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PERFORMANCE FINANCIÈRE BANCAIRE : UN ESSAI D’ANALYSE DANS LE


CONTEXTE BANCAIRE MAROCAIN

Article · July 2021

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3 authors, including:

Youssef Alami Issam El Idrissi


Abdelmalek Essaâdi University Abdelmalek Essaâdi University
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REMFO N°13 Juin 2021 ISSN 2489-205X
1

Revue D’Études en Management et Finance D’Organisation


N°13 Juillet 2021

PERFORMANCE FINANCIÈRE BANCAIRE : UN ESSAI D’ANALYSE


DANS LE CONTEXTE BANCAIRE MAROCAIN
BANKING FINANCIAL PERFORMANCE: AN ANALYTICAL ESSAY
IN THE MOROCCAN BANKING CONTEXT

ALAMI YOUSSEF
Enseignant chercheur
Laboratoire de Recherche et d'Études en Finance, Audit et Gestion
(LAREFAG – ENCG Tanger)
Université Abdelmalek Essaadi
Email : alamiyou@yahoo.fr

BOUGHABA SALWA
Doctorante
Laboratoire de Recherche et d'Études en Finance, Audit et Gestion
(LAREFAG – ENCG Tanger)
Email : salwa.boughaba@gmail.com

EL IDRISSI ISSAM
Doctorant
Laboratoire de Recherche et d'Études en Finance, Audit et Gestion
(LAREFAG – ENCG Tanger)
Email : issammpdl15@gmail.com

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Résumé

Dans la littérature financière plusieurs contributions ont étudié la performance bancaire et les
principaux indicateurs de son évaluation. En général, le but de chaque banque est de pouvoir
assurer une rentabilité pérenne dans un contexte de plus en plus caractérisé par des turbulences
économiques et financières. L’objectif du présent article est d’analyser l’évolution de la
performance financière de trois grandes banques marocaines, pour la période 2005-2018, en se
basant sur trois indicateurs fondamentaux à savoir : le ROE, le ROA et le coefficient
d’exploitation. Notre analyse fait ressortir l’existence d’un lien empirique de cause à effets entre
la performance financière des banques et la conjoncture économique nationale et internationale.

Mots clés : Performance, Banques, Mesures, Rentabilité, Covid-19.

Abstract

In the financial literature, the study of banking performance and the determination of the main
indicators for the evaluation of this concept, have been the subject of several works. In general,
the goal of each bank is to be able to ensure sustainable profitability in order to ensure its
survival, in a world full of economic and financial turmoil. The study’s aim is to analyze the
evolution of the financial performance of three Moroccan banks, for the period 2005-2018,
based on three main ratios: the ROE, the ROA, and the cost/income ratio. Our analysis reveals
an empirical causal link between banks' financial performance and domestic and global
economic conditions.

Key Words: Performance, Banks, Measures, Profitability, COVID-19.

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Introduction
Le concept « performance » en général et « performance bancaire » en particulier, ont fait
l’objet de différentes études et ont retenu l’intérêt de plusieurs chercheurs qui ont tenté de
répondre à de multiples questions relatives à la manière d’appréhender la performance bancaire
et surtout les indicateurs les plus fiables à utiliser pour la mesure de cette performance. Dans
une perspective d’analyse de la rentabilité bancaire dans le contexte marocain nous allons
présenter dans un premier temps, les caractéristiques et les spécificités de système bancaire
marocain. Ce dernier a fait preuve d’une résilience malgré son exposition aux différents facteurs
de risque, notamment durant la crise financière de 2008 et la crise sanitaire du Covid-19, ce qui
confirme sa solidité et sa capacité d’adaptation dans un environnement national et international
difficiles.
Le système bancaire marocain est également très régulé. À titre d’exemple, de nouvelles normes
prudentielles qui s’inscrivent dans le cadre du dispositif Bâle II, ont été mises en place en 2008,
renforçant ainsi l’environnement réglementaire qui régit cette activité. Dans ce sens, les
banques sont tenues de se doter d’un processus d’évaluation de l’adéquation des fonds propres
internes, ce qui nécessite une définition claire de la stratégie de la banque à l’égard des risques.
D’ailleurs, la banque centrale veille de plus prêt à assurer la convergence du cadre réglementaire
bancaire marocain avec les standards internationaux.
L’objectif principal de cet article est d’analyser la performance financière des banques
marocaines à travers l’étude des principaux ratios les plus utilisés dans la littérature en la
matière. Pour ce faire, nous allons, dans un premier temps, présenter un cadrage conceptuel de
la notion de performance en sciences de gestion, tout en se focalisant sur le concept de la
performance financière et ses indicateurs de mesure les plus utilisés dans le milieu bancaire.
Dans un second plan, nous allons présenter et discuter les résultats de notre étude effectuée sur
les données des trois premières banques marocaines durant la période 2005-2018.

