La Nature Juridique Du Fonds de Commerce (Version F) (5) FD
La Nature Juridique Du Fonds de Commerce (Version F) (5) FD
La Nature Juridique Du Fonds de Commerce (Version F) (5) FD
DROIT COMMERCIAL
(DD)
Encadré par :
Traité par :
▪ Achraf KHOUIRGOU
▪ Ilham DAHMANI
▪ Mohammed EL YASSIR
1
▪ Mouad BOUGHRARA
Plan :
2
Introduction
Le fonds de commerce est une institution ancienne du droit, ayant suscité des débats quant à
sa nature, notamment en France avant le 19ème siècle. Ce n'est qu'avec une loi fiscale en
18721 que sa définition a commencé à se préciser. Cette évolution répondait à deux besoins :
protéger la clientèle des commerçants et reconnaître le fonds de commerce comme un élément
du patrimoine des commerçants, ce qui intéressait les créanciers.
Ainsi, le fonds de commerce, tel qu'il est défini par le Code marocain de commerce (article 79
du CC), est un bien meuble incorporel constitué par l'ensemble de biens mobiliers affectés à
l'exercice d'une ou de plusieurs activités commerciales.L'analyse de la définition du fonds de
commerce nous révèle que ce dernier doit inclure obligatoirement un certain nombre
d'éléments à qui la loi reconnaît une nature juridique. Ces éléments peuvent varier d'un fonds
à un autre selon l'activité exploitée. Tout commerçant possède un fonds de commerce et ce
fonds constitue une propriété cessible et transmissible. La reconnaissance de cette propriété
est d'une importance capitale dans l'économie commerciale.
Les ventes et les nantissements de fonds de commerce, de plus en plus fréquents, ont soulevé
des problèmes. Les ventes peuvent rendre floue la distinction entre la nature juridique du
fonds de commerce et celle de ses éléments constitutifs. Il convient, à ce moment, de poser la
question suivante : Dans quelle mesure la pratique commerciale influence t-elle
l’évolution de la théorie juridique relative au fonds de commerce ?
Pour comprendre ces difficultés, il est nécessaire d'analyser la nature juridique du fonds de
commerce dans notre système juridique, en mettant en lumière les conceptions théoriques à
travers une étude pratique.
1
GUYON Yves, Droit des affaires, Tome1, Droit commercial générale et Sociétés, Ed. Economica, Paris, 2003
2
B.O n°116 du 11 janvier 1915, p.14- Dahir du 31 décembre 1914 sur la vente et le nantissement des fonds de commerce
3
I- Les Théories Concurrentes de la Nature Juridique du Fonds de
Commerce :
Le fonds de commerce est considéré comme une universalité de biens, formée par la
combinaison d’éléments nombreux, variés et unis étroitement par leur destination économique
commune. Il n’a pas la même nature juridique que les éléments qui le composent, c’est un
bien incorporel malgré l’existence d’éléments corporels, une évidence qui nous procures
plusieurs théories.
Selon l'universalité de droit, défendue notamment par les juristes allemands, le fonds de
commerce est considéré comme une entité juridique autonome, distincte du commerçant lui-
même3. Cette approche repose sur l'idée que le fonds de commerce possède son propre
patrimoine, distinct de celui du commerçant, et peut même bénéficier d'une personnalité
morale. Ainsi, il est envisagé comme un sujet de droit à part entière, capable d'agir en justice et
de contracter des obligations.
Selon cette théorie, le fonds de commerce est intégré au patrimoine personnel du commerçant
et ne possède pas de patrimoine distinct. Il est donc considéré comme faisant partie intégrante
des biens du commerçant, soumis aux règles de droit commun applicables à son patrimoine
personnel.
Cette opposition entre l'universalité de droit 4et l'universalité de fait soulève des questions
importantes en matière de responsabilité du commerçant, de protection des créanciers et de
3
MOTIK M’Hamed, Droit commercial marocain ,AlMaarifa al Jadida, Rabat,2001,p.104.
4
https://www.murielle-cahen.com/publications/fonds-commerce.asp
4
traitement des biens en cas de difficultés financières. Chaque théorie présente des arguments en
sa faveur, mais le débat reste ouvert et complexe, reflétant la diversité des approches juridiques
dans le domaine du droit commercial.
Le fonds de commerce est un concept juridique et économique complexe qui ne se résume pas à
un simple objet matériel. Il5 s'agit d'un ensemble d'éléments corporels et incorporels
indissociablement liés et ayant pour but l'exploitation d'une activité commerciale.
Si le local commercial et les équipements sont des éléments tangibles et visibles, ils ne
constituent qu'une partie du fonds de commerce. L'essence même du fonds réside dans ses
éléments incorporels, dont le plus important est le droit de clientèle.
