe pas de cellules anor-
males circulantes.
Le myélogramme fait le diagnostic d’agranulocytose de nature toxique ou
iatrogène : la moelle est de richesse normale, mais la lignée granuleuse est
amputée de ses éléments matures (polynucléaires, myélocytes) à un niveau
variable, réalisant un aspect de pseudo-blocage de maturation. Il n’y a pas
d’anomalies des autres lignées.
Le myélogramme élimine également une hémopathie révélée par un épisode
d’agranulocytose (leucémie aiguë, voire aplasie médullaire).
Traitement
• Suppression de la cause.
• Antibiothérapie, chambre stérile.
• Transfusion de concentrés leucocytaires.
• Facteurs de croissance hématopoïétiques : G-CSF.
Évolution
• Mortalité : environ 10 %.
• En l’absence de complications, guérison en 5-20 jours. D’abord monocytose
sanguine, puis myélémie et hyperleucocytose.
Agranulocytoses iatrogènes - 9
Hématies N ❑A ❑D Monocytes N ❑A ❑D CC
Hématocrite N ❑A ❑D Myélocytes absence
Hémoglobine N ❑A ❑D Myéloblastes absence DD
V.G.M. N ❑A ❑D Érythroblastes absence
C.C.M.H. N ❑D Lymphoblastes absence
EE
T.C.M.H. N ❑A ❑D Blastes absence
FF
Réticulocytes N ❑A ❑D Plasmocytes absence
Plaquettes N ❑A ❑D Hb anormale absence GG
Leucocytes ❑N ❑A D Ferritine N ❑A ❑D
Polynucléaires neutro ❑N ❑A D Bilirubine libre N ❑A HH
Polynucléaires éosino N ❑A L.D.H. N ❑A
Lymphocytes N ❑A ❑D Protéines totales N ❑A II
Lympho hyperbaso absence
JJ
Examens en augmentation KK
anticorps antileucocytaires LL
MM
NN
OO
PP
QQ
Autres milieux biologiques
RR
Myélogramme :
Absence totale de la lignée granuleuse où blocage de maturation à un stade précoce ; SS
lymphoplasmocytose.
Le myélogramme fait le diagnostic d’agranulocytose de nature toxique ou iatrogène : la moelle
est de richesse normale, mais la lignée granuleuse est amputée de ses éléments matures
TT
(polynucléaires, myélocytes) à un niveau variable, réalisant un aspect de pseudo-blocage de
maturation. Il n’y a pas d’anomalies des autres lignées. UU
Le myélogramme élimine également une hémopathie révélée par un épisode d’agranulocytose
(leucémie aiguë, voire aplasie médullaire). VV
WW
XX
YY
ZZ
Anémie de Blackfan-Diamond - 11
Maladie Synonymie A
ANÉMIE DE BLACKFAN-DIAMOND
MALADIE DE BLACKFAN-DIAMOND BB
CC
Définition
La maladie de Blackfan-Diamond se caractérise par une anémie arégénérative DD
avec une érythroblastopénie. L’incidence de la maladie est estimée en France
à 7,3 cas par million de naissances d’enfants vivants. L’anémie est découverte EE
précocement dans la vie, le plus souvent avant l’âge de 2 ans. La pâleur, la FF
dyspnée, s’exprimant surtout au cours des biberons ou des tétées, sont les
principaux signes d’alerte. La pâleur est isolée, sans organomégalie, et sans GG
signes pouvant évoquer l’atteinte des autres lignées hématopoïétiques.
HH
Étiologie II
L’anémie de Blackfan-Diamond est une maladie constitutionnelle. Il a été
montré récemment que dans 25 % des cas, elle était liée à une mutation d’un JJ
gène situé sur le chromosome 19 en 19q13.3 et codant pour une protéine
ribosomique, la RPS19. Si un sujet présente cette mutation, tous les autres
KK
membres de sa famille aussi. On peut également trouver une mutation chez LL
des individus apparemment sains d’une famille où existe un sujet atteint
porteur de la mutation : l’expression de la mutation peut donc se limiter à MM
des signes biologiques tels qu’une macrocytose et/ou une augmentation de
NN
l’adénosine-déaminase érythrocytaire. L’identification des mutations du gène
de la RPS19 se fait par séquençage dans quelques laboratoires européens et OO
américains.
PP
Signes cliniques QQ
L’anémie est rarement découverte à la naissance ou dans les premiers jours de
la vie, elle va s’installer progressivement en quelques semaines : moins de RR
10 % des cas sont révélés à la naissance mais 90 % des cas le sont avant l’âge
de 3 mois ; l’érythropoïèse fœtale est donc le plus souvent préservée et l’éry- SS
throblastopénie n’existe probablement pas in utero. La pâleur, la dyspnée, TT
s’exprimant surtout au cours des biberons ou des tétées, et l’hypotonie sont
les principaux signes d’alerte, souvent longtemps méconnus car ils sont d’ins- UU
tallation insidieuse. La pâleur est isolée, sans organomégalie et sans signes
pouvant évoquer l’atteinte des autres lignées hématopoïétiques (signes VV
hémorragiques, infections). Le diagnostic repose sur un ensemble de signes WW
cliniques et biologiques. Il sera souvent conforté par les deux notions décrites
ci-dessous.Toutefois, l’absence de ces deux notions ne permet pas d’écarter le XX
diagnostic. En ce qui concerne la notion d’antécédents familiaux de Black-
fan-Diamond, dans 10 à 20 % des cas, l’un des deux parents est atteint. La YY
maladie, transmise sur le mode dominant, peut concerner un ou plusieurs ZZ
12 - Autoformation et aide au diagnostic en hématologie
Signes biologiques
Macrocytose sans cause carentielle ou toxique ; augmentation modérée de
l’hémoglobine F ; augmentation de l’adénosine-déaminase érythrocytaire.
Traitement
Les deux armes thérapeutiques essentielles sont les transfusions et la cortico-
thérapie. Il est rare qu’un enfant atteint de la maladie de Blackfan-Diamond ne
reçoive pas une ou deux transfusions lors du diagnostic initial d’anémie et/ou
pendant le premier bilan étiologique. L’histoire naturelle de la maladie est
ensuite celle d’une anémie récidivante, rendant l’enfant dépendant des trans-
fusions régulières. Cependant, 50 à 60 % des patients vont répondre à la corti-
cothérapie et, sous ce traitement au long cours, accéder à une indépendance
transfusionnelle. L’avenir des malades corticosensibles va dépendre :
– de la dose nécessaire : on estime qu’au-delà de 0,5 mg/kg/j de prednisone,
le traitement doit être abandonné au profit des transfusions régulières en
raison des effets secondaires de la corticothérapie prolongée ;
– de la stabilité de la réponse au traitement : chez de nombreux malades, la
dose minimale nécessaire va diminuer avec les années pour atteindre un
seuil très bas (de l’ordre de 5 à 20 mg/j pour un adulte), un arrêt complet du
traitement peut même devenir possible. Chez d’autres, au contraire, le seuil
va augmenter et parfois même une cortico-résistance va s’installer. En raison
de l’incidence de la corticothérapie prolongée sur la croissance, certaines
équipes préconisent, en cas de retard statural important, l’arrêt provisoire de
la corticothérapie et le recours transitoire à des transfusions régulières
permettant ainsi un « rattrapage » de croissance. L’avenir des malades
cortico-résistants va dépendre ;
– des complications iatrogènes liées aux transfusions répétées : la surcharge
en fer est inéluctable et cela doit conduire à temps à une chélation régulière
par la déféroxamine. La transmission transfusionnelle d’agents infectieux est
toujours possible. L’hépatite C peut aggraver les conséquences hépatiques
de la surcharge en fer. Tous les sujets, qu’ils soient ou non dépendants des
transfusions, doivent être vaccinés contre l’hépatite B ;
– de la permanence de la dépendance transfusionnelle : certains malades
peuvent devenir secondairement cortico-sensibles (voire indépendants
de tout traitement). Cette éventualité implique que toute décision
thérapeutique majeure, en particulier une greffe de moelle, soit précédée
d’une nouvelle tentative de corticothérapie.
Anémie de Blackfan-Diamond - 13
intraveineuse sont très inconstants et, pour beaucoup de cas publiés, il est
difficile a posteriori de savoir s’il s’agit de malades de Blackfan-Diamond
authentiques. Finalement, le métoclopramide semblerait avoir une efficacité
sur l’anémie de Blackfan-Diamond. Une évaluation précise de cette possibilité
sera entreprise incessamment.
Anémie de Blackfan-Diamond - 15
★ ★ ★ ★ ★ maladie constitutionnelle
BB
Hématies ❑N ❑A D Monocytes N ❑A ❑D CC
Hématocrite ❑N ❑A D Myélocytes absence
Hémoglobine ❑N ❑A D Myéloblastes absence DD
V.G.M. ❑N A ❑D Érythroblastes présence
C.C.M.H. N ❑D Lymphoblastes absence
EE
T.C.M.H. N ❑A ❑D Blastes absence
FF
Réticulocytes ❑N ❑A D Plasmocytes absence
Plaquettes N ❑A ❑D Hb anormale présence GG
Leucocytes N ❑A ❑D Ferritine N ❑A ❑D
Polynucléaires neutro N ❑A ❑D Bilirubine libre N ❑A HH
Polynucléaires éosino N ❑A L.D.H. N ❑A
Lymphocytes N ❑A ❑D Protéines totales N ❑A II
Lympho hyperbaso absence
JJ
Examens en augmentation KK
Maladie Synonymie A
ANÉMIES HÉMOLYTIQUES AUTO-IMMUNES
AHAI BB
CC
Définition
Hyperhémolyse (raccourcissement de la durée de vie des globules rouges DD
inférieure à 120 jours) par fixation d’un anticorps sur les hématies, entraînant
leur destruction et dépassant les capacités de régénération médullaire. EE
Les anémies hémolytiques auto-immunes sont un groupe d’anémies hémoly- FF
tiques particulier en ce sens qu’elles peuvent décompenser rapidement de
façon imprévisible et témoigner d’une affection générale grave qui fait alors GG
le pronostic.
HH
Physiopathologie II
L’apparition des autoanticorps traduit la rupture de tolérance immunitaire à
l’égard des propres antigènes de l’individu. Ils sont habituellement dirigés JJ
contre les systèmes antigéniques des groupes sanguins, et sont dits chauds
ou froids selon que leur température optimale d’activité in vitro se situe à 37
KK
ou 4 °C. LL
Les autoanticorps le plus souvent rencontrés sont les immunoglobulines G
chaudes, les immunoglobulines M froides, voire des immunoglobulines G MM
biphasiques (fixant à froid et hémolysant à chaud).
NN
L’hémolyse est principalement intratissulaire (ou encore extravasculaire),
c’est-à-dire qu’elle a lieu prioritairement dans le système réticulo-endothélial OO
(moelle osseuse et surtout foie et rate). En cas d’hémolyse intense, l’hémolyse
devient aussi intravasculaire avec fixation à l’haptoglobine. PP
Quand toute l’haptoglobine est consommée, l’hémoglobine passe dans le
QQ
plasma (hémoglobinémie) et les urines (hémoglobinurie).
L’hémosidérinurie correspond à la desquamation retardée des cellules rénales RR
chargées d’hémosidérine.
La mise en évidence des autoanticorps fixés sur les globules rouges est faite SS
selon trois procédés :
TT
– le test de Coombs direct affirme la fixation, et permet de définir la nature de
l’anticorps et la présence ou non de complément (C3d en particulier, qui est UU
la fraction activée du C3). Il est effectué simultanément à 37 et 4 °C ;
– l’élution de l’anticorps détache les anticorps de la surface érythrocytaire par VV
la chaleur, et permet donc la confirmation de la présence d’anticorps et
WW
l’étude de leur spécificité antigénique (détermination de la cible antigé-
nique). En pratique, l’éluat est mis en présence des hématies du patient, et XX
de deux panels d’hématies-tests : le panel Rhésus est mis à 37 °C, le panel
ABO/Ii à 4 °C ; YY
ZZ
18 - Autoformation et aide au diagnostic en hématologie
– le test de Coombs indirect permet l’étude des anticorps à l’état libre dans le
sérum. Les techniques utilisées sont les mêmes que celles pratiquées sur
l’éluat.
Un test de Coombs positif ne signifie pas que les anticorps fixés soient des
autoanticorps. Il peut être positif en l’absence de toute hémolyse.
Signes cliniques
Signes typiques
Anémie hémolytique auto-immune à agglutinines chaudes (80 % des
anémies hémolytiques auto-immunes) de constitution progressive.
L’incidence connaît 2 pics (avant 10 ans et après 50 ans) avec une nette prédo-
minance féminine. L’incidence annuelle est de 1/80 000.
a) Signes fonctionnels
Le plus souvent, l’anémie hémolytique se révèle par un syndrome anémique
aigu ou non que nous ne détaillerons pas. La recherche d’un facteur déclen-
chant est essentielle : épisode infectieux, traumatisme dont une intervention
chirurgicale, grossesse, chimio- ou radiothérapie pour un lymphome.
b) Signes généraux
L’altération de l’état général est variable, dépendante du degré d’anémie et de
l’étiologie (asthénie, fébricule).
c) Signes physiques : variables
L’examen est parfois entièrement négatif.
Le plus souvent, on retrouve la triade ictère/pâleur (20 %)/splénomégalie
(50 %) ± hépatomégalie. L’ictère contraste avec des selles normalement
colorées.
Les signes de la maladie causale peuvent prédominer. L’association de la
symptomatologie à des manifestations vasomotrices provoquées par le froid
(Raynaud, acrocyanose, urticaire) est en faveur d’une immunoglobuline G
froide.
Étude immunologique
Le test de Coombs direct est positif et individualise 4 situations :
– présence isolée d’une immunoglobuline ;
– présence simultanée d’une immunoglobuline et de complément ;
– présence isolée de complément ;
– absence de protéine décelable à la surface des globules rouges (anémie
hémolytique auto-immune à test de Coombs négatif ).
Traitement
But
Faire régresser le mécanisme immunologique de l’anémie hémolytique auto-
immune.
Moyens
Le traitement symptomatique est fondé sur les transfusions de globules
rouges et les échanges plasmatiques quand ils sont indiqués.
Les moyens du traitement étiologique sont la corticothérapie, l’utilisation
d’autres immunosuppresseurs et, enfin, la splénectomie. Le danazol et l’immu-
noglobulinothérapie sont des appoints intéressants dont il faut définir la
place.
Indications et résultats
Les transfusions doivent être limitées au maximum, c’est-à-dire aux anémies
hémolytiques particulièrement sévères où mal tolérées. En effet, leur efficacité
est limitée par le mécanisme même de l’anémie, et le développement d’anti-
corps irréguliers peut compromettre les transfusions ultérieures. Les échanges
plasmatiques sont réservés aux hémolyses très sévères.
Les indications du traitement étiologique diffèrent selon le contexte étiolo-
gique :
– l’évolution spontanément favorable en quelques semaines des anémies
hémolytiques auto-immunes mycoplasmiques ou virales plaide pour l’abs-
tention thérapeutique. Une corticothérapie peut être prescrite en sachant
que son efficacité est aléatoire ;
– dans le lupus érythémateux disséminé, la corticothérapie à forte dose (1 à
2 mg/kg/j) est souvent rendue nécessaire par une autre localisation de la
maladie ;
– dans les lymphomes malins non hodgkiniens, l’hémolyse est importante et
peu influencée par la chimiothérapie ;
– dans la leucémie lymphoïde chronique, un test de Coombs positif peut être
le seul témoin de l’affection. La corticothérapie expose aux complications
infectieuses. La splénectomie peut être envisagée.
(suite p. 22)
Anémies hémolytiques auto-immunes - 21
Hématies ❑N ❑A D Monocytes N ❑A ❑D CC
Hématocrite ❑N ❑A D Myélocytes présence
Hémoglobine ❑N ❑A D Myéloblastes absence DD
V.G.M. N A ❑D Érythroblastes absence
C.C.M.H. N ❑D Lymphoblastes absence
EE
T.C.M.H. N ❑A ❑D Blastes absence
FF
Réticulocytes N A ❑D Plasmocytes absence
Plaquettes N ❑A ❑D Hb anormale absence GG
Leucocytes N A ❑D Ferritine N ❑A ❑D
Polynucléaires neutro ❑N A ❑D Bilirubine libre ❑N A HH
Polynucléaires éosino N ❑A L.D.H. ❑N A
Lymphocytes N ❑A ❑D Protéines totales N ❑A II
Lympho hyperbaso absence
JJ
Maladie Synonymie A
ANÉMIES INFLAMMATOIRES
BB
CC
Définition
Ce sont des anémies qui sont assez souvent normocytaires. Elles sont rencon- DD
trées au cours de maladies inflammatoires ou de néoplasies.
EE
Signes cliniques FF
Signes communs à toutes les anémies plus signes spécifiques de l’affection :
pâleur, asthénie, dyspnée… GG
HH
Signes biologiques
Hémogramme II
• Anémie modérée, normo- ou microcytaire, normo- ou hypochrome.
• Réticulocytes normaux ou diminués. JJ
• Leucocytes et plaquettes normaux ou augmentés. KK
Myélogramme
• Inutile, sauf cas exceptionnel. S’il est réalisé, il retrouve une surcharge des LL
cellules macrophagiques en hémosidérine et une absence de sidéroblastes
MM
(coloration de Perls).
Biochimie NN
• Fer sérique diminué, CTF (capacité totale de fixation du fer par la transferrine)
normale ou diminuée, ferritine augmentée. OO
• Signes d’inflammation : fibrinogène augmenté, haptoglobine augmentée, PP
vitesse de sédimentation (VS) accélérée.
QQ
Traitement
RR
Le but du traitement est double : il est plus souvent étiologique et susceptible
de faire régresser l’anémie, et éventuellement symptomatique. Les traite- SS
ments étiologiques ne seront pas abordés.
Les transfusions ne sont nécessaires qu’en cas de pathologie cardiovasculaire TT
sous-jacente risquant de décompenser, ou chez le sujet très âgé.
UU
L’érythropoïétine recombinante commence à avoir quelques indications en
dehors de l’anémie de l’insuffisance rénale chronique : affections cancéreuses, VV
polyarthrite rhumatoïde, et Sida principalement. Dans cette dernière indica-
tion, l’indication est portée devant une érythropoïétinémie < 500 mU/mL, à la WW
dose de 100 UI/kg, 3 fois/semaine, le tout avec une bonne tolérance et une
XX
amélioration de l’hématocrite de 4 à 6 points.
Rappelons la nécessité du traitement par fer ferreux dans les cas douteux où YY
une carence martiale peut se surajouter à une anémie inflammatoire.
ZZ
Anémies inflammatoires - 25
Hématies N ❑A D Monocytes N ❑A ❑D CC
Hématocrite ❑N ❑A D Myélocytes absence
Hémoglobine ❑N ❑A D Myéloblastes absence DD
V.G.M. N ❑A D Érythroblastes absence
C.C.M.H. N D Lymphoblastes absence
EE
T.C.M.H. N ❑A D Blastes absence
FF
Réticulocytes N ❑A D Plasmocytes absence
Plaquettes N A ❑D Hh anormale absence GG
Leucocytes N A ❑D Ferritine ❑N A ❑D
Polynucléaires neutro N A ❑D Bilirubine libre N ❑A HH
Polynucléaires éosino N ❑A L.D.H. N ❑A
Lymphocytes N ❑A ❑D Protéines totales N ❑A II
Lympho hyperbaso absence
JJ
Maladie Synonymie A
ANÉMIES MACROCYTAIRES NORMOCHROMES
BB
CC
Définition
Diminution de l’hémoglobine (homme : < 130 g/L ; femme : < 120 g/L) avec DD
volume globulaire moyen (VGM) > 100 fl.
La macrocytose des GR est liée dans la majorité des cas à un défaut de divi- EE
sion cellulaire des précurseurs érythroblastiques. Cette anomalie est soit le fait FF
de dysfonctionnements complexes : dyshématopoïèse ou dysmétabolisme,
soit le fait d’une carence en vitamine B12 ou en folates. GG
Les anémies mégaloblastiques sont liées à une carence en vitamine B12 ou en
folates, responsables d’un défaut de synthèse de l’acide désoxyribonucléique HH
(ADN), lui-même responsable d’une diminution des mitoses, de la prolonga- II
tion du cycle cellulaire et de la destruction intramédullaire des érythroblastes :
la grande taille est liée au maintien des capacités de synthèse de l’acide ribo- JJ
nucléique (ARN) et des protéines. Ces érythroblastes ont un aspect caractéris-
tique dans la moelle qui les requalifie en mégaloblastes. KK
LL
Signes cliniques
Circonstances de découverte MM
• Le plus souvent syndrome anémique de sévérité variable, souvent bien NN
toléré paradoxalement par rapport à la profondeur de l’anémie. Le sujet est
pâle et souvent subictérique. OO
• Troubles digestifs :
– soit liés à une affection digestive connue et souvent causale : résection PP
gastro-intestinale : syndrome clinique de malabsorption, cirrhose du QQ
foie… ;
– soit directement liés à une carence vitaminique surtout par la vitamine B12 : RR
glossite de Hunter, dyspepsie, diarrhée.
• Syndrome de malnutrition clinique. SS
• Symptômes neurologiques (syndrome neuro-anémique) : trouble de la TT
sensibilité profonde, syndrome pyramidal, troubles psychiques…
• Elle est assez souvent découverte par un hémogramme systématique. UU
Signes biologiques VV
L’hémogramme est toujours pathologique. Les anomalies sont minimes au WW
départ et progressives dans le temps, en l’absence de traitement.
• Forme majeure. XX
• Forme modérée.
YY
• Forme mineure.
ZZ
28 - Autoformation et aide au diagnostic en hématologie
Pancytopénie avec :
– anémie sévère : hémoglobine (Hb) < 80 g/L jusqu’à 30 g/L ;
– franchement macrocytaire > 120 fl ;
– arégénérative : réticulocytes < 100 g/L ;
– leuconeutropénie : 1 à 1,5 g/L et thrombopénie : 50 à 120 g/L rarement plus
importantes ;
– anisocytose : IDE > 15 ;
– Hb entre 80 et 120 g/L ;
– VGM > 105 fl ;
– neutropénie ou thrombopénie limites ou absentes ;
– simple macrocytose sans anémie ;
– anisocytose > 15 : IDE toujours augmenté = symptôme précoce.
Devant un tel tableau, 2 démarches diagnostiques essentielles et sont préa-
lables à tout traitement y compris par transfusions (en urgence).
Myélogramme
• Moelle riche - moelle bleue (richesse en ARN).
• Mégaloblastose (érythroblastes géants, asynchronisme de maturation
nucléo-cytoplasmique).
• Gigantisme myélocytaire - mégacaryocytes multilobés.
• Ces signes disparaissent en quelques heures après substitution vitaminique.
Dosages vitaminiques
• Cobalamines sériques (N : 200 à 500 ng/L)
• Folates sériques (N 5 à 12 μg/L)
• Folates érythrocytaires (N > 200 μg/L)
• Autres examens souvent perturbés : augmentation de la bilirubine libre
(témoin d’une hémolyse médullaire), diminution de l’haptoglobine plas-
matique.
Elles sont rares et sont dépistées tôt dans la vie. Leur mise en évidence passe
par les dosages enzymatiques et la mesure de la biosynthèse des formes
actives sur cultures de fibroblastes, ou de trophoblastes en cas de diagnostic
anténatal.
Citons le blocage de la dihydrofolate réductase par le méthotrexate.
Traitement
• Dans la maladie de Biermer : une injection intramusculaire, de
1 000 μg/semaine, d’hydroxocobalamines, pendant 2 mois. Par la suite, une
injection mensuelle ou même trimestrielle est suffisante.
Ce traitement doit réparer l’anémie et reconstituer les réserves. Il doit être
administré par voie parentérale. Il doit entraîner, entre le 4e et 7e jour, une
« crise réticulocytaire » (réticulocytes : 400 à 500 G/L). L’hémogramme se
normalise en 2 mois environ. Les symptômes qui vont disparaître sont :
– les troubles digestifs (glossite de Hunter) ;
– les troubles hématologiques ;
– plus lentement les troubles neurologiques.
Persisteront définitivement :
– une atrophie gastrique avec absence de sécrétion acide et facteur I, donc le
test de Schilling restera pathologique ;
– des stigmates d’auto-immunité.
• La maladie de Biermer impose un traitement à vie par la vitamine B12 et
une surveillance gastrique (fibroscopie) tous les 3 à 4 ans. (suite p. 32)
Anémies macrocytaires normochromes - 31
Hématies ❑N ❑A D Monocytes N ❑A ❑D CC
Hématocrite ❑N ❑A D Myélocytes absence
Hémoglobine ❑N ❑A D Myéloblastes absence DD
V.G.M. ❑N A ❑D Érythroblastes absence
C.C.M.H. N ❑D Lymphoblastes absence
EE
T.C.M.H. ❑N A ❑D Blastes absence
FF
Réticulocytes ❑N ❑A D Plasmocytes absence
Plaquettes N ❑A D Hb anormale absence GG
Leucocytes N ❑A D Ferritine N ❑A ❑D
Polynucléaires neutro N ❑A D Bilirubine libre N A HH
Polynucléaires éosino N ❑A L.D.H. N ❑A
Lymphocytes N ❑A ❑D Protéines totales N ❑A II
Lympho hyperbaso absence
JJ
Maladie Synonymie A
ANÉMIES MICROCYTAIRES HYPOCHROMES PAR CARENCE MARTIALE
BB
CC
Définition
Baisse du taux d’hémoglobine (Hb < 130 g/L chez l’homme et 120 g/L chez la DD
femme) et une diminution du volume globulaire moyen (VGM) des GR au-
dessous de 80 fl (N : 82-98 fl). Chez la femme enceinte, on retiendra des limites EE
inférieures de normales plus faibles (< 10,5 g/dL) tout comme chez l’enfant FF
(< 11 g/dL) (chez l’enfant non anémique, on tolère une microcytose « physio-
logique » jusqu’à 75 fl). GG
L’étiologie majeure en France est la carence en fer (carence martiale = anémie
ferriprive), suivie par les grands états inflammatoires prolongés au cours HH
desquels le fer est dévié de son utilisation normale : dans les deux cas, le fer II
manque pour la synthèse de l’Hb. Les alpha- et bêta-thalassémies correspon-
dent à l’autre grand groupe d’anémies microcytaires : il s’agit d’une anomalie JJ
portant sur la globine. Certaines étiologies plus rares seront mentionnées en
fin de texte. KK
LL
Signes cliniques
• La baisse de la quantité d’hémoglobine circulante a pour conséquence MM
physiopathologique essentielle la diminution d’oxygène transporté dans le
NN
sang et donc l’hypoxie tissulaire.
Deux types de signes cliniques : OO
– pâleur : symptomatologie fonctionnelle anoxique. La pâleur est générali-
sée, cutanée et muqueuse, surtout nette au niveau de la coloration PP
unguéale, de la paume des mains, très variable d’un patient à l’autre et peu
QQ
proportionnelle au taux d’hémoglobine ; elle a d’autant plus de valeur
diagnostique que son caractère acquis peut être retrouvé ; RR
– manifestations fonctionnelles anoxiques. Ce sont des signes fonction-
nels, non pathognomoniques, variables d’un patient à l’autre, mais souvent SS
révélateurs :
TT
– - asthénie ;
– - dyspnée d’effort puis de repos ; UU
– - vertiges ;
– - céphalées ; VV
– - tachycardie ;
WW
– - souffle cardiaque anorganique : décompensation ou aggravation d’une
pathologie préexistante : angor, claudication intermittente, insuffisance XX
cardiaque.
• Devant toute anémie, rechercher des signes de gravité avant la prise de YY
décision thérapeutique, en particulier transfusionnelle : plus que les signes ZZ
34 - Autoformation et aide au diagnostic en hématologie
Signes biologiques
a) Hémogramme dans les carences martiales
• Anémie : modérée à majeure, parfois < 6 g/dL, microcytaire (VGM < 80 fl) et
hypochrome (TCMH [teneur corpusculaire moyenne en hémoglobine]
< 27 pg) (CCMH [concentration corpusculaire moyenne en hémoglobine]
< 32 g/dL), arégénérative ou peu régénérative : réticulocytes < 150 G/L.
• Leucocytes : nombre normal ; formule leucocytaire normale.
Une discrète neutropénie est possible dans les carences profondes. De même,
les granulocytes peuvent apparaître moins riches en granulations et le noyau
un peu plus segmenté (majorité à 4 ou 5 lobes).
• Thrombocytose modérée, jusqu’à 500-600 G/L.
Une carence modérée sera hyperthrombocytaire. Les carences profondes
auront une numération plaquettaire normale-haute ou normale. Un nombre
normal-bas signe une carence majeure.
• Frottis sanguin : les hématies sont petites, pâles (hypochromes, avec l’hémo-
globine localisée en périphérie et centre clair = annulocytes), avec une aniso-
poïkilocytose. Cependant, ces anomalies sont inconstantes ou difficiles à
Anémies microcytaires hypochromes par carence martiale - 35
Hématies ❑N ❑A D Monocytes N ❑A ❑D CC
Hématocrite ❑N ❑A D Myélocytes absence
Hémoglobine ❑N ❑A D Myéloblastes absence DD
V.G.M. ❑N ❑A D Érythroblastes absence
C.C.M.H. ❑N D Lymphoblastes absence
EE
T.C.M.H. ❑N ❑A D Blastes absence
FF
Réticulocytes N ❑A D Plasmocytes absence
Plaquettes N A D Hb anormale absence GG
Leucocytes N ❑A ❑D Ferritine ❑N ❑A D
Polynucléaires neutro N ❑A ❑D Bilirubine libre N ❑A HH
Polynucléaires éosino N ❑A L.D.H. N ❑A
Lymphocytes N ❑A ❑D Protéines totales N ❑A II
Lympho hyperbaso absence
JJ
Le myélogramme est sans apport diagnostique : il montrerait une moelle riche en érythroblastes
TT
(> 40 %), avec des érythroblastes au cytoplasme très réduit ; la coloration de Perls mettrait en
évidence l’absence de fer intra- et extra-érythroblastique. UU
VV
WW
XX
YY
ZZ
40 - Autoformation et aide au diagnostic en hématologie
Traitement
Modalités du traitement martial per os : durée, doses, surveillance, critères
d’arrêt
Le traitement curatif d’une anémie par carence martiale comporte la prescrip-
tion d’un sel de fer per os à la posologie de 2 à 3 mg de fer métal/kg/j et ce,
pendant une durée minimale de 4 à 6 mois.
