These Professionnelle El Bechychy Ikram

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 64

THESE PROFESSIONNELLE

Sujet : L’enjeu de l’évaluation du contrôle interne dans le


déploiement d’une mission de commissariat aux comptes.

 Présenté et soutenu par : EL BECHYCHY Ikram


 Préparé sous la direction de : Mr. ALLIOUI Azzedine

5ème année Programme Grande Ecole


Parcours : Finance, Audit et Contrôle de gestion 2
Année universitaire 2022-2023
Remerciements :

Après 5 ans de formation académique entachée de travaux de recherches et de formations


pratiques à travers surtout les stages, nous voilà enfin au terme de notre cursus.

Pour le réaliser, j’ai eu la chance d’échanger avec de nombreux acteurs, et avec de multiples
façons.

Je tiens à adresser mes remerciements à tous les membres du cabinet d’accueil : Mazars
Maroc pour cette opportunité de passer le stage et, le grand intérêt qu’ils ont porté à mon
travail, ils m’ont aidé au cours de mon stage et ont eu la gentillesse de faire de ce stage un
moment très profitable.

Une mention spéciale à Monsieur. ALLIOUI Azzeddine mon encadrant pour sa disponibilité,
ses orientations, conseils pertinents et son suivi continu tout au long de la rédaction du
mémoire.

Et finalement, ma profonde gratitude et mes sincères remerciements vont à l’ESCA MA aussi


bien corps professoral que membres de l’administration. Cette équipe n’a rien laissé au hasard
pour nous doter de la meilleure formation afin de nous préparer à affronter le monde du
travail et participer efficacement au développement de notre pays.

2
Table des matières
Remerciements : ...............................................................................................................................2
Table des matières ............................................................................................................................3
Liste des abréviations : .....................................................................................................................4
Résumé ..............................................................................................................................................5
Abstract :...........................................................................................................................................6
Introduction Générale : ....................................................................................................................7
Partie 1 : Les fondements théorique et conceptuel de l’audit financier ........................................ 10
Introduction de la première partie : ............................................................................................... 11
Chapitre I : Le cadre conceptuel de l’audit comptable et financier : ............................................ 12
Section 1 : La mission du CAC ................................................................................................... 12
Section 2 : L’approche par les risques ........................................................................................ 23
Chapitre II : L’enjeu de l’évaluation du contrôle interne dans le cadre de la mission de CAC ... 26
Section 1 : L’importance de l’évaluation du contrôle interne comme phase intermédiaire dans
le cadre d’une mission CAC........................................................................................................ 26
Section 2 : La méthodologie d’évaluation du contrôle interne adoptée par les commissaires
aux comptes : ............................................................................................................................... 32
Conclusion de la Première Partie : ................................................................................................. 36
Partie 2 : Étude de l'enjeu stratégique du contrôle interne dans la fiabilité des états financiers -
Cas de la société ALPHA ................................................................................................................ 37
Introduction de la deuxième partie : .............................................................................................. 38
Chapitre I : Orientation et planification de la mission comme préalable de l’évaluation du
contrôle interne. .............................................................................................................................. 39
Section 1 : L’étude méthodologique et l’analyse préliminaire ................................................... 39
Section 2 : Contexte de la mission............................................................................................... 42
Chapitre 2 : Contribution à la phase d’évaluation du dispositif du contrôle interne dans le cas de
la société ALPHA. ........................................................................................................................... 46
Section 1 : Travaux d’appréciation du contrôle interne des cycles audité ................................ 46
Section 2 : Evaluation du contrôle interne : ............................................................................... 53
Conclusion de la deuxième partie : ................................................................................................. 61
Conclusion générale : ...................................................................................................................... 62
Bibliographie et webographie :....................................................................................................... 63

3
Liste des abréviations :

ABREVIATION SIGNIFICATION

CAC Commissaire au compte


PCG Plan Comptable Général
OEC L'Ordre des experts-comptables du Maroc
CGNC Code générale de la normalisation comptable
D.O.C Dahir des obligations et contrats
SA Société Anonyme
SARL Société à Responsabilité limitée
IFAC The International Federation of Accountants
COSO The Committee of Sponsoring Organizations

4
Résumé

Cette thèse professionnelle, rédigée dans le cadre de l’obtention du Master en Finance, Audit
et Contrôle de Gestion, a pour objectif d'examiner les enjeux stratégiques du contrôle interne
dans la mise en œuvre d'une mission de commissariat aux comptes. La problématique principale
de cette thèse est de déterminer dans quelle mesure le contrôle interne contribue à garantir
l'exactitude des états financiers des entreprises. En mettant en évidence les nombreuses
composantes du contrôle interne et en évaluant son influence sur la qualité de l'information
financière, cette recherche vise à apporter des éclairages pertinents aux experts de l'audit
financier et de la gestion des risques.

L'objectif est de comprendre comment le contrôle interne affecte la fiabilité des états financiers
d'une entreprise. Pour cela est afin de déterminer les forces et les faiblesses du contrôle interne
de l'entreprise, des entretiens semi-directifs, des observations approfondies et des tests d'audit
sont réalisés. Cette étude aboutit à des recommandations spécifiques visant à renforcer les
contrôles internes d'ALPHA.

Mots-clés : audit financier, contrôle interne, commissaire aux comptes, COSO Internal Control
– approche par les risques, Rapports.

5
Abstract :

The aim of this professional thesis, written as part of the Master's degree in Finance, Audit, and
Management Control, is to examine the strategic stakes of internal control in the
implementation of a statutory audit assignment. The main issue of this thesis is to determine
the extent to which internal control contributes to guaranteeing the accuracy of corporate
financial statements. By highlighting the many components of internal control and assessing its
influence on the quality of financial information, this research aims to provide relevant insights
for financial audit and risk management experts. The aim is to understand how internal control
affects the reliability of a company's financial statements. To this end, semi-structured
interviews, in-depth observations, and audit tests are carried out to determine the strengths and
weaknesses of the company's internal controls. This study leads to specific recommendations
aimed at strengthening ALPHA's internal controls.

Keywords: financial audit, internal control, statutory auditor, COSO Internal Control - risk-
based approach, Reports.

6
Introduction Générale :

"Un bon contrôle interne est le socle indispensable à tout audit de qualité"

- Didier Kling

Dans un monde où la transparence financière et la responsabilité des entreprises occupent une


place de plus en plus importante en raison de leur influence sur de nombreuses décisions
économiques et politiques, il est crucial de planifier minutieusement une mission d'audit
comptable et financier afin de garantir l'efficacité de l'audit et la qualité des résultats.

Auparavant, les dirigeants des petites entreprises contrôlaient directement la bonne exécution
des tâches ainsi que la rapidité de la communication entre les membres du personnel.
Cependant, le besoin de financer leur croissance imposait le recours aux capitaux extérieurs.
Ces fonds étaient principalement octroyés par des particuliers qui n'étaient pas nécessairement
avisés des risques qu'ils encouraient. En outre, la multiplication des scandales financiers au
cours de ces dernières années a entraîné une augmentation du nombre d'accusations portées
contre les dirigeants. Ainsi, des faux états financiers, certifiés par les auditeurs, et des
comportements opposés aux intérêts de l'entreprise ont été dénoncés. Les conseils
d'administration, quant à eux, ont été accusés d'exercer leur pouvoir en fonction de leur intérêt
personnel bien plus que de celui de l'entreprise (Pallusseau J., 1996).

Tous ces facteurs suscitent une remise en question notable concernant la capacité du processus
actuel de gouvernement d'entreprise à agir de façon cohérente et à mieux gérer les conflits et
les intérêts de l'ensemble des parties prenantes.

Parallèlement à ces facteurs, un autre facteur de plus en plus important perturbe les conseils
d'administration des entreprises, à savoir le phénomène du "risque". Une expression très
répandue qui touche à la fois aux domaines opérationnels, financier et réglementaire. Elle peut
désigner le risque de liquidité, le risque de réputation, le risque de fraude, le risque de
concurrence et plusieurs autres formes de risque.

7
D'où l'idée d'examiner la pertinence du contrôle interne dans le cadre de la planification d'une
mission d'audit comptable et financier dans le but de minimiser les risques et d'améliorer la
bonne gouvernance d'entreprise.

Valeur ajoutée non négligeable pour l’entreprise, la mission de commissariat aux comptes se
présente aussi comme un révélateur des risques et des dysfonctionnements d’une organisation.
Il s’agit d’une véritable mission d’intérêt général dont l’objectif est la crédibilité des
informations financières

En effet, Pendant la dernière décennie, le cabinet d’audit est devenu acteur principal du monde
économique quelle que soit l’orientation politique du pays et quelle que soit la structure
juridique permise aux entreprises, commerces et établissements financiers

Le contrôle interne et l'audit sont donc deux éléments complémentaires qui contribuent à
restaurer la confiance dans les processus, les activités et les transactions réalisés par les
organisations, en leur sein ou avec des tiers. L'audit, du fait qu'il constitue un regard externe
porté sur la qualité des informations collectées, traitées et transmises, ce qui apparaît comme
une garantie (généralement externe) du bon fonctionnement et de l'adéquation des procédures
de contrôle interne et de la conformité du produit ou du service réalisé aux normes applicables
; et le contrôle interne, du fait qu'il regroupe l'ensemble des procédures et mécanismes que
chaque entreprise déploie afin de s'assurer que le processus relatif à la collecte, au traitement et
à la transmission desdites informations est pertinent. Le contrôle interne doit garantir que toutes
les transactions sont compréhensibles, correctement évaluées et contrôlées conformément aux
normes applicables (qu'elles soient internes à l'organisation, spécifiques à un secteur ou
internationales).

L’analyse du contrôle interne peut jouer un rôle clé dans cette planification en aidant les
auditeurs à comprendre les risques d'erreur ou de fraude dans les processus de l'entité auditée,
ainsi que les domaines les plus critiques de l'entreprise et à planifier les procédures d'audit
appropriées. De plus, cette méthode aide également les auditeurs à comprendre les points faibles
dans les systèmes de contrôle internes de l'entreprise, ce qui permet de planifier les procédures
d'audit les plus appropriées pour déterminer si les transactions et les informations financières
sont exactes et fiables.

Cependant, il y a encore beaucoup de défis à relever pour améliorer les pratiques d'audit et
renforcer la confiance des investisseurs dans les états financiers des entreprises marocaines.

8
Notre problématique :

Malgré l'importance de l'analyse des contrôles internes pour orienter la planification de l'audit
externe, de nombreux défis peuvent rendre ce processus complexe. Les auditeurs peuvent
rencontrer des difficultés pour comprendre les systèmes internes des entreprises et les processus
clés, ce qui peut rendre l'analyse des contrôles internes moins fiable. De plus, il peut être
difficile de déterminer les domaines les plus à risque pour l'entreprise et les domaines qui
nécessitent une attention particulière lors de l'audit externe. Cette problématique pose la
question de savoir comment optimiser l'utilisation de l'analyse des contrôles internes pour
orienter efficacement la planification de l'audit externe.

Pour mener à bien cette mémoire, nous allons d'abord étudier les fondements théorique et
conceptuel de l’audit financier, en mettant l'accent sur la mission du CAC ainsi que
l’importance de l’approche par les risques et ses exigences en matière d'analyse des contrôles
internes. Nous allons ensuite décrire les différentes méthodologies et approches utilisés pour
analyser les contrôles internes, et comment ils sont utilisés pour planifier les missions d'audit
externe. Enfin, nous allons examiner les résultats obtenus lors de l'application de ces
méthodologies et outils, et les implications pour les entreprises et les auditeurs. En somme, cette
recherche permettra de mieux comprendre l'importance de l'analyse des contrôles internes pour
assurer la qualité de l'audit et de proposer des pistes d'amélioration."

9
Partie 1 : Les fondements théorique et conceptuel de
l’audit financier

10
Introduction de la première partie :

La première partie de cette thèse professionnelle abordera les fondements théoriques et


conceptuels de l'audit financier, ainsi que l'importance du contrôle interne et de l'approche basée
sur les risques pour la profession. Cette section représente un point de départ essentiel pour
comprendre les idées sous-jacentes qui guident la pratique de l'audit financier et étudier la
manière dont elles peuvent être appliquées à la gestion des risques dans les entreprises.

Un audit financier efficace et fiable est essentiel dans le climat économique dynamique
d'aujourd'hui. Les auditeurs financiers sont nécessaires pour déterminer si les états financiers
sont conformes aux règles comptables et pour fournir une évaluation indépendante de leur
fiabilité et de leur sincérité. Ils doivent y parvenir tout en adhérant à des procédures rigoureuses
et à des normes professionnelles reconnues, et en tenant compte des particularités de chaque
entreprise.

Le contrôle interne, élément essentiel de la gestion des risques, garantit l'exactitude des données
financières, la sauvegarde des actifs et le respect de toutes les exigences légales et
réglementaires applicables. Pour garantir une assurance raisonnable, l'approche fondée sur le
risque permet de cibler les zones à haut risque et de concentrer les travaux d'audit sur les
éléments les plus significatifs.

