SNTE Version FR
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MOT DE MONSIEUR LE CHEF
DU GOUVERNEMENT
Ahmed HACHANI
Ensemble nous pouvons réussir Chef du Gouvernement
de la République tunisienne
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MOT DE MADAME LA MINISTRE
DE L’ENVIRONNEMENT
Les enjeux écologiques, aussi bien planétaires que nationaux, sont aujourd’hui plus que préoccupants
et leurs répercussions socioéconomiques et sanitaires s’amplifient, comme le soulignent les études
scientifiques les plus récentes, notamment le Rapport de synthèse du 6e cycle d’évaluation du
Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC, 2023), le Rapport du Groupe
international d’experts sur la biodiversité (IPBES, 2022), les publications régulières du Programme
des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) ou celles de l’Organisation mondiale de la santé
(OMS) qui soulignent le lien indissociable entre santé et environnement.
Les changements climatiques, la dégradation des terres, la destruction des écosystèmes et l’érosion
de la biodiversité, la surexploitation des ressources naturelles, l’accroissement des risques sanitaires
et environnementaux et les catastrophes naturelles constituent autant de défis majeurs à relever par
tous les pays du monde, notamment la Tunisie qui fait partie, selon ces rapports, des pays les plus
vulnérables aux effets des changements climatiques, raison pour laquelle elle ne cesse de promouvoir
à l’échelle internationale les principes clés de la lutte internationale contre ces changements, à savoir
le principe des responsabilités communes mais différenciées des Etats entre ceux ayant
historiquement provoqué ces changements et ceux qui les subissent aujourd’hui de plein fouet, le
principe de l’équité dans la prise en compte des besoins des Etats en termes d’atténuation et
d’adaptation et le principe des capacités respectives des Etats à faire faire aux changements
climatiques en vue d’atténuer leurs conséquences dévastatrices et de s’y adapter pour atteindre la
résilience climatique.
L’Agenda mondial 2030 pour le développement durable, dans lequel la Tunisie est pleinement engagée
depuis 2015, exige une plus grande intégration des quatre dimensions du développement durable
(économique, socio-culturelle et de gouvernance institutionnelle) dans les politiques publiques,
aussi bien macroéconomiques que sectorielles.
Dans ce contexte, le Ministère de l’environnement, faisant suite à la recommandation de la Présidence
du gouvernement, a engagé l’élaboration de la Stratégie nationale de transition écologique (SNTE),
qui intègre et consolide les politiques publiques existantes en la matière dans le cadre d’une synergie
des acteurs et secteurs.
Le but de la SNTE est ainsi de répondre aux aspirations de la Tunisie d’être en phase avec les
changements mondiaux et de saisir toutes les opportunités offertes par les mécanismes multilatéraux
et bilatéraux de financement et d’appui technique, aussi bien en matière de lutte contre les
changements climatiques que de préservation et de restauration des ressources et des écosystèmes
naturels. Ce sont les modèles économiques actuels et la cohésion sociale qui sont en jeu.
A cet effet, la SNTE intègre notamment les objectifs de la Stratégie nationale de développement
durable (SNDD) 2014-2020, ceux du Plan national de développement 2023-2025 et de la Vision
Tunisie 2035, laquelle retient notamment, parmi quatre piliers, la préservation des ressources et
l’adaptation aux changements climatiques pour garantir les droits des générations futures, incarnant
les aspirations nationales pour atteindre un développement durable, via un modèle alternatif basé
sur une nouvelle approche du système socioéconomique, alliant l’efficacité à la transparence des
politiques publiques et l’utilisation rationnelle du capital naturel et des ressources nationales, dans
le cadre de la promotion de l’économie verte, bleue et circulaire.
Le but de la Stratégie de transition écologique est donc de renforcer les diverses stratégies sectorielles
et d’en promouvoir la convergence autour d’un idéal partagé et d’objectifs communs à l’ensemble
des acteurs et des secteurs socioéconomiques, pour assurer :
Leïla CHIKHAOUI-MAHDAOUI
Ministre de l’Environnement
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LISTE DES PRINCIPALES
ABREVIATIONS
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JICA Japan International Cooperation Agency (Agence japonaise de coopération
internationale)
KfW Kreditanstalt für Wiederaufbau (Banque allemande de coopération)
LISP Littoral sans plastique
ONAS Office national d’assainissement
ONG Organisation(s) non gouvernementale(s)
ONPC Office national de la protection civile
OSE Organisation(s) de soutien aux entreprises
OTEDD Observatoire tunisien de l’environnement et du développement durable
PAN-LCD Plan d’action national de lutte contre la désertification
PAN-CPD Plan d’action national de consommation et de production durable
PG Présidence du Gouvernement
PNMUD Plan national de mobilité urbaine durable (PNMUD)
PNUD Programme des Nations-Unies pour le développement
PNUE Programme des Nations-Unies pour l’environnement
PPLT Programme de protection du littoral tunisien
PTF Partenaires techniques et financiers
HQSE Qualité, hygiène, sécurité, environnement
SC Société civile
SNDNC-RCC Stratégie nationale de développement neutre en carbone-résilient aux
changements climatiques
SNGC-GSD Stratégie nationale de gestion circulaire globale et sectorielle des déchets
SNGID-DMA Stratégie nationale de gestion intégrée et durable des déchets ménagers
et assimilés
SNTE Stratégie nationale de transition écologique
SNRRC Stratégie nationale de réduction des risques de catastrophe
UGPO Unité(s) de gestion par objectifs
UTICA Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat
WBI Wallonie Bruxelles international
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METHODOLOGIE
Assurée en partenariat avec le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD),
l’élaboration de la Stratégie nationale de transition écologique (SNTE) est le fruit d’un
processus pluridisciplinaire participatif combinant l’analyse documentaire et la revue de
toutes les stratégies, projets, programmes et études existants, complétée par des concertations
entre ministères, organismes publics et autres intervenants dans le cadre d’ateliers participatifs
incluant représentants du secteur public et privé, experts et composantes de la société civile.
Tout au long de ce processus, les éléments de la SNTE ont été alimentés, revus et corrigés,
de sorte qu’ils reflètent un consensus autour de la vision, des objectifs, axes/domaines
d’intervention et mesures à entreprendre pour une mise en œuvre à la fois simple, immédiate
et pérenne.
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- 26 juin 2023 : tenue des premières
Assises nationales de la transition
écologique (ANTE).
- 29 septembre 2023 : lancement de la
création d’un réseau interministériel de
transition écologique (RITE) et
programmation de formations à la
SNTE.
9
INTRODUCTION
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La SNTE vise donc à assurer la pérennité du capital naturel, tout en améliorant l’efficience des
ressources dans les activités de développement, comme présenté dans ses cinq axes
déclinés en 53 mesures, en interaction les unes avec les autres et avec les stratégies, plans
et programmes d’action nationaux existants ou en cours d’élaboration dans tous les autres
secteurs, ainsi qu’avec les instruments internationaux signés et ratifiés par la Tunisie en
matière d’environnement, de développement durable et de lutte contre les changements
climatiques, l’ensemble ayant vocation à faire l’objet de programmes d’intervention à engager
immédiatement, en harmonie avec le Plan de développement 2023-2025, la Vision Tunisie
2035, le programme des réformes structurelles engagé par le Gouvernement et toutes les
autres stratégies sectorielles (énergie, industrie, transports, tourisme, santé, éducation, etc.).
Axe 4 Asseoir les bases de l’économie verte, bleue et circulaire dans le cadre
de modes de consommation et de production durables et éradiquer à terme
les points chauds de pollution, décontaminer et réhabiliter les sites pollués.
Le présent document de synthèse présente les cinq axes de la SNTC, énumère les mesures
déclinant chacun d’eux et détaille les 30 parmi elles proposées à la réflexion des participants
aux cinq groupes de travail des ANTE du 26 juin 2023 en tant qu’actions prioritaires à
entreprendre et à mettre en œuvre immédiatement.
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GOUVERNANCE
ET FINANCEMENT
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AXE 1 GOUVERNANCE ET FINANCEMENT
L
e premier axe de la SNTE concerne la gouvernance institutionnelle et le financement de
l’environnement et du développement durable, qui ont été instaurés en Tunisie depuis plus
de trente ans et ont fortement besoin d’être rénovés. Ceci implique une réforme audacieuse
et une réorganisation des institutions gouvernementales en charge de l’environnement, des
ressources naturelles et du développement durable. En outre, au niveau local, une gouvernance
intégrée et durable des ressources naturelles fondée sur une participation responsable des
usagers gagnerait à être instaurée. Enfin, une gouvernance performante doit nécessairement
s’accompagner d’un modèle de financement « écologique » et d’une mobilisation conséquente
des ressources financières nationales et internationales.
Concrètement, cet axe inclut la réforme du cadre institutionnel de gouvernance, la mise en place
d’unités chargées du suivi de la transition écologique dans tous les secteurs, l’harmonisation et
le renforcement des systèmes d’information statistique et d’aide à la décision en matière
d’environnement et de développement durable, la planification intégrée et harmonieuse de
l’environnement et du territoire, le développement du cadre légal et des outils de la participation
du public à la prise de décision en matière d’environnement, le développement des mécanismes
de financement et des instruments économiques appropriés pour accompagner la transition
écologique, ainsi que l’évolution de la coopération bilatérale et multilatérale, y compris avec les
pays du Sud.
Une série de douze (12) mesures a été développée pour concrétiser l’axe 1, à savoir :
Créer et installer une Haute instance de la transition écologique (HITE) présidée par le/la
2 Chef(fe) de Gouvernement, avec un rôle de régulation et d’arbitrage entre secteurs
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07 Elaborer un nouveau Schéma directeur d’aménagement du territoire national (SDATN)
à l’horizon 2050, en collaboration avec tous les départements et acteurs concernés.
Parmi ces douze (12) mesures, sept (7) ont été proposées à la réflexion du groupe de travail
n° 1 lors des Assises nationales de la transition écologique (ANTE) du 26 juin 2023 (mesures
n° 1, 2, 3, 4, 5, 8 et 9) et sont détaillées ci-après.
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Mesures n° 1 et 5 :
Assurer une analyse et un suivi réguliers des indicateurs transversaux de la SNTE et rattacher l’Observatoire
tunisien de l’environnement et du développement durable (OTEDD) à la Présidence du Gouvernement
Principal
entité sans statut ni personnalité Stratégie nationale de transition écologique ont été désignées
morale placée auprès de l’Agence auprès de chaque département ministériel et leur formation est en
nationale de protection de Ministère de cours
l’environnement depuis 1992. l’environnement
Présidence du 2023 /2024
Rattacher l’OTEDD à la Présidence du Gouvernement
1 Gouvernement pour un meilleur
portage politique
Ajuster les missions de l’OTEDD pour
assurer un suivi de tous les indicateurs Activité cours : Un projet de texte définissant les missions et
de la transition écologique, en tant prérogatives de l’OTEDD et le plaçant sous la tutelle de la Primature
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qu’outil d’information et d’aide à la a été déposé auprès de la Présidence du Gouvernement
décision politique et de prospective
environnementale
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Mesure n° 2 :
Créer et installer une Haute instance de la transition écologique (HITE) présidée par le/la Chef(fe)
de Gouvernement
Principal
organisations nationales, de l’environnement
Les avis de la HITE ont vocation à être publiés au Journal officiel de la République
l’ARP et de la société civile, Présidence du tunisienne et sur son site électronique au plus tard dans les dix (10) jours de leur émission.
investie d’un rôle de régulation Gouvernement La HITE élabore un rapport annuel et en publie une synthèse sur son site électronique
et d’arbitrage.
Tous les
ministères Activité projetée : La HITE a vocation à approuver les politiques publiques
Adopter le texte de création environnementales, telles qu’exprimées dans les documents suivants, prévus par le projet
de la HITE, qui est inclus dans Assemblée des 2023 /2024 de code de l’environnement :
le projet de Code de représentants du
1 peuple - Le Plan national de protection de l’environnement
l’environnement (voir mesure
- Les politiques climatiques nationales, conçues et élaborées sous la coordination et
3) et installer la HITE après Organisations la supervision du ministère chargé de l’environnement, selon une approche
désignation de ses membres nationales (dont participative incluant toutes les parties prenantes, y compris les composantes de la
UGTT, UTICA …) société civile
Société civile - La Stratégie nationale de développement neutre en carbone et résilient aux
changements climatiques (SNDNC-RCC)
Tenir régulièrement les - Les contributions déterminées au niveau national (CDN)
2 réunions de la HITE (base - Les plans nationaux d’adaptation
semestrielle ou trimestrielle) - La politique nationale de prévention, de protection et de gestion rationnelle des sols
et sous-sols, des eaux souterraines, de protection de la biodiversité, de lutte contre
la désertification et de gestion urbaine rationnelle
Principal
cadre d’un référentiel pollueur-payeur ; tout en introduisant les nouveaux principes désormais reconnus à l’échelle
codifié accessible à tous universelle : non régression, progression, justice climatique, transition juste et équitable,
les acteurs : administrations diligence raisonnable, information, éducation, participation à la prise de décision et accès
publiques, entreprises, à la justice. Son adoption est en cours.
associations, magistrats,
citoyen(ne)s
Activité en cours : : Le projet de code propose de rehausser le niveau de la prise de
décision environnementale en instituant une Haute instance de la transition écologique
Mettre en place une Tous les (HITE) placée sous la tutelle de la Présidence du Gouvernement et composée de
gouvernance ministères représentants de la majorité des ministères, des principales organisations nationales et du
institutionnelle appropriée Parlement, renforcée par un Observatoire tunisien du développement durable (OTEDD).
1 et évolutive du secteur PG 2023 /2024 Une assise juridique unifiée est proposée aux différents organismes sous tutelle du Ministère
dans le cadre d’une en charge de l’environnement et il s’agit, dans une première étape, de maintenir les
ARP
dynamique globale et structures existantes, mais avec une possibilité d’évolution au fur et à mesure de la révision
concertée des textes y afférents, afin de les mettre en conformité avec la nouvelle vision portée par la
SNTE et les politiques publiques environnementales qui s’adressent à l’ensemble des
acteurs : organismes publics, secteur privé et société civile (voir mesure n° 4 ci-dessous)
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régime juridique et les modalités techniques d’instauration sont en cours d’élaboration par
le CITET et les parties prenantes, sous la supervision du Ministère de l’environnement.