Le traitement parentéral doit être réservé aux rares cas où un traitement per
os bien conduit s’avère impossible ou inefficace. Les présentations à usage
parentéral ne doivent pas être prescrites par voie orale ou sublinguale.
Le traitement curatif doit être accompagné d’un traitement de la cause.
L’efficacité initiale du traitement se juge par une crise réticulocytaire vers
7-10 jours. Il faut vérifier la normalisation de l’hémogramme et des réserves
martiales (ferritinémie) à la fin du traitement.
On utilise des médicaments contenant ou non de la vitamine C :
– fumarate de fer : Fumafer® ;
– sulfates de fer : Fero-grad® , Tardyféron®.
• Posologie :
– adulte : 200 mg/j en 3 prises pendant les repas (car une faible partie seule-
ment du fer est absorbée : moins de 10 %) ;
– enfant : 5-10 mg/kg/j.
Ce sont les signes de gravité (voir plus haut) qui feront décider ou non de la
transfusion de concentrés globulaires.
Un traitement préventif peut être proposé chez les prématurés, nourrissons, à
la femme enceinte aux 2e et 3e trimestres de la grossesse, dès le début des
prélèvements de sang pour transfusion autologue.
Dans les anémies purement inflammatoires, le traitement martial est théori-
quement inutile. Le traitement étiologique est nécessaire. L’utilisation d’éry-
thropoïétine (EPO) permet d’agir efficacement sur l’anémie et est préconisée
dans des situations précises : polyarthrite rhumatoïde, affections cancéreuses,
Sida. L’association à un traitement martial est cependant parfois proposée.
Anémies normocytaires normochromes - 41
Maladie Synonymie A
ANÉMIES NORMOCYTAIRES NORMOCHROMES
BB
CC
Définition et caractéristiques
Ces anémies se définissent par un taux d’hémoglobine circulante abaissé DD
avec une TCMH et un VGM normaux. Elles relèvent de deux types de méca-
nisme : EE
– origine périphérique par hémorragie ou excès de destruction des GR FF
(hyperhémolyse), l’anémie sera, dans ce cas, de type régénératif ;
– origine centrale par défaut de production (anomalie des cellules souches GG
et de leur régulation), l’anémie sera, dans ce cas, de type arégénératif.
HH
Anémies par hémorragie aiguë II
Il s’agit alors d’hémorragies importantes faciles à objectiver. Dans un premier
temps, l’hémorragie entraîne une perte équivalente de plasma et d’éléments JJ
figurés, les paramètres de l’hémogramme (Hb, GR, hématocrite) ne sont donc
pas perturbés. Secondairement, il se produit un afflux de liquide du compar-
KK
timent extravasculaire, ce qui occasionne une hémodilution et modifie les LL
paramètres de l’hémogramme. Après quelques heures, on constate une
augmentation de la synthèse d’EPO à l’origine d’une hyperréticulocytose qui MM
culmine vers le 8-10e jour. L’origine de l’anémie est généralement évidente et
NN
ne nécessite pas de bilan particulier.
OO
Anémies par hyperhémolyse : diagnostic biologique
Hémogramme PP
• Anémie d’importance variable. QQ
• Sur le frottis : anisocytose, poïkilocytose, polychromasie (présence de réticu-
locytes), érythroblastose sanguine fréquente. RR
• Hyperréticulocytose++
• Polynucléose modérée réactionnelle fréquente.
SS
Myélogramme TT
• Hyperplasie érythroblastique homogène portant sur tous les éléments de la
lignée, les autres lignées sont normales. UU
• Coloration de Perls : augmentation des réserves médullaires. VV
Bilan martial
La sidérémie, la ferritinémie et le coefficient de saturation de la transferrine WW
sont normaux ou augmentés en fonction de l’importance de l’hyperhémolyse.
XX
Bilan d’hémolyse
• Bilirubine libre, haptoglobine, urobilinurie : augmentées. YY
• Si l’hémolyse est massive : hyperhémoglobinémie (Hb libre circulante),
hémoglobinurie, méthémoglobinémie. ZZ
42 - Autoformation et aide au diagnostic en hématologie
Hématies ❑N ❑A D Monocytes N ❑A ❑D CC
Hématocrite ❑N ❑A D Myélocytes absence
Hémoglobine ❑N ❑A D Myéloblastes absence DD
V.G.M. N ❑A ❑D Érythroblastes présence
C.C.M.H. N ❑D Lymphoblastes absence
EE
T.C.M.H. N ❑A ❑D Blastes absence
FF
Réticulocytes N A D Plasmocytes absence
Plaquettes N ❑A ❑D Hb anormale absence GG
Leucocytes N A ❑D Ferritine N A ❑D
Polynucléaires neutro N A ❑D Bilirubine libre N A HH
Polynucléaires éosino N ❑A L.D.H. N ❑A
Lymphocytes N ❑A ❑D Protéines totales N ❑A II
Lympho hyperbaso absence
JJ
Maladie Synonymie A
ANOMALIES HÉMATOLOGIQUES AU COURS DE L’INFECTION PAR LE VIH
BB
CC
Définition
L’infection par le VIH est une véritable hémopathie avec anomalies du sang, DD
de la moelle osseuse et de l’hémostase.
• Physiopathologie : EE
– atteinte de la cellule-souche : la croissance in vitro des progéniteurs hémato- FF
poïétiques est inhibée par le plasma des sujets séropositifs ;
– infection des lymphocytes T et/ou des monocytes, pouvant entraîner un GG
déficit de synthèse de GM-CSF.
HH
Signes cliniques II
• Infections multiples récidivantes.
• Purpura thrombopénique. JJ
KK
Signes biologiques
• Sang : LL
– cytopénies : manifestations les plus fréquentes ;
– anémie : 70 à 90 % des cas : MM
– - normocytaire, normochrome, arégénérative ;
NN
– - rares AHAI (anémies hémolytiques auto-immunes).
• Leucopénie : 35 à 90 % des cas : OO
– lymphopénie CD4 : marqueur pronostique ;
– lymphopénie CD8 : ne survient que tardivement ; PP
– neutropénie : centrale ou immunologique (Ac anti-PN) ; QQ
– syndrome mononucléosique : à la période de la primo-infection, associé
parfois à une thrombopénie. RR
• Cytologie (cf. MNI).
• Thrombopénie : SS
– environ 30 % des cas ; TT
– le plus souvent isolée. Peut être la seule manifestation chez le nourrisson et
le jeune enfant. UU
• Moelle osseuse :
– richesse variable. Aspect de dysmyélopoïèse ; VV
– plasmocytose fréquente. WW
• Hémostase :
– défaut d’agrégation plaquettaire ; XX
– présence d’Ac antiphospholipides (20-70 % cas).
YY
ZZ
46 - Autoformation et aide au diagnostic en hématologie
Traitement
Traitement des anomalies hématologiques au cours de l’infection par le VIH
• Anémie :
– transfusions. Si l’on transfuse un séropositif, il faut utiliser du sang déleuco-
cyté pour éviter une réaugmentation de la charge virale.
– érythropoïétine ;
– Ig polyvalents pour lutter contre le parvovirus B19.
• Neutropénie : le G-CSF est efficace.
• Thrombopénie : fréquente, elle est le plus souvent d’origine immune en
début de maladie et d’origine centrale (insuffisance médullaire) dans les
maladies anciennes. Le traitement par corticoïdes est donc envisageable,
mais on constate que le traitement antiviral améliore habituellement la
thrombopénie immune.
Anomalies hématologiques au cours de l’infection par le VIH - 47
Hématies N ❑A D Monocytes N A ❑D CC
Hématocrite N ❑A D Myélocytes absence
Hémoglobine N ❑A D Myéloblastes absence DD
V.G.M. N ❑A ❑D Érythroblastes absence
C.C.M.H. N ❑D Lymphoblastes absence
EE
T.C.M.H. N ❑A ❑D Blastes absence
FF
Réticulocytes ❑N ❑A D Plasmocytes absence
Plaquettes N ❑A D Hb anormale absence GG
Leucocytes N ❑A D Ferritine N ❑A ❑D
Polynucléaires neutro N ❑A D Bilirubine libre N ❑A HH
Polynucléaires éosino N ❑A L.D.H. N ❑A
Lymphocytes N ❑A D Protéines totales N ❑A II
Lympho hyperbaso présence
JJ
Maladie Synonymie A
APLASIE MÉDULLAIRE
ANÉMIE APLASIQUE BB
CC
Définition
Insuffisance médullaire quantitative se traduisant par un appauvrissement du DD
tissu myéloïde sans anomalies qualitatives.
Présentation sous forme d’une pancytopénie. EE
FF
Signes cliniques
• Syndrome anémique : asthénie, pâleur, dyspnée, souffle systolique… GG
• Syndrome hémorragique lié à la thrombopénie : hémorragies cutanées ou
cutanéomuqueuses, purpura, ecchymoses, épistaxis. Hémorragies viscérales :
HH
digestives ou cérébroméningées redoutables. II
• Syndrome infectieux : conséquence de la neutropénie : fréquence des infec-
tions oto-rhino-laryngologiques (ORL) (angines ulcéronécrotiques) et cuta- JJ
nées. Pneumopathies récidivantes. Septicémies à bacilles Gram négatif
d’origine digestive ou à levures.
KK
• Absence de syndrome tumoral. LL
Signes biologiques MM
Hémogramme NN
• Anémie d’intensité très variable (Hb : 100 à 50 g/L). Normochrome et normo-
cytaire (rarement discrètement macrocytaire) et arégénérative. OO
• Neutropénie (< 1,5 G/L), voire agranulocytose (< 0,5 G/L). Critère de gravité
si < 0,2 G/L. PP
• Thrombopénie exposant à un risque hémorragique immédiat quand elle est QQ
< 20 G/L.
• Absence de cellules anormales sur les frottis (blastes, érythromyélémie). RR
• Les atteintes dissociées portant sur deux lignées ou bicytopénies peuvent
représenter la forme débutante de la maladie.
SS
• Devant un tableau de pancytopénie, le myélogramme doit être réalisé rapi- TT
dement.
Myélogramme UU
• Indispensable mais insuffisant. VV
• Moelle pauvre ou désertique, d’où l’importance de la qualité du prélève-
ment. WW
• S’assurer de l’absence de dilution du prélèvement : présence de grains de
moelle. XX
• Diminution, voire absence des précurseurs myéloïdes des lignées éry- YY
throblastique (4 à 5 %), granulocytaire (10 à 15 %) et mégacaryocytaire.
ZZ
50 - Autoformation et aide au diagnostic en hématologie
Diagnostic différentiel
Pancytopénie sans splénomégalie
• Formes leucopéniques des leucémies aiguës : moelle de richesse normale et
blastique.
• Syndromes myélodysplasiques : moelle riche, associée à des signes cytolo-
giques de dysmyélopoïèse. Diagnostic différentiel difficile avec les
syndromes myélodysplasiques (SMD) à moelle pauvre associés à une fibrose
médullaire.
• Envahissements médullaires des cancers : érythromyélémie périphérique
avec poïkylocytose et présence d’hématies en larmes. Présence d’îlots de
cellules non hématopoïétiques (amas de cellules présentant anisocytose,
anisochromasie, à chromatine irrégulière et nucléolée), parfois visibles au
myélogramme et mises en évidence à la BOM (biopsie ostéomédullaire).
Pancytopénies avec splénomégalie
• Hypersplénisme : anémie par hémodilution + neutropénie et thrombopénie
par séquestration splénique.
Aplasie médullaire - 51
Traitement
Traitement étiologique
• Immunosuppresseurs : le traitement de référence aujourd’hui est fondé
sur une association d’immunosuppresseurs avec association éventuelle au
G-CSF (facteur de croissance de la granulopoïèse) :
– sérum antilymphocytaire ;
– ciclosporine ;
– corticothérapie courte à forte dose.
• Ce traitement nécessite une hospitalisation en milieu spécialisé d’environ
1 mois. La ciclosporine seule est poursuivie jusqu’à 3 mois avant de juger
de son inefficacité. En cas de succès, elle est poursuivie au moins 1 an. La
ciclosporine seule a été montrée efficace dans certains cas.
• Androgénothérapie (androgène de synthèse : Nilevar®, 1 mg/kg/j). Alterna-
tive au traitement immunosuppresseur. Le résultat se juge après 3 à 6 mois
de traitement.
• Allogreffe de cellules hématopoïétiques (moelle, cellules souches périphé-
riques, cordon). Réservé aux aplasies graves du sujet jeune (< 50 ans).
Traitement symptomatique
• Support transfusionnel en culots globulaires/prévention de l’hémochroma-
tose.
• Support transfusionnel en plaquettes en cas de syndrome hémorragique.
• Traitement des complications infectieuses liées à la neutropénie (agranulo-
cytose fébrile).
Aplasie médullaire - 53
Hématies ❑N ❑A D Monocytes N ❑A D CC
Hématocrite ❑N ❑A D Myélocytes absence
Hémoglobine ❑N ❑A D Myéloblastes absence DD
V.G.M. N A ❑D Érythroblastes absence
C.C.M.H. N ❑D Lymphoblastes absence
EE
T.C.M.H. N A ❑D Blastes absence
FF
Réticulocytes ❑N ❑A D Plasmocytes absence
Plaquettes N ❑A D Hb anormale absence GG
Leucocytes ❑N ❑A D Ferritine N ❑A ❑D
Polynucléaires neutro ❑N ❑A D Bilirubine libre N ❑A HH
Polynucléaires éosino N ❑A L.D.H. N ❑A
Lymphocytes N ❑A D Protéines totales N ❑A II
Lympho hyperbaso absence
JJ
Examens en augmentation KK
fer sérique LL
MM
NN
Autres milieux biologiques
OO
Myélogramme :
• indispensable, mais insuffisant ; PP
• moelle pauvre ou désertique, d’où l’importance de la qualité du prélèvement ;
• s’assurer de l’absence de dilution du prélèvement : présence de grains de moelle ; QQ
• diminution, voire absence des précurseurs myéloïdes des lignées érythroblastique (4 à 5 %),
granulocytaire (10 à 15 %) et mégacaryocytaire. Myélogramme à prédominance lymphocytaire RR
associée à une discrète plasmocytose (5 à 6 %) et à la présence de mastocytes ;
• absence d’excès de blastes ; SS
• absence de cellules non hématopoïétiques qu’il faudra cependant rechercher avec beaucoup
d’attention sur les frottis. TT
Biopsie ostéomédullaire (BOM) :
indispensable pour porter le diagnostic (confirmation et différentiel) et le pronostic : UU
• moelle pauvre ou « déshabitée » donnant alors un aspect en « moelle de sureau » ;
• logettes vides de tissu médullaire, riches en adipocytes (cellules graisseuses) ; VV
• persistance de quelques îlots lymphoïdes et de plasmocytes ;
• rareté, voire absence des mégacaryocytes ; WW
• absence de cellules non hématopoïétiques ;
• anomalies de la trame conjonctivo-vasculaire : dissociation de la trame réticulinique et fibreuse, XX
infiltrats hémorragiques, altérations du réseau vasculaire (sinus et sinusoïdes), présence d’îlots
de cellules inflammatoires. YY
Il existe des formes de diagnostic difficile lorsque la moelle est hétérogène, pauvre dans un
territoire, riche dans un autre. ZZ
Biermer (anémie de) - 55
Maladie Synonymie A
BIERMER (ANÉMIE DE)
BB
CC
Définition
C’est une gastrite atrophique auto-immune responsable d’une carence en DD
vitamine B12 par malabsorption liée à un déficit en facteur intrinsèque (FI)
gastrique. EE
• Carence en vitamine B12, liée au déficit en FI. FF
• Maladie auto-immune, se dirigeant contre les cellules pariétales de l’estomac
et contre le facteur intrinsèque. GG
• Associée à d’autres maladies immunologiques : thyroïdites, diabète, vitiligo.
• Débute rarement avant 40 ans, en général entre 60 et 70 ans. HH
II
Signes cliniques
• Maladie progressive (diminution des réserves sur 4 ans). JJ
• Syndrome anémique :
KK
– très progressif, souvent absent ;
– parfois aspect particulier : teint subictérique, cheveux gris, visage bouffi LL
(attention aux erreurs diagnostiques).
• Syndrome digestif : MM
– glossite : langue dépapillée, sèche, lisse ; gêne douloureuse à l’alimentation ;
NN
– diarrhée ;
– douleur gastrique rarement. OO
• Syndrome neurologique :
– exceptionnel aujourd’hui car il est diagnostiqué plus tôt ; PP
– dû au déficit en vitamine B12. QQ
• Myélite entraînant une paraplégie spasmodique :
– atteintes pyramidale et cordonale postérieure (sensibilité profonde) ; RR
– quand le syndrome neurologique est installé, la régression des symptômes
par apport de vitamine B12 est très modeste. SS
TT
Signes biologiques
• Hémogramme (très révélateur) : UU
– anémie macrocytaire ;
– anémie arégénérative ; VV
– neutropénie : assez fréquente ; WW
– thrombopénie.
Ce qui définit une pancytopénie. XX
• Myélogramme : moelle riche mégaloblastique.
YY
ZZ
56 - Autoformation et aide au diagnostic en hématologie
Bilans complémentaires
• Dosage sérique de vitamine B12 : effondrement.
• Dosage de la gastrine : augmentation (+++).
• Augmentation dans deux circonstances : Biermer et syndrome de Zollinger-
Ellison.
• Ac antifacteur intrinsèque, anti-estomac.
• Fibroscopie pour dépister un état précancéreux : gastrite atrophique.
Remarque :
– achylie = diminution de sécrétion gastrique ;
– achlorydrie = diminution de l’acidité.
• Test de Schilling :
– a pour but de démontrer le déficit d’absorption de vitamine B12 et le déficit
en facteur intrinsèque ;
– consiste à mesurer l’absorption de vitamine B12 en différentes étapes :
– - injection IM d’une dose importante de vitamine B12 pour saturer ;
– - absorption par la bouche de vitamine B12 marquée isotopiquement au
cobalt 159 ;
– - dosage de vitamine B12 dans les urines des 24 heures.
Traitement
Une injection intramusculaire, de 1 000 μg par semaine d’hydroxocobala-
mines, pendant 2 mois. Par la suite, une injection mensuelle ou même trimes-
trielle est suffisante.
Ce traitement doit réparer l’anémie et reconstituer les réserves. Il doit être
administré par voie parentérale. Il doit entraîner, entre le 4e et 7e jour, une
« crise réticulocytaire » (réticulocytes : 400 à 500 G/L). L’hémogramme se
normalise en 2 mois environ. Les symptômes qui vont disparaître sont :
– les troubles digestifs (glossite de Hunter) ;
– les troubles hématologiques ;
– plus lentement, les troubles neurologiques.
Persisteront définitivement : atrophie gastrique avec absence de sécrétion
acide et FI ; donc le test de Schilling restera pathologique. De même, les stig-
mates d’auto-immunité persisteront.
La maladie de Biermer impose un traitement à vie par la vitamine B12 et une
surveillance gastrique (fibroscopie) tous les 3 à 4 ans.
En cas d’arrêt de la substitution en vitamine B12 parentérale, la rechute
survient 2 à 3 ans plus tard avec des troubles neurologiques qui peuvent être
irréversibles.
Biermer (anémie de) - 57
Hématies ❑N ❑A D Monocytes N ❑A ❑D CC
Hématocrite ❑N ❑A D Myélocytes absence
Hémoglobine ❑N ❑A D Myéloblastes absence DD
V.G.M. ❑N A ❑D Érythroblastes présence
C.C.M.H. ❑N D Lymphoblastes absence
EE
T.C.M.H. ❑N A ❑D Blastes absence
FF
Réticulocytes ❑N ❑A D Plasmocytes absence
Plaquettes ❑N ❑A D Hb anormale absence GG
Leucocytes ❑N ❑A D Ferritine N ❑A ❑D
Polynucléaires neutro N ❑A D Bilirubine libre ❑N A HH
Polynucléaires éosino N ❑A L.D.H. N A
Lymphocytes N ❑A ❑D Protéines totales N ❑A II
Lympho hyperbaso absence
JJ
Maladie Synonymie A
DÉFICIT EN GLUCOSE-6-PHOSPHATE DÉSHYDROGÉNASE (G6PD)
HÉRÉDITAIRE : TRANSMISSION RÉCESSIVE LIÉE AU SEXE BB
CC
Définition
• C’est l’enzymopathie la plus répandue, à transmission récessive liée au sexe DD
(chromosome X) touchant plus de 100 millions d’individus dans le monde.
• Elle est liée à un défaut d’élimination des peroxydes d’où l’hémolyse en EE
présence d’agents oxydants (médicaments…). FF
• Elle est surtout retrouvée chez les sujets noirs, mais elle atteint aussi les
populations méditerranéennes ou d’Extrême-Orient. GG
• Plus de 200 variants enzymatiques sont décrits. Il existe deux enzymes A
(sujets noirs) et B (sujets méditerranéens) qui diffèrent par un acide aminé. HH
• Dans les déficits méditerranéens, il y a diminution de l’activité enzyma- II
tique B (le plus courant). Chez les sujets noirs, en général, on retrouve une
instabilité de l’enzyme A. JJ
Signes cliniques KK
Ce sont les signes de toute hémolyse chronique : splénomégalie, troubles LL
de croissance, lithiase biliaire, ictère.
Le plus souvent, les crises hémolytiques aiguës sont déclenchées par des MM
facteurs exogènes (infections, acidose, médicaments, absorption de fèves…).
NN
Parfois, le déficit se révèle par une anémie hémolytique chronique ou par une
anémie néonatale. OO
On retrouve une hémolyse intravasculaire, par altération de la membrane du
GR, et intrasplénique (séquestration des hématies contenant des corps de PP
Heinz).
QQ
Signes biologiques RR
• L’hémogramme montre une anémie profonde, normocytaire, normo-
chrome. La morphologie des GR est souvent normale, mais des sphérocytes SS
ou des GR fantômes peuvent se voir dans les cas sévères. Une leucocytose TT
avec discrète myélémie peut être observée comme au cours de toute hémo-
lyse aiguë. Les plaquettes sont normales. UU
• Mise en évidence de corps de Heinz en l’absence puis en présence d’un
agent oxydant, la phénylhydrazine, qui est un bon élément d’orientation, VV
non spécifique. WW
• Seul le dosage de l’activité enzymatique en spectrophotométrie affirme le
déficit (mesure du taux de réduction du NADP+ en NADPH+ lorsque l’hémo- XX
lysat à étudier est incubé en présence de G6PD). Il doit être réalisé avant
toute transfusion. Activité : < 5 % pour le type B–, 5 à 15 % pour le type A–. YY
ZZ
60 - Autoformation et aide au diagnostic en hématologie
S’il est réalisé au décours d’une crise, il faut tenir compte du taux de réticu-
locytes.
Traitement
Le déficitaire en G6PD n’a pas besoin de traitement, en dehors d’un épisode
hémolytique aigu qui nécessitera des transfusions. Il s’agit au contraire d’un
problème de prévention.
Ce sont certains aliments ou certains médicaments oxydants, prescrits pour
traiter une autre affection, qui, chez le sujet déficitaire, vont entraîner un acci-
dent de type anémie. Cette crise survient en général dans les 24 heures qui
suivent l’absorption de l’aliment ou du médicament déclenchant. Elle peut se
manifester par de la fièvre, des maux de tête ou de ventre.
La prévention de ces accidents d’anémie hémolytique doit se faire grâce à une
information claire et précise de tous.
Il convient d’éviter :
– certains aliments :
– - les fèves, quelle qu’en soit la forme (surtout les fèves crues) ;
– - les boissons contenant de la quinine ;
– certains médicaments : schématiquement, il en existe deux sortes :
– - médicaments contre-indiqués de façon formelle et qui ne doivent jamais
être prescrits chez un déficitaire par exemple : les sulfamides ;
– - certains médicaments qui ne sont dangereux que s’ils sont prescrits à des
doses supérieures aux doses usuelles (par exemple l’aspirine) ;
– certaines substances ou produits, comme le naphtalène, ou le henné.
Mais la sensibilité individuelle vis-à-vis d’un produit oxydant donné est tout
autant imprévisible que mal comprise. Les substances énumérées ne sont pas
exhaustives et pas nécessairement dangereuses chez tous les sujets déficients
en G6PD, en raison de la variabilité et du polymorphisme de l’affection.
Ces médicaments, produits de santé et aliments dangereux pour les défici-
taires en G6PD doivent figurer sur un document que chaque déficitaire et ses
parents doivent porter sur eux afin qu’il soit présenté systématiquement à
tout professionnel de santé qui sera amené à soigner la personne (médecin
traitant, chirurgien, dentiste, infirmière, pharmacien, médecin scolaire, etc.).
Déficit en glucose-6-phosphate déshydrogénase (G6PD) - 61
★ ★ ★ ★ ★ maladie constitutionnelle
BB
Hématies ❑N ❑A D Monocytes N ❑A ❑D CC
Hématocrite ❑N ❑A D Myélocytes présence
Hémoglobine ❑N ❑A D Myéloblastes absence DD
V.G.M. N A ❑D Érythroblastes absence
C.C.M.H. N ❑D Lymphoblastes absence
EE
T.C.M.H. N ❑A ❑D Blastes absence
FF
Réticulocytes N A ❑D Plasmocytes absence
Plaquettes N ❑A ❑D Hb anormale absence GG
Leucocytes ❑N A ❑D Ferritine N ❑A ❑D
Polynucléaires neutro ❑N A ❑D Bilirubine libre ❑N A HH
Polynucléaires éosino N ❑A L.D.H. N A
Lymphocytes N ❑A ❑D Protéines totales N ❑A II
Lympho hyperbaso absence
JJ
Examens en diminution KK
glucose-6-phosphate déshydrogénase LL
érythrocytaire
MM
NN
OO
PP
QQ
RR
SS
TT
UU
VV
WW
XX
YY
ZZ
Déficit en pyruvate-kinase (PK) - 63
Maladie Synonymie A
DÉFICIT EN PYRUVATE-KINASE (PK)
HÉRÉDITAIRE/TRANSMISSION AUTOSOMALE RÉCESSIVE BB
CC
Définition
• Déficit enzymatique le plus fréquent après celui en G6PD. DD
• Observé dans toutes les races.
• Anémie hémolytique congénitale chronique non sphérocytaire liée à une EE
diminution de l’adénosine triphosphate (ATP) intraérythrocytaire respon- FF
sable de l’hémolyse (déficit de la pompe à sodium).
• Concerne quelques milliers de sujets dans le monde. GG
• Est de transmission autosomale récessive.
HH
Signes cliniques II
Ce sont les signes de toute hémolyse chronique : splénomégalie, troubles
de croissance, lithiase biliaire, ictère. JJ
KK
Signes biologiques
• Anémie hémolytique chronique non sphérocytaire, d’intensité variable, LL
normochrome, normocytaire, régénérative.
• Autohémolyse des hématies après 48 h à 37 °C très augmentée, corrigée par MM
l’ATP, pas par le glucose.
NN
• Mesure de l’activité enzymatique : on obtient de 0 à 30 % de la normale.
OO
Traitement
La splénectomie a un effet favorable en améliorant le degré de l’hémolyse et PP
de l’anémie. On évite de splénectomiser les petits enfants avant 5-7 ans pour QQ
éviter les risques infectieux secondaires.
Chez les patients splénectomisés, la numération des réticulocytes est plus RR
importante et peut atteindre 70 %, par une survie plus longue des réticulo-
cytes déficitaires en PK après splénectomie. SS
TT
UU
VV
WW
XX
YY
ZZ
Déficit en pyruvate-kinase (PK) - 65
★ ★ ★ ★ ★ maladie constitutionnelle
BB
Hématies ❑N ❑A D Monocytes N ❑A ❑D CC
Hématocrite ❑N ❑A D Myélocytes absence
Hémoglobine ❑N ❑A D Myéloblastes absence DD
V.G.M. N ❑A ❑D Érythroblastes absence
C.C.M.H. N ❑D Lymphoblastes absence
EE
T.C.M.H. N ❑A ❑D Blastes absence
FF
Réticulocytes ❑N A ❑D Plasmocytes absence
Plaquettes N ❑A ❑D Hb anormale absence GG
Leucocytes N ❑A ❑D Ferritine N ❑A ❑D
Polynucléaires neutro ❑N A ❑D Bilirubine libre ❑N A HH
Polynucléaires éosino N ❑A L.D.H. N A
Lymphocytes N ❑A ❑D Protéines totales N ❑A II
Lympho hyperbaso absence
JJ
Maladie Synonymie A
DRÉPANOCYTOSE (FORMES HOMOZYGOTE ET HÉTÉROZYGOTE)
HÉMOGLOBINOSE S BB
CC
Définition
• La drépanocytose est caractérisée par la présence d’HbS (la plus fréquente DD
des Hb anormales) et par des anomalies morphologiques des GR (aspect en
faucilles dès que les hématies sont privées d’oxygène). EE
• Mutation à transmission héréditaire autosomale récessive : l’acide gluta- FF
mique est remplacé par la valine sur la chaîne : HbS = 22Glu6→Val.
• Forme homozygote : HbS seule. GG
• Forme hétérozygote : HbA1 + HbS.
• Surtout chez les sujets de race noire (ceinture sicklémique) : plus de HH
50 millions de porteurs du gène drépanocytaire dans le monde. II
• Physiopathologie :
– l’HbS désoxygéné précipite sous forme de filaments, entraînant la falcifor- JJ
mation irréversible si la privation d’oxygène dure longtemps ;
– les drépanocytes sont rigides avec risque de microthromboses ; KK
– les GR sont détruits dans le système réticulo-endothélial, avec hyperhémolyse. LL
Signes cliniques MM
• Diagnostic des formes homozygotes effectué en général avant l’âge de
NN
18 mois (pas avant 3 mois à cause du pourcentage d’HbF).
• Signes d’une anémie hémolytique chronique avec pâleur, ictère modéré, OO
splénomégalie puis involution splénique (infarctus).