11
Chapitre I : Le cadre conceptuel de l’audit comptable et
financier :
Section 1 : La mission du CAC

1- Commissaire aux comptes et la théorie d’agence :

Les scandales des dernières années ayant affecté l'économie américaine (Enron, Vivendi) et
l'économie mondiale dans son ensemble ont conduit à une remise en question paradoxale de la
fonction de commissaire aux comptes, ou auditeur légal des comptes de l'entreprise. Le
commissaire aux comptes a pour mission de certifier la sincérité, la régularité et l'image fidèle
des états financiers publiés par les entités concernées, ainsi que de protéger les investisseurs sur
les marchés financiers et de veiller au bon fonctionnement de l'économie. Selon de nombreuses
théories, cette fonction est essentielle pour réduire les écarts d'information entre les acteurs
économiques en confirmant l'exactitude des données financières qui constituent la base des
décisions économiques et financières, telles que l'investissement et le financement.

Ainsi, Adam Smith a remis en cause en 1776 l'efficacité des entreprises dont la gestion était
confiée à un agent non-propriétaire, d'où la naissance de la théorie de l'agence.

Toutefois, la définition acceptée de cette théorie n'a été avancée qu'en 1976 par deux auteurs,
Jensen et Meckling : " On entend par relation d'agence tout contrat selon lequel au moins une
personne (le principal) mandate un tiers (l’agent) pour accomplir en son nom une tâche qui
implique la délégation d'un certain pouvoir de décision à l'agent ". Les termes mandant (pour
principal), mandataire (pour agent) et relation de mandat (pour agence) sont privilégiés aux
yeux des puristes francophones.

Étant donné que l'objectif principal des actionnaires est de maximiser le profit de l'entreprise,
les dirigeants devraient, selon la théorie, se comporter au mieux des intérêts des actionnaires et
s'efforcer d'accroître la valeur de l'entreprise. Cependant, le but principal des dirigeants est
d'optimiser leur propre fonction d'utilité ou, plus précisément, leurs propres intérêts. Bien
entendu, la volonté de conserver le poste a un impact sur tout.

En général, la direction doit agir pour le bien des actionnaires de l'entreprise en maximisant la
valeur. Leur principal objectif étant d'augmenter les bénéfices de l'entreprise, les actionnaires
recherchent des informations fiables et pertinentes sur la valeur de l'entreprise afin d'y parvenir.
Toutefois, les dirigeants privilégient souvent le maintien de leur statut tout en optimisant leur
fonction d'utilité personnelle et leur intérêt personnel.

12
En raison du comportement de l'agent dans cette situation, le principal est exposé à deux types
de risques différents : l'opportunisme ex ante et l'opportunisme ex post.

Un directeur général connaît mieux l'entreprise qu'un actionnaire, car l'agent a généralement
accès à plus d'informations que le principal. L'agent utilisera ces informations pour prendre une
mauvaise décision, notamment en modifiant en sa faveur le contrat qui le lie au principal ; c'est
ce que l'on appelle l'opportunisme ex ante.

Un opportunisme ex ante : Dans ce scénario, l'agent se détourne aux des clauses du contrat ou
du mandat en utilisant ses connaissances ou son autorité supérieures. On parle alors d'aléa
moral.

C'est pour cette raison que la théorie de l'agence estime que l'audit est un outil essentiel de
signalisation, de régulation de la gestion et de résolution des conflits d'intérêts. En effet, pour
que ce dernier soit efficace, il faut également un rapport d'audit qui réduise l'asymétrie
d'information entre l'équipe de direction et les parties prenantes externes et internes.

Grâce à la loi 17-95 régissant les sociétés anonymes, considérée comme une référence
essentielle, l'activité du commissaire aux comptes est régie au niveau national par des règles et
réglementations particulières qui créent un cadre pour la profession et garantissent son
indépendance. Les sociétés anonymes doivent nommer au moins un commissaire aux comptes
pour examiner leurs comptes financiers annuels conformément à cette loi.

En complément, La nomination d'un commissaire aux comptes est par ailleurs imposée par la
loi n° 5-96 portant sur les autres sociétés commerciales dès lors que le chiffre d'affaires de ces
sociétés atteint 50 millions de dirhams hors taxes.

L'Ordre des experts-comptables du Maroc (OEC), pour sa part, a édité des normes
professionnelles qui doivent également être respectées par les commissaires aux comptes
marocains. Dans l'exercice de la profession de commissaire aux comptes, ces critères
garantissent l'application des principes d'éthique, d'indépendance, de diligence professionnelle
(compétences) et de confidentialité.

En exigeant que les commissaires aux comptes exercent leurs responsabilités de manière
indépendante, impartiale et compétente, ces règles et normes, élaborées sur la base de la théorie
de l'agence, visent à préserver les intérêts des actionnaires et des autres parties prenantes
externes. Ces règles et normes garantissent également l'exactitude et la fiabilité des données

13
financières fournies par les entreprises, renforçant ainsi la confiance des actionnaires et des
autres parties prenantes.

2- Les obligations légales du CAC en matière de certification des comptes annuels :

2.1 – Le cadre réglementaire au Maroc :

Le commissariat aux comptes est une profession réglementée au Maroc, qui n'est autorisée
qu'aux personnes inscrites à l'Ordre des experts-comptables. Ainsi, afin de préserver leur
impartialité et leur objectivité, ils doivent également être indépendants et n'avoir aucun lien
matériel avec l'entreprise ou ses dirigeants.

La mission du CAC est d'importance générale puisqu'il concerne toutes les personnes qui
interagissent avec l'entreprise, y compris les clients, les fournisseurs, les banques et les
investisseurs potentiels. Il concerne également les actionnaires et les associés.

Le commissaire aux comptes, désigné par l'assemblée générale des actionnaires ou, à défaut,
par les tribunaux, est chargé de vérifier en permanence les états financiers de la société et
d'émettre une opinion sur leur exactitude, leur sincérité et leur régularité. En outre, le
commissaire aux comptes est mandaté par la loi pour effectuer des vérifications particulières et
des missions connexes.

La mission du commissaire aux comptes a un caractère obligatoire pour les sociétés énumérées
dans le droit des sociétés et a une nature permanente, ce qui signifie que la société est tenue de
poursuivre la certification de ses comptes par le commissaire aux comptes au niveau de chaque
exercice comptable aussi longtemps qu'elle en est redevable.

Seules les entreprises réunissant les conditions requises par la loi sont imposées à des
commissariats aux comptes. Selon le statut juridique de l'entreprise, ces conditions varient d'une
société à l'autre. Selon la loi n° 17-95, qui s'applique aux sociétés anonymes, "dans chaque SA,
un ou plusieurs commissaires aux comptes doivent être désignés pour vérifier et contrôler les
comptes de la société dans les conditions et pour les objets déterminés par la présente loi".

Un minimum de deux commissaires aux comptes doit être désigné par les entreprises faisant
appel public à l’épargne, ainsi que par les sociétés de banque, de crédit, d'investissement,
d'assurance, de capitalisation et d'épargne.

14
Pour les sociétés à responsabilité limitée, les exigences sont moins strictes : conformément à la
loi, la nomination d'un commissaire aux comptes dans une SARL est optionnelle, à moins que
certaines conditions ne soient réunies. Ces conditions préalables peuvent inclure, notamment,
le dépassement d'un seuil de chiffre d'affaires de 50 millions de dirhams, hors taxes, à la fin de
son exercice.

Lors des assemblées générales ou au moment de la constitution, des commissaires aux comptes
peuvent être choisis.

Les commissaires aux comptes doivent être choisis par le(s) fondateur(s) de la société et figurer
dans les statuts lors de la création d'une société anonyme. Les comptes annuels doivent être
certifiés par au moins un commissaire aux comptes, qui peut être une personne physique ou une
société d'audit.

Le choix des commissaires aux comptes s'effectue lors des assemblées générales et ce en vertu
des dispositions légales en vigueur. Lors de ces assemblées générales ordinaires ou
extraordinaires, les actionnaires et les associés votent pour la nomination des commissaires aux
comptes.

Les auditeurs sont tenus par la loi de respecter les lois sur la confidentialité et le secret
professionnel. Ils sont responsables de la protection de la confidentialité des informations
auxquelles ils ont accès sur les entreprises qu'ils contrôlent.

Les principales obligations auxquelles les CAC sont soumis en vertu du cadre
réglementaire marocain :
Les lignes directrices fondamentales que les auditeurs doivent respecter, telles qu'elles sont
énoncées dans le code de déontologie de l'IFAC, sont les suivantes :

(a) Intégrité - On attend des commissaires aux comptes qu'ils agissent de manière honorable
et honnête dans tous les aspects de leur travail.

L'équité et l'honnêteté sont également des qualités d'intégrité. Le commissaire aux comptes ne
doit pas être lié à des rapports, déclarations, conversations ou autres types d'informations
contraires à l'éthique, y compris des informations financières qui ont été frauduleusement
modifiées ou corrompues.

15
De plus, il doit s'assurer que les experts ou les collègues à qui il confie son travail possèdent
l'intégrité nécessaire à la complexité et à la nature de la tâche.

(b) Objectivité - L'expert-comptable doit faire preuve d'impartialité, d'indépendance et de


neutralité dans l'exercice de ses fonctions, conformément au principe d'objectivité.
L'objectivité est nécessaire pour garantir l'exactitude et la fiabilité du travail accompli
par l'expert-comptable.

En pratique, cela signifie que l'expert-comptable doit se comporter de manière impartiale, en


fondant ses évaluations, ses conclusions et ses recommandations sur des faits vérifiables et des
critères impartiaux. Tout conflit d'intérêt et toute influence pouvant fausser son jugement
professionnel doivent être évités. Afin de traiter tous les éléments avec la même rigueur et la
même objectivité, l'expert-comptable doit maintenir son indépendance vis-à-vis des parties
prenantes et éviter de se laisser influencer par des éléments extérieurs ou des intérêts personnels.

(c) Compétence et diligence professionnelles - un comptable agréé doit posséder


l'expertise, le savoir-faire et l'expérience pratique nécessaires pour mener à bien ses
tâches professionnelles.

Se tenir au courant des avancées juridiques, réglementaires et techniques dans les domaines de
la comptabilité, de l'audit et de la finance afin de maintenir un haut niveau de compétence
professionnelle. Pour s'adapter à l'évolution des normes, des procédures et des pratiques
professionnelles, il est nécessaire de suivre une formation continue et d'actualiser constamment
ses connaissances.

Parallèlement, cette obligation de diligence impose à l'expert-comptable de s'acquitter de ses


responsabilités avec diligence, soin et précision. Cela signifie qu'il doit investir le temps et les
efforts nécessaires pour accomplir pleinement son travail, conformément aux normes
professionnelles les plus récentes.

L'objectif de l'obligation de compétence professionnelle et de diligence est de maintenir la


confiance du public vis-à-vis de la profession et de garantir la qualité du travail effectué par le
CAC.

(d) Indépendance : l'obligation d'indépendance se rapporte à l'exigence selon laquelle le


commissaire aux comptes doit exercer son jugement en toute objectivité, sans pression
extérieure ni conflit d'intérêts, afin de garantir l'exactitude et la fiabilité de l'information

16
financière d'une entreprise. Il s'efforce de veiller à ce que les informations fournies par
l'entreprise soient exactes, transparentes et conformes aux principes comptables
reconnus et aux normes d'audit.

Le commissaire aux comptes doit préserver son indépendance en évitant toute circonstance ou
relation susceptible de fausser l'impartialité de son jugement. Il s'agit par exemple de relations
familiales ou personnelles avec des actionnaires ou des dirigeants de l'entreprise, de
participations financières directes ou indirectes dans l'entreprise, ou de services autres que
d'audit rendus à l'entreprise.

(e) Confidentialité - veiller au respect de la confidentialité concernant les informations


obtenues dans le cadre des relations professionnelles et d'affaires (Ces informations
peuvent être des données financières, des documents internes, des stratégies
commerciales, des informations sur les employés et d'autres informations sensibles
propres à l'entreprise auditée). Par conséquent, le professionnel comptable n'est pas
autorisé à divulguer ces informations à des tiers sans disposer d'une autorisation
préalable et appropriée, à moins qu'il ne soit tenu de le faire en vertu de la loi ou de sa
profession, et il n'est pas non plus autorisé à utiliser ces informations pour son propre
profit ou celui d'un tiers.

Cette exigence est destinée à garantir la confidentialité des informations de l'entreprise et à créer
une relation de confiance entre l'entreprise et l’expert-comptable.

Par ailleurs, la confidentialité indique que les commissaires aux comptes doivent prendre les
précautions nécessaires pour se prémunir contre l'accès non autorisé, le vol, la perte ou la
divulgation involontaire.

(f) Comportement professionnel Selon le principe de la conduite professionnelle, tous les


comptables professionnels sont tenus de respecter toutes les règles et réglementations
applicables et de s'abstenir de toute action dont ils savent ou devraient savoir qu'elle est
susceptible de ternir leur profession. Il s'agit notamment de se tenir à l'écart de toute
situation où un conflit d'intérêts peut compromettre l'indépendance et l'objectivité de
l'auditeur.