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Activité en cours : Le projet de code de l’environnement propose une étude d’impact
Mettre l’accent sur la
environnemental et social (EIES) qui reprend les exigences de l’étude d’impact sur
prévention des risques en
l’environnement (EIE) actuelle, mais en prévoyant la prise en compte des changements
amont, la réduction des
3 climatiques et la possibilité de la réaliser concomitamment au commencement d’exécution
nuisances en aval et la
des travaux concernant les grands projets d’intérêt national financés en partie par l’aide
réparation principalement
internationale ou ceux dont l’exécution dépasse les seuils des montants soumis aux
en nature
commissions sectorielles des marchés
Accélérer le passage à la Activité en cours : Les aspects environnementaux, économiques et sociaux sont
circularité dans tous les indissociables et le projet de code de l'environnement propose de traduire cette
secteurs (agriculture, interdépendance dans les stratégies et plans dont l’élaboration est envisagée avec les
4 industrie, tourisme….) en autres départements ministériels, afin de contribuer à la diffusion d’une politique
synergie avec la Stratégie environnementale transversale et horizontale, conforme au Plan de développement
nationale de transition économique et social 2023-2025, à la vision Tunisie 2035 et aux différentes stratégies
écologique nationales (SNTE, SDNC-RCC 2050, SGCGSD)
Accompagner les acteurs Activité en cours : Le projet propose une nouvelle approche de la responsabilité
du changement, à la fois environnementale au sens large, en regroupant dans un même titre les principes liés à la
grâce à des mécanismes responsabilité civile, administrative et pénale. Il propose aussi de recourir à des peines
et instruments de alternatives en matière d’infractions environnementales, comme la condamnation à une
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financement vert, mais peine de travail d’intérêt général (TIG) en remplacement d’une peine d’emprisonnement. Le
aussi par le renforcement jet de déchets ou l’abandon de tous objets hors des lieux destinés à cet effet est aussi
de la responsabilisation incriminé et réprimé d’une amende et/ou d’une astreinte à accomplir une ou plusieurs
(sanctions) heures d’activités au service de la collectivité
Mesure n° 4 :
Restructurer et renforcer les organismes spécialisés en matière environnementale
Principal
(ANPE, APAL, ANGED, BNG, restructuration du secteur de l’environnement en Tunisie en vue d’une analyse
CITET, ONAS ), ainsi que le détaillée des missions et prérogatives du ministère et des institutions en lien avec
ministère lui-même et ses la protection de l’environnement, accompagnée d’une proposition de
services extérieurs afin de réorganisation en vue d’une plus grande fonctionnalité et adéquation avec les 5
mettre les structures en axes de la SNTE.
cohérence avec la SNTE
3. Activité projetées : janvier 2025 : élaboration des textes relatifs aux réformes
institutionnelles et mise en place des nouvelles structures
Activité en cours : Le Ministère de l’environnement se propose de faire évoluer sa
présence sur l’ensemble du le territoire grâce à une restructuration cohérente de ses
Ministère de
Réaliser une meilleure services centraux et régionaux moyennant une révision des textes y afférents (décret
l’environnement
coordination des activités entre 2023 /2025 n° décret n° 2006-898 du 27 mars 2006 relatif à l’organisation du ME, tel que modifié
tous les intervenants du secteur et complété et décret n° 94-1636 du 1er août 1994 relatif aux services extérieurs du
de la protection de ME) dans le sens d’un meilleur ancrage par rapport à la SNTE et aux politiques
1
l’environnement et de publiques environnementales.
l’exécution des 5 axes de la
SNTE à l’échelle nationale, Il s’agit notamment de revoir la carte des représentations régionales du Ministère de
régionale et locale l’environnement pour les rapprocher davantage des collectivités territoriales, de
renforcer les moyens humains et matériels des administrations régionales et de les
inciter à établir des conventions de partenariat avec les CL et les acteurs locaux.
Renforcer l’appropriation de la
SNTE par tous les acteurs via
des espaces de concertation à
différentes échelles territoriales Activité en cours : Il est envisagé de renforcer tous les espaces de dialogue, de
en faveur d’une exécution consultation et de concertation avec tous les acteurs (publics et privés), ou d’en créer
2 conjointe des 5 axes de la de nouveaux, afin de faciliter la compréhension et la traduction sur le terrain des 5
transition écologique, avec le axes de la SNTE, en commençant par la formation des représentants des Ministères,
soutien, la coordination et
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des établissements publics et des collectivités locales.
l’accompagnement des
structures environnementales
pertinentes.
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Mesure n° 8 :
Principal
multi-acteurs sur les Il est envisagé de renforcer le processus de concertation de tous les acteurs
questions de de la SNTE dans le cadre d’une approche dynamique, participative et
développement, inclusive, d’où la proposition de mettre en place un espace de dialogue multi-
Tous les acteurs, à savoir un Conseil national économique, social et environnemental,
représentative de ministères
l’ensemble des parties en concertation avec les représentants de tous les ministères, des collectivités
prenantes de la société PG locales, des principales organisations nationales, du secteur privé et de la
société civile.
ARP
Organisations
2023 – 2025
nationales
Créer un espace de
Collectivités Activité projetée : janvier 2024 : lancement de l’élaboration du projet de
dialogue multi-acteurs au
1 locales texte portant création du CESE, en concertation avec les ministères, les
sujet des thématiques liées
collectivités locales, le secteur privé et la société civile
à la transition écologique Secteur privé
Société civile
Principal
énergétique (FOCTEE) en
de la HITE, tout en maintenant si nécessaire, pour des raisons pratiques et
restructurant les fonds
administratives, les compétences de chaque ordonnateur dans son
existants (FODEP, FPZT, FTE,
domaine.
FPEE, FODECAP...).
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Le 26 juin 2023, lors des Assises nationales de la transition écologique, sept (7) mesures sur
douze (1, 2, 3, 4, 5, 8 et 9) ont été proposées à la réflexion des participants en tant qu’actions
prioritaires à entreprendre immédiatement en vue de mettre en œuvre l’axe 1 de la SNTE, qui
a donné lieu aux débats du Groupe de travail n° 1, présidé par Mme Leila CHIKHAOUI-
MAHDAOUI, Ministre de l’environnement. À la suite de cette présentation, un débat caractérisé
par une forte adhésion au processus a été ouvert. Les présents ont insisté sur la nécessité de
réussir la démarche de mise en œuvre et ont formulé des remarques et suggestions en faveur
de la concrétisation d’une réelle transition. Les principales recommandations sont les
suivantes :
- Nécessité d’un fort portage politique de la SNTE : la volonté politique étant manifeste
au niveau du Gouvernement, il convient de passer à la mise en œuvre le plus vite
possible au niveau des instances publiques, afin de matérialiser le principe de
l’exemplarité de l’Etat,
- L’ancrage de la Haute instance de la transition écologique (HITE) à la Présidence du
Gouvernement lui donnerait plus de pouvoir et de légitimité et pourrait aussi assurer
tout l’appui en termes de périodicité de réunions et d’activités,
- Nécessité de s’appuyer sur les expériences comparées en ce qui concerne la création
du Fonds de la transition écologique et la restructuration des institutions
environnementales.
- Nécessité de renforcement des financements verts
- La création d’une banque verte pourrait être d’un grand appui pour l’accompagnement
du processus et il est aussi envisageable d’inciter toutes les banques à verdir leurs
produits et financements et à appuyer les initiatives et programmes de transition
écologique, notamment au profit du secteur privé et des ménages,
- Besoin de prévoir un monitoring conforme aux normes internationales,
- Nécessité de soutenir les communes, à l’instar de Kerkennah, pour la réussite de la
transition à l’échelle locale compte tenu de l’importance de leur rôle de proximité dans
l’accompagnement des citoyens en faveur du changement des comportements et des
modes de consommation et de production et choix d’indicateurs pertinents de suivi/
évaluation au niveau local,
- Besoin de faciliter la réglementation et les procédures d’accès des communes ayant de
faibles moyens humains et financiers aux mécanismes de financement et de renforcement
des capacités.
- Élaboration d’un répertoire des bonnes pratiques à diffuser à tous les acteurs pour
duplication
- Incitation de tous les ministères à créer leurs propres unités chargées du suivi de la
transition écologique et à renforcer leurs moyens par l’affectation d’une rubrique
budgétaire dédiée à cet effet
- Accorder des prix/récompenses aux institutions qui se distinguent par leur adhésion et
leur mise en œuvre de la SNTE
- Accélérer les procédures de création d’un Conseil économique, social et environnemental
(CESE),
- Inviter tous les ministères et leurs établissements sous tutelle à accorder tout l’intérêt à
cette stratégie, notamment à travers :
»» L’organisation de réunions de sensibilisation et de suivi de mise en œuvre,
» » L’affectation des budgets nécessaires pour obtenir des résultats tangibles
et mesurables le plus vite possible,
»» Une meilleure adhésion à l’initiative Clean-up year, incitant tous les acteurs à
promouvoir l’état de l’environnement de leurs institutions et de leurs alentours
immédiats et plus étendus.
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CHANGEMENTS
CLIMATIQUES
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AXE 2 CHANGEMENTS CLIMATIQUES
L
e deuxième axe de la SNTE vise la prise en compte des changements
climatiques, grâce au déploiement de la Contribution déterminée au
niveau national (CDN) établie en 2015, telle qu’actualisée en 2021 jusqu’à
l’horizon temporel 2030, ainsi qu’à l’exécution de la Stratégie nationale de
développement neutre en carbone et résilient aux changements climatiques
(SDNC-RCC) d’ici 2050 et à la mise en œuvre de la Stratégie nationale de
réduction des risques de catastrophe (SNRRC 2018-2030), sachant que les
trois documents ont été élaborés selon une approche concertée et
participative, avec le soutien et l’appui des organismes internationaux et des
partenaires techniques et financiers.
A cet effet, le pays doit pouvoir saisir toutes les opportunités offertes pour
atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050, notamment via l’accès aux
fonds climatiques internationaux (Fonds vert pour le climat, etc.).
Les changements climatiques constituent en effet une menace, notamment
pour les populations les plus vulnérables, les ressources naturelles et de là,
pour la durabilité des activités économiques les plus exposées : tourisme
côtier, pêche, agriculture, infrastructures et établissements humains, surtout
littoraux (économie bleue), et ce, même si la contribution de la Tunisie au
réchauffement global est peu significative (0,07% des émissions mondiales
de GES).
Dans cette optique, l’adaptation et la résilience sont les deux mots d’ordre
ayant vocation à orienter les politiques publiques afin de faire face aux
changements climatiques.
Outre les orientations qui figurent dans les deux documents nationaux
précités (CDN à l’horizon 2030 et SDNC-RCC 2050), les actions suivantes
sont proposées dans le cadre de la prise en compte des effets des
changements climatiques :
»» La conception, l’adoption et la mise en œuvre de mesures d’adaptation
et de résilience du littoral en général et des écosystèmes insulaires en
particulier aux effets des changements climatiques, notamment via la
poursuite du Programme en cinq phases de protection du littoral
tunisien (PPLT), initié en 2013 et qui a vocation à se poursuivre
jusqu’en 2028. Il convient d’ailleurs de signaler que le Ministère de
l’équipement et de l’habitat réalise une étude en vue de l’établissement
d’un Schéma directeur de protection du littoral tunisien contre l’érosion
marine, via un diagnostic approfondi de la situation actuelle, l’évaluation
des projets réalisés et la mise en place d’une stratégie et d’un plan
d’action de protection du littoral contre l’érosion marine à court, moyen,
et long terme à l’horizon 2050. Pour sa part, l’APAL a réalisé une
évaluation des risques de pertes des ressources en eaux fait d’une
élévation accélérée du niveau de la mer aux horizons 2030, 2050 et
2100 et établi un plan d’action pour renforcer l’adaptation de la gestion
de ces aquifères.
»» La mise en place d’un système national d’alerte climatique précoce,
connecté aux réseaux internationaux en la matière, dans le cadre de la
mise en œuvre de la Stratégie et du Plan d’action national relatif au cadre
de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe (2015-2030).
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Concrètement, le deuxième axe de la SNTE s’articule autour d’une série de sept (7)
mesures envisagées pour sa concrétisation, à savoir :
Parmi ces sept (7) mesures, cinq (5) ont été proposées à la réflexion du groupe de travail
n° 2 (mesures n° 13, 15 [15-1 à 15-9], 17, 18 et 19) lors des ANTE du 26 juin 2023 et sont
détaillées ci-après.
25
26
Mesure n° 13 et 19 :
Mettre en œuvre les mesures préconisées dans la CDN (2021-2030) et la (SDNC-RCC) visant la neutralité
carbone d’ici 2050 et réaliser une action modèle d’adaptation et de résilience climatique : « Kerkennah
modèle de transition écologique »
En 2050 la Présidence du
Tunisie est Gouvernement/ Rupture totale de tendance par le scénario Business as usual (BaU),
inscrite dans les Ministère de induisant une baisse des émissions nettes par rapport au BaU de 38%
mutations l’environnement, en 2030, de 77% en 2040, et la neutralité carbone en 2050.
CITET, Ministère de 2023-2050
économiques, Mise en place d’un Système national de veille concernant les
l’enseignement 4 secteur clés : - énergie ; -
sociales et écotechnologies innovantes et les nouvelles pratiques
supérieur et de la industrie ; agriculture et forêts
technologiques, recherche environnementales, lancement d’un Système national d’identification,
Principal
qui conduiront - déchets solides/liquides d’évaluation et de validation des technologies durables et mise en
scientifique/
vers une acteurs publics, place d’un Système de management de l’innovation selon la norme NT
société neutre privés/ acteurs 110500 (CITET)
en carbone locaux, ONG
1. Division par 3 de l’intensité d’énergie primaire entre 2020 et 2050
Instaurer les Ministère de
4 programmes clés : 2. Division par 2 de la consommation d’énergie primaire en 2050 par
fondements de l’industrie, de
Efficacité énergétique rapport au BaU
l’énergie et des
1 la transition Energies renouvelables
mines/ Secteur 3. Taux d’électrification des usages : 43% en 2050
énergétique Electrification des usages
privé/ Communes/ 4. Pénétration des ER : 40% du bilan d’énergie primaire en 2050
durable Sobriété énergétiques
ONG
5. Pénétration des ER : 80% de la production électrique en 2050
1. Quasi-élimination des émissions imputables à l’acide nitrique
2. Recours au CSC dans le secteur cimentier à partir de 2040,
3 secteurs clés : - industrie des neutralisant les émissions dues aux procédés par le secteur en 2050
matériaux de construction,
Ministère de 3. Conformité totale à l’amendement de Kigali pour les HFC induisant
- industrie chimique et industrie du
l’industrie, de une baisse d’un facteur 6 des émissions en 2050 par rapport au BaU
Industrie froid
l’énergie et des
Autres secteurs concernés : transport 4. Assistance technique et renforcement des capacités de 50
2 propre, durable mines/ Ministère de
(automobile & aéronautique) et entreprises du secteur automobile & aéronautique en matière
et compétitive l’environnement/-
entreprises totalement exportatrices d’évaluation de l’empreinte Carbone (EC) et de responsabilité sociétale
CITET Secteur
vers l’UE, concernées par le et environnementale (RSE) projet délégué au CITET par la GIZ
privé/ /ONG
Règlement européen d’ajustement
5. Développement de programmes d’accompagnement et d’évaluation
carbone aux frontières
de l’empreinte carbone des entreprises appartenant aux branches
d’activités totalement exportatrices vers l’UE, concernées par le
règlement européen d’ajustement carbone aux frontières
5 programmes clés : 1. Restauration
des sols agricoles par des actions
intégrées de restauration/
préservation des terres et des
écosystèmes, et optimisation de leur
utilisation 1. Couverture, d’ici 2050, de 43% (4,3 millions d’ha/ 10
Meilleure 2. Optimisation de l’élevage millions) des sols utilisés en agriculture (y compris parcours) par
sécurité Ministère de 3. Amélioration de la production des actions intégrées de restauration/ préservation des terres et
alimentaire et l’agriculture, des céréalière à travers des actions des écosystèmes et d’optimisation de leur utilisation
ressources 4. Bonnes pratiques agricoles (BPA)
conservation 2. Couverture de 100% des bovins et ovins en 2050 par des
3 hydrauliques et de et agriculture de conservation
durable des la pêche/ BNG / 5. Promotion de l’agriculture actions d’optimisation de l’élevage
écosystèmes Secteur privé/ / biologique
vulnérables et 3. 342 000 hectares couverts en BPA et agriculture de
ONG 6. Promotion de l’agriculture
productifs conservation sur les terres céréalières en 2050
paysanne qui permet une
conservation dynamique des 4. 660 000 hectares couverts en agriculture biologique en 2050
ressources génétiques autochtones
chez les agriculteurs, essentielle pour
garantir la continuité de l’adaptation
de ce germoplasme aux
changements climatiques
27
(alternatifs)
28
- Projet Kerkennah île durable :
- Île déjà labellisée « Sustainable Island label » par l’organisation
SMILO (Small Islands Organisation) et les activités économiques
et urbaines basées sur le principe de la transition écologique
Mettre en oeuvre les stratégies sectorielles d’adaptation et de résilience aux changements climatiques en matière d’agriculture,
de santé et de littoral
Inscrire la Tunisie dans 9 projets concrets sont proposés en vue de contribuer à la réalisation de la
les mutations mesure 15, à savoir :
économiques, sociales
et technologiques, qui 15.1 Mobilisation des acteurs du changement climatique, via le
renforcement du Forum national des acteurs du changement climatique
Principal
conduiront vers une
société neutre en (FNACC), composé d’environ 70 membres issus de différents secteurs
carbone (ONG, secteur privé, acteurs locaux, médias et jeunes négociateurs)
mis en place en 2021 avec l’appui de la GIZ et le soutien du PNUD, en
Un portefeuille de 9 vue d’engager un dialogue continu et d’appuyer les initiatives des
Renforcer les capacités Tous les ministères projets d’adaptation et acteurs non étatiques pour la mise en œuvre des politiques climatiques
d’adaptation des d’atténuation a été nationales
1 Secteur public
systèmes naturels et proposé au
financement climat 15.2 Protection contre les inondations des zones sud et ouest du grand
humains, Secteur privé
multinational et Tunis et de la ville de Béja, qui comptent environ 1,2 million d’habitants
Collectivités locales et subissent des ruissellements intenses et fréquents d’eaux pluviales
bilatéral les 25-26 mai
ONG 2023 lors de la et des inondations parfois graves
Conférence sur 15.3 Projet d’appui à la mobilité urbaine durable, dans le cadre de la mise
Partenaires
l’investissement au en œuvre du Plan national de mobilité urbaine durable (PNMUD) validé
techniques et
service de la mise en en Conseil ministériel restreint (7.5.2020), en vue de contribuer d’ici
financiers
oeuvre de la CDN de la 2030 à diminuer de 12% les émissions de GES dues à la mobilité
Rendre la Tunisie Tunisie, en partenariat urbaine des passagers, soit 340 000 tCO2 sur 10 ans
résiliente aux CC, avec avec NDC-Partnership
15.4 Approche NEXUS Eau, Énergie et Alimentation, dans le cadre d’une
2 un modèle de
approche intégrée prenant en considération les aspects sociaux,
développement inclusif
écologique et économique en exploitant les mêmes ressources
et durable
considérées rares de nos jours, le but étant d’assurer une transition vers
des systèmes de production agricole pour les rendre plus résilients aux
impacts des CC en améliorant les conditions de vie des populations
locales usagères des ressources
29
30
15.5 Appui à l’investissement local pour la mise en œuvre de la CDN en
vue d’assurer des services de proximité, moins émetteurs de gaz à
effet de serre et plus respectueux de l’environnement, notamment dans
les domaines de l’énergie et de la gestion des déchets ménagers et
assimilés. Ces investissements seront mis en place dans 5 communes
(Tunis, Kairouan, Sousse, Nabeul et Kébili)
15.6 Transfert de l’excédent des eaux du nord, déversées dans la mer,
vers le centre de la Tunisie, via l’installation d’infrastructure d’une
capacité optimisée afin de transférer les eaux excédentaires en vue
Un portefeuille de 9
d’alimenter en eau potable et de recharger la nappe phréatique du
projets d’adaptation et
Tous les ministères centre du pays (région de Kairouan)
d’atténuation a été
Secteur public proposé au 15.7 Restauration des écosystèmes forestiers dégradés de chêne-liège et
financement climat de pin d’Alep afin de rétablir leurs fonctions et processus écologiques
Secteur privé multinational et clés, pour participer à l’effort national et mondial de séquestration de
Collectivités locales bilatéral les 25-26 mai carbone et d’atténuation des effets des changements climatiques :
2023 lors de la réduction cumulée d’émissions d’environ 10 000 gigatonnes de CO2
ONG Conférence sur sur une période de 20 ans à raison de 500 gigatonnes de CO2/an.
