Dossier Pedagogique Gauguin
Dossier Pedagogique Gauguin
Dossier Pedagogique Gauguin
DOSSIER PÉDAGOGIQUE
À DESTINATION DES ENSEIGNANTS ET DES RELAIS ASSOCIATIFS
L'ALCHIMISTE
GRAND PALAIS
11 OCTOBRE 2017 – 22 JANVIER 2018
© RmnGP 2017
GAUGUIN L'ALCHIMISTE
SOMMAIRE
11 OCTOBRE 2017 – 22 JANVIER 2018
03
Introduction
04
Entretien avec Claire Bernardi
et Ophélie Ferlier-Bouat, commissaires
de l'exposition
06
Visiter l’exposition
07
Plan de l’exposition
08
Paul Gauguin en 12 dates
10
Les Thèmes
15
Découvrir quelques œuvres
21
Question à Jean-Pierre Laurant
et Didier Kahn
24
Proposition de parcours
27
Annexes et ressources
Autour de l’exposition
Bibliographie et sitographie
Crédits photographiques et mentions de copyright
INTRODUCTION
Paul Gauguin (1848-1903) est l’un des peintres français majeurs du XIXe siècle et l’un des plus impor-
tants précurseurs de l’art moderne. L’exposition du Grand Palais retrace son étonnante carrière, dans
laquelle, il a exploré les arts les plus divers : peinture, dessin, gravure, sculpture, céramique, etc.
Les chefs-d’œuvre réunis mettent en avant le travail de l’artiste sur la matière ainsi que son processus
de création : Gauguin va bâtir son art sur la répétition de thématiques et de motifs récurrents.
Exposition organisée par l’Art Institute of Chicago, l’Etablissement public des musées d’Orsay
et de l’Orangerie et la Réunion des musées nationaux-Grand Palais, Paris.
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GAUGUIN L'ALCHIMISTE · ENTRETIEN AVEC CLAIRE BERNARDI ET OPHELIE FERLIER-BOUAT
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GAUGUIN L'ALCHIMISTE · ENTRETIEN AVEC CLAIRE BERNARDI ET OPHELIE FERLIER-BOUAT
plus loin, de découvrir de nouveaux terri- miques qu’il crée, ce qui est alors tota- Y a-t-il plusieurs Gauguin : celui de la
toires, correspond à un besoin constant lement nouveau ; pour cela, il utilise période bretonne ; celui des séjours poly-
de perfectionner sa pratique artistique. des techniques traditionnelles comme nésiens, où son œuvre suit-elle une évolu-
Alors qu’il n’est que pour quelques mois le colombin, ce qui explique l’irrégula- tion continue ?
en Bretagne, en 1889, Gauguin confie rité voulue des formes de ses poteries. Si Gauguin change régulièrement de
à son ami Emile Bernard: « Ce que je En se posant comme un artiste-artisan lieux, et que chacun d’entre eux le nourrit,
désire c’est un coin de moi-même encore accompli, libéré des services du tourneur il existe une remarquable permanence
inconnu ». Ses origines péruviennes (par ou du mouleur, Gauguin s’affirme comme de sa recherche artistique : il fait évoluer
sa grand-mère Flora Tristan) constituent créateur complet, en symbiose avec une certains schémas formels, certains motifs,
le vecteur de cette quête d’inconnu, matière qui lui offre des possibilités illi- du début à la fin de sa carrière, les combi-
d’ailleurs, Gauguin cherche sans cesse mitées. Cette approche expérimentale nant sans cesse à de nouvelles sources
à mettre au jour le versant « sauvage » se traduit par des défauts d’application et de nouvelles inventions.
de sa personnalité, dont il trouve des de ses ajouts plastiques (des fissures se
échos d’abord en Bretagne, puis en forment à la cuisson) et des glaçures Gauguin a été un chef de file pour les
Polynésie. Il retient de ces lieux et en appliquées de manière très irrégulière. jeunes peintres de la génération suivante,
absorbe uniquement ce qui trouve en lui Ce qui pourrait sembler des « défauts » les Nabis. A-t-il exercé d’autres influences ?
une résonance intérieure, proposant bien est pour Gauguin un atout : il admire Gauguin a bien sûr également marqué
souvent une synthèse de ses différentes ainsi les potiers japonais pour lesquels de grands protagonistes de la moder-
sources visuelles. le hasard de la cuisson est un élément à nité, notamment à la suite de l’exposi-
Si l’artiste est en quête de nouveaux part entière de la création. tion rétrospective qui lui a été consa-
décors, sa démarche est donc loin de crée dans le cadre du Salon d’Automne
celle de l’ethnographe. Les lieux qu’il Gauguin aborde la céramique à la fois de 1906. Ainsi, Georges Braque, Pablo
découvre le nourrissent et nourrissent comme un sculpteur et comme un Picasso, parmi d’autres ont alors admiré
en retour son art. Gauguin pense son peintre : il emploie sur un corpus signifi- ses œuvres dans toute leur diversité. La
identité, comme homme et comme artiste, catif d’œuvres la technique des engobes dimension primitiviste de ses gravures
en termes dynamiques. colorés, qu’il travaille au pinceau, avec et de ses bois a été, en particulier, un
une grande subtilité. Ce travail influence catalyseur de la modernité, en France,
A l’époque de Gauguin, la céramique est même sa peinture : son emploi du mais également au-delà des frontières,
considérée comme un artisanat. Pourtant procédé des engobes colorés séparés notamment parmi les expressionnistes
il accorde beaucoup d’importance à cette par des incisions précède l’élaboration à allemands (Ernst Ludwig Kirchner, Emil
technique et de nombreuses pièces sont Pont-Aven de la technique picturale du Nolde particulièrement).