• Retard staturo-pondéral. PP
• Manifestations neurologiques, pulmonaires, cardiaques.
QQ
• Épilepsie, décollement de rétine possible.
• Syndrome néphrotique, hématurie. RR
• Localisations osseuses : crises de gonflement douloureux des extrémités des
doigts et mains, pieds, tuméfaction des membres avec parfois une nécrose SS
de la tête fémorale..
TT
Infections à répétition
• Crises vaso-occlusives dues à des accès de falciformation in vivo, avec UU
douleurs osseuses brutales (ou abdominales).
• Crises de déglobulisation parfois mortelles. VV
• Dans les formes hétérozygotes, pas d’accidents aigus, mais atteinte tubulaire WW
rénale.
• Risque majeur d’ordre génétique (dépistage, conseil génétique). XX
• Signes radiologiques. Ce sont ceux de toutes les anomalies hémolytiques
constitutionnelles : YY
– épaississement de la voûte crânienne ; ZZ
– aspect caractéristique en poils de brosse à la radiographie.
68 - Autoformation et aide au diagnostic en hématologie
Signes biologiques
• Hémogramme :
– anémie régénérative normochrome, aniso-poïkilocytose, quelques érythro-
blastes circulants sont possibles ;
– drépanocytes : 5 à 40 %. Test d’Emmel ou test de falciformation (1 goutte de
sang + métabisulfite de sodium induit la falciformation des GR) ;
– leucocytes et plaquettes : normaux.
• Myélogramme : hyperplasie érythroblastique.
• Électrophorèse de l’Hb :
– dans les formes homozygotes : HbS > 90 % et pas de HbA1, HbA2 : 2-4 %,
HbF variable : 1-15 % ;
– dans les formes hétérozygotes : HbA : 55-60 %, HbS : 40-45 %, HbA2 : 2-3 %.
• Test de solubilité d’Itano : hydrosulfite Na + tampon phosphate + hémolysat :
HbS se polymérise, précipite avec l’apparition d’un trouble.
Traitement
• Les transfusions se discutent pour des taux d’hémoglobine < 7 g/dL, en utili-
sant des concentrés érythrocytaires phénotypés et filtrés.
• Le maintien d’une bonne hydratation est primordial.
• Les antalgiques sont adaptés à l’intensité des douleurs : paracétamol, aspi-
rine, dextropropoxyphène (Di-Antalvic®), nalbuphine (Nubain®)…
• Les antibiotiques sont utilisés en fonction des localisations et des germes
(pneumocoques, Haemophilus, salmonelles, mycoplasmes, staphylo-
coques…).
• En cas de falciformation, on utilise : anticoagulants, antiagrégants, vasodila-
tateurs, oxygène hyperbare…
Drépanocytose (formes homozygote et hétérozygote) - 69
★ ★ ★ ★ ★ maladie constitutionnelle
BB
Hématies ❑N ❑A D Monocytes N ❑A ❑D CC
Hématocrite ❑N ❑A D Myélocytes absence
Hémoglobine ❑N ❑A D Myéloblastes absence DD
V.G.M. N ❑A ❑D Érythroblastes présence
C.C.M.H. N ❑D Lymphoblastes absence
EE
T.C.M.H. N ❑A ❑D Blastes absence
FF
Réticulocytes ❑N A ❑D Plasmocytes absence
Plaquettes N ❑A ❑D Hb anormale présence GG
Leucocytes N ❑A ❑D Ferritine N ❑A ❑D
Polynucléaires neutro ❑N A ❑D Bilirubine libre ❑N A HH
Polynucléaires éosino N ❑A L.D.H. ❑N A
Lymphocytes N ❑A ❑D Protéines totales N ❑A II
Lympho hyperbaso absence
JJ
Maladie Synonymie A
ELLIPTOCYTOSE CONSTITUTIONNELLE
BB
CC
Définition
L’elliptocytose est la présence d’elliptocytes dans le sang. Les elliptocytes sont DD
des hématies (globules rouges) se présentant sous la forme d’ellipse dont les
deux extrémités sont arrondies et les parois latérales peu bombées. On parle EE
également d’ovalocytose. L’hémoglobine (protéine associée à du fer permet- FF
tant le transport de l’oxygène et du gaz carbonique dans le sang) est normale.
Le gène responsable de cette pathologie a été isolé et est situé sur le chromo- GG
some identique à celui où se situe le gène du facteur Rhésus. Plus précisé-
ment, la forme de ces globules rouges est due à la présence, sous la HH
membrane qui les délimite, d’une « armature » relativement rigide. II
Signes cliniques JJ
Les nouveau-nés présentent une anémie plus ou moins grave à la suite de la
destruction des globules rouges par éclatement (hémolyse).
KK
L’elliptocytose est une maladie héréditaire que l’on classe habituellement LL
selon sa gravité en :
– formes relativement légères (frustes) ne s’accompagnant pas de symp- MM
tômes et dont la découverte se fait généralement fortuitement ;
NN
– formes discrètes qui se caractérisent par un éclatement des globules
rouges (hémolyse) s’accompagnant d’une augmentation de volume de la OO
rate (splénomégalie) et d’une jaunisse (ictère), juste après la naissance ;
– formes dites hétérozygotes (l’enfant ne reçoit qu’un gène anormal de l’un PP
des deux parents) qui évoluent vers la forme fruste précédemment décrite ;
QQ
– formes homozygotes (l’enfant reçoit le gène anormal du père et de la
mère) qui nécessitent l’ablation de la rate. RR
Signes biologiques SS
Plus particulièrement, l’hémogramme montre que 15 %, voire plus des héma- TT
ties présentent une hémolyse. Le diagnostic de certitude repose sur la mise en
évidence au microscope, après prélèvement, de globules rouges qui apparais- UU
sent sous forme ovalaire. Ces hématies présentent une particularité : elles sont
fragiles à une certaine température, on appelle cela la sensibilité thermique VV
des hématies. Autrement dit, elles se fragmentent dès que la température WW
atteint 40 à 45 °C.
XX
Traitement
Transfusions de concentrés de globules quand il existe une anémie sévère et YY
parfois une splénectomie. ZZ
Elliptocytose constitutionnelle - 73
★ ★ ★ ★ ★ maladie constitutionnelle
BB
Hématies N ❑A D Monocytes N ❑A ❑D CC
Hématocrite N ❑A D Myélocytes absence
Hémoglobine N ❑A D Myéloblastes absence DD
V.G.M. N ❑A ❑D Érythroblastes absence
C.C.M.H. N ❑D Lymphoblastes absence
EE
T.C.M.H. N ❑A ❑D Blastes absence
FF
Réticulocytes N A ❑D Plasmocytes absence
Plaquettes N ❑A ❑D Hb anormale absence GG
Leucocytes N ❑A ❑D Ferritine N ❑A ❑D
Polynucléaires neutro N ❑A ❑D Bilirubine libre N A HH
Polynucléaires éosino N ❑A L.D.H. N A
Lymphocytes N ❑A ❑D Protéines totales N ❑A II
Lympho hyperbaso absence
JJ
Examens en augmentation KK
elliptocytes LL
fer sérique
MM
NN
OO
PP
QQ
RR
SS
TT
UU
VV
WW
XX
YY
ZZ
Fanconi (maladie de) - 75
Maladie Synonymie A
FANCONI (MALADIE DE)
ANE?MIE DE FANCONI
ANÉMIE DE FANCONI BB
CC
Définition
Maladie autosomique récessive associée à une instabilité chromosomique, DD
l’anémie de Fanconi (AF) est marquée par une hétérogénéité phénotypique
qui inclut une insuffisance médullaire, un syndrome malformatif variable, une EE
propension à développer des leucémies aiguës myéloïdes (LAM) et une FF
hypersensibilité cellulaire aux agents pontant l’ADN. Cette dernière caractéris-
tique permet d’étudier les mécanismes à la base de la maladie et sert aussi au GG
diagnostic clinique. L’AF a été trouvée dans tous les groupes ethniques, son
incidence est estimée à 1/350 000 naissances. HH
II
Signes cliniques
Il existe une pancytopénie, une anémie aplasique progressive, diverses JJ
malformations congénitales (malformations du squelette, hyperpigmen-
tation, anomalies urogénitales, rénales et cardiaques) et surtout une
KK
prédisposition élevée aux LAM. Les troubles hématologiques dus à un LL
dysfonctionnement de la moelle osseuse n’apparaissent en moyenne que vers
l’âge de 7 ans, ils peuvent exceptionnellement se révéler très tôt dès la nais- MM
sance ou plus rarement très tard à l’âge de 40 ans.
NN
Signes biologiques OO
• Thrombopénie constante, isolée ou associée à une neutropénie et/ou à une
anémie normochrome, souvent macrocytaire, arégénérative. PP
• Myélogramme et biopsie médullaire montrent une moelle pauvre. QQ
• Caryotype des lymphocytes qui montre un taux élevé de cassures chromo-
somiques spontanées, amplifiées par les agents alkylants. RR
Traitement SS
La greffe de moelle osseuse ou de sang de cordon ombilical reste à ce jour le TT
principal traitement relativement efficace de la défaillance hématologique
typique de l’AF. La thérapie cellulaire à l’aide de cellules souches isolées, ainsi UU
que la thérapie génique font l’objet de recherches qui n’ont pas encore
abouti. VV
WW
XX
YY
ZZ
Fanconi (maladie de) - 77
★ ★ ★ ★ ★ maladie constitutionnelle
BB
Hématies ❑N ❑A D Monocytes N ❑A ❑D CC
Hématocrite ❑N ❑A D Myélocytes absence
Hémoglobine ❑N ❑A D Myéloblastes absence DD
V.G.M. N ❑A ❑D Érythroblastes absence
C.C.M.H. N ❑D Lymphoblastes absence
EE
T.C.M.H. N ❑A ❑D Blastes absence
FF
Réticulocytes ❑N ❑A D Plasmocytes absence
Plaquettes ❑N ❑A D Hb anormale absence GG
Leucocytes N ❑A D Ferritine N ❑A ❑D
Polynucléaires neutro N ❑A D Bilirubine libre N ❑A HH
Polynucléaires éosino N ❑A L.D.H. N ❑A
Lymphocytes N ❑A D Protéines totales N ❑A II
Lympho hyperbaso absence
JJ
Examens en augmentation KK
fer sérique LL
temps de saignement
MM
NN
OO
PP
QQ
Autres milieux biologiques
RR
Myélogramme et biopsie médullaire montrent une moelle pauvre.
SS
TT
UU
VV
WW
XX
YY
ZZ
Hémoglobinurie paroxystique nocturne (HPN) - 79
Maladie Synonymie A
HÉMOGLOBINURIE PAROXYSTIQUE NOCTURNE (HPN)
MARCHIAFAVA MICHELI ( MALADIE DE) BB
CC
Définition
L’hémoglobinurie paroxystique nocturne (HPN) est une affection rare, attei- DD
gnant surtout l’adulte, résultant d’une mutation clonale acquise du gène PIG-
A impliqué dans la synthèse d’un sucre, le glycosyl-phosphatidyl-inositol (GPI), EE
qui sert d’ancrage aux protéines membranaires. L’hypersensibilité des héma- FF
ties à l’action hémolytique du complément activé est expliquée par l’absence
d’ancrage du DAF (decay accelerating factor), impliqué dans la dégradation du GG
complément. L’anomalie, clonale, porte en fait sur l’ensemble des lignées
myéloïdes. HH
II
Signes cliniques
La maladie peut survenir d’emblée, sous forme d’anémie hémolytique JJ
acquise, ou secondairement, par apparition d’un clone HPN au cours d’une
aplasie médullaire. Les poussées d’hémolyse avec hémoglobinurie survien-
KK
nent surtout la nuit, à la faveur de la baisse du pH sanguin. L’évolution peut LL
être émaillée de complications infectieuses ou thromboemboliques portant
sur les gros troncs veineux, notamment du système porte ; elle peut se faire MM
finalement vers l’insuffisance médullaire grave, voire exceptionnellement vers
NN
la leucémie aiguë, mais des formes très longtemps stables, voire régressives
sont possibles. OO
Signes biologiques PP
Le diagnostic repose sur la mise en évidence d’une hyperhémolyse in vitro en QQ
présence de solutions acides (test de Ham-Dacie) ou de sucrose, et surtout sur
la cytométrie en flux montrant la baisse de l’expression de CD16 par les granu- RR
locytes, de CD14 par les monocytes, de CD55 et de CD59 sur les hématies et
les granulocytes, qui sont tous des antigènes membranaires GPI-dépendants. SS
TT
Traitement
Le traitement se limite à des transfusions de sang phénotypé, filtré et pauvre UU
en plasma. Le seul traitement curatif, dans les formes graves, est l’allogreffe de
moelle osseuse. VV
WW
XX
YY
ZZ
Hémoglobinurie paroxystique nocturne (HPN) - 81
Hématies ❑N ❑A D Monocytes N ❑A ❑D CC
Hématocrite ❑N ❑A D Myélocytes absence
Hémoglobine ❑N ❑A D Myéloblastes absence DD
V.G.M. N A ❑D Érythroblastes absence
C.C.M.H. N D Lymphoblastes absence
EE
T.C.M.H. N A D Blastes absence
FF
Réticulocytes N A ❑D Plasmocytes absence
Plaquettes N ❑A D Hb anormale absence GG
Leucocytes N ❑A D Ferritine N ❑A ❑D
Polynucléaires neutro N ❑A D Bilirubine libre ❑N A HH
Polynucléaires éosino N ❑A L.D.H. ❑N A
Lymphocytes N ❑A ❑D Protéines totales N ❑A II
Lympho hyperbaso absence
JJ
Maladie Synonymie A
HODGKIN (MALADIE DE)
BB
CC
Définition
La maladie de Hodgkin est une maladie maligne du système lymphatique DD
observée surtout chez l’adulte jeune, l’adolescent et le grand enfant. La
maladie est essentiellement évoquée devant des ganglions suspects. Les EE
examens radiologiques et biologiques viennent confirmer le diagnostic et FF
permettre de définir l’extension de la maladie, selon la classification d’Ann
Arbor. Cette classification va déterminer les choix thérapeutiques. GG
Plus de 90 % des enfants atteints d’une maladie de Hodgkin ont une évolu-
tion favorable de leur maladie sous traitement, pris en charge par une équipe HH
d’oncologie pédiatrique rompue au traitement de la maladie de Hodgkin de II
l’enfant.
La radiothérapie, tout d’abord utilisée seule et maintenant en association avec JJ
la chimiothérapie, a transformé le pronostic de cette maladie de façon paral-
lèle chez l’adulte et chez l’enfant. Les schémas de traitement ont pour objec- KK
tif la poursuite de l’amélioration de la survie dans les quelques formes qui LL
restent de pronostic moins favorable, mais surtout la désescalade thérapeu-
tique dans les formes de pronostic favorable. MM
Chaque année, le nombre de nouveaux cas de maladie de Hodgkin chez l’en-
fant de moins de 20 ans est de 12,1 par million. Elle est cependant rare chez NN
l’enfant de moins de 15 ans (5 à 10 % des cas) et reste tout à fait exception- OO
nelle avant l’âge de 2 ans. Ce nombre augmente avec l’âge : de moins de 1
par million chez les enfants de moins de 5 ans à 32 par million chez les PP
adolescents entre 15 et 19 ans. Il existe une prédominance masculine qui
diminue avec l’âge : avant l’âge de 7 ans, les filles sont rarement touchées alors
QQ
qu’autour de la puberté, le nombre de filles et de garçons atteints tend à être RR
similaire.
La maladie de Hodgkin est plus fréquente chez les sujets ayant des défenses SS
immunitaires diminuées, que cela soit génétiquement transmis ou acquis.
TT
Bien qu’exceptionnelles, des maladies de Hodgkin « secondaires » survenant
après guérison d’une leucémie aiguë ou après traitement immunosuppres- UU
seur pour une greffe d’organe, peuvent se voir.
À ce jour, il n’y a ni cause, ni facteur favorisant de la maladie de Hodgkin clai- VV
rement identifié. Le virus d’Epstein-Bar, virus de la mononucléose infectieuse,
WW
joue certainement un rôle important qui n’est cependant pas encore élucidé.
XX
YY
ZZ
84 - Autoformation et aide au diagnostic en hématologie
Signes cliniques
Adénopathie souvent cervicale, parfois profonde médiastinale
La maladie de Hodgkin sera essentiellement évoquée devant des ganglions
suspects au niveau du cou (adénopathies cervicales). Ces ganglions peuvent
longtemps être considérés comme banals et ce, d’autant plus qu’ils peuvent
évoluer lentement et s’améliorer spontanément, mais transitoirement. Des
ganglions situés sous les bras ou dans le pli de l’aine sont rarement révéla-
teurs.
Les ganglions du médiastin sont le plus souvent touchés au diagnostic. Cela
est visible à la simple radiographie de thorax.
On retrouve parfois un essoufflement à l’effort, une toux. De manière excep-
tionnelle, on observe des signes de compression qui associent un gonflement
et une coloration violacée de la peau du visage et du cou et des difficultés
respiratoires.
Le diagnostic peut aussi être évoqué devant des signes généraux tels une
fièvre, des sueurs nocturnes, une fatigue générale avec un amaigrissement.
Ces signes témoignent de l’évolution de la maladie et conduisent à un bilan
radiologique qui orientera le diagnostic.
La maladie peut se révéler plus rarement par des signes trompeurs : une
masse ganglionnaire volumineuse et palpable sous le diaphragme, des
complications neurologiques, comme une compression de la moelle épinière
ou celle d’un gros nerf, ou un besoin inexpliqué de se gratter.
Traitement WW
Le pronostic de la maladie de Hodgkin est globalement très favorable avec XX
une survie globale à 5 ans des enfants et adultes de moins de 20 ans de 91 %.
Cela est le résultat d’une évolution de la stratégie thérapeutique vers une YY
chimiothérapie prépondérante et sur mesure, associée à une radiothérapie
réservée aux masses ganglionnaires volumineuses. ZZ
86 - Autoformation et aide au diagnostic en hématologie
Hématies N ❑A D Monocytes ❑N A ❑D CC
Hématocrite N ❑A D Myélocytes présence
Hémoglobine N ❑A D Myéloblastes absence DD
V.G.M. N ❑A ❑D Érythroblastes absence
C.C.M.H. N ❑D Lymphoblastes absence
EE
T.C.M.H. N ❑A ❑D Blastes absence
FF
Réticulocytes N A ❑D Plasmocytes absence
Plaquettes N ❑A D Hb anormale absence GG
Leucocytes N A ❑D Ferritine N ❑A ❑D
Polynucléaires neutro ❑N A ❑D Bilirubine libre N ❑A HH
Polynucléaires éosino ❑N A L.D.H. N A
Lymphocytes ❑N ❑A D Protéines totales N ❑A II
Lympho hyperbaso absence
JJ
Biopsie médullaire :
TT
pour les patients ayant une maladie étendue (de stade III ou IV ou avec des signes généraux), on
va rechercher une atteinte de la moelle par une biopsie médullaire. L’atteinte de la moelle UU
osseuse est le plus souvent localisée, rarement massive. L’examen des cellules de la moelle
permet de retrouver les cellules dites de Reed-Sternberg, à la base du diagnostic VV
de la maladie.
WW
Comme l’atteinte osseuse, cette atteinte médullaire est d’autant plus rare qu’il n’existe pas de
signes généraux et que l’extension de la maladie est limitée. XX
YY
ZZ
88 - Autoformation et aide au diagnostic en hématologie
Maladie Synonymie A
KAHLER (MALADIE DE)
MYÉLOME MULTIPLE BB
CC
Définition
Forme la plus fréquente des proliférations plasmocytaires malignes caractéri- DD
sée par l’infiltration de la moelle osseuse par des plasmocytes synthétisant
une immunoglobuline monoclonale complète ou incomplète, et par une EE
grande fréquence des lésions osseuses lytiques. FF
Le myélome a une incidence de 2/100 000 et est responsable de 1 % des
décès de cause maligne. L’homme est légèrement plus touché que la femme GG
avec un âge moyen lors du diagnostic de 69 ans. La population noire est deux
fois plus touchée. Pour l’instant, aucun facteur de risque n’a été individualisé. HH
La cellule caractérisant la maladie est le plasmocyte, tantôt très immature, II
tantôt différencié sans critères de malignité, mais toujours monoclonal : tous
les plasmocytes sécrètent le même type de chaîne lourde et/ou légère d’im- JJ
munoglobuline.
L’oncogenèse passe certainement par une phase de sécrétion de l’immuno- KK
globuline monoclonale sans manifestation clinique appelée gammapathie LL
monoclonale bénigne (ou de signification indéterminée pour les Anglo-
Saxons), au moins quatre fois plus fréquente que le myélome. Les raisons du MM
passage entre la forme bénigne et maligne sont inconnues même si plusieurs
modifications génomiques ou caryotypiques ont pu être individualisées, d’au- NN
tant plus nombreuses que la maladie est évoluée. OO
L’interleukine 6 (IL-6) s’est révélée un facteur de croissance essentiel
du myélome. Cette cytokine est sécrétée par les cellules de l’environnement PP
plasmocytaire avec action paracrine, mais aussi par les plasmocytes de façon
autocrine.
QQ
• Les deux conséquences médullaires de la prolifération plasmocytaire sont RR
les cytopénies périphériques et la diminution de synthèse des immunoglo-
bulines normales. SS
• L’atteinte osseuse du myélome résulte de la stimulation par des cytokines
TT
dont l’IL6 elle-même, entraînant une hyperactivité ostéoclastique au contact
des foyers tumoraux avec insuffisance ostéoblastique. UU
• La production d’une immunoglobuline en grande quantité est rarement
responsable d’une hyperviscosité sanguine (plus rare que dans le Waldens- VV
tröm) et surtout du dépôt de chaînes légères : néphropathie tubulaire et
WW
amylose viscérale. Habituellement, les immunoglobulines sont entières dans
le sang périphérique, et on ne retrouve que les chaînes légères au niveau XX
urinaire : c’est la protéinurie de Bence-Jones.
YY
ZZ
90 - Autoformation et aide au diagnostic en hématologie
Signes cliniques
Généralités
La clinique du myélome n’est pas spécifique de la maladie, mais le contexte
(âge, altération de l’état général) et le fait que la maladie se manifeste rapide-
ment au niveau biologique font qu’un bilan standard oriente rapidement vers
le diagnostic.
Signes radiologiques
Les radiographies sont obligatoires même en l’absence d’anomalies du
myélogramme : elles dépistent le possible plasmocytome. Les signes radiolo-
giques sont recherchés par des clichés de l’ensemble du squelette compor-
tant au moins un rachis, un crâne et un bassin. Ils sont dominés par l’ostéolyse
qui représente 70 % des images pathologiques observées.
Plus rares sont les formes ostéoporotiques, exceptionnelles sont les ostéocon-
densations. L’ostéolyse concerne la partie antérieure des corps vertébraux,
entraîne la formation de géodes osseuses au niveau des os longs, ou des clas-
siques lacunes à l’emporte-pièce (sans condensation périlacunaire) du crâne.
Les sites pathologiques visualisés par l’imagerie sont en règle supérieurs aux
sites douloureux, et intéressent les régions riches en moelle. L’absence de
signes radiologiques en présence de douleurs osseuses inflammatoires fait
demander une imagerie en coupes qui révèle les atteintes infraradiologiques.
En revanche, la scintigraphie osseuse n’est d’aucun intérêt en raison de l’ab-
sence habituelle de fixation.
Signes biologiques
1. Sanguins
L’augmentation de la VS, toujours > 50 mm à la 1re heure et souvent
> 100 mm en l’absence de contexte inflammatoire et infectieux évident, est
très évocatrice. L’augmentation est liée à la sécrétion de l’immunoglobuline
monoclonale, mais la VS peut être normale en cas de sécrétion uniquement
de chaînes légères ou de myélome non excrétants.
L’hypercalcémie (50 % des cas) est le reflet de la résorption ostéoclastique.
L’augmentation des phosphatases alcalines leucocytaires (PAL) et de l’ostéo-
calcine peut l’accompagner.
Dans le cadre d’une insuffisance médullaire avec au maximum une aplasie,
l’anémie normocytaire normochrome a la particularité de présenter un aspect
d’hématies en rouleaux à l’examen cytologique, cela est dû à l’hyperprotidé-
Kahler (maladie de) - 91
Pronostic
Le myélome est une maladie constamment mortelle. Les traitements conven-
tionnels donnent une espérance de vie en moyenne de 3 ans, mais qui varie
de 1 à 10 ans : l’étude des facteurs pronostiques est donc essentielle. Il faut,
dès à présent, mettre en avant l’importance pronostique de la masse tumorale
et de la fonction rénale.
Selon l’âge
Les sujets âgés ont un pronostic plus sévère en raison de la sensibilité aux
infections et d’une moins bonne tolérance aux traitements. En revanche, les
sujets jeunes présentent souvent des formes plus agressives.
Selon le type immunochimique
Nous avons vu le cas particulier du myélome à chaînes légères (amylose et
insuffisance rénale chronique).
Les formes à chaînes légères lambda sont plus sévères que les autres.
Selon le volume tumoral
Le volume tumoral est surtout apprécié par l’importance de l’hyperglobuliné-
mie monoclonale. Les conséquences telles que l’anémie, l’hypercalcémie et les
lésions ostéolytiques sont un reflet indirect du volume tumoral. Ces constata-
tions sont à la base de la classification pronostique en 3 stades de Salmon et
Durie.
Selon le degré de l’atteinte rénale
L’atteinte rénale n’est pas systématique, car elle est présente seulement dans
30 à 50 % des cas, mais peut être révélatrice comme nous l’avons vu. Son
déterminisme est le plus souvent une néphropathie tubulo-interstitielle par
dépôt tubulaire de chaînes légères. Une hypercalcémie, une hyperuricémie ou
une amylose rénale peuvent aussi l’expliquer.
Elle aggrave le pronostic. Elle est donc à l’origine d’une sous-classification de
celle de Salmon et Durie qui prend en compte la préservation (stade A) ou
non (stade B) de la fonction rénale, avec une limite de la créatininémie située
à 180 μm (20 mg/L).
Selon la cinétique de croissance tumorale
Elle fait appel à des techniques complexes qui, en pratique, ne sont pas faites.
Kahler (maladie de) - 93
suivant : 1 mg/kg de melphalan réparti sur 4 jours par voie orale + prednisone
2 mg/kg/j, cure à renouveler toutes les 4 à 6 semaines.
Le protocole VAD (vincristine, adriamycine et dexaméthasone) est utilisé en
cas de résistance aux alkylants et est à base de dexaméthasone à forte dose
et de perfusion continue d’antimitotiques (vincristine et adriamycine). Il est de
plus en plus utilisé en première intention.
Après obtention d’une phase de plateau, une chimiothérapie d’entretien ne
semble pas utile.
d) Intensification thérapeutique
Elle est justifiée par un âge inférieur à 65 ans (la moitié des patients), devant
l’absence d’amélioration pronostique par les polychimiothérapies conven-
tionnelles :
– le melphalan à haute dose (140 mg/m2) nécessite l’utilisation de cellules
souches et d’un facteur de croissance hématopoïétique en raison d’une
lourde toxicité. Les cellules souches sont recueillies par prélèvement de
moelle ou cytaphérèse périphérique et ce traitement s’apparente donc à
une autogreffe ;
– les traitements myéloablatifs comme le melphalan à la dose de 200 mg/m2
ou l’association du melphalan à haute dose et de l’irradiation corporelle
totale sont encore plus toxiques, mais peuvent actuellement être proposés
en première intention.
e) Greffe de moelle
L’autotransplantation ou l’allotransplantation peuvent être proposées.
Elles peuvent être proposées en première intention. Les complications spéci-
fiques (toxicité des conditionnements, immunosuppression, maladie du
greffon contre l’hôte [GVH]) limitent leur utilisation aux sujets de moins de
50 ans. La nécessité de disposer d’un donneur HLA identique dans la fratrie
fait que l’allogreffe n’est utilisée que chez un nombre très limité de patients.
La thalidomide est actuellement prescrite dans cette indication à la dose de
100 à 600 mg/j, par voie orale, en cas de myélome résistant. Bien sûr, l’admi-
nistration de ce traitement nécessite une contraception efficace chez la
femme.
Des essais sont actuellement en cours pour l’utilisation du thalidomide dans
d’autres hémopathies (myélofibrose…).
f) Résultats
L’efficacité des protocoles MP varie entre 40 et 60 %. Cependant, la durée
médiane de rémission est de 2 ans avec rechute inévitable. Les guérisons sont
exceptionnelles.
L’adjonction d’autres antimitotiques permet de meilleures réponses initiales,
mais la survie n’est que peu modifiée.
(suite p. 96)
Kahler (maladie de) - 95
Hématies ❑N ❑A D Monocytes N ❑A ❑D CC
Hématocrite ❑N ❑A D Myélocytes absence
Hémoglobine ❑N ❑A D Myéloblastes absence DD
V.G.M. N ❑A ❑D Érythroblastes absence
C.C.M.H. N ❑D Lymphoblastes absence
EE
T.C.M.H. N ❑A ❑D Blastes absence
FF
Réticulocytes ❑N ❑A D Plasmocytes présence
Plaquettes N ❑A D Hb anormale absence GG
Leucocytes N ❑A D Ferritine N ❑A ❑D
Polynucléaires neutro ❑N ❑A D Bilirubine libre N ❑A HH
Polynucléaires éosino N ❑A L.D.H. N A
Lymphocytes N ❑A ❑D Protéines totales ❑N A II
Lympho hyperbaso absence
JJ
Surveillance
Elle comprend la surveillance spécifique des effets secondaires des chimiothé-
rapies, en particulier sur les lignées hématopoïétiques.
L’efficacité est surtout jugée sur le volume tumoral, mais aussi sur les critères
qui ont fait le diagnostic (anémie, calcémie, lésions osseuses…).
La thalidomide peut être responsable de l’apparition de neuropathie, de
somnolence, de confusion, de constipation et de thrombose veineuse.
Leucémie à plasmocytes - 97
Maladie Synonymie A
LEUCÉMIE À PLASMOCYTES
BB
CC
C’est la forme terminale de la maladie de Kahler.