1. PRÉSENTATION DES INDICATEURS DE LA PERFORMANCE FINANCIÈRE


DANS LE SECTEUR BANCAIRE

Avant de passer en revue les principaux indicateurs de mesure de la performance financière


dans le contexte bancaire, nous allons présenter les contours de la notion de performance en
sciences de gestion.
1.1. Conceptualisation de la notion performance
Au niveau de la littérature, la notion de la performance n’est pas expliquée de la même manière
selon le positionnement des acteurs et leurs horizons temporels de référence. D’après Naulleau
et Rouach (2013), la performance peut être définie comme étant le rapport entre un résultat et
un périmètre de ressources affectées à l’obtention de ce résultat. Elle peut se mesurer aussi bien
à travers le résultat comptable net apporté à un périmètre de fonds propres correspondants, ou
en se basant sur la productivité d’un service de traitement des moyens de paiement.
En sciences de gestion, la performance représente une notion peu claire ; En effet, plusieurs
travaux ont traité ce concept, sans pour autant pouvoir proposer une définition complète et
universelle. Cependant, et malgré la diversité et la divergence des aspects traités, ces définitions
s’accordent sur quelques points communs. D’abord, un premier aspect présente la performance

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comme étant la réalisation des objectifs organisationnels (Doriath et Goujet, 2011) et explique
le degré de leur atteinte en termes de part de marché, taux de croissance, rentabilité et
innovations par rapport aux principaux concurrents. Ensuite, un deuxième aspect décrit la
performance comme l’amélioration du couple valeur/coût de l’entreprise. Elle dépend aussi des
mesures utilisées pour son évaluation et représente un ensemble de faits et implique la recherche
d’instruments ou d’indicateurs de mesure qui rendent ces faits mesurables. Enfin, la
performance a un aspect global d’où le concept de performance méta-organisationnelle (Hedfi-
Khayati et Zaouaoui, 2013).
Généralement, la notion de performance fait référence à un résultat, qui est mesuré sur une
échelle de proportion, d’intervalle, ordinal ou nominal, ou à l’évaluation subjective ou objective
d’un résultat qui est censé être la conséquence ou l’effet de quelque chose. Toutefois, comme
ce résultat est en principe un évènement passé, il peut également s’agir d’un évènement futur
attendu, de ce fait, la performance peut faire référence à un résultat réalisé ou attendu (Blanchot,
2006).
Dans le monde de l’entreprise, la performance peut être définie comme : « le résultat d’une
action, le succès de l’action, ou bien à partir des modes d’obtention du résultat ». De façon
générale, une entreprise est performante si elle génère de la valeur (Melchior, 2013). Pendant
longtemps, la performance a été assimilée à la minimisation ou la compression des coûts
toutefois, actuellement cette conception est insuffisante pour appréhender la performance de
l’organisation (Giraud et al., 2005).
Selon Bourguignon (1995, 1997), la notion de la performance peut être présentée selon trois
aspects :
• Performance « résultat » de l’action qui doit se rapprocher d’un objectif ou un référentiel.
Dans ce cas, la performance représente le niveau de réalisation des objectifs. Elle est le
résultat d’actions coordonnées et cohérentes entre elles qui ont mobilisé des moyens ;
• Performance « action » qui permet de distinguer la compétence de la performance réelle.
Dans ce cadre, la performance relève du processus et non du résultat ;
• Performance « succès » en prenant en considération le caractère plus ou moins ambitieux
de l’objectif fixé et des conditions d’appréciation de ce succès à travers un référentiel de
jugement d’évaluation.
Le tableau suivant présente une synthèse des définitions de l’une des notions les plus
polysémiques en sciences de gestion.
Tableau 1: Définitions de concept « performance »
Auteurs Définitions
Baird La performance est un processus et non un résultat qui apparaît à un moment dans le temps.
1986
• Efficacité c’est de mesurer les résultats pour déterminer s'ils aident à atteindre les objectifs.
Corderont
• Efficience c’est de mesurer les ressources pour déterminer si des quantités minimales sont
(1989)
utilisées dans la production de ces extrants.
La performance consiste à déployer et à bien gérer les composants du modèle causal qui conduisent
à la réalisation en temps opportun des objectifs énoncés dans les contraintes spécifiques à
Lebas (1995)
l'entreprise et à la situation. Donc la performance n’est pas un concept qui se définit de façon
absolue. Elle appelle un jugement et une interprétation.
Neely et al., La performance est l’efficience et l’efficacité d'une action délibérée
(1995)