présentes dans le parcours du Grand « cloisonnisme », qui consiste à séparer
Palais. Pourquoi cet intérêt ? par des cernes noirs différentes plages Le nom de Gauguin évoque pour le public
En son temps, il existe deux catégories colorées. les riches couleurs des tableaux tahitiens,
de céramiques : celle artisanale fabriquée en revanche on connaît plus mal le sculp-
dans divers centres potiers sur le terri- Sait-on quels liens l’artiste entretenait teur. Comment est-il venu à cet art ?
toire et celle appartenant à ce que l’on précisément avec les écrivains et les Gauguin dit s’être consacré dès son plus
appelle alors l’art industriel, fabriquée amateurs de l’ésotérisme de son époque ? jeune âge à la taille d’objets en bois au
par des artisans avides de découvertes Gauguin n’entretenait pas de liens en parti- couteau. Plus tard, il travaille à nouveau
techniques, qui font régulièrement appel culier avec les écrivains et amateurs liés le bois, dès le début des années 1880,
à des artistes pour concevoir le décor à l’ésotérisme. Plus exactement, il a été à une époque à laquelle ce matériau
de pièces d'exception, appelées " céra- introduit aux idées théosophiques, proba- était réservé à une pratique artisanale.
miques artistiques ". C’est notamment le blement uniquement par une connais- Il pratique très tôt la polychromie, sans
cas d’Ernest Chaplet, qui avait collaboré sance de seconde main. Grâce à Meijer de doute inspiré par les sculptures du Moyen
avec plusieurs artistes avant d’accueillir Haan, il découvre les idées de Swedenborg, Âge. Par la suite, il n’abandonne jamais
Gauguin dans son atelier à partir de 1886. théosophe du XVIIIe siècle. Paul Sérusier lui cette pratique et son goût pour la gravure
Gauguin voit d’abord un intérêt finan- permet de se familiariser avec la théosophie sur bois atteste également de sa prédi-
cier dans la céramique, comme il l’écrit moderne, qui croit en un socle commun des lection pour la taille de ce matériau, qui
à sa femme Mette. Très vite, il se laisse religions dans une vision syncrétique. Cette permet, avec une grande économie de
prendre au jeu et réalise lui-même à la doctrine a été notamment diffusée par l’ou- moyens, de conserver une immédiateté
fois la structure et le décor des céra- vrage d’Édouard Schuré, Les Grands Initiés. dans la réalisation.
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Ses sculptures ont-elles été appréciées utilisation d’une plaque de verre pour tahitien au public occidental. Il s’adjoint
en son temps ? le transfert, rehauts colorés, maculatures, alors les services du poète Charles Morice,
S’il présente quelques sculptures au etc.) et faisant de chaque exemplaire une dont il pense que la verve saura apporter
public parisien lors de l’exposition à la œuvre unique. A la fin de sa vie, il s’inté- davantage de poésie au récit. Enfin, sa
galerie Durand-Ruel en 1893, elles ne resse aux déclinaisons de la technique du correspondance est particulièrement
sont pas très remarquées par la critique. monotype (dessin transféré d’un support passionnante, car elle dévoile au fil des
Elles ne se vendent pas bien de son vivant non poreux, par exemple du verre, à une lettres ses états d’âme et ses doutes.
et Gauguin souhaite à la fin de sa vie feuille de papier) et invente un procédé
toutes les confier à son ami Daniel de hybride mêlant estampe et dessin : le Gauguin utilisait beaucoup de documents
Monfreid, dont il sait qu’il en prendra soin. dessin-empreinte. pour créer, notamment des photographies.