Cf. fiche Maladie de Kahler. DD
EE
FF
GG
HH
II
JJ
KK
LL
MM
NN
OO
PP
QQ
RR
SS
TT
UU
VV
WW
XX
YY
ZZ
Leucémie à plasmocytes - 99
Hématies ❑N ❑A D Monocytes N ❑A ❑D CC
Hématocrite ❑N ❑A D Myélocytes absence
Hémoglobine ❑N ❑A D Myéloblastes absence DD
V.G.M. N ❑A ❑D Érythroblastes absence
C.C.M.H. N ❑D Lymphoblastes absence
EE
T.C.M.H. N ❑A ❑D Blastes absence
FF
Réticulocytes N ❑A D Plasmocytes présence
Plaquettes N ❑A D Hb anormale absence GG
Leucocytes N A D Ferritine N ❑A ❑D
Polynucléaires neutro N ❑A D Bilirubine libre N ❑A HH
Polynucléaires éosino N ❑A L.D.H. N ❑A
Lymphocytes N ❑A D Protéines totales N A II
Lympho hyperbaso absence
JJ
Maladie Synonymie A
LEUCÉMIE À TRICHOLEUCOCYTES
BB
CC
Définition
La leucémie à tricholeucocytes est une hémopathie lymphoïde chronique DD
correspondant à la prolifération monoclonale d’une cellule B atypique.
Elle est rare : environ 2 % de l’ensemble des leucémies. EE
FF
Signes cliniques
• La fréquence maximale d’apparition se situe entre 40 et 60 ans avec une GG
prédominance masculine.
• Les signes principaux sont :
HH
– une asthénie (en relation avec l’anémie) ; II
– des infections à répétition (en relation avec la neutropénie) ;
– une splénomégalie présente dans 80 % des cas (atteignant au moins l’om- JJ
bilic dans deux tiers des cas) ;
– une hépatomégalie dans 10 à 20 % des cas ;
KK
– des adénopathies (très rares). LL
Signes biologiques MM
• Hémogramme : il existe le plus souvent un tableau de pancytopénie :
NN
– anémie normochrome normocytaire arégénérative :
– - hémoglobine : 8-12 g/dL ; OO
– - petite macrocytose possible ;
– - anémie arégénérative avec taux de réticulocytes < 75 109/L ; PP
– thrombopénie : < 150 109/L ; QQ
– origine mixte : hypersplénisme, insuffisance de production (moelle envahie
de cellules anormales) ; RR
– leucopénie : GB inférieurs à 4 G/L :
– - neutropénie parfois franche (inférieure à 0,5 G/L), responsable des infec- SS
tions ; TT
– - monocytopénie, parfois quasi-absence de monocytes ;
– il a parfois été décrit une petite érythroblastémie (rare). UU
• On retrouve souvent des tricholeucocytes sur le frottis sanguin, mais le
nombre est faible (1 à 25 %) : VV
– sur frottis coloré au May-Grünwald-Giemsa (MGG), les tricholeucocytes ont WW
une grande taille (> grand lymphocyte), avec un rapport N/C assez bas lié à
un cytoplasme d’abondance variable ; XX
– le noyau est arrondi ou ovalaire, parfois encoché ou de contour irrégulier
(chromatine plus fine que celle d’un lymphocyte, sans nucléole évident) ; YY
ZZ
102 - Autoformation et aide au diagnostic en hématologie
Hématies ❑N ❑A D Monocytes ❑N ❑A D CC
Hématocrite ❑N ❑A D Myélocytes absence
Hémoglobine ❑N ❑A D Myéloblastes absence DD
V.G.M. N ❑A ❑D Érythroblastes absence
C.C.M.H. N ❑D Lymphoblastes absence
EE
T.C.M.H. N ❑A ❑D Blastes absence
FF
Réticulocytes ❑N ❑A D Plasmocytes absence
Plaquettes ❑N ❑A D Hb anormale absence GG
Leucocytes ❑N A D Ferritine N ❑A ❑D
Polynucléaires neutro ❑N ❑A D Bilirubine libre N ❑A HH
Polynucléaires éosino N ❑A L.D.H. N ❑A
Lymphocytes N ❑A D Protéines totales N ❑A II
Lympho hyperbaso absence
JJ
Examens en augmentation KK
tricholeucocytes LL
Autres milieux biologiques MM
Myélogramme et biopsie ostéomédullaire (BOM) : NN
• le myélogramme est peu contributif car l’os est très dur à la ponction et il y a souvent échec de
l’aspiration du fait d’une myélofibrose. Quand on obtient des frottis médullaires, ils sont très OO
pauvres en cellules mais on y observe quelques tricholeucocytes ;
• la BOM est indispensable : infiltration diffuse par les tricholeucocytes dans une moelle plutôt PP
riche ; myélofibrose réticulinique et appauvrissement des lignées myéloïdes. La myélofibrose
est « grillageante » et systématisée (m.e.e. = coloration spécifique de la fibrose : imprégnation QQ
argentique).
• Cytogénétique :
– une anomalie existe dans deux tiers des cas, mais le caryotype est difficile
en pratique (peu de cellules, peu de métaphases) ;
– diverses anomalies peuvent être rencontrées plus fréquemment sur le chro-
mosome 5 (trisomie, inversion péricentrique, 5q13).
• Histologie de la rate. On ne splénectomise les patients que dans de rares
cas :
– infiltration splénique diffuse avec formation de pseudo-sinus (lacs sanguins
créés par le remplacement des parois des sinus par des tricholeucocytes) ;
– pulpe blanche atrophique.
Forme variante
Forme rare correspondant plutôt à une forme cytologique de leucémie à
prolymphocytes dont le cytoplasme est villeux : il y a splénomégalie, des
cellules villeuses (prolymphocytes = noyau de lymphocyte avec un nucléole,
villosités de la membrane cytoplasmique), mais l’hyperleucocytose est
souvent majeure (> 50-100 G/L) ; les CD25, CD103 et DBA44 sont négatifs dans
les prolymphocytes.
Traitement
Le traitement et le pronostic de la leucémie à tricholeucocytes ont été révolu-
tionnés par l’introduction de l’interféron (autrefois on pratiquait la splénecto-
mie, qui ne corrigeait pas l’insuffisance médullaire, mais elle peut encore se
discuter devant une très volumineuse splénomégalie).
Avec l’interféron, le taux de réponses est > 70 % avec 20 à 30 % de rémissions
complètes.
C’est un traitement long (1 an au minimum) avec plusieurs effets secondaires
dont l’accentuation initiale de la neutropénie : bien surveiller l’hémogramme
les premiers mois.
Avec les analogues des purines (inhibiteurs de l’adénosine désaminase), la
durée du traitement est plus courte (3 mois ou 1 semaine selon le médica-
ment : déoxycoformycine (pentostatine) ou 2 chlorodéoxyadénosine (cladri-
bine).
Les taux de réponses complètes sont comparables dans les deux cas (90 %)
avec un risque de rechute un peu moindre pour la pentostatine. Divers effets
secondaires existent cependant, comme la diminution des lymphocytes CD4
pendant plusieurs mois, une neutropénie parfois profonde, une hypoplasie
médullaire et une immunodépression (souvent 4-8 semaines). Il est nécessaire
de réaliser une surveillance étroite de la neutropénie et d’être très actif devant
tout signe fébrile.
Leucémie aiguë avec différenciation érythroblastique - 105
Maladie Synonymie A
LEUCÉMIE AIGUË AVEC DIFFÉRENCIATION ÉRYTHROBLASTIQUE
LAM6/ ÉRYTHROLEUCÉMIE BB
CC
Définition
Prolifération monoclonale de cellules hématopoïétiques jeunes d’origine DD
myéloïde, à différenciation ± bloquée, envahissant la moelle osseuse et s’ac-
compagnant le plus souvent d’une insuffisance médullaire. EE
FF
Signes cliniques
Il est nécessaire de distinguer les signes revenant à l’insuffisance médullaire GG
de ceux du syndrome tumoral.
HH
a) Syndrome d’insuffisance médullaire
Il ne présente aucune spécificité. Cependant : II
– l’anémie est quasi constante, mais son degré et sa tolérance sont très
variables ; JJ
– les complications infectieuses surviennent quand la neutropénie est infé- KK
rieure à 500/mm3. Leur localisation préférentielle est le poumon, la sphère
ORL (angine des leucémies) et la peau. 50 % des patients sont fébriles à l’ad- LL
mission, mais une infection n’est réellement documentée que dans 5 % des
cas. La plupart de ces fièvres sont dites spécifiques, preuve en est leur dispa- MM
rition sous chimiothérapie ; NN
– il se manifeste par un simple purpura, des gingivorragies ou des épistaxis ;
la thrombopénie s’observe dans 20 % des cas. Les hémorragies viscérales se OO
voient en cas de thrombopénie majeure (risque hémorragique immédiat)
inférieure à 20 000/mm3, ou quand des troubles de la coagulation viennent PP
s’ajouter (CIVD). QQ
b) Syndrome tumoral
Les adénopathies, périphériques ou profondes, et l’hépatosplénomégalie, RR
quand elles sont présentes, sont de taille variable.
SS
Les infiltrations cutanées ou leucémides, l’hypertrophie gingivale et la leuco-
stase sont fréquentes dans les leucémies aiguës myéloblastiques. TT
La leucostase est la conséquence d’une hyperleucocytose supérieure à
100 000/mm3. Elle peut prendre deux aspects selon l’organe envahi : dyspnée UU
et opacités bilatérales diffuses quand le poumon est atteint, céphalées et
VV
obnubilation, traduisant une mauvaise circulation cérébrale.
Ces divers signes sont diversement associés et le tableau clinique initial est WW
alors très varié : de la forme asymptomatique découverte sur un hémo-
gramme systématique au tableau gravissime avec hémorragies et septicémie. XX
YY
ZZ
106 - Autoformation et aide au diagnostic en hématologie
Signes biologiques
1. Hémogramme :
variable (cf. tableau p. 109)
2. Myélogramme
Cytologie
• Érythroblastes supérieurs à 50 % des éléments, parfois dystrophiques (méga-
loblastose, fragmentation nucléaire, vacuolisation du cytoplasme, ponctua-
tions basophiles).
• Myéloblastes supérieurs à 20 % du total de la lignée granuleuse.
• Maturation granuleuse avec anomalies (dégranulation, hyposegmentation
des PN…).
• LAM 6 « variante » :
– 100 % des blastes sont des précurseurs érythroïdes ;
– absence de myéloblastes.
Immunophénotypage
• Présence des antigènes de surface suivants :
– glycophorine A ou CD235a (marqueur tardif proérythroblastique) ;
– CD36 ;
– CD71.
Caryotype
• Anomalies chromosomiques non spécifiques, parfois complexes, présentes
dans 75 % des cas.
Hématies ❑N ❑A D Monocytes N ❑A D CC
Hématocrite ❑N ❑A D Myélocytes absence
Hémoglobine ❑N ❑A D Myéloblastes présence DD
V.G.M. N A ❑D Érythroblastes présence
C.C.M.H. N ❑D Lymphoblastes absence
EE
T.C.M.H. N A ❑D Blastes présence
FF
Réticulocytes ❑N ❑A D Plasmocytes absence
Plaquettes ❑N ❑A D Hb anormale absence GG
Leucocytes N A ❑D Ferritine N ❑A ❑D
Polynucléaires neutro ❑N ❑A D Bilirubine libre N ❑A HH
Polynucléaires éosino N ❑A L.D.H. N A
Lymphocytes ❑N ❑A D Protéines totales N ❑A II
Lympho hyperbaso absence
JJ
Examens en augmentation KK
mégaloblastes LL
hiatus leucémicus
MM
NN
OO
PP
QQ
Autres milieux biologiques
RR
Myélogramme :
myéloblastes, érythroblastes, mégaloblastes+++. SS
TT
UU
VV
WW
XX
YY
ZZ
Leucémie aiguë mégacaryocytaire - 111
Maladie Synonymie A
LEUCÉMIE AIGUË MÉGACARYOCYTAIRE
LAM7 BB
CC
Définition
Prolifération monoclonale de cellules hématopoïétiques jeunes d’origine DD
myéloïde, à différenciation ± bloquée, envahissant la moelle osseuse et s’ac-
compagnant le plus souvent d’une insuffisance médullaire. EE
FF
Signes cliniques
Il est nécessaire de distinguer les signes revenant à l’insuffisance médullaire GG
de ceux du syndrome tumoral.
HH
a) Syndrome d’insuffisance médullaire
Il ne présente aucune spécificité, cependant : II
– l’anémie est quasi constante, mais son degré et sa tolérance sont très
variables ; JJ
– les complications infectieuses surviennent quand la neutropénie est infé- KK
rieure à 500/mm3. Leur localisation préférentielle est le poumon, la sphère
ORL (angine des leucémies) et la peau. La moitié des patients sont fébriles à LL
l’admission, mais une infection n’est réellement documentée que dans 5 %
des cas. La plupart de ces fièvres sont dites spécifiques, la preuve en est leur MM
disparition sous chimiothérapie ; NN
– il se manifeste par un simple purpura, des gingivorragies ou des épistaxis ;
la thrombopénie s’observe dans 20 % des cas. Les hémorragies viscérales se OO
voient en cas de thrombopénie majeure (risque hémorragique immédiat)
inférieure à 20 000/mm3, ou quand des troubles de la coagulation viennent PP
s’ajouter (CIVD). QQ
b) Syndrome tumoral
Les adénopathies, périphériques ou profondes, et l’hépatosplénomégalie, RR
quand elles sont présentes, sont de taille variable.
SS
Les infiltrations cutanées ou leucémides, l’hypertrophie gingivale et la leuco-
stase sont fréquentes dans les leucémies aigues myéloblastiques. TT
La leucostase est la conséquence d’une hyperleucocytose supérieure à
100 000/mm3. Elle peut prendre deux aspects selon l’organe envahi : dyspnée UU
et opacités bilatérales diffuses quand le poumon est atteint, céphalées et
VV
obnubilation, traduisant une mauvaise circulation cérébrale.
Ces divers signes sont diversement associés et le tableau clinique initial est WW
alors très varié : de la forme asymptomatique découverte sur un hémo-
gramme systématique au tableau gravissime avec hémorragies et septicémie. XX
YY
ZZ
112 - Autoformation et aide au diagnostic en hématologie
Signes biologiques
1. Hémogramme :
signes variable (cf. tableau p. 115)
2. Myélogramme
Cytologie
• Le myélogramme est souvent hypocellulaire (myélofibrose habituelle).
• Les blastes (mégacaryoblastes) sont souvent indifférenciés : plus de 20 % des
cellules de la moelle.
• On note parfois la présence de micromégacaryocytes.
Cytochimie
• La MPO (myéloperoxydase) et les estérases sont négatives.
• Les PAS (periodic acid shiff) sont positifs.
Immunophénotypage
• Il est essentiel au diagnostic. La nature mégacaryocytaire des cellules blas-
tiques est affirmée par les marqueurs de surface suivants :
– CD41 ;
– CD42 ;
– CD61.
Résultats
Les résultats du traitement des LAM restent globalement décevants malgré
des progrès réguliers. La probabilité d’obtenir une rémission complète est
d’environ 75 %, modulée en fonction de facteurs de pronostic encore mal
identifiés. Les risques de rechutes restent considérables. Dans les séries
comportant des malades non sélectionnés, les survies sans rechute à 5 ans
sont généralement inférieures à 20 %, variant de 30 à 45 % à 3 ans où l’on
peut observer un faux plateau.
Rechutes
La rechute est fréquente dans les leucémies aiguës myéloblastiques. Elle est
d’autant plus de pronostic défavorable qu’elle est plus précoce. Une deuxième
rémission peut être obtenue. Si une allogreffe est possible, elle s’impose.
Sinon, il faut essayer un traitement de postinduction différent du premier :
autogreffe si le premier traitement était purement chimiothérapique, chimio-
thérapie si le premier traitement comportait une autogreffe.
Leucémie aiguë mégacaryocytaire - 115
Hématies ❑N ❑A D Monocytes N ❑A ❑D CC
Hématocrite ❑N ❑A D Myélocytes absence
Hémoglobine ❑N ❑A D Myéloblastes absence DD
V.G.M. N ❑A ❑D Érythroblastes absence
C.C.M.H. N ❑D Lymphoblastes absence
EE
T.C.M.H. N ❑A ❑D Blastes présence
FF
Réticulocytes ❑N ❑A D Plasmocytes absence
Plaquettes ❑N ❑A D Hb anormale absence GG
Leucocytes N A D Ferritine N ❑A ❑D
Polynucléaires neutro ❑N ❑A D Bilirubine libre N ❑A HH
Polynucléaires éosino N ❑A L.D.H. N A
Lymphocytes N ❑A D Protéines totales N ❑A II
Lympho hyperbaso absence
JJ
Examens en augmentation KK
hiatus leucémicus LL
MM
NN
OO
PP
QQ
Autres milieux biologiques
RR
Myélogramme :
• myélogramme souvent hypocellulaire (myélofibrose habituelle) ; SS
• blastes (mégacaryoblastes) souvent indifférenciés : plus de 20 % des cellules de la moelle ;
• parfois présence de micromégacaryocytes.
TT
UU
VV
WW
XX
YY
ZZ
Leucémie aiguë monocytaire - 117
Maladie Synonymie A
LEUCÉMIE AIGUË MONOCYTAIRE
LAM5 ou leucémie aiguë monoblastique BB
CC
Définition
Prolifération monoclonale de cellules hématopoïétiques jeunes d’origine DD
myéloïde, à différenciation ± bloquée, envahissant la moelle osseuse et s’ac-
compagnant le plus souvent d’une insuffisance médullaire. EE
FF
Signes cliniques
• Manifestations tumorales. GG
• Hypertrophie gingivale.
• Chloromes.
HH
• Atteintes neuroméningées. II
Signes biologiques JJ
1. Hémogramme :
KK
variable (cf. tableau p. 119)
2. Myélogramme LL
Cytologie
• Cellules de la lignée monocytaire > 90 % des éléments. MM
• LAM 5a : cellules indifférenciées (monoblastes). NN
• LAM 5b : cellules différenciées (promonocytes et monocytes).
OO
Cytochimie
PP
• La myélopéroxydase est faiblement positive ou négative.
• La réaction des estérases (NASDA) est positive et inhibée par le fluorure de QQ
sodium.
Immunophénotypage RR
• Le phénotype des LAM5 est CD34+/–, CD117+/–, CD33+, CD13+, HLA-DR+, SS
CD14+, CD36+, CD42 et CD61+/–, CD11a,b,c+, CD15+.
Caryotype TT
• Réarrangements intéressant le chromosome 11 :
UU
– t(4,11)
– t(6;11) VV
– t(9;11)
– t(11;19) WW
– t(8;16) XX
Aspects moléculaires
• Le point de cassure en 11q23 intéresse le gène MLL, pouvant fusionner avec YY
un autre gène, ELL dans la t(11;19), AF6 dans la t(6;11), AF9 dans la t(9;11). La
t(8;16) se voit dans des M5 avec érythrophagocytose.
ZZ
118 - Autoformation et aide au diagnostic en hématologie
Hématies ❑N ❑A D Monocytes ❑N A ❑D CC
Hématocrite ❑N ❑A D Myélocytes absence
Hémoglobine ❑N ❑A D Myéloblastes absence DD
V.G.M. N ❑A ❑D Érythroblastes absence
C.C.M.H. N ❑D Lymphoblastes absence
EE
T.C.M.H. N ❑A ❑D Blastes présence
FF
Réticulocytes ❑N ❑A D Plasmocytes absence
Plaquettes N ❑A D Hb anormale absence GG
Leucocytes ❑N A ❑D Ferritine N ❑A ❑D
Polynucléaires neutro ❑N ❑A D Bilirubine libre N ❑A HH
Polynucléaires éosino N ❑A L.D.H. N A
Lymphocytes ❑N ❑A D Protéines totales N ❑A II
Lympho hyperbaso absence
JJ
Examens en augmentation KK
hiatus leucémicus LL
lysozyme
monoblastes MM
promonocytes
NN
OO
PP
QQ
Autres milieux biologiques
RR
Moelle, ganglions :
présence de monoblastes SS
TT
UU
VV
WW
XX
YY
ZZ
120 - Autoformation et aide au diagnostic en hématologie
Chez le sujet âgé, la survie à 5 ans n’excède pas 15 à 20 %. Une série de travaux
récents suggère que l’utilisation de cures de consolidation comportant de
l’aracytine à fortes doses représente un progrès significatif.
L’autogreffe est possible par prélèvement de cellules souches hématopoïé-
tiques pendant la rémission chronique. Celles-ci sont utilisées pures, ou trai-
tées par des agents chimiques, physiques ou immunologiques afin d’éliminer
les cellules malignes résiduelles. Il n’y a pas de rejet de greffe (GVH), mais le
patient ne bénéficie pas de l’effet GVL. Dans la leucémie aiguë myéloblas-
tique, l’autogreffe n’apporte pas de vrai bénéfice, mais mérite d’être tentée.
Elle n’est pas possible après 65 ans et difficile au-delà de 60 ans.
L’allogreffe de moelle guérit dans 50 à 70 % des cas une leucémie aiguë
myéloblastique. Le conditionnement de la greffe (TBI, Endoxan® à forte dose)
et l’effet GVL équivalent à une immunothérapie active participent à la guéri-
son. La greffe doit être effectuée pendant la première rémission. Après, les
résultats sont moins bons. Seuls 10 % des patients peuvent bénéficier d’une
allogreffe. Elle n’est pas possible après 55 ans et difficile au-delà de 50 ans.
La prophylaxie neuroméningée par chimiothérapie intrathécale, associée ou
non à une irradiation encéphalique à 18 Gy, n’est justifiée à titre systématique
que dans les LAM 5 et dans les LAM hyperleucocytaires recevant un traite-
ment d’entretien classique. L’introduction de la cytosine arabinoside à forte
dose dans les traitements d’intensification rend probablement inutile ce trai-
tement préventif.
Résultats
Les résultats du traitement des LAM restent globalement décevants malgré
des progrès réguliers. La probabilité d’obtenir une rémission complète est
d’environ 75 %, modulée en fonction de facteurs de pronostic encore mal
identifiés. Les risques de rechutes restent considérables. Dans les séries
comportant des malades non sélectionnés, les survies sans rechute à 5 ans
sont généralement inférieures à 20 %, variant de 30 à 45 % à 3 ans où l’on
peut observer un faux plateau.
Rechutes
La rechute est fréquente dans les leucémies aiguës myéloblastiques. Plus elle
est précoce, plus son pronostic est défavorable. Une deuxième rémission peut
être obtenue. Si une allogreffe est possible, elle s’impose. Sinon, il faut essayer
un traitement de postinduction différent du premier : autogreffe si le premier
traitement était purement chimiothérapique, chimiothérapie si le premier
traitement comportait une autogreffe.
Leucémie aiguë myélomonocytaire - 121
Maladie Synonymie A
LEUCÉMIE AIGUË MYÉLOMONOCYTAIRE
LAM4 BB
CC
Définition
Prolifération monoclonale de cellules hématopoïétiques jeunes d’origine DD
myéloïde, à différenciation ± bloquée, envahissant la moelle osseuse et s’ac-
compagnant le plus souvent d’une insuffisance médullaire. EE
FF
Signes cliniques (sauf M4-éosino)
• Manifestations tumorales : GG
– hypertrophie gingivale ;
– chloromes ;
HH
– atteintes neuroméningées. II
Signes biologiques JJ
1. Hémogramme :
KK
variable (cf. tableau p. 123)
2. Myélogramme LL
Cytologie
• Monocytose sanguine supérieure à 5 G/L et/ou monocytose médullaire. MM
• Blastes > 20 %, maturation granuleuse > 10 % avec : NN
– un contingent myéloblastique ;
– un contingent monocytaire. OO
• M4-éosino : variété à « différenciation éosinophile ».
Elle est caractérisée par une maturation granuleuse comportant des éosino- PP
philes anormaux. QQ
Cytochimie
• La composante monocytaire est confirmée par la réaction des estérases. RR
Immunophénotypage SS
Le phénotype des blastes est :
– pour le contingent myéloblastique : CD34+, CD117+, CD33+, CD13+, HLA- TT
DR+, CD7+/– ;
– pour le contingent monocytaire : CD117+/–, CD33+, CD13+, HLA-DR+, CD14+,
UU
CD36+, CD11a,b,c+, CD15+. VV
Cytogénétique
• Les M4-éosino présentent souvent des anomalies du chromosome 16 : WW
– inv(16)(pl3;q22) ; XX
– del(16)(q22) ;
– t(16;16)(p13;q22). YY
• Cette forme est de pronostic favorable.
ZZ
122 - Autoformation et aide au diagnostic en hématologie
Hématies ❑N ❑A D Monocytes ❑N A ❑D CC
Hématocrite ❑N ❑A D Myélocytes présence
Hémoglobine ❑N ❑A D Myéloblastes présence DD
V.G.M. N ❑A ❑D Érythroblastes absence
C.C.M.H. N ❑D Lymphoblastes absence
EE
T.C.M.H. N ❑A ❑D Blastes présence
FF
Réticulocytes N ❑A D Plasmocytes absence
Plaquettes ❑N ❑A D Hb anormale absence GG
Leucocytes N A D Ferritine N ❑A ❑D
Polynucléaires neutro N A D Bilirubine libre N ❑A HH
Polynucléaires éosino N A L.D.H. N A
Lymphocytes N ❑A ❑D Protéines totales N ❑A II
Lympho hyperbaso absence
JJ
Examens en augmentation KK
corps d’Auer LL
hiatus leucémicus
lysozyme MM
NN
OO
PP
QQ
Autres milieux biologiques
RR
Myélogramme :
monocytes, monoblastes, myéloblastes : augmentés. SS
TT
UU
VV
WW
XX
YY
ZZ
124 - Autoformation et aide au diagnostic en hématologie
Maladie Synonymie A
LEUCÉMIE AIGUË PROMYÉLOCYTAIRE
LAM3 BB
CC
Définition
Prolifération monoclonale de cellules hématopoïétiques jeunes d’origine DD
myéloïde, à différenciation ± bloquée, envahissant la moelle osseuse et
s’accompagnant le plus souvent d’une insuffisance médullaire. EE
FF
Signes cliniques
Il est nécessaire de distinguer les signes revenant à l’insuffisance médullaire GG
de ceux du syndrome tumoral.
HH
a) Syndrome d’insuffisance médullaire
Il ne présente aucune spécificité. Cependant : II
– l’anémie est quasi constante mais son degré et sa tolérance sont très
variables ; JJ
– les complications infectieuses surviennent quand la neutropénie est infé- KK
rieure à 500/mm3. Leur localisation préférentielle est le poumon, la sphère
ORL (angine des leucémies) et la peau. 50 % des patients sont fébriles à l’ad- LL
mission, mais une infection n’est réellement documentée que dans 5 % des
cas. La plupart de ces fièvres sont dites spécifiques, preuve en est leur dispa- MM
rition sous chimiothérapie ; NN
– il se manifeste par un simple purpura, des gingivorragies ou des épistaxis, la
thrombopénie s’observe dans 20 % des cas. Les hémorragies viscérales se OO
voient en cas de thrombopénie majeure (risque hémorragique immédiat)
inférieure à 20 000/mm3, ou quand des troubles de la coagulation viennent PP
s’ajouter (CIVD). QQ
b) Syndrome tumoral
Les adénopathies, périphériques ou profondes, et l’hépatomégalie, la spléno- RR
mégalie, quand elles sont présentes, sont de taille variable.
SS
Les infiltrations cutanées ou leucémides, l’hypertrophie gingivale et la leuco-
stase sont fréquentes dans les leucémies aiguës myéloblastiques. TT
La leucostase est la conséquence d’une hyperleucocytose > 100 000/mm3.
Elle peut prendre deux aspects selon l’organe envahi : dyspnée et opacités UU
bilatérales diffuses quand le poumon est atteint, céphalées et obnubilation
VV
traduisant une mauvaise circulation cérébrale.
Ces divers signes sont diversement associés et le tableau clinique initial est WW
alors très varié : de la forme asymptomatique découverte sur un hémo-
gramme systématique au tableau gravissime avec hémorragies et septicémie. XX
YY
ZZ
128 - Autoformation et aide au diagnostic en hématologie
Signes biologiques
1. Hémogramme :
variable (cf. tableau p. 131)
2. Myélogramme
Cytologie
• Blastes ayant la morphologie de promyélocytes anormaux :
– très nombreuses granulations azurophiles ;
– nombreux corps d’Auer (aspect en fagots) ;
– forme variante microgranulaire ou agranulaire, avec des noyaux bilobés
caractéristiques (LAM3v).
Cytochimie
• La myéloperoxydase est très fortement positive dans tous les blastes.
Immunophénotypage
• Le phénotype des blastes est habituellement : CD34+/–, HLA-DR–, CD33+,
CD13+, CD15+.
Cytogénétique
• Le caryotype montre une translocation t(15,17) (q23,q12) spécifique de cette
variété.
• Quelques rares cas de LAM3 ont une t(11;17).
Aspects moléculaires
• La t(15,17) génère deux gènes de fusion réciproques : PML-RARalpha et
RARalpha-PML :
– la conséquence en est le réarrangement du gène RAR-alpha (récepteur de
l’acide rétinoïque) sur le chromosome 17 et du gène PML sur le chromo-
some 15 ;
– les blastes de la LAM3 ayant la t(15;17) peuvent se différencier in vitro et in
vivo sous l’action de l’acide rétinoïque en granulocytes matures.
• La t(11,17) génère le gène de fusion PLZF-RAR-alpha. Ces t(11;17) ne répon-
dent pas à l’acide rétinoïque.
• Alors que la cytogénétique conventionnelle ne révèle la t(15;17) que dans
70 % des cas, la FISH interphasique et la RT-PCR mettent en évidence la trans-
location et/ou le transcrit PML-RARa dans tous les cas.
Hémostase
Une CIVD est souvent associée à la LAM3.
• Mécanismes :
– libération de facteurs tissulaires capables d’activer le facteur X ;
– libération d’activateurs du plasminogène (t-PA, urokinase), entraînant une
hyperfibrinolyse ;
– libération d’enzymes lysosomiales capables de protéolyser le fibrinogène.