17
2.2 – Les diligences professionnelles :

- L’examen des documents comptables :

Lors de l'examen des documents comptables, le commissaire aux comptes est tenu de s'assurer
que : La comptabilité est tenue (en forme et au fond), ce qui signifie que la comptabilité de
l'entreprise respecte les normes comptables en vigueur, tel que le Plan Comptable Général
(PCG) et les obligations des commerçants en matière de comptabilité, à savoir que
l’organisation comptable respecte en premier lieu : Les documents comptables sont tenus
conformément aux principes fondamentaux ; ils sont enregistrés chronologiquement ; ils sont
enregistrés dans un livre journal conformément à un plan comptable ; ils sont accompagnés d'un
manuel de procédures comptables.

Le commissaire aux comptes est chargé de s'assurer que l'actif et le passif de l'entreprise sont
inventoriés à la fin de l'exercice, que les livres légaux sont tenus conformément à la loi et qu'ils
contiennent les pièces justificatives de toutes les transactions notées dans les livres. Cela
comprend des documents du type contrats, bons de commande, relevés bancaires, factures, etc.
Une telle vérification permet de confirmer l'existence, l'exactitude et la régularité des
transactions enregistrées.

Il doit également s'assurer que les différents documents comptables, y compris les relevés
bancaires et les documents comptables, ont bien été rapprochés. De même, il vérifie l'exactitude
des soldes comptables par rapport à des informations provenant d'autres sources, telles que les
états de rapprochement, les inventaires physiques, etc.

- Evaluation du contrôle interne :

Afin d'assurer la protection et la qualité de l'information, ainsi que la contribution à


l'amélioration des performances, les processus et dispositifs de contrôle instaurés au sein de
l'entreprise sont soigneusement examinés dans le cadre de l'évaluation du contrôle interne.

Le commissaire aux comptes met donc en œuvre des procédures pour évaluer l'organisation et
l'efficacité de ces contrôles internes.

Il détermine initialement quels sont les contrôles internes pertinents pour les activités de
l'organisation. Pour vérifier si les contrôles sont suffisants pour atteindre les objectifs fixés, tels

18
que la prévention de la fraude, l'identification des erreurs et le maintien de l'intégrité des
données financières, il examine les politiques, les procédures et les documents connexes.

L'auditeur évalue ensuite la structure du système de contrôle interne. Il examine leur conception
et leur mise en œuvre, en se focalisant sur des éléments tels que la séparation des fonctions, les
autorisations, les validations et les rapprochements. Le but est de confirmer que les contrôles
sont effectivement mis en place pour minimiser les risques liés aux opérations financières de
l'entreprise.

Finalement, le commissaire aux comptes effectue des tests, des observations et des entretiens
avec le personnel concerné afin de déterminer si les contrôles internes sont efficaces. Il vérifie
les registres comptables, les registres financiers ainsi que d'autres éléments, afin de s'assurer
que les contrôles sont correctement mis en œuvre et fonctionnent. Grâce à cette évaluation, ils
peuvent déterminer si les contrôles internes parviennent à réduire les risques et à garantir
l'exactitude des données financières.

Il est essentiel de préciser que le commissaire aux comptes enregistre toutes ses conclusions et
observations relatives à l'évaluation des contrôles internes. Ces informations sont documentées
dans des notes de travail détaillées, ce qui simplifie le suivi des recherches effectuées et des
conclusions tirées.

- Réalisation des tests substantifs :

Les nombreuses rubriques et postes comptables des états financiers de l'entreprise font l'objet
d'un examen et d'une analyse approfondis dans le cadre des tests de substance. L'objectif est de
confirmer la sincérité, l'exactitude et l'exhaustivité des données financières fournies.

Diverses méthodologies et processus sont utilisés dans les tests de substance pour évaluer
l'exactitude et la fiabilité des transactions et des soldes dans les états financiers. Pour que ces
tests produisent une preuve claire de la fiabilité des états financiers, des échantillons
représentatifs de mouvements et de soldes sont utilisés. Les tests de cohérence et les tests de
validité sont les deux types de tests les plus souvent utilisés.

Dans le programme d'intervention de l'auditeur, ces méthodes sont souvent combinées plutôt
qu'appliquées l'une après l'autre.

19
Les tests de cohérence sont utilisés pour confirmer la cohérence des données financières au sein
d'une entité. Ils garantissent que les transactions et les soldes des comptes suivent les méthodes
comptables de l'entité et sont rationnels. Par exemple, un test de cohérence peut impliquer la
comparaison des montants des ventes du compte de produits avec les prix unitaires et les
quantités vendues correspondants. Ce rapprochement permet d'identifier d'éventuelles
anomalies ou divergences qui nécessiteraient des recherches plus approfondies.

En revanche, les tests de validité visent à confirmer la véracité et l'exactitude des transactions
et des soldes de comptes, ainsi que la réalité qui en découle. Ils garantissent que les transactions
sont authentiques, valides et correctement documentées, et que les soldes des comptes reflètent
fidèlement la situation financière de l'entité.

Les processus suivants peuvent être distingués par ordre croissant de valeur probante :

- L'examen des documents de l'entreprise ;

- L'obtention d'une vérification extérieure (circularisation) ;

- L’inventaire physique.

Un test de validité peut, par exemple, impliquer la vérification des soldes des comptes clients
vis-à-vis de tiers, y compris les clients eux-mêmes ou des sociétés de recouvrement de créances.
L'existence des créances, leur exactitude et leur date d'échéance sont confirmées directement
par cette confirmation.

L'auditeur doit s'assurer que des échantillons représentatifs sont choisis, que des techniques
d'évaluation appropriées sont utilisées et que les résultats obtenus sont correctement
documentés lors de la réalisation de ces tests. Les tests de cohérence et de validité sont une
composante essentielle des diligences requises pour obtenir une assurance raisonnable que les
états financiers d'une entreprise sont fiables.

2.3 Rapports du commissaire aux comptes :

Au niveau national, le commissaire aux comptes a pour principale mission de réaliser un audit
légal des comptes d'une entreprise. Cette mission implique la rédaction de rapports d'audit qui
ont pour objectif de communiquer les conclusions de son examen et de garantir la fiabilité des
états financiers de ladite entreprise.

20
Le rapport général :

En général c’est le rapport le plus courant émis par le commissaire aux comptes à l'issue de sa
mission. Celui-ci porte sur l'audit des états financiers de l'entreprise. Il présente l'opinion du
commissaire aux comptes sur l'exactitude, la sincérité et la fidélité de ces comptes.

Le présent rapport résume le travail du commissaire aux comptes, en mettant l'accent sur ses
principales constatations. Il comprend un résumé bref et clair des principales constatations
relatives à la conformité des états financiers avec les normes comptables en vigueur, les lois
applicables et les principes d'audit.

L'efficacité des contrôles internes, la gestion des risques financiers et l'efficience des procédures
de contrôle sont des aspects essentiels relatifs à la gestion financière de l'entreprise qui sont
abordés dans le rapport général. Il peut également fournir des suggestions pour améliorer les
procédures et les pratiques de l'entreprise ainsi que l'exactitude et la fiabilité de ses données
financières.

Ce rapport est conçu pour les parties prenantes de l'entreprise, incluant les actionnaires, les
investisseurs, les créanciers et les autorités de régulation. Son objectif est de faciliter une
meilleure compréhension de la situation financière de l'entreprise, de permettre des décisions
éclairées, et de renforcer la confiance dans les informations financières publiées.

Le rapport spécial :

Le rapport spécial est délivré lorsque le commissaire aux comptes est mandaté pour examiner
des éléments particuliers en dehors du champ des états financiers. A la différence du rapport
général qui couvre l'ensemble des états financiers, le rapport spécial se focalise sur des éléments
spécifiques ou des aspects particuliers de l'entreprise. Cela peut inclure, par exemple,
l'évaluation des conventions réglementées, des opérations de fusion/acquisition, des opérations
sur le capital, etc.

Le rapport spécial dans ces cas a pour but d’examiner les transactions entre la société et ses
dirigeants ou associés, dans le but de vérifier l'existence de conflits d'intérêts ou de pratiques
susceptibles de compromettre l'équité et la transparence des opérations de la société. Il permet
aux associés d'être informés de ces transactions spécifiques et de garantir qu'elles ont été
menées conformément aux règles et aux intérêts de la société.

21
Le rapport spécial exprime l'avis du commissaire aux comptes concernant la conformité de ces
éléments aux dispositions légales et réglementaires en vigueur.

Le rapport de gestion :

Ce rapport est délivré lorsqu'il est demandé au commissaire aux comptes de donner un avis sur
le rapport de gestion établi par les dirigeants de l'entreprise.

Il présente une vue d'ensemble exhaustive de la situation financière de l'entreprise, en mettant


en avant les principaux faits, les tendances financières et les événements importants.

Il concerne la vérification de la cohérence, de la sincérité et de la concordance des informations


présentes dans le rapport de gestion avec les états financiers et les informations dont le
commissaire aux comptes a pris connaissance lors de sa mission audit.

Le rapport de gestion a pour objectif d'informer les parties prenantes de l'entreprise, notamment
les actionnaires, les investisseurs, les créanciers et les autorités de régulation, sur la situation
financière et les perspectives de l'entreprise. Il joue un rôle essentiel en renforçant la confiance
dans les informations financières fournies et en apportant une assurance raisonnable quant à la
fiabilité des états financiers.

3- La responsabilité des commissaires aux comptes dans le cadre de leur mission

Le commissaire aux comptes encourt dans l'exercice de sa mission : une responsabilité civile,
une responsabilité pénale et en fin une responsabilité disciplinaire.

La responsabilité civile est l'obligation légale et éthique de réparer les dommages causés à des
tiers à la suite d'une erreur, d'une négligence ou d'une incapacité à respecter ses obligations.
L'étendue de la mission du commissariat aux comptes permet d'établir la responsabilité.

Celle-ci est fondée sur une obligation de moyens. Par conséquent, chaque fois que le C.A.C.
manque à l'une des responsabilités qui lui ont été confiées, il en est responsable et il est
civilement tenu de réparer le préjudice causé à la victime par le versement d'une indemnité.

Il incombe donc à l'entreprise ou aux autres parties de prouver l'existence d'une faute et d'un
préjudice, c'est-à-dire de démontrer que le commissaire aux comptes n'a pas fourni les efforts
nécessaires pour accomplir sa mission avec le niveau de compétence et de soin attendu de la
part d'un professionnel diligent.

22
La responsabilité pénale : Le terme "responsabilité pénale" pour les commissaires aux
comptes se réfère à leur responsabilité en cas d'infraction à la loi dans le cadre de l'exercice de
leurs missions. En cas de violation de la loi par ce dernier, le procureur peut engager des
poursuites devant le tribunal et le défendeur peut être condamné à une peine d'emprisonnement,
à des amendes ou à d'autres conséquences juridiques.

Il est important de noter que la responsabilité civile de l'auditeur est distincte de sa


responsabilité pénale. Contrairement à la responsabilité civile, qui se rapporte aux dommages
causés à autrui et pouvant donner lieu à des demandes d'indemnisation devant les juridictions
civiles, la responsabilité pénale concerne les infractions pénales et est traitée par les tribunaux.

La responsabilité disciplinaire fait référence aux conséquences disciplinaires qui pourraient


être appliquées à un commissaire aux comptes dans le cas où il aurait enfreint les lois et
règlements régissant sa profession

Ce sont les instances disciplinaires compétentes, telles que les conseils régionaux de l'Ordre des
experts-comptables et des commissaires aux comptes, qui appliquent généralement ces
sanctions.

Les pratiques contraires aux règles d'audit et de comptabilité, les infractions à l'éthique, les
conflits d'intérêts non apparents, les erreurs ou omissions graves dans les rapports d'audit, ou
tout autre comportement non professionnel sont autant de manquements qui peuvent donner
lieu à des sanctions disciplinaires.

En fonction de la gravité des infractions, les sanctions disciplinaires peuvent aller de


l'avertissement au blâme, en passant par l'interdiction temporaire ou définitive d'exercer la
profession de commissaire aux comptes, l'amende ou la radiation définitive de l'Ordre des
experts-comptables et des commissaires aux comptes.

Section 2 : L’approche par les risques

Dans cette section consacrée à "L'approche par les risques", Nous examinerons l'importance
première de cette approche dans le domaine du commissariat aux comptes. Composante
essentielle de la méthodologie d'audit, l'approche par les risques permet un travail ciblé et
efficace.

Nous aborderons les règles qui régissent ce processus ainsi que la démarche de base adoptée
par les auditeurs pour la mettre en pratique. Afin d'identifier et de classer les risques les plus

23
importants tout au long du processus d'audit, nous parlerons également de la nécessité d'établir
une cartographie des risques d'audit.