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Brasseul (1998) La performance se reflète à travers la capacité de l’entreprise à produire et à maîtriser ses coûts
Larcker et al., La performance est un construit multidimensionnel qui ne peut pas être évalué sur la seule base
(1998) d’indicateurs financiers
La performance est une corrélation complexe entre sept critères de performance : efficacité,
Rolstadas
efficience, qualité, productivité, qualité de vie au travail, innovation et rentabilité / capacité
(1998)
budgétaire
Dwight (1999) La performance est le niveau auquel un objectif est atteint.
Hoffmann Le terme « performance » décrit une contribution évaluée à la réalisation des objectifs
(1999) organisationnels.
Le terme « performance » décrit la contribution de systèmes spécifiques (unités organisationnelles
Hauber (2002)
de différentes tailles, employés et processus) pour obtenir et valider les objectifs d'une entreprise.
Wettstein La performance peut être comprise comme le degré de satisfaction des parties prenantes.
(2002)
La performance se réfère au degré de réalisation des objectifs ou à la réalisation potentiellement
possible concernant les caractéristiques importantes d'une organisation pour les parties prenantes
Krause (2005) concernées.
La performance est donc principalement spécifiée à travers un ensemble de critères
multidimensionnels.
Brulhart et al., La performance se reflète à travers les atteintes des objectifs et à la recherche de l’efficacité dans
(2010) la réalisation des activités.
La performance se reflète à travers l’atteinte d’un résultat minimum ou acceptable ou à travers la
Ndao (2011)
réduction de ce qui n’est pas désirable.
Source : élaboré par nos soins sur la base des analyses de Samsonowa (2012 ; p18) et Oubya (2016 ; p :17).

À la suite de cette réflexion, Bourguignon (2000) propose de définir la performance comme


étant : « la réalisation des objectifs organisationnels, quelles que soient la nature et la variété de
ces objectifs. Cette réalisation peut se comprendre au sens strict (résultat, aboutissement) ou au
sens large du processus qui mène au résultat (actions). La performance est multidimensionnelle,
à l’image des buts organisationnels, elle est subjective et dépend des référents choisis (buts et
cibles) ».

1.2. Revue de littérature sur la performance financière


La notion de la performance a longtemps été réduite à sa dimension financière qui consistait à
réaliser la rentabilité exigée par les actionnaires en rapport avec le chiffre d’affaires et la part
de marché (Dohou et Berland, 2007). La pérennité de l’entreprise dépendait exclusivement de
l’aspect financier. Les premières mesures de la performance globale d’une organisation ont été
construites à base d’éléments financiers. Dans la plupart des secteurs économiques, la
performance financière des organisations est un indicateur de leur bien-être et de leur raison
d’être, de la qualité de leur gestion, et de manière sous-jacente, de celle de la gouvernance. Elle
représente aussi un moyen de mesure de la profitabilité et de la bonne santé de chaque
organisation, et donc de ses chances de survie à moyen et long terme. C’est le cas
principalement du secteur bancaire dont la performance financière est le meilleur témoin de sa
santé et sa solidité.
Dans ce sens, nous avons choisi de travailler sur la performance financière des banques, en se
basant sur la littérature pour sélectionner les indicateurs financiers de la performance
convenables à la présente étude. Ainsi, nous nous sommes concentrés principalement sur la
performance des banques mesurée par les indicateurs de la rentabilité.
Selon Aburime (2009), l'importance de la rentabilité des banques peut être appréciée aux
niveaux micro et macro de l'économie. Au niveau micro, le profit constitue la source de
financement la moins chère pour une banque. Il ne s'agit pas seulement d'un résultat, mais aussi

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d'une nécessité pour les banques durant une période de concurrence croissante sur les marchés
financiers, car il est un signe et un signal de performance pour les actionnaires. Par conséquent,
l'objectif fondamental de toute direction de banque est de maximiser le profit, comme une
condition essentielle à la conduite des affaires.
En somme l’activité bancaire repose sur la recherche de la performance financière à travers la
prise de risque. Selon Nouy (1993), la rentabilité des établissements de crédit représente leurs
aptitudes à produire de leurs exploitations un excédent suffisant et indispensable pour la
continuité de leurs activités après la déduction des coûts nécessaires à cette exploitation. Selon
Arora (2012), la performance financière des banques est mesurée par des indicateurs financiers
car les banques sont des organisations à but lucratif. Généralement les banquiers utilisent les
mesures comme les indicateurs de profitabilité, d’efficience et de liquidité comme des mesures
de performance.
D’après notre revue de littérature sur la performance financière des banques, nous avons pu
constater une forte présence des trois indicateurs financiers le Q de Tobin avec une présence de
15.56%, le Return on Equity avec une fraction élevée égale à 23.56% et une dominance du
Return on Assets avec 45.78% de fréquence d’utilisation.
Tableau 2: Utilisation des indicateurs financiers par les chercheurs dans le contexte bancaire