Leucémie aiguë promyélocytaire - 129
Chez le sujet âgé, la survie à 5 ans n’excède pas 15 à 20 %. Une série de travaux
récents suggère que l’utilisation de cures de consolidation comportant de
l’aracytine à fortes doses représente un progrès significatif.
L’autogreffe est possible par prélèvement de cellules souches hémato-
poïétiques pendant la rémission chronique. Celles-ci sont utilisées pures, ou
traitées par des agents chimiques, physiques ou immunologiques afin d’élimi-
ner les cellules malignes résiduelles. Il n’y a pas de rejet de greffe (GVH), mais
le patient ne bénéficie pas de l’effet GVL. Dans la leucémie aiguë myéloblas-
tique, l’autogreffe n’apporte pas de vrai bénéfice, mais mérite d’être tentée.
Elle n’est pas possible après 65 ans et difficile au-delà de 60 ans.
L’allogreffe de moelle guérit dans 50 à 70 % des cas une leucémie aiguë
myéloblastique. Le conditionnement de la greffe (TBI, Endoxan® à forte dose)
et l’effet GVL équivalent à une immunothérapie active participent à la guéri-
son. La greffe doit être effectuée pendant la première rémission. Après, les
résultats sont moins bons. Seuls 10 % des patients peuvent bénéficier d’une
allogreffe. Elle n’est pas possible après 55 ans et difficile au-delà de 50 ans.
La prophylaxie neuroméningée par chimiothérapie intrathécale, associée ou
non à une irradiation encéphalique à 18 Gy, n’est justifiée à titre systématique
que dans les LAM 5 et dans les LAM hyperleucocytaires recevant un traite-
ment d’entretien classique. L’introduction de la cytosine arabinoside à forte
dose dans les traitements d’intensification rend probablement inutile ce trai-
tement préventif.
Résultats
Les résultats du traitement des LAM restent globalement décevants malgré
des progrès réguliers. La probabilité d’obtenir une rémission complète est
d’environ 75 %, modulée en fonction de facteurs de pronostic encore mal
identifiés. Les risques de rechutes restent considérables. Dans les séries
comportant des malades non sélectionnés, les survies sans rechute à 5 ans
sont généralement inférieures à 20 %, variant de 30 à 45 % à 3 ans où l’on
peut observer un faux plateau.
Rechutes
La rechute est fréquente dans les leucémies aiguës myéloblastiques. Plus elle
est précoce, plus sont pronostic est défavorable. Une deuxième rémission
peut être obtenue. Si une allogreffe est possible, elle s’impose. Sinon, il faut
essayer un traitement de postinduction différent du premier : autogreffe si le
premier traitement était purement chimiothérapique, chimiothérapie si le
premier traitement comportait une autogreffe.
(suite p. 132)
Leucémie aiguë promyélocytaire - 131
Hématies ❑N ❑A D Monocytes N ❑A D CC
Hématocrite ❑N ❑A D Myélocytes absence
Hémoglobine ❑N ❑A D Myéloblastes absence DD
V.G.M. N ❑A ❑D Érythroblastes absence
C.C.M.H. N ❑D Lymphoblastes absence
EE
T.C.M.H. N ❑A ❑D Blastes présence
FF
Réticulocytes ❑N ❑A D Plasmocytes absence
Plaquettes ❑N ❑A D Hb anormale absence GG
Leucocytes N A D Ferritine N ❑A ❑D
Polynucléaires neutro ❑N ❑A D Bilirubine libre N ❑A HH
Polynucléaires éosino N ❑A L.D.H. ❑N A
Lymphocytes N ❑A D Protéines totales N ❑A II
Lympho hyperbaso absence
JJ
Maladie Synonymie A
LEUCÉMIE LYMPHOÏDE CHRONIQUE
LLC BB
CC
Définition
Prolifération monoclonale B (95 %) ou T (5 %) de petits lymphocytes matures. DD
Maladie deux fois plus fréquente chez l’homme que chez la femme, moyenne
d’âge autour de 60 ans. EE
Circonstances de découverte FF
• Hémogramme demandé pour :
– altération de l’état général ; GG
– adénopathies ou splénomégalie ;
HH
– bilan systématique ;
– anémie hémolytique auto-immune (AHAI). II
Signes cliniques JJ
Asthénie, adénopathies, splénomégalie, signes cutanés. KK
Évolution LL
• Stabilité.
• Complications : infections, manifestations auto-immunes (AHAI). MM
• Néoplasies surajoutées-syndrome de Richter (transformation en lymphome NN
à grandes cellules : 3-15 % des LLC).
OO
Signes biologiques
PP
• Sang ou hémogramme : GR normaux ou diminués, GB augmentés avec
hyperlymphocytose (petits lymphocytes matures + quelques lymphocytes QQ
de plus grande taille, parfois nucléolés), Plaquettes normales ou diminuées,
frottis (ombres de Gumprecht). RR
• Myélogramme : affirme l’envahissement par petits lymphocytes d’aspect
SS
mature.
• Biopsie médullaire : non indispensable, elle permet de mieux quantifier TT
l’infiltration médullaire : caractère diffus ou plus rarement nodulaire de l’in-
filtration, diminution des adipocytes, augmentation des fibres de réticuline. UU
Examens complémentaires VV
• Immunologie : marqueurs B le plus souvent (CD19+, CD20+, CD5+, CD23+),
rarement T. WW
• Hypogammaglobulinémie, déficit de l’immunité humorale et cellulaire.
• Caryotype : anomalies dans 80 % des cas : délétion 13q14 (55 %), délétion XX
11q23 (18 %), trisomie 12q13 (16 %), délétion 6q21 (7 %) et délétion 17p13 YY
(7 %).
• Bilan d’extension : radiologique, lymphographie. ZZ
134 - Autoformation et aide au diagnostic en hématologie
Traitement
Le but du traitement est de stabiliser la maladie, voire d’obtenir une rémission,
mais le caractère chronique de l’affection ne doit pas faire opter pour des trai-
tements trop agressifs, en tout cas inadaptés à la gravité de la maladie. Du fait
de l’âge avancé des patients et de la fréquence des formes bénignes, l’absten-
tion thérapeutique est la règle lorsqu’il n’existe aucun facteur de pronostic
défavorable (stade A de Binet). Dans les autres cas, le traitement utilise la
chimiothérapie à laquelle on peut adjoindre des anticorps monoclonaux. L’al-
logreffe de moelle osseuse permet la guérison, mais elle est limitée par la
disponibilité d’un donneur et l’âge du patient > 55 ans. L’autogreffe reste très
controversée. Elle est discutée après réponse à la chimiothérapie.
Le traitement est aussi symptomatique du fait des complications possibles de
l’anémie et/ou de la thrombopénie et/ou de l’hypogammaglobulinémie, et
des infections sévères auxquelles sont exposés les patients. Les complications
auto-immunes relèvent de la corticothérapie.
a) Chimiothérapies
• Le chlorambucil (chloraminophène) est utilisé à la dose de 0,8 mg/kg en une
seule dose par voie orale toutes les 3 à 4 semaines. La solution alternative est
de donner une dose en continu de 0,08 mg/kg/j par voie orale. Ce traitement
est administré en particulier chez les sujets âgés.
(suite p. 136)
Leucémie lymphoïde chronique - 135
Hématies N ❑A D Monocytes N ❑A ❑D CC
Hématocrite N ❑A D Myélocytes absence
Hémoglobine N ❑A D Myéloblastes absence DD
V.G.M. N ❑A ❑D Érythroblastes absence
C.C.M.H. N ❑D Lymphoblastes absence
EE
T.C.M.H. N ❑A ❑D Blastes absence
FF
Réticulocytes N ❑A D Plasmocytes absence
Plaquettes N ❑A D Hb anormale absence GG
Leucocytes ❑N A ❑D Ferritine N ❑A ❑D
Polynucléaires neutro ❑N ❑A D Bilirubine libre N ❑A HH
Polynucléaires éosino ❑N ❑A L.D.H. N ❑A
Lymphocytes ❑N A ❑D Protéines totales N ❑A II
Lympho hyperbaso absence
JJ
Maladie Synonymie A
LEUCÉMIE MYÉLOÏDE CHRONIQUE
LMC BB
CC
Définition
• Syndrome rnyéloprolifératif défini par : DD
– une prolifération harmonieuse de la lignée granuleuse ;
– la présence d’une anomalie chromosomique : t(9;22) ; EE
– une évolution constante vers une leucémie aiguë. FF
Physiopathologie GG
Maladie monoclonale affectant à l’origine la cellule-souche totipotente.
HH
Signes cliniques II
• Surtout entre 35 et 60 ans.
• Altération de l’état général, splénomégalie. JJ
• Crises de goutte, thromboses.
KK
Signes biologiques LL
• Sang :
– Hb et GR : légèrement diminués, anémie normochrome ; MM
– GB : > 50 109/L ; NN
– frottis : myélémie importante avec discrète éosinophilie et basophilie ;
– plaquettes : normales ou augmentées (500 à 600 109/L en général). OO
• Moelle : myélogramme : hyperplasie granuleuse, mégacaryocytaire.
• Biopsie : disparition des adipocytes, réticuline normale ou légèrement PP
augmentée. QQ
Examens complémentaires RR
• Phosphatases alcalines leucocytaires effondrées.
• Étude du caryotype ou PCR pour mettre en évidence le chromosome Phila-
SS
delphie+++ = translocation réciproque t (9;22) : TT
– oncogène c-abl localisé en q34.1 (chr.9) ;
– zone de cassure au niveau du chromosome 22 située dans une région UU
restreinte appelée bcr ;
– réarrangement : formation d’un néogène (bcr-abl) hybride, transcrit en un
VV
ARNm qui est traduit en une protéine chimère de PM = 210 KD ayant une WW
puissante activité tyrosine-kinase qui active la prolifération cellulaire.
• Acide urique, vitamine B12, LDH et lysozyme augmentés. XX
• Hémostase : anomalies de l’adhésivité et de l’agrégation des plaquettes :
YY
troubles de l’hémostase primaire.
• Cultures cellulaires : augmentation de la pousse des précurseurs granuleux. ZZ
138 - Autoformation et aide au diagnostic en hématologie
Traitement
Le but du traitement est d’obtenir une rémission hématologique avec, si
possible, rémission cytogénétique. Le score pronostique permet de dégager
des indications thérapeutiques.
L’imatinib (400 à 600 mg/j) représente actuellement le traitement de réfé-
rence de la LMC. Ce produit a une capacité à inhiber l’activité tyrosine-kinase
de BCR-ABL, anomalie moléculaire responsable de la LMC. L’imatinib est
indiqué en phase chronique et en phase d’accélération de la maladie (phase
blastique). Aucune contre-indication n’est liée à l’âge avec ce produit. L’imati-
nib entraîne une réponse favorable au niveau clinique et hématologique, mais
également une réponse cytogénétique (normalisation du caryotype) et une
réponse biologique moléculaire. Une résistance primaire (rare en traitement
chronique) ou secondaire est parfois observée.
L’allogreffe, meilleur traitement du sujet jeune en phase chronique, donne 50
à 60 % de guérison : c’est le seul traitement curatif de l’affection. Les auto-
greffes remettent les patients en phase chronique après une acutisation. Les
allo- et autogreffes de moelle sont précédées par un conditionnement asso-
ciant cyclophosphamide à forte dose et irradiation corporelle totale (TBI).
Les interférons alpha (IFN-) sont utilisés à la dose de 5 mUI/m2 en sous-
cutané. Une adaptation de cette dose à la tolérance et à l’efficacité est néces-
saire. Le syndrome pseudogrippal, constant, mais transitoire, doit être traité en
tant que tel. La survenue de troubles psychiatriques de type dépressif ou une
absence de réponse cytogénétique au-delà de 24 mois doit faire stopper le
traitement. Les interférons permettent non seulement une rémission hémato-
logique, mais aussi parfois une rémission cytogénétique. La survie des
patients en est significativement améliorée. Les résultats sont meilleurs si le
traitement est débuté dans les 12 mois après le diagnostic, si le patient a un
score pronostique faible ou intermédiaire. On s’efforce de maintenir des taux
de globules blancs inférieur à 3 000/μl, et de plaquettes inférieur à 100 000/μl.
Les monochimiothérapies à base d’hydroxyurée (Hydréa®) à la dose de
50 mg/kg/j et le busulfan (Misulban®) à la dose de 0,05 à 0,1 mg/kg ne sont
pratiquement plus prescrites.
Leucémie myéloïde chronique - 139
Hématies N ❑A D Monocytes N ❑A ❑D CC
Hématocrite N ❑A D Myélocytes présence
Hémoglobine N ❑A D Myéloblastes présence DD
V.G.M. N ❑A ❑D Érythroblastes absence
C.C.M.H. N ❑D Lymphoblastes absence
EE
T.C.M.H. N ❑A ❑D Blastes présence
FF
Réticulocytes N ❑A D Plasmocytes absence
Plaquettes N A D Hb anormale absence GG
Leucocytes ❑N A ❑D Ferritine N ❑A ❑D
Polynucléaires neutro ❑N A ❑D Bilirubine libre N ❑A HH
Polynucléaires éosino ❑N A L.D.H. N A
Lymphocytes ❑N ❑A D Protéines totales N ❑A II
Lympho hyperbaso absence
JJ
Maladie Synonymie A
LEUCÉMIES AIGUËS LYMPHOBLASTIQUES
LAL BB
CC
Définition
• Les leucémies aiguës (LA) sont des proliférations clonales de cellules héma- DD
topoïétiques immatures et malignes.
• Les leucémies aiguës lymphoblastiques (LAL) sont caractérisées par une EE
prolifération clonale de précurseurs des lignées lymphoïdes, morphologi- FF
quement anormaux, associée à un blocage de maturation.
• Cette prolifération siège initialement dans la moelle osseuse puis envahit le GG
sang et certains organes. Il en résulte une insuffisance médullaire respon-
sable de cytopénies (anémie ± thrombopénie ± neutropénie). HH
La fréquence des LAL est d’environ 2 nouveaux cas pour 100 000 habitants II
par an, avec deux pics de fréquence : un chez les enfants entre 2 et 10 ans, et
un autre chez les adultes âgés (> 70 ans). Il existe des facteurs de risque : triso- JJ
mie 21, maladie de Fanconi, ataxie-télangiectasie, syndrome de Wiskott-
Aldrich, syndromes myéloprolifératifs. KK
LL
Signes cliniques
• La découverte se fait le plus souvent devant l’apparition de manifestations MM
cliniques.
NN
Manifestations tumorales
• Adénopathies superficielles ou profondes à l’origine de compression OO
médiastinale, hépatomégalie, splénomégalie (75 % des cas chez l’enfant),
tumeur rénale (rare). PP
• Atteintes neuroméningées : QQ
– syndrome méningé ;
– paralysie des nerfs crâniens (en particulier V et VII). RR
• Lésions cutanées : nodules ou placards fermes.
• Hypertrophie amygdalienne. SS
• Atteinte gonadique : tuméfaction testiculaire. TT
Signes fonctionnels
• Altération de l’état général. UU
• Douleurs osseuses.
VV
Insuffisance médullaire
• Anémie. WW
• Infections en rapport avec la neutropénie.
• Hémorragies liées à la thrombopénie : cutanéo-muqueuses. XX
YY
ZZ
142 - Autoformation et aide au diagnostic en hématologie
Signes biologiques
Hémogramme
• Anémie fréquente centrale (normochrome, normocytaire, arégénérative).
• Thrombopénie centrale fréquente.
• Hyperleucocytose le plus souvent faite de cellules blastiques. Cependant, le
chiffre des globules blancs peut être normal ou diminué avec existence de
blastes circulants dans la plupart des cas, mais l’absence de cellules blas-
tiques dans le sang n’élimine pas le diagnostic de LA.
• Existence d’une neutropénie.
Myélogramme
• Indispensable pour le diagnostic, il permet :
– de poser le diagnostic de leucémie aiguë ;
– de réaliser une étude cytologique et cytochimique ;
– de préciser son origine lymphoblastique (< 3 % de blastes peroxydases+) ;
– de réaliser un immunophénotypage, un caryotype et une étude en biologie
moléculaire des cellules blastiques pour compléter le diagnostic et identifier
des facteurs pronostiques.
• Le diagnostic de leucémie aiguë est porté devant une infiltration médullaire
de plus de 30 % de cellules blastiques. Elle est en général massive à 80-100 %
dans les LAL.
• La classification FAB a défini 3 catégories de LAL (de LAL 1 à LAL 3) selon leur
différenciation cytologique.
Description cytologique des blastes de la LAL 1
• Population homogène de blastes.
• Taille : deux fois la taille d’un lymphocyte.
• Noyau :
– régulier ;
– peu ou pas nucléolé ;
– chromatine fine d’aspect laqué.
• Cytoplasme :
– réduit à une couronne périnucléaire ;
– discrètement basophile.
• Cytochimie : blastes peroxydase+ < 3 %.
Description cytologique des blastes de la LAL 2
• Population hétérogène de blastes (forme et taille).
• Noyaux : nucléolés, parfois irréguliers.
• Cytoplasme plus étendu que dans la LAL 1.
• Cytochimie : blastes peroxydase + < 3 %.
Description cytologique des blastes de la LAL 3
• Population homogène de blastes.
• Aspect de cellules de Burkitt : morphologie caractéristique.
• Cellules régulières.
Leucémies aiguës lymphoblastiques - 143
• Taille moyenne.
A
• Cytoplasme :
– très basophile ; BB
– criblé de vacuoles.
• Un index mitotique élevé est habituel. CC
Biopsie médullaire DD
• Non indispensable au diagnostic sauf en cas de myélogramme hypocellu-
laire observé si myélofibrose associée à la prolifération ou LA à forme hypo- EE
plasique.
• Elle met en évidence : FF
– soit une moelle pauvre avec des îlots de cellules blastiques ; GG
– soit une moelle riche avec infiltration blastique massive parfois enserrée
dans une réticulofibrose. HH
• Cas de la LAL 3 : aspect typique en « ciel étoilé ».
II
Marqueurs immunologiques
• L’immunophénotypage affirme l’origine lymphoblastique de la LAL ; il peut JJ
être réalisé sur la moelle ou le sang.
• L’immunophénotypage des antigènes de membrane par cytométrie de flux KK
permet : LL
– de déterminer le type de lignée cellulaire touché par la transformation
maligne : MM
– - lignée B dans 80 % des cas ;
– - lignée T dans 20 % des cas ; NN
– - lignée non B non T correspondant à la prolifération d’un progéniteur très OO
primitif commun aux lignées T et B (LAL nulles, très rares) ;
– de classer les cellules en fonction de leur degré de maturation : PP
– - les formes LAL 1 et LAL 2 peuvent revêtir pratiquement tous les phéno-
types immunologiques ; QQ
– - la forme LAL 3 possède un phénotype B « immature » et exprime CD10. RR
Cytogénétique
• Elle permet : SS
– de donner des indications pronostiques ;
TT
– l’étude de la maladie résiduelle ;
– la mise en évidence de gènes impliqués dans la maladie. UU
• Classification MIC (morphologie, immunologie, cytogénétique) : permet de
définir des entités auxquelles sont liés des pronostics différents. VV
Anomalies chromosomiques, quelques exemples : WW
• t(4;11)(q21;q23) :
– associée à des cellules B immatures (CD19+, CD10–, CD20–) ; XX
– touche souvent l’enfant très jeune ;
– pronostic très sombre ;
YY
– gène MLL en 11q23 et AF4 en 4q21. ZZ
144 - Autoformation et aide au diagnostic en hématologie
• t(1;19)(q23;p13) :
– associée à un phénotype pré-B ;
– gènes E2A en 19p13 et PBX1 en 1q23 ;
– plus fréquent chez l’enfant ;
– caryotype : translocation (4;11)(q21;q23).
• t(9;22)(q34;q11) :
– associée à des cellules B ;
– pronostic très sombre ;
– touche 30 % des adultes surtout après 50 ans ;
– plus rare chez l’enfant (5 %) ;
– gènes ABL et BCR ;
– conséquences moléculaires :
– - traduction d’une protéine P210 dans la moitié des cas ;
– - traduction d’une protéine P190 dans l’autre moitié des cas.
• t(12;21)(p12;q22) :
– LAL B CD10+ de l’enfant ;
– gènes ETV6 et AML1.
• t(8;14)(q24;q32) et variants :
– quasi pathognomonique des LAL 3 et du lymphome de Burkitt (cellule
maligne B mature) ;
– gènes impliqués :
– - oncogène MYC en 8q24 ;
– - gènes des chaînes lourdes d’immunoglobulines (IgH) en 14q32 ;
– conséquences moléculaires : l’oncogène est sous la dépendance d’un
promoteur de chaîne d’immunoglobuline et son expression est augmentée.
• Variants de la t(8;14)(q24;q32) :
– t(2;8)(p12;q24) : gènes des chaînes légères kappa (Ig k) en 2p12 ;
– t(8;22)(q24;q11) : gènes des chaînes légères k (Ig k) en 22q11.
• Translocations impliquant le chromosome 14q11 :
– associée à des cellules T ;
– gènes impliqués :
– - récepteur des chaînes T de la superfamille des immunoglobulines (TCR) en
14q11 ;
– - t(11;14)(p13;q11) : oncogène RBTN2 en 11p13 ;
– - t(10;14)(q24;q11) : oncogène HOX11 en 10q24.
• Autre :
– del(6q) ;
– réarrangements 9p ;
– réarrangements 12p ;
– hyperploïdies (bon pronostic chez l’enfant) ;
– hypoploïdies ;
– certaines de ces anomalies sont d’un pronostic relativement favorable.
Leucémies aiguës lymphoblastiques - 145
Biologie moléculaire
A
• Intérêt en cas de caryotype négatif.
• Permet de suivre la maladie résiduelle. BB
• Permet d’adapter le traitement chez l’enfant.
CC
Pronostic DD
Le pronostic des leucémies lymphoblastiques aiguës dépend de facteurs bien
identifiés. EE
Âge
FF
• Pronostic plus favorable entre 4 et 10 ans.
• Pronostic moins favorable après 20 ans et chez l’enfant de moins de 1 an. GG
• Pronostic sombre après 60 ans en raison principalement de la fréquence de
LAL Ph1+. HH
Importance du syndrome tumoral II
• Pronostic défavorable si :
– blastes > 30 000/mm3 au diagnostic (formes hyperleucocytaires) ; JJ
– atteinte méningée d’emblée.
Critères immunologiques KK
• Le CD10 est corrélé au meilleur pronostic chez l’enfant. LL
• Les formes LAL B immunologiquement immatures ont un pronostic péjora-
tif (CD19+, CD20–, CD10). MM
• Les LA biphénotypiques sont de pronostic défavorable.
NN
Critères cytogénétiques
• Sont de pronostic défavorable les translocations suivantes : OO
– t(1;19) chez l’adulte ;
– t(4;11)(q21;q23) ; PP
– t(9;22)(q34;q11) ;
QQ
– monosomie 7 et trisomie 8 chez l’adulte ;
– anomalies du 11q23. RR
• La t(8;14)(q24;q32) associée à la LAL 3 reste de pronostic défavorable, mais à
un moindre degré en raison des nouveaux protocoles thérapeutiques. SS
TT
Traitement
• Objectif du traitement : guérison de la maladie. UU
• 30 à 40 % de guérison des LAL de l’adulte.
• Plus de 75 % de guérison des LAL de l’enfant. VV
a) Chimiothérapie WW
Traitement initial d’induction
Objectif XX
• Obtention d’une rémission complète : YY
– disparition des blastes dans la moelle et le sang ;
ZZ
146 - Autoformation et aide au diagnostic en hématologie
Hématies ❑N ❑A D Monocytes N ❑A ❑D CC
Hématocrite ❑N ❑A D Myélocytes absence
Hémoglobine ❑N ❑A D Myéloblastes absence DD
V.G.M. N ❑A ❑D Érythroblastes absence
C.C.M.H. N ❑D Lymphoblastes présence
EE
T.C.M.H. N ❑A ❑D Blastes présence
FF
Réticulocytes ❑N ❑A D Plasmocytes absence
Plaquettes ❑N ❑A D Hb anormale absence GG
Leucocytes N A D Ferritine N ❑A ❑D
Polynucléaires neutro ❑N ❑A D Bilirubine libre N ❑A HH
Polynucléaires éosino N ❑A L.D.H. N A
Lymphocytes ❑N A ❑D Protéines totales N ❑A II
Lympho hyperbaso absence
JJ
Examens en augmentation KK
hiatus leucémicus LL
MM
NN
OO
Myélogramme : QQ
Indispensable pour le diagnostic, il permet :
• de poser le diagnostic de leucémie aiguë ; RR
• de réaliser une étude cytologique et cytochimique ;
• de préciser son origine lymphoblastique (< 3 % de blastes peroxydases+) ; SS
• de réaliser un immunophénotypage, un caryotype et une étude en biologie moléculaire des
cellules blastiques pour compléter le diagnostic et identifier des facteurs pronostiques. TT
Le diagnostic de leucémie aiguë est porté devant une infiltration médullaire de plus de 30 % de
cellules blastiques. Elle est en général massive à 80-100 % dans les LAL. UU
La classification FAB a défini trois catégories de leucémies aiguës lymphoblastiques (LAL) (de
LAL 1 à LAL 3) selon leur différenciation cytologique. VV
Biopsie médullaire :
• Non indispensable au diagnostic sauf en cas de myélogramme hypocellulaire observé en cas
WW
de myélofibrose associée à la prolifération ou de leucémie aiguë (LA) à forme hypoplasique.
• Elle met en évidence : XX
- soit une moelle pauvre avec des îlots de cellules blastiques ;
- soit une moelle riche avec infiltration blastique massive parfois enserrée par une YY
réticulofibrose.
• Cas de la LAL 3 : aspect typique en « ciel étoilé ». ZZ
148 - Autoformation et aide au diagnostic en hématologie
Maladie Synonymie A
LEUCÉMIES AIGUËS MYÉLOBLASTIQUES
LAM0, LAM1, LAM2 BB
CC
Définition
Prolifération monoclonale de cellules hématopoïétiques jeunes d’origine DD
myéloïde, à différenciation ± bloquée, envahissant la moelle osseuse et s’ac-
compagnant le plus souvent d’une insuffisance médullaire. EE
FF
Physiopathologie
Les leucémies aiguës myéloblastiques sont également réparties dans les deux GG
sexes. Elles sont plus fréquentes avec l’âge, surtout à partir de 60 ans.
Les facteurs favorisants habituels des hémopathies, un antécédent de traite-
HH
ment antitumoral (alkylants+++), ou d’une autre hémopathie (syndrome II
myéloprolifératif surtout leucémie myéloïde chronique (LMC), syndrome
myélodysplasique surtout avec excès de blastes) sont retrouvés dans 15 % JJ
des cas et constituent un facteur aggravant.
Le délai entre une première chimiothérapie et la leucémie aiguë myéloblas-
KK
tique est de l’ordre de 5 ans. LL
Certaines maladies congénitales sont corrélées à un risque important de
leucémie aiguë myéloblastique : la trisomie 21 a un risque de leucémie aiguë MM
myéloblastique multiplié par 20.
NN
Signes cliniques OO
Il est nécessaire de distinguer les signes revenant à l’insuffisance médullaire
de ceux du syndrome tumoral. PP
a) Syndrome d’insuffisance médullaire QQ
Il ne présente aucune spécificité. Cependant :
– l’anémie est quasi constante mais son degré et sa tolérance sont très RR
variables ;
– les complications infectieuses surviennent quand la neutropénie est infé-
SS
rieure à 500/mm3. Leur localisation préférentielle est le poumon, la sphère TT
ORL (angine des leucémies) et la peau. 50 % des patients sont fébriles à l’ad-
mission, mais une infection n’est réellement documentée que dans 5 % des UU
cas. La plupart de ces fièvres sont dites spécifiques, preuve en est leur dispa-
rition sous chimiothérapie ;
VV
– il se manifeste par un simple purpura, des gingivorragies ou des épistaxis ; WW
la thrombopénie s’observe dans 20 % des cas. Les hémorragies viscérales se
voient en cas de thrombopénie majeure (risque hémorragique immédiat) XX
inférieure à 20 000/mm3, ou quand des troubles de la coagulation viennent
YY
s’ajouter (CIVD).
ZZ
150 - Autoformation et aide au diagnostic en hématologie
b) Syndrome tumoral
Les adénopathies, périphériques ou profondes, l’hépatomégalie et la spléno-
mégalie, quand elles sont présentes, sont de taille variable.
Les infiltrations cutanées ou leucémides, l’hypertrophie gingivale et la leuco-
stase sont fréquentes dans les leucémies aiguës myéloblastiques.
La leucostase est la conséquence d’une hyperleucocytose > 100 000/mm3.
Elle peut prendre deux aspects selon l’organe envahi : dyspnée et opacités
bilatérales diffuses quand le poumon est atteint, céphalées et obnubilation
traduisant une mauvaise circulation cérébrale.
Ces divers signes sont diversement associés et le tableau clinique initial est
alors très varié : de la forme asymptomatique découverte sur un hémo-
gramme systématique au tableau gravissime avec hémorragies et septicémie.
Signes biologiques
a) Numération-formule plaquettes ou hémogramme
Faite en urgence, elle montre :
– une anémie normocytaire, normochrome arégénérative d’importance
variable ;
– une leucocytose variable, certaines formes ne s’accompagnant pas de
passage sanguin, d’autres étant très hyperleucocytaires (hyperleuco-
cytose > 10 000/mm3). La morphologie des blastes peut être observée. La
neutropénie doit être quantifiée ;
– la thrombopénie doit être quantifiée.
b) Myélogramme
Le diagnostic de leucémie aiguë myéloblastique est porté devant une infiltra-
tion myéloblastique médullaire > 30 %, quels que soient la rapidité d’évolu-
tion et le degré de passage sanguin des cellules leucémiques. Cette infiltration
atteint souvent des valeurs de 80-90 % avec disparition quasi complète des
lignées myéloïdes normales avec blocage de la maturation myéloïde (dispari-
tion des myélocytes et métamyélocytes).
Si une maturation persiste, elle est dysmorphique, consistant en une dégranu-
lation des polynucléaires neutrophiles (anomalie de Pelger-Huet). Les blastes
ont un rapport nucléo-cytoplasmique (N/C) très élevé, un ou plusieurs
nucléoles, un cytoplasme basophile sans grain.