1- L’importance de l’approche par les risques comme méthodologie de CAC


L'adoption de l'approche fondée sur les risques au cours de la mission d’audit, conduit le
commissaire aux comptes à préciser les domaines dans lesquels les contrôles seront
approfondis, ainsi à identifier les cycles d'activités significatifs et à planifier des interventions
complémentaires pour l'exécution de contrôles spécifiques ou la surveillance d'éléments
spécifiques.

Cette méthode lui permet d'axer sa mission sur les aspects les plus cruciaux de l'activité de
l'entreprise, en se concentrant sur les domaines présentant des risques significatifs. A travers
l'identification et l'évaluation des risques potentiels, les auditeurs sont en mesure d'adapter leurs
diligences et contrôles de manière à répondre efficacement aux défis spécifiques de l'entité
auditée. Par ailleurs, cette méthode lui est utile pour se concentrer sur les domaines qui
nécessitent des contrôles rigoureux, tout en allégeant les procédures sur les aspects moins
risqués. En intégrant l'approche fondée sur le risque dans sa méthode de travail, ce dernier
améliore la pertinence et l'efficacité de ses travaux, tout en contribuant à garantir la qualité et
la fiabilité de l'information financière.

L'approche par le risque fournit une perspective proactive de l'audit financier. Cette méthode
permet de prendre en compte tous les éléments susceptibles d'affecter la situation financière
d'une entité à l'avenir, plutôt que de se contenter d'examiner les données du passé. En anticipant
ces risques, les auditeurs peuvent formuler des recommandations pertinentes pour renforcer les
contrôles internes et diminuer les risques opérationnels. Cela contribue à la stabilité et à la
pérennité de l'entreprise

Par ailleurs, la détection de risques au sein d'une société ne se traduit pas nécessairement par la
présence d’anomalies ou du risque de défaillance de la société. En effet, toute société peut
commettre des erreurs dans le suivi, l'exécution, le contrôle et l'enregistrement des transactions,
ou encore dans la présentation des données financières. En outre, il se peut que la situation
financière d'une société se détériore temporairement. Mais à ce stade, ces risques restent
théoriques. Si la société concernée ne met pas en place les mesures adéquates pour les
minimiser, ou si les moyens de prévention et de détection ne sont pas suffisamment robustes,
ou encore si la société ne prend pas les mesures nécessaires pour rétablir sa situation financière,
ils deviennent un véritable sujet de préoccupation.

24
Il est donc crucial pour le commissaire aux comptes de comprendre et d'évaluer ces risques
potentiels afin d’adapter ses procédures d'audit et de garantir que l'entreprise prend les mesures
appropriées pour maîtriser ces risques de manière proactive.

2- L'importance de la cartographie des risques

La cartographie des risques consiste à recenser et à analyser les risques encourus par la société
et à identifier les domaines critiques qui requièrent une attention particulière lors de l'audit et
ceux qui peuvent supporter des vérifications allégées.

La démarche de l’auditeur est confrontée à des risques d’erreurs divers à savoir le risque
inhérent qui fait référence aux risques liés à la nature et à la complexité des activités de l'entité,
et aux facteurs externes affectant sa performance financière. Le deuxième risque est le risque
de contrôle, c'est-à-dire le risque de ne pas détecter une anomalie dans le processus de contrôle
que l'entreprise a mis en place pour prévenir les erreurs, les fraudes et les irrégularités. Le
dernier type de risque est le risque de non-détection, autrement dit la possibilité que l'auditeur
ne détecte pas d'anomalies significatives dans les états financiers de l'entreprise.

Lors de sa mission d’audit financier, il est nécessaire de prendre en compte ces différents
risques, qui peuvent exercer une influence quant à la nature et à l'étendue des travaux d'audit à
réaliser. En identifiant et en comprenant ces risques, l'auditeur sera en mesure de concentrer ses
efforts sur les domaines les plus critiques, là où les risques sont les plus importants, et d'adopter
par conséquent une approche adaptée et ciblée afin de réduire le risque d'anomalies
significatives dans les états financiers de la société.

Par ailleurs, la cartographie des risques privilégie une approche proactive de l'audit. En
prévoyant les risques potentiels, le commissaire aux comptes propose à la société concernée
une série de mesures préventives visant à renforcer son contrôle interne et à réduire les risques
identifiés. Cela favorise la fiabilité des informations financières élaborées par la société et
renforce la confiance de ses parties prenantes.

25
Chapitre II : L’enjeu de l’évaluation du contrôle interne dans le cadre
de la mission de CAC

L'efficacité du système de contrôle interne de la société et l'efficience de la supervision de ses


activités sont directement liées aux performances de l'entreprise. Par conséquent, la mise en
place d'un système de contrôle interne est essentielle pour permettre à toute entreprise
d'atteindre ses objectifs dans les limites de ses ressources. Ce système vise à garantir que
l'entreprise peut gérer les risques et les activités auxquels elle est confrontée et que tous les
accords sont respectés. Malheureusement, on constate fréquemment que certaines personnes
n'accordent pas suffisamment d'attention au contrôle interne, le réduisant à une fonction simple
alors qu'il s'agit en réalité d'un ensemble de mesures et de procédures. Ce chapitre abordera la
fonction du contrôle interne au sein d'une organisation en proposant différentes définitions et
en exposant des idées connexes.

Section 1 : L’importance de l’évaluation du contrôle interne comme phase


intermédiaire dans le cadre d’une mission CAC
1- La nécessité de l’appréciation du contrôle interne
Le contrôle interne est un concept ancien qui s'est développé progressivement avec l'évolution
des activités des entreprises, englobant désormais des aspects stratégiques dépassant la seule
dimension financière. Cette étape vise à évaluer la qualité et l'efficacité des dispositifs et des
procédures mis en place par l'entreprise afin de garantir une gestion saine et transparente de ses
activités.

Le contrôle interne est un mécanisme indispensable au sein des entreprises, qui vise à garantir
leur continuité et à protéger leur patrimoine en mettant en œuvre des dispositifs appropriés. Ses
objectifs spécifiques sont multiples :

La protection du patrimoine : Le contrôle interne vise à préserver non seulement les actifs
tangibles de l'entreprise, mais également ses actifs intangibles tels que son savoir-faire, son
capital humain, son image de marque et sa technologie.

La conformité aux lois et règlements : Il s'agit de garantir que l'entreprise est consciente de
toutes les lois et réglementations qui régissent son environnement, et qu'elle les applique dans
les délais appropriés.

26
L'alignement sur les orientations stratégiques de la direction : Le contrôle interne veille à
ce que le personnel de l'entreprise soit informé des orientations stratégiques définies par la
direction générale, et qu'il mette en œuvre les instructions émanant de cette dernière afin
d'atteindre les objectifs souhaités.

La fiabilité et l'intégrité de l'information financière : Le contrôle interne assure la production


d'informations financières fiables, complètes, pertinentes et disponibles. Il garantit que les
données financières présentées par l'entreprise sont exactes, vérifiables et en conformité avec
les normes comptables applicables.

Pour obtenir une vue d'ensemble complète du contrôle interne, de ses objectifs et de la façon
dont il doit être mis en œuvre au sein des entités, un référentiel international a été développé
comme cadre de référence : le référentiel COSO (Committee of Sponsoring Organizations of
the Treadway Commission).

2- Le référentiel COSO :
Le référentiel COSO représente un cadre conceptuel important pour le système de contrôle
interne. Reconnu en tant que norme internationale, on y trouve des principes novateurs dans le
domaine du contrôle interne. Sa mise en œuvre a permis aux sociétés de bénéficier d'une
approche structurée pour développer leurs propres systèmes de contrôle interne adaptés à leurs
activités spécifiques.

Le COSO définit le contrôle interne comme un processus élaboré par le conseil


d'administration, les dirigeants et les employés d'une organisation afin de fournir une assurance
raisonnable quant à la réalisation de trois objectifs : la performance et l'optimisation des
opérations, la fiabilité des informations financières et de gestion, et la conformité aux lois et
réglementations en vigueur.

A ce titre, il est intéressant de noter que le cadre COSO propose trois catégories d'objectifs,
permettant aux organisations de prendre en compte différents aspects du contrôle interne.
 Des objectifs liés aux opérations : il s'agit d'objectifs liés à l'efficacité et à l'efficience
des opérations. En particulier, les objectifs de performance opérationnelle et financière
et les objectifs de protection des actifs qui sont importants dans la mesure où c'est la
performance de l'entreprise qui détermine sa pérennité et où les investisseurs ont besoin
d'informations financières fiables pour évaluer avec précision le niveau de performance
fourni par la direction.

27
 Des objectifs liés au reporting : Ces objectifs concernent l'information interne et
externe, financière et extra-financière, et ont pour but de garantir la transparence et la
fiabilité de l'information, qui doit donc être fiable, significative et pertinente de manière
à être utile aux utilisateurs.
Tandis que les dispositifs de gestion visant à contrôler l'information financière diffusée
sont mis en place a posteriori du processus de création de l'information, les contrôles
internes sont mis en place préalablement au processus, c'est-à-dire pendant le traitement
de l'information au sein de l'entreprise, afin de garantir que les ressources et les
méthodes utilisées pour produire l'information sont optimisées et mieux coordonnées.

 Des objectifs liés à la conformité : ils sont en rapport avec la conformité aux lois et
réglementations en vigueur au sein de l'entité, dont les conséquences du non -respect de
ces exigences peuvent être lourdes et représentent un risque important pour l'entreprise.

Un système de contrôle interne efficace doit répondre à un certain nombre de critères définis
par le COSO, comme nous l'avons déjà mentionné. Le COSO est divisé en 5 parties.

Pilotage

Information & Communication

Activités de contrôle

Evaluation des risques

Environnement de contrôle
Figure 1 : Les composantes du COSO

28
Environnement de contrôle :

Dans toute société ou organisation, l'environnement de contrôle est l'ensemble des processus,
des règles et des valeurs éthiques qui constituent le fondement de l'application du contrôle
interne. Il s'agit d'un élément essentiel à la culture d'entreprise, qui détermine et influence le
niveau de sensibilisation du personnel à la nécessité des contrôles.

L'organisation doit donner l'exemple et agir de manière cohérente, car elle ne peut attendre des
niveaux opérationnels qu'ils respectent les normes si la direction générale ne le fait pas. Elle ne
peut réussir que dans un cadre où il existe un fort sentiment de contrôle. Pour cette raison, il est
essentiel de connaître les normes et les valeurs que le personnel est tenu de respecter. La
hiérarchie de l'entité doit être clairement définie, de même que les rôles et les obligations de
chacun, ainsi que la séparation des fonctions et des responsabilités conflictuelles. L'intégrité et
les principes éthiques de l'entreprise sont également inclus dans cette composante. En fait,
l'existence ou l'application d'un code de conduite et d'éthique constitue une exigence
fondamentale pour la durabilité du contrôle interne au sein d'une organisation.

Evaluation des risques :


Toutes les entités doivent faire face à des risques, qui peuvent être constitués par des dangers
ancrés dans leurs processus internes (risques internes) ou par des risques externes ancrés dans
le secteur dans lequel elles opèrent.

La direction peut utiliser les informations obtenues grâce au processus d'évaluation des risques
pour décider quels risques de fraude, ainsi que les risques liés à l'activité, doivent être traités et
quelles mesures doivent être prises. La direction peut décider de tolérer un risque en raison des
coûts de contrôle ou d'autres facteurs, ou elle peut lancer des stratégies, des programmes ou des
activités pour faire face à des dangers spécifiques.

Activités de contrôle : Le COSO définit les activités de contrôle comme la mise en œuvre de
normes et de procédures établies par la direction qui contribuent à assurer la concrétisation des
orientations stratégiques de la direction dans le contexte de la matérialisation des objectifs et de
la gestion des risques.

29
En d'autres termes, on entend par activités de contrôle les mesures et procédures destinées à
fournir aux dirigeants une évaluation raisonnablement certaine des performances du système
mis en place, afin de réduire les risques anticipés.

Elles peuvent prendre la forme de contrôles préventifs, qui peuvent impliquer des procédures
manuelles et automatisées telles que des approbations et des autorisations, des vérifications, des
rapprochements et des examens des performances opérationnelles.

Le choix et la création des activités de contrôle doivent normalement tenir compte de la


séparation des tâches. Lorsque cela est impossible, la direction doit choisir et créer d'autres
stratégies de contrôle.

Information et communication
Pour atteindre les objectifs fixés en matière de contrôle interne, toutes les entités,
indépendamment de leur domaine d'activité, ont besoin d'informations, tant internes
qu'externes. Les systèmes de contrôle interne doivent garantir la pertinence de l'information et
l'efficacité de la communication pour faciliter la mise en œuvre des processus présentés dans
les autres composantes.

La gestion d'un processus d'entreprise est impossible sans les informations appropriées. En
effet, les systèmes d'information et de communication produisent et diffusent de plus en plus
d'informations.

Un système d'information et de communication efficace doit permettre aux employés d'obtenir


et de partager les informations dont ils ont besoin pour mener, gérer et superviser les opérations.