Auteurs Années Q de ROA ROE TSR BPA Autres Total


Tobin
Adams 2012 100% 100%
Sbai et Meghouar 2017 50% 50% 100%
Belkebir et al., 2018 100% 100%
Hajer et Anis 2016 50% 50% 100%
Cyprian Onyekwere 2019 50% 50% 100%
et al.,
Basuony et al., 2014 33,33% 33,33% 33,33% 100%
Abobakr 2017 50% 50% 100%
Zakaria et al., 2019 50% 50% 100%
Choi et Hassan 2005 20% 20% 20% 40% 100%
Önal 2019 33,33% 33,33% 33,33% 100%
Gulamhussen et 2009 100% 100%
Guerreiro
AlQudah et al., 2019 100% 100%
Alhassan et al., 2015 100% 100%
Zandi et al., 2020 100% 100%
Ben Bouheni 2016 50% 50% 100%
Total en pourcentage 15.56% 45.78% 23.56% 1.33% 0% 13.78% 100%
Source : élaboré par nos soins.
La rentabilité des banques, c’est-à-dire leur capacité à dégager des profits, représente l’objectif
visé par chaque banque. Cependant elle n’intéresse pas que les établissements et leurs
actionnaires ; elle revêt aussi un enjeu important pour la stabilité financière à moyen-long terme

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(Sienkiewicz, 2017). Le rôle intrinsèque des fonds propres est d’amortir les chocs financiers en
permettant l’absorption de pertes comptables de manière ponctuelle et l’enjeu actuel, dans un
contexte de durcissement réglementaire, est de dégager un niveau de rentabilité qui permet aux
banques d’accumuler les fonds propres nécessaires au maintien de leur activité.
Selon D. Sidibe (2018) le ROE traduit la santé financière de la banque et correspond à la part
des bénéfices reçus par les actionnaires. Une amélioration du ratio de la rentabilité des capitaux
propres peut provenir d’une faible capitalisation structurelle de la banque se traduisant par un
faible niveau des fonds propres. Donc une augmentation des capitaux peut affaiblir et diminuer
le ROE, c’est pour cela les dirigeants sont en mesure de garantir un rendement important pour
les actionnaires afin d’éviter une augmentation des capitaux propres. Malgré son utilité notable
au niveau du calcul de la performance financière des capitaux propres apportés à la banque, la
Banque Centrale Européenne adresse des critiques à l’utilisation de cet indicateur dans son
rapport « Beyond ROE – How To Measure Bank Performance » en 2010.
Ce rapport montre comment l’utilisation de ROE peut conduire à des résultats biaisés durant le
temps de la crise. Cette conclusion a été le résultat d’une étude faite sur 12 banques
internationales durant la période 2002 - 2010. En effet, cette étude montre que pendant la crise
des subprimes la médiane et la moyenne des ROE de l’échantillon sont éloignées de 98 l’une
de l’autre, sachant qu’avant la crise leurs évolutions étaient les mêmes, des évolutions typiques
et similaires, cette anomalie observée durant la crise indique la non pertinence de l’utilisation
de ce ratio sous ces circonstances précitées.
À ce titre, la rentabilité bancaire peut être appréciée par plusieurs approches dont, les plus
utilisées, sont le coefficient de rentabilité financière (ROE) et le coefficient de rentabilité des
actifs (ROA). Ces indicateurs permettent une première appréciation de la performance des
banques, en distinguant entre la performance économique et la performance financière. Même
si ces indicateurs montrent une insuffisance de mesure et offrent une vision simple et restrictive
(Saulquin et Maupetit, 2002), vu qu’ils se basent sur les bénéfices, s’attachent à la gestion des
résultats et ne prennent pas en compte l’évolution des cash-flows, ainsi que le coût du
financement.
L’approche de la rentabilité en milieu bancaire et financier est caractérisée par sa complexité et
son aspect multiforme (Rouach et Naulleau, 2016). La mesure de la rentabilité des activités
bancaires est particulièrement complexe suite à deux raisons. D’abord la multiplicité des axes
d’analyse de la rentabilité (entités, produits, activités, clients ou réseaux de distribution), ensuite
l’importance des charges de structure et de support à répartir sur les différents objets de coût.
Les trois principaux axes d’analyse de la rentabilité bancaire sont : les centres de profit, les
produits ou services, les clients ou les segments de la clientèle. Les systèmes de mesure de la
rentabilité sont très lourds. Il convient de contenir la complexité car les degrés de finesse
autorisés par les systèmes d’informations ne sont pas systématiquement pertinents, de
concevoir un système efficace de mesure des rentabilités.
Avec le calcul des ratios, la notion de rentabilité prend toute sa signification puisqu’il va s’agir
de comparer les résultats à des moyens. On peut faire la distinction entre les ratios de rentabilité
d’exploitation et les ratios de rentabilité globale.
Le coefficient d’exploitation est un indicateur de rentabilité d’exploitation qui indique la part
de Produit Net Bancaire absorbée par les frais généraux (coûts fixes), qui reflète la marge