La véritable révélation des sculptures de Quelle part cela a-t-il dans son travail de
Gauguin et de leur grande modernité L’artiste est l’auteur du manuscrit Noa Noa, création ?
viendra avec la rétrospective du Salon mis à l’honneur dans cette exposition. La photographie joue un rôle majeur dans
d’Automne. Peut-on le considérer comme un écrivain son processus créatif, et ce d’autant plus
à part entière, ou considère-t-on l’écriture lorsqu’il quitte Paris : il parle d’un « petit
En dehors de la peinture et de la sculpture, comme un accompagnement de son art ? monde de camarades » qu’il emporte
Gauguin était aussi graveur. Comment Gauguin pratique abondamment l’écriture, avec lui. Ils lui servent, au même titre
pourriez-vous décrire ce travail ? et ce depuis ses débuts. Il faut distinguer que l’environnement qu’il découvre dans
Gauguin réalise une première série de plusieurs types d’écrits : le plus souvent, ses voyages successifs, de répertoire de
zincographies (procédé d’impression à ses textes mêlent des sources diverses et motifs et de formes. Ils appartiennent à
partir d’une matrice en métal gravé) en lui servent d’ « aide-mémoire », souvent des univers très variés (Antiquité classique,
1888. Il abandonne ensuite cette tech- associées à des réflexions personnelles art asiatique, peinture française, etc.) et
nique au profit de la gravure sur bois et des illustrations, des reproductions ou sont toujours associés entre eux, adaptés
(suite Noa Noa, suite de gravures tardives des coupures de journaux (Ancien culte et transformés : Gauguin ne pratique
notamment), qui faisait alors l’objet d’un mahorie, Cahier pour Aline notamment). jamais de citation littérale.
regain d’intérêt. Il repousse les frontières Noa Noa, voyage de Tahiti occupe une
de cette technique, expérimentant sans place à part dans sa production écrite : il
cesse de nouveaux procédés (impres- a pour ambition de faire découvrir, sous
sions décalées sur une même feuille, une forme romancée, son premier voyage
VISITER
L’EXPOSITION
Le parcours de l’exposition Gauguin l’alchimiste se décline en six sections chrono-thématiques. La visite est scandée par cinq
dispositifs audiovisuels pour découvrir certains aspects techniques propres aux œuvres de l’artiste et enrichir l’exploration des
créations Noa Noa et la Maison du jouir.
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GAUGUIN L'ALCHIMISTE · PLAN L’EXPOSITION
PLAN
L’EXPOSITION
1ER ETAGE
REZ-DE-CHAUSSÉE
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GAUGUIN L'ALCHIMISTE · PAUL GAUGUIN EN 12 DATES
7 juin 1848
Naissance à Paris de Paul Gauguin, fils de journaliste
et petit-fils de la poétesse et militante Flora Tristan
(1803-1844). Sa famille part pour le Pérou quand il a un an.
Son père, qui voulait créer un journal à Lima, décède
pendant la traversée.
1865-1871
Rentré en France à six ans, Gauguin entre dans la Marine
en tant qu’élève-officier puis matelot. Il sillonne les mers,
de l’océan Atlantique à la mer Noire, en passant 1872
par la mer de Norvège. Devient employé chez un agent de change à Paris.
Il y rencontre Emile Schuffenecker qui deviendra un ami
et un soutien fidèle. L’année suivante, il épouse une Danoise,
Mette Gad, avec laquelle il aura cinq enfants.
1877 Il peint en amateur.
Déménage rue Vaugirard. Son propriétaire, le sculpteur
Bouillot, le forme au modelage et à la sculpture.
1879
Sur l’invitation de Degas et de Pissarro, Gauguin
participe à la IVe exposition impressionniste.
1886 Il y sera présent jusqu’en 1886.
Séjourne en Bretagne, à Pont-Aven, il fait la connaissance
des peintres Eugène Laval et Emile Bernard. A Vaugirard,
près de Paris,il est initié à la poterie par le céramiste
Ernest Chaplet. 1887
Part pour Panama puis en Martinique avec Charles Laval.
Il est émerveillé par les paysages. Si sa touche
est encore impressionniste, sa palette s’enrichit de couleurs
somptueuses. Atteint de paludisme, il rentre en France.
Le marchand d’art Théo van Gogh lui achète plusieurs
tableaux, ce qu’il continuera de faire régulièrement.
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GAUGUIN L'ALCHIMISTE · PAUL GAUGUIN EN 12 DATES
1888
De retour à Pont-Aven, Gauguin est rejoint par Paul Sérusier.
Ce dernier exécute sous sa dictée Le Talisman, qui deviendra
le manifeste des Nabis. Rejoint Vincent van Gogh à Arles
en octobre. Le 23 décembre, ce dernier, pris de folie, se tranche
l’oreille. Gauguin rentre à Paris avec Théo Van Gogh.
1889
En Bretagne, au Pouldu, Gauguin décore la salle à manger
de l’auberge de Marie Henry avec le peintre Hans Meyer
de Haan. Il visite l’Exposition universelle à Paris, dans
laquelle il admire des photos du temple Borobudur de Java.
1891
Ambitionnant depuis longtemps de créer à l’autre bout du monde
un «atelier des Tropiques», Gauguin part pour Tahiti. Il est déçu
par Papeete, trop occidentalisée à son goût. Il peint une
quarantaine de toiles et sculpte sur bois des «idoles» inspirées
des mythes polynésiens. Sans le sou, il essaie de rentrer en France.
1893-1895
A Paris, il organise deux expositions de ses œuvres,
l’une chez le marchand Durand-Ruel, la seconde dans son
atelier de la rue Vercingétorix. Il entame la rédaction
de Noa Noa, récit romancé de son séjour tahitien.