Pilotage
L'objectif du "pilotage", anciennement appelé "supervision", est de s'assurer que les systèmes
de contrôle interne sont efficients " en contrôlant les risques en réduisant les ressources
consommées et en évitant les limitations à l'innovation " et efficaces " la capacité à réduire et à
contrôler les risques ". Pour chaque responsable, le management consiste à s'engager, à
s'approprier son propre système de contrôle interne, à en maintenir l'efficacité et à en identifier
les faiblesses afin de le renforcer. Pour cela, il est important de sensibiliser, de coordonner,
d'évaluer et de mettre à jour.

Un contrôle continu de la conformité des mesures de contrôle interne est nécessaire. Il est avéré
que les pires incidents se produisent lorsque la supervision managériale est insuffisante. Même
le meilleur collaborateur a besoin d'un suivi et d'une gestion continus.

30
3- Les principes généraux du contrôle interne :
Le contrôle interne est fondé sur un ensemble de règles de conduite ou de principes jugés
essentiels pour l'entreprise et dont le respect permet d'assurer une qualité satisfaisante.
Séparation des fonctions : La séparation des fonctions a pour but d'empêcher un employé
d'effectuer plusieurs tâches à la fois.
Cette notion permet de répartir équitablement les tâches et les responsabilités au sein de l'entité.
En séparant les fonctions de prise de décision, d'exécution et de contrôle, elle permet d'éviter
les conflits d'intérêts. Par exemple, la personne chargée d'autoriser les transactions ne doit pas
être également responsable de leur exécution.

Le principe d'harmonie met en évidence la nécessité de parvenir à une harmonie et à une


cohérence générale dans la création, la mise en œuvre et le fonctionnement des contrôles
internes au sein de l'organisation.
Il suggère que, pour atteindre les objectifs généraux de l'entreprise, les différents éléments du
contrôle interne - y compris les politiques, les procédures, les systèmes d'information et les
ressources humaines - doivent être intégrés et reliés entre eux. Il vise à prévenir les
contradictions, les chevauchements ou les lacunes susceptibles de nuire à l'efficacité du contrôle
interne.

Dans le contexte du contrôle interne, on désigne sous le nom de principe d'universalité le fait
que le contrôle interne doit être appliqué à tous les niveaux de l'organisation de manière
cohérente et uniforme. Ce principe s'applique à toutes les opérations, tâches et activités de
l'entreprise, indépendamment de leur nature ou de leur lieu d'implantation.

Pour assurer une gestion efficace des risques et un niveau d'assurance raisonnable quant à la
réalisation des objectifs, les processus, les politiques et les contrôles doivent être créés et
appliqués de manière cohérente.

Le principe de permanence, dans le cadre du contrôle interne, fait référence à l'exigence d'un
maintien continu et à long terme des systèmes de contrôle au sein de l'organisation. Il souligne
l'idée que le contrôle interne doit être considéré comme une procédure permanente intégrée à
la culture et aux activités de l'entreprise plutôt que comme une solution à court terme ou
périodique.

31
Il souligne la nécessité de mettre en place des contrôles internes fiables qui sont régulièrement
évalués, surveillés et modifiés pour réagir aux changements internes et externes susceptibles
d'avoir un impact sur l'entreprise. Il suggère un engagement permanent de la part de la direction
et des parties prenantes pour préserver un environnement de contrôle efficace au fil du temps.

Section 2 : La méthodologie d’évaluation du contrôle interne adoptée par les


commissaires aux comptes :

Le processus suivi par l'auditeur pour évaluer le contrôle interne relatif aux éléments d'actif et
de passif de la société peut être résumé en cinq étapes :

 La première étape consiste à acquérir une connaissance brève mais complète du


fonctionnement interne de l'entreprise et de son environnement ;
 L'auditeur réalisera une connaissance profonde du système de contrôle interne après
cette première étape ;
 L'évaluation du système de contrôle interne constitue la troisième étape ;
 L'auditeur procédera à de nombreuses évaluations quant à la cohérence avec laquelle
les procédures de contrôle interne ont été appliquées au cours de la quatrième étape ;
 L'auditeur formulera un jugement lors de la dernière étape, sur la base de son évaluation
des conclusions établies au cours des quatre étapes précédentes.
1- Prise de connaissance des procédures :

Les systèmes de contrôle interne d'une entreprise ne peuvent pas être évalués uniquement
sur la base d'une connaissance générale de l'entreprise. Il est nécessaire d'examiner les
procédures en détail. Lorsque l'on parle de procédures, on se réfère principalement aux
lignes directrices pour l'exécution des tâches, aux documents utilisés, à leur contenu, à leur
distribution et à leur conservation, aux autorisations et aux approbations, ainsi qu'à la saisie
et au traitement des informations nécessaires au fonctionnement et au contrôle de
l'entreprise.

1.1 Description des procédures :

Au sein de l'organisation, chaque département et chaque fonction peut avoir ses propres
processus.

32
Ces processus peuvent être définis à l'aide d'entretiens avec des personnes qui sont propres
à la division ou à la fonction concernée.

L'auditeur peut utiliser l'une des trois méthodes suivantes

- Les entretiens ;
- Les questionnaires descriptifs ou le narratif ;
- Le diagramme de circulation.

A- Les entretiens :

Il s'agit de la méthode la plus simple pour une prise de connaissance. Elle consiste à expliquer
le processus existant sans faire référence à une quelconque documentation d'appui. Ce compte
rendu narratif est également appelé mémorandum.

Il s'agit d'une méthode de communication qui a pour effet de rendre les interlocuteurs qui se
sentent moins contrôlés de plus en plus coopératifs. Cette stratégie présente de nombreux
avantages. L'auditeur peut même recevoir plus d'informations qu'il ne l'aurait fait s'il avait
choisi une autre stratégie.

B- Les questionnaires :

Ces sondages sont utilisés pour caractériser les processus. Il est difficile de répondre par "oui"
ou par "non" aux nombreuses questions. Ce questionnaire nécessite des réponses approfondies,
ce qui implique une connaissance du système.

C- Les diagrammes de circulation :

Selon l'Ordre des experts comptables, un diagramme de circulation est une représentation
graphique d'une séquence d'opérations. Il présente les différents documents, postes de travail,
décisions, responsabilités et opérations de l'entreprise sous forme de symboles interconnectés,
reflétant ainsi son organisation administrative.

Pour élaborer un diagramme de circulation, il est nécessaire d'utiliser une table de symboles. Il
existe plusieurs tables disponibles, mais le choix de l'une d'entre elles n'est pas déterminant.
L'essentiel est d'opter pour un graphisme simple et de maintenir la cohérence en utilisant
toujours les mêmes symboles au sein d'un groupe de travail.

33
2- La phase de l’intérim :

Avant la clôture des comptes, la phase intermédiaire de l'audit se déroule souvent tout au long
de l'année. Elle est largement axée sur l'évaluation du contrôle interne. L'examen analytique des
comptes de la période précédente, la réalisation de l'inventaire physique et d'autres tâches sont
effectuées en parallèle dans le cadre de cette étape.

Si, à l'issue de cette phase, l'auditeur estime que le système de contrôle interne soulève des
questions (objectifs de l'audit), il peut choisir de réduire l'étendue finale de contrôle des comptes
au final.

En revanche, si le contrôle interne est insuffisant ou présente des failles susceptibles d'entraîner
des erreurs significatives dans les comptes, le travail final sera important car il nécessitera
divers tests approfondis (tels que la vérification des pièces justificatives, la circularisation des
tiers, ou la reconstitution des soldes, etc.)

3- L’évaluation préliminaire du contrôle interne

Elle consiste à identifier les cycles du contrôle interne et les objectifs d’audit

Dans le cycle, on regroupe un ensemble de comptes homogènes, à savoir :

 Achats - fournisseurs.
 Ventes - clients.
 Trésorerie.
 Capitaux propres
 Paie – personnel

Dans le cadre de l'examen du contrôle interne, les transactions de chaque cycle sont examinées.
Les informations doivent être retracées, soit par une description narrative, soit par un
organigramme « Flow Chart » qui met l'accent sur l'ordre des processus.
Les opérations doivent être initiées par le personnel autorisé, ainsi respecter le principe de
séparation des tâches et le résultat du contrôle doit être vérifié par une personne responsable.
L'auditeur effectue un certain nombre de tests au cours de cette phase, l'objectif est de confirmer
que les points forts des procédures ont été pris en compte lors de leur conception.
Le nombre de tests est déterminé en fonction des anomalies constatées à ce stade.
Enfin, l'auditeur évalue la stratégie d'audit définie lors de la phase de planification et choisit la
méthode à utiliser pour l'audit final en fonction des résultats de l'évaluation du contrôle interne.

34
4- La lettre de contrôle interne :

La lettre est un récapitulatif préparé à l’issu de la phase intermédiaire. Elle attire l’attention sur
- Les défauts graves dans la conception ou la gestion des risques internes ou les effets de ces
risques sur les états financiers.
- Les suggestions ou améliorations visant à rationaliser ou à remplacer certaines méthodes par
des techniques plus efficaces et plus économiques.
En règle générale, la direction de l'entreprise est particulièrement intéressée par les conclusions
tirées de l'évaluation de l'efficacité des contrôles internes. Afin de limiter l'étendue des tests
tout au long du processus d'audit, l'auditeur s'intéresse à l'amélioration du contrôle interne.

35
Conclusion de la Première Partie :
En conclusion de cette première partie, nous avons abordé deux chapitres clés de notre mémoire
à savoir le cadre conceptuel de l’audit comptable et financier ainsi que l’évaluation du contrôle
interne Ces éléments fournissent une base solide pour la réalisation d'un audit de qualité, en
permettant une identification adéquate des risques, une planification appropriée des travaux et
une assurance raisonnable sur la fiabilité des informations financières.

Avant de clore cette partie, il est important de souligner qu'aucun système de contrôle interne
n'est parfait. En effet, Le contrôle interne ne peut fournir une assurance totale que les objectifs
seront atteints car :

- L'erreur humaine est inévitable

- Bien que les principes de séparation des tâches puissent être utiles, ils peuvent toujours être
annulés en cas de complicité.

36
Partie 2 : Étude de l'enjeu stratégique du contrôle
interne dans la fiabilité des états financiers - Cas de
la société ALPHA

37
Introduction de la deuxième partie :

Après avoir approfondi la partie théorique sur l'évaluation du contrôle interne dans le
déploiement d'une mission de commissariat aux comptes, nous entamons maintenant la seconde
partie de notre étude. Cette partie a pour objectif de mettre en pratique nos connaissances
acquises au cours de la partie théorique en analysant le processus de contrôle interne de la
société ALPHA.

En effet, afin de donner une dimension concrète à notre étude et de répondre de manière
approfondie à notre problématique, nous avons opté pour une étude qualitative en nous
appuyant sur des entretiens semi-directifs avec certains commissaires aux comptes au Maroc.

Dans cette partie de notre mémoire, nous présenterons dans un premier lieu les résultats de
notre entretiens semi-directifs. Par la suite, nous procéderons à une analyse approfondie du
dispositif de contrôle interne de la société ALPHA.

Dans un deuxième chapitre, nous nous concentrerons spécifiquement sur notre contribution à
la phase d'évaluation du dispositif de contrôle interne dans le cas de la société ALPHA.

38
Chapitre I : Orientation et planification de la mission comme
préalable de l’évaluation du contrôle interne.

Section 1 : L’étude méthodologique et l’analyse préliminaire

Dans cette section, nous nous concentrons sur la planification et l'orientation de notre mission
d'audit effectuée au sein d'ALPHA. Nous examinerons l'analyse des entretiens semi-directifs
que nous avons menés avec les commissaires aux comptes afin d'obtenir leur avis et leur
expertise sur la manière d'évaluer le contrôle interne de l'organisation.

1- Méthodologie de travail :

Dans le cadre de notre mission d'audit légal menée par le cabinet Mazars Maroc, nous avons
mené une étude approfondie axée sur l’évaluation du contrôle interne au sein d’une société du
secteur de l’alimentation animale. Notre méthodologie s’est articulée autour de trois phases
distinctes.

La première phase sera consacrée aux entretiens semi-directifs mené avec des professionnels
du domaine ainsi que leur analyse, qui nous permettront d’obtenir des éclaircissements sur la
manière dont le contrôle interne influence la compréhension des processus de l’entité audité et
oriente la planification de la mission du CAC.

La deuxième phase se focalisera sur l’analyse approfondie du contexte de la mission, nous


étudierons attentivement les états financiers de l'entreprise ainsi que ses politiques et procédures
internes. Nous tiendrons également compte des particularités du secteur de l'alimentation
animale, des principaux risques qui y sont associés et des contrôles internes mis en place pour
les atténuer. Cela nous permettra d'obtenir une vue d'ensemble de l'environnement dans lequel
l'entité opère et d'identifier les domaines clés nécessitant une évaluation approfondie des
contrôles internes.