Partenaires l’investissement au
15.8 Renforcement de l’adaptation et de la résilience côtière aux CC en
techniques et service de la mise en
améliorant les technologies et mesures de suivi-évaluation des
financiers oeuvre de la CDN de la
écosystèmes littoraux et en adaptant le littoral aux CC via des solutions
Tunisie, en partenariat
souples fondées sur la nature et le renforcement des services
avec NDC-Partnership
écosystémiques côtiers et marins (sites du littoral Nord-ouest du Golfe
de Tunis et côte est de l’île de Djerba) - tout en appuyant le processus
de montage du projet intitulé « Régénération de l’écosystème côtier
tunisien pour une meilleure résilience aux changements climatique »,
en collaboration entre le PNUD et l’APAL, à soumettre au Fonds vert
sur le climat, suite à l’accord de l’Autorité nationale désignée (2024-
2029)
15.9 Valorisation des déchets ménagers et assimilés (gouvernorats de
Gabès et Bizerte)
Mesure n° 17 et 18:
Mettre en place un système national d’alerte précoce et exécuter la Stratégie nationale de réduction
des risques de catastrophe et son plan d’action à l’horizon 2030
Principal
matière, dans le cadre Ministère de
du déploiement de la l’environnement Bureau des Nations Unies pour la réduction des risques de catastrophe (UNDRR) et
Stratégie nationale de Ministère de documenté la première fois en 2013 en Tunisie (période 1982-2012), a été actualisée
réduction des risques l’intérieur/ONPC en 2023
de catastrophe et son Ministère de la Activités en cours et projetées : modernisation des systèmes et services
2023-2030
plan d’action à défense hydrométéorologiques et d’alerte précoce (SAP), consolidation institutionnelle et
l’horizon 2030 Ministère des organisationnelle des services météorologiques et hydrologiques nationaux (SMHN)
finances et renforcement des capacités à générer et fournir des produits et services ciblés
Institut national de vers des secteurs socio-économiques cibles (transport et agriculture) (activité en
la météorologie cours PIRC), recours à l’intelligence artificielle (IA) en matière d’alerte précoce dans
(INM) le cadre d’un projet pilote visant l’intégration de l’intelligence artificielle (IA) dans le
24 gouvernorats SAP existant concernant les incendies de forêts à Aïn Draham.
350 communes
Activités réalisées et en cours : Un Protocole d’entente a été signé le 20 juin 2023
entre les ministres chargés de l’environnement et des finances dans le cadre du Pilier
IV du PIRC-ResCat (2021-2027), le but étant la mise en place d’une Plateforme
Renforcer la nationale de gestion des risques de catastrophe (PN-GRC) placée au plus haut
1 gouvernance des niveau du Gouvernement, chargée de la coordination et du suivi de la RRC à l’échelle
risques de catastrophe nationale et d’une Structure permanente de résilience (SPR) comme secrétariat de
ladite plateforme.
31
Activité en cours : intégration des principes de résilience dans les nouveaux textes,
notamment dans le projet de code de l’environnement
32
Activité réalisée : organisation à Tunis du Forum arabo-africain sur la science et la
technologie sous le thème : « Vers un avenir résilient : interconnexion entre les
politiques publiques, le secteur privé, la science et la technologie au service de la
RRC » (2-3 oct. 2023)
Activités projetées : installation d’une unité de mesure connectée, d’un centre de
Améliorer l’information commandement et un réseau d’experts, ainsi qu’une base de données des
et la connaissance des équipements disponibles et de leur emplacement en vue d’une mobilisation rapide.
2 risques, grâce au Suivi et mise en œuvre de l’Appel arabo-africain de Tunis sur la science et la
recours à la science et technologie au service de la réduction des risques de catastrophe
à la technologie
Soutien des municipalités à s’engager dans l’initiative mondiale « Pour des villes
résilientes 2030 » (Making Cities Resilient 2030 - MCR 2030) visant à rendre les
villes inclusives, sûres, résilientes et durables d’ici 2030, contribuant ainsi à la
réalisation de l’objectif de développement durable 11 et à d’autres dispositifs
mondiaux, dont le Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe et
l’Accord de Paris.
74364.388
389677, 600 45343,805 Budget indicatif pour la mise en
oeuvre du plan d’action RRC
39282, 458
Le 26 juin 2023, lors des Assises nationales de la transition écologique, quatre (5) mesures
sur sept (13, 15 (15-1 à 15-9), 17, 18 et 19) ont été proposées à la réflexion des participants
en tant qu’actions prioritaires à entreprendre immédiatement en vue de mettre en œuvre l’axe
2 de la SNTE, qui a donné lieu aux débats du Groupe de travail n° 2, présidé par M. Samir
SAIED, Ministre de l’économie et de la planification, qui a ouvert les débats en rappelant les
menaces croissantes des changements climatiques en Tunisie, dont les effets risquent de
devenir irréversibles, si des mesures efficaces et urgentes ne sont pas engagées dans les
plus brefs délais.
Il a également rappelé
Périmetres irriguésque les changements climatiques affectent considérablement tous les
Terrains de golf
secteurs et tous les territoires de la Tunisie et que l’ampleur du phénomène commence à
entraîner des répercussions sur le développement socio-économique de la Tunisie, ainsi que
sur le bien-être de tous les citoyens,3 n’épargnant aucun secteur, aucune région ni aucun
12 Mm
tunisien.
13 Mm
3
33
Les discussions ont notamment porté sur les points suivants :
- La nécessaire accélération du rythme de la transition énergétique, en vue d’atteindre au
moins 35 % d’énergies renouvelables dans le mix électrique en 2035. Le développement
des conditions favorables à l’investissement privé représente un défi majeur pour
atteindre cet objectif.
- Un accent particulier a été mis sur l’urgence d’assurer une meilleure sécurité hydrique,
notamment grâce à la mise en œuvre de projets d’exploitation des ressources hydriques
non conventionnelles fondés sur le dessalement de l’eau de mer et la généralisation
des procédés technologiques avancés (dits tertiaires) de traitement des eaux usées afin
d’en garantir la qualité, permettant ainsi divers usages agricoles et/ou industriels sûrs.
- Des représentants du secteur privé opérant dans le domaine de l’industrie du textile ont
confirmé le grand intérêt des professionnels du textile à instaurer les bases de l’économie
circulaire dans ce secteur, via la réutilisation des matières premières et de l’eau
industrielle. Le renforcement du cadre juridique et des normes d’application seront
nécessaires pour enregistrer un progrès important dans ce domaine.
- L’intégration des orientations de la SNTE dans les priorités sectorielles représente un
défi majeur pour la mise en œuvre efficace de la stratégie.
- Le rôle de la recherche appliquée et de l’innovation technologique, notamment dans le
domaine de l’énergie (efficacité, énergie renouvelable), de l’industrie propre et de
l’économie circulaire a été mis en exergue. Des mécanismes d’accompagnement et
d’incitation devraient être prévus en vue de promouvoir l’innovation, la création de
startups et d’entreprises de haut niveau technologique et de fort potentiel de création
d’emplois verts.
- La mise en œuvre efficace de la transition écologique nécessite un engagement effectif
de tous les acteurs : ministères, institutions publiques, acteurs locaux, secteur privé. Le
système de gouvernance proposé devra assurer la participation de tous les acteurs et
une appropriation au plus haut niveau de la prise de décision en Tunisie, avec un cadre
permettant le suivi/évaluation des réalisations et acquis.
Les débats ont été clôturés par M. Samir SAIED, Ministre de l’économie et de la planification,
qui a notamment rappelé ce qui suit :
- Le contexte et les priorités actuelles de la Tunisie invitent à l’amélioration de
l’investissement et de l’emploi dans la transition écologique. Cette transition
nécessitera des mécanismes innovants de financement, impliquant davantage le
secteur privé dans le cadre du partenariat public-privé.
- Les investissements futurs de l’Etat devraient cibler davantage les secteurs et
services sociaux, à l’instar de l’éducation, la santé publique, les infrastructures de
base et les services environnementaux. L’investissement devra âtre assuré par une
meilleure implication du secteur privé dans le cadre de partenariats public-privé plus
efficaces.
- La transition écologique devra favoriser la création de nouvelles entreprises à haut
niveau technologique, Startups contribuant à la création de richesses économiques
et d’emplois.
34
GESTION DURABLE
DES RESSOURCES
ET ECOSYSTEMES
35
AXE 3
GESTION DURABLE
DES RESSOURCES
ET ECOSYSTEMES
L
e troisième axe de la SNTE concerne la gestion durable des ressources naturelles et des
écosystèmes qui, dans leur diversité, constituent indéniablement le capital naturel sur
lequel repose le développement. Leur préservation au profit des générations futures,
voire leur restauration et régénération, doivent désormais faire partie de l’effort d’investissement
de l’Etat.
Ce domaine d’intervention couvre notamment l’élaboration d’une vision pour une agriculture
durable et résiliente : l’agroécologie, qui va au-delà de l’agriculture biologique et s’inspire de
l’agroforesterie, afin d’assurer à la fois la sécurité alimentaire, l’inclusion sociale et la pérennité
des éléments du capital naturel : sols, eaux, forêts et écosystèmes. Sont également mises en
avant la protection, la restauration et la régénération des écosystèmes (continentaux et
marins) et de la biodiversité biologique contre toutes les formes de nuisances et de menaces,
y compris les changements climatiques et les espèces introduites et invasives ainsi que leur
valorisation, à l’image de la valorisation du crabe bleu à Sfax et Kerkennah (mise en œuvre de
la Stratégie de préservation de la biodiversité post-2020 jusqu’à l’horizon 2030), ainsi que la
lutte contre la désertification et la dégradation des sols (mise en œuvre du Plan d’action
national de lutte contre la désertification 2018-2030).
Concrètement, la mise en œuvre de cet axe inclut les dix (10) mesures suivantes :
36
Mettre en œuvre le plan d’action national de protection de la biodiversité
24 2018-2030, y compris les mesures de conservation et de reproduction des
ressources génétiques nationales.
Parmi ces dix (10) mesures, six (6) ont été proposées à la réflexion du groupe de travail
n° 3 lors des ANTE du 26 juin 2023 (mesures n° 20, 21, 23, 24, 26, 29) et sont détaillées
ci-après.
37
38
Mesure n° 20 :
Engager un programme d’économie d’eau et de réduction des pertes
Engager un Le passage de la gestion de la demande à la gestion de l’offre est une nécessité qui implique une
programme révision de l’approche de gestion des eaux.
d’économie d’eau et Il convient d’accélérer la promulgation du nouveau de Code des eaux en tenant compte des mesures et
de réduction des
Principal
recommandations préconisées dans l’étude Eau 2050, qui a donné lieu à l’élaboration de la Stratégie
pertes
Eau 2050 et de son Plan d’action, finalisés en 2023, qui définissent les orientations futures permettant
d’assurer la sécurité en eau à l’horizon 2050.
Poursuite du Projet d’appui à la réforme dans le secteur de l’eau en Tunisie, piloté par le CITET, dans le
cadre de la composante 4 « collaboration avec le secteur industriel a, relative au programme A-RESET
financé par la GIZ et conçu avec le Ministère de l’agriculture, des ressources hydrauliques et de la pêche,
Optimiser les représenté par le bureau de la planification et des équilibres hydrauliques (BPEH), dans le but d’améliorer
1 la gestion durable des ressources en eaux via la réalisation d’activités ciblant le secteur industriel et celui
systèmes d’irrigation
Ministère de des services en vue de réduire leurs impacts sur les ressources hydrauliques. C’est un projet qui engage
l’agriculture des des actions jumelant deux approches corrélées, une approche macro (territoriale) et une approche
ressources micro (visant les acteurs du territoire cible y compris les entreprises : accompagnement des acteurs
hydrauliques et territoriaux pour une approche intégrée de la gestion durable des ressources en eau dans le secteur
de la pêche 2023-2050 industriel.