La coloration de May-Grünwald-Giemsa (MGG) met ici en évidence des granu-
lations azurophiles cytoplasmiques, prenant parfois un aspect en bâtonnets,
et alors appelé corps d’Auer : c’est un signe cytologique de différenciation
myéloïde.
Leucémies aiguës myéloblastiques - 151
Classification A
LAM avec différenciation minimale (M0)
Cytologie BB
• LA non classable sur les critères morphologiques (blastes indifférenciés). CC
Cytochimie
• La myéloperoxydase (MPO) est négative. DD
Immunophénotypage EE
• Le phénotype permet le diagnostic :
– absence de marqueur lymphoïde ; FF
– présence des marqueurs suivants : CD34, CD117, CD33, CD13, HLA-DR et
CD7.
GG
Cytogénétique HH
• Anomalies du caryotype observées dans 80 % des cas :
– monosomie totale ou partielle 5q et/ou 7q ; II
– anomalies complexes (souvent). JJ
LAM sans maturation (M1)
Cytologie KK
• Blastes > 90 % des cellules médullaires (absence de maturation granuleuse LL
ou maturation inférieure à 10 %).
• Morphologie proche de celle du myéloblaste normal. MM
• Ils sont caractérisés par la présence de granulations azurophiles intracyto-
plasmiques et/ou de corps d’Auer.
NN
Cytochimie OO
• La MPO est positive dans plus de 3 % des blastes.
PP
Immunophénotypage
• Le phénotype habituel des blastes est : CD34+, CD117+, CD33+, CD13+, HLA- QQ
DR+ et CD7+.
RR
Cytogénétique
• Les anomalies cytogénétiques les plus fréquentes sont la trisomie 8, la SS
monosomie 7, la t(9;22).
LAM avec maturation (M2) TT
Cytologie UU
• Blastes : 30 à 90 % des cellules médullaires.
• Morphologie : myéloblastes, quelquefois très granuleux ; corps d’Auer VV
fréquents.
WW
• Coexistence d’une maturation granuleuse représentant 10 à 70 % des
éléments, allant jusqu’aux polynucléaires, avec parfois des anomalies XX
morphologiques.
Cytochimie
YY
• La myélopéroxydase (MPO) est positive. ZZ
152 - Autoformation et aide au diagnostic en hématologie
Immunophénotypage
• Le phénotype habituel des blastes est :
– CD34, CD117, CD13, CD33, HLA-DR ;
– avec parfois CD7 et CD15.
Cytogénétique
• La translocation t(8;21)(q22;q22) se voit dans 25 % des cas de M2. Ces LAM2
t(8;21) positives sont de pronostic plutôt favorable.
Aspects moléculaires
• La t(8;21) génère un réarrangement des gènes AML, (sur le chromosome 21)
et ETO (sur le chromosome 8) et la production d’un transcrit de fusion AML-
ETO.
• Ce réarrangement peut être identifié par RT-PCR lorsqu’il n’est pas détecté
par le caryotype classique.
comportant des malades non sélectionnés, les survies sans rechute à 5 ans
sont généralement inférieures à 20 %, variant de 30 à 45 % à 3 ans où l’on
peut observer un faux plateau.
Rechutes
La rechute est fréquente dans les leucémies aiguës myéloblastiques. Plus elle
est précoce et plus son pronostic est défavorable. Une deuxième rémission
peut être obtenue. Si une allogreffe est possible, elle s’impose. Sinon, il faut
essayer un traitement de postinduction différent du premier : autogreffe si le
premier traitement était purement chimiothérapique, chimiothérapie si le
premier traitement comportait une autogreffe.
Leucémies aiguës myéloblastiques - 155
Hématies ❑N ❑A D Monocytes ❑N ❑A D CC
Hématocrite ❑N ❑A D Myélocytes absence
Hémoglobine ❑N ❑A D Myéloblastes présence DD
V.G.M. N ❑A ❑D Érythroblastes absence
C.C.M.H. N ❑D Lymphoblastes absence
EE
T.C.M.H. N ❑A ❑D Blastes présence
FF
Réticulocytes ❑N ❑A D Plasmocytes absence
Plaquettes ❑N ❑A D Hb anormale absence GG
Leucocytes N A D Ferritine N ❑A ❑D
Polynucléaires neutro ❑N ❑A D Bilirubine libre N ❑A HH
Polynucléaires éosino ❑N ❑A L.D.H. N A
Lymphocytes ❑N ❑A D Protéines totales N ❑A II
Lympho hyperbaso absence
JJ
Examens en augmentation KK
hiatus leucémicus LL
corps d’Auer
temps de saignement (N) MM
NN
Myélogramme : PP
Le diagnostic de leucémie aigue myéloblastique est porté devant une infiltration
myéloblastique médullaire > 30 %, quelle que soit la rapidité d’évolution et le degré de passage QQ
sanguin des cellules leucémiques. Cette infiltration atteint souvent des valeurs de 80-90 % avec
disparition quasi complète des lignées myéloïdes normales avec blocage de la maturation RR
myéloïde (disparition des myélocytes et métamyélocytes).
Si une maturation persiste, elle est dysmorphique, consistant en une dégranulation des SS
polynucléaires neutrophiles (anomalie de Pelger-Huet). Les blastes ont un rapport
nucléo-cytoplasmique très élevé, un ou plusieurs nucléoles, un cytoplasme basophile sans grain. TT
Le MGG met ici en évidence des granulations azurophiles cytoplasmiques prenant parfois un
aspect en bâtonnets, et alors appelé corps d’Auer : c’est un signe cytologique de différenciation UU
myéloïde.
Maladie Synonymie A
MALADIE HÉMOLYTIQUE DU NOUVEAU-NÉ
MHNN BB
CC
Définition
• Elle résulte d’une incompatibilité fœtomaternelle érythrocytaire. Toujours DD
liée à une immunisation maternelle vis-à-vis d’un Ag érythrocytaire
fœtal Ac correspondant chez la mère. En retour, passage actif des Ig EE
maternelles (IgG) au travers du placenta anémie hémolytique. FF
• L’immunisation à l’Ag D est la plus fréquente (> 50 % des cas), mais aussi à c,
e, C, Kell, Fya, A, B… GG
• Certains Ag jamais en cause car ils sont absents de la membrane des GR du
nouveau-né (Lea). HH
• Peut se rencontrer aussi vis-à-vis des Ag fœtaux des plaquettes thrombo- II
pénies néonatales par allo-immunisation.
• Peut se rencontrer aussi vis-à-vis des Ag fœtaux des polynucléaires JJ
neutropénies néonatales par allo-immunisation.
KK
Physiopathologie
• Nécessité d’une différence antigénique entre groupe sanguin de mère et LL
fœtus. Ex : dans système Rh : nécessaire mère Rhésus négatif et fœtus Rh
positif. MM
• Nécessité d’un contact antigénique fœtus-mère.
NN
• Immunisation en deux temps :
– phase de mémorisation au cours du 1er contact ; OO
– phase de fabrication d’Ac au cours du 2e contact.
Circonstances de survenue des contacts PP
• Greffes d’organe. QQ
• Transfusion de sang hétéro-Rh.
• Passage de GR fœtaux Rhésus positif chez la mère Rhésus négatif (accouche- RR
ment, fausse-couche…).
SS
Conséquences
• Ac produits = Ac immuns soit incomplets (IgG), soit complets (IgM). TT
• Les IgG franchissent la barrière placentaire et sensibilisent les GR fœtaux qui
sont détruits. UU
• Conséquences fœtales : anémie, hypertrophie des organes hématopoïé- VV
tiques, hyperbilirubinémie, érythroblastose. Parfois anasarque fœtoplacen-
taire, mort in utero. WW
• À la naissance, il est nécessaire de traiter l’hyperbilirubinémie sinon il y a une
possibilité d’ictère néonatal sévère avec danger d’ictère nucléaire (dépôt bili- XX
rubine libre sur noyaux gris centraux). YY
ZZ
158 - Autoformation et aide au diagnostic en hématologie
Signes cliniques
• Formes de gravité variable.
Formes moyennes
• Ictère, pâleur, hépatosplénomégalie.
• Anémie, érythroblastose, hyperbilirubinémie libre.
Formes graves, majeures
• Anasarque avec majoration signes précédents + œdème, syndrome
hémorragique, hypoprotéinémie, troubles de la coagulation avec dimi-
nution des plaquettes et déficit en facteurs ; acidose métabolique.
• Anémie pure ou isolée.
• Forme infraclinique.
Signes biologiques
Dépistage durant la grossesse :
Détermination du statut immunologique de la mère
– Groupage ABO, Rhésus et Kell pour toutes les primipares et les multipares
non testées à la première consultation ; second groupage ensuite.
(suite p. 160)
Maladie hémolytique du nouveau-né - 159
Hématies ❑N ❑A D Monocytes N ❑A ❑D CC
Hématocrite ❑N ❑A D Myélocytes absence
Hémoglobine ❑N ❑A D Myéloblastes absence DD
V.G.M. N A ❑D Érythroblastes présence
C.C.M.H. N ❑D Lymphoblastes absence
EE
T.C.M.H. N A ❑D Blastes absence
FF
Réticulocytes ❑N A ❑D Plasmocytes absence
Plaquettes N ❑A D Hb anormale absence GG
Leucocytes N A ❑D Ferritine N ❑A ❑D
Polynucléaires neutro N A ❑D Bilirubine libre N A HH
Polynucléaires éosino N ❑A L.D.H. N A
Lymphocytes N ❑A ❑D Protéines totales N ❑A II
Lympho hyperbaso absence
JJ
À la naissance :
Le sang du nouveau-né :
– Anémie parfois majeure Hb < 50 g/L (N = 170-220 g/L), régénérative (réticu-
locytes > 200 G/L).
– Hyperleucocytose variable, avec érythroblastémie importante (parfois plus
de 500 érythroblastes pour 100 leucocytes).
– Thrombopénie absente ou modérée.
– Excès de bilirubine libre.
Les groupages sanguins = étape majeure du diagnostic
– Enfant : définir le phénotype Rh (le plus souvent Rh+). En cas de MHNN, la
réaction de Coombs direct est positive chez le nouveau-né (type IgG).
– La mère est Rh négatif et il y a présence d’agglutinines irrégulières (RAI)
dans son sérum.
Maladie hémolytique du nouveau-né - 161
- Le père est Rh positif (si la MHNN implique d’autres antigènes que D : le père
A
possède toujours l’antigène en cause et la mère jamais).
BB
Traitement
Lors d’immunisations très importantes, en particulier anti-D, anti-c ou anti-K CC
une césarienne sera pratiquée avant terme pour soustraire l’enfant à l’action DD
néfaste des anticorps maternels.
Parfois, si l’anémie fœtale est trop importante, il est nécessaire de pratiquer EE
des transfusions, voire des exsanguino-transfusions partielles in utero jusqu’au
moment où la césarienne sera possible. FF
GG
HH
II
JJ
KK
LL
MM
NN
OO
PP
QQ
RR
SS
TT
UU
VV
WW
XX
YY
ZZ
Microangiopathie thrombotique - 163
Maladie Synonymie A
MICROANGIOPATHIE THROMBOTIQUE
SYNDROME HÉMOLYTIQUE ET URÉMIQUE, PURPURA THROMBOTIQUE BB
CC
Définition
Les microangiopathies thrombotiques se caractérisent par l’association d’une DD
anémie hémolytique par fragmentation mécanique avec présence de schizo-
cytes, d’une thrombopénie et de microthromboses pouvant toucher de EE
nombreux organes (reins, SNC, poumons). FF
On distingue deux syndromes principaux :
– le purpura thrombotique thrombocytopénique (PTT) ou syndrome de GG
Moschowitz, syndrome rare avec prédominance féminine, connaissant un
pic de fréquence autour de 40 ans (exceptionnel chez l’enfant et la personne HH
âgée). Il n’y a pas de notion saisonnière ni de formes familiales (différence II
avec SHU) ;
– le syndrome hémolytique et urémique (SHU), qui a un pic de fréquence chez JJ
l’enfant avec des formes saisonnières de juin à septembre (association à un
contexte infectieux) ou familiales. KK
Il existe une proximité nosologique de ces pathologies avec les syndromes de LL
CIVD (syndromes de prééclampsie et les HELLP (hémolysis, elevated liver
enzyme, and low platelets) syndromes en particulier), les hypertensions MM
malignes et le syndrome de Trousseau lié aux métastases myélo-sanguines
des cancers. NN
OO
Physiopathologie
Purpura thrombotique thrombocytopénique (PTT) PP
Idiopathique dans la majorité des cas, cette pathologie peut être induite par QQ
des médicaments : ciclosporine, œstrogènes, mitomycine, quinine, pénicilla-
mine, ticlopidine, ou peut apparaître lors d’une infection par le VIH ou au cours RR
d’un LED. Différentes anomalies sont évoquées pour expliquer l’apparition de
la pathologie. Citons : SS
– les lésions endothéliales précoces induites par : endotoxines bactériennes, TT
immuns complexes circulants, médicaments ou leurs métabolites, stress
oxydatif leucocytaire ; UU
– les facteurs plasmatiques proagrégants provoquant un processus d’agréga-
tion plaquettaire massif et formation de nombreux microthrombi riches en VV
facteur Willebrand ; WW
– le déficit de la protéolyse intravasculaire du facteur Willebrand conduisant à
la présence de formes de très haut poids moléculaire se liant aux plaquettes XX
et provoquant leur agglutination aux forces de cisaillement élevées (micro-
circulation) ; YY
– le déficit de la biosynthèse endothéliale de PGI2 ; ZZ
164 - Autoformation et aide au diagnostic en hématologie
– l’hypofibrinolyse.
Syndrome hémolytique et urémique (SHU)
Outre les facteurs déclenchants des formes saisonnières, on peut évoquer l’in-
tervention des facteurs suivants :
– E. coli producteurs de vérotoxines ;
– endotoxines ;
– stress oxydatif leucocytaire ;
– Ac anticystéine protéinase Ca-dépendante.
Dans le cas des formes familiales, on a pu évoquer l’existence d’un déficit en
cystéine protéinase calcium-dépendante responsable de la protéolyse du
facteur Willebrand.
Signes cliniques
Purpura thrombotique thrombocytopénique (PTT)
Le purpura thrombotique thrombocytopénique survient plus souvent chez
l’adulte et comporte fièvre, purpura, ictère, atteinte neurologique prédomi-
nante (paresthésies, aphasie, troubles visuels, coma…), troubles pulmonaires
(tachypnée ; détresse respiratoire…) et anomalies rénales inconstantes
(environ dans la moitié des cas).
Syndrome hémolytique et urémique (SHU)
Le syndrome hémolytique urémique, survenant plus souvent chez le jeune
enfant, comporte des prodromes infectieux fréquents avec des épisodes diar-
rhéiques. Il existe toujours une atteinte rénale aiguë, l’atteinte neurologique
ne survenant que chez environ un tiers des malades.
Signes biologiques
Les anomalies biologiques suivantes peuvent être rencontrées, à des degrés
variables :
– anémie hémolytique d’intensité variable avec présence de schizocytes
(aniso-poïkylocytose, polychromatophilie, discrète érythroblastose
possible) ;
– thrombopénie d’intensité variable (10 à 100 G/L) ;
– hyperleucocytose fréquente (50 %) parfois associée à une discrète myélémie ;
– signes biologiques d’hémolyse ;
– augmentation de l’hémoglobine plasmatique ;
– élévation des LDH ;
– chute de l’haptoglobine ;
– bilan d’hémostase normal (taux de prothrombine [TP], temps de céphaline
activée [TCA], fibrinogène) ;
– augmentation des marqueurs d’activation de l’hémostase (Complexes TAT,
fragment 1-2) ;
– augmentation du facteur Willebrand (lésions vasculaires).
Microangiopathie thrombotique - 165
Traitement A
En dehors du traitement adapté à l’étiologie, si une cause précise a pu être
individualisée (cytotoxiques, immunosuppresseurs, VIH, accouchement), deux BB
circonstances doivent être envisagées.
Traitement symptomatique du SHU typique
CC
La mise au repos du tube digestif, le contrôle hydroélectrolytique des sujets DD
anuriques, la dialyse et éventuellement la transfusion sanguine si l’anémie est
importante ont considérablement amélioré le pronostic vital. Le traitement EE
par antibiotiques est très discuté : dans les infections à E. coli O157:H7, il
augmenterait le risque de SHU en favorisant, par leur action sur la membrane
FF
de la bactérie, la libération de toxines bactériennes (cela serait surtout le cas GG
du trimethoprim et des quinolones). En revanche, lorsque la colite hémorra-
gique est due à un autre E. coli ou à S. dysenteriae, comme cela est le cas dans HH
certains pays d’Amérique du Sud ou l’Inde, l’utilisation des antibiotiques est
II
recommandée. Les antispasmodiques sont contre-indiqués car ils augmen-
tent la séméiologie neurologique. Dans les formes simples de l’enfant, l’apport JJ
de plasma n’est en général pas retenu. Toutefois, il est indiqué dans les formes
de l’adulte. KK
Traitement spécifique LL
La perfusion de plasma frais congelé (20 à 30 mL/kg), et surtout l’échange
plasmatique, sont à mettre en route dans toutes les formes autres que le SHU MM
postdiarrhéique de l’enfant. L’échange est réalisé quotidiennement jusqu’à ce
que le compte de plaquettes se normalise et que l’hémolyse ait cessé, ce dont NN
témoigne la normalisation de la LDH. En moyenne 7 à 16 échanges sont OO
nécessaires, parfois beaucoup plus. En général, les symptômes neurologiques
s’améliorent dès les 3 premiers jours, puis le nombre de plaquettes, la norma- PP
lisation de la fonction rénale étant plus tardive. Dans les formes sévères, il est
parfois nécessaire de réaliser 2 échanges par jour, méthode plus efficace que QQ
l’augmentation du volume d’un échange quotidien. RR
Lorsque le nombre de plaquettes s’est normalisé, les échanges sont progres-
sivement espacés, pour être définitivement arrêtés. Mais un tiers à la moitié SS
des malades présentent un rapide rebond de la thrombopénie et de l’hémo-
lyse, obligeant à reprendre les échanges quotidiens. TT
Les rechutes, qui surviennent plusieurs mois, ou années, après le premier UU
épisode (incidence 36 %) répondent en général bien à la reprise d’échanges.
Les malades « résistants », même à deux échanges quotidiens, peuvent béné- VV
ficier de l’apport d’immunoglobulines par voie intraveineuse, dont le méca-
nisme d’action reste discuté (apport d’anticorps neutralisant les toxines,
WW
liaison et inactivation d’une protéine d’agrégation plaquettaire ?). XX
Autres traitements
Dans les formes modérées, les corticostéroïdes ont été proposés : 200 mg/j YY
de prednisone, rapidement abaissée à 60 mg/j puis à 5 mg/j. Les agents ZZ
166 - Autoformation et aide au diagnostic en hématologie
Hématies ❑N ❑A D Monocytes N ❑A ❑D CC
Hématocrite ❑N ❑A D Myélocytes présence
Hémoglobine ❑N ❑A D Myéloblastes absence DD
V.G.M. N ❑A ❑D Érythroblastes présence
C.C.M.H. N ❑D Lymphoblastes absence
EE
T.C.M.H. N ❑A ❑D Blastes absence
FF
Réticulocytes ❑N A ❑D Plasmocytes absence
Plaquettes ❑N ❑A D Hb anormale absence GG
Leucocytes N A ❑D Ferritine N ❑A ❑D
Polynucléaires neutro N ❑A ❑D Bilirubine libre ❑N A HH
Polynucléaires éosino N A L.D.H. ❑N A
Lymphocytes N ❑A ❑D Protéines totales N ❑A II
Lympho hyperbaso absence
JJ
créatinine haptoglobine LL
urée
produits de dégradation de la fibrine (PDF) MM
schizocytes
facteur Willebrand NN
fer sérique
hémoglobine libre plasmatique OO
PP
QQ
Autres milieux biologiques
RR
Urine :
hématurie. SS
TT
UU
VV
WW
XX
YY
ZZ
Minkowski-Chauffard (maladie de) - 169
Maladie Synonymie A
MINKOWSKI-CHAUFFARD (MALADIE DE)
SPHÉROCYTOSE HÉRÉDITAIRE BB
CC
Définition
• Appelée aussi sphérocytose héréditaire, elle correspond à une anémie DD
hémolytique constitutionnelle corpusculaire, liée à une anomalie de la
membrane érythrocytaire. EE
• C’est l’une des plus fréquentes anémies hémolytiques héréditaires corpuscu- FF
laires : présente dans toutes les races ; dans la race blanche, elle affecte
1/5 000 personnes. GG
• On constate que les hématies diminuent progressivement leur surface par
rapport à leur volume dans les jours qui suivent leur production (perte de HH
lipides membranaires). Les hématies deviennent sphérocytaires, rigides et II
déshydratées. Elles sont alors peu déformables et sont considérablement ralen-
ties dans la circulation splénique (15 à 150 minutes contre 40 secondes à l’état JJ
normal), ce qui amplifie les modifications osmotiques et la déshydratation et
mène à leur élimination locale. La maladie est la conséquence d’une anomalie KK
pouvant toucher différentes protéines membranaires (ankyrine ou bande 3 LL
essentiellement) (le plus souvent, une mutation ponctuelle sur le gène entraîne
la synthèse d’une protéine anormale ou tronquée qui s’associe plus difficile- MM
ment ou pas du tout avec les autres protéines sous-membranaires).
• Transmission autosomique dominante dans 75 % des cas. Dans 15-25 % des NN
cas, la maladie est dite récessive car les deux parents ne semblent pas OO
atteints (mais ils présentent en réalité une forme très atténuée avec anoma-
lies biologiques très discrètes) et la maladie est sans doute autosomique PP
récessive. Dans 10 % des cas, les parents sont totalement normaux et une
mutation de novo doit être envisagée.
QQ
RR
Signes cliniques
• Découverte possible à tout âge, mais surtout chez l’enfant ou l’adolescent, SS
après consultation pour anémie, ictère, ou splénomégalie.
TT
• Parfois, parce qu’un membre de la famille est atteint, la découverte se fait lors
de l’enquête familiale. UU
• Elle peut rester méconnue (quelques cas diagnostiqués à l’âge adulte).
• Parfois, il y a survenue brutale d’une crise de déglobulisation (crise d’érythro- VV
blastopénie aiguë) liée à l’infection initiale par le Parvovirus B19, qui entraîne
WW
une disparition des érythroblastes pendant environ 3 semaines. L’arrêt brutal
de la régénération médullaire compensatrice de l’hyperhémolyse chronique XX
provoque une déglobulisation très rapide (voir plus loin).
• Les signes cliniques sont peu spécifiques : asthénie chronique, ictère peu YY
prononcé, splénomégalie de volume variable, syndrome anémique inconstant. ZZ
170 - Autoformation et aide au diagnostic en hématologie
Signes biologiques
Hémogramme
• Hémoglobine : anémie, mais pas toujours présente car compensée dans
40 % des cas.
• VGM : normal, mais parfois un peu diminué (enfant) ou un peu augmenté
(dans les crises avec forte réticulocytose).
• Dans 50 % des cas : CCMH élevée : (35-38 %) (surtout avec certains types
d’automates).
• Hyperleucocytose et augmentation des plaquettes : d’entraînement, sinon
absentes.
• Réticulocytes > 120 G/L ; jusque 500 G/L, voire plus.
• Sur frottis coloré au MGG : sphérocytose modérée (< 10 % des hématies) ;
hématies de petit diamètre, rondes et très denses (le GR est sphérisé) :
presque constamment retrouvées dans les formes sévères, elles sont
présentes seulement dans un tiers des formes minimes.
• Avant splénectomie, les déficits en bande 3 présentent des sphérocytes dits
« en champignon ».
• Des acanthocytes et des échinocytes hyperchromes sont visibles dans les
déficits en spectrine bêta, et leur nombre augmente après splénectomie.
• Dans les formes avec spectrine bêta tronquée, on peut observer des ellipto-
cytes sphérocytaires.
• Parfois, dans le déficit en protéine 4.2, on verra des acantho-poïkilocytes et
des ovalostomatocytes.
• Dans les déficits en ankyrine (sous-groupe le plus fréquent) on n’observe
que des sphérocytes.
• Les corps de Howell-Jolly sont absents au diagnostic, mais constants après splé-
nectomie totale (dans les splénectomies subtotales ils peuvent être absents).
• Des érythroblastes circulants sont rares, sauf dans les formes sévères.
• La classification clinique retient, en fonction du degré d’anémie (de absente
à très intense), de la réticulocytose (normale à très forte) et du pourcentage
de spectrine (de 100 % à 20-50 %) plusieurs formes : minime, modérée,
modérée sévère, et sévère
• Le myélogramme n’est réalisé qu’en cas de suspicion de crise aplasique.
• Signes biologiques d’hémolyse : haptoglobine diminuée, bilirubine libre
augmentée.
Autres examens pour le diagnostic
• Test de fragilité aux solutions hypotoniques : augmentation de la fragilité
osmotique des sphérocytes.
Normalement, l’hémolyse débute quand les hématies sont en contact avec
des solutions salines de 0,45-0,50 % de NaCl, et elle est totale à 0,25-0,35 %.
Dans la sphérocytose héréditaire, l’hémolyse est plus précoce, apparaissant à
0,55 %, et totale à 0,40 %.
(suite p. 172)
Minkowski-Chauffard (maladie de) - 171
★ ★ ★ ★ ★ maladie constitutionnelle
BB
Hématies N ❑A D Monocytes N ❑A ❑D CC
Hématocrite N ❑A D Myélocytes absence
Hémoglobine N ❑A D Myéloblastes absence DD
V.G.M. N ❑A D Érythroblastes présence
C.C.M.H. N ❑D Lymphoblastes absence
EE
T.C.M.H. N ❑A ❑D Blastes absence
FF
Réticulocytes N A ❑D Plasmocytes absence
Plaquettes N ❑A ❑D Hb anormale absence GG
Leucocytes N ❑A ❑D Ferritine N ❑A ❑D
Polynucléaires neutro N ❑A ❑D Bilirubine libre N A HH
Polynucléaires éosino N ❑A L.D.H. N A
Lymphocytes N ❑A ❑D Protéines totales N ❑A II
Lympho hyperbaso absence
JJ
Ce test peut rester négatif ou douteux (20 à 30 % des cas, surtout le nouveau-
né). La sensibilité est augmentée en cas d’incubation préalable des hématies
24 heures à 37 °C.
• Test d’auto-hémolyse en milieu stérile 48 heures à 37 °C. Normalement l’hé-
molyse spontanée est < 5 % et à 1 % sans et avec glucose ; ici, elle est très
augmentée (5-20 %), partiellement corrigée par addition de glucose (dans
les AHAI : pas de correction). Mais un test normal ou subnormal n’exclut pas
le diagnostic (ce test d’autohémolyse se réalise par rapport à des témoins ; il
est peu réalisé actuellement).
• Test de lyse au glycérol acidifié : milieu hypotonique contenant du glycérol :
– sujet normal : 50 % d’hémolyse après 30 minutes ;
– dans la maladie de MC, l’hémolyse est rapide : 50 % d’hémolyse en 50 à
100 secondes ;
– à réaliser si le test de fragilité osmotique n’est pas probant.
• L’ektacytométrie en gradient osmotique définit l’indice de déformabilité. Les
GR sont soumis à des forces de cisaillement et sont déformés de façon diffé-
rente s’ils sont normaux ou non (étude de la déformabilité des GR en fonc-
tion de l’osmolalité du milieu, par diffraction de la lumière). Ce test est
réservé à quelques laboratoires spécialisés.
• Étude de la durée de vie des GR (radiomarqués au chrome 51) : elle est
raccourcie (5 à 10 jours généralement) et, sur les comptages externes, on
observe une séquestration essentiellement splénique.
• Étude des protéines membranaires : en gel avec SDS : elle n’est pas réalisée
pour le diagnostic.
• Étude du déficit moléculaire : par technique SSCP ou par PCR amplifiant
l’ADNc ou l’ADN génomique.
Traitement
• Traitement symptomatique : traitement des crises aiguës par transfusion,
supplémentation en folates dans l’hémolyse chronique.
• Splénectomie (seulement après 5-6 ans). Après vaccination (pneumocoque
et Haemophilus) puis suivi d’une pénicillinothérapie (oracilline au minimum
18 mois) en général jusqu’à la puberté. Mais attention aux accidents aigus
infectieux : septicémie, méningite.
Elle corrige l’anémie, mais n’aboutit pas à la guérison : la sphérocytose
persiste, mais la durée de vie des GR augmente, et on n’observera plus de
crises de déglobulisation aiguë, ni de lithiases.
• Apparition de corps de Jolly : c’est un bon signe de l’effet positif de la splé-
nectomie (sauf en cas de splénectomie subtotale).
Actuellement est proposée la splénectomie subtotale : on retire 90 % de la
rate, ce qui corrige l’anémie et maintient une fonction phagocytaire et
immune (la possibilité de régénération du tissu splénique nécessite un suivi).
Mononucléose infectieuse (MNI) - 173
Maladie Synonymie A
MONONUCLÉOSE INFECTIEUSE (MNI)
ADÉNOLYMPHOÏDITE AIGUË BÉNIGNE BB
CC
Définition
La mononucléose infectieuse (MNI) est une maladie bénigne de l’adulte DD
jeune, caractérisée par l’association de trois éléments cliniques et de trois
éléments biologiques. La primo-infection à virus Epstein-Barr, quand elle EE
survient tardivement chez l’adulte, donne dans 50 % des cas une mononu- FF
cléose infectieuse, mais l’immense majorité des primo-infections à virus EB se
font tôt dans l’enfance et sans maladie apparente. Pour qu’apparaisse une GG
mononucléose infectieuse, il faut un adulte jeune, sans anticorps antivirus EB,
soumis à une contamination interhumaine directe, comme pour tous les virus HH
du groupe herpès. La contamination salivaire joue un rôle important, à tel II
point qu’on a parlé pour la mononucléose infectieuse de « maladie des
fiancés » ou « du baiser ». JJ
• La mononucléose infectieuse fait partie des syndromes mononucléosiques
qui sont des hémopathies bénignes définies par des anomalies cytologiques KK
touchant les cellules lymphocytaires : présence de lymphocytes dits hyper- LL
basophiles correspondant à des lymphocytes activés. Présence concomi-
tante possible de plasmocytes et d’immunoblastes. Les syndromes MM
mononucléosiques sont hétérogènes en termes d’étiologie et on distingue :
– les syndromes mononucléosiques cytologiques francs et typiques associés NN
à une hyperlymphocytose : mononucléose infectieuse (MNI) dont l’agent OO
causal est le virus EBV, infection à cytomégalovirus (CMV) ;
– les réactions mononucléosiques souvent sans hyperlymphocytose où le PP
pourcentage de cellules mononucléées hyperbasophiles est faible : étiolo-
gies très diverses.