Finalement, la troisième étape sera de procéder à une évaluation minutieuse du contrôle interne.
Pour ce faire, nous appliquerons une approche structurée en identifiant les contrôles essentiels
et en procédant à des tests. La finalité est d'évaluer l'efficacité des contrôles internes existants
et de formuler des recommandations appropriées pour renforcer ces contrôles et améliorer la
qualité générale de la mission d'audit.

39
2- Entretiens semi-directifs :

Avant de discuter des résultats de nos entretiens avec les commissaires aux comptes (CAC),
il convient dans un premier temps d'expliquer pourquoi nous avons choisi d'utiliser cette
approche de collecte de données et comment nous nous sommes préparés.

Nous avons opté ainsi pour un entretien avec les CAC en raison de leurs connaissances et
de leur expérience en matière d'audit et de contrôle interne. Leur point de vue d'experts
dignes de confiance dans le domaine était un atout essentiel pour notre étude de l'évaluation
du contrôle interne tout au long de l'exécution d'une mission de contrôle légal des comptes.

Nous avons utilisé une méthode rigoureuse pour nous préparer à ces entretiens. Tout
d'abord, nous avons dressé une liste de commissaires aux comptes ayant une grande
expérience. Ensuite, nous les avons contactés par différents moyens, notamment par le biais
de courriels, des messages sur LinkedIn et des appels téléphonique.

Nous avons exposé l'objectif général de notre recherche dans nos présentations, en
soulignant la valeur de la contribution apportée en tant que experts dans le domaine. Nous
avons exprimé notre intérêt particulier pour leurs points de vue sur la manière dont le
contrôle interne affecte la compréhension des processus d'entreprise et la planification des
missions d'audit. En précisant l'objectif principal de notre recherche, nous avons cherché à
susciter leur intérêt et leur engagement à participer activement aux entretiens, en apportant
leurs connaissances et leurs points de vue dans ce domaine particulier.

3- Traitement et analyse des entretiens :

Mr. Housni LOUADI, Expert-comptable, Commissaire aux compte, Associé Fideco


Audit & Conseil – CASABLANCA :

Selon les constatations et les conclusions tirées lors de notre échange avec Monsieur LOUADI,
le contrôle interne joue un rôle essentiel dans la compréhension des processus opérationnels de
l'entité ainsi que dans la planification de la mission de commissariat aux comptes. Monsieur
LOUADI souligne que l'analyse du contrôle interne permet d'identifier les risques et d'orienter
les travaux d'audit vers la couverture de ces zones de risques spécifiques. Il affirme également
que l'évaluation du contrôle interne présente certaines difficultés, notamment la nécessité d'une

40
parfaite collaboration avec l'entité auditée et la gestion des échantillons d'audit, qui peuvent être
assez larges.

En ce qui concerne notre question par rapport aux résultats de l'évaluation du contrôle interne
et leur influence significative sur l'approche globale de la mission de commissariat aux comptes.
Monsieur LOUADI souligne qu'un contrôle interne bien mis en place et efficace apporte une
assurance supplémentaire au commissaire aux comptes dans ses travaux, ce qui se traduit par
un allègement des procédures alternatives d'audit.

Ainsi en ce qui concerne la possibilité de négliger l'évaluation du contrôle interne, Monsieur


LOUADI mentionne que la norme le permet sous certaines conditions, en particulier dans le
cas des petites et moyennes entreprises (PME). Cependant, il précise que cela ne signifie pas
une négligence totale, mais plutôt une utilisation de tests alternatifs en lieu et place de
l'évaluation complète du contrôle interne.

Et pour notre dernière question concernant la mise en œuvre des recommandations


d'amélioration formulées à partir de l'évaluation du contrôle interne, Monsieur LOUADI
affirme qu'une matrice des recommandations est généralement mise en place pour assurer leur
suivi et leur mise en œuvre efficace par l'entité.

Monsieur Y – Expert-comptable, Commissaire aux comptes, qui voulait garder son


anonymat :

Lors de notre échange avec Monsieur Y, il trouvait que l'analyse du contrôle interne permet
d'identifier les forces et faiblesses des procédures et des systèmes mises en place, ainsi que les
risques associés. Cela lui permet d'orienter les travaux d'audit vers les domaines présentant un
risque élevé.

Les principaux défis auxquels M. Y. est confronté lors de l'évaluation des contrôles internes
dans le cadre d'une mission d'audit ont également fait l'objet de notre discussion. Il a mentionné
le manque de documentation, les erreurs dans la planification ou la mise en œuvre des contrôles,
et le potentiel contournement des contrôles. Il a ajouté qu'en raison d'éléments tels que les
erreurs humaines ou les manipulations volontaires, il peut être difficile de déterminer l'efficacité
réelle des contrôles.

En ce qui concerne l'influence des résultats de l'évaluation du contrôle interne sur l'approche
globale de la mission de commissariat aux comptes, Monsieur Y a expliqué que des contrôles

41
internes solides permettent de réduire le risque d'audit et de se concentrer sur les domaines à
risque élevé. En revanche, des contrôles internes faibles ou inadéquats nécessitent des tests
substantifs plus approfondis. Les résultats de l'évaluation du contrôle interne peuvent également
conduire à des recommandations ou des suggestions dans les procédures comptables et les
contrôles internes de l'entité.

En réponse à la question sur la possibilité de négliger l'évaluation du contrôle interne, Monsieur


Y a clairement indiqué que cela n'est pas acceptable pour un commissaire aux comptes. Il a
souligné que l'évaluation du contrôle interne est une étape clé pour obtenir une assurance
raisonnable sur les états financiers de l'entité. Néanmoins, Monsieur Y a également reconnu
qu'il existe des cabinets ou des experts qui peuvent choisir de ne pas accorder une attention
adéquate à l'évaluation du contrôle interne lors de leurs missions de commissariat aux comptes.
Cependant, il a souligné que cela est préoccupant, car cela compromet l'intégrité et la qualité
de l'audit. Ces pratiques peuvent entraîner une évaluation inadéquate des risques et des
contrôles, mettant ainsi en péril la fiabilité des états financiers et la confiance du public

En ce qui concerne l'assurance que les recommandations d'amélioration formulées à partir de


l'évaluation du contrôle interne sont mises en œuvre efficacement par l'entité, Monsieur Y a
indiqué qu'il met en place un processus de suivi pour s’assurer que l’entité auditée mettait
effectivement en œuvre ces recommandations. De plus, il veille à documenter les
recommandations de manière appropriée dans son rapport, attirant ainsi l'attention des parties
prenantes sur les mesures d'amélioration nécessaires.

Section 2 : Contexte de la mission

Dans le cadre de notre mission d’audit, nous avons été mandatés aux fins d'évaluer la sincérité
et l'exactitude des états financiers d’une société marocaine opérant dans le secteur de
l’alimentation animale, en mettant l’accent notamment sur l'évaluation du contrôle interne.
Notre but est de fournir une assurance indépendante sur l'exactitude des données financières
établies par l'organisation. Cela étant dit, dans cette section, nous élaborerons un programme
adapté à la situation d'ALPHA, en tenant compte de son environnement et de ses particularités.

Il faut noter que le nom de la société, des personnes et les montants ont été changé pour des
raisons de confidentialité.

42
1- Contexte de la mission :

La société ALPHA, est une entreprise qui a été créé en 2001 sous forme d’une société à
responsabilité limitée (SARL) avec un capital social de 6800 KMAD, opérant dans le secteur
de l'alimentation animale, est engagée dans la fabrication et la commercialisation d'aliments
pour volailles et bétail depuis plus de 20 ans. Avec son siège social basé à Berrechid au Maroc,
l'entreprise a connu une croissance régulière au fil des années, élargissant sa gamme de produits
et renforçant sa position sur le marché local.

Le chiffre d’affaires de la société Alpha pour l’exercice 2022 s’est élevé à 856 694 KMAD

Effectif/Personnel : 47

Régime fiscal : Normal

Exercice : 31/12/2022

1-1- Structure des parts sociales :

L'associé X détient 50% du capital social, ce qui équivaut à une valeur de 3 400 KMAD,
représentée par 50 parts sociales.

L'associé Y détient 30% du capital social, soit une valeur de 2 040 KMAD, correspondant à
30 parts sociales.

L'associé Z détient 20% du capital social, équivalent à une valeur de 1 360 KMAD,
représentée par 20 parts sociales.

1-2- Contexte Juridique :

ALPHA est soumise aux dispositions générales de la loi 5-96 sur les sociétés à responsabilité
limitée.

1-3- Contexte fiscal :

Alpha est soumise à l’impôt sur les sociétés au taux proportionnel normal industriel plafonné
à 28%, ou à une cotisation minimale.

L’activité d’Alpha est soumise à la TVA selon le régime encaissement

43
1-4- Organisation comptable

La société Alpha a mis en place un système comptable structurée conformément aux normes
comptables en vigueur, Alpha tient une comptabilité générale qui enregistre l'ensemble des
opérations financières effectuées par l'entreprise, telles que les achats, les ventes, les paiements,
les encaissements, les immobilisations, les charges et les produits. Ces opérations sont
enregistrées dans les journaux comptables appropriés, tels que le journal des achats, le journal
des ventes, le journal de trésorerie…

Pour sa comptabilité, Alpha utilise le logiciel Sage 100

2- Spécificités liées au secteur d’activité d’Alpha :

Dans le cadre de son activité, Alpha doit faire face à un certain nombre de spécificités propres
à l'industrie de l'alimentation animale au Maroc :

 L’une des principales spécificités du secteur de l'alimentation animale repose dans la


gestion des matières premières. Pour fabriquer leurs produits, les entreprises de ce secteur
sont amenées à s'approvisionner en divers ingrédients et matières premières. Cela peut
engendrer des risques liés à la qualité des matières premières utilisées, à leur disponibilité
sur le marché et aux fluctuations des prix.

 Une autre spécificité du secteur de l'alimentation animale est le respect des normes et
réglementations en matière de sécurité alimentaire. Pour garantir la sécurité des animaux
et des consommateurs, les entreprises doivent respecter des exigences strictes en matière
de qualité et d'hygiène.

 Le secteur de l'alimentation animale peut subir des fluctuations saisonnières, notamment


en ce qui concerne la demande de produits spécifique ou aux récoltes de matières
premières. Durant la saison de récolte, lorsque les agriculteurs locaux approvisionnent le
marché en quantités importantes de céréales, les entreprises parviennent à bénéficier d’un
prix compétitif et d'un approvisionnement suffisant. En revanche, en dehors de la saison
de récolte, il se peut que la disponibilité de ces matières premières baisse, provoquant ainsi
une augmentation des coûts d'approvisionnement.

44
 Une autre spécificité d’Alpha dans le secteur de l'alimentation animale réside dans sa
relation avec des fournisseurs étrangers. Compte tenu de la nature de ses activités, une
importation de matières premières, d'ingrédients ou de certains équipements en
provenance de fournisseurs étrangers peut s'avérer nécessaire. Cette dépendance aux
fournisseurs étrangers présente des risques particuliers. En effet, le coût des importations
peut être fortement influencé par les fluctuations des taux de change. Les restrictions
commerciales, les réglementations douanières et les délais de livraison peuvent également
représenter des défis pour les sociétés. Des événements géopolitiques, des tensions
commerciales ou des changements de réglementation peuvent entraîner des retards dans
la livraison des marchandises, ce qui peut perturber la production et la chaîne
d'approvisionnement des entreprises dont Alpha.

 Points particuliers soulevés lors de la revue des comptes d’ouverture :

 Le chiffre d’affaires de la société Alpha est passé de 507.149,27 KMAD à 856.694,76


KMAD en 2022, soit une augmentation de 349.545,49 KMAD.

 Le résultat net de l’exercice 2022 de la société Alpha a enregistré une augmentation de


3170 KMAD pour s’établir à 1738 KMAD contre un résultat net de -1431 KMAD au cours
de l’exercice 2021.

 La situation nette de l'entreprise est inférieure à son capital social.

 Les comptes créances clients représentent 22 224,44 KMAD d’encours clients antérieur à
1 an.
 Les emprunts et dettes ont enregistré une hausse 124 KMAD.

 Les soldes TVA ne sont pas analysés :

TVA Facturée : 25 992,70 KMAD

TVA Récupérable : 30 700,64

 Absence de PV de caisse

45
Chapitre 2 : Contribution à la phase d’évaluation du dispositif du
contrôle interne dans le cas de la société ALPHA.
Section 1 : Travaux d’appréciation du contrôle interne des cycles audité

Dans cette section, nous nous concentrons sur l'analyse du contrôle interne chez Alpha. Notre
objectif est d'identifier les domaines de risque spécifiques dans lesquels il faudrait intensifier
les tests et vérifications et de proposer un programme de travail en vue de renforcer le contrôle
interne dans ces domaines. Nous émettons des recommandations en vue d'une meilleure gestion
des risques et d'une optimisation des opérations.

Notre intervention auprès de la société a couvert tous ses cycles, sauf que ce rapport se limitera
au cycle ventes / clients et des immobilisations.

1- Descriptions des processus :

Les entretiens que nous avons eus avec les responsables des différents services de la société
nous ont permis d'obtenir des informations sur les différentes procédures de contrôle interne
liées au cycle de vente de la prise de commande jusqu’au livraison.