Ministère de Il est envisagé de récupérer les eaux pluviales urbaines des habitats collectifs et individuels pour
Récupérer, stocker et l’environnement l’usage domestique sanitaire et l’irrigation des espaces verts et, dans cette optique, imposer la
utiliser les eaux (ONAS, CITET) récupération des eaux pluviales pour l’obtention du permis de bâtir individuel ou collectif via la révision
2
pluviales (ménages et de l’arrêté de la ministre de l’équipement, de l’habitat et de l’aménagement du territoire du 17 avril
institutions) 2007, portant définition des pièces constitutives du dossier de permis de bâtir, des délais de validité et
prorogation et des conditions de son renouvellement (idem pour les demandes de récolement)
Réutiliser les eaux Il est prévu de renforcer l’aménagement des périmètres spécifiques irrigués par les eaux usées traitées,
usées traitées en d’améliorer la qualité et de transférer les eaux usées traitées vers les zones de besoin. La révision de la
généralisant le norme NT 106.03 est également envisagée.
3
traitement Sur les 130 stations d’épuration (STEP) existantes, 27 sont équipées en technologies de traitement
complémentaire et tertiaire et traitent environ 25 millions de m3 /an, l’ambition étant de parvenir à un traitement tertiaire de
tertiaire toute les STEP d’ici 2050 et à une réutilisation intégrale dans les différents secteurs de développement.
Mesure n° 21 :
Valorisation des eaux usées traitées et des ressources hydrauliques non conventionnelles
Principal
Projet d’amélioration de l’assainissement des eaux dans les villes de 10 gouvernorats (Bizerte,
agricole, écologique) Zaghouan, Béja, Siliana, Kef, Jendouba, Kasserine, Sidi Bouzid, Sfax et Kébili).
2018-2026
et développer les
normes y afférentes Programme d’assainissement des petites communes de moins de 10 000 habitants : (33
communes) : Construction de 24 nouvelles stations d’épuration et la mise en place du réseau
2019-2025 et équipements y afférents
Programme d’assainissement de 10 villes moyennes : Tajerouine, Dahmani/El Ksour, Thala,
2010-2025 Fériana, Redayef/Moulares, Souassi, Takelsa, et Souk Lahad
Programme d’extension et de réhabilitation des stations d’épuration et des stations de
2010-2025 pompage, notamment 13 stations d’épuration : Nabeul, Nefta, Kasserine, Sidi Bou Ali, El Jem
Etendre et mettre à Ouerdanine, Sahline, Gafsa, Grombalia, Menzel Bouzelfa, Sidi Bouzid, Mahdia et Mahres
Ministère de
niveau les l’environnement 2014-2026 Programme de dépollution du Lac de Bizerte Mise à niveau de 3 STEP : Bizerte, Menzel
infrastructures ONAS Bourguiba et Mateur,
d’assainissement dans CITET Programme d’assainissement des zones industrielles de Sfax, Oued El Bey, Moknine, Utique,
2 les villes prises en 2018-2026 Enfidha, Medjez El Bab, Bir el Kassaa, Bizerte et Monastir.
charge et généraliser
Transfert et adoption de nouvelles technologies de traitement des eaux usées visant
les services
l’amélioration du niveau de vie en milieu rural, notamment la valorisation de produits secondaires
d’assainissement vers
(EUT pour irrigation, boues et résidu végétal en compostage, plantes dans l’artisanat) et la
les villes non prises en
promotion de l’adoption et l’utilisation des Ressources d’Eau non conventionnelle CITET
charge
Programme d’assainissement contribuant à la dépollution de la Méditerranée (DEPOLMED -
composante renforcement des capacités nationales et assistance technique dans le domaine
des rejets hydriques industriels, mis en œuvre par le CITET avec l’appui de l’AFD et l’Union
Européenne, visant l’accompagnement des entreprises pour la maîtrise de leurs rejets
hydriques industriels et l’étude de la mise en place d’une filière de valorisation du lactosérum
39
des boues des stations
d’épuration
Périmetres irrigués Terrains de golf Domaines de réutilisation
12 Mm 3
13 Mm 3 Pourcentage de la réutilisation
34 Mm 3
1 Mm 3 20%
40
Mesure n° 23 :
Préparer un plan d’action pour la réduction de l’utilisation des pesticides chimiques
dans l’agriculture
Préparer un plan
daction pour la
réduction de l’utilisation
des pesticides
Principal
chimiques dans
l’agriculture
éliminer les produits Pour protéger sa population et conserver ses marchés internationaux, la
dangereux pour la santé Tunisie est appelée à élaborer un plan d’action de réduction et de rationalisation
1 et l’environnement Ministère chargé de des recours aux pesticides chimiques surtout que la Tunisie a ratifié la
(dont pesticides l’agriculture, des Convention de Rotterdam sur la procédure de consentement préalable en
périmés) ressources hydrauliques connaissance de cause applicable à certains produits chimiques et pesticides
et de la pêche dangereux et la Convention de Stockholm sur les polluants organiques
persistants.
Ministère chargé de 2023-2030
arrêter l’utilisation des l’environnement Il est proposé d’adhérer au Code de conduite international sur la gestion
pesticides hautement (distribution et utilisation) des pesticides de la FAO (1987).
2 BNG
dangereux bannis dans
Activités projetées : Substitution des pesticides chimiques par des
les pays développés Ministère chargé de la pesticides naturels dérivés de plantes respectant l’environnement et
santé efficaces dans la lutte contre les ravageurs, notamment évaluation de
l’intérêt des espèces forestières à vertus médicinales (huiles essentielles et
accélérer les activités extraits) pour la défense des cultures (BNG)
de substitution de
l’utilisation des
3 polluants organiques
persistants (POP) par
des produits moins
dangereux
41
42
Mesure n° 24 :
Mettre en oeuvre la Stratégie et le plan d’action national de protection de la biodiversité (SPAN-PB)
(2018-2030)
Mettre en œuvre la
Stratégie nationale et son
Plan d’action national de La Tunisie, à l’instar des autres Etats parties à la Convention sur la biodiversité (CDB),
protection de la a élaboré une Stratégie et un Plan d’action national de protection de la biodiversité
biodiversité 2018-2030, y
(2018-2030), déposés au Secrétariat de cette Convention.
compris les mesures de
Principal
conservation et de Il est prévu de poursuivre l’établissement des listes rouges d’espèces et d’habitats
reproduction des menacés
ressources génétiques
nationales
Conserver les
Pour la conservation des écosystèmes :
écosystèmes et la
- 4 aires marines protégées sont en cours de création officielle (décrets
biodiversité (habitats et Ministère chargé de
transmis pour examen)
1 espèces) et augmenter la l’agriculture, des
- 42 sites sont inscrits sur la liste Ramsar des zones humides d’importance
surface des aires ressources
internationale et leurs plans de gestion sont en cours d’élaboration
protégées marines et hydrauliques et de la
- 26 parcs et réserves naturelles terrestres
terrestres pêche 2018-2030
Ministère chargé de
Activités en cours : Poursuite de la distribution gratuite par la Banque nationale
l’environnement : BNG
des gènes (BNG) des semences de la variété de blé Mahmoudi, ainsi que d’autres
Ministère chargé de la
variétés résistantes autochtones au fur et à mesure, aux agriculteurs
santé
Activités en cours et projetées : Installation d’une banque des gènes dans le
Conserver les ressources
verger de Takelsa.
génétiques et les
promouvoir dans -Conservation et valorisation des ressources génétiques de l’olivier en Tunisie.
l’agriculture nationale.
-Caractérisation et conservation ex situ de la maltaise Tunisienne.
2 Rapatrier les accessions
tunisiennes et les intégrer Conservation et valorisation des ressources génétiques du câprier tunisien
dans l’agriculture nationale
-Conservation et valorisation des ressources génétiques d’églantier tunisien
(BNG)
-Conservation et valorisation des ressources génétiques d’origan tunisien
- Définition de techniques de cultures écologiquement durables des espèces
végétales autochtones à haute valeur nutraceutique et médicinale
- Appui à la prospection et à la collecte du germoplasme local tunisien afin d’enrichir
la collection conservée à la BNG in situ, ex situ et chez les agriculteurs
- Mise à niveau du processus de conservation au sein de la BNG selon les normes
internationales des banques de gènes.
- Mise à niveau et inventaire des ressources génétiques existantes conservées à la
BNG
- Etablissement d’un programme de suivi et d’utilisation des ressources génétiques
conservées à la BNG : contrôle de leur viabilité, éventuelles régénération,
multiplication, caractérisation, évaluation, valorisation, diffusion
- Etablir des mécanismes d’échange des ressources génétiques afin de cadrer
juridiquement et institutionnellement le flux de germoplasme local à l’échelle
nationale et internationale
- Consolider le rapatriement des ressources génétiques tunisiennes conservées
dans les banque de gènes étrangères.
- Proposition d’une révision de la loi n°99-42 relative aux semences et plants qui
constitue un frein à l’expansion des variétés autochtones dans l’agriculture
tunisienne et contribue par conséquent à la perte de la biodiversité locale.
- Subdivision de la Banque Nationale de Gènes en banques des gènes
communautaires ou en désignant des points focaux (antennes) régionaux sur
l’ensemble du territoire tunisien. (Point focal par CRDA ou par Direction régionale
du Ministère de l’environnement)
- Appui et encouragement des initiatives de valorisation des ressources génétiques
locales moyennant une labellisation.
- Impliquer la BNG dans l’établissement des listes rouges des espèces et habitats
menacés
- Développer et valoriser le potentiel agricole, médicinal, culturel et social des
ressources génétiques autochtones conservées à la BNG en partenariat avec les
différents acteurs locaux, régionaux et nationaux
- Gestion et usage durable des ressources phytogénétiques forestières par des
techniques de culture écologique (BNG)
43
44
Mesure n° 26 :
Mettre en oeuvre le Plan d’action national de lutte contre la désertification (PAN-LCD) (2018-2030)
Principal
LCD De par sa situation géographique la Tunisie se situe dans une région aride et semi-aride
et environ 10 mille ha sont annuellement soumis à la désertification et à la dégradation
des terres à cause de facteurs naturels et anthropiques, sachant que plus des trois quarts
du pays sont menacés par la désertification. Cette menace est surtout importante dans
Restaurer et réhabiliter les milieux arides (Tunisie méridionale et centrale) et semi-arides (la dorsale et une partie
1 du Tell septentrional). Elle concerne respectivement 77,6% et 16,4% de l’espace de ces
les sols dégradés
territoires.
Ministère chargé de
l’agriculture, des Sur l’ensemble du territoire national, une portion de 40,2% est très sensible à la
ressources désertification, 31,7% est sensible et 5,5% moyennement sensible.
hydrauliques et de la
La Tunisie a élaboré son Plan d’action national de lutte contre la dégradation des terres
Stopper la reconversion pêche 2018-2030
qui s’inscrit dans la perspective de la réalisation des ODD, spécifiquement l’objectif 15 et
des forêts en terres Ministère chargé de sa cible 15.3 relative à la neutralité de la dégradation des terres (NDT)
2
agricoles ou autres l’environnement
usages
Augmenter la capacité
de séquestration de Programme national de plantation de 12 millions d’arbres chaque année (un arbre par
3
carbone des forêts et citoyen environ), à réaliser sous le haut patronage des plus hautes instances de l’Etat
des sols
Mesure n° 29 :
Déployer le Plan d’action de développement durable des oasis pour concrétiser la SNDDO
(2014-2030)
Mettre en œuvre la
Stratégie nationale de Les oasis couvrent en Tunisie une superficie de plus de 41 000 ha et abritent environ 10% de la
développement population totale. Elles sont au nombre de 126 traditionnelles/historiques autour desquelles
durable des oasis via gravitent 141 nouvelles palmeraies, appelées « oasis modernes », regroupées dans quatre
Principal
son plan d’action gouvernorats : Gabès, Gafsa, Kébili et Tozeur. Un projet-pilote de protection et valorisation a été
opérationnel réalisé en 2018/19 dans 6 oasis : 1 à Kébili, 1 à Gabès, 3 à Tozeur et 1 à Gafsa. Les résultats
positifs ont amené les bailleurs de fonds (BM/GEF) à proposer le financement d’un projet pour
Instaurer les bases l’ensemble des oasis traditionnelles de Gabès, Tozeur, Kébili et Gafsa, en s’inspirant de la même
d’un développement démarche, qui s’inscrit dans le cadre du déploiement du Plan d’action pour la mise en œuvre de
intégré des oasis à la stratégie nationale de développement durable des oasis qui comprend 181 activités, réparties
tous les niveaux
(agricole, culturel, selon 9 axes stratégiques d’intervention, à savoir :
socio-économique, 1. Renforcer le cadre institutionnel et juridique de gestion des oasis, les capacités des
1 touristique,..) en acteurs et parties prenantes et la participation effective et efficace des communautés
consolidant leurs oasiennes dans la mise en œuvre de la stratégie
caractéristiques Ministère chargé
naturelles et de l’agriculture, 2. Préserver les ressources en eau non renouvelables et instaurer les bases d’une gestion
socioculturelles des ressources intégrée et participative de ces ressources, en optimisant les systèmes d’exploitation et
comme patrimoine hydrauliques et de l’économie de l’eau
civilisationnel la pêche
3. Préserver la biodiversité faunistique et floristique oasienne, à travers la conservation des
Ministère chargé 2014-2030 variétés locales de dattes, des arbres fruitiers, des cultures annuelles et améliorer
de l’environnement l’intégration de l’élevage familial
Ministère chargé 4. Protéger les oasis contre la pollution, l’ensablement et les inondations et améliorer
du commerce l’aménagement urbain en vue d’assurer une parfaite harmonie entre l’oasis et son milieu
urbain
Ministère chargé
du tourisme 5. Assurer une meilleure gestion des terres oasiennes et l’aménagement durable de leur
Créer un environnement urbain
environnement
favorable à la 6. Améliorer la rentabilité économique de l’agrosystème oasien à travers la conservation des
2 participation de tous techniques traditionnelles d’exploitation, l’instauration de techniques agricoles innovantes
les acteurs au niveau (agriculture biologique, biodynamique, agroforesterie …), l’amélioration des conditions de
local, régional et commercialisation des produits agricoles et une meilleure valorisation des sous-produits
national des oasis
7. Favoriser le développement socioéconomique des oasis, la création de nouvelles
opportunités d’emploi et le développement d’activités génératrices de revenus,
8. Développer et valoriser le potentiel culturel, civilisationnel et touristique des oasis,
45
9. Favoriser une meilleure adaptation aux changements climatiques et la prévention contre
les extrêmes climatiques
Le 26 juin 2023, lors des Assises nationales de la transition écologique, sept (6)
mesures sur dix (20, 21, 23, 24, 26 et 29) ont été proposées à la réflexion des
participants en tant qu’actions prioritaires à entreprendre immédiatement en vue
de mettre en œuvre l’axe 3 de la SNTE, qui a donné lieu aux débats du Groupe de
travail n° 3, présidé par M. Mohamed Moez BELHASSINE, Ministre du tourisme,
lequel, dans son intervention d’ouverture, a présenté les principaux axes de la
Stratégie Tourisme 2035 et souligné l’importance de la transition écologique dans
le développement du tourisme qui constitue l’un des principaux piliers de
l’économie nationale. Il a par la suite évoqué deux points essentiels en lien avec la
transition écologique, à savoir la gestion des déchets et l’érosion des plages,
principal capital du tourisme balnéaire et qui, au vu de la concurrence internationale,
constitue aujourd’hui un handicap pour la Tunisie. Les ressources naturelles et
particulièrement les écosystèmes connaissent également une dégradation accrue
en l’absence d’une valorisation socio-économique adaptée.
À la suite de cette introduction, une présentation sommaire des mesures prioritaires
de l’axe relatif à la gestion durable des ressources naturelles a été faite pour
ensuite ouvrir le débat sur les mesures une par une et concernant toutes les
actions envisagées, leurs échéances et les parties concernées.
Il a également été convenu de considérer les ressources naturelles comme un
élément de sûreté nationale et de leur accorder l’importance nécessaire.