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dégagée par la banque sur l’ensemble de ses activités avec ses trois composantes (les intérêts,
les commissions et les plus ou moins-values), consommée par les frais généraux. Il est
déterminé à travers l’indicateur suivant :
Coefficient d’exploitation = Frais généraux / Produit Net Bancaire
C’est un ratio très significatif de la rigueur de la gestion de la banque et il est souvent calculé,
notamment dans une optique comparative. Un coefficient d’exploitation supérieur à 70% est
jugé élevé et inférieur à 65% convenable. Un ratio élevé signifie soit des frais généraux
excessifs compte tenu du volume des opérations réalisées, soit comme étant la conséquence
d’une contraction du produit net bancaire, à moyens inchangés. Les banques ont comme objectif
de réduire ce coefficient au maximum en adoptant une logique d’économie qui réduit toutes les
dépenses et notamment les dépenses liées au capital humains.
En ce qui concerne les mesures de la rentabilité globale on a deux ratios, qui d’ailleurs
entretiennent des interrelations, sont systématiquement calculés par les analystes et font l’objet
des comparaisons à savoir le ratio de (ROA) et celui de la rentabilité financière (ROE).
Premièrement le ROA est un ratio qui a pour objectif de mesurer l’efficacité avec laquelle les
actifs sont employés. Il donne une mesure de la performance de l’ensemble de la banque car il
prend en considération la totalité des moyens mis en œuvre et représente la capacité de la
banque à créer du profit à partir de sa base d’actifs. Plus ce ratio est élevé, plus la banque est
performante.
ROA= Résultat Net / Total Bilan
C’est le ratio le plus utilisé pour évaluer les performances d’un établissement de crédit. Mais
son interprétation doit être faite avec prudence car il est très influencé par la politique de
provisions de l’établissement de crédit puisque le Résultat Net incorpore le coût du risque et
que les actifs figurent nets de provisions dans le bilan bancaire.
Ensuite, le ROE est le plus utilisé par les analystes financiers et a inspiré les premiers ratios de
mesure de performance mis en place par les grandes entreprises. Il est défini comme la
possibilité d’une entreprise à rémunérer, à partir de son exploitation et d’une manière adéquate
et permanente les fonds propres, tout en assurant sa stabilité financière.
Il permet de calculer le rendement des Fonds Propres, de comparer les performances de
l’entreprise à la rentabilité attendue par les actionnaires, et d’apprécier son attractivité
financière. Ce ratio, appelé également coefficient de rentabilité et qui permet de mesurer la
rentabilité du capital investi on le calcule moyennant le ratio suivant :
ROE= Résultat Net/ Fonds Propres
Comme le ROA, cet indicateur est parmi les indicateurs comptables les plus appropriés pour
mesurer la performance financière des banques. L’inconvénient du ROE, c’est qu’il peut être
gonflé en augmentant le niveau du levier financier, car le ROE peut être une sortie de la relation
(ROA x multiplicateur de levier). Généralement il s’agit de la relation entre le ROE et le ROA
(Corinna et al., 2013 cités par Habis Almustafa, 2017).
2. LA STRUCTURE BILANCIELLE DES BANQUES ET LES CRISES
FINANCIERES