- Narratif Cycle ventes/ client

La première étape du processus de vente/client d'Alpha débute par la réception d'une demande
de la part d'un client intéressé par l'un des produits de l'entreprise. Ces demandes sont transmises
soit par téléphone, soit par e-mail, soit directement par le biais d'un représentant commercial de
la société.

Pour mieux comprendre les exigences particulières du client, le service commercial prend
directement contact avec lui. Les informations concernant les quantités requises, les
spécifications des produits et les besoins particuliers du client sont recueillies au cours de la
phase de contact initial.

Il analyse ensuite les stocks disponibles pour voir si les produits requis sont encore en stock. Si
les marchandises sont en stock, il élabore une proposition commerciale comprenant des
informations sur les spécifications des marchandises, les coûts et les conditions de paiement et
de livraison. Le consommateur est ensuite invité à approuver cette proposition.

46
Suite au devis qu'il reçoit, le client choisit soit d'accepter l'offre ou, en cas de désaccord, de
négocier l'offre avec le service commercial, qui décide généralement de lui octroyer une légère
remise de 1 ou 2 %. Si le client n'est toujours pas satisfait, il peut décider d'annuler l'achat, ce
qui n'arrive pas très souvent.

Une commande client est créée dans le système une fois que l'acheteur a accepté la proposition
commerciale. Cette commande est établie en trois exemplaires et comprend toutes les
informations pertinentes, notamment les coordonnées du client, les produits commandés, les
quantités, les prix et les conditions de paiement :
Un exemplaire est conservé au sein d'Alpha.
L’acheteur reçoit le deuxième.
Le troisième est ensuite remis au coursier.
Dès la réception du bon de commande, le responsable commercial et technique de l'entreprise
ou le représentant commercial en charge du client lancera la production. Après préparation de
la commande, celle-ci n'est livrée au client que lors du paiement des 50 % restants de la
commande. Une copie du bon de paiement sera conservée par le service commercial et remise
au service comptable.

Le département logistique d’Alpha assure le suivi de la livraison de la marchandise commandée


par les clients. Il collabore donc avec le département de la production, pour garantir que celle-
ci est préparée et emballée conformément aux exigences des acheteurs. Les produits sont
ensuite livrés à l'adresse du client après avoir été préparés, dans le respect des délais impartis.

Pendant ce temps, le département administratif d’Alpha prend en charge l'établissement des


factures pour les commandes de vente. Il veille à ce que la facture reflète fidèlement toutes les
informations nécessaires, telles que les informations sur le client, les produits livrés, les
quantités, les prix unitaires et les taxes applicables. Par la suite, les factures sont transmises aux
clients pour règlement.

Après réception de la marchandise ainsi que la facture, l'acheteur règle cette dernière dans un
délai préalablement défini.
Le service commercial d'Alpha est également chargé de rester en contact permanent avec les
clients, de répondre à leurs demandes, de gérer leurs éventuelles réclamations et de garantir leur

47
entière satisfaction. Ils entretiennent des relations positives avec les clients et font la publicité
des biens de la société
Vient ensuite le suivi des créances, au cours duquel l'agent de recouvrement de la société
s'assure que les créances des clients sont recouvrées et encaissées. L'agent soumet ensuite le
bon de paiement au chef comptable et envoie un double au service des commercial.
Lorsque le comptable s'est assuré que le compte bancaire de l'entreprise a été débité d'un
montant égal à la créance commerciale (en créditant le compte client et en débitant un compte
de trésorerie), cette étape est terminée et la créance commerciale est annulée.

- Narratif Cycle Immobilisation :

Un budget annuel qui couvre les dépenses d'investissement est établi, approuvé par la direction
et supervisé tout au long de l'année.

Les différents départements d’Alpha déterminent les besoins en dépenses d'investissement


nécessaires pour soutenir les opérations de l'entreprise lorsqu’elle identifie un besoin d'achat.
Ce besoin peut se traduire par l'investissement dans de nouvelles machines, la construction
d'installations ou la réalisation d'améliorations significatives.

Après avoir défini les besoins, une étude approfondie est réalisée pour vérifier en détail les
caractéristiques et les exigences des immobilisations requises. Les coûts, la performance, la
durée de vie estimée et l'adéquation aux besoins opérationnels de l'entreprise sont autant
d'éléments pris en compte dans cette étude. Sur la base des conclusions tirées de celle-ci, un
plan d'investissement définit les besoins en ressources financières et la stratégie d'acquisition
des immobilisations.

Une fois élaborée, le plan d'investissement est présenté à la direction d’Alpha pour approbation.
Cette étape permet de s'assurer que les choix d'investissement respectent les limites financières
et sont conformes sur le plan global de l'entreprise. Ensuite, des fonds sont mis de côté pour les
acquisitions et la mise en service de biens.

Après avoir rempli la demande d'achat, Elle recherche des fournisseurs par le biais de
recherches sur Internet, en examinant les bases de données des fournisseurs, en demandant des
suggestions à d'autres entreprises du secteur ou en visitant des salons professionnels. Toutefois,
Alpha ne procède pas à une comparaison des devis.

48
En cas des achats à l’étranger, un comité composé du directeur des achats et du directeur général
se réunira avant la signature d'un accord d'achat (achats importés) et ceux en fonction de
l’importance du contrat.

Alpha passe les commandes après avoir sélectionné les fournisseurs. Les bons de commande
peuvent être utilisés pour passer des commandes.

Le bon de commande est rédigé en deux exemplaires et ne contient pas de numéro.

Le premier exemplaire est remis au fournisseur, tandis que le second est conservé dans le carnet
du département des achats.

Alpha paie les fournisseurs conformément aux conditions convenues lorsque les factures ont
été confirmées. Il peut s'agir de méthodes de paiement électroniques, de virements bancaires ou
de chèques.

Après leur acquisition, les immobilisations sont installées, testées et mises en service dans le
cadre des activités de ses activités. Cette étape nécessite souvent une collaboration entre
plusieurs services internes et peut nécessiter des ajustements et des formations afin d'assurer
une utilisation optimale des actifs immobilisés.

Les factures reçues sont rapprochées (prix, description, pièce et quantité) des bons de
commande, des bons de livraison des fournisseurs et des bordereaux de réception. Les factures
sont comptabilisées immédiatement. Ce service utilise le programme SAGE 100.

En ce qui concerne les immobilisations, la méthode de valorisation et de dépréciation (ou


d'amortissement) est conforme à la nature des biens en question et est évaluée annuellement en
fonction de sa nature et de son utilité.

Le département comptable veille à ce que les dates de mise en service soient bien enregistrées
dans le fichier des immobilisations pour les amortissements linéaires.

A chaque exercice il y a la permanence des méthodes.

Les valeurs résiduelles et les durées d'amortissement sont fréquemment examinées.

49
Une fois mis en service, les immobilisations sont continuellement contrôlées pour s'assurer
qu'elles sont toujours en bon état et en ordre de fonctionnement. Des processus de maintenance
régulière sont définis, qui comprennent des inspections, des réparations et des remplacements,
le cas échéant.

Alpha évalue les performances, l'obsolescence et les possibilités de renouvellement des


immobilisations lorsqu'elles approchent de la fin de leur durée de vie. Les restrictions
budgétaires et les exigences opérationnelles de l'entreprise sont prises en considération lorsqu'il
s'agit de décider s'il convient de les remplacer, de les améliorer ou de les mettre au rebut.

2- Zones de risque des cycles

Lors de notre évaluation des contrôles internes d'Alpha, en particulier le cycle ventes/clients et
le cycle immobilisations, il a été constaté un certain nombre de forces et de faiblesses au niveau
de chaque cycle. Notre questionnaire et nos observations nous ont permis de relever quelques
points significatifs.

Dans un premier temps, nous avons constaté qu'Alpha ne dispose pas d'un manuel de procédures
opérationnelles ni d'un manuel de procédures comptables. Par conséquent, les procédures à
suivre pour les opérations comptables et opérationnelles de l'entreprise ne sont explicitement
énoncées dans aucun document officiel. Cette absence de guides de procédures peut être à
l'origine de malentendus et d'incohérences dans les démarches de la société.

Par ailleurs, nous avons découvert qu'Alpha n'applique pas rigoureusement le suivi et les
contrôles budgétaires. Pour s'assurer que les dépenses de l'entreprise sont conformes aux
budgets prévus, détecter les écarts et prendre des mesures correctives si nécessaire, un suivi et
des contrôles budgétaires efficaces sont essentiels. L'absence de ces systèmes de gestion peut
entraîner des dépassements de budget et un manque de contrôle financier.

Un autre point relevé est la négligence d'Alpha à l'égard du principe de la séparation des tâches.
Il s'agit notamment de séparer les responsabilités en matière d'initiation, d'autorisation et de
documentation des transactions il peut exister un risque plus élevé d'erreurs et de fautes
professionnelles.

Il convient de souligner que les points identifiés ci-dessus ne sont pas exhaustifs. Ces éléments
de risques sont basés sur nos observations préliminaires et fourniront une base pour examiner

50
plus en détail les risques associés à chaque section individuelle, telle que le cycle des
ventes/clients et le cycle des immobilisations.

 Cycle Trésorerie :

L'inventaire physique de la caisse n’est pas effectué périodiquement et il n’est pas formalisé
par un procès-verbal.

L'absence d'un inventaire physique des valeurs en portefeuille telles que les chèques et les
effets.

 Cycle d’Achats-Fournisseurs

La société ne dispose pas d’un contrôle budgétaire permettant de contrôler et bloquer les
commandes d’achats.

Le service achat ne procède pas à une consultation de plusieurs fournisseurs.

 Cycle stock :

La société ne dispose pas d’une comptabilité analytique couvrant l’ensemble de ses activités.

 Cycle Immobilisation :

Alpha ne dispose pas des critères de choix de fournisseurs.

Alpha n’établit pas un PV de mise en service des immobilisations.

Aucun inventaire physique des immobilisations n’est effectué.

 Cycle Ventes / Clients :

La société ne demande pas les bilans des clients préalablement à l'octroi de ventes à crédit.

Alpha n'exige pas de garanties telles que des cautions ou des avals de la part des clients.

Les plafonds de crédit client ne sont pas généralisées à tous les clients.

Aucune politique de recouvrement des créances.

51
3- Programme de travail :

Les cycles qui Les cycles qui font


requièrent une l'objet d'une revue
Les cycles d’Alpha attention limitée Cycle N/A
particulière et des
contrôles
approfondis

Stocks 

Trésorerie 

Achats-Fournisseurs 

Ventes / Clients 

Financements et 
Charges Financières

Immobilisations 

Paie / Personnel 

52
Section 2 : Evaluation du contrôle interne :

Dans le cadre de cette section, nous allons entreprendre une série de tests visant à évaluer
l'efficacité et la fiabilité des procédures et des contrôles internes mis en place au sein de la
société ALPHA. L'objectif de ces évaluations est de garantir la pertinence et la fiabilité des
informations financières produites par l'entreprise, ainsi que la prévention et la détection des
irrégularités.

1- Test Créances / Clients :

- Test apurement créances clients :


Nous avons effectué dans le cadre des créance client un test d’apurement, son objectif était de
s'assurer que les créances clients ont été dûment réglées, et apuré dans leurs délais. Ces résultats
nous permettent d'identifier les risques liés au recouvrement des créances clients et de
recommander des mesures correctives ou des améliorations des contrôles internes si nécessaire.

EXERCICE : CI 2022 Créances clients REFERENCE / FOLIO :

DATE : 27/04/2023 A

Objective
S'assurer que les crénaces clients sont appurés dans des délais raisonnables

Audit work
Nous avons récupérer le détail des créances par facture, nous les avons classé par ancienneté

Conclusion
22224,44 KMAD dont l'ancienneté > 1 an non provisionné

Créance > 1 an non provisionnées22 224 330,31

43% 10% 5% 3% 5% 2% 1% 0% 100%


128 532 277,50 28 883 562,41 15 018 629,44 8 099 192,14 15 053 354,68 5 151 201,01 1 691 025,36 328 749,26 298 173 517,34
Ancienneté par jours 0-89 90-179 180-269 270-359 360-449 450-539 540-629 630-719 Total général
ALPHA 14989338,63 733239,818 1205551,505 653815,1516 2662718,357 0 0 0 29 771 563,92
XYZ 0 0 0 3277878,392 10178691,38 3209104,688 42093,36 0 24 570 246,80
TMN 3615067,68 6010143,552 1332755,12 0 0 0 0 0 16 114 656,40
ABC 8152397,6 680000 0 0 0 0 0 0 12 988 820,00
BETA 4982303,968 3819724,016 0 0 0 0 0 0 12 944 158,80
YYT 1007282,232 3235759,6 1407560,152 0 0 0 0 0 8 309 708,80
HIJ 1800205,48 2652971,04 0 0 55952,44 0 0 0 6 631 072,00
Autres 93985681,91 11751724,38 11072762,66 4167498,592 2155992,496 1942096,32 1648932 328749,264 186843290,6

53
NB : Les montants ont été multiplié par un coefficient afin de garder la confidentialité de la
société.

Constat :

Nous avons constaté la présence de certaines créances âgées datant de plus d’un an.