Suite à cette discussion les remarques et recommandation suivantes ont été
formulées :
»» Lier la subvention accordée aux communes touristique par le Fonds de
protection des zones touristiques à des indicateurs de performance
environnementale,
»» Réviser les procédures d’octroi des subventions aux hôtels en lien avec la
décarbonation et la gestion de l’environnement (écoconstruction, gestion
des déchets, économie d’eau, compostage, etc.)
»» Assurer un équilibre entre la protection et l’exploitation des aires protégées,
»» Labelliser les produits pour assurer la gestion efficiente et promouvoir la
production nationale (le CITET est appelé à relancer le programme de
labellisation),
»» Amélioration de la productivité des gènes nationaux pour assurer leur
intégration dans l’agriculture,
»» Coordonner avec le ministère de l’agriculture pour concrétiser la proposition
de planter, à l’occasion de la fête de l’arbre, 12 millions d’arbres chaque
année, en optant pour des essences locales, si possible à valeur
économique comme l’olivier et le bigaradier,
»» Importance du rôle de la société civile dans la mise en œuvre des mesures
proposées et la sensibilisation du citoyen,
»» Importance du renforcement des capacités de tous les acteurs de manière
intégrée.
En clôture de l’atelier, Monsieur le Ministre du tourisme a insisté sur l’importance
de la coordination entre les différents départements pour la mise en œuvre de la
SNTE. Sachant que sa mise en œuvre conditionne la mise en œuvre des autres
stratégies, y compris la stratégie tourisme 2035 qui s’appuie sur des mesures
importantes comme la lutte contre la pollution, la préservation du capital plage et
la protection des écosystèmes, éléments indispensables au développement de
l’écotourisme durable.
46
PRODUCTION
ET CONSOMMATION DURABLES
ET LUTTE CONTRE LA POLLUTION
47
AXE 4
PRODUCTION ET CONSOMMATION DURABLES
ET LUTTE CONTRE LA POLLUTION
L
e quatrième axe de la SNTE se focalise sur la production et la consommation durables et la
lutte contre toutes les formes de pollutions et nuisances. Il forme le volet le plus important de
la SNTE et se décline lui-même en une série de sous-stratégies, parmi lesquelles et non des
moindres la Stratégie nationale de gestion circulaire globale et sectorielle des déchets (SNGC-
GSD) à l’horizon 2023/35/50, qui inclut la Stratégie nationale de gestion intégrée et durable des
déchets ménagers et assimilés (SNGID-DMA) 2020-2035), l’ensemble ayant été présenté une
première fois le 6 février en conseil ministériel restreint, puis validé lors d’un conseil ministériel
dédié à la propreté en général qui s’est tenu le 16 mai 2023.
En effet, il s’agit d’instaurer des modes et des pratiques de production et de consommation qui
limitent la surexploitation des ressources et les impacts sur l’environnement, tout en améliorant la
compétitivité économique et la qualité de vie des citoyens, ce qui implique, entre autres, la promotion
d’un nouveau paradigme économique fondé sur les notions d’économie verte, bleue et circulaire.
Concrètement, cet axe inclut la rénovation et le renforcement des mécanismes et instruments de
précaution et de prévention de la pollution, tels que proposés par le projet de code de
l’environnement (évaluation environnementale stratégique- EES, étude d’impact environnemental
et social - EIES, étude de résilience climatique, diagnostic environnemental obligatoire et périodique
– DEOP), la modernisation et le renforcement des mécanismes de surveillance des milieux et de
contrôle de la pollution, l’éradication progressive des points chauds de pollution et la restauration
des sites contaminés, tout en veillant à la reconversion d’anciennes filières fortement polluantes
(ex : filière phosphatière vieille de plus de 50 ans, filière de la plasturgie), la mise en œuvre immédiate
du Plan d’action national de consommation et production durables élaboré en 2016, le
développement d’un transport en commun commode, sûr et durable et d’une mobilité électrique
et hybride dans le cadre de la Stratégie de mobilité douce et de transport durable à l’horizon 2035,
la mise en œuvre de la Stratégie industrielle verte et résiliente, visant la transformation des
systèmes productifs et l’efficience des ressources (eau, énergie et matières), la mise en œuvre de
la Stratégie de transition énergétique à l’horizon 2035, l’implémentation de la Stratégie de tourisme
durable et alternatif à l’horizon 2035, dans le cadre du déploiement de la Stratégie d’économie
bleue (2023), la mise en œuvre de la stratégie nationale de gestion intégrée et durable des déchets
ménagers et assimilés, basée sur l’économie circulaire, y compris la lutte contre la pollution par
les plastiques et les produits chimiques, l’actualisation du Programme d’action national de santé
environnementale, y compris la réalisation d’enquêtes épidémiologiques et le suivi de l’état de
santé des populations, notamment les plus exposées à la pollution. Une série de seize (16) mesures
a été privilégiée pour concrétiser l’axe 4 (n° 30 à 45) :
30 Mettre en œuvre la stratégie de transition énergétique à l’horizon 2035 : efficacité énergétique
et énergies renouvelables : à cet égard, une collaboration entre l’Agence nationale de maîtrise
de l’énergie (ANME) et les différents départements sectoriels est attendue en vue de contribuer
à une réduction de l’intensité énergétique nationale et une bonne couverture de la demande
d’énergie primaire par les énergies renouvelables
31 Adopter officiellement et mettre en œuvre la stratégie de gestion intégrée et durable des
déchets ménagers et assimilés (SNGID-DMA) à l’horizon 2020-2035, basée sur l’économie
circulaire, y compris la lutte contre la pollution par les plastiques et les produits chimiques,
en tant qu’élément à part entière de la Stratégie nationale de gestion circulaire globale et
sectorielle des déchets (SNGC-GSD) à l’horizon 2035/50. En collaboration avec le Ministère
de l’intérieur, les communes et l’ANGED, cette mesure doit permettre une (ré)-organisation
des filières de recyclage, la réduction de la mise en décharge (sauf déchets ultimes) et la
réhabilitation progressive des anciennes décharges.
48
32 Rétablir le système de collecte et de traitement des déchets spéciaux et remettre en
service le centre de Jradou et les centres connexes et poursuivre le programme relatif
à la région nord (Bizerte)
33 Mettre en place une unité d’appui et d’accompagnement des investisseurs à l’intégration
de la transition écologique, via la formation de formateurs et l’élaboration de guides
destinés aux trois secteurs économiques (primaire, secondaire, tertiaire), en collaboration
avec le ministère de l’emploi et de la formation professionnelle
34 Dans le cadre de l’application de la loi n° 2018-35 du 11 juin 2018 relative à la
responsabilité sociétale et environnementale des entreprises, mettre en place un
programme de communication et d’accompagnement des entreprises en matière
d’engagement écologique et sociétal : audit environnemental intégré et bilan carbone,
dans le cadre d’une collaboration entre ANPE, CITET et organisations professionnelles,
visant le déploiement d’un programme de communication ciblant l’augmentation du
nombre d’entreprises écologiquement ou socialement responsables
35 Moderniser et renforcer les mécanismes et instruments de précaution et de prévention
de la pollution, tels que l’étude d’impact environnemental et social, l’étude de résilience
climatique, l’évaluation des impacts sociaux, et ce, conformément aux propositions
figurant dans le projet de code de l’environnement présenté en Axe 1
36 Généraliser le traitement tertiaire et complet des eaux usées, en vue de l’étendre à
l’ensemble des STEP
37 Moderniser et renforcer les mécanismes de surveillance des milieux et de contrôle de la
pollution.
38 Mettre en œuvre la stratégie industrielle 2035, incluant les mesures d’économie verte et
résiliente et l’efficience des ressources : eau, énergie et matières.
39 Concevoir et déployer un programme d’accompagnement à l’intégration de la transition
écologique au sein des entreprises et des administrations et institutions publiques
(principe d’exemplarité de l’Etat)
40 Actualiser le Programme d’action national de santé environnementale, y compris la
réalisation d’enquêtes épidémiologiques et le suivi de l’état de santé des populations,
notamment les plus exposées à la pollution.
41 Instaurer une taxe de consommation durable sur tous les supports publicitaires, avec
l’obligation d’afficher sur chaque support publicitaire un message pour un geste
écologique.
42 Préparer une feuille de route pour la dépollution et la reconversion des tous les hot
spot : Gabès, Gafsa, Kasserine, Sfax, Ben Arous, bassin versant de l’oued Medjerda
(BVOM), etc.,
43 Mettre en œuvre le Plan d’action national de consommation et production durables,
élaboré en 2016.
44 Lancer un programme national du bâtiment écologique
45 Développer le transport durable : un plan de développement du transport en commun
propre, confortable, sécurisé et accessible, avec une forte pénétration du ferroviaire.
Parmi ces seize (16) mesures, sept (7) ont été proposées à la réflexion du groupe de travail
n° 4 lors des ANTE du 26 juin 2023 (mesures n° 31, 32, 34, 39, 42, 43 et 44) et sont détaillées
ci-après.
49
50
Mesure n° 31 :
Appliquer la Stratégie nationale de gestion circulaire globale et sectorielle des déchets (SNGC-GSD)
à l’horizon 2035/50
Appliquer la Stratégie
nationale de gestion Tous les ministères
circulaire globale et Collectivités locale
Activités projetées : L’optimisation des systèmes de gestion de tous les types de
sectorielle de tous les ONG
déchets constitue une urgence environnementale et sanitaire, mais également une
types de déchets Société civile
2023-2035-2050 opportunité d’économie de matières et de valorisation.
(SNGC-GSD 2035/50) Citoyens-
Principal
L’orientation vers l’économie circulaire et la réduction des impacts négatifs sur les
basée sur l’économie consommateurs
milieux sont des priorités.
circulaire et tendant Secteur privé
vers Zéro déchet d’ici (entreprises)
2050
51
52
Mesure n° 32 :
Rétablir le système de collecte et de traitement des déchets spéciaux
Rétablir le système de collecte et de Activité en cours Ce système a vocation à traiter la majorité des déchets
traitement des déchets spéciaux et industriels spéciaux générés en Tunisie et minimiser ainsi le recours à l’exportation
remettre en service le centre de des déchets pour traitement à l’étranger : gain économique en devises, gain
Principal
Jradou et les centres connexes écologique et gain social via la création d’emplois.
Activité réalisée : La démarche RSE en Tunisie est conforme aux engagements internationaux
Intégrer la responsabilité du pays au titre du Pacte mondial des Nations Unies (2000) et des 17 Objectifs de développement
sociétale dans le durable (ODD-2015-2030), adoptés en septembre 2015 par 193 États membres de l’ONU sous la
fonctionnement ordinaire forme d’un Plan d’action (Agenda) à l’horizon 2030, nécessitant la mise en œuvre de partenariats
des entreprises et multi-acteurs où chacun a vocation à faire sa part (gouvernements, secteur privé et société civile)
organisations pour et les premières assises nationales de la RSE ont été organisées en novembre 2017 à Tunis, afin
« concrétiser le principe de vulgariser le concept, mettre en valeur les « success stories » des entreprises tunisiennes
de la réconciliation entre Ministère de partenaires du programme et donner l’opportunité à de nouvelles entreprises d’y adhérer. Une
les entreprises et leur l’environnement Stratégie nationale (SNRSE) et un Plan d’action national de RSE ont ensuite été élaborés (2018.
milieu environnemental et Ministère des La loi sur la RSE s’inscrit dans cette perspective et s’applique aux établissements publics et aux
social à travers leur affaires sociales entreprises publiques et privées, qui doivent allouer des dotations au financement de programmes
contribution au processus Ministère de de RSE s’inscrivant dans le cadre des principes constitutionnels et universels (Charte des Nations
de développement l’industrie, de Unies sur la responsabilité sociétale, Déclaration universelle des droits de l’Homme, Chartes de
2023-2025 l’Organisation internationale du travail et Déclaration de Rio sur l’environnement et le
durable et la bonne l’énergie et des
Principal
gouvernance », mines développement).
notamment en Ministère du Dans cette optique, il est envisagé de mettre en place un programme de communication et
s’engageant « assumer transport d’accompagnement des entreprises en matière d’engagement écologique et sociétal, notamment
l’impact de leurs activités Présidence du en introduisant l’audit environnemental intégré et le bilan carbone.
sur la société et Gouvernement Le CITET supervise un Programme de partenariat visant l’intégration de la RSE dans 100
l’environnement, via entreprises du secteur automobile et aéronautique en Tunisie, via la mise en œuvre d’un projet de
l’adoption d’un renforcement des capacités et d’accompagnement des entreprises des deux secteurs, et ce,
comportement dans le cadre de la mise en œuvre de la CDN, de la SNDBC-RCC, en collaboration avec le
transparent bénéfique à Min. Industrie et le Min. Transports (CITET-UGPO Climat – GIZ). L’objectif est de renforcer
la société sur le plan les compétences nationales en formant un pool d’experts qualifiés en la matière et outillés pour
régional ». (art. 1er) accompagner les entreprises dans la conduite du processus de transition écologique (RSE et
empreinte carbone)
53
54
Activité en cours : Les comités de pilotage régionaux de la RSE sont chargés de la priorisation
des interventions des entreprises, notamment dans les domaines suivants :
- l’environnement et le développement durable
Adopter le décret relatif à
la mise en place des - la rationalisation de l’exploitation des ressources naturelles et leur valorisation
2
Comités de pilotage - le développement des compétences et de l’emploi
régionaux de la RSE
- la bonne gouvernance.
Leur composition, leurs compétences et attributions sont fixées conformément aux règles de
neutralité, d’indépendance et de responsabilité.
Principal
transition écologique entreprises dans la mise à niveau environnementale, l’innovation technologique et la
labellisation.
Activités projetées : La réussite de la transition écologique nécessite le renforcement des
capacités des experts nationaux et l’accompagnement des entreprises nationales et des
Former des formateurs investisseurs à l’intégration de la transition écologique et aux différents mécanismes d’appui
dans le domaine de la nationaux et internationaux.
