Ferti Maraichage
Ferti Maraichage
Ferti Maraichage
Maraîchage
P
our le maraîchage en agriculture biologique,
système de production dynamique en
région Provence-Alpes-Côte d’Azur, l’apport
de matières organiques en quantités se justifie
encore plus que pour les autres cultures : besoin
important en nutriments et peu de restitution
par les cultures, perte de l’humus du sol de par
la répétition du travail de sol, la solarisation,
l’irrigation…, et parfois dégradation de la structure
par le passage des engins.
MATIÈRES ORGANIQUES
fiche N°8
Nourrir le sol avant l’implantation des cultures ...
L es apports de matières organiques plus riches,
à objectif d’apport d’éléments fertilisants
seront réalisés soit en grosse quantité au
insectes piqueurs suceurs (pucerons…). A
l’inverse un bon équilibre K/N constitue un
facteur de résistance aux pathogènes.
printemps pour les sols à fort pouvoir stockant,
es risques de « coulures » de fleurs sur cucur-
D
soit avant chaque semis/plantation pour les sols
bitacées peuvent également être liés à un
stockant peu et les produits à minéralisation très
excès d’azote.
rapide comme le guano.
es apports massifs et/ou déséquilibrés favo-
D
... Mais pas trop ! Des doses excessives de ma-
risent l’apparition de carences induites, par
tières organiques fraîches mal décomposées
le blocage des éléments entre eux : ainsi un
ou riches en azote avant plantation peuvent
excès de potasse peut induire une carence en
entraîner des dysfonctionnements dans la
magnésium, un excès de phosphore provo-
plante et une pollution de l’environnement.
quera une carence en zinc…
T out ce qui n’est pas géré par la plante, risque
ertaines cultures apprécient la matière orga-
C
de l’être par les parasites : il est reconnu que
nique fraîche (cucurbitacées), mais d’autres
les déséquilibres nutritionnels ont des réper-
non (alliacées en particulier). De manière
cussions sur le développement de certains
générale, après un apport de fumier frais,
pathogènes. Les excès d’azote notamment
on conseille d’attendre 1 à 2 mois avant le
sensibilisent la plante aux attaques bac-
semis ou la plantation.
tériennes et cryptogamiques, ainsi qu’aux
Remarque : Les légumineuses (haricot, fève) contiennent de l’azote, mais qui ne provient pas
nécessairement du sol ; il peut provenir de l’air, et être fixé grâce aux bactéries présentes dans les
nodosités de leurs racines. Les apports d’azote peuvent ainsi être minorés, par contre les besoins en
potasse sont importants.
Des apports d’engrais selon les besoins en azote !
L e raisonnement des apports d’engrais en
maraîchage biologique se fait essentiellement
en fonction des besoins en azote qui est le
la composition et la vitesse de minéralisation
du produit, les teneurs du sol (réalisation
d’analyses, notamment le nitratest ) ainsi que les
principal facteur limitant de l’alimentation des apports et les éventuels résidus de la culture
légumes. Il faut également prendre en compte précédente.
C’est ainsi que sur quelques fermes, plus aucun Les maraîchers de la région sont très peu
apport n’est fait. Les engrais verts et les déchets nombreux (6 %) à produire leur matière
de culture servent de fertilisants (dans ces cas la organique compostée, qui constitue pourtant
fertilité des sols le permet). dans tous les cas le principal fertilisant. 19%
Dans la pratique, les quantités apportées s’approvisionnent directement auprès des
peuvent être sensiblement plus élevées que ce producteurs voisins pour le fumier ou le compost.
qui est préconisé car les apports sont faits avant La très large majorité (75%) se fournit auprès des
chaque culture. Il faut retenir que les conseils coopératives ou autres distributeurs.
sont à adapter à chaque situation.
Sources bibliographiques :
1
Arrêté du 19 décembre 2011 : Limitation de l’épandage des fertilisants afin de garantir
l’équilibre de la fertilisation azotée
2
Catherine Mazollier - GRAB, Réf Bio PACA maraichage Mai-Juin 2011
3
Didier Jammes - Bio de Provence, 2012 : Typologie technico-économique des exploita-
tions en maraîchage bio, étude 2011-2012