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Contrairement aux entreprises, le bilan d’une banque se caractérise par un recours massif à
l’endettement, à cause de la nature des activités bancaires, comme la création monétaire. Selon
Goddart et al., (2007) le canal du crédit joue un rôle essentiel dans la transmission de la politique
monétaire dans un monde où cette dernière est devenue l’instrument de stabilisation le plus
important. La santé financière de plusieurs pays dans le monde a été touchée par la crise des
subprimes, ce qui a amplifié les disparités économiques entre les pays, ceci peut être expliqué
par l’existence d’une forte asymétrie d’information et l’inefficacité de la réglementation
prudentielle à l’époque.
Plus encore, selon Badarau et Turcu (2014) la gestion active des bilans bancaires dans un
contexte de crise, semble constituer un facteur de propagation des difficultés, car une situation
financière des banques jugée fragile engendre une hausse des taux de financement des
entreprises, à cause d’un coût de financement externe plus élevé pour les banques.
Par conséquent, ceci conduit à une baisse du niveau d’investissement sur le plan macro-
économique, car un affaiblissement de la santé financière des banques déclenche une crise
économique de financement, puisque les banques jouent un rôle déterminant dans le
financement des économies grâce aux dépôts des épargnants. Cependant, la crise du Covid-19
n'a pas pesé lourdement sur le secteur bancaire marocain, grâce aux provisions confortables qui
permettent aux banques de faire face aux conséquences de cette pandémie, en contribuant
significativement à l’alimentation du Fonds de gestion de la pandémie « Covid-19 », par une
enveloppe globale de 3.32 MMDH (Alami et El Idrissi, 2021).
Selon Sidibe (2018) la comptabilité bancaire se diffère de la comptabilité des entreprises en
raison de la sensibilité de l’activité bancaire. La structuration bilancielle des banques dévoile
une présence intensive de l’endettement au niveau de leurs capitaux propres. Dans le même
sens Boussaada (2012) confirme que les banques se distinguent des autres firmes par un niveau
important d’endettement. La problématique qui se pose entre les rouages du passif et d’actif du
bilan, c’est que le passif est constitué principalement des dépôts des clients et qui doivent être
disponibles suite à la demande des dépositaires tandis que les actifs sont en général sous forme
de crédits à moyen et long terme.
La raison derrière le retrait des dépôts par les créanciers de la banque peut voir le jour à cause
d’une information sur la qualité des actifs de la banque ou par une perte de confiance dans le
système bancaire d’un pays. La détention des actifs non liquides avec l’émission des passifs
liquides constitue le défi majeur de la santé financière des banques, car ceci peut conduire par
la suite à une crise de liquidité.
Selon Alami et Semmaa (2011) évoquent que pour renforcer la stabilité du secteur bancaire,
Bâle III a introduit en 2010 des mesures prudentielles telles que :
• L’augmentation du niveau et de la qualité des fonds propres ;
• Un renforcement des exigences pour la couverture de certains risques ;
• Une surveillance de la liquidité harmonisée avec l’instauration de deux ratios de
liquidité, l’un à court terme, l’autre à moyen terme…
L’assurance-dépôts constitue un moyen efficace pour prévenir les pertes bancaires et empêcher
les banques individuelles d’affecter la grande économie grâce à la prévention des paniques

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bancaires, car l’absence de cette assurance peut transmettre aux déposants un signal
d’apparition du risque d’aléa moral ex-post (Sidibe, 2018).

3. MESURE DE LA RENTABILITE BANCAIRE EN CONTEXTE MAROCAIN :


PRESENTATION ET DISCUSSION
Pour la présentation et l’analyse de la performance financière des trois groupes bancaires
marocains ; nous allons d’abord, énoncer la méthodologie adoptée pour ensuite, présenter et
discuter les résultats empiriques de notre étude.
3.1. Aspects méthodologiques
La présente étude a portée sur les trois principales banques marocaines et les données utilisées
sont relatives à la période 2005 à 2018, soit au total 42 observations pour chacune des trois
variables retenues dans la présente analyse. Les banques en question sont : Attijariwafa Bank,
la Banque Centrale Populaire et la Banque Marocaine du Commerce Extérieur (actuelle Bank
of Africa). L’importance de ces banques dans le paysage bancaire marocain réside dans leurs
parts respectives dans le volume total des actifs, des dépôts et des crédits qui avoisine les 65%
de l’ensemble du secteur bancaire national. Il est important de noter que notre panel de données
est constitué à partir des documents des rapports d’activité publiés par les banques objets de
notre analyse et des données de la banque centrale.

3.2. Aperçu sur le paysage bancaire marocain


L’objectif de cette section est de justifier les perspectives de notre analyse en décrivant le poids
important des trois groupes bancaires constituant l’échantillon objet de l’étude.
Le secteur bancaire marocain comprend, à fin 2018, un nombre de 86 établissements, répartis
entre 24 banques (avec cinq banques participatives), 28 sociétés de financement, 6 Banques
offshore, 13 associations de micro-crédit et 10 établissements de paiements spécialisés dans
l’intermédiation en matière de transfert de fonds, en plus de la Caisse de Dépôt et de Gestion et
de la Caisse Centrale de Garantie.

Tableau 3: Évolution du nombre d'établissements du secteur bancaire


2014 2015 2016 2017 2018
Banques : 19 19 19 19 19
• Banques à capital majoritairement étranger 7 7 7 7 7
• Banques à capital majoritairement public 5 5 5 5 5
Banques participatives - - - 5 5
Sociétés de financement 34 34 33 32 28
Banques offshore 6 6 6 6 6
Établissement de paiement 10 10 10 9 13
Autres établissements 15 15 15 15 15
Total 84 84 83 86 86
Source : Rapport de la supervision bancaire de 2018 (BKAM).