1
transition écologique Ministère de
(formations certifiantes) l’environnement La collaboration avec le ministère de l’emploi et de la formation professionnelle, ainsi
Centre international qu’avec le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, est à
des technologies envisager dans cette perspective.
de l’environnement
Elaborer des guides de Tunis (CITET) Activités en cours Adoption et mise en œuvre des pratiques liées à l’éco-innovation,
sectoriels destinés aux Ministère de l’économie circulaire et l’empreinte environnementale des produits dans les PME du secteur
trois secteurs l’emploi et de la 2023-2025 textile de 3 pays africains (Tunisie, Kenya, Afrique du Sud), dans le cadre d’un projet triennal
économiques (primaire, formation lancé par le PNUE et financé par l’UE (2021/23) intitulé Innovative Business Practices and
2 Economic Models in the Textile Value Chain (INTEX), piloté par le CITET, en partenariat avec
secondaire, tertiaire) en professionnelle
vue de les Ministère de le Centre technique du textile (CETTEX) et le Pôle de compétitivité de Monastir-El Fejja (MFC),
accompagner dans leur l’enseignement incluant notamment l’évaluation du potentiel d’éco-innovation dans le secteur du textile en
transition écologique supérieur et de la Tunisie. La composante II de ce projet concerne les « Pratiques commerciales innovantes et
recherche modèles économiques dans la chaîne de valeur textile » et met l’accent sur la « Mise en œuvre
scientifique des solutions d’éco-innovation et de circularité dans les PME »
Lancement par le CITET d’un Projet de renforcement de l’écosystème d’entreprises vertes du
Mettre en place un voisinage méridional en se basant sur l’effet de réseau et l’apprentissage par les pairs pour
programme une croissance verte durable. Le projet vise à renforcer les capacités des organisations de
d’accompagnement à soutien aux entreprises (OSE) en matière d’économie verte et circulaire et à renforcer leur
3
l’intégration de la capacité d’agir, afin de favoriser une transition vers une économie verte inclusive, de soutenir
transition écologique au les entreprises vertes et de stimuler le développement économique durable.
sein de l’entrepris
Les OSE agissent en tant que facilitateurs de l’écosystème et seront appuyées pour promouvoir
55
les pratiques de consommation et production durables en vue de combler le fossé entre le niveau
politique (macro) et le niveau des PME (micro). Les objectifs sont les suivants :
56
- Renforcer les capacités des OSE en matière de réseautage sur les opportunités de l’économie
verte et la transition vers une économie inclusive
- Renforcer les capacités des OSE à promouvoir des pratiques de consommation et de
production durables par les PME
Les pays ciblés par le projet sont l’Égypte, la Jordanie, le Liban, la Libye, la Palestine et la Tunisie
afin de favoriser une transformation verte. Ces 6 pays cibles sont confrontés à des défis similaires,
tels que l’accès limité aux financements et à l’investissement, les obstacles culturels et sociétaux
à la vente de produits verts, l’accès limité aux informations sur le marché, les obstacles
réglementaires, la concurrence des acteurs établis et les défis à l’exportation
Mesures n° 42 : Préparer une Feuille de route pour la dépollution et la reconversion de tous les hot spot : Gabès,
Gafsa, Kasserine, Sfax, Ben Arous, Hammam-Lif, BVOM
Principal
Activités projetées : d’autres sites (anciennes mines particulièrement) nécessitent une
réhabilitation et une intégration dans l’économie locale, à l’instar des anciens sites exploités
Ministère de par la Société tunisienne de fluor et de barytine (FLUOBAR) dans le Gouvernorat de Zaghouan,
l’industrie et pour lesquels des études de réhabilitation ont été réalisées
Etablir un inventaire et un Ministère de
programme de dépollution et l’environnement, Activités en cours et projetées : Les sites sont connus et certaines études réalisées, mais
1 2023-2035
de réhabilitation des sites avec le soutien d’autres nécessitent une actualisation.
contaminés de la Présidence
du
Activités en cours La dépollution du lac de Bizerte est en cours (projet EcoPact) depuis
Etablir un plan de financement Gouvernement
2013, sa réalisation effective a commencé en 2018 et a été confiée à une Unité de gestion
2 prenant en considération les
par objectifs (UGPO) du Ministère de l’environnement, en collaboration avec le ministères de
mécanismes internationaux
l’industrie, de l’énergie et des mines et les industries lourdes de la région.
Retirer le phosphogypse de la Activités en cours Le retrait du phosphogypse de la liste des déchets dangereux fixée
liste des déchets dangereux et par le décret n° 2000-2339 du 10 octobre 2000, pris en application de la loi n° 96-41 du 10
3 en réglementer la valorisation juin 1996 sur les déchets est à l’examen par une commission mixte formée par les services
dans l’agriculture, l’industrie des ministères de l’environnement et de l’industrie et son usage dans l’industrie et
et l’exportation l’agriculture fait l’objet d’une étude par les laboratoires de recherche.
Mesure n° 43 :
Mettre en œuvre le Plan d’action national de consommation et de production durables (PANCPD) (2016)
Principal
Tous les SWITCHMED (I et II) de promotion des modes de consommation et de production
dans la pratique et les
ministères durables dans la région Sud de la Méditerranée contribue à la réalisation du PANCPD
comportements des
CITET depuis 2016. Un booklet des meilleures initiatives en faveur de la promotion et de la
citoyens-consommateurs
24 gouvernorats création d’emplois verts et décents en Tunisie a été conçu en 2017 (https://www.
350 communes environnement.gov.tn/fileadmin/Bibliotheque/Developpement_durable/Booklet_EV.
2023/35/50 pdf)
Secteur public
Secteur privé
ONG
Consommateurs
PTF Activités réalisées : Promotion de la durabilité du tourisme balnéaire et son
adaptation aux changements climatiques, notamment en améliorant la qualité de
l’offre et en généralisant la certification environnementale
Gérer durablement les
Développement du tourisme naturel et culturel via l’amélioration de la qualité de
ressources naturelles,
2 l’offre, le renforcement des capacités, le développement de la labellisation et la mise
notamment dans le secteur
en place d’un marketing adapté aux spécificités naturelles et culturelles du pays. Il y a
du tourisme
eu également élaboration d’un Guide relatif à l’éco-tourisme en 2017 (https://www.
environnement.gov.tn/fileadmin/Bibliotheque/Developpement_durable/Guide_EV_
Ecotourisme.pdf)
57
58
Activités réalisées Dans le cadre du programme SWITCHMED-Med-Test II, une
évaluation préliminaire de 26 entreprises industrielles en Tunisie a permis de
démontrer l’existence d’un potentiel de réduction de la consommation des ressources
en matières (eau, énergie, déchets, CO2).
Activités réalisées : oct. 2022 et janv. 2023 : formation accélérée (12 jours) de 25
formateurs nationaux à l’utilisation des outils de développement des entreprises vertes),
notamment le canevas du modèle d’affaires vert, le Plan d’affaires vert/écoconception
et l’accès au marché.
Elaborer des produits
durables utilisant des Activité en cours (2023) : 8 formateurs sélectionnés pour assurer la phase d’incubation
procédés écologiquement de 16 porteurs de projets dans 3 domaines (valorisation des déchets, réalisation d’une
3 rationnels en vue de plateforme pour la promotion du tourisme durable et d’une plateforme de
rationnaliser la commercialisation entre les agriculteurs et les consommateurs) incluant l’élaboration
consommation d’énergie, de plans d’affaires, l’assistance technique et la recherche de financements
d’eau et des autres intrants Activités projetées : relance du projet d’écolabel tunisien mené par le CITET (système
de certification facultatif délivré suite à la vérification de la conformité du produit à un
ensemble de critères techniques et écologiques pendant tout son cycle de vie) à travers
l’activation du processus de renouvellement du cadre de l’écolabel, la mise en œuvre
de la stratégie quinquennale de l’écolabel Tunisien, l’élaboration de nouveaux
référentiels de certification pour de nouvelles catégories de produits, la conduire
d’opérations pilotes d’accompagnement des entreprises à éco-labelliser les produits
sélectionnés et le montage de programmes de formation d’accompagnateurs et
d’auditeurs pour les nouveaux produits sélectionnés
Activité réalisée : Participation du Ministère de l’environnement à l’élaboration d’une
étude pour la sélection de zones pilotes spécialisées en agriculture biologique, pilotée
Assurer une chaîne par le Ministère de l’agriculture (2013/14)
alimentaire durable qui
améliore les performances Activités projetées : Identification et caractérisation des pratiques ancestrales
économiques, sociales et tunisiennes en relation avec les modes de production et de consommation durables
environnementales tout au (MCPD) : gain de ressources (eau, énergie…), création d’emplois verts et durables,
4 promotion des circuits courts et de la consommation locale.
long du cycle de vie des
produits et Encourager la Activité en cours : valorisation des pratiques agricoles durables, notamment
consommation des produits l’agroforesterie et les savoir-faire locaux, sachant que 5 sites tunisiens ont été classés
locaux de terroir et parmi les Systèmes ingénieux du patrimoine agricole mondial (SIPAM) en 2023.
biologiques
Voir:https://www.environnement.gov.tn/fileadmin/Bibliotheque/Developpement_
durable/MCPD_Agroalimentaire_synthese.pdf
Activités réalisées : actualisation du plan d’action national des APD, proposition de
textes règlementaires pour promouvoir l’achat durable par tous les acheteurs publics
et organisation de 8 sessions de formations en 2021/22. Actions en cours : élaboration
(en cours) d’un Guide des APD dans 3secteurs prioritaires (à compléter après validation,
par le COPIL, des choix proposés par le BE)
Promouvoir les achats
5 Dans le cadre de la mise en œuvre du Plan d’action national pour des achats publics
publics durables (APD)
durables PANAPD, le CITET a piloté en 2022 le projet « De l’expérimentation à la
diffusion des achats publics durables en Tunisie » financé par l’Union Européenne -
mécanisme WES
Activités projetées : Il est envisagé de dupliquer l’approche APD dans d’autres
secteurs après le projet pilote réalisé dans le secteur de la construction par le CITET
59
Stratégie nationale de développement durable (SNDD) 2014-2020 :
9 défis prioritaires, 32 enjeux, 39 axes stratégies, 112 leviers
d’action et 90 indicateurs
Instaurer une
consommation
Adapter la et une production Promouvoir
gouvernance durables une économie
pourune meilleure performante, renforcer
promotion du l’équité sociale et lutter
développement contre les disparités
régionales
durable
Gérer
Promouvoir la durablement
société du savoir les ressources
SNDD naturelles
Promouvoir un
Renforcer les aménagement
capacités du territoire plus
d’adaptation équillibré s’appuyant
aux changements sur un transport
climatiques performant
Développer et durable
l’efficacité Promouvoir une
énergétique qualité de vie
et promouvoir meilleure pour les
les énergies citoyens
renouvelables
60
Mesure n° 44 :
Lancer un programme national du bâtiment écologique
Principal
d’aménagement du Le CITET contribue au développement de l’écoconstruction via la création d’un
Société civile –
territoire, dans la réseau technologique pour ce secteur et des réalisations pilotes pour la validation
ONG
planification urbaine et des matériaux écologiques dans un objectif de minimisation de l’impact énergétique
Partenaires
parmi les exigences et environnemental du secteur de la construction.
techniques et
applicables aux permis
financiers Un Guide HQE vers une construction durable a été élaboré en 2018 et il convient de
de bâtir.
le diffuser à grande échelle https://www.environnement.gov.tn/fileadmin/
Bibliotheque/Developpement_durable/Guide_HQE_fr.pdf)
Promouvoir un
aménagement du Il est proposé d’intégrer les principes de l’aménagement écologique du territoire,
territoire plus équilibré de l’écoconstruction et de l’audit énergétique dans le projet de révision du Code
1
en matière de gestion de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme et dans l’arrêté du 17 avril 2007
des ressources relatif au permis de construire
naturelles et des milieux
61
62
Actions réalisées : élaboration d’un cahier des charges type pour faciliter la transition
vers le statut de ville durable en novembre 2020 : https://www.environnement.gov.
tn/fileadmin/Bibliotheque/Developpement_durable/PNVD_ph3_Cahier_des_
charges.pdf et https://www.environnement.gov.tn/fileadmin/Bibliotheque/
Developpement_durable/PNVD_ph3_guide_d_accompagnement.pdf
Actions en cours : conception et mise en place d’une Plateforme des villes durables
au profit des communautés locales
Améliorer les modalités 2021 : Lancement d’un projet d’assistance à l’élaboration et à la mise en œuvre des
2 de planification et de
Agendas 21 locaux visant à sensibiliser, animer, mobiliser et aider les collectivités
gestion des villes
locales et les partenaires locaux au cours des différentes phases d’élaboration et
d’exécution des Agendas 21 locaux. Voir https://www.environnement.gov.tn/
fileadmin/Bibliotheque/Developpement_durable/Guide-AG21L.pdf
2022-2024 : un projet pilote Kairouan ville durable, mené en collaboration avec le
PNUD, le FEM/GEF et d’autres partenaires (ANME, Ministère de l’environnement) a
pour objet principal de promouvoir des bâtiments thermiquement performant et un
éclairage efficace.
Adapter le bâtiment aux Diffusion du guide HQE auprès des acteurs des projets : architectes, ingénieurs,
spécificités culturelles promoteurs, investisseurs, usagers et futurs occupants, institutions ou collectivités
et climatiques de la locales et il est envisagé de généraliser cette démarche à l’échelle nationale Une
Tunisie tout en
3 consultation a été lancée fin juillet 2023 pour le recrutement d’un bureau ou centre
développant une
construction économe de formation chargé de dispenser une formation à la construction durable.
en ressources naturelles De même, l’UTICA organise depuis une quinzaine d’années une Journée
et en énergie. d’information et d’échanges concernant l’écoconstruction et l’innovation.
Le 26 juin 2023, lors des Assises nationales de la transition écologique, sept (7) mesures sur seize
(31, 32, 34, 39, 42, 43 et 44) ont été proposées à la réflexion des participants en tant qu’actions
prioritaires à entreprendre immédiatement en vue de mettre en œuvre l’axe 4 de la SNTE, qui a
donné lieu aux débats du Groupe de travail n° 4, présidé par Mme Kalthoum BEN REJEB, Ministre
du commerce, qui a commencé par rappeler l’importance de cet axe et le rôle des différents
intervenants et acteurs pour réussir la transition écologique.
En effet, cet axe s’articule autour d’une thématique qui représente elle-même l’un des 17 objectifs
de développement durable (ODD) et préconise un changement de paradigme des modes de
production et de consommation, fondé sur la transition du mode actuel, basé sur une
surconsommation des matières premières, de l’énergie, de l’eau et des espaces avec surproduction
de déchets vers un mode plus efficient d’utilisation de ces ressources et un minimum de pollution ;
tout en intégrant la dimension environnementale dans la chaîne de production et une approche
systémique lors de la planification de chaque action.
La nécessité d’organiser une série d’ateliers, avec la participation des différents acteurs
au niveau local et régional, pour recueillir le maximum d’avis et une adhésion aux mesures
proposées ;
Le besoin de renforcer le cadre règlementaire qui doit évoluer pour répondre aux exigences
de la Stratégie de transition écologique, avec un alignement par rapport au Code de
l’environnement et en concordance avec les traités et engagements internationaux ;
Revoir et harmoniser le cadre institutionnel afin d’assurer une meilleure gouvernance des
différents secteurs ;
Aligner la stratégie de transition écologique sur les stratégies sectorielles (agriculture,
industrie, énergie, transports, santé) ;
Fixer un calendrier de mise en œuvre des mesures préconisées avec des paliers et fixer
des objectifs et indicateurs intermédiaires mesurables et réalisables ;
La nécessité de mettre en place de nouvelles normes et en réviser celles existantes en
matière d’utilisation des ressources et de rejets, et ce, pour chaque secteur d’activité
(agriculture, industrie, tourisme, etc.) afin de garantir une optimisation de leur utilisation et
pouvoir assurer un suivi et un contrôle ;
Prioriser les mesures et actions proposées afin d’assurer une mise œuvre plus ciblée,
rapide et efficace. A titre d’exemple, pour la lutte contre la pollution, commencer par des
mesures envers les grands pollueurs qui sont les entreprises publiques produisant 80%
de la charge polluante au niveau national ; et réviser leurs modes de gouvernance avec
intégration de la dimension environnementale et de la responsabilité sociétale ;
Adopter une approche bottom-up et agir de manière synergique avec une dynamique
collective et multisectorielle, lors du développement et de la mise en œuvre des mesures
préconisées
La mise à niveau industrielle doit changer vers un mode plus opérationnel pour assurer
une durabilité. Avec la nécessité de lier l’impact environnemental au bénéfice économique
de l’entreprise.
Mettre en œuvre la règlementation relative aux achats publics durables et à la production
propre ;
Intégrer au niveau du Code de l’investissement des mesures d’incitation financières et
fiscales ;
Introduire des mesures et actions visant le comportement du consommateur pour un
changement vers un mode responsable et averti ;
63
S’inspirer des expériences internationales dans la mise en
œuvre des stratégies de transition et les adapter au contexte
national ;
Inclure le rôle des jeunes entrepreneurs et activistes qui
sont les vecteurs du changement futur ;
Réviser le principe pollueur/payeur en y intégrant des
mesures à imposer et des indicateurs de suivi ;
Promouvoir la recherche scientifique et intégrer les solutions
intelligentes et les nouvelles technologies au niveau des
chaînes de production ;
Intégrer la notion de gestion du savoir au niveau des
institutions ;
Intégrer la notion du coût de la dégradation de
l’environnement dans l’évaluation des projets ;
Promouvoir l’accès aux financements verts en garantissant
un climat d’investissement favorable pour la transition
écologique.