QQ
RR
Physiopathologie de la MNI
L’agent causal est le virus d’Epstein-Barr (EBV). C’est un virus associé à des SS
maladies bénignes (MNI), mais aussi à des maladies malignes (lymphome Afri-
TT
cain de Burkitt).
Il s’agit d’un adénovirus membre du groupe des gamma Herpes viridae à UU
tropisme pour les B et T lymphocytes.
Le récepteur lymphocytaire B pour l’EBV est le CD 21 qui permet sa fixation VV
puis son internalisation par endocytose. Le virus infecte d’abord de façon
WW
lytique les cellules épithéliales du pharynx et des glandes salivaires puisqu’on
le retrouve à ce niveau à l’état infectieux. Il infecte de façon certaine XX
les lymphocytes B mais cette infection est abortive, bien que l’ADN viral
soit entièrement présent sous forme d’épisome dans les lymphocytes B YY
infectés. Cette infection abortive entraîne une prolifération polyclonale des ZZ
174 - Autoformation et aide au diagnostic en hématologie
Signes cliniques
a) Infection primaire par EBV chez l’enfant
• Habituellement asymptomatique.
• Parfois : otite, douleurs abdominales, infections respiratoires.
b) Signes cliniques de l’infection chez l’adulte jeune
• Le syndrome évolue de manière spontanément résolutive sur 2 à
3 semaines : fièvre + fatigue + myalgies très marquées.
• L’angine se traduit par une douleur à la déglutition. C’est le plus souvent une
simple angine exsudative, mais parfois une angine à fausses membranes
simulant une diphtérie ou une leucose aiguë. C’est dans tous les cas une
angine tenace, ce qui n’est pas habituel pour une angine.
• Les adénopathies sont quasi constantes, en particulier les adénopathies
cervicales postérieures sensibles.
• Une splénomégalie est fréquente et cette rate est fragile : il y a d’exception-
nels cas de rupture spontanée.
• En cas d’administration d’ampicilline, une éruption érythémateuse aller-
gique s’observe souvent, contre-indiquant cet antibiotique.
• Une complication d’hépatite fulminante par nécrose périportale est possible,
mais rare.
Examens biologiques
Hémogramme
• Hyperleucocytose modérée (12 à 20 G/L).
• Hyperlymphocytose transitoire apparaissant vers le 5e jour et régressant
habituellement en 15 jours (persistance possible 1 à 2 mois) : seuil chez l’en-
fant de moins de 10 ans : 6,5 G/L ; seuil chez l’adulte : 4 G/L.
• Syndrome mononucléosique cytologique franc : 20 % ou plus de lympho-
cytes hyperbasophiles, rares immunoblastes et plasmocytes.
Mononucléose infectieuse (MNI) - 175
• Faux BW positifs.
• Ac antinucléaires de faible titre.
Traitement
La MNI, d’évolution bénigne chez l’immunocompétent, ne nécessite en
général pas de traitement spécifique. L’asthénie peut durer plusieurs
semaines.
En revanche, des thérapeutiques ont été envisagées dans certaines lympho-
proliférations graves de l’immunodéprimé.
Après la guérison, l’immunité contre une réinfection est durable, de même
qu’après une infection inapparente. Le virus persiste au niveau de la cavité
buccale (excrétion chronique de virions dans la salive), source à laquelle
probablement les lymphocytes B s’infecteront et s’immortaliseront régulière-
ment ; il persiste aussi dans les lymphocytes B à l’état latent. Il faut remarquer
qu’on ne détecte pas de particules virales dans le sang des malades.
Mononucléose infectieuse (MNI) - 177
Hématies N ❑A D Monocytes ❑N A ❑D CC
Hématocrite N ❑A D Myélocytes absence
Hémoglobine N ❑A D Myéloblastes absence DD
V.G.M. N ❑A ❑D Érythroblastes absence
C.C.M.H. N ❑D Lymphoblastes absence
EE
T.C.M.H. N ❑A ❑D Blastes absence
FF
Réticulocytes N A ❑D Plasmocytes absence
Plaquettes N ❑A D Hb anormale absence GG
Leucocytes N A D Ferritine N ❑A ❑D
Polynucléaires neutro N ❑A D Bilirubine libre N ❑A HH
Polynucléaires éosino N ❑A L.D.H. N ❑A
Lymphocytes N A ❑D Protéines totales N ❑A II
Lympho hyperbaso présence
JJ
Examens en augmentation KK
immunoblastes LL
ac anti ea (early antigen)
coombs direct + MM
immunoglobulines M (IgM)
immunoglobulines G (IgG)(N) NN
anticorps antivirus Epstein Barr
ac anti vca (virus capsid antigen) OO
alanine-aminotransférase (ALAT)(TGP)
aspartate-aminotransférase( ASAT)(TGO) PP
Autres milieux biologiques QQ
Sérologie EBV : RR
• Ac anti-VCA (virus capsid antigen) : apparition précoce avant les signes cliniques :
– mis en évidence par immunofluorescence indirecte (IFI) sur cellules lymphoblastoïdes SS
infectées ;
– titre élevé : > 1/320 ; TT
– IgG : marqueurs stables (plusieurs années) ;
– IgM : marqueurs très précoces dès la fin de la période d’incubation. UU
• Ac anti-EA (early antigen) : VV
– apparition en 2 à 3 semaines puis disparition après 2 à 3 mois ;
– titre : > 1/10 ;
– peuvent persister quelques années chez 30 % des malades à un titre faible ; WW
– mis en évidence par IFI sur cellules lymphoblastoïdes infectées.
XX
• Ac anti-EBNA (Epstein barr nuclear antigen) :
– négatifs en phase aiguë ; YY
– positifs dans la phase de convalescence ;
– marqueurs d’infection ancienne. ZZ
Polyglobulie primitive - 179
Maladie Synonymie A
POLYGLOBULIE PRIMITIVE
MALADIE DE VAQUEZ BB
CC
Définition
La maladie de Vaquez appartient au groupe des syndromes myéloprolifératifs. DD
C’est une maladie clonale atteignant une cellule-souche pluripotente
commune aux lignées érythroïde, granulocytaire et thrombocytaire. La EE
maladie de Vaquez est caractérisée par une inflation de la lignée rouge et FF
l’expression hématologique de la maladie prédomine sur la lignée érythrocy-
taire, responsable d’une expansion clonale de la lignée médullaire. La consé- GG
quence sanguine est une augmentation de la masse sanguine érythrocytaire
ou polyglobulie ou érythrocytose. HH
La polyglobulie ou l’érythrocytose est définie par une augmentation du II
nombre absolu des globules rouges circulants responsable d’une élévation du
taux d’hématocrite (Ht) au-delà des valeurs physiologiques admises et d’une JJ
augmentation du volume total occupé par les globules rouges.
En conséquence, le signe d’appel qui doit conduire à l’étude de la masse KK
sanguine est l’élévation du taux d’hématocrite. LL
Une érythrocytose est suspectée si à l’hémogramme :
chez l’homme, le taux d’hématocrite est supérieur à 54 % ; MM
chez la femme, le taux d’hématocrite est supérieur à 47 %.
L’incidence de la maladie de Vaquez est de 1/100 000 habitants/an. L’âge NN
médian au diagnostic est de 64 ans chez l’homme et de 67 ans chez la femme OO
(5 % des patients ont moins de 40 ans). Il existe une légère prédominance
masculine (1,2 à 1,3). PP
QQ
Signes cliniques
Circonstances de découverte RR
Le début de la maladie est insidieux, lentement progressif, chez un adulte.
Comme toute polyglobulie, la maladie de Vaquez va entraîner une coloration SS
anormalement rouge du visage, des mains et des pieds. Cette coloration dite TT
érythrose peut s’étendre également au niveau de l’ensemble de la peau et au
niveau des yeux. Elle peut se reconnaître au niveau de la paroi du palais qui UU
prend une couleur beaucoup plus foncée qu’à l’état normal.
Des démangeaisons au contact de l’eau tiède ou chaude sont également VV
observées. Elles ne surviennent pas au contact de l’eau froide. Ce symptôme WW
paraît être la conséquence d’une dilatation des vaisseaux superficiels de la
peau. XX
On peut également observer des douleurs des doigts et des orteils qui sont
rouges et chauds. YY
ZZ
180 - Autoformation et aide au diagnostic en hématologie
Une paralysie de la moitié du corps est une complication plus rare qui est
parfois le motif de son diagnostic. Habituellement, les malades se plaignent
de maux de tête, de lourdeurs, de difficultés transitoires de la vue, des mouve-
ments volontaires d’un des membres, ou d’une difficulté transitoire d’écrire.
Signes biologiques A
Hémogramme
Associée à une élévation du taux d’hématocrite et du taux d’hémoglobine, BB
une hyperleucocytose est recherchée, > 10 Giga/L (ou > 12,5 G/L chez le
fumeur) à polynucléaires (dans 43 % des cas, le taux de leucocytes est supé-
CC
rieur à 12 G/L, avec polynucléose neutrophile sans basophilie ni myélémie) DD
et/ou une hyperplaquettose > 400 G/L (dans 60 % des cas, il existe une throm-
bocytose supérieure à 400 G/L ; il existe parfois des macrothrombocytes et EE
une anisoplaquettose), arguments très forts de l’existence d’un syndrome
myéloprolifératif et classés tous deux comme critère mineur du « Polycythe-
FF
mia Vera Study Group ». GG
Examens médullaires
a) La croissance des précurseurs érythroblastiques médullaires est spontanée HH
sans adjonction d’érythropoïétine. Ce signe semble le plus fidèle pour II
définir la maladie. Il est présent avant les autres. La pousse spontanée des
progéniteurs érythroïdes médullaires en l’absence d’EPO est un phéno- JJ
mène observé dans la polyglobulie primitive. Cet examen est disponible
dans des laboratoires spécialisés. KK
b) Biopsie ostéomédullaire, la biopsie ostéomédullaire est de richesse LL
augmentée dans 85 % des cas. Il existe une hyperplasie érythroblastique,
mégacaryocytaire (hyperplasie mégacaryocytaire s’accompagnant de MM
mégacaryocytes dysmorphiques isolés ou regroupés en amas) et, à
moindre degré, une hyperplasie granulocytaire. NN
Dosage radio-immunologique de l’érythropoïétine OO
Le dosage radio-immunologique de l’érythropoïétine est normal ou diminué.
Ce signe n’est toutefois pas applicable pour le diagnostic positif car une valeur PP
normale ne rejette pas le diagnostic.
QQ
• Apport du caryotype sur moelle osseuse. Cet examen n’est pas réalisé en
pratique courante dans le diagnostic de la polyglobulie de Vaquez. Il aurait RR
pour avantage d’éliminer un autre syndrome méloprolifératif (une leucémie
myéloïde chronique en recherchant la translocation t(9;22) et le gène de SS
fusion bcr-abl en biologie moléculaire) et pour rechercher des arguments
TT
pour la clonalité de la polyglobulie : existence d’anomalies de nombre (triso-
mie 8 ou 9) ou de structure (délétion du q13 et q20). D’autres anomalies UU
apparaissent en cas d’évolution hématologique : monosomies 5 ou 7, délé-
tion du 11,15 ou 21, isochromosome 17q. La fréquence de ces anomalies est VV
de 15 % chez les patients au diagnostic, de 50 % au cours de l’évolution. WW
Diagnostic positif de la maladie de Vaquez XX
Critères du PVSG (Polycythemia Vera Study Group) :
– A1 : augmentation du VGT > 125 %/valeur théorique ; YY
– A2 : absence de cause de polyglobulie secondaire ; ZZ
182 - Autoformation et aide au diagnostic en hématologie
– A3 : splénomégalie clinique ;
– A4 : marqueur de clonalité (caryotype : del 20q, del 13q, +1, +8, +9...) ;
– B1 : hyperplaquettose > 400 G/L ;
– B2 : polynucléose neutrophile > 10 G/L (chez le fumeur > 12,5) ;
– B3 : splénomégalie échographique ;
– B4 : pousse spontanée des BFU-E ou EPO < 10 mU/mL ;
– Polyglobulie de Vaquez si : A1 + A2 + A3 ou A4 ou A1 + A2 + B2.
Polyglobulies secondaires
Ce sont des maladies dans lesquelles la fabrication des globules rouges est
augmentée au-delà de la normale.
La production des globules rouges est contrôlée par l’érythropoïétine (EPO).
Celle-ci est produite à l’état normal par le rein selon la quantité d’oxygène
présente dans nos tissus.
En cas de manque d’oxygène, on observe une augmentation de la fabrication
des globules rouges à la suite d’une augmentation de la fabrication de l’éry-
thropoïétine. À l’inverse, quand trop de globules rouges ont été fabriqués, on
observe une diminution, voire un arrêt de la fabrication d’érythropoïétine et
donc un arrêt de la fabrication de globules rouges.
Plusieurs maladies peuvent perturber ce mécanisme très précis.
Soit il y a une raison normale pour que la fabrication d’érythropoïétine
augmente : par exemple une difficulté respiratoire qui empêche l’oxygène
d’être capté au niveau des poumons, ou un séjour prolongé dans une atmo-
sphère pauvre en oxygène tel qu’un séjour prolongé en haute altitude. Dans
ces cas, la fabrication d’érythropoïétine augmente pour permettre à notre
organisme de recevoir plus d’oxygène par une augmentation de la quantité de
globules rouges circulants. On observe ainsi une polyglobulie qui répond à une
demande précise. Dans ce cas, le nombre de globules rouges augmente jusqu’à
un certain niveau et la production reste ensuite normalement contrôlée.
L’excès de consommation de tabac peut aboutir aussi à une polyglobulie car
cette situation créée une véritable intoxication oxycarbonée (comme avec un
poêle qui a une mauvaise évacuation), il y a donc une demande supplémen-
taire d’oxygène et la fabrication de globules rouges augmente pour y faire
face. On peut donc observer chez certains grands fumeurs une véritable poly-
globulie.
Une augmentation de la fabrication d’érythropoïétine peut être observée au
cours de certains cancers : le cancer du rein, le cancer du foie et certaines
tumeurs beaucoup plus rares touchant d’autres organes. Dans ces cas, ce sont
les cellules cancéreuses elles-mêmes qui fabriquent de l’érythropoïétine à la
suite du dérèglement du fonctionnement de la cellule. La production de
globules rouges augmente obligatoirement selon le niveau d’érythropoïétine
fabriqué.
Polyglobulie primitive - 183
Hématies ❑N A ❑D Monocytes N ❑A ❑D CC
Hématocrite ❑N A ❑D Myélocytes présence
Hémoglobine ❑N A ❑D Myéloblastes absence DD
V.G.M. N ❑A D Érythroblastes présence
C.C.M.H. N ❑D Lymphoblastes absence
EE
T.C.M.H. N ❑A D Blastes absence
FF
Réticulocytes N ❑A ❑D Plasmocytes absence
Plaquettes N A ❑D Hb anormale absence GG
Leucocytes N A ❑D Ferritine N ❑A ❑D
Polynucléaires neutro N A ❑D Bilirubine libre N ❑A HH
Polynucléaires éosino N A L.D.H. N ❑A
Lymphocytes N ❑A ❑D Protéines totales N ❑A II
Lympho hyperbaso absence
JJ
qui n’a pas encore été utilisé. Ces médicaments sont également dans l’en-
semble très bien tolérés.
Ces deux médicaments sont également bien tolérés sur le plan hématolo-
gique : l’abaissement du nombre des globules rouges, de l’hémoglobine et de
l’hématocrite, qui est l’effet désiré, s’accompagne d’un abaissement limite du
nombre des globules blancs et des plaquettes.
Deux autres moyens thérapeutiques sont à notre disposition :
– le radiophosphore 32 : il s’agit de phosphore marqué avec un isotope
radioactif qui se fixe le long de la moelle osseuse à la limite de celle-ci et qui
provoque une irradiation lente, mais continue, ce qui aboutit à un ralentis-
sement global du fonctionnement de la moelle. Ce médicament est admi-
nistré soit par la bouche, soit par voie intraveineuse. Il agit habituellement
en 2 mois et, dans les cas où son effet n’a été que partiel, on peut redonner
une nouvelle dose pour obtenir une normalisation de l’hémogramme. Son
avantage est que l’effet qu’il provoque va persister pendant plusieurs mois,
voire plusieurs années sans qu’il soit nécessaire d’en redonner une nouvelle
dose. Après plusieurs années cependant, il peut entraîner des complications
hématologiques. Actuellement, il est réservé uniquement à des personnes
très âgées qui ne peuvent bénéficier d’un suivi régulier ;
– l’interféron : un effet bénéfique a pu être observé dans la maladie de
Vaquez. L’interféron cependant nécessite des injections sous-cutanées très
rapprochées, voir quotidiennes. Il a aussi des effets indésirables surtout
pendant les premières semaines de son utilisation : fièvre, courbatures,
fatigue, et des effets parfois plus tardifs tels qu’une chute trop importante
du chiffre de plaquettes. Il est actuellement utilisé dans des cas où tous les
autres moyens thérapeutiques ont échoué.
• Les saignées sont un traitement immédiat de la surcharge de globules
rouges, mais ne peuvent être considérées comme le vrai traitement de la
maladie de Vaquez. La saignée doit être d’un volume suffisant au moins
300 cm3 à chaque fois. Elle est habituellement répétée 3 à 4 fois lorsque l’on
veut obtenir une réduction très importante de la surcharge vasculaire en
raison du risque des accidents de thrombose ou hémorragiques. Elle
entraîne une amélioration immédiate et une grande sensation de mieux-
être.
Elle n’empêchera pas la production exagérée de la moelle de se maintenir et
de fait, on observera une reprise très rapide de l’excès de globules rouges
dans le sang. À la longue, les saignées répétées vont aboutir à une carence en
fer. On observera ainsi l’apparition d’une microcytose.
La saignée est considérée actuellement comme un traitement d’urgence ou
comme un traitement qui permet de temps à autre d’alléger la chimiothéra-
pie surtout si la polyglobulie est difficilement stabilisée.
Purpura thrombopénique idiopathique (PTI) - 187
Maladie Synonymie A
PURPURA THROMBOPÉNIQUE IDIOPATHIQUE (PTI)
PURPURA THROMBOPÉNIQUE AUTO-IMMUN (PTAI) BB
CC
Définition
Thrombopénie fréquente par hyperdestruction plaquettaire (et/ou mégaca- DD
ryocytaire) due à la présence d’autoanticorps antiplaquettaires se fixant sur
les plaquettes et entraînant leur phagocytose par les phagocytes mononu- EE
cléés en particulier au niveau splénique (mécanisme Fcg récepteur-dépen- FF
dant).
GG
Épidémiologie
• Formes aiguës, plus fréquentes chez l’enfant à caractère saisonnier (contexte
HH
viral) en hiver et au printemps ; corticosensibles. II
• Formes chroniques, plus fréquentes chez l’adulte, à prédominance féminine ;
fréquemment corticorésistantes. JJ
• PTAI (purpura thrombopénique immunologique) de la femme enceinte avec
thrombopénie néonatale (50 % des cas dont 18 % de formes sévères) par
KK
transfert passif transplacentaire des autoanticorps maternels. Pose le LL
problème diagnostique des thrombopénies allo-immunes néonatales par
incompatibilité fœtomaternelle. MM
• Spécificité des auto-anticorps : GP IIb-IIIa, IIIa, IIb, Ib.
NN
Signes cliniques OO
Purpura : Syndrome hémorragique d’apparition souvent brutale de type
cutané ou cutanéo-muqueux. PP
• Purpura, ecchymoses, pétéchies… QQ
• Rareté des hémorragies digestives sauf dans les formes chroniques.
• Risque vital en urgence des hémorragies cérébro-méningées. RR
• Absence d’organomégalie.
SS
Signes biologiques TT
• Thrombopénie isolée et franche (souvent inférieure à 30 G/L, deux tiers des
cas). UU
• Myélogramme sans anomalies cytologiques en dehors d’une hyperplasie
de la lignée mégacaryocytaire et de mégacaryocytes de grande taille (très VV
polyploïdes). WW
• Le myélogramme est souvent réalisé pour orienter vers une thrombopénie
de cause périphérique et pour éliminer une éventuelle LA (L) révélée par la XX
thrombopénie isolée.
• La normalité du bilan d’hémostase élimine une CIVD. YY
ZZ
188 - Autoformation et aide au diagnostic en hématologie
Critères diagnostiques
• Thrombopénie. Raccourcissement de la demi-vie plaquettaire.
• Augmentation de la richesse médullaire mégacaryocytaire.
• Anticorps antiplaquettes fixés.
• Exclusion d’autres pathologies associées à l’un ou l’ensemble des critères
ci-dessus :
– maladies auto-immunes : LED ; PR ; thyroïdite d’Hashimoto ;
– hémopathies lymphoïdes chroniques : LLC, LMNH ;
– thrombopénies médicamenteuses immunoallergiques, hypersplénisme,
CIVD.
Traitement
Dans tous les cas, les mesures de prévention de l’hémorragie doivent être
instituées. On utilise la corticothérapie ou la perfusion de fortes doses d’im-
munoglobulines humaines standard à la phase aiguë. La splénectomie et
d’autres moyens thérapeutiques sont employés en cas de phase chronique.
a) corticothérapie
La posologie moyenne est de 1 mg/kg/j de prednisone et, pour certains, plus
forte. Il semble qu’une dose de 0,5 mg/kg/j soit suffisante. L’action est princi-
palement le fait d’un blocage de la phagocytose. Sous corticothérapie, on
observe dès la 2e semaine une remontée des plaquettes. Celle-ci survient plus
rapidement chez l’enfant que chez l’adulte. L’échec ne doit pas faire pour-
suivre le traitement plus de 3 semaines.
b) Immunoglobulinothérapie
L’alternative à la corticothérapie est représentée par de fortes doses de
gammaglobulines humaines : 0,4 g/kg/j en perfusion de 5 heures au moins
pendant 3 à 5 jours. L’action est non seulement le blocage de la phagocytose,
mais aussi la diminution de synthèse des autoanticorps. L’immunoglobulino-
thérapie a un effet plus rapide que la corticothérapie, mais transitoire. Du fait
de son coût, elle est réservée aux urgences hémorragiques.
Purpura thrombopénique idiopathique (PTI) - 189
Hématies N ❑A D Monocytes N ❑A ❑D CC
Hématocrite N ❑A D Myélocytes absence
Hémoglobine N ❑A D Myéloblastes absence DD
V.G.M. N ❑A ❑D Érythroblastes absence
C.C.M.H. N ❑D Lymphoblastes absence
EE
T.C.M.H. N ❑A ❑D Blastes absence
FF
Réticulocytes N A ❑D Plasmocytes absence
Plaquettes ❑N ❑A D Hb anormale absence GG
Leucocytes N ❑A ❑D Ferritine N ❑A ❑D
Polynucléaires neutro N ❑A ❑D Bilirubine libre N ❑A HH
Polynucléaires éosino N ❑A L.D.H. N ❑A
Lymphocytes N ❑A ❑D Protéines totales N ❑A II
Lympho hyperbaso absence
JJ
Examens en augmentation KK
anticorps antiplaquettaires LL
MM
NN
OO
PP
QQ
Autres milieux biologiques
RR
Myélogramme :
• il est sans anomalies cytologiques en dehors d’une hyperplasie de la lignée mégacaryocytaire SS
et de mégacaryocytes de grande taille (très polyploïdes) ;
• le myélogramme est souvent réalisé pour orienter vers une thrombopénie de cause
périphérique et pour éliminer une éventuelle LA (L) révélée par la thrombopénie isolée.
TT
Critère diagnostique : UU
augmentation de la richesse médullaire mégacaryocytaire.
VV
WW
XX
YY
ZZ
190 - Autoformation et aide au diagnostic en hématologie
c) Splénectomie
Elle se propose de supprimer le site principal de destruction des plaquettes et
de production des autoanticorps. Une chronicité de 6 mois chez l’adulte et
12 mois chez l’enfant est nécessaire avant de pouvoir la discuter. Un tableau
hémorragique grave et réfractaire aux thérapeutiques habituelles peut aussi
être une indication en urgence. Elle est précédée de la vaccination antipneu-
mococcique et suivie d’une antibioprophylaxie antiméningococcique. En cas
de contre-indication ou d’échec de la splénectomie, plusieurs solutions
peuvent être envisagées :
– nouvelle cure de corticoïdes ;
– immunosuppression par l’azathioprine ou le cyclophosphamide ;
– immunomodulation par le danazol (Danatrol®) ;
– traitement par l’IFN recombinant humain.
Saturnisme - 191
Maladie Synonymie A
SATURNISME
INTOXICATION AU PLOMB BB
CC
Définition
• C’est une anémie microcytaire hypersidérémique, rare du fait de la régres- DD
sion des saturnismes professionnels.
• Physiopathologie : le plomb bloque la synthèse de l’hème à au moins EE
3 niveaux : inhibition de l’activité de l’ALA-déhydrase, de la coproporphyri- FF
nogène-oxydase et de l’hème-synthétase.
GG
Signes cliniques
Crises douloureuses abdominales avec constipation, liseré gingival de Burton,
HH
neuropathies périphériques, hypertension artérielle, voire insuffisance rénale. II
Signes biologiques JJ
L’anémie de l’intoxication saturnine est le fait des formes graves ou d’une
KK
carence martiale associée. Elle est généralement modérée, typiquement
normochrome, normocytaire, sidéroblastique et discrètement hypersidéré- LL
mique. Chez l’enfant, elle est souvent hypochrome et microcytaire du fait de
la carence martiale souvent associée. MM
Elle se caractérise par des troubles de la synthèse de l’hème. La déshydratase
NN
de l’acide delta-aminolévulinique (ALAD) est très précocement inhibée : la
diminution de son activité est déjà décelable alors que la plombémie est infé- OO
rieure à 100 μg/L. L’accumulation de l’acide delta-aminolévulinique (ALA),
résultant de l’inhibition de l’ALAD, n’est perceptible que lorsque l’enzyme est PP
inhibée à 80 %, ce qui correspond à une plombémie d’environ 350-400 μg/L. QQ
L’élévation de la concentration intraérythrocytaire de la protoporphyrine libre
(ou de la protoporphyrine-zinc) est due à l’inhibition de l’hème synthétase ; RR
elle devient détectable lorsque la plombémie dépasse 200-250 μg/L. Lorsque
la plombémie atteint 800 μg/L, les protoporphyrines intra-érythrocytaires ne SS
s’élèvent plus. La coproporphyrinurie s’élève lorsque la plombémie dépasse TT
400 μg/L.
L’intoxication chronique par le plomb s’accompagne de l’apparition d’héma- UU
ties à granulations basophiles. Les granulations sont constituées de résidus
d’ARN ribosomal qui « s’agglomèrent » en mottes après coloration basique. VV
Leur nombre est normalement inférieur à 0,5 pour 10 000 hématies. WW
Traitement XX
• Aide à l’élimination naturelle en cas d’exposition récente aiguë : lavage
d’estomac, lavement. YY
ZZ
192 - Autoformation et aide au diagnostic en hématologie
Hématies ❑N ❑A D Monocytes N ❑A ❑D CC
Hématocrite ❑N ❑A D Myélocytes absence
Hémoglobine ❑N ❑A D Myéloblastes absence DD
V.G.M. ❑N ❑A D Érythroblastes absence
C.C.M.H. N ❑D Lymphoblastes absence
EE
T.C.M.H. ❑N ❑A D Blastes absence
FF
Réticulocytes N ❑A ❑D Plasmocytes absence
Plaquettes N ❑A ❑D Hb anormale absence GG
Leucocytes N ❑A ❑D Ferritine N ❑A ❑D
Polynucléaires neutro N A ❑D Bilirubine libre N A HH
Polynucléaires éosino N ❑A L.D.H. N A
Lymphocytes N ❑A ❑D Protéines totales N ❑A II
Lympho hyperbaso absence
JJ
Maladie Synonymie A
SPLÉNOMÉGALIE MYÉLOÏDE (SPM)
OSTÉO-MYÉLO-SCLÉROSE PRIMITIVE (OMS)/MYÉLOFIBROSE IDIOPATHIQUE BB
CC
Définition
• Dite aussi métaplasie érythromyéloïde hépatosplénique avec myélofibrose DD
ou ostéomyélosclérose (OMS) (= 8 % des cas de syndromes myéloproliféra-
tifs). EE
• Syndrome myéloprolifératif sans chromosome Ph1, dû à une prolifération FF
monoclonale maligne de précurseurs de toutes les lignées myéloïdes et
métaplasie myéloïde de la rate. GG
• S’accompagne d’une myélofibrose évoluant vers l’ostéomyélosclérose
massive, de caractère secondaire et réactionnel. HH
• Évolution entachée de complications à type d’hypertension portale, II
d’hémorragies ou d’infections, de complications cardiovasculaires.
• Transformation en leucémie aiguë (TA) dans environ 20 % des cas. JJ
Physiopathologie KK
Modèles expérimentaux LL
• Pas de modèle animal spontané.
• Souris infectée par virus sarcomatogène myéloprolifératif (MPSV) (rétrovirus MM
de la famille du virus de Moloney) : NN
– hépatosplénomégalie, hyperleucocytose, fibrose médullaire, hépatique et
splénique ; OO
– létal en 45 jours environ ;
– manifestations hématologiques semblables à celles observées dans SPM PP
chez homme ; QQ
– anomalie due à une hyperproduction de facteurs de croissance (IL-1, IL-6,
GM-CSF, G-CSF, M-CSF, TNF-a et TGF-b) détectée aux sites de myéloproliféra- RR
tion (rate, foie, thymus).