- Test d’acheminement :

Nous avons également réalisé un test de cheminement, qui consiste à suivre le cheminement
des transactions liées aux créances clients depuis leur origine jusqu'à leur enregistrement final
dans les comptes de l'entreprise.

Pour ce faire, nous avons sélectionné au hasard deux opérations de vente par l’ensemble des
transactions.

Procédure Client ABC Client YYT

Devis OUI OUI

Bon de commande OUI OUI

Réception de l’avance OUI NON

Copie de la pièce justificative de l’avance


NON NON
au service comptable

Enregistrement comptable des avances OUI N/A

Bon de livraison OUI OUI

Facture OUI OUI

Enregistrement comptable de la vente OUI OUI

Règlement de la facture OUI NON

Enregistrement comptable du règlement OUI N/A

54
Constat :

L'analyse du tableau révèle un manque de suivi du recouvrement des créances clients. Et une
pratique de livraison de commandes sans exigence de paiement préalable.

2- Test sur les acquisitions d’immobilisation :

Test de conformité :

Le test de conformité dans le cycle des immobilisations vise à évaluer la conformité procédures
internes et les exigences légales d’Alpha. Cela permet d'identifier les éventuelles anomalies ou
non-conformités dans les processus et de prendre les mesures appropriées pour y remédier.

Nous avons sélectionné les acquisitions d'immobilisation par sondage et nous nous sommes
assuré des assertions ci-dessous :

Assertions immobilisation :
1-Facture dûment établi
2-BC
3-BL signé
4-Devis contradictoire
5-Validation
6-Demande d'investissement
7- Cachet comptabilisé apposé
8- Cohérence des dates commande, livraison
9- PV de mise en service

55
Objet Débit 1 2 3 4 5 6 7 8 9
115 872,00
        
Habillage Façades ALPHA
77 662,05

        
Travaux de peinture avec
fourniture de M/O
122 469,63
        
Tôle noir, IPE,HEA (Barres)
84 282,04

        
Enduit, Solepox
(Revetement sol), vernis…
81 600,00
        
Voiture Mercedes
96 900,00
        
30 Fauteuil Amiral
104 584,00

        
Climatisation : deux salles
d'armoires électrique
141 440,00
Abris métallo-textile (Pour         
parking)
399 840,00

Conception fabrication et         
pose d'un stand
modulable

Constat :

La société ne procède pas à la comparaison des différents devis

La société ne formalise pas les demandes d'investissements

Alpha ne formalise pas les PV de mise en service des Immos

Souvent les BL ne sont pas signés par le réceptionniste ALPHA (signé uniquement par le client)

56
Test sur la réalité des acquisitions des immobilisations

Le test sur la réalité des acquisitions a pour objectif de s'assurer de la réalité des nouvelles
immobilisations acquises, Ce test nous permet de détecter d'éventuelles acquisitions fictives ou
non autorisées, assurant ainsi l'exactitude et l'intégrité des informations financières d’Alpha.

Pour ce faire, nous avons effectué une sélection représentatifs des acquisitions
d'immobilisations d’Alpha.
Assertions :
1) Pointé conforme avec facture : facture correctement
comptabilisée et comportant les mentions légales
2) Pointé conforme avec BC : BC établi en désignation, quantité
(le cas échéant) et valeur, approuvé par le niveau approprié
3) Cohérence vérifiée sur la désignation et le prix unitaire entre BC
et facture
4) Cohérence vérifiée sur la désignation et la quantité entre PV de
réception, bon de commande et bon de livraison (le cas échéant)
5) Bonne imputation comptable
Date de BC Date Date Débit 1 2 3 4 5
Facture BL/BR

26/07/202 19/07/202 02/08/202 48 000,00 ✔ ✔ ✔ ✔ ✔


2 2 2

26/07/202 19/07/202 02/08/202 48 000,00 ✔ ✔ ✔ ✔ ✔


2 2 2

18/01/202 19/07/202 06/09/202 210 000,0 ✔ ✔ ✔ ✔ ✔


2 2 2 0

16/09/202 30/09/202 30/09/202 34 546,19 ✔ ✔ ✔ ✔ ✔


2 2 2

08/07/202 20/07/202 20/07/202 18 400,00 ✔ ✔ ✔ ✔ ✔


2 2 2

17/06/202 28/07/202 271 570,2 ✔ ✔ ✔ ✔ ✔


2 2 N/A 5

01/12/202 07/09/202 07/09/202 89 765,00 ✔ ✔ ✔ ✔



1 2 2

57
Constat :

Test satisfaisant

3- Evaluation définitive :

Anomalie relevé Risque identifié Recommandation Commentaire

La situation nette Préoccupations - La réduction des pertes


de l'entreprise est quant à la capacité accumulées
inférieure à son de l'entreprise à N/A

capital social continuer ses - Mettre en place des

activités de manière mécanismes de contrôle

durable budgétaire pour éviter


de nouvelles
détériorations de la
situation nette.

- Conclure de contrats
solides avec les
fournisseurs
-Des événements
étrangers
géopolitiques, des - La diversification
des sources
tensions d'approvisionnement
commerciales ou pour réduire la
Dépendance aux dépendance à un
des changements de
fournisseurs fournisseur unique
réglementation - Une surveillance En cours
étrangers régulière des
peuvent entraîner
conditions
des retards dans la économiques et
politiques
livraison des
internationales afin
marchandises de prendre des
mesures préventives
en cas de risques
potentiels.

58
La société ne Non fiabilité de la Mettre en place un
dispose pas d’un valeur des stocks de système de comptabilité
système de la société analytique qui permet
comptabilité de fiabiliser la
En cours
analytique couvrant valorisation des stocks
l’ensemble de ses de la société et
activités. également de mesurer la
rentabilité et la
performance par activité
et par produit.

Absence d’un suivi Risque élevé Mettre en place un En cours


de recouvrement d’impayé système de suivi régulier
approfondi des
créances

Créances âgées Non recouvrement Conditionner les ventes En cours


datant de plus d’un à crédit à des critères
an (Demander le bilan du
client / des
cautions /limiter le
crédit à un plafond)

La société n’établit Constatation Etablir un PV de mise N/A


pas un PV de mise d’amortissements en service afin d’assurer
en service des des immobilisations une politique
immobilisations non encore mises en d’amortissement
service. cohérente et justifiée

59
La société ne
procède pas à la Des coûts excessifs Mettre en place un En cours
comparaison des
différents devis processus formel de
Perte de comparaison des devis
compétitivité.

Alpha ne réalise pas


un Risques de perte, de Mettre en place un En cours
inventaire physique
des immobilisations vol, de détérioration processus d'inventaire
ou de mauvaise physique régulier des
gestion des actifs de immobilisations
l'entreprise

Erreurs dans la prise


de décision

4- Synthèse générale :

Lors de l'évaluation du contrôle interne de la société Alpha, plusieurs risques et faiblesses ont
été identifiés et analysés dans le but d'identifier les causes et les risques associés à ces
défaillances.

Cette analyse nous a permis de recommander à la société Alpha de mettre en place des mesures
appropriées, que nous estimons être des solutions capables pour renforcer son contrôle
interne, améliorer sa gestion financière et opérationnelle, réduire les risques d'erreurs et de
pertes, et assurer une meilleure conformité aux normes et réglementations en vigueur.

Par conséquent, les conclusions de cette étude ne révèlent pas nécessairement tous les
points qui auraient pu ressortir d'un examen approfondi.

Mon intervention a porté sur une partie de la section créance client et de la section
immobilisation.

60
Conclusion de la deuxième partie :
Dans la seconde partie de cette thèse professionnelle, nous avons examiné en détail la
contribution du contrôle interne à la fiabilité des états financiers en nous appuyant sur l'étude
de cas de la société ALPHA. L'objectif de cette étude est de souligner le rôle essentiel que joue
le contrôle interne dans la gestion des risques et dans l'assurance de l'exactitude des données
financières.

Une étude approfondie du contexte dans lequel opère ALPHA a permis de mettre en évidence
les particularités et les difficultés de cette entité, notamment dans le domaine de la fabrication
et de la vente d'aliments pour la volaille et le bétail. Afin de garantir la gestion des activités, la
protection des actifs et le respect des exigences spécifiques au secteur, un système de contrôle
interne solide s'est avéré nécessaire.

Sur la base de notre analyse et de nos suggestions, nous avons élaboré un ensemble de
propositions destinées à améliorer le système de contrôle interne d'ALPHA. Ces
recommandations tiennent compte des résultats de nos recherches ainsi que des normes et des
meilleures pratiques en matière de contrôle interne.

61
Conclusion générale :
En conclusion du présent mémoire, notre partie théorique a mis en lumière les principaux
éléments du cadre conceptuel de l'audit comptable et financier, en mettant en évidence deux
aspects essentiels, l'approche par les risques et l'évaluation du contrôle interne dans le cadre de
la mission de CAC. L'approche par les risques met l’accent sur les domaines à haut risques et
optimise la détection et gestion les risques inhérents à l’activité de l'entreprise, en optimisant la
répartition des ressources d'audit. Par ailleurs, l'évaluation du contrôle interne contribue
largement à assurer la fiabilité des informations financières, à prévenir la fraude et à garantir le
respect des lois et réglementations en vigueur.

L'étude de cas Alpha a été employée pour illustrer l'application concrète de ces concepts
théoriques. L'analyse des processus de vente et d'immobilisation nous a permis d'identifier les
zones de risque potentielles et d'établir un programme de travail spécifique pour évaluer
l'efficacité du contrôle interne. Cette analyse a fait apparaître des faiblesses dans le système de
contrôle interne d'Alpha et a permis de formuler des recommandations utiles pour renforcer la
gestion des risques et améliorer la fiabilité de l'information financière.

En résumé, cette partie théorique et l'étude de cas nous ont permis de mieux comprendre
l'importance de l'évaluation du contrôle interne dans le déploiement d’une mission de
commissariat aux comptes. Ces outils méthodologiques sont essentiels pour garantir la qualité
de l'audit, renforcer la confiance des parties prenantes et contribuer à la bonne gouvernance
d'entreprise.

62
Bibliographie et webographie :

Normes :
IFAC. (2010). Code of Ethics for Professional Accountants: International Federation of Accountants;
Manuel des normes, la mission de l’audit légale et contractuel ;

Committee of Sponsoring Organizations of the Treadway Commission (COSO). (2013). COSO Internal
Control - Integrated Framework

Loi :

Loi 15-89 relative aux réglementant la profession d'expert-comptable au Maroc.


(http://www.sgg.gov.ma/Portals/0/lois/Loi_15-89_Fr.pdf)

Loi n° 17-95 relatives aux sociétés anonymes ;

Loi n° 5-96 relatives aux société commerciales

Articles scientifiques :

BENGHAZALA, Zakaria. "Le dirigeant marocain face à la théorie de l’agence : quelle discipline pour
quel résultat ?

EZZARZARI Z. & HILMI Y. (2020) « How companies choose their type of funding: Aeronautical
Industry? », Revue du contrôle, de la comptabilité et de l’audit « Volume 4 : numéro 2» pp : 775 – 795

Thèses professionnelles :

ELOUFIR, Mohamed Karim. "Le Contrôle Interne : Cas d'une Société d'Industrie Chimique." Mémoire
de Fin d'Etudes. Année universitaire 2006-2007.

ANDALOUSSI, Leila et BAAKILI, Amine. "Commissariat aux Comptes Diligences relatives aux
conventions."

Ouvrages :

SIMON, Claude. Gestion & management Comptabilité et contrôle de gestion. Collection MENTION.
Annexe 1 La théorie de l’agence. Groupe Eyrolles, 200

63
BOUJETTOU. Typologie de l'audit et caractéristiques de l'audit comptable et financier. Cours-
BOUJETTOU module audit comptable et financier année 2016 - 2017.

Mémento Pratique, Audit et commissariat aux comptes, (2014), Editions Francis Lefebvre ;

Les sites :

L’approche par les risques et le jugement professionnel : clés de voûte de la mission du commissaire
aux comptes". Mazars,https://www.mazars.fr/Accueil/Insights/Publications-et-evenements/Avis-d-
experts/L-approche-par-
lesrisques#:~:text=L'approche%20par%20les%20risques%20permet%20au%20commissaire%20aux%
20comptes,certains%20%C3%A9l%C3%A9ments%20(situation%20de%20tr%C3%A9sorerie%2C

64

Vous aimerez peut-être aussi

pFad - Phonifier reborn

Pfad - The Proxy pFad of © 2024 Garber Painting. All rights reserved.

Note: This service is not intended for secure transactions such as banking, social media, email, or purchasing. Use at your own risk. We assume no liability whatsoever for broken pages.


Alternative Proxies:

Alternative Proxy

pFad Proxy

pFad v3 Proxy

pFad v4 Proxy