64
SCIENCE, CONNAISSANCE
ET CULTURE AU SERVICE
DE LA TRANSITON ECOLOGIQUE
65
AXE 5
SCIENCE, CONNAISSANCE ET CULTURE AU
SERVICE DE LA TRANSITON ECOLOGIQUE
L
e cinquième axe de la SNTE se focalise sur le développement de la culture environnementale,
de la science et de la connaissance en faveur de la transition écologique. En effet, le
développement d’une culture environnementale, bien ancrée dans les mentalités et les
comportements est au cœur du changement transformateur souhaité en vue d’entamer et de
réussir la transition écologique du pays. Ainsi, la diffusion des valeurs environnementales
(protection, prévention, gestion rationnelle, lutte contre la pollution et le gaspillage…) auprès
des décideurs publics et privés, des acteurs socio-économiques et des citoyens et citoyennes
de toutes les tranches d’âge, constitue un volet majeur de la SNTE
En tant que corollaire du développement de la culture écologique, la production de
connaissances scientifiques et la gestion du savoir sont à la base de tout changement sociétal
vers la durabilité. La recherche scientifique, l’enseignement et l’éducation à tous les niveaux
doivent être renforcés. En effet, la qualification initiale et continue des ressources humaines
(tout au long de la vie) doit gagner en performance et bénéficier des moyens et de l’appui
financier adéquats aussi bien public que privé. Il s’agit d’intégrer les innovations et de faciliter
une meilleure maîtrise des technologies et de l’innovations par les acteurs socio-économiques.
Ce domaine inclut notamment la promotion d’une culture de transition écologique auprès de
l’ensemble des acteurs socio-économiques, à travers la communication, l’éducation et la
sensibilisation destinées aux enfants, aux jeunes, aux opérateurs économiques et au public en
général, le développement des connaissances scientifiques et de la recherche transdisciplinaire
en la matière, ainsi que la formation académique et professionnelle des ressources humaines
dans tous les domaines servant la transition écologique.
La sensibilisation, l’éducation et la formation continue aux questions d’environnement et de
développement durable font ainsi partie des priorités de l’Etat et forment le triptyque
incontournable de l’accompagnement des politiques publiques environnementales, notamment
en ce qui concerne la lutte contre les changements climatiques, l’atténuation de leurs effets,
l’adaptation et la résilience à leurs impacts, ainsi que l’orientation vers la transition écologique.
La vision globale de ce cinquième axe de la SNTE est d’instaurer une nouvelle approche de
l’éducation à l’environnement et au développement durable (EEDD), qualitative, adaptée aux
évolutions socio-économiques, environnementales et culturelles, et ce, via la modernisation et
l’innovation du système éducatif et pédagogique et des outils d’enseignement.
L’axe 5 vise aussi à promouvoir le développement des métiers verts et l’entreprenariat vert et
à encourager l’adoption de ces valeurs par tous les acteurs dans tous les secteurs.
L’axe 5 forme ainsi un volet fondamental de la SNTE et se décline lui-même en huit (8) mesures,
à savoir :
66
47 Instaurer une taxe au profit de la recherche développement (ou affecter une part de la
TPE à la R&D) avec ristourne aux entreprises qui réalisent des projets de R&D dans les
domaines de la transition écologique : cette taxe pourrait alimenter le FOCTEE (voir
mesure n° 9) et servir à financer des activités de R&D et éventuellement le panel d’experts,
sachant que sa création nécessite une coordination étroite avec le ministère des finances
Parmi ces huit (8) mesures, cinq (5) ont été proposées à la réflexion du groupe de travail n° 5
lors des ANTE du 26 juin 2023 (mesures n° 46, 48, 49, 50 et 53) et sont détaillées ci-après.
67
68
Mesure n° 46 :
Mettre en place un panel permanent et transdisciplinaire d’experts pour l’étude du climat,
de la biodiversité et de la dégradation des terres
Principal
internationaux spécialisés l’environnement de négociation des conventions universelles.
(IPCC, IPBES) et aux et Ministère de
Secrétariats permanents l’enseignement Ceci doit permettre de :
des Conventions supérieur et de - Prédire tous les événements climatiques à temps et ainsi prendre les
internationales la recherche dispositions nécessaires pour les gérer,
scientifique, - Assurer une meilleure planification du territoire,
Identification des avec le soutien 2023/25 - Mieux concevoir les programme et projets de développement,
thématiques et disciplines de la Présidence - Assurer la sécurité alimentaire et le bien-être du citoyen
qui doivent être du La connaissance des ressources en biodiversité et en sol et du patrimoine génétique a
1 représentées dans le Gouvernement pour but d’assurer la bonne gestion et l’usage rationnel des ressources et l’autosuffisance
panel : changements et des alimentaire.
climatiques, biodiversité, partenaires Le panel à créer devrait comporter des universitaires, des chercheurs, des experts
dégradation des terres … techniques et indépendants et des représentants de l’administration.
financiers Il convient de réfléchir au financement des activités du Panel, sachant qu’il est possible de
Fixation des modalités de mobiliser des fonds dans le cadre des mécanismes internationaux
2
fonctionnement du panel
Principal
techniques de
l’environnement et en responsable gestion de station d’épuration (STEP), responsable traitement des eaux usées,
développement durable responsable QHSE…
Orientation de la formation universitaire et professionnelle vers les secteurs innovants en
rapport avec la SNTE et à forte capacité de recrutement
Ministère de
Identifier les métiers Activité projetée : Actualisation de la nomenclature des référentiels officiels en y intégrant
l’environnement
verts en rapport avec la de nouvelles rubriques relatives aux métiers de l’environnement.
(CITET- ANGED,
SNTE et les différentes
ANPE), Ministère Réforme globale de l’intégration des métiers verts dans tous les secteurs, les communes et
1 stratégies sectorielles 2024-2026
chargé des affaires l’emploi en général.
ainsi que les besoins
locales (intérieur), Création de grilles de rémunération correspondant à la liste des métiers créés afin de les
des secteurs public et
CFAD, FNCT introduire d’une manière officielle dans le secteur de l’emploi
privé
PTF
Mettre en place un Ministère de
programme national de l’environnement Activités projetées : Construction de cursus de formation aux métiers verts
formations (CITET), Ministère Développement de programmes et cycles de formations certifiantes au niveau des centres
2 2019-2023
professionnelles de la formation de formation professionnelle
certifiantes dans les professionnelle et Appui à la création d’opportunités d’emplois verts
métiers verts de l’emploi
Activité en cours : Exécution du projet de formation d’éco-conseillers municipaux géré par
le CITET en partenariat avec les PTF (WBI- Institut éco-conseil de Namur- GIZ), l’ANGED,
Déployer des cycles de l’ANPE, le CFAD, le Ministère de l’intérieur (Direction des affaires locales) et la Fédération
3 2019-2024 nationale des communes de Tunisie (FNCT).
formation spécifiques
Organisation de programmes de formation spécifiques à certains métiers verts demandés
69
par le marché de l’emploi
70
Activités en cours Réalisation du projet d’appui à la création d’entreprises durables et
circulaires dans les régions, piloté par le CITET, en vue de stimuler la création d’entreprises
éco-innovantes au niveau local en Tunisie, via l’identification de 6 régions du pays ayant le
plus grand besoin d’améliorer les capacités de soutien à la création de ces entreprises
(Béja, Gabès, Gafsa, Jendouba, Médenine et Tataouine), la formation de 80 spécialistes de
soutien à la création d’entreprises vertes et circulaires dans les régions sélectionnées, la
mobilisation des acteurs régionaux pour l’adhésion au Partenariat national de soutien aux
Switchers en Tunisie (PNS), l’accompagnement de 120 entrepreneurs dans le développement
de leurs modèles d’affaires durables, l’incubation de 6 entreprises circulaires, le soutien à
l’accès au financement et, in fine, l’adhésion des entreprises circulaires créées à la
communauté des entreprises durables de Méditerranée.
Poursuite du projet STAND Up ! supervisé par le CITET, dans le cadre de l’Initiative du
textile soutenable pour la mise en réseau et le développement des entreprises de l’économie
circulaire en Méditerranée (https://www.enicbcmed.eu/fr/projets/stand-up) en vue de
promouvoir les entreprises de l’économie circulaire de façon évolutive, reproductible et
inclusive en Méditerranée en développant un écosystème de soutien aux entreprises,
d’innovation et de transfert de technologie conduisant à la création d’emplois durables,
Encourager la création Ministère de notamment en ce qui concerne les jeunes et les femmes, via la formation et l’accompagnement
4 de start-ups vertes et l’environnement 2023/35/50 de 40 jeunes à la création de modèles d’affaires verts, l’incubation de 4 éco-entrepreneurs
éco-innovantes (CITET) en vue de la conception de plans d’affaires verts, le soutien de 10 éco-entrepreneurs au
développement de leurs investissements, la formation de 4 éco-entrepreneurs à l’accès
aux marchés, le développement et l’exploitation d’une plateforme d’innovation ouverte et
l’élaboration de 3 documents de politique nationale sur le textile et l’habillement durables.
Exécution du projet de promotion de l’entrepreneuriat durable dans le secteur de l’économie
bleue, coordonnée par le CITET, grâce à l’identification d’opportunités et de parties
prenantes et au développement de modèles d’affaires innovants visant le verdissement de
l’économie bleue, l’incubation, le soutien technique à l’éco-innovation et à l’accès au
financement de start-ups circulaires dans les secteurs de l’économie bleue,
Forum sur l’entrepreneuriat durable dans l’économie bleue
Le lancement de la composante 3 du Programme d’appui à l’action environnementale en
Tunisie : Greenov’i géré par le CITET, en vue d’améliorer la durabilité de l’économie tunisienne
et amorcer sa transition écologique via le changement des comportements des consommateurs
et des producteurs, et ce, grâce au soutien à l’émergence et à la création d’entreprises de
biens et services verts qui intègrent la justice sociale et de genre et à l’appui à la transition
écologique des entreprises vers des modes de production sobres, équitables et durables
(soutien aux clusters artisanaux, projet Challenge for a just transition, …)
Mesures n° 50 :
Principal
développement durable est aujourd’hui (2023) de 412 sur 6 130 établissements scolaires publics (4 590 écoles
Ministère de
et de transition primaires et 1 540 collèges et lycées), incluant notamment, dans chacune des écoles
l’environnement
écologique inscrites au programme, la création d’un club d’éducation environnementale, équipé de
Ministère de la
matériel audio-visuel et informatique ; la réalisation d’un parc environnemental,
femme, de
2023/35/50 comportant environ 190 variétés de plantes ; la production de supports et outils
l’enfance, de la
pédagogiques d’éducation environnementale ; l’organisation de cycles de formation au
famille et des
profit des animateurs des clubs précités ; l’introduction des énergies renouvelables
personnes âgées
(systèmes hybrides : photovoltaïque-éolien) au sein de 10 établissements scolaires ;
ANPE
l’installation d’un système de tri sélectif et de valorisation des déchets ; la formation des
Identifier les CIFIP
1 formateurs (inspecteurs pédagogiques) et la production d’un manuel pédagogique
thématiques à intégrer PTF
destiné aux formateurs
- depuis 2008 : organisation de visites régulières dans toutes les écoles du pays, grâce à
un outil d’éducation innovant, sous la forme d’un autobus appelé Enviromobile équipé de
Réviser les matériel pédagogique, se déplaçant partout en Tunisie, y compris dans des lieux reculés
2 programmes scolaires en vue d’une diffusion généralisée de la culture environnementale, sachant qu’à ce jour
et les manuels formels (2023) l’autobus Enviromobile a rendu visite à plus de 500 écoles et sensibilisé à
71
72
l’environnement plus de 20 000 élèves, signé des conventions avec des ONG, conçu une
plate-forme d’information, encadré des sessions de formation à l’éducation
environnementale au profit des animateurs de clubs d’enfants et de maisons de jeunes,
d’éducateurs et de directeurs d’écoles primaires (ex : Manuel destiné aux inspecteurs,
organisé des concours environnementaux dans les établissements éducatifs et des
concours nationaux des meilleures photos environnementales, élaboré des outils et
documents pédagogiques d’éducation environnementale et renforcé les institutions
Ministère de
éducatives en documents pédagogiques et outils didactiques (petits ouvrages, affiches,
l’éducation
CD Rom, dépliants…).
Ministère de
Activité projetées : Afin de compléter ce processus, il est proposé de créer un comité
l’environnement
multidisciplinaire de révision des manuels et programmes formels et informels
Ministère de la
d’enseignement préscolaire, primaire et secondaire et de faire évoluer l’éducation à
femme, de
2023/35/50 l’environnement et au développement durable vers une culture environnementale
l’enfance, de la
commune largement partagée. Des mesures d’accompagnement sont prévues, comme
famille et des
le renforcement de la prévention à travers la modification des comportements et la
personnes âgées
formation d’éco-citoyens conscients des enjeux de l’environnement et du développement
ANPE
durable (ex : organiser une école d’été chaque année à destination des enseignants du
CIFIP
primaire et du secondaire, dont le nombre et la durée pourraient être fixés d’un commun
PTF
accord entre le ministère de l’éducation nationale et le ministère de l’environnement).
Le programme d’Education environnementale pour une Méditerranée durable (EDEN-
MED, 2021-2023), financé par l’instrument européen de voisinage (IEV) et associant les
organismes publics d’éducation, d’enseignement supérieur et de protection de
l’environnement tunisiens et siciliens pourrait poser les principes fondateurs de la révision
des modalités d’enseignement des matières liées à la protection de l’environnement, au
développement durable et à la transition écologique sur de nouvelles bases.
Genèse de l’éducation à la protection de l’environnement
et au développement durable en Tunisie
2021/23
2008
2005
2001
1992 Projet Projet
Enviromobile EdEnMed
Programme
national:
Projet
TUN/92/006 Le projet life Réseau
En collaboration des écoles
avec UNESCO durables
et le Canada
h t t p s : / / w w w. e n v i r o n n e m e n t . g o v. t n / f i l e a d m i n /
Bibliotheque/Developpement_durable/Guide_des_
formateurs_EDD_fr_ar.pdf
73
Autobus Enviromobile : l’apprentissage par l’action
https://anpe.nat.tn/Fr/upload/1479199683.pdf
EdenMed
Education environnementale pour une Méditerranée durable
https://edenmed.tn/?fbclid=I
wAR3epgkBlymgzk6dXDHWW
7qehuCyxIfi4Kp4cjwPX-
HMGbuMk4Em9TLsDjU
https://www.facebook.com/
edenMed.tn.it
74
Mesures n° 53 :
Principal
d’éducation le plus largement possible et d’ancrer la culture environnementale dès le
environnementale plus jeune âge (jardins d’enfants, écoles, lycées, clubs sportifs, etc.).
Prévoir un Plan de Activité projetée : Afin de mieux gérer les situations de crise
communication lors des environnementales et/ou climatique, il est envisagé d’anticiper et de prévoir,
3 situations de crise à l’avance, la communication à déployer le cas échéant, en vue d’une plus
environnementale grande résilience et adaptation.
75
Le 26 juin 2023, lors des Assises nationales de la transition écologique, cinq (5) mesures
sur huit (46, 48, 49, 50 et 53) ont été proposées à la réflexion des participants en tant
qu’actions prioritaires à entreprendre immédiatement en vue de mettre en œuvre l’axe 5 de
la SNTE, qui a donné lieu aux débats du Groupe de travail n° 5, présidé par M. Mohamed-
Ali BOUGHDIRI, Ministre de l’éducation, qui a rappelé les objectifs de la SNTE et l’importance
du secteur de l’éducation dans la mise en œuvre de cette stratégie. Il a été par la suite
procédé à la présentation des mesures prioritaires relatives au développement de la culture,
de la science et de la connaissance en faveur de la transition écologique à savoir les
mesures n° 46, 48, 49, 50 et 53 de la stratégie.
