N°6 - La Performance Budgétaire.
N°6 - La Performance Budgétaire.
N°6 - La Performance Budgétaire.
RAPPORT DE RECHERCHE
Encadré par :
Professeur SBIHI Mohammed
SOUS THEME :
La performance budgétaire
Etabli par :
Fylah Zakaria et Issa Teher Borgou
Introduction ................................................................................................................................ 3
Conclusion ................................................................................................................................ 29
Dès l’aube de l’indépendance, le Maroc a été engagé dans un processus de réformes régissant
le cadre juridique de budget de l’Etat, et cela a été marqué par la promulgation de la constitution
de 1962 qui a permis à avoir une série de réformes radicales et structurelles en matière
budgétaire, notamment à travers la loi organique de 1963 qui a instauré les principes de la
comptabilité publique et des marchés publics1.
Au cours des années 1980, un nombre important des pays de l’OCDE ont commencé un
processus de révision de son système budgétaire et plus précisément sur le plan de gestion de
la performance dans le secteur public, cela s’inscrivait dans un objectif de :
A cet effet, et depuis l’année 2002, le Maroc a mis en place, également un projet de réforme
ambitieux en vue d’avoir atteindre l’objectif d’efficacité de finances publiques, ces réformes
ont mis le point sur :
1
Evolution du système financier public marocain vers le Management de la Performance, Revue du Contrôle de
la Comptabilité et de l’Audit, 2019
2
H. Guillaume, G. Dureau et F. Silvent, Gestion publique : l’État et la performance, Presses de Sciences Po et
Dalloz, 2002
- Simplifier les procédures administratives, alléger le contrôle, et développer
l’administration électronique en vue d’améliorer les services publics et la transparence
dans les relations entre l’administration et les usagers
- La simplification des procédures administratives à travers le développement de
l’administration électronique pour plus de fiabilité et de transparence (FERDOUSSI,
2020)
Pour cela, nous avons planifié de faire tout d’abord toute une partie qui concerne la
budgétisation basée sur la performation qui contient un aspect définitionnel et autre lié à la
3
lof.finances.gov.ma/fr/piliers-de-la-lof/performance
démarche de performance, pour y arriver en deuxième partie à l’axe de la performance
budgétaire au service de la gestion publique.
I. La budgétisation basée sur la performance
A ce stade, il est question de bien analyser le terme performance dans ses différentes facettes
ainsi que de mettre le point sur la démarche de performance dans le système budgétaire.
La gestion par la performance constitue une discipline qui a été développé à travers les
différentes pratiques ainsi que les besoins des organisations établis de plus en plus dans le
champ de modernisation des méthodes de gestion. De ce fait, le Maroc a mis en place plusieurs
réformes permettant le passage du système bureaucratique des dispositions réglementaires de
l’administration publique vers un système de gestion par la performance.4
La gestion par la performance dans la sphère publique consiste en une démarche globale qui
englobe la prise en compte des objectifs à réaliser en conformité avec des programmes
prédéfinis. H. Guillaume, G. Durand et F. Silvent, la définissent comme étant : « un système de
pilotage et de contrôle de l’action publique, qui, en principe, comprend les fonctions suivantes :
4
Thèse « La démarche de la performance dans la gestion des finances publiques : une budgétisation centrée sur
les résultats », Soukayna FERDOUSSI
- Le contrôle a posteriori des structures administratives »5
Ceci dit, qu’une approche basée sur la performance nécessite une optimisation des services et
une rationalisation des ressources afin que les actions soient efficaces et le programme instauré
peut atteindre les objectifs escomptés tout en tenant compte les outils de réalisation de cette
performance ainsi que les indicateurs permettant de mesurer celle-ci.
Selon C. Pollitt6, la gestion performante en général, vise à réaliser des objectifs, et se fonde sur
des outils indispensables, ces objectifs sont :
5
Henri GUILLAUME, Guillaume Durand et F. Silvent: Gestion publique : l’État et la performance, Paris,
Presses de Sciences Po et Dalloz, 2002, disponible en ligne sur www.babordplus.univ-bordeaux.fr, consulté le
12 novembre 2014
6
CHRISTOPHER POLLITT, « Intégrer Gestion des performances et Gestion financière », article dans la revue
de l'OCDE sur la gestion budgétaire, 2001
- La détermination de quelles informations il faut disposer pour savoir si les actions sont
concrètement exécutées
A ce niveau, cette pratique de budgétisation basée sur la performance varie d’un pays à un autre,
selon un degré d’implication qui prend en compte les mécanismes adoptés par celui-ci ainsi que
les mesures prises par son administration centrale, ceci, figure dans le graphique qui suit :
Figure 1 Les données proviennent de l’Enquête 2016 de l’OCDE sur la budgétisation axée sur la performance
Celui-ci regroupe 10 variables qui se base sur les procédures de suivi et de communication des
résultats, sur la disponibilité et la nature des informations produites en matière de performance,
et sur la question de savoir si (et comment) les informations relatives à la performance sont
utilisées. Il ne mesure pas la qualité globale des systèmes de budgétisation axée sur la
performance7
2. La démarche de performance
Cette démarche de performance vise, par le bais de la rationalisation des dépenses publiques,
l’atteinte de certains objectifs établis par l’administration publiques tout en faisant appel aux
principes susmentionnés (efficacité, pertinence...), étant donné que la gestion publique ne se
limite pas dans le contrôle des intrants mais aussi, s’intéresse aux résultats et aux objectifs.
7
Panorama des administrations publiques 2017, OCDE
Figure 2 Démarche de performance8
L’élaboration de la nouvelle approche basée sur la gestion par programmes passe avant tout par
une instauration de l’approche normative qui est importante dans la mesure où, c’est celle qui
8
Direction du budget, Réforme budgétaire : renforcement de de la performance de la dépense publique, 2006
9
Evolution du système financier public marocain vers le Management de la Performance, Mohammed Achraf
Nafzaoui, Soukayna FERDOUSSI, 2019
permet de régir les dépenses. Cette nouvelle approche se base sur des mécanismes dont
l’introduction d’un système de programmation triennale glissante actualisée annuellement est
inévitable avec la prise en compte des principes d’objectifs et de résultats.
Cette programmation a été prévue par l’article 5 de la loi organique de la loi de finances qui
précise que la loi de finances doit être établie en conformité avec une programmation budgétaire
triennale actualisée annuellement en vue de l'adapter et l’ajuster à l'évolution de la conjoncture
économique, financière et sociale du pays. Dès lors, la présentation de ces programmes avec
les projets de budgets aux commissions parlementaires, est nécessaire.
10
lof.finances.gov.ma/piliers-de-la-lof/performance/programmation-budgetaire-triennale
La programmation budgétaire triennale concerne également les budgets des ministères y
compris des établissements et entreprises publics soumis à leur tutelle et bénéficiant de
ressources affectées ou de subventions de l'Etat. Pour ce faire, au niveau des projets de
performance, les prévisions triennales des dépenses issues de la programmation budgétaire
triennale figurent au niveau des projets de performance dans le but d’assurer leur cohérence
avec les objectifs de performance et limiter ainsi la multiplication des documents budgétaires.11
11
lof.finances.gov.ma/piliers-de-la-lof/performance/programmation-budgetaire-triennale
Quant à la gestion des programmes, il est à cite l’article 39 de la LOLF qui est venu définir le
programme par un ensemble cohérent de projets ou actions relevant d'un même département
ministériel et auquel sont associés des objectifs définis en fonction des finalités d'intérêt général
ainsi que des indicateurs chiffrés permettant de mesurer les résultats escomptés et faisant l'objet
d'une évaluation visant l’instauration des conditions d'efficacité, d'efficience et de qualité des
réalisations. Ce même article précise que les crédits des programmes sont répartis dans des
chapitres relatifs au budget, aux Comptes d’Affectation Spéciale (CAS) ainsi qu’aux Services
de l'État Gérés de Manière Autonome (SEGMA). De plus, ces programmes font l’objet des
rapports de performance permettant l’évaluation de la gouvernance des politiques publiques.
De ce fait, le choix des indicateurs les plus appropriés s’avère être une étape importante dans
la programmation budgétaire dans la mesure où celui-ci permet d’évaluer les résultats obtenus.
13
En outre, de nouvelles commissions de programmation et de performance ont été instituées
dans le but d’assurer l’examen des propositions de programmation budgétaire, constituées des
représentants du MEF et ceux des organismes concernés.
13
Evolution du système financier public marocain vers le Management de la Performance, Mohammed Achraf
Nafzaoui, Soukayna FERDOUSSI, 2019
- Une dimension relative à la performance de l’action publique : Les programmes
sont le cadre de la présentation et de la conduite de la nouvelle démarche de
performance.14
« Concernant les programmes de politiques publiques, la réflexion stratégique doit se baser sur
une confrontation entre les finalités, les contraintes et les ressources, sur une analyse des
résultats antérieurs et sur une concertation entre les différents acteurs intervenant dans le
pilotage du programme. Pour les programmes de fonctions support, ils desservent de manière
indivise plusieurs programmes de politiques publiques et sont mobilisés pour réaliser des
prestations au bénéfice des programmes de politiques publiques. Dès lors, leur stratégie doit
être élaborée en prenant en considération notamment l’optimisation des moyens des fonctions
support, la mutualisation des prestations au profit des structures des ministères. Elle doit être
alors basée notamment sur des objectifs de qualité de service et d’efficience »15
D’un point de vue comparative, les programmes en France, le programme, c’est l’unité de
l’autorisation parlementaire, qui constitue une enveloppe globale et limitative de crédits. Il
relève d’un seul ministère et regroupe un ensemble cohérent d’actions. Il est confié à un
responsable, le responsable de programme désigné par le ministre concerné. Dans le projet de
loi de finances pour 2018 en France, il y en avait 124 programmes pour le budget général.16
14
(Finances, 2019)
15
Direction du Budget, Ministère de l’Economie et des Finances, « Guide de la performance », 2016
16
Performance-publique.budget.gouv.fr/budget-comptes-etat/volet-performance-budget-etat/essentiel/grands-
principes/missions-programmes-actions-trois-niveaux-structurent-budget-general
Au début, cette gestion budgétaire était basée seulement sur les moyens. De ce fait, l’État n’a
eu aucune visibilité sur l’efficacité et l’efficience de l’action publique. Pour cela, le
gouvernement marocain a instauré cadre nouveau de gestion basée l’articulation entre les
résultats, l’efficience des dépenses et de la qualité des services publics. Celui-ci a permis
d’avoir une mutation globale par le biais de la consécration d’une gestion budgétaire axée sur
les résultats comme étant une stratégie de gestion qui permet de veiller à ce que les procédures,
produits et services contribuent à la réalisation de résultats clairement définis.(PNUD, 2002)
En vue d’assurer une réussite de que la budgétisation axée sur les résultats, les organes publics
sont censés de définir de manière méticuleuse, dans le cadre le cadre du projet de performance,
la stratégie suivie, les programmes et les projets, les objectifs escomptés y compris les
indicateurs permettant de mesurer la performance. Et ce, à travers une veille de l’Etat, à ce que
ces organismes publics possèdent des outils, des qualifications et des instruments nécessaires
permettant de s’inscrire dans une logique de budgétisation performante.
A cet effet, la gestion budgétaire axée sur les résultats se fonde sur une fonte de la nomenclature
budgétaire qui doit la structurer autour des programmes sont indispensables pour la démarche
de performance. Pour cela, cette démarche octroie plus de liberté dans la gestion des crédits
tout en gardant une responsabilisation des gestionnaires.
Dans le cadre de la programmation budgétaire, la loi organique de finances a prévu une nouvelle
nomenclature des dépenses, qui mis le point sur les éléments en dessous :
Cette même LOF, a souligné que la performance publique consiste en l’atteinte des objectifs
définis au préalable, en termes d’efficacité socio-économique, d’efficience et de qualité de
service. A ce point, il est question de présenter ce tableau comparatif des caractéristiques des
cadre de budgétisation axée sur la performance :
Figure 4 Les données proviennent de l’Enquête 2016 de l’OCDE sur la budgétisation axée sur la performance17
17
Panorama des administrations publiques 2017, OCDE
II. La performance budgétaire au service de la gestion publique
Depuis la mise en œuvre de la loi organique relative aux lois de finances, la gestion de l’État
est passée d’une logique de moyens à une logique de résultats. Le budget est organisé́ sur la
base des actions de politiques publiques et orienté selon une logique de résultats.18
Selon cette logique, dans ce chapitre nous consacrons premièrement par le suivi de la
performance dans le cycle budgétaire, deuxièmes par le contrôle et amélioration de la
performance et troisièment par les limites du système de performance.19
Le système de suivi de la performance offre un immense avantage pour les différentes parties
prenantes dans la négociation budgétaire. Pour les ministères présentant leurs requêtes,
l’existence de stratégies appuyées par des indicateurs et des résultats de performance permet
d’étayer et de justifier les demandes. Pour les décideurs budgétaires, il est avantageux de mieux
comprendre ce que fait l’entité considérée et quel est sa performance. Il est donc indispensable
que les projets performance, qui sont des annexes aux documents budgétaire proprement dits,
soient partie intégrante de la discussion budgétaire, dans les propositions initiales des
ministères, dans les conférences de performance qui se tiennent en amont de la procédure
budgétaire puis éventuellement dans les conférences de budgétisation puis au final dans la
présentation au parlement.
18
Direction du budget- guide la performance
19
CF
Ainsi une triple exigence s’impose au système de suivi de la performance : simplicité,
neutralité, et sincérité. Cela signifie que les informations et les indicateurs de performance qu’il
contient doivent retracer simplement et fidèlement la réalité afin de ne pas appeler des
contestations.20
Aussi, il est important de préciser, qu’entre les services décentrés régionaux, les administration
centrale et le parlement, le suivi de la performance se réalise se réalise principalement par les
moyen des instrument d’écris ci-dessus : les comptes rendus annuels des administrations
déconcentrés régionales, les Rapports annuels de performance des ministères, les contrats
objectifs/moyen des directions régionales, les projets annuels de performance et enfin le
document de présentation synthétique des indicateurs chiffrés inclus dans la loi de finances. Le
calendrier de préparation de ces instruments doit s’insérer dans le cycle de préparation de la loi
de finance et s’articuler avec les autres instruments de cadrage stratégique en particulier le
CDMT (Cadre de dépense à moyen terme).
20
Guide de la performance Marocaine page 47-48
6- L’élaboration des COM,
7- La synthèse et la discussion des COM,
8- L’élaboration du PAP, en administration centrale,
9- La discussion du PAP, entre le ministère technique et le ministère des finances,
10-La confection des PAP définitifs et du document indicateurs chiffrés, joints au projet
de loi de finances, a la charge de la direction du budget.
Les phases 1, 2, et 3 s’enchainent logiquement dans cet ordre l’une derrière l’autre. Il en va de
même des phases de 4 à 10. Toutefois, une certaine simultanéité s’observera. Cette deuxième
partie relative aux éléments prospectifs pourra avantageusement débuter ses préparatifs avant
le bouclage définitif des RAP. De même pour le PAP, dont les réflexions préliminaires
n’attendront pas les COM définitifs.21
En ce qui concerne l’évaluation de la performance, quel que soit le type d’évaluation envisagé,
il s’agit toujours d’un travail d’une certaine ampleur. Il est alors recommandé :
L’évaluation de programme répond le plus souvent à une interrogation de fond suscitée par le
suivi de performance. Elle constitue une évaluation d’impact en termes de politiques publiques
inscrites au niveau de programme et se distingue de l’audit des programmes. Par exemple,
lorsqu’on s’interroge sur le sens des effets d’un programme (une aide publique donnée permet-
21
Programme de réforme de l’administration publique : guide méthodologique du suivi de la performance, page :
58-59
elle de sortir d’une situation momentanément difficile ou bien crée-t-elle une dépendance
durable à son égard ?)
Pour comprendre les relations entre les produits d’une administration et leurs conséquences sur
la population cible, l’évaluation est amenée à considérer les comportements de cette
population : par exemple, comment expliquer les attitudes envers le port de la ceinture de la
sécurité ? comment est-il mémorisé ? provoque-t-il un rejet une adhésion ?
Ainsi, pour effectuer une évaluation, les techniques suivantes sont recommandées :
- Enquête auprès d’un échantillon de personnes ayant vécu la mise en œuvre du programme
(rétrospectif) ;
Portant sur des enchainements de cause à effet longs à se dérouler, ces considérations
nécessitent du recul et, surtout, une grande objectivité́ .
L’évaluation consiste en une analyse et une interprétation des résultats d’un ou de plusieurs
programmes. Cette évaluation est entreprise et réalisée totalement ou partiellement à l’extérieur
des services concernés par le sujet, soit par la Mission spécialisée et dédiée à ces évaluations
ex post, soit par les évaluations du Parlement. Ou bien encore, elle peut être le fait propre des
services du ministère, mais il s’agit dans ce cas d’une autoévaluation interne. Cette pratique
apporte un feed-back interne précieux. L’autoévaluation de service est un complément naturel
de l’instauration du suivi de la performance.
Toutes ces actions (audit, contrôle de gestion, évaluation) ne pourront pas être lancées
simultanément. Un plan d’action est à mettre en place au préalable dans chaque ministère,
tenant compte de son expérience, pour établir les priorités d’action, de réforme et d’innovation
et garantir une articulation entre elles et en liaison avec le suivi de la performance.22
L’évaluation ex-post des programmes est nécessaire pour mesurer l’atteinte des résultats, leur
impact et leur efficience sur le moyen terme, en lien avec l’horizon temporel de la stratégie du
ministère concerné. Dans un certain nombre de secteurs, il est nécessaire d’avoir suffisamment
de recul afin de pouvoir mesurer l’impact sur les bénéficiaires des politiques et services publics
du ministère et des efforts de performance fixés. L’évaluation peut couvrir un ou plusieurs
programmes de ce ministère concourant à la réalisation de la même politique publique. Elle ne
couvre pas nécessairement tous les programmes et se focalise essentiellement sur les
programmes produisant des services aux citoyens ou aux entreprises. Ces évaluations
complètent les audits de performance mentionnés ci-dessus, qui se concentrent sur les objectifs
et indicateurs du projet de performance et aux résultats atteints, mais ne couvrent pas l’impact
de ces programmes.
22
Guide de formance Marocaine, page 54-55
D’usagers, des tests qualitatifs et la participation d’experts externes (thématiques et de
l’évaluation).
Cette démarche d’évaluation des programmes peut être organisée à deux niveaux :
Ce niveau d’évaluation interne peut être conduit par différentes structures relevant de
l’Administration, donc sous l’autorité́ du Gouvernement :
- Par l’Inspection générale des Finances (IGF) avec l’Inspection Générale du Ministère
concerné ;
- Par une Mission ou Cellule d’évaluation des programmes et des politiques publiques
placée auprès du Ministre de l’Économie et des Finances, en étroite collaboration avec le
ministère concerné ;
- Par un cabinet d’évaluation commandité par le ministère concerné sur la base de termes de
références agrées avec la mission ou cellule d’évaluation du Ministère de l’Economie et
des Finances.
Il s’agit dans ce cas d’évaluations commanditées par le Parlement. Ces missions pourront être
réalisées soit par les structures parlementaires, soit par des cabinets extérieurs spécialises ou
alors être confiées à la cour des comptes.
Les rapports provisoires de ces évaluations seront transmis pour observations aux ministères
concernés, avant transmission du rapport définitif au Chef du Gouvernement. Ces missions
d’évaluation des politiques publiques, qu’elles soient conduites en interne ou en externe,
pourront bien évidemment s’appuyer sur les rapports d’audit de programmes existants ou
pourront conduire également à déclencher des audits de programmes non annonces dans le
cadre de la politique publique évaluée. 23
Le suivi de la performance est le fruit d’un travail collectif, qui doit être approprié par tous les
acteurs. Il existe des contributions multiples à la construction et au fonctionnement du dispositif
: celles des agents d’exécution, des chefs de service à tous les niveaux, des directeurs centraux
ou de services déconcentrés, des unités statistiques, des inspections générales, des services
d’étude, d’analyse et de stratégie, des services budgétaires et financiers, des Ministres, du
Parlement. Autant que la pertinence méthodologique, c’est la pratique du dialogue et le
croisement des points de vue qui progressivement affineront la capacité du suivi à retracer le
plus correctement possible la réalité́ des missions remplies.
Le suivi de la performance doit servir à̀ enrichir le dialogue entre les différents acteurs : une
instance centrale – le Parlement, une administration centrale, par exemple – et un organisme
recevant des pouvoirs et des moyens - respectivement, un ministère, une direction régionale.
Encore faut-il que ce dialogue ait lieu, que la négociation se déroule. Chaque partie doit se
sentir liée, à travers un engagement réciproque, l’une à conférer des moyens et une certaine
23
Guide de performance Marocaine, page : 57-58-59
autonomie à la seconde, la seconde à réaliser les objectifs convenus en commun. Les rapports
de suivi de la performance ne sont pas unilatéraux, ce n’est pas une contrainte supplémentaire
que l’un fait peser sur l’autre, sans contrepartie. C’est un échange équilibré auquel chacun
contribue. En particulier, lorsque le Compte Rendu régional ou le RAP font apparaitre des
écarts entre prévisions et réalisations, chaque partie prenante doit faire connaitre ses
conclusions et sa position pour la suite. De même, le COM et le PAP avancent des objectifs de
service public et décrit des modalités d’action pour l’année à venir qui sont retenus, ensemble,
par les parties concernées. 24
Audit de performance
D’une manière générale, l’audit de performance relève d’un audit de programmes conduit sur
la base des normes généralement admises et des meilleures pratiques internationales. Ces
références permettent de mettre en œuvre une démarche rigoureuse pour aboutir à̀ des constats
probants et proposer des recommandations à même de redresser les gestions entachées de
dysfonctionnements.
L’élaboration par l’Inspection générale des Finances (IGF) du manuel d’audit s’insère dans le
cadre de la mise en œuvre de la reforme budgétaire axée sur les résultats qui, d’une manière
générale, l’audit de performance relève d’un audit de programmes conduit sur la base des
normes généralement admises et des meilleures pratiques internationales. Ces références
permettent de mettre en œuvre une démarche rigoureuse pour aboutir à̀ des constats probants et
24
Programme de réforme de l’administration publique : guide méthodologique du suivi de la performance, page :
69
proposer des recommandations à même de redresser les gestions entachées de
dysfonctionnements.
L’élaboration par l’Inspection générale des Finances (IGF) du manuel d’audit s’insère dans le
cadre de la mise en œuvre de la reforme budgétaire axée sur les résultats qui tend au
renforcement des responsabilités des gestionnaires en contrepartie de l’engagement à réaliser
des objectifs traces, quantifies sur la base d’indicateurs. Ces derniers ont pour objet d’établir
des liens entre les programmes et les moyens budgétaires.
Le manuel d’audit de performance traite des principes conducteurs, des modalités et des travaux
nécessaires à la réalisation des missions d’audit de performance.
Contrôle de gestion
Alors que le suivi s’effectue selon un rythme annuel, le contrôle de gestion (ou pilotage
opérationnel) adopte généralement une fréquence infra-annuelle. Il contribue à̀ l’amélioration
des performances, grâce à la diffusion, au sein de toutes les entités administratives concernées,
de la culture de la performance.
Il se concrétise à travers des échanges par différents types de tableaux de bord et de comptes
rendus à̀ tous les niveaux de responsabilités, à partir des unités de terrain ou spécialisées,
jusqu’à̀ celles de commandement.
L’outil principal du contrôle de gestion est le tableau de bord. Il en existe différents types,
comme par exemple le tableau de bord partagé, qui est collectif, ce qui le rapproche du contrat
de performance et le tableau de bord équilibré ou prospectif (Balance Scorecard), qui met
l’accent sur l’importance d’équilibrer les objectifs à court et à̀ long terme, la stabilité́ et le
changement aussi bien que les processus internes et les relations avec les parties prenantes
externes25.
25
Guide de performance Marocaine, page : 52-53
croissance de l’entreprise dans son environnement. Les indicateurs sociaux ayant trait au
rendement et à la fidélité́ des employés constituent également des préoccupations importantes
pour les gestionnaires. En d’autres termes, la performance d’une entreprise semble être avant
tout une affaire de maximisation des résultats et minimisation des couts.
Défis économiques
Défis sociaux
26
Mohammed BOUAMAMA, Thèse pour l’obtention du grade de docteur, Université de Bordeaux, page : 39-40
- Défi de réconciliation du citoyen avec l’administration (Du stade d’un simple administré
vers un stade d’un citoyen ayant des droits de participation)
- Défi de responsabilisation des hauts fonctionnaires en matière de budgétisation axée sur
la performance
- Modernisation et amélioration de la fonction publique tout en prenant compte la
dimension des fonctionnaires et leurs apports dans la gestion performante.
Défis technologiques
Voici dans ces grandes lignes le contenu de notre travail. La performance budgétaire a été à la
toile de fond de notre démarche. Elle a été mise en question dans tous leurs aspects théoriques.
La performance budgétaire a été étudiée dans ses différentes démarches, dans son fondement
légal, ses traits constitutifs, ses caractéristiques et son évolution. Le travail qui précède avait
pour visée de présenter l’état problématique de la performance budgétaire.
La notion de la performance budgétaire a été considérée dans un cadre global, sous un double
aspect : notamment la budgétisation basée sur la performance (première partie) et la
performance budgétaire aux services de la gestion publique (deuxième partie).
Dans la première partie nous allons traiter les éléments constitutionnels de la performance
budgétaire et les démarches de la performance budgétaire puis dans la seconde partie la
performance budgétaire au service de la gestion publique, tout en touchant le suivi de la
performance dans le cycle budgétaire et la performance dans la programmation budgétaire.
L’étude a montré qu’il est important de revenir sur la nature et l’ampleur du mouvement en
cours visant à instaurer le suivi de la performance des services publics en liaison avec le système
budgétaire.
D’abord sous des formes diverses et avec des libellés variables mais à partir des fondements
remarquablement identiques, ce mouvement s’observe aujourd’hui dans des nombreux pays :
27
Les notes bleues de Barcy, France, Mars 2006)
Références bibliographiques
GALDEMAR, V., GILLES, L., & SIMON, M.-O. (2012). Performance, efficacité,efficience
:les critères d’évaluation des politiques sociales sont-ils pertinents ? CRÉDOC.
PNUD. (2002).
EL ARAFI, Hassane. Gestion des finances de l’Etat. Budget ; Comptabilité ; Trésor. Editions
REJJES, 2006. Collection finances publiques Marocaines