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Il est à noter que les 19 banques comptent seulement huit banques dites universelles, à savoir :
Attijariwafa Bank, BCP, BMCE, BMCI, CAM, CDM, CIH, et SGMB, dont 6 cotées à la Bourse
des Valeurs de Casablanca. Notons que les banques étrangères sont largement présentes dans
le tour de table des banques privées, en tête, PNB Paribas, Société Générale France, Crédit
Agricole SA détiennent au 31 décembre 2019, respectivement la majorité du capital de la
BMCI, de la SGMB et de CDM avec des parts respectives de 66.73%, 57.57% et de 78.7%.
Dans la zone offshore de Tanger, les banques disposent en début de 2019 de 5 filiales et une
succursale, sans changement par rapport aux années précédentes.
À l’étranger les banques marocaines détiennent 45 filiales, 15 succursales présentes dans 35
pays dont 27 en Afriques, 7 en Europe et une en Asie. Au total les banques marocaines disposent
de plus de 1427 agences bancaires.
Le réseau bancaire a connu un développement notable ces dernières années, le nombre total des
agences a dépassé le seuil de 6503 agences au début de 2019 avec plus de 7289 guichets
automatiques bancaires.
À fin 2018, le nombre des comptes bancaires a ralenti avec une chute de 1,7% par rapport à
2017, en ce qui concerne la concentration du total actifs pour les 6 banques cotées à la BVC.
Trois banques à savoir la BCP, AWB et la BMCE occupent les premières places en termes de
volume d’actif total consolidé sur la période entre 2013 et 2019.
D’après la figure ci-dessous, nous pouvons dire qu’il y a trois banques dominantes en matière
de taille et où le total actif consolidé selon les normes IAS/IFRS pendant la période allant de
2013 à 2019, avec plus de 87% du total des actifs consolidés appartiennent aux trois banques
leaders du secteur bancaire, sachant que AWB reste la première en matière du total de l’actif
consolidé durant la période entre 2013 et 2019.

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Figure 1: Évolution de l'actif total consolidé des banques cotées au Maroc en milliers de
dirhams

532601713,0
509925715,0
475660126,0
428766067,0 431428255,0
401843640,0 411078692,0 396589730,0
385579553,0 383545335,0
351711435,0
328828716,0
309629736,0
290298955,0

305922878,0 313343867,0 295547393,0 295547393,0


279421620,0
236696756,0 247243077,0

2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019

CDM BMCE BMCI Attijariwafa Bank CIH BCP

Source : élaborée par nos soins.

Les géants du secteur bancaire marocain ont pu réaliser une performance importante durant les
années entre 2017 et 2019, ont octroyant près de 62,2% de l’ensemble des crédits en 2019 après
avoir réalisé une part significative en 2017 de l’ordre de 64,1%. En effet, la figure ci-après
présente une synthèse des récentes réalisations du trio BCP, AWB et BMCE.
Figure 2: Total-actif, Dépôts et Crédits octroyés des trois grandes banques marocaines

Total actif dépôts crédits octroyés


0.66%
0.65%

65%
0.64%
0.64%

0.64%

64%
0.63%

0.62%

2017 2018 2019

Source : élaborée par nos soins à la base du rapport annuel de supervision bancaire, BKAM 2019

3.3. Résultats de l’analyse descriptive


Avant la présentation des principales évolutions en termes des indicateurs comptables de
rentabilités, il est nécessaire de présenter les statistiques descriptives des trois mesures de
performance financière.

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Tableau 4: Statistiques descriptives des mesures de performance

Variables Obs Moyenne Écart Type Min Max


ROE 42 15.4916 % 0.043544 0.731 % 22.7 %
ROA 42 1.15595 % 0.0028441 0.049 % 0.169 %
Coefficient
42 47.81119 % 0.0613905 38.7 % 59.4 %
d’exploitation
Source : Calculs des auteurs (Stata 16).

Le calcul des indicateurs de performance pour les trois banques, nous a permis d’élaborer les
graphiques suivants que nous allons exploiter pour étudier l’évolution de leur performance
financière en se basant sur les principaux ratios à savoir : le ROE, le ROA et le coefficient
d’exploitation bancaire.
D’après le graphique ci-après, on constate que l’évolution du ROE des trois banques étudiées
suit les événements de la conjoncture économique internationale. Ainsi, on remarque une
diminution de ce ratio à partir de l’année 2007, suite à l’amplification de la crise financière née
de l’effondrement du marché américain des prêts hypothécaires à risque, et dont les effets se
sont propagés à l’échelle internationale, d’une façon rapide et conséquente.
Figure 3: Évolution du ROE des banques étudiées entre 2005 et 2018

25%

20% 0.20%

15% 0.15%

10%
0.08%

5%

0%
2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018 2020

AWB BMCE BCP

Le retour graduel de la confiance dans les marchés financiers après ces turbulences n’a
commencé qu’à partir de 2010 grâce aux mesures exceptionnelles prises par les gouvernements
et les banques centrales, et qui ont facilité l’amélioration et la reprise de l’activité économique
mondiale. Dans ce cadre, la Banque Centrale du Maroc a également mis en place une série de
mesures afin d’améliorer le niveau de surveillance prudentielle exercée sur le secteur bancaire.
Ces résultats sont confirmés par les indicateurs d’activité et de rentabilité des banques
marocaines, calculés sur base social par Bank Al Maghrib. Dans ce sens, le ROE a passé de
20,6% en 2007 à seulement 15,5% en 2008, puis à 14,5% en 2009. Malgré ceci, Attijariwafa
Bank a confirmé sa résilience comme en atteste ses propres indicateurs.