Les débats ont donné lieu aux recommandations suivantes :
• Faire bénéficier, d’une façon exclusive, la famille et l’enfance préscolarisée d’un
programme stratégique en vue d’assurer un changement de comportement à la
source.
• Faire participer les enfants parlementaires pour une meilleure sensibilisation.
• Sur le plan de la législation, les participants ont insisté sur l’urgence de faire appliquer
les lois relatives au respect de l’environnement en les mettant à jour selon l’état des
lieux et les menaces, ainsi que sur la nécessité de promulguer un texte obligeant les
médias, du moins publics, à promouvoir et à assurer gratuitement les campagnes de
sensibilisation.
• Promouvoir tout contenu culturel lié à l’environnement, traditionnel et digital sous
diverses formes.
• Mettre en place un programme réunissant tous les secteurs autour des thèmes liés à
l’environnement visant l’organisation d’événements cycliques régionaux, nationaux
et internationaux (colloques, festivals, foires ...)
• Les chercheurs présents appellent à être sollicités davantage, faisant savoir qu’ils
sont prédisposés à collaborer bénévolement à l’élaboration de programmes
stratégiques. Les recherches et succès scientifiques des institutions universitaires et
des laboratoires publics locaux sont connus et sollicités à l’étranger mais l’Etat opte
pour la promotion des Startups. Aussi ont-ils fait savoir que maintes recherches
scientifiques restent inconnues, alors qu’il était préférable, voire éthiquement
obligatoire, de les loger sur une plateforme nationale. De même, ils ont soulevé le
problème du blocage institutionnel qui entrave beaucoup de solutions pertinentes à
des problèmes écologiques, sans oublier que l’apport d’une équipe scientifique
garantirait la résilience des options stratégiques et orienterait vers de meilleures
alternatives les choix politiques. En outre, le problème du cloisonnement administratif
et ses répercussions, parfois au sein d’un même organisme, a été évoqué. Par ailleurs
les participants ont fait savoir que, pour une stratégie nationale de transition
écologique, il faudrait regrouper et orienter, les scientifiques et capitaliser et réinvestir
leurs recherches, si on souhaite obtenir de meilleurs résultats. Finalement la question
de l’intérêt et de l’efficacité des éventuels panels à former, sans appui législatif et
sans propagande médiatique, a été posée.
• Œuvrer à la participation effective de la société civile et du secteur privé sur une base
gagnant-gagnant et multiplier les conventions dans ce cadre.
• Le partage d’informations au sujet des projets à vocation écologique étant presque
inexistant, un site Web ou une plateforme pourraient y remédier.
76
• Le nombre de projets stratégiques, ainsi que le
nombre de bailleurs de fonds, locaux et étrangers,
depuis des décennies n’a pas suffi à résoudre les
problèmes écologiques d’une façon radicale et
pérenne, ni à ancrer chez le tunisien une culture du
respect de l’environnement. Il est préférable d’opter
pour une nouvelle modalité avant la signature des
conventions de façon à faire converger et réunir les
efforts déployés.
• Intégrer les industries traditionnelles dans le cadre
de la formation professionnelle qui vise le
développement des métiers verts.
• Créer une cellule de coordination, en assurant
l’apport technique, pour une collaboration étroite et
le suivi des actions à venir avec le Ministère de
l’éducation,
• Apporter le soutien technique et scientifique au
projet de la construction de 80 établissements
scolaires durables,
• Veiller à l’adoption des mesures et actions en rapport
avec le Ministère de l’éducation par le Conseil
suprême de l’éducation, l’institution qui, selon le
Ministre de l’éducation, a vocation à décider de tout
ce qui est stratégique.
• Créer une cellule nationale d’orientation, de suivi et
de coordination et lancer une plateforme pour le
respect des échéances.
• Les équipes de réflexion ayant participé à cette
journée pourraient constituer des comités de
réflexion permanents en s’ouvrant sur d’autres
personnes ressources et d’autres compétences
dans les régions.
77
ELEMENTS CONCLUSIFS
Afin de réaliser la Stratégie nationale de transition écologique (SNTE), il convient de planifier et
concevoir les activités susceptibles d’y contribuer, ainsi que les mesures, cibles et acteurs chargés
de la réaliser sur le terrain, sur la base d’un calendrier à court, moyen et long terme.
En effet, la SNTE est assortie de cibles, quantitatives et qualitatives, à atteindre à terme. La plupart
de ces cibles concourent à l’atteinte des ODD à l’horizon 2030. Un ensemble de mesures à mettre en
place par les pouvoirs publics est proposé pour l’atteinte de ces cibles. Les mesures politiques et les
cibles, classées par domaine d’action, ont été résumées dans le cadre du présent document.
Pour chaque axe, des mesures spécifiques ont été proposées et validées, assorties d’indicateurs et
de cibles à atteindre à des dates précises :
- 2025 correspondant à l’horizon du plan triennal 2023-2025 ;
- 2035 à l’horizon de la vision Tunisie 2035 et
- 2050 à l’horizon de certains engagements à l’échelle planétaire (ex : neutralité carbone).
Outre les cibles relatives aux cinq domaines d’action, des cibles transversales ont été identifiées, à
savoir :
- l’indice de performance environnementale (EPI)1 ;
- Le score de progrès dans la réalisation des 17 ODD
- l’indice de développement humain ajusté aux pressions planétaires (IDHP)2 ;
- la réserve en biocapacité3 ;
- et le coût de dégradation de l’environnement4.
Ces cibles transversales traduisent la mise en œuvre de l’ensemble des programmes et mesures
préconisés. Elles requièrent impérativement une analyse rigoureuse et un suivi régulier.
2 L’indice de performance environnementale, en anglais « Environmental Performance Index » (EPI), est un indice combiné composé de 40
indicateurs de performance dans 11 catégories de problèmes classés sous trois grands thèmes/objectifs : la vitalité des écosystèmes, la
santé et les politiques climatiques. L’EPI classe 180 pays en fonction de leurs performances dans ces domaines. Il permet de mesurer à
l’échelle nationale le degré de proximité des pays par rapport aux objectifs établis en matière de politique environnementale. Source :
WOLF, M. J. EMERSON, J. W., ESTY, D. C. de SHERBININ, A. WENDLING, Z. A., et al. 2022 Environmental Performance Index. New Haven,
CT: Yale Center for Environmental Law & Policy. epi.yale.edu, (2022),
2 L’IDHP mesure le niveau de développement humain ajusté par les émissions de dioxyde de carbone par habitant (basées sur la
production) et l’empreinte matérielle par habitant pour tenir compte de la pression humaine excessive sur la planète. Il doit être considéré,
selon le PNUD, comme une incitation à la transformation. Source : Programme des Nations Unies pour le Développement PNUD. Rapport
sur le développement humain 2020. La prochaine frontière : Le développement humain et l’Anthropocène.
3 L’empreinte écologique est calculée en suivant la superficie biologiquement productive nécessaire pour répondre à toutes les demandes
concurrentes des personnes, d’un pays ou d’un territoire donné. Ces demandes comprennent l’espace pour la culture alimentaire
(continentale et marine), la production de fibres, la régénération du bois, l’absorption des émissions de dioxyde de carbone provenant de
la combustion de combustibles fossiles et l’aménagement d’infrastructures bâties. La biocapacité est mesurée en calculant la quantité de
terres et de mers biologiquement productives disponibles pour fournir les ressources qu’une population consomme et pour absorber ses
déchets, compte tenu de la technologie et des pratiques de gestion actuelles. Pour rendre la biocapacité comparable dans l’espace et dans
le temps, les surfaces sont ajustées proportionnellement à leur productivité biologique. Ces surfaces ajustées sont exprimées en hectares
globaux (global hectar : gha).
4 Le coût de dégradation de l’environnement (CDE) mesure l’ensemble des coûts économiques liés à la perte, l’épuisement ou la
dégradation des ressources naturelles (eau, sol, forêts écosystèmes, etc.) résultant des activités humaines (prélèvements et rejets polluants).
La méthodologie de calcul du CDE a été développée par la Banque mondiale en 2004, avec une première estimation pour les cas de la
Tunisie et du Liban. Voir:
https://documents1.worldbank.org/curated/en/445831468760782622/pdf/299020Cost0Env1isia0EDP19701public1.pdf
78
En vue de leur réalisation, il convient que les mesures et cibles proposées fassent l’objet d’une
concertation interministérielle, ainsi que d’un dialogue avec les parties prenantes du secteur privé et
de la société civile, dont la première étape est illustrée par l’organisation, le 26 juin 2023, des
premières Assises nationales de la transition écologique, sous le haut patronage de la Présidence du
Gouvernement, la participation de 6 ministres et de plus de 130 représentants des ministères,
établissements publics et organisations nationales.
Ce même jour (26 juin 2023), une séance de synthèse et de restitution des travaux des Assises
nationales de la transition écologique a été présidée par Mme la Ministre de l’environnement et
animée par Monsieur Mounir MAJDOUB, expert représentant le PNUD et rapporteur général des
Assises. Lors de cette séance, les rapporteurs des ateliers thématiques ont présenté les résultats
des débats ainsi que les recommandations des participants.
Une synthèse générale des travaux des Assises a été présentée par Monsieur Mounir MAJDOUB. Il
a salué les conditions de déroulement des assises en rappelant que leur organisation, le 26 juin 2023
au CITET par le Ministère de l’environnement, sous le haut patronage de Mme la Cheffe du
Gouvernement, a été rehaussé par la présence de six membres du Gouvernement et par celle de
Mme la Représentante Résidente du PNUD à Tunis.
Il a aussi rappelé que l’objectif des ANTE, tel que défini par la Cheffe du Gouvernement, était de
partager la Vision et les éléments de la SNTE avec les parties prenantes dans le but d’alimenter la
feuille de route de mise en œuvre immédiate de la stratégie et, dans cette optique, il a souligné que
les objectifs des Assises nationales de la transition écologique avaient été atteints grâce à la présence
et l’engagement exprimé par toutes les parties prenantes. Il a par ailleurs exprimé la pertinence des
remarques et recommandations exprimées par les 5 groupes de travail et l’intention du Ministère de
l’environnement de les prendre en considération dans le processus de mise en œuvre de la Stratégie.
Un débat autour des résultats des travaux des groupes a permis aux participants n’ayant pas pris
part aux travaux des autres ateliers d’apporter leurs remarques et recommandations.
Le rapporteur général a résumé les recommandations des Assises nationales de la transition
écologique (ANTE) comme suit :
»» La feuille de route pour la mise en œuvre de la SNTE doit être réaliste, faisable et assortie
d’indicateurs de monitoring et d’impact à court, moyen et long terme,
»» L’importance de redoubler d’efforts en matière d’éducation, de formation, de développement et
de diffusion du savoir pour agir sur les attitudes des acteurs sociaux,
»» La prochaine étape faisant suite aux Assises consiste en la préparation d’un plan détaillé de
mise en œuvre et de la mise en place des structures et outils de gouvernance et de coordination,
»» Il convient de renforcer, de valoriser et de capitaliser les résultats probants de la recherche
scientifique et technique,
»» La nécessité de fixer un rendez-vous annuel pour faire le bilan des progrès vers la transition
écologique
Parmi les éléments à privilégier en vue d’assurer la réussite de la SNTE, il convient en outre de
signaler la nécessité de renforcer la digitalisation du fonctionnement de l’ensemble du secteur afin
d’en améliorer la performance au service de la réalisation des 53 mesures de la stratégie.
En effet, la digitalisation est un procédé transversal qui touche tous les axes de la SNTE et vise
notamment les objectifs suivants :
Améliorer les méthodes de travail
Améliorer la circulation de l’information entre les services et les structures de décision
Améliorer la qualité des services rendus
Améliorer la gouvernance.
Il en résulte que la mise en place de systèmes d’information est nécessaire pour assurer le suivi des
53 mesures de la SNTE, comme par exemple en ce qui concerne le renforcement de l’adaptation et
de la résilience côtière aux changements climatiques, via le système d’information et d’aide à la
décision « SIAD » d’adaptation du littoral aux changements climatiques (mesure n° 15.8), la mise en
place d’un système national d’alerte précoce dans le cadre de la mise en œuvre de la Stratégie
nationale de réduction des risques de catastrophe et de son plan d’action à l’horizon 2030 (mesures
n° 17 et 18) ou encore la conception et le déploiement d’une Stratégie nationale de sensibilisation,
de communication et d’éducation environnementale (mesure n° 53).
79
Mesure d’accompagnement transversale commune aux 5 axes et 53 mesures de la SNTE :
digitalisation des secteurs appelés à réaliser la SNTE
Cible fonctionnelle du SI ME
Interaction entre le SI ME et les autres systèmes
80
Liens électroniques utiles
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(Guide)
81
Manuel tunisien des procédures nationales de contrôle de l’activité d’immersion
12 en mer (2023) (ANPE)
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Téléchargement
17 Plateforme des villes durables
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18 Programme d’action national de santé environnementale
82
26 Programme des esplanades côtières (APAL) Téléchargement
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29 Programme de protection du littoral tunisien (PPLT) (2013-2028) (APAL)
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83
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Fiche du Projet
Projet de contribution des systèmes de gestion durable des déchets dans le
37 secteur du tourisme à la protection des écosystèmes marins : Preventing
Tourism Marine Litter (TouMaLi) (CITET)
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84
Projet Ensemble pour une gestion intégrée et durable des déchets (EGIDD) Téléchargement
47 (2018-2024) (ANGED)
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51 Rapport sur les indicateurs de développement durable (2023) (OTEDD)
Téléchargement
52 Rapport sur l’état de l’environnement (2019) (OTEDD)
85
61 Stratégie d’économie bleue (2023) Téléchargement
86
73 Stratégie nationale de réduction des risques de catastrophe (2018-2030) Téléchargement
76 Stratégie nationale de gestion intégrée des zones côtières (2020) (APAL) Téléchargement
Téléchargement
77 Système de reprise des pneus usagés Eco-Pneus (ANGED)
Système public de reprise des huiles lubrifiantes et des filtres à huile usagés
82 (ECOZIT) (ANGED)
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Téléchargement
84 Système public de gestion des véhicules hors d’usage (VHU) (ANGED)
87
Tous les ministères et Secrétariats d’Etat
Présidence du Gouvernement
Organismes sous tutelle du ME (ANPE, APAL, ANGED, BNG, CITET, ONAS)
CFAD (sous tutelle du ministère de l’intérieur)
CIFFIP (sous tutelle du ministère de l’éducation)
GIZ
BAD
AFD
88
TABLE DES MATIERES
89
AXE 4 : PRODUCTION ET CONSOMMATION DURABLES ET LUTTE CONTRE LA
POLLUTION 47
Mesures n° 31 : Appliquer la Stratégie nationale de gestion circulaire globale et
sectorielle des déchets (SNGC-GSD) à l’horizon 2035/50 50
Mesures n° 32 : Rétablir le système de collecte et de traitement des déchets spéciaux 52
Mesures n° 34 : Concrétiser l’application de la loi n° 2018-35 du 11 juin 2018 sur la
responsabilité sociétale et environnementale (RSE) des entreprises et organisations 53
Mesures n° 39 : Mettre en place une unité d’appui et d’accompagnement des
investisseurs dans les domaines de la transition écologique 55
Mesures n° 42 : Préparer une Feuille de route pour la dépollution et la reconversion
de tous les hot spot : Gabès, Gafsa, Kasserine, Sfax, Ben Arous, Hammam-Lif,
BVOM 56
Mesures n° 43 : Mettre en œuvre le Plan d’action national de consommation et de
production durables (PANCPD) (2016) 57
Mesure n° 44 : Lancer un programme national du bâtiment écologique 61
ELEMENTS CONCLUSIFS 78
Mesure d’accompagnement transversale commune aux 5 axes et 53 mesures de la
SNTE : digitalisation des secteurs appelés à réaliser la SNTE 80
90