1895-1903
Second voyage à Tahiti, puis à l’île Hiva Oa, dans les Marquises,
à plus de mille kilomètres de Tahiti, désireux de s’éloigner encore
de la civilisation. Il y décède à cinquante-quatre ans.
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LES THEMES
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Arearea (Joyeusetés), décembre 1892, huile sur toile, Mahana No Atua (Le Jour de Dieu), 1894, huile sur toile,
74,5 x 93,5 cm, Paris, musée d’Orsay. 68 x 91 cm, Chicago, The Art Institute of Chicago.
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GAUGUIN SYMBOLISTE
L’idée de « fonder la création artistique
sur le centre mystérieux de la pensée »,
sur l’imagination, le rêve et non plus sur
la perception immédiate, fait de Gauguin
un peintre symboliste. Dans un monde
en mutation où le matérialisme triomphe,
l’art doit proposer une alternative au réel.
Dès 1886, Gauguin pousse loin les Le Talisman, l'Aven au Bois d'Amour, Pont-Aven, 1888, huile sur bois, 27 x 21 cm,
réflexions sur les correspondances musée d’Orsay.
entre lignes, couleurs et musique, allant
jusqu’à proclamer en 1895 : « Tout dans célèbre La Vision après le sermon ou ment avec des équivalents colorés. Par
mon œuvre est calculé, médité longue- Jacob et l’Ange de 1888 (voir page 22). ailleurs, les motifs ornementaux ou imagi-
ment. C’est de la musique […] ! J’obtiens naires, écriture et formes abstraites qui
par des arrangements de lignes et de A la construction de l’espace en perspective envahissent les fonds des tableaux tahi-
couleurs […] des symphonies, des harmo- est préférée la structuration en plans sans tiens de Gauguin, participent du symbo-
nies ne représentant rien d’absolument dégradés ni volumes, cernés de noir, à la lisme. Dans son tableau Mehana no Atua
réel ». Le critique Georges-Albert Aurier manière des vitraux. Ce synthétisme est l’es- (Le jour de Dieu, (voir page 11) les reflets
(1865-1892) définit le symbolisme dans thétique prônée par les jeunes Nabis à partir de l’eau au premier plan prennent une
un article sur Paul Gauguin paru dans le du Talisman de Paul Sérusier (1863-1927). force colorée de rêve.
Mercure de France en 1891, consacrant Dans la petite composition peinte sous la
l’artiste comme représentant majeur de ce dictée de Paul Gauguin au Bois d’Amour, à
courant et en s’appuyant sur son oeuvre Pont-Aven, le paysage est construit unique-
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Te Nave Nave Fenua (Terre délicieuse), 1892, huile sur grosse toile, 92 x 3,5 cm,
Kurashiki, Okayama, Ohara Museum of Art.
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Dans les vagues, 1889, huile sur toile, 92,5 x 72,4 cm, Cleveland,
The Cleveland Museum of Art.
Soyez mystérieuses, 1890, bas-relief en bois de tilleul
polychrome, 73 x 95 x 5 cm Paris, musée d’Orsay.
OBSERVER le tableau, rubans méandreux sculptés Ils sont dessinés puis peints avant d’être
Le tableau Dans les vagues et le bas-re- dans le bois. Le relief ajoute, de part et sculptés. Plus tard ils seront gravés, dans
lief sculpté un an plus tard, montrent la d’autre, des visages étranges : l’un coiffé la Suite Volpini. La baigneuse apparaît
même figure de baigneuse entrant dans d’un voile bleu à gauche, et l’autre aux aussi dans dans le Vase à la baigneuse.
les flots. A quelques nuances près, c’est la traits orientaux à droite.
même position : contours du dos impo-
sant, dynamique des bras repliés, tête COMPRENDRE
vue d’en haut et masse de la chevelure C’est en Bretagne que le motif de la
tombant sur les épaules. Gauguin utilise baigneuse apparaît dans l’œuvre de
donc, selon son habitude, le même motif Gauguin. Alors que dans cette région il
dans des techniques différentes. est difficile de trouver des modèles accep-
Dans un cas comme dans l’autre, l’eau de tant de poser nus, le peintre observe,
couleur verte montre des franges d’écume probablement sur le vif, baigneurs et
stylisées, filaments peints en blanc dans baigneuses profitant de la rivière Aven.
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OBSERVER L’archaïsme des formes est renforcé par le désigne comme un débauché. Il s’agit
C’est pour son ultime maison, sur l’ïle l’utilisation du relief en méplat, comme en réalité de l’évêque de l’île avec lequel
d’Hiva Oa dans les Marquises, que si les figures étaient aplaties. Son travail Gauguin connaît des démêlés, celui-ci
Gauguin sculpte, à la fin de sa vie, un s’est enrichi de l’inspiration tahitienne. Les l’ayant pris pour cible dans ses sermons.
ensemble de cinq panneaux décora- habitantes cueillent des fruits, nues dans L’évêque dénonce les mœurs dissolues
tifs, conçu comme encadrement de la la nature. Elles évoquent avec nostalgie de l’artiste. Avec ce portrait caricatural,
porte, un peu comme pour les maisons le paradis terrestre. Au moment où il l’artiste lui rend la pareille, le représentant
maories. Le linteau indique « Maison du crée cette œuvre, Gauguin rédige L’Esprit en avatar du diable, aux côtés de Thérèse,
Jouir », expression traduite du tahitien moderne et le catholicisme, ouvrage dans sa servante et maîtresse.
« fare koika » désignant les « maisons de lequel il ajoute à ses considérations sur
fêtes » où avaient lieu des rites d’initiation le syncrétisme religieux, une attaque en Au-delà du sarcasme, le dernier grand
amoureuse. Les montants présentent deux règle contre l’Eglise. Il dénonce l’insti- projet de Gauguin renoue avec l’idéal
femmes debout environnées de fruits, avec tution du mariage, défend les relations d’œuvre d’art totale et annonce par son
dans celui de droite une découpe carrée. libres et plaide la cause des enfants illé- esthétique le courant primitiviste du
En bas à droite, sur la plinthe se succèdent gitimes. De fait, le titre du linteau « Maison début du XXe siècle. Le relief de la base
trois visages accompagnés de rinceaux et du Jouir » sonne comme une provocation. à gauche inspirera notamment Picasso
de l’injonction « Soyez amoureuses vous Le sculpteur a complété ce décor en dans cette quête : la figure au bras levé
serez heureuses ». A gauche, l’inscription disposant de part et d’autre de l’escalier semble trouver sa jumelle dans le célèbre
« Soyez mystérieuses » complète la compo- conduisant à l’étage, les statues taillées tableau Les Demoiselles d’Avignon (1907,
sition sculptée et comporte la signature dans des troncs d'arbre du Père Paillard New York, MoMa).
de l’artiste. (1902, Washington, National Gallery of
Art) et de Thérèse (1902, Collection parti-
COMPRENDRE culière). Le Père Paillard a les mains jointes
Cet ensemble sculpté et peint continue en prière et la tête surmontée de cornes.
les principes de la statuaire de Pont-Aven La tête, au traitement très achevé, aux
et du premier séjour tahitien par la quête surfaces lisses, mesure presque la moitié
du primitif et une atmosphère symboliste. de la hauteur du corps. Le titre sur le socle
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milieu des chanoines savants des cathé- que Gauguin est devenu important pour
drales depuis la Restauration, qui pense ces jeunes artistes. Sa méthode rentre
être dépositaire du secret de l’interpré- dans le cadre du retour à l’origine des
tation grâce à quelques textes retrouvés. Nabis. La Librairie de l'Art Indépendant,
boutique et maison d'édition dirigées par
Dans l'œuvre de Gauguin il y a de Edmond Bailly, fut un des hauts lieux de
nombreuses références à la Bible, rencontre d’écrivains, musiciens, peintres
mêlées à des symboles d'autres cultures, symbolisants friands d'ésotérisme. S’y
bouddhiste, par exemple. Existe-t-il des croisaient Stéphane Mallarmé, Claude
liens entre l’ésotérisme et la tradition Debussy, Odilon Redon et Paul Gauguin…
chrétienne ?
J-PL : La quête ésotérique passe très Quand Gauguin utilise les couleurs est-ce
souvent par le mysticisme au XIXe siècle. qu’il se réfère à un système ésotérique,
Ce débat spiritualiste, dès 1880 et jusqu’à ou bien est-ce seulement pour créer une
Jean-Pierre Laurant a enseigné l’Histoire la Première guerre mondiale, associe poésie en peinture ?
des courants ésotériques en France naturellement ésotérisme et culture chré- J-PL : Le sens réel d’une couleur renvoyait,
aux XIXe et XXe siècles à l'École pratique tienne, comme dans les thèses de l’oc- selon eux, à l’origine de la « lumière
des Hautes Études, de 1975 à 2000. cultiste Papus (1865-1916). Cette pensée incréée » de la genèse. Mais le débat fut
Il est membre du Groupe Sociétés, touche l’art au travers de manifestations violent, au XIXe siècle, autour de théori-
religions, laïcités au CNRS, cofondateur telles que les Salons de la Rose + Croix ciens comme Joséphin Peladan et Paul
et directeur scientifique de la revue inter organisés par Joséphin Peladan (1858- Vulliaud, de Maurice Denis même, qui
universitaire Politica Hermetica. 1918) dès 1889 et qui attirèrent « le tout tentèrent de restaurer le sens spirituel
Il a publié notamment Le cerf, Paris ». Plus tard, le mystérieux Fulcanelli des couleurs. Ce système symboliste
symbolique chrétienne et musulmane, décrivit dans un livre à succès, Le Mystère s’opposait aux applications impression-
Paris, Les Belles Lettres, 2017 des cathédrales (1926), l’inspiration alchi- nistes visuelles inspirées par les théories
Jean-Pierre Laurant & Thierry Zarcone ; misante dans les sculptures, les décors scientifiques sur la perception du chimiste
Dictionary of Gnosis and western et les portails de ces édifices. Eugène Chevreul (1786-1889). Gauguin
Esotericism (articles concernant les XIXe est du côté de l’interprétation spirituelle :
et XXe siècles), Wouter Hanegraaff, Brill, Gauguin s’inscrit dans ces démarches la couleur doit toucher l’âme et non s’ar-
Leiden, 2005 ; L'Ésotérisme chrétien en ésotérisantes en interrogeant des réfé- rêter aux yeux.
France au XIXe siècle, Lausanne, rences religieuses bien différentes et en
L'Âge d'Homme, 1992. les mêlant librement. Le titre de l'exposition " Gauguin l'alchi-
miste " renvoie au rapport tout à fait unique
Vous enseignez l'histoire des courants Gauguin a fréquenté les Nabis, jeunes de Gauguin avec la matière qu'il transfigure
ésotériques, pouvez-vous nous éclairer artistes férus d'ésotérisme, qui le consi- et réinvente sans cesse. Pourrait-on quand
sur le regain d'intérêt pour cette forme déraient un peu comme leur prophète. même trouver des liens entre Gauguin et
de pensée durant la seconde moitié du Pensez-vous que dans son attitude même, l'alchimie au sens traditionnel du terme ?
XIXe siècle ? Gauguin se rattachait au contexte ésoté- J-PL : Gauguin n’est pas un alchimiste, en
J-PL : L’ésotérisme est une sorte de roman- rique de son temps ? revanche, il a en commun avec eux l’idée
tisme attardé. Dans la seconde moitié du J-PL : On peut dire que cet artiste est au que l’art est une forme de quête spiri-
XIXe siècle, le spiritualisme offre une porte cœur de courants ésotériques, à la fois tuelle qui passe par la matière. L’alchimiste
de sortie au discours positiviste et scien- dans sa démarche spirituelle et ses modes est celui qui veut arracher les secrets
tifique. Dans le Paris des années 1880, les d’expression. La voie qu’il a choisie vers le divins. Le peintre utilise d’ailleurs le terme
sociétés secrètes pullulent et les groupes retour au primitif, sa pensée symboliste, de « révélation » à propos de l’art dans
à mystères ont une pensée unifiante, à la ses textes, son entourage amical et sa vie Diverses choses (1897). Les couleurs sont
fois religieuse, littéraire et artistique. L’idée prennent sens dans ce contexte. les signes de l’énigme et l’art est révéla-
d’un symbolisme universel est partagée C’est après la leçon du Talisman, (voir page tion pour l’artiste.
par les progressistes de l’époque et le 13) rapportée par le peintre Paul Sérusier,
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GAUGUIN L'ALCHIMISTE · PROPOSITION DE PARCOURS
PROPOSITION DE PARCOURS
D’UNE TECHNIQUE À L’AUTRE
Paul Gauguin est un artiste curieux de tout, qui a aimé expérimenter différentes techniques.
Du début à la fin de sa carrière, les motifs qu’il a choisi de représenter s’observent aussi bien
dans sa peinture que dans ses sculptures sur bois, le modelage ou la gravure.
1. GAUGUIN IMPRESSIONNISTE ?
A ∙ Camille Pissarro (1830-1903), Paul Gauguin travaillant B ∙ Camille Pissarro (1830-1903), La bergère, 1881, huile sur toile,
sur Dame en promenade ou La Petite parisienne, 1880, 81 x 64,8 cm, Paris, musée d’Orsay.
craie noire, 23,3 x 29,7 cm, Stockholm, Nationalmuseum. Fondateur avec Claude Monet du mouvement impressionniste,
Nous connaissons Gauguin par ses nombreux écrits le maître est resté ouvert aux idées nouvelles d’artistes beaucoup
et autoportraits. Il existe aussi quelques portraits laissés plus jeunes que lui. Dans cette peinture, notamment, il applique
par les artistes qu’il a fréquentés. Camille Pissarro la technique du pointillisme.
le représente ici en train de sculpter du bois de laurier, témoignage
de son intérêt précoce pour la sculpture en taille directe.
Camille Pissarro a été un des premiers à encourager Gauguin, lui proposant de rejoindre le groupe impressionniste et lui donnant des conseils.
Rapidement, l’ artiste débutant cherche une voie différente.
2. LA TERRE ET LE FEU
C ∙ Pot anthropomorphe (Portrait de Paul Gauguin en forme de tête D ∙ Vase en forme de souche, 1887-1888, grès, décor d’engobes
grotesque), 1889, grès, 28,4 x 21,5 cm, Paris, musée d’Orsay. colorés et d’oxydes métalliques noirs, rehauts glaçurés et dorés,
Dans cette céramique, Gauguin évoque sa personnalité 22,2 x 8,2 x 12,5 cm, Paris, musée d'Orsay.
et ses tourments de créateur sous un aspect grotesque. L’imagination de l’artiste vagabonde ici en laissant voir plusieurs
Dans une lettre, il a expliqué que cette figure est « ramassée images à partir d’une même poterie : sa forme imite une souche
sur elle-même pour mieux supporter la souffrance ». d’arbre et fait penser simultanément à un visage ; deux bourgeons au
sommet se sont étrangement transformés en personnages !
Au cours de son exploration de la céramique, Gauguin s’intéresse plus particulièrement au processus de transformation de la matière
sous l’effet du feu, comme le ferait l’alchimiste, lui attribuant une signification quasi magique et spirituelle.
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3. MISÈRE ET PASSION
E ∙ Vendanges à Arles (ou Misère humaine), 1888, huile sur toile F ∙ Misère humaine, 1898-99, gravure sur bois tirée en noir
de jute, 73,5 x 92 cm, Charlottenlund, Ordrupgaard Museum. sur papier Japon, Paris, BNF.
Gauguin juxtapose des vendangeuses bretonnes et un fond La même figure se retrouve dans cette gravure tirée d’une série
rougeoyant évoquant les vignes à Arles au soleil couchant. réalisée pour l’exposition au café Volpini. La composition est ici
Au premier plan, une femme assise, représente selon les termes de moins descriptive, les lignes devenant purement décoratives.
Gauguin, la tentation.
Gauguin est partisan d’un art expressif, capable de rendre visible l’intensité des sentiments humains.
Il reprend des attitudes et des figures d’une œuvre à l'autre.
G ∙ Coupe à popoï, vers 1891, bois de tamanu sculpté, H ∙ Ahaoe feii ? (Eh quoi ? tu es jalouse ?), 1892, huile sur toile,
14,5 x 44 x 26,5 cm, Paris, musée d’Orsay. 66,2 x 89,3 cm, Moscou, Musée d’Etat des Beaux Arts de Pouchkine.
Cet objet utilitaire tahitien est muni de deux anses, dont une Deux baigneuses tahitiennes posent au bord d’une eau aux couleurs
comporte une rigole pour verser les liquides. Gauguin a de rêve. Mystérieuse et indifférente, leur présence fait songer
transformé la coupe en gravant des motifs géométriques à la statuaire de bronze.
sur son pourtour.
Gauguin quitte l’Europe pour échapper à la civilisation industrielle. Absorbé par sa quête de la pureté des origines, il magnifie le réel
dans ses oeuvres réalisées au cours du premier séjour en Polynésie.
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5. MYTHES ET CULTURES
I ∙ Noa Noa : Voyage de Tahiti, fol. 88., 1892, aquarelle, plume J ∙ Tii à la coquille ou Idole à la coquille, 1892, bois de toa,
et encre brune, 31,5 × 23,2 cm, Paris, musée d’Orsay. coquille de meleagris margaritifera, dent pharyngienne
Le manuscrit présenté dans l’exposition est un récit de voyage créé de poisson-perroquet, 34,4 x 14,8 x 18,5 cm, Paris, musée d’Orsay.
par Gauguin à son retour de Tahiti en 1893. Les textes s’inspirent Cette divinité imaginée par Gauguin lors de son premier voyage à
des traditions décrites dans ses lectures ethnographiques Tahiti rappelle le dieu créateur Ta aroa. Il est assis en tailleur
et l’ouvrage est orné de collages de gravures, à la manière d’un bouddha, encadré de deux personnages
photographies et aquarelles. semblant danser.
Déçu de ne trouver ni art monumental ni mythologie encore active à son arrivée en Polynésie, Gauguin élabore ses propres dieux, inspirés
des croyances locales mais aussi d’autres civilisations. Il les charge d’exprimer la part de sauvage qui est en lui.
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ANNEXES
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ET RESSOURCES
CRÉDITS PHOTOGRAPHIQUES
ET MENTIONS DE COPYRIGHT
Couverture : : Teha'amana a de nombreux parents, 1893, huile sur grosse toile, 76,3 x 54,3 cm, Chicago,The Art Institute of Chicago, © The Art Institute of Chicago. |
Page 3 : Localisation de la Galerie côté Champs Elysées dans le Grand Palais © DR. | Page 4 : Claire Bernardi © Sophie Boegly, musée d’Orsay. | Page 4 : Ophélie Ferlier-
Bouat © Sophie Boegly, musée d’Orsay. | Page 4 : Claire Bernardi © Sophie Boegly, musée d’Orsay. | Page 7 : Plan de l’exposition © DR. | Page 8 : Portrait de l'artiste
au Christ jaune, 1890-91, huile sur toile, 38 x 46 cm, Paris musée d’Orsay, © Rmn-Grand Palais (musée d'Orsay) / René-Gabriel Ojéda. | Page 10 : Pot anthropomorphe
(Portrait de Paul Gauguin en forme de tête grotesque), 1889, 28,4 x 21,5 cm, grès, Paris, musée d’Orsay © Photo Rmn-Grand Palais (musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski.
| Page 11 : Mahana No Atua (Le Jour de Dieu), 1894, huile sur toile, 68 x 91 cm, Chicago, The Art Institute of Chicago, © The Art Institute of Chicago. | Page 11 : Arearea
(Joyeusetés), décembre 1892, huile sur toile, 74,5 x 93,5 cm, Paris, musée d’Orsay, © Photo RMN-Grand Palais (musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski. | Page 11 : La
Ronde des petites Bretonnes, 1888, huile sur toile, 73 x 92,7 cm, Washington, National Gallery of Art, National Gallery of Art, Washington. | Page 12 : Buffet dit du
« Paradis terrestre », 1888, châtaignier et pin, polychromie, verre, métal, 101 x 120 x 60.5 cm, Chicago, The Art Institute. © Art Institute of Chicago, dist. Rmn-Grand palais
/ image The Art Institute of Chicago. | Page 12 : Tehura, dit aussi Tête de Tahitienne ou Tehamana, vers 1892, bois de pua partiellement polychrome, rehauts dorés,
22,2 x 7,8 x 12,6 cm, Paris, musée d’Orsay, © Rmn-Grand Palais (musée d'Orsay) / Gérard Blot. | Page 12 : Nature morte au profil de Laval, 1886, huile sur toile,
46 x 38,1 cm, Indianapolis, Museum of Art, © Indianapolis Museum of Art. | Page 12 : Jardinière à la bergère, hiver 1886-1887, grès non glaçuré, décor d’engobes
colorés, 13,5 x 15,5 x 11,5 cm, Collection particulière, © photo musée d’Orsay/Patrice Schmidt. | Page 13 : Le Talisman, l'Aven au Bois d'Amour, Pont-Aven, huile sur
bois, 1888, 7 x 21 cm, musée d’Orsay, Photo (C) RMN-Grand Palais (musée d'Orsay) / Hervé Lewandowski. | Page 13 : Te nave nave fenua (Terre délicieuse), 1892, huile
sur grosse toile, 92 x 73,5 cm, Kurashiki, Okayama, Ohara Museum of Art, © Ohara Museum of Art, Kurashiki. | Page 14 : Vase à deux embouchures, hiver 1886-1887,
grès, décor d’engobes colorés, glaçure partielle, 14 x 20 x 9,5 cm, Paris, Petit Palais, musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris, © Petit Palais / Roger-Viollet. | Page
15 : La Vendange ou La Pauvresse, dit aussi Misères humaines, 1888, huile sur toile de jute, 73,5 x 92 cm, Charlottenlund, © Ordrupgaard, Copenhague / photo Pernille
Klemp. | Page 15 : Vignoble rouge à Arles, 1888, huile sur toile, 75 x 93 cm, Moscou, Musée Pouchkine, Photo © Archives Alinari, Florence, Dist. RMN-Grand Palais /
Fratelli Alinari. | Page 16 : Soyez mystérieuses, 1890, bas-relief en bois de tilleul polychrome, Paris, musée d’Orsay, © Photo RMN-Grand Palais (musée d’Orsay) / Tony
Querrec. | Page 16 : Dans les vagues, 1889, huile sur toile, Cleveland, The Cleveland Museum of Art, © The Cleveland Museum of Art. | Page 17 : Henri Matisse, Nu de
dos, deuxième état, 1913, bronze, 188 x 116 x 14 cm, Paris, Centre Pompidou-MNAM-CCI, image © Centre Pompidou, MNAM–CCI, dist. RMN–Grand Palais Droits réservés,
© Succession H. Matisse pour l’œuvre de l’artiste. | Page 18 : Noa Noa (Odorant) dit aussi Embaumé, 1893-1894, bloc de bois, New York, The Metropolitan Museum of
Art, © The Metropolitan Museum of Art, dist. Rmn-Grand Palais / image of the MMA. | Page 18 : Noa Noa (Odorant) dit aussi Embaumé, 1893-1894, gravure sur bois,
Chicago, The Art Institute of Chicago, © The Art Institute of Chicago. | Page 23 : Didier Kahn, © Rmn-GP SR. | Page 21 : Jean-Pierre Laurant © DR. | Page 22 : Vision
après le sermon, 1888, huile sur toile, 72,2 x 93 cm, Edimbourg, National Gallery of Scotland, © National Gallery of Scotland, dist. Rmn-Grand Palais / Scottish National
Gallery Photographic Department. | Page 23 : Anselm Kiefer, Athanor, 2007, musée du Louvre, Photo © Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais/ Pierre Philibert, ©
Anselm Kiefer. | Page 24 : Proposition de parcours, illustrations Studio LV2.
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« Rendre l’art accessible à tous » est l’un des objectifs centraux
de la Réunion des Musées Nationaux – Grand Palais.
Initiées en 2016, les histoires d’art proposent un éventail d’activités autour de l’Histoire de l’art.
Comment regarder une oeuvre d’art ? Qui était vraiment Pablo Pour contribuer à l’éducation artistique et culturelle des élèves,
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les thèmes de la préhistoire à l’art contemporain. Ne soyez plus des formes d’apprentissages innovantes pour sensibiliser
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