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À partir de 2014, on remarque que le ROE des trois banques a commencé à baisser. Cette
diminution du rythme de l’activité bancaire traduit le ralentissement de la croissance
économique du pays dont le PIB est passé à 2,4% contre 4,7% en 2013. Toutefois, une légère
progression a été remarquée pendant les exercices suivants, grâce à la progression modérée du
résultat net du groupe et des fonds propres des banques.
Les mêmes constats sont aussi valables pour le deuxième ratio de rentabilité (ROA). En général,
on constate que ces trois banques affichent une rentabilité satisfaisante, et ceci grâce à leur
modèle d’activité diversifié au niveau sectoriel et géographique.
Figure 4: Évolution du ROA des banques étudiées entre 2005 et 2018

0.02%
0.02%
0.01%
0.01%
0.01%
0.01%
0.01%
0.01% 0.01%

0.01%
0.00%
0.00%
0.00%
2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018 2020

AWB BMCE BCP

À ce niveau, pour le contexte marocain il y a lieu de souligner que Bank Al-Maghrib joue un
rôle important dans la préservation de la résilience du secteur bancaire et ce, en se montrant
attentif aux effets de la conjoncture économique sur les bilans des banques et en maintenant
une surveillance rapprochée des risques de crédit et de concentration, notamment après l’impact
de la crise financière mondiale de 2008 sur l’activité bancaire.
En ce qui concerne l’analyse du coefficient d’exploitation de ces trois banques, on constate que
ce ratio, qui permet de mesurer la part des gains réalisés par une banque au regard de ses coûts
fixes, a eu généralement tendance à baisser de quelques points ces dernières années. Ces
résultats sont principalement dus à l’évolution du Produit Net Bancaire et à la maîtrise des
charges d’exploitation notamment le coût de la masse salariale.

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Figure 5: Évolution du Coefficient d’exploitation des banques étudiées entre 2005 et 2018

65%

60%

55% 0.54%

50%
0.46%
45%

40%
0.39%
35%

30%
2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018 2020

AWB BMCE BCP

Les ratios financiers, que nous avons pris en compte, sont généralement significatifs, selon la
norme en vigueur au niveau international : le ROA est dans la majorité des cas supérieur à 1, le
ROE est supérieur à 15% saut pour le cas de la BCP où il a connu une chute à partir de 2009.
Tandis que pour le coefficient d’exploitation ou encore le ratio de rentabilité d’exploitation, il
est généralement inférieur à 65%, ce qui est conforme à la norme internationale. Il en ressort
que la solidité financière de ces trois groupes bancaires marocains est assez acceptable et
répond, en grande partie, aux exigences prévalues au niveau international.
Conclusion
L’objectif de ce travail est de présenter les indicateurs de la performance financière des banques
en se basant sur la littérature, ainsi que l’analyse cette performance auprès des trois premières
grandes banques marocaines en l’occurrence : Attijariwafa Bank, Bank of Africa et la Banque
Centrale Populaire.
L’analyse a été menée sur les données couvrant la période de 2005 à 2018, et en prenant en
considération trois indicateurs : le ROE, le ROA et le coefficient d’exploitation. Ces ratios ont
été choisis à la lumière de la revue de littérature. Notre étude a démontré que la performance
financière des banques est liée à la conjonction entre les choix stratégiques de diversifications
et l’évolution de la conjoncture économique nationale et internationale.
Cependant, et à l’instar de toutes les études, ce travail a plusieurs limites. Plusieurs points non
explorés, ou non pris en considération, peuvent représenter des pistes de recherches
intéressantes pour les travaux ultérieurs, dont on peut citer :

• La prise en compte de toutes les banques marocaines dans notre étude afin d’étendre le
champ de notre étude, vu que nous nous sommes contentés d’analyser les résultats des trois
grands groupes bancaires du pays ;
• L’intégration des déterminants de la performance financière dans notre étude empirique afin
de pouvoir réaliser une analyse plus complète tels que la taille de la banque, la liquidité ou
la capitalisation ;

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• La comparaison avec la performance financière des banques d’autres pays dans le but
d’avoir une idée sur les spécificités de chaque contexte.

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Bank Al-Maghrib, Rapport annuel de supervision bancaire, 2018 et 2019.

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