SS
Splénomégalie myéloïde TT
• Maladie clonale de la cellule souche hématopoïétique.
• Fibrose réactionnelle due en grande partie aux cellules de la lignée mégaca- UU
ryocytaire PDGF, TGF-b et EGF.
• Augmentation de la synthèse de M-CSF et de TGF-b.
VV
WW
Signes cliniques
Circonstances du diagnostic XX
Âge et fréquence YY
• Âge moyen au diagnostic vers 60 ans, les cas de moins de 50 ans représen-
tent 15-20 % avec pronostic plus favorable. ZZ
196 - Autoformation et aide au diagnostic en hématologie
Signes biologiques
Sang
• Anémie variable, mais constante, majorée par hémodilution, normocytaire,
normochrome, non régénérative
• Déformations multiples des globules rouges : anisopoïkilocytose, hématies
en « larme » ou en « poire », schizocytes, sphérocytes, cellules cibles, sans
modification des constantes érythrocytaires.
• Présence dans le sang d’érythroblastes : constante mais < 10 % d’éléments
nucléés, sauf en cas de splénectomie.
• Hyperleucocytose modérée (10 à 25 G/L) avec polynucléose neutrophile et
myélémie. Présence possible de blastes indifférenciés (< 10 %).
• Monocytose parfois observée.
• Plaquettes :
– nombre normal chez 50 % des patients, thrombocytose ou thrombopénie
(25 %/ 25 %) ;
– morphologie des plaquettes anormale avec anisothrombocytose,
plaquettes géantes et plaquettes vides ;
– en cas de splénectomie : fragments mégacaryocytaires ou mégacaryocytes ;
– fonctions plaquettaires anormales : temps de saignement allongé, agréga-
tion à l’ADP diminuée…
• Coagulation anormale avec diminution de l’activité du complexe prothrom-
binique.
• Acide urique et vitamine B12 sériques : augmentés.
• Augmentation des LDH plasmatiques.
Splénomégalie myéloïde - 197
Examens complémentaires
a) Imagerie
Radiographie du squelette : ostéocondensation localisée ou diffuse dans
environ 40 % des cas. Se voit surtout sur os long, bassin, crâne et corps verté-
braux.
b) Cytogénétique
• Souvent infructueux en raison de la pauvreté du prélèvement de moelle.
• Préférer l’étude cytogénétique des leucocytes périphériques après 24 heures
de culture en présence de phytohémagglutinine (PHA) :
– pas de chromosome Ph1 ;
– caryotype anormal dans 30 à 50 % des cas : anomalies clonales non spéci-
fiques (délétions 13 q, 20 q, 7 q, trisomies 1 q, 8, 9 et 21 ; monosomies 7) ;
– remaniements plus complexes rares qui laissent augurer une transformation
aiguë.
c) Exploration isotopique
• Scintigraphie médullaire à l’indium-transferrine raréfaction des territoires
hématopoïétiques dans le squelette axial et extension vers les os long et la
rate (augmentation avec évolution).
• Durée de vie des GR 51Cr = augmentation modérée de survie.
• Étude isotopique du métabolisme du fer (59 Fe-transferrine) :
– érythropoïèse splénique, voire hépatique ;
– fixation osseuse faible ou nulle ;
– turn-over plasmatique très augmenté avec incorporation globulaire faible :
signe d’érythropoïèse inefficace.
d) Histologie splénique et hépatique
• Rate : capsule splénique épaissie :
– hématopoïèse active avec nombreux mégacaryocytes surtout dans les sinu-
soïdes spléniques ;
– fibrose peu fréquente et peu intense, sauf en cas d’évolution longue et d’hy-
pertension portale.
• Foie : métaplasie myéloïde au niveau des sinusoïdes hépatiques :
– stase vasculaire hépatique ;
– pas ou peu de fibrose.
e) Manifestations dysimmunitaires : plus fréquentes
• Augmentation de l’immunité à médiation cellulaire (anergie cutanée).
• Manifestations auto-immunes.
• Modifications du complément et présence de complexes immuns circulants.
Diagnostic différentiel
• Myélodysplasies :
– même âge, révélation par anémie ;
– hématopoïèse dysplasique (comme SM) ;
Splénomégalie myéloïde - 199
Hématies ❑N ❑A D Monocytes N A ❑D CC
Hématocrite ❑N ❑A D Myélocytes présence
Hémoglobine ❑N ❑A D Myéloblastes absence DD
V.G.M. N ❑A ❑D Érythroblastes présence
C.C.M.H. N ❑D Lymphoblastes absence
EE
T.C.M.H. N ❑A ❑D Blastes présence
FF
Réticulocytes ❑N ❑A D Plasmocytes absence
Plaquettes N A D Hb anormale absence GG
Leucocytes ❑N A ❑D Ferritine N ❑A ❑D
Polynucléaires neutro ❑N A ❑D Bilirubine libre N ❑A HH
Polynucléaires éosino N A L.D.H. ❑N A
Lymphocytes ❑N ❑A D Protéines totales N ❑A II
Lympho hyperbaso absence
JJ
Examens en augmentation KK
acide urique LL
vitamine B12
phosphatases alcalines sériques MM
polynucléaires basophiles
sphérocytes NN
schizocytes
cellules en cibles (target cells) OO
plaquettes géantes
PP
Autres milieux biologiques
QQ
Myélogramme :
• difficile du fait de la dureté de l’os aspiration « blanche » ou diluée ;
RR
• si myélogramme analysable :
– dysérythropoïèse, voire dysplasie globale ; SS
– pas d’excès de blastes ;
– sidéroblastes augmentés, rarement en couronne. TT
Biopsie médullaire : UU
Indispensable au diagnostic :
• aspect variable d’un malade à l’autre et d’un territoire à l’autre chez même patient ; VV
• faits constants : hypertrophie et dystrophie des mégacaryocytes, remaniements vasculaires
avec > nombre et taille des sinusoïdes, fibrose. S’y associe des aspects spécifiques de chacun WW
des trois types :
– type 1 = forme hyperplasique, « fibrose réticulinique » ;
– type 2 = « fibrose collagène » : réseau fibreux beaucoup plus important, constitué de faisceaux
XX
épais ;
– type 3 = ostéomyélosclérose ; YY
• du tissu hématopoïétique, remplacé par prolifération anarchique tissu adipeux ;
• ostéosclérose : calcification osseuse, augmentation des ostéoblastes et ostéoclastes. ZZ
Syndromes myélodysplasiques (SMD) - 203
Maladie Synonymie A
SYNDROMES MYÉLODYSPLASIQUES
ACANTHOCYTOSE CONSTITUTIONNELLE
(SMD)
ABÉTALIPOPROTÉINÉMIE
ANÉMIES RÉFRACTAIRES (autosomique récessive) BB
CC
Définition
• Anciennement dénommées « anémies réfractaires » (rebelles initialement à DD
toutes les thérapeutiques connues et récidivant après les transfusions).
• Insuffisances médullaires liées à des anomalies qualitatives de l’hémato- EE
poïèse. FF
• Anomalies clonales des cellules souches hématopoïétiques avec avortement
intramédullaire (hyperapoptose). GG
• SMD primitifs.
• SMD secondaires. HH
• États préleucémiques. II
• On exclut les carences en folates ou en vitamine B12 et l’alcoolisme qui
peuvent donner des signes voisins. JJ
Ce sont des hémopathies acquises caractérisées par des cytopénies pouvant
toucher l’une ou toutes les lignées hématopoïétiques. KK
• Hématopoïèse inefficace avec avortement intramédullaire. LL
• Dysmyélopoïèse associée à des degrés variables :
– dysérythropoïèse ; MM
– dysgranulopoïèse ;
– dysmégacaryocytopoïèse. NN
• Anomalies morphologiques et fonctionnelles des cellules matures produites. OO
Caractères généraux PP
• Idiopathiques le plus souvent (80-90 % des cas) sauf pour les SMD secon-
QQ
daires à des traitements de chimio- ou de radiothérapie.
• Réfractaires aux traitements conventionnels des anémies : transfusion, vita- RR
minothérapie.
• Survenue préférentiellement chez des sujets âgés de plus de 50 ans (pic vers SS
65 ans), mais il existe des formes juvéniles de SMD, plus rares.
TT
• Légère prédominance masculine.
• Évolution chronique, excepté pour les SMD secondaires. UU
• États préleucémiques, mais l’évolution en leucémie aiguë n’est pas systéma-
tique. VV
WW
Signes cliniques
Généralement sans organomégalie (sauf dans les syndromes myélomonocy- XX
taires du sujet âgé qui peuvent s’accompagner de splénomégalie et d’hépa-
tomégalie), mais avec des signes de cytopénies (1 ou plusieurs cytopénies) YY
notamment : ZZ
204 - Autoformation et aide au diagnostic en hématologie
– syndrome anémique ;
– épisodes infectieux chroniques et récidivants liés à la neutropénie et la
neutropathie ;
– purpura hémorragique, conséquence de la thrombopénie.
Ces signes vont s’aggraver lors de l’évolution parallèlement à la cytopénie.
• Formes cliniques particulières (peu fréquentes) :
– vascularites cutanées ;
– neuropathies périphériques ;
– arthrites inflammatoires séronégatives.
Signes biologiques
Hémogramme
Données quantitatives
• Mono, bi- ou pancytopénie :
– anémie normocytaire ou macrocytaire, très fréquente, d’intensité très
variable, normochrome et arégénérative ;
– leuconeutropénie fréquente (excepté dans les leucémies myélo-monocy-
taires chroniques (LMMC) ;
– monocytose (> 1 G/L) : présence variable d’un cas à l’autre, assez stable par
rapport à une monocytose infectieuse, les monocytes peuvent avoir des
noyaux à aspect rubané (leucémie myélo-monocytaire chronique (LMMC) ;
– thrombopénie fréquente et d’intensité variable.
Données qualitatives
• Anomalies érythrocytaires :
– anisocytose avec présence d’une double population de globules rouges
souvent visible sur les courbes de distribution des GR rendues par les auto-
mates de numération ;
– poïkylocytose : ovalocytes… ;
– parfois érythroblastes circulants.
• Anomalies morphologiques des granulocytes neutrophiles :
– hyposegmentation pouvant donner l’aspect de « pseudo-Pelger » quand
elle est associée à des anomalies de condensation chromatinienne ;
– hypersegmentation possible, mais plus rare ;
– présence de vacuoles cytoplasmiques ;
– hypogranulation (assez spécifique et évocatrice) ;
– anomalies de répartition des granules ;
– anomalies de condensation chromatinienne.
• Anomalies plaquettaires :
– anisothrombocytose ;
– présence de plaquettes géantes ;
– défaut de granulation.
Syndromes myélodysplasiques (SMD) - 205
Myélogramme A
Données quantitatives
• Moelle de richesse normale ou souvent augmentée. BB
• Il existe des SMD à moelle pauvre (10 %) de diagnostic souvent difficile, justi-
fiant le recours à la biopsie médullaire.
CC
• Hyperplasie de la lignée érythroblastique. DD
• Lignée mégacaryocytaire variable.
Données qualitatives EE
• Dysérythropoïèse : FF
– mégaloblastose variable, souvent de type intermédiaire ;
– anomalies de condensation chromatinienne (chromatine irrégulière, bour- GG
geonnements nucléaires) ;
– asynchronisme de maturation nucléo-cytoplasmique ; HH
– anomalies de l’hémoglobinisation du cytoplasme : aspects « feuilletés » ; II
– caryorrhexie : fragmentations nucléaires ;
– images d’érythroblastes en mitose : index mitotique élevé ; JJ
– ponctuations basophiles.
• Dysgranulopoïèse : KK
– hypogranulation ; LL
– granulations anormales et/ou anormalement réparties ;
– hyposegmentation des granulocytes neutrophiles ; MM
– arrêt de maturation au niveau des précurseurs précoces (blastes de type III
ou promyélocytes anormaux) ; NN
– blastose médullaire (blastes B1 ou B2) variable possible (supérieure à 5 % et OO
inférieure à 30 %). Elle détermine le type de SMD.
• Dysmégacaryocytopoïèse : PP
– micromégacaryocytes ;
– hypolobulation ; QQ
– hypogranulation. RR
– mégacaryocytes à petits noyaux « séparés » ;
– présence d’amas de mégacaryocytes. SS
Caryotype
TT
• Intérêt : diagnostique et pronostique. Fréquence des anomalies : 40 à 80 %
des cas. UU
• Principaux types d’anomalies :
– monosomies : 7, 17… ; VV
– trisomies : 8, 21, 11… ; WW
– perte de l’Y ;
– délétions : 5q- (q13;q33), 7q-, 6 q -(q15), 11q-, 12p-, 20q- (q11), 17p ; XX
– inversions : 3, 12…
YY
ZZ
206 - Autoformation et aide au diagnostic en hématologie
Diagnostic différentiel
Celui d’une cytopénie ou pancytopénie chronique souvent macrocytaire chez
un patient âgé.
Anémies sidéroblastiques
• Acquises :
– anémies mégaloblastiques par carence en vitamine B12 et/ou en acide
folique versus AR ou ARS ;
– carences en pyridoxine (rares) ;
– iatrogènes : traitements par les tuberculostatiques (INH, PAS) ou les antimi-
totiques (faciles à exclure en fonction du contexte clinique).
• Intoxication par le plomb (contexte professionnel).
• Constitutionnelles.
• Anémie sidéroblastique héréditaire de Heilmeyer liée à l’X.
Anémies macrocytaires non sidéroblastiques ou cytopénies isolées
• Cytopénies à caractère auto-immune.
• Dysmyélopoïèses constitutionnelles.
Anémies avec blastose sanguine modérée
• Leucémies aiguës myéloïdes en début d’évolution :
– LAM2 versus AREB T ;
– LAM4 versus leucémie myélomonocytaire chronique (LMMC) ;
– LAM6 versus ARS.
• Syndromes myéloprolifératifs en transformation :
– LMC en transformation (chromosome Philadelphie, Ph1) ;
– splénomégalie myéloïde au stade d’insuffisance médullaire.
Traitement
Les syndromes myélodysplasiques sont courants chez la personne âgée et
sont les états préleucémiques les plus fréquents. Leur diagnostic et leur clas-
sification sont simples, mais les traitements actuels ne sont pas efficaces sauf
chez le jeune où l’allogreffe peut être tentée.
Traitement symptomatique
Tout épisode fébrile chez un neutropénique justifie la prescription d’une
antibiothérapie à large spectre couvrant les bacilles Gram négatif, puis les
(suite p. 210)
Syndromes myélodysplasiques (SMD) - 209
Hématies ❑N ❑A D Monocytes N A ❑D CC
Hématocrite ❑N ❑A D Myélocytes présence
Hémoglobine ❑N ❑A D Myéloblastes présence DD
V.G.M. N A ❑D Érythroblastes présence
C.C.M.H. N ❑D Lymphoblastes absence
EE
T.C.M.H. N ❑A ❑D Blastes présence
FF
Réticulocytes ❑N ❑A D Plasmocytes absence
Plaquettes N ❑A D Hb anormale absence GG
Leucocytes N ❑A D Ferritine N ❑A ❑D
Polynucléaires neutro N ❑A D Bilirubine libre N ❑A HH
Polynucléaires éosino N ❑A L.D.H. N A
Lymphocytes N ❑A D Protéines totales N ❑A II
Lympho hyperbaso absence
JJ
Examens en augmentation KK
ovalocytes LL
plaquettes géantes
fer sérique MM
coefficient de saturation de la sidérophiline
NN
Maladie Synonymie A
SYNDROMES THALASSÉMIQUES
héréditaire/transmission autosomale récessive/Alpha T. : délétion/bêta:mutation BB
CC
Définition
Génétique DD
• Le génome humain comporte :
EE
– 4 gènes sur le chromosome 16 codant chacun pour 25 % des chaînes de
globine ; FF
– 2 gènes sur le chromosome 11 codant chacun pour 50 % des chaînes de
globine ; GG
– 2 gènes (chez le fœtus) portés par le chromosome 11 codant pour les
HH
chaînes composant de l’Hb F (22) ;
– 2 gènes portés par le chromosome 11 codant pour les chaînes . II
• Les syndromes thalassémiques se transmettent selon le mode autosomique
récessif. JJ
• L’anomalie moléculaire en général responsable des alpha-thalassémies est la
KK
délétion.
• L’anomalie moléculaire en général responsable des bêta-thalassémies est LL
une mutation (+ de 60 connues).
• Il existe deux formes génétiques de bêta-thalassémie selon qu’un ou deux MM
gènes sont atteints (hétéro- ou homozygotes).
NN
• Deux formes phénotypiques de thalassémies homozygotes :
– ° thalassémie : pas de synthèse de la chaîne ; OO
– + thalassémie : diminution de synthèse de la chaîne .
Physiopathologie PP
• Alpha-thalassémies : QQ
– 1 ou 2 gènes atteints : entraîne la diminution de synthèse de Hb + microcy-
tose ; RR
– 3 gènes atteints : les chaînes se tétramérisent en Hb H (4) ;
– gènes atteints : entraîne une anémie profonde et la mort in utero ou dès la
SS
naissance. Dans le sang : Hb Bart (4). TT
• Bêta-thalassémie hétérozygote :
– diminution de la synthèse des chaînes entraînant une microcytose ; UU
– excès relatif de chaînes entraîne une augmentation Hb A2 (22).
• Bêta-thalassémie homozygote :
VV
– les chaînes en excès précipitent dans les GR et entraînent des lésions de WW
la membrane et noyau avec destruction des éythroblastes dans la moelle
osseuse (anémies par érythropoïèse inefficace). D’où l’augmentation de XX
l’érythropoïétine avec inflation érythroblastique, la multiplication des
YY
érythroblastes dans les espaces médullaires et les déformations squelet-
tiques et anomalies osseuses ; ZZ
212 - Autoformation et aide au diagnostic en hématologie
Traitement
Seules les formes majeures nécessitent un traitement, les formes mineures
étant généralement bien tolérées.
(suite p. 214)
Syndromes thalassémiques - 213
★ ★ ★ ★ ★ maladie constitutionnelle
BB
Hématies ❑N A D Monocytes N ❑A ❑D CC
Hématocrite N ❑A D Myélocytes absence
Hémoglobine N ❑A D Myéloblastes absence DD
V.G.M. ❑N ❑A D Érythroblastes présence
C.C.M.H. ❑N D Lymphoblastes absence
EE
T.C.M.H. ❑N ❑A D Blastes absence
FF
Réticulocytes N A ❑D Plasmocytes absence
Plaquettes N ❑A ❑D Hb anormale présence GG
Leucocytes N ❑A ❑D Ferritine N A ❑D
Polynucléaires neutro N ❑A ❑D Bilirubine libre ❑N A HH
Polynucléaires éosino N ❑A L.D.H. N ❑A
Lymphocytes N ❑A ❑D Protéines totales N ❑A II
Lympho hyperbaso absence
JJ
Maladie Synonymie A
THROMBOCYTÉMIE ESSENTIELLE
BB
CC
Définition
• Forme particulière de syndrome myéloprolifératif où la multiplication cellu- DD
laire excessive atteint uniquement la lignée mégacaryocytaire.
• Moyenne d’âge : 60 ans (sex-ratio équilibré), mais prédominance féminine EE
chez les sujets jeunes. FF
• Plaquettes > 800 109/L + hyperplasie mégacaryocytaire médullaire.
• Augmentation des progéniteurs mégacaryocytaires circulants. GG
• Augmentation de la pousse spontanée des progéniteurs en culture.
HH
Signes cliniques II
• Hémorragies diagnostic parfois lors de l’exploration d’une anémie hypo-
chrome sidéropénique. JJ
• Thromboses veineuses ou artérielles.
• Splénomégalie modérée.
KK
• Hépatomégalie dans moins de 10 % des cas. LL
Évolution
• Vers myélofibrose ; transformation en leucémie aiguë 10-20 % (en fait secon- MM
daire au traitement par alkylants ou 32P). NN
• Mort par hémorragie, embolies.
• Survie 10 ans : 64 %. OO
Signes biologiques PP
Sang QQ
• GR diminués en général, microcytose, hypochrome. Parfois GR augmentés.
• Leucocytes : 15 à 40 109/L, surtout polynucléaires. Phosphatase alcaline RR
leucocytaire : normale ou augmentée. SS
• Plaquettes très élevées. Frottis : tapis de plaquettes, certaines de grande
taille. Augmentation de la dispersion de taille des plaquettes. Nombre de TT
plaquettes le plus souvent entre 800 et 1 500 G/L.
Moelle
UU
• Tapis de plaquettes et de mégacaryocytes. VV
• Biopsie indispensable au diagnostic :
– hyperplasie mégacaryocytaire avec mégacaryocytes de grande taille ; WW
– hyperplasie réticulinique modérée.
XX
Hémostase
• Temps de saignement (TS) : augmentation dans seulement 20 % des cas. YY
• Signes latents de CIVD diminution des facteurs I, V, VIII.
ZZ
216 - Autoformation et aide au diagnostic en hématologie
Traitement
• Abstention chez le sujet jeune asymptomatique.
• Chimiothérapie (hydroxyurée, pipobroman, anagrélide).
• Phosphore 32.
• Interféron a (3 mUI 3/semaine).
• Thrombophérèses : traitement d’urgence.
• Traitement antiagrégant : inhibiteurs de la cyclo-oxygénase (aspirine),
ticlopidine.
Thrombocytémie essentielle - 217
Hématies N A D Monocytes N ❑A ❑D CC
Hématocrite N A D Myélocytes absence
Hémoglobine N A D Myéloblastes absence DD
V.G.M. N ❑A D Érythroblastes absence
C.C.M.H. N ❑D Lymphoblastes absence
EE
T.C.M.H. N ❑A D Blastes absence
FF
Réticulocytes N ❑A D Plasmocytes absence
Plaquettes ❑N A ❑D Hb anormale absence GG
Leucocytes ❑N A ❑D Ferritine N ❑A ❑D
Polynucléaires neutro ❑N A ❑D Bilirubine libre N ❑A HH
Polynucléaires éosino N A L.D.H. N A
Lymphocytes N ❑A ❑D Protéines totales N ❑A II
Lympho hyperbaso absence
JJ
Maladie Synonymie A
WALDENSTRÖM (MALADIE DE)
MACROGLOBULINÉMIE DE WALDENSTRÖM BB
CC
Définition
• Prolifération lymphoplasmocytaire polymorphe produisant une IgM mono- DD
clonale > 5 G/L.
• 5 fois moins fréquente que Kahler. EE
FF
Signes cliniques
• Adénopathies superficielles et profondes. GG
• Splénomégalie (50 % des cas).
• Syndrome d’hyperviscosité.
HH
• Syndrome hémorragique cutanéomuqueux. II
• Manifestations rénales + rares que dans Kahler.
• Ictère JJ
Évolution KK
• Chronique et stable plusieurs années.
• Complications : hémorragies, infections, insuffisance médullaire, insuffisance LL
rénale, apparition d’un lymphome non hodgkinien à grandes cellules immu-
noblastiques (± 10% des cas). MM
NN
Signes biologiques
Hémogramme OO
• Anémie inconstante, en général normocytaire, normochrome, non régénéra-
PP
tive. Rouleaux de GR.
• Possibilité fausse anémie. AHAI pas rares (agglutinines froides anti-I). QQ
• Leucocytes variables : 4-15 G/L. Lymphocytose dans un tiers des cas.
• Plaquettes normales ou diminuées (50 % des cas). RR
• Vitesse de sédimentation accélérée. SS
Myélogramme
• Infiltration ± importante par mélange de lymphocytes, lymphoplasmocytes TT
et plasmocytes.
• Mastocytose souvent rencontrée.
UU
Biopsie osseuse VV
• Infiltration lymphoplasmocytaire partielle ou diffuse.
• Souvent myélofibrose réactionnelle + mastocytose. WW
Biochimie XX
• Protides augmentés. À l’électrophorèse : pic en . En immunoélectro-
phorèse : IgM monoclonale ou (Kappa > 75 % des cas). YY
• Cryoglobuline : 10 à 20 % des cas.
• Urines : Bence-Jones : 70 % des cas < 1 g/24 heures.
ZZ
220 - Autoformation et aide au diagnostic en hématologie
Hémostase
• Anomalies de l’hémostase primaire liées à la fixation des IgM sur les
plaquettes.
• Anomalies de la coagulation plus rares (inhibition de la polymérisation du
fibrinogène…).
Traitement
Dans les formes asymptomatiques avec taux stable de l’IgM, il faut préférer
l’abstention thérapeutique.
Dans les formes symptomatiques et/ou avec augmentation des taux de l’IgM,
on utilisera une mono- ou polychimiothérapie selon l’évolutivité de la
tumeur :
– formes d’évolution lente : monochimiothérapie orale continue type chlo-
rambucil (0,1 mg/kg/j) ;
– formes sévères d’évolution rapide et/ou compliquées : polychimiothérapie
type COP ou CHOP (cyclophosphamide, vincristine, prednisone, doxorubi-
cine).
En cas de manifestations auto-immunes, on utilisera la prednisone, en associa-
tion avec le chlorambucil, le cyclophosphamide, ou le melphalan.
Les complications seront traitées par transfusions en cas d’anémie et par plas-
maphérèses en cas d’hyperviscosité ou de neuropathie.
Waldenström (maladie de) - 221
Hématies N ❑A D Monocytes N ❑A ❑D CC
Hématocrite N ❑A D Myélocytes absence
Hémoglobine N ❑A D Myéloblastes absence DD
V.G.M. N ❑A ❑D Érythroblastes absence
C.C.M.H. N ❑D Lymphoblastes absence
EE
T.C.M.H. N ❑A ❑D Blastes absence
FF
Réticulocytes N ❑A D Plasmocytes absence
Plaquettes N ❑A D Hb anormale absence GG
Leucocytes N A ❑D Ferritine N ❑A ❑D
Polynucléaires neutro ❑N ❑A D Bilirubine libre N ❑A HH
Polynucléaires éosino N ❑A L.D.H. N ❑A
Lymphocytes ❑N A ❑D Protéines totales ❑N A II
Lympho hyperbaso absence
JJ
4. En ce qui concerne les globules rouges, sous réserve qu’on vous énonce les
trois paramètres mesurés les concernant (globules rouges, hématocrite et
hémoglobine), vous devez impérativement (même si cela n’est pas demandé
dans les questions) calculer les constantes érythrocytaires (volume globulaire
moyen [VGM],TCMH et CCMH), en rappeler les valeurs normales (attention aux
unités) et faire un commentaire sur les valeurs que vous trouvez.
Rappel :
– VGM > 100 fl = macrocytose ; VGM < 80 = microcytose ; VGM compris entre
80 et 100 : normocytose ;
– CCMH < 300 g/L : hypochromie ; CCMH compris entre 300 et 360 g/L :
normochromie ; il n’existe pas d’hyperchromie.
Seul le taux de réticulocytes (en valeur absolue) vous permet de dire qu’une
anémie est régénérative (réticulocytes > 100-120 G/L) ou arégénérative (réti-
culocytes < 100 G/L).
Une fois cela effectué, et s’il existe une anémie, vous devez conclure quant à
sa nature.
Exemple : Hb = 80 g/L ; VGM = 68 fl ; CCMH = 280 g/L ; réticulocytes = 50 G/L.
Vous devez conclure ici qu’il s’agit d’une anémie microcytaire, hypochrome et
arégénérative.
5. En ce qui concerne les leucocytes, vous pourrez trouver dans l’énoncé leur
valeur totale (normale = 4 à 10 G/L) et éventuellement la formule leucocytaire
en pourcentage. Si tel est le cas, vous devez impérativement dire si le nombre
de leucocytes totaux est abaissé (< à 4 G/L = leucopénie), normal ou
augmenté (> 10 G/L = hyperleucocytose) et calculer les valeurs absolues pour
chaque type de leucocytes.
Principes de l’interprétation d’un bilan biologique en hématologie - 225
La somme des valeurs absolues que vous avez calculées doit être égale au
nombre total des leucocytes.
Livres
Theml H, Diem H, Haferlach T (2006) Atlas de poche d’hématologie.
Flammarion, Paris, 197 p
Sebahoun G (2005) Hématologie clinique et biologique. Doin, Paris, 2005,
578 p
Mehta B, Hoffbrand AV (2003) Hématologie. De Boeck, Paris, 208 p
Levy JP (2001) Hématologie et transfusion. Masson, Paris, 388 p
Najman A (1994) Hématologie (tome 1). Ellipses, Paris, 463 p
Najman A (1994) Hématologie (tome 2). Ellipses, Paris, 701 p
Zittoun R, Bernadou A, Samama MM (1982) Manuel d’hématologie. Douin,
Paris, 428 p
Zittoun R, Samama MM, Marie JP (1998) Manuel d’hématologie. Douin, Paris,
392 p
Sites
BioTribune La biologie médicale sur Internet www.biotribune.com
Le tour du web
• Hématologie
• Les sitesincontournables
http://sfh.hematologie.net/
Le Groupe Français d’Hématologie Cellulaire, groupe spécialisé de la Société
Française d’Hématologie, se présente et propose quelques cas diagnostiques.
http://med.univ-angers.fr/
Le laboratoire d’hématologie du CHU d’Angers vous propose quelques clichés
de sang et de moelle et de quoi s’exercer on line. Un programme de confron-
tation en cytologie, à distance, est également proposé.
230 - Autoformation et aide au diagnostic en hématologie
http://www.medicinimage.com/
HEMATimage, un site bien connu : La formation continue à distance en héma-
tologie cellulaire dans le cadre de BIOFORMA.
http://www.aum.iawf.unibe.ch/
Hemosurf porte bien son nom : galeries de frottis de sang, atlas interactif, pour
ceux qui veulent être incollables sur la reconnaissance des leucocytes.
http://www-medlib.med.utah.edu/
Un index d’images assez vaste : les clichés sont classés par pathologie.
http://www.medvet.umontreal.ca/
http://www.john-libbey-eurotext.fr/
Sont disponibles : résumés d’articles et quelques articles intégraux extraits de
Hématologie, la revue de la SFH.
http://www.bloodline.net
Ce site en anglais se veut une source d’informations et de publications en
hématologie. Ces dernières, tirées de revues internationales, sont disponibles
en version intégrale (au format pdf ). On peut même assister à des lectures
filmées et enregistrées.