Cela signifie que le propriétaire du fonds de commerce ne détient pas un droit absolu sur ses
clients, car ces derniers peuvent choisir d'opter pour un concurrent. Ce que le propriétaire
possède, en réalité, c'est le droit d'organiser et de structurer son commerce afin d'attirer et de
fidéliser la clientèle. Cela peut inclure divers éléments tels que l'agencement du magasin, la
disposition des produits, la qualité du service client, etc.
Le démarchage de la clientèle d'un concurrent n'est pas intrinsèquement illégal, mais il devient
répréhensible lorsqu'il est accompagné de pratiques déloyales telles que le dénigrement, le
parasitisme ou l'espionnage industriel.
En cas de concurrence déloyale, le commerçant peut obtenir réparation du préjudice subi, ce qui
signifie qu'il peut recevoir une compensation financière pour les pertes encourues.
Le fonds de commerce peut faire l'objet de plusieurs opérations juridiques différentes, des
opérations portées sur chacun de ses éléments. Que ce soit à travers la vente de celui-ci, ou en
cas de besoin de financement, comme étant une sûreté dans le cadre du nantissement. Il
convient alors de déterminer comment une réunion d'éléments aussi divers peut être soumise à
un régime juridique spécial.
Le cadre juridique régissant le fonds de commerce au Maroc est précis et comprend plusieurs
éléments importants, comme explicité dans le texte ci-dessus. Tout d'abord, la définition même
du fonds de commerce est établie par l'article 79 du Code de commerce marocain, le
définissant comme un ensemble de biens meubles affectés à une activité commerciale, à
l'exclusion des marchandises. Cette définition précise établit les contours du fonds de
commerce et délimite ses composantes.
Ensuite, la mobilité du fonds de commerce est un aspect crucial de son régime juridique. En
tant que bien meuble, il peut être transféré d'un propriétaire à un autre. Cette facilité de
transfert est encadrée par les dispositions légales prévues pour les transactions portant sur des
biens meubles, telles que les garanties liées à la vente, à l'achat et au nantissement.
Un autre aspect important concerne la priorité en cas de litige entre acquéreurs successifs. Si
deux personnes revendiquent la propriété d'un même fonds de commerce, la loi accorde la
6
priorité à celui dont le contrat d'acquisition est le premier en date 9, indépendamment de celui
qui a pris possession du fonds en premier lieu.
Lorsqu'on se plonge dans l'analyse détaillée de la vente du fonds de commerce au Maroc, il est
crucial d'examiner en profondeur chaque aspect de ce processus complexe. Tout d'abord, la
nature même du contrat de vente mérite une attention particulière : bien que le fonds de
commerce soit composé d'une variété d'éléments distincts, sa cession se fait à travers un seul et
même contrat, consolidant ainsi la transmission de cette entité commerciale dans son
ensemble.
Pour les biens corporels, le transfert de propriété est souvent matérialisé par la tradition, c'est-
à-dire la remise physique des biens à l'acquéreur. En revanche, pour les actifs incorporels, des
formalités spécifiques doivent être accomplies, telles que l'enregistrement auprès des autorités
compétentes ou la notification des tiers concernés.
9
EL OUFIR Chakib, cours de «droit commercial », Université Mohammed V, Rabat– Agdal ,2012.
7
Bien que le transfert de propriété entre les parties puisse sembler simple, il est crucial de noter
que sa validité et son opposabilité aux tiers dépendent du respect scrupuleux de toutes les
exigences légales et contractuelles. En effet, sans une conformité rigoureuse aux procédures
prévues par la loi et par les contrats, le transfert de propriété pourrait être remis en question et
les droits des parties pourraient être compromis.
Enfin, la question de l'opposabilité aux tiers soulève des enjeux juridiques majeurs. Pour que le
transfert de propriété soit pleinement opposable aux tiers, il est impératif que toutes les
formalités requises aient été correctement accomplies, garantissant ainsi la sécurité juridique
des transactions et préservant les droits des parties concernées.
En résumé, une analyse détaillée de la vente du fonds de commerce au Maroc met en évidence
la nécessité d'une approche rigoureuse et spécialisée, tenant compte de la diversité des
éléments constitutifs du fonds ainsi que des exigences légales et contractuelles spécifiques à
chaque transaction.
8
Conclusion
9
BIBLIOGRAPHIE
Ouvrage :
● GUYON Yves, Droit des affaires, Tome 1, Droit commercial générale et Sociétés, Ed.
Webographie :
• https://www.murielle-cahen.com/publications/fonds-commerce.asp
• https://www.l-expert-comptable.com/a/37574-les-elements-d-un-fonds-de-
commerce.html
• Fonds de commerce : exploration des éléments corporels et incorporels (lexpress-